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N°5 / de Janvier à Avril 2014 - Revue éditée par le Conseil National des Assurances L A SSURANCE Les Mutuelles d’assurances à la conquête du marché Focus sur les métiers d’Agents généraux et de Courtiers d’assurances 13 compagnies signent l’acte de constitution Naissance de la SPA Bureau Unifié Automobile Algérien La microassurance dans le monde Percée remarquable malgré les défis Automobile Risques industriels Assurances agricoles Prévoyance collective Complémentaire santé MRH Responsabilité civile La Finance Islamique et les perspectives de son développement en Algérie

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N°5 / de Janvier à Avril 2014 - Revue éditée par le Conseil National des Assurances

L ASSURANCE

Les Mutuelles

d’assurances à la conquête

du marché

Focus sur les métiers d’Agents généraux et de Courtiers d’assurances

13 compagnies signent l’acte de constitution

Naissance de la SPA Bureau Unifié Automobile Algérien

La microassurance dans le monde

Percée remarquablemalgré les défis

Automobile

Risques industriels

Assurances agricoles

Prévoyance collective

Complémentaire santé MRH

Responsabilité

civile

La Finance Islamique et les perspectives de son développement en Algérie

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2 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 3

La Revue de L’ASSURANCE est une publication du Conseil National des Assurances (CNA), éditée par son

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Directeur de la PublicationAbdelhakim

Benbouabdellah Directeur de la Rédaction

Younes Hamidouche Rédacteur en Chef

Hamid Rabahi Coordinateur de

la RédactionMohand Redaoui

Directrice MarketingDjazira Sadi Ahmed

InfographieZakaria Rekab

Rédaction, Conception, Impression et Diffusion

APEC communicationCité des Annassers II,

Bt. B 25, N°02, Kouba, Alger. Téléfax: (213) 21 29 39 20E-mail : [email protected]

Ont collaboré à ce numéro

Convention ANEP - APEC N°13/2013

ANEP, 50, Rue Khelifa Boukhalfa, AlgerTel.: 213 (0)21 23 64 89 / (0)21 23 83 24

Fax : (0)21 23 64 90

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Dépôt légal : Avril 2014 - ISSN : 2253-0096

L’assurance pour tousPar Abdelhakim Benbouabdellah *

La « Touiza », bien de chez-nous - autre-ment, et ailleurs, la solidarité, quel que soit le rang social-, l’entraide, la mutualité, le mutualisme, la microassurance, l’assu-

rance classique… sont autant de concepts qui ont un dénominateur commun : toutes et tous se dressent contre les risques et les aléas. Les be-soins sont donc réels et énormes, et il y a lieu de toujours diversifier les offres et les améliorer en restant à cheval sur la nécessaire innovation dans tous ces domaines susmentionnés.

Les pouvoirs publics, conscients de toute l’impor-tance que revêt le développement de l’assurance - et, donc, plus globalement de la croissance éco-

nomique fiable -, ont procédé à une série de réformes tout au long des dernières années. C’est le cas de la filialisation qui permettra, sans l’ombre d’un doute, de booster, crescendo, les « assurances de personnes » (AP) et permettront une meil-leure ventilation et qualité de service et de prestation des « assurances de dom-mages » (AD). Les mutuelles ne sont pas en reste puisqu’elles sont trois à activer sur le marché national, deux dans les AD et une autre dans les AP.

L’assurance ne doit laisser personne en rade ou en marge de la société et de l’éco-nomie sociale. Protection est ainsi offerte via la microassurance aux populations à faibles revenus face à certains risques. En Algérie, la société mutuelle chargée de l’assurance du secteur agricole depuis des dizaines d’années n’a pas omis par exemple les petits agriculteurs et éleveurs. De la sorte, le secteur agricole artisanal se trouve lui aussi protégé contre la multitude d’aléas qui guettent surtout les plus pauvres et les plus vulnérables parmi les agriculteurs.

Plus largement, le microcrédit représente une opportunité pour le développement de la microassurance dans notre pays, comme cela est le cas dans d’autres ré-gions du Globe. Car, en définitive, il n’y a pas que les produits santé et de la pré-voyance qui constituent cette niche favorable à l’assurance destinée aux plus vul-nérables parmi les couches sociales. Du couple hybride traditions et modernismes, l’innovation aura à s’adosser, comme c’est le cas dans plusieurs pays - y compris ceux pauvres des continents africain et asiatique notamment-, sur des outils de plus en plus à la portée de tous comme c’est le cas de la téléphonie mobile et de ce qu’elle véhicule comme technologies à même de permettre une faisabilité in-soupçonnée aujourd’hui mais qui s’avèrera, au fil du temps, n’être que de simples gadgets à la portée du plus grand nombre d’Etres humains. En somme, de l’assu-rance pour tous.

* Secrétaire du CNA

Editorial

A.Hadj Mahammed Ali Mebarki

Ayoub BouarabaMed El Amine Barkat

Hamida BenmoumeneSarah Boughazi

Nadia Ait Larbi Malik Moudir

Kahina Hiba MessaadiMohand Redaoui Zakia Aïnouche

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4 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

SOM

MA

IRE

L’Évènement

Publi-reportage

Focus : Les Intermédiaires d’assurances

DébatConjoncture

- Les Mutuelles d’assurances à la conquête du marché.......................................................................6- La différence entre les mutuelles d’assurances et les mutuelles sociales...........................................8 - Les chiffres des mutuelles d’assurances dans le monde....................................................................9- La MAATEC compte revenir sur le devant de la scène……………...............……...........……………10- Entretien avec M. Mohamed Yahiaoui, DG de la MAATEC...............................................................12- L’agriculteur est impliqué dans la gestion de la CNMA....................................................................15- Entretien avec M. Chérif Benhabiles, DG de la CNMA .....................................................................16- Le Mutualiste étoffe son réseau….................................................................................................….18- Entretien avec M. Mohamed Rafik Benelmouffok, DG du Mutualiste.................................................20- Entretien avec M. Ahmed Halfaoui, Consultant au CENEAP.............................................................22

- Le Mutualiste innove et propose aux travailleurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire un nouveau produit d’assurance Prévoyance collective et complémentaire santé .................................24- Le Système « CagexRating » est né : Un outil d’aide à la décision conforme aux normeset standards internationaux………………………………………............................….............…………25

- Colloque international sur la Finance islamique à l’université de Sétif..............................................26- CASH Assurances organise un séminaire de formation aux assurances au profit des PME-PMI....28- 13 compagnies d’assurances créent la SPA Bureau Unifié Automobile Algérien (BUA)...................30- Entretien avec M. Abdelhakim Lazhari, président du Conseil d’administration de la SPA BUA .......32- Journée d’études du CNA dédiée à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.......34

- Les Agents généraux d’assurances décidés à «se battre» dans un cadre légal...............................38- Entretien avec M. Belkadi Mahmoud, président de l’ANAGA............................................................40- Le Courtier d’assurance, un métier méconnu !..................................................................................42- Entretien avec M. Boudraâ Abdelaziz, président de l’Association Nationale des Courtiers d’Assurances ...............................................................................................................44

- Présentation du rapport annuel 2013 de l’OIT sur la Microassurance..............................................46- Entretien avec M. Mahrez Ait Belkacem, consultant.........................................................................48

- Sinistralité des sociétés d’assurance de dommages........................................................................50- Répartition régionale de la production du secteur des assurances..................................................51- Le marché des assurances de personnes........................................................................................53

- CNA - Note de conjoncture : Près de 114 milliards de DA de chiffre d’affaires en 2013...................56

- La Finance Islamique et les perspectives de son développement en Algérie...................................59

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

International : La Microassurance

Analyse

Débat

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 5

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

6 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Bien qu’elles soient de petite taille, les trois mutuelles d’assurance actives sur le marché national ont un énorme potentiel pour

devenir grandes. Elles comptent bien ex-ploiter toutes les opportunités pour propo-ser à leurs sociétaires des couvertures qui protègent leurs personnes, leurs familles et leurs biens. En effet, les mutuelles d’assu-rance, au nombre de trois, ne génèrent qu’un chiffre d’affaires modeste en comparaison avec les autres sociétés publiques et privées mais, leurs sociétaires potentiels peuvent se compter en millions, que ce soit dans les secteurs de l’agriculture ou de l’éducation et de la culture. C’est le cas pour la Mutuelle algérienne des travailleurs de l’éducation et de la culture (MAATEC), de la Caisse natio-nale de mutualité agricole (CNMA) qui proposent les as-surances dommages. Quant au volet assu-rances des personnes, on y trouve Le Mutualiste, filiale de la CNMA.

Autre particularité, ces mutuelles ne cherchent pas le gain financier, elles sont à but non lucratif. Elles redistribuent même des ristournes à leurs sociétaires, en fin

d’exercice.Ces (spécificités) avantages font que les mutuelles sont prêtes à lancer des offen-sives pour proposer des couvertures assu-rantielles diverses afin de mieux protéger les biens des sociétaires, ainsi que leurs personnes et leurs familles. Aussi, elles comptent bien revenir sur le devant de la

scène pour conquérir de nouveaux socié-taires.

Pour le cas de la MAATEC, des milliers de travailleurs dans le secteur de l’éducation -et de la culture- peuvent solliciter des cou-vertures sans compter les millions d’élèves pouvant être couverts.

Dans le secteur de l’agriculture, le besoin d’assurance contre les divers risques concerne aussi bien les agriculteurs et les éleveurs, que les récoltes, le bétail, les biens immobiliers et les équipements. Les mutuelles sont très proches de leurs socié-taires et connaissent bien leurs besoins. Ce sont elles qui sont susceptibles d’étu-dier le type de contrat et le tarif qui va avec. D’ailleurs, ce dernier est souvent le plus bas du marché ce qui n’enlève rien à la qualité de l’accompagnement proposé.

Malgré ces avantages, les mutuelles d’as-surance restent toutefois handicapées, en matière de distribution, par la législation qui ne leur permet pas de bénéficier de toutes les possibilités d’intermédiation offertes par le marché, comme le recours aux services des agents généraux, des courtiers et de signer des conventions de bancassurance avec les banques.

Les mutuelles doivent aussi patienter avant d’obtenir des visas pour lancer leurs nou-veaux produits. Mais, pour les couvertures existantes, les mutuelles rivalisent d’ingé-niosité pour expliquer aux sociétaires l’inté-rêt d’y souscrire. Des campagnes d’expli-cation et des regroupements sont souvent menés à travers de nombreuses wilayas du pays. Et les responsables sont toujours à l’écoute des sociétaires.

Elles ont des atouts considérables

Les Mutuelles d’assurances à la conquête du marchéLe contexte dans lequel activent les mutuelles d’assurances est favorable à leur redéploiement. Si le marché des assurances est constitué de sociétés étatiques à but lucratif et de compagnies privées, les mutuelles, elles, font l’équilibre à travers leur statut à but non lucratif.

Par Ali Mebarki

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 7

L’autre atout des sociétés à caractère mutuel est leur réseau étendu dans les localités les plus reculées et qui ne cesse d’être étoffé afin d’atteindre les agriculteurs et les travailleurs de l’édu-cation à travers tout le territoire national. Si l’on se réfère à certains secteurs dans lesquels opèrent les mutuelles, on constate qu’ils ont réalisé de bons résul-tats en 2013, augurant d’un bon avenir. Ainsi, la branche Risques agricoles a réalisé une hausse de 24% grâce, no-tamment, à la performance de l’assu-rance animale et végétale avec +28% ainsi que de l’assurance des engins et matériel agricoles (+28%), selon une récente note de conjoncture établie par le Conseil national des assurances (CNA).

Pour les véhicules et en dépit de la baisse des importations en 2013 (-3,5% en valeur et -8,4% en nombre), la branche assurance automobile a pro-gressé de 16,6% par rapport à 2012. Cette branche représente 58% des as-surances dommages avec une produc-tion de 61,3 milliards DA, selon le CNA. Les mutuelles ont bien contribué à l’évolution du chiffre d’affaires de ces secteurs.

Le chiffre d’affaires réalisé par les socié-tés d’assurance de personnes (AP) au 31 décembre 2013 est, quant à lui, esti-mé à 8 milliards DA contre 6,5 milliards DA en 2012, soit une hausse de 22%, indique le CNA. Du côté des AP, les mutuelles sont représentées, présente-ment, uniquement par Le Mutualiste.

Dans un marché constitué de sociétés étatiques à but lucratif et de compa-gnies privées, les mutuelles peuvent très bien faire l’équilibre à travers leur statut à but non lucratif et elles sont prêtes pour relever le défi au vu des plans de modernisations qui sont lan-cés y compris dans le domaine de la communication.

A.M.

Les sociétés mutuelles algériennesen quelques chiffresPart des sociétés mutuellespar rapport au chiffre d’affaires du marché (2012/2013)

Part des sociétés mutuelles dans le réseau de distribution (2012)

Part

CNMA 339 15%

MAATEC 30 1%

LE MUTUALISTE commercialise ses produits via le réseau de la société mère (CNMA)

Total réseau (2012) 2 281

Part de la ressource humaine (2012)

Effectif 2012

Part dans l’effectif total des compagnies

CNMA 2 291 16,5%MAATEC 164 1,2%

LE MUTUALISTE 12 0,1%TOTAL 13 870

CNMA MAATEC LE MUTUALISTE

2012 8% 0,20% 0,60%

2013 8,70% 0,30% 0,50%

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

8 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Même si elles partagent des va-leurs communes, il y a entre les mutuelles d’assurances et les mutuelles sociales des diffé-

rences de taille.Les mutuelles d’assurances sont des entre-prises à but non lucratif, régies par le Code des assurances. Il y a deux types de mu-tuelles d’assurances : les mutuelles d’assu-rance dommages et les mutuelles d’assu-rance de personnes. Les premières assurent les biens mobiliers et immobiliers (machines, voiture, maison, etc.). Les secondes pro-tègent les personnes contre les aléas de la vie (santé, retraite complémentaire, assu-rance voyage, etc.). Le marché national des assurances compte trois mutuelles (la CNMA, le MUTUALISTE et la MAATEC) sur un total de 23 sociétés d’assurance et de réassurance agréées.

L’agrément des mutuelles d’assurances re-lève du ministère des Finances, sur avis du Conseil national des assurances (CNA). Et pour qu’une mutuelle d’assurance soit agréée, elle doit réunir un minimum de 5000 sociétaires-assurés et disposer d’un Fonds d’établissement minimum de 600 millions de dinars pour une mutuelle d’assurance de dommages et de 300 millions de dinars pour une mutuelle d’assurance de personnes. Quant aux mutuelles sociales, elles sont un complément à la sécurité sociale. Elles prennent notamment en charge la partie du prix du médicament non remboursable (20%) par la sécurité sociale. Seuls les travailleurs salariés et affiliés à la sécurité sociale peuvent adhérer aux mutuelles sociales.Les mutuelles sociales offrent, également, à leurs adhérents et à leurs ayants droit une ou plusieurs prestations individuelles et/ou col-lectives à caractère social (des prestations en nature et des indemnités journalières de l’assurance maladie, des majorations de rentes d’accidents de travail ou de maladie professionnelle, des prestations sous forme d’aides, de secours ou de prêts, etc.).Les mutuelles sociales peuvent également proposer à leurs adhérents des prestations à caractère facultatif (des aides en cas de ma-ladie, accident de travail ou décès, ainsi que des aides au tourisme, au logement, aux re-traités, etc.), en contrepartie de cotisations spécifiques.

Les mutuelles sociales sont des associations mutuelles à but non lucratif, régies par les lois relatives aux associations et aux mu-tuelles sociales. Elles sont au nombre de 30, mais seulement 28 d’entre-elles sont réelle-ment actives sur le terrain, selon des chiffres officiels fournis en janvier 2013 par le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, M. Mo-hamed Benmeradi. Pour être reconnue, une mutuelle sociale doit réunir un minimum de 3000 adhérents. L’agrément est délivré par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales. Les ressources de la mutuelle sociale sont constituées des cotisations de ses membres, des dons et legs, des produits provenant des prestations et des produits des fonds placés ou investis. Entre autres mutuelles sociales actives, on peut citer la Mutuelle nationale des travail-leurs de l’éducation et de la culture (MUNA-TEC), la Mutuelle générale de l’industrie du pétrole (MGIP), la Mutuelle générale des postes et télécommunications (MGPTT) et la Mutuelle générale des communaux (MGC).Considéré comme un 2ème pilier du sys-tème public de sécurité sociale, les mutuelles sociales assurent la couverture sociale com-plémentaire à un peu plus d’un million d’ad-hérents, soit 10% de la population active glo-bale. Un bilan considéré très insuffisant.

Z.A.

Mutuelles d’assurances et Mutuelles socialesValeurs communes et différences de taille En Algérie, les mutuelles se déclinent sous deux formes statutaires : les mutuelles d’assurances et les mutuelles sociales. Les premières sont des sociétés, les secondes des associations. Mais les deux sont issues du même mouvement historique (le mouvement mutualiste) et partagent les mêmes principes fondateurs de non-lucrativité, de solidarité et d’égalité. Des principes qui sont, au demeurant, des valeurs très ancrées dans notre société. En témoigne la pratique de la Touiza, une tradition ancestrale des Algériens et des Maghrébins en général.

Par Zakia Ainouche

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 9

Le rapport de l’International Coope-rative and Mutual Insurance Fede-ration (ICMIF), qui se base sur l’analyse de données recueillies

dans 70 pays, dont tous les pays euro-péens, soit 99,2 % du marché mondial des assurances, et des informations trans-mises par près de 2 750 assureurs mutua-listes et coopératifs, soit 99,5 % de l’en-semble du secteur mutualiste à travers le monde, nous apprend que ce type d’entre-prises à but non lucratif représente 24% de part du marché mondial de l’assurance, 21,9% de part de marché en assurance vie, 26,9 % de part de marché en assu-rance non vie et 1 002 milliards de dollars de primes totales, en augmentation de 3,3 % par rapport à 2007.En Europe, premier marché de l’assurance au monde Avec 33 % des cotisations de-vant l’Amérique du Nord (30 %) et l’Asie (29 %), selon un rapport du Parlement eu-ropéen sur la valeur ajoutée du statut de mutuelle européenne, sorti en janvier 2013, les mutuelles occupe 25 % du marché et 70 % du nombre total de compagnies d’as-surances. Le même rapport révèle que les mutuelles fournissent des services sani-taires et sociaux à 230 millions de citoyens européens et représentent quelque 180 milliards d’euros en primes d’assurance et emploient 350 000 personnes.

Le vieux continent est tellement convaincu de la valeur ajouté sociale et économique des mutuelles, qu’il a décidé de les doter

d’un statut juridique à l’échelle européenne, pour leur permettre d’évoluer et de croitre au-delà des marchés nationaux. Les mutuelles, dans le monde, n’ont pas un seul et même statut. En Europe, 40 types de mutuelles sont recensées, mais 95% d’entre-elles partagent les mêmes principes fondateurs et communs à toutes les mutuelles dans le monde : elles sont des organismes privés, regroupent des personnes physiques ou morales, leur gouvernance est démocratique (une per-sonne, une voix), toutes partagent un prin-cipe de solidarité et leurs excédents sont utilisés au bénéfice des membres, qui sont assurés et sociétaires à la fois.

Doter, donc, les mutuelles en Europe d’un statut unique et commun européen, un pro-jet qui date de 20 ans, servira à éliminer les disparités statutaires et permettrait, ainsi, de créer « des conditions égales de concurrence pour les mutuelles qui leur of-friraient dans une même mesure la possibi-lité d’ajouter une dimension européenne à leur organisation et à leurs activités ». Le statut européen fournirait, également, à ces mutuelles « les instruments juridiques appropriés pour faciliter leurs activités transfrontalières et transnationales ainsi qu’un moyen de se regrouper et de déve-lopper leur organisation et leurs activités au sein du marché intérieur », est-il écrit dans le rapport du Parlement européen sur la valeur ajoutée du statut de mutuelle euro-péenne.

Appréhendé à l’échelle pays, le poids des mutuelles/coopératives d’assurance repré-sente 30 % du marché des assurances aux Etats-Unis, premier marché au monde avec 29 % des primes d’assurance mon-diales.

