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Panorama de l'agriculture et de l'agroalimentaire en Normandie OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019 Panorama de l'agriculture et de l'agroalimentaire en Normandie

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Panorama de l'agriculture et de l'agroalimentaire en Normandie

OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018

JUIN 2019

Panorama de l'agriculture et de l'agroalimentaire en Normandie

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Après plusieurs années marquées par la crise de l’élevage et un prix des cultures très insuffi sant, le revenu agricole normand a légèrement progressé en 2018.

Par ailleurs, de nombreuses exploitations agricoles normandes restent très dépendantes des aides de la Politique Agricole Commune. La PAC post-2020 est en cours de négocia-tion. Le budget qui lui sera consacré, est annoncé en baisse et pourrait donc fragiliser davantage les exploitations normandes. Les modalités d’allocation des futures aides de la PAC seront alors cruciales pour l’agriculture de notre région.

Les attentes sociétales sont aussi à bien prendre en compte. Cela nécessite un fort accom-pagnement des exploitations vers de systèmes plus économes en intrants et durables, et un besoin de diff érenciation sur les marchés.

Dans ce contexte instable, l’agriculture normande dispose de nombreux atouts, en parti-culier la diversité et la qualité de ses productions animales et végétales, la présence d’acteurs industriels et d’un port permettant des débouchés à l’exportation aux produc-tions agricoles…

Ce sont ces atouts que je vous invite à découvrir dans cette nouvelle édition du Panorama de l’agriculture et de l’agroalimentaire de Normandie.

Sébastien WINDSORPrésident de la Chambre régionale

d’agriculture de Normandie

EDITO

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

EDITO. . . . . . . . . . p•1 . . . . . . . . . .

L’agriculture et l’agroalimentaire

. . . . . . . . . . p•3 . . . . . . . . . .

Quelques indicateurs

. . . . . . . . . . p•4 . . . . . . . . . .

01Les actifs agricoles . . . . . . . . . . p•5 . . . . . . . . . .

02Les exploitations

agricoles. . . . . . . . . . p•8 . . . . . . . . . .

03La terre

. . . . . . . . . . p•11 . . . . . . . . . .

04Territoire, paysages

et environnement . . . . . . . . . . p•13 . . . . . . . . . .

05Le lait

. . . . . . . . . . p•15 . . . . . . . . . .

06La viande bovine

. . . . . . . . . . p•18 . . . . . . . . . .

07Le cheval

. . . . . . . . . . p•21 . . . . . . . . . .

08Le porc

. . . . . . . . . . p•24 . . . . . . . . . .

09Les volailles, œufs

et lapins. . . . . . . . . . p•28 . . . . . . . . . .

10Le mouton

. . . . . . . . . . p•32 . . . . . . . . . .

11Prairies et fourrages

. . . . . . . . . . p•35 . . . . . . . . . .

12Les grandes

cultures. . . . . . . . . . p•37 . . . . . . . . . .

13Le lin

. . . . . . . . . . p•40 . . . . . . . . . .

14La fi lière cidricole

. . . . . . . . . . p•42 . . . . . . . . . .

15Les légumes

. . . . . . . . . . p•46 . . . . . . . . . .

16L’horticulture ornementale

. . . . . . . . . . p•48 . . . . . . . . . .

17La forêt et la fi lière

bois. . . . . . . . . . p•50 . . . . . . . . . .

18Les valorisations non alimentaires

. . . . . . . . . . p•52 . . . . . . . . . .

19Les autres petites fi lières agricoles

. . . . . . . . . . p•56 . . . . . . . . . .

20L’agriculture

biologique. . . . . . . . . . p•58 . . . . . . . . . .

21Produits sous

signe de qualité et marque collective

. . . . . . . . . . p•60 . . . . . . . . . .

22Les industries

agroalimentaires. . . . . . . . . . p•63 . . . . . . . . . .

23Le tourisme rural et les circuits de

proximité . . . . . . . . . . p•65 . . . . . . . . . .

24Les produits de la

mer . . . . . . . . . . p•67 . . . . . . . . . .

2

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

L'agriculture etl'agroalimentaireen Normandie

La Normandie est une région agricole à multiples vocations où se côtoient des régions d'élevage (bovins pour le lait et la viande, porcs, volailles et lapins, moutons, chevaux) et des zones de culture (céréales et oléoprotéagineux, lin, betteraves, pommes de terre, légumes, fruits, horticulture).

Avec 600 km de côtes, la Normandie est l'un des plus importants bassins conchylicoles (huîtres et moules). C'est également une grande zone de pêche.

En aval des fi lières agricoles, l’agroalimentaire c’est :• près de 25 500 emplois salariés, soit

13 % des emplois industriels de la région,

• 870 établissements de production

agroalimentaire,

• un chiff re d’aff aires de 6,3 milliards d’euros, soit 17 % du chiff re d’aff aires

industriel de la région.

La Normandie est la région française

Des produits de qualitéDepuis de nombreuses années, les agricul-

teurs normands se sont engagés dans des

démarches de qualité. Certains d’entre eux

proposent aux consommateurs un large choix

de produits sous signe offi ciel d’identifi cation

de la qualité et de l’origine. En Normandie, on

dénombre 14 AOC (produits laitiers et cidricoles,

agneau), de nombreux Labels Rouges (viande

bovine, volailles et œufs, produits laitiers,

charcuterie, légumes, produits de la mer). La

région compte également un peu plus de 1 600

exploitations en Agriculture Biologique (lait

et produits laitiers, viandes et volailles, œufs,

cidre, céréales, fruits et légumes, miel…).

Des paysages ruraux à découvrir, dans un environnement préservéOutre la fonction de production de matières

premières agricoles, les agriculteurs assurent

de nombreuses autres activités : ils s’engagent

dans des démarches de préservation de

l’environnement et de la ressource en eau, ils

contribuent à la valorisation et à l’entretien des

paysages ainsi qu’à l’aménagement de l’espace

rural.

1re• productrice de fromages au lait de

vache,

• productrice de beurre, de crème,

• productrice de pommes à cidre et de

produits cidricoles,

• productrice de lin textile,

• productrice de poireaux

• en nombre de chevaux.

L'agriculture en chiff res :• 31 066 exploitations agricoles, d'une taille moyenne de 64 hectares,

• 39 500 exploitants agricoles et coexploitants,

• 70 % du territoire normand, soit un peu plus de 2 millions d'hectares (la Normandie est la

1re région française pour sa part de SAU / surface régionale),

• un produit agricole de près de 3,9 milliards d’euros en 2017 (hors aides et activités de

services).

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

PIB par habitant en 2015Normandie

27 465 € (7e région française sur 13 régions métropolitaines).

France métropolitaine33 409 €

Source : INSEE

Quelques indicateursen Normandie

L'agroalimentaire : 13 % des emplois industriels normands

Source : INSEE

Source : Chambres d’agriculture de Normandie, comptes de l'agriculture

Répartition des emplois au 1er janvier 2017Normandie France métropolitaine

Agriculture 3,2 % 2,3 %Industrie 15,8 % 11,9 %Construction 6,6 % 6.0 %Tertiaire marchand 42.3 % 49.1 %Tertiaire non marchand 32,1 % 30.8 %Total 100 % 100 %

Source : INSEE

5,5 % du territoire France métropolitaine5,2 % de la population France métropolitaine4,3 % du PIB France métropolitaine

691 676 habitants123 habitants/km2

279 755 habitants46 habitants/km2

492 627 habitants82 habitants/km2

1 248 590 habitants198 habitants/km2

606 419 habitants101 habitants/km2

Source : INSEE

Normandie3 319 467 habitants110 habitants/km2

France métropolitaine64 812 052 habitants

118 habitants/km2

Source : INSEE

Produit agricole normand par fi lière (hors aides) en 2017Répartition de la VA par secteur en 2015

3 942 M€

Lait 34 % Gros bovin 15 % Céréales 15 % Plantes industrielles industrielles (lin, betteraves, pommes de terre) 11 % Oléo-protéagineux 5 % Porc 5 % Maraîchage et horticulture 4 % Veau 2 % Équin 2 % Volaille 2 % Autres productions animales 2 % Autres productions végétales 1 %

Tertiaire non marchand

Tertiaire marchand Construction Industrie Agriculture

Sources :INSEE

Chambres d’agriculture de Normandie

Normandie82 003 M €

France métropolitaine1 924 051 M€

22,4 %25,8 %

1,7 %2,4 %14,3 %20,8 %5,5 %

6,2 %

56,1 %44,8 %

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Le travail agricole se recomposeEn Normandie, l’activité agricole dans les exploitations emploie 42 100 Unités de Travail Annuel

(UTA) en 2016. Le volume global de travail agricole continue de reculer entre 2010 et 2016 de 1,5 %

par an. Ce rythme est un peu supérieur au rythme français : -1,1%. Il est beaucoup plus faible que

celui de la période 2000-2010 où il s’établissait à - 2,7 % par an.

Les chefs d’exploitation et coexploitants (associés de société) fournissent 65 % du travail (en UTA)

eff ectué sur les exploitations. Au cours des dernières années, le travail familial s’est recentré sur

les chefs d’exploitation, au détriment des autres catégories d’actifs familiaux (conjoints non coex-

ploitants ou aides familiaux), car les conjoints d’exploitants exercent de plus en plus une activité

professionnelle extérieure à l’exploitation. Ainsi

la part du travail total eff ectué par les conjoints

et aides-familiaux a reculé de 20 % du travail

total en 2000 à 7 % en 2016.

Cette diminution de l’emploi familial (- 2,2 %

par an entre 2010 et 2016) est compensée

par des gains de productivité, mais aussi par

l’embauche de salariés agricoles permanents

qui représentaient 14 % du travail en 2000 et

21 % en 2016.

Les exploitations font aussi appel à de la main

d’œuvre ponctuelle comme les salariés saison-

niers, les Cuma (Coopératives d’Utilisation de

Matériel Agricole), les ETA (entreprises de

travaux agricoles), ou les salariés des services

de remplacement, notamment pour des congés, des arrêts maladie ou accidents. Ces actifs agri-

coles non permanents représentent 7 % des UTA régionales totales. Ils n’en représentaient que 4 %

en 2000.

Défi nitions

les actifs agricoles et l’unité de travail annuel (UTA)Les actifs agricoles regroupent toutes les personnes qui participent au travail sur une exploitation

agricole. On distingue d’une part les actifs familiaux : chefs d’exploitation et coexploitants, conjoints et

autres membres de la famille, même s’ils sont salariés de l’exploitation ; d’autre part les salariés, non membres de la famille.

Les actifs permanents eff ectuent un travail régulier au moins 8 mois par an. En dessous de 8 mois, on

parle de main-d’œuvre non permanente (salariés occasionnels ou saisonniers par exemple).

Une unité de travail annuel (UTA) correspond à une personne travaillant à temps complet, toute l’année

sur l’exploitation. C’est une notion proche de l’emploi à temps plein. Les UTA permettent de prendre en

compte le temps de travail eff ectif et d’intégrer les travaux réalisés par la main-d’œuvre non permanente

et par les entreprises prestataires de services.

Plus de 60 000 personnes travaillent de manière permanente dans l’agriculture normandeEn 2016, la Normandie compte 39 500 chefs

d’exploitation ou coexploitants (associés de

société). Aux côtés de ces chefs d’exploitation,

8 500 personnes, conjoints ou aides-familiaux

travaillent, ainsi que 12 200 salariés employés

de façon permanente au sein des exploitations

normandes. Au total, les exploitations agricoles

normandes font travailler régulièrement un peu

plus de 60 000 personnes, représentant 39 200

Unités de Travail Annuel (UTA). En plus de cette

main d’œuvre permanente, des salariés saison-

niers, des CUMA, des entreprises de travaux

agricoles (ETA) et services de remplacement

apportent ponctuellement leur concours.

Les actifs agricoles en Normandie 01

Chefs d’exploitation ou coexploitants 65 %

Part du travail agricole dans les exploitations

Source : Agreste-Bilan emploi agricole 2016

Conjoints, aides familiaux 7 %

Salarié permanent 21 %

Salariéssaisonniers, ETA et Cuma7 %

42 000 UTA en 2016

5

Nombre d’actifs agricoles : > 100 000 50 000 à 100 000 10 000 à 50 000 < 10 000

9e

1er

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Des nombres d’actifs par exploitation très disparatesDans la région, on compte en moyenne

1,35  UTA pour l’ensemble des exploitations

(+ de 1 hectare). Mais cette moyenne recouvre

des réalités très variées, entre les petites

exploitations, complément de retraite à

0,1 ou 0,2 UTA par exploitation ; les exploita-

tions professionnelles proches en moyenne de

2 UTA et enfi n les sociétés de grande taille à

plusieurs associés qui dépassent 3 ou 4 actifs

à temps plein.

En Normandie, une UTA valorise en 2016 en

moyenne 47 hectares de surface agricole

(38 hectares en France métropolitaine).

Source : Agreste - Recensement Agricole 2010

Les chefs d’exploitation et coexploitants

Les actifs agricoles non exploitants (hors CUMA, ETA et service de remplacement

et main-d'œuvre saisonnière)

Coexploitant conjoint 7 %

Coexploitant autre parent 10 %

Coexploitant non apparenté 2 %

Chef d’exploitation ou 1er coexploitant81 %

Conjoint non coexploitant actif sur l’exploitation42 %

Parent non coexploitant actif sur l’exploitation15 %

Salarié permanent hors famille 43 %

Ages des chefs d’exploitation(tous chefs à titre principal et secondaire)

1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000

60 ans et +de 55 à 59 ans

de 50 à 54 ansde 45 à 49 ans

de 40 à 44 ansde 35 à 39 ans

de 30 à 34 ans

- de 30 ans

L’emploi salarié se développeEn 2016, l’eff ectif de salariés employés de

manière permanente dans les exploitations

s’élève à 12 200 personnes en Normandie (soit

8 800 UTA). Il a augmenté de 0,6 % par an entre

2010 et 2016. Ils représentent 21 % des UTA

agricoles en Normandie, un taux de 1 % supé-

rieur à la moyenne française.

L’emploi de salariés saisonniers et occasion-

nels représente lui 7 % du travail agricole.

Cette forme d’emploi est moins développée

que sur le France entière où elle représente

15 % de l’emploi total, notamment dans les

productions viticoles et fruitières.

28 % des chefs d’exploitation sont des femmesParmi les chefs d’exploitation ou coexploitants de Normandie, 28 % des eff ectifs sont des femmes.

Ce taux de féminisation a tendance à reculer ces dernières années, tout comme le taux de fémini-

sation global de l’emploi agricole, en particulier à cause du recul rapide du nombre de conjoints non

associés, qui sont très souvent des femmes. Le développement du salariat, où seules 24 % sont des

femmes, contribue aussi à ce recul de la part du travail féminin.

L’âge moyen continue à s’éleverL’âge moyen des chefs d’exploitation et

associés de sociétés atteint 53 ans en 2016

en Normandie. Cet âge moyen continue à

progresser : il n’était que de 52 ans en 2010 et

51 ans en 2000.

Les personnes sous le statut de conjoint sont

encore plus âgées : 56 ans en moyenne, alors

que les aides familiaux sont à peine moins

âgés : 50 ans.

Les salariés agricoles permanents sont nette-

ment plus jeunes : 37 ans en moyenne en 2016,

mais leur âge a tendance à s’élever lentement

lui aussi.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

L’enseignement agricole : une large carte de formationsPour préparer l’installation ou l’insertion professionnelle dans l’emploi agricole, une formation agri-

cole est indispensable. La carte des formations propose un large choix de formations réparties sur

l’ensemble du territoire normand : à la rentrée 2016, 57 établissements d’enseignement ont scola-

risé 12 720 élèves et apprentis. L’enseignement agricole est sous la tutelle du Ministère en charge

de l’agriculture. La formation scolaire est dispensée dans des lycées agricoles (publics et privés)

et dans des maisons familiales rurales (MFR). La formation par apprentissage est assurée par des

centres de formation des apprentis (CFA) publics et privés. Des centres de formations (CFPPA)

publics et privés accueillent des adultes en formation continue.

Les modalités d’entrée en formation sont plurielles : formation initiale par la voie scolaire, par la

voie de l’apprentissage, par la voie de l’alternance mais aussi la formation continue pour jeunes ou

adultes et s’adaptent à tous les publics.

Les formations proposées couvrent tous les niveaux, de la classe de 4e à la licence professionnelle

et permettent l’accès aux parcours universitaires et écoles d’ingénieurs, dans une grande diversité

de secteurs : productions agricoles et agronomie, services, aménagement et environnement, acti-

vités hippiques, commerce, équipements pour l’agriculture, industries agroalimentaires, horticul-

ture, forêt et bois…

Sources :Agreste : recensement agricole 2010 et bilan annuel de l’emploi agricole

DRAAF NormandieMutualité Sociale Agricole

En 2018, 56 agriculteurs se sont installés en agriculture biologique dans le cadre du dispositif des installations aidées en Normandie. Ces

installations en AB représentent 18 % des installations aidées de 2018. Ils étaient 49 en 2017 (16 % des installations aidées) et 47 en 2016 (16 % des installations aidées).

Niveau de diplôme des chefs d’exploitation en 2010

Élévation du niveau de formation initiale des actifs agricolesEn Normandie, en 2010, 75 % des chefs d’ex-

ploitation avaient obtenu un diplôme secon-

daire (Brevet ou Baccalauréat), dont 14  % un

diplôme de l’enseignement supérieur. Ces

niveaux de formation sont un peu moins élevés

que pour la France entière : respectivement

81 % et 17 %.

Plus jeunes et plus souvent bénéfi ciaires des

aides à l’installation, les dirigeants des exploi-

tations sociétaires ont une formation agricole

plus poussée.

L’attribution des aides à l’installation des

jeunes agriculteurs est conditionnée par la

détention d’un niveau minimal de formation

agricole (capacité professionnelle agricole).

Cela contribue à l’amélioration du niveau de

formation des jeunes générations.

Les niveaux de formation agricole sont

également variables selon les orientations

de production, en lien avec l’importance des

formes sociétaires, la taille de l’exploitation et

la structure par âge des exploitants.

Les installations se maintiennent mais sont moins souvent aidées Parmi les agriculteurs qui s'installent, on

distingue les jeunes installés dans le cadre

du dispositif national des aides à l'installa-

tion (Dotation Jeunes Agriculteurs) et ceux

qui n'en bénéfi cient pas car non éligibles (ils

ont plus de 40 ans ou n’ont pas la capacité

professionnelle).

Après les très mauvaises années conjonctu-

relles 2015 et 2016, le nombre d'installations

à moins de 40 ans s’est redressé à 584 en 2016

et 633 en 2017. L’installation aidée a encore

progressé en 2018.

Ces deux dernières années, les installations

non aidées sont supérieures en nombre aux

installations aidées, alors que la situation

était inverse avant 2015. Cela traduit la perte

d’attractivité des aides à l’installation depuis la

fi n des prêts bonifi és et la fi n de l’attribution de

quotas laitiers à l’installation.

Source : Agreste Recensement agricole 2010

Aucun diplôme

Diplôme secondaire

Diplômesupérieur

France entière Normandie

19 %17 %

64 %

25 %

14 %

61 %

Nombre d’installations de - de 40 ans DJA Hors DJA

200720082009201020112012201320142015201620172018

441 197 433 193 365 238 337 218 360 176 405 180 357 188 341 198233 330 290 294 300 333 324

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

31 066 exploitations agricolesLa Normandie compte 31 066 exploitations agricoles, d’une taille moyenne de 63 hectares, un

niveau identique à ce que l’on observe au niveau national (Enquête Structure 2016).Au cours de la période 2000 - 2016, la Normandie a perdu 20 950 exploitations (- 40 %). Les départs

des exploitants en âge de prendre leur retraite mais également le développement des formes socié-

taires (plusieurs coexploitants se regroupant sur une même exploitation) expliquent ce chiff re.

Deux types d’exploitations Les exploitations agricoles se distinguent selon

leur potentiel économique. Les moyennes

(25  000  € < PBS* < 100  000  €) et grandes

exploitations (100 000 € < PBS) : au nombre de

17 638 sur la région, elles représentent 57 %

des exploitations agricoles de Normandie.

Les petites exploitations (PBS < 25 000 €) : au

nombre de 13 428, elles sont parfois qualifi ées

de «micro-exploitations». Depuis 2000, dans

la région, la part de ces dernières a régressé,

repassant sous la barre des 50 %.

• Les grandes et moyennes exploita-tions : elles valorisent 94 % de la superfi cie

agricole utile (SAU) normande, ce qui porte à

104 ha leur superfi cie moyenne en Normandie

(86 ha en France métropolitaine).

• Les petites exploitations : elles repré-

sentent 43 % des exploitations agricoles

normandes (contre 31 % en France métropo-

litaine) mais ne valorisent que 6 % de la SAU

régionale. Elles peuvent avoir à leur tête des

chefs d’exploitation retraités ou pluri-actifs.

Leur superfi cie est en moyenne de 8 hectares

en Normandie (14 ha en France métropolitaine).

* Voir défi nition de la PBS page suivante

L’exploitation agricole : une unité économique de productionUne exploitation agricole* est une unité économique de production qui remplit simultanément

les trois conditions suivantes :

• elle exerce une activité agricole, soit de production, soit de maintien des terres en bon état

agronomique et environnemental, soit de mise à disposition de pacages collectifs,

• elle atteint une certaine dimension (sa taille est d'au moins un hectare de SAU ou 20 ares de

cultures spécialisées) ou elle présente une activité de production supérieure à certains seuils

(en nombre d’animaux ou en volume de production),

• elle est soumise à une gestion courante indépendante de toute autre unité (existence d’un

numéro SIRET ou d’un numéro PACAGE).

* Dans le cadre du recensement agricole et des enquêtes structure intermédiaires, les informations collectées sont rappor-tées à la commune siège de l’exploitation, même si les terres sont réparties sur plusieurs communes.

Évolution du nombre d'exploitations agricoles en NormandieNormandie

ES 2016Exploitations 31 066dont moyennes et grandes 17 638

ES 2013Exploitations 31 365dont moyennes et grandes 19 456

RA 2010Exploitations 35 374dont moyennes et grandes 19 881

ES 2007Exploitations 36 667dont professionnelles 20 603

RA 2000Exploitations 52 017dont professionnelles 25 537

RA 1988Exploitations 77 568dont professionnelles 41 035

Source : Recensements agricoles et Enquêtes Structure

Les exploitationsagricoles en Normandie

8

Nombre total d'exploitations : > 60 000 40 000 à 60 000 20 000 à 40 000 < 5 000

1er

6e

02

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Progression des grandes exploitationsLes terres libérées (par les départs en retraite

ou par les cessations d’activité), quand elles

restent dans le domaine agricole, permettent

de conforter des unités déjà existantes ou l’ins-

tallation de jeunes agriculteurs.

En Normandie, les exploitations de plus de

100 hectares (soit un quart des exploitations

en 2016, contre 11 % en 2000) occupent deux

tiers de la SAU (contre 42 % en 2000).

Source : Recensement agricole 2000 et Enquête Structure 2013

La production brute standard des exploitationsLes exploitations agricoles sont classées selon leur production brute standard (PBS), cela représente la valeur de production potentielle par hectare

ou par animal présent, hors aides. Après multiplication des données de structure de l’exploitation par les coeffi cients de PBS correspondants, on

calcule la PBS de chaque exploitation. Celle-ci est exprimée en euros. La valeur de la PBS correspond à la valeur moyenne des productions sur la

période 2005-2010.

Les exploitations sont ensuite classées selon leur dimension économique :

• les petites exploitations ont une PBS inférieure à 25 000 €,

• les moyennes exploitations ont une PBS comprise entre 25 000 € et 100 000 €,

• les grandes exploitations ont une PBS supérieure à 100 000 €.

Les moyennes et grandes exploitations sont la plupart du temps regroupées, recoupant ainsi l’ancien champ des exploitations «professionnelles»,

utilisé lors des recensements agricoles précédents. Les autres, les petites exploitations, étaient autrefois qualifi ées d’exploitations «non profession-

nelles» ou d’exploitations «de complément».

La PBS n’a pas pour vocation de mesurer un résultat économique, elle constitue un ordre de grandeur d’un potentiel de production, hors subvention

des exploitations. Bien qu’exprimée en euros, la PBS ne représente pas le chiff re d’aff aires observé des exploitations.

Bovins lait 30 %

Autres orientations 25 %

Polyculture-polyélevage 16 %

Grandes cultures 29 %

L’orientation technico-économique

des exploitationsLa production brute standard (PBS, voir

ci-dessus) donne un ordre de grandeur d’un

potentiel de production pour une exploita-

tion, elle permet également de classer les

exploitations selon leur spécialisation. Il

s’agit de leur orientation technico-écono-

mique (OTEX). Une exploitation est plus ou

moins spécialisée dans une production si

la PBS de cette production génère 70 % de

la PBS de l’exploitation. Si aucune produc-

tion n’atteint ce seuil, l’OTEX indique la

combinaison des productions (polyculture,

polyélevage).

Principales orientations technico-économiques (OTEX)

des moyennes et grandes exploitations agricoles

17 638 exploitations moyennes et grandes

L’orientation des exploitations agricoles est

notamment liée aux caractéristiques des sols

et du climat. Dans les zones vallonnées et

bocagères de l’Ouest de la région, se concentre

l’élevage laitier. Vers l’Est, les sols profonds

de la plaine de Caen, au Pays de Caux et au

Vexin permettent des cultures diversifi ées.

Le Pays d’Auge concentre une forte propor-

tion d’élevage équin. Les petites exploitations

relèvent en très grande majorité des orienta-

tions «Ovins caprins et autres herbivores» et

«Bovins viande».

Les exploitations normandes par tranche de SAU

31 365 exploitations

Part des exploitations

Part de la SAU

2013

2000

2013

2000

52 017 exploitations

1 994 137 ha

2 058 160 ha

Moins de 20 ha 20 à 50 ha 50 à 100 ha 100 à 200 ha Plus de 200 ha

39 % 14 % 21 % 21 % 5 %

52 % 17 % 20 % 10 % 1 %

3 % 8 % 25 % 45 % 19 %

7 % 15 % 36 % 33 % 9 %

9

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Des formes sociétaires en progressionEn Normandie, les formes sociétaires (GAEC, EARL, SCEA…) représentaient en 2016, 48 % des exploi-

tations agricoles des exploitations agricoles moyennes et grandes de la région (52 % au niveau de

la France métropolitaine).

Après une décennie d’accroissement rapide du phénomène sociétaire sous la forme d’EARL, la

période récente a vu un retour en force des GAEC, avantagés par le principe de «transparence»

des aides PAC : celles-ci étant perçues dans la limite d’un plafond, un GAEC bénéfi cie de plafonds

démultipliés par le nombre d’associés, ce qui n’est pas le cas des autres formes sociétaires.

Dans l’absolu, en 2016, les EARL restent néanmoins plus nombreuses (30 % des exploitations

moyennes et grandes) que les GAEC (17 %).

Les formes sociétaires sont représentées quasi-exclusivement parmi les moyennes et grandes

exploitations. Les petites exploitations normandes sont pratiquement toutes sous forme individuelle.

En 2017, 71 % des installations aidées en Normandie se sont réalisées sous forme sociétaire (GAEC,

EARL ou autres formes sociétaires), aussi bien en famille que hors cadre familial. La société off re

des avantages en termes de coût à l’installation (transmission progressive de l’outil de travail), de

conditions de travail et de partage des responsabilités.

Source : ES 2016

Les formes juridiques des exploitations agricoles

Sources :Agreste : recensements agricoles et enquêtes structure

DRAAF - SRISE Normandie

Autres statuts 6 %

EARL 17 %

GAEC 10 %

Exploitant individuel 67 %

Fin 2017, la Normandie comptait 1 600 exploitations agricoles engagées en agriculture biologique pour une surface en bio et en conversion de près de 85 500 ha. La taille moyenne des exploitations bio normandes est de 53 ha.

Avec 4,3 % de sa SAU en bio, la Normandie est la 9e région française pour sa part de SAU en bio sur les 13 régions métropolitaines (France : 6,6 % de SAU en bio).

10

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Une région, deux vocations• Les départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne restent tournés vers l’élevage

bovin (lait et viande). Les superfi cies toujours en herbe (STH) y représentent encore 43 % de la SAU.

Au fi l du temps, cette part a diminué au profi t des terres labourables. Ces dernières ont progressé,

notamment pour la culture des céréales et oléagineux.

