ostéopathie précisément #5

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L’OSTÉOPATHIE L’OSTÉOPATHIE ... ... Précisément Précisément Journal des étudiants et diplômés en ostéopathie P P R R I I N N T T E E M M P P S S 2 2 0 0 0 0 2 2 N N U U M M É É R R O O 5 5

Transcript of ostéopathie précisément #5

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L’OSTÉOPATHIEL’OSTÉOPATHIE......PrécisémentPrécisément

Journal des étudiants et diplômés en ostéopathie

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La page couverture : Atlas d'anatomie descriptive : Angéiologie, C. Bonamy, Paul Broca et Émile Beau, dessi-nateur. a, angle de la mâchoire inférieure. b, os occipital. c, apophyse mastoïde. d, os hyoïde. e, clavicule. 1,la peau. 2, fascia superficialis du cou; ce fascia a été enlevé avec le muscle peaucier. 3, 4, 5, 6, 7, aponévrosecervicale; cette aponévrose, subjacente au peaucier, recouvre le cou à la manière des aponévroses des mem-bres, et forme un grand nombre de gaines qui renferment les muscles et les vaisseaux du cou, le larynx, latrachée artère et l'œsophage. À la région antérieure du cou, l'aponévrose cervicale adhère intimement à l'oshyoïde et forme ainsi deux portions distinctes, l'une sus-hyoïdienne, et l'autre sous-hyoïdienne. 8, 9, gaine dela glande sous-maxillaire; elle renferme la glande sous-maxillaire, l'artère et la veine faciales.

Nos bâtisseurs :Nos bâtisseurs :

Michel Dufresne B.A., D.O.Les fulcrums en

ostéopathie aquatique

Bac en phychologie. Il offre des atelierset conférences sur l’ostéopathie

aquatique. Il obtint son D.O. du Collèged’Études Ostéopathique en 1999.

J. Thomas Howard DDS, IMDLe temporal

Ostéopathie crânienne durant 33 ans. Adébuté en ostéopathie 1964 avec ViolaFrymann D.O. Pratique en dentisterieorthopédique. Docteur en « Integrative

Medicine » de Washington. Retraité de la dentisterie.

Pierre Bachand D.O.La thermographie et l’ostéopathie

Gradué du Pennsylvania College ofChiropractic en 1982, et D.O. du CEO en1997. Il est le seul D.O. pour toutes les

Provinces Atlantiques. Il pratique présente-ment à Bridgewater, Nova Scotia.

Anne David D.O.ZERMATT 2001 (suite)

Éducation physique en 1982-85, masso-kynésithérapeute (Grenoble) 1985-88,

ostéopathie (3 ans) Maidstone-CIDO, 4e et 5eannée et thèse au CEO; ex-skieuse, coupe du

monde 1977-83.

François Amigues D.O.

La scientification de l’amour

François, physiothérapeute de France,

obtint son diplôme en ostéopathie du

Collège d’Études Ostéopathiques de

Montréal en 2000.

Françoise Dumoulin D.O.La thèse et ses effets

à long terme

Phychologue, diplômée de Paris.Maîtrise en psycho clinique et

sociale. Obtint son D.O. du CEOen 1988.

Lucie Benoit D.O.

Quelques pas dans la vie

Diplômée en nursing en 1981.

Sage-femme pendant 4 ans.

Animatrice de cours pré et post-

nataux. Obtint son D.O. en

1992

Claude Pouliot M.D.

Les courbes antéro-postérieures

Rédaction de thèse en ostéopathie.

Diplômé en médecine de l.U. Laval. Il

s’intéresse aux écrits anciens en

ostéopathie. Pratique active en

médecine familiale et ostéopathie.

Laurier Pierre Desjardins D.O.Tu ne vénéreras qu’un seul tissu

Pilote Ministère des Transports 1979,certificat NLP en 1985, DEC. en sci-

ences en 1983, Physio en 1987, il obtintson D.O. du CEO en 1993, et

prof de Yoga.

Denyse Dufresne D.O.Notions d’ostéopathie chez l’enfant

Denyse obtint un Bacc es Art en 1967,un Bc en physiothérapie en 1970 et son

diplôme en ostéopathie du Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal en

1988.

Michael Patterson PhD

La pensée fonctionnelle en ostéopathie

Professeur de Ostéopathic Principles and

Practice, C.O.M. Nova Southeastern

University, Éditeur Journal of the A.O.A.

Chargé de recherche au CEO.

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Journal L’Ostéopathie... précisément 3

SSoommmmaaiirreeTous droitsréservés

Copyright©2002 à l’éditeurdu JournalL’Ostéopathie

précisément

Toutes reproduc-tions, textes et pho-tos en partie ou entotalité sont inter-dites sans l’autori-sation écrite del’éditeur.

Veuillez adresservos demandes à :Jean Guy SicotteM.D., D.O.(Q)[email protected]: 819-847-4850

POUR VOUSABONNERFaites nous parvenirun chèque au nom deJournal

L’Ostéopathie

précisément et voscoordonnées au :309, ch. LaurendeauCanton de Magog QcJ1X 3W4

Tarif annuel :Canada : 30$États-Unis : 45$Autres pays : 60$

ISSN :1496-7804

LL’’OOssttééooppaatthhiiee .. .. .. PPrréécciisséémmeenntt

Est publié quatre fois par année pour les étudiants et diplômés en Ostéopathie, chaquetrois mois commençant en mars, distribué aux membres en règle de l’ADO et du COQ.

ÉDITEUR : Jean Guy Sicotte M.D.,D.O.(Q) tel : (819)-843-8380 [email protected]

Infographie et mise en page : Hélène Viens-Sicotte Conception Hélén@

Le mot de l’éditeur.......................................................................................................4Zermatt-Tignes 2001Une ostéopathe, ancienne skieuse de la coupe du monde, nous décrit son travail "sur le terrain" : Action...................................................................................................5La scientification de l'AmourToujours à la recherche des causes, ... dès la naissance. Ces hormones de la vie - magique.........................................................................................................9Les Fulcrums en ostéopathie aquatiqueCe point immobile, lieu géométrique autour duquel se crée l'équilibre..........................14Les infrarouges dans un cabinet d'ostéopathieL'observation des rapports entre l'équilibre et la fonction..............................................19La thèse et ses effets à long termePartage de son vécu. Une expérience professionnelle bien stimulante que nous faitvivre cette ostéopathe. Le réveil d'une chercheuse.......................................................20La pensée fonctionnelle en ostéopathieLes composantes structurelles sont indispensables à l'identification de la dysfonction somatique, mais..........................................................................................22Tu ne vénéreras qu'un seul tissuRéflexion profonde sur le matériel de base que palpe l'ostéopathe, les tissus; ou plutôt Le tissu "Royal". Lisez pour en savoir plus. Et avec une touche d'humour en plus................................................................................................24Les courbes antéro-postérieures Déjà au début du siècle, on faisait des observations pertinentes sur la réalité des...lignes de gravité.............................................................................................................28Quelques pas dans la vieElle est tombée dans la soupe du père Still. Elle s'en lèche encore les doigts. Elle a appris par la tête, le coeur, les mains et le ventre, là où se meuvent les courants venus de la Source....................................................................................31Notions d’Ostéopathie chez l’enfantL’ostéopathie chez l’enfant est avant tout prévention car c’est un être en devenir.......34Le temporal Une prise de conscience "ostéopathique" sur ce trouble maker; une invitation à approfondir nos connaissances anatomiques......................................37Lettre du Dr SchooleyDr Thomas Schooley D.O. se prononce sur le précédent texte sur le temporal...........41Saviez-vous que...........................................................................................................42

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Un mot de l’éditeur...Un mot de l’éditeur...Jean Guy Sicotte M.D.,D.O.(Q)

Le numéro 5 du journal est, une fois de plus pour les lecteurs l'occasion de recevoir

une belle contribution de la part des collaborateurs, auteurs des articles qui y sont contenus.

Chacun d'eux nous fait partager son vécu professionnel, et parfois même personnel. Je suis toujours fier de

voir le cheminement de chacun de ceux qui au sein de notre profession, continuent d'approfondir leurs con-

naissances... de la vie pour se mettre toujours au service de leurs patients.

Comme le dit l'auteur d'un des articles, en citant son professeur : "quand vous êtes prêt(e) à traiter quelqu'un,

quand vous avez mis en place votre méthodologie et que cette personne est proche de vous sur la table, oubliez

tout, vos théories, vos connaissances. Soyez là dans vos mains avec cet être."

Puis-je attirer votre attention sur l'article du Dr J. Thomas Howard DDS sur le temporal. Cet article, comme

vous pourrez le lire dans le bref commentaire de l'article suivant, est exceptionnel selon les mots du Dr

Thomas F. Schooley D.O. qui rajoute cependant un bémol, selon l'expression utilisée par

certains de nos professeurs.

C'est dans une situation semblable que les jeunes D.O. et plus particulièrement les étudiants, réalisent qu'il

faut y avoir des opinions variées sur certaines techniques.

Cette technique dite « Ear pull » est d'ailleurs enseignée par différents ostéopathes. Ce n'est évidemment pas

une technique « structurelle »! Elle doit être douce, plutôt de type sensoriel. Une pensée, une visualisation

suffit parfois. Souvenez-vous le message du Dr A.T. Still : étudiez votre anatomie, mettez la main sur les tissus

et vous saurez que faire. N'est-ce pas, une occasion de plus de participer au dialogue que les tissus de notre

patient entretiennent déjà entre eux, entre les différentes parties du corps.

Et même quand nous utilisons des techniques plus directes dites structurelles, myofasciales il faut penser à la

normalisation, c.-à-d. retrouver, re-palper pour informer les tissus de ce que nous avons fait; leur demander

s'ils sont d'accord; leur suggérer d'accepter.

Et si nous poussons encore plus loin notre réflexion, l'ostéopathie, sa philosophie, ses

concepts de base, ce n'est pas une question de techniques. La recherche des causes et les

quatre principes de base que nous avons tous appris à l'école, la circulation,la structure vs la

fonction, l'interdépendance des différentes parties et l'autoguérison. C’est là toute l’essence

de notre profession.

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LeLe 4e camp d'entraînement de l'équipe canadi-

enne de ski acrobatique est programmé du 22 octobreau 6 novembre à Zermatt. Je pars le 25 octobre pourrejoindre toute l'équipe le 26 octobre dans cette mer-veilleuse station suisse.

J'ai décidé, au cours de cet article, de vous détaillertous les traitements que j'ai dispensés à Jean-LucBrassard pendant 10 jours consécutifs.

Dès mon arrivée, après le même genre de voyagequ'en septembre (avec quelques contrôles supplémen-taires à l'aéroport !), je déplie ma table pour traiterJean-Luc.

26-10-200126-10-2001Jean-Luc skie sur le glacier depuis trois jours. Il meraconte qu'il a fait une mauvaise réception de côté surle trampoline il y a quelques jours. Il a senti que çaavait brisé des adhérences dans son genou gauche. Ilsent son genou un peu compacté, mais commence " àne plus y penser ". Il a le cou raide avec une douleurau niveau de l'acromio-claviculaire droit. Il a des émo-tions " prises " au niveau du plexus solaire.

Je le traite de 16 h à 17 h 30 et je travaille uniquementsur et par rapport au genou gauche. Assis : je dégagela tête du péroné supérieure et en RI puis une com-pression importante du compartiment inférieur du tibia,me semblant en relation avec la vis (suite à sa recon-struction du LCAE) et je termine par du TOG du genougauche en DD.

J'arrête ensuite le traitement pour aller me coucher.J'ai très peu dormi dans l'avion la nuit précédente etj'ai besoin de recharger mes batteries.

27-10-200127-10-2001De 7 h à 7h 20 avant le petit déjeuner et le ski, jedégage la membrane interosseuse gauche surtout le

1/3 moyen, en DD. Je rétracte la tête du péroné unpeu supérieure. Je décoapte la hanche gauche et j'a-juste la symphyse pubienne.Je monte skier et je ne revois pas Jean-Luc de lajournée : ni sur le glacier ni à l'hôtel!

28-10-200128-10-2001Jean-Luc est descendu à Genève hier pour chercherune voiture de location et j'apprends que nous partonsce matin pour Tignes : changement de programme etde station. La piste, la neige convient mieux là-bas àun genou blessé. C'est moins glacé, moins pentu, pluslong et plus en altitude. Nous prenons donc la routepour Tignes (6h dans les montagnes!).

En arrivant de 19 h à 19 h 30, je fais un " mini traite-ment ". Je dégage la rotule gauche basse, une tensionen arrière de la tête du péroné (jonction 1/3 moyen etsupérieur). Je tracte le genou gauche en positionassise pour dégager les tensions myofasciales.L'écoute du sacrum me révèle une bonne vitalité. Lecardia et le plexus solaire sont à travailler ainsi que lacoupole gauche du diaphragme. Nous sommes tousles deux très fatigués du voyage, le traitement estinterrompu par la fatigue!

29-10-200129-10-2001Il fait très beau sur le glacier et vraiment pas froid (50C à 3500 mètres d'altitude!). Les conditions de skisont " parfaites " : piste bien entretenue, neige " d'hi-ver ", bonne ambiance.15 h à 17 h : Enfin, mon premier traitementd'ostéopathie complet! J'ajuste les orteils des deuxpieds, les deux cunéiformes supérieurs, la rotulegauche basse. Je compacte le 1/3 moyen du tibiagauche et le plateau tibial interne (au niveau de la vis).Je décoapte les deux hanches (gauche plus quedroite). La vitalité du sacrum est bonne. Je dégage laRCC (rampe chondro-costale) à gauche et la coupolegauche. La racine du mésentère est tendue dans sapartie inférieure. Je dégage la sacro-iliaque gauche,L5 L3 en rotation gauche, D5 en flexion (avant son

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6 Journal L’Ostéopathie... précisément

ajustement, je travaille une tension dure mérienne àce niveau), D1 D2 en rotation droite, C7 en rotationgauche. Le grand rond est tendu à droite. Je fais desmanœuvres de ponçage et des points de shiatsu. Lagléno humérale droite est antérieure. En position d'é-coute occipitale, l'occiput gauche est bas et translatévers la gauche (je le corrige en m'aidant de la langueet des yeux). Je dégage l'O.M. à gauche (techniquemouvement opposé) avec le temporal en RI et l'oc-ciput un peu en flexion, le frontal droit est bas et RE(frontal spread) puis je me place en écoute pariétale.Je perçois une densité au niveau de l'hémisphèrecérébral gauche. J'ai l'impression de descendre pourla première fois sur " la mémoire cellulaire " de l'acci-dent de Jean-Luc au printemps 1999. J'attends untrès, très long point neutre puis la densité s'estompe etle mouvement en corne de bélier repart avec beau-coup de vigueur dans les deux hémisphèrescérébraux. Je termine mon traitement par un massagede 20 minutes. Le dos en DV puis le cou en DD avecde l'huile à l'arnica.

Par rapport à ce traitement, il y a des lésions pas tou-jours très cohérentes, mais avec les chutes et leschocs de ce sport, je ne m'étonne plus d'aucun para-doxe. D'autre part, j'exprime avec mes mots ce que j'aisenti au niveau de l'hémisphère cérébral gauche maisje n'ai pas encore suivi la formation de Philippe Druellesur les spasmes endocrâniens. Ensuite, c'est le genougauche, alors pourquoi l'hémisphère gauche ? Laplupart de mes traitements se font volontairement despieds à la tête, car le ski acrobatique est un sport quise pratique sur les pieds ! Les ondes de choc remon-tent donc des pieds vers la tête. Certes il en existebien d'autres dans l'axe antéro-postérieur ou latéral ouencore, lors de chutes sur la tête : de la tête vers lespieds.

Comme la plupart du temps, je skie avec ces athlètes,je vois leur chute et je peux m'ajuster ensuite pourcommencer mon traitement par l'endroit qui a eu " leplus gros impact en premier ".Je vais maintenant un peu résumer les prochainstraitements, car je ne veux pas vous faire un cataloguede lésions!

30-10-200130-10-2001Le matin avant le ski, 10 minutes de traction surgenou gauche, assis.

L'après-midi 1h ½ de traitement. Jean-Luc a mal dans

la fesse gauche et le bas du dos raide. Les lésionssont : rotule gauche basse; L1 L2 en rotation droite;D8 D9 en flexion, D4 a une tension duremérienne trèsimportante, le cœur a un peu glissé vers le bas surson axe, petite tension occipitale gauche. Je terminepar une équilibration de la SSB.

31-10-200131-10-2001Jean-Luc a mal au niveau de D4 et ça tire en arrièrede l'oreille gauche. Il a des douleurs quand il respireprofondément. En ski, il s'est forcé le genou gaucheen flexion. Ça a tiré en arrière du genou gauche. lesdeux tibias sont sensibles au niveau du périoste, legauche plus que le droit.

Traitement de 1 h ½ : Jean-Luc s'est forcé le genouselon l'axe du L.C.A.E, il n'y a pas de gonflement ducreux poplité. Je travaille les orteils des deux pieds,les deux premiers cunéiformes sont supérieurs, la par-tie interne du tibia gauche est en RI, les deux hancheset le pubis sont compactés, le sacrum a une bonnevitalité. J'ajuste K5 et K3 postérieur au niveau de l'an-gle costal à gauche. D6 a une belle tension dureméri-enne; D4 est en rotation droite (technique indirecte parle cou); C7 et D2 en rotation gauche. La claviculedroite au niveau sterno-claviculaire est supérieure, l'é-caille gauche occipitale est compactée. Le temporalgauche est ralenti, il y a un strain vertical bas àgauche.

Je fais 45 minutes de massage des deux jambes(cuisses, mollets). En DV, je trouve une tensionbilatérale du jumeau externe. (gauche plus que ledroit). En DD, tension des deux vastes interne etexterne et du TFL (droit plus que le gauche).En soirée, le genou gauche a un peu enflé (glace,glace et glace !)

01-11-200101-11-2001Jean-Luc a mal au genou gauche avec la sensationque quelque chose n'est pas dans l'axe et empêche laflexion. Le bas du dos est raide et sensible.

Une heure de traitement: Genou gauche : il y a unetension au niveau de la vis et partie interne du creuxpoplité. Ça a tiré sur l'attache inférieure du LCAE. Jefais du TOG du genou gauche en DD puis assis : trac-tion sur partie interne tibia gauche. Je dégage ensuitele pubis, les deux sacro-iliaques (gauche plus quedroit), L3 L4 en rotation gauche, D5 en flexion, C2compactée et dérotation gauche, temporal droit en RI.

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Massage d'une demie heure de tout le dos en DV,surtout les muscles paravertébraux lombaires. Je suissatisfaite de mon traitement.

En soirée : 10 minutes de traction sur genou gauchepuis compaction des deux plateaux tibiaux.2-11-20012-11-2001Avant le petit déjeuner et le ski : 10 minutes de trac-tion assis puis TOG genou gauche en DD.

Lors de l'entraînement en ski, Jean-Luc se " reforce "le genou sur la réception d'un saut (flexion forcée). Il al'impression que des adhérences bloquent la flexion etempêchent le tibia d'avancer pour que le fémur reculeet plie (tibia restant postérieur). Il s'est étiré l'épauledroite, une chute sur l'épaule en " lissant " la piste!

