Pouvoir de saint françois de sales

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A propos de ce livre Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en ligne. Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression “appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont trop souvent difficilement accessibles au public. Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. Consignes d’utilisation Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. Nous vous demandons également de: + Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers. Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un quelconque but commercial. + Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. + Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en aucun cas. + Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère. À propos du service Google Recherche de Livres En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le fran¸ oais, Google souhaite contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com

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A propos de ce livre

Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avecprécaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial enligne.

Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés àexpiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sontautant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sonttrop souvent difficilement accessibles au public.

Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenirdu long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.

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POUVOIR

DE SAINT FRANÇOIS DE SALES

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APPROBATION

DE

S. G. Mgr L'ÉVÈQUE D'ANNECY.

Après avoir pris connaissance de l'ouvrage inti

tulé : Pouvoir de saint François de Sales, Nous

l'approuvons avec empressement et Nous en per

mettons l'impression. Il révèle , pour la première

fois, des faits nombreux, qui sont aussi édifiants et

touchants qu'ils sont authentiques. Ces faits ne

peuvent que rehausser de plus en plus la gloire de

notre illustre Saint, en même temps qu'ils inspi

reront aux fidèles la plus grande confiance en son

intercession toute-puissante auprès de Dieu.

Annecy, fête de l'Annonciation de la sainte

Vierge, 25 mars 1865.

f C.-MARIE, Évêque a"Annecy.

Annecy, Imprimerie de Ch. Bt'nnin-.

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POUVOIR

DE

SAINT FRANÇOIS DE SALES

ou

MIRACLES ET GDÉRISOSS OPÉRÉS PAR LE SAINT ÉVÊQDE

TIRÉS DU PROCÈS DE SA CANONISATION

ET DE PIÈCES AUTHENTIQUES

IMPRIMÉ A LJOCCASIOH DU SECONU CEMTENAIKB

DE LA CANONISATION DE SAINT FRANÇOIS DE SALES

AVEC L'APPROBATION

DE S. 6. MONSEIGNEUR MAGNIN

évêque d'Annecy.

ANNECY

CHARLES BURDET, LIBRAIRE-ÉDITEUR

4865

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Page 16: Pouvoir de saint françois de sales

PRÉFACE.

De tous les saints, François de Sales

est peut-être le plus universellement

connu , aimé , vénéré. Sa vie et ses

écrits , son apostolat et ses vertus , ont

été l'objet des investigations les plus

consciencieuses , des recherches les plus

patientes. Cette haute intelligence, domi

nant un siècle de débauches ou de révo

lutions , et éclairant sa marche dans les

voies qui ramènent à Dieu ; les trésors de

ce cœur si tendre, si aimant, à l'aide des

quels il réhabilitait la piété chrétienne,

en la montrant sous son vrai jour dans

sa personne ; l'onction de cette parole

suave, attirant les âmes, triomphant de

toutes les résistances, et soutenue par une

éloquence plus persuasive encore , celle

de ses douces et fortes vertus : tout a été

dit et mis au grand jour! En présence

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d'un tel spectacle , comment ne pas ré

péter ce mot que faisait entendre naguère

un pieux prélat : « Où trouver , dans les

« fastes de la sainteté, une figure plus

« gracieuse et plus aimable que celle du

« grand Evêque de Genève? Où trouver

« un nom plus illustre dans l'histoire des

« triomphes pacifiques de l'Église? »

Toutefois il nous semble qu'il est en

core une des faces de cette noble et

radieuse figure qui n'a pas reçu toute la

lumière dont elle pouvait être suscepti

ble. C'était un travail à ajouter à tant

d'autres. Ce travail, nous avons voulu le

faire dans la mesure du possible, et

rendre ainsi à l'auréole de ce grand Saint

les rayons de gloire que lui a dérobés la

poussière des siècles. Qui se doute au

jourd'hui que cet illustre pontife ait été

l'un des plus grands thaumaturges de

l'Eglise dans ces derniers temps ? C'est

pourtant un fait certain, mais générale

ment ignoré de nosjours. La plupart de ses

historiens ont laissé dans l'ombre les glo

rieuses manifestations de cette puissance

dont Dieu honore ses grands serviteurs,

la puissance des miracles, témoignage

certain du degré de gloire dont ils jouis

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— VII —

sent dans le ciel. Désormais cette lacune

regrettable sera comblée par les docu

ments originaux, puisés dans les archives

du monastère de la Visitation d'Annecy.

Les recherches que nous y avons faites,

démontrent que c'est par milliers qu'il

faut compter les miracles du grand Evê-

que de Genève, soit avant , soit après sa

mort. Durant une période de quarante-

trois ans surtout, de l'époque de son décès

à celle de sa canonisation, les merveilles

opérées chaque jour à son tombeau et

ailleurs, furent telles , qu'on ne peut se

défendre d'un saisissement profond et

d'une religieuse stupeur, quand on en

parcourt le récit. Par le nombre , la va

riété, la grandeur de ces prodiges, on se

sent comme transporté aux premiers

âges de l'Eglise , alors que tout ici-bas,

la nature, les éléments, les fléaux, la

maladie , la mort elle-même , subissait

l'empire des envoyés de Dieu ! Voilà le

grand fait dont nous allons fournir les

preuves dans ce livre. La vertu miracu

leuse de saint François de Sales, tout en

ajoutant beaucoup à l'éclat de cette sainte

et glorieuse renommée , nous donne , à

elle seule peut-être, le secret de l'im

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— VIII —

merise popularité dont il n'a cessé de

jouir depuis plus de deux siècles , même

parmi ceux qui n'ont jamais lu une seule

ligne de sa vie ou de ses écrits. Dans nos

villes et nos campagnes, les classes labo

rieuses et illettrées ne connaissent le

Saint dont se glorifie la Savoie , que par

ses miracles et ses œuvres de miséricorde.

Les pères les ont racontés à leurs fils de

génération en génération , et ainsi la

reconnaissance et l'amour se sont perpé

tués , au sein de chaque famille , par le

souvenir des bienfaits. Eh bien , ce sou

venir, nous allons le réveiller, et nous

vivifierons par là même, s'il plaît à Dieu,

les sentiments qui en découlent.

Dans les dernières années de son pon

tificat, le pape Innocent X, frappé de

l'immense concours de peuples qui ac

couraient au tombeau du grand Evêque

de Genève, résolut de procéder à sa béa

tification. Il eût été bien consolant sans

doute pour le glorieux pontife, qui venait

de foudroyer, d'une main, cette sombre et

farouche hérésie qui resserrait les âmes

et n'élargissait que l'enfer, de pouvoir

glorifier et exalter, de l'autre, le vénéra

ble prélat dont la doctrine opposée, si

Page 20: Pouvoir de saint françois de sales

— IX —

pleine de charmes, si riche en miséri

corde , attirait et dilatait tous les cœurs.

Mais c'était trop de gloire peut-être pour

un seul homme , et Dieu permit que sa

mort vint suspendre le cours des informa

tions juridiques qu'il avait ordonnées. Cet

honneur était réservé à son successeur, le

cardinal Fabio Chigi , élevé à la papauté

en 1655, sous le nom d'Alexandre VII.

Le nouvel élu connaissait mieux que

personne les mérites et la sainteté de

François de Sales, auquel il était déjà

redevable d'un bienfait signalé. L'année

qui précéda son élévation au souverain

pontificat, étant en Allemagne, comme

plénipotentiaire du Pape pour les négo

ciations relatives à la paix de Munster, il

fut atteint d'une maladie si grave, qu'il

crut n'avoir échappé à la mort que par

l'intervention miraculeuse de celui-là

même qui semblait ainsi solliciter des

honneurs dont il se montrait en même

temps si digne. Aussi à peine rétabli , et

comme témoignage de sa vive gratitude,

le cardinal Chigi envoya une somme

considérable à Annecy, pour aider à la

reconstruction de l'église qui renfermait

le tombeau du saint Evêque, ajoutant à

Page 21: Pouvoir de saint françois de sales

cette riche offrande l'assurance, plus pré

cieuse encore, qu'il contribuerait de tout

son pouvoir à sa béatification , dès qu'il

serait de retour à Rome. Cette promesse

et les dispositions bien connues de l'il

lustre pontife, placé à la tête du gouver

nement de l'Eglise, ne pouvaient être que

l'heureux présage du décret qu'appe

laient les vœux du monde catholique.

L'événement ne tarda pas à justifier tou

tes les prévisions. Peu après, cédant plus

encore aux sollicitations de son cœur

qu'à celles qui lui venaient du dehors,

Alexandre VII reprit les informations

canoniques, interrompues par la mort de

son prédécesseur. Par ses ordres , il fut

enjoint aux fidèles du vaste diocèse de

Genève et à ceux des pays limitrophes,

de faire connaître les grâces miraculeuses

qu'ils auraient obtenues par l'intercession

de François de Sales, et d'en consigner la

déclaration au premier monastère de la

Visitation d'Annecy. Or il arriva, nous dit

la vénérable Mère de Chaugy, alors supé

rieure, « qu'il en venait tous les jours en si

« grand nombre , que plusieurs écrivains

« et quelques sœurs avaient assez de be-

« sogne. On amassait le tout avec grand

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— XI —

« ordre, pour ne point perdre de temps

« et savoir où prendre les témoins, quand

« il faudrait déposer avec serment de la

« vérité des faits. On faisait aussi un

« choix parmi ces déclarations , afin de

« ne soumettre à l'enquête juridique que

« les miracles de premier ordre, c'est-à-

« dire : les morts ressuscites , les aveugles

« rendus à la lumière, les paralytiques

« guéris, et quelques autres dont il est

« parlé dans l'Evangile. Du surplus,

« ajoute la Mère de Chaugy, nous en

« gardons les mémoires avec quelque

« petit dessein ; car il y a de quoi faire un

« juste volume à la gloire immortelle de

« notre bienheureux Fondateur. » Voilà le

mot et la pensée qui ont donné naissance

à ce livre ; puisse-t-il, bien que très-incom

plet, ne pas être trop au dessous de celui

qu'aurait présenté l'illustre secrétaire de

sainte Chantai , celte femme éminente,

qu'un célèbre biographe n'a pas craint

d'appeler YHomère de la Visitation.

Lorsque les commissaires apostoliques,

délégués pour l'enquête, furent arrivés à

Annecy , la Mère de Chaugy répondit à

leurs questions par la déclaration sui

vante : (( Les miracles que Dieu a opérés

Page 23: Pouvoir de saint françois de sales

Xll —

« par notre vénérable Fondateur, soit en

« son tombeau , soit ailleurs , sont en si

« grand nombre , que l'on compte, d'a-

« près les relations de divers lieux, jus-

« qu'à trente-sept morts ressuscités , dix-

ce neuf sourds et muets ayant reçu l'usage

« de l'ouïe et de la parole , douze lépreux

« rendus à la santé , vingt aveugles illu-

« minés, trente-quatre personnes guéries

« de maux d'yeux incurables , cent deux

« paralytiques entièrement rétablis, qua-

« torze guéris de la goutte ou de la poda-

« gre, plus de six cents personnes guéries

« de fièvres pestilentielles; enfin, plu-

« sieurs bourgs et villages préservés delà

« peste pendant les années 1628, 1629,

« 1630, parles vœux qu'ils firent et qu'ils

« vinrent rendre au tombeau du Servi-

« teur de Dieu. Par après , j'ai encore

« pu compter cinquante-deux personnes

« guéries de plaies et d'ulcères incura-

« bles, dix-neuf épileptiques et trente-

« deux estropiés parfaitement rétablis,

« dix personnes préservées d'un naufrage

« imminent , quatre-vingt-sept femmes

« en travail d'enfant, délivrées du péril

« évident de mort, trente-sept frénétiques

« .rétablis en leur bon sens, nonante-trois

Page 24: Pouvoir de saint françois de sales

— XIII —

« démoniaques délivrés de la possession

« du démon , et un grand nombre d'au-

« très merveilles dont les relations ne

« sont pas écrites Et j'atteste comme

« véritable tout ce qui est dit ci-dessus,

« pour en avoir lu lesdites relations,

« écrites de divers endroits de la Savoie,

« de la Bourgogne et de toutes les pro-

« vinces de France. »

Une autre religieuse, la sœur Marie-

Judith Gilbert , qui devait répondre

elle-même sur la guérison miraculeuse

dont elle avait été l'objet, tint un lan

gage non moins explicite au sujet de

ces nombreuses merveilles : « Je sais,

« dit-elle, qu'il a plu à Dieu d'opérer

« un très -grand nombre de miracles

« par l'intercession de notre vénéra-

« ble fondateur , François de Sales , et

« j'ai vu des relations qui font foi de

« plus de cent miracles insignes : tels

« que des morts ressuscités, des aveu-

« gles-nés rendus à la lumière, des para-

« lytiques de naissance guéris, des dé-

« moniaques sans nombre délivrés de la

« possession des démons ; en outre, des

« guérisons miraculeuses de fièvres et

« autres maladies désespérées des méde

Page 25: Pouvoir de saint françois de sales

— XIV —

« cins, jusqu'à cinq et six mille bien comp-

(( tées. »

Toutes les formalités d'enquête étant

accomplies, les commissaires apostoliques

firent leur rapport à Rome , et le Pape,

saisi d'admiration à la vue de tant de

prodiges, qui s'appuyaient sur des témoi

gnages sans nombre, résolut de procéder

immédiatement à la béatification, sans

attendre que fût écoulée la période de

cinquante ans prescrite par les constitu

tions pontificales. Dès le 28 décembre 1661,

il en adressa le bref au premier monas

tère de la Visitation d'Annecy, où bientôt

l'on s'empressa d'ouvrir le tombeau du

bienheureux Prélat , et de le placer sur

l'autel dans une magnifique châsse d'ar

gent, donnée par la princesse Christine de

France, duchesse de Savoie. Quatre années

s'écoulèrent encore avant la canonisation.

Bien que le Pape fût personnellement de

l'avis de ceux qui disaient à Rome, « que

(( dans le procès de béatification de Mon-

« seigneur de Genève, il y avait plus de

« miracles qu'il n'en faudrait pour élever

« sur les autels une cinquantaine de bien-

« heureux, » il ne voulut jamais se dé

partir des règles ordinaires de la prudence

Page 26: Pouvoir de saint françois de sales

— XV —

en pareil cas. Ce ne fut qu'après un dé

lai convenable, et à la demande des sou

verains catholiques, du clergé, des ordres

religieux , des parlements de France et

des gouverneurs de province, qu'eut lieu

à Rome, le 19 avril 1665, la canonisation

solennelle du saint Evêque de Genève.

Alexandre VII saisit cette circonstance

pour donner à l'Ordre de la Visitation un

nouveau témoignage de la pieuse véné

ration qu'il professait pour son illustre

Fondateur. Il daigna accompagner la bulle

de canonisation, adressée aux religieuses

du premier monastère d'Annecy, de l'en

voi d'une riche bannière représentant le

saint Prélat revêtu, d'un côté, des orne

ments pontificaux, et, de l'autre, des insi

gnes du canonicat : touchante allégorie

qui rappelait tout à la fois, et les grands

travaux de l'Évêque de Genève et la

glorieuse mission du Chablais, accomplie

pendant qu'il n'était encore que chanoine

d'Annecy.

L'Eglise venait donc de répondre au

vœu le plus ardent de la catholicité,

en plaçant sur les autels l'illustre Pontife

qu'elle acclamait depuis si longtemps ; la

foi, la reconnaissance, la dévotion des

Page 27: Pouvoir de saint françois de sales

— XVI —

peuples avaient, comme toujours, pré

cédé ses décisions. Le pèlerinage au tom

beau de saint François de Sales comptait,

à cette époque, quarante-trois ans de

date, et les prodiges de tout genre s'y

étaient manifestés avec tant d'éclat, le

concours des fidèles, pressés par le besoin

et la confiance, avait été si nombreux, si

enthousiaste, la reconnaissance si uni

verselle , qu'il est impossible de se faire

une juste idée des trésors de grâces et de

miséricorde qui, chaque jour, s'épan

chaient du ciel sur ces foules proster

nées devant une tombe, d'où sortaient

incessamment la santé et la vie ! Lais

sons parler ici un témoin oculaire, ra

contant, en 1654, ce que tout le monde

alors pouvait voir de ses yeux et toucher

de ses mains. Elisabeth de la Tour, reli

gieuse du premier monastère de la Visi

tation d'Annecy, avait rempli, pendant

neuf ans, les fonctions de sacristine, « En

« cette qualité, dit-elle, je fis enlever et

« serrer plus de quatre charretées de

« béquilles. Dans ces neuf ans, je crois

« que j'ai fait attacher plus de deux mille

« vœux d'argent : c'étaient des têtes, des

« bras, des yeux, des cœurs, des jambes,

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— XVII —

« des poumons; enfin ily enavaitde toutes

« les sortes. Je n'ai pas compté les vœux

« en cire, ils étaient innombrables. Je R&

« fondre une fois tant de vieux flambeaux

« qu'on ne savait plus qu'en faire, ni où

« les retirer. Nous envoyâmes à Lyon

« plus de six cents livres de cire blanche.

« Les clous où l'on attache les vœux

« d'argent , étaient si garnis , du temps

« que notre Mère de Chaugy fut déposée,

<( qu'il y en avait qu'on ne pouvait plus

« mettre en rang. Cependant elle n'en

« voulut jamais vendre, dans quelque né-

« cessité où l'on se trouvât ; pourtant elle

« l'aurait pu faire. La bonne Mère de

« Rabutin en envoya à Lyon 300 marcs

« d'argent des restes. L'église était pleine

« d'ex-voto : on y remarquait six lampes

« d'argent; les deux pélérines, ainsi appe-

« lées parce que le pape Alexandre VII les

« avait envoyées avec six chandeliers de

« la même hauteur. »

Cependant cette source de grâces et

de miracles ne tarit point une fois que

l'Église eut placé François de Sales sur

le catalogue des Saints. D'après les docu

ments de l'époque , les mêmes prodiges

continuèrent de sortir de ces restes sacrés

Page 29: Pouvoir de saint françois de sales

— XVIII —

et de s'étendre au loin. En 1687, la dé

votion à ce grand et illustre pontife

avait passé les mers, pénétré en Améri

que, où déjà elle était si répandue, que

l'évêque de Québec ne craignait pas de

dire que , dans son diocèse , les miracles

opérés par l'intercession du Saint étaient

aussi nombreux que dans la primitive

Église. Une lettre circulaire de 1690,

adressée à tous les monastères de la Vi

sitation par les religieuses d'Annecy,

donne les curieux détails que voici : « Les

« peuples continuent toujours de recourir

« avec confiance à l'intercession de notre

« grand Saint. Les habitants de ces pays-ci

« reconnaissent qu'ils ont été préservés

« des grands maux dont ils étaient me-

« nacés à l'occasion de la guerre. Mes-

« sieurs les Français ont avoué eux-

« mêmes qu'aux approches de cette ville

« d'Annecy, ils sentaient un mouvement

« secret qui les portait à n'y pas faire

« grand mal, quand bien même ils en au-

« raient eu le pouvoir. Aussi donnèrent-

(( ils à notre Saint des marques de piété ;

(c car dès que les portes de la ville furent

« ouvertes, les généraux de l'armée et

« les officiers vinrent à notre église pour

Page 30: Pouvoir de saint françois de sales

« vénérer les Reliques On en de-

ce mande de toutes parts, et notre Mère,

« sœur Marie -Thérèse de Passier, en a

« envoyé à Madrid et à Mexico , où l'on

u a bâti des chapelles magnifiques et

« érigé des confréries en l'honneur de

« notre bienheureux Père. »

Une autre circulaire, de 1707, s'exprime

ainsi : « Le concours du peuple est si

« grand , que notre église ne désemplit

« pas durant tout le jour. Chacun avoue

« qu'on ne saurait y entrer sans y res-

« sentir une certaine onction secrète qui

« se répand plus ou moins dans les âmes,

« selon leurs dispositions. Nous avons vu

« un officier voulant, comme bien d'au-

« très, baiser les saintes Reliques , s'ar-

« rêter subitement, parce qu'une an-

« cienne plaie venait de se rouvrir tout

« à coup en répandant du sang. Cet

« événement salutaire le fit pâlir et ren-

« trer en lui-même. Quelques personnes

« présentes lui dirent : « Mon ami , vous

« n'êtes pas en état d'approcher d'une si

« sainte Relique ; pensez à votre cons-

« cience. » Il avoua qu'il en était ainsi, et

m alla se réconcilier avec Dieu par le sa

it crement de pénitence. »

Page 31: Pouvoir de saint françois de sales

Nous pourrions multiplier ces cita

tions, et montrer que le pèlerinage au

tombeau de saint François de Sales n'a

pas été moins célèbre ni moins fréquenté

au xvnie siècle que dans le xvne. Mais

à quoi bon? la tradition en est encore

vivante dans toute la Savoie , et nos pè

res eux-mêmes nous ont appris que le

concours des fidèles n'avait déserté cet

auguste sanctuaire qu'au moment fatal

de l'invasion de la révolution française.

A cette époque, grâce au patriotisme

éclairé, à la foi courageuse et intelligente

de quatre hommes du peuple, les reli

ques de saint François de Sales échappè

rent au vandalisme de 93. Elles restèrent

ensevelies dans une profonde retraite,

jusqu'au jour où il fut possible de les

exposer de nouveau à la vénération pu

blique dans une des églises d'Annecy.

Mais ce ne pouvait être leur destination

dernière : vingt ans plus tard , elles re

prirent triomphalement le chemin du

nouveau sanctuaire élevé pour les rece

voir, et là elles retrouvèrent, avec une

affluence considérable de pèlerins , les

anges de la solitude chargés de veiller

sur elles , les pieuses Filles de François

Page 32: Pouvoir de saint françois de sales

— XXI —

de Sales , compagnes inséparables de

l'exil et des triomphes de leur bien-aimé

Père !

Disons maintenant un mot du livre que

nous offrons au public. Ce livre n'a pas

de nom , pas d'auteur ; chacun des pro

tégés de saint François de Sales est venu

lui apporter sa page. C'est une collection

de faits très-authentiques ; un ensemble

de prodiges, de faveurs extraordinaires,

de grâces merveilleuses , publiés à la face

du soleil, et présentés comme le fruit

des prières adressées à ce grand Saint

par des hommes de tout pays, de toute

condition, qui avaient des yeux pourvoir,

des oreilles pour entendre, et savaient,

tout aussi bien que nous, distinguer leur

main droite de leur main gauche, et ne

pas prendre un corps plein de vie pour

un cadavre en putréfaction. Est-ce à dire

que, dans ces divers récits, il n'y ait que

des miracles? Nous sommes loin de le

penser : il y en a, et c'est peut-être le

plus grand nombre. Mais ce livre ren

ferme autre chose; il s'adresse surtout

aux chrétiens, et, pour nourrir leur foi,

les chrétiens de nos jours ont plus besoin

de grâces, d'encouragements et de forces

Page 33: Pouvoir de saint françois de sales

que de miracles. Souvent il arrive que

les prodiges de la bonté, les effusions de

la charité, impressionnent plus vivement

les âmes que les miracles de la toute-

puissance. En faisant paraître ce petit

volume à la veille du deuxième anniver

saire centenaire de la canonisation de

saint François de Sales , nous n'avons en

vue que deux choses : justifier la démar

che des nombreux pèlerins qui accourent

de toutes parts, et soutenir, fortifier une

confiance qui a pour garant, dans le passé,

des grâces, des faveurs, des consolations

sans nombre.

La plus grande partie des dépositions

relatées dans ce livre a été fidèlement

extraite des procès-verbaux de la béatifi

cation et de la canonisation du Saint; les

autres , faites aussi sur la foi du serment,

se retrouvent dans les archives de la Vi

sitation d'Annecy, où elles avaient été

envoyées de diverses contrées avec le

plus pieux empressement. Nous n'avons

pas cru devoir ôter à ces récits le carac

tère de leur époque, en retouchant le

style. A part quelques légères modifi

cations nécessaires à l'intelligence des

faits, nous les présentons à nos lecteurs

Page 34: Pouvoir de saint françois de sales

XXIII —

tels qu'ils sont , et avec tous leurs gra

cieux défauts. On y trouvera des lon

gueurs de diction, des irrégularités de

langage, le plus grand laisser aller dans

le choix des termes et les naïvetés les

plus curieuses dans les détails : toutes

choses qui laissent mieux voir le prix du

diamant qu'elles enchâssent. Nous n'avons

point voulu porter une main téméraire

sur les formes d'un langage qui ne respire

que la sincérité, l'onetion, la piété la plus

douce; il nous a semblé que la condes

cendance pour les contemporains ne de

vait pas aller jusqu'à mutiler les œuvres

de foi, d'amour et de reconnaissance de

nos aïeux.

La succession des récits contenus dans

ce petit volume sera naturellement fixée

par l'ordre chronologique. Ainsi, les mi

racles qu'a faits saint François de Sales de

son vivant; les prodiges opérés à son

tombeau depuis sa mort jusqu'à sa cano

nisation ; ceux qui ont suivi cette épo

que, et enfin les grâces particulières, les

faveurs extraordinaires , obtenues dans

tous les temps par son intercession : telle

est la division généi*ale et la série des faits

qui composent l'ensemble de ce modeste

Page 35: Pouvoir de saint françois de sales

— XXIV

travail. Puisse-t-il, en jetant quelques lu

mières sur ce rôle de thaumaturge que

Dieu a si libéralement départi à notre

grand Saint, réveiller parmi nous les sou

venirs du passé, et ranimer dans les âmes

cette dévotion si tendre, si confiante, que

professaient pour lui nos pieux ancêtres !

Nous avons du moins la confiance qu'il ne

sera pas tout à fait stérile. Ce livre nous a

fait trop de bien à nous-même pour qu'il

n'en produise pas dans ceux qui le liront;

il rencontrera infailliblement sur son che

min des âmes semblables à la nôtre. Il

nous paraît impossible qu'on puisse par

courir attentivement cet ensemble de

merveilles sans être ému et parfois tou

ché jusqu'aux larmes ! Quoi qu'il en soit,

nous plaçons avec bonheur ce petit vo

lume sous l'auguste patronage de Celui

dont il raconte les œuvres, et nous le

déposons à ses pieds comme le trop faible

hommage de notre profonde vénération

et de notre amour le plus filial !

L'Éditeur.

Page 36: Pouvoir de saint françois de sales

MIRACLES ET GUÉRISONS

OPÉRÉS

PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES

PENDANT SA VIE

1° MIRACLES TIRÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION DO SAINT.

RÉSURRECTION D'UN ENFANT MORT

SANS BAPTÊME.

Déposition do Henri de Vidonne.

J'ai appris du sieur Bouverat, prêlre de la sainte

maison de Thonon, l'an 1630, en présence de

Monsieur le marquis de Lullin, que cet homme de

Dieu, François de Sales, faisant sa mission dans le

Chablais, ressuscita un enfant mort au faubourg

de Samboin. La mère de cet enfant, qui était une

hérétique obstinée, différa plusieurs jours de le

faire baptiser; pendant ce temps, l'enfant mourut

sans baptême ; elle remplit incontinent sa maison

de cris et de pleurs. Comme cet enfant demeura

Page 37: Pouvoir de saint françois de sales

mort durant quelque temps, elle alla trouver le sieur

Bouverat pour le prier de permettre qu'on enterrât

son fils dans le cimetière où les hérétiques enter

raient encore leurs morts. Ayant rencontré l'homme

de Dieu, saint François, elle se jeta à ses pieds

avec larmes et lui dit : Je me ferai catholique, si,

par vos prières, vous donnez la vie à mon fils,

pour qu'il puisse être baptisé. Le Serviteur de

Dieu se mit à genoux et fit sa prière pour le salut

de l'enfant et de la mère, et Dieu ressuscita cet

enfant, qui reçut le baptême et vécut encore deux

jours. La mère et toute sa famille se convertirent,

et le miracle devint si éclatant et fut si bien vérifié,

que le P. Chérubin, capucin, le prêcha publique

ment dans Thonon et dans les autres lieux du

Chablais, à la grande confusion des hérétiques

(1598).

C'est ce que j'ai appris du sieur Bouverat, qui

fut témoin oculaire, et des plus anciens habitants

de la ville.

Page 38: Pouvoir de saint françois de sales

GUÉRISON DE LACHENAL,

PRÊTRE DE RUMILLY, FRÉNÉTIQUE FURIEUX.

1* Déposition de François Favre d'Aijnecy, Talet de chambre

de saint François de Sales.

Je sais qu'un prêtre du diocèse de Genève, du

lieu de Rumilly, nommé Lachenal, tomba, en 1617,

en une frénésie si grande, qu'il en courait les

champs : étant ainsi furieux et transporté, il vint

dans cette ville, et, marchant dans les rues d'icelle

et même dans les églises, il faisait des gestes et des

actions extravagantes, tenant des propos et discours

sans aucune suite. Le voir était chose effrayante,

et d'autant plus digne de compassion, qu'il était

revêtu de la dignité ecclésiastique. Ceci fut rapporté

au Serviteur de Dieu, qui me commanda de faire

en sorte qu'on l'emmenât dans son logis, pour

l'enfermer dans une chambre, afin qu'on ne le vît

plus en cet état. Ce à quoi je vaquai un dimanche

toute la matinée, allant, le suivant et le flattant ;

mais, parfois, il me faisait retirer, me menaçant de

me lancer des pierres. Néanmoins, à la fin, je

l'amenai, par de douces et flatteuses paroles, au

logis du Serviteur de Dieu, où, étant entré, je fis

fermer les portes et l'enfermai dans une chambre

par forçe. Ce ne fut pas sans peine, car je le fis

saisir par quatre ou cinq personnes. Il y demeura

Page 39: Pouvoir de saint françois de sales

sept ou huit jours. Une fois, le Serviteur de Dieu,

sortant de son logis, alla le voir par la fenêtre,

l'encourageant et lui parlant doucement. Il lui

mit la main sur la tête, et, après, commanda qu'on

lui ouvrit la porte et qu'on le mît en liberté. Ce qui

fut fait. Une fois sorti, il fut tout à fait guéri de sa

frénésie, ayant l'esprit rassis et en quiétude. Tout

ceci, je l'ai vu comme je l'ai dit, et je sais qu'aucun

remède ne fut jamais donné au susdit prêtre, et

que chacun attribua cette guérison à un miracle

manifeste.

3 , Déposition de Jeanne Tronchat.

J'ai ouï raconter plusieurs miracles opérés par

le Serviteur de Dieu; et feu M. de la Pesse, en la

maison duquel j'ai servi en qualité de femme de

chambre, dit un jour en ma présence qu'il avait été

présent, lorsque le Serviteur de Dieu guérit un

homme devenu fou furieux, lui donnant sa bénédic

tion, et qu'il l'avait guéri en lui tirant un peu les che

veux delà main gauche, et le bénissant de la main

droite, et lui disant: Dieu vous bénisse .'Après quoi,

le Serviteur de Dieu dit aux assistants : Détachez-lv,

il ne vous fera plus de mal. Ceux qui étaient pré

sents l'ayant détaché, ils furent dans l'admiration

de voir à l'instant même cet homme parfaitement

remis et en son bon sens, ce qui a duré jusqu'à sa

mort. Le sieur de la Pesse disait que le Serviteur

Page 40: Pouvoir de saint françois de sales

de Dieu le pria très-instamment, et les autres qui

étaient présents, de ne rien dire de ce qu'ils avaient

vu, et qu'il ne les quitta point qu'ils ne lui eussent

donné parole de n'en rien dire ; mais il ne me sou

vient pas du nom des personnes, quoique le fait

soit connu de tous.

DÉLIVRANCE DE VINGT PERSONNES

POSSÉDÉES DE MALINS ESPRITS.

Déposition de Georges Grangerat, prêtre.

Environ l'année 1605, j'étais dans la ville

d'Annecy, où je vis arriver un prêtre qui conduisait

vingt personnes possédées de malins esprits,

hurlant, criant si étrangement, que tout le monde

frémissait de les ouïr. Ils furent menés au logis du

Bienheureux, lequel les conduisit dans l'église de

Notre-Dame, où, après avoir exposé en évidence le

Très-Saint Sacrement de l'autel , il fit plusieurs

prières, lesquelles il lui fut impossible d'entendre,

à cause des étranges cris et grand bruit que faisaient

ces possédés , et encore à cause de la foule du

peuple qui était accouru là. Enfin, il fit chanter

le Salve Regina, et leur donna la bénédiction avec

Page 41: Pouvoir de saint françois de sales

le Très-Saint Sacrement ; après cela, je me retirai à

des négoces que j'avais en ville, et je sais très-assu

rément, par des personnes dignes de foi, que tous

ces possédés s'en étaient allés délivrés. Selon le

bruit commun et la voix publique, on lui amenait

plusieurs autres semblables affligés , lesquels il

renvoyait délivrés.

GUÉRISON D'UN GRAND NOMBRE DE POSSÉDÉS.

Déposition de François Favre.

J'ai vu souvent amener au Serviteur de Dieu des

possédés et maléfîciés en troupes, tant de ce diocèse

que d'autres. Au premier abord, il connaissait s'ils

étaient possédés ou s'ils ne l'étaient pas. C'était

chose digne de compassion, de les voir aborder le

logis du Saint : ils faisaient des cris, hurlements et

actions prodigieuses ; mais leur retraite était tout

autre, car ils s'en retournaient tous, ou guéris, ou

grandement soulagés, avec leur esprit tranquille ;

car le Saint les confessait, les communiait pour la

plupart, et disait la sainte messe pour eux. Je lui

ai ouï dire certaines fois, quand il voyait telles

gens recourir à lui : Ces pauvres gens pensent que

je fais des miracles, mais ils se trompent bien.

Il ne laissait pas pour cela de les ouïr, de leur

parler, de les consoler et de les guérir.

Page 42: Pouvoir de saint françois de sales

GUÉRISON D'UN ENFANT PERCLUS.

Déposition de Victor de Vincent de la Croix, seigneur de la Kuaz

de Fessigny.

Accompagnant un jour le Serviteur de Dieu, qui

s'en allait célébrer la messe dans l'église de Saint-

Dominique d'Annecy , pour la consolation des

confrères de la Sainte-Croix, qui y faisaient pour

lors leurs offices, je fus témoin du fait suivant:

Un père lui présenta son fils, âgé d'environ dix-

sept ans, qui ne marchait depuis longtemps qu'avec

des béquilles ; il avait été traité par des médecins,

et ramené récemment des bains d'Aix. Le Serviteur

de Dieu ayant demandé au père de l'infirme s'il

ne l'avait pas fait voir aux médecins , il lui ré

pondit que oui, mais que les médecins n'avaient pu

lui rendre la santé, et qu'il le priait Irès-humble-

ment d'avoir pitié de son fils. Avec toute humilité,

le Serviteur de Dieu répondit : Que peux-je faire

pour lui ? et néanmoins, il ajouta : Je prierai

Dieu pour sa guérison, et lui donna en même temps

sa bénédiction. Je sais que le lendemain il célébra

la sainte messe à cette intention, et, incontinent

après, ce jeune homme fut entièrement guéri, ainsi

que je l'ai vu depuis, étant demeuré en pleinesanté.

Page 43: Pouvoir de saint françois de sales

— 10 —

GUÉRISON d'hUGUETTE JORDAN ,

POSSÉDÉE DU DÉMON DURANT L'ESPACE

d'environ TROIS ANS.

Déposition da Georges Grangerat, prêtre.

Je témoigne que le bienheureux Prélat, en sa vie,

a fait plusieurs vrais miracles. On lui conduisait

les possédés, lesquels revenaient délivrés ; et,

pour preuve de cela, je témoigne que, environ

l'an 1609, une fille de ma paroisse, nommée

Huguette, fiile de feu Claude Jordan, fut possédée

des malins esprits, l'espace d'environ trois ans,

pendant lesquels je la vis une infinité de fois, et

reconnus fort bien qu'elle était possédée, car elle

en montrait tous les signes par cris, hurlements,

paroles et gestes extravagants, tels qu'ont accou

tumé de faire semblables affligés.

Enfin Bobert, son frère, la conduisit à Thonon,

où était ledit bienheureux Prélat, auquel elle fut

présentée ; et il la renvoya tout à fait délivrée, ainsi

que je le connus clairement à son retour, et durant

plusieurs années qu'elle vécut encore, sans avoir

jamais eu aucun ressentiment, ni montré aucun

signe de cette affliction.

Page 44: Pouvoir de saint françois de sales

— li

vra GÂTÉ RENDU EXCELLENT.

Déposition de Jean Gay, prêtre.

Je déclare comme quoi j'ai ouï dire, comme une

chose généralement connue et notoire , que le

bienheureux Serviteur de Dieu, faisant la visite

générale de son diocèse, avait délivré plusieurs

possédés ou obsédés des esprits malins.

De plus, je déclare avoir ouï dire et affirmer

comme véritable, à M. Louis Danthoz de Saint-

Jeoire, que ledit Bienheureux, arrivant en 1618 en

cet endroit, voulut descendre en sa maison, où il

donnait à loger aux voyageurs. Or, comme ledit

Danthoz n'avait d'autre vin qu'un tonneau poussé,

il en fit ses excuses au bienheureux Evêque, lequel

commanda qu'on lui apportât de ce vin tel qu'il

était, car il en voulait boire ; ce qui fut fait. Et en

ayant goûté, il dit: Voilà du bon vin; comme

en effet il se trouva vrai. Ce vin fut rendu excellent,

de sorte que les serviteurs du Bienheureux, crai

gnant de n'en pas trouver là où ils allaient coucher,

en remplirent des flacons qu'ils emportèrent. Ainsi

ce vin, lequel auparavant avait été reconnu comme

gâté et mauvais, de telle sorte que personne n'en

pouvait boire , fut rendu tellement bon par la

présence du Bienheureux, qu'en moins de deux

jours il fut vendu et débité en détail, à raison de

seize sols le pot, tenant douze pleins verres mé

diocres.

Page 45: Pouvoir de saint françois de sales

MULTIPLICATION DE VIVRES

AU MONASTÈRE DE SIXT (fAUCIGNy) .

Déposition de Pierre de Belleèarde, prieur et abbé de Sixt (Faucièny)

Le signalé miracle pour lequel je viens déposer

est celui qui arriva en notre abbaye, en l'année 1618.

Le Serviteur de Dieu, étant arrivé au mois de sep

tembre en ladite abbaye de Sixt , pour mettre la

dernière main à la réformation d'icelle, il y séjour

na jusqu'au samedi, 16 du même mois. Pendant

ce temps-là, plusieurs ecclésiastiques et autres per

sonnages de qualité, tant du pays de Gex que du

Faucigny, y abordèrent pour voir le Serviteur de

Dieu et recevoir sa bénédiction. Durant tout ce

temps, toutes les susdites personnes, en très-grand

nombre, furent largement nourries et défrayées aux

dépens du monastère. L'on compta que l'on avait

donné plus de deux cents repas à des personnes de

qualité, et quarante à des personnes de moindre

condition. Comme on n'avait de provisions que

pour la suite du Serviteur de Dieu, qui était très-

petite, les religieux étaient extrêmement en peine.

Le Serviteur de Dieu, en ayant compassion, leur

dit qu'il prierait notre Seigneur pour eux : Ut

esset de rore cœli, et de pinguedine terrœ abun-

dantia. Et, chose admirable, après toute cette

dépense qui, outre l'ordinaire de la communauté,

Page 46: Pouvoir de saint françois de sales

— 13 —

compte fait et bonne supputation, revenait en vin

à peu près à deux charges, et, en pain, autant que

l'on en pourrait faire avec la farine de deux coupes

de froment, qui pèse environ huit à neuf vingt

livres la coupe, chaque livre étant de dix-huit onces,

on trouva que, par un insigne miracle, le pain ni

le vin n'étaient non plus diminués, voire même ne

l'étaient pas tant, que si la communauté seule eût

bu et mangé. Ce qui fut exactement constaté par

tous les religieux qui étaient alors dans ledit mo

nastère, car, six jours avant l'arrivée du Serviteur

de Dieu, les religieux avaient fait entamer un

tonneau de vin, et fait cuire simplement la même

quantité de pain que l'on avait accoutumé de faire

cuire pour l'ordinaire. Il ne fut apporté du dehors

ni pain, ni vin dans le monastère, ni autre viande

par qui que ce fût, comme les susdits religieux qui

étaient présents l'ont raconté et protesté. J'ai

appris tout ce que dessus des nommés Bernard

Ramaud, Claude Moccand et Jean de Passier, qui

étaient présents, et qui m'ont assuré qu'incontinent

après le départ du Serviteur de Dieu, on fit la me

sure de supputation, tant du pain qui avait été

mangé que du vin qui avait été bu. D'après ce qui

en restait, tous les religieux qui furent présents

trouvèrent ladite multiplication avoir été faite si

évidemment, qu'ils publièrent partout les mérites

et la piété du saint Prélat, et bénirent le Seigneur,

qui, dans ce lieu écarté, avait renouvelé, à la

prière de son Serviteur, le même miracle qu'il avait

Page 47: Pouvoir de saint françois de sales

— U —

fait dans le désert, pour la nourriture de cinq mille

personnes. Ce miracle a été si public et si divulgué,

que jamais personne ne l'a révoqué en doute, la

mémoire en étant encore toute récente dans le

pays.

GUÉRISON DE BOUVARD, FRÉNÉTIQUE,

DOMESTIQUE DE M. DE MONTHOUX.

ANNÉE 1620.

Déposition de Fr. Favre.

Je sais que le Serviteur de Dieu fut à Promairy,

dans la maison du sieur Favre, dit de la Valbonne;

un jour on lui amena un des domestiques de M. de

Monthoux, voisin de là, qu'on nommait Bouvard,

lequel depuis peu de jours était devenu transporté,

et courait les champs à l'heure mêmequ'on le saisit

pour le conduire au Serviteur de Dieu, qui le prit

parla main, le regarda, le promenant deux ou trois

tours parla salle; puis, en parlant, lui mit la main sur

la tête et lui tira un peu les cheveux, et ce pauvre

homme fut entièrement guéri, et s'en retourna en

bon sens avec ceux qui l'avaient amené. Je n'ac^

compagnais pas le Serviteur de Dieu en ce voyage,

Page 48: Pouvoir de saint françois de sales

— 15 —

mais tout ce que j'ai témoigné dudit Bouvard, je

l'ai appris du seigneur de Monthoux, auquel et à

plusieurs autres j'en ai ouï faire le récit. Ce qui

arriva l'année 1620, et cela est connu et notoire à

tous, comme aussi qu'aucun remède ne fut donné

au susdit frénétique.

GUÉRISON D'UNE PETITE FILLE

ÂGÉE DE TROIS ANS,

ATTEINTE DE LA FIÈVRE.

ANNÉE 1622.

Déposition de Fr. Favre.

L'année 1622 enlaquelleil mourut, un dimanche

du mois d'octobre, le Serviteur de Dieu alla visiter

un honnête bourgeois et marchand de cette ville

d'Annecy, qui était malade, et duquel ensuite j'ai

épousé la veuve. L'honorable Pernette Gard, sœur

de ma femme et femme de M. Claude Decroux,

bourgeois et notaire de cette ville, était auprès

de ce malade et tenait entre ses bras une sienne

petite fille, âgée d'environ trois ans, qui avait

la fièvre et qui, en ce moment, avait un accès.

Page 49: Pouvoir de saint françois de sales

— 16 —

Après que le Serviteur de Dieu eut consolé, visité

et donné sa bénédiction à ce pauvre languissant,

il se tourna du côté de ladite mère et de sa fille,

lui demanda à qui la fille appartenait, et quelle

maladie elle avait. Il la prit par le menton, la tou

chant doucement, et, la caressant, il lui donna sa

bénédiction, puis sortit du logis. Mais je ne pouvais

être qu'au milieu des degrés de l'escalier, que déjà

cette petite fille ne sentit plus l'accès de la fièvre,

et se trouva en même temps guérie. Elle-même

commença à dire à sa mère qu'elle était guérie. Ce

qui fut en effet, n'ayant jamais eu de fièvre depuis.

Je sais cela, parce que j'étais présent, ayant

accompagné le Serviteur de Dieu en cette visite.

Je vis comme il donna sa bénédiction à ladite petite

fille, et j'ai appris des susdites Pernette Decroux

et ma femme, qui était présente, qu'elle fut inconti

nent guérie, et que la fièvre la quitta ; je le sais

pour l'avoir vu.

Page 50: Pouvoir de saint françois de sales

— 17 —

2° MIRACLES TIRÉS DES DIFFÉRENTS AUTEURS

DE LA VIE DU SAINT.

HEUREUSE DÉLIVRANCE

ACCORDÉE AUX PRIÈRES DU SAINT.

juin 1599.

Tiré de sa Via par Charles — Auguate de Baies, évêque de Genève.

Le Sainl, encore prévôt, étant revenu de son

voyage de Rome, reprenait un peu haleine, quand

il entendit de sa" chambre les cris d'une femme en

travail. Ayant appris que c'était Pernette Moi-

rod, femme de Charles Trombert, citoyen et mar

chand d'Annecy, duquel la maison était contiguë,

touché de miséricorde et de compassion, il tira

d'une boite une certaine ceinture qu'il avait ap

portée de Lorette, et, ayantappelé son frère, le cha

noine Jean-François de Sales, il lui dit: Mon frère,

je vous prie de porter cette ceinture à la femme du

sieur Trombert que j'entends être au travail de

l'enfantement ; dites aux matrones qui sont auprès

d'elle, qu'elles la ceignent avec, pendant que je

prierai Dieu ici, afin quelle délivre heureusement.

La ceinture fut donc portée, et lui se mit à prier,

quand voilà qu'à la même heure la femme eut son

'2

Page 51: Pouvoir de saint françois de sales

— 18 —

enfant presque sans douleur. Les matrones dirent

que c'était une espèce de miracle, et le bruit

courut par toute la ville, qu'une femme avait été

délivrée par les prières du seigneur Prévôt, toute

fois arec moins d'admiration, parce qu'il était déjà

tenu pour un saint.

GUÉRISON DE DEUX FOUS.

19 OCTOBRE 1605.

Tiré des écrits de la Mère Françoise—Madeleine de Chauéy,

Supérieure du premier Monastère de la Visitation,

Comme le saint Prélat visitait les paroisses de

Sainte-Macrine de Cra, des St3-Laurent et Didier,

de Dingioz et de Saint-Martin de Genissia, on lui

présenta un homme et une femme atteints de folie,

et l'on disait que c'était un sort et maléfice que

leur avait jeté un de leurs voisins. Le Saint prit le

loisir de s'enquérir soigneusement de la chose, et

donna un grand scrupule à ceux qui soupçon

naient ce crime et qui débitaient légèrement

de mauvais bruits contre le prochain. Il parla en

secret à l'homme et à la femme, et les renvoya par

faitement guéris et en paix. Le curé de cette pa

Page 52: Pouvoir de saint françois de sales

— 19 —

roisse a déposé, au procès de canonisation, que,

lorsqu'on voulut parler de cette guérison, le saint

et humble Prélat sourit et ferma la bouche à toute

la compagnie, disant qu'il était de l'avis de Salo

mon : que le nombre des fous était infini, et que les

moins sages jugent leur prochain fou. Puis il di

vertit le propos, n'en voulant plus entendre parler,

car il fuyait souverainement la louange des hommes.

MULTIPLICATION DE CHAPELETS.

22 août 1606.

Tiré des écrits de la Mère de Chaugy.

En ce jour, octave de la glorieuse Assomption de

Notre-Dame, saint François de Sales prêcha dans

la paroisse de St-Sébastien et St-Pancrace , en Sal-

laz. Son sermon fut en forme de catéchisme, sur le

sujet et à l'honneur de la Mère de Dieu, pour ins

truire plus familièrement son peuple de ce qu'il faut

croire et faire pour être vrai enfant de Marie , re

tranchant toutes les opinions superstitieuses de ces

bonnes gens, auxquels il distribua une si grande

quantité de chapelets, que l'on ne pouvait s'imagi

ner où il en avait pu faire une telle provision. M. Fa

Page 53: Pouvoir de saint françois de sales

— 20 —

vre, son homme de chambre, a déposé qu'ils s'é

taient multipliés miraculeusement, n'étant pas

possible que le Saint en pût tant avoir; mais que

dans la joie qu'il en ressentit, il n'avait pu s'empê

cher de dire : Que la sacrée Vierge avait favorisé

son inclination, lui ayantfourni de quoi distribuer

des chapelets à toute cette multitude de peuple;

parce que chacun en voulait de sa main , pauvres

et riches, grands et petits. II les satisfit tous, et il

en resta encore plusieurs.

GUÉRISON D'UN POSSÉDÉ.

Tiré de la Vie du Saint par le P. de la Rivière.

Le révérend messire Nicolas Beylaz, chanoine

de la cathédrale de Genève, vint un jour le sup

plier de daigner avoir mémoire, en ses oraisons,

d'un honnête personnage maléficié depuis deux

ans. II promit qu'il n'y manquerait pas, et cepen

dant lui enjoignit de faire confesser et communier

le maléficié, ce qu'observa de point en point ledit

sieur chanoine; mais pourtant le pauvre affligé ne

fut pas délivré. De quoi étant averti, le saint Pré

lat dit : Que derechef il se confesse et communie , et

je réciterai l'exorcisme. Et le Bienheureux, l'ayant

récité, le pauvre tourmenté fut délivré à la même

heure.

Page 54: Pouvoir de saint françois de sales

— 21 —

GUÉRISON DU BOULANGER DU SAINT PRÉLAT.

1616.

Tiré de la Vie du Saint par Mgr OharlflB-AuguBts d« Salas.

Bernard Paris, bourgeois et boulanger d'Annecy,

qui fournissait à l'évéché, gisait, maladcà la mort,

désespéré et délaissé des médecins. Le bienheu

reux François le visita, l'interrogea sur l'état de s i

conscience, et, voyant qu'il avait perdu la vue et la

parole, et avait déjà la mort entre les dents, le si

gna comme on a la coutume de le faire aux ago

nisants, et lui donna sa sainte bénédiction. On n'en

tendait par toute la maison que des pleurs et des

gémissements. Sa pauvre femme, qu'on appelait

Marie, fondait en larmes et se lamentait piteu

sement. Mais l'homme de Dieu lui dit : Ne pleu

rez pas , Marie; il faut prier Dieu, et le mari vivra.

Après quoi il sortit pour s'en aller à vêpres, et, à la

même heure, le moribond reprit la vie. En peu de

jours il fut remis en une entière santé ; et tout le

reste de sa vie il a cru et protesté la devoir aux

prières du saint Evêque.

Page 55: Pouvoir de saint françois de sales

— 22 —

I

GUÉRISON DU PRIEUR DU MONASTÈRE

DE TALLOIRES.

Tiré du même auteur.

Il redonna aussi la santé au P. Claude-Louis-Ni

colas de Coëx , prieur du monastère de Talloires ,

malade d'une fièvre pestilentielle , selon la ferme

créance que le même Père a toujours eue depuis.

GUÉRISON D'UN PARALYTIQUE DE NAISSANCE.

1617.

Tiré du même auteur.

C'était sur les neuf heures du matin, et le saint

Prélat récitait à genoux, devant l'autel de sa cha

pelle, les prières de préparation pour la messe,

quand voici des gens venus des quartiers de la

Maurienne, qui, mettant à bas de cheval un jeune

homme tout contrefait, ayant les nerfs retirés et

entièrement impuissant et paralytique de nais

sance, l'introduisent dans la cour du palais épis-

copal, et, ayant étendu un peu de foin en un coin

Page 56: Pouvoir de saint françois de sales

— 23 —

sur la terre, le reposent là-dessus. Germain Pilliod,

valet de chambre, s'apercevant du bruit que fai

saient ces bonnes gens, descendit pour savoir ce

que c'était. Comme ils le virent, après lui avoir

exposé la misère et maladie du garçon, ils le

prièrent et conjurèrent de les obliger tant , que de

faire qu'ils pussent parler au révérendissime Père

(ainsi appelaient-ils le bienheureux François).

Pilliod leur fit cette faveur, et s'adressant à son

saint Maître, comme il se levait de sa préparation,

lui dit: Monseigneur, certains pauvres hommes de

Maurienne ont apporté là-bas un garçon impuis

sant de tous ses membres, et désirent fort que vous

le voyiez, s'il vous plaît. Le bienheureux François

leva les épaules par commisération, et dit: Hélas!

ces bonnes gens pensent peut-être que je fasse des

miracles; et tout ce que je puis pour eux, c'est de

prier Dieu. Mais c'est tout un, faites-les venir.

Pilliod les appela à la même heure, et ils apportè

rent en haut le pauvre paralytique, que le saint

évêque leur commanda de reposer sur lacrédence,

et, après qu'ils se furent tant soit peu retirés, il

entendit sa confession et se mit à l'autel. Après

la messe, il appela ces bonnes gens et leur dit:

Rapportez-moi demain à la même heure cet enfant.

Et se tournant du côté du pauvre affligé : Et

vous, lui dit-il, mon enfant, tenez-vous prêt pour

recevoir la sainte communion, car je célébrerai de

rechef et prierai Dieu pour vous. Ils obéirent

ponctuellement, et, après la troisième messe, le

Page 57: Pouvoir de saint françois de sales

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paralytique, étant étreint par les épaules et relevé

par le saint homme, fut à la même heure droit,

puissant et entièrement guéri, chemina librement

dans la salle à la vue de plusieurs personnes de

qualité, et se retira à cheval, jambe deçà, jambe

delà, comme l'on a coutume de dire. Or, que ce

garçon fût véritablement et entièrement paralyti

que, il est très-assuré par la preuve qu'en firentles

médecins et chirurgiens , mais spécialement Jean

Grandis, natif de Talloires, très-grand philosophe,

et médecin d'une très-longue expérience. Toute

fois, l'humilité du sai;;t Evéque, qui ne fit pres

que point de semblant de tout cela et qui se com

porta, en celte occasion, comme s'il n'y eût pas

pensé, a été cause que, ce garçon se retirant aussi

tôt, on ignore jusqu'à présent son nom et le lieu

de sa patrie.

DÉLIVRANCE DE DEUX POSSÉDÉES.

1617.

Tiré du mémo auteur.

11 vint de Thône Etienne Ferrand , qui condui

sait sa femme, nommée Etienne Bochet, parce qu'un

certain soldat, qui avait la réputation d'être sorcier

Page 58: Pouvoir de saint françois de sales

— 25 —

et livré à la puissance des diables, lui avait jeté un

maléfice. Or icelui, saluant le saint Evêque, lui tint

ces propos : « Monseigneur, je vous amène ma

femme que voici, laquelle, depuis trois semaines en

çà, ne peut ni boire, ni manger, ni dormir, et en

outre est furieuse et insensée. C'est ce que m'a con

seillé M. Critain , notre plébain, car on dit que

vous connaissez fort bien toutes ces maladies et y

apportez du remède. » Lorsqu'il eut ainsi parlé, le

bienheureux Prélat l'interrogea fort amplement

de toutes les circonstances, mena cette femme en

sa chapelle, entendit sa confession, lui conféra le

sacrement de confirmation; après quoi, elle tomba

en évanouissement devant le saint Evêque, sur le

marchepied de l'autel, et demeura comme morte

l'espace qu'on pourrait réciter la Salutation angé-

lique. Mais aussitôt, étant relevée par les servi

teurs, elle prononça tout haut qu'elle se sentait

pleine de consolation et qu'elle était guérie par la

grâce de Dieu. Le saint Pontife ne fit plus rien ;

tant seulement il lui dit: Bonne femme, retirez-

vous en paix; craignez Dieu, priez-le et vous repo

sez : bientôt vous serez en santé. Mais elle, entiè

rement guérie dès la même heure, se retira avec son

mari, à Thône.

Presqu'en même temps, dans l'église de Saint-

Jacques des pères capucins , le bienheureux

François de Sales, délivra de la vexation des dia

bles une dame venue de l'Auvergne, qu'on appe

lait Mme de Sainte-Claire de Barges.

Page 59: Pouvoir de saint françois de sales

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RÉSURRECTION DE LA PETITE

SIGISMONDE ARMAND.

27 NOVEMBRE 1617.

Tiré des écrits de la Mère Françoise—Madeleine de Chauêy.

Comme le Prélat allait partir pour prêcher l'A-

vent à Grenoble, il envoya un de ses valets de

chambre chez Mme Armand, sa chère fille spiri

tuelle, qui était native de Grenoble, afin qu'elle

donnât ses lettres et ses commissions pour son

pays. On trouva cette dame en larmes, parce que

sa petite fille Sigismonde avait été trouvée morte

dans le lit cette matinée. Le valet retourna promp-

tement le dire au bon Evéque, qui était déjà sorti

pour monter à cheval; il rentre promptement chez

lui, se retire dans son oratoire, fait un vœu que

cette petite porteraitun an l'habit blanc de laVierge,

et renvoie promptement le même homme de cham

bre dire à Mme Armand de se confier à la Mère de

Dieu. Le valet de chambre a déposé qu'il avait été

tout ravi d'admiration, entrant chez Mme Armand,

de trouver la petite morte ressuscitée, et qui disait

à sa mère, que le saint Papa de Genève était venu

la bénir et qu'elle était guérie; et, en effet, elle

avait donné signe de vie au moment où le saint

Evêque avait fléchi les genoux et levé les mains au

ciel.

Page 60: Pouvoir de saint françois de sales

— 27 —

II envoya dire à Mme Armand qu'elle fît dire une

messe d'action de grâce à Notre-Dame de Pitié, et

que sa fille serait un jour fille de Sainte-Marie. De

puis ce temps, notre bienheureux Père ne nommait

cette enfant que sa petite religieuse, et sa pré

diction s'est accomplie. Cette chère Sœur a vécu

avec grande édification dans notre monastère de

Bellecour. Sa mère y fut aussi religieuse.

DÉLIVRANCE D'UNE JEUNE FILLE DE GRENOBLE

POSSÉDÉE DU MALIN ESPRIT.

1617.

Tiré de la Vie du Saint par dom Jean de St-Francois, général des Feuillants.

Pendant que le Bienheureux prêchait à Greno

ble, il fut prié d'aller voir une jeune demoiselle de

qualité qui était possédée du malin esprit. Il le

promit et donna l'heure. La fille néanmoins assura

qu'il ne viendrait point , ce qui fut vrai, car lui

étant survenu quelque empêchement, il envoya

faire ses excuses, ce qui fit d'autant plus juger de

la vérité de la possession de ladite demoiselle. Le

lendemain, le Saint fut la voir, l'entretint de son

accident, lui loucha le gosier et lui donna sa béné

Page 61: Pouvoir de saint françois de sales

diction; puis il dit au père : Ce ne sera rien, il n'en

faut dire mot , car elle est prête à marier. Et il

s'en alla. Peu de jours après, la fille fut parfaite

ment guérie, et depuis honorablement mariée, se

lon sa condition.

AUMÔNE MIRACULEUSE.

1619.

Tiré da la Vi« du Saint par la F. da la Rivière.

A Paris, on convia notre bon Monseigneur d'as

sister au couvent des Augustins à des thèses pu

bliques. Il s'y accorda volontiers et s'y transporta

à point nommé. A l'entrée du monastère plusieurs

pauvres le poursuivaient, demandant l'aumône;

mais il fit semblant de rien, croyant n'avoir pas

d'argent sur lui. Une pauvre femme le suivît

avec tant d'importunité, qu'il mit la main dans sa

pochette et en tira une pièce de monnaie qu'il lui

donna ; après quoi, se tournant vers M. de Lauray,

il lui dit : Il fallait que cette bonne femme eût gran

dement besoin de cette pièce d'argent, puisque No

tre Seigneur me ta envoyée pour la lui donner.

Page 62: Pouvoir de saint françois de sales

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GUÉRISON DE Mme DE BERBEY.

JUILLET 1620.

Tiré de la Vie du 8aiot par Mgr Charlaa-Auèuate de Saleg.

Le bon Evêque étant à Annecy, on lui rapporta

que Jacqueline Achard, dame de Berbey, en Fau-

cigny, était malade à la mort ; et parce qu'il lui

était allié et qu'il l'estimait fort pour ses grandes

vertus, il s'en alla à l'autel prier Dieu pour elle, et

en retournant, dit à Louis de Genève, prêtre, et à

Charles de Bally, son châtelain de Vieu : Non,

Mme de Berbey ne mourra pas, car je l'ai demandé

à Notre Seigneur. Et l'on remarqua qu'à la même

heure qu'il avait prononcé ces paroles, elle com

mença à se trouver mieux et fut aussitôt guérie.

GUÉRISON D'UN FOU ,

AMENÉ DU PAYS DE TARENTAISE.

1620.

Tiré du même auteur.

Vers le même temps, un pauvre paysan qu'on

lui avait amené du coin de la Tarentaise, et qui fut

Page 63: Pouvoir de saint françois de sales

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logé chez l'Hugonie de Fontainevive, femme de Ca

therin Goddet, bourgeois d'Annecy, ayant été tou

ché du Saint, et ayant reçu sa bénédiction, se vit à

la même heure guéri, et délivré de la méchante fo

lie de laquelle il était misérablement tourmenté.

PRÉDICTION DE LA NAISSANCE d'un ENFANT.

1620.

Tiré du même auteur.

En faisant la visite de quelques églises, sur la

fin du mois de septembre, le bienheureux Evêque

alla voir le seigneur d'Escrinjeux, fils du baron de

Rochefort. Or, comme il s'entretenait de diverses

choses avec la dame, femme dudit seigneur, elle

lui fit une pitoyable lamentation, de quoi il y avait

longtemps qu'elle était mariée sans avoir d'enfants,

et le supplia très-humblement de prier Dieu, afin

qu'il lui plût de bénir son union. Il le lui promit vo

lontiers, et à la même heure s'en alla offrir à Dieu le

sacrifice de la messe à cette intention , et eut une

vue que la divine Majesté se rendait favorable aux

vœux de cette dévote dame. C'est pourquoi, après

la messe, il lui dit : Ma fille, remerciez Dieu, car il

a exaucé vos prières, et avant, une année vous au

rez un fils. Ce qui arriva heureusement, selon

cette prédiction.

Page 64: Pouvoir de saint françois de sales

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DÉLIVRANCE D'UNE FEMME POSSÉDÉE

DU MALIN ESPRIT.

20 AVRIL 1621.

Tiré des écrits de la Mère Francoise—Madeleine de Chaugy.

Comme le saint Prélat sortait de l'église de la

Visitation d'Annecy, une femme possédée du dé

mon se présenta à lui, disant : « Bon Pasteur, don

nez-moi du repos. » L'esprit malin la jeta par

terre ; mais ce grand Saint lui ayant commandé de

se relever et de dire son Pater, et lui ayant donné

sa bénédiction, le démon, faisant un bruit épouvan

table, sortit du corps de cette femme qui fut en

tièrement délivrée. Le bruit de ce miracle s'étant

répandu par la ville, les uns en glorifiaient Dieu,

d'autres accusaient le Saint d'ostentation , disant

qu'il devrait faire ses miracles ensecret, et ils joigni

rent à leur censure une pasquinade fort injurieuse

qu'on lui apporta. Ces bonnes gens, dit l'humble

Prélat, n'ont pas pris garde que la femme a dit

son Pater et que Dieu l'a exaucée, la délivrant d'un

si grand mal, afin qu'elle ne fût plus induite en

tentation par le démon qui la possédait. Si nous

avions soin de le dire selon l'esprit et l'intention de

Jésus-Christ, nous y trouverions le remède à tous

nos maux. Et même, ajouta-t-il en souriant, j'y

Page 65: Pouvoir de saint françois de sales

— 32 —

trouve le remède à cette pasquinade, en disant :

Seigneur, pardonnez-nous nos offenses, comme nous

pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

GUÉRISON DE PLUSIEURS PETITS ENFANTS

MALADES ,

attribuée à la bénédiction dn Saint par l'opinion commune.

Extrait de ta Vie du Saint par le P. de la Rivière.

La saintebénédiction que le Bienheureux donnait

aux petits enfants qu'on portait encore sur les bras

les délivrait souvent des maux qui ont accoutumé

de tourmenter ce bas âge, et c'étaitl'opinion com

mune, ainsi que le déposa la très-honorée mère

Péronne-Rosalie Greyfié, que le Bienheureux opé

rait en leur faveur des grâces miraculeuses.

Saint François de Sales aimait tant les petits

enfants, qu'ilsemblaitêlre en son élément lorsqu'il

se rencontrait au milieu d'eux ; là étaient ses délices

et ses menus plaisirs. Il les caressait et mignardait

avec un sourire et un maintien si gracieux que rien

plus. Eux pareillement s'accostaient de lui en toute

privauté et confiance. Rarement sortait-il de son

logis sans se voir soudainement environné de cette

troupe enfantine, laquelle, le reconnaissant pour

Page 66: Pouvoir de saint françois de sales

— 33 —

son aimable berger, lui venait demander sa béné

diction. Quelquefois ses serviteurs menaçaient les

enfants et leur faisaient signe de se retirer, crai

gnant qu'ils ne l'importunassent ; mais, quand il

s'en apercevait, il les reprenait tout doucement, et

leur disait de si bonne grâce : Hé! laissez-les, lais

sez-les venir -, les mignottant et les flattant de sa

main sur la joue : Voicimon petit ménage, disait-il,

c'est mon petit ménage que ceci. Au demeurant,

plusieurs attribuaient presque à miracle que les

poupons encore à la mamelle, sitôt que de loin,

entre les bras de leurs mères, ils le découvraient,

quand etquand ils se mettaient à pleurer] si on ne

les portait vilement au saint homme, duquel ayant

été fêtés et bénis, ils restaient contents et satisfaits.

MALADIES GUÉRIES PAR INAPPLICATION

DES MOUCHOIRS ET LINGES DU SAINT ÉVÊQUE.

Témoignage des auteur3 contemporains.

Comme on dit qu'autrefois les mouchoirs et les

linges, qui avaient touché seulement le corps de

l'apôtre saint Paul, avaient la vertu de guérir les

malades auxquels ils étaient appliqués, ainsi, au

rapport de dom Jean de Saint-François, la dévotion

Page 67: Pouvoir de saint françois de sales

— 34 —

du peuple était telle envers le saint Evêque,

que souvent ils apportaient leurs chapelets à

ses serviteurs pour les mettre en ses pochettes

quand il était couché, afin, disaient-ils, qu'ils y

passassent une nuit. Et demandaient ses mouchoirs

à Mgr son frère, Jean-François, afin d'en toucher

leurs malades, ayant reconnu par diverses expé

riences le soulagement qu'ils recevaient par leur

application.

Charles-Auguste ajoute qu'on le fit surtout du

rant le séjour que le Saint fit en 1619, à Paris. —

Le P. de la Rivière assure que, quand le Bien

heureux fut malade, à Turin, en 1f>22, après le

chapitre de Pignerol, « les Feuillants empruntaient

« des linges pour le service de leur saint malade,

« et, les rendant à ceux qui les avaient prêtés,

« disaient : Gardez-les chèrement, si vous êtes

« sages, car ils ont servi à un saint. Leur conseil

« fut prophétique, d'autant que de là à peu de

« temps, un de ceux-là se sentant accablé de ma-

« ladie , retourna en convalescence , je pense

« en reposant sa tête sur une coiffe d'oreiller sur

« laquelle auparavant notre bon Monseigneur avait

« reposé la sienne. »

Page 68: Pouvoir de saint françois de sales

MIRACLES ET GUÉRISONS

OPÉRÉS

PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES

APRÈS SA MORT

MIRACLES TIBÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION DO SAINT.

RÉSURRECTION DE LA SŒUR DE LA PESSE

28 avril 1623.

Plusieurs dépositions ont été faites au sujet de ce miracle ;

nous n'en citerons que deux :

1° Déposition da la Sœur ressuscitée elle-même.

Mon nom est Françoise-Angélique de la Pesse ;

mon père était noble François de la Pesse, Con

seiller de Son Altesse Royale et Maître Auditeur

delà Chambre des Comptes. Je suis née dans cette

ville d'Annecy, et j'ai été baptisée en l'église pa

Page 69: Pouvoir de saint françois de sales

— 36 —

roissiale de Saint-Maurice. Ma mère se nomme

Henriette Flocard. Je suis âgée de quarante et un

à quarante-deux ans, et il y a près de vingt-trois

ans que j'ai eu l'honneur de recevoir le voile de

religieuse en ce premier Monastère de la Visitation.

Pour rendre grâce à Dieu et à son serviteur,

notre vénérable Fondateur, saint François de Sales,

je raconterai le miracle signalé , arrivé en ma

personne, miracle qui a été et est encore un sujet

d'admiration dans toute cette ville d'Annecy, la

mémoire en étant encore toute récente. Je me

souviens que le 28 du mois d'avril de l'année 1 623,

étant âgée de huit à neuf ans , je dînai dans la

maison de ma grand'mère , demoiselle Françoise

Crassus , femme du sieur de Boëge de Conflans.

Comme au sortir du dîner, il y avait une grande

compagnie, ce qui donnait sujet à plusieurs diver

tissements , mon frère François de la Pesse, âgé

de neuf à dix ans, et moi, voyant qu'on ne prenait

point garde à nous, nous sortîmes sans la permis

sion de ma mère pour nous aller promener dans

un jardin appartenant à ma grand'mère. Lorsque

nous fûmes sur le bord de la rivière, ayant aperçu

quelques fleurs sur l'autre rive, le désir de les

cueillir nous donna envie de passer la rivière sur

une longue planche. Etant arrivée au milieu de la

planche, je laissai tomber un de mes gants et vou

lus me baisser pour le ramasser ; or, l'eau était si

grosse qu'elle touchait presque la planche ; aussi

tôt la tête me tourna et je tombai dans la rivière.

Page 70: Pouvoir de saint françois de sales

— 37 —

Au même instant que je tombai, l'eau me surprit

avec tant de véhémence et de roideur, que quelques

débats que je pusse faire des pieds et des mains,

ayant voulu ouvrir la bouche pour appeler mon

frère, je fus tellement suffoquée, que je ne me sou

viens pas plus de ce que je devins, ni de la manière

dont je fus retirée, que si jamais je n'eusse été en

vie auparavant. La première chose dont je me sou

viens au sujet de cet accident, c'est qu'ouvrant les

yeux, je fus saisie d'un extrême étonnement, me

voyant environnée de plusieurs personnes qui

criaient : Miracle ! miracle ! Alors je fus effrayée

plus que je ne peux l'exprimer, ne sachant ce que

l'on voulait dire , et je pensais seulement que je

venais de bien dormir ; sur quoi, ma mère étant

venue, elle se mit à pleurer, ce qui augmenta mon

étonnement, ne sachant pas de quoi elle pleurait.

Je la vis se mettre à genoux et invoquer le grand

saint François de Sales, et en même temps l'on dit

autour de moi que l'enflure de mon visage était

passée, ce qui m'étonnait toujours plus, ne sa

chant si jamais j'avais eu le visage enflé ; et je vis

et remarquai une joie universelle dans toute la

maison. En même temps on m'habilla, et je me

levai à mon habitude, ne sentant aucun mal, et

je saluai mon grand'père et ma grand'mère, ce

qui les combla d'une telle joie, qu'ils se mirent à

faire des élans d'une jubilation incroyable, en répé

tant plusieurs fois : Oh ! le grand miracle que le

bienheureux François de Sales a fait!... et tous

Page 71: Pouvoir de saint françois de sales

— 38 —

ceux de la compagnie en firent et dirent autant.

Pour lors je commençai à me souvenir de ma

chute dans la rivière ; mais je n'ai jamais eu aucune

idée, ni aucune connaissance de ce que j'étais

devenue depuis, ni de ce qui était arrivé en ma

personne. Je n'en ai jamais rien su que par le récit

qu'on m'en a fait, et le soir je m'en retournai dans

la maison de mon père, à l'entrée de la nuit, et je

me ressouviens qu'il y avait force lumières.

Je me souviens encore qu'étant entrée dans la

maison, ma mère me dit : Ma fille, vous avez été

ressuscitée de la mort à la vie par l'intercession de

saint François de Sales; il faut en rendre grâce à

Dieu, et bien rendre honneur à ce saint Serviteur de

Dieu. Après quoi ma mère me lit souper et me mit

dans le lit où je dormis très-bien. Il me souvient

encore que, le lendemain, ma mère me mena à

l'église de la Visitation, où elle fit dire la sainte

messe, et me présenta devant le tombeau de saint

François de Sales. Je me souviens encore que le

matin, lorsque ma mère vint me voir, me rappelant

ce qu'elle m'avait dit le soir auparavant, je lui dis:

Ma mère, ne ferez-vous pas dire la messe pour moi

en la Visitation, comme vous me le promîtes hier

au soir ? paroles qui lui tirèrent des yeux des

larmes de joie. Je me souviens aussi que je passai

la nuit avec un sommeil et un repos si doux, que

je ne pense point en avoir fait de si tranquille en

toute ma vie. Je me souviens encore que, quand

on me leva du lit, ma mère ayant voulu regarder

Page 72: Pouvoir de saint françois de sales

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en quel état était ma téte, elle trouva mes cheveux

encore tout mouillés, la grande jubilation que cha

cun avait de me voir ressuscitée ayant fait mettre

en oubli de me visiter la tète. Je me souviens encore

que, le lendemain matin, mon père, ma mère, avec

tous mes autres parents, me conduisirent au tom

beau du vénérable Serviteur de Dieu, François de

Sales, notre Fondateur, pour offrir le cœur d'or

que ma mère avait voué, et il y eut une incroyable

affluence de peuple accourue à l'église de la Visita'

tion pour voir le vœu. L'après-midi du même jour,

ma mère me mena au parloir du premier monas

tère de la Visitation, pour saluer la vénérable Mère

de Chantai, et lui raconter le miracle; mais je n'eus

pas l'idée de ce qu'elle racontait, sinon pour l'avoir

ouï dire plus tard à ma mère avec les circonstances

du même miracle. Je me souviens encore que,

durant plusieurs jours, ce fut un abord continuel

de toutes sortes de personnes de condition et de

qualité, qui venaient me voir, pour admirer en ma

personne ce grand miracle. Voilà tout ce que j'ai

retenu distinctement, l'âge auquel j'étais ne m'ayant

pas permis d'en retenir davantage; mais je me sou

viens de tout cela aussi distinctement que s'il était

arrivé aujourd'hui, parce que dès lors, l'ayant très-

souvent raconté, je n'en ai rien pu oublier.

Je me souviens encore que M. Grandis, médecin,

qui, à ce qu'on m'a dit, m'avait visitée longtemps,

quand on m'avait apportée toute froide de la ri

vière, ne me voyait pas de fois qu'il ne haussât les

Page 73: Pouvoir de saint françois de sales

— 40 —

épaules et levât les yeux et les mains au ciel, me

disant : Adieu, fille de miracle ! carjamais, depuis,

il ne m'appela autrement. J'ai dit ci-dessus que

ma chute était arrivée le 28 avril 1623, ce que je

ne sais pas pour l'avoir remarqué alors, n'ayant

pas encore assez de connaissance pour savoir

compter les mois , les jours ni les années ; mais

on m'a toujours assuré, principalement ma mère,

que ma chute arriva dans ce temps-là. Ce que je

me rappelle fort bien, c'est que j'étais âgée de

huit à neuf ans.

Déposition faite par M. Verdan , curé de Frangy.

(M. Verdan , curé de Frangy, était précepteur chez M. de la

Pesse, lorsque le miracle arriva chez Mme de Conflans.)

A une heure environ de l'après-midi, le 28 du

mois d'avril 1623, je me rendis chez Mme de Con

flans pour prendre François de la Pesse et le con

duire au collège. En entrant dans la basse-cour de ce

logis, je l'y trouvai tout épouvanté, et il me dit d'une

voix tremblante ces quelques mots : Hélas ! mon

maître, ma sœur est noyée! ce qui m'obligea, pour

être mieux informé, d'entrer dans la maison, où je

trouvai toutes les dames éplorées, particulière

ment la pauvre mère, qui était à genoux, s'écriant

continuellement : Glorieux saint François de

Sales, rendez-moi ma fille ! Je vous voue un cœur

d'or, si je la puis retrouver!... Les dames de

Page 74: Pouvoir de saint françois de sales

— 41 —

Crest et de Crans de cette ville, qui étaient pré

sentes, sortirent de la maison et coururent avec

moi sur le bord de la rivière de Thioux, qui sort

du lac d'Annecy et qui coule par le milieu de la

ville. Les eaux en étaient alors extrêmement

enflées. Après avoir cherché, avec quantité de

personnes de différents sexes etcondilions, l'espace

d'environ un quart d'heure, et me trouvant au

bas du jardin de Mme de Chesnay, je découvris au

fond de la rivière quelque chose qui paraissait

blanc. J'appelai alors ceux qui étaient en recherche

avec moi, et, nous approchant tout au bord de la

rivière, dont l'eau était extrêmement claire, nous

vîmes le corps de la D,le Françoise de la Pesse, et

nous observâmes que cette blancheur que j'avais

découverte était vraisemblablement son tablier.

Le corps était couché à la renversera face, ainsi

que les pieds et les jambes, nous semblait être

couverte de boue et d'une herbe qui croît dans

cette rivière. Cependant aucun de ceux qui étaient

accourus en cette recherche ne voulut se hasarder

à plonger dans cette rivière, laquelle avait en ce

lieu là plus de vingt pieds de France de pro

fondeur, c'est-à-dire au moins trente palmes de

la mesure de Rome (ainsi que je l'ai mesuré

depuis). Je fus obligé de rentrer dans la ville, où,

après avoir parcouru plusieurs rues, et étantarrivé

sur le pont qu'on appelle de Notre-Dame, je ren

contrai un nommé Jean-Louis d'Aurillac, four-

nier de son métier, lequel, à mon instante prière

Page 75: Pouvoir de saint françois de sales

et promesse de le bien faire récompenser , me

suivit au même lieu où j'avais vu le corps de

Dlle Françoise de la Pesse. Il s'était passé

trois grands quarts d'heure depuis mon départ

de ce lieu jusqu'à mon retour. Jean-Louis d'Au-

rillac, ayant considéré l'endroit et aperçu le corps,

se déshabilla, et, après avoir fait le signe de la croix,

se jeta dans la rivière la tête la première ; y étant

demeuré l'espace d'unPater et d'un Ave, il en sortit

sans avoir pu retirer le corps noyé, ayant lui-même

la crainte d'y demeurer, parce que, comme j'ai dit,

la rivière était profonde en ce lieu-là de vingt pieds,

et l'eau extrêmement froide à cause de la rigueur

de la saison, les montagnes étant encore couvertes

de neige. Il fit vœu pour son propre salut d'aller

visiter le corps de saint Claude en Franche-Comté,

puis il plongea de nouveau dans l'eau, et fit tant

qu'il en revint tenant le corps de la main gauche et

nageant de l'autre, en sorte que ceux de la foule qui

étaient accourus s'avancèrent et le reçurent de ses

mains.

Ce corps fut au même instant étendu sur la

terre, la face tournée vers le ciel, et reconnu mort

par toute l'assemblée. Jean-Louis d'Aurillac , s'é-

tant habillé, porta le corps sur ses épaules, la tête

en bas, et le porta par l'ordre des parents en la

maison du seigneur de Conflans, dans une autre

chambre que celle où était Mmc de la Pesse, qui

continuait seule à prier et à crier , ainsi que je

l'entendis en entrant : Bienheureux François de

Page 76: Pouvoir de saint françois de sales

— 43 —

Sales, ma fille! Le médecin Grandis, arrivant

sur-le-champ, fit mettre le corps sur une table qui

était au milieu de la chambre, et ordonna qu'on le

mît à nu, ce qui ne put être fait qu'en coupant et

déchirant ses habits, à cause de l'enflure, qui était

excessive. Puis le médecin le visita, le palpant en

beaucoup d'endroits ; il mit du coton cardé sous

le nez et sur la bouche, et, voyant que ce coton ne

remuait pas, il appliqua sur la face un miroir, le

retirant de temps en temps, à d'assez longs inter

valles, sans qu'il parût terni. Alors il dit tout haut

qu'elle était morte. Tous ceux qui se trouvaient

présents furent du même avis. Quand on la sortit

de l'eau, ses yeux étaient tournés et la bouche reje

tait du sang et de l'écume. Le médecin étant sorti,

on mit le corps sur un lit que l'on couvrit de linges,

et la plupart des personnes les plus considérables

delà ville, qui étaient venues voir l'accident, sor

tirent de la chambre et entrèrent dans celle où était

Mme de la Pesse, que l'on entendait crier de tout

le logis : Bienheureux François de Sales, ma fille!

