N° d’ordre : 897 THESE L'INSTITUT NATIONAL DES … · leur disponibilité et pour leur aide...

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N° d’ordre : 897 THESE présentée devant L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE TOULOUSE en vue de l'obtention du DOCTORAT Spécialité: Sciences Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries Filière : Ingénieries Microbienne et Enzymatique par Stéphane EMOND Ingénieur INSA Toulouse EVOLUTION DIRIGEE DE L’AMYLOSACCHARASE PAR LA TECHNIQUE MUTAGEN TM POUR L’OBTENTION DE VARIANTS THERMOSTABLES Soutenue le 10 décembre 2007 devant la commission d’examen Mme Birte Svensson Professeur, Université de Copenhague Mme Magali Remaud-Siméon Professeur, INSA de Toulouse Mr Denis Pompon Directeur de recherche, CNRS, CGM de Gif-sur-Yvette Mr Philippe Mondon Directeur de laboratoire, MilleGen SA, Labège-Innopole Mr Pierre Monsan Professeur, INSA de Toulouse Cette thèse a été préparée au laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés (UMR CNRS 5504, UMR INRA 792) de l'INSA de Toulouse et au laboratoire d'Evolution Moléculaire de la société MilleGen basée à Labège-Innopole dans le cadre de l'Ecole Doctorale SEVAB.

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N° d’ordre : 897

THESE

présentée devant

L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE TOUL OUSE

en vue de l'obtention du

DOCTORAT

Spécialité: Sciences Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries

Filière : Ingénieries Microbienne et Enzymatique

par

Stéphane EMOND

Ingénieur INSA Toulouse

EVOLUTION DIRIGEE DE L’AMYLOSACCHARASE PAR LA TECHN IQUE

MUTAGEN TM POUR L’OBTENTION DE VARIANTS THERMOSTABLES

Soutenue le 10 décembre 2007 devant la commission d’examen

Mme Birte Svensson Professeur, Université de Copenhague

Mme Magali Remaud-Siméon Professeur, INSA de Toulouse

Mr Denis Pompon Directeur de recherche, CNRS, CGM de Gif-sur-Yvette

Mr Philippe Mondon Directeur de laboratoire, MilleGen SA, Labège-Innopole

Mr Pierre Monsan Professeur, INSA de Toulouse

Cette thèse a été préparée au laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés (UMR CNRS 5504, UMR INRA 792) de l'INSA de Toulouse et au laboratoire d'Evolution Moléculaire de la société MilleGen basée à Labège-Innopole dans le cadre de l'Ecole Doctorale SEVAB.

La sélection naturelle opère à la manière non d'un ingénieur, mais d'un bricoleur; un bricoleur qui ne

sait pas encore ce qu'il va produire, mais récupère tout ce qui lui tombe sous la main.

François Jacob , le jeu des possibles

Si le savoir peut créer des problèmes, ce n’est pas l’ignorance qui les résoudra.

Isaac Asimov , L’Univers de la Science

Je souhaiterais exprimer par les quelques mots suivants ma reconnaissance aux personnes qui m’ont accompagné aux cours de ces quatre années de thèse et qui, ainsi, ont contribué, de façon directe ou indirecte, à ce travail.

Merci à Pierre Monsan pour l’influence déterminante qu’il a jouée sur mon cursus universitaire et professionnel, pour la confiance qu’il m’a accordée en me proposant ce projet, pour la motivation, le dynamisme et l’enthousiasme (parfois bruyants !) qu’il transmet aux membres de son équipe. Merci à Magali Remaud-Siméon pour tout (et tout, c’est peu dire !) ce qu’elle m’a apporté au cours de ce travail qu’elle a profondément marqué par sa rigueur, sa curiosité et sa créativité (pas que) scientifiques, pour la motivation et le soutien (tant professionnels que psychologiques !) dont j’ai pu bénéficier à ses côtés. Merci à Isabelle André pour sa générosité, sa contribution structurante à ce travail (et aussi à moi-même !) et, en particulier, pour toute l’aide sans limite qu’elle m’a apportée pendant la rédaction du manuscrit et la préparation de la soutenance. Merci à Gabrielle Potocki-Véronèse également pour sa générosité, pour ses nombreux conseils, pour son aide importante lors des relectures et des corrections du manuscrit et pour avoir permis la finalisation de nombreux résultats sur ce projet. Merci à Cécile Albenne et Bart Van der Veen pour leur aide au tout début de cette thèse. Merci à tous les membres de l’EAD1 qui font du labo un endroit où j’ai aimé (et j’aime toujours) venir travailler. C’est difficile de citer tout le monde ici entre les arrivants, les permanents, les partants, ceux qui doivent partir et ne veulent jamais partir etc. Me viennent surtout à l’esprit : Elise, Claire, Emeline, Gilles et Gaëtan (Que de discussions sur ces maudites GS, DSR, ASR, AS et aussi sur tout un tas d’autres choses !) mais aussi David, Florence, Miguel, Romain, Sandra, Sophie Ba., Sophie G., Vincent, Yoann et j’en passe ! Un annuaire ne suffirait pas pour citer et remercier comme il se doit tous les membres de cette équipe ! Un grand merci général aussi à l’ensemble du personnel du LISBP et du GBA.

Cette thèse a été préparée en partie au sein de la société MilleGen dans le cadre d’une convention CIFRE. Je voudrais remercier Hakim Kharrat et Khalil Bouayadi pour m’avoir accueilli au sein de leur entreprise et pour leur confiance tout au long de ce projet. Merci à Philippe Mondon pour m’avoir intégré au sein de son équipe, pour m’avoir initié aux secrets et aux joies de la biomol et pour son flegme à toute épreuve ! Merci aux bio-informaticiens de MilleGen, Fabien Crozet, Laurent Douchy et Line Neil, pour leur disponibilité et pour leur aide cruciale sur l’analyse des résultats de mutagénèse aléatoire. Merci enfin à l’ensemble des personnels de MilleGen avec lesquels j’ai apprécié de travailler au quotidien : Christine, Nathalie, David, Marie-Julie, Olivier, Laurence, Céline, Patrick, Yann, Nadia, Marie, Suzanne, Ouafa etc.

Merci aux stagiaires pour leur grande contribution à ces travaux, pour leur enthousiasme et pour avoir partagé un bout de cette aventure avec moi: Pascale Klopp, Julien Grimoud, Clément Auriol, Sophie Mondeil et Kais Jaziri.

Merci aux personnes qui, avant la thèse, m’ont accueilli comme stagiaire dans leur labo et ont joué un rôle déterminant dans mes choix de formation: Nathalie Viguerie, Bernard Ducommun et Martine Defais.

Un grand merci à Birte Svensson et Denis Pompon pour avoir accepté d’évaluer ce manuscrit, pour l’intérêt qu’ils y ont porté et pour leurs conseils avisés lors de la soutenance..

Merci à mes amis.

Enfin, il n’existe tout simplement pas de mots justes et suffisants pour remercier ma famille, mes sœurs, mes parents et Sandra. Cette thèse leur est dédiée.

4

NOM : EMOND Prénom : Stéphane Titre : Evolution dirigée de l’amylosaccharase par la technique MutaGenTM pour l’obtention de variants

thermostables

Spécialité: Sciences Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries, Filière : Ingénieries

Microbienne et Enzymatique

Année : 2007 Lieu : INSA de Toulouse N° d’ordre : 897

RESUME :

L'amylosaccharase de Neisseria polysaccharea (AS) est une transglucosidase qui utilise le saccharose comme

donneurs d'unités glucosyle pour synthétiser un polymère de type amylose et glucosyler efficacement des

accepteurs comme le glycogène. Ce biocatalyseur est un outil industriel prometteur par sa capacité remarquable

à utiliser un substrat abondant et peu coûteux (le saccharose) pour la synthèse de polymères ou de

glucoconjugués d'intérêt. L'AS est cependant une enzyme peu adaptée aux contraintes industrielles du fait de son

faible niveau d'activité (kcat = 1 s-1), sa thermostabilité médiocre (t1/2 (30°C) = 21 h) et sa résistance limitée aux

solvants organiques. Pour améliorer ces propriétés, une approche d'ingénierie combinatoire (ou évolution

dirigée) reposant sur l’utilisation de la technique de mutagénèse aléatoire MutaGenTM brevetée par la société

Millegen a été appliquée à l’AS. Dans un premier temps, trois banques de variants comportant plus de 105 clones

ont été construites par réplication infidèle catalysée par les polymérases mutagènes d’origine humaine, pol β et

pol η. L’analyse des séquences d’un échantillon représentatif montre que la diversité accessible par cette

méthode (taux et types de mutation) dépend de la polymérase employée, ce qui démontre l’intérêt et la souplesse

de cette nouvelle approche. Un protocole d’isolement de variants thermostables ou résistants au DMSO

comprenant une première étape de sélection in vivo sur milieu solide suivi d’un criblage automatisé au format

microplaque a ensuite été optimisé. Le coefficient de variance du procédé a été réduit de 27 à 12.5%, ce qui

permet de minimiser le taux de faux positifs. Appliqué au criblage de plus de 7000 variants actifs, le protocole

développé a permis d’identifier 3 variants présentant une augmentation d’un facteur 3.5 à 10 de la

thermostabilité à 50 °C. Les modèles des variants thermostables ont été construits. Dans le cas du meilleur

variant (R20C/A451T), l’analyse structurale indique que l’augmentation de thermostabilité est liée à la

réorganisation du pont salin impliquant R20 et la création d’une liaison hydrogène médiée par T451. Ce variant

est la seule amylosaccharase active à 50°C, capable de produire des chaînes d’amylose de degré de

polymérisation moyen de 52 avec un rendement 3 fois plus élevé que celui observé pour l’enzyme sauvage à

30°C.

MOTS CLES :

Amylosaccharase, évolution dirigée, mutagénèse aléatoire, ADN polymérases infidèles, criblage à haut-débit,

thermostabilité, solvants organiques, polymère, amylose

Cette thèse a été préparée au laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés (UMR CNRS

5504, UMR INRA 792) de l'INSA de Toulouse et au laboratoire d'Evolution Moléculaire de la société MilleGen

basée à Labège-Innopole.

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SUMMARY:

Amylosucrase from Neisseria polysaccharea (AS) is a transglucosidase that uses sucrose as

glucosyl unit donor to synthesize an amylose-type polymer and to glucosylate efficiently

acceptor molecules like glycogen. Due to its ability to use sucrose which is a cheap and

readily available substrate, AS is a promising industrial biocatalyst for the synthesis of

amylose polymers or glucoconjugates of interest. However, the development of industrial

processes involving AS is limited by its low catalytic efficiency on sucrose alone (kcat = 1 s-1),

its thermostability (t1/2(50°C) = 3 min) and its weak resistance to organic solvents. A directed

evolution approach using MutaGenTM, a new random mutagenesis method patented by

MilleGen (Labège-Innopole, France), was applied to improve the properties of AS. First,

three AS variant libraries were constructed by replicating the DNA sequence encoding wild-

type AS with mutagenic human polymerases pol β and pol η. The sequence analysis of

randomly chosen clones showed that the error rate and the kind of mutations generated can be

monitored following the polymerases employed. A process enabling the identification of

variants displaying higher thermostability or increased resistance toward DMSO was then

optimized. It consists of two successive steps: (i) an in vivo selection which eliminates

inactive variants followed by (ii) automated screening of active variants to isolate mutants

displaying enhanced features. The coefficient of variance of the screening process was

decreased from 27% to 12.5%, minimizing false positive rate. Around 7,000 active AS

variants were screened for increased thermostability using this procedure. These experiments

led to the identification of three improved variants (two double mutants and one single

mutant) showing 3.5 to 10-fold increased half-lives at 50°C compared to the wild-type

enzyme. In silico comparative analysis between the wild-type AS structure and the modeled

variants allowed to highlight molecular features implicated in thermostability enhancement.

In the case of the most thermostable variant isolated (R20C/A451T), the observed

enhancement could be the result of a reorganization of salt bridges in the vicinity of C20 and

the introduction of a hydrogen bond between Thre451 and Asp488 in AS flexible loop 8. This

double mutant is the most thermostable amylosucrase known to date. When employed at

50°C, it produces amylose chains with a mean degree of polymerization of 52 with a yield up

to 3 times higher than that obtained for such amylose chain synthesis with the wild-type

enzyme at 30°C.

6

Publications

Glucansucrases from family 70 of the Glycoside-Hydrolases : What are the determinants of their

specifities ?

Fabre E., Joucla G., Moulis C., Emond S., Richard G., Potocki-Véronèse G., Monsan P. and Remaud-Siméon

M. (2006). Biocatalysis and Biotransformation, 24(1-2), pp. 137-145.

Optimized and Automated Protocols for High-Throughput Screening of Amylosucrase Libraries.

Emond S., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Kharrat H., Monsan P. and Remaud-Siméon M.

(2007). Journal of Biomolecular Screening, 12(5), pp. 715-723.

A novel random mutagenesis process using human mutagenic DNA polymerases to generate enzyme

variant libraries.

Emond S., Mondon P., Pizzut-Serin S., Douchy L., Crozet F., Bouayadi K., Kharrat H., Potocki-Véronèse G.,

Monsan P. and Remaud-Siméon M. (2008). Protein Engineering, Design and Selection, 21(4), pp. 267-274.

Combinatorial engineering to enhance amylosucrase thermostability.

Emond S., André I., Jaziri K., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Kharrat H., Monsan P. and

Remaud-Siméon M. (2008). Protein Science, 17(6):967-76.

Cloning, purification and characterization of a thermostable amylosucrase from Deinococcus

geothermalis.

Emond S., Mondeil S., Jaziri K., Andre I., Monsan P., Remaud-Simeon M., Potocki-Véronèse G. (2008). FEMS

Microbiology Letters, 285(1):25-32.

MutaGenTM : A random mutagenesis method providing a complementary diversity generated by human

error-prone DNA polymerases.

Mondon P., Grand D., Souyris N., Emond S., Bouayadi K. and Kharrat H. (2010). Book chapter in: In Vitro

Mutagenesis Protocols 3rd Edition (Editor: Jeff Braman), Methods in Molecular Biology vol. 634, Humana Press

(Totowa, NJ).

7

Communications orales

Amélioration de la thermostabilité de l’Amylosaccharase par ingénierie combinatoire.

Emond S., André I., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Kharrat H., Monsan P. and Remaud-

Siméon M. (2008). 22èmes journées du Groupe Français des Glucides, Ax-Les-Thermes, France.

Communications par affiche

Combinatorial engineering of Amylosucrase using the MutaGen technology.

Emond S., Albenne C., Klopp P., Potocki-Véronèse G., Van der Veen B.A., Mondon P., Monsan P. and

Remaud-Simeon M. (2004). 8th European Training Course on Carbohydrates, Wageningen, Pays-Bas.

Rational and combinatorial engineering of Amylosucrase.

Albenne C., Potocki-Véronèse G., Van der Veen B.A., Emond S., Joucla G., Monsan P. and Remaud-Simeon

M. (2004). 2ème Symposium Aliment Santé, Toulouse, France.

Directed evolution of Amylosucrase using the MutaGen technology.

Emond S., Albenne C., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Monsan P. and Remaud-Simeon M.

(2005). 6th Carbohydrate Bioengineering Meeting, Barcelona, Espagne.

Ingénierie combinatoire de l'Amylosaccharase de Neisseria polysaccharea.

Emond S., Albenne C., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Monsan P. and Remaud-Siméon M.

(2006). 21èmes journées du Groupe Français des Glucides, Le Croisic, France.

Engineering Amylosucrase by directed evolution using MutaGenTM .

Emond S., Albenne C., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Monsan P. and Remaud-Siméon M.

(2006). 21ème édition du Club de Bioconversion en Synthèse Organique, Ax-les-thermes, France.

Combinatorial engineering to enhance Amylosucrase thermostability.

Emond S., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Monsan P. and Remaud-Siméon M. (2007). 7th

Carbohydrate Bioengineering Meeting, Braunschweig, Allemagne.

Modifiying glucansucrase regioselectivity to synthesize new oligosaccharides and glycoconjugates.

Champion E., Emond S., Bertrand A., André I., Morel S., Monsan P. and Remaud-Siméon M. (2007). Benzon

symposium 54 – Glycosylation : opportunities in drug development, Copenhague, Danemark.

Directed evolution to investigate and enhance Amylosucrase thermostability.

Emond S., André I., Jaziri K., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Kharrat H., Monsan P. and

Remaud-Siméon M. (2007). 3rd Symposium on the alpha-amylase family, Smolenice, Slovaquie.

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Sommaire

Sommaire

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INTRODUCTION ......................................................................................................................................................................................... 12 CHAPITRE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE................. ......................................................................................................................... 17 PREMIERE PARTIE : LA FIDELITE DES ADN POLYMERASES .. .................................................................................................... 18

1. CLASSIFICATIONS DES ADN POLYMERASES.................................................................................................. 18 2. STRUCTURE GENERALE DES ADN POLYMERASES......................................................................................... 20 3. CONTROLE DE LA FIDELITE DE LA REPLICATION............................................................................................ 21

3.1 Sélection structurale des dNTPs............................................................................................................ 21 3.2. Extension des mésappariements et activité de correction des erreurs ................................................. 22 3.3 Décalage dans l'appariement des brins et génération d’addition ou de déletion.................................. 23

DEUXIEME PARTIE : L'EVOLUTION DIRIGEE DES ENZYMES .. ................................................................................................... 25

1. PRINCIPE ET OBJECTIFS.................................................................................................................................. 25 2. CREATION DE LA DIVERSITE : CONSTRUCTION DES BANQUES DE VARIANTS.................................................. 27

2.1 Banques de variants obtenues par mutagénèse aléatoire...................................................................... 27 2.1.1 Présentation des techniques de mutagénèse aléatoire ...................................................................................... 27 2.1.3 PCR à erreurs ou error-prone PCR .................................................................................................................. 30 2.1.4 MutaGenTM : réplication in vitro par des ADN polymérases à taux d’erreurs élevé ........................................ 31

2.2 Banques de variants obtenues par recombinaison aléatoire ................................................................. 32 2.2.1 Méthodes basées sur la recombinaison homologue ......................................................................................... 32

2.2.1.1 La PCR sexuelle ou "DNA shuffling" ..................................................................................................... 32 2.2.1.2 Les méthodes StEP et RPR...................................................................................................................... 35 2.2.1.3 Les méthodes RACHITT et L-Shuffling ................................................................................................. 37 2.2.1.4 Les méthodes de recombinaison in vivo.................................................................................................. 39

2.2.2 Recombinaison de séquences non homologues ............................................................................................... 40 2.2.2.1. Méthodes générant un point de recombinaison unique : ITCHY et SHIPREC....................................... 40 2.2.2.2. Méthode générant plusieurs points de recombinaison : NRR................................................................. 43

2.3 Banques de variants obtenues par des techniques de mutagénèse ou de recombinaison semi-aléatoires..................................................................................................................................................................... 45

2.3.1 Introduction de mutations ponctuelles à l'aide d’oligonucléotides dégénérés.................................................. 45 2.3.2 Techniques de recombinaison utilisant des oligonucléotides dégénérés.......................................................... 48

3. LE TRI DE LA DIVERSITE : SELECTION ET CRIBLAGE....................................................................................... 49 3.1 Techniques de sélection in vivo ............................................................................................................. 50 3.2 Techniques de sélection in vitro ............................................................................................................ 52

3.2.1 Le phage-display ............................................................................................................................................. 52 3.2.2 Méthodes de sélection par tri cellulaire utilisant la cytométrie en flux............................................................ 54 3.2.3 Le ribosome-display ........................................................................................................................................ 55 3.2.4 Création de compartiments in vitro par des émulsions artificielles ................................................................. 56

3.3 Applications du criblage à haut-débit dans l'évolution dirigée d'enzymes............................................ 58 TROISIEME PARTIE : L'AMYLOSACCHARASE DE NEISSERIA POLYSACCHAREA................................................................... 63

1. ORGANISMES PRODUCTEURS......................................................................................................................... 63 2. STRUCTURE DE L’AMYLOSACCHARASE DE NEISSERIA POLYSACCHAREA......................................................... 65

2.1 Structure tridimensionnelle de l'AS sauvage ......................................................................................... 65 2.2 Mécanisme catalytique de l’amylosaccharase ...................................................................................... 66 2.3 Facteurs structuraux responsables de la spécificité catalytique ........................................................... 69

3. MODE DE FORMATION DU POLYMERE............................................................................................................. 73 3.1. Paramètres cinétiques .......................................................................................................................... 73 3.2 Structure et morphologie du polymère insoluble synthétisé .................................................................. 74

4. LES REACTIONS EN PRESENCE D’ACCEPTEURS EXOGENES............................................................................. 75 4.1 Réactions d'accepteur sur le glucose et le maltose................................................................................ 75 4.2 Réaction d'accepteur sur les polysaccharides ....................................................................................... 76

4.2.1 Caractérisation des produits synthétisés à partir de saccharose et de glycogène.............................................. 76 4.2.2. Comportement cinétique................................................................................................................................. 77

5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES DE L'AS ........................................................................................................ 78 6. INGENIERIE DE L'AS DE N. POLYSACCHAREA................................................................................................... 81

6.1 Ingénierie rationnelle ............................................................................................................................ 81 6.2 Ingénierie combinatoire ........................................................................................................................ 82

6.2.1 Génération d'une banque de première génération de l'AS................................................................................ 82 6.2.2 Mise au point de protocoles de sélection et de criblage................................................................................... 82 6.2.3 Premiers variants identifiés par ingénierie combinatoire................................................................................. 84

Sommaire

10

CHAPITRE II : CONSTRUCTION DE BANQUES DE VARIANTS D E L'AMYLOSACCHARASE PAR LA TECHNIQUE MUTAGEN .................................................................................................................................................................................................... 85 A NOVEL RANDOM MUTAGENESIS APPROACH USING HUMAN MUT AGENIC DNA POLYMERASES TO GENERATE ENZYME VARIANT LIBRARIES.............................................................................................................................................................. 86

1. SUMMARY ..................................................................................................................................................... 86 2. INTRODUCTION.............................................................................................................................................. 86 3. RESULTS AND DISCUSSION............................................................................................................................ 88

3.1 Construction of AS variant libraries using pol β and pol η .................................................................. 88 3.2 Mutation rates in AS variant libraries created with pol β and pol η .................................................... 91 3.3 Base substitution spectra ....................................................................................................................... 92 3.4 Insertion and deletion mutations ........................................................................................................... 93 3.5 Mutational impact at the protein level................................................................................................... 94

4. CONCLUSION AND FUTURE PERSPECTIVES..................................................................................................... 97 5. MATERIALS AND METHODS........................................................................................................................... 98

5.1 Bacterial strains and plasmids .............................................................................................................. 98 5.2 DNA manipulations ............................................................................................................................... 98 5.3 Site-directed mutagenesis ...................................................................................................................... 98 5.4 Construction of AS libraries following the MutaGenTM procedure ....................................................... 99 5.5 Construction of an AS variant library by epPCR ................................................................................ 100 5.6 Determination of amylose-producing clone fraction in a library of variants...................................... 100 5.7 Analysis of sequencing data ................................................................................................................ 101

6. SUPPLEMENTARY MATERIAL ....................................................................................................................... 102 6.1 Supplementary method: cloning, production and purification of recombinant human DNA polymerases β and η ...................................................................................................................................................... 102 6.2 Supplementary tables........................................................................................................................... 103

CHAPITRE III : OPTIMISATION DES PROTOCOLES DE SELEC TION ET DE CRIBLAGE DES BANQUES DE VARIANTS DE L'AMYLOSACCHARASE................................................................................................................................................................... 104 OPTIMIZED AND AUTOMATED PROTOCOLS FOR HIGH THROUGHP UT SCREENING OF AMYLOSUCRASE LIBRARIES ................................................................................................................................................................................................. 105

1. SUMMARY ................................................................................................................................................... 105 2. INTRODUCTION............................................................................................................................................ 105 3. RESULTS AND DISCUSSION.......................................................................................................................... 107

3.1 Choice of the recombinant AS expression system................................................................................ 107 3.2 Genetic selection for clones expressing active amylosucrase ............................................................. 108 3.3 Optimization of reproducible and automated screening conditions.................................................... 108

3.3.1 Definition of experimental conditions for normalized cell growth and recombinant AS expression............. 110 3.3.2 Conditions for screening thermostable AS variants....................................................................................... 114 3.3.3 Conditions for screening AS variants in organic cosolvents.......................................................................... 115

3.4 Screening a first generation AS variant library................................................................................... 116 4. CONCLUSION............................................................................................................................................... 118 5. MATERIALS AND METHODS......................................................................................................................... 119

5.1 Bacterial strains and plasmids ............................................................................................................ 119 5.2 DNA manipulations ............................................................................................................................. 119 5.3 Selection of active amylosucrase-expressing clones............................................................................ 119 5.4 Storage of individual active amylosucrase-expressing clones............................................................. 120 5.5 Growth conditions in microplate......................................................................................................... 120 5.6 Enzyme activity determination in microplate ...................................................................................... 120 5.7 Production, purification and thermostability comparison of wild-type and variant AS...................... 121

CHAPITRE IV : RECHERCHE ET CARACTERISATION DE VARIA NTS THERMOSTABLES DE L'AMYLOSACCHARASE....................................................................................................................................................................................................................... 122 COMBINATORIAL ENGINEERING TO ENHANCE AMYLOSUCRASE T HERMOSTABILITY................................................. 123

1. SUMMARY ................................................................................................................................................... 123 2. INTRODUCTION............................................................................................................................................ 123 3. RESULTS AND DISCUSSION.......................................................................................................................... 125

3.1 Isolation of thermostable amylosucrase variants................................................................................ 125 3.2 Thermal resistance of wild-type and variant amylosucrases............................................................... 127 3.3 Structural basis of thermostabilization mechanisms ........................................................................... 128 3.4 Amylose synthesis by thermostable amylosucrase variants................................................................. 132

4. CONCLUSION............................................................................................................................................... 134

Sommaire

11

5. MATERIALS AND METHODS......................................................................................................................... 136 5.1 Bacterial strains and plasmids ............................................................................................................ 136 5.2 DNA manipulations ............................................................................................................................. 136 5.3 Construction, selection and screening of AS random mutagenesis libraries....................................... 136 5.4 Site-directed mutagenesis .................................................................................................................... 137 5.5 Production, purification and activity assay of wild-type and variant AS ............................................ 138 5.6 Thermostability of wild-type and mutant amylosucrase ...................................................................... 138 5.7 Activity-temperature profile of wild-type and mutant amylosucrases ................................................. 139 5.8 In vitro synthesis of amylose and oligosaccharides............................................................................. 139 5.9 Carbohydrate analysis......................................................................................................................... 139 5.10 Iodine Binding Properties ................................................................................................................. 140 5.11 Computational modeling of AS variants............................................................................................ 140

CONCLUSION ............................................................................................................................................................................................ 142 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................................................................................... 151 ANNEXES.................................................................................................................................................................................................... 174

ANNEXE 1 : SEQUENCE NUCLEOTIDIQUE ET PROTEIQUE DE L’ASNP............................................................ 175 ANNEXE 2 : CARACTERISATION DE L’AMYLOSACCHARASE DE DEINOCOCCUS GEOTHERMALIS. .................. 177

TABLES DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................................................................................. 186

12

Introduction

Introduction

13

Dans nos sociétés, la prise de conscience et les inquiétudes soulevées par les déchets

industriels et leurs effets sur l'environnement soulignent la nécessité de mettre au point des

procédés industriels propres et adaptés au développement durable. Ce contexte stimule

indéniablement la recherche en biocatalyse. En effet, qu'elle repose sur l'emploi de

microorganismes ou d'enzymes libres ou immobilisées, la biocatalyse industrielle peut

apporter des solutions efficaces et originales pour la production de molécules d'intérêt dans

les secteurs de l'agroalimentaire, de la chimie fine, de la santé, de l'environnement et des

bioénergies. Pourtant, le nombre et la diversité des applications mettant en œuvre des

enzymes restent modestes (Schoemaker et al., 2003). Bien que de nombreuses enzymes

naturelles possèdent des activités intéressantes sur le plan applicatif, elles ne sont souvent pas

adaptées aux conditions rencontrées dans les procédés industriels. Les paramètres limitants

sont en effet nombreux : niveaux de production insuffisants de l’enzyme, reconnaissance

médiocre (voire absence de reconnaissance) des substrats non naturels, faible résistance à la

température ou aux solvants organiques etc. Dans ce contexte, l’un des objectifs de

l’ingénierie enzymatique est de résoudre ces problèmes en modifiant les propriétés des

enzymes naturelles ou en créant de nouveaux biocatalyseurs (Bolon et al., 2002).

