NUF NUF / le journal du FUN 18 / numéro 1

4
ATELIER DE CRÉATION - PHOTO © JÉRÔME BLIN / BELLAVIEZA - EXPOSITION AU FUN ET À MESURE, DU 26 MARS AU 11 MAI 2012, LE RUBIS (NANTES) RENCONTRE MARILYN LERAY ET MARC TSYPKINE NOUS DISENT TOUT SUR L’ATELIER DE CRÉATION ! 18 ANS, ET VOUS ? RETOUR SUR LES 18 ANS DE YASMIN RAHMANI, DANSEUR ET CHORÉGRAPHE HIP HOP BRUIT, SCÈNE FUN L'ENQUÊTE DE PHILIPPE G. DANS LES COULISSES DE LANCELOT ET M. LE DRAGON LA PLAYLIST D'AUTIST READING PORTRAIT FUNOIS D’UN LÉZARD GOURMAND

description

A l'occasion du FUN-Festival 18, le TU Lance le NUF NUF . Tous les deux jours, le NUF NUF propose un éclairage singulier du festival : interviews, portraits, anecdotes, coulisses, paroles de spectateurs, etc. Chroniques amusées ou approfondies, brèves ou morceaux choisis composent un autre regard sur ce rendez-vous de la création « made in campus ». A lire et à retrouver au TU, sur les campus et dans quelques points en centre ville. Prochaine édition : lundi 2 avril.

Transcript of NUF NUF / le journal du FUN 18 / numéro 1

Page 1: NUF NUF / le journal du FUN 18 / numéro 1

ATE

LIE

R D

E C

ATIO

N -

PH

OTO

© J

ÉR

ÔM

E B

LIN

/ B

ELL

AVIE

ZA

-

EXP

OS

ITIO

N A

U F

UN

ET

À M

ES

UR

E, D

U 2

6 M

AR

S A

U 1

1 M

AI 2

012,

LE

RU

BIS

(NA

NTE

S)

RENCONTREMARILYN LERAY ET MARC TSYPKINE NOUS DISENT TOUT SUR L’ATELIER DE CRÉATION !

18 ANS, ET VOUS ? RETOUR SUR LES 18 ANS DE YASMIN RAHMANI, DANSEUR ET CHORÉGRAPHE HIP HOP

BRUIT, SCÈNE FUNL'ENQUÊTE DE PHILIPPE G. DANS LES COULISSES DE LANCELOT ET M. LE DRAGON

LA PLAYLIST D'AUTIST READING

PORTRAIT FUNOIS D’UN LÉZARD GOURMAND

12H30 I THÉÂTRE/POÉSIE I 30 MN I BU LETTRES

ÉPOPÉES CHACALISTESAtelier L3 Lettres modernes Université de Nantes – Émerick GuézouAvec Halima Aïdara, Cyprien Beyaert, Nolwenn Delanous, Déborah Dujardin, Margaux Mallet, Mathilde Modde, Janna Naumou, Graciela Perez, Agnès Poichotte, Elise Reculeau, Amélie Richard, Hélène Rival, Laura Rondeau, Hélène Sauvage, Erwann Tacher, Solenne Timon.Un voyage dans la poésie arabe d’aujourd’hui et une mise en voix collective qui fait circuler les mots, les rythmes et le sens dans une expérience chorale.

13H I CONCERT I 40 MN I TU EN EXTÉRIEUR

AUTIST READINGAssociation des Pompes et Circonstances. Jean-Louis Kerouanton et Dominique PécaudDuo de guitares électro-acoustiques minimaliste évoquant certains accents de la musique folk ou les expériences répétitives des années 70.

19H I THÉÂTRE MUSIQUE I 45 MN I TU EN EXTÉRIEUR

LE CABARET HANTELa Comédie Camée Chapelet et Rouge à Peine. Yuna Alonzo, Charlotte Berthemet, Sara Charrier, Thibaud Desert, Julie Fache, Elvire Gauquelin

12H30 I DÉAMBULATION I 45 MN I DÉPART AU TU

LÉZARD GOURMANDLes Lézards scéniquesArthur Durand, Emmanuel Larue, Nicolas Le Beulze, Sébastien Natta, Gabriel Violleau(Re)découvrez votre campus préféré avec le regard d’un architecte, d’un spécialiste de la faune et la flore, d’un archéologue éminent ou d’autres personnages qui auront réponse à tout… Ou pas ! Prévoir son pique-nique.

13H I CONCERT I 40 MN I TU EN EXTÉRIEUR

MOZAÏK KOLECTIFEmcee Kev, Smoll Mashop, Timac, Tyrone À quatre voix, ce collectif de rap éclectique revendique un héritage puisé chez les pionniers français (IAM, NTM...) et sous influence d’un hip-hop américain « old school » chaleureux, généreux et bien huilé.

19H I THÉÂTRE POÉSIE I 30 MN I TU PETITE SALLE

ÉPOPÉES CHACALISTESCf. JEU. 29

20H I DANSE I 30 MN I TU PETITE SALLE

CHKONE THA ?Le Labo de Yasmin Rahmani Keven Bouillard, Pham-Sauvageot Maï, Agathe Sauvo Chkone tha? Qui es-tu ? Comment tu te (la) racontes ? Des individus, tous diffé-rents les uns les autres, partagent leur intimité, visions et inquiétudes et tentent de trouver leur place par le biais de la danse et du hip hop. Des tranches de vie entre cabaret inquiétant et loft story !

21H I THÉÂTRE I 1H I TU GRANDE SALLE

SAINT-SAUVEUR DU SANG VERSÉCf. JEU. 29

22H I MIX À PLUSIEURS MAINS

ST SAUVEUR & SHED BLOOD’S MIXUn mix aux accents polaires, entre rock convulsif et électro binaire, pour réchauffer la piste de danse avant le week-end. Let’s dance !

SPECTACLES GRATUITS LES MIDIS ET A L’APERO. À PARTIR DE 20H, SOIRÉES PAYANTES 4 € TARIF RÉDUIT / 6 € TARIF PLEINPASS FUN À PARTIR DE 10 €

INFOS BILLETTERIE - 02 40 14 55 14RETROUVEZ TOUTE LA PROGRAMMATION DU FUN SUR WWW.TUNANTES.FRSOYEZ FAN SUR WWW.FACEBOOK.COM/FUNFESTIVAL

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION - BERTRAND SALANONCOMITÉ DE RÉDACTION - NOLWENN BIHAN, LAURA BURBAN ET SONIA HERVOCHON ONT PARTICIPÉ À LA RÉDACTION DE CE NUMÉRO NOLWENN BIHAN, LAURA BURBAN, PHILIPPE GLÉVAREC, AUGUSTIN DE LA ROCHE ST-ANDRÉ, LE FRAGPHOTOS – JÉRÔME BLINDESIGN – AKATRE – WWW.AKATRE.COMIMPRESSION - ALLAIS – IMPRIMÉ À 3000 EX.

