PS & Énergie 4 / 2011

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Le magazine socialiste du tournant énergétique 4, novembre 2011 La session d’automne a été on ne peut plus réjouissante. Après le Conseil national, le Conseil des Etats a lui aussi approuvé l’aban- don du nucléaire. Les représen- tants du PDC n’ont pas laissé tomber leur conseillère fédérale. En ce qui concerne les mesures pour mettre en œuvre le tournant énergétique, le Conseil des Etats s’est malheu- reusement montré plus réticent que le Conseil national. L’interdiction des chauffages électriques n’a par exemple pas été approuvée. Toute- fois, avec 21 votes contre 20, la levée de la limitation pour la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) a été adoptée. A nous maintenant de veiller à ce que cet élan ne s’enlise pas une fois les élections passées. Le dan- ger est bien réel: il suffit que le bref temps dont nous disposions pour mettre hors service les cen- trales nucléaires ne soit pas utilisé à bon escient pour que se créent des contraintes en faveur de centrales à gaz. De telles centrales ne sont en aucun cas nécessaires si nous posons au plus tôt les bases pour l’efficacité énergétique et les éner- gies renouvelables. Le solaire est essentiel L’énergie solaire joue alors un rôle crucial. Selon les calculs de Swis- solar, les installations photovol- taïques sur les bâtiments pour- raient dès 2025 remplacer la moitié de notre électricité nucléaire, ce qui représente 20% de nos besoins en électricité. Pour ce faire, nous avons besoin de seulement 12 m 2 de pan- neaux photovoltaïques (PV) par habitant ou, au total, d’une surface de 90 km 2 . A titre de comparaison: la Suisse compte aujourd’hui 200 km 2 de toits et de façades aptes à recevoir des modules solaires. Des chiffres qui montrent aussi qu’il serait possible de produire beau- coup plus d’énergie solaire à long terme en Suisse, sans couvrir d’es- paces verts (en plus des bâtiments, Photo: Keystone Des monteurs installent des modules photovoltaïques. Il suffirait de 12 m 2 de toiture ou de façade par personne pour remplacer la moitié de l’électricité nucléaire suisse par de l’énergie solaire. Un objectif qui pourrait être atteint d’ici 2025. Sortir du nucléaire? Grâce au soleil & C ie par David Stickelberger, directeur de Swissolar par Roger Nordmann, conseiller national et président de Swissolar

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PS & Énergie 4 / 2011

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Le magazine socialiste du tournant énergétiqueN° 4, novembre 2011

La session d’automne a été on ne peut plus réjouissante. Après le Conseil national, le Conseil des Etats a lui aussi approuvé l’aban-don du nucléaire. Les représen-tants du PDC n’ont pas laissé tomber leur conseillère fédérale. En ce qui concerne les mesures pour mettre en œuvre le tournant énergétique, le Conseil des Etats s’est malheu-reusement montré plus réticent que le Conseil national. L’interdiction des chauffages électriques n’a par exemple pas été approuvée. Toute-fois, avec 21 votes contre 20, la levée de la limitation pour la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) a été adoptée.

A nous maintenant de veiller à ce que cet élan ne s’enlise pas une fois les élections passées. Le dan-ger est bien réel: il suffit que le bref temps dont nous disposions pour mettre hors service les cen-trales nucléaires ne soit pas utilisé à bon escient pour que se créent des contraintes en faveur de centrales à gaz. De telles centrales ne sont en aucun cas nécessaires si nous posons au plus tôt les bases pour l’efficacité énergétique et les éner-gies renouvelables.

Le solaire est essentielL’énergie solaire joue alors un rôle crucial. Selon les calculs de Swis-

solar, les installations photovol-taïques sur les bâtiments pour-raient dès 2025 remplacer la moitié de notre électricité nucléaire, ce qui représente 20% de nos besoins en électricité. Pour ce faire, nous avons besoin de seulement 12 m2 de pan-neaux photovoltaïques (PV) par habitant ou, au total, d’une surface de 90 km2. A titre de comparaison: la Suisse compte aujourd’hui 200 km2 de toits et de façades aptes à recevoir des modules solaires. Des chiffres qui montrent aussi qu’il serait possible de produire beau-coup plus d’énergie solaire à long terme en Suisse, sans couvrir d’es-paces verts (en plus des bâtiments,

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Des monteurs installent des modules photovoltaïques. Il suffirait de 12 m2 de toiture ou de façade par personne pour remplacer la moitié de l’électricité nucléaire suisse par de l’énergie solaire. Un objectif qui pourrait être atteint d’ici 2025.

Sortir du nucléaire? Grâce au soleil & Cie

par David Stickelberger, directeur de Swissolar

par Roger Nordmann, conseiller national et président de Swissolar

En Suisse, plus de 40% de l’énergie sont utilisés pour l’exploitation des bâtiments. Si l’approvisionnement en énergie doit dorénavant se passer du nucléaire, il sera nécessaire de mettre à profit l’énorme potentiel des bâtiments. Les bâtiments à énergie positive fournissent même davantage d’énergie qu’elles n’en consomment.

Construire pour le XXIe siècle

Lors de la transformation de notre approvisionnement énergétique – qui se passe du nucléaire – l’effica-cité énergétique et les économies d’énergie jouent un rôle essentiel. Les logements, bureaux et bâtiments industriels recèlent alors un poten-tiel de taille, car plus de 40% de la consommation d’énergie en Suisse sont encore et toujours consacrés à l’exploitation des bâtiments: à savoir environ 125 térawattheu-res (TWh) par an. Des assainisse-ments intelligents et surtout de nou-velles constructions à la pointe de la technologie nous permettraient d’économiser plusieurs dizaines de TWh par an. A titre de compa-raison: en 2010, la centrale nucléaire de Gösgen a produit 8 TWh.

Chaque bâtiment est une centraleMais aujourd’hui déjà, chaque bâti-ment d’habitation ou industriel pourrait fournir davantage d’éner-gie qu’il n’en consomme. Chaque bâtiment à énergie positive (PEPOS) est en fait une petite centrale.

Les trois facteurs pour correspon-dre à la norme correspondante:

1. Energie de sources d’énergie renouvelablesSeules les sources d’énergie renou-velables (capteurs thermiques solaires, pompes à chaleur solaires, pompes à chaleur pour eaux usées, photovoltaïque, etc.) sont utilisées pour le chauffage, l’eau chaude et l’électricité.

