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LLeess ccaauusseess dduu ffaaiibbllee ttaauuxx ddee ffiinnaanncceemmeenntt ddee ll’’aaggrriiccuullttuurree ppaarr lleess IIMMFF:: CCAASS DDEE LLAA CCOOMMMMUUNNEE DD’’IIFFAANNGGNNII
INTRODUCTION
L’agriculture constitue au Bénin un secteur économique important car elle
fait vivre près de 70% de la population et contribue pour 38% à la formation du
Produit Intérieur Brut (PIB) (Ministère du développement de l’économie et des
finances, 2007). Jusqu’en 1989, les actions de promotion du développement
agricole sont demeurées la chasse gardée des pouvoirs publics. Mais à partir de
1990, on a assisté à la libéralisation des activités du secteur avec comme
corollaire une multiplication des intervenants non étatiques. Dans le même
temps, il y a eu libéralisation dans d’autres secteurs de l’économie béninoise
dont celui des services financiers. Dans ce dernier domaine, une des principales
conséquences de cette libéralisation est l’émergence et la prolifération des
Institutions de Microfinance (IMF). Ces dernières développent leurs services
en direction d’une clientèle non prise en compte par les banques ou institutions
financières classiques. On inclut dans les IMF : les institutions de crédit direct,
les caisses rurales, les coopératives ou mutuelles d’épargne et de crédit, les
tontines, les activités de microfinance des projets et ONG, les institutions
traditionnelles, souvent dites informelles, étant donné qu’elles ne répondent pas
aux normes réglementaires ou législatives. La spécificité des IMF est qu’elles
essayent d’atteindre les catégories les moins favorisées ou laissées pour compte
par les autres structures de financement.
Toutefois, malgré le foisonnement des IMF et la multiplication des
structures formelles de financement agricole, les paysans ont toujours recours
aux usuriers et réseaux familiaux pour le financement des activités rurales et
agricoles. Les technologies de production agricole sont toujours rudimentaires et
l’atteinte d’un niveau acceptable d’intensification des systèmes culturaux reste
toujours problématique. De plus, la baisse du pouvoir d’achat des agriculteurs
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est un fait continu, caractéristique du secteur agricole au Bénin (KODJO et al,
2003).
Les investissements privés dans l’agriculture sont très faibles, en raison de
la disponibilité insuffisante des sources de financement et de la non accessibilité
aux sources existantes pour les petits producteurs agricoles, lesquels constituent
cependant la grande majorité de la population agricole. En conséquence, cette
étude aborde l’analyse de l’offre des IMF en direction de l’agriculture, de même
que la demande de services financiers par les agriculteurs, et les facteurs
déterminants du faible taux de financement de l’agriculture dans la commune de
Ifangni.
Le présent travail est structuré comme suit :
Dans le premier chapitre, la première section aborde la problématique ; les
objectifs et les hypothèses ; alors que la seconde section traite de la revue de
littérature et de la méthodologie.
Le second chapitre traite de l’agriculture et des institutions de
microfinances dans la commune tandis que le dernier chapitre traite de l’accès
au crédit et de la demande de crédit aux agriculteurs de la commune.
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CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
DE L’ETUDE
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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE ;OBJECTIFS ET HYPOTHESES
Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l’étude
A. Problématique
Depuis une quinzaine d’années, la micro finance connaît un
développement important, sous des formes institutionnelles variées, dans la
plupart des pays du sud. Ce développement a été engagé avec l’objectif de lutter
contre la pauvreté, en soutenant les activités économiques des populations qui
n’ont pas accès aux banques classiques. Avec la faillite des banques de
développement et le désintérêt des banques classiques pour le secteur rural, les
institutions de microfinance (IMF) sont aujourd’hui au Bénin, parmi les acteurs
financiers les plus impliqués en milieu rural ; (Caisses mutuelles, Caisses
villageoises ou des associations de services financiers,…).
En effet, face à une demande croissante de financement de l’agriculture
béninoise, l’offre publique diminue (faillite des banques de développement) et
l’offre privée est frileuse (désintérêt ou attitude attentiste des banques classiques
vis-à-vis du secteur agricole). De plus, les aspects institutionnels et les politiques
macroéconomiques rendent les investissements privés dans l’agriculture peu
attractifs. Face à cette situation, les institutions de micro finance, hormis le
secteur informel, sont considérées par beaucoup d’observateurs comme les seuls
acteurs financiers capables de contribuer réellement au financement du monde
rural et de l’agriculture au Bénin (KODJO et al, 2003).
Dans le contexte actuel de libéralisation des économies, le défaut d’accès
au financement reste une contrainte majeure au développement de l’agriculture
familiale qui reste un secteur économique majeur dans l’économie béninoise.
Cette agriculture familiale a besoin de s’intensifier, de se moderniser et
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d’adopter les innovations techniques et organisationnelles et donc d’être
financée.
Ainsi, le problème de la faible contribution des IMF au financement de
l’agriculture au Bénin se pose, malgré la prolifération des IMF. Par ailleurs, les
services de ces dernières sont sous utilisés par les producteurs agricoles.
Pourquoi une telle situation ? Est-ce parce que les services offerts sont peu
adaptés aux activités agricoles? Y a-t-il des barrières pour accéder à ces services
par les agriculteurs ? Quelles sont les activités financées par les IMF ?
B. Intérêt de l’étude
Le choix du sujet de notre étude a un double intérêt : théorique et pratique.
Les résultats de notre recherche peuvent être une référence indispensable
à tout ceux qui s’intéressent au microfinancement et aux financements des
crédits agricoles.
Nous attendons aussi que nos résultats soient non seulement accessibles
aux dirigeants politiques, aux décideurs politiques, aux enseignants, aux
chercheurs et étudiants, mais surtout aux responsables des institutions
financières.
Paragraphe 2 : Objectifs et Hypothèses
A. Objectifs
1- Objectif général
L’objectif poursuivi est d’analyser les services offerts par les IMF et leur
demande par les agriculteurs de la commune de IFANGNI.
2- Objectifs spécifiques
L’objectif général de notre étude sera atteint à travers les objectifs
spécifiques.
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Identifier les services offerts par les IMF ;
Analyser les facteurs qui expliquent le faible niveau d’utilisation des services
financiers des IMF par les producteurs agricoles ;
Examiner les causes de l’inadéquation entre les services offerts par les IMF
et les besoins de financement de l’agriculture.
B. Hypothèses
Pour atteindre ces objectifs, trois hypothèses sont posées :
1. Les IMF offrent plusieurs types de services financiers.
2. Les stratégies de minimisation des risques mises en œuvre par les IMF
expliquent leur faible contribution au financement de l’agriculture.
3. Les facteurs liés au cycle de production agricole ne permettent pas aux
agriculteurs d’avoir recours aux IMF.
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE
Paragraphe 1 : Revue de littérature.
A. Clarification des concepts
Finance Rurale : C’est Mobiliser la monnaie en milieu rural et l’utiliser dans le
même milieu pour le financement des activités rurales. (BAD, 2002) C’est un
processus d’intermédiation au travers duquel les dépôts mobilisés sont
acheminés vers des entreprises rurales. L’intermédiation financière rurale
implique donc, en théorie, la mobilisation des dépôts au niveau des épargnants
ruraux pour les mettre à la disposition des emprunteurs ruraux. Le crédit rural
implique que les prêts soient accordés à des ménages et à des résidents opérant
dans les zones rurales d’un pays.
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Crédit agricole : C’est une composante de la finance rurale qui finance
spécifiquement des activités et des services qui touchent le secteur agricole. Il se
subdivise en crédits de court terme, de moyen terme et de long terme. Le crédit
de court terme se réfère généralement à une période allant de moins d’un an
jusqu’à deux ans (BAD, 2002). A titre d’exemple, nous pouvons citer les crédits
de campagne servant à acquérir des intrants (semences, engrais, pesticide….) et
à faciliter l’écoulement des productions sur le marché, les avances en compte
courant, les facilités de trésorerie, etc.
Le crédit de moyen terme couvre une période allant de deux à cinq ans
(BAD, 2002). Il sert à financer l’acquisition de matériel agricole, d’animaux,
d’unité de stockage, de charrette, etc. Le crédit de long terme s’échelonne sur
plus de cinq ans (BAD, 2002). Il permet de faire l’acquisition de terres, la
construction d’infrastructures plus importantes comme les bâtiments de ferme,
de réseaux d’irrigation, etc. les prêts de moyen et surtout de long terme à des
particuliers sont plutôt rares dans les pays africains notamment sub-sahariens en
raison du faible niveau de développement de l’agriculture, du risque lié à ce
secteur et du niveau de rentabilité souvent faible du secteur agricole (BAD,
2002).
La Microfinance : Elle consiste à offrir des services financiers aux populations
pauvres, composées notamment des petits travailleurs indépendants ou organisés
en groupements. Elle s’est développée en tant qu’approche de développement
économique qui s’intéresse spécifiquement aux populations à faible revenu. Les
services financiers comprennent généralement le micro crédit et l’épargne
(BAD, 2002).
Le Microcrédit : C’est l’octroi de petits prêts aux opérateurs qui sont trop
pauvres pour prétendre à des prêts auprès des banques classiques. Le micro
crédit finance toutes activités (micro exploitation agricole, artisanat, petit
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commerce) aussi bien dans les milieux urbain ; suburbain que rural. Ce
mécanisme s’est avéré populaire et parfois efficient dans la lutte contre la
pauvreté, permettant à ceux n’ayant pas accès au système bancaire d’emprunter
des fonds et de créer des activités génératrices de revenus (BAD, 2002).
B. Missions et rôle des IMF
La microfinance a émergé dans les années 80, dans un contexte de
libéralisation, en réponse à l’échec des modes de financement antérieurs par les
banques agricoles publiques, les banques de développement, les projets de
développement.
L’émergence de ce secteur correspond à un changement conceptuel dans
l’approche du financement rural. Dans les approches antérieures, l’objectif était
d’injecter du crédit dans les économies rurales pour initier un cycle vertueux
d’augmentation des revenus permettant l’investissement. Le crédit était
essentiellement agricole, considéré comme un intrant dans le processus de
production, ciblé sur un paquet technique ou une culture, et subventionné le plus
souvent. La pression au recouvrement était faible, l’emprunteur peu
responsabilisé, les services d’épargnes peu développés. A travers la micro
finance, l’objectif n’est plus d’injecter du crédit dans une production agricole,
mais de construire un marché financier rural qui permette un accès durable aux
services financiers, en mettant en relation les agents disposant de ressources
monétaires (épargnants) avec ceux qui en ont besoin (les emprunteurs)
(Wamptfer, 2003). L’objectif n’est plus de financer une production agricole
mais de promouvoir les activités économiques diversifiées et de donner à des
catégories de populations vulnérables mais à fort potentiel (les femmes, les
jeunes,..) les moyens de développer des activités génératrices de revenus afin de
permettre l’accumulation.
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Concrètement, ce changement conceptuel a conduit à porter les efforts de
développement sur la création d’institutions de financement autonomes et
durables, à responsabiliser l’utilisateur des services financiers en lui laissant le
choix de l’objet de financement, de rembourser le crédit et de le payer à un coût
permettant la pérennisation du service financier. La micro finance devient ainsi
un outil de promotion de l’initiative privée. Progressivement, à la fin des années
80, elle va évoluer pour devenir un outil de lutte contre la pauvreté par la
promotion de l’initiative privée (Wampfler, 2002).
En 20 ans, la micro finance va connaître une croissance importante à
l’échelle planétaire, et se développer sous des formes institutionnelles variées
(systèmes mutualistes, caisses villageoises, systèmes à caution solidaire,…)
dans les pays du Sud, de l’Est et dans une moindre mesure, du Nord (Wampfler,
2002). L’appropriation et la gestion par les populations bénéficiaires sont des
caractéristiques communes à de nombreux systèmes de micro finance. Les
termes « microfinance » et, plus restrictif encore « micro crédit », sont
trompeurs à la fois parce que le secteur compte aujourd’hui de grands réseaux
(plusieurs millions de bénéficiaires pour les grands asiatiques), que les
institutions de microfinance fournissent des services diversifiés (épargne, crédit,
voire assurance), et une gamme large de crédits allant du très petit crédit à des
crédits beaucoup plus importants permettant l’investissement (wampfler, 1999).
En Afrique, la microfinance a connu trois principales phases de
développement, plus avancées en Afrique de l’ouest qu’en Afrique Centrale et
en Afrique de L’Est (Lapenu et al, 2002).
