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Orthographe : revue de presse Du 1 er au 5 octobre 2009 Par C.M. Article de Claude Duneton sur Alain Rey (p. 2). Publicité pour le hors-série du Point « Parlez-vous correctement français ? » (p. 3). Un mot sur la standardisation de l’orthographe du catalan (p. 4-5). À propos de l’utilisation de Projet Voltaire dans les IUT (p. 6-7). Une association pour aider les jeunes ayant des difficultés en orthographe (p. 8). Être dépourvu d’orthographe n’empêche pas de réussir (p. 9-11). Chronique de Dewaele sur le pluriel des noms de couleurs (p. 12). Article sur une dictée de Dewaele (p. 13-14). Parution d’une plaquette de Chantal Contant et Romain Muller (p. 15). Le commentaire d’un internaute contre les correcteurs proposant la polygraphie (p. 16-18). Interview de De Closets dans un journal québécois (p. 19-21). Quelques mots sur le livre de De Closets dans le Monde des livres (p. 22). Dépêche AFP au sujet de la dictée pour l’association ELA (p. 23-24). Entretien avec André Chervel sur Cap Canal (wmv).

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Orthographe : revue de presseDu 1er au 5 octobre 2009

Par C.M.

Article de Claude Duneton sur Alain Rey (p. 2).Publicité pour le hors-série du Point « Parlez-vous correctement français ? » (p. 3).Un mot sur la standardisation de l’orthographe du catalan (p. 4-5).À propos de l’utilisation de Projet Voltaire dans les IUT (p. 6-7).Une association pour aider les jeunes ayant des difficultés en orthographe (p. 8).Être dépourvu d’orthographe n’empêche pas de réussir (p. 9-11).Chronique de Dewaele sur le pluriel des noms de couleurs (p. 12).Article sur une dictée de Dewaele (p. 13-14).Parution d’une plaquette de Chantal Contant et Romain Muller (p. 15).Le commentaire d’un internaute contre les correcteurs proposant la polygraphie (p. 16-18).Interview de De Closets dans un journal québécois (p. 19-21).Quelques mots sur le livre de De Closets dans le Monde des livres (p. 22).Dépêche AFP au sujet de la dictée pour l’association ELA (p. 23-24).Entretien avec André Chervel sur Cap Canal (wmv).

http://www.lefigaro.fr/livres/2009/10/01/03005-20091001ARTFIG00519-encore-l-amour-.php

Encore l'amourClaude Duneton 01/10/2009 | Mise à jour : 12:18 | Commentaires 4 |

La somme des choses que connaît Alain Rey sur la langue française est proprement hallucinante ! La lecture de son livre L'Amour du français,« contre les puristes et autres censeurs de la langue », nous fait voyager dans les profondeurs de l'histoire, du haut Moyen Âge à nos jours ; et surtout, elle nous libère de tout souci quant aux prétendues menaces qui pèseraient sur notre langue. L'auteur use d'un syllogisme - sous-entendu, mais très présent tout au long du livre : «Puisque je sais toutes ces choses, la langue française ne court aucun danger ; elle est protégée par mon immense amour.» Rien de contradictoire avec la remarque très juste qu'il place chemin faisant : «Ce ne sont pas les langues qui meurent, ce sont les gens qui les parlent.» D'où nous ne pouvons que souhaiter, à la fois par sincère amitié et par intérêt, qu'Alain Rey devienne Immortel, s'il plaît à Dieu !

Prenant appui sur le fait que « l'avenir est aux couleurs des fantasmes » - on ne saurait le nier -, l'auteur rit des pessimistes ; il se gausse des inquiets (dont je suis), des rabat-joie qui n'ont qu'une confiance limitée, vu l'évolution du monde, dans l'avenir de notre langue. Il les appelle des « Cassandre », sans prendre garde à l'ambiguïté de cette appellation moqueuse, car la petite Cassandre avait raison sur toute la ligne : Troie fut bel et bien détruite, et Priam égorgé.

Mais Alain Rey ne croit pas aux crises - il se réjouit amoureusement de tout ce qui arrive à la langue, où il ne voit que vitalité encourageante : la dégringolade vertigineuse de l'orthographe lui plaît comme un élément de progrès sur la rigueur passée des conventions ; « car les formalismes normalisés de l'écriture - des rituels qui trahissent une religiosité refoulée - favorisent la position d'obéissance beaucoup plus que la souplesse admise de la prononciation ». Aussi, la montée en force des SMS l'enchante -voilà du nouveau, du vivant, enfin ! Du 9 !…

Eh, certes ! on sait bien que l'orthographe est un tricot de pure convention. Le XIXe siècle a exagéré sa ritualisation de manière grotesque, souvent - mais que faire ? Alain Rey, maître d'œuvre du Grand Robert et d'autres ouvrages de poids, ne dit pas ce qu'il fait quand il reçoit une demande d'emploi ainsi rédigée : « Jeu voudré travallé dent vote diksionèr. » S'exclame-t-il, en accord avec son livre : Ah ! voilà un candidat porteur de progrès qui secoue « le domaine sacré de l'arbitraire orthographique » - je l'engage sur-le-champ ! ?