Traitement de 1 h ¼ :Il y a une inflammation au niveau de la vis gauche.Tibia postérieur seulement dans sa partie interne. LeTOG est difficile. J'ai l'impression de frapper mes li-mites. Idem pour l'épaule droite : l'acromioclaviculaireest compactée, la clavicule est supérieure seulementdans son 1/3 externe. Je dégage K5 à gauche, j'équili-bre les deux omoplates, D4 D5 en rotation droite, C2C3 rotation gauche. Il y a une tension duremérienneau niveau C0 C1 C2 à gauche très difficile à faire par-tir. Je fais une expansion de la base et termine parune équilibration des deux temporaux. Ce traitementest particulièrement difficile. J'ai l'impression de rameret surtout de me heurter à mes propres limites!

Je fais un massage de 45 minutes des deux jambesen DV puis DD.

3-11-20013-11-2001Jean-Luc a mal à l'épaule droite, le tibia gauche luisemble avancé, le périoste gauche est sensible; il se

sent bloqué entre les deux omoplates et à la base ducou.La coiffe des rotateurs droite est inflammée. Claviculedroite supérieure. Glénohomérale antérieure. Je redé-gage K5 à gauche et C7 D1 en rotation droite. Legenou gauche : travail intraosseux des compartimentsinternes du tibia gauche (au niveau de la vis) et dufémur gauche. la partie interne du tibia gauche glissemieux en avant dans le test. L1 L2 rotation droite.L'occiput n'a plus de tension à droite. La grande ailedroite et le temporal droit sont ralentis. J'équilibre lesdeux temporaux.

4-11-20014-11-2001Avant le ski : l0 minutes : compaction des deux com-partiments interne et externe du tibia gauche. TOG ettraction assis.

Jean-Luc a encore les mêmes douleurs qu'hier pour letraitement de l'après-midi. Je fais une équilibrationmyofasciale du genou gauche. J'ajuste D9 en flexion.Je dégage la RCC à gauche, C7 D1, bloquées dansles deux rotations. La gléno-humérale antérieure et enRI. Je finis par une équilibration de l'occiput.

5-11-20015-11-2001Jean-Luc a été malade dans la nuit : mauvaise diges-tion du souper, trop tard et trop lourd! Son nerf scia-tique gauche est sensible. Le genou gauche estencore compacté, il y a une inflammation tout autour,mais il plie bien. Il est fatigué, car il n'a pas bien dormi.Il décide de ne pas skier aujourd'hui. De plus, il meredescend cet après-midi à l'aéroport de Genève.C'est donc mon dernier traitement d'ostéopathie pourtenter de le remettre sur pied!Je fais un mixte de deux techniques pour enfin par-venir à dégager son tibia postérieur seulement danssa partie interne (avec beaucoup d'adhérences " élas-tiques " dans ce genou gauche). C'est pas facile! Jevais vous détailler ce que j'ai fait :

DD, jambe gauche fléchie à 90o en l'air, je suis àgauche de Jean-Luc. Ma main céphalique: avant-brassous le tibia (va tirer vers moi pour augmenter la RI dutibia gauche). Ma main caudale : prise des deux mal-léoles en bracelet tourne tibia en RI. Avec mon corps,je soulève le tibia vers le plafond, RI par maincéphalique, RI et " thrust " en flexion avec main cau-dale. Ça augmente la RI, le glissement antérieur dutibia partie interne plus précisément (et ça marche !).

Journal L’Ostéopathie... précisément 7

Jean-Luc Brassard champion en skiJean-Luc Brassard champion en ski

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J'équilibre le périoste gauche. J'ajuste la hanchegauche, le pubis, je travaille la partie inférieure dumésentère, la VB. Je décoapte L5 S1; je dégage lasacro-iliaque droite et les lombaires en rotation droite,K11 K12 à gauche D4 en rotation gauche, C7 D1 enrotation droite, la gléno humérale droite antérieure etRI. J'équilibre l'occiput puis les temporaux. Je suis trèsheureuse de mon traitement, enfin! Il était temps!!!

Après ce camp d'entraînement, Jean-Luc est restéskier trois semaines, seul avec son entraîneur, àTignes.Le 17 décembre 2001, à la clinique de Ste-Foy, avecNathalie Trottier D.O., nous avons traité Jean-Luc pen-dant 2 h ½ à deux! Je remercie infiniment Nathaliepour son aide, car nous avons eu l'impression dereconnecter Jean-Luc à toutes ses forces les plus pro-fondes ainsi qu'aux " forces de l'univers ". Nous luisouhaitons Bonne Chance pour ses derniers JeuxOlympiques.

Je voudrais, en terminant cet article, rendre un hom-mage personnel à Régine Cavagnoud. Cette grande Dame du ski alpin s'est tuée accidentellement lorsd'un entraînement de descente le 31 octobre 2001 enAutriche, à l'âge de 31 ans. Sa mort m'a profondémenttouchée et bouleversée. Une carrière sportive peutmalheureusement aussi se terminer comme ça…

8 Journal L’Ostéopathie... précisément

LES DIX COMMANDEMENTS DE LA COMMUNICATION AUPRÈ DES JEUNES

ESSAIE…TU VERRAS

1. CORDIALITÉEssaie de dire bonjour et de sourire à chaque jeune. Tu ouvri-ras ainsi la porte au dialogue et à l'amitié. Sème la joie et lesjeunes se rassembleront autour de toi.2. RESPECT Essaie de te méfier des idées toutes faites sur les jeunes. Tudécouvriras leurs côtés positifs. Surtout ne dis jamais unechose des jeunes que n'oserais écrire ou signer. 3. OUVERTUREEssaie de donner à chaque jeune la chance de s'exprimer. Tucomprendras ce qui l'habite, ce en quoi il aspire.4. CONFIANCEEssaie de t'intéresser aux jeunes que tu côtoies, fais-leur confi-ance, encourage les et confie leur des responsabilités. Tugrandiras à leurs yeux et tu deviendras pour eux un ami.5. VIE Essaie de prendre le temps de regarder l'être avant l'avoir, lejeune avant le projet, l'étudiant avant la matière. Tu pourrasainsi grandir la vie.

6. AUTHENTICITÉEssaie d'être vrai auprès des jeunes. Tu pourras ainsi créer desliens plus durables. Sois " correct " avec eux. Admets leurserreurs avec simplicité et souligne les bons côtés des jeunes.7. COMPRÉHENSIONEssaie de comprendre les jeunes avant de les juger. Tu verras,ils sont plus merveilleux que tu ne l'aurais pensé.8. INTÉRÊTEssaie de ne pas faire la sourde oreille aux propos des jeunes.Prends-le temps de les écouter et utilise leur langage pour temettre sur la même longueur d'onde.9. AMITIÉEssaie de rejoindre les jeunes dans leurs lieux de rencontres, demarcher avec eux. Petit à petit, ils se révèleront et tu devien-dras un confident. Toutefois, demeure toi-même.10. AMOUREssaie de retenir le prénom des jeunes que tu rencontres. Tudémontreras ainsi que les jeunes sont importants à tes yeux etque tu les aimes.

Jean-Guy Roy, s.c.

Addendum à l’article Notionsd’Ostéopathie chez l’enfant, en page 34

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Journal L’Ostéopathie... précisément 9

Le 1er Symposium International en Santé Périnatale aeu lieu à Montréal les 29 et 30 septembre 2001. Cetarticle est la suite du compte rendu amorcé dans lenuméro 4 du journal L'Ostéopathie… précisément.

LesLes recherches ont, au fil du temps,

déterminé l'action de toutes les hormones qui fluctuentautour de la naissance (œstrogène, prolactine, etc.).Mais en 79, nouvelle étape, l'hormone la plus impor-tante pendant l'accouchement, l'ocytocine, est décou-verte. Cette hormone de la post-hypophyse est bienconnue pour ses effets mécaniques (contractions del'utérus ou du sein pour le réflexe d'éjection de lait).

Soudain, on a eu l'idée d'injecter directementde l'ocytocine dans le cerveau de rat vierge. Et on aconstaté que cela suffisait pour induire un comporte-ment maternel. Ce fût l'origine d'études très longuessur les effets de l'ocytocine. Dès 1992, un livre de 500pages y a été consacré. C'est le type même de l'hor-mone de l'altruisme, et de l'amour. Par exemple, elleest impliquée dans la période de l'accouchement, maisaussi de l'accouplement. Ce n'est pas une hormonefemelle, mais bien une hormone mixte. Les deuxpartenaires en sécrètent. Elle est impliquée dans l'al-laitement mais aussi quand nous partageons un repasavec d'autres convives (un partage de liens avecd'autres humains).

En 1979, on a découvert que les femmesvoyaient augmenter leur taux d'endorphine pendantl'accouchement et que le bébé lui-même en sécrétaitdurant les contractions. Alors on a interprété aveccette approche hormonale le concept de période sen-sible introduit par les oncologistes. Toutes les hor-mones sécrétées par la mère ou le bébé mettent envi-ron une heure pour s'éliminer et chacune de ses hor-mones joue un rôle spécifique dans l'interaction mère-bébé. Ainsi, après la naissance du bébé, il y a un picd'ocytocine, qui peut être extrêmement grand, qui estnécessaire pour la délivrance du placenta. Il y a

d'autres pics d'ocytocine s'il fait bien chaud et quandla mère n'a rien d'autre à faire qu'à sentir le contactavec le corps du bébé ou avec son regard.

Alors on a compris que dans l'heure qui suit lanaissance du bébé, la mère et son petit son encoresous l'effet de l'endorphine qu'ils n'ont pas encoreéliminé. On connaît bien les propriétés de ces sub-stances qui, tels les opiacés, créent des états dedépendance, ainsi, on comprend que quand la mère etson petit encore sous l'effet de l'endorphine, sont l'uncontre l'autre, c'est le début d'une dépendance. C'estle début d'un attachement.

On comprend aussi qu'il y a d'autres hor-mones qui interviennent, des combinaisons hor-monales très complexes. Ainsi, après la naissance, lamère secrète un taux élevé de prolactine, une hor-mone de " maternage ". Donc ocytocine plus prolac-tine ça donne de l’amour pour le bébé. Quand il y a del'ocytocine sans prolactine c'est un autre type d'amour,comme celui pour un conjoint. Donc, toutes les hor-mones sécrétées dans les heures de l'accouchementet celles qui suivent, même celles de l'agressivitécomme l'adrénaline, ces hormones ont un rôle àjouer. Au moment de la naissance, beaucoup demères se " verticalisent " : c'est l'effet de l'adrénaline.Pareil quand le bébé arrive, c'est essentiel que lamère soit alerte, soit prête à protéger son petit. Lebébé lui-même en secrète, ce qui lui permet de naîtreavec de grandes pupilles : le croisement des regardsentre la mère et son bébé est essentiel.

Voilà une autre approche qui consiste à étudi-er les effets comportementaux des hormones en parti-culier celles qui fluctuent dans la période qui entourela naissance.

La recherche; les analysesParallèlement, il existe d'autres perspectives.

La recherche en santé primale, qui s'est développéeautour de l'épidémiologie, s'intéresse à toutes les

La scientification de l'amourPar : Dr Michel Odent, obstétricien etPar : Dr Michel Odent, obstétricien etsage-femmesage-femme

Résumé de la présentation par François Amigues D.O.

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analyses qui étudient des corrélations entre le débutde la vie (période primale incluant la vie fœtale et l'an-née qui suit la naissance) et ce qui se passe plus tarddans la vie. Aujourd'hui, de plus en plus d'étudesentrent dans ce cadre. Mais il n'existe pas de liensentre elles. Par exemple : le risque d'avoir un cancerde la prostate selon que la mère a eu ou non une pré-éclampsie pendant son accouchement. Le lendemain,une étude sur les caries dentaires en fonction destraitements dentaires pendant la grossesse.

Apparemment, il n'y a pas de liens entre cesétudes. Il faut donc les réunir, ce qui est la raisond'être de notre base de données que chacun peutconsulter à l'adresse :www.birthworks.org/primalhealth on y trouve descentaines de références qui permettent de tout étudier.On peut alors avoir une vue d'ensemble de laquelle onpeut tirer des conclusions.

Le plus grand nombre d'études porte sur lescorrélations existant entre les maladies d'adultes etce qui s'est passé durant la vie fœtale. On trouve cegenre d'études dans toutes les disciplines de lamédecine. Ce qui permet de conclure que, dans unelarge mesure, la santé se construit pendant la viefœtale. Mais il existe aussi des études qui établissentdes corrélations autour de ce qui se passe pendant lanaissance. Pas tant dans le domaine de la santébiologique dans son sens le plus étroit mais le plussouvent dans le domaine de la sociabilité, de l'agres-sivité, de la capacité d'aimer.

Le concept d'altération de la capacité d'aimerest utile pour créer des liens entre toutes ces études.Par exemple : la criminalité juvénile. Plus de 4000Danois suivis jusqu'à l'âge de 18 ans; Une autre étudesur le suicide des adolescents, l'incapacité de s'aimersoi-même. Une étude montre des facteurs de risquesdans la période de l'accouchement, des statistiquestémoignent de leur augmentation avec une réanima-tion du nouveau-né. Jacobson a étudié comment lesgens se suicident : ceux qui ont été dans un état d'as-

phyxie à la naissance, s'ils se suicident choisirontcette méthode; ceux qui ont eut des accouchementsmécaniques (forceps), s'ils se suicident, ils choisirontune approche mécanique (balle dans la tête, sauterdevant un train). Autre comportement autodestructeur :la toxicomanie. Lorsque la mère a utilisé certainsmédicaments opiacés pendant son accouchement,l'enfant a plus de risques de développer une accoutu-mance.

Autre comportement autodestructeur :l'anorexie. Les chercheurs suédois (juillet 99) dispo-saient de dossiers de naissance de toutes les suédoi-ses nées entre 74 et 83, ils avaient aussi les dossiersmédicaux de toutes les suédoises entre 10 et 21 anshospitalisées et suivies médicalement pour anorexiementale. Le facteur de risque le plus significatif reposesur une naissance avec un " cephal-hématome " i.e.une hématome à l'intérieur d'un des os du crâne (nais-sance difficile sur un plan mécanique). Cela devienttrès significatif sur des chiffres aussi grands, l'ensem-ble de la population féminine suédoise.

Études sur l'autisme. Nico Tim Bergen aétudié les enfants autistes et avait trouvé des facteursde risques dans la période entourant l'accouchement.Là encore, on peut classer l'autisme comme unealtération de la capacité d'aimer : l'enfant autistes'isole, ne communique pas. Aujourd'hui, il y a uneépidémie d'autisme. Une étude publiée au Japon s'estintéressée aux enfants autistes selon l'endroit où ilssont nés. On y a constaté que les risques d'autismeaugmentaient selon l'endroit où la naissance se pro-duisait, selon l'hôpital même. Dans un de ces hôpi-taux, les accouchements étaient déclenchés unesemaine avant le terme et se déroulaient avec uneforte dose de médication sédative et analgésique.

Quand on regarde toutes ces études, on arrivetoujours à une altération de la capacité d'aimer. Aussibien que ces études soient publiées dans des publica-tions reconnues, par des chercheurs qui font autorité,elles sont ignorées. Malgré cela, elles ne sont pasrépétées, elles ne sont pas citées comme référence.J'ai rencontré la plupart des principaux chercheursdans ce domaine et ma conclusion est que, cesétudes qui établissent des corrélations entre la nais-sance et des comportements ou des dérèglementsd'adultes (la capacité d'aimer à l'âge adulte) ne sontpas politiquement correctes. Tous ces chercheurs ontrencontré d'énormes problèmes et difficultés avec les

LLoorrssqquuee llee cchheerrcchheeuurr ééttuuddiiee uunn ééttaattdd ''êêttrree,, uunnee cc oonnddii tt iioonn dduu cc oommppoorr tteemmeenntt

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comités d'éthique, avec la bureaucratie. Et c'est ainsique dans un article du 15 avril 2000, j'ai classé lesétudes d'épidémiologie à ma façon - en général, onparle d'épidémiologie circulaire, les épidémiologistesrépètent toujours les mêmes recherches même quandils connaissent déjà les résultats - je m'intéresse àl'épidémiologie cul-de-sac quand elle n'est pas poli-tiquement correcte. Encore une approche qui établitdes liens entre la période périnatale et la capacitéd'aimer.

On peut aussi s'intéresser à l'ethnologie quiaujourd'hui dispose de banques de données qui com-parent les différentes sociétés, sur les façons d'êtredans ces sociétés. On s'aperçoit que plus une sociétéa besoin de développer le potentiel humain d'agressi-vité, plus agressifs sont les rituels et les croyancesdans la période périnatale.

L'expérimentation animale. Il est nécessairede clarifier ce qu'on peut apprendre mais aussi les limites de l'expérimentation animale. Un exemple, on afait accoucher des brebis sous péridurale. Quand lesbrebis accouchent sous péridurale, elles ne s'occupentpas de leur petit, point final. On sait que chez leshumains la situation est plus complexe parce qu'ilsparlent, ils créent des cultures. Les comportementshumains découlent donc moins de l'équilibre hormonalet plus de l'environnement culturel. L'expérimentationanimale nous indique quelles questions il faut poserpour travailler avec l'espèce humaine. Et dans l'es-pèce humaine, quand on pose la question, il faut tou-

jours penser en terme de civilisation et pas juste d'indi-vidu comme chez les chèvres. Si on compare les bre-bis et les humains, on doit donc se demander quelest l'avenir d'une civilisation née sous péridurale ?

Aujourd'hui, en regard de tous les recoupe-ments des résultats d'études différentes, on a de nou-velles raisons de comprendre la physiologie de l'ac-couchement, de redécouvrir les besoins de base de lafemme qui accouche, d'essayer de perturber le moins

possible l'accouchement. On dispose de peu d'exem-ples sociaux puisque les sociétés perturbent toujoursun peu les conditions de l'accouchement. Il faut doncutiliser les physiologistes qui nous aident à étudier cequi est universel et ce qui est transculturel.

Ainsi, il faut s'intéresser au fait que : pendantl'accouchement, la partie active du corps de la femmeest la partie profonde de son cerveau qui secrètetoutes ses hormones, la partie de l'intellect le néo-cor-tex qui risque toujours d'inhiber, sur l'interprétation dela femme qui accouche et qui semble être partie surune autre planète comme si elle réduisait l'activité deson intellect, c'est l'aspect le plus important de laphysiologie de l'accouchement. Donc pendant l'ac-couchement, ne pas stimuler son néo-cortex : atten-tion aux mots rationnels, à l'observation trop présente,à la lumière violente, etc.

Je vous recommande un livre écrit il y aplusieurs millénaires ! Lisez la première page où voustrouverez bien des recommandations : on y dit que leshumains sont condamnés à avoir des naissances diffi-ciles. Lisez-le jusqu'au bout. À la fin, vous lirez l'his-toire d'un homme dont la vocation est de promou-voir l'amour. Et vous découvrirez que pour réduirel'activité de son néo-cortex, sa mère a mis au mondeson bébé dans une étable, au milieu des mammifères.Et bien jusqu'à présent c'est le meilleur des livressur la physiologie de l'accouchement !