Une première phase couvrant les années 80 a été expérimentale : il
s’agissait d’élaborer des systèmes financiers accessibles aux populations
délaissées par les banques (ce qui représente dans la plupart des pays d’Afrique
environ 90% du milieu rural), de démontrer que les populations défavorisées
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pouvaient valoriser le crédit et gérer durablement des institutions financières de
proximité adaptées à leurs besoins. Même si une part importante d’entre eux
s’appuie sur des principes anciens (le mutualisme développé en Europe et en
Amérique du Nord au XIXème et au début du XXème siècle), les principaux
« modèles » de services financiers fonctionnels aujourd’hui sont issus de cette
période expérimentale (Lapenu et al, 2002) .
Au début des années 90, en Afrique de l’Ouest comme ailleurs, la micro
finance génère un engouement puissant et les systèmes de micro finance vont se
multiplier et se développer, avec un appui massif de l’aide internationale. La
portée (le nombre de clients ou de membres) devient un objectif majeur des
décideurs et entraîne tout le secteur dans une euphorie de croissance. Cette
course à la croissance va conduire ultérieurement bon nombre d’institutions de
microfinance dans des situations de crise grave, avec des impayés, des
malversations et certaines de ces crises vont aboutir à des disparitions de grands
réseaux (Lapenu et al, 2002).
Avec la troisième phase qui s’ouvre vers 1993/1994, la préoccupation de
la pérennisation institutionnelle va s’imposer et conduire à concentrer les efforts
sur les performances financières des institutions : l’autonomie financière, la
structure du bilan, la solidité financière vont devenir le fondement des « bonnes
pratiques ». Portée et croissance restent des objectifs à atteindre, mais un
accent fort est mis sur la recherche de la rentabilité financière. Les grands
réseaux de microfinance, appuyés par leurs bailleurs de fonds, vont intégrer cet
objectif et se recentrer sur les zones, les populations et les activités capables de
les assurer. Il en résulte une tendance significative à se réorienter vers les villes,
et les bourgs ruraux des zones à fort potentiel et un retrait des zones défavorisées
(lapenu et al, 2002). L’apport majeur de ces vingt ans de développement est la
création d’un tissu d’institutions de micro finance (IMF).
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En Afrique de l’ouest, dans les huit pays de l’UEMOA, on recensait en fin
2000, 303 institutions, offrant 2778 points d’accès, et bénéficiant à 4,3 millions
de personnes (BCEAO, PASMEC 2002). Ces institutions mobilisaient à cette
date 116,8 milliards FCFA d’épargne et avaient un encours de 103,4 milliards
FCFA de crédit. Ce tissu d’institutions est diversifié : même si les institutions
mutualistes sont largement dominantes, l’effort d’innovation a permis d’élaborer
différents « modèles » de services financiers adaptés à une grande variété de
contextes et de populations.
En Afrique Centrale, le développement de la microfinance est plus récent
et plus difficile à appréhender faute de système d’information adéquat : en 2000,
1034 structures de microfinance étaient répertoriées dans les pays de la
Communauté Economique Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), touchant
411 000 membres.
Malgré cette progression spectaculaire, le taux de pénétration de la
microfinance en milieu rural est encore insuffisant : en 1999, on estimait que, en
moyenne dans l’UEMOA, 20% seulement des ménages ruraux et 7,5% de la
population active ont accès aux services financiers (BCEAO, PASMEC 2002).
Ces chiffres moyens cachent de grandes disparités par pays : au Bénin, où la
microfinance est fortement développée, 40% des ménages auraient accès aux
services financiers ; au Niger, 5% seulement des ménages bénéficieraient de cet
accès. De même, les volumes financiers traités par la microfinance sont encore
relativement faibles.
Le secteur de la microfinance reste très fragile, tout particulièrement en
Afrique. La plupart des institutions n’ont pas atteint l’autonomie financière. Le
suivi rapproché de la microfinance en Afrique de l’Ouest met en évidence une
dégradation de la situation financière et de la qualité du portefeuille des IMF en
Afrique de l’Ouest dans les dernières années (13% de crédit en souffrance sur un
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encours de crédit de 101 milliards FCFA en 2001 : BCEAO, PASMEC 2002).
L’autonomie technique des IMF est insuffisante et elles ont de grands besoins de
professionnalisation (en matière de gestion, de système d’information, de
système de contrôle, …). La viabilité sociale des institutions n’est pas acquise,
les crises de gouvernance sont fréquentes et parfois graves. Enfin, l’insertion
dans le marché financier est peu développée et les relations avec les banques,
notamment, restent difficiles (wampfler, 1999).
La règlementation et la structuration du secteur sont bien engagées en
Afrique de l’Ouest, plus embryonnaires en Afrique de l’Est : la microfinance a
été reconnue par un cadre légal spécifique (Loi PARMEC en Afrique de l’Ouest,
règlementation CEMAC en Afrique Centrale), des associations professionnelles
d’institutions de microfinance se structurent progressivement au niveau national,
des politiques sous sectorielles sont définies et des programmes nationaux
d’appui au développement de la microfinance commencent à être mis en œuvre
(Wampfler et al , 2002).
La microfinance est donc aujourd’hui un secteur dynamique et innovant,
mais qui reste fragile, et ne doit prendre des risques et des initiatives de
croissance et d’innovations qu’avec beaucoup de prudence. C’est aussi un
secteur qui a encore besoin d’appui et de temps, à la fois pour se consolider et
s’engager dans la création d’une seconde génération d’IMF qui fait défaut dans
les zones rurales moins rentables.
C. Microfinance et financement de l’agriculture
Suite à l’effondrement de la plupart des grandes structures de crédit
étatiques, beaucoup de pays membres de la zone UEMOA dont fait partie le
Bénin, éprouvent de sérieuses difficultés pour financer leur secteur agricole, et
ce pratiquement à tous les niveaux des différentes filières (production,
transformation, commercialisation). Selon LESAFFRES (2000) cité par KODJO
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et al (2003), seulement 14% de l’offre globale de crédit va au secteur agricole
des pays de l’UEMOA. Il s’agit surtout de crédits de campagne à court terme.
Les banques commerciales pourvoient à l’essentiel de cette offre (92%), très loin
devant les banques de développement (5%) et les IMF (3%) selon le même
auteur, les raisons qui justifient cette prudence des IMF vis- à vis du
financement du secteur agricole sont multiples. Les deux plus importantes sont :
Le haut degré de risque qui caractérise le secteur agricole ; ces risques sont
surtout exogènes, par exemple, les aléas climatiques, les épizooties ainsi que
les risques économiques liés à l’incertitude au niveau des débouchés et des
prix des produits agricoles.
La faible organisation au plan professionnel de la plupart des filières
agricoles. Le financement agricole présente donc des contraintes spécifiques
(Wampfler, 2000). L’investissement est à la fois risqué et exigeant car des
sommes importantes sont nécessaires et bloquées sur une longue durée. Selon
Hanning et Braun cités par Fiebig (2001), les risques auxquels doivent faire
face les IMF intervenant dans l’agriculture peuvent être classés en quatre
catégories à savoir : les risques liés au crédit (cas des problèmes de
recouvrement de crédit) découlant surtout de causes exogènes : les risques de
liquidité et de taux d’intérêt (volume de crédits sollicités en déséquilibre avec
le volume d’épargne mobilisé).
Par ailleurs, la rentabilité des activités du secteur agricole est souvent plus
aléatoire que celles des autres secteurs de l’économie. Ainsi, pour les institutions
de micro finance, il y a un haut risque à financer l’agriculture et ceci explique le
fait que ces institutions se montrent prudentes à l’égard du financement de
l’agriculture (Diagne et Zeller, 2001). Mais les cas où elles acceptent de la
financer, les IMF adoptent un certain nombre de stratégies de minimisation de
risque parmi lesquelles figurent la réduction du montant des crédits alloués, la
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concentration des crédits sur le court terme (1 -24 mois), la diversification du
portefeuille des prêts et la priorité accordée aux grandes exploitations agricoles
au détriment des petits paysans. (Yaron, 1992 ; Servet, 1996 et Wampfler,
2000). La mise en œuvre de ces stratégies de minimisation de risque dans un
environnement économique caractérisé par la rareté des ressources financières
de long terme conduit souvent les IMF à offrir des produits et services inadaptés
aux besoins réels de financement de l’agriculture.
Paragraphe 2 : Méthodologie de l’étude
A- Méthode de collecte des données. La recherche exige l’utilisation d’un ensemble de moyens coordonnés dont
l’application permet d’obtenir des résultats cohérents et fiables. Nous
aborderons aux niveaux de cette partie trois éléments :
Le choix de la population et l’échantillonnage
Les outils de collecte des données ;
Le dépouillement et le traitement des données
1. Choix de la population et l’échantillonnage
Choix de la population
Les populations concernées par notre étude sont les producteurs agricoles ;
les éleveurs et les pisciculteurs de la commune de Ifangni, ayant ou non fait de
prêt auprès d’une IMF de la commune. Nous avons distingué trois grands
groupes à savoir :
- Les producteurs des spéculations végétales (maïs, manioc)
- Les éleveurs (aulacodes, lapins)
- Les pisciculteurs (clarias, tilapia)
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Ils sont très souvent appuyés financièrement par des institutions de micro
finance par de petits crédits.
Echantillonnage
Nous avons constitué notre échantillon par la méthode du choix aléatoire.
Dans le souci d’avoir des informations fiables et pertinentes dans le cadre de
notre étude, nous nous sommes adressés aux responsables des organisations
paysannes(l’union communale des producteurs de Ifangni) et des structures
étatiques concernant l’agriculture (Centre Communal pour la Promotion
Agricole) à partir de qui nous avons pu disposer d’une liste de
producteurs .L’effectif total des producteurs considéré est de 1485 (PADRO ;
2005). Pour des raisons de moyens financiers et de disponibilités des enquêtés,
nous avons décidé de limiter notre échantillon à 75 producteurs soit 0,05 de
l’effectif total. Leur choix a été effectué grâce à la table des nombres aléatoires à
4 chiffres.
2. Outils de collecte des données
Afin d’obtenir des données complètes et pertinentes pour notre étude,
nous avons, avant l’enquête et les entretiens directs sur le terrain, procédé à la
recherche documentaire nous permettant de formuler le questionnaire.
a- Documentation
La recherche documentaire constitue l’outil qui a été le plus utilisé depuis
le choix de notre thème jusqu’à la rédaction complète de notre mémoire. Elle
nous a permis d’enrichir la revue de littérature et de formuler le questionnaire
b- Questionnaire
C’est l’un des instruments au moyen duquel nous avons collecté les
données auprès de notre échantillon d’étude.
Ce questionnaire a rapport aux objectifs spécifiques de notre étude.
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c- Données collectées
Données sur le financement de l’agriculture
Les données collectées sur le financement de l’agriculture porte sur le lieu
d’implantation de l’IMF, l’effectif total du personnel, le délai de remboursement
au niveau de L’IMF, le nombre de pièces à fournir à l’IMF pour un financement,
le taux d’intérêt appliqué par l’IMF, le dépôt à terme et le dépôt à vue de l’année
écoulée au niveau de l’IMF, l’emprunt agricole minimal et maximal effectué au
niveau de l’IMF.
Données sur la demande du crédit des producteurs agricoles et des éleveurs
Les données collectées sur la demande du crédit par les producteurs et
éleveurs portent sur l’effectif total du ménage, le type de structure à laquelle il
appartient, son niveau d’instruction, l’exercice d’une activité non agricole, la
taille de l’exploitation, le niveau de la technologie utilisée, la source de
l’information sur le crédit, la perception sur le taux d’intérêt appliqué sur le
crédit, la perception sur le délai de remboursement, la distance entre le siège de
l’IMF à la résidence du producteur ou éleveur, le nombre d’actifs agricoles au
sein du ménage, l’âge du producteur ou éleveur.
Données sur l’accès effectif aux crédits des producteurs agricoles et des éleveurs.
Les données collectées sur l’accès effectif aux crédits agricoles par les
producteurs et éleveurs portent sur le nombre d’activités exercées, le type de
structure, le type de garantie exigée par les IMF, le taux d’intérêt, le délai de
remboursement, la soumission d’un microprojet par le promoteur à l’IMF, le
type de spéculation ou d’élevage effectué, le nombre d’expériences acquis dans
l’activité, l’accès aux crédits agricoles.
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d- Entretien
Nous avons privilégié les entretiens avec les responsables des structures et
autres. Il s’agit entre autres, des personnes ressources des ministères, des
institutions bancaires ; des institutions de microfinance de Ifangni ; du Centre
Régional pour la promotion Agricole de l’Ouémé-Plateau ; du Centre
Communal pour la promotion Agricole de Ifangni.
3-Dépouillement et traitement des données
Cette étape consiste à mettre sous forme exploitable les données recueillies
auprès des éléments de l’échantillon à l’aide des questionnaires, des entretiens et
des données issues de la documentation.
