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Association pour la Promotion et la Responsabilisation des Acteurs de la Du poisson encore pour demain Pêche Artisanale de Mbour

Note  d’Introduction  à   la    Gouvernance  de   la      Pêche artisanale maritime au Sénégal.

20 Mars 2013

Tel Fax : 00221 33 957 31 93 – 776326665- BP : 1144 Mbour Sénégal Récépissé N° 0081 /GRT/AS Email : [email protected][email protected] – site web : www.aprapam.org

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I- INTRODUCTION. Les nombreux pêcheurs pratiquant la pêche de capture sont souvent confrontés à

des difficultés d'exploitation et à des problèmes délicats qu'ils devront surmonter pour que les pêches de capture restent une source constante d'aliments et de revenus. L'accès aux ressources naturelles et leur utilisation sont les principaux sujets de controverses.

L'usage a montré que les ressources naturelles renouvelables comme les stocks de poisson disparaissaient faute de gouvernance rationnelle, dès que la demande effective pour un poisson particulier dépasse la capacité biologique du stock concerné. Dans le secteur de la pêche de capture, l'exploitation des ressources halieutiques marines ne peut être optimale et à long terme que si les intervenants garantissent une gouvernance rationnelle. L'établissement de restrictions à l'accès libre aux ressources est nécessaire, mais pas suffisant pour garantir une gouvernance rationnelle. Les droits et les institutions y afférentes doivent définir un ensemble de mesures incitatives favorisant la limitation de l'effort de pêche à un niveau correspondant à la productivité optimale, durable et à long terme de la ressource. Mais il ne suffit pas que ces droits soient définis, il faut également les faire respecter. (Source: Les pêches de captures-FAO).

Pour être en phase avec les institutions internationales, le Sénégal a adopté une approche participative impliquant tous les acteurs pour une gestion durable des ressources halieutiques. Ainsi, les outils juridiques accompagnant ce processus ont pris en charge cette disposition.

La loi 98 – 32 du 14 avril 1998 portant code de la pêche stipule dans son titre II  relatif  à  la  gestion  et  à  l’aménagement    des    pêches    notamment    en    son    article 12 « des conseils locaux des pêches artisanales peuvent être institués dans les régions . Les conditions de leur création, composition, attributions et mode de fonctionnement seront définies par voie réglementaire ». Le décret 98 – 498 du 10 juin 1998 portant application de la loi sus citée précise en ses articles 7, 8,9 et 10 la répartition et la composition des membres.

Outre les Comités Locaux de Pêcheurs (CLP) mis en place par les communautés à  l’échelle  des  sites    pilotes,    le principal organe créé pour la gouvernance locale du sous secteur de la pêche artisanale est le Conseil Local de Pêche Artisanale (CLPA).(source :Rapport  d’évaluation  des  Conseils  locaux    de  pêche  artisanale-DPM-décembre 2011).

C’est   dans   ce   cadre   que     le   Sénégal,   dans     le   but   d’inverser     les     tendances  encore lourdes de son système de gestion des pêcheries et du développement de son économie halieutique,   a   opté,   entre   autres   outils   d’aménagement,   la   mise   en  œuvre  d’une  approche  de  cogestion  des  pêcheries  artisanales.  

Le    succès,     l’extension    et     la    pérennisation de     l’approche    de    cogestion

dépendent essentiellement de la fonctionnalité des cadres de concertation mis

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en place pour assurer l’implication  et  la  participation  effective  des  communautés  de  base  dans  les  décisions  de  gestion  et  d’aménagement.

II- Généralités sur la gouvernance du secteur halieutique. 2.1- Du concept de la gouvernance

La gouvernance du secteur halieutique est ici entendue comme un cadre juridique institutionnel qui doit assurer que les pêches de capture a le rôle que la société dans son ensemble considère approprié. Elle doit aussi définir les règles qui garantissent une concurrence loyale et un accès équitable aux ressources dans ce secteur.

La gouvernance des pêches définit les principes et objectifs essentiels du secteur, met au point les cadres politiques et règlementaires et assure la liaison entre le gouvernement et la société civile en harmonisant les perspectives individuelles, sectorielles  et  sociales,  en  maintenant  l’ordre  social  et  les  systèmes  socio-écologiques productifs. Elle légitime et équilibre les interactions des parties prenantes, assure la mise en application des décisions et des règlements et maintient la cohérence entre les échelons juridictionnels et spatio-temporels. Enfin, elle définit les conditions de l’attribution  des  pouvoirs,   des   ressources   et  des   avantages et fait en sorte que le système  de  gouvernance  conserve  sa  capacité  d’apprentissage  et  d’évolution.  

2.2- Signification du concept de Bonne gouvernance. La bonne gouvernance renvoie au « mieux-Etat » qui vise à mettre en place

des modes de pilotage et de régulation plus souples, répondant mieux aux besoins des sociétés actuelles et fondés sur un réel partenariat entre les différents acteurs (administration, politiques, société civile) et aux différents niveaux (local, national et international).

Cette dernière conception de la bonne gouvernance véhicule un ensemble de valeurs et de principes sociétaux comme l’accès   à   l’information,   la lutte contre la corruption, la gestion efficace des ressources, le développement durable pour les générations actuelles et à venir (des points de vue social, économique et environnemental), le dialogue entre les différents acteurs pour asseoir la décision, etc. ».

Appliquée au secteur de la pêche, la notion de bonne gouvernance est souvent invoquée  comme  étant  une  condition  essentielle  à  l’atteinte  de  l’objectif  d’une  pêche  durable aux plans bioécologique, social et économique, et responsable.

Le Code de conduite pour une pêche responsable (CCPR) de 1995, et ses

nombreuses Directives techniques pour une pêche responsable - dont celle portant spécifiquement   sur   l’Approche   éco   systémique   des   pêches   (AEP)   - contient un ensemble de normes et de principes pour une bonne gouvernance des pêches, parmi lesquels on peut mentionner : - l’application   d’une   approche de précaution en matière de gestion des pêches

dans   les  situations  d’insuffisance  de  données  ou  d’incertitude  des  connaissances  

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scientifiques, afin de pallier le manque de « transparence » concernant certaines pêcheries ;

- la promotion du principe de « participation » à toutes les étapes de la décision pour  l’aménagement  des  pêches  ;  

- la promotion de la coopération internationale, ce qui participe à une prise en compte du principe de « subsidiarité » pour la gestion de certaines pêcheries ; ou encore la   recherche  d’une  optimisation des équilibres entre les différents usagers des richesses marines tout en préservant la biodiversité, la minimisation des impacts des activités humaines sur les écosystèmes marins et la promotion  d’approches  en  matière  de  gestion  des  pêches.

2.3- Principaux éléments du cadre de gouvernance des pêches. - 2.3.1. Documents de politique et de planification :

- politiques et plans de développement sectoriels ; - plans d’action   de   lutte   contre   la   pêche   INN   (pêche   illicite,   non  déclarée et non réglementée) ; - plans  d’aménagement  par  pêcherie.

- 2.3.2. Instruments juridiques : - Lois et réglementations régissant la pêche de manière directe (notamment en ce qui concerne l’accès  aux  ressources)  ou  indirecte  (ex.  textes  sur  l’environnement),  y  compris  accords  de  pêche  internationaux.

- 2.3.3. Institutions : - publiques (administrations, collectivités locales, centres de surveillance, instituts de recherche) et - privées (société civile au sens large du terme, y compris entreprises, organisations socioprofessionnelles, communautés de pêcheurs et ONGs) directement concernées par la pêche.