Toutes ces considérations rapides sur la scientification de l'amour doivent être situées dans lecontexte de notre époque : aube d'un nouveau millé-naire. Nous sommes à un tournant dans l'histoire desconditions de la naissance. Jusqu'à récemment, pouravoir un bébé une mère était obligée de secréter uncocktail complexe d'hormones de l'amour. Et bienaujourd'hui, beaucoup de femmes peuvent avoir unbébé sans secréter ces hormones : elles peuvent avoirune césarienne, elles comptent sur des médicamentsqui sont des substituts de ces hormones. La questionse pose alors en terme de civilisation ? Et puis il y aun aspect plus vaste : nous sommes à une époque oùl'humanité doit inventer de nouvelles stratégies desurvie. Jusqu'à présent, on se contentait de dominer lanature et de dominer d'autres groupes humains. Il yavait un intérêt à développer le potentiel humain d'a-gressivité, la capacité de détruire la vie, à canaliser lacapacité d'aimer d'où l'avantage à perpétrer toutes lescroyances et les rituels dans ce sens. Maintenant,

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nous savons qu'il y a des limites à la domination de lanature, comment développer le respect de la TerreMère. Il faut créer une unité de l'humanité, établir undialogue entre l'humanité et la Terre Mère. Il nous fautmaintenant compter sur les énergies de l'amour. Lascientification de l'amour est un des aspects les plusvitaux de la révolution scientifique actuelle et s'estpourquoi je la présente comme une grande étapedans l'histoire de l'humanité.

Questions- réponsesQuestions- réponses

Sur l'autisme :Sur l'autisme : Dernièrement, nous avons été détournésde l'autisme quand les média ont établi un rapport entre lesvaccinations et l'autisme. En Angleterre, on a fait grand bruitsur le fait que le ROR serait un facteur de développement del'autisme; ce n'était absolument pas fondé et le résultat estque les gens qui s'intéressent à l'autisme se sont arrêtés àcela et ont oublié tous les autres facteurs environnementaux.Entre 89 et 94, le taux d'autisme a été multiplié par troisalors que le taux de vaccination ROR est resté stable. Il estvrai qu'il y a une augmentation des cas d'autisme mais il fauttrouver des conditions environnementales : médication pen-dant la grossesse, assistance pendant l'accouchement, com-binaisons de vaccinations, etc… la multifactorialité estnécessaire pour comprendre ce phénomène. Cependant,dans les facteurs prédominants, des études anglaises insis-tent sur la prise de complexe de médicaments associée auxaccouchements provoqués. Nico Tim Bergen a fortementsuspecter de grands risque de l'autisme lors d'accouche-ments provoqués par induction.

Au sujet de l'induction,Au sujet de l'induction, j'ai pus noter personnellementque ceux dont la naissance a été déclenchée qui ont defaçon évidente d'avantage besoin de consulter en psycholo-gie que les autres. Cela n'a pas encore de valeur scien-tifique mais nous avons l'idée d'un projet de recherche basésur le taux d'induction très élevé dans les années 70. Il estimportant de comprendre pourquoi il faut un déclenchement,au-delà des réalités de praticiens. Il faut regarder dans lagénéalogie, dans la position de fratrie; Si le bébé ne donnepas le signal du déclenchement, il faut aller chercher avant :l'environnement épidémiologique de la grossesse mais aussila peur et la non envie de naître du fœtus. Ils n'étaient pasprêts à sortir, comme adulte ils se sentent non respectésdans leur rythme naturel. Avec une induction l'enfant et lamère ne se sentent pas respectés. Ce qui peut provoquerdes peurs du vide, des vertiges.On peut pratiquer l'obstétrique sans déclencheOn peut pratiquer l'obstétrique sans déclenche--ment.ment. À Pithiviers, nous y sommes arrivés. Il y a unestratégie qui déclenche dès le passage à 42 semaines etpuis il y a une autre attitude qui consiste à repartir de la datede la conception (souvent ce n'est qu'une faute de calcul). Etau lieu de déclencher systématiquement, on vérifie chaquejour que le bébé va bien. S'il va bien, on attend. Le plus sim-

ple est de demander à la mère de compter les mouvementsdu bébé depuis le réveil. Tant que le rythme est stable, toutva bien a priori. Un autre moyen consiste à répéter uneamnioscopie : un petit tube gros comme un doigt est misdans l'utérus et tout de suite on voit les membranes. Si leliquide est beau, le bébé va bien. On peut combiner avecune bonne mesure du volume utérin. Ce sont des approchesau jour le jour. Dans le pire des cas, on peut faire uneéchographie : s'il y a beaucoup de liquide, le bébé va bien.Avec cette attitude, on ne déclenche jamais. Si on décèleune souffrance fœtale avant le début de l'accouchement,sans attendre, on fait une césarienne. Donc il y a 1 césari-enne pour 1000 accouchements, ce qui réduit énormémentle nombre d'interventions. Dans les hôpitaux on a toujoursfavorisé la routine : des échographies de routines, desdéclenchements de routine, des monitoring de routine alorsque presque toujours il y a d'autres possibilités d'actionsélectives (à la demande).

L'accompagnement des pères ?L'accompagnement des pères ? On en parle relative-ment peu : certains pères vivent, dans des conditions physi-ologiques très intenses (à la maison par exemple), ets'adaptent très mal aux réactions émotionnelles extrêmesqu'ils vivent. Deux trois jours après un accouchement à lamaison, je trouve la mère en forme et le père alité pour desdouleurs terribles. Il y a une dépression post-natale del'homme qui est méconnue même s'il offre des symptômespour lesquels on n'établit aucun lien. Ça nous conduit à noussouvenir de rituels qui consistait à occuper le père pendantque la femme accouchait (la couvade) l'homme a un rôle àjouer pendant que sa femme accouche. (avant, il faisaitbouillir de l'eau pendant des heures et des heures, au tempsde l'accouchement à la maison, personne ne pensait que lepère pouvait participer à l'accouchement).

Induction après une rupture des membranes?Induction après une rupture des membranes?L'obstétrique devient scientifique aujourd'hui, avant celareposait sur des croyances et des théories. Mais depuis 20ans, l'épidémiologie s'est intéressée à l'obstétrique. Doncaujourd'hui on peut trouver des données qui répondent àcette question. Toutes les études qui font autorité, disentqu'au moins pendant les 48 premières heures on a intérêt àne rien faire après une rupture spontanée des membranes,et surtout pas un toucher vaginal (risque d'infection). Après48h, on a pas de réponse mais cela représente 9% des cas.

Vaccination : Vaccination : Lors d'une étude publiée le 24 août 1995portant sur 46 enfants de plus de 4 ans et d'âge moyen de 8ans, où tous avaient été nourris au sein pendant plus d'unan et n'avaient reçu que du lait maternel pendant les six pre-miers mois, on a étudié leur santé de manière rétrospective.On a trouvé une corrélation entre la vaccination contre lacoqueluche et le risque d'asthme de l'enfance. Parmi les 243enfants vaccinés contre la coqueluche, on obtenait 10,69 %des cas d'asthme, sans vaccination, on obtenait que 2% descas. Idem pour les taux d'otite qui doublent avec cette vacci-nation; Le nombre de jour dans des hôpitaux plus élevés,

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etc. On n'est jamais satisfait des études rétrospectives, alorsces études ont été répété dans les écoles Steiner. EnAngleterre on obtenait les mêmes résultats, mais dans lesécoles Steiner en France, les enfants vaccinés contre lacoqueluche ne faisaient pas d'asthme . La différence prove-nait qu'ils recevaient à la naissance le BCG. C'est ainsi quej'ai déduit que le BCG pouvait protéger les enfants vaccinéscontre la coqueluche contre le risque d'asthme. On a beau-coup à apprendre des combinaisons de vaccins et de leurseffets non spécifiques sur la santé à long terme et ce sontsûrement des effets qui s'opposent.

Nous avons choisit de vous présenter l'essentiel deces conférences en deux partie plutôt que des résumés tropcours de l'ensemble qui enlèvent trop de détails importants.Pour en savoir plus, consulter le site : http://www.geocities.com/vieprenatale

Donc la suite au prochain numéro…

Bref rappel de la thèse sur Bref rappel de la thèse sur L’OSTÉOPATHIE AQUATIQUE : ADPTATION ET APPLICATION DES PRINCIPESL’OSTÉOPATHIE AQUATIQUE : ADPTATION ET APPLICATION DES PRINCIPES

THÉRAPEUTIQUES DE L’OSTÉOPATHIE, THÉRAPEUTIQUES DE L’OSTÉOPATHIE, par Marie Panier et Michel Dufresnepar Marie Panier et Michel Dufresne

Cette thèse a été résumé dans le journal #3 (automne 2001) par Marie Panier D.O.Cette recherche de nature qualitative visait à décrire comment il est possible de pratiquerl'ostéopathie en milieu aquatique, tout en respectant les principes fondamentaux de cettemédecine.

Pour ce faire, nous avons expérimenté les principaux outils thérapeutiques de l'ostéopathie tra-ditionnelle dans le milieu aquatique. Une grille d'observation nous a servi à noter les différentesréactions du corps dans l'eau. Nous avons ensuite émis des hypothèses pouvant expliquer cesdifférences à l'aide des lois physiques et psychoémotionnelles qui régissent le milieu aqua-tique. De cette recherche sont ressorties un certain nombre de découvertes, telle que : ladescription et la classification de divers types de fulcrums indispensables à la pratique del'ostéopathie dans l'eau; l'adaptation de six outils thérapeutiques; l'élaboration d'uneméthodologie de traitement propre au milieu aquatique et la mise au point d'un nouvel outilthérapeutique : "l'ondulation".

En conclusion, il apparaît évident que le milieu aquatique offre de nombreux avantages quidépassent amplement les inconvénients qu'il présente. Les bases théoriques sur lesquellesrepose ce travail descriptif pourront servir de référence aux recherches ultérieures enostéopathie aquatique. Michel Dufresne D.O. en prélude à l’article de la page suivante

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Plusieurs aspects de la pratique de l'ostéopathie

aquatique me fascinent. Parmi ceux-ci, la notion defulcrum en est une des plus captivante. Aussi, je ten-terai dans les prochaines lignes, de vous partager l'im-portance des fulcrums en ostéopathie aquatique.

QU'EST CE QU'UN FULCRUM ?En physique, un fulcrum est un point ou un axe, surou autour duquel, un levier s'appui ou fait sa rotationquand une force y est appliquée (Brittanica, 1983).Nous appellerons ce point d'appuie, un fulcrummécanique. Quand nous transposons cette définition ànotre vécu ostéopathique, nous nous devons de men-tionner l'importance des mains du thérapeute, celles-ci faisant office de fulcrum mécanique ou "thérapeu-tique".

En ostéopathie, en plus de ce type de fulcrummécanique, le Dr Sutherland D.O. (Sutherland, 1967)fait aussi référence au "fulcrum point", le point neutredans la fluctuation du LCR. S'inspirant des enseigne-ments du Dr Sutherland, le Dr Thomas Schooley D.O.(1949) décrit le mécanisme suivant: La fluctuation doitêtre rythmique puisque qu'elle est composée de deuxphases, une expansion et une extension. Si unephase est influencée par l'autre, il doit donc y avoir unéchange énergétique entre les deux. Si cette fluctua-tion se produit dans toute matière, atomes, molécules,tissus, il doit y avoir un point central duquel elle ori-gine. Ce point est donc immobile et peut se nommer leFULCRUM. Le fulcrum d'une fluctuation rythmiquese trouve au centre d'une masse de matière don-née et est considéré comme étant en état d'équili-bre avec son environnement. (Traduction libre del'auteur). Nous identifierons ce type de fulcrum commeétant un fulcrum "physiologique". Plus loin il décrit unphénomène de lésion comme étant une forceextérieure qui déplace ce fulcrum hors du centre

d'équilibre de cettemasse, l'empêchant ainsi de jouer son rôle.

Selon Philippe Druelle D.O. (1997), un fulcrum est uneréférence autour de laquelle le corps se réorganiselors d'une normalisation. À la fin du point neutre,c'est ce point de référence qui permet de redistribuerle nouvel équilibre, que nous proposons, dans le corpstout entier. Un fulcrum peut être mobile ou fixe et sonemplacement est susceptible de varier en fonction deslésions de la personne. Il précise que "On sait qu'onest sur le fulcrum lorsqu'on réussit à atteindre le pointde balance". Un fulcrum, c'est un lieu géométriqueautour duqel se crée l'équilibre indispensable à larépartition du relâchement tissulaire dans toutes lesdirections de l'espace. Il ne peut y avoir de point neu-tre sans fulcrum, donc pas de normalisation non plus.Lors d'une normalisation, le point de balance oscilledans tous les sens, puis se ramasse en un seul point.Il y a alors resserrement; tout s'arrête, c'est le pointneutre au centre du lieu géométrique.

Nous nous retrouvons donc devant deux grandesfamilles de fulcrum, une physiologique interne et unethérapeutique qui, comme nous le verrons, peut tantôtêtre interne et tantôt externe.

APPLICATION OSTÉOPATHIQUE DES FULCRUMSTHÉRAPEUTIQUES

En ostéopathie aquatique nous disposons de façongénérale, de cinq types de fulcrum thérapeutiques.

FIXE : Ce type de fulcrum permet la stabilité et la pré-cision requises à la réalisation de certaines tech-niques. Le fulcrum fixe est surtout utilisé durant lesajustements ostéo-articulaires car ceux-ci requièrentune grande précision. En voici quelques exemples :appui du corps du patient contre le bord de la piscine;appui des coudes du D.O. sur ses genoux, tout en

LES FULCRUMS ENOSTÉOPATHIE AQUATIQUE

Par Michel Dufresne D.O.

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étant assis sur les marches ... (Dufresne & Panier,1999).

SEMI-MOBILE : Ce type de fulcrum accorde une lib-erté de mouvements au corps du patient, tout en ren-dant possible une certaine mise en tension. Ceci nouspermet d'utiliser tout l'espace procuré par le milieuaquatique, en plus d'offrir la possibilité d'exploiter lesnombreuses vertus de l'ondulation. Exemples de ful-crum semi-mobiles : différentes parties de notre corps,telles que les hanches, les bras, les genoux et lesmains ou diverses combinaisons de celles-ci(Dufresne & Panier, 1999).

MOBILE : Bien entendu, les flotteurs (voir fig. 4) per-mettent, au patient de flotter à la surface de l'eau touten lui procurant une certaine stabilité. Mais ils four-nissent aussi au corps la liberté de mouvementsnécessaire lors des normalisations myofasciales. Lesflotteurs sont disposés sous la nuque, les chevilles, etparfois, pour certains hommes, autour de la taille, car ily a une différence marquée de flottabilité selon lessexes. Ceci s'explique par le fait que la femme pos-sède généralement un plus grand pourcentage de tis-sus graisseux que l'homme ce qui lui confère unegravité spécifique plus basse. Elle flotte donc plusfacilement (Dufresne & Panier, 1999).

LIQUIDIEN : L'eau elle-même peut procurer un certainfulcrum, surtout dans les traitements en eau de mer(plus dense et plus visqueuse que l'eau douce) ou enétat d'immersion complète (Darraillans, 1999). Lors denormalisation crânienne, il s'avère très efficace d'utili-ser, comme fulcrum les forces inhérentes à l'eau et de"jouer" avec les rapports existants entre les pressionsliquidiennes externes et les pressions internes du sanget du LCR (Dufresne & Panier, 1999).

INTERNE : Selon Bernard Darrailans, il semble y avoirun avantage à exploiter les fulcrums internes pour cer-tains types de normalisations. C'est un peu comme sile fait de les utiliser contribuait à redonner le pouvoirde la guérison au patient, au lieu de le laisser authérapeute. Exemples de fulcrums internes: Le fulcrumde Sutherland qui sert à l'équilibration des membranesintracrânienne. La 5e côte qui est, selon René BrienD.O., le fulcrum du cœur (Dufresne & Panier, 1999).

Le rôle de l'ostéopathe étant de libérer les tissus deses densifications afin d'augmenter leur mobilité etleur vascularisation, il deviendra primordial pour celui-

ci de choisir le type de fulcrum adéquat à la lésion etaussi afin de définir les frontières de cette dysfonction,c'est à dire, de l'étendue des tissus impliqués. Cettedernière opération vise à concentrer l'action thérapeu-tique afin de cibler la zone clé, car comme nous le ver-rons plus loin, plus le fulcrum thérapeutique seraprès de la lésion, plus efficace sera notre interven-tion. Robert Rousse D.O., parle de fermer le systèmedans tous les plans de l'espace et dans tous lesparamètres, afin qu'il n'y ait pas de point de fuite. Cecinous permet d'utiliser la vitalité du patient, sa puis-sance interne, plutôt que d'induire nous-même la cor-rection. Selon lui, la différence entre utiliser la force etla puissance est fondamentale: "La force est unidirec-tionnelle, elle vient de l'extérieur, c'est le praticien quil'installe. La puissance est tri-dimensionnelle, c'est unenotion de volume, elle vient de l'intérieur. C'est lecorps, lui-même, qui la libère" (Rousse, 1996).

Voyons maintenant, comment tout ceci s'articule dansun contexte clinique. Imaginons une lésion commeune masse plus ou moins sphérique composée de ladensification de certains tissus et, pour les besoins dela cause, associons cette densification de matière àune lésion de l'épaule. Supposons que notre épaule asubit une compaction au niveau des cartilages. La"forme" ou "structure" de la lésion sera définie parplusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, notons entre autrel'intensité du choc externe infligé à l'épaule ainsi quela nature histologique des tissus lésés. Il m'apparaîtévident que plus le tissu est dense, comme le carti-lage, plus la lésion risquera d'être circonscrite. À l'in-verse plus le tissu sera mou, comme le fascia, plus lalésion risquera de s'étendre jusqu'aux tissus avoisi-nants. Pour effectuer une compaction, nous pourronsappuyer l'épaule opposée du patient contre le mur dela piscine (fulcrum fixe) tout en maintenant, avec nosmains (fulcrum semi-mobile) la tête de l'humérus"compactée" contre le cartilage de la cavité glénoïdede l'omoplate. Par contre, pour être plus précis, nouspourrions concentrer notre action thérapeutique entreune main sur l'humérus comme ci-dessus (fulcrumsemi-mobile) tout en maintenant le bord spinal de l'o-moplate à l'aide de l'autre main (deuxième fulcrumsemi-mobile). Cette deuxième méthode diminue la dis-tance entre les deux fulcrums thérapeutiques. Noussommes donc plus près de la lésion (surfaces articu-laires) et en conséquence, plus précis dans notre cor-rection.

LES PRESSIONS DE L'EAULES PRESSIONS DE L'EAU

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La beauté de l'eau chaude, c'est qu'après un certaintemps en immersion, les tissus prennent de l'expan-sion, les structures se dilatent et il y a augmentationde l'effet turgorA (Darraillans, 1999). De plus étant enimmersion, l'organisme bénéficie également des pres-sions intrinsèques de l'eau, en l'occurrence de lapoussée d'Archimède et de la pression hydrostatiqueB.Dans notre exemple de l'épaule c'est plus particulière-ment cette dernière qui nous intéressera. Nous avonsdonc d'une part à l'interne une dilatation des struc-tures, associées, d'autre part, à une pressionextérieure uniformément répartie sur toute la surfaceimmergée, (voir Fig. 1) provocant d'amblé une équili-bration réciproque sur les tissus.

