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Avertissement La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. i

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Avertissement  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

 

 

 

 

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Dédicaces   

 

Je dédie ce travail : 

A ma mère SALANON Akpéni ; 

A mon père AGBANNOUSSOU Samuel ; 

A mon épouse DOSSOU‐SOGNON Sabine ;  

A mes enfants Linette et Précieux ; 

A mes frères et sœurs. 

 

 

AGBANNOUSSOU Thierry Eugène  

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Dédicaces 

 

Je dédie ce travail : 

A ma mère YABI Bernadette ;  

A mon père WOROU Pierre ; 

A tous ceux qui me sont chers. 

 

WOROU Ogoudiran Armand 

 

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Remerciements  

La  réalisation  de  ce  travail  a  bénéficié  de  l’aide  d’un  certain  nombre  de 

personnes à qui nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance. Il s’agit : 

 

- De  tous  les  enseignants de  la  FASEG  et  en particulier  ceux de  l’option 

Gestion pour leur contribution à notre formation ; 

 

- Du  Professeur  Thomas  C.  YEBA,  notre  maître  de  mémoire  pour  sa 

disponibilité, ses conseils et sa rigueur dans un travail scientifique, nous 

disons infiniment merci ; 

 

- De tous ceux qui ont accepté de relire le texte de ce mémoire de maîtrise 

et nous ont fait part de leurs remarques et suggestions ; 

 

- Au personnel du CeRPA Savè ; 

 

- Enfin, de tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à divers niveaux 

à la réalisation de ce travail, et dont nous ne pouvons pas citer les noms 

de peur d’en oublier, nous disons merci à tous. 

 

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Liste des tableaux  

Tableau 1. Critère du choix des villages d’enquête............................................................................... 18 

Tableau 2 : Présentation de la structure de l’échantillon ..................................................................... 19 

Tableau 3. Présentation des groupes socioculturels par arrondissement............................................ 23 

Tableau 4. Répartition et évolution de la population………………………………………………………………………..24 

Tableau 5. Coût estimatif de la production du manioc par opération culturale…………………………………32 

Tableau 6. Avis des acteurs sur le développement da la filière………………………………………..50

Tableau 7. Superficie et disponibilité des terres à la culture du manioc à Savè………………………51

Tableau 8 Avis des acteurs sur la gestion de la filière au Bénin………………………………………53

Tableau 9 Compte d’exploitation des variétés traditionnelles (r=12 500/ha)…………………………55

Tableau 10 Compte d’exploitation des variétés traditionnelles (r=10 000/ha)………………………..56

Tableau 11 Compte d’exploitation de la production du manioc……………………………………….57

Tableau 12 Evolution de la productivité des différentes variétés…………………………………… 58

Tableau 13 Compte d’exploitation de la transformation du manioc en gari………………………... 61

Tableau 14 Compte d’exploitation de la transformation du manioc en cossette dans la commune de

Savè……………………………………………………………………………………… 63

Tableau 15 Contraintes à la production du manioc par arrondissement…………………………….. 65

Liste des graphiques 

Graphique 1 : Evolution des productivités du manioc.................................................. 57

Graphique 2 : Evolution comparée des productivités des variétés ............................... 58

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Sommaire AVERTISSEMENT................................................................................................................................................. I 

DEDICACES ..........................................................................................................................................................II 

REMERCIEMENTS............................................................................................................................................. IV 

LISTE DES TABLEAUX.......................................................................................................................................V 

LISTE DES GRAPHIQUES...................................................................................................................................V 

SOMMAIRE......................................................................................................................................................... VI 

INTRODUCTION .................................................................................................................................................. 1 

CHAPITRE I: CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE ....................................................................... 3 

SECTION I PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE................................................................ 4 

SECTION II. REVUE DE LITTERATURE ET HYPOTHESES .......................................................................... 7 

SECTION 3. CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE................................................................ 16 

SECTION 4. MODE DE VALIDATION DES HYPOTHESES OU CADRE OPERATOIRE DE LA RECHERCHE....................................................................................................................................................... 20 

CHAPITRE 2 : PRODUCTION ET VALORISATION DU MANIOC DANS LA COMMUNE DE SAVE...... 21 

SECTION 1. PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE.................................................................................... 22 

SECTION 2. POPULATION- DENSITE............................................................................................................. 23 

SECTION 3. PRODUCTION ET COMPTE D’EXPLOITATION DU MANIOC .............................................. 28 

SECTION 4. TRANSFORMATION ET COMMERCIALISATION DU MANIOC........................................... 39 

CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSES DES RESULTATS ET SUGGESTIONS............................... 49 

SECTION 1. PRESENTATION DES RESULTATS ........................................................................................... 50 

I. PRESENTATION DES RESULTATS QUALITATIFS ET QUANTITATIFS LIES AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ................................................................................................................................................... 50 

SECTION 2. RENTABILITE DE LA PRODUCTION ET DE LA TRANSFORMATION DU MANIOC........ 54 

SECTION 3. VERIFICATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE .......................................... 64 

SECTION 4. STRATEGIES D’INTERVENTION POUR L’AMELIORATION DE LA FILIERE MANIOC............................................................................................................................................... 64 

CONCLUSION ..................................................................................................................................... 72 

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 73 

ANNEXES ............................................................................................................................................ 76 

 

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INTRODUCTION

Dans l’évaluation de la population active, on a tendance à sous estimer la main

d’œuvre féminine et sa contribution dans l’économie. C’est notamment le cas dans les

pays du tiers-monde où les activités des femmes bien qu’importantes dans la

production est souvent négligée.

L’amer constat jusqu’à une date récente, est que les femmes ou leurs associations sont

marginalisées dans la conception et l’exécution de bon nombre de plans de

développement. Or une étude des Nations Unies fait observer que : "Si l’effort

mondial en vue du développement au cours des trois dernières décennies n’a, dans

bien des cas, eu qu’un succès médiocre ou nul, c’est entre autres raisons, parce que la

moitié de la population, les femmes, ne prennent pas pleinement part à ce processus"1.

Il apparaît alors clairement que, négliger le rôle des femmes dans les plans des pays en

voie de développement en général et du Bénin en particulier, risquerait de ne pas faire

aboutir les projets de développement aux résultats escomptés. Et cela, Richard

ANKER a bien stigmatisé lorsqu’ils indiquent que : "Une juste évaluation des activités

économiques des femmes est fondamentale pour la planification économique et

nécessaire à une meilleure compréhension des interrelations entre ces activités et les

phénomènes démographiques".

Le secteur rural qui concerne 70% de la population active contribue pour 39% à la

constitution du PIB (SDDR, 2001). Il procure 90% des recettes d’exportation du pays

et participe à hauteur de 15% aux recettes de l’Etat (SDDR, opt. cit.). Les exportations

agricoles restent dominées par la culture du coton même si aujourd’hui d’autres

cultures de rente telles que les racines et tubercules, l’ananas ont émergé et dans la

génération de devises.

Les superficies emblavées ont connu un accroissement considérable de 43% ces cinq

dernières années avec une augmentation de 60% de production (MAEP, 2004). Elles

                                                            1 Nations Unies cité par Richard ANKER and al "vers la mesure des activités économiques des femmes" BIT Genève 1986.

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fournissent à la population l’alimentation de base. C’est ce qui justifie qu’une grande

partie de leur production est consommée.

Le manioc est l’un de ces tubercules. Il vient en tête de peloton avec 47% des espaces

cultivés et 54% de la production nationale de racines et tubercules (Djoï et al 2003).

Cette prépondérance de la production du manioc s’explique notamment par sa grande

qualité alimentaire et la gamme diversifiée de produits dérivés qu’offre sa

transformation.

Malgré l’importance que revêt cette culture pour le monde rural et fortement pratiquée

à Savè par les femmes en majorité, elle n’a pas très tôt bénéficié d’une attention

particulière pour sa promotion au Bénin. Il a fallu, au cours de ces dernières années, de

nouveaux besoins pour l’alimentation des hommes et du bétail pour donner du souffle

à la recherche sur le manioc dans les centres tels que le Centre International de

l’Agriculture Tropicale (CIAT) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale

(IITA). A ceux-ci s’ajoutent actuellement d’autres acteurs tels que le Programme de

Développement de la Filière Manioc (PDFM) et le Projet de Développement des

plantes à Racines et Tubercules (PDRT). Mais il reste encore à faire, car sa production,

sa transformation et sa commercialisation ne permettent encore d’assurer de façon

efficace ni la sécurité alimentaire, ni l’épanouissement économique des différents

acteurs.

Cet état de chose fait aujourd’hui que la filière manioc bien qu’importante, nécessite

une attention particulière en vue d’une structuration conséquente à sa positon

stratégique au sein de l’agriculture béninoise. Toute chose qui permet de lutter contre

la rareté du produit dans le but de satisfaire autant les besoins nationaux que la

demande extérieure.

Ainsi, cette étude voudrait examiner les questions liées à la productivité du manioc et

de ses dérivés dans la commune de Savè. Elle est structurée en trois chapitres. Le

chapitre premier traite du cadre théorique et méthodologique, le second, de la

production et du compte d’exploitation du manioc et le troisième chapitre présente les

résultats obtenus et formule des suggestions.

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CHAPITRE I: CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE

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Dans ce chapitre, nous présenterons dans la première section la problématique et les

objectifs de recherche. Dans la deuxième section, nous développerons la revue de

littérature et les hypothèses. La troisième section sera consacrée à la méthodologie

adoptée dans le cadre de cette recherche.

Section I Problématique et objectifs de recherche

I. Problématique et intérêt de l’étude

1. Problématique

Le manioc est produit un peu partout dans le monde. Il fait partie des dix cultures les

plus pratiquées dans le monde. D’ici 2020, le manioc contribuera pour près de 44% à

la croissance des revenus et des changements technologiques (Gregory et al, 2000).

L’Afrique est la principale zone de culture. Le Brésil, pays d’origine du manioc est le

deuxième producteur mondial après le Nigeria (FAO, 1997). La Thaïlande et

l’Indonésie sont restées les grands fournisseurs du marché mondial.

Le manioc sert d’aliment à plus de deux milliards de personnes et il fait partie

intégrante du régime alimentaire de plus d’un demi-milliard d’êtres humains (Gregory

et al, opt. cit.). Le manioc occupe donc une place stratégique dans le monde si bien

qu’en 2000 déjà sur l’initiative de la FAO, la communauté internationale s’est

accordée à reconnaître qu’il faut prendre les mesures pour rendre le manioc plus

compétitif sur les marchés intérieurs et internationaux. En effet, déjà en 1996, le

manioc, avec une consommation de 93 millions de tonnes, venait en tête des racines et

tubercules utilisés pour l’alimentation humaine.

En Afrique, depuis 1980, le Ghana et le Nigeria connaissent une explosion de la

production et de l’offre du manioc grâce à la recherche qui a conduit à l’introduction

de nouvelles espèces variétales et ceci dans la lutte pour l’autosuffisance et la sécurité

alimentaires.

Du point de vue de l’alimentation, c’est en Afrique Subsaharienne que le niveau de

consommation des racines et tubercules par tête a atteint les niveaux les plus élevés et

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a subi l’augmentation absolue la plus rapide. En effet, selon Grégory et al (2000), pour

réagir à la perte de pouvoir d’achat que représente la dévaluation du franc CFA dans

les pays comme le Bénin, le Cameroun, la République Centrafricaine et la Côte

d’ivoire, les populations ont augmenté leur consommation en céréales, y compris le

manioc. Au Bénin, le manioc est cultivé dans l’ensemble du pays et s’utilise tant pour

l’alimentation des hommes que pour celle du bétail. Avec un taux de croissance

annuelle de la production d’environ 51%, le manioc se hisse à la première place des

spéculations agricoles et contribue à 9,5% au produit Intérieur Brut (PIB) agricole.

Mais il n’est pas produit uniformément sur toute l’étendue du territoire. Ainsi, le

manioc rencontre les meilleures conditions d’épanouissement dans la zone allant de la

côte à la latitude de Savè. Force est de constater que dans certaines communes de ces

régions, en dépit des différentes politiques (politique gouvernementale de

diversification agricole, politique de développement locale, etc.) et des opportunités

qu’offre la filière, la culture du manioc connaît un déclin du point de vue de la

production. En effet, la commune de Savè n’échappe pas à ce constat. Les années

antérieures, la plupart des agriculteurs cultivaient le manioc dans leurs champs et les

transformateurs en disposaient en quantité suffisante et en tout temps. De même, les

cossettes de manioc étaient disponibles sur les marchés et dans les ménages acquis à

leur consommation. Rares étaient les autochtones qui achetaient du manioc dans cette

commune. Ce sont donc des personnes extérieures à la commune qui venaient acheter

une partie de la production à un prix relativement bas pour la revente.

Cependant, aujourd’hui, ce produit tend à se raréfier dans la commune du fait de la

baisse de la production et du ralentissement des activités post récoltes (transformation,

commercialisation, etc.). En effet, selon les statistiques du MAEP (2004), les

superficies emblavées dans la commune ont connu une baisse de près de 33% entre

2000 et 2005. Selon la même source, les productions ont décru d’environ 18%. Cette

situation induit du coup la cherté du manioc et de ses dérivés dans la commune. Ainsi,

en vue d’assurer leur alimentation, les ménages dans leur grande majorité sont amenés

à modifier leurs habitudes alimentaires en remplaçant le manioc par d’autres produits

de base.

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Comment comprendre cette situation surtout avec les différentes actions du PDRT et

du PDFM dans ce domaine ? Quelles sont les véritables raisons qui expliquent la

baisse de la production dans la commune de Savè ? Si cette situation perdure, n’allons

nous pas tout droit à l’insécurité alimentaire ? Quelles sont donc les stratégies à mettre

en œuvre pour la production et la promotion du manioc ? Pour répondre à ces

interrogations, nous avons fixé un certain nombre d’objectifs sur la base des

hypothèses formulées.

2. Intérêt de l’étude

La filière manioc est d’une importance capitale tant au plan national que international.

Cela se justifie par les statistiques au plan mondial de la FAO et les résultats nationaux

et sous-régionaux qui publient les chiffres et montrent les pertes annuelles en devises.

On estime que l’Afrique perd en moyenne plus de 100 milliards de dollars pour

l’année 2007. Un atelier de restitution des résultats au Burkina Faso recommande

d’asseoir les bases pour l'élaboration d'un programme national pour la promotion du

manioc et promet de fournir près de 4 millions de boutures pour la culture du manioc

en vue d’étendre la culture de cette spéculation à l'ensemble du territoire national de

façon à ériger le pays en exportateur de manioc. Au Bénin, en 2003 et après, les

gouvernements qui se sont succédé ont pris de pareilles décisions qui sont restées lettre

morte. Des efforts sont faits par l’Institut National pour la recherche en Agriculture au

Bénin (INRAB) pour dégager des variétés à hauts rendements ; les rendements sont

passés de 7 à 8 tonnes/hectare pour les variétés locales contre 19 à 22 tonnes pour les

variétés améliorées dans le cadre de la volonté du gouvernement béninois de faire de

l'agriculture un levier du développement. Le manioc constitue une filière d'espoir qui

peut garantir la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des ménages. Selon la

FAO, la culture du manioc occupe plus 500 millions d'agriculteurs dans le monde et il

faut dire que sa production, simple, peu coûteuse nécessite moins d'intrants agricoles.

En effet, le manioc est une plante bénéfique à l'homme et à la nature, le manioc offre

une diversité de mets pouvant contribuer à la diversification des habitudes culinaires

(Atiéké, couscous de manioc, gari, tapioca, cossettes de manioc, pain...). Aujourd'hui,

l'Afrique se positionne au premier rang des producteurs de manioc avec 110 millions

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de tonnes suivie de l'Asie, 55 millions de tonnes. Toutefois, l'Afrique de l'Ouest

enregistre une production estimée à 55,9 millions de tonnes contre un besoin de 73,2

millions de tonnes en 2007.