2. Efficacité énergétique dans la constructionL’enveloppe du bâtiment est par-faitement isolée (y compris triple vitrage). Des modules photovoltaï-ques sont posés sur les façades et les balcons.

3. Efficacité énergétique dans la technique du bâtimentUtilisation d’appareils électromé-nagers de classe d’efficacité éner-gétique A, éclairage basse consom-mation (par exemple la dernière technologie LED), installations sanitaires économes.

A Gams dans le Rheintal, il est désormais possible d’admirer un bâtiment industriel à énergie posi-tive. Sa particularité: ses murs. La

façade sud est couverte de cel-lules solaires monocristallines, et la façade est supporte des cellules à couche mince. Ensemble, ces cel-lules fournissent env. 13 100 kilowat-theures d’électricité par an (kWh/an). Le toit plat compte en outre une installation photovoltaïque à modules monocristallins légè-rement inclinés fournissant env. 37 000 kWh/an. A cela s’ajoutent deux trackers photovoltaïques qui – comme les tournesols – suivent la course du soleil. L’atelier de pro-duction et de montage est équipé d’une installation solaire thermique et d’un éclairage LED. L’ensemble du bâtiment consomme env. 13 000 kWh/an, mais produit quatre fois et demi plus d’électricité (env. 58 000 kWh/an).

BEPOS, même pour les bâtiments existantsLe Prix Solaire Suisse montre clai-rement que le concept BEPOS ne concerne pas que les nouvel-les constructions mais fonctionne aussi, après rénovation, avec des bâtiments existants. Le prix 2010 est ainsi revenu à une maison de Vaduz construite il y a 55 ans qui – après assainissement – correspond à la norme BEPOS. Avant rénovation, elle consommait 50 200 kWh/an d’électricité pour une surface habi-table de 139 m2. Une fois rénovée, sa consommation a baissé à 7000 kWh/an pour une surface habita-ble de 220 m2. L’installation photo-voltaïque injecte même encore 5700 kWh/an d’électricité solaire dans le réseau.

Les possibilités des technolo-gies BEPOS sont énormes. A nous de les utiliser. Après tout, cela fait longtemps que nous ne télépho-nons plus avec un appareil mural et que nous ne calculons plus avec une règle à calcul.

Je tiens à mon environnementSi vous voulez apporter votre sou-tien aux projets de politique envi-ronnementale du PS Suisse et recevoir quatre fois par an «PS & énergie», envoyez votre adresse par e-mail à [email protected]

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Le bâtiment industriel de la société de Peter Schibli, Heizplan AG à Gams, est également une centrale électrique. Il produit quatre fois et demi plus d’énergie qu’il n’en consomme.

Impressum PS & énergie Editeur: PS Suisse, case postale, 3011 Berne, [email protected]. Rédaction: Pierre Bonhôte, ancien conseiller aux Etats; Thomas Christen, secrétaire général; Chantal Gahlinger, secrétaire politique; Reto Gamma, chef de projet recherche de fonds; Beat Jans, conseiller national; Barbara Marty Kälin, ancienne conseillère nationale; Roger Nordmann, conseiller national; Eric Nussbaumer, conseiller national; Gisèle Ory, conseillère d’Etat; Rudolf Rechsteiner, ancien conseiller national; Doris Stump, conseillère nationale; Ursula Wyss, conseillère nationale. Traitement rédactionnel et production: Gallati Kommunikation, Zurich. Maquette: Purpur AG für Publishing und Communication, Zurich. Impression: Abächerli Druck AG, Sarnen. PS & énergie paraît quatre fois par an en français et en allemand. CP: 30-665681-6, PS & énergie, 3001 Berne

Imprimé sur papier certifié FSC SQS-COC-2086 «FSC Trademark 1996, Forest Stewardship Council A. C.»

par Hildegard Fässler, conseillère nationale et présidente d’HabitatDurable Suisse

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La Suisse a raté le virage des éner-gies renouvelables et a perdu son rôle de pays leader en la matière entre 1990 et 2000. Le Masterplan cleantech du Conseil fédéral met en évidence ce retard: diminution du nombre de brevets cleantech et progression moindre des exporta-tions suisses cleantech en compa-raison avec la moyenne des expor-tations suisses – alors que le taux de croissance du marché mondial des cleantech connaît une progres-sion fulgurante.

Les technologies propres sont en vogueLa catastrophe nucléaire au Japon renforcera au niveau mondial le recours croissant à des énergies propres. L’abandon ou la suspen-sion de la filière du nucléaire dans plusieurs pays est prévisible; il en résultera des investissements sup-

il est aussi possible d’utiliser comme supports potentiels pour le photovoltaïque les murs antibruit, paravalanches et autres installations).

Mais revenons à notre objectif intermédiaire de 2025: pour l’atteindre, il nous faut installer en moyenne une nouvelle sur-face de 6 km2 par an. Pour moitié, les modules pourraient être installés à faible coût sur les nouvelles constructions – c’est en effet la surface de nouveaux bâtiments construits chaque année. Pour le financement, l’idéal serait d’étendre la RPC, un outil qui a fait ses preuves. La charge pour les consommateurs d’électri-cité augmenterait temporairement à un maximum de 2,85 cen-times par kilowattheure consommé, pour ensuite baisser après 2025: les installations sont alors construites et produisent du courant à coût nul pendant au moins trente ans. Pour le ménage moyen, le surcoût se monte à moins de 10 francs par mois.

Besoin de nouveaux spécialistesMais l’argent à lui seul ne suffit pas. Il nous faut aussi former des spécialistes, pas loin de 5000 selon nos estimations. La recher-che et le développement appliqués doivent être encouragés davantage afin que les installations photovoltaïques devien-nent encore plus abordables et encore plus faciles à intégrer aux bâtiments. Tout comme il faut davantage d’informations et de conseils pour les maîtres d’ouvrage qui souhaitent transformer leur maison en centrale électrique. Adapter notre réseau élec-trique aux nouvelles réalités est également crucial: les centra-les électriques de grande taille vont disparaître, de nombreux petits producteurs vont s’ajouter qui devront tous être accordés les uns aux autres mais aussi aux consommateurs.

