Paradoxes post- keynésiens Paradoxe de lépargne et paradoxe des coûts.

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Paradoxes post- keynésiens Paradoxe de l’épargne et paradoxe des coûts

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Paradoxes post-keynésiens

Paradoxe de l’épargne

et

paradoxe des coûts

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Lois de l’économie dominante et lois marxistes Des salaires réels plus élevés, ceteris

paribus, réduisent l’emploi ou réduisent les taux de croissance de l’économie

Des taux d’épargne plus élevés accroissent l’output par tête (modèle de Solow) ou accroissent les taux de croissance (modèle de croissance endogène)

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Le paradoxe de l’épargne

Établi par Keynes dans la Théorie générale,en 1936

Une propension à épargner plus élevée n’incite pas une hausse des dépenses d’investissement et mène à une réduction de l’output et de l’emploi dans le court terme, à cause de la réduction de la demande effective.

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Le paradoxe des coûts

Établi par Michal Kalecki en 1939 Des marges de profit plus élevées, et

donc, des salaires réels plus faibles, ceteris paribus, ne permettent aucun accroissement des profits globaux, et conduisent à une réduction de l’output et de l’emploi, à cause d’une chute de la demande effective.

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Le rôle de la demande effective et de la répartition des revenus dans le court terme 1. Un modèle avec rendements

décroissants (proche de celui de Keynes) 2. Un modèle avec des rendements

constants (celui de l’économie kaleckienne)

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a

q

NNANpe NB

DGR

q(N)

(w/p)pe.N

W

A

B

C

Le cas des rendements décroissants; Demande effective vs demande notionnelle; Salaire réel et demande autonome exogènes

DG = w.N + a.pDGR = (w/p)N + a

qs

qd

Maximisation du profitDemande notionnelle

de travail

Le segment WC représente le profit réel

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Npe

NSNDnot

NDeff

w/p

NA

(w/p)pe W

N

A B

Demande effective, rendements décroissantset maximisation du profit: cas général

DG=OG

NB

Sur la courbe:w/p = [f(N) – a]/N

Au-dessus de la courbeDG > OG

Au-dessous de la courbeDG<OG

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Nfe

NSNDnot

NDef

w/p

NK

(w/p)K

(w/p)fe W

K

N

B

Demande effective, rendements décroissantset maximisation du profit avec prix flexibles: Le passage à W’ puis enfin à K

DG=OG

(w/p)WW’

DG > OG

DG<OG

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Npe

NSNDnot

NDeff

w/p

NKNA

(w/p)K

(w/p)pe W

K

N

A B

Rendements décroissants et ajustement parles quantités: déplacement de W à A, puis le long de la courbe NDeff

DG=OG

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Nfe

NSNnotD

NeffD

w/p

NKNA

(w/p)K

(w/p)fe W

K

N

A

Augmentation des dépenses autonomes

DG=OG

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Demande effective et rendements constants: Y/N = T: le cas postkeynésien

NDeff

NS

NNpe

N1

T

(w/p)pe

(w/p)1

w/p

a1/T

w/p = [f(N) – a]/N = [TN – a]/N = T – a/N

DG=OG

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Le principe de la demande effective en économie postkeynésienne

En partant du cas précédent: w/p = [f(N) – a]/N = [TN – a]/N = T – a/N En supposant une propension à consommer sur les profits

sc et l’investissement ai

pTN = wN + (1-sp)(pTN-wN) + ai

N = ai /sp(T-w/p) ou encore : w/p = T – (ai /sp)/N

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Le cas postkeynésien: effet d’une augmentation des dépenses autonomes réelles

NeffD

NS

NNpe

N1

T

(w/p)pe

(w/p)1

w/p

a1/T a2/T

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Le cas d’équilibres multiples: L’équilibre bas est celui qui est stable

NDeff

NS

NNpe-hautN0

D

T

(w/p)haut

(w/p)0

w/p

Npe-bas

(w/p)bas

N0S

B

H

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L’impact néfaste d’une hausse de la productivité si les salaires réels restent constants

NDeff

NS

NNpeN2

T1

(w/p)pe1

w/p

a/T1a/T2

(w/p)pe2

T2

Conséquences pour les programmes de partage du travail ….

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Sujet 2: Demande effective et croissance 1. L’ancien modèle cambridgien

Les mdèles de Robinson et Kaldor, 1956Le paradoxe de l’épargne de Keynes appliqué à la

longue période

2. Les nouveaux modèles de croissance kaleckiensLe paradoxe des coûtsVariantes du modèle

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rb* rh*ra r0r

g

gb*

g0

gh*

B

H

gs

La stabilité du modèle de croissance ‘en banane’ de Joan Robinson

gs = sp.r

gi = + .re

gi

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r1* r

g

g1*H

H’gs

gi

gs(sc2)

Le paradoxe de l’épargne du modèle cambridgien: la baisse de la propension à épargner mène à un taux de croissance plus élevé

gs = sp.r

gi = + .re

r2*

g2*

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Problème ! Les cambridgiens affirmaient qu’à court terme les

quantités devaient s’ajuster; pourtant dans leurs modèles, c’est le changement de la répartition (la hausse des marges de profit, donc la flexibilité des prix par rapport aux salaires nominaux) qui permet la réalisation de taux d’accumulation plus élevés.