DU 2 AU 5 AVRIL, RETROUVEZ TOUTE L’ÉQUIPE DU VLIPP.FR AU TU ET EN DIRECT DE LA 18E ÉDITION DU FUN. L’OCCASION INESPÉRÉE DE VIVRE LE FUN AUTREMENT ET EN VIDÉOS AINSI QUE DE DÉCOUVRIR TOUT CE QUI SE TRAME DERRIÈRE SES MANETTES DU VLIPP.FR. LET’S FUN, FLASHEZ LE CODE !

des Pallières, Anaïs Landais, Tim Menant, Lucile Queru, Raphaël Tragin.Pierre, artiste mort dans de mystérieuses circonstances, vient hanter ses collègues en les dépouillant de leurs organes petit à petit. Bienvenue dans une série B théâtrale où tripes et estomacs se battent en duel, le tout en musique !

20H I THÉÂTRE I 40 MN I TU PETITE SALLE

ACTED’après le texte de Lars Norén Mise en scène Clément Goupille Agata le Bris Martinez, Laura di Marc, Fleur Monrahoul, Patrick Mui Wong, Valentin Naulin, Pauline Stern.C’est une expérience immersive qui est proposée au public. Une expérience qui dérange, interroge et rentre véritablement dans la matière théâtrale. Au cœur d’une action frénétique, où les personnages sont poussés dans leurs retranchements personnels, à la limite de l’humanité, le spectateur se fait tantôt voyeur malgré lui, tantôt voyeur volontaire.

Sous forme d’un dialogue entre un chevalier et son démon, ce feuilleton performatif quotidien vous entraînera dans un combat métaphorique sans limite. Mais comment tout cela finira donc ?

21H I THÉÂTRE I 1H I TU GRANDE SALLE

SAINT-SAUVEUR DU SANG VERSÉD’après Catégorie 3.1 de Lars NorénMarc Tsypkine et Marilyn Leray - LTK ProductionAtelier de création du TUAvec Matilde Aubineau, Guillaume Barriou, Juliana Bettarel, Amin Boudrika, Sarah Bardley, Bérénice Brière, Lola Coipeau, Antoine Dargouge, Nolwen Delcamp Risse, Paul Galeron, Cécile Gatignol, Jérémy Knez, Alexandre Laille, Cyril Lamy, Sara Lebreton, Julia Nikoforoua, Armelle Plaquet, Laurianne Rambault, Iris Tlemsamani, Clément Vinette« Catégorie 3.1 » est l’appellationadministrative des marginaux en Suède et le surnom d’un quartier qui, à Stockholm, leur sert de refuge. Le dramaturge Lars Norén dépeint une société qui, pour parvenir au fantasme libéral, produit ses victimes, puis les oublie…

22H I MIX FOLK ROCK POP ÉLECTRO

DAN ! DJ SET Tout l’univers psychédélique des Nantais de Disco Anti Napoleon! en dj set.

20H40 I FEUILLETON MUSICO THÉÂTRAL I 15 MN I TU EN EXTÉRIEUR

LANCELOT ET M. LE DRAGONLe FRAG (Fédération Radicale des Artistes du Garage)Maxime Devige, Marion Thomas, Anthony Tingaud

20H40 I FEUILLETON MUSICO THÉÂTRAL I 15 MN I TU EN EXTÉRIEUR

LANCELOT ET M. LE DRAGONCf. JEU. 29

Page 2: NUF NUF / le journal du FUN 18 / numéro 1

Cette année, vous menez l’atelier de création avec une quinzaine d’étudiants. Pouvez-vous nous parler du concept ? MARC TSYPKINE L’Atelier de création, c’est une rencontre entre des professionnels dans la création théâtrale et des étu-diants avec comme visée de faire une création ensemble. MARILYN LERAY Pour nous, c’est l’occasion de travailler avec une grande équipe, d’expérimenter de nouvelles choses, de faire de la recherche artistique. Et de rencontrer des gens jeunes, qui ont vingt ans de moins que nous, avec un enthousiasme qui amène à travailler différemment. Dans le cadre de l’Atelier, il n’y a pas d’urgence : on va produire quelque chose mais ce quelque chose n’aura pas d’ambition « démesurée ». Ça a un côté détendu mais, bien entendu, la concentration est la même que pour une création totalement professionnelle. Il faut le prendre comme une aventure. Il y a beaucoup de hasard : on ne connait pas les gens avec lesquels on va travail-ler, on les prend comme ils arrivent. On ne sait pas comment on va s’entendre avec eux, ce peut être très bien ou pas.MT On n’a pas choisi l’équipe, les comé-diens se sont proposés.ML Oui, on n’a pas fait d’audition, on au-rait pu mais on avait besoin de tout le monde. Alors, on a pris tout le monde ! Ce qui est marrant d’ailleurs, c’est qu’il y a une différence de niveau et que le groupe n’est pas homogène.MT Du coup, ils ont l’innocence des dé-butants qui n’est pas inintéressante. Ils n’ont pas de présupposés dans leur façon de jouer, ça c’est très bien. ML Ils n’ont pas ce que moi j’appellerai des tics de comédien, des choses déjà apprises et ressorties intactes. Donc ici, il y a une certaine fraîcheur, une spontanéité, un je-m’en-foutiste qui est très agréable.

SI VOUS ÉTIEZ FUN, VOUS SERIEZ ? Le portrait funois de Emmanuel Larue, un vrai Lézard Scénique !

Une saison ? L’été pour me dorer au so-leil. Un paysage ? Des rochers pour me dorer au soleil. Un voyage ? De la ter-rasse au mur, ça fait un petit bout pour me dorer au soleil. Un végétal ? Une belle laitue toute tendre, dorée au soleil. Un parfum ? « Lichens en feu doré au soleil ». Une météo ? Un grand SOLEILUn bruit ? Le silence, j’aime pas les bruits pendant que je me dore au soleil !Une espèce menacée ? J’en suis déjà une... Et elles sont toutes menacées d’abord, et pas que par le soleil !!! Un lieu ? Une maison abandonnée au soleil. Une partie du corps humain ? Aucune, j’aime pas les humains... surtout ceux qui se dorent au soleil à ma place. Une matière ? De la pierre naturelle pour me dorer au soleil. Un vêtement ? C’est quoi ça ? Moi je suis nu pour me dorer au so-leil ! Un lieu pour jouer un spectacle ? Ma belle terrasse au soleil. Quelqu’un d’autre ? Une salamandre se dorant au soleil. Un âge idéal ? L’âge d’or du soleil !Une chose interdite ? L’intérieur d’une maison qui n’a pas de soleil.