Une personne de ma connaissance présentait il y a peu à une classe d'enfants d'école primaire, âgés de 7 à 10 ans, les outils traditionnels de l'agriculture qui ont traversé les siècles. Au bout de quelques minutes parmi les outils de base, charrues, faux, houes, fourches diverses, la présentatrice fut étonnée de l'air de totale incompréhension de son jeune public. Grâce à un sondage rapide, elle s'aperçut que les verbes suivants étaient parfaitement inconnus de ces enfants : labourer, faucher, ensemencer, moissonner, herser, sarcler. C'était « cause toujours, tu m'intéresses » - ils ne connaissaient des activités champêtres que tondre, et arroser. Attention ! détail essentiel : il ne s'agit pas d'enfants récemment débarqués du cinquième coin de la planète, mais de bambins nés et nourris sur le sol d'un canton rural de tradition agricole, en Limousin faneur, faucheur et sarcleur. Il y a là quelque chose qui dérange, car on voit mal comment la langue de ces jeunes êtres pourrait se mettre à flot au seuil d'un collège qui va tâcher de leur inculquer de toute urgence des mots tels qu'«oxymoron», «métalepse» ou «anacoluthe»… Je dirai que ça branle dans le manche, en quelque sorte ! Qui délire ?

Au lieu de tant fustiger les Cassandre, Alain Rey pourrait porter son beau regard plein d'amour sur la réalité d'un monde en total bouleversement - sinon, son fantôme, d'ici cinquante ans, pourrait avoir de savantes surprises.

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Parlez-vous correctement français ?oct.-nov. 2009 5,90 € En stock Ajouter au panier Plus que jamais, la langue française est l’objet de toutes les passions et de multiples interrogations. Faut-il réformer ? Le niveau de nos enfants est-il catastrophique ? Les nouveaux modes de communication – par mobile ou ordinateur – ont donné un coup de vieux terrible à l’orthographe d’antan. « Les français parleront-ils un jour en SMS, en franglais ou en anglais ? » s’interroge Franz-Olivier Giesbert dans l’éditorial de ce premier hors-série jeux que nous vous proposons. Vous pourrez jouer avec les pièges de la langue de Molière à travers 500 questions astucieuses et leurs réponses commentées qui vous permettront de vous amuser et de vous instruire seul ou en famille. A noter, aussi, une enquête qui lève le voile sur les secrets de fabrication des dictionnaires et les 101 conseils que Maître Capelo offre aux lecteurs du Point pour ne plus faire de fautes. Un précieux bréviaire ! Le français est un combat. Il vaut d’être mené et nous y participons, à notre façon, avec ce hors-série.

Parlez-vous correctement français ? Hors-série jeux – 100 pages

http://cat.novopress.info/2892/litterature-catalane/

littérature catalanePosté par Novopress dans Cultura le 2 October 2009 | Print This Post

La période ancienne de la littérature catalane connaît quatre phases. La première va du règne de Jacques Ier d’Aragon le Conquérant (1213-1276) au début du règne de Pierre IV (1336-1387). Les troubadours du midi de la France sont accueillis en Catalogne après la croisade contre les albigeois.

Le poète catalan Guillem de Cervera écrit en provençal, ou plutôt en limousin ; les prosateurs emploient le catalanech ou català. Raymond Lulle, ardent missionnaire et philosophe, use des deux langues, suivant qu’il écrit en vers ou en prose. Dans la deuxième période (1335-1429), les poètes abandonnent peu à peu la langue provençale. Mais l’Italie influe de plus en plus sur la poésie, notamment chez Jordi de Sant Jordi et Andreu Febrer. La prose est représentée par Pierre IV, Bernat Metge et Eiximenis. La troisième période (1430-1459) se distingue par l’emploi exclusif du catalan en poésie comme en prose. La poésie catalane atteint son apogée avec le Valencien Ausiàs March, et la prose, avec des romans de chevalerie tel l’anonyme Curial e Güelfa. Avec la quatrième et dernière période (de 1460 aux premières années du XVIe s.) commence la décadence. L’Aragon et la Catalogne étant définitivement réunis à la Castille, l’infiltration castillane absorbe la littérature catalane.

Après trois siècles, Buenaventura Carlos Aribau marque le début de la « Renaixença » avec son ode à la Patrie (1833). Les jeux Floraux sont restaurés (1859) et couronnent en 1877 l’Atlantide de Jacint Verdaguer (1845-1902), dont la célébrité dépasse bientôt les frontières, comme celle du théâtre d’Àngel Guimerà (1845-1924). Les lettres catalanes se tournent d’ailleurs vers l’Europe au début du XXe siècle, avec le « noucentisme » et dans le sillage du poète Joan Maragall (1860-1911), imité, entre autres, par Josep Maria de Sagarra (1894-1961) et Josep Vicenç Foix (1893-1987). Si le catalan parlé présente des variantes dialectales sensibles, la langue écrite, dotée d’une orthographe et d’une syntaxe codifiées par le philologue Pompeu Fabra (1868-1948), est unique. La fin de la guerre civile en 1939 ouvre une période d’exil et de silence, suivie, dès les années 1960, d’un renouveau encouragé par la publication de nombreux travaux d’érudition, de traductions et la création de prix littéraires.