• L’Eure et la Seine-Maritime se partagent entre l’élevage bovin et les grandes cultures. Ces

départements restent très orientés vers les grandes cultures avec une part importante de cultures

industrielles, la part de la STH y est moins élevée (24 %).

Une surface agricole en mutationDans le Calvados, la Manche et l’Orne, le parcellaire agricole est morcelé. Seule la moitié du terri-

toire agricole a été remembrée et certaines communes auraient besoin d’un second remembrement.

Mais les collectivités territoriales ne semblent plus s’engager dans des mesures d’aménagement

foncier et la politique d’échange reste limitée.

Dans le département de l’Eure, les campagnes découvertes ont connu une précoce et importante

mutation alors qu’en Seine-Maritime, la réorganisation s’est précisée plus récemment. Par ailleurs,

le souci croissant du respect de l’environnement peut créer de nouveaux besoins de restructuration

et la réorientation d’anciens remembrements.

Près de 70 % de l’espace normand valorisés par l’agricultureLa superfi cie agricole utile normande (SAU*)

représente 2,08 millions d’hectares. Du fait

de l'absence de massifs montagneux, d'une

faible présence de forêts et d'une urbanisa-

tion modérée, la Normandie est la 1re région

française pour sa part de SAU. Elle valorise

par l'agriculture 69 % de sa surface (dans les

régions de France métropolitaine, cette part

couvre en moyenne 53 % du territoire).

* La SAU comprend les terres arables dont les jachères, les cultures permanentes, les surfaces toujours en herbe des exploitations et hors exploitations ainsi que les jardins et vergers familiaux.

Utilisation du sol en Normandie en 2017

hectare SAU régionale Surfaces boisées et peupleraies en plein

Landes, friches, maquis, garrigues Sols artifi cialisés

Autres (plages, rochers, eaux intérieures)

Surfaces régionales

Normandie2 081 760 516 850 39 340 334 740 34 656 3 007 346

70 % 17 % 1 % 11 % 1 % 100 %

Source : Agreste - SAA

Source : SSP

Répartition de la SAU en 2017

Autres 15 %Oléoprotéagineux 8 %

Céréales 30 %

Fourrages annuels 11 %

STH 36 %

SAU : 2,08 millions ha

La terreen Normandie

11

Part de la SAU sur le territoire : > 60 % 50 % à 59 % 40 % à 49 % < 40 %

1er

03

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Une taille moyenne de l'exploitation normande en progressionParallèlement à la diminution de la SAU régionale, la taille moyenne de l’exploitation normande

progresse. Entre 2003 et 2013, celle-ci est passée de 46 à 64 ha en Normandie (toutes exploitations

confondues), ce qui est proche de ce que l'on observe au niveau national (61 ha).

• Les grandes et moyennes exploitations : elles valorisent 95 % de la superfi cie agricole

utile (SAU) normande, ce qui porte à 97 ha leur superfi cie moyenne en Normandie (84 ha en France

métropolitaine).

• Les petites exploitations : elles représentent 38 % des exploitations agricoles normandes

(contre 32 % en France métropolitaine) mais ne valorisent que 5 % de la SAU régionale. Elles

peuvent avoir à leur tête des chefs d'exploitation retraités ou pluri-actifs. Leur superfi cie est en

moyenne de 9 ha en Normandie (13 ha en France métropolitaine).

Un foncier agricole de plus en plus cherLe prix des terres agricoles est très diff érent

d’un département normand à l’autre : là où

la concurrence agriculture-urbanisation est

très forte, le prix des terres reste nettement

au-dessus de la moyenne française.

Le prix des terres agricoles est réparti selon un

gradient Ouest-Est : globalement plus faible

à l’Ouest et plus élevé à l’Est. Avec des prix

pouvant dépasser les 10 000 € / ha, la plaine

de Caen nord dans le Calvados et le Pays de

Caux en Seine-Maritime sont parmi les petites

régions agricoles de France métropolitaine où

les prix sont les plus élevés.

Prix des terres agricoles, valeur d'un hectare libre à la vente, non bâti

2017 Euros courantsSeine-Maritime 10 140

Eure 9 030Calvados 8 460Manche 7 300

Orne 6 910France métropolitaine

hors Corse 5 990

Source : SAFER - SSP - Terres d’Europe - SCAFR

Source : Safer - SSP

Sources :Agreste : recensements agricoles et enquêtes structure,

prix des terres agricolesSAFER : prix des terres agricoles

SSP - Terres d’Europe - SCAFR

Le prix moyen à l’hectare des terres et prés libres non bâtis baisse entre 2016 et 2017 pour

la première fois depuis 20 ans, ce qui porte ce prix à 5 990 € / ha en France métropolitaine, hors Corse. Entre 2016 et 2017, les cinq départements normands enregistrent une hausse des prix des terres libres. Les prix restent quasi stables dans l’Eure à 9 030 € / ha en 2017. C’est en Seine-Maritime, là où le prix est le plus élevé que la progression est la plus marquée (4 %), le prix atteint 10 140 € / ha. Dans les autres dépar-tements, la variation est proche de 3 %. Les prix atteignent ainsi 6 910 € / ha dans l’Orne, 7 300 € / ha dans la Manche et 8 460 € / ha dans le Calvados en 2017.

Évolution du prix à la vente des terres et prés libres non bâtis (en €/ha)

Source : Agreste - Recensement agricole 2000 et Enquête Structure 2013

10 000

8 000

6 000

4 0002007 2017

Normandie

France

Fin 2017, la Normandie comp-tait 1 600 exploitations agri-coles engagées en agriculture

biologique pour une surface en bio et en conversion de près de 85 500 ha. La taille moyenne des exploitations bio normandes est de 53 ha.

Avec 4,3 % de sa SAU en bio, la Normandie est la 9e région française pour sa part de SAU en bio sur les 13 régions métropolitaines (France : 6,6 % de SAU en bio). Le département de la Manche, avec 24 876 ha certifi és bio et en conversion, est le 1er département normand (23e département français), au regard de ses surfaces totales conduites en bio.

Les exploitations normandes par tranche de SAU

39 % 14 % 21 % 21 % 5 %

52 % 17 % 20 % 10 %

8 % 25 % 45 % 19 %3 %

7 % 15 % 36 % 33 % 9 %

Part des exploitations

31 365 exploitations

52 017 exploitations

1 994 137 ha

2 058 160 ha

2013

2013

2000

2000

Part de la SAU

- de 20 ha

de 20 à 50 ha

de 50 à 100 ha

de 100 à 200 ha

+ de 200 ha

1%

12

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Une grande diversité de paysagesD'une superfi cie d'un peu plus de 30 000 km2,

la Normandie dispose d'une importante diver-

sité de territoires. Les paysages côtiers vont du

Tréport au Mont-Saint-Michel, en empruntant le

pont de Normandie.

Cette fenêtre maritime couvre près de 600 km.

On peut y découvrir la Côte d'Albâtre et les

célèbres falaises d'Étretat, puis la Côte Fleurie

avec le port d'Honfl eur, les plages de Deauville

et de Cabourg, la Côte de Nacre et les plages

du Débarquement ou encore la presqu'île du

Cotentin avec le Nez de Jobourg et la Baie du

Mont-Saint-Michel.

Dans les terres, alternent des régions boca-

gères plus ou moins vallonnées, essentielle-

ment consacrées à l'élevage, des régions de

plaine ou plateaux, orientées vers les grandes

cultures et des forêts de chênes, de hêtres ou

de pins sylvestres.

Une agriculture soucieuse et respectueuse de l'environnementLes pratiques agricoles évoluent et la recherche

d'une meilleure valeur ajoutée et de meilleures

conditions de travail s'accompagne d'une

prise en compte des attentes de la société en

matière d'environnement. Outre les fonctions

de production, les agriculteurs, acteurs du

monde rural, assurent de nombreuses autres

activités : ils participent à la préservation de

l'environnement, contribuent à la valorisation

et à l'entretien des paysages ainsi qu'à l'amé-

nagement de l'espace rural.

En matière d’environnement, les agricul-

teurs interviennent en cohérence avec les

programmes de mise aux normes, de réduc-

tion de pollution des eaux, d'épandage

des déjections animales, de traitements

phytosanitaires...

Territoire, paysages et environnement en Normandie

Une agriculture aux multiples facettesLa Normandie est la 1re région française pour sa part de SAU : elle valorise par l’agriculture 70 % de

sa surface (dans les régions de France métropolitaine, cette part couvre en moyenne 52 % du terri-

toire). L’agriculture régionale s’appuie sur des richesses naturelles que sont ses territoires et son

climat. De plus, la région a su développer ses productions traditionnelles telles que le lait, la viande

bovine ou les céréales tout en préservant son environnement. Elle a également su se diversifi er et

propose de nouvelles activités telles que l’agritourisme.

13

Bocage élevage lait-viande

Val deSaire

La Hague

Plain

Cotentin

Coutançais

Mortainais

Avranchin Bocageornais

Bocagevirois

Plaine de CaenFalaise

Plaine d’Argentanet d’Alençon

Bessin

Saint Lois

Grandes culturesPolyculture et élevageAgglomérationForêtMarais et polder

Saint-Lô

Caen

Maraîchage et verger

Evreux

Rouen

Alençon

Merlerault

Perche

Paysd’Ouche

Paysd’Auge

LieuvinRoumois

Plateaudu Neubourg

Vallée de la Seine Vexin

normand

Plateau deSaint André

Pays de Caux Pays deBray

Petit Caux

04

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

29 Groupements d’Intérêt Economique et Environnemental (GIEE) en NormandieChiff res clés au 31/12/2018• 29 GIEE labellisés (soit 6 % des 492 GIEE en France)

• 5 familles de structures d’accompagnement :

- Chambres d’agriculture : 18

- Centres de gestion (CERFrance) : 8

- Coopératives (AGRIAL) : 1

- ICTA (IDELE – Union AOP) : 1

- Associations (Maraîchage-Sol Vivant) : 1

• 90 exploitations agricoles engagées

• Représentant plus de 49 000 ha

ORACLE, un observatoire régional sur l’agriculture et le changement climatiqueDepuis 2016, la Chambre d’agriculture développe un Observatoire Régional sur l’Agriculture et le

Changement cLimatiquE (ORACLE) incluant des indicateurs climatiques, agroclimatiques et agri-

coles. Ce programme est cofi nancé par l’ADEME et le compte d'aff ectation spécial « Développement

agricole et rural » (CASDAR). Ce programme qui

fi nance l’appui à l’innovation et au développe-

ment est alimenté par une taxe prélevée sur le

chiff re d’aff aires des exploitations.

L’objectif est d’aider les agriculteurs à prendre

en compte les impacts du changement clima-

tique sur leurs exploitations.

En 2018, les actions menées ont été les suivantes : • Paramétrage et calcul de 11 indicateurs

(37 indicateurs au total au sein d’ORACLE).

• Rédaction de fi ches thématiques présentant

les indicateurs sur le maïs et les prairies.

• Communication et valorisation de l’Obser-

vatoire ORACLE dans diff érentes manifesta-

tions : Forum Grand Ouest Energie Climat à

Acigné (35) en février 2018, Forum Champs

d’Innovation à Mont-Saint-Aignan (76) en

octobre 2018.

, concilier protection de la ressource en eau et production durable de biomasseRéduire l’érosion des sols et limiter les risques

de pollution de la ressource en eau potable, voilà

l’un des principaux enjeux environnementaux,

auquel les agriculteurs doivent répondre.

Mais pourquoi ne pas essayer une solution

«gagnant-gagnant» ? Où l’agriculteur qui s’en-

gage dans la mise en place d’une action en tire

également un bénéfi ce direct ?

C’est l’idée du programme Innobioma porté

depuis 2015 par la Chambre d’agriculture de la

Seine-Maritime, avec le soutien de l’Agence de

l’Eau Seine-Normandie : développer des aména-

gements effi caces pour réduire l’érosion des sols

et valorisables par la production de biomasse.

Le nom de ces aménagements ? Les Bandes

Ligno-Cellulosiques ou BLC. Les BLC sont des

cultures de plantes pérennes, à croissance

rapide et à forte production biologique. Elles

peuvent être exploitées pendant plus de 20 ans

avec une récolte tous les 1 à 3 ans. Les espèces

plantées sont par exemple du saule ou du

miscanthus.

Le 20 juin 2018, un séminaire est venu clore une

première phase de travail et d’expérimentation,

celui-ci a réuni plus de 60 participants (agricul-

teurs, élus, autres) autour du programme suivant :

• 2 tables rondes avec des témoignages d’élus,

d’agriculteurs et d’ingénieurs sur deux thèmes :

- la protection de l’eau et la production de

biomasse,

- les fi lières de valorisation locales et

durables.

• 5 ateliers techniques sur le terrain pour

présenter la fi lière saule, construite lors du

programme, et la culture du miscanthus.

Sources :Chambres d’agriculture de Normandie

Source : PTE Chambre d’agriculture de Normandie

Pour aller plus loin • des fi ches de présentation de chaque projet• un site web national dédié aux GIEE : www.giee.fr

Source : PTE Chambre d’agriculture de Normandie

14

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

La fi lière laitière : poids lourd de l’économie normandeLe lait de vache représente 33 % de la production agricole en Normandie en 2018. C’est le 1er produit

agricole dans la région. Avec 25 % des salariés de l’industrie agro-alimentaire, l’industrie laitière est

aussi le premier pôle d’emplois de ce secteur.

Cheptel de vaches laitières en 2017milliers de vaches laitières Part du cheptel / France Rang département / France

Manche 246 7 % 1er

Orne 106 3 % 8e Calvados 99 3 % 10e

Seine-Maritime 92 3 % 12e Eure 31 1 % 36e Normandie 574 16 % 2e région

Source : Agreste – Statistique annuelle 2017

Le second troupeau laitier de FranceLa Normandie détient en 2017 un troupeau de

574 000 vaches laitières, soit 16 % du trou-

peau laitier français, le second troupeau en

taille derrière la Bretagne. La Manche est le 1er

département français par la taille de son trou-

peau de vaches laitières, devant l’Ille et Vilaine.

Agrandissement des troupeaux laitiersLes élevages s’agrandissent rapidement : + 2,3 vaches par an ces 10 dernières années, pour amener

le troupeau moyen en Normandie à 71 vaches laitières en 2017, alors que cette taille n’était que

de 48 vaches laitières en 2007. Les troupeaux de plus de 100 vaches laitières sont désormais bien

présents dans le paysage laitier normand. Fin 2017, 1 560 troupeaux comptent plus de 100 vaches,

c’est 20 % des troupeaux normands.

Eff ectif des troupeaux laitiers en Normandie selon la taille en 2017

- de 20 VL

De 20 à 39 VL

De 40 à 59 VL

De 60 à 79 VL

De 80 à 99 VL

De 100 à 119 VL

De 120 à 139 VL

De 140 à 159 VL

De 160 à 179 VL

De 180 à 200 VL

+ de 200 VL

466

1 072

1 818 1 758

1 181

726

394231 82 54 73

Source : identification des animaux

Le lait en Normandie

15

Livraisons aux laiteries (en litres) : + 3 milliards 2 à 3 milliards 1 à 2 milliards - d’1 milliard

1er3e

05

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

L’essentiel à retenirNormandie % Normandie / France Rang Normandie / France

Cheptel 2017 vaches laitières (en têtes) 574 000 16 % 2e (derrière la région

Bretagne)

Eff ectifs 2017 des livreurs de lait 7 900 élevages 14 %

4e (derrière les régions Bretagne, Auvergne-Rhône Alpes et Pays de la Loire)

Livraisons 2017 aux laiteries 3, 74 milliards de litres 16 % 3e (derrière les régions

Bretagne et Pays de la Loire)

Produit lait régional en 2018 1,4 milliard d’euros - -

Source : Agreste & Chambre de Normandie- comptes de l’agriculture

Une restructuration rapide des élevagesLa Normandie comptait 7 900 exploitations

livrant du lait à l’industrie en 2017. Le nombre

d’élevages laitiers connait une tendance

continue à la baisse : entre 1984 et 2017, l’ef-

fectif a été divisé par 6. Depuis 10 ans, l’eff ectif

des élevages connaît un recul moyen de 4 %

par an. C’est le niveau de restructuration le

plus élevé de tous les systèmes de produc-

tion présents en Normandie ! Cette baisse

des eff ectifs d’élevages laitiers en Normandie

est comparable à celle que connaît la France

entière sur la période 2007-2017.

Dans le même temps, les livraisons de

lait en moyenne par exploitation et par an

sont passées de 78 000 litres en 1984 à

475 000 litres en moyenne en 2017.

Produits laitiers normands sous Appellation d’OrigineUnité : tonne 2006 2017 2017/2016 2017/2006

Camembert de Normandie 13 042 5 698 + 3 % - 54 %Pont-l'Evêque 2 901 2 214 0 % - 24 %Livarot 1 250 966 + 2 % - 23 %Neufchâtel 1 533 1 716 + 1 % + 12 %Beurre d'Isigny 4 286 6 260 + 2 % + 46 %Crème d'Isigny 3 954 5 766 + 2 % + 46 %

Source : INAO

15 % des livraisons nationales de lait... sur 7 % du territoire agricole français : la Normandie est un bassin de production dense. En 2017,

les livraisons totales de lait de vache s’élèvent à 3,74 milliards de litres de lait sur la région. C’est

la 3e région laitière française.

Une forte identité laitièreLa race bovine normande est emblématique de la Normandie. Race laitière mixte, elle est élevée

pour ses qualités laitières mais également pour sa viande. Autrefois majoritaire, la race normande

représente 31 % des vaches laitières en 2017, devancée par la Prim’Holstein.

Outre la race bovine normande et ses verts pâturages, la région est également célèbre, en France et

à travers le monde, pour la qualité et la diversité de ses produits laitiers.

Plusieurs types de laiteriesLes entreprises laitières implantées en

Normandie sont de diff érents types :

• Des coopératives régionales : Les Maîtres

Laitiers du Cotentin et la Coopérative

Isigny-Sainte-Mère.

• Des coopératives de taille nationale :

Sodiaal et Agrial-Eurial.

• Des laiteries à capitaux privés de taille

internationale : Lactalis, Savencia, Danone,

Mont-Blanc (groupe BEL).

• Des PME laitières : les entreprises Gillot,

Fléchard, Triballat-Noyal, Val de Sienne.

Des produits laitiers renommésLa renommée des produits laitiers normands

s’est construite au XIXe siècle autour de son

beurre, puis au XXe siècle de son camembert,

encore attestée aujourd’hui par l'importance de

la mention «fabriqué en Normandie» pour le

camembert et par l'existence de 6 Appellations

d'Origine laitières pour le Camembert de

Normandie, le Pont-l'Evêque, le Livarot, le

Neufchâtel, le beurre et la crème d'Isigny.

Les 4 fromages normands bénéfi ciant d'une

appellation, avec 10 000 tonnes fabriquées,

représentent 6 % du volume des fromages

français au lait de vache sous Appellation

d’Origine.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Principaux produits laitiers fabriqués en Normandie 2017 Quantités en tonnes Part de la production française

Beurre 116 859 33 %Beurres concentrés 29 980 52 %Crème conditionnée 124 148 28 %Yaourts 176 140 13 %Desserts lactés 125 082 18 %Fromages frais de vache 248 805 40 %Fromage de vache à pâte molle 124 065 30 %dont Camembert 74 358 83 %Pour rappel collecte laitière 16 %

Source : Enquête annuelle laitière 2017

Les produits laitiers fabriqués en Normandie : Camembert, beurre, crème et les autresLe produit laitier spécifi que à la Normandie est,

bien sûr, le Camembert : avec 74 400 tonnes, la

région fabrique 83 % des camemberts français.

Le deuxième point fort de la région réside dans

les matières grasses : beurre, et crème dont la

région produit 1/3 du total français.

Enfi n, la région fabrique 40 % des fromages

frais français.

Démarches qualitéAppellation d’OrigineCamembert de Normandie, Livarot, Neufchâtel, Pont-l'Evêque, beurre d'Isigny et crème d'Isigny.

Label RougeMimolette vieille (12 mois d'affi nage) et extra-vieille (18 mois d'affi nage).

Actualités des e n t re p r i s e s 2018

Évolution des Appellations d’Origine normandes Depuis quelques années, les appellations froma-gères de Normandie sont engagées dans un processus de redéfi nition de leur cahier des charges pour une montée en gamme des fabri-cations. Un projet d’Appellation Camembert de Normandie avec deux itinéraires (lait cru et lait pasteurisé) est notamment en cours de défi nition.

Sources :Chambre d’agriculture de Normandie - Comptes de l’agriculture

INAO : Appellations d’origineAgreste : SAA, Enquête annuelle laitière, Recensement agricole 2010

La fi lière bovin lait bio, c’est 309 exploitations laitières certifi ées bio (+  141 exploitations en conversion) pour un cheptel de vaches laitières certifi ées bio de près de 19 100 têtes (15 % du cheptel national).

En 2017, la Normandie a livré près de 81 millions de litres de lait de vache biologique, c’est la 3e

région française productrice de lait de vache biologique (13 % des livraisons nationales), derrière la Bretagne (22 %) et les Pays de la Loire (23 % des livraisons nationales).

17

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Source : SSP, Agreste, SAA

Deuxième secteur de productionEn Normandie, 18 325 exploitations (soit 59 %) détiennent un cheptel bovin : lait, viande ou mixte.

Parmi celles-ci, environ 7 800 sont des exploitations laitières (source Identifi cation, fi n 2017).

La Normandie est la 4e région française par l’importance de son troupeau bovin total (derrière les

régions Auvergne - Rhône Alpes, Nouvelle Aquitaine et Pays de la Loire).

En 2017, la viande bovine (gros bovins + veaux

de boucherie) génère 17,5 % du produit agri-

cole régional (hors aides, services exclus), soit

692 millions d’euros pour la Normandie. Avec le

lait (35 %), l’élevage bovin représente plus de

la moitié du produit agricole normand.

L'empreinte laitière reste forte...La Normandie reste une région à vocation essentiellement laitière. La région compte près de 575 000

vaches laitières, soit 16 % du troupeau laitier français. La Manche est d'ailleurs le 1er département

français par la taille de son troupeau de vaches laitières, devant l'Ille et Vilaine. Cependant, avec

la mise en place des quotas laitiers en 1984, un cheptel spécialisé fait son apparition. Aujourd'hui,

40 % des exploitations normandes détiennent un troupeau de vaches allaitantes.

Répartition de l’eff ectif bovin normand en 2017 (% en têtes)

Répartition des élevages selon la taille du troupeau de vaches allaitantesNormandie France

Élevages Cheptel Élevages Cheptel1 à 19 têtes 6 959 63 % 50 630 22 % 53 587 44 % 445 367 11 %

20 à 39 têtes 2 346 21 % 66 388 28 % 28 264 23 % 811 287 20 %40 à 59 têtes 965 9 % 46 637 20 % 17 842 15 % 868 268 21 %60 à 79 têtes 453 4 % 30 402 13 % 10 219 9 % 699 391 17 %80 à 99 têtes 209 2 % 18 403 8 % 5 294 4 % 468 682 11 %100 têtes et + 148 1 % 20 220 9 % 5 994 5 % 806 794 20 %

Total 11 080 100 % 232 680 100 % 121 200 100% 4 099 789 100 %

Sources : RA 2010

Eff ectif bovin total : 2 181 245 têtes

La viande bovineen Normandie

Veaux et élèves < 1 an 25 %

Génisses de boucherie 4 %

Mâles de type viande 5 %

Génisses nourrices 6 %Mâles de type laitier 6 %

Vaches nourrices 11 %

Génisses laitières 16 %

Vaches laitières 26 %... mais le cheptel se spécialise doucementDans la région, diff érents facteurs ont permis

le développement d’un cheptel allaitant

spécialisé : l’augmentation de la productivité

des vaches laitières qui conduit à la baisse du

cheptel laitier, la nécessaire valorisation des

surfaces en herbe avec substitution du trou-

peau laitier par un troupeau allaitant…

Depuis 1984, année d’instauration des quotas

laitiers, le cheptel allaitant (vaches + génisses)

a plus que doublé dans la région alors que,

dans le même temps, le cheptel laitier dimi-

nuait de plus de 40 %. Aujourd’hui, 30 % des

vaches présentes dans les exploitations

normandes sont issues du troupeau allaitant.

18

Cheptel bovin total : > 2 000 000 de têtes 1 000 000 à 2 000 000 500 000 à 1 000 000 < 500 000

1er

4e

06

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Davantage de jeunes bovins et moins de bœufsEn Normandie, les vaches de réforme (laitières + nourrices) représentent, en têtes, 36 % des bovins

abattus (veaux y compris), devant les jeunes bovins mâles (26 %), les veaux de boucherie (17 %)

et les bœufs (11 %).

Depuis plusieurs années, le jeune bovin mâle, ou taurillon, se développe aux dépens du bœuf

(1/3 provient du troupeau laitier et 2/3 du troupeau allaitant). Pour l’année 2017, les vaches laitières

de réforme représentent, en têtes, 26 % du total des bovins abattus dans la région.

En matière de tonnage produit, l’ensemble des vaches de réforme (vaches laitières de réforme et

vaches nourrices de réforme) reste encore la première source de viande bovine. Cela contribue à

36,5 % du tonnage de la production régionale de viande bovine totale (veaux y compris). Les vaches

laitières de réforme contribuent à 25 % du tonnage de la production régionale de viande bovine

totale (veaux y compris), derrière les jeunes bovins mâles (31 %) qui sont essentiellement destinés

à l’exportation. Quant au bœuf, sa part dans la production régionale de viande bovine ne cesse de

diminuer, elle est passée de 24 % du tonnage en 2000 à 13,5 % en 2017.

Trois types d’entreprises d’abattage en Normandie• Les abattoirs industriels, rattachés à des groupes nationaux, qui collectent des animaux

sur une large zone. Généralement de grande taille (plus de 20 000 tonnes/an), ces outils peuvent

être plus spécialisés sur un type de produit ou de clientèle (export ; grandes surfaces ; réseau

traditionnel  : grossistes, boucherie…). De nombreux échanges inter-sites permettent d'optimiser

les chaînes de production et la valorisation des produits. Ces entreprises possèdent des marques

nationales et disposent d'une off re de produits élaborés.

• Des entreprises régionales d'abattage, généralement orientées vers le haut de gamme et

qui s'équipent progressivement pour répondre à la demande croissante des grandes surfaces en

UVCI (Unité de Vente Consommateur Individuelle) et en produits élaborés.

• Des outils d'abattage plus locaux pouvant appartenir à des collectivités locales qui en

délèguent la gestion. Les entreprises de cheville qui leur sont rattachées rayonnent généralement

sur un secteur limité et se positionnent sur des produits de qualité à destination des boucheries,

mais aussi des grandes surfaces de la zone. La gamme de produits proposée est variable. Certains

proposent de la découpe sous vide, voire des UVCI.

A noter également la présence d’une off re de service d'abattage, de découpe et de conditionnement

à façon, qui facilite le développement de la vente directe par les agriculteurs.

Les activités de découpe et de transformationConjointement ou séparément de l'activité

d'abattage, il y a en Normandie des ateliers

de découpe et transformation de la viande

bovine. Depuis la crise de l'ESB, la demande

des grandes surfaces s'est orientée vers de

la barquette individuelle (UVCI). Les outils

d'abattage ont dû adapter leur organisation à

ces nouvelles demandes  : augmentation des

capacités de découpe, constitution de lignes

de conditionnement en UVCI. L'équilibre de

découpe entre les diff érents morceaux revient

au fournisseur qui doit trouver de nouvelles

façons de valoriser les morceaux les moins

demandés par les consommateurs. Certains

sites se sont spécialisés dans la production de

produits élaborés.

Il existe aussi des entreprises régionales de

transformation, certaines d'entre elles se sont

spécialisées dans l'off re aux restaurateurs.