LÉZARD GOURMANDDÉAMBULATIONVEN. 30 MARS – À 12H30

DU FUN PLEIN LES OREILLES La playlist musicale de Autist Reading

In C de Terry Riley Hey Joe de Jimmy HendrixSo What de Miles DavisBird’s lament de Moondog

AUTIST READING CONCERTJEU. 29 MARS – À 13H

FUN 18FESTIVAL UNIVERSITAIRE DE NANTESDU 29 MARS AU 5 AVRIL 2012THÉATRE, DANSE, MUSIQUE, POÉSIE, FEUILLETON, PERFORMANCE, PHOTOGRAPHIETOUTE LA PROGRAMMATIONWWW.TUNANTES.FR

L’atelier de création du TU-Nantes propose chaque année à une équipe artistique professionnelle de collaborer avec une quinzaine d’étudiants issus de tous horizons (comédiens, techniciens sons et lumières, scénographes) pour construire une proposition scénique inédite. Véritable espace d’expérimen-tation autant pour les artistes que pour les étudiants, l’atelier est une occasion unique d’approcher les enjeux de la création théâtrale.

Le TU a confié l’atelier à Marc Tsypkine et Marilyn Leray (LTK Productions), ac-cueillis dernièrement au TU avec Un Ba-teau pour les poupées. Pour cette édition,

ils ont choisi d’adapter l’œuvre du dra-maturge suédois Lars Norén : Catégorie 3.1. Par cette catégorie, l’administration de la ville de Stockholm désigne ceux qui vivent dans la marge : alcooliques, drogués, prostitués, psychotiques, SDF et chômeurs. Tous se retrouvent sur une place, affublée du même nom, du centre de Stockholm : « Un espace vide qui se remplit du rien de nos vies misérables et belles à la fois, voilà à quoi nous fait penser cette pièce. Des morceaux de vies racontées, hurlées et même crachées à la face du monde ou de ton voisin. » (LTK)

MARILYN LERAY ET MARC TSYPKINE DE LA COMPAGNIE LTK PRODUCTION, COMÉDIENS, METTEURS EN SCÈNE ET MENEURS DE L’ATELIER DE CRÉATION 2012 PAR AUGUSTIN DE LA ROCHE ST-ANDRÉ

Qu’est-ce que cette manière de travailler vous apporte ?ML Un autre regard. Ce n’est pas une question de jeunesse ou de vieillesse, mais ce n’est juste pas le même regard. MT Nous, on a des idées, on connait des choses, on fait partie d’une génération artistique. Eux n’ont pas du tout les mêmes références, ils vont plus vite que nous sur certaines choses. C’est l’inverse d’un conflit intergénérationnel : c’est un apport générationnel incroyable !ML À partir de ça, je me dis que dans cette mise en scène tout est possible. Moi j’aime entendre la justesse du texte. Mais là, je travaille avec des gens qui ne sont pas justes. Il faut donc s’appuyer sur leur particularité et faire exister la création à partir de ça. Il ne faut pas essayer de les transformer mais travailler avec ce qu’ils sont. MT Travailler leur personnage. Leur per-sonnage à eux.

Pouvez-vous nous parler de la pièce : Saint-Sauveur du Sang Versé (d’après Catégorie 3.1 de Lars Norèn) ? ML La pièce de Lars Norèn a été interdite quand elle a été montée en Suède, elle a carrément fait scandale. Ce n’est pas une histoire classique avec un début, un milieu, une fin. Il n’y a pas d’intrigue. Ce sont des errances, des solitudes qui se croisent. Et à partir de là, il y a des situations qui se forment qui sont plus ou moins cocasses, drôles ou drama-tiques…MT C’est une succession de situations et de parcours, d’errances de personnages qui vont du jeune toxico à un ancien di-recteur d’usine. Je pense que cette pièce a été interdite aussi à cause de toute la violence qu’il y avait parce que ça parle forcément de tous les travers de la rue :

alcool, drogue et sexualité dans la rue…ML Par contre, on ne voulait pas l’appe-ler Catégorie 3.1 parce qu’on en monte seulement des petites parties. On trou-vait que c’était bien qu’il y ait un titre qui signifie ce travail. On a donc décidé d’appeler notre projet Saint-Sauveur du Sang Versé.MT On était à Saint-Pétersbourg il n’y a pas longtemps et on a vu cette ancienne cathédrale, Saint-Sauveur sur le Sang Versé. C’est une cathédrale qui n‘a ja-mais servi comme telle, il n’y a jamais eu de culte à l’intérieur alors que quand on y rentre, elle est remplie d’icônes, elle est surchargée. Sauf qu’elle n’est finalement que « l’image » de la religion puisqu’elle ne sert qu’au tourisme … ML Et puis on aimait bien ce titre, voilà ! Et puis moi je trouve que justement ça a du sens avec le texte, il y a la misère…puis il y a Dieu. Ça m’évoque des choses.

Cette pièce peut résonner avec le contexte de crise : montée du chômage, exclusions, rupture des liens sociaux… Est-ce que c’est la jeunesse de vos acteurs qui a motivé le choix du texte ? ML Je n’ai pas fait le rapport à la jeu-nesse, ce n’est pas ça qui l’a déclenché.MT C’est vrai que ça résonne avec ce qui se passe en ce moment. Mais cette pièce est beaucoup plus philosophique que politique. C’est un texte poétique, mystérieux.ML Elle est politique quand même. Mais le point de départ a tout de même été ce texte avec beaucoup de personnages, un texte qu’on pouvait adapter aisément. On choisit un morceau selon la person-nalité des gens. Choisir un texte sans avoir choisi les acteurs, c’est vachement casse-gueule. Là, je savais qu’on pouvait piocher des morceaux quels que soient les comédiens.

Et à ces jeunes, si vous aviez un conseil d’artistes professionnels à donner, quel serait-il ? MT Je crois qu’aujourd’hui, il faut imagi-ner le théâtre autrement.ML Moi je dirais que la seule chose : tra-vailler. Ne pas se laisser entraîner par des phénomènes de mode et toujours se poser la question : qu’est ce qui est vraiment justifié ? Les micros sur scène par exemple, c’est le temps des micros sur scène alors tout le monde veut des micros sur scène, alors que ce n’est pas forcément utile… C’est le genre de petits trucs qui peuvent m’agacer.

Pour finir, qu’est-ce qui vous rend fun ?ML Mes collants verts (rires) !MT Moi, je ne sais pas, c’est un mot qui n’est pas de ma génération… Pour moi fun, ce serait presque péjoratif. Quelqu’un de fun, il m’énervera plus qu’autre chose…

JE ME DIS QUE DANS CETTE

MISE EN SCÈNE TOUT EST

POSSIBLE...

L'ATELIER DE CRÉATION

UN ESPACE D'EXPÉRIMENTATION PARTAGÉ

SAINT-SAUVEUR DU SANG VERSÉ THÉÂTREJEU. 29 ET VEN. 30 MARS – À 21H

TOUT CHAUD TOUT FUN !

Tout ce qu’ils attendent du FUN.