Longtemps inscrit dans la tradition naturaliste, depuis Solitude (1905) de Víctor Català (1873-

1966), le roman, dominé par l’œuvre de Josep Pla (1897-1981), traduit ensuite une volonté d’engagement avec Sébastián Juan Arbó (1902-1984), Josep M. Espinàs, Maria Aurèlia Capmany, avant de s’ouvrir aux problèmes plus personnels avec Mercè Rodereda et Ramon Folch i Camarasa, ou de s’attacher aux recherches formelles avec Aveli Artís-Gener ou Terenci Moix. La poésie traduit l’angoisse de l’homme aux prises avec les oppressions et les aliénations du monde moderne, dans une tonalité plus sereine avec Salvador Espiru (1913-1985), plus nostalgique avec Pere Quart et Joan Vinyoli, plus passionnée chez Joan Brossa, Joan Colomines, ou plus attentive à son propre chant avec Lluís Alpera ou Alvar Valls

http://www.01net.com/editorial/506839/projet-voltaire-un-quiz-en-ligne-pour-soigner-lorthographe-des-etudiants/

Projet Voltaire, un quiz en ligne pour soigner l'orthographe des étudiantsUne trentaine d'IUT vont utiliser gratuitement le logiciel en ligne pour corriger les problèmes d'orthographe des élèves.Arnaud Devillard01net.le 02/10/2009 à 19h2520 réactions

Envoyer un CV et une lettre de motivation avec des fautes d'orthographe, c'est plutôt handicapant. Pour améliorer l'expression écrite de leurs élèves, en vue de leurs démarches futures, une trentaine d'IUT (Instituts universitaires de technologie) et d'universités ont décidé de se tourner vers une plate-forme en ligne, Projet Voltaire. En offrant des comptes gratuits à leurs étudiants et en l'intégrant au parcours estudiantin.

Conçu par la société Woonoz, qui utilise une technologie d'intelligence artificielle de son cru, Projet Voltaire est un gigantesque quiz qui évolue en fonction des réponses données par l'apprenant. Les IUT n'ont rien à installer sur les postes des élèves. Woonoz fournit simplement les comptes autorisant la connexion depuis n'importe quel ordinateur. En classe, à la maison, n'importe où, pourvu que l'utilisateur ait le bon identifiant et le mot de passe !

Les questionnaires de Projet Voltaire sont organisés autour de 140 difficultés d'orthographe répertoriées parmi les plus courantes (la différence entre « censé » et « sensé » par exemple). « Pour commencer, explique Pascal Hostachy, dirigeant de Woonoz, le logiciel génère une page d'entraînement pour avoir une idée de vos difficultés. Le programme d'intelligence artificielle repère ensuite comment vous progressez, si vous acquérez les bons réflexes. Plus vous persistez dans vos erreurs, plus il génère d'exercices sur ces difficultés. »

En test à Villeurbanne depuis un an

Le test d'orthographe de Projet Voltaire

agrandir la photo

Projet Voltaire propose ainsi plusieurs milliers d'exercices, conçus par des spécialistes de la langue de Molière : professeurs de français, formateurs et correcteurs professionnels. Ils conçoivent aussi les réponses et les explications. La mise en route dans les IUT est prévue pour ce mois d'octobre 2009, mais certains établissements testent le logiciel depuis un an, comme l'IUT de Villeurbanne.

Projet Voltaire s'adresse à 160 étudiants villeurbannais de première année. « Le test dure une quarantaine de minutes, avec 150 à 200 questions, explique Yvan Herzig, professeur d'expression. Dans chaque phrase, vous avez deux ou trois règles de grammaire et d'orthographe. L'étudiant doit cliquer sur la faute ou s'il n'en trouve pas sur le bouton "Pas de faute" ». Deux évaluations sont prévues dans l'année.

L'université de technologie de Troyes, elle, inaugure le 5 octobre une unité de valeur (UV) utilisant Projet Voltaire. Intitulée « Approfondir ses connaissances et savoir-faire en langue », elle s'adresse à vingt-huit étudiants francophones sous forme d'option facultative, non de cours imposé. En revanche, elle sera obligatoire pour cinq étudiants repérés comme ayant des difficultés notables en orthographe et en grammaire.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Saint_Omer/actualite/Autour_de_Saint_Omer/De_La_Lys_a_L_Aa/2009/10/03/article_saintomer-lavoixdunord-fr.shtml

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• De La Lys à L'Aa

[email protected] 03.10.2009, 05:02 - La Voix du Nord

| EN BREF |• LUMBRES Association graines de cultureL'association s'adresse aux jeunes qui craignent de faire des fautes d'orthographe dans la rédactions de documents ou aux personnes qui ont l'impression d'avoir oublié les règles de grammaire ou de conjugaison... Rendez-vous le deuxième jeudi du mois, à 14 h, à la bibliothèque. Renseignements au 03 21 39 67 52.

http://www.laprovence.com/articles/2009/10/03/928166-Region-en-direct-Ces-faux-cancres-qui-ont-reussi.php

Ces faux cancres qui ont réussi33 contributions

Publié le samedi 3 octobre 2009 à 17H59

A l'école, au lycée, ils étaient des cancres. Ou du moins considérés comme tels. Ils avaient 3,5 en maths, accumulaient les 0 en dictée. Pourtant, ils ont réussi leur vie professionnelle et personnelle. A l'heure où François de Closets, dans son livre "Zéro Faute", remet en cause la sélection par l'orthographe et plaide pour une simplification et l'utilisation des logiciels de correction en classe, ils et elles témoignent dans "La Provence".

Comédien, contrôleur, expert-comptable, physicien, sénateur, ils et elles témoignent dans "La Provence" de demain sur leur calvaire en cours et le moment où ils ont pris leur destin en main. Ils évoquent les enseignants qui les ont meurtris et ceux qui les ont aidés.