II. Objectifs

1. Objectif global

L’objectif global de cette recherche est d’étudier la productivité du manioc dans la

commune de Savè afin de proposer aux différents acteurs une meilleure organisation

de la filière en vue de réduire la pauvreté des acteurs en l’occurrence les femmes de

ladite commune et une industrialisation de la filière.

2. Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement, il s’agira de :

• évaluer la production du manioc et les apports en intrants au cours de la période

d’étude ;

• évaluer les apports monétaires des différents produits dérivés de la

transformation du manioc ;

Section II. Revue de littérature et hypothèses

I. Revue de littérature

1. Concepts de productivité et de rentabilité

a. Concepts de productivité

Nous exposerons dans un premier temps les écrits pertinents de certains auteurs sur la

productivité des entreprises. Il importe de souligner ici que notre revue de littérature

porte principalement, mais pas exclusivement, sur des études empiriques. Puisque

nous focalisons sur l’aspect plutôt théorique des définitions et des mesures de la

productivité, etc. Il importe de souligner que nous n’aborderons pas en détail les

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résultats de chacune des études recensées. Malgré le nombre limité d’études en

contexte africain, nous en résumerons tout de même la teneur de manière substantielle.

La présentation de cette revue de littérature fondera nos hypothèses concernant la

productivité des entreprises.

Il existe plusieurs méthodes pour évaluer la productivité des entreprises. La première

approche est basée sur l’indice de productivité. Cette méthode a été utilisée notamment

par l’Université de Leeds (1979) et par Nash (1985). Leur démarche, fondée sur

l’étude d’indicateurs partiels de productivité, présente l’avantage d’une grande facilité

de mise en œuvre, mais appliquée à des entreprises telles que les exploitations

agricoles, utilisant plusieurs facteurs, produisant différents outputs et travaillant dans

des environnements très dissemblables, elle ne permet de tirer des conclusions très

précaires.

La deuxième approche, consistant en une comparaison d’indices de productivité

globale des facteurs, a fait l’objet d’une série de travaux menés par Caves et al. (1980,

1981). Elle présente néanmoins deux inconvénients majeurs : s’agissant de taux de

croissance, les comparaisons se font en termes relatifs exclusivement ; en outre, le

calcul de ces indices suppose que les entreprises ont un type de comportement

économique qui, en fait, relève plutôt du secteur privé de l’économie.

Ces méthodes de frontières de production ont été utilisées aussi dans d’autres secteurs

des entreprises publiques. C’est ainsi que Uri (2000) a utilisé l’indice de Malmquist

pour mesurer la productivité totale des facteurs des compagnies de télévisions aux

Etats-Unis d’Amérique. Dans le même ordre d’idées, Giokas et Pentzaropoulos (2000)

ont utilisé la méthode non-paramétrique de frontière de production pour apprécier le

niveau de productivité des compagnies de télécommunication fixe en Grèce.

De façon empirique, ces méthodes ont été largement utilisées pour mesurer l'efficacité

technique des unités de production dans divers secteurs d'activités, notamment dans le

secteur bancaire, dans le secteur pharmaceutique, dans celui de la santé et dans celui

de l'agriculture. Plus récemment, Boussemart et Dervaux (1994) et Piot (1994) ont

utilisé cette approche pour mesurer l'efficacité technique, respectivement, dans la

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production porcine et dans la production céréalière en France. Lebel et Stuart (1998)

l'ont utilisée pour mesurer l'efficacité technique des entrepreneurs forestiers dans le

Sud Est des États-Unis.

En conclusion, la productivité est un indicateur plutôt simple mais économiquement

très important. Une croissance lente de la productivité limite la progression des

revenus réels et accroît les risques de conflits quant à la redistribution des revenus

Englander et Gurney (1994). Elle décrit la relation entre la production et les facteurs

nécessaires pour l’obtenir. En dépit de l’apparente simplicité de ce concept, son calcul

pose un certain nombre de problèmes, qui deviennent cruciaux dès lors que les facteurs

utilisés ne pourraient s’exprimer facilement dans une même unité. Une partie de ces

problèmes est étroitement liée au progrès technique Paul Schreyer et Dirk Pilat

(2001).

Selon l’OCDE (2001), la productivité est le rapport, en volume, d’une production sur

un ou plusieurs facteurs de production. Même si nul ne conteste cette définition

générale, l’examen de la littérature consacrée à la productivité et des différentes

applications de cette notion montre rapidement que la mesure de la productivité ne sert

pas un objectif unique et qu’elle ne se fait pas d’une manière unique. Les objectifs

assignés à ces mesures sont notamment la technologie, les installations et matériel, le

personnel, les méthodes de travail, l’organisation, les infrastructures et les politiques et

stratégies, etc. qui sont la mesure de la croissance de la productivité et sert à rendre

compte de l’évolution technique.

Nous pouvons classer les facteurs déterminants de la productivité dans deux

groupes selon Mukherjee et Singh (1975), à savoir les facteurs internes et les facteurs

externes. Parmi les facteurs internes, il y a des facteurs souples qui regroupent le

personnel, l’organisation et les systèmes, les méthodes de travail et les styles de

direction. Les facteurs rigides comprennent les installations et le matériel, la

technologie, etc. Pour ces auteurs, la technologie est une source importante

d'accroissement de la productivité. On peut augmenter le volume de la production,

améliorer la qualité, introduire de nouvelles méthodes de commercialisation, etc., en

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développant l'automatisation et l'informatisation. Grâce à l'automatisation, il est

possible aussi d'améliorer les opérations de manutention et de stockage, les systèmes

de communication, les systèmes de contrôle de la qualité. Des études récentes ont

montré quelques progrès ces vingt-cinq dernières années, de très importants gains de

productivité qui ont été réalisés de la sorte.

La productivité mesure l'évolution du rapport entre le volume de la production et celui

des facteurs. Cette mesure implique la connaissance de l'évolution des prix des

produits et des facteurs de production. On peut également utiliser les différents indices

pour mesurer la productivité (indices de quantité par exemple). Généralement, la

formule classique de la productivité est la suivante :

Productivité = Production/Facteurs de production

En effet, la productivité d’un secteur profite à plusieurs couches de la société. Nous

illustrons à travers ce schéma, les acteurs qui bénéficieront des grains de productivité.

Figure 1 : Bénéficiaires des gains de productivité

Source : Kaci et Maynard, 2005

Il convient de rappeler que productivité et efficacité sont des concepts voisins, mais

qui ne sont pas identiques Sharpe (1995). En effet, la productivité mesure la capacité

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de l’entreprise à produire une quantité en fonction d’inputs donnés, c’est le ratio des

outputs sur les inputs. L’efficacité telle qu’elle sera mesurée est une mesure de

productivité de l’entreprise tenant compte des inputs sélectionnés pour un output

donné.

b. Concepts de rentabilité

La rentabilité est l’aptitude de l’entreprise à dégager un excédent de ressources par

rapport aux moyens utilisés.

Barreau et al (2000) définissent la rentabilité d’une manière générale comme le

quotient d’un résultat obtenu par le capital engagé pour l’obtenir.

On distingue deux types de rentabilité à savoir : la rentabilité financière et la rentabilité

économique.

La rentabilité financière : c’est la rentabilité des capitaux propres de l’entreprise.

Elle intéresse le plus souvent les associés, dans la mesure où si elle est supérieure au

taux d’intérêt pratiqué sur le marché financier, l’entreprise n’aura pas de difficulté

quant à l’augmentation des capitaux propres au moment opportun.

La rentabilité économique : elle exprime la performance de l’exploitation et doit

permettre des comparaisons dans le temps et dans l’espace. Mbangala (2002) la

définit comme étant « la capacité bénéficiaire de l’entreprise en neutralisant la

rémunération du capital investi, qu’il s’agisse de fonds propres ou de fonds de tiers ».

La rentabilité est le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les ressources mises à

contribution pour la réaliser c’est-à-dire les moyens employées pour l'obtenir. La

notion s'applique notamment aux entreprises mais aussi à tout autre investissement.

Le terme est parfois utilisé à tort à la place d'efficacité (ou d'efficience) afin de donner

une connotation financière aux propos. Ce taux sert à tous les calculs d'actualisation et

est donc un outil spécifique du service financier.

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La rentabilité représente l'évaluation de la performance de ressources investies par des

apporteurs de capitaux. C'est donc l'outil d'évaluation privilégié par l'analyse

financière.

Les deux rentabilités sus-citées peuvent être mesurées en terme de ratios.

• la rentabilité économique qui mesure le rapport entre le revenu courant et le

"capital stable" (dettes financières sous normes internationales et capitaux

propres) mise en œuvre ;

• la rentabilité financière qui mesure le rapport entre le revenu courant après

paiement des intérêts et des impôts et les capitaux propres. Cette dernière

rentabilité est essentielle pour les apporteurs de capitaux puisqu'elle mesure la

performance des ressources qu'ils ont investies dans l'entreprise.

La rentabilité économique

La rentabilité économique est une mesure de la performance économique de

l'entreprise dans l'utilisation de l'ensemble de son capital « employé », c'est-à-dire de

l'ensemble de son actif financé par les "capitaux stables". Le revenu généré est mesuré

par l'indicateur financier que constitue le résultat d'exploitation (RE), auquel on

soustrait les impôts sur les bénéfices (Imp). L'ensemble des capitaux « employés » est

égal à la somme des fonds propres (KP), apportés par les apporteurs de capitaux, plus

les capitaux acquis grâce à l'endettement (DF, pour dette financière). La somme des

capitaux nets d'exploitation est donc égale à CPNE = KP + DF.

La rentabilité économique est égale à :

Ce ratio correspond à ce que la comptabilité anglo-saxonne appelle « Return on

assets » ou encore « ROA ». La rentabilité économique est donc indépendante du type

de financement des capitaux et exprime la capacité des capitaux investis à créer un

certain niveau de bénéfice avant paiement des éventuels intérêts sur la dette. Elle est

donc une mesure de la performance économique de l'entreprise dans l'utilisation de son

12  

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actif : elle détermine quel revenu l'entreprise parvient à générer en fonction de ce

qu'elle a. C'est donc un ratio utile pour comparer les entreprises d'un même secteur

économique.

où bien encore l’excèdent brut d’exploitation (EBE) divisé par capitaux investis (CI)

autrement dit immobilisations corporelles et incorporelles, plus le besoin en fonds de

roulement d’exploitation (BFRE)

Par opposition à la rentabilité financière, qui intéresse plus les associés, la rentabilité

économique intéresse plus les investisseurs financiers tels que les banques.

• La rentabilité financière

La rentabilité économique n'est toutefois pas significative pour les apporteurs de

capitaux : ce qui est pertinent pour eux est la rentabilité non pas de l'ensemble des

capitaux (CPNE = KP + DF), mais des seuls capitaux propres (KP).

Le bénéfice analysé est résultat net courant (RN), c'est-à-dire au résultat d'exploitation

(RE) auquel on a soustrait l'impôt sur les bénéfices (Imp) et les intérêts versés aux

dettes financières (iDF, avec i le taux d'intérêt moyen sur les dettes financières de

l'entreprise). On divise ce résultat net courant par le montant des capitaux propres de

l'entreprise.

La rentabilité financière sera donc égale à :

Ce ratio correspond à ce que la comptabilité anglo-saxonne appelle le « Return on

Equity » ou encore « ROE ». Il exprime la capacité des capitaux investis par les

actionnaires et associés à dégager un certain niveau de profit.

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• Différence entre les deux types de rentabilité

La différence entre les deux rentabilités va dépendre de la différence entre le taux

d'intérêt et la rentabilité économique, à proportion du poids de l'endettement. Pour un

niveau de taux d'intérêt donné, la rentabilité financière sera d'autant plus éloignée (plus

élevée ou plus faible) de la rentabilité économique que l'endettement sera fort : cet

effet s'appelle le levier d'endettement.

Plus précisément, on a :

Quand la rentabilité économique est supérieure au taux d'intérêt (Reco >i ), la rentabilité

financière est donc une fonction croissante du ratio d'endettement ( DF / KP). Plus la

dette s'accroit, plus la rentabilité financière est forte. C'est l'effet de levier de

l'endettement : pour un niveau donné de fonds propres, il est possible d'améliorer la

rentabilité financière de ces fonds en s'endettant davantage.

Au contraire, lorsque la rentabilité économique est inférieure au taux d'intérêt (Reco <

i), la rentabilité financière sera d'autant plus faible que le ratio d'endettement sera fort.

2. Concepts de performance

Dans le langage courant, la performance est un résultat particulièrement remarquable.

Selon le dictionnaire universel, le mot performance signifie le résultat chiffré obtenu

par un sportif lors d’une compétition ou d’une exhibition. C’est le résultat obtenu par

un matériel de haute technologie. C’est un mot utilisé couramment pour designer les

qualités de certains objets tels les voitures.

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La performance désigne également la capacité à atteindre un objectif avec une

utilisation optimale des ressources disponibles. Elle inclut donc à la fois l’efficacité et

l’efficience. En effet, l’efficacité se définit comme la capacité à atteindre un objectif

donné, mais l’efficience quant à elle implique aussi une minimisation des ressources

utilisées pour atteindre l’objectif visé.

L'objectif fondamental que poursuit toute organisation est l'amélioration de sa

performance. ALAZARD et SEPARI (1999) l'ont si bien compris lorsqu'ils disaient

«Pour être compétitive, toute entreprise doit être performante, c’est-à-dire meilleure

que ses concurrents tant dans sa stratégie que dans son organisation».

Définir la notion de performance n'est pas une chose aisée. Il en est ainsi parce que

cela requiert beaucoup de dimensions. La difficulté liée à la définition de la

performance a été élucidée par un bon nombre d'auteurs. En effet, la performance est

un résultat obtenu à une date donnée ou sur une période donnée. Elle peut être

appréciée dans sa valeur absolue ou dans sa valeur relative. LEBAS (1995) considère

que «La performance est un mot valise qui regroupe plusieurs assertions ». Les

dimensions de la performance sont donc multiples. Nous retenons que la performance

peut être économique ou financière.

Par performance économique de l'entreprise, il faut entendre les résultats obtenus au

niveau des décisions, économiques précédant les décisions de financement. Dans cette

assertion, la performance économique ne saurait être influencée par le facteur financier

(qui fait référence à la performance financière) dont elle est indépendante. Les notions

de performance et de rentabilité sont deux notions similaires. En cela, STEPHANY

(1995) souligne que la rentabilité mesure la performance d'une entreprise. Autrement

dit, l'analyse de la performance revient à faire l'analyse de la rentabilité.

II. Hypothèses

H1 : La productivité du manioc est très élevée dans la commune de Savè et dégage des

revenus appréciables.

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H2 : La transformation et la commercialisation des produits dérivés issus du manioc

sont rentables et incitent fortement les acteurs au développement de la filière.  

Section 3. Cadre méthodologique de la recherche

I. Recherche documentaire

Une synthèse documentaire est réalisée pour réunir les données existantes. A cet effet,

des documents sur les travaux similaires déjà réalisés au Bénin et/ou dans la sous

région ont été consultés. Cette recherche s’est effectuée dans la bibliothèque du

Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), dans les centres de

documentation des ONG et autres institutions impliquées dans la filière telles que le

PDRT, PDFM, CeRPA, DANA, CRA-Sud (INRAB), dans les bibliothèques de

l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), (la bibliothèque centrale de l’UAC, de la FSA),

ainsi que dans le centre de documentation de la Mairie de Savè. Ensuite, des

informations utiles pour la conduite des travaux de terrain ont été recueillies.