Et aussitôt après, s'arrêtant tout court de réclamer

et crier : Bienheureux François de Sales, ma fille !

elle pria deux dames de la compagnie (à savoir

les Des de Crans et de Crest) de lui faire la faveur

d'aller au tombeau du Serviteur de Dieu et de

ratifier le vœu qu'elle avait fait pour obtenir, par

son intercession, la vie de sa fille, ne pouvant elle-

même y aller en personne à cause de son extrême

affliction.

Page 77: Pouvoir de saint françois de sales

— 44 —

Les pieuses demoiselles s'acquittèrent de très-

bon cœur de cette commission, et se rendirent

incontinent à l'église de la Visitation, où elles

ratifièrent le vœu. Au moment qu'elles achevèrent

. leurs dévotions, une servante du logis entra toute

transportée, courant à perte d'haleine et criant que

la petite noyée était ressucitée. Cette nouvelle

causa une grande joie à tous ceux qui étaient

présents, et Mme de la Pesse, étant accourue pour

voir sa petite fille, qu'on ne lui avait point permis

d'aller voir depuis l'accident de sa chute, je la suivis

avec le reste de la compagnie, et nous vîmes la

petite Françoise, assise sur son lit, et disant qu'elle

venait debien dormir. II est vrai qu'elle avait encore

le visage tout enflé et étrangement défiguré ; mais

Mmc de la Pesse, s'étant jetée de nouveau à genoux

et ayant renouvelé son vœu, elle supplia Dieu, par

l'intercession de son serviteur, de guérir entière

ment sa fille. En un instant cette enflure et cette

laideur furent dissipées, et le visage de la jeune

fille parut tout aussi doux et aussi beau qu'il

avait jamais été, ce qui augmenta l'admiration de

tous ceux qui étaient présents. Aussitôt après on

l'habilla, et, s'étant levée, elle donna le bonsoir à

Madame sa grand'mère et à toute la- compagnie,

marchant d'un pas ferme dans la chambre. Elle fut

reconduiteverslessixheures du soir chez Monsieur

son père, où tout le peuple accourait et admirait en

elle le pouvoir que le saint Serviteur de Dieu avait

auprès de la divine bonté.

Page 78: Pouvoir de saint françois de sales

— 45 —

Mme de la Pesse envoya à l'orfèvre tout ce qu'elle

possédait d'or, soit en bracelets, colliers, bagues et

autres bijoux , avec l'ordre de travailler incessam-

mentpour faire un cœur d'or massif. Le lendemain,

elle alla avec Françoise, sa fille, et plusieurs dames

de la ville au tombeau du Serviteur de Dieu, et elle

fit dire une messe en action de grâce en l'église de

la Visitation. Ce qui parut prodigieux, c'est que la

jeune demoiselle ne se trouva ni lassée ni abattue

de tout ce qui était survenu, et n'en eut non plus de

ressentiment que si jamais elle ne fût tombée dans

l'eau. Elle a toujours été depuis en santé, etactuel-

lement elle est religieuse de l'ordre de la Visitation

Sainte-Marie, du premier Monastère de cette ville

d'Annecy. Je suis témoin oculaire de tout ce que

j'ai déposé sur cet interrogatoire.

Non satisfaits de ce récit, les juges délégués

firent encore plusieurs questions à M. Verdan, dont

voici les principales :

Ils lui demandèrent à quelle heure la jeune

fille était tombée dans l'eau. Il répondit que c'était

à'midi et demi.

Ils lui demandèrent combien de temps d'Aurillac

avait été sur le bord de la rivière avant de s'y plon

ger pour la première fois. Il répondit : Il se

passa au moins un bon demi-quart d'heure, d'Auril

lac ayant voulu voir le lieu d'où l'enfant était tombée

et considérer la profondeur de l'eau où elle était

arrêtée , ayant aussi employé ce temps à faire des

observations; et il fallut lui persuader de plonger,

Page 79: Pouvoir de saint françois de sales

— 46 —

car il fit de nouvelles difficultés en voyant l'en

droit si profond, et ayant trouvé l'eau si froide.

On lui demanda combien il s'était passé de temps

depuis la première fois que d'Aurillac s'était jeté

dans l'eau jusqu'à la deuxième. Il répondit : Il

se passa au moins un gros quart d'heure et demi,

parce que le froid de l'eau avait presque suffo

qué d'Aurillac , la première fois qu'il plongea;

s'étant trouvé en péril imminent de sa vie et étant

contraint de faire vœu pour sortir lui-même, il

ne voulait en aucune façon du monde entrer dans

l'eau pour la deuxième fois, et ne l'eût point fait

sans l'instante prière de M. le chevalier Janus de

Sales, qui lui dit que, s'il ne le faisait, lui-même allait

se déshabiller et plonger. Cette parole donna honte

à d'Aurillac qui, après s'être remis de sa frayeur

et s'être réchauffé, se déshabilla pour la deuxième

fois et plongea, comme je l'ai dit ci-dessus ; mais

pour toutes ces choses, il s'écoula au moins un gros

quart d'heure.

On lui demanda à quelle distance le corps était

du rivage. II répondit : Nous le découvrîmes au

milieu de la rivière en la manière que j'ai déjà dé

clarée ; il nous fut aisé de le découvrir quoiqu'il

fût au milieu de la rivière, parce qu'en cet en

droit elle est renfermée entre deux murailles et

n'est pas fort large, mais aussi elle est très-pro

fonde , parce qu'en ce lieu-là presque tout le dé

gorgement du lac se rassemble. L'endroit où elle

fut trouvée fut au bas du jardin de M. deChesnay, à

Page 80: Pouvoir de saint françois de sales

— 47 —

deux toises ou environ près de la chaussée d'un

moulin, vers lequel est la chute d'un épouvanta

ble précipice.

On lui demanda quelle était la profondeur du

lieu où avait été trouvé le corps. Il répondit : Il

était profond de vingt pieds de hauteur selon la

mesure de ces pays, qui font environ trente palmes

romaines, selon la supputation des architectes qui

viennent d'Italie. Je sais qu'il y avait alors cette

profondeur, parce que, deux jours après, Mgr Jean-

François de Sales, évèque de Genève, accompagné

des plus apparents de la ville, tant ecclésiastiques

que séculiers , fit mesurer la profondeur qui se

trouva de vingt pieds. Je le sais, parce que j'étais

présent.

On lui demanda si le corps était toujours de

meuré immobile au fond de l'eau, ou si on l'avait vu

surnager. Il répondit : Dès que le courant de l'eau

eut entraîné le corps en cet endroit, et que les her

bes qui croissent dans la rivière en eurent engagé

les pieds , il est certain qu'il n'en bougea jamais

jusqu'au moment que d'Aurillac l'en retira. Ce

que je sais, parce que la première fois que je vins

vers la rivière, je le découvris au même endroit et

au même état, et lorsque j'y retournai avec ledit

d'Aurillac , nous l'y retrouvâmes encore au même

endroit et au même état > et les personnes qui

étaient demeurées sur le bordde la rivière, pendant

que j'étais allé chercher un plongeur, me dirent

que le corps était toujours demeuré au même en

Page 81: Pouvoir de saint françois de sales

droit et au même état, particulièrement le sieur

Henri Ruphy, sacristain de l'église collégiale, et

Mme Claudine Flocard et M. Henri Flocard.

Le témoin, ayant été interrogé sur les signes de

mort qui se remarquaient chez la jeune noyée,

répondit : Tant sur le bord de la rivière qu'ensuite,

dans la maison du sieur de Conflans où il fut visité,

je remarquai tous les signes de mort sur ce petit

corps, et toutes les marques d'une véritable suffo

cation : 1° parce qu'il était entièrement privé de

tous sens et de toute sorte de pouls et respiration ;

2° parce qu'il jetait du sang et de l'écume par la

bouche, comme je l'ai vu en d'autres corps noyés

qui étaient véritablement morts ; 3° parce qu'elle

avait le visage tout livide, noirâtre et verdâtre ;

4° parce que ce petit corps était froid comme un

glaçon en toutes ses parties, ce qui faisait connaître

que la chaleur naturelle était éteinte ; 5° parce

qu'elle avait tous les membres inflexibles et roides

comme des bâtons ; 6° parce que les yeux étaient

monstrueusement gros et enflés ; ce qui dénotait

qu'il n'y restait aucun mouvement ni apparence

de vie ; 7° parce que le corps était tellement enflé

et plein d'eau jusqu'à la gorge, que, pour la dé

pouiller, il fallut couper et déchirer ses habits,

comme j'ai dit ci-dessus ; 8° parce que le visage

était enflé et horrible à voir, tant il était livide et

monstrueux ; 9° parce que le médecin, lui ayant

apposé le miroir devant le visage et même du co

ton cardé sous le nez, etc.; ayant fait toutes les ob

Page 82: Pouvoir de saint françois de sales

— 49 —

servations qui lui furent possibles, il ne put décou

vrir aucun indice ni apparence imaginable de

vie; au contraire, il reconnut tous les signes de

mort d'une véritable suffocation. Le signe le plus

évident d'une véritable mort , c'est que le corps,

comme il est marqué dans le récit que je viens de

faire, était demeuré dans la rivière l'espace de plus

de deux grandes heures, voire même près de trois,

dans un lieu profond de vingt pieds d'eau, c'est-à-

dire de trente palmes romaines. Et j'ai toujours

cru, et l'ai toujours ouï dire ainsi à tous les gens de

l'art, qu'il est impossible naturellement qu'un corps

puisse subsister si longtemps dans l'eau et y con

server la vie, parce que la transpiration et la res

piration, qui sont absolument nécessaires pour

conserver la vie naturelle , sont impossibles dans

l'eau. Je fis toutes ces observations, comme tous

les autres qui, s'étant trouvés au bord delà rivière,

accompagnèrent le corps dans la maison de Mme de

Conflans, et furent présents quand le médecin le

visita, et dit tout haut qu'il était véritablement

mort.

On lui demanda s'il était arrivé quelque chose

dans la route tandis que l'on portait le corps à la

maison. Il n'arriva rien autre, répondit-il , sinon

que chacun accourait, que tout le peuple s'as

semblait pour voir ce pitoyable spectacle ; et tout

le monde disait que c'était grand dommage que

Mlle de la Pesse se fût ainsi noyée.

On lui demanda combien de temps s'était écoulé,

i

Page 83: Pouvoir de saint françois de sales

— 50 —

depuis que le corps eut été transporté dans la mai

son jusqu'à sa résurrection. Il répondit : Il s'é

coula plus d'une grosse heure et demie , qui se

passa ou à déposer le corps sur la table, ou à le

déshabiller et à couper et déthirer ses habits, ou au

temps que mit le médecin à le palper et à faire les

autres observations susdites, pour découvrir s'il

ne trouverait quelque signe ou apparence de vie ;

et enfin au temps qu'il demeura déposé sur le lit

couvert d'un suaire, comme l'on fait aux autres

morts.

On lui demanda si l'on avait donné quelques re

mèdes à cet enfant. Il répondit : On ne lui donna

aucun remède que ce soit, le médecin l'ayant jugé

absolument inutile. Ce que je sais, parce que je fus

toujours présent, depuis qu'elle fut tirée de l'eau

jusqu'au moment qu'elle fut posée sur le lit et cou

verte du suaire ; et Jeanne Tronchat, qui fut mise

près du corps pour le garder, et qui y fut toujours

présente jusqu'au moment qu'elle ressuscita, as

sura qu'on ne lui avait donné aucun remède.

On lui demanda quels furent les témoins de la

résurrection. Il répondit: Jeanne Tronchat , la

quelle gardait le corps, etMmede Conflans, qui était

sortie de la chambre pour accompagner Mmes Clau

dine Flocard et sa fille Henriette Flocard , qui ,

ayant voulu voir encore une fois le corps avant de

sortir du logis, se trouvèrent au moment qu'elle

ressuscita.

On lui demanda quel fut le premier signe de

Page 84: Pouvoir de saint françois de sales

— 51 —

vie que donna cet enfant. II répondit : Les

susnommées dames de Conflans, Flocard etTron-

chat nous racontèrent, incontinent après, qu'elle

ouvrit les yeux et qu'elle joignit les mains, en les

regardant avec étonnement; et ce fut au même

temps que les dames qui venaient la voir pour la

dernière fois levèrent le suaire dont elle était

couverte.

On lui demanda si elle fut dans le même instant

parfaitement guérie. Il répondit : J'ai déjà dé

posé que, lorsque M"10 de la Pesse accourut pour

voir si sa fille était vraiment ressuscité e, nous lui

vîmes d'abord le visage encore enflé et mons

trueux ; mais que Madame, s'étant mise à genoux

devant le lit et ayant renouvelé son vœu au Servi

teur de Dieu, tout au même instant l'enflure fut dis

sipée, la laideur disparut et le visage de la petite

fille fut beau comme auparavant. On l'habilla en

suite et elle fut parfaitement guérie.

On lui demanda s'il croyait que cette résurrec

tion fût un miracle. Il répondit : Personne n'a

jamais douté que ce n'ait été une résurrection

miraculeuse, et le médecin, toutes les fois qu'il

voyait depuis M"e Françoise de la Pesse , haussait

les épaules et levait les yeux au ciel, s'écriant :

Voilà une fille de miracle!... Ce que je sais, parce

que je le leur ai ouï dire plusieurs fois, et ledit

sieur Grandis, étant venu le lendemain au logis

pour savoir l'état de Mlle Françoise de la Pesse,

lui trouva encore les cheveux tout mouillés, per

Page 85: Pouvoir de saint françois de sales

— 52 —

sonne n'ayant pensé à les lui sécher le soir au

paravant, dans les transports de la joie où chacun

était. Et le médecin assura que, sans une grâce par

ticulière, celte humidité, avec toules les autres fa

tigues, devaient lui occasionner quelque catarrhe

ou une grande incommodité. Ce que je sais, parce

que j'étais présent, et personne n'a jamais douté

ni ne doute encore que cet insigne miracle ne soit

un effet des intercessions du Serviteur de Dieu,

François de Sales, tant parce qu'au même instant

que Mire de la Pesse fut avertie de la chute de sa

fille dans la rivière, elle fit le vœu au serviteur de

Dieu, s'écriant sans cesse : Bienheureux François

de Sales, ma fille! que parce qu'elle fut ressuscitée

au même temps que les dames de Crans et de Crest

ratifiaient le vœu devant le tombeau du Serviteur de

Dieu, que parce que l'enflure et la laideur mons

trueuse qui étaient encore sur le visage de la jeune

fille furent dissipées, au même temps que la mère

renouvela son vœu au pied du lit, sur lequel était

son enfant. Et ce miracle a été si visible et si écla

tant, et vu par un si grand nombre de témoins ,

qu'il a été cru par toute la ville d'Annecy et que

jamais personne ne l'a révoqué en doute, telles

ayant toujours été et étant encore à présent la

commune renommée et la voix publique.

Page 86: Pouvoir de saint françois de sales

— 53 —

RÉSURRECTION DE J. GENIN.

1" mai 1623.

Déposition de Fr. Genin, receveur et greffier de Ste-Hélène-du-Lac

(Maurienne).

En l'année 1623, mon frère Jérôme Genin et

moi demeurions chez M. Claude Puthod, curé des

Ollières en Genevois, diocèse de Genève, où nous

avions été mis en pension par nos parents, pour

apprendre la langue latine sous la direction du

sieur Claude Crozet, prêtre-vicaire du sieurPuthod.

Le dernier jour du mois d'avril de l'année \ 623,

mon frère ayant été fortement corrigé par le sieur

Claude Crozet, pour n'avoir pas bien su ses leçons,

prit la résolution avec moi de nous en retourner

chez nos parents; etceméme jour, sans avertir per

sonne de notre dessein, nous partîmes de bon matin

et arrivâmes au bord de la rivière du Fier, éloignée

des Ollières environ de trois petits milles. Nous

rencontrâmes la rivière extraordinaireinent enflée

par les neiges qui étaient tombées en abondance

quelques jours auparavant; et, comme nous étions

nécessités de passer sur trois chevrons qui n'é

taient point attachés l'un à l'autre, nous hésitions

à passer dessus, dans la crainte de périr; mais

l'appréhension de retomber entre les mains du

Page 87: Pouvoir de saint françois de sales

— 54 —

sieur Crozet nous fit surmonter cette crainte.

Toutefois, avant que de nous hasarder, mon frère

et moi fûmes inspirés de nous recommander aux

intercessions du vénérable Serviteur de Dieu ,

François de Sales; et, nous étant mis à genoux,

nous fîmes vœu que si, par sa protection, nous pou

vions passer la rivière, nous irions visiter son tom.

beau et entendre la messe dans l'église de la Visi

tation , où son corps repose. Ayant fait ce vœu,

mon frère, qui était mon aîné, voulut passer le

premier, et me dit de ne point me hasarder à

passer qu'il ne fût tout entièrement passé, de

crainte que par le mouvement desdites planches

de bois qui branlaient, l'un ou l'autre ne tombât

dans la rivière , et peut-être tous deux ensemble.

Je demeurai donc sur la rive pendant qu'il s'a

vança presque sur le milieu de la rivière, où, la

tête venant à lui tourner et le pied lui manquant,

il tomba abouché sur les planches et s'écria à

haute voix : Bienheureux François de Sales , sau

vez-moi ! Ce que j'entendis fort distinctement. Je

m'avançai deux ou trois pas sur les planches pour

tâcher de secourir mon frère, autant que mon âge

et mes forces pouvaient me le permettre, mais inu

tilement; car mon frère en même temps tomba

dans la rivière. Moi-même je me trouvai si effrayé

de sa chute, que je tombai pareillement sur les

planches, et fus aussi en péril de me perdre.

Néanmoins, comme j'étais assez près de la rive,

ayant invoqué plusieurs fois le Serviteur de Dieu,

Page 88: Pouvoir de saint françois de sales

m'écriant : Bienheureux François de Sales, sauvez-

moi! je me traînai sur le ventre jusqu'au bord

d'où j'étais partis, et, m'étant relevé, je regardai

sur le courant de la rivière si je verrais mon pau

vre frère. Je longeai même cette rivière environ

deux cents pas, pleurant et appelant : Mon frère!

mon frère! Mais je ne pus voir autre chose que

son chapeau qui allait flottant sur l'eau, et qui était

déjà bien éloigné de moi. ,

Voyant mes pleurs inutiles, je retournai aux 01-

lières, afin de donner avis ausieurPuthod de notre

accident; et, comme je passais par le village d'Or-

nay, quelques habitants , me voyant pleurer, me

demandèrent le sujet de mes pleurs; et, lorsque je

le leur eus raconté, ils coururent vers le bord de la

rivière, pendant que j'allais aux Ollières, où je ne

trouvai ni le sieur Puthod ni le sieur Crozet. Cela

m'obligea d'aller jusqu'au village voisin pour de

mander secours, et prier que l'on fit avertir lesdits

sieurs Puthod et Crozet, lorsqu'ils seraient de

retour, de l'accident arrivé à mon frère. Ensuite

je m'en retournai vers la rivière ; je trouvai plus

de trente personnes dont plusieurs me dirent qu'il

y avait plus de trois heures qu'ils cherchaient,

sans avoir pu découvrir mon frère, et qu'indubita

blement il était noyé. Quelque temps après, je vis

arriver un nommé Alexandre Raphin, accompagné

d'un sien fils et de plusieurs autres du village d'Or-

nay. On me dit qu'il était le plus excellent plon

geur du pays; qu'il avait coulume de plonger et

Page 89: Pouvoir de saint françois de sales

— 36 —

de pêcher les corps qui se perdaient dans la ri

vière, qu'il en avait déjà péché un grand nombre

qui s'y étaient noyés. Je le priai, pleurant à chau

des larmes, de vouloir chercher mon pauvre frère,

et que je le ferais bien récompenser par M. le curé

des Ollières, chez qui je demeurais en pension.

Plusieurs de ceux qui était présents l'en prièrent

aussi; il promit de le faire et me demanda le lieu

d'où mon frère était tombé. L'ayant bien considéré

et en ayant sondé la profondeur, il se déshabilla

et se jeta dans l'eau où il plongea un gros quart

d'heure durant, revenant sur l'eau de temps en

temps pour respirer; et, n'ayant rien trouvé, il sor

tit de l'eau, disant qu'elle était si froide, qu'il n'a

vait pu y demeurer davantage. Ayant repris ses ha

bits et un peu de vin, il voulait s'en retourner ;

mais je pleurai tant, et ceux qui étaient là le priè

rent si instamment, qu'il promit de plonger de

nouveau et de ne point s'en retourner qu'il n'eût

trouvé le corps de mon frère; ainsi, s'étant long

temps reposé, il se jeta dans l'eau au même en

droit, et chercha de tous côtés; ensuite il descen

dit beaucoup plus bas sans avoir rien trouvé et

fut contraint de sortir de l'eau et de reprendre ses

habits , disant derechef qu'elle était si froide qu'il

ne pourrait persister plus longtemps dans ses re

cherches. Alors tous ceux qui étaient présents avec

le sieur Raphin marchèrent le long de la rivière

considérant de tous côtés l'endroit où pouvait être

arrêté le corps; enfin, après une heure environ de

Page 90: Pouvoir de saint françois de sales

— 57 —

recherches, ils remarquèrent à la pointe de l'angle

de terre où la rivière fait un contour, un abîme

extrêmement profond, et le sieur Raphin et les

autres jugèrent que peut-être il serait arrêté en

cet endroit-là ; en conséquence, il se déshabilla de

nouveau, et, ayant plongé fort longtemps, il revint

sur l'eau et s'écria : Je l'ai trouvé! Puis il sortit

de l'eau, disant qu'il n'en pouvait plus, et qu'après

s'être reposé , il plongerait de nouveau pour le

retirer ; ce qu'il fit, l'ayant ramené par un bras avec

bien de la peine. Le fils dudit Raphin se jeta dans

l'eau pour aider son père, et poussait le corps par

derrière ; on le mit sur la plate-terre dès qu'il

fut hors de l'eau; je le vis si enflé, si hideux, qu'il

était méconnaissable. Tous ceux qui étaient pré

sents, le voyant sans mouvement, tout meurtri et

livide, dirent qu'il était mort. Alors le sieur Ra

phin le chargea sur ses épaules et le porta au vil

lage d'Ornay, dans une grange où il fut mis à terre;

chacun parlait de l'enterrer à l'heure même. Mais

M. le curé de Ville étant venu, et l'ayant long

temps palpé et trouvé sans aucun mouvement, dit

tout haut : Il est mort, il n'en faut pas douter.

Néanmoins, puisqu'il demeure chez M. le curé des

Ollières, il ne faut point l'enterrer qu'il n'en soit

averti, pour disposer de son enterrement.

En conséquence, on attendit jusqu'au lendemain;

et cependant, M. le curé ordonna que l'on fit la

fosse dans le cimetière, au lieu qu'il marqua. Il

me demanda s'il y avait longtemps que mon

Page 91: Pouvoir de saint françois de sales

— 58 —

frère Jérôme s'était confessé. Je lui répondis

que je l'avais vu se confesser à M. le curé des

Ollières la veille de Pâques de la même année.

Ce même curé étant arrivé sur ces entrefaites ,

et ayant vu ce pauvre corps , il se mit à ge

noux , pria Dieu fort longtemps ; puis, s'étant re

levé, il vint vers moi et me dit ces mots : François,

si vous et votre frère eussiez été plus obéissants,

vous et moi serions moins affligés. Il me recom

manda de le suivre chez M. le curé de Ville ,

et demanda audit sieur curé la consolation de

pouvoir dire le lendemain la grand'messe pour

l'enterrement. M. le curé le lui ayant accordé, et

nous ayant retenus à souper chez lui, durant ce

repas, ils me firent raconter toutes les circonstan

ces de cet accident. Je leur rapportai particulière

ment le vœu que mon frère et moi avions fait au

Serviteur de Dieu; sur quoi, M. Puthod assura

que, tandis qu'il priait Dieu auprès du corps, il

avait été inspiré de demander à Dieu, par les méri

tes de son serviteur François de Sales, de rendre

la vie à ce jeune homme qui avait été confié à sa

conduite ; et que si, par la divine bonté, sa prière

était exaucée, il faisait vœu d'aller neuf jours du

rant consécutifs dire la sainte messe dans l'église

où repose le corps du Serviteur de Dieu. Sur la fin

du repas, un nommé Etienne Gonet, d'Annecy,

étant venu demander à M. le curé de Ville s'il ne

voulait rien envoyer à Annecy, M. Puthod , curé

des Ollières, qui connaissait le sieur Gonet, lui ra-

Page 92: Pouvoir de saint françois de sales

— 59 —

conta la peine où il était, les vœux que mon frère

et moi, et lui ensuite, avions faits au Serviteur de

Dieu ; puis il le pria qu'arrivant à Annecy, même

avant de se rendre en sa maison, il voulût prendre

la peine d'aller offrir lesdits vœux au tombeau du

Serviteur de Dieu. Le sieur Gonet le promit, ajou

tant même qu'il ferait dire une messe à celte in

tention.

Après le souper, les deux curés s'en allèrent

dans la grange où était le corps, y firent poser de

l'eau bénite, et y dirent les vigiles des morts. Je

les accompagnais et voulais demeurer toute la nuit

pour veiller mon pauvre frère ; mais le sieur Pu-

thod, ne voulant pas me le permettre, me ramena

dans la maison du curé de Ville où je couchai, et

me levai assez tard le lendemain, à cause de ma

grande lassitude. Dès que je fus levé, je retournai

à la grange avec le sieur Puthod, je trouvai le corps

de mon frère plus difforme et plus hideux encore

que la veille. Le sieur Puthod pria Dieu fort long

temps, et, étant sorti, il revint une heure après avec

le curé de Ville , ayant leurs étoles, leurs surplis,

la croix et l'eau bénite pour porter le corps en

terre. Mais, au moment qu'on voulut le mettre dans

un linceul (suivant la coutume de ces pays, où l'on

ne met le corps des noyés dans le linceul qu'à

l'instant même où on les veut porter en terre), mon

frère leva un bras ; je l'entendis se plaindre et dire

ces mots: 0 bienheureux François de Sales!...

auxquelles paroles tous ceux qui étaient présents

Page 93: Pouvoir de saint françois de sales

furent tellement effrayés, que les uns prirent la

fuite, d'autres tombèrent évanouis, et les plus cou

rageux s'écrièrent: Miracle!.. Miracle!..

Messieurs les deux curés, ayant pris mon frère

par la main, le levèrent, non plus hideux et dif

forme comme il était un instant auparavant, mais

avec son visage ordinaire. M. Puthod lui ayant de

mandé s'il le connaissait, il répondit ces mots :

Je connais le bienheureux François de Sales, qui

m'a apparu et donné sa bénédiction.

On fit apporter du vin. Il se lava la bouche, les

yeux, les oreilles, les narines, où il y avait du sable.

On lui donna une chemise, et on s'aperçut qu'il

était meurtri en plusieurs endroits. On le revêtit

de quelques habits qui furent empruntés, les siens

étant tout mouillés et pleins de boue. Après quoi,

il raconta comme quoi, au moment qu'il fut ressus

cité, le Serviteur de Dieu lui apparut vêtu en évêque,

de la même manière qu'on le dépeint en nos ta

bleaux, et lui donna sa bénédiction. 11 avait un

visage rayonnant, il le regardait d'un œil doux et

bénin. Après cela, nous nous retirâmes avec le sieur

Puthod aux Ollières ; lorsque nous fûmes arrivés,

tout le monde accourut dans l'église où le sieur

Puthod entonna le Te Deum.

Dès le soir de ce même jour, mon frère but et

mangea à son ordinaire. Il est vrai que, dans la

nuit, il se plaignit de violentes douleurs aux cuisses,

aux bras, aux jambes, et le sieur Puthod et moi

nous vîmes les meurtrissures de ses membres. Les

Page 94: Pouvoir de saint françois de sales

— 61 —

douleurs lui durèrent jusqu'au jour auquel le sieur

Puthod nous conduisit à Annecy, pour rendre nos

vœux au tombeau du Serviteur de Dieu. Lorsque

nous fûmes entrés en l'église de la Visitation, le

sieur Puthod fit coucher mon frère sur le tombeau

du Serviteur de Dieu. Après qu'il y fut demeuré

environ un demi-quart d'heure, il se releva avec

une vigueur extraordinaire, disant que les violentes

douleurs qu'il souffrait auparavant venaient de

cesser tout à coup. Le sieur Puthod, lui ayant fait

tirer un de ses bas de chausse, nous trouvâmes

que toutes les meurtrissures étaient guéries. Lors

que nous fûmes rentrés dans l'hôtellerie, M. Pu

thod l'ayant fait déshabiller, nous trouvâmes qu'il

ne lui restait aucune marque de toutes les meur

trissures; son corps était sain et net comme avant

sa chute. Nous demeurâmes en celte ville les neuf

jours entiers ; nous y entendîmes les neuf messes

que le sieur Puthod célébra dans l'église. Après

cette neuvaine, nous retournâmes aux Ollièrcs

pleins de consolation, et le souvenir de ce miracle

m'est demeuré si fortement empreint dans l'esprit,

qu'il ne se passe aucun jour sans queje rende grâce

à Dieu, et me recommande aux intercessions de son

Serviteur.

Page 95: Pouvoir de saint françois de sales

— 62 —

M. le chanoine Pulhod, curé des Ollièrcs an temps où le mi

racle était arrivé, fit une déposition fort détaillée ; on y remar

que ce qui suit :

Le 29 du mois d'avril, je retournais de cette ville

d'Annecy en ma cure des Ollières, où, après avoir

célébré la sainte messe, je racontai à M. Claude

Crozet, mon vicaire, et à Jérôme et François Genin ,

frères, la résurrection de Mlle delà Pesse. Les deux

jeunes écoliers étaient âgés d'environ 13 à 14 ans,

natifs de la paroisse de Sainte-Hélène-du-Lac, dio

cèse de Maurienne. Ils avaient été mis en pension

chez moi par leurs parents, pour apprendre la lan

gue latine, sous la direction du sieur Crozet. La

résurrection de cette jeune demoiselle, par les in

tercessions du Serviteur de Dieu, François de Sales,

me donna occasion d'exhorter ces deux écoliers à

lui être dévots.

Le lendemain, dernier d'avril, je partis, un peu

avant le jour, pour aller à Thorens, éloigné d'une

lieue de ma paroisse. Je revins ce même jour aux

Ollières, où j'arrivai environ sur les cinq heures

du soir; au même moment le clerc de la paroisse,

que nous appelons Béneslier, s'approche de moi

avec empressement, et me dit que, peu de temps

après que j'avais été parti pour aller à Thorens,

M. Crozet, mon vicaire, avait si sévèrement châtié

le jeune Jérôme Genin , pour n'avoir pas bien

su ses leçons , ni assez bien fait son thème ,

Page 96: Pouvoir de saint françois de sales

— 63 —

que le sieur Crozet, étant sorti pour aller visiter un

curé voisin, Jérôme et François, son frère, sans

avertir de leur dessein, s'étaient évadés, et que,

en passant la rivière du Fier, proche du village

d'Ornay, Jérôme était tombé dedans, et s'y était

noyé sans que son frère eût pu le secourir. Le clerc

avait été instruit de l'accident par François lui-

même, qui était venu aux Ollières pour en avertir

moi et mon vicaire ; mais, n'ayant trouvé ni l'un ni

l'autre, il s'en était retourné avec plusieurs de mes

paroissiens pour faire chercher son frère dans la

rivière, et n'était pas encore revenu.

Cette nouvelle me surprit extrêmement et m'o

bligea , avant même d'entrer chez moi , d'aller

à Ornay, où j'arrivai sur les six heures du soir.

J'entrai dans une grange où l'on me dit que je re

trouverais le corps de Jérôme, qui, un peu aupara

vant, avait été retiré[mort du fond de l'eau. Je le vis

en effet étendu à plate terre, et je le trouvai si dif

forme que, si je n'eusse été averti de l'accident, je

ne l'aurais point reconnu.

Je vis aussi François Genin, qui pleurait auprès

de ce corps, et qui, m'ayant vu, se jeta vers moi,

me disant : Hélas ! Monsieur, mon frère est mort !

Je fus au même temps fortement inspiré de pro

mettre à Dieu et à son vénérable Serviteur François

de Sales, que s'il plaisait à sa divine bonté, pour

la gloire de ce vrai Serviteur, de donner la vie à ce

corps, je viendrais demeurer neuf jours en cette

ville d'Annecy, pendant lesquelsje célébrerais neuf

Page 97: Pouvoir de saint françois de sales

— 64 —

messes dans l'église de la Visitation, où est son

tombeau. Je fis ce vœu dans cette grange, après y

avoir dit un De profundis pour le repos de l'âme

de ce jeune homme ; après quoi je sortis, et j'allai

au presbytère de la paroisse de Ville, pour y ren

dre visite au sieur curé, lequel me retint à souper

et coucher chez lui. Après le repas, nous allâmes

ensemble dire l'office des morts dans la grange,

auprès du corps, la nuit étant déjà tombée ; puis

nous nous retirâmes pour nous reposer. Le lende

main, vers six heures du matin, j'y retournai et

commandai encore au sieur François Genin, que

j'y trouvai, de s'aller reposer, jusqu'à ce que l'on

enterrât son frère. Je demeurai dans cette grange

environ deux heures, pendant lesquelles je dis mon

bréviaire et renouvelai le vœu ci-devant rapporté.

J'allai de là à l'église de la paroisse, où je répondis

et servis la messe que le sieur curé y célébra pour

le défunt, après laquelle, m'élant confessé à lui, et

suivant la permission qu'il me donna de célébrer

la grand'messe et d'ensevelir le corps, je me pré

parai à cet effet ; puis, ayant revêtu le surplis et

l'étole, nous allâmes, précédés de la croix, lever

le corps. Plusieurs personnes que nous trouvâmes

dans la grange nous dirent qu'il n'y avait plus

moyen de demeurer auprès, tant il sentait mauvais.

Aussitôt que nous fûmes sortis, en chantant les

psaumes accoutumés, j'entendis un bruit confus

que faisaient environ trente ou quarante personnes

de cette paroisse, qui s'étaient assemblées pour

Page 98: Pouvoir de saint françois de sales

— 65 —

assister à l'enterrement ; ce qui nous obligea de

nous arrêter et de regarder derrière nous. Je vis

alors ce peuple assemblé, les uns à genoux et

d'autres levant les brasau ciel, laplupart s'écriant :

Messieurs, accourez ! le mort est ressuscité. Je ren

trai dans la grange, et , m'étant promptement ap

proché du corps dont la face avait déjà été décou

verte par l'un des assistants, je fus extrêmement

étonné devoir ce jeune homme plein de vie; sa

face telle qu'elle était avant sa mort, les yeux

ouverts, la parole assez ferme, surtout quand je

lui demandai s'il ne me connaissait pas. Il me

répondit : Je connais le bienheureux François de

Sales, par gui j'ai été ressuscité ; et vous aussi,

monsieur le curé. Lorsqueje le vis sur ses pieds, et

commençant à marcher, j'avoue que la frayeur me

saisit si fort que je ne pouvais me tenir debout. Je

fusdoncobligé de me mettre à genoux; plusieurs des

assistants étaient aussi tombés la face contre terre,

en sorte que je ne pus dire d'autres paroles que

celles de l'Evangéliste : Stupor apprehendit omnes.

Enfin , étant un peu revenu de mon éton-

nement, j'entendis Jérôme Genin demander de

l'eau, pour se laver la bouche, parce que, nous

dit-il, il l'avait pleine de sable ; on lui apporta du

vin dont il se lava la bouche, les yeux, les oreilles;

on lui fit changer de chemise, et je remarquai qu'il

était meurtri en plusieurs endroits des cuisses,

des jambes, des bras ; en effet, il se plaignait des

douleurs qu'il y ressentait. On le revêtit d'habits

s

Page 99: Pouvoir de saint françois de sales

— 66 —

qu'un des voisins lui prêta, les siens étant encore

mouillés et couverts de boue. Je donnai 2/4 d'écu

au nommé Alexandre Raphin, pour le récom

penser de la peine que lui et plusieurs autres me

dirent qu'il s'était donné dans la rivière, où il était

demeuré environ quatre heures.

M. le curé de Ville nous pressa fort civilement

d'aller dîner chez lui ; mais l'empressement que

j'avais de mener le ressuscité en mon église parois

siale, pour y remercier Dieu de ce grand miracle

et en entretenir mes paroissiens, m'obligea de

m'en excuser, et de prendre congé de lui et de

toute la compagnie, les remerciant tous de la cha

rité qu'ils avaient faite à Jérôme Genin. François,

son frère et moi, retournâmes à pieds aux Ollières.

Nous entrâmes premièrement dans l'église oùje

sonnai la cloche pour faire assembler mes parois

siens. M. Crozet, mon vicaire, fut un des premiers

qui y entra; il fut suivi de plusieurs auxquels je

racontai le miracle, et les exhortai le mieux qu'il

me fut possible à la dévotion au Serviteur de Dieu,

François de Sales, par les mérites duquel ce mi

racle avait été opéré ; puis j'entonnai le Te Deum,

qui fut chanté en actions de grâces. De là, nous

entrâmes au presbytère, où Jérôme but et mangea

à son ordinaire. La nuit suivante, il ressentit plus

vivement les douleurs que lui causaient les meur

trissures dont ses cuisses, ses jambes et ses bras

étaient couverts ; ce qui n'empêcha pourtant pas

que le lendemain il se levât et vaquât à ses occu

Page 100: Pouvoir de saint françois de sales

— 67 —

pations ordinaires. J'oubliais de dire que je n'ai

point su que, depuis que Jérôme fut tiré de la

rivière, il rejetât ou vomit aucune eau.

Le quatrième du mois de mai de ladite année

1623, Jérôme et François Genin, frères, et moi,

partîmes environ sur les cinq heures du matin pour

aller rendre nos vœux, dans cette ville d'Annecy,

au tombeau du Serviteur de Dieu, François de

Sales.

Nous y arrivâmes sur les neuf heures du matin ;

je célébrai la sainte messe, qui fut la première des

neuf que j'avais promis à Dieu d'y célébrer. J'y

communiai Jérôme et François Genin, et, aussitôt

après que j'eus fini mon action de grâce dans la

sacristie, je fis coucher Jérôme tout de son long

sur le tombeau du Serviteur de Dieu. Il demeura

en cette sorte environ un demi-quart d'heure ,

pendant lequel je demeurai à genoux avec François

son frère. Au bout de ce temps, il se leva avec une

vigueur extraordinaire, en nous disant ces propres

paroles : Par la miséricorde de Notre Seigneur, mes

douleurs viennent de cesser tout à coup. Cela m'o

bligea à vouloir visiter ses jambes, ses cuisses, ses

bras que ce même jour, avant de partir des Olliè-

res, j'avais vues toutes noires et meurtries ; à cet

effet, je lui fis tirer un de ses bas de chausses, et

je vis que sa jambe était sans aucune noirceur ni

meurtrissure.

Jeremerciai Dieu de cette grâce, et, quand nous

fûmes retirés dans l'hôtellerie, je visitai encore

Page 101: Pouvoir de saint françois de sales

— 68 —

tout son corps, que je trouvai aussi sain qu'avant

sa chute dans la rivière.

Nous demeurâmes à Annecy les neuf jours en

tiers pendant lesquels je célébrai les neuf messes

que j'avais vouées; après quoi, nous nous en re

tournâmes aux Ollières, où les deux frères Genin

demeurèrent jusqu'à la fête de saint Michel, époque

à laquelle leurs parents les envoyèrent prendre

pour les conduire au collège de Chambéry. Jérôme

est maintenant prêtre, curé de la Rochette en

Savoie, diocèse de Maurienne. Il est aussi officiai

forain dans le même diocèse. Je sais par lui-même

qu'il est venu souvent remercier Dieu et son saint

serviteur François de Sales, devant le saint tom

beau, de toutes les grâces susdites.

C'est tout ce que je pouvais témoigner en cet

interrogatoire.

RÉSURRECTION DU FILS EXERTIER.

4 juin 1623.

Déposition du seigneur de la Ruas de Fe3&igny.

Le 4 juin dernier, le fils du procureur Exertier,

âgé d'environ 4 à 5 ans, étant tombé dans la rivière

du Thioux, et y étant demeuré quelques heures, on

Page 102: Pouvoir de saint françois de sales

- 69 —

l'en retira mort, à la vue de beaucoup de personnes,

sans que l'on aperçût en lui aucun mouvement ni

palpitation de cœur. Néanmoins, après que ses

père et mère eurent fait vœu à Dieu, et demandé la

vie de leur fils par l'invocation du Serviteur de

Dieu, saint François de Sales, tous les assistants

l'ont vu ressusciter contre leur attente.

RÉSURRECTION DU FILS

DU SEIGNEUR DE CONFLANS.

Déposition du mâma.

J'ai entendu dire au sieur de Conflans et à grand

nombre de personnes, que le fils du seigneur de

Conflans, étant tombé d'une muraille fort haute de

la maison paternelle, et ayant été trouvé sans mou

vement au pied de cette muraille, ses père et mère

demandèrent la vie de leur fils à Dieu, par l'inter

cession du Serviteur de Dieu, saint François de

Sales. A l'instant , cet enfant fut ressuscité ; et

telle est l'opinion commune dans le lieu dudit mi

racle.

Page 103: Pouvoir de saint françois de sales

— 70 —

GUÉRISON DE M. LE VICOMTE DU PAQUIERS ,

DANGEREUSEMENT MALADE.

ANNÉE 1623.

Déposition de François F&vre d'Annecy.

Tant que la santé me le permet, je visite tous les

jours le tombeau du Serviteur de Dieu, François de

Sales, plus souvent deux fois le jour qu'une seule,

n'ayant point de consolation plus grande que de

me prosterner devant le sépulcre de mon bon maî

tre, par l'intercession duquel j'ai obtenu tant de

bénéfices de Dieu. J'ai vu une infinité de per

sonnes, de toutes conditions et qualités, qui vien

nent par dévotion visiter ce même tombeau, et y

offrir leurs vœux et leurs dévotions à Dieu, non-

seulement de la Savoie, mais encore de toute la

France, de la Franche-Comté et de la Bourgogne,

et entre iceux des personnes de très-grande consi

dération. Ainsi, en l'année 1623, quelques mois

seulement après la mort du Serviteur de Dieu,

M. le vicomte du Paquiers, étant atteint d'une ma

ladie mortelle, fit vœu à Dieu, par l'intercession

de son Serviteur ; il fut guéri, et vint exprès en cette

ville rendre son vœu, et offrit au monastère de la

Visitation un tableau de la grandeur de sept à huit

pieds, où le commencement de l'ordre de la Visi

Page 104: Pouvoir de saint françois de sales

— 71 —

talion était dépeint, croyant de ne pouvoir rien

présenter de plus agréable au Serviteur de Dieu,

fondateur dudit ordre, que la représentation du

plus excellent de ses ouvrages.

GUÉRISON SUBITE DE NOBLE FRANÇOIS DE LA

PESSE, CONSEILLER DE SON ALTESSE

ROYALE DE SAVOIE.

1624.

Déposition de Françoise Angélique da la Pease, religieuse de la

Visitation.

Feu mon père étant atteint d'une violente fièvre,

en l'année 1624, un religieux jacobin, nommé le

P. Blanc,, alla le voir, et lui porta un camail qui

avait servi au Serviteur de Dieu, François de Sales.

Mon père le mit sur ses épaules, invoquant son

assistance, et lui promettant que, s'il guérissait, il

irait tous les jours de sa vie, quand il serait en

ville , dire un Ave Maria à son tombeau. Le soir

venu, chacun s'étant retiré pour le laisser reposer,

il sentit une odeur très-suave, et, cherchant d'où

elle pouvait provenir, il n'en trouva nulle cause,

sinon que ce Serviteur de Dieu l'avait guéri par

icelle, comme en effet, il fut parfaitement guéri.

Je l'ai appris de mon feu père, et cela est encore

connu et notoire à tous.

Page 105: Pouvoir de saint françois de sales

— 72 —

une famille préservée des voleurs

dans la maison de du mullin , a taninges

(faucigny) .

novembre 1624.

Exposition de Nicolas de la Grange.

Feu honorable François du Mullin, mon beau-

père, et dame Pernette deChignin, sa femme, ma

belle-mère, étant au lit de la mort, l'an 4630, au

mois d'avril, me commandèrent de rédiger par

écrit la faveur extraordinaire qu'ils avaient obtenue

par l'invocation du bienheureux François de Sales,

notre dernier évêque défunt. Voici le fait tel qu'il

s'est passé. Le \ \ novembre 1624, au milieu de la

nuit, tout le monde étant retiré et endormi, les lar

rons entrèrent dans la maison des susdits époux,

sans briser ni forcer les portes. Après cela, péné

trant dans la chambre où étaient couchés lesdits

époux, ils tirèrent doucement les clefs de l'un et de

l'autre, de dessous le chevet de leur lit, où elles

étaient cachées. Ils prirent en outre le haut-de-

chausse du sieur du Mullin, dans l'une des poches

duquel étaient attachées sa bourse et la clef de son

coffre, puis ils se mirent en devoir d'ouvrir ce

coffre. Mais, ayant forcé la clef, ils la laissèrent là,

ainsi que la bourse, dans laquelle il y avait des

Page 106: Pouvoir de saint françois de sales

— 73 —

pièces d'or et une croix d'argent garnie de reli

ques. Pensant trouver plus riche butin, ils ouvrirent

le coffre de Mme de Chignin, et se mirent à remuer

tout ce qui était dedans. Alors les dits époux du

Mullin, s'en apercevant, voulurent crier et se lever

pour mettre en fuite les voleurs ; mais, voyant qu'ils

ne pouvaient ni bouger ni dire un mot, ils se cru

rent ensorcelés, et, s'attendant aussi à être bientôt

égorgés, ils s'y préparèrent, en se recommandant

dévotement à Dieu, et en mettant toute leur con

fiance dans la protection du bienheureux François

de Sales, à la messe duquel ils avaient souvent

assisté. Pour ce, ils l'invoquèrent avec ferveur, la

dame surtout, qui fit vœu d'aller visiter son sépul

cre, s'il plaisait à Dieu, par l'intercession de son

Serviteur, de les délivrer de ce danger. Tout aussi

tôt la promesse faite, les époux du Mullin retrouvè

rent la parole et la force de se lever, ce qui aupa

ravant leur avait été impossible, puisqu'il leur sem

blait avoir les jambes perdues et la langue immo

bile. Bientôt les voleurs prirent la fuite, et sortirent

de leur maison laissant toutes les portes ouvertes,

mais sans rien emporter, ni faire aucun mal à per

sonne. Tout ce que je viens de dire renferme les

mêmes choses que j'écrivis par le commandement

et en la présence des époux du Mullin, qui ne tar

dèrent pas à accomplir leur vœu, en venant visiter

tous deux le sépulcre du Bienheureux par l'inter

cession duquel ils avaient obtenu une si grande

grâce.

Page 107: Pouvoir de saint françois de sales

— 74 —

GUÉRISON D'UN PETIT ENFANT, NÉ ESTROPIÉ.

1625.

Déposition de M. de Lesmontex, curé de Fleyrier (T&niagee).

Je dis que l'an 1 625, au mois de mars, naquit au

sieur Périgod un fils nommé Jean. Ledit Périgod

fit de grandes lamentations sur ce pauvre enfant,

me disant qu'il était né presque monstrueux, ayant

les pieds courbés, pliés en dedans, de telle sorte

que les doigts étaient joints à la cheville des pieds.

Quand on lui mettait les jambes à terre, la cheville

se trouvait dessous , là où devait être la plante des

pieds. On ne pouvait en aucune façon les lui re

muer. Après quatre mois environ, la mère de l'en

fant me dit qu'elle l'avait voué au bienheureux

François de Sales, avec promesse de le conduire à

Annecy auprès de son sépulcre, si un jour il pou

vait marcher; d'y faire célébrer des messes, et, en

attendant, d'entreprendre elle-même ce voyage, à

la première occasion ou commodité, ce qu'elle fit.

Quelque temps après son retour, le sieur Périgod,

père de l'enfant, me dit que sa femme étant arrivée

et entrée dans sa maison, elle s'était assise dans la

cuisine, à quelque distance de l'enfant, qui, la

voyant, se leva tout à coup droit sur ses pieds,

Page 108: Pouvoir de saint françois de sales

appuyé contre un banc, le long duquel il chemina,

ce qu'il n'avait jamais pu faire auparavant. Quand

le banc vint à lui manquer, il s'en alla seul, sans

aide, se jeter dans les bras de sa mère, et, dès ce

moment, il fut tout à fait guéri et aussi bien remis

qu'il esta présent. Depuis lors, je l'ai vu souvent,

allant et venant hors de la maison ; aujourd'hui, c'est

un garçon des plus remuants, des plusbruyants que

l'on puisse remarquer. Je l'atteste comme proche

voisin. J'affirme en outri; qu'il m'a été dit que, du

moment où la mère de l'enfant était revenue d'An

necy, cette grâce extraordinaire leur avait été

accordée soudainement, sans avoir recours à aucun

moyen naturel, mais seulement par les mérites et

intercessions du Bienheureux , au sépulcre duquel

ils sont résolus de mener et conduire cet enfant,

aussitôt qu'il sera en âge d'y pouvoir aller, en

actions de grâces de cette faveur, laquelle est re

gardée par tous comme surnaturelle et miraculeuse.

Et de plus j'atteste qu'on ne saurait remarquer au

cun défaut naturel dans cet enfant, sauf que le pied

droit lui est resté un peu de travers ; mais il ne

boîte aucunement.

Page 109: Pouvoir de saint françois de sales

GUÉRISON DE MAURIZE MULLIN.

1625.

Déposition de Claude Pacthod , notaire a Saint-Jeoire (Paucifeny).

Le premier jour du mois de mai, en l'année 1 625,

Maurize Mullin , ma femme , tomba en une griève

maladie, avec lièvre continue, en laquelle elle de

meura onze jours entiers sans vouloir user d'au

cune sorte de remèdes. Enfin, le douzième jour,

elle perdit tout à fait ses forces et presque la con

naissance, en sorte qu'on n'en attendait plus que

le trépas. En effet, Claudine Mullin, ma belle-sœur,

qui était auprès d'elle, avec moi, pour l'assister,

remarquantplus particulièrementle changement de

son visage, se prit à crier :« Beau-frère , voilà

qu'elle s'en va! » Alors, je remarquai fort claire

ment que son visage s'altérait, comme celui d'une

personne qui va rendre l'esprit. Au même instant

nous recommandâmes la pauvre malade aux prières

et intercessions du bienheureux François de Sales,

le priant de lui obtenir la vie et la guérison, pro

mettant qu'en ce cas elle irait elle-même à An

necy visiter son sépulcre; et de suite nous mi

mes à part quelque argent pour faire célébrer des

messes. Ce qu'ayant fait entendre avec une grande

difficulté à la pauvre malade, elle nous témoigna,

par signes, son contentement. Tout soudain, elle

Page 110: Pouvoir de saint françois de sales

— 77 —

fut soulagée ; et, à vue d'œil , moi et la Claudine

Mullin vîmes et remarquâmes clairement que la

couleur de son visage changeait, tout de même que

celui d'un mourant qui revient en vie. Elle com

mença à parler, et au même instant la fièvre la

quitta. Il ne lui resta autre chose de sa maladie

que la faiblesse causée par la violence d'icelle,

nonobstant laquelle faiblesse, deux jours après,

elle commença à se lever et à marcher. Mais ,

comme preuve de la violence de la fièvre qui l'a

vait quittée, il ne lui resta aucun cheveu sur la

tête , et la peau de la plante des pieds tomba

comme des semelles de souliers. Or, ma femme

m'a, par diverses fois, dit et assuré qu'au même

instant qu'on lui eut proposé le vœu et qu'elle y

eut consenti, il lui sembla recevoir de grandes for

ces, lesquelles, de moment en moment, elle sentait

augmenter; de telle sorte, qu'en peu de jours, elle

fut délivrée de la faiblesse que la violence de la

maladie lui avait laissée. Elle fit voyage à Annecy,

en actions de grâces auprès du sépulcre du Bien

heureux, et fut rendue autant et plus saine et ro

buste qu'elle n'avait jamais été. Je juge et tiens

cette guérison autant miraculeuse et surnaturelle

que celle de notre fille, touchant laquelle j'ai dé

posé, parce que ma femme était réduite en telle

extrémité qu'elle n'avait aucune espérance dévie;

et, pour moi, je n'attendais autre chose que l'instant

de son trépas.

Page 111: Pouvoir de saint françois de sales

— 78 —

GUÉRISON DE C. LOUIS FOREL.

1625.

Déposition de Claude Dumont, prêtre.

En l'année 1624, environ la Nativité de Notre-

Dame, un nommé Claude-Louis Forel , de la pa

roisse de Barge, d'où j'étais alors curé, fut telle

ment affligé d'une douleur et faiblesse des jambes

et des pieds, que peu à peu il perdit tout à fait les

forces et fut rendu impotent. En cette affliction il

se fit porter deux fois à Genève; on lui donna

quelques remèdes qui ne lui servirent à rien. Après

cela, il suivit un traitement, et on lui fit des fomen

tations qui n'eurent pas plus de succès. Un peu

plus tard, environ la féte de Sainte-Madelaine,

1625, il se fit porter à La Roche, à une bonne fon

taine d'où on le rapporta en la même impuis

sance, sans aucune diminution ni soulagement de

son mal, ainsi que je le vis et remarquai fort bien ;

de façon que nous croyions tous qu'il était incu

rable. Alors je lui conseillai de recourir aux priè

res et intercessions du bienheureux François de

Sales, et de promettre de se faire porter à Annecy,

auprès de son sépulcre. Ce qu'il fit, avec dessein

d'accomplir son vœu à la première commodité. Le

dit Forel m'a assuré que, soudain la promesse faite,

Page 112: Pouvoir de saint françois de sales

— 79 —

il avait reçu un grand soulagement et la diminution

de son mal ; c'était sur la fin du mois d'octobre,

environ la fête de la Toussaint. Forej se fit donc

porter à Annecy, où il accomplit son vœu, faisant

célébrer la sainte messe, se confessant et commu

niant au tombeau du Bienheureux. A son retour,

il me dit que, dès qu'il y fut arrivé , il ressentit en

lui un grand changement : il lui semblait qu'on lui

levait doucement et peu à peu son mal, lequel di

minua là de la moitié et plus. Il s'en revint à sa

maison où, par le conseil de son confesseur, il

jeûna au pain et à l'eau, neuf jours de suite, les

quels ne furent pas passés qu'il chemina sans

béquilles, bâton ni aide, et peu de temps après je

le vis tout à fait remis. Depuis, je l'ai toujours vu

sain, dispos et gaillard, remerciant Notre Sei

gneur de la grâce qu'il lui a faite par les mérites

du bienheureux François de Sales. Pour moi, je

juge cette guérison et délivrance surnaturelle, at

tendu que tous les remèdes naturels qu'on lui

avait fait employer avaient été inutiles, et qu'on

tenait sa maladie pour incurable. Je ne lui ai point

conseillé d'autre vœu , et il a assuré qu'il n'a fait

que le susdit, et n'a recouru à d'autre saint qu'au

bienheureux François de Sales.

Page 113: Pouvoir de saint françois de sales

— 80 —

GUÉRISON DE GEORGES EGRIGES , PARALYTIQUE.

1625.

Déposition de François de Rouis, curé de Saint-Jeoire (Faucigny.)

Je dis qu'en l'année 1 624, au mois de novembre,

une petite enfant, nommée Georges, fille d'Egriges

François Pacthod et de Maurize Mullin, fut atteinte

d'une paralysie particulière du côté droit de son

corps, en telle sorte, qu'elle devint tout à fait im

puissante des membres de ce côté : bras, main,

jambe et pied, ainsi que je le vis et remarquai clai

rement diverses fois que je la visitai en cette infir

mité, jusque sur la fin du mois de juin. L'année

suivante, 1625, sesdits père et mère me dirent

que leur fille était guérie. Quand je demandai com

ment et en quel temps cette guérison était arrivée ,

ils me dirent qu'ils avaient eu recours aux prières

et intercessions du bienheureux François de Sales,

le priant de vouloir obtenir de Notre-Seigneur la

guérison de leur fille , avec promesse que ladite

Maurize Mullin, sa mère, irait, à la première com

modité, à Annecy, visiter le sépulcre du Bienheu

reux , et y ferait célébrer quelques messes, of

frant la cire nécessaire pour faire un bras et une

jambe. Ils me dirent que, le jour de la Nativité de

saint Jean-Baptiste , ou environ , ladite Maurize

Page 114: Pouvoir de saint françois de sales

Mullin partit pour aller rendre et accomplir son

vœu; que le même jour de ce départ, environ une

heure après midi, la fille avait été délivrée de son

infirmité, car elle marcha, se soutenant et se ser

vant commodément de ses deux pieds et jambes,

comme aussi de son bras et de sa main droite,

puisqu'au même instant on lui mit dans la main du

pain et des griottes qu'elle porla à sa bouche. De

sorte que, dès cette heure-là, elle a été tout à fait

délivrée de sa paralysie, sans qu'il lui en soit resté

aucune incommodité, sauf qu'elle est demeurée

gauchère, à cause de l'habitude qu'elle prit de se

servir de la main gauche pendant que l'autre était

impuissante. Tout ceci, je le sais de science cer

taine, parce que j'ai vu la fille affligée de cette pa

ralysie, laquelle je jugeai tout à fait incurable. Je

l'en ai vue, contre mon opinion , délivrée, ce qui

me fait juger cette guérison surnaturelle et miracu

leuse, et obtenue par les prières et intercessions du

bienheureux François de Sales; le père et la mère

m'ayant assuré, alors et souvent après, qu'ils n'a

vaient eu recours à aucun autre saint, ni employé

aucune sorte de remèdes.

fi

Page 115: Pouvoir de saint françois de sales

— 82 —

GUÉRISON SUBITE DE NOBLE P. DUBOIN ,

AVOCAT AU SOUVERAIN SÉNAT DE CHAMBÉRY.

1625.

Déposition faite par lui-métne.

En l'année 1625, étant en Piémont, au service

de Son Altesse Royale, en qualité d'auditeur de

camp en l'escadron de Savoie, je fus affligé d'une

grave maladie, dans laquelle je fis diverses rechu

tes. Je fus réduit en telle extrémité, que je n'atten

dais autre chose que le trépas. La dernière fois que

le médecin vint me voir, en sortant, il dit à mon

frère qu'il ne fallait plus employer d'argent pour

moi, qu'il n'y avait plus de remède.

J'étais comme mort, et néanmoins je recouvrai

la santé par le vouloir de Dieu. Etant de retour en

ma maison , demoiselle Marguerite Rendu , ma

femme, me dit que pendant mon absence, étant

fort affligée de voir cette absence se prolonger et

de ne pas recevoir depuis longtemps de mes nou

velles , craignant chaque jour d'apprendre ma

mort par ceux qui étaient en l'armée de Piémont ,

elle était allée faire ses plaintes à M. François

Cule , son confesseur, pour lors archiprètre de la

Page 116: Pouvoir de saint françois de sales

— 83 —

paroisse, le priant de lui conseiller quelques dévo

tions pour être consolée en cette affliction.

Ce bon prêtre lui donna confiance d'avoir re

cours aux prières et intercessions du bienheureux

François de Sales, notre ancien évêque; ce qu'elle

fit au même instant, priant ledit sieur Cule de dire

à son intention une inesse où repose le corps du

Bienheureux. En outre, ma femme promit de dire

tous les jours, à la même intention, un Pater et un

Ave Maria, et de donner l'aumône à un pauvre.

Et, ainsi qu'elle m'a assuré, elle fit tout ce que je

viens de dire. Ayant ensuite comparé les époques,

j'ai reconnu que, lorsque cette dévotion fut faite,

j'étais au plus gros de ma maladie, et en l'extré

mité de mon mal , comme je l'ai dit ci-dessus.

GUÉRISON DE J. VESFODG, PARALYTIQUE

ET ESTROPIÉ.

1625.

Déposition de Claude Falconniez, archiprêtre en l'église de Saraoêcs.

J'assure et certifie qu'un petit enfant de trois

ans , nommé Jacques , fils de feu Pierre Ves-

foug et de Claude Mugnier, bourgeois deSamoëns,

Page 117: Pouvoir de saint françois de sales

— 84 —

fut affligé d'une paralysie telle, qu'il ne pouvait se

servir d'aucun de ses membres.

Outre cela, il avait certains accès de ragé pen

dant lesquels il mordait ceux qui lui mettaient la

nourriture à la bouche, et, de plus, il portait les

pieds tournés sens devant derrière. Le huitième

jour, Claude Mugnier, mère de l'enfant, fit vœu au

bienheureux François de Sales que, si son fils pou

vait guérir, elle irait à Annecy, en dévotion, visiter

son sépulcre, et que, cet enfant étant devenu grand,

elle lui ferait faire le même voyage. A l'instant

même ce petit enfant commença à se servir de ses

mains, et à se tenir assis sur son lit, tandis qu'au

paravant il y était toujours couché. La manie et la

rage le quittèrent, et, d'un jour à l'autre, il alla de

mieux en mieux, de sorte que peu de temps après

sa mère, revenant d'accomplir son vœu, trouva son

petit Jacques marchant et se tenant le long des

bancs. Huit jours plus tard, il chemina partout

sans aide, et ses pieds contournés se redressèrent

et reprirent leur place naturelle ; seulement le

pied gauche présenta quelque temps encore les si

gnes d'une guérison incomplète. Mais, depuis, ce

jeune enfant vécut en pleine et entière santé jus

qu'à l'année dernière, 1630, où il mourut de la

peste. Je crois cette guérison miraculeuse, parce

qu'il n'y avait point d'apparence que ce jeune

garçon pût naturellement se remettre en si peu de

temps, et que cette guérison est advenue par le

moyen du vœu fait au Saint; lui seul ayant été in

Page 118: Pouvoir de saint françois de sales

— 85 —

voqué, sans qu'on ait fait aucun autre vœu, ni em

ployé aucun remède naturel. Je sais tout ceci de

science certaine, parce que j'ai vu le mal et la

prompte guérison , et que j'étais présent quand

on a fait le vœu.

GUÉRISON DE FR. SALOMON CHAPPUIS,

FRÉNÉTIQUE.

1625.

Déposition de J. de Lesmontei, curé de Fleypier (Faucigny).

L'an 1625, François, fils de Salomon Chappuis,

serrurier du bourg de Taninges , quelques jours

après la féte delà Nativité de saint Jean-Baptiste,

fut mené de Bellevaux à Taninges, fou furieux et

privé de toute raison. Il demeura en cet état envi

ron trente-trois jours, pendant lesquels je le vis et

visitai plusieurs fois, le retrouvant toujours tout à

fait dénué de son' bon sens, et tellement furieux que

l'on fut contraint un jour de l'attacher aux quatre

piliers de son lit. Plus tard, son mal augmentant

toujours, on fut obligé de lui mettre les menottes

et de lui lier les deux bras. Je l'ai vu souvent en

cet état, toujours insensé et violent, jamais capa

Page 119: Pouvoir de saint françois de sales

Lie de recevoir les saints sacrements. Enfin, l'opi

nion publique de tout le pays le tenait pour un

fou furieux des plus mauvais. Sa femme, Jacque

mine Perron, pleurait et se désolait grandement de

voir son mari dans un tel état, auquel elle ne trou

vait aucune sorte de remèdes. Je lui dis alors que

le bienheureux François de Sales, pendant sa vie,

avait délivré de semblables affligés; qu'il fallait

avoir recours à ses prières et faire vœu de con

duire son mari à Annecy au tombeau du Bienheu

reux. Aussitôt elle fit ce vœu et parvint même à le

faire comprende à son mari. J'allai ce soir-là visi

ter Salomon Chappuis, afin de lui donner courage.

Alors je remarquai fort bien qu'il y avait en lui du

changement, car il écoutait mes paroles avec un

soin tout autre qu'il ne l'avait fait auparavant : ce

qui me permit de l'exhorter à mettre son âme en

bon état par une confession générale, l'assurant

qu'infailliblement il ne reviendrait pas d'Annecy

sans recevoir un grand soulagement ; et j'ajoutai

la promesse de l'aider par mes prières. Le lende

main, il partit pour Annecy, d'où il revint tout à

fait remis en son bon sens , et sans que jamais de

puis il se ressentît de sa folie. Bienplus, je l'ai tou

jours vu fort sage, modeste et dévot, louant Dieu

de la grâce qu'il ,a reçue par l'intercession du

bienheureux François de Sales. Le nommé Pierre

Guyat, qui l'avait accompagné à Annecy, m'a ra

conté comment ils avaient fait leur voyage, et m'a

dit qu'en chemin Chappuis était allé prier devant

Page 120: Pouvoir de saint françois de sales

— 87 —

toutes les églises qu'ils avaient rencontrées, sans

commettre aucun acte de folie , excepté vers le

soir, où, étant logés dans une des hôtelleries du

Plot, on les mit dans une chambre où se trouvaient

des voyageurs qui soupaient et faisaient grand

bruit; alors le pauvre Chappuis, dans un accès de

folie, avait renversé les tables, les bancs, et mis les

lits sens dessus dessous; puis, s'étant apaisé, il

avait dormi environ deux heures, après lesquelles

il se réveilla et dit à Guyat, son conducteur, qu'il

fallait partir. Le reste du voyage se fit sans acci

dent; seulement, en arrivant près de l'église d'An

necy, ils trouvèrent la lessive en la rivière, et

Chappuis, passant par-dessus le linge, entra tout

vêtu dans l'eau jusqu'aux épaules. En étant sorti

en cet état, il entra dans l'église et se prosterna

devant le grand autel, à genoux, baisant le premier

et le second degré , puis se coucha sur le marche

pied, où il demeura quelque temps, et se levant il

s'approcha du sépulcre du Bienheureux; il y de

meura couché environ une heure et sortit de cette

église de la Visitation, où il revint peu d'heures

après. Il se prosterna de nouveau dans l'attitude

d'une humble dévotion ; et ce fut là le terme de sa

maladie, car depuis ce temps il ne fit plus aucun

acte de démence. Le lendemain il se confessa et

communia très-dévotement ; et, après avoir rendu

grâce à Dieu, il s'en revint en sa maison, avec son

plein et entier jugement. Tout ceci m'a été dit par

Guyat, qui en a été le témoin ; quant à moi, je juge

Page 121: Pouvoir de saint françois de sales

— 88 —

cette guérison miraculeuse et je crois qu'elle a été

obtenue par le bienheureux François de Sales, à

qui seul on a eu recours en cette occasion.

GUÉRISON DE CLAUDE MARMOZ , AVEUGLE-NÉ.

1625.

Déposition faita par lui-même.

Je suis né aveugle, et suis resté dans ce pitoyable

état l'espace de sept ans tout entiers, sans avoir ja

mais pu ni voir ni rien distinguer, ne sachant pas

même ce que c'était que la lumière, et n'aperce-

vantpas plus ses rayons que si j'eusse été renfermé

dans la cave la plus obscure du monde. Dans la

peine qu'ils avaient de me voir en cet étal , un jour

François Marmoz, mon père, et Bernarde Bouquet,

ma mère, firent vœu de me porter au tombeau du

Serviteur de Dieu, François de Sales, où l'on disait

que Dieu faisait de grands miracles, et de faire dire

neuf messes dansl'église de la Visitation, où reposait

le corps du Serviteur de Dieu. Pour accomplir leur

vœu, mon père etma mèreme conduisirentquelques

jours après à la ville d'Annecy, et, comme je vou

lais quelquefois marcher, bien que je ne visse rien

du tout, je me démis l'orteil du pied gauche en

Page 122: Pouvoir de saint françois de sales

— 89 —

heurtant une pierre qui me fit tomber lourdement,

dételle sorte que, durant tout le reste du chemin,

mon père et ma mère furent contraints de me por

ter l'un après l'autre. Je me souviens très-bien

que, durant neuf jours, ils me portèrent dans l'é-

glisé de la Visitation, en me présentant, à ce qu'ils

disaient, devant le tombeau du Serviteur de Dieu,

qu'ils me faisaient baiser ; puis après, nous enten

dions la messe dans cette église. Durant les huit

premiers jours, je ne sentis aucun soulagement à

mon infirmité, el ne voyais pas plus qu'auparavant.

J'étais encore dans le même état le neuvième jour,

au moment où mon père et ma mère me dirent

qu'ils allaient me porter encore devant le saint

tombeau pour achever la neuvaine, et qu'il fallait

bien espérer en Dieu et aux mérites de son Servi

teur. Il me souvient que, la neuvième messe étant

achevée, à ce que me dirent mon père et ma mère,

tous les deux me présentèrent de nouveau devant

le tombeau du Bienheureux, qu'ils me firent baiser,

et ils appliquèrent mes yeux mêmes sur la pierre du

tombeau. Tout à coup , je sentis qu'il se faisait un

grand travail sous mes paupières : c'était quelque

chose comme si un châssis se fût rompu, ou que

l'on eût déchiré à mes oreilles une feuille de pa

pier ; au même instant , levant les yeux en haut, je

vis la voûte de l'église tout en feu, et ensuite j'a

perçus toute l'église , et m'écriai : « 0 mon Dieu,

« je vois! il me semble que je suis en paradis! »

Mon père et ma mère, transportés de joie, avec tous

Page 123: Pouvoir de saint françois de sales

— 90 —

ceux qui étaient présents, rendirent grâce à Dieu.

Au sortir de l'église, je suivis mon père sans être

mené ni porté : le mal que je m'étais fait au pied

avait pareillement disparu. Depuis lors, je ne me

suis jamais ressenti de mon infirmité; j'ai toujours

vu , par la grâce de Dieu, fort clairement et dis

tinctement, pouvant aller tout seul à Cusy, à Cham-

béry et en autres lieux où m'appellent mes petites

affaires, sans que jamais ma vue se soit affaiblie.

Ainsi le peuvent attester les habitants des Bauges

et tous ceux qui m'ont vu depuisma guérison.

GUÉRISON DE DOMINIQUE MUGNIER , AVEUGLE.

1626.

Déposition de M. de Leamontez, curé de Fleyrier (Taningea).

Environ l'an 1 626, une jeune fille d'Alexandre

Mugnier, nommée Dominique, à l'âge d'environ

cinq ans, eut la petite vérole et demeura tout à fait

aveugle, avec les yeux fermés et enfoncés dans

leurs orbites. Elle n'y voyait absolument rien, ainsi

que j'ai pu le constater à différentes reprises ; de

telle sorte que tous ceux qui l'avaient vue esti

maient qu'elle resterait aveugle pour la vie. Sur ce,

Page 124: Pouvoir de saint françois de sales

— 91 —

je conseillai à Marie Marson, sa mère, d'avoir re

cours aux prières du bienheureux François de

Sales, avec promesse de la porter à Annecy auprès

de son sépulcre. Et, pour mieux l'engager à cela, je

lui racontai quelques miracles que j'avais lus dans

sa Vie. Quelque temps après, je vis cette fille tout

à fait guérie, et ayant la vue claire et nette. Depuis

lors, elle n'en a jamais souffert, ce que j'ai toujours

remarqué avec admiration. Je sais qu'après sa gué-

rison, ses père et mère l'amenèrent à Annecy, où,

accomplissant leur vœu, ils rendirent grâces à Notre

Seigneur de cette faveur octroyée à leur fille, la

quelle mourut de peste l'année passée. Je ne leur

ai point conseillé d'autre vœu. Ils ne m'ont pas dit

avoir eu un autre recours qu'audit Bienheureux,

ni employé des remèdes naturels, quels qu'ils

soient.

GUÉEISON DE JEANNE PITET, PARALYTIQUE

DE FLEYRIER (FAUCIGNY) .

1626.

Déposition d'Anne Pîtet, sa sœur.

Il y a eu cinq ans au mois de mars de l'année

passée (1631), environ l'Annonciation de Notre

Page 125: Pouvoir de saint françois de sales

— 92 —

Dame, que Jeanne Pitet, ma sœur, venant de faire

sa confession pour Pâques, en notre église parois

siale de Fleyrier, fut soudainement saisie d'un si

violent mal de jambes, qu'elle ne faisait que crier

et se plaindre. Ses douleurs si vives augmentèrent

très-fort , dans peu elle les ressentit aux bras , et

le mal allant toujours croissant, en quatre jours

elle devint tout à fait impuissante et paralytique,

sans pouvoir faire usage d'aucune partie de son

corps, sinon de la langue. Pour la nourrir, il fallait

lui mettre la viande et le breuvage en la bouche,

comme à un enfant de trois jours. Son corps sem

blait aussi inutile que si elle n'en eût point eu, et

néanmoins les douleurs qu'elle y souffrait lui ar

rachaient de continuelles lamentations.

Quand le temps était beau et qu'elle désirait

être à l'air, nous la portions dehors comme une en

fant. Après l'avoir mise au soleil, sur une paillasse,

nous étions contraints de la garder par la crainte

que nous avions qu'elle ne fût mangée des pour

ceaux. Françoise Perron, ma mère, fit divers voya

ges en dévotion, sans que cette pauvre fille affligée

reçût aucune diminution de son mal. Ainsi elle

demeura toujours impuissante et paralytique, jus

qu'à environ la fête de la Pentecôte.

Un jour alors ma mère me dit et assura que,

par le conseil de femme Françoise Gay, elle

avait voué la malade au bienheureux François de

Sales, promettant de faire, en son honneur et au

près de son sépulcre, célébrer trois messes, et d'y

Page 126: Pouvoir de saint françois de sales

— 93 —

offrir un bras de cire. Ce que ma mère fit en effet,

après avoir reçu la grâce, qui fut telle, que le soir,

après la promesse susdite, toutes les douleurs

quittèrent ma sœur Jeanne, sans que jamais depuis

elle en ressentît aucune. Deux ou trois jours plus

tard, elle marchait commodément appuyée sur un

bâton, et, fort peu de temps après, elle fut entière

ment remise , ayant ses forces comme si jamais

elle n'eût eu aucun mal. Dès ce temps-là, elle garda

le bétail aux champs, sans aucune incommodité, et

s'est toujours bien portée depuis. Tout ce que des

sus, je le dépose véritable et je le sais avec certi

tude, parce que j'ai ordinairement servi et assisié

ladite Jeanne , ma sœur, pendant sa maladie. J'ai

vu sa prompte et entière guérison : ce qui me fait

juger que c'est un vrai miracle , car il ne se pou

vait pas faire naturellement que cette fille fût si

promptement et entièrement délivrée, sans qu'on y

ait employé aucun remède naturel. Et, comme les

dévotions que ma mère avait faites auparavant

avaient été inutiles à la santé de ma sœur, je crois

que le Bienheureux lui a obtenu la guérison et la

santé. Ma mère, en action de grâce, a rendu et ac

compli son vœu, visitant le sépulcre du même Bien ■

heureux, lequel on invoque communément en tout

ce pays ; et plusieurs en reçoivent de grandes grâ

ces , de sorte que, généralement, il est tenu et ré

puté pour saint; et toujours, quand on parle de

lui, on le nomme Bienheureux et Saint.

Page 127: Pouvoir de saint françois de sales

— 94 —

GUÉRISON D'HENRIETTE TOORNIER,

ATTEINTE D'UNE FIÈVRE JAUNE.

1626.

Déposition de C. Moccand, cbacoine da Sixt ^Faucifeny).

Je puis témoigner et assurer qu'après le trépas

du bienheureux François de Sales, Notre Seigneur

a fait et opère encore journellement plusieurs mi

racles par ses prières; et, pour preuve de cela, je

déclare qu'au mois de mars 1626, Henriette Tour-

nier, femme de Claude Moccand , mon frère, fut

atteinte d'une grave maladie , appelée communé

ment mal de chaud. Au bout de trois semaines,

elle fut réduite à l'extrémité, ayant perdu la pa

role, les forces et presque toute connaissance , en

sorte que je n'attendais d'elle autre chose que le

trépas. Sur cela, je donnai conseil à Claude Moc

cand, son mari, d'avoir recours aux prières du

Bienheureux, et de promettre, en casque cette

pauvre femme guérît, qu'elle irait en dévotion vi

siter son sépulcre; ce qu'il promit à l'instant; et,

soudain, je reconnus en elle un grand soulage

ment et amélioration. Depuis, elle alla toujours de

bien en mieux, et, au bout de peu de temps , elle

fut tout à fait guérie, et eut la force de faire à pieds

son voyage, qui est de douze lieues pour aller

Page 128: Pouvoir de saint françois de sales

— 95 —

et autant pour revenir. Ce qu'elle assure avoir fait

avec autant de facilité qu'elle aurait fait un che

min d'une lieue en une autre occasion. Je crois

cette guérison surnaturelle et miraculeuse , parce

que cette femme ne donnait autre symptôme que

de mort, et que, tout soudain la promesse faite,

elle fut soulagée, et un peu après entièrement gué

rie; et cela par les seules prières et mérites du

bienheureux François de Sales, puisqu'en cette

nécessité on n'a eu recours à aucun autre saint, ni

usé de remèdes naturels quelconques.

GUÉRISON DE JEAN-ETIENNE JAY,

AFFLIGÉ D'UN MAL D'YEUX INCURABLE.

1626.

Déposition faite par lui—même.

En 1626, j'étais en pension chez messire Georges

Grangerat, curé de Chàtillon (Faucigny), où je fus

saisi de la petite vérole, qui me tourmenta fort du

rant trois semaines, et me laissa l'œil droit entiè

rement gâté, tout rouge, ordinairement plein d'eau,

avec de si grandes cuissons et douleurs qu'à son

tour l'œil gauche en était tourmenté. Une plaie se

Page 129: Pouvoir de saint françois de sales

— 96 —

1

forma sur l'œil droit qui demeura entièrement

privé de la clarté, et je n'y voyais pas plus de cet

œil que si je n'en eusse point eu. Après être de

meuré en cet état environ quinze jours, je m'en

vins ici à Taninges, le jour de la Sainte-Anne, où je

trouvai mon père qui me voulut retenir à dîner

avec lui, en bonne compagnie. Mais il me fut im

possible de m'y arrêter, tant étaient grandes et

cuisantes les douleurs que je souffrais. Je me reti

rai donc en notre maison de Fleyrier, où, ayant

trouvé ma mère avec Françoise Jay, ma tante, je

fis de grandes lamentations du mal que je souffrais.

L'inflammation de cet œil était telle, qu'ayant ap

pliqué du lait caillé dessus pour le rafraîchir, en

quelques moments ce lait fut tellement desséché

qu'il demeura sec comme du bois. Cette inflamma

tion ne diminua point ; enfin, j'étais presque au mo

ment de m'impatienter, quand Françoise Jay, ma

tante, m'invita à mettre ma confiance dans le bien

heureux François de Sales. Aussitôt après, elle

appliqua sur mon œil droit, tout à fait privé de la

vue, un linge qui avait été dans la châsse du Bien

heureux. Cela fait, je reposai ma tête sur un coffre

et dormis pendant environ une heure. A mon ré

veil, je me levai entièrement guéri, sans aucune

douleur, et y voyant aussi clair de cet œil-là que de

l'autre. Lors ma mère et ma tante, éprises d'admi

ration, regardèrent et visitèrent mon œil et trou

vèrent que la plaie et la rougeur étaient entière

ment dissipées; il n'y avait plus d'eau, et cet œil

Page 130: Pouvoir de saint françois de sales

— 97 —

était soudainement redevenu aussi beau et aussi

clair que si jamais je n'y eusse eu aucun mal. Onc-

ques depuis, je n'ai eu aucune sorte d'incommo

dité ni de douleurs aux yeux. Cette prompte et

soudaine guérison ne peut être arrivée que par

un grand miracle, dû aux mérites et aux prières du

Bienheureux, puisqu'en cette nécessité nous n'a

vons employé aucun autre remède.

GUÉRISON DE J. FAVRE, PARALYTIQUE.

JUILLET 1626.

Déposition de Michel Vesfoug, archîprétre de l'église de Samoèns.