Voir notre dossier complet dans "La Provence" de ce dimanche.P. L.

http://www.laprovence.com/articles/2009/10/04/928698-France-Ces-cancres-qui-ont-rate.php

Ces "cancres" qui ont raté l'école mais réussi leur vie31 contributions

Publié le dimanche 4 octobre 2009 à 13H47

Au collège ou au lycée, ils étaient considérés comme des cancres. Aujourd'hui, après un beau parcours, ils témoignent

Une fois leurs blocages et peur dissipés, bien des "cancres" libèrent une créativité et une capacité de travail insoupçonnées.

Photo Jérôme Rey

• En savoir plus • Forum - Vous avez raté l'école, vous avez réussi votre vie ? Témoignez !

Faute : le mot sonne déjà comme un péché capital. On ne fait pas d'erreur d'orthographe, on commet une faute. "Soudain, la foudre s'abat sur l'élève", explique François de Closets qui vient d'écrire un livre dans lequel il raconte son calvaire de cancre en dictée (1) et les profs qui étaient persuadés qu'il le faisait exprès. Cela a failli lui coûter une orientation en voie de garage et sa carrière.

Alors il plaide pour une simplification de l'orthographe, l'autorisation des correcteurs informatiques en classe et surtout pour un autre mode d'évaluation. Quand les IUT réintroduisent des dictées aux examens.

Nous avons voulu donner la parole à des cancres de jadis, parias d'une année ou d'un parcours scolaire, qui ont réussi leur vie. Parce qu'ils se sont donné un objectif ou, comme beaucoup le confient, parce qu'un enseignant, un éducateur leur a donné soudain confiance. Leur permettant de combler leur faille intime

(1)François de Closets est le prochain invité de l'entretien Orange-LaProvence diffusé mercredi 7 octobre à 18 heures sur le site laprovence.com et sur le portail orange.fr

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Denis Burgarella : "Un jour, j'ai écrit normalement"Astrophysicien au laboratoire de Marseille

La vie comme un battement d'ailes de papillon sur une poussière d'étoiles. Cela résume le parcours de Denis Burgarella, chercheur au laboratoire d'astrophysique de Marseille et président de la Société française d'astronomie et d'astrophysique. "Cela s'est joué à rien, une étudiante qui m'a donné un coup de main en maths en 4e et surtout une conseillère d'orientation qui a poussé pour que je passe quand même en C, en seconde, alors qu'on m'avait refusé toutes les filières."

Il se souvient de toutes ses mauvaises notes, de ses "sept zéros sur un trimestre en dictée" au collège ("j'avais gommé les notes sur le bulletin et réécrit par-dessus"), de son parcours douloureux à Marcel-Pagnol, à Marseille, et, plus tard, de ses notes au bac, "7 en physique, 0 en chimie, 5 en maths".

"À l'oral de rattrapage, j'ai tenté le tout pour le tout, j'ai repris physique, je suis tombé sur un sujet qui m'a plu, j'ai eu 15 et le bac facilement." Fils d'une mère femme de ménage et d'un père ouvrier à Titan Coder, il s'est dit qu'il devait s'élever, pour eux, pour lui. "Au lycée, les profs ne me parlaient pas, je ne voyais pas d'objectif dans la scolarité."

C'est sans doute pour cela qu'ensuite, dans le cadre des études supérieures, il s'est projeté le plus loin possible, dans ces "amas globulaires", des milliers d'étoiles en orbite autour de la Voie Lactée. "Un jour, bizarrement, je me suis mis à écrire normalement, même si je faisais encore des fautes et j'ai fait de mes études un enjeu personnel. Je me suis vu en astrophysicien."

Licence de physique, maîtrise, DEA à Nice, thèse de doctorat et l'intégration dans l'équipe de chercheurs du laboratoire de Marseille, un parcours sans faute qui l'a amené, de 1989 à 1992, à gérer le télescope spatial de Baltimore. Denis Burgarella dit cela sans forfanterie, avec l'envie de transmettre et de faire comprendre, comme il le fera le 17 octobre à Digne et le 31 octobre à Sisteron.

"Mais aujourd'hui encore, je voudrais aller voir les enseignants du lycée, comprendre pourquoi j'ai eu de si mauvaises notes. J'avais une mauvaise mémoire visuelle qui m'a handicapée, mais en général, dans l'enseignement de masse, on ne distingue pas le potentiel sous les carences. Il faudrait sans doute réduire la taille des classes, faire en sorte qu'il y ait plus de discussion avec les élèves." Retrouvez notre dossier complet de deux pages aujourd'hui dans La ProvencePar Philippe Larue ( [email protected] )

http://www.lavoixdunord.fr/journal/VDN/2009/10/04/KALEIDO/ART1928377.phtml

La Voix du Nord - Edition du dimanche 4 octobre 2009

LANGAGEDes pluriels hauts en couleur !

Alors, ces pages « Temps libre » ? Améthyste ? Mauves ? Parme ? Violettes ? Zinzolin ? Que l’on ne compte pas sur nous pour trancher, nous ne connaissons pas grand-chose en la matière ! Mais si vous voulez savoir pourquoi le « s » du pluriel s’impose là alors qu’il est indésirable ici, allons-y : la chose semble

davantage dans nos cordes...

L’invariabilité d’améthyste va de soi. Il n’échappe à personne – et surtout pas aux dames, particulièrement friandes de cette pierre fine autant que coûteuse – qu’il s’agit là d’un nom commun, et beaucoup savent qu’un nom ne prend jamais la marque du pluriel dès lors qu’il est employé comme adjectif de couleur : il en va de même pour les yeux pervenche, les cheveux ébène et les lèvres vermillon. De même encore (quand, en revanche, on ne s’en aviserait pas toujours !) pour les sacs marron et les écharpes orange.