Lors d'une normalisation en eau chaude, grâce à lapression hydrostatique, nous aurons un effet thérapeu-tique tridimensionnel plutôt qu'un effet linéaire et bidi-mensionnelle comme lors d'une normalisation en cabi-net. Comme l'ostéopathie valorise le travail thérapeu-tique en volume permettant un effet global sur lecorps, il apparaît évident que l'immersion en eauchaude favorise grandement ce type de travail. Elle lefait par exemple, lors d'une compaction des tissus del'épaule en répartissant l'effet thérapeutique non seule-ment aux surfaces articulaires, mais aussi aux tissuspéri-articulaire et ce, de façon uniforme.

LES NUANCES DU FULCRUM DANS L'H2OEn ostéopathie aquatique, une des premières con-statations que nous faisons, est que nous oublionssouvent durant un traitement d'ostéopathie tradition-nelle, que la gravité elle-même offre un fulcrumthérapeutique important. En milieu aquatique, la pertede ce fulcrumC peut s'avérer être parfois un avantageet parfois un désavantage. Ainsi nous comprendronsque pendant une normalisation, les mains del'ostéopathe fournissent un fulcrum thérapeutiquenécessaire à l'obtention d'un relâchement tissulaire,mais qu'a lui seul ce fulcrum n'est souvent pas suff-isant. Selon le type de lésion avec lequel nous travail-lons ce n'est pas d'un (1) fulcrum dont nous auronsbesoin mais bien de deux (2). En milieu aquatique,pour la plus part des lésions myofasciales, l'absencedu fulcrum engendré par la gravité s'avère être unavantage car elle permettra au corps de se mouvoirbeaucoup plus amplement dans les trois plans de l'es-pace. Ce qui aura pour effet d'aider le relâchementmyofascial en laissant place aux pouvoirs curatifs decette fascinante entité qu'est l'eau. Par contre, pourcertains type de lésion ostéo-articulaire, l'absence defulcrum fixe nous obligera à en re-créer un, afind'obtenir la précision requise par ce type de correction.Illustrons un point fixe dans l'espace une lésion

(X) reliée à un fulcrum thérapeutique (FC1) offertpar les mains de l'ostéopathe. La figure 2 évoque, bien entendue, une représentationschématique bi-dimensionnelle d'une réalité tri-dimen-sionnelle beaucoup plus complexe. A lui seul le ful-crum (FC1), ne pourra induire une correction de lalésion (X) car celle-ci n'ayant qu'un seul point d'appuiese "baladera" à sa guise, et ce, tant qu'un deuxièmefulcrum n'entrera pas dans la partie. Nous pourrionsdans cette situation avoir une boucle sans fin de détor-

Figure 1. Représentation schématique de l'articulationgléno-humérale en immersion. (A: La dilatation des struc-tures internes augmente la pression interne de l'articulation.B: La pression hydrostatique externe s'exerce uniformémenttout autour de l'articulation.)

A L'effet turgor c'est le fait pour un organe d'occuper le maximum de place dans une cavité sous l'effet de son élasticité etde son système vasculaire. Cet effet augmente la cohésion entre les différents viscères par les tensions gazeuses et vascu-laires.

B Pression Hydrostatique: pression exercée par un liquide sur un corps au repos. Elle est répartie également sur toute lasurface immergée. Cette pression varie selon la densité du liquide, la profondeur de l'immersion, l'alignement postural, lasuperficie de la surface immergée et le pourcentage de gras de la personne.

C En effet, en immersion, grâce à la poussée d'Archimède et aux flotteurs, nous perdons plus de 90% de notre poids. C'estpour cela que nous référons souvent à l'immersion comme étant un état de non-gravité.

Figure 2: Lésion (X) partiellement mise en tension par unfulcrum (FC1) via un tissu.

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Journal L’Ostéopathie... précisément 17

sion de fascia sans jamais atteindre une réelle correc-tion. Pour qu'il y ait correction, les tissus doivent pou-voir atteindre le point neutre et il apparaît évident quesans l'aide d'un deuxième fulcrum, l'atteinte de cepoint neutre est peut probable. C'est pour cette raisonque le deuxième fulcrum est essentielle même si,dans le contexte clinique de tous les jours, nousn'avons guère à nous en soucier, car il nous est offertpar la gravité.

Arrive donc un moment précis du processus de cor-rection durant lequel deux situations peuvent survenir.Dans une première éventualité, nous aurons un ful-crum interne du patient qui fera office de deuxième ful-crum, permettant aux tissus de prendre appui sur lui.Je crois par contre que cette situation ne représentepas la majorité de nos cas cliniques car elle requièredes conditions idéales de l'état de santé et de laVitalité du patient.

Figure 3: Lésion (X) maintenue entre 2 fulcrums (FC1et FC2) via des tissus.

Pour ce qui est de la deuxième éventualité, en milieuaquatique la majorité du temps, ce sera la responsa-bilité de l'ostéopathe d'offrir à l'organisme un fulcrumthérapeutique supplémentaire (voir fig. 3) afin que lavalse du fascia cesse. Il devra donc ajouter ce deux-ième fulcrum (FC2) ou encore, mobiliser le corps dupatient par une "Ondulation" utilisant ainsi la fric-tion offerte par la pression hydrodynamiqueD ,comme fulcrum liquidien. Il s'agit donc d'isoler unepartie du corps en lui offrant un fulcrum thérapeutiqueavec ses mains, tout en mobilisant le reste du corpsautour de ce fulcrum. C'est ici que la liberté de mouve-ment ainsi que la viscosité de l'eau interviennent enoffrant au corps le fulcrum nécessaire à l'atteinte durelâchement. Nous pouvons notamment utiliserl'Ondulation c'est-à-dire, la transposition aquatique del'oscillation tel qu'enseigné dans le traitementostéopathique général (Dufresne & Panier, 1999). Cetoutil thérapeutique étant dynamique, il permet d'aug-menter la circulation des fluides et de répandre l'effetdu relâchement tissulaire, jusque dans les tissus

avoisinant. Le traitement d'ostéopathie aquatique estdonc plus global.

APPLICATION DU CONCEPT DE FULCRUM EN MILIEU AQUATIQUE

C'est aussi à ce moment que le thérapeute doit êtresélectif dans le choix du ou des types de fulcrumthérapeutiques à utiliser et s'assurer de ne pas fournirde fulcrum non-requis parasitant ainsi le processus decorrection. Par exemple lors d'une correction myofas-ciale du Foie (voir fig. 4).

Figure 4: Normalisation myofasciale du Foie.

Le D.O. isole le Foie entre ses mains lui offrant ainsiun premier fulcrum. Il accumule ensuite lesparamètres soit de rigidités, soit de facilité, selon letype de correction qu'il veut induire. Pendant l'accumu-lation de ces paramètres, il se peut que, tout dépen-dant du type de lésion, le thérapeute doive utiliserd'autres fulcrums, soit fixe ou semi-mobile, afin de per-mettre aux tissus d'atteindre le niveau de tensionnécessaire à l'isolement du Foie par rapport au restedu corps. Au moment où l'accumulation desparamètres est atteinte, les avantages conférés par lemilieu aquatique deviennent alors très évidents. Lamobilité dans tous les plans de l'espace permet aucorps tout entier de se normaliser autour du Foie etnon pas l'inverse comme nous y sommes habitués.Ceci est possible seulement si nous nous assurons dene pas offrir de fulcrum parasite au reste du corps. Parexemple dans la Figure 4, il ne faut pas que le bras

D PRESSION HYDRODYNAMIQUE: pression qui s'exerce sur un corps en mouvement dans un fluide. Elle varie en fonc-tion de la surface de projection du corps, de la vitesse de déplacement et de la densité du milieu liquidien.

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gauche du D.O. touche au corps du patient, laissantainsi libre court à toutes les possibilités de mouve-ments. Nous obtenons ainsi une normalisation ducorps dans tous les plans de l'espace par rapport auFoie qui devient lui-même le fulcrum autour duquel lerelâchement sera atteint. Nous utilisons donc l'organeen lésion comme fulcrum afin que le reste du corps l'u-tilise pour se normaliser.

LE DYNAMISME DU FULCRUM EN OSTÉOPATHIEAQUATIQUE

Donc en résumé, il existe deux grandes catégories defulcrum: les fulcrums physiologiques qui sont essen-tiellement internes et les fulcrums thérapeutiquesqui eux peuvent être externes ou internes. Un fulcrum,en plus d'être un point d'appui, est également unezone tampon qui maintient l'équilibre, la "santé", entrel'expansion et la rétraction, un lieu à l'intérieur duquell'organisme prend appuie pour transmettre sa puis-sance ou même duquel il la tire. De plus, quand il estfourni par le thérapeute, donc externe, le fulcrumprend aussi une dimension de délimitant "de frontière"sur lequel le corps peut s'appuyer pour se normaliser.Nous avons également vu que nous avons besoin d'unminimum de deux fulcrums afin d'atteindre un relâche-ment tissulaire. Le grand avantage de l'ostéopathieaquatique réside dans le nombre accru de type de ful-crum thérapeutique que nous pouvons utiliser en fonc-tion du type de lésion à corriger. Finalement, il fautsouligner que la fluidité du milieu aquatique permetune utilisation dynamique du fulcrum, laissant place ànotre créativité selon les besoins spécifiques des tis-sus du patient

En plus d'être efficace, je crois fermement quel'ostéopathie aquatique contribuera grandement à l'ap-prentissage de l'étudiant de demain. Les avantagesthérapeutiques et la facilité de palpation offerte parl'eau chaude contribueront à l'assimilation des notionsde travail en volume et de globalité. J'espère que cesquelques lignes ont aidé à vous familiariser avec labeauté et la puissance de l'ostéopathie aquatique etqui sait, peut-être elles vous auront donné le goût detenter l'expérience du travail en eau chaude.L'ostéopathie aquatique n'en est qu'à ses premiersbalbutiements et a besoin de recherche clinique etthéorique afin de prendre son expansion. J'invite tousceux et celles intéressés à s'y initier à communiqueravec moi pour connaître les dates des formations àvenir. Michel_Dufresne_DO@ abacom.com

BibliographieBrittanica, The new Encyclopaedia Brittanica,Encyclopaedia Brittanica 15th Edition, 1983.

Darraillans, Bernard, Extraits d'entrevus audio,1999

Dufresne, Michel et Panier, Marie, Adaptation etApplication Des Principes Thérapeutiquesde L'Ostéopathie au Milieu Aquatique, C.E.O.Montréal, 1999.

Cours d'Introduction à l'Ostéopathie Aquatique:Aquatic Therapy Symposium en Août 2000,Orlando, Fl., Etats-Unis.

Druelle, Philippe, Extraits de note de cours sur LeFoie, 1998.

Rousse, Robert, Techniques Ostéopathiquesd'Urgence Fonctionnelles, C.E.O. Montréal, ÉditionSpirales,1996.

Schooley, Thomas, Extrait d'une Conférence surl'Ostéopathie à St-Peters, 1949.

Sutherland, William Garner, Contributions ofthoughts, The Sutherland Cranial TeachingFoundation, USA, 1967.)

Cours d'Introduction à l'Ostéopathie Aquatique:Aquatic Therapy Symposium en Août 2000,

Orlando, Fl., Etats-Unis.

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Il y a dejà tout près de 20 ans que je m'intéresse àl'utilisation et l'application d'imagerie à l'infra-rouges(IR) pour le dépistage du cancer du sein, et c'estdernièrement que mon bureau possède la capacitéd'offrir ce service à la population. Eh oui! Il aura fallutout ce temps pour que la technologie soit assezévoluée et que les recherches soit concluantes pourque le rêve devienne réalité.

La théorie derrière tout cela ne date pas d'hier. On a démontré l'existence des IR depuis 1800,mais en ce qui concerne leurs applications, ce n'estque depuis les années '50 que les détecteurs sontassez sensibles pour être d’une utilisation pratique.Plusieurs recherches depuis les années '60 jusqu'àaujourd'hui ont démontré les pertinences de l'utilisa-tion d'IR pour le dépistage du cancer du sein. Onestime le taux de detection aux environs de 83%, cequi est semblable aux taux de détection par mammo-graphie. Cependant si l'on combine ces deux procé-dures le taux de détection se chiffre autour de 95%.

J'ai eu l'occasion de rencontrer le Dr.Keyserlingk, directeur du "Ville-Marie Women's HealthCenter" situé à Montréal et un des seuls centres de cetype dans le monde. La réception fut amicale et onm'a donné le grand tour et j'ai eu l'occasion de rencon-tré plusieurs de leurs effectifs. En effet il sont plus de30 médecins/spécialistes a travailler dans ce centrel'où on traite la patiente de A à Z i.e. du dépistage à lachirirgie à la reconstruction plastique. D'après le D.Keyserlingk, l'IR se prête très bien aux patientes pré-ménopausée qui, comme vous savez, ne sont pas debonnes candidates pour le dépistage utilisant la mam-mographie.

L'examen par IR se fait en ayant la patienteassise dans une pièce à température constante i.e.18- 20 °C pour une période d'environs 5 à 10 minutes(période d'équilibration), et ensuite une camera à IRprend plusieurs clichés qui sont stockés et analyséspar la suite à l'aide d'un ordinateur. Plusieurs anor-malités au niveau de la température y sont par la suiteanalysées. Les anormalités vasculaires représententun des effets du cancer i.e. la formation de nouveauxvaisseaux sanguins (angioneogénèse). Cecireprésente de sérieux atouts pour l'IR. Premièrement iln'y a ni contact ni compression. Deuxièmement il n'y aaucune radiation émise donc aucun danger pour la

patiente. En plus, une fois le diagnostic posé, il estpossible de suivre la progression d'une masse sus-pecte en se servant des IR aux lieu d'avoir à recourrirà la radiation (mammographie).

Mais l'avantage le plus intéressant (il faut bienque tout cela se rattache avec l'ostéopathie!) est le faitque l'IR est l'un des seuls tests qui se base sur lafonction des tissus au lieu de la structure, commele fait la mammographie.

J'ai réalisé aussi quelque chose que mes col-lègues de Montréal n'ont peut-être pas remarqués adate : comment expliquer une région thermiquementplus froide que le reste du corps observé? C'est parl'entremise de quelques expériences que je suis parvenue à une explication plausible.

Chez quelques patientes qui se sont prêtées àl'examen aux IR et où tout semblait normal, nousavons détectés des zones et régions plus "froides". Orces patientes étaient déjà suivies en ostéopathie et j'aidonc chercher à démontrer si il ne pouvait y avoir unproblème de source structurelle pour expliquer lemanque vasculaire dans cette région. Il se trouve quedans tous les cas observés il fut possible de rétablirune image vasculaire plus symétrique et normale enne travaillant que les stuctures environnantes quiétaient lésées.

Il me semble avoir déjà lu quelques chose àpropos du rôle de l'artère ....! J'aurais peut-êtred'autres faits et observations à vous partager un deces jours!

L'UTILISATION D'INFRAROUGES DANS UN

CABINET D'OSTÉOPATHIE?

Pierre Bachand D.O.

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14 ans plus tard,14 ans plus tard, Jean-Guy

Sicotte D.O me demande de vous en reparler, il paraîtque c'était une bonne thèse! Thierry Dumont D.O et moimême, avions choisi de faire une recherche théorique etclinique sur le travail myofascial spécifique du psoas-iliaque et du pyramidal du bassin, avec auto-prise encharge par le sujet dans le traitement ostéopathique.

Nous présentions cette thèse devant le jury inter-national en juin 1988…Madame Frymann l'avait appréciée et je me souviens desa poignée de main après la présentation. Nous étionsdevenus Ostéopathes!

Notre hypothèse reposait sur le postulat sui-vant :L'ostéopathie est une médecine globale dont le but princi-pal est de promouvoir la santé, par tous les moyensfavorisant l'émergence des forces internes de guérison.

En favorisant l'implication personnelle de nosclients dans leur plan de traitement, nous allions soutenirleur " médecin intérieur", soutenir l'expression pro-homéo-statique et ainsi favoriser l'autorégulation, la ré-harmoni-sation du système nerveux autonome, sympathique-parasympathique, harmonie essentielle pour soutenir leprocessus de guérison.

La thèseNous avions donc imaginé, Thierry et moi, un pro-

tocole d'intervention où la moitié de nos 68 sujets auraientà faire des exercices d'auto entretien en dehors de leursséances d'ostéopathie. L'autre moitié des sujets rece-vaient seulement des traitements d'ostéopathie. 90% denos sujets avaient une altération palpable des psoas-ili-aques et des pyramidaux.

Dans notre thèse nous avons longuement décritces structures anatomiques et leurs implications dans laplupart des lésions ostéopathiques, montrant donc à quel

point ces muscles illustrent l'inter-dépendance de la structure et de lafonction.Ce travail d'auto normalisationmyofasciale et le protocole de recherche nous ont servi àapprécier les réactions de notre clientèle et à lui fournir unmoyen de s'auto entretenir rejoignant le travailostéopathique de prévention de la chronicité. Les résultatssont venus confirmer notre hypothèse. Si l'ensemble dessujets allait beaucoup mieux selon leur évaluation subjec-tive et notre échelle de cotation. Cependant, le groupeavec exercice d'auto traitement s'est amélioré d'unefaçon plus rapide et plus durable dans le temps comme siles exercices préparaient, facilitaient et consolidaient enpartie le traitement ostéopathique.

L’avant thèseCette thèse rejoignait mes conceptions

philosophiques et éthiques.En effet je m'étais aventurée en ostéopathie, soutenue parla croyance absolue en la capacité d'autorégulation denotre système bio-psychologique. Mes études enPsychologie Clinique m'avaient déjà convaincue de lavaleur de ce concept. J'ai fait mon stage de maîtrise enconsultation de gynécologie, dans un centre pour l'étudedes Problèmes de la naissance, des dispensaires de laville de Paris. Je venais d'accoucher de ma fille Stéphanieet j'étais bien disposée pour ce stage.

Après mon troisième cycle, j'ai eu le bonheur decontinuer à travailler dans cette consultation et d'alleraussi à Rouen à l'hôpital maternité du Belvédère où uneéquipe de pionniers prônait et pratiquait l'approchepluridisciplinaire pour une médecine globale au servicedes patients. J'ai participé à la recherche portant sur l'é-valuation des 600premières femmes ayant avorté dans lecadre de la loi Weill autorisant pour la première fois enFrance l'avortement remboursé par le système de santé.Que de souffrances à entendre et à accompagner…En 1977 je m'installe au Québec, au bord du lac

La Thèse et ses effets à long terme...

Par Françoise Dumoulin D.O.

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Maskinongé. Je pratique en clinique médicale, en psy-chosomatique. Les années 80 nous apportent, commedans le film de Jacques Godbout : " La vague californi-enne. Et l'arrivée des médecines douces au Québec…

En 1980, l'ordre des Psychologues, tendancehumaniste à l'époque.. offre aux psychologues venantd'accoucher un stage de massage pour Bébés avec ÉvaReich pédiatre, fille de Willem Reich… Il s'agit de la "sen-sori motor stimulation technique" ou "Loving Touch".Cettetechnique a été inventée d'abord pour les grands pré-maturés puis pour tous les bébés. Avec mon conjointmédecin et père de notre jeune Gaël, nous allonsapprendre cette méthode et la diffuser auprès de notreclientèle et dans les cours prénataux.