Parmi les méthodologies utilisées en ingénierie enzymatique, l’évolution dirigée vise à

modifier les caractéristiques d’une (ou de plusieurs) protéine(s) d’intérêt via la mise en

application des principes de l’évolution naturelle que sont la variation génétique et la

sélection phénotypique. Cette méthodologie expérimentale se distingue cependant de

l’évolution naturelle dans la mesure où son objectif est défini à l’avance et les moyens d’y

parvenir sont contrôlés par l’expérimentateur. La première étape d’une expérience d’évolution

dirigée consiste à générer de larges banques de variants de la protéine d’intérêt en utilisant des

techniques de mutagénèse et/ recombinaison aléatoires. Dans un second temps, ces banques

sont soumises à des tests de sélection et/ou de criblage permettant d’identifier les mutants qui

présentent un gain pour la propriété à améliorer. Plusieurs cycles combinant ces deux étapes

peuvent être enchaînés afin d’accumuler les mutations avantageuses jusqu’à ce que le niveau

de performance choisi par l’expérimentateur soit atteint. Cette approche, qui consiste à

explorer l'espace des variants de la (ou des) protéine(s) parentale(s), permet d'identifier des

mutants inédits possédant les caractéristiques désirées.

Les premiers exemples d’évolution de biomolécules dirigée (ou contrôlée) en laboratoire

datent de la fin des années 1960 avec les travaux du groupe de Spiegelman (Levisohn and

Spiegelman, 1969). C’est au cours des deux dernières décennies, avec le développement des

Introduction

14

outils du génie génétique et des technologies de sélection ou de criblage à haut-débit, que

l’évolution dirigée s’est imposée comme un outil expérimental efficace pour l’étude des

relations structure-activité des enzymes (et plus généralement des protéines) et leur

remodelage à des fins applicatives (Cherry and Fidantsef, 2003). Plusieurs techniques de

mutagénèse ou de recombinaison aléatoires ont été développées, parmi lesquelles la PCR à

erreurs (Cadwell and Joyce, 1992), le DNA shuffling (Stemmer, 1994a, b) et la méthode StEP

(Zhao et al., 1998) permettant la recombinaison de gènes parentaux mutés, etc. Ces

techniques sont, pour la plupart, brevetées. Leur efficacité a été démontrée pour la

construction d’enzymes plus efficaces, thermostables ou de spécificité modulée (Cherry and

Fidantsef, 2003; Yuan et al., 2005). Dans ce contexte, la méthode MutaGenTM brevetée par la

société française MilleGen (Bouayadi et al., 2002) apparaît comme un procédé alternatif

prometteur. Cette technique de mutagénèse aléatoire repose en effet sur l’utilisation in vitro

d’ADN polymérases possédant un taux d’erreur de réplication élevé (supérieur à 10-3, c'est-à-

dire plus d’une base erronée pour 1000 bases répliquées). En exploitant les spécificités de

différentes ADN polymérases de manière complémentaire, la technique MutaGenTM permet

une exploration large de l’espace des variants disponibles à partir à partir d’une séquence

parentale. Cette méthode a été récemment utilisée afin de générer des banques de fragments

variables simple chaîne d'anticorps ou d'augmenter la diversité initiale d'une banque native de

domaines variables (Mondon et al., 2007a; Mondon et al., 2007b). L'application de cette

technique à l'ingénierie d’une enzyme d’intérêt, l’amylosaccharase, a fait l'objet du présent

travail de thèse dans le cadre d’une convention CIFRE entre la société MilleGen et le groupe

de Catalyse et Ingénierie Moléculaire EnzymatiqueS (CIMES) de l’INSA de Toulouse.

L’amylosaccharase est une transglucosidase (E.C. 2.4.1.4.) capable de catalyser, à partir de

saccharose, la synthèse d’un homopolymère de type amylose composé d’unités gluycosyle

reliées par des liaisons α-1,4. Cette réaction de polymérisation s’accompagne de la libération

du fructose. L’amylosaccharase apparaît comme une enzyme remarquable du fait de sa

position à l’interface de plusieurs familles d’enzymes. En effet, elle appartient à la famille 13

des glycoside-hydrolases (GH13, aussi appelée famille des α-amylases), dans laquelle elle est

la seule enzyme dotée d’une activité polymérase. En outre, sa spécificité de synthèse des

liaisons α-1,4 s’apparente à celle des enzymes d’élongation de l’amidon et du glycogène.

L’amylosaccharase se distingue néanmoins de ces glycosyltransférases par sa capacité à

Introduction

15

utiliser le saccharose et non un sucre activé de type ADP ou UDP-glucose comme donneur

d’unités glucosyle.

Découverte en 1946 chez Neisseria perflava (Hehre and Hamilton, 1946), l’amylosaccharase

a été peu étudiée jusqu’au milieu des années 1990. De plus, elle a longtemps été décrite

comme une enzyme produite exclusivement par des bactéries du genre Neisseria. Cependant,

le développement des programmes de séquençage des génomes bactériens a permis de révéler

la présence de gènes codant des amylosaccharases putatives chez d’autres genres bactériens,

renforçant l‘importance physiologique de cette enzyme. L’intérêt porté à cette enzyme s’est

accru au cours des dix dernières années. D’une part, la capacité remarquable de

l’amylosaccharase à utiliser un substrat abondant, renouvelable et peu coûteux a motivé les

recherches en vue de son utilisation industrielle. En effet, l’amylosaccharase permet de

produire un polymère de type amylose qui présente des propriétés variées, notamment

mécaniques (rôle texturant) ou nutritionnelles (fibre alimentaire, prébiotique). Elle peut

également être utilisée en tant qu’outil de glucosylation pour former des glycoconjugués

possédant de nouvelles propriétés. D’autre part, l’amylosaccharase partage des caractères

structuraux et/ou fonctionnels avec les enzymes de la famille des α–amylases, les glucane-

saccharases et les enzymes d’élongation de l’amidon et du glycogène. La compréhension de

son mode d’action a constitué une avancée majeure dans le cadre de la connaissance et de la

maîtrise des enzymes agissant sur les sucres (Albenne et al., 2004).

L’étude de l’amylosaccharase de Neisseria polysaccharea (AS) a été entreprise depuis 1995

au sein de l’équipe CIMES. Ces travaux ont consisté dans un premier temps au clonage de

son gène, à l’analyse de sa séquence, à la surexpression de l’enzyme chez E. coli, à sa

purification et sa caractérisation cinétique (Potocki de Montalk et al., 2000a; Potocki de

Montalk et al., 1999; Potocki de Montalk et al., 2000b). La résolution de sa structure

tridimensionnelle en 2001 (Skov et al., 2001) a permis d’avancer dans la compréhension des

relations structure-activité de l’AS et d’entreprendre des travaux d’ingénierie rationnelle

visant à modifier son activité et sa spécificité (Albenne et al., 2002a; Albenne et al., 2004;

Albenne et al., 2007). Cependant, bien que l’AS possède des propriétés intéressantes sur le

plan technologique, sa mise en œuvre dans un procédé industriel nécessite une amélioration

de son faible niveau d'activité catalytique (kcat = 1 s-1), de sa thermostabilité (t1/2 = 21 heures à

30°C) et de sa résistance à la dénaturation par les solvants organiques. Des travaux

d’évolution dirigée ont donc été entrepris en complément de l’approche rationnelle, afin de

construire des variants plus adaptés aux contraintes industrielles (van der Veen et al., 2004;

van der Veen et al., 2006). Ces travaux ont consisté au développement de méthodes de

Introduction

16

sélection et de criblage dédiées à l’AS et ont conduit à l’identification de variants plus actifs

de l’AS à partir d’un échantillon de 150 mutants actifs provenant d’une banque de première

génération. Cependant, les protocoles de criblage développés initialement ne permettaient pas

le criblage fiable de banques (ou de sous-banques) de taille plus importante. Leur

inconvénient principal était en particulier lié au faible niveau de production des variants

obtenus à partir du vecteur d’expression utilisé pour le clonage des banques.

Les travaux exposés dans le présent rapport de thèse ont consisté dans un premier temps à

appliquer la technique MutaGenTM au gène codant l’amylosaccharase de N. polysaccharea et

à analyser la diversité générée avec cette méthode. Dans un second temps, nous avons

optimisé le procédé de criblage des banques de variants, afin de pouvoir analyser un plus

grand nombre de clones et d’identifier de manière fiable des mutants plus thermostables ou

plus résistants à la dénaturation par les solvants organiques. Enfin, nous avons entrepris

l’analyse des variants thermostables de l’AS isolés à partir des banques générées via la

technique MutaGenTM.

Le premier chapitre de ce manuscrit consiste en un exposé des éléments bibliographiques

permettant de situer la problématique de nos travaux. La première partie de ce chapitre sera

consacrée à une présentation succincte des ADN polymérases et de leurs caractéristiques, afin

de montrer l’intérêt que présente leur emploi dans un protocole de mutagénèse aléatoire. Une

seconde partie présentera les principales techniques de construction de banques, de sélection

et de criblage développées dans le domaine de l’évolution dirigée. Enfin, la troisième partie

de cette étude bibliographique sera consacrée à la description des connaissances et des travaux

concernant l’AS de N. polysaccharea.

Nous avons ensuite choisi de présenter les résultats obtenus au cours de cette thèse sous la

forme de trois publications rédigées en anglais, dans un esprit de concision et afin d’en

faciliter la divulgation. Le premier de ces chapitres décrit la construction et l’analyse de

banques de variants de l’AS générés par la technique MutaGenTM en utilisant deux ADN

polymérases humaines, pol β et pol η. Le second chapitre est consacré à l’optimisation du

procédé de criblage permettant d’identifier des variants de l’AS plus thermostables ou

résistants aux solvants organiques à partir des banques générées. Enfin, le troisième chapitre

décrit l’analyse des variants thermostables de l’AS isolés dans les banques générées par la

technique MutaGenTM et leur emploi à des températures réactionnelles non tolérées par

l’enzyme sauvage.

17

Chapitre I : Etude bibliographique

Chapitre I : Etude bibliographique

18

Première partie : la fidélité des ADN polymérases

La méthode de mutagénèse aléatoire que nous avons employée au cours de nos travaux repose

sur l'utilisation du caractère infidèle des ADN polymérases humaines β et η classées dans les

familles X et Y. Il nous a donc paru important de consacrer la première partie de cette étude

bibliographique à une présentation de cette famille d'enzymes et des mécanismes influençant

leur fidélité au cours de la réplication in vitro d'ADN. Notre objectif n'est donc pas de réaliser

un exposé exhaustif sur cette thématique qui a été l'objet d'intenses recherches depuis la

découverte de la première ADN polymérase chez E. coli dans les années 1950 (Kornberg,

1957). Il s'agit plutôt de présenter des données qui montrent l'intérêt d'élargir l'utilisation de

ces enzymes comme outils de mutagénèse aléatoire.

1. CLASSIFICATIONS DES ADN POLYMERASES

Le grand nombre d’ADN polymérases connues aujourd’hui illustre la complexité des

mécanismes cellulaires de réplication et de réparation du génome dans lesquels elles jouent un

rôle central. Cinq ADN polymérases sont dénombrées chez E. coli (nommées Ec Pol et

numérotées de I à V), neuf chez S. cerevisiae et seize chez l’homme (tableau 1) (Bebenek and

Kunkel, 2004). Elles sont regroupées par famille phylogénétique selon la proximité de leur

séquence primaire (Rothwell and Waksman, 2005). La famille A comprend l’ADN

polymérase I de E. coli, la Taq polymérase et les polymérases eucaryotes Pol γ, Pol θ et Pol

ν . La famille B regroupe l’ADN polymérase II de E. coli, les polymérases réplicatives

eucaryotes Pol α, Pol δ et Pol ε ainsi que Pol ζ. Les ADN polymérases classées dans la

famille C sont des enzymes bactériennes (ADN pol III de E.coli). La famille D n’a de

représentants que chez les archaebactéries. La famille X est formée par les polymérases

eucaryotes Pol β, Pol λ, Pol σ et Pol µ, ainsi que la Terminal Transférase (TdT). La famille Y

(Ohmori et al., 2001) regroupe des ADN polymérases spécialisées dans la réplication trans-

lésionnelle d’ADN endommagé (Kunz et al., 2000) : Pol IV et Pol V de E. coli et les

polymérases eucaryotes Pol η, Pol ι et Pol κ (Kunkel et al., 2003).

Les ADN polymérases peuvent également être différenciées selon leur taux d’erreurs, c’est-à-

dire leur propension à introduire un nucléotide erroné au cours de la réplication d’un ADN

non endommagé (tableau 2) (Kunkel, 2004). Les enzymes qui présentent les taux d’erreurs les

plus faibles sont les polymérases réplicatives appartenant aux familles A, B et C. Elles

Chapitre I : Etude bibliographique

19

catalysent la réplication in vitro d'ADN selon un mode processif et possèdent souvent une

activité 3’�5’ exonucléase (fonction de correction des erreurs ou proofreading). Les ADN

polymérases les moins fidèles sont les enzymes appartenant aux familles X et Y, intervenant

in vivo dans les mécanismes de réparation de l’ADN ou de réplication trans-lésionnelle. Elles

catalysent la réplication in vitro d'ADN non endommagé selon un mode distributif et sont

dénuées d’activité 3’�5’ exonucléase. Les erreurs générées par ces ADN polymérases

infidèles sont de tout type (substitution, insertion et délétion).

Tableau 1 : Les ADN polymérases identifiées chez Escherichia coli, chez Saccharomyces cerevisiae et chez

l’Homme (d’après Bebenek et Kunkel, 2004).

Chapitre I : Etude bibliographique

20

Tableau 2 : Taux d’erreurs in vitro des ADN polymérases (d’après Bebenek et Kunkel, 2004).

2. STRUCTURE GENERALE DES ADN POLYMERASES

L’analyse des structures d’ADN polymérases provenant de sources biologiques et de familles

différentes montre qu’elles sont composées de domaines fonctionnels distincts (Rothwell and

Waksman, 2005). La structure générale de ces enzymes est décrite comme une main droite

avec comme domaines un "pouce", une "paume" et des "doigts" (figure 1). Des domaines

supplémentaires permettant à l'enzyme de posséder une activité 3’�5’ exonucléase ou lyase

sont parfois présents. Par ailleurs, les polymérases de la famille Y présentent un domaine

additionnel appelé "petit doigt" (Friedberg et al., 2001).

Le site actif des ADN polymérases, composé de résidus carboxylates conservés, est localisé

au niveau de la "paume" qui forme la base de la crevasse (ou de la poche) formée par les

"doigts" et le "pouce" (Figure 1). La "paume" est le domaine le plus conservé dans la plupart

des familles (A, B et Y). De façon remarquable, la "paume" des ADN polymérases de la

famille X n'est pas homologue à celles des autres familles (Moon et al., 2007). De fait, ces

enzymes présentent une structure inversée, décrite comme une main gauche, par rapport à

celle des autres polymérases.

Chapitre I : Etude bibliographique

21

Figure 1 : Structure de l'ADN polymérase du phage T7 (d’après Beard et Wilson, 2003). Les ions Mg2+

(sphères magentas), essentiels à la catalyse, se fixent au niveau du site actif localisé dans la "paume". Le "pouce"

et les "doigts" interagissent respectivement avec l'ADN (les squelettes de l'amorce et de la matrice sont colorées

respectivement en rouge et rose) et la paire de bases en cours de formation (le dNTP entrant est coloré en rouge).

3. CONTROLE DE LA FIDELITE DE LA REPLICATION

3.1 Sélection structurale des dNTPs

La réaction catalysée par les ADN polymérases est le transfert du groupe nucléotidyle d'un

dNTP à l'hydroxyle 3' du résidu nucléotidyle terminal du brin d'ADN en cours d'élongation.

L'incorporation du nucléotide dépend de la présence de deux ions bivalents (Mg2+). Un

mécanisme général d'insertion des dNTPs au cours de la synthèse a été développé à partir de

l'analyse de la structure de différentes ADN polymérases (Rothwell and Waksman, 2005). Les

complexes binaires ADN polymérase/matrice présentent une conformation "ouverte" qui

semble se modifier lors de l'entrée d'un dNTP dans la crevasse. Le "pouce" (ou les "doigts"

chez les polymérases de la famille X) favorise l'interaction de l'enzyme avec l'ADN en cours

d'élongation et permet un positionnement correct de la matrice. Les "doigts" (ou le "pouce"

pour la famille X) stabilisent le dNTP entrant en se refermant sur la paire de bases néo-

formée. La structure de complexes ternaires ADN polymérase/matrice/dNTP possède une

conformation dite "fermée" mettant en évidence des contraintes stériques qui favorisent le

positionnement de dNTPs respectant les appariements Watson-Crick. La topologie du site

Chapitre I : Etude bibliographique

22

actif des ADN polymérases fidèles permet donc de sélectionner les dNTPs en fonction de leur

taille et de leur forme.

Récemment, la caractérisation de structures d'ADN polymérases de la famille Y (Ling et al.,

2001; Silvian et al., 2001; Trincao et al., 2001; Zhou et al., 2001) a mis en évidence un site

actif ouvert et accessible à des substrats volumineux (par exemple : une matrice endommagée

ou deux bases matrices intactes). L'analyse de complexes ternaires ADN/matrice/dNTP

montre également que ces polymérases ne subissent pas les modifications conformationelles

induites par l'entrée du dNTP. Par opposition avec les polymérases réplicatives fidèles, les

enzymes de la famille Y possèdent une structure capable de tolérer l'ADN matrice

endommagé et susceptible d'incorporer plus fréquemment des nucléotides erronés.

3.2. Extension des mésappariements et activité de correction des erreurs

Les ADN polymérases catalysent généralement moins efficacement l'extension à partir d'un

mésappariement qu'à partir d'une amorce correctement appariée. Cette réaction varie

cependant en fonction de la nature du mésappariement et des ADN polymérases. D'une part,

la synthèse à partir de mésappariements purine-pyrimidine est plus fréquemment observée

qu'à partir de mésappariements purine-purine ou pyrimidine-pyrimidine qui sont

structuralement moins adaptés au site actif des ADN polymérases (Goodman et al., 1993).

D'autre part, certaines polymérases comme Pol ζ et Pol κ, dont le rôle supposé est d'effectuer

la synthèse à partir d'une base insérée an face d'une lésion (Prakash and Prakash, 2002),

catalysent plus fréquemment l'incorporation d'un dNTP après un mésappariement que les

polymérases réplicatives (Pol δ, Pol γ et Pol ε). Pour ces dernières, la réplication à partir d'un

mésappariement est 10000 fois moins efficace qu'à partir d'une paire correctement appariée

(Goodman et al., 1993).

Les ADN polymérases réplicatives possèdent un domaine 3'�5' exonucléase (tableau 2),

localisée à proximité de la crevasse catalytique où se logent la matrice et le brin en cours

d'élongation (figure 1). Au cours de la réplication d'ADN, ces enzymes balancent

constamment entre leurs activités polymérase et exonucléase, l'équilibre entre ces deux

activités dépendant de leur compétition pour stabiliser l'extrémité 3'OH de l'amorce. L'activité

3'�5' exonucléase permet un mécanisme de correction des erreurs qui accroît

considérablement la fidélité des ADN polymérases réplicatives (Goodman et al., 1993). En

effet, la formation d'un mésappariement entraîne un blocage de la synthèse au cours duquel

l'activité exonucléase peut cliver le nucléotide erroné. La réplication peut alors reprendre à

partir d'une amorce correctement appariée. Ce mécanisme de correction peut être perturbé en

Chapitre I : Etude bibliographique

23

augmentant la concentration des dNTPs pour favoriser l'activité de polymérisation au

détriment de l'activité exonucléase (Goodman et al., 1993; Kunkel and Bebenek, 2000).

3.3 Décalage dans l'appariement des brins et génération d’addition ou de déletion

Parmi les erreurs de réplication, les mutations de type délétion ou addition résultent d'un

décalage dans l'appariement entre le brin matrice et le brin amorce (Streisinger et al., 1966).

Le taux d'additions et de délétions est très variable en fonction des ADN polymérases et du

contexte de séquences (Bebenek and Kunkel, 2000). Certaines ADN polymérases (comme Pol

λ ; tableau 2) possèdent des taux de délétion d'une base plus élevés que le taux de substitution

(Bebenek et al., 2003). Les mutations de type addition et délétion sont fréquemment

observées dans les séquences répétées. Cette observation a conduit à formuler l'hypothèse

classique du glissement de brin (figure 2) (Streisinger et al., 1966). Dans ce cas, la (ou les)

base(s) non appariée(s) peut (ou peuvent) être localisée(s) relativement loin du site actif de la

polymérase dans la mesure où le décalage entre le brin matrice et le brin amorce est stabilisé

par des appariements Watson-Crick corrects dont le nombre dépend de la taille de la séquence

répétée. Les délétions sont dues à la présence d'une ou plusieurs bases non appariées dans le

brin matrice. A l'inverse, les additions surviennent en raison de bases non appariées dans le

brin amorce en cours d'élongation.

Figure 2 : Génération d'additions et de délétions. Ce type de mutation survient lors du décalage d'un des brins

impliqués dans la synthèse. Le glissement du brin en cours d'élongation génère une addition. Le décalage du brin

matrice entraîne une délétion.

Chapitre I : Etude bibliographique

24

Ces décalages entre les brins peuvent apparaître au cours de translocations incorrectes de

l'ADN polymérase ou au cours de cycles dissociation/association de l'enzyme avec le

complexe amorce/matrice (Bebenek and Kunkel, 2000). Une délétion peut également se

produire lorsqu’une base incorrecte est insérée, ce qui peut conduire à un décalage de

l'amorce qui convertit ce mésappariement en appariement (avec une base non appariée en 5').

Les additions et les délétions peuvent également être provoquées par un défaut d'alignement

dans le site actif des ADN polymérases, en particulier pour les membres de la famille Y qui

possèdent un site actif très ouvert capable d’accueillir deux bases du brin matrice en même

temps (Ling et al., 2001). Dans ce cas, le dNTP entrant forme un appariement Watson-Crick

conforme mais pas avec la base matrice correcte.

De nombreux mécanismes sont donc susceptibles d'être à l'origine de la survenue de délétion

et/ou d'addition. Les mécanismes conduisant à la délétion ou l'addition d'une base sont

relativement bien documentés à l'heure actuelle (Garcia-Diaz and Kunkel, 2006). En

revanche, la genèse de délétions ou d'additions complexes, qui impliquent deux bases ou plus,

est encore peu étudiée et reste mal comprise.