Avant de présenter les données sous forme de résultats, nous les avons
dépouillés de toutes les erreurs pour les rendre plus cohérentes. Nous les avons
regroupées par domaines d’activités et avons procédé à la codification. Ce
travail préalable nous a conduit à des données dont l’analyse a été faite grâce au
logiciel SPSS. Les principaux outils sont l’analyse multi variée et l’analyse
descriptive.
B- Méthode d’analyse des données.
La méthode d’analyse est faite suivant l’analyse descriptive et les modèles
d’analyse.
1-Analyse descriptive des données
L’analyse des données collectées est subdivisée en deux : l’offre des
services financiers par les IMF et la demande des crédits par les agriculteurs et
des éleveurs.
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2-Modèles d’analyse des données.
Les modèles d’analyse utilisés dans le cadre de notre étude sont ceux
utilisés par KODJO et al, (2003). Mais au lieu d’estimer trois modèles probit,
nous avons plutôt estimé trois modèles logit car :
La loi logistique tend à attribuer aux événements «extrêmes » une probabilité
plus forte que la distribution normale.
Le modèle logit facilite l’interprétation des paramètres associés aux
variables explicatives.
Parmi ces trois modèles, l’un d’une part servira à identifier les facteurs
influençant le fait qu’une IMF finance ou non l’agriculture et deux autres
d’autre part, les déterminants de la demande de crédit d’un côté et de l’accès au
crédit de l’autre par les producteurs agricoles.
a. Décision des IMF de financer l’agriculture
En vue d’analyser les facteurs déterminant le financement de l’agriculture
par une IMF, des modèles de prise de décision, aussi bien au niveau des
producteurs agricoles qu’au niveau des IMF, ont été essayés. Le modèle sur
l’offre de financement de l’agriculture a eu pour valeur 1 ou 0 selon que l’IMF
finance ou non l’activité. On considère un échantillon de n IMF. Pour chaque
IMF, on observe si l’évènement "financer l’agriculture" s’est réalisé et l’on note
yi la variable codée associée à l’évènement" financer l’agriculture". On pose, ∀i
∈ [1, n] :
yi = 1 lorsque l’IMF finance l’agriculture
= 0 sinon
Ainsi la variable nommée AGRIFIN qui est une variable binaire prenant la
valeur 1 si l’IMF finance l’agriculture et 0 sinon devient :
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AGRIFIN= a0 + a1Siège +a2Tote+a3Del
+a4Piècedos +a5 Int + a6depT + a7depv + a8epmax +Fi
Avec a0 : constante ; {a1 ; a2 ; a3 ; a4 ; a5 ; a6 ; a7 ; a8}=Coefficients de
régression ; Fi=terme d’erreur Le tableau 1 Résumé des définitions, mesures et signes attendus des variables du
modèle AGRIFIN
N° Désignation Définitions Niveau de
mesure
Signe attendu
1
Siège
Localité d’implantation de
l’IMF
Variable nominale
1= Zone urbaine
2= Zone rurale
+
2 Tote Effectif total du personnel de
l’IMF
variable continue +/-
3
Del Délais de remboursement des
crédits octroyés
variable continue +
4 Piècedos Nombre de pièces du dossier
de crédit
Variable
continue
+/-
5 Int
Taux d’intérêt moyen sur les
crédits
variable continue +/-
6 depT Dépôt à terme pour l’année
passée
Variable continue +
7 depv Dépôt à vue pour l’année
passée
Variable continue +
8 epmax Emprunt agricole maximal
effectué au niveau de l’IMF
l’année passée
Variable continue -
Source : Données de l’enquête, 2008
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Justifications des variables explicatives utilisées dans le modèle
Les variables explicatives ont été retenues, en ce qui concerne le modèle
d’offre des services financiers, en considérant que les conditions d’exercice de
l’activité de microfinance (implantation physique ; ressources ; effectif total du
personnel) peuvent avoir une influence sur la décision d’une IMF de financer
ou non l’agriculture (KODJO et al, 2003).
Ainsi, la localité du siège, l’effectif total du personnel d’une IMF, le délai
de remboursement, le nombre de pièces exigées dans la constitution du dossier
de crédit, le taux d’intérêt et le délai de remboursement sont des variables qui
ont été utilisées par plusieurs chercheurs (ALLAGBE, et al, 2003) et
(HONLONKOU, et al,2001) dans diverses études et leurs influences sur l’offre
de crédit ont été prouvées et se présentent comme suit :
L’influence attendue de la variable siège pourrait être positive étant donné
que l’agriculture se pratique essentiellement dans les campagnes et que la
commune d’Ifangni est une zone à caractère rural. L’influence de la variable
délai de remboursement peut être positive, compte tenu des spécificités de
l’agriculture à savoir les cycles de productions et les aléas climatiques etc.
Les variables dépôt à terme ; dépôt à vue ; emprunt maximal pour
l’agriculture sont des variables que nous avons introduites sachant qu’elles
pourraient avoir une influence sur le financement de l’agriculture.
L’influence des variables dépôt à terme ; dépôt à vue pourrait être due au
fait que le type de dépôt disposé par l’IMF peut favoriser le financement ou non
de l’agriculture. L’emprunt maximal peut permettre de déterminer le
financement ou non de l’agriculture car plus le crédit est élevé, moins sera le
désir de financer.
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b. Demande effective de crédits agricoles et accès effectif de crédits agricoles.
b.1. Demande effective de crédit agricole
En vue d’examiner les déterminants de la demande de services financiers
par les producteurs agricoles, nous avons utilisé comme variable dépendante
CRED DEM qui est une variable binaire prenant la valeur 1 si le producteur a
demandé du crédit et 0 sinon. On considère un échantillon de m individus. Pour
chaque individu, on observe si l’évènement demandé du crédit s’est réalisé et
l’on note ya la variable codée associée à l’évènement demandé du crédit. On
pose, ∀a ∈ [1, m] :
Ya = 1 lorsque le producteur demande du crédit
= 0 sinon
Ainsi, la variable nommée CRED DEM qui est une variable binaire
prenant la valeur 1 si le producteur demande du crédit et 0 sinon devient :
CRED DEM=bo +b1EFFECTME +b2 TYPSTRUCT +b3 INSTRUCT
+b4NAGRIC +b5TAILLExpl +b6CeCPA +b7SOP+b8SIMF +b9 PINT+b10
PDEL +b11AGP+ b12DIST+b13NAM +b14+ Ua
b0 :constante ;
{b1 ;b2 ;b3 ;b4 ;b5 ;b6 ;b7 ;b8 ;b9 ;b10 ;b11 ;b12 ;b13 ;b14}=Coefficients de
régression ; Ua=terme d’erreur
Le tableau ci-dessous définit les différentes variables utilisées et les signes
attendus d’elles.
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Tableau 2 : Résumé des définitions, mesures et signes attendus des variables
Désignation Définition Niveau de mesure Signe
attendu EFFECTME Taille du ménage Variable discrète -
TYPSTRUCT
Nature de la structure à laquelle appartient le producteur
Variable ordinale avec 1 =organisation paysanne 2 = groupe de tontine 3 = aucun
+
INSTRUCT
Niveau d’instruction du chef de ménage
Variable ordinale numérotée de 0 à 5 en partant de non instruction (0) jusqu’au niveau universitaire (5)
+
NAGRIC
Exercice d’une activité non agricole
Variable binaire 1=oui 0=non
+
TAILLEXP
Taille de l’exploitation (superficie cultivée)
Variable continue +
NIVETEC
Niveau de technologie au sein de l’exploitant,
Variable ordinale à deux niveaux avec 1 = technologie moderne 2 = traditionnelle
+ /-
CeCPA Obtention de l’Information sur les possibilités de crédit par le CeCPA.
Variable binaire avec la modalité 0 pour non informé et 1 pour informé par le CeCPA
+
SOP Obtention de l’Information sur les possibilités de crédit par une OP.
Variable binaire avec la modalité 0 pour non informé et 1 pour informé par une OP.
+
SIMF Obtention de l’Information sur les possibilités de crédit par une IMF
Variable binaire avec la modalité 0 pour non informé et 1 pour informé par une IMF.
+
PINT
La perception sur le Taux d’intérêt appliqué sur le crédit
Variable binaire avec la modalité 1=oui 0=Non
+
PDEL
La perception sur la Durée moyenne de remboursement des emprunts
Variable binaire avec la modalité 1=oui 0=non
+
DISTLOC
Distance du siège de l’IMF à la résidence du chef de ménage
Variable continue
+
NAM Nombre d’actifs agricoles au sein du ménage.
Variable continue +
AGP Age du producteur Variable continue +
Source : Données de l’enquête, 2008
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Justifications des variables explicatives utilisées dans le modèle
Quant à ce qui concerne la demande du crédit par les agriculteurs, les
variables explicatives retenues se fondent sur le postulat que les conditions
socio-économiques de l’exploitant peuvent avoir une influence sur la décision
du producteur de demander le crédit..Les différentes variables explicatives
suivantes : effectif du ménage, type de structure, instruction, pratique d’une
activité non agricole, taille de l’exploitation, niveau technologique de
l’exploitant, information sur les possibilités de crédit, le taux d’intérêt, le délai
de remboursement du crédit sont utilisées par plusieurs chercheurs dans
diverses études et leurs influences sur la demande du crédit ont été approuvées
(ALLAGBE et al, 2003).
Le signe positif attendu des variables type structure ; instruction ;
pratique d’une activité non agricole ; taille de l’exploitation ; information sur les
possibilités du crédit ; le taux d’intérêt ; le délai de remboursement s’explique
par le fait que :
Le type de structure montre que l’appartenance du producteur à un groupe
organisé amène celui-ci à s’informer plus sur le crédit et à exprimer ses besoins
auprès des IMF. Ceci se traduit par les échanges d’informations qui se font au
sein des structures montrant des possibilités d’activités économiques aux
membres et la rentabilité de l’activité de la structure et l’existence d’un marché
intéressant qui peut la pousser à demander de crédit.
Pour instruction, on note que plus le niveau d’instruction est élevé, plus le
producteur va mieux gérer et le crédit lui sera profitable.
Plus l’activité non agricole est rentable, mieux le crédit profite à
l’agriculture pour le producteur.
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La taille de l’exploitation : lorsque nous avons une grande superficie cela
montre la possibilité de produire en grande quantité, et pour y parvenir, nous
avons besoin du crédit.
Niveau de technologie : L’augmentation de la productivité des facteurs
de productions grâce aux progrès techniques nous oblige à investir dans des
équipements modernes par le biais du crédit.
Information : les informations sur les avantages et les inconvénients du
crédit dans le financement de l’agriculture facilitent la demande de crédit au
niveau du producteur.
Taux d’intérêt : Plus le taux d’intérêt est élevé moins les producteurs
sont intéressés par la demande du crédit.
Délai de remboursement : Plus le délai de remboursement est long,
mieux le producteur se portera dans la pratique des activités agricoles.
Les variables distance du siège de l’IMF à la résidence du promoteur ; le
nombre d’actifs agricoles dans le ménage et l’âge du promoteur sont des
variables introduites par nous-mêmes car elles pourraient avoir une influence sur
la demande du crédit des producteurs ou éleveurs.
La distance du siège de l’IMF à la résidence du producteur ou éleveurs
pourrait avoir une influence négative sur la demande du crédit agricole car les
producteurs très proches de l’IMF pourrait avoir une certaine facilité pour la
demande du crédit agricole.
Le nombre d’actifs agricoles étant plus restrictif que l’effectif du ménage,
il pourrait avoir une influence positive sur la demande de crédit, plus cela est
élevé moins le promoteur dépensera dans la main-d’œuvre.
b.2. Accès effectif au crédit agricole
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En vue d’apprécier les facteurs qui influencent un producteur agricole
d’obtenir du crédit auprès des IMF s’il en exprime le besoin, nous avons utilisé
comme variable dépendante dans le troisième modèle, ACCESCRED qui est
une variable binaire prenant la valeur 1 si le producteur a obtenu du crédit et 0
sinon. On considère un échantillon de l individus. Pour chaque individu, on
observe si l’évènement "avoir reçu du crédit״ s’est réalisé et l’on note yb la
variable codée associée à l’évènement "accès au crédit״. On pose, ∀b ∈ [1,l] :
Yb = 1 lorsque le producteur a reçu du crédit
= 0 sinon
Ainsi, la variable nommée ACCESCRED qui est une variable binaire prenant
la valeur 1 si le producteur a reçu du crédit et 0 sinon est :
ACCESCRED = Co +C1 ACTEXECR +C2 SEXE +C3 TYPSTRUCT + C4
DISTLOC + C5GERANT + C6INT +C7DEL+C8ETUDMICR
+C9NBREXP+C10AGP+ Vl
Avec C0 =terme constant Cl= coefficients de régression l={1 ;2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ;
7 ; 8;9 ;10} Vl= terme d’erreur
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Tableau 3 : Résumé des définitions, mesures et signes attendus des variables.