1. Enquête de terrain

• Techniques d’enquête

Sur le terrain, nous avons utilisé entre autres:

• Des entretiens exploratoires

Elles sont faites de façon inopinée et non structurée, avec des personnes et structures

impliquées dans la filière manioc. Ce qui nous a permis d’identifier les informations à

rechercher ou à approfondir sur le terrain et de définir les stratégies de collecte de

données ;

• Des interviews structurées

Elles sont conduites de façon systématique, à l’aide de trois questionnaires différents

adressés respectivement aux producteurs, aux transformateurs et aux commerçants ;

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• Observations directes et entretiens

Elles sont faites tout au long de notre séjour sur le terrain et nous a permis de prendre

les photographies Les entretiens sont faits en vue de collecter les données secondaires

et pour avoir des documents techniques.

- Choix des villages

Les enquêtes se sont déroulées dans cinq arrondissements dont trois arrondissements

ruraux et deux arrondissements urbains. Ce choix a répondu aux critères suivants : la

présence ou non du PDRT dans la commune et la taille de la population. Ainsi, les

arrondissements suivants ont été choisis : Sakin et Offè pour les arrondissements dans

lesquels intervient le PDRT, Okpara comme arrondissement témoin pour ceux ruraux,

puis Plateau et Adido pour les arrondissements urbains.

Au sein de chaque arrondissement, les villages ont été choisis en tenant compte de la

présence ou non du PDRT, de terres disponibles et propices, de l’importance de la

production du manioc, de la confiance accordée à la culture du manioc pour lutter

contre la faim et la pauvreté, le niveau de transformation et de commercialisation et la

taille de la population.

L’un des villages qui remplirait trois des quatre conditions énumérées est pris en

compte pour l’enquête. Ainsi, comme l’indique le tableau ci-après, les villages

suivants ont été retenus.

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Tableau 1. Critère du choix des villages d’enquête

Critères Villages

Présence du PDRT

Importance de la production

Degré de transformation et de commercialisation

Poids démographique

Ouogui . . .

Gobé . . .

Okéowo . . .

Depôt . . .

Ita . . .

Source : Résultat enquête terrain, juillet 2009

- Détermination de l’échantillon par acteur

L’enquête a pris en compte les agriculteurs, les transformateurs et les commerçants qui

ont au moins cinq ans d’expérience dans le domaine, les agents de CeRPA, les agents

travaillant dans le PDRT. Au CeRPA, les statistiques n’existent pas sur les effectifs

des différents acteurs de la filière manioc car cette filière ne bénéficie d’aucune

structuration. Nous avons dû faire une étude géographique du milieu d’étude et

dégager quelques villages producteurs de manioc. Cet échantillonnage est donc fait de

façon raisonnée. La structure de l’échantillon se présente dans le tableau ci-dessous :

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Tableau 2 : Présentation de la structure de l’échantillon

Catégories d’acteurs enquêtés Effectif Pourcentage

Producteurs de manioc 20 28,57

Transformateurs de manioc 20 28,57

Commerçants de manioc et de ses dérivés 20 28,57

Groupements de transformateurs appuyés par les agents du CeRPA et des ONG

02 2,86

Agents du CeRPA 04 5,71

Agents travaillant dans le PDRT 04 5,71

Total échantillon 70 100,00

Source : Résultats de nos enquêtes juillet-août 2009

2. Traitement et analyse des données

Afin d’évaluer la disponibilité et le niveau de valorisation éventuel du manioc dans la

zone d’étude, la technique utilisée a consisté à monter des comptes d’exploitation pour

chaque acteur. Le compte d’exploitation est un outil d’analyse qui récapitule les

différentes recettes issues des activités de l’acteur et les charges y afférentes. Ainsi, les

bénéfices nets que dégagent les activités de production, de commercialisation et de

transformation sont évalués. Les données collectées ont été saisies et analysées.

Le bénéfice que tire l’acteur de son activité est en effet un facteur d’incitation. S’il est

positif donc supérieur à 0, l’acteur est incité à poursuivre son activité. La poursuite des

activités de production, de commercialisation et de transformation du manioc permet

ainsi de vendre le disponible et de lui garantir une valorisation.

Avant de procéder à l’élaboration des comptes d’exploitation, les données issues des

enquêtes de terrain ont été dépouillées manuellement, saisies à l’ordinateur à l’aide du

logiciel Word, des graphiques sont tracés avec le tableur Excel. Les données

pertinentes dans le cadre de cette étude sont le rendement, les quantités de matières

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premières utilisées, la main-d’œuvre, les équipements et petits outillages, les autres

intrants, etc.

3. Difficultés de recherche

Les difficultés majeures rencontrées dans la conduite de cette étude sont entre

autres l’indisponibilité des acteurs et de certains renseignements. En effet, la plupart

des acteurs sont analphabètes et ne tiennent pas de comptabilité ou tiennent "une

comptabilité maison". Cette situation justifie en partie le nombre peu élevé des acteurs

enquêtés. Aussi, voudrions-nous étendre notre enquête à toute la commune mais par

manque de moyens financiers, nous nous sommes contentés de quelques villages de la

commune.

Section 4. Mode de validation des hypothèses ou cadre opératoire de la recherche

Afin de prendre les décisions qui s’imposent, nous nous devons de préciser les

conditions d’évaluation de nos différentes hypothèses formulées à la suite de notre

revue de littérature.

Ainsi, les différents ratios calculés permettront de confirmer ou d’infirmer nos

hypothèses. Puisqu’il s’agit de l’étude de la productivité du manioc et de ses dérivés,

une hypothèse sera dite confirmée si à la suite du dépouillement et du traitement de

nos données, la différence entre les produits et les charges est positive tant au niveau

de la production, de la transformation que de la commercialisation. En plus d’être

positive, le rapport entre les produits (outputs) et les charges (inputs) doit être égal ou

supérieur à 1. Si le rapport est égal à 1, l’opération n’est ni rentable ni bénéfique.

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CHAPITRE 2 : PRODUCTION ET VALORISATION DU MANIOC

DANS LA COMMUNE DE SAVE

21  

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Section 1. Présentation du cadre d’étude

La commune de Savè est le cadre retenu pour cette étude. Plusieurs raisons sous-

tendent ce choix. Peuplée par plusieurs groupes socioculturels, les premiers occupants

sont proches des Yoruba du Nigéria. Ils sont donc les autochtones qui seraient venus

d’Ile Ifè au Nigeria. L’alimentation de base est faite des tubercules de manioc et

d’igname surtout. Ils sont majoritaires et ont pour activité principale, l’agriculture, le

commerce puis la transformation. Ils ont un mode de vie fortement basé sur la tradition

et sont côtoyés par les Fons d’Abomey qui se retrouvent un peu partout dans la

commune, les Mahi qu’on retrouve dans l’arrondissement de Okpara, les Idasha venus

de Dassa sont de très laborieux agriculteurs, les Bètamaribè venus de l’Atacora, les

Haoussa, les Batombou et les peuhls venus du Borgou et du Niger, les Hollis et les

Adja. Ces groupes ethniques ont aussi incorporé de manière très accentuée le manioc

dans leur alimentation.

On remarque dans cette commune que l’immigration se fait sous trois formes à savoir :

- la transhumance peulh : elle appartient aux différentes vagues d’éleveurs venus

du Niger et du Nigeria, passant avec des troupeaux très importants constitués de

bêtes de grandes tailles. Ces peulh choisissent pour point d’ancrage, les berges

de l’Okpara et de l’Ouémé permettant aux bêtes de s’abreuver et d’avoir à plein

temps un pâturage frais.

- la colonisation agricole : elle se traduit par l’invasion et l’installation des

exploitants agricoles Fon, Mahi, Idasha et autres cités plus haut.

- le salariat agricole : très peu développée et pratiquée aujourd’hui par les peuples

du nord-ouest du Bénin, cette forme de migration est saisonnière. Venus au

début des saisons pluvieuses pour les labours, ces ouvriers agricoles ne rentrent

qu’à la récolte. Ils attendent encore la saison des labours suivants pour revenir.

Le déplacement de ces travailleurs est alors un mouvement pendulaire (Adjé et

Biaou, 2004). Les différents groupes socioculturels ci-dessus énoncés, leur

effectif et les arrondissements occupés sont résumés dans le tableau ci-dessus.

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Tableau 3. Présentation des groupes socioculturels par arrondissement

ARRONDISSEMENT

POPULATIONS GROUPES SOCIO-

CULTURELS DOMINANTS

BESSE 5384 SHABE

KABOUA 11500 SHABE

OFFE 9926 IDAACHA

OKPARA 7046 MAHI

SAKIN 7457 SHABE

ADIDO 8183 SHABE

BONI 7609 SHABE

PLATEAU 10648 FON, SHABE

Source: RGPH, 2002

Section 2. Population- Densité

La population de la commune de Savè est estimée d’après le recensement général de la

population et de l’habitation de 1992 (RGPH) à 45403 habitants dont 22624 hommes

et 22779 femmes. Elle est passée à 67753 habitants 2002 (RGPH, 2002). Cette

population est donc en nette croissance comme le montre le tableau ci-dessus. Elle

représente 12,64% de la population des départements du Zou et des collines avec

11688 ménages ; chacune ayant une taille moyenne de 6 membres.

La densité de la population est de 30 habitants au km². Mais cette densité ne traduit pas

la réalité de la répartition car l’accessibilité à la terre c'est-à-dire la politique de la

gestion foncière, la disponibilité de l’eau sur plusieurs mois dans l’année, la fertilité

des bassins agissent sur cette répartition pour enfin contribuer à une répartition spatiale

inégale.

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Tableau 4. Répartition et évolution de la population

Années

Hommes

Femmes

Populations

Nombre de

ménages

1979 N N 2611 4628

1992 22624 22779 4540 7765

2002 33958 33795 6775 11688

Source: INSAE, 2002

La population de la commune de Savè est répartie de façon relativement équitable sur

le plan du genre humain comme l’indique le tableau ci-dessus Aussi, selon le troisième

RGPH (2002), environ 49% de cette population ont-il entre 15 et 60 ans tandis que les

personnes dont l’âge est compris entre 0 et 14 ans d’une part et celles qui ont plus de

60 ans représentent respectivement 45% et 6% de l’effectif total de la population. La

population est alors jeune. Ceci favoriserait la culture du manioc compte tenu des

différentes opérations de cette culture qui nécessitent un peu plus d’effort.

I. Habitat

Dans la commune de Savè, les habitations sont majoritairement de styles traditionnels.

Certaines sont de cases en terre de barre surtout pour les autochtones et d’autres en

briques. Elles sont couvertes de pailles pour les uns dans les villages et de tôles pour

les autres. Les cases sont disposées de façons à laisser une grande cour où hommes et

animaux se côtoient. De façon générale, l’habitat est dispersé sauf dans certains

villages et quartiers très anciens.

II. Activités économiques dans la commune de Savè

1. Le secteur primaire

L’activité prépondérante dans la commune de Savè est l’agriculture. C’est une

agriculture de subsistance, traditionnelle avec des outils rudimentaires pratiquée avec

de longues jachères. En effet la commune de Savè dispose des meilleures potentialités

de développement agricole. Les principales spéculations couramment pratiquées sont :

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le manioc, le mais, l’igname, l’arachide, le haricot, le mil. Notons aussi la présence des

cultures de rente telles que le coton, l’anacarde et les racines de rônier dont Savè est le

plus grand producteur au plan national.

En ce qui concerne la production animale, l’élevage domestique des volailles est le

plus répandu. Mais l’élevage de gros bétail ne cesse de prendre de l’importance avec la

transhumance peulh. Ce qui du coup pourrait donner une impulsion à la production du

manioc dans la commune du fait de l’importance de ses sous produits (épluchures,

farine, etc.) dans l’alimentation du bétail.

En général, cette agriculture ne permet pas l’amélioration du niveau de vie de la

population. C’est ce qui justifie aujourd’hui la présence d’un grand nombre de bras

valide dans le secteur informel et freine ainsi la culture du manioc dans la commune.

2. Le secteur secondaire et tertiaire

La commune de Savè dispose d’un nombre très limité d’industries sans compter que

certaines sont déjà en cessation d’activité. Au nombre de ces industries, nous pouvons

citer :

- L’usine de la société Adéossi en cessation d’activité,

- La raffinerie de l’ex société sucrière de Savè devenue SOCOBE qui a repris ses

activités récemment. Elle fait partie des plus grandes industries du Bénin.

- La société nationale des forêts (SNAFOR).

Aussi, l’on note dans la commune la présence d’unités de transformation artisanale

notamment la transformation du manioc en gari, en tapioca, en pain, etc.

L’artisanat occupe une place importante dans les activités des habitants de la

commune. Il s’agit de la production des outils agricoles, de la transformation des

produits agricoles telle que la transformation du bois (des entreprises de fabrication de

galette d’arachide, la production du charbon de bois) et de l’artisanat de service. Ces

différents produits sont échangés dans plusieurs marchés dont le plus important est le

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marché de Savè. Ce marché est animé tous les huit jours et on y retrouve le manioc en

grande quantité et la plupart de ses dérivés.

La proximité du Nigeria favorise le commerce des véhicules d’occasion vers le Nigeria

et aussi l’importation des produits pétroliers.

En termes d’infrastructures, la commune de Savè bénéficie de quelques services

administratifs, de la présence d’Organisations Non Gouvernementales, de quelques

antennes de projets, de quelques dispensaires et d’un hôpital central appelé « satom »,

des écoles et collèges publics et privés et de quelques églises et autres lieux de cultes.

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Section 3. Production et compte d’exploitation du manioc

I. Culture du manioc

Cette section présente la situation du manioc (évolution des superficies et de

production, disponibilité du manioc et sa place dans la production agricole) dans la

commune. Aussi, un aperçu sur l’origine et la vertu du manioc est fait.

1. Aperçu sur l’origine et la vertu du manioc

Le manioc vient de l’Amérique du Sud. Il a d’abord été introduit en Afrique centrale

par les portugais au milieu du XVIè siècle. Ensuite, cette culture a atteint l’Afrique

occidentale au début du XVIIè siècle (Biaou. et al ; 1998) grâce aux africains des

Amériques, en particulier du Brésil de retour en Afrique de l’Ouest. Le manioc est un

produit vivrier récent contrairement aux produits vivriers «civilisationnels» comme le

riz, le mil, le sorgho, l’igname et la banane plantain. Dès lors, sa culture a connu une

augmentation et s’étend sur toute l’étendue du territoire avec une grande diversité au

niveau de sa transformation.

C’est une culture essentiellement tropicale. Au Bénin, la culture du manioc couvre

plusieurs zones agro écologiques. Au total, environ une superficie de 35000Km² est

concernée sur le territoire des départements suivants : Atlantique, Ouémé, Plateau, Zou

et Collines. Néanmoins, les exigences écologiques modérées de la plante lui confèrent

une remarquable possibilité d’adaptation à une large gamme de conditions édaphiques

et climatiques. Il devient alors l’aliment de base des populations méridionales et

centrales du Bénin. Son développement au Togo entre les deux guerres pour son usage

industriel a contribué à l’extension de cette culture dans l’ouest du Bénin. De plus, le

développement des palmeraies a engendré la nécessité de développer une culture peu

exigeante en main-d’œuvre et à rendement élevé, contribuant à l’alimentation des

populations. Mais aujourd’hui, la culture du manioc franchit cette étape et occupe une

grande place dans l’économie béninoise surtout avec la demande sans cesse croissante

des pays frontaliers, du marché international et des concentrations urbaines.

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2. Le manioc dans le maintien de la santé

Le manioc est une plante qui présente plusieurs avantages. Ces avantages vont des

éléments nutritifs obtenus à partir des feuilles jusqu’aux tubercules en passant par les

tiges. Sur le plan alimentaire, il a une double valeur nutritionnelle: féculent et légume.

Sa richesse en amidon lui assure une bonne valeur énergétique et lorsqu’il est

consommé comme légume, les feuilles du manioc offre une teneur élevée en protéine.

Ces feuilles également riches en fer, vitamine B1 et B2 associées aux céréales donnent

un meilleur aliment protéique.