Chapitre I : Etude bibliographique

25

Deuxième partie : l'évolution dirigée des enzymes

1. PRINCIPE ET OBJECTIFS

L’ingénierie combinatoire ou évolution dirigée est une approche expérimentale qui vise à

modifier les propriétés des protéines par la mise en pratique des principes de l’évolution

naturelle que sont la variation génétique et la sélection phénotypique. Elle consiste en deux

étapes schématisées sur la figure 3. Dans un premier temps, des banques de variants sont

construites par mutagénèse et/ou recombinaison aléatoires à partir de la (ou les) séquence(s)

ADN codant la (ou les) protéine(s) d'intérêt. Dans un second temps, ces banques sont

soumises à des protocoles de sélection et/ou de criblage de manière à isoler les mutants qui

présentent un gain pour la propriété ciblée. En utilisant les mutants améliorés pour la

construction de nouvelles banques, ce schéma expérimental peut être reproduit de façon

itérative jusqu’à ce que le niveau de performance choisi par l’expérimentateur soit atteint.

L'amélioration des propriétés d'une protéine par évolution dirigée consiste donc à explorer

l'espace des séquences possibles à partir de cette protéine. Ce dernier est théoriquement très

grand. Une protéine de N résidus est comprise dans un espace de 20N séquences. Le nombre

de variants qu'il est possible de générer en substituant simultanément M acides aminés de

Figure 3 : Principe de l’évolution dirigée des protéines.

Chapitre I : Etude bibliographique

26

cette séquence est de 19M × [ N! / [(N-M)! × M!] ]. A titre d'exemple, le nombre de mutants

substitués pour 5 résidus dans une protéine de 100 acides aminés est d'environ 2×1014. En

tenant compte de la dégénérescence du code génétique, il faudrait construire une banque dix

fois plus large (soit 1015 dans notre exemple) pour être assuré de sélectionner (ou de cribler)

l'ensemble des ces mutants. Ceci est en pratique impossible puisque les techniques de

sélection in vitro les plus performantes à l'heure actuelle permettent d'analyser au maximum

1012 variants (voir le paragraphe "Le tri de la diversité : sélection et criblage"). Le fait de

répéter les cycles d'évolution dirigée (construction de banques suivie de sélection et/ou

criblage) permet de contourner cette difficulté si on assume que les mutations bénéfiques

recherchées sont additives. Cette stratégie permet donc théoriquement de restreindre l'espace

des variants à explorer à chaque tour. En reprenant l'exemple de la protéine de 100 acides

aminés, le nombre de variants possibles à partir d'une substitution d'un résidu n'est plus que

d'approximativement 2000. En outre, la recherche du mutant le mieux adapté peut être

accélérée par l'emploi de techniques permettant de recombiner les variants positifs identifiés à

chaque cycle (voir le paragraphe "Banques de variants obtenus par recombinaison aléatoire").

Au cours des vingt dernières années, l'évolution dirigée s'est imposée comme une

méthodologie extrêmement efficace pour modifier les propriétés des enzymes : activité et

efficacité catalytiques, stabilité, activité en milieu non naturel, spécificité etc. Cette approche

permet notamment d'isoler des variants adaptés à des environnements réactionnels proches de

ceux des procédés industriels. A la différence des méthodes d'ingénierie rationnelle,

l'évolution dirigée ne requiert pas de connaissances préalables des relations structure-activité

de l'enzyme à modifier. Elle nécessite cependant de disposer du gène codant la protéine

d'intérêt cloné dans un vecteur d'expression recombinant.

Depuis les années 1980, le développement des outils du génie génétique et des technologies

de criblage à haut-débit a accompagné l'utilisation croissante de l'évolution dirigée dans les

laboratoires travaillant dans le domaine de l'ingénierie des protéines. Les méthodes de

création des banques sont relativement génériques dans la mesure où elles reposent sur la

manipulation des séquences ADN codant les enzymes d’intérêt. En revanche, les méthodes de

sélection ou de criblage destinées à l’identification des mutants améliorés nécessitent une

mise au point adaptée à chaque enzyme et à la propriété que l'expérimentateur a choisi

d'améliorer.

Chapitre I : Etude bibliographique

27

Nous commencerons dans un premier temps par décrire les différentes techniques dédiées à la

génération des banques de variants. La seconde partie de ce chapitre sera consacrée à la

description des méthodes développées pour l’isolement des variants d’intérêt.

2. CREATION DE LA DIVERSITE : CONSTRUCTION DES BANQUES DE VARIANTS

2.1 Banques de variants obtenues par mutagénèse aléatoire

2.1.1 Présentation des techniques de mutagénèse aléatoire

De nombreuses méthodes de mutagénèse aléatoire in vitro ou in vivo ont été développées et

employées dans le cadre de l'évolution dirigée des protéines (Tableau 3) (Neylon, 2004;

Wong et al., 2006). Elles permettent de générer tout type de mutation (substitution, insertion

et délétion). Leur efficacité a été démontrée dans de nombreux exemples d'évolution dirigée

de protéines. Cependant, la diversité générée par ces méthodes est biaisée dans la mesure où

les mutations au niveau nucléotidique et protéique ne sont pas équiprobables. La première

source de biais est liée à la nature du code génétique. La probabilité d'introduire par

mutagénèse aléatoire plus d'une mutation au sein d'un même codon est quasi nulle. Un acide

aminé donné ne peut donc être muté qu'en un nombre limité d'autres résidus (Tableau 4). Par

exemple, la substitution simple d’une base dans un codon valine permettra seulement de

générer des résidus phenylalanine, leucine, isoleucine, alanine, aspartate or glycine. Une

seconde source de biais est liée à la structure de l’ADN et son influence sur la représentation

des différents types de substitutions possibles. Les transitions (purine � purine ou pyrimidine

� pyrimidine) sont effet plus fréquemment observées que les transversions (purine �

pyrimidine ou inversement). La topologie du site actif des ADN polymérases est mieux

adaptée aux mésappariements purine-pyrimidine (G:T et A:C, qui génèrent des transitions)

qu'aux mésappariements purine-purine (G:G, A:A et G:A) et pyrimidine-pyrimidine (T:T,

C:C et T:C). Le déséquilibre entre transitions et transversions est plus ou moins marqué en

fonction de l'ADN polymérase utilisée et les conditions de sa mise en œuvre.

Chapitre I : Etude bibliographique

28

Tableau 3 : Exemples de méthodes de mutagénèse aléatoire.

Tableau 4 : Résidus mutants possibles à partir d’une substitution d’une base dans le codon original.

Chapitre I : Etude bibliographique

29

Tableau 5 : Exemples et modes d'action d’agents mutagènes chimiques et physiques.

Les premières méthodes de mutagénèse aléatoire reposaient sur l'emploi d'agents

génotoxiques chimiques ou physiques (Tableau 5) (Botstein and Shortle, 1985; Singer and

Kusmierek, 1982). Dans ces approches, les agents mutagènes utilisés induisent dans un

premier temps des lésions dans la structure de l’ADN. Les mutations sont susceptibles de

survenir au moment de la réparation de l'ADN endommagé après son introduction dans la

cellule hôte (généralement E. coli). L’inconvénient principal de ces méthodes est lié au fait

qu’elles agissent sur tout matériel ADN (génome ou plasmide entier) sans cibler précisément

la séquence codant la protéine d’intérêt. Cette remarque est également valable pour les

techniques reposant sur l’utilisation de souches mutatrices (comme E. coli XL1-Red

commercialisée par Stratagene) dans lesquelles l’inactivation d’une ou plusieurs voies de

réparation de l’ADN augmente le taux d’erreurs au cours de la réplication (Nguyen and

Daugherty, 2003). Elles sont largement moins employées aujourd'hui que les techniques

utilisant des ADN polymérases in vitro, notamment la PCR à erreurs, qui permettent de

focaliser la création de diversité sur une séquence précise.

Dans la suite de ce chapitre, nous aborderons l'utilisation des ADN polymérases dans les

protocoles de mutagénèse aléatoire in vitro en décrivant la PCR à erreur et la méthode utilisée

au cours de notre travail, MutaGenTM.

Chapitre I : Etude bibliographique

30

2.1.3 PCR à erreurs ou error-prone PCR

La PCR à erreur, plus connue sous son acronyme anglais "error-prone PCR" (epPCR) est

aujourd'hui la technique de mutagénèse aléatoire la plus couramment utilisée dans les projets

d'évolution dirigée. Elle consiste à employer la technique de PCR dans des conditions

réactionnelles réduisant la fidélité de l'ADN polymérase. L'enzyme la plus utilisée dans les

protocoles d'epPCR est la DNA polymérase I de Thermus aquaticus (Taq polymerase) qui ne

possède pas d'activité exonucléase 3'-5' de correction d'erreurs (ou activité proofreading). Le

taux d'erreurs de la Taq polymérase varie de 10-4 (1 erreur pour 10000 bases répliquées) à 10-6

(1 erreur pour 1 million de bases) en fonction des conditions réactionnelles (Cline et al., 1996;

Eckert and Kunkel, 1990; Tindall and Kunkel, 1988). Les principaux paramètres qui

permettent de diminuer la fidélité de la Taq polymérase sont l'ajout de MnCl2 (à la place de

MgCl2) (Lin-Goerke et al., 1997), l'utilisation de concentrations biaisées en dNTPs (Cadwell

and Joyce, 1992; Vartanian et al., 1996), l'augmentation de la concentration en enzyme,

l'augmentation du temps de polymérisation (Cadwell and Joyce, 1992) ou encore l'utilisation

d'analogues de nucléoside triphosphate (Zaccolo et al., 1996). La variation de ces différents

facteurs ainsi que le nombre de cycles de PCR permet d'ajuster le taux de mutations.

L’inconvénient majeur de la PCR à erreurs est lié aux biais de la Taq polymérase qui génère

préférentiellement les substitutions AT�GC et AT�TA (Tableau 6).

Tableau 6 : Spectre mutationnel de la PCR à erreurs en fonction des conditions réactionnelles.

Chapitre I : Etude bibliographique

31

Des kits basés sur le principe de l'epPCR ont été commercialisés par les sociétés Clontech

(DiversifyTM) ou Stratagene (GeneMorphTM). Le système développé par Clontech met en

œuvre la Taq polymérase et fournit des mélanges réactionnels prêts à l'emploi en fonction du

taux de mutation souhaité. A l'inverse, le kit GeneMorphTM de Stratagene repose sur

l'utilisation d'un mutant infidèle de la Taq polymérase baptisé MutazymeTM (tableau 6). Il

permet également de contrôler le taux de mutation en variant la concentration d'ADN matrice

et le nombre de cycles réactionnels.

2.1.4 MutaGenTM : réplication in vitro par des ADN polymérases à taux d’erreurs élevé

La technique MutaGenTM brevetée par la société française MilleGenTM (Bouayadi et al., 2002)

repose sur l'utilisation des ADN polymérases infidèles appartenant aux familles X et Y. Ces

ADN polymérases catalysent la synthèse de variants de la séquence ADN parentale au cours

d'une unique étape de réplication in vitro (Figure 4). Les copies mutées sont ensuite

amplifiées sélectivement par PCR puis clonées. L'emploi de différentes polymérases ayant

chacune leurs propres caractéristiques (taux d'erreurs, biais mutationnel) permet de varier le

taux de mutation et le spectre mutationnel appliqués aux banques de variants.

Figure 4 : Principe et étapes de la technique MutaGenTM .

Chapitre I : Etude bibliographique

32

La technique MutaGenTM a notamment été employée dans le cadre de projets d'ingénierie des

immunoglobulines afin de générer des banques de fragments variables simple chaîne

d'anticorps (scFv: single chain variable fragment) ou d'augmenter la diversité initiale d'une

banque native de domaines variables (chaînes lourdes et chaînes légères λ et κ). Ces travaux

ont été effectués dans la perspective d'identifier de nouveaux anticorps thérapeutiques dirigés

contre des cibles spécifiques et ont fait récemment l'objet d'une publication scientifique et

d'un brevet (Mondon et al., 2007a; Mondon et al., 2007b). Plusieurs banques de scFv ou de

domaines variables ont ainsi été générées avec un taux moyen de 1.8 mutations pour 100

acides aminés en utilisant les ADN polymérases β et η. L'application de la technique

MutaGenTM à l'ingénierie des enzymes a fait l'objet du présent travail de thèse.

2.2 Banques de variants obtenues par recombinaison aléatoire

Les techniques dont nous exposerons le principe dans cette partie permettent de construire des

banques de variants en recombinant plusieurs séquences parentales. Ces dernières peuvent

coder soit des variants de la même enzyme sauvage, soit des protéines homologues issues par

exemple d'espèces différentes. Les méthodes de "recombinaison homologue" reposent sur

l'hybridation et/ou l'élongation des brins ADN à recombiner et sont applicables lorsque les

séquences parentales possèdent un taux d'identité élevé (>60%). Les techniques de

"recombinaison non homologue" permettent de créer des hybrides à partir de séquences

parentales présentant un faible niveau d'identité (<50%).

2.2.1 Méthodes basées sur la recombinaison homologue

2.2.1.1 La PCR sexuelle ou "DNA shuffling"

La "PCR sexuelle" ou DNA shuffling est une méthode de recombinaison in vitro basée sur la

PCR (figure 5). Elle est brevetée par les sociétés américaines Affymax et Maxygen (Stemmer,

1994a, b; Stemmer and Crameri, 1995). La description de cette technique par Stemmer en

1994 a constitué une avancée majeure dans le domaine de l'évolution dirigée. En recombinant

des séquences parentales mutées, cette méthode permet de construire des banques de variants

hybrides. Les variants ayant accumulé les mutations bénéfiques pour la propriété à améliorer

pourront ensuite être isolés par sélection et/ou criblage et subir un nouveau cycle de

recombinaison/sélection/criblage (figure 5).

Chapitre I : Etude bibliographique

33

Techniquement, les séquences parentales à recombiner sont d'abord digérées aléatoirement

par la DNAse I. Une étape d'électrophorèse suivie d'une purification sur gel permet ensuite de

séparer les fragments générés et d'isoler ceux possédant la taille choisie au préalable. Ces

derniers sont rassemblés par des cycles successifs de PCR sans amorce qui sont répétés

jusqu'à l'obtention d'hybrides de même taille que les séquences parentales. Une PCR finale

avec amorce permet d'amplifier les variants et d'introduire les sites de restriction nécessaires

au clonage.

Figure 5 : Technique du DNA shuffling (d’après Patten et al., 1997). Une banque de variants est digérée par

la DNase I de façon à générer un ensemble de fragments de différentes tailles. Ces derniers sont ensuite

réassemblés par PCR, créant ainsi une banque de variants combinant les mutations initiales. Les points rouges et

verts représentent respectivement les mutations délétères et bénéfiques. Après sélection et/ou criblage pour la

propriété recherchée, les variants positifs peuvent être utilisés pour un nouveau tour de recombinaison.

Chapitre I : Etude bibliographique

34

Figure 6 : Technique du family shuffling (d’après Crameri et al., 1998).

Dans les cas où le point de départ de l'expérience d'évolution dirigée est une protéine unique,

les séquences parentales utilisées dans le DNA shuffling sont en général obtenues par PCR à

erreurs (ou par mutagénèse dirigée à saturation, voir paragraphe "2.3.1 Introduction de

mutations à l'aide d'oligonucléotides dégénérés"), recombinées, puis les mutants sélectionnés

et/ou criblés. Une variante du DNA shuffling, le family shuffling (Crameri et al., 1998),

permet de construire des banques de variants hybrides à partir de séquences codant des

protéines homologues, issues du même organisme ou d'espèces différentes (figure 6). Ces

séquences doivent présenter 60-70% d'identité pour pouvoir être recombinées. Dans la mesure

où les séquences parentales codent des protéines de structure tridimensionnelle similaire, le

family shuffling permet en principe de générer des hybrides actifs ou fonctionnels qui

adoptent le même type de repliement. La méthode décrite initialement (Crameri et al., 1998),

techniquement identique à celle décrite par Stemmer en 1994, a été appliquée à quatre gènes

de β-lactamases provenant de microorganismes différents et présentant de 60% à 82%

d'identité entre eux. En un cycle de recombinaison/sélection, cette stratégie a permis d'isoler

une chimère possédant une résistance de 270 à 540 fois plus élevée que les protéines

parentales. Cette nouvelle enzyme était composée de huit fragments (sept évènements de

recombinaison) provenant de trois des quatre gènes parentaux ainsi que 33 substitutions en

acides aminés. Les croisements qui ont permis de produire cette chimère sont survenus dans

des zones de 14 à 37 bp quasi identiques entre les séquences recombinées.

Des variantes du family shuffling ont été développées par l'équipe de Shigeaki Harayama

pour améliorer la fréquence de formation des protéines hybrides dans les cas où l'étape de

Chapitre I : Etude bibliographique

35

sélection/criblage ne permet pas de discriminer efficacement les protéines chimères des

protéines parentales. L'application de la procédure décrite initialement par Crameri et al.

(1998) à deux gènes homologues codant des catechol 2,3-dioxygenases (81% d'identité

nucléotidique et 84% d'identité protéique) générait moins de 1% de gènes hybrides (Kikuchi

et al., 1999, 2000). Deux approches ont été développées pour augmenter la fréquence de

formation d'hétéroduplexes et empêcher la reconstitution des séquences parentales par

formation d'homoduplexes. D'une part, le remplacement de la DNAse I par un jeu d'enzymes

de restriction au cours de l'étape de fragmentation a permis de générer des banques contenant

prés de 100% de gènes hybrides (Kikuchi et al., 1999). Bien qu'elle soit efficace, cette

approche n'est pas aléatoire puisque les croisements se produisent au niveau des sites de

restriction digérés. Une seconde stratégie consiste à utiliser les séquences parentales sous

forme d'ADN simple brin, ce qui permet d'augmenter le taux de gènes hybrides à 14%

(Kikuchi et al., 2000).

Le DNA shuffling présente l'avantage d'être relativement simple et flexible à mettre en œuvre.

De fait, elle est actuellement la technique de construction de banques par recombinaison la

plus largement utilisée. Cependant, elle reste difficile à appliquer avec des séquences longues

(> 2-3 kb) du fait de l'utilisation de la PCR. D'autre part, la modélisation informatique du

DNA shuffling (Maheshri and Schaffer, 2003; Moore et al., 2001) ainsi que l'analyse

expérimentale des séquences générées par cette méthode (Joern et al., 2002) ont montré que le

nombre de recombinaisons non silencieuses restait faible (1 à 4 recombinaisons/séquence). En

effet, les évènements de recombinaison se produisent plus fréquemment dans les régions

présentant des niveaux d'identité élevés. La diversité accessible par le DNA shuffling est donc

limitée par l'existence de "points chauds" de recombinaison.

2.2.1.2 Les méthodes StEP et RPR

Développées par le groupe de Frances H. Arnold, ces méthodes reposent comme le DNA

shuffling sur l'utilisation de la PCR et ont été brevetées par le Californian Institute of

Technology (Arnold et al., 1998).

L'acronyme anglais StEP (pour "Staggered Extension Process) (Zhao et al., 1998) désigne une

technique de PCR par laquelle les séquences recombinées sont générées en présence des

séquences parentales entières. Cette méthode (figure 7) consiste donc en une réaction de PCR

qui commence par l'hybridation d'un couple d'amorces défini sur les séquences parentales

Chapitre I : Etude bibliographique

36

Figure 7 : La technique StEP (d’après Zhao et al., 1998). Cette méthode de recombinaison in vitro repose sur

la PCR. A chaque cycle, le temps d’extension est très court. Ainsi, le fragment en cours d’élongation peut

s’hybrider sur un brin parental à chaque cycle. Seuls une amorce et un brin des deux matrices parentales sont

représentés sur cette figure.

suivie de cycles répétés de dénaturation et d'hybridation/élongation très courts. Ainsi, les

fragments en cours d'élongation peuvent s'apparier sur une matrice parentale différente à

chaque nouveau cycle. Des produits de PCR hybrides combinant des fragments de séquences

provenant des différentes matrices parentales sont générés au terme de cette procédure.

Cependant, cette approche présente un biais parce qu'elle favorise l'appariement des brins en

cours d'élongation sur les matrices parentales les plus ressemblantes. De la même façon que le

DNA shuffling, la StEP ne s'affranchit pas du problème des "points chauds" de

recombinaison.

La seconde méthode, baptisée RPR (pour Random Priming Recombination) (Shao et al.,

1998), consiste en la synthèse d'un très grand nombre de courts fragments d'ADN

complémentaires à différentes portions des séquences parentales à l'aide de petites amorces (6

bases) de séquence aléatoire (figure 8). Ces fragments contiennent un faible taux de mutations

ponctuelles dues aux mésappariements des amorces et à des erreurs d'incorporation des bases

lors de la synthèse. Une seconde étape de PCR sans amorce permet de recombiner et

rassembler les fragments produits au cours de la première PCR pour former des séquences de

même longueur que les matrices initiales parentales.

Chapitre I : Etude bibliographique

37

Figure 8 : La technique RPR (d’après Shao et al., 1998). (1) Synthèse de courts fragments d’ADN simples

brins à partir de petites amorces de séquences aléatoires. (2) Élimination des séquences matrices. (3)

Réassemblage des fragments par PCR. (4) Identification des variants positifs après clonage suivi de

sélection/criblage. (5) Ce processus peut être répété plusieurs fois jusqu’à obtention de l’amélioration

recherchée.

2.2.1.3 Les méthodes RACHITT et L-Shuffling

Ces deux techniques de recombinaison reposent sur une approche complètement différente

des méthodes décrites précédemment dans la mesure où l'étape de recombinaison n'est pas

réalisée par PCR mais par hybridation sur un brin d'ADN support (figure 9). Selon la méthode

RACHITT (pour Random Chimeragenesis on Transient Template) (Coco et al., 2001), les

séquences parentales sous forme simple brin complémentaire au brin support, sont digérées

par la DNase I pour générer des fragments de différentes tailles (figure 9). Ces derniers sont

ensuite appariés sur le brin support qui présente deux caractéristiques importantes. D'une part,

ce brin est synthétisé avec incorporation d'uracile ce qui le rend sensible à l'action de l'uracile-

ADN glycosylase. D'autre part, il est homologue mais non identique aux séquences parentales

fragmentées, ce qui empêche la reconstitution de ces dernières au cours de la procédure.

Après hybridation des fragments, les parties non appariées en 5' sont digérées par l'activité

endonucléase de la Taq polymérase. L'activité 3'-5' exonucléase de la Pfu polymérase permet

d'éliminer les parties non appariées en 3' puis son activité polymérase comble les brèches en

utilisant le brin support comme matrice. L'action d'une ligase permet de relier les différents

Chapitre I : Etude bibliographique

38

fragments entre eux. Le brin support est ensuite rendu non amplifiable par un traitement à

l'uracile-ADN glycosylase et une réaction finale de PCR permet d'amplifier les séquences

hybrides.

L'un des avantages de cette approche par rapport au DNA shuffling concerne le taux de

recombinaison : 14 croisements par gène en moyenne pour la technique RACHITT contre 1 à

4 pour le DNA shuffling. Cette différence peut être expliquée par deux raisons. D'une part, à

chaque cycle de DNA shuffling, la formation de produits non désirés obtenus par

mésappariement des fragments et des amorces interfère avec l'amplification des variants

recherchés; a contrario, l'unique étape d'hybridation dans la technique RACHITT limite cette

interférence. D'autre part, la technique RACHITT permet de recombiner des fragments de

plus petite taille que dans le DNA shuffling puisque les extrémités non appariées au cours de

l'étape d'hybridation sont éliminées. Par ailleurs, cette méthode ne génère pas de séquences

parentales à la différence du DNA shuffling et de la StEP. En revanche, elle est d'une mise en

œuvre pratique plus délicate que ces dernières à cause notamment de la synthèse du brin

support avec incorporation d'uracile.

Figure 9 : La technique RACHITT (d’après Coco et al., 2001).

Chapitre I : Etude bibliographique

39

La méthode L-shuffling brevetée par la société française Proteus (Dupret et al., 2002; Lefevre

et al., 2001) s'apparente à la technique RACHITT. Les séquences parentales sous forme

d'ADN double brin sont digérées par l'action d'un jeu d'enzymes de restriction. Les fragments

générés sont dénaturés, hybridés sur une matrice support (brin parental non clivé) puis reliés

entre eux par une ligase. Les séquences hybrides obtenues sont ensuite amplifiées puis

clonées. Elles peuvent ensuite être criblées ou soumises à un nouveau cycle de

digestion/hybridation/ligation avec un jeu différent d'enzymes de restriction. Cette approche a

récemment été employée dans le cadre d’un projet d’amélioration de l’affinité d’un anticorps

(Chodorge et al., 2008).

2.2.1.4 Les méthodes de recombinaison in vivo

L'expression "in vivo shuffling" a été employée pour désigner une technique de

recombinaison aléatoire réalisée dans la levure Saccharomyces cerevisiae (Cherry et al.,

1999). Dans le cadre de travaux sur l'amélioration de la stabilité d'une peroxydase fongique,

cette approche a été utilisée pour recombiner les mutations observées sur des variants obtenus

par différentes méthodes (mutagénèse aléatoire suivie de criblage ou mutagénèse dirigée). Les

séquences parentales à recombiner sont préparées par PCR de façon à ce que leurs extrémités

soient homologues aux zones du vecteur de clonage dans lequel elles doivent s'insérer. La

levure est transformée en même temps par les produits de PCR et le vecteur. La

recombinaison homologue des produits de PCR avec les extrémités du vecteur permet de

reconstituer un plasmide circulaire autonome. Cependant, des évènements de recombinaison

homologues surviennent également entre les produits de PCR ce qui permet de générer une

population de variants hybrides à partir des séquences parentales initiales. Cette technique de

recombinaison aléatoire est décrite par leurs auteurs comme étant plus simple à mettre en

œuvre que le DNA shuffling in vitro car elle ne nécessite pas de fragmentation aléatoire des

séquences parentales et pas d'étape de ligature avant transformation.