Dans les autres marchés nationaux ma-jeurs du marché mondial de l’assurance, que sont le Japon (2e), la France (4e), l’Al-lemagne (5e) et les Pays-Bas (8e), la part des mutuelles et des coopératives d’assu-rance dépasse la barre des 30 %. Sur les autres marchés d’Amérique latine et d’Afrique, les mutuelles et les coopéra-tives d’assurances, sont en plein essor.Les crises économiques et les menaces qui pèsent sur l’environnement ont fait naître chez les populations un fort besoin d’avoir des opérateurs économiques socia-lement responsables. Les mutuelles d’as-surances, de par leur organisation et leur fonctionnement et les buts qu’elles pour-suivent répondent parfaitement à ce senti-ment, que les institutions politiques déci-sionnaires ne peuvent ignorer.

M.R.

Les Mutuelles d’assurances dans le monde

Elles représentent près d’1/4 du marché mondial de l’assuranceLes mutuelles d’assurance sont d’un poids considérable dans le monde. Elles représentent, selon le rapport 2008 de la Fédération internationale des coopératives et des mutuelles d’assurance, près d’un quart (1/4) du marché mondial de l’assurance.

Par Mohand Redaoui

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

10 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Pour ce faire, la MAATEC est en train de se moderniser à travers plusieurs actions dont la mise en place de nouvelles procédures

de gestion technique et financière « pour une meilleure gestion et une meilleure gouvernance » d’entreprise, ce à quoi s’ajoute l’impératif de clarté, met en avant son Directeur général, M. Yahiaoui Moha-med, qui rappelle, aussi, le contexte dans lequel activent les mutuelles d’assu-rances. Selon lui, le marché des assu-rances est constitué de compagnies étatiques à but lucratif et de compagnies privées, alors que les mutuelles font l’équilibre à travers leur statut à but non lucratif. Il précise que c’est, là, le prin-cipe d’assurance lui-même, car il s’agit de la mutualité entre les assurés à tra-vers les tarifs réduits. Cette approche orientée vers le sociétaire est le fruit d’une longue histoire puisque la MAA-

TEC est l’émanation de MAIF Assurance. Ensuite, la MAATEC a été nationalisée en 1964 pour devenir MAATEC Assurance et s’implanter sur le marché depuis cinquante ans.

Cette société a déjà à son actif un réseau d’environ 70 agences à travers territoire national, contre une quinzaine seulement en 2001.

Elle compte revenir sur le devant de la scène

La MAATEC a unénorme potentielde croissance à développer

MAATEC

La Mutuelle d’assurance algérienne des travailleurs de l’éducation et de la culture (MAATEC) compte bien revenir sur le devant de la scène pour conquérir de nouveaux sociétaires mais, aussi, proposer des assurances couvrant des millions d’élèves grâce à la « RC élève ».Il s’agit, là, d’un des objectifs que se fixe son Directeur général, M. Yahiaoui Mohamed.

Par Ali Mebarki

10 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 11

En ce qui concerne le personnel, il s’éta-blissait à une vingtaine d’employés en 2001. Il atteint le chiffre de 200 personnes actuellement dont 95% sont des universi-taires et ingénieurs ou ayant obtenu un master en sciences financières. Pour mieux servir ses sociétaires et opérer une présence sur le marché, la compagnie « a pris conscience qu’il faut un personnel qualifié et de formation universitaire pour moderniser l’activité d’assurance », ajoute le Directeur général.

Il affirme que la MAATEC a lancé une for-mation de grande envergure. Il s’agit d’une formation en force de vente pour 70 direc-teurs d’agence avec l’Institut algérien des hautes études financières (IAHEF).

« Pour avoir un réseau professionnel, il faut aller vers la formation d’une force de vente dont une partie a déjà franchi cette étape », relève M. Yahiaoui.

Une deuxième formation est lancée en mars 2014 et touche plus de 200 per-sonnes qui vont bénéficier d’une formation purement pratique en assurances multi-risques habitation, Cat-Nat et en assu-rance automobile, ainsi qu’en assurance Responsabilité civile (RC) professionnelle, et autres…

Ce programme de formation fixé par la compagnie et l’IAHEF, pour une formation à la carte, prévoit, aussi, dans son troi-sième volet, la formation des cadres de la MAATEC en Master Assurance. Elle for-mera, aussi, quatre cadres en Master As-surance et un en Master Finance et Comp-tabilité, ainsi que deux autres en Master Audit et Contrôle de Gestion.

La formation des cadres est faite pour suivre la MAATEC dans son changement radical du point de vue du réseau et du per-sonnel, précise ce responsable. La compa-gnie opte aussi pour la formation des for-mateurs qui vont se charger de transmettre leur savoir au personnel qui va être recruté, tout en réalisant l’objectif d’arriver à une formation pratique sur les nouveautés du marché assurantiel et à la mise à niveau des techniques d’assurance les plus ré-centes.

A cette quête de formation, s’ajoute le volet de la mise en place d’un système d’infor-mation interne gérant l’activité technique. Le système est installé au niveau des agences locales et des quatre Directions régionales (Centre, Centre-Est, Ouest et Est ) avec un objectif de créer des direc-tions régionales au centre-ouest et au Sud.

Toute cette stratégie est complétée par la prévision d’arriver à 120 agences « dans l’avenir proche à raison d’une vingtaine d’agences par Direction Régionale », conclut M. Yahiaoui, pour qui l’extension du réseau est une tâche mesurée et que les agences qui seront ouvertes le seront après des études pour répondre à la de-mande et saisir les opportunités pour une meilleure attractivité.

A.M.

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 11

«Toute cette stratégie est complétée par la prévision

d’arriver à 120 agences dans l’avenir proche à raison d’une vingtaine d’agence

par Direction Régionale », conclutle DG de la MAATEC, M. Yahiaoui

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12 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Yahiaoui Mohamed, DG de la Mutuelle d’assurance algériennedes travailleurs de l’éducation et de la culture (MAATEC)

«Notre potentielest de 13 millions de sociétaires»

Entretien réalisé par Ali Mebarki

Le Directeur général de la MAATEC, M. Yahiaoui Mohamed explique, dans cet entretien, que la société qu’il dirige peut très bien se situer en bonne position sur le marché et proposer des produits et des tarifs attrayants. Il pense également que les mutuelles d’assurance, de par leurs statuts de compagnies à but non lucratif, peuvent faire la différence avec les sociétés d’assurance privées et publiques.

La revue de L’ASSURANCE : Peut-on connaître le nombre et l’évolution de vos sociétaires ?

M. Yahiaoui Mohamed : Le nombre des sociétaires a connu une évolution remar-quable passant de 8 000 sociétaires en 2011 à 17 000 sociétaires en 2012, et à plus de 43 000 en 2013. Il s’agit d’une croissance de 437 % sur trois ans. L’objec-tif, à court et à moyen termes, est de dou-bler ce chiffre et arriver à avoir 100 000 sociétaires. Le potentiel dans le secteur de l’éducation est de 180 000 sociétaires (en-seignants), sans compter les autres em-ployés. La MAATEC veut avoir 100 000 parmi les enseignants et les autres corps, soit 40 % du potentiel pour l’avenir proche, soit à fin 2014 ou 2015. Cette attractivité est mesurée par les pres-tations de service offertes par la MAATEC : réduction qui avoisine 80 % par rapport aux autres compagnies d’assurance. Il y a aussi la rapidité en matière d’indemnisation et la création de quatre centres d’expertise (deux à Alger, le troisième à l’Ouest du pays et le quatrième à l’Est).

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Quels sont les secteurs qui vous offrent le plus de potentiel ?On un potentiel dans les secteurs de l’Edu-cation, la Formation professionnelle, l’En-seignement supérieur, la Culture et les Sport, l’Information et la Communication. Le potentiel dépasse 500 000 sociétaires. Si on compte la Responsabilité civile (RC) écolier, le potentiel est de 13 millions de sociétaires. La MATEC demande l’aide nécessaire au ministère des Finances pour un agrément avec plusieurs branches d’as-surance. Parmi nos autres prévisions, la MATEC a un projet pour s’aligner sur la grille des salaires et le régime indemnitaire en vigueur dans le secteur des assurances. Que pouvez-vous nous dire sur l’évolu-tion des agrégats de la compagnie ?Sur le plan de la rentabilité, la compagnie a réalisé un chiffre d’affaire remarquable en

automobile passant de 80 millions DA en 2011 à 156 millions DA en 2012, et on pas-sera à 397 millions en 2013. Il s’agit d’un taux moyen de croissance avoisinant 348% avec des prestations de service meilleures par rapport aux années précé-dentes en matière d’indemnisation. Nos prévisions, en 2014 et pour la seule branche automobile, sont de 700 à 750 mil-lions DA, soit une croissance annuelle de 89%.

Et pour les autres branches ?Des prévisions sont arrêtées pour les an-nées à venir concernant les autres branches d’assurance, en l’occurrence la Responsabilité civile (RC) écolier dont le chiffre d’affaires prévisionnel dépasse 2 milliards DA, sans compter la RC profes-sionnelle dont les prévisions avoisinent 1 milliard DA. Dès que la MAATEC est dé-

tentrice de l’agrément du ministère des Fi-nances lui permettant de commercialiser ces deux produits, on aura une mutuelle d’assurance plus solvable.Avec cela, nous avons l’objectif de ré-pondre aux demandes des sociétaires de la mutuelle. Le ministère de l’Education Nationale ne cesse de réclamer la couver-ture de la RC écolier à la MAATEC. Il s’agit d’une couverture nécessaire aux écoliers et au secteur de l’éducation, et seule la MAATEC, au vu de son statut, est habilitée à offrir une prestation pareille. Pour les objectifs de la mutuelle concer-nant la branche automobile, on a un projet en cours pour augmenter le capital assuré en passant de 1,3 million DA à 2,5 millions toujours dans l’intérêt des sociétaires et pour une meilleure couverture.

Comment l’implémentation du nouveau système d’information a-t-elle renforcé les critères de gestion ?Avec le système d’information, plusieurs améliorations ont été opérées avec l’édi-teur du système, ne serait-ce que pour mettre à niveau le volet production, chose qui a été faite, et ce volet a été définitive-ment réglé. Le volet sinistre est également réglé, définitivement. Reste un troisième volet qui va être entamé. C’est la migration des données techniques vers le module comptable afin d’avoir une génération au-tomatique des actes techniques permet-tant d’avoir des situations et un bilan au jour le jour et une clarté en matière de gou-vernance et de gestion. La remontée de l’information est journalière vers le siège. C’est une remontée pyramidale pour avoir un contrôle rigoureux technique et finan-cier. La DR (direction régionale) intervient dans ses agences pour une remontée fiable à la direction générale qui veille jour-nalièrement à l’application des procédures et des méthodes de remontée de l’informa-tion et du contrôle des situations à travers un tableau de bord qui renferme le volet technique et le volet financier pour une meilleure clarté et une meilleure visibilité.

A.M.

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Les agriculteurs ont commencé à s’organiser sous forme de coopé-rative afin de promouvoir les prin-cipes de solidarité à travers la

Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) créée dès 1907, soit depuis plus d’un siècle.

La CNMA a pour mission d’accompagner le monde agricole dans le champ social et économique. Elle est restée sur les mêmes principes fondateurs de son action « et nous voulons continuer à œuvrer de la sorte en offrant les meilleurs services pour que l’agriculteur trouve ce qu’il souhaite comme protection », déclare son directeur général, M. Benhabiles Chérif, qui regrette les changements qui ont perturbé la marche de la CNMA depuis qu’on lui a soustrait l’activité de sécurité sociale et de retraite. « Dans notre projet, nous souhai-tons reprendre cette activité pour complé-ter nos services financiers », espère-t-il en expliquant qu’un éleveur protège ses vaches et ses étables mais pas sa per-sonne et ses enfants. « Rien ne nous em-pêche de faire l’activité sociale » qui est rattachée au ministère du Travail et de la Sécurité Sociale pour ce qui est du régime social, au même titre que les autres activi-tés, fait remarquer M. Benhabiles.Le premier responsable de la Caisse ex-plique que le secteur agricole a des parti-

cularités et nécessite, par conséquent, un travail particulier que la CNMA est en me-sure de faire en offrant des services proté-geant et sécurisant le revenu et impliquant une meilleure contribution dans la politique agricole à travers l’outil assuranciel, qui est aussi un outil de développement. C’est, justement, ce qui a motivé la CNMA à créer en 2011, le MUTUALISTE, sa filiale d’assu-rance de personnes (vie) dans le but de développer des produits adaptés aux be-soins du monde agricole et rural. Une po-pulation vulnérable mais qui doit être proté-gée par une gamme entière d’assurance dédiée à cette frange « que nous connais-sons bien », affirme le Directeur général de la CNMA. Il explique que la société qu’il di-rige essaie d’aller vers une nouvelle ap-proche de gestion des risques et de pré-vention. Ces agriculteurs vivent et travaillent dans une situation difficile sur-tout s’il y a un aléa, ce qui conduit à une spirale d’endettement préjudiciable. Si la compagnie conçoit un système de préven-tion des risques, c’est qu’elle vise une ap-proche plus qu’assurancielle.

Cette innovation fait que l’agriculteur ren-force sa croyance dans la protection des institutions qui doivent lui donner le bon produit qui prend en charge les calamités agricoles et les maladies, résume à ce pro-pos M. Benhabiles.

Si à peine 20% des protections peuvent servir l’agriculteur, il y a lieu d’aller vers 80 % car c’est à cette condition que l’investis-sement peut être rentable.

Grâce à son dynamisme dans le secteur, la CNMA a réalisé, en 2013, un chiffre d’af-faires de près de 10 milliards DA contre 2,8 milliard en 2008. Elle a indemnisé 15 mil-liards DA de sinistres depuis les cinq der-nières années, tout en essayant de rem-bourser ses clients dans un délai n’excédant pas les 8 à 10 jours.

La compagnie investit aussi dans un sys-tème d’information innovant en partenariat avec Algérie Télécom pour accéder à l’in-formation rapidement. D’autres projets sont en cours. Avec ses 180 000 socié-taires, la compagnie n’a pas atteint une très grande partie des agriculteurs et elle veut porter le chiffre à 400 000 dans les deux ans à venir. Avec tout ceci, la compa-gnie reste très souple dans ses démarches à travers le conseil d’administration dans les caisses régionales où siègent des agri-culteurs ce qui donne une symbiose per-mettant un épanouissement de l’institution. Ainsi, le propriétaire est aussi un agricul-teur qui est impliqué dans la gestion de la Caisse.

A.M.

Cela fait un siècle que ça dure

L’agriculteur est impliqué dans la gestion de la CNMA

Par Ali Mebarki

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16 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Benhabiles Chérif, DG de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA)

«Nous visons 400 000 sociétaires en deux ans »

Entretien réalisé par Ali Mebarki

La revue de L’ASSURANCE : Pourriez-vous expliquer aux lecteurs le principe qui préside à la création de la CNMA ?M. Benhabiles Chérif : La CNMA a plus d’un siècle d’existence. Il y a un temps ou la CNMA exerçait une multiactivité d’assu-reur et de banquier, un mariage parfait pour la plus performante prestation de service, présentée dans le monde agricole et rural. La CNMA est passée par différentes étapes de développement et de change-

ment de statut pour arriver à ce qu’elle est aujourd’hui. Les dispositions du décret exécutif n°95-97 ont fixé les statuts-type de la Caisse nationale de mutualité agricole et des caisses régionales qui lui sont affiliées.Aussi, les liens juridiques et organiques entre elles définissent celles-ci comme «des sociétés civiles de personnes à ca-ractère mutualiste et à capital variable» et « elles ne poursuivent pas de but lucratif. » Il est à rappeler que le développement du système mutualiste moderne est l’une des sept mesures énoncées par le Président de la république le 28 Février 2009 à Biskra au profit de la politique du renouveau agri-cole et rural. De part, donc, son rôle de mutualiste, la CNMA se doit d’assurer en faveur du monde rural la création et la ges-tion de tous services sociaux et d’institu-tions professionnelles susceptibles d’aider les populations rurales agricoles à amélio-rer leurs conditions de vie en apportant un appui financier ainsi qu’une assistance technique, facteurs de réussite pour une adhésion libre et volontaire des agricul-teurs au principe de la mutualité agricole, seul garante d’une augmentation de son capital sociétarial.

Quels sont les produits et les solutions que vous proposez aux agriculteurs ?Parmi les solutions qu’on peut retenir pour une meilleure prise en charge des assu-

rances agricoles, je citerai la protection du revenu agricole contre les risques clima-tiques qui s’affirme comme un élément à part entière de la politique agricole. Elle requiert un engagement clair de la profes-sion et des pouvoirs publics. Le développement de l’assurance des cultures contre les risques climatiques au-près de l’ensemble des agriculteurs appa-raît possible au regard des risques d’ores et déjà assurables du type grêle (toutes cultures) ou gel (sur vigne) en développant significativement les surfaces assurées, des nouvelles garanties à mettre en œuvre telles qu’une assurance « multirisques cli-matiques » pour les grandes cultures. Le secteur de l’élevage se trouve dans une situation particulière au regard des consé-quences des accidents climatiques.

Avez-vous en projet le lancement de nouveaux produits d’assurance ?La CNMA va commercialiser incessam-ment de nouveaux produits de l’assurance agricole qui couvrent le revenu et protègent les parties assurées contre les consé-quences des rendements bas, des prix faibles ou une combinaison des deux. C’est essentiellement une couverture ba-sée sur la mesure du rendement des ré-coltes et leurs prix.

Société centenaire, la CNMA a pour mission d’accompagner le monde agricole aux niveaux économique et social. Son Directeur général, M. Benhabiles Chérif, explique dans cet entretien son plan pour motiver un grand nombre d’agriculteurs à adhérer à cette Caisse de mutualité agricole.

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 17

C’est une approche nouvelle qui s’éloigne des produits plus traditionnels où l’intérêt assurable était la taille de la récolte. On donne, ainsi, autant au producteur qu’au financier, la certitude que les revenus esti-més sur lesquels sont basés les prêts se-ront en grande partie réalisés. Il est à souligner que l’assurance agricole, dans cette nouvelle approche de la CNMA, est un composant important de la gestion des risques dans l’agriculture, mais elle ne remplace pas les bonnes techniques de gestion des risques, les méthodes de pro-duction saines et l’investissement en tech-nologie de pointe. Simultanément à ces facteurs, l’assurance perte de rendement augmente le bien-être de la communauté rurale ainsi que la sécu-rité de la production.

Parlez-nous de votre plan stratégique ?Notre démarche de développement est pragmatique et repose sur la diffusion de l’assurance auprès du plus grand nombre possible d’agriculteurs. Avec ses 180 000 sociétaires, la compagnie n’a pas atteint une très grande partie des agriculteurs et elle veut porter le chiffre à 400 000 dans les deux ans à venir. Les pouvoirs publics ac-

compagnent ce développement par des interventions appropriées qui ont pour ob-jectif d’aider à l’assurabilité de risques qui, sans cela, resteraient exclus du domaine de l’assurance (réassurance publique, pré-vention), et de rendre accessibles les coûts d’assurance récolte pour les agriculteurs (prise en charge partielle des cotisations différenciées pour encourager la souscrip-tion en groupe).L’accompagnement des pouvoirs publics est différencié selon que les garanties sont reconnues «viables» ou «expérimentales». La distinction entre garantie «viable» et garantie «expérimentale» devrait être fon-dée sur le besoin du dispositif en réassu-rance publique (partage de risque entre les assureurs et l’Etat) pour garantir sa péren-nité. Il va sans dire que le recours à l’assurance ne doit pas être facteur de déresponsabili-sation de l’exploitant qui, en conséquence, supportera des franchises adaptées.

Avez-vous d’autres activités ?A l’heure actuelle et conformément à son statut, la CNMA n’exerce que dans le do-maine des assurances pour lequel elle est agréée.