L’essentiel à retenir de l’année 2017Normandie % Normandie/ France Rang Normandie/ France

Eff ectif bovin total(en têtes) 2 181 245 12 % 4e (1re région : Auvergne-Rhône-Alpes)

Eff ectif vaches allaitantes (en têtes) 250 194 6 % 7e (1re région : Nouvelle Aquitaine)Abattage bovin total (en têtes) 564 804 12 % 3e (1re région : Pays de la Loire)Production de viande bovine totale (en tonnes équivalent carcasse) 189 919 13 % 3e (1re région : Pays de la Loire)

Produit agricole régional gros bovins + veaux de boucherie (hors aides) 692 millions € - -

Source : SSP, CRAN, comptes de l’agriculture

Source : SSP, Agreste, SAA

La production de viande bovine en Normandie (% du tonnage)

Mâles de plus de 2 ans

Autres femelles

Vaches de réforme

Jeunes bovins mâles

Veaux de boucherie

1990 2000 2017

33 %

11 %

32 %

17 %

7 %

24 %

12 %

37 %

21 %

6 %

13,5 %

12 %

36,5 %

31 %

7 %

19

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Abattoirs normands en 2017, activité gros bovins

Source : INTERBEV Normandie

Plus de 20 000 tonnes

de 10 000 à 20 000 tonnes

de 5 000 à 10 000 tonnes

Moins de 5 000 tonnes

CherbourgSMANCO

CoutancesSOCOPA

Villers BocageELIVIA

AlençonSELVI

BeuvillersSOCAVIA

Le TraitATHOR

Cany-BarvilleWEBERT RICOEUR

Saint-Hilaire

Le NeubourgSOCOPA

GacéSOCOPA

St Pierre sur Dives

EVA

Identifi cation et qualitéDes éleveurs ont choisi de s'engager dans

des démarches qualité. Elles garantissent

au consommateur des méthodes d'élevage

cadrées et des produits de qualité. Elles

permettent également d’identifi er l'origine

de la viande. L'éleveur assure ses débouchés

et une meilleure valorisation des animaux

vendus. L'adhésion à la Charte des bonnes

pratiques d'élevage est un préalable qui permet

ensuite d'intégrer une fi lière sous signe offi ciel

de qualité.

La consommation de viande bovine se stabiliseInitiée il y a plusieurs années, la baisse de la

consommation de viande bovine (gros bovins

et veaux) se poursuit. Elle atteint 22,8 kg/hab

en 2017. En France, la viande bovine a perdu

sa 2e place au sein des produits carnés, et

se positionne derrière le porc (31.6 kg/hab en

2017) et plus récemment derrière la volaille

(27,8 kg/hab en 2017).

Depuis 2014, la France est légèrement

défi citaire en viande bovine. En 2017, son

taux d’auto-approvisionnement (production/

consommation) avoisine 95,3 %.

En 2017, 11 abattoirs normands ont réalisé des abattages de gros bovins. Ces derniers se concentrent

de plus en plus sur quelques sites : Coutances (50), Villers-Bocage et Saint-Pierre-sur-Dives (14),

Gacé et Alençon (61), le Neubourg (27). Les abattoirs normands s’approvisionnement majoritaire-

ment en Normandie mais plus de la moitié du cheptel bovin normand est abattu hors de la région

(majoritairement en Bretagne).

Évolution de la consommation annuelle moyenne par habitant,

en FranceViande bovine

2007 26,2 kg/an/hab

2008 25,7 kg/an/hab

2009 25,5 kg/an/hab

2010 26,0 kg/an/hab

2011 25,4 kg/an/hab

2012 24,9 kg/an/hab

2013 24,1 kg/an/hab

2014 23,5 kg/an/hab

2015 23,5 kg/an/hab

2016 23,2 kg/an/hab

2017 22.8 kg/an/hab

En kg équivalent carcasse Source : FranceAgriMer

Démarches qualitéLabel Rouge : Bœuf blond d'Aquitaine, Bœuf fermier du Maine + IGP, Bœuf limousin Blason Prestige, viande bovine de race Charolaise.Certifi cation de conformité :Filière Qualité Race Normande (FQRN), Veau de la laitière / veau de Perrette.

Marques collectives :Bœuf du pays normand, Artisan Boucher de Normandie, Éleveurs de Normandie, La Normande à la table des Chefs / La Normande dans votre restaurant.

Sources :CRAN : comptes de l'agriculture normande

SSP : SAA, recensement agricole 2010INTERBEV Normandie

La fi lière bovin viande bio en Normandie, c’est 279 exploitations certifi ées bio

(+ 124 exploitations en conversion) pour un cheptel de vaches allaitantes certifi ées bio de près de 10 000 têtes (7e région française avec 7 % du cheptel national).

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

La Normandie est de loin la 1re région française pour l’eff ectif équin avec 91 100

animaux (eff ectif dans les exploitations et hors exploitations agricoles), soit près de 20 % de l’eff ectif national équin.

La région du chevalPur-sang, trotteurs, chevaux de sport et de

loisirs, de trait, poneys et ânes sont très

présents dans le paysage normand. Les ventes

de yearlings à Deauville ont installé la région

normande aux premières places mondiales

du marché des pur-sang et trotteurs. En 2005,

la région a été labellisée «Pôle national de

compétitivité pour la fi lière équine».

Une spécialité : le cheval de courseLa Normandie regroupe la moitié des immatri-

culations nationales de chevaux de course. De

nombreux champions sont nés et ont évolué

sur les terres normandes. Depuis 2013, on

immatricule chaque année dans la région,

entre 8 400 et 8 600 chevaux de course.

La Normandie regroupe 16 % des immatricu-

lations nationales de chevaux de selle et de

poneys. Depuis 2013, on immatricule chaque

année dans la région, entre 2 500 et 3 000

chevaux de selle et entre 500 et 750 poneys.

Source : SIRE

Répartition par race des immatriculations de chevaux de sang et poneys en 2017

Le cheptel équin normand total en 2017En têtes Dans les exploitations

agricolesHors exploitations

agricoles Eff ectif équin total

Chevaux de selle, sport, loisirs et course 73 000 18 100 91 100

Chevaux lourds 3 008 512 3 520

Anes, mulets, bardots 2 330 2 718 5 048

Total équidés 78 338 21 330 99 668

Source : SSP

Le chevalen Normandie

En 2017, les chevaux de course représentent 72 % des immatriculations normandes de chevaux de sang alors que la moyenne fran-çaise est de 49 %. En Normandie, entre 2016 et 2017, les immatriculations de chevaux de course sont stables (même tendance au niveau national).

72 % 24 % 4% Normandie11 960

France37 980 45 % 46 % 9 %

Chevaux de course Chevaux de selle Poneys

En 2017, les chevaux de selle représentent 24  % des immatriculations normandes de chevaux de sang. En Normandie, entre 2016 et 2017, les immatriculations de chevaux de selle augmentent de 7 % (+ 3 % au niveau national).

21

Eff ectif total d'équidés : > 75 000 têtes 50 000 à 75 000 25 000 à 50 000 < 25 000

1er

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Des spécifi cités locales• Le Calvados est à la pointe de la recherche

équine avec l'Institut pathologique du cheval

(IPC) qui regroupe deux équipes de recherche :

le CIRALE (Centre d'imagerie et de recherche

sur les aff ections locomotrices équines) qui

est une unité de l'école nationale vétérinaire

d'Alfort et le LERPE (Laboratoire d'études

et de recherches en pathologie équine) qui

dépend de l'AFSSA  ; le Laboratoire Labéo /

Franck Duncombe est spécialisé en patholo-

gies infectieuses équines. Un campus équin

devrait prochainement être construit sur le site

de Goustranville afi n d’accueillir la formation

pratique équine de l’école vétérinaire d’Alfort.

Le secteur des chevaux de course (trot puis

galop) concerne plus de la moitié des élevages

du département. Le cheval de selle et de sport

est également bien présent.

• L'Eure est une région d'élevage de trotteurs

et de selle français, mais c'est avant tout une

terre d'accueil pour les cavaliers et les sports

équestres. C'est l'un des premiers départe-

ments français pour la pratique équestre.

L'activité de préparation et d'entraînement

des chevaux y est importante. L'Eure héberge

l'un des trois premiers centres nationaux de

formation d'enseignants, le Village équestre de

Conches.

• La Manche est le berceau de la race Selle

français. Ce département est surtout orienté

vers l'élevage de chevaux de selle/sport. Il

fournit de nombreux champions nationaux et

internationaux en sport hippique. La Manche

occupe aussi la place de leader national pour

le Cob normand et pour l'âne du Cotentin. D'une

manière générale, les élevages de la Manche

sont très nombreux mais ont un eff ectif moyen

assez faible. Fin 2016, la région Normandie, le

département de la Manche, Saint-Lô agglomé-

ration et la ville de Saint-Lô ont obtenu le droit

de racheter les bâtiments historiques du Haras

National de Saint-Lô à l’Etat.

• L'Orne s'est spécialisée dans le cheval de

course. C'est le premier département français

pour l'élevage de trotteurs, le galop vient en 2e

position, le cheval de sport occupe la 3e place.

Ce département est aussi le berceau de l'une

des races de trait emblématiques : le Percheron

(issu du croisement entre un étalon arabe et

une jument de trait). Le Haras National du Pin,

«Versailles du cheval», classé monument

historique, abrite aujourd'hui l'Ecole nationale

professionnelle des haras (ENPH). Devenu

établissement public administratif en juillet

2015, le Haras du Pin est désormais dirigé par

un Conseil d’administration qui réunit l’IFCE

(Institut français du cheval et de l’équitation),

les collectivités (région Normandie et départe-

ment de l’Orne) et des représentants de l’Etat.

• La Seine-Maritime, terre de randonnée,

off re de nombreuses possibilités de prome-

nades équestres sur les chemins ruraux ou

dans les forêts domaniales. Le département

possède plus de 1 000 kilomètres d'itiné-

raires spécifi ques balisés pour les cavaliers.

Diff érents circuits reliant massifs forestiers,

abbayes et côte maritime sont proposés. Parmi

ceux-ci, deux grands itinéraires partent de

l'estuaire de la Seine pour rejoindre d'un côté,

le Tréport, en longeant la côte d'Albâtre, et de

l'autre, Gournay en Bray, en suivant la vallée

de la Seine. La production seinomarine est

orientée vers le selle français et les chevaux

de course (trotteurs français puis pur sang). Le

pôle équestre de Mauquenchy accueille régu-

lièrement diverses manifestations.

Des formations dédiéesDans les départements normands, plusieurs structures d'enseignement agricole ou non forment aux divers métiers de la fi lière équine, du CAP agricole,

au Mastère «Sciences et management de la fi lière équine» (de niveau bac + 6), en passant par la licence professionnelle «Management et gestion des

entreprises de la fi lière cheval» dispensée par l'IUT d'Alençon (61), en partenariat avec le lycée agricole de Sées (61) et le Haras du Pin.

En 2015, l'École nationale professionnelle des haras (ENPH), basée au Pin-au-Haras (Orne) et l'École nationale d'équitation (ENE) de Saumur (Maine-

et-Loire) ont créé l’École supérieure du cheval et de l'équitation (ESCE). Répartie sur les deux sites, cette école a pour ambition de devenir un pôle de

formation de référence de la fi lière équine, en France et à l'international. De nombreux métiers sont concernés dans les domaines de l'élevage, de la

reproduction, de l'équitation, de la sellerie, de la maréchalerie et de l'attelage. Cette école s'adresse à un public d'adultes professionnels, d'amateurs

confi rmés ainsi qu'aux étudiants.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

1 exploitation agricole sur 5 possède des chevaux

Le dernier recensement agricole réalisé par le Ministère de l'agriculture a comptabilisé, en Normandie, 7 000 exploitations agricoles ayant des

équidés : chevaux de sang, chevaux lourds, poneys ou ânes. En Normandie, 20 % des exploitations agricoles possèdent au moins un équidé (11 %

pour la France métropolitaine). Le Calvados est le 1er département en France pour les eff ectifs équins dans les exploitations agricoles, devant la

Manche puis l'Orne.

Plus du tiers des exploitations normandes détentrices d’un cheptel équin se situe dans la Manche, devant le Calvados (21 %) et l’Orne (17 %). La

forte concentration des élevages dans la Manche va de pair avec leur faible taille : 7 chevaux par exploitation détentrice contre 10 en moyenne en

Normandie (8 en France métropolitaine).

*Les équidés présents dans les exploitations agricoles ne représentent qu’une part du total des équidés, une autre part étant détenue hors exploitation agricole. Les particuliers et centres équestres possédant un ou plusieurs chevaux de loisirs non reproducteurs n’entrent pas dans le champ du recensement agricole. Le recensement agricole ne permet pas de connaître l’effectif équin total mais uniquement les effectifs recensés dans les exploitations agricoles.

Source : RA 2010

Normandie FranceNb exploitations détenant un eff ectif équin Cheptel détenu* Nb exploitations détenant un eff ectif équin Cheptel détenu*

1 à 19 têtes 6 068 87 % 26 749 38 % 48 713 90 % 207 791 48 %20 - 39 têtes 534 8 % 14 438 21 % 3 660 7 % 99 152 23 %40 - 59 têtes 202 3 % 9 618 14 % 1 232 2 % 58 072 13 %60 - 79 têtes 103 1 % 6 914 10 % 431 1 % 28 883 7 %80 - 99 têtes 36 0 % 3 125 4 % 164 0 % 14 130 3 %

Plus de 100 têtes 63 1 % 9 138 13 % 172 0 % 23 830 6 %Total 7 006 100 % 69 982 100% 54 372 100 % 431 858 100 %

Les immatriculations des ânes en Normandie diminuent également : 75 immatriculations en moyenne 2015-17 contre 136 en 2012-14, elles représentent 14 % du total des immatri-culations françaises pour l’ensemble des races d’ânes.

Quelques races localesLa Normandie est le berceau de plusieurs races locales de chevaux lourds :

• le Percheron, la race percheronne est l'une des plus anciennes races françaises. Leur robe est

grise ou noire et leur taille peut varier de 1,55 à 1,85 m. Il est utilisé pour l'attelage (loisirs,

compétitions, tourisme) et la traction (débardage…) ;

• le Cob normand, plus léger que le Percheron. Cheval pour la randonnée, attelé ou monté, il est

utilisé pour la détente et les loisirs.

Ces animaux sont destinés, pour l'essentiel, aux loisirs (attelage et randonnées), à l'exportation

(débardage en Allemagne, courses au Japon...) ou encore à la boucherie.

Sources : SSP : recensement agricole 2010, SAA

Service des Haras Nationaux, SIRE : immatriculationsConseils des Chevaux de Normandie : la filière équine en Normandie

Les immatriculations de chevaux lourds en Normandie diminuent encore : 323 immatriculations en moyenne 2015-17 contre 402 en 2012-14, elles ne représentent que 3 % du total des immatriculations françaises pour l’ensemble des races de chevaux lourds.

La Normandie compte également plusieurs

races asines locales : l’âne normand et l’âne

du Cotentin, reconnaissable à sa croix de Saint-

André. Ces animaux sont maintenant utilisés

pour des activités de loisirs.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Une production performanteAvec 5 % de l’eff ectif porcin national, la

Normandie se situe au 4e rang des régions

françaises, derrière la Bretagne (56 %), les

Pays de la Loire (12 %) et la Nouvelle Aquitaine

(7 %). La Manche concentre à elle seule 57 %

de l’eff ectif porcin régional.

3 types d'élevageLes élevages de porcs sont présents sur trois

principaux types d’exploitations. Il peut être

distingué :

• des ateliers complémentaires à un élevage

laitier (par exemple, situation fréquente dans

les régions bocagères de la Manche, de l'Orne

ou du Calvados),

• des ateliers complémentaires à une acti-

vité de grandes cultures dans les zones plus

céréalières telles que le Perche, la Plaine de

Caen, l’Eure et la Seine-Maritime. Les céréales

produites sur l'exploitation sont transformées

le plus souvent sur place à l'aide d'une fabrique

d'aliments à la ferme,

• des ateliers très spécialisés, où les porcs

représentent l’activité principale voire la

seule activité de l’exploitation (situation plus

fréquente dans la Manche).

Près de 650 sites d’élevage de porcs en NormandieLa Normandie compte près de 570 sites d’éle-

vage porcins dits professionnels* dont l’activité

principale est le naissage et/ou l’engraisse-

ment de porcs. Fin 2018, presque la moitié des

sites détenaient des truies.

81 % des sites d’élevages normands sont

situés sur les départements du Calvados, de la

Manche et de l’Orne (et plus de 50 % dans le

département de la Manche). * Élevages de 10 reproducteurs ou plus ou de 50 places d’engraissement ou plus.

Densité de porcs au km2 de SAU en 2017

Normandie 34

France métropolitaine 49

Pays de Loire 72

Bretagne 447

Source : SSP

3e fi lière animaleAvec 186,4 millions d’euros en 2017, la produc-

tion porcine représente 5 % du produit agricole

normand (services exclus, hors aides). Par

ailleurs, elle arrive en 3e position des produits

animaux, derrière le lait (35 %) et les gros

bovins (15 %) mais devant les volailles de

chair, les veaux de boucherie, les œufs et les

ovins.

Le porcen Normandie

24

1er4e

Cheptel porcin total : > 1 000 000 de têtes 500 000 à 1 000 000 250 000 à 500 000 < 250 000

08

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Une production organiséeFin 2017, l’Union normande des groupements

de producteurs de porcs (UNGP) comptait

5 groupements adhérents (Agrial, Terrena, Porc

Armor, Syproporcs, Cooperl Arc Atlantique). Le

nombre d’éleveurs actifs auprès de ces groupe-

ments est de l’ordre de 500 élevages normands.

La production organisée dans son ensemble

(tous groupements confondus) couvre près de

95 % de la production normande. Les groupe-

ments de producteurs ont été au cœur du déve-

loppement de cette production dans les années

80-90, en assurant aux éleveurs deux missions

essentielles : la commercialisation des

animaux et l’appui technique. L’engagement

de ces coopératives auprès de leurs adhérents

explique ce taux d’organisation très élevé.

Les abattoirs contrôlés UNIPORC pour la pesée, classement, marquage sur la zone Normandie sont :

les AIM, SOCOPA et Harang.

Source : ARIP

Abattoirs normands en 2018

Une production organiséeFin 2017, l’Union normande des groupements de producteurs de porcs (UNGP) comptait 5 groupe-

ments adhérents (Agrial, Terrena, Porc Armor, Syproporcs, Cooperl Arc Atlantique). Le nombre d’éle-

veurs actifs auprès de ces groupements est de l’ordre de 500 élevages normands. La production

organisée dans son ensemble (tous groupements confondus) couvre près de 95 % de la production

normande. Les groupements de producteurs ont été au cœur du développement de cette production

dans les années 80-90, en assurant aux éleveurs deux missions essentielles : la commercialisation

des animaux et l’appui technique. L’engagement de ces coopératives auprès de leurs adhérents

explique ce taux d’organisation très élevé.

Une activité d’abattage de plus en plus concentréeFin 2018, la Normandie compte quatre principaux sites d’abattage de porcs. Il s’agit des AIM à

Ste-Cécile (50), de la société SMANCO de Cherbourg (50), des établissements de Saint-Hilaire du

Harcouët (50) et de la Socopa au Neubourg (27). A noter, également l’existence d’un petit abattoir

à la ferme lié à de la vente directe, dans l’Orne. Ces cinq abattoirs ont abattu près d’un quart de la

production régionale.

Les établissements Harang (Houdan - 78), seul abattoir porcin de la région Ile de France, sont étroi-

tement liés à la Normandie et sont, de ce fait, rattachés à l’ARIP normande (Association régionale

interprofessionnelle porcine) pour la pesée, le classement, le marquage. Une large part des porcs

abattus sur ce site proviennent d’élevages normands.

Les abattoirs de la zone Uniporc Normandie (AIM, Socopa Le Neubourg et Harang) représentent un

abattage de prés 430 000 porcs (tous porcs)

Nombre de porcs charcutiers contrôlés sur la zone Uniporc ouest

Normandie1 France2

2000 1 240 000 26 615 000

2007 1 254 570 26 128 000

2016 1 232 675 -

2017 1 252 276 -

2018 1 256 057 -

2017/2016 + 0,6 % -

(1) Sources : ARIP – UNGP (Porcs charcutiers abattus contrôlés dans la Zone Uniporc)

(2) Source IFIP

Rappel : les abattages dans la zone Uniporc ouest représentent 98 % de la production normande.

Sur l’ensemble de la zone Uniporc (Bretagne,

Poitou Charentes, Pays de la Loire, Normandie,

Nord Picardie, et Centre), la production

contrôlée a progressé de plus 0,7 % entre 2017

et 2018. En revanche, elle a augmenté de 0,6 %

en Normandie sur la même période.

Nombre de porcs charcutiers contrôlés sur la zone Uniporc ouest par département d’origine en 2018

Tonnage annuel

> 15 000 tonnes 4 000 à 15 000 tonnes < 1 000 tonnes

Sainte-CécileAIM

CherbourgSMANCO

Saint-Hilaire

126 406

183 884

84 475

187 629

676 663

Le NeubourgSOCOPA Houdan

HARANG

25

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Le porc : la viande la plus consommée en FranceLa viande de porc (y compris sous forme transformée) demeure la viande plus consommée en

France avec 31,6 kg/habitant en 2017, loin devant la viande bovine (22,8 kg/habitant en 2017) ou

la volaille (27,8 kg/habitant en 2017). Le prix peu élevé de cette viande ou de certains produits

transformés à base de porc, comparativement aux autres viandes de boucherie, ainsi que la diver-

sité de ses formes de consommation (viande fraîche, charcuterie, salaison) constituent des atouts

importants qui concourent à conforter sa première place.

Depuis 1994, la France est très légèrement excédentaire en production de viande de porcine. En

2017, son taux d’auto-approvisionnement (production/consommation) est de 105 %.

Depuis 1994, la France est très légèrement excédentaire en production de viande de porcine. En

2015, son taux d’auto-approvisionnement (production/consommation) avoisine 102 %.

Évolution de la consommation annuelle moyenne par habitant,

en FranceEn kg équivalent

carcasseViande porcine

2007 34,72008 34,22009 33,32010 33,42011 32,52012 32,42013 32,12014 32,72015 32,82016 32,22017 31,6

Source : France Agri Mer

Une fi lière engagéeDepuis juillet 2011, il existe deux cahiers

des charges : Le Porc Français, attestant de

l’origine française et de la traçabilité de la

viande et QT (Qualité Traçabilité) attestant de

bonnes pratiques d’élevage. L’ARIP normande

(Association régionale interprofessionnelle

porcine) met à jour les deux bases de données

des élevages pour la Normandie (VPF Origine

France et QT). Plus de 99 % des porcs sont

issus d’élevages engagés dans la démarche

Origine France (VPF) et 97,6 % dans la

démarche Qualité Traçabilité.

Le logo «Le Porc Français», lancé début 2014,

a pris le relais du logo «VPF» pour la commu-

nication auprès des consommateurs, dans

le cadre de la démarche globale «Viandes de

France».

Parallèlement à cela, l’ARIP gère également une

Certifi cation de Conformité collective. L’ARIP, en

partenariat avec l’UNGP (Union normande des

groupements de producteurs de porcs), a mis

en œuvre une Certifi cation de Conformité sur

la viande fraîche de porc. Suite au dépôt de

bilan d’AIM Groupe, cette CCP a été suspendue

temporairement. L’abattoir AIM était le seul en

eff et à la valoriser.

26

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Sources :SSP : SAA

ARIP : production, abattagesCRAN : comptes de l’agriculture

UNGP : groupements de producteurs

Une race patrimoniale : le porc de BayeuxLe porc de Bayeux fait partie des sept races

locales porcines françaises. Originaire du

Bessin (Calvados), cette race ancienne est

issue d’un croisement, au XIXe siècle, entre le

porc normand et le Berkshire (porc noir d’ori-

gine anglaise). Rustique, le porc de Bayeux

se reconnaît à sa robe blanche et ses tâches

noires de forme arrondie. Il s’adapte bien à la

vie en plein air ainsi qu’à une alimentation à

base de sous-produits laitiers. La qualité de sa

chair (90 kg de carcasse à l’abattage à 9 mois)

est appréciée, aussi bien pour sa viande fraîche

qu’en charcuterie. Il est surtout commercialisé

et vente directe, sous forme de viande fraîche.

Comme pour les autres races locales, ces

espèces sont intéressantes au titre de la

biodiversité animale et de la conservation du

patrimoine génétique. En France, cette race

est répertoriée comme menacée : elle compte

actuellement 25 élevages de porcs de Bayeux,

pour un eff ectif total de 99 truies et 28 verrats

(source IFIP).

Les races utilisées (Duroc, Piétrain, Large White,

Land Race…) dans la très large majorité des

élevages de porcs sont issues de races locales

qui ont ensuite été sélectionnées sur leurs

qualités (capacité à faire naître et à allaiter des

porcelets, conformation de l’animal…).

Démarches qualitéSur la viande fraîche de porc :Programme national VPF (viande porcine française) : cette démarche permet de garantir l’origine française des produits. La traçabilité mise en œuvre permet d’assurer le suivi des produits sur l’ensemble de la fi lière, de la fabrication des aliments à la distribution des produits. Elle concerne une majorité des élevages de porcs en France. Elle est gérée au niveau national par l’association VPF et au niveau régional par l’ARIP normande.

Sur les produits de charcuterie

Label Rouge- Jambon cuit de qualité supérieure- Saucisson sec, Rosette, Saucisse sèche- Andouillette pur porc

Marques collectives- Porc charcutier le Bien élevé- Porlin- Porc des chaumières

Charcuterie salaisons : moins de 5 % de la production françaiseLa production industrielle des entreprises

de transformation (charcuteries-salaisons et

conserves) compte une quinzaine d’établis-

sements dans la région. Un site représente

une majeure partie de l’activité : l’entreprise

Brocéliande à Villers Bocage (14), spécialisée

dans le jambon cuit. Les autres établissements

du secteur sont de petites unités n’excédant

pas la vingtaine de salariés. Leurs spécialités :

jambon fumé, jambon cru, andouille de Vire et

boudins blancs ou noirs, saucisses et saucis-

sons secs, dont le «Saucisson du marin»,

préparé à partir d’un morceau entier, non haché

d’échine.

Les principales régions productrices en France

sont la Bretagne, les Pays de la Loire, Rhône-

Alpes Auvergne. A noter qu’en France, 1/4 de

la carcasse d’un porc est valorisé sous forme

de viande fraîche (rôti, côtes de porc, fi let

mignon…), le reste l’est sous forme de produits

transformés (jambons, saucisses, pâtés…).

Édou

ard

Hue

- Wik

imed

ia

La fi lière viande porcine bio en Normandie, c’est 15 exploitations certifi ées bio (+ 3 exploitations en conversion) pour un cheptel de truies reproductrices certifi ées bio de 270 têtes. De la viande de porc et des produits de charcuterie bio peuvent être proposés en vente directe par les producteurs.

27

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018

JUIN 2019

Du poulet de chair surtoutAvec près de 4 % de l’eff ectif national, la Normandie est la 8e région (sur 13 nouvelles régions

métropolitaines) productrice de poulets de chair, loin derrière la Bretagne (33 %) ou les Pays de

la Loire (23 %). La moitié des volailles élevées en Normandie sont des poulets de chair, en partie

destinés à la fi lière Label Rouge.

Avec 72,8 millions d’euros en 2017, la production de volailles de chair représente 2 % du produit

agricole normand (services exclus, hors aides). Elle arrive en 5e position des produits animaux,

derrière le lait, les gros bovins, les porcs et les équins mais devant les veaux, les œufs et les ovins.

Eff ectifs des volailles dans les exploitations agricoles normandes

en 2017

Source : SSP

Les volailles,œufs et lapinsen Normandie

La fi lière avicole normande est principalement orientée vers la production de volailles de chair. Cette production se concentre dans quelques élevages spécialisés.

NormandieNombre d'exploitations en

possédant Nombre de places

Capacité d'élevage en poules et poulettes 610 7 189 320Poules et poulettes sur litière paillée 454 3 513 709Poules et poulettes Cage en batterie (tous équipements confondus) 68 3 063 207

Poules et poulettes autres (hors basse-cour) 104 608 229

Superfi cie totale des bâtiments destinés à la production de volailles de chair 656 348 m2

Source : RA 2010

Autres 1 %Canards 1 %Pintades 5 %Dindes et dindons 6 %

Poulettes 13 %

Poules pondeuses22 %

Poulets de chair 52 %

La production normande progresseEntre 2000 et 2017, la production normande de

viande de poulets de chair a progressé (+ 12 %)

pour dépasser les 35 000 tonnes en 2017. Sur

la même période, la production de France

métropolitaine a beaucoup moins progressé

(+ 2,5 %), atteignant 1 109 125 tonnes en 2017.

La production locale reste encore insuffi sante

pour satisfaire le marché régional.