La méthode CLERY (Combinatorial Libraries Enhanced by Recombination in Yeast)

(Abecassis et al., 2000) est une approche apparentée à celle qui vient d'être décrite. En effet,

elle consiste en une première étape de DNA shuffling in vitro qui génère des variants hybrides

qui sont dans un second temps recombinés aléatoirement in vivo dans la levure qui est

également le système d'expression. Cette méthode qui vise à élargir la diversité initiale de

banques de variants construites in vitro a été utilisée avec succès pour générer des chimères à

partir de deux cytochromes P450 homologues humains partageant 74% d'identité

Chapitre I : Etude bibliographique

40

nucléotidique. L'analyse statistique et fonctionnelle réalisée à partir de variants choisis au

hasard dans les banques ou retenus après criblage confirme l'efficacité de cette méthode de

recombinaison aléatoire dans la levure.

2.2.2 Recombinaison de séquences non homologues

La génération d'évènements de recombinaison est difficile dans les cas où le niveau d'identité

entre les séquences parentales est faible (< 50%). Ceci a conduit au développement de

méthodes de "recombinaison non homologue" qui permettent de générer des variants hybrides

à partir de séquences parentales peu ou pas similaires. En effet, au contraire des stratégies

décrites précédemment, ces techniques ne reposent pas sur l'hybridation et/ou l'élongation des

brins à recombiner.

2.2.2.1. Méthodes générant un point de recombinaison unique : ITCHY et SHIPREC

La première méthode de ce type à avoir été décrite est la technique ITCHY (pour Incremental

Truncation for Creation of Hybrid Enzymes) (Ostermeier et al., 1999). Cette approche a fait

l’objet d’un dépôt de brevet par le Penn State Research Foundation (Benkovic et al., 2000).

La méthode ITCHY permet de construire des hybrides de deux séquences parentales

présentant un point unique de recombinaison (figure 10). Les séquences parentales sont

d'abord digérées séparément par une exonucléase III pour générer des banques de fragments

N- et C-terminaux de longueur variable. Ces différents fragments sont ensuite reliés par une

ligase pour former des hybrides de différentes tailles. Les évènements de recombinaison

générés par cette approche ne reposent donc pas sur l'identité des séquences parentales. Ainsi,

les points possibles de recombinaison sont situés aléatoirement sur la séquence, alors que dans

le cas du DNA shuffling ou de la StEP, ils se situent uniquement dans les régions à fort taux

d'identité. La technique ITCHY a été validée expérimentalement en construisant des

glycinamide ribonucléotide (GAR) transformylases hybrides entre l'enzyme de E. coli (PurN)

et son homologue humain (GART). Les séquences ADN codant ces protéines partagent

environ 50% d'identité. Cependant, les GAR transformylases sont modulaires en structure

comme en fonction : les résidus qui interragissent avec le substrat sont situés en N-terminal

alors que ceux qui contribuent à la catalyse sont en C-terminal. La méthode ITCHY est donc

une approche bien adaptée pour l'ingénierie combinatoire de ce type d'enzyme. Dans la

mesure où les GAR transformylases participent à la voie de biosynthèse des purines, une

méthode de sélection des hybrides actifs par complémentation génétique peut être envisagée

en utilisant une souche E. coli déficiente pour ces enzymes. Avec cette procédure, 9 et 111

Chapitre I : Etude bibliographique

41

hybrides actifs ont respectivement été isolés à partir de deux librairies de 1,3×105 et 1,2×106

clones, soit un hybride actif pour 10000 à 15000 hybrides initiaux.

La limite principale de la technique ITCHY est de générer des variants hybrides ne présentant

qu'un unique point de recombinaison. En recombinant ces variants par une étape de DNA

shuffling, il est possible d'augmenter le nombre de croisements (Lutz et al., 2001). Cette

méthode baptisée SCRATCHY permet d'accroître le taux de recombinaison initial à 2-3

recombinaisons par séquence.

Comme la technique ITCHY, la méthode SHIPREC (pour Sequence Homology-Independent

Protein Recombination) (Sieber et al., 2001), développée par le groupe de Frances Arnold et

brevetée par le Californian Institute of Technology (Arnold et al., 2001), permet de

recombiner deux séquences peu ou pas apparentées avec un point de croisement (figure 11).

Elle consiste à utiliser un gène constitué de 5' en 3' du gène codant la première protéine

parentale, suivi d'un linker contenant des sites de restriction uniques et du gène codant la

seconde protéine parentale. Cette séquence dimérique est fragmentée par l'action de la DNase

I puis traitée à la nucléases S1 pour produire des bouts francs. Les fragments correspondant à

la longueur d'un gène parental sont séparés du mélange par électrophorèse, purifiés puis

Figure 10 : La technique ITCHY (d’après Ostermeier et al., 2001). RE1 et RE2: enzymes de restriction ayant

un site unique dans le vecteur; P/O: promoteur; AntR: gène de résistance à un antibiotique.

Chapitre I : Etude bibliographique

42

circularisés par ligation intramoléculaire des bouts francs. Enfin, ces fragments sont linéarisés

par digestion avec une enzyme de restriction coupant dans le linker. La banque de gènes

hybrides ainsi générée peut être clonée puis transformée dans l'hôte d'expression approprié.

Cette méthode a été validée par ses auteurs en construisant une banque d'hybrides entre un

cytochrome membranaire P450 humain (1A2) et le domaine hème d'un cytochrome soluble

P450 de Bacillus megaterium (BM3) qui partagent seulement 16% d'identité protéique. Les

gènes hybrides ainsi créés ont ensuite été clonés en fusion C-terminale avec le gène codant la

chloramphenicol acétyltransférase (CAT), ce qui permet d'effectuer une présélection des

variants traduits dans le même cadre de lecture que cette dernière. D'autre part, il a été montré

que des bactéries exprimant des fusions d'une protéine insoluble avec la CAT étaient plus

faiblement résistantes au chloramphénicol que celles produisant des fusions avec une protéine

soluble (Maxwell et al., 1999). L'étape de présélection utilisée par Sieber et al. (2001) permet

donc aussi d'éliminer les hybrides mal repliés et insolubles. Environ 20% d'hybrides ont été

ainsi présélectionnés à partir d'une banque initiale de 250000 clones. Approximativement

2000 hybrides solubles ont ensuite été criblés pour une activité possédée par le cytochrome

P450-1A2 et non partagée par le cytochrome P450-BM3 (dééthylation de la 7-

éthoxyrésorufine). Deux hybrides fonctionnels ont ainsi été isolés, ce qui correspond à un taux

d'un hybride actif pour 1000 hybrides solubles (5000 hybrides initiaux). Les chimères isolés

possèdent une séquence correspondant majoritairement à la protéine parentale 1A2 possédant

10 à 15 résidus provenant de BM3.

Figure 11 : La technique SHIPREC (d’après Sieber et al., 2001). Construction d'une banque de protéines

hybrides à partir d'un gène dimèrique (correspondant ici aux cytochromes 1A2 et BM3) dans lequel les

séquences à recombiner sont séparées par un linker (contenant des sites de restriction uniques).

Chapitre I : Etude bibliographique

43

2.2.2.2. Méthode générant plusieurs points de recombinaison : NRR

Décrite plus récemment, la méthode NRR (pour Nonhomologous Random Recombination)

(Bittker et al., 2004; Liu et al., 2005) permet en revanche de construire en une étape des

variants hybrides avec plusieurs points de croisement (figure 12). La première étape consiste à

générer des fragments à bouts francs en soumettant les séquences parentales à un traitement à

la DNAse I puis à celui d'une ADN polymérase qui permet de générer des bouts francs. Ces

fragments sont ensuite recombinés par une réaction de ligature en présence de deux séquences

d'ADN double brin en forme d'épingle à cheveux. Ces dernières possèdent les sites de

restriction nécessaires au clonage des variants générés.

Cette méthode a été validée en construisant une librairie combinatoire à partir d'une enzyme

de relative petite taille (104 résidus), la chorismate mutase (CM) de Methanococcus

jannaschii. Cette protéine catalyse la conversion de chorismate en prephenate et participe à la

voie de biosynthèse de la tyrosine et de la phénylalanine. Les variants construits par NRR sont

clonés en fusion C-terminale avec le gène codant la chloramphenicol acétyltransférase, de

manière à effectuer une présélection des variants analogue à celle utilisée par Sieber et al.

(2001). Une seconde sélection est ensuite effectuée sur milieu minimum sans tyrosine pour

Figure 12 : La technique NRR (d’après Bittker et al., 2004). Une ou plusieurs séquences parentales sont

digérées par la DNase I. Les fragments sont traités par la T4 ADN polymérase pour générer des bout francs puis

assemblés de manière aléatoire par une ligase, en présence d’ADN en forme d’épingle à cheveux. Les extrémités

de ces dernières sont éliminées par des enzymes de restriction, ce qui permet de cloner les séquences chimères.

Chapitre I : Etude bibliographique

44

isoler les variants CM actifs produits dans une souche E. coli auxotrophe pour la tyrosine. A

l'issue de cette procédure, le nombre de colonies survivantes correspond à un taux de sélection

d'un variant actif pour 1500 variants présélectionnés à partir d'une banque initiale de 4,5×105

variants. Les variants CM ainsi sélectionnés présentent de nombreuses modifications

(délétions, répétitions, insertions et réarrangements) par rapport à la séquence parentale. De

manière à analyser le potentiel de leur méthode pour créer des hybrides à partir de séquences

non homologues, les auteurs ont ensuite construit une banque d'hybrides entre le gène codant

la CM et celui de la fumarase d'E. coli. Le choix de cette dernière était lié au fait qu'elle ne

possède aucune ressemblance en séquence et en activité avec la CM mais qu'elle présente le

même profil structural composé uniquement d'hélices α. L'étape de sélection sur milieu

minimum sans tyrosine permet d'isoler des hybrides possédant une activité CM avec un taux

d'un mutant actif pour une banque initiale de 2×105 clones. Au final, 90% des clones actifs

séquencés sont effectivement des chimères CM-fumarase, ce qui démontre l'efficacité de la

méthode NRR.

Les approches qui viennent d'être décrites permettent d'hybrider des séquences parentales sans

critère d'homologie ce qui peut conduire à la construction de nouveaux repliements

protéiques. Ceci constitue également une différence importante avec les techniques de

mutagénèse aléatoire ou de recombinaison homologue qui génèrent des variants possédant la

même structure globale que les protéines parentales. Les méthodes de "recombinaison non

homologue" permettent donc d'élargir l'exploration de l'espace des séquences et pourraient

favoriser ainsi le développement de nouvelles activités enzymatiques. Cependant, elles

présentent aussi l'inconvénient majeur de générer un très grand nombre de variants inactifs en

raison de la fréquence élevée de mutations non-sens, de décalages du cadre de lecture et de

repliements protéiques non fonctionnels. Ceci complique la recherche d'hybrides actifs dans la

mesure où il est nécessaire d'explorer des banques de taille élevée pour pouvoir les isoler. Il

est donc nécessaire d'associer ces approches à des procédures performantes de sélection et/ou

de criblage pour garantir leur efficacité.

Chapitre I : Etude bibliographique

45

2.3 Banques de variants obtenues par des techniques de mutagénèse ou de

recombinaison semi-aléatoires

Les méthodes qui seront présentées dans cette partie sont mises en œuvre dans le cadre de

projets combinant à la fois les techniques d'évolution dirigée (création de banques de variants,

sélection, criblage) et l'approche rationnelle (analyse de la structure tridimensionnelle,

alignements de séquences etc.). Elles visent à explorer la diversité dans des zones ciblées de la

(ou des) protéine(s) jouant (ou susceptibles de jouer) un rôle dans la propriété à modifier.

2.3.1 Introduction de mutations ponctuelles à l'aide d’oligonucléotides dégénérés

Diverses méthodes de mutagénèse dirigée mettant en œuvre des oligonucléotides synthétiques

dégénérés (mutagénèse à saturation) peuvent être employées pour introduire toutes les

mutations possibles sur un ou des codons choisis au préalable, voire sur l'ensemble des

codons de la séquence parentale. Ce type de stratégie permet de contourner la dégénérescence

du code génétique. La plupart des techniques de mutagénèse à saturation utilisées de nos jours

reposent sur l'emploi de la PCR.

L’approche la plus simple consiste à employer de façon équimolaire les quatre nucléotides

(NNN où N = A, C, G ou T) au niveau des codons à modifier (Oliphant et al., 1986).

Cependant, cette stratégie favorise la conservation des nucléotides originaux parce que les

oligonucléotides formant le plus grand nombre d’appariements de type Watson-Crick

s’hybrident préférentiellement sur le brin matrice. Ce biais peut être éliminé en réduisant le

nombre d’oligonucléotide possédant le (ou les) codon(s) original(aux) au cours de la synthèse

des amorces (Airaksinen and Hovi, 1998). Les mutations ne sont toutefois jamais introduites

de manière équiprobable. Par ailleurs, l’utilisation d’un mélange équimolaire des quatre

nucléotides entraîne également un autre biais en faveur des acides aminés possédant le plus

d’entrées dans le code génétique. Dans le cas d’une banque qui combine la mutagénèse de

plusieurs résidus, le rapport entre le nombre de gènes générés (43n où n est le nombre de

codons mutés) et le nombre de protéines attendues (20n) augmentera de façon exponentielle

avec le nombre de codons ciblés (tableau 7). Le nombre de variants génétiques dans une telle

banque sera donc largement plus élevé que le nombre effectif de protéines mutées. Pour

réduire ce biais, l’utilisation de codons alternatifs, NN(G/T) ou NN(G/C), dans lesquels la

troisième base est partiellement dégénérée, est souvent envisagée, car ils permettent de

représenter les 20 acides aminés par 32 codons différents (au lieu de 64) et ne génèrent qu’un

seul codon stop (UAG).

Chapitre I : Etude bibliographique

46

Tableau 7 : Mutagénèse à saturation. Nombre de variants générés selon la nature des codons dégénérés

L'emploi de la mutagénèse dirigée à saturation a fait l'objet de divers brevets. La technique

Gene Site Saturation MutagenesisTM (GSSM) (Short, 2003) a été développée par la firme

américaine Diversa (DeSantis et al., 2003; Kretz et al., 2004; Solbak et al., 2005). Elle

consiste à appliquer la mutagénèse dirigée à saturation à chaque codon du gène de la protéine

parentale, afin d'identifier les résidus ou les régions impliqués dans la propriété à modifier.

Les réactions de mutagénèse (une par résidu) sont effectuées par PCR inverse avec des

oligonucléotides dégénérés 32 ou 64 fois (figure 13A). Par cette approche, la taille théorique

d'une banque de mono-mutants construite à partir d'une protéine de 100 acides aminés sera de

32×100 = 3200 (ou 64×100 = 6400). La stratégie GSSM présente l'avantage de permettre

l'identification de substitutions non générées par les techniques de mutagénèse aléatoire. A

titre d'exemple, dans le cadre de travaux visant à améliorer la productivité et

l'énantiosélectivité d'une nitrilase, le meilleur variant isolé par DeSantis et al. (2003) possédait

une histidine (codon du type CAT/C) à la place d'une alanine (GCN), soit une substitution qui

requiert au moins le changement de deux bases dans le codon initial.

Développée par la société française Biométhodes, la stratégie Massive MutagenesisTM repose

également sur l'emploi de la mutagénèse dirigée à saturation (Delcourt and Blesa, 2002).

Contrairement à l'approche précédente, elle consiste à muter simultanément plusieurs résidus

au cours d'une réaction de PCR utilisant des amorces unidirectionnelles dégénérées (ou

permettant d'introduire un nombre limité de substitutions choisies au préalable) en présence

d'un mélange d'ADN polymérases et d'ADN ligases (figure 13B). Après digestion du vecteur

parental par Dpn I, les simples brins synthétisés à partir des amorces mutées sont transformés

dans E. coli. La banque de mono-mutants ainsi construite peut être directement analysée par

sélection et/ou criblage. Alternativement, l'ADN plasmidique des colonies obtenues après

transformation peut être extrait et utilisé comme matrice pour un nouveau cycle de

mutagénèse afin de générer des variants combinant plusieurs mutations. Cette méthode a

Chapitre I : Etude bibliographique

47

notamment été employée pour la construction d'une banque de variants de l'interleukine 15

humaine (Saboulard et al., 2005). L'objectif de cette étude était de muter trente-sept résidus de

la protéine sauvage en introduisant huit substitutions sur chaque position. Les amorces

unidirectionnelles utilisées pour effectuer ces travaux ont été synthétisées selon une approche

à haut-débit employant des puces à ADN (Lausted et al., 2004). Après trois cycles de

mutagénèse, la diversité de la banque résultante a été analysée en séquençant 96 clones

choisis au hasard. Parmi ces derniers, 58 étaient de type sauvage, 33 étaient des mono-mutants

et seulement 5 contenaient deux mutations. Ces résultats indiquent que prés de la moitié des

clones de la banque sont identiques à la protéine parentale. Les auteurs en attribuent la cause

au système de réparation des mésappariements de l'ADN chez E. coli. L'optimisation de

l'approche Massive MutagenesisTM est cependant nécessaire pour limiter le taux de clones

parentaux dans les banques.

Figure 13 : Techniques de mutagénèse dirigée à saturation. (A) Gene Site Saturation Mutagenesis :

méthode brevetée par Diversa. La réaction schématisée est effectuée pour chaque résidu de la protéine d'intérêt.

(B) Massive Mutagenesis : technique brevetée par Biométhodes.

Chapitre I : Etude bibliographique

48

2.3.2 Techniques de recombinaison utilisant des oligonucléotides dégénérés

Certaines techniques de recombinaison par PCR reposent sur l'emploi d'oligonucléotides

dégénérés. Elles sont considérées comme des approches semi-aléatoires dans la mesure où les

amorces sont dessinées à partir des informations données par l'alignement des séquences

parentales à recombiner. Ces dernières peuvent être des variants obtenus de façon rationnelle

ou combinatoire ou bien des protéines homologues provenant d'organismes différents. Les

approches utilisant des amorces dégénérées ont été développées dans le but d'augmenter le

taux de croisements et de limiter la production de séquences parentales.

La première approche de ce type à avoir été décrite et brevetée est la technique DOGS (pour

Degenerate Oligonucleotide Gene Shuffling ; figure 14) (Gibbs et al., 2002; Gibbs et al.,

2001). Les amorces utilisées dans cette méthode sont composées d'une partie centrale non

dégénérée correspondant à une zone conservée des séquences parentales; leurs extrémités en

5' et 3' sont en revanche dégénérées. Ces amorces sont utilisées pour amplifier des segments

de chaque séquence parentale. Ces produits sont ensuite mélangés dans une PCR par

recouvrement pour générer les variants hybrides. Le taux de recombinaison est contrôlé en

jouant sur les proportions des différents segments.

Figure 14 : Principe de la technique DOGS (d'après Gibbs et al., 2001).

Chapitre I : Etude bibliographique

49

Les oligonucléotides dégénérés ont également été employés pour construire des banques de

variants hybrides par des méthodes proches du DNA shuffling : le shuffling synthétique (Ness

et al., 2002) et la technique ADO (pour Assembly of Designed Oligonucleotides) (Zha et al.,

2003). Le shuffling synthétique a été breveté par la société Maxygen (Welch et al., 2001).

Dans ces deux approches, les gènes parentaux sont analysés de manière à dessiner un nombre

important d'oligonucléotides dégénérés dont la taille varie de 60 nucléotides dans le shuffling

synthétique à 140 pour la technique ADO. Les produits d'hybridation sont synthétisés par

PCR uniquement à partir du mélange des oligonucléotides dégénérés. Dans ces stratégies,

l'utilisation avantageuse d'amorces synthétiques permet le contrôle de la position des points de

recombinaison, l'introduction de mutations ponctuelles spécifiques et d'éviter la reformation

des gènes parentaux initiaux.

3. LE TRI DE LA DIVERSITE : SELECTION ET CRIBLAGE

L’identification de variants présentant un gain pour la propriété à améliorer constitue l’étape

la plus critique de l’évolution dirigée. D’une part, elle nécessite l'existence d'un lien, direct ou

indirect, entre la propriété protéique à améliorer (phénotype) et la séquence codante qui lui

correspond (génotype). Par ailleurs, elle repose sur des méthodes de sélection et/ou de

criblage propres à chaque enzyme et propriété à améliorer. Enfin, l’étape de construction des

banques permet de générer un nombre considérable de mutants qui peut varier de 104 à 1012 en

fonction des étapes expérimentales (clonage, transformation de microorganismes etc.). Par

conséquent, ces méthodes de sélection et/ou de criblage doivent être suffisamment rapides

(haut-débit) et sensibles pour détecter efficacement les variants positifs.

Les notions de "criblage" et de "sélection" sont souvent confondues. Nous appliquerons le

terme de "sélection" à un éventail d'approches qui permettent de tester simultanément un

grand nombre de variants et d’isoler directement ceux possédant la propriété désirée. Cette

définition regroupe donc les procédés classiques de sélection in vivo par complémentation

génétique, le phage display, la compartimentation in vitro et les méthodes utilisant la

cytométrie en flux. En revanche, le terme de "criblage" sera appliqué lorsque chaque variant

est analysé individuellement sur milieu solide, sur membrane ou au format microplaque. Dans

cette approche, les mutants améliorés sont extraits du reste de la banque par l'expérimentateur

en fonction des résultats à l'issue de la campagne de criblage.

Nous présenterons dans ce paragraphe les principales techniques de sélection et de criblage

développées et utilisées dans le cadre de l'évolution dirigée d'enzymes. Nous insisterons

Chapitre I : Etude bibliographique

50

surtout sur leur principe, leurs avantages et leurs limites sans rentrer dans le détail des

exemples cités.

3.1 Techniques de sélection in vivo

Les méthodes de sélection in vivo reposent sur un lien entre la survie cellulaire et l'activité de

l'enzyme d'intérêt. Historiquement, les techniques de sélection par complémentation génétique

ont d'abord été utilisées pour identifier des gènes ou des opérons impliqués dans des voies de

biosynthèse. Elles constituent la stratégie la plus rapide et la plus simple pour identifier les

clones recherchés dans une banque de variants. Leur principe est basé sur le fait que l'activité

de l'enzyme d'intérêt doit conférer à la cellule hôte un phénotype lui permettant de croître

dans des conditions de culture données. Ainsi, ces approches permettent de trier la diversité

des banques en favorisant le développement des clones exprimant les variants recherchés tout

en éliminant ceux qui ne sont pas désirés. Toutes ces techniques comportent une première

étape de transformation des cellules hôtes (bactéries ou levures) par les plasmides qui

constituent la banque. Les cellules bactériennes constituent donc les outils de choix pour le

développement d'un procédé de sélection in vivo. En effet, par comparaison avec les cellules

eucaryotes, leur efficacité de transformation est plus élevée, leur temps de génération plus

court et leur génome moins complexe donc plus facile à modifier si nécessaire.

Tableau 8 : Exemples de méthodes de sélection génétique employées en évolution d'enzyme.

Chapitre I : Etude bibliographique

51

De nombreuses méthodes de sélection par complémentation génétique ont été développées

pour l'évolution dirigée d'enzymes en vue d'améliorer l'activité catalytique, augmenter la

stabilité ou modifier la spécificité de substrat (voir les exemples cités dans le tableau 8).

Malgré leur efficacité et leur simplicité, ces stratégies ne sont possibles qu'avec des enzymes

permettant de complémenter une auxotrophie, de résister à un agent toxique (antibiotique) ou

de convertir un substrat non métabolisable en un substrat métabolisable par la souche hôte.

Plus récemment, des méthodes de sélection par complémentation chimique ont été

développées chez E. coli (van Sint Fiet et al., 2006) (figure 15) ou dans la levure S. cerevisiae

(Baker et al., 2002; Lin et al., 2004; Sengupta et al., 2004). Dans ces approches, le produit de

la réaction enzymatique favorise l'expression d'un gène essentiel à la survie et à la croissance

cellulaire en activant ou en reconstituant son facteur de transcription. Ces techniques

permettent donc d'appliquer la stratégie de sélection in vivo à des enzymes pour lesquelles des

protocoles de complémentation génétique ne peuvent être développés, mais restent limitées à

celles qui synthétisent un produit capable d'activer un facteur de transcription.

Figure 15 : Stratégie de sélection par complémentation chimique développée par Sin Fiet et al. (2006). Le

produit P de la réaction catalysée par l’enzyme d’intérêt forme un complexe actif avec le facteur de transcription

NahR. Ce complexe peut alors se fixer sur le promoteur Psal et activer l’expression d’un gène essentiel pour la

croissance bactérienne (par exemple, un facteur de résistance à un antibiotique). Dans le cas d'un variant inactif,

la transcription du gène essentiel n'est pas activé, ce qui entraîne la mort de la cellule.

Chapitre I : Etude bibliographique

52

3.2 Techniques de sélection in vitro

3.2.1 Le phage-display

Le phage-display (Smith, 1985) constitue un outil très performant pour explorer les

interactions entre protéines, peptides et divers ligands. Dans cette technique, les variants qui

constituent la banque sont individuellement présentés à la surface de phages filamenteux non

lytiques (le plus souvent M13). Ceci est possible en créant une fusion génétique entre la

protéine d'intérêt et une protéine de la capside virale (en général pIII ou pVIII). Cette protéine

de fusion est sécrétée, via la séquence signal native de la protéine phagique, vers l'espace

périplasmique d'E. coli dans lequel les virions sont assemblés sans provoquer la lyse de la

cellule hôte. La protéine d'intérêt est ainsi exposée à la surface du phage et accessible à son

ligand spécifique. Ce dernier est fixé sur un support solide permettant la récupération

sélective des variants possédant l'affinité recherchée. Les phages portant les variants retenus

par la sélection sont récupérés et amplifiés par infection de nouvelles cellules bactériennes.

