Pollution atmosphérique et risques professionnels

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POLLUTI ATMOSPHiRlQUE ET RlSQ~l1 PROFESSIONNELS Anne Maitre a’*, ML riel Stoklov a -- R&sum6 L’&aluation des nivaaux d’exposition toxique est une des &apes de la demarche d’Bvaluation des risques, qui se developpe de plus en plus en milieu industriei. Elle a pour but d’ identifier des groupes de sujew a risques sur lesquels porteront en priorit les efforts de pr& ventlon et la surveillance medicale avant I’apparition d’une pathologie. La m6trologie aimosphhrique, t&s utilisbe en hygiene industrielle, necessite une strategie rigoureuse et la mise en place de mat$riel d%chantillonnage. La surveillance biologique de I’exposition, facile & mettre en oeuvre et rnieux corr&e B la dose effective, est en plein d6veloppement. l?valuation de risquss - risques toxiques - mesure de Vex- position - mCtrologie atmosph6rique - pr6l&ement indivi- due4 - surveillance biologique. Summary Occupational exposure monitoring is one step of risk assessment methodology which is extensive//y used in environment. The aim is to identify worker s’ roups having an increased risk of developing adverse health effects. These groups will be concerned by priority measures in improvment of industrial health prevention and speci- fic medical survey. Airborne monitoring is mainly used by industrial hygienists but this method implies riglzlrous exposure assessment strategy and speci- fic sampling matenal. Biological monitoring is developing, being more easy and better related to target dose. Ris,k assessment - toxic pollutant - occupational exposure - airiborne monitoring - personal sampling - biological monl- toring. I3 epuis 1946, e concept de mbdecine du travail a progressive- ment 6~01~6 vers celui de Sante au travail par le dbpistage pr& coce d’effets fonctionnels ou biologiques et actuellement par la d&er- “Equipe de m&decinc! et sant& au travail Environnement et prediction de la Sante des populations (EPSP) Laboratoire TIME, (UMR 5525) Faculte de medecine Domaine de la Nlerci 38706 La Tronche cedex E-mail : [email protected] article recu le 31 odobre, accept6 le 14 novernbre 2002. D Elsevier, Paris mination de groupes de sujets a risques. Cette prevention primaire d’hy- giene industrielle, approche largement ditveloppbe dans les pays anglo- Saxons, prend une place de plus en plus importante en France, et est indispensable & la mise en place d’un suivi medical adapt& aux risques professionnels des sujets expos&. L’Bvaluation des risques professionnels, obligation qui s’ impose B tout chef d’entreprise, fait I’objet d’une importante rbglementation. - L’atticle L 230-2 du Code du travail (loi no 91-l 414 du 31 decembre 1991) traduit le droit communautaire (article 6 de la directive cadre no 89/391 /CEE du 12 juin 1989) au regard de trois exigences : i! impose & I’employeur de disposer d’une Evaluation des risques de son entreprise, de mettre en place les mesures de protection de la Sante des salaries qui en d&coulent, d’ informer et de former les sujets expo- ses concernant les agents chimiques dangereux et les moyens de s’en prott+ger. - De nombreuses rbglementations specifiques g un type d’agent dan- gereux (amiante, plomb, benz8ne.J ou une catbgorie de travailleurs (femmes enceintes) ont BtB publikes depuis 1989, et pItis rbcemment le d&ret no 2001-97 du 1” fevrier 2001 fait obligation d’bvaluer le risque d’exposition aux agents canc&ogBnes, mutagenes ou toxiques pour la reproduction (CMR) 151. - Le d&ret no 2001-1016 du 5 novembre 2001 introduit dans le Code du travail I’obligation pour I’employeur de crber un * document unique )p comprenant les r&ultats de Waluation globale des risques (physiques, biologiques, psychologiques, chimiques), avec possibilit& de sanction p&ale en cas de non-application. Comme & toute entreprise, cette reglementation s’applique aux labo- ratoires d’analyses biombdicales qui manipulent et stockent de nom- breux produits tant biologiques que chimiques. L’Bvaluation des risques est une dbmarche globale d’analyse des risques a priori, qui comprend quatre &apes : identification des dan- gers, definition des relations dose-effet, &valuation de I’exposition, esti- mation des risques encourus. Nous ne nous inthresserons, dans le pr& sent article, qu% 1’6valuation des risques toxiques. 2 1 G3jectifs La mesure des niveaux d’exposition, &ape souvent indispensable B 1’8valuation des risques toxiques, vise B depister les situations de tra- vail pouvant entrainer chez un groupe de sujets un risque d’alt&ation de la Sante. Cette approche, qui s’ impose & I’employeur pour certains produits dangereux, permet le contrale et I’am6lioration de I’efficacith des mesures de prevention existantes. Elle permet itgalement au mbdecin d’adapter le suivi medical des sujets expo&s aux risques encourus. La quantification de I’exposition peut 6tre nbcessaire pour la reconnaissance de maladie professionnelle et peut constituer un 616ment important dans I’acceptation d’un dossier par le Cornit regional de reconnaissance de pathologie professionnelle. Revue Francaise cles Laboratoires. janvier 2003, N” 349 49

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POLLUTI ATMOSPHiRlQUE ET RlSQ~l1 PROFESSIONNELS

Anne Maitre a’*, ML riel Stoklov a

-- R&sum6

L’&aluation des nivaaux d’exposition toxique est une des &apes de

la demarche d’Bvaluation des risques, qui se developpe de plus en

plus en milieu industriei. Elle a pour but d’identifier des groupes de

sujew a risques sur lesquels porteront en priorit les efforts de pr&

ventlon et la surveillance medicale avant I’apparition d’une pathologie.