- 2.3.4.  Services  et  autres  mécanismes  de  l’aménagement  : - dispositif de suivi, contrôle et surveillance (SCS), y compris application des  sanctions  en  cas  d’infractions  ; - systèmes  statistiques  et/ou  d’information  sur  les  pêches  ; - dispositif de recherche ; - mécanismes de participation et arrangements contractuels entre l’Etat   et   d’autres entités publiques ou privées (y compris contrats de concession  de  droits  d’accès  ou  de  pêche,  et  plans  de  cogestion  au  sens  du  partage  des  responsabilités  entre  l’Etat  et  les  acteurs  de  la  pêche)  ; - fiscalité (directe et indirecte) dans la pêche ; - mécanismes  de  financement  de  l’aménagement.

-2.3.5-Attitudes, procédures et institutions dans la bonne gouvernance. La bonne gouvernance demande avant tout que les responsables croient et

agissent   au   mieux   des   intérêts   du   secteur,   et   qu’ils   appuient   une   culture   faite   de  transparence   et   d’efficacité.   Elle   demande   des   réglementations   claires   et  transparentes. Elle exige enfin des institutions capables de minimiser la probabilité

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d’une   interférence  politique   indue  et  de  comportements  dictés  par   la   recherche  de  rentes.

Une bonne gouvernance est atteinte lorsque le cadre de gouvernance incorpore progressivement un ensemble de principes reconnus que sont notamment l’ouverture   et   la   transparence,   la   responsabilité,   l’efficacité   (et   l’efficience),   la  participation,   la   cohérence,   l’adaptabilité-réactivité et la subsidiarité-proportionnalité.

2.3.6- Efficience des services de l’aménagement La     question     de     l’efficience     des     services     de     l’aménagement     peut     être    

appréciée     à     travers     l’analyse     des   relations   fonctionnelles   entre   les   différentes  parties prenantes (administration, recherche, surveillance, professionnels) dans le processus   d’aménagement.   En   général,   la   qualité   de   ces   relations   est  médiocre   en  raison de la conception peu adaptée du mode dominant de système de gouvernance.

De manière caricaturale, cette conception est la suivante : la recherche donne un avis sur   l’état  des  stocks,   l’administration   identifie   les  mesures  qui  s’imposent  et  les valident, parfois après brève consultation des professionnels, et les structures chargées  de  la  surveillance  veillent  à  leur  application  en  s’appuyant  sur  un  dispositif  mettant   en   œuvre   des   moyens   du   niveau   central   (voire   sous-régional), du niveau déconcentré et parfois du niveau décentralisé via la délégation de certains pouvoirs à des structures de type communautaire.

Cette conception de la gouvernance et le cloisonnement institutionnel qui en résulte   va   à     l’encontre   des   principes   d’ouverture/transparence,   de   responsabilité,  d’efficacité   et   d’efficience   qui   devraient   régir   l’élaboration   et   la  mise   en  œuvre   du  projet  global  d’intérêt  commun  (public  et  privé)  que  constitue   la gestion durable et responsable des pêches maritimes (source :Document de support à la formation sur la gouvernance des pêches maritimes dans la sous région Afrique Orientale/Australe-Océan Indien (AO/A-OI)

2.4- Les moyens fondamentaux de la gouvernance des pêches maritimes. - a)- Le Suivi le contrôle et la surveillance

Objectif : Les    systèmes    SCS    sont  créés    et  mis    en  œuvre  pour    répondre    à  des tâches diverses. Ils permettent notamment de rassembler les informations sur les pêcheries et les pêcheurs qui peuvent aider à la mise en place et au suivi des « règlements de la pêcherie ».

Ils permettent de rassembler, de suivre et de contrôler les informations sur les navires de pêche et les engins employés, les captures et leurs quantités, les lieux   de   pêche     et     le   devenir   du   poisson   une   fois   qu’il   a   été   capturé. Le suivi, le contrôle et la surveillance sont des éléments clés de la réussite du processus de gestion des pêches. Cet élément constitue un véritable défi pour la gouvernance du secteur des pêches artisanales, qui produit environ 50 % du volume des prises mondiales et 80% des débarquements au Sénégal issues des pêches de capture destiné à la consommation humaine.

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Des systèmes de Suivi, Contrôle et Surveillance (SCS) nationaux cohérents, et une solide coopération régionale dans ce domaine, sont des éléments essentiels dans la lute contre la pêche Illicite, Non déclarée et Non réglementée (INN).

- b)- La recherche halieutique. Objectif : donner des avis scientifiques et formuler des recommandations aux  décideurs  et  autres  acteurs  sur  l’état  de  la  ressource  et    autres  éléments  connexes     ainsi   que   leurs   conditions   d’utilisation   et/ou   de  mise   en  œuvre optimale. Ces avis et recommandations doivent être fondés sur des résultats pertinents

et   fiables   d’investigations   et   d’expériences, qui procèdent de la collecte, du traitement,   de   l’analyse   et   du   suivi des données sur la ressource, les indicateurs économiques, sociaux, environnementaux etc.. La   garantie   du   bon   fonctionnement   d’un   système   d’aménagement et des résultats attendus des instruments mis en place pour une bonne gouvernance des pêches doit passer nécessairement par une évaluation régulière de la situation des stocks.

En   l’occurrence,   pour     assurer   une   mise   en   œuvre     efficace   des   résultats et recommandations de la recherche dans le sous secteur de la pêche artisanale, celle-ci doit adopter une démarche participative qui prend en compte le savoir traditionnel local. - c)- Statistiques de pêches Objectifs. Fournir des données pertinentes et fiables en temps opportun destinées à diverses utilisations (scientifique, technique, économique, social etc.…) en fonction des besoins des usagers. Les statistiques de pêche sont à cet égard un élément important de prise de décision tant au plan de la gestion et de l’aménagement   des   pêches   (contrôler   les   prises   et   l’effort   de   pêche)   que   de  l’investissement  dans  le secteur.

Aussi, elles constituent un outil important de gouvernance du secteur. En ce qui concerne la pêche artisanale, des moyens plus efficaces de collecte de données  doivent  être  déterminés    notamment  pour:  la  conduite  d’enquêtes  ou  suivi  aux lieux de   débarquement   ou   encore     l’échantillonnage,   l’immatriculation   et   le  marquage des pirogues. - d)- La cogestion

Objectif : Conscientiser les acteurs à se préoccuper et chercher des solutions adaptées face aux problèmes de la ressource ; les responsabiliser dans la prise de certaines  décisions  et  leur  mise  en  œuvre  au  niveau  local.    (prise  d’initiative  locale  de gestion de la ressource).

Différentes   formules   peuvent   exister   selon   le   degré   d’implication   et   ou   de  partage des responsabilités entre partenaires. Dans tous les cas, la ressource à cogérer doit être bien définie, les acteurs identifiés, le partage de responsabilités clairement précisé et les dispositifs règlementaires définis pour un bon encadrement des activités à mener.(source :Dr A.S.DIAGNE- NOTE INTRODUCTIVE SUR LA

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COGESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES-contribution groupe I programme COGEPAS). - e)Les  Outils  d’aménagement  et  de  gestion  des  pêcheries.

Les   outils   d’aménagement   et   de   gestion   des   pêcheries   généralement   utilisés   au  Sénégal sont constitués par les aires marines protégées (AMP) et les récifs artificiels.