« Pour l’association DIPP, le FUN, c’est vraiment un temps et un espace de rencontres qui nous permet d’avoir un échange avec différents projets étu-diants. C’est quand même un moment fort de la vie universitaire et c’est im-portant pour nous d’être présents. On participe à l’animation du campus en complémentarité avec le TU. Le théâtre n’est pas un sujet évident à traiter et le festival est un bon moyen pour se faire rencontrer des gens avec des affinités artistiques et techniques différentes. À chaque édition du FUN, nous ne savons pas ce que nous allons voir. C’est ça qui est chouette. J’espère voir des choses qui nous surprendrons ! »CHARLES SAUVION, COORDINATEUR ET RÉDACTEUR EN CHEF À DIPP

« Pour cette édition, j’attends de décou-vrir ce que donne le passage de l’idée à la concrétisation, pour tous les projets étudiants ou des personnels de l’univer-sité. Voir s’ils ont réussi à formuler ce qu’ils voulaient, et avec quelles libertés ils se sont permis de le faire. J’aimerai que le public vienne avec un esprit de curiosité, découvrir des choses, sans idées préconçues et avec un regard bien-veillant. Et qu’il partage l’expérimenta-tion des comédiens et des compagnies. »CHARLES-ÉRIC BESNIER, RESPONSABLE PUBLICS ET TERRITOIRE AU TU-NANTES

LE FUN A 18 ANS

ET VOUS,A 18 ANS ? Yasmin Rahmani, chorégraphe et danseur hip hop, né en 1966

« À 18 ans, je faisais partie de mon premier groupe de danse, à Bellevue (Nantes). On nous avait demandé de danser à La Roche-sur-Yon et c’était la première fois qu’on sortait du quar-tier. C’était un festival Custom show, un concours de peinture sur vans et on était hyper contents. On voulait se faire des tee-shirts pour faire plus pro alors on avait acheté du scotch rouge et blanc et on a marqué le nom du groupe, sur des tee-shirts noirs : Les Street Breakers. On voulait aussi se donner des surnoms parce que ça faisait mieux : Master Funk, Crazy Legs, Soul Prince, moi c’était Ac-tion Step. Quand j’y repense ça me fait rire ! On devait passer en premier. Le présentateur sur son estrade n’arrêtait pas de crier et nous on se demandait ce qu’il avait… En fait, il criait nos sur-noms mais comme on les avait choisis la veille, on ne les avait pas encore enregistrés ! En plus, il les prononçait avec un accent hyper français. Il nous a appelé pendant au moins dix minutes… Quand j’y repense, c’était drôle ! »

CHKONE THA ?DANSEVEN. 30 MARS – À 20H

Proposés par Emerick Guézou, meneur de l’atelier L3 Lettres ModernesAmina Saïd, Tombeau pour sept frères

(…) Où allez-vous que fuyez-vous et pourquoiL’un de nous lui confia notre histoire puis dit sans trop savoiroù ni vers quoi nous guidait la pâle étoile (...) penchée sur le bord du mondeEntre orient et occident - nous allons vers des temps nouveauxL’homme surgi du néant dit - votre ré-bellion est le seul rempartcontre la tyrannie et qui préfère l’op-pression à l’exiljamais ne connaîtra la liberté (...)

ÉPOPÉES CHACALISTESPOÉSIESJEU. 29 MARS – À 12H30 ET VEN. 30 MARS – À 19H

LA LECON DE LANCELOT ET M. LE DRAGONLe Jenga, autrement appelé Tour Infer-nale, est un jeu de dextérité datant de l’antiquité, et consistant à retirer à tour de rôle une pièce d’une tour avant de la remettre à son sommet jusqu’à ce que la tour s’écroule laissant le joueur fautif honteux et roué de coups (aujourd’hui on ne frappe plus les joueurs qui perdent au Jenga, on se contente de les narguer méchamment). Jenga vient de l’impé-ratif du verbe d’une langue souahélie (ces langues d’Afrique issues de l’arabe et du persan) « kujenga » qui signifie construire. C’est en 1499 que Leonardo da Vinci a l’idée de construire la tour avec des pavés droits en bois, rempla-çant ainsi judicieusement les ossements humains utilisés jusqu’ici. « C’est quand même sacrément moins casse-couilles avec ça nom d’un… ! » s’écria Leonar-do (en italien bien sûr), n’ayant pas le temps de finir sa phrase car il venait de faire s’écrouler la tour infernale. Le Jenga a toujours été très populaire. Une épreuve de Jenga ayant même été organisée pendant les 43 premiers jeux olympiques (la dernière ayant été rem-portée par l’Italie face au Japon). Cepen-dant, à cause d’une altercation violente durant la dernière finale entre Massimo Gordini et Atako Kimimalodo (l’italien crevant l’œil de son adversaire avec une des pièces), le comité olympique décida de supprimer le Jenga des jeux. L’ath-lète italien fut condamné à être déca-pité puis pendu. De nos jours, le Jenga reste un passe-temps sulfureux, surtout apprécier des bikers et autres rebelles de la route.

L'ANECDOTE FUN !L’ Anne est dot - par B.Un dimanche matin, je me lève plus tôt que prévu (pas de grasse mat’) pour une répétition. Temps gris et froid. Je prends le tramway à Commerce, ligne 2, direction Orvault-Grand-Val.Quelques minutes d’attente et le tram arrive, il s’arrête. La porte s’ouvre de-vant moi, là un homme descend, un bou-quet de Lys à la main. Il me le donne prestement en disant : « Je descend, vous montez, on ne se reverra jamais. » Et il disparaît sur le quai. Je n’ai le temps de rien dire, juste de prendre ce bouquet et de monter dans le tramway.

MERCI À B. POUR CETTE ANECDOTE SO FUN ! SI COMME B. VOUS VOULEZ GAGNER UN PASS FUN, ENVOYEZ AU PLUS VITE VOTRE ANECDOTE FUN À [email protected]. L’ANECDOTE SÉLECTIONNÉE SERA PUBLIÉE DANS LES PROCHAINES ÉDITIONS DU NUF NUF.

BRUITS, SCÈNE FUN LA BRÈVE DE PHILIPPE G.

Philippe G. s’est glissé dansles coulisses du FUN…

En ma qualité de spectateur assidu du TU, je squatte souvent le bar du TU et y fait quelques rencontres forts sympa-thiques... J’ai ainsi croisé Max, Marion et Anthony qui composent le FRAG, Fédération Radicale des Artistes du Garage. Ils m’ont invité à venir voir la répétition de Lancelot et M. le Dragon, un spectacle qu’ils préparent pour le FUN... Chaque jour, le FRAG propose sur la scène extérieure du TU un feuilleton musico-théâtral, découpé en plusieurs épisodes, pour finir par un dénouement totalement spectaculaire jeudi 5 avril.Le FRAG a commencé à répéter il y a deux mois et je peux vous dire qu’ils ont bien bossé. Dans le jargon des jeux vidéo, un frag désigne l’élimination d’un adversaire par tir… Fatal ! Marion a écrit les textes, elle m’a expliqué qu’elle ne veut pas tomber dans le burlesque, ni dans quelque chose de trop classique. Eh bien, je peux vous dire que c’est une pièce drôle et pleine de surprises. J’ai assisté à la répétition de la dernière partie, le dénouement, le fameux duel entre Lancelot et le Dragon. Je ne vous en dit pas plus, mais on va apprendre quelques révélations inédites sur Lan-celot du lac... Le légendaire chevalier de la table ronde aurait-t-il vraiment parti-cipé à la quête du Saint-Graal ? Affaire à suivre...