Au mois d'août de l'an 1626, étant archiprêtre en

l'église collégiale deSamoëns, plusieurs personnes

de ce lieu, qui avaient reçu des grâces par les

prières et intercessions du bienheureux François

de Sales, s'adressèrent à moi pour me les déclarer,

et je consignai entre autres la suivante :

Jean, (ils de Nicot Favre, charpentier, me dé

clara que, pendant quatre ans entiers, il avait été

travaillé d'une certaine maladie qui lui affaiblis

sait tous les membres successivement, au point

qu'il ne pouvait presque rien faire; et, comme on

voulait le mettre entre les mains des médecins, il

Page 131: Pouvoir de saint françois de sales

— 98 —

dit que non, et qu'il voulait prendre pour son mé

decin son bon Evêque de Genève, auquel il se re

commandait avec grande affection et dévotion. Il

promit d'aller visiter son sépulcre ; ce qu'il fit au

commencement de juillet de la même année 1626,

assurant qu'en son voyage il ressentit son corps

tout allégé, qu'il s'en retourna plus commodément

encore , et fut ensuite entièrement guéri.

GUÉRISON DE JEANNETTE ROSSET.

Déposition du même.

La femme Jeannette Rosset, veuve de feu Aimé

Durieu, déclara et assura que le 20 octobre 1624

elle fut violemment attaquée d'un mal d'estomac

qu'elle avait ressenti bien souvent dès ses premiè

res années ; mais celle fois-là avec tant de violence,

que ni elle, ni ceux qui l'entouraient n'espéraient

point qu'elle s'en pût relever. En cette extrémité,

honorable Bernard Durieu , son fils , l'invita à se

recommander aux prières du bienheureux François

de Sales , évêque de Genève, avec promesse, s'il

plaisait à Dieu de la guérir, d'aller visiter le sépul

cre du Bienheureux, et y faire célébrer la sainte

Page 132: Pouvoir de saint françois de sales

— 99 —

messe. Tout soudain cette promesse faite, elle sen

tit sa maladie quitter son corps, tout de même que

si on lui eût enlevé ses habits; et jamais depuis

lors elle n'a ressenti ce même mal ; au contraire,

elle s'est toujours bien portée, ainsi qu'elle me

l'assura.

GUÉRISON DE JEANNE BESSON.

1626.

Déposition du même.

Vers ce même temps, honorable Claude Jay, dit

Besson, valet de ville de Samoëns, Jeanne, sa fille,

et encore Françoise de Blein, mère de ladite

Jeanne, me déclarèrent et affirmèrent comme très-

véritable , que Jeanne Besson était demeurée

l'espace de trois semaines affligée d'une maladie

d'estomac si grave, que parfois elle ne pouvait ni

respirer ni prendre aucune nourriture ; et , si elle

essayait de porter quelque chose à sa bouche, aus

sitôt elle le vomissait. Dans cet état, cette pauvre

fille pria son père d'aller à l'église, et de faire vœu

d'aller visiter le sépulcre du bienheureux François

de Sales, et de faire célébrer la sainte messe en

son honneur; ce que le père accorda volontiers,

Page 133: Pouvoir de saint françois de sales

— 100 —

disant qu'il avait déjà la même pensée. Aussitôt il

s'en alla à l'église et fit vœu que, si sa fille se re

mettait en santé, il la conduirait à Annecy visiter

le saint sépulcre, et y ferait célébrer une messe en

l'honneur du Bienheureux. Tout à l'instant, il s'en

retourna à sa maison , qui n'est pas à quarante pas

de l'église, et il trouva sa fille remise. Elle com

mença sur l'heure à prendre quelque nourriture, et

au bout d'une douzaine de jours elle fut entière

ment guérie, bien qu'auparavant on n'attendît que

son trépas. Le père, la mère et la fille m'ont as

suré avoir obtenu cette grâce de Dieu par l'inter

cession du bienheureux Evéque.

DÉLIVRANCE DE FRANÇOISE FAVRE,

POSSÉDÉE DU DÉMON.

1626.

Déposition, du :-.,'> ~ î,

Françoise, fille de Jean Favre, teinturier, habi

tant l'Estelley, paroisse de Samoëns, me déclara

et assura que, au même mois et année, elle se

trouva possédée d'un esprit malin durant quelques

jours, et qu'elle en montra tous les signes dans l'é

Page 134: Pouvoir de saint françois de sales

— 101 —

glise, le dimanche, pendant la grand'messe. Ce

qu'ayant su, Mme De Vallon, baronne de Saint-

Christophe, fit venir cette femme en son logis et

lui attacha au col des saintes reliques du bienheu

reux évèque François de Sales, savoir : des che

veux de sa lèle, de la toile cirée qui avait couvert

son corps, et de l'éponge trempée en son sang, avec

de l'argent plié pour faire dire une messe à son

honneur. Cela fait, au même moment elle eut un

vomissement de sang; mais ensuite, étant allée à

l'église, elle n'y souffrit en aucune façon. L'office

terminé, elle se retira en sa maison et se sentit

fort allégée, car, auparavant, elle ne pouvait souf

frir son habitation. Le soir suivant, étant sur le point

de s'acheminer vers Annecy, pour aller en pèleri

nage au tombeau du Bienheureux, elle jeta du

sang par les oreilles, et, étant couchée, il lui sem

bla que son lit était tout en feu. En même temps,

elle fut saisie d'une grande fièvre, ce qui retarda

de quelques jours son voyage, lequel elle accomplit

lorsqu'elle fut un peu remise; se confessa et com

munia dans l'église de la Visitation, et y fit une

dévotion pendant neuf jours. Après quoi, elle fut

entièrement délivrée du malin esprit, sans en avoir

depuis le moindre ressentiment. Tout ce que des

sus me fut confirmé par ladite dame de Saint-

Christophe.

Page 135: Pouvoir de saint françois de sales

— 102 —

GUÉRISON DE J. JAY, HYDROPIQUE.

1626.

Déposition de J. Etienne Jay,

En l'année 1626, vers le commencement de no

vembre, un de mes fils nommé Jean-Joseph, qui

n'avait que cinq mois, fut pendant sept semaines

hydropique et tout enflé depuis le bout des pieds

Jusqu'aux bras, avec de grandes souffrances. Son

corps était tout rempli de vessies et de bosses, de

telle sorte qu'on ne savait que faire de ce pauvre

enfant. Alors Françoise Jay, ma tante, persuada à

ma mère de recommander cet enfant au bienheu

reux François de Sales , ce qu'elle fit au même ins.

tant, avec promesse que, s'il guérissait, on le por

terait à Annecy, en dévotion à son sépulcre. Tout à

l'instant, nous vîmes ce petit enfant sourire; les

bosses et les vessies se dissipèrent à vue d'œil;

peu à peu, l'enflure s'en alla tellement qu'en moins

de trois jours il fut tout à fait délivré et remis en

pleine santé. Jamais depuis il ne s'est ressenti de

ce mal : ce qui me faire croire que sa guérison a

été surnaturelle et miraculeuse , parce qu'elle ne

pouvait pas naturellement arriver si soudainement

et entièrement, sans usage d'aucun remède natu

rel et sans avoir fait d'autre vœu.

Page 136: Pouvoir de saint françois de sales

— 103 —

GUÉRISON D'AME DUSSOUGEY, TOURMENTÉ

d'un MAL DE CÔTÉ.

1626.

>

Déposition de Nicolas Desfoyet, chanoine régulier de l'abbaye de Sixt

(Faucigny).

L'an 1626, un nommé Amé Dussougey, de cette

paroisse, maçon, mon parent, fut, durant un mois

environ, affligé d'un mal de côté qui le tourmentait

ordinairement , mais parfois avec plus de violence.

Cette incommodité l'empêchait de faire aucun tra

vail, ni de son métier, ni d'un autre; seulement et à

peine pouvait-il se vêtir et faire quelques pas ;

mais, quand il avait un peu cheminé, il ressentait

des douleurs violentes aux deux côtés jusqu'au-

dessus de l'estomac. Ne pouvant donc plus manger

que fort peu, il était devenu très-faible et très-

maigre. Un jour, il m'assura qu'il avait fait vœu

d'aller en dévotion à Annecy, auprès du sépulcre

du bienheureux Evêque, s'il plaisait à Notre Sei

gneur, par les intercessions du même saint, de lui

en donner les forces, et qu'après avoir fait ce vœu,

tout à coup il s'était senti beaucoup mieux. Quel

ques jours après, il vint me dire qu'il voulait aller

accomplir son vœu et faire son voyage. Je doutais

qu'il le pût, à cause de sa faiblesse et de la longueur

Page 137: Pouvoir de saint françois de sales

— 104 —

du chemin, qiù était d'environ douze lieues. Il se

mit pourtant en chemin à pieds, fit son voyage, et

revint ici entièrement guéri, sans que depuis il ait

jamais eu aucun ressentiment de son mal. Il m'a

toujours dit et assuré qu'il n'avait usé d'aucun re

mède naturel, ni eu recours à autre saint ; que

c'était donc bien aux prières et mérites du bienheu

reux François de Sales qu'il devait sa guérison. Je

déclare en outre que j'ai parlé à diverses personnes,

tant de cette paroisse que de celle de Samoëns, les

quelles m'ont dit et assuré que , par le moyen des

vœux et des prières qu'ils ont faits à ce bienheureux

Prélat, Notre Seigneur leur a accordé de grandes

grâces en leurs maladies, nécessités et afflictions.

Tout ce que dessus a été et est très-véritable ; le

bruit en est commun et public, dans cette vallée

comme dans le voisinage.

GUÉRISON DE GUILLAUME GUYAT,

FRAPPÉ DE MALÉFICES.

1626.

Déposition de Jeune Lnote, faite en 1632.

Il y aura six ans au mois de septembre que Guil

laume Guyat, mon beau-fils, alors âgé de seize

Page 138: Pouvoir de saint françois de sales

— 105 —

ans, fut affligé d'une maladie inconnue qui le tour

mentait grandement. De temps en temps il était

saisi d'une certaine rage furieuse, accompagnée

de grincements de dents, et alors il se jetait

à terre comme ceux qui ont le haut-mal, et restait

étendu comme mort. Cette maladie l'amaigrit si

vite qu'il devint sec comme du bois. Quand il fut

resté une vingtaine dejours environ dans cet état,

mon mari, François Guyat, son père, alors encore

vivant, le fit porter en dévotion à l'église de Fley-

rier, mais il n'en retira aucun soulagement. Après

cela, il demeura encore cinq ou six jours dans le

même état, sans amélioration, jusqu'à ce que Fran

çois Guyat eût recours aux prières et intercessions

du bienheureux François de Sales, faisant vœu que,

si son fils Guillaume revenait à la santé, il le con

duirait en dévotion à Annecy, au sépulcre du Bien

heureux. Tout à coup, et au même instant, Guil

laume Guyat fut entièrement guéri et délivré de

son mal, sans que jamais il en ait eu aucun ressen

timent. Cette prompte et soudaine délivrance me

fait croire qu'elle a été surnaturelle et miraculeuse,

par les mérites du Bienheureux, puisque la dévo

tion faite à Fleyrier n'avait servi de rien, et que

je n'en ai pas fait d'autre. Généralement, tous les

peuples de cette contrée, en leurs nécessités, ont

recours audit Bienheureux, et l'invoquent comme

saint, ainsi qu'il est communément reconnu et

nommé.

Page 139: Pouvoir de saint françois de sales

DÉLIVRANCE DE PLUSIEURS ENFANTS POSSÉDÉS.

1627.

Déposition de Françoi 3 Cullar, curé de Saiat-Jeaa d'Aulx (Chablais).

Notre Seigneur a fait et fait encore chaque jour

plusieurs vrais miracles par l'intercession du bien

heureux Prélat ; et, pour preuve de cela, je dépose

le fait suivant, arrivé à St-Jean-d'Aulx (Chablais),

en l'année 1627, que je fus fait curé de ladite pa

roisse. Alors il arriva en un village de la même

paroisse , composé de treize à quatorze maisons,

qu'en l'une d'elles un enfant fut possédé ou obsédé

du démon. Trois ou quatre jours après, le mal

arriva à son petit frère, et quelques jours plus tard

à l'une de leurs sœurs. Les deux premiers étaient

âgés de cinq à sept ans, et la sœur d'environ onze

ans, et tous trois ne cessaient nuit et jour d'aboyer

comme de petits chiens, en grinçant les dents,

branlant la tête, avec un effroyable tremblement

dans tout le corps. Le père désolé, voyant ses en

fants en ce piteux état, eut recours à moi et me

pria de les exorciser. Ce que je lui refusai, lui

disant que cela m'était expressément défendu par

mon évêque ; à quoi il me répondit : Et à qui

pouxons-nous mieux nous adresser qu'à nos curés?

Il faut , s'il vous plaît, que vous me donniez quel

ques consolations. En même temps, il me vint en

Page 140: Pouvoir de saint françois de sales

— 107 —

mémoire que plusieurs malades avaient recours

aux prières el intercessions du Bienheureux, et en

recevaient des ^grâces. Je l'invitai alors à bien se

préparer pour faire une entière confession de ses

fautes et recevoir dévotement le saint sacrement de

l'eucharistie, aussi bien que tous ceux de sa

famille. Cela fait, il conduisit ses enfants au sé

pulcre du bienheureux Prélat, fit dire des messes,

se confessa et communia, jeûna pendant neufjours

et s'adressa à Monseigneur leRévérendissime, pour

le prier de lui donner quelques reliques du Bien

heureux, son frère. Tout cela étant accompli, les

susdits enfants furent délivrés subitement, sans

que jamais depuis ils aient éprouvé aucun ressen

timent de leur mal. Mais pendant que ceux-ci fai

saient le voyage, la même affliction tomba sur cinq

autres maisons du susdit village, appelé la Tour-

nière. Un jour attaquant un enfant, le lendemain

un autre, cette terrible maladie passa ainsi de

famille en famille, au milieu de la consternation

générale des pères et mères. Us recoururent aussi

à moi comme les autres, et sachant que ceux qui

avaient fait le voyage d'Annecy s'en étaient retour

nés joyeux, consolés et entièrement délivrés et

guéris, je leur donnai le même conseil, ce qui leur

fut très-agréable. Ils firent donc promptementleur

voyage à Annecy, et, par les prières et interces

sions dudit bienheureux Prélat, ils furent tous

délivrés de leur mal, sans que jamais depuis ils en

aient eu le moindre ressentiment. Mais, parce que

Page 141: Pouvoir de saint françois de sales

— 108 —

cette sorte de maladie et affliction s'était étendue

de proche en proche, et qu'on craignait qu'elle ne

passât en d'autres maisons et même en d'autres

villages, tous les paroissiens voulurent faire le vœu

d'ouïr la messe pendant neuf jours consécutifs, à la

fin desquels on fit une procession générale autour

de l'église. Après cela, j'invitai le peuple à se re

commander tout spécialement aux prières du

Bienheureux, afin que la paroisse pût être entière

ment exempte de ce mal. Cette dévotion faite, et un

grand nombre de personnes ayant jeûné durant

neuf jours, Dieu exauça les prières de son Servi

teur, et la paroisse fut entièrement délivrée de ce

maléfice ; ce qui ne se pouvait faire sans miracle

et sans une grâce surnaturelle. Il est impossible, en

effet, que tous ces enfants aient été guéris tout à

coup et soudainement sans un miracle, après avoir

continué leurs cris et hurlements durant trois se

maines et même trois ou quatre dimanches, dans

l'église paroissiale où le peuple était assemblé pour

entendre la messe.

Page 142: Pouvoir de saint françois de sales

— 109 —

GUÉRISON DE BERTHE EGRIGE.

DÉCEMBRE 1627.

Déposition de Ntcolarde, aile de Claude Duboin et de demoiselle

Françoise de Montpithon et veuve de J. Egri&e*

Au mois de décembre de l'année 1627, une fille

d'un âge avancé, nommée Berthe, fut, pendant

près de sept semaines, tourmentée par une dys-

senterie si violente qu'elle l'amaigrit et l'exténua

au point de lui faire perdre toutes ses forces; il

ne lui restait plus, en quelque sorte, que la peau et

les os. Elle demeura dix-huit jours entiers sans

parler ni prendre aucune nourriture, si ce n'est

quelques gouttes de liquide, encore fallait-il lui

desserrer les dents pour les introduire dans sa

bouche, et elle ne les avalait qu'avec une extrême

difficulté. On n'osait plus ni la toucher ni la remuer

même en la portant doucement sur des linges,

dans la crainte de lui donner la mort, car c'était la

seule chose qu'on pût raisonnablement attendre.

Enfin un soir, son père et moi la voyant à l'agonie

et dans les sueurs du trépas, nous nous retirâmes

tout désolés dans une autre chambre ; et voilà que,

entraînés par un même mouvement et prosternés

devant une image du Crucifix, nous suppliâmes le

plus dévotement possible Notre Seigneur qu'il lu:

plût, par les mérites et intercessions du bienheu

Page 143: Pouvoir de saint françois de sales

— MO —

reux François de Sales, de donner du soulagement

à notre pauvre fille, et nous lui fîmes la promesse

que, si elle guérissait, nous la porterions à An

necy, au tombeau dudit Bienheureux, à l'honneur

duquel nous ferions célébrer la sainte messe , en

actions de grâces. Au même instant nous retour

nâmes voir si elle était encore en vie, et nous la

retrouvâmes changée en bien et grandement sou

lagée. L'appelant par son nom, elle qui de dix-huit

jours n'avait pas prononcé une seule parole nous

répondit: Laissez-moi dormir. A dix heures, elle

fut hors de danger, et il ne lui restait de sa maladie

que la grande faiblesse qu'elle lui avait laissée par

sa longueur. Le lendemain, de bon matin, son père

se rendit à Annecy, et fit célébrer la sainte messe

en actions de grâces et à l'honneur du bienheureux

Serviteur de Dieu. Cependant cette fille qui, dès le

soir précédent, avait été délivrée de toutes ses

douleurs au moment même où nous avions invoqué

ledit Bienheureux, se mit à prendre de la nourri

ture, et elle recouvra si promptement ses forces

que, cinq jours après, il ne lui restait pas la

moindre faiblesse. Elle reprit même un tel embon

point que son père, revenant d'Annecy, avaitpeine

à reconnaître sa fille. Dès ce moment, elle s'est

toujours bien portée et n'a jamais eu aucun mal.

J'ai toujours cru , et je crois fermement que sa

guérison a été un vrai miracle, puisqu'après avoir

été si longtemps malade, et dix-huit jours entiers

sans parler et sans prendre presque aucune nour

Page 144: Pouvoir de saint françois de sales

-m —

riture, au moment où nous la croyions trépassée,

elle fut soudainement remise et pleinement guérie,

et cela à l'instant même que nous eûmes invoqué

le bienheureux François de Sales. Nous recon

naissons lui devoir toute l'obligation d'une telle

grâce, puisqu'en cette nécessité nous n'avons usé

d'aucun remède naturel, ni fait d'autre dévotion

ou vœu que les susdits.

GUÉRISON DU STEUR JEAN-NICOLAS ROGNAUD.

1628.

Déposition da C. Duframoy, dit de Loysin,

doyen de l'église collégiale de Samoëns (Faucifeny).

Au mois de juin de l'an 1628, quatre hommes

apportèrent ici, du pays du Valais, un prêtre

nommé messire Jean-Nicolas Rognaud, gravement

malade, impuissant des bras et des jambes, et des

titué de toutes forces corporelles. En cet état, il

fut déposé chez la femme Jacquemine Rophille, et,

l'allant visiter, je le trouvai sur le lit, sans qu'il se

pût remuer. Je lui maniai les bras, qui me sem

blaient entièrement dénués de forces, et je regar

dai ce malade comme privé de toute espérance de

pouvoir se remettre. Quelque temps après, je vis

Page 145: Pouvoir de saint françois de sales

— 112 —

messire François Ratellier, chanoine céans, qui

assistait presque ordinairement ce pauvre malade,

lime dit qu'il s'était recommandé de très-bon cœur

aux prières et intercessions du bienheureux Fran

çois de Sales, et avait fait vœu de se faire porter

à Annecy, auprès de son sépulcre, et d'y faire une

neuvaine. Quelques jours après, ledit messire Ra

tellier m'assura que ce pauvre affligé reprenait ses

forces; et peu après il s'en alla à cheval à Annecy,

d'où il revint en si bonne convalescence que, de la

maison de la femme Rophille, distante d'environ

trois cents pas, il venait ici à l'église, marchant à

l'aide d'un bâton; et, ce me semble, environ huit

jours après, il s'en retourna en Valais, où il fut re

mis en sa cure. Quelque temps après, nous eû

mes les nouvelles assurées qu'il célébrait la sainte

messe. Tous croient, et pour moi je l'ai toujours

cru fermement, qu'il a reçu sa guérison par les

mérites et intercessions dudit bienheureux Evê-

que, car il n'y avait point d'apparence que naturel

lement il se pût si tôt remettre.

Page 146: Pouvoir de saint françois de sales

— 113 —

GUÉRISON DE CLAUDE JUILLARD,

PARALYTIQUE DE NAISSANCE.

1628.

Déposition de Gervaise Juillard , mère de l'enfant.

Le 25 octobre 1618, je mis au monde un fils qui

fut baptisé le même jour, et nommé Claude sur les

fonts baptismaux. Il eut pour parrain et marraine

Claude Milliet et Françoise Juillard, notre fille aî

née. Ce qui nous donna, à mon mari et à moi, une

grande affliction, c'est que le petit Claude vint au

monde paralytique, ayant les pieds et les jambes

secs comme du bois, et tellement décharnés, qu'il

n'y paraissait que la peau et les os. Lorsque Fran

çois Juillard, mon mari, vit ce petit enfant en cet

état aussitôtaprès sa naissance, il se mit à pleurer et

nie dit que nous avions bien sujet d'être affligés de

l'étatoù étaitla petite créature quejevenais démet

tre au monde. La sage-femme et quelques voisines

de ses amies, qui m'avaient fait la charité de m'as-

sister, voulaient me cacher sur l'heure la misère

du pauvre petit, et elles ne me le montrèrent point.

Néanmoins, l'amour maternel me faisait oublier

une partie de mes douleurs; je voulus voir l'en

fant que j'avais mis au monde, et je le vis en l'état

8

Page 147: Pouvoir de saint françois de sales

— 114 —

que je viens de dire : les jambes menues comme

des fuseaux, sèches et si décharnées qu'elles ne

présentaient que la peau et les os ; ce qui m'affli

gea plus que je ne puis le dire, n'ayant pas des

biens suffisamment pour vivre et entretenir le petit

ménage. Tout me manquait pour faire assister ce

petit enfant; mais pourtant , mes voisines me con

solèrent le mieux qu'elles purent, et m'assistèrent

durant mes couches autant qu'il leur fut possible.

Je nourris ensuite ce petit enfant, qui demeura

dansle même état. Ses pauvres jambes, ne recevant

presque point de nourriture, demeurèrent toujours

sèches et arides, de telle manière qu'à l'âge où

les enfants commencent à marcher, il ne pouvait

pas plus se tenir sur ses pieds exténués que le pre

mier jour qu'il vint au monde. Il est demeuré dix

ans entiers dans ce triste état, sans pouvoir espérer

qu'il pût jamais marcher ni être délivré de ses in

firmités. Comme j'étais assez nécessiteuse, je l'ex

posais d'ordinaire sur une paillasse, devant la porte

de notre maison, au soleil, lorsque le temps était

beau, afin que les personnes charitables, voyant sa

misère, fussent excitées à lui donner quelque au

mône, ce que la plupart faisaient avec grande com

passion. Lorsqu'il n'était point exposé à la vue

des passants sur une paillasse, il fallait de néces

sité que Françoise, sa sœur, ou moi, le tinssions

dans nos bras, ou que nous le missions dans un

berceau quand il était plus petit, ou sur un lit,

n'ayant jamais eu aucune force pour se soutenir

Page 148: Pouvoir de saint françois de sales

— 415 —

durant les dix années tout entières, pas plus que

le premier jour qu'il vint au monde.

L'année 1628, la dame Michel Gay, ma parente

et femme de M. Pierre Daberet, demeurant au châ

teau d'Annecy, faisant un voyage en ce lieu, de

Mieussy en Faucigny, vint me visiter. Quand elle

vit ce pauvre enfant en si grande misère et pau

vreté, elle me conseilla de le porter au tombeau

du Serviteur de Dieu, François de Sales, m'assu-

rant que, sans doute, j'obtiendrais sa guérison par

son intercession, parce que tous les jours il s'y fai

sait des miracles, et que tous les malades qui y ve

naient recevaient leur guérison.

Comme le bruit de ces miracles courait de tous

côtés, je suivis le conseil de ma cousine, et je fis le

vœu de porter mon enfant au tombeau du Servi

teur de Dieu. Je partis dans le mois de juin de la

même année 1 628, et j'arrivai à Annecy la veille de

la Fête-Dieu; le jour même, j'allai présenter mon

enfant au tombeau du Bienheureux, où je fis mes

dévotions, et le lendemain j'y retournai entendre

la messe, et je présentai de nouveau mon pauvre

enfant. Après cela, j'allai à la procession du Saint-

Sacrement, portant mon enfant, et espérant tou

jours. La procession terminée, je retournai avec

ladite Michel Gay, ma parente, et les autres nom

més ci-dessous, porter, pour la troisième fois, mon

enfant devant le saint tombeau, et, après y avoir de

meuré demi-heure, et lui avoir fait baiser plu

sieurs fois la poussière de ce tombeau, il se leva,

Page 149: Pouvoir de saint françois de sales

— 116 —

tout à coup, seul, sans aucun secours, sans peine ;

et, revenue au logis, je trouvai ses jambes entière

ment guéries et dans l'état où les enfants de cet âge

les ont ordinairement. Tous les assistants crièrent :

Miracle, miracle! Le lendemain, je retournai à

l'église de la Visitation, devant le même tombeau,

pour rendre grâc£ à Dieu et à son Serviteur de la

guérison de mon fils.

Je repartis le mêmejourpour retourner à Mieussy

(Faucigny), et mon enfant marcha à pieds une partie

du chemin, étantsi aise qu'il ne voulait point qu'on

le portât.

Lorsque nous arrivâmes en notre village, tout le

monde accourut pour voir mon enfant, et chacun

criait : Miracle, miracle!

Françoise Blanc, Isabelle Tissot, Bernard et Ri

chard de Boëge m'accompagnèrent à Annecy.

GUÉRISON DE Mme JAQUEMINE DUBOIN ,

ATTEINTE D'UNE FORTE FIÈVRE.

1628.

Déposition de C. Falconnet , archiprètre de l'église collégiale

de Samoens (Faucigny).

L'an 1628, sur la fin de décembre, dame Jacque

mine Duboin, veuve de feu M. Humbert Cornut,

Page 150: Pouvoir de saint françois de sales

fut prise d'une violente fièvre qui la tint longtemps

alitée et la réduisit enfin à telle extrémité, qu'on

n'en attendait plus, de moment en moment, que le

dernier soupir. Afin de l'assister en ce passage,

messire François Ratellier et moi, demeurâmes al

ternativement chacun quatre nuits auprès d'elle.

Tout à coup, je reconnus en elle un soulagement

inespéré. Voyant ma surprise, elle me dit avoir

fait un vœu au bienheureux François de Sales.

Fort peu de temps après, elle était entièrement

guérie, au grand étonnement général.

RÉSURRECTION d'un PETIT ENFANT

DE SAMOENS (fAUCIGNY) .

1628.

Déposition de Michel Vesfoug, chanoine et sacristain de l'église

de Samcëns.

Michière Joalon, femme de Jean Simon, bour

geois de Samoëns, en était à la neuvième année

de mariage sans être devenue mère. Aux approches

de l'Epiphanie de l'année 1628, elle fut prise, trois

jours durant, des douleurs de l'enfantement.

Ces trois jours passés, je me rendis chez elle

Page 151: Pouvoir de saint françois de sales

— 418 —

pour l'assister spirituellement. Je la trouvai mère;

mais la fille dont elle était accouchée ne donnait ni

signe ni espérance de vie. Elle était morte ; je le vis

et le remarquai tout particulièrement. Cependant,

son père et sa mère, désolés, s'étaient adressés avec

ferveur au pieux Prélat, et lui avaient fait un vœu.

Peu après», l'enfant reprenait la vie et les forces. Je

l'ondoyai céans, à cause de l'état où je l'avais vue.

Elle fut ensuite portée à l'église pour recevoir les

cérémonies du baptême, et s'est toujours bien por

tée depuis, comme elle le fait encore. Son père et

sa mère m'assurèrent que leur fille n'avait repris

la vie que par le moyen du vœu qu'ils avaient fait

au Bienheureux.

GUÉRISON D'AMÉ VOUTIERS, PARALYTIQUE.

1629.

Déposition de M. Dunant , curé de Contaminée.

En l'année 1629, vers la fête de Pâques, un

nommé Amé, fils de feu Jean Voutiers, dit Grive,

âgé d'environ quatorze ans, tomba malade d'une

contraction de nerfs, mais en telle sorte, que la vé

hémence du mal lui avait tout contourné les ge

noux, et lui faisait éprouver de grandes douleurs

Page 152: Pouvoir de saint françois de sales

— 119 —

aux reins, et depuis les hanches jusqu'en bas. Il

demeura entièrement impotent et paralytique,

sans pouvoir faire aucun usage de ses jambes, pas

plus que s'il en eût été complètement privé, restant

immobile au lieu où on le portait.Vers la fête de saint

Jean-Baptiste, on lui appliqua un emplâtre de cire

sur les reins, et plusieurs autres remèdes ; mais ces

remèdes, loin de le soulager, ne firent qu'aggraver

son mal et augmenter ses douleurs; aussi fallut-il

lever l'emplâtre et cesser tout médicament. Il de

meura en ce triste état jusqu'à la fête de saint Mi

chel de la même année. Or, un jour je fus tout

étonné de voir marcher cet enfant, sain, dispos et

gaillard, comme si jamais il n'eût eu aucun mal. Je

m'enquis près de Georges de Touriche , sa mère,

comment cela était arrivé. Elle me raconta tout le

secret, et me dit qu'une fois, fort tard et bien avant

dans la nuit, étant couchée auprès de son fils , et

ne pouvant dormir à cause des lamentations et des

cris que lui arrachait la violence de son mal, elle

s'était levée sur son lit, à genoux, et, les mains

jointes , elle avait fait vœu pour son fils au bien

heureux François de Sales, que, s'il plaisait à

Dieu, par les prières et intercessions du même

Bienheureux, lui rendre la santé, elle irait au sé

pulcre dudit bienheureux Saint, offrirait une chan

delle de la longueur de son fils, et ferait célébrer

une messe. Au même instant, l'enfant affligé s'é

cria : Ma mère , je suis guéri ! Je commence à

étendre mesjambes, et les douleurs me sont presque

Page 153: Pouvoir de saint françois de sales

passées -, je me lèverai demain et m'en irai mener

paître les brebis! Ce qu'il fit, car, dès le lendemain,

il se leva, s'habilla, et puis, sans aucune incommo

dité , mena paitre le bétail.

Il n'eut jamais depuis aucun ressentiment de son

mal, sauf durant quatre ou cinq jours que ses ge

noux lui causèrent encore un peu de douleur, bien

qu'il ne laissât pas de marcher commodément et de

conduire le bétail comme je viens de le dire. Je crois

cette grâce miraculeuse, attendu cette prompte gué-

rison après une paralysie complète de six mois. Je

sais que plusieurs de nia paroisse ont invoqué le

Bienheureux en leurs nécessités, et en ont reçu de

grandes grâces et faveurs, par le moyen de leurs

vœux et prières.

GUÉRISON SUBITE DE JEAN BRISOLET.

1629.

Déposition de la Mâre de Chaugy, supérieurs du 1er Monastère

de la Visitation d'Annecy.

L'année 1629, un nommé Jean Brisolet, fils d'un

meunier de cette ville (Annecy), étant tombé sous

la roue d'un moulin, en un temps où les eaux

étaient assez basses, eut le corps tout fracturé et

Page 154: Pouvoir de saint françois de sales

— 121 —

les membres tout brisés et moulus. On l'apporta

dans l'église de ce premier Monastère, et on le mit

sur le tombeau de notre vénérable Fondateur ; et

soudain tout le peuple qui était présent entendit

les membres rompus craquer, et les os se remettre

et se remboîter, chacun en sa place ; et tout aussi

tôt ledit Brisolet, dont le corps un moment aupara

vant était tout brisé et rompu, se trouva entièrement

guéri, et s'en retourna à pieds rendant grâces à Dieu

et à son fidèle Serviteur ; ce que je sais, parce que

j'étais alors en prières avec la communauté dans

le chœur, d'où nous vîmes apporter ledit Brisolet

tout brisé, et nous entendîmes le craquement de

ses os, et le vîmes ensuite marcher sans ancune

incommodité. Il vint, avec son père, nousraconter

son accident et sa guérison, et nous pria de lui

aider à en rendre grâces à Dieu et à son Serviteur,

à l'intercession duquel il protestait qu'il reconnaî

trait toute sa vie devoir une guérison si miracu

leuse.

GUÉRISON DE JEAN BAILLAED , FRÉNÉTIQUE.

1629.

Déposition de Jean Darit , prêtre , faite en 1632.

Il y a environ trois ans au printemps, Jean, fils

de Claude Baillard, fut affligé d'une fièvre chaude

Page 155: Pouvoir de saint françois de sales

- 122 —

qui le priva de sa raison et le rendit presque fu

rieux, ainsi que je le reconnus fort bien en le visi

tant trois ou quatre fois dans cette infirmité. Je le

vis plus tard entièrement délivré et guéri. Alors

son père, sa mère et lui-même me dirent que, ne

sachant quel remède apporter à cette grave afflic

tion, ils avaient fait un vœu au bienheureux Fran

çois de Sales, et que, par ses mérites et ses prières,

ce pauvre affligé avait obtenu la guérison de son

mal, au point que, de toute sa vie, il ne s'en est

jamais ressenti.

GUÉRISON DE NICOLARDE CHATELLET ,

ATTEINTE DE FOLIE.

1629.

Déposition faite par elle-même en 1632.

Il y a environ trois ans, qu'étant en bonne santé,

peu à peu je perdis le sens et le jugement, et de

meurai en cet état environ une année, pendant la

quelle je ne sus et ne pus faire d'autres actes que

ceux de la folie. J'avais perdu et oublié la façon de

prier et de servir Dieu, et quand on me sollicitait

aie faire, je ne savais et ne pouvais y réussir; et

Page 156: Pouvoir de saint françois de sales

— 123 —

quand on me conduisait à l'église, je n'y appor

tais aucune attention ni dévotion; je ne savais que

crier et faire plusieurs autres extravagances dont

je ne puis avoir le souvenir, pas plus que des per

sonnes qui restaient journellemént auprès de moi.

Après l'hiver, je fus conduite par Pierre Châtellet,

mon frère, Etienne Guebey et Pierre Briffoux, à

l'église de Notre-Dame de Pellionex. Là, ils m'o

bligèrent d'assister à une messe, et me firent en

suite baiser des reliques, mais inutilement, puis

qu'ils me ramenèrent à la maison toujours dans le

même état de folie, et stupide comme auparavant,

sans aucune amélioration. Peu de jours après, le

susdit Pierre Châtellet, mon frère, et la Michelle,

ma sœur, me conduisirent à Cluses, au couvent de

l'Observance, où ils me firent donner le cingule

de saint François, puis me menèrent dans la ville et

me firent saigner au bras ; mais le tout inutilement,

et sans aucune sorte de soulagement. De là, je fus

par eux ramené en notre maison dans le même

état de folie, sans changement aucun. Tout ce que

je viens de dire se passa pendant le mois d'avril,

selon la connaissance et souvenance que je puis

en avoir. Je demeurai en cet état jusqu'aux envi

rons de la fête de sainte Madeleine, à ce qu'il me

semble ; car je remarquai qu'on faisait chez nous

la récolte des foins, qui se fait pour l'ordinaire en

viron ce temps-là. Lors, ma mère et ledit Pierre,

mon frère, me dirent qu'ils voulaient me mener à

Annecy, vers le bienheureux François de Sales, et,

Page 157: Pouvoir de saint françois de sales

— 124 —

en effet, j'y fus conduite par mon frère et Jaquemette

Mouillegros, matante, qui est morte depuis.

Ce voyage fut fait avec grand'peine ; mais je

ne me souviens point de ce que je lis durant le

chemin, à cause de ma folie. Arrivant à Annecy,

je fus menée dans l'église où repose le corps dudit

bienheureux François, et là, je me confessai et re

çus la sainte communion à la messe, ce que je n'a

vais su ni pu faire dans mon infirmité. Ce fut en

cette sainte action que je commençai à connaître

mon soulagement et changement; je remarquai

plus particulièrement qu'après je ne fis point d'ac

tes de folie dans l'église, ni quand je fus dehors.

Mon frère et ma tante n'eurent aucune peine à me

ramener en notre maison. Mais, étant revenue pai

siblement chez nous, je commençai à m'occuper à

quelque chose d'utile, au lieu qu'avant ce voyage

je ne faisais que sottises et folies. Bref, dès ce mo

ment, je fus entièrement délivrée. Il est vrai que je

demeurai un peu pesante et engourdie de corps

et d'esprit, pendant environ cinq semaines, après

quoi, je fus tout à fait remise et rétablie dans le

même état où j'étais avant d'être malade. Dès l'ins

tant de ma visite au tombeau du Bienheureux, je

n'ai plus proféré aucune parole déraisonnable, ni

fait aucun acte de folie, par la grâce de Dieu. C'est

donc assurément aux prières et mérites du bien

heureux François de Sales que je suis redevable

de cette grâce, puisque tous les autres moyens

avaient été inutiles, et que, me trouvant auprès du

Page 158: Pouvoir de saint françois de sales

— 125 —

corps dudit Bienheureux, je fus soudainement dé

livrée, sans aucun autre vœu ni remède quelcon

que; ce qui me fait croire que ledit Bienheureux

est un grand Saint auquel il faut avoir toute con

fiance.

GUÉRISON DE CHARLOTTE BONIER, PARALYTIQUE.

1629.

Déposition de Fr. Bonier, prêtre, faite en 163 2.

Il y a environ trois ans, une femme nommée

Charlotte Bonier, du village de Cluvier, paroisse

d'Arenthon (Faucigny), fut atteinte d'une paralysie

générale; elle était percluse de tous ses membres

et ne pouvait se servir d'aucune partie de son corps

que de la langue. Cela dura environ six semaines,

pendant lesquelles je la vis diverses fois. Peu de

temps après, je la retrouvai guérie entièrement,

sauf quelques douleurs qu'elle ressentait aux mains

et aux pieds; mais, dès lors, elle put marcher, et

marche encore, se servant de tous ses membres

commodément. Après sa guérison, elle m'a assuré

qu'ayant eu connaissance des grâces qu'on recevait

par l'intercession du bienheureux François de

Sales, elle s'était vouée à lui, et qu'en même temps

Page 159: Pouvoir de saint françois de sales

— 126 —

elle avait été entièrement délivrée de sa paralysie,

sans en avoir jamais ressenti la moindre atteinte.

Pour moi, je ne crois pas que naturellement elle

pût être sitôt guérie, et j'attribue le bienfait de sa

guérisonà une grâce surnaturelle. C'est, d'ailleurs,

la pensée commune de tous ceux qui l'ont vue dans

son infirmité.

GUÉRISON DE CLAUDA LANDRY, PARALYTIQUE.

1630.

Déposition de M. Cranèarat , curé de Châtillon (Faueiêny).

Au mois de septembre de l'année 1630, une de

mes paroissiennes nommée Clauda, femme de Lan

dry, perdit tout à coup la force du bras gauche,

qui demeura entièrement paralysé. Elle ne le re

muait ni ne s'en servait pas plus qu'elle n'eût pu

faire d'un bras et d'une main de bois, ou d'une

manche remplie de paille. Après être demeurée

en cet état environ six semaines, elle fut conduite

à moi, Georges Grangerat, son curé. Après en avoir

conféré avec le médecin Diffoug, habitant de Cluses,

je fis répondre qu'il n'y avait point de remède, ni

espérance de santé, que par le moyen de quelques

Page 160: Pouvoir de saint françois de sales

— 127 —

vœux et dévotions particulières. En cette extré

mité, je lui conseillai d'avoir recours aux prières

du bienheureux François de Sales. Elle le fit, et

vint me trouver à ma cure, me déclarant qu'elle

avait fait vœu, s'il plaisait à Dieu de lui accorder

sa guérison, d'aller visiter le sépulcre du bienheu

reux Evêque et d'y offrir, en action de grâces, deux

cierges, l'un de sa hauteur, etl'autre de la longueur

de son bras étendu. Outre cela, elle me pria de

célébrer une messe en l'honneur du Bienheureux,

ce que je fis le lendemain matin. Or (ainsi que la

malade me l'assura ensuite) le vendredi, cinquième

jour de la neuvaine qu'elle avait commencée au

bienheureux François de Sales, elle se trouva

guérie. Le dimanche suivant, je fus bien étonné

quand, à la distribution du pain bénit, je la vis entiè

rement remise ; car elle le reçut avec la main et le

bras qui avaient été paralysés, et qui furent dès

lors remis en leur liberté, avec une entière force

et vigueur, sans aucune apparence ni ressenti

ment du mal, pas plus que s'il n'en avait jamais

éprouvé, ce qui ne pouvait se faire que par un

grand et éclatant miracle, puisque les médecins

n'avaient su conseiller aucune sorte de remède.

Page 161: Pouvoir de saint françois de sales

GUÉRISON DE JEANNE DESBIOLES.

1630.

Déposition d'Humbeit Desbiole3 , de Cluses (Fauci^a} ).

Il y a environ deux ans et demi que Jeanne,

fille de Jean Desbioles, mon voisin, tomba du

haut de leur grange. Le coup fut si violent, que

Desbioles et sa femme crurent qu'elle mourrait de

cette chute. Je la vis aussitôt après cet accident,

comme son plus proche voisin ; je sais qu'elle fut

aussi visitée par messire Louis Delestraz , chirur

gien. Elle avait le coude du bras gauche disloqué,

meurtri , et la pauvre enfant ne faisait que souf

frir, crier et se lamenter. A la sollicitation de son

père, elle eut encore, en divers temps , la visite de

deux autres chirurgiens , mais sans en obtenir la

moindre amélioration; au contraire, après avoir

beaucoup examiné et manié son bras, bien loin de

lui apporter quelque soulagement, ils ne firent

que la rendre plus souffrante. Elle demeura ainsi

six mois environ, pendant lesquels elle ne put ja

mais se servir de son bras ; il était plié de telle ma

nière que la main et le coude semblaient collés à

l'épaule gauche , et on l'aurait rompu plutôt que

de le redresser. Peu à peu la moitié de ce bras

devint maigre et décharnée , au point qu'il n'y

restait que la peau et les os. Je voyais cette bonne

Page 162: Pouvoir de saint françois de sales

— 429 —

fille presque tous les jours , et je fus grandement

surpris un jour de la rencontrer avec son bras en

tièrement guéri, et s'en servant avec autant de

dextérité que si jamais elle n'y eût eu aucun mal.

Je demandai à son père et à sa belle-mère com

ment ce changement était arrivé , et comment

elle avait été aussi soudainement guérie. La belle-

mère me répondit que, ayant entendu parler des

grâces et faveurs que recevaient ceux qui avaient

recours aux prières et intercessions du bienheu

reux François de Sales, elle avait recommandé à

sa fille d'avoir une grande confiance au Saint , et

s'était engagée elle-même , par un voeu, à la con

duire en dévotion à Annecy, pieds nus, visiter le

tombeau dudit Bienheureux. Ce vœu accompli,

elle l'avait ramenée parfaitement guérie.

Une si soudaine guérison m'a - donné d'autant

plus grande confiance d'invoquer en toute occa

sion le Bienheureux ; car tous ceux qui avaient vu

cette fille la regardaient comme estropiée pour

toujours, ce qui fait croire et dire à tous que cette

guérison est toute miraculeuse et surnaturelle , et

qu'on n'invoque jamais en vain le Bienheureux

dans les afflictions et nécessités de la vie. Généra

lement, dans tout ce pays, il est tenu et réputé

pour un grand saint devant Dieu.

Page 163: Pouvoir de saint françois de sales

— 130 —

GUÉRISON DE MARTINE BEAUD , AVEUGLE.

Déposition da M. Grangerat, curé de Cbàtillon (Faucigny), faite en 1633.

Il y a eu trois ans environ, au mois de septembre

passé, que Martine, fille de Jean Beaud, de ma

paroisse, fut entièrement privée de la vue pendant

environ quinze jours. Je la vis plusieurs fois du

rant cet espace de temps, et je pus remarquer avec

certitude qu'elle était complètement aveugle. Enfin

un jour, je vis venir le père, conduisant sa fille

aveugle par la main, de sa maison à l'église de

Châtillon. Arrivé dans le lieu saint, il me dit avoir

recommandé cette pauvre fille aux prières et

intercessions du bienheureux François de Sales, et

l'avoir amenée là pour me prier de célébrer la

sainte messe à l'honneur dudit Bienheureux, Aus

sitôt je me préparai à célébrer la sainte messe selon

leurs désirs et intentions. Le saint Sacrifice achevé,

cette fille se trouva entièrement guérie de sa cécité,

de telle sorte que, sans aide ni guide, toute seule,

elle retourna en la maison de son père ; et toujours

depuis elle a eu et a encore les yeux aussi clairs

et nets que si jamais elle n'y avait eu aucune sorte

d'incommodité. Ce qui est un miracle clair et évi

dent ; car il est de toute impossibilité que naturel

lement un aveuglepuisse si promptement recouvrer

la vue, et pour celle-ci il ne fut fait autre vœu ni

Page 164: Pouvoir de saint françois de sales

— 131 —

dévotion que celle que je viens de dire ; et de tout

ceci je suis témoin oculaire.

GUÉRISON DE MARTINE BONNAZ ,

AFFLIGÉE DE HIDEUSES PLAIES.

VERS 1630.

Déposition du même.

Il y a environ une année et demie que Martine,

fille de Martin Bonnaz, de Châtillon, fut affligée

d'une maladie inconnue qui fit tomber une grande

partie de son corps en pourriture. Il sortait de

cette plaie une telle puanteur, que personne ne

pouvait l'approcher sans dégoût. La malade demeu

rait continuellement au lit, sans se remuer aucune

ment. Ce qui dura environ six mois, pendant

lesquels je la vis diverses fois en cette affliction.

Un jour, son frère, sa mère et elle m'assurèrent

qu'ils avaient fait un vœu au bienheureux François

de Sales. Par ce moyen, elle a peu à peu obtenu

sa guérison. Il y a au moins deux mois que je l'ai

vue en pleine santé, sans aucune apparence ni

ressentiment de son mal. J'ai jugé cette guérison

miraculeuse, parce que je n'eus jamais pensé que

Page 165: Pouvoir de saint françois de sales

— 132 —

naturellement elle pût arriver si prompte et si

entière. Je n'ai jamais su qu'ils aient fait aucun au

tre vœu, ni usé de remèdes naturels.

GUÉRISON DE PERNETTE LESCHAUX, ESTROPIÉE.

1630.

Déposition du même.

Il y a environ deux ans, Pernelte, fille de Jean

Leschaux, de Châtillon (Faucigny), fut atteinte

d'une faiblesse sur la jambe gauche, de telle sorte

qu'elle ne s'y pouvait soutenir ni s'en servir aucu

nement. Outre cela, il y avait autour des chevilles

une grosse enflure qui s'ouvrit en trois endroits,

et d'où sortait une humeur abondante. Pernette

demeura en cette infirmité pour le moins une demi-

année, pendant lequel espace de temps je lui por

tai le Saint-Sacrement pour le moins trois fois, car

c'est une fille très-pieuse et fort dévote. Je vis et

examinai diverses fois son mal, et reconnus fort

bien qu'elle devait perdre la jambe, dont elle ne se

servaitpasplus que si elle n'en avait point eu. Enfin

cette pauvre fille affligée me dit un jour qu'elle

avait fait vœu de se traîner avec des béquilles en

dévotion à Annecy, au sépulcre du bienheureux

Page 166: Pouvoir de saint françois de sales

— 133 —

François de Sales; qu'elle emploierait volontiers, s'il

le fallait, trois ou quatre ans pour ce voyage, pleine

de confiance qu'elle obtiendrait ainsi sa guérison.

Peu après, elle se mit effectivement en route ; mais

elle eut beaucoup à souffrir, puisque ses béquilles

lui déchirèrent toute la peau de dessous les bras.

Enfin, arrivée à Annecy, elle entra dans l'église de

la Visitation, et, se prosternant au tombeau du bien

heureux Prélat, elle demeura en prières deux ou

trois heures. Sa prière finie, elle reçut une si

prompte et si soudaine guérison que, à l'instant

même, elle laissa là ses béquilles et sortit commo

dément, pleurant de joie et d'admiration d'avoir

reçu une grâce si extraordinaire. Après cela, elle

s'en retourna à pieds jusqu'à Chàtillon, éloigné de

neuf grandes lieues, sans béquilles ni bâton.

C'est là que je la vis, et qu'elle me dit et assura

tout ce que je viens de rapporter, et moi-même je

fus témoin oculaire de sa guérison. Depuis elle n'a

eu ni mal ni incommodité, et l'on n'a pu remarquer

en sa jambe aucun défaut, seulement les cicatrices

qui y sont demeurées. J'ai toujours cru et crois

cette guérison miraculeuse et surnaturelle, parce

que, selon la connaissance particulière que j'avais

de son mal, je croyais qu'elle devait perdre la jambe.

Cette grâce lui est arrivée par les mérites et inter

cessions du bienheureux François de Sales, puis-

qu'en cette nécessité elle n'a fait aucun autre vœu

ni dévotion, moins encore usé de remèdes naturels

quelconques.

Page 167: Pouvoir de saint françois de sales

— 134 —

GUÉBISON DE LOUIS XIII.

1630.

Déposition d'Albert Euèène, marquis dt Lullin.

Le roi LouisXIII, étant fort malade à Lyon, se fit

apporter le cœur de cet homme de Dieu, qui repose

chez les dames de la Visitation ; et, par reconnais

sance du soulagement qu'il reçut en sa maladie,

le roi fit faire un cœur d'or, dans lequel le cœur

du Serviteur de Dieu est maintenant enchâssé (1).

Le roi avait une entière confiance aux prières du

saint Evêque de Genève, qu'il ne nommait, même

pendant sa vie, que son bon père et son saint

Evêque.

(1) Cette précieuse relique, arrachée à la profanation lors de

la révolution de 1793, est actuellement à Venise , où les reli

gieuses de la Visitation de Lyon, expulsées de France, transfé

rèrent leur Communauté.

Page 168: Pouvoir de saint françois de sales

— 135 —

GUÉRISON DE ROUD, PARALYTIQUE.

1630.

Déposition de Jean Majonnier, de Sixt (Faucigny).

Un jeune homme, notre voisin, nommé Roud,

fils de feu Pierre Majonier, s'en allant d'ici (Sixt)

en la paroisse de laTour, éloignée d'environ cinq

lieues, quelques jours avant Noël de l'an 1630,

fut saisi soudainement d'un grand mal à la hanche

droite, de sorte que toute la jambe droite, depuis la

hanche jusqu'au pied , fut rendue comme paralyti

que. Il se vit contraint au même instant de monter

à cheval pour achever son voyage ; et, étant arrivé

audit village de la Tour, il prit le lit où il demeura

trois semaines sans pouvoir se remuer, sinon avec

l'aide d'autrui. On le ramena en sa maison couché

sur une Iège, ou traîneau tiré par un cheval, ma

nière de transport que facilitaient alors les neiges.

Je le vis arriver ainsi en sa maison, où il demeura

environ sept jours dans le lit, avec les mêmes dou

leurs, et sans pouvoir se bouger. Le mal passa

ensuite au genou gauche avec redoublement de

douleurs et une grande enflure. Alors sur l'avis de

quelques paysans ses voisins, il frotta ses jambes

deux ou trois fois avec de la graisse d'ours et de

marmotte, mais inutilement ; car la semaine sui

Page 169: Pouvoir de saint françois de sales

— 136 —

vante son mal allait toujours empirant. L'enflure

montait, et, s'étant emparée du côté gauche du

corps, il avait déjà grand' peine à respirer. Tous

ceux qui le voyaient en ce piteux état croyaient

que cette maladie était incurable et mortelle, et

qu'il ne pouvait en être guéri que par miracle.

Sur ce, un nommé Claude Pouiller, de notre vil

lage, dit à ce pauvre patient que, travaillant du côté

d'Annecy, il avait ouï dire que ceux qui recouraient

aux intercessions du bienheureux Françoisde Sales

recevaient de grandes grâces et soulagements, et

qu'il lui conseillait d'y avoir recours. Au même

instant le malade fit vœu, s'il plaisait à Dieu de le

rétablir en santé, d'aller visiter le sépulcre du Bien

heureux, et tout soudain il se trouva notablement

soulagé. L'enflure qui le suffoquait presque com

mença à descendre; et, d'un jour à l'autre, la

maladie diminua de telle sorte qu'en moins de

sept jours il commença à sortir de sa maison. Peu

à peu il reprit tellement ses forces que, le premier

jour du mois de mai suivant, il passa la haute mon

tagne de Couz à pied, quoiqu'elle ait pour le

moins trois grandes lieues, tant de montée que de

descente, et fît, outre cela, environ neuf lieues de

chemin pour se rendre à Sion, capitale du Valais,

où il demeura quelque temps, gagnant sa vie par

son travail. Ensuite, il s'en revint ici tout à fait

guéri, sans que depuis il se soit aucunement res

senti de son mal. Cette guérison n'a donc pu se

faire que par une voie surnaturelle et miraculeuse,

Page 170: Pouvoir de saint françois de sales

et a été due aux prières et intercessions du Bien

heureux, puisqu'il n'a invoqué aucun autre saint et

qu'il n'y avait point d'apparence ni d'espérance de

guérison. Ce fait, vu et remarqué par moi-même,

est une chose publique et notoire, non seulement

en notre village, mais encore en toute cette paroisse

de Sixt.

DÉLIVRANCE DE CLAUDE MICHAILLÉ,

ATTEINT D'UN MALÉFICE.

Déposition de Pr. de Longecombe, seigneur de Pesleu.

Je me souviens qu'en l'année 1631, je tenais à

mon service dans- le château de Salagine, pour

panser mes chevaux, un nommé Claude, fils de

Michaillé. Le jour de saint Etienne, en allant aux

Vêpres, cet homme entra dans la maison de cer

taines personnes mal famées et soupçonnées de

sortilèges. On lui donna des pommes, et, après en

avoir tâté une, chemin faisant, il la trouva si mau

vaise et si désagréable qu'il rejeta de sa bouche ce

qu'il avait mordu et n'avala qu'un peu de suc.

Incontinent il se trouva troublé et inquiet d'esprit.

II entra dans l'église, où il ne put demeurer long

temps. En sortant de là, il reçut un soufflet sans

Page 171: Pouvoir de saint françois de sales

— 138 —

savoir de qui ; il lui sembla que certaines griffes

lui avaient déchiré les lèvres. Il rencontra un gros

chien noir qu'il ne pouvait s'empêcher de suivre,

entendant une voix qui lui criait : Marche ! marche!

et, après que cet animal eut disparu, il vit un

homme noir, monté sur un cheval noir, qui lui dit :

Où est ton épée, coquin? et lui déchargea trois ou

quatre coups de bâton sur les épaules, et le fit

marcher longtemps devant lui, et en le frappant,

lui disant toujours : Marche ! marche ! Revenu près

de l'église, il vit une personne de sa connaissance

passant par là, et il se retira avec elle au château

de Salagine, se mit au lit tout effrayé, et le curé du

lieu vint le confesser par signes ; car il faisait con

naître qu'il avait quelque chose au gosier qui

l'empêchait de parler. Il passa ainsi la nuit, et,

comme j'en fus averti, j'envoyai aussitôt un chirur

gien, qui m'assura lui avoir donné tous les soins

possibles, mais sans aucun succès: « Parce que, dit-

il, je le crois ensorcelé ; j'en ai vu d'autres en cet

état. » Sur cette réponse je fis dire au malade de se

recommander au vénérable Serviteur de Dieu, .

François de Sales. Il y consentit, et ceux qui l'en

touraient vouèrent pour lui une messe et un cierge

de trois livres. Incontinent, je m'en allai confirmer

le même vœu en sa faveur, dans la chapelle que

j'ai dans ma maison de Rumilly. Or, le jour des

saints Innocents, vers les neuf à dix heures du soir,

l'on vint me dire que Claude avait recouvré la

parole et qu'il était guéri. Je le vis alors, et il me

Page 172: Pouvoir de saint françois de sales

— 139 —

raconta que, durant la nuit, où il n'avait ni reposé

ni fermé les yeux, un saint était entré dans l'écurie

où se trouvait son lit. C'était un fort bel homme,

dit-il, ayantune belle barbe, largeetblonde, vêtu en

évêqueavec un beaurochet blanc et des dentelles sur

les manches, portant une belle croix suspendue à son

cou. Ce saint, ajouta-t-il, lui passa doucement une

serviette autour de la téte ; puis il lui fit baiser

la croix avec laquelle il lui donna sa bénédiction.

Au même moment, il lui sembla que le corps étran

ger qui obstruait son gosier s'échappait avec une

grande puanteur, et, cela fait, ce vénérable per

sonnage disparut subitement. Les autres serviteurs

entendirent frapper un gros coup contre une fenêtre

de la cuisine, et, étant sortis pour voir ce que

c'était, ils ne virent personne, mais ils entendirent

ce Claude, qui n'avait point parlé depuis trente heu

res, leur dire : Je suis guéri par la grâce de Dieu!

Le lendemain je le fis venir à Rumilly où, en pré

sence du R. P. Grégoire , gardien des capucins de

ladite ville, du R. P. Rambert, prieur des bénédic

tins du même lieu, de M. Catherin Masset, confes-

seurdes révérendes dames de la Visitation, du sieur

Basset, du curé de Bloye et du chirurgien qui

l'avait visité, il raconta mot pour mot les mêmes

choses qu'il m'avait dites et sa guérison miracu

leuse. On lui demanda s'il n'avait jamais vu mon

seigneur l'évêque François de Sales, il répondit

que non. Je lui fis voir un portrait que j'en avais,

dans lequel il était peint avec un camail violet ; il

Page 173: Pouvoir de saint françois de sales

— 1 40 —

dit que le Saint n'était pas vêtu de cette manière.

Le sieur Catherin en alla prendre un autre dans sa

maison, peint avec un rochet blanc, et alors il

s'écria : Voilà le portrait de celui qui m'a guéri; il

avait le même visage et portait le même habit !

Après cela, je le conduisis à Annecy, où il accom

plit son vœu, racontant à tout le monde ce qui lui

était arrivé. Pour moi, j'ai toujours cru que c'était

un miracle, ou du moins une grande grâce, et que

la vision avait été véritable, puisque le garçon n'a

cessé de déclarer avoir eu les yeux ouverts toute

la nuit, tandis qu'une lampe était allumée auprès

de son lit. Puis, n'ayant jamais vu le Serviteur de

Dieu, il lui eût été impossible de le reconnaître si

bien en voyant son tableau, si réellement il ne lui

eût apparu. Tout ceci est très-véritable, notoire à

tous, et tenu pour certain par la voix publique.

GUÉRISON DE MICHEL TORNIER , FRÉNÉTIQUE.

1631.

Déposition de Bernard Rarmand, chanoine régulier de l'abbaye de Sixt

(Fauciêny), faite en 1632.

Je témoigne que, depuis le trépas dudit bienheu

reux François de Sales, Notre Seigneur a fait et

Page 174: Pouvoir de saint françois de sales

— 141 —

fait encore continuellement des miracles par son

intercession et ses mérites. Il y aura deux ans aux

prochaines fêtes de Pâques que Michel, fils de feu

Pierre Tornier, de cette paroisse, tomba malade et

fut atteint d'un tel accès de folie et frénésie, qu'il

voulait battre tous ceux qui l'approchaient, de

sorte que je reconnus bientôt qu'il était tout à fait

privé de la raison. Quelque temps après, je le vis

entièrement rétabli, et il m'assura que cette grâce

lui avait été accordée par le moyen d'un vœu fait

audit Bienheureux, lequel il avait accompli en vi

sitant son sépulcre.

GUÉRISON DE CLAUDE FAVRE ,

GRAVEMENT MALADE.

Déposition faite par lui—même en 1632.

Il y a environ huit ans, onze jours avant la saint

Jean-Baptiste, je tombai tout à coup dans une

grave et dangereuse maladie qui me tint dans le lit

sept semaines, tourmenté par les douleurs les plus

vives dans toutes les parties de mon corps, et agité

par une fièvre ardente qui ne me laissaitpoint dor

mir. Pendant tout ce temps, j'avais perdu tout ap

Page 175: Pouvoir de saint françois de sales

— 142 —

petit, je ne mangeais presque plus rien, et, avec

cela, j'éprouvais des faiblesses si grandes, que je

tombais souvent en défaillance et restais là comme

mort. J'usais cependant de tous les moyens natu

rels qui m'étaient conseillés. Le sieur Blondain

demeura auprès de moi dix neuf jours pour me

traiter; mais, voyant que tous ses remèdes étaient

complètement inutiles, et que, loin d'en retirer

moindre soulagement, mon mal ne faisait que s'ac

croître, ne sachant d'ailleurs plus que faire, ce mé

decin s'en alla. Après son départ, je demeurai

encore quinze jours dans le même état, et décli

nant sans cesse de plus en plus. Enfin, sortant un

jour de l'une de ces défaillances qui me prenaient

fréquemment, comme je l'ai dit, je me souvins des

grandes grâces que recevaient ceux qui avaient re

cours aux prières du bienheureux François de Sa

les. Je lui demandai donc son assistance, et le sup

pliai de m'obtenir de Dieu les forces nécessaires

pour aller en dévotion à Annecy, dans l'église de la

Visitation, et y offrir, en son honneur, un cœur de

cire.

Aussitôt la prière et la promesse faites , j'en

tendis et je sentis en moi, du côté du cœur, un

éclat semblable à celui d'une vessie qui se rompt,

et, au même instant, j'éprouvai un changement tel,

que je reconnus évidemment que j'avais reçu la

grâce sollicitée. Plein de joie, j'appelai Jeanne-

Françoise Pibron, ma femme, à laquelle je fis con

naître mon vœu, lui disant que j'avais été exaucé,

Page 176: Pouvoir de saint françois de sales

— 143 —

puisque je me sentais à peu près guéri de ma mala

die, ainsi que le prouva l'événement. Je recom

mençai donc à prendre du repos et à dormir, ce

que je n'avais pu faire pendant sept semaines; je re

pris aussi l'appétit, la fièvre me quitta, et, de cette

grave maladie, il ne me resta, pendant quelques

jours, qu'une grande faiblesse. Mais peu à peu les

forces revinrent et, en moins d'un mois, je fus as

sez robuste pour aller à pied accomplir mon vœu à

Annecy, qui est éloigné d'environ sept lieues, et

par des chemins très-mauvais et difficiles.

Je crois que ma guérison a été miraculeuse,

parce qu'étant abandonné des médecins, et sans

espérance de pouvoir me relever de cette maladie,

je fus soudainement soulagé et hors de danger, dès

le moment que j'eus invoqué et fait vœu audit

Bienheureux, auquel j'ai une particulière obliga

tion et une confiance entière. J'ai vu à Annecy,

auprès de son tombeau, un grand concours de

peuple en dévotion; dès le matin jusqu'à midi, on

ne cesse d'y dire des messes à divers autels. J'ai

vu aussi les belles offrandes faites en son honneur,

qui consistent en lampes, cœurs et autres pièces

d'or et d'argent, avec une grande quantité de flam

beaux, de cierges, etc.

On l'invoque généralement en tout ce pays

comme un saint, et il est communément réputé tel

par tout le monde : c'est une chose véritable, pu

blique et notoire.

Page 177: Pouvoir de saint françois de sales

— 144 —

GUÉRISON D'UN ENFANT

ATTEINT D'UNE MALADIE INCONNUE.

Déposition de Fr. Cbappuia, faite en 1632.

J'ai un fils nommé François, à présent âgé d'en

viron huit ans , lequel, dès qu'il eut une année et

demie, fut affligé d'une maladie inconnue et qui

l'empêchait de prendre sa nourriture. Il était cha

grin et fâcheux; il était maigre et languissant, et

allait toujours de mal en pis, sans que je susse

quel remède y apporter. Le voyant en ce triste

état, d'accord avec Claudine Lestelley, ma femme,

et Jeanne Cornut, grand'mère de l'enfant, je de

mandai à Notre Seigneur qu'il lui plût de l'enle

ver de ce monde, ou de le délivrer de son mal. En

outre, ladite JeanneCornut, ma mère, fit vœu, pour

la santé de cet enfant, d'aller à Annecy en dévo

tion au sépulcre du bienheureux François de Sales,

et d'y faire célébrer des messes en son honneur ;

ce qu'elle nous communiqua, à ma femme et à moi.

Nous nous empressâmes de confirmer ce vœu,

avec promesse de conduire l'enfant au tombeau du

Bienheureux, dès qu'il serait en état de faire le

voyage. Au même temps, je reconnus en lui un

notable changement et amélioration. En moins de

troisjours il fut tout à fait délivré de toute faiblesse

Page 178: Pouvoir de saint françois de sales

— 145 —

et de toute sorte de mal, et il s'est toujours bien

porté depuis. J'ai la ferme croyance que cette

guérison est arrivée par une grâce surnaturelle;

attendu que cet enfant, étant déjà demeuré en son

infirmité environ trois mois, se trouvait presque

réduit à l'extrémité, sans qu'on sût quel remède y

apporter; et, tout aussitôt que nous eûmes fait

vœu au Bienheureux, il fut soulagé, et peu de

temps après entièrement guéri, sans aucun autre

vœu ni usage de remèdes naturels.

GUÉRISON DE CLAUDE BAILLARD,

AVEUGLE ET INFIRME.

Déposition de Jacques Darit, faite en 163 2.

Claude Baillard m'a dit et assuré qu'il y a

quelques années, il fut atteint d'un tournoiement

de tête avec privation de la vue. Cette maladie dura

environ trois ans, au bout desquels il fit vœu d'aller

visiter le sépulcre du bienheureux François. Ce

vœu fait, il se sentit soulagé instantanément, au

point qu'il put aller, sans guide et sans aide, ac

complir lui-même son vœu à Annecy. Dès lors sa

tête fut guérie, son esprit remis dans le calme, et

la vue lui fut rendue de telle sorte, qu'il n'en a ja

mais plus souffert la privation.

Page 179: Pouvoir de saint françois de sales

— H6 —

RÉSURRECTION DE FRANÇOIS PITET DE TANINGES,

TOMBÉ DANS UN CANAL.

1632.

Déposition de Jean-François Pitet, père de l'enfant.

C'était vers le 2 du mois de juin passé (1632).

La femme Laurence du Jourdy, sortant du martinet

appelé des Touarets, où je demeure, s'en allait à

son petit jardin tout proche. Elle fut suivie par

deux ou trois de nos petits enfants. Comme il fallait

passer sur les canaux, les deux premiers passèrent

avec leur mère , mais le troisième, nommé Fran

çois, âgé d'environ quatre ans, qui les suivait,

ayant mis le pied sur un petit ais qui servait de

planche, tomba, la téte la première, dans un canal

que nous appelons Broche, rempli d'eau, long

de seize grands pieds et très-peu large, mais

fort rapide et aboutissant à une grande roue

large de six pieds. Celle-ci était en mouvement

en ce même temps et faisait tourner une meule

à aiguiser des gogliets et autres outils. Ma femme ,

en voyant tomber notre enfant , auquel elle ne

pouvait porter aucun secours, s'écria, les yeux

au ciel et les mains jointes : Bienheureux François

de Sales, je vous recommande mon enfant!... Ce

pendant le cours impétueux de l'eau l'entraîna, par

Page 180: Pouvoir de saint françois de sales

— 147 —

cet étroit canal, jusqu'à la roue tournante. Sou

dain, celle-ci s'arrêta sur la téte de l'enfant qui

demeura là entièrement caché par l'eau. Claude

Touchenay, chirurgien, et Jacques Tuy, maré

chal, qui travaillaient à la meule, virent tout cela,

mais ils n'osèrent approcher.

Pendant que ce malheur arrivait, je travaillais

dans le martinet avec deux de mes valets. Ma

femme cria tant miséricorde qu'enfin je l'entendis,

et, sortant avec mes serviteurs, je la vis en pleurs

et toute désolée. Elle me dit que notre petit Fran

çois était tombé dans le canal plein d'eau, et que

le courant l'avait emmené. Lors, je courus le cher

cher dans le torrent de Foron qui est au-dessous,

fort proche , jusqu'à ce que vis François de Martil-

ler, mon valet, tirer par les pieds mon enfant qu'il

avait trouvé. Je le fis arrêter, lui criant qu'il le dé

membrait. Cependant j'accourus et je trouvai cet

enfant ayant la tète engagée au-dessous de la roue,

et, entre elle et le bout du canal, il y a à peine une

séparation de trois doigts. L'enfant avait la face

contre terre et le corps était entièrement submergé.

Comme il y avait demi-heure qu'il avait été arrêté

dans cette position, nous croyions tous qu'il était

mort : la roue devait lui avoir brisé ou emporté la

tête. Je fus donc bien étonné quand, ayant mis l'é

paule contre la roue pour le dégager, je vis les

deux jambes de mon enfant s'approcher de "mes

mains, en sorte que je le retirai de là. commodé

ment, mais effectivement mort. Il ne donnait plus

Page 181: Pouvoir de saint françois de sales

- 148 —

aucun signe de vie, soit souffle, soit mouvement.

Je le tins entre mes bras, la tête en bas, durant

environ un bon quart-d'heure. Il lui sortit par la

bouche et par le nez force eau et quelque peu de

sang, et, derechef, je le crus et je le tins pour

mort.

Alors, bien désolé, je dis et répétai trois ou qua

tre fois, le plus dévotement qu'il me fut possible,

ces paroles : Je prie Dieu et le bienheureux Fran

çois de Salesde me rendre cet enfant!... Après cela,

je l'appelai par son nom : François! et, au même

instant, il me répondit tout haut : Hélas! papa !...

Alors on le porta sur un lit, et il fut visité par le

sieur Tronchat, chirurgien, qui ne lui trouva au

cune blessure ni autre mal, qu'un peu de meur

trissures sur le nez et sous l'œil gauche. Il y mit

quelque onguent. II était environ midi, et cet en

fant ne demeura pas le reste du jour dans le lit.

Quatre jours après, toute la meurtrissure fut dissi

pée, et il ne lui resta aucune incommodité, sinon

qu'il tenait une épaule un peu basse et y ressentait

quelque douleur, bien qu'il n'y eût point d'enflure,

nulle contusion ni autre blessure. Quinze jours

écoulés, il fut tout à fait remis, sans que jamais de

puis il ait ressenti aucun mal ni incommodité.

Au même temps que j'avais invoqué le Bienheu

reux, je fis vœu, pour le cas où mon enfant revien

drait à la vie, de le mener ou faire porter en dévo

tion à Annecy, au sépulcre du Bienheureux. J'ai

toujours jugé, et je tiens pour chose toute assurée,

Page 182: Pouvoir de saint françois de sales

— 4 49 —

que ceci est arrivé par un vrai et très-grand mi

racle; car, sur mille enfants qui tomberaient dans

un pareil danger, il est impossible qu'il en échap

pât un seul sans miracle. Il demeura dans l'eau as

sez longtemps pour avoir dû être étouffé, et la

roue lui devait avoir coupé ou brisé la tête, et le

passage qu'il fit par cet étroit canal était suffisant

pour le maltraiter, de telle sorte que je tiens pour

chose miraculeuse que cet enfant ait été tiré de là

entier. Bien plus, comme on ne reconnaissait en lui

aucun signe de vie, c'est un miracle qu'il ait repris

tout soudain la parole et la vie en même temps

que j'ai fait mon vœu et que j'ai invoqué le

Bienheureux, ainsi que je l'ai dit ci-dessus, sans

que, en cette nécessité, nous n'ayons fait aucun

autre vœu ni dévotion, et sans qu'on n'ait usé d'au

cun autre remède.

GUÉRISON DE NOËL DE BELLEGARDE,

ATTEINT D'UNE MALADIE MORTELLE.

Déposition d'Etienne Marignier, prêtre, faite en 1633.

Un de mes paroissiens, noble Noël de Belle-

garde, seigneur du lieu, fut affligé, durant six mois,

d'une maladie si grave et accompagnée de symp

Page 183: Pouvoir de saint françois de sales

— 150 —

tomes si alarmants, que tout le monde s'attendait à

le voir mourir d'un jour à l'autre. Pendant cette

maladie, il fut traité par un médecin habile, et prit

exactement tous les remèdes qui lui furent con

seillés; mais en vain, le mal empirait et la mort

semblait s'approcher de plus en plus. En cette ex

trémité, il fit un vœu au bienheureux François de

Sales, et, à l'instant même, il commença à se trou

ver mieux. Bientôt après, il fut entièrement guéri,

et il m'assura lui-même que, dans sa conviction

profonde, il croyait ne devoir sa guérison qu'aux

prières et intercessions dudit Bienheureux.

GUÉRISON DE FRANÇOIS RATELLIER , CHANOINE

DE L'ÉGLISE COLLÉGIALE DE SAMOENS ,

ESTROPIÉ.

Déposition faite par lui—même, en 163S.

Il y a quelques années, j'étais à Annecy, où,

par suite d'une chute, j'eus la hanche droite dis

loquée, ce qui me cloua au lit pendant environ six

semaines. Pendant ce temps, je fis usage de tous

Page 184: Pouvoir de saint françois de sales

les remèdes naturels possibles, mais inutilement;

de sorte queje ne croyais pas pouvoir jamais mar

cher sans béquilles. En cette nécessité, je fis un

vœu au bienheureux Serviteur de Dieu, lui pro

mettant que, s'il m'obtenait la guérison, j'irais dire

ma première messe en actions de grâces auprès

de son sépulcre, où j'offrirais une livre de cire; et,

en attendant, j'en fis célébrer une au même autel

pour moi. Peu de temps après, je pus accomplir

mon vœu, étant tout à fait guéri et ayant les mêmes

forces qu'auparavant, sauf une légère faiblesse qui

m'est restée de ce côté-là, et qui me rend quelque

peu boiteux, mais sans douleur. Ce que j'ai tou

jours attribué à une grâce surnaturelle, obtenue

parles mérites du Bienheureux, puisque, après

tous les remèdes, je n'espérais pas de pouvoir ja

mais guérir, et que je n'ai fait autre vœu en cette

nécessité que le susdit.

Page 185: Pouvoir de saint françois de sales

— 152 —

GUÉRISON DE FRANÇOIS DESBORDES, ESTROPIÉ.

Déposition de C. Dufrainoy, dit de Loyain,

dcyen de l'église collégiale de Samoëns (Faucigny).

Je dis que j'ai vu bien des fois, et dans l'espace

de quelques années, Claude François, fils de l'ho

norable Jean Desbordes, tellement estropié, qu'il

ne pouvait point marcher, et, là où ses parents le

portaient et le posaient, il restait sans pouvoir

bouger. Il avait les reins et l'échiné repliés, voûtés,

avec une bosse qui paraissait énorme. Je l'ai vu

plusieurs fois, hors de la maison, la main couchée

sur son côté et le corps tout replié. Bref, il était

tellement estropié, que je ne croyais pas le voir ja

mais marcher ; et j'ai ouï dire, à tous ceux qui ont

été témoins de ses souffrances et de sa difformité,

que toute sa vie il serait impotent. Sa mère m'a

souvent parlé, avec larmes, de cette infirmité, ce

qui est la cause que j'ai plus particulièrement re

marqué ce que je dépose. Mais un jour, ayant vu

cet enfant sur la place, je fus émerveillé de le voir

marcher assez commodément, le corps droit et bien

fait, sans aucune trace de maladie. Je m'arrêtai

pour le considérer plus attentivement, ne pouvant

croire que ce fût lui. Je vis alors sa mère, et je lui

demandai si c'était là son enfant. Elle me répon

dit que oui, qu'il avait été guéri soudainement au

Page 186: Pouvoir de saint françois de sales

— 153 —

moyen d'un vœu fait au bienheureux François de

Sales. Elle publiait partout cette guérison vrai

ment miraculeuse, avec des larmes de joie et de

reconnaissance, en ajoutant que, sans un acte de

la toute-puissance de Notre Seigneur, il était im

possible que son enfant fut revenu à la santé tout à

coup, puisqu'il n'avait jamais pu marcher; qu'il

était devenu tout difforme dès l'âge de neuf à dix

mois. Je suis témoin oculaire de tout ce que je

viens de déposer; je le liens fermement pour un

très-grand miracle, et ainsi je le publierai toute

ma vie.

GUÉRISON DE PERNETTE LAMBER, POSSÉDÉE.

Déposition de Jean de Leemontex, prêtre, faite en 1632.

Une femme, nommée Pernette Lamber, du vil

lage de Fleyrier (Faucigny), était, depuis environ

dix ans, possédée par les esprits malins. Chaque

fois qu'elle était dans l'église, elle y faisait toute

sorte de bruits et poussait des cris , ce que j'ai or

dinairement entendu pendant cet espace de temps.

Enfin, elle fit le voyage d'Annecy, et à son retour

elle assura, ce qu'elle assure encore, qu'étant dans

l'église de la Visitation, elle demanda à Notre Sei

Page 187: Pouvoir de saint françois de sales

— 154 —

gneur, par les mérites et les prières du bienheu

reux saint François de Sales, qu'il lui accordât la

grâce, ou d'être délivrée, ou tout au moins de

pouvoir faire avec calme ses prières et ses dévo

tions dans l'église , ce qu'elle obtint ; car, dès ce

moment, toutes les fois qu'elle allait à l'église, elle

n'y faisait plus aucun bruit, ni mouvement extraor

dinaire, ainsi que je l'ai très-bien vu et remarqué

moi-même. C'est d'ailleurs une chose connue, no

toire et publique dans la paroisse de Fleyrier.

GUÉRISON DE M. LE CHANOINE J.-B. RONIN,

ATTAQUÉ SUBITEMENT

D'UNE DOULEUR DE JAMBES.

Dépoettton de Jean Guy, prêtre, faite en 16 33.

Un jour, révérend Jean-Baptiste Ronin, cha

noine de l'église collégiale d'Annecy, passant au-

prèsde ma cure, m'assura que, quelques jours au

paravant, il avait été atteint d'un mal de jambes si

violent, qu'il ne pensait pas pouvoir s'en aller chez

lui. Se trouvant à l'église devant l'autel, la douleur

devint si forte, qu'il s'adressa incontinent au bien

Page 188: Pouvoir de saint françois de sales

— 155 —

heureux François de Sales ; il lui dit qu'ayant tou

jours été son bon ami, il le priait de l'être encore

dans cette circonstance ; qu'en lui obtenant cette

grâce, il ferait paraître ainsi tout le crédit qu'il

avait auprès de Notre Seigneur, et qu'il l'espérait

avec confiance. Sa prière faite, la douleur cessa, et,

se levant soudain, il s'en alla paisiblement en sa

maison, assurant qu'il tenait cette guérison pour

surnaturelle et due à l'intercession du Bienheu

reux, dont les grâces et les miracles étaient si nom

breux, connus et notoires à tous.

GUÉRISON DE CLAUDE VALLET , AVEUGLE.

Imposition de M. Darit, cura de Filliages (Fauciény),

faite en 1632.

Il y a environ quatre ou cinq ans, Claude Vallet,

dit Vacher, mon paroissien, après avoir été malade

environ six semaines, devint entièrement aveugle.

Je lui portai le Saint- Sacrement et je reconnus fort

bien qu'il était complètement privé de la vue, non

seulement parce qu'il ne put ni me reconnaître ni

m'apercevoir, mais encore parce qu'en regardant

ses yeux, je les vis tout blancs et tout troubles.

Page 189: Pouvoir de saint françois de sales

Quelque temps après, je le rencontrai à la messe

dans l'église de Fillinges, avec un bâton à la main ;

et quand je lui demandai comme il se portait,

il me répondit qu'il commençait à se trouver

mieux et à recouvrer la vue. Il ajouta que cette

amélioration lui était survenue dès le moment

qu'il avait recouru aux prières du bienheureux

François de Sales, en lui promettant d'aller

en dévotion visiter son sépulcre : ce qu'il fit

quelque temps après. Etant de retour, je le

vis de nouveau, et reconnus fort bien qu'il avait

recouvré la vue; car il cheminait assez commodé

ment partout, et ne cessait de publier que le vœu

qu'il avait fait au bienheureux François de Sales

l'avait délivré de son mal. Il a vécu ainsi deux ans

après. Je crois cette guérison surnaturelle et mira

culeuse, parce que, l'ayant vu entièrement privé de

la vue, je n'ai jamais pensé que naturellement il

pût la recouvrer comme il l'a fait.