La m6trologie aimosphhrique, t&s utilisbe en hygiene industrielle,

necessite une strategie rigoureuse et la mise en place de mat$riel

d%chantillonnage. La surveillance biologique de I’exposition, facile

& mettre en oeuvre et rnieux corr&e B la dose effective, est en

plein d6veloppement.

l?valuation de risquss - risques toxiques - mesure de Vex-

position - mCtrologie atmosph6rique - pr6l&ement indivi-

due4 - surveillance biologique.

Summary

Occupational exposure monitoring is one step of risk assessment

methodology which is extensive//y used in environment. The aim is

to identify worker s’roups having an increased risk of developing

adverse health effects. These groups will be concerned by priority

measures in improvment of industrial health prevention and speci-

fic medical survey.

Airborne monitoring is mainly used by industrial hygienists but this

method implies riglzlrous exposure assessment strategy and speci-

fic sampling matenal. Biological monitoring is developing, being

more easy and better related to target dose.

Ris,k assessment - toxic pollutant - occupational exposure -

airiborne monitoring - personal sampling - biological monl-

toring.

I3 epuis 1946, e concept de mbdecine du travail a progressive- ment 6~01~6 vers celui de Sante au travail par le dbpistage pr&

coce d’effets fonctionnels ou biologiques et actuellement par la d&er-

“Equipe de m&decinc! et sant& au travail Environnement et prediction de la Sante des populations (EPSP) Laboratoire TIME, (UMR 5525) Faculte de medecine Domaine de la Nlerci 38706 La Tronche cedex

E-mail : [email protected]

article recu le 31 odobre, accept6 le 14 novernbre 2002.

D Elsevier, Paris

mination de groupes de sujets a risques. Cette prevention primaire d’hy- giene industrielle, approche largement ditveloppbe dans les pays anglo- Saxons, prend une place de plus en plus importante en France, et est indispensable & la mise en place d’un suivi medical adapt& aux risques professionnels des sujets expos&.

L’Bvaluation des risques professionnels, obligation qui s’impose B tout chef d’entreprise, fait I’objet d’une importante rbglementation.

- L’atticle L 230-2 du Code du travail (loi no 91-l 414 du 31 decembre 1991) traduit le droit communautaire (article 6 de la directive cadre no 89/391 /CEE du 12 juin 1989) au regard de trois exigences : i! impose & I’employeur de disposer d’une Evaluation des risques de son entreprise, de mettre en place les mesures de protection de la Sante des salaries qui en d&coulent, d’informer et de former les sujets expo- ses concernant les agents chimiques dangereux et les moyens de s’en prott+ger.

- De nombreuses rbglementations specifiques g un type d’agent dan- gereux (amiante, plomb, benz8ne.J ou une catbgorie de travailleurs (femmes enceintes) ont BtB publikes depuis 1989, et pItis rbcemment le d&ret no 2001-97 du 1” fevrier 2001 fait obligation d’bvaluer le risque d’exposition aux agents canc&ogBnes, mutagenes ou toxiques pour la reproduction (CMR) 151.

- Le d&ret no 2001-1016 du 5 novembre 2001 introduit dans le Code du travail I’obligation pour I’employeur de crber un * document unique )p comprenant les r&ultats de Waluation globale des risques (physiques, biologiques, psychologiques, chimiques), avec possibilit& de sanction p&ale en cas de non-application.

Comme & toute entreprise, cette reglementation s’applique aux labo- ratoires d’analyses biombdicales qui manipulent et stockent de nom- breux produits tant biologiques que chimiques.

L’Bvaluation des risques est une dbmarche globale d’analyse des risques a priori, qui comprend quatre &apes : identification des dan- gers, definition des relations dose-effet, &valuation de I’exposition, esti- mation des risques encourus. Nous ne nous inthresserons, dans le pr& sent article, qu% 1’6valuation des risques toxiques.

2 1 G3jectifs

La mesure des niveaux d’exposition, &ape souvent indispensable B 1’8valuation des risques toxiques, vise B depister les situations de tra- vail pouvant entrainer chez un groupe de sujets un risque d’alt&ation de la Sante. Cette approche, qui s’impose & I’employeur pour certains produits dangereux, permet le contrale et I’am6lioration de I’efficacith des mesures de prevention existantes.

Elle permet itgalement au mbdecin d’adapter le suivi medical des sujets

expo&s aux risques encourus. La quantification de I’exposition peut 6tre nbcessaire pour la reconnaissance de maladie professionnelle et peut constituer un 616ment important dans I’acceptation d’un dossier par le Cornit regional de reconnaissance de pathologie professionnelle.