Y a-t-il des inconvénients engendrés par vos statuts ?Malheureusement, un des inconvénients est que nous ne pouvons accéder à la ban-cassurance. En effet, on ne peut pas utili-ser la distribution de nos produits d’assu-rance par les guichets de banque (bancassurance) et cela nous empêche de toucher un maximum d’agriculteurs. On essaie de voir comment pallier à cette in-suffisance. L’intermédiation n’est pas tolé-rée dans les mutuelles et il y a une part de marché qui nous échappe. Sur la partie agricole, on veut bénéficier de ce type de distribution car nous avons les meilleurs produits d’assurance agricoles sur le mar-ché.Parmi les garanties exigées par le ban-quier pour délivrer un crédit, il y a le contrat d’assurance. Nous sommes approchés par des banques mais on est pénalisé par la loi qui ne nous permet pas de signer une convention avec elles. Avec cette dé-marche, on aurait fait un meilleur chiffre d’affaires. Avec nos contrats, nous voulons offrir des garanties pour que la banque s’implique dans le financement de l’agricul-ture.

A.M.

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 17

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18 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Le Mutualiste est une société d’as-surance de personnes qui a com-mencé ses premières années d’activité avec quelques succès.

Ainsi, son Directeur général, M. Benel-mouffok Mohamed Rafik a souligné que le chiffre d’affaires est situé à 609 millions DA pour l’année 2013, en évolution de 6% par rapport à l’année 2012 (577 millions DA).

M. Benelmouffok explique cette progres-sion, d’abord, par la politique de dévelop-pement des produits au sein de la société Le Mutualiste, en ajoutant que même les assurés sont de plus en plus conscients qu’ils doivent souscrire des contrats d’as-surance pour des couvertures contre les aléas de la vie privée ou professionnelle. Pour commercialiser ces produits, il y a un réseau de commercialisation sur lequel s’est appuyé Le Mutualiste. Il s’agit du ré-seau de la CNMA. Néanmoins, la filiale naissante de la CNMA a l’intention d’ouvrir des agences centrales propres.

C’est de la sorte que Le Mutualiste peut contribuer à la couverture du monde agri-cole qui est son objectif et son cœur de métier. « On a fait beaucoup de campagnes de sensibilisation en direction des agricul-teurs avec les Directions des services agri-coles (DSA), le mouvement associatif, l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) et les Chambres agricoles des wi-layas », souligne M. Benelmouffok qui a des relais dans les Caisses régionales de mutualité agricole qui totalisent 150.000 sociétaires. Ces campagnes se sont dé-roulées pratiquement à travers les 65 Caisses dans l’Est l’Ouest, le Nord et le Sud.

Les agriculteurs ont des centres d’intérêt focalisés sur l’assurance individuelle acci-dent et « ils aimeraient aussi disposer de la retraite supplémentaire », dit-il.Le message délivré est celui de faire connaître Le Mutualiste et de le présenter pour manifester son existence.

A noter que les équipes de la compagnie

se rapprochent aussi des agriculteurs en écoutant leurs suggestions et doléances. A ce sujet, ces derniers réclament la re-traite et une couverture pour les jeunes agriculteurs. Mais la compagnie s’interdit d’empiéter sur les prérogatives de la CNAS et de la CASNOS, avec lesquelles elle entend entretenir un partenariat mutuelle-ment bénéfique.

Le Mutualiste étoffe son réseau

Avec 400 bureaux locaux de la CNMA sollicités

Par Ali Mebarki

18 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 19

C’est Mme Bouchakour Amel, directrice des opéra-tions chargée de toutes les activités en matière d’as-surance, souscription, règlement des sinistres et système d’information, qui prend en charge la pré-

sentation de l’entreprise. Elle indique que Le Mutualiste est une filiale à 100% de la Caisse nationale de la mutualité agri-cole (CNMA). La compagnie est créée en janvier 2012 suite à l’obtention de l’agrément de la société à forme mutualiste avec un fonds d’établissement de 600 millions DA. En décembre 2013, ce dernier a atteint 800 millions DA.

Le Mutualiste a hérité de la CNMA les produits qu’elle com-mercialise à savoir, l’assurance individuelle accident et la complémentaire santé. « On a développé ce produit en ajou-tant des prestations sociales liées à la santé », explique Amel Bouchakour.

Pour l’Individuelle accident, « on l’a commercialisé sous di-verses formes pour les agriculteurs et marins pêcheurs. C’est un produit phare qui permet de réaliser le montant le plus im-portant en matière de chiffre d’affaires », indique-t-elle.

« Nous avons aussi développé d’autres produits durant les deux années de lancement en misant sur la diversification pour satisfaire la clientèle », précise-t-elle, en ajoutant que les produits développés sont l’assurance voyage, depuis août 2012, l’assurance Hadj et Omra, et l’assurance rembourse-ment de crédit collectif en signant des conventions avec les banques. Les produits en cours de réalisation sont la pré-voyance individuelle, l’assurance voyage destinée aux sta-giaires qui vont à l’étranger pour plus de trois mois et moins d’un an.

Il y a aussi l’assurance de remboursement de crédit individuel et la retraite supplémentaire. Ces produits sont destinés à tout le personnel du monde agricole, agriculteurs, vétérinaires et personnel dans l’agroalimentaire, souligne Amel Bouchakour.

A.M.

Son fonds d’établissement atteint 800 millions DA

Le Mutualiste est une société créée en janvier 2012

Le fonds d’établissement (capital social) est passé de 600 millions DA en 2012 à 800 millions DA en juin 2013 et Le Mutua-liste prévoit de le faire passer à 1 milliard de dinars en juin 2014.

Déjà 53 sur 65 Caisses régionales sont sociétaires du Mutualiste et la totalité des Caisses vont « nous rejoindre » pour parachever la mise en place organique du Mutualiste, indique M. Benelmouf-fok qui ambitionne de disposer d’un nouveau siège. Actuelle-ment, la société qu’il dirige fonctionne avec 24 employés qui se-ront portés à 30 en 2014, selon le programme tracé.

En 2014, « on aura 3 agences propres », annonce le Directeur général de la société Le Mutualiste qui précise qu’en plus de celle d’Alger il y aura deux autres agences directes à l’Est et à l’Ouest et peut être une quatrième au Sud. Le Mutualiste distribue ses produits à travers le réseau de la CNMA, constitué de 65 Caisses régionales de mutualité agricole (CRMA), réparties sur l’ensemble du territoire national et plus de 400 bureaux locaux de la CNMA.

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20 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Benelmouffok Mohamed Rafik, DG Le Mutualiste

«On veut vendre un contrat

d’assurance à chaque

sociétaire »Entretien réalisé par Ali Mebarki

La revue de L’ASSURANCE : Quels sont les avantages offerts par la forme mu-tualiste d’une compagnie d’assurance?M. Benelmouffok Mohamed Rafik : Le premier avantage est que l’agriculteur est

directement impliqué dans la gestion. Ainsi, le président du Conseil d’administration est un agriculteur. Le deuxième avantage est que nous pratiquons des tarifs étudiés et nous n’avons pas pour objectif de faire des bénéfices. Ce sont des tarifs techniques. On cherche à faire des produits adaptés aux besoins et au contexte de l’agriculteur.Ce sont aussi les agriculteurs qui gèrent les caisses régionales et Le Mutualiste est à même de répondre à leurs sollicitations. Quand ils vont aux Caisses régionales, ils sont chez eux et ils évoluent dans un contexte où ils sont bien accueillis. C’est primordial avant toute autre chose.

Quel est nombre de contrats souscrits pour l’année 2013 ?Pour l’individuel accident, on a vendu envi-ron 263.000 contrats. Pour l’assurance santé, on vise principalement l’agroalimen-taire et l’agro-industrie publique et privée. Il y a déjà environ 50 entreprises couvertes. Notre objectif est de devenir le leader en assurance santé dans le domaine de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie.

Qu’en est-il de la force de vente ?Pour l’assurance santé, nous allons vers les entreprises de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie. Pour les autres produits, ce sont des campagnes de sensibilisation qu’on organise pour ramener la clientèle.

Vous n’allez pas arrêter les campagnes de sensibilisation ?On va, au contraire, les intensifier dès le mois d’avril. Pour ce qui est des moyens de communication, je vais animer au niveau des Caisses régionales des réunions pu-bliques et on va distribuer des dépliants et on mènera une campagne d’affichage au niveau de toutes les Chambres de wilaya et aux endroits où se trouvent les agricul-teurs.Mon slogan, pour faire rire, est de dire aux agriculteurs que « c’est bizarre que vous assuriez très bien les vaches et pas votre personne !».

Vous ambitionnez de gagner combien d’adhérents ou de souscripteurs ?On veut faire 20 % de clients en plus et at-teindre 280.000 contrats en 2014.

Société mutuelle d’assurances de personnes, LE MUTUALISTE est une filiale de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). Son Directeur général, M. Benelmouffok Mohamed Rafik, nourrit de grandes ambitions. Il vise la position de leader en assurance santé dans les domaines de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie.

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 21

Et pour ce qui est de l’évolution du chiffre d’affaires en 2014 ?On prévoit une progression de 34% par rapport à 2013 pour atteindre 792 millions de dinars en 2014.

Quelles sont les professions qui de-mandent le plus l’assurance ?Les céréaliculteurs et les maraîchers ainsi que les arboriculteurs sont les trois profes-sionnels qui demandent beaucoup les as-surances car ce sont aussi ceux qui dis-posent de plus de main-d’œuvre.

Le taux de pénétration reste-t-il toujours faible dans le monde agricole ?Pour les assurances des personnes, il y a une demande très forte. La Chambre natio-nale d’agriculture affiche presque un mil-lion de cartes d’adhérents. Au Mutualiste, il y a des efforts à faire. Le terrain est vierge. Notre première population sont les 150.000 sociétaires et on veut vendre un contrat d’assurance à chaque sociétaire en offrant une assurance à cette catégorie précise. Il faut compter deux à trois ans pour réaliser cet objectif.

Comment a évolué le Mutualiste jusqu’à présent ?

Les trois premières années sont consa-crées à la mise en place des produits. Nous avons une gamme complète en as-surance des personnes, ce qui est un pre-mier pas important et on peut moduler les contrats en fonction de la demande des clients. Il y a très peu de résistance à l’as-surance dans le milieu rural. Au contraire,

la couverture pour les jeunes et les retrai-tés sont très demandées. Les résistances ne sont que des cas isolés. Vous ne faites pas que l’assurance pour les agriculteurs…On vise les agriculteurs, les professions li-bérales et les travailleurs et intervenants dans le monde de l’agriculture. L’avantage est que notre stratégie est claire car nous voulons nous implanter dans le monde agricole et rural.

Quel est le comportement des agricul-teurs vis-à-vis de l’assurance ?L’agriculteur a toujours été proche de la Mutualité agricole et notre objectif est de nous rapprocher encore plus de lui.

Quel est l’enjeu social et économique de l’assurance dans le monde agricole et rural? L’assurance est un moyen de couverture de l’assuré et de sa famille et en même temps c’est un moyen de créer et de main-tenir un lien avec le milieu social. On milite pour un espace intégré pour l’agriculteur qui ne soit pas éloigné des services. Ce serait sous forme de guichet unique.

A.M.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

22 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Ahmed Halfaoui, Consultant au CENEAP, Chroniqueur de presse et spécialiste des questions sociales et de développement

« Le cadre mutualiste peut être séducteur à plusd’un titre »

Entretien réalisé par Mohand Redaoui

Dans cet entretien, M. Halfaoui Ahmed, Consultant au Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (CENEAP), chroniqueur de presse et spécialiste des questions sociales et de développement, nous livre son analyse du modèle économique des mutuelles d’assurance.

La revue de L’ASSURANCE : Que pen-sez-vous du modèle économique des mutuelles d’assurance ?M. Ahmed Halfaoui : En matière d’assu-rances économiques, en principe, le cadre mutualiste peut être séducteur à plus d’un

titre. Le pouvoir de contrôle qu’il offre à ses assurés-sociétaires de peser directement sur le mode de gestion et le fonctionne-ment de leur mutuelle est un avantage cer-tain, ce faisant, de pouvoir garantir autant que faire se peut que leurs préoccupations en matière d’assurances soient prises en charge. En clair, disposer de la possibilité d’adapter la Mutuelle aux besoins des as-surés-sociétaires, peut-être considérée, à juste titre, comme une opportunité inesti-mable par rapport au fait de subir les ser-vices sans autre possibilité que celle de se conformer à l’offre commerciale des socié-tés de capitaux qui répond, le plus souvent, beaucoup plus au souci de rentabilité de l’assureur plutôt qu’aux attentes de l’assu-ré.

Ces mutuelles peuvent-elles rivaliser avec les sociétés d’assurance de capi-taux ?En matière d’assurance économique, la préoccupation des pouvoirs est au plus fort depuis la mise en œuvre du plan d’ajuste-ment structurel, c’est-à-dire le train de ré-formes qui a accompagné le retrait de l’Etat de la sphère économique et le processus

de libéralisation de l’économie. Etant don-né la petite taille de l’essentiel des entre-prises, la formule mutualiste pourrait, à l’image de ce qui a pu se réaliser dans l’agriculture, constituer une solution pour les pousser à s’assurer. Car la question se situe d’abord pour le passage à l’acte. En-suite viendra celle de savoir si les mutuelles peuvent ou non rivaliser avec les sociétés d’assurances à capitaux. Se posera alors l’avantage comparatif entre les deux formes d’opérateurs. Là, comme il est dit plus haut, ce sera évidemment plus avan-tageux de participer à la gouvernance de sa propre assurance, même si d’autres facteurs déterminants, eux-aussi, peuvent intervenir, telle la rentabilité financière. Et ce sera à la mutuelle de se mettre au ni-veau des performances requises pour as-sumer, au moins, l’équilibre entre les coûts de son fonctionnement et de ses presta-tions et ceux de ses inputs financiers, le tout en regard du prix de ses produits ver-sus ceux de la concurrence. Là, pourra se mesurer la capacité à rivaliser sur le mar-ché.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 23

Le statut (but) non lucratif des mutuelles d’assurance peut-il constituer un avan-tage, un argument de vente ?Il est évident que le statut non lucratif peut constituer, en soi, un argument de vente. Mais il ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de limite à ce statut. En premier lieu, la capacité de répondre à l’exigence du mé-tier par la satisfaction entière des assurés. En second lieu, vient la qualité de l’offre par rapport aux contraintes du marché, c’est-à-dire la part de commercialité que contient l’offre, comparativement à celle des autres opérateurs.

Les méthodes de manage-ment moderne sont-elles compatibles avec le statut non lucratif des mutuelles d’assurance ?Les méthodes de management sont universelles, si nous enten-dons par là les modes d’organi-sation, de gestion et les straté-gies adoptées à l’égard de l’environnement, de façon à as-surer, au-delà de la survie, le développement et l’adaptation permanente de la mutuelle d’as-surance aux défis multiformes qu’elle doit affronter. Et ce, que ce soit en termes d’optimisation des performances internes ou en termes d’utilisation des moyens ou de réponses effi-caces à donner à la demande. Vue sous cet angle, la compati-bilité du statut des mutuelles d’assurance ne relève pas tant du caractère non lucratif de leur statut que de la culture managé-riale de l’assemblée des socié-taires.

Est-ce que les mutuelles d’as-surance en particulier, et l’économie sociale, en géné-ral, ont un avenir en Algérie ?Avant de considérer l’avenir des mutuelles d’assurance, il y a lieu de considérer l’état du secteur dans son ensemble. Si nous nous référons à la densité d’as-

surance du pays, le montant des primes d’assurance par habitant est évalué à 2322 dinars en 2010. Un montant très bas si nous le rapportons à celui des pays voisin, la Tunisie 5000 DA et le Maroc 4500 dinars. Et encore ! Sans l’assurance automobile obligatoire, l’assurance des personnes (essentiellement des assurances de groupes) et l’assurance exigée pour l’ob-tention d’un crédit bancaire, le secteur se-rait bien en peine d’afficher le montant indi-qué. Il faut trouver l’explication de la frilosité de recourir à l’assurance dans plusieurs paramètres. Le premier qui vient à l’esprit est celui de la difficulté des traditions à se

mettre en place en termes de perception des risques économiques. Le faible déve-loppement de l’entreprise privée y est pour beaucoup, mais le fait est aggravé par une culture fataliste, voire hostile à la notion de prévoir le risque. Une attitude qui ne pourra s’inverser qu’avec une évolution de l’entre-preneuriat vers des formes en phase avec les exigences imposées par la nécessité de préserver la pérennité des capitaux in-vestis. L’avenir des mutuelles d’assurance et l’économie sociale pourra alors être dis-cuté.

M.R.

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24 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Le nouveau produit d’as-surance Prévoyance collective et Complé-mentaire santé a été

lancé récemment par Le Mutua-liste à destination du collectif des travailleurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire.

Ce produit, souscrit par les en-treprises et les personnes mo-rales, offre une sécurité finan-cière aux salariés en les couvrant ainsi que leurs familles contre les aléas pouvant sur-venir aussi bien dans la vie professionnelle que dans la vie privée.

Cette assurance est une protection globale qui comprend une multitude de garanties qui s’articulent autour de deux couvertures principales : Prévoyance collective et Com-plémentaire santé.Garantie de base de ce produit, la Pré-voyance collective prévoit la couverture des salariés contre les risques de décès, d’invalidité définitive ou d’incapacité per-manente, partielle ou totale.Ainsi, l’assureur s’engage à verser un capi-tal forfaitaire aux ayants-droit du salarié en cas de décès de celui-ci, et ce, en plus de ce est qui versé par la sécurité sociale. De même le salarié bénéficiera d’un capital en cas d’invalidité ou d’incapacité.Seconde principale garantie, la Complé-mentaire santé prend en charge au réel les

frais médicaux et pharmaceutiques dé-boursés par le salarié à la suite d’une mala-die ou d’un accident l’affectant ou affectant les personnes dont il a la charge.La prise en charge se base sur les frais réellement déboursés par le salarié et ce en complément du remboursement de la sécurité sociale.

Véritable levier de motivation et de fidélisa-tion du personnel des entreprises, le pro-duit Prévoyance collective est destiné aux travailleurs du secteur agricole, de l’agroa-limentaire, de l’agroindustrie et de la pêche, qu’ils soient en activité ou à la re-traite. Le Mutualiste prévoit de couvrir plus de 10.000 adhérents pour l’exercice 2014.Le produit, proposé à une tarification très avantageuse, est disponible sur tout le ter-ritoire national grâce au réseau de distribu-tion de la CNMA qui couvre l’ensemble des wilayas du pays.Le Mutualiste ambitionne d’innover sur ce produit en greffant des prestations de type

assistance médicale et la mise en place du réseau tiers payant, allégeant ainsi les avances de trésorerie qui pourraient être engagées par le salarié, notamment en cas d’hospitalisation dans un établissement privé.

L’objectif stratégique est de fédérer l’en-semble des travailleurs du monde agricole et de l’agroalimentaire autour d’un projet plus ambitieux dont la prévoyance n’est que le soubassement.

En effet, le Mutualiste envisage d’étendre les couvertures aux produits d’épargne (retraites complémentaires) permettant aux travailleurs assurés d’améliorer leurs revenus financiers à la suite de leur départ à la retraite.Les travailleurs assurés bénéficieront éga-lement dans le cadre de ce projet d’avan-tages sociaux dans les domaines du tou-risme, des loisirs et de la détente (centre de repos et de vacances).

Le Mutualiste innove et propose aux travailleurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire

Un nouveau produitd’assurance prévoyance collective et complémentaire

santé

Publi-reportage

24 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

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Publi-reportage

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 25

En date du 07/01/2014, Monsieur Karim DJOUDI, Ministre des Fi-nances, a effectué une visite de travail au siège la Compagnie Al-

gérienne d’Assurance et de Garantie des Exportations(CAGEX) dans le but de prési-der la cérémonie de signature des contrats de partenariats entre cette Compagnie et les Banques Publiques consacrant le lan-cement officiel du Système de Notation des Entreprises « CagexRating » au profit du marché financier.

En effet, ce partenariat établi, dans la phase de démarrage, avec les six(6) banques publiques, à savoir: BNA, BADR, CPA, BDL, BEA et CNEP Banque, porte sur la mise en exploitation et droits d’utilisa-tion du logiciel « CagexRating » en full web par les banques concernées afin d’accélé-rer la cadence des financements aux En-treprises. Le logiciel sera utilisé en intranet, à travers le réseau interne de chaque banque, par les analystes de crédit et ce,

pour l’évaluation rapide des demandes de crédit éma-nant des entreprises clientes et/ou potentielles.

