INTERNET

UN « PROF DE GYM » CHEZ LES TICIENS d'EPS ? Quels

sont les enjeux

qui s'y

rattachent ?

PAR P. IMBERT

Quels sont les

usages actuels ou

possibles des

techniques de

l'information et de

la communication

éducatives (TICE)

par un enseignant

Les TICE ont remplacé le terme de nouvelles technologies qui regrou­paient traditionnellement, la vidéo, la télévision, les télécommunications et l'informatique. La mutation de ces systèmes analogiques vers le numé­rique fait qu'ils peuvent maintenant communiquer ensemble. Le cas de l'expérimentation de la Banque de programmes et de services (BPS) de la Cinquième (chaîne de télévision) est exemplaire de cette intégration.

L a B P S

L'objectif est de rendre disponible en permanence des documents vidéo adaptés à l'enseignement, en particu­lier par la durée (de 3 à 13 secondes en général). Ceux-ci sont stockés dans un robot qui peut programmer leur diffu­sion à la demande. Celle-ci est effec­tuée par Internet via une partie spéci­fique du site Web de la Cinquième. Ce site est un catalogue informatique interactif permettant à l'utilisateur de

faire des recherches parmi les 5000 heures programmes disponibles. Le choix s'effectue principalement par un système de mots-clés ; ensuite, par liens hypertextes on obtient un résumé écrit du film mais aussi la pos­sibilité de voir (en qualité Internet, pas très bonne) la bande-annonce de celui-ci. Une fois commandé en ligne, le document est diffusé 48 heures après sur un canal satellite spécifique pour être copié sur un ordinateur. Ce document est de qualité numérique, excellente, et peut être ensuite diffusé par exemple, directement depuis l'or­dinateur vers un téléviseur. La plupart des outils informatiques et de commu­nication sont ici utilisés : le réseau Internet pour la commande, puis une diffusion satellite et enfin des moyens de visualisation de vidéos pour un usage pédagogique. Pour l'EPS. la plupart des documents sont issus de la médiathèque de 1TN-SEP. Bien qu'encore peu nombreux.

ils sont tout à fait utilisables pour faire découvrir rapidement une activité nouvelle ou donner à voir des niveaux d'expertise différents de la pratique scolaire. Mais d'autres moyens, moins sophisitiqués, sont cependant susceptibles d'alléger certaines tâches fastidieuses de l'enseignant.

L'utilisation des outils informatiques

L'informatique est souvent utilisée pour traiter les résultats des élèves pour différents types d'évaluation, calcul de moyenne, de barèmes, réali­sation de graphiques. De nombreux articles, une trentaine dans la Revue EP.S (source DOCUEPS), ont déjà évoqué ces possibilités. La plupart traitent de l'utilisation de logiciels spécifiques à une APS ou de gestion de groupes au sens large. Un seule remarque, les plus nombreux ont été publiés entre 1987 et 1992, ce qui. au rythme où évolue l'informatique est assez ancien. Cette évolution est éven­tuellement significative d'un engoue­ment qui ne se serait pas pérennisé. Par exemple, la collecte des informa­tions s'effectue généralement sur papier puis par saisie sur un micro­ordinateur. La présence d'un ordina­teur portable sur le terrain est rare­ment possible. Un agenda type « Palm organiser », mieux adapté à la saisie réalisée debout, permet de collecter

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très facilement sur le terrain les résul­tats bruts des élèves. Le transfert auto­matique sur le micro-ordinateur per­met ensuite de poursuivre le traitement des données à l'aide de logiciels plus puissants, ou simple­ment de les imprimer. Dans le même ordre, l'utilisation d'un chronomètre à mémoire multiples (500 minimum) pour l'exportation des résultats est également possible. Le coût actuel de ces matériels (autour de 1 200 F pour l'agenda et 600 F pour le chrono plus son logiciel de transfert) ainsi que leur très faible encombrement permet leur utilisation en EPS. Les réseaux

La véritable nouveauté issue du monde de l'informatique est bien la possibilité de faire communiquer tous les ordinateurs ensemble. Tous, quel que soit leur puissance, leur système d'exploitation, leur fabricant. De plus, avec l'apparition de fournisseurs d'ac­cès Internet (FAI) gratuits, le coût de connexion au « réseau des réseaux » par modem est maintenant réduit au prix de la communication locale France Télécom (environ 18 francs de l'heure en plein tarif), voire moins cher encore, grâce aux forfaits « tout compris ». Son utilisation est maintenant finan­cièrement abordable. D'autres moyens comme l'ADSL (Asymétrie digital suscriber line) est l'une des technologies qui devraient permettre de faire du haut débit sur des lignes téléphoniques classiques où la connexion par le câble des opérateurs de télévision sont possibles dans cer­taines villes.