LANCELOT ET M. LE DRAGONFEUILLETON MUSICO THÉÂTRALTS LES JOURS – À 20H40 SF. LUN. 2 AVRIL – À 20H30-DÉNOUEMENT JEU. 5 AVRIL – À 21H

MORCEAUX CHOISIS

Page 3: NUF NUF / le journal du FUN 18 / numéro 1

Cette année, vous menez l’atelier de création avec une quinzaine d’étudiants. Pouvez-vous nous parler du concept ? MARC TSYPKINE L’Atelier de création, c’est une rencontre entre des professionnels dans la création théâtrale et des étu-diants avec comme visée de faire une création ensemble. MARILYN LERAY Pour nous, c’est l’occasion de travailler avec une grande équipe, d’expérimenter de nouvelles choses, de faire de la recherche artistique. Et de rencontrer des gens jeunes, qui ont vingt ans de moins que nous, avec un enthousiasme qui amène à travailler différemment. Dans le cadre de l’Atelier, il n’y a pas d’urgence : on va produire quelque chose mais ce quelque chose n’aura pas d’ambition « démesurée ». Ça a un côté détendu mais, bien entendu, la concentration est la même que pour une création totalement professionnelle. Il faut le prendre comme une aventure. Il y a beaucoup de hasard : on ne connait pas les gens avec lesquels on va travail-ler, on les prend comme ils arrivent. On ne sait pas comment on va s’entendre avec eux, ce peut être très bien ou pas.MT On n’a pas choisi l’équipe, les comé-diens se sont proposés.ML Oui, on n’a pas fait d’audition, on au-rait pu mais on avait besoin de tout le monde. Alors, on a pris tout le monde ! Ce qui est marrant d’ailleurs, c’est qu’il y a une différence de niveau et que le groupe n’est pas homogène.MT Du coup, ils ont l’innocence des dé-butants qui n’est pas inintéressante. Ils n’ont pas de présupposés dans leur façon de jouer, ça c’est très bien. ML Ils n’ont pas ce que moi j’appellerai des tics de comédien, des choses déjà apprises et ressorties intactes. Donc ici, il y a une certaine fraîcheur, une spontanéité, un je-m’en-foutiste qui est très agréable.

SI VOUS ÉTIEZ FUN, VOUS SERIEZ ? Le portrait funois de Emmanuel Larue, un vrai Lézard Scénique !

Une saison ? L’été pour me dorer au so-leil. Un paysage ? Des rochers pour me dorer au soleil. Un voyage ? De la ter-rasse au mur, ça fait un petit bout pour me dorer au soleil. Un végétal ? Une belle laitue toute tendre, dorée au soleil. Un parfum ? « Lichens en feu doré au soleil ». Une météo ? Un grand SOLEILUn bruit ? Le silence, j’aime pas les bruits pendant que je me dore au soleil !Une espèce menacée ? J’en suis déjà une... Et elles sont toutes menacées d’abord, et pas que par le soleil !!! Un lieu ? Une maison abandonnée au soleil. Une partie du corps humain ? Aucune, j’aime pas les humains... surtout ceux qui se dorent au soleil à ma place. Une matière ? De la pierre naturelle pour me dorer au soleil. Un vêtement ? C’est quoi ça ? Moi je suis nu pour me dorer au so-leil ! Un lieu pour jouer un spectacle ? Ma belle terrasse au soleil. Quelqu’un d’autre ? Une salamandre se dorant au soleil. Un âge idéal ? L’âge d’or du soleil !Une chose interdite ? L’intérieur d’une maison qui n’a pas de soleil.

LÉZARD GOURMANDDÉAMBULATIONVEN. 30 MARS – À 12H30

DU FUN PLEIN LES OREILLES La playlist musicale de Autist Reading

In C de Terry Riley Hey Joe de Jimmy HendrixSo What de Miles DavisBird’s lament de Moondog

AUTIST READING CONCERTJEU. 29 MARS – À 13H

FUN 18FESTIVAL UNIVERSITAIRE DE NANTESDU 29 MARS AU 5 AVRIL 2012THÉATRE, DANSE, MUSIQUE, POÉSIE, FEUILLETON, PERFORMANCE, PHOTOGRAPHIETOUTE LA PROGRAMMATIONWWW.TUNANTES.FR

L’atelier de création du TU-Nantes propose chaque année à une équipe artistique professionnelle de collaborer avec une quinzaine d’étudiants issus de tous horizons (comédiens, techniciens sons et lumières, scénographes) pour construire une proposition scénique inédite. Véritable espace d’expérimen-tation autant pour les artistes que pour les étudiants, l’atelier est une occasion unique d’approcher les enjeux de la création théâtrale.

Le TU a confié l’atelier à Marc Tsypkine et Marilyn Leray (LTK Productions), ac-cueillis dernièrement au TU avec Un Ba-teau pour les poupées. Pour cette édition,

ils ont choisi d’adapter l’œuvre du dra-maturge suédois Lars Norén : Catégorie 3.1. Par cette catégorie, l’administration de la ville de Stockholm désigne ceux qui vivent dans la marge : alcooliques, drogués, prostitués, psychotiques, SDF et chômeurs. Tous se retrouvent sur une place, affublée du même nom, du centre de Stockholm : « Un espace vide qui se remplit du rien de nos vies misérables et belles à la fois, voilà à quoi nous fait penser cette pièce. Des morceaux de vies racontées, hurlées et même crachées à la face du monde ou de ton voisin. » (LTK)

MARILYN LERAY ET MARC TSYPKINE DE LA COMPAGNIE LTK PRODUCTION, COMÉDIENS, METTEURS EN SCÈNE ET MENEURS DE L’ATELIER DE CRÉATION 2012 PAR AUGUSTIN DE LA ROCHE ST-ANDRÉ

Qu’est-ce que cette manière de travailler vous apporte ?ML Un autre regard. Ce n’est pas une question de jeunesse ou de vieillesse, mais ce n’est juste pas le même regard. MT Nous, on a des idées, on connait des choses, on fait partie d’une génération artistique. Eux n’ont pas du tout les mêmes références, ils vont plus vite que nous sur certaines choses. C’est l’inverse d’un conflit intergénérationnel : c’est un apport générationnel incroyable !ML À partir de ça, je me dis que dans cette mise en scène tout est possible. Moi j’aime entendre la justesse du texte. Mais là, je travaille avec des gens qui ne sont pas justes. Il faut donc s’appuyer sur leur particularité et faire exister la création à partir de ça. Il ne faut pas essayer de les transformer mais travailler avec ce qu’ils sont. MT Travailler leur personnage. Leur per-sonnage à eux.