Le manioc joue également un rôle très important sur le plan thérapeutique même si les

industries pharmaceutiques exigent un produit de haute qualité. Les feuilles de

certaines de ses variétés sont aussi utilisées dans la médecine traditionnelle pour la

guérison des maux de ventre par exemple. C’est donc une plante à promouvoir

inévitablement.

II. Systèmes de production

1. Pratiques culturales

La culture sur brûlis est encore pratiquée dans la commune de Savè principalement

dans les arrondissements de Sakin, Okpara et Offè. Après une jachère de champ

nouvellement défriché, le champ est cultivé pendant cinq à dix ans avant d’être à

nouveau remis en jachère pour une durée de cinq ans.

Dans la commune de Savè, le manioc se cultive soit en rotation-assolement, soit en

association avec d’autres spéculations ou encore en culture pure sur une longue

période.

En ce qui concerne l’assolement-rotation, l’on distingue la pratique traditionnelle et la

pratique moderne. En pratique traditionnelle, le manioc est cultivé en bout

d’assolement car il permet d’ameublir le sol et de le laisser au repos pendant un à deux

ans. Dans la commune de Savè, on observe des formes de rotations suivantes :

- arachide, maïs, manioc, niébé, jachère

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- riz, manioc, jachère ;

- maïs, arachide, sésame, manioc, jachère

- coton, arachide, maïs, sorgho, manioc, jachère, etc.

Ces formes d’assolement et de rotation sont en effet contraires aux recommandations

techniques qui proposent une amélioration avec le manioc comme première culture

mise sur la parcelle. Par exemple, les assolements et rotations suivants sont

recommandés : manioc-arachide-maïs- jachère et manioc-coton-maïs-sorgho-jachère.

Pour ce qui concerne les associations, les formes couramment rencontrées dans la zone

d’étude sont :

- Association maïs-manioc: sur un même billon

- Association igname-manioc: sur une même bute

- Association arachide-manioc: sur un même billon

- Association niébé-manioc sur un même billon.

Le manioc est toujours cultivé en association à cause de son cycle très long.

Ainsi, les autres spéculations avec lesquelles il est en association constituent les

premières sources d’alimentation et de revenu pour l’exploitant.

2. Entretiens des cultures

Il consiste au sarclage, au sarclo-buttage, à la fumure, à la lutte contre les maladies du

manioc et la lutte contre les ravageurs. Il faut en moyenne trois sarclages avant que le

manioc arrive à maturité dont un premier sarclage trois à quatre semaines après

plantation, un second, six à dix semaines et le dernier seize à vingt et quatre semaines

après la plantation. Le sarclo-buttage consiste à accumuler la terre des interlignes sur

les lignes des plantations ou autour des plants. Il permet d’éviter que les plants ne

tombent sous l’effet de la pluie ou du vent.

La pratique de la fumure organique n’existe pas encore dans la commune et ceci par

manque de moyens financiers. Seuls les producteurs encadrés par le PDRT en font

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l’usage, alors que cette fertilisation permet de doubler presque le rendement du

manioc.

3. Mode de faire valoir

Plus de 96% des enquêtés ont estimé que la terre est disponible. L’accès à la terre est

donc relativement facile. Dans les arrondissements de Sakin, Okpara et Offè, les

producteurs disposent en moyenne respectivement d’environ 8,7 et 17 ha de terre

disponible propice à la culture du manioc. Cependant, l’acquisition des terres ne se fait

pas de la même façon selon qu’on est autochtone ou immigré. En effet, les autochtones

acquièrent les terres par héritage tandis que les étrangers l’obtiennent à titre de prêt et

sans le droit d’y planter les arbres.

L’étranger désireux d’exploiter la terre va voir le chef de terre qui lui donne

l’autorisation d’exploiter la terre à des fins agricoles. Les cultures pratiquées sont

souvent le maïs, l’igname, le manioc, l’arachide, les cultures maraîchères, le riz, le

niébé, le sorgho, la patate douce et le sésame.

4. Main d’œuvre agricole

La main d’œuvre est surtout familiale mais la main d’œuvre salariée existe également,

bien que de plus en plus rare dans la commune surtout avec la reprise des activités de

la raffinerie de sucre de Savè (l’ex SSS) et des fortes émigrations vers les centres

urbains. C’est surtout les natifs du Nord-Bénin, ayant fini les travaux champêtres chez

eux ou en quête d’argent frais pour aller au Nigeria qui offrent leurs services pour ce

faire. Le coût de la main d’œuvre varie selon les différentes opérations agricoles. Le

tableau suivant présente les différents coûts dans la production du manioc par

opération culturale dans la commune.

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Tableau 5 : Coûts estimatifs de la production du manioc par opération culturale

Opérations défrichement labour semis sarclage récolte

Opérations défrichement labour semis sarclage récolte

Coûts

(Fcfa/ha) 10000 15000 20000 27000 50000

Source: GEA-Bénin (2004)

5. Variétés cultivées

Plusieurs variétés de manioc sont cultivées dans la commune de Savè. Ces variétés se

distinguent par plusieurs caractères notamment le taux de cyanure (hcn), la couleur des

tiges et du pétiole, le rendement en culture, la durée végétative, la résistance aux

maladies. Les semences de variétés locales sont les plus utilisées.

Les variétés améliorées ont été introduites dans la commune par la Société ADEOSSI

et plus récemment, par le PDRT et le CeRPA. Au nombre des variétés améliorées

rencontrées dans la commune, l’on peut citer entre autres TMS_30752 ; BEN_86052 ;

RB_89509.

Il existe une panoplie de variétés traditionnelles qui peuvent être classées en deux

catégories en fonction du taux d’acide cyanhydriques : le manioc doux (HCN<100mg

pour 1000g de racine) et le manioc amer (HCN>100mg pour 1000g de racine.

Par défaut de statistiques sur chaque variété cultivée dans la commune, les différentes

variétés ont été classées par priorité dans chaque arrondissement. On remarque que la

variété "Odogbo" est la variété la plus cultivée dans la zone d’étude. Ceci se justifie

par la gamme diversifiée de dérivés qu’offre cette variété. Elle est très bonne pour sa

transformation en gari. Mieux, elle est très excellente en cossette, aliment de base dans

la commune et donne assez d’amidon indispensable à la fabrication du tapioca. Par

contre, les autres variétés n’offrent pas assez cette opportunité. En effet, à chacune de

ces variétés correspond en général une dérivée. Ainsi les variétés RB et TMS sont

utilisées surtout dans la fabrication du gari. La variété Ben est surtout utilisée pour la

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fabrication de cossettes. Cette liste des variétés n’est pas exhaustive, car il y en a qui

ne sont pas citées parce qu’elles sont en voie de disparition à cause de leur cycle très

long.

III. Structures et institutions d’intervention dans la commune

1. Structures d’encadrement

L’étatique acteur d’appui technique aux producteurs du manioc dans la commune est

le CeRPA (ex CARDER) à travers son démembrement communal qu’est le CeCPA.

Ce dernier vulgarise les clones sélectionnés améliorés du manioc. Il aide également à

la maîtrise des techniques culturales, au choix des matériels sains de plantation et

appuie les paysans dans l’enrichissement du sol en fournissant aux producteurs de la

fumure. Il donne également aux producteurs des formations par rapport à l’entretien

des parcelles, le respect des densités et le billonnage. On note aujourd’hui la présence

d’un nouveau département au CeRPA qui s’occupe de la gestion agricole. Il a pour

tâche de regrouper en GIP (Groupement Inter Professionnel) les paysans un peu lettrés

qui ont au moins quatre hectares de manioc. Il leur enseigne le compte d’exploitation

pour évaluer la rentabilité de leurs activités.

Notons que l’appui du CeRPA dans la commune est très peu limité à quelques

arrondissements. De plus, les thèmes de formation sont peu appliqués par les

bénéficiaires pour insuffisance d’appui financier et défaut de suivi technique.

2. Programme d’intervention ponctuelle

Plusieurs programmes d’intervention opèrent dans la commune.

• PDFM

Au nombre des différents volets du Programme d’Insertion des Sans Emploi dans

l’Agriculture (PISEA), nous avons le projet manioc et le Projet du Développement de

la Filière Manioc. Le projet manioc a pour but d’octroyer des crédits après étude de

dossier et analyse les tableaux d’estimation des coûts de production et de

transformation du manioc qu’auraient présenté des bénéficiaires potentiels. Ainsi, sur

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391 dossiers présentés dans les départements du Zou-collines, 183 ont été retenus pour

un coût global de 70486500 Fcfa dont 57 dans les Collines avec un montant de

22543500 Fcfa. Sur les 57 dossiers retenus dans les Collines, 13 se retrouvent dans la

commune de Savè pour un montant de 5141500 Fcfa à raison de 395500 Fcfa par

hectare de superficie de manioc. Le PDFM a pour objectif de développer la filière

manioc en vue de l’autosuffisance alimentaire et de son exportation. Le projet a

financé les projets de culture du manioc sans tenir compte de l’expérience. Ainsi, trois

acteurs ont été retenus à savoir les producteurs, les transformateurs et les producteurs

transformateurs.

Sur les 105 promoteurs financés dans le département des Collines, 9 se retrouvent dans

la commune de Savè avec un montant global de 26801500F. Mais à la réalisation, sur

88 ha prévus par ces promoteurs seuls 6 ha ont été réalisés soit un taux de réalisation

de 6,81%. Notons qu’aucun suivi, ni aucune formation n’ont été fait à l’endroit de ces

promoteurs bien que pour la plupart soient novices dans le domaine car sur les 9

promoteurs sélectionnés de la commune, 7 sont des partis volontaires de la fonction

publique et un retraité.

• PDRT

Le Projet de Développement des Racines et Tubercules a démarré ses activités en

juillet 2006. Il dispose de quatre composantes à savoir :

- La composante « appui à l’amélioration de la production » dont l’objectif est

d’assurer un accroissement durable de la production des racines et tubercules à travers

l’augmentation soutenue des rendements notamment pour le manioc, l’igname et la

patate douce ;

- La Composante « transformation et commercialisation primaires » ayant pour

objectif l’amélioration de la productivité du travail des transformatrices par la

mécanisation de certaines étapes du processus de transformation et de créer les

conditions favorables à la commercialisation stimulant efficace de la transformation et

de la production ;

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- La Composante « Appui aux initiatives de base » qui voudrait assurer la durabilité

des résultats du programme en favorisant la participation réelle des bénéficiaires à

l’identification et la planification; leur participation à l’exécution et au suivi-évaluation

des activités de production, de transformation et de commercialisation des racines et

tubercules;

- La composante « gestion du programme » permet de coordonner l’ensemble des

activités du point de vue de la planification et de l’exécution physique et financière.

Au Bénin, le PDRT intervient dans 312 villages au total avec 312 comités de

concertations, 636 groupements de production, 312 groupements de transformation et

15 associations de commercialisation. Au nombre de ces 312 villages, 5 sont dans la

commune de Savè. Notons qu’effectivement dans ces villages, il y a eu amélioration

de la production au début du projet. Mais aujourd’hui, l’on ne note plus aucune

différence entre ces villages et ceux dans lesquels le PDRT n’avait pas travaillé. La

production a au contraire plus baissé dans ces villages pilotes parce que les objectifs

des deux avant dernières composantes du projet n’ont pas été atteints.

Programme d’appui aux producteurs initié par les Etablissements ADEOSSI pour la

campagne 1993-1994. L’objectif de ce programme initié par les Ets ADEOSSI était

d’approvisionner en quantité suffisante, l’unité gari de l’entreprise en tubercules de

manioc. Ainsi, des crédits ont été octroyés aux producteurs pour assurer le

préfinancement des coûts de mise en culture à hauteur de 50%. Mais le bilan a été

négatif car certains prêts n’ont pas été remboursés et le manioc n’a pas toujours été

vendu à l’entreprise pour un montant équivalent au montant prêté selon les clauses du

contrat. Les producteurs ont préféré vendre leur production au plus offrant.

L’échec de ce programme serait dû à la forme du contrat qui ne prévoit pas de prix

plancher (prix garantis) préservant les intérêts des producteurs et le manque de réelle

relation de partenariat avec les producteurs dans un climat de confiance.

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3. Institutions de micro finance

La CLCAM et le PADME sont les deux institutions de micro finance présentes dans la

commune qui ont vocation d’accorder des crédits aux différents acteurs du monde

paysan. Mais leurs actions ne profitent véritablement pas au monde rural parce que,

non seulement les crédits sont octroyés pour une période relativement courte, mais les

modalités de remboursement ne sont pas les meilleures. Mieux, ces crédits sont

souvent remboursés avec un fort taux d’intérêt. A côté de ces institutions, il existe de

petites institutions de micro-finance créées dans les villages mais dont les conditions

d’accès sont encore plus difficiles.

IV. Evolution des exploitations

1. Evolution des superficies emblavées et des productions

La production et les superficies emblavées présentent de manière globale une même

tendance. Ceci veut dire que la quantité de manioc produite dans la commune pourrait

s’expliquer par les superficies emblavées. Entre 1996 et 1997, la production a connu

une augmentation brutale alors que les superficies emblavées ont légèrement baissé.

Cette situation est due à la présence dans la localité de la Société Adéossi et Fils dont

les activités dans la promotion du manioc ont favorisé le développement de certaines

variétés (RB, TMS, etc.). De 1997 à 1998, l’on observe une chute brutale tant des

superficies que de la production. Ceci s’explique par un découragement noté au niveau

des producteurs au cours de la campagne 1997.

En effet, une promesse gouvernementale visant à promouvoir le développement de la

filière manioc dans la zone est restée lettre morte. Cette situation à amener les

producteurs à diminuer les superficies emblavées au cours des années précédentes.

Entre 1998 et 2002, l’on note un accroissement brutal des superficies emblavées et de

la production. Toutefois, l’on peut constater qu’au début, la production n’a pas suivi le

taux de croissance des superficies.

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L’intervention de certaines structures notamment le PDFM en est le facteur explicatif

de ces augmentations. En effet, au cours de cette période, l’on a assisté à l’introduction

de nouvelles variétés à haut rendement et à l’amélioration des techniques culturales.

Seulement en 2003-2004, la production a connu une légère augmentation suite aux

actions du PDRT avant de rechuter.

2. Disponibilité du manioc

L’on remarque, à première vue, que la consommation du manioc dans la commune et

le niveau de la population connaissent une même évolution. Ceci pourrait signifier que

l’accroissement du niveau de consommation en manioc dans la commune s’explique

essentiellement par l’augmentation de la taille de la population et non par une

augmentation de la consommation par tête. En ce qui concerne la production, elle

affiche une évolution en dent de scie alors que la consommation augmente

progressivement et de manière constante. Les plus grands écarts entre la production et

la consommation du manioc sont observés en 1997, 2001 et 2002. Durant toute la

période considérée, la production du manioc fait environ quatre fois la consommation

en manioc dans la commune.

Une partie infirme du manioc produit est alors utilisée dans la commune. Le reste

serait alors commercialisé hors de la commune. L’on peut conclure que le niveau

actuel de valorisation du manioc dans la commune est faible alors que la matière

première (le manioc frais) est disponible. Cependant, des opportunités pour une

valorisation future du manioc dans la commune existent: disponibilité du manioc,

rentabilité des activités de production, de commercialisation et de transformation, etc.

3. Place du manioc dans la production agricole de la commune

La production du manioc représente 50% de l’ensemble des spéculations cultivées

dans la commune. Il apparaît alors comme la principale spéculation.

Cette situation pourrait s’expliquer par l’importance que revêt cette culture dans la

tradition Shabè (habitudes alimentaires, dot, etc.) et l’existence d’une condition

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climatique favorable. En effet, le manioc occupe une place très importante dans

l’alimentation Shabè. C’est ce qui explique qu’on le retrouve également dans le

mariage. Une bassine de cossette de manioc fait partie des éléments constitutifs de la

dot. De cette façon, la famille de l’homme signifie à la belle famille qu’elle n’a rien à

craindre pour la jeune mariée car elle ne manquera de quoi manger dans la maison de

son époux.