La cérémonie de signature des contrats de partenariats CAGEX-BANQUES PU-BLIQUES, qui s’est ainsi déroulée, dans une am-biance très conviviale, sous la Présidence de Monsieur le Ministre, a été marquée par la présence de Mes-sieurs le Directeur Général

du Trésor et le Directeur des Institutions Financières, d’une part, et par Monsieur le Président de l’ABEF et des Présidents Di-recteurs Généraux des Banques Pu-bliques, d’autre part.

Cette cérémonie a vu, également, la parti-cipation des membres du Conseil d’Admi-nistration de la Compagnie.

Prenant la parole, Monsieur le Ministre a rappelé la nécessité de l’existence de l’outil Notation des Entreprises et loué son rôle, tant pour les banques que pour les Entre-prises, et exprimé le souhait de voir le logi-ciel connaitre une application concrète per-mettant, ainsi, de gagner du temps dans le traitement des dossiers de financements. A ce titre, il a rappelé que l’application du logi-ciel « CagexRating » permettrait de finali-ser un crédit dans un délai maximum de quatre (4) heures.Il a, en outre, mis l’accent sur l’importance

de la technologie utilisée, qui s’inscrit dans le contexte de modernisation du secteur fi-nancier et bancaire lancée par le Ministère des Finances dans le cadre des réformes globales engagées par son Département Ministériel, afin d’améliorer la qualité des services et d’optimiser les outils de gestion.Le Système « CagexRating » s’inspire des modèles universels les plus évolués dans le domaine des règles prudentielles appli-quées aux banques. De ce fait, il se veut un outil d’aide à la décision conforme aux normes et standards internationaux.

En conclusion, Monsieur le Ministre a adressé ses sincères remerciements à tous les membres de l’équipe qui a travaillé pour sa conception.

Prenant, à son tour la parole, le Président de la CAGEX a souligné, d’emblée, que le lancement de l’outil de notation « CagexRa-ting » est, en quelque sorte, le rêve qui devient réalité, tant la mission dévolue à la Compagnie était considérée comme un véritable défi à relever, au regard de la complexité et de la délicatesse de la tâche.

Il s’est dit profondément satisfait du travail accompli par l’équipe en charge du projet, tout en soulignant, en outre, que par cet outil, la CAGEX entendait rendre un ser-vice conforme aux standards de notation des Entreprises, qui lui permettrait de consolider son ancrage dans le secteur fi-nancier et bancaire, en sa qualité d’Assu-reur Crédit National.

Le Système « CagexRating » est né

Un outil d’aide à la décisionconforme aux normes etstandards internationaux

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 25

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Evènement

26 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Organisé les 5 et 6 mai 2014 par l’Université de Sétif

Colloque international sur la finance islamique

L’Université Ferhat Abbas de « Sé-tif 1 » organise, les 5 et 6 mai 2014, un Colloque international portant sur les « Produits et appli-

cations de l’innovation et l’ingénierie finan-ciers: entre l’industrie financière conven-tionnelle et l’industrie financière islamique » avec, notamment, un Atelier international sur le « Rôle des établissements et centres de recherche et institutions de soutien dans le développement de l’industrie finan-cière islamique». Ce Colloque international est organisée à

l’Ecole doctorale de l’université Sétif 1 (Fa-culté des sciences économiques, commer-ciales et sciences de gestion), en collabo-ration avec l’«International Sharia’ah Research Academy – Malaisie ».

Des dizaines d’experts et spécialistes de la finance islamique sont attendus dans la capitale des Hauts Plateaux pour participer à l’événement auquel devraient également prendre par des cadres des établissements financiers et bancaires, des enseignants chercheurs et des étudiants en Master,

Magister et Doctorat.

Entre autres thématiques à passer en re-vue à l’occasion de cet évènement, figure le degré d’applicabilité de l’industrie de l’assurance Islamique dans le contexte al-gérien, à la fois ses dispositions législa-tives, réglementaires, juridiques et pra-tiques. Aussi, un intérêt est porté au rôle des institutions et des centres et labora-toires de recherche et des structures de soutien dans le développement de l’assu-rance Islamique.

Selon la présentation - par les organisa-teurs - du contexte et de la probléma-tique de cet événement, il est relevé que « le système financier islamique s’inspi-rant des sources de la Châri’a, à savoir le Coran, la Sunna l’Ijma’, El-Qiyas, l’Is-tihsan et l’Istislah est à même aujourd’hui d’offrir toute une gamme d’options sous forme de produits financiers et bancaires sophistiqués, adaptés, novateurs, diffé-renciés et compétitifs, moins exposés aux risques ; ceux-ci obéissant à des modes de couverture et d’arbitrage en matière de gestion de risques de mar-ché et de gestion bilancielle (ALM), favo-risant l’émergence de véritables mar-chés de capitaux islamiques matures et efficients dont les principes sont la Mou-charaka, la Moudaraba et la Mourabaha (financement participatif , partage des pertes et profits,...) et excluant les couts prohibitifs et dont les fondements sont des actifs sous-jacents loin de la titrisa-tion traditionnelle. »

Par Rédaction Nationale

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Evènement

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 27

Toujours selon la présentation faite par les organisateurs du Colloque international, ladite industrie boostée par les référents et normes des transactions financières de l’économie islamique constitue le moyen idoine pour améliorer et développer le sys-tème financier islamique. Il est indiqué, se-lon la fiche de présentation, que ce même système devient une niche intéressante de par son taux de croissance annuel plus qu’appréciable qui avoisine les 20%, soit une projection à l’horizon 2020 d’environ 4.000 Millards de dollars US. « La finance islamique avec ses 1,5 trillons dollars d’ac-tifs, ses 390 milliards de dollars du marché des Soukouk qui disposent d’actifs sous-jacent et ses 1540 milliards de dollars à l’horizon 2014 affiche une solide perfor-mance et une certaine étanchéité aux tur-bulences des crises financières », y est-il relevé avec la précision qu’ « elle compte absorber la moitié des dépôts des Musul-mans, qui constitueront à cette échéance

près du quart de la population mondiale » bien que « cet attrait ne peut se réaliser et se poursuivre qu’à certaines conditions. » Par ailleurs, y est-il ajouté, en substance, à travers la structuration de produits sophisti-qués adaptés aux préceptes de la Châri‛a, on peut envisager d’intéressants méca-nismes propres aux institutions financières islamiques. En somme, c’est dans cette perspective que le Colloque international organisé par l’Université de Sétif, ambi-tionne de répondre aux questionnements suivants :- Les innovations financières et leurs appli-cations dans l’industrie financière ont-elles contribué au renforcement de l’industrie fi-nancière traditionnelle ou au contraire sont-elles les causes de la survenance des crises financières ainsi que leur propaga-tion et leur mondialisation ?- Quel est le rôle et l’apport des innovations financières (création et développement marketing de nouveaux types de valeurs

mobilières) et leurs limites dans la gestion du risque des actifs?- Quelles sont les nouvelles règles devant présider aux opérations innovatrices et de régulation des modèles d’ingénierie finan-cière pour garantir et préserver l’équilibre pyramidale entre l’économie réelle et le system monétaire et financier ?- Comment permettre la conciliation et l’harmonisation entre les exigences du dé-veloppement de l’industrie financière isla-mique et la mise sur le marché de nou-veaux produits liés à l’ingénierie financière dans le cadre des préceptes de la Chari’a réglementant et régissant les transactions financières ?- Les fonds islamiques d’investissements et autres opérations de titrisation islamique offrent quelles opportunités alternatives aux opérations conventionnelles ? Et quel est leur niveau de performance ?

R.N.

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Evènement

28 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Les intervenants ont insisté à cette occasion sur la nécessité d’assu-rer l’entreprise et ses activités pro-fessionnelles et son importance

dans l’économie nationale. Le Président-directeur général de la CASH assurances, M. Benallegue Abdelhak, a estimé que les PME sont mal assurées d’où « l’impératif d’instaurer une culture de l’assurance » en leur sein, « pour garantir leur pérennité en cas de sinistre ».

L’assurance du risque lié à l’entreprise est estimée à 30 % en 2013, selon les don-nées de l’Union des assureurs et réassu-reurs (UAR). Les dirigeants des PME sous-estiment souvent la valeur que peut apporter une police d’assurance pour l’épanouissement de l’entreprise qui pour-ra affronter les aléas de tous les jours. Ainsi, l’offre existe avec plus ou moins de services à valeurs ajoutées.

La CASH, l’acteur leader dans l’assurance contre les grands risques industriels dis-pose d’un éventail de polices d’assurance dommage couvrant tous les secteurs d’ac-tivités. Cette compagnie publique au capi-tal de 7,8 milliards de DA offre une formule assurance globale des risques des entre-

prises qui « comporte d’importants avan-tages », selon son PDG, M. Benallegue.La CASH Assurances qui a enregistré un chiffre d’affaires de 9,8 milliards de DA et plus de 600 millions de DA de bénéfices en 2013, mène depuis quelques années une stratégie de diversification de ses produits d’assurance tout en améliorant leurs ser-vices, en parallèle à une campagne de marketing et communication.

C’est dans ce cadre que des séminaires sont organisés par la CASH Assurances à travers plusieurs wilayas du pays, allant jusqu’à proposer « des formations aux chargés des dossiers assurances au sein des petites et moyennes entreprises».

M.M.

CASH Assurances organise à Sétif un séminaire de formationaux assurances des PME/PMI

CASH Assurances veut inculquer la culture de l’assurance aux petites et moyennes entreprisesUne « journée de formation des assurances PME-PMI », ouverte aux dirigeants de PME a été organisée le 19 mars dernier à Sétif par la Compagnie d’assurances des hydrocarbures (CASH). Ce séminaire qui a regroupé les chefs d’entreprise et les jeunes promoteurs de la wilaya vise à les sensibiliser sur le niveau de sinistralité auquel s’exposent les PME au cours de leur existence et les polices d’assurances susceptibles de couvrir les risques encourus.

Par Malik Moudir

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Evènement

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 29

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Evènement

30 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

13 compagnies d’assurance s’unissent pour créer le Bureau Unifié Automobile Algérien (BUA)

Une solution pour la priseen charge des sinistres automobiles des Algériensen déplacement à l’étranger

Par Ayoub Bouaraba

Les statuts du Bureau Unifié Automobile Algérien (BUA) ont été signés, le 01 Avril 2014, au siège de l’Union des assureurs et réassureurs algériens (UAR) à Alger, par 13 sociétés du secteur national des assurances.

Le Bureau Unifié Automobile Algé-rien est une Société par actions (SPA), pourvue d’un capital social de 13 millions de dinars. Il a pour

principale mission la délivrance de la carte orange, et ce, pour la prise en charge des sinistres automobiles causés ou subis par des Algériens au cours de leurs déplace-ments dans les pays arabes signataires de la Convention collective des sociétés d’as-surance de 1975. Jusque-là, la gestion des dossiers de ces sinistres étaient pris en charge par l’UAR.

Ainsi, les détenteurs de cette carte ne payeront pas d’assurance aux frontières. Le montant de la prime est, actuellement, dérisoire : pour un mois, il varie entre 600 et 1100 DA, en fonction de la puissance et de l’usage du véhicule. Autrement dit, il s’agit de quelques 30% de la Responsabi-lité civile (RC) automobile. Chez nos voi-sins Tunisiens, par exemple, la souscrip-tion pour une durée de 4 jours est de 30 dinars tunisiens, soit l’équivalent de 1500 dinars algériens.

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 31

Certes, cette assurance ne couvre que la RC. Mais, en revanche, un projet d’exten-sion à toutes les garanties souscrites dans le contrat d’assurance, dont le vol, le tout risque, et autres, est à l’étude.

« L’examen des dossiers des sinistres nous opposant à des assurés des pays arabes signataires de la convention de 1975, laisse apparaitre que les Algériens sont responsables dans la majorité des cas d’accidents de la route », indique un spé-cialiste. Et cela, coûte énormément cher aux compagnies d’assurances algé-riennes, car elles doivent procéder à des remboursements tout en prenant en consi-dération le taux de change pour la valeur de la monnaie locale. Par ailleurs, dans le cadre du règlement des dossiers sinistres, les compagnies algériennes sont obligées de respecter les lois et règlements de chaque pays. Donc, les jugements rendus sont différents car la législation en la ma-tière n’est pas unifiée. Ainsi, les montants sont très exorbitants.

Depuis 1975 à ce jour, pas moins de 300.000 cartes orange ont été vendus. Contrairement aux Tunisiens et Marocains qui disposent d’un BUA depuis cette date, l’Algérie, n’a pas encore adhéré à la carte verte, qui est une carte mondiale.Sur ce point, un projet d’extension de la carte orange à d’autres cartes est à l’étude au niveau de la commission automobile de l’UAR.

Si les propositions des compagnies sont entérinées, le projet sera soumis au minis-tère des Finances pour approbation. Il convient de préciser que ce projet prévoit la possibilité d’étendre les garanties contractuelles. Ainsi, nos ressortissants en visite dans les pays arabes bénéficieront de cette couverture et l’indemnisation s’ef-fectuera éventuellement en Algérie et en dinars algériens.

Faut-il souligner que, économiquement, les compagnies ne tirent rien du tout de ce dispositif. L’intérêt est de fidéliser les clients, car ils se déplacent souvent dans les pays voisins avec leur véhicule au lieu de les laisser souscrire des assurances frontières à des tarifs très chers.C’est dire que la transformation du bureau

unifié en SPA facilitera, sans doute, la ges-tion des dossiers de sinistres des Algé-riens. Mieux encore, sa mise en place pré-servera mieux les intérêts de nos ressortissants.

Notons, enfin, que la signature des statuts de la SPA BUA s’est faite, lors de l’Assem-blée générale constitutive de la société, sous la présidence de M. Amara Latrous, Président de l’UAR et PDG de la Société algériennes des assurances (SAA), par les 13 Dirigeants des compagnies d’assu-rances concernées (celles de dommages) et ce, en présence d’un notaire. Ces socié-tés sont la SAA, la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR), la Compagnie algérienne des assurances transports (CAAT), la Compagnie interna-tionale d’assurance et de réassurance (CIAR), la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), la Générale assurance méditerranéenne (GAM), la Mutuelle algé-rienne des assurances des travailleurs de l´éducation et de la culture (MAATEC), l’Algérienne des assurances (2A), Alliance Assurances, La Cash Assurances, la Trust Assurances, AXA Assurances Dommages et enfin Salama Assurances.

A.B.

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32 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Abdelhakim Lazhari, président du Conseil d’administration du Bureau Unifié Automobile Algérien (BUA)

« Le BUA permettra de mieux préserver les intérêts de nos ressortissants »

Entretien réalisé par Ayoub Bouaraba

Fraichement élu à la tête du Conseil d’administration du premier Bureau unifié algérien (BUA) automobile, Abdelhakim Lazhari, par ailleurs cadre dirigeant à la SAA, explique dans cet entretien le rôle et les missions de cette nouvelle structure et son apport au marché national des assurances économiques.

La revue de L’ASSURANCE :M. Lazhari, voulez-vous présenter à nos lecteurs le nouveau Bureau Unifié Algé-rien (BUA) automobile qui vient de voir le jour ?Face aux difficultés rencontrées dans la gestion de l’ancien bureau unifié qui fonc-

tionnait sous l’égide de l’Union des assu-reurs et réassureurs algériens (UAR), par-ticulièrement en rapport avec les pays arabes signataires de la Convention inter-Arabe de la carte d’assurance pour la cir-culation des véhicules à travers les pays arabes signée à Tunis le 26 avril 1975, les compagnies nationales actionnaires, ont jugé utile de mettre en place une nouvelle structure dénommée SPA (société par ac-tions) Bureau Unifié Automobile Algérien (BUA). L’Assemblée générale constitutive, organisée en date du 1er avril 2014, a don-né naissance à cette nouvelle structure. C’est à l’occasion de cette assemblée que les actionnaires ont procédé à la signature des statuts de la nouvelle structure. Le len-demain, les 13 compagnies d’assurance, parties prenantes de la nouvelle structure, ont mandaté leurs représentants afin de pouvoir se porter candidat à l’élection du Conseil d’administration. Cette opération, qui s’est déroulée dans de très bonnes conditions, a permis l’élection d’un Conseil d’administration constitué de 5 représen-tants des compagnies du secteur. Ledit Conseil a, ainsi, élu un Président qui, à son tour, a élu un Directeur général. On peut dire qu’à partir du 2 avril, il y a eu coupure

du cordon ombilical avec l’UAR, puisque l’ancien bureau unifié qui fonctionnait sous l’égide de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance, est rem-placé par le nouveau-né qui s’appelle maintenant SPA Bureau Unifié Automobile Algérien (BUA).

Qu’est ce qui différencie le nouveau Bureau unifié algérien de l’ancien ? Au départ, on voulait agréer le bureau uni-fié mis sur pied dans le cadre de l’UAR. Malheureusement, ça n’a pas été possible. Parce que dans ce genre d’activités, il y a transfert d’argent, voire de devises. C’est pourquoi il été très difficile d’obtenir l’agré-ment de l’ancien bureau unifié. Et c’est pour cela, d’ailleurs, que les compagnies du secteur ont jugé nécessaire et utile de mettre en place une société par actions la-quelle, dans ses statuts, prévoit le transfert de devises dans le cadre de l’indemnisa-tion des sinistres (accidents de la circula-tion automobile) dont les assurés Algériens sont civilement responsable qui se pro-duisent à l’occasion des déplacements des Algériens avec leurs véhicules dans les pays signataires de la convention inter-Arabe.

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Certains pays arabes, nos voisins no-tamment, disposent depuis des années de leurs bureaux unifiés respectifs. Pourquoi le nôtre n’a vu le jour qu’en 2014 ?Permettez-moi de vous préciser que le bu-reau unifié algérien existe depuis 1975 et fonctionnait le plus normalement du monde au sein de l’UAR. Cependant, ces derniers temps, il a rencontré d’énormes difficultés vis-à-vis des autres pays arabes dont les bureaux unifiés représentent un ensemble de compagnies d’assurance de leurs pays respectifs. Et pour faciliter la gestion et donner un nouveau souffle au bureau, les compagnies du secteur se sont penchées sur ce problème, très sérieux, pour mettre en place cette nouvelle société.

Quelles sont les difficultés rencontrées par l’ancien bureau unifié ?Les principales difficultés rencontrées par l’ancien bureau unifié concernent notam-ment le règlement des sinistres avec nos voisins Marocains et Tunisiens. Le gros des dossiers nous opposent actuellement à nos voisins et amis Tunisiens. La lenteur enregistrée dans le traitement et le règle-ment des dossiers sinistres par un transfert

de devises au profit des BUA Arabe a fait que nos voisins, plus particulièrement les Tunisiens, nous ont sérieusement bouscu-lés lors des Assemblée annuelles tenues au niveau des différents pays. La mise en place de cette nouvelle structure aura pour mission prioritaire, justement, l’assainisse-ment des dossiers du contentieux qui nous opposent en premier lieu à nos voisins Tu-nisiens, dans les deux sens.Aussi, la transformation de l’ancien bureau unifié en SPA permettra aussi de mieux préserver les intérêts de nos ressortissants qui se rendent dans les pays signataires de la convention.