« Le Sénégal figure parmi les rares pays en Afrique à avoir conduit un vaste programme d’immersion   de   récifs   artificiels   tout   au   long   de   ces   vingt   dernières  années. Initié au début des années quatre-vingt-dix en partenariat avec la Fédération sénégalaise  de  pêche  sportive,  ces  programmes  d’immersion  ont  été  tout  récemment  complétés  avec  l’aide du Japon en appui à la conduite de processus de cogestion des pêches avec les communautés de pêcheurs artisans de la Petite Côte.

En raison des résultats encourageants déjà enregistrés dans ce domaine, et face à la raréfaction des ressources halieutiques    et    à    la    dégradation    de    l’environnement  marin côtier, le Gouvernement, dans la lettre de politique sectorielle des pêches adoptée en 2008, a décidé de renforcer sa politique de gestion intégrée de la zone côtière et de préservation de l’environnement  marin  à   travers   la  mise  en  place  d’un    réseau   d’aires   marines   protégées   et     l’aménagement   des     fonds   marins   par    l’immersion   de   récifs   artificiels(source : La gestion des récifs artificiels pour l'aménagement des pêches et la conservation des ressources marines ; Préface : Ministre  de  l’Économie  maritime,  de  la  Pêche  et  des  Transports  maritimes).

Dans ce contexte, la politique sectorielle du Sénégal accorde une place importante   à   l’immersion   de   récifs   artificiels   comme   outils   structurants   pour la promotion  d’une  gestion  intégrée  dans  la  zone  côtière.

• Les aires marines protégées Les  aires  marines  protégées  d’Afrique  de  l’Ouest  relèvent  de  la  catégorie  6  de  

l’UICN  :   «   Aires   protégées   gérées   principalement   à   des   fins   d’utilisation   durable   des écosystèmes naturels avec les caractéristiques de milieux naturels peu modifiés, gérés  afin  d’assurer  le  maintien  de  la  biodiversité  sur  le  long  terme  tout  en  assurant  la satisfaction des besoins des communautés résidentes, en produits comme en services ». Les aires protégées sont présentées également comme un moyen permettant de résoudre les difficultés engendrées par le pillage des richesses halieutiques et de surmonter le sous-développement.

L’enjeu  de  la  bonne  gouvernance  de  ces  aires protégées est de relever le défi de  la  gestion  principalement  à  des  fins  d’utilisation  durable  des  écosystèmes  naturels.  Créer une aire marine protégée et déterminer ses objectifs est une chose, analyser le fonctionnement de tous ses acteurs et les résultats en est une autre.

Le     Sommet  mondial     pour     le    développement    durable,    qui     s’est     tenu     à    Johannesburg en 2002, a réaffirmé le rôle des aires marines protégées dans la conservation     de     la   biodiversité   en   prenant   l’engagement   de   créer   des   réseaux représentatifs  censés  couvrir  20  à  30%  de  la  surface  maritime  à  l’horizon  2012.

• Les récifs artificiels

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Les récifs artificiels peuvent viser, à titre principal, le soutien et le développement de la pêche côtière.

Les habitats artificiels sont des outils performants, non seulement pour l’aménagement    des  pêches,  mais    ils    jouent  également  un  rôle  économique  pour  de  multiples   activités,   comme   la   pêche   artisanale,   la   pêche   sportive,   l’aquaculture,   la  plongée sous-marine touristique.

L’objectif recherché peut également être de restaurer, de maintenir ou de développer les fonds sous-marins afin de conserver ou de développer la biodiversité.

Dans     la   gamme   des     fonctions   de     récifs     ou   d’habitats     artificiels   (attraction,  concentration, production, protection, petits métiers de la pêche, aquaculture suspendue, plongée, etc.), la protection et restauration des habitats marins dégradés occupent souvent une bonne place.

III- LA GOUVERNANCE DE LA PÊCHE ARTISANALE AU SENEGAL. - 3.1- Problématique générale :(source : SÉNÉGAL -CADRE INTÉGRÉETUDE

DIAGNOSTIQUE  DE  L’INTEGRATION  COMMERCIALE- May 21, 2002.) Si les problèmes sérieux liés à une situation de crise des ressources

halieutiques sont les mêmes au Sénégal que dans la plupart des autres pays, son secteur de la pêche est confronté à un aspect particulier: L’incapacité   du  gouvernement à prendre en temps   utile   les   actions   qui   s’imposent   pour   aborder   la  crise  qui  se  profile  à   l’horizon,  en  mettant  en  application  des  palliatifs  peu  efficaces,  en retardant la décision ou encore en prenant des décisions qui vont en sens inverse de ce que requiert la situation du secteur.

Cette  approche  a  réduit   la  compétitivité  et   l’efficacité  du  secteur  tout  entier. L’inefficacité   de   la   gouvernance   est   donc   la   cause   principale   de   la   plupart   des  symptômes de la crise actuelle de la pêche au Sénégal, et porte une lourde part de responsabilité dans le déclin des stocks de poissons démersaux (et probablement des pélagiques côtiers) et dans la pénurie croissante de matières premières pour la transformation  et  l’exportation.

3.2- Le cadre règlementaire et institutionnel de la gouvernance des pêches au Sénégal. 3.2.1-La législation en matière de gouvernance des pêches La gouvernance des pêches maritimes du Sénégal est régie parles textes

fondamentaux que sont la Loi 98-32 du14 avril 1998 portant Code de la pêche et son décret   d’application N° 98-498 complétés par des arrêtés règlementant certaines dispositions particulières prévues par ces textes fondamentaux.

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La loi 98-32 du 14 Avril 1998 portant Code de la pêche Maritime du Sénégal dispose en son article 13 Section 4 - Pêche artisanale : « Art.13.- L’Etat  favorise  le  développement  de  la  pêche  artisanale compte tenu de sa vitalité, de son importance socio-économique  et  du  fait  qu’elle  constitue  une  longue  tradition dans le pays. Il   appuie   l’établissement   de   mécanismes   institutionnels encourageant   la   participation   des   pêcheurs   à   l’aménagement   des   ressources   selon  des  modalités   appropriées,   la   réservation  de   certaines   zones  à   l’exploitation  par   les  pêcheurs artisans et, en général, la création de conditions favorisant ce secteur ».Des mesures réglementaires spéciales sont adoptées en tant que de besoin ».

Sur  la  question  de  l’aménagement,  le  Code  de  la  pêche  dispose notamment de ce qui suit :

Titre 2 - Gestion et Aménagement des pêches Chapitre 1 - Dispositions générales Section 1 - Des  plans  d’aménagement  des  pêcheries « Art.10.- Sous   l’autorité   du  Ministre   chargé  de   la   pêche  maritime,   des  plans  

d’aménagement   des   pêcheries   sont   établis   sur   une   base   annuelle   ou   pluriannuelle.  Ces plans sont révisés périodiquement en fonction de l’évolution   des   données   qui  caractérisent les pêcheries….

…..Lors   de   l’établissement   des   plans   d’aménagement   concernant   des   stocks  d’espèces   partagés   avec   d’autres   Etats   de   la   sous-région, le Ministre chargé de la pêche maritime se concerte, soit directement,   soit   dans   le   cadre   d’organisations  internationales, avec les autorités chargées des pêches dans ces Etats, en vue d’assurer  l’harmonisation  des  plans  respectifs  d’aménagement  des  pêcheries.  

