Programme colloque étudiant Dynamiques religieuses … · organisé par et pour les étudiants de...

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Dynamiques religieuses des autochtones des Amériques

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Dynamiques religieuses des autochtones

des Amériques !

Partenaire financier!! !

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Table des matières

Mot de bienvenue ....................................................................................................... 2

Mot de bienvenue du comité organisateur ................................................................. 3

Programme du vendredi 25 novembre ....................................................................... 4

Programme du samedi 26 novembre.......................................................................... 6

Résumés des communications ................................................................................... 7

Présentation des invités ............................................................................................ 16

Membres du groupe de recherche ............................................................................ 17

Présentation du projet de recherche ......................................................................... 20

Formulaire de désistement ....................................................................................... 21

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Il me fait grand plaisir de vous souhaiter la plus cordiale bienvenue à ce colloque organisé par et pour les étudiants de l’Équipe de recherche sur les spiritualités amérindiennes et inuites (ERSAI). Le but premier de cette rencontre est de faire connaître et de mettre en valeur les projets de recherche des étudiant-e-s supervisés par les chercheurs de l’équipe. Cette dernière intègre des chercheurs spécialistes des aires circumpolaire, Frédéric Laugrand, boréale, Marie-Pierre Bousquet, Sylvie Poirier, de l’Ouest canadien, Jean-Guy Goulet, mésoaméricaine, Louise I. Paradis, et sud-américaine, Robert Crépeau. De plus, mentionnons que Sylvie Poirier est une spécialiste réputée de l'Australie, un terrain propice à la comparaison avec les dynamiques autochtones américaines, et que Jean-Guy Goulet est également spécialiste des sociétés amérindiennes du Venezuela. Notre équipe a reçu un financement initial du Programme de soutien aux équipes de recherche du FQRSC de 2005 à 2007 qui nous a permis de jeter les bases d'une démarche comparative critique et de partager et entrecroiser les expériences et les expertises individuelles en travaillant à l'élaboration d'une véritable perspective commune. Cette mise en commun a favorisé le développement d’une synergie propice à la poursuite et à l'élargissement de la programmation de départ qui nous a permis de recevoir un financement d’équipe en fonctionnement de 2009 à 2013. Avec la collaboration des étudiant-e-s de plus en plus nombreux à s’intéresser à la thématique du religieux, nous en sommes actuellement au stade crucial d'approfondissement de la démarche tant sur le plan théorique et méthodologique qu'à celui des aires et des sociétés considérées. !

Les dynamiques religieuses et spirituelles constituent une facette importante de la restructuration actuelle des traditions autochtones. L’Équipe de recherche sur les spiritualités amérindiennes et inuites étudie le contexte historique et sociologique de ce renouveau, ses fondements religieux, mythiques et rituels, ainsi que les caractéristiques générales des spiritualités amérindiennes et inuites contemporaines. Ces recherches visent à améliorer de façon significative le niveau des connaissances sur l’état actuel des religions et des cosmologies amérindiennes et inuites. L’expérience religieuse est devenue un élément clé de reconstruction sociale et politique, à une époque où les Autochtones multiplient les échanges spirituels. On n’a qu’à penser aux liens que tissent des leaders innus de la Basse-Côte-Nord du Québec avec les Galibi de la Guyane française; aux cures qu’orchestrent des chamanes Shuar Jivaro d’Équateur dans des communautés du Québec et de l’Ontario, ou encore aux cultes évangéliques que répandent des groupes fidjiens dans l’Arctique ou des groupes coréens dans le subarctique. En Amérique, la réaction autochtone face à la mondialisation a été très peu étudiée, et le rôle que la spiritualité y joue constitue un sujet largement ignoré.

Je suis convaincu que le présent colloque permettra une avancée significative des connaissances concernant ces nouveaux réseaux de sens et de mémoire à travers la mise en commun concrète et systématique des réflexions et des démarches originales des étudiants qui présenteront leurs travaux au cours des deux prochains jours. En terminant, je tiens à remercier très chaleureusement Marie-Andrée Burelle et Marie-Pierre Renaud qui ont travaillé très fort au cours des derniers mois à l’organisation de ce colloque.

Robert Crépeau Chercheur responsable du ERSAI !

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C’est avec grand plaisir que nous vous souhaitons la bienvenue à ce colloque étudiant

portant sur les dynamiques religieuses et spirituelles des autochtones des Amériques. Organisé par l’Équipe de recherche sur les spiritualités amérindiennes et inuites (ERSAI) dans le cadre du projet de recherche Dynamiques religieuses des autochtones des Amériques : vers de nouvelles méthodes, il rassemble des participants provenant d’horizons variés dans un contexte favorisant les échanges. Les présentations proposées par les étudiants dans le cadre de ce colloque reflètent la grande diversité des thématiques explorées au sein du projet ainsi que la variété de méthodes employées de manière novatrice pour aborder leur sujet d’étude.

Puisque le colloque a été pensé comme un contexte de partage des savoirs, de réflexion et d’identification de nouvelles perspectives de recherche, nous avons cru essentiel de garder des traces audiovisuelles des présentations et discussions qui s’y dérouleront. Celles-ci pourraient alimenter le site Internet de l’équipe de recherche ou tenir lieu de références. Les conférenciers peuvent, s’ils le désirent, signer le formulaire de désistement pour l’enregistrement ou la diffusion de leur présentation en format audiovisuel qui se trouve à la fin de ce programme et en remettre une portion au comité organisateur.

Nous remercions chaleureusement tous les conférenciers et conférencières du colloque de même que tous les intervenants et invités qui ont accepté avec enthousiasme notre invitation à venir s’exprimer et à participer aux tables-rondes et aux discussions. Nous remercions enfin tous les présidents et présidentes de session ayant accepté d’animer les débats.

Nous exprimons, par ailleurs, toute notre gratitude au Fonds de recherche Société et

Culture du Québec, notre partenaire financier, dont la confiance a rendu possible la réalisation de cet événement.

Nous souhaitons à tous les participants un excellent colloque.