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Qua/it6 de I’air et sank5

Enfin, la connaissance precise de I’exposition est indispensable au suivi professionnel et post-professionnel des salaries exposes aux sub- stances cancerogenes.

.“’ / i; j::iaJ&rg” i+:iaie &s ri+w ioxiques [7]

Cette &ape necessite une etude de poste approfondie et consiste d’une part a faire l’inventaire des produits manipules et/au stock& puis a caracteriser les dangers intrinseques des substances, et d’autre part, a analyser leurs conditions de mise en ceuvre pour evaluer les dan- gers extrinseques. Elle permettra d’estimer qualitativement les risques

et de hierarchiser les priorites.

2.2.1. Identification et caract&isation des dangers intrinseques des substances

L’inventaire des produits commerciaux manipules etiou stock& est realise pour chaque unite de travail. L’identification des substances contenues dans ces produits est fake a partir des etiquettes presentes sur les emballages (tout en faisant attention au deconditionnement de produits), mais surtout a partir des fiches de donnees de &write (FDS). Celles-ci, bien que parfois incompletes, doivent etre fournies a chaque entreprise par le fabricant ou le revendeur des produits com- merciaux. Les fiches de composition chimique peuvent egalement etre demand&es, mais ne sont pas toujours obtenues du fait du secret industriel. L’identification des produits intermediaires de synthese, des sous-produits de fabrication et des produits de decomposition thermique n’est en revanche pas chose facile.

La caracterisation des dangers intrinseques des substances passe par les FDS, ou sont stipulees les classes de danger (cancerogene, mutagene, toxique pour la reproduction, toxique, nocif, corrosif, irri- tant), les valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP), les phrases de risque (phrases en R) et de securite (phrases en S), mais aussi par une recherche bibliographique. Celle-ci est simple pour les produits largement utilises, mais peut etre plus difficile pour les nou- veaux produits. Elle sera centree sur les caracteristiques physico-chi- miques, la toxicocinetique et la toxicodynamie, les pathologies toxiques aigues ou chroniques, les classifications des dangers et les VLEP.

2.22. identification des dangers extrinst?ques

Elle passe par I’etude des procedes de mise en ceuvre des sub- stances, avec une analyse detaillee de I’activite de travail (melange de produits, chauffage, aerosolisation), de I’utilisation des produits (quantite, concentration, frequence et duree d’exposition), des ope- rateurs (fonction et nombre d’agents exposes, exposition directe ou indirecte, existence d’un contact cutane) et des moyens de protection collective et individuelle (existence, type, efficacite, uti- lisation).

2.2.3. FMrarchisation des priorit&

A la fin de cette etape, la synthese des informations concernant les pro&its et leur mise en ceuvre, les pratiques professionnelles et les

moyens de prevention, completee si besoin par un controle des sys- temes de ventilation et par les resultats des mesures anterieures, per-

met de hierarchiser les priori%.

Cette evaluation qualitative est parfois suffisante pour determiner que !‘exposition est negligeable ou a I’inverse, que le risque de depasse- ment des VLEP et done la probabilite de survenue de pathologies sont importants. Dans ce dernier cas, un changement de produits, des modifications techniques du pro&de et des ameliorations des moyens de prevention doivent etre rapidement mis en place. Mais bien sou- vent cette evaluation qualitative ne permet pas un diagnostic fiable quant au risque de depassement des VLEP, une quantification des niveaux d’exposition s’avere alors necessaire.

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2-3.7. Choix de la mithode 161

Pour evaluer l’exposition professionnelle des salaries, deux approches complementaires peuvent etre mises en place :

1. La surveillance des atmospheres de travail, qui tend a estimer l’ex- position des sujets, a partir de mesures de la concentration des sub- stances chimiques dans I’air. Cette dose externe est importante a determiner pour les substances qui pen&rent dans I’organisme par inhalation, et qui entraynent essentiellement des effets broncho-pul- monaires. Elle est comparee aux VLEP, concentrations admissibles

dans I’air.

2. La surveillance biologique de I’exposition, qui est basee sur la quan- tification a I’echelle individuelle de la substance elle-meme ou de ses metabolites, dans differents milieux biologiques. Cette approche es2 preferee a la metrologie atmospherique pour evaluer les risques chro- niques systemiques et pour les substances oti I’absorption cutanee est importante, afin de pas sous estimer le risque toxique. La concen- tration de ces indicateurs biologiques d’exposition (IBE) correspond a la dose interne toxique et est comparee a une valeur guide au-des- sus de laquelle existe un risque sanitaire inacceptable.

2.3.2. Choix du laboratoire

Alors que l’evaluation initiale des risques est souvent realisee par des acteurs de I’entreprise, i’echantillonnage d’atmosphere et le dosage des polluants fait en general appel a des services exterieurs : laboratoires et services prevention des CRAM, laboratoires universitaires des lnstituts de medecine du travail, laboratoires prives d’hygiene et de securite. Pour la surveillance biologique, les dosages sont realises par des labo- ratoires publics ou prives d’analyse biomedicale.