La chaleur solaire fournie par des capteurs thermiques pour-rait en outre couvrir une grande partie de nos besoins calorifi-ques. Là aussi, cela nous ramène à la substitution des centrales nucléaires puisque les chauffe-eau électriques et les radiateurs électriques consomment environ 10% de nos besoins en élec-tricité. Dans les nouvelles constructions et les bâtiments réno-vés, au moins la moitié des besoins en eau chaude peut être produite grâce au soleil. Cette technologie doit elle aussi être davantage soutenue, car après plusieurs années de croissance le marché des collecteurs stagne.

L’énergie solaire peut être un composant essentiel de notre futur approvisionnement énergétique sûr, propre et renouve-lable. Mais uniquement si nous prenons aujourd’hui les mesu-res adéquates. A cet effet, Swissolar a lancé une pétition qui sera remise au nouveau Parlement avant la session d’hiver. Et une première étape peut et doit être engagée rapidement: le déblocage de fonds RPC pour les 11 000 installations photovol-taïques sur la liste d’attente qui pourraient produire annuelle-ment 350 millions de kilowattheures d’électricité – à peu près autant que Mühleberg en cinq semaines!

L’initiative Cleantech du PS Suisse est chose faite. Pour l’organisation des travailleurs Travail.Suisse, elle vient à point nommé. Non seulement elle remplace les énergies fossiles, mais en plus elle crée plus de 100 000 nouveaux emplois.

Initiative Cleantech: un approvisionnement en énergie propre et de nouveaux emplois

plémentaires très importants dans l’efficacité énergétique et le déve-loppement des énergies renouve-lables. Les pays aujourd’hui à la pointe de l’innovation en matière de cleantech en profiteront le plus. La Suisse doit redoubler d’efforts pour regagner une place de leader dans les cleantech.

Dans cette perspective, l’initia-tive Cleantech est le levier idéal pour orienter la politique énergé-tique plus fortement qu’à l’heure actuelle vers le développement des énergies renouvelables et l’effica-cité énergétique. Cette évolution est très importante pour Travail.Suisse, car elle représente un véritable pro-gramme de renouvellement écolo-gique et économique qui stimulera fortement l’innovation énergétique et contribuera à créer des dizaines de milliers d’emplois supplémentai-res en Suisse, la plupart bien quali-fiés. Cela permettra de compenser le déclin d’emplois dans d’autres sec-teurs.

L’initiative stimule le marché du travailL’initiative Cleantech stimulera for-tement la création d’emplois dans le

bâtiment, l’industrie et les services, car sa mise en œuvre nécessitera de prendre des mesures telles que:

■ la suppression du plafond pour la rétribution du courant injecté à prix coûtant (RPC): création d’en-viron 5000 emplois supplémentai-res, principalement dans le photo-voltaïque;

■ l’augmentation des moyens de 100 millions de francs par an pour soutenir les technologies propres (installations de démonstration, projets-pilotes, soutien aux start-up etc.);

L’initiative Cleantech crée plus de 100 000 emploisLe 6 septembre 2011, le PS suisse a déposé 106 000 signatures valables pour son initiative Cleantech auprès de la Chancellerie fédérale. En même temps a paru une étude de l’Université de Lausanne mandatée par le PS. Celle-ci démontre l’impact positif de l’initiative sur le marché du travail suisse: d’ici 2030, les mesures déterminées par l’initiative génèrent une valeur ajoutée de 21 à 26 milliards de francs. Ce qui représente une hausse de 2 à 2,4% du PIB suisse estimé pour 2030. L’étude considère qu’au cours des vingt prochai-nes années, entre 136 000 et 167 000 nouveaux emplois pourront être créés dans le secteur des cleantech. L’initiative du PS favorisera le tournant éner-gétique dans les débats politiques à venir, promouvra les énergies renouve-lables et les mesures d’efficacité énergétique et accéléra la fin de l’énergie nucléaire.

Chère Doris, un tout grand merci pour ton engagement! Avec Doris Stump, c’est une politicienne engagée et compétente qui se retire de la politique fédérale. Doris a siégé au Conseil national pour le canton d’Argovie depuis 1995 et était membre de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du ter-ritoire et de l’énergie où elle s’est engagée avec persévérance pour l’environnement, les énergies renouvelables et une poli-tique d’aménagement durable. Elle a très tôt reconnu le dan-ger des particules fines et exigé une politique cohérente de lutte contre le bruit, tout en suivant avec un grand savoir-faire les problèmes complexes de l’aménagement du territoire. Elle a en outre été membre de la délégation suisse auprès de l’Union interparlementaire et de la délégation suisse auprès du Conseil de l’Europe où Doris s’est engagée en faveur de la politique d’égalité. Depuis 2001, Doris travaille au sein des éditions eFeF (www.efefverlag.ch) où elle édite des écrivaines suisses et des textes d’études genre. Le temps qu’elle réussira à libérer bénéfi-ciera certainement à l’édition, ce dont nous nous réjouissons!

De tout cœur, Chantal Gahlinger

Le groupe de travail «PS & énergie» Le groupe de travail «PS & énergie» veut faire connaître et mettre en œuvre la politique énergétique et environnementale du PS Suisse. Il est composé de spécialistes des domaines de l’énergie et de l’environnement du groupe socialiste de l’Assemblée fédérale et d’autres spécialistes intéressés. Les dons reçus par «PS & énergie» sont affectés à des campagnes politiques et à des projets de politique énergétique et environ-nementale.