Quant aux racines «kpaki», elles sont les plus utilisées. Elles entrent en grande partie

dans l’alimentation de la population. Elles sont consommées par la quasi-totalité de la

population et sous plusieurs formes. Les racines peuvent être consommées :

- crues après épluchage « kpaki tutu » souvent au champ

- cuites dans l’eau salée après épluchage « kpaki sisé »

- cuites à la braise sans épluchage « kpaki sison »

- pilées comme de l’igname « agou kpaki »ou en association avec igname bouillie

- sous forme de pâte de cossette

- sous forme de gari ou de tapioca

Ces deux derniers modes de consommation sont les plus répandus car quelques fois

cette pâte est consommée trois fois par jour et le gari l’est au moins une fois par jour

surtout par les enfants et les ouvriers. En cela, le manioc joue un rôle très important

dans l’atténuation des problèmes liés à la faim dans la commune.

Jusqu’à une période récente, les autres groupes socio culturels immigrés dans la

commune et qui avaient leurs propres habitudes alimentaires, se sont ralliés à la pâte

du manioc.

La seconde culture pratiquée dans la zone est l’igname (soit 40% de la production

totale des six cultures). La culture de l’igname est l’activité principale des peuples

venus d’ailleurs notamment les Baatombou, les Bètamaribè, etc. Le maïs se classe en

troisième position du fait de la présence dans la commune des peuples Fons, Mahi et

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Idaacha ayant le maïs comme culture de base alimentaire. Il se dégage que les cultures

sont intimement liées aux différents groupes socioculturels à cause de la place

qu’occupe chacune de ces cultures dans leurs habitudes alimentaires. Cependant, le

maïs est pratiqué de nos jours par le peuple Shabè surtout avec les changements que

l’on observe dans leurs habitudes alimentaires. Les trois autres cultures pratiquées

dans la commune sont le niébé, le riz et le sorgho. Mais leur production se fait à une

échelle faible. De tout ce qui précède, il est à retenir que le manioc constitue la

première culture pratiquée dans la commune en termes de production de 1995 à 2005.

Ceci montre que la filière manioc se place bien comme un levier pour assurer le

développement agricole et économique de la commune de Savè.

Section 4. Transformation et commercialisation du manioc

Cette section présente les activités post récolte de la production du manioc dans la

commune de Savè notamment la transformation et la commercialisation.

I. Transformation du manioc

1. Les activités de transformation et leur financement

La transformation du manioc dans la commune de Savè se fait sur la base individuelle

et par des associations ou groupements mixtes. C’est une activité pratiquée en général

par les femmes. La plupart de ces femmes viennent à cette activité par héritage. Le

niveau de l’activité de transformation du manioc dans la commune de Savè varie en

fonction des saisons. Pendant la saison sèche, un grand nombre de femmes s’adonnent

à la transformation du manioc en gari. Aussi, au cours de cette période, l’on note que

certains producteurs s’érigent en transformateurs occasionnels avec l’aide de leur

petite famille. En effet, en saison sèche, les activités champêtres n’étant pas intenses,

la seule issue reste la transformation du manioc. Cette situation entraîne du coup une

augmentation de la demande du manioc pour la transformation. Ce qui fait qu’au cours

de cette période, l’offre du manioc frais est généralement inférieure à la demande.

C’est pendant la saison pluvieuse qu’on reconnaît les vrais transformateurs, car non

seulement c’est la période d’intenses activités champêtres mais la transformation des

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dérivés du manioc exige de la main d’œuvre qui ne saurait être constituée

d’occasionnels pendant cette saison. Les groupements de transformation sont des

structures bien organisées, reconnues, ayant un bureau et bénéficiant d’aides et d’appui

des services et des ONG sur place.

La majorité des transformateurs roulent sur leur propre fonds. Il ne bénéficie pas de

crédits, car non seulement les conditions d’accès à ces crédits sont les plus pénibles,

mais aussi ils sont octroyés sur de courte période avec des taux d’intérêts élevés. Les

quelques institutions de crédits sont la CLCAM, le PADME et les caisses villageoises

créées dans les différents villages.

2. Techniques de transformation et dérivés du manioc dans la commune

Le manioc étant un produit de base renfermant un fort taux de cytoplasme, il est

indispensable de le transformer immédiatement après récolte pour réduire les pertes en

tubercules frais. Sa transformation permet alors de le rendre moins périssable, plus

stable, d’éliminer la teneur en acide cyanhydrique et de faciliter également le transport.

Cette transformation est faite de façon individuelle ou groupée et par les deux sexes.

Ceux qui sont en association (souvent mixte) bénéficient de l’aide ou l’appui de

certaines structures intervenant dans la commune. Notons qu’une bonne proportion de

femmes de la commune ont pour activité principale la transformation tandis que

d’autres la pratiquent de façon saisonnière.

Au nombre des dérivés rencontrés dans la commune, nous pouvons citer :

- le gari,

- les cossettes de manioc,

- le tapioca,

- les friandises et

- les autres produits à base du manioc.

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a) Le gari

Comme sur le plan national, le gari est le dérivé le plus répandu dans la commune. Son

obtention passe après la récolte, par l’épluchage, le lavage, le râpage, l’essorage, le

tamisage, la cuisson, le séchage, le tamisage et le stockage. Pour obtenir 1Kg de gari, il

faut 7Kg de manioc frais. Selon le volume de production, la technicité et les soins

apportés à la préparation, il existe deux méthodes de transformation : la transformation

traditionnelle et celle moderne.

La transformation traditionnelle s’effectue souvent de façon individuelle dans les

paillotes servant de lieux de cuisson, sous les arbres ou parfois même dans les champs

pour amoindrir les coûts de transport. Cette forme de transformation utilise souvent la

main-d’œuvre familiale ; ce qui explique le plus faible volume de manioc frais

embrassé. Les matériels rudimentaires utilisés, sont le couteau pour l’épluchage, la

râpe artisanale, les sacs entreposés de pierre pour la fermentation et la déshydratation,

les marmites de cuisson en terre cuite et rarement en métal. Le mode traditionnel de

transformation (transformation artisanale et semi-artisanale) de manioc en gari, bien

que pénible présente deux types d’inconvénients: le produit fini n’est pas de bonne

qualité et le gari produit est peu rentable. Ce mode de transformation est cependant le

plus répandu dans la commune.

La transformation moderne suit le même processus que le mode traditionnel de

transformation. La différence réside beaucoup plus dans les moyens mis en œuvre qui

permettent de réduire et de faciliter le temps de travail. On en obtient des produits de

meilleure qualité. Cette transformation s’effectue dans des infrastructures appropriées

et même dans des ateliers équipés d’ustensiles adéquats (presse, bac de fermentation,

tamis amélioré, marmite en fonte et de matériels motorisés, râpeuses) obtenus en don

ou sous forme de prêts octroyés par les structures d’appui.

La transformation moderne n’est pas développée dans la commune. Elle est l’apanage

de quelques associations à but lucratif qui en raison de leurs capacités de

transformation se trouvent quelques fois contraintes d’interrompre leurs activités par

défaut de tubercules de manioc. En somme, la production de gari dans la commune

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demeure traditionnelle pour la plupart car il y a des villages où on n’y trouvent même

pas une seule râpeuse.

b) Les cossettes de manioc

Elles viennent en deuxième position des produits dérivés du manioc. C’est l’aliment de

base dans la commune. Il n’y a pas de transformateurs spécifiques de cossettes. La

transformation du manioc en cossettes est systématique chez la presque totalité des

producteurs. Pendant la saison sèche, pour éviter que les cossettes noircissent, femmes

et enfants se rendent au champ pendant plusieurs jours dans le but d’engranger les

cossettes de manioc. Le premier objectif de la transformation du manioc en cossette

n’est surtout pas lucratif même si on est amené par nécessité à vendre ce produit pour

régler un problème ponctuel. Ceci se passe surtout à l’occasion de la rentrée scolaire

ou lors de certaines cérémonies obligatoires. A coté, on constate de plus en plus la

présence des cossettes sur le marché à cause de l’importance qu’elles ont prise dans

l’alimentation sur le plan national et suite à sa raréfaction à un moment donné dans la

commune. Les vendeuses de cossettes achètent souvent le manioc en friches dès la

mise en place des plants et s’occupent de l’entretien et de la récolte avant de passer à

la transformation. La transformation de manioc en cossettes nécessite un grand soin.

Les cossettes doivent être séchées dans un endroit bien aéré, avec une grande intensité

de soleil pour accélérer le séchage.

Ensuite, les cossettes sèches doivent être emballées dans des sacs pour la

commercialisation. Dans la commune les cossettes sont souvent séchées sur les

collines, sur sol nu, sur les nattes ou des toiles sur les toits, le long des voies bitumées

ou même sur les herbes dans les champs. Pour obtenir1Kg de cossettes séchées à 12%

d’humidité, il faut 3Kg de manioc frais (Biaou G., 1996).

c) Tapioca

La transformation du manioc en tapioca suit les mêmes étapes que la transformation en

gari. Mais elle constitue l’une des transformations les plus exigeantes du point de vue

des soins. Il n’y a pas de transformateurs exclusifs de tapioca. Ce sont les

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transformateurs de gari qui le font souvent car l’amidon provient du manioc. L’amidon

étant difficile à extraire, la plupart du temps, le tapioca s’obtient sur commande

express auprès des transformatrices. Pire, l’extraction extrême de l’amidon contenue

dans le manioc ôte au gari sa saveur.

d) Pain et friandises

Ces produits sont de nouveaux dérivés du manioc introduit dans la commune par

diverses structures intervenant dans le domaine comme le PDRT. La transformation du

manioc en pain et friandises n’est pas répandue dans la commune car elle n’est

maîtrisée que par quelques groupements qui ont été formés à cet effet par ces

structures, mais la production est faible

Ces groupements préfèrent concentrer leurs efforts sur les produits les mieux

consommés tels que le gari et le tapioca. Selon ces acteurs de ces groupements, les

intervenants devraient poursuivre leur mission en finançant les activités de

transformation en vue de la promotion des sous-produits du manioc et du

développement de la filière. Or, il est avéré que la production de la farine de manioc de

qualité supérieure au Bénin peut aider à réduire la dépendance à l’égard des céréales

importées. D’après la revue d’informations, ECHOS du PDRT en 2005, le Nigeria

pourrait économiser près de 15 millions de dollars par an en devises étrangères s’il

remplace de 15% la farine de blé par la farine de manioc. De même, en Jamaïque, les

boulangers qui font le « pain bammy » à partir de la farine de manioc ont réussi se

tailler une part du marché lucratif. Ce défaut d’appui financier n’a pas émoussé

l’option faite par le groupement Domionmahuton au quartier Djaloumon dans

l’arrondissement de Boni qui poursuit ses activités de transformation en petits pains et

en petits cailloux.

L’amidon s’achète souvent chez les transformateurs de gari, ou que le groupement

produire lui-même la farine de cossettes. Cette farine s’obtient de la manière suivante:

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Toutes ces opérations doivent se faire le même jour pour obtenir une farine très

blanche et sucrée qui ressemble à la farine de blé. Cette farine est ensuite mélangée à

une proportion de blé selon le dérivé désiré.

Après ajout des autres ingrédients au mélange farine de cossette, d’igname ou de blé,

les pains et les petits pains sont préparés au four traditionnel tandis que les autres

dérivés tels que le pâté, petits cailloux sont frits à l’huile. Cet usage de la farine du

manioc s’est rapidement répandu ces dernières années et constitue une destination de

plus en plus importante du manioc. Le groupe Ifedun à Ayedjoko dans

l’arrondissement de Offè a été formé par le PDRT. Il s’est spécialisé dans la

fabrication de la semoule de manioc. Cette farine est utilisée par le boulanger de la

FRATERNITE, une boulangerie installée à Dassa qui doit à son tour sa formation au

PDRT. Pour avoir 200 Kg de semoule, il faut utiliser 400Kg de manioc. Ce

groupement livre 200 Kg de semoule à la boulangerie par semaine à un prix de 200F le

kilo. Cette utilisation représenterait un débouché très important pour la farine du

manioc.

e) Atchiékè

Aliment d’origine ivoirienne, atchiékè s’impose de plus en plus dans le plat des

populations de la commune même s’il est produit encore à une échelle réduite du fait

de la pénibilité de sa transformation. Il est fabriqué par quelques femmes venues de la

Côte d’Ivoire qui se cherchent par rapport à leur insertion dans le tissu économique du

Bénin. Elles le font pour s’occuper en attendant leur réadaptation au milieu. Sa

transformation demeure très traditionnelle dans la commune, car jusqu’à présent, le

pressage de la pulpe de manioc qui rentre dans atiékè est fait à l’aide de grosses

pierres. La presse pour gari n’y est pas adaptée. La presse spécifique pour atièkè

n’existe pas dans la commune. On note aussi dans la commune, la présence d’atiékè

venu de côte d’ivoire pour pallier la pénurie de atiékè local. La préparation d’atiékè

suit les mêmes opérations que celles de la préparation du gari jusqu’à l’obtention de la

pulpe tamisée. Le mélange de cette pulpe tamisée avec un tubercule de manioc cuit à

la braise, le tout préparé à la vapeur comme du couscous donne l’atiékè.

44  

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f) Autres produits à base du manioc

Amidon industriel

L’amidon est le principal constituant du manioc. Son utilisation dans la commune

n’est pas à grande échelle. En effet, il est extrait et utilisé uniquement pour la remise à

neuf ou pour le maintien à neuf de certaines catégories de tissus. La production de

l’amidon pourrait donc devenir une activité pourvoyeuse de devise à l’exportation.

Le dogoi est un produit obtenu à partir de la pulpe de manioc essorée, tamisée,

assaisonnée de sel, piment, oignon et mis en petites boules qu’on frit à l’huile de

palme, à l’huile d’arachide ou à l’huile de coco.

La transformation du manioc en alcool n’est pas encore une réalité dans la commune.

Mais pour le compte de l’année 2005-2006, les investisseurs chinois de la Société

Sucrière de Savè (SSS) ont acheté une grande quantité de manioc pour la fabrication

de l’alcool comme c’est le cas à Logozohè (Commune de Savalou).

Aliment de bétail

L’alimentation du bétail à partir du manioc n’est pas développée dans la commune

selon plusieurs sources. Les raisons seraient d’ordre culturel, le manioc étant avant

tout destiné à l’alimentation de l’homme. Le projet des Etablissements Adéossi et Fils

dans la commune avait pour objectif la fabrication d’aliment de bétail à partir de

cossettes de manioc. Mais ce projet est actuellement à l’arrêt. Cette activité reste donc

marginale malgré la forte demande du marché international, en particulier l’Europe qui

est traditionnellement servie par les pays de l’Asie du Sud Est. Le manioc est aussi

transformé en chips rondelles et en granulés ou pellets. Les tourteaux de manioc jouent

un rôle important dans l’élevage domestique. Ils servent à l’alimentation des porcs et

des moutons. Les sous-produits du manioc sont donc tout aussi utiles.

En conclusion partielle pour cette section, l’on note l’existence, dans la commune de

Savè, d’une gamme variée de produits transformés du manioc.

45  

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Même si ces formes transformations n’ont pas une grande envergure au regard de leur

caractère artisanal et de leur faible échelle, elles offrent néanmoins une opportunité de

savoir faire endogène pour une valorisation plus accrue et plus capitalistique du

manioc et de ses dérivés.

II. La commercialisation du manioc et de ses dérivés dans la commune

1. Acteurs et circuits de commercialisation

L’on distingue généralement deux types de commerce dans la commune: le commerce

du manioc frais et le commerce de ses dérivés. Il est rare ou presque inexistant de

trouver un commerçant qui opère à la fois sur le manioc frais et sur les dérivés.