L'Internet

Sur le plan matériel le réseau Internet est l'ensemble des ordinateurs reliés de façon permanente ou temporaire ainsi que leurs liaisons physiques (réseau téléphonique classique : RTC. Numéris, câble, liaisons spécialisées, etc.) qui utilisent un protocole com­mun le TCP/IP (la norme TCP/IP est un codage des données qui sont échan­gées. Sur un réseau il y a plusieurs couches de données, le TCP/IP en est une particulière). C'est le respect de cette norme concernant les réseaux que des ordinateurs aussi différents que les PC, les Mac, des stations Unix, des gros systèmes peuvent communi­quer ensemble et échanger des don­nées. Internet est donc, à la fois, une norme de télécommunications pour les systèmes informatiques et un ensemble de matériels informatiques et de transmissions (schéma p. 41 ).

Une des premières applications histo­riques. Telnet, donne, à l'aide d'un petit logiciel, la possibilité d'utiliser son ordinateur comme terminal d'un gros ordinateur central et d'accéder à ses ressources. Par exemple, c'est ce protocole qui était utilisé pour interro­ger la base SIB1L dans laquelle sont référencés les documents de toutes les bibliothèques universitaires de France (www.sibil-cnusc.fr : 8020/). De même que celle du congrès américain. Cependant, presque toutes offrent maintenant un service quasiment identique par le Web, donc plus simple. Ces bases sont très utiles pour les étudiants ou chercheurs lors de leurs recherches bibliographiques. Par exemple, pour vérifier l'ensemble des publications d'un auteur, ou trouver des ouvrages correspondant à un thème et connaître leur cote bibliogra­phique.

Les messageries

• Le mail : le courrier électronique est probablement l'application la plus utile du réseau en permettant d'en­voyer des messages écrits lus par toute machine qui les reçoit. De plus, en « attachant » des fichiers il est pos­sible d'expédier tout ce qu'un ordina­teur peut faire ou lire ; textes, images, sons, etc. Inconvénient : la taille des fichiers ne doit pas être trop importante car le temps de transmission risque d'être trop long. Uniquement pour les fichiers attachés : l'ordinateur récep­teur doit disposer d'un logiciel com­patible avec celui de l'émetteur. Avantages : par rapport au fax. inutile d'être connecté en permanence au réseau. La notion de dépendance par rapport à l'occupation éventuelle de la machine cliente est supprimée. Le document envoyé peut être directe­ment modifié par le destinataire, puis réexpédié. C'est un outil idéal pour joindre rapidement et personnelle­ment quelqu'un, sans le déranger. Un

1. Les fournisseurs d'accès Inter­net (FAI) Il existe trois grands types de FAI. Les services « on line » dont seul American on line reste en lice, per­mettent d'accéder à l'Internet par le biais d'une interface propriétaire et de services réservés aux seuls abonnés. Ce système protégé peut convenir à des débutants : un premier tri sur les données du Net étant fait. L e s FAI proprement dits ont généra­lement une offre comportant un accès au réseau, une adresse électronique, un serveur de forums, leurs tarifs vont de 35 à 100 F par mois. Accès Inter­net, Wanadoo, des fournisseurs régionaux (Mnet, Nordnet, etc.).

L e s FAI gratuits (www.libertysurf.fr, www.fnac.fr, www.darty.fr, etc.) offrent les mêmes services mais gratuite­ment, seul inconvénient, il vaut mieux naviguer... quand les autres ne le font pas. Cependant, ce défaut est sou­vent partagé par certains FAI payants. Plusieurs fournisseurs proposent maintenant des forfaits comprenant à la fois l'abonnement et le prix des communications téléphoniques. (Wanadoo, club Internet, Libertysurf, etc.). Un conseil, évitez de vous lier pour une durée supérieure à 3 mois et de payer par prélèvement auto­matique ; certains fournisseurs « oublient » de les interrompre lorsque vous résiliez l'abonnement.