Pouvez-vous nous parler de la pièce : Saint-Sauveur du Sang Versé (d’après Catégorie 3.1 de Lars Norèn) ? ML La pièce de Lars Norèn a été interdite quand elle a été montée en Suède, elle a carrément fait scandale. Ce n’est pas une histoire classique avec un début, un milieu, une fin. Il n’y a pas d’intrigue. Ce sont des errances, des solitudes qui se croisent. Et à partir de là, il y a des situations qui se forment qui sont plus ou moins cocasses, drôles ou drama-tiques…MT C’est une succession de situations et de parcours, d’errances de personnages qui vont du jeune toxico à un ancien di-recteur d’usine. Je pense que cette pièce a été interdite aussi à cause de toute la violence qu’il y avait parce que ça parle forcément de tous les travers de la rue :

alcool, drogue et sexualité dans la rue…ML Par contre, on ne voulait pas l’appe-ler Catégorie 3.1 parce qu’on en monte seulement des petites parties. On trou-vait que c’était bien qu’il y ait un titre qui signifie ce travail. On a donc décidé d’appeler notre projet Saint-Sauveur du Sang Versé.MT On était à Saint-Pétersbourg il n’y a pas longtemps et on a vu cette ancienne cathédrale, Saint-Sauveur sur le Sang Versé. C’est une cathédrale qui n‘a ja-mais servi comme telle, il n’y a jamais eu de culte à l’intérieur alors que quand on y rentre, elle est remplie d’icônes, elle est surchargée. Sauf qu’elle n’est finalement que « l’image » de la religion puisqu’elle ne sert qu’au tourisme … ML Et puis on aimait bien ce titre, voilà ! Et puis moi je trouve que justement ça a du sens avec le texte, il y a la misère…puis il y a Dieu. Ça m’évoque des choses.

Cette pièce peut résonner avec le contexte de crise : montée du chômage, exclusions, rupture des liens sociaux… Est-ce que c’est la jeunesse de vos acteurs qui a motivé le choix du texte ? ML Je n’ai pas fait le rapport à la jeu-nesse, ce n’est pas ça qui l’a déclenché.MT C’est vrai que ça résonne avec ce qui se passe en ce moment. Mais cette pièce est beaucoup plus philosophique que politique. C’est un texte poétique, mystérieux.ML Elle est politique quand même. Mais le point de départ a tout de même été ce texte avec beaucoup de personnages, un texte qu’on pouvait adapter aisément. On choisit un morceau selon la person-nalité des gens. Choisir un texte sans avoir choisi les acteurs, c’est vachement casse-gueule. Là, je savais qu’on pouvait piocher des morceaux quels que soient les comédiens.

Et à ces jeunes, si vous aviez un conseil d’artistes professionnels à donner, quel serait-il ? MT Je crois qu’aujourd’hui, il faut imagi-ner le théâtre autrement.ML Moi je dirais que la seule chose : tra-vailler. Ne pas se laisser entraîner par des phénomènes de mode et toujours se poser la question : qu’est ce qui est vraiment justifié ? Les micros sur scène par exemple, c’est le temps des micros sur scène alors tout le monde veut des micros sur scène, alors que ce n’est pas forcément utile… C’est le genre de petits trucs qui peuvent m’agacer.

Pour finir, qu’est-ce qui vous rend fun ?ML Mes collants verts (rires) !MT Moi, je ne sais pas, c’est un mot qui n’est pas de ma génération… Pour moi fun, ce serait presque péjoratif. Quelqu’un de fun, il m’énervera plus qu’autre chose…

JE ME DIS QUE DANS CETTE

MISE EN SCÈNE TOUT EST

POSSIBLE...

L'ATELIER DE CRÉATION

UN ESPACE D'EXPÉRIMENTATION PARTAGÉ

SAINT-SAUVEUR DU SANG VERSÉ THÉÂTREJEU. 29 ET VEN. 30 MARS – À 21H

TOUT CHAUD TOUT FUN !

Tout ce qu’ils attendent du FUN.

« Pour l’association DIPP, le FUN, c’est vraiment un temps et un espace de rencontres qui nous permet d’avoir un échange avec différents projets étu-diants. C’est quand même un moment fort de la vie universitaire et c’est im-portant pour nous d’être présents. On participe à l’animation du campus en complémentarité avec le TU. Le théâtre n’est pas un sujet évident à traiter et le festival est un bon moyen pour se faire rencontrer des gens avec des affinités artistiques et techniques différentes. À chaque édition du FUN, nous ne savons pas ce que nous allons voir. C’est ça qui est chouette. J’espère voir des choses qui nous surprendrons ! »CHARLES SAUVION, COORDINATEUR ET RÉDACTEUR EN CHEF À DIPP

« Pour cette édition, j’attends de décou-vrir ce que donne le passage de l’idée à la concrétisation, pour tous les projets étudiants ou des personnels de l’univer-sité. Voir s’ils ont réussi à formuler ce qu’ils voulaient, et avec quelles libertés ils se sont permis de le faire. J’aimerai que le public vienne avec un esprit de curiosité, découvrir des choses, sans idées préconçues et avec un regard bien-veillant. Et qu’il partage l’expérimenta-tion des comédiens et des compagnies. »CHARLES-ÉRIC BESNIER, RESPONSABLE PUBLICS ET TERRITOIRE AU TU-NANTES

LE FUN A 18 ANS

ET VOUS,A 18 ANS ? Yasmin Rahmani, chorégraphe et danseur hip hop, né en 1966

« À 18 ans, je faisais partie de mon premier groupe de danse, à Bellevue (Nantes). On nous avait demandé de danser à La Roche-sur-Yon et c’était la première fois qu’on sortait du quar-tier. C’était un festival Custom show, un concours de peinture sur vans et on était hyper contents. On voulait se faire des tee-shirts pour faire plus pro alors on avait acheté du scotch rouge et blanc et on a marqué le nom du groupe, sur des tee-shirts noirs : Les Street Breakers. On voulait aussi se donner des surnoms parce que ça faisait mieux : Master Funk, Crazy Legs, Soul Prince, moi c’était Ac-tion Step. Quand j’y repense ça me fait rire ! On devait passer en premier. Le présentateur sur son estrade n’arrêtait pas de crier et nous on se demandait ce qu’il avait… En fait, il criait nos sur-noms mais comme on les avait choisis la veille, on ne les avait pas encore enregistrés ! En plus, il les prononçait avec un accent hyper français. Il nous a appelé pendant au moins dix minutes… Quand j’y repense, c’était drôle ! »

CHKONE THA ?DANSEVEN. 30 MARS – À 20H

Proposés par Emerick Guézou, meneur de l’atelier L3 Lettres ModernesAmina Saïd, Tombeau pour sept frères

(…) Où allez-vous que fuyez-vous et pourquoiL’un de nous lui confia notre histoire puis dit sans trop savoiroù ni vers quoi nous guidait la pâle étoile (...) penchée sur le bord du mondeEntre orient et occident - nous allons vers des temps nouveauxL’homme surgi du néant dit - votre ré-bellion est le seul rempartcontre la tyrannie et qui préfère l’op-pression à l’exiljamais ne connaîtra la liberté (...)