Le Ministre chargé de la pêche maritime veille, en outre, à ce que les principales  catégories  socioprofessionnelles  intéressées  soient  consultées  à  l’occasion  de la préparation des plans et à assurer la compatibilité entre les dispositions des plans  et  d’autres  documents  concernant  l’environnement  marin ».

Les organes de la gouvernance du secteur des pêches maritimes sont aussi définis dans la Loi 98- 32 et  son  décret  d’application  N° 98_498 : Chapitre premier (Code de la pêche) Des organes des pêches maritimes Les Conseils Consultatifs - Conseil national consultatif des pêches maritimes « Art.11.- Il est créé, au niveau national, un organe dénommé le Conseil national consultatif des Pêches maritimes. Le  Conseil,  présidé  par  le  Directeur  de  l’Océanographie  et  des  Pêches  maritimes,  est  composé   des   représentants   de   l’administration,   de   la   recherche   scientifique,   des  catégories socioprofessionnelles intéressées et de la Fédération de Pêche sportive. Les attributions, la composition et le mode de fonctionnement du conseil sont fixés par décret. Section 3 - Conseils locaux de pêche». Conseils locaux des pêches maritimes.

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« Art.12.-Des Conseils locaux de pêches maritimes peuvent être institués dans les régions. Les conditions de leur création, composition, attributions et mode de fonctionnement seront définies par voie réglementaire ».

Le décret -98_498 portant application de la Loi 98- 32 en son Chapitre premier portant sur les organes des pêches maritimes précise les conditions et modalité de création des Conseils locaux de pêche artisanale en ses articles 7 et suivants : - Article 7

« Dans chaque région où il existe des activités de pêche maritime le Ministre chargé de la pêche maritime peut instituer, par arrêté, des conseils locaux de pêche artisanale ».

- Article 8

« Chaque conseil est composé de représentants locaux de l'administration, d'élus, de notables, de pêcheurs artisans, d'associations de pêcheurs artisans, de transformateurs, de mareyeurs et d'aquaculteurs. Les membres du conseil sont désignés par le Ministre chargé de la pêche maritime sur proposition du chef du service régional de la pêche maritime en concertation avec les organisations professionnelles de pêche maritime locales.

Les séances du conseil sont présidées par le chef de l'exécutif régional ou son représentant. Le président peut inviter à participer aux séances du conseil, toute personne dont il juge la présence utile compte tenu de l'ordre du jour».

- Article 9 « Les conseils locaux de pêche artisanale ont, notamment, pour rôle :

(a) de donner, sur demande du Ministre chargé de la pêche maritime ou de son représentant, des avis sur toutes les questions relatives aux activités de pêche artisanale et de culture marine dans la localité concernée ;

(b) d'assurer l'information des pêcheurs artisans et des aquaculteurs sur toutes les mesures relatives à la pêche maritime et à la culture marine dans leur localité ;

(c) d'organiser les pêcheurs de la localité de manière à réduire et à régler les conflits entre communautés de pêcheurs et entre pêcheurs employant différentes méthodes de pêche ;

(d) d'organiser les pêcheurs artisans afin qu'ils puissent assister l'administration dans les opérations de suivi et contrôle des activités de pêche. »

- 3.2.2 - Le dispositif institutionnel et technique. a)- Les services administratifs

Placés sous la tutelle administrative du Ministère de la Pêche et des Affaires Maritimes, les administrations centrales constituées les Directions des Pêches Maritimes, de la Protection et de la Surveillance des pêches, des Industries de

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Transformation des Produits de la Pêche, de la Marine marchande sont chacune en ce qui la concerne  chargées  de  la  mise  en  œuvre  de  la  politique  sectorielle  définie  par  le gouvernement avec leurs services décentralisés et les projets rattachés. Les attributions de chacune de ses structures fondées sur leurs compétences techniques respectives sont définies par décret portant sur leur organisation et fonctionnement. Dans le cadre de la bonne gouvernance cette répartition des responsabilités et taches récurrentes doivent en principe reposer sur la complémentarité dans leurs missions respectives et la collaboration dans les actions en     vue   de   l’atteinte   des  objectifs stratégiques assignés au secteur. b)- Les institutions de recherche Le Centre de Recherche Océanographique de Dakar-Thiaroye (CRODT) qui relève de la tutelle administrative du Ministère   de   l’Agriculture   et de la tutelle technique   de   l’Institut   Sénégalais   de   Recherches   Agricoles   (ISRA)   est   le   principal  interlocuteur du département des pêches en matière de recherches halieutiques.

c)- Les organisations de la Société civile Elles sont constituées par : les associations des professionnels du secteur.

Dans le sous secteur de la pêche artisanale elles sont constituées par des associations multi-métiers   et   de   groupements   d’intérêt   économiques   (GIEs) par corps de métiers le plus souvent regroupés en fédérations qui se donnent pour mission entre autre la défense des intérêts matériels et moraux de leurs membres.

les Conseils locaux de pêche(CLP) Des organisations de professionnels sont également présentes au niveau local

sous   l’appellation   de   Conseils locaux de pêche(CLP) qui   regroupe   l’ensemble   des  acteurs locaux de la pêche artisanale représentés par collège de métier au sein de ces organisations  dont  la  vocation  est  de  participer  en  tout  ce  qui  concerne  l’exercice  de  leurs métiers au niveau local y compris les activités liées à la cogestion.

d)- Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) Quelques organisations non   gouvernementales   telles   qu’Enda et WWF

participent à la gouvernance locale de la pêche artisanale en appuyant les acteurs à la base notamment dans les initiatives de cogestion.

3.2.3- Mesures et initiatives prises dans le cadre de la gouvernance et la gestion de la pêche artisanale. a)-de  de  part  de    l’Etat

Au plan des mesures qui visent à solutionner la problématique globale de régulation  de  l’accès  à  la  ressource  au  Sénégal  au  niveau  de  la  pêche  artisanale, l’Etat  a introduit dans le cadre de la politique de gestion et de rationalisation de l’exploitation  de  la  pêche  artisanale   le  permis  de  pêche  artisanale,  l’immatriculation  informatisée des pirogues (réalisée  avec  l’appui  de  partenaires  au  développement) ; la carte professionnelle de mareyeur et le repos biologique pour quelques espèces. • Le   Programme   National   d’immatriculation Informatisée des embarcations de

type artisanal du   Sénégal     (PNI)   s’inscrit   dans   la   stratégie   de   développement  durable  des  pêches  au  Sénégal  par  la  maîtrise,  d’une  part  des  capacités  de  pêche,  la régulation   de   l’effort   de   pêche   et   d’autre   part,   de contribuer aux efforts

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d’aménagement  et  de  gestion  durable  des  ressources  halieutiques  du  Sénégal  par  la maitrise du parc piroguier pour un contrôle de ses effectifs à long terme.

Le décret 98-498 fixant les   modalités   d’application   de   la   Loi   98-32 portant Code de la pêche maritime du Sénégal dispose notamment à cet égard : SECTION II PECHE ARTISANALE Article 12

Le Ministre chargé de la pêche maritime ou son représentant se réserve le droit d’interdire  l’exercice  d’activité  de  pêche  artisanale  pour  les  motifs  suivants  :

(a) lorsque l'embarcation a été construite, achetée, transformée ou reconvertie sans autorisation préalable dans les conditions qui auront été définies ;

(b) quand l'embarcation n'a pas été immatriculée et marquée conformément aux règles prescrites ;

• Le Permis de pêche artisanal L’Etat   du   Sénégal,   après une série de concertations avec les Organisations

Professionnelles  a  décidé,  à  l’instar  de  la  licence  de  pêche  industrielle,  d’instaurer  le  permis de pêche artisanale.

