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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 S107 Résultats. – Le niveau d’oxydation maximale des lipides (LIPOXmax) variait entre 16 et 57 watts (20-50 % VO2max) et le débit maximal d’oxydation des lipides (DMOL) (MFO) était com- pris entre 13 et 288 mg/min. L’ISS a été fixée en moyenne 7 % au dessus du LIPOXmax. Elle était corrélée négativement au DMOL (r = 0,618, p < 0,05). Cependant, chez 2 sujets présentant une très faible aptitude à oxyder les lipides l’ISS était située au-dessus de la LIPOXzone dans la zone d’intensités où les glucides constituent le substrat presque exclusivement utilisé par l’oxydation. Conclusion. – Ainsi : 1) le niveau spontanément sélectionné pour l’activité physique prolongée est effectiveent situé dans la LIPOXzone, légèrement au-dessus du LIPOXmax, mais dans cer- tains cas de très faible capacité à oxyder les lipides, il peut se être plus élevé, dans la zone d’oxydation prédominante des glucides, 2) plus les patients ont une capacité réduite à oxyder les lipides plus ils choisissent une intensité faible. Ces résultats sont en accord avec l’hypothèse qui ferait du LIPOXmax un niveau d’exercice préféren- tiellement utilisé dans l’activité physique journalière de l’humanité primitive et donc adapté au syndrome métabolique dont les traits génétiques auraient été sélectionnés par le mode de vie des « chasseurs-cueilleurs ». Référencesþ: 1. Dasilva SG, Guidetti L, Buzzachera CF, Elsangedy HM, Krinski K, De Cam- pos W, Goss FL, Baldari C. Gender-based differences in substrate use during exercise at a self-selected pace. J Strength Cond Res. 2011 Sep;25(9):2544-51. P103 Statut nutritionnel des patients atteint du syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS) traités par pression positive continue (PPC) P. Jésus 1,2,3,* , V. Arnold 4 , P. Fayemendy 1 , P. Samptiaux 4 , B. Melloni 5 , J. C. Desport 1,2,3 1 Unité de Nutrition, CHU Limoges, 2 INSERM UMR1094, Neuroépidémiologie Tropicale, Faculté de Médecine de Limoges, 3 Institut de Neuroépidemiologie et de Neurologie Tropicale, GEIST CNRS FR 3503, Université de Limoges, 4 ALAIR & AVD, ALAIR & AVD, 5 Service de Pathologie Respiratoire, CHU Limoges, Limoges, France Introduction et but de l’étude. – Le syndrome d’apnée-hypo- pnée obstructive du sommeil (SAHOS), souvent méconnu, fréquent (5-10 % des adultes), a de lourdes conséquences neuropsychia- triques et socio-professionnelles. Diagnostiqué en polysomnogra- phie sur un Index d’Apnées Hypopnées (IAH) 5/h de sommeil, il est souvent traité par ventilation en pression positive continue (PPC). Le but de l’étude était d’évaluer l’état nutritionnel de patients atteints de SAHOS traités par PPC pris en charge à domicile par un prestataire de service. Matériel et méthodes. – Lors de la mise en place de la PPC, l’âge, le sexe et l’IAH étaient relevés. À la dernière évaluation l’IAH, le score de somnolence d’Epworth (sur 15, normal < 8), l’observance (h), le poids (kg), l’indice de masse corporel (IMC, kg/ m²) étaient collectés. Les tests statistiques utilisés étaient l’ANOVA, le test t apparié, le test de Fisher, la régression simple. Résultats. – Une PPC à domicile était mise en place chez 435 patients ayant initialement un IAH à 52,8 ± 25,9. Après un suivi de 66,4 ± 45,9 mois, ils étaient alors âgés de 63,8 ± 10,4 ans, avec un sex-ratio H/F à 3,7, un IMC à 33,5 ± 6,1 (surpoids : 23,0 %, obésité : 71,3 % dont obésité massive : 12,9 %). L’IAH avait forte- ment baissé à 4,0 ± 4,0 (p < 0,0001), avec un score d’Epworth à 4,3 ± 3,0 et une observance de 7,1 ± 1,8 heures. La variation d’IAH était d’autant plus importante que la durée de PPC augmentait (p = 0,009). Pour le sommeil, la vigilance, la mémoire et les cépha- lées, respectivement 45,5 %, 52,6 %, 58,6 % et 86,6 % des patients étaient améliorés ou ne présentaient plus de trouble. Il n’y avait pas de liaison entre durée de suivi en PPC et IMC final, ni entre état nutritionnel et IAH final. L’observance était d’autant meilleure que la durée de PPC augmentait (p < 0,0001), mais était diminuée chez les patients jeunes ou d’IMC normal (p < 0,0001 ; p = 0,02). Conclusion. – Une PPC appliquée durant plus de 5 ans chez des patients souffrant de SAHOS normalise l’IAH, améliore la sympto- matologie et le score de somnolence. De manière prévisible, en fin de suivi, les patients jeunes et d’IMC normal sont ceux dont l’obser- vance est la moins bonne. Les patients ont encore très souvent un excès pondéral, quelquefois majeur, sans action de la durée de prise en charge sur la corpulence. Il semble important d’envisager une action associée de prise en charge de l’excès de poids, dans le but au moins de réduire la nécessité de la PPC. P104 Effets de la consommation chronique de régimes enrichis en amidon, glucose ou fructose sur le comportement alimentaire et le développement de l’obésité M. Ochoa 1,* , J.-P. Lallès 1 , C.-H. Malbert 1 , D. Val-Laillet 1 1 UR1341 ADNC, INRA, Saint Gilles, France Introduction et but de l’étude. – La consommation excessive de régimes enrichis en sucres rapides, dans le contexte de régimes gras, peut induire des désordres métaboliques et neurophysiologiques concomitants de troubles du comportement alimentaire. Il semble- rait que différents types de sucres, i.e. glucose et fructose, seraient capables d’induire différents effets au niveau des processus hédo- niques et motivationnels. Ces effets se traduiraient par la mise en place de troubles du comportement alimentaire. L’objectif de cette étude a été d’évaluer l’effet de la consommation chronique de régimes isocaloriques mais différant par la teneur en glucides diges- tibles (amidon, glucose ou fructose) sur le comportement alimen- taire de miniporcs adultes de race Yucatan. Matériel et méthodes. – Les animaux ont reçu l’un des trois régimes isocaloriques hyper-lipidiques, enrichis en amidon (RA), glucose (RG) ou fructose (RF) (25 % en poids ; 36 % de l’énergie métabolisable) pendant 8 semaines (n = 5 par régime). Afin d’explorer les préférences et la motivation alimentaires, 4 tests de comportement alimentaire ont été réalisés avant et après exposition aux régimes expérimentaux (i.e. préférences alimentaires, micros- tructure du repas, microstructure du repas avec solution de « preload » et comportement opérant avec ratio progressif). Les cages de comportement alimentaire sont connectées à un logiciel qui enregistre les changements de poids dus à la consommation d’aliment en temps réel. Les données enregistrées sont transférées au logiciel LabView pour calculer le nombre de visites à chaque auge, la quantité, vitesse et durée d’ingestion. Résultats. – Après 8 semaines de régimes, tous les animaux ont pris du poids (de 26,6 ± 0,8 à 58,7 ± 1,3 kg, p < 0,0001) indépen- damment du régime. Avant la mise en régimes, les animaux ont