Jusqu’ici, le groupe de travail a soutenu financièrement les projets et organisations suivants:

R Opposition à la demande d’exploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg 2009R Contribution à l’initiative pour le climat lancée notamment par le PS (www.oui-initiativeclimat.ch)R Alliance «Non au nucléaire» et association «Initiative pour le climat»R Sommet de l’énergie du PS «Des dangers du nucléaire au potentiel des énergies renouvelables» du 22 septembre 2007 R Contribution à l’élaboration du papier de perspective du PS Suisse «Sortir du nucléaire, c’est faisable et c’est l’avenir – vers un approvisionnement basé sur les énergies renouvelables»R Contribution à «KLAR! Schweiz» pour le soutien de l’expertise de John Large sur la «démonstration de la faisabilité» de la NagraR Financement de l’expertise juridique «Consultation lors de la construction de nouvelles centrales nucléaires»

Autres 1386 m 2 Forêts 1424 m 2

Agriculture 1902 m 2

Surfaces habitées

380 m 2

12 m 2 PVpar

habitant

■ la prolongation jusqu’en 2030 du programme d’assainissement éner-gétique des bâtiments et l’augmen-tation des moyens à disposition (hypothèse de 300 à 600 millions de francs par an): création d’environ 30 000 emplois dans le domaine de l’assainissement proprement dit et 10 000 pour le développement des énergies renouvelables en lien avec les bâtiments;

■ l’accélération du rythme de tran-sition vers une mobilité durable avec le renforcement des transports publics et de la mobilité douce: environ 20 000 emplois (trans-ports publics, construction de maté-riel ferroviaire, électrification de la mobilité);

■ les moyens supplémentaires consacrés aux cleantech feraient regagner des parts de marché à l’industrie d’exportation suisse; on peut estimer à environ 25 000 le nombre supplémentaire d’emplois créés et c’est l’industrie des machi-nes qui en profiterait le plus;

■ il faut y ajouter les postes dans la recherche et le transfert de l’in-novation entre hautes écoles et éco-nomie.

Les cleantech sont une des princi-pales sources de nouveaux emplois à l’avenir, et garantissent une évo-lution de notre société vers une prise en compte prioritaire de la qualité de vie dans un environne-ment préservé. Les travailleurs et travailleuses sont donc particuliè-rement intéressés par ce tournant technologique indispensable pour le bien des générations futures, autant pour notre pays que pour la planète entière. L’initiative Clean-tech est l’outil qui permettra de sti-muler les décisions politiques qui devront maintenant être rapides et plus fondamentales encore, la catastrophe japonaise le prouve. Le temps presse, agissons mainte-nant!

«De quelle surface l’énergie solaire a-t-elle besoin?»Surface du territoire suisse par habitant: 4712 m2.Avec 12 m2 de PV par personne, nous compenserions 20% de la consommation d’électricité actuelle.

par Josiane Aubert, conseillère nationale et vice-présidente de Travail.Suisse

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La Suisse a raté le virage des éner-gies renouvelables et a perdu son rôle de pays leader en la matière entre 1990 et 2000. Le Masterplan cleantech du Conseil fédéral met en évidence ce retard: diminution du nombre de brevets cleantech et progression moindre des exporta-tions suisses cleantech en compa-raison avec la moyenne des expor-tations suisses – alors que le taux de croissance du marché mondial des cleantech connaît une progres-sion fulgurante.

Les technologies propres sont en vogueLa catastrophe nucléaire au Japon renforcera au niveau mondial le recours croissant à des énergies propres. L’abandon ou la suspen-sion de la filière du nucléaire dans plusieurs pays est prévisible; il en résultera des investissements sup-

il est aussi possible d’utiliser comme supports potentiels pour le photovoltaïque les murs antibruit, paravalanches et autres installations).

Mais revenons à notre objectif intermédiaire de 2025: pour l’atteindre, il nous faut installer en moyenne une nouvelle sur-face de 6 km2 par an. Pour moitié, les modules pourraient être installés à faible coût sur les nouvelles constructions – c’est en effet la surface de nouveaux bâtiments construits chaque année. Pour le financement, l’idéal serait d’étendre la RPC, un outil qui a fait ses preuves. La charge pour les consommateurs d’électri-cité augmenterait temporairement à un maximum de 2,85 cen-times par kilowattheure consommé, pour ensuite baisser après 2025: les installations sont alors construites et produisent du courant à coût nul pendant au moins trente ans. Pour le ménage moyen, le surcoût se monte à moins de 10 francs par mois.

Besoin de nouveaux spécialistesMais l’argent à lui seul ne suffit pas. Il nous faut aussi former des spécialistes, pas loin de 5000 selon nos estimations. La recher-che et le développement appliqués doivent être encouragés davantage afin que les installations photovoltaïques devien-nent encore plus abordables et encore plus faciles à intégrer aux bâtiments. Tout comme il faut davantage d’informations et de conseils pour les maîtres d’ouvrage qui souhaitent transformer leur maison en centrale électrique. Adapter notre réseau élec-trique aux nouvelles réalités est également crucial: les centra-les électriques de grande taille vont disparaître, de nombreux petits producteurs vont s’ajouter qui devront tous être accordés les uns aux autres mais aussi aux consommateurs.

La chaleur solaire fournie par des capteurs thermiques pour-rait en outre couvrir une grande partie de nos besoins calorifi-ques. Là aussi, cela nous ramène à la substitution des centrales nucléaires puisque les chauffe-eau électriques et les radiateurs électriques consomment environ 10% de nos besoins en élec-tricité. Dans les nouvelles constructions et les bâtiments réno-vés, au moins la moitié des besoins en eau chaude peut être produite grâce au soleil. Cette technologie doit elle aussi être davantage soutenue, car après plusieurs années de croissance le marché des collecteurs stagne.

L’énergie solaire peut être un composant essentiel de notre futur approvisionnement énergétique sûr, propre et renouve-lable. Mais uniquement si nous prenons aujourd’hui les mesu-res adéquates. A cet effet, Swissolar a lancé une pétition qui sera remise au nouveau Parlement avant la session d’hiver. Et une première étape peut et doit être engagée rapidement: le déblocage de fonds RPC pour les 11 000 installations photovol-taïques sur la liste d’attente qui pourraient produire annuelle-ment 350 millions de kilowattheures d’électricité – à peu près autant que Mühleberg en cinq semaines!

L’initiative Cleantech du PS Suisse est chose faite. Pour l’organisation des travailleurs Travail.Suisse, elle vient à point nommé. Non seulement elle remplace les énergies fossiles, mais en plus elle crée plus de 100 000 nouveaux emplois.

Initiative Cleantech: un approvisionnement en énergie propre et de nouveaux emplois

plémentaires très importants dans l’efficacité énergétique et le déve-loppement des énergies renouve-lables. Les pays aujourd’hui à la pointe de l’innovation en matière de cleantech en profiteront le plus. La Suisse doit redoubler d’efforts pour regagner une place de leader dans les cleantech.