GUÉRISON DE LAURENCE JUGET.

1632.

Déposition du même.

Jean-François Juget et Françoise Monfon, sa

femme, m'ont assuré qu'il y a environ quatre mois

Page 190: Pouvoir de saint françois de sales

— 157 —

leur fille, nommée Laurence, âgée d'environ deux

mois, fut saisie d'un mal si extrême, qu'ils n'espé

raient pas qu'elle pût vivre. Ils la recommandè

rent aussitôt et firent un vœu au bienheureux Fran

çois, et à l'instant elle reçut sa guérison. Elle put

prendre le lait de la mamelle de sa mère, et fut

tout à fait guérie, sans que jamais depuis elle se

soit ressentie de son mal.

GUÉRISON DE TROIS PERSONNES

GRAVEMENT MALADES.

1632.

Déposition de Jean de Lullin, prêtre, faite en 1633.

Je soussigné, déclare avoir vu Humbert Louis,

Clauda Jay, sa femme, et Maurice Vaillant, de cette

paroisse, malades et réduits à l'extrémité, ainsi

que je le connus fort bien en leur administrant les

saints sacrements ; car je me retirai d'auprès d'eux

avec certitude de leur mort très-prochaine; et

néanmoins, contre mon opinion et celle de tous,

ils guérirent tous trois. Ils m'ont assuré qu'ils

avaient fait un vœu audit bienheureux François,

et qu'ils croyaient que cela leur avait sauvé la vie.

Page 191: Pouvoir de saint françois de sales

— 158 —

Selon le bruit commun, plusieurs autres miracles

ont été faits par les prières et intercessions dudit

Bienheureux, et sont choses publiques et notoires.

GUÉRISON DE JEANNE DESSAIX,

GRAVEMENT MALADE.

1632.

Déposition du même.

Je dis que, vers les fêtes de Pentecôte passée,

Jeanne Dessaix, femme de Pierre Cheiret, de ce

lieu, fut très-grièvement malade, avec péril évident

et danger de mort. Je lui administrai le saint via

tique et ensuite l'extrême-onclion, car l'on ne pen

sait point qu'elle pût se relever de cette infirmité,

ce qui lui arriva cependant , contre l'opinion de

tous; elle m'assura plus tard qu'en cette extrémité

elle avait fait vœu d'aller en dévotion à Annecy et

de visiter le sépulcre du bienheureux François de

Sales , ce qu'elle fit effectivement après sa guéri-

son.

Page 192: Pouvoir de saint françois de sales

— 159 —

GUÉRISON DE CLAUDE MILLIEZ, AVEUGLE.

1633.

Déposition de Louis Millies , son fils.

Je pourrais déposer ici plusieurs miracles que

Dieu a opérés par les mérites de son grand servi

teur François de Sales ; et, comme il lui a plu

d'en faire un très-signalé en la personne de mon

père Claude Milliez, dont j'ai été le témoin ocu

laire, j'en ferai déposition avec toutes les circons

tances.

Ledit Claude Milliez, mon père, étant cassé de

vieillesse et dans la décrépitude , devint aveugle

en l'année 1630. Ses yeux étaient entièrement re

couverts d'une peau blanche si épaisse, que la

forme de l'œil avait complètement disparu sous cette

couche. Il demeura trois ans entiers en ce pitoya

ble état, ce qui causait de grands embarras et beau

coup d'ennuis à Bernardine Guillot, ma mère, à

Jean Milliez, mon frère, et à moi, parce qu'il fal

lait que les uns ou les autres prissent le soin de le

conduire partout dans la maison, à l'église ou

ailleurs ; car il ne pouvait faire un pas de lui-même

si on ne lui donnait la main. Mon père était si âgé,

et la peau qui recouvrait ses yeux si épaisse, que

tous le regardaient comme absolument incurable,

et surtout M. Durand, notre curé, qui nous exhor

Page 193: Pouvoir de saint françois de sales

— 160 —

tait à bien l'assister et à le servir avec grand soin,

puisque nous ne pouvions lui donner aucun soula

gement par les moyens naturels. Mon père, ayant

langui de la sorte pendant trois ans consécutifs, le

troisième ou quatrième jour avant la fête de Pen

tecôte, en l'année 1633, eut l'inspiration de faire

vœu d'aller au tombeau du Serviteur de Dieu ,

François de Sales, ou d'y envoyer quelqu'un, si sa

faiblesse ne lui permettait pas d'y aller lui-même.

Aussitôt, il lit connaître à ma mère, à mon frère et

à moi , le vœu qu'il venait de faire , ajoutant qu'il

avait une grande confiance de recouvrer la vue

par les mérites du Serviteur de Dieu.

Dès le vendredi suivant, mon pauvre père,

n'ayant pu partir pour Annecy à cause de sa fai

blesse, qui ne lui permettait pas même de se tenir

à cheval, envoya à sa place Bernardine Guillot,

ma mère, et Jean, mon frère, qui partirent de notre

village de Chason vers les quatre heures du matin.

Arrivés à Annecy, ils accomplirent le vœu au

nom de mon père , auprès duquel je demeurai

pour le soigner.

Or il arriva dans la matinée du même jour que,

sur les dix heures, j'étais auprès de mon père,

qui faisait quelques prières pour s'unir à celles de

ma mère, pensant que pour lors elle était devant

le tombeau du Bienheureux ; il me dit tout à coup

qu'il sentait comme si on lui enlevait une peau de

dessus les yeux. Et tout aussitôt il recouvra la vue,

et distingua clairement tout ce qu'il y a\ait dans la

Page 194: Pouvoir de saint françois de sales

— m —

maison, et il se mit à marcher tout seul; ce qui me

donna tant de joie, que je m'écriai : Miracle, miracle!

Je fus entendu de plusieurs personnes, et parti

culièrement de Jacques Rolland, de Pernelte Ba-

gaz , comme aussi de Dominique Dufour, nos

plus proches voisins ; ils accoururent et virent le

miracle. Sur les six heures du soir du même jour,

ma mère et mon frère, à leur retour d'Annecy,

trouvèrent mon père jouissant de la vue, et n'ayant

plus sur les yeux celte peau qu'il avait conservée

si longtemps. Ils nous demandèrent alors à quelle

heure il avait été guéri. Je répondis que c'était

sur les dix heures ; et ils assurèrent que c'était

bien à cette même heure qu'ils accomplissaient le

vœu au tombeau du bienheureux Serviteur de Dieu.

Le surlendemain, jour de la Pentecôte , mon

père alla sans aucun guide à l'église paroissiale de

Gruffy. Non seulement il voyait à se conduire ,

mais il connaissait les uns et les autres, même de

loin ; en un mot, sa vue était redevenue aussi claire,

aussi distincte qu'il l'avait eue par le passé. Ce

grand miracle frappa d'étonnement et d'admiration

ceux qui l'avaient vu aveugle l'espace de trois an

nées, et tous s'assemblaient autour de lui pour

apprendre comment était arrivée cette merveille.

En l'entendant, tous louaient Dieu et son fidèle

Serviteur de ce miracle signalé, qui avait été si en

tier et qui fut si persévérant que, jusqu'à l'âge de

quatre-vingt-deux ans, époque à laquelle mourut

mon père, jamais il ne s'est ressenti de son infir

11

Page 195: Pouvoir de saint françois de sales

— 162 —

mité passée. Non seulement il allait tout seul de

côté et d'autre, mais encore il travaillait, autant que

son âge pouvait le lui permettre , à des ouvrages

qui exigent une bonne vue ; comme à battre du

blé, où il faut agir de concert pour s'entendre et

voir où l'on frappe. Je déclare que souvent mon

père en a battu avec mon frère et moi.

GUÉR1SON DE PÉRONNE HÉVRAZ,

PARALYTIQUE DE NAISSANCE.

il JUILLET 1640.

Déposition de Sébastien Hévraz, Bon père, cordonnier à SallancQea

(Fancijny).

J'ai souvent entendu dire que le Serviteur de

Dieu, François de Sales, avait fait plusieurs mira

cles, tels que de ressusciter des morts , de rendre

la vue aux aveugles ; mais, comme je n'en sais pas

les circonstances, je raconterai seulement celui

qui est arrivé en la personne de ma fille, Jeanne-

Péronne, qui naquit le 2 mars 1635, et, dès sa

naissance , eut les jambes tellement sèches et

arides qu'elle semblait n'avoir que la peau et les

os. Quand vint le temps où les autres enfants com

Page 196: Pouvoir de saint françois de sales

mencent à marcher et à se tenir sur les pieds, ce

fut une plus grande affliction encore pour Nicolée

Marin, ma femme, et pour moi, de voir notre fille

toujours dans le même état, sans pouvoir en façon

quelconque se soutenir sur ses pieds, pas plus que

le jour de sa naissance. Au contraire, ses jambes

étaient si molles et si tendres qu'on les mettait dans

la position que l'on voulait; on les pliait, on les

croisait par derrière jusqu'au-dessus des épaules,

sans qu'elle en ressentit aucune douleur, ni qu'il

y eût aux parties malades aucune force pour résis

ter à ces mouvements. Dans son berceau, on lui

trouvait souvent les jambes repliées de la sorte ,

sans qu'il lui fût possible de les remuer et de les

remettre toute seule à leur place.

Feu ma femme et moi, voyant que cette pauvre

petite continuait à rester en ce malheureux état,

parlâmes plusieurs fois à M. Jean-François Gal-

lien, chirurgien très-renommé, et à M. Jean-Pierre

Gallien, son fils, aussi fort expert, et les priâmes

d'entreprendre la guérison de notre fille. Mais,

après avoir considéré l'état de sa maladie, palpé

ses jambes et vu cette flexibilité, ils déclarèrent que

c'était une paralysie de naissance, absolument in

curable ; que ce serait nous tromper et dérober no

tre argent s'ils lui donnaient des remèdes, parce

qu'ils ne serviraient de rien. Néanmoins, l'affliction

que j'avais de voir cette pauvre enfant en cet état

fit que je les priai instamment de tenter sa guéri-

son et de ne rien omettre, quand tout devrait

Page 197: Pouvoir de saint françois de sales

être inutile. Alors, pour condescendre à mon im-

porlunité, les chirurgiens lui appliquèrent diver

ses fois des onguents , lui firent oindre souvent

les jambes avec des moëlles de bœuf détrempées

dans de l'eau-de-vie , et continuèrent ce traite

ment l'espace de trois ou quatre mois; mais ,

voyant tous leurs soins inutiles , ils ne voulurent

pas aller plus loin et me dirent que c'était peine

absolument perdue. Ensuite de ce refus, notre pe

tite Jeanne-Péronne resta dans le même état l'es

pace de quinze mois , sans qu'on lui appliquât

le moindre remède.

Enfin, comme elle venait d'atteindre l'âge de cinq

ans, l'année 1640, voyant que tout était inutile, et

enten dant raconter les miracles qui se faisaient tous

les jours au tombeau du Serviteur de Dieu , ma

femme et moi fûmes inspirés de lui faire un vœu.

Je promis de visiter ce tombeau, d'y faire dire une

messe dans l'église de la Visitation, et, en outre, d'y

offrir un cierge à l'autel où j'entendrais la messe.

Je fis ce vœu d'autant plus volontiers que je croyais

et crois encore avoir reçu auparavant une grâce

particulière par les mérites du Serviteur de Dieu,

et d'avoir été délivré, par son intercession, d'un

grand péril dans un voyage. Je partis donc de Sal-

Ianches au mois de juillet, accompagné de Nicolas

Marin et de François Cart , tous deux bourgeois de

Sallanches, et, le matin de mon départ , je vis ma

pauvre fille aussi malade et aussi incapable de mar

cher que jamais. Arrivé à Annecy, le 28 juillet, sur

Page 198: Pouvoir de saint françois de sales

— 1 65 —

les dix heures et demie du matin, en supputant à la

mode de France, j'allai entendre la messe dans l'é

glise de la Visitation, et, ayant offert le cierge que

j'avais promis et voué au grand autel où se dit la

messe , je rendis mes dévotions au tombeau du

Serviteur de Dieu, espérant que, par son interces

sion, Notre Seigneur guérirait ma pauvre fille et

ferait ce miracle, comme tant d'autres qui s'opé

raient chaque jour à ce tombeau.

Mon vœu accompli, je partis d'Annecy le jour sui

vant, en la compagnie des susnommés, et, arrivé à

Sallanches, le 31 du même mois, c'est-à-dire deux

jours après, je fus aussi consolé que surpris lors

que entrant dans ma maison, je vis ma petite fille

venir à moi toute seule, me sauter nu cou et me

dire : Je suis guérie! Je demandai alors quel jour

et à quelle heure cette pauvre enfant avait été mi

raculeusement guérie, et ma femme me répondit

que le deuxième jour après mon départ, sur

les dix heures et demie du matin, la petite Jeanne-

Péronne, étant couchée sur son lit, se leva tout à

coup et lui dit : Mère, je suis guérie! Dès ce mo

ment, elle commença à marcher sans aucun res

sentiment de faiblesse, comme elle l'a toujours fait

depuis et le fait encore à présent. Pour mieux s'as

surer de la guérison, ma femme visita et me fit

visiter les jambes de ma fille. Je les trouvai, en ef

fet, aussi fortes, aussi charnues que celles des au

tres enfants qui se portent le mieux. Ayant remar

qué le jour et l'heure auxquels l'enfant avait été

Page 199: Pouvoir de saint françois de sales

— 166 —

guérie, je dis à ma femme que c'était le même

jour et à la même heure que je rendais notre vœu

au tombeau du Serviteur de Dieu. Tous nos voisins

et les autres habitants de la ville, qui avaient visité

ma fille au premier bruit de sa guérison, vinrent

aussi me voir à mon arrivée pour me témoigner

leur joie et pour savoir ce que j'avais fait. En ap

prenant mon vœu, il n'y eut personne qui ne ren

dit grâces à Dieu, et qui ne publiât que c'était un

véritable miracle. Tous l'avaient vue, l'espace de

cinq ans entiers, paralytique, et chacun croyait

qu'elle resterait en cet état toute sa vie.

GUERISON DE SŒUR M.-JUDITH GILBERTE,

RELIGIEUSE DE LA VISITATION D'ANNECY,

ATTEINTE DE VINGT-DEUX MALADIES MORTELLES.

1641.

Plusieurs dépositions ont été faites au sujet de ce miracle ;

nous n'en citerons que deux :

1° Déposition de la malade elle-même.

Je sais qu'il a plu à Dieu d'opérer un très-grand

nombre de miracles, par l'intercession de notre

Page 200: Pouvoir de saint françois de sales

— 167 —

vénérable fondateur François de Sales ; et j'ai vu

des relations qui en constatent plus de cent très- *

insignes, tels que des résurrections, des guérisons

d'aveugles-nés et de paralytiques de naissance ;

des guérisons de possédés, et plus de cinq à six

mille guérisons miraculeuses de fièvres et autres

maladies désespérées. Je sais et je peux assurer

en toute vérité être moi-même redevable du

bonheur de la vocation religieuse, à la lecture des

livres admirables de notre vénérable Fondateur,

et au récit que j'ai entendu faire des prodiges et

miracles que Dieu a opérés à son tombeau, et en

tant d'autres lieux par son intercession. Mais je ne

raconterai que ce qui est arrivé à ma propre per

sonne, tout indigne que j'étais de recevoir une

faveur si extraordinaire, faveur par laquelle Dieu

voulut manifester la sainteté de son Serviteur et le

pouvoir qu'il a de secourir ceux qui ont recours à

son intercession.

En l'année 1637, le premier jour de novembre,

dédié à la fête de tous les Saints, je fus atteinte

d'un prodigieux écoulement de cerveau et d'un

épanchement de catarrhe par tout lejcorps. Par

suite de la contraction et de l'irritation des nerfs, il

me causa des oppressions de poitrine, et des con

vulsions si violentes, qu'à tout moment je croyais

être sur le point de mourir. Une fièvre très-ardente

accompagna tous ces maux. Les sieurs Grandis et

Déglise, médecins de cette ville, ainsi que le sieur

Bérard, pharmacien de Son Altesse Royale , et le

Page 201: Pouvoir de saint françois de sales

— 168 —

sieur Jacques Trouittat, chirurgien de cette même

ville , furent appelés par notre charitable et très-

digne Mère de Chantai ; mais tous les remèdes

qu'ils purent imaginer de me donner restèrent

sans aucun effet, et, loin de me soulager, ne firent

que rendre mes convulsions plus violentes. Je

demeurai en cet état jusqu'au commencement d'oc

tobre de l'année 1638. A cette époque , mes maux

augmentèrent extraordinairement et de très-violents

redoublements de fièvre, qui venaient régulière

ment deux fois le jour, me mirent si bas qu'à tout

moment je croyais mourir. Mon état demeura le

même jusqu'au commencement du mois d'avril de

l'année 1639. Alors je fus saisie d'assoupissements

léthargiques si extraordinaires que durantplusieurs

heures, je perdais entièrement l'usage de tous les

sens. Nos sœurs qui avaient la charité de m'assis-

ter assuraient que, pendant ces accès violents, je

demeurais froide comme un glaçon, ce qui m'arri-

vait deux ou trois fois par jour. Au mois de

novembre de la même année , je devins hydro

pique, ayant l'estomac, les jambes et tout le corps

prodigieusement enflé, et souffrant avec cela une

altération incroyable. La paralysie me survint

presqu'en même temps , commençant par les

jambes, puis montant jusqu'à l'épine dorsale, ce

qui me rendit toute courbée. Au commencement

du mois de janvier 1640, je me trouvai paralytique

de tout le corps, sans pouvoir remuer ni bras ni

jambes. Les susdits médecins ne crurent point

Page 202: Pouvoir de saint françois de sales

— 169 —

devoir me donner de remèdes jusqu'au mois d'avril

de la même année: Au mois d'avril, Madame

Royale de Savoie, ayant eu la bonté de visiter les

malades dans notre infirmerie, eut aussi la pensée

de me voir, et comme d'ailleurs feu mon père avait

l'honneur d'être officier en la maison de la reine,

mère de cette bonne et grande princesse, elle com

manda au sieur Guigonis, son médecin ordinaire,

et à M. Juif, médecin ordinaire du roi Louis XIII

(et en réputation d'être le plus expert de toute

l'Europe en matière de chirurgie), de faire une

consulte et de ne rien mettre en oubli de ce qui

pourrait contribuer à mon soulagement.

Les susnommés Grandis, Déglise, Bérard,Truit-

tat, furent présents lorqu'ils examinèrent ma mala

die; mais comme ils passèrent dans une autre cham

bre pour leur consultation, je ne sais point ce qu'ils

conclurent ; seulement, lorsque la consultation fut

finie, M. Juif, qui était bon ami de feu mon frère,

vint me dire de me consoler en Dieu et de mettre

en lui ma plus grande confiance. Il ne me dit point

avoir rien ordonné pour moi, et depuis on ne me

donna plus aucun remède. Au mois de novembre de

la même année 1640, la paralysie se porta sur ma

langue et sur mon gosier, en telle sorte que je ne

pouvais ni parler, ni mâcher, ni avaler, si ce n'est

quelques gouttes de bouillon que l'on distillait

dans la bouche à grand' peine ; encore, s'il y

demeurait quelque peu de temps, je tombais dans

des convulsions violentes. Je demeurai plus de huit

Page 203: Pouvoir de saint françois de sales

— 170 —

mois entiers dans ce même élat, sans que rien de

solide entrât dans mon corps, ce qui me rendit

entièrement étique, n'ayant que la peau et les os.

Le 25 du mois de mai de l'année 1641, la violence

du mal m'ayant recourbé la langue sur l'orifice du

gosier, il ne me fut plus possible de recevoir aucun

aliment, quel qu'il fût ; car la langue était si pres

sée au-dessus de cet orifice qu'à peine restait-il le

moindre passage pour la respiration, et à tout

moment je croyais devoir être suffoquée et expirer.

Le deuxième jour de juin, fête de l'octave du

Corps-Dieu, jour que je croyais devoir être le der

nier de ma vie, outre la violence de mes souffrances

corporelles, je fus saisie d'une extrême tristesse et

affliction d'esprit de me voir sur le point de mourir,

privée de la consolation de recevoir le saint Viati

que Dieu m'inspira la pensée et la sainte confiance

que, si je pouvais avoir quelques reliques de notre

vénéré Fondateur, il me ferait la grâce, par son

intercession, de recevoir ce bonheur avant de

mourir. Comme cette inspiration m'occupait de

plus en plus l'esprit , et que ma confiance en l'in

tercession de ce vénérable Fondateur était toujours

plus ferme et plus entière en mon cœur, et mon

désir plus ardent, entre midi et une heure, notre

digne Mère de Chantai vint me visiter et me conso

ler avec sa charité ordinaire. Elle s'approcha de

mon lit, accompagnée de notre Mère de Blonay,

de notre Mère Françoise-Magdeleine de Chaugy

et de quelques autres de nos soeurs. Ne pou

Page 204: Pouvoir de saint françois de sales

— 171 —

vant lui manifester mon désir par la parole, je

jetai les yeux et les arrêtai fixement sur un portrait

de notre vénéré Fondateur, puis je les tournai

vers elle de la même manière. Après avoir ainsi, à

quatre ou cinq reprises, attaché les yeux sur le ta

bleau, puis sur notre digne Mère, Dieu me fit la

grâce qu'elle connût mon désir. Elle me demanda si

ces mouvements de mes yeux ne témoignaient pas

que je demandais quelques reliques de notre véné-

rableFondateur. Je lui fis signe, en abaissant douce

ment Iesyeux.que c'étaitmon unique désir. Aussitôt

cette charitable Mère fit apporter un peu d'eau dans

une cuillère, y détrempa un peu du sang de notre

saint Fondateur, se mit à genoux et fit une petite

prière. Elle me dit ensuite qu'elle allait me donner

un peu du sang de notre vénéré Fondateur, ce qui

me combla de joie et redoubla ma confiance.

Cette digne Mère me donna, en effet, de sa bé

nite main cette précieuse liqueur. A peine l'avais-je

dans ma bouche que ma langue, qui était recour

bée, fut remiseensa place et lui fit passage. L'ayant

avalée, je ressentis au même instant, non seulement

toutes mes douleurs cesser, mais encore mes forces

entièrement rétablies , et je m'écriai : Ma bonne

Mère, loué soit Dieu et notre vénérable Fondateur

et Père François de Sales ! je suis guérie par son

intercession! Aussitôt je me levai et j'allai d'un pas

ferme, pleine d'allégresse, dans l'oratoire, où

j'entonnai le Te Deum, qui fut continué par nos

sœurs , accourues pour m'aider à rendre grâce

Page 205: Pouvoir de saint françois de sales

— 172 —

à Notre Seigneur d'une guérison si miraculeuse.

Peu après, la portière vint avertir notre très-di

gne Mère de Chantai, que MM. Déglise et Bérard

étaient au parloir. Notre digne Mère m'y mena.

Ces messieurs, qui, deux jours auparavant, m'a

vaient vue à l'extrémité, et qui ne pensaient plus me

revoir jamais autrement que morte furent surpris,

plus qu'on ne peut le dire, de me trouver en un

moment rétablie en parfaite santé. Ils protestèrent,

comme ils ont toujours fait depuis, que c'était bien

là un des plus grands miracles en matière de gué

rison qui aient jamais été faits au monde. Ensuite

j'allai chanter vêpres, et j'assistai le soir au réfec

toire, où je mangeai ma portion et une salade du

meilleur appétit que j'aie eu de ma vie. De ce

moment je ne me suis jamais ressentie d'aucune

de toutes mes incommodités précédentes : ce que

j'atteste devant mon Dieu être entièrement véri

table ; reconnaissant que je dois ma guérison à la

seule intercession de notre vénérable Fondateur et

Père.

J'avais 27 ans, en l'année 1 637, quand le catarrhe

me surprit ; et en l'année 1641 , lorsque je fus 'gué

rie, j'avais 31 ans.

Page 206: Pouvoir de saint françois de sales

173 —

II. Déposition dg la Mère de Chauèy.

La Mère de Chaugy, qui a été témoin de la guérison miracu

leuse de la sœur Marie-Judith, fit aussi sa déposition, dans

laquelle on remarque ce qui suit:

Le miracle sur lequel principalement je dois

déposer est la guérison miraculeuse de notre

sœur Marie-Judith Gilbert, professe de ce premier

Monastère, parce qu'ayant vu le commencement,

le progrès et la fin de sa maladie et sa guérison

miraculeuse, je puis en avoir une plus ample con

naissance que nulle autre. Le jour de la fête de tous

les Saints, 1 637, notre sœur, qui jusqu'alors avait

joui d'une parfaite santé, tomba grièvement ma

lade. Son mal commença par un épanchement de

catarrhe et un débord de cerveau universel, qui lui

saisitla masse des nerfs et lui occasionna des convul

sions étranges, des oppressions de poitrine et

autres accidents accompagnés de fièvre ardente.

Elle fut en cet état jusqu'à l'automne de l'année

1 638, durant lequel temps notre vénérable Mère de

Chantai, qui était alors supérieure de ce premier

Monastère d'Annecy, fit appeler M. Grandis, doc

teur en médecine et médecin ordinaire de cette

maison, et M. Déglise , pareillement docteur en

médecine, et qui prenait soin de nos malades en

l'absence dudit sieur Grandis ; de plus M. Bérard,

pharmacien de Son Altesse Royale, et M. Jacques

Page 207: Pouvoir de saint françois de sales

— 174 —

Truittat, notre chirurgien ordinaire, pour faire

une consultation sur cette pauvre malade. Ils jugè

rent d'abord que c'était une apoplexie assez

opiniâtre ; que néanmoins il n'était pas hors d'es

pérance de la soulager; et, pour cet effet, lui

donnèrent tous les remèdes qu'ils jugèrent utiles,

prenant grand soin de la visiter une ou deux fois

le jour; mais tant s'en fallut que tous ces remèdes

lui donnassent aucun soulagement, qu'au contraire,

par l'ébranlement des humeurs, son mal alla tou

jours en empirant. Bientôt elle fut réduite en un

si pitoyable état qu'au commencement de l'automne

delà susdite année 1638, ses convulsions devin

rent plus étranges, et la fièvre continua plus violente

avec des redoublements, soir et matin. Enfin elle

demeura tellement abattue, que les médecins jugè

rent qu'elle devait bientôt mourir. Néanmoins,

grâce à l'assiduité des soins qu'on lui rendait, elle

persévéra en cet état jusqu'au commencement du

printemps de l'année 1639, auquel temps il lui

survint une pesanteur de tête si extrême et des

accidents léthargiques si extraordinaires qu'elle en

demeurait froide comme un marbre, sans aucun

mouvement vital, perdant l'usage de tous les sens

et demeurant plusieurs heures de suite comme

une personne agonisante, ce qui arrivait ordinaire

ment tous les jours une ou deux fois. En ce même

commencement de l'automne 1639, l'hydropisie

commença à paraître et se joignit à ses autres maux.

Les jambes, son estomac et tout son corps étant

Page 208: Pouvoir de saint françois de sales

— 175 —

monstrueusement enflés, les médecins firent tous

les remèdes possibles pour combattre cette hydro-

pisie, mais inutilement: les maux allaient toujours

croissant; la paralysie vint s'adjoindre à ces étran

ges accidents au commencement du mois de novem-

brede la même année 1 639. Cette paralysie surprit

premièrement ses jambes et ensuite l'épine du dos,

ce qui la rendit toute courbe, et, au commencement

de l'hiver, elle fut entièrement paralytique Je tout

son corps, sans qu'elle pût se mouvoir ou remuer

en façon quelconque. Les susdits médecins ne

laissèrent point de lui faire tous les remèdes possi

bles, principalementjusqu'au temps de la canicule

de l'année suivante 1640; mais toujours inutile

ment, les maux croissant de jour en jour.

Pour lors, Madame Royale de Savoie, étant venue

en dévotion au tombeau de notre vénérable Fon

dateur, eut la bonté de visiter cette pauvre malade

et de la consoler de ses maux. En même temps,

elle fit venir M. Guigonis.son médecin, et M. Juif,

médecin très-célèbre, et des plus fameux en

matière de chirurgie. Ces deux médecins, pour

obéir au commandement de Madame Royale, firent

une consulte où furent appelés les susnommés

sieurs Grandis, Déglise, Truittat et Bérard. Tous

ensemble ayant visité ladite malade et considéré la

suite et le progrès de sa maladie, et l'état présent

où elle était réduite, conclurent unanimement

qu'elle était incurable, surtout ledit sieur Juif, qui

déclara que la première paire des nerfs était entiè

Page 209: Pouvoir de saint françois de sales

— 176 -

rement descendue, et toute gâtée à l'endroit du

cerveau; qu'on ne pouvait douter que l'hydropisie

ne fût tympanique et entièrement formée ; que la

paralysie était absolue et qu'elle avait des obstruc

tions et duretés invincibles, et une fièvre tellement

invétérée et compliquée, avec un si grand nombre

d'autres maux si différents et contraires au lieu de

guérison , que non seulement c'était perdre le

temps de lui donner des remèdes, mais encore

c'était avancer ses jours et la réduire en pire état.

M. Guigonis fut du même sentiment, et tous les

autres susnommés. En sortant de l'infirmerie, ils

dirent à notre Mère de Chantai qu'il fallait laisser

la malade entre les mains de Dieu, et que tous les

hommes ensemble et tous les remèdes de la nature

ne pourraient rien pour la soulager en son mal. Et

en effet ils ne lui ordonnèrent aucune chose, et,

depuis ce temps-là jusqu'au jour de sa guérison

miraculeuse, on ne lui fit plus aucun remède.

Elle traîna de la sorte jusqu'au commencement

de novembre de la même année 1640, temps où de

nouveaux accidents l'accablèrent. La paralysie se

jeta sur son gosier et sur sa langue, de telle sorte

qu'elle ne pouvait ni manger, ni parler, ni avaler,

de manière que pour la maintenir en vie, il fallait

lui ouvrir la bouche et faire distiller dans son

gosier quelques gouttes de bouillon par un enton

noir. Cela dura l'espace de huit mois entiers, et si

le peu de nourriture qu'on lui distillait, demeurait

tant soit peu dans sa bouche, elle tombait en des

Page 210: Pouvoir de saint françois de sales

— 177 —

convulsions étranges, ce qui la réduisit à une

phthisie telle qu'il ne lui restait plus que la peau et

les os. L'année 1641, après Pâques, les sieurs

Déglise et Bérard, étant venusvoir quelques autres

sœurs malades, furent priés par notre Mère de Chan

tai de voir cette pauvre souffrante, et, après l'avoir

visitée et trouvée étique et entièrement paraly

tique, ils déclarèrent qu'il était inutile de les faire

appeler pour ladite malade, et qu'il la fallait

abandonner à la miséricorde de Dieu. Enfin après

être demeurée neufjours entiers sans avaler aucune

nourriture, ayant la langue toute recourbée contre

l'orifice du gosier où passent les aliments, la

pauvre sœur fut réduite à une entière agonie, et

dans une tristesse encore plus grande de mourir

sans recevoir la sainte communion. Elle regarda

fixement un portrait de notre vénérable Fondateur

en diverses reprises ; notre Mère de Chantai jugea,

comme il était vrai, qu'elle faisait signe par ce

mouvement de ses yeux, qui était l'unique mouve

ment qui lui restait libre, qu'elle demandait quel

ques reliques de notre vénéré Père, et, au même

instant, cette digne Mère et notre très-honorée

Mère Marie-Aimée de Blonay, alors notre supé

rieure, et nos sœurs Jeanne-Thérèse Picoteau,

Marie-Charlotte de Prigny, Marie-Isabelle Flory et

moi, qui nous trouvions présentes dans l'infirmerie,

nous nous mimes à genoux, demandant à Dieu, par

les mérites de son vénéré Serviteur, de vouloir

consoler cette pauvre agonisante. Et alors notre

12

Page 211: Pouvoir de saint françois de sales

— 178 —

Mère de Chantai, ayant pris du sang de notre véné

rable Fondateur, détrempé avec un peu d'eau dans

une cuillère que je tenais moi-même, le donna de

sa propre main à la malade, à laquelle il fallut

ouvrir la bouche. Chose merveilleuse, quoiqu'il y

eut neuf jours entiers qu'elle n'avait pu avaler quoi

que ce fût, ayant la langue recourbée comme je l'ai

dit, elle avala pourtant sans peine cette précieuse

liqueur, et, tout au même instant, elle s'écria : Ma

bonne Mère! Loue, soit Dieu et notre vénéré Fonda

teur et Père François de Sales! je suis guérie par

son intercession ! Et, au même instant, elle se leva

et alla d'un pas ferme et agile à l'oratoire, et

entonna le Te Deum, qui fut continué par les sœurs

qui étaient accourues pour voir cette merveille.

Elle descendit au réfectoire pour souper avec la

communauté, et mangea de bon appétit du pain

et des viandes communes, comme elle fait encore à

présent, même une salade ; et depuis elle n'a

jamais été malade, ni manqué de suivre en tout la

vie commune. On fît venir au parloir les sieurs

Déglise, Bérard et Truittat, qui furent ravis

d'étonnement et assurèrent cette guérison être

au-dessus de tout le pouvoir de la nature et un vrai

miracle. Je proteste devant Dieu que tout ce que

je viens de déposer touchant ce miracle est arrivé

en la même manière que je l'ai décrit, ayant vu

tout ce que j'en ai déposé et ayant été témoin

oculaire.

Page 212: Pouvoir de saint françois de sales

GUÉRISON DE LOUIS XIV,

ATTEINT DE LA PETITE VÉROLE.

1648.

Déposition d'Albert Eugène, marquis de Lullin.

Je sais que le roi Louis XIV, ayant une grosse

fièvre continue et la petite vérole, avec grand péril,

la reine sa mère lui ayant donné des reliques de

cet homme de Dieu, Sa Majesté fut dès l'heure

hors de danger, et bientôt entièrement guérie.

La Mère de Cbaugy dépose ainsi du même fait :

Le roi Louis XIV, étant abandonné des médecins , la reine

Anne d'Autriche, sa mère, envoya prendre du sang du Servi

teur de Dieu en notre monastère de la Visitation Sainte-Marie

de Paris, rue Saint-Antoine ; un prélat, aumônier de ladite

reine, ayant détrempé dans l'eau le sang du Serviteur de Dieu,

le donna à Sa Majesté, le lui faisant avaler dans une cuillère,

et , au même instant, le jeune roi sentit son mal apaisé, et en

peu de temps il fut remis en parfaite santé.

Page 213: Pouvoir de saint françois de sales

— 180 —

DÉLIVRANCE DE LACHENAL,

TOMBÉ DANS UN PRÉCIPICE.

1650.

Déposition de Fr. de la Fesse, seigneur de Viallon, oonstiller

de Son Altesse Royale de Savoie, prêtra d'Annecy.

Je tiens pour une grâce extraordinaire celle que

mon secrétaire, nommé Lachenal, reçut en l'année

1650, en revenant d'un voyage aux environs, où

il m'avaitaccompagné. Arrivé près du bourg d'Alby,

Lachenal passait au bord d'un précipice de la hau

teur d'environ trois piques , son cheval vint à glis

ser des deux pieds de derrière, et le précipita à

la renverse dans ce précipice. Mais, dans sa chute,

il eut la pensée de se recommander de cœur et (Le

bouche au vénérable Serviteur de Dieu, qu'il esti

mait bienheureux, et, sans pouvoir se l'expliquer,

il se trouva assis au milieu du précipice et sans au

cun mal. Comme ce jeune homme était peu instruit

et peu dévot, j'ai toujours cru que, sans une inspi

ration formelle de Dieu, il n'aurait pu avoir la

pensée de recourir aux mérites du Serviteur de

Dieu ; à moins qu'il ne fût poussé par la renommée

des miracles continuels que Dieu opérait par l'in

tercession de son Serviteur. II m'assura, en effet,

y avoir été excité par ce motif; aussi, j'ai toujours

cru que, si ce n'est entièrement un miracle, ce fut

Page 214: Pouvoir de saint françois de sales

— 181 —

du moins une préservation visiblement miracu

leuse , ce jeune homme étant tombé dans un pré

cipice à la renverse, et ayant un cheval par-dessus

sa tête, d'une façon où le plus habile du monde

eût été déconcerté par le péril imminent de mou

rir sans ressource. Et cependant Lachenal ne fut

pas même effrayé ni ému de sa chute ; ce que je

sais pour avoir été présent et témoin oculaire du

fait, qui de plus est notoire et public.

DÉLIVRANCE DE GEORGINE CHEVALLIER,

TOMBÉE DANS LE LAC.

SEPTEMBRE 1654.

Déposition faite par elle-même.

L'an 1654, au commencement du mois de sep

tembre, je fis vœu d'aller à Annecy et de veiller

toute la nuit devant le tombeau du Serviteur de

Dieu; et, comme j'appréhendais que Maxime

Blanc, mon mari, ne mît empêchement à mon

voyage, quoiqu'il y eût des chevaux à la maison,

je résolus de partir à pieds et sans lui communi

quer mon dessein. Le 1er du mois de septembre, je

me mis donc en chemin. Mon mari, s'en étant

Page 215: Pouvoir de saint françois de sales

— 182 —

aperçu, vint après moi et me trouva à un quart de

lieue du village de Saint-Maxime, d'où j'étais

partie. Il me blâma de lui avoir caché mon des

sein et me dit qu'il voulait venir avec moi accom

plir le même vœu. Arrivés au milieu du village de

Vertier, nous prîmes place sur un bateau chargé de

foin que l'on conduisait à Annecy. Mon mari se

mit à la proue et moi un peu plus bas.

Lorsque nous fûmes au milieu du lac, vis-à-vis

le village de Bredanne, un grand orage se leva, et,

comme les bateliers voulurent ramer avec grand

effort, dix ou douze fagots de foin tombèrent dans

'e lac par l'agitation et les secousses que l'orage et

les rameurs donnaient au bateau. Je tombai pa

reillement dans le lac, sans avoir eu le temps d'ap

peler personne à mon secours. Seulement , il me

souvient qu'en tombant dans l'eau j'entendis des

voix confuses dire : Hélas! elle est perdue.'... Et,

dès lors, je perdis le mouvement et le sentiment,

sans savoir à quelle profondeur je fus engloutie,

ni combien de temps j'y demeurai. Tout ce dont je

me souviens, c'est que, loin de souffrir aucunedou-

leur ni incommodité, il me semblait être dans un lit

mollet et doux, bien à mon aise, sans que je puisse

dire toutefois si je veillais alors ou si je dormais.

Ce que je me rappelle encore distinctement, c'e s

que, en revenant sur l'eau et en me voyant en si

grand péril, je fus inspirée d'invoquer le Serviteur

de Dieu, François de Sales, et de renouveler le

vœu pour lequel je venais à son tombeau. Je me

Page 216: Pouvoir de saint françois de sales

— 183 —

souviens très-bien que je dis en mon cœur : Mon

Dieu, vous savez pour quel sujet et pour quelle dé

votion je suis partie de ma maison pour aller à

Annecy. Sauvez-moi , par l'intercession de votre

grand serviteur François de Sales !

A peine avais-je fait ce vœu, que je vis les bate

liers ramer à toute force pour venir à moi ; et j'ai

toujours cru avoir été soutenue miraculeusement

sur l'eau jusqu'à ce qu'ils m'eussent approchée. Je

ne puis dire exactement de combien j'en étais éloi

gnée, mais je me souviens bien que les bateliers,

Jean Noir et Claude Dunand, m'empoignèrent par

les bras et me tirèrent avec grand'peine dans le ba

teau , attendu qu'à la pesanteur de mon corps,

déjà assez gros , s'ajoutait le poids des habille

ments dont j'étais chargée et qui étaient tout

mouillés. Une fois retirée ainsi dans le bateau, mon

mari me demanda si j'avais beaucoup souffert. Je

lui répondis, en présence des bateliers et des sieurs

Claude Bédannaz et Claude-Antoine Durand, bour

geois d'Annecy, que je n'avais souffert aucune in

commodité, ni bu une seule goutte d'eau ; et qu'il

m'avait semblé reposer bien à mon aise dans un

lit mollet, depuis le moment où j'étais tombée

dans le lac; qu'en revenant sur l'eau j'avais renou

velé mon vœu, comme je viens de le rapporter.

Mon mari me dit alors qu'il ne fallait point douter

que je n'eusse été préservée du naufrage par l'inter

cession du Serviteur de Dieu ; qu'au même mo

ment où je tombai dans l'eau et disparus à ses

Page 217: Pouvoir de saint françois de sales

— 184 —

yeux, il s'était mis à genoux, s'écriant par trois

fois : Grand François de Sales !je vous recommande

ma femme ;je la remets entre vos mainsetje renou

velle le vœu qu'elle a fait de passer la nuit en priè

res devant votre tombeau, et je fais aussi le même

vœu!... Ces paroles furent entendues de tous les

susnommés.

Il est bien évident que j'ai été préservée par un

grand miracle ; car j'étais tombée dans un en

droit du lac dont jamais personne n'a pu trouver

le fond, et où, l'année précédente, trente-huit per

sonnes s'étaient perdues sur ce mêmebateau, sans

qu'aucune échappât. En outre, mon mari et les

autres assurèrent que j'étais demeurée un gros

quart d'heure dans l'eau, sans paraître ; et, cepen

dant, il ne me restait aucune incommodité de cet

accident, et j'étais si allègre que, si mes habits

n'eussent été mouillés, on n'eût pu juger que j'étais

tombée dans l'eau. Ayant abordé au village de Bre-

danne, pour y faire sécher mes habits, je mangeai

d'aussi bon appétit que s'il ne m'était rien arrivé.

Vers les six heures du soir, nous arrivâmes à

Annecy; au sortir du bateau, j'allai avec mon mari

et les susnommés rendre grâces à Dieu , devant le

tombeau de son Serviteur. La Mère supérieure , à

qui je racontai ce qui était arrivé, nous permit de

passer la nuit en prières devant le tombeau du

bienheureux Serviteur de Dieu, comme mon vœu le

portait; et, le lendemain, jour de la Nativité de la

sainte Vierge, après nous être confessés et avoir

Page 218: Pouvoir de saint françois de sales

— 185 —

reçu lasainte communion dans l'église de la Visita

tion, nous nous en retournâmes dans notre village

de Saint-Maxime, racontant les merveilles de Dieu

et la grâce que j'avais reçue par l'intercession de

son serviteur François de Sales.

GUÉRISON DE Mme DE VILLE -SAVIN,

ATTEINTE D'UN CANCER.

1656.

Déposition du marquis de Lullin.

J'ai ouï dire que cet Homme de Dieu a fait de

grands miracles. J'ai vu à Paris Mme de Ville-Sa-

vin, qui m'assura avoir été guérie d'un mal incu

rable qu'elle avait au sein, et qui avait résisté à

tous les remèdes. Comme ce mal était désespéré,

et que, selon les médecins, il était impossible d'é

viter que la gangrène ne s'y mit, elle m'assura

avoir enlevé tous les appareils qu'on y mettait, et y

avoir appliqué des reliques de cet Homme de Dieu,

et que, l'ayant invoqué confidemment, elle fut sou

dainement si entièrement guérie de ce mal jugé in

curable, qu'il ne lui en resta pas la moindre appa

rence.

Page 219: Pouvoir de saint françois de sales

— 186 —

DÉLIVRANCE d'aNTONIE DURAND,

POSSÉDÉE DU DÉMON.

1657.

Déposition de la Mère de Chaugy.

L'année 1657, le 4 du mois de juillet, vers

les dix heures du matin, le R. P. Jacques Ha-

rel , collègue des RR. PP. Minimes , qui était

alors en cette ville d'Annecy, demanda à me par

ler, et je me rendis incontinent en notre parloir

ordinaire. Le Révérend Père me dit qu'une mer

veille bien étonnante venait de se passer entre ses

mains; qu'une bonne femme de Tarentaise lui avait

présenté une petite fille âgée de neuf à dix ans, le

priant de la vouloir ouïr en confession, parce qu'elle

venait l'offrir au tombeau du Serviteur de Dieu,

pour demander à la divine Majesté, par son inter

cession, qu'il lui plût de guérir sa fille et de vouloir

détruire un maléfice attaché à la main et au bras

droits de cette petite fille, qui les avait fort libres en

tout autre moment; mais lorsqu'on lui disait de

faire le signe de la croix, son bras et sa main s'at

tachaient tout à coup à son côté, et y demeuraient

collés si fortement que, quelques efforts que fissent

les personnes les plus robustes, il était impossible

de les en détacher et de les faire mouvoir, pas-plus

Page 220: Pouvoir de saint françois de sales

— 187 —

que s'ils eussent été attachés avec des crampons de

fer. Le R. P. Harel voulut éprouver si ce n'était

point une illusion chez cette femme. II m'assura

avoir dit aussi à cette petite de faire le signe de la

croix, et avoir vu tout à coup sa main et son bras

droits s'attacher à son côté, en la manière que je

viens de le dire. Au même instant, ayant dit à la

petite fille de ramasser une pierre qui se trouvait

devant le perron de l'église, où ceci se passait,

elle eut incontinent le bras libre pour ramasser la

pierre et pour tout autre mouvement. Le Révé

rend Père m'assura qu'ayant réitéré par quatre fois

la même tentative, il dit autant de fois à la petite

fille de faire le signe de la croix ; au même instant,

le bras de l'enfant s'attachait à son côté en la ma

nière susdite, et si fortement que, quelques efforts

que le Révérend Père fit avec ses deux mains pour

détacher le bras , il n'eut non plus le moyen de

le faire mouvoir que s'il eût été attaché avec des

crampons de fer.

Le Révérend Père m'assura qu'il avait encore

remarqué un autre maléfice en la même petite fille,

en ce que toutes les fois qu'on lui disait de prier

Dieu et de réciter son Pater noster ou son Ave

Maria, ou quelqu'autre prière que ce fût, au même

instant sa langue s'attachait à son palais, et elle ne

pouvait non plus la mouvoir pour la prière, que

son bras pour le signe de la croix; quoiqu'elle par

lât fort librement de toute autre chose. Le Révé

rend Père m'assura avoir vu l'immobilité de la Ian

Page 221: Pouvoir de saint françois de sales

— 188 -

gue, aussi bien que celle du bras, et m'assura en

core qu'ayant voulu entendre en confession la pe

tite fille, lorsqu'il lui dit de faire le signe de la croix

et de réciter son Confiteor, son bras s'attacha à son

côté et sa langue à son palais, sans qu'il fût en son

pouvoir de lui faire bouger le bras, ni la langue

pour en tirer une seule parole. Se levant alors du

confessionnal, il dit à la mère qu'il ne doutait point

que sa fille n'eût quelque maléfice ou obsession du

démon, et que tout ce qu'il pouvait faire était d'al

ler dire la messe pour elle à la chapelle des Inno

cents ; qu'il lui conseillait d'avoir une grande

confiance à l'intercession du Serviteur de Dieu, et

d'aller présenter sa fille devant son tombeau, et

d'accomplir, avec grande dévotion, le vœu qu'elle

avait fait. Le même Révérend Père m'assura qu'a

près avoir dit la messe, il vôulut encore essayer s'il

pouvait ouïr en confession cette petite fille, et il

trouva le maléfice tout au même état, le bras s'at-

tachant à son côté lorsqu'on lui disait de faire le

signe de la croix, et, lorsqu'il lui disait de réciter

le Confiteor, sa langue s'attachantau palais comme

auparavant. Sur quoi, il alla conseiller à la mère

de retourner au tombeau du Serviteur de Dieu, et

de le faire baiser à sa fille, avec grande confiance,

et d'imiter la foi et l'espérance de la Chananéenne,

qui obtint enfin la délivrance de sa fille possédée

parles démons, comme la sienne en paraissait ob

sédée. Le Révérend Père ajouta qu'il voulait, par ce

récit, me témoigner que je ferais une chose agréable

Page 222: Pouvoir de saint françois de sales

— 189 —

à Dieu de faire mettre nos Sœurs en prière pour

demander à Dieu qu'il lui plût de vouloir manifes

ter la gloire de son Serviteur, en la délivrance de

cette petite fille. Je remerciai le Révérend Père de

l'avis qu'il me donnait, et nos Sœurs se mirent en

prière et en oraison à cette intention.

Dans l'après-midi le Révérend Père , qui était

revenu au parloir, m'avait à peine fait connaître ce

qu'il me voulait dire, que la mère de la même

petite fille entra dans le parloir, battant des mains

et s'écriant : Le bienheureux François de Sales

vient de guérir ma fille ! En même temps la

petite fille, en ma présence et celle du Révérend

Père et du très-religieux frère Louis Refavier, qui

l'accompagnait, fit plusieurs fois le signe de la

croix et récita facilement son Credo avec respect et

dévotion. Le Père, ayant demandé en quelle ma

nière la fille avait été guérie, la bonne femme nous

raconta qu'après que le Père se futretiré, et suivant

le conseil qu'il lui en avait donné, elle alla se

prosterner au tombeau du Serviteur de Dieu ; elle

lui présenta sa fille à laquelle elle fit baiser plu

sieurs fois le saint tombeau, et y demeura ainsi

attachée jusqu'à onze heures et demie, selon les

horloges de France. Alors craignant que sa fille,

qui avait été fort travaillée et qui n'avait rien pris

ce jour-là, ne devînt trop faible, elle sortit pour

lui faire prendre quelque nourriture ; et au logis

sa fille lui dit: Manière, je suis presque entièrement

guérie, je ne me sens plus de mal qu'au bout de

Page 223: Pouvoir de saint françois de sales

— 190 —

mon petit doigt, où toute la pesanteur que je souf

frais s'est retirée. La mère nous assura qu'alors,

ayant redoublé sa confiance aux mérites du Servi

teur de Dieu, elle avait quitté ce qu'elle avait

préparé pour manger, et qu'elle était accourue de

nouveau au tombeau du Serviteur de Dieu, pour

lui rendre grâce de ce commencement de guérison

et pour le conjurer de l'obtenir tout entière ; et

qu'étant retournée au tombeau, aussitôt qu'elle

l'eut embrassé et fait baiser plusieurs fois à sa

fille, celle-ci lui dit qu'elle ne sentaitplus de pesan

teur, ni en son bras, ni en toute sa main, et qu'aus

sitôt sa fille fit plusieurs fois le signe de la croix

et récita son Credo, et qu'elle venait me témoigner

sa joie et la reconnaissance qu'elle en aurait toute

sa vie aux mérites de notre vénérable Fondateur.

Sur quoi, je demandai le nom de la petite fille

et celui de la mère, et comment et en quel temps

ce maléfice lui était survenu. La mère me dit qu'elle

s'appelait Thomaze Douzel, et sa fille Antonie

Durand ; que ce maléfice avait commencé dès le

mois d'août de l'année 1656, et qu'il s'était mani

festé par une maladie inconnue, qui faisait souffrir

à sa petite fille des douleurs insupportables dans

tout soncorps, comme si on l'eût percée avec des

lancettes, et qu'au même temps elle fut dans l'im

puissance de mouvoir les bras pour faire le signe

de la croix, ni la langue pour prier Dieu. Elle

ajouta que, lorsqu'on la voulait presser de prier

Dieu, elle décbargeait des coups plus furieux que

Page 224: Pouvoir de saint françois de sales

— 191 —

n'auraient pu faire les personnes les plus robustes,

et, de plus, que depuis Noël de la même année

1656, elle criait comme un crapaud; et, se trouvant

proche d'une muraille, elle grimpait comme un

petit lézard jusqu'en haut avec les talons, la tête et

les mains demeurant pendues en bas ; elle ajouta

que la petite fille, sur l'ordre de Monseigneur

l'archevêque de Tarentaise, avait été exorcisée par

M. Bernard, curé des Fines ; mais que ce prêtre,

ayant appris qu'elle avait fait vœu d'amener

sa fille au tombeau de notre vénéré Fondateur,

quitta les exorcismes,et queMonseigneurdeTaren-

taise lui avait envoyé un messager pour l'inviter à

venir accomplir son vœu, et à conduire sa fille au

tombeau de saint François de Sales, où celle-ci,

après avoir fait ses dévotions, avait été guérie de

la manière que je viens de dire. Ceci est encore

connu et notoire à tous.

PRÉSERVATION DE FRANÇOIS COMTAT,

EN PÉRIL ÉVIDENT DE MORT.

Déposition d'Hector de Moatrottier, curé de Yétraz en Faucigny.

Il y a environ huit ans qu'un nommé François

Constat, meunier, me dit et m'assura qu'un de ses

enfants, âgé de deux ans, était tombé dans un canal

Page 225: Pouvoir de saint françois de sales

— 192 —

de moulin, par lequel la force de l'eau conduisit

cet enfant sous la roue. Dans une grande peine,

son père le tira comme mort, car il ne donnait

aucun signe de vie, si ce n'est un petit battement

de cœur. Il demeura en cet état environ l'espace

de cinq heures, et jusqu'à ce qu'un certain homme

étant accouru, appliqua à l'enfant des reliques du

bienheureux François de Sales. Au même instant

l'enfant reprit connaissance, faisant des plaintes

enfantines. Il avait deux meurtrissures, l'une au

front, l'autre derrière la tête. Il fut pourtant subi

tement guéri. Ainsi me l'a assuré et affirmé le sieur

Comtat, père de l'enfant, qui publia cela pour une

grâce surnaturelle et merveilleuse.

GUÉRISON DE P. ANTOINE MUSY, ESTROPIÉ.

Déposition de Jeannette, 311e de feu Antoine Bonnet, de Samoéns

(Faucifeny) , faite en 1632.

Je dis que Mamert Musy, mon maître, a un

enfant âgé d'environ sept ans. Cet enfant avait été

rompu dès sa naissance, en sorte que quand il eut

trois ans, il avait au côté droit une enflure aussi

grosse que les deux poings d'un homme. Cette

enflure allait toujours croissant et lui causait de

grandes douleurs, particulièrement quand il man

Page 226: Pouvoir de saint françois de sales

— 193 —

geait certaines viandes, ou bien quand il s'efforçait

de sauter ou de courir.

Un jour qu'il venait en la maison de son père,

qui n'est guère éloignée de mon logis, je le vis

tomber sous un arbre. J'accourus là, et je le trou

vai pâmé, tout noir et sans aucun signe de vie,

ayant les yeux et la bouche fermés, sans souffler

ni se mouvoir en aucune façon. Son père, entendant

mes cris, accourut et me fit porter cet enfant auprès

du feu. Là, on le chauffa et on le frotta avec du

lard, sans qu'il en reçût aucune sorte de soulage

ment. Durant une heure et demie, il demeura

toujours dans le même état, sans aucun change

ment, de façon que nous n'avions plus d'espérance

de jamais le revoir en vie. Alors Mamert Musy,

mon maître, eut recours aux prières et intercessions

du bienheureux François de Sales, en faisant vœu

et promesse que si son enfant pouvait être rendu à

la vie et santé, il le mènerait, quand il serait en

âge, en dévotion à Annecy, au sépulcre du Bien

heureux. Tout aussitôt qu'il eut fait cette promesse,

je vis cet enfant reprendre la vie, tout de même que

s'il fût ressuscité, car la couleur vive revint ; il

parla et reprit ses forces comme si jamais il n'eût

eu de mal, disant tout soudain : le suis guéri et

n'ai point de mal!... Et au même instant je regar

dai l'endroit où il avait cette grosse enflure,

laquelle se trouva tout à fait dissipée sans que jamais

dès lors il y en ait eu aucune apparence, même qu'il

ait ressenti depuis aucune sorte d'incommodité

13

Page 227: Pouvoir de saint françois de sales

— 194 —

ni de douleur. Ce qui me fait véritablement croire

que cette guérison a été miraculeuse ; car au même

instant que Musy, son père, eut fait le vœu au

bienheureux François de Sales, on vit cet enfant,

qui était resté si longtemps comme mort, revivre

tout soudainement et être entièrement guéri, sans

avoir employé d'autres remèdes naturels que ceux

que j'ai dit et qui furent inutiles. Ceci est encore

vrai, public et notoire.

Page 228: Pouvoir de saint françois de sales

MIRACLES ET GUÉRISONS

OPÉRÉS

PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES

APRÈS SA MORT

NON INSÉRÉS DANS LE PROCÈS DE CANONISATION

HAIS TIRÉS DE PIÈCES AUTHENTIQUES.

— ' ^

Extrait d'une relation conBervée au Monastère de la Visitation d'Orléans.

Les Religieuses de ce monastère ont conservé, dans l'histoire

de leur fondation, quelques dépositions touchant divers miracles

opérés dans leur église ou aux environs. Nous en insérerons ici

quelques-unes.

I. NOMBREUSES FAVEURS ATTESTÉES

PAR M£r DE L'AUBESPINE, ÉVÊQUE D'ORLÉANS.

Gabriel de l'Aubespine, fils de Guillaume de

l'Aubespine et de Marie de la Chaise, âgé de qua

rante-neuf ans, évêque d'Orléans depuis vingt-cinq

ans, commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit, dit

qu'en 1626, étant grièvement malade à Lyon, dans

l'archevêché, d'un flux de sang, tellement qu'on le

tenait pour mort, il ne voulait faire aucun remède

Page 229: Pouvoir de saint françois de sales

— 196 —

de médecin, et se contenta de tenir toujours une

relique de ce Bienheureux, dont il reçut un grand

soulagement et ensuite une guérison parfaite.

Cette relique lui avait été donnée par M. Ménard,'

grand-vicaire de Lyon , qui avait assisté à l'ouver

ture du corps du Bienheureux.

Il dit encore qu'en l'année 1625 et autres an

nées, ayant eu une relique précieuse, il a reconnu

évidemment de la modération à ses douleurs. Il

dépose que depuis quinze jours , ayant indiqué

une procession générale pour le siège de La Ro

chelle, de violentes douleurs, auxquelles il était

sujet, l'ayant pris à cinq heures du matin, lui du

rèrent jusqu'à la procession, à laquelle il manda

qu'il ne pouvait aller. Il eut recours audit Saint et

le supplia qu'il pût du moins être délivré de ses

douleurs pour être au retour de la procession et se

trouver à la messe, ce qu'il obtint. Il y alla et

revint à pieds avec la procession.

Il dit que, dans tout son diocèse, et particuliè

rement en cette ville, il y a une telle dévotion au

Bienheureux, que chacun se voue publiquement à

lui; que le peuple, en toutes ses nécessités, va à

l'église de la Visitation où sont ses reliques et son

tombeau ; que de toutes les parties du royaume on

y vient, ainsi que le déposant a vu faire à Milan

au tombeau de saint Charles Borromée. Il dit

qu'au commencement de cette dévotion, il voulut

s'y opposer, sachant bien que, par les conciles et

particulièrement par celui de Carthage, il est dé

Page 230: Pouvoir de saint françois de sales

— 197 —

fendu de dresser des autels et de souffrir l'invoca

tion publique des personnes dont la sainteté n'est

pas autorisée par l'Eglise ; mais qu'il n'a pu l'em

pêcher à cause de la violence du peuple, et par la

voix publique qui était contre lui.

Il dépose, par la part qu'il prétend au ciel, et par

la part qu'il a dans la hiérarchie de l'Eglise, que

tout ce qu'il a dit est vrai, et que, s'il avait l'hon

neur d'être appelé en la Congrégation vénérable

des rites, il supplierait très-humblement Messei-

gneurs les Cardinaux et Prélats qui y assisteraient

de vouloir promptement canoniser ce Bienheu

reux, afin de mettre à couvert la conscience des

peuples et des personnes qui ont recours à lui, et

qu'il est nécessaire même d'y pourvoir, à cause des

hérétiques, qui voient ce grand concours et la

fréquence des miracles.

Fait etdéposé, le 10 juillet 1628, entre les mains

de Mgr de Bourges et de M. Denis Boucher, grand-

vicaire de ce diocèse.

II. GUÉRISON D'UNE RELIGIEUSE

DE FOXTEVRAULT

1625.

Déposition faite par elle—m^me.

Sur la fin de l'année 1624, le 5 décembre, je

tombai en paralysie. Elle me saisit depuis la cein

Page 231: Pouvoir de saint françois de sales

— 198 —

tare jusqu'au bas des jambes, avec une grandedou-

leur qui, dès le même jour, les rendit immobiles,

et, depuis lors, je demeurai sans pouvoir prendre

de repos ni jour ni nuit, dans un état très-doulou

reux, jusqu'au 20 janvier suivant, qu'il me vint une

nouvelle et cruelle fluxion depuis la ceinture jus

qu'au cou, qui me priva entièrement de tout mou

vement, excepté du cou et de la tète. Peu de temps

après, je perdis le sentiment de tous les membres

de mon corps si entièrement que, les bains chauds

m'ayant été ordonnés, on me mettait dans l'eau si

chaude qu'on avait peine à y tenir la main, et cela

m'était insensible. Quelque temps après, il me

survint une inflammation d'entrailles avec des

douleurs intérieures très-grandes. Ces maladies

durèrentenviron trois mois et demi. Avant de tom

ber malade, j'avais lu, avec une grande édification

et consolation, le livre de l'Amour de Dieu, écrit

par le bienheureux François de Sales; ce qui m'a

vait donné une grande dévotion envers lui, jugeant

que celui qui avait si bien écrit sur l'amour de

Dieu était un Saint. Etant donc réduite dans l'état

que je viens de dire, j'eus la pensée de demander

à Dieu ma guérison par l'intercession de ce Bien

heureux; d'autantplus quejevoyais n'avoirplus rien

à espérer des remèdes humains, lesquels jusqu'a

lors m'avaient été entièrement inutiles. J'en parlai

au P. Edine, de l'ordre de Fontevrault, ne voulant

rien faire sans conseil. Tl me dit de suivre l'inspi

ration et de me résigner à la volonté de Dieu.

Page 232: Pouvoir de saint françois de sales

— 199 —

Je commençai donc à prier Dieu et à demander

ma santé; je continuai mes prières avec foi et con

fiance, et, même au fort de mes douleurs, j'avais

cette espérance plus ferme. J'avais sur moi une

croix qui était à notre Père confesseur, dans la

quelle était enchâssé un morceau de toile teinte

du sang du Bienheureux. La nuit qui précéda le

dimanche de la Passion de l'année 1625, ayant

ressenti de très-grandes douleurs'd'entrailles, cau

sées par l'inflammation dont j'ai parlé, lesquelles

m'étaient tout à fait le sommeil , il me sembla en

tendre cette parole : Prends courage, tu seras bien

tôt guérie par les mérites de l'Evêque de Genève. Je

demeurai entre la joie de ma guérison et la crainte

de quelque illusion. Cependant ma confiance re

doubla le reste de la nuit ; et, le jour suivant, il me

semblait entendre incessamment à mes oreilles cette

agréable nouvelle de ma prompte guérison. J'en

parlais comme d'une chose certaine à nos Sœurs,

sans cependant leur parler de la voix que j'avais

entendue. J'envoyai dire au Père confesseur, qui

était dans l'église, que je Tirais bientôt voir.

Quelques heures après, désirant faire mon orai

son, je priai notre sœur Jeanne Lansoulte de se re

tirer. Elle me laissa seule, et alors je fis ma prière

au bienheureux François de Sales ; j'y persévérai

jusqu'à la fin des vêpres. J'entendis clairement la

même voix que j'avais entendue la nuit précédente,

qui me dit distinctement que bientôt je serais gué

rie. Sur les quatre heures la même voix me dit :

Page 233: Pouvoir de saint françois de sales

— 200 —

Lève-toi, tu es guérie, vas à l'église rendre grâces

à Dieu, et répéta diverses fois la même chose. Je

m'efforçai de me lever; néainoins la faiblesse me

retenait , et je me disais à moi-même : Comment

ferai-je pour me lever ? Alors je connus que le sen

timent m'était revenu, parce que je sentis qu'on

me prenait par les épaules, sans que je visse per

sonne, étant véritablement seule. L'on me dressa

sur mon lit, assise ; alors je me jetai à bas et je

pris une robe de chambre. Je fis du bruit, frappant

contre une planche pour appeler les Sœurs; mais

personne ne venant, je sortis seule de la chambre,

marchant lentement. Je sentis que l'on me pous

sait par derrière, sans voir qui que ce soit. Je pris

courage et je marchai plus vite ; je rencontrai notre

sœur Anne Ganger, qui était si surprise de me voir

qu'elle ne savait si elle veillait ou si elle rêvait ; et

moi si transportée que, telle que j'étais, sans bas

ni souliers, je m'en allai à l'église avec la sœur

Ganger.

Nous fûmes aussitôt suivies de plusieurs autres

religieuses, qui furent averties de ma guérison par

la Mère Béran, qui m'avait vue. Elles étaient toutes

si ravies de voir un si grand miracle, qu'elles se

mirent à sonner les cloches en signe de joie ; ce

qui assembla tout le couvent au chœur, où l'on

chanta le Te Deuin en action de grâces, et j'aidai à le

chanter. Le Te Deum fini, je fis l'office et entonnai

l'Introït de la messe de la Sainte-Vierge, qui fut

chantée en action de grâces de ce signalé miracle,

Page 234: Pouvoir de saint françois de sales

— 201 —

arrivé en ma personne par l'intercession du bien

heureux Evêque de Genève. Je crois fermement et

entièrement que cette guérison est miraculeuse.

De tout ce que j'ai dit ci-dessus, sont témoins

M. Boucher, grand-vicaire du diocèse d'Orléans;

notre Père confesseur et messire Parci, prêtre et

aussi confesseur de ce monastère; et MM. Bem-

bact, Flumery et Monnort, tous médecins ou chi

rurgiens, lesquels ont donné leur attestation signée

de leursmains, et déposée au procès.

Soeur Marie Potier,

religieuse de la Madelaine, ordre

de Fontevrault, près Orléans.

III. GUÉRISON D'UNE PARALYTIQUE

DE NAISSANCE.

1625.

Déposition de son père et de sa mère.

Notre fille aînée est venue au monde paralyti

que, ayant de plus la vue égarée, ce qui la rendait

effroyable. Nous l'avons gouvernée jusqu'à l'âge de

sept ans, sans qu'elle pût se tenir debout en au

Page 235: Pouvoir de saint françois de sales

— 202 —

cune façon. Pour se changer d'une place à une au

tre elle se traînait sur sa main gauche, tirant tous

les autres membres du côté droit comme une masse

de chair privée de sentiment. Outre ces incommo

dités, elle était comme insensée. Si on lui parlait

elle ne répondait point, mais regardait les person

nes d'un air égaré. Nous eûmes recours à Dieu,

et nous lui demandâmes, par l'intercession du bien

heureux François de Sales, la santé de notre fille;

Nous fîmes une neuvaine à cette intention. Le der

nier jour, à la fin de la messe, l'enfant se leva

droite et ferme sur ses pieds et marcha aisément;

elle a continué de le faire. Les membres du côté

droit, qui ne prenaient point de nourriture, com

mencèrent à en prendre et devinrent égaux aux

autres, avec le mouvement aisé et facile. Sa vue

égarée, qui faisait qu'à peine elle pouvait recon

naître les personnes qui lui parlaient, devint belle

et claire, et son jugement sain, en sorte qu'elle ré

pond si bien et si à propos aux demandes qui lui

sont faites, qu'elle est admirée de tous ceux qui la

connaissent.

A la suite de ces dépositions, on lit, dans la même relation:

Le nombre des autres miracles, dont les infor

mations furent faites, est si grand qu'on en pour

Page 236: Pouvoir de saint françois de sales

— 203 —

rait composer des volumes entiers. Nous ajoute

rons seulement ici la déposition faite devant les

commissaires apostoliques par une des anciennes

religieuses du monastère :

J'atteste et dis qu'il y a un tableau du bienheu

reux François de Sales, exposé publiquement en

notre église de la Visitation, où l'on vient apporter

des malades affligés de toutes sortes de maladies,

non seulement de cette ville, mais encore des au

tres villes et provinces voisines et éloignées, les

quels reçoivent la santé. Il y a un grand concours

de peuple, qui augmente de jour à autre, qui y

vient faire des neuvaines et rendre leurs vœux à la

gloire de Dieu et à l'honneur du Bienheureux,

pour demander des grâces spirituelles ou temporel

les, ou pour remercier de celles qu'ils ont reçues.

Tous les jours, il s'y trouve un si grand nombre de

prêtres et de religieux de tous les ordres, pour

célébrer la messe, par dévotion au Bienheureux,

que l'on a été obligé d'y faire trois autels. Et, quoi

que les messes s'y commencent dès les trois ou

quatre heures du matin, il y a des prêtres qui sont

contraints de s'en aller sans avoir célébré, à cuuse

du grand nombre, y en ayant chaque jour jusqu'à

quarante, quarante-cinq et même jusqu'à cin

quante.

Il n'est pas possible de persuader au peuple de

le nommer autrement que Saint, ou au moins Bien

heureux. Son tableau est entouré de vœux qui y

Page 237: Pouvoir de saint françois de sales

— 204 —

sont suspendus en reconnaissance des guérisons

miraculeuses obtenues par son intercession. Il y

a aussi des béquilles suspendues par des person

nes qui, étant venues demander à Dieu la santé,

par l'intercession du Serviteur de Dieu, ont re

couvré leur santé en un instant, et s'en sont retour

nées sans aide. Je sais que l'on a en très-grande

estime ses précieuses reliques, qu'on les enchâsse

dans des croix d'or ou d'argent, et que Dieu fait

des miracles par leur application.

Pour satisfaire à la grande dévotion des peuples,

nous avons, dans notre monastère, de la toile teinte

du sang du Bienheureux; nous la trempons dans

l'eau pure, que nous donnons ensuite à tous ceux

qui en viennent demander pour diverses sortes de

maladies, et j'ai compté quelquefois en avoir donné

en un jour à quatre cent quatre-vingt personnes.

On vient même des lieux fort éloignés en deman

der pour des malades ; un grand nombre en ont

été considérablement soulagés et beaucoup d'au

tres guéris. On en a compté dans une année jus

qu'à soixante-dix qui avaient été guéris dans cette

ville ou aux environs. Ceux-ci avaient fait mettre

leurs noms par écrit, et ils assuraient qu'il y en

avait encore beaucoup d'autres aussi bien guéris

qu'eux , mais qui n'avaient point fait inscrire

leurs noms.

Je dis de plus, qu'ayant, avec la permission de

notre Mère, donné à une de mes propres sœurs, qui

demeure en Normandie , des reliques du Bien

Page 238: Pouvoir de saint françois de sales

— 205 —

heureux, elle, ayant des amis malades, fit tremper

ces reliques dans l'eau et leur en donna à boire;

ce qui eut un effet si heureux pour leur guérison,

que de toutes parts et de plusieurs lieues à la

ronde, on venait lui demander de cette eau mira

culeuse; et, ayant recueilli les noms de ceux qui

avaient été guéris sur l'heure ou en fort peu de

temps, il s'en trouva cent, encore disait-on que

c'était la moindre partie.

Tout ce que j'ai dit est tellement public et no

toire à tout le monde, que les prédicateurs le pu

blient en chaire (1).

PRÉSERVATION D'UN GRAND DANGER, ACCORDÉE

A M. BOUVIER, DEPUIS CURÉ DE CHAUMONT.

1625.

Déposition faite par lui-même.

En l'année 1625, j'étais en Chablais, à Thonon,

dans la maison de M. de Beauvoir, docteur ès-droit,

Cl) A ces témoignages , il faut joindre celui de la Mère de

Chaugy, inséré dans le procès de canonisation : « On a compté,

a Orléans, des miracles sans nombre, et la commune renommée

a fait connaître que notre vénérable Fondateur a obtenu de

Dieu quelque bénédiction particulière pour notre monastère de.

la Visitation Sainte-Marie de celte ville. »

Page 239: Pouvoir de saint françois de sales

lieutenant particulier de la judicature-mage du

Chablais, pour élever son (ils alors unique, nommé

Michel. Environ huit jours avant le carnaval, le

marquis de Tuolach, de Bade, arrivant en la maison

de MM. de Forax, beaux-frères du susnommé M. de

Beauvoir, j'eus commission d'y conduire quelques

meubles. Je partis donc de Thonon, environ les

deux heures après-midi, monté sur un cheval

appartenant à un des MM. de Forax, qui était

lieutenant d'une compagnie de cavalerie de l'esca

dron de Savoie, du feu seigneur Dubois, baron de

Ternier.

C'était par un temps de grandes pluies , ac

compagnées d'un vent fort et puissant , qui fon

dait les neiges et causait un dégel universel, en

sorte que les eaux étaient extrêmement débordées.

Il y a auprès du village de Sciez, à une lieue en

deçà de Thonon, un torrent qu'ils appellent, ce me

semble, le Redon, lequel, enflé outre mesure,

occupait tous les rivages et entraînait des rochers

et des arbres, ravageant par son impétuosité tout

ce qui s'opposait à sa course. Or, ne connaissant pas

le danger, jé poussai mon cheval dedans pour le

passer, mais je n'y eus pas plutôt fait deux ou trois

pas, que le cheval renversa dans l'eau et moi des

sous, et je fus entraîné sous la planche de bois qui

est un peu au-dessous du grand chemin, avant

même que je me fusse reconnu nique je me fusse

rendu compte de ma chute. Alors je vis la planche

et le cheval qui dérallaient au courant de l'eau et

Page 240: Pouvoir de saint françois de sales

— 207 —

m'entraînaient, un de mes pieds étant resté engagé

dans l'étrier.

Dans ce danger, je ne sus faire autre réflexion,

ni sur ma conscience, ni sur le retour à Dieu, sinon

que promptement et dans la première et unique

pensée qui me survint, je me vouai soudainement

au bienheureux Père François de Sales, sans que,

dans cette surprise, je pusse spécifier de lui faire

aucune particulière offrande. Les flots donc de ce

torrent emportèrent en bas le cheval, et moi après,

toujours engagé par un pied en l'étrier, jusqu'à ce

que, trouvant un grand rocher au milieu de l'eau,

le long duquel le cheval passait, je m'y attachai des

deux bras et secouai le pied, en sorte que je le

.sortis de l'étrier, et laissai aller le cheval. J'arrêtai

là quelque temps jusqu'à ce que je sentis ce rocher

s'ébranler, et après quelques secousses abandonner

la terre et commencer à se tourner de l'autre côté ;

et moi à la merci des eaux, au milieu du courant.

Je n'ai jamais su ce que c'estquede nager, et quand

j'aurais été le meilleur maître en cet art, cette

adresse m'aurait été inutile en cette occasion,

parmi les pierres, les bois et la terre que la furie

du torrent entraînait dans sa course précipitée.

Cependant Dieu me fit la grâce que, dès que j'eus

abandonné cette pierre, je ne perdis jamais le

jugement, et que, débattant des pieds et des mains,

j'avais toujours la tête hors de l'eau et quelque

espérance de me pouvoir sauver. Enfin je com

mençai à approcher des moulins de Coudrée, à

Page 241: Pouvoir de saint françois de sales

— 208 —

la première vue desquels j'entrai dans une vive

appréhension, ou de me voir mettre en pièces dans

les roues du moulin, ou, si je les échappais, d'en

trer avec les flots du torrent dans le lac de Genève,

et là d'être submergé sans ressource. Cette crainte

saisit tout mon esprit sans y laisser place pour

aucune pensée en faveur de mon âme. Cependant,

comme Dieu souvent fait éclater les merveilles de

son secours quand il n'y en a plus dans la nature ,

quelques pièces de bois qui roulaient dans le cou

rant enragé de la rivière m'emportèrent près du

bord, du côté de Thonon , où je m'arrêtai avec

beaucoup de peine à un peuplier que la furie de

l'eau avait déjà déraciné et couché au travers. Je

fus depuis retiré de là par les paysans qui survin

rent avec des crocs pour tirer le bois que la rivière

emportait.

Ces paysans m'accompagnèrent comme mort

jusqu'à la planche susmentionnée, et m'adressèrent

en un village de delà, en la maison d'un Curial

Chapuis, duquel la charité à me bien traiter dans

une si pressante occasion m'a fait toujours retenir

le nom, quoique je n'aie jamais eu le bien de le

revoir. Je perdis mon manteau et mon chapeau dans

le naufrage; mais je n'eus, par la grâce de Dieu,

point d'autre mal, même je n'avais bu aucune

goutte d'eau. Toute mon incommodité fut qu'après

un si grand travail l'eau se glaça sur mes habits, ce

dont je devais prendre une pleurésie, s'il n'eût plu

à la miséricorde de Dieu de rendre son œuvre tout

Page 242: Pouvoir de saint françois de sales

— 209 —

accomplie, en me sauvant et du naufrage et des

maux qui s'en pouvaient suivre.

Cette même nuit, M. de Forax me vint chercher,

car son cheval, après avoir échappé de l'eau, sans

selle et sans bride, était venu en son écurie, où

l'eau qu'il avait bue le fit crever; et l'on trouva le

bagage tout attaché ensemble à un buisson, au

bord de l'eau, sans qu'il y eût autre chose de perdu

que la bride.

De tout ceci je rends très-humblement grâces à

Dieu, et en fais la présente déclaration maintenant

que je suis dès longtemps prêtre, laquelle déclara

tion j'affirme être très-véritablement comme la chose

s'est passée, sans aucune amplification.

Je signe ici mon nom. Annecy, vingt-sixième

juillet 1656.

Bouvier, prêtre-curé de Chaumont, indigne.

GUÉRISON D'UNE PARALYTIQUE.

VERS 162S.

Tiré de pièces authentiques.

MlleGuérin, âgée de sept à huit ans, était pen

sionnaire au Monastère de la Visitation de Valence,

14

Page 243: Pouvoir de saint françois de sales

— 210 —

lorsqu'elle fut atteinte d'une paralysie entière des

jambes, en sorte qu'elle ne pouvait ni marcher,

ni se soutenir; cette infirmité était accompagnée

d'une douleur de tête continuelle, et de convul

sions presque journalières ; ces crises duraient une

heure. On essaya tous les remèdes possibles;

pendant plusieurs semaines, il fallait la porter com

me un enfant de deux mois; enfin le médecin, voyant

que rien ne la guérissait, résolut d'employer des

remèdes plus énergiques. En attendant, la pauvre

petite fillette essaya si elle ne pourrait se soutenir

tant soit peu, mais ce lui fut chose impossible. Le

lendemain, qui était un dimanche, elle fut inspirée

de s'adresser au bienheureux fondateur delà Visi

tation, par un vœu dont madame sa mère fut aver

tie et satisfaite. On la voulut ensuite porter au

chœur pour entendre la sainte messe, et, comme la

sœur qui la soignait la voulut prendre sur ses bras,

comme à l'ordinaire, la petite fille lui dit : Maehère

sœur, dans un instant notre bienheureux Père m'a

guérie. A l'instant elle se leva et alla librement à

la chambre, où elle fit plusieurs sauts en réjouis

sance et pour prouver sa parfaite guérison. A l'ar

rivée du médecin on l'avertit qu'elle était guérie; il

crut qu'on voulait lui dire qu'elle était morte et

ainsi délivrée de tous ses maux ; c'est pourquoi il

fut extrêmement surpris de la voir venir à lui , gaie

et joyeuse, lui raconter sa prompte guérison, qu'il

attesta comme un vrai miracle.

Page 244: Pouvoir de saint françois de sales

— 211 —

GUÉRISON SUBITE DU SEIGNEUR DE BONNEVAUX,

1625,

ET GUÉRISON DE SON PETIT ENFANT.

Déposition faite le 2 octobre 1649.

Je, Jacques-Louis de Bonnevaux de Crestet Mer-

linge, âgé de trente-neuf ans, premier syndic et

capitaine de la ville d'Evian, au duché de Chablais,

diocèse de Genève, certifie et déclare qu'en l'année

1625, étant au collège des RR. PP. Barnabites

de la ville d'Annecy, pensionnaire de messire De-

mieure, prêtre, et mon régent en quatrième, je

tombai malade et fus réduit à telle extrémité que

les médecins m'avaient abandonné comme mort;

la place pour enterrer mon corps était déjà

demandée aux RR. PP. Cordeliers, par M. Trom-

bert, curé d'Argonex, et les cierges et écussons de

mes armoiries pour mes funérailles commandés ; et

n'ayant autre recours que la miséricorde du bon

Dieu et l'intercession de ses saints, ledit sieur

Demieure, mon régent, fit un vœu pour moi au

bienheureux saint François de Sales, et alla dire

la messe à cette intention dans la chapelle des

Révérendes dames de la Visitation dudit lieu, où

Page 245: Pouvoir de saint françois de sales

— 212 —

reposait le corps de ce grand Saint; et, au même

instant, noble et révérend messire Robert Louis,

Prieur du prieuré de Chênes, mon oncle paternel,

ayant été averti de l'accident qui m'était survenu,

fit vœu audit Saint et dit la messe à cette intention,

pour implorer les grâces de ce grand Saint pour

obtenir ma santé.