Créé   par   l’arrêté   N°   00516   MEM/DPM/MDT   du   25   -10-2005, le permis de pêche artisanale a pour but de règlementer la pêche artisanale maritime dans toute l’étendue  des  eaux  sous  juridiction  sénégalaise  (Article  premier).

Il a, entre autres utilités, celui   de   jouer   le   rôle   de   contrôle   de   l’accès   à   la  ressource.

L’article   5   précise que : « le permis de pêche artisanale est exigé à tous les

nationaux voulant exercer la pêche artisanale dans les eaux sous juridiction sénégalaise. Concernant les pêcheurs artisans étrangers autorisés à pêcher sous couvert   d’un   accord   de   réciprocité,   les   conditions   d’exercice   de   leurs   activités   sont  définies  dans  l’accord  ou  le  protocole  liant  leur  pays  au  Sénégal. »

L’article  7  dispose : « La délivrance du permis de pêche artisanale est soumise à l’obligation  de  paiement  d’une  redevance  annuelle  forfaitaire  dont  le  montant est fixé par arrêté du Ministre chargé de la pêche et du Ministre chargé des finances. »

Les initiatives et les actions phares. Elles portent principalement sur :

*La   concession   d’exploitation   et   de   gestion     d’infrastructures   et   d’ouvrages à usage collectifs (quais de pêche, aires de transformation artisanale des produits de la pêche, complexes frigorifiques) aux collectivités locales des lieux d’implantation.

La  mise  en  place  d’ouvrages  sur  les  sites  de  débarquement  des  produits  de  la  pêche artisanale  s’inscrit  dans   la  politique  de  mise  à  niveau  des  équipements  et  des  installations  de  pêche,  engagée  avec  l’application  des  normes  européennes  au  traitement des produits de la mer. L’objectif  attendu  de  la  rétrocession  des  ouvrages  est  double :

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- une  participation  directe  des  organisations  professionnelles  à  l’exploitation  et  à la gestion des infrastructures aménagées ; - le   respect   de   critères   de   performances   d’entreprises   privées   (équilibre  financier   de   l’exploitation,   transparence   comptable,   embauche de personnel qualifié). L’exploitation   et   la   gestion   des   ouvrages   sont   confiées   à   une   association  

interprofessionnelle devant être composée des représentants des différents syndicats et organisations professionnelles du secteur pêche. *La réalisation de laboratoires d’analyses   des   produits   halieutiques et l’affectation   de   techniciens   de   la     qualité   au   niveau   des   quais   de   pêche     pour  répondre aux exigences de la mise aux normes des produits destinées à l’exportation ; *La  mise  en  place  d’un  fonds  pour le financement de la pêche artisanale logé à la Caisse Nationale du Crédit Agricole de Sénégal (CNCAS). b)- pour les professionnels de la pêche artisanale * des initiatives de cogestion

A   travers   la   cogestion,   les   acteurs   de   base   s’occupent   de   la   gestion   de   la  ressource. La cogestion participe à la conscientisation des pêcheurs à la problématique de la rareté de la ressource et à la nécessité de trouver des solutions. Elle donne également l’occasion   aux   acteurs   professionnels   de   proposer   des  initiatives  locales  de  gestion,  de  les  mettre  en  œuvre  et  de  les  suivre.  Elle  participe  en  même temps à la formation des acteurs en matière de gestion de la pêche et leur donne ainsi les outils nécessaires pour participer efficacement à la gestion de la ressource  aux  côtés  de  l’administration.  (Source : Analyse de la cogestion au Sénégal –Rapport  de  la  Commission  d’évaluation). Les actions entreprises par les professionnels de la pêche artisanale s’inscrivent dans le cadre des initiatives de cogestion menées dans quelques localités et portent notamment sur : - le repos biologique pour  quelques  espèces  destinées  à  l’exportation (ex : poulpe)

et - la   création  d’aires  marines  protégées comme moyen permettant de

résoudre les difficultés engendrées par le pillage des richesses halieutiques et de surmonter le sous-développement.

c)- pour les ONG et organismes de coopération Leurs interventions portent essentiellement sur l’appui   apporté aux

organisations locales des professionnels dans les initiatives de cogestion (appui financier, matériel, formation).

Au   Sénégal,   la   cogestion  est  mise   en  œuvre  depuis     2004  à  Nianing     avec   la  JICA,   à   travers   l’OAFIC,     et   a   été   suivie   d’autres   initiatives, notamment le GIRMaC/GDRH  avec  la  BM,  Wule  Nafaa  puis  Comfish  avec  l’USAID. Différentes démarches et concertations ont été menées ces quinze dernières années, pour inverser la tendance de la surexploitation , notamment en assurant une meilleure gouvernance locale des activités de pêche et en sensibilisant et associant

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davantage  les  acteurs  concernés.  C’est  dans  ce  cadre  que  le  Sénégal  a  entrepris    des  actions et retenu différents projets et programmes de cogestion. (Source : Dr A.S.DIAGNE- NOTE INTRODUCTIVE SUR COGESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES-contribution groupe I programme COGEPAS). 3.3- Problèmes de la gouvernance des pêches maritimes au Sénégal

3.3.1- Causes des faiblesses dans la gouvernance des pêches. - source : SÉNÉGAL -CADRE   INTÉGRÉETUDE   DIAGNOSTIQUE   DE   L’INTEGRATION  

COMMERCIALE- May 21, 2002.) -

3.3.1.1-Problématique général. Une combinaison de facteurs a contribué à mitiger la réponse du

gouvernement  aux  signaux  d’alarmes  que  sont  le  déclin  des  stocks  halieutiques et les d’autres   problèmes   sectoriels.   Sans   prétendre   en   fournir   une   liste   exhaustive,   on  relève: La modicité des moyens financiers mis à disposition par le budget national et les bailleurs de fonds pour appuyer des mesures plus efficaces, la répugnance à offenser des intérêts industriels bien établis, les paiements de compensations financières substantielles qui sont accordés au titre des accords de pêche étrangers, les  pressions  exercées  par   l’industrie  pour  maintenir   le   statu  quo,  et   le   spectre des ramifications  sociales  et  politiques  de  toutes  mesures  visant  à  limiter  l’expansion  de  la pêche, à fortiori la restreindre, et en particulier la pêche artisanale. Ces faiblesses de   la   gouvernance   ont   également   nui   à   la   compétitivité   de   l’industrie,   comme le montre   l’échec   des   efforts   passés   des   secteurs   publics   et   privés   pour   restructurer  l’industrie   de   la   conserverie   de   thon   et   pour   la   rendre   plus   concurrentielle   sur   les  marchés mondiaux.

3.3.1.2- Le cas des pêcheries artisanales. La pêche artisanale est au Sénégal une profession qui se transmet souvent de

générations en générations. Pendant des siècles, les artisans pêcheurs ont exploité les  ressources  halieutiques  côtières,  en  particulier  les  petits  pélagiques.  Il  n’est  donc  pas étonnant que dans leur tradition, ils considèrent avoir droit de libre accès à ces ressources.