Dans cette perspective, l’initia-tive Cleantech est le levier idéal pour orienter la politique énergé-tique plus fortement qu’à l’heure actuelle vers le développement des énergies renouvelables et l’effica-cité énergétique. Cette évolution est très importante pour Travail.Suisse, car elle représente un véritable pro-gramme de renouvellement écolo-gique et économique qui stimulera fortement l’innovation énergétique et contribuera à créer des dizaines de milliers d’emplois supplémentai-res en Suisse, la plupart bien quali-fiés. Cela permettra de compenser le déclin d’emplois dans d’autres sec-teurs.

L’initiative stimule le marché du travailL’initiative Cleantech stimulera for-tement la création d’emplois dans le

bâtiment, l’industrie et les services, car sa mise en œuvre nécessitera de prendre des mesures telles que:

■ la suppression du plafond pour la rétribution du courant injecté à prix coûtant (RPC): création d’en-viron 5000 emplois supplémentai-res, principalement dans le photo-voltaïque;

■ l’augmentation des moyens de 100 millions de francs par an pour soutenir les technologies propres (installations de démonstration, projets-pilotes, soutien aux start-up etc.);

L’initiative Cleantech crée plus de 100 000 emploisLe 6 septembre 2011, le PS suisse a déposé 106 000 signatures valables pour son initiative Cleantech auprès de la Chancellerie fédérale. En même temps a paru une étude de l’Université de Lausanne mandatée par le PS. Celle-ci démontre l’impact positif de l’initiative sur le marché du travail suisse: d’ici 2030, les mesures déterminées par l’initiative génèrent une valeur ajoutée de 21 à 26 milliards de francs. Ce qui représente une hausse de 2 à 2,4% du PIB suisse estimé pour 2030. L’étude considère qu’au cours des vingt prochai-nes années, entre 136 000 et 167 000 nouveaux emplois pourront être créés dans le secteur des cleantech. L’initiative du PS favorisera le tournant éner-gétique dans les débats politiques à venir, promouvra les énergies renouve-lables et les mesures d’efficacité énergétique et accéléra la fin de l’énergie nucléaire.

Chère Doris, un tout grand merci pour ton engagement! Avec Doris Stump, c’est une politicienne engagée et compétente qui se retire de la politique fédérale. Doris a siégé au Conseil national pour le canton d’Argovie depuis 1995 et était membre de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du ter-ritoire et de l’énergie où elle s’est engagée avec persévérance pour l’environnement, les énergies renouvelables et une poli-tique d’aménagement durable. Elle a très tôt reconnu le dan-ger des particules fines et exigé une politique cohérente de lutte contre le bruit, tout en suivant avec un grand savoir-faire les problèmes complexes de l’aménagement du territoire. Elle a en outre été membre de la délégation suisse auprès de l’Union interparlementaire et de la délégation suisse auprès du Conseil de l’Europe où Doris s’est engagée en faveur de la politique d’égalité. Depuis 2001, Doris travaille au sein des éditions eFeF (www.efefverlag.ch) où elle édite des écrivaines suisses et des textes d’études genre. Le temps qu’elle réussira à libérer bénéfi-ciera certainement à l’édition, ce dont nous nous réjouissons!

De tout cœur, Chantal Gahlinger

Le groupe de travail «PS & énergie» Le groupe de travail «PS & énergie» veut faire connaître et mettre en œuvre la politique énergétique et environnementale du PS Suisse. Il est composé de spécialistes des domaines de l’énergie et de l’environnement du groupe socialiste de l’Assemblée fédérale et d’autres spécialistes intéressés. Les dons reçus par «PS & énergie» sont affectés à des campagnes politiques et à des projets de politique énergétique et environ-nementale.

Jusqu’ici, le groupe de travail a soutenu financièrement les projets et organisations suivants:

R Opposition à la demande d’exploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg 2009R Contribution à l’initiative pour le climat lancée notamment par le PS (www.oui-initiativeclimat.ch)R Alliance «Non au nucléaire» et association «Initiative pour le climat»R Sommet de l’énergie du PS «Des dangers du nucléaire au potentiel des énergies renouvelables» du 22 septembre 2007 R Contribution à l’élaboration du papier de perspective du PS Suisse «Sortir du nucléaire, c’est faisable et c’est l’avenir – vers un approvisionnement basé sur les énergies renouvelables»R Contribution à «KLAR! Schweiz» pour le soutien de l’expertise de John Large sur la «démonstration de la faisabilité» de la NagraR Financement de l’expertise juridique «Consultation lors de la construction de nouvelles centrales nucléaires»

Autres 1386 m 2 Forêts 1424 m 2

Agriculture 1902 m 2

Surfaces habitées

380 m 2

12 m 2 PVpar

habitant

■ la prolongation jusqu’en 2030 du programme d’assainissement éner-gétique des bâtiments et l’augmen-tation des moyens à disposition (hypothèse de 300 à 600 millions de francs par an): création d’environ 30 000 emplois dans le domaine de l’assainissement proprement dit et 10 000 pour le développement des énergies renouvelables en lien avec les bâtiments;

■ l’accélération du rythme de tran-sition vers une mobilité durable avec le renforcement des transports publics et de la mobilité douce: environ 20 000 emplois (trans-ports publics, construction de maté-riel ferroviaire, électrification de la mobilité);

■ les moyens supplémentaires consacrés aux cleantech feraient regagner des parts de marché à l’industrie d’exportation suisse; on peut estimer à environ 25 000 le nombre supplémentaire d’emplois créés et c’est l’industrie des machi-nes qui en profiterait le plus;

■ il faut y ajouter les postes dans la recherche et le transfert de l’in-novation entre hautes écoles et éco-nomie.

Les cleantech sont une des princi-pales sources de nouveaux emplois à l’avenir, et garantissent une évo-lution de notre société vers une prise en compte prioritaire de la qualité de vie dans un environne-ment préservé. Les travailleurs et travailleuses sont donc particuliè-rement intéressés par ce tournant technologique indispensable pour le bien des générations futures, autant pour notre pays que pour la planète entière. L’initiative Clean-tech est l’outil qui permettra de sti-muler les décisions politiques qui devront maintenant être rapides et plus fondamentales encore, la catastrophe japonaise le prouve. Le temps presse, agissons mainte-nant!