En 1983, je m'inscris au CEO, convaincue defaire un choix déterminant. Alors commencent…5 ans de"couvent ", entre les cours et les stages et notretroisième enfant, Arnaud-François, qui va naître troissemaines avant les examens de 4ème année…Que debeaux moments intenses et stimulants. La thèse se feradans la foulée… J'ai l'intuition que si je ne la commencepas en 5ème année je n'aurais plus le courage de contin-uer…

La thèse a été un moment très fort de cette find'études car j'ai trouvé le liant de toutes ces années, enrévisant tous les concepts ostéopathiques à la lueur denotre protocole et hypothèse.

La collaboration avec Thierry Dumont a été fan-tastique car je crois que nous étions bien complémen-taires…

L’après thèseCette Thèse a été un moment privilégié d'intégra-

tion de nos connaissances théoriques et de notre pra-tique débutante.

Elle a été source d'inspiration et depuis bientôt14 ans, je peux vérifier au quotidien la puissance et laforce du vivant en nous, en l'autre…

Ma pratique évolue, la main se bonifie comme levin… J'intègre encore et toujours le psycho-corporel.

Au-delà des techniques, la force intérieure de lapersonne souffrante me guide et me stimule à supporter,écouter, laisser prendre, suggérer, soutenir la mise entension tissulaire, "entendre" le bruit de la vague sous lamain…

Je suis toujours émue à chaque rencontre, voirl'évolution intégrée de ma clientèle me conforte dansmon travail.

Je me spécialise en stress post-traumatique, j'in-tègre la technique Bowen diffusée au Québec par un D.OAustralien, Ossie Rentsch et Louise Tremblay, instruc-teur de Bowen à Montréal.

Je reviens toujours aux concepts de base del'ostéopathie : favoriser la mobilité…Et à la valeur de notre hypothèse suggérant l'importancede l'implication personnelle du client dans le processusde guérison qui " lui appartient"

Les recherches les plus récentes sur l'État destress post traumatique démontrent, scanner à l'appui, lerôle du système limbique : La valse hésitation voir leblocage de L'hippocampe qui se fige devant le trauma etl'amygdale qui prend le relai avec tout son volet émotion-nel débalancé…

En préparation pour mai 2002, l'intégration de laT.F.T. Thought field Therapy de Roger Callaghan PH.D.

Cette technique est utilisée pour libérer de leurstress les victimes d'actes criminels ou de catastropheainsi que les intervenants de première ligne : pompiers,ambulanciers, personnels soignants. Cette technique per-met de s'auto-administrer un protocole conduisant rapide-ment et durablement à l'effacement du trauma et à lalibération du système limbique. Ces techniques sefondent parfaitement tant dans la pratique d'un psycho-logue que d'un ostéopathe.

Je pourrais conclure en vous disant que la réali-sation de la thèse en ostéopathie a permis de réveiller lachercheuse en moi et que la recherche est un mode devie…

Françoise DumoulinPsychologue DESSOstéopatheD.O 1988-0214342 rue Chambord Montréal H2J3M2514-865-5567626 boulevard Manseau Joliette J6E 3E6450-759-29-29Page web :

http://www.provirtuel.com/fdumoulin.htmlcourriel : [email protected]://www.trauma-pages.com/tft.htm

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Par Michael M. Patterson, PhDPar Michael M. Patterson, PhDÉditeur associéÉditeur associéJournal de American OsteopathicJournal de American OsteopathicAssociation, Vol. 101, No 3, March 2001Association, Vol. 101, No 3, March 2001

Traduction par Jean Guy Sicotte M.D.,D.O.(Q)

Le concept de " lésion ostéopathique "connu maintenant comme " la dysfonctionsomatique " a connu plusieurs changementsdans le cours de l'histoire de la profession médi-cale ostéopathique.

De même, les méthodes de traitementde la dysfonction somatique ont aussi étésoumises au changement et à l'évolution.L'avènement du concept de la facilitation seg-mentaire avec J.S. Denslow, D.O. et Irvin Korr,PhD, au milieu des années 40 a promu lesidées de la dysfonction somatique à un niveau

plus dynamique. Sous plusieurs rapports cepen-dant, Andrew Taylor Still, M.D.,D.O. a modifiéses opinions sur ce qu'il traitait avec ses tech-niques ostéopathiques.

On dit de ses traitements, un peu avantqu'il fonde l'American School of Osteopathy àKirksville, qu'ils étaient accompagnés de " pop "(craquements). D'autres racontent cependantqu'il n'y avait jamais de " pop " lorsqu'il traitait.Apparemment Still a modifié ses méthodes avecle temps, d'une mobilisation rapide des articula-tions à des techniques de libération des tissuset d'amélioration de la dynamique des fluidesavant de restaurer la position et la mobilitéfinale, s'abstenant ainsi du craquement articu-laire que l'on entend habituellement avec destechniques telles que la haute vitesse - basseamplitude (HVLA). Ceci représente évidemmentune évolution dans la pensée et la technique deStill vers une philosophie du traitement plus enaccord avec la normalisation de la santé des tis-sus qu'un simple réajustement de l'alignementstructurel.

Cependant, dans les années qui ont suivile décès de Still, la profession a adopté destechniques de traitement qui donnaient plusd'importance à la structure qu'au relâchementdes tissus et à leur fonction. La facilité d'en-seigner la palpation structurelle et les tech-niques de HVLA était un chant de sirènes pourles premiers instructeurs des écoles demédecine ostéopathique. Les résultats rapidessouvent obtenus avec ces techniques, étaientahurissants. La priorité est passée de la per-ception des tissus par le toucher au réaligne-ment structurel.

Avec le progrès de la connaissance de laneurophysiologie de la dysfonction somatique

La pensée fonctionnelle en

ostéopathie

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Journal L’Ostéopathie... précisément 23

suite aux travaux de Korr et Denslow en 1940,il devenait évident que la facilitation segmen-taire n'était pas un concept statique, mais uneentité dynamique, avec une influence sur ouinfluence de plusieurs facteurs.

Un premier article de Richard N.MacBain, D.O. président du Collèged'Ostéopathie de Chicago, a été présenté enconférence à un moment où il était profondé-ment influencé par les travaux de korr etDenslow. Il insistait sur l'importance de lacomposante somatique de la maladie et surla priorité accordée par la profession médicaleostéopathique au système musculosquelet-tique et à l'utilisation des manipulations dansles traitements. Il proposait que les com-posantes fonctionnelles de la dysfonctionsomatique soient vraisemblablement un fac-teur des plus importants. Il proposait que lescomposantes somatiques de la maladieprovoquent une perturbation fonctionnelledes activités normales des tissus quidevient alors le facteur responsable de lamaladie. Les composantes structurelles sontindispensables à l'identification de la dysfonc-tion somatique, mais elles ne sont pas la ca-ractéristique la plus importante de cette dys-fonction.

MacBain démontre que la maladie estde plus en plus considérée sous l'aspect fonc-tionnel plutôt que le résultat d'une étiologiespécifique, une distinction très importante queStill a déjà précisée dans ses écrits.

L'article de MacBain, publié en novem-bre 1956, a préparé le terrain pour un secondarticle par H.V. Hoover D.O., publié le moissuivant. L'article de Hoover était l'aboutisse-ment de plusieurs années d'études et d'analy-ses par plusieurs D.O.,s déjà connus pourleurs travaux. Hoover a parlé d'une nouvelleméthodologie de traitement des dysfonctions

somatiques, la " technique fonctionnelle ". Il adécrit l'arrière-plan théorique de la techniqueet le mécanisme responsable de son efficacité.Cette technique reconnaît la nature fonction-nelle de la dysfonction somatique et l'implica-tion primaire des tissus dans la dysfonction.

Hoover a procédé à l'analyse de la dys-fonction comme un problème fonctionnel quiserait traité à son meilleur en amenant les tis-sus dysfonctionnels dans une position de fa-cilité fonctionnelle leur permettant de regagnerune position normale de fonction.

En présentant le cas de la pensée fonc-tionnelle, Hoover décrit la facilité d'applicationde la technique et la nécessité de penser enterme de fonction plutôt que de structure. Ilinsiste sur le besoin de se fier au toucher destissus et au type de mobilité durant l'applica-tion de la technique.

Les idées présentées par Hoover etMacBain ont contribué à l'élaboration des con-cepts de la profession ostéopathique, pourdécrire les influences du système muscu-losquelettique sur la santé et la maladie.

Le modèle fonctionnel, présenté parHoover comme une évolution d'une idée a étéincorporé au sein de la technique et de la pen-sée ostéopathique. Peut-être n'a-t-il pas étéaussi facile à enseigner aux néophytes queHoover l'a suggéré, à cause de l'influence dela pensée structurelle encore bien ancréedans le système d'enseignement. L'influencedes pensées fonctionnelles autant que struc-turelles sur l'importance du système muscu-losquelettique sur la santé n'a cependant pasété perdue. En fait, avec la progression de laconnaissance de l'interaction des sys-tèmes, l'approche fonctionnelle devient deplus en plus importante.

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TU NE VÉNÉRERASTU NE VÉNÉRERASQU'UN SEUL TISSUQU'UN SEUL TISSU 11

par Laurier-Pierre DesjardinsD.O.

Fig.1. Création d'Adam selon Michel-Ange.

Dans un précédent délire inspiré, je vous aientretenu des origines divines de la morphogenèse etde sa fluidité. Je me dois aujourd'hui de poursuivredans la même veine en complétant mon propos illu-miné par l'affirmation initiale suivante: il n'existe pasquatre tissus fondamentaux dans le corps humain,mais bien un seul...d'où le titre de cette humblechronique.

Histologie humaine 101 (l'étude scientifiquedes tissus humains):Les quatre tissus fondamentaux de l'être humain et de

tous les mammifères sont, tels que nous l'apprenonsdans tous nos manuels scolaires:- Le tissu épithélial- Le tissu musculaire- Le tissu nerveux- Le tissu conjonctifChacun de ces tissus se subdivise en variantes multi-ples et procure le corps humain tel que nous l'appré-hendons aujourd'hui.

La caractéristique du tissu épithélial est queses cellules (qui montrent une grande variété deformes) sont extrêmement rapprochées les unes desautres avec ainsi très peu d'espace interstitiel entreelles. Cela leur confère souvent une propriété d'im-perméabilité mécanique. Les substances ne pouvantalors franchir cette barrière épithéliale que par diffu-sion à travers les pores microscopiques de ces cel-lules ou par divers procédés d'endocytoses et d'exocy-toses passifs ou actifs, sous influence de divers gradi-ents électrolytiques ou de concentration ou de pompesphysico-chimiques membranaires. Les tissus épithéli-aux forment l'épiderme, l'essentiel des parties sécrétri-ces des muqueuses et le parenchyme fonctionnel detous les organes. Chaque cellule épithéliale, danschaque organe ou muqueuse, est en contact directavec au moins un capillaire sanguin.

Le tissu musculaire, squelettique, lisse oucardiaque, possède une caractéristique extraordinaire;la capacité de se contracter. En effet, sous l'influ-ence d'impulsions électrochimiques, les myofilamentsprotéiques, inclus à l'intérieur de la structure cellulairedes myocytes, possèdent la capacité de raccourcir ladimension de leurs sarcomères (unités contractilesdes cellules musculaires) tout en augmentant leur den-sité. Cette double capacité simultanée permet desmouvements actifs et passifs plus ou moins puissantsdes différents segments du système musculosquelet-tique et des parois des viscères creux. Chaquemyocyte, dans chaque muscle ou paroi viscérale, esten contact direct avec au moins un capillaire san-guin...

Le tissu nerveux est lui aussi fascinant, il a lapropriété magique de conduction. Il est en effet capa-ble de générer et de transporter à distance les influxqu'il génère. Le neurone est la cellule primordiale dutissu, capable des actions précitées. On dit qu'il existeplus de 100 milliards de neurones dans le SystèmeNerveux. Mais on oublie trop facilement l'autre groupeimportant de cellules de ce tissu nerveux; la névroglie.

1 Injonction de Dieu à Adam, retrouvée dans le 43ièmerouleau parchemin des Manuscrits de la Mer Morte.

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Ces cellules gliales seraient au moins dix fois plusnombreuses que les neurones et jouent un rôleabsolument essentiel au bon fonctionnement du sys-tème nerveux. Elles forment en effet le filtre et le sou-tien fonctionnel essentiel aux neurones. Les neuronesne carburent qu'au glucose, tous les autres élémentsnutritifs qui parviennent au système nerveux ne sontpas assimilables par ces neurones; alors ce sont lescellules gliales qui, en entourant physiquement chaquesoma neuronal, forment une barrière de filtration et desoutien infranchissable pour les éléments en prove-nance du sang. Les éléments nutritifs des capillairessanguins du système nerveux sont donc préalable-ment filtrés en passant obligatoirement au travers decellules gliales, qui s'en nourrit, et qui laissent seule-ment filtrer le glucose vers les neurones. C'est ce quel'on connaît comme la fameuse barrière hémato-encéphalique.

Chaque cellule gliale, pas le neurone, est encontact direct avec au moins un capillaire sanguin...

Le tissu conjonctif. Je l'ai gardé pour la fin.Car il s'agit là du tissu le plus polyvalent, le plus extra-ordinaire de tous, le tissu royal! En fait c'est le seultissu qui soit réellement doté d'ubiquité et qu'on retrou-ve donc partout dans l'organisme humain. Il forme lastructure architecturale de toutes les parties du corps,des plus petites au plus grosses. Au niveau mor-phologique, il est doté d'une caractéristique unique:l'espace...C'en effet le seul tissu qui est doté d'unréseau de cellules qui ne sont pas en contact directavec leurs voisines. Celles-ci sont parfois éloignéesles unes des autres par des distances considérablessur l'échelle de mesure cellulaire. Cette distance ca-ractéristique entre les cellules du tissu conjonctif n'esttoutefois pas vide, elle est la plupart du temps rempliepar un réseau de fibres et de liquide interstitiel. Le col-lagène constitue la composante protéique principalede ce réseau fibreux. Et le liquide interstitiel seraassimilé à la lymphe et éventuellement au plasmasanguin. Car le clou de la Connaissance de ce tissusconjonctif, on l'a dit, c'est son ubiquité, attribut divin s'ilen est un. Ce tissu se retrouve donc partout, il con-necte et réunit (fait la conjonction) tous les autres tis-sus pour les rendre fonctionnels et cohérents. Il lestraverse et les entoure et, par ses multiples variantesmorphologiques, se veut être la structure et le supportpermettant toutes les actions métaboliques.

Le tissu conjonctif est donc exprimé par la

structure; toutes les structures, de tous les viscèreset organes en sont (la structure gouverne la fonction).Prenons le foie: le parenchyme hépatique, fait de cel-lules épithéliales, ne serait absolument pas fonctionnelsi ces hépatocytes ne pouvaient s'aligner sur un sup-port, une armature conjonctive. Et cette trame con-jonctive se poursuit à l'extérieur de l'organe par desenveloppes protectrices; et ces enveloppes sontreliées par des ligaments plus ou moins volumineux,aux autres enveloppes conjonctives du corps ou à sonsquelette périosté; qui n'est lui-même rien d'autrequ'une double couche dense de tissu conjonctifapposé sur l'os; qui lui-même n'est rien d'autre que dutissu conjonctif dense cristallisé par les minéraux cal-ciques ambiants. De plus c'est au cœur même decette armature conjonctive que transitent les vais-seaux sanguins (le rôle de l'artère est absolu) et lesnerfs qui stimulent les cellules épithéliales desparenchymes de tous les organes. Et ces vaisseaux etles nerfs sont eux aussi formés de tissus conjonctifsstructurants. Et c'est comme ça partout dans tous lesorganes et viscères. Ouf! J'ai chaud, soufflons unpeu...

Or je vous attendais au détour; peu de gensse souviennent que le sang lui-même n'est autrechose que du tissu conjonctif! Ses cellules étantéparpillées dans un espace fluidique plasmatique. Etce sang se rend partout! Tous les capillaires rencon-trent toutes les cellules plus ou moins directement; etce sang est transporté dans des vaisseaux dont lastructure est de tissu conjonctif...

On comprend donc que tous les autres tissusprennent le soutien du tissu conjonctif pour leur pleineexpression métabolique. Sans ce soutien, point demétabolisme!

Dieu dit à Adam : " tu ne vénéreras qu'un seultissu " ou quelque chose comme ça, et ce tissu c'est letissu conjonctif.

Dans une discussion informelle avec des col-lègues de la British School of Osteopathy en juindernier on m'a présenté l'hypothèse plus ou moins far-felue selon les interlocuteurs que des chercheurs ontdéjà tenté de démontré que tous les tissus de l'orga-nisme ne seraient en fait que des spécialisations detissu conjonctif, sur lequel apparaîtrait des cellulesmusculaires pour le muscle, des cellules épithélialespour les parenchymes d'organes, des cellules glialesautour des tissus conjonctifs sanguins dans le sys-tème nerveux, etc. Ces études ont été réalisées dansles années 1930 et plus, et personne n'a jamais vrai-

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ment été plus loin; mais personne non plus n'a puréfuter ces hypothèses...

Embryologie 101 (étude scientifique dudéveloppement prénatal de l'être humain) :Nos connaissances en embryologie peuvent ici nousêtre utiles. Tout bon ostéopathe se doit d'avoir aumoins étudié les rudiments de cette fascinante disci-pline. Dans le cours d'embryologie que je donnaisrécemment à Toronto, nous (les étudiants et moi-même) avons fait un petit exercice de visualisationguidée sur la dynamique de l'évolution embryologiquedurant les 3 premières semaines de gestation. Ce futpour le moins très instructif. Nous avons visualisécomment le blastocyste, tout en poursuivant sonimplantation dans l'endomètre, joue une partieextrêmement serrée à l'intérieur de sa structure

sphérique.

Fig. 2. Blastocyste à environ 5-6 jours.

En effet une masse cellulaire interne (le futurembryon) ou bouton embryonnaire, a commencé à seformer à l'un des pôles du blastocyste (Fig.2). Elle sedéveloppe éventuellement en une double rangée cel-lulaire à l'intérieur; le disque embryonnaire composéd'une couche d'épiblaste (futur ectoderme) et uneautre d'hypoblaste (futur endoderme). On ne voit pasencore le mésoblaste (cellules primordiales de tout letissu conjonctif) mais ne vous y trompez pas, il y est!Et c'est là que tout se joue. Voici comment ça sepasse et notez bien comment je vous ferai voir la pri-mauté du tissu conjonctif même à ce niveau souche.Nous sommes à environ 8-9 jours post fécondation;une cavité amniotique a été doucement formée par unrepli de la couche de cellules de l'ectoderme; un sacvitellin primaire a été doucement formé par l'extensiondes cellules de l'endoderme. Les chercheurs ont de la

difficulté à s'entendre sur l'origine de l'apparitionsoudaine (le 9ième jour) d'un groupe de cellulesmésoblastiques (mésenchyme primaire) à la portioncaudale du disque embryonnaire entourant rapidementcelui-ci (Fig.4).

Certains disent qu'il s'agit d'une différenciationdes cellules endodermiques, d'autres d'une délamina-tion du disque, et tout ça n'est pas très clair. Desexpériences sont menées sur des souris à ce sujet etelles ne sont pas concluantes pour les humains.