Production de viande de poulets de chair et coquelets

En tonne équivalent carcasse

Normandie France

2000 31 680 1 082 522

2017 35 468 1 109 925

2016/2000 + 11 % + 2.5 %

Source : SSP

28

Poulets de chair : > 10 millions de têtes 5 à 10 millions 1 à 5 millions < 1 million

1er8e

09

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Peu d’unités de transformationIl y a peu d'abattoirs industriels de volailles

en Normandie : Société Normande de Volailles

(SNV, groupe LDC, la plus importante unité

de transformation dans la région, implantée

dans l'Orne), Socadis (14), Nouet (50), volailles

Adrien Labrouche (27) et la Société Cauchoise

de Volailles (Socauvol, 76).

La production normande alimente donc les

unités de transformation des régions limi-

trophes (notamment les établissements

Secoué, en Mayenne). C'est aussi un handicap

pour la production de volailles sous signe de

qualité : les animaux doivent être abattus dans

un rayon relativement proche de leur zone de

production.

Par contre, on note une multitude de sites

agréés d'abattage à la ferme. Ces abattoirs

permettent aux agriculteurs de vendre en direct

leurs volailles, sur des marchés ou à la ferme.

Entre les grandes unités industrielles et les

ateliers de transformation à la ferme, on

dénombre, dans la région, quelques abattoirs

de taille intermédiaire (2 000 à 5 000 volailles

par semaine). Les débouchés de ces produc-

teurs ou de ces volaillers sont principalement

axés vers les supermarchés locaux, avec un

référencement en direct.

La Normandie se distingue de la fi lière natio-

nale, et notamment bretonne, par ses faibles

débouchés sur pays tiers (grand export), les

opérateurs régionaux privilégiant le marché

intérieur ou européen. Les diverses démarches

qualité ont également préservé la fi lière avicole

normande des aléas économiques.

Une fi lière organiséeLa fi lière volailles en Normandie est orga-

nisée. On dénombre divers opérateurs : fabri-

cants d'aliment, accouveurs, organisations

de producteurs, abatteurs et Organisme de

Défense et de Gestion de l'IGP Volaille de

Normandie.

Quelques races locales préservées La Normandie compte quelques races locales de poules parmi lesquelles on peut citer : la Caumont

(race normande la plus rare) et la Crèvecœur, toutes deux originaires du Calvados, la Cotentine

(Manche), la Merlerault (Orne), la Pavilly (Pays de Caux) et la Gournay (Pays de Bray). Cette dernière

race est celle qui dispose des eff ectifs les plus importants. Elle fait l'objet d'une valorisation

commerciale au niveau local, par l'intermédiaire de la vente directe des producteurs et par les

bouchers locaux.

L'oie normande, descendante de l'oie commune, est présente sur tout le territoire normand.

Rustique, élevée en plein air, elle peut se nourrir de pommes tombées au sol. Parmi les autres

races normandes de palmipèdes, on peut citer : l'oie de Bavent (Calvados), le canard de Duclair et

le canard de Rouen, tous deux originaires de Seine-Maritime.

Deux types de productionL'élevage avicole, auparavant très atomisé, a aujourd'hui pris deux orientations : l'une de type

fermière qui valorise ses produits en circuits courts (vente directe), l'autre s'articule autour d'une

fi lière longue organisée. Actuellement, les élevages sont concentrés dans le sud de la Manche

(Avranchin, Mortainais) et de l’Orne (Domfrontais), en Seine-Maritime (Pays de Caux et Pays de Bray)

et dans les Plaines de l'Eure.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

La consommation progresseLa viande de volaille est la 2e viande la plus consommée en France avec 27,8 kg/habitant en 2017,

derrière la viande de porc (31,6 kg/habitant en 2017) mais devant la viande bovine (22,8 kg/habitant

en 2017).

Cette bonne place s’explique notamment par

le fait que la viande de volaille reste l’une des

moins chères et que les conditionnements de

petite taille sont favorables aux ventes, dans

un contexte économique diffi cile.

La France est légèrement excédentaire en

viande de volailles : en 2015, son taux d’auto-

approvisionnement (production/consomma-

tion) avoisine 106 %.

En France, la consommation individuelle de viande de volaille n’a jamais été aussi impor-tante : elle s’établit, en 2016, à 27,8 kg de viande de volailles/habitant (contre 27,1 kg en 2016). La consommation de volailles sous forme de plats cuisinés et en restauration hors foyer (produits élaborés, viande destinée à la sandwicherie) est toujours soutenue.

Des œufs...Avec 14,3 milliards d’œufs produits en 2017,

la France fi gure parmi les principaux pays

producteurs d’œufs de consommation de

l’Union européenne. La production d’œufs de

consommation se diversifi e et se segmente

avec le développement des modes de produc-

tion alternatifs (plein air, Label Rouge, bio,

fermier, poule au sol…).

En France, la consommation individuelle

d’œufs est estimée à 220 œufs / an (moyenne

2013-2015), dont 40 % sous forme d’ovo-

produits (incorporés dans des produits de

pâtisserie, sauces, plats préparés ou proposés

en l’état par la restauration hors domicile :

œufs pochés, durs ou en omelettes). L’œuf

reste une protéine animale peu chère et profi te

du regain d’intérêt des Français pour la cuisine

et le «fait maison».

... et des lapinsDepuis plusieurs années, on note un recul de

la consommation. Le lapin reste une viande

qui se consomme très occasionnellement et

par un faible nombre de foyers acheteurs. Des

initiatives ont été mises en place pour tenter

d’enrayer le repli structurel de la demande  :

meilleure mise en avant dans les rayons,

segmentation du marché de la viande de lapin

avec une place de plus en plus importante aux

produits découpés et élaborés…

Évolution de la consommation annuelle moyenne de viande de volaille par habitant, en France

En kg équivalent carcasse

2007 24,1

2008 24,7

2009 24,0

2010 24,5

2011 25,4

2012 25,7

2013 25,7

2014 26,2

2015 26,1

2016 27,1

2017 27,8

Source : FranceAgriMer

Avec presque 600 millions d’œufs de consom-mation produits en élevages professionnels en

2016 (soit 4 % de la production nationale), la Normandie est la 6e région française de produc-tion, loin derrière les régions Bretagne (43 %) et les Pays de la Loire (12 %).

Avec 7 % de l’eff ectif national, la Normandie est la 5e région productrice de lapins, loin derrière les Pays de la Loire (28 %). La région compte quelques races locales de lapins aux eff ectifs réduits : le lapin blanc de Hotot (Calvados), le lapin normand, le lapin bélier normand.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Sources :SSP : recensement agricole 2010, SAA

FranceAgriMerITAVI

Quelques chiff res sur le foie grasAvec plus de 12 000 tonnes produites en 2017,

la France reste le premier producteur mondial

de foie gras (canard et oie). La production

française connaît un développement régulier

depuis les années 1990. La consommation

de foie gras est encore très saisonnalisée : la

majorité des produits est consommée entre

novembre et janvier. L’objectif de la fi lière est

de développer la consommation hors période

de fêtes de fi n d’année et d’augmenter la

fréquence d’achat.

En Normandie, cette fi lière regroupe quelques dizaines d’ateliers. Leurs produits issus de canards ou d’oies (foie gras, magrets et cuisses) sont écoulés essentiellement en vente directe et sur les marchés. La restauration est également un de leurs débouchés.

Démarches qualité Label Rouge : - Volailles de Normandie (+ IGP)- Œufs de poules élevées en plein air

Certifi cation de conformité : - Volailles de chair (poulet de chair, dinde)- Lapin «le Père Guillaume»

Marques collectives :- Fermiers des Becs (foie gras normand)- Oie normande- Canard de Duclair- Canard de Rouen- Volaille de race Gournay

La fi lière volailles de chair bio en Normandie, c’est 39 exploitations certifi ées bio pour une production de volailles de chair certifi ées bio de près de 68 000 têtes. La quasi totalité des éleveurs de volailles de chair de Normandie pratique la vente directe ou en circuits courts.

La fi lière des poules pondeuses bio en Normandie, c’est 77 exploitations certifi ées bio pour une production de poules pondeuses certifi ées bio de près de 88 000 têtes. Les débouchés sont la vente directe et les circuits courts ou les centres de conditionnement pour les fi lières longues.

31

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018

JUIN 2019

2 % du cheptel ovin françaisL’essentiel de la production ovine est situé dans le sud de la France. Les régions Occitanie et

Nouvelle-Aquitaine concentrent à elles deux plus de la moitié de l’eff ectif ovin national.

La Normandie se situe au 8e rang des régions françaises pour son eff ectif ovin total. Elle possède

un troupeau de taille modeste (154 000 têtes en 2017, soit 2,2 % du cheptel français). En eff et,

l’élevage ovin, relancé avec la mise en place des quotas laitiers en 1984, est souvent une activité

complémentaire.

De moins en moins de brebis Dans la région, entre 2000 et 2017, le cheptel

de brebis-mères a perdu 47 % de ses eff ectifs

(- 92 000 brebis mères), alors que la diminution

du cheptel français est de 30 % sur la même

période (- 1 983 000 brebis mères).

Au niveau national, les plans de relance n’ont

pas permis à la France de réduire sa dépen-

dance vis-à-vis des importations : en 2018, son

taux d’auto-approvisionnement (production/

consommation) avoisine les 51 %.

Surtout des troupeaux de petite tailleLa Normandie se caractérise par une troupe ovine moyenne de petite dimension. Depuis 1997,

année où l'identifi cation des ovins est devenue obligatoire, on assiste à une restructuration du

cheptel. Les petites troupes disparaissent au profi t des troupeaux de plus de 200 brebis.

Deux types d'éleveurs se distinguent : ceux pour lesquels le mouton représente l'activité principale

de leur exploitation, ils détiennent généralement des troupeaux importants. A côté, on trouve de

plus petits élevages (plus nombreux), exploités par des retraités ou des pluri-actifs.

La fi lière ovine normande est quasi-exclusivement orientée vers la production de viande. Un peu moins de 6 200 exploitations normandes (soit 17 %) détiennent un troupeau ovin viande. Cependant, une cinquantaine d’exploitations laitières sont équipées d'un atelier de transformation pour la vente directe de fromages. La Manche est le 1er département français en nombre d'exploitations à détenir un troupeau de brebis mères nourrices, mais ce dernier reste de petite taille. Ce département regroupe 40 % des fermes en ovins viande de Normandie, suivi par la Seine-Maritime (20 %).

Le moutonen Normandie

32

Cheptel ovin total : > 1 000 000 de têtes 500 000 à 1 000 000 100 000 à 500 000 < 100 000

8e

1er

10

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

En 2018, 6 abattoirs normands réalisaient

encore des abattages ovins : Saint-Hilaire-du-

Harcouët, Cherbourg (50) et Beuvillers (14), le

Neubourg (27), Le Trait (76) et Cany-Barville

(76). De nombreux agneaux normands sont

abattus en Bretagne (SVA, 35).

En 2000, il y avait encore 15 abattoirs d’ovins

en Normandie. Cette raréfaction et l’éloigne-

ment des abattoirs posent des diffi cultés et

occasionnent des surcoûts pour les éleveurs,

pour le transport des animaux, d’autant que

les organisations de producteurs ne sont pas

présentes sur tout le territoire régional.

3 races localesLa Normandie est le berceau de trois races

ovines locales aux faibles eff ectifs  : l'Avran-

chin, le Cotentin (sur les zones intérieures des

terres) et le Roussin (sur les zones littorales).

Essentiellement localisés dans la Manche,

leurs eff ectifs se maintiennent grâce à leur

rusticité (bonne aptitude aux conditions d'éle-

vage en plein air). Mais les élevages ovins

de la région sont généralement composés de

Suff olks, de Texels et de Rouges de l'Ouest.

2 systèmes de productionDans la région, on rencontre deux modes de

production :

• Une production d’agneaux de bergerie,

souvent en complément d’un système

céréalier, sur une exploitation où la surface

fourragère disponible est limitée. L’agneau y

est nourri essentiellement avec des céréales

et coproduits issus de l’exploitation. Ce

système est fréquent dans l’Eure et en

Seine-Maritime.

• Une production d’agneaux en semi plein

air où l’animal consomme presque exclu-

sivement de l’herbe. Cette pratique se

retrouve surtout en zone herbagère, dans

des systèmes ovins spécialisés (Calvados,

Manche, Orne) ou en complément d’un

atelier bovin (Eure et Seine-Maritime).

L’aide aux ovins (AO)Il s’agit d’une aide couplée (aide à la tête), attribuée aux éleveurs détenteurs d’au moins 50 brebis

éligibles au 1er février de l’année en cours, avec une majoration sur les 500 premières brebis et

également pour les nouveaux producteurs.

Sont éligibles toutes les brebis (de type allaitant ou laitier) correctement localisées et identifi ées,

ayant mis bas au moins une fois ou atteignant l’âge d’au moins un an au plus tard au dernier jour

de la période de rétention obligatoire (11 mai).

Engagements du bénéfi ciaire : maintenir sur son exploitation pendant 100 jours (soit du

1er février au 11 mai), un eff ectif d’animaux éligibles au moins égal à celui pour lequel le bénéfi ce

de l’aide a été demandé ; notifi er toute sortie

et remplacement d’animal éligible à la DDT(M)

du département ; réaliser un ratio minimum

de productivité de son troupeau (0,5 agneau

nés sur l’exploitation et vendus/brebis/an);

respecter la réglementation en vigueur sur

l’identifi cation des animaux  ; respecter les

exigences réglementaires liées à la condition-

nalité des aides.

En 2018, le montant indicatif de l’aide de base par brebis était de 21 €. Il est majoré

de 2 euros par animal éligible pour les 500 premières brebis par exploitation, plafond auquel s’applique la transparence pour les GAEC. Pour les nouveaux producteurs, l’aide complémentaire est estimée à 6 € par animal éligible.

Fin 2018 et début 2019, l’abattoir de Beuvillers a fermé et celui du Neubourg ne prend plus les ovins, il ne reste donc plus que 4 abattoirs ovins en Normandie en 2019. Parmi eux, la fermeture de l’abattoir de Cherbourg est programmée, ce qui réduirait davantage le nombre de sites en Normandie. Par ailleurs, l’ouverture d’un abat-toir intercommunal multi-espèces est envisagé à Carentan (50) et les abattoirs de Forges-les-Eaux, appartenant anciennement à la société Bigard, sont en passe d’être à nouveau ouverts. D’ici fi n 2019, les abattoirs se situeront tous à l’Est ou à l’Ouest du département, ce qui laisse craindre un arrêt de la production pour les élevages situés au centre de la région Normandie. Pour éviter cela, un projet d’abat-toir mobile normand a vu le jour, mais il ne devrait voir le jour qu’en 2020, et d’abord pour des cochons.

33

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Prés-salés du Mont-Saint-MichelAprès plusieurs années de démarches, les

éleveurs de la Baie du Mont-Saint-Michel ont

obtenu, en 2009, une AOC pour leurs agneaux

de prés-salés. L'agneau est élevé sur les

marais salés, périodiquement recouverts par

la mer. Sa viande se distingue par sa couleur

rosée, la longueur des fi bres et la présence de

gras persillé.

Dans le cadre de l'AOC, les engagement princi-

paux des éleveurs portent sur :

• les reproductrices : issues de la zone d'éle-

vage ;

• le temps de vie et de pâturage de l'agneau :

tous les agneaux ont au minimum 155 jours

à l'abattage, dont au minimum 70  jours de

pâturage sur les prés-salés ;

• l'alimentation de complément : les éleveurs

s'engagent à ne pas utiliser d'ensilages, ni d'OGM, et le choix et la quantité des aliments sont

strictement encadrés. Les fourrages et la plus grande partie des céréales sont produits sur

l'exploitation.

Les organisations de producteursLes éleveurs de moutons ont la possibilité

d'adhérer à des organisations de producteurs.

Parmi celles-ci, on peut citer : Ovins 27 - Cap

Seine (organisation commerciale), Agneau du

Bocage normand, Association des producteurs

d'Agneaux de Pré-salé, Syndicat de défense

de l’AOP «Prés-salés du Mont-Saint-Michel»

(associations de producteurs). Certaines de ces

structures se sont regroupées au sein d'asso-

ciations (Association des Producteurs d'Ovins

de Normandie, groupement Agneau Qualité

Normandie) afi n de gérer des démarches

permettant la mise en valeur de la production

ovine normande. Une part de la production de

viande ovine de la région est commercialisée

en fi lières organisées. Mais d'autres circuits

existent, comme la vente directe ou les

marchés en vif.

La consommation de viande ovine diminueLa consommation française de viande ovine

baisse régulièrement pour atteindre moins de

3 kg/an/habitant depuis 2015. Cette consom-

mation semble pénalisée par le prix de vente

élevé de la viande ovine, sa moindre praticité

de préparation, comparativement à d’autres

produits carnés ainsi que par son goût prononcé

qui peut déplaire à certains consommateurs.

Afi n de faire découvrir les multiples possibi-

lités culinaires, la fi lière ovine française (et ses

consœurs britannique et irlandaise) se sont

mobilisées pour créer «L’agneau si simple si

bon». Recettes disponibles sur :

www.agneausibon.fr/

Évolution de la consommation annuelle moyenne par habitant,

en FranceEn kg équivalent carcasse ovin/caprin Viande ovins / caprins

2007 3,92008 3,82009 3,62010 3,4

2011 3,32012 3,22013 3,12014 3,02015 2,92016 2,82017 2,8

Source : FranceAgriMer

En France, entre 2008 et 2017, la consom-mation annuelle de viande ovins/caprins a

diminué de 1 kg pour atteindre 2,8 kg/an/habi-tant en 2017 contre 3.8 kg en 2008.

Sources :SSP : recensement agricole 2010, SAA

FranceAgriMer : consommation et auto-approvisionnementINTERBEV Normandie

Démarches qualité Certifi cation de conformité : - Agneau de boucherie élevé avec sa mère (2 marques collectives : Agneau du Pays normand pour la GMS, Le Couronné normand pour les boucheries traditionnelles)- Agneau Filière Qualité Carrefour- Agneaux de nos régions (SVA)

Marque collective :- Le Grévin

AOC/AOP :- Prés-salés du Mont-Saint-Michel

La fi lière ovin viande bio en Normandie, c’est 72  exploitations certifi ées bio (+ 15 exploitations en conversion) pour un troupeau de brebis allaitantes certifi ées bio de 5 300 têtes. Les animaux peuvent être valorisés en circuits courts ou en fi lière longue, notamment pour les GMS.

La fi lière ovin lait bio en Normandie, c’est 9 exploitations certifi ées bio pour un troupeau de brebis laitières certifi ées bio de 610 têtes. En Normandie, aucune collecte de lait bio de brebis n’est organisée. Les débouchés pour les produits laitiers biologiques de brebis transformés à la ferme sont la vente directe ou la vente à des intermédiaires.

34

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Une sole de maïs-ensilage stableEn Normandie, les fourrages annuels sont

surtout représentés par le maïs-ensilage qui

est cultivé sur 230 000 hectares. La surface de

maïs-ensilage est stabilisée depuis les années

2000, avec des fl uctuations de faible ampleur.

54 % des terres pour nourrir le bétailEn Normandie, l’élevage utilise 54 % de la surface agricole en 2017. La région est un peu plus

orientée vers l’élevage que la moyenne française qui est à 49 %.

Cette surface destinée à la nourriture du bétail se décompose en 43 % de la surface agricole pour

les prairies et 11 % pour les surfaces en fourrages annuels, essentiellement du maïs-ensilage.

Part de prairies dans la surface agricole en 2017

Manche 62%Calvados 49%Orne 48%Seine-Maritime 32%

Eure 22%Normandie 43%France métropolitaine 44%

Source : Agreste –SAA

Prairies et haies occupent 43 % de la surfaceLa Normandie est verte : en 2017, elle comptait 894 000 hectares de prairies, ce qui représente 43 %

de la surface agricole, soit le même pourcentage que pour la France entière. C’est une proportion

plus élevée que dans les régions voisines : Bretagne (39 %) ou Hauts de France (17 %). Cette

part élevée confère à la Normandie son identité paysagère caractéristique. En 2012, on mesurait

49  mètres linéaires de haies par hectare en Normandie ; davantage dans la partie Ouest de la

région. La plupart de ces prairies sont permanentes, c’est-à-dire qu’elles ne sont jamais labourées

et ne rentrent pas dans une rotation des cultures : elles occupent 36 % de la surface agricole.

La part des prairies dans la surface agricole

normande recule lentement : de 49 % en 2000,

cette part atteint 43 % aujourd’hui, soit une

perte annuelle de 10 000 hectares de prairies

pour les cinq départements normands. Ce recul

des prairies se déroule de façon à peu près

parallèle dans chaque département.

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

1 500 000

1 200 000

900 000

600 000

300 000

0Maïs-ensilage

Prairies

Surfaces de prairies et de maïs-ensilage

hectares

Source : Agreste -SAA

La PAC incite à maintenir les surfaces de Prairies Permanentes : cela a créé des diffi -cultés en 2018, quand les exploitations de la Région ne pouvaient plus labourer de prairies permanentes sous peine de sanction sur leurs aides PAC. Cette contrainte a été levée en 2019.

Prairies et fourrages en Normandie

35

Part de prairies dans la surface agricole :

> 75 % 50 % à 75 % 25 % à 50 % < 25 %

9e

1er

11

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

: le plus grand rendez-vous des fourrages en Normandie !Les Prairiales sont l’un des événements majeurs organisés par les Chambres d’agricultures de Normandie avec ses partenaires sur la valorisation de

l’herbe et des fourrages.

Avec une thématique principale «prairie» élargie à l’ensemble des problématiques fourragères (lien entre Végétal et Élevage, approche système, auto-

nomie...), ces manifestations sont devenues au fi l de leurs 25 années existence LE rendez-vous incontournable pour l’ensemble des éleveurs et poly-

culteurs-éleveurs bovins et équins de Normandie.

L’objectif est de leur off rir un concentré de dernières nouveautés, de démonstrations, de partage des expériences.

Sur un cycle sur 4 ans, les Prairiales se déroulent sous forme d’éditions majeures tous les 2 ans centrées sur la Ferme Expérimentale de la Blanche

Maison (50) et l’Inra du Pin (61) et d’éditions intermédiaires (14 et 27/76) permettant d’assurer une couverture territoriale.

Sources :Chambres d’agriculture de Normandie : Pôle prairie

Agreste : SAA

Les surfaces fourragères bio en Normandie sont présentes dans près de 1 300 exploitations, pour une production certifi ée bio de 50 400 ha (les surfaces toujours en herbe certifi ées bio représentent 70 % des surfaces fourragères régionales certifi ées bio).

36

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Aux portes des grands bassins céréaliers françaisLa Normandie est une terre d’élevage mais les cultures arables y sont également bien présentes.

67 % de la Surface Agricole Utile (SAU) des exploitations agricoles normandes leur sont consacrés,

ce qui représente 1,32 million ha, dont 629 000 ha pour les céréales en 2017.

Trois zones sont plus spécialement orientées vers les grandes cultures : la Plaine de Caen-Falaise-

Argentan, le Pays de Caux en Seine-Maritime, les plateaux du Neubourg et d’Evreux dans l’Eure.

Les céréales, oléoprotéagineux et plantes industrielles (lin, betteraves, pommes de terre) assurent,

en 2017, 32,5 % du produit agricole normand (services exclus, hors aides), soit 1 282 millions

d’euros.

Une forte spécialisation sur le bléLa Normandie se distingue des autres régions

françaises par une forte proportion de blé

tendre dans l’assolement : 52 % des surfaces

consacrées aux cultures de vente contre 42 %

en moyenne nationale, en 2017. Une partie

non négligeable des surfaces en blé se situe

en zone d’élevage, où cette culture s’est déve-

loppée suite à l’instauration des quotas laitiers.

Elle y représente souvent la seule culture

de vente. La Normandie produit essentiel-

lement du blé destiné à l’exportation et à la

consommation animale. La collecte régionale

se répartit entre les collecteurs privés et les

coopératives.

En milliers de tonnes Production Normandie 2017

Part Normandiedans production française

Total céréales 5 130 7 %dont blé tendre 3 958 10 %

Total oléagineux 541 7 %Total protéagineux 109 11 %Betteraves industrielles 4 258 9 %Lin textile 377 63 %Ensemble pommes de terre 826 10 %

Source : SSP

Source : SSP

Répartition des surfaces en cultures de vente (hors légumes)

en 2017

Pommes de terre 2 %

Protéagineux 3 %

Betteraves indus 5 %

Lin textile 7 %

Oléagineux 14 %

Céréales 69 %

Total cultures de vente : 911 554 ha

Les grandes culturesen Normandie

37

Production totale de blé tendre en 2017 (millions de quintaux) :

> 50 Mq 25 à 50 Mq 10 à 25 Mq < 10 Mq

4e1er

12

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018

JUIN 2019

Rouen, 1er port européen exportateur de céréalesPremier pays producteur de céréales de l’Union

européenne devant l’Allemagne, la France a

produit, en 2017, 68,5 millions de tonnes de

céréales, dont 36,6 millions de tonnes de blé

tendre (1re céréale produite en France). La

France est un acteur majeur du marché inter-

national des céréales. La Normandie est la

région française la mieux située pour exporter

du fait de la proximité géographique des ports

de Rouen et de Caen. C’est donc logiquement

que les organismes collecteurs de la région

adaptent leur stratégie à ce débouché.

Le port de Rouen, comme d’autres grands ports

européens, présente la spécifi cité de recevoir

les navires à l’intérieur des terres. D’importants

travaux y sont réalisés : approfondissement

du chenal en augmentant le tirant d’eau pour

permettre d’accueillir de plus gros navires,

développement d’une desserte multimodale de

ses terminaux.

Normandie France

Rendement en q/ha 2017 2017-2016 2017 2017-2016

Blé tendre 84 + 21 73 + 20Orge 73 + 12 63 + 9Avoine 60 + 6 47 + 7Triticale 59 + 10 52 + 9Colza 41 + 7 38 + 7Pois protéagineux 39 + 6 36 + 10Betteraves industrielles 1011 + 157 952 + 99Lin textile 62 - 7 61 - 7Pommes de terre de consommation 505 + 101 448 + 57

Source : SSP

En France, 310 000 exploitations agricoles (soit près des 2/3) produisent des grandes cultures, sur près de 15 millions d’hectares, soit plus de la moitié de la SAU française. Parmi elles, 40 % sont spécialisées en grandes cultures, contre 31 % en 2000. Les céréales (le blé notamment) représentent toujours les surfaces les plus importantes au sein des

exploitations spécialisées en grandes cultures. Les exploitations spécialisées en grandes cultures sont davantage sous forme sociétaire et ont davantage recours aux entreprises de travaux agricoles. En termes d’équipements spécifi ques, la capacité de stockage ventilé de céréales et oléoprotéagineux s’établit à 22 millions équivalent tonne de blé en 2010 contre 13,8 millions en 2000 alors que le nombre d’exploitations équipées reste stable. C’est la région Centre Val de Loire qui détient le plus haut taux d’équi-pement. Par ailleurs, 77 % des moyennes et grandes exploitations spécialisées en grandes cultures ont opté pour une assurance récolte.

Plus de 7 millions de tonnes de céréales ont été exportées lors de la campagne 2017-2018 depuis le port de Rouen. Cela fait de Rouen le 1er port céréalier ouest-européen. Les trois premières destinations du port de Rouen sont : l’Algérie, le Maroc et la Chine. Ce chiff re en net progression après la mauvaise récolte de 2016 confi rme la place de leader du port normand avec près de 45 % des exportations maritimes françaises toutes céréales confondues.

En aval de la fi lièreL’industrie des aliments du bétail est surtout développée dans une région comme la Bretagne qui, avec ses élevages hors-sol, est grande consomma-

trice d’aliments composés. Une partie des pois protéagineux récoltés en Normandie y trouve d’ailleurs son débouché. Quelques entreprises normandes

fabriquent les quantités nécessaires à l’élevage régional.

Les céréales normandes sont exportées ou trouvent leurs débouchés dans des régions limitrophes. La meunerie n'est donc pas un secteur très impor-

tant dans la région. Les meuniers ont certaines contraintes qualitatives qui les obligent à s'approvisionner à l'extérieur de la région. En Normandie, on

dénombre moins d’une vingtaine de moulins en activité. En aval de la fi lière, la région compte une vingtaine d'établissements spécialisés dans la fabri-

cation industrielle de pain et de pâtisserie fraîche et une dizaine spécialisés dans le secteur de la biscotterie, biscuiterie et pâtisserie de conservation.