Marie-Andrée Burelle et Marie-Pierre Renaud Comité organisateur

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Vendredi 25 novembre

8h30 Accueil à la salle Gérard-Delage

9h00 Mot de bienvenue Robert Crépeau, chercheur responsable du groupe de recherche

9h20 Présentation des participants, professeurs et invités

9h40 Risques du renouveau religieux et de l’intérêt porté aux spiritualités traditionnelles dans les communautés

Charles Coocoo, bénévole social et communautaire à Wemotaci

10h30 Pause café

10h45 Table-ronde - Luttes politiques, conflits et révolutions Dirigée par Jean-Guy Goulet, professeur en études de conflits, Université Saint-Paul

Violence politique et femmes : une lutte pour la survie et la reconnaissance Émilie Martinak, étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal

Du chant à l’acte : analyse rituelle de la commémoration de la Révolution Kuna à Uggubseni, Panama Maude Alarie-Labrèche, étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal

12h00 Dîner

13h00 Table-ronde - Transformations, syncrétismes et agencéités des acteurs du religieux Dirigée par Frédéric Laugrand, professeur d’anthropologie, Université Laval L’adaptation pour la légitimation : répercussions de la présence pentecôtiste sur la pratique chamanique guatémaltèque

Marie-Andrée Burelle, étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal

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Le Santo Daime : une compréhension ontothéologique du salut. Une approche à l’univers spirituel daimista Henry Salgado, étudiant au doctorat en anthropologie, Université de Montréal Le catholicisme populaire au Québec, ou les conséquences d’un clergé ultramontain Hubert Pineault, étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal

15h00 Pause café

15h15 Table-ronde - Cosmologies, savoirs et pratiques Dirigée par Robert Crépeau, professeur d’anthropologie, Université de Montréal

La physique des esprits : le corps et les substances invisibles dans le chamanisme shuar d’Amazonie Anthony Schoch, étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal

Le rêve dans le monde athapascan contemporain de l’Ouest canadien Paul Bénézet, étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université Laval

La mobilisation du religieux face aux risques dans la production agricole : pratiques rituelles, pratiques techniques, et cosmologie dans les Andes péruviennes

Jorge Legoas Pena, étudiant au doctorat en anthropologie, Université Laval

17h00 Conclusion de la journée

18h00 Souper au restaurant de l’institut

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Samedi 26 novembre

8h30 Accueil à la salle Gérard-Delage!9h00 Mot de bienvenue

9h10 Table-ronde - Identités, revendications et transformations Dirigée par Sylvie Poirier, professeure d’anthropologie, Université Laval

Spiritualité, guérison et identité au sein du mouvement Healing Our Spirit Worldwide

Marie-Pierre Renaud, étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université Laval Flautones Chinos : le cordon ombilical de l’identité Galo Luna-Penna, étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université Laval

10h30 Pause café

10h45 Suite de la table-ronde - Identités, revendications et transformations Titre à venir Lisa Koperqualuk, étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université Laval

11h20 Entrelacs – Faire le lien avec son passé

Annick Hernandez, étudiante au doctorat en anthropologie, Université de Montréal

12h10 Dîner

13h30 Présentation du site Internet du groupe de recherche Nelson Arruda, anthropologue et concepteur du site

14h15 Discussion - Dynamiques religieuses des autochtones des Amériques : vers de nouvelles perspectives et méthodes

15h30 Pause café

15h45 Mots de conclusion

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6.2+-.2$%&2$,"--+)(,1#(")2$!Maude Alarie-Labrèche Étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal Du chant à l’acte : analyse rituelle de la commémoration de la Révolution Kuna à Uggubseni, Panama

En anthropologie, les Kuna, peuple autochtone du nord-est du Panama, furent principalement connus pour leurs chants rituels. Nordenskjöld, au début du 20e siècle, se consacra à la transcription et à la description des chants chamaniques kunas, que Lévi-Strauss reprit afin de développer son célèbre article sur l’efficacité symbolique. Puis, Severi analysa les structures et les supports mnémoniques qui sous-tendent ces rituels chantés, Joel Sherzer porta son attention à la forme linguistique et aux contextes d’énonciation de ceux-ci et enfin, James Howe analysa leur mise en scène en contexte politique. Le chant rituel, ainsi placé au cœur de la ritualité kuna, berça maintes réflexions et analyses au sein de la discipline. Or, à Uggubseni, où s’effectua ma recherche ethnographique, une autre forme rituelle s’empare du village une fois l’an. Chaque février, la communauté se dédie à célébrer, sous forme de reconstitution historique, l’anniversaire de la Révolution Kuna de 1925. Se développant tantôt en parallèle, tantôt en contournant et tantôt en déjouant les pratiques rituelles traditionnelles, la commémoration de la révolution mérite d’être étudiée afin d’en faire ressortir les implications culturelles, sociales et politiques. Comment comprendre son rôle au sein de la ritualité kuna? En quoi se rapproche-t-elle et se différencie-t-elle des pratiques étudiées par les grands anthropologues cités ci-haut? Répond-elle à un besoin rituel? À un devoir de mémoire? Peut-elle être considérée comme un nouveau rite? Voici quelques-unes des grandes questions qui guideront les réflexions proposées lors de cette présentation. Description personnelle

Diplômée d’un baccalauréat en Études hispaniques, je suis actuellement candidate à la maîtrise au département d’anthropologie de l’Université de Montréal, sous la direction de Robert Crépeau. Mon parcours universitaire de même que mes expériences personnelles au Panama m’ont menée à entreprendre ces études de cycles supérieurs afin d’approfondir une réflexion sur la Révolution Kuna, groupe autochtone vivant à la frontière nord-est du Panama. Ce projet de maîtrise fut rendu possible grâce à un séjour de recherche sur le terrain, dans la communauté d’Uggubseni, à l’hiver 2011. !____________________ Paul Bénézet Étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université Laval Le rêve dans le monde athapascan contemporain de l’Ouest canadien

