REVOLTA : attention pièges

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REVOLTA : attention pièges ! Annabelle KREMER_2017-02-03

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REVOLTA : attention pièges !

Annabelle KREMER_2017-02-03

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Un piège : c’est quoi ? « C’est une sorte de HLM constitué d’une plaque basale en PVC- plus grande que les autres - et surmontée de 10 autres plaques en PVC séparées les unes des autres par des entretoises en plastiques. La plaque basale est fixée par deux boulons au fond sur la roche. La dernière plaque comporte un intervalle rempli d’un treillis de fils plastiques (appelé improprement « mousse ». Cette construction est standard : elle est la même partout dans le monde pour les biologistes qui s’intéressent à la diversité de la faune benthique », m’explique Marc Eléaume, co-responsable avec Cyril Gallut du programme Revolta.

Plaque basale. PVC lisse.

Plaques PVC (22,5 cm x 22,5 cm)

Treillis de fils de plastiques)

Certaines espèces produisent des larves planctoniques qui passent une partie de leur vie dans la colonne d’eau. Certaines de ces larves se fixent et se métamorphosent sur le fond. La faune se fixe aussi bien sur le PVC lisse que dans le treillis présentant des cavités mais après le dépôt d’une première couche : le biofilm bactérien

Récolter la faune benthique par un piège … Annabelle KREMER_2017-02-03

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« Il s’agit de comprendre quels sont les animaux qui recrutent c’est-à-dire qui vont se fixer sur les plaques. Précisément, il y a des larves qui sont en suspension dans l’eau , qui s’y développement en partie, puis se fixent et se métamorphosent pour devenir des adultes. Les plaques constituent un environnement vierge comme après un labourage par un iceberg. On chercher à capturer une faune la plus large spectre possible : ce qui recrute sur les plaques n’est pas forcément ce qui recrute dans l’environnement naturel. Les récifs artificiels ce sont des refuges qui permettent de savoir ce qui est potentiellement présent ici, ce qui est probablement autour mais qu’on ne voit pas : voilà pourquoi on parle de piège ! » raconte Marc

Un piège : pour quoi faire ? Annabelle KREMER_2017-02-03

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L’objectif principal de la collecte de la faune benthique par piège est donc un inventaire de celle-ci. Un second objectif du programme Revolta est de connaître l’ordre des espèces qui se succèdent dans le temps en remontant chaque année 3 pièges parmi les 9 fixés au fond. Malheureusement, la glace persistante de ces dernières années n’a pas toujours permis de récupérer les pièges et donc de pouvoir comparer les faunes qui s’ajoutent progressivement sur les plaques.

Ici un ver polychète opportuniste qui vient se nourrir de la faune fixée

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Partie 1. Localiser et remonter les pièges : la technique, un appui indispensable à la recherche !

Olivier Domenjoz, scaphandrier, offre ses compétences à l’équipe Revolta pour remonter les pièges. Titulaire de la mention A de plongée (scaphandrier) c’est un plongeur professionnel qui est habilité à intervenir techniquement sur les fonds à l’aide d’outils.

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La localisation des pièges s’est faite au GPS dans ce cas. Olivier procède parfois à l’aide d’amer à la localisation de points précis : il se sert d’objets ou de bâtiments fixes comme points de repère. A l’aide de deux points seulement, le positionnement peut être très fiable.

1

2

3

1 3 pièges. Chenal du Lion. -18m

2 3 pièges. Anse du Lion. -18 m

3 3 pièges. Baie du large. -20 m

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Frédérique Olivier, bosco et formatrice-sécurité à DDU, aide Olivier à s’équiper.

Les pièges ont été fixés progressivement sur les différents sites entre fin 2013 et début 2015 par Olivier et un autre collègue scaphandrier à l’aide d’ancrages mécaniques. Il a fallu percer la roche à l’aide d’une perforatrice hydraulique pouvant être utilisée sous l’eau. Pour le démontage, Olivier emporte avec lui, une clé à molette afin de dévisser les écrous.