Des rendements supérieurs à la moyenne nationaleLes conditions pédoclimatiques locales

assurent de bons rendements, généralement

supérieurs à la moyenne nationale.

38

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

La fi lière des pommes de terre en NormandieAvec près de 10 % de la production natio-

nale de pomme de terre de consommation, la

Normandie est la 3e région française, derrière

la région des Hauts de France et le Grand-Est

(respectivement 60 % et 11 % de la production

nationale en 2017). L’essentiel de la produc-

tion normande est situé en Seine-Maritime et

dans l’Eure mais également, dans une moindre

mesure, dans le Calvados et la Manche, c’est-

à-dire à proximité des unités de transformation

agroalimentaires normandes ou picardes.

Avec 25 % de la production nationale de

plants de pommes de terre, la Normandie est

la 3e  région française, derrière la région des

Hauts de France et la Bretagne (avec respec-

tivement 35 % et 32 % de la production natio-

nale en 2017). Pour ce marché, les agriculteurs

normands ont produit, en 2017, près de 179 400

tonnes de plants certifi és.

La fi lière des céréales bio en Normandie, c’est 549 exploi-tations pour une surface certi-

fi ée bio de 6 500 ha. La fi lière des oléagineux bio en Normandie, c’est 33 exploitations pour une surface certifi ée bio de 100 ha. La fi lière des protéagineux bio en Normandie, c’est 79 exploitations pour une surface certifi ée bio de 360 ha.

Démarches qualité Marques collectives :- Pain normand – Pain bio normand- Baguette du Perche- La moisson normande

En Normandie, pour l’année 2017, plus de 12  000 ha sont consacrés à la culture de pommes de terre de consommation (hors plant et féculerie). La production normande de pommes de terre de consommation s’élève à 605 975 tonnes ; les rendements normands s’établissent, en moyenne, à 504,5 q/ha.

La fi lière sucrière en NormandiePrès de la moitié des départements de la métropole cultivent des betteraves mais la France de

la betterave sucrière se situe essentiellement dans le Nord, Nord-Est du pays. La région Hauts de

France représente à elle seule presque la moitié de la production nationale en 2017 (48 %). La

région Grand-Est en représente près d’un quart (24 %). Les cultures de betteraves sont générale-

ment groupées dans la zone d’approvisionnement d’une sucrerie (30 km en moyenne) avec laquelle

les planteurs sont liés par contrat. La betterave est récoltée lorsque les réserves de sucre dans la

racine sont maximales (de 15 à 21 % de son poids en sucre). Afi n de conserver toute leur richesse

en sucre, les plantes doivent être transformées rapidement et le temps de stockage réduit, c’est

pourquoi les sucreries, à l’activité fortement saisonnière, sont implantées à proximité des zones

de production. L’extraction du sucre de la betterave consiste à isoler, par séparations mécaniques

successives, les molécules de saccharose contenues dans la plante.

La production de sucre représente la première utilisation de la betterave. Ce sucre est principa-

lement destiné à l’alimentation, soit pour une utilisation directe, soit pour des utilisations indi-

rectes : IAA, restauration… Il est également utilisé pour des applications non alimentaires, comme

par exemple dans l’industrie chimique ou pharmaceutique. L’alcool d’origine betteravière est utilisé

pour des applications alimentaires (boissons, vinaigre) et non alimentaires (parfumerie, chimie,

pharmacie, biocarburants).

L’essentiel de la production normande de betteraves sucrières est situé en Seine-Maritime, dans

l’Eure, dans le Calvados mais également, dans une moindre mesure, dans l’Orne. Les betteraves

normandes sont transformées par la société Saint Louis Sucre ou le groupe Cristal-Union, deux des

trois principaux groupes sucriers français.

Sources :SSP : SAA, recensement agricole 2010

CRAN : comptes de l'agriculture normandePassion céréales

La Normandie est la 4e région française productrice de betteraves sucrières avec 4,3 millions de tonnes en 2017 (soit plus de 9 % de la production nationale). En 2017, plus de 42 000 ha sont consa-

crés à la production de betteraves sucrières en Normandie ; les rendements normands s’établissent, en moyenne, à 1 011 q/ha. Cette campagne 2017 marque un tournant dans la production betteravière avec la fi n des quotas sucriers européens. Comme partout ailleurs en Europe, la production a fortement augmenté, ayant un impact sur le marché. Les grands groupes connaissent aujourd’hui des diffi cultés et le paysage betteravier français et par conséquent normand pourrait être amené à évoluer.

• un hectare de blé tendre (soit 5,5 tonnes de farine) permet de fabriquer 25 000 baguettes de 250 grammes ou 900 000 biscuits petit-beurre,

• un hectare de blé dur permet de fabriquer 3 850 kg de pâtes (pour fabriquer 1 kg de pâtes, il faut 1,3 à 1,5 kg de blé dur),

• un hectare d’orge de brasserie permet de produire 35 000 litres de bière,

• un hectare de maïs permet de fabriquer 5 tonnes de pop corn,

• un hectare de céréales permet de produire 10 tonnes de plastiques biodégradables,

• un hectare de céréales permet de produire 3 000 litres d’éthanol et 2,8 tonnes de drèches.

Lors de la campagne 2017-2018, 30,5 millions de tonnes de céréales françaises ont été exportées pour une valeur de 5,8 milliards €, ce qui repré-sente, en valeur, la vente de 67 Airbus A320.

Sources : Passion céréales

LE SAVIEZ-VOUS ?

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Un lin réputé pour sa qualitéLe lin est une plante à fi bres annuelle, sa

culture demande globalement peu d'intrants.

Le semis a lieu entre mi-mars et début avril.

Il faut ensuite compter 15 à 20 jours pour la

levée. La croissance du lin est rapide (maturité

en 100 jours) et sa tige peut atteindre 1 mètre

de hauteur. En juin, sa fl oraison (généralement

bleue) peut durer jusqu'à 15 jours, mais chaque

fl eur a une durée de vie de quelques heures.

Environ un mois après le début de la fl oraison,

le lin est mûr, la récolte peut avoir lieu. Le lin

est arraché mécaniquement (et non fauché)

afi n de conserver la longueur des tiges et donc

des fi bres. Il est laissé sur le sol, débute alors

l'étape du rouissage. Si les conditions clima-

tiques sont favorables, ce phénomène naturel

permet, grâce à l'action de micro-organismes,

de séparer les fi bres de l'écorce et du bois. Le

rouissage dure de 3 à 7 semaines, il est activé

par les actions conjuguées de la rosée, de

la pluie, du vent et du soleil. Le lin peut être

retourné une à plusieurs fois pour faciliter le

processus. Après rouissage, le lin est récolté,

enroulé sous forme de balles rondes pour être

ensuite teillé (action qui consiste à séparer

mécaniquement les fi bres textiles des parties

ligneuses de la plante), peigné, fi lé et tissé.

En raison de la brièveté de son cycle, le lin est

une espèce sensible aux conditions de sol et

de climat. Il faut attendre 6 à 7 ans entre deux

cultures de lin sur la même terre.

La culture du lin dépend fortement du milieu.

Cette plante a besoin d’une terre riche, profonde

et d’un climat tempéré et humide, conditions

propices qu’elle retrouve en Normandie. Pour

produire un lin de très bonne qualité, sa culture

demande une parfaite maîtrise technique.

La culture du lin se localise principalement sur

une bande de 50 km de large, le long de la côte

allant de Caen à Dunkerque et se poursuivant

sur la Belgique et les Pays Bas. La France se

situe au 1er rang mondial pour la qualité des

fi bres. Le lin normand, et surtout celui du Pays

de Caux, a acquis une réputation mondiale du

fait de sa grande qualité.

En France, la transformation du lin en fi lasse

est assurée par des coopératives et des teil-

leurs privés. Pour que le produit puisse être

utilisable par l’industrie textile, les fi lasses

doivent être peignées pour ensuite être

envoyées vers les fi lateurs (principalement

localisés en Chine) puis les tisseurs (en Italie

et dans les Pays de l'Est). La Chine achète tous

les ans 80 à 85 % de la production mondiale

de fi lasses qu'elle réexporte ensuite à travers

le monde, sous forme transformée.

Le pays du linLe lin est cultivé depuis plusieurs siècles à travers le monde. Réintroduit dans la région au

XXe siècle par des agriculteurs des Flandres, le lin normand est surtout cultivé en Seine-Maritime

(Pays de Caux), dans l’Eure (plateaux de St André et du Neubourg, Pays d’Ouche) et en Plaine de

Caen.

La Normandie représente 63 % de la production française de lin textile. La région a fourni, en 2017, 377 500 tonnes sur 60 575 ha.

Le linen Normandie

Source : Agreste - SAA

Le lin en NormandieSurfaces cultivées et production

80 000

70 000

50 000

60 000

30 000 150

200

250

300

350

400

40 000

2007 2017

Surface (ha) 1 000 (t)

40

Production de lin textile en tonnes :

> 200 000 100 000 à 200 000 10 à 100 000 0

131er

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

L'association Lin Demain, vitrine du lin en Normandie

Créée en 1986 par les Chambres d'agriculture de la Seine-Maritime et de l'Eure, cette association a pour but de faire connaître la culture du lin et de promouvoir son utilisation. Parmi ses principales activités fi gurent des opérations de communication, le partenariat d'évènements (congrès, salons, expositions), l'information du grand public et des professionnels ainsi que le développement local. Lin Demain dispose de matériel d'exposition, de plaquettes d'information, d'une photothèque et même d'une propre collection de vêtements en lin pour communiquer sur les utilisations du lin textile.

Sources :SSP : SAA

Association Bleu Blanc Cœur

Des débouchés très diversifi ésDe l’habillement (pour le confort) au linge de

maison (pour l'entretien) en passant par les

sacs postaux, la fi celle (pour la résistance),

les tuyaux à incendie (pour la solidité, la

souplesse et l'étanchéité) ou les toiles de tente

et les bâches (résistance à la déchirure), les

débouchés du lin sont très nombreux et diver-

sifi és. Avec 70  % des débouchés, les fi bres longues de lin servent avant tout pour l’ha-

billement, suivi par le linge de maison (15 %).

Viennent ensuite la décoration, les revêtements

muraux ou d'ameublement (10 %) et les tissus

techniques, plus spécialisés (5 %).

Les étoupes (fi bres courtes) partent pour

la papeterie ou en débouchés techniques.

Les anas (résidus de paille) sont utilisés

pour la fabrication de panneaux agglomérés

ou de portes coupe feu (bon pouvoir isolant),

mais aussi valorisés en litière pour chevaux

(fort degré d'absorption) ou comme paillage

écologique. D'autres débouchés sont apparus

comme les matériaux composites dans le

secteur automobile ou les utilisations à des

fi ns énergétiques (chauff age à la biomasse et

cogénération).

Les graines issues de la création variétale

sont utilisées en semences. Les graines de

lin, outre la semence, sont transformées en

huile ou solvant qui constituent une base pour

la savonnerie, les peintures ou les vernis. Les

tourteaux issus du pressage des graines sont

utilisés comme aliment pour animaux (forte

teneur en Oméga 3).

Lin oléagineux, lin textile : ne pas confondre !La culture du lin oléagineux est diff érente du

lin textile. Les variétés sont spécifi ques pour

chacun (recherche d’un maximum de graines

pour le lin oléagineux et d'un maximum de

fi bres pour le lin textile). Le lin textile est

cultivé dans les régions où l'été est doux et

humide (notamment pour le rouissage au

champ) alors que le lin oléagineux peut être

cultivé partout. Les débouchés pour l'huile du

lin oléagineux sont d'abord industriels  : pein-

tures, savons, détergents, lubrifi ants spéciaux,

revêtements de sol…

Les résidus de la trituration, les tourteaux, sont

utilisés en alimentation animale. En raison

de son profi l lipidique particulier, le lin est

reconnu pour ses eff ets bénéfi ques. Il contient

des acides gras poly-insaturés (Oméga 3) et

son intégration dans l’alimentation animale

présente un intérêt nutritionnel. L’association

Bleu Blanc Cœur a été créée dans le but

de promouvoir l’utilisation de la graine de

lin (mais également d’autres sources végé-

tales d’Oméga 3) dans l’alimentation animale.

Cette association compte 600 entreprises

adhérentes en France, 1 000 professionnels

de santé et plus de 5 000 éleveurs et produc-

teurs. L’association est organisée en 9 collèges,

représentatifs de l’amont à l’aval de la fi lière :

production végétale, nutrition animale, produc-

tion animale, producteurs fermiers, trans-

formateurs, distributeurs, consommateurs,

interprofessions et représentants des fi lières,

professionnels de santé. 1 900 produits diff é-

rents estampillés sous la marque transversale

Bleu Blanc Cœur sont proposés aux consom-

mateurs (viande de bœuf, de porc, d’agneau,

charcuterie, volailles et lapins, œufs, lait

et produits laitiers, fromages, pain, farine,

galettes, pâtes, biscuits) en vente en grandes

surfaces, chez les artisans ou directement

chez certains producteurs.

En 2017, les surfaces françaises de lin oléa-gineux s’élèvent à près de 29 100 ha. Le lin oléagineux est très peu cultivé en Normandie (395 ha en 2017).

La fi lière lin fi bre bio est émergente en Normandie ; les surfaces cultivées atteignent 190 ha (bio + conversion) en 2017 dans les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime. En 2018, trois teillages sont certifi és Global Organic Textile Standard pour la fi bre de lin

bio en Normandie : Terre de Lin, la Coopérative de Teillage de Lin du Neubourg et la Coopérative de Teillage du Vert Galant. La graine de lin bio, fortement demandée, est aussi très bien valorisée.

Avec 100 kg de paille de lin, on obtient :• 50 kg d’anas, 16 à 20 kg de lin teillé, 10 à 12 kg

d’étoupes et 5 à 10 kg de graines, le reste se compose de poussières et d’impuretés.

Avec 1 ha de lin, on produit au total :• Filière habillement : 800 chemises, 1  500

chemisiers, 500 jupes.• Filière linge de maison : 100 draps, 100 nappes,

100 rideaux.• Filière non tissé : 1 000 panneaux de portières

automobiles.• Anas : 300 m2 de paillage écologique.• Filière graine : 200 kg de tourteaux et paillettes

(aliment du bétail) et 100 litres d’huiles de lin (peinture).

LE SAVIEZ-VOUS ?

41

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Plus de 50 % de la production nationale du verger basse-tigeLe verger cidricole normand produit chaque

année entre 300 et 350 000 tonnes de fruits à

cidre. Les quantités de fruits à cidre transfor-

mées par l'industrie française se situent autour

de 225 000 à 250 000 tonnes de moyenne

annuelle, alors que la production de pommes

à cidre, en France, est d'environ 500 à 600 000

tonnes.

La production fermière française s'est déve-

loppée et structurée. Elle valorise tous les ans

entre 20 à 25 000 tonnes de fruits à cidre. De la pomme au cidreRéalisé à partir de pommes spécifi ques, le cidre off re, comme le vin, une déclinaison de saveurs liée

au terroir et aux assemblages des variétés de pommes. Les pommes utilisées pour la fabrication du

cidre sont spécifi ques et se distinguent des variétés de pommes de table par leur richesse en poly-

phénols (tanins). Il existe des centaines de variétés de pommes à cidre dans le monde. En France,

une douzaine de variétés représente 70 % des plantations récoltées. Chaque pommier basse-tige

peut produire entre 30 et 80 kg de pommes à cidre. Le choix de la variété des pommes dépend du

producteur. On note cependant certaines dominances dans les régions françaises. Les pommes

sont classées selon leur saveur :

• douce, comme Clos Renaux ou Douce Coët Ligné,

• douce-amère, comme Bisquet ou Douce Moën,

• amère, comme Marie Ménard ou Frequin Rouge,

• acidulée, comme Locard Vert ou Petit Jaune ou Judor,

• aigre, comme Avrolles.

Il faut au moins quatre mois pour réaliser un cidre, de la récolte à la mise en bouteille, en passant

par l'extraction du moût, la clarifi cation et la fermentation. Le cidre bouché se présente obligatoi-

rement en bouteille champenoise, fermée par un bouchon champignon maintenu au moyen d'un

muselet. Le cidre peut également être commercialisé en petits conditionnements de 33 ou 25 centi-

litres, en bouteille d'un litre ou être servi à la pression.

La réglementation distingue 3 catégories de cidre bouché :

• le cidre doux titre au maximum 3 % d'alcool et affi che une teneur en sucre résiduel d’au moins

42 g/l ; il présente généralement un caractère fruité affi rmé,

• le cidre demi-sec se situe entre le doux et le brut. Sa teneur en sucre est comprise entre 28 et

42 g/l de sucres résiduels,

• le cidre brut est peu sucré (moins de 28 g/l). Il titre en général entre 4 % et 5 % d'alcool.

Source : IFPC

Estimation de production du verger basse-tige en 2018

Autres régions 11 %

Pays de la Loire 17 %

Bretagne 18 %

Normandie 54 %

211 000 tonnes

La filière cidricoleen Normandie

42

14

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

2 vergers de pommiers

• Le verger traditionnel ou haute-tige (il s'agit souvent d'un pré planté où les

bovins pâturent sous les pommiers) a forte-

ment régressé depuis la fi n de la 2e guerre

mondiale. Entre 1980 et 2003, le nombre

d'arbres a été divisé par trois, passant de

12  millions à un peu moins de 4  millions.

Mais celui-ci semble maintenant se stabi-

liser. Son impact sur le paysage est notoire.

Ce verger se maintient essentiellement dans

deux zones géographiques : le Pays d'Auge

- Lieuvin (443 arbres/100 ha de SAU) et les

Bocages normands (Sud Manche et Bocages

du Calvados et de l'Orne : 288 arbres/100 ha de

SAU). Dans les autres zones de la Normandie, il

disparaît progressivement du paysage (moins

de 120 arbres/100 ha de SAU).

La récolte 2018 en verger haute-tige est une année de production en dessous de la moyenne des 6 dernières années. Proche de la moyenne de cette période de 6 ans dans le Pays d’Auge - Lieuvin, elle est de l’ordre de 80 à 85 % dans les bocages normands et Maine et Perche, mais très inférieure en Bretagne (60 %).

Source : IFPC

Le verger cidricole normand

• Le verger spécialisé, ou verger basse-tige, est apparu à la fi n des années 1970, sous

l’impulsion des transformateurs. 30 % du verger basse-tige régional est localisé dans le Calvados

en raison d’une forte présence industrielle dans le Pays d’Auge. Il est exploité par un nombre plus

restreint de producteurs. La production issue du verger basse-tige est passée à plus de 80 % des

approvisionnements des entreprises de transformation. Par ailleurs, la quasi-totalité des surfaces

plantées fait l’objet d’un contrat de livraison avec un transformateur industriel, garantissant l’écou-

lement des fruits et précisant les conditions de prix sur des périodes de 15 à 18 ans. Le reste sert à

la transformation fermière. Une partie de la production est exportée en Espagne, dans les provinces

du Pays basque et des Asturies. Ce marché existe depuis de nombreuses années mais s’est signi-

fi cativement développé durant la dernière décennie. Il se structure autour des contrats de livraison

que les producteurs ont passé avec leur opérateur français ou selon des formes d’organisation

individuelle ou collective mises en place par les arboriculteurs eux-mêmes.

D’une année sur l’autre, pour des raisons économiques, ce type de verger prend le pas sur le verger

traditionnel, notamment depuis la tempête de décembre 1999 qui a sérieusement endommagé

le verger haute-tige. Sa récolte est souvent

mécanisée. Les données confi rment que

depuis 2002, le verger basse-tige a atteint son

potentiel optimum. La production nationale

s’est stabilisée et oscille entre 180 000 tonnes

et 260 000 tonnes par an. Les variations obser-

vées ont pour origine une alternance plus ou

moins marquée dans les diff érents bassins de

production.

En 2017, la production du verger basse-tige normand était de 100 100 tonnes de fruits à cidre, soit 50 % de la production nationale issue de ce type de verger. Pour 2018, la production du verger normand basse-tige est estimée à 114 000 tonnes de fruits à cidre, soit plus de la moitié de la production nationale.

Haute-tigeMillions d’arbres Hectares

Basse-tige

1980

12

1985

893

1990

6,5

1990

2 432

1995

5,6

1995

4 544

2003

3,9

1998

4 651

2001

4 692

43

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Les cidres normandsLes cidres produits en Normandie sont diff é-

rents d'une zone à l'autre de la région créant

ainsi une réelle diversité. Pour preuve de

cette diversité, une carte des cidres et poirés

de Normandie est proposée aux restaurateurs

qui veulent en faire la promotion. Des cidres et

poirés ont ainsi été caractérisés «Fraîcheur»,

«Corsé», «Douceur», «Saveur», en accord avec

les plats qu'ils accompagnent.

Par ailleurs, certains cidres typiques de la

région disposent d’un signe d’identifi cation de

la qualité et de l’origine : Cidre de Normandie

ou Cidre normand (IGP depuis 2000) ; Cidre du

Pays d’Auge (AOC depuis 1996 et AOP depuis

2008) ; Cidre Cotentin (AOC depuis 2016) ; Cidre

du Perche et Cidre du Pays de Caux, tous deux

en démarche de reconnaissance en AOP, les

cidres bio.

La consommation de cidre reculeAvec moins de 2 litres/an et par habitant, la

consommation du cidre en France arrive loin

derrière le vin, la bière, les boissons rafraî-

chissantes sans alcool et l'eau. Le marché du

cidre reste très saisonnalisé. En dehors du 1er

trimestre (Épiphanie, Chandeleur, Mardi gras)

et de la saison estivale, les ventes en grandes

surfaces ont du mal à se développer. Outre

cette forte saisonnalité, la consommation de

cidre est caractérisée par de grandes disparités

régionales, les premières régions de consom-

mation étant celles de production : Normandie

et Bretagne, notamment en milieu rural. Autre

frein : la démographie. Faute de renouvellement

des consommateurs, on observe une tendance

au vieillissement du cœur de la clientèle.

Afi n d’endiguer la baisse de consommation, l’in-

terprofession (UNICID) et les transformateurs

ont multiplié les campagnes de communica-

tion, d’animation en magasin afi n de promouvoir

le cidre auprès de nouveaux consommateurs

potentiels. Les opérateurs régionaux et natio-

naux ont diversifi é leur off re, avec des produits

innovants (comme le cidre rosé ou aromatisé)

avec pour objectif d’élargir la cible de consom-

mateurs (notamment de rajeunir et féminiser la

clientèle) et de susciter de nouveaux moments

de consommation (comme le cidre à l’apéritif)

et lieux de consommation, notamment lors de

manifestations festives.

Le verger de poiriersLe verger normand comptait 324 000 poiriers haute-tige en 2003 contre 527 000 en 1990. Cette

forte diminution de la population de poiriers résulte du vieillissement des arbres et de la tempête

de 1999, ainsi que de l'absence de renouvellement. Présents sur l'ensemble de la Normandie, les

poiriers sont surtout implantés dans le Domfrontais (60 % des arbres) et dans le Pays d'Auge -

Lieuvin (29 % des arbres). Suite à la tempête de décembre 1999, le début des années 2000 a été

marqué par un fort courant de replantation, ce qui laisse augurer un début de stabilisation du verger

normand de poiriers.

Le poiré est une boisson fruitée et pétillante, de couleur jaune doré, élaborée exclusivement à partir

de la fermentation de jus de poires.

Depuis 2002, le poiré Domfront bénéfi cie d'une AOC, avec la variété Plant de Blanc qui entre à 40 %

minimum dans son élaboration.

Dans les grandes surfaces, les nouvelles variétés de cidre (dont cidre rosé et aromatisé) continuent de gagner des parts de marché, notamment auprès de nouveaux consomma-teurs plus jeunes et urbains. Elles représentent désormais 1 bouteille sur 10 vendues en GMS. Cette croissance se fait au détriment de réfé-rences plus traditionnelles comme les cidres bruts ou doux.

En octobre 2016, l’arrêté d’homologation pour l’appellation «Cidre Cotentin» / «Cotentin» a été publié au Journal Offi ciel. Ce cidre est un cidre non pasteurisé, non gazéifi é, élaboré à partir du pur jus de pommes à cidre. Il se caractérise généralement par une robe jaune paille à jaune orangé et une eff erves-cence fi ne. Il off re au nez des arômes subtils où se retrouvent fréquemment des notes de beurre et d’herbes séchées. En bouche, son acidité discrète lui assure un bel équi-libre et laisse s’exprimer une amertume d’une grande fraîcheur. Lorsque le «Cidre Cotentin» / «Cotentin» est complété de la mention «extra-brut», la structure tannique et la dominance des saveurs amères sont plus nettes. L’AOP (reconnaissance de l’AOC au niveau européen) devrait suivre dans les prochains mois.

Démarches qualité 7 AOC cidricoles normandesCalvados, Calvados Pays d’Auge, Calvados Domfrontais, cidre Pays d’Auge (AOP), Poiré Domfront (AOP) et Pommeau de Normandie (AOP), Cidre Cotentin.

D’autres AOP sont en cours d’instructionCidre du Perche, Cidre du Pays de Caux.

IGPCidre de Normandie ou Cidre normand.

Marque collectiveNormandie Terre de cidre.

44

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Une tradition : le CalvadosSous le nom de Calvados se trouvent en fait 3 Appellations d'Origine Contrôlée. Le Calvados (appellation réglementée en 1942, devenue AOC en 1984) est obtenu par distillation du cidre (il faut

14 litres de cidre à 5 % d’alcool pour obtenir, après distillation dans un alambic, un litre de Calvados

qui titre 70 % d’alcool). Deux autres AOC, avec un cahier des charges spécifi que, ont été accordées :

le Calvados Pays d'Auge (alcool produit dans la zone géographique du Pays d'Auge, issu d'une

double distillation dite «à repasse», AOC obtenue en 1942) et le Calvados Domfrontais (qui

nécessite au moins 30 % de poires à Poiré dans son élaboration, AOC obtenue en 1998).

Les Calvados peuvent être classés par «compte d'âge». Les dénominations «Fine», «Trois étoiles»

ou «Trois pommes» correspondent à 2 ans et plus ; «Vieux» ou «Réserve» à 3 ans et plus ; «VO»

ou «Vieille réserve» à 4 ans et plus ; «VSOP» à 5 ans et plus ; «XO», «Extra», «Napoléon», «Hors

d'âge» ou «Age inconnu» à 6 ans minimum. Dans le cas d'assemblages, l'âge du mélange est celui

de l'eau-de-vie la plus jeune. La mention d'un millésime correspond à l'année de distillation. Dans

ce cas, la totalité de l'eau de vie doit avoir été distillée l'année en question. Le Calvados est élevé en

fût de chêne, ce qui lui permet d'acquérir de la rondeur, de la complexité aromatique et sa couleur.

Celle-ci est due aux tanins du bois, elle varie du jaune pâle jusqu'au rouge acajou ou ambré selon

l'âge du fût et la durée de l'élevage. Une fois en bouteille, le Calvados n'évolue pratiquement plus.

Le jus de pomme, 3e jus consommé en FranceLe jus de pomme est fabriqué à partir de

pommes à jus. Les pommes sont lavées,

broyées puis pressées. Le jus obtenu est fi ltré

puis pasteurisé afi n de pouvoir être conservé.

En grande distribution, le segment des jus

de fruits ambiants reste largement dominant

(86 % des volumes en 2017), mais enregistre

un recul face aux jus réfrigérés (14 % des

volumes). Le jus d’orange reste en tête des

ventes, devant les mélanges de jus de fruits

(hors multivitaminés). En 3e place, le jus de

pomme conserve sa position devant les jus de

fruits vitaminés.

Sources :UNICID

IDAC : CalvadosINAO : productions sous AOC

Institut français des productions cidricoles : vergers, production de pommesService vergers et produits cidricoles de la Chambre régionale d’agriculture de Normandie

En 2017, en France, le marché des jus de fruits et nectars s’élève à 1,5 milliard de litres commercialisés pour un chiff re d’aff aires de 2 milliards, soit environ 22 litres par an et par habitant. La part de marché (en volume) des jus de fruits biologiques est passée de 2,1 % en 2009 à 8 % en 2017 en grande distribution. Avec + 24 % de ventes en volume en 2017 par rapport à 2016, le segment des jus de fruits et nectars bio a été un véritable moteur pour l’ensemble du marché. Chaque fabriquant propose désormais une gamme bio avec plusieurs références.