Justement, quel sera le plan d’action futur de la nouvelle SPA Unifié Automo-bile Algérien (BUA) ? Le Conseil d’administration de la SPA Bu-reau Unifié Automobile Algérien (BUA) se réunira très prochainement pour tracer un plan d’actions, à court terme, pour l’année 2014, ainsi qu’un plan stratégique global qui sera étalé sur une période de 3 ans. Durant cette année, et jusqu’à 2017, plu-sieurs actions seront menées pour notam-ment rehausser la notoriété du Bureau uni-fié algérien vis-à-vis des autres bureaux

unifiés. Pour ce qui est des missions pré-vues dans les statuts, celles-ci seront exa-minée dans le détail incessamment. Par ailleurs, je vous rappelle que la carte orange, qui intéresse les milliers d’Algé-riens qui se rendent en véhicule en Tunisie, à l’occasion notamment de la période esti-vale, est toujours en vigueur. Cette carte est l’extension de la garantie de la Respon-sabilité civile. Parmi les dossiers qui seront, certainement, étudié par le nouveau Bu-reau unifié algérien, il y a la possibilité d’étendre les garanties prévues par les contrats d’assurances automobiles à d’autres pays. Actuellement, ces garanties contractuelles souscrites dans un contrat d’assurance « Auto » ne sont valables que sur le territoire national. Et c’est pour cela que nous allons travailler en étroite colla-boration avec les compagnies d’assurance pour essayer de mettre en place une for-mule qui va permettre une couverture presque totale des accidents automobiles de nos ressortissants à l’occasion de leur déplacement dans les pays signataires de la convention.

A.B.

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L’importance de ce levier de la per-formance est la traduction natu-relle de l’enjeu crucial des res-sources humaines au sein des

sociétés d’assurance, comme l’attestent les chiffres et le contexte actuel: plus de 14 000 salariés concernés (l’effectif total en 2012 s’élevait à 13 870 personnes) ; une masse salariale de 12 569 434 (milliers de dinars algériens) ; une dépense consacrée au personnel avoisinant les 166 376 (mil-liers de DA), représentant un ratio 1,7%. De surcroît, les sociétés d’assurance

doivent, aujourd’hui, s’adapter à un contexte démographique, économique, social et réglementaire en profonde muta-tion.

Pour ne pas subir ce contexte, pour antici-per et préparer au mieux le personnel de leurs sociétés respectives, les respon-sables ont tout intérêt à préparer, très en amont, leur entreprise et à moderniser la gestion de leur personnel, avec un objectif de performance clairement affiché: déve-lopper le management des hommes, capi-

taliser sur les ressources humaines et sur leur valeur ajoutée. L’enjeu est de créer les conditions favorables à l’engagement des professionnels, de disposer des outils les plus efficaces pour une gestion éclairée des parcours des acteurs des assurances, et d’accompagner les mobilités choisies.

Mais, concrètement, qu’est-ce que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC)* ?C’est en réponse à cette question qu’une journée d’étude a été organisée, le 26 fé-vrier 2014, par le Secrétariat Permanent du CNA. Les travaux de cette journée ont été centrés sur ce thème, ses intérêts, mais également ses limites.Le conférencier, un expert en gestion des ressources humaines, en l’occurrence M. Mouloud BOUKHEMIS, consultant-forma-teur à l’établissement des techniques mo-dernes Graduate School of Management (GSM), basé à Alger, a non seulement dé-fini l’objet de recherche mais, aussi, a mon-tré comment réussir l’introduction de cet outil stratégique dans la gestion des res-sources humaines. En effet, anticiper les besoins en matière de ressources humaines devient un impé-ratif pour une organisation confrontée à des évolutions majeures. Ainsi, les organi-sations font face à :

Organisée le 26 février 2014 par le CNA

Une journée d’étude dédiée à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC)L’un des objectifs prioritaires du Secrétariat Permanent du Conseil national des assurances (CNA) porte spécifiquement sur la valorisation des ressources humaines (RH), l’amélioration de la Gestion des ressources humaines, le développement des compétences des acteurs du secteur de l’assurance, et, enfin, la favorisation de l’engagement des professionnels.

Par Mohamed El Amine BARKAT *

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une accélération de l’évolution des mé-tiers ; une réorganisation des services et struc-tures assurant les prestations ; un renouvellement générationnel (effet «papy boom») à opérer ; un effort continu de qualification et de professionnalisation des salariés à assurer.

En présentant la GPEC, l’orateur in-dique que celle-ci est une démarche d’ingénierie des ressources humaines consistant, à concevoir, à mettre en œuvre et à contrôler des politiques et des plans d’ac-tions ; à planifier le besoin de l’entreprise en ressources humaines par rapport aux postes dont l’entreprise dispose, en quan-tité et en qualité ; à élaborer un plan stratégique permet-tant d’acquérir des personnels compétents pour le bon fonctionnement de l’entreprise et l’adéquation poste-emploi ; et, à impliquer le travailleur dans le cadre d’un projet d’évolution professionnelle.En tant qu’outil et stratégie de gestion pré-visionnelle, la GPEC se veut une réflexion sur les moyens permettant de réduire l’écart entre les besoins de l’entreprise (so-ciété d’assurance dans notre cas), en termes de compétences requises néces-saires pour pouvoir atteindre un certain nombre de résultats fixés et les ressources humaines disponibles.

Le conférencier précise que cette ré-flexion porte sur : les ressources humaines actuellement disponibles ; les ressources humaines nécessaires à moyen terme (3 à 5 ans) ; les besoins en emplois ; les besoins futurs en emplois.

D’où l’intérêt d’engager une GPEC, et qui se résume en : l’anticipation aux évolutions majeures ; l’intégration des changements induits ; l’évaluation de l’impact des changements sur les emplois, à travers ; le suivi de l’évolution du marché de la formation.

A cette fin, l’orateur décrit trois étapes essentielles :. Analyser la situation actuelle de l’entre-prise (référentiel des emplois) ;. Identifier les métiers et compétences (référentiel des compétences) ;. Élaborer les plans d’action de recrute-ment, de formation et de mobilité.

Pour développer une telle démarche, il faut : Avoir une vision stratégique de l’entre-prise ; Connaître ses emplois, aujourd’hui ; Connaître ses ressources en compé-tences ; Anticiper ses besoins futurs en emplois et en compétences ; Gérer les écarts entre ses besoins futurs et l’évolution des emplois actuels; Bâtir des plans d’action RH afin de décli-ner la stratégie de l’entreprise.Concernant les remarques à retenir, le consultant/formateur précise que : La GPEC ne s’improvise pas mais, s’ins-crit dans une démarche cohérente et orga-nisée qui permet de mobilises et fédérer l’ensemble des acteurs concernés autour d’un même objectif à atteindre ; Il y a autant de démarches GPEC que d’entreprises… Et il n’existe pas de dé-marche-type ou de solution miracle ! La démarche GPEC est un outil au ser-vice de la performance de l’entreprise et doit partir de ses enjeux stratégiques pour mieux anticiper les évolutions à venir ; Une GRH anticipative et préventive n’a de chance d’exister que si les représen-tants du personnel et les salariés eux-mêmes sont aussi acteurs de la conduite des projets de changement ;

L’implication de l’encadrement de proxi-mité par la DRH est la clé du succès dans la durée de la mise en œuvre du volet indi-viduel de la GPEC ; L’entreprise ne part pas de zéro : la mise en place de la GPEC passe par l’identifica-tion et l’amélioration des dispositifs exis-tants et la fixation d’échéances réalistes, sans chercher l’exhaustivité dans les ob-jectifs fixés.

Le conférencier, dans le cheminement de son intervention, développe l’idée selon la-quelle le capital humain, les ressources in-tellectuelles se gèrent de façons dyna-miques aussi bien en mettant en place une GPEC, qu’en développant le management des connaissances, des savoir-faire et sa-voir-être.

En guise de conclusion, M. BOUKHEMIS insiste à signaler que son exposé est une synthèse de travaux, un condensé d’infor-mations qui aurait nécessité, du point de vue académique, et pour une meilleure assimilation, plusieurs séances de travail. Lors du débat, beaucoup de questions ont été relevées par les participants. Elles dé-notent, à la fois, leur grand intérêt à l’égard du sujet abordé et leurs appréhensions quant à l’avenir de l’entreprise qui évolue dans un environnement économique où chacun cherche à renforcer et à trouver de nouveaux éléments de compétitivité pour garantir une avance sur ses concurrents.

L’une des principales difficultés soulevées concerne l’articulation entre DRH et res-ponsables d’affaires ; entre la logique por-tée par les accords sociaux et le raisonne-ment industriel et commercial.

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Il ressort du débat, qu’au lieu de se saisir de la GPEC et d’identifier ensuite les sujets RH auxquels elle peut s’appliquer, il est plus pertinent d’élaborer un diagnostic avant d’envisager la façon dont la GPEC peut se révéler utile. L’objectif étant de lier davantage la GPEC à l’organisation du tra-vail, au collectif de travail.

Ainsi, la GPEC ne vient donc pas «en plus» des actions de Gestion des ressources humaines traditionnelles. Elle permet de mettre en cohérence les différentes actions RH et de les orienter sur les enjeux de l’en-treprise.L’après-midi a été consacré à l’atelier pra-tique où les représentants de la CAAR ont exposé, très succinctement, la démarche de mise en œuvre de la GPEC au niveau de leur société.

Bien que cette expérience ne soit qu’à ses débuts, soit en phase d’explication et de sensibilisation du personnel, pour une im-plication effective dans la réussite du projet de GPEC, elle demeure très louable et digne d’être encouragée, car c’est une pre-mière dans le secteur des assurances. Elle va non seulement faciliter la compréhen-sion des enjeux de l’entreprise, ses diffé-rentes activités et métiers, mais aussi, à aider chaque salarié à renforcer sa capa-

cité à exercer un emploi dans la durée par la formation et la mobilité. C’est une démarche opérationnelle qui prend son sens dans son articulation avec la stratégie de l’entreprise : la GPEC ne peut résulter de l’initiative isolée d’une di-rection des ressources humaines. Elle s’inscrit dans un projet d’entreprise et im-plique, donc, tous ses acteurs à savoir : la direction, les salariés, les managers, les responsables ressources humaines, les représentants du personnel.

Enfin, il faut rappeler que la mise en œuvre de celle-ci n’est pas une obligation légale, encore moins, une solution miracle ; mais, elle demeure un élément qui renforce et encadre les initiatives RH prises par l’en-treprise, comme le DIF,* la VAE,* le bilan de compétences* ou les cartographies métiers,* et elle mérite d’être inscrite comme une démarche appropriée et un outil stratégique de management.

C’est en appliquant une gestion des ta-lents* et le développement des compé-tences anticipée et réactive (GPEC) que l’entreprise améliore ses performances.Certaines entreprises peuvent, par consé-quent, avoir besoin d’une expertise en GPEC qui n’existe pas forcément en in-terne. Le choix d’un consultant ou d’un ac-

compagnateur (conseiller), peut s’avérer très utile dans la démarche.Nous souhaitons, dans un avenir proche, synthétiser les retours d’expérience des sociétés ayant mené des travaux relatifs à la GPEC et partager les dispositifs mis en place, les outils utilisés ainsi que les fac-teurs clés de succès et points de vigilance. Notre objectif reste celui d’apporter un sou-tien aux sociétés d’assurance, afin d’initier les étapes nécessaires à une gestion pré-visionnelle des emplois et compétences (GPEC). Il s’agit des étapes suivantes: classement des effectifs par métier (quanti-tatif); nomenclature des métiers (qualitatif) qui sont un pré-requis indispensable pour réaliser des pyramides des âges* par mé-tier et, ainsi, être capable d’identifier les besoins en recrutement par métier à tra-vers l’analyse des départs en retraite.

Nous restons convaincus que la moderni-sation de la gestion des ressources hu-maines au sein des sociétés d’assurance est, à la fois, nécessaire et possible, pour peu qu’existe et s’affiche la ferme volonté de réussir. D’où le fameux proverbe d’Eowyn (personnage du roman britan-nique Le Seigneur des anneaux ): « Où la volonté ne manque pas, une voie s’ouvre.»

* Cadre supérieur du CNA

B. M. E. A.*GPEC : Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences : plus particulièrement initiée dans les années 80, cette démarche s’apparente à la recherche par l’organisation, d’une adéquation qualitative et quantitative, généralement à moyen terme, entre ses besoins et ses ressources en personnel. Elle met, ainsi, en œuvre les concepts d’emploi type et de compétences tout en associant aux outils de la gestion prévisionnelle des effectifs.

*D.I.F. : Droit Individuel à la FormationLe Droit individuel à la formation (DIF) permet aux salariés disposant d’une certaine ancienneté dans l’entreprise de bénéficier de formation professionnelle.

*V.A.E. : Validation des Acquis de l’Expérience Permet de valider des compétences acquises en exerçant une activité professionnelle.

*Bilan de compétences : Comprend notamment une identification des compétences et aptitudes professionnelles et personnelles, une analyse des motivations et intérêts personnels et professionnels, une évaluation des possibilités d’évolution professionnelle.*Cartographie des métiers : Est un socle regroupant des familles d’activité par champ de compétences.

*Gestion des talents : (également appelé « Le talent management «) est un ensemble de pratiques et de procédés dans le domaine des ressources humaines visant à assurer l’efficacité durable du personnel le plus qualifié d’une entreprise.

*Pyramide des âges : La pyramide des âges représente la répartition par sexe et âge de la population à un instant donné.

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Le président sortant, M. Belkadi Mahmoud, reconduit à l’issue d’un vote à main levée, en présence de 56 agents généraux dont 3 repré-

sentés par procuration, en est fier. «Nous sommes parmi les premiers à nous confor-mer aux dispositions de la loi du 12 janvier 2012, relative aux associations.

Nous sommes bien organisés, bien struc-turés. Nous travaillons dans un cadre légal. Nous avons l’agrément des deux minis-tères de l’Intérieur et des Collectivités Lo-cales, ainsi que des Finances et nous sié-geons au CNA (Conseil national des assurances). Nous ne sommes pas une association fantoche», insiste-t-il.

M. Belkadi est d’autant plus satisfait qu’en plus de sa désignation à la tête de l’asso-ciation pour un deuxième mandat de 5 ans, il y a eu la création des «Bureaux d’entre-prise». C’est quelque chose de nouveau dans l’organisation et le fonctionnement de l’ANAGA. «Au début, nous avions des sec-tions, mais aujourd’hui nous avons des Bureaux d’entreprise, doté chacun d’un président et d’un secrétaire général. Ils siègent au niveau des entreprises man-dantes. Ils travaillent avec la Direction gé-nérale de la société et nous rendent compte de leurs activités. En cas de problèmes non résolus, nous les traitons au niveau de l’administration de tutelle qui est le minis-tère des Finances», précise-t-il.

L’association nationale des agents géné-raux d’assurance (ANAGA) existe depuis l’année 2000. Les agents généraux, au-jourd’hui au nombre de 975 au niveau na-tional, activent officiellement depuis 1998. Pourtant, la corporation était déjà présente en Algérie en 1962. Le métier d’agent gé-néral d’assurance, et des intermédiaires d’assurance de façon générale, a été sup-primé en novembre 1973 à la suite de l’ins-titution du monopole de l’Etat sur les opéra-tions d’assurance. Il a été réhabilité en 1997 à la faveur de la promulgation de l’ordonnance 95-07 qui a mis fin au mono-pole de l’Etat sur l’activité d’assurance et ouvert le marché aux compagnies d’assu-rance privées.

L’agent général d’assurance tra-vaille pour le compte de la compa-gnie d’assurance. Il présente ses produits. Un contrat de nomination lie les deux parties: le mandataire (l’agent général d’assurance) et la société mandante (la compagnie d’assurance). La signature de ce contrat accorde à l’agent général d’assurance quatre statuts: mandataire, prépo-sé de la société mandante, opéra-teur d’assurance et commettant. Il n’empêche que la corporation « exerce dans des conditions peu favorables », fait remarquer le pré-sident de l’ANAGA.

L’ANAGA se met en conformité avec la nouvelle loi relative aux associations

Les AGA décidés à «se battre» dans un cadre légalLe 1er février 2014, l’Association nationale des agents généraux d’assurance (ANAGA) a tenu son assemblée générale élective, conformément aux dispositions de la nouvelle Loi 12-06 (du 12 janvier 2012) sur les associations. Elle fait partie, désormais, des premières associations à se conformer au nouveau texte de loi.

Par Nadia Aït Larbi

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Lors de l’assemblée générale élective de l’association, marquée par la présence de M. Amara Latrous, président de l’Union al-gérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), le président de l’ANA-GA, M. Mahmoud Belkadi, a soulevé quelques problèmes qui continuent, de son point de vue, à entraver la corporation. Il en a cité trois, en particulier. Le premier est relatif à la gestion comptable de l’agent d’assurance, les compagnies d’assurance procèdent à l’ouverture de deux comptes bancaires, l’un pour les recettes et l’autre pour les dépenses, «alourdissant ainsi les procédures de règlements et d’indemnisa-tion au profit de la clientèle», alerte M. Belkadi qui évoque une violation de l’article

7, alinéa 13 du certificat de nomination qui instruit l’agent général «d’ouvrir un compte bancaire où seront logés l’ensemble des opérations se rapportant à sa qualité d’agent général». Le deuxième problème soulevé par M. Belkadi concerne la limita-tion, entre 30 000 et 100 000 DA, des pou-voirs d’indemnisation de la clientèle, même quand il s’agit des garanties tous risques. Enfin, le président de l’ANAGA déplore le recours aux mesures de suspension du certificat de nomination, «quel que soit le motif».

M. Belkadi qualifie ces mesures d’abu-sives. Il rappelle à la société mandante qu’elle dispose d’un moyen de règlement,

qui est la caution de 50 000 DA, au lieu de passer directement à la suspension.

Tout comme les Courtiers d’assurance, les Agents généraux d’assurance s’estiment « lésés dans leur droit à des avantages élé-mentaires », ce qui les empêche, relèvent-ils, d’avancer comme il se doit dans leur travail. Ils portent un jugement sévère sur les compagnies mandantes: «elles ne nous soutiennent pas et ne nous laissent pas prendre certaines initiatives. Elles nous bloquent et nous considèrent comme étant leurs concurrents», tiennent-ils à souligner. Un sentiment qui rappelle, étrangement, celui des Courtiers d’assurance.

N. A. L.

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40 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Belkadi Mahmoud, Président de l’Association Nationale des Agents Généraux d’Assurance (ANAGA):

« Nous sommes à la recherche de la prospérité »

Entretien réalisé par Nadia Ait Larbi

L’Association nationale des Agents Généraux d’assurance (ANAGA) a tenu, le 1er février 2014 à Alger, son assemblée générale élective. Son président sortant, M. Belkadi Mahmoud, a été reconduit pour un nouveau mandat de 5 ans. Dans cet entretien, il présente la profession, ses difficultés et parle de ses attentes.

La revue de L’ASSURANCE : M. Belka-di, vous êtes le président de l’Associa-tion nationale des Agents Généraux d’assurance (ANAGA). En tant qu’an-cien dans le secteur, pourriez-vous nous dire comment a évolué la profes-sion depuis 1962 ?M. Mahmoud Belkadi : En effet, je suis un ancien directeur central de la CAAR. J’exerce dans le secteur des assurances

depuis 1963. J’ai terminé ma carrière de salarié à la CAAR en tant que Directeur central. En 1997, je me suis installé à mon compte, en tant qu’Agent général d’assu-rance, grâce à l’ordonnance 95-07 qui a levé le monopole sur le marché et a réhabi-lité la profession des intermédiaires d’assu-rance. L’activité des Agents généraux et des Courtiers d’assurance existait déjà depuis 1962. Elle a été supprimée en no-vembre 1973 après l’institution du mono-pole de l’Etat sur le secteur, pour être rem-placé par le réseau direct des compagnies d’assurance. Je pensais que l’arrivée de sociétés pri-vées sur le marché des assurances allait bouleverser positivement le secteur, mais, bien au contraire, le secteur continue de fonctionner avec des méthodes vétustes qui n’ont rien à voir avec les réalités ac-tuelles. En matière d’assurance automobile, par exemple, depuis 1992, pratiquement 22 années après, nous continuons à travailler avec le système de la contre-expertise pour le sinistre égal ou supérieur à 30 000 DA, c’est dramatique. Le moindre sinistre aujourd’hui coûte entre 40 000 à 60 000 DA. Tous les sinistres sont donc sujets à contre-expertise. Imaginez les problèmes que cela cause à la clientèle. Cette contre-expertise n’a plus de raison d’exister.

Je vous donne un autre exemple, toujours dans le domaine de l’automobile. Au-jourd’hui, tous les distributeurs des marques étrangères sont installés en Algé-rie. Notre expertise est tarifée à 140 DA/heure, c’est celle de 1992, alors que chez certains distributeurs, le tarif minimum est de 1000 DA/heure.Il faut passer aux choses sérieuses. Il faut passer à la vitesse supérieure. Je vous le dis, ces sociétés ne nous ont rien apportés.