Aussitôt le retour dudit sieur Demieure dans son

logis, venant auprès de mon lit, il fut tout ébahi de

me trouver les yeux ouverts et dans une entière

connaissance, et lors me conta l'obligation que

j'avais de ma vie au bienheureux François de Sales.

Le jour après, je fus entendre la messe à ladite

chapelle, et rendre grâces à Dieu et audit Saint du

bénéfice quej'avais reçu par ses prières. Ce qu'ayant

fait, le même jour je montai à cheval et allai voir

ledit sieur prieur de Chênes, qui me dit ce que j'ai

déclaré ci-dessus, ,qui fut au commencement de

septembre.

En continuation des grâces reçues par le

susdit François de Sales, je déclare que les der

niers jours du mois d'août passé, ayant eu un

enfant, de l'âge d'environ trois semaines, atteint

du mallet, autrement mal caduc, ma femme, qui le

croyait mort, le voua au susdit saint François de

Sales, et en même temps m'en donna avis en une

maison que j'ai près de Genève, appelée Merlinge.

Aussitôt que je sus la nouvelle, je confirmai le

même vœu, et par la grâce de Dieu et l'intercession

Page 246: Pouvoir de saint françois de sales

du susdit Saint, mon enfant est parfaitement guéri,

ce qui me rend extrêmement obligé à la mémoire

de ce grand Saint que je supplie m'étre toujours

favorable et aux miens.

Fait à Evian, le second octobre \ 649. Et me suis

signé et scellé du sceau de mes armoiries.

DE BONNEVAUX.

GUÉRISON DE CLAUDA BUAZ, ESTROPIÉE.

1629. *

Déposition de P. Delisle, curé plébain de Cluses, le 6 juin 163 6.

La Clauda Buaz, femme de honorable Claude

Vuargnoz, bourgeois et habitant dudit Cluses, fut,

ainsi que l'assure et atteste honorable Claude David,

chirurgien, affligé dès l'année 1629, trente-sixième

de son âge, d'une défluxion si grande sur la jambe,

qu'elle était dans une inquiétude continuelle, d'où

s'en suivit une rétention de nerfs, et même un

danger évident d'être réduite à se faire couper

ladite jambe ; mais, après avoir eu recours au bien

heureux François de Sales , prenant dévotion d'al

ler à Annecy, et y faire dire la messe, elle reçut

aussitôt du soulagement, et, en vingt-quatre heures,

pleine et entière guérison.

Page 247: Pouvoir de saint françois de sales

— 214 —

GUÉRISON DE Dlle ANNE BAILLUY,

ATTEINTE D'UNE FIÈVRE MALIGNE A NANCY.

1636.

Déposition faita par elle-même.

Au parloir de la Visitation Sainte-Marie de

Nancy, révérende religieuse Mère Anne-Marie

Bailluy, après avoir solennellement juré sur les

saints Evangiles et promis de dire la sincère

vérité des faveurs, grâces et miracles qu'elle a

affirmé avoir reçus de la toute divine puissance,

par l'entremise du vénérable François de Sales,

évéque de Genève, a requis que, pour la plus

grande gloire de Dieu, ils soient ici rédigés par

écrit, suivant les mêmes termes dont la teneur en

est telle. En l'an 1633, audit Nancy, se trouvant

âgée d'environ vingt-cinq ans, avec un désir

extrême de se faire religieuse audit Monastère de

L'Ordre susdit, institué par le vénérable Père de

Sales, elle tomba malade, lorsque déjà elle avait

disposé de toutes ses affaires, dans la créance d'y

entrer promptement. Elle fut tourmentée d'une fiè

vre tierce, laquelle, peu après, se changea en con

tinue, et fut si malignement chaude et ardente,

qu'elle rêvait continuellement, de sorte que, aban

donnée du secours ordinaire des médecins, elle

Page 248: Pouvoir de saint françois de sales

— 215 —

reçut le saint Viatique et l'extrêine-onction. On

reconnut que la moitié de son corps était déjà

comme tout mort; la gangrène commençait à pren

dre place en des plaiesqu'elle avait surles reins, de

manière qu'elle se trouvait aux agonies de la mort;

on alla quérir audit Monastère le tableau repré

sentant l'image dudit Père de Sales, pour le porter

voir à l'agonisante, et à peine l'eût-elle vu que, le

reconnaissant, elle dit : Voilà celui qui me guérira.

Elle fut alors si réjouie et si consolée, qu'elle croit

ne l'avoir jamais été davantage, et incontinent

après, sa grande fièvre elle délire la quittant, elle

resta avec la seule faiblesse de la maladie. Deux

mois après, elle entra heureusement audit Monas

tère de la Visitation, où elle est présentement

supérieure.

Or, afin que le tout puisse être bien connu et su

des âmes dévotes, elle a désiré que le tout fût

rédigé en la présente forme, et que les présentes

en soient dressées parle notaire soussigné, ce qui

fut fait.

Présents Nicolas Bourgeois et Jean Falhiste,

tous deux demeurant audit Nancy, témoins requis

et appelés, non signés aux présentes pour n'avoir

l'usage d'écrire.

Sr Anne-Marie Bailluy, Supérieure.

Frère Henriquet, notaire apostolique.

Page 249: Pouvoir de saint françois de sales

— 216 —

GUÉRISON DU FILS DE G. JUILLARD, ESTROPIÉ.

1636.

Déposition de LouiB Vincent, curé de Marigny.

Du 21 septembre 1648, Gervaise Juillard,

d'Invrey, paroisse de Mioney, âgée d'environ cin

quante ans, de bonne réputation, dépose qu'il y a

douze années qu'elle avait un sien fils, impotent

des deux jambes, sans espérance d'être guéri par

aucun remède humain, attendu le mal et le long

temps qu'il était malade; mais ledit enfant et ladite

Gervaise, sa mère, s'étant voués à Mgr François

de Sales, le malade fut porté à Annecy, au lieu où

repose le corps de Mgr François de Sales, évêque

et prince de Genève ; ayant fait sa prière, il fut

instantanément guéri, et s'en est revenu à pieds

et sans peine, ce qu'ils tiennent à miracle.

Page 250: Pouvoir de saint françois de sales

— 217 —

GUÉRISON DE NOBLE CLAUDE DESPORTES.

1636.

Déposition de measire Pierre-andré Paruy, curé de Grésy.

Noble Claude Desportes, âgé de trente-cinq ans

environ, m'a assuré, à la forme que dessus, qu'à

l'âge de douze ans, il fut atteint d'un asthme qui,

allant toujours empirant et le pressant de plus

en plus, le réduisit à l'extrémité à l'âge de quinze

ans, non seulement par la difficulté de la respira

tion, mais encore par des vomissements tout à fait

étranges ; les médecins appelés par diverses fois,

l'ayant vu et ayant consulté sur sa maladie, le jugè

rent absolument incurable. Peu après, une nuit

confirma ce jugement, car le malade fut à l'agonie.'

Feu dame Françoise de la Fugère, tout éplorée,

voyant qu'il n'y avait plus de remèdes humains

pour son fils, recourut aux mérites du bienheureux

François de Sales, auquel elle le voua avec pro

messe de le conduire au sépulcre du susdit Bien

heureux, si tant était qu'il plût à Dieu, par son

entremise, de lui donner encore assez de santé

pour ce voyage. Et, dès cette heure, elle trempa

certaine relique, que le susnommé noble Claude

Desportes croit être du sang du Bienheureux,

dans un verre plein d'eau, laquelle il n'eut pas

Page 251: Pouvoir de saint françois de sales

— 218 —

sitôt prise qu'il se sentit soulagé, et jamais depuis

il ne s'est ressenti de ce mal.

GUÉRISON DE CLAUDINE GROSSET ,

ATTEINTE d'un CANCER A LA BOUCHE.

1637.

Rapport de 1^. Gordon, curé plébain de Megève.

Noble Claudine Grosset, femme d'honorable

Jacques-François Cosserand, avait en la bouche

un chancre qui lui avait rongé et percé la joue et

dessous le menton, en sorte qu'elle ne pouvait

manger; la viande qu'elle se mettait en la bouche

sortait par lesdits trous.

La maladie étant jugée par les médecins mor

telle et incurable, elle eut recours au Bienheureux,

promettant d'aller en voyage à Annecy, à son tom

beau. Le jour même qu'elle partit, étant arrivée à

Thônes, elle mangea comme si elle n'eût eu aucun

mal ; et, ayant accompli son vœu, elle guérit entiè

rement.

Cette grâce et miracle insigne est arrivé au mois

de septembre 1637. La susdite dame Grosset et

son mari sont des témoins encore vivants, ainsi

Page 252: Pouvoir de saint françois de sales

— 219 —

que la plus grande partie des habitants dudit

Megève.

BLÉ GÂTÉ, PURIFIÉ.

1637.

Extrait dee fondations inédites du monastère de la Visitation d'Autan.

Les Religieuses avaient acheté, en 1637, pour

leur provision, cent bichets de blé qu'on mit dans

un grenier où il se trouvait quelques boisseaux de

vieille orge, toute pleine de coussons. Ceux qui y

mirent le grain le remarquèrent sans le faire obs-

server aux religieuses qui ne s'en doutaient point.

Ces petites bétes se jetèrent dans le nouveau blé,

en si grande quantité que l'on crut qu'il serait tout

perdu, et l'on était déjà en peine de savoir où l'on

trouverait de quoi nourrir la Communauté. La sœur

économe, vivement affligée, essaya en vain toutes

les recettes qu'on lui enseignait, quand tout à coup

elle fut inspirée de s'adresser à son bienheureux

Père. Elle prit de ses reliques, les attacha à un

grand bâton qu'elle planta au milieu du monceau

de blé, puis se mit à genoux et pria son saint

Fondateur de lui obtenir le pouvoir de commander

Page 253: Pouvoir de saint françois de sales

à ces petites bestioles, qui dévoraient la provision

de ses chères filles, afin qu'elles sortissent du gre

nier et que le mal cessât. Au même instant toute

cette petite garnison de vermine prit la fuite; on

les voyait monter en hâte les murailles et s'en

fuir, en sorte que les sœurs étaient bien surprises

de les voir descendre les murs de leurs chambres.

Non seulement il n'en resta pas une dans le blé,

mais il ne se trouva nullement endommagé, telle

ment que le meunier, remarquant combien il était

beau, vint demander ce qu'on y avait fait.

GUÉE1SON DE LA SECRÉTAIRE

DE SAINTE JEANNE-FRANÇOISE DE CHANTAL ,

atteinte d'une ophtalmie,

vers 1638.

Tiré de pièces authentiques.

Au premier monastère de la Visitation d'An

necy, la sœur Françoise-Magdelaine de Chaugy

travaillait depuis quelque temps à rédiger l'histoire

de l'Ordre et les vies des premières religieuses qui

l'ont tant embaumé par leurs grandes vertus. Or,

Page 254: Pouvoir de saint françois de sales

— 221 —

tandis que sa plume traçait avec un charme d'inef

fable suavité ces douces images de la perfection

religieuse, ses yeux se trouvèrent bientôt tellement

fatigués, qu'elle fut atteinte d'une violente ophtal

mie. Le médecin de Son Altesse Royale, qu'on

consulta, ordonna un repos absolu comme seul

moyen de conserver la vue à la jeune sœur. La

bienheureuse Mère de Chantai, qui estimaitbeau-

coup la soeur Françoise-Magdelaine, se mit en

prières et demanda avec beaucoup d'instances sa

guérison. Un soir elle se rendit à la cellule de la

malade et lui dit : Je vois bien que le médecin rai

sonne juste, mais quel moyen que je me passe de

voire secours? Ne voudriez - vous pas unir vos

prières aux miennes, afin qu'elles soient plus tôt

exaucées? Et là dessus, faisant le signe de la croix

sur les yeux de la sœur, en invoquant les sacrés

noms de Jésus, Marie, Joseph, elle lui ordonna de

se coucher. A peine la sœur Françoise-Magdelaine

commença-t-elle à s'assoupir, que saint François

de Sales lui apparut, revêtu de ses habits pontifi

caux, et brillant d'une céleste lumière : Ma fille,

lui dit-il, les maladies sont des dons précieux par

lesquels la divine Bonté a coutume de purifier l'âme

en affligeant le corps. La santé nous est néanmoins

quelquefois nécessaire pour nous soutenir dans les

travaux entrepris pour la gloire de Dieu. Aussi

ai-je ordre de sa part de vous délivrer de votre mal,

en vue des services qu'ilattend de vous, etquevous

rendrez à notre Institut. Les eaux, qui devaient

Page 255: Pouvoir de saint françois de sales

— 222 —

cette nuit tomber sur vos yeux et les fermer pour

le reste de vos jours, s'écouleront par vos oreilles,

et vous connaîtrez par là la grandeur de la grâce

que vous recevrez.

S'étant éveillée un moment après, la sœur sentit

le linge qui était plié en quatre sur ses yeux, son

oreiller, les draps et le chevet de son lit, tout

mouillés, et sa vue dès lors aussi libre que s!

jamais elle n'eût eu de fluxion. Aussitôt elle se jeta

à genoux et remercia avec effusion son bienheureux

Père et Fondateur ; puis elle courut auprès de la

sainte Fondatrice pour lui raconter comment le

miracle s'était passé. On fit lever toute la Commu

nauté, qui alla se prosterner devant les reliques du

Saint et chanter le Te Deum d'action de grâces.

GUÉRISON DE M"6 DE LA ROCHE ,

ATTEINTE d'un ÉRÉSIPÈLE.

1639.

Déposition de la soeur Marfe-Jacquellne de la Roche, sa fille,

le 1er septembre 1646.

Sœur Marie-Jacqueline de la Roche, interpellée

de dire la vérité, en vertu de la sainte obéissance,

déclare que, en l'année 1639, sa mère eut un érési

Page 256: Pouvoir de saint françois de sales

— 223 —

pèle sur tout le visage, accompagné d'une grosse

fièvre, qui lui avait fait enfler extraordinairement la

tête et le visage. On lui appliqua sur la tête l'étole

du vénérable Serviteur de Dieu, qui est conservée

au monastère de Saint-Flour. Incontinent après

cette application, elle fut guérie.

La sœur déposante sait cela pour l'avoir appris

de la bouche de sadite mère, qui, après sa guéri-

son, vint la visiter au monastère de Saint-Flour et

lui dit que le vénérable Serviteur de Dieu l'avait

guérie, et qu'elle avait senti, lors de l'application

de l'étole, comme si on lui avait arraché une croûte

de dessus la tête.

GUÉBISON D'UNE ÉPILEPTIQUE.

1639.

Tiré de pièces authentiques.

Le monastère de la Visitation de Romans était

alors embaumé des vraies et aimables vertus de

notre sœur Marie-Catherine Royaume, qui y vi

vait comme un ange d'innocence et de simplicité.

Mais, ayant éprouvé un grand saisissement, elle

fut prise du mal caduc et en eut des attaques deux

à trois fois par semaine. La supérieure, bien affli

Page 257: Pouvoir de saint françois de sales

— <224 —

gée de cet accident, lui dit : Ma fille, ne quittez

point Notre Seigneur qu'il ne vous ait guérie. Elle

s'en alla devant le Saint-Sacrement, et pria avec

tant de ferveur et de simplicité, que Notre Seigneur

se laissa toucher et lui apparut, accompagné de la

sainte Mère et de notre bienheureux Père, et lui dit:

Je le veux bien, soyez guérie; mais, en reconnais

sance, dites, tous les jours de votre vie, les sept joies

de ma Mère et l'hymne qui commence par mon

nom : Jesu Redemptor omnium , en l'honneur de

mon serviteur et ami François de Sales; c'est à

leur requête queje vous ai guérie. A l'heure même,

elle le fut entièrement, et ne s'est jamais plus res

sentie de ce mal.

RÉSURRECTION D'UNE MÈRE ET DE SON ENFANT.

11 DÉCEMBRE 1639.

Tira de pièce3 authentiques.

Jeanne, fille de feu Humbert Duclos, dit avec

foi, et le serment prêté, que, le décembre 1639,

elle mit au monde une fille, et que toutes deux de

vinrent mortes pendant quelque temps ; ce que

voyant, Dlle Françoise de la Tornette et Suzanne

de la Rue, qui l'assistaient, la recommandèrent au

Page 258: Pouvoir de saint françois de sales

— 225 —

bienheureux François de Sales, lui vouant une

messe ; et, soudain, l'enfant fit signe et se trouva

fort bien ainsi que sa mère. Témoins MM. Amé

Gros et François Milot. Le révérend curé de Cusy

atteste avoir reçu les susdites déclarations.

GUÉRISON d'eUSTACHE FROSSET, LÉPREUX.

1640.

Déposition da mesaire Hudrisier, curé de Saint—Jorioz, près d'Annecy.

Honorable Eustache Frosset, maître tailleur du

village de la Magne, paroisse de Saint-Jorioz, en

l'évêché de Genève, atteste, sous la foi du serment,

qu'en l'année 1640 il fut saisi et atteint d'une

grande maladie, et que tout son corps resta telle

ment couvert de plaies, qu'il lui était impossible de

remuer et de faire quoi que ce soit, de sorte qu'il

paraissait comme un lépreux sur son grabat, et

comme le bon Job sur son fumier, faisant pitié et

compassion , et tirant les larmes des yeux de tous

ceux qui le visitaient; si bien qu'il pouvait dire à

bon droit ce que disait autrefois le bon Job, au

xxxvime chapitre de son livre, voulant exprimer

l'extrémité de ses misères : Que Dieu l'avait fait

la

Page 259: Pouvoir de saint françois de sales

— 226 —

un exemple de misères et d'afflictions devant tout

le peuple.

Après avoir recherché tous les moyens, et s'être

servi de tous les remèdes humains, tant par l'avis

des médecins que par les soins des apothicaires et

chirurgiens , il vit qu'il n'avançait de rien, mais

que son mal augmentait plutôt que de diminuer;

alors, bien informé et bien assuré des merveilles

qu'opère journellement le bienheureux Prélat,

illustrissime et révérendissime François de Sales,

autrefois Evêque et Prince de G-enève, et des gran

des grâces que reçoivent ceux qui l'invoquent dans

leurs afflictions et plus urgentes nécessités ; ins

piré d'en haut, il fit vœu et résolution de recourir

à lui, et, ne trouvant plus de remèdes au monde

propres pour sa guérison, le pria instamment,

comme grand Serviteur de Dieu, de lui en vouloir

trouver dans le ciel, et lui faire paraître une partie

du pouvoir qu'il y avait, le choisissant pour son

médiateur et avocat auprès de Jésus-Christ. S'é-

tant mis pour cet effet en prière, il n'eut pas plu

tôt achevé, qu'il se sentit tout soulagé, et dans une

pleine liberté de marcher et de faire ses fonctions

accoutumées en qualité de tailleur; ce qu'il n'avait

pu faire en aucune façon auparavant son vœu.

Le tout il afErme et atteste par serment, prêté

entre les mains de moi, soussigné, prêtre, doc

teur en théologie et curé de la susdite paroisse;

et en présence de François Convers-Aimé d'En-

gone et de Pierre des Maisons, témoins que

Page 260: Pouvoir de saint françois de sales

— 327 —

j'ai requis pour meilleure assurance. Le tout fait

à la cure deSaint-Jorioz, le.deuxième de mars 1656.

Hudri sier, prêtre, curé.

GDÉEISON D'ALBERT

ET RÉSURRECTION DE JACQUES-MARIE ,

TOUS DEUX FILS DE F. DE DRAILLAN.

1638-41.

Déposition de G. Bolot, prêtre et chapelain en l'église de la

Visitation d'Annecy,

Je soussigné, certifie que le 9 septembre 1643,

DIIe Michelle-Anthonie de Séraval, femme de no

ble François de Draillan, est venue avec deux siens

fils, en cette cité d'Annecy, dans l'église Sainte-

Marie de la Visitation, pour rendre ses vœux à

Dieu et au bienheureux François de Sales, des

grâces miraculeuses qu'elle a reçues en la per

sonne de ses enfants: l'une arrivée à Albert, l'an

1638, et l'autre à Jacques-Marie, le 30 août 1641.

!.

Elle a déclaré que sondit fils Albert, l'an 1638,

Page 261: Pouvoir de saint françois de sales

— 228 —

fut saisi d'une grosse et très-violente fièvre conti

nue, qui le travailla si rudement pendant trois

jours, que l'on ne sut y apporter aucun remède hu

main. Alors les parents eurent recours au grand

Médecin , par les intercessions du bienheureux

François de Sales, auquel ils firent vœu de venir

visiter son tombeau et faire quelques offrandes. Le

vœu prononcé, incontinent la fièvre diminua si fort

que l'enfant fut guéri presque en un instant, en telle

sorte qu'il ne restait plus qu'à satisfaire audit vœu ;

mais, comme l'année se passa sans que la promesse

faite à Dieu et à son Serviteur fût acquittée, aux

mêmes mois et jour de l'année suivante, la même

maladie saisit derechef ledit Albert, ce qui fit re

connaître au sieur curé de Boëge, qui savait le

vœu promis, les justes jugements de Dieu, et le fit

recourir au même remède que l'année précédente ;

il s'adressa derechef à Notre Seigneur, par l'inter

cession du bienheureux François de Sales, pour

qu'il voulût encore accorder la même grâce, pro

testant, en cas que les parents dudit Albert ne

rendissent leur vœu, de s'en acquitter à-leur dé

charge, et en même temps le malade reprit ses

forces et fut rappelé à sa première santé.

II.

La même dame assure de plus que, le 30 août

1641, Jacques-Marie, son petit fils, âgé seulement

de quinze jours, après avoir été incommodé de

Page 262: Pouvoir de saint françois de sales

— 229 —

maladies, fut trouvé comme mort dans son ber

ceau, et fut jugé tel dè plusieurs personnes qui

le virent, parce qu'il était froid, les yeux en

foncés et couverts, avec tous les autres signes de

mort. La mère, le voyant en cet état, fut tout éplo-

rée, d'autant qu'il n'avait pas reçu les cérémonies

de l'Eglise en son baptême; et, par un juste senti

ment de mère, elle implora aussitôt les secours du

bienheureux François de Sales pour obtenir de

Notre Seigneur la vie de son enfant, qui était de

meuré demi-heure dans cet état. Elle n'eut pas

plus tôt fait la demande avec espérance d'obtenir,

que voici son enfant qui commença à donner des

signes de vie, et, petit à petit, recouvra ses forces

enfantines; et, depuis, il s'est toujours bien porté,

en telle façon qu'il a eu le bonheur, avec sa mère

et son frère Albert, de visiter le tombeau du bien

heureux François de Sales. Ladite dame, à son

serment, m'a déclaré tout ceci être véritable, et

m'a requis faire sa déposition, que j'ai fidèlement

couchée par écrit, en témoignage de quoi je me

suis soussigné avec elle, ce neuvième septembre

mil six cent quarante-trois.

Michelle-Anthonie de Séraval.

Guillaume Bolot, prêtre et chapelain en

l'église de la Visitation Sainte-Marie

de ladite cité.

Page 263: Pouvoir de saint françois de sales

— 230 —

GUÉEISON DE FRANÇOIS RICHARDET,

RÉDUIT A L'AGONIE.

1641.

Déposition de messire Daluz, prêtre, curé de Bellecombe (Beautés.)

Le vingt-troisième février 1656, a comparu, dans

ladite cure de Bellecombe en Beauges, honorable

Pierre Richardet, âgé d'environ cinquante ans, et

avec lui la Pernette Cbappel, sa femme; lesquels,

s'étant aperçus que l'on voulait procéder à la cano

nisation du bienheureux François de Sales, ont

cru être obligés de déclarer les grâces qu'ils ont

reçues par son intercession. Ils m'ont requis,

comme curé dudit lieu, de vouloir rédiger par

écrit ce qui suit, et ont affirmé par serment prêté

entre mes mains, le tout être véritable.

Comme ils étaient déjà mariés depuis de longues

années, et qu'ils avaient eu cinq enfants sans pou

voir en élever, tous les cinq étant décédés en bas

âge; en l'année 1641, ils firent vœu de venir visiter

l'église de la Visitation, dans la ville d'Annecy, pour

y implorer les prières et intercessions dudit bien

heureux François de Sales, afin que, par le moyen

d'icelles, il plût à Dieu le Créateur de leur don

ner des enfants qui pussent vivre , promettant

aussi qu'ils feraient baptiser le premier sous le

Page 264: Pouvoir de saint françois de sales

— 231 —

nom de François, afin qu'il portât son nom;

lequel vœu ayant accompli quelque temps après,

Dieu leur accorda un fils qui fut baptisé sous

ledit nom. Cet enfant, étant parvenu environ à l'âge

de quatre ans, fut atteint de la petite vérole , la

quelle l'ayant réduit à l'agonie, lesdits déclarants,

le voyant comme mort, et déjà privé de senti

ment, criaient à leurs voisins : Notre fils est mort.

Alors ils le recommandèrent de nouveau audit

bienheureux François de Sales, pour que, par ses

prières, il obtint de Dieu la guérison de leur en

fant ; faisant vœu que si , par son intercession, il

pouvait éviter la mort, ils le conduiraient visiter

son tombeau.

Dès que ce vœu eut été fait, le susdit enfant,

que l'on croyait entièrement mort et trépassé, pour

avoir demeuré quelque espace de temps sans mou

vement ni respiration, recouvra la vie, et il se

porte fort bien à présent ; ce qu'ils croient entiè

rement avoir été fait par l'intercession et les prières

du bienheureux François de Sales , envers lequel

ils s'acquittèrent de leur vœu , en conduisant leur

fils à son tombeau. Le tout ont affirmé et déclaré

vrai entre mes mains, ce que j'atteste par même

serment.

Daluz, prêtre.

Page 265: Pouvoir de saint françois de sales

— 232 —

GUÉRISON DE CLAUDINE PRESSET, ESTROPIÉE.

1642.

Déposition de L. Vincent , curé de Mari^ny (Faucigny).

Claude Planchampt, de la paroisse de Mioney,

âgé de cinquante-quatre ans, catholique de bon

nom, dépose qu'il y a six ans, Claudine Presset, sa

femme, était malade et impotente des deux jambes

et des deux bras depuis huit ans. Ayant employé

toutes sortes de remèdes pour la secourir, et fait

beaucoup de dépenses, il ne sut plus rien trouver

pour son soulagement, sinon de l'exhorter à se

vouer à feu Msr François de Sales, à quoi ladite

Presset consentit. Elle s'y voua et se fit porter à

cheval à Annecy, à l'église de la Visitation , où re

pose le corps dudit feu Monseigneur. La messe

ouïe, elle se leva avec entière guérison , laissa

ses bâtons et béquilles auprès du tombeau , et

s'en revint à pieds en la maison de Mioney, bé

nissant Dieu de la grâce qu'elle avait obtenue par

l'intercession de ce grand personnage, Mgr Fran

çois de Sales, lequel elle honora comme Saint, te

nant pour un miracle sadite guérison.

Les susnommés sont venus à Marigny déposer,

entre mes mains, la vérité des grâces qu'ils ont re

çues par l'intercession de feu Mgr François de Sa

Page 266: Pouvoir de saint françois de sales

— 233 —

les, grand serviteur de Dieu; lesquelles déposi

tions j'ai relatées pour la grande gloire de Dieu et

pour satisfaire à mon devoir.

Vincent, curé de Marigny, archiprêtre.

FARINE GÂTÉE,

SERVANT A FAIRE DU TRÈS-BEAU PAIN.

vers 1642.

Tiré deB Fondations inédites du monastère de BeBançon,

La Sœur boulangère de la Visitation de Besan

çon vint un jour avertir la très-honorée Mère

Jeanne-Agnès de Valembert, sa supérieure, que le

peu de farine qui restait dans le couvent était fort

échauffé, et dur comme une pierre. Les vivres

étaient fort chers en ce moment, ce qui augmentait

l'embarras. La Mère supérieure alla voir la farine, la

fit couper avec une hache, et remarqua qu'elle était

toute noircie et pourrie en dedans. Ranimant alors

sa confiance, elle se prosterna, fit une fervente

prière, puis arrosa cette farine d'eau bénite et de

celle où avaient trempé des reliques de saint Fran

çois de Sales ; ensuite elle ordonna qu'on en fît du

pain, qui fut trouvé excellent.

Page 267: Pouvoir de saint françois de sales

— 234 —

GUÉRISON DE PIERRE ESCUSOLLE, ALIÉNÉ,

1638.

ET DE CATHERINE, SA FILLE,

GRIÈVEMENT BLESSÉE.

1644.

Déposition de P. Chorael, vicaire-général de Saint—Flour.

1° Catherine Escussolle, âgée de trente -huit

ans ou environ, fille de Pierre Escussolle, porte

faix, demeurant à Saint-Flour, le serment par elle

pris de dire la vérité, la main sur les saints Evan

giles, a dit et déclaré qu'en l'année 1638 ou 1639,

ledit Pierre Escussolle, son père, perdit tout à coup

l'usage du jugement et de la raison, ce qui lui fai

sait faire plusieurs extravagances. Entre autres, il

se retirait et s'enfermait dans la maison, disant que

les archers le voulaient rendre prisonnier, bien

qu'il n'y eût aucun sujet et fondement de cette

crainte, qui était si extraordinaire, qu'elle fut

capable de lui faire arracher les pierres de la voûte

d'une cave avec ses mains, seulement pour s'y

cacher; et il demeura enfermé dans sa maison, les

portes barrées sur lui, l'espace de six semaines

entières, pendant lequel temps on fut obligé de lui

Page 268: Pouvoir de saint françois de sales

— 235 —

donner de quoi vivre par ie trou d'une fenêtre ;

ce que voyant ladite déposante, sa fille, et qu'il

n'y avait point d'amendement à son mal, y ayant

six ou sept mois qu'il était réduit en cet état, elle

fut inspirée de Dieu de recommander la maladie

de sondit père à saint François de Sales, et de

faire célébrer neuf messes, durant neuf jours con

sécutifs, en l'église des Religieuses de la Visitation

duditSaint-Flour, pour obtenir la guérison de son

pére par les intercessions dudit Serviteur de Dieu,

auquel elle avait et a encore une très-grande dévo

tion. Elle exécuta ce vœu et fit célébrer ladite neu-

vaine, à laquelle tous les jours son père assista.

Aussitôt la dernière messe célébrée, il recouvra la

raison et le jugement parfait, et l'a conservé jusqu'à

sa mort, qui arriva cinq ans après. La grâce reçue

fut d'autant plus particulière , que ledit Escus-

solle, avant la maladie et perte de son esprit, était

sujet aux jurements et blasphèmes, dont il avait

contracté l'habitude , et vivait dans l'oubli de ses

devoirs de chrétien, n'assistant à la messelesdiman-

ches et fêtes que très-rarement, et mangeant même

de la viande tous les samedis; mais depuis la gué

rison et le recouvrement de son esprit, il était de

venu si bon chrétien qu'on le méconnaissait; il ne

proférait jamais aucun jurement et ne pouvait souf

frir ceux qui juraient, mais les corrigeait fraternel

lement; il priait Dieu soigneusement le matin et le

soir, et faisait son examen de conscience, dans le

quel il demandait pardon de sa vie passée, si

Page 269: Pouvoir de saint françois de sales

— 236 -

hautement, quetousceuxdesafamillerentendaient;

enfin il donnait l'aumône avec tant de charité, qu'il

distribuait aux pauvres tout le pain qu'il pouvait

avoir de sa maison, et en achetait à l'insu de sa

femme pour le leur porter secrètement. Dans un

temps de grande cherté, il partageait avec eux le

gain qu'il faisait chaque jour par son travail, et à la

sueur de son visage ; ce à quoi Dieu donnaittant de

bénédictions, que la déposante croit que le pain de

leur maison a une fois multiplié miraculeusement,

ayant observé que, cette fois, la provision ne dimi

nuait point, mais dura quinze jours ou environ

plus qu'à l'ordinaire, pendant que son père le

distribuait fort libéralement et charitablement aux

pauvres.

2° Ladite déposante a ajouté qu'en l'année 1644

ou environ, elle s'était blessée par le poids d'un

tonneau de vin, en faisant pour le soulever avec la

téte un si grand effort, qu'elle sentit son corps tout

ébranlé depuis la tête jusqu'aux reins, avec des

douleurs extraordinaires qui la faisaient crier.

Aucun allégement ne put être apporté à son mal,

qui, au contraire, augmentait de plus en plus, et

elle demeura depuis quatre heures de l'après-

midi, que la chose arrriva, jusqu'à minuit ou envi

ron, avec la crainte d'être estropiée le reste de la

vie. Alors elle eut recours et se recommanda au

vénérable Serviteur de Dieu, et au même instant

elle se trouva entièrement guérie, sans aucun res

sentiment de douleurs, ni aucune faiblesse des

Page 270: Pouvoir de saint françois de sales

— 237 —

parties blessées. Dès le lendemain, elle travailla à

carder la laine comme à son ordinaire, ce qui ne se

fait qu'avec grande force de bras ; et lecture faite

de sa déposition, elle y a persévéré et a déclaré ne

savoir écrire ni signer.

GUÉRISON DE JEAN" JACCAT , PERCLUS.

1645.

A comparu par-devant le soussigné, Jean, fils de

feu Claude Jaccat, de la Chapelle-Blanche, paroisse

de Sl-Eustache (Genevois), mandement de Duingt ;

lequel a dit et déclaré , par serment prêté entre

mes mains, qu'ayant demeuré pendant l'espace

de trois semaines dans son lit, sans se pouvoir ni le

ver ni remuer , il s'était recommandé au bienheu

reux François de Sales, lui promettant d'envoyer

à son tombeau deux jambes de cire de même

grandeur que les siennes. Le vœu fait, il com

mença à se remettre ; pendant trois jours, il fut en

convalescence et depuis il marche très-bien. Il

était âgé de quarante ans.

C. Rollart, curé présent.

Page 271: Pouvoir de saint françois de sales

— 238 —

GUÉRISON D'UN ENFANT ÉPILEPTIQUE.

1645.

Déposition de messire Dupenloux, ourô de la Mur».

L'an 1656, et le sixième de janvier, Claude Ma-

gnin, veuve d'Alexandre Jacquet, de ladite paroisse

de la Mura (Faucigny), a attesté qu'à la fin de

1644, elle avait un enfant, nommé Michel, lequel

étant âgé d'environ treize à quatorze mois, fut saisi

d'un tel mal, qu'il demeurait comme mort, pres

que tous les jours, un temps notable, et continua

d'ainsi faire jusqu'au commencement d'août 1645.

Elle a dit ne pouvoir bonnement déclarer quelle

maladie c'était, sinon que ce fut le haut-mal. Elle

le recommanda aux prières du bienheureux Fran

çois de Sales, et depuis, l'enfant n'a plus élé saisi

dudit mal ; aussi croit-elle le devoir à l'interces

sion du bienheureux François.

Dupenloux, curé de ladite Mura.

Page 272: Pouvoir de saint françois de sales

239 -

GUÉBISON DE FRANÇOISE VERDEL,

ATTEINTE D'UN MAL d'yEUX INCURABLE.

1646.

Déposition de messire Presset, curé d'Arentbon, 3 janvier 165-6.

Françoise Verdel, de la paroisse d'Arenthon,

âgée d'environ vingt-huit ans, dit qu'étant à l'âge

de dix-huit ans, il lui survint une flution sur les

yeux , qui lui causait , de temps en temps, des éva

nouissements si forts qu'elle tombait à terre, ne

voyant rien et ne pouvant rien faire. Alors elle prit

dévotion d'aller rendre vœu, en jeûnant au pain et

à l'eau, au bienheureux François de Sales, et cela

à la persuasion d'un nommé Claude-Louis Cha-

vanne, delà paroisse de Sintrier où elle était ser

vante, lequel lui dit qu'il avait gardé le même mal,

et qu'il en avait été guéri pour avoir recouru

audit bienheureux François. El depuis qu'elle

eut rendu son vœu, ce qu'elle fit tout aussi

tôt, elle ne sentit plus de mal, si ce n'est une année

après que le même mal la reprit une fois ; alors

elle redoubla son même vœu, et depuis ne sentit

jamais le mal. En présence dudit Claude-Louis

Chavanne, son maître, encore vivant, de sa mère

etde plusieurs autres, elle a fait sa déclaration entre

Page 273: Pouvoir de saint françois de sales

— 240 —

les mains de je soussigné, dans la cure d'Arenthon

(Faucigny), le 3 janvier 1656.

Presset, curé.

GUÉRISON DE PIERRE-FRANÇOIS DRUZ.

30 JANVIER 1647.

Déposition de M. Divinat, prôtre, curé de Corzière.

L'an 1647, et le trentième jour du mois de jan

vier, est né et a été baptisé Pierre-François, fils

légitime d'Antoine Druz et de son épouse, lequel

enfant, avant le baptême, étant sans apparence et

signe de vie, fut tenu pour mort, de tous ceux qui

le virent, l'espace d'une bonne heure. Mais sesdits

père et mère, l'ayant recommandé à Dieu, invo

quant les intercessions de son très-grand Serviteur,

le bienheureux François de Sales, tout aussitôt il

donna des signes dévie et se trouva de mieux en

mieux ; et à présent il se porte bien, grâce à Dieu.

Ainsi l'ont attesté en ma présence ledit Antoine

Druz, son épouse Jeanne Villard, et Jacques-Pierre

et Antoine Druz, frères, pour avoir vu ledit enfant

en l'état susdit, et avoir été présents quand on le

Page 274: Pouvoir de saint françois de sales

— 241 —

recommanda aux prières dudit Bienheureux, en

vertu et par le moyen desquelles ils croient que

ledit enfant est en vie.

Divinat, prêtre et curé dudit Corzière.

RÉSURRECTION D'UN ENFANT MORT AUSSITÔT

APRÈS SA NAISSANCE.

Déposition faite par la mère de l'enfant.

Philiberte Dupont, femme de Philibert Noumis,

de la paroisse d'Annecy-le-Vieux, mit au monde

un fils qui aussitôt devint tout noir et mourut. La

mère le voua au bienheureux François de Sales,

afin d'obtenir, par son intercession, qu'il devint en

vie pour recevoir le baptême. Au même moment

l'enfant se mit à pleurer; on le porta à l'église de

la paroisse pour y être baptisé, et il vécut jusqu'au

lendemain.

16

Page 275: Pouvoir de saint françois de sales

— 242 —

GUÉRISON DE MANUELLE PAGER, ESTROPIÉE.

1648.

Déposition de M. Cohora, prêtre de Saint—Julien.

II y a environ huit années, dans le mois de

septembre , honorable Manuelle Pager déposa

qu'en 1648, s'étant démis un pied , elle demeura

tellement estropiée que, ressentant de très-vio

lentes douleurs , elle ne pouvait se remuer qu'à

la faveur de deux béquilles ; quoique les chirur

giens eussent appliqué tous les remèdes imagina

bles pour remettre ledit pied.

Voyant que le mal allait s'augmentant, et qu'elle

était en risque d'être infirme toute sa vie, et dans

le pitoyable état où elle était restée depuis le mois

de mars jusqu'au mois de septembre, ladite hono

rable Manuelle Pager fit un vœu au bienheureux

François de Sales, afin qu'il lui fit cette grâce de

prier Dieu pour elle , promettant qu'elle irait à

Annecy vers son tombeau pour y accomplir son

vœu. Le jour suivant, elle se trouva fort soulagée, et

quitta de suite une de ses béquilles, ce qui donna

de l'étonnement à tous les voisins, qui lui avaient

vu le pied prodigieusement enflé et dans un état

désespéré. Depuis elle alla toujours de mieux en

mieux, et, un mois environ après, elle fut saine

Page 276: Pouvoir de saint françois de sales

— 243 —

comme auparavant. Elle lient avoir reçu cette

grâce de Dieu par l'intercession du bienheureux

François de Sales, comme elle le déclare entre les

mains de moi, soussigné, ce 25 avril 1656.

Cohors, prêtre, de Saint-Julien.

GUÉRISON DE J. CLAUDE BERTET.

1648.

Déposition de messire D. Pajacet, chanoine de Lyon (1656.]

Jean-Claude-Amé Bertet, sexagénaire, dit et as

sure, sous la foi du serment, qu'affligé, il y a huit

ans, en une jambe, d'une enflure prodigieuse et in

connue à tous les chirurgiens, cette enflure l'incom

moda longtemps, de telle sorte qu'il n'eût su la re

muer ni tourner en façon que ce fût, sinon par un

secours emprunté. Se voyant dépourvu de remè

des humains, il recourut aux mérites du Bienheu

reux, par un vœu qu'il fit rendre par une tierce

personne, laquelle ne fut pas plutôt arrivée à An

necy, selon son jugement, que son enflure disparut

et guérit en moins de rien.

Page 277: Pouvoir de saint françois de sales

— 244 —

GUÉRISON DE JACQUES FRANGIDE, ESTROPIÉ.

1648.

Tiré de pièces authentiquas.

Jacques Frangide, de Cluses, venant de la foire

de Boëge, son cheval entra vivement dans une mai

son, dont la porte était fort petite; il tomba à la

renverse de dessus son cheval, se disloqua le cou

et les reins, se rompit trois côtes et demeura comme

mort pendant une heure ; mais l'assistance du

bienheureux François de Sales ayant été invoquée,

incontinent il se reconnut, et, en huit jours, il a

été entièrement guéri.

Ce fut le 23 septembre 1648, et il est venu ren

dre son vœu au tombeau du bienheureux Fran

çois de Sales, ce 4 novembre 1648.

Page 278: Pouvoir de saint françois de sales

— 245 —

GUÉRISON INESPÉRÉE DE NOBLE SIEUR

JEAN DE BERNARD,

SEIGNEUR DE LA CARDONNIÈRE.

18 OCTOBRE 1648.

Déposition dB Louis Mania, déSniteur, prédicateur récollet,

et de plusieurs autres religieux, de son ordre.

A la plus grande gloire de Dieu et à l'honneur

de ses saints, nous, soussignés, certifions et attes

tons à tous ceux qu'il appartiendra : Que noble Jean

de Bernard, seigneur de la Cardonnière, conseiller

du Roi et lieutenant particulier du baillage de

Saint-Marcellin en Dauphiné, étant tombé malade

d'une fièvre ardente et continue, au mois d'octobre

dernier, ses forces furent entièrement abattues et

diminuées dans l'espace de huit jours , nonobstant

l'assistance des médecins, apothicaires et autres,

qui étaient proches de lui; étant en danger, il re

çut tous les saints sacrements, fit tous les actes d'un

bon chrétien pour la résignation à la mort, puis de

meura à l'agonie plus de douze heures, sans aucun

sentiment et entièrement abandonné des médecins.

Après la recommandation de l'âme, la chandelle

bénite allumée, des messes dites pro Agonisante,

Page 279: Pouvoir de saint françois de sales

— 246 —

le jour et la fête de Saint-Luc, ses proches com

mençaient à pourvoir à ses funérailles; mais le R. P.

Louis Manis,de Lyon, prédicateur et définiteur de

l'ordre des R. P. Récollets, son confesseur, et

messire Jean-Antoine Mognon, conseiller du Roi

au même siège, firent un vœu à Dieu, par l'interces

sion du bienheureux François de Sales, évêque de

Genève, pour la guérison dudit sieur de Bernard,

avec promesse, qu'ils firent en son nom et à ce grand

Saint, que, s'il recevait tant de faveur que de reve

nir à la convalescence, il ferait, en action de grâces,

bâtir sous le vocable du même Saint, lorsqu'il se

rait canonisé, une chapelle dans l'église de la Visi

tation Sainte-Marie, établie depuis peu audit lieu

de Saint-Marcellin, et, cependant, irait rendre son

vœu à Annecy, où repose le corps du Bienheu

reux. A ce même instant, on vit miraculeusement

revenir à soi ledit sieur de Bernard, et les conduits

du gosier, qui étaient si bouchés que le malade ne

pouvait avaler aucune chose, commencèrent à s'ou

vrir, si bien que, n'ayant pris nourriture, la vio

lence du mal se termina par une heureuse crise,

contre toutes les apparences naturelles ; laquelle

lui apporta l'entière guérison qu'il a présentement,

sans aucune incommodité, et en beaucoup meilleur

état qu'elle n'était même avant qu'il fût malade. Il

reconnaît, avec action de grâces, que sa guérison

lui est venue du ciel et non des hommes, par l'in

tercession de ce grand Saint, auquel il a à bon

droit une particulière dévotion.

Page 280: Pouvoir de saint françois de sales

— 247 —

Fait à Saint-Marcellin, le vingt-huitième décem

bre mil six cent quarante-huit.

Frère Louis Manis, de Lyon, définiteur

et prédicateur récollet.

Frère Séraphin de Basonge, vicaire de

Saint-Marcellin.

DÉLIVRANCE d'un NAUFRAGE.

1650.

Le 3 août, année courante 1656, dépose Ber

trand Poutox, âgé de trente-cinq ans, habitant de la

paroisse de Bernex, proche Genève, disant qu'en

l'année 1 650 et le deuxièmejour du mois d'octobre,

s'étant exposé sur une barque pour passer le Rhône,

environ vers les minuit, le batelier étant ivre, la bar

que s'emplissait d'eau. Ledit batelier, avec plusieurs

autres, tous huguenots, blasphémaient le saint

nom de Dieu parce qu'ils étaient tous perdus. Le

déposant épouvanté se jeta dans l'eau au beau mi

lieu du Rhône, sans savoir nager, et ainsi se voyait

au péril de la mort qu'il ne pouvait éviter. Il se re

commanda au bienheureux François de Sales et,

Page 281: Pouvoir de saint françois de sales

— 248 —

incontinent, il attrappa une frêle feuille d'arbre

que l'eau fort rapide emmenait, croyant ledit dé

posant que c'était une chose solide et ferme, et il

lui semblait qu'elle le tirait dehors ; ce qui fut vrai,

car il fut bientôt au bord sain et sauf, sans avoir

bu aucune goutte d'eau. Incontinent, ledit Bertrand

se mit à genoux, remerciant le Bienheureux de la

grâce qu'il lui avait obtenue de Dieu, et promit

qu'il irait bientôt à Annecy rendre son vœu, comme

il le fit.

Ont été témoins de ce fait : le sieur Césari, ha

bitant la terre de Gex, et Jean Bouvard Bregnot,

de la paroisse de Bernex, âgé d'environ quarante

ans, lequel publie et certifie avec serment, autant

qu'il sera requis, avoir vu, en l'année 1650, et le

deuxième jour du mois d'octobre, Bertrand Pou-

tox, de la paroisse dudit Bernex, se jeter dehors de

la barque au beau milieu du Rhône, à l'heure de

minuit environ. Et tous ceux qui étaient embar

qués, comme plusieurs huguenots, et particulière

ment ledit déposant et un autre catholique appelé

le sieur Césari, soldat, demeurant à Freplu, de la

terre de Gex, furent tous ravis de l'avoir vu sain et

sauf au bord du Rhône, à genoux, remerciant Dieu,

ainsi que ledit Bouvard Bregnot dépose et certifie.

Cothot, prêtre.

Page 282: Pouvoir de saint françois de sales

— 249 —

PRÉSERVATION D'UNE PETITE FILLE DE TROIS ANS,

TOMBÉE SOUS LA ROUE D'UN CHARIOT

ET RETIRÉE SANS BLESSURE.

1650.

Tiré de pièces authentiquée.

L'an 1650, Bernard Duriz, de la paroisse de

Fleyrier (Taninges, Savoie), dépose que, condui

sant son chariot chargé de foin, il rencontra des

petites filles dans le chemin.

S'étant arrêté pour prêter secours à une femme,

il vit de loin qu'une de ces petites filles tomba de

vant son chariot, et, comme il ne put retenir son

cheval, une roue du chariot traversa tout le corps

de la fille jusqu'au sommet de la tête. Cette petite

fille était âgée de trois ans. Ledit déposant retira

vite la pauvre petite de devant la dernière roue, et,

voulant essayer la pesanteur du chariot, il mit

sous la roue un bâton qu'il portait; ce bâton fut

écrasé, et brisé.

Cependant, cet enfant n'eut aucun mal, hormis

au front, une petite cicatrice qu'elle s'était faite en

tombant. Ledit déposant, ayant vu la roue passer

par-dessus ladite fille, l'avait recommandée au Ser

Page 283: Pouvoir de saint françois de sales

— 250 —

viteur de Dieu, saint François de Sales, et croit

que c'est par son intercession qu'elle a été pré

servée.

GUÉEISON DE TROIS JEUNES HOMMES

EN PÉRIL ÉVIDENT DE MORT.

SEPTEMBRE 1651.

Déposition de frère Caaaian, religieux récollet.

Je, soussigné, certifie ce qui suit : savoir >que,

le 23 septembre 1651, trois jeunes hommes furent

blessés d'armes à feu, tirées à bout touchant, entre

lesquels un nommé d'Astyr, écuyer de M. le mar

quis du Puy du Four, était blessé à mort, suivant

le sentiment et rapport des chirurgiens, comme

ayant reçu le coup au-dessus de l'estomac. J'allai

voir ledit M. le marquis, et, comme je le disposais

à se conformer à la volonté de Dieu, il me dit

d'exhorter ledit d'Astyr à bien penser à Dieu et à

sa conscience. Le dimanche 24, je le confessai et

communiai avec un autre domestique dudit M. le

Marquis, lequel se confessa et communia pareille

ment à la messe que je célébrai en la chapelle de

son château du Peschescul, après laquelle il accom

Page 284: Pouvoir de saint françois de sales

— 251 —

pagna le saint Sacrement que je portais aux susdits

blessés, et, après nos actions de grâces, M. le

marquis me dit ces mots : Mon Père, les médecins

et chirurgiens désespèrent de la vie de mon écuyer,

et je vous prie de vous souvenir ce que je vous dis

aujourd'hui : Que, si tous les hommes du monde

l'avaient signé, je ne serais pas si assuré qu'aucun

de ces trois blessés n'en mourra que je le suis, parla

confiance que j'ai en mon cœur , après avoir

demandé à Dieu cette grâce avant de communier,

par l'intercession du bienheureux évèquç François

de Sales , au tombeau duquel j'ai voué d'argent la

valeur de 200 livres. La guérison des trois jeunes

hommes est arrivée, contre le sentiment des méde

cins et chirurgiens.

En foi de quoi, je soussigné ce présent acte.

Frère Cassian, religieux récollet,

prédicateur et confesseur.

GUÉRISON DE JEAN VIGNET, FÉBRICITANT.

Déposition de messire Pierre-André Pamy, curé de Gréay [1656).

Jean Vignet, de Saint-Simon en Savoie, habitant

à Grésy, âgé d'environ quarante-huit ans, dit et

Page 285: Pouvoir de saint françois de sales

— 252 —

assure que, demeurant en Valais, il y a quatre ans,

il y fut atteint d'une fièvre fort violente. Ayant

appris, par un bourgeois d'Annecy, les grâces qui

s'obtiennent par les mérites du Bienheureux, il lui

fit vœu d'une messe, et jamais depuis n'eut accès

ni frisson.

GUÉRISONS DE FÉBRICITANTS.

Déposition du même, faite en 1656.

Grand nombre m'ont assuré, toujours à la même

forme, la même grâce leur être arrivée, comme :

Pierre Laurent, âgé d'environ soixante ans ; Fran

çoise, fille de Claude Bossu, laquelle avait été

fébricitante une année ; Françoise, fille de Pierre,

de la maison Jacques Pourret, et Claude Berthier,

tous trois âgés d'environ quarante ans ; Suzanne

Fixier, dauphinoise, mariée audit Grésy; unesienne

fille, âgée de neuf ans ; un sien beau-frère et sa

belle-sœur, qui tous ont été atteints de fièvres

diverses*; d'autres protestent avoir été guéris et

avoir recouvré la parfaite santé , se vouant au

Bienheureux et buvant de l'eau qui eût touché

seulement ses reliques.

Jean-François Durand, âgé d'environ soixante

Page 286: Pouvoir de saint françois de sales

— 253 —

deux ans, et Claude Filliard, sa femme, disent et

assurent, à la forme susdite, que bien quatorze

personnes de leur famille, eux y compris, atteints

de la fièvre maligne, il y a environ quatorze ou

quinze ans, furent guéris, s'étant voués au Bien

heureux.

RÉSURRECTION D'UN ENFANT MORT-NÉ.

27 avril 1654.

Tiré de pièces authentiques,

Henriette Charmai, d'Annecy, femme Mermet,

ayant donné le jour à un enfant mort, sans espé

rance de lui voir jamais un mouvement de vie,

puisqu'il était tout noir et meurtri par tout le corps,

ses père et mère firent vœu de faire dire une messe

dans l'église du bienheureux saint François de

Sales, et au même instant l'enfant reprit vie et se

porta bien. Il vit encore au moment où se fait

ladite déclaration.

Page 287: Pouvoir de saint françois de sales

— 254 —

GUÉEISON D'UNE FÉBRICITANTE ,

CONDAMNÉE PAR LES MÉDECINS.

1655.

Extrait des Fondations inédites du monastère de Turin.

La vertueuse sœur Marie-Gertrude de Provane,

religieuse de la Visitation de Turin, fut atteinte

d'une fièvre ardente et si maligne, qu'on ne pouvait

la regarder qu'avec une extrême compassion, à

cause de ses grandes douleurs. On consulta, non

seulement les principaux médecins de la ville, mais

encore les meilleurs des provinces voisines, même

de Chambéry et de Genève, et tous conclurent que,

vu sa complication, le mal était sans remède. La

communauté eut recours à son bienheureux Père,

saint François de Sales, et la chère malade lui fit

une neuvaine à la fin de laquelle elle voulut com

munier au chœur, puis se fît conduire à la petite

chapelle qui était au jardin, sous un arbre, à l'ombre

duquel la bienheureuse Mère de Chantai avait autre

fois souvent entretenu les sœurs. Elle pria la sœur

infirmière de la laisser un peu seule, pour pou

voir prier plus tranquillement son bienheureux

Père. Or, voilà qu'en un moment elle se trouva si

parfaitement guérie, qu'il ne lui resta plus aucune

trace de sa maladie.

Page 288: Pouvoir de saint françois de sales

— 255 —

La sœur qui l'attendait en dehors del'oratoire ne

l'entendant pas remuer, rentra avec l'appréhension

de la trouver morte ; quelle ne fut pas sa surprise

de la voir, au contraire, guérie et avec un meilleur

teint qu'elle ne l'avait jamais eut

Le médecin étant venu, la chère miraculée lui

alla au devant, tenant toutefois son voile bien

baissé. « Hélas ! dit ce bon Monsieur en entrant,

vous serez très-affligée de la perte de cette chère

sœur; mais, voyez-vous, rien ne la peutgarantir de

la mort, et, si ce n'était sa grande jeunesse, elle

serait déjà au ciel. Il est vrai que le plus grand

Saint du paradis pourrait faire ce miracle, mais je

ne l'espère pas, parce qu'on n'en voit guère de pa

reils. Non, je ne crois pas qu'elle ait plus de deux

ou trois jours à vivre. » A ces mots la sœur

Marie-Gertrude leva son voile et lui dit agréable

ment : « Hé bien ! Monsieur, me voilà en parfaite

santé. » Le bon médecin, tout hors de lui d'éton-

nement, courut incontinent se prosterner devant

une image de saint François de Sales, et s'écria

tout haut, les larmes aux yeux : « Ah ! grand Saint

François de Sales, je vous remercie, c'est vous

seul qui avez sans doute pu obtenir de Dieu ce

grand et prodigieux miracle. » Puis il récita le Te

Deum, et voulut ensuite savoir comment tout s'était

passé. Il en fît prendre acte et donna son attesta

tion en bonnes formes.

Page 289: Pouvoir de saint françois de sales

— 256 —

GDÉRISON DE JEAN CADET ,

AFFLIGÉ D'UNE HORRIBLE PLAIE.

AVANT 1656,

Déposition faite par le malade lui-même, le 30 janvier 1656.

Jean Cadet, de la paroisse de Thônes (Savoie), a

déclaré que, pendant douze ans, il avait gardé un

effort au côté. Un jour, en fauchant, il en fut si

cruellement tourmenté, qu'à grand'peine put-il

s'en retourner chez lui. Il demeura trois mois avec

de grandes douleurs, au bout desquelles l'effort

vint à rompre, en telle sorte que toute la nourriture

qu'il prenait sortait par la plaie.

Se souvenant d'avoir appris les grâces que l'on

recevait de Dieu par l'intercession du bienheureux

Prélat, il s'y recommanda et voua une messe. Sou

dain il se sentit soulagé, et, en six semaines, il fut

guéri tout à fait.

Page 290: Pouvoir de saint françois de sales

— 257 —

GUÉRISON DE FRANÇOISE MANIGLIER.

3 JANVIER 16S6.

Déposition de M. Preaset, curé d'Arenthon.

Françoise, fille de feu Jean -François Mani-

glier, de la paroisse d'Arenthûn, dit qu'étani en

l'âge de sept ans, elle fut malade et à telle extrémité,

que sa mère cherchait déjà quelqu'un pour l'ense

velir. En ce temps, la nièce du feu curé d'Aren-

thon arriva, et dit qu'il fallait la vouer au bien

heureux François de Sales, ce que la mère de

ladite déposante fit aussitôt. L'enfant commença

dès lors à guérir, et en quinze jours fut tout à fait

remise. Sa mère , Landrie Fattat, et plusieurs au

tres en ont été témoins.

17

Page 291: Pouvoir de saint françois de sales

— 258 —

GUÉRISON DE MARIE MARTIN , ÉPILEPTIQUE.

16S6.

Déposition de Marie Bouguet et de Jeanne Fugeray.

Aujourd'hui, seizième de juin 1658, en la ville de

Mamers (France), comparurent en personne par-

devant nous, Thomas Ropiquet, conseiller du roi,

Marie Bouguet , veuve de maître Jacques Martin,

notaire royal, et Jeanne Fugeray, veuve de maître

Lucat Martin, aussi notaire royal, demeurant en

cette ville de Mamers, lesquelles ont dit et déclaré

qu'il y a deux ans au plus , Marie Martin, âgée de

huit ans, fille de feu maître Jacques Martin et de

ladite Bouguet , était affligée du mal caduc, au

trement appelé épilepsie, dont la violence était si

grande qu'elle tombait deux ou trois fois le jour;

après avoir employé tous les moyens pour cher

cher sa guérison, tant par médecins et apothicaires

que chirurgiens, elle reconnut que tous leurs re

mèdes n'opéraient aucun effet. Ladite Fugeray eut

alors recours à Dieu, recommandant par vœu Marie

Martin, sa fille, au bienheureux Père François de

Sales, évêque et prince de Genève, auquel elle

adressa ses prières durant neufjours, dans l'église

des religieuses du monastère de la Visitation Sainte-

Marie de cette ville, et ce vers le commencement

Page 292: Pouvoir de saint françois de sales

— 259 —

du mois d'avril dernier. Lesdites Fugeray et Bou-

guet nous ont dit et affirmé par serment que, de

puis ce temps, Marie Martin n'a plus été affligée

du mal caduc , ce dont elles louent et remercient

Dieu, reconnaissant que cette guérison procède des

intercessions du bienheureux François de Sales.

Fait et donné à Mamers, les jour et an que des

sus, et a, ladite Bouguet, signé ; quant à ladite Fu

geray, elle a déclaré ne savoir signer.

M. Bouguet et Thomas Ropiquet.

GUÉRISON DE JEAN DE LA SAULGE ,

PARALYTIQUE ET POSSÉDÉ.

12 août 16S7.

Déposition de M. Masson, curé de Vuallier.

Du deuxième août 1657, je soussigné, notaire

ducal royal de la paroisse de Vuallier, certifie, et

atteste à tous ceux qu'il appartiendra, m'étre exprès

transporté jusqu'au village du Sage, paroisse indi

quée, et au domicile d'honnête Jean, fils de feu

Georges de la Saulge, âgé d'environ vingt ans, du-

dit lieu.

Page 293: Pouvoir de saint françois de sales

— 260 —

Ledit Jean de la Saulge, ayant prêté serment en

tre mes mains, a déclaré avoir été malade dès le

sixième janvier, fête des Rois de l'an 1655, jus

qu'à la présente année 1657, immobile de tous ses

membres, hors du bras droit et de la tête, sans se

pouvoir tenir autrement qu'à la renverse. Mais il

ne connut point être possédé des malins esprits,

jusque environ le 15 août, féte de l'Assomption de

Notre-Dame de l'année 1655, auquel temps les

diables commencèrent de parler; ce que voyant,

le pauvre malade fit vœu d'aller au tombeau du

bienheureux François de Sales, le plus tôt qu'il

pourrait, et, en attendant, envoya un sien voisin,

nommé Georges Chauderon, faire le voyage pour

lui. Quelque temps après, les diables dirent

qu'ils voulaient sortir, comme probablement ils

firent, à l'exception d'un seul qui continua à par

ler, et qui lui enlevait tellement l'usage de ses

sens que, pendant que ledit diable parlait, le pau

vre possédé ne voyait ni n'entendait. Ledit Jean

de la Saulge déclare, par serment, avoir demeuré

en cet état jusqu'au mois de juin, année présente;

époqueà laquelle il se fitporterau tombeau du bien

heureux François de Sales, où il arriva le 7 dudit

mois. Etant devant ledit tombeau, et faisant sa neu-

vaine, il a été entièrement délivré du diable, saus

être exorcisé; ce que manifestement il connut,

lorsque le diable sortit de son corps, car il demeura

d'abord comme mort quelque temps, mais depuis

lors il s'est fort bien trouvé, sans aucune douleur ;

Page 294: Pouvoir de saint françois de sales

— 261 —

et a commencé à se remuer d'un lieu en un autre,

sans aide de personne.

Tout ce que dessus, Jean de la Saulge l'a dé

claré en présence d'honnête Jacques de la Saulge,

son oncle, honnête Jacques Bardet et honnête

Claude Chauderon, tous de Vuallier et ses voi

sins; lesquels ont déclaré et attesté par serment,

entre mes mains prêté , le tout être véritable ,

quant à la durée et à l'état de la maladie. De plus,

Claude Chauderon et Jean Dubois Jarand, de la

paroisse de Lullin , ont déclaré, avec pareil ser

ment, l'avoir porté avec deux autres hommes à

Annecy, pour l'accomplissement de son vœu, as

surant que manifestement ils expérimentèrent ,

étant proches d'Annecy, que le malade était plus

pesant qu'auparavant, suivant la menace que le

diable avait faite déjà avant le départ de Vuallier,

qu'il le rendrait si pesant qu'on ne le pourrait pas

porter audit tombeau.

A toutes les susdites déclarations, a été présent

le soussigné, curé de Vuallier, lequel assure

avoir vu ledit malade au pitoyable état ci-dessus.

Ecrit dès le mois de février 1656, auquel temps il

fut fait curé dudit lieu, et, pour prouver indubita

blement que ledit Jean de la Saulge était possédé

du diable, dit lui avoir ouï dire des choses cachées

et que le possédé ne pouvait point savoir. Ce dont

il a cité exemples. Le tout fait au lieu, et signé.

Claude-Marie Masson.

Page 295: Pouvoir de saint françois de sales

Témoignage de la sœur E.-C. de la Tour, sacristine au premier

Monastère de la Visitation d'Annecy, touchant plusieurs mi

racles et prodiges opérés au tombeau du bienheureux François

de Sales, pendant les procédures de la béatification.

GUÉRISON SUBITE DE J.-CLAUDE RICHARD,

NÉ AVEC DEUX LANGUES.

Ce fut pendant le temps que les évêques travail

laient à recevoir les dépositions des milliers de

personnes qui avaient obtenu des miracles par l'in

tercession de notre bienheureux Père, qu'arriva le

prodige de l'enfant qui avait deux langues.

La portière a coutume, dans ce monastère d'An

necy, d'appeler la sœur employée dans la charge

de la pharmacie , pour examiner ensemble les

maux de conséquence des pauvres, afin de ne rien

faire de hasardeux. Ayant été dans cette charge, je

fus appelée, et un pauvre paysan du village de

Comber, paroisse de Gruffy, près d'Annecy, me

pria instamment de vouloir bien lui faire la charité

de couper à son fils, Jean-Claude Richard, une des

deux langues qu'il avait dès sa naissance , et qui

lui remplissaient si fort la bouche, qu'il ne pouvait

faire aucun mouvement pour prendre le sein de sa

mère, en sorte que, jusqu'à ce moment, et il avait

pourtant cinq ans, il avait toujours vécu de lait

qu'on lui coulait dans la bouche; mais l'enfant

Page 296: Pouvoir de saint françois de sales

— 263 —

croissant, cela ne lui suffisait pas, si bien qu'il je

tait un continuel cri. Je vis bien que son mal était

sans remède extérieur; je me souvins de ce que

notre très-honorée Mère (la Mère Françoise-Mag-

delaine de Chaugy) avait dit que, s'il se présentait

quelque malade extraordinaire, nous nous gardas

sions bien d'y apporter aucun remède, parce que

notre saint Fondateur les guérirait tous; afin,

disait-elle, que Messeigneurs nos Evêques puissent

dire : « Nous avons vu de nos yeux. » Je m'en al

lai de ce pas à la sacristie, où Sa Charité était avec

Mgr de Soissons ; je lui racontai ce que je venais de

voir ; elle se tourna et dit : Monseigneur, si Votre

Grandeur avait la bonté, nous irions au grand,

parloir avecnos autres Messeigneurs voir ce mira

cle, car assurément notre Saint le fera. Et elle me

dit d'y faire passer l'enfant. Tous s'y trouvèrent;

l'on appela les chirurgiens pour examiner si l'on

pouvait y apporter quelque remède; il n'en fut

point trouvé, et aucune incision n'était possible,

parce que ces deux langues partaient si également

de la gorge, que l'on ne pouvait discerner laquelle

était la véritable. Tout fut bien débattu; mais,

comme l'enfant était fort fatigué, on le fit passer

dans un cabinet, afin de lui faire donner du repos.

Son père dinaet le fit boire du lait avec une cuillère

tant qu'il voulut; cela l'apaisa. Nous lui donnâmes

quelques petits Agnus Dei. et cela le contenta ; puis

on le reporta au parloir. Notre unique Mère me

demanda des reliques ; je n'en avais sur moi que

Page 297: Pouvoir de saint françois de sales

— 264 —

dans notre croix ; je lui donnai un petit morceau

du bois de la châsse (1) qu'elle mit, en présence de

tous les assistants, dans la bouche de l'enfant, en

tre ses deux langues; au même instant l'enfant

s'endormit, et son père le coucha sur la table du

parloir, enveloppé dans son manteau; il n'eut pas

reposé un quart-d'heure qu'il se leva et appela :

Mon père! mon père! Le père courut à lui, car ja

mais il ne l'avait entendu parler, et il «'avait pas

songé qu'il le saurait faire. Ce pauvre homme fut

si transporté de joie que, ne s'apercevant pas où

il était, il faisait de lois cris de joie que tout le

monde de la rue s'amassa. L'on ouvrit la bouche

de l'enfant, et on ne lui trouva qu'une langue. Ce

fut une providence du ciel que l'on eût fait toutes

les formalités avant que le miracle ait eu lieu, et

que plus de quarante personnes eussent vu l'en

fant, car cela était surprenant ; ce pauvre enfant

ne pleurait plus et montrait sa bouche de bon

cœur; et M&r de Genève, Charles-Auguste, très-di

gne neveu de notre Saint, caressait cet enfant

avec une dévotion admirable; il lui fit lui-même

manger une beurrée de confiture que l'enfant man

gea fort bien, lui qui jamais n'avait mangé. On pre

nait plaisir de le faire parler, il répondait joliment.

On fit un présent au paysan, qui s'en retourna bien

content, glorifiant Dieu et le Saint (2).

(1) La sœur E.-C. (In la Tour donne le nom de châsse au cer

cueil de bois dans iequel le Sainl avait été déposé à Lyon.

(î) Ce miracle a été approuvé à Rome , dans le procès de la

canonisation.

Page 298: Pouvoir de saint françois de sales

— 265 —

Le bruit Je ce miracle fut tellement divulgué par

tout, que les malades venaient de toutes parts

chercher la guérison près de ce grand Saint ; les

démoniaques étaient amenés , les aveugles, les

manchots, les boiteux, etc. Il faudrait des volumes

entiers, et une autre plume que la mienne, pour

raconter cela. Plusieurs étaient guéris, mais non

pas tous : je crois selon la foi et la disposition de

chacun, comme il plaisait à Dieu qui sonde les

cœurs.

GUÉRISON D'UN AVEUGLE.

Ce fut aussi dans le temps que les évêques tra

vaillaient, que se fit le miracle du montagnard.

C'était un bon homme des hautes montagnes,

lequel était de ces bons paysans assez à leur aise.

Il se mit une peste parmi ses troupeaux, et pres

que tout son bétail mourait. Ce pauvre homme,

ne voulant pas tout perdre, se mit à écorcher des

bœufs et des vaches pour en vendre les peaux. Le

venin de ces bêtes était si gran-', que tout le corps

de ce pauvre homme enfla , le visage devint mons

trueux, les yeux lui crevèrent dans la tête et cou

lèrent entièrement, et on lui vit les paupières en-

Page 299: Pouvoir de saint françois de sales

— 266 —

foncées; enfin, il fut malade à l'extrémité, il reçut

les derniers sacrements, et fut six mois malade. A la

fin, le venin forma une croûte épaisse et son visage

était sans forme humaine ; dans cette croûte se

voyait un certain trou par lequel on lui donnait de

la nourriture. Il disait quelques paroles avec peine

et lenteur.

Un de ses fils nous l'amena , non pour être

guéri par grâce, mais pour trouver quelques re

mèdes humains. La soeur de la pharmacie vint me

trouver à la sacristie, et me pria d'aller le voir; ne

le pouvant, je la priai d'attendre; elle me dit que

le paysan était de loin, et qu'il fallait qu'il s'en re

tournât. Comme il m'était impossible de quitter, je

la priai de nous l'envoyer à la sacristie : ce fut une

permission de Dieu, car notre Mère le vit et tous

Messeigneurs les Evêques. L'on ne pouvait le re

garder sans frémir, aussi avait-il le visage toujours

couvert d'un linge. Notre Mère lui demanda :

« Mon ami , êles-vous venu demander à saint

François de Sales votre guérison ? — Nenni , Ma

dame, lui dit-il, je suis venu demander de l'on

guent pour me frotter. » Et il nous raconta ce que

j'ai dit ci-dessus. Nos Messeigneurs le virent peu,

parce qu'ils ne pouvaient le regarder longtemps.

Son fils nous demanda un peu de vin, car ce bon

malade avait mal au cœur; il en prit, et notre uni

que Mère Françoise-Magdelaine de Chaugy lui dit :

« Mon bonhomme, il faut .avoir recours à Dieu et

prier saint François de Sales, afin que vous soyez

Page 300: Pouvoir de saint françois de sales

— 267 —

guéri; n'avez-vous pas la foi? — Hélas! lui dit-il,

Madame, je ne sais ce que c'est que la foi ? — Ne

croyez-vous pas, lui dit notre Mère, que Dieu

puisse vous guérir, par les intercessions de saint

François de Sales? — Jésus! oui, Madame, il

peut bien plus que cela. — Or çà, lui dit notre

Mère, croyez fermement et ayez confiance et per

sévérance à prier le Saint; dites-lui : Grand Saint,

je ne me lèverai point d'ici que vous ne m'ayez ob

tenu maguérison. — Hélas ! Madame, je n'ai plus

d'yeux! — N'importe, si vous croyez.il vous don

nera tout. — Ah Dieu ! répliqua—t—il , Madame,

je vous prie, aidez-moi en ma foi, afin que si elle

me manque, la vôtre me serve. — Oui, oui, nous

allons prier pour vous, mais ne sortez point de

l'église que vous ne soyez guéri. »

Il s'en va dans l'église, bien résolu d'importuner

notre Saint; il entendit trois grand'messes et la

communauté communia à cette intention ; à l'offer

toire de la troisième messe, le chapeau du Saint

commença à faire son grand circuit ; cela donna

l'émeute au peuple, car c'est toujours la marque

que le Saint va faire quelque miracle. Le peuple

criait à la porte de l'église : Venez, venez, notre

grand Saint va faire un miracle. C'était une foule

si grande que le prêtre qui offrait fut contraint d'ar

rêter et de faire faire silence. Le prêtre cria : Que

Von se prosterne à genoux, et que l'on s'humilie de

vant Dieu. Que tous les malades élèvent leurs cœurs

à Dieu, en attendant la grâce qui va se faire. Il se

Page 301: Pouvoir de saint françois de sales

— 268 —

lit un silence merveilleux ; le chapeau tournait

toujours; voyant cela, le prêtre continua le sacri

fice, et, entre les deux élévations, on entendit un

cri effroyable suivi de plusieurs autres. Cette voix

douloureuse retentissait dans la voûte d'une ma

nière épouvantable et à faire trembler. Le pauvre

montagnard criait à pleine tète : Arrêtez, Fran

çois de Sales! ma douleur est extrême; je n'en puis

plus, retires votre main. Ah! que je souffre! Mon

Dieu, ayez pitié de moi! Nous l'entendions du

chœur, car il était près la balustrade qui n'est pas

loin delà grille. Tout le monde fondait en larmes ;

ses grandes douleurs durèrent jusqu'à la fin de la

messe. Comme le prêtre donnait la dernière bé

nédiction, ce pauvre homme étant à genoux, sa

grosse croûte tomba, de la même manière qu'un

masque qui se détache du visage; il s'écria : Jevois,

je vois! Ah! grand Saint, vous m'avez non seule

ment guéri, mais encore vous m'avez donné plus

que je ne vous avais demandé, puisque vous m'a

vez donné des yeux! Ah! mon Dieu, soyez béni! Il

parlait tout haut dans l'église, par un transport de

joie. Le chapeau cessa de tourner.

Nous vîmes ensuite ce pauvre homme au parloir,

il avait les yeux beaux, et voyait parfaitement les

pièces de monnaie qu'on lui présentait. Son visage

était comme celui de ces pprsonnes qui ont eu la

placrée. Il demeura le reste du jour pri s de son

Bienfaiteur, dont le corps était encore dans le tom

beau. Je crois que s'il eût pu s'enfoncer sous la

Page 302: Pouvoir de saint françois de sales

— 269 —

terre il l'aurait fait. Il grattait le tombeau pour en

prendre la poudre et l'emporter en son pays. On

lui donna des reliques qu'il conserva comme un

grand trésor.

Tous les jours il se faisait ou des miracles ou des

grâces extraordinaires. Nous n'appelions miracles

que les choses bien extraordinaires, car pour les

guérisons des boiteux et manchots , des fièvres,

maux d'yeux et choses semblables, nous mettions

tout cela au rang des grâces, et il n'y avait guère

de jour qu'il ne s'en fit.

RÉSURRECTION D'UN PETIT ENFANT,

ÉCRASÉ.

En voici encore un autre, que j'ai vu : C'était

un pauvre petit enfant, âgé de cinq ans, qui était

avec sa mère, à la porte de notre église, attendant

l'aumône des passants. Ce petit enfant s'échappant,

descendit les degrés de l'église pour ramasser une

pomme qu'il s'amusait à faire rouler. C'était un

jour de marché. Un charretier arrive en ce moment

avec une grande voiture remplie de bois. Comme

ce bois n'était guère plus gros que de bonnes tri

ques de fagots, il l'avait arrêté à l'aide d'un gros

ais, afin que les cahots de la charrette ne le fissent

Page 303: Pouvoir de saint françois de sales

— 270 —

point tomber. Le charretier détache et jette incon

sidérément ce gros ais sur le pauvre petit enfant,

dont la tête fut aussitôt comme une poire molle que

l'on aurait jetée d'une grande hauteur, avec beau

coup de vigueur; la substance de son cerveau et

son crâne étaient étendus çà et là, et si plaqués

sur le pavé qu'on ne pouvait les en détacher. A

cette vue, le pauvre homme fut dans un tel état

qu'on crut qu'il deviendrait fou de désespoir. Le

monde s'amassa en foule, car ceci se passait sur la

place publique. La pauvre mère ne s'était point

aperçue de l'accident. On vint lui dire: C'est votre

enfant que l'on vient d'écraser.—Jésus! s'écria-t-elle

en se mettant à genoux, grand saint François de

Sales, ayez pitié de mon enfant. Puis , se relevant,

elle descend sans se troubler, et, apercevant le

malheureux charretier si désespéré, elle lui dit :

« Mon ami, ne vous troublez pas, c'est Dieu qui l'a

permis : saint François de Sales, qui me l'a donné

par ses intercessions, me le rendra. Il vint au

monde contre toute espérance, et ne donna des

signes de vie que lorsque je l'eus voué à notre grand

Saint, .le lui ai donné au baptême le nom de son

grand protecteur ; consolez-vous, il ressuscitera. »

Disant ces mots, elle ramassait les morceaux du

crâne et la substance du cerveau, qu'elle mettait

dans son tablier. Elle vint en toute hâte à notre

tour, où je me trouvais par hasard. Il se trouvait

plus de cent personnes à sa suite. Elle dit à ma

sœur la portière : « Ma sœur, donnez-moi, je vous

Page 304: Pouvoir de saint françois de sales

— 271 —

en supplie, des reliques de saint François de

Sales. » Et, ouvrant son tablier : « Voilà mon fils,

que l'on vient d'écraser, mais, si je lui mets de ses

saintes reliques, je suis assurée qu'il ressucitera. »

Je tenais en ce moment à la main une petite

statue de la Vierge, faite avec la poudre de la chair

de notre saint Fondateur. La lui ayant remise, elle

la plaça au milieu de la cervelle du pauvre petit

mort et courut à l'église.

On ouvre le balustre. Tout le monde la suit.

Alors, elle se jette à genoux en dehors de la cha

pelle des Saints-Innocents où reposait le corps de

notre bienheureux Fondateur. En cet instant, le

chapeau tourna avec une grande vitesse : on

remarquait toujours que le circuit était plus ou

moins long, selon la grandeur du miracle. On

sonne la communauté qui se rend au chœur ( c'était

en hiver, pendant l'assemblée). On récite les lita

nies du Saint. Tout le peuple s'écriait : Venez,

venez tous, notre grand Saint va faire un miracle.

Onfaittirer les rideauxde lagrille etnotreMère im-

posesilence. Alors, tout le monde se prosterne con

tre terre. La pauvre mère de l'enfant, munie dubou-

clier de son ardente foi, ferme comme un rocher,

était toujours à genoux sans se mouvoir; comme

la mère de Samuel, elle priait sans remuer les

lèvres. On fut un quart d'heure en prières, et voilà

que tout subitement le pauvre petit enfant se lève

de dedans le tablier, et dit tout haut : Ma mère,

ma mère, où est ma pomme? Je ne la trouve pas.

Page 305: Pouvoir de saint françois de sales

— 272, —

Sa mère alors, le prenant dans ses bras, le caressa

avec la même égalité, lui disant : 0 mon fils.' tu es

vraiment Venfant de saint François de Sales.

Plus de trois Cents personnes ont affirmé avoir

été témoins de ce miracle.

Lorsque le petit ressuscité fut en âge d'étudier,

on le fit instruire. II est maintenant prêtre. On a

remarqué à sa tête qu'elle conserve toujours

comme des blessures fraîchement guéries et toutes

rougeâtres. Jamais je n'ai vu une si grande foi que

celle de cette bonne femme; elle ne chancela point

dans son espérance, et espéra contre l'espérance

même.

X

CONSERVATION EXTRAORDINAIRE

d'un PETIT ENFANT DANS LE TOMBEAU.