ÉPOPÉES CHACALISTESPOÉSIESJEU. 29 MARS – À 12H30 ET VEN. 30 MARS – À 19H

LA LECON DE LANCELOT ET M. LE DRAGONLe Jenga, autrement appelé Tour Infer-nale, est un jeu de dextérité datant de l’antiquité, et consistant à retirer à tour de rôle une pièce d’une tour avant de la remettre à son sommet jusqu’à ce que la tour s’écroule laissant le joueur fautif honteux et roué de coups (aujourd’hui on ne frappe plus les joueurs qui perdent au Jenga, on se contente de les narguer méchamment). Jenga vient de l’impé-ratif du verbe d’une langue souahélie (ces langues d’Afrique issues de l’arabe et du persan) « kujenga » qui signifie construire. C’est en 1499 que Leonardo da Vinci a l’idée de construire la tour avec des pavés droits en bois, rempla-çant ainsi judicieusement les ossements humains utilisés jusqu’ici. « C’est quand même sacrément moins casse-couilles avec ça nom d’un… ! » s’écria Leonar-do (en italien bien sûr), n’ayant pas le temps de finir sa phrase car il venait de faire s’écrouler la tour infernale. Le Jenga a toujours été très populaire. Une épreuve de Jenga ayant même été organisée pendant les 43 premiers jeux olympiques (la dernière ayant été rem-portée par l’Italie face au Japon). Cepen-dant, à cause d’une altercation violente durant la dernière finale entre Massimo Gordini et Atako Kimimalodo (l’italien crevant l’œil de son adversaire avec une des pièces), le comité olympique décida de supprimer le Jenga des jeux. L’ath-lète italien fut condamné à être déca-pité puis pendu. De nos jours, le Jenga reste un passe-temps sulfureux, surtout apprécier des bikers et autres rebelles de la route.

L'ANECDOTE FUN !L’ Anne est dot - par B.Un dimanche matin, je me lève plus tôt que prévu (pas de grasse mat’) pour une répétition. Temps gris et froid. Je prends le tramway à Commerce, ligne 2, direction Orvault-Grand-Val.Quelques minutes d’attente et le tram arrive, il s’arrête. La porte s’ouvre de-vant moi, là un homme descend, un bou-quet de Lys à la main. Il me le donne prestement en disant : « Je descend, vous montez, on ne se reverra jamais. » Et il disparaît sur le quai. Je n’ai le temps de rien dire, juste de prendre ce bouquet et de monter dans le tramway.

MERCI À B. POUR CETTE ANECDOTE SO FUN ! SI COMME B. VOUS VOULEZ GAGNER UN PASS FUN, ENVOYEZ AU PLUS VITE VOTRE ANECDOTE FUN À [email protected]. L’ANECDOTE SÉLECTIONNÉE SERA PUBLIÉE DANS LES PROCHAINES ÉDITIONS DU NUF NUF.

BRUITS, SCÈNE FUN LA BRÈVE DE PHILIPPE G.

Philippe G. s’est glissé dansles coulisses du FUN…

En ma qualité de spectateur assidu du TU, je squatte souvent le bar du TU et y fait quelques rencontres forts sympa-thiques... J’ai ainsi croisé Max, Marion et Anthony qui composent le FRAG, Fédération Radicale des Artistes du Garage. Ils m’ont invité à venir voir la répétition de Lancelot et M. le Dragon, un spectacle qu’ils préparent pour le FUN... Chaque jour, le FRAG propose sur la scène extérieure du TU un feuilleton musico-théâtral, découpé en plusieurs épisodes, pour finir par un dénouement totalement spectaculaire jeudi 5 avril.Le FRAG a commencé à répéter il y a deux mois et je peux vous dire qu’ils ont bien bossé. Dans le jargon des jeux vidéo, un frag désigne l’élimination d’un adversaire par tir… Fatal ! Marion a écrit les textes, elle m’a expliqué qu’elle ne veut pas tomber dans le burlesque, ni dans quelque chose de trop classique. Eh bien, je peux vous dire que c’est une pièce drôle et pleine de surprises. J’ai assisté à la répétition de la dernière partie, le dénouement, le fameux duel entre Lancelot et le Dragon. Je ne vous en dit pas plus, mais on va apprendre quelques révélations inédites sur Lan-celot du lac... Le légendaire chevalier de la table ronde aurait-t-il vraiment parti-cipé à la quête du Saint-Graal ? Affaire à suivre...

LANCELOT ET M. LE DRAGONFEUILLETON MUSICO THÉÂTRALTS LES JOURS – À 20H40 SF. LUN. 2 AVRIL – À 20H30-DÉNOUEMENT JEU. 5 AVRIL – À 21H

MORCEAUX CHOISIS

Page 4: NUF NUF / le journal du FUN 18 / numéro 1

ATE

LIE

R D

E C

ATIO

N -

PH

OTO

© J

ÉR

ÔM

E B

LIN

/ B

ELL

AVIE

ZA

-

EXP

OS

ITIO

N A

U F

UN

ET

À M

ES

UR

E, D

U 2

6 M

AR

S A

U 1

1 M

AI 2

012,

LE

RU

BIS

(NA

NTE

S)

RENCONTREMARILYN LERAY ET MARC TSYPKINE NOUS DISENT TOUT SUR L’ATELIER DE CRÉATION !

18 ANS, ET VOUS ? RETOUR SUR LES 18 ANS DE YASMIN RAHMANI, DANSEUR ET CHORÉGRAPHE HIP HOP

BRUIT, SCÈNE FUNL'ENQUÊTE DE PHILIPPE G. DANS LES COULISSES DE LANCELOT ET M. LE DRAGON

LA PLAYLIST D'AUTIST READING

PORTRAIT FUNOIS D’UN LÉZARD GOURMAND

12H30 I THÉÂTRE/POÉSIE I 30 MN I BU LETTRES

ÉPOPÉES CHACALISTESAtelier L3 Lettres modernes Université de Nantes – Émerick GuézouAvec Halima Aïdara, Cyprien Beyaert, Nolwenn Delanous, Déborah Dujardin, Margaux Mallet, Mathilde Modde, Janna Naumou, Graciela Perez, Agnès Poichotte, Elise Reculeau, Amélie Richard, Hélène Rival, Laura Rondeau, Hélène Sauvage, Erwann Tacher, Solenne Timon.Un voyage dans la poésie arabe d’aujourd’hui et une mise en voix collective qui fait circuler les mots, les rythmes et le sens dans une expérience chorale.