La qualite d’un laboratoire passe par sa participation a des controles de qualite externes, son accreditation ou I’obtention d’agrements, qui sont exiges pour le prelevement et/au le dosage de certaines sub- stances dans un cadre medico-legal.

__._.__. _-.___

L’evaluation de I’exposition atmospherique des salaries aux substances toxiques pouvant etre emises en milieu industriel suit des regles pre- cises qu’il est important de respecter. Elles sont detaillees dans des normes europeennes ou francaises [I, 21.

3 1. B!Eritiors et objectifs

Le mesurage de la concentration d’un produit toxique dans l’air moyen- nee sur un temps donne permet d’evaluer la dose externe a laquelle est expose un sujet. Elle s’exprime generalement en ppm, parties par million (= cm3 rnm3) ou en ppb, parties par billion (= mm3 m-3) pour les substances volatiles, et en mg mm3 (ou ug m-3) d’air pour les autres.

Ce mesurage est pertinent pour identifier les sources d’emission de polluants et pour estimer I’exposition des operateurs si la voie d’ab- sorption majoritaire du produit est la voie pulmonaire. II se justifie ega- lement quand la surveillance biologique ne peut irtre utilisee (connais- sances incompletes sur le metabolisme, faibles doses). La pollution de I’air des lieux de travail pouvant varier considerablement dans le temps et dans I’espace, il est important de mettre au point une stra- tegie de prelevement, afin d’obtenir des resultats representatifs de I’exposition d’un groupe de sujets. Celle-ci est basee essentiellement sur la definition de groupes homogenes d’exposition (GHE), a par- tir de la connaissance detaillee des differentes taches effect&es par les operateurs de I’unite de travail. Chaque groupe correspond a un ensemble de sujets ayant une meme fonction de travail, generant le meme risque d’exposition pour une substance donnee.

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Ouaht6 de /‘air et sank!

Les mesutages sont real&s sur un echantillon de sujets representatifs du groupe. Alors que cette approche permet une interpretation sta- tistique des resulltats, elle n’est pas applicable pour un faible nombre de sujets exposes. La s-trategie de mesurage est alors plus simple, et est essentiellement fonction de l’existence de differents produits et de pointes d’exposition.

La VLEP d’un polluant correspond a la concentration dans l’air que peut respirer une personne pendant un temps determine sans risque d’al- teration de sa Sante, rneme si des modifications physiologiques rever- sibles sont parfois to ekes. Son elaboration est fondee sur les etudes experimentales in vitro et in vivo sur I’animal, les etudes sur volontaires sains, les observations cliniques, et surtout les etudes epidemiologiques. L’explerience humaine &ant limitee pour bon nombre de substances, de nombreuses recommandations utilisent les resultats d’experimentations animales en applique.nt un facteur de securite. Peu de ces valews ont un caractere contraignant : benzene, chlorure de vinyle monomere, silice, amiante, poussieres r&on specifiques, gaz de fumigation. Les autres sont actuellement uniquement indicatives.

Pour prevenir la wrvenue d’effets toxiques immediats apres une expo- sition importante de courte d&e, tels des effets caustiques ou nar- cotiques, la valeur retenue, appelee valeur limite d’exposition (VLE), est mesuree sur une duke maximale egale au plus a 15 min. Pour des produits tres irritants, tels les isocyanates, cette duke de prelevement est abaissee a 5 min. Pour eviter I’apparition d’effets toxiques apres plusleurs mois ou arinees d’exposition repetee, tels qu’une neuropa- thie a I’hexane, la, valeur a ne pas depasser est la valeur moyenne d’ex- position (VME) qui correspond a une valeur ponderee sur 8 heures. Seul le plomb nkessite une ponderation sur une periode plus longue

de 40 heures.

Les VLEP publiees ‘clans les autres pays, notamment aux 6tatsUnis - fhreshold limit va/,Jes (TLV-STEL, TLV-TWA) publiees par I’ACGIH et maxima/e Arbeitq3latzkonzenfration (MAK) publiees en Allemagne par la DFG -, sont plus nombreuses que les valeurs francaises et gene- ralernent plus basses.

Les salaries sont souwnt soumis a une ambiance de travail contaminee par un melange (de substances. Quand plusieurs produits exercent les memes effets toxiques sur l’organisme (effets neurologiques centraux des solvants), on considere les effets de ces substances comme addi- tifs. La VLEP est depassee quand : E; Gil VLEPi> 1 (ou Ci= concen- tration atmospheriq_!e du produit i et VLEPi = VLEP du produit I).

En revanche, si les effets toxiques des differents produits sont inde- penNdank, on se contente de considerer les rapports individuels pour chaque produit et non leur somme. Si aucun ne depasse I’unite, I’ex-

position est tolerable.

Le respect de ces valeurs permet d’eviter la survenue de pathologies proiessionnelles chsz les salaries exposes. Mais elles ne fournissent que des indications g&-&ales et il est possible de voir apparaltre des effets chez cerkins sujets, du fait d’une hypersensibilite ou d’une patho- logie sous-jacente. Les VLEP proposees pour des produits geno- toxiques, pour lesquals il est scientifiquement impossible de definir une concentration-seuil au-dessous de laquelle il n’existe aucun risque, doi- vent etre consider&s comme un objectif minimal a atteindre, la solu- tion etant bien stir le remplacement de I’agent cancerogene.