Plusieurs tours de cette procédure (appelée "biopanning") permettent d'enrichir la population

phagique en phages exposant le(s) variant(s) qui se lie(nt) le mieux au ligand spécifique.

La puissance du phage-display repose sur le lien physique entre la protéine d'intérêt et la

séquence génétique correspondante clonée dans l'ADN phagique. D'autre part, elle permet

d'explorer des banques de taille très importante (jusqu'à 107-8 variants). Cette technologie a

d'abord été utilisée comme une méthode générique de sélection de protéines à haute affinité

vis-à-vis d'un ligand spécifique : peptides liant la streptavidine (Devlin et al., 1990) ou des

anticorps (Cwirla et al., 1990), fragments d'anticorps ScFv (McCafferty et al., 1990) ou Fab

(Hoogenboom et al., 1991) etc. Son utilisation pour la sélection de variants enzymatiques sur

la base de leur activité catalytique est cependant plus complexe. En effet, la capacité d'une

enzyme à reconnaître un (nouveau) substrat et à catalyser une réaction doit être couplée à un

mécanisme de liaison. Différentes stratégies ont ainsi été développées, comprenant à la fois

des approches indirectes, reposant sur l'utilisation d'inhibiteurs, et des approches directes

mettant en jeu les substrats.

Les premières méthodes de phage-display appliquées à la sélection de variants enzymatiques

sont qualifiées d'indirectes, car elles reposent sur l'affinité de l'enzyme à différents types de

ligands : analogues de substrat (Vanwetswinkel et al., 2000), substrats (ou inhibiteurs)

suicides (Janda et al., 1994; Soumillion et al., 1994) ou analogues de l'état de transition

(Widersten and Mannervik, 1995). Après fixation dans le site actif, ces ligands empêchent la

Chapitre I : Etude bibliographique

53

libération de l'enzyme (figure 16A). Seuls les variants capables de lier le ligand immobilisé

sont ainsi sélectionnés. De façon générale, ces méthodes de sélection par affinité sont

efficaces pour la recherche de variants enzymatiques de spécificité modifiée. Cependant, elles

peuvent également entraîner l'isolement de variants moins actifs (voire inactifs) mais ayant

une affinité intacte pour le ligand utilisé. D'autre part, ce type d’approche ne permet pas

d’isoler des variants présentant seulement une augmentation de l'activité catalytique (kcat).

Le développement de méthodes de phage-display permettant de sélectionner directement les

variants enzymatiques sur la base de leur activité catalytique est plus difficile. En effet, les

produits étant susceptibles de s'éloigner du site catalytique après la réaction, il est nécessaire

de développer un lien physique entre le substrat et l'enzyme exposée à la surface du phage.

Ainsi, des approches consistant à produire des phages présentant à la fois l'enzyme et son

substrat ont été proposées (Demartis et al., 1999; Ponsard et al., 2001). En modifiant le

substrat, la réaction catalysée par l'enzyme provoque soit l'immobilisation du phage sur un

support solide (figure16B) soit son relarguage (figure 16C). Cette stratégie repose donc sur la

Figure 16 : Stratégie de sélection de banques de variants enzymatiques utilisant le phage display (d’après

Fernandez-gacio et al, 2003). (A) Une banque de phages exprimant les variants enzymatiques (en fusion avec

pIII) est sélectionnée par affinité pour un analogue de l’état de transition attaché par liaison covalente sur un

support solide. (B) Les fusions protéiques pIII-Calmoduline-variants enzymatique sont liées au substrat via un

peptide de liaison à la calmoduline. Après catalyse, le produit de la réaction se fixe sur un ligand spécifique

attaché par liaison covalente sur le support solide (d'après Demartis et al., 1999). (C) Sélection de

métalloenzyme par phage-display (Ponsard et al., 2001). Les fusions protéiques pIII-variants enzymatiques sont

d’abord inactivées après extraction du co-facteur métallique Zn2+ puis se lient à leur substrat attaché de manière

covalente sur le support. L’ajout du co-facteur entraîne la conversion du substrat en produit et conduit à l’élution

des phages exprimant un variant actif.

Chapitre I : Etude bibliographique

54

proximité entre l'enzyme, son substrat et le produit de la catalyse. Ce dernier peut donc être

utilisé pour isoler le variant d'intérêt. Il reste cependant difficile de généraliser ces méthodes

pour l'analyse de banques de variants enzymatiques puisqu'elles nécessitent de disposer de

ligands affins pour le produit (ou le substrat). Des techniques basées sur l'emploi de substrats

biotinylés pouvant se fixer sur la streptavidine ont été développées pour contourner ce

problème (Pedersen et al., 1998). Elles ont surtout été utilisées pour l'ingénierie d'ADN ou

d'ARN polymérases (Fa et al., 2004; Vichier-Guerre et al., 2006). Les méthodes de sélection

de variants enzymatiques par phage-display sont donc spécifiques des enzymes pour

lesquelles elles sont développées.

3.2.2 Méthodes de sélection par tri cellulaire utilisant la cytométrie en flux

L'utilisation de la cytométrie en flux (en anglais : FACS pour Fluorescence-Activated Cell

Sorting) permet d'identifier directement dans une population de cellules en culture liquide

celles qui expriment un variant possédant l'activité enzymatique recherchée. La cytométrie en

flux est une technologie de tri cellulaire à haut-débit qui permet d'analyser par marquage

fluorescent plus de 107 cellules par heure. La principale application de cette méthodologie

concerne l'analyse de phénotypes cellulaires tant en recherche qu'en diagnostic (cellules

sanguines, tumorales etc.).

L'emploi de la cytométrie en flux pour la sélection de variants enzymatiques présente

certaines difficultés pratiques. En effet, le substrat doit pénétrer dans la cellule et être converti

en produit fluorescent par la réaction enzymatique. De plus, ce produit doit être retenu par la

cellule afin que celle-ci puisse être analysée correctement par le cytomètre en flux. Le substrat

et le produit ne doivent donc pas affecter la viabilité cellulaire, être susceptibles d'être

modifiés par d'autres enzymes ou encore être peu solubles. Ces difficultés sont plus ou moins

marquées en fonction de l'activité enzymatique ciblée et ont conduit au développement

d'approches méthodologiques spécifiques. Par exemple, certaines consistent à exposer les

variants enzymatiques à la surface des bactéries gram négative hôtes (bacterial cell surface

display). La surface de ces dernières est naturellement chargée négativement, ce qui permet

l'ancrage d'un substrat fluorescent conjugué à une queue polycationique. Si le substrat est

converti en produit, la nature de la fluorescence change, ce qui permet de différencier les

cellules exposant un variant actif des autres. L'utilité de cette démarche a été démontrée pour

la sélection de variants de la protéase OmpA de E. coli (Olsen et al., 2000).

Chapitre I : Etude bibliographique

55

L'utilisation de la cytométrie en flux pour l'évolution dirigée d'enzymes a été décrite pour de

nombreux exemples que nous ne détaillerons pas ici (Aharoni et al., 2006; Becker et al., 2007;

Griswold et al., 2005; Kwon et al., 2004; Santoro and Schultz, 2002; Santoro et al., 2002;

Varadarajan et al., 2005; Wilhelm et al., 2007). Cette méthodologie a également été employée

en combinaison avec la technique de compartimentation in vitro par des émulsions

artificielles (voir le paragraphe "Création de compartiments in vitro par des émulsions

artificielles").

3.2.3 Le ribosome-display

A la différence des techniques précédentes, la technique du ribosome-display se déroule

entièrement in vitro et ne nécessite pas une étape de transformation de cellules. Dans cette

approche, le lien physique entre génotype et phénotype est réalisé à travers la formation au

cours de la traduction d'un complexe ternaire ARNm-ribosome-protéine qui peut être utilisé

pour la sélection (figure 17). Cette étape de traduction est effectuée in vitro à l'aide d'extraits

cellulaires procaryotes ou eucaryotes. La formation du complexe entre la séquence d'ARNm,

le ribosome et la protéine d'intérêt est possible grâce à l'absence de codon stop. Le dernier

résidu d'acide aminé reste fixé à son ARNt lui-même hybridé sur l'ARNm dans le ribosome,

ce qui bloque la libération de la protéine et l'ARNm. Pour permettre à la protéine d'intérêt

d'être repliée de manière fonctionnelle, celle-ci est généralement construite en fusion C-

terminale avec un peptide espaceur qui la sépare du ribosome. Après sélection, le complexe

ternaire est dissocié et l'ADNc correspondant aux variants positifs est préparé par RT-PCR.

A l'instar du phage-display, la technique de ribosome-display a surtout été appliquée pour la

sélection de peptides ou de fragments d'anticorps à haute affinité pour un ligand (de l'ordre de

10-9/-10 M) (Yan and Xu, 2006). Les premières utilisations de cette approche pour la sélection

de variants enzymatiques sont des méthodes indirectes reposant sur l'utilisation d'inhibiteurs

(Amstutz et al., 2002; Takahashi et al., 2002). Plus récemment, le ribosome-display a été

adapté pour sélectionner directement des variants actifs de la DNA ligase du phage T4

(Takahashi et al., 2005) ou pour isoler des RNA ligases à partir de banques de structures

aléatoires (Seelig and Szostak, 2007). A l'heure actuelle, relativement peu d'études rapportent

donc l'utilisation de cette technique pour la sélection de banques de variants enzymatiques.

Chapitre I : Etude bibliographique

56

Figure 17 : Utilisation du ribosome-display pour la sélection de variants enzymatiques. La séquence ADN

codant le variant est transcrite in vitro en ARNm qui forme un complexe avec le ribosome. En fin de traduction

in vitro, l’absence de codon stop sur l’ARNm empêche le relargage du variant enzymatique. La sélection des

variants d’intérêt est effectuée en capturant le complexe par affinité. Après dissociation du complexe, une RT-

PCR permet d’isoler la séquence codant les variants sélectionnés.

3.2.4 Création de compartiments in vitro par des émulsions artificielles

A l'instar du ribosome-display, la technique de compartimentation in vitro (Tawfik and

Griffiths, 1998) ne nécessite pas la transformation d'un microorganisme hôte. Elle repose sur

l'utilisation d'émulsions d'eau dans de l'huile (E/H) formant des compartiments aqueux

microscopiques. Ces derniers dont le volume est proche de celui d'une bactérie (1 à 5 µm de

diamètre) peuvent servir de microréacteurs pour sélectionner des banques de variants. Il s'agit

de simuler un environnement cellulaire artificiel à l'intérieur duquel les variants de la protéine

d'intérêt seront synthétisés in vitro à partir de leur séquence ADN (un variant par

microémulsion) puis testés par rapport à la propriété que l'on cherche à améliorer. Cette

approche permet donc à la fois de miniaturiser le volume réactionnel (environ 5 femtolitres) et

de tester en même temps un très grand nombre de variants distincts (>1010 microémulsions

dans un tube de 1 mL). Différents modes de sélection utilisant cette technique ont été

développés en fonction de l'enzyme ciblée (Miller et al., 2007; Taly et al., 2007).

Une première possibilité consiste à créer un lien physique entre l'ADN codant le variant

enzymatique et le produit de l'activité recherchée (figure 18A). Ceci permet d'isoler

directement les séquences codant les variants positifs en utilisant une méthode de détection du

produit de la réaction. Cette stratégie est facilement applicable à la sélection d'enzymes de

modification de l'ADN : ADN méthyltransférases (Cohen et al., 2004; Lee et al., 2002;

Chapitre I : Etude bibliographique

57

Tawfik and Griffiths, 1998) et endonucléases de restriction (Doi et al., 2004). En effet, dans

ces exemples, une même molécule d'ADN combine à la fois la séquence codant un variant, le

substrat et par conséquent le produit de la réaction (si le variant est actif). L'utilisation de

microbilles sensibilisées à la streptavidine a permis d'étendre cette approche à d'autres types

d'enzymes (Griffiths and Tawfik, 2003; Levy et al., 2005) (figure 18B). Dans chaque

microémulsion, la séquence codant le variant à tester est biotinylée et fixée sur une microbille.

Après la synthèse du variant enzymatique, ce dernier (si il est actif) réagit avec le substrat

associé à un dérivé de biotine portant un groupe photosensible protecteur (empêchant la

fixation du substrat sur la microbille). L'irradiation des microémulsions aux UV permet au

produit (ou au substrat si le variant est inactif) de se fixer sur la microbille. Après rupture des

émulsions, les séquences codant un variant actif (reliées au produit de la réaction par le biais

des microbilles) peuvent être isolées par cytométrie en flux en utilisant un anticorps dirigé

contre le produit et conjugué à un fluorochrome.

Une seconde stratégie repose sur l'utilisation de substrats fluorophores pour isoler directement

par cytométrie en flux les microémulsions contenant les variants recherchés (figure

18C)(Mastrobattista et al., 2005). Dans une première microémulsion E/H, le variant

enzymatique est synthétisé in vitro puis réagit avec un substrat fluorophore. Après réaction,

les microémulsions E/H sont converties en doubles émulsions eau-huile-eau (E/H/E) qui sont

analysées par cytométrie en flux pour isoler celles qui sont fluorescentes. Dans ce cas de

figure, la microémulsion elle-même constitue le lien entre la séquence codant le variant

recherché et le produit de la réaction. L'utilisation d'émulsions E/H/E a également été décrite

pour l'encapsulation de bactéries exprimant une banque de variants enzymatiques (Aharoni et

al., 2006). Dans cet exemple, le substrat (et par conséquent le produit de la réaction

enzymatique) n'a pas besoin d'être internalisé à l'intérieur de la cellule ou d'être fixé à sa

surface.

Au cours des prochaines années, l'utilisation de la compartimentation in vitro comme outil de

sélection en évolution dirigée devrait bénéficier du développement des techniques de

microfluidiques qui permettront un meilleur contrôle de la formation et de l'utilisation des

microémulsions (Whitesides, 2006).

Chapitre I : Etude bibliographique

58

Figure 18 : Stratégies de sélection de banques de variants enzymatiques par compartimentation in vitro

(d’après Griffiths et Tawfik, 2006). (A) Couplage direct entre le gène et le produit de la réaction enzymatique:

sélection de méthyltransférases (Cohen et al., 2004). (B) Utilisation de microbilles sensibilisées à la streptavidine

(Griffiths et Tawfik, 2003). (C) Analyse par cytométrie en flux des émulsions eau/huile/eau (Mattrobatista et al,

2005).

3.3 Applications du criblage à haut-débit dans l'évolution dirigée d'enzymes

Le criblage à haut-débit (en anglais : HTS pour High-Throughput Screening) est une

méthodologie expérimentale très utilisée au cours des vingt dernières années notamment pour

la recherche de nouveaux principes actifs en pharmacologie. Appliquée à l'évolution dirigée

d'enzymes, cette approche repose sur l'utilisation de procédures miniaturisées - et parfois

automatisées - permettant de produire puis de caractériser indépendamment chaque membre

d'une banque (ou d'une sous-banque) de variants enzymatiques dans un laps de temps

Chapitre I : Etude bibliographique

59

raisonnablement court. Ces procédures doivent être robustes et reproductibles pour permettre

d'identifier de manière fiable le(s) variant(s) amélioré(s) dans les banques analysées et de

limiter le nombre de "faux-positifs". Leur mise au point est donc une étape préliminaire

essentielle pour définir et standardiser les conditions d'une campagne de criblage.

Dans les cribles utilisés en évolution dirigée, les variants enzymatiques sont généralement

produits de façon recombinante par un microorganisme hôte (le plus souvent E. coli ou S.

cerevisiae). Ainsi, l'individualisation des variants (étape préalable à toute campagne de

criblage) consiste en l'isolement des colonies bactériennes (ou de levure) après transformation

par les plasmides constituant la banque. Le criblage proprement dit est effectué à la suite de

cette phase préliminaire et son déroulement est fonction de l'enzyme d'intérêt et de la

propriété à améliorer. Les méthodes développées sont donc très nombreuses et peuvent être

distinguées selon qu’elles sont réalisées en milieu liquide ou sur support solide (tableau 9).

Le criblage par détection visuelle sur support solide est effectué directement à partir des

colonies en cours de croissance sur milieu de culture gélosé, soit après réplique des colonies

sur un/des filtre(s) membranaire(s) de nitrocellulose. La plupart des protocoles développés

repose sur l'utilisation de substrats chromophores ou fluorophores (Goddard and Reymond,

2004)), ce qui permet de repérer les clones exprimant les variants recherchés au cours du

criblage. Ces méthodes ne nécessitent pas d'étape de réarrangement des clones et sont souvent

directement appliquées après transformation des banques dans l'organisme hôte, permettant

ainsi d'analyser un grand nombre de variants simultanément. Elles sont fréquemment utilisées

comme crible préliminaire (ou primaire) pour éliminer les variants inactifs (contenant des

mutations délétères) présents dans les banques (tableau 9). Par ailleurs, l'utilisation de

réplique(s) sur filtre de nitrocellulose permet d'appliquer ces méthodes de détection visuelle

au criblage d'enzymes actives en conditions non physiologiques (Chen and Arnold, 1993;

Matsumura et al., 1999; You and Arnold, 1996). Dans certains exemples, l'utilisation de

systèmes d'imagerie digitale permet de rendre ce type d'approche plus quantitative (Delagrave

et al., 2001; Joern et al., 2001; Joo et al., 1999a).

La seconde stratégie regroupe les méthodes de criblage en milieu liquide. Au plan

expérimental, ces approches sont généralement plus complexes que les précédentes et

comportent plusieurs étapes que l'emploi d'automates et la miniaturisation des volumes

permettent de standardiser et d'accélérer. Après transformation de la banque dans l'hôte

d'expression, les colonies sont repiquées puis mises en culture au format microplaque (en

général 96 ou 384 puits). Cette étape peut éventuellement être précédée d'une sélection (ou

d'un criblage) primaire destinée à éliminer les colonies exprimant un variant enzymatique

Chapitre I : Etude bibliographique

60

inactif, ce qui permet de réduire la taille de la banque à cribler. Après croissance des

microorganismes et production des variants (suivies éventuellement d'étapes de lyse et

d'élimination des débris cellulaires), les réactions enzymatiques sont effectuées dans des

volumes réduits (de 5 à 200 µL). La consommation du substrat ou l'apparition du (ou des)

produit(s) sont mesurés le plus souvent par le biais de méthodes de détection colorimétriques,

fluorométriques ou chémoluminescentes (Reymond and Babiak, 2007). L'utilisation

d'instruments analytiques (Chromatographie en phase gazeuse, HPLC, spectrométrie de masse

etc.), qui permettent une meilleure précision dans les mesures, peut être envisagée,

notamment pour la recherche de variants enzymatiques présentant des modifications de

stéréosélectivité ou d'énantiosélectivité (Reetz, 2003; Reetz et al., 2000; Reetz et al., 2002;

Reetz et al., 2003; Reetz et al., 2004b). Cependant, elle requiert des étapes préalables de

préparation des extraits cellulaires (lyse, centrifugation des microplaques etc.) qui rendent les

protocoles de criblage plus complexes. De fait, les exemples de leur utilisation en évolution

dirigée sont relativement peu nombreux à l'heure actuelle (Fox et al., 2007; Funke et al., 2003;

Miller et al., 2007; Yoshikuni et al., 2006). Comme le montrent les exemples cités dans le

tableau 9, le criblage en milieu liquide permet d'analyser de nombreuses propriétés

enzymatiques : activité et/ou stabilité par rapport à la température et au pH, activité en solvant

organique, changement de spécificité de substrat etc.

La réussite d'une procédure de criblage repose sur sa fiabilité et sa vitesse d'analyse. Le

tableau 10 présente des exemples de tailles de banques analysées par ce type d'approche. Les

données rapportées dans la littérature montrent que la diversité explorée par les méthodes de

criblage varie en général entre 102 et 105 variants. Elles ont donc une capacité d'exploration de

la diversité moins importante que les techniques de sélection. Cependant, ces dernières sont

souvent difficiles à mettre en œuvre pour modifier des propriétés comme la thermostabilité, la

spécificité vis-à-vis de certains substrats ou l'activité en milieu non-naturel (solvants

organiques, modification du pH optimal etc.). Le criblage qui s'apparente à une forme

accélérée et miniaturisée de la procédure de caractérisation enzymatique est une méthodologie

plus flexible et mieux adaptée aux contraintes de certains projets d'évolution dirigée.

Chapitre I : Etude bibliographique

61

Tableau 9 : Exemples de méthodes de criblage utilisées pour l'évolution dirigée d'enzyme.

Chapitre I : Etude bibliographique

62

Tableau 10 : Nombre de variants analysés en fonction du type de criblage. Les banques criblées dans les

exemples cités ont toutes été construites par PCR à erreurs.

Chapitre I : Etude bibliographique

63

Troisième partie : L'amylosaccharase de Neisseria polysaccharea

Les amylosaccharases (E.C. 2.4.1.4) sont des transglucosidases qui utilisent le saccharose

comme substrat. Elles catalysent la formation d’un homopolymère de type amylose (dont les

unités glucosyle sont liées par des liaisons α-(1,4), en libérant du fructose (figure 19)(Okada

and Hehre, 1974). Sur la base des alignements de séquences, ces enzymes sont classées dans

la famille 13 des glycoside-hydrolases (GH13), qui regroupe majoritairement des enzymes

impliquées dans la modification de l’amidon. De par leur activité catalytique et leur

spécificité de substrat, les amylosaccharases sont uniques au sein de cette famille. Ce chapitre

fait la synthèse des caractéristiques biochimiques et structurales de ces enzymes et des travaux

d’ingénierie protéique s’y rapportant.

Figure 19 : Schéma des principales réactions catalysées par les amylosaccharases.

1. ORGANISMES PRODUCTEURS

Jusqu’à la fin des années 1990, les amylosaccharases recensées dans la littérature étaient

exclusivement produites par des bactéries non-pathogènes du genre Neisseria (genre connu

particulièrement pour ses deux espèces pathogènes N. meningitidis et N. gonorrhoeae). Hehre

et Hamilton ont été les premiers, en 1946, à découvrir une amylosaccharase intracellulaire

chez Neisseria perflava. Plus tard, la présence d’une amylosaccharase intracellulaire a été

révélée chez six autres espèces de Neisseriae (N. canis, N. cinerea, N. denitrificans, N. sicca

et N. subflava)(MacKenzie et al., 1978) appartenant à la flore de la cavité buccale et

potentiellement impliquées dans la formation de la plaque dentaire (Loesche, 1975). Enfin,

une amylosaccharase supposée extracellulaire a été identifiée chez l'espèce N. polysaccharea

qui provient du rhino-pharynx d'enfants sains d'Europe et d'Afrique (Riou et al., 1983). Cette

enzyme, dont le gène a été cloné puis séquencé en 1999, est la première amylosaccharase

recombinante caractérisée (Potocki de Montalk et al., 1999). Sa structure tridimensionnelle a

été décrite en 2002 (Skov et al., 2001).

Chapitre I : Etude bibliographique

64

Tableau 11 : Amylosaccharases hypothétiques identifiées dans les génomes séquencés via le logiciel

BLAST (analyse effectuée en mars 2008). Le pourcentage d'identité (global et au niveau du domaine B') avec

l'amylosaccharase de Neisseria polysaccharea est indiqué.

Saccharose hydrolase

Saccharose hydrolase

Amylosaccharase

Amylosaccharase

Activité Références% d'identité avec l'AS

Organismes d'origine

31

35

42

41

46

43

31

33

31

31

42

52

45

55

58

52

62

52

54

55

60

60

63

63

60

63

58

65

75

Domaine B'

Champion et al., 2009

Kim et al., 2004

Emond et al., 2008

Pizzut-Serin et al., 2005

34NP_419951.1Caulobacter crescentusCB15

37ZP_01963119.1Ruminococcus obeumATCC29174

37YP_546716.1Methylobacillus flagellatusKT

38ZP_01083586.1Synechococcus sp. WH5701

38ZP_01452950.1Mariprofundus ferrooxydansPV-1

38YP_867405.1Magnetococcus sp. MC-1

38NP_638705.1X. campestris pv. campestrisstr.ATCC33913

38YP_199737.1X. oryzae pv. oryzaeKACC10331

38YP_365349.1X. campestris pv. vesicatoriastr.85-10

38NP_643797.1Xanthomonas axonopodis pv. citristr.306

39ZP_01120231.1Robiginitalea biformataHTCC2501

39YP_922468.1Nocardioides sp. JS614

40YP_392063.1Thiomicrospira crunogenaXCL-2

42YP_604043.1Deinococcus geothermalisDSM11300

43NP_294657.1Deinococcus radioduransR1

43YP_001543929.1Herpetosiphon aurantiacusATCC23779

44ZP_01116521.1Reinekea sp. MED297

45ZP_01092731.1Blastopirellula marina DSM3645

45YP_001339199.1Marinomonas sp. MWYL1

48YP_001517776.1Acaryochloris marina MBIC11017

48ZP_01865512.1Vibrio shilonii AK1

48ZP_01111447.1Alteromonas macleodii

49ZP_01857699.1Planctomyces marisDSM 8797

49YP_941770.1Psychromonas ingrahamii37

49YP_663374.1Pseudoalteromonas atlanticaT6c

49NP_866561.1Rhodopirellula balticaSH 1

50YP_342278.1Nitrosococcus oceaniATCC 19707

54YP_001636134.1Chloroflexus aurantiacusJ-10-fl

57YP_831510.1Arthrobacter sp. FB24

globaleN° d'accession Genbank

Saccharose hydrolase

Saccharose hydrolase

Amylosaccharase

Amylosaccharase

Activité Références% d'identité avec l'AS

Organismes d'origine

31

35

42

41

46

43

31

33

31

31

42

52

45

55

58

52

62

52

54

55

60

60

63

63

60

63

58

65

75

Domaine B'

Champion et al., 2009

Kim et al., 2004

Emond et al., 2008

Pizzut-Serin et al., 2005

34NP_419951.1Caulobacter crescentusCB15

37ZP_01963119.1Ruminococcus obeumATCC29174

37YP_546716.1Methylobacillus flagellatusKT

38ZP_01083586.1Synechococcus sp. WH5701

38ZP_01452950.1Mariprofundus ferrooxydansPV-1

38YP_867405.1Magnetococcus sp. MC-1

38NP_638705.1X. campestris pv. campestrisstr.ATCC33913

38YP_199737.1X. oryzae pv. oryzaeKACC10331

38YP_365349.1X. campestris pv. vesicatoriastr.85-10

38NP_643797.1Xanthomonas axonopodis pv. citristr.306

39ZP_01120231.1Robiginitalea biformataHTCC2501

39YP_922468.1Nocardioides sp. JS614

40YP_392063.1Thiomicrospira crunogenaXCL-2

42YP_604043.1Deinococcus geothermalisDSM11300

43NP_294657.1Deinococcus radioduransR1

43YP_001543929.1Herpetosiphon aurantiacusATCC23779

44ZP_01116521.1Reinekea sp. MED297

45ZP_01092731.1Blastopirellula marina DSM3645

45YP_001339199.1Marinomonas sp. MWYL1

48YP_001517776.1Acaryochloris marina MBIC11017

48ZP_01865512.1Vibrio shilonii AK1

48ZP_01111447.1Alteromonas macleodii

49ZP_01857699.1Planctomyces marisDSM 8797

49YP_941770.1Psychromonas ingrahamii37

49YP_663374.1Pseudoalteromonas atlanticaT6c

49NP_866561.1Rhodopirellula balticaSH 1

50YP_342278.1Nitrosococcus oceaniATCC 19707

54YP_001636134.1Chloroflexus aurantiacusJ-10-fl

57YP_831510.1Arthrobacter sp. FB24

globaleN° d'accession Genbank

Le séquençage récent de nombreux génomes bactériens et leur analyse par le logiciel BLAST

a révélé la présence de 25 gènes d'amylosaccharases putatives, dont la séquence protéique

présente entre 36 et 58 % d’identité avec celle de l’AS de N. polysaccharea (tableau 11).