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des usages possibles en EPS pourrait être d'informer les animateurs d'AS de changement de dates de compéti­tions, de rappeler des réunions, de donner des informations personnali­sées, d'échanger des documents entre collègues, etc. • La liste de diffusion : une autre application basée sur le courrier. Il en existe des milliers traitant d'un thème particulier qui fédère un groupe de personnes (un sport, l'éducation, etc.).

Celles-ci s'inscrivent préalablement auprès d'un robot de façon à recevoir les communications des autres partici­pants. Le principe est identique à celui du courrier, mais en général ces groupes désignent un modérateur qui centralise les envois et les répercute sur l'ensemble des membres. En EPS. il existe au moins 3 listes en français : EPS@eea.ec-lyon et info-eps@ac-naney-metz.fr et pedaeps@ac-nancy-metz.fr. mais il y a très peu de trafic pour l'instant. • Le forum : communication de groupe sur un thème précis, générale­

ment non filtrée et fonctionnant par fil de discussion. Le départ d'un fil est souvent une question à laquelle vont répondre d'autres personnes, mais ces réponses peuvent aussi susciter des commentaires qui s'ajoutent à cette chaîne. Les forums sont aussi l'en­droit où ont cours les plus folles rumeurs, et les problèmes les plus inquiétants de l'Internet car totale­ment impossibles à contrôler. Seuls « education.divers.fr » et « éduca­tion.medias.fr » ainsi que les forums relatifs à quelques sports présentent un intérêt pour les enseignants EPS. 11

2. R e c h e r c h e sur le W e b

Seule l'attribution des noms de domaines est centralisée par un organisme américain ; le NIC (inter­net network information center). Grâce à ce principe, l'internaute se connecte à un site sans connaître le № IP (numérique) du serveur auquel il souhaite s'adresser. Il fait corres­pondre de façon automatique et transparente pour l'utilisateur le nom en clair saisi par ce dernier par exemple : www.ac-montpellier.fr devient 194.185.51.8. Ce sont des serveurs particuliers (Domain. Name.Server) qui effectuent ces transcodages. Pour retrouver un nom ou décoder une adresse les www signifient world wide web (c'est donc une adresse sur le Web : ac- est l'abréviation des sites acadé­miques ; suivi ensuite par le nom en clair de l'académie sur laquelle vous désirez vous connecter : le fr est le symbole de France. D'autres terminaisons sont utilisées : .com pour les sociétés commer­ciales, .org pour les associations, .es pour l'Espagne ou .it pour Italie. Pour des recherches plus larges, il existe les moteurs de recherche. Ce sont des sites Web d'un type particu­lier : - ceux faisant faire des recherches exhaustives par des robots logiciels qui se connectent systématiquement sur tous les s i tes ex is tan ts . www.altavista.com est un des plus connus ainsi que hotbot.com qui aurait la plus grande base de don­nées actuellement ; - ceux faisant des recherches humaines type www.nomade.fr ou yahoo.fr. L'avantage des premiers est leur exhaustivité, celui des seconds réside dans le fait que les résumés des sites sont plus pertinents et ils ne mettent pas dans leur bases des sites inintéressants. Croiser les deux systèmes permet souvent d'obtenir les réponses les plus pertinentes. À noter de nouvelles techniques : le site www.google.fr qui utilise le nombre de connexions réalisées par les internautes sur les sites pour les classes et www.ai.com permet de formuler ses questions en langage naturel puis propose des reformula­tions.

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existe deux formes spécifiques EPS sur les serveurs de news des acadé­mies de Lille et d'Amiens. Pour accéder à l'ensemble de ces ser­vices, vous devez disposer d'un logi­ciel particulier, le navigateur, comme Netscape et Explorer. Ces navigateurs permettent également d'accéder à l'application de l'Internet la plus connue, le Web, que certains persistent à confondre avec l'Internet lui-même. • Le Web est l'ensemble des sites accessibles respectant des normes spécifiques dont le HTML (Hyper text mark-up language : texte repéré par des balises qui peut être interprété par les navigateurs) est la pierre angulaire. A partir de l'exemple de sites utiles pour l'EPS. l'ensemble des problèmes rencontrés sur le Web sera évoqué. • Il existe de très nombreux sites trai­tant des différents sports, mais leurs usages sont le plus souvent orientés vers l'amateur de spectacles sportifs (résultats, fans-club, photos, etc.) plu­tôt que vers l'enseignant. • Seules exceptions, les sites des fédé­rations officielles où des informations telles que le règlement ou l'actualité sportive sont souvent présentés de façon intéressante, et surtout récupé­rables pour adaptations et transforma­tions vers un usage pédagogique. • Les sites académiques proposent dès à présent des contenus de qualité avec des spécificités qui se font jour. Le site de l'académie de la Réunion, dont les brillants résultats à l'agrégation interne d'EPS sont une tradition, offre un site propice aux candidats aux concours. L'académie de Metz-Nancy possède un site avec quelques proposi­tions pédagogiques originales, en par­ticulier le badminton, mais propose aussi de nombreux liens avec d'autres sites. L'académie de Montpellier affiche un site résolument institution­nel et de haute technologie (entière­ment réalisé en technologie FLASH).