3.3. k6alisation arxke:e c&r; &l&eypy’s ::‘a~~:sp~%~e

Les controles techniques concernant I’exposition aux substances CMR doivent etre rea!ises selon Ee d&ret n” 2001-97 une fois par an par

un organisme a.gree 61.

Ram Franpaise des Lak~orato~res, janvier 2003, N” 349

3.3.1. Convention d’6tude et information de I’entreprise

Une convention d’etude precisant la strategie et le cotit de I’intervention est etablie au prealable entre le laboratoire intervenant et l’entreprise. Les &apes de la demarche sont presentees a I’ensemble de la hie- rarchie de I’entreprise : objectif des mesures, modalites pratiques des prelevements, confidentialite des resultats individuels et utilisation des donnees. Le medecin du travail a un role primordial dans cette etape, de conseil et d’information, qui conditionne la reussite de la demarche.

3.3.2. Lieu du pr6l&vement

Du fait de I’heterogeneite des atmospheres de travail, les prelevements de reference quant a la determination des risques toxiques des sala- ries sont les prelevements individuels. Le port de capteurs individuels implique I’utilisation de materiel leger, robuste, sans danger et fonc- tionnant de man&e autonome.

Les prelevements a postes fixes sont un complement permettant de caracteriser des sources ou une ambiance particuliere d’un atelier. Ils donnent en general des resultats plus bas que les prelevements indi- viduels, car les sujets sont souvent plus proches des sources princi- pales d’emission.

3.3.3, Moment at duke des prt%vements

Pour determiner une exposition par rapport a la VME, I’echantillonnage est real& sur des fractions representatives de la duree totale du tra- vail ou pendant les conditions les plus defavorables (mesurages du pire des cas).

Pour determiner une exposition par rapport a la VLE, les prelevements sont de courtes dukes (< 15 min) au moment des pointes d’exposition.

3.3.4, Nombre de pr6Rvement.s

C’est en general un compromis entre la necessite d’obtenir un resul- tat representatif de I’exposition (necessite d’un nombre suffisant de prelevements, afin de pouvoir calculer la probabilite de depassement de la VLEP au sein d’un GHE) et des realites de terrain prenant en compte le coQt d’une intervention et souvent le faible nombre de sujets exposes.

3.3.5, Conduite de /‘intervention

Les intervenants, pendant la duke des prelevements, observent les procedes reels de travail, relevent les operations effect&es et les activites de voisinage, et s’assurent du bon fonctionnement du mate- riel de prelevement.

Blhodes de pr&kwerr;e-its almos~i?&iai_tes et d’anaiyses ]71

Elles doivent etre conformes aux normes en vigueur internationales (normes ISO), europeennes (notmes EN) et/au francaises (normes AFNOR - Air des lieux de travail).

3.4.1. Mbthodes de pr6l6vement

Differentes methodes de prelevements d’air sont utilisees en entre-

prises.

- Le prelevement actif est la methode de prelevement la mieux adap- tee a la surveillance individuelle de I’exposition, car elle permet un echantillonnage integre sur la duke du prelevement et represente en general la methode de reference en hygiene industrielle. t-lair est aspire a travers un medium retenant les composes a analyser a I’aide d’une

pompe portative de faible poids, fonctionnant de facon autonome sur batterie. Le debit d’aspiration est fixe en debut de prelevement et veri- fie en fin de prelevement. La pompe, portee a la ceinture par I’opera- teur, est reliee par un tuyau flexible a un support sit& dans sa zone respiratoire (fixation au col de chemise).

5f

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Qualit de lair et sank5

Les supports varient selon les composes analyses : charbon actif ou tensx pour les hydrocarbures, cartouches ou filtres impregnes d’un reactif pour les aldehydes ou les isocyanates, filtres places dans un Porte-filtre pour les particules, les metaux, les HAP, les acides mineraux, I’amiante.

5u fait de la complexite de la composition de la phase particulaire et de I’importance de la taille des particules dans l’evaluation de I’exposition, plusieurs termes correspondant a des definitions differentes en terme de fraction, et done de danger, sont utilises pour les caracteriser. En hygiene industrielle, ils correspondent aux probabilites de depot des par- ticules a differents niveaux du tractus respiratoire en fonction de leur taille (fraction inspirable, fraction thoracique, fraction alveolaire).

- Les analyseurs en continu, largement utilises pour le mesurage a poste fixe du SO,, NOx, CO,, CO, O,, H,S, existent egalement pour la mesure individuelle de certains gaz. lls sont specifiques d’une sub- stance (detecteurs electrochimiques ou par chemiluminescence), ou utilisables pour des composes varies apres selection de la longueur d’onde d’absorption maximale du compose et calibrage de I’appareil (detecteur infrarouge). Les donnees enregistrees en memoire pendant I’activite de travail sont dechargees sur ordinateur a la fin du p&l&- vement. Un suivi en parallele des taches permet d’interpreter les resul- tats en terme de VME, VLE, et de determiner les operations generant des pointes de pollution

- Les prelevements passifs par diffusion moleculaire de l’air sur un adsorbant presentent I’avantage de ne pas necessiter de pompe d’as- piration d’air et d’etre simple d’emploi. En revanche, les methodes d’ex- traction et d’analyse sont tout aussi sophistiquees que celles des pre- levements actifs. Leur inconvenient majeur est la mauvaise prise en compte des pits d’exposition.