Mais alors, objecteront tous ceux qui ont suivi, quid de mauve ? Ne s’agit-il pas, à l’origine, de la plante ? Le cas n’est-il pas en tout point comparable à celui de l’améthyste ? Si fait. Mais à toute règle grammaticale, c’est bien connu, il faut son contingent d’exceptions et mauve fait précisément partie, avec écarlate, pourpre et rose, de ces quatre noms dont on a oublié les antécédents pour les assimiler à des adjectifs à part entière, donc variables. D’aucuns ajoutent à cette liste fauve et incarnat, mais c’est oublier que ces deux-là ont probablement été adjectifs avant de devenir noms. Au reste, fi de ces subtilités ! Ne mettez pas de « s » à mauve chez Pivot et c’est sur les roses qu’on vous enverra...Parme a deux bonnes raisons de demeurer invariable : non seulement c’est un nom, mais c’est un nom propre. Car vous ne vous trompez pas, il est bien question de cette ville italienne qui, généreuse comme on n’en fait plus, nous a offert, en prime, la Chartreuse, le jambon... et le parmesan ! On cultivait en effet nombre de violettes, dites justement de Parme, dans cette région transalpine qui répond au beau nom d’Émilie-Romagne... La violette, on y vient. Avec gourmandise, car ce n’est pas, il s’en faut, le cas le moins curieux. Parce que c’est cette fleur qui, de l’avis de beaucoup, a donné naissance à la couleur que nous évoquons aujourd’hui, elle aurait très bien pu rester elle-même, comme l’amarante, la jonquille ou la pervenche de tout à l’heure, et qualifier indifféremment noms masculins et féminins. Au lieu de quoi, fait plutôt rare, elle a contribué à la création d’un authentique adjectif, violet, qui comme tel s’accorde en genre et en nombre !Quant à zinzolin, dont nous ne parierions pas que tout le monde l’eût rencontré avant de se plonger dans cette chronique – il s’applique pourtant bien à un violet rougeâtre qui est la couleur du sésame –, il est invariable pour le Petit Robert, variable pour le Grand ! On ne s’appesantira pas sur cette bizarrerie supplémentaire, de peur que François de Closets n’écrive prochainement un nouvel ouvrage pour rappeler que l’orthographe lui en a fait voir... de toutes les couleurs !D’autant qu’à grammaire maligne, malin et demi... Il vous est toujours loisible, après tout, et pour peu que la complexité des règles susdites vous effraie, de vous rabattre sur un sixième larron : nous voulons parler de lilas, que sa finale en « s » met définitivement à l’abri de toutes ces vicissitudes.Elle n’est pas belle, la vie, dans les colonnes fraîchement repeintes de La Voix du Nord ?

BRUNO DEWAELE

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Tourcoing/actualite/Autour_de_Tourcoing/Halluin_Vallee_de_la_Lys/2009/10/04/article_concours-d-orthographe-le-demon-s-appela.shtml

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• Halluin - Vallée de la Lys

Concours d'orthographe :le démon s'appelait Dewaeledimanche 04.10.2009, 05:02 - La Voix du Nord

Vendredi soir, une cinquantaine de compétiteurs ont tenté le zéro faute à la dictée de Bruno Dewaele, champion de France et du monde d'orthographe.

| COMINES |L'opération Lire en fête a disparu et les concours nationaux d'orthographe appartiennent au passé. Mais les bibliothèques de Comines et Wervicq-Sud se sont alliées pour un concours relevé.

PAR GEOFFROY DE SAINT GILLES

[email protected] PHOTO LA VOIX

L'achillée sternutatoire est une plante qui ferait éternuer. La dictée de Dewaele est susceptible de faire pleurer. Vendredi soir, une cinquantaine de mordus d'orthographe, d'amateurs ou de doux masochistes, avaient fait le déplacement salle Aragon pour tenter le zéro faute à la dictée du grand champion des Amériques.

Puisque, paraît-il, le plus important est de participer, j'ai saisi la copie en écoutant le maître dicter religieusement un texte ponctué de quelques boutades. Je n'en menais pas large et ne fus pas déçu ! Dès la troisième phrase déboule le mot « autodafés ». Féminin ou masculin ?

Je tergiverse mais il faut poursuivre avec des sorciers s'adonnant « à de méphistophéliques sabbats »... Ma main commence à trembler. Nous ne sommes qu'au premier paragraphe, celui réservé aux juniors. Le professeur de français Bruno Dewaele va alors entamer une lente ascension vers des cieux ortographiques jusqu'alors inconnus pour moi. La « noirâtre marâtre... qui exhibait tous azimuts son rambour joliment rembourré » me laisse pantois. Mon voisin, les cheveux grisonnant, s'affole sur le mot « joystick » pour lequel j'oublie un « c ».

À présent, nous volons au-dessus de toute prose raisonnable, Dewaele semble au septième ciel de la difficulté. Une armée déboule pour remporter la grande bataille de lutte contre l'ignorance. Elle est composée d'un bataillon de « pamphlétaire », « alyte et pélodyte », « atchoums », « cochlée » ou encore « fatals prodromes, de l'inflenza ». Sous les armures, quelques jeux de mots tels que « repousser un napel du pied » sur lequel je me casse la figure.

Mais si la guerre était perdue d'avance, il ne fallait pas renoncer à la lutte du point final, cessez-le-feu bienvenu après l'averse de roquettes grammaticales.