Désignation Définition Niveau de mesure Signe
attendu
ACTEXECR
Nombre d’activités exercées
par le producteur agricole
Variable discrète
+/-
SEXE Genre du producteur Variable nominale avec 0 pour
masculin et 1pour féminin
+
TYPSTRUC
Nature de la structure à
laquelle appartient le
producteur
Variable ordinale
1organisation paysanne
2 groupes de tontine
3 Aucun
+
GERANT
Type de garantie exigée
Variable ordinale
1 Bien matériels fonciers
+
INT Taux d’intérêt appliqué sur
le crédit
Variable continue
+
DEL Durée du remboursement de
l’emprunt
Variable continue
+
ETUDMICR Elaboration de microprojet
avant d’obtenir le crédit
Variable binaire
1=oui
+ /-
NBREXP Nombre d’années
d’expériences d’activités
Variable continue +
AGP Age du promoteur Variable continue +
Source : Données de l’enquête, 2008
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Justifications des variables explicatives utilisées dans le modèle
Pour l’accès effectif aux crédits agricoles, les variables explicatives que
sont : le nombre d’activités exercées par le producteur, le genre du producteur,
la nature de la structure à laquelle appartient le producteur, la distance du siège
de l’IMF à la résidence du chef de ménage, le type de garantie exigée par l’IMF,
le taux d’intérêt appliqué, la durée du remboursement de l’emprunt sont utilisées
par plusieurs chercheurs (KODJO, et al, 2003) dans diverses études et leurs
influences sur l’accès effectif aux crédits agricoles ont été approuvées.
La variable élaboration de microprojet est une variable explicative que
nous avons jugée qu’elle pourrait avoir une influence sur l’accès effectif au
crédit agricole car elle permettra à l’institution de suivre le promoteur dans la
réalisation de l’activité et peut contribuer à l’augmentation du taux de
remboursement.
Le signe positif attendu des variables genre du producteur, nature de la
structure à laquelle appartient le producteur, le type de garantie exigée par
l’IMF, le taux d’intérêt appliqué sur le crédit, la durée du remboursement de
l’emprunt s’explique par :
Plus le nombre d’activités exercées par le producteur agricole est élevé,
plus le besoin d’accès au crédit sera élevé car ses propres ressources ne seront
pas suffisantes pour couvrir les charges. Cette influence a été approuvée par les
études (HONLONKOU et al, 2001).
Le genre du producteur a une influence sur la demande effective d’accès
au crédit car les femmes ont plus l’accès au crédit que les hommes.
La nature de la structure à laquelle appartient le producteur a une
influence sur l’accès effectif au crédit agricole car les producteurs qui
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appartiennent aux structures ont un accès facile au crédit quand ils en
manifestent le désir.
La localité du producteur a une influence sur l’accès effectif au crédit
agricole car les producteurs d’une localité donnée ont certaines facilités pour
l’accès au crédit agricole. Ceci a été approuvé par les études (KODJO et al,
2003).
Le délai de remboursement a une influence sur l’accès effectif au crédit
agricole car les délais de remboursements longs sont favorables aux
agriculteurs.
L’influence positive du gérant est dû au fait que les paysans ont l’habitude
d’offrir des garanties immatérielles pour accéder au micro crédit.
La variable étude de projet est introduite pour déterminer l’effet de la
soumission du micro projet sur l’accès réel du crédit.
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CHAPITRE II :
L’AGRICULTURE ET LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA COMMUNE DE IFANGNI
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CHAPITRE II : L’AGRICULTURE ET LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA COMMUNE DE IFANGNI
SECTION 1 : IMPORTANCE DE L’AGRICULTURE ET DES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE DANS LA COMMUNE DE IFANGNI.
Paragraphe 1 : Présentation de la commune
A- Milieu physique et humain de la commune
La commune de Ifangni couvre une superficie de 242 km2. Elle est limitée
au Nord par la commune de Sakété, au sud par la commune de Adjarra, à l’Est
par le Nigéria et à l’ouest par les communes de Avrankou et de Adjohoun. Elle
comporte six (06) arrondissements dont un urbain (Ifangni) et 33 villages et 8
quartiers de ville (Prodécom 2005). Son relief est un plateau de faible altitude
qui présente des dépressions marécageuses par endroits. Le climat de la
commune est du type soudano-guinéen avec deux saisons sèches qui s’alternent
avec deux saisons pluvieuses au cours de l’année. La pluviométrie moyenne
annuelle est de 1200 mm entre 1997 et 2007. (CeCPA Ifangni : 2008).
Son hydrographie : la commune est traversée par un grand cours d’eau
(Aguidi) dont les affluents dans la commune sont : Idjèrè et Koningbin ;
Iguillanhoun qui est l’un des affluents qui fait frontière avec le Nigéria.
Ses formations géologiques se présentent comme suit :
Au sud, la terre de barre dégradée propre à la culture d’arachide et à la patate
douce (Prodécom ; 2005).
Au Nord et à l’Est, des sols sablo-argileux propices aux céréales,
légumineuses, tubercules et aux cultures pérennes (Prodécom ; 2005).
Des sols argileux.
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La commune dispose aussi de quelques carrières de moellons à
"Gbokoutou" et" Sokou" et de sable blanc à Lagbè, Ita-Soumba et Ganmi.
La végétation est constituée essentiellement de palmeraies naturelles et
sélectionnées ; on y rencontre aussi des forêts fétiches, composées de toutes
sortes d’essences en majorité médécinales ainsi que des plantations forestières et
fruitières.
Concernant la population, de 67 027 habitants en 1992 (INSAE ; 1992) ;
elle est passée à 71 606 habitants en 2002 (INSAE ; 2002) soit une augmentation
de 6,83% dont 33 432 hommes et 38 174 femmes .La densité moyenne est de
296 habitants par Km2 avec un taux de croissance de 3,27%. Aujourd’hui, cette
population dépasserait 86 000 habitants.
La population active représente 72% de la population totale et les actifs
agricoles représentent plus de 75% de la population active. (Prodécom ; 2005).
Les différentes ethnies rencontrées dans la commune sont : les gouns, les
nagots, les hollis, et quelques peulhs. Les habitations sont de type rectangulaire
souvent en matériaux définitifs en milieu urbain et en terre avec toit de paille
dans les villages.
B. Activités économiques de la commune
Les secteurs productifs générateurs d’emplois et de revenus sont
l’agriculture, les activités de transformation des produits agricoles, l’élevage, la
pêche, l’exploitation ces forêts et des carrières, l’artisanat et le commerce.
• Agriculture
Elle est la principale source de revenus pour près de 70% de la population
de la commune. L’agriculture est de type extensif caractérisé par des rendements
culturaux faibles, tributaires des aléas climatiques et de la faible utilisation des
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techniques modernes de production. Les outils utilisés sont rudimentaires et les
terres pauvres. Les principales cultures sont le maïs, le manioc, l’arachide, la
banane, le niébé, le taro, la patate douce et le palmier à huile.
Dans les marécages, se développent de plus en plus la production des
pépinières de plants qui sont essentiellement commercialisés. Les cultures
maraichères sont très peu développées malgré l’existence d’une grande étendue
de terres propices au maraîchage. (Prodécom ; 2005).
• Transformation des produits agricoles
La commune dispose d’une forte population de transformatrices de produits
agricoles. Les principaux produits transformés sont le manioc et les noix de
palme. Le faible niveau d’équipement des transformatrices explique la faible
qualité de certains produits issus des transformations notamment les dérivés du
manioc.
• Elevage
Les espèces élevées sont les bovins, les caprins, les porcins, les lapins, les
volailles et les aulacodes. La pratique du petit élevage est très répandue.
L’élevage non conventionnel est en plein essor dans la commune. La
disponibilité d’espace, de pâturage, et des sous-produits agricoles comme
complément d’aliments constituent des atouts encore sous-exploités.
• Pêche
Une grande partie de la commune est couverte de rivières, marécages et
bas-fonds offrant une grande possibilité pour les activités piscicoles.
L’exploitation des étangs piscicoles jadis installés est latente. Le secteur connait
également une insuffisance de techniciens spécialisés pouvant renforcer les
capacités des acteurs (prodécom ; 2005).
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• Commerce et industrie
Les activités commerciales concernent la vente des produits agricoles d’une
part et des manufactures d’autre part. Le principal marché est celui d’Ifangni-
centre qui avait autrefois un rayonnement régional voire international. Il y a
quatre autres marchés au niveau des arrondissements (Ifangni ; Tchaada ;
Banigbé ; Ko-koumolou). Ces marchés rapportent des revenus fiscaux à la
commune (environ 30% des recettes) mais les infrastructures sont insuffisantes
et dans un mauvais état. La traversée de la commune par deux routes inter-Etats
(RNIE1 et RNIE1 bis) et sa position frontalière avec le Nigéria font d’elle d’une
part une commune de transit des véhicules d’occasion vers le Nigéria et d’autre
part un lieu de transit des produits pétroliers vers le Bénin.
Quant à l’industrie, il faut signaler la présence de quelques boulangeries et
scieries et le développement de la petite agro-industrie comprenant des unités de
transformation du manioc et d’extraction d’huile de palme. Les opportunités
d’écoulement des produits existent et justifient l’utilité d’appuyer le
développement de ce secteur.
• Artisanat et tourisme
La vannerie et la sculpture sur bois sont les activités artisanales les plus
développées de la commune. Malgré la disponibilité suffisante des matières
premières et la facilité d’écoulement des produits ; le secteur de l’artisanat
demeure peu professionnalisé.
Quant au tourisme, la commune regorge de sites touristiques très intéressants
faisant d’elle la cité des mille merveilles. Il s’agit de :
La source naturelle d’eau ≤ ODO OKEDJERE≥ à Zian et Aguidi dans
l’arrondissement de Lagbè utilisée pour la guérison de certaines
maladies ;
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Les ateliers de sculptures de bois dans l’arrondissement de Daagbé
(masques guèlèdè et autres) ;
Le paysage des forèts marécageuses abritant différentes espèces animales
dont les singes au ventre rouge (espèces en voie de disparition et
protégées) ;
L’usine artisanale de fabrication d’huile de palme de Loko-koukou ;
Le grand fétiche lègba de Daagbé ;
Les fermes d’élevages d’aulacodes et de lapins ;
Les grandes forêts de la divinité oro de sobè, de Ko-ogou, de Banigbé, de
Kouyè et de Zian ;
La forêt des revenants Egoungoun de Sobè ;
Le palais royal d’Ifangni. (Prodécom ; 2005).
C. Place de l’agriculture dans la commune
L’agriculture est fortement tributaire des facteurs naturels, terres et
pluviométrie. La mécanisation de l’agriculture est actuellement en
expérimentation mais la pratique de la culture extensive avec les outils
rudimentaires continue. La commune compte plus de 24.000 ménages ruraux
(MAEP ; 1992) qui mènent des activités très diversifiées dans les domaines de la
production végétale, animale, halieutique, forestière. Les plus importantes
productions vivrières sont : le manioc et les produits maraîchers.
La production vivrière est généralement excédentaire et fait de la
commune autosuffisante pour les principales cultures suscitées. Mais pour ce
qui concerne le riz, la commune en importe. Comme cultures industrielles
importantes, on peut citer le palmier à huile et l’arachide. La production
d’huile de palme demeure le plus important produit d’exportation. Sa
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production à dépassé les 10.000 Tonnes en 2005 (CeCPA Ifangni ; 2006), Il
procure des revenus substantiels aussi bien à la commune qu’aux producteurs.
Tableau 4: Réalisation de la campagne agricole 2007-2008
CULTURES
SUPERFICIE
REALISEE(Ha)
Pourcentage
(%)
PRODUCTION
REALISEE(t)
Pourcentage
(%)
Maïs 4555 66,58 3218,8 22,89
Manioc 1891 27,64 10382 73,84
Patate douce 37 0,54 92,5 0,66
Taro 4 0,06 8 0,06
Tomate 15 0,21 39,7 0,28
Piment 8 0,12 14,58 0,10
Légumes feuilles 38
0,56 173,5
1,23 Arachide 293 4,29 131,9 0,94
Total 6841 100 14060,98 100 Source : CeCPA 2008
Le tableau 4 montre que, le Maïs occupe plus de 66% de la superficie
emblavée en 2007 dans la commune. Elle constitue la première céréale
consommée par la population. Les tubercules (Manioc ; patate douce ;Taro) ne
représentent que 28,24% de la superficie totale cultivée tandis que les
maraichers occupent moins d’un pourcent et la seule culture
industrielle(arachide) occupe 4,29% . La faible emblavure enregistrée au niveau
du maraîchage serait due à la baisse du prix de vente des produits maraîchers et
le manque d’insecticide adéquat pour lutter contre les parasites.