C'était une pauvre femmeveuve, demeurant dans

un village, à environ deux lieues d'Annecy. Son

mari mourut au moment où elle allait devenir

mère. Se trouvant très-mal, et appréhendant

que son enfant ne pût recevoir le baptême,

comme elle ne pouvait venir au tombeau de

noire saint Fondateur, elle pensa : Ce grand

saint m'entendra bien de ma maison. Aussi -

tôt, se prosternant à terre, elle prononça ces

Page 306: Pouvoir de saint françois de sales

— 273 —

paroles avec une grande foi et beaucoup d'amour:

« Grand saint François de Sales, je vous recom

mande mon âme, et vous consacre le fruit de mes

entrailles. Ah ! je vous en conjure, faites que mon

enfant reçoive le saint baptême; du reste que l'ado

rable volonté de Dieu se fasse en moi. »

Elle se releva pleine de confiance en les inter

cessions du Serviteur de Dieu. La voilà fort mal :

elle reçoit les derniers sacrements. Comme Abra

ham, elle espère toujours et dit avec le prophète :

Que le Seigneur me tue, j'espérerai en Lui. Elle

meurt très-chrétiennement et est portée en terre.

Plus de quinze jours s'étaient passés, lorsque,

pendant une nuit, cette bénite âme apparut à sa

voisine, et lui dit: « Vous m'avez toujours été

bonne et fidèle amie ; c'est pourquoi je vous sup

plie d'aller trouver monsieur notre Curé, et de lui

dire qu'il regarde où est mon corps. Il trouvera

mon enfant plein de vie ; qu'il lui donne le bap

tême, car, quand mon mari mourut, je recommandai

mon âme et consacrai mon enfant au grand saint

François de Sales, qui en a pris soin. »

La pauvre voisine alla trouver son curé ; mais

celui-ci la traita de rêveuse, et la renvoya.

Cependant, la vision reparut quatre fois ; la

mère était vêtue de blanc, et avait un port majes

tueux ; la pauvre femme retournait toujours à son

curé, et ne cessait de le tourmenter d'aller ouvrir

la tombe, mais toujours elle était renvoyée. Enfin,

pressé par ses importunités, le curé alla trouver -

18

Page 307: Pouvoir de saint françois de sales

— 274 —

Mgr Charles-Auguste de Sales, et lui raconta ce

qui se passait. Sa Grandeur lui répondit: « La

main de Dieu n'est pas raccourcie ; s'il veut mani

fester sa puissance par la vertu de notre Saint, il le

peut. Allez voir, ouvrez le tombeau, et revenez me

dire ce qu'il en sera. »

Le curé revint dans son hameau, et alla trouver

la bonne voisine qui, en moins d'un instant, eut

rassemblé toute la paroisse, car cette femme

n'était point chiche de manifester le don de Dieu

en elle, ni de dire sa révélation. (Ces bonnes gens

ont plus de simplicité et de bonne foi que nous.)

Chacun court vers la fosse que l'on ouvre. Le corps

de la morte était déjà en corruption en presque

toutes ses parties. On l'ouvre et on trouve un beau

petit enfant, frais, gros, vermeil , profité à mer

veille. C'est qu'il avait eu le bon lait de la sainte

grâce de Dieu, et une bonne nourrice en notre

saint Père.

On apporta le petit enfant à Monseigneur, qui

ne pouvait assez admirer le prodige. Toute la

paroisse et une foule de personnes suivirent le curé

pour savoir ce que deviendrait le pauvre petit

miraculé. On le déposa sur la tombe de notre bien

heureux Père, où il fut baptisé et reçut le nom de

François.

On lui donna une nourrice. Il vécut trois mois.

L'ayant vu malade, on l'apporta dans notre église

où il rendit l'esprit.

Je ne puis penser à ce prodige sans adorer

Page 308: Pouvoir de saint françois de sales

— 275 —

profondément les merveilles de la bonté et de

la toute puissance de notre Dieu, et lui rendre

mille actions de grâces de m'avoir fait fille d'un tel

Père.

Ce miracle a été vu par un grand nombre de

témoins, qui ont attesté la vérité du fait. On en

dressa le procès-verbal.

DÉLIVRANCE d'un MENDIANT,

POSSÉDÉ DU DÉMON.

J'ai encore vu le miracle suivant : C'était un

pauvre misérable du Chablais, qui, se trouvant

dans une extrême nécessité de toutes choses, allait

mendier de porte en porte.

Il se présenta chez un sorcier, lui demanda un

morceau de pain, ne se doutant pas à qui il parlait.

Le sorcier importuné lui enjeta un morceau, comme

il await fait pour un chien, lui disant ces paroles :

Tiens, etpuisses-tu avaler le diable. Le pauvre, qui

avait une faim très-grande, mangea sans se douter

de son malheur. A peine eut-il avalé la dernière

bouchée, qu'il lui prit de grands tournoiements de

tête, et depuis l'on remarqua en lui les indices de

la plus forte obsession. Nous le vîmes plusieurs

Page 309: Pouvoir de saint françois de sales

— 276 —

fois au parloir ; dans les intervalles que les dénions

lui laissaient un peu de liberté, il nous dit qu'il

sentait comme une fourmillière de je ne sais quoi ;

qu'il entendait des voix confuses, et que, lorsqu'il

voulait un peu se reposer, il voyait tous les démons

qui étaient en lui. Il était tourmenté d'une si

étrange façon que cela faisait horreur.

Les habitants de son pays en eurent compassion

et se dirent entre eux : « Que ne portons-nous ce

pauvre au tombeau de notre apôtre saint François

de Sales ? Mais comment ferons-nous dans ces

lieux de montagnes? Qui nous donnera de quoi

vivre pendant tout le chemin? Nous avons seize

lieues à faire. »

Cependant ces bons paysans firentla quête entre

eux, et amassèrent ainsi quelque chose ; et, comme

le malheureux possédé ne pouvait plus se tenir

debout, tant les démons l'avaient estropié, et que

son corps n'offrait plus qu'une plaie, à cause de

l'écrouelle qui lui tenait tous les membres, ils

firent un brancard, y déposèrent le pauvre homme

qu'ils portaient quatre par quatre. Ils étaient au

nombre de douze; ils firent ainsi quinze lieues.

Durant tout le trajet, le pauvre malade ne voulut

pas manger, il faisait le muet. En approchant de

la ville, on fut contraint de le mettre dans une char

rette attelée par des bœufs ; mais, arrivé à la porte

d'Annecy, il devint impossible de faire faire un

seul pas à ces animaux, et de remuer seulement

un bras du pauvre possédé : les démons lui avaient

Page 310: Pouvoir de saint françois de sales

— 277 —

enlevé toute faculté humaine. Alors, quelques-

uns des paysans disaient : « Laissons-le; Dieu ne

veut pas que nous allions plus loin ; nous perdons

notre temps. » Les autres répondaient: « Nenni,

ne le laissons pas ; puisque Dieu nous a donné le

moyen de venir jusqu'ici, quoiqu'avec tant de peine,

il faut achever l'œuvre. Les démons seraient trop

aises de nous avoir vaincus. Allons, allons, le grand

Saint nous aidera. »

Toutefois, la chose devenait de plus en plus

impossible, mais les charitables paysans étaient

résolus de coucher là plutôt que de l'abandonner.

Un d'entre eux dit : Allons à deux, prier le grand

Saint qu'il nous assiste. Us vinrent dans notre

église. Comme ils priaient devant le tombeau, ils

s'aperçurent que l'on faisait baiser des reliques de

notre bienheureux Père ; ils s'avancèrent pour les

baiser aussi, après quoi, ils demandèrent au prêtre

quelque relique de notre Saint, disant : Nous les

•coudrions porter à un pauvre malade que nous n'a

vons jamais pu amener jusqu'ici, de douze que

nous sommes. Et ils racontèrent toute son histoire.

Le bon prêtre les mena à Mgr Charles-Auguste

de Sales, qui vit bien que c'était un artifice du

démon. Il leur dit : Eh bien! mes enfants, nous le

ferons bienvenir. — Ah! monseigneur, dirent-ils,

six bœufs ne l'ont pu remuer. — N'importe, allons,

répondit Sa Grandeur.

Elle vint aussitôt au tour de notre sacristie, et

nous demanda la plus chétive étole qui ait servi à

Page 311: Pouvoir de saint françois de sales

— 278 —

notre saint Fondateur. Je lui donnai la doublure

d'une de celles de ce bienheureux Père, et qu'il

avait portée dans son tombeau, avec une écharpe.

Sa Grandeur la prit, et s'en alla avec les deux

paysans et d'autres personnes qui l'avaient voulu

suivre.

En arrivant, ils virent le pauvre possédé qui

faisait le mort; on ne lui trouvait point de pouls

ni aucune marque de vie. Monseigneur, après lui

avoir donné sa bénédiction, lui mit le bout de

l'étole derrière la tète ; aussitôt ce malheureux

poussa des hurlements épouvantables ; il était dans

une agitation extraordinaire et faisait des contor

sions effroyables. En même temps, on entendait

comme le bruit d'une populace mutinée qui criait:

Oh! pourquoi faut-il que nous soyons contraints

de marcher !.. . Ah! faut-il donc aller dans ce

lieu!... Monseigneur, lui laissant toujours le bout

de l'étole sur la tête, commanda qu'on le remît sur

le brancard. Ce qu'ils firent facilement ; puis ils

l'amenèrent dans notre église sans aucune diffi

culté. Mais arrivé près du tombeau, ce misérable

s'écria, comme un furieux, que ce lieu lui était

insupportable, plus que l'enfer même. On l'enten

dait s'écrier : 0 François de Sales, que tu m'es en

horreur! Non, tu as beau faire, je ne sortirai pas

de ce corps, je suis dans ma maison... Il répétait

ces paroles, et plusieurs autres semblables, avec

une arrogance digne de son orgueil. On le laissa

dans l'église ; trois neuvaines y furent faites, mais

Page 312: Pouvoir de saint françois de sales

— 279 —

pas de guérison. Pendant ce temps, nous eûmes le

temps de le considérer.

Pour moi, j'appréhendais toujours qu'il y eût de

la feinte, car je ne crois pas facilement à tous ces

démoniaques; on en voit tant qui feignent de l'être!

Mais j'en avais pourtant une bien grande peur. Il

était depuis deux semaines dans l'église, et je

n'avais pu me résoudre à le voir, quand un jour,

me rendant à la sacristie, je me disais Jen moi-

même : Je ne crois guère à ce possédé, ce serait peut-

être pour tirer quelque argent. J'allais toujours et,

disant encore des paroles semblables, j'entrais

dans le chœur, qui est fort grand. Notre clerc se

trouvait en ce moment dans la chapelle de notre

bienheureux Père. Alors le pauvre homme lui dit :

«Tapoltrone de sacristine, qui a si grande frayeur,

n'est point fidèle à sa Règle qui dit : Elles ne par

leront point dans le chœur que pour chose néces

saire. Dis-le lui, car je suis contraint de te lejdire. »

Je fus extrêmement surprise; et notre unique Mère,

m'ayant blâmée de ma peur, me dit que lorsque

l'on sentait des doutes qu'on ne pouvait empêcher,

il fallait recourir à Dieu, et fairelun acte d'humilité.

Je devins, suivant son conseil, un peu plus hardie,

si bien que, depuis, c'était toujours moi qu'on

envoyait pour lui parler.

La communauté le vit plusieurs fois. Un jour,

notre unique Mère pria Mgr Charles-Auguste de

Sales de venir près de notre grille pour examiner

ce pauvre homme, car nos sœurs désiraient beau

Page 313: Pouvoir de saint françois de sales

— 280 —

coup le voir. Sa Grandeur ayant bien voulu, on

ferma l'église, où il ne se trouva que quelques amis

de la maison. On approcha le brancard près de la

grille. Il n'était pas tourmenté pour le moment.

Tandis que notre Mère parlait à Monseigneur, je

l'interrogeai pour le faire parler, car j'étais assez

gaie en ce temps-là, comme je l'ai toujours été. Il

me raconta son histoire, comment il avait reçu le

mauvais morceau, et tout ce qu'il avait souffert ; il

me dit des choses admirables sur la volonté de

l'homme. Quand il avait un couteau dans la main,

il entendait des voix qui lui disaient : Tue-toi, tue-

toi. Mais une autre voix lui disait doucement:

Garde-toi de faire cela : Dieu le défend. Quand les

démons parlaient par sa bouche et blasphémaient,

il entendait je ne sais quoi qui lui disait : Cela est

mauvais, renonce à cela. Je lui demandai s'il ne

pouvait s'empêcher de parler : Hélas! non. Je n'en

ai pas la puissance, répondit-il. Nous lui deman

dâmes pourquoi il jeûnait trois fois la semaine,

étant si malade. Il nous dit: Les démons qui me

possèdent haïssent le jeune; ils me l'ont dit eux-

mêmes. Unedenos sœurs lui dit : Je crois qu'il hait

aussi beaucoup l'humilité. — 0 Dieu ! oui, dit-il,

mais vous dites que je suis malade; non, je ne

souffre pas; toutes ces plaies et cette impuissance

des jambes me sont venues depuis que je suis pos

sédé. Nous nous écriâmes toutes : 0 Jésus!... Ce

saint nom de Jésus fut comme un coup de tonnerre

pour ce pauvre misérable qui se précipita à terre ;

Page 314: Pouvoir de saint françois de sales

— 281 —

il se donnait des coups affreux contre le pavé; on

croyait que d'un moment à l'autre, il aurait la tête

en pièces. Il poussait des hurlementshorribles, on

entendait un tumulte de voix au nombre de cent

mille. Je remarquai qu'il y en avait une qui domi

nait toutes les autres. Monseigneur ordonna d'un

ton ferme aux démons de se taire. Ils se turent,

à l'exception de quelques-uns qui continuèrent à

murmurer et à barbotter. Monseigneur dit à ce

pauvre homme: Misérable, tu obéiras, non à ma

personne, mais à ma dignité. Il lui répondit en

latin ; et ils s'entretinrent longtemps dans cette

langue sur k passage de l'Ecriture qui traite du

sacerdoce. Nous n'y comprenions rien; alors

Monseigneur, se tournant du côté de notre unique

Mère, lui dit : Qu'en dites-vous ? A quoi elle répon

dit : Je dis, Monseigneur, que le démon est aussi

orgueilleux que savant! Car cette bonne Mère

entendait très-bien le latin. Dans cet instant ce

pauvre possédé se tut. On vint dire à Monseigneur

qu'un vertueux religieux voulait parler à Sa Gran

deur, et qu'il venait tout exprès de Chambéry.

Monseigneur ordonna qu'on le fit entrer. Aussitôt

que le démoniaque l'aperçut, il lui reprocha une

légère faute ou imperfection inhérente à la fai

blesse humaine. Le digne et bon Père, s'humiliant

tout aussitôt, le démon sejeta contre terre, s'écriant :

Ole-loi, ôte-toi d'ici avec ton humilité; elle m'est

insupportable. Monseigneur lui défendit de moles

ter personne, et de révéler les choses secrètes ;

Page 315: Pouvoir de saint françois de sales

— 282 —

puis il fit une question en latin ; le démoniaque

lui répondit en grec, et lui dit: Tu as dit cela, il

faut prononcer comme ceci. Et il dictait le mot que

Sa Grandeur avait mal prononcé. Tu dis vrai, dit

Monseigneur, j'ai malparlé. Et il continua à entre

tenir le malheureux possédé en grec, mais le démon

lui répondit en hébreu. Comme Monseigneur était

savant en toutes ces langues, il ne lui fut pas diffi

cile de répondre à tout. On ne doutait plus qu'il

n'y eût véritable possession. L'heure de vêpres

étant survenue, nous fûmes contraintes de nous

retirer, à notre grand regret, car nous prenions

plaisir à l'entendre.

Quelques jours après, notre chère et unique

Mère me permit d'aller avec elle. On ferma l'église;

deux tourières y demeurèrent seulement, en cas

qu'il y eût besoin de quelque chose. On approcha de

la grille le pauvre grabat, et notre bonne Mère lui

dit : 0 misérable ! tu sortiras de ce corps. — Non, lui

dit-il, c'est mon domaine; et qui pourrait m'en

faire sortir ? — Saint François de Sales. — Non,

il ne me fera point sortir. — Ce sera Dieu, par ses

saintes intercessions. — François de Sales, s'é-

cria-t-il , oh ! que ce nom m'est en horreur! Je ne sorti

rai pas, non. Sur quoi, il poussait des cris effroya-

blesqui faisaient retentir la voûte. Il s'agitait d'une

manière épouvantable, hurlait comme un loup ou

rugissait comme un lion. Notre unique Mère lui

dit : Oh ! le misérable ! comme il tourmente cettepau-

rre nature,... et dire que mon Dieu l'a tant hono

Page 316: Pouvoir de saint françois de sales

- 283 —

rée, qu'il en a pris la forme et qu'il a paru homme

mortel ! Le malheureux s'écria : Oh! que tes paroles

me font mal. . . C'est en haine de ton Dieu que je la

tourmente et queje travaille à la perdre... Vois-tu,

poursuivit-il, levant les bras de la pauvre créature

toute rongée par les écrouelles, vois-tu, comme je

l'ai réduite cette nature humaine . C'est en dérision

de ton Christ. Si je pouvais l'anéantir jusqu'aux

enfers, je le ferais, tant je le hais... Notre unique

Mère dit : Sors de ce corps, misérable. 0 mon

bienheureux Père, ayez pitié de nous. — Le mal

heureux répondit : 0 François, pourquoi me pres

ses-tu ainsi de sortir? Eh bien! si je sors, donne-

moi au moins un lieu où je puisse entrer. — Non,

répondit notre unique Mère, va dans l'enfer! Le

malheureux démoniaque lui cria : Donne-moi

un brin de paille dans lequel je puisse au m,oins

me retirer. — Non, va dans l'enfer, miséra

ble .' — Ah! repril-il, tu as bien fait de ne pas me

le donner, j'en aurais brûlé ta maison, tant je te

hais, et tout ton monastère, et tout ton Institut. Ote-

toi de devant moi, criait-il, et, touchant de son

doigt la grande grille, il Pébranlait si fort que la

voûte tremblait. Nous étions toutes prosternées à

terre; nous priions Dieu de bon cœur, mais sans

trembler. Il tendait les mains vers notre Mère de

Chaugy, lui disant : Que je te hais! j'ai demandé

de te cribler ainsi que tout ton Ordre ; je t'humi

lierai, je t'anéantirai, je te mettrai comme l'her-

bette sous le couteau et te détruirai. — Fais, lui dit

Page 317: Pouvoir de saint françois de sales

— 284 —

cette unique Mère, fais tout ce que Dieu te com

mande, je suis soumise à sa volonté; je suis prête à

souffrir tout, pourvu qu'il m'accorde la grâce de

voir mon saint Fondateur au rang des Saints ; que

jele voie sur les autels, et que tu sortes de cette pau

vre créature. Les démons redoublèrent leurs cris

avec plus de fureur et de confusion, disant : Ah!

pourquoi faut-il sortir ? Notre bonne Mère dit, avec

l'élan qui lui est ordinaire : 0 sainte Mère de Dieu',

priez pour nous... Marie, Mère de Jésus, aidez-

nous !... A ces paroles, ils redoublaient leurs ef

froyables hurlements, criant: MARIE! ô MARIE!

Ah! je n'ai point de MARIE , moi!... Ne me pro

fère pas ce nom, il me fait frémir!... Ah! si j'avais

une MARIE pour moi, comme vous l'avez pour

vous, je ne serais point ce que je suis!... Mais je

n'ai point de MARIE. Tout le monde fondait en

larmes. Ah! reprit-il, si j'avais un seul moment,

de tous ceux que vous perdes ! oui, un seulinstant,

et une MARIE, je ne serais plus démon. Si au bout

de cent mille siècles, un des moments que vous per

dez m'était donné avec Marie, ah! que je serais

heureux!... Mais je ne puis l'espérer, car jamais

je ne l'aurai!... 0 rage! 0 désespoir!... Et il se

tordait, proférant mille vociférations.

Cette fois, nous fûmes avec lui depuis la fin du

dîner jusqu'au premier coup de vêpres ; notre uni

que Mère était comme un chérubin en ferveur;

nous versâmes tant de larmes que nous avions les

yeux gros comme des œufs. Pour moi, je ne pou

Page 318: Pouvoir de saint françois de sales

— 285 —

vais m'empêcher de plaindre celte pauvre nature

angélique, qui, pour un grand péché d'orgueil, il

est vrai, mais enfin pour un seul, s'est vue privée

de Dieu, sans qu'il y ait eu de rappel, sans Ré

dempteur... Hélas! nous ne pourrons jamais assez

louer, adorer et remercier notre divin Sauveur.

Une troisième neuvaine fut commencée pour

l'intention de l'infortuné, qui, durant la première

messe, fut si tourmenté, que le prêtre, qui est tou

jours auprès du tronc, fut contraint d'aller près de

lui et de lui porter la relique, car on ne pouvait

l'approcher du tombeau. Il était attaché avec un

collier de fer près du balustre ; le bruit que fai

saient les démons était si fort que c'était une con

fusion effroyable. Alors le chapeau commença à

faire son circuit. Ce ne fut alors qu'un cri dans l'é

glise : Venez, tenez, disait-on à la porte, notre

Saint va faire un grand miracle! Et le monde en

foule se pressait dans la chapelle; on priait avec

ferveur.

Pendant ce temps les démons hurlaient : Ah !

François de Sales, tu nous violentes, c'est toi qui

nous chasses d'ici. Le prêtre lui dit : Je te commande

de nous donner un signe, lorsque vous serez tous

sortis. — Oui, oui, regardez la voûte. A ce mo

ment on entendit un bruit semblable à celui du ton

nerre; on vit comme un tourbillon; le pauvre homme

demeura étendu par terre comme un mort, et le dé

mon cerna une pierre au plafond grande comme la

main. Le pauvre délivré resta comme privé de vie

Page 319: Pouvoir de saint françois de sales

— 286 —

durant trois grandes heures, après lesquelles il se

leva, comme se réveillant d'un profond sommeil,

disant : Béni soit mon Dieu et le grand saint François

deSales, qui m'a délivré et guéri! Son corps fut réta

bli comme celui d'un petit enfant ; il marchait aussi

ferme que s'il n'eût jamais été malade. On le fit

habiller tout à neuf, et il resta pendant quelques

jours avec les serviteurs du dehors. Puis, il s'en

retourna en sa maison, travaillant bien mieux

qu'auparavant. Il avait alors vingt-cinq ans et il

avait été possédé cinq ans. Il ne manqua pas de

venir tous les ans remercier son Bienfaiteur.

Voilà, je pense, un miracle de première classe.

Dieu est admirable dans ses saints ; il ne demande

que la foi et les dispositions du cœur.

GRACES OBTENUES PAR LA SIMPLICITÉ DE LA FOI.

A propos de la foi, il me souvient qu'un jour,

étant au cabinet des pauvres, je vis un bon homme

fort âgé. Je lui demandai ce qu'il venait demander

à notre saint Fondateur. Il me répondit qu'il y avait

quarante ans qu'il venait demander à saint Fran

çois de Sales tout ce dont il avait besoin, ajoutant :

« Il m'a toujours accordé ce que je lui ai demandé,

tant pour les biens que pour l'avancement de douze

Page 320: Pouvoir de saint françois de sales

— 287 —

enfants que j'ai tous bien pourvus, grâce à Dieu et

au Saint. Ces trois dernières années, je suis venu

lui demander pour mon âme; une année je lui ai

demandé l'humilité; l'année dernière , le saint

amour. » Je lui dis : « Et aujourd'hui, mon ami, que

lui demandez-vous ? — Madame, répondit-il, je

lui demande la patience : mes enfants ont voulu

que je me remarie, et j'ai une femme fort fâcheuse.

Comme j'appréhende d'offenser Dieu, je suis venu

à mon saint Protecteur. »

La dévotion faite, ce bon homme s'en retourna

chez lui, et trouva sa femme morte : l'année sui

vante il revint pour rendre grâces à son Bienfai

teur.

Tous ces miracles, et nombre d'autres que je ne

puis écrire, sont arrivés du temps des procédures ;

telles que des guérisons d'enragés, de fous, de

manchots, de boiteux et autres, etc.

Il y avait un endroit, dans un certain pays de

montagnes, où il y avait tant de sorciers qu'on

voyait souvent des brandons de feu épouvantables,

qui s'élevaient de terre et consumaient tout ce qui

se trouvait aux environs.

Les paysans vinrent demander de l'eau où

avaient trempé les reliques de notre saint Fonda

teur. On leur en donna. Ils la jetèrent avec une

branche trempée dans cette eau, et en invoquant

saint François de Sales. Jamais ils ne virent plus

ni sorciers ni feux; ce qui prouve combien la foi a

de pouvoir. On a toujours remarqué que notre

Page 321: Pouvoir de saint françois de sales

— 288 —

très-bon Père se plaisait à exaucer préférablement

les pauvres et les simples, quoiqu'il n'ait jamais

rejeté aucun de ceux qui l'ont invoqué.

GUÉRISON DE DEUX PAUVRES ,

l'un AVEUGLE, SOURD ET MUET DE NAISSANCE,

L'AUTRE PARALYTIQUE AUSSI DE NAISSANCE.

Le miracle qui suit est un nouveau témoignage

de la prédilection de notre bienheureux Père pour

les malheureux :

Un jour, notre frère clerc m'avait demandé la clé

du jubé dès les quatre heures ; je crus simplement

que c'était pour nettoyer quelque chose, mais c'é

tait pour y cacher deux pauvres, un aveugle, sourd

et muet de naissance, et un pauvre paralytique

aussi de naissance ; il n'en dit mot, parce qu'on ne

l'aurait pas permis.

Le marquis de Lullin avait amené avec lui, et

avec un grand train, un petit prince étranger qui

était sourd et paralytique d'un bras, beau comme

un ange; il était bien âgé de treize ou quatorze

ans. L'on nous promettait des biens immenses si

Dieu le guérissait, par l'intercession de notre

Saint. Un petit neveu du Serviteur de Dieu, sourd

Page 322: Pouvoir de saint françois de sales

— 289 —

et muet, âgé de seize à dix-sept ans, y était aussi.

Les voilà tous deux à genoux, chacun prie avec ar

deur; l'on mit le saint crâne sur leur té te," l'on ré

cita plusieurs prières ; et voilà que les deux pauvres

misérables cachés, pour qui l'on ne priait point,

jetèrent des cris avec tant de véhémence et de dou

leur, que cela tira les larmes des yeux de toute l'as

semblée. Arrête, grand Saint, s'écriaient-ils, je

n'en puis plus. 0 grand saint François de Sales,

que vous êtes admirable, mais nos douleurs sont

extrêmes. Cela dura bien un demi-quart d'heure ;

ensuile, tout d'un coup : Ah! grand Saint, je vois,

je marche, j'entends ! Béni soit notre Dieu, et ce

grand Saint qui nous a tant fait de grâces ! C'était

un si grand transport de joie qu'ils eussent bien

passé par dessus la tribune, pour venir remercier

leur Bienfaiteur de près. On les fit approcher, et

ils furent interrogés devant les commissaires ; mais,

comme cela était long, on leur dit de revenir; on

les nourrit à la maison jusqu'à ce qu'ils fussent in

terrogés de nouveau, car ils n'étaient pas de la

ville, mais ils avaient été amenés de fort loin au

bruit des miracles que faisait notre saint Fonda

teur. Pour notre petit prince et son cher parent,

ils ne furent guéris ni l'un ni l'autre.

19

Page 323: Pouvoir de saint françois de sales

no?. ioyuoiJoi ainfunj, on no ù em ,9iii9i si nO

«rlum sr.q oo ob Jniv II .oiibncflaiGm in levado

sritiioirO'M(BCÉiiiiDA'MS|--WN,!^Ri),oppii<n6:'6 euon

.osiQ ob aôiquc k )(iie2 bne-ig 9'iJon 9ijp liovuoqal

Un homme ^conduisait un mulet chargé, le jour

de la fête de notre grand Saint; un voiturier de sa

connaissance le rencontre et lui dit : « Ami, pour

quoi ne voitures-tu pas aujourd'hui? — Mais, toi,

pourquoi le fais-tu le jour de la fête de notre grand

Saint? ».Hsena.lt.è;<rir«n« .Tu an eautoHaiie? saint

François de Sales te donne-t-il bien de l'argent

pour cela? Quant à mor,3Je voiture, car il ne me

donne pas à dîner. » Après ces paroles, voilà le dé-

m«8iicpriise>slaidit dflSbBdlievàlj lui ! fait faibeatteii

épùuyiajitableB agitrf(ions,Iiqu'fitanfcdaris)iiiiii3(iti>o<it^i!

efttDenikusJétbjitagnaib, H 'Sedipr&Jiptge -dâwpnttlû

abûnq.,îoI(i8 ab iioans'il Jniua c xuaov e'iu9l g-ibrm

Le.psuvreIhoaimej <yajlaafe son i malheurp si ëtv've -j ; !

Mon' Dieu^pmdohneàimoè^jgitœ^i &auiyt,.amourwii> '

mfaJiLeispe^t^BlÉ©9mpteàclg*Mi)bxaÉànieu»o^4el

notre Sainf» Qependan^IvoihvtHainfllasetileicbavaèj

qui tombent dimfcL'flbimiai'jLeippukfrepiai^çul anariÉp

entenduJeSp^rokSidelbliaspihèiirei^'frttdeânMifÉtEafits

arrivé, qouft où il pewtiqlteraher d«;sefeoan»n«l t*p :

vient,iavec.;!q*elquris aiiMne^aai wlême j|{$tt),ï e.hH«:j

descendeni.avec MeMeJa, ipievole^là ^et dojtfo rhliar

ges. Ils trouvent .çalipfluvtie^homme mmié à fflit>-

tronc, san&aucun. mal* plus/mortiquei vif» c&ïvil Iffri

nait à peu; il se recommandait à Dieu, eO.âu Saint.

Page 324: Pouvoir de saint françois de sales

On le retire, mais on ne put jamais retrouver son

cheval ni sa marchandise. Il vint de ce pas rendre

grâces à MW&WSMï'c? <?8SWWPftéme que

nous av^iap|wtî*^te^hjst0œo^(i}UHnï)M9jmontra

lepouvoir que notre grand Saint a auprès de Dieu.

nuoL al (à^'isria telurn nu Jieginbnoo' 9(«mori n'J

£« i9nnliov nu ; tnigS bning o-iJun ab 9Jà't bI oh

-moq,iin » : Jib iul 19 9-iJno3fl9'i 9l aonGiaitiiinoa

,ioJ .aieM — fnjri'biuojuB aeq nl-éaiuliov on ioup

bflfiig 9iJon 9b 9Jy1 cl 9b moi si ul-aisl ol ioupiuoq

Jnisa feiiBHDioBf) ma oL »DB'iBEitJjue©Eii.« ^inifig

Jn9§'iB'I 9b fl9id li-J-onnob 9) golsé 9b sioonr/ri

9IÏÏ 9H li 163 ,91UJi07 Jf'fom B JHBUO Tfcb» 'lJJOq

-àb 9l âliov ,89lo'iGq 890 gyiqA « .-i9nîb h aeq :>imoli

iJ^rtrsodbs'l a icél ébi-u tio» ides - fê tés l&é cfo asa ntui iss+u

ti«ù)dii)iSninkàrAnnecy)!|JI<deïBfll|^cBellI)s*iM/.iJdq ■

Chftrcywei), ag&jitjèhqmjBeK dtongaiiphinàv'jlinDanrt )

rendre leurs vœux à saint François de Sales, .poùdr,

la ^uéfisotiii ndlraculouse dii pi-emiBDide ices igen-

tilhtuBDDBSj^qBi/- àyflm*^éo«aiHKdUiiitfHfiè.vré\ vi«Ai

1ettej oamhinis/dînrtgbéeJ :pné<sadanty etaa i pi t> Jtn Uté

q0fltnd;nïdi4uentii8D»^l'àv'ec( deB'iafecèïj ste quaràivt^c

qmatne nqurosiqui lu jqtèieittienFuildon» lTapifiite^ie .

e t ile niii[e nb ài 4 ' ex tmrattt^ ijâel l«tnenlt> «faf Ifuud ««ww

pewr linwiiodurauA ieltoplteiipesi iL«i'Ri<"P., 'Oë-"

lesUiip r^li{jieu«'(te tittr^rtlVe dw!fâa*)|OU^g"deiit*'

GttiWoiferfe Jj Ùm'iujm ,«'eo bo^^wit Jg« i;cfet4w»;j te 1

voua ô sfewtvt) Bfawaols'idêuiSjil©», liwoi'protiïessie

qtr'31 ferait éxéiMMpp 'tenwtëui jJar-f ise1 gatrtllh«ninve

malade, s'il recouvrait 1s santé: qu'il porterait

Page 325: Pouvoir de saint françois de sales

un cœur dirigentA 'Annecy, ^t^y i ferait dire une

neuvaine de messes. M. de Champier, qui était

s'ensïblëmenfc ^Mfté1dell'éItW<6u tf't^ttdotfAn-

Vlcgu"ld'airèr!!à 'plë'dr'à'Àrnïé'éf, 'pbtîé.t'W TMfeW

d'argon*,1 et 'tt'y'faït'e dir^'ukM) W&W) &Wp(knail

<5bfenTr!cétteigrlà^.l'Aii1^

cun'é! interruption!*; temps, 'mtelafte **epHq la 'fifl-

'r'oTè',' fel'le fëndëmâin'il1 fUt'iJtf'étatlde'Sè^teèwJrisUr

ses jSîod's: lis1 a^(MtAlm& teuWrëèf'Ie ^uiWôFSslèflfe

'de' fuai; qui-'étslt1 'fetxi'ëttte* "jcforï'**' (^«étâvitviet

"firent Wné'déel&r'atfo'n 3Uthêflthïq>#e' dèneemïraHIe.

lilliivnoj inl lo ,T)>niu[ ifl ol .êoJhr.ib aoa ob Biaif

'j wiiik| o.'j .?olcH «iooiiB'i'î Juica li i9a«9'ibB'ê 9b

)nii j ii jifiiiiiuL iul no'up Ihanoo ol li/iua arnniod

, iijnj b , i o j o « j! iùb «J9Ï19 iol l\luo<nri no ,9£iii;vii9n

riiiouuiB'jii claoi iul li ; omoieio'iJ ol mu§ lui J9

iiiiôi/njii ol ,nîl(i9 ;i9do'ii;ifi ob oJluoiïiib suplouii

MIRACLE* , içp^ft\m-y?fhVS&fA Wiï?«0| '

, )V(;'t lie no Jiij'l Jiiivii Hii/i8 ul 9op 9bciini

DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.

. ar-ifiAJAU xfliTTia 3a /.oaïaa'JO .n

Eïtrait d'uns relation publiée en cette Tille, en 1666.

. vfi 1/ ni i ?ïk'T3(ith xau.jq ni ziauitA

Voici ceqûéWu fait M-ïn$hM Il a voulu, ce

semble, choisir cette ville de Bourges pour être le

théàtrede ses mag^fe a

fait paraître ses bontés et libéralités 'pa? ' réffîeàèe

intercession du grand saint François dédales.' "'

Page 326: Pouvoir de saint françois de sales

>l',n '••lifi.iiGtliRÏSÔ-N-D'TO) 4>AfcÀtLY-TïQ0ELir<> > ■ .i

■ifiJo inp ,'i'jiqrniMn ob .K .cOf-ini ,b -mi,; /n .c

^é^i^jj^^jg^^fM^dep^s^eiix flftf. .Après

wm tfldté|t9-irtqs sw^i^ejreoiè4^s,liila,YHitjl>'!i^)a

eauxide I^HïJïw^Çonirneiilipassfli^pflr , Bo^rge^s,

BieBlppjîmit ,qufil(!ltti acj>Y4f TOi 3ç,cident ,qui,, le

mitilMU'ftid'-état, jdffjÇpfttinH^ ijjSflfl., *oya&e foraba

de dessftsi^a Jbèitenqujb? if^iittytitf se bjes^t» #jaye-

mentà)J»îai#>enjUîie,p(ej!s<jnniÇ qbaritable de, ceffe

vJHevilùayanilrea^0nïr«ida(ig ot'.t i« ta tj pitoyable, l'as

sista de ses charités, le fit panser, et lui conseilla

de s'adresser à saint François de Sales. Ce pauvre

homme suivit le conseil-quon lui donnait, fit une

neuvaine, en ressentit les effets dès lesecond jour,

et fut guéri le troisième ; il lui resta néanmoins

quelque difficulté de marcher; enfin, le neuvième

jour îFfift e3^ta^a^s7'en VeMirlï» a^ieds, dé qu'il

fit ave^ouf^jo^e-^ncroyab,^ , publiant, partout le

miracle que le Saint avait fait en sa faveur.

30. ?.Vj^Y.IM'i 1YM9 3a

II. GUÉRISON DE DIVERS MALADES ,

AFFLIGÉS DE PLAIES HIDEUSES, PARALYSIE,

00 .iitaoTB II «BKSHBFÏicYWFitfïfii,;)., ioioV

01 9iJ& -ujoq go§TOoa ob olliy olloo li^imb ,o!uW

étail.t(Oujt rpngé de pbajes et dans un état effroyable ;

Page 327: Pouvoir de saint françois de sales

enfant et le trcWMfl]'1%fWMi^Wf(kW«iiiVSnt?ifeîSfi

sain et aussi beau que si son visage n'avait jamais

étë«cWi'é«"flè!8yiiii%V'sî ëloflVatofe.3™11»1^

-nioo lio'/B g'jiqB 19 ,)nic8 ub 9liel b olb'up onifiy

, i, ej aufflej femms t (ft-^fc-pgwf'fel jsti^ ! liaSftb.esj

^^^ftHoWe^lc?Mi/làej^§^4;hWî',ibjefi;fju^Èifie8â

eJ^)ftif iyffuiflfc;faî]rf W^flWfliSq E^WIf

de Sales; elle reçoit aussitôt beaucoup de soulage-

meftt^'efeofa,^

ftWei(^tigutg8^iBi ?.08 9b èîi9fi aob ggagldifil bI 9b

.isrlD'iBm ob t9 linolnos 3g ob slrlnqBO Irigmom

avait au sein, qui s'était peuj^^japgmpqjé^g^quj

était semblable à un cancer. Son mal diminua aus-

.ohàug JnanioJqmoiq-aôiJ

TT , , _, , .89Ig3 9.b aionnf/il Jniea

Un nomme de Chateauroux, qui ne pouvait mar

cher, fut guéri à la porte de , l'église qui éJait

un oarno).JnB)9 .y? ob â>ïio'irin m ?id oriirnAn n J „fermée : il y entra aussitôt qu elle fut ouverte, il lit

tj'ioë . ;>b .ctnio'i ê;>l iJ<inio*i JIdJ'* a /jkhg au b liifirisa prière, découvrit sa guerison aux religieuses,

ne ôuo7i,9'ifcVa g'iioB : suiiiop Jiio) )ir.l9 no Ii upet s en alla de lui-même a pieds. r

-irimim Jifil é Juot noyiA ouu I) nàug ôJà b li tJni«e!

' ! 0h g^fft!iri6mnïèl«éIri«r^,9Ml^>l!«%fr*tt«fe

et désespéré des médecins, rccou\^'là'%a'ri¥él''é'n

touchant un drap qui avait servi au Saint, lorsqu'il

pâyâ,ta^y^'UJO'1,,od(iI «»»biB«oa b-ifiuo'iJ

Page 328: Pouvoir de saint françois de sales

) i (,QiUeJq4a& .petits gâta to* |CfUi ont totfàhjé.. w%\\ rcdtb-

quitte ^^Enaagtos^fiiSaJes,, ay,»nt,,éité>a,ppli-

4érê%j$i$)teq ye.uvid'.unfl femm-ejui^wpdujla^jiœ

iqHi'»îleiaKai|ip^d^§|deiji)iiH%in*pf,aflfe.|) 9| j0 ,nchi<,

siemB j, Jieve'n 9§n&iy no* i? onp unod ièiîiic Jo ni«?

Madame flffl-ç^aç^fje, ç£ttoNill^.apnè$u,nç nçuv

vaine qu'elle a faite au Saint, et après avoir com-

imhiê'ii»!d'\''ë0à^dtis<tëiigiè\i^ à obtenu1 '{iiur

sâ'fllïèl.i^a^'iys'iWéirltes'dù^àiht, lë'Yécèiùvrembtà

aWŒiî qW1* liëtltè"VéVMél M V*aït!'fàlt perdre!

-ogcluoe ob (jiioai)B'jd JôJiif.uc Jiovri allô ; ho\ï,?, ib

■ r>vÛ*i*'Jp'étil'é'flIIë,' (^ui»he'^étt^âî,l 'së teètttettfr'à catfâë

de la faiblesse des nerfs de ses jantbës^ftii^ 'ib

moment capable de se soutenir et de marcher,

Vl^li's,s;^'iyiVifeitatibn."'ul 8 h,P Uli

-aijfi Ëunirnib loin nor-. .•mim-j iu /: ildGldrn'jê ùtiu

mtè'^tii p^uvàrî étendre nïiribu'voîr le'brâs; fut

très-promptement guérie/ 'q'tranid' o'iï'rieut Vouée à

saint François de Sales. , .

-'leru licmoq un uip ,/ij:/iiji;'jJi;iIJ ib 'juiiiioil !

Jiiili ijjp 9èila»'l. ^b 'iJjoq »! L hy.ia ml y>;>'-i'j

„ Lin hômme de la paroisse de h\, etant.lombe du

haut d un arbre, s etart rompu les reins, de sorte

qu'il en était tout courbé; après s'être voué' au

Saint, il a été guéri d'une façon tout à fait miracu-

^^.j^iqu'^flti^esté^lusieurs habitants fa la

li'ljpfe iol ()ilii:2 ne l ir '•••[> f ■•< un ijii ■■' •;,

Léonard Bernardat, laboureur du bourg de Cou

Page 329: Pouvoir de saint françois de sales

lcaivre/'élont <lepufa><(uatre.tt»bi9ldattsiiBrie grande

infinttjté'die ti/us leslfaetoferefe de.goauoèrps^Bejfit

porter^aux bains de Béupb^/Jm^^tfsa^-xItes^

mèdps y aigrissant ses douleurs, il fut cpntraintde,iî'»llj'j7Tjrff 9i>JiiBt ol) )i'j9i un Jfiq Ii-j-olauioe o/T

se faire rapporter à Couleuvre. .Là, aya,nt appris lesaiiiiiniol 5flyj tut?. eiODiimf Jnica Jp\) oainpl opp

merveilles que Dieu .opérait par, 1 entreniise.deaol uo . iiiîot. )iun> ol'icu âilofipul ob oupirtuoiq

saint François de Sales, il fit yœii de se rendre à"iijoq I rn'jpïïiH'jni; iobfifiim Jô aoniîrio^ii

Bourges, et soudain il sentit, ses douleurs dimi-*u; l> / ^'ji mou nu uploup J9 uisol tjuiuo'i

nuées juste de la moitié, çe,qui lui nermit.de s'y,k'))?.vi7ii'>nï>i\ '.ou on un Juri; ouimob Jniucroiïcrn

traîner avec ses béquilles ; étant arrivé, il fit célé-jn'iiiio^cinoc 01 ijovunna fcronnul) inp osub Joo JVo

brer la .sainte, messe dans l'église des religieuses ;9'i/ijo li ni) tlucriuoq ,oy.ii'j'i'jflilj oTJoo oo/x ;iUOi ii

au commencement.du, saint sacrifice, il sentit une01.1 315VriiTJeilfl fil 01) XUfilIfiO aor «qfllOJ OllIÔilI fl'J

chaleur [ardente qui saisissait tousses membres^* .ïoBfilfim zijii oupïïqqi; aoljo uoiQ

avec une douleur fort pressante. L'impatience le

pQrfl&it.àjSOiitjrM 4ftiI'4gH§fi,)im#iH, l^as,s.isj,ançe pbjs

forte dlune. cpnsolatwi\idiy*fte-.l>FffltPl; ij,:ressfin|it

^«©(^UfetoèijDBrs^imiB^fnfe^jpj^gtli^gffjî,

vwl ^^Jp^fl^l^qjp^èqBflPjSa^tg, jaiss^isejS,

bé(iWi(lesl!iau)djt) Jjeu.jflp- Wm^'^ ej^ère

SW-JSfl'Muqol) ,J«iii8 ub olloqmlo «I am;b ao'iilofijjfi

tv^\ Y.\\\Aa-\\\L titihia .noiloainonfio fil ob oinom

Jo JftiNft KîffiPM.fWlMjfirim Mu^MWln WHl

noi(J oup

bJ 'il) oiiiil'u'li n iij i« o'iiii'l oh «')l^uo/ii iioitl ai;q

|De 'plusieurs1 de ced' miruoles >©ti Wjl'^Uqstation

dès1 curés et archldlàfdres'^s!' PièwVieti #autre6

Page 330: Pouvoir de saint françois de sales

—m —

af&eaabje^iieua.jpan, foMRkjMW' l'tArichlevêiqjiM^iH

ca^ggjd^^ djsîtfiÔiCieidQ?, oh -mitsii xuuJtjJio.j

sLjiiïl U£j[>j Ju'l li ,<iuul;!;jL <so<s niLcenaiii v «aby.i:TNe semble-t-il pas, au récit de tant de merveilles,

8yl «'J<wi; JiUi m .isl.ta-iualuoO « -loJ-io'imrL tui/jque regirse de, saint trançois soit cefté fontaine

probatique de laquelle parle( saint Jean, pu les

irï/ormne's 'et 'mâVà'd'es1 aWndajent l'ange pour

remuer reau et quelqu un pour les y jeter ; car

vg oit Jinii'J'L iul nwâj .yiiioin i;l 'Ai ')"«iii «nuiinotre baint, comme a1 dit un de nos panégyristes,

-blùo.Jfl li .hfirie ln«(j ; gylliup;id -icrn; m 1 1 . i'est cet ange qui donne la sanle'ou le soulagement

,: gyaiiyiBim lai .'i^iljià'l i-ni;b :hc >in .oJnu;»:. «I r ida tous; avec cette différence, pourtant, qu il ouvre

onu JiJfi-jK li .ouili'oii.i luicg jiib.iir)iiri-jii.')ijiiuo j JLfen ineme temps les canaux ue la miséricorde de

Dieu eHes appftquVâujc mâfadek'. J)"J ,u ,'(;l' '

al 93ii'ji)i>qiinlJ .'.iJiiu£«3'iq Jio'l iu jIuoI) onu 3'wi,

ftè"§Mii«àfel diWltoas»iti!slinl/raclëB^tté"Dieu

i'itm&'fak aSht'èWés^ififdéfèiéfcg*»»* Saint; leup

n^itiWeliaugtoe^tan*l;lo'tisilileV jourS,1 ' «M fei'bottté

qUMF'a'de^oiilàgei1 tant de1 persdnnës' :anhn«in= 1»

«jdnfi'a'iJce1. 'L'ott'cOInpte jusqu'à1 vingt'-qtiatfe M-

^nitièW et quantité ' dè Agirtes1 dë cire 'que' 'l'on' a

attachées dans la chapelle du Saint, depuis'la" céré

monie de la canonisation. Enfin, Mirabilis Deus

ïH^Mctés'ih'iè',-JDiya W ddmlrablë érf'sës' saints et

fiâfïaitife s'ont' 'admirables éti •Diëti;'p'ui)irôiri!,jJâ^

fdWJe'n'otre'Saînt' . Sic HDônbfHtHtiir' qicèfàcùiriqiïe

itftttm<■ÊMPhWôïare'f àïHsr'serà''Wribr£) cèlùi

que Dieu voJilHa'ïl'dtiorèi'ii'N!é sdm'm'ék-ri'ô«9 donc

pas bien aveugles de faire si peu d'estime de la

neiiluj-puisque Dieu donne* tfeèAceWe vift^idquxi qui

la. pf)s,sêdjentlVfei«iï <\#Mm*M\b\&Mwuim; leur

Page 331: Pouvoir de saint françois de sales

— (2H8 —

fftHfne'Jattatiriimd Méfi*ahtei(libdftà;[x;to(towiré <|#fli|

lealiàLlant'dWileaoeià'lettrBahter^ssîdhs^^'Sfiu'b

9b siiBflibiOfi'iJxa oonoeèiq ni o'iJÎBfinoooi ûfii B

-•laqasD .aldeibnèv 39 Jriiua U uoil nu enefa ooiQ

ol inq 899'iiltc ,niol nSïA ob aouniv Jnoiulo a9tii!oa

ab aiojiiBÏï Jniua oup aolouiïm «9b numaioD Jiu'id

,ZVBq -iuol 119 «oomuojo'i Jnoa sollo J9 ,9'i9qo soIbS

JnaÏBVB ^ll9'IJM^A^ouj^L¥uinoo .Irmilduq

ng iuoI on no'np aollioriom ob sulq quoauBgd U7

^ifflOiP/MforrplMl ^^t^vÇffiW.^b lifiVB

b1 •libiciloi nq Jno'ii 9§ign b1 )9 9ni9ra gofiig ni

t*»w» '♦'WMW<)'Hii!'rt>bie!bi»8«is*«ilè' Haatosî auI«.(i*iHja'3ijA>

aup Jica nO .oJè'l ob siualedo aol anub oup noid

SMP'ila'iiérre'^a^^iliahtydeigrâbèSiWte fw'eifM':»

ceuw çiiilofll'eif rttBtmjrçnâJSaiik 'l^tliïÇdteiaèoSatesj

qweMeà eniaeiJin»<disiiCOT>siéciitifst«»tttIiiét>éounèUHiin

eofï*rhu4llei!de-mervê*iHfes^nialsi;i|rjprénjière riélar»

ti«»nc>^puîi én i»ët^ fait» ni eh contient; aUjagoinentd'é

ceux qui en mil été les s]leotateiupsy;lqrj'o«etfaibla

pactte/iOn neidoitipps- s'éltorinerilsi jeMes nouitue

dearaenveaUesil oîest>ile>ni<M(i lquéeJteliBBpHentjidl

loasiicpuxuqui- ont ira Ibs icboiès ^uie inDuis aKonp

Toit «vouéniti qiï'eiles ' isontj iiqiraclaleuB|BS p noas

savdns-qn'un grand nombre deiipersoiinesildjeicon-

dit*en,rd)9Qt lejbiériiteiest eorinujoïlt idtéltouehçès

si-sansiblepelnlVien JanlnamiJcdausil'iéglfeeidoîtiBqEe

Saint, qu'eUeamfoni ipfil réteak Rentra Inirmeét elles

ont senti qu'pa baume^saoréi 6'*3tMiiép*adu >dalB*

Page 332: Pouvoir de saint françois de sales

— —

Imite 'Ame*etyq yfotleii bntl étëparfumées «te t'wtàn r

d'une dév^tr(i^^srtdoB'cw'ièl';tr.èsHiÉn3rô)ii<Jiitib3ot

a fait reconnaître la présence extraordinaire de

Dieu dans un lieu si saint et si vénérable. Ces per

sonnes étaient venues de bien loin, attirées par le

bruit commun des miracles que saint François de

Sales opère, et elles sont retournées en leur pays,

publiant, comuie-Ja r^ued^ Sab£j;)qu'elles avaient

vu beaucoup plus de merveilles qu'on ne leur en

avait di^WMffuta&te^^^

la glace même et la neige n'ont pu refroidir la

dévotion.: La f*a}«-a été grand* durant l'hiver aussi

bien que dans les chaleurs de l'été. On sait que

dMW8ti8f i tfflfltà J ifima (Çkqmcdflîcgftttg Ktomé.tÀsçj

%ym\J»il <jjin^uw»le'i«t'.6e«»<(iii«*»s!:4.erpèlerln«ge

p^K^orttertJ^ilftorid^iifetiiOfliisofttisoTlisrdîiqj mmt

pilftHdeiiootipjolationt; 'béaiasanb-îDieu'ides fatfeurs

quitte OTâîent!(reiç!ueSi;p0r<mjitefcessibn.ill8;i^«iin<

Eimt^8^'{BQutgeiifio<esiAe aorn qulosniluindonoie

n1rfin'temaBti|dapait(rtite''la- pvbvincBî Qui ipipumaiit

diire[tereoihbi:eideB>péehèurs-q(i»iiselsant c6hveiitis<?

Ibntyïfiqiie! Dieu'>sieul qwisonde'le fDïidîdesiooauTs^

qa«4es>ttanTiai8pe/J}'yf a >-dfes' xidnfesseniPS'quiont

assuré; ^qucilides,iipéchBurs> aba'ii(Jon)TOés:'ani ïitw

fa»en*^le''tDès^rqmià«-qudhlei),! étaçtfiwénps'iriaus

l'égllse< delta ¥isitation> icomme des; liorts, isàriB

espéïarice>;dl& cbHNersi'on, bnt «enJtfite pddvair-die

salitl François awprès' de Djeu^kurWoéup â'étér

s-Bbhemlent#aitgé'-et''teiii,s yeux bntjëté des ildrw

Page 333: Pouvoir de saint françois de sales

_ 306 —

r«nts;(lp4srn»eâj nivant >d6 mvlk it|u.toi&i*nflli ^qda

pënitpnoe^ abs*i'aptilqu'1iils.i'&»i^e«A[i«Bq9WOlWônl

intériéiinpqutti'ilf urf taiaajtries^CTei;^qu*KCfligfiand

Saint Beraii'teor TOÉdîateunuttJurtiSi^fi'J^HSr^lvnisti

e» <quïili ob tiendrai il peraft reuxiko fonoei i deo xhanger

d«>viôii'Npus'bt}ripnaixlbBieqèiiipids')àimt«r'uwgRand

noiiiyro" maisliD $ofiBr»#e'iIéeiiaii6ril8pplua>reirtai4

q'tfH'Mos.c'l fcioone'i'î Inin* onp lînnnoDan li iriimof)

'iiijy li mo oldfiYo-i'Fl'j lognnb ;»l <iif;l> IngnimB^iiiq

-''I fcuot ori(iol) iul fi ,'jlifnsJ'i'I mot] aibioq i< <>Ii

iioi )o .oTiiBrîïiiinnoow-B^-sb aoup'ima gib ehkW

■ 'i a^iufii m» i'jo olliiiborn orn; inornn'Hb ovisï

■ni /ni obi6îs:)7UG?. onu ammoo oJioq bI Ii;o9vins

Juin? no* ob rirnoniis syi «ooJ fi oldel

...niOili-ni^NyM^^ffifi^W^mie-l

-iiiJj Jd o-ib'ioï'ib al êfinb irifMcviv iup amfn'jl r.eobte

' i JeooxiimdncWparJa i^vetëiotidiuiiijBB'Re/hoittme

àé'ÛètuboriM (liiisïawcBjnqiiiHvirailsidansI toutes

lestdébaucbesiqluàilh ^uiidsaoïtôbieriiintiiaMeoiurtuiite

d'aiitilettu té sai icpnécissHoe étaitl siiiàssaiipie^iqa'a,

dfapriis bdi) a«B;>tiloimanéfceMaifrplM!S lesLsaflrfeuwBitp

dw l'figfiaeç'nja^ièâgcijtèo^iléiiif yajibpOBÏfeia' Biwm-

gw^et!iwaynntl'taHlïide'ii)ïOTKlRiicn!d«NaHonr;/<ia«s

rpglj3eAl8rlsdin'trjFrmiiçbBndB)(8aFèj^ii4nfi^iléalaifcé

d' u ni ira}'on i d e Jiu'mpèire/qdMai Héémrarild» pU aidaitlie

état> )(k| sort éiiïéç'ët/ibleqséi lap xinacdbJhjabafualâ-

faiwUaGtôht ttttMMi»ldeiiWeU'i''il,*|adï»8sai8ir. duèiwe

temjiàià uri/iiiengièUvqui/leireduiliehariuibuinxeBt

etiliui feonaëilla'jttt'te «to«Jî({S3ei",iibf iqu/'è!>(UqflK0c

une si'!graitdie;'lab<lBdabe£(';(i«ii'la,rmé8'q'bO)l'onija

Page 334: Pouvoir de saint françois de sales

Sujet dë"et«Wt*'^u'«il'é'âîeffbcfctren4 tffwsisels^éehési

Cë'Wé'fltfï^pasu<i«Jpétiitê<iicB|dé!peiii^de parsviieliq

flui'e4encorejiet,i |»a|p rèpmkt tejjfcritepquîibiwftil

fW<e 'eh< négligfeatU'i(lèiirdoeiVoil> 'Ibb BS^èœeiH^i ii<â

|ir4sWxcalt uwjb< d e de «onfesse^ bt cbnmi dn i ensoat

tenta airocj louée? Id i pneparalLoau qiae il'entpe ut i.souV

hniliertd-'uhp^idrsflail^Je ^©b ûgeeCdeigaucpnïlltion).

Comme il reconnaît que saint François l'a seMmrju

puissamment dans le danger effroyable où il était

de se perdre pour l'éternité, il lui donne tous les

jours des marques de sa- reconnaissance, et con

serve chèrement une médaille où son image est

gravée ; il la porte comme une sauvegarde invio

lable à tous les ennemis de son salut.

J'ajotàèlè'chaWg'ém'eiït nfir'àc'ufènf'crnn- 'homme

etdesa femme qui vivaient dans le désordre et dans

une! odwrsinniijiiutuelle qui ^fc^blaib/iinourable,

ayant duné!p)iisiéurisipnnéa$i. Enfin laifemtne,>|ass4e

4® ; Hwanvais! itlria*<èineftt> i qurç diifc (faisait j sort jfaaoi,

s'adr^ssa à saint .Brançoisiïi ieqjriar die nuesMré; la

^kiidansnleur^nfeiâoïj'.'jBau'riiobtçBiBi niai .-faejilfe-

-meiâ Pe1fet4ëiBavf)rièrie,()élleisi'^n^agea'ài(aiy)el uwke

-nea.vaina^imiIplorantisonisecbiiraçelloitreHipaattssi

jdésIpeliqùebduSaint'jdatis l'ana qu'elle frtljvepsIarV 6

l'ibswidie 'sbnimariiidanfeilqivin qju'iohjluiisjeinvaiitç be

nitnfediuilelsaorée qui.apaiâa itoutei Jâ tcmpiéto; iee

îiKéehantijHariMperidjfc jSdn.ljhumeur iifftr»iifth«(!, (e

Jaeptiamajwi^xlBitenejdvàipe^tlàjfeninîet ènniflme

■tempsi^dlavipt plus traiiahle; ils flrenK liHn et l'i/iMne

i une'èonfpssionigënéiraleîdahaklidc-rtleiunideVcosiiiirs

Page 335: Pouvoir de saint françois de sales

—38ÛC—

véflitablafiierit) trop tri le p Ht» da*q) lé iWâi»nd*ti0flbf>ërq

tSfite'jRttriSiafje Baint;paeifitaiteuirJ«te|eutfn^ii^>P

olnsloiv ia noi<:<!f;q 9nu'b aaàminc , eiuaog xuab

iiCeliniesitapai làiiseulel<r&nji«llitilî^iiqift tHftiW

Samti ailjfaitB(iceHé;b1oJjsir}t;ft'ial p-as^teq&oJHSkém

si«léraiWiél:;iIl yiasasfccbl t»Jtpvi8|6ri%n»ê5l«ïl3^饣2

s9iiei88DHefftiifii^9la^iic|i(eta8aj8rn {fVdl^'MstftflOêfli

l'eftisa^ rtjueJes ^wt^sad&fmplilf^/iSïifîrgélIrt^ôal19

verlfeditbpïéteMtaide aôletetfldâ prilé^^n^WSMllf-'S

fipiJrtsâ guéràr.siii'àtepsrhto &aiflsi {Jrtfri8tf<wy| dÈwt

clarôejglëypart'jeOcdfaWrê^^iélIe^iflifi^aiérit'PPÙSP

de commerça, et l'illusion du diable si cachée,

j listel 6K*^<»o1«S?it^iofthéa%â9Ma'«H<cWr%lfe^

cssJgflafëfttJMe^'^feë^èfttlîftili'j/à^l'éfiiye^f^6

ne<përiilit phk ty&Wm^'MfVi tibè$&è&>$lfâ ftUfâ'3

tem^s^fflà'iiwy sèrWtftf ^aïfit^yWPs^o'iW'jtf-111

vp1>*h!u¥s'lyélftt'1 ët<Wirtffië?"ltfàr9 L ',1J ttWMjfae'* 9

paMtwfi «b|$ë>teijiiti às)M,1d^ih%"$ifc»^;"!

eiies'yiw^itt'iuW'Biiétojyèw1 n1«ya<c^s3'iibârJ»'

leUPè 'déffôWhs'iftàWë'1 l>é£lfse'J tfê'WYis^èr^S'0

elles WVtskQWfcèPëtk hmtemeMm&^kWfàilà-^

gra«d<e iupioh' dttUrooIndéiJ^teériiiattt' ndlné'SaliiW'-

d'avoir'ferii 14 tttthi«'Sè«#8i't(ètW 'cftaK#p les^He11

dans Ifl.pdâti^uè'des-bWnnè^iÉèitWësi aUs'up 3i™<s a'1

i) iî ,'jrv.ini l'iklmoD luoq ,)o ,àJ9T/u<;q Dinô il/ •

que eelle d«s parttes"'ddl cbtpi' qtfe 'lëf'Wà'tar'e1*'

unies plus étroitement,' rfn'è'st'poîrit'aiissi deliàlrie

Page 336: Pouvoir de saint françois de sales

—3088—

pte9(jnïftCftn*Utflblsl cfMB; baU e, Aea ipra dtaesi prfrieJiitsi '

CeW»i,iy(Ji'HH-j|).airuAi-jiisiWei.(jiins: d'ophiiàtr^tn} • de'

deux sœurs, animées d'une passion si violente

«M'îfiJte (ftffa^fttfillBMhwJjbletijiBaW éeqDieMndeOla

saiftljÇr^gifln-f^^uîMiliiel Widèsseia Oe-.l^eàieiiM--

iq§orMyj,feV»Htrfli nialtantjppihtjdeajojnnlWHcatitoHV'

eU#g#o^m^è,^tilqijrnérbe?jiOiiir^ aïbeuin IwecHi'l

sLih^çquxM«|«3Ufl«| fibe»t'ji6e jp'sr^té'Jt^cwdBéiJJa'j '

tiûjj, Rrwnflltoni^ kDieK» ithréantMmaifejds Saisit

,shi\or,o h oldeib ub noiaulli'I J9 ,oai<)mmoo 9b

sW!^a9ÇPW]f)§^eg#s^iftMP|içeHr(Mk*Har:«lfeJM,

atf^y^&le^us^difl^

c'^h^ sfmf°MpflcPA ta#«|pg$mpflp &q misant

D^u^d^ilioinm^s/^^^^

sofofepjn,,,^, qHfiiGfuJ^lfîiqûfurtftSipalvinfsiqui pfcur.

de sorte qu'elle lgnfrtj^iu'^ift^^mè^eydftpaluOie

extrême pauvreté, et, pour combler sa misère, son

reme.nkjc.ftntfle ^jeu^e,! elteine voulait pas se sou-

meUre à^ses. ordres. Mais,,RieUj qui ne l'avait pas

Page 337: Pouvoir de saint françois de sales

:

abandonnée, comme elle croyait, lui fit la grâce

de faire réflexion que saint François était le refuge

ordinaire' des /misérable», ; qrtè'Uoiis ! fceuft qui

s'adressaient à lui ne manquaient point d'être sou

lagés. Dan$ eette pen'séeyelle' forma la réyolutfôrfde

le prendre pour aon^Pèrfc et p<Jur son Protecteur;

et, pour se mettre ea étaf'dè recevoir la' faSleû>

qu'il auràinla bontlé de lui faille, elle fit sfesdëvdJ-

tions ëaus l'églisse dë la> Visitation ; airelle fut'tet^

tement fortifiéd urirâs lulsalnte comutartlony!queiteî

■souffranêes ! lui' ! semblaient! doUc^l; ' eire ^orte' ! VA

croîx de'bon coeur'; e't ieWe 'ès't1 ravîé dé niarehèr

dans la veiedes prédestinées qui'SUivèïït JéBè's-i

Christ coilronné d'épines.' U"'<r>r, ■■ ': .l'ixinm

Je n'ai dit qu'une partie des miracles dé la grâeé'

quei notre! Saint a! opérés sur les âmes ; sa charité

ixÈénftii9àntei8'estiétet«diie plus wsifriemehTSuF îëi

infirmités' du dèrjis, par une infinité dé guérisoris

et de soulagements qu'il a procurés et obienus; îf

faudrait faire Un gros volume pourécrire'toutbs lès

dépositions et tous les témoignages cju'ott eil â

donnés et qiu'oo doiîne éhcore tous leb joùrsilïl'jy

en a treize dans la première relation, et nous nous

cpntenterouls, dans celle-oi, d'en rapporter1 <qoeW

ques-uas qui sout' plus remarquables et avérés,

tant par. l'approbatibn de f! Mw^iycrcheivéque' kjaf>

par les attestations^ de MM; Iei> Curés «tïjatttrjesl

personnwM"--»' •) » H <>n !! ■'•r,<u .-•jrrn* .'iiplai'p incb

j ? ii .f.. |ifl - ni / <<\) ■<vi\r. iwwf. >\wte'w

■!i of.jrc <> n'o'ii M'il Ii'i'p n'ifir ''■'!■• 'înumiii'jo

Page 338: Pouvoir de saint françois de sales

— 305 —

• m':-iî! lîl inl ,tin/0TJ ollo rimmoi .onnnobnndn

.-Siiloi ol lifil'i aioanm'î tnii» ou ji nni/ollin oniul oh

;,rp jjj,,,^ii^TORJ6C]Ti(WJ .oJbiS'i'ïHSriHANTliNoriaBiilvio

•un? ruVb tnioq lii iinupncni on inl 6 Inain^oibc'?

! lAittjiouhd-'h-nijhercrédiilquaiifiéfffle jWuir dtcdît tfcïtf,

par4«v&nfrnous;inJi«ia*P d8''>1ft«ttfp'éBati a'é,C7âlrt4tottî;(

Vv&ii) Mctoewèqnt de Bourges, Stffrt'donipâtfuWeà'n

ISeruard, marchand drapier, e t .1 eaime l'ajonnet, su

feuimâ, '4bm'emr.a«(l en ieètto; Iville^érots»*! SaiHfé1-

CnoùtyJeBqttelsriMMre ont ëitl etvdécluriéi quë' t\e»Sd-

wed^, , i^epft j s^n i die juiltel, 1 sui> I a» lq Hatraàlbinq

hçsorf!^UiSoi»/(l«dit.Bet1*ard>étaiirt'à sonltrJwaiiv

ladiit«T, P#jQHr»ietiiqya»tHBlé'db)Hgée')tie sorts! de<fit

maison, ils avaient laissé. Iiigiqp Bèrnardytfcfcr'flls1,

âgé (deidiMià-olnisei moisli siirmuf litiàuptfèb idiiqtifcl il

y.|»vs(4 bb ;tnrçm&, >d*nai?leqii'e^oilr, yuavait) iënviiK>r>

trois pinces d'eau ; penddat l'ubséBcciirfeMlladite

I^ajopAtàj i'kfnfant] itomha dap$-lpéil tciyreVlai '<ièM

la pije(wièlre^e»')Sortei((qBdi'io(iiWila(itéiJ8;!jugqu'lad*

ép(aulB^«ta-iiieje|jchée[dan*Ik!i0aa^,i«tïila ni'èi*eiwoly»ît

çoncbwp'i^e âampajiiliffàl enl ootodtsJf; *rais),i-tfuf>e

qurtHe'ifutiaJidentolprÙKJdturtéi h<èhr*y'Hpefet

q ue teâitB etai aod j lélan miwû'dans I ht 'éfcinïfrr'è1, ii i'âf

W*rffntid*idqcf*rç raoïle iprftl lavtiW sfes- *Wtë>' Wîttftï

qBeiàon 4afanl(&tHitmoMieeitju'ilnjAétaiVBoy%I/-âailtJ

qttflsoeirià siihiàilGBy^ Renaud!,' wlaiM|«j irtulott, Vftfr

lepriitf des aiaiiû duHitWrrfalrd'eTui lirti^us^i'pèW

dant quelque temps, mais il ne fut reconifft'liWâs^

sistanls aucun signe de vie; au contraire, c'était la

commune croyance qu'il fût mort. Et, comme ils

£0

Page 339: Pouvoir de saint françois de sales

étaient à considérer cet enfant, survint la marraine

dudit.pejîfefikn q^.yifjfftq^j'tl'aft^gtîfifift, d.<?:isaint

François de Sales; en même temps, ils se mirent

§B (rtmwSn pour, le foftqrlièhTiffégli&e dtoliftîèwtféu-

r«ttx j &bM? betv pari lb "Mueuuigj I^a,pWçWre'fftl) qlW

l^it! enfant puvriti'legiiyeai) e^inlmtëffle'ilemp'&Té's'

r*fwm^vrBt<'>lOT^'u^8 !fiïi^rrtidah^firé'^i'iefl p*Çg

j;hnflgeidu,8airtt)iqu«i/bnrfit'èBi^r,piwrce0(e*iftitt($

illûtlimtirjiett -jila igh ari ice >lj iMt)ofcilig*«ff * <rfellf

giflUieSadd^oHmen îinl ptoil tcte aWnî^- 'd iattp tslv fftl ^«0^

plumée, oa arrosa labootch* del'eBfantiiiqflï ensuite

eftt(ir#MeBU ea l'état qiu«[ksditis/ipêlreïet'li)1ôpe.inb,u9

Jeflïfisçntent, dont ilsionit éfcéf > faiôïi s«i 1 1 ës' id e if mas

4pnaep ,avis, po,ur .eniidcesseoitti )àct«oqiEee nous

jPiy^sgnwps! pwr, la plufc'!gija;nflftglDif«v(àedMteuip<'ïiép

néii^Uon id]u 'Saiï)t<îPo l«qiuçlJe>ffeHi)âhliiaaBp e,fe'ité«

cl^a^oinrpYpps. dRDfté aote^sq^sip'ràîoqitpsfilBidBs

ïfôr.p.acd :et, P,ajqnne,y p^r^i fl| ntere.Ae^jeni|Bfe<n0iM

•9flîiWr&ei4ffiCT?> iflan)s*frip»ï iquegdrieSxoBvijos

-sa y iup ,iutG8-)nif>3 Jibnb /uoo «uoj onnolà j'ib-i

-oqôbJibal siii'j^'^i^MlPfoîioîiïiiiB^j jnoien

jn"in;)8iii fiiismabnril 'jP- JStyi^eà.ifie S0wngtsinai

, 'ldBlhà/ oaoqàb li'up dd ; aollinpjd in noJftd gncz

.ônsja c )9 ,o}iBl amlasl

Page 340: Pouvoir de saint françois de sales

9nicTicm cllninue .Jiuiluo lo;> lyièbianoDij )rnif;>->

jiio'iiiii 98 <;Ii ^qni'Jl otwna na jaulcè oh eiojnei^

-îjyi&fcéKPblb 5eJ(§«1fent»fiqUe>fe»iaH»ej, iS>ftt*ft) dè

6bplWiWqiô|».feli»teuxilcle;JIai»hfy^yde)Saitlti'S»:i

ST.feljrt}eni8urantjiâgi3) deisçixahtaanj^ Hiditiett'éé^

p^ gari grille»** Iswri Iq$/1 faiifiéiiji Jwi I e?t fubjosa-ert îa

gHfiflisenjjiiw^ci^HsleiilarraVfeftJiaurtiliSaiht^Satui-i

efl^p ^*n^ftfe)(fe) [RomJblBiiï^yipp«eroriaUeeJlritlit

Foisle, lequel est, (ils de feu. Pierre FoL-de et tl'An-

loineUe SBfUfi.sjta-pDrè. *É mère; et avoir vu jour

nellement -ledit Poisle, depuis six tins, si inenm-

Blfldé^^u'illh^iï'aidait aUBUBBnient de ses jambes,

mais aeipoTtait feu S8-Jtraiibaitiyav0e»<isesi 'mafrtëmet

qitelquefotifeyk'ffeildgselbéqiyHeiy (strtéW'jd^ipKfB^ittiï

nidiS;- queilâdUwoPeJil^'tipêteQlulcUï^dî^léioytfii'Itt

eelbtidn q$m> fa.isaHide9>>n*MfelHWt}Ué,I)<lè,Bl tiji^

«tftijwto tès plrîeVëiiét1 întèW^WH^itfe1 s^biffltët#

fflfe'de'Saïlêsyièei l'église dfe Ih ^Viëî^VronM'è'fiblff-

gW,i;ttyàht >rëué à'Bléfc MHt0PoiS!e|J''ënK1%eHi^W

#« sdÉfttfraihÇ»» «(§->8Sl*j*/ët^pfBlÂf^ a49iéîIW6lte

dtttoc dti**énël* ert'1MWèl^liàêldëJfaltVisiïa<i61Anae

Bautgea, WâlPWiMeWiftK^^iaPéftî ^'^éïne^'jonï-

rait étonné tous ceux dudit Saint-Satur, qui y se

raient accourus",1ème ledit dépo-

sant4\jmraft ahi-4nSPch8r lîe lendemain aisément,

sans bâton ni béquilles; ce qu'il dépose véritable,

lecture faite, et a signé.

ËUARD DE CHAUGY.

Page 341: Pouvoir de saint françois de sales

-m -

IV. GUÉRISON DE PIERRE GUÉRINAT ,

1 Wofal ^odssi^é^mtinfjns^^-fe^éVè^dîs-

sime archevêque dôiBourgesj ^e contenu ci-dessous

être véritable ; savoir : Que le lundi, cinquième

jour de juillet de l'an ^présent,, le non^Hijé Jiepre

Quérinat, âgé de douze à treize ans, fi^,jlfj| tjrçu.is

ÇuérjpaJ, raaif.rej.aj^euj^^a^^. ^^'^nn.e^^onj

ceau, l'ut blessé paj, un autre, enfant ( de VMÎ'èMf

djunclard, autrçmejut une faux, 'SPJm^iîP^iFr

rjeure de ta cuisse^ à txQis.tfpjgfs ^VJftÇ'l^î Jt

de la profondeur ,de Jrpis pp^çes.j.et^de, largeur

d'un, pouce ; lequel s,'cst,|rpjivé, Qfifenser uo; pineau

de la. veine crurale, qà, ilj^f^t.^j^^o^agiej^ti-

S^m\m <lue Tflyant^a^nière d^dj^enfanf, $}k

|it vœu de cop^ujr^sqndit enfant, à, ,saint ,?/;anr

çpis de Sales, en l'église dps, religieuses faifeïïfc

sitation d^ Bourgesii^eu^i^eures/ apr^^fjyY^H,

1^'enfant se ]ève et, sans x^-jecnu'ur^n^'ait, c^f|-

^antage:pans^,ry,,|se1f!^^.feW^#i^P.H%;l6St,^P

bonne santé ;ïçp qjuft.^çms.ipertififlns ftjYpuis^JMp,»-

seigne,ur, ct; à Uhks eeu\ à qui il apiwtiendra. Fait

s^Cliarenton^e cinquième, ga^d^ûU^a 3j,

-ri ,>.q'i;'it >fn*>f i n'> I'j lûli».>iijis ,f>n .^iii^o 49 «nshfj

Page 342: Pouvoir de saint françois de sales

. \:./.i;u~iyi .■iii;i:ii<i :\a y.ousia JO .'fi

V. GUÉRlëÔft'ijÉ M^fÈ ''lUWj&RANGIN ,

•'IJOee'jIj-io Iin!)]iiiD'ukB"jMAIiAt)iall. juji i i.'ih !b utillè

•jfii'iiupiii') ,ibmjl 'A -m'J . 'liovu* • t < ( <; j j i ■ j / o'ili»

n tah 'Vfléftf^e'oWâ'n'éhe'iaé'tie geptèïi^.'iur les

laisse de' Condé,'"procTïe Issotidun, accompagné

dt!L'ia,ltiitie'} t(6Wméë''bîétotfffièf''Pljafè1, < 'vëiivë 'tiié

JéaH Totrrrangiri. Ont dit et affirmé que Marie Tour-

rangiii, âgée de nètïf à dix ans, fille dùdit Jean

Tourrangin, ayant oti la petite vérole, en 'conser

vait depuis quelque temps -une grande infirmité,

principalement' d'imbécillité d'esprit, eUnic se pou

vait aucunement aider du bras droit, et fort peu de

l'àutre, et ressentait de grandes douleurs qui lui

Causaient dé grands cris épdavantablement et con

tinuellement. A ce sujet, ledit' Jean Tourrangin et

la1' veuve Pijdc Se firent transporter en cette Ville

avec ladite ÉarieTbûrraïi'gln.'pôur faireHeur viœû

éfé^antf'âu'tél tfe's^mirFrêM^is'Ulé Sa'lesfJ'tjùi "ëJ¥%A

église' tfe là' VlsïtatoôWSaihte-Maiie dé eèttë'itllfe

de BoiirgesV aiiqueT jiedi'^^rès avoir fait1 lèoi*s

prières et oraisons, aussitôt et en même temps, la-

dîte^MàrïS T^nrV^higfnMs'es^ 'VonVéfi1 'éftlièrement

guérie;4aftt''ô*è!^nVDè(illlilë dlespW'tfue de l'incom-

moditè!ldelvs^s ™ënïbrës','^aV l'intercession dudit

Page 343: Pouvoir de saint françois de sales

— 3W

sœht>Fnan«Gip;del8Hf£6y<>e qsAlstètè'aflSsIé pŒfiifàe

ëil@T(nirr<iiig'ibJ| Ja^eàvé ©ijaciet WanïqjHra'ngray

«mvreuip ^5rae,»^anOTiBB3!tid(ten>Wllreia!BIsbotedTui/

dohtaety (iellpqoalldritefmiiHlenïieiqiriHfatile:^ qaëi.jâ

Jeun à i brcAroyé ipourl senvti e «Hstej»p»jd q lieu % <dej quw

deiYaMowb Psil! ëfeipBS8é')ejpilgoéboBi^ie!i Se ladile

église^ •era ppésencé 'âe'4"sufcnammés9 lëb. parents

elrt dilinHjsaifbirrsiginBTrjiiB ammoo obin'e Jo ,9h9ug

.aldeliiàv 9iJf) oanîÏÏB Jo Jih Jno gslla'up 93 .8992,1!)

■r,H 9q'|ili&l(?aVljMrê&fe «*yiVfSs^(te'^j>îràfrcf>ianrfre

tneJ9 ,b'iBb6M-)niB8 fe4ffe;(Wï»TOl!' ,n9ioitfiiq ,noi

»i «iom ^ïii><îob Eut'ÔtâtuLtik,, 'fr*foâMi.bf: I annh ?iols

Ragnau. .guaa9b 9iip ne

Antoine Petit, père et fils.

VI. GUÉRISON Dl°M^IE BONNARD.

Aui oufd'MiM$i&M%W&fât .wpParue

Antoinette Potin, de la paroisse de Saint-Julien-

sur-Cher, qui est venue avec sa fille Marie Bon-

Mi 'mybtif'iâm mtim?tfàv,mèmmPiè

Ml, fdo1)t'eïle Wsryomrfmtrtk&icm'tât

$j?fym%& ve'HtbuWd'poifr ilef 'élfifet âUft auS'ilA

souià'$mé^^^

sans paroVni'viei'eT'slnlT inouvenvént'tladik MM'

et'dàWiine Ëo'nnard.'W'tantii; IpJffa'Itraitài^dik

Page 344: Pouvoir de saint françois de sales

— ai in—-

aflitroé :)<4flHcvér4t%bJ#p Mqu'ayiajMnfauparavaHt ' fait

YffigfH;l'iéglîS«(dd. lous-Jiet Sainte, tenriFabfoafjied'Olte

vier!etodel3aHHtL(Mipl)dfEflgreHtliei,'!SHils que l'en--

faut en reçYttinucnn soulagement,' non plu* quedes

paipèdesneàlplayçspleHesifîneHt'iiTœu à^sninl :Fran*l

çèifeiide'Sal'B^j'iaïKiJégligeidès^igieilBéi deotaiVisk

talion tludit Bourges. L'enfant fui au même temps

guérie, et s'aide comme aupHnarontides -partiels af«

fligées. Ce qu'elles ont dit et affirmé être véritable,

efltmà<yHSéà«#c<et\eke*rç deNte de.'nrçUr&Plilippe Ba

ron, praticien, dfemtJûrattt a Saint-Médard, étant

alors dans ladite1 église,, Ae> kuiitièmtë desdits mois et

an que dessus. . iaA'u./I

.s^terrôrç .Tirai skiotkA

Défestts , prêtre de l'église de

Saint- Pierre le Guillard.