Toutes possèdent les résidus catalytiques identifiés chez cette dernière par mutagénèse dirigée

(voir paragraphe "2.3 Facteurs structuraux responsables de la spécificité catalytique"). Ceci a

Chapitre I : Etude bibliographique

65

conduit en 2005 à la caractérisation d'une nouvelle amylosaccharase recombinante issue de D.

radiodurans (Pizzut-Serin et al., 2005). En revanche, la caractérisation des enzymes

identifiées chez les souches du genre Xanthomonas a montré qu'il s'agissait de saccharose

hydrolases (Champion et al., 2009; Kim et al., 2004; Kim et al., 2008). Ces enzymes

possèdent un domaine B’ présentant 35 % d’identité avec celui de l'amylosaccharase de

Neisseria polysaccharea (AS). Selon Pizzut-Serin et al. (2005), la structure du domaine B’

jouerait un rôle important dans l’activité polymérase. Seules les enzymes possédant un

domaine B’ partageant plus de 55 % d’identité avec celui de l’AS seraient aptes à catalyser la

réaction de polymérisation. Sur cette base, parmi les 25 gènes homologues à ceux de l’AS,

seuls 14 présentent un pourcentage d’identité supérieur à 55 % dans le domaine B’ et

coderaient donc pour des transglucosidases. A ce jour, l'AS est la plus étudiée et la mieux

caractérisée de ces enzymes.

2. STRUCTURE DE L ’AMYLOSACCHARASE DE NEISSERIA POLYSACCHAREA

2.1 Structure tridimensionnelle de l'AS sauvage

La séquence du gène rapportée par Potocki de Montalk et al. (1999) comporte 1911 paires de

bases, codant pour une protéine de 636 acides aminés (environ 70 kDa). L'optimisation du

procédé de purification a permis de purifier l'AS recombinante jusqu’à homogénéité, en

quantité suffisante pour la détermination par cristallographie et diffraction aux rayons X de sa

structure tridimensionnelle. Celle-ci a été obtenue en 2001 avec une résolution de 1,4 Å (Skov

et al., 2001). Elle présente une molécule de TRIS liée au site actif. C’est la seule structure

d’amylosaccharase disponible à ce jour. L'AS présente une organisation structurale en cinq

domaines nommés N, A, B, B' et C (figure 20). Les trois domaines A, B et C sont communs

aux α-amylases. Le domaine A qui comprend les résidus 98-184, 261-395, et 461-550,

correspond au domaine catalytique. Il est organisé en tonneau (β/α)8 comme pour toutes les

enzymes de la famille GH 13. La boucle 3 forme quant à elle le domaine B qui s’étend des

résidus 185 à 260. Il comporte deux feuillets β anti-parallèles incluant chacun une hélice α.

Enfin le domaine C (résidus 555 à 628) comporte exclusivement des brins β qui adoptent une

structure en sandwich ou en clé grecque.

L'AS possède également deux domaines supplémentaires qui lui sont propres : les domaines

N et B’. Le domaine B’ (résidus 395-460, boucle 7) qui forme une extension du domaine A,

Chapitre I : Etude bibliographique

66

comporte deux hélices α suivies d’un brin β et d’une autre hélice α. Le domaine N-terminal

(résidus 1 à 90) est composé de 6 hélices α. Deux de ces hélices soutiennent les hélices α3 et

α4 du tonneau et contribueraient au maintien de l’intégrité structurale. Par ailleurs,

l’amylosaccharase ne comporte pas de pont di-sulfure, malgré la présence de 6 résidus

cystéine dans sa séquence polypeptidique.

Figure 20 : Structure tridimensionelle de l'amylosaccharase de N. polysaccharea (d'après Skov et al.,

2001). Légendes des domaines: N (bleu sombre), A (bleu clair), B (jaune), B' (magenta) et C (rouge). Les résidus

catalytiques Asp286 et Glu328, respectivement localisés à la fin des feuillets β-4 et β-5 dans le domaine A, sont

également indiqués.

2.2 Mécanisme catalytique de l’amylosaccharase

A partir de saccharose, l'AS catalyse la formation (i) d'amylose insoluble, (ii) de

maltooligosaccharides, (iii) de fructose, (iv) de glucose issu de l'hydrolyse du saccharose et

(iv) de turanose et de tréhalulose (figure 21)(Albenne et al., 2004; Potocki de Montalk et al.,

2000b). Le milieu de synthèse est donc caractérisé par la présence de deux phases, l’une

soluble et l’autre insoluble.

Tableau 12 : Rendement des produits synthétisés par l'AS purifiée de N. polysaccharea à partir de 100

mM de saccharose (d'après Potocki-Véronèse et al., 2005).

Chapitre I : Etude bibliographique

67

Figure 21 : Réactions catalysées par l'AS de Neisseria polysaccharea.

L’analyse structurale de l’amylosaccharase et des complexes enzyme-substrat couplée à la

comparaison avec d’autres enzymes de la famille 13 indique que toutes ces réactions ont en

commun la formation d’un β-glucosyl-enzyme. En effet, comme toutes les enzymes de la

famille 13, l’amylosaccharase utilise un mécanisme catalytique dit "de rétention de la

configuration anomérique" mettant en jeu la triade catalytique toujours conservée dans la

famille, composée des résidus Asp294, Glu326 et Asp393 (figure 22). Dans un premier temps,

le catalyseur acide/base, Glu236, cède un proton à l’oxygène de la liaison osidique.

Simultanément, le carbone C1 de la partie "glycone" du substrat est attaqué par le nucléophile

(Asp294), générant la formation d’un intermédiaire covalent β-glucosyl-enzyme et la

libération du fructose. Au cours de la seconde étape, le résidu acide/base déprotoné agit en

tant que base pour activer la molécule acceptrice (molécule d’eau dans le cas de l’hydrolyse

ou hydroxyle d’un sucre dans le cas de la transglucosylation) qui vient attaquer le glucosyl-

enzyme et libérer le résidu glucosyle sous forme α. La distance entre les deux acides

carboxyliques est de 5,5 Ǻ (Mirza et al., 2001; Skov et al., 2002). De même que pour les

autres enzymes de la famille GH13 (Mosi et al., 1997; Uitdehaag et al., 1999; Yoshioka et al.,

1997), le troisième acide carboxylique interviendrait quant à lui dans la stabilisation de

l'intermédiaire covalent.

Chapitre I : Etude bibliographique

68

Figure 22 : Schéma du mécanisme réactionnel suivi par l'AS (d'après Skov et al., 2001)

Au cours de ce mécanisme, des états de transition de type ion oxocarbonium apparaissent

(figure 22)(Sinnott, 1990). L’ion oxocarbonium comporte une double liaison partielle entre

les atomes O5 et C1, sur lesquels une charge positive est délocalisée, et se caractérise par une

configuration plane des atomes C2, C1, O5 et C5. Cet état est défini comme la structure de

plus haute énergie au cours de la réaction et est donc hautement instable (Jencks, 1976).

Des expériences de diffraction des rayons X de cristaux de complexes enzyme : inhibiteurs

fluorés ont permis de piéger l’intermédiaire covalent β-glucosyl-enzyme formé par

l’amylosaccharase, procurant une description fine de la catalyse au niveau atomique (Jensen

et al., 2004). Ces résultats structuraux entérinent l’existence de cet intermédiaire covalent,

initialement proposé par Koshland en 1953 et qui, après avoir longtemps donné lieu à

polémique, est aujourd’hui largement admis (Koshland, 1953).

Chapitre I : Etude bibliographique

69

2.3 Facteurs structuraux responsables de la spécificité catalytique

L'arrimage d'un ligand à la surface d'une protéine ou à l'intérieur d'une crevasse catalytique

repose sur une complémentarité stéréospécifique et électronique mettant en jeu deux

principaux types d'interactions : les liaisons hydrogène et les interactions de Van der Waals

(Quiocho, 1986). Dans le cas d'un substrat glucidique, un phénomène important participant à

son orientation est le "stacking" (empilement ou sandwich). Il s'agit de l’ensemble des forces

mises en jeu (van der Waals et hydrophobes) entre un cycle aromatique (chaîne latérale de

résidus tels que la tyrosine, la phenylalanine ou le tryptophane) et les atomes de carbone du

cycle de la molécule de sucre, dont les plans sont disposés parallèlement. Ces résidus

aromatiques, encombrants, constituent des points d’ancrage clé pour le substrat, permettant

son arrimage ou pré-arrimage ou son orientation vers le site catalytique. Les interactions

mises en jeu au niveau de chaque unité de sucre sont considérées isolément. On parle de sous-

sites de fixation, nomenclature utilisée principalement pour les enzymes de dépolymérisation

comme les glycoside-hydrolases mais aussi les protéinases et les nucléases (Davies et al.,

1997; Suganuma et al., 1978; Thoma et al., 1971). Un sous-site est formé d’un ou de plusieurs

résidus et contribue plus ou moins fortement à la fixation de la molécule entière. Le nombre

de sous-sites et leur énergie d’interaction peuvent se mesurer expérimentalement et sont

intimement liés aux propriétés catalytiques des enzymes et à leur spécificité de substrat.

Une nomenclature a été proposée par Davies et al. (1997) pour les sous-sites de fixation des

glycoside-hydrolases. Leur nombre peut varier de deux, dans le cas des monoglycosidases et

dissaccharidases, à dix dans le cas de certaines α−amylases. Dans tous les cas, ces sites de

fixation correspondent à l'arrimage du substrat au niveau du site actif, permettant la rupture de

la liaison osidique. Ils sont à distinguer des sites secondaires de fixation du substrat pouvant

être localisés à la surface de la protéine. Les sous-sites sont numérotés de –n à +n, -n

représentant la partie non-réductrice et +n la partie réductrice (Figure 23). La rupture de la

liaison osidique s’opère entre les positions –1 et +1.

Figure 23 : Représentation schématique des sous-sites de liaison de l'AS (d'après la nomenclature

proposée par Davies et al., 1997).

Chapitre I : Etude bibliographique

70

Dans le cas de l'AS, le pont salin formé par les résidus Asp144 et Arg509 est localisé en

amont du sous-site -1, rendant inexistant les sites -2 à –n. L'analyse des complexes E328Q

(mutant inactif) : saccharose (figure 24A) et AS : glucose (figure 24B)(Mirza et al., 2001)

associée à des travaux de mutagénèse dirigée (Albenne et al., 2002a) a permis de mettre en

évidence la spécificité de l'enzyme envers son substrat. Celle-ci est assurée par des éléments

du sous-site -1, à savoir le pont salin (Asp144 et Arg509) et un double "stacking" impliquant

deux résidus aromatiques (Tyr147 et Phe250). Le pont salin, conférant au site actif une

topologie en forme de poche, semble essentiel à l'arrimage du substrat. La mutation des

résidus Asp144 et Arg509 en alanine conduit à une perte quasi-totale d'activité (Albenne et

al., 2002a). Le double stacking renforce la stabilisation de l'intermédiaire covalent. Les deux

acides aminés aromatiques sont situés de part et d'autre du cycle pyranosyle, assurant un

maintien de type "sandwich". Le cycle fructosyle est faiblement maintenu au niveau du sous-

site +1. Les résidus Asp394 et Arg446 assurent l'essentiel des interactions avec ce résidu mais

ne contribuent pas de façon majeure à la spécificité envers le saccharose. En effet, la

fragilisation du réseau de liaisons hydrogène au niveau du sous-site +1 entraînée par la

mutation de Asp394 ou Arg446 en alanine affecte l'activité envers le saccharose mais ne la

détruit pas (Albenne et al., 2002a). Après formation de l'intermédiaire covalent glucosyl-

enzyme, le cycle fructosyle est probablement facilement exclu du site actif, laissant ainsi de la

place pour l'arrimage des molécules acceptrices.

Figure 24: Représentation schématique des interactions (A) entre le mutant inactif E328Q et le saccharose

et (B) entre l'AS et le D-Glucose (d'apres Mirza et al., 2001). Les liaisons hydrogène sont représentées en

pointillées et les * représentent les molécules d'eau.

Chapitre I : Etude bibliographique

71

Les résidus Asp394 et Arg446 du sous-site +1 sont en effet impliqués dans la fixation des

résidus glucosyle accepteurs et assurent leur positionnement correct. Leur mutation affecte

essentiellement la réaction de transglucosylation et favorise la réaction d'hydrolyse du

saccharose au détriment de la polymérisation (Albenne et al., 2002a). La co-cristallisation du

mutant inactif E328Q de l'AS avec du maltoheptaose (susceptible de simuler une chaîne en

cours d'élongation) a permis de mettre en évidence les sites accepteurs +1 à +6 (site OB1;

figure 25)(Skov et al., 2002). La résolution du complexe E328Q : maltoheptaose montre que

l'oligosaccharide prend place au fond du site actif, l'extrémité non- réductrice de la chaîne

occupant le site -1 dans une conformation identique à celle observée dans les complexes AS :

glucose et E328Q : saccharose (Mirza et al., 2001). Les autres unités glucosyle prennent place

dans le site aglycone (+n). L'analyse des sous-sites +1, +2, +3, +4 et +5 ne révèle aucune

interaction de "stacking". Les résidus Arg 226 (+2), Asp444 et Thr398 (+3), Phe399 et

Asp401 (+4) sont impliqués dans des liaisons hydrogène avec le maltoheptaose. Les résidus

Figure 25 : Interactions du site OB1. (A) Représentation schématique des liaisons hydrogène (les *

représentent les molécules d’eau et les interactions du site +6 proviennent d’une autre molécule d’AS) (D'après

Skov et al., 2002). (B) Représentation spatiale de certains résidus (bleu : résidus aussi impliqués dans la fixation

du saccharose, vert : autres résidus du site OB1).

Chapitre I : Etude bibliographique

72

Figure 26 : Positionnement des sites OB1, OB2 et OB3. Deux molécules de maltheptaose occupent les sites

OB1 et OB2. Une molécule de maltotétraose occupe OB3. Le domaine B est coloré en orange, le domaine B' en

vert.

Asp394 et Arg446 du sous-site +1 jouent un rôle clé dans la réaction de transglucosylation,

étant responsables à la fois de la spécificité de produit et de substrat de l'AS (Albenne et al.,

2002a). Les sous-sites de +1 à +3 sont cependant considérés comme faibles, notamment du

fait de l'encombrement dû à Arg226. Le sous-site +4 serait en revanche considéré comme un

site d'ancrage fort pour les molécules acceptrices. L'arginine 415 assurant un soutien

hydrophobe au niveau de sous-site +4 pourrait être responsable de la sélectivité de la taille de

l'AS vis-à-vis des maltooligosaccharides. Une molécule doit donc être composée d'au moins

quatre cycles glucosyle pour jouer efficacement le rôle d'accepteur au moment de la réaction

de transfert. De façon remarquable, les résidus qui composent ces sous-sites accepteurs sont

situés dans le domaine B' qui est propre à l'AS. Par ailleurs, lors de la co-cristallisation du

mutant E328Q complexé avec des maltooligosaccharides, deux sites secondaires de fixation,

appelés OB2 et OB3, ont également été mis en évidence (figure 26). Ils sont localisés en

dehors du site actif et pourraient ainsi permettre un arrimage des chaînes d'amylose en cours

d'élongation ou promouvoir une fixation privilégiée des branchements du glycogène in vivo

(Albenne et al., 2007).

Chapitre I : Etude bibliographique

73

3. MODE DE FORMATION DU POLYMERE

3.1. Paramètres cinétiques

La production de l’AS et sa purification jusqu’à homogénéité a permis la caractérisation fine

des paramètres cinétiques. La vitesse de consommation du saccharose (au même titre que

l’évolution de la vitesse de formation du glucose et du polymère) par l'AS de N.

polysaccharea ne présente pas un profil Michaelien classique (Potocki de Montalk et al.,

2000b). Les auteurs ont proposé de modéliser le comportement de l’enzyme par deux

équations de Michaelis-Menten, l'une ou l'autre étant employée pour des concentrations

supérieures ou inférieures à une valeur seuil de la concentration en saccharose (20 mM). Ce

comportement atypique pourrait être dû à la présence d’un second site, non-catalytique, de

fixation du saccharose. Son occupation, aux fortes concentrations en saccharose, induirait des

modifications conformationnelles favorables à l’activité de l’enzyme, et en particulier à la

réaction de polymérisation. Les valeurs des constantes cinétiques apparentes sont présentées

dans le tableau 13. Elles révèlent que l’amylosacharase présente une faible efficacité

catalytique. Par ailleurs, une diminution de l'activité initiale a été observée pour des

concentrations en saccharose supérieures à 300 mM, ce qui peut être lié à une inhibition par

excès de substrat ou une limitation du transfert de matière dues à la viscosité du milieu

réactionnel (Albenne, 2002).

Le mécanisme de synthèse d'amylose a été élucidé grâce à l'étude de la structure

tridimensionnelle de l'AS et par l'analyse biochimique du suivi cinétique de la formation du

polymère (Albenne et al., 2004). L’étude des composés des fractions solubles et insolubles a

Tableau 13 : Valeurs des constantes cinétiques apparentes des vitesses initiales de consommation du

saccharose (ViS), d'hydrolyse du saccharose (ViG) et de polymérisation (ViGn) (d'après Potocki de

Montalk et al., 2000).

Chapitre I : Etude bibliographique

74

permis de révéler que la formation d’amylose résulte de l’élongation non-processive des

maltooligosaccharides produits par l’enzyme. La réaction de polymérisation est initiée par

l’hydrolyse du saccharose, qui permet de former du glucose, qui sert à son tour d’accepteur

pour former du maltose. Des réactions de transfert successives conduisant à la synthèse de

maltotriose puis de maltooligosaccharides de degré de polymérisation croissant se produisent

ensuite. L'orientation du maltoheptaose dans le site accepteur du complexe E328Q :

maltoheptaose montre que le transfert s'opère par l'extrémité non-réductrice de la molécule

acceptrice. Au délà d’une taille et d’une concentration critiques, certaines de ces chaînes

précipitent. La fraction insoluble est donc composée d’un mélange polydisperse de

maltooligosaccharides et d’amylose dont le DP moyen dépend de la concentration initiale en

saccharose. Les premiers produits formés (glucose, maltose et maltotriose) sont donc des

amorces nécessaires à la polymérisation. Ils sont les seuls à être accumulés dans le milieu. Les

maltooligosaccharides de taille supérieure sont, quant à eux, glucosylés beaucoup plus

efficacement, grâce notamment à la force d’arrimage du sous-site +4 (voir paragraphe "2.3

Facteurs structuraux responsables de la spécificité catalytique"). En absence de sacccharose,

les maltooligosaccharides de DP supérieur ou égal à 4 se comportent d’ailleurs comme des

donneurs d'unités glucosyle. Cette réaction n’intervient qu’après la consommation totale du

saccharose ou lorsque les maltooligosaccharides sont utilisés comme seul substrat. Ainsi, l'AS

coupe une liaison α-1,4 à l'extrémité non réductrice d'une molécule GN, libère un produit GN-1

et transfère le résidu glucosyle sur un autre GN pour former du GN+1 (Albenne et al., 2002b).

3.2 Structure et morphologie du polymère insoluble synthétisé

L’analyse de l’amylose insoluble synthétisée par l’AS par les techniques de chromatographie

d’exclusion de taille, de complexation de l’iode, de diffraction des rayons X et de microscopie

électronique à transmission et à balayage montre que la taille, la concentration et la

morphologie des chaînes d'amylose insoluble varient en fonction de la concentration en

saccharose initiale utilisée pendant la synthèse (tableau 14)(Potocki-Veronese et al., 2005).

Les chaînes les plus longues (synthétisées à partir de 100 mM saccharose initial) forment un

réseau semi-cristallin similaire à celui visualisé pour les gels d’amylose de plante, alors que

les chaînes plus courtes (synthétisées à partir de 300 ou 600 mM de saccharose initial)

s'organisent en agrégats poly-crystallins. L'étude par diffraction des rayons X de l’amylose

insoluble a permis de montrer qu'elle forme des cristaux de type B avec des degrés de

cristallinité allant de 45% (amylose formée à partir de 100 mM de saccharose) à 94%

Chapitre I : Etude bibliographique

75

(amylose formée à partir de 600 mM de saccharose) (tableau 14). La cristallinité des chaînes

peut être augmentée d'environ 30% après un traitement thermique (5 minutes à 90°C). De

manière remarquable, l’amylose synthétisée à partir de 600 mM de saccharose par l’AS et

traitée thermiquement est actuellement la forme la plus cristalline connue à ce jour. Cette très

forte organisation lui confère une extrême résistance aux enzymes digestives, quantifiée in

vitro à un niveau de 85 % d’amidon résistant.

Tableau 14 : Caractéristiques de l'amylose insoluble synthétisée par l'AS en fonction de la concentration

initiale en saccharose (d'après Potocki-Véronèse et al., 2005).

4. LES REACTIONS EN PRESENCE D’ACCEPTEURS EXOGENES

L'AS de N. polysaccharea est activée en présence d'amorces amylopolysaccharidiques.

Remaud-Siméon et al. (1995) ont, les premiers, démontré l'effet activateur du maltopentaose,

du maltoheptaose, de l'amidon et du glycogène, le fort pouvoir activateur de ce dernier

pouvant être corrélé au nombre d'extrémités de chaînes accessibles. Ces observations ont été

confirmées par la suite et les produits formés caractérisés (Potocki de Montalk et al., 2000a;

Potocki de Montalk et al., 1999; Putaux et al., 2006; Rolland-Sabaté et al., 2004).

4.1 Réactions d'accepteur sur le glucose et le maltose

Le glucose et le maltose ont été testés isolément comme accepteur à une concentration

équimolaire à celle du saccharose (50 mM). L'AS transfère des unités glucosyle sur ces

molécules au détriment de la polymérisation (Potocki de Montalk, 1999). Dans les deux

conditions, le produit formé majoritairement est celui résultant du transfert d'une seule unité

glucosyle sur la molécule acceptrice. Des transferts consécutifs ont ensuite lieu mais avec un

rendement plus faible. En présence de glucose et de maltose, l'activité initiale de l'AS est

augmentée respectivement d'un facteur 7,5 et 6,4.

Chapitre I : Etude bibliographique

76

4.2 Réaction d'accepteur sur les polysaccharides

L’amylosaccharase peut aussi être utilisée pour la modification de polysaccharides variés.

Rolland-Sabaté et al. (2004) ont montré qu’elle glucosyle des glucanes contenant des liaisons

α-1,4 et α-1,6 (glycogène, amylopectine, limite-dextrines), en rallongeant leurs ramifications.

La teneur en amidon résistant des polysaccharides accepteurs est ainsi augmentée, et peut être

modulée en fonction de la structure de l’accepteur et du rapport donneur/accepteur utilisé pour

la glucosylation. Dans certains cas, l’élongation permet de conférer aux polymères de

nouvelles propriétés gélifiantes. C’est ce qui est observé lors de la glucosylation de

l’amylopectine (Rolland-Sabaté et al., 2004).

Un intérêt particulier a été porté à la glucosylation du glycogène. En effet, les bactéries du

genre Neisseria synthétisent un polymère de type glycogène selon une voie de biosynthèse

dans laquelle sont probablement impliquées les amylosaccharases (Buttcher et al., 1999). La

caractérisation de cette réaction et des produits de la glucosylation sont décrits ci-après.