La recherche s u r le W e b

Bien que l'offre soit déjà riche, il est peu probable que vous trouviez déjà réalisée la situation dont vous rêvez pour achever votre cycle de gymnas­tique rythmique ou de handball. La nature de la réalisation des sites et le

mode de fonctionnement décentralisé et volontairement inorganisé des réseaux ne le permettent pas. Pour les documents pédagogiques, il est préfé­rable de faire des recherches à partir des sites académiques ou d'orga­nismes impliqués dans la recherche ou la diffusion pédagogique, le CNDP par exemple. La consultation des sites peut être perçue comme l'utilisation d'un minitel en couleurs avec parfois des animations alors que leur intérêt va bien au-delà. En règle générale l'auteur des pages, en indiquant son adresse électronique, offre le moyen de lui poser directement des questions sur le sujet traité, de le féliciter ou de le conspuer, etc. L'utilisation du Web peut être envisagée comme un point de départ d'échange entre personnes et non comme un libre service de connaissances. Être critique face aux productions est nécessaire car il n'existe aucune régulation sur la publication (témoin les multiples affaires, violence, pédophilie. racisme, etc.) dont les médias font leurs gros titres. La meilleure protec­tion face aux affirmations sans fonde­ment est la connaissance dont on dis­

pose sur le sujet ou bien la précaution de recouper ses sources.

Les e n j e u x des TICK p o u r la c o m ­m u n i c a t i o n profess ionnel le

Écrire un article dans une revue pour promouvoir un mode alternatif de communication peut sembler provo­cateur pour son auteur et suicidaire pour la revue. Or. les possibilités de synergies semblent prometteuses et sont suivies par de grands titres tels le Monde ou Libération. Prenons l'exemple d'un article, grâce à l'E­mail de fauteur les lecteurs peuvent réagir directement à ses affirmations, lui demander des précisions personna­lisées. L'auteur peut également propo­ser un site Web où des développe­ments supplémentaires peuvent être trouvés et profiter des remarques de lecteurs pour l'enrichir. Un forum peut être le moyen idéal pour pour­suivre des débats sur des thèmes abor­dés ou au contraire marquer un intérêt pour des activités nouvelles. Notons l'intérêt à utiliser de façon parallèle ces médias en respectant leurs spécificités. Pour les techniques de l'Internet, il s'agit de la rapidité, l 'abondance, la communication directe, le très faible coût économique de publication. Pour une revue, la rigueur, c'est la sélection et une res­ponsabilité accrue sur les textes pro­posés ainsi qu'une médiation réalisée par des professionnels. Ces deux approches ne se combattent pas. elles s'additionnent.

Pierre Imbert Professeur E P S .

Mail : pimbert@ac-montpellier.fr Site Web : www.pimbert.net

3. C o u r r i e r é l e c t r o n i q u e

Exemple de la composition d'une adresse E-mail : pimbert@ac-mont-pellier.fr La première lettre est celle du pré­nom, puis suit le nom entier, le sym­bole @ sépare toujours le client de son gestionnaire de courrier, enfin le serveur de messagerie (constitution identique à celle d'un serveur Web). Lensemble est généralement écrit en

lettres minuscules car les serveurs UNIX qui gèrent le plus souvent les boîtes sont sensibles à la casse (différence majuscule/minuscule). Certaines adresses mixent les deux, il faut être très précis. Les adresses, lettres ou numériques, sont compo­sées selon les mêmes règles : du général vers le particulier pour le Web ou les forums, du particulier vers le général pour le courrier.

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