C'était mal connaître le professeur Dewaele qui porta l'estocade avec une série de quatorze mots, d'« absorption » à « sorite » en passant par « psoriasis, massorète, sanguisorbe et hareng saur » pour rester dans la thématique du sort que jette les sorciers.

Malheureusement pour moi, point de miracle. J'ai dû faire une vingtaine de fautes... Peut-être aurais-je dû en appeler aux succubes et incubes pour vendre mon âme au diable et devenir le pivot de la grammaire française.

Résultats et remise des prix du concours le dimanche 18 octobre à 11 h, salle Aragon à Comines.

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/livres/200910/03/01-908209-nouveau-le-dictionnaire-visuel-definitions.php

Les Éditions du Renouveau pédagogique sortent un opuscule destiné à ceux et celles qui veulent tout savoir sur la nouvelle orthographe.Cette plaquette de 64 pages s'intitule Les rectifications de l'orthographe du français.

Rédigé par une linguiste, Chantale Contant, et un spécialiste de l'orthographe, Romain Muller, cet ouvrage propose :

- une orthographe officielle qui tient compte des évolutions et des mises à jour des dictionnaires;

- quelques nouvelles règles touchant le trait d'union, le pluriel des mots composés et des mots d'origine étrangère, les accents et le tréma, les consonnes doubles.

Grâce à sa présentation visuelle, ce livre est facile à consulter. Et les explications sont accessibles.

Destiné autant aux enseignants qu'aux élèves ou à leurs parents.

http://www.macgeneration.com/news/voir/136705/les-programmes-nisus-sont-prets-pour-snow-leopard

Les programmes Nisus sont prêts pour Snow Leopardpar Vincent Absous le 05.10.2009 à 07:58 Nisus vient de publier les mises à jour de trois de ses produits : Nisus Writer Pro, Nisus Writer Express et Nisus Thesaurus. Dans les trois cas, il s'agit d'assurer la compatibilité avec Snow Leopard.

Nisus Writer Pro 1.3.1 n'intègre ainsi aucune nouveauté, sinon la correction de quelques bogues [1.3.1 - 133 Mo - Mac OS X 10.4 - VF - 79 $].

De son côté, la version Express du traitement de texte intègre, outre la compatibilité avec 10.6, quelques nouveautés, dont un tout nouveau gestionnaire de documents, une bibliothèque des styles, une option permettant de mettre en majuscule la première lettre de chaque mot, celle d'attacher le document actif à un nouveau mail [3.3.1 - 51,2 Mo - Mac OS X 10.4 - VF - 45 $].

Enfin, Nisus Thesaurus, le dictionnaire associé à ces applications, mais aussi accessible de façon autonome, est donc lui aussi revu. Le programme est à nouveau accessible depuis les Services sous Snow Leopard [1.0.6 - Téléchargement].

Commentaires

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Le docteur [05/10/2009 11:28] (effacer) (editer)

La supériorité de Nisus, c'est surtout au niveau du respect des réglés typographiques, de la propreté des résultats. Ajoutons à cela la sécurisation possible des sauvegardes... C'est un outil pour professionnel de l'écriture. Regardez Pages qui ne gère pas encore correctement l'espace insécable automatique avec les guillemets français. Nisus, lui connaît l'espace "fine". C'est un autre monde…en retour il n'est pas aussi performant que Pages. Pour le correcteur par contre je ne sais plus s'il utilise l'integré de Mac OS. Si c'est le cas ça veut dire qu'on hérité de cette bouse de double dictionnaire ( intégrant l'orthographe dite "rectifiée") qui vérole tous les traitements de texte en ce moment. Le docteur [05/10/2009 19:49] (effacer) (editer)

Bon, eh bien c'est foutu aussi pour Nisus.Je ne sais pas si c'est récent, mais le dictionnaire utilisé (pourtant distinct de celui de Snow Leopard) est aussi réglé pour accepter l'orthographe pour analphabètes… C'est vraiment l'attaque en règle en ce moment... Le docteur [05/10/2009 19:51] (effacer) (editer)

C'est triste à dire mais au moins Word donne le choix…Pages, non.TextEdit Snow Leopard, non.Nisus Writer, non.OOo en ce moment est bugué au niveau de la désinstallation du dictionnaire mixte.

http://www.cyberpresse.ca/arts/livres/200910/05/01-908478-francois-de-closets-a-la-defense-de-lorthographe-simplifiee.php

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Publié le 05 octobre 2009 à 08h48 | Mis à jour le 05 octobre 2009 à 08h51

François de Closets à la défense de l'orthographe simplifiée

Agrandir«On constate à l'heure actuelle un véritable effondrement du niveau des élèves en orthographe. J'ai voulu comprendre pourquoi et comment en sortir», dit François de Closets.

Photo: AFP

André DuchesneLa Presse

Enfant, François de Closets a toujours peiné sur l'orthographe, allant jusqu'à soulever l'ire de ses maîtres. Devenu journaliste et écrivain, son calvaire s'est poursuivi. Il a voulu comprendre pourquoi.

Dans son plus récent livre, Zéro faute, l'auteur français ne fait pas de quartier: l'orthographe aurait dû être simplifiée depuis longtemps. Une affirmation qui a soulevé toute une tempête en France. Alors que Zéro faute est à la veille de sortir chez nous, La Presse a joint M. de Closets à son domicile parisien.