«De quelle surface l’énergie solaire a-t-elle besoin?»Surface du territoire suisse par habitant: 4712 m2.Avec 12 m2 de PV par personne, nous compenserions 20% de la consommation d’électricité actuelle.

par Josiane Aubert, conseillère nationale et vice-présidente de Travail.Suisse

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La Suisse a raté le virage des éner-gies renouvelables et a perdu son rôle de pays leader en la matière entre 1990 et 2000. Le Masterplan cleantech du Conseil fédéral met en évidence ce retard: diminution du nombre de brevets cleantech et progression moindre des exporta-tions suisses cleantech en compa-raison avec la moyenne des expor-tations suisses – alors que le taux de croissance du marché mondial des cleantech connaît une progres-sion fulgurante.

Les technologies propres sont en vogueLa catastrophe nucléaire au Japon renforcera au niveau mondial le recours croissant à des énergies propres. L’abandon ou la suspen-sion de la filière du nucléaire dans plusieurs pays est prévisible; il en résultera des investissements sup-

il est aussi possible d’utiliser comme supports potentiels pour le photovoltaïque les murs antibruit, paravalanches et autres installations).

Mais revenons à notre objectif intermédiaire de 2025: pour l’atteindre, il nous faut installer en moyenne une nouvelle sur-face de 6 km2 par an. Pour moitié, les modules pourraient être installés à faible coût sur les nouvelles constructions – c’est en effet la surface de nouveaux bâtiments construits chaque année. Pour le financement, l’idéal serait d’étendre la RPC, un outil qui a fait ses preuves. La charge pour les consommateurs d’électri-cité augmenterait temporairement à un maximum de 2,85 cen-times par kilowattheure consommé, pour ensuite baisser après 2025: les installations sont alors construites et produisent du courant à coût nul pendant au moins trente ans. Pour le ménage moyen, le surcoût se monte à moins de 10 francs par mois.

Besoin de nouveaux spécialistesMais l’argent à lui seul ne suffit pas. Il nous faut aussi former des spécialistes, pas loin de 5000 selon nos estimations. La recher-che et le développement appliqués doivent être encouragés davantage afin que les installations photovoltaïques devien-nent encore plus abordables et encore plus faciles à intégrer aux bâtiments. Tout comme il faut davantage d’informations et de conseils pour les maîtres d’ouvrage qui souhaitent transformer leur maison en centrale électrique. Adapter notre réseau élec-trique aux nouvelles réalités est également crucial: les centra-les électriques de grande taille vont disparaître, de nombreux petits producteurs vont s’ajouter qui devront tous être accordés les uns aux autres mais aussi aux consommateurs.

La chaleur solaire fournie par des capteurs thermiques pour-rait en outre couvrir une grande partie de nos besoins calorifi-ques. Là aussi, cela nous ramène à la substitution des centrales nucléaires puisque les chauffe-eau électriques et les radiateurs électriques consomment environ 10% de nos besoins en élec-tricité. Dans les nouvelles constructions et les bâtiments réno-vés, au moins la moitié des besoins en eau chaude peut être produite grâce au soleil. Cette technologie doit elle aussi être davantage soutenue, car après plusieurs années de croissance le marché des collecteurs stagne.

L’énergie solaire peut être un composant essentiel de notre futur approvisionnement énergétique sûr, propre et renouve-lable. Mais uniquement si nous prenons aujourd’hui les mesu-res adéquates. A cet effet, Swissolar a lancé une pétition qui sera remise au nouveau Parlement avant la session d’hiver. Et une première étape peut et doit être engagée rapidement: le déblocage de fonds RPC pour les 11 000 installations photovol-taïques sur la liste d’attente qui pourraient produire annuelle-ment 350 millions de kilowattheures d’électricité – à peu près autant que Mühleberg en cinq semaines!

L’initiative Cleantech du PS Suisse est chose faite. Pour l’organisation des travailleurs Travail.Suisse, elle vient à point nommé. Non seulement elle remplace les énergies fossiles, mais en plus elle crée plus de 100 000 nouveaux emplois.

Initiative Cleantech: un approvisionnement en énergie propre et de nouveaux emplois

plémentaires très importants dans l’efficacité énergétique et le déve-loppement des énergies renouve-lables. Les pays aujourd’hui à la pointe de l’innovation en matière de cleantech en profiteront le plus. La Suisse doit redoubler d’efforts pour regagner une place de leader dans les cleantech.

Dans cette perspective, l’initia-tive Cleantech est le levier idéal pour orienter la politique énergé-tique plus fortement qu’à l’heure actuelle vers le développement des énergies renouvelables et l’effica-cité énergétique. Cette évolution est très importante pour Travail.Suisse, car elle représente un véritable pro-gramme de renouvellement écolo-gique et économique qui stimulera fortement l’innovation énergétique et contribuera à créer des dizaines de milliers d’emplois supplémentai-res en Suisse, la plupart bien quali-fiés. Cela permettra de compenser le déclin d’emplois dans d’autres sec-teurs.

L’initiative stimule le marché du travailL’initiative Cleantech stimulera for-tement la création d’emplois dans le

bâtiment, l’industrie et les services, car sa mise en œuvre nécessitera de prendre des mesures telles que:

■ la suppression du plafond pour la rétribution du courant injecté à prix coûtant (RPC): création d’en-viron 5000 emplois supplémentai-res, principalement dans le photo-voltaïque;

■ l’augmentation des moyens de 100 millions de francs par an pour soutenir les technologies propres (installations de démonstration, projets-pilotes, soutien aux start-up etc.);

L’initiative Cleantech crée plus de 100 000 emploisLe 6 septembre 2011, le PS suisse a déposé 106 000 signatures valables pour son initiative Cleantech auprès de la Chancellerie fédérale. En même temps a paru une étude de l’Université de Lausanne mandatée par le PS. Celle-ci démontre l’impact positif de l’initiative sur le marché du travail suisse: d’ici 2030, les mesures déterminées par l’initiative génèrent une valeur ajoutée de 21 à 26 milliards de francs. Ce qui représente une hausse de 2 à 2,4% du PIB suisse estimé pour 2030. L’étude considère qu’au cours des vingt prochai-nes années, entre 136 000 et 167 000 nouveaux emplois pourront être créés dans le secteur des cleantech. L’initiative du PS favorisera le tournant éner-gétique dans les débats politiques à venir, promouvra les énergies renouve-lables et les mesures d’efficacité énergétique et accéléra la fin de l’énergie nucléaire.