Cette  croyance  s’est  trouvée  quelque  peu  ébranlée  par   l’arrivée  massive  d’ex  travailleurs agricoles( confrontés  avec  une  chute  brutale  des  revenus  de  l’agriculture  )dans la pêche artisanale, par le déclin des stocks de démersaux, et surtout par la présence croissante de navires industriels battant pavillon étranger et désireux d’exploiter  les  stocks  de  petits  pélagiques  – une présence aujourd'hui combattue de façon efficace par de nombreux acteurs du secteur.

Cependant, ce sens du droit acquis reste toujours répandu parmi les pêcheurs traditionnels,  et  a  contribué  à  empêcher  l’instauration  d’une  bonne  gouvernance  de  la pêche artisanale, aidé en cela par la crainte des autorités quant aux conséquences en  termes  de  chômage  d’une  meilleure  capacité  de  contrôle.

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La peur du gouvernement est que toute remise en question du libre accès actuel pourrait immédiatement affecter la capacité du secteur de la pêche à absorber une main-d’œuvre   au   chômage   et   à   augmenter   l’emploi   dans   les   zones   rurales   et  côtières.

Craignant les répercussions sociales et politiques, le gouvernement a donc évité de prendre toutes décisions qui pouvaient de façon effective restreindre ce libre accès, et a donc  indirectement  appuyé  l’expansion  continue  du  secteur,  par  exemple  en maintenant une subvention du carburant utilisé par la flotte artisanale.

Les   contraintes   liées   à   l’exercice     de   la   pêche   artisanale et de ses activités connexes sont caractérisées par : (source: lettre de Politique sectorielle des pêches).

- Inadaptation et insuffisance des infrastructures de base dans les centres de pêche (aires de débarquement, aires de transformation, moyens de conservation et de transport des produits, pistes de production) ;

- Faiblesse de la politique de gestion des infrastructures de pêche en matière    de  normes,    d’hygiène,  et  de    traçabilité  des  produits,  ce  qui  pose   clairement   aujourd’hui   le   problème  de   la  mise   aux   normes   de  l’amont  de  la  filière  ;  

- Mauvaise hygiène des sites de transformation des produits artisanaux entraînant des risques sanitaires pour les populations ;

- Importance des pertes après capture; - Absence de mise aux normes des pirogues et moyens de transport

participant   aux   filières   d’exportation   des produits de la pêche vers l’Europe ;

- Insuffisance de la formation et faiblesse organisationnelle des acteurs des différentes filières ;

- Inexistence    de  réglementations  et  contrôles  encadrant  l’exercice  des  métiers connexes à la pêche artisanale (transformation artisanale, mareyage) ;

- Système de financement des activités peu contributif à une véritable politique de modernisation des activités ;

- Propension   encore   faible     des   pêcheurs   artisans   à   l’application   de  mesures de sécurité en mer et à adopter des pratiques de pêche responsable.

3.3.3- Les facteurs déterminants de la mal gouvernance. a)-Sur le cadre règlementaire et institutionnel - La réglementation La réglementation généralement claire et appropriée aux différents faits générateurs souffre   cependant   d’inefficacité   dans   l’application des textes. Cette situation qui relève de plusieurs causes liées aux maux qui affectent le dispositif d’encadrement du secteur peut notamment être attribuée aux facteurs relatifs au

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laxisme (statu quo), à la corruption, à l’insuffisance  de  moyens  (humains,  matériels  et  financiers). - Les  services  de  l’administration  et  structures  assimilées

Les contraintes institutionnelles du secteur se traduisent par des insuffisances énumérées ci-après : (source: Lettre de politique sectorielle des pêches).

Les services administratifs

- Insuffisance   en   nombre   et   en   qualité   de   l’encadrement   technique  administratif et financier du secteur face aux enjeux actuels, notamment   ceux   portant   sur   la   gestion   et   l’aménagement   des pêcheries,   la   restructuration   de   l’aval   de   la   filière   et   sa   mise   aux  normes  d’hygiène  et  de  salubrité,  le  développement    de  l’aquaculture  ;

- Non   engagement   du   processus   d’ajustement   des   institutions   du  secteur par rapport à la nouvelle problématique de l’aménagement  des pêches. Ce retard se traduit par une difficulté latente des structures administratives, professionnelles, de cogestion et de recherche à exécuter de façon optimale les nouvelles missions de l’aménagement   des   pêches.   Il   est   en   même   temps   révélateur d’incohérences  parfois    notées  dans  la  pratique  de  ces  institutions  ;

- Faible   capacité   d’analyse,   de   suivi   et   de   coordination   des  structures administratives ;

- Inadaptation des institutions administratives et des systèmes de financement des activités de pêche de capture artisanale, continentale et industrielle ;

- Diversité et manque de coordination des interventions des administrations publiques, des ONG et des bailleurs de fonds dans le secteur ;

- Faiblesse   des   systèmes   d’information   pour   appuyer   l’analyse   et   la  planification sectorielle en particulier dans les domaines économiques.

les Conseils locaux de pêche artisanale (source : Evaluation des CLPA/DPM-Déc.-2011)

Aujourd’hui,  force  est  de  constater  que  la  plupart  de  ces  CLPA  ne  fonctionnent  pas malgré  leurs  pouvoirs  statutaires  et  leurs  plans  d’actions  définis  lors  de  leur  mise  en place et approuvés par le MEM. Cette situation peut compromettre la réalisation des activités, notamment celles en rapport avec la validation des initiatives locales de cogestion ou la préparation de plans consolidés de gestion de pêcheries artisanales . Les faiblesses communes à tous les CLPA se situent à plusieurs niveaux : - missions des CLPA :

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• En   dehors   des   conseillers   membres   de   l’ICC,   les   autres   acteurs   ne  connaissent pas les missions du CLPA ;

- Structuration des CLPA : • la lourdeur de la structuration des CLPA ; • le non signature par certaines autorités, des règlements intérieurs et de la

liste désignant les membres ; • l’absence  de  responsabilisation  des  acteurs  de  base  ;   • la méconnaissance du statut juridique des CLPA par certains acteurs.

-Les activités de gestions des ressources halieutiques dévolues aux CLPA demeurent aléatoires      et  répondent    peu    à    ce  qu’on  est  en  droit    de  s’attendre  en    cette matière. Pour la responsabilisation des acteurs au sein des CLPA, on constate     que,     dans     l’organigramme, le     rôle     des     acteurs     n’est     pas   clairement  défini.

Les organisations non gouvernementales(ONG). Les activités menées par les ONG échappent le plus souvent au contrôle des services   de   l’administration   de   tutelle. Ces organisations caractérisées par des missions, objectifs et intérêts qui leur sont propres, fait que généralement l’on  constate un manque de cohérence de leurs interventions avec la politique sectorielle définie. Par ailleurs, la multiplicité des ONG qui interviennent dans les mêmes localités en direction des mêmes cibles crée une confusion au niveau des bénéficiaires voire une concurrence aussi bien entre ONG que des cibles qui contribue à la péjoration des résultats et impacts de leurs actions. En outre, la non harmonisation de leurs programmes ne favorise pas une complémentarité de leurs actions, l’efficacité     dans   l’atteinte   des   résultats, l’efficience  dans   la  mise  en  œuvre  des  moyens  et   la  visibilité  et/ou   la  pérennisation  des impacts au niveau des cibles. b) -Sur  l’aménagement  des  pêches :