Malgré la forte emblavure de la spéculation du maïs sa production ne
représente que 22,89% de la production totale de la commune.La production des
tubercules représente près de 75%.La production maraichère est moins de 2%
tandis que celle de la culture industrielle est moins de 1%. La faible production
35
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enregistrée au niveau du maïs est due à des rendements culturaux faibles cause
de la non application adéquate des techniques culturales et de la non utilisation
des variétés de semences performantes pour le semis.
En ce qui concerne l’élevage, IFANGNI n’est pas une commune de forte
production animale. La commune dispose d’environ 5000 têtes de bovins, 16500
têtes de petits ruminants, 4000 têtes de porcins et 70000 têtes de volailles
(CeCPA ; 2005). Le système d’élevage est d’une part partout traditionnel. La
production annuelle de viande est insuffisante pour satisfaire la demande locale
et la commune est obligée d’importer des animaux vifs des zones limitrophes.
Tableau 5: Répartition de l’effectif d’éleveurs et de cheptel selon les espèces animales
Espèces Effectif éleveur Et cheptel
Nombre
d’éleveurs
Pourcentage
Cheptel
Pourcentage
Prix moyen
d’une tête par espèce (En milliers de
FCFA)
Bovins 344 46,11 865 4,23 125
Ovins-Caprins 265 35,52 1857 9,07 19
Aulacodes 47 6,3 255 1,25 3
Lapins 85 11,4 8245 40,28 3
Volailles (dindons ;
poulets ; pintades ;
canards etc)
5 0,67 9245 45,17 3,5
Total 746 100 20467 100 Source : CeCPA ; 2008
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37
Le tableau 5 nous montre que, plus de 46% des éleveurs font l’élevage du
bovin et 35,52% élèvent les petits ruminants (Ovins ; caprins) ; 17,7% parmi eux
font l’élevage des aulacodes et des lapins tandis que moins d’un pourcent font
l’élevage conventionnel de la volaille. Le taux élevé des éleveurs de bovins est
dû à la chèreté de l’espèce à la vente qui est de cent vingt cinq mille francs
125 000 FCFA pour un bovin adulte ; La proportion un peu plus élevé des
éleveurs de petits ruminants se traduit aussi par le coût un peu plus élevé d’un
petit ruminant qui est de dix neuf mille francs 19000 FCFA. La proportion de
l’effectif du cheptel des bovins représente 4,23% de l’effectif total de cheptel
des animaux élevés dans la commune ; les petits ruminants représentent 9,07% ;
les aulacodes représentent 1,25% ; les lapins 40,28% tandis que les volailles
représentent 45,17%. Le taux élevé de l’effectif des lapins et des volailles est dû
à l’écoulement de ceux-ci sur le marché et à la durée de reproduction courte que
chez les autres espèces.
Pour les groupements villageois, ils sont constitués sur la base du
volontariat afin de se spécialiser dans une filière ou des activités agro-pastorales
(maïs, manioc, palmier à huile, transformation). Ce cadre permet aux paysans
d’apprendre à se prendre en charge. Aujourd’hui, le transfert des compétences
par les agents du CeRPA aux producteurs se fait. Au sommet des GV d’une
commune se trouve un bureau de l’union des producteurs qui regroupent toutes
les filières.
Le tableau 6 montre que près de 10% des groupements de la commune
sont des groupements de palmiers à huile ; près de 36% sont des groupements
de transformateurs ; plus de 13% sont des groupements de producteurs de
manioc ; près de 9% sont des groupements de transformateurs du manioc ; près
de 16% des groupements font la culture du maïs ; plus de 12% font l’élevage de
la volaille et près de 4% font le maraichage. Près de 52% des membres des
groupements sont des hommes.
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Tableau 6 : Récapitulatif de nombre d'organisations paysannes et des effectifs par filières dans chaque arrondissement
ARRONDISSEMENTS GVPPH GTPH GVPM GVTM GVPMS AVA Groupements des
maraichers TOTAL
N T H F N T H F N T H F N T H F N T H F N T H F N T H F N T H F
BANIGBE 5 65 64 1 11 217 4 213 5 108 108 0 4 77 1 76 3 71 68 3 4 72 62 10 3 85 3 82 35 695 310 385
DAAGBE 2 24 24 0 14 163 8 155 2 30 30 0 1 15 0 15 6 134 134 0 3 36 33 3 3 30 0 30 31 432 229 203
IFANGNI 5 67 61 6 4 36 0 36 4 62 58 4 3 28 0 28 6 64 50 14 3 37 32 5 0 0 0 0 25 294 201 93
KO-KOUMOLOU 2 20 20 0 6 152 4 148 6 125 123 2 4 73 0 73 4 87 86 1 6 100 66 34 2 38 0 38 30 595 299 296
LAGBE 3 31 29 2 8 87 4 83 4 73 73 0 2 18 0 18 5 84 83 1 3 45 34 11 0 0 0 0 25 338 223 115
TCHAADA 1 8 8 0 22 212 0 212 3 44 44 0 2 19 0 19 5 83 83 0 3 39 27 12 0 0 0 0 36 405 162 243
TOTAL 18 215 206 9 65 867 24 847 24 442 436 6 16 230 1 229 29 523 504 19 22 329 254 75 8 153 3 150 182 2759 1424 1335
Source :CeCPA 2008
GVPPH : Groupements villageois des producteurs de palmiers à huile ; GTPH : Groupements villageois des transformateurs des noix de palme
GVPM : Groupements Villageois des producteurs de manioc ; GVTM : Groupements villageois des transformateurs du manioc
GVPMS : Groupements Villageois des producteurs du maïs : AVA : Association villageoises des éleveurs de la volaille
H : Homme F : Femme T : Total
38
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Paragraphe 2 : La microfinance dans la commune de Ifangni
A- Présentation des Institutions de microfinance de la commune
Les services financiers en direction de l’agriculture sont assurés seulement
par les IMF en activité dans la commune. On compte quatre (04) qui financent
les activités mais avec des conditions d’accès qui varient d’une IMF à l’autre.
Dans cette catégorie on retrouve : la Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuelle,
(CLCAM) ; les Caisses Rurales d’Epargne et de Prêts. Le Projet d’Appui au
Développement de Micro Entreprise (PADME). Elles sont situées
respectivement à Ifangni ; Igolo et Banigbé ; Ifangni. Dans la suite, une briève
présentation des quatres IMF est faite.
A1- La caisse Locale de Crédit Agricole Mutuelle: CLCAM
La CLCAM domine largement le marché rural. En effet, avec un effectif
de 500 sociétaires en 2006, les membres forment approximativement 20% de la
population active agricole de la commune. Ce taux de pénétration justifie
l’effectif de son personnel (11) et les appuis financiers dont elle bénéficie.
Concernant la répartition des emprunteurs selon le genre ; on note 72,5% pour
les hommes contre 27,5% pour les femmes. On dénombre 87% d’individuels
contre 13% de personnes morales. La vocation première de la caisse rurale est
de desservir les zones rurales sans ignorer les localités urbaines (moins de 15%
de la clientèle selon les estimations). Les produits offerts sont principalement le
crédit sur une durée de trois (3) à douze (12) mois et les dépôts à vue et à terme.
Le volume des épargnes collectées par la CLCAM s’élevait à environ deux
cents cinquante quatre (254) millions en 2008, contre trente six (36) millions en
2002. Donc il y a eu presque une multiplication par neuf (9) en six (06) ans.
Cette tendance ne sera pas observée pour le volume des crédits. En effet, le
volume des crédits a augmenté légèrement entre 2003 et 2006 passant de vingt
huit (28) millions à trente six (36) millions. Cet état de chose était la
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conséquence de l’accroissement des portefeuilles des impayés, ce qui a amené
l’IMF à éliminer certains emprunteurs.
A2-La caisse Rurale d’Epargne et de Crédit de Banigbé : CREP de Banigbé
La CREP FEMININE DE BANIGBE créée le 16 décembre 1997, a
commencé ses activités en 1998 avec trente cinq (35) sociétaires dont treize (13)
femmes individuelles. Au 31 décembre 2007, elle compte quatre cent quatre
vingt (480) adhérents dont 86,67% de femmes ; 0,03% des hommes et 10,41%
des personnes morales (CREP BANIGBE, 2008). Les produits offerts sont le
crédit (durée de trois (3) à douze (12) mois) et les dépôts à vue et à terme durant
l’exercice 2008, l’épargne collectée par la CREP de Banigbé a atteint sept
millions sept cent soixante quinze mille sept cent quatre vingt francs (7.775.780
F) CFA (contre moins de six millions de francs (6.000.000F) CFA en 2007)
(CREP DE BANIGBE, 2008). Le volume de crédits octroyés est de treize
millions trois cents cinquante mille francs (13.350.000 F) CFA en 2008 (contre
moins de sept millions de francs 7.000.000FCFA en 2006). L’analyse de la
répartition des crédits selon le genre révèle que 95,87% des femmes
individuelles ont bénéficié de crédits et 4,1 % des personnes morales. (CREP
BANIGBE (2008).
Graphique I : Répartition des crédits alloués selon le secteur d’activité à la CREP de
BANIGBE
Source : CREP BANIGBE, 2008
40
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A3-La Caisse Rurale d’Epargne et de prèts d’IGOLO : CREP IGOLO
La CREP d’IGOLO crée le 24 novembre 1995, elle a commencé ses
activités avec 32 sociétaires dont vingt quatre (24) hommes et huit (08)
femmes. Au 31 décembre 2007, elle compte 1426 membres dont 60,1%
d’hommes, 28,12% de femmes et 11,78% groupements villageois (CREP
D’IGOLO, 2008). Les produits offerts sont le crédit (durée de quatre (04) à
douze(12) mois) et les dépôts à vue et à terme. Durant l’exercice 2008, l’épargne
collectée est de quatre vingt un millions six cent soixante onze mille cinq cent
quatre vingt francs (81.671.580F) CFA (contre trente quatre millions huit cent
soixante dix neuf mille trente cinq francs (34.879.035F) CFA en 2007). (CREP
IGOLO (2008).
Graphique II : Répartition des crédits alloués selon le secteur d’activité à la CREP de
IGOLO.
Source : CREP IGOLO ; 2008
A4-La Promotion d’Appui au Développement des Micro-entreprises (PADME)
C’est une institution financière qui octroie les crédits sur le mode
« REVOLVING ». Il s’agit pour l’essentiel d’une institution qui octroie
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uniquement les crédits. C'est-à-dire qu’elle limite leurs activités uniquement à
l’octroie de crédit. Ces financements se font à partir des crédits remboursés par
les emprunteurs précédents.
B. Activités des institutions de microfinance dans la commune
Il s’agit des activités d’épargne et de crédit.
Les activités d’épargne se traduisent par la mobilisation des ressources
locales nécessaires au financement de la croissance des activités locales via les
opérations de micro prêts ou micro crédits. Ces activités sont les plus
importantes de certaines IMF qui, parfois, les offrent au grand public. C’est le
cas de la CLCAM et de la CREP de Igolo et de Banigbé au niveau de la
commune. Les activités de micro crédit permettent de mettre des revenus
anticipés à la disposition des agents économiques de la commune en vue de
financer leurs besoins d’investissement. Les programmes de micro crédit selon
(Christen ; 1996) peuvent être classés en trois approches en matière de prêts : les
prêts individuels ; les prêts aux groupes de solidarité ; et les prêts aux banques
villageoises. Au sein de la commune, on a deux approches : les prêts individuels
et les prêts aux groupes de solidarité. Les IMF forment leurs clients ou les
opérateurs économiques à qui le programme de micro crédit est destiné.
SECTION 2 : CARACTERISTIQUES ET TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES DE LA COMMUNE
Paragraphe 1 : Caractéristiques des exploitations agricoles. A. Typologie des exploitations de la Production végétale
La typologie des exploitations de la production végétale est effectuée par
rapport à plusieurs critères que sont la taille de l’exploitation, le sexe du chef de
ménage, la taille du ménage, le nombre d’actifs du ménage, le niveau
d’instruction du chef de ménage.
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Tableau 7 : Répartition des exploitants selon la superficie emblavée
Effectif des exploitants
Taille de
l’exploitation (ha)
Pourcentages
(%)
[0 ;1[ 9,26
[1 ;3[ 74,07
3 et plus 16,67
Total 100
Source : données d’enquête, 2008
Le tableau 7 montre que 9,26% des exploitations ont une taille inférieure
à 1ha ; 74 ,07% sont comprises entre 1 et 3 ha et 16,67% sont supérieures à
3ha. La plupart des exploitations de la commune sont donc de taille réduite.