.asiKAV.oa. :>i!ift*#o?fa KOKWàuy .vi

-n9iIol-Jniii8 ob oaêio'inq cl ob ,nilo<I :>j)oaio)nA

-nofl sbiilfi allîl ca oo/n annov Jso iup ,i9ilD-iii§

Page 345: Pouvoir de saint françois de sales

— 818 —

seriiSàlusreuc quHli élevait! ajfSiie&iJÎa «ornséoralié^H

fit'jon aetq gBhéréUXUje Fésighatibn- fl'iidttifeon 'pflâi1-

sir; en même lewpsy iil 'fitt't étflsi :d'tlfi«! dë'afctir' pMHr

Mutile eorp$ ,'Hvea-iÉtit >de^vtolen'ce:ilquIe1fei Pêif

einpôèhé d'aohëveri'lêiisiâtfltl' skertficej *^ elle1'

durç plus.iongtpnips ; m^ist^leiify Iweftlét dte*iL

pée, i3t,| lâ fièvre l'ayaM 'quitté au même moment,

il sortit de l'autel en ioiwije isan té; Ce ;bo!n religipun

puMiç. partout Ja ijure anipaoqleHsie >d& son ebari-'

table et puissant Médecin.

' '" -i ! i". nj 'h '.r!!"!(Ii.ii!ii!Oc .«io't^'iiifiif n'J

li) ,'m'!": 'I -s. ji/i. u.i'iv lu,!)'') /) 1 v il oJinloi / -jinj'lr

' • IjVHI. 'GlfÉRÎISON DE [pLtJSIEORSiiioiTËtfSJ ?">'-

ILi • "/• *iu 'i. •!• •!. •''> ••'[, 311» J.',.(i ié «-'non

PERCLUS , PARALYTIQUES , AVEUGLES , ETC.

-i.' / 1 !'■. li l;| !' :i0 I I.T i'ivinriin'l (ilT.i'.''

! ; ',!"'■ '.>'" '■■ >i)1(;i(i. ln> inp tii'>iO vr.iu , 101

La renommée ides miracles qu'qpérail le glorieux

saint ïrançoj^ attira ^p .soxi église, iiin hoinms

qui avait une jambe ,pj 11s .courte qU(Ç,; J/auJre

d'un demi-pied ; ce bonhomme fit un chemin assez

lonig aiveciiinet peine ^îcrayaBleviMaisi'rtespÉraiice

qu'il avait dj'qtre'gdéiiilui dojrna. du. -courage 1; en

effet, sa - netifvainie rie/ifu^pasi pitltôanachèvéelqùë

sa jambe denint aussi iQniJueiqu&l'atoteeiialiiimarr

che , (Maintenant aussi- ityefo ,que s'ilio ayaittjaimsis

eu de! mai' , ul ,:insb om'uii-iul 1; rf >r " V Itn» u<-

-?<>! - :m.- I in-iiij'i(i,jr;i'»î •>! ••<i* -tlliiijVid -•»! 1 .in'

|:Un)Yillageo.is!perclusde1t9,us;sesmçrobiîesJ ayant

appris parje bruit, commun, que |ps infirmes quj qf^t

reeours à saint Français de ..Sales,, soqt/SOulagé^

trouva moyen d'aller à Bourges.qù j)fil.sesjprièrçs

Page 346: Pouvoir de saint françois de sales

— 813 —

fleMMrt Jft figwe diuditi^aintv«xp06ép dans l'église

dftAayisitfltipn^iiliBM iV^i qu'il ne fut pas guéri

smj( l'ttfiHKtii mm wmi faHiqu^r* puncinq Jieu*»

aveq beaufloup 4'jnfiommod.Ua^,,sans, peridre.Hîesn

ftéranRç d,'êtrç gfléw» ilhftçfttiHdesrfdi!C«s -aSiMpiH

djftairçs, mwcfesp^aaflSi^wn&^n. pcéseneeicje $lu*

sjeuns personnes qui teue.lJoeiUénioignéi Il jeta. ses.

béquilles dans! !une.eau prochaine, et. aobeiva> son

voyage dans la joievtfneivèîBS tous piouvei dmqa^ïWei^

.ni j-pI» j!£ m»i6'ljj»| i » •»!.';• 1

Un bourgeois, semblablemenl perclus et exténué

d'une violente fièvre, étant venu avec sa femme, fit

ses prières* éaw l'église dece grand Saint, où il se

trouva si mal, que, pressé d'une douleur extrême, il, )'yi Kli.Uj ja 11. , '..1 lyil V a/.iii.'i , à : 1 'il 1 1

s'ecria : Je me meurs. Et l'on crut qu'il allait expi

rer ; mais Dieu, qui sait abattre quand il luiplailet

relever ses créature1», le rétablit àTirisWrit'par Ï'U-

tërWiis!iott),de')sb!ri SèWitélir, 'éï'îf rfé' sortit ridiht

9ahsl'aVoft"reçîi)'sB'gtiéf'fsbh.r"'i",i;r !)"" '"I

vX'.hh :<!iii'>il-i nu lit aminodi!'".! 00 : Ij'jiij ii.i'ili nu !■

r >iUn homme pieinid'uleèTBSi, «tisij faible >qjB'il>ne

ae pouvait iS(Mi*enir!, !s'eitàntr l'ait app'orteri âàmts

i'iéglis«'dd saisi François; , ëù il sei confessa et cohv

muniavftit gHéri: subitement1, ict'sa gmérison fut si

parfaite, qu'onine 'v0ya<t'plus auc*iné marque de

son mal ; il attacha lui-même dans la chapelle du

Saint les béquilles qui le supportaient, et sans les

quelles il nC: pouvait ibàrcfhéi*. On les voit suspen

dues avec p^tfsiêurs ''autres; que l'on y il laissées

p^ur 'sWvlr" de" 'prëuve à un grand nombre de

Semblables fàvedrsr - ' ' '' " 1

Page 347: Pouvoir de saint françois de sales

— 314 —

-nUn i<Hleg^»sJ qjMfltfpptiuuaH pliWp s*fsmif

hibs ni dés janifoesi,! étant v-en u> [à .iBqUfl^esyTI liiéo bbo

nn cbevaj|M<a)pr)88)avairiJaitisei (Jévbli<Hisjetpéçu";te

Sainte'; xdn%nnionjiire£ournaoiÊhezi'iliit,t>;<mott!cse

farte siibie*>iqu'iliitra.TaiIle adtoqtr'^hniàrdiejav.eS

toute! la littmrté gHt'^liasâltoàiVflnllsDiBiHialob oiilgVI

oh aoiiionnilo eoldeiobtenoo «uiq eob nTJ .omug

r;aU«iihbmm£t^> tbsWing*j)ldeue8 dlioi allait, devais!

qtiejqlie terripsi/au gbnontiiuneipjMieui^d'iwiie ^ros«

9eilr ,'extqadrdi'A aire; qui lui faisai( granule douleutf'j

eHb iïïirçpB'enàil àussil de hiardher t&déb&i*vaiile¥Ç

d'e)flOEtaiq'Uif,(injétaBt!plwïicapdbille degagtiehsa mtq

il souffrait d'une extrême pauvreté. Ayant su que

sa^ | Jfran. çpfcifift&tl e?,gui}risfi p«» ,ftmV, 4 e> MPiadJîs ,

.jiçsa1ai4 id'Â <nrp Jprfip h ($<eco U tîs>f^ t,i oaiiinté tA' »ne

gfffuidfî so^fiqnjje^iMtjijoîunde'bi^l^^eindï'eises

ç*Rpoptsjd^|ft%j'égUss dt}|laj iViiïi>tl9*l)(bS)?fl)(>urigft>s,l

iftjtiiftufeidfls^aiipti^tiiSâl dflMle*MfuP«8Sa.iiJ;)«sfl

SKjflonipJift.qoj»» fjejuj^tofaifeii^iregwnsljiBeaste'j enj

•1107009'! li .flOllilim

Iniij lie! iup tninft tibnb noi^ooTolni'l nnq niuoido

(tJ,eanl Vj^UifrjfPtaïKrançp^ÇiiiB^iquanit»; ,dft J%

p»i|ftjssej de .VsgnolisisoUs Btirangeioav, itotapporté"

ipiiileanfiHeyinommée' Marié Vatrlti»n,l) âgése/dei-sito

à>sepfla«s.;Getbe paùtro ftlle<M.taiitnWurraeqtéelft'uçi

MtarJ-lieiipjHui atehiô^é lïusage de fiotrï'eiet d«l|à

paT«lu /leHel était iai»ssii!bgilèa'id!u!n'>{jrdhiblemBn4|

comiquel'iqui neluiiidoiinait' point de Topps ij)

Page 348: Pouvoir de saint françois de sales

— 316 —

8V*ifpr*sad%K(|wi^'èiïH0WlqttrtelUr> lawgltfsèbit frfins

riràèxlas!')i>ossiii!esi, la maîade étaiti goujonné', en

niéiiieii^at.jiiiiaisiBieuiréseiWKi^BjBltBiglaiT* ùisoin*

Boançoibj'i'SesIpapeats firent ;>uh'ë jnearvairie -dans;

l'église de.lxfViaitadon/ietBeurig^ èl'tottf fillelduiC

guérie. Un des plus considérables chanoines de

lîégfeb .tjatbéciràlb d«u o èil tèg w iH©/ > et'iinaddmierJsa

ro-wwj, qiua'bsttuiiifei'personnendg igrawffo'îl'ertntoiep

pliusibuils 'ataitres. Jiepso'inhdsi,!((nt vil l;dtafl< pltoiyatde

QÎtÀii maladiè ds -cafte, errfaift liavnit iwdiiiitejnsï dB«

pMie^l'jôtpirgBfaiidta|voiriidqdsii<héii>awff»itel88Bréb

9up JnfiyA .àloi/neq ornô-ilxo oau'b Jifiïfluog li

,«#n*fiMeipa<fetyOqWa'«^

8n«'dbe'is68fitk)iâineSide^re4fcfU^elly1&lhè%lvfaffië U

LWtidiflsô^'diéâlrsV'tir^^qûè MéV^tfAl1^ 'qu'été"

p^èsleh^W{0në4h8nft!'§a, reflète'1 èl'q^'il^altfrâît1'!^

feênt^fle40i'd^rinè*llfc#f^^rt«êeSsafré«^elbS»à'lla

fW*eHa n©WV*iw*'jfliaft^ l%lteé'd»4iatyis<ilâ^dn!

ai» e*te> s eid isp* say ijb>a i» iiijl; otïfe*Hïo w él«pivhw0ffi>r-

munion, à recevoir la grâce •^u^lfe'^èspWa'iP

obtenir par l'intercession dudit Saint qui fait tant

di r^\«!«§VWW^fuf^§rf«iï3nibhngUfef4è7 ltî«»»«ip-

tîtjnq'jou'ifide tfarogfltairft/Getteifaewf, sl> pmm\\tq

cpu'dJ 1« *> ip asaan tmoss ijo atiàl eatierç xiatfB iu,,mpm(f.

é£\hb àu'emeHcceV sîmiifnsignèiBiehfhite^Dj! ûetto

jlaum'dd'olibigeaiB^étHÎIitelldfncitEt attachée) à nfegarj

deiila frgpre sde îsixni clianitobléi'Médecpni, iqu':dle»

Page 349: Pouvoir de saint françois de sales

inspirait ^sat ptoyr»(tti*vtni4M')ftiwa9fce3x.)qoi(itd

voyaiènt(t Mi^ffiHiiraniarquaiiqu'elle /y domerirait

toujours, passant les jours entiers san9iboiile) let

sans manger; mais une des sœurs tourières, s'en

étant aperçtte, avertit IjalMère'i supérieure ,uqHi lui

fit prendra qoerque1 noiurritilrey"'et l'oWtgeai de

Wtoirnrter sa maison^ <où:eJte alla! pleine* de jclitterç

deofcTOsiolatibiv.i [nu oUinr.n\ li J-j ,'rjj;iez') jJà

uipiiii'. ;uoq /inivrir.fl.'ii'.')-' : J> L.i rig

Une femme, perclusédè^toutes les parties dé sdii

corps depuis dix années entières, était abandonnée

s lr' '&ît d^'ab'ï èiViyht i^tf'èffè - ÛetîieùVa(îth sbu'Vèn/Jsix

mô/s eritfé't's' daiis sotf Wâuvre ' iïf sans1 pouvoir 'tti

faire et sans trouver personne qui voulût y mettre

la main ; de1 sorte' q'u'àyàiit mis en Dieu '.toute' son

espérance, elle eut recours à saint François 'de

Sales, et il l'assista si promptement et si fortement

qu'gù même. morAent,qu'elle fit son vœu, elle sortit

de son lit en parfaite santé. Elle vint à Bourgesluod m, >h 'JTpûu l • il,, \: '•••JJ'H, »

rendre ses actions de grâces dans I église, de la

Visitation. , " , ' . . ,' 1^'j(!'!'!' lr'i( 'H,q 'ii.'Rti'i-. ' t; l'i ■> /uo'irp

lÙlf cl -il» >|i,'f! ' '1 "Il "jp„i'> ,!') "'ir'f'l '>!l

Un nommé Pinson, ayant trouve dans une église

de campagne une imagecle saint Fran.çbis deSate^

que le procureur syndic y avait mise, s'y arrêta

pour faire une neuyaine, prjant Dieu dq le dé^li-

vrïr, par. lesmérites duSaînt, d'une taie qu'il av.ait

sur Tès'^ëW. tfe'tté) taie Véndai't sa vue si 'ji'ib'le'

^Vé^'b'tfVâH'spWffl'fr'HS'lUii' nfVà lumière, ef si

trouble, qu'il ne voyait' rien'clairém'enf ei'disfuic

Page 350: Pouvoir de saint françois de sales

ténient./Sa neuvaine étant achevée, la taie qui eou'-

VraiKses ^ecrx së dissipa; et imainteÉattt il ; a la vue

fort bonhe. ;> -niln-l ''l|i.'>[ );ir'>i;c{ ,^-H!ii|i!0!

m'? ,>r)'i'')i'iii(.t .- ni '"jli 'inii fii.ci : ri^i;r.:;i -mi'

iii!UD]Ji,omrafe, 'aweugléI'deJ)uii3 trois amst^t ivenu

aècompjy.ilh vœu àRieuijwwir ob,ten^r sa guéri^QO

papil'falremisfcidc(!$aii!i!t François ; ses prières. (»nt

été exaucées, et il travaille aujourd'hui idans un

grand sentiment de reconnaissance pour celui qui

i»\M6M<tmfawmnh .-,.„„„! ,„-j

9'j.ii!u!iiii;tii; lin)') iilili) '-. 'iiffii. xi 1; >inrp)b <q-iu-.

y ; Unenfant d'onze inpfs, ayan^ perdu la^vue ,<}uel:

pues jours après sa, naissance^ ses^are^nts ^'adres-

m»tâww'iHM 'itM ihm^-M

Sales Dà^ une^neuvaine jjju'Ks^lui.^en^jà tofin de

laquelle l'enfant .recouvra la' vuê. ,,si? 'T'ii'i.tT Tfni'. i. -f-iuo'j'i'i fin r»]^'!

Jh'jiiî »i toi i-: l'j lil'Mu il'ifiio'i'i nlf l'/s.u'l II )■) .>.')lf;^.

Un autre enfant, âgé de huit à dix mois, était néJlf-n- '>ri'i ,li'n/ no - m iTl'i m> i:; ■ju in 'in:' lii )i| i:|aveugle • sa mère fort, affligée, fit trois neuvaines

>->v\,," [.i; lai/ 'ili.J .-''in,- Tii'iriLii ii'l M. rnj "J

cons^cutiy|es ,,a saint Françoi^ de Sales, au bout

desquelles son enfant reçut la vue, ce qui fu^

éprouvé et reconnu véritable par des personnes

dé mérite et dignes de foi, dans l'église de la Visi-'''.Ui-l'i uni • iii;IY 'i /inn) tiiiV,'c. .ri(..-.|fl'i -nie "i ,'7

talion lorsque sa mère 1 apporta pour rendre ses.pojor'ilt -i '-au/M )tut i- !iy>i. du . r!M> •>..»■ i.>n;-. ir

actions de grâces, a saint tj;ancois.Bl'i'na y ✓ ,^<ini lii,/»: v -l'.hut/ n'9nr>oii( ol -wip

-iH)I, ■)! n.'jiy liinri'i 'jnif vjj-m "un -n ■ .,'1 id..<i

Une dame était dans la dernière affliction de

vpjr.up Je ses enfants qui ne, pouvait marcher à

l'âge de douze ans, i)i prononcer uue Darole, .assez,

bien, ppur.^ w.fiwfft .qntefldrej; ,el|e„ puf ufFCfflff . k

Page 351: Pouvoir de saint françois de sales

— 818 —

iairit 'Erançaifc, j Uii i -rcftaniraan (ktàî 1 1 g<m<ifiityi!avBo

beootoup 'diïilai'niesj-Dés lokikl;wii|Tqnlipaniautari

distiBotqinfentnet marfehiaJibneiée^! «a^ aidd iisi

saisiappui-, fJn 1» ncéseneende >ploî id&icenl< 'jpt»\>

3Hinësv< «pa* xUpinièïient-imille ilottange?» et î mille

9^aBdlsîBmients^juncéctç«iiglbrieii»iIlyj8Htiiiiiie

jjjiereeian^qûi, ,d8»s kdttWuMemejijtb extiitordinaire

de BbtiiadiBlraiiiMi uetuda/sa joraj rao^iut tôeppycibeti

décrier: Oh! quejceBiJidigieiràepiifcéflbihsugeAiBfiS

el honorées d'être filles d'un si grand Saint, qui a

timi de ïMiuTioi* auprès de Distelà eJnelng xu9Û

,1s ,fco r jl '!ua juLiiLif uii'jq (il 9iip JiioiBYii'n ali'up

3iU» jeunè ganç8niBvaitiuiKffnâ1iBiiibPS85 slufrieuf

raible et'$i>d»ngier«oxjque'Ies nuédfedïils avaiteritijffg#.

qui'ililallait leflOJipe;i>p®urili(ii«âaYèii>;iIai 'viep ,ttar<J

drfnnàosetéfàiiidéfài; faite*» «diiPosi gel préparai*] ai

flirta xie-tte sanglante opéfjtioi^ loraqueîseqpaisentst

fènsnliviBopIeifjBirkdiee aneinles^e'àjgotirçies) «lattis

la!ohapello.(kisaintiEiia«çoisjdeSaWsi^Iei'd'|jvdipiintp-

dffijainirfe.iCeisœvi fubunUemèdé effitlacbiqoiAiàawf

ttMdutbe>hnal>i$&&^&tbtifnmlèl ^fài amnaime>i

nantie bras aussi sain et aussi fort que s'ilaw'iënJ

avait jamais été incommodé. Nous avons appris

cette merveille par le rapport d'un religieux de

grancteiVBrta: quii'avaitisu fîetTjratffltiïeiau iei dire

la sainte messe en actions de grâces, publiant par

tout que ce Saint est le grand consolateur des affli

gés et qu'il ne manque pas de les secourir.

(i.i'-ouRod U9 n O'iib aifiv g[ oop alliavTOiT» cl

Uhe. fillepiâgëèiide /dSoudeoànri;icspfriti(ttodjdatsb

Page 352: Pouvoir de saint françois de sales

— 310 —

ea, /dephidSiSa naisëaD&eyuneespièoe 4» cancer dont

rodedii insupportable! éloignait ; tolutillei;mondei!

Enlirt Ses patente; cineneftlBrshjtiutt remàdeipluaifQi*

q^ejceux de là tné^coinejMdinaifeJ et( sachantes

mincies ifagifiMDl François faisàètifijàr taftlegltonry

esuflureurl EAesj Jhalhdiosvi itsnai^iei-tèrflnt-Jèur.itijI^e

dahsiil'églWe'J dfesMiteMgwuses =de!iIai'Misi»*»iftn'Jà|

Baérgçsj él nprèsiittrie'LweittJïiive «Jk ifatljentière4i

Bien! guéifiâietla^kieigktferanéeji'i' !dO :mi'i3 9b

r iup , ] n i (; 2 binrig U (îu'b é'jllfl vil j'b gynoiiud lu

Deux enfants étaiettJ dans ups, WUeiilafigbaujrvi

qu'ils n'avaient que la peau tendue sur les os, et,

quelqufc n^qflr^urtei^iii'oniiteurnidflttgàtiiirjfft'lie

s^jriv^it; iipv'à -k'0rMm ^ivse'dansjl^aaisèraj nlaisi

Die«, qui /vojilaiieooedJjdr.Je^ifSipqrefllSil ItiuHdonnqj

là pjenséq dq les necdmatuirider à saint, l?i\iueoisiidi8j

Sates. ^pïèajupeinbuYûinei, ijn fibaitègfsaeQfftnjtsjfiàt']

enHièreflafnto ^uénir< jl'a o tre aussi : quelques .< jours!

aprù s, irejlrùbl a> toréfij b Ufia. yjguduri j . , ilsb sd I :ppnten4i

nafltflttéDpnij fàrtj bLenu iisuson»! meraisLâ . .Haucgedi

r-ojnfiCQicn, lfeup ^ ù r*at«lu j<4«*ijs l'/'gti ici *i et 3 a i Yisirt i

tfltiWli, c Oljp Jiol iseLli J9 Ililié icïUU feJJ'ld ul Jlllifl

si'iqnij iiiuvi) eijo/I .'jboumiujiii ùJj «iumui Jiuvc

9b xuoijjiloi iiu'b l'ioqqin al it;q ulliu/iuui 'jJJuo

9'lib B»i iHJBSURRBqrlO^ )JBB< ;OB'*B! JEUrjmTSbllMiS

-ira Jiuiikluq ,aojBiu ob ênoiJ jiî no oizaca olniba-iil

•m i i MORTS-NÉS. , . „

.•ïiTjo-vxi col !>b ecq oupiicin on li'up Jo «ùg

La merveille que je vais dire a eu beaucoup

à^éoh\tui(Dnap7ior,(aideuku(iUB «euCiieues tin enfuht

Page 353: Pouvoir de saint françois de sales

= m =

ses lèvres et si^r, ses.^re^les,. yfâltyf étajt,,;^u,^

pleine, $hçç.c.onp^fie.ui^d.e j$ra$]My*M.jçffi.

ra,dmir|^ii^n,€tj|'.é^ri^^gi]t ^ana^us', /esppi^,,

oij s,^mi}lBqfpr,ièr)e& e^o^me^gs, fejigje^ses 4ftM

Vi^i t aljçjii ^tv^p t,a^ep(t lyes, ^ta^!i|ejs,c|'e^eur,)sajnt,EftnTi

s'aperçut que l'enfant remuait lqsJ|lèixr.£s,|j,p|i «10^

cha son estomac, où l'on trouva de la chaleur avec

un petit battement de cœur qui fit reconnaître qu'il

avait la- viey/pois/ili oiivph troisi fois la'fcouehe .'/. ces

signes de vie furent suffisants, pour./ajre juger qu'il

était capable du baptême, qu'on lui donna ; après

l'avoir reçu, il referma la bouche et sembla mourir

cjVrfe'cëtte blancheur' ang'élique éfAîr ûnè ' marque'

*M<M ^ïaWencé^i^e* ^fteYé«nWJ

ïWheW'tès^jiiir^oïme^'qW 'vfrenï^ej nAïrà'cW tittitâ

tàWhWy^èÛsiÉefiïëtii^îi1 tfra1 tfelii^llto^renfs'itfeq

larmes' des yé«x,li'tfn'JV^r'iM8liir,83tt^sîà3(J(|nè^0 IP

sM&m^fil s '-mW

pas lé pouvoir dè faire dés chbsés sèwbWbles

les'mbM.'' !:; 1 ot) ï'n'VH'iH 'e'<h ^anob iul éJicq

.aluomobiomaa a iuol oiiu'l lo oanes

Un autre enfant mort-né, ayant été mis surJa

Page 354: Pouvoir de saint françois de sales

= m -

tâbitf toïïfèpb^e,îa0WgQ^ >de'^aint 'François, 'jeta

ttt/é faWntf,1'é¥'téiJrirt;tr(iis'f,ois Ta glacé d'un miroir

pat" son haleine ;' ces ' signes de vie furent si visi-

Btës ttpWhnf si"é'ertyihs;' qu'à 'l'heure même»

fin* b'apTisë, et l'on1 reconnut qu'îf vivait encore

après son bhptémè, ayant terni une seconde fois lë

miroir par son haleine, comme "îi avait d^jà" 'faitV

nia1!*', Sô! Vlë'ff à^alnt jiàs'1 fet^' plus' 'longue1 Vjuë ïe

temps de son baptême, îi fut assez Heureux pbui-

aller au ciel remercier son glorieux! Libérateur et

loùeV DietfavëciW:1 ,':-»'"'''' Ulli" "'l' ,,,'V|,"1B z

,-,/(; 'Ii] il. .1 l I I .[« |W '!l Illl'1 II" . '.:'!! ''--'i liil'J

!''p,i i si! f|«n >v> itt •'•!> 'III »••• l!i ..: •.•I»- (' !•!•••! un

> >:iX. .éBACteS' ACCORDÉES k tk «fljNOTlNda''1"'

11 'i' 1 'des' habitants ''des "campagnes. ' ' '

i l'i p «ilM'il I ■' m1" . ' * î » ! ')

'.;■(' -l-li'.'u -i .fl-l'i-lll „! .:■!! ••>!•••! M V ''I '!!•> 1 i

C'est l'opinion commune, que saint François,^

Sales est l'asile universel dç cette province, et un,

trésor inépuisable ouvert, à tout le monde, où l'on,

trouve .toutes sortes de biens ; il n'est point de

faveur qu'il .«e fasse, et ,l'o,n .ne. sait pas que son

pouvoir soit limjté. Les habitants de.|a campagne,

en ont fait leur protecteur contreles grêles^ : contre;

rex^^ae.|alnjuie)etl((deiil^ sécheresse",,., pondre la,,

quTIsçta^nent^ ils spjot.veinus en foule^e.tqutes^

parts lui donner des marques de leur reconnais-;

sance et faire leurs remerciements.

Un pauvre nomme, fort afflige de voir tomber

si

Page 355: Pouvoir de saint françois de sales

< pitié* dèlhdllU prîirëWt eéWïflé'/ijfài

^flbfefeaUp^diireteili,n^^^JélWétlie':^&¥ëo(a(îl

était ^ëVâitï'Ia'^PÔÏëf^émiiffiéfmAf^^'ftfiHb

mùotts ctë gWceâ1^1 i^twi e*tyluMéu?$ji^h1îfek

dignWde foi ont v^&Wm^eM?^ 9i «tp^orta

""Ortne-peut dire te ftëHft^^fflHœ^èsSWrtîBSpin-

twnrîM<»nles, qiJëttJifekiVéSoq^tia^leeli'Jël tïbntWti'fc

qoï o'nt'étè gueriès- [W W*[ih?éPilSeS,idfe'lcëlgfelnH

Saint; ce qui a ddnriëitnn»tfè,ff<^â!fl0ë aWnStfKP-

des que-, plour tes cpntemlefjifeâr!feMgyus'egJiiè''là

Visitation sont olligé^s dtàvoîrjflfle gCSndèiqiltftl'-

lité d'eau dans laquelle on tremrpeirteéiwiliqwe^iÔu:1-

dit Saint, des, grains ,et do&'eoutoftiVêS qill arKUtaP-

clté^à sa %nrej, exposé* ldeVà«il'fetg^ând?.aiatbl]3©^

distribue iw'cesàammîent cette! eau» médœiiiiâli^iqde

l'on demande avee! u»! admirable empresseniB'ntl

et elle fait des cures, inoVoyafete9.'ioJfii nog neq «nu?

Tant de grâces,, de becoufs el'dtf itièrv6iH«s;îop#i

rées par ce thaumaturge dè notre si§cFé' ontHppô*-

dottt Une-dèvo tipml si) iténdrBi %V si « ardentolpottir >!§/}

qu'au lieu d'être ditoutïtee'piar 'lèMettips/,1 è&tomtf'a

fepS^VrtMlaîfenSeHip'eBW «ugnïérttéAd'iljMfsA et

lérflWâttVàîses saisonsytës oC^ti^£ftlbi*i°'è« 1è^riàV*fl

de ta campagne m \%M p<5infî ârWfôe^?^# p*ft

le cours des choses que Dieu veat'reBSdpe'èïerhfetX

les. On verra dans la suite de cette r^fàtlSn'^ê

toutes sortes idie- ^WbnWës,y1afffreS§èto!'lf( Pilleur

Page 356: Pouvoir de saint françois de sales

^'PfitSffl&Ç%ii fa JM#9K*»:; ^ffl'ctioi?s; ç'MlclJf»

lft)9iftte\nàj>H„Igî(if,(jme).^s;p^çQ;.de proverbe- jqjte

£fifffîrtyw indubitable : As-tu quelque

chose qui te fdçj^ ^i^'qfflig^? (sa à saint Ifyyn-

çois de Bourges, et il te consolera.

-nic,89îftWP^aPSBr«MM»fi iHrfffl iyusjse^rabier

jg#,'^Jftflgl}re ,din §i*i»W q*ij esî;4an.s le balustep,

4MefiiWtft %eW«iKJ*>w>llo«iiqu'1lftiUfaieiUi,less Unwtfe

rfestf«8W iAfe;i<{s«*3qi}yBft)jïoyaift*t {si.dja^triqs a»fct

iîlBpprté, aveciUBe-ifoi'iïffen-paceîHe, j<JftIa,pQnsis:iei)e

^'ils^aiVHienliiàmapsiéeiswjs la {nblei où lest icelte

%ure; Htp eftna(,phjsieahs)^Bi;io,i)J{ ptis jmttëreâr

«©ctldes gbuttes d'hittil* U'srtve. lava pe,. qu'une dadie

■depqualité àlehlrûtenufl tojiite l'année dans la cbHr

BalJfiv e» neyî09iirtiîs8««b(;d(îai faveurs, qu'elle! .amé\-

eues par son inter.çedsfon, ^'«gpéïance deiieeslbonr

B$qi geo* n'egtipaSitrompée.i Hs fiecoiveni 4e g«ands

sggqurs;. I«4 fiêvrjeisoftnilTétéiéfceintes par la inoyeo

jJeJcfMe.lmiJei,! lesienflurdsnonii*lé guériès, et touk

fessantes d'ipflçmilésrspukgéesil) ou'/l- mil no'up

la Aeteffflftjdftttoftlgdfl WHBV^jH§8[iëteiiJ«i»r# grand

fmtxmssiilfaSWiQegrftQeufift d&ni>fa mGMtofijQrt

SWpffrMfa'i allas ab aliua bI ancb «ma/ nO .gai

Page 357: Pouvoir de saint françois de sales

ce qui arrive tous les jours. Le concours et la dé

votion du peuple augmentent visiblement : il y a

maintenant phrs de'foulè'-et'd'e1 fèWeW^tie^amais ;

on vient de toutes, pflitprxet'jonf raconte toujours

dans la ville, aussi bien que dans la campagne,

quelque nouveau miraereP^e saint François.

Qui dirait que ceux dont la profession semble le

moins sensible à ta piété sont venus donner des

marques de la leur à saint François de Sales? La

pluparl'des cavalier^ dés régiihèfrts^qifi s'eWpSsWs

par eetté ville, sont aUès {lut'feniirë'îé^^re&p^ts

dans l'église <de^ la iVim4atto»fl ;«ils^ bWaTfôëté âià

livres de prières o& est 'son'Office1? è*<lfes.«*ifth^

fte tarte .<im«^e^qif^ilië 4n«e{gHéM^bei0è(Ébf(«P-

gnies queîl'oôia'ileviéiês «Bnt<venu^sTseimètïrë'ion's

sit prôtecrôo'n ; «nfihV'toOf lè'ttio'iïâfe dcm^Mé'àF'èe

grand Saint utïci sauvegardé' contV'te 'lès iitaûx'qû'HH

appréhèKdè, et' Uh'rèmêcfe' -'éffîè'àBè a WuY qû'ôri

Sbiifffe } l >Be ' Wvîenft"Ijiië 'lé qtfiitiëi' 1tjûfelè"mdirais*1

tëre de'la 'Visitation ^st'Sitirè^ qdl'Iëtàït 46Hr$ëû

hanté -avattl lé> cïirt ottiéa t'?d»tt ^ €é^rïi aîttfeH ytit1 'iî frW

què'nt'é, qué'Iës'mâfchitniîs 's'f^taîlîi^eht^eWbHS-

VérV1 béauctfop"1 pH»''de1 ntoîtëë^qW^dÎM les vfM

qill'soAï arf WHlè^fle'Ia^liïéV n iuP 980fb 9UPl9l,P

C'est Wfe ,ch,6Sel^%^ffil^royafife!,llB}en^qtfé'

trés-ïfsSm'éey'ijtlé 'de* 'p'tftrti'WbïegéWè'iïî ftëtiè

saint Waûébis dêsàwï'm^My&iïéyèm&m

IHa«iëK- if'^rf'WPte«»'dé*!fcd#tr^za'liéa?inilllè

rtille ekéWpl'âiPêi1^1 «U;>b Hb/b iup .èliiBnumrmn

-non fiîiu B0/i'j(iiii!O3 na ,noa'n9ug ee 'iiioq goniev

Page 358: Pouvoir de saint françois de sales

-t»b ci Jo >'iuoofio3 o.I .8'iiioî sol Aiiot ovins in p <»•>

t; ( li : JnemoIJiai; Jn'))noniï![iii !>lqu'»q nb noiio*

iiiiojuo) 9)[in-j(i'iAiiiïi'texTïiÉMJT3É;|.!i)ol ih Ifoiï fif.

oiigiîqincs fil annb oup n-jiJ ife?.UB i;l - > i ■ i b

.tiio-inc-!''! ruine fAWftwiiin iioovuofl iiijil-nj-,

il aidrri')* noh?i1oiq bI 'hoI> /in > '»np 'nviib \n(J

È<)b lannofo giifWVHi^fwM^'nf^'-oldifn'tg s.niffm

bJ ^ulf.a t.b aù.-iiihi'I Jiiîr., É h.m! .;1 ■ >■ ^.-I-imii

J,a,sp?ur, fMprk^'hérèse d« Chalet, fille .de M. de

Ghalet, seigneur, de liercy elide GuanctjviUç, ayant

Gtft reprise, a.près|sa. profesMon, d'un violent mal

c^(piei;Ke, dpnt elJe »vflU. été travaillée dès sa jeu

nesse,, tons les rfin>#des humains devinrent inutiles,

e^neadani trois,; ans, fille souffrit les, plus affreu

ses douleurs), p,es ulcères intérieurs étaient |or-

vaisseaux, les rpmjiftieut.ef , lui occasionnai*"* «je

tels vomissemept6 de fsang, que, le médecin qui la

sqjgnajjtj, Çitoqqi étai^ ,for(»ha}ji|q, no comprenait

pfls quîelle 0jik ,rçofl . seulement . Jiiyre,' mais encore

supporter des douleurs si aiguës, étant réduite à

.un, si. grand, épuisement, I|f,a$surait qu'il y avait

quelque chose qui n'étflf^pas naturel eu cette ma-

ytâen$flntçftjfrjpf) .po.urr^it exprimer tous les, aoci-

denj* W% ypftWW^i *îp%"Pr«»»ftre d'autre ali-

d^Mfi, j|(rsxtrémitG,i,o^le>futj"adminiôtrée^ Alors s*

communauté, qui avait déjà fait beaucoup de neu-

vaines pour sa guérison, en commença une nou

Page 359: Pouvoir de saint françois de sales

velle à saint François de Sales. Le second jour, les

Lies à de gros mortiers préparés, par un maçon,

auraient formé le volume de deux poings. A la fin

de la neuvaine, le supé/igur: 4'^fm?flfl#re»bM. .De-

loris, lui apporta; de ..Aow^^u.l^JaiiUiWilJiiweicti-

était encore dans l'infirmerie lorsqu'il vit apparaître

le saint Evéque de Genève, qui prit le bras de la

malade comme pouf ly^àli'è'l^vÛr'î'Wtt'èmé^^o-

me'nt'celle-ci dit swts guérie V^Lais eUe tî'à'faH'

vu que la main qui ^ioMM1 Jnic8 L Iunv *aBiiA

Depuis ce moiaéiii'MtèA i»&s^ttV:jWhaïâ'tf^

ses souffrances, et elle put se mettre tout de

à iffafae'.ïà frêfcle cfê *s^f,ifotôttitaftaîft#.b L^tôitf^ut

cbtfstaté; le mètie&n1' éJ' 4ribfôis\é%^aHïrmïl' 'Ij&î?

c'était un véritabïé miracle.' M** dé ftenesny, tfa'nHé'

d'honneur de la reine, en en faisant le'ràpp'drt à£à'

Majesté devant l'abbé Cendron, celui-ci déclara

qu'il estimait cette guérison autant que la résurrec

tion d'un mort; qu'il srVait traité la malade dès

l'âge de tpabS^ïet^u'jel^ayaif^n^^/jF^fe dans

le corps.rr'3j.m a ît'io'i z'j ?rj.a îï.r.n/roT

.3331

non âïT 9b ccijslai enu'b &iiT

,rii>!>l 'il) r.;iigr.qiiio3 «I ob ^ohianviU .1 .fl ol

VMtm; :.:t'iy ;,b ii.id C yj . Jnir/ina Ji/il y[ àtiotjqmB

ai\-j< ,:\ A, :ifi,l:w I 6111,0 à ijfitnnyï Jèo'è hip ,099 >

Page 360: Pouvoir de saint françois de sales

>.'»! ,HH>i 1)110008 oJ .aolcS ob iioofiii'i'I tuicv « . I; 1/

,iio')oi(i nu ma ,?Tii-,q'i i(i >/cf>jjK,<u <..••< •,[> „ ,<,;«f

„a „, . ET.DUN ENEANT PERCLUS. ' ,

DiJÎBiBqqB fiv li'ujuîs^isiwiastWii'l 1 ' ovi-mi" !iri'>

fil ob mid ol Ihq iijp .ovôno-Onl. siifi/'i Iniiv yl

-(^%MTOfdpftf/ï;Bl,i^ai?!^, et qiie les,çhi-

faisant vœu à saint François de ^a|es, fut guérie au

^Bfôk ob lucl oittorn ta lnrpMo lo .>:;.-.?.|.. - -

jjjyi^jejijfajn^ dQ ^jpq aji^ ^er^Iu^ ^^Ia plupart de

^iPMWiP'JjI tnciel oonô '/oMoU .-o.-''b

61Blr/'if) io-iu!o:> ,n<Vll>P?0 '"[([•'' >• .■ '■ '.i ùltV.

-0OTIJJ8O1 cl Olip.l'if f'i,; ri'i-ï'l-iii-J • i: ;■

sol) obl,!(in ri '•!:<'•[) Jn; ; P'ii.. ■ !■.. .. ... '{ aoJ»

ensb v^i^v^bi*csil5^^ WWitfÉMÎ '' 5

TOMBES DANS UN FOUR A CHAUX:

1666.

Tiré d'une relation de Mâcon.

Le R. P. Ménestrier, de la Compagnie de Jésus,

a rapporté le fait suivant : Le 3 mai de cette année

1666, qui s'est rencontré dans l'octave de la solen

Page 361: Pouvoir de saint françois de sales

nité que le monastère de la Visitation de Mâcon cé

lébrait à l'occasion de la canonisation de son saint

Fondateuiv cinq! honffêles:viUag8MS jBnaejpanoisse

voisine, ayant fait faire un four à chaux, et croyant

que le feu était éteint, s^fMirent en devoir de faire

la débite; mais la voûte ne se trouvant pas assez

forte, ils tombèrent teus^dechins;1 et demeurèrent

deux heures comme entièrement perdus, sans être

Vils ni entendus- -de p'ë^iwrëi^leiî'q'He' léPfr##mr

ti'lih 'tel accidefit'4û'*I,!Attïré':ïeâ'Voi§irisi,1 jllsq^-'au

riômbre'd^rentel Totis Turent Whi'6in%'qil^^c%Wl

SfeBtaJu'e'J cftiiMitl W8irs!a'ci,istkili! (fè'là'Visitatien

iivah't d'être prétrëj'étiiWt survéhV'àvcë' vtti SoWsH,

fâj'^oy'ànt'WttâïliëuK ^6,rté',d-wzèl,ëé'!oh,ëiëRflrrtal

blé compassion et anime 'd'tih vîve'roiy se-prostërh'a

â'géhoux avec touté TasSèm'blèè :, 'ÏMfcatot' Vteti-tfù

gt-'à'Wdl'èaM<ïin*FVrfi1ifcc)isi !teè''iSalë933uty-lB4i ^à^°ïÔft

tntërcëssion', tMeîi'SaUvart'cès paûvreê ■'gèns'-'dtf'ëe

^!llD'évitdble-dé'nioiH,:MHes'ëtiVè^i,àft*ft;'|)e>«OT»i-

nës1 rendre leurs actiôns1 'de' grBëfeS dSéVé'nt sdh^sa-

cinq bons paysans p'aru'rêntWT^^

îi!ëliànx; sâhs'êWê 'tiiWdnerHteHt 'èftdtftaiWhëf^fef'îè

quoi ils sont venus donner leur

glise de la Visitation, accompagnés de six témoins

qui l'avaient aussi été de ce miracle.

Page 362: Pouvoir de saint françois de sales

— 828 —

-i»3 no3f";K 3b floiJelicii'/ l[ ub j Uii/niuiii o! jp y)in

Jniijii no?, ub noiiiiaiiioiHJ.) i>1 ub iiui-i>3ju'l i'; Jnnd-jl

JnC'{0'[J JJ ,/iJi.illj (; 10o1 iU! 'liIWi. ,;nneiov

ub lio/ub A3 Jtl'J'IiM^fe (Ja.'jJy ,!(.,. ;3 'lui ul <)»p

SOfceU «l>(| JlllS/tlOll 02 3 il 3)!I0Y lA '.h.lii , ijidiblil

(noTj'iiiuuiub Jo '»t«ii«4j!rf)«l«*w)»,«Bv>;.ii1iiiJ <-li ,01'iot

3'ilù aniii ,feiib'riq JuouitmiJirj >hhik , «j'iuuil v.uoL

BHVTp hpname.^a ,4ix ^eues , loin d?ici„ dçpqsanj

qge sa, flippe, ae,qp,yçhie d'un enfint.iflort-

Bgji.fH ^e'trDHTf"îfi.fpj;t: Affligé RPur la pçrfe.que

«tlMW î^mitifa) tSiyisjftP, ÇternçUe de tyjqu, !; (I

fut; inspiré dç> reçourir a,u* intercessions de .saint

j^ranço^de Salies,, ce qu'il fit av.ec grande confiance,

fajsa^t vœu que, sicpHe petite créature pquyait re-

«Bvoir le ,bapt^(^eK jj^jeuidrait^ en, ren^-fi grâces,

^ffr,ant devant .§9,^ aujej ;un, enfant d^çjç^dsjja

>!ÉPffi§»?l?ff. iflPÇ son -enfant; mort,^iPJPWf

instarit, celuji-pi rgpritjyie,ireip,ufint les.bpas, eUftS

jpibes, et jetanjtjsspg grjfa^, quantité de,sang par

JflikoWrb-!? MiVmiSVWnM» pêj e et la mère, plus

^nsolés qu'on.^ fl/iqf,V.e^p.rim§Vr s'efflpre^èfl^t

dqleifaiA-p^ap^r'Iljyl iJi...ol> ël.'l.'Uï IllOé di ioull

aniouiuJ /.!« jb «iôngi.qiiiuajii .«oijiJjciY ul ub 3<;ilg

.ubtriiiu 33 ub j)3 iadui; Jirjiii/b'l iup

Page 363: Pouvoir de saint françois de sales

—33ftf;—

ini/;a bnmg un i9anoq 9b H jj'jiG é nofnsf, nobnem

.olono no<; ,g9lG?: 9b aicmiBil

9l> 'llIUflïiioe Ol TG9 : 11100098 9l )(192Sijq ygGTblfifl

Ifi£((j'i9 , 'jtô i /rî^TfnGf^'.iufîffTrfn iup ,)zi8-Jnis2

liovuoq ril ->b cljj 'tiVlitï'ïiiS'' "oa * "wJ'VnB'l 9b

,ie 9(tmoJ lifngs J9 ,9ibi9q oa omym-iuhilliiil ,0'iiel

Ic/'iri^ii'1' . il! - 1 I 'iln- 'ni'i'I i; 'mL'CIIi; Jni.l'V*. 911Déposition des sieurs Genevois et de Saint—Sixt.

ii'iynid Infi /'»'' '->fi ?iovin')0 inob o.I .i! io> ti'io'I ■•(!

'Le $3 février 1668, îlfH&ttrBè^iltëtir André de1

SWes,"s€)}gneUlJ ^UziTOi 'ét nëtëtf 'du gïMUifiîrta

FkwâëiB 'd'ë'Sô'ftés,: tifuiV^iflSiAbtt'TiftTàiydèyitn'tfHi'l

cK«yiddjoiii^:aVee-lirt^ilt^;>|ïttUir £H4)if'ëtt le%!dëdkH

jsMhfcé^' ost^tTéW; 'si>r%ït'S *él^»¥è» 'flu '6li9Véâd; 'cfô 1 1%?^

pottf'allër â ''Aithëbjr, 'âcctyftl^ayné-' ' M 1 ^gitoir 'cfé ' ■

SaîH^8ï^,!iadils!,étfr cJënëVô'fsL m^rh agëhT

dfc> MftdSttlél RfeyMri^ l'ët'lMil<tëyrxy^i1>cHât*J*i'dé,1

Chaltobétj/aiftsî tfôe'Wef *oti' Vâlkr IP STexpUà!,' ' Sflf» >

lëfl^ft'à'ti-è1 hëli^és fl« fcbfli98 l^a^èlr,la;tiVljè1rë|ldë,)

pâ^ei'!?èdftUeIgrièu^|!dmifohV,lnàlsil,aqttëlit*Wel'

trbtf^ît erifleë plaB qtfSTë^dina'i^'pair lës liëigtfsb

vâi?Wïit1 Wrôïïfch'ëf ctfWtW « *¥uel*¥*ei) 1 1 PcaWftftjx) j f>

ciMt^Mé'VafcléH 'èbûtë'ftfr ;'ll%'ldHëV8ll'

eftët ailft'otrrflâ'ns'l* ^Viarë lë^eigtfebf'dlUïiHoW,"'

qûF,naanfe rihs^atit niéirië'dë Isa' thWé^àlIa à 'fond,"

ef/'rèlelia'tié siir féati, euVeridôrfe'WtëiiTpd <fé ttë-!l

Page 364: Pouvoir de saint françois de sales

—mz—

mander pardon à Dieu et de penser au grand saint

François de Sales, son oncle.

L'inipétuoBiitéidel'/eau4lBinportaft avec àoe vitesse

inconçe^ajde^, sa^^ueJamais Jes témoins d^,£e

naufrage pussent le secourir; car le seigneur de

Saint-Sixt, qui mlTïe pieaaans lâr rivière, croyant

de l'arrêter à son pgsja g.e,!jhje.n lgin de le pouvoir

faire, faillit lui-même se perdre, et serait tombé si,

ne s'étant attaché à l'étrier de la selle, son cheval

ne l'eût sorti. Le sieur Genevois, ne voyant moyen

d<s|£e$<j>iufîiç -isjaftri^us flWjfaU my se> Marda>de

pa^B^r !J^i^.,j:iv>iè^,1 <ie $\f%l fit bew,eo*eniefttr-

ga|p||.li;,roppi>idH su]>inerg.<n s'exposa, plus de disq

fgis; §fl ns; J a, rlv rèr.e , ,p aur. . pouvoir, l'attrap pr, ce fl$i; ;

fufl JumiJfe; .puisque, ,1a, .fpfiW-4e.-J'«R *v,?c ^a'g^rrq

sefir-ne luipfirmiiçewt jamais, dq Je. p»u$oir aborde^

le.«e^n^r,^^lafl.v«)guant.U)ut aq plu^ifoRt et|

tert^oivr*Iq? fê<\is de(vanfà lai renverse. A #$nt;,Piftf /

dufJie^dflRîChjute, ,il ge jpifvt ^eA^re,riy\èf^,?PM

PêfàMltèNfcflPiiWWb *» ^'W^^dansîlajeijr.ç j

d^'^j^jBp j;f t ^finPOÇRS I iRapfanfo^apg • jWWni^88q

d«^si^^le*BCJartffefliMB'Pft«tfp»Jfilqqiyillft HTO&l

et^uiljenftidfo^Aoimi^lueBXitQRTfint,. pffl^î

dit7^w.,yqugl^s,,^omflftfe Le^ v«y.a#tl;fevpnjrr,

s Wjlâ§9«ë àftp,n^m#| pprtms, gii'suypai-av^nt | jcr^yanf, ,

tqwM^Be,Jâ<?fljf^ flawflajt, ç^uire à, bsijd, .fà .

Page 365: Pouvoir de saint françois de sales

m, =-

çsj^Àft Sales/peaf ^o.paintrp n«yqui(«t jugezifciicq

^étai^pap. du, fond^du- yçœmt);- Ne ipoinvantil'abaiH

deiti&ans danger* ià.ea lise- d'aneidesoentei d'environ

A«uS taisesi c|eîh9otViil'ppu89afvi^(xuréise«i(eni 'Bon

Ghevall dwps leiprédipiceibn 'ttioutbutaîfleàifiM^^ ei

sfiistfAtivaiau bord ide l'é£iu,!élofgi»é' idei sdn chenal

dit p'lusf tIe six:pasii94iisiqi««,iipaÉ,tiirBe ^râfe'eipatôti-

<jttltè*b)d<j eielj ledit »GenemdiB8'yifitiawcan ireal'imn

leitsli.eslal non Iplufc. lAlorsi; il) mointa en; ditigeabe à

obe*al<;> anélsy 1 pëndidnO jqUlil/travbpspit'>un)ibdiSj it

pcfrdil'idelvuq lerpauiïi?B/M(. 'd'feiHohycteiquil leiinit!

danalegftlùs giptndes alanmeaiét llexcitalà recoiu'ir-

de toutes* ses forces au> Bienbehreus, el à êotittriuer-

sis courîse tbujqurd leitong feJ'ieauyiBr«yan? quèfitef

eor|KSf'fùfcdéjàouescewihr{[ erifiny^rçe'p^qvbht baisser!

plus anfantIipoÎH»le îsMtfè} Jk^oaïiiajlie^'pfoifohds»

abiindS 'qiti Teh"eiBplèchère*Blin Hiaise 'éessaft' Sei>

ptfmiesiaTi (««el |Jou»iFëïiîojïvePle«cdrp^. ÎTouVffanf

alorsiles (regards en '(bantidetèaiîiTWière^filfvit'VBBin

dsojxmhapeauix ,<dont i lî pro i :étaitl eeùri i dà ^seigneur

dlUziUiojfc et H'atïtpef iiu aieiir de»'8aini-Sixli? iilîtep

perdit fftusaUôTfd'ci vlië», maia^.HietbEMadlpiediàiWrpe?

àidix pas derlà dass la.riMîèFflf il recoaniit'li iB iBar'p^

de cpim qu'îJîcrô^âiitdéjàibieoîbiâS'vice -cjflii Knxicitaf

dft HOUVeawlà<iedB*in(iîe>- ^sérkôrda'.et à voîiertau!

BÀeiklMHireux, *>nn neveu 5 [fl«-i(nêiflfc rtenfi'ps ii l» corpst

(je? dis ta ot>rps!pt(r^ejqiu'iH'î>i8)<>rolyaHvpliUâid'âihe^

dedans) )Yiai )S'Iapj'ét(e/, conl«e urteipainieitte rtiobeiv

à; d(K p9&!aurde'spj4s docesmbîmeaYfetnsel trouva?iA

bien protégé que la liaAcb* était -app*> yétenc^nWe tal

Page 366: Pouvoir de saint françois de sales

pointe du joeher, ee q^titvqyartlesiear'Gen'iTO'fe,'

ibselpritiià'aniqr a&c/Jannegij'Seoml?^ sVCàtiM}"Jdt

«tiai ifloU» pDaiVjCesMieuxVj qui. son( ; retraite "plutôt

d'ouïs que 4«j pers/ftnuest: qif'enflniuJn jpaysa» alla»!

àa çliiewa} à Annedyuenliendit r.q i bnqtr' iefe iprît Je- gd~

lop Ylersiilfi rifeiène0pdùr, [dicbuMn ce que e'élait:

~i iEte jlQin, Rpyawt ied,U siçur.Genevqis au delà' de îà>

niviâreij et ne pouvant: tnaver^en les bois a'clvetal,

il mit pied) à teiriiei ot cburut âu bord dUce-lle^de^

niamlaiil ce: qu'il/y lâvBilij ' ledit.siqur Gene\iofe' Je

bàului! fit potendrc, et le paysan traversa' lai rWièra

pou»- tirer, hors/ dè Jl'aawoel .ceop* qui éùyt arrêté

flOntrfl uAei, pj^tnapubalnoyinlç le sieur Genevois

Vjoulu^y accDurin ats^i ^Biais: la profondeur de

lleau,lpiiflt,pe^ ,po^ii!lai pceiraière foif , lear a 4eu»

Qft.tCteis pa^liujUeuiOÎi plailile noyé, ;il)yiea avait

dans la rivière six pieds sur lesquels flottait le bon

seigneur d'Uzillon, car il n'était pas isoutenu par. la,

pierr«j;min^$eùta'ineit>bpipfay& confre)Cet Ja preuve

m esLque tojéutee bommeiqui unira dans l'eau jus

qu'au çom,. le; prenant) pan te bout des «iailglsjlb

conduisit >à{bawdlpuiQflime s'il n'eût eu em i maitj

qq'uive ba^iettevjqltakfuW eôl m ! corps» dey plus

p^SMits.i'Qomme'JI'r^ttnlti'éi-^ttiéiatUV^ fcotrs' dfe

la rivière/ ledit iGenevois Itïi «lewiand» s'ili'étâife

ift«)lrt,JetiiJ't»Élp(ohclitiqtfetoui? et l'autre répliqua*»

q^t'lu^i^ritt'^'ibo^tttè'i'tl'q^UllIeq'CRve^s4t,«lPiè

secouât*, 'jib9ècviaqtol8) Mtotoo Atptràsi Pes'p'a'ce iidfjof»

JfKsewjfeiile^ntoy^ oairimeaêa'h MSpiueiH1 bien -qti'i1!

finit ttliéseendii/ i*q i|Pa*ier9 tairivitirti jilus^uivgrftrid'

Page 367: Pouvoir de saint françois de sales

— 884 —

quart de lieue, et demeuré dans l'eau plus de trois

quarts d'heure, sans sens ni sentiment. Deux au

tres paysans, accourus aussi aux cris dudit Gene-r T/J i/.q V'J il V.OlTOdSISl'JZSP.

vois, qui continuait à appeler au secours, le

sortirent entièrement de l'eau ; et le bruit étant ré

pandu aux villages voisMs1 que le frère du seigneur

marquis de Sales était noyé, plus de cinquante

paysan* y5 «eeottrHwnt;1 tnâtr erês,Jprermîërs fut

le vicaire du lieu, curé (TArganex, lequel, l'ayant

amené à faire paraître quelque marque de repen

tante, lui doipial'absolûtibft/lap'i^qurôjj'tej *feyé

reprit laiparole et confessa idâiiftei pndtatifeiè ne«soi>-

•enU» d'avoir été dan»■'■YtÀ»'/^oA§\61f tfW^iHâ^i

extrèm&<ju'il re$sentait. 11 fa*ipbraë.c&'st>îl'iltP3i *i

cure d'Àrgonex, jOÙ pendanMâ^nUUJfo'Uiik» prïwéii

pUUtt' i Hk» j te- Ville* ■ d'-Amntëéy< ' le <■ viïH1 f-viÛMr^ fct

ëtapt bien secouru par les iftéki^eln^i JlfeitoHdeWttîh

^continua son voyage à AttBccyj*«IW#aJi*«*ltt&i*

faitè santé, et alla rendra grâèeâia4iBie«h|eifr«iô

aiiprès, de; ses reliquo^ «uiwii->d«<itèolJt Ynctadié

comme un nouveau fes^useîiéf>!lti'^uple bunte$âtft

Iti' bon Dieu de *à grà<e<î<qU'il>îa»ràlti<lake & cefSêiî

gneur de le délivrer de ce malheur par I'interttlâsH

sion de notre grand saint François de Sales.

Jygné : Genevois.

de Saint-Siit.

Page 368: Pouvoir de saint françois de sales

— 885 —

feioiJ oL> aulq Ufso'I ?.m;b à'iu miab J'j ,oi»'>iI ab J'ir.ii|i

■nfi /JfjQ .In'jiiiiJii-je in anaa enf;<! ,'jtuuil u ?)'ituq>

-oiuO Jihub ai 10 y.un iei.ua j-.ij'iiioj'jb .feiica/uq >ailRESURRECTION D UN ENFANT NOÏE.

01 ,é'hJ,)VJ,' JIG VJJOqqG li JiBJJlllJlIOD lljp ,feiov

-ô'i Jnulà liu'id ol io ; ugo'I ob tnaifiimiuio inaihioë

in ju^i'ja ul) o-i'jnl ol oijp'iffh-.io/ « jjiiilli' xuis uUam\

olnunpnio ob aulq ,'V(0(i JiiiJà gjb,--; ab sijipimii

lui D,>Pffifft'ftjtlîa'!* ^tewf «HlMti'flWiw^ (femftVfi'j

Jiiu-(b'I ,IoijpoI .M^pW^ôo^bail ub" o-iiiiDiv ol

-ii'jqo'i ob oupiGin oupbup a'iJ'u/ihq o'iiul û ànoMis

à / J.« omjfievpcrtiaJpJoiidiUisierfllerttviqu'étant arriri

à; mon, fiJsjiA»| tombbru>d£tt8iJuneofoB4fpnè,ii i^ay

&8M*m tfQjgiheHreftlja, |êtft,d»ns,l'j3attt>/Qdjand<ion

geAlv&tâeJfofoMqim flnJaJinfcpouiiirçQr^pariœ

qs'il iq'awUjftqcuniisentiroÈnkiQluRStFflejjiqil'I était

#ut floin., Alftrs «a ftny9ftsfcvtea_4l<î ieM®mmaftf

der Jbii^nJïejwfim[J6«)«4#is idp iSeles») ^ac*d iquiîl

Si'arçpjslajf, Frôsfoi* i >#JlA I* «pua, aii.âenvitembdié

flj*u< ptpjntttepit jde j |aim, , dire, , s ujiq .nMsase.; 4»ftâ

è'fêgUae «i* JecMisUbtiftrtiid'^nn^ftt* oùestidjépôsqiJe

mpz An ■■<^m^miTpmir.M-rYvlkr,qfèm^iifim

l\çum il ;WfiP«»T*.il4i parie* $ jfe(.g|i&jU|e iroÔnW

icq au jfllGm ao ob -m/ilob :»i ob iiiong

.BOÎiièJ ab «ioDuu'i'ï Jnicé Liijnjj o-uon ob noie

.Èiovaicax) : anaig

.t2i2-thia8 aa

Page 369: Pouvoir de saint françois de sales

.ZV.k 8I0HT M

17 AVRIL 1691.

.veai

Tiré d'uno relation de Macoo.

.«•ei'-lJaedJufl ?ezr:q sb tn.T

Dieu continue à faire éclater par des miracles la

tti,^rrtVër'ëëSÎ6luiii1p1às§W»yH'cëll^ iriwi'àëmkî^

tfikuW- rà^rêfetibWfa^H'»ifetirràftï mtt'rt'^a'lis^iey

enlfla^nVatéffiè9lé9/SaWèf^^

Sm>?jfbMW6i>imr itttëJhêuiieusteimbttim..'X$

q^efiMitit'effe'c^^

elWmMUMi éV'tiï'àMiL a'prlemPtlrfen^b'a8

'Eën^pfl^eVèTàh'p^'^

léSiëMWIftferWa! «Et 33tf\:6'rp4/i1e'p>ënànt; llPfïW9

«MMfliOTMM lif ftj^è,InâlUféliei?d'ilKlléliftfef'ijW

et'bfëh faft.H'lèst^WséttWW^f 'pfaiH'tfe 'vie ^(W

satltS' 8'»iHfi ,r>W ob ongia ouphup oman-o onnob sllîl

il- liaielq nod ol )ao lo> ia ,olv>q ollon i\ anoanoD 3[

<])'•■> o/odon li-luo Moaôb nvtq oo ;>niof( A « .uaiQ

>■[ oiip .oontftuoo ob Jo iol ob 'iniolq ia /n'uiq

y iiiln' . i «rit Jn ,-iiqnoë bruns; nu Jft ttl iom o)i)oq

Page 370: Pouvoir de saint françois de sales

- m -

DE TROIS ANS.

.ieai JIHVA U

1697.

Tiré de pièces authentiques.

•:i <•.•'') m»m *ib if.q intolvi Ti'irt ('; «•.!^it"'>i tiiiG

la Tou$sajnl,i ;|a fille .unique, d'un bourgeois de la

ville d'îAjinecy» $gép.; seulement; de trois- ans, i fut

trouée mortjB dan£ son Ijt, sans que tous lesrenifr'

des qu'on lui fit pussenliui faire donner' le moin-r

dre signe deivie. Tous,|ceux qui étajent présent

croyaient et diraient que l'enfant était morte?, et

déjà, on. se disposait à préparer les choses, poufi

ensevelir cette petite créature. JMais son père, iuGqn-j ,

solab|e d,e )a perte, de son enfant, se jeta à genoux

devant;qnrp(ra.^oir^ et ,1^,, fondant ..eni lar.mes, et

poussant mille sanglots, ,s'écria;: « Grand ..saint.

François ,de Sales,..rendez la vie ,à ma pauvre

enfariti^YPus ,pouvez,^. faij;ç pnr .yos. iatorcessionsi

a,^pr(ès,^e ^iejj^fsi je,snisÀn4igne de recevoir cette

gr^e, ..an ^qjns^fajf^-movvçeile^qiie ma petft*

fille donne encore quelque signe dévie, après quoi,>

je consens à celte perte, si tel est le bon plaisir de

Dieu. » A peine ce père désolé eut-il achevé celte

prière, si pleine de foi «t de confiance, que la

petite morte fit un grand soupir, et fut rendue à

22

Page 371: Pouvoir de saint françois de sales

sob père pleine de vie.' Ghatun- fut saisi! d'étonhe-

ment «t d'adtaiMiori' dë' émerveille que-Dieu

venait- d*dp#Pérfp«ri:^ mêHlèVdfr'sW'S'ef'viteur.

iie *pè+è '«è%ïàtff(HH^pa'S,tfie' >rén<JHe/ s,ès*iàft?A*r'de

^i<âté9'rr»n*M1S '8tflh'«$ « temêfè' W> fènfâtit 'fch

îftHWfl 1 iénVofigWàgey 1 'cïh'tttfHiftk1 'iiu'11^nYtaâu Jidû

Slaftrt sfr dWffefpètiïé'^ui tëtaltW^afrfcfité1 's&tiïë,

Bit to?wris«fvart^âttti*e trotte ëe^?s^aiïpifssé

<q«îïl8cpeuidi8 pâleufli «Jnabiy^ii gai Juin ub nuJeu

nab'iBgoi unriiïlB n li'up ,o3idua noenituj! bl s

.atoinirn nu gruiisi-a

: nu-jus! il/tua ni ob nei4fiwi:tyb cl anr,b ,JiI nO

-T><j ci -imnèque oiàM sa é àbiiBinal! Ints^n'up

-jfd '!.>•) <>1 rvjvù f».i'u-.vuon onn oiif;! sb iioigeiin

,«fjl<.d 9b aiooiiB-i'î jnib* ofi iu;iiiuo(i'l na ,;>JtiBn

-ion »l laaMPfflq ?n?#dJλW)4DS

lillllidl fi npBiiiCBMJÉœiPÎNOUHABLÉ? lUOi, 9»H;:U

-jb Ju g'Jïtiofl xugb li'upfeuj, Jiiniobio'ê alla eioi«

-iliiinr.iJ nu jiJna?. 9K0 mfcllio/ài iiuUù'fc aitiij ,-iim

9Ïio*i»î> aibaeJ ,.'3 ,aqioa no« na teaigviwj la un

« < EeT*jjihvieWM'O1, èWfiré&fft'è d'a4v*veTeHa4gnkce

de L£llt)ubèré;pr»etréi' tf^téâPeHHliefeïoglè'ïfè'W

supérieure dtfimori'fikterè 3de là' 'VVâitaiion "Sainte"

vry, Marie-Dtfrofh'éè tfé^Wu'nVfâ Mffiè-AHàstà^

Boiibhel (Fés delùi'iderhîeVe1s ctiàfgeès Jdù' soin 3e

l'infirmerie); ont dq^sé séparément de la guéri--

son subite ët'instânt'atiêe d& la sœiir' MaWe-Félîxi

Page 372: Pouvoir de saint françois de sales

de Çhevry, âgée, de vingt-neuf ans et demi, regar

dée par les inédecins comme incurable ; ajant été

depuis ^aji^gv^jlés^'tt^flftjté^^iç et de vo-

,missejpeots-AU-vqHeJ(% ^vjijen^iSBjSpéd.é; une extrême

enflure, et unp filasse fi grande qu'elle na pou-

yait^^s^flte^ir.^id^iia^ej.un ^pi-qju^rt d'heurp

l.e^é^sansi s'^^o1uir!,}^.1J^priflw4PCtewr en méde

cine et^ns^ej ^.J^u .j^aye^té également la

nature du mal, les accidents qui Avaient aggravé,

et la guérison subite, qu'il a affirmé regarder

comme un miracle.

On lit, dans la déclaration de la sœur guérie :

qu'ayant demandé à sa Mère supérieure la per

mission de faire une neuvaine avec la commu

nauté, en l'honneur de saint François de Sales,

ses douleurs 'fédM'ubliè'réné principalement le troi

sième jour çkJâAHuiJ/.suiKaaiAa^oaqu'à minuit ;

alors elle s'endormit jusqu'à deux heures et de

mie, puis s'élant réveilJéK,! elle sentit un tremble

ment universel en son corps, et, tandis qu'elle

|amt rencit ^Mafilfa WtftfflfW- i<UW?1^» M

Page 373: Pouvoir de saint françois de sales

— 340 —

cha jusqu'à l'heure du lever de la communauté, à

laquelle elle se rendit chez la Mère supérieure,

qui, àa'lïs^Jeld^iia'iaiiUelVe^éHftA^it^r le Tt

Deum dans l'oratoire de saint François de Sales.

Cette guérison était arrivée,le 43dgf$mbre, et de

puis lors la malade jouissait d'une parfaite santé,

menaça yje ^îmji^,^ ^i^t d<j,h^êroe n^ojir-

riture que le reste de la communauté/

oh mo)ivio?j bneig rjb oJnod g( Jo oofifi??inq kJ

innJ '[G(( ôJr.Ioà Jno ,éolr,8 oh gio'ja.Gi'ï Jnifîî ,uoiG

;r/>l ?uuJ irq n'a omnl<P@jS^! 00 oup ^oloinhn ob

oifrmoo , sniomnRàft .aomod os nllel g li ; linoJno-j

-cnoo os ineq g Jnic8 oldcJhcrio ie Jo olderni/i Jou

-ittfi é ,onoJ fîl tua onimoD lob jjIj Jund wh ,oiic(q

<rtoiJi?oq onu anq g ('n li'up Jo ,aniff)o feol eoo) 19-1

îo»p'»I ?ncb ,,'iosnnb nu ?nq /molirob onu enq

ihiroooT ol) ooniîilnoo ahq Jnoin'n e)itoq Jo «hncis

:.--ii:j-hnp , g'iuooog nos ilfmugo'i Inoits'n Jo ,iul 1.

c»nln««w ne ?oViteni om)ô Snoirrmoq on iup ,«ojft'i§

-licii't'^-iii oJtoo ;h tnongiornot inp Jo ,g'obniiai »ob

r ., trr. /ir.fi .Kiif9 ub oofdilino.-vobnoo aldfiO

ioi o iplq tv/jiou

Page 374: Pouvoir de saint françois de sales

aifim , ado'i on» Tjdavjib inoti orioririilni'I r^ioi:; u

b jàJufinuinnioo tl ab mul uL jiuail'1 i'tjjuiii i.ib

,3i03hô(jug o'iùlfi /il soily Jibim a« alla yltaujij

m ai t&RMES^ET^:FAVEURS* >P

aoIeS ab c.iouicrl jnina ab 'iiolcio'l aiifcb m-. :'.a5

-ab la ta'!.îoÊTÈi«tJEÀ iW> mfeftoÉssWN nàuj; : -

JlnBê a)ii/hcq anu'b tiiicaiuoi ■.bch.iii ol aïo' sj-nj

W'SMi* FRÀXÇOTS DE 'SALÉS. '

La puissance et la bonté du grand Serviteur de

Dieu, saint François de Sales, ont éclaté par tant

de miracles, que ce p%y^Ji*blume n'a pu tous les

contenir ; il a fallu se borner. Néanmoins , comme-

cet aimable et si charitable Saint a paru se com

plaire, du haut du ciel comme sur la terre, à atti

rer tous les cœurs, et qu'il n'y a pas une position,,

pas une douleur, pas un danger, dans lequel

grands et petits n'aient pris confiance de recourir

à lui, et n'aient ressenti son secours , quelques^

grâces, qui ne pouvaient être insérées au nombre

des miracles, et qui témoignent de cette incompa

rable condescendance du Saint, doivent encore-

trouver place ici.

Page 375: Pouvoir de saint françois de sales

iro-nà Ijùi en "6fttJe1èà^eS',rànMP"teWpsll),,hialâ'J

pïotôt 'd'Sp'r^'flordflJ'ffW g?âcè 'qUe^^ès 'dëïliî0

dè'Ia'tiâVKS'1'"0* "nf;,,8 nu tua<n II ^ohsbai ; eab

-Ui(> w tna'ua'l g)n9'icq g98 «iup .asnqc Jnoniinoa

i: > j . , %'jh;<-. »b giogiifi ii >u9i09iln9id U6 ibni.in

' Il sè^tae^ué^'iiiiétfprenné pfaisYr S» è'cïat&'l

le pouv'o'ir de'sVinFjfr^nçôis'dê' §afèb fc'nfaV^W tfe*

la simplicité et de la foi des petits ef des pauvres.

Un homme , monté sur un cheval fougueux et in-

,i uii j i-j. l it .luiiJcaiiioiiiiii, i;i ii< Oiùl ■;!. I n e'i i « < Idomptable, en Tut blesse d une manière si extraor

dinaire , quMl elaW'en'pér'if 'de; demeurer' estropié

pour la vie. gueri '(l<fs'"quiif ',sg HlP Voii'é" air

Saint ' ''°7 °'' '"nfla9fcyb |,B aouoif *oli)<»q

.y, ■ '!>[,(".•; ;>h liunav olonè/ oliJaq cl sup et (triai

■ùé ^mUm^kvmeHsimû^ fi

lage' ^"ttïy'e^'p^îSPe '(f^^ô^s^a mïàrïcV

qui'siiit ^'iffa0benJviiian'Om^MMiM^

il perdait bJeàucoluf<& WM?l$ûi iiWMJ*

tëinte' ku me'm'e 'frtél ^ïestoyfè'd dë lâugn;ér?-J

s"oti de' (aq'uefle';iPfee:sp«^J 'PhPatf'bPe'hMU?

r'è'u^ Prëfàl ïè WtittkiïrtmWi a#un',rrUà'gé'

à son tombeau,1 'Mb1 Huïf'p'tôl a0», •p'ar^tfn'ln--

teféessiôti.'dela- l&PêoïkëHM noW'Mmérit'

il n'en' p^Hdi^ltis «'a^rè^ )fmafe,£tfëHfe'qii gtaif

malade fut entièrement guérie, a'#I§rtfnVlaéfcé'flfifri>

ment de tous ceux de la maison.

En'"^^' Jaq^éffh^ 'Plorët', >tëhim"Ui Wtëliê't

Revuz. 'de la viïle tfe CltëeïS ,'afte§<è qu'Unie HeS

Page 376: Pouvoir de saint françois de sales

— 343 —

fils i nojjçpqfoEjpTfifùfo .^d'une^i^ne^d'anniBas,

éu^?ffl|gy»u96'flnÀHr^^?^e))'ftÇ W\WrVs ni

et part i.ctdièr§ men,t de^es jarçhes;r&tant,abandonné

des médecins, il reçut un grand soulagement, inTi

continent après que ses parents l'eurent recom

mandé au bienheureux François de Sales , et un

peu de teçnps .a^rèjs, HJu^ entièrement guéri. Le

sieur Jordan , prêj^e, du. clergéj (je ladite ville, as

sure la chose être véritable. , . . , ....9i7iii'.q auï> -JiJ9(| £9b 10I kI ob ie> yjiLnl([mi8 s;

- i .'" <i'9usuo1 Icviria nu «m bhiont tuuwA :*!

Durant la féte de la canonisation, au premier

monasIère^^d'^nnejçy^ Ujne femiijie ,dej..là ville de,

Rjimilly, cjuj n'e^t. éloi.g||ée d'ÂnnejC^-j-qué de. trois

petites lieues, était au désespoir île voir un de ses

enfants que la petite vérole venait de rendre per

clus ^bsOjlumeni^p^^u'jl pût étendre seg jambes

eifô&Mft ?n/?fcve.M ffi^l-f^iiW

aj,q^: ,b^ui^iViEfieco^n4er;de^9ut1ï^,)monde ep

pJeiBefl%e^^%.,9i'iàug Jnsms -'jiJn') lui obslrm

.noaicm cl yb zuoo kuoJ mI> jn^rn

En 1667, quelques bateliers furent surpris sur

le lae d'Ànneey,,pw une jV»ole^te.„tempê^f quj-de-

Yait,nise|on,,to^e apparence, les faire périr. Ces

Page 377: Pouvoir de saint françois de sales

— m —

éi^k^ mm »sf *§œ tornbeauv &wtnèm*ïmps

M 'kaik^et iesltag(ieàl,),t}Wl'§^lat|aJeiW>à'i«i'Bè l»a#>

MrlpW#igièulsé', i4*WltërèAr<ileVatit t«W| fcaigtttty

iiiatèiSàh'5^3s^r,^tr¥%tt*sf; ft^t^(tê«-JèïcPgu«Jèt

«ArlRœiéwapafcli seW<qtt'<*n'l nettoyait- dqièâltaê;

sur le lac, que l'espace sur lequel la barque cWfHi*

ÇfWfrfiltf.^Mrr'âf'fr eonoil tïtrû 9b .gnielovnoa

™&a^8;Wtrm ^àrai^esriVb1isrM,\ïe,y(P'èa

rMèr«a»fWè\i^*àW[PseH^éMiJir%«tfilflH2

MM1 'de',luiVe'?së^*Mytfféfe'mrt'éllfeyiqM ' ^

ej/ivic o(ii9(| ù .lilngezoï tif><ifil Trial iup ,)niii2 sld

-dUne damieid'iAinnjeGiî sè biQU¥a>prç9quHi«nii»éme

temps Idans^un) (transportai étniapgeyicéuséiptiri.deâ

flâvpéb Bilaiiiigriti8;i'qu,;açiant! perd» tout, usants de-rd

raison, elle devint furièuso , et eMe no qhficliQlt

qu'à déchirer et à mondraxeux qui l'approchaient

ou qui la voulaient tenir. On lui donna de l'eau

fomXMttPM avâ'iïHntë tike^'e'ifpeaaîi^at ;

elle1 ^tM^mMi^U^qMl M

ètfen qïïèlqùès1 jodïs ïkJ flfèWe! '1^ ^tâ!" '>,f Iu,n MÉ

i;I ob 'yiJiuui «uiiî/ub ^ifioneil ^ ji .«y/'i'Js

bb Bbjj d 6|£}£(>i i loi raarovjaiis, air sxwtii tellement infreté

un viUage.Mttidiocà&ew'ftijie loufekqipauTnesihafciH

Page 378: Pouvoir de saint françois de sales

y^»1)Oe)<«tpa»)P.bl^l?SW/Wfi^9')l.e'inî>?BKaigifliK

^i^ipB ,m\&p\m im'ffp\b4§§ gswitàtynhk*

Sftftfé» oupicd fil laijpyl njg ooGq?.9'l aup ,ar>l al m»

-f,Êfi (4nWée,n^W,^?^4flî',^^p}^s3flfri5à

convoisins, de trois lieues ne

auprès des sainlesj£|ique? ^Jep&fffflRlMf.MPA:

ble Saint, qui leur faisait ressentir, à peine arrivés

ettitewrvitiage^lqs effetë de ija jafoAébtfciwibatrib-

teûant junadoujeejpàuiè ipiJ?afrosantïiagréabIeipent

bJs'iîcawspagnlasyt «hpt'yçhiaHiméitrèS'grcnkle disettë

doritie^pays éWaiCmeDaoéi'iiil Jui'ob 'jIIo , no4./>.

Jnaiml !'/i'|r|r,'I iup zim ■rtlriofn i; l'j io-i i i( > '»b i;'v\

ijbo'I ob ennui) iul nO .'iin;)J Juaiclixi'/ ni iup nr

; jP^s,lfis,^rVf^^ SffYPV?f:# partiflulièrppent

p»tiftftM?^F.osif/n»t!i^y?flmf. :%wiwM°#

des înalheurgj^yi^/^e^tg^^sieiirpiÇois ,pré-

servés, et les Français, devenus maîtres de la ville,

duntaè'rënfcfHukkliÉiines dV'datnmts témoignages! de

Jàdirâhésati<m| qai iour inspirait sa-MiémoiseJ'- ' »>

Page 379: Pouvoir de saint françois de sales

— 346 —

Bien avant la canonisation'du^Saiirtfies arnlées^

françaises! avaiBntffiféfioignéiiheianêlTiooirftpect^l

« Da«3 nos'arméf», dit ieijnar^liididte) Ltrllinulaiwli

set dépositions^ j'alTti'pIuareurs oapftainBB'i'nmiK)

quer, dans les périls de la guerre i(*)(I»n(ûn litdans''

les dépositions de la Mère de Chaugy : « En l'année

1 6»,*>W%ïHM|Sa«<f 'le"d(ftî»a,J0rrea*âl(laits'tdri de

FVtmcej frêfe'tre Do^l'^I^. 'përiHàntideiliWeKs^

cdttSfciwïB-^il'aftnWi^ëH etett'è ' vlHlè^hW'^â^"

a'tietfW j^rsans^rtir1 ënféildYëldetrx! ^sWjiiuPrès8

MWttltâM d«lSei'ViteuioatfBMl 'î^n'è',1 aWàftiW,'7

p^r-rëtfdW'son-'Hevo?^

Sales!' » L>à' Mëre,«W,iChrà¥g:y dtë «fltoitë a^'lfifïSnW

Améd'ée,»duc'de/ShWfeyWdè flrèrâê'l'à'nnee lo3^

erii160'r MadaMfenfte^aft'iidfii/^vôW y1 vînï9*/^1

aAieO'uh0lp^Ôlê''<Mgn'e' d%>isWlnOi*;(R!i!éflrëtiiéWWèr!G

le'pft'iicènetlafiilrkicSgste'de'Car^ttah 4 île1 Viué1 et> 'li*^

ducèitessaiideHNeffittùrïville.'diudiid'iAhviUp ,)4a'&lH>

chtrçs* d«il^ipiôPesi/ietlliJ)n'JîrèisigttiffÔ Wo'Mbwi'.