Pourtant, vous êtes des partenaires…Nous, les Agents d’assurance, nous sommes des instruments de réalisation des objectifs des compagnies, mais ces objectifs doivent être bien définis par cha-cune des sociétés mandantes pour que nous puissions contribuer efficacement à leur réalisation. Notre statut est tout à fait particulier et di-sons, le mieux sécurisé au monde. Notre contrat est régi par le code civil, cela est très important. Nous sommes des manda-taires légaux. L’autre chose importante, c’est que l’ordonnance 95-07 nous recon-naît aussi la qualité de «préposé» vis-à-vis de la compagnie mandante. Cela offre la sécurité totale à la clientèle. Il n’y a rien à craindre.

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 41

Depuis 1997, les entreprises ont compris cela et beaucoup préfèrent s’adresser aux agences générales pour la simple raison que c’est là où elles trouvent la sécurité. C’est là où il y a la fidélisation. Les relations sont personnalisées, il n’y a pas de place au bricolage. Nous avons un contrat de nomination, ce n’est pas seulement la compagnie qui donne l’agrément mais aussi et surtout le ministère des Finances.

Qu’est-ce qui distingue votre métier de celui des Courtiers d’assurance ? Les courtiers sont les mandataires des clients et nous les mandataires des com-pagnies d’assurance. Les courtiers sont des commerçants. Nous, nous ne le sommes pas.

Le métier d’Agent général d’assurance est assez méconnu des Algériens. Pourquoi ? De par le monde, la commercialisation des produits d’assurance se fait par le biais des agents généraux et des courtiers. L’Algérie est un mauvais exemple en la matière. Je vous ai dit tout à l’heure que cela a été dicté par les choix politiques de l’époque. Après l’institu-tion du monopole, les inter-médiaires, qui existaient entre 1962 et novembre 1973, ont été intégrés comme simples salariés dans les effectifs des com-pagnies. A l’époque, il y avait deux compagnies qui se partageaient le marché des assurances, la CAAR et la SAA. Ces dernières doivent la construction de leurs bases commerciales à la conversion des agents généraux qui ont offert leurs cabinets et autres. C’est important, il faut le dire.Aujourd’hui, les compa-gnies ne nous aident pas. Les sociétés mandantes ne font rien pour nous soutenir. Au contraire, les compa-gnies nous considèrent, par certains aspects, comme

des concurrents. Ce n’est pas normal. Nous sommes des mandataires, tout ce que nous réalisons, les portefeuilles et les contrats, sont une propriété de la société mandante. L’agent mandataire n’est pro-priétaire de rien. Tout ce que l’agent d’as-surance réalise, c’est pour le compte de la société mandante, c’est elle la propriétaire.

Le président de l’UAR, M. Latrous Ama-ra était présent aux travaux de votre assemblée élective, qu’en pensez-vous?M. Latrous Amara, le président de l’UAR, nous a honorés par sa présence. C’est quelque chose de très important pour toute la famille des agents généraux. Je tiens, à cette occasion, à lui adresser personnelle-ment ma reconnaissance. Il a eu le mérite de rappeler que la part des agents géné-raux représente 25% du bilan du secteur, qui clôture l’exercice 2013 à plus de 112 milliards de DA de chiffre d’affaires, et que ce taux va passer à 50% dans très peu de temps. Le président de l’UAR est allé jusqu’à dire que pour le développement de la profession, les sociétés mandantes

doivent céder leurs petits portefeuilles de PME et PMI au profit des agents généraux. C’est une déclaration très importante pour nous. C’est une caution. Nous lui réitérons nos remerciements. Que comptez-vous faire pour faire évo-luer la profession ?Nous avons accusé beaucoup de retard. Notre programme d’action principal, au-jourd’hui, c’est d’amener les sociétés au respect du contrat de nomination. Nous sommes à la recherche de la prospérité. C’est très difficile de s’installer et de réali-ser des objectifs.

Vous êtes quand même assez nom-breux, 900 agents généraux au niveau national…En terme de nombre oui, mais certains agents généraux travaillent bien, d’autres moins. M. Latrous a eu le mérite de rappe-ler que pour la survie de certains agents, il faut l’aide des sociétés. Cela, nous ne l’avons jamais entendu. Encore, une fois, au nom de l’association, je tiens à le remer-cier.

N. A.L.

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42 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Les entreprises sollicitent très peu les services du courtier d’assu-rance, sinon elles font carrément l’impasse. La plupart d’entre elles

traitent directement avec les compagnies d’assurances, évitant, ainsi, un passage pourtant nécessaire, voire obligé, par le courtier. Résultat: elles identifient mal les risques, ne les évaluent pas à leur juste valeur et sont, par conséquent, mal indem-nisées.

C’est le cas notamment de la laiterie de Baraki (Alger) qui a été victime, le mois de novembre dernier, d’un incendie. La laiterie

a été assurée pour 500 millions de dinars, alors que le patrimoine de l’entreprise est d’une valeur de 1,2 milliard de dinars. Il en est résulté une perte sèche de 700 millions de dinars que la laiterie avait dû supporter toute seule. Si cette entreprise avait fait appel aux services d’un courtier, elle ne se serait pas retrouvée dans pareille situation.

Ailleurs, notamment dans les pays où l’as-surance est développée, c’est le courtier d’assurance qui se charge d’acheter le meilleur contrat à son client. Il assure le traitement du dossier en amont et en aval, identifie tous les risques, choisit les meil-

leurs prix, conseille et accompagne son client et accomplit les deux missions dont il a la charge, à savoir l’apport (le placement) et la gestion.

Tel n’est pas le cas en Algérie, où le métier de courtier d’assurance reste très peu connu et peu réclamé. Par ailleurs, le cour-tier d’assurance ne se charge, selon la ré-glementation, que du placement (l’apport). La mission de gestion ne lui est pas accor-dée, «pour des considérations peu convaincantes», estiment les gens du mé-tier.

Indispensable mais peu sollicité par les entreprises

Courtier d’assurance, un métier méconnu !Les entreprises algériennes sont très mal assurées. Un constat partagé par les spécialistes du secteur, et confirmé lors du séminaire sur les assurances des entreprises organisé, le 6 novembre dernier à Alger, par la Compagnie centrale de réassurance (CCR).

Par Nadia Aït Larbi

42 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 43

Cependant, le courtier se charge malgré tout de la gestion considérant que c’est un accompagnement nécessaire et le seul moyen de fidéliser son client. Pourtant, il n’est pas rémunéré pour ce volet de sa prestation. C’est un handicap des plus contraignants, poussant les plus hardis à renoncer à s’y engager.

Aujourd’hui, il n’y a que 28 courtiers d’as-surance à travers tout le pays. La plupart sont des retraités qui ont la sécurité de leur pension durant les jours difficiles. Ce n’est pas le cas de Kouider Boutra et Noura Fer-roukhi du cabinet Maher Assurance, crée initialement par leur ami, aujourd’hui décé-dé, M. Yacine Benlalam, juste par passion pour ce secteur d’activité.

« Nous faisons ce travail par amour et nous voulons réellement avancer. Notre rêve c’est de bâtir une grande société de cour-tage et de renforcer notre effectif. Nous avons tout abandonné pour cet objectif et nous tenons à le réaliser. Contrairement à beaucoup d’autres, nous n’avons pas de retraite ni aucune sécurité financière. Nous sommes, toutefois, décidés à relever le défi, mais pour cela, nous souhaiterions que l’association des courtiers Algériens soit mieux reconnue car elle constituera le cadre légal pour défendre au mieux les in-térêts de la corporation. Ceci permettra à coup sûr de garantir le développement de ce métier encore méconnu en Algérie », plaident les dirigeants du cabinet Maher Assurance.

Les entreprises ne paient rien pour les ser-vices rendus par le courtier, c’est la compa-gnie d’assurance qui s’en charge. Cepen-dant, peu d’entreprises demandent au courtier de les accompagner.

D’autre part, les courtiers souhaiteraient que les compagnies d’assurance appré-cient d’avantage leurs services en tant que valeur ajoutée et les considèrent comme des partenaires et non pas des concur-rents.

Insistant sur l’importance du rôle du cour-tier d’assurance dans l’achat d’un meilleur

contrat, M. Ouadah Hocine, également courtier, rappelle: «Si on est mal assuré, on est mal indemnisé et il est impossible de reconstituer son outil de production». En outre, «le courtier a une responsabilité ci-vile vis-à-vis de son client. Si demain, il y a un mauvais conseil qui est fourni à l’assuré et qu’après un sinistre il est constaté une insuffisance de couverture, l’assuré peut se retourner contre le courtier et lui récla-mer une réparation du préjudice subi», pré-cise-t-il.

Par ailleurs, et en plus de la protection juri-dique, M. Ouadah insiste sur la nécessité de susciter l’intérêt des jeunes pour inté-grer ce métier. « Il faut qu’il y ait relève pour, à la fois, protéger les entreprises et promouvoir l’assurance, de façon géné-rale, en Algérie », conclu-t-il.

N. A. L.

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44 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Abdelaziz Boudraâ , Président de l’Association nationaledes Courtiers d’assurance

«Il y a un climat hostile à l’exercice de notre métier»

Entretien réalisé par Nadia Ait Larbi

Créée il y a une année, l’Association nationale des courtiers d’assurance est dans l’attente de son agrément. Dans cet entretien, son président, M. Boudraâ Abdelaziz exprime la détermination de ses collègues de profession à défendre la notoriété du métier et à le faire connaitre au grand public.

La revue de L’ASSURANCE : Pour com-mencer, voulez-vous nous présenter votre association…M. Abdelaziz Boudraâ : L’association des courtiers d’assurance est née de la volonté de ses membres de se constituer en orga-nisation conforme à la loi. Nous avons dé-posé, il y a près d’une année, notre dossier de demande d’agrément au niveau du mi-nistère de l’Intérieur et des Collectivités Locales. Mais à ce jour, notre demande n’est toujours pas satisfaite par le ministère

de l’Intérieur, qui nous a demandé de nous rapprocher des services du ministère du Commerce pour avoir leur accord. Ce der-nier ne voit pas d’inconvénient à nous déli-vrer l’agrément. Donc, nous attendons tou-jours notre agrément.

Cette situation vous empêche-t-elle d’activer ? Le blocage administratif de notre dossier d’agrément ne nous a pas empêchés d’ac-tiver. Nous avons tenu, dernièrement, deux assemblées générales, à l’issue des-quelles nous avons décidé de mettre sur pied des commissions de travail chargées d’examiner plusieurs projets qui intéressent notre profession. Entre autres, un projet de code moral et éthique, un projet de code de déontologie devant régir nos relations avec les compagnies d’assurance, et une étude sur la révision des conditions d’exercice et des protocoles d’accord, c’est-à-dire tout ce qui touche à nos relations avec les so-ciétés d’assurance. L’activité internationale est une autre question qui nous préoccupe, nous voulons savoir pourquoi le courtier algérien n’a-t-il pas le droit de pratiquer le courtage en réassurance?

L’activité de courtier d’assurance exis-tait déjà au lendemain de l’indépen-dance, toutefois elle reste très peu connue en Algérie. Pourquoi?En réalité, il n’y avait pas, du moins à ma

connaissance, de courtiers algériens à l’in-dépendance. Il y avait des compagnies françaises et des représentants de cabi-nets de courtage étrangers. L’activité a dis-paru des radars à partir de 1966 avec la nationalisation des banques et des assu-rances, pour ne réapparaître qu’en 1995 avec l’ordonnance 95-07 qui a levé le mo-nopole de l’Etat sur l’activité des assu-rances. L’éclipse du métier a duré presque 30 ans, cela veut dire que toute une génération d’Algériens ne sait pas ce qu’est un cour-tier d’assurance, alors que sous d’autres cieux, comme en Tunisie et au Maroc, le métier a évolué normalement. En Algérie, le plus ancien des courtiers to-talise 14 à 15 ans de pratique. Les pre-miers courtiers ont vu le jour en 1998/1999. Personnellement, j’ai été agréé en 1999. Deux de mes collègues ont reçu leur agré-ment en 1998. D’autres sont venus après nous. Aujourd’hui, nous sommes 28 cour-tiers d’assurance en exercice au niveau national.

28 courtiers seulement en activité, cela semble très peu ?C’est très peu effectivement, alors que le marché est demandeur. La loi est ouverte à toutes les demandes d’agrément et la Commission d’agrément se réunit chaque fois qu’il y a demande. Il n’y a pas de res-trictions, mais il n’y a pas de demandes.

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Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 45

Il n’y a pas de demandes d’agrément? Pour qu’elle raison?Il y en a peu et cela pour plusieurs raisons. En premier lieu, le climat hostile à cause des mentalités rétrogrades de certains res-ponsables de compagnies d’assurance qui continuent d’avoir l’esprit du monopole. Au lieu de collaborer avec le courtier et de le considérer comme un acteur du marché, ces derniers font tout pour le neutraliser, convaincre l’assuré de se passer de ses services et de travailler directement avec la compagnie, allant jusqu’à leur proposer une réduction de la prime d’assurance. Je dis bien certains responsables de compa-gnies, pas tous heureusement. Il y a des cadres et des compagnies qui honorent la profession et avec qui nous collaborons très bien. Je leur rends hommage. En pa-rallèle, il y a quelques égarés qui conti-nuent dans ces pratiques illégales.L’autre facteur décourageant, c’est que le courtier est seul. A l’opposé de l’Agent gé-néral d’assurance, le courtier n’est pas aidé. L’Agent général d’assurance est as-sisté par la société d’assurance parce que c’est son agent, il bénéficie de tous les moyens logistiques et de gestion, de même que de la formation. Le courtier, lui, est in-dépendant, il a le statut de commerçant. C’est comme la compagnie d’assurance, à la différence qu’ils ne représentent pas les mêmes intérêts. Le courtier d’assurance n’est assisté par aucune partie, s’il a le sa-voir-faire, il a des chances de réussir. S’il ne l’a pas, il n’ira pas loin. Nous avons en-registré beaucoup de départs. Nous n’avons jamais dépassé la trentaine de courtiers au niveau national.

Il y a aussi cette histoire de suppression de la gestion qui vous dérange…Justement, cela est un autre problème et des plus contraignants. Auparavant, le courtier percevait les deux commissions «apport» et «gestion», mais, depuis deux ans, il n’en perçoit qu’une seule, celle de l’apport, liée au volume d’affaires que le courtier apporte au bénéfice du portefeuille de la compagnie d’assurance. La «commission de gestion», c’est la prise en charge de toutes les procédures, de la déclaration jusqu’au stade de règlement.

La formalisation des dossiers nécessite un savoir-faire et un suivi que le courtier fait pour le compte de la compagnie. La « commission de gestion » a été suppri-mée, il y a environ deux ans, suite à un conflit entre une compagnie et un courtier. C’est une décision de la Commission de supervision des assurances qui s’est basé sur l’article 22 du décret régissant l’activité d’intermédiaire. De toutes manières, nous allons revenir à la charge parce que nous avons un avis contraire à la décision de la Commission de supervision. Certes, l’article 22 ne parle pas de « commission de gestion », il ne l’interdit pas non plus. Et ce qui n’est pas interdit, peut être permis. D’autre part, à mon avis, rien n’empêche deux commer-çants, courtier et compagnie, de s’entendre sur n’importe quoi, si ce n’est pas contraire à la réglementation et à l’ordre public. Je vois mal l’administration s’immiscer dans des relations contractuelles et commer-ciales. Ailleurs, en Europe et un peu par-tout dans le monde, les courtiers sont ré-munérés normalement pour n’importe quelle tâche que la compagnie leur confie. C’est laissé à l’appréciation contractuelle.

Malgré les contraintes, vous continuez quand même à exercer le métier ?

Nous continuons notre travail parce que nous y croyons. C’est un métier noble. Qu’est-ce qu’il y a de plus noble que de prendre en charge un client qui ne connaît rien en les assurances et lui montrer ses droits et la manière de défendre ses inté-rêts?

Quelles sont vos attentes ?Nous espérons améliorer davantage les relations avec les compagnies parce que ce sont nos partenaires. Nous devons tra-vailler en collaboration, avoir la même vi-sion, parce que finalement, nous servons qui ? Nous servons l’assuré. Je pense que cette vision de complémentarité doit pri-mer. Elle doit prendre le dessus. Nous ne sommes pas des concurrents des compa-gnies d’assurance. Nous sommes des compléments, bien que nous représentons les intérêts de l’assuré. Aussi, pour que nous puissions accomplir notre mission, nous espérons voir un jour toutes les com-pagnies dotées d’un système d’information adéquat. Actuellement, dans nos relations avec les compagnies, nous souffrons énor-mément d’une certaine bureaucratie due, à mon avis, au manque de système d’infor-mation fiable qui permet l’échange de l’in-formation, en aval et en amont, entre cour-tiers et compagnies d’assurance.

N. A. L.

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International : La Microassurance

46 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

La microassurance a connu un es-sor considérable dans le monde durant les six dernières années. Entre 2008 et 2013, le nombre de

bénéficiaires dans le monde a été multiplié par 6,4 comme l’indique le Fonds pour l’in-novation en microassurance de l’Organisa-tion Internationale du Travail (OIT).Dans son rapport 2013, analysant l’évolu-tion de la microassurance au cours de

cette période, ce Fonds estime que 500 millions de personnes ont désormais accès à la microassurance, contre 78 millions seulement en 2008, tandis que 33 des 50 plus grandes compagnies d’assurance au monde offrent aujourd’hui des produits de microassurance, contre 7 seulement en 2005.La microassurance est définie par l’OIT comme un mécanisme de protection des

personnes à faibles revenus contre les risques (accident, maladie, décès dans la famille, catastrophe naturelle, etc.) en échange du paiement de primes d’assu-rance adaptées à leur besoin et niveau de risque.

En gros, ce système d’assurance est une adaptation de services d’assurance clas-siques à une clientèle-cible : celle n’ayant

pas accès aux services ou mal desser-vie par le système d’assurance tradition-nel. Ce marché se localise naturellement dans les pays en voie de développe-ment où pullulent microfinances et mi-croactivités, véritables terreaux de ce nouveau système qui a fait son appari-tion durant les 20 dernières années en Afrique, Asie et Amérique latine.

Un système qui progresse La vitesse de croissance et de la diffu-sion de la microassurance à travers le monde donnent des perspectives très prometteuses pour les investisseurs, notamment en termes de diversification des produits et la croissance de leurs valeurs pour les clients. « Les avancées technologiques, la sensibilisation accrue des consommateurs et le soutien crois-sant des gouvernements, font progres-ser le secteur dans la bonne direction », relèvent les rédacteurs du rapport.

La Microassurance dans le monde

Percée remarquable malgréles défis

Par Malik Moudir

Selon le rapport annuel 2013 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) publié le 14 mars 2014, près de 500 millions de personnes ont accès à la microassurance.

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International : La Microassurance

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 47

Néanmoins, l’examen du chemin parcouru depuis 2008, l’année du lancement du Fonds pour l’innovation en microassurance de l’OIT avec le soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates, montre que ce sont les produits d’assurance vie, lorsqu’ils sont obligatoires, qui assurent un certain niveau de rentabilité de ce marché en phase d’émergence dans la plupart des pays concernés. Les produits complets souvent volontaires sont difficilement rentables. La difficulté réside en effet, selon le rapport du BIT, dans la réalisation de la rentabilité des produits plus complexes (comme l’as-surance santé ou l’assurance récolte), en particulier lorsqu’ils sont proposés sur une base volontaire. Il est donc « de plus en plus nécessaire de travailler avec l’en-semble des acteurs afin d’assurer le dé-ploiement large de services de microassu-rance de qualité », souligne-t-on encore. Techniquement, le défi majeur qui se dresse devant le développement du mar-ché de la microassurance est comment al-ler d’une offre d’assurance de produits simples vers des produits plus complets, tout en assurant valeur (pour le client) et rentabilité ou viabilité du produit (pour l’as-sureur).