L’aménagement des pêches   souffre   de   l’absence d’un   système  d’aménagement   des   pêcheries,   fondé   sur   des   mesures   techniques,   sociales   et  économiques  cohérentes  articulées  autour  d’objectifs  clairs  de  gestion  des  pêcheries.  Cette   situation   s’explique   en   partie   par   le   fait   que   l’encadrement administratif, financier  et  technique  du  secteur  n’est  pas  suffisamment  à  la  hauteur  des  enjeux  d’un  développement durable de la pêche.

c)- Sur la Recherche

Elle   est   caractérisée   par     l’insuffisance   des   connaissances   sur   l’état   des  ressources. En outre, une part importante du développement des pêches s'est révélée non durable faute de recherches sur ses conséquences pour l'environnement et sur l'optimisation des stratégies qui résultent de :

• l’inadaptation  de  l’ancrage  institutionnel  (considération sectorielle) ;

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• du  déficit  d’ouverture  (partenariat),  de  souplesse ; • l’Insuffisance   de   moyens   matériel,   humain,   financier   (limitations  

géographiques,  disciplinaires,…) ; • l’Insuffisance  du  partage  (communication) ; • du Déficit de suivi (veille).

d)- Sur les statistiques : Les statistiques des pêches qui sont dans une certaines mesure corrélatives à

la recherche halieutique se caractérisent par : • la non harmonisation des méthodes de collecte des données,  l’absence  

de rigueur scientifique des méthodes de collecte des données utilisées ; • l’insuffisance   des   moyens   humains   et   matériels   nécessaires   pour   le  

suivi des indicateurs du secteur ; • Le  déphasage  entre  le  temps  de  collecte,  d’analyse  et  de  publication  des  

données …etc. Ces déficiences donnent peu de crédibilité, de pertinence et de fiabilité aux

statistiques des pêches surtout du sous secteur de la pêche artisanale qui ne permettent ainsi  d’asseoir  une  bonne  politique  d’aménagement  et  d’investissement  appropriés dans le secteur.

e) -Sur le Suivi-Contrôle et Surveillance Ce moyen fondamental de gestion et de gouvernance des pêches est handicapé par :

La faiblesse du système de contrôle et de surveillance des pêches ; la déficience de sa mise  en  œuvre,  qui devrait se faire avec la participation de

fonctionnaires du gouvernement et des représentants des communautés de pêcheurs et du secteur des pêches ;

l’incohérence  et  l’absence  de  coordination    des systèmes de Suivi, Contrôle et Surveillance (SCS) nationaux et la coopération sous régionale dans ce domaine, qui sont des éléments essentiels dans la lute contre la pêche Illicite, Non déclarée et Non réglementée (INN).

f)- Sur la cogestion La    mise  en  œuvre  du  processus  de  cogestion  montre  quelques   insuffisances    relatives notamment aux aspects ci-après :

Faible accompagnement des acteurs sur le plan financier (Non suivi des mesures   d’accompagnement,   qui   ne   sont   pas   souvent   celle   prioritairement  choisies par les acteurs et faiblesses des moyens pour les AGR.

Pas de  surveillance  dans  le  suivi  de  la  mise  en  œuvre  des  initiatives; Pas   de   responsabilisation   des   acteurs   dans   la   gestion   (les   acteurs   n’assurent  

pas les fonctions de gestion comme par exemple la surveillance) ; Faible   implication    des  agents  de   l’administration des pêches qui constituent

l’autre  force  vive  pour  la  continuité  de  la  cogestion ; coût très élevé des initiatives développées, compte tenu du fait que la

vulgarisation  de  la  cogestion  doit  être  assurée  par  l’Etat ;

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faiblesse  de   l’aspect   communication dans le processus de mise en place des initiatives. g)- Sur    l’exploitation  et  la  gestion  des  Infrastructures   - Quais de pêche

Dans   la   politique   de   transfert   de     responsabilité   par   l’Etat   en   matière  d’exploitation  et  de  gestion  d’infrastructures,    les  quais  de  pêche  sont  dans  le  secteur  de   la   pêche   l’élément   le   plus   significatif   et   plus   visible   au   niveau   de   la   pêche  artisanale. Si les actes de concession et de rétrocession sont très clairs sur les dispositifs organisationnels et  les  procédures    de  gestion  et  d’exploitation,  il  demeure  que  leur  mise  en  œuvre  souffre  d’irrégularités et  d’insuffisances  qui  n’augurent  pas  l’atteinte  du but visé à travers la réalisation des ces infrastructures qui consiste à : - « la mise à niveau des équipements et des installations de pêche, engagée avec

l’application  des  normes  européennes  au  traitement  des  produits  de  la  mer. - - le  respect  de  critères  de  performances  d’entreprises  privées  (équilibre  financier  

de  l’exploitation,  transparence  comptable, embauche de personnel qualifié »). Ce   but   est   actuellement   loin   d’être   atteint   à   cause   de   non   application   de  

certaines dispositions fondamentales des conventions de concession et de sous concession des ouvrages.

Les entorses les plus flagrantes aux dispositions  de  gestion  et  d’exploitation  de ces infrastructures relèvent du dispositif administratif constitué du Comité Consultatif d’exploitation  et  du  Comité  de  Suivi  qui  sont  inopérants  en  ce  sens  qu’ils  n’assument  pas les compétences qui leur sont assignées. Celles-ci portent respectivement sur :

• Le Comité    Consultatif  d’Exploitation - « le contrôle de leurs obligations respectives (des deux parties : commune et

interprofession),   notamment   l’usage   des   surfaces   aménagées   aux   besoins  spécifiques et exclusifs des opérateurs de la filière pêche, le versement et la gestion   de   la   redevance   d’équipement,   le   respect   des   normes  d’environnement   sanitaire,   et   l’efficience   des   dispositifs   de   sécurité   à  l’accostage  des  pirogues ;

- le règlement de tous litiges non  réglés  par  l’organe  de  supervision; - des  avis  et  expertise,  notamment   sur   toute  question   intéressant   l’extension  

du   programme   d’aménagement,   la   valorisation   des   équipements   et  aménagements   concédés,   l’usage   de   la   redevance   d’équipement   et   toute  autre question intéressant les parties ».

• Le Comité de suivi « La Commune met en place un Comité technique de suivi chargé  d’appuyer  et de conseiller le GIE Interprofessionnel. Le comité effectue directement ou par   l’intermédiaire   de   contrôleurs   toutes   les   opérations   de   contrôle   qu’il  jugera nécessaires en vue du bon accomplissement de sa mission »

• L’évaluation

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Les prescriptions contenues dans le cahier des charges et de la gestion doivent être évaluées tous  les  deux  (2)  ans  aux  fins  d’apprécier  objectivement la gestion et l’exploitation du quai de pêche. Cette  évaluation  n’a  jamais  été  effectuée.

• Le GIE Interprofessionnel Les   manquements   à   l’application   des   dispositions   de   l’acte   de   sous   concession  

portent notamment sur : - L’inexistence   d’organe   de   supervision   et   d’approbation   de   dépenses   non

prévues  au  budget,  ou  dans   le  cas  où   il  existerait  n’applique  pas   l’instruction  édictée  par  l’acte  de  sous  concession  qui  stipule :

« L’organe   décidant par consensus est   chargé   d’identifier les mesures nécessaires   au   bon   déroulement   de   l’exploitation du quai, notamment les questions  relatives  à  l’attribution  des  espaces  dans  le  domaine  concédé,  le  plan  de   circulation,   le   paiement   des   redevances,   l’approbation   des   dépenses  exceptionnelles,   l’organisation  du  site,   l’identification  des  activités  annexes,   les  modalités de double taxation de certains opérateurs, et toute autre question soumise par les parties ». - Les dépenses de personnel Cette  rubrique  constitue  un  des  goulots  d’étranglement  les  plus  importants  de  la  

gestion   et   de   l’exploitation   des   quais,   des sommes indues sont versées à certains membres du comité restreint de gestion dont   les   membres   s’adjugent   des  émoluments qui sortent du   cadre   de   celles   que   leur   confèrent   l’acte   de   sous  concession, en porte à faux avec la disposition prévue à cet égard par cet acte.