.gijoJ tj •niolon J9 unno'j irisa

iU>vIl marftQe^en, ,un. aftlre., fieffde #pj8i«fffify gulefl Alle

magne l'empereur Ferdinand III, l'impératrice, les princes et^princesses de' M dour,' iùi'témoignere'nl'ùne singt/l lè*re v'éné>a-J

tioir pour. te saint Éveijue elé'Génêv'é; •« Il yeut>H»fthk,iéîl-Hi'

plusieurs seigneurs qui m'assurèrent avoir été convertis jiar. la,

lecture de ses ouvrages. •

Page 380: Pouvoir de saint françois de sales

— 347 —

dJaùtres pebstmwète iden<ha«tB< jpialité W.pié<iét,''4le

Paris, -B.ijon jr@irerrable>; do RfêmaHV de Ëorraine, •

denFlandted ffltbdeiBaungognd) sontnvemiBi rmàve

leurs vœux et f;iire leurs prières au tombeau du

Servlt*dn<flte«Diéù.'.''»T»ua b\ ob «livju, aal ?nr,h /i i n

^"tib I n"iï » : vgur.; .') <»b méM r-l ao anoiiisonob %°\\

. jU^BPn^liugteîntÇieWejBrBnde 8wi^M«Wllj0,«Pl(l

«/Mirfii ,fit ,la,tftàrçe .dHiSplflg^ej -au >QQWmencer'

meç^eJ.'anjpe,^^ fiçe#f,uj>nv/B^s^n,n<}J que,

vépérabje, PéF;e!Fraplçptis,dell^|e§>,'<Ie[,I^.,SfifiOiurir

e-l fîS; ^o&jr%ti;y>JB01ré4fo^»,Ho#IWfWWS. (Mi

Serveur jiftP^a^jl^pB^é,^?..^ prendraient

p^iir,.prlp4eçte^ç]deLjeiur, ffpj&OKffi jMfiWI' ch0"

n},efn, s#3ft j[^nie^t¥W^ap^^,pje1,|y()ejfe,^?

arméep^po^a^^jC^niqie^jefit.fl <^e v^^r^uj-

rendues .à, I^u^s, ^jç&té^ÇB^n^e&rfe 2é '*oût^

ann,iy(oy;sa.in», d$ J^nftiijfWicfi, d,H8M£nî6«tye <Sersir

teur de ,Riçu. ffce«.jr^ , ; Ms «it^s; • 4i^«lia rê rrent pabli-

quement, quenc-'/Hflit ^ainUe* fiflteeaâaafconKedtalil

sent connu et notoire à tous.

LeSét(Vité1(il';d«iftiéa*tf'p'àsdisctoritintoê,d'e pro-'o iniiri ?V ;(■> ilBi'ifi^i'l , JU.b/if n'Ir'-iT mo,"ii|ina*L « i"i v

dsSardaigne.v.enir s'acqu^tep 4'uflK<mfatf, pendant

la pierre. 1 '•>■•> '•• * ■

Page 381: Pouvoir de saint françois de sales

— 848 —

■\ sBendaçktodélai n*giaÉ\alïobs *dejlà çaisodte iVWssts*

pfealif); hfi pritiesa«es(d*aSàl«^ttttrgsi ia5éfugiçm\srt

J'Iandre^iitelrtmp q,*ait i*pasyuU)(rsrt|uM(«|appBenBnt

qui ii y> lavaitd es- m'ai ades«d» I ai Milite ! dwi IB ruxclfc s ,

dedeuiilèmiqyértstiierDix oft il y «ivalit /dedjuielixjééb

djiipaiMEvéiiuede!Oenèivel,iq«tiap,àrflitedo«Hntfde8

gaérisjoils tnii»ac«léu$e9J 'iCBK Hiiciàtoîesj parvinrent

taix.BneillEHldeiHgrlCfcégiç Kjnerieopalpé îJbnoonqtaS

•Mil «B'vby*)?»! qualité dennootea Mupéttpj iptorfarey

traiter d ei |a: i pais*, i avec { la : JRranp H/ 1 Dfas * fcsè tnw'mp

tejipcps.ql $a; tr^fti#)MJur'mpnJ$ <jtèJla.-$iawpjequDfl

PNt la né*9jlmii(!niid« Sfti&jre.; taiJIejU<|flatffe affadi

àfR^apcftl,^ p,ftufl(finp#{w?ni}'a i#i*l»s#,upr,tacfl8s|Biidai

X9ujftir^jen,lu,j ^ÊçtoSAjQfftjfooBUt ;l§9lufc aftvtfjsa

»«BP'U|itab^a|u,4«|Sai^|;y«iqu« ïitift«îf«i'PKPiftsaJat eis^

t(ft^qu'4lM«iift SWi^mW'(^W(firaflFft4<*iivB li

1 i6liwr§fid<»<iu|u,'ilvos#ife y.Qpé^qm^^i^i)^

ayant la croix sur son cœur, ses yqu$i s&|j(ii#èïi&ni

attentivement sur le tableau duBienheureux avec une

grande confiance. Elle ne fut pas vaine, car la cure

fufc trèl-fe/WWleîWe.ju^ P^MjS^fleflraoguçr-iWV.Iieu

application *ui affaire (EjlIaîiBtajenBfor^mbrOuib

I4a»^ Vm\ Wuit,! comme ,j| ,y, penjs^risqqtrnujf»»!

dans une grande^ik^^SffîAHMi[Au l'ifltflw

idwspnigrçnd^r^flq^^

et J» in dit fe tes : dkffmf^, 4fi\ ^5 ^WWtfiml

Page 382: Pouvoir de saint françois de sales

w&rètià Rome rpè I vohs «ans* ; fait, tardihal) b bnsWite

timivédp ^Wiqi>-iprrfin^/;splé»*$>prédieliaD'jf)nni'i

^'Uet/oafflisial'Gliigiv! dweriu IPape'lBdusTjQr hoip

tfiAjatanck'é'VHi/U'frvlàiHa /uussitikià < glorifier) Isoh

sainliiPvotecl'BUP/[niiiqiil')9eiootote(ïtai!0e 'ditei^urij

pan dès io|S pirations setffètes, lièlseuséntaitinpressc

tfeiptrocédèr àjlajcahonisalièé du BienlieiireiiXj/iet

<?eiwe>fut qu'apriïs il'ayoiwinis 'aùlea^Iogiiffdefl'saints

quM*déclaFa,^bHq«eti^i»ll^éiiéfm«|iuqa''biif vîienl

ttppéi d^'«râsiï^lléftl a» dïtoftê %bnfl«iisi«^> ftl &Jn

autfi«^^éi^pWdh^rta^s|ié^iâefflfe'y ViSttàtîbriy1

pbnaant'l'ocfaVé-dêiîa «àilOiiiUMion^éi sa^wt'T'hah1-

fate'de JtlIe|l;4ll8é<«HWeftP(*â^| îèf ! Vérî^ê'idfe"cë

fgft,<"èommeiftimtfri auricafa^b, pi#êë "s'ëtant

h%«^ ^R^#;^Ù il >a<!ciTilfiai?nall;s&B ptBViWéîâl;

il avai^a^Pi^are^^toW^îyftf'aë àî<ré'<lè1iéf ff^tt1

pi^tëôufchï'dëlitfpè'JAtekaWdte^^

#<s0n#ipéri«uP.{ 898 ,in8D3 nuè lue xiorj ëI mb^s

snuo'jyii/ULnuoflnoiflubiifi'jIdiil ol lue huma rilnoJJii

9'iua i;l 160 ,onir>v aeq îu'l yn si iil .'jjncilnoD ibneijj

ii 'BaiMèWëe'Chfta^dêp^teè ^ue'^MadaHld &*tyâW

dèiJ^'ahttééHjieaoii-'ttiïé'WfeiM-ôttnè» d'w ife>tl»qut)Ue

é**ient dppendiis-cinq tfœllrsid'oretlesidéilosrf s-aplé

Wnibêau'dttJMètëH^iÀedtf^^

fttt6^I^ai«iaéâlWa*è«l9n^'8t'pMJqfl#Mè%t

atoll* q dSnrde^è^i'a^t^'lMifèiriftkse^ Uui S'eW

YfoêuVvda*I>N:uV^q%Vï; 'poptàm «te ses Veïiq&es sùf

Page 383: Pouvoir de saint françois de sales

— m

<«U«,<-'it' Iifh avmilJlUiti &itk .d'êlre^terify<ri:$t>nnê8,

l'avait délivrée plusieurs fois de la lièvre) deux fois

du naufrage, et deux autres fois de grandes.Uuxkms

et catarrhes sur. .le 'visage ; eMe ajout»- qu'elle loi

avait plusieurs autres obi igaii ans qu'elle ncvoulait

pas déclarer, mais q«4? les précédentes, avaient

toujours été, comme elles sont encolle,! notoires et

Jpabli^faèbi. »h aue^ob-uA .eyllil zsï aaagaanhq ai-.nl

9i> 9'j'iiioJna oèun auu êiiuii uaitJ 9b •ui'jùna'c. ni

La déposition sui\ante: d n marquis de Lullin se

rapporteià Fun«ide eesigràccfc l BliiBjn9a9'i \ ,8iib

ea « ij)&ii$6%*i*ft« o4ï dire àiiyfsKttuee ftosaJènpi'*^

fut fréquemment' soulagée ternses irvflemités par les

intercessions de cet homme de DieuY'eteptirubulity

rement d'un mal de dents très-violent qui la travail

lait jour et nuit, et dont elle fut délivrée en un

moment, en y appliquantun mouchoirdu Serviteur

bf> 89)hiovl>£ Rshnfii's anlq sol anp ,onioi situe 9p'J

..En l'année. 4 Gi 6, cette augusie Pt'Htoesse fut

e*të3rë'pA-fetr it&Wm%kë%. tfafigér'eùïé1 rtiatadi*

par 1 intercession du Serviteur de^ieu^ }a ^u^^çire

avait recours dans tous ses besoins avec une

WHiçtf* «^^^6bQHfl}q#et.i^a^zjiflfi^-fll^|/fut

e^rfli^étenvifecWMfiUlQUftïfll^fcdgUfkjjpftis^rtl,

aftsgbhl«q an«t«MvJtei d@ll9ienf|tixa/yaJs>ris &

tM«be89i<fc8rt)<«,8#fliiesi.dIe1 .qvaKtéjdfijJa. ville dp

THHsvopouc liri nstttdr.ç^fpâ|eeid('*lii(fifil wiiF^sii ais^an

lôewiEiiei*bairgfla )B«cf*r»L*'?sjdflpjiiéï) d'asswflUita

monastèee ■dala-HViflifttionaqri'Rllejflsèit ifaiU*«P

de îaire faiee jineifeelie *t/ nieha jebâsao d'argent

Page 384: Pouvoir de saint françois de sales

-m —

,Bûuiï>i*lflflf»i:le/:ÇQ«ps 4ft »nj.Mbâwteun< lorsqu'il

durait plH'atr Saint-TSiégfl daide :meUue au nombre

.•des bienheureux. Cette grande princesse a .exécuté

«ë vœu ù l'époque de -la béatification. Elle envoya

tèmaulmi powtiprBSiï.lfl^lwpeJj^oHtsljk^dBjibeau,

un fort beau tableau avec uiBjCadrei richement doré,

où «lie était peinte à genoux, avec son iils et les

trois princesses ses filles. Au-dessus du tabJpau es,t

le Serviteur de Dieu dans une nuée entourée de

lumières, asecaes-habits pontificaux* les bras éten

dus, présentant à Dieu la maison royale de Savoie,

sf**' cpytejjoiace*«e*^aii mise de, wuweuisdus sa

pnoteqt Um,. aussi bien; que :se,y Etats-,, par un vœu

quiel)(3'fiJ<|alor3);.iu ob ammodloa ob eiioifca'jO'ioiui

-lisvG'il fil mp 'uoloi /--aoU f.!n9b ub lein no b u i

nu iin oà'wilàb lui oilo Inob to ,):uu )9 luoj, iièl

iu9}i/i9H ubiioiiauûfn nuJnaupilqqa \ nr> <jri9.cof.i

Une autre reine, que les plus grandes adversités dépoullléreUt

<!*> sa'eonrdnwv auwwnwiit de (Avenir- mère, soit sur le.trône,

*M> (*R!l >§* (rê^grfttfr' fPVkï fm<Wtb »»ssl *i fWnf Fran ,

çqis (le Sales, qu'elle avait honoré dès sa jeunesse comme son

protecteur et son père.

9(111 jovr. tMiioaod vu dtjol «nub auto \y\

1 uM'àitfe-Béatrtx 3ifÈfêtfea tyétiiV de tf*eiqi&es ÏI»iMfl

â!A ngloten'e', attribua 'à l'iiitereession'du saint Evè-

d'ë ^nèV&Phéureusfe rtulsâtrncéJdu pidricis^de

6ytesiètvbtdkt,^dp*gc(^iaîs^Wfe;iqri^r«çûtisoifï

n^nvnii saint boptèiiic ■ 1 1)88; . FJle reçut alors les

McKWitt»»' de'itQUte -t'<EaT«pe^ 'imais'/si* moi*

jqW»ês^i«)lei*kaitJoWiig|éeid«'*'enifttir. secrètement ofc

dfewpttré efcsûpeté sa vie etiedle de son enfant>

Page 385: Pouvoir de saint françois de sales

— Wk —

cherchanrûW'FMg^'à^a^^a^aelms'iï^.3^

^m?Weattïié^de^$aPd^tifïltiiî08lli?l*a8«fe,

» alntiâ' de^an^'aliftrnfe T/<Vl ?é,m¥,l?pfcr,,fl<k

maiadiék et âW>conVfils^§rttJlëmWl^ilr?aft'HëA

d'a:nVàhV$l^,'tfâï^d?8^o¥r1 sa^qW, )l&nîllfe

même âpre[ plukWrs°ien4iislià^i8& ë^^W^véS'a

cette .pi'mcessë'ifeïÉréS^é1tntea8cîàêBla.,Elte^^

son fils à la saint^ Vté^i'ftki^r^iîlfteîHI^^ISftfcak

fit faire beaucoup de dévotions à saint François de

Sales, duquel elle estimait le tenir. Pour assurer

au petit prince la constante protection de ce grand

Saint,' eïïé!ïe fife ^réSëHi^n^P^rf'ët^aïdVs,

âgé de deià ' m;iy & grimaëuf^aWetaesi%îi

po sture ?:de - sUji ^1 iai/it ; f ' îrtiéW'hùé1 ,»W«Hftlltè

jointes, debbufW'utfV^^^d,^'feA> énrtf-

clii" a^'^rfflè!èf"èi 'ffîkrèk d^PprlWceiFâé' G*

lés. •tèiïe'tyUrè'mii' 'd'agent ini^f;i,lla'liJein^

en" Vétiv^an'i1'$^mif^¥%wW^mêmk

à saint FrahçoiWW'Safé .''fi' ^^SMiëkh^m

thon7 a'Aie^'eVèqdFtk' Wl^lBV'W'eap-HÉIlïs

parbïeS r'Vïfe tëmM,¥'ilà^#ài^fcèi§al&

que, a^miWi^'^Wm^Wimfk

la foi catholique, il le retire, plutôt de ce monde,

ne souhaitant sa v>e que pour la gloire de Dieu et>\ïli> ,71(I()T IIE 1 31) Inviït £101(1 BB 910/ •>!•» JlBVfi

pour son salut. » , .. , , ,

Dix-huit mois après, la Reine eut dans ses mal

heurs la eonsolfttfOB deidioDnBr eaqpran 1b sjoui) à

iHiè'flHev 'èflte'Ta^it W «i^fif^éSffltftfflaniajKP*

saintFrançois de Sales, et, lorsqu'elleeut six mois,

Page 386: Pouvoir de saint françois de sales

«tes bwa!Jmit■AfSi b&tfffgws rrEPflr

.au^pwbea.u ^Hi^ai^,,,^^^^,!^^^

Mc$-À I ?t pja^çn^,auprès, f\f ,cejjq Ju^çjj^e

^e^lIps-Fi^Mi^i^iWi^e^'/ttïn^ bI É elil noa

ob aionneil Jnifia é gnoijovôb 9b quoaungd o-iir;1 Jil

191U88B mol .-îinal al Jicffiilgo 0II9 Igjjpub , galsg

bnen§ 90 9b noiJD9JO-iq 9JnB)«noo cl.goniiq JiJaq ijb

f&sviïhM&smm^, il wl,'-wr9=.,,¥w;e-niîf:

W5 ^5%o*?ïqsuite faim tëmwfô^mfà

.abnorn 9D ab lôJiiIq.p'iba-i slli ,oiiniIoiftB.3 roi cl ■

Uninarchanq de/Moutiers, en Tnrentaise, qui

ta IJ.31Q ab aiiola bI Txjoq, aim.aiv t}?. Iniiti^xfuo? ba-avait été vole au mois a avril de I an 166e, ayant

nerdu dans une seule valise la valeur fte lu^u'ir.';

-Ifim agg enfib iu3f>mofl bI ,29'iqB aiom liun-xiQ

>■ (ijjcjs aluvttgmet;, <tou4ot)iUcaiti*hxtn< adnirsasueii

réyolutian. ,, , . . _ , ..siom zia !U9 9lla upaaol ,Ja ^olcc gioariBii Jflisa

23

Page 387: Pouvoir de saint françois de sales

— m —

tant &bi««g^t3l^^iii^Q«0lal'g«ti§itt); iel,3»rt

voyant aucun lieu d'espéreft,ensfi^?j(^piterw$0

recommanda fortement aux intercessions de saint

FftM Cte i Sflks n(MHttW^u* riftUfl' ffciWrdwffi«n e

SP(es^eAoBn,|!§giise|)dejile)Vmit»tjoftK'ieit açtjpnftiJta

gnices, e'Ililponyiit feirGilttefl «le iqrftt <f» vrf(i t tg flfy^Ha

a^t&^flujiwt 4«nj)flry^§ in^ve^ derfïftvaji

lise, qui lui fut rendue sans qu'il y reconnût la

peffe-^Jaflfcijn^ Qhp-pKp. sncg anc pnis cïioq el II

.iovijoi) ni gnr;g r.iol gmoieulq -ibrioa i;l Jim f nO

13 .nounio'i yg "liovuoq on « Jinlm JneJè ,nilna

,„ll flr«v,as?dHn§^|ft^esjn$>na^è5Çg^ &ÏHfttëil!Mtë«

qrtfej^aftdisjjq^fln Mft^IglfrMMmMIfofrm Bft

des toits de ladite maison, icelle frappa ç^tflegUJfl

ponjl, | fa (mflçon^urt rphd&iHefd9)A%vcqjnjtiiic-

q^figIlMBBn%aaq8Q«rj|r^aai».(bi5HiAc # toqwfimnh

deux hommes que l'on ava.famftâvtifÀ tèVffilAm

d^umsim^^f'm J'awinjavflùi pïej^»H<j>itofe$e »ie,

I lR«i4iW1» fPfÇ^^aéy i} j a P^liq?%iftVff^jp ; pççffïWft

des.g<$àflss.,d# ^igt^ça^fli^^fl^R^ ^dijsa,^

de se recommander au Saint. Il ouvrit un peu les

vaj»ej)0#> l£ j^UY^^ffm^^Jgjaj^qîB'^le.gSj

leur» t?j^s)fj^wrçef^pt fcfcqgs^Sjfo

Page 388: Pouvoir de saint françois de sales

— m —

Jniué: ob anoigaoriolni xuu Insmoliol (ibnemmoas'i

a «Fraïi^ote i4i RWsl'éiAy 'gèwil ttotfnn^idii -Dsifpjifnf}

ft$*aftt«rtie<i à»1'artti^#)iftiVCè{ij!|>l)d%siteièiisqaalP*yHï

bouche, la -Italie, -lui femlit In langue, lui emporta

le%7dehïJ> ëffe'ônlWh^a UVtV&ÙQ*l&ï%m

#e lë'VéÇflë'.' Y l''uP 811C8 oiibno-i iu\ \u\ iup

Il la porta cinq ans sans qu'on pût l'extraire.

On y mit la sonde plusieurs fois sans la trouver.

Enfin, étant réduit à ne pouvoir se remuer, et

sSsUêim^êè afoawàtettiw-trôrfaM."ifee'véwn tën-

m M,iînaW¥Id%'sHénft-9r^e,Hs'qfe W&«{#flttittitf>

RUg'utfrW? cqqnïl slloai .noeium oJibnl ah elioJ «ob

-oiliiïUtiav^^^ari'sVw'p^'fltf't^^dUibi^h^U^I

re^M^ftin'êWs^éimrei-fetle'l^àlémdiri'Itl t^Ffe 'fût'

«le«éBvi*r^ fet ai^«fltiéé»,BsA«%'iirêwej'6s*fi8 it»flan4*

iftbtftfn% ëai*iife*tS**r*i/îV'B no'l oup aammoil xuob

Al ^feoéwAf IîW ISStftï aU<Uidsi fcïi^ilfÊfttfeRSaWtél1

L^MWii^mWflSîï^èWit'^

esl uoq nu Jhvuo II .Jnin8 us rjbniimraoaa-i 98 9b

91ë(isllJè')«flî«\itféIfïl^tti,,!> êC&mma'WlWigëW,'

iM-ylk'ifiii|^Ii Se Vbywtrç&Vw** k mwm*-'

gMtàWJb liëpiiMr'^ip^Wt^lesJWWm^tS'pOH/*'

sf<Wtë d^MHënft^uWu^^rfâ^is'JH^ Sfl^u^iiiiP

o-îftfti^a^PâcWift ^êm^mm^^lmt^^

Page 389: Pouvoir de saint françois de sales

puante grands couds Mv#,idî«

TOoffiMoïWWlîtt If/féïSliflShSf^l

contre, toutes les .apparences humaines, il, fut ra-Kfjoq 'j!iiis? ca •iiTacrri »n gnoyom ziifi np Iiiîritskj

cheté»,iil-oi/p>u[ oùnom Jifivc ollo'up oi/ cl 'mnornfnoooi

Depuis. 4J est venu il Annecy, remercier. Dieu auyuoiinav îij ^oênolubiiGOg ei/Iq ayl) Iikjo mp J3

tombeau du Bienheureux, qui lui avait obtenu cetteun'.iy o-ii«I ariuoq tijivTT(I(/riGvfi jup 'jupifecigam-j

grâce; .ce qui,est arrivé environ dix .ans avant l'ai—?» Turin ét on iicujioiii nu t»Tlatjiiiu> lia aucD toi

testajion (j^u'en do^na (son curé, gjii ^a^outaiij

dit Bargin est encore en vie, ainsi aue quantités'Dilfil ir >'wui JijT .qniiqsToij olloo Hr,-/ifuo 02GÏ

de personnes auxquelles il a déclare ce fait.il) Vmnrj ml BTirrifioininoa H omuioo ,8inm ;tiov

■liin ni ,)'hiin Oc.ii'.vuBi/i ioiLiLS'JJiua aob )o oJimolo'f

'iiiiiv 8'i> o!> TinotoTlno'I mou )iqiiiOTio)iii'l obfil

><*J, Iffftfftij flWnlFfiflWft ?ïu#iBtJDWb?ftftf

f|'aççi|^^n^ii^;)q^)flpU,^|gr^n^|^a^t leur.^aj^

<H eoiu,me,|pu£,;çce|ur se tç^uy^^einp^de^ufiy^tjt

^(^eu^co^

; incurables.^ft)qkM^iflft,pypgt M^MM

'îuoq , noiCI ob aoonnob olô Juoic iul ou aollo'up

bMaiti np vjljbagftj pjjçs^de^ui^i.^mba e^^p^nt

malade pt en ^.[aurs .fut abarçdpnné.e d^iflép

éecins;,! «opine, ,fl,',ay,8Mit i pju^fjtyie^qj^fluçs; ,^9

Page 390: Pouvoir de saint françois de sales

■ftntf'à Jvïvk"Â ^ttè'h'eùf'é suHr'^e'," elfe^'a'v'Mt

jul.'i? ,b j."1 i.'irjv aj .Uii'i, 'ni- 5 " v'fiî-iiiD .fi'jid aoiiipque les "sentiments a une ame toute mondaine, et ire

pensait qu aux moyens de rétablir sa santé pour

recommencer la vie qu'elle avait mençe jusque-là,

et qui élaif1 'dés 'plus 'sc'an'dàrèuses.' Cri vertîueux

ecclésiastique qui avaifobtenu, pour le Faire véné

ré^ dans 'sa' 'chapefje,' ' un morceaji de '}a Jch^ir ' u"è

saint ^'rànçc'i's .de. Sate!s, svétânt' trbiïvé'tfans'je vfl-

Iàge "ou V îyaR 'cette pers6nn,e',l'fut înviie^'l allçr

voir; mais, comme il commençait' à lui parW de

l'éternité et des suitesjl!ijjiÊ mauvaise mort, la ma

lade l'interrompit pour l'entretenir de ses vains

a'rhû'ëeiïiyiity'ët U'àittréfe kHscobW'qftr' fè'"fiiiênt,gé-

TaV^dfT6'àt3&J coup1; tV'fu'r'fbHëm'élH in'spîré1 «affèV

^ferinér-tt' fëlfqu'è'àu'èaiHt^VéqWé1 li,é"6eilëVt?}i'il

'rYppliqW^ ëf aussitôt on eMèhdit

cette pauvre pécheresse éclateri éh'èx'pr

miindanti' Wïisérrcbrdié' 'à Dïéu'' tel'lè! iem,p^'dë,tMrfe

pénitence; Elle se cohïèss'a ■s'uWé-chartip^iÉvécr'ïës

s%fïniérits ' d"un "cétfr1 Wtiirrt1 "etlWmrRe'^W ijtoi

hWa'tttk4ésilntfMo^

lh^n\Ù^'l^/M¥è tb'uy;les1^eiHrîin;enfeïle5s

méd'écihs, élle'revint'dès^ortè^ du tbnifeeSuT'mWrs

avec de sî^rH6lëSiïrifl4fl«si6^,«H''n,a,!^à,a«aï!é

qu'elles ne lui aient été données de Dieu , pour

ë^W/^a'rM'ïariiir^Wfe pràtteriJc'éiaVéc^àijilefl!e/ielIe

^s^ouffrft/ 1 léfèWW "efè^a*mpass'éV. <BI le1 <vM-

tUt'q-ut s'éV,r'rèh<èis<iha'bltS,,,lé'ényàéti«é (fi' l^l-te&au

sWvie^flemu^fu^iftttt^

Page 391: Pouvoir de saint françois de sales

= m =

kkû\i^ÀmeWiMM^ m 93 9Dp inP 1911

ob Jir.sicl aibrmni'l JnubnsqsD .xuconuT gab

>aMif9chhan),:!éhbpoi«Bnég(iKBBple«iftigD«»} tflétfdag

gib ànAlx»la^QhdpHtlelriéarijiatti<iu dttriréxJaiJuiienS}

(iWestphaHek e«/éatfe rfarffefcd&pleBrtae, i îïfesile <jt fi

aMjièiahefBiBPjnliïpireHqudsiide «9in*iSranç«i»4fe5jafî!

lœHnpilsiiontKCOitttftwUs'iip IswhnftFddibgQloTftnWa

M*** tai'baranqe alwM»bhTOr[éliàëli'Stteg»4éi4'uBête fitfrr

vneded)pttfs!8ifd<5ntofe. ÊbottiipqusJfcflSsjptgB, jrëfpjSsrt

8aI(h«ifciauraitel*ui4rihiitM(à

ver un instant JavwsWeip'^inîIui! adnimisUjefifla^

derniers sacrements. Enfin, la pensée de lui pré

senter à baiser les reliques du Saint de Genève me

fut inspirée d'en haut; puis je les lui appliquai sur

la tête; un instant après elle se lève, fait la con-

tbT6filàécrôtgp/flâ fliidrfe ifflpfetfàisbéMéieM droits

atœkmmty, nfmpim^dmipài&kiWii.Si «faehbarie

aprè's»eHe,!?eJidaHi!Bihe(à sTmîGnéatbuiBd r! év-'»i»

p.fiqoiaol nslfnqqrs'b nàç'Hid') JnfiJà ,083 f 8ioV .gokiîi

ofàoq sno JionoJ alb'irp Tiioj nu .àtuunmfirnr"? H -ib

'^'fa^ffS'cflf'Ljtfn"? tôtf o'ès ^le§'dCTa bW'

f»n'dtfSaW^^^

Mty-'aW durant f&ttô'fe ^Ws;Wmïïs église1

nie^aïu^sfWîraâfôBîi^'a^JïMb'tfaïi^

^dl18%le-,,',(iu¥Mâl&onïl§faiSflt f>rêkq'ue W>

siïmïlM1 WMP^WmmS restée

^ufif'ÏÏattS' la8 Çrîà¥s'bri:4eaFéir ?f>SWcëWpVHL1

Page 392: Pouvoir de saint françois de sales

- m =

trer qui que ce fût ^flOig^^^Wt^^

des Terreaux. Cependant l'incendie faisait de

g«i»«Jàt ppogi-ôsi.'IGatty i^mmèfl iplé iaai odd ofc U/Ise

pnoil»fcnd)C(jta»è »ebrtjr,ehrécIaHiHilaippoteetitoi* d^

BfeflBe^ïui; Blle M^d^abid*i:bviet; x'orifidqfc&Wé

suppléer* 'aux 's'icioùrs ^aHuipRiaiiqfliaient, puisque

c'était en soii lïonn<?ut> qu'elfe s'en trouvait dépour

vue. Sai'J)i*iètctiM'iét)attl '>pHSalcléTiée «queiietfail

teigjiiti, ,0l>tq'weiu%sip«)ùtr6d3i éeltfUbvûlèésiè&hea-i'

rèreiit suspendues. Ce mii'acle accrédita encore plus

fe)dd»Wj«riieh«eir8lle!Biei»liié«reuiï. incjsrii nu 197

-àaq iul ah aàgrreq fil ,niln3 .aln'jmmr,? êioimob

orn 07Ôn9T> al) JniisS ub ?.9upiloi aol isxicd è aolrm

•nia ÏBupilqqc in! ?M 9[aiuq ;)ur,ri m'b oàiiqgni lui

-noa cl Jicl ,97âl 9?. glb nàiqc Jnclani nu ;9)6J bI

la sœur Marie-Cécile Fausauvage, qui' avait été

sfl4ofbt«nnlère;i'Ij!y<!«rftvattt éïértft etivo^ée. ài'JaiiKit

sitatiriuud* Sai;*iyf|t»rate|iMia'ljîaY«ttj(e»*1a gnaweid'attr

sisterà la bienheureuse mort de saint François de

Sales. Vers 1630, étant chargée d'apprêter les repas

de la communuuté, un jour qu'elle tenait une poêle

fcp#«p àmW'Mtf mtfwi ém%h

m^fiQU^tn^W^ecqu^s ^u, monastère^ (Car, la

Page 393: Pouvoir de saint françois de sales

flatté ftm dè11ï\iftë'^dë^s.t<ts»lafiêfileSflUièe.

Mais la bonne sn-ur Muric-Géeile qui, avant l'acci

dent, avnit été to«te oeoufjéeià«j»i9ii8é<- à isaintiEtian+

gffls^^SWêS} 'SàUlàn'^1é^ottva1H)*f tf*h coup qni

étonnait tout le monde, s'écria, pleine de confiance:

p¥le?e,'J WUMe fe1*ltfeseenldii<dè ila'dh^ifté&yqïHe

WWslïnTriain'tout le fea fut assoupi, en nioin.s de

«éffip^'qa'tH^ne Wètlt*aft(>â i*é€*teP'Uh)JPttk9^.JÎVyte

tfètf*i^tti SurVin¥en4^nèl'trOù*^rtt«aa(KtW3i|n^qwé

tfé l'àcèîéèftii sjtto«lti«bfenne sœur qui faisait son

action de grâces. La coniinunauté se joignit à elle

■poiir" remercier" leBr'qsBîlntji^o*l^tettHikl^UavoÉr

prëSèrVéed'un ineeftéfe qui p^rëisâailiinéïitahle^

JiiiJn-jîà iq jilii Jiiu/uoy ub 'iinoa y'iiul cl sb lin;ut>3

^e1ta4itiiattën3flfl ahi1^ée',(PtiHëilflttiiôk W'fa

wlk8HftiwtWii^^x^fiW «Piial«ia»rBflaL

demain chercher ledr^mvris.'Me ^ètiMàÏÏ'ëit-

suite, et le lendemain, voulant essayer de se lever,

-&lYq6le4mVâtt'frti Wïà ftilbPttAW trouva

gliérle'.'1 !3"u'Ji «nu Jhqfea-Jniug-Jiiol ub noil6l

ll'iu,,/,m ^ji.jini- n éoiuq «ymii gya sb ami Jjbjù

Page 394: Pouvoir de saint françois de sales

taoise fialtts£|jftoir$$9e.j4^ Monastère ;d^, j(|

Vàsiiatioadft Miluflj,i;p«up,te(r9ng-d«? soaugs ,djr

iBÇStjflW^. iQm'swrmUi^Wnkwn noviciat,, d'une

toapei^elj&ayiai^Uip^ig^

kthêtqkt .Rftttig.eUft> Çl'iOT'^JA'tBSv. iamMs

9(fip4^ftQjdftfcienirjaïPljH§5i JlP^?» comme le mal

fmtùk devenir ji^n^neTOietji cftrai9g^ica|,if);qn

6t&'^mh^M«^smmfii^W9(^mn. Alors, tout

ajB/|ée((4^3j)(Myie|j^ai] eoHeHîj^nl'optpire de son

b*^ftfeMiF«H]tjPèi»^/AiA)1fliViS0ften,trée en religion,

&)l'ahaj|</idéjp déJi^réeaid/jUni ^pnd danger en lui

SPï>3mfi§a«jt lïis^jjçmjn^etlijiiprometlant qu'elle

*raitt ssH/iHe^mÇu fcijirajjpela, enTce moment sa

pirinlfisge^jûUâahtJjMjBjin^^iWiojns, on parlaimain

tenant de la faire sortir du couvent. Elle présentait

#PJ)*ft^ftelij*eMg!^eJf,ta <}M Bienheureux a.vec

jpjjajs.on, elle f^t |put épouvantée elle-même de

^n^ercier, Au n.pm. d^e gecsain t Père de son âme, elle

,19731 3È ob 10'(fi889 JdBluo/ ,ilijui.i„.J.; /i ji j;,

evu§ft 4,|4^|on,flg^ jfyîJW jtfonastère dp^â Visi

tation du Pont-Saint-Esprit une jeune fille api

était une de ces âmes pures et simples auxquelles

Page 395: Pouvoir de saint françois de sales

—363£—

laodwkb Bonlé sç plalldWéop^lëWsidMnWdës.

Gekdîsoélipj) Marjïo*rite4-Hya^(n|h«'-VAnel, était

entrée au noviciat.inals elleKiie^ffiwf^ai'Ilrej^Orl'

untjofir^dsupërieure, pour l'éprouver, lui (Ipmnnda

si elle tf avait pas quelque lion le, d'élre si ignorante'

ajouta : Comment roulez-vous que nous recevions

à l'habit une fille qui ne sait pas seulement lire sa

rèffli-iï Jift i ons assure que wbiaamé tev.itieoevr^z

jutwMi que vous ne sachiez lire nos \tblxgœtà\vai\

ÇfMtej iYfmK et -sjmpj q; «oJbmbe ï ' b ai»e)e H'auraika>pq

p^lé^saiiU'FwwiftdftSfclfl&iiaf^pT^

règles, et l'on a raison, que voulez-v§im;iïtnoyjmiie)

fasse? Vous voyez mon ignorance et ma lourdeur;

<tiit2m<*kn4(WGi\tii>l mysfâliathuaîmrdPMnoi.ice

g«fca«e\rnmq(m i «*> «ri > e jwçm ' i aj* f«omi/ , Tià&â. :

Ç& «SWrtê3PW|t9bk)ï#8^*fen fiwppaWflOMJnti.et lui

^ftWfl4fl<l?ft ^.wd^jficarii^cçfli^anjîe^rtvpreK

iiant»i«i*b| salDtpftlrèglj8SiiP*ii(iiTiajft$g^oèUei; lea lut

adjinammenp, 'fliflàl ■que'bto^sirâesjiéefitt! de- saint

Ee4»i£(fltfidjegBloV; m\$vpM%i\ùm%<Mp§éciiiler Ja

g8*qB)«fu'*H«u*YflKiir«)S!ti«, fj«lJje ^eofuutijahxais lire,

d&MiftumiHi8Btrif} Ilït* Wnanspdnté*) d&jjote.lspur,

MaegUeiii4e^jH^einitfceji[alIqii:9omniuOTquieir .jCetl^

grta«H ià ,lfti«jupBRieartfn jqdi anicfuti fàrJijCQnsalée,

ainsi que IwrtftilAiMRHttinBti&.io] ovi/ un;; .... ;':

Page 396: Pouvoir de saint françois de sales

—3B3E—

?Sftrt»rffM(!iiiit!rieia«4ânM«6heitdtj professa dni étoftl

Q^retfe^ssi((fll^^#ft«(itiMft>jjwI4 (JoJsorahliBÔ

Qtfft*i;dp»l»iti!tii»l»8ftlufftlinti de îl'cgaale, s qnjuru

hflbil*od?^i^ejibîsstiradqwie) Ijampais :ellevnêqj)durie

cl tui lil divers rem c des , qu i lurent tous i n utiles,

sou niai augmentant ftotâtMfue $leV.êiiwi»ubr*.siEIlé

eut recours à son bienheureux Père, ef fui fit

jusqù&vnfaiif 3mitaines^'s£nfirïM'iHV*jouflp eHe»Stt

pq«slimti»'de*«wti rautfelidlsi'sa'bhajreWe.'JW ((îK'iffit1

a*etoiabori<laTic,8|d^tenffl8,s?

smtrû\>paii d%Gt<t)iirdvùmmih^A^f&rtduWsàKté'. '

Sà^cetà'klle^nddhnuPtfi'pièa'dbl^utêli'Q'ii'élqtiëà'

heures apnés^Mrse 1 névem» ipaTfaite*nbftl»gWér^

oœiv^û<^lëâ'i!h£derônS rçhimgifefrW'ïrtflèfcterï&fl»'

<MWWlW>mJS?tf9lè3-î»iMO» »«Ç ««owsw o ito'J J"» ,w>S$&t

ttMsbtvso5 »i« aanmonigi swjm £»\tott suol sv.?.»\

i'ais:; il. il Annecy l'ouverture du tombeau de saint

IfiiiiiiçioifefdttiSdlèsi'unè religigu'Se'deJIti'VtsJtâifiWft dte>

M*tt|,,4a^a^i<;Arttt>9^Marl8«a?6é»#,1(fufe sfiîbfrèftWne

gwMo ' de kingues iiilirmités. Depuis plusieurs

arnii'r s / elle étail afiligée d'une fi -vre quarte et de

gifau»tl*> %ottîïï»»*#*%s | ! au&quëihjs ^élaft 'jbiwsei ' *t»a

pmié «iitf<hùitiiB|oî^ 'ilhTe,vlt).i«fhtt)ig#uttèfîisoiatiqù«g

CBJ'jqfti.'lîaValb Pàrtttuij-nRnl à>'fall MécOrtHaiBsab+ei>

SdUm|)ÙrteQreidU(<<ayaiW!tiit'^

IvftïWh ô il PeuiriP'fe rtJ '|i cJUf sfe^niriHaigMrfectri, BeHtôig

fit avec une vive foi, e*ifflt'ltfSf*rttaneftiéW* eflaubée";

Page 397: Pouvoir de saint françois de sales

— «â>64 —

''•Btf1667',i.ufcfcm<Wfêe Ai pferriîei-^loircfttèPe'iïè ia

VISilatidtt 'rfe'Ptfri'y j 'la 1 MafW^i^v^VëW&t^

tëanfc; VèWaît -' tl'éthj »MMsef 'à'' 'la 1 fMfessiôtf a?ëltû

gtàiiiei 'ifnëte^iïî ^lipéWétfrëfe «diiJalëttlf atteildr^

pô*** lai én^MttfcN'bMrtiWé 'WÀ ù^èHè - ^ifé 1 Wdft-

SfeufiSOh^pêhé'feôftiIfÉ ftrtàid'è'gi'àttdfc^difflèUlt'é^ p&r

tét)q«eHe*'5l ¥0ntakJeft<raVëi-W't,êsbPi4*îoîi.,lJ£i' ftùlt

fiiivam*»; «I le^ft ««' ^tige1 safn e François ■ dë 1 slafi*j

qutlui! dit : Je vMvtf rè^uéhi^-ppWm^fiUmifii

ia iowifrimiiù^'i'imtwilWi àhéll» >*ï Wie'WïWél

jemovùa toasi&teraiià.Uiyoitiet à1 M mbr^fSôiiié^oû^

soléej «l<te<i>aeOnta'leiJendeni£fin Ice'sdnge'à Ui'nitlf1

tilessBi4es|'«e|rtOÉ(s,- qiri!i»>e cfrufc if>luis,'d<(ivîôti^IIui

eafehef «ei que' **' ■ tel^I 'ifiinië Wi Wtfait- à^rt^s^'Jët

«OMte «aivfeieHè's'bt nroflir'é digne<Hë la p^bfèkStiHri

è^ècfalfe ^'sôrt'^aftt^F^ateurWraVàlt'pt-ôysë;

liJJ'iiuges'I no «loiip/iiii -ji'ui>jf? «aliaitm «j! ÔTy !(uu

ïoI feoluoleiolfi i'i'iminj/iii.tinm-i Hi'juifiioj iiu'upeiq

■iiiii'inr, ?ulq fiJaoi au li la lin'r'it/i'jmgiui < unlnob

■t'jdauol o'rl'j'b *i9J'foqqn> )'■■ [ U p '(|ih-j iib oiJ'ifiq

uui'i iulq JiiiYUoq ya oilo 'ii''nil suai- Imjcn ,enii;M

si 9JUOJ u:>q ûii'-'H ; eJjjiob fc'j! isguod om;>i'i imiuoJ

-913b ?.noiJs«e«>ltw*H<»',siijoJ codiJiiwiiiièiijj'l yrino?iDq

Icrn noa ,)o ,o);)J cl inmuoJ lifiYuoq on slls ,89àlg

lovfi'np ?o!q Jii;î«7(;'n 3lT*r;fi(iiA)Çitl<jcet^[l^sifB

23'ni3iLk'iMin;.,-i l'i ?'u-uir;o! ob Jmibnoq .19 ,9iii3q

Mon honorée Mère, . . „

U(>{i, g jiifm '.:> O'ito) A .offun iq non lifivuoq on 9ll9

" 'Je'èlrtili»afë'*kawqilèr';de' Yè\-6mMM$ ^Jîî

Page 398: Pouvoir de saint françois de sales

IwiHffPBç Ififl^rc^gi,^ dje^saiçfe^ierge,

rYQ,lTe . sawfl (ÇaîK}a.tQiii?4 ,ypu*., avez ibietbBfHji*

ïu,f,feirfl)espérielr ilçqprièr^de w$ MonftstènessWjly

w»p(e,\dûttc>etje (aoohaite, qw'eltes stùenil'dîpigflflï

popttn^iie te «oJoaté rfé E>ietiviSi'a«ço.iB|jli3sev' «atout

cfl,qM',ilnvfu.t\ idftf «ton i épouse, iiok atoLet d«<mes

qnfan^<;C'<js,t,de! VflinfleiEmaijelvaiîinVftus'.piar^iog

f;i!EJJe^U)mba!imatede dfln&i^es -premiers joum 4n

Woi&4$^cetyjtfpA^f,%\\e\4itwWni)* par perdre

l'usage, des jambes,,.^, avides, douleurs aux reins

malgré les remèdes violents auxquels on l'assujettit

jusqu'au commencement.de janvier; alors toutes les

douleurs augmentèrent et il ne resta plus aucune

partie du corps qui pût supporter d'être touchée

sans souffrir; la malade perdit f usage des bras;' lés

mains, restant sans (bretelle ne pouvait plus rien

tenir ni même bouger lesdoigts ; peu à peu toute la

personne fut immobile.; toutes;sesjfoBclions déré

glées, elle ne pouvait tourner la tête, et, son mal

augmentant toujours, elle n'avalait plus qu'avec

peine , et, pendant de longues et pénibles^eures,

elle ne pouvait rien prendre. A tous ces maux, s'ajou-

sjeurs persqnnes jp(Wr Jji.ijete.nir. dan^le temps de

Page 399: Pouvoir de saint françois de sales

j*wrsj«s<pi)»0 2&d»ij aflfiôt*) 'VtJiltè a i« {êfe dfcSla&ft

*( p^raiS8dîf>quie)i|)iett!«% yfonl»H<ipt\i owaactlr *i<*l

instanbesi et^^jù'il fallah )8b»iwdoiiB0n<jlout espoir^

aaiisldçlaissarlt >ii[Jsâi utlisôHpdwteïiGra .nieniob te

j'y Iaèiâ&,otO[iS! lés symjriiàmtoiodmHali'afagiaejitïrent;

à'snfaffit fifajtjtastée, Jèjri iinpnSdédteÉ ti^dn irac h'alire'^

«ails pa««<offi adfalef Diabcpjenlajinpeati, n>i sèlroe; ce

jeun^lài dteenjeésfcaidkl-bujt ;ilie^ (hédecHqfctiâ^WHtPés^

etipoiyantl qpteitoafc BeL>Jqu!itexfivii«niii(isabéi^(AlrJili3

guériirvoù la 50tibgeitln?burait*b!ouU<i|u-'a)smjai«i»

ministvër^ietxDOamronif'éUètipdiaCsfeTrdelleipbnM

«ciii|Gaaian9e]dè'n'i8qcqtitswib àes ,ù»topallés ips§iBi

possibilité dis faire ^»j!t(a ièiadiDt¥^ilpje3(i«taj pat)

Baifesfèp àneanseideiicelilè inoeaijlittdiei^ons d$6rmiia

^elleemxfesqèunriaaternîbiawuitiBohi oasiscm^.sfiià^

ljrBrqtobB'saÏTil sàarrfipc aiïantiieojjo^njjetlportemiq

FHuchBfislie Ai bai ipalqdèc iJeJ qktk tai'JedJgdfnteM&

efcféqe» «*fa»Ç âadixnhe lirtps, etdemie 1 éo «frityj ipawn

mttlr^iieuai^i^'é)dâi^l«i)d0fnçri]ép'(^s«^tétait{

éapuisiddnxos^ayiesHnïsIlihqladMgLBtnslaisitaàu

tiamla,iplus,péBjMepG&:aasntâchiDi>8 dqntoi^chcMiïtEr!

aatapEéngoflBipjiiebriMfliDkittiQnsvpltia ptajeBipoki»'ltp

Page 400: Pouvoir de saint françois de sales

= 988 —

S^mm ^iftY(*qUei*saMfir^aideiDieU'4 maàsisi.ae-HBfiCl

M i *»tf*aifcp »$ <j étl &«>p&que jnj4i«S; n«(ts| > ao(Htteèt

A j bp/ iv^ian tftdu ■J3i' qttftifldus .^lig^ajwhHwa

plug );la, i «wyteft* [,(kifte^f«'j8Hiei i iD*rts»nj (tif&b i )*

Wtt iiftjwttnt fînfn^oiet^e Saleg promeiU(Mi$ntl«||*

ccin^U'ire aupnàsideb<}O((0HiheiàM!ili3i|erses^eJiqaeiSv

si demain, mai$'iton^DgitardaqiiedtnBattlpiBilfli(at

(foirviSieOTS^ifablaroeiitiimfipijy» J/!appmiïtnjsf et

^*dhéi,ais;tduXiàifait)Hisnnjr4éé,t!t)^UBi)irbiMlBai'i

eoaemiMe iep,iK|aam)enTiépidasa proposa bieiij dts-

^hîcteuaîen* ^ à c b ri d i tn" on que Izii^itérisaiDeibiailenoet

UihMfMsmdin»\lei[>^tM\i(mi de. suit?. brrelique

duiSpini dai|6 JnioUatnibroid'si la jgcJitoji cl desiib6u§

gM!y'f«rfirti4iluiafftftpohd^ldioiri«rJa'toi,6ci'jin»*

tïuiqis'Ialmadadedejrtétrè'pnameBsey el je iL'eitéoiiti

rageai à!' espàreivtfM dMeli';i' par H'ibiereessibrii ide

farfsàtoie-Viepgdi^'rçfeï je IiàMai$'>ausfefe'vopéel pouh

u«e(aiiriéev:qli par/ délie dè BdintiPraireèois fté'iSiiles.:

miLei i85)b àios^ixlj lïéuires ! dn- iivatin > omr. qédbéiiMi

lé inesse. t!»ns jriotnèi Kwaldira q tarait uépejlîin se HeBf

pbuniîeqteHdnei.iqaiAiJiumia spirale prBtre),!e)iBiiisd

accompagnant le aaifit Ykttlqiieijindus 3iftu3:nfeniiH

mes'pupnès dè laimalade, qui cdraijÈteégaitiaswejpluls

puUMOiifj )a,i«leT4 II; .y. avéili «1 e«td) d'eilpjsoaii hmritwH

tnioei^sdana!Llgi*fc,;qui.l!aïBit soigBéejïendaVittoqts)

laancdiaxtisyjalnpii 8e<lhéaut<%emi)aDrd8siq,guiapghQnb

qd'ellc peopûfEwiqvCTplasaiaiwhdstiejiéanÇaîiaqdeâ

iKrnwsb ebmraençatp^eliei la<i<«çue «epétfAmtmm

tttitfe îèilidét»[to*<plôis8ible?iÉ|t à'Vefe èë'hflaWn'éf

Page 401: Pouvoir de saint françois de sales

ne s'était levée que pour la cérémonie, se coucha^

et j'entrai dans lachambrede ma fille maladè, avec;»' - • -«Tf J r ■ i. fi y'ir ■ J îf > » ■ if. 1 1, i . rfiavjQ

le prêtre et l'institutrice. Un quart, d'heure , après,,,

l'enfant dit que la douceur, plus fort^ aux reins, a'

cessé d'un côté ; un instant après, de l'autre, éi

successivement cessèrent toutes les douleurs à

l'épine dorsale. Ensuite e|le commença à bpuger^

les jambes, puis à bouger les bras et les mains :

puis elle put tourner la tête et ensuite tout le coçps

dans son lit; plus d'empêchement pour avaler,.:••:•••» <>} •»» ,'J.'.":'-jjio • y .• -il' i Jijn J.iii^r: •jjii'jrn

ni pour les autres fonctions du corps. En deux"! ,•<•)•> .» -illilît ?UUI '>.!! •! ! J'ii..' .''.il ,-Tj :insjb

heures, elle se trouva pour ainsi dire rétablie ; efle

demanda à se lever.' je le lui permis. Lorsque les. >•* 't !"••'!!? I -y'. ! ' „tt>ntJ-i

médecins étaient sur je point de venir, ëlle alla

sans appui à leur rencontre, et leur déclara que ce,

n'étaient pas e.ux.quijrftvàientguérie.; , 1(/ ■ ^

Pour rendre honneur à la vérité, il faut dire

qu'elle eut ensuite, pendant quelque temps encore,

des attaques nerveuses, suite des remèdes, dès cau

tères r et aflstréfl souffrances ^que la malade avait

endurées; mais elles se dissipèrent peu à peu, et

non seulement elle recouvra la santé, mais elle se

trouva plus forte qu'avant la maladie.

Tel estle .rçcit de l'événement et du voeu qui

nous a amenés dans le mois de septembre dernier,

auprès du tombeau de vott6Baint Fondateur. Nous

avions fait auparavant des neuvaines à saint Gaé

tan, à saint Diègue, à sainte Philohiène ; ces saints

ont sans do^te (intercédé pour nous^elcfest peu^t-

être $jeu,r inte^ejes^io^ ^

Page 402: Pouvoir de saint françois de sales

369 —

<!'>('•> i.'i'. .'lU'offiTi'i'' Cl 'Ilinii mu) a-i /<n 1 1 1 ; i ■> >; 'ui

tion, qui vint a mon épouse, de s adresser pour la

erniere fois avec confiance a saint Francôis'-dei..f'TJ .'>'>iHllli!'!li'l J'j 'J'!!'Vl!| ')(

Sales, la veille de saTete. car c est par SQn movens /ne alliai -mm •nriLnob f;' .')iip Jib tinil/ri'I

que Dieu. voulait nous tonsoTer, au môment même„.,i.... i ,i,„n jnisi^ni ■

où, demandant la grâce, nous avions fait le sacrifice

de cette çliere enfant, notre ainee^qu il nous coûtait

bien de perdre, a 1 âge de dix ans, presque a ràu-

rore de sa vie. 1

Maintenant qu il plaise a Dieu, par les prières du*il»"' "-s 'l'""L *ji-if'i*i|l*L;tri fff> b «nT/f ; |i| . f i « . - xtiTi

même saint qui noiis I a conservée, de la rendref/i'm fid .ï'i.'lo'j, ub ?uni)onoi s-rUnn hjoij in

digne de lui; c.est une grâce plus grande encore9iTaj9iIdiil:)3, atib 121111; •niori evjim) o« ;iîlo ao-iiiiiI

que la première, et nous çcrmptons, mon épouse

et, moi,, pour obtenir les bénédictions du ciel sur

notre famille,, ^ur les oraisons de eellep qui, suivant

les règlesue saint' François <ïe 'âal'es',' m'Àrcheiit

dans cette voie' sure 'de vie et deveritè iquî conduit

"%Wè élern'elT''' rI h 3""I>nn -mol

,'noino f(ji;i9) nirphup Jnnbinq .1ti10.no Itio ilb'up

liBVG 9b(,lnin fil oiipSe&Mi'BiirfiA IhiWiWfjril

la ,mq b mq tii9v')qb?ib o? a-dta pic rn ; aoôiubno

Yt ilta aien .àtnna kl urnio^oi 9II9 Jn'inioliios non

.oibf.lr.rn fil liiii/r.'iip iJ'iol Kiilq cviiml

.loiinib gadmatqnîi ob sioin il ?ncb cinomu r, «non

■-.uoYi .luoJfibnol Inin^KUov :ih iiodmo) iibK'hqns

-obD J 11 i n g ri ggniGvmn '?'>h inn/nifiquis liul pnoivfi

i-Inina Bip ; 9n'f(/ieoffif^cô1mn%eTt1^ei"'^'iiCI JniBa li ,niil

valeiSf encore 'être

2i

Page 403: Pouvoir de saint françois de sales

leur bienheureux Père, d'une grande et éclatante

faveur. En avril 1852, une jeune sœur professe

lit une chute en portant des vases de fleufs ,

et, comme elle voulait les préserver, elle se donna

un détour dans la hanche. A; l'aide de soins et d'un

repos de quelques jours, le mal sembla 'disparaî

tre; Cependant il revenait chaque fois que cette

jeune sœur se fatiguait un peu. Au mois de- juillet

1836, un grand travail dans les os, accompagné

de douleurs sourdes et profondes, annonça qu'un

mal sérieux sè' formait dans l'articulation. Leméde-

cin, appelé sans rétard, déclara que c'étaitune carie

de la hanche ; qu'il n'y avait presque pas à 'espérer

dë guêrisôn, va la faible constitution det!l* jeune

malade, «t que le moindre mouvement précipité

pouvait 'faire crever dë»' tubercules 'déjà formés

dans l'iarticulatibn,' et lui occasionner d'harcibles

abcès. En conséquence, il recommanda les plus

sévères précautions, un grand repos, et il lui dé

fendit absolument de marcher sans apprii. Tout ce

qu'il 'prétendait par là, et par les remèdes qu'il

prescrivait, était d'arrêter les progrès du mali ;en-

di>res avait^il peu d'espoir d'obtenir ce résultat ) et,

eu effet, à part quelques>intérvaHes.ide<irçieux, au>

moins1 appàrents, le mal . alla toujours 'croissant.'

Deux' autres médecins qur la virent successive-1-,

ment, dont l'un d'une habileté rare en chiru>rgie,'

sans' s'être entendus, jugèrent absolument'VomnfieV

lè médecin ordinaire. ■<" '• 1 ■ ■ * ''i./i.oq ■.■yjih

Elle marcha encore, d'abord à l'aide d'unibras>,|,

Page 404: Pouvoir de saint françois de sales

— 371 —

puis avec des béquilles. Mais, au mois de septem

bre .1857 , les douleurs avaient tellement aug

menté qu'elles devinrent insupportables, et, dès

lors, Je pauvre membre malade fut. dans l'impos

sibilité de se donner le moindre mouvement. Les

moyens, énergiques furent jugés nécessaires: Iqs

cautères qu'on appliqua sur le mal causèrent à la

malade,des douleurs intolérables, qui n'eurent d'aux

tre effet que d'augmenter ses, maux, «t d'exténuer

le peu de force qui. lui restait, de sorte que le mé

decin renoflça à|. lui faire aucun, remède ,-il se borna

à employer des calmants pour tâcher d'adou,cjr ses,

souffrances. Le maJ, faisait des pijogrès effrayants ;

la carie, qui avait déjà gagné tous les os, de la han

che, se communiqua bientôt, aax, vertèbres ; le

poids d'une légère couverture^ une personne qui

marchait un peu fort dansJia (ohambréjo^iqiui km-b

chait tant .soit peu le brias deisoqifattteuilyitout lui

causait de 'nouvelles souffrances* iElle ne* pouv-ait-

plu$ prendre ni sommoil, ni flourritwfijiune fièvre;

ardente la consumait; le Jît luiijétjail devenu ;u«>

supplice) on m pouvait la lever sans lui occasion-,

ïliv dos tortures iucrAyableSj et sans l'aide dei deux,

ou, trois. personnes. Om la^posdit:.<pouiU,out lé:jou,p,

sur wi fauleuiliià resîbrts, qui 'permettait dç ; la.

changer de, temps; en.ïemps déposition; c,'était,tG!*tj

son, soulo'gei»ent. Ver3 la'fin de,novemhre,!,le mér

deeiiiiJugeaint.paFlles progrès du mal que quelque,

abcès pouvait se former, voulut .s'assurer; de llptat

des choseb,' qu'il avait 'déjà fait examiner/par une

Page 405: Pouvoir de saint françois de sales

— 3*2 =•

fille' delà Sagésse'fort habîWèï expëriWififtftgèi "l'un

«f l'antre rfecoriu «refît qu'èffe'cHveiiftérït un ëpan1

ehemeht de silppuratiôïi Vêtait amaSslé"sdus'1ïeé

chairs, et ne pouvait tarder à ieT*îre'jtfufl"!''9' '"!

Depuis longtemps, la ctimmù'n'àfftë' demandait

par d'instantes prières la guérison de cette pauvre

malade. Elle fit à sainte Jeanne de Chantai une

nouvelle neuvaine qui se termina le jour anniver

saire de sa mort, 13 décembre. A la fin de cette

neuvaine, la malade éprouvu un grand soulagement,

c'est-à-dire la cessation de ses excessives dou

leurs, pourvu que rien d'extérieur ne les excitât.

Encouragée par ce commencement de succès, la

communauté s'adressa à saint François de Sales

par une neuvaine qui devait également finir le jour

de son précieux décès, 28 décembre. Le quatrième

jour, àprès avoir fait les prières de là neuvaine, la

supérieure appliquasur la partie malade une par

celle de linge trempé dans ,1e sang de ce grand

Saint. A ce moment la malade sentit son âme inon

dée de joie, et peu après elle s'endormit si pro

fondément, qu'elle fut tout étonnée le lendemain

matin, à la visite de son infirmière^ de «'apercevoir

qu'une nuit entière s'était écoulée, 'puis' de1 se sen

tir sans douleur et avec l'usage de sa jambe. Toute

hors d'elle-même, elle avait peiné à croire à sa gué

rison. Elle devait être roulée dans son fauteuil au

chœur des religieuses pour recevoir la sainte com

munion. Par respect pour !e silence ordonné à

cette heure par la règle, elle se laissa conduire,

Page 406: Pouvoir de saint françois de sales

— â?i3 —

puip ca^ener ,à, l'ijifirnjferie ; mais elle était'ejHièr

riçmpnÇ, jufir.te,;, /fiUpf: pQuva.it marcher, falrei les

gçpnfle,xio0S1)llc,t çptte guéi;ift(>ni>|^econnu^ip^Jï^

médecins,,^ pejriTijt dès;|ors de se livrer auxem-

îlguol ?m<[ ><1

•vivucq •illoo <l> no<i'r'ii!\ n! ' i ' 'i ri . j -r • • < 1 1 f; j > i < i 'l> îcq

Oiin h Jniiiin ni) rumnat otiiii <■ :: lil ,113 j|>i;[i;ni

-■loviniîi. ni"i o( liiniiiT") o •=> i 1 1 p 'mi', ill'ivunn

■ittna oh ni) cl A .•.y.duvr^b Kl ,1-iniii i> ob n-iitij

,ll!'tl(i')i!ClriO<jMi'"i2 mi (c'i »I>i:Ii;;ii i;' .'HIIC'IIOUGUERISON D UNE JEUNE FILLE A BRUXELLES.■uob ?an?.<M/.') Vi< ;>b ui,;i./( > » ■•! :>'iib- c-i'O a

)Clil)X<( ?ol .Hf lll'i) i* :i i ',"> il'li'i'ij ,''Iilt|

lil ,?:)')aiia <)b In-.' .'i • <rWW"f! ;i-> -i-.q •.'■'■.■•.•i';o.'>i:'i

e-tliiH 9Î) fîio iiif;'ir-| lin»;' r « •-.->•< I». - •ilii>i(fi-ii>ii'>-)

1 u (Ijeiîâïjailviïef- rlSSS; Elise !Ni„, (élèsYe au monastère

«le 1 aiVisfl atlomdfe Bruxelles, a rèou 1 dé s ai n t; Frari-

çbisisdeiSaJ.'îSiiinb ^ràdeibiert spéciale, Lo.^o Aér

émeute prêcékieM ty 1 ellej avait ié té ■ qbl igpe de is'aiitprï

Le 1 wté (iec irb d^olara> Iq 11» > S était m a> rhiimia tiàme I ar>

tioulaiceigauttetiKi Défa,1' ellelne pouvait piu&u'e^

mu^rilesijamioBj ses foras se; roidifétat égateiiffent 4t

IfSidflïgteldsI sri)Biaiti' guudbê •se ip^iorpnt';! il lié fut

[ibwiap^gib'ef' de-i Ifesi làMènger ijusiqrfan ' jouci ides

^%int^rIflnoeentS4i;{(nr»ivefsaiiV9 deiikiHiontidBisâiqt

<Krftflçoi$, i d,e, j Sales, );qttii comme«vça;< ciet ijjioarrfià -i à

éj^od^eifîEi-ippple^Ufin^W.sa pHlite pririléjSéé*. Peni-

dari(^ijq1ciiffiqe,J*#);#Jadi<}î6eitr«uyarn-un pttïl mieux ;

QHolaJftjssa geiiilie) avpci nno.de sesiioxibipaghe&j'Cefr

de^ipnfafltSjWVBntla pftBiSéeidejiéeitertesilitjEiiiie*

dtiiSftiut aiuqdeî eUesikMit.iuie grande déivoJiioni. A

Page 407: Pouvoir de saint françois de sales

— 374 —

peine avaient-elles récité quelques versets, que les

doigts, fermés depuis trois semaines , s'ouvrirent

aussitôt, devinrent souples et reprirent leur état

naturel.

Celte grâce n'était que pour animer la confiance

de celle qui dès lors ne cessa de répéter que saint

François de Sales la guérirait. Le mal reprit, les

do-uleurs devinrent plus vives ; les crises plus pé

nibles inquiétaient le médecin, qui craignait que la

goutte ne gagnât enfin le cœur; des suffocations

fréquentes augmentaient encore le danger. Plu

sieurs neuvaines avaient été faites à Notre-Dame

Ca la Salette, mais la jeune malade répétait tou

jours : C'est saint François de Sales qui me gué

rira. Elle demanda et obtint de lui être vouée; un

petit mieux survint, et, le 20 janvier, la communauté

et le pensionnat commencèrent une neuvaine; mais t

le mal, loin de céder, s'aggrava ; les douleurs re

prirent, les membres redevinrent plus roides, et

le matin de la fête du Saint, la malade ne pouvait

plus se rendre le moindre service. L'aumônier du

monastère lui porta la sainte communion. Ce fut

avec grand' peine qu'elle avala la sainte bostie.

Peu après sa maîtresse voulut la faire boire, mais

inutilement, et depuis lors la moindre goutte d'eau

ne put passer. Le médecin vint à onze heures du

matin, trouva sa malade très-souffrante, et, pour

la tranquillité de la famille, il demanda une nou

velle consultation. La Mère supérieure, suivant le

désir de l'enfant, refusait; et, comme il insista, elle

Page 408: Pouvoir de saint françois de sales

— 375 —

lui découvrit tout simplement la conviction où

était cette jeune malade que saint François de Sa

les la guérirait. « Eh bien ! ma Mère, répondit le

médecin plein de foi, je promets de ne point lui

donner de remède d'ici à quelques jours. » Après

le Salut, l'infirmière, inquiète de voir que la ma

lade n'avait rien pris de la journée, lui présenta

une cuillerée d'eau, en disant : « Pour ceci, il s'agit

de l'avaler absolument. » L'eau ne passa pas, et

toujours la malade répétait avec assurance : Soyez

tranquille, saint François de Suies va me guérir. La

Mèresupérieureluimit alors autour du cou un petit

morceau de taffetas ciré qui avait été ù l'usage du

Saint, et fit réciter l'antienne Ad te recurrimus .

A peine un demi-quart d'heure s'était-il écoulé,

qu'on lui présenta à boire; elle commença à avaler

quelques gouttes, puis un peu plus, puis enfin une

tasse de bouillon; et, pour preuve qu'elle était

guérie, elle demanda un morceau de pain d'épices

qu'elle mangea très-bien. Ses membres avaient

repris leur souplesse, les pieds seuls étaient en

core roides; elle dormit deux heures, ce qu'elle

n'avait pas fait depuis longtemps. En s'éveillant, il

était minuit, elle se sentit guérie entièrement. Le

matin, elle se contenta de dire qu'elle était bien;

le soir, elle avait eu la précaution de se faire don

ner par la sœur qui la gardait ce qu'il lui fallait

pour sa toilette du lendemain, tant elle était per

suadée de son entière guérison. A sept heures,

pendant la messe, elle se leva toute seule aussi

Page 409: Pouvoir de saint françois de sales

forte que si elle n'avait jamais été malade, et alla

au-devant de sa maîtresse, se réjouissant de l'a

gréable surprise qu'elle allait lui causer. Le len

demain, elle communiait à la sâinW messe en ac

tion de grâces, avec ses compagnes, et la messe

fut suivie du Te Deum.

Lorsque le médecin revint* il la trOji*vaiàJa<po,rte

de clôture, où elle, avait été .amenée au-fà,e:van.t de

lui. Saisi d'étonnement, mais plein, des foi,, jl s'é?

çjty ; M y a dans le ciel un meilleur Médecin que

m°i- ■:, h- ... , ti lu ., J.V ."l '

Depuis ce moment, l,;.i santé de la j.ei^np fille a été

meilleure qu'auparavant.. • , , UifV .„ r, .,.

Page 410: Pouvoir de saint françois de sales

— o'.l —

li'H I . ..III ,l'l.| 'li I) "I . -

"« 1 » ■ ■; " '•«•!! ii' .• • ' i ; i, . i

, LA CONCLUSION!

i- <•'.'. i , , i . ■. . • i :

...» > i .'. .. ■■ -i i:

Elle est aussi clairèque la lumière du soleil

pour tout lecteur qui vient de parcourir ces pages.

François de Sales n'est pas du nombre de ce£

saints qui, en montant au ciel, semblent oublier fa

terre. L'apostolat qu'il a exercé au milieu de nous,

il le poursuit encore à traders les âges, il nous

parle par ses œuvres ; les bienfaits qu'il répandait

autour de lui avec tant de profusion, aux jours de

sa carrière mortelle , il nous les continue ; son

oreille entend les gémissements qui montent de

cette terre ; sa grande âme est toujours accessible

à toutes les angoisses de cette vallée de misère, et

nous avons vu que, dès le moment où il ceignit la

couronne d'immortalité, il n'a cessé, par des pro

diges sans nombre, de consoler les cœurs ulcérés,

et d'alléger les souffrances de tous ceux qui ont eu

recours à lui. Eh bien! l'âme si tendre, si expan-

sive de François de Sales ne serait-elle donc plus

la même? Sa puissance s'est-ellc amoindrie? Non.

Le cœur des saints ne subit pas l'influence des

variations du temps ; leur pouvoir ne ressemble

point à celui des grands de la terre : on ne le

retrouve jamais à la baisse.

Si donc , de nos jours , sa main semble s'ouvrir

Page 411: Pouvoir de saint françois de sales

— 378 —

moins souvent sur nos tètes, n'accusons que nous-

mêmes. Dieu est toujours magnifique envers ses

élus ; mais nous manquons de foi et de confiance,

nos prières sont tièdes :" voila l'obstacle qui inter

cepte trop souvent*les communications autrefois si

fréquentes entre le ciel et la terre. Le vent des

mauvaises doctrines a soufflé sur nous, et le Saint

paraît nous faire défaut, parce que la lumière de

la vérité s'est obscurcie dans nos âmes. Cher

chons-le dans la sincérité du cœur, approchons-

nous de lui avec la confiance que donne une foi

vive, et nous le retrouverons tel qu'il a toujours

été : puissant en œuvres et riche en consolations.

Page 412: Pouvoir de saint françois de sales

TABLE.

MIRACLES ET GUÉRISONS OPÉRÉS PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES

PENDANT SA VIE.

MIRACLES TIRÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION

DU SAINT.

Résurrection d'un enfant mort sans baptême— 3

Guérison de Lachenal, frénétique furieux 5

Délivrance de vingt personnes possédées 7

Guérison d'un grand nombre de possédés 8

— d'un enfant perclus 9

— d'Huguette Jordan, possédée du démon 10

Vin gâté rendu excellent 1Z

Multiplication de vivres 12

Guérison de Bouvard, frénétique 14

Guérison d'une petite fille atteinte de la fièvre. 15

MIRACLES TIRÉS DES DIFFÉRENTS AUTEURS

DE LA VIE DU SAINT.

Heureuse dclivranceaccordéeauxprières du Saint 17

Guérison de deux fous 18

Multiplication de chapelets 19Guérison d'un possédé. . . • 20

— du boulanger du saint Prélat 21

Guérison du prieur du monastère de Talloires. . 22

— d'un paralytique de naissance 22

Délivrance de deux possédées 24

Résurrection de la petite Sigismonde Armand. . . 26

Page 413: Pouvoir de saint françois de sales

— 390 —

Délivrance d'une jeune fille de Grenoble, possédée 27

Aumône miraculeuse. .' i- «iW». >>• -r 38

Guérison de M"« de Berbey, i. i>. 29

— d'un fou , amené, du pays de Tarentaise. . 29

Prédiction de lanaissauce d'un çnfanl., . .y.,h.. 30

Délivrance d'une femme possédée du malin esprit. 3k

Guérison de plusieurs pelilseiifants malades. . ...

Maladies guéries par l'application des mouchoirs

et linges du saint Bvêquej...i.i...,|,. . 33^.■1 lt( i ! i'IIi "r; .J ''l'fl ! 1 'fil I . . • |.

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MÏRACLES ET GUÉRISONS OPÉRÉS PAR SitlNt1 THA^Olfe DE SALES

APRÈS SA MORT:' ." .' '.. 'I t:ii iii: I. <!,"■!'. • ." H ii K .' i . i' ■>]

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MIRACLES TIRÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION

vv"/:-1 ",:.v ,i'^i^^1ilrV"hn1'n'u h

RésurrectiondeM- de la Pesse 35

de Jérôme GéhiH 53

— du fils Exerticv 68

— du fils du seigneur de Conflans. . . 69

Guérison de M. le vicomte du Paquier, dangereu-

^jj "sèment malade. ..r;m1Jj.H. 70

Guérison subite de noble François de la Pesse 71

(lue famille préservée des voleurs, à Taninges. . 72

Guérison d'un petit enfant, né estropié 74

Ç îfunm 7b

àè t. lonïs Porei,,.,, . ... Hilf, „h,r„(ï> nft . _ 78

de George ïïgnge, paralytique,, . .f ,At . 80

— de ûoble P. Duboin ; 82

— de J. Vcsfoug, paralytique et estropie. 83

— de F. Salomon Cliappuis, frénétique. . . 85

— de Claude Mannoz aveugle-né 88

— de Dominique Hugnier, aveugle. . . , — 90

— de Jeanne Pitet, paralytique ntâb

— d'H. ïourniér, atteinte d'une lièvre jaune Si

— de J.-E. Jay, affligé d'un mal d'yeux— 95

— de J. Favr'e, paralytique

— de Jeannette Rosset

— de Jeanne Besson 99

Délivrance de Fr. Favre, possédée du démon . . 100

Guérison de J. Jay, hydropique 102

— d'Amé liussôugev, d'un mal de côté... 103

— de Guillaume Guyat, frappé de maléfice. 104

Page 414: Pouvoir de saint françois de sales

— 381 —

Délivrance de plusieurs enfants possédés 106

Guérison de Berthe Egrige 109

— de sieur Jean-Nicolas Itognaud 111

— de Cl. Juillard, paralytique de naissance 113— de M™e Duboin, atteinte d'une forte fièvre 116

Résurrection d'un petit enfant rie Samofins 117

Guérison d'Amé Voutier, paralytique ; 118

— subite de Jean Rrisolet 120

— de Jean Baillard, frénétique 121

— de Nieolarde Cliatellet, atteinte de folie. 122

— de Charlotte Bonier, paralytique 125

— de Clauda Landry, paralytique 12u

— de Jeanne Desbiole 128

— de Martine Beaud, aveugle 130

— de M. Bonnaz, affligée de hideuses plaies 131

de Pernette Leschaux, estropiée fm

— de Louis XIII 134

— de Roux, paralytique. r, . 135

Délivrance de Cl. Michaillé, attèint d'un maléfice 137

Guérison de Michel Tornier, frénétique 140

— de Claude Favre, gravement malade. . . 141

— d'un enfant atteint de maladie inconnue 144

— de Claude Baillard, aveugle et infirme. 145

Résurrection de F. Pitet, tombé dansun canal. . . 146

Guérison de Noël de Bellegarde, atteint d'une ma

ladie mortelle 149

— de M. François Râtelier, estropié " 150

— de François Desborde , estropie. . 152

— de! Pernette Lamber, possédée '153

— deM.J.-B.Ronin.d'unedouleurdejambes 154

— de Claude Vallet, aveugle ; 155

— de Laurence Juget. ..... . ., 156

— de trois personnes, gravement malades. 157

— de Jeanne Dessaix, gravement malade. . 158

— de Claude Millet, aveugle. . .'. 159

— de P. Hévraz, paralytique de naissance. 162

Guérison de sœur M.-Judith Gilbert, atteinte de

vingt-deux nialadies'mortelles 166

— de Louis XIV, atteint de là petite vérole. 179

Délivrance de Lachenal, tombé dans un précipice. 180

— de G. Chevalier, tombée dans le lac. . 181Guérison de M"e de Ville-Savin, atteinte d'uncancer 185

Délivrance d'A. Durand, possédée du démon.. 186

Préservation de Fr. Comtal, en péril de mort.. 191

Guérison de P. -Antoine Musy. estropié 192

Page 415: Pouvoir de saint françois de sales

— 382 —

MIRACLES ET G3ÉMS0NS 0P2HÉS PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES

APRÈS SA MORT,

NON INSÉRÉS DANS LE PROCÈS DE CANONISATION,

MAIS TIRÉS DE PIÈCES AUTHENTIQUES.

I. Nombreuses faveurs attestées par Mgr. de

l'Aubespine, évêque d'Orléans 195

n. Guérison d'une religieuse de Fontevrault 197

III. — d'une paralytique de naissance 2ul

Préservation miraculeuse accordée a M. Bouvier 205

Guérison d'une paralytique 209

— du S' de Bonnevaux et de son enfant 211

— de Clauda Buaz, estropiée 213— de D"r Anne Bailluy, atteinte d'une fiè

vre maligne à Nancy 214

— du fils de G. Juillard, estropié 216

— de noble Claude Desportes 217

— ; de Claudine Grosset, atteinté d'un can

cer à la bouche 218

Blé gâté, purifié 219

Guérison de la secrétaire de sainte de Chantai,

. , atteinte d'une ophtalmie 220

— de M"" de la Roche, atteinte d'un érésipèle 222

.-• — . d'une épileptique. 223

Résurrection d'une mère et de son enfant 224

Guérison d'Eustache Frosset , lépreux 225

— d'Albert.etrésurrect.deJ.-M. deDraillant 227

ii'- de François Richardel, réduit àl'agonie. 23)

Guérison de Claudine Presset, estropiée.,. ....... 232

Farine gâtée servant à faire du très-beau pain... 233

Guérison de Pierre Escussolle, aliéné, et de Cathe

rine, sa fille, grièvement blessée 234

— de Jean Jaecal, perclus. u 237

, i — d'un enfant épileptique.. . . . . — 238

lit— de Françoise Verdel, atteinte d'un mal

d'yeux îneurable,. i . iwU»i. .tb 239<•••.— de Pierre François Druz.. 240

Résurrection d'un enfant mort aussitôt après sa

naissance ,24ï

Guérison de Manuelle Pager, estropiée, 242

— de J.-ClaudeBertet....'.iJu.,.;.j.,.ii.ij . 24*

— de Jacques Frangide, estropiéi .U'jui:». 244

— de seigneur de la Cardonnièr&j. 245

Délivrance d'un naufrage il, 247

Préservation d'une petite fille de trois ans, tom

bée sous la roue d'un chariot, .vi .. 24*

Page 416: Pouvoir de saint françois de sales

— 383 —

Guérison de trois jeunes hommes 250

— de Jean Vignet, fébricitant 251

— de fébricitants 252

Résurrection d'un enfant mort-né 253

Guérison d'une fébricitante 254

— de J. Cadet, affligé d'une horrible plaie. 256

— de Françoise Maniglier 257

— de Marie' Martin, épileptique 258

— de J . de la Saulge , paralytique et possédé 259

Témoignage de la sœur de la Tour sur les miracles

suivants.

I. Guérison de J.-Cl. Richard, né avec deux langues 262

II. — d'un aveugle ,. , 265

III. Résurrection d'un petit enfant écrasé 269

IV. Conservation d'un enfant dans le tombeau. . . 272

V. Délivrance d'un mendiant, possédé du démon 275

VI. Grâces obtenues par la simplicité de la foi. . 286

VII. Guérison de deux pauvres , l'un aveugle et

sourd-muet; l'autre paralytique 288

VIII. Délivrance d'un voiturier tombé dans un

précipice 290

Guérison de M. de Bellacueil i .i 291

Miracles opérés en la villede Bourges, à l'époque

de la canonisation de S. Fr. de Sales 292

I. Guérison d'un paralytique. i'jLk',.;.i. . :.;:.!.. 293

II. Guérison de divers malades affligés dé plaies

hideuses, paralysie, perte des yeux. etc, ■ 1 29*

Nouveaux miracles opérés en la ville de Bourges. 298

I. Conversion, réconciliation; .'i.v;.. vi.'.. . 300

II. Résurrection d'un enfant noyé. ..ui...: ...... . 305

III. Guérison d'un enfant perclus. . . .'. .. ; . 307

IV. — de P. Guérinat, grièvement blessé. 308

V. — de M. Tourrangin, demeurée infirme. . . et imbécile a 1» suite d'whe inàladie 309 •

VI. - de Marie Bo»nard.iUli.lA'.!ji.;wlJ.. 310

VII. — d'un fébricitant. ll.i:iX.M<v..'jt.ï.:'J'.. 311

VIII. — de plusieurs boiteux, perclus, para

lytiques, aveugles; ietc. . n:t rh . 312

IX. Résurrection de deux enfants mortMiès.:rJJ V'j"i'i 'SI®

X. Grâces accordées à la confiance des habi-

tants de lâ-caiwpagneUi Jv.'i-J'. :\K . : 321

Guérison d'une malade réduite à l'extrémité 325

— d'une femme qui perdait un œil, et d'un

enfant perclus j ....... . 327

Préservation de cinq hommes tombés dans un

!' ' four à chaux ........... '.'il: i'<j .. . 327

Résurrection d'un enfant mort-né 329

Page 417: Pouvoir de saint françois de sales

— 384 -

Délivrance d'un naufrage , accordée à M. André

de Sales, neveu du Saint 330

Résurrection d'un enfant noyé 335

— d'un enfant mort-né 336

— d'une enfant de trois ans 337

Guérison d'une malade déclarée incurable 338

^ GRACES ET FAVEURS OBTENUES PAR L'INTERCESSION

DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.

Préservation de divers fléaux ou dangers ; pro

tection spéciale accordée à Annecy , à des ar

mées, à des royaumes; conversions, etc 341

Guérison de M"e Solar de la Marguerite .164

Guérisons inespérées arrivées à Poitiers 369

Guérison d'une jeune fille à Bruxelles 373

Conclusion 377

Imprimerie de Ch. BoaDET,à Annecy.

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