J'ai donc mené ma petite enquête personnelleet j'ai posé la question au Grand Architecte de tout cecirque, le Bon Dieu (j'ai en effet toujours ma lignedirecte avec Lui ou Elle). Et voici ce que j'ai reçucomme information: " Les cellules mésoblastiques sontprésentes en tout temps dans le primordium embryon-naire, elles ne sont pas issues des 2 autres couchesplus visibles, elles sont simplement moins nombreusesau départ. Tu peux aussi le voir de la façon suivante:les cellules mésoblastiques sont à la fois dans l'épi-blaste et dans l'hypoblaste...Ne pourrais-tu pas pous-ser plus loin ta découverte et émettre l'hypothèse quel'épiblaste et l'hypoblaste du disque embryonnaireseraient tous deux issus d'une couche primordialemésoblastique primaire? Soit le bouton embryonnairelui-même? Et tu trouveras la solution à ton interroga-

tion en regardant ce qui se passe à l'extérieur du blas-tocyste lors de son implantation. " Ce que je fis.Fig. 3. Implantation.

À ma grande stupeur voici ce que j'ai décou-vert : Le processus d'implantation (Fig. 3) se pro-duit grâce à l'action érosive du syncytiotrophoblastesur les cellules de l'endomètre. Or ce syncytiotro-phoblaste est un développement protoplasmiqueenvahissant issu du trophoblaste du blastocyste. Mesuivez-vous ou êtes-vous en train de réfléchir à votre

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hypothèque? Parce qu'il faut ici un petit effort d'intel-lect pour poursuivre.Le trophoblaste est la couche de cellule qui entoure etdélimite le blastocyste, c'est sa structure (Fig. 2). Or laportion du trophoblaste qui s'accole à l'endomètre lorsde l'implantation reçoit une stimulation nutritive trèsriche de celui-ci. Sous l'influence de cette stimulationce pôle trophoblastique prolifère et produit une massecellulaire protoplasmique (c'est-à-dire une massecoulante de cytoplasme dont on ne voit pas la mem-brane bordante, contenant des cellules et desenzymes érosives) qui envahit la couche épithéliale del'endomètre maternel en la dégradant et se répandrapidement dans le stroma (tissu conjonctif) de l'en-domètre.

Les cellules du syncytiotrophoblasteenvahissant l'endomètre se nourrissent des riches cel-

lules lipidiques et pleines de glycogène de l'endomètreen les dégradant.Fig. 4. Autour du 9ième jour.

Vers le 9ième jour le syncytiotrophoblasteincorpore des capillaires sanguins maternels dans sonréseau (Fig. 4). Ces lacunes sanguines maternellesfournissent un apport de sang oxygéné et de nutri-ments vers l'embryon. Ce sont ces stimulations nutri-tives qui en diffusant à l'intérieur du blastocystedéclenchent la formidable prolifération des cellulesmésoblastiques latentes entre et dans les 2 couchescellulaires du disque embryonnaire.

Rapidement, les cellules mésoblastiques pro-lifèrent et finissent par entourer complètement l'amnionet le sac vitellin. Vers le 14ième jour le mésoblasteextra-embryonnaire s'infiltre entre l'ectoderme et l'en-doderme à partir de l'extrémité caudale du disque. Ledisque embryonnaire est maintenant reconnu comme

ayant 3 couches, les 3 couches primordiales de tousles tissus; le mésoblaste, l'ectoblaste et l'endoblaste.Mais vous savez maintenant que ces 3 couches quidonneront nos 4 tissus proviennent (et c'est monhypothèse) du mésoblaste primordial issu du boutonembryonnaire.

L'ostéopathie est une médecine manuellecomplète. Qui accède à toute la complexité du vivantvia sa connaissance privilégiée du tissu conjonctif etde son ubiquité dans l'organisme. Elle permet derestaurer la mobilité et la fluidité intrinsèque des tissusvivants par des manipulations et mobilisations subtilesdes différentes structures (tissus conjonctifs) de l'êtrehumain. La structure (tissus conjonctifs) gouverne lafonction. Le rôle de l'artère (sang = tissu conjonctif) estabsolu. Lorsque la structure est libre, la mobilité et lafluidité s'expriment librement, et la fonction est saine;l'unité du corps est établie et celui-ci s'autorégule par-faitement. L'ostéopathe ne doit vénérer qu'un seultissu.

BibliographieBloom et al.,Textbook of Histology, Saunders, trèsvieille édition...Drews, Ulrich, Atlas de poche d'embryologie,Flammarion Médecine-Sciences, 1998.Guyton et al., Textbook of Medical Physiology,Saunders, 2001.Moore et al., The Developing Human, Saunders,1998.

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Traduit par Claude Pouliot M.D.Traduit par Claude Pouliot M.D.

Lors du travail avec les courbes antéro-postérieures de la colonne, nous devons première-ment considérer le centre de gravité du corps, et com-ment l'équilibre du corps est maintenu au repos et enmouvement.

Chez certains animaux le centre de gravité esthaut. Par exemple chez un chien qui se tient avec latête en extension, le centre de gravité est localisédans les épaules, avec la majorité du poids sur lespattes d'avant. Cela rend la marche sur les pattesarrière difficiles pour un chien. Le centre de gravitéétant si haut et la région des pattes arrière étant sipetite ; cela rend difficile de garder le centre de gra-vité directement au-dessus de la base.

Quant aux animaux qui marchent occasion-nellement à la verticale, nous trouvons qu'ils ont ausside la difficulté et essaient de compenser cela enabaissant, d'une certaine manière, leur centre de gra-vité. Les singes le font très bien, mais ils l'accomplis-sent en fléchissant les jambes et balançant le corpsbas entre les jambes. Le kangourou est un exempled'adaptation, développant une queue large et lourdepour abaisser le centre de gravité.

La race humaine a développé la posture verti-cale par deux développements distincts : un surplusde muscle autour du bassin et des extrémités

inférieures, particulièrement les muscles extenseursdu dos et des jambes ; et le plus important, ils ontenroulé le bassin à un angle de 45 degrés de l'hori-zontal. C'est cette angulation du bassin, accomplie parles puissants muscles extenseurs du dos et du bassin,qui ont abaissé le centre de gravité du corps à unpoint où il est facilement gardé dans la base. Chez unindividu normalement proportionné, ce point est immé-diatement en avant de la quatrième vertèbre lom-baire. La ligne perpendiculaire passant alors par cecentre de gravité, laquelle nous appellerons la lignede gravité, doit avoir une relation définie avec lescourbes antéro-postérieures de la colonne.

Revenons à notre angle pelvien, cette inclinai-son de 45 degrés du bassin doit nécessairement pro-duire une flexion antérieure dans la région lombaire, etune postéro-flexion de la courbure dans la région dor-sale. Ainsi, nous ne voyons qu'une inclinaison dubassin, combinée avec une courbure antéro-postérieure de la colonne est essentiel pour maintenirune position érigée.

Si nous passons cette ligne de gravitéthéorique au travers du corps, nous voyons qu'ellecroise à certains points définis. Commençons auxpieds pour la base, elle passe juste en avant de l’as-tragale, postérieure à la ligne de mouvement dugenou, à mi-chemin entre le grand trochanter et l'articulation sacro-iliaque, croise la colonne aux articu-lations dorso-lombaire et cervico-dorsale se termineà l'apophyse mastoïde. Les courbes antéro-postérieures doivent toujours être en relation aveccette ligne de gravité.

En appliquant cela aux individus nous devonspremièrement considérer les variantes de la normale.Premièrement, la moyenne - un homme de 5 pieds et10 pouces, pesant 160 livres, angle pelvien de 45degrés et les bonnes courbes antéro-postérieures.(Photo 1) Ensuite, l'homme grand et mince. sescourbes antéro-postérieures sont moins prononcées.L'angle pelvien a diminué à 40 degrés, mais il croise laligne de gravité aux bons niveaux. Il est normal - maisen regard de la diminution de son angle pelvien, plus

Les courbes antéro-postérieures

Traduction d'un article publié dans

" The Journal of the

American

Osteopathic

Association " en Mars 1931 parC. L. Doron , DO

Rubrique : Les temps anciens de l’ostéopathieRubrique : Les temps anciens de l’ostéopathie

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susceptible à l'entorse sacro-iliaque. Deuxièmement,l'homme lourd avec une carrure imposante, avec unerégion lombaire courte et des courbes antéro-postérieures exagérées, et une augmentation de l'an-gle pelvien à 50 degrés. Il croisera la ligne de gravitéaux bons points et est aussi normal, mais susceptibleà l'entorse lombo-sacrée. En d'autres mots, tout indi-vidu, indépendamment comment exagérées oueffacées seront ses courbes, si elles ont la bonne rela-tion en regard de sa ligne de gravité, est normal.

Dans les courbes anormales, il y aura toujoursdeux (2) points d'intersection hors de la ligne. Si lajonction cervico-dorsale est postérieure à la ligne degravité, l'articulation sacro-iliaque peut coïncider avecla ligne ou antérieure à celle-ci. Ou bien la jonctiondorso-lombaire est postérieure à la ligne de gravité etl'apophyse mastoïde tombera antérieure à celle-ci.Toute combinaison est possible .

Nous pouvons avoir une inversion complètedes courbures c.-à-d. une courbe lombaire postérieureet une courbe dorsale plate ou antérieure. Il pourra yavoir un angle pelvien aussi petit que 20 degrés. Lacourbe inversée cause plus de trouble que la simpleposture anormale et est la cause de beaucoup demaladies du corps et d'anomalies structurelles. (Photo2)

Il y a trois (3) périodes de grandes crois-sances chez les enfants - 3 à 5, 7 à 9, et 11 à 14durant lesquelles une inversion des courbures antéro-postérieures déverrouille une colonne en croissance,flexible permettant un mouvement latéral excessif. Unenfant avec des courbes inversées, écrivant à sonbureau scolaire qui le force à élever son épaule droiteaura toujours une courbe latérale droite dorsale etgauche lombaire. Cela n'est pas dû au bureau, maisparce que la colonne entière est déverrouillée et insta-ble.

En examinant des enfants âgés de moins de13 ans, nous trouvons que 6 % ont des courburesinversées et chacun d'eux avec une courbure fonc-tionnelle latérale, dépendamment de la position deleurs épaules. Chaque cas est un cas potentiel descoliose organique s'il n'est pas traité. Leur traite-ment? La correction de leurs courbes antéro-postérieures et l'éducation de comment les maintenir.

Maintenant voyons une condition chez l'adulte.

Combien de vous avez eu des cas de lésions lombo-sacrées et sacro-iliaques récurrentes ? Examine lescourbures antéro-postérieures, debout et assis , pourune courbure lombaire inversée causant une régionlombaire instable, de la même manière que ce qu'onretrouve chez un enfant. Une courbe inversée est tou-jours une courbe déverrouillée. Si vous normalisez cescourbures, les lésions lombaires et sacro-iliaquesajustées resteront en position.

Il y a 3 ans, j'ai rencontré un violoniste de con-cert qui avait eu un ajustement de sa 5e lombaire pardes ostéopathes de l'Idaho jusqu'à l'Ohio. Ils l'ont tousajusté, mais le plus long qu'il resta a été trois (3)semaines. Il était en bonne santé et il n'y avait aucuneraison systémique ou par réflexe pourquoi il y avaitune lésion récurrente, mais il avait une courbure lom-baire postérieure. Nous avons ajusté cette 5e lombaireet ensuite corrigé sa courbure lombaire et lui avonsmontré comment maintenir cette courbure et se tenircorrectement. Nous l'avons observé maintenantdepuis trois (3) ans et il n'a pas eu de récurrence.

La troisième condition que je voudrais faireressortir enrapport avecles courbu-res antéro-postérieuresdu corps estla ptoseabdominaleet pelvienne.Rappelons-nous noscourburesnormalescroisant laligne degravité à cer-tains niveauxet avec unangle pelviende 45degrés.Considéronspremière-

ment la cage thoracique. Les côtes sont au repos àapproximativement 1/3 de l'inspiration . Cela maintientles muscles "rectii " sous tension et avec une paroiabdominale plate. La courbure lombaire est vers l'a-

Photo 1 : Angle pelvien normal

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vant et avec les muscles psoas passant de la surfaceantérieure des corps vertébraux vers le bas dans lepelvis, amène le rétrécissement de l'ouverture dans lepelvis. L'angle pelvien, qui était de 45 degrés, changela direction de la pression abdominale ; ainsi, elle estportée sur la symphyse pubienne et retenue entre laparoi abdominale antérieure et le muscle psoas.

Maintenant que se passe-t-il quand nousinversons cette courbure lombaire ? Premièrement,l'angle pelvien est plus petit - la courbure lombaireétant plus effacée, la jonction dorso-lombaire seretrouve postérieure à la ligne de gravité. Pour com-penser cela, la jonction cervico-dorsale est portéeantérieure à la ligne de gravité. Ce mouvementantérieur de la colonne dorsale abaisse toute la cagethoracique, amenant son point de repos plus basqu'un tiers de l'inspiration. Cela, en retour, amène unaffaissement des muscles "rectii " et libère le sup-port antérieur de l'abdomen. La courbure lombairepostérieure tire les muscles psoas vers l'arrière, per-dant leur support ; et l'angle pelvien diminué ouvre lepelvis à toute la force de la pression abdominale.Pourquoi ne devrait-il pas y avoir une ptose ? Toute lastructure portante de l'abdomen est disparue.

Ainsi, dans vos cas de ptose - en plus de ladiète, de l'éducation des intestins et de plusieursautres choses que vous faites pour eux - reconstruireleurs courbures antéro-postérieures et montrer leurcomment les maintenir.

La correction est très simple. La majoritéd'elles peuvent être placées dans la bonne positionavec les mains. Le maintient des courbes est laissé au

patient. Il y a probablement plusieurs façons de fairecela, mais j'ai trouvé la plus simple avec l'aide d'uneceinture (ou une corde : NDT).

Cette corde est passée autour de lataille et attachée à un objet solide - une poignée deporte - le patient se tient droit, n'amenant pas de pres-sion vers l'arrière sur la corde, croisant ses doigts der-rière le cou, les coudes joints ensemble sur la partieantérieure du thorax. Cela exagérera et bloquera lacourbure dorsale normale. Tenant la colonne dorsalebloquée le patient fait une extension vers l'arrière au-dessus de la corde, la corde servant à exagérer lacourbure lombaire. le patient retourne alors à sa posi-tion de départ. Une demi-douzaine d'extensionsdevraient être suffisantes pour remettre la courburelombaire dans sa bonne position. L'exercice se ter-mine lorsque le patient revient à la verticale. Lesmains sont donc décroisées du cou, mais sans bougerla flexion dorsale. La tête est ensuite relevée et lepatient doit prendre trois (3) grandes respirations. Celaremonte la cage thoracique et relâche les muscles"rectii " . Le patient est alors dans une bonne positiondroite.

Ces courbes antéro-postérieures sont impor-tantes. Nous devrions vérifier toute déviation de la nor-male.

Examinez vos patients et voyez s'ils croisentleur ligne de gravité aux bons niveaux. Toute déviationde cette ligne doit être notée, et si possible, corrigée.Et souvent, dans beaucoup de cas, la reconnaissanceet la correction de ces points, semblent mineures, sontla différence entre une santé partielle et une guérison.complète.

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Photo 2 : Angle réduit-rectitude : apparitionde becs ostéophy-tiques

Photo 3 : Angle aug-menté : hyperlordose

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Par Lucie Benoit D.O.Par Lucie Benoit D.O.

Juin 1992. Je suis reçue D.O. Cadeau d'an-niversaire inoubliable, reconnaissance de longs efforts,aboutissement d'une séquence de ma vie dont j'igno-rais alors toute la portée.

Cet innocent carton au nombre impression-nant de signatures où règne, en médaillon central, lesaint patron des ostéopathes, me rappelle encorequel bon tour je me suis joué. Il y a dix-sept ans, jesuis tombée dans la soupe du Dr Still et je mepourlèche encore les doigts du goût de cettemédecine infinie.

Pendant mes cinq ans d'études, je découvriset expérimentai une pensée thérapeutique globaledont l'application auprès de ma clientèle traça en moide profonds changements.

Dix ans depuis notre thèse " La sciatalgiechez la femme enceinte", faite en complicité heureuseavec Sylvie Martineau. Une décennie passée, où ensuis-je ? Quelles découvertes depuis, quel parcours ?

Après la thèse donc, restait toute l'intégration des con-naissances à travers une pratique confiante et intu-itive. Pendant les premières années, mon mental arméde raisonnements théoriques et d'images des tech-niques apprises prenait d'assaut la personne à traiter : - Bon, est-ce une ARS ou une PRS ?- Devrais-je faire le 2e degré en premier oubien libérer les 3 diaphragmes ?

- Tiens, j'ai oublié d'observer si c'est un typeantérieur ou postérieur.- Son entorse au pied, est-ce la cause primaireou non ?- Le foie en SD, s'agit-il d'une compensation?

Questions, observations, réflexions sur mesdossiers, recherches dans les livres, j'étais dans matête, dans le passé, dans la répétition, dans le langagede l'intellect, dans le souvenir de ce que j'avais appris.Cette bonne intention m'amena peu à peu à la routine,à la fatigue de traiter.Temps d'étale, point neutre.

Mon réflexealors était de prendredes vacances, de ladistance. J'allais jar-diner, voyager, mebaigner dans lamer. À regardercette eau qui mou-vait à mes pieds,les vagues montantà leur rythme, lesvagues de maréedescendante à leurrythme autre, ma pas-sion d'ostéopathe ravivamon cœur. Je cherchaisalors à retrouver ce flux de lavie partout autour. La mer fascinaitpar sa ressemblance avec la mouvance sentie à l'in-térieur des corps. La vie en dehors de moi, la vie endedans. Des correspondances, des notes, desessences qui se ressemblent, qui battent le rythme ducœur de la vie.

Et je revenais, chaque fois, branchée sur unenouvelle recherche, un autre espace à explorer. Je

QUELQUES PAS

DANS LA VIE

... il y a 17 ansque je suis tombéedans la soupe du Dr

Still et je mepourlèche encore les

doigts du goût decette médecine

infinie.

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retournais à la clinique, les mains et le cœur enflés deCHI. Je laissais faire de plus en plus mon intuition etmon entendement auprès des personnes à traiter. Lesnon-dits, la pudeur, la peau, les deux silencesintérieurs qui sympathisent ou non, leurs odeurs.

Je me permets maintenant de " danser "autour de ces personnes couchées sur la table.J'explore, j'écoute ce que ces jambes me disent, ceque ce sacrum creuse dans ma main. Et je monteensuite au diaphragme près du cœur, je sonde le ter-rain, le rebond, l'envie de vivre ou pas. Puis la vued'une cicatrice me rappelle son histoire racontée plustôt. Couche par couche, je devine et cherche àrecevoir les messages que veut bien me livrer cecorps.

C'est toujours émouvant de rentrer dans l'in-térieur d'une grand-mère, d'une super-woman, d'unadolescent ou d'une fillette et que dire d'un nouveau-né ! Je crois que c'est un moment des plus émou-vants que de prendre contact avec un nouvel être. À lafois avec un respect presque timide et une joyeusecomplicité. Il faut vraiment attendre d'être acceptée,d'avoir l'autorisation de toucher, venue de ces petitsyeux qui m'en disent long, le regard fixant je ne saisquoi au-dessus de ma tête.