Le rêve dans le monde athapascan – ensemble linguistique qui s’étend de la Baie d’Hudson à l’Alaska –, est un phénomène extrêmement présent : on y prête une grande attention, on le

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raconte, on le discute, on l’interprète; et sa conception tranche radicalement avec celle développée par le monde occidental. Au sein de cet espace, le phénomène onirique, considéré comme « vrai » est vecteur de connaissance, il annonce des événements mettant en scène soi-même, mais également les autres membres de la communauté ainsi que ceux que les chercheurs nomment les non-humains (les défunts, les animaux et d’autres entités). Le rêve établit donc une communication entre le visible et l’invisible, entre, pour reprendre deux termes déné, « notre terre » et « l’autre terre ». Étant au début de ma recherche, je me contenterai de dresser un portrait global du rêve au sein de l’univers athapascan en présentant ses principaux aspects (production, communication avec d’autres entités), ses liens avec d’autres faits (chamanisme, réincarnation, vision quest) et enfin les transformations liées à la contemporanéité; je terminerai mon intervention en soulevant des interrogations qui peuvent toucher le chercheur s’intéressant à ces questions. Description personnelle

J’ai obtenu un baccalauréat en histoire à l’Université de Franche-Comté, Doubs, France, en 2010. Suite à cela, j’ai réalisé un Master 1 d’histoire ancienne sous la direction de Karin Mackowiak – en échange CREPUQ (Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec) entre l’Université de Franche-Comté et l’Université Laval. Je suis actuellement étudiant à la maîtrise en anthropologie à l’Université Laval sous la direction de Sylvie Poirier.

____________________ Marie-Andrée Burelle Étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal L’adaptation pour la légitimation : répercussion de la présence pentecôtiste sur la pratique chamanique guatémaltèque

Depuis la seconde moitié du 19e siècle, le paysage religieux guatémaltèque a subi d’importantes transformations. L’apparition et l’expansion phénoménale de nouveaux mouvements protestants ont entrainé une réorganisation progressive de l’espace religieux jusqu’alors homogène et déclenché l’affrontement idéologique de différents systèmes de croyances. Dans cette coexistence parfois tumultueuse, le chamanisme doit, à sa façon, lutter pour conserver une place de choix et éviter d’être relégué au passé. Bien que ne répondant pas aux attaques de façon aussi agressive qu’elles lui sont parfois lancées, le chamanisme ne constitue pas pour autant une victime inerte. Sur une toile de fond faite d’intolérance et d’hostilité analogue à celle vécue avec le catholicisme lors de la colonisation, les guérisseurs traditionnels laissent entrevoir quelques stratégies d’adaptation à la présence pentecôtiste, sous-tendues par une remise en question de certaines traditions et un retour réflexif sur soi. À la lumière de mes recherches de maîtrise, je ferai état, dans le cadre de cette présentation, des répercussions et changements que l’état conflictuel entre les deux phénomènes a fait naître au sein du chamanisme, à la fois ceux hors contrôle du chamane et ceux engendrés par sa propre volonté. À cet effet, une attention particulière sera portée à la richesse d’adaptation contenue

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dans les processus mis en œuvre et figurés dans la pratique vis-à-vis cette nouvelle réalité religieuse. Au sein de cette « actualisation », un intérêt sera, par ailleurs, porté au caractère différentiel relevé entre le curanderismo et la brujería, ce qui permettra de démontrer la réceptivité du premier, s’accommodant de divers éléments exogènes pour former une image composite de lui-même, alors que la seconde soutient résister à l’actualisation de ses pratiques et de son univers de croyances. Description personnelle

Diplômée d’un baccalauréat en anthropologie à l’Université de Montréal, j’ai décidé de poursuivre des études de deuxième cycle dans cette même discipline afin de me spécialiser en ethnologie. Sous la direction de Robert Crépeau, j’ai entrepris une réflexion sur la dynamique relationnelle chamanique/pentecôtiste au Guatemala, pays que mes expériences personnelles de même que mes terrains anthropologiques m’ont amenée à découvrir au fil des ans. Mon mémoire, déposé en août dernier, repose sur les données recueillies dans le département de Sacatepéquez à l’été 2010. ____________________ Annick Hernandez Étudiante au doctorat en anthropologie, Université de Montréal Entrelacs – Faire le lien avec son passé

Présentation d’un projet de recherche impliquant la restitution de données immatérielles aux communautés autochtones grâce à l’outil informatique, chez les Kaingang au Brésil et chez les Atikamekw au Québec. Le projet, au cœur de ma réflexion doctorale, propose aux communautés de construire une base de données contenant du matériel culturel ou scientifique provenant de sources anthropologiques, mais aussi de sources provenant des communautés elles-mêmes. Il offre aux communautés la possibilité de créer de nouvelles connaissances (ou de nouvelles représentations d’elles-mêmes) sous forme de pages Internet à l’aide des données contenues dans la base. Par le fait même le projet devient un entrelacement entre pratiques traditionnelles et contemporaines. Le projet va me permettre d’accompagner l’appropriation par les communautés à la fois de leur patrimoine culturel et de l‘outil informatique. Grâce aux créations numériques sous forme de pages Internet et grâce aux récits sur, dans et autour de ces créations, j’espère faire émerger une forme contemporaine de l’expression d’une culture. J’aimerais plus particulièrement mettre en lien les récits créés via Internet avec les cosmologies propres à chacune de ces cultures, car il me semble que des façons différentes de penser le monde et plus particulièrement des façons qui tiennent encore compte de forces invisibles dans leur représentation, peuvent engendrer des manières originales de création numérique. Description personnelle

Je suis étudiante au doctorat sous la direction de Robert Crépeau. J’ai également effectué une maîtrise en anthropologie à la même université.