4.2.1 Caractérisation des produits synthétisés à partir de saccharose et de glycogène

L’étude des réactions catalysées en présence de 100 mM saccharose et de concentrations

croissantes en glycogène a révélé la présence de glucose et d’oligosaccharides dans le milieu,

uniquement lorsque la concentration en glycogène n’excède pas 0,5 g/l. Dans ces conditions,

une partie du saccharose est utilisée pour former du glucose, des oligosaccharides et des

chaînes linéaires d’amylose de manière similaire à une réaction en présence de saccharose

seul. Le reste des résidus glucosyle issus du saccharose sont transférés sur le glycogène

accepteur (Potocki de Montalk et al., 2000a). Lorsque la concentration en glycogène

augmente, l’incorporation des résidus glucosyle dans le polymère est favorisée, au détriment

des autres réactions.

Le polymère insoluble synthétisé par l'AS en présence de 50 g/l de saccharose et de 1 g/l de

glycogène a été caractérisé par chromatographie d’exclusion de taille couplée à la diffusion de

la lumière, par déramification enzymatique et par complexation de l’iode (Potocki de Montalk

et al., 1999). La combinaison des méthodes utilisées a permis de conclure que l’AS rallonge

certaines ramifications du glycogène, par leur extrémité non-réductrice, de 12 à 75 unités

glucosyle. Cette réaction de rallongement a été analysée par cryo-microscopie électronique à

transmission (Putaux et al., 2006). Le diamètre des particules de glycogène augmente de 30 à

150 nm au cours de la réaction effectuée à partir de 100 mM de saccharose et 0.1 g/l de

Chapitre I : Etude bibliographique

77

glycogène, et ceci de manière uniforme (figure 27). Le rallongement des chaînes α-1,4 est

corrélé à leur organisation cristalline de type B, et à l’augmentation de la teneur en amidon

résistant, qui, de même que le diamètre des nano-particules finales, peuvent être contrôlées en

variant le rapport donneur/accepteur (Putaux et al., 2006).

Figure 27 : Analyse par cryo-microscopie électronique à transmission du rallongement des ramifications

de glycogène par l'AS à partir de saccharose 100 mM et de glycogène 0,1 g/L (d'après Putaux et al., 2006).

Les observations ont été réalisées à différents temps de la synthèse : (A) à t0 ; (B) après 2h45 ; (C) après 7h20 ;

(D) après 23 heures.

4.2.2. Comportement cinétique

L’effet activateur du glycogène sur l'AS de N. polysaccharea avait déjà été rapporté par

Remaud-Simeon et al. (1995). Potocki de Montalk et al. (2000a) ont approfondi ces

observations en analysant conjointement l’effet de la concentration en saccharose et en

glycogène.

Pour toutes les concentrations en saccharose testées, la vitesse initiale de consommation du

saccharose augmente fortement avec la concentration en glycogène (figure 28), mais le

facteur d’activation atteint un pallier à partir de 10 g/l de glycogène. Ainsi, à 100 mM

saccharose, l’addition de 30 g/l de glycogène augmente l’activité d’un facteur 98. Les auteurs

Chapitre I : Etude bibliographique

78

proposent que la fixation des branches du glycogène puisse induire des modifications

conformationnelles favorables à l’activité de l’enzyme (Albenne et al., 2007). En outre,

l’influence de la concentration en glycogène sur la vitesse de réaction est aussi fonction de la

concentration en saccharose (figure 28). En effet, le pouvoir activateur du glycogène diminue

aux fortes concentrations en saccharose. La concentration en saccharose pour laquelle

l’activité maximale est atteinte augmente avec la concentration en glycogène. Les auteurs

suggèrent qu’au-delà d’une concentration critique, le saccharose entre en compétition avec le

glycogène, limitant son effet activateur.

Figure 28 : Influence de la concentration initiale de saccharose sur la vitesse initiale de production de

fructose (Vi), pour différentes concentrations initiales de glycogène (d’après Potocki de Montalk et al.,

2000a).

5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES DE L 'AS

Les amylosaccharases sont des biocatalyseurs attractifs au plan industriel, du fait de leur

capacité à synthétiser ou à modifier des amylopolysaccharides, à partir d’un substrat

abondant, renouvelable et peu coûteux, le saccharose. En effet, le polymère de type amylose

synthétisé par l’amylosaccharase en présence de saccharose seul, ainsi que les α-1,4/α-1,6-

glucanes modifiés par cette enzyme présentent des propriétés physico-chimiques et

Chapitre I : Etude bibliographique

79

biologiques remarquables qui permettent d’envisager des applications dans de nombreux

secteurs industriels.

Dans l’agro-alimentaire les amidons riches en amylose sont actuellement utilisés comme

texturants. Les propriétés gélifiantes des amylopectines ou du glycogène modifiés par l’AS

pourraient élargir la gamme des produits proposés. Une autre application possible dans ce

secteur concerne le domaine en fort développement des aliments fonctionnels. En effet,

l’amidon résistant n’est pas hydrolysé par les enzymes de l’estomac et de l’intestin grêle. Des

études réalisées chez le rat et le porc montrent qu’il arrive intact au niveau du gros intestin, où

il est utilisé comme substrat des bactéries fermentaires pour produire de l’hydrogène, du

dioxyde de carbone, du méthane, des acides organiques (comme l’acide lactique) et des acides

gras à courtes chaînes. L’amidon résistant joue donc le rôle de fibre alimentaire. De plus, il est

considéré comme prébiotique puisqu’il stimule dans le colon la croissance de bactéries

bénéfiques à l’organisme. Chez l’homme, les effets physiologiques potentiels sont la

prévention du diabète de type II, du cancer du colon, des maladies cardio-vasculaires et de

l’hypercholestérolémie, ainsi que le traitement de diarrhées infectieuses (Nugent, 2005). Les

amyloses sont aussi utilisées comme vecteur d’inclusion de molécules hydrophobes (arômes,

etc.)(Buleon and Colonna, 2007). En effet, la structure hélicoïdale de l’amylose définit un

domaine hydrophobe au coeur de la molécule capable d’inclure des molécules de même

nature.

Ces applications sont encore peu développées en raison du coût de production de l’amylose

obtenue par extraction à partir d’amidon. Dans ce contexte, la synthèse d’amylose à partir de

saccharose catalysée par l’AS pourrait concurrencer la voie de production actuelle. L’intérêt

potentiel de cette approche est confirmé par les nombreux brevets déposés depuis une

quinzaine d'années mentionnant l’utilisation de l’amylosaccharase recombinante de N.

polysaccharea en tant qu’outil de biosynthèse enzymatique (tableau 15).

Le deuxième secteur concerné est celui des semences. Les amylosaccharases sont des outils

de glucosylation performants pour la modification de la structure de polysaccharides ramifiés

telles que l’amylopectine. La modification in vivo de ce glucane, ainsi que l’augmentation du

rapport amylose / amylopectine de l’amidon synthétisé in vivo, constitue un enjeu pour la

production de nouveaux polymères végétaux (maïs, pommes de terre, tomates, ..) aux

propriétés nutritionnelles ou à la texture améliorées. Ainsi, la société Planttec Biotechnologie

a déposé un brevet décrivant l’introduction, dans des végétaux, du gène de l’AS couplé à celui

d’une enzyme de branchement. Les plantes transgéniques obtenues synthétisent de l’amidon

Chapitre I : Etude bibliographique

80

avec un rapport amylose / amylopectine différent de la plante sauvage, améliorant la qualité

des végétaux produits (Quanz, 2000).

Les applications envisagées pour l’AS sont donc nombreuses mais il apparaît qu’à ce jour

aucune valorisation industrielle n’ait encore été développée. Ceci est dû à la faible efficacité

catalytique de cette enzyme et à sa faible stabilité à la température. Ce constat est à l’origine

des travaux d’ingénierie.

Tableau 15 : Brevets déposés concernant une application des amylosaccharases.

Chapitre I : Etude bibliographique

81

6. INGENIERIE DE L 'AS DE N. POLYSACCHAREA

6.1 Ingénierie rationnelle

La connaissance de la structure tridimensionnelle de l'AS a apporté des éléments essentiels à

l'élucidation des bases moléculaires de la catalyse et l'établissement de ses relations

structure/activité (voir le paragraphe : 2. Structure de l’amylosaccharase de Neisseria

polysaccharea). De plus, les expériences de mutagénèse dirigée effectuées dans le cadre de

ces travaux ont fourni les premiers succès d'ingénierie rationnelle de cette enzyme (Albenne

et al., 2004). Ainsi, la mutation en alanine des résidus du sous-site +1, Asp394 et Arg446,

limite la transglucosylation, permettant ainsi de convertir l'AS en hydrolase (figure 29). Par

ailleurs, la mutation de l’arginine 226 en alanine permet d'augmenter le rendement de

polymérisation d'un facteur 2 (figure 29). En effet, le remplacement de l'arginine par un résidu

moins encombrant permet de diminuer la gêne stérique au niveau du sous-site +2 et

d'augmenter la glucosylation du maltose et du maltotriose, favorisant ainsi la synthèse de

glucane insoluble. Cette nouvelle propriété associée à la faible quantité de co-produits formés

fait du mutant R226A un candidat potentiel en vue d'une utilisation industrielle de l'AS pour

la production d'amylose.

Figure 29 : Activité relative et répartition des produits formés par les mutants du site OB1 (d'après

Albenne et al., 2004). L'activité, exprimée en % de l'activité de l'AS sauvage, est mesurée en présence de

saccharose 100 mM.

Chapitre I : Etude bibliographique

82

6.2 Ingénierie combinatoire

L'analyse biochimique et structurale de l'AS a ouvert la voie à l'ingénierie rationnelle de cette

enzyme. Cependant, les potentialités d'application de l'AS nécessitent une amélioration de son

faible niveau d'activité catalytique (kcat = 1 s-1), de sa thermostabilité (t1/2 = 21 heures à 30°C)

et de sa résistance à la dénaturation par les solvants organiques. La modification de telles

propriétés résultent souvent des effets combinés de multiples mutations difficiles à prédire par

une approche rationnelle. L'évolution dirigée de l'AS a donc été entreprise afin d'identifier des

variants plus performants et adaptés aux contraintes industrielles.

6.2.1 Génération d'une banque de première génération de l'AS

Une banque de première génération de l'AS a été construite selon deux étapes (van der Veen

et al., 2004). Dans un premier temps, le gène de l'AS a été muté aléatoirement par des

réactions de PCR à erreurs utilisant la Taq polymérase ou le kit Mutazyme (Stratagene). Dans

un second temps, les produits d'amplification obtenus ont été fragmentés par digestion par des

enzymes de restriction, puis reassemblés par DNA shuffling. Après clonage dans un vecteur

d'expression et transformation dans E. coli, une librairie d'environ 50000 variants a été

obtenue.

Le vecteur employé pour le clonage des banques de variants de l'AS est le plasmide pZErO

commercialisé par la société Invitrogen. L'insertion d'une séquence au niveau du site multiple

de clonage de ce vecteur abolit la fusion de lacZ avec le gène ccdB (codant une toxine qui

entraîne la mort de la cellule en inhibant l'ADN gyrase). L'utilisation de ce système permet

une sélection positive des clones bactériens transformés par un plasmide contenant une copie

mutée du gène de l'AS.

6.2.2 Mise au point de protocoles de sélection et de criblage

Une méthode de sélection, basée sur la capacité des bactéries produisant une AS active à se

développer sur milieu minimum supplémenté en saccharose, a été mise au point (figure

30A)(van der Veen et al., 2004). Les souches E. coli de type K12 (la plupart de celles

usuellement employées en génie génétique) ne métabolisent pas le saccharose et ne sont pas

capables de croître sur un milieu minimum supplémenté par ce seul sucre. A l'inverse, les

Chapitre I : Etude bibliographique

83

cellules produisant une AS active acquièrent la capacité à se développer sur ce milieu, du fait

de libération de fructose associée à l'activité de l'enzyme. Cette technique de sélection

constitue une excellente stratégie pour réduire la taille des banques en ne conservant que les

variant actifs, lesquels pourront ensuite être criblés pour la propriété choisie. Ce test ne

permet pas de différencier les mutants les plus actifs de ceux dont l’expression a été

améliorée. De plus, les clones sélectionnés peuvent exprimer des variants de type hydrolase

ayant perdu l’activité polymérase parentale. Néanmoins, l’exposition des clones cultivés sur

ce milieu sélectif à la vapeur d’iode permet d’identifier ceux ayant produit un polymère de

type amylose (capable de complexer l’iode). Ces colonies sont alors colorées en bleu.

Les colonies exprimant une AS active sont mises en culture au format microplaque. Après

réaction enzymatique, l'activité de l'AS peut être révélée facilement par dosage colorimétrique

des produits réactionnels (figure 30B). La formation de sucres réducteurs peut être quantifiée

par la méthode au DNS (Sumner and Howell, 1935). La production de polymère d'amylose est

détectée par une coloration à l'iode qui permet en outre d'évaluer la taille moyenne des

chaînes produites en mesurant la longueur d’onde d’absorption maximale du complexe

amylose-iode (Banks et al., 1971). Ces méthodes, usuellement employées à l'échelle du

laboratoire pour la caractérisation de l'AS, ont été miniaturisées au format microplaque pour

la recherche de variants plus actifs et plus stables (van der Veen et al., 2004).

Figure 30 : Méthodes de sélection et de criblage de banques de variants de l'AS (d'après Van der Veen et

al., 2004). (A) Sélection positive de colonies productrices d'AS sur milieu sélectif. (1) Variant inactif, (2)

Variant actif à 25% et (3) AS sauvage. (B) Criblage colorimétrique de l'activité amylosaccharase. (1) Analyse de

Chapitre I : Etude bibliographique

84

la synthèse d'amylose par coloration à l'iode. (2) Dosage du fructose libéré par le test au DNS. (+) AS sauvage et

(-) Variant inactif.

6.2.3 Premiers variants identifiés par ingénierie combinatoire

Une première campagne de criblage a été réalisée sur un nombre réduit de variants de l'AS

afin de valider les protocoles de sélection/criblage développés (van der Veen et al., 2004; van

der Veen et al., 2006). A partir de la banque de première génération décrite dans le paragraphe

6.2.1, environ 150 variants actifs de l'AS ont été sélectionnés puis criblés afin d'identifier des

mutants plus actifs que l'enzyme sauvage. Neufs variants ont été retenus à l'issue de cette

campagne et quatre d'entre eux ont été purifiés pour être caractérisés plus en détail (tableau

16). La présence d’une à deux substitutions par variant a été révélée après séquençage. Les

résidus mutés n'auraient pas pu être identifiés par l'analyse structurale de l'AS. Ces premiers

résultats démontrent l'intérêt et la complémentarité de l'ingénierie combinatoire par rapport à

l'approche rationnelle.

Tableau 16 : Premiers variants de l'AS identifiés par ingénierie combinatoire (d'après Van der Veen et al.,

2004 et 2006).

85

Chapitre II : Construction de banques de

variants de l'amylosaccharase par la

technique MutaGen

Ce chapitre a été publié dans Protein Engineering, Design and Selection.

A novel random mutagenesis process using human mutagenic DNA polymerases to generate enzyme variant libraries. Emond S., Mondon P., Pizzut-Serin S., Douchy L., Crozet F., Bouayadi K., Kharrat H., Potocki-Véronèse G., Monsan P. and Remaud-Siméon M. (2008). Protein Engineering, Design and Selection, 21(4), pp. 267-274.

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

86

A novel random mutagenesis approach using human mutagenic DNA

polymerases to generate enzyme variant libraries

1. SUMMARY

The in vitro MutaGenTM procedure is a new random mutagenesis method based on the use of

low-fidelity DNA polymerases. In the present study, this technique was applied on a 2 kb

gene encoding amylosucrase, an attractive enzyme for the industrial synthesis of amylose-like

polymers. Mutations were first introduced during a single replicating step performed by

mutagenic polymerases pol β and pol η. Three large libraries (>105 independent clones) were

generated (one with pol β and two with pol η). The sequence analysis of randomly chosen

clones confirmed the potential of this strategy for the generation of diversity. Variants

generated by pol β were four to seven-fold less mutated than those created with pol η,

indicating that our approach enables mutation rate control following the DNA polymerase

employed for mutagenesis. Moreover, pol β and pol η provide different and complementary

mutation spectra, allowing a wider sequence space exploration than error-prone PCR

protocols employing Taq polymerase. Interestingly, some of the variants generated by pol η

displayed unusual modifications, including combinations of base substitutions and codon

deletions which are rarely generated using other methods. By taking advantage of the

mutation bias of naturally highly error-prone DNA polymerases, MutaGenTM thus appears as

a very useful tool for gene and protein randomization.

2. INTRODUCTION

Over the last two decades, directed evolution has become a powerful approach for tailoring

protein features to industrial needs and probing structure-activity relationships (Yuan et al.,

2005). Inspired by the Darwinian concept of natural evolution, this methodology consists in

constructing libraries of variant genes followed by screening and/or selection of their protein

products. In vitro creation of libraries enables the exploration of sequence space

independently from a selective pressure under physiological conditions and thus allows the

search for variants adapted to non-natural and harsh environment close to those found in

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

87

industrial processes. One of the most effective strategies for library construction is to

randomly mutate the gene encoding the parental protein. This approach requires no structural

or mechanistic information and can uncover unexpected beneficial mutations. Several in vitro

or in vivo random mutagenesis methods have been described so far (Wong et al., 2006).

Among these, error-prone PCR (epPCR) techniques are the most popular due to their

simplicity (Cadwell and Joyce, 1992; Cline and Hogrefe, 2000; Leung et al., 1989; Lin-

Goerke et al., 1997; Shafikhani et al., 1997; Zaccolo et al., 1996).

DNA polymerases catalyse the template-directed incorporation of deoxynucleotides into a

growing primer terminus to generate a new complementary daughter strand. They have been

classified on the basis of their structural similarities into seven families. Among them, family

A, B, C, D and Y share a common structural organization that can be described as a right hand

with three distinct domains referred to as “palm”, “fingers” and “thumb” (Beard and Wilson,

2003). The active site is located within the palm domain. The fingers and thumb domains are

important for dNTP recognition/binding and correct positioning of the DNA substrate,

respectively. Crystallographic studies of Y family DNA polymerases (Ling et al., 2001;

Silvian et al., 2001; Trincao et al., 2001; Zhou et al., 2001) have revealed that these enzymes

differ from the other polymerases in having rather small fingers and thumb domains, which

lead to an open and solvent accessible active site in the palm domain. Moreover, Y family

polymerases possess an additional domain referred to as “little finger”, which determines the

catalytic efficiency and mutation spectra of each Y family member by influencing enzyme–

substrate interactions (Boudsocq et al., 2004). Beyond this common structural framework,

DNA polymerases from family X are described as “left-handed” because their palm domain is

not homologous with those of the other polymerase families (Beard and Wilson, 2003).

The fidelity of DNA polymerases, defined as the inverse of misinsertion frequency, is ensured

by base pair complementarity, by substrate-induced conformational changes and, in some

cases, by proofreading catalyzed by a 3’�5’ exonuclease domain (Kunkel, 2004). Such

fidelities span a wide range. Replicative DNA polymerases from structural families A, B and

C are high fidelity enzymes exhibiting error frequencies of around 10-6 (one error per million

nucleotides incorporated). The most commonly used polymerase in epPCR methods, Taq

DNA polymerase (Taq pol) from family A, displays an error rate that ranges between 10-4 and

10-5 (Eckert and Kunkel, 1990; Tindall and Kunkel, 1988). The least accurate DNA

polymerases belong to the X and Y families (Moon et al., 2007; Prakash et al., 2005). These

enzymes are involved in DNA damage repair mechanisms. Mammalian DNA polymerase β

(pol β), which is implicated in the base excision repair (BER) pathway (Matsumoto and Kim,

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

88

1995), is the best known member of the X-family and exhibits an error frequency ranging

from 10-3 to 10-4 (Kunkel, 1985; Osheroff et al., 1999). Y-family polymerases, also known as

translesion synthesis (TLS) polymerases, replicate DNA in a distributive manner and lack any

exonucleolytic activity for proofreading (Kunkel, 2004). These enzymes display the highest

error rates measured among DNA polymerases (10-1 - 10-3)(Kunkel, 2004). In human, known

members of this family are DNA polymerases η (pol η), ι or κ (Kunkel et al., 2003).

The hypermutation profile of these repair DNA polymerases has been used to design a new in

vitro random mutagenesis technique, MutaGenTM (Bouayadi et al., 2002). This method

consists of a first single mutagenic replication step catalysed by a low-fidelity human DNA

polymerase, which is followed by a selective PCR amplification of the replicated mutated

sequences (figure 31). MutaGenTM was recently reported as an efficient method to enlarge the

initial diversity of human fragment antibody libraries (Mondon et al., 2007b). It has however

never been used on templates longer than 700 base pairs (bp). Here we report the use of the

MutaGenTM process either with human pol β or pol η to produce random variants of

amylosucrase from Neisseria polysaccharea (AS). This enzyme encoded by a 2 kb gene is an

attractive biocatalyst for the in vitro synthesis of amylose-like polymers using sucrose as sole

substrate (Potocki de Montalk et al., 1999). Three large amylosucrase variant libraries were

constructed using MutaGenTM. The generated diversity was analysed from sequencing results

of clones randomly chosen in the libraries. The advantages of this novel approach are

discussed on the basis of the provided results.

3. RESULTS AND DISCUSSION

3.1 Construction of AS variant libraries using pol ββββ and pol ηηηη

The MutaGenTM technique was applied to generate three libraries (named A, B and C) using

wild-type as gene as parental template. Libraries A and B are full-length gene libraries

constructed using pol β and pol η respectively. The initial procedure illustrated in figure 31

was modified to overcome pol β low processivity (Osheroff et al., 1999). As shown in figure

32, two parts of the as gene bearing an overlapping region were first replicated by pol β

during separate reactions. This step was performed in the presence of unbalanced dNTPs

concentrations to increase the polymerase in vitro error rate (Sinha and Haimes, 1981). The

replication products were then amplified by PCR and reassembled into a full-length gene

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

89

during a final overlap-extension PCR step (figure 32). Conversely, the higher processivity of

pol η (Bebenek et al., 2001) allowed replicating the full-length as sequence during a single

reaction to generate library B (figure 31). Library C was constructed using pol η to focus the

introduction of mutations into a region of AS catalytic domain (from residues 242 to 470) that

includes many critical residues for catalytic activity and substrate specificity (Albenne et al.,

2004; Sarcabal et al., 2000; Skov et al., 2002). The cloning of the amplified replication

products into the pGEX vector resulted in libraries A, B and C of 8×105, 1×105 and 1×.105

independent clones, respectively. Prior to any selection, several clones from each library were

randomly chosen and sequenced in order to analyse the diversity generated by the MutaGenTM

approach (table 17).

Figure 31 : The MutaGenTM process. MutaGenTM consists of a first single mutagenic replication step followed

by selective PCR amplification of the replication products. This technique uses primers possessing a 5’ extension

(coloured in red) that is not complementary to the template. After template denaturation and primers

hybridisation, replication is carried out by a low-fidelity DNA polymerase. The mutated copies (coloured in

green) are then selectively amplified by a PCR procedure consisting of a first cycle with a low hybridisation

temperature followed by selective cycles (up to 25) with high hybridisation temperature disabling template

amplification. This methodology was applied to construct AS variant libraries B and C using pol η.

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

90

Figure 32 : Modified MutaGenTM methodology to construct full-length as gene library using pol ββββ. After

template denaturation and primers hybridisation, two parts of the template DNA bearing an overlapping region

are replicated by pol β in separate reactions. After PCR amplification, the mutated copies (coloured in green) are

finally reassembled into a full-length gene during an overlap-extension PCR step. This methodology was applied

to construct AS variant library A using pol β.

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

91

Tableau 17 : Sequence analysis and mutation rates of AS variant libraries generated by MutaGenTM

(libraries A, B and C) or by epPCR.

Library A Library B Library C epPCR library

DNA polymerase used pol ββββ pol ηηηη pol ηηηη Taq pol (30 cycles)

Number of bases sequenced per clone 1872 552 682 1890

Number of sequences studied 70 30 13 19

Total number of mutations 221 186 69 225

Base substitutions 211 170 61 215

Deletion events 4 11 6 7

Deletions of 2 or more bp 0 2 4 0

Insertion events 6 5 2 3

Mutation rate (×10-3) 1.7 11.2 7.8 6.3

Base substitution rate (×10-3) 1.6 10.3 6.9 6.0

Deletion rate (×10-3) 0.03 0.7 0.7 0.02

Insertion rate (×10-3) 0.04 0.3 0.2 0.08

3.2 Mutation rates in AS variant libraries created with pol ββββ and pol ηηηη

As shown in table 17, the mutation rate measured for library A (1.7×10-3) was four to seven-

fold lower than that of libraries B and C (11.2×10-3 and 7.8×10-3, respectively). These values

indicate that the mutational charge (i.e. the number of mutations per variant) generated with

pol η was higher than that generated by pol β. This is in accordance with the reported pol η

error rate which is 10 to 100-fold higher than that of pol β (Matsuda et al., 2001).

Interestingly, these mutagenic DNA polymerases allow the generation of diversity through a

single replication step. For comparison, an AS variant library was created by epPCR using

Taq pol in the presence of biased dNTPs concentrations (table 17). Thirty amplification cycles

were needed to reach a mutation rate of 6.3×10-3, similar to those measured for the two

libraries generated with pol η. The addition of Mn2+ or the use of various unbalanced dNTPs

concentrations are known to increase Taq pol error rate but these modifications generally

reduce the yield of the epPCR reaction (Cadwell and Joyce, 1992; Lin-Goerke et al., 1997;

Shafikhani et al., 1997; Vartanian et al., 1996). Thus, employing error-prone DNA

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

92

polymerases like pol β and pol η is clearly an advantage compared to epPCR approaches

which are based on serial replication steps to increase the mutation rate.