La fi lière des fruits à cidre bio en Normandie, c’est 209 exploi-tations pour une surface en

vergers certifi és bio de près de 1 100 ha (et 575 ha en conversion). La Normandie est la 1re région française pour la production de fruits à cidre bio.

En Normandie, la plupart des producteurs de fruits à cidre bio commercialisent leur production (cidre, poiré, jus de pomme…) en vente directe à la ferme, sur les marchés, dans les magasins spécialisés bio ou en grandes surfaces. Les producteurs positionnés sur les circuits longs peuvent disposer de débouchés auprès d’acheteurs de pommes à cidre situés en région ou dans les régions limitrophes à la Normandie. Les produits sont alors commer-cialisés dans divers réseaux dont en grandes surfaces, sous marques privées et sous marques de distributeurs.

Un autre débouché : le PommeauApéritif régional essentiellement consommé dans les zones de production, le Pommeau est

élaboré à partir de moût de pommes à cidre et de Calvados. Le Pommeau de Normandie (AOC

obtenue en 1991) est produit dans l'aire d'appellation du Calvados. Il est élevé au moins 14 mois

en fût de chêne et titre entre 16 et 18 % d'alcool. Depuis quelques années, les producteurs mènent

régulièrement une campagne de communication afi n de faire connaître ce produit en Normandie

mais également en dehors de la région. A l'export, ce produit n'est pas proposé comme un apéritif

mais plutôt comme un «vin» de dessert ou une boisson déconnectée du repas.

45

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Des légumes entre terre et merEn 2017 en Normandie, 8 200 hectares étaient

cultivés en légumes (soit 0,4 % de la surface

agricole régionale). Les 2/3 de cette surface

sont irrigués. Le chiff re d’aff aires légumes

s’élève à 118 millions d’euros et représente

3  % des ventes de produits agricoles de la

région.

Un millier d’exploitations normandes produi-

saient des légumes en 2010. Elles comptaient

en moyenne 45 hectares dont 8 hectares de

légumes. La moitié d’entre-elles étaient situées

dans la Manche. Les légumes alternent avec

d’autres cultures dans la plupart des cas. Seul

un tiers de surfaces sont en maraîchage pur.

Avec 5 500 hectares en 2017, la Manche se

situe au 15e rang des départements français

pour sa surface en cultures légumières, avec

des productions phares comme les carottes,

poireaux, choux, navets et laitues.

Les 2/3 de la production légumière normande

sont situés sur le littoral du département, dans

trois bassins complémentaires, qui permettent

de proposer des légumes quasiment toute

l’année :

• Le Val de Saire au nord-est de la presqu’île

du Cotentin : région littorale, elle béné-

fi cie d’un microclimat tempéré caractérisé

par une extrême douceur des hivers. Cette

douceur permet une meilleure conservation

des légumes aux champs et de proposer

une large gamme de légumes d’été d’au-

tomne et d’hiver.

• Sur la Côte Ouest du Cotentin, les légumes

poussent en bord de mer, dans des parcelles

de sables blancs, en particulier la carotte

des sables. La carotte est conservée tout

au long de l’hiver au champ sous un lit de

paille qui la protège du froid.

• La Baie du Mont-Saint-Michel : zone de

production précoce, située dans les limons

des polders, dont les sols à bonne réserve

d’eau dispensent d’irriguer.

La seconde zone de production légumière

normande est localisée dans la vallée de la

Seine où le maraîchage est essentiellement

périurbain. Les bonnes conditions climatiques

et pédologiques constituent un atout important.

Les surfaces en cultures légumières couvrent

près de 1 100 hectares en Seine-Maritime et

600 hectares dans l’Eure.

Dans le Calvados, la production légumière

(830 ha) se localise autour de Caen. La plaine

de Caen, zone principalement céréalière, off re

des terres limono-argileuses propices à la

production de légumes. Les cultures tradition-

nelles oignon et céleri rave sont complétées

par le développement de la carotte et la salade.

Dans l’Orne, la production légumière se limite,

avec 50 hectares, au maraîchage périurbain

dédié à l’approvisionnement des marchés

locaux.

Production 2017des principaux légumes

Production en tonnes

Production de la région /

FranceCarottes 86 676 15 %Poireaux 44 183 28 %Salades 24 940 7 %Autres choux 18 543 19 %Betterave potagère 16 089 11 %Choux fl eurs 13 430 5 %Oignon et échalote 9 727 2 %Navet potager 7 767 14 %Céleri rave 7 319 12 %Tomate 4 352 1 %Champignons 3 822 4 %Endives racines 3 491 1 %Salsifi s 2 958 15 %Courgette 2 858 2 %Endives chicons 2 300 2 %Radis 1 335 3 %Céleris branches 1 205 8 %Courges 1 046 1 %

Source : Agreste-SAA

Les légumes en Normandie

46

10e1er

Cultures légumières : > 40 000 hectares 20 000 à 40 000 ha 10 000 à 20 000 ha < 10 000 ha

15

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Sources :Agreste : Statistique annuelle agricole & Recensement 2010

Jardins de Normandie-site internet

La fi lière des légumes frais bio en Normandie, c’est 325 exploitations pour une

production certifi ée bio de 1 070 ha. Les surfaces en légumes bio sont essentiellement des surfaces de maraîchage et non pas des cultures de légumes de plein champ, cette fi lière bio est peu développée en Normandie.

Démarches qualitéLabel RougeCarottes des sables

Certifi cation de conformitéCarottes, poireaux

Marques collectivesJardins de Normandie

Une spécialisation autour de quelques légumes hivernauxParmi la trentaine d'espèces légumières culti-

vées dans la région, les carottes, poireaux,

choux verts, betteraves potagères, choux fl eurs,

et navets constituent les piliers du maraîchage

normand. Ces productions traditionnelles

hivernales, profi tent d’un climat hivernal

doux et d’un savoir-faire pour être récoltés

durant toute la saison froide. En parallèle, la

production de salades s’est développée, du

printemps à l'automne. La production se diver-

sifi e également avec le retour des légumes

anciens (panais, rutabaga, topinambours) et

les carottes de couleur.

Côté chiff re d'aff aires, les poireaux ont pris

ces dernières années la première place du

podium aux carottes. Du fait de la concurrence

des régions Nouvelle Aquitaine et Hauts-de-

France, les surfaces normandes de carottes

ont diminué. Cependant, la carotte demeure

toujours la première production légumière

de Normandie en tonnages, avec 15 % des

tonnages français.

Commercialisation en circuits organisés et en circuits courtsL'une des caractéristiques de la production

légumière de la Manche et du Calvados est son

degré élevé d'organisation. 400 producteurs

sont regroupés autour de deux Organisations

de Producteurs (Agrial, GPLM), eux-mêmes

collaborant dans une Association d’OP : Jardins

de Normandie. Les OP rassemblent la produc-

tion et assurent la commercialisation des

produits.

Dans le domaine de l'expérimentation légu-

mière, l’AOP Jardins de Normandie gère une

station expérimentale, le SILEBAN, implanté

dans le Val de Saire. Cet outil permet de mettre

en œuvre des programmes de recherche

et d'expérimentation pour contribuer à la

compétitivité des exploitations, à la qualité

des produits légumiers et au développement

durable des bassins de production.

A côté de ces circuits longs très organisés,

qui assurent l'écoulement de l'essentiel de la

production, cohabite un circuit de commercia-

lisation en direct toute l’année par des produc-

teurs indépendants, auprès de grossistes et

marchés de gros, de la grande distribution ou

en vente directe à la ferme et sur les marchés

locaux. Dans la fi lière biologique, la vente de

légumes par système de paniers prépayés s’est

développée autour des agglomérations.

Des entreprises de transformation des légumes en développementTraditionnellement, la plus grosse partie des

légumes est expédiée en frais après condi-

tionnement. Mais de nouveaux débouchés

sont apparus avec l'implantation d'unités

industrielles de transformation des légumes.

L'usine Florette de Lessay est le principal outil

industriel de la région et fait partie du groupe

coopératif Agrial. Il est le leader français dans

la transformation et la commercialisation de

légumes frais prêts à l'emploi (essentiellement

des salades et autres légumes en sachet). Ce

débouché connaît un accroissement régulier

depuis sa création. Les surfaces de salades de

la Manche et du Calvados (35 références parmi

lesquelles : frisée, laitue, scarole, iceberg,

batavia, mâche) sont principalement destinées

à ce débouché, avec des achats contractua-

lisés. La production s’élargit encore à Lessay

avec Créaline, spécialisée dans la préparation

de purées, soupes chaudes et froides prêtes à

l'emploi.

Parmi les autres unités de transformation

implantées dans la région, on peut citer

Lunor (Seine-Maritime), spécialisée dans la

préparation de légumes prêts à l'emploi, et

aussi Champignons de Normandie à Creully

(Calvados) une champignonnière qui connaît

un beau développement.

A partir de 2018, plusieurs produits phyto-sanitaires importants sont interdits, comme

le dichloropropène. Cela pose des problèmes aigus notamment en cultures de carottes, car les solutions alternatives sont encore peu effi caces.

47

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Les achats de végétaux par les ménages : un marché de 2,7 milliards d’eurosLa fi lière française de l’horticulture, de la fl eu-

risterie et du paysage génère 170 000 emplois.

Plus de 53 000 entreprises spécialisées dans

la production, l’utilisation ou la vente de

végétaux constituent le tissu économique de

ce marché, qui génère un chiff re d’aff aires

de 14  milliards d’euros. Environ 2,7 milliards

d’euros de végétaux sont vendus chaque année

aux particuliers ; les autres activités du secteur

du végétal sont réalisées par les entreprises

de commercialisation (de gros et de détail) et

les entreprises du paysage et les paysagistes

concepteurs (11,3 milliards d’euros de chiff re

d’aff aires).

En 2017, en France, trois foyers sur quatre

(soit 21,2 millions de foyers) ont acheté un

végétal, une proportion qui connaît sur ces

trois dernières années une tendance baissière.

Les végétaux d’extérieur, ornement ou potager,

constituent l’essentiel des volumes (80 %).

La grande distribution reste le lieu d’achat le

plus fréquenté pour l’ensemble des achats de

végétaux (ornement et potager). Néanmoins,

en volume, la jardinerie spécialisée reste le

premier circuit et pour les végétaux d’orne-

ment uniquement. Alors que le fl euriste est,

en sommes dépensées, le premier lieu d’achat,

ses parts de marché (en volume et en valeur)

connaissent une tendance baissière depuis

quelques années.

L'horticulture ornementaleen Normandie

Plus de la moitié des Français ont acheté un végétal d’intérieur en 2017Pour ce segment de marché, le panier moyen annuel par ménage acheteur s’établit à 4,7 végétaux

pour un budget moyen de 57,3 €, en baisse de 2.20 par rapport à l’année précédente.

Les fl eurs coupées (roses, lys, tulipes…) dominent le marché en valeur (58 %), devant les plantes en

pot (orchidée, jacinthes, cyclamen/poinsettia). 81 % des dépenses en végétaux d’intérieur corres-

pondent à des achats pour off rir.

Les fl euristes demeurent le lieu d’achat privilégié pour les végétaux d’intérieur (50 % des sommes

dépensées), devant les grandes surfaces (19 %) puis les jardineries spécialisées (11 %).

48

Superfi cie des cultures fl orales : > 1 000 hectares 500 à 1 000 ha 100 à 500 ha < 100 ha

11e

1er

16

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Sources :SSP : SAA

KANTAR TNS pour Val’hor et France Agri Mer : bilan consommateurs 2017 des achats de végétaux d’ornement

et pour le potager

La production horticole et de pépinière en NormandieNormandie

Nombre d’entreprises 212Surfaces 789 ha

dont couverts 62 haEmploi 901dont salariés 516Chiff re d’aff aires horticole (dont 14 % d’achat revente) 63 millions €

Répartition géographique des ventes 93 % en local et régional (200 km)7 % France (au-delà de 200 km)

Répartition des ventes par circuit 49 % aux particuliers51 % autres circuits*

* Autres circuits : grossistes, fl euristes, jardineries, grandes surfaces, producteurs, entreprises de paysage, collectivités

Source : Enquête AND International – FranceAgriMer, résultats 2015

Astredhor Seine-Manche fédère une

cinquantaine d’entreprises de production de

Normandie et environ 80 collectivités. Unité

régionale de l’institut technique ASTREDHOR,

c’est un outil de recherche, développement et

innovation, au service des professionnels de

l’horticulture et du paysage, d’Ile de France et

de Normandie.

Ses missions : • Expérimentation et innovation

• Accompagnement technique, économique,

environnemental des entreprises horticoles

et de pépinières

• Promotion et valorisation des produits et

métiers de la fi lière

• Animation collective

Plus de la moitié des Français ont acheté un végétal d’extérieur en 2017Pour ce segment de marché, le panier moyen annuel par ménage acheteur s’établit à 31 végétaux

(ornement et potager) pour un budget moyen de 58,8 €.

En chiff re d’aff aires, les plantes à massif (géranium, pétunia, bégonia) occupent la position leader,

suivies par les arbres et arbustes d’ornement (rosier, hortensia, olivier) puis les fruitiers (fraisier,

framboisier, pommier).

En sommes dépensées, les jardineries spécialisées occupent toujours la première place dans la

distribution des végétaux d’extérieur (33 %), devant les horticulteurs / pépiniéristes (17 %), les

grandes surfaces (14 %) et les coopératives / libre-service agricole (12 %).

Moins d’un foyer sur 4 en France a réalisé un achat de végétaux pour le cimetière ou les obsèques

Pour ce segment de marché, le budget moyen d’élève à 41 € de végétaux pour le cimetière (pour un

prix moyen de 7,80 € par végétal) et à 58 € de végétaux pour les obsèques. Les fl euristes demeurent

le lieu d’achat privilégié.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Un faible taux de boisement...La Normandie est l’une des régions françaises les plus faiblement boisées : 516 850 hectares de

forêts publiques et privées (feuillus, résineux et mixtes) et de peupleraies en plein (y compris haies

et alignements d’arbres), soit 17 % du territoire régional (contre 31 % en moyenne métropolitaine).

Cependant, ce taux de boisement est très variable d’un département normand à l’autre puisqu’il

varie de 12 % dans la Manche à 22 % dans l’Eure, département le plus boisé de Normandie.

Les superfi cies boisées en 2017Superfi cie

boiséeen ha*

Taux de boisement

Eure 132 300 22 %Orne 122 200 20 %Seine-Maritime 116 500 18 %Calvados 76 150 14 %Manche 69 700 12 %Normandie 516 850 17 %France métropolitaine 16 912 470 31 %

* Cette superficie boisée comprend : les forêts de feuillus, de résineux et les forêts mixtes, les peupleraies en plein (y compris haies et alignements d'arbres).

Source : SSP, Agreste, SAA

Une forêt privée majoritaireLa forêt normande est majoritairement privée

(à 75 % en moyenne, avec là encore de fortes

disparités : de 55 % en Seine-Maritime à 94 %

dans la Manche). Elle se caractérise par un

morcellement relatif, dû à un nombre très élevé

de petits propriétaires privés. Cependant, la

forêt privée normande reste mieux structurée

que dans de nombreuses régions françaises et

plus de la moitié de sa surface est dotée de

Document de Gestion Durable (DGD), témoi-

gnage d’une gestion réelle d’unités économi-

quement fi ables.

Par ailleurs, l’Offi ce national des forêts gère

des forêts domaniales, des forêts renommées

auxquelles il faut ajouter quelques forêts de

collectivités locales. Les plus grands de ces

massifs (Lyons, Eu, Ecouves, Eawy, Brotonne et

Andaines) représentent la moitié des surfaces

boisées publiques. Ce sont des futaies de

hêtres et chênes réputées pour la qualité de

leurs produits.

Du chêne surtoutLa forêt normande est majoritairement

composée de feuillus (86 % du volume des

arbres en forêt privée, 84 % pour l'ensemble de

la forêt normande). Le traitement en futaie est

devenu dominant. Le chêne sessile ou pédon-

culé constitue les essences principales. Le

hêtre, le pin sylvestre et le sapin de Normandie

sont les autres espèces caractéristiques de

la forêt normande. Plus récemment, se sont

rajoutés des résineux exotiques à croissance

rapide : Douglas, pin Laricio.

La forêt privée est plus diversifi ée que la forêt

publique. Elle a privilégié les essences de

valeur qui croissent plus rapidement que le

chêne et le hêtre : merisier, frêne, châtaigner,

sycomore ou encore des résineux comme le pin

Laricio et le Douglas.

Exploitations forestièresOn compte 194 exploitations forestières et/

ou scieries en Normandie. 66 % d’entre elles

sont des exploitations forestières sans scierie,

19 % des scieries sans exploitation forestière

et 15  % cumulent exploitation forestière et

scierie.

... mais de belles et grandes forêtsLa forêt occupe une place relativement

modeste dans la région mais elle produit de

beaux arbres, avec une qualité de bois supé-

rieure à la moyenne nationale.

Une part croissante de la production s’ins-

crit dans une démarche de développement

durable, validée par un dispositif d’éco-certifi -

cation forestière (PEFC ou FSC).

La forêt etla fi lière boisen Normandie

50

Taux de boisement : > 40 % 30 % à 40 % 20 % à 30 % < 20 %

11e

1er

17

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Haies bocagères et peupleraiesLe département de la Manche se distingue

par une forte présence de haies bocagères et

alignements d’arbres qui couvrent au total une

surface presque équivalente à celle de la forêt

dans ce département. L’Orne et le Calvados

sont également bien pourvus en boisement de

type bocager.

La haie bocagère et les peupleraies four-

nissent du bois, pour diff érents usages. Outre

ses fonctions environnementales, la haie off re

des ressources en bois de chauff age et en bois

d'œuvre, notamment grâce aux arbres de haut

jet. Le bois issu des peupliers est notamment

utilisé par les industries (boîtes de camembert,

bourriches, barquettes…).

Une fi lière en mutationMême s'il reste encore quelques gisements sous exploités, la forêt normande est globalement bien

valorisée. Au niveau de la transformation, la région compte de nombreuses entreprises dans les

secteurs de la menuiserie, de l'ameublement, de l'agencement, du bâtiment et de la construction.

Ce dernier est d'ailleurs en pleine expansion.

Avec de nombreuses entreprises artisanales, la fi lière bois-forêt contribue au maintien d'activités

dans les pôles d'emploi ruraux de la région.

Une forêt bien exploitéeContrairement au niveau national, la forêt normande est bien exploitée car la récolte est proche de

l'accroissement naturel.

Le bois récolté en forêt est destiné à trois usages principaux :

• le bois d'œuvre récolté sous forme de grumes, destiné au sciage. Selon sa qualité, il est utilisé

pour la menuiserie, l'ameublement, la construction, l'emballage ou la fabrication de palettes,

• le bois d'industrie est destiné à la trituration pour la fabrication de pâte à papier et de panneaux

de particules,

• le bois énergie est destiné à la combustion.

• Le premier débouché de l'exploitation forestière normande est le secteur de la construction, sous

forme de bois d'œuvre. Le deuxième est la fabrication de pâte à papier et de panneaux.

• Le bois de feu est également un débouché important mais diffi cile à quantifi er en raison de

l’autoconsommation.

Bois récolté en 2017 en Normandiem3 ronds %

Grumes de feuillus 287 323 24 %Grumes de conifères 213 737 18 %Bois de trituration 215 341 18 %Autres bois d’industrie 21 999 2 %Bois énergie 457 947 38 %Total récolte 1 196 347 -

Dont bois certifi é 680 649 57 %Dont exporté 37 007 3 %

Source : SSP, Agreste - Enquête de branche - Exploitations forestières et scieries (EXFSRI)

Sources :SSP : SAA, Récolte de bois et production de sciages

DRAAF - SRISE Normandie Professions bois

En 2017, il a été récolté près de 1,196 million de m3 de bois en forêt normande dont 57 % de bois certifi é.

51

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Des produits ALIMENTAIRES

BiomasseÉNERGIES

Chimie végétaleBIOMOLÉCULES

Des matériauxBIOMATÉRIAUX

biochaleur,bioélectricité,biocarburants

lubrifi ants, solvants, détergents, encres, peintures

traditionnels et nouveaux : biopolymères, agrocomposites

De nouveaux débouchés pour l’agricultureÉpuisement des ressources fossiles, enjeux

environnementaux, sécurité alimentaire,

compétitivité des territoires… sont autant

d’enjeux qui donnent à l’agriculture un rôle

majeur au XXIe siècle. Ils ouvrent de nouvelles

perspectives de développement pour les

produits issus des agroressources. Les utilisa-

tions traditionnelles de la biomasse en pape-

terie (à base de produits d'amidonnerie et de

fi bres végétales), en textile (lin1, chanvre), en

pharmacie et cosmétique (à base de plantes

aromatiques, médicinales et à parfum2), en

énergie, ameublement et construction (bois3)

sont maintenant rejointes par de nouvelles

applications. On produit ainsi, par exemple, en

Normandie :

• des biocarburants en substitution à l’es-

sence et au diesel,

• des biocombustibles : plaquettes de bois,

anas de lin, miscanthus…

• du biogaz, issu de la méthanisation des

co-produits agricoles (fumier, cultures inter-

médiaires...), agroalimentaires et des collec-

tivités (tontes notamment),

• des fi bres de lin ou chanvre valorisées en

composites qui permettent de restreindre

l’utilisation du plastique, d’alléger les struc-

tures pour une consommation énergétique

moindre et donner de nouvelles propriétés

physiques aux produits (renfort automobile,

mobilier urbain, lame de terrasse, raquette

de tennis…),

• des lubrifi ants à base d’huile de colza,

• des huiles pour la production de peintures.

Les potentialités de productions agricoles qui

permettent de saisir des marchés en crois-

sance positionnent l’agriculture comme actrice

de la dynamique économique des territoires :

pour créer de la valeur et des emplois locaux,

réduire la dépendance énergétique, innover…

Source : CA 27

1 - Voir la fiche n° 13 consacrée à la filière lin2 - Voir la fiche n° 19 consacrée aux autres petites filières agricoles3 - Voir la fiche n° 17 consacrée à la forêt et à la filière bois

Enjeux énergétiques et économiques

Problèmes géopolitiques

Enjeux environnementaux Enjeux alimentaires

Enjeu stratégique

• Les ressources fossiles non renouvelables utilisées pour l'énergie et les matériaux comme le plastique (pétrole, gaz, charbon) s'épuisent et se renchérissent.

• Les pays fournisseurs connaissent des instabilités politiques

• Gaz à eff et de serre et réchauff ement climatique

• Sécurité alimentaire• Population croissante

• Innovations technologiques, activité économique

• Qualité de l'air et santé

• Gestion des déchets (recyclage, biodégradabilité)

Les valorisationsnon alimentairesen Normandie

52

Part de la SAU en cultures non alimentaires et plantes à fi bres :

> 6 % 3 % à 6 % 1 % à 3 % < 1 %

3e1er

18

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

• Les biocarburants de 2e et 3e générationLes limites physiques et économiques de

production des biocarburants de première

génération, notamment en matière de rende-

ment à l’hectare et de protection des débouchés

alimentaires, conduisent les pouvoirs publics

à soutenir la recherche et le développement

sur les biocarburants de 2e et 3e génération.

Ainsi, progressivement, le taux d’incorporation

de biocarburant G1 diminuera (actuellement

7 %), au profi t des Biocarburant G2. Le «Paquet

Hiver» européen fait état d’un plafonnement à

3,8 % de G1 et 3,6 % de G2 en 2030.

Les biocarburants de 2e génération sont issus

de matières premières plus diverses, à savoir

des résidus ou coproduits agricoles, forestiers

ou industriels (paille, copeaux de bois, déchets

végétaux…) ou des cultures ligno-cellulosiques

annuelles ou pérennes dédiées (taillis à crois-

sance rapide, miscanthus, switchgrass…). Les

biocarburants de 3e génération seront issus

des algues cultivées en milieu ouvert ou en

bioréacteur.

La faisabilité industrielle de ces procédés est

en cours de vérifi cation pour ces deux voies :

les principaux projets soutenus par les pouvoirs

publics sont FUTUROL (production d’éthanol

ligno-cellulosique) et BioTfuel (production de

carburants de synthèse).

• La fi lière biodiesel ou Ester Méthylique d’Huile Végétale ou animaleLa plus importante unité de production de

biodiesel en France est celle de Rouen Grand-

Couronne en Seine-Maritime. Les matières

premières utilisées sont principalement les

oléagineux, ce sont les mêmes variétés que

celles utilisées en débouchés alimentaires.

En France, le biodiesel est obtenu par esté-

rifi cation des huiles végétales de colza ou

tournesol. On obtient environ 1 600 litres de

biodiesel par hectare d’oléagineux mobilisé.

Plus récemment, des fi lières de valorisation de

corps gras d’origine animale se sont également

développées.

• La fi lière éthanolEn France, les principales usines de la fi lière

éthanol sont situées le long du Rhône et dans

la région des Hauts-de-France. Le bioéthanol

de 1re génération est produit à partir de la

fermentation de sucres contenus dans les

céréales (blé tendre, maïs), les betteraves, la

canne à sucre, la pomme de terre. En France,

il est essentiellement produit à partir de bette-

raves sucrières et de blé. On produit environ

3 000 l d’éthanol par hectare de blé et 8 350 l

par hectare de betteraves.

En 2018, le SP95-E10 (carburant limité à 10 %

en volume d’éthanol) représente 42,9 % du

volume des essences vendus en France (contre

38,8 % en 2017).

Le superéthanol (E85), composé d’au moins

65 % d’éthanol et 15 % de supercarburant est

réservé aux véhicules fl ex fuel.

Les fi lières de biocarburantsL’incorporation de biocarburants dans les carburants fossiles (autorisée depuis 1985 en Europe) répond à de multiples objectifs : réduction des émis-

sions de gaz à eff et de serre (GES), indépendance énergétique, débouchés pour l’agriculture.

Depuis 2003 et la directive européenne 2003/96/CE, l'Europe a mis en place un cadre réglementaire pour développer l'usage des biocarburants : objectifs

indicatifs d'incorporation et mesures de réduction ou d'exonération fi scale.

Le recours aux biocarburants apporte la contribution la plus importante à l’objectif européen de 10 % d’énergies renouvelables dans les transports à

l’horizon 2020.

Source : IFP

Source : IFP

Source : IFP

53

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Les cultures pérennes à vocation énergétiqueDans le cadre du recensement agricole de

2010, il a été pour la 1re fois évoqué la question

des cultures pérennes à vocation énergétique,

notamment miscanthus et switchgrass. Une

cinquantaine d’exploitations normandes avait

mis en place ce type de culture, au moment des

enquêtes en exploitation (automne 2010), pour

une superfi cie couvrant environ 250 ha dans la

région.

La paille de miscanthus est essentiellement

utilisée en litière (équins, volailles, bovins),

en paillage horticole et dans une moindre

mesure comme combustible. Le switchgrass

(< 10 hectares) est essentiellement valorisé en

litière pour bovin.

Les Chambres d’agriculture de l’Eure et de

la Seine-Maritime sont engagées dans des

programmes d’expérimentation, notamment

Innobioma, visant à mieux appréhender le

potentiel de production de ces cultures et

leur intérêt pour le développement de fi lières

en zone à enjeux environnementaux (bassin

d’alimentation de captage, zone d’érosion). Il

s’agit ici de valoriser le caractère pérenne de

la plante (pas de travail du sol annuel, couver-

ture hivernale) et leur faible consommation

en intrants. Les mesures eff ectuées en parte-

nariat avec l’AREAS montrent que les cultures

pérennes peuvent avantageusement se subs-

tituer aux bandes enherbées pour lutter contre

l’érosion.

La Normandie, leader en production de colza éruciqueLe colza érucique est revenu en force en France dans les années 1990 pour répondre au besoin des

industries en tant que bases pour l’industrie chimique : solvants, détergents, plastifi ants, tensioac-

tifs, adoucisseurs textiles, produits cosmétiques, adjuvants…

Avec 20 000 ha de colza érucique traités annuellement, la SAS Pollen (Capseine – Interface – Sevepi

- Sofi proteol) basée à Rouen est le 1er producteur européen d’huile de colza érucique. La sélection

variétale et la production de semences adaptées aux débouchés sont assurées par un partena-

riat Pollen-RAGT. Les ventes s’eff ectuent principalement en Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas et

France.