On dirait que de plus en plus je dois me fon-dre dans l'amour pour que le traitement réussisse etque je me sente satisfaite de l'harmonie finale. Étapepar étape, ma façon de traiter a changé, les annéesd'expérience accumulant la confiance, l'aisancecomme des fasciae jeunes et sains.

Les grands principes de l'ostéopathie toujoursprésents, toujours actuels me ramènent à ce docteurStill inspiré, visionnaire. C'est un de mes maîtres-guides.

S'ajoute depuis cinq ans une autre découverteaussi forte que la précédente : " Le TAI CHI, l'art duCHI ", révélée par Vlady Stevanovitch, un maître duCHI. Je le cite : " La main, outil de la vie. La vie est action. Vivre, c'estagir. L'action pour nous, c'est ce que fait la main. Or,la main agit par prise directe, par contact, par étreinte.La main façonne, produit, fabrique. Elle dégage denouvelles formes, elle assemble pour construire. Lamain est le détecteur des vibrations et des courantsénergétiques de l'espace. Elle fonctionne comme une

véritable antenne parabolique et capte à distance d'in-nombrables informations si elle est souple, détendue,consciente. Éveiller la main, lui redonner son véritablerôle de guide et de créateur, en faire l'instrument de laconnaissance : c'est le but du travail que je vous pro-pose …"(La voie de l'énergie, p. 98, Éd. Dangles)

Là aussi, l'apprentissage est ardu, à la lenteurde l'apprenti oriental, mais oh combien vrai et vivant !La pensée de cette " école de la voie intérieure "jumelle celle de l'ostéopathie, ma passion première.Mon plaisir se trouve dans la recherche et l'explorationde leurs correspondances. Leurs règles ancrées dansla vie se marient si souvent. L'ostéopathie m'aide àfaire mon TAI CHI et les séances de CHI me révèlentla profondeur toujours plus grande de l'être vivant.Tout cet exercice répété de part et d'autre, exigeantvolonté, lâcher-prise, souplesse, force, attention,présence, détente. Mon attitude de thérapeute se raf-fine, ma sensibilité exacerbée par la présence de tantd'énergie à la fois chez la personne que je traite, enmoi, autour de nous.

Pour apprendre,j'ai souvent passé parla tête, puis ce fut autour du cœur et desmains et, main-tenant, du ventre.Sentir avec leventre, comme simes mains setrouvaient dansmon ventre etqu'elles cher-chaient à commu-niquer avec le ven-tre de l'autre. Là oùse cache la source decristal vivant. Être à l'é-coute de la fluidité d'uncorps quand jaillit le vent intérieur àl'ouverture d'une porte. De l'éthérique jusqu'au secdense des os se meuvent les courants venus de laSource.

Le " singe fou " (bavardage mental) doit setaire pour saisir la vie, la comprendre, la suivre, larecevoir. Une phrase de Philippe notée pendant masession de 3e année me revient :

Les grandsprincipes de

l'ostéopathie toujoursprésents, toujours

actuels me ramènent à cedocteur Still inspiré,

visionnaire. C'est un demes maîtres-guides.

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Journal L’Ostéopathie... précisément 33

" Quand vous êtes prêt à traiter quelqu'un, quand vousavez appliqué votre méthodologie et que cette person-ne est proche de vous sur la table, oubliez tout, vosthéories, vos connaissances, soyez là, dans vos mainsavec cet être. "

Faire taire le " singe fou " pour entendre lessons des corps. J'ai le rôle de libérer la voix emprison-née dans ses nœuds. En touchant les vertèbres, lanote discordante ou pas se joue, le souffle se cherchejusqu'à ce que les sons vibratoires se répondent etcréent des harmoniques.

Ma main n'est qu'un support, un fulcrum pourguider les notes jusqu'à l'instant d'étale, le point neu-tre, moment suspendu entre deux marées qui, peu àpeu, s'éveille, enfle, gonfle, prend son élan et d'uncoup transmet sa vibration fluide dans le corps, c'est lalongue vague mouvante ; l'axe central alors se dilate,le sacrum résonne, les vertèbres tintent, la boîte crâni-enne murmure au même diapason que lesdiaphragmes et les fasciae.

La grande lemniscate se " symphonise ".

Une femme enceinte, c'est un duo à larecherche constante des sons harmoniques, guéris-seurs et chargés de vie. Chaque entité, la mère et

l'enfant qu'elle porte, a son propre souffle, sa vagueintérieure rythmée aux oscillations de l'autre.

Tous leurs échanges se passent dans le ven-tre - centre d'où jaillit la Source. Pour la mère, l'axecentral, ses points d'appui, son bassin doivent êtrelibres de contraintes pour rassurer la vie. L'équilibredes forces horizontales et verticales renforcera lamobilité de ses axes. Le lien avec l'enfant à naître sefera tout naturellement. Le bébé aussi aura sa part. Àla naissance, sa santé dépend de sa capacité à émet-tre son cri, son chant d'ouverture. Ce petit êtreapprend l'autonomie en émettant son son unique à tra-vers ses membranes, ses fluides et sa densité.

" Comme un électricien contrôle les courantsélectriques, un ostéopathe contrôle les courants de lavie et ranime les forces suspendues. " (Still)

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NOTIONS NOTIONS D'OSTEOPATHIE D'OSTEOPATHIE CHEZ L'ENFANTCHEZ L'ENFANT

Par Denyse Dufresne D.O.

L'ostéopathie chez l'enfant est avant tout préven-

tion car l'enfant est un être en devenir.

À la conception, il est impératif que leréceptacle, l'utérus, soit libre de toute contrainte,comme une montgolfière, au milieu du bassin;donc il faut un bassin bien équilibré avec unutérus mobile au centre; mais il faut aussiencourager l'ouverture de la cage thoraciquedes futures mamans pour diminuer toute pres-sion abdominale excessive et permettre unebonne oxygénation des tissus de la mère et del'enfant à naître. Jean Drouin, DO était d'accordavec moi que le Balladi est une bonne prépara-tion pour les bassins des femmes et que lechant encourage cette ouverture de la cage tho-racique. Toute influence négative, physique ouémotionnelle doit être considérée d'importancepour le développement du fœtus. Il faut lire lesouvrages des Dr Jean Pierre Relier, néonatalo-giste (L'aimer avant qu'il naisse) et DrChristophe Massin, psychiâtre (Le bébé etl'amour).

À la naissance, les os du crâne se

chevauchent pour permettre la descentedu bébé dans le canal de naissance :c'est un passage mais un passagenécessaire pour permettre l'ouverturemaximale, l'expansion maximale qui estl'expression de la vitalité indispensablepour une bonne croissance d'un petitêtre. Une étude du Dr Viola Frymann sur1250 nouveaux-nés démontre que 78%ont une lésion de motilité d'un ouplusieurs os du crâne, pouvant aller demineure à majeure. Il y a pression sur latête du nouveau-né et cette pression,qu'elle soit externe i.e. sur les os du

crâne, qu'elle soit interne i.e. par le liquidecéphalorachidien au pourtour des ventriculeslatéraux peut entraîner des compressions de lanévroglie, des nerfs crâniens, des artères etveines. Ces compressions peuvent donner dessignes mineurs (larmoiement) mais aussi dessymptômes graves à la suite d'hémorragie (sou-vent retrouvée dans les cas de paralysiecérébrale). La voûte du crâne du nouveau-néest formée de plaques d'os entourées de deuxcouches de méninge, la dure-mère, qui entourele cerveau, s'attache au pourtour du foramenmagnum, C2-C3, puis à la deuxiême vertêbresacrée(core-link). Donc tout tiraillement, lorsd'un accouchement difficile ou encore trop rapi-de, peut altérer sa qualité et sa fonction.

L'émotion peut aussi amener des ten-sions : on n'a qu'à penser aux maux de têtelors de contrariétés! La naissance peut êtretraumatisante, spécialement losrque l'onprovoque le travail avec du pitocyn ou de l'ocy-tocine, car les contractions sont décuplées enforce et en intensité. Avec la pratique ,j'ai aussiremarqué que les mamans `superwomen`quicroient que le temps d'enfanter est une activitéparmi tant d'autres,i.e. elles déménagent etorganisent une maison durant la grossesse avecfébrilité, sans écouter les signes de fatigue queleur donne leur corps; ou encore les mêres quireprennent le travail trop tôt après l'accouche-ment, pour garder leur emploi ou pour toute

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autre raison: le bébé sent cet état de nervositéde la mère et l'on retrouve des enfants avecdes problèmes reliés à l'alimentation (difficultéd'allaitement, reflux gastro-oesophagien,…).

Lionnelle Issartel disait : " La véritableprévention est de diagnostiquer et traiter leslésions avant l'apparition des sonnettes d'alarme" i.e. l'ostéopathe parvient à sentir des malai-ses souvent non décelables au départpar la technologie médicale modernesoit les rayons X, le scanner, etc.Les sonnettes d'alarme ont étédécrites dans un articleprécédemment à savoir desbébés pleurant sans arrêt, desbébés mous ou trop tendus,des bébés qui dorment tout letemps, des bébésirritables,etc. Le bébé pleurepour beaucoup de raisons :c'est son mode de communi-cation pour dire qu'il a faim,froid, peur, qu'il n'aime pas lasituation, qu'il est incomfor-table…

En ostéopathie, les mêmescauses ne produisent pas les mêmeseffets (la naissance OIGA) ; d'un autrecôté, les mêmes effets ne viennent pas de lamême cause nécessairement (les colliques peu-vent venir d'un intestin nerveux ou encore d'unecompression du nerf vague).

Lionnelle Issartel nous rappellait qu'il y aune période critique de 6 mois de vieintrautérine à 2 ans de vie, où les circuits i. e.les associations entre les neurones : " serontalors créés pour la vie entière, la fonction pou-vant rester latente pendant des années sansperdre son pouvoir, sa possibilité d'être utiliséeun jour de nécessité… Ainsi les fonctions tellesla vue, l'audition,le goût, la coordination desgestes, la mémorisation, la parole créent des

associations qui permettent l'intelligence, l'actionet la création. "Les trous osseux permettant lepassage des nerfs crâniens sont fixés à 6 ans etdès lors on peut avoir un profil de l'intelligence.

L'ostéopathie est aussi nécessaire chezl'enfant qui grandit : les enfants comme lesadultes répondent aux aggressions externes(j'entends par là la pression climatique, les trau-

matismes physiques, les parolesblessantes, les non-dit,etc. ) et aussi

aux aggressions internes (virus,vaccins, entités…) de manière dif-

férente selon trois facteurs : --leur terrain (naissance, géné-tique, habitudes de vie)

--le stress (physique etou psychologique; sous-stimulation ou sur-stimulation)

--le facteur déclen-chant (force du choc, inten-sité, rapidité,…)

L'ostéopathe observe commentl'enfant se positionne, comment

il ou elle bouge dans l'espace, sile développement neuro-moteur se

fait harmonieusement, si tout sepasse bien lors des apprentissages sco-

laires. Quand on sait que l'écaille de l'occiputne se soude à la base qu'entre 3 et 5 ans etque les parties condylaires entre les masseslatérales et la base de l'occiput ne s'ossifientque vers l'âge de 7 ans comme pour lesvertèbres sacrées : quoi penser des dommagespossibles lors d'une chute sur les fesses ouencore à plat dos; ou encore lors du port d'unsac d'école trop pesant, sur les vertèbres! J'aisouvent constaté des lésions du 2e degré! Lesdouleurs de croissance sont aussi fréquentes :en ostéopathie, on sait que les os grandissentplus vite que les nerfs et les muscles : ce quipourrait expliquer les sensations d 'étirementvoire même des soufrances lorsque l'enfantgrandit. Mais j'ai remarqué dans ma pratique

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que ces douleurs de croissance s'estompent oubien souvent disparaissent lorsque l'on dégagele bassin d'une congestion qui peut être due àun bloccage du sacrum entre les iliaques. Unbloccage se produit très fréquemment lors dechute, ou peut être attribué au tiraillement desattaches de l'intestin et de la vessie, organessensibles au virus ainsi qu'à des peurs oupertes. L'enfant nerveux va se plaindre demaux de ventre, surtout lors de la rentrée sco-laire.

Un autre phénomène très important denos jours : le stress nocif, j'entends par là unbombardement excessif du système nerveuxdevant lequel l'enfant ne peut s'adapter (jeu denintendo pendant des heures, compétition ouperformance à outrance, …); " Le stress àforce d'être inefficace et inadapté, se répète etse prolonge en créant dans l'organisme dessous produits métaboliques et parfois mêmedes désordres structurels " nous disait encoreLionnelle Issartel. On peut penser aux zonesréflexe de Chapman, de Jaricot, … Le stresscrée une hypersensibilité des systèmes, quipeut se traduire par des tics, des allergies trèsnombreuses de nos jours! L'ostéopathe peutaider à restaurer la fonction organique, rééquili-brer les systèmes sympathique et parasympa-thique et de ce fait permettre de rétablir unepossibilité d'adaptation et plus d'harmonie!

Enfin il faut se rappeler que l'ostéopathene traite pas des maladies mais bien desenfants , des personnes qui sont aux prisesavec un désordre quelconque. Lorsque laphysiologie a basculé vers la morbidité,l'ostéopathe peut soulager; mais parfois onsous-estime le très grand pouvoir derécupération, d'homéostasie de l'enfant! Parfois quand on arrive à " briser le lien entrela cause et le diagnostic, les symptômes dis-paraissent " nous dit Viola Frymann. Certainsasthmes disparaissent rapidement.

Le respect et le non-jugement face à cet être àpart entière, si petit ou si démuni soit-il, est unerègle d'or de l'Ostéopathie.L'ostéopathe doitrespecter les humeurs et les limites des bébéscomme des 'ados'. L'ostéopathe peut beaucoup'si ', et je dis bien 'si' son traitement est accom-pagné de la confiance des parents en sonenfant, du professeur en son élève et de la foidans le phénomène d'homéostasie, i.e. la pos-sibilité de tout être humain de s'autoréguler etde s'autoguérir! Il faut savoir respecter l'enfantcar " la forme d'un être est le reflet et la néces-sité de sa manifestation " nous dit PhilippeDruelle.

L'ostéopathe permet à l'enfant de retrou-ver ses propres schémas dynamiques de santé!

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Traduction par Jean Guy Sicotte M.D.,D.O.(Q)Traduction par Jean Guy Sicotte M.D.,D.O.(Q)

Des trois os de la base du crâne, l'occiput gouvernela calotte crânienne, le sphénoïde gouverne les os dela face et les temporaux contrôlent la tension desplans fibreux des membranes intracrâniennes1.

Le temporal s'articule avec cinq des 22 os du crâne :l'occiput, le pariétal, le sphnoïde, le zigoma et lamandibule. Ses influences sur la sphère crânienne etplan de traitement.

Le temporal a été qualifié de " fauteur de trouble "(trouble maker)2 de la tête. Embryologiquement, letemporal origine de huit centre d'ossification. Le tem-poral du nouveau né est en trois parties : l'écaille, lapétro-mastoïde, l'anneau tympanique.

Pour bien évaluer les symptômes cliniques occasion-nés par une dysfonction temporale, il faut connaîtreles nerfs et les vaisseaux sanguins qui y circulent ousont en étroite relation avec le temporal.

Les nerfs qui cheminent dans le temporal sont l'auditif(acoustique ou vertibulo cochléaire), la corde du tym-pan* , le facial (VIIe), le grand pétreux, le plexus sym-pathique de la carotide interne, le ganglion semilunaire du trijumeau (Ve), la branche tympanique duglosso pharyngien (IXe), la branche auriculaire duvague (Xe).

Les vaisseaux sanguins qui passent à travers le tem-poral sont : la carotide interne, l'artère stylo-mastoïdi-enne, la jugulaire interne, l'artère occipitale, le sinuspétreux inférieur, les vaisseaux méningés moyens, labranche tympanique de l'artère maxillaire, la brancheauditive interne de l’artère basilaire** et la veinecochléaire interne vers la jugulaire.

Pour les détails des nerfs, vaisseaux et trous du crâne avecleur contenu, se référer au livre de Harold I Magoun Sr.D.O., FAAO, L'ostéopathie dans la sphère crânienne, p. 330à 333.

CliniqueCliniqueLa " dyslexies " semble toujours avoir rapport avecune dysfonction temporale. L'habileté à la lecture estparfois rapidement améliorée par une mobilisationréussie et un équilibre des temporaux.

Cet os est aussi souvent impliqué dans des symp-tômes douloureux persistant ou récurrents du bras etde l'épaule.

Une impaction bilatérale des temporaux est unedécouverte consistante chez les enfants autistique3.

Évaluez la symétrie de mobilité des temporaux.L'asymétrie, quand elle se retrouve, peut souvent êtretraitée par le roulement bilatéral des temporaux. Ceroulement se fait en appliquant successivement unepression au niveau de la mastoïde de l'un puis del'autre temporal au rythme du mécanisme cranio-sacré. Des restrictions temporales se retrouvent sou-vent au niveau des sutures. La meilleure façon detraiter ces restrictions consiste à utiliser des tech-niques dans le sens de la lésion ! Quand vous trouvez

LLee tteemmppoorraallPar Dr J. Thomas Howard DDSPar Dr J. Thomas Howard DDS

*Chorda tympani : branche du nerf facial distribuée aux glandes sub-mandibulaires et sublinguale et au 2/3 antérieur de lalangue (type parasympathique).

**L’artère auditive interne, appelée aussi labyrintique, pénètre par le C.A. interne.

DDeess rreessttrr iicctt iioonnss tteemmppoo--rraalleess ssee rreett rroouuvveenntt

ssoouuvveenntt aauu nn iivveeaauu ddeessssuuttuurreess ..

Gray’s Anatomy, 1901, page 35

artic

ulatio

n avec le pariétal

grande

aile du sphénoïde

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ces restrictions de mobilité, induisez des mouvementsalternatifs ; amenez un temporal en rotation interne etl'autre en rotation externe. Ce traitement donne d'ex-cellents résultats thérapeutiques au niveau dessutures des parties pétreuses du temporal à la basedu crâne, particulièrement au niveau de l'occipito-pétreuse. Ne laissez jamais les temporaux en asyn-chronie. Sinon vous pouvez causer nausées, vomisse-ments, vertiges et même des convulsions.

La décompaction du temporalLa décompaction du temporalLa technique de mise en traction est excellente* pourporter le diagnostic et traiter la compaction médianedu temporal. Induisez simplement une légère tractionpostéro-latérale sur les deux oreilles, dans une direc-tion correspondante à la projection externe des pyra-mides pétreuses. Une fois la traction amorcée, ladirection à suivre s'imposera d'elle-même. Saisissezles deux oreilles en même temps, le patient couchéconfortablement sur le dos. Appliquez la traction, d'in-tensité égale des deux côtés, en suivant la directiondu mouvement induite par le tonus inhérent des tissus.Induisez une très légère traction et attendez depercevoir une mobilité répondant à cette sollicitation.Si vous sentez les oreilles qui veulent tourner ou glis-ser dans l'une ou l'autre direction, suivez cette mobi-lité. Ne gênez aucune tendance. Ça ne prend quequelques minutes. Le nombre de muscles qui s'in-sèrent sur le temporal est à peine moins nombreuxque ceux qui sont en relation avec le sphénoïde.