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____________________ Lisa Koperqualuk Étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université Laval Résumé à venir. ____________________ Jorge Legoas Pena Étudiant au doctorat en anthropologie, Université Laval La mobilisation du religieux face aux risques dans la production agricole : pratiques rituelles, pratiques techniques, et cosmologie dans les Andes péruviennes

L’activité économique centrale des paysans autochtones du Cusco est la production agricole. Dans les conditions de vie en haute montagne cette activité est exposée à des risques et des problèmes particuliers auxquels on fait face d’une façon hybride, mêlant des interprétations religieuses et pragmatiques, ainsi que des pratiques ritualisées et techniques. À travers un survol analytique de quelques pratiques liées à l’agriculture et des savoirs cosmologiques qui leur sont liés, j’essayerai de saisir quelle est la place que ces agents attribuent au religieux dans l’interprétation et la construction de leurs conditions et leurs moyens de vie. Cette réflexion m’amène à m’interroger sur la nature du fait religieux et sur la façon dont une performance technico-rituelle participe de l’organisation économique de la vie du groupe. Description personnelle

Je suis actuellement étudiant au doctorat à l’Université Laval, sous la direction de Martin Hébert. Ma thèse, présentement en rédaction, s’intitule Rationalité et rituel dans l'agriculture andine. Je suis également chercheur doctorant au CIÉRA de même qu’au GRIPAL. ____________________ Galo Luna-Penna Étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université Laval Flautones Chinos : Le cordon ombilical de l’identité

Au cours des années 2000, suite à l’initiative d’un groupe de personnes du Chili, un phénomène de revendication identitaire a émergé : l’ethnogenèse diaguita. Ce rassemblement a présenté une demande à l’État chilien afin d’obtenir la reconnaissance ainsi que des droits en tant que membres d’une population indigène de ce pays. Cette requête a suscité un important débat au sein du monde académique chilien puisque trois sciences humaines, à savoir l’histoire, l’anthropologie et l’archéologie, avaient décrété depuis longtemps la disparition de l’ethnie diaguita, survenue, selon les chercheurs, immédiatement après la conquête espagnole. Malgré tout, en 2006, l’État chilien a dû reconnaître légalement l’existence de l’ethnie diaguita. Aujourd’hui, la validité de la reconnaissance d’une identité indigène soulève d’importants débats qui ont pour sujet des questions essentielles : qui sont les diaguita? Quels sont les éléments qui

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permettent de reconnaître les diaguita? Existe-t-il finalement une culture diaguita? Il est difficile de répondre à ses interrogations sans prendre parti : soit on est favorable à la reconnaissance d’une identité diaguita, soit on s’y oppose. Cependant, un important argument, prononcé par les diaguita eux-mêmes, m’a été communiqué au cours de mon travail de terrain : le lien existant entre l’identité et la religiosité, pont entre le passé et le présent diaguita. Cette dernière est d’ailleurs conçue comme un moyen de vérification de leur identité. Description personnelle

Baccalauréat en anthropologie, Universidad Academia de Humanismo Cristiano, Chile. Étudiant à la maîtrise en Anthropologie Université Laval. Directeur de recherche Frédéric Laugrand. ____________________ Émilie Martinak Étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal Violence politique et femmes : une lutte pour la survie et la reconnaissance

Le Pérou a sombré pendant 20 ans dans un climat de violence politique, opposant des groupes subversifs, comme le Sentier Lumineux, à l’armée péruvienne. Ce sont les populations paysannes andines qui furent les principales victimes. Ce conflit, qui a fait 70 000 disparus, 600 000 déplacés, a bouleversé les dynamiques au sein des communautés andines. Le rôle des femmes a changé, elles ont dû assumer de nouvelles responsabilités. En plus de leur rôle de mère et femme, un nouveau rôle leur a été attribué, celui de l’homme, qui dans la plupart des cas avait disparu, était mort ou avait fui. Elles ont donc dû redéfinir leur rôle au sein des familles, de la production et de la communauté. Ainsi le rôle des genres a été inversé. Leur nouveau rôle les a amenées à construire un nouvel espace social, avec la création notamment d'organisations populaires et communautaires. Les femmes ont su mettre en place des mécanismes de réponse à la violence, à la désintégration familiale, à la désarticulation de l’économie familiale et aux organisations communales. En quelque sorte, elles ont trouvé des réponses de subsistance dans tous les espaces sociaux, du domestique au politique. Elles ont aussi assumé un rôle de protagoniste tant dans la lutte contre la violence qu’en faveur des droits humains. Elles ont initié la défense des droits humains en recherchant les disparus, et luttant pour la fin du conflit. Elles ont engagé une lutte pour préserver l’intégrité et dénoncer les violations. Les femmes ont donc joué un rôle dans le conflit armé péruvien et sont initiatrices de la recherche de la paix et vérité. Description personnelle

Après avoir complété le baccalauréat en anthropologie à l’Université de Montréal, avec comme spécialisation l’ethnologie, je suis actuellement inscrite à la maîtrise depuis janvier 2010. J’ai

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effectué mon terrain de recherche à l’été 2011, et je suis présentement en rédaction. Mon directeur de recherche est Robert Crépeau. ____________________ Hubert Pineault Étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal Le catholicisme populaire au Québec, ou les conséquences d'un clergé ultramontain

Au Québec, le catholicisme a été abordé principalement sur la base de l'étude des sources écrites ou sous la plume des membres du clergé. Les études de terrains se font rares, ce qui oriente nécessairement les recherches vers l'étude des pratiques, croyances et discours du clergé, ou sur l'étude des institutions dans une optique macroscopique souvent de nature sociopolitique. Le blâme doit, selon moi, être porté par l'anthropologie, car en privant ce champ d'études de notre méthodologie, le récit personnel s'est vu négligé en faveur des approches historiques et sociologiques qui privilégient le discours officiel. Partant d'une étude de terrain réalisée en Abitibi-Témiscamingue auprès de personnes ayant vécu avant le concile Vatican II, je démontrerai dans cette présentation comment l'intercession est une dimension qui façonne les relations entre l'individu et les saints, les défunts et certains individus réputés pour être plus entendus par Dieu. Puis, j'argumenterai brièvement sur les causes historiques et l'importance du rôle joué par le clergé québécois dans la mise en valeur de la dévotion à certains saints. Ceci me servira de tremplin pour entamer un questionnement sur le concept de religion populaire. Peut-on qualifier de populaire un phénomène individuel, comme celui de la dévotion à saint Joseph, alors que sa prépondérance est déterminée par l'action du clergé? Que peut apporter l'anthropologie à ce débat qui tourmente les études folkloristes depuis leur naissance? Notre approche peut-elle aider à faire le pont entre les institutions et les expériences individuelles? Description personnelle