Chère Doris, un tout grand merci pour ton engagement! Avec Doris Stump, c’est une politicienne engagée et compétente qui se retire de la politique fédérale. Doris a siégé au Conseil national pour le canton d’Argovie depuis 1995 et était membre de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du ter-ritoire et de l’énergie où elle s’est engagée avec persévérance pour l’environnement, les énergies renouvelables et une poli-tique d’aménagement durable. Elle a très tôt reconnu le dan-ger des particules fines et exigé une politique cohérente de lutte contre le bruit, tout en suivant avec un grand savoir-faire les problèmes complexes de l’aménagement du territoire. Elle a en outre été membre de la délégation suisse auprès de l’Union interparlementaire et de la délégation suisse auprès du Conseil de l’Europe où Doris s’est engagée en faveur de la politique d’égalité. Depuis 2001, Doris travaille au sein des éditions eFeF (www.efefverlag.ch) où elle édite des écrivaines suisses et des textes d’études genre. Le temps qu’elle réussira à libérer bénéfi-ciera certainement à l’édition, ce dont nous nous réjouissons!

De tout cœur, Chantal Gahlinger

Le groupe de travail «PS & énergie» Le groupe de travail «PS & énergie» veut faire connaître et mettre en œuvre la politique énergétique et environnementale du PS Suisse. Il est composé de spécialistes des domaines de l’énergie et de l’environnement du groupe socialiste de l’Assemblée fédérale et d’autres spécialistes intéressés. Les dons reçus par «PS & énergie» sont affectés à des campagnes politiques et à des projets de politique énergétique et environ-nementale.

Jusqu’ici, le groupe de travail a soutenu financièrement les projets et organisations suivants:

R Opposition à la demande d’exploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg 2009R Contribution à l’initiative pour le climat lancée notamment par le PS (www.oui-initiativeclimat.ch)R Alliance «Non au nucléaire» et association «Initiative pour le climat»R Sommet de l’énergie du PS «Des dangers du nucléaire au potentiel des énergies renouvelables» du 22 septembre 2007 R Contribution à l’élaboration du papier de perspective du PS Suisse «Sortir du nucléaire, c’est faisable et c’est l’avenir – vers un approvisionnement basé sur les énergies renouvelables»R Contribution à «KLAR! Schweiz» pour le soutien de l’expertise de John Large sur la «démonstration de la faisabilité» de la NagraR Financement de l’expertise juridique «Consultation lors de la construction de nouvelles centrales nucléaires»

Autres 1386 m 2 Forêts 1424 m 2

Agriculture 1902 m 2

Surfaces habitées

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■ la prolongation jusqu’en 2030 du programme d’assainissement éner-gétique des bâtiments et l’augmen-tation des moyens à disposition (hypothèse de 300 à 600 millions de francs par an): création d’environ 30 000 emplois dans le domaine de l’assainissement proprement dit et 10 000 pour le développement des énergies renouvelables en lien avec les bâtiments;

■ l’accélération du rythme de tran-sition vers une mobilité durable avec le renforcement des transports publics et de la mobilité douce: environ 20 000 emplois (trans-ports publics, construction de maté-riel ferroviaire, électrification de la mobilité);

■ les moyens supplémentaires consacrés aux cleantech feraient regagner des parts de marché à l’industrie d’exportation suisse; on peut estimer à environ 25 000 le nombre supplémentaire d’emplois créés et c’est l’industrie des machi-nes qui en profiterait le plus;

■ il faut y ajouter les postes dans la recherche et le transfert de l’in-novation entre hautes écoles et éco-nomie.

Les cleantech sont une des princi-pales sources de nouveaux emplois à l’avenir, et garantissent une évo-lution de notre société vers une prise en compte prioritaire de la qualité de vie dans un environne-ment préservé. Les travailleurs et travailleuses sont donc particuliè-rement intéressés par ce tournant technologique indispensable pour le bien des générations futures, autant pour notre pays que pour la planète entière. L’initiative Clean-tech est l’outil qui permettra de sti-muler les décisions politiques qui devront maintenant être rapides et plus fondamentales encore, la catastrophe japonaise le prouve. Le temps presse, agissons mainte-nant!

«De quelle surface l’énergie solaire a-t-elle besoin?»Surface du territoire suisse par habitant: 4712 m2.Avec 12 m2 de PV par personne, nous compenserions 20% de la consommation d’électricité actuelle.

par Josiane Aubert, conseillère nationale et vice-présidente de Travail.Suisse

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Le magazine socialiste du tournant énergétiqueN° 4, novembre 2011

La session d’automne a été on ne peut plus réjouissante. Après le Conseil national, le Conseil des Etats a lui aussi approuvé l’aban-don du nucléaire. Les représen-tants du PDC n’ont pas laissé tomber leur conseillère fédérale. En ce qui concerne les mesures pour mettre en œuvre le tournant énergétique, le Conseil des Etats s’est malheu-reusement montré plus réticent que le Conseil national. L’interdiction des chauffages électriques n’a par exemple pas été approuvée. Toute-fois, avec 21 votes contre 20, la levée de la limitation pour la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) a été adoptée.

A nous maintenant de veiller à ce que cet élan ne s’enlise pas une fois les élections passées. Le dan-ger est bien réel: il suffit que le bref temps dont nous disposions pour mettre hors service les cen-trales nucléaires ne soit pas utilisé à bon escient pour que se créent des contraintes en faveur de centrales à gaz. De telles centrales ne sont en aucun cas nécessaires si nous posons au plus tôt les bases pour l’efficacité énergétique et les éner-gies renouvelables.