Celui-ci dispose que : « Le sous concessionnaire est tenu régler ses propres dépenses de personnel (salariés : deux prévus : le chef   d’exploitation  et   le   comptable), prestataires divers, indemnités diverses, jetons de présence, etc.). Toutefois, la masse salariale autorisée par la Mairie ne peut dépasser 25% des recettes induites par  l’exploitation  du quai ».

- Le renouvellement des instances L’un   des   manquements   fréquent   dans   l’exploitation   des   quais   de   pêche   est   le  

manque de transparence et de démocratie qui existe au sein du GIE Interprofessionnel   chargé   de   l’exploitation   qui   se   traduit   par   l’inamovibilité des dirigeants bien que le renouvellement des instances soit prévu par le cahier des charges  de  l’acte  de  sous  concession  qui  stipule :

« Le  GIE  sous  concessionnaire  s’engage  au  respect  scrupuleux  de  ses  statuts,  notamment il doit procéder au renouvellement de ses instances de base conformément   à   ses   dispositions   statutaires   en   y   associant   l’Autorité  concédante, le Gouverneur ou son représentant et le Service des Pêches ».

h)- Sur les   outils   d’aménagement   des   pêcheries     et   de   préservation   de   la ressource

Tel Fax : 00221 33 957 31 93 – 776326665- BP : 1144 Mbour Sénégal Récépissé N° 0081 /GRT/AS Email : [email protected][email protected] – site web : www.aprapam.org

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• la gestion des Aires Marines Protégées (source : les aires marines protégées  d’Afrique  de  l’Ouest)  

- La  caractérisation  et  l’évaluation  des  modes  de  gouvernance Une revue de la littérature sur les aires marines protégées a montré que les

considérations sur la gouvernance environnementale et locale étaient succinctes et centrées sur la notion plus réductrice de gestion participative, cette réduction indiquant  une  faiblesse  du  cadre  d’analyse.  

La caractérisation des modes de gouvernance de ces espaces demandait de mettre préalablement en exergue les contraintes démographiques, socio-économiques, juridiques et institutionnelles. Plus précisément au regard du contexte ouest-africain,     l’analyse   des   contraintes   suivantes   s’imposait   :   la  densification du peuplement  et   l’intensification  de     la  mobilité,     la    dérégulation    et    l’extraversion    des    économies    locales,    l’inspiration  internationale  des  politiques  de  protection   et   l’héritage   colonial   administratif,   enfin   le   syncrétisme   du   système   de  droit.

- Le préalable de la clarification des objectifs et des enjeux. La littérature spécialisée sur les aires marines protégées, qui fait essentiellement

référence aux pays développés, distingue trois  principaux  types  d’objectifs. - Premièrement, l’objectif   de   préservation   de la biodiversité; Deuxièmement,

l’objectif  de  soutenabilité  de  la  pêche ; - Troisièmement, l’objectif  de  promotion  d’activités  non  extractives  récréatives  

et touristiques. L’expérience   rapportée   de   nombreuses   études   montre   que   la   confusion   des  

objectifs assignés à ces espaces est plus fréquente et plus prononcée dans les pays en développement.

• l’aménagement  et  la  gestion  des  récifs  artificiels le résultat positif obtenu dans chaque cas confirmé par des images sous-

marines    qui    montrent    la    concentration    d’espèces    de    poissons   de grande valeur commerciale ( telles les dorades roses et le thiof), est nuancé par quatre problèmes : - difficulté de surveillance des aires protégées ; - difficulté de conciliation de la capacité de pêche avec la ressource

disponible    dans    l’aire  protégée  ;   - insuffisance  du  suivi  scientifique  pour     l’évaluation  des     impacts     réels  des  récifs  

artificiels sur les écosystèmes ; - faible niveau de conscience des acteurs quant à leur responsabilité dans la

gestion des récifs artificiels. - L’intensification   de     la   concentration humaine le long du littoral a accru les

pressions anthropiques sur ces espaces fragiles et sur ces ressources naturelles ; il en résulte bien souvent une dégradation importante des milieux et des ressources naturelles, notamment halieutiques,  ainsi  qu’une  perte  significative  de  biodiversité   ;   cette   dégradation   et   cette   fragilisation   de   l’environnement   marin  sont  responsables  d’un  manque  à  gagner  considérable pour les économies ; elles réduisent par exemple la productivité des ressources halieutiques et amplifient leur     variabilité,     en     particulier     sous     l’effet     des   changements   globaux,   ce   qui  

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accroît  potentiellement   l’occurrence  et   la  sévérité  des  crises.   (source : La gestion des récifs artificiels pour l'aménagement des pêches et la conservation des ressources marines ; Préface : Ambassadeur de France au Sénégal).

• Le Permis de pêche artisanale La disposition de  l’article  5  de   l’arrêté  qui  fait  obligation  à   tous   les  nationaux  

de posséder le permis pour exercer la pêche artisanale dans les eaux sous juridiction sénégalaise  n’est  pas  respectée.  Le  libre  accès  pour  la  majorité  des  pêcheurs  artisans  est toujours la règle.

La non effectivité du reversement des 60%, des redevances à prélever sur le permis de pêche artisanale et devant revenir aux professionnels de la pêche, qui devaient être perçus via les CLPA,   serait   de   l’avis   des   pêcheurs   la   raison   du   non  paiement du permis.

• L’immatriculation  des  pirogues

La   généralisation   de   l’immatriculation   informatisée   des   pirogues est confrontée à trois problèmes principaux :

- Technique :   l’appareil  d’identification  ne  peut  lire  la  puce  incorporée  dans  la quille de la pirogue ;

- Financier : les GIEs sélectionnés pour le marquage des embarcations sont confrontés à un problème de moyen financier par défaut de paiement des prestations de services ;

- Information/Communication : l’insuffisance   de   la   communication   sur   les  objectifs et le bien-fondé  de  l’immatriculation  a  suscité  la  méfiance  voire  la  défiance des pêcheurs par rapport au programme,   pensant   que   c’est   un  moyen  pour  l’Etat  de  les  recenser  en  vue  de  leur  faire  payer  des  impôts.

• La carte de mareyeur

Malgré   l’existence   d’un   décret   fixant   les   conditions   d’exercice   de   ce   métier, rares sont les personnes pratiquant cette activité son détentrices de cette carte.

Cette activité est caractérisée par un libéralisme faute de contrôle par les agents des services compétents qui ne font aucune distinction entre les mareyeurs en règle et les autres opérateurs notamment en délivrant à tout demandeur un certificat de première vente qui pourtant répond à des conditions précises.

Ce contexte appelle des réformes vigoureuses et urgentes visant à assainir et à aménager    le  secteur  de  la  pêche  afin  que  cette  branche  de  l’économie    reste    dans  le peloton de tête des secteurs créateurs de richesse et participe durablement à la lutte contre la pauvreté.