Ceci traduit la nature aratoire des équipements de production et la forte pression
démographique dans la région.
Tableau 8 : Répartition des exploitations suivant la taille de leur ménage
Taille des exploitations
Taille des ménages
]0 ;1[
[1 ; 3[
3ha et plus
Total
]0;5] 5,56 16,67 3,7 25,93
5 ;10[ 1,85 53,7 12,97 68,52
[10 ;15[ 1,85 1,85 0 3,7
[15 ;20[ 0 1,85 0 1,85
Total 9,26 74,07 16,67 100
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Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 8, près de 17% des exploitations de la commune ont une taille
comprise entre 1 et 3ha avec des ménages inférieur à 5 membres. La plupart des
exploitations sont concentrées entre 1 et 3ha avec une taille de ménage comprise
entre 5 et 10 membres. Aucun ménage de plus de 15 membres n’exploitent
moins d’un hectare mais les ménages de plus de 10 membres exploitent moins
de 3ha. Au total, plus de 83 % des exploitations sont inférieures à 3 ha. Ceci
dénote de l’exiguité des exploitations dans la commune.
Tableau 9 : Répartition des exploitations agricoles suivant le nombre d’actifs agricoles.
Taille de
l’exploitation
Nombre
d’actifs agricoles
par ménage
]0 ;1[
[1 ; 3[
Plus de 3ha
Total
]0 ;5] 9,26 50 11,11 70,37
]5 ;10] 0 22,22 5,56 27,78
Plus de 10 0 1,85 0 1,85
Total 9,26 74,07 16,67 100
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 9, plus de 70% des chefs de ménages ont moins de 5
actifs agricoles. Parmi eux, près de 9% ont une exploitation inférieure à 1ha ;
50% ont une exploitation comprise entre 1 et 3 ha et près de 11% ont une
exploitation supérieure à 3 ha. Aucune exploitation de moins d’un hectare n’a un
nombre d’actifs agricoles supérieur à 5 membres. Près de 28% des chefs de
ménages ont des actifs agricoles compris entre 5 et 10, dont près de 22% ont une
exploitation comprise entre 1 et 3 ha ensuite près de 6% ont une exploitation
supérieure à 3 ha.
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Tableau 10 : Répartition des exploitants par genre selon le niveau d’instruction
Aucun
primaire
Secondaire
Universitaire
Total
Genre & niveau d’instruction Taille de
l’exploitation
H
F
H
F
H
F
H
F
H
F
]0 ;1[ 1,85 1,85 1,85 1,85 1,85 - - - 5,56 3,7
[1 ;3[ 18,52 - 37,04 - 16,67 - 1,85 - 74,08 -
3ha et plus 1,85 - 14,81 - - - - - 16,66 -
Total 22,22 1,85 53,7 1,85 18,52 - 1,85 - 96,3 3,7
Source : Données d’enquête, 2008
Le tableau 10 montre que, Près de 56% des exploitants n’ont pas
dépassé le niveau primaire. Parmi eux, 37% uniquement des hommes ont une
exploitation comprise entre 1 et 3ha. Aucune femme n’a excédé le niveau
primaire. Toutes les exploitations supérieures à un hectare sont détenus parmi
des hommes dont près de 17% ont une exploitation supérieure à 3ha.
Tableau 11 : Répartition des exploitations suivant le genre.
Genre
Taille de
l’exploitation
Hommes(H)
(%)
Femmes(F)
(%)
Total
(%)
]0 ;1[ 5,56 3,7 9,26
[1 ;3[ 74,08 - 74,08
3ha et plus 16,66 - 16,66
Total 96,3 3,7 100
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 11, près de 96% des exploitations sont détenues par les
hommes. Parmi eux, 74% ont des exploitations comprise entre 1 et 3ha.
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Seulement 3,7% des exploitations sont détenues par des femmes avec des tailles
inférieures à 1ha. Ceci traduit l’engouement des hommes dans la mise en place
des exploitations.
Tableau 12 : Répartition des exploitants/ genre et le nombre des actifs du ménage
Exploitants /genre
Nombre D’actifs agricoles
Hommes (H)
(%)
Femmes (F)
(%)
Total
(%)
]0 ;5] 66,67 3,7 70,37
]5 ;10] 27,78 - 27,78
Plus de 10 1,85 - 1,85
Total 96,3 3,7 100
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 12, 70,37% des chefs d’exploitations ont moins de 5
actifs agricoles dans leur ménage. Parmi eux, près de 67% sont des hommes.
Aucune femme, chef d’exploitation n’a un nombre d’actif agricole supérieure à
5. Ceci traduit leur difficulté à pouvoir emblaver des superficies supérieures à
1ha. Les chefs d’exploitation qui ont plus de 5 actifs ne représentent que moins
de 30%. Tableau 13 : Répartition de la taille de l’exploitation selon les outils utilisés
Taille de l’exploitation
Outils utilisés ]0 ;1[ [1 ; 3[ 3ha et plus Total
Traditionnel 12,96 74,08 11,11 98,15
Moderne - - 1,85 1,85
Total 12,96 74,08 12,96 100 Source : Données d’enquête, 2008
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D’après le tableau 13, plus de 98% des exploitations utilisent des outils
aratoires tels que houes, coupe-coupes etc. Dans presque toutes les exploitations
aucun outil moderne n’est utilisé. Seulement, moins de 2% des exploitations
utilisent des outils modernes. Ceci traduit que la mécanisation agricole est en
expérimentation et l’agriculture a un caractère rudimentaire au sein de la
commune.
B- Typologie des exploitations de la production animale et Halieutique
La typologie des exploitations de la production animale et halieutique
est présentée comme suit :
Tableau 14 : Répartition des aulacodiculteurs par sexe selon l’effectif de leur cheptel
Sexe
Taille du cheptel Hommes Femmes Total
]0 ;15] 12,5 12,5 25
]15 ;30] 50 - 50
]30 ;45] 25 - 25
Total 87,5 12,5 100
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 14, plus de 87% des aulacodiculteurs sont des hommes.
Parmi eux, 50% ont leur cheptel compris entre 15 et 30 tètes. La proportion
d’aulacodiculteurs femmes est de 12,5% avec une taille de cheptel inférieure à
15. Uniquement les hommes ont un effectif de cheptel supérieur à 15 tètes.
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Tableau 15 : Répartition des aulacodiculteurs par genre selon le niveau d’instruction et
la taille du ménage
AUCUN PRIMAIRE Taille du ménage Hommes Femmes Hommes Femmes
TOTAL
]0 ;5] 25 - 25 12,5 62,5
]5 ;10] - - 25 - 25
]10 ;15] - - 12,5 - 12,5
Total 25 - 62,5 12,5 100
Genre et niveau d’instruction
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 15, 75% des chefs de ménages n’ont excédé le
primaire. Les chefs de ménages non instruits ont moins de 5 membres dans le
ménage. Tous les chefs de ménages femmes sont instruits et ont le niveau
primaire, mais l’effectif de leur ménage n’excède pas 5 membres. Tableau 16 : Répartition des cuniculteurs par genre selon le niveau d’instruction et par
taille du cheptel
AUCUN
PRIMAIRE
Cuniculteurs par genre et
niveau d’instruction
H F H F TOTAL
]0 ;50] 14,28 0 0 0 14,28
]50 ;100] 14,28 14,28 14,28 14,28 57,12
]100 ;150] 0 0 28,6 0 28,6
Total 28,56 14,28 42,88 14,28 100
Source : données d’enquête, 2008
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Taille du cheptel
H : Hommes F : Femmes % : Pourcentage
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D’après le tableau 16, plus de 14% des exploitations, uniquement des
hommes non instruits, ont leur cheptel inférieur à 50 tètes. Plus de 57% des
exploitations ont leur cheptel compris entre 50 et 100 tètes. Parmi eux, 14,28%
sont des hommes non instruits ; 14,28% sont femmes non instruites ; 14,28%
sont des hommes instruits ; 14,28% sont des femmes instruites. Près de 29% des
exploitations, uniquement des hommes instruits, ont de cheptel supérieur à 100
tètes. Tableau 17 : Répartition du nombre d’alevins par espèce selon la superficie au niveau de
deux pisciculteurs. Répartition des
alevins par espèce
Superficie M2
Type d’alevins
Nombre d’alevins
Nombre
d’alevins/ m2
90 Clarias 85 0,94
110 Tilapia 170 1,54
130 Clarias 320 2,46
140 Tilapia 220 1,57
Source : Données d’enquête, 2008
Le tableau 17, nous renseigne que, la superficie occupée par alevin dans le
cadre du clarias diffère d’un pisciculteur à un autre de même que dans le cadre
du tilapia. Tandis que les normes techniques exigent cinq (05) clarias par m2 et
trois (03) tilapia par m2 (CeCPA Ifangni, 2008). Ceci traduit le non respect des
techniques piscicoles et le manque de moyens adéquats pour aleviner les étangs.
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Paragraphe 2 : Besoins de financement des agriculteurs et offre de Disponibilité de financement des IMF
A. Besoins en matériels et équipements des agriculteurs.
Les besoins en matériels et équipements des agriculteurs sont répartis
comme suit : Tableau 18 : Répartition des producteurs par besoins en matériels et équipements.
Besoins en matériels et équipements
Effectifs des producteurs
Besoins en
équipements
Besoins en matériels
agricoles
Proportion des producteurs 91,11 8,89
Type Semences ;
engrais
Tracteurs et ses
accessoires
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 18, plus de 91% des producteurs ont exprimé des
besoins en semences et en intrants tandis que près de 9% ont exprimé des
besoins en matériels agricoles. Et la plupart des producteurs ont exprimé des
besoins en semences et en engrais tandis que très peu ont exprimé des besoins
en matériels agricoles ceci montre le caractère rudimentaire de l’agriculture au
sein de la commune. Le manque de moyens financiers pour se procurer des
équipements (semences ; engrais) traduit la faiblesse de leur pouvoir d’achat.
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Tableau 19 : Répartition des producteurs par Besoins de financements
Emprunts Proportion des producteurs
] 0 ; 200 000] 13,33
] 200 000 ; 400 000] 42,22
] 400 000 ; 600 000] 8,89
] 600 000 ; 800 000] 8,89
] 800 000 ; 1000000] 17,78
] 1000 000 ; 2000000] 8,89
TOTAL 100
Source : Données d’’enquête, 2008
D’après le tableau 19, plus de 13% des exploitants ont des besoins de
financements inférieurs à 200 000 FCFA. La plupart des exploitants (42,22%)
ont des besoins de financements compris entre 200 000 FCFA et 400 000 FCFA.
Et 44,45% d’entre eux ont des besoins de financements supérieurs à 400 000
FCFA. Ces besoins de financements montrent la faiblesse de leur pouvoir
d’achat pour la mise en place des intrants adéquats pour l’augmentation de la
productivité.
B- Besoins de financements des éleveurs
Tous les éleveurs ont des besoins en matériels d’élevages et ses besoins
sont les mêmes. 46,15% des éleveurs sont des aulacodiculteurs et ont des
besoins en financements inférieurs à six cent mille francs (600 000 F) CFA. Les
53,85% sont des cuniculteurs avec un besoin de financement compris entre
quatre cent mille francs (400 000 F) CFA et six cent mille francs (600 000 F)
CFA données d’enquête, 2008). Ceci traduit que les besoins en financement
varie selon l’espèce à élever.
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Apport des producteurs agricoles en cas de financement
L’apport des producteurs agricoles en cas de financement est réparti comme
suit :
Tableau 20 : Apport des producteurs en cas de financement
En équipements pour la culture (maïs ;
manioc)
Fonds de roulement moyen apporté pour
la culture du maïs sur un ha (FRM) (FCFA)
Fonds de roulement pour la culture du manioc sur un ha (FRMa) (FCFA)
Proportion du FRM par rapport à
FRMa (en pourcentage)
Coupecoupes ; houes etc.
30600 87 850 34,83
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 20, Sur un hectare de superficie emblavée les
producteurs des cultures de Maïs apporte 34,83% ce qu’apportent les
producteurs du manioc après le financement. Cette différence peut être due au
fait que certaines charges pour la production du manioc ne sont pas prises en
compte par l’institution financière.
Apport des éleveurs en cas de financement.
Les éleveurs ont les mêmes besoins en matériels et équipements au niveau
des deux espèces (aulacodiculture et cuniculture) et l’apport financier par espèce
d’élevage se présente comme suit ;
Tableau 21: Apport des éleveurs en cas de financements.