13H I CONCERT I 40 MN I TU EN EXTÉRIEUR

AUTIST READINGAssociation des Pompes et Circonstances. Jean-Louis Kerouanton et Dominique PécaudDuo de guitares électro-acoustiques minimaliste évoquant certains accents de la musique folk ou les expériences répétitives des années 70.

19H I THÉÂTRE MUSIQUE I 45 MN I TU EN EXTÉRIEUR

LE CABARET HANTELa Comédie Camée Chapelet et Rouge à Peine. Yuna Alonzo, Charlotte Berthemet, Sara Charrier, Thibaud Desert, Julie Fache, Elvire Gauquelin

12H30 I DÉAMBULATION I 45 MN I DÉPART AU TU

LÉZARD GOURMANDLes Lézards scéniquesArthur Durand, Emmanuel Larue, Nicolas Le Beulze, Sébastien Natta, Gabriel Violleau(Re)découvrez votre campus préféré avec le regard d’un architecte, d’un spécialiste de la faune et la flore, d’un archéologue éminent ou d’autres personnages qui auront réponse à tout… Ou pas ! Prévoir son pique-nique.

13H I CONCERT I 40 MN I TU EN EXTÉRIEUR

MOZAÏK KOLECTIFEmcee Kev, Smoll Mashop, Timac, Tyrone À quatre voix, ce collectif de rap éclectique revendique un héritage puisé chez les pionniers français (IAM, NTM...) et sous influence d’un hip-hop américain « old school » chaleureux, généreux et bien huilé.

19H I THÉÂTRE POÉSIE I 30 MN I TU PETITE SALLE

ÉPOPÉES CHACALISTESCf. JEU. 29

20H I DANSE I 30 MN I TU PETITE SALLE

CHKONE THA ?Le Labo de Yasmin Rahmani Keven Bouillard, Pham-Sauvageot Maï, Agathe Sauvo Chkone tha? Qui es-tu ? Comment tu te (la) racontes ? Des individus, tous diffé-rents les uns les autres, partagent leur intimité, visions et inquiétudes et tentent de trouver leur place par le biais de la danse et du hip hop. Des tranches de vie entre cabaret inquiétant et loft story !

21H I THÉÂTRE I 1H I TU GRANDE SALLE

SAINT-SAUVEUR DU SANG VERSÉCf. JEU. 29

22H I MIX À PLUSIEURS MAINS

ST SAUVEUR & SHED BLOOD’S MIXUn mix aux accents polaires, entre rock convulsif et électro binaire, pour réchauffer la piste de danse avant le week-end. Let’s dance !

SPECTACLES GRATUITS LES MIDIS ET A L’APERO. À PARTIR DE 20H, SOIRÉES PAYANTES 4 € TARIF RÉDUIT / 6 € TARIF PLEINPASS FUN À PARTIR DE 10 €

INFOS BILLETTERIE - 02 40 14 55 14RETROUVEZ TOUTE LA PROGRAMMATION DU FUN SUR WWW.TUNANTES.FRSOYEZ FAN SUR WWW.FACEBOOK.COM/FUNFESTIVAL

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION - BERTRAND SALANONCOMITÉ DE RÉDACTION - NOLWENN BIHAN, LAURA BURBAN ET SONIA HERVOCHON ONT PARTICIPÉ À LA RÉDACTION DE CE NUMÉRO NOLWENN BIHAN, LAURA BURBAN, PHILIPPE GLÉVAREC, AUGUSTIN DE LA ROCHE ST-ANDRÉ, LE FRAGPHOTOS – JÉRÔME BLINDESIGN – AKATRE – WWW.AKATRE.COMIMPRESSION - ALLAIS – IMPRIMÉ À 3000 EX.

DU 2 AU 5 AVRIL, RETROUVEZ TOUTE L’ÉQUIPE DU VLIPP.FR AU TU ET EN DIRECT DE LA 18E ÉDITION DU FUN. L’OCCASION INESPÉRÉE DE VIVRE LE FUN AUTREMENT ET EN VIDÉOS AINSI QUE DE DÉCOUVRIR TOUT CE QUI SE TRAME DERRIÈRE SES MANETTES DU VLIPP.FR. LET’S FUN, FLASHEZ LE CODE !

des Pallières, Anaïs Landais, Tim Menant, Lucile Queru, Raphaël Tragin.Pierre, artiste mort dans de mystérieuses circonstances, vient hanter ses collègues en les dépouillant de leurs organes petit à petit. Bienvenue dans une série B théâtrale où tripes et estomacs se battent en duel, le tout en musique !

20H I THÉÂTRE I 40 MN I TU PETITE SALLE

ACTED’après le texte de Lars Norén Mise en scène Clément Goupille Agata le Bris Martinez, Laura di Marc, Fleur Monrahoul, Patrick Mui Wong, Valentin Naulin, Pauline Stern.C’est une expérience immersive qui est proposée au public. Une expérience qui dérange, interroge et rentre véritablement dans la matière théâtrale. Au cœur d’une action frénétique, où les personnages sont poussés dans leurs retranchements personnels, à la limite de l’humanité, le spectateur se fait tantôt voyeur malgré lui, tantôt voyeur volontaire.

Sous forme d’un dialogue entre un chevalier et son démon, ce feuilleton performatif quotidien vous entraînera dans un combat métaphorique sans limite. Mais comment tout cela finira donc ?

21H I THÉÂTRE I 1H I TU GRANDE SALLE

SAINT-SAUVEUR DU SANG VERSÉD’après Catégorie 3.1 de Lars NorénMarc Tsypkine et Marilyn Leray - LTK ProductionAtelier de création du TUAvec Matilde Aubineau, Guillaume Barriou, Juliana Bettarel, Amin Boudrika, Sarah Bardley, Bérénice Brière, Lola Coipeau, Antoine Dargouge, Nolwen Delcamp Risse, Paul Galeron, Cécile Gatignol, Jérémy Knez, Alexandre Laille, Cyril Lamy, Sara Lebreton, Julia Nikoforoua, Armelle Plaquet, Laurianne Rambault, Iris Tlemsamani, Clément Vinette« Catégorie 3.1 » est l’appellationadministrative des marginaux en Suède et le surnom d’un quartier qui, à Stockholm, leur sert de refuge. Le dramaturge Lars Norén dépeint une société qui, pour parvenir au fantasme libéral, produit ses victimes, puis les oublie…

22H I MIX FOLK ROCK POP ÉLECTRO

DAN ! DJ SET Tout l’univers psychédélique des Nantais de Disco Anti Napoleon! en dj set.

20H40 I FEUILLETON MUSICO THÉÂTRAL I 15 MN I TU EN EXTÉRIEUR

LANCELOT ET M. LE DRAGONLe FRAG (Fédération Radicale des Artistes du Garage)Maxime Devige, Marion Thomas, Anthony Tingaud

20H40 I FEUILLETON MUSICO THÉÂTRAL I 15 MN I TU EN EXTÉRIEUR

LANCELOT ET M. LE DRAGONCf. JEU. 29