3-4.2. M&hoc/es d’analyse

Elles doivent Btre de qualite, c’est-a-dire sensibles (dosage possible jusqu’au l/l 0” de la VLEP), specifiques, exactes et reproductibles. La facilite, la rapidite d’execution et le cout dune technique de dosage sont egalement des facteurs a prendre en compte.

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Si le nombre de prelevements est important, le calcul de la probabi- lite de depassement des VLEP reposant sur I’analyse de la distribu- tion des niveaux d’exposition trouves (distribution souvent log-normale) est possible. Ces outils statistiques presentent I’avantage de calcu- !er I’incertitude lice a la representativite de I’echantillon, et permettent d’apporter un diagnostic quant a la situation de travail : -si la probabilite de depassement est inferieure a 0,i O/o, la situation de travail est jugee acceptable ; -si la probabilite est superieure a 5 %, elle est inacceptable ; -si la probabilite se situe entre les 2, la situation est jugee acceptable mais necessite des mesures complementaires pour pouvoir definiti- vement trancher.

Face a un faible nombre de prelevements, une interpretation simple est egalement possible, tout en tenant compte de la fluctuation des niveaux d’exposition et de I’incertitude de la technique d’echantillon- nage et de dosage : si les niveaux d’exposition sont inferieurs a 0,8 VME, ie risque de depassement de la valeur est faible et aucune action specifique nest a prendre ; si les don&es sont comprises entre O,8 et 0,7 VME, un examen des actions de prevention est a mener ainsi qu’un contrcile periodique des expositions ; si les niveaux sont supe- rieurs a 0,7 VME, la mise en ceuvre d’actions correctives est a entre- prendre avec evaluation de leur efficacite.

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Les resultats sont rendus de faqon collective et anonyme a I’ensemble des acteurs de prevention de I’entreprise, et de faGon nominative au

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medecin du travail, afin qu’il les transmette et les commente aux salaries, et conseille I’employeur dans I’amelioration des conditions

de travail.

Les decisions qui decoulent du risque de depassement des VLEP visent a l’amelioration des systemes de protection et a I’adaptation de la surveillance medicale, avec evaluation ulterieure des expositions pour juger de I’efficacite des moyens mis en ceuvre et du plan de controle periodique. Dans le cas des substances CMR, tout depas- sement de la VLEP necessite un controle immediat de I’exposition et I’arret du travail si celle-ci se confirme. Un nouveau controle est neces- saire sous 15 jours apres mise en ceuvre de mesures de prevention

appropriees.

La surveillance biologique de I’exposition se developpe progressive- ment en France, alors qu’elle est largement utilisee dans certains pays, tels que les Stats-Unis, I’Allemagne, la Grande-Bretagne ou la Finlande. Sa mise en cauvre facile la met au tout premier plan des outils d’eva- luation de la dose, indispensable au developpement d’etudes epide- miologiques. De plus, la mesure d’lBE est parfois un des criteres d’exposition obligatoire pour la reconnaissance de maladies profes- sionnelles (tableau no 1 du plomb).

ii qi”(l,p$; p: &‘rl::r,,,

La surveillance biologique est une methode d’evaluation de la dose interne de la substance chimique qui integre I’ensembie des sources d’exposition, professionnelles, domestiques ou environnementales, et des voies d’absorption du produit toxique, et qui prend en compte I’ef- ficacite des moyens de protection.

Alors que les indicateurs d’effet mesurent des modifications biolo- giques reversibles caracteristiques de I’action de la substance (pro- toporphyrines zinc), les indicateurs de dose correspondent au dosage de la substance (toluene) ou de ses metabolites (acide methylhip- purique) dans differents milieux biologiques, essentiellement le sang ou I’urine. Peu d’indicateurs quantifient la substance active directement au niveau de I’organe-cible : il s’agit alors d’indicateurs de dose effec- tive (carboxyhemoglobine).

De nombreux facteurs physico-chimiques, physiologiques ou pathologiques propres a chaque individu interviennent dans la toxi- cocinetique et les transformations metaboliques des substances dans I’organisme. Ainsi certains indicateurs de susceptibilite indi- viduelle se developpent rapidement, par exemple le screening gene- tique des activites enzymatiques (vitesse d’acetylation hepatique). II est important, pour ces tests, de veiller au respect de l’ethique et ne pas transformer la surveillance biologique en un moyen de selec- tion &. I’embauche.

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Les premieres valeurs de reference sont apparues en Allemagne en 1984 (BAT ou Biologisher Arbeitsstoff-Toleranz-Wert), et les BEI (biological exposure indices) ont ete introduits aux Etats-Unis en 1985. La France a publie quant a elle des valeurs-guides en 1998 pour une trentaine de produits, qui ont ete revues en 1997 [4].