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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 S107

Résultats. – Le niveau d’oxydation maximale des lipides(LIPOXmax) variait entre 16 et 57 watts (20-50 % VO2max) et ledébit maximal d’oxydation des lipides (DMOL) (MFO) était com-pris entre 13 et 288 mg/min. L’ISS a été fixée en moyenne 7 % audessus du LIPOXmax. Elle était corrélée négativement au DMOL(r = 0,618, p < 0,05). Cependant, chez 2 sujets présentant une trèsfaible aptitude à oxyder les lipides l’ISS était située au-dessus de laLIPOXzone dans la zone d’intensités où les glucides constituent lesubstrat presque exclusivement utilisé par l’oxydation.

Conclusion. – Ainsi : 1) le niveau spontanément sélectionnépour l’activité physique prolongée est effectiveent situé dans laLIPOXzone, légèrement au-dessus du LIPOXmax, mais dans cer-tains cas de très faible capacité à oxyder les lipides, il peut se êtreplus élevé, dans la zone d’oxydation prédominante des glucides, 2)plus les patients ont une capacité réduite à oxyder les lipides plus ilschoisissent une intensité faible. Ces résultats sont en accord avecl’hypothèse qui ferait du LIPOXmax un niveau d’exercice préféren-tiellement utilisé dans l’activité physique journalière de l’humanitéprimitive et donc adapté au syndrome métabolique dont les traitsgénétiques auraient été sélectionnés par le mode de vie des« chasseurs-cueilleurs ».

Référencesþ:1. Dasilva SG, Guidetti L, Buzzachera CF, Elsangedy HM, Krinski K, De Cam-

pos W, Goss FL, Baldari C. Gender-based differences in substrate use duringexercise at a self-selected pace. J Strength Cond Res. 2011 Sep;25(9):2544-51.

P103Statut nutritionnel des patients atteint du syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS) traités par pression positive continue (PPC)P. Jésus1,2,3,*, V. Arnold4, P. Fayemendy1, P. Samptiaux4, B. Melloni5,J. C. Desport1,2,3

1Unité de Nutrition, CHU Limoges,2INSERM UMR1094, Neuroépidémiologie Tropicale, Faculté de

Médecine de Limoges,3Institut de Neuroépidemiologie et de Neurologie Tropicale,

GEIST CNRS FR 3503, Université de Limoges,4ALAIR & AVD, ALAIR & AVD,5Service de Pathologie Respiratoire, CHU Limoges, Limoges,

France

Introduction et but de l’étude. – Le syndrome d’apnée-hypo-pnée obstructive du sommeil (SAHOS), souvent méconnu, fréquent(5-10 % des adultes), a de lourdes conséquences neuropsychia-triques et socio-professionnelles. Diagnostiqué en polysomnogra-phie sur un Index d’Apnées Hypopnées (IAH) ≥ 5/h de sommeil, ilest souvent traité par ventilation en pression positive continue(PPC). Le but de l’étude était d’évaluer l’état nutritionnel depatients atteints de SAHOS traités par PPC pris en charge à domicilepar un prestataire de service.