La compression des deux pivots, sphéno-squameux etcondylo-squamo-mastoïdien (CSM) se retrouvent sou-vent et peut causer beaucoup de restriction du méca-nisme crânio-sacré avec pathologies associées.

Le rhombo-encéphale, (comprenant) le pons, lecervelet et le départ de la moelle épinière ainsi que leIVe ventricule, avec ses centres physiologiques deprime importance repose sous la tente du cerveletsous-tendue entre les " crêtes " pétreuses des tempo-raux. Nous sommes ici dans la partie la plus anciennedu système nerveux central (SNC) qui contient lesrelais primaires des impulsions sensitives tels les noy-aux proprioceptifs, auditifs et vestibulaires de mêmeque les noyaux sensitifs des nerfs crâniens V à XII etles noyaux moteurs de tous les nerfs crâniens.

La coordination est contrôlée par le cervelet. Deslésions du temporal peuvent donc provoquer deseffets à distance et même affecter les fonctions vitalesdes centres cardiaques et respiratoires.4

En suivant le trajet des nerfs crâniens on peut y trou-ver des influences variées. Le IIIe et le IVe nerfscrâniens peuvent être " victimes " d'emprisonnementpar torsion des attaches antérieures de la tente ducervelet. Le ganglion du Ve (de Gasser) est contenudans un sac dural et donc à la merci de tensionduremèrienne.

La racine de ce ganglion peut être mise elle-même entension, par une rotation du temporal, lorsqu'ellechevauche l'arête pétreuse. Le ganglionsphénopalatin, suspendue à la deuxième branche duVe dans la fosse ptérigopalatine, peut-être soumis àun tamponnage ou à un étirement causé par unelésion osseuse. Le VIe nerf crânien est souvent pincépar le ligament pétro sphénoïdien (ou sphéno-pétreux). Les VIIe et VIIIe nerfs crâniens méritent unemention spéciale. Ce sont vraiment deux nerfs dis-tincts. Le IIe envoie une branche somatique motriceaux muscles superficiels de la figure et du cuir chevelu

et une branche sensitive " périphérique " au 2/3antérieur de la langue. Le VIIIe a une branchecochléaire assumant l'audition et impliquée dans le tin-nitus, de même qu'une branche vestibulaire assumantla fonction d'équilibre et impliquée dans le vergtige etle nystagmus. Ces deux nerfs mixtes cheminent enrelation étroite avec le tubercule jugulaire que l'on nedoit pas oublier dans la compréhension et le traite-ment de ces pathologies.

Les lésions du sphénoïde, de l'occiput et des tempo-raux qui induisent des tensions duremèriennes autourdu méat auditif, associés à des tensions dans les fas-cias cervicaux adjacents, la convergence forcée des

* Attention : lire attentivement l'article suivant du Dr Thomas Schooley D.O. et les commentaires de l'éditorial du présent numéro.

LLee II II IIee eett llee IIVVee nneerr ffss ccrrâânniieennssppeeuuvveenntt êêtt rree ““vviicctt iimmeess””

dd’’eemmpprr iissoonnnneemmeenntt ppaarr ttoorrssiioonnddeess aa ttttaacchheess aannttéérr iieeuurreess ddee llaa

tteennttee dduu cceerrvvee lleett ..

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Journal L’Ostéopathie... précisément 39

condyles occipitaux de part et d'autre des centresnerveux du pons, ou toute autre pathologie pertinente,doivent être prise en considération. Des pressionspeuvent affecter le mécanisme endolymphatique. Despressions peuvent résulter de lymphadénite dans lecanal facial.

Le trou stylomastoïdien, à la naissance, est plus vul-nérable à des lésions des fascias cervicaux supérieurspuisqu'il n'y a pas encore d'apophyse mastoïde pour leprotéger. Les quatre derniers nerfs crâniens dechaque côté sont souvent affectés au niveau du troujugulaire (déchiré postérieur) ou à son voisinagegénéral. “Nausées et régurgitations chez le bébé;nausées et vomissements chez l'adulte migraineux”[rajouté par le traducteur].

La compression des condyles ou du sillon médullairechez l'enfant, les tensions duremèriennes desenveloppes ou des entorses des fascias sous occipi-taux chez l'adulte, toutes peuvent jouer un rôle impor-tant dans les pathologies de ces trajets nerveux.

De plus on devrait se rappeler que les plexus carotidi-en et les nerfs grands et petits pétreux superficiel sontégalement vulnérables.

La carotide interne passe dans le canal carotidien àl'apex de la pyramide pétreuse pour fournir les 2/3 duvolume sanguin à la cavité crânienne. Y passe aussi leplexus sympathique. Parce que le sang circulant dansle polygone de Willis tend à rester homolatéral5, il y aune certaine vulnérabilité à une lésion temporale.

Parce qu'il y a des veines à parois minces, elles sontvulnérables à trop de compression. Les lésions dutemporal pourraient affecter les sinus pétreux et sig-moïdal, avec pression de refoulement dans le sinuscaverneux et plus spécialement au niveau du foramenjugulaire (déchiré postérieur) à travers lequel draine95% du volume sanguin. Chaque fluctuation du liquidecéphalorachidien génère une vague dans l'endolym-phe qui augmente les mouvements du liquide dansl'oreille interne. La communication, par le canal entrela saccule et l'utricule est impliquée dans le vertige etla surdité et autres dysfonctions semblables.6

N'importe lequel de la douzaine de muscles adhérantau temporal, ou à la section dépendante de la tromped'Eustache, peut subir des modifications dans les rela-tions entre son origine et son insertion distale et êtreainsi perturbé dans ses fonctions. Ceci comprend les

muscles cervicaux avec leur fonction de support,quelques uns des muscles de la mastication etd'autres muscles impliqués avec l'oreille, le nez et lagorge. Le tenseur du tympan, le stylohyoïde, le sty-loglosse et le stylopharyngien.

L'origine physiologique de la tente le long du sinusdroit peut être la source de restrictions membraneusesau site d'attache de la tente le long de l'arête pétreuse,englobant le sinus pétreux supérieur. Une gêne de lafluctuation du L.C.R. dans le 4e ventricule peut altérerla fonction des centres physiologiques qui y sont loca-lisés.

Un temporal bloqué en rotation interne obstrue par-tiellement ou complètement la trompe d'Eustache etest accompagné de sons aigus. Bloqué en rotationexterne le temporal maintient la trompe ouverte etgénère des bruits de basse fréquence.

Il arrive souvent que l'on trouve un temporal plus librede rotation que l'autre mais qu'il résiste dans le sensopposé. S'il résiste à la rotation interne, il est en lésionde rotation externe, et son opposant peut-être enlésion inverse. En faisant osciller doucement, lente-

ment le temporal entre la rotation interne et externe, ladirection de la mobilité peut être détectée assez pré-cisément.

Un traumatisme à l'arrière de la tête force l'écailleoccipitale vers l'avant et légèrement vers le hautautour d'un axe passant par les apophyses jugulaires.La partie basilaire de l'occiput aura été forcée endirection caudale ; ce qui aura entraîné les temporauxen rotation interne via l'articulation de type rainure etlanguette (tongue & groove) de la pétro basilaire. Laportion pétreuse est abaissée. Le rebord mastoïdiende l'occiput, forcée vers l'avant et vers le haut secoince dans le rebord occipital de la mastoïde qui aété en direction postéro-médiane. Ce qui explique lagravité des traumatismes occipito-mastoïdien. Il peut

UUnn tteemmppoorraa ll bb llooqquuéé eenn rroottaatt iioonniinntteerrnnee oobbsstt rruuee ppaarr tt iiee ll lleemmeenntt oouu

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aussi se produirent une compression sphéno basilaireet autres complications.

Le ligament sphéno-mandibulaire joue un rôle impor-tant dans le phénomène lésionnel secondaire à uneextraction dentaire. L'os hyoïde peut-être abaissé surle côté de la rotation externe du temporal à caused'une laxité du ligament stylohyoïdien.

Le ligament sphéno-pétreux peut affecter le VIe nerfcrânien et un strabisme peut résulter d'une lésiond'emprisonnement de ce VIe nerf. Une implication duVague à droite peut influencer négativement l'estomac,le foie et le colon ascendant ; à gauche, le cœur,l'estomac et la rate. Une lésion des condyles estsurtout responsable d'un pylorospasme chez le nou-veau-né ; Une dysfonction temporale peut jouer unrôle dans les ulcères peptiques " d'origine neurogène inconnue".

Une torsion de la symphyse amène l'occiput inférieursur un côté et le temporal du même côté va être enrotation externe relative. L'inverse se produit sur l'autrecôté.

Dans " le side bending rotation " le roulement de l'oc-ciput autour d'un axe antéro postérieur est comparableà ce qui se passe dans la torsion mais le " side bend-ing " autour d'un axe vertical exagère la rotationexterne ou interne. Que le temporal soit en lésion "primaire " le reste du crâne va s'adapter assez rapide-ment par des changements compensateurs.

À un âge avancé lorsque l'on perd ses dents et que levolume osseux de la mâchoire diminue, la modificationde l'angle mandibulaire faussera la position du tempo-ral à moins qu'une prothèse dentaire adéquate main-tienne l'écart des maxillaires à sa valeur originale. Sicet écart diminue, il y aura un raccourcissement desligaments entourant la cavité glénoïdienne qui tendrontà provoquer la rotation interne du temporal.

L'impaction de la sphénosquameuse ou du pivotcondylo-squamo-mastoïdien peut provoquer desérieux syndromes réflexes. Les rotations externesbilatérales sont rares. Mais des lésions de rotationinterne bilatérale des temporaux sont fréquentes avecla sphéno basilaire en extension.

La technique des trompes d'Eustache bilatérale est

efficace dans les cas de tinnitus, de sécrétioncatarrhales, d'oreilles bouchées, de congestion périor-bitaire ; Elle aide habituellement le drainage de laveine ophtalmique, des sinus caverneux et pétreux etla veine jugulaire. Avec la technique une main dechaque côté, comprimez médialement et postérieure-ment les apophyses mastoïdes pour amener les 2temporaux en rotation externe tout en les tirantpostérieurement. Maintenez cette position quiredressera et tendra légèrement les trompesd'Eustache. Appuyez doucement l'épaule ou le thoraxsur la glabelle du patient et effectuez lentement et enalternance une pression suivie d'un relâchement pourun effet de pompage. L'alternance d'étirement et derelâchement des sections cartilagineuse ferme etouvre les trompes et favorise le drainage de liquideéventuel.7

Cet article ne prétend pas effectuer une revue com-plète du temporal sous tous ses aspects. J'ai essayéde ne traiter que de quelques problèmes que peuventsurvenir dans le traumatisme du temporal. Ces os estvraiment un " fauteur de trouble " à cause de ses rela-tions étroites avec ces os uniques que sont l'occiputet le sphénoïde. Les nombreux muscles qui s'y rat-tachent exercent une influence majeure sur le com-portement et le mécanisme des temporaux. J'espèreavoir passé en revue quelques uns des plus impor-tants problèmes des temporaux pouvant interféreravec le M.R.P.

Bibliographie1-Arbuckle, Beryl E. : " Selected Writings ", 1966.p. 2062-Sutherland, W.G. : Unpublished lectures and writ-ings. 1914-1954.Uplegder, John E. and Vredevogd, Jon D., 3-Craniosacral Therapy, Eastland Press, Chicago,1983.4-Kimberly, D.E.: A talk on Osteopathy, Journal ofOsteopathic Cranial Association, 1954, p. 36-51.5-Schmidt, C.F.: The Cerebral Circulation in Healthand Disease, C. Thomas Publishers, 1550.6-Sutherland, W.G.: Unpublished lectures and writ-ings, 1914-1955.7-Magoun, Harold I.: Osteopathy in the CranialField, 3rd edition, The Journal Printing Company,Kirksville, MO, 1976, p. 150-155.

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Journal L’Ostéopathie... précisément 41

À la suite de cet article sur le temporal, le Dr Thomas Schooley,

D.O., FAAO a adressé, dans le numéro suivant de la Cranial Letter,

un petit commentaire de mise en garde en rapport avec une expéri-

ence qu'il a lui-même vécue.

Cher Dr Hessler (Medical Editor)

Je vous écris en réponse à l'article sur le temporal par le Dr Thomas

Howard DDS publié en mai 1994. D'abord je veux complimenter le Dr

Howard sur la description exceptionnellement bien décrite et complète

de l'anatomie et des mécanismes du temporal.

Cependant je dois lui dire que je ne suis pas c'accord avec lui lorsqu'il

suggère la technique de traction sur l'oreille (ear pull technique). Le Dr

Sutherland n'a pas enseigné cette technique. Il nous a appris que le " V

spread " était la méthode de choix pour relâcher les restrictions occipito-

mastoïdiennes. Cette technique spécifique consiste à placer l'index de

chaque main sur le versant médian de l'apophyse mastoïde, le " deux-

ième doigt " sur le supra occiput et d'exercer alors une pression en

direction latérale sur le temporal et une pression en direction médiane

sur l'occiput. Cette manœuvre désengagera le temporal de l'occiput. Une

légère traction sur la mastoïde en direction postérieure tirera l'apex de la

portion pétreuse postéro-latéralement, libérant ainsi la région du trou

déchiré antérieur. L'utilisation de cette technique est spécifique à la

libération des restrictions de la suture occipito-mastoïdienne.

Thomas J. Schooley D.O., FAAO

En rapport avec cette technique de " ear pull " j'ai été déjà traité

par cette technique il y a plusieurs années et je me suis retrouvé

avec un prolapsus permanent du conduit auditif externe. Cela

m'a empêché de porter un appareil auditif à mon oreille droite.

Si ces remarques peuvent prévenir cet inconvénient chez

quelqu'un d'autre, ma lettre aura été utile.

Vous pourrez bientôt retrouver certains articles du Journal L’Ostéopathie...

Précisément sur le site WEB de l’ADO à l’adresse suivante :www.osteopathiecanada.ca

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42 Journal L’Ostéopathie... précisément

SSAAVVIIEEZZ--VVOOUUSS QQUUEE.... .... .. .. .. .. .. .. .. ..

...l'huile de foie de morue a des effets bénéfiquessur la prévention et le soulagement de l'arthrite?

Le professeur Bruce Octerson de la Faculté demédecine de Cardeff au Royaume Uni a démon-tré par des observations sur des cartilages d'ar-ticulations malades que les pricipaux ingrégientsde cette huile (les acides gras omega 3) ont uneffet régénérateur.

Ces huiles détruisent les enzymes responsablesde la destruction des cartilages, de même quecelles provoquant l'inflammation et la douleur.

...les trous déchirés postérieurs (Jugular fora-men) peuvent être de dimension différente. Celuide gauche est fréquemment plus petit que celuide droite. Peut-être sans conséquence?

... que le ligament sphéno-pétreux s'appelleégalement "pont de l'abducteur" car ses fibresrecouvrent le nerf moteur oculaire externe(abducteur VIe nerf crânien) et qu'il se calcifieparfois.

CRANIAL ADJUSTMENT (on n’a rien inventé!)

Aux Indes, aujourd'hui, des familles de rebouteux se spécialisent encore dans la manipula-tion des os du crâne, un talent transmis de père en fils. Ces rebouteux pratiquent leur artavec une habile dextérité qui ferait honte à plusieurs ostéopathes occidentaux. Il y a un petitbonhomme assis sur un sac de jute à l'entrée de la gare du chemin de fer qui, pour l'équiva-lent d'environ 10 sous, vous ajustera tous les os du crâne. Il travaille assis les jambescroisées; on s'assoit devant lui et il procède à des ajustements adroits et rapides de tous lesos du crâne y compris les nasaux et les palatins!

Ça prend environ 5 minutes! Demandez-lui où il a appris ça; il vous dira "mon père". Où sonpère a-t-il appris ça? Son père!

Richard Grossinger, Anthropologue in “Planet Médicine”, Ed. North Atlantic Books1994

Page 43: ostéopathie précisément #5

Le IXXe Symposium International d'Ostéopathie de MontréalLe IXXe Symposium International d'Ostéopathie de MontréalDu 14 au 18 juin 2002Du 14 au 18 juin 2002

Premier jour (14 juin) les conférences « plénières »1) Charlotte Weaver D.O., Une pionnière en ostéopathie par Margaret Sorrel D.O. (USA)2) Comment établir le dialogue avec le médecin intérieur avec Bernard Darailland, D.O. (Fr)3) Assessing the weaver area avec Fred L. Mitchell Jr. D.O., FAAO (USA)4) Les bases de la recherche dans une tradition vivante avec Pr Michael L. Patterson PhD (USA)5) Méthodologie clinique avec Philippe Druelle D.O. (C et F)6) Évaluation ostéopathique de l'hypertension intracrânienne Pr Tamara Kravchenko M.D.PhD(Russie)7) Le traitement traditionnel du tissu conjonctif et son expression contemporaine avec Anthony G.Chila, D.O., FAAO (USA)8) Notre riche tradition ostéopathique avec Harold I. Magoun D.O., FAAO (USA)9) The patient is the temple par Viola M. Frymann D.O., FAAO, (USA

Les ateliers (workshops)15, 16, 17 et 18 juin 2002

La continuité du tissu conjonctif - Le relâchement des fasciaeAnthony Chila D.O., FAAO (USA)

14, 15, 17 et 18 juin 2002 Les interrelations somato-émotionnelles

Bernard Darraillans D.O. (France)

15, 16, 17 et 18 juin 2002Évaluation et traitements des dysfonctions de l'encéphale, de la dynamique endocrânienne et de la chaîne

centrale. Les spasmes endocrâniens stade 1.Philippe Druelle D.O., (C et F), Michael Patterson PhD (USA), Tamara Kravchenko M.D., PhD (Russie),

Geneviève Forget D.O. (Q) et Pierrette Cyr D.O. (Q) assistantes

15, 16, 17 et 18 juin 2002La méthodologie pour évaluer et traiter les nourrissons et les jeunes enfants

Viola Frymann D.O., FAAO (USA)

15, 16, 17 et 18 juin 2002L'efficacité des ajustements ostéoarticulaires selon la tradition

Harold I. Magoun D.O., FAAO (USA

14, 15, 16, 17 et 18 juin 2002Methodology in the cranial field - « Rational cranial manipulation »

Fred L. Mitchell D.O., FAAO (USA)

16 et 17 juin 2002Le bassin et la charnière cranio-cervicale et l'unité cranio-sacrée

Diane Laflamme D.O. (Q) et Dino Muzzi D.O. (Q)

Pour informations sur le symposium, contactez le CEO au(514) 342-2816 ou le site web : www.osteopathie-canada.com

Page 44: ostéopathie précisément #5

(ADO)L’Association des diplômés en Ostéopathie duCollège d’Études Ostéopathiques de Montréal

5637, StirlingMontréal (Québec)

H3T 1R7tel : (514) 497-3043

www.osteopathiecanada.ca

(COQ)Centre Ostéopathique du Québec10600 Place Seguin

bureau 1BMontréal (Québec)

H2B 2C3tel : (514) 384-1271

www.coq.org

(CEO)Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal5637, Stirling

Montréal (Québec)H3T 1R7

tel : (514) 342-2819

www.osteopathy--canada.com

(CCO)Toronto * (DOK)Allemagne