Atteindre la qualitéà grande échelleAssurer l’équilibre entre ces deux compo-santes de ce marché, devient l’une des grandes problématiques à résoudre au

cours des prochaines années, par les ac-teurs du secteur, pour assurer l’objectif de « la qualité à grande échelle » que s’est tracé le Fonds sur les 5 ans à venir.

Cet objectif visant à réduire la vulnérabili-té de 100 millions de personnes à faibles revenus, ne peut se réaliser, selon le rap-port de l’OIT, qu’à tra-vers la capacité des acteurs, des assu-reurs « à concevoir la bonne offre au bon moment ». « Les organisations doivent soigneuse-ment analyser l’état de leur marché, leur propre capacité, ainsi que le degré de sen-sibilisation et de ma-turité des clients » à défaut de voir courir « le risque de subir des échecs coûteux à cause de produits inadaptés, qui feront perdre aux clients la confiance dans l’assurance », recom-mandent les rédacteurs du rapport en sou-

lignant la nécessité de collaborer avec les décideurs politiques pour la création d’un environnement favorable au développe-ment du marché.

M.M.

Nous informons notre aimable lectorat, et plus précisément les acteurs du secteur des assurances, que les colonnes de la Revue de L’ASSURANCE leurs sont ouvertes pour apporter leurs éventuelles contributions sur les sujets et thématiques qui les intéresseraient, à condition qu’ils soient portés sur le marché de manière globale.Une rubrique intitulée «Contributions/Débat» reste ouverte à ce propos.

Pour toute participation, veuillez adresser vos textes, accompagnés d’une copie de votre pièce d’identité à l’adresse suivante :

Conseil national des Assurances (CNA) 01,Rue Chahid Aïssa Azzi, Dély-Ibrahim. 16302 Alger.Fax : 021 91 91 51Email : [email protected]

Appel à Contribution

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48 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Ait Belkacem Mahrez, consultant en entreprise et dirigeant du cabinet «As Management»

«Les non-salariés,un véritable gisement pour la microassurance»

Entretien réalisé par Malik Moudir

La revue de L’ASSURANCE : Vous avez encadré une étude sur la mi-

croassurance en Algérie, peut-on savoir quelles étaient vos conclusions ?M. Mahrez Ait Belkacem : L’étude de fai-sabilité sur la microassurance en Algérie, commanditée par le ministère de l’Indus-trie, de la PME et de la Promotion de l’In-vestissement et menée par l’équipe du Programme de coopération allemande en Algérie GIZ DEVED qui regroupe des ex-perts nationaux et étrangers, a révélé le grand potentiel du marché algérien. Nous avons un tissu économique composé es-sentiellement de très petites entreprises (TPE) et du secteur informel qui pèse très lourd dans notre économie. Beaucoup de jeunes promoteurs se lancent, par ailleurs, dans l’entreprenariat par le biais des dispo-sitifs Ansej, Cnac et Angem. Or, la Casnos, chargée de la protection sociale des non-salariés, couvre un pourcentage extrême-ment faible des besoins des non-salariés (les indépendants et les professions libé-rales), qui représentent un véritable gise-ment pour la microassurance.

Donc, la microassurance s’adresse à toute cette population…Elle s’adresse, en premier lieu, à tous ceux qui sont exclus du système de couverture classique, aux gens à faible revenus et à ceux qui activent dans le secteur informel et dont les statistiques disent qu’ils repré-sentent 50 % des salariés ; c’est-à-dire ceux qui ne sont pas protégés formelle-ment contre les risques sociaux. Il faut sa-voir que la microassurance est universelle-ment reconnue comme un instrument susceptible de favoriser la formalisation de l’économie. Nous avons constaté que la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (CASNOS) a très peu d’affi-liés, environ 20 % de la population occu-pée non-salariée qui est de l’ordre de 4 millions de personnes, selon nos estima-tions. Ainsi, ce sont 80 % de laissés pour compte. Aussi, nous avons constaté que la tendance ne se limite plus au salariat et par conséquent à l’assurance sociale.

Absente du marché algérien, la microassurance a fait l’objet d’une étude-diagnostic nationale, publiée en septembre 2013 dans le cadre du programme de coopération allemande en Algérie GIZ DEVED. Cette étude, la première du genre, avait pour objectif d’évaluer les opportunités de la mise en place d’un système de microassurance destinée à protéger les revenus des jeunes entrepreneurs algériens. Dans cet entretien, M. Ait Belkacem Mahrez, consultant en entreprise, ayant encadré cette étude, revient sur ses principales conclusions.

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International : La Microassurance

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 49

De plus en plus, l’auto-emploi se substitue au salariat classique. Or, la sécurité sociale a été créée pour accompagner le salariat. Ce dernier est en train de se réduire au profit de l’entreprenariat. Et la sécurité so-ciale est incapable de suivre cette ten-dance notamment en termes d’adaptation des produits d’assurance.

Ce sont donc les compagnies d’assu-rance qui font preuve d’une « paresse » devant ce marché qui s’offre à elles ?Les compagnies d’assurance doivent faire des efforts pour offrir des produits adaptés au besoin du marché. Or, on constate qu’elles se contentent de se faire une sa place dans l’assurance automobile qui est d’ailleurs un marché saturé. Il y a aussi un manque de culture dans ce domaine où l’assurance est beaucoup plus perçue comme une charge et non comme une protection. Les acteurs du secteur doivent

changer cette mentalité et ne plus compter sur l’obligation. Une police d’assurance fa-cultative ne s’achète pas, elle se vend. Les assureurs doivent comprendre qu’il faut aller vers le client.

Mais comment les convaincre de la via-bilité de ce type d’assurance ?Le potentiel est là. Et tout est dans la for-mule actuarielle. Il est vrai que c’est une question de viabilité économique du pro-duit d’assurance, mais il ne faut pas oublier que la faiblesse du coût du produit est com-pensée par l’effet de masse. Avec tout l’argent qui est versé par le biais de l’ANSEJ, CNAC et ANGEM, les assureurs doivent faire preuve de volontarisme et d’inventivité en introduisant des produits adaptés. Les pouvoirs publics doivent éga-lement leurs prêter main forte en mettant en place des incitatifs.

Justement, comment voyez-vous ce soutien nécessaire de l’Etat à la mi-croassurance ?L’Etat a un grand rôle à jouer pour lancer la microassurance avec éventuellement des subventions au lancement. D’autant qu’on n’a pas à lancer de grands chantiers d’adaptation juridique, les principes fonda-mentaux sont déjà respectés. C’est pour-quoi, les assureurs doivent, eux aussi, faire preuve d’un minimum de volontarisme. Pour la pérennité des entreprises créées dans le cadre des dispositifs de promotion de l’entreprenariat, la microassurance est une porte d’entrée importante. Il faut une volonté politique pour protéger ces moyens de production financés à coup de milliards de dinars par le Trésor public et surtout protéger le monde rural et de l’artisanat.

M.M.

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Analyse

50 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Sinistralité des sociétés d’assurance de dommages

En 2012, le montant des sinistres réglés par les sociétés d’assurances de dommages a atteint 50,4 milliards de DA, en hausse de 21,7% comparativement à l’exercice 2008.Ce montant est détenu à 75% par la branche automobile. Effectivement, le montant global des règlements de la branche est de 36,4 milliards de DA, en progression de près de 22% par rapport à 2011. De même pour les branches « IRD », « risques

agricoles » et « crédit » qui affichent des accroissements respectifs de 35,3%, 11,7% et 17,4%.Les indemnisations au titre de la branche « transport » accusent une régression de 25%, le montant de ces dernières passe de 2,1 milliards de DA, en 2011, à 1,6 milliards de DA, en 2012.

En termes de sinistres à payer, le taux d’accroissement de ces derniers représente un dixième du taux de croissance des sinistres ré-glés. En effet, le montant des sinistres à payer des sociétés d’assurance de dommages s’élève à 57,3 milliards de DA en 2012 contre 55,9 milliards de DA en 2011, soit une augmentation de 2,3%.Hormis les branches « automobile » et « IRD » qui enregistrent une croissance du montant des sinistres à payer (+5,9% pour l’assu-rance automobile et 1,1% pour les assurances Incendie et Risques Divers), toutes les autres branches affichent une baisse de leur stock, à savoir : « Transport » (-17,1%), « risques agricoles» (-15,1%) et « crédit » (-14,9%).

Par Kahina Hiba Messaadi *

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Analyse

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 51

Il est constaté une croissance de 10% du taux de règlement des sinistres. Il passe de 42%, en 2011, à 46%, en 2012, du fait que les sinistres réglés aient connu un taux d’évolution supérieur à celui des sinistres à payer. En matière de sinistralité (mesurée par le rapport : sinistres de l’exercice/primes acquises), la branche automobile affiche un taux de 71,4%, en quasi-stagnation par rapport aux résultats de l’exercice précédent. La sinistralité des branches « risques agricoles » et « IRD » connait une hausse de 21% et 19% respectivement. Contrairement aux branches « Transport » et « crédit » qui accusent des baisses de leur sinistralité qui sont respectivement de 64% et 35%.

Sinistralité par branche

En milliers de dinars

2011 2012

Primes acquises Sinistres de l’exercice S/P Primes acquises Sinistres de

l’exercice S/P

Automobile 40 804 919 29 313 551 71,8% 48 003 575 34 260 054 71,4%IRD 29 363 403 8 367 369 28,5% 30 274 601 10 243 831 33,8%

Transport 5 817 763 1 592 362 27,4% 5 689 818 555 704 9,8%Agricoles 864 433 459 417 34,1% 1 230 189 507 012 41,2%

Crédit 520 506 292 091 56,1% 471 379 171 234 36,3%

Total 84 749 557 42 542 451 50,2% 92 938 198 48 210 768 51,9%

* Cadre supérieure CNA

Répartition régionale de la productiondu secteur des assurances

Par Sarah Boughazi *

Au terme de l’exercice 2012, le réseau de distribution des sociétés d’assurances compte 2 281 agences tous types confondus, en progression de 15,8% comparati-vement à l’exercice 2011.

La production1 de ce réseau atteint 89 milliards de DA en 2012. La région centre prédomine avec un total de 45 milliards de DA suivie de la région « est » avec un montant de 25 milliards de DA. Les réalisations de la région « ouest » atteignent 14 milliards de DA, alors que la région « sud » enregistre un résultat de près de 4 milliards de DA.

Centre

Wilaya Nombre d’agences Production(en milliers de DA)

Alger 483 33 662 470 Bouira 37 1 418 910

Tizi Ouzou 74 3 723 923 Boumerdes 44 1 469 957

Blida 108 2 241 237 Tipaza 48 1 260 544 Médéa 30 855 578 Djelfa 34 649 362 Total 858 45 281 986

74% du chiffre d’affaires de la région « centre » est généré par la wilaya d’Alger, suivie de loin par la wilaya de Tizi Ouzou avec une part de 8%.

1 Comprend près de 90% du total de la production du secteur des assurances en 2012.

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Analyse

52 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

La production de la région « est » est détenue à 13% par la wilaya de Sétif, suivie de très près par Annaba et Bejaïa avec une part de 12% chacune. En termes de nombre d’agences, la première place revient à la wilaya de Constantine.

Concernant la région « ouest », la wilaya d’Oran s’accapare de près de 33% du total de la production de la région pour un total de 125 agences, tous types confondus.

Avec un total de 40 agences, la wilaya de Ouargla affiche une part de 39% du total de la production constatée au niveau de la région « sud ».

Sud

Wilaya Nombre d’agences Production

Adrar 14 256 641

El Oued 24 612 151

Béchar 17 429 412

Ghardaia 28 487 146

Ouargla 40 1 516 147

Tindouf 2 129 468

El Bayadh 5 227 407

Tamanrasset 12 195 536

Illizi 5 75 216

Total 147 3 929 128

* Cadre CNA

Ouest

Wilaya Nombre d’agences Production (en milliers de DA)

Ain Defla 36 605 450Chlef 43 1 388 372Tiaret 35 752 936

Relizane 26 897 829SBA 41 1 039 534

Ain Temouchent 21 485 752Tissemsilt 10 197 225

Saida 12 379 845Oran 125 4 939 306

Mascara 30 809 761Mostaganem 36 1 082 522

Tlemcen 56 2 051 637Naama 8 219 192Total 479 14 849 368

Est

Wilaya Nombre d’agences

Production (en milliers de DA)

Annaba 78 3 130 933

El Taref 14 454 547

Tébessa 23 658 669

Souk Ahras 14 462 284

Batna 54 1 804 128

Biskra 43 959 174

Constantine 102 2 647 828

Khenchela 17 478 622

M’sila 54 1 026 049

Sétif 98 3 211 826

BBA 40 1 057 144

Béjaia 85 3 053 361

Jijel 25 885 688

Oum El Bouaghi 33 626 597

Skikda 42 1 481 801

Guelma 27 1 003 341

Laghouat 20 411 186

Mila 28 2 073 070

Total 797 25 426 255

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Analyse

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 53

Le marché des assurancesde personnes

Par Hamida Benmoumene *

L’environnement dans lequel évolue le marché des assurances de personnes (AP) en Algérie présente un fort potentiel. Ceci se traduit par une importante croissance de la population algérienne, de la population active, du Salaire National Minimum Garan-ti (SNMG) ainsi qu’une baisse du taux de chômage.En effet, pour la période allant de 2003 à 2013, la population algérienne affiche un accroissement de 20%. De même pour la

population active et le SNMG qui enregistrent des taux d’évolution respectifs de 36% et 125%. Le taux de chômage, pour sa part, ac-cuse une baisse de 59%.

De ce fait, la production engendrée par les assurances de per-sonnes passe de 1 406 millions de DA en 2003 à 8 034 millions de DA en 2013.

La plus faible régression est constatée en 2011, et ce, suite à la filialisation (année de séparation entre les Assurances de Dom-mages et les Assurances de Personnes).

Après deux ans de cette filialisation, les sept (07) sociétés d’assu-rance de personnes, existantes aujourd’hui, ont réussi à arracher une part importante qui s’élève à 9,5%.

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Population (milieu de l’année,

en milliers)31 848 32 364 32 906 33 481 34 096 34 745 35 268 35 978 36 717 37 495 38 297

Population active (en milliers) 8 779 9 470 9 493 10 110 9 969 10 315 10 544 10 812 10 662 11423 11964

Taux de chômage (en %) 23,70% 17,70% 15,30% 12,30% 13,80% 11,30% 10,20% 10,00% 10,00% 11% 10%

SNMG en DA 8 000 10 000 10 000 12 000 12 000 12 000 12 000 15 000 18 000 18 000 18 000

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Analyse

54 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Le marché des assurances de personnes en Algérie est constitué majoritairement de produits « non-vie », avec une part importante de 72% générées essentiellement par l’assurance « Prévoyance collective », « Assistance » et « Accidents », contre 28% pour les produits d’assurances « vie ».

Pour commercialiser leurs produits, les sociétés d’assurances de personnes utilisent leur propre réseau, le réseau de la société mère pour les sociétés « Dommages » filialisées, d’autres sociétés avec lesquelles elles ont signé des conventions et, enfin, le réseau de la bancassurance.Au titre de l’exercice 2013, la production des assurances de personnes est générée à 70% par les agences des sociétés AP et les agences des sociétés dommages.En ce qui concerne la bancassurance, il est à noter que celle-ci est engendrée à 95% par CARDIF El Djazaïr, le reste est généré par CAARAMA, SAPS et AXA-VIE.

* Cadre CNA

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Analyse

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 55

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Conjoncture

56 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Note de conjoncture du marché des assurances

Près de 114 milliards de DA de chiffre d’affaires en 2013

Au 31 décembre 2013, le chiffre d’affaires du marché di-rect du secteur des assurances atteint le niveau de 113,9 milliards de dinars contre 99,3 milliards de dinars à la même période en 2012, dépassant ainsi les

prévisions de clôture estimées à 109,4 milliards de dinars (au

30/09/2013) et occasionnant une évolution de 15% comparative-ment à la même période de 2012.En y ajoutant le montant des acceptations internationales de la CCR qui s’élève à 2,6 milliards de dinars, le chiffre d’affaires 2013 atteint le montant global de 116,6 milliards de dinars.

1. ASSURANCES DOMMAGES :Le chiffre d’affaires réalisé par les assurances dommages, au 31 décembre 2013, est estimé à 105,9 milliards de dinars contre 92,8 milliards de dinars à la même période 2012, soit une augmentation de 14% et une part de marché de 93%.

1.1.ANALYSE PAR BRANCHE :

«Automobile»: En dépit de la baisse des importations de véhicules au titre de l’exercice 2013 par rapport à l’exercice 2012 (-3,5% en valeur et -8,4% en nombre), la branche automobile tota-lise une production de 61,3 milliards de dinars au 31/12/2013, en progression de 17%. Cette branche représente 58% de la produc-tion des assurances de dommages. Les garanties facultatives enregistrent une croissance de 18% comparativement à la même période de 2012 avec une part de 83% du portefeuille de la branche. La production de la garantie Responsabilité civile (RC) enregistre une croissance de 12% avec une part de 17% du por-tefeuille de la branche.

« IRD » : La production de l’assurance « Incendie et Risques Di-vers » réalise, globalement, un chiffre d’affaires de 35,4 milliards de dinars au 31 décembre 2013, en évolution de 11% par rapport à la même période de l’année précédente.Les risques incendie et construction occupent près de 70% du portefeuille de la branche et marquent une évolution de 8%.Par ailleurs, les assurances contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat) enregistrent une hausse de 23% comparati-vement à la même période de 2012 et représentent ainsi 6% du chiffre d’affaires de la branche.

« Transport » : Cette branche enregistre une hausse de 3%. L’as-surance Transport Maritime dont la part dans la branche est estimée à 65%, au 31décembre 2013, connait une hausse de 7%. De même, l’assurance « Transport Terrestre » marque une évolution de 15% avec une part de 16% dans la branche.L’assurance « Transport Aérien » qui détient 18% de la branche transport marque, par contre, une baisse de 18% engendrée, prin-cipalement, par les régressions occasionnées par les assurances de responsabilité civile des véhicules aériens et de corps aérien.

Unité : milliers de dinars

Production du secteur des assurances au 31/12/2013

En milliers de DAChiffre d’affaires Structure du marché Evolution 2012/2013

31/12/2013 31/12/2012 2013 2012 en % en valeurAssurances de

Dommages 105 927 069 92 802 528 93,0% 93,4% 14% 13 124 541

Assurances de Personnes 8 034 115 6 586 824 ,0% 6,6% 22% 1 447 291

Marché direct 113 961 184 99 389 352 100% 100% 15% 14 571 832Acceptations

Internationales 2 679 339

TOTAL 116 640 523

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Conjoncture

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 57

Les facultés aériennes et maritimes enregistrent des progressions respectives de 138% et 11%. Ceci peut s’expliquer par l’augmen-tation des importations algériennes constatée en 2013 (+9% par rapport à 2012)

« Risques Agricoles » : Ces risques connaissent, à fin 2013, une hausse de 24%, en raison de la performance réalisée en : Assurance animale et végétale (+28%) qui occupe 58% de la branche ;

Assurance des engins et matériel agricole (+28%), avec une part de 28% dans la production de la branche agricole. Assurances « responsabilité civile des agriculteurs » et « incen-die agricole » (+17%) et une part de 14%.

« Assurance Crédit » : Elle marque une hausse de 49% par rap-port à la même période de 2012, tirée par la production des assu-rances « Crédit immobilier » (+89%) et « crédit à l’exportation » (+14%).

1.2 STRUCTURE DE LA PRODUCTION DES ASSURANCES DE DOMMAGES AU 31 DECEMBRE 2013 :

La part de la branche « Automobile » aug-mente de 1 point (cette dernière passe de 57% au 31 décembre 2012 à 58% au 31 décembre 2013) au détriment de la branche « IRD » qui passe de 35% à 33% au 31 décembre 2013.

La structure de la production des autres branches n’a pas subi de grands boulever-sements.

1.3.PARTS DE MARCHE :Selon l’origine des capitaux, le poids des sociétés à capitaux privés atteint 24% au quatrième trimestre 2013. Leur chiffre d’affaires, d’un montant de 5,7 milliards de dinars, connait une hausse de 2% comparativement à la même période de 2012.