Cependant, le seul commerçant peut disposer de plusieurs produits dérivés pour ses

opérations. La vente du manioc frais est limitée très souvent aux lieux de production.

Le gari est vendu avec une mesure locale appelée ishuwon équivalant à environ 1Kg

variant entre 150 et 300 Fcfa selon la saison ou en bassine contenant environ 10

ishuwon dont le coût varie entre 1500 et 3000Fcfa. Le tapioca qui n’est souvent pas

produit en quantité et considéré comme un sous produit du gari est vendu en togolo

(1Kg) et son prix varie entre 250 et 400 Fcfa. Les cossettes sont souvent vendues en

tas de 50 Fcfa et en sac de 50 Kg qui sont acheminés vers Bohicon et Cotonou. C’est

pendant la saison des pluies que les dérivés du manioc connaissent leur hausse de prix

en raison d’une part, de la cherté de la matière première, et des difficultés rencontrés

par les transformateurs pendant cette période et donc du nombre très limité de

transformateurs d’autre part.

Les acteurs de la commercialisation sont:

- Les producteurs qui vendent aux transformateurs soit les tubercules en friche au prix

de 300 à 500 Fcfa la ligne selon la période, soit les produits issus de leur propre

transformation tels que les cossettes et le gari, après avoir satisfait leur besoin de

consommation.

- Les transformateurs eux-mêmes

46  

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- Les grossistes qui collectent les produits auprès des groupements ou des

transformateurs individuels par l’aide des intermédiaires pour les acheminer vers les

centres urbains.

- Les détaillants qui achètent en vue de la revente dans des quantités plus modestes sur

les marchés locaux de la commune.

- les consommateurs

Le circuit de commercialisation retrace le chemin suivi par le manioc des lieux de

production jusqu’à la commercialisation finale. Il n’y a pas un circuit officiel de

commercialisation dans la commune. Néanmoins les itinéraires suivants sont notés :

- Producteurs-transformateurs-commerçants-consommateurs pour le manioc frais

- Producteurs-commerçants-consommateurs pour les cossettes

- Transformateurs-commerçants-consommateurs pour le gari et le tapioca

- Transformateurs-consommateurs pour les autres produits dérivés

2. Flux de commercialisation des produits

Il s’agit des flux de commercialisation des dérivés du manioc notamment les cossettes

et le gari. Les marchés d’écoulement ou d’approvisionnement selon les cas sont les

marchés locaux ou ruraux, les marchés régionaux, les marchés urbains et les marchés

frontaliers. Les quantités commercialisées et les moyens de transports mis en œuvre

diffèrent d’un marché à un autre.

Les principaux axes de transaction comme le montre la carte des flux de

commercialisation, se présentent comme suit :

- Arrondissements-marché de Savè. Ces arrondissements sont kaboua,

Okpara, Bessé, Sakin, Offè et les arrondissements de la ville de Savè (Plateau,

47  

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Boni et Adido). En ce qui concerne les cossettes, les plus grands flux proviennent des

arrondissements de Kaboua et de Sakin. L’arrondissement d’Okpara constitue le plus

grand pourvoyeur du marché de Savè en gari. Les principaux moyens de transport sont

les Taxis moto appelés communément «Zémidjan». Les principaux animateurs de ce

circuit sont les transformateurs eux mêmes et les commerçants qui sont sur place.

- Marché de Savè-Glazoué-Bohicon-Cotonou. Ce circuit est animé par les

commerçants autochtones et ceux venus d’ailleurs. Ils disposent de chiffres d’affaires

élevés qui leurs permettent d’utiliser des intermédiaires locaux. Leurs principaux

moyens de transport sont les camions. Les frais de transport varie en fonction du

dérivé concerné, de la distance, du type de moyen de transport utilisé, de l’état des

voies et des opérations de chargement et déchargement. A part les tickets qui sont

donnés dans les différents marchés (100F/ sac de cossettes ; 50F pour une bassine de

10 à 15 Kg de gari), d’autres taxes ne sont pas souvent données sur ces produits et ceci

à cause de leurs transports vers les centres urbains qui se font de façon illicite. Aussi

l’on note pour le gari que les quantités en partance pour Glazoué et autres proviennent

directement de l’arrondissement de Offè.

- Marché de Savè-Malanville-pays du Sahel et du Nord Nigeria. C’est un circuit

animé généralement par les commerçantes Shabè. Ces dernières en effet, vont vendre

sur le marché de Malanville les cossettes de manioc et achètent en retour de l’oignon

qu’elles reviennent commercialiser. En vue de minimiser les coûts de transport, les

commerçantes peuvent faire partir directement les cossettes et le gari des

arrondissements de Kaboua et Sakin vers Malanville.

- Arrondissements de Okpara et Bessé-Nigeria. Cet axe est animé en période de

décrue du fleuve Okpara par des commerçants en provenance du Nigeria.

Les frais de transport varient en fonction du produit, de la distance, du type de moyen

de transport, de l’état des voies, du système de taxation et des opérations de

chargement et déchargement.

48  

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CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSES DES RESULTATS ET

SUGGESTIONS

49  

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La partie que nous abordons consiste à présenter et à analyser les données de nos

recherches. Ces données, nous les avons classées en deux catégories à savoir : les

données qualitatives et quantitatives. Les données qualitatives concernent les avis, les

souhaits des acteurs que sont les producteurs, les transformateurs, les commerçants et

les autres agents du développement de la filière au Bénin en général et dans la

commune de Savè en particulier. La deuxième catégorie concerne les données

chiffrées nécessaires aux calculs de ratios et des résultats des enquêtes.

Section 1. Présentation des résultats

I. Présentation des résultats qualitatifs et quantitatifs liés au développement de la filière

Au cours de nos enquêtes, nous avons interrogés plusieurs acteurs dans les villages

ciblés. En ce qui concerne leur avis sur le développement de la filière, les résultats

obtenus sont consignés dans le tableau suivant :

Tableau 6 : Avis des acteurs sur le développement de la filière

Catégories d’acteurs Effectif Réponse Pourcentage

Producteurs 20 20 28,57%

Transformateurs 20 18 25,71%

Commerçants 20 15 21,43%

Groupements des transformateurs

appuyés par les agents du CeRPA, du

PDRT et les ONG

2 2 2,86%

Agents PDRT 4 2 2,86%

Agents du CeRPA 4 4 5,71%

Total 70 61 87,14%

Source : Notre enquête de terrain, juillet-août 2009

Commentaire : Ce tableau nous montre que les agents enquêtés sont d’accords dans

87,14% des cas. La réponse unanime sur le développement de la filière manioc dans la

commune de Savè est positive. En fait, ce pourcentage est calculé par rapport à

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l’effectif total des acteurs (70) acteurs. Mais le taux de réponse est de 100% si nous

considérons seuls les acteurs qui ont répondu aux questions. En réalité, 5

commerçants, 2 transformateurs et 2 agents du PDRT sont absents et n’ont pas donné

de réponse.

Tableau 7 : Superficie et disponibilité des terres à la culture du manioc à Savè

Nombre Superficie totale (ha) Superficie disponible (ha) 1  10  5 2  7  4 3  15  12 4  23  15 5  10  5 6  24  20 7  6  4 8  8  5 9  12  7 10  8  4 11  11  8 12  9  6 13  3  1 14  8  6 15  12  8 16  9  9 17  8  5 18  12  10 19  15  10 20  24  15 21  12  5 22  4  2 23  10  5 24  8  5 25  7  5 26  13  8 27  15  12 28  14  7 29  2  1 30  3  1 31  12  8 32  23  12 33  15  10 34  18  9 35  12  7 

51  

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36  10  5 37  6  4 38  40  30 39  23  18 40  16  10 41  50  40 42  15  8 43  20  12 44  8  5 

Totale  590  388 

Source : Enquêtes de terrain juillet-août 2009.

Commentaire : Le tableau ci-dessus donne la superficie totale de terres détenues par

les paysans de la commune. Cette superficie peut être un domaine familial ou une

propriété privée ou encore un héritage. La superficie totale enregistrée auprès de

quarante-quatre (44) enquêtés montre que sur 590 hectares, 388 hectares soit 65,76%

sont réservés pour la culture du manioc. Plus de 95% des acteurs réserve plus de la

moitié de leur superficie pour la culture du manioc. Cette proportion montre

effectivement la motivation pour les cultures du manioc dans la localité. Cette

tendance vers le développement de cette culture s’explique par le bon rendement

enregistré au cours de plusieurs périodes et la présence de la société ADEOSSI qui

finance et transforme le manioc sur place.

NB : La liste des répondants est anonyme parce que beaucoup sont des étrangers qui

ont loué ou acquis les terres par location. Ils sont souvent mal vus par les autochtones

quant à leur désire de cultiver assez de terres.

52  

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Tableau 8: Avis des acteurs sur la gestion de la filière au Bénin

Catégories d’acteurs Modalités Réponse Pourcentage Satisfait 5 5 Très satisfait 2 2 Pas du tout satisfait 10 10

Producteurs

Sans réponse 3 3 Satisfait 3 3 Très satisfait 2 2 Pas du tout satisfait 12 12

Transformateurs

Sans réponse 3 3 Satisfait 6 6 Très satisfait 2 2 Pas du tout satisfait 12 12

Commerçants

Sans réponse 0 0 Satisfait 1 1 Très satisfait 1 1 Pas du tout satisfait 14 14

ONG

Sans réponse 4 4 Satisfait 8 8 Très satisfait 2 2 Pas du tout satisfait 7 7

PDRT

Sans réponse 3 3 Total 100 100 Récapitulatif des résultats Effectif Pourcentage Satisfait 23 23 Très satisfait 9 9 Pas du tout satisfait 55 55 Sans réponse 13 13 100 100

55% des acteurs souhaitent la redynamisation de la filière au Bénin.

Source : Enquêtes de terrain juillet-août 2009.

Commentaire : Le tableau ci-dessus montre que plus 55% des acteurs : producteurs,

transformateurs, commerçants et chargé du développement dans la commune ne sont

pas satisfaits de la gestion qui est faite à nos jours de la filière au Bénin et en

particulier à Savè. Ensuite, viennent ceux qui sont satisfaits ; ils regroupent plus les

producteurs du manioc. En effet, ceux-ci pensent que si le gouvernement arrivait à

prendre le secteur, les prix peuvent chuter comme dans le cas de la filière anacarde

53  

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d’une part. D’autre part, ils peuvent être aussi imposés. Ils affirment que le marché

existe aujourd’hui. Le Nigéria est proche et consomme toute la production.

Section 2. Rentabilité de la production et de la transformation du manioc

Cette section présente la rentabilité de la production et de la transformation du manioc

dans la commune de Savè. Les effets du niveau de rentabilité du manioc et de ses

dérivés sur leur disponibilité et leur valorisation à long terme sont mis en exergue.

I. Analyse du compte d’exploitation

Le tableau n°9 ci-dessous présente le compte d’exploitation de la production du

manioc dans la commune de Savè. Cette analyse a pris en compte trois

arrondissements sur les cinq qui nous ont servi d’échantillon. Cela se justifie par le fait

que la majorité des producteurs présents dans les arrondissements urbains ont leurs

champs dans les villages environnants qui se situent dans les arrondissements ruraux.

Le manioc étant vendu généralement sur billon par les producteurs, nous avons pris en

compte ici le manioc sec (arraché, coupé en morceaux et séché).

54  

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Tableau 9 : Compte d’exploitation des variétés traditionnelles (r=12500/ha)

Charges (variétés Odogbo) 12500 Quantité Prix Unitaire Montant

Achat du champ/Location 1 25000 25000

Equipements (houe, coupe-coupe, etc,) 1 15000 15000

Défrichage 1 40000 40000

Labour 1 15000 15000

Achat des boutures 1 10000 10000

Plantation des boutures 10000 2 20000

Premier entretien (sarclage) 1 9000 9000

Deuxième entretien (sarclage) 1 9000 9000

Troisième entretien (sarclage) 1 9000 9000

Récolte 1 50000 50000

Transport (variable selon la distance) 1 15000 15000

Autres (insecticide, par feu …) 1 12000 12000

Sous-total (1) 229000

Frais financiers (15%) 34350

Sous-total (2) 263350

TOTAL DES CHARGES (1 + 2) 297700

Vente (kg/ha) 12500 75 937500

TOTAL DES PRODUITS 937500

EXCEDENT BRUT

D'EXPLOITATION (EBE) 639800

Impôts (38%) 243124

Bénéfice net 396676

Productivité 1,332468928

Source : Résultats de nos enquêtes, juillet-août 2009

55  

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Tableau 10 : Compte d’exploitation des variétés traditionnelles (r=10000/ha)

Charges (variétés améliorées) 15000 Quantité Prix Unitaire Montant

Achat du champ/Location 1 25000 25000

Equipements (houe, coupe-coupe, etc,) 1 15000 15000

Défrichage 1 40000 40000

Labour 1 15000 15000

Achat des boutures 1 10000 10000

Plantation des boutures 10000 2 20000

Premier entretien (sarclage) 1 9000 9000

Deuxième entretien (sarclage) 1 9000 9000

Troisième entretien (sarclage) 1 9000 9000

Récolte 1 50000 50000

Transport (variable selon la distance) 1 15000 15000

Autres (insecticide, par feu …) 1 12000 12000

Sous-total (1) 229000

Frais financiers (15%) 34350

Sous-total (2) 263350

TOTAL DES CHARGES (1 + 2) 297700

Vente (kg/ha) 15000 75 1125000

TOTAL DES PRODUITS 1125000

EXCEDENT BRUT

D'EXPLOITATION (EBE) 827300

Impôts (38%) 314374

Bénéfice net 512926

Productivité 1,722962714

Source : Résultats de nos enquêtes, juillet-août 2009

Ce compte d’exploitation a pour but de faire ressortir le résultat net d’exploitation. Ce

résultat varie ici d’un arrondissement à un autre. Il est plus élevé à Offè avec

11.1Fcfa/Kg, moyen à Sakin avec 7.6Fcfa/Kg et faible à Opkara avec 5.5 Fcfa /Kg.

soit une moyenne de 8.06 Fcfa/Kg. Les variations des rentabilités observées d’un

arrondissement à un autre se justifient principalement par les différences au niveau des

56  

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rendements, des prix de vente à la récolte et des coûts des équipements utilisés d’un

arrondissement à un autre.

Tableau 11: Compte d’exploitation de la production du manioc

Libellés 2005 2006 2007 2008Charges 327625 327625 327625 327625Produits 450000 487500 585000 750000Frais financiers 48000 48000 48000 48000Impôts 0 0 0 0Résultat net 74375 111875 209375 374375Rendement (ha) Productivité 1,1980033 1,2978369 1,5574043 1,996672

Source : Résultats de nos enquêtes, juillet-août 2009

Graphique 1 : Evolution des productivités du manioc

0

0,5

1

1,5

2

2,5

2005 2006 2007 2008

Productivité

Productivité

57  

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Tableau 12 : Evolution de la productivité des différentes variétés

Productivité des différentes variétés 2005 2006 2007 2008

Var_tradles 1,19 1,29 1,55 1,99

Var_améliorées 2,11 2,35 2,33 3,15

Var_tradles Odogbo 2,25 2,47 2,72 3,57

Source : Résultats de nos enquêtes, juillet-août 2009

Graphique 2 : Evolution comparée des productivités des variétés

Source: Résultats des analyses (2009)

Commentaire : Les graphiques suivants montrent que la productivité des variétés

traditionnelles se retrouve en tête de peloton suit immédiatement les variétés

améliorées. Les variétés traditionnelles toutes espèces confondues se retrouvent en

peloton de queue. Ces résultats sont contraires à nos attentes. En effet, les variétés

améliorées devraient prendre la première place. Cette situation s’explique aussi par le

fait que les aptitudes culturales de ces variétés ne sont par encore rentrées dans les

habitudes des producteurs ; soit parce que les exigences de ces variétés ne sont pas

maîtrisées, ni respectées. Il faudra donc une sensibilisation et une formation des

58  

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agriculteurs. Pour certains pessimistes, les variétés traditionnelles risquent de

disparaître au profit de celles améliorées qui disparaîtront également avec le temps.