Fonds de roulement moyen apporté pour la cuniculture pour la mise en place de 24 reproducteurs (FRC) FCFA
Fonds de roulement moyen apporté pour l’aulacodiculture pour la mise en place de cinq groupes (25 reproducteurs) (FRA) FCFA
Proportion FRA par rapport à FRC (en pourcentage)
47585 37985 58,81
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 21, Les éleveurs d’aulacodes pour la mise en place de
25 reproducteurs apporte 58,81% de ce qu’apportent les cuniculteurs pour la
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mise en place de 24 reproducteurs. Paradoxalement, tous les éleveurs ont les
mêmes besoins en équipements. La proportion élevée du fonds de roulement des
cuniculteurs est due à l’apport alimentaire en cultures vivrières qui contribuent
à l’alimentation des lapins tandis que pour les aulacodes ce sont les fourrages.
C .Offre de disponibilité de financement des IMF
Typologie suivant les IMF
Le prêt moyen est obtenu en regroupement des producteurs financés
selon l’IMF et on détermine le prêt moyen par producteur selon l’IMF.
Tableau 22 : Les prêts moyens par IMF en agriculture
CREP Banigbé (FCFA)
CREP Igolo (FCFA)
CLCAM (FCFA)
PADME (FCFA)
Prêt moyen effectué
82615
117860
401520
823115
Source : Données d’enquête, 2008 D’après le tableau 22, le PADME fait des financements agricoles élevés.
Tandis que la CREP de Banigbé en fait de faible financement, celle d’Igolo fait
des financements moins faibles et la CLCAM fait des financements moins
élevées. Donc les IMF sont limitées dans les cas de gros investissements
agricoles.
Typologie suivant les types de dépôts
Graphique III : Evolution des DAV et DAT à la CREP de Banigbé de 2004-2008
0
1000000
2000000
3000000
4000000
5000000
2004 2005 2006 2007 2008
Années
Montant (FCFA)
DAV
DAT
: Dépôt à vue : Dépôt à terme
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Le graphique III nous renseigne qu’au niveau de la CREP de BANIGBE
les dépôts à terme ont évolué de façon irrégulière de 2004 jusqu’en 2006 avec
une légère augmentation des dépôts à vue par rapport aux dépôts à terme en
2006 ; par contre en 2007 et 2008 les dépôts ont évolué de façon croissante
avec une augmentation des dépôts à terme par rapport aux dépôts à vue car
certaines autorités influentes de la commune ont alimenté la caisse. Ceci
traduit le grand service qu’apporte l’institution au sein de la population. On
note au niveau de l’institution pour les cinq années un taux d’accroissement
de 28,4% pour les dépôts à vue et un taux d’accroissement de 19,1% pour les
dépôts à terme sur les cinq années.
010000000200000003000000040000000500000006000000070000000
2004 2005 2006 2007 2008
Années
Mon
tant (F
CFA)
Graphique IV : Evolution des DAV et DAT à la CREP de IGOLO de 2004-2008
Le graphique II montre que la CREP de IGOLO présente une
augmentation des dépôts à terme qui croissent d’années en années par contre les
dépôts à vue ont évolué de façon irrégulière entre 2004 et 2006 avec une légère
augmentation des dépôts à terme par rapport aux dépôts à vue en 2006. Après
2006, les dépôts ont évolué de façon remarquable avec une ascendance des
dépôts à vue sur les dépôts à terme. Le taux d’accroissement des dépôts à vue est
: Dépôt à vue : Dépôt à terme
DAV
DAT
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de 39% et le taux d’accroissement des dépôts à terme est de 74% sur les cinq
années.
0
50000000
100000000
150000000
200000000
2004 2005 2006 2007 2008
Années
Mon
tant (FCFA)
: Dépôt à vue : Dépôt à terme
DAV
DAT
Graphique V : Evolution des DAV et DAT à la CLCAM de 2004-2008
Le graphique V montre que pour la CLCAM, on fait des constats
contraires en ce qui concerne l’évolution des dépôts à vue par rapport aux
dépôts à terme. Sur les cinq années le taux d’accroissement est de 49,3% pour
les dépôts à terme et de 55,4% pour les dépôts à vue. L’évolution du crédit agricole
par IMF et par année se traduit par le tableau ci-dessous : Tableau 23: Evolution du crédit agricole par IMF sur cinq années
CREP Banigbé CREP Igolo CLCAM PADME
2004 546280 4256765 8453267 1456870
2005 9456990 9246645 12345650 2345850
2006 1950450 11345640 27547880 9667835
2007 3450650 14617915 44564455 17845245
2008 7650875 22675345 64567885 29875775
Source : Données d’enquête, 2008
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Les crédits agricoles évoluent d’une année à une autre dans toutes les
institutions considérées. Pour la CREP de BANIGBE, le taux d’accroissement
pour les cinq années est de 69% tandis que pour la CREP de IGOLO, il est de
39% et pour la CLCAM, 50% ; le PADME présente un taux d’accroissement de
82%. Le taux observé au niveau des différentes institutions témoigne de
l’engouement des producteurs à réaliser des emprunts pour mieux atteindre les
objectifs de leurs entreprises agricoles. Le taux d’accroissement très élevé du
PADME peut s’expliquer par la mise en place des crédits agricoles effectuée
par le projet de développement rural de l’Ouémé Plateau par le biais du
PADME. L’effectif du personnel du PADME peut contribuer à l’augmentation
de l’octroi de ces crédits.
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CHAPITRE III : DEMANDE ET ACCES AUX CREDITS PAR LES AGRICULTEURS DE LA COMMUNE .
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CHAPITRE III : DEMANDE ET ACCES AUX CREDITS PAR LES AGRICULTEURS DE LA COMMUNE
SECTION I : FACTEURS AFFECTANT L’OFFRE ET LA DEMANDE DE CREDIT
Paragraphe I : Critères de décisions des IMF pour l’octroi de crédits.
A. Critères de financements des activités agricoles
Les critères de financements des activités agricoles se présentent comme suit : Tableau 24 : Statistiques descriptives de quelques paramètres de financements des
activités agricoles au niveau des IMF.
Definitions des variables Minimum Maximum Moyenne
Effectif total du personnel pour IMF 2,00 8,00 5,0000
Délai de remboursement 6,00 18,00 12,0000
Nombre de pièces fournies pour un dossier de prêt
4,00 6,00 4,7500
Taux d’intérêt appliqué par l’IMF 1,60 2,00 1,8000
Emprunt maximal effectué par IMF 250000,00 2500000,00 1387500,0000
Dépôt à terme pour l’année 2008 par IMF 4317500,00 165876210,00 61829366,6667
Dépôt à vue pour l’année 2008 par IMF 3458280,00 88657850,00 52831106,6667
Source : Données d’enquête, 2008
La plupart des IMF ont leur siège dans des zones périurbaines c'est-à-dire
proches de la ville. L’effectif du personnel est en moyenne de 5. Le délai de
remboursement est en moyenne d’un an ce qui permet de couvrir au moins une
saison pour les producteurs agricoles. Toutefois, ces derniers ont besoin de longs
délais de différés avant le payement du premier accompte. Le nombre de pièces
pour la constitution de dossier est en moyenne 5 ce qui est trop pour des
producteurs ayant des niveaux d’instructions bas et dont les besoins en moyens
financiers couvrent des périodes précises. L’emprunt maximal varie d’une
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institution à une autre et en moyenne, elle est de 1387500F. Ce montant élevé
serait dû à des prêts élevés qu’on peut observer au niveau de la CLCAM et du
PADME. Les types de dépôts varient d’une institution à une autre. La moyenne
des dépôts à terme est supérieure à celle des dépôts à vue, ceci témoigne du fait
que les IMF peuvent financer l’agriculture.
B. Résultat du modèle
L’utilisation du modèle Logit nécessite la présence des deux modalités
au niveau des données de la variable à expliquer, ce qui n’est pas le cas au
niveau de la variable finagric qui n’a qu’une seule modalité de oui auprès des
IMF enquêtées. Ce qui fait que les estimations pour le financement de
l’agriculture ne sont pas possibles. De plus, le nombre d’observations est très
faible.
Paragraphe 2 : Facteurs affectant la demande effective de crédit agricole
A. Résultat du modèle de régression de la demande du crédit dans le domaine de la production végétale.
Le résultat du modèle de régression se présente comme suit :
Tableau 25 : Résultat du modèle de régression Code Définitions des variables B ddl Signif. Exp(B)
INSTRUCTNiveau d’instruction -2,128 1 0,082 ,119
PINT Perception sur le taux d’intérêt
appliqué sur le crédit
10,004 1 0,782 22114,748
AGP Age du production 0,061 1 0,085 1,062
DISTLOC Distance du siège de l’IMF à la
résidence du chef de ménage
0,465 1 0,017 1,592
NAM Nombre d’actifs agricoles au
sein du ménage.
-0,385 1 0,098 0,680
Constant Constante -1,622 1 0,462 0,198
Source : Données d’enquête, 2008
59
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Tableau 26 : Matrice de corrélation
Code des variables
Constants INSTRUCT PINT AGP DISTLOC NAM Definitions des variables
Constante 1,000 -0,407 -0,002 -0,690 -0,324 -0,395
Niveau d’Instruction INSTRUCT 1,000 -0,006 -0,155 -0,331 0,576
Perception sur le taux
d’intérêt
PINT 1,000 0,005 0,003 -0,005
Âge du producteur AGE 1,000 0,193 -0,230
Distance entre le siege
de l’IMF et la
résidence du
producteur
DIST 1,000 -0,109
Nombre d’actifs
agricoles au niveau du
ménage
NACT 1,000
Source : Données d’enquête, 2008
D’après le tableau 25, l’estimation finale présente trois facteurs,
instruction ; âge du producteur ; nombre d’actifs agricoles au sein du ménage
significatifs au seuil de 10% et un seul facteur, distance du siège de l’IMF à la
résidence du chef de ménage, significatif au seuil de 5% sans colinéarités entre
les variables explicatives. L’augmentation d’une unité du niveau d’instruction,
dimunie de 2,12 la chance de demander de crédit du producteur auprès des IMF
ce qui confirme les études effectuées par KODJO et al ,2003. Ceci s’explique
par le fait que l’instruit voudra exercer une activité autre que l’agriculture ; par
suite l’augmentation d’une année de l’âge du producteur augmente de 0,06 la
chance du producteur de demander de crédit ; plus l’âge du producteur
augmente, plus sa capacité de travailler au champ dimunie et il compte fait
recours à la main d’œuvre salariale. Paradoxalement, l’augmentation d’une unité
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de la distance entre la résidence du producteur et le siège de l’IMF augmente de
0,46 la chance du producteur de demander de crédit. Ceci serait dû à un
phénomène pschycologique parce ‘que le producteur ne veut pas que son
environnement sache qu’il a prêté de l’argent. Enfin, l’augmentation d’une unité
des actifs agricoles du ménage dimunie de 0,38 la chance du producteur de
demander de crédit ; ceci se traduit par le fait que la main d’œuvre occupe une
grande partie dans le processus de la mise en place des cultures. En conclusion,
le signe positif observé au niveau des variables âge et distance montre que plus
l’âge est avancé et la résidence est éloignée, plus les producteurs ont envie de
demander de crédit auprès des IMF. Le signe négatif observé au niveau des
variables instruction et nombre d’actifs agricoles montre que lorsque les
producteurs sont instruits et disposent d’une main d’œuvre familiale élevée
moins ils ont envie de demander de crédit.
A. Résultat du modèle de régression de la demande du crédit dans le domaine de la production animale.
Le résultat du modèle de régression de la demande du crédit dans le
domaine de la production animale se présente comme suit : Tableau 27: Résultat du modèle de régression
Définitions des variables
Code des variables
B ddl Signif. Exp(B)
Effectif du cheptel EFCHEP 1,641 1 0,0877 5,160
Perception sur le taux d’intérêt
PINT 19,149 1 0,0898 207237367,961
Distance du siege de l’IMF à la résidence de l’éleveur
DISTLOC 2,751 1 0,0911 15,659
Constante -41,541 1 0,0867 0,000 Source: Données d’enquête,2008
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Tableau 28: Matrice de corrélation
Definitions des variables
Codes desvariables
Constante EFCHEP PINT DISTLOC
Constante 1,000 -0,0666 -0,0608 -0,0775
Effectif du cheptel EFCHEP 1,000 ,004 0,088
Perception sur le taux d’intérêt
PINT 1,000 0,0750
Distance du siege de l’IMF à la résidence de l’éleveur
DISTLOC 1,000
Source : Données d’enquête,2008
Le tableau 27 montre que l’estimation finale donne les variables, effectif
du cheptel ; perception sur le taux d’intérêt et la distance entre le siège de l’IMF
et la résidence de l’éleveur qui sont les variables significatives au taux de 10%
sans colinéarité entre elles. L’augmentation d’une unité de l’effectif du cheptel
augmente de 1,64 la chance de demander du crédit de l’éleveur ceci s’explique
par un effectif élevé qui nécessite des moyens financiers pour supporter les
charges liées à l’alimentation, aux déparasitages et à la vaccination des
animaux . Par la suite, une perception d’un niveau élevé du taux d’intérêt
n’entrave pas l’engouement des éleveurs à la demande du crédit.