Les BEI utilises aux Stats-Unis correspondent en general aux niveaux les plus probables des parametres biologiques de sujets en bonne Sante apres une exposition par voie respiratoire a des concentrations egales a la VME. Ces valeurs sont done plutot cor- relees aux VLEP qu’aux relations dose-effet ou dose-reponse. En France, elles sont elaborees a partir des valeurs americaines de

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I’ACGIH au sein d’ur groupe scientifique sous le patronage du ministere de I’Emploi et de la Solidarito.

Les BAT utilisees en Allemagne seraient plutot des valeurs au-dessous desquelles aucun efiet toxique ne pourrait etre observe (NOAEI_). Les valeurs de reference ont le merite de preciser le ou les parametres a doser, le milieu biologique a prelever et le moment du prelevement, mais egalement de definir des rep&es pour les niveaux a ne pas depasser.

II est important de connaitre la nature du flacon a utiliser, le conser- vateur et I’anticoaguiant, et d’eviter toute contamination exterieure. Les conditions de stockage des echantillons (endroit propre, au frais) sont a respecter, et kes prelevements sont achemines au laboratoire dans les meilleurs delais.

L’analyse de l’air expire est peu pratiquee du fait de la forte incidence des variations rapides de concentration dans I’air. Le prelevement de sang veineux se fait dans lun tube contenant un anticoagulant. Le dosage est fait, suivant le toxique a anaiyser, sur sang total ou sur serum apres cen- trifugation de l’echantillon. L’urine, qui est de loin le milieu biologique le plus souvent utilise du fait de sa facilite de prelbvement, est si possible recueillie au service medical apres une douche et un changement de vete- ment.

La quantification de la substance elle-mbme ou de ses metabolites necessite une bonne connaissance de sa toxicocinetique (absorption, distlribution, stockage, elimination), mais aussi de ses mecanismes d’ac- tion toxique. La connaissance des parametres toxicocinetiques de la substance permet la determination du parametre a quantifier, du milieu biologique a prelever, mais aussi, du moment optimum du prelevement. Si la cinetique d’elimination est rapide (temps de 112 vie < 5 h), ce qui est le cas des solvants, la concentration de fin de poste (FP) repre- sente la quantile de substance absorbee pendant la journee de tra- vail. Si la cinetilque est plus lente (temps de I 12 vie = 12 h), le toxique va pouvoir s’accumuler progressivement dans I’organisme tout au long de la semaine de travail, tel le cobalt. Le prelevement se fait alors en FP fin de semaine (KS). Pour des eliminations tres longues (temps de 112 vie = mois), le produit s’accumule dans I’organisme et le moment du jprelevement dans la semaine de travail est peu important. C’est le cas de la plomlobmie, qui represente I’exposition du mois precedant le dosage.

Si les prelevements biologiques sont effect&s dans le cadre d’un pro- tocole de recherche, celui-ci doit au prealable avoir obtenu I’accord du Comite consultatif de protection des personnes pour la recherche biomedicale (CCPPKB).

Pour ameliorer I’exactitude et la precision des analyses, les laboratoires mettent en place des controles internes de qualite (echantillons cer- tifies) et participem a des controies externes de qualite, qui sont des circuits d’intercomparaison de resultats pour des echantillons iden- tiques envoy& periodiquement aux laboratoires. Si la variabilite ana- lytique inter-laboratoires diminue progressivement, d’impottantes ame- liorations de la qualite restent encore a faire.

Avec la mise en p&e des bonnes pratiques de laboratoire et le respect des normes ISC) 9000, la participation des laboratoires a ces controles d’s qualite va darts I’avenir devoir se developper. En France, la participation a des circuits d’intercomparaison n’est obligatoire que pour le dosage de la plombemie en we de I’obtention d’un agrement.

Pour les analyses d’urine, ies concentrations des substances dont I’ex- cretion depend de la diurese doivent etre rapportees a la creatinine pour

limiter les variations dues au voiume des urines.

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Pour les urines tres diluees (creatinine < 0,3 g/l) ou tres concentrees (creatinine > 3 g/l), une analyse de controle est realisee.

Les resultats, la encore, sont a comparer aux valeurs guides de refe- rence [41, aux donnees scientifiques recentes, mais aussi aux valeurs d’une population non professionnellement exposee. Ces dernieres sont de plus en plus etudiees par les laboratoires, car il existe des variations geographiques, temporelles ou hygiene-dietetiques (tabagisme).

L’interpretation collective des resultats est a privilegier par rapport a I’interpretation individuelle. Si la probabilite de depassement du niveau maximal admissible est > 0,l %, il faut envisager I’amelioration des moyens de protection collective et individuelle des salaries.