Deux raisons pourraient justifier cette différence de productivité. Il s’agit du niveau de

fertilité du sol et de la présence ou non des structures d’encadrement dans les

arrondissements.

Ces structures auraient introduit dans ces arrondissements de nouvelles variétés à haut

rendement. Par contre, Okpara ne bénéficie d’aucun encadrement. Le rendement est ici

de 12673,3 Kg/ha. Ce qui est largement supérieur au rendement moyen enregistré au

plan national dans les mêmes conditions sans appui qui est d’environ de 9000 Kg/ha.

Ceci confirme, si besoin était, le fait que la commune est une zone très favorable à la

culture du manioc. C’est donc un potentiel de développement considérable pour la

commune dans la mesure où les variétés locales sur un terrain pauvre sans apport

d’engrais ni d’aucun appui donne un tel rendement alors que les variétés sélectionnées

atteignent des rendements de 20 à 22 T/ha sans utilisation d’engrais et de plus de 30

T/ha avec engrais.

Le prix de vente le plus faible se retrouve à Okpara. Soit une valeur de 12,5 Fcfa/Kg

alors qu’il est de 12,8 Fcfa à Sakin et de 16,2 Fcfa à Offè. Okpara présente le prix le

plus faible non seulement à cause de sa situation géographique mais aussi à cause du

niveau de production dans l’arrondissement.

Okpara est habité majoritairement par les Mahi qui ont pour aliment de base le manioc

bouilli. De ce fait, nombreux sont les producteurs et même les femmes

transformatrices qui ont leurs propres champs. Okpara est relativement éloigné du

centre ville que ne le sont Sakin et Offè. Il ne faut pas négliger que l’accès à l’okpara

est plus pénible en raison de l’état de la voie (piste peu carrossable).

Aussi les transformateurs et les commerçants préfèrent aller s’approvisionner en

manioc à Sakin et Offè plutôt que d’aller à Okpara.

De manière globale, le résultat net d’exploitation dégage une valeur positive dans les

trois arrondissements. Les revenus générés par le manioc pour les producteurs sont en

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moyenne 8,3 Fcfa/Kg dans la commune. Ceci constitue une grande motivation pour la

production du manioc car comparativement au coton considéré comme la première

culture de rente vendu à 200 Fcfa le kilogramme avec un rendement de 2,03 T/ha, le

manioc apporte de meilleurs revenus. Le résultat net d’exploitation étant positif, le

producteur du manioc bénéficie d’une incitation positive à continuer son activité. La

poursuite de l’activité de production chez le producteur pourra garantir la disponibilité

du manioc pour toutes autres sortes d’usage (commercialisation, transformation,

consommation, etc.)

II. Analyse de la transformation et de la commercialisation des produits dérivés

du manioc

1. Transformation du manioc frais en gari

Compte tenu du taux de cytoplasme (60 à 70%) que renferme le manioc, la meilleure

manière de le conserver est sa transformation. Deux possibilités de transformation sont

plus répandues aujourd’hui dans la commune. Il s’agit de la transformation en cossette

et en gari. Ainsi l’analyse de la transformation de 100 Kg du manioc en gari se

présente comme le montre le tableau VIII. Il s’agit de voir le bénéfice que cette

transformation dégage aux acteurs et ceci par arrondissement.

60  

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Tableau 13: Compte d’exploitation de la transformation du manioc en gari  

Libellés Unité Plateau Sakin Okpara Offè

Quantité achetée kg 100 100 100 100

Prix unitaire d'achat Fcfa/Kg 17,5 12,8 12,5 16,2

Prix total d'achat Fcfa 1752,2 1275,8 1250 1619

Coût de transport Fcfa/kg 9,9 6,8 10,6 7,9

Epluchage Fcfa/kg 15 15 15 15

Sous-total 1 Fcfa/kg 24,9 21,8 25,6 22,9

Taxe Fcfa/kg 1,5 1,5 1,5 1,5

Amortissement équipement Fcfa/Kg 11,2 4,4 9,6 12,4

Rendement % 20 20 20 20

Rendement Kg 20 20 20 20

Quantité produit obtenu

vendue

Prix unitaire de vente du

produit obtenu

Fcfa/kg 205,6 203,7 200,1 171,1

Recette Fcfa 4111,6 3665,8 4001,6 3421,4

Recette Fcfa/kg 205,6 203,7 200,1 171,1

Coût variable de transaction Fcfa/kg 26,4 33,3 27,1 24,4

Prix d'achat + coût variable Fcfa/kg 122,8 103,5 95,9 113,5

Marge brute de

commercialisation

Fcfa/kg 82,8 100,1 104,2 57,6

Amortissement total Fcfa/kg 11,2 4,4 9,6 12,4

Marge nette Fcfa/kg 71,6 95,8 94,6 45,2

Source: Résultats des analyses

Comme au niveau des producteurs, le prix d’achat du manioc varie d’un

arrondissement à un autre. Les raisons sont en effet le niveau de production et de

transformation du manioc, la position géographique et l’existence ou non de voies de

desserte car ces transformateurs achètent le manioc sur billon et doivent le transporter

jusqu’à domicile. Ainsi les arrondissements plus proches et dont l’accès est facile

surtout par une voie bitumée vont connaître la visite de plusieurs transformateurs et

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par conséquent le prix de vente sera relativement plus élevé dans ces localités que dans

les arrondissements d’accès difficile comme Okpara. C’est le cas de Offè et de Sakin.

Le prix élevé au niveau du Plateau (17,5 Fcfa/Kg) et de Adido (25,5 Fcfa/Kg) se

justifie par leur position car étant des arrondissements urbains on y trouve plus de

transformateurs ; mais toujours est-il que la demande est supérieure à l’offre.

L’amortissement également varie d’un arrondissement à un autre et dépend surtout du

degré de technicité au niveau de chaque arrondissement.

L’amortissement le plus bas se trouve à Sakin et ceci parce que les transformateurs

n’ont pas assez d’équipements nécessaires à la transformation du manioc. La plupart

des transformateurs utilisent les briques pour presser la pulpe à la place de la presse.

De même, on note peu de râpeuse dans l’arrondissement si bien que certains

transformateurs sont obligés d’utiliser la râpeuse manuelle. Par contre, dans les autres

arrondissements, chaque transformateur a au moins sa presse et organisés en groupes,

ils disposent de râpeuses ou peuvent en louer une. L’amortissement moyen est de 9,7

Fcfa par Kg. Les prix de vente sont aussi relatifs. En somme, la marge nette dégagée

dépend du prix d’achat, du coût de transport, de l’amortissement et du prix de vente.

La marge nette moyenne est de 60 Fcfa par Kg. Ce qui montre que la transformation

du manioc en gari est rentable dans la commune même si cette rentabilité varie d’un

arrondissement à un autre. Mais à Adido on constate que la marge nette est négative.

Donc les transformateurs de cet arrondissement ne réalisent pas de bénéfice et ceci à

cause du prix d’achat du manioc qui est élevé et du prix de vente qui est faible. Cette

situation trouve son explication dans le nombre élevé de transformateurs et l’étroitesse

du marché d’écoulement. La marge nette étant positive, nous ne pouvons qu’exhorter

les transformateurs de manioc frais en gari à poursuivre leurs activités.

2. Transformation du manioc frais en cossettes

Le tableau suivant présente le compte d’exploitation de la transformation de 100 kg de

manioc en cossettes. Cette transformation obéit aux mêmes règles que celle du gari et

les mêmes éléments sont pris en compte pour le compte d’exploitation. Mais la

comparaison des deux tableaux laisse croire que la transformation du manioc en gari

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est plus rentable que la transformation en cossettes. Car la marge nette moyenne est de

60,9 Fcfa/Kg pour le gari et de 37Fcfa/Kg pour les cossettes. Le compte d’exploitation

retracé par le tableau présente des marges nettes positives partout même au niveau de

Adido.

Tableau 14: Compte d’exploitation de la transformation du manioc en cossettes dans la commune de Savè  

Localités Libellés

Unité

Plateau

Sakin

Okpara

Offè

Moy

Quantité achetée kg 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Prix unitaire d'achat Fcfa/Kg 17,5 12,8 12,5 16,2 16,9 Prix total d'achat Fcfa 1752,2 1275,8 1250,0 1619,0 1690,3 Coût de transport Fcfa/kg 9,9 6,8 10,6 7,9 10,0 Epluchage Fcfa/kg 15,0 15,0 15,0 15,0 15,0 Sous-total 1 Fcfa/kg 24,9 21,8 25,6 22,9 25,0 Taxe Fcfa/kg 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 Amortissement équipement

Fcfa/Kg

11,2

4,4

9,6

12,4

9,7

Perte en stockage % 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 Perte en stockage kg 0,0 10,0 0,0 0,0 2,0 Rendement % 20,0 20,0 20,0 20,0 20,0 Rendement Kg 20,0 20,0 20,0 20,0 20,0 Quantité produit obtenu vendue

kg

20,0

18,0

20,0

20,0

19,6

Prix unitaire de vente du produit obtenu

Fcfa/kg

205,6

203,7

200,1

171,1

192,1

Recette Fcfa 4111,6 3665,8 4001,6 3421,4 3760,4 Recette Fcfa/kg 205,6 203,7 200,1 171,1 192,1 Coût variable de transaction

Fcfa/kg

26,4

33,3

27,1

24,4

28,5

Prix d'achat + coût variable Fcfa/kg

122,8

103,5

95,9

113,5

121,5

Marge brute de commercialisation

Fcfa/kg

82,8

100,1

104,2

57,6

70,6

Amortissement total

Fcfa/kg

11,2

4,4

9,6

12,4

9,7

Marge nette Fcfa/kg 71,6 95,8 94,6 45,2 60,9

Source: Résultats des analyses (2007)

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Section 3. Vérification des hypothèses de recherche  

Vérification de la première hypothèse

De l’analyse des résultats précédents, nous retenons que la première hypothèse selon

laquelle « La productivité du manioc est très élevée dans la commune de Savè et

dégage des revenus appréciables » est confirmée.

Vérification de la deuxième hypothèse

La deuxième hypothèse avance que « La transformation et la commercialisation des

produits dérivés issus du manioc sont rentables et incitent fortement les acteurs au

développement de la filière » est également confirmée suite à l’analyse des résultats

d’enquête. Il ressort que tous les ratios calculés à base de données sont supérieurs à

l’unité. Dans aucun cas, les ratios ne pas négatifs.  

Section 4. Stratégies d’intervention pour l’amélioration de la filière manioc

En un premier lieu, cette section fait le point des contraintes à la production, à la

transformation et à la commercialisation du manioc et de ses dérivés tels que perçus

par les acteurs. Les suggestions en vue d’améliorer les rentabilités des différents

segments de la filière sont faites en un second lieu.

I. Les contraintes liées au développement de la filière manioc à Savè

Ce paragraphe présente les différentes contraintes auxquelles sont confrontés les

producteurs, les transformateurs et les commerçants du manioc et de ses dérivés.

La connaissance de ces contraintes permet de proposer des stratégies dont la mise en

œuvre permettra de développer la filière.

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1. Contraintes liées à la production

Les contraintes liées à la production du manioc dans la commune de Savè sont

présentées dans le tableau X. Elles sont énoncées par les producteurs eux-mêmes et

énumérées par arrondissement. Elles sont de trois ordres et ont pour noms :

- le manque de moyens modernes de préparation des sols et d’entretien des champs

pour atténuer la pénibilité des travaux ;

- le manque de moyens financiers de campagne agricole et lorsqu’ils existent, manque

de main-d’oeuvre agricole ;

- le faible niveau de demande du manioc et de ses dérivés.

Tableau 15: Contraintes à la production du manioc par arrondissement

Arrondissement

Difficultés

Sakin Okpara Offe

Manque de matériels de

préparation du sol

Manque de matériels de

préparation du sol

Manque de matériels

préparation du solManque de marché

d'écoulement

Pénibilité des activités post

Pénibilité des activités

manque de moyens

financiers

Pénibilité des activités

d'entretien des champs

Pénibilité des activités de mise

Pénibilité des activités

d'entretien

Pénibilité des activités de

mise en place des champs

manque de main

Première

Pénibilité des activités de

mise en

manque de moyens

Manque de marché

Manque de marché

Deuxième Pénibilité des activités

post ré colte

manque de maind'œuvre

Source : Résultats des analyses (2007)

Les contraintes sont présentées par ordre d’importance. Les premières sont celles qui

sont les plus pertinentes pour le producteur et méritent une action urgente tandis que

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les secondes revêtent moins de pertinence mais sont tout aussi essentielles. L’analyse

approfondie du tableau révèle deux types de contraintes : les contraintes liées

directement à la culture proprement dite d’une part et celles liées à la vente après

récolte d’autre part.

Au nombre des contraintes liées à la culture, nous pouvons citer le manque de

matériels de préparation du sol qui s’observe dans tous les arrondissements, la

difficulté rencontrée pour la mise en place des champs, la pénibilité des opérations

d’entretien des champs et des activités post récolte et la rareté de la main d’œuvre. A

tout ceci s’ajoute le manque de moyens financiers. Le seul et principal problème lié à

la vente est le manque de marché d’écoulement. Jadis, cette contrainte ne constituait

pas un obstacle à la culture du manioc car la production du manioc a été toujours

limitée à la consommation dans la commune. Mais avec l’arrivé de diverses structures

de vulgarisation et de promotion du manioc, les producteurs ont très tôt compris que le

manioc est prometteur d’un avenir radieux. Ils se sont donc lancés dans la production

de masse. Les superficies sont devenues alors importantes. La main d’œuvre étant

souvent familiale avec des outils rudimentaires, ces producteurs connaissent

d’énormes difficultés avec les importantes superficies emblavées. Mais quand ces

producteurs bravent vents et marrées pour y arriver, leur nouveau et crucial problème

se trouve dans la difficulté à écouler leur production. Pour preuve, lors de nos enquêtes

sur le terrain (comme l’illustre la photo ci-dessous), plusieurs champs de manioc

visités sont déjà à maturité mais ne sont pas récoltés parce que les propriétaires se

posent la question de savoir où et à qui vendre ces produits. En 2005, l’ex Société

Sucrière de Savè (SSS) a pris une partie de ces productions au prix de 60 Fcfa le

kilogramme. Mais elle est limitée dans ses besoins. D’autres producteurs proposent

leur production à la société YUEKEN ALCOOL installée à Logozohè spécialisée dans

la fabrication de l’alcool à partir des cossettes du manioc. Mais cette société est

également limitée dans sa demande, car avec ses besoins limités à dix mille tonnes de

cossettes par an, que l’usine peut satisfaire à partir de la seule production locale c'est-

à-dire celle de la commune de Savalou. De plus, selon le directeur commercial de la

société, Monsieur Xu QUANDE, au delà de 20 Km de l’usine, la vente du manioc à

son unité de production ne semble plus rentable pour les paysans. Le problème

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d’écoulement reste donc entier pour ces producteurs de la commune de Savè même si

les transformateurs locaux prennent une partie de leur production à un prix très bas.

Notons cependant que ce problème ne se pose pas avec la même acuité d’un

arrondissement à un autre. Il est un problème de premier ordre à Sakin tandis qu’il est

de deuxième ordre à Okpara et à Offè. Cela peut se justifier par le fait que Okpara est

proche du Nigeria et qu’une partie de sa production est souvent achetée par les

nigérians et que Offè soit plus proche de l’industrie sucrière et de Logozohè.

Par rapport à tout ce qui précède et pour un meilleur développement de la filière, les

producteurs souhaiteraient avoir des machines et des charrues à leur disposition pour la

culture et, des préfinancements qui pourront être remboursés par la commercialisation

sur des marchés d’écoulement fiables, moteur même de la production.