La production de chanvre redémarre avec de nouvelles valorisations La France est le premier pays producteur de

chanvre en Europe (60  % de la production).

L’introduction du chanvre dans la rotation

présente plusieurs intérêts :

• économique : en répartissant les risques

(rendement, prix),

• technique : culture de printemps couvrante

facilitant la gestion des adventices, améliora-

tion de la structure du sol,

• environnemental : le chanvre se distingue par

ses qualités agronomiques. C’est une culture

très peu exigeante en intrants : absence de

phytosanitaire (ni désherbant, ni fongicide,

ni insecticide), consommant peu d’eau (pas

d’irrigation) et d’énergie et améliorant la struc-

ture des sols (augmentation de la capacité de

rétention d’eau).

Au siècle dernier, le chanvre était très utilisé

dans la marine à voile et les cordages. Avec le

développement du coton et des fi bres synthé-

tiques, la concurrence s'est renforcée et ces

usages sont devenus très mineurs.

Les fi bres (30 à 35 % de la plante) sont

aujourd'hui majoritairement utilisées pour

produire les papiers spéciaux (billets de

banque, papier à cigarettes). Elles sont encore

également utilisées dans le textile (vêtements)

ou pour des utilisations techniques (fi celle,

corde). La valorisation des fi bres se développe

désormais dans le secteur du bâtiment (isolant

thermique et phonique) et dans la production

de biens d’équipement, en particulier en renfort

de plastique (emballages, mobilier, secteur

automobile). Le chanvre confère aux matériaux

plastiques de nouvelles propriétés : renfort

mécanique, capacité de déformation…

La partie ligneuse de la plante appelée chènevotte, qui représente 50 à 55 % de la

plante est reconnue pour ses qualités d’ab-

sorption des liquides. Elle est traditionnelle-

ment utilisée en litière pour animaux : chevaux,

reptiles, chats. Les usages de la chènevotte se

développent dans le bâtiment (enduits, bétons

légers, isolants, blocs chaux chanvre). Ses

caractéristiques hygrothermiques, phoniques

et sa capacité à stocker du carbone sont alors

mises en valeur. Les autres usages de la chène-

votte sont le paillage horticole. Les poussières

issues du défi brage (10 à 12 % de la plante)

sont utilisées en compostage, méthanisation

et chauff age.

Les graines ou chènevis, riches en acides

gras insaturés et en protéines, servent en

alimentation animale (oisellerie) et humaine

(huile, muesli), en produits techniques (vernis,

encre, solvants), en produits d’hygiène (savon,

shampoing, cosmétiques) et en appâts pour la

pêche.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

le réseau normand dédié aux valorisations innovantes de la biomasseNov&atech est une association normande créée en 2009, à l’initiative des Chambres d’agriculture et des organisations professionnelles agricoles, combinant une nouvelle dynamique d’industriels et d’agriculteurs, au service d’un même objectif : l’essor d’une économie verte régionale.

Sa mission : valoriser les ressources agricoles normandes en produits renouvelables et innovants. contribue ainsi à l’émergence de fi lières régionales bio-sourcées. Le réseau Nov&atech, c’est une force avec un maillage de compétences où producteurs, chercheurs et industriels se mobilisent autour de quatre domaines majeurs : les agro-matériaux de construction, les bioénergies, la chimie du végétal, les plastiques bio-sourcés. Avec la volonté de renforcer ses partenariats avec la recherche et les acteurs industriels et de promouvoir l’innovation, Nov&atech est installée sur la Technopôle du Madrillet, à Saint-Étienne-du-Rouvray, à proximité de Rouen.

Informations et actualités sur le site : www.noveatech.fr

Sources :SSP : SAA, recensement agricole 2010

ADEMEMinistère de l’agriculture

Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie Chambres d'agriculture de Normandie

Nov&atech

Jusqu’en 2005, le chanvre était traditionnellement cultivé en Normandie pour une valorisation en papeterie, auprès des papeteries de Mauduit dans la

Sarthe. Depuis 2005, la société Mauduit n’a pas renouvelé ses contrats. D’autres valorisations ont permis récemment le redéploiement de la culture et

2 entreprises transforment désormais les pailles de chanvre en Normandie :

Dans la Manche, Agrochanvre (à Barenton)

détenue majoritairement par la SARL fi nan-

cière, Chanvre développement (une cinquan-

taine de petits apporteurs, en majorité des

producteurs, des chefs d’entreprises, des arti-

sans et des particuliers) vise à développer une

fi lière locale de production et de transforma-

tion du chanvre, avec une juste répartition de

la valeur ajoutée. Les diff érents produits issus

de la paille et des graines sont valorisés dans

diff érentes fi lières dont l’éco-construction,

le paillage animal et végétal, la papeterie, la

cosmétique, l’alimentation humaine et animale

ainsi que la plasturgie industrielle comme les

lames de terrasse composites et le mobilier

de jardin. La chenevotte commercialisée par

Agrochanvre est désormais labélisée «Granulat

Chanvre Bâtiment» apportant ainsi des garan-

ties aux utilisateurs.

Dans l’Eure, le groupement de producteurs de

chanvre de l’Eure, l’entreprise de production de

peintures Derivery, la Coopérative de teillage

du Neubourg, la communauté de communes

de Beaumesnil, la Chambre d’agriculture

et Nov&atech ont porté une dynamique de

fi lière, aujourd’hui labellisée en Pôle d’Excel-

lence Rurale. Quatre outils permettent ainsi la

production et valorisation de la production de

chanvre : une machine de récolte de la CUMA

Chanvrière de l’Eure, une unité de produc-

tion d’huile de chenevis «Huiles des terres

normandes», une unité de valorisation des

huiles pour la production de peintures et une

unité de défi brage des pailles.

Ces 2 zones de production placent désormais la Normandie comme l’un des 6 bassins de production de chanvre les plus importants en France (la moitié de la production nationale étant réalisée dans

l’Aube). Tiré par le développement d’Agrochanvre, les surfaces de chanvre n’ont pas cessé de progresser en Normandie pour atteindre 131 ha en 2017.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Les petites fi lières de productions végétalesFruits de table : pommes et poires à couteauA côté de la fi lière pommes à cidre, la fi lière des fruits de table (pommes et poires) est égale-ment présente, mais moins développée. En Normandie, on comptabilise 447 ha de vergers de pommes de table (essentiellement sur la Seine-Maritime, dans la vallée de la Seine, puis dans l’Eure et le Calvados), pour une production de 13 383 tonnes de pommes (à peine 1 % de la production nationale de pommes de table).Le verger des poires de table (surtout des poires d’automne) est moins important, il couvre une superfi cie de 83 ha, pour une production de 1 625 tonnes de poires (1,2 % de la production nationale de poires de table). Il est essentielle-

ment localisé dans l’Eure et en Seine-Maritime.Certains de ces arboriculteurs normands se sont regroupés dans l’association Norm’Envie. Pratiquant une culture raisonnée, ils commer-cialisent leur production de pommes (Boskoop, Elstar, Cox Orange, Belchard, Reinette grise du Canada, Jonagold, Melrose, Bénédictin, Reine des Reinettes) et poires de table (Conférence, Comice) en assurant une traçabilité du verger jusqu’à la mise en marché. Leurs principaux débouchés sont les grandes et moyennes surfaces, les grossistes et les détaillants.

les autres petites filières agricolesen Normandie

A côté des grandes fi lières traditionnelles de l’agriculture normande, d’autres petites fi lières agricoles, parfois qualifi ées de «fi lières de diversifi cation», ont vu le jour.

Plantes aromatiques, médicinales et à parfumEn France métropolitaine, la culture des plantes aromatiques (aneth, basilic, cerfeuil, ciboulette,

coriandre, estragon, menthe, origan, persil, romarin, sarriette, sauge, thym…), des plantes médi-

cinales (calendula, camomille, pavot œillette servant à la fabrication de la morphine et de ses

dérivés…) et des plantes à parfum (jasmin, lavande, lavandin…) se développe, notamment en agri-

culture biologique. On compte plus d’une centaine d’espèces diff érentes cultivées sur le territoire

métropolitain, sur une surface de près de 44 000 ha. Les plus cultivées en France sont le lavandin

(16 700 ha), le pavot médicinal (8 094 ha) et la lavande (4 245 ha).

Parmi les principaux débouchés fi gurent l’industrie agroalimentaire pour les plantes aromatiques

(commercialisées en frais ou en sec), l’industrie pharmaceutique pour les plantes médicinales et

l’herboristerie. On note actuellement un développement de ces cultures pour la fabrication d’huiles

essentielles destinées à la cosmétologie ou à l’industrie chimique. La Normandie compte 180 ha de

plantes aromatiques, médicinales et à parfum (moins de 1 % des surfaces nationales).

La SARL Normandie Arômes basée dans l’Eure valorise près de 250 ha de cultures. Les plantes sont

broyées mécaniquement puis distillées à la vapeur d’eau afi n d’en extraire l’essence. La compo-

sition fi nale de chaque huile essentielle est contrôlée et validée de manière systématique par un

laboratoire indépendant. Le conditionnement exclusif en fût neuf et adapté à l’industrie alimentaire

garantit l’innocuité du produit fi nal. Les huiles essentielles ainsi obtenues (15 tonnes par an, tous

végétaux confondus) sont destinées à diff érents usages : laboratoires pharmaceutiques, cosmé-

tiques, industries agroalimentaires, parfumerie. Parmi les principales productions, on trouve de la

menthe poivrée (1er producteur français) cultivée pour son menthol utilisé pour diff érents usages

(dentifrices, mousses à raser, confi series), de la monarde (ou bergamote), du thym à thymol mais

également, dans une moindre mesure : du chanvre, du tournesol, du fenouil, de la carotte sauvage,

de la matricaire, de l’échinacée… Grâce à un réseau de collecte, l’entreprise distille également des

tailles de thuyas. L’huile essentielle qui en est extraite est riche en thuyone. Le bois est ensuite

utilisé en bio-combustible.

Petits fruitsLa fi lière des petits fruits (framboises,

groseilles, cassis et myrtilles) couvre

72  hectares en Normandie, pour une produc-

tion totale de 438 tonnes en 2017 (2,9 % de la

production nationale de petits fruits).

La culture de fraises occupe 91 ha en Normandie,

pour une production de 1 064 tonnes en 2017

(moins de 2 % de la production nationale de

fraises).

En saison de production, la vente / cueillette

au champ est souvent proposée aux particu-

liers. Les débouchés principaux sont en circuits

courts : marché de détail, vente directe, pâtis-

serie… Certains producteurs transforment une

partie de leurs fruits et proposent des coulis,

confi tures, jus de fruits…

D’autres petites fi lières végétalesD’autres productions végétales sont également

cultivées en Normandie, comme les fruits à

noyau (bigarreaux, cerises, mirabelles, reines-

claudes, quetsches, prunes) ou les fruits à

coque (châtaignes, noix, noisettes), le tout sur

de petites surfaces (moins de 30 ha chacune

sur toute la Normandie).

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Les petites fi lières de productions animalesFilière caprineLe troupeau caprin normand s’élève à 7 190 têtes, soit moins de 1 % de l’eff ectif national. En Normandie, la fi lière laitière caprine est quasi exclusive-

ment une fi lière de transformation fermière. Le lait produit est directement transformé dans les fermes, pour la vente directe de fromages ou autres

produits à base de lait de chèvre (glaces, chocolat au lait).

MielLors du dernier recensement agricole (2010), 390 exploitations agricoles normandes ont déclaré

posséder des ruches. Le nombre total de ruches en production au sein des exploitations agricoles

de la région s’élevait alors à près de 12 300, soit une moyenne de 31 ruches par exploitation.

Mais l’activité apicole ne se limite pas au seul public agricole, les particuliers peuvent également

détenir quelques ruches pour produire et auto consommer leur miel. Le miel normand trouve ses

principaux débouchés dans la vente directe, sur les marchés, dans les grandes surfaces locales et

boutiques spécialisées en produits locaux.

PiscicultureLa pisciculture regroupe trois secteurs d’éle-

vage distincts : la pisciculture en eau douce

ou salmoniculture (la truite arc-en-ciel est

l’espèce la plus produite en France, suivie de la

truite Fario), la pisciculture marine (production

de bars, de dorades royales, de turbots ou d’es-

turgeon) et la pisciculture d’étangs (marché du

repeuplement avec la carpe, le gardon, la tanche et le brochet).

La Normandie compte quelques exploitations piscicoles. Elles élèvent principalement des truites arc-en-ciel. Une petite production de truites fario,

d’ombles et de saumons de fontaine existe également. Certaines entreprises ont développé, en aval de leur production, des ateliers de transformation

(éviscération, fi letage, fumage…). La production pour le repeuplement et la pêche de loisir est également présente en région.

• D’autres petites fi lières animalesD’autres élevages sont également présents en Normandie, en petit nombre, comme les escargots

(souvent vendus sous forme de plats cuisinés), le gibier (viande fraîche, terrine, civet, saucisson…),

les grenouilles, le lait de buffl onne... Ces produits sont généralement transformés puis commercia-

lisés par les producteurs, en vente directe à la ferme, sur les marchés, dans des drive fermiers, chez

les restaurateurs ou auprès de commerces locaux.

Sources :SSP : recensement agricole 2010, SAA

Dans la région, on dénombre actuellement 10 440 ruches en production au sein des exploitations agricoles normandes. Elles ont produit 125 tonnes de miel en 2017 (soit un peu plus de 1 % de la production nationale), ce qui représente pour la Normandie, une production moyenne annuelle de 11,9 kg de miel/ruche.

Parmi les petites fi lières animales bio de la région, en 2017, la Normandie compte 33 producteurs de lait de chèvre bio, 13 exploitations avec une activité apicole bio, pour près de 1 000 ruches certifi ées bio et 4 producteurs de lapins certifi és bio.

En productions végétales, quelques producteurs bio proposent des fruits de table (pommes, poires, raisin), des fruits à coques (châtaignes, noix…), des petits fruits rouges, des fraises, des plantes à parfum, aromatiques et médicinales, des légumes secs, des algues (spiruline), des champignons, du safran, des cultures fl orales et ornementales, des semences et plants à repiquer (pour la vente)... le tout, sur des surfaces très limitées.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

1 600 fermes bio régionalesFin 2017, la Normandie comptait 1 600 exploitations agricoles engagées en agriculture biologique

(+ 15 % par rapport à 2016), c’est la 9e région française (sur 13 régions métropolitaines) par le

nombre d’exploitations conduites selon le mode biologique. La taille moyenne des exploitations bio

normandes est de 53 ha.

Les surfaces certifi ées bio et en conversion en Normandie couvrent près de 85 500 (+ 12 % par

rapport à 2016). Avec 4,3 % de sa SAU régionale en bio, la Normandie est la 9e région française sur

13 régions métropolitaines (France : 6,6 % de SAU en bio).

Entre 2007 et 2017, le nombre d’exploitations bio en Normandie a été multiplié par 3, tout comme les surfaces conduites en bio. Fin juin 2018, la Normandie comptait 1 780 exploitations agricoles bio, soit 135 de plus en six mois (+ 8 par rapport à fi n 2017).

Chiff res clés 2017Calvados Eure Manche Orne Seine-

Maritime Normandie Normandie 2017/2016

Exploitations 401 153 490 383 177 1 604 + 14,8 %Surfaces cultivées (ha) 23 676 5 761 24 876 24 629 6 482 85 424 + 12,3 %

dont en conversion (ha) 7 077 1 808 7 633 4 682 2 520 23 720 + 18,1 %SAU moyenne (ha) 59 38 51 64 37 53 - 1 haPart SAU du dpt ou région en bio 6,3 % 1,5 % 5,9 % 6,3 % 1,6 % 4,3 % + 0,4 pt

Transformateurs bio 123 79 107 67 134 510 + 17 %Distributeurs bio 51 18 41 11 49 170 + 16 %

Source : Agence bio

L’élevage bovin : l’activité dominanteL’orientation des exploitations normandes

en agriculture biologique reste le refl et des

productions traditionnelles de la région :

élevage bovin lait (la Normandie est la 3e

région française derrière les Pays de la Loire

et la Bretagne, avec 15 % du cheptel national

de vaches laitières certifi ées bio) et viande

(la Normandie est la 7e région française, avec

7 % du cheptel national de vaches allaitantes

certifi ées bio), puis céréales, maraîchage

et fruits (dont pommes à cidre). Viennent

ensuite quelques ateliers diversifi és : poules

pondeuses, brebis (quasi exclusivement pour

la viande), volailles de chair, chèvres, plantes

à parfum, aromatiques et médicinales, porcs,

apiculture, fruits à coque…

L'agriculturebiologiqueen Normandie

58

% de la SAU régionale en bio et conversion :

> 10 % 5 à 10 % 2 à 5 % < 2 %

9e

1er

20

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

La conversion à l'AB, qu'est-ce que c'est ? L’agriculture biologique est défi nie par le règlement communautaire n° 834/2007. Un produit issu de l'agriculture biologique résulte d'un mode de production exempt de produits chimiques de synthèse. Les agriculteurs qui pratiquent l'agriculture biologique s'appuient sur le respect des équilibres naturels, privilégient des pratiques culturales préservant l'environnement et visant à garantir le caractère durable de l'activité agricole (agronomique, social, économique).

La conversion représente la période de transition entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique. Elle dure au minimum 2 ans quand la conversion concerne l’ensemble de l’exploitation (conversion dite simultanée des terres et des animaux). La totalité des règles doit être respectée durant cette période mais les produits ne peuvent pas encore être vendus dans le circuit biologique. Un contrôle annuel est obligatoire, par un Organisme Certifi cateur indépendant, agréé par l'Etat. Une notifi cation annuelle d’activité bio est obligatoire auprès de l’Agence Bio.

Un rythme de conversion encore dynamiqueD’après les premières données disponibles, 190 nouvelles exploitations se sont notifi ées en bio en

Normandie sur les 11 premiers mois de l’année 2018.

En Normandie, le troupeau de vaches laitières bio est bien présent dans la Manche, celui des vaches

allaitantes dans l’Orne et le Calvados. Les céréales et oléoprotéagineux bio sont essentiellement

cultivés dans l’Orne et dans l’Eure, la culture de légumes frais bio est principalement pratiquée dans

la Manche et en Seine-Maritime. Le verger bio est majoritairement implanté dans le Calvados.

Source : Agence bio

Répartition des surfaces cultivées en bio en Normandie en 2017

Sour

ce :

Agen

ce b

io

Sources :Chambres d’agriculture de Normandie

Agence bio

Autres 1 %Légumes frais 1 %

Fruits 4 %Céréales et Oléo-protéagineux 14 %

Prairies et fourrages 80 %

85 424 ha

Évolution des exploitations et des surfaces bio en NormandieHectares Nombre d'exploitations

Surfaces conversion Surfaces bio Nombre d’exploitations

2012201120102009200820072006200520042003200220012000 2013 2014 2015 2016 2016

100 000

8 000

60 000

40 000

20 000

0

2 000

1 600

1 200

800

400

0

59

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Avec ses 5 départements et ses paysages

entre terre et mer, la Normandie est riche de

nombreuses productions réputées  : aux côtés

des produits laitiers et cidricoles, viandes,

volailles, charcuterie, produits de la mer

(poissons et coquillages), fruits et légumes,

produits sucrés… complètent la palette des

saveurs normandes.

Forte de ses atouts naturels, elle a en outre su

développer son activité traditionnelle autour

de produits authentiques, sains et savoureux,

reconnus par des «signes d’identifi cation de

la qualité et de l’origine», «des démarches de

certifi cation produit» et des «mentions valo-

risantes». Ceux-ci garantissent offi ciellement

la qualité d’un produit pour le consommateur :

en eff et, le producteur s’engage à respecter

un cahier des charges strict, régulièrement

contrôlé par des organismes agréés par les

pouvoirs publics.

Ainsi, 2 300 exploitations agricoles normandes

(soit 6 % des eff ectifs) proposent des produits

sous signe offi ciels de qualité (AOC/AOP, Label

Rouge, Indication Géographique Protégée).

Fin 2017, la Normandie comptait près de 1 600

exploitations agricoles bio pour une surface

en bio et en conversion de près de 85 500 ha

(4,3 % de la SAU régionale). De nombreuses

fi lières animales (lait et produits laitiers,

viande bovine, ovine, porcine, volailles de

chair et poules pondeuses, lait de chèvre et

de brebis, apiculture, pisciculture…) et végé-

tales (céréales, oléoprotéagineux, légumes,

fruits, plantes à parfum, aromatiques et médi-

cinales…) sont concernées par l’agriculture

biologique en Normandie.

En France, plus de 1 100 produits sous signe d’identifi cation de la qualité et de l’origineEn 2017, près d’un quart des exploitations agri-

coles françaises ont au moins une production

sous IGP, Label Rouge ou AOC/AOP ; 8,3 % des

exploitations agricoles françaises sont enga-

gées en agriculture biologique. Les signes

d’identifi cation de la qualité et de l’origine

(SIQO) hors agriculture biologique, concernent

plus de 1 100 produits, dont : 363 AOP/AOC viti-

coles, 4 AOP/AOC cidres et poirés, 74 IGP viti-

coles, 4 IGP cidres, 50 AOP laitières, 427 Labels

Rouges et 1 STG.

En 2017, le chiff re d’aff aires à la première

mise en marché des produits sous SIQO, hors

produits bio, est estimé à environ 32 milliards

d’€ HT, dont environ 23 milliards pour les vins

et eaux de vie. Parmi les SIQO, les fi lières les

plus importantes en termes de chiff re d’aff aires

sont : les vins (20,2 milliards € HT), les bois-

sons spiritueuses et cidres (3,2 milliards € HT)

et les produits laitiers (2,2  milliards d’€ HT).

Les autres fi lières sous SIQO (fruits et légumes,

viandes, charcuteries-salaisons, produits de

la pêche et de l’aquaculture, volailles et œufs,

céréales, pains et viennoiseries génèrent

chacune un chiff re d’aff aires annuel inférieur à

1 milliard d’€ HT.

En France, le marché des produits alimentaires

bio (couplés ou non avec un autre SIQO) est

estimé à 4,7 milliards d’€ en 2017, en progres-

sion de 13 % par rapport à 2016.

• Camembert de Normandie AOP, Livarot AOP, Neufchâtel AOP, Pont-l'Évêque AOP

• Beurre d'Isigny AOP et Crème d'Isigny AOP• Calvados AOC, Calvados Pays d'Auge AOC,

• Calvados Domfrontais AOC• Cidre Pays d'Auge AOP• Cidre Cotentin AOC• Pommeau de Normandie AOP

• Poiré Domfront AOP• Prés-salés du Mont-Saint-Michel AOP

Les produits normands sous Appellation d'Origine Contrôlée/ProtégéeL'Appellation d'Origine Contrôlée est un signe français de qualité qui désigne un produit

originaire d'une région ou d'un lieu déterminé et dont la qualité ou les caractéristiques découlent de ce milieu géographique. Elle résulte de la combinaison d'une production et d'un terroir délimité dans lequel interagissent des facteurs naturels, climatiques, physiques et humains, conférant au produit une typicité particulière. L’AOP (Appellation d'Origine Protégée) est l’équivalent européen de l’AOC. Elle protège le nom d’un produit dans tous les pays de l’Union européenne. En France, pour pouvoir bénéfi cier de l’AOP, la dénomination du produit doit préalablement être reconnue en Appellation d’Origine Contrôlée (AOC).

Produits sous signe de qualité et marque collectiveen Normandie

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

• Viande bovine• Viande de porc et produits de charcuterie• Viande ovine• Volailles de chair, œufs et lapins• Lait et produits laitiers bovins, ovins et caprins

• Cidre, jus de pomme et produits dérivés du cidre• Fruits et légumes frais et transformés• Céréales et produits de panifi cation• Huile de colza• Plantes à parfum, aromatiques et médicinales

• Miel et produits de l’apiculture• Crustacés et coquillages• Algues• Champignons

• Agneau de boucherie élevé avec sa mère• Filière Qualité Race Normande (FQRN)• Veaux de boucherie nourris au lait entier• Veau de la laitière / veau de Perrette

• Porc charcutier élevé aux céréales (ARIP)• Porc charcutier élevé à la farine d’orge (AIM)• Viande fraîche de porc (ARIP)• Lapin entier et découpes Père Guillaume

• Poulet entier et découpes• Carotte et poireau• Pommes de terre• Noix de coquilles Saint Jacques fraiche ou surgelée

• Volailles de Normandie • Cidre de Normandie ou Cidre normand

• Moule de Bouchot

Les produits normands issus de l'Agriculture Biologique

Les produits normands sous Certifi cation de Conformité

Les produits normands sous Indication Géographique Protégée

Les produits normands sous Spécialité Traditionnelle Garantie

Un produit issu de l’agriculture biologique résulte d’un mode de production exempt de produits chimiques de synthèse. Tous les opérateurs (producteurs, transformateurs, grossistes,

importateurs…) doivent notifi er leur activité à l’Agence Bio et se faire contrôler par un organisme certifi cateur agréée par l’INAO. Seuls les produits contenant au moins 95 % d’ingrédients certifi és biologiques peuvent comporter les termes «biologique» ou «bio» dans leur dénomination de vente.

La Certifi cation de Conformité est une démarche française de valorisation de la qualité, distincte des signes d’identifi cation de la qualité et de l’origine. Elle atteste qu'un produit est

conforme à des caractéristiques spécifi ques ou à des règles fi xées dans un cahier des charges, portant sur la production, la transformation ou le conditionnement. Elle doit se distinguer par au moins deux caractéristiques spécifi ques et apporter un plus par rapport à la stricte application des spécifi cations de base.

L'Indication Géographique Protégée est un signe européen de qualité qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne. Elle désigne un produit issu d'une zone géographique dont

une qualité déterminée, la réputation ou d'autres caractéristiques peuvent être attribuées à cette origine géographique.

La Spécialité Traditionnelle Garantie est un signe européen de qualité qui correspond à un produit dont les qualités spécifi ques sont liées à une composition, des méthodes de fabrication

ou de transformation fondées sur une tradition. La STG ne se réfère pas à une origine géographique particulière, elle relève d’un usage, d’un savoir-faire, d’une pratique ancienne, typique, particulière nationale, régionale ou locale mais qui peuvent être réalisés en dehors du pays ou de la région de provenance ou de fabrication du produit.

• Bœuf blond d'Aquitaine, Bœuf fermier du Maine (+ IGP), Bœuf limousin Blason Prestige, viande bovine de race Charolaise

• Saucisson sec, Rosette, saucisse sèche

• Jambon cuit de qualité supérieure• Volailles de Normandie (+ IGP)• Œufs de poules élevées en plein air• Mimolette vieille et extra-vieille

• Coquilles St-Jacques fraîches et entières• Noix de St-Jacques fraîches et surgelées • Carottes des sables, Poireaux des sables

Les produits normands sous Label RougeLe Label Rouge est un signe français de qualité qui atteste que le produit possède un ensemble

de caractéristiques spécifi ques, préalablement fi xées dans un cahier des charges, établissant un niveau de qualité supérieur à un produit courant similaire.

61

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Bienvenue à la ferme : marque leader de l’accueil à la ferme et des circuits-courts en FranceBienvenue à la ferme regroupe plus de 8 000 agriculteurs partout en France dont plus de 400 en

Normandie et propose des prestations de qualité encadrées par une charte éthique, des cahiers des

charges, une procédure de suivi.

Manger fermier Que ce soit à la ferme, au marché, dans un

magasin de producteurs, un drive fermier ou un

point de vente partenaire, tout est mis en œuvre

pour faciliter au quotidien votre consommation

de produits fermiers locaux, frais et de saison.

Bienvenue à la ferme dispose d’un réseau de

distribution unique, diversifi é, accessible et

connecté, pour faire se rencontrer producteurs

et consommateurs où qu’ils soient.

Vivre fermierQue ce soit pour une heure ou pour une nuit,

vivez pleinement l’expérience de la ferme.

Bienvenue à la ferme propose des séjours et

des loisirs pour découvrir les coulisses de la

vie à la ferme. Des vacances pas comme les

autres !

Venir nous voirDerrière chaque produit,

il y a un producteur

qui produit la matière

première sur sa ferme

et qui est prêt à vous

ouvrir ses portes. Fiers

de leur métier et de

leurs produits, ces agri-

culteurs et agricultrices

se reconnaissent dans

des valeurs essen-

tielles, centrées sur la qualité et l’authenticité

de la relation, les unissant dans leur volonté

de faire découvrir et partager leur passion

dans une ambiance toujours chaleureuse et

conviviale.