Après avoir fait mes deux premières années de baccalauréat en anthropologie à l'Université de Montréal, j'ai réalisé un échange étudiant à l'Université Catholique de Louvain (Belgique) où j'ai terminé mon premier cycle. Je suis maintenant étudiant à la maîtrise à l'Université de Montréal sous la direction de Marie-Pierre Bousquet et entamerai la rédaction de mon mémoire en janvier 2012. ____________________ Marie-Pierre Renaud Étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université Laval Spiritualité, guérison et identité au sein du mouvement Healing Our Spirit Worldwide

Depuis son émergence dans les années 1990, le mouvement Healing Our Spirit Worldwide (HOSW), né d'une initiative canadienne, a pris une ampleur internationale. Axé sur la guérison et l'affirmation du droit à l'auto-détermination, il rassemble principalement des autochtones des Amériques, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, mais vise tous les peuples autochtones du monde. Il consiste également en un lieu de célébration des cultures et des spiritualités

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autochtones et offre aux participants l’occasion de créer des réseaux internationaux avec des individus ou des organisations qui partagent leurs préoccupations ou sphères d’activité. Les recherches que je mène dans le cadre de ma maîtrise visent à documenter ce mouvement et à analyser le discours que des gens qui y prennent part sur l’identité et la spiritualité autochtone. Ici, l’utilisation du singulier est voulue. En effet, HOSW est défini comme un lieu de rencontre où la célébration de la diversité des cultures autochtones s’accompagne de l’affirmation une identité pan-autochtone internationale. La présente communication débutera par une description du mouvement HOSW et du dernier rassemblement qui s’est déroulé à Hawaï en septembre 2010. J’insisterai ensuite sur la place de spiritualité au sein du mouvement et sur les discours identitaires de participants aux rassemblements. Description personnelle

Différentes expériences personnelles m’ont amenée à m’interroger sur les mouvements autochtones de renaissance culturelle, de quête à l’auto-détermination et à la guérison ainsi qu’aux relations entre autochtones et non-autochtones. Ayant obtenu un baccalauréat en anthropologie et un certificat en études autochtones à l’Université Laval, j’ai choisi d’y poursuivre mes études de deuxième cycle. Je rédige présentement un mémoire de maîtrise portant sur le mouvement de guérison autochtone international Healing Our Spirit Worldwide sous la direction de madame Sylvie Poirier. ____________________ Henry Salgado Étudiant au doctorat en anthropologie, Université de Montréal Le Santo Daime : une compréhension ontothéologique du salut. Une approche à l'univers spirituel daimista.

À partir de la lecture des hymnes des fondateurs de la doctrine religieuse Santo Daime, c'est-à-dire des hymnes du Mestre Irineu et du Padrinho Sebastiâo, du travail de terrain et de la révision de différentes études et thèses, j’ai élaboré une approche à sa doctrine spirituelle. Dans l'analyse de la spiritualité daimista, j’ai découvert que le Saint Daime, malgré le fait qu’il soit, depuis ses commencements, constitué de différentes sources religieuses, a donné la priorité au panthéon chrétien dans sa doctrine et a constitué le judéo-christianisme en sa matrice religieuse fondamentale. Cependant, j’ai pu constater que, loin d'être un christianisme soumis aux directrices religieuses institutionnalisées depuis Rome ou d'autres institutions religieuses, le Saint Daime a sécularisé les « Saintes Écritures » et, avec sa libre interprétation, a créé son propre et nouveau testament, sa propre doctrine. Le Mestre Irineu et le Padrinho Sebastiâo, tel que plusieurs autres de leurs fondateurs, ont construit « l'Evangelho da floresta », une doctrine sacrée qui offre au sujet la possibilité d'accéder à son propre salut à partir de la connaissance de son propre être. Pour les daimistas, l'autoconnaissance, c'est-à-dire la connaissance de son Moi Supérieur Interne, est de s'approcher de Dieu, c’est vivre l'expérience de Dieu chez l'être. C'est pourquoi je nomme cette conception ontothéologique, en faisant allusion à cette recherche de dieu chez l'individu.

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Il s’agit d’une première approche analytique au complexe monde spirituel des daimistas. Il est fort probable qu’au fur et à mesure que nous continuerons d'approfondir ce monde religieux, nous trouverons de nouveaux chemins qui nous permettront d'accéder à la compréhension de cette communauté religieuse qui est née dans la forêt amazonienne il y a un siècle et qui, aujourd'hui, s’agrandit d'une manière accélérée par tout le monde. Description personnelle

Je suis candidat au doctorat en anthropologie à l'Université de Montréal sous la direction de Robert Crépeau. Ma thèse, qui porte sur la paysannerie de la Colombie, s’intitule : « Paysannerie de l'Amazonienne colombienne : Identité, mobilisation sociale et perspectives du développement. Le cas du département de Guaviare ». J’ai plus de 19 ans d'expérience comme chercheur académique identifiant la dynamique des mouvements sociaux et des conflits agraires dans la région andine, ainsi que dans la réalisation des études sociales, politiques, culturelles et de l'environnement dans la région amazonienne. Le conflit social et politique des paysans colombiens, la feuille de coca dans le contexte du conflit agraire et des initiatives du développement alternatives ont été les sujets principaux de mes publications académiques. Enfin, j’ai également de l’expérience en coordination de programmes de développement régionaux, en évaluation de projets sociaux et d'environnement ainsi qu’en enseignement dans des universités colombiennes prestigieuses. ____________________ Anthony Schoch Étudiant à la maîtrise en anthropologie, Université de Montréal La physique des esprits : le corps et les substances invisibles dans le chamanisme shuar d'Amazonie