Dans le modèle cambridgien il y a un mécanisme implicite et inexpliqué qui ramène les taux d’utilisation de la capacité vers leurs taux normaux (supposés fixes).

Les Kaleckiens prétendent qu’un tel mécanisme n’existe pas, et donc, que même à long terme, les taux d’utilisation sont endogènes et peuvent différer de leur niveau normal.

r = f.u/v

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Équation cruciale en économie hétérodoxe r = f.u/v = (F/Y)(Y/Ypc)(Ypc/K) f = part des profits u = taux d’utilisation de la capacité v= rapport capital/output de pleine capacité Le taux de profit normal ou ciblé est: rs = f. /v

us =Taux d’utilisation normal ou standard

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g

u

u

r PCED

gs

gi

u0*

r0*

g0*

The Kaleckian growth model

gs =sp.rgi = + .(u-us )r = f.u/v (PC) f =part des profits

ED obtenu par l’égalisation de I et S

- .us

us

rs

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g

u

u

r PC ED

gs

gi

u0* u1*

r0*

r1*

g0*

g1*

Le paradoxe de l’épargne revisité :baisse du taux d’épargne

gs =sp.rgi = + .(u-us )r = f.u/v

La hausse du taux deprofit se fait grâce à la hausse du taux d’utilisation. La marge de profit f reste constante

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g

u

u

r PCED

gs

gi

u0* u1*u1

r0*

r1*

g0*

g1*

rmic

Le paradoxe kaleckien des coûts: effet d’une réduction des marges de coût f

gs =sp.rgi = + .(u-us )

r = f.u/vp = (1+)(w/T)w/p = T/(1+)f = / (1+)

A

A

B

B

C

C

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Limites au paradoxe des coûts

Il se peut que la fonction d’investissement dépende positivement de la part des profits f ou du taux de rendement cible rs, si bien que le taux d’accumulation est inversement lié au salaire réel (c’est le régime du ‘profit squeeze’).

Dans le cas d’une économie ouverte, il se peut que des salaires réels plus élevés, obtenus notamment par une inflation plus forte, puissent avoir des effets négatifs sur la compétitivité des entreprises locales.

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Autres limites aux paradoxes des coûts et de l’épargne Qu’en est-il du problème de l’inflation? Que se passe-t’il si les taux de croissance ou les taux d’utilisation

de la capacité élevés mènent à des taux d’inflation plus élevés (ou si des taux d’utilisation supérieurs au taux normal mène à une accélération de l’inflation)?

Que se passe-t’il si la banque centrale répond à cette inflation plus élevée en augmentant les taux d’intérêt réels?

Et si les taux d’intérêt réels plus élevés mènent à des taux d’accumulation plus faibles?

C’est la réponse marxiste au modèle kaleckien (Duménil et Lévy), qui par certains aspects n’est pas très éloignée du modèle dit du ‘nouveau consensus’ proposé par les économistes nouveaux keynésiens (voir REP 2003, Abraham-Frois, Pollin, Hénin).

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g

u

u

r PCED

gs

gi

u1*us

r1*

g2*

g1*

La réponse marxiste: retour case départ

gs =sp.rgi = + .(u-us )= (u-us) d/dt = -

r = f.u/vp = (1+)(w/T)w/p = T/(1+)f = / (1+)

r2= rs2

g0

r0=rs0

Ou encore:d = (u-us)d/dt = - (- c)

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Analogies marxistes-néoclassiques

Avec la réponse marxiste, une baisse de la propension à épargner (ou une hausse du salaire réel) mène ultimement à une hausse des taux d’intérêt réels et à une baisse du taux de croissance de l’économie, car à long terme:

g = rs.sp

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Analogies marxistes-classiques

Il y donc de fortes analogies entre les deux théories. Selon toutes deux, la baisse de l’offre de fonds prêtables (épargne) mène, dans le long terme, à une hausse des taux d’intérêt (réels) et à une chute du taux d’accumulation, bien que les mécanismes soient différents.

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La réplique postkeynésienne

Il y a deux réponses à la critique marxiste 1. Le taux de rendement cible et le taux d’utilisation normal sont endogènes

et se modifient lentement, selon les taux réalisés durant la transition. Dans ce cadre, on obtient un modèle avec dépendance du sentier emprunté (hystérésis), où il est possible que les paradoxes de l’épargne et des coûts tiennent encore, même quand taux ciblés et réalisés sont égaux. Dans ce cadre les paramètres des fonctions de réaction pendant la transition vont aider à déterminer l’équilibre de long terme!

2. Il est possible que, pour une certaine plage des taux d’utilisation, il n’y ait aucune relation entre les taux d’utilisation et les taux d’inflation. Autrement dit, la courbe de Phillips est plate pour certains taux d’utilisation. Ainsi, encore une fois, on a une multiplicité d’équilibres possibles, au même taux d’inflation, au lieu d’avoir un seul taux de chômage à inflation stable (TCIS), ou un seul taux de croissance naturel. Ainsi il existe une multiplicité de taux de croissance possibles (naturels?) et une multiplicité de taux d’utilisation à inflation stable.

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πn

um ufcTaux d’utilisation de la capacité

Courbe de Phillips postkeynésienne

Taux d’inflation