Races patrimoniales normandes*• Ovins : Avranchin, Roussin de la Hague, Cotentin• Caprins : chèvre des fossés• Porcins : porc de Bayeux

• Volailles : poule la Caumont, poule la Cotentine, poule la Crèvecoeur, poule la Gournay, poule la Pavilly, poule la Merlerault, canard de Duclair, canard de Rouen, oie normande, oie de Bavent

• Equins/ânes : Cob normand, Percheron, âne normand, âne du Cotentin

• L’abeille noire* Liste non exhaustive

Saveur de NormandieEn 2017, GOURMANDIE (3e marque collec-

tive française), créée voilà 15 ans, a évolué

dans son identité pour devenir SAVEURS DE

NORMANDIE, s’inscrivant ainsi en synergie

avec la nouvelle marque territoriale lancée par

Normandie Attractivité.

Véritable outil de développement économique,

elle est portée par 100 entreprises et signe

400 produits Normands sélectionnés pour leur

qualité et leur saveur.

Avec 70 % de notoriété, la marque est devenue

un repère d’achat. Pour les Normands, elle

constitue une réponse à leur besoin de

consommer local et de contribuer au maintien

de l’emploi régional (la marque représente

17 000 emplois agricoles et agroalimentaires).

Les 3 garanties de Saveurs de Normandie :

• l’origine normande : le produit est fabriqué

en Normandie et privilégie les matières

premières régionales,

• la qualité : l’entreprise respecte de

bonnes pratiques de fabrication (hygiène,

traçabilité…),

• la saveur : le produit est dégusté et approuvé

par un panel de consommateurs.

Retrouvez la liste complète de ces produits sur

le site : www.saveurs-de-normandie.fr

Sources : Agence Bio

INAO Chambre régionale d’agriculture de Normandie,

AREA Normandie

sur normandiealaferme.com @BienvenuealafermeNormandie

Toutes les fermes en 1 click

Retrouvez toutes les adresses sur www.normandiealaferme.com ou demander notre brochure gratuite à [email protected]

A l’issue d’une concertation avec les acteurs du monde agricole et les éleveurs de ces races, la Région a décidé de mettre en place un plan visant à

sauvegarder et valoriser ces races normandes. Près de 500 000 euros par an seront mobilisés par la Région à cet eff et.

normandieVENTE DE PRODUITS FERMIERSET ACCUEIL À LA FERME

ÉDITION 2019

62

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

ST-LO

EVREUX

CAEN

ALENÇON

ROUEN

Lait Viande AutreMaîtres laitiers

du Cotentin

Florette

SOCOPA

Alliance Océane

France Lis

Coop. IsignySte Mère

Elvir

Société fromagèrede Ste Cécile

Société Normandede Volailles

Charal

Danone

Gewy La Dieppoise

NestléDavigel

Pasquier

Ferrero

NOR PAIN

SegafredoSaipol

Delabli

Barry Callebaut

SOCOPA

Novandie

Cofa Frial

BrocéliandeALH

ELIVIA

LactalisNestlé Ultra Frais

Biscuiterie de l’Abbaye

Société fromagèrede Domfront

Cie des Fromageset Richemonts

StefanoToselli

La Normandise

ManufactureCluizel

Cargill France

Defial -Normival

L’agroalimentaire : près de 25 400 emplois La Normandie est une importante région agroa-

limentaire. La fi lière, fortement infl uencée par

l'amont agricole, s'appuie sur un dense tissu

de PME dynamiques souvent d'origine fami-

liale, mais aussi sur de grandes entreprises

nationales ou internationales ainsi que sur des

sociétés coopératives positionnées en aval des

principales productions agricoles de la région.

En Normandie, les 870 établissements agroa-

limentaires occupent 13 % de l’emploi indus-

triel régional. Situées au plus près des zones

de production agricole, ces IAA permettent de

maintenir de l’emploi en zone rurale et jouent

un rôle capital dans l’équilibre du territoire.

Elles réalisent un chiff re d’aff aires de

6,3  milliards d’euros (dont 1,1 milliard à

l’export) ce qui positionne la Normandie à la

9e place (sur 13 nouvelles régions métropoli-

taines), avec 5,7 % du chiff re d’aff aires des IAA de France métropolitaine, notamment derrière la

Bretagne (1re région avec 17,3 % du CA des IAA) et les Pays de la Loire (2e région avec 12,6 % du

CA des IAA).

Sources : INSEE, CRAN, mai 2019

Les établissement de production agroalimentaire de plus de 200 salariés

Lait et viande : les deux piliers de l’agroalimentaire normandDans les départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne, la fi lière agroali-

mentaire est principalement axée sur la trans-

formation des matières premières agricoles

produites localement, à savoir le lait et la

viande. Une partie de ces produits transformés

bénéfi cie d’ailleurs d’une AOC/AOP qui ancre la

production au territoire. Des fi lières innovantes

complètent cette off re : salades 4e gamme,

plats cuisinés, produits traiteur de la mer,

produits sucrés.

Dans les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime, du fait de l’activité portuaire

du pôle Rouen/Le Havre, l’activité agroali-

mentaire est essentiellement orientée vers

les produits d’épicerie et la transformation

de matières premières importées (chocolat,

thé, café…). La fi lière céréalière normande est

également tournée vers l’export, le port de

Rouen est le 1er port européen exportateur de

céréales.

Les industriesagroalimentairesen Normandie

63

Eff ectifs salariés des établissements agroalimentaires :

> 40 000 30 000 à 40 000 20 000 à 30 000 < 20 000

1er8e

22

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

De moins en moins d’entreprises indépendantes et régionalesDe grandes entreprises privées ont des

établissements implantés en Normandie :

Lactalis, Nestlé, Danone, Bel, la Compagnie

des Fromages-Richemonts, Novandie… pour

le secteur laitier ; Bigard-Charal-SOCOPA et

ELIVIA… pour la viande bovine ; SNV-LDC pour

les volailles ; Ferrero et Barry Callebaut pour

le chocolat ; Legal et Segafredo Zanetti pour le

café…

La région compte également diverses coopé-

ratives positionnées en aval des principales

productions agricoles de la région. Elles

peuvent être multi-fi lières comme AGRIAL

avec ses branches boissons, légumes, lait et

viandes ou spécialisées sur une fi lière comme

Isigny-Sainte-Mère, les Maîtres Laitiers du

Cotentin… pour le secteur laitier.

Les centres de décision sont de plus en plus

localisés hors du territoire d'implantation des

établissements de production (notamment en

Ile de France). Chaque année apporte son lot

de restructurations, de fermetures de sites ou

de rachats d'entreprises régionales, les fi lières

sont de plus en plus dépendantes de stratégies

qui dépassent le cadre de la Normandie.

Des exportations à développerEn France, les exportations représentent un

débouché important pour les secteurs agri-

coles et agroalimentaires. En 2017, l’excédent

français des échanges agricoles et agroali-

mentaires atteint 5,7 milliards d’euros. C’est

le troisième secteur contributeur au solde

commercial français après l’industrie aéro-

nautique et l’industrie chimique, parfumerie et

cosmétique.

L’Union européenne demeure la principale

destination des produits agricoles et agroali-

mentaires français exportés même si sa part

comme débouchés baisse au profi t des pays

tiers, passant de 70 % en 2010 à 63 % en 2017.

Pour la 1re fois depuis 30 ans, la France est

défi citaire en produits agricoles (- 3,5 milliards

d’euros en 2017). Ceci s’explique par une

érosion structurelle depuis 2010 mais surtout

par la très mauvaise récolte 2016. L’excédent

des échanges des produits alimentaires trans-

formés s’élève à 9,2 milliards d’euros en 2017.

Les entreprises agroalimentaires normandes

réalisent, en moyenne, 18  % de leur chiff re

d'aff aires à l'exportation (livraisons intracom-

munautaires comprises). L'Europe reste le prin-

cipal client des IAA normandes. Mais leur taille

limitée est souvent un handicap pour s'ancrer

sur le marché international.

Les professionnels de l'agroalimentaire

normand peuvent se regrouper dans le but

d'exporter. Des opérations collectives sont

notamment organisées par le service agroa-

limentaire et proximité de la Chambre régio-

nale d’agriculture de Normandie, en France et

à l'étranger : salons, accueil de délégations

d'acheteurs, rencontres d'aff aires, missions de

prospection dans des pays ciblés…

Sources :Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de

la forêt : panorama des industries agroalimentaires - Edition 2018

INSEE : fichier SIRENE

© S. FRAISSE / CNIEL

En 2017, la Normandie compte 510 entreprises de transformation agroalimentaires qui ont notifi é une activité en agriculture biologique auprès de l’Agence Bio (+ 17 % par rapport à 2016).

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Le tourisme rural : une situation privilégiéeLa Normandie est l’une des plus anciennes

régions touristiques françaises. Sa vocation

touristique s'est affi rmée dès les années 1950.

Le tourisme normand a d'abord été balnéaire,

la proximité de Paris ayant favorisé l'essor des

«bains de mer» sur la côte.

La région bénéfi cie d'une importante richesse de paysages :• Une fenêtre maritime de près de 600 km de

côtes, allant du Tréport au Mont-Saint-Michel.

S'y succèdent les hautes falaises d'Etretat,

des plages de sable fi n (Côte Fleurie, Côte de

Nacre), des côtes rocheuses (Cotentin, Nez de

Jobourg) et la Baie du Mont Saint Michel.

• Dans les terres, on découvre des paysages

variés : les plaines de Caen-Falaise-Argentan,

du Vexin ou du Pays de Caux, les régions plus

ou moins vallonnées du Pays d'Auge, du bocage

virois ou ornais, le relief accidenté de la Suisse

normande…

• Plusieurs milliers d'hectares de forêts privées

ou domaniales peuplées de chênes, de hêtres

ou de pins sylvestres. Parmi les plus célèbres

massifs, citons : Lyons, Eu, Brotonne, Eawy,

Ecouves et Andaines.

• Quatre Parcs Naturels Régionaux (Boucles de

la Seine Normande, Normandie-Maine, Marais

du Cotentin et du Bessin, Perche) off rent un

large éventail de paysages naturels préservés.

En plus de cette diversité de paysages, le riche

patrimoine historique ou religieux, les sites

classés ou inscrits au patrimoine mondial de

l'Unesco, les stations thermales, les villages

classés «plus beaux villages de France»

attirent chaque année de nombreux touristes.

Parmi tous ces lieux, on peut citer : le Mont Saint

Michel et sa baie, les plages du Débarquement,

la Basilique de Lisieux, la maison et les Jardins

de Claude Monet à Giverny, la Tapisserie de

Bayeux, le Mémorial de Caen, la cité de la Mer à

Cherbourg, Honfl eur, la vallée de la Seine et ses

abbayes, la cathédrale de Rouen, les falaises

d'Etretat…

Bien desservie par un réseau routier et auto-

routier, la Normandie est située à proximité de

foyers très importants de population  : région

parisienne, Nord de la France, Angleterre,

Benelux, soit 80 millions de touristes poten-

tiels. La région reçoit essentiellement une

clientèle de proximité  : région parisienne et

grand Nord-Ouest de la France. Les britan-

niques représentent la 1re clientèle étrangère

en Normandie, devant les néerlandais, les

belges et les allemands. Le marché américain

constitue la 5e clientèle étrangère (attrait pour

les plages du débarquement, les sites histo-

riques mais également la peinture impression-

niste), devant la clientèle italienne. Viennent

ensuite les espagnols, les scandinaves, les

suisses et les irlandais.

Le tourisme rural et les circuits de proximité en Normandie

65

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

L'hébergement rural...Beaucoup de propriétaires d'hébergements

ruraux ont fait labelliser leur hébergement

touristique «Gîtes de France». Certains ont

opté pour le réseau «Accueil Paysan», d'autres

adhèrent à Clévacances. Le réseau Bienvenue à la Ferme, pour sa part, regroupe unique-

ment des agriculteurs. C’est la marque leader

de l’accueil à la ferme et des circuits-courts en

France, avec 8 000 agriculteurs. Leur engage-

ment : permettre à tous de manger quotidien-

nement de bons produits locaux et de saison et

faire profi ter des plaisirs simples et essentiels

de la vie à la ferme.

En 2018, en Normandie, on compte 427 fermes

et 610 formules d’accueil Bienvenue à la Ferme.

… l'exemple des Gîtes de France

Sources :CRAN : Agriculture et Tourisme

Agreste : recensement agricole 2010Comité Régional de Tourisme de Normandie

Les contrats de location enregistrés par les services de réservation des gîtes ruraux de Normandie représentent 1 066 710 nuitées pour 2017 (- 0,9 % par rapport à 2016), avec 74 % de

nuitées françaises. En 2017, la durée moyenne annuelle des séjours en gîte de Normandie est de 6,1 nuits. Les Belges constituent la première clientèle étrangère, devant les Britanniques, les Néerlandais et les Allemands.

Les activités de diversifi cation agricole en

NormandieLes activités lucratives de diversifi cation étudiées dans le cadre du recensement agricole recouvrent notamment la vente en circuits courts, les activités de transformation de produits agricoles (lait, cidre, produits carnés…), les activités de restauration à la ferme (table d’hôte, goûter à la ferme, ferme auberge…), d’hébergement à la ferme (camping à la ferme, gîte rural, gîte de groupe, chambre d’hôtes…) et de loisirs à la ferme (visite d’exploitation, activités sportives et récréatives, ferme pédagogique, ferme équestre, journée de chasse…).

10 % des agriculteurs normands...… pratiquent la vente en circuits courts contre 18 % en France métropolitaine (ce taux atteint 21 %,

départements d’Outre Mer compris). Au niveau français, les producteurs de légumes et de miel sont

les plus engagés dans ce type de distribution. Les régions du Sud Est et l’Outre Mer utilisent le plus

souvent ce mode de vente. La vente à la ferme est le circuit court le plus prisé, devant les marchés.

En Normandie, parmi les produits proposés à la vente directe, on trouve les spécialités régionales

comme les produits cidricoles et laitiers mais également des volailles, des produits issus des

palmipèdes gras, de la viande bovine ou porcine, de la charcuterie, des fruits et légumes, du miel,

des confi tures...

Le circuit court est un mode de commerciali-

sation des produits agricoles qui s'exerce soit

par la vente directe du producteur au consom-

mateur (à la ferme, sur les marchés, en tournée

ou à domicile, par correspondance, sur les foires

et salons), soit par la vente indirecte à condi-

tion qu'il n'y ait qu'un seul intermédiaire entre

l'exploitation et le consommateur (restauration

commerciale, restauration collective, commerce

de détail, grandes et moyennes surfaces). Le

producteur peut réaliser la commercialisation

de ses produits en son nom propre ou par le

biais d’une autre entité juridique que celle de

l’exploitation. Cette autre entité peut concerner

plusieurs producteurs agricoles (exemple d’un

point de vente collectif), voire d'autres acteurs

économiques (comme un boucher dans le cas de

la vente de viande et sa mise en caissettes/colis).

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018

JUIN 2019

Avec près de 600 km de côtes en Normandie, la pêche et la conchyliculture constituent deux activités économiques majeures dans les zones littorales. Les eaux off rent une multitude d’espèces diff érentes, tous les types de pêche sont pratiqués. Sur la côte, l’élevage des huîtres et des moules s’est développé plus récemment.

... affi née dans d’autres bassins de productionLes huîtres de Normandie sont vendues soit directement pour la consommation, soit transférées

sur d’autres sites de production. Mais, le plus souvent, elles sont revendues à d’autres exploita-

tions ostréicoles, situées dans d’autres bassins de production (Poitou-Charentes, principalement).

Ces huîtres sont ensuite commercialisées sous l’étiquette du bassin où elles sont affi nées, sans

référence à la Normandie, où elles ont été élevées. Les chiff res des ventes à la consommation ne

refl ètent donc que partiellement la production conchylicole de la région.

La France assure la quasi-totalité de la production européenne d’huîtres creuses. De

la Manche à la Méditerranée, la production ostréicole française (huîtres creuses et plates) est évaluée à 126 300 tonnes pour la campagne 2015-2016. La production normande est estimée à 25 000 tonnes d’huitres creuses pour la campagne 2015-2016 (soit 20 % de la produc-tion nationale).

Les produits de la mer en Normandie

MANCHE EST675 emplois Huîtres256 ha7 900 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 30,9 M€Moules19,5 km linéaires 1 000 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 1,8 M€

MEUVAINES / VER S/MER265 emplois Huîtres55 ha1 000 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 4,7 M€

VEULES LES ROSESHuîtres10 ha420 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 1,7 M€

BAIE DES VEYS760 emplois Huîtres167 ha4 800 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 22,5 M€Moules8 ha + 0,6 km linéaires 140 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 0,2 M€

MANCHE OUEST1 813 emplois Huîtres484 ha11 200 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 44,3 M€Moules274 km linéaires 15 500 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 26 M€Palourdes30 ha 300 tonnesChiff re d’aff aires estimé : 1,5 M€

Parcs mytilicoles Parcs conchylicoles Laisses de basse mer Communes littorales

Sources : BD topo 14,50,76, IGN-F ; fichiers Concessionnaires CRC ;

Données ENIM et MAS emplois 2015 ; Données Nautil, CER France, 2016 ; Déclaration de production 2015/2016, DDTM de

la Manche et du Calvados et entretiens avec les producteurs.

Auteure : Cannelle DUROY, 2017

L'huître normande : une huître de pleine mer...L’huître de Normandie est élevée en pleine mer

(et non en parc réservé), sur le littoral, prin-

cipalement de la Côte de Nacre à la Baie du

Mont-Saint-Michel.

La région se prête à la culture de l’huître car

elle bénéfi cie des plus fortes marées d’Europe

(jusqu'à 14 mètres d'amplitude). L’estran,

découvert jusqu’à 6 km, permet un élevage sur

une surface largement étendue. Protégées dans

leurs pochons de grillage, arrimées sur des

tables à claires voies, les huîtres de Normandie

se nourrissent du plancton abondant et varié

qui prospère dans ces eaux fortement brassées.

Trois à quatre années sont nécessaires pour

obtenir une huître de qualité.

67

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Des bassins ostréicoles très typésLa production régionale ostréicole est commer-

cialisée sous la dénomination générale

«Huîtres de Normandie», mais de la côte ouest

du Cotentin à la Côte de Nacre, celle-ci recouvre

en fait des variétés ou «crus» diff érents qui

présentent des goûts et des caractéristiques

qui les distinguent les uns des autres :

• Sur la côte Ouest du Cotentin, de Granville

à Portbail, en passant par Blainville-sur-Mer

et Gouville, l'huître profi te d'une mer pure

qui lui donne son parfum iodé, son goût

corsé et sa fi nesse. C’est le domaine de

l’huître dite de «Pleine mer», brassée par

de forts courants.

• L'huître de Saint Vaast la Hougue, sur la

côte Est du Cotentin, le plus ancien bassin

ostréicole de la région, est à la fois iodée et

charnue ; elle se caractérise par son goût de

noisette. C'est l'huître de l'entre deux.

• Bien abritée et arrosée en permanence

par plusieurs rivières du bocage normand,

l’huître de la Baie des Veys présente un

caractère charnu qui lui vaut l’appella-

tion d’«huître spéciale d’Isigny». Elle

est reconnaissable à sa chair douce et

croquante. C'est l'huître qui s'accommode le

mieux aux préparations culinaires chaudes

ou froides.

• Créé au début des années 1990, le plus

jeune bassin ostréicole du Calvados se

situe sur la Côte de Nacre, à Meuvaines-

Asnelles, à l’extrémité Est du port artifi ciel

d’Arromanches. Cet espace conchylicole

produit une huître charnue et ferme, à

mi-chemin entre l’huître d’Isigny et celle de

Saint-Vaast-la-Hougue.

• En 2004, un premier bassin ostréicole

(huîtres creuses) a vu le jour à Veules-les-Roses en Seine-Maritime. Cette

huître charnue, la Veulaine, bénéfi cie des

apports d'eau douce au pied des falaises.

La Normandie, un bassin dynamiqueLa superfi cie des parcs ostréicoles normands est aujourd’hui d’environ 1 100 hectares. C’est le

département de la Manche qui regroupe la majeure partie de la production normande. Concernant

les autres coquillages, Granville est l’un des principaux ports de pêche coquiller de France, le bulot

et la praire restant les références du marché granvillais.

L'huître : un marché encore très saisonnaliséPour les consommateurs, les principaux

critères de sélection demeurent le calibre

(numéros), l'affi nage (spéciales, fi nes) et les

zones de production. La mise en avant d'un

signe offi ciel de qualité ou la communication

autour de diff érents «crus» d'un même bassin

de production constituent un autre moyen de

valorisation de la production. Pour accompa-

gner les consommateurs dans leurs choix,

les producteurs ont mis en place de nouvelles

segmentations du marché, complémentaires

des critères traditionnels (huîtres «bien en

chair», «bien équilibrée», «bien en eau»).

Les Français sont les premiers consomma-teurs au monde d'huîtres à l'état frais. Plus de

la moitié des huîtres sont encore commerciali-sées à l'occasion des fêtes de fi n d'année.

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018 JUIN 2019

Les moules normandesLes moules de bouchot, élevées sur des pieux

alignés, sont naturellement exemptes de sable

et de petits crabes. Les moules de bouchot de

Normandie sont élevées sur un estran sablon-

neux ouvert sur la Manche. Les plus grandes

marées d’Europe alliées à la force des courants,

au brassage permanent des eaux et au renou-

vellement du plancton permettent une bonne

oxygénation des coquillages.

Sources :Comité National de la Conchyliculture

Section Régionale Conchylicole Normandie-Mer du Nord

Production conchylicole Normandie / Mer du Nord (2015-2016)Huîtres creuses 25 000 tonnes (soit 20 % de la production nationale)Moules de bouchot 21 000 tonnes (soit 24 % de la production totale de moules)

Source : Comité National de la Conchyliculture

La zone conchylicole Normandie – Mer du Nord a produit, pour la campagne 2015-

2016, 21 000 tonnes de moules de bouchot, soit 24 % de la production française totale de moules.La consommation des moules en France est moins saisonnalisée que celle des huîtres. Les ventes de moules de bouchot s’étendent de juillet à janvier, avec un pic sur les mois d’été.

Une activité relativement récenteLa conchyliculture normande s'est développée

tardivement (1970). L'attribution des premières

concessions sur le domaine public maritime

de la Manche et du Calvados ne date que des

années 1960 et a connu depuis, un dévelop-

pement progressif. L'apparition de la technique

d'élevage en sur-élevé a rendu possible la

mécanisation et assuré l'expansion de la fi lière.

La production des huîtres doit faire face à la

forte saisonnalité qui caractérise la consom-

mation. La première concession ostréicole de

Seine-Maritime a vu le jour en 2004, à Veules-

les-Roses (10 ha, cinq concessionnaires).

Parallèlement, il existe un gisement naturel de moules de pêche, sur l’Est du Cotentin entre Barfl eur

et Grandcamp, produisant selon les années entre 3 000 et 9 000 tonnes. Les moules sont ramassées

généralement de juin à octobre, grâce à des

fi lets traînés dont les mailles ne retiennent que

les plus gros coquillages. La moule de pêche

de Barfl eur, toujours immergée en pleine mer,

est généralement plus grande et plus charnue

que la moule de bouchot.

Il existe un cadre précis décrivant les conditions de production biologique pour les coquillages bio, notamment les moules (règlement CE n°710/2009 relatif à la production biologique d’animaux d’aquaculture et d’algues marines). Fin 2018, la Normandie compte 9 entreprises

ayant déclaré une activité de crustacés et coquillages bio. Elles sont toutes localisées dans le département de la Manche.

Démarches qualitéMoules de Bouchot (STG).Bulot de Granville (IGP) (depuis 2019)

Label RougeCoquilles Saint-Jacques fraîches et entières.Noix de Saint-Jacques fraîches et surgelées.

Démarches en coursHuîtres de Normandie (IGP).

Marques collectives Huîtres de Normandie.Normandie Fraîcheur Mer (moule de pêche de Barfl eur, homard du Cotentin, bar de ligne, diverses espèces de poissons sauvages de Normandie…).

Faute de moules sur les gisements, la campagne de pêche est annulée en 2018, pour

la 3e année consécutive. Après avoir eff ectué les prospections, il s’avère que les gisements de l’Est Cotentin sont encore dépourvus de moules. Les scientifi ques n’ont pas trouvé d’explication à la disparition des juvéniles.

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Panorama de l’agriculture normandeDate de parution : juin 2019 - AnnuelDonnées : décembre 2017 - janvier 2018

• Connaître les caractéristiques majeures de l’agriculture normande, filière par filière, de la production à la transformation

• Identifier les spécificités normandes de chaque filière et leur localisation : productions, marques et labels…

• Positionner la production normande par rapport aux autres régions • En savoir plus sur les valorisations de l’activité agricole : agroalimentaire et non alimentaire,

tourisme, environnement, signes de qualité…

Contact : Florian FOUGYTél. 02 35 59 44 87 – [email protected]

Comptes de l’agricultureDate de parution : février 2019 - Annuel

Données : janvier-décembre 2018

• Évaluer les résultats économiques des fermes départementales et régionale (macro-économie)• Hiérarchiser les effets volumes et prix des différentes filières agricoles• Mesurer l’impact de ces effets sur les principaux systèmes d’exploitation• Disposer de références et d’indicateurs actualisés

Bilan d’Automne Date de parution : Septembre 2019 - Annuel

Données : 2019

• A partir des informations du début de l’année et d’une estimation, ce document évalue à date du revenu agricole.

• Besoin d’une intervention, d’une analyse prospective, d’une étude d’impact, d’une expertise de politique agricole ?

Contact : Michel LAFONTTél. 02 31 47 22 67 - [email protected]

Les Chambres d’agriculture de Normandie collectent, traitent, analysent et diff usent des données statistiques relatives à l'agriculture, aux industries agroalimentaires, à la forêt et à l'occupation du territoire en Normandie. Elles assurent une fonction de veille et de prospective, diff usent régulièrement des diagnostics conjoncturels, des études économiques, des observatoires. Des éléments de compréhension et de réfl exion à découvrir.

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Observatoire emploi - formationDate de parution : novembre 2019 - BisannuelDonnées : janvier-décembre 2017

• Connaître l’évolution des actifs agricoles (par secteur, par type d’emploi,...)• Disposer de données de références sur le marché de l’emploi (selon les métiers, les qualifications,...)• Avoir des informations sur les niveaux de diplômes et les types de formations en Normandie

Contact : Céline COLLETTél. 02 31 47 22 84 – [email protected]

Observatoire Installation - TransmissionDate de parution : juin 2019 - Annuel

Données : janvier-décembre 2018

• Disposer des grandes tendances de l’installation et de la transmission avec la DJA en Normandie • Découvrir le profil des nouveaux installés et la typologie des installations reprises : formation, type

d’installation, provenance• Connaître les résultats des dispositifs d’accompagnement à l’installation et la transmission en

Normandie (PAI, RDI, Contrats de parrainage)

Contact : Céline COLLETTél. 02 31 47 22 84 – [email protected]

Observatoire de l’agriculture biologique en NormandieDate de parution : mars 2019 - AnnuelDonnées : décembre 2017

• Disposer d’une information fiable et précise sur le développement de l’agriculture biologique régionale

• Proposer des focus annuels sur des thématiques spécifiques• Suivre l’actualité des entreprises et des filières bio en Normandie

Contact : Sophie CHAUVINTél. 02 31 47 22 64 – [email protected]

Retrouvez la collection Agri’scopie sur le site des Chambres d’agriculture :

normandie.chambres-agriculture.fr - Rubrique Agriculture & Normandie

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et en partenariat avec

Nous remercions les organisations professionnelles qui ont bien voulu apporter leur concours à la réalisation de ce document.

Leur contribution est signalée sur chacune des pages les concernant.

Avec le soutien fi nancier de

COORDINATION Florian Fougy - Équipe Économie & ProspectiveChambre régionale d’agriculture de Normandie

6 rue des Roquemonts - CS 45 34614 053 CAEN Cedex 4Tél. : 02 31 47 22 47

www.normandie.chambres-agriculture.fr

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OBSERVATOIRES DONNÉES 2017-2018

JUIN 2019

Egalement disponible sur : www.normandie.chambres-agriculture.fr (rubrique L'agriculture normande)