Le solaire est essentielL’énergie solaire joue alors un rôle crucial. Selon les calculs de Swis-

solar, les installations photovol-taïques sur les bâtiments pour-raient dès 2025 remplacer la moitié de notre électricité nucléaire, ce qui représente 20% de nos besoins en électricité. Pour ce faire, nous avons besoin de seulement 12 m2 de pan-neaux photovoltaïques (PV) par habitant ou, au total, d’une surface de 90 km2. A titre de comparaison: la Suisse compte aujourd’hui 200 km2 de toits et de façades aptes à recevoir des modules solaires. Des chiffres qui montrent aussi qu’il serait possible de produire beau-coup plus d’énergie solaire à long terme en Suisse, sans couvrir d’es-paces verts (en plus des bâtiments,

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Des monteurs installent des modules photovoltaïques. Il suffirait de 12 m2 de toiture ou de façade par personne pour remplacer la moitié de l’électricité nucléaire suisse par de l’énergie solaire. Un objectif qui pourrait être atteint d’ici 2025.

Sortir du nucléaire? Grâce au soleil & Cie

par David Stickelberger, directeur de Swissolar

par Roger Nordmann, conseiller national et président de Swissolar

En Suisse, plus de 40% de l’énergie sont utilisés pour l’exploitation des bâtiments. Si l’approvisionnement en énergie doit dorénavant se passer du nucléaire, il sera nécessaire de mettre à profit l’énorme potentiel des bâtiments. Les bâtiments à énergie positive fournissent même davantage d’énergie qu’elles n’en consomment.

Construire pour le XXIe siècle

Lors de la transformation de notre approvisionnement énergétique – qui se passe du nucléaire – l’effica-cité énergétique et les économies d’énergie jouent un rôle essentiel. Les logements, bureaux et bâtiments industriels recèlent alors un poten-tiel de taille, car plus de 40% de la consommation d’énergie en Suisse sont encore et toujours consacrés à l’exploitation des bâtiments: à savoir environ 125 térawattheu-res (TWh) par an. Des assainisse-ments intelligents et surtout de nou-velles constructions à la pointe de la technologie nous permettraient d’économiser plusieurs dizaines de TWh par an. A titre de compa-raison: en 2010, la centrale nucléaire de Gösgen a produit 8 TWh.

Chaque bâtiment est une centraleMais aujourd’hui déjà, chaque bâti-ment d’habitation ou industriel pourrait fournir davantage d’éner-gie qu’il n’en consomme. Chaque bâtiment à énergie positive (PEPOS) est en fait une petite centrale.

Les trois facteurs pour correspon-dre à la norme correspondante:

1. Energie de sources d’énergie renouvelablesSeules les sources d’énergie renou-velables (capteurs thermiques solaires, pompes à chaleur solaires, pompes à chaleur pour eaux usées, photovoltaïque, etc.) sont utilisées pour le chauffage, l’eau chaude et l’électricité.

2. Efficacité énergétique dans la constructionL’enveloppe du bâtiment est par-faitement isolée (y compris triple vitrage). Des modules photovoltaï-ques sont posés sur les façades et les balcons.

3. Efficacité énergétique dans la technique du bâtimentUtilisation d’appareils électromé-nagers de classe d’efficacité éner-gétique A, éclairage basse consom-mation (par exemple la dernière technologie LED), installations sanitaires économes.

A Gams dans le Rheintal, il est désormais possible d’admirer un bâtiment industriel à énergie posi-tive. Sa particularité: ses murs. La

façade sud est couverte de cel-lules solaires monocristallines, et la façade est supporte des cellules à couche mince. Ensemble, ces cel-lules fournissent env. 13 100 kilowat-theures d’électricité par an (kWh/an). Le toit plat compte en outre une installation photovoltaïque à modules monocristallins légè-rement inclinés fournissant env. 37 000 kWh/an. A cela s’ajoutent deux trackers photovoltaïques qui – comme les tournesols – suivent la course du soleil. L’atelier de pro-duction et de montage est équipé d’une installation solaire thermique et d’un éclairage LED. L’ensemble du bâtiment consomme env. 13 000 kWh/an, mais produit quatre fois et demi plus d’électricité (env. 58 000 kWh/an).

BEPOS, même pour les bâtiments existantsLe Prix Solaire Suisse montre clai-rement que le concept BEPOS ne concerne pas que les nouvel-les constructions mais fonctionne aussi, après rénovation, avec des bâtiments existants. Le prix 2010 est ainsi revenu à une maison de Vaduz construite il y a 55 ans qui – après assainissement – correspond à la norme BEPOS. Avant rénovation, elle consommait 50 200 kWh/an d’électricité pour une surface habi-table de 139 m2. Une fois rénovée, sa consommation a baissé à 7000 kWh/an pour une surface habita-ble de 220 m2. L’installation photo-voltaïque injecte même encore 5700 kWh/an d’électricité solaire dans le réseau.

Les possibilités des technolo-gies BEPOS sont énormes. A nous de les utiliser. Après tout, cela fait longtemps que nous ne télépho-nons plus avec un appareil mural et que nous ne calculons plus avec une règle à calcul.

Je tiens à mon environnementSi vous voulez apporter votre sou-tien aux projets de politique envi-ronnementale du PS Suisse et recevoir quatre fois par an «PS & énergie», envoyez votre adresse par e-mail à [email protected]

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Le bâtiment industriel de la société de Peter Schibli, Heizplan AG à Gams, est également une centrale électrique. Il produit quatre fois et demi plus d’énergie qu’il n’en consomme.

Impressum PS & énergie Editeur: PS Suisse, case postale, 3011 Berne, [email protected]. Rédaction: Pierre Bonhôte, ancien conseiller aux Etats; Thomas Christen, secrétaire général; Chantal Gahlinger, secrétaire politique; Reto Gamma, chef de projet recherche de fonds; Beat Jans, conseiller national; Barbara Marty Kälin, ancienne conseillère nationale; Roger Nordmann, conseiller national; Eric Nussbaumer, conseiller national; Gisèle Ory, conseillère d’Etat; Rudolf Rechsteiner, ancien conseiller national; Doris Stump, conseillère nationale; Ursula Wyss, conseillère nationale. Traitement rédactionnel et production: Gallati Kommunikation, Zurich. Maquette: Purpur AG für Publishing und Communication, Zurich. Impression: Abächerli Druck AG, Sarnen. PS & énergie paraît quatre fois par an en français et en allemand. CP: 30-665681-6, PS & énergie, 3001 Berne

Imprimé sur papier certifié FSC SQS-COC-2086 «FSC Trademark 1996, Forest Stewardship Council A. C.»

par Hildegard Fässler, conseillère nationale et présidente d’HabitatDurable Suisse

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