Matériel et méthodes. – Lors de la mise en place de la PPC,l’âge, le sexe et l’IAH étaient relevés. À la dernière évaluationl’IAH, le score de somnolence d’Epworth (sur 15, normal < 8),l’observance (h), le poids (kg), l’indice de masse corporel (IMC, kg/m²) étaient collectés. Les tests statistiques utilisés étaientl’ANOVA, le test t apparié, le test de Fisher, la régression simple.

Résultats. – Une PPC à domicile était mise en place chez 435patients ayant initialement un IAH à 52,8 ± 25,9. Après un suivi de66,4 ± 45,9 mois, ils étaient alors âgés de 63,8 ± 10,4 ans, avec un

sex-ratio H/F à 3,7, un IMC à 33,5 ± 6,1 (surpoids : 23,0 %,obésité : 71,3 % dont obésité massive : 12,9 %). L’IAH avait forte-ment baissé à 4,0 ± 4,0 (p < 0,0001), avec un score d’Epworth à 4,3± 3,0 et une observance de 7,1 ± 1,8 heures. La variation d’IAHétait d’autant plus importante que la durée de PPC augmentait(p = 0,009). Pour le sommeil, la vigilance, la mémoire et les cépha-lées, respectivement 45,5 %, 52,6 %, 58,6 % et 86,6 % des patientsétaient améliorés ou ne présentaient plus de trouble. Il n’y avait pasde liaison entre durée de suivi en PPC et IMC final, ni entre étatnutritionnel et IAH final. L’observance était d’autant meilleure quela durée de PPC augmentait (p < 0,0001), mais était diminuée chezles patients jeunes ou d’IMC normal (p < 0,0001 ; p = 0,02).

Conclusion. – Une PPC appliquée durant plus de 5 ans chez despatients souffrant de SAHOS normalise l’IAH, améliore la sympto-matologie et le score de somnolence. De manière prévisible, en finde suivi, les patients jeunes et d’IMC normal sont ceux dont l’obser-vance est la moins bonne. Les patients ont encore très souvent unexcès pondéral, quelquefois majeur, sans action de la durée de priseen charge sur la corpulence. Il semble important d’envisager uneaction associée de prise en charge de l’excès de poids, dans le but aumoins de réduire la nécessité de la PPC.

P104Effets de la consommation chronique de régimes enrichis en amidon, glucose ou fructose sur le comportement alimentaire et le développement de l’obésitéM. Ochoa1,*, J.-P. Lallès1, C.-H. Malbert1, D. Val-Laillet1

1UR1341 ADNC, INRA, Saint Gilles, France

Introduction et but de l’étude. – La consommation excessive derégimes enrichis en sucres rapides, dans le contexte de régimes gras,peut induire des désordres métaboliques et neurophysiologiquesconcomitants de troubles du comportement alimentaire. Il semble-rait que différents types de sucres, i.e. glucose et fructose, seraientcapables d’induire différents effets au niveau des processus hédo-niques et motivationnels. Ces effets se traduiraient par la mise enplace de troubles du comportement alimentaire. L’objectif de cetteétude a été d’évaluer l’effet de la consommation chronique derégimes isocaloriques mais différant par la teneur en glucides diges-tibles (amidon, glucose ou fructose) sur le comportement alimen-taire de miniporcs adultes de race Yucatan.

Matériel et méthodes. – Les animaux ont reçu l’un des troisrégimes isocaloriques hyper-lipidiques, enrichis en amidon (RA),glucose (RG) ou fructose (RF) (25 % en poids ; 36 % de l’énergiemétabolisable) pendant 8 semaines (n = 5 par régime). Afind’explorer les préférences et la motivation alimentaires, 4 tests decomportement alimentaire ont été réalisés avant et après expositionaux régimes expérimentaux (i.e. préférences alimentaires, micros-tructure du repas, microstructure du repas avec solution de« preload » et comportement opérant avec ratio progressif). Lescages de comportement alimentaire sont connectées à un logicielqui enregistre les changements de poids dus à la consommationd’aliment en temps réel. Les données enregistrées sont transféréesau logiciel LabView pour calculer le nombre de visites à chaqueauge, la quantité, vitesse et durée d’ingestion.

Résultats. – Après 8 semaines de régimes, tous les animaux ontpris du poids (de 26,6 ± 0,8 à 58,7 ± 1,3 kg, p < 0,0001) indépen-damment du régime. Avant la mise en régimes, les animaux ont