2. Contraintes liées à la transformation

Les contraintes à la transformation du manioc dans la commune de Savè sont entre

autres :

- la pénibilité des activités préparatoires à la transformation telles que déterrer les

tubercules de manioc, les peler, les transporter des champs vers les lieux de

transformation;

- le caractère archaïque des méthodes et des moyens de transformation

- le manque d’infrastructures adéquates pour abriter les ateliers de transformation ;

- la non disponibilité du manioc frais ;

- la précarité des structures de stockage des produits avant commercialisation.

Les difficultés ci-dessus énoncées vont de la disponibilité du manioc et de la pénibilité

de la transformation à la vente des produits finis ou dérivés. Ces problèmes peuvent

être répartis en trois classes selon leur importance par arrondissement. Par ordre

d’importance, il s’agit de la pénibilité du transport après achat du manioc dans les

champs, de la pénibilité du cuisson, du manque de marché d’écoulement des produits,

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du manque d’abri pour les phases de cuisson, de la disponibilité du manioc à tout

moment, de la forte fluctuation des prix et du manque des structures de stockage. Les

problèmes liés au transport et à la cuisson se situent au niveau de la première

contrainte dans tous les arrondissements. Le manioc est souvent acheté sur billon.

C’est ces femmes transformatrices qui se chargent non seulement de déterrer le manioc

arrivé à maturité mais également du transport dans les bassines car les moyens de

transport ne sont pas toujours disponibles ou, les pistes desservant les champs ne sont

pas carrossables. Toute chose qui amène à solliciter au mieux des taxis moto qui

coûtent extrêmement chers. Une fois arrivées à la maison elles deviennent les actrices

privilégiées de la transformation rudimentaire du manioc.

Passées ces phases, la difficulté suivante est celle de la vente des produits obtenus.

Autrefois, du manioc, on attendait que le gari et les cossettes qui se vendaient

essentiellement sur les marchés locaux et rarement destinés aux centres urbains

comme Bohicon et Cotonou. Mais avec les différentes structures intervenant dans la

filière, de nouveaux produits ont fait leur apparition les produits classiques issus de la

transformation le sont à plus grande échelle. Le problème majeur reste la difficulté à

écouler ces produits. Le problème de marché d’écoulement est plus préoccupant à

Sakin que dans tous les autres arrondissements. Ceci se justifie par l’habitude

alimentaire du groupe ethnique majoritaire dans cet arrondissement. Sakin regorge

majoritairement de shabè qui ont pour nourriture, la pâte à base de cossettes de manioc

produites localement.

Par contre, dans les autres arrondissements, nous avons un mélange de fon et de shabè.

Il convient de faire remarquer également que le manioc n’est plus disponible à tout

moment à cause de la résolution prise par les producteurs pour remédier aux difficultés

irrésolues dont le manque d’écoulement de leur production.

3. Contraintes liées à la Commercialisation

Il n’y a pas de commerçant spécifique de manioc dans la commune. Les produits

achetés sont mis en stock pour attendre les périodes de pénurie pour être remis sur le

marché à des prix plus élevés. Il s’agit d’un commerce saisonnier et opportuniste qui

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nécessite une réorganisation profonde de la filière qui passe par la fixation par saison

des prix d’achat au producteur, la construction des structures de stockage et de

conservation en vue de location d’espaces ou de volumes à des commerçants,

l’amélioration de l’état des voies en vue de faciliter les transactions qui se font

essentiellement dans les villages et enfin la recherche des marchés d’écoulement sur le

plan international surtout que les cossettes béninoises sont très appréciées à l’extérieur.

II. Suggestions

Par rapport à ce tableau peu reluisant de toutes les facettes de la production de manioc,

que faire pour améliorer les performances de la filière à court et à long terme ?

1. Positions adoptées par les acteurs

Pour résoudre leurs problèmes, les transformateurs font appel à la main d’œuvre

salariée pour déterrer, transporter et cuire la farine de manioc. D’autres

transformateurs font l’option d’obtenir les produits finis sur les lieux même de

production de la matière première, c'est-à-dire dans les champs. Pour d’autres encore,

la cuisine sert d’atelier de transformation et ils modulent le niveau ou le volume de

transformation en fonction de la saison et de la demande. C’est ce qui justifie la forte

fluctuation des prix. De même, le travail en groupe est privilégié par rapport à

l’activité individuelle pour réduire les peines et même pour plus d’opportunité

d’acquérir des équipements modernes ou intermédiaires de travail qui reviendraient au

transformateur individuel.

Les commerçants du manioc et de ses dérivés quant à eux, font supporter aux

producteur et aux transformateurs le poids de leurs difficultés en achetant moins cher

les produits dans les zones peu accessibles.

2. Principaux axes d’intervention

Au vue de tout ce qui précède et pour un meilleur développement de la filière, les

producteurs souhaiteraient avoir des machines et des charnures à leur disposition pour

la culture et des préfinancements qui pourront être remboursés par la

69  

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commercialisation sur des marchés d’écoulement fiables, moteur même de la

production.

Les transformateurs souhaiteraient l’appui à la recherche et à la vulgarisation de

nouvelles technologies appropriées de transformation qui rendraient plus aisées leurs

activités, puis la mise à leur disposition de ces outils facturés sous forme de prêts,

l’amélioration du réseau routier de desserte rurale et la création de syndicats de

défense des prix de vente de leurs produits.

Les commerçants voudraient eux, connaître les marchés sur lesquels les produits

dérivés du manioc sont les plus demandés et qu’ils puissent transporter plus aisément

les produits finis du manioc avec moins de faux frais et de tracasseries.

Certes, plusieurs actions ont été menées dans ce sens.

- soit pour vulgariser les résultats des recherches ;

- soit pour créer les conditions financières de mise à disposition des producteurs et

transformateurs les découvertes et innovations avérées, si le choix stratégique est fait

qu’il faut impulser la culture du manioc. Pour ce faire, une stratégie nationale globale

devra être élaborée par tous les acteurs concernés.

L’Etat devra donc accorder la priorité :

- à la recherche des marchés d’écoulement au double plan interne et externe des

produits issus du manioc car, c’est cela le moteur même du développement de la

filière.

Il est évident que tant que ce problème ne sera pas résolu, toute action dans ce

domaine est vouée à l’échec ;

- à la formation constante sans exclusive aucune et au suivi permanent des

producteurs ;

- à la recherche en vue de l’amélioration de la qualité des produits finis issus du

manioc ;

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- à la recherche, à la mise en œuvre d’une politique de soutien aux petites et

moyennes entreprises de production, de transformation, de stockage, de

commercialisation et d’exportation des produits dérivés du manioc en vue

d’améliorer les performances ;

- à la création d’un observatoire des prix du manioc et de ses dérivés ;

- à la réduction des charges fiscales réglementaires qui pèsent sur les opérateurs

de la filière et la levée des contraintes à l’exportation des dérivés du manioc ;

- à la facilité d’accès au crédit à faible taux d’intérêt pour une échéance

conséquente aux cycles des espèces variétales cultivées ;

- à la création d’une structure d’achat et de stabilisation des prix de produits

dérivés du manioc;

- à l’ouverture de plus de pistes rurales et à la réhabilitation de l’existant.

Il s’agit en un mot, de la création, de la structuration, de l’organisation et de

l’animation d’une nouvelle filière que l’on veut créatrice de richesses et contribuant à

l’impulsion de l’émergence et du développement du Bénin.

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CONCLUSION

Une étude sur la productivité du manioc, même circonscrite dans un espace

relativement étroit comme la Commune de Savè, pose, à ne point se douter, la

problématique du besoin de structuration d’une filière déjà créée de fait et qui n’a

besoin que d’être organisée et animée pour prendre corps et place dans le cadre de la

diversification agricole.

La situation actuelle de la culture du manioc ne peut être comprise qu’en jetant un

regard rétrospectif sur son passé ou son histoire dans la commune. Et toute

contribution en vue de rendre le manioc disponible passe par l’incontournable

nécessite qu’il y a de cerner la relation d’interdépendance entre les différentes

composantes intervenant dans la filière. Il s’agit de la production, en amont et la

transformation et la commercialisation en aval, les deux dernières étapes étant les

catalyseurs de l’activité de production. Aussi, dans un contexte d’une forte croissance

urbaine soutenue, la production du manioc a de beaux jours en perspective si ses

nouveaux dérivés peuvent à travers une promotion agressive profiter pleinement de

l’effet d’entraînement sur le développement agricole régional et local. Il n’est en effet

pas utopique de penser que la demande alimentaire massive en milieu urbain des

nouveaux produits dérivés du manioc créera à terme, un tel débouché à la production

du manioc qu’elle s’orientera de l’étape d’autoconsommation à la production intensive

en attendant même de faire l’option de l’exportation au delà des frontières nationales.

De sorte, emplois et revenus seront sécurisés tant en milieu rural qu’urbain.

Un tel espoir exige un plan d’action cohérent basé sur une concertation plurisectorielle

et l’harmonisation des mesures relatives à la poursuite de la recherche en vue de

l’amélioration de la productivité et du rendement, en même temps qu’elle se mène

dans le sens des technologies appropriées en vue de réduire la pénibilité des travaux et

de rendre la production et la transformation plus attractives à plus de jeunes gens

valides.

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ANNEXES

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Table des matières

AVERTISSEMENT ................................................................................................................................. I 

DEDICACES ..........................................................................................................................................II 

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. IV 

LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................................... V 

LISTE DES GRAPHIQUES .................................................................................................................. V 

SOMMAIRE ......................................................................................................................................... VI 

INTRODUCTION................................................................................................................................... 1 

CHAPITRE I: CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE ....................................................... 3 

SECTION I PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE................................................ 4 

I. PROBLEMATIQUE ET INTERET DE L’ETUDE ............................................................................ 4 

1. PROBLEMATIQUE ........................................................................................................................... 4 

2. INTERET DE L’ETUDE .................................................................................................................... 6 

II. OBJECTIFS........................................................................................................................................ 7 

1. OBJECTIF GLOBAL.......................................................................................................................... 7 

2. OBJECTIFS SPECIFIQUES............................................................................................................... 7 

SECTION II. REVUE DE LITTERATURE ET HYPOTHESES .......................................................... 7 

I. REVUE DE LITTERATURE.............................................................................................................. 7 

1. CONCEPTS DE PRODUCTIVITE ET DE RENTABILITE ............................................................. 7 

A. CONCEPTS DE PRODUCTIVITE ................................................................................................... 7 

B. CONCEPTS DE RENTABILITE..................................................................................................... 11 

2. CONCEPTS DE PERFORMANCE.................................................................................................. 14 

II. HYPOTHESES................................................................................................................................. 15 

SECTION 3. CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE................................................ 16 

I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE................................................................................................... 16 

1. ENQUETE DE TERRAIN................................................................................................................ 16 

2. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES............................................................................ 19 

3. DIFFICULTES DE RECHERCHE................................................................................................... 20 

SECTION 4. MODE DE VALIDATION DES HYPOTHESES OU CADRE OPERATOIRE DE LA RECHERCHE ....................................................................................................................................... 20 

CHAPITRE 2 : PRODUCTION ET VALORISATION DU MANIOC DANS LA COMMUNE DE SAVE .................................................................................................................................................... 21 

SECTION 1. PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE.................................................................... 22 

SECTION 2. POPULATION- DENSITE ............................................................................................. 23 

I. HABITAT .......................................................................................................................................... 24 

II. ACTIVITES ECONOMIQUES DANS LA COMMUNE DE SAVE.............................................. 24 

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1. LE SECTEUR PRIMAIRE ............................................................................................................... 24 

2. LE SECTEUR SECONDAIRE ET TERTIAIRE.............................................................................. 25 

SECTION 3. PRODUCTION ET COMPTE D’EXPLOITATION DU MANIOC .............................. 28 

I. CULTURE DU MANIOC ................................................................................................................. 28 

1. APERÇU SUR L’ORIGINE ET LA VERTU DU MANIOC........................................................... 28 

2. LE MANIOC DANS LE MAINTIEN DE LA SANTE.................................................................... 29 

II. SYSTEMES DE PRODUCTION..................................................................................................... 29 

1. PRATIQUES CULTURALES .......................................................................................................... 29 

3. MODE DE FAIRE VALOIR ............................................................................................................ 31 

4. MAIN D’ŒUVRE AGRICOLE ....................................................................................................... 31 

5. VARIETES CULTIVEES................................................................................................................. 32 

III. STRUCTURES ET INSTITUTIONS D’INTERVENTION DANS LA COMMUNE................... 33 

1. STRUCTURES D’ENCADREMENT .............................................................................................. 33 

2. PROGRAMME D’INTERVENTION PONCTUELLE.................................................................... 33 

3. INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE......................................................................................... 36 

IV. EVOLUTION DES EXPLOITATIONS......................................................................................... 36 

1. EVOLUTION DES SUPERFICIES EMBLAVEES ET DES PRODUCTIONS.............................. 36 

2. DISPONIBILITE DU MANIOC....................................................................................................... 37 

3. PLACE DU MANIOC DANS LA PRODUCTION AGRICOLE DE LA COMMUNE.................. 37 

SECTION 4. TRANSFORMATION ET COMMERCIALISATION DU MANIOC........................... 39 

I. TRANSFORMATION DU MANIOC............................................................................................... 39 

1. LES ACTIVITES DE TRANSFORMATION ET LEUR FINANCEMENT ................................... 39 

2. TECHNIQUES DE TRANSFORMATION ET DERIVES DU MANIOC DANS LA COMMUNE............................................................................................................................................................... 40 

A) LE GARI ......................................................................................................................................... 41 

B) LES COSSETTES DE MANIOC .................................................................................................... 42 

C) TAPIOCA......................................................................................................................................... 42 

E) ATCHIEKE ...................................................................................................................................... 44 

F) AUTRES PRODUITS A BASE DU MANIOC ............................................................................... 45 

II. LA COMMERCIALISATION DU MANIOC ET DE SES DERIVES DANS LA COMMUNE ... 46 

1. ACTEURS ET CIRCUITS DE COMMERCIALISATION ............................................................. 46 

2. FLUX DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS ................................................................. 47 

CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSES DES RESULTATS ET SUGGESTIONS............... 49 

SECTION 1. PRESENTATION DES RESULTATS ........................................................................... 50 

I. PRESENTATION DES RESULTATS QUALITATIFS ET QUANTITATIFS LIES AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ................................................................................................ 50 

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SECTION 2. RENTABILITE DE LA PRODUCTION ET DE LA TRANSFORMATION DU MANIOC............................................................................................................................................... 54 

I. ANALYSE DU COMPTE D’EXPLOITATION............................................................................... 54 

II. ANALYSE DE LA TRANSFORMATION ET DE LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS DERIVES DU MANIOC.................................................................................................. 60 

1. TRANSFORMATION DU MANIOC FRAIS EN GARI................................................................. 60 

2. TRANSFORMATION DU MANIOC FRAIS EN COSSETTES..................................................... 62 

SECTION 3. VERIFICATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE .......................................... 64 

SECTION 4. STRATEGIES D’INTERVENTION POUR L’AMELIORATION DE LA FILIERE MANIOC............................................................................................................................................... 64 

I. LES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE MANIOC A SAVE ..... 64 

1. CONTRAINTES LIEES A LA PRODUCTION .............................................................................. 65 

2. CONTRAINTES LIEES A LA TRANSFORMATION ................................................................... 67 

3. CONTRAINTES LIEES A LA COMMERCIALISATION ............................................................. 68 

II. SUGGESTIONS............................................................................................................................... 69 

1. POSITIONS ADOPTEES PAR LES ACTEURS ............................................................................. 69 

2. PRINCIPAUX AXES D’INTERVENTION..................................................................................... 69 

CONCLUSION ..................................................................................................................................... 72 

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 73 

ANNEXES ............................................................................................................................................ 76