Toute technique est une technique du corps, disait Merleau-Ponty en référence au célèbre article de Marcel Mauss sur les techniques du corps. Cette formule semble très bien s'appliquer au cas des pratiques chamaniques autochtones. Partant d'une étude du chamanisme shuar du nord-est de l'Amazonie équatorienne, je désire montrer comment le modèle nature-culture est inadéquat pour penser pleinement la pratique rituelle et spirituelle chamanique des Shuar. J’analyserai un phénomène d'échange et d'ingestion de substances invisibles chez les chamanes, nommées tsentsaks ou fléchettes magiques. Ces substances sont à la base du système chamanique, elles sont présentes dans la guérison, l'homicide, l'initiation, et l'acquisition de nouveaux pouvoirs. Elles nous amènent à penser premièrement le mode du rapport avec les esprits et les entités invisibles. Nous sommes en effet confrontés à des entités spirituelles qui sont traitées comme des substances, et dont le mode de relation privilégié est l'ingestion. Il s'agit d'une pratique spirituelle très « physique », du moins qui place le corps dans un rapport actif et particulier avec les esprits. Afin de mieux comprendre ce phénomène, je résumerai quelques grands principes de l'ontologie shuar puis je présenterai pour finir les résultats obtenus lors de mon terrain réalisé en Amazonie équatorienne.

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Description personnelle

J'ai commencé mes études en anthropologie à l'Université Pontificat Catholique d'Équateur à Quito, où j'ai découvert pour la première fois l'œuvre de Claude Lévi-Strauss. Je me suis intéressé au phénomène de conversion au pentecôtisme chez les Quichua dans les Andes, où j'ai réalisé un bref terrain. Je me suis par la suite tourné vers la culture shuar-achuar ("jivaro"), et en particulier pour étudier le chamanisme. En 2009, j'ai effectué un terrain en Amazonie chez les Shuar afin de compléter un mémoire sur le chamanisme. Mes intérêts portent sur le rapport du corps aux espaces religieux et sacré, la magie et l'animisme.

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Séraphin Guy Balla Étudiant au doctorat en anthropologie, Université Laval

Titulaire d’un DEUG en philosophie, d’un baccalauréat en théologie et d’une maîtrise en anthropologie, je suis présentement candidat au doctorat dans cette même discipline à l’Université Laval, sous la direction de Frédéric Laugrand. À l’exception du doctorat, mon parcours académique s’est effectué à Yaoundé au Cameroun, mon pays d’origine. ___________________ Jonathan Blais Étudiant à la maîtrise en études de conflits, Université Saint-Paul

Je suis actuellement en deuxième année de maîtrise à l'Université Saint-Paul, en études de conflits. J'ai obtenu un baccalauréat en philosophie de l'université de Reims en France. J'ai toujours, autant que je me souvienne, été intéressé par tout ce qui à trait aux autochtones. Je m'intéresse entre autres au chamanisme, aux rêves et aux visions. À Ottawa, j’assiste régulièrement aux enseignements autochtones au centre communautaire de Wabano. Je suis aussi en contact régulier avec un aîné que j'ai rencontré l'année dernière, lequel me donnera sous peu mon nom spirituel.

____________________ Charles Coocoo Bénévole social et communautaire à Wemotaci

Je me considère comme un bénévole social qui s’implique à tous les niveaux dans sa communauté, soit dans l’éducation, la santé, le social et, bien entendu, dans l'histoire de la nation Atikamekw. J’ai publié dans certaines revues, présenté diverses conférences et participé à des documentaires culturels présentés à l’émission Les grands reportages sur les ondes de Radio-Canada. Je m’intéresse et je contribue également à la revitalisation des cérémonies spirituelles ancestrales de ma communauté.

____________________ Katy Quinn Étudiante à la maîtrise en études de conflits, Université Saint-Paul

Je suis actuellement dans ma deuxième année de maîtrise en études de conflits à l'Université Saint-Paul. J’ai obtenu un diplôme d'anthropologie à l'université Concordia. Par la suite, j’ai travaillé pour une ONG à Sioux Lookout, Ontario. Cette ONG a pour vocation d'améliorer les relations entre les peuples autochtones et non autochtones de la communauté. Mes intérêts de recherche incluent les droits des peuples autochtones et les dynamiques culturelles des conflits.!

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!&-'/&2$%+$0/"+7&$%&$/&,8&/,8&$!!Marie-Pierre Bousquet Professeure agrégée au département d’anthropologie de l’Université de Montréal Marie-Pierre Bousquet est une ethnologue nord-amérindianiste. Ses recherches sont axées autour d’études de terrain, qu’elle effectue depuis une quinzaine d’années en priorité dans les communautés algonquines du Québec, mais aussi dans d’autres sociétés algonquiennes (ses champs d’investigation dépassent les frontières de la province). Ses projets de recherche portent sur les transformations vécues par les Algonquins et autres algonquiens du Québec, les représentations du changement, les relations intergénérationnelles, les résonances sociales, économiques, religieuses et politiques de la sauvegarde des savoirs. Elle s’intéresse ainsi à l’impact des législations et des politiques, à la redéfinition du pouvoir, aux stratégies de protection d’un patrimoine à définir, à l’influence de courants idéologiques visant à promouvoir une identité amérindienne moderne (pan-indianisme, Nouvel Age). Ces dernières années, elle a particulièrement travaillé sur la dynamique religieuse contemporaine, dynamique qui traverse des sujets aussi divers que la désintoxication de l’alcool, le règlement des conflits et les valeurs sociales. !____________________ Robert Crépeau Professeur titulaire au département d’anthropologie de l’Université de Montréal Son principal champ d’intérêt et de recherche est celui des études amérindiennes, plus particulièrement sud-amérindiennes. Suite à un premier terrain chez les Achuar d’Amazonie péruvienne, Robert Crépeau travaille depuis une quinzaine d’années en collaboration avec les Kaingang du Brésil méridional. S’intéressant à l’expression politico-religieuse des revendications territoriales et identitaires amérindiennes, les récits, discours et rites constituent pour lui les matériaux de prédilection pour aborder et décrire la logique interne des pratiques de ces sociétés. Au cours des dernières années, il a publié de nombreux articles consacrés à l’organisation sociale dualiste kaingang décrite à la lumière de leurs pratiques rituelles contemporaines. Ses recherches récentes auprès des Kaingang ont mis en lumière l'existence dans les récits et les discours d’une figure européenne bien particulière de l’histoire du Brésil méridional. Il s’agit de São João Maria de Agostinho. Jamais canonisé par l’Église, « Saint » Jean-Marie est en fait un saint du catholicisme populaire associé à un conflit régional méconnu, la « Guerra do Contestado », qui se déroula entre 1912 et 1916 et qui mobilisa les masses défavorisées de l’intérieur des terres du Brésil méridional contre les excès et l’arbitraire de l’expansion de l’État qui entreprit la construction d’un chemin de fer reliant la ville de São Paulo et le sud du pays. Pour les Kaingang contemporains, São João Maria vit toujours et certains affirment l’avoir déjà rencontré. De nos jours, il semble se manifester surtout auprès de certains chamanes qui le possèdent comme auxiliaire. Ses recherches actuelles portent d’ailleurs sur la récolte et l'analyse de récits et témoignages relatifs à ce personnage.