Sur le plan individuel, la dose interne est dependante de nombreux fac- teurs physico-chimiques inherents a la substance, mais s&out de fac- teurs propres a chaque individu. Elle est a I’origine de difficult& d’in- terpretation des resultats a I’echelle individuelle. De plus, il faut tenir compte de la selectivite de I’IBE, qui depend de la specificite de la methode analytique et de la specificite du parametre mesure, par rap- port a la substance elks-mbme (phenol urinaire et exposition au benzene), ou a la source (1 -hydroxypyrene urinaire chew des sujets tabagiques sou- mis aux emissions de diesel). II faut done toujours resituer le resultat d’un sujet dans le contexte global et toujours le comparer aux valeurs ante- rieures. En cas de valeur anormalement elevee, il faut en priorite elimi- ner une contamination externe au moment du prelevement (essentiel- lement en cas de dosage du toxique lui-meme), une erreur de stockage de l’echantillon ou une erreur analytique. Puis il faut rechercher les acti- vites professionnelles pouvant entrainer des expositions importantes, une mauvaise utilisation des moyens de protection et un non-respect des regles d’hygi&ne, mais aussi une exposition non-professionnelle.

Gomrwr+cation des r&wttats

Comme toute analyse biologique effect&e sur une personne humaine, les resultats individuels relevent du secret medical, et ne sont transmis nominativement par le laboratoire qu’au sujet ou au medecin demandeur. Ce dernier a le devoir de les communiquer et de les interpreter a chaque sujet comme tout autre examen complementaire, que ce soit pour des analyses realisees dans le cadre de la surveillance periodique des expo- sitions ou dans le cadre d’un protocole de recherche.

Une attention toute particuliere doit etre portee au rendu de resultats d’indicateurs biologiques d’effets genotoxiques, qui sont en pleine expansion pour ne pas transformer des hypotheses et des incertitudes en stress et anxiete, ainsi qu’aux facteurs genetiques de susceptibi- lite individuelie.

Seule une transmission anonyme et globale des resultats biologiques peut etre transmise aux personnes chargees dans I’entreprise de la prevention.

________._.._.. _ - _ ._- S i le depistage des effets precoces est realise periodiquement au

tours de la surveillance medicale, la Sante au travail cherche desormais a mettre en evidence des groupes de sujets a risques en evaluant leurs expositions toxiques. Le choix entrn la mesure du toxique dans l’air et/au dans les milieux biologiques depend de nom- breux facteurs qui seront determines au tours de l’evaluation initiale des risques : la substance elle-meme, les procedes techniques, I’en- vironnement industriel, les moyens de prsvention...

Alors que la metrologie atmospherique impose d’appliquer une strategie et des procedures de mesurage rigoureuses, la mise en ceuvre de la sur- veillance biologique est plus simple. Elle doit cependant s’appuyer, elle aussi, sur une solide evaluation initiale. Face au developpement actuel des indicateurs de susceptibilite individuelle, notamment genetique, il faut veiiler

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Qua/it6 de Pair et sant6

& ce que ia surveillance biologique, outil indispensable d’un programme L%valuation quantitative de I’exposition permet de favoriser Wablis-

d’hygikne industrielle, ne devienne pas un outil de &lection individuelle. sement d’une association causale entre une exposition et une mala-

La qualit doit &re un souci permanent des laboratoires du fait des die. Elle est d’autant plus importante que les risques calcul& sont de

lourdes con&quences que peuvent avoir les resultats et, pour ce faire, plus en plus faibles, du fait de I’am8lioration progressive des condi-

les contrbles externes de qualit et I’obtention d’agrkments doivent tions de travail, mais aussi du developpement croissant d’6tudes en

encore se dbvelopper. milieu environnemental.

111 AFNOR, Atmosphere des lieux de travail. Conseils pour I’&aiuatian de I’exposition aux agents chimiques aux fins de comparaison avec des valeurs limites et stratbgie de mesurage. Norme europgenne, NF EN 689 et Norme AFNOR, NF X 43-279, 1995, 35 p.

121 AFNOR, Air des lieux de travail. Conseils pour la conduite d’une intervention en vue de t’&alua- tion de /‘exposition professionnelle au risque chi- mique sur les lieux de travail par echantillonnage

de I’air, Norme AFNOR, NF XP X 43-298, 1997, 19 p.

[31 INRS, Valeurs limites d’exposition professionnelle aux agents chimiques en France, 1999, ND 2098.

[4] INRS, lndicateurs biologiques d’exposition : principes de base et valeurs guides utilisables en France, 1997, ND 2065.

[SI JOCE du 03/07/2001, D&ret no 2001-97 du 1 e/ fevrier 2001 Btablissant les regles particu- Ii&es de pr&ention des risques canc&og.+nes, mutagt5nes ou toxiques pour la reproduction et modifiant le Code du travail. Deuxidme partie : * DBcrets en Conseil d’&at *, 1866-l 868.

(61 Lauwerys R., Toxicoiogie industrielle et intoxi- cations professionnelles : &valuation de I’exposition aux agents chimiques dans I’industrie, 4” &d,, Masson, 1999, pp. 99-127.

[7] Maitre A., Stoklov M., Places et limiies des pr&- l&ements atmosph&iques et des indicateurs bio- logiques d’exposition, Toxicologic, (( Pathologie pro- fessionnelle 1~~ Encycl. MBd. Chir. 16-001-6-10, Elsevier, Paris, 1999, 8 p.

[El Pi&e F., Conso F., Biotox. lnventaire des labo- ratoires effectuant des dosages biologiques de toxiques industriels, INRS, nouvelle Qdition, 2002, 199p.

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