1.4.LES INDEMNISATIONS AU 31 DECEMBRE 2013 :Le montant des sinistres réglés par les sociétés d’assurances dommages (sans les données de la CAAR, 2A et TRUST) est estimé à 37,1 milliards de DA.

80% des règlements est consacré à la branche « Automobile » avec un montant de 29,8 milliards de dinars suivie de l’IRD avec un montant de 5,3 milliards de dinars et 14% de part.

Sinistres réglés au 31 décembre 2013

En milliers de DA Règlements * Structure

Ass. Automobile 29 858 093 80%

Ass.IRD 5 352 489 14%

Ass.Transport 821 521 2%

Ass. Agricoles 720 289 2%

Ass. Crédit 237 389 1%

Ass. Personnes 140 089 0%

Total 37 129 870 100,0%

*Données manquantes : CAAR, 2A et TRUST

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Conjoncture

58 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

2. ASSURANCES DE PERSONNES :

2.1.PRODUCTION :Le chiffre d’affaires réalisé par les sociétés d’assurances de per-sonnes, au 31/12/2013, est estimé à 8 milliards de dinars, contre

6,5 milliards de dinars à la même période en 2012, soit une hausse de 22%.

La performance est réalisée par la garantie « Prévoyance collec-tive » avec un chiffre d’affaires de 2,6 milliards de dinars et un taux d’évolution de 24%.

Unité : milliers de dinars

Production au 31 décembre 2013 Assurances de Personnes

Chiffre d’affaires Structure Evolution 2012 /2013

2013 2 012 2013 2 012 en % en valeur

Accidents (Dommages corporels) 1 308 800 927 342 16,3% 14,1% 41,1% 38 158

Maladie 296 822 249 010 3,7% 3,8% 19,2% 47 812

Assistance 1 512 002 1 397 670 18,8% 21,2% 8,2% 114 32

Vie et Décès 2 251 163 1 863 651 28,0% 28,3% 20,8% 387 12

Capitalisation

Prévoyance collective (groupe) 2 665 328 2 149 152 33,2% 32,6% 24,0% 516 76

Total marché AP 8 034 115 6 586 824 100% 100% 22,0% 1 447 291

Structure de la production des Assurances de Personnes au 31/12/ 2013

2.2.LES INDEMNISATIONS :Le montant des sinistres réglés par les sociétés d’assurances de personnes, au titre de l’exercice 2013, est estimé à 1,6 milliards de dinars dont 67% sont consacrés à la «Prévoyance collective» avec un montant de 1 milliard de dinars.

Structure du réseau de distribution des Assurances de Personnes au 31/12/ 2013

2.3. RESEAU DE DISTRIBUTION :La production des assurances de personnes (AP) est géné-rée à hauteur de 68% par les agences des sociétés AP et les agences des sociétés d’assurances dommages (AD).

En ce qui concerne la bancassurance, il est à noter que celle-ci est engendrée à 88% par CARDIF El Djazaïr, le reste est généré par CAARAMA, SAPS/AMANA et AXA Algérie-VIE.

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Débat

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 59

Introduction : l’impact des marchés financiers sur la crise économique mondialeLa crise financière mondiale du 21ème siècle avait connu sa première survenance aux USA et en Europe en 2007 après l’effon-drement de plusieurs grandes banques américaines et européennes dont les plus importantes avaient été renflouées par les banques centrales et les Etats à coup de centaines de milliards de dollars US.

Ce crash avait été induit notamment par l’accumulation au niveau des banques et institutions financières occidentales, d’ac-tifs toxiques dont l’évaluation avait été gonflée par une titrisation boursière abu-sive des emprunts hypothécaires à des taux d’intérêt usuraires, ayant conduit lors de la crise dite des « subprimes », à la dépréciation des titres et à la ruine de mil-liers de ménages américains qui avaient été mis dans la rue après avoir été dépossédés de leurs habitations achetées avec des crédit hypothécaires .De nombreux autres exemples mis en exergue par la presse et les actualités (af-faire Madoff - scandales des « trading » abusifs des banques J.P Morgan et Société Générale – dettes des pays européens – licenciements massifs malgré les profits réalisés par les multinationales – délocalisations - abus des stocks op-tions,...) montrent que la domination des marchés financiers sur l’économie réelle est d’un impact négatif sur les économies de ces pays.

Dans ce contexte, l’exemple de la Grèce qui a été ruinée par une dette abyssale ayant conduit à une politique d’austérité drastique imposée par l’Union Européenne au détriment de la population de ce pays, et celui des pays d’Europe du Sud (Es-pagne - Portugal – Italie) sont édifiants.

Ces conséquences désastreuses pour les économies sont imputables aux profits démesurés réalisés par les opérations de spéculation sur les titres immobiliers, les dettes des agents économiques, des Etats et les cours de leurs monnaies auprès des marchés financiers. Par ailleurs, la dégradation des notes des états européens par les agences de notation ont conduit au renchérissement effréné des taux d’intérêt sur leurs emprunts.

Ces spéculations boursières sont fondées plus sur un gain usuraire à court terme que sur les performances économiques réelles des entreprises et des nations. Le non-res-pect de l’éthique en matière de réalisation de profits purement financiers, ne pouvait conduire qu’à de pareilles dérives dont les effets néfastes retombent toujours sur les couches les plus fragiles des populations.

Les effets de la crise financière ont été moins nocifs sur les institutions financières Islamiques grâce à leurs transactions basées plus sur des actifs tangibles que sur des produits dérivés comme les crédits subprimes.Plusieurs spécialistes reconnaissent de nos jours que la finance Islamique peut

représenter une alternative plus équitable et plus responsable pour le financement de l’économie en raison de ses principes fondés sur le droit Musulman qui impose une éthique sociale de l’investissement et plus d’équité dans les transactions financières.

1. Fondements et principes de la finance IslamiqueLa finance islamique est basée sur deux principes : l’interdiction de l’intérêt, la responsabilité sociale et éthique de l’inves-tissement. L’islam interdit les transactions tant civiles que commerciales faisant re-cours à l’intérêt (Riba), à la spéculation (Gharar) ou au hasard (Maisir).

La pensée économique islamique est radi-calement différente de la pensée économique occidentale laique. Son prin-cipe de base c’est la Charia, celle-ci lui fournit son inspiration, ses principes de base et sa conception du monde des af-faires. Elle repose ainsi, sur l’éthique et la satisfaction conjointe des besoins tant matériels que spirituels.

Les interdictions :La prohibition de l’intérêt est consacrée par le Coran : « [...] Cela, parce qu’ils disent: «Le commerce est tout à fait comme l’usure» Alors qu’Allah a rendu licite le commerce et illicite l’usure. [...] » (Coran 2:275) (1).

La Finance Islamique et les perspectives de son

développement en AlgériePar : HADJ MAHAMMED AHMED *

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Débat

60 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

« Dieu et le prophète déclarent la guerre à ceux qui pratiquent l’usure (Riba) »(*)Le terme « Riba » selon la jurisprudence Musulmane s’apparente à une plus-value sans contrepartie. En matière d’échanges de monnaie (argent contre argent), tout profit provenant d’une transaction non basée sur des actifs réels et préalablement possédéspar le vendeur est illicite.Un prêt ne peut être qu’un prêt de bienveil-lance que l’on appelle « Qard Hassan » et ne doit pas donner lieu à compensation.Le Qimâr, (jeux de hasard) et le « May-sir», se définissent comme toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend d’un événement aléatoire et incertain pouvant aboutir soit à un enrichissement sans cause ni effort, ou à des pertes considérables.« Gharar » : En Islam, ce terme désigne toute vente à caractère aléatoire ou possédant un élément vague, imprécis, in-certain, caché ou dépendant d’autre événement. relatif notamment à l’objet de la vente, au prix ou au délai de livraison. Dans un échange commercial, il se réfère à une tromperie ou à une ignorance sur l’objet du contrat (incertitude sur les matières et leur prix).

Les grands principes :� Obligation d’adosser tout financement à un actif tangible faisant l’objet d’une tran-saction précise (terrain - immeuble - équipements,...). Ce principe montre que la finance Islamique est capable de jouer un rôle actif dans le financement de l’économie réelle.� Solidarité dans le partage des gains et des pertes : ce principe qui montre que la finance Islamique est participative et fondée sur la justice, impliquant un partage équitable des gains et des pertes entre le bailleur de fonds et l’emprunteur, quel que soit la forme de financement choisie, et sans qu’aucune rémunération ne puisse être garantie ou fixée d’avance.� Prohibition des activités illicites : des exi-gences sont fixées quant à la nature de l’activité dans laquelle un investissement demeure conforme à la Charia (2).

Ainsi, les jeux de hasard, les activités en relation avec l’alcool, la drogue, l’élevage porcin, l’armement, l’industrie cinématographique suscitant la débauche de l’être humain, constituent des secteurs d’investissement prohibés.

Ces principes s’appliquent également pour les compagnies d’assurance qui fonc-tionnent sous la forme Takaful et qui connaissent un développement considérable dans les pays où la finance Islamique connait son apogée. Plus de cent opérateurs fonctionnant selon les prin-cipes TAKAFUL sont implantés dans les pays Musulmans. Ils comptent réaliser un encours de primes dans un horizon de dix ans supérieur à huit (08) milliards USD.

2. Les principaux mécanismes et instruments de la finance islamiquePour respecter les principes de la Charia, les banques islamiques ont développé des mécanismes juridico-financiers pour contourner l›interdiction du prêt à intérêt et rémunérer l›apporteur de capitaux. Ces derniers se fondent sur des concepts nommés Mudaraba, Mousharaka (contrats de partage des risques et des profits), Mu-daraba, Ijara (opérations de financement pour l’acquisition de biens ou de marchan-dises).� La Mudaraba permet à un promoteur de mener un projet grâce à des fonds avancés par des bailleurs de fonds dont la répartition des gains et des pertes est fixée dans un contrat. Les apporteurs de capitaux sup-portent entièrement les pertes, sauf en cas de faute, négligence ou violation des condi-tions du contrat établi entre les parties. Le bénéfice réalisé est partagé entre les deux partenaires sur une base convenue d’avance, mais les pertes en capital sont assumées par le seul bailleur de fonds. Le promoteur ne perd que la valeur de son tra-vail.� La Mousharaka : Elle consiste en une participation d’une banque au capital d’un projet présenté par un opérateur. Les bénéfices et pertes sont partagés propor-tionnellement aux apports de chaque par-

tie. Cette forme de participation a été tou-jours pratiquée depuis des siècles par les commerçants musulmans.� La « Mourabaha » ou vente avec bénéfices : la banque achète la marchan-dise ou le bien au fournisseur à la suite de l’ordre d’un client pour les revendre au même client avec une marge bénéficiaire fixée à l’avance. Il s’agit du principal outil utilisé par les banques islamiques pour prêter de l’argent à leurs clients, tout en conférant une valeur-temps à l’argent. Cette pratique a été considérée conve-nable selon les principes de l’Islam, à condition qu’elle repose sur le partage des risques pouvant affecter le bien objet de la transaction entre le prêteur et l’emprunteur à différents moments (perte, casse, etc.).� L’Ijara est la mise à disposition d’un bien moyennant un loyer (location avec pro-messe de vente). Ce contrat est assimilé à une opération de leasing à l’issue de la-quelle le titre de propriété revient au bénéficiaire.� Le « Sukuk » est l’équivalent islamique d’une obligation où l’intérêt devient un pro-fit prévu à l’avance à risque quasi-nul. Cette forme d’obligation est particulièrement utilisée pour les financements immobiliers.� «L’Istisna» est un contrat de construction par lequel le client demande à un construc-teur d’édifier un ouvrage payable par l’intermédiaire d’un financier, d’avance, à terme ou à tempéraments, conformément à un cahier des charges.

3. La supervision des opérationsLa supervision des investissements se déroule de deux manières. La première est d’ordre individuel dans le sens où tout Mu-sulman est censé ne pas investir ses fonds dans les activités non compatibles avec la Charia.La seconde est d’ordre institutionnel ou organisationnel puisque les banques et les fonds d’investissements islamiques sont composés, outre d’un conseil d›administration et d’une assemblée générale, d’un comité de supervision ou d’éthique (Charia Board) dont les membres sont indépendants.

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Le Charia Board est un organe de supervi-sion juridico – éthique composé de juris-consultes dont la vocation principale est de valider les contrats d’affaires et de s’assu-rer de la conformité des transactions avec la loi et l’éthique musulmane (3).

4. Apercu sur le développement de la finance islamique dans le mondeHistoriquement, la finance musulmane a connu ses débuts dans les années 1960 en Egypte avec la création de la première banque islamique. A partir des années 1970, la création de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) avait entrainé la naissance de la Banque Islamique de Développement à Djeddah en Arabie Saoudite, dont les capitaux proviennent des pays membres de l’OCI.

La première banque fonctionnant sur la base de la Charia et des principes isla-miques vit le jour en 1963 sous le nom de GHAMR SAVINGS BANK. Créée dans un milieu rural, a connu beaucoup de déboires. Mais le véritable départ de l’industrie ban-caire islamique fut la création de la Banque islamique de Dubai aux Emirat arabes Unis en 1975 par Said LOTHAH et celle de la banque islamique de développement (la BID) en 1976, à la suite d’une recomman-dation su sommet islamique tenu à Lahore au Pakistan en 1974.

Par ailleurs, l’émergence des institutions financières islamiques a eu lieu dans un environnement particulièrement turbulent. Nous pouvons très succinctement rappeler les étapes de développement et les éléments les plus déterminants à savoir:-La prise de conscience généralisée de l’identité islamique dans les pays musul-mans ; -L’incapacité des systèmes de développement aussi bien de l’Est comme de l’Ouest à répondre aux problèmes spécifiques, politiques, économiques et sociaux du monde musulman ;-La guerre d’octobre 1973, qui a été suivi par deux grands chocs pétroliers qui générèrent des excédents très importants de pétrodollars surtout pour les monarchies du Golf. D’où la nécessité de recycler les grands excédents publics et privés de pétrodollars et qui s’étendait aussi aux pays musulmans de l’Asie du Sud-est tels la Malaisie, l’Indonésie et le Sultanat de Bru-nei ;- La révolution iranienne en 1979 où le phénomène islamique s’intensifia d’am-pleur ;- La guerre du golf en 1990 (invasion du Koweit par l’Irak), qui entraina une accélération du développement de cette industrie.La croissance des institutions financières islamiques a atteint un degré tel que même des banques commerciales classiques oc-cidentales et arabes s’intéressent de plus en plus à ce créneau. Nombre de banques

occidentales ont ouvert des fenêtres isla-miques et jouent un rôle de plus en plus important dans la gestion de fonds ou dans la structuration de transactions islamiques.On dénombre actuellement plus de 500 institutions bancaires islamiques réparties dans 51 pays. D’après certaines estima-tions (4), plus de 822 milliards de dollars US d’actifs islamiques étaient gérés en 2009 par les banques en conformité avec les principes de la Charia. Les principales banques Islamiques sont domiciliées dans les pays du Golfe Persique, Arabique (Iran - Arabie Saoudite - Koweit - Emirats Arabes Unis - Bahrein,...) du Sud Est Asiatique et au Royaume Uni.En 2011, l›encours de la finance islamique a passé le cap des 1000 milliards de dol-lars, enregistrant une nouvelle année de croissance à deux chiffres, en hausse de 21,4% par rapport à 2010. Le secteur de la finance islamique a enregistré une crois-sance de 150% depuis 2006, il représente environ 1300 milliards USD d’actifs en 2013.Alors que 25% de la population mondiale est de confession musulmane, certains es-timent qu’environ 50% de leur épargne sera gérée par la finance islamique dans un horizon de 8 à 10 ans.En Malaisie, le système financier islamique, instauré depuis plus de deux décennies, a contribué à l’essor considérable de l’épargne intérieure de ce pays et à un taux de pénétration de l’assurance Takaful avoi-sinant 6% du PIB.

Répartition des actifs islamiques dans quelques pays

Classement Pays Actifs conformes à la Charia (milliards USD)

Actif total(milliards USD)

% Actif bancaire conforme à la Charia

1 Iran 315 315 100% 2 Arabie Saoudite 138 225 61,3% 2 Malaisie 103 358 28,8% 4 EAU 86 201 42,8% 8 Turquie 22 520 4,2% 12 Egypte 7 144 4,9% 20 Algérie 1 90 1,1% 23 Tunisie 0,8 36 2,2%

Source: The Banker, Top 500 Islamic Finance Institutions ; FT Business, London. November 2010.

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5. Perspectives de développement de la finance islamique en AlgérieSituation du marché monétaire et financier:Le paysage bancaire en Algérie est constitué de 06 banques commerciales publiques, 14 banques commerciales privées étrangères et 07 établissements fi-nanciers. Le réseau bancaire en 2009 était composé 1367 agences, toutes banques confondues, avec un taux de couverture d’une (01) agence pour 25 000 habitants, alors que la norme internationale est d’une agence pour 8000 habitants.

Malgré la présence de ces acteurs ban-caires, le taux de bancarisation reste en-core faible par rapport aux potentialités existantes et une masse monétaire considérable demeure thésaurisée auprès du secteur informel.

En dépit de l’absence d’une réglementation financière conforme aux principes de la fi-nance islamique, la réussite de la première banque islamique en Algérie montre que la finance islamique a un marché potentiel énorme en Algérie, étant donné que la po-pulation constituée de 36 millions d’habi-tants, est en majorité musulmane.

L’avènement d’autres banques islamiques ne fera que renforcer la présence d’opérateurs bancaires dans le paysage financier algérien et accroitre le taux de bancarisation des agents économiques qui sera synonyme de plus de transparence et de développement économique.

Certaines banques commerciales privées étrangères commencent à proposer des produits d’épargne « Charia compliant » ;

ce mouvement sera probablement suivi par d’autres afin d’attirer et de bancariser de nouveaux clients. Ces produits d’épargne sont adossés à des opérations de leasing et d’investissements licites effectués par ces banques.

Le marché financier représenté par la Bourse d’Alger détient une capitalisation boursière de 14,7 milliards DA (5). Les pers-pectives de développement de ce marché sont prometteuses et pourront être encore plus importantes dans l’avenir si des titres de participation immobiliers dérivés de la finance islamique (sukuks) pouvaient être montés et mis en vente afin de drainer l’épargne oisive des agents économiques.

Les attentes de la demande potentielle en termes de financement et d’épargne :Les nombreuses inquiétudes enregistrées récemment auprès des bénéficiaires des dispositifs ANSEJ - ANGEM et autres, montrent que ces investisseurs accordent une grande importance aux principes de la Charia en termes de financement de leurs projets. Beaucoup de demandeurs de lo-gements préfèrent s’abstenir de demander un emprunt en l’absence d’une alternative autre que celle des crédits immobiliers avec intérêt.Des investisseurs préfèrent recourir à leurs fonds propres qu’aux banques classiques pour financer leurs projets ou abandonner leurs projets en l’absence de financements conformes à la Charia. En outre, le marché recèle certainement des milliers d’épargnants qui seraient intéressés par des produits financiers islamiques attractifs (particuliers - ménages – investisseurs ins-titutionnels,...).

Le développement de la finance islamique pourrait être un excellent levier de bancari-sation et de mobilisation d’une épargne qui reste pour le moment thésaurisée au détriment de l’économie. Il reste cependant conditionné par les mécanismes préalables ci-après :- L’enrichissement de la législation financière en termes de finance islamique.- Une réforme fiscale profonde pour dimi-nuer la pression fiscale sur les entrepriseset les particuliers.- L’instauration de mesures plus incitatives pour encourager l’épargne intérieure.- Le recentrage des investissements et des priorités économiques en direction desPME/PMI créatrices d’emplois et de ri-chesses.- La redynamisation du marché financier à travers l’intermédiation des produitsfinanciers Islamiques (Sukuks).- La création de fonds d’investissements souverains s’inspirant de la financeislamique.- La formation de ressources humaines dans les domaines de la finance et del’assurance participative islamiques.

* DG de la Générale Assurance Méditerranéenne (GAM)

(1) Sourate Elbakara(2) Loi musulmane(3) Cf. Ould sass. Alger 2010(4) The Economist 12/11/09(5) Bourse d’Alger

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