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____________________ Jean-Guy Goulet Vice-doyen et professeur titulaire au programme d’études de conflits de l’Université Saint-Paul Doyen fondateur de la Faculté des sciences humaines de l’Université Saint-Paul (1997-2005), Jean-Guy Goulet y est professeur titulaire au programme d’études de conflits depuis 2006. Ce dernier apporte à l’équipe une double expertise de terrain auprès des Wayus/Guajiros du Venezuela et des Dènès Tha de l’Ouest du Canada. Observateur de premier plan de la question amérindienne au Canada, il s’intéresse aux phénomènes spirituels émergents et au déplacement du religieux vers la spiritualité, au lien entre le sacré et le politique dans les manifestations rituelles et spirituelles et au système des relations intergénérationnelles. Il s’intéresse également aux dimensions éthiques de la recherche anthropologique et aux conséquences de l’expérience des rencontres interculturelles. Jean-Guy Goulet a créé le programme d’études autochtones à l’Université Athabasca (1985-1987), avant d’œuvrer à titre de directeur du Centre autochtone de l’Université de Calgary (1988-1991), où il était également professeur agrégé au Département d’anthropologie (1991-1997). Pendant ce temps, il a aussi travaillé avec l’Assemblée des Premières Nations, le Conseil des aînés du Traité 8 et la Northland School Division. Jean-Guy Goulet a également réalisé des recherches en Amérique latine et en Amérique du Nord sur les identités religieuses, les résistances des peuples autochtones aux politiques d’assimilation et d’extermination et l’importance du langage de la religion dans la construction des identités au niveau de la vie individuelle et collective. Il a aussi étudié l’anthropologie des rencontres interculturelles et les questions éthiques soulevées par la recherche anthropologique dans des communautés affligées par des conflits. !____________________ Frédéric Laugrand Professeur titulaire au département d’anthropologie de l’Université Laval Frédéric Laugrand est un spécialiste des sociétés inuit dont les publications ont permis de renouveler la compréhension de la dynamique du contact et, plus particulièrement, de la conversion, du chamanisme, des mouvements dits néotraditionalistes et de la nature des esprits. Ses premiers travaux s'inscrivent dans le domaine des études latino-américaines et portent sur les mouvements indigènes et la fabrique des identités nationales (Pérou, Argentine). Par la suite, il a effectué des recherches dans plusieurs régions de l'Arctique canadien en s'intéressant surtout à la réception du christianisme par les Inuit et aux traditions chamaniques. Depuis 1997, il a ouvert un chantier dans le domaine de l'éducation et de la transmission des savoirs en participant à la production de manuels pour les élèves inuit du Nunavut Arctic College. Il a poursuivi ce travail en organisant des ateliers dans des camps de chasse avec des jeunes et des aînés, dans le cadre de plusieurs projets financés par le CRSH et réalisés avec la collaboration de Jarich G. Oosten, professeur à l'Université de Leiden (Pays-Bas). Ses projets de recherche actuels sont menés en partenariat avec plusieurs groupes autochtones (Inuit et Innu) et portent sur la fabrique du religieux, la transmission intergénérationnelle des pratiques et des savoirs, les représentations de l'espace et du territoire, le nomadisme et la

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sédentarisation, les pensionnats autochtones, la gouvernance et les modèles d'éducation en milieu autochtone. Il s'intéresse également à l'anthropologie visuelle et filmique, aux arts autochtones et à la culture matérielle ainsi qu'à la muséologie et à la question de la restitution des patrimoines. Actuellement, Férédric Laugrand poursuit des recherches sur les sœurs missionnaires canadiennes et autochtones au pays et à l'étranger (Afrique, Philippines). !____________________ Louise I. Paradis Professeure titulaire au département d’anthropologie de l’Université de Montréal Louise I. Paradis est une spécialiste réputée de la Mésoamérique. Son intérêt pour les systèmes de pensée et de représentation de la Mésoamérique ancienne l’a amenée à étudier leur continuité et leur dynamisme dans les pratiques religieuses contemporaines des habitants de l’Alto Balsas dans l’État du Guerrero au Mexique : rituels de la Semaine Sainte, chamanisme, pèlerinages et la riche tradition de peintures sur papier d’amate (écorce). !____________________ Sylvie Poirier Professeure titulaire au département d’anthropologie de l’Université Laval Sylvie Poirier est d’abord reconnue pour ses travaux consacrés aux Aborigènes d’Australie. Elle a largement publié sur la cosmologie, le territoire et les rêves à partir de ses recherches de terrain chez les Kukutja du désert occidental australien. Elle travaille depuis plusieurs années auprès des Atikamekw de la Haute-Mauricie. Ses recherches l’ont conduite dans le domaine des politiques de la culture et vers l’analyse des processus actuels d’affirmation identitaire et de revendications politiques et territoriales. Elle exploite, tant dans le cadre de publications ou de projets de recherche, les comparaisons entre les contextes postcoloniaux kukutja et atikamekw. Ses recherches et expériences auprès des Aborigènes australiens et des Atikamekw l’ont amenée à porter une attention particulière aux principes ontologiques et épistémologiques de ces sociétés autochtones et à analyser en quoi ces principes diffèrent de ceux mis de l’avant par les sociétés occidentales et la modernité. De plus, les liens complexes et intimes que les autochtones entretiennent avec leurs territoires ancestraux l’ont conduite à développer un intérêt pour l’anthropologie de la nature, l’anthropologie de l’espace et des lieux ainsi que pour les systèmes de savoirs, notamment les savoirs écologiques. Sur la base d’un partenariat étroit avec le Conseil de la Nation Atikamekw et en collaboration avec des chercheurs atikamekw autodidactes, elle travaille actuellement à documenter les savoir-faire et les savoir-être atikamekw en lien avec leur univers forestier. Avec eux, elle explore des moyens aptes à favoriser la mise en valeur et la transmission de ces savoirs auprès des jeunes générations. L’élaboration d’un site web (actuellement en construction) destiné à devenir un outil pédagogique pour les écoles atikamekw figure notamment parmi ces moyens.