3.3 Base substitution spectra

The mutations generated by both pol β and pol η were predominantly single base

substitutions (95.5%, 91.4% and 88.4% of the total number of mutations in libraries A, B and

C, respectively). The ratio of transitions (Ts; base substitutions: purine to purine or pyrimidine

to pyrimidine) to transversions (Tv; base substitutions: purine to pyrimidine or pyrimidine to

purine) is a commonly used indicator to analyse the bias affecting the different types of base

substitutions produced by a random mutagenesis method. For instance, a mutational spectrum

with equiprobable base substitutions will exhibit a Ts/Tv ratio equal to 0.5. The rates of all

kinds of base substitutions were determined from the clones sequenced in the present study:

transitions represented 67.1 to 81.7% of mutations and transversions 18.3 to 32.9%. The

values of the Ts/Tv ratio for libraries A, B and C were 3.7, 4.5 and 2 respectively. For epPCR

using Taq pol, this ratio was shown to vary from 1.1 to 3.8 according to the reaction

conditions listed in table 18. The higher rate of transitions compared to that of transversions is

a common feature among random mutagenesis techniques that use DNA polymerases (Wong

et al., 2006). Indeed, purine:pyrimidine and pyridimidine:purine mispairs induce less

geometric distortions in DNA than purine:purine and pyrimidine:pyrimidine mispairs during

nucleotide incorporation by DNA polymerases.

As shown on table 18, transitions were generated more homogeneously by pol β (AT�GC:

43.9%; GC�AT: 34.8%) in comparison to pol η which shows a bias toward AT�GC

substitutions. The most frequent transversions produced by pol β were GC�TA (9%),

AT�TA (6.6%) and AT�CG (4.2%) whereas GC�CG mutations occurred with a rate of

1.4%. Using pol η, GC�TA (1.8% and 4.9% in libraries B and C, respectively) was the least

observed transversion while the most frequently generated were AT�TA (6.5% and 13.1%),

GC�CG (3% and 8.1%) and AT�CG (2.3% and 6.5%). In comparison, the use of various

epPCR conditions (table 18) does not modify the tendencies of Taq pol mutational spectrum,

which is biased toward AT�GC transitions (from 35% to 65.2%) and AT�TA transversions

(from 11.4% to 37.4%). The Mutazyme DNA polymerase which is a low-fidelity mutant of

Taq pol is less biased for transitions (AT�GC: 22.2%; GC�AT: 27.8%). This enzyme also

displays the same bias as Taq pol for AT�TA transversions (13.9%) but alternatively

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

93

generates more frequently GC�TA substitutions (19.4%). The MutaGenTM approach thus

provides different and complementary base substitution spectra and takes advantage of the

different catalytic properties of pol β and pol η which are probably related to their specific

structural features.

Tableau 18 : Comparison of base substitution spectra of MutaGenTM and epPCR methods.

Transitions Transversions

AT����GC GC����AT AT����TA AT����CG GC����TA GC����CG

pol β β β β / library A 43.9 34.8 6.6 4.2 9 1.4

pol η η η η / library B 72.9 8.8 6.5 2.3 1.8 3 MutaGenTM

pol η η η η / library C 54.1 13.1 13.1 6.5 4.9 8.1

Unbalanced dNTPs a 57.2 21.3 14.9 2.4 2.8 1.4 Mn 2+ / Balanced dNTPs b

65.2 9.6 16.3 4 3.3 1.4

Mn 2+ / Unbalanced dNTPs c

35 17.6 37.4 5 5 0 Taq pol (epPCR)

Mn 2+ / Unbalanced dNTPs d

60.8 18.2 11.4 3.4 1.8 4.2

Mutazyme (epPCR)

Balanced dNTPs e 22.2 27.8 13.9 5.6 19.4 2.8

a [dATP] = [dGTP]= 0.2 mM and [dTTP] = [dCTP] = 1 mM (this study) b [Mn2+] = 0.25 mM and [dATP] = [dTTP] = [dGTP] = [dCTP] = 20 µM (Lin-Goerke et al., 1997) c [Mn2+] = 0.15 mM, [dATP] = [dGTP]= 0.2 mM and [dTTP] = [dCTP] = 1 mM (Shafikhani et al., 1997) d [Mn2+] = 0.5 mM, [dATP] = [dCTP]= 0.03 mM and [dTTP] = [dGTP] = 1 mM (Vartanian et al., 1996) e Mutazyme reaction buffer and [dATP] = [dTTP] = [dGTP] = [dCTP] = 0.2 mM (Vanhercke et al., 2005)

3.4 Insertion and deletion mutations

Both pol β and pol η generated insertions and deletions (indels) of bases (table 17). A twenty-

fold higher deletion rate was observed for variants created with pol η (around 6.7×10-4) in

comparison to those obtained with pol β (0.3×10-4). Similarly, the insertion rate of pol η was

five to seven-fold higher (3.0×10-4 and 2.2×10-4 in libraries B and C, respectively) compared

to pol β (0.4×10-4). The indel events observed were mostly single base indels (table 1).

Interestingly, some variants produced by pol η were affected by deletions of two or more

consecutive bases whereas all the deletions listed in the mutants generated by pol β were

single-base deletions (table 17 and see table S1 in the Supplementary Material).

Most of the indel mutations introduced by pol β (8 out of 10 observed; see table S1) were

deletion or insertion of repeated nucleotides. Conversely, pol η generated a higher number of

this type of mutation in non-repetitive sequences (13 out of 24 observed; table S1). Some of

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

94

our results are thus in agreement with the classical explanation that frameshift mutations

result from strand slippage during synthesis in repetitive DNA sequences (Streisinger et al.,

1966). Alternative mechanisms explaining indels of either repeated or non-repeated

nucleotides have also been proposed (Kunkel, 2004), including misalignment in the active site

which is supported by structural evidence for Sulfolobus solfataricus Dpo4, a family Y DNA

polymerase (Ling et al., 2001). However, the mechanisms by which complex indels involving

two or more nucleotides arise are still unknown (Garcia-Diaz and Kunkel, 2006).

3.5 Mutational impact at the protein level

The sequenced AS variants were analysed at the protein level to further evaluate the diversity

introduced by our method. Because of the high frameshift mutation rate of pol η, sequences

containing deletions and/or additions were more numerous in libraries B and C (40% and

30.8% respectively; table 19) than in library A (11.3%; table 19). Since clones from library B

were sequenced on a portion of 543 bp length (181 residues), this library should contain more

than 40% of AS variants affected by frameshift mutations. Table 20 summarizes the effect of

base substitutions observed in the sequenced variants at the protein level. Silent substitutions

represented 35.1%, 36.5% and 16.4% in libraries A, B and C respectively (table 20). Due to

the structure of the genetic code, most of these silent mutations were transitions occurring on

codon third positions (see table S2 in the Supplementary Material). These events lowered the

effective amino acid substitution rates which were 0.3%, 1.75% and 1.4% in libraries A, B

and C respectively (%: per 100 residues; table 20). Remarkably, most transversions (88.2%;

see table S2) lead to amino acid mutations. Among amino acid substitutions, stop codons

(nonsense substitution) were generated with relatively weak frequencies (table 20; library A:

3.3%; library B: 4.7%; library C: none observed).

The amount of variants retaining AS activity in each library was determined by detecting AS

variants expressing colonies able to produce amylose when grown on solid rich medium in the

presence of sucrose. These rates were 75%, 20% and 35% for libraries A, B and C

respectively. These values can be related to the mutation rates applied in the libraries. Indeed,

library A displayed the lowest mutation rate (1.7×10-3) and contained the highest amount of

clones retaining AS activity. Conversely, active AS clones were less numerous in libraries B

and C, for which higher mutation rates were measured. In addition, because of its high

frameshift mutation rate, pol η generates statistically more deleterious mutations than pol β.

Indeed, most of the indel events observed were single base indels which generally lead to

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

95

protein truncation and inactivation. On the other hand, the ability of pol η to generate

deletions of two or more consecutive bases also led to variants affected by deletions of amino

acid residues (see clones 24B and 8C in figure 33) or modifications of larger fragments (see

clone 12C in figure 33B). Insertion and deletion of amino acids is an important mutational

mechanism in protein evolution (Grishin, 2001; Taylor et al., 2004). Such mutations can have

considerable effects on the properties of a protein, especially recognition, activity, specificity

and stability. Recent examples of proteins that have been engineered through

deletion/insertion of codons include antibodies (Lantto and Ohlin, 2002), TEM-1 β-lactamase

(Simm et al., 2007) or Green Fluorescent Protein (Flores-Ramirez et al., 2007). A number of

experimental strategies have been described to randomly insert or delete codons into a target

protein (Fujii et al., 2006; Jones, 2005; Murakami et al., 2002; Osuna et al., 2004). The use of

pol η provides a simple approach to generate variants combining base substitutions with

insertion and/or deletions (figure 33). The MutaGenTM method thus enables a wide sequence

space exploration by producing mutated proteins displaying unusual modifications which are

very rarely generated with other methods.

Tableau 19 : Protein sequence analysis of clones from AS libraries generated by MutaGenTM .

Library A Library B Library C

Sequences containing only silent mutations (%) 8.6 10 0

Sequences with frameshifts (%) 11.4 40 30.8

Sequences containing nonsense mutations (%) 8.6 16.7 0

Sequences containing only amino acid substitutions (%) 71.4 33.3 69.2

Tableau 20 : Impact of base substitutions in the sequenced AS variants at the protein level.

Library A Library B Library C

Silent base substitutions (%) 35.1 36.5 16.4

Missense base substitutions (%) 61.6 58.8 83.6

Nonsense base substitutions (stop, %) 3.3 4.7 0

Amino acid substitution rate (% : per 100 residues) 0.3 1.75 1.4

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

96

(Légende sur la page suivante)

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

97

Figure 33 : Distribution of amino acid mutations in AS variants generated with pol ηηηη. Sequenced variants

from libraries B and C are aligned with wild-type AS (AS WT). For the sake of clarity, only variants displaying

in-frame mutations are represented. Primary structure elements (N, B and B’ domains) are surrounded in green.

Secondary structure elements belonging to the (β/α)8 catalytic domain are surrounded in red (α-helixes) or blue

(β-strands). The residues (D286, E328 and D393) belonging to the catalytic triad are indicated by asterisks.

Amino acid mutations are surrounded in black. Panel A: Library B. Wild-type and variant AS sequences are

aligned from residues 5 to 186 which includes the N domain and the beginning of the (β/α)8 catalytic domain.

Panel B: Library C. Wild-type and variant AS sequences are aligned over the region targeted for random

mutagenesis (from residues 242 to 470) which includes the end of the B domain, a portion of the (β/α)8 catalytic

domain (from α-helix 3 to the beginning of α-helix 7) and the B’ domain.

4. CONCLUSION AND FUTURE PERSPECTIVES

Three large libraries of AS variants were constructed following the in vitro MutaGenTM

procedure using two human error-prone DNA polymerases, pol β and pol η. Unlike epPCR

methods, this technique allows the generation of protein variants through a single mutagenic

replication step. Moreover, sequence analysis of the libraries showed that the generated

diversity was related to specific features of the employed DNA polymerases. The use of either

pol β or pol η allowed the creation of libraries with different mutation rates and

complementary mutational spectra. The variants obtained through this approach combined all

types of mutations, including deletions of codons. Hence, MutaGenTM appears as a versatile

random mutagenesis tool since it takes advantage of the mutational bias of several error-prone

DNA polymerases. The potential of this method will be enlarged through the use of other

mutagenic polymerases like pol ι or pol κ.

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

98

5. MATERIALS AND METHODS

5.1 Bacterial strains and plasmids

One Shot® E. coli TOP10 (Invitrogen) was used for transformation of ligation mixtures. E.

coli JM109 (Promega) was used to determine the fraction of active AS clones present in the

random mutagenesis libraries. Plasmid pGEX-6P3(Amersham Pharmacia Biotech) was used

for the cloning of libraries A and B. Plasmid pGST-AS, derived from pGEX-6P-3 (Potocki de

Montalk et al., 1999) was used as site-directed mutagenesis template to introduce the

restriction sites necessary for the cloning of library C. The AS encoding sequence inserted in

plasmid pCEASE01 (Van der Veen et al., 2004) was used as replication template for libraries

A and B.

5.2 DNA manipulations

Restriction endonucleases and DNA-modifying enzymes were purchased from New England

Biolabs and used according to the manufacturer’s instructions. DNA purification was

performed using QIAQuick (PCR purification and gel extraction) and QIASpin (miniprep and

maxiprep) (Qiagen). DNA sequencing was carried out using the dideoxy chain termination

procedure by MilleGen sequencing service (Labège, France).

5.3 Site-directed mutagenesis

Site-directed mutagenesis was carried out with the QuikChangeTM site-directed mutagenesis kit

(Stratagene) as previously described (Sarcabal et al., 2000) to introduce silent mutations

creating restriction sites HindIII and XhoI into the AS encoding sequence. Plasmid pGST-AS

was used as template. The pairs of primers used for each mutagenesis inverted PCR were

(restriction sites are underlined):

� AS-XhoI-for, 5’-GCGGCTTCTCGCAACTCGAGGACGGACGCTGGGTGT-3’ ;

� AS-XhoI-rev, 5’-ACACCCAGCGTCCGTCCTCGAGTTGCGAGAAGCCGC-3’ ;

� AS-HindIII-for, 5’-GCCGTTGACCGCATCAAGCTTTTGTACAGCATTGCTTTG-3’;

� AS-HindIII-rev, 5’-CAAAGCAATGCTGTACAAAAGCTTGATGCGGTCAACGGC-3’.

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

99

The resulting plasmid pGST-AS(X-H) was used as replication template for library C and for

cloning the mutated replication products.

5.4 Construction of AS libraries following the MutaGenTM procedure

A mixture containing 1 µg of template plasmid, primers in equimolar concentration (200 nM)

and the appropriate replication buffer was treated for 5 min at 95°C and immediately cooled

down at 4°C to denature DNA strands. Following this step, mutagenic replications were

started by adding 50 µM dATP/dCTP, 100 µM dTTP/dGTP and 4 units of human pol β (for

library A) or 100 µM dNTPs and 4 units of pol η (for libraries B and C). ). One unit is defined

as the amount of enzyme required to catalyze the incorporation of 1 nmole of dNTP into an

acid-insoluble form in 1 hour at 37°C. These reactions were performed for 2 hours at 37°C.

Four primers were used for library A (italic characters indicate a tail that is not

complementary with the template):

� AmS-F, 5’-ACGATGCCTGCAGGTCGTGCAAGCTTGTAATGAATTCACAGTA-3’

(EcoRI site underlined) ;

� AmS-R, 5’-GAGGGCACATGGATCAGACCACTCTAGATGCATGCTCGAGAA-3’ (XhoI

site underlined) ;

� ASint-F, 5’–TACAGCAACCCGTGGGTATT–3’ ;

� ASint-R, 5’–AATACCCACGGGTTGCTGTA–3’.

The primers used for library B were AmS-F and AmS-R.

Two primers were used for library C:

� ASk7-F, 5’-TGCTCGTGATCGTGACGCTATAACTCGAGGACGGACGCT-3’ (XhoI site

underlined) ;

� ASk7-R, 5’- AGCTGCTGCACGCTCGTGACTACAAAAGCTTGATGCGGTCAA-3’

(HindIII site underlined).

Composition of pol β replication buffer composition was 50 mM Tris-Cl pH 8.8, 10 mM

MgCl2, 10 mM KCl, 1 mM DTT, 1% (v/v) glycerol. Replication buffer of pol η was 25 mM

Tris HCl pH 7.2, 1 mM DTT, 5 mM MgCl2, 2.5% (v/v) Glycerol. Human DNA polymerases β

and η were produced and purified as described in the supplementary material.

After the first step, two strategies were employed to amplify the mutated replication products

(figures 31 and 32). For library A, two groups of fragments generated by pol β (corresponding

to two separate parts of AS encoding sequence) were amplified with Platinum Taq polymerase

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

100

(Invitrogen) in two different PCRs, one with primer pair AmsF/ASintR and the other with

ASintF/AmsR (figure 32). Due to their terminal complementarities, the two groups of

amplified replication products were extensively amplified with Platinum Taq in a first PCR

without primers (25 cycles of 20 sec at 94°C, 10 sec at 57°C and 2 min at 72°C) followed by a

second PCR with primers AmS-F and AmS-R (25 cycles of 20 sec at 94°C and 1 min 30 sec

at 72°C).

The fragments generated by pol η were amplified using Platinum Taq with primers AmS-

F/AmS-R (library B) or ASk7-F/ASk7-R (library C) through a single selective PCR process

(figure 1; first cycle: 2 min at 94°C, 10 sec at 58°C and 2 min at 72°C; then 25 cycles: 20 sec

at 94°C and 1 min 30 at 72°C).

The amplified replication products were cloned into EcoRI and XhoI restriction sites of

pGEX-6P3 (libraries A and B) or into XhoI and HindIII restriction sites of pGST-AS(X-H)

(library C). The ligation mixtures were transformed into electrocompetent E. coli TOP10 cells

subsequently plated on solid LB medium with 100 µg/ml ampicillin. After growth, the

number of colonies was determined to estimate the size of the libraries and some were

randomly chosen for DNA sequencing. For library storage, the colonies were scraped with

sterilized glycerol 10% (v/v) and conserved in this form at -80°C. Alternatively, the colonies

were used for plasmid extraction to store the libraries in the form of DNA solution.

5.5 Construction of an AS variant library by epPCR

Error-prone PCR using Taq DNA polymerase (New England Biolabs) was performed using

wild-type AS encoding sequence as template and the primer pair AmsF / AmsR. The reaction

was carried out from 5 ng of full pCEASE01vector with 5 U of Taq pol in 1X ThermoPol

buffer (New England Biolabs), 7mM MgCl2, 200 nM of each primer, 0.2 mM dATP/dGTP

and 1 mM dCTP/dTTP. The products were cloned into EcoRI and XhoI restriction sites of

pGEX-6P3. Ligation mixtures were transformed into electrocompetent E. coli TOP10 cells

subsequently plated on solid LB medium with 100 µg/ml ampicillin.

5.6 Determination of amylose-producing clone fraction in a library of variants

AS variant libraries were transformed into E. coli JM109 cells. The colonies were plated and

grown on solid LB medium containing 50 g/l sucrose, 1mM IPTG, 100 µg/ml ampicillin. The

colonies expressing active AS variants were detected by exposing the plates to iodine

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

101

vapours, allowing an estimation of the amount of amylose-producing clones present in each

library.

5.7 Analysis of sequencing data

The sequences of clones randomly chosen in each library were analysed using MilleGen

proprietary software Mutanalyse 2.5. To characterize library diversity, various parameters

were determined from the alignment of the sequenced clones both at the nucleotide and the

protein levels. The mutation, base substitution, deletion and addition rates were calculated as

the ratio between the number of corresponding events and the number of bases sequenced.

The mutational spectrum consisted of listing the different mutation subtypes (additions,

deletions and substitutions). Mutanalyse 2.5 also determined the impact of base mutations at

the protein level. Clones from library A were sequenced over the entire encoding sequence

whereas those from library B were sequenced on a portion of 552 bp length. Clones from

library C were sequenced over the region targeted for random mutagenesis. Variants

generated by epPCR were sequenced over the entire encoding sequence.

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

102

6. SUPPLEMENTARY MATERIAL

6.1 Supplementary method: cloning, production and purification of recombinant

human DNA polymerases ββββ and ηηηη

Full-length sequences encoding human pol β (GenBank accession number: NM002690) and

pol η (GenBank accession number: NM006502) were obtained by PCR amplification from

human brain and testis cDNA libraries (Clontech), respectively. PCR products were cloned

into the pMG20 vector (MilleGen). This plasmid allows the expression of recombinant

proteins with an N-terminal 6×His sequence tag under the control of the T7 RNA polymerase

promoter. Recombinant pol β or pol η were expressed in E.coli Origami BL21(DE3)

(Novagen). Cells were first grown under agitation at 37°C until 0.6 OD600. Expression of the

recombinant His-tagged DNA polymerases was then induced by IPTG (final concentration:

0.2 mM) for 3 hours at 20°C. Cells were harvested by centrifugation and concentrated to 80

OD600 in a lysis buffer (50 mM NaH2PO4 pH 8.0, 500 mM NaCl, 10 mM imidazole, 2%

Sigma antiprotease cocktail, 0.05% Triton X-100, 1 mg/mL lysozyme). After sonication and

centrifugation, the lysate supernatant was loaded onto a Ni2+-NTA resin (Qiagen) pre-

equilibrated with the lysis buffer. The column was thoroughly washed with 50 mM NaH2PO4

pH 8.0, 500 mM NaCl, 20 mM imidazole. Recombinant His-tagged DNA polymerases were

eluted with 50 mM NaH2PO4 pH 8.0, 500 mM NaCl, 250 mM imidazole. The proteins were

then dialysed against 20 mM Tris-HCl pH8.0, 50 mM NaCl, 1 mM DTT, 1 mM EDTA. After

addition of glycerol (final concentration: 50%), the purified polymerases were stored at -

20°C.

Chapitre II : Construction de banques de variants de l'amylosaccharase

103

6.2 Supplementary tables

Tableau S 1 : Indel mutations of repeated (R) or non-repeated (NR) nucleotides generated by pol b or pol h. Deleted nucleotides are underlined. Inserted nucleotides are mentioned in brackets. Some mutations were observed twice as indicated.

AGG(C)CGACGAT(A)ATCG

CCTG(A)ATGC

GGTAT TCCGCGCAATGCCAACTTGGGCG

ATCCGCGC

CCGATGAAG

AGCGTGT

GCGTGTAC

TGGATTT

TTTATCT

GCTGCACG

GCTGCACGA

NR

CTG(C)CCG

CAT(G)GGA

AATT(C)CCTT (2×)

CGAAATG

TCCAATA

CTATTCC

ACGCCCG

GGCGGCA (2×)

GCTTGGT

R

pol ηηηη

TCGA(C)CGGCACGCGCGTTCNR

TC(G)GGCGGC (2×)

TGT(G)GGACG

CGA(C)CCACC

CAA(C)CCCA

GAAAAATC

GATTTTG

GCGTTCAR

pol ββββ

InsertionsDeletions

AGG(C)CGACGAT(A)ATCG

CCTG(A)ATGC

GGTAT TCCGCGCAATGCCAACTTGGGCG

ATCCGCGC

CCGATGAAG

AGCGTGT

GCGTGTAC

TGGATTT

TTTATCT

GCTGCACG

GCTGCACGA

NR

CTG(C)CCG

CAT(G)GGA

AATT(C)CCTT (2×)

CGAAATG

TCCAATA

CTATTCC

ACGCCCG

GGCGGCA (2×)

GCTTGGT

R

pol ηηηη

TCGA(C)CGGCACGCGCGTTCNR

TC(G)GGCGGC (2×)

TGT(G)GGACG

CGA(C)CCACC

CAA(C)CCCA

GAAAAATC

GATTTTG

GCGTTCAR

pol ββββ

InsertionsDeletions

Tableau S 2 : Listing of the different nucleotide substitution subtypes following their impact at the protein level.

88.2

36.6

79.0

36.8

86.7

33.3

93.2

38.61Non silent

transversions(%)

29.036.830.025.02

22.65.423.429.53

4.5

0.0

2.3

1.8

30.5

25.1

39.5

0.6

2.4

Library A

6.8

57.4

42.5

7.510.510.03

1.10.03.32 11.8

3.2

21.0

10.5

13.3

0.01Silent

transversions(%)

3.74.85.73

27.223.824.32 61.3

30.4

85.7

57.1

58.6

28.61Non silent transitions

(%)

31.214.326.43

0.90.01.42 38.7

6.6

14.3

0.0

41.4

13.61Silent

transitions(%)

All librariesLibrary CLibrary BPosition in codon

88.2

36.6

79.0

36.8

86.7

33.3

93.2

38.61Non silent

transversions(%)

29.036.830.025.02

22.65.423.429.53

4.5

0.0

2.3

1.8

30.5

25.1

39.5

0.6

2.4

Library A

6.8

57.4

42.5

7.510.510.03

1.10.03.32 11.8

3.2

21.0

10.5

13.3

0.01Silent

transversions(%)

3.74.85.73

27.223.824.32 61.3

30.4

85.7

57.1

58.6

28.61Non silent transitions

(%)

31.214.326.43

0.90.01.42 38.7

6.6

14.3

0.0

41.4

13.61Silent

transitions(%)

All librariesLibrary CLibrary BPosition in codon

104

Chapitre III : Optimisation des protocoles

de sélection et de criblage des banques de

variants de l'amylosaccharase

Ce chapitre a été publié dans Journal of Biomolecular Screening.

Optimized and Automated Protocols for High-Throughput Screening of Amylosucrase Libraries. Emond S., Potocki-Véronèse G., Mondon P., Bouayadi K., Kharrat H., Monsan P. and Remaud-Siméon M. (2007). Journal of Biomolecular Screening, 12(5), pp. 715-723.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

105

Optimized and automated protocols for high throughput screening of

amylosucrase libraries

1. SUMMARY

This work describes the design and validation of a general procedure for the high-throughput

isolation of amylosucrase variants displaying higher thermostability or increased resistance to

organic solvents. This procedure consists of two successive steps: (i) an in vivo selection

which eliminates inactive variants followed by (ii) automated screening of active variants to

isolate mutants displaying enhanced features. We chose an E. coli expression vector allowing

high production rate of the recombinant enzyme in miniaturized culture conditions. The

screening assay was validated by minimizing variability for various parameters of the

protocol, especially bacterial growth and protein production in cultures in 96-well

microplates. Recombinant amylosucrase production was normalized by decreasing the

coefficient of variance from 27% to