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Dans le Chenal du Lion Olivier à l’eau avec les deux scientifiques de Revolta, Jérôme et Anouchka. Il faut impérativement une troisième personne en surface pour sécuriser la plongée : Marc Eléaume tient le fil d’Ariane qui est fixé au bloc secours (bouteille et détendeurs de secours placés dans l’eau près du fond au point d’immersion).

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L’après-midi, il faut récupérer deux pièges situés plus loin, dans la baie du large. Frédérique Olivier emmène les plongeurs en bateau pour une plongée dans l’Anse du Lion. La dernière plongée (non visible ici) s’est faite plus au large à partir d’une barge déposée sur la glace par l’hélicoptère. Les trois plongeurs ont alors plongé à -26 m de profondeur et parcouru 50 m à partir du site de plongée pour chercher les deux pièges situés à -20 m de profondeur.

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Plongée réussie

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Partie 2. A la Criée : le conditionnement des pièges.

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Une fois sorties de l’eau, les plaques sont désolidarisées les unes des autres, puis stockées dans un réservoir à eau de mer.

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Les étiquettes sont écrites : lieu de récolte (baie du large), date, numéro de la plaque, étage de la plaque et face (ARMS 6, plaque 3 dessous) numéro de station (REVO-1083). Toutes les informations sont également reportées dans un cahier de labo. Mélyne - du programme Ico²taks - prète main forte à l’équipe Revolta.

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Les deux faces de chaque plaque sont prises en photo plusieurs fois par Anouchka : - une vue globale - les vues par quart - les vues de détails lorsqu’Anouchka repère

une faune intéressante.

Chaque plaque est ensuite marquée au feutre

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Chaque plaque est glissée dans un sac en plastique avec son étiquette pour une face, une autre étiquette pour l’autre.

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Puis le sac est à moitié rempli d’éthanol 96% pour la préservation des spécimens.

Le sac est thermo-soudé pour fermeture étanche.

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puis enrobé dans un second sac, puis dans un troisième … Bien fermé !

On étiquette encore une fois

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L’eau de mer dans laquelle le récif artificiel était immergé en attente de traitement est tamisée. Le contenu est stocké en éthanol comme le reste.

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Les sacs sont disposés dans un bidon en métal qui rentrera à Paris, au Muséum national d’Histoire naturelle.

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Un petit aperçu de la diversité trouvée …

Une vie foisonnante !

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Un petit aperçu de la diversité trouvée

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Les bryozoaires sont des animaux coloniaux aux formes variées ! (Pour plus de précision : voir les fiches faune de G. Lecointre)

En bouquet Et même en corbeille !

Forme « corail »

chaque point noir = un individu ou zoïde

colonie de bryozoaires

Spirorbis (ver)

Sur cette page, crédits photos : Anouchka Krygelmans

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Le metabarcoding ? « c’est le séquençage grâce à des amorces universelles d’un échantillon biologique issu d’un milieu entier. Le choix des gènes permet de reconnaître les organismes présents en comparant les séquences obtenues avec les séquences stockées dans des bases de données taxonomiques internationales. Ces séquences fonctionnent ainsi comme un code barre d’où le terme anglais barcoding. Le préfixe « meta » signifie que l’échantillon est celui d’un milieu entier. On ne procède donc pas par un séquençage individu par individu » m’explique Guillaume Lecointre, Professeur au MNHN.

L’étape d’après ? C’est l’analyse de la diversité de la faune récoltée à DDU. Elle se fera au MNHN par un séquençage moléculaire sur chaque face (plus fiable que l’identification morphologique notamment pour les stades de développement précoces). C’est Agnès Dettaï, chercheuse spécialisée en systématique moléculaire des organismes marins et maître de conférence du MNHN qui va s’en charger. Elle procèdera par metabarcoding.

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