Paradoxalement, l’augmentation d’une unité de la distance entre la résidence de
l’éleveur et le siège de l’IMF augmente de 2,75 la chance de demander du crédit
de l’éleveur ; ceci peut s’expliquer par le fait que l’éleveur ne veut pas que son
environnement sache qu’il a effectué du crédit.
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Paragraphe 3 : Facteurs affectant l’accès effectif au crédit agricole
A-Résultat du modèle de régression pour l’accès effectif au crédit des producteurs de la production végétale
Le résultat du modèle pour l’accès effectif au crédit des producteurs de
la production végétale se présentent comme suit : Tableau 29 : Résultat du modèle de régression
Définitions des variables Codes des variables
B ddl Signif. Exp(B)
Garantie GÉRANT -2,465 1 0,012 0,085
Taux d’intérêt appliqué par l’IMF
INTCRED -2,966 1 0,099 0,051
Soumission d’une étude de microprojet
ÉTUDMICR 2,630 1 0,026 13,877
Âge du producteur AGE 0,138 1 0,012 1,148
Constante 1,536 1 0,687 4,646 Source : Données d’enquête, 2008
Tableau 30: Matrice de corrélation
Code Constante GÉRANT INTCRED ÉTUDMICR AGE Definitions des variables
Constante 1,000 -0,300 -0,692 -0,212 -0,342
Garantie GÉRANT 1,000 0,243 -0,232 -0,398
Taux d’intérêt appliqué sur le crédit
INTCRED 1,000 -0,329 -0,315
Soumission d’un document de microprojet
ÉTUDMICR 1,000 0,0586
Âge du producteur AGE 1,000
Source : Données d’enquête, 2008
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LLeess ccaauusseess dduu ffaaiibbllee ttaauuxx ddee ffiinnaanncceemmeenntt ddee ll’’aaggrriiccuullttuurree ppaarr lleess IIMMFF:: CCAASS DDEE LLAA CCOOMMMMUUNNEE DD’’IIFFAANNGGNNII
Le tableau 29 montre que l’estimation finale présente quatre facteurs
significatifs dont trois facteurs sont significatifs à 5% et un seul à 10% sans
colinéarité entre les facteurs explicatifs. Paradoxalement, l’augmentation d’une
unité de la garantie dimunie de 2,46 la chance d’avoir accès au crédit du
producteur. Ceci serait probablement dû à un nombre élevé de producteurs
n’ayant pas déposé de garantie dans l’échantillon. L’augmentation d’une unité
du taux d’intérêt dimunie de 2,96 la chance d’avoir accès au crédit ceci aussi est
paradoxale et serait dû aux données de l’échantillon. Par la suite, la rédaction
d’un microprojet augmente de 2,63 la chance d’avoir accès aux crédits ceci
s’explique par le fait que l’institution peut suivre la mise en œuvre du crédit.
L’augmentation d’une année de l’âge augmente de 0,13 la chance d’avoir accès
au crédit ceci s’explique par le fait que l’institution est réticente à emprunter aux
plus jeunes.
B- Résultat du modèle de régression de l’accès effectif au crédit des éleveurs.
Le résultat du modèle pour l’accès effectif au crédit des éleveurs se présentent
comme suit :
Tableau 31: Résultat du modèle de régression
Définitions des variables
Code des variables
B ddl Signif. Exp(B)
Nbre d’activités non
agricoles exercées
ACTEXERC 1,904 1 0,0949 5,070
Taux d’intèrèt appliqué
au crédit
INTCRED -1,214 1 0,0936 0,240
Délai de remboursement
du crédit
DELCRED 0,025 1 0,0943 0,030
Soumission d’un
microprojet
ETUDMICR -0,684 1 0,0935 0,000
Constante -200,188 1 0,0954 0,000
Source : Données d’enquête, 2008
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Tableau 32 : Matrice de correlation
Code des variables
ConstanteACTEXERC INTCRED DELCRED ETUDMICR Definitions des variables
Constante 1,000 -0,0739 -0,0763 -0,0933 0,0686
Nombre d’activités non agricoles exercées
ACTEXERC 1,000 0,0554 0,0765 -0,0733
Taux d’intérêt appliqué au crédit
INTCRED 1,000 0,0771 -0,0789
Délai de remboursement du crédit
DELCRED 1,000 -0,0793
Soumission d’un
microprojet
ETUDMICR 1,000
Source : Données d’enquête, 2008
Le tableau 31 montre que l’estimation finale présente quatre facteurs
significatifs à 10% et sans colinéarité entre les variables explicatives.
L’augmentation d’une unité d’activité exercée augmente la chance d’avoir accès
au crédit de 1,9. Ceci s’explique par le fait que le promoteur qui a plusieurs
sources de revenus n’attendra pas nécessairement les revenus de l’élevage pour
payer ces échéances. Par suite, l’augmentation d’une unité du délai de
remboursement augmente de 0,02 la chance d’accès au crédit ; ceci peut
s’expliquer par le fait que plus le délai de remboursement est long moins les
éleveurs s’intéressent au crédit d’élevages ; ce qui est dû au fait que beaucoup
préfèrent la production des cultures dans ces conditions que l’élevage.
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
Les résultats obtenus permettent de dégager plusieurs implications de
politiques économiques et sociales. L’agriculture au Bénin est un secteur à haut
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risque, faiblement organisé et mal régulé .Ceci explique la faible orientation des
services des IMF vers ce secteur.
Il existe une relation positive de la distance de résidence du promoteur
au siège de l’IMF ; l’âge du producteur et la demande de crédit on note par
contre une relation négative entre l’instruction ; le nombre d’actifs agricoles et la
demande de crédit ceci vérifie l’hypothèse selon laquelle les facteurs liés au
cycle de production ne permettent pas aux producteurs d’avoir recours aux IMF.
Ainsi une collaboration des agents du CeCPA faciliterait plus le rapprochement
des IMF des producteurs et une sensibilisation de ces derniers à l’augmentation
des actifs agricoles.
Une relation positive existant entre l’étude de microprojets élaborés par
les producteurs et l’accès effectif aux crédits agricoles confirme l’hypothèse
selon laquelle les stratégies de minimisation des risques mises en Œuvre par les
IMF expliquent leur faible contribution au financement de l’Agriculture.
Ainsi, une politique de formations des agents du Centre Communal pour
la promotion Agricole de Ifangni à l’élaboration des microprojets agricoles
augmenterait l’accès au crédit agricole et permettrait aux autorités des IMF de
bien apprécier la rentabilité du projet. Ce qui pourrait augmenter la performance
en matière de remboursement et amèner les IMF à introduire un cadre d’analyse
systématique de projet dans leurs évaluations des demandes de prêts sans nuire à
la diligence dans l’analyse des dossiers et le décaissement des prêts. Ceci
permettra également d’évaluer l’expertise de l’emprunteur dans l’activité à
financer.
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CONCLUSION Depuis le début des années 90, on a assisté à la libération du secteur
financier à l’instar d’autres secteurs de l’économie béninoise. Malgré le grand
nombre de structures de micro finance qui ont vu le jour, les services financiers
en direction de l’agriculture sont assurés seulement par un effectif réduit d’IMF.
La présente recherche s’est fixée alors comme objectifs d’identifier les facteurs
qui sont à l’origine du faible contribution des institutions de microfinance au
financement du secteur agricole au Bénin. Ce diagnostic a permis de déboucher
sur des propositions visant l’amélioration de la contribution des IMF au
financement de l’agriculture. Les résultats obtenus montrent que les stratégies de
minimisations des risques mises en œuvre par les IMF expliquent leur faible
contribution au financement de l’agriculture. Par ailleurs, le caractère très
sélectif des conditions d’accès aux services financiers des IMF est à l’origine du
faible niveau de leur utilisation par les producteurs agricoles.
Enfin, la non disponibilité de ressources financières à long terme au
niveau des IMF conduit à une inadéquation des services qu’elles offrent par
rapport aux besoins de financement de l’agriculture. Toutefois, la micro finance
peut améliorer sa contribution au financement du secteur agricole. Pour ce
faire, il faut une réduction du risque en agriculture à travers la modernisation du
secteur, l’accomplissement des conditions d’accès au crédit (tout en garantissant
leur viabilité) et l’adaptation des services et produits offerts aux besoins
spécifiques des agriculteurs.
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Contribution de la micro finance cahier de recherche ELIFID.
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NOLLEAU, H, (1967) : l’évolution du cout de la vie : revue marxiste
d’économie N°154
NOLLEAU, H, (1967) : l’évolution du pouvoir d’achat des ouvriers depuis
1957 : revue marxiste d’économie N °154
NOLLEAU, H, (1967) : Réflexions sur la notion de Besoins : revue marxiste
d’économie N°155
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SCHMIDT, Reinhard H. et al, (1988) : Financement rural, un cadre
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Wampfler, B. (2000) : le financement de l’agriculture dans un contexte de
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Table des matières
INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 1 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ..................................... 1
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE REVUE DE LITTERATURE ............................................................................. 4 Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l’étude ......................................................................... 4
A. Problématique ........................................................................................................................ 4 B. Intérêt de l’étude..................................................................................................................... 5
Paragraphe 2 : Objectifs et Hypothèses.......................................................................................... 5 A. Objectifs.................................................................................................................................. 5 B. Hypothèses............................................................................................................................. 6
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE .......................................................................... 6 Paragraphe 1 : Revue de littérature. ............................................................................................... 6
A. Clarification des concepts....................................................................................................... 6 B. Missions et rôle des IMF......................................................................................................... 8 C. Microfinance et financement de l’agriculture ........................................................................ 12
Paragraphe 2 : Méthodologie de l’étude........................................................................................ 14 A- Méthode de collecte des données. ....................................................................................... 14 B- Méthode d’analyse des données. ......................................................................................... 17
CHAPITRE II : L’AGRICULTURE ET LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA COMMUNE DE IFANGNI .......................................................................................................................................... 30 SECTION 1 : IMPORTANCE DE L’AGRICULTURE ET DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA COMMUNE DE
IFANGNI. ............................................................................................................................................... 30 Paragraphe 1 : Présentation de la commune ................................................................................ 30
A- Milieu physique et humain de la commune........................................................................... 30 B. Activités économiques de la commune................................................................................. 31 C. Place de l’agriculture dans la commune ............................................................................... 34
Paragraphe 2 : La micro finance dans la commune de Ifangni..................................................... 39 A. Présentation des Institutions de microfinance de la............................................................. 39 B. Activités des institutions de microfinance dans la commune ............................................... 42
SECTION 2 : CARACTERISTIQUES ET TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES DE LA COMMUNE.............. 42 Paragraphe 1 : Caractéristiques des exploitations agricoles. ........................................................ 42
A.Typologie des exploitations de la Production végétale .......................................................... 42
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B. Typologie des exploitations de la production animale et Halieutique.................................... 47 Paragraphe 2 : Besoins de financement des agriculteurs et offre de ............................................ 50 Disponibilité de financement des IMF............................................................................................ 50
A. Besoins en matériels et équipements des agriculteurs......................................................... 50 B. Besoins de financements des éleveurs ................................................................................ 51 C .Offre de disponibilité de financement des IMF ................................................................... 53
CHAPITRE III : DEMANDE ET ACCES AUX CREDITS PAR LES AGRICULTEURS DE LA COMMUNE............................................................................................................................................ 58 SECTION I : FACTEURS AFFECTANT L’OFFRE ET LA DEMANDE DE CREDIT...................................................... 58
Paragraphe I : Critères de décisions des IMF pour l’octroi de crédits. .......................................... 58 A. Critères de financements des activités agricoles ................................................................. 58 B.Résultat du modèle................................................................................................................ 59
Paragraphe 2 : Facteurs affectant la demande effective de crédit agricole ................................... 59 A.Résultat du modèle de régression de la demande du crédit dans le domaine de la production végétale. ................................................................................................................................... 59 B.Résultat du modèle de régression de la demande du crédit dans le domaine de la production animale. .................................................................................................................................... 61
Paragraphe 3 : Facteurs affectant l’accès effectif au crédit agricole ............................................. 63 A.Résultat du modèle de régression pour l’accès effectif au crédit des producteurs de la production végétale................................................................................................................... 63 B. Résultat du modèle de régression de l’accès effectif au crédit des éleveurs. ....................... 64
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION ................................................................................. 65 RECOMMANDATIONS ......................................................................................................................... 65 CONCLUSION....................................................................................................................................... 67 BIBLIOGRAPHIES ................................................................................................................................ 68