Q: Pourquoi cet ouvrage que je qualifierais de polémique?R: Je ne crois pas qu'il est polémique. Il s'agit d'un travail d'enquête qui a pris pour sujet, ce qui n'a

jamais été fait, la langue française et l'orthographe. Toute ma vie, l'orthographe m'a paru bien difficile à apprendre. De plus, on constate à l'heure actuelle un véritable effondrement du niveau des élèves en orthographe. Cela dure depuis 15 ans. J'ai voulu comprendre pourquoi et comment en sortir.

Q: Qu'est-ce qui est à la base de cet effondrement?R: Depuis toujours, l'écriture donnait un rôle à la parole. Elle fixait le verbe. On mettait donc davantage l'accent sur l'écrit que sur le vocabulaire. Actuellement, nous faisons face à une période de mutation. Par le biais des textos, des blogues, des ordinateurs et de l'internet, nous assistons à l'émergence de nouvelles techniques d'écriture qui s'expriment à travers les jeunes. Celle-ci est conversationnelle. À travers les textes, je discute. L'écrit a donc perdu son statut supérieur de mémoire du langage.

Q: Pourquoi l'orthographe est-il si complexe?R: Au départ, on a pris l'alphabet latin pour l'adapter à la langue française. Ensuite, l'écriture a été prise en main par des scribes. Pour eux, cette langue devait rappeler son origine latine avec par exemple l'ajout de consonnes muettes. Résultat: au XVe siècle, l'orthographe était d'une complexité abominable. Au début du XIXe siècle se constitue une nation française qui décide que le peuple va apprendre à écrire. Qu'a-t-on sous la main? Une orthographe d'érudit. Comment l'enseigner? En la simplifiant. Mais toutes les tentatives ont avorté. On est allé jusqu'à sacraliser l'orthographe et ceux qui éprouvaient de la difficulté à l'apprendre en ont été stigmatisés.

Q: Quel est le rôle des écrivains, gens de lettres et, de façon plus large, gens du monde culturel, dans la situation que vous constatez?R: Tout au long des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les écrivains étaient à la pointe de la modernisation et de la simplification de l'orthographe. Il y avait Ronsard, Corneille, Voltaire. Et au XIXe siècle, on ne s'en occupe plus. Aujourd'hui, les écrivains sont arc-boutés contre toute forme de changement. En 1990, avec les meilleurs linguistes du pays, la France a proposé des réformes non autoritaires comme la suppression des accents circonflexes, de toutes sortes de traits d'union inutiles ou encore de redoublement de consonnes. Cela a provoqué un tollé général et la réforme n'a pas eu lieu.

Q: Existe-t-il d'autres équivalents à ce que vous qualifiez d'«ordre graphocratique» ?R: Beaucoup de pays ont des langues très compliquées. Par exemple, l'anglais, sur l'écriture des mots, est épouvantable. Mais l'anglais a une grammaire beaucoup plus simple. Le français a une grammaire très difficile avec des variables, des exceptions, des accords muets. En contrepartie, dans des langues telles l'italien ou l'espagnol, l'écrit est une simple transcription de l'oral. Si vous parlez italien, en un an vous l'écrivez.

Q: Vous dites avoir consacré un temps et une attention démesurés à l'orthographe pour des résultats médiocres et que le dictionnaire fut votre bouée de sauvetage. La difficulté de la langue ne vous a-t-elle pas enseigné la valeur du travail et de l'effort?R: J'adore travailler. Je travaille 15 ou 16 heures par jour. J'adore apprendre. Je suis un workaholic. Je crois dans la valeur du travail. Mais je crois aussi que tout l'effort déployé pour la maîtrise de l'orthographe est un peu démesuré.

Q: Est-il possible de simplifier l'orthographe sans avoir au préalable une entente avec l'ensemble des communautés francophones de la planète, dont le Québec?R: Les communautés francophones ont toujours été en avance sur la France. En 1950, à l'UNESCO, elles ont demandé la simplification de l'orthographe, ce qui leur a toujours été refusé. Après l'échec de 1990 en France, d'autres communautés francophones, dont le Québec, sont allées de l'avant avec une orthographie simplifiée.

Q: Quelles solutions sont à notre portée?

R: En France, les jeunes font encore leur dictée avec un crayon et un papier comme au XIXe siècle. Dès qu'ils sont à la maison, ils passent à l'ordinateur. Je crois que nous devrions faire faire les dictées par ordinateur, à l'aide des correcteurs orthographiques. D'abord, en débranchant le correcteur puis, en le rebranchant pour voir ses remarques. Le maître accompagnerait l'élève dans l'analyse des corrections. L'élève en viendrait ainsi à mieux comprendre ses erreurs.

Q: Par ailleurs, vous êtes inquiet de la dégradation d'autres aspects de la langue...R: On abandonne par exemple la forme interrogative, ce que vous ne faites pas au Québec. Or, en France, cela s'est fait dans l'indifférence générale. On abandonne aussi l'usage du futur et du passé simple. Il y a un appauvrissement de la conjugaison qui me paraît grave.