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Dynamiques religieuses des autochtones des Amériques : vers de nouvelles méthodes

Le projet de recherche vise à favoriser une meilleure connaissance de l'évolution et des transformations historiques des dynamiques religieuses et spirituelles autochtones contemporaines dans diverses régions des Amériques : circumpolaire, Nord-est américain, Ouest canadien, Mésoamérique et Amérique du Sud.

C'est une volonté d'intégrer des approches et des savoirs, de se doter de nouveaux outils méthodologiques et analytiques, de créer de nouveaux espaces de discussion, d'échanges, de collaboration et de recherche qui est sous-jacente à la création du projet. La programmation de celui-ci repose sur l'hypothèse que, par-delà les réseaux politiques et culturels, il existe des dynamiques religieuses et spirituelles qui résultent d'une transformation significative du tissu social et intellectuel amérindien et inuit au cours de la deuxième moitié du XXe siècle et participent actuellement à la restructuration en profondeur de ces groupes. Le champ religieux n'apparaît plus comme un facteur de déstructuration mais, au contraire, comme un facteur de reconstruction sociale et politique par le biais de nouveaux réseaux spirituels, tantôt translocaux, transrégionaux ou transnationaux, qui constituent des lieux d'échanges et de solidarité entre les groupes autochtones.

Les membres du projet examinent les divers champs de croyances et de pratiques religieuses et désirent analyser leurs articulations avec les autres domaines de la vie sociale et de l'individu. Ils accordent une attention particulière à la diversité des religions institutionnalisées imposées avec le colonialisme (catholicisme, anglicanisme), des religions plus récemment implantées (nouveaux prosélytismes et pentecôtismes) et des spiritualités en réémergence ou actualisées (chamanismes, rituels, spiritualités « œcuméniques » de type panindianiste, etc.). La programmation vise également à faciliter la comparaison des usages du religieux dans d'autres domaines connexes auxquels s'intéressent les membres de l'équipe, notamment savoirs politiques, juridiques et environnementaux, redéfinitions identitaires, écotourisme. Elle a pour objectif de combler un vide important à deux niveaux. D'abord au niveau des connaissances sur l'état des religions et des cosmologies amérindiennes contemporaines. Ensuite, au niveau de la connaissance du rôle que l'expérience religieuse est appelée à jouer dans la réponse amérindienne et inuit à la modernité avancée. En effet, en Amérique du Sud comme en Amérique du Nord, et au Québec en particulier, la réaction autochtone face à la mondialisation a été très peu étudiée et le rôle que la religion est appelée à jouer dans la réponse autochtone à ce contexte constitue un sujet largement ignoré, sur lequel la littérature est pratiquement inexistante. À cet égard, les autochtones ont dans bien des cas devancé les chercheurs qui, trop attachés à des études monographiques, ne disposent pas des outils nécessaires à la compréhension de ces nouveaux réseaux de sens et de mémoire. Par conséquent, le projet de recherche à été conçu de façon à favoriser : 1- la mise en commun des savoirs et des expertises, et 2- la formulation de nouvelles méthodes de recherche et d'action. Ces objectifs sont réalisés dans divers cadres, notamment lors de journées d’étude, de séminaires de recherche et de colloques, de même que par la création d’un site Internet, d’une base de données bibliographiques et de publications conjointes.

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Cher(e) participant(e) au colloque étudiant Dynamiques religieuses des autochtones des Amériques, Le comité organisateur du colloque tient à vous informer que toutes les communications seront enregistrées et diffusées sur format audio et vidéo, pour une utilisation ultérieure (publication d’un CD-Rom ou mise en ligne sur le site Internet du projet). Cette initiative vise à offrir une meilleure visibilité aux communications des participants. Si toutefois vous ne souhaitez pas que votre intervention fasse l’objet d’un enregistrement, vous pouvez simplement remplir le formulaire ci-dessous et le remettre à un membre du comité organisateur (conservez votre copie). Merci, Le Comité organisateur COPIE DU PARTICIPANT Formulaire de désistement concernant ______________________ Signature de l’intervenant(e) _____________________ Date ____ / ___ / _____ Initiales du membre du comité en guise d’accusé de réception ______________ …………………………………………………………………………………………………………………!! COPIE À REMETTRE À UN MEMBRE DU COMITÉ

Formulaire de désistement Je soussigné(e) ___________________________________________________________, ne souhaite pas que mon intervention au colloque étudiant Dynamiques religieuses des autochtones des Amériques soit enregistrée. Formulaire remis à ______________________, membre du comité organisateur (initiales) ____ Signature du conférencier_____________________________________ Date ____ / ___ / _____