Q: Dans 1984 de George Orwell, la dictature d'Océania veut imposer la «novlangue», un langage simplifié à l'extrême dont le but avoué est de gommer les idées, réduire le champ de pensée des gens et ainsi annihiler toute critique de l'État. Sans aller jusqu'à cet exemple extrême, doit-on craindre l'appauvrissement de la langue?R: Ma crainte est de voir le français se réduire à une langue de communication. Je m'inquiète d'un appauvrissement du vocabulaire. Pourquoi n'emploie-t-on plus, par exemple, le mot «tintinnabuler»? Ou encore l'expression «un oeil émerillonné». Ce sont des mots qui ont une saveur, un goût! Non, on préfère s'en tenir à dire un regard vif. Il y a un danger terrible à ne plus distinguer les sentiments, les expressions. Les jeunes disent toujours «c'est cool». Non, ce n'est pas toujours «cool». Ça peut être reposant, chaleureux, sympathique. On a 10, 15 adjectifs à notre portée. Notre pensée passe par des mots. Elle est riche de nuances. Autrement, elle s'appauvrit.

http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/10/05/rencontres-du-monde-des-livres-les-debats_1249464_3246.html

François de Closets"L'écriture électronique a ramené l'écrit au niveau de l'oral"Tous les Français ont intériorisé l'idée que la faute devait être considérée comme le comble de la honte et du ridicule. C'est à cause de cela que notre peuple a fait, depuis cent cinquante ans, l'effort nécessaire pour maîtriser sa langue. (...) Si cette culpabilisation disparaît, si la faute d'orthographe devient une erreur comme les autres, on fera beaucoup moins d'effort, et les erreurs pulluleront. C'est ce qui se passe aujourd'hui avec la généralisation de l'écriture électronique. Celle-ci, de mon point de vue, a un rapport avec l'effondrement du niveau d'orthographe. Pourquoi ? Parce que l'écriture électronique fait perdre à l'écrit le caractère sacré qu'il avait du fait que ce qu'on écrivait était fait pour durer, qu'il avait une valeur conservatoire et testimoniale. (...)Or, aujourd'hui, avec l'écriture électronique, vous constatez que les gens - les jeunes en particulier - n'écrivent pas pour établir un texte. Ils discutent, c'est tout. C'est-à-dire que se mêlent au texte qu'ils écrivent des fautes de frappe, des fautes d'orthographe, etc.

On ne se relit même pas. L'écriture électronique a ramené l'écrit au niveau de l'oral. Le résultat, c'est que les moins de 30 ans ne ressentent plus une erreur de graphie comme une faute qu'ils doivent à tout prix éviter.

Zéro faute. L'orthographe, une passion française, Mille et une nuits, 318 p., 20,90 €.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5j7mNjksYpY-7OTVFjm5iKYvosZ3g

Une dictée rédigée par Guillaume Musso pour l'association Ela(AFP) – 5 oct. 2009

L'écrivain français Guillaume Musso, le 26 mars 2008 à Paris

PARIS — Une dictée rédigée par l'écrivain Guillaume Musso a été lue lundi dans près de 2.500 établissements scolaires à travers la France, à l'initiative de l'association Ela, pour sensibiliser à la lutte contre les leucodystrophies, a-t-on appris auprès de l'association.

Les leucodystrophies sont des maladies génétiques orphelines incurables qui paralysent peu à peu les fonctions vitales.

A l'école élémentaire Ampère à Paris (XVIIe arrondissement), Guillaume Musso, auteur de "Et après..." ou "Que serais-je sans toi?", l'a lue une première fois aux élèves de CM2. Le texte a ensuite été dicté aux élèves, et au ministre de l'Education nationale Luc Chatel qui s'est prêté au jeu, par le chanteur Florent Pagny, parrain d'Ela (Association européenne contre les leucodystrophies).

Une petite fille de quatre ans touchée par la maladie était venue pour mieux faire connaître la leucodystrophie aux enfants.

A l'occasion du lancement de la campagne de lutte contre la maladie, baptisée "Mets tes baskets et bats la maladie", des comédiens, chanteurs, journalistes, animateurs TV, sportifs de haut niveau, élus locaux ont lu dans les écoles et collèges la dictée dont voici le texte:

"Le dictionnaire

Comme je n'ai jamais été très fort en orthographe, il m'a fallu cinq bonnes minutes pour trouver le mot "incurable" dans le dictionnaire. À voir les yeux fatigués de mes parents, je me doutais que j'allais lire une mauvaise nouvelle. "Incurable : qu'on ne peut soigner. Synonyme: inguérissable."

Quel rabat-joie ce dictionnaire ! Même pas une lueur d'espoir ou un mot réconfortant. De colère, j'ai décidé de le jeter et d'en écrire un nouveau, sans maladie et sans pleurs, qui commencerait par "à vos marques" (parce que j'adore le sport) et finirait par "zoo" (parce que j'adore les animaux).

"Si cette maladie est aussi méchante, m'a affirmé le docteur, c'est parce que c'est une maladie

orpheline." Voilà une drôle d'explication: avoir perdu ses parents, est-ce une raison pour se venger sur les enfants des autres ? Je ne lui ai rien fait, moi, à cette maladie au nom compliqué.

Pourtant, si j'écoute les gens autour de moi, elle finira par me rattraper. Pas si sûr. La course, croyez-moi, je connais. Il faut me voir dans le stade: dès que j'ai ma vieille paire de baskets aux pieds, rien ne peut m'arrêter. Alors je vais courir, courir si vite que la mort ne me rattrapera jamais.

Courir avec mes semelles de vent pour disperser aux quatre coins du monde les pages de mon dictionnaire. Et si je dois m'arrêter un jour, je sais que viendront d'autres enfants pour prendre le relais, d'autres courses, d'autres espoirs. Et quand nous serons des milliers, quand nous serons une armée, nous piétinerons la maladie. Avec pour arme notre volonté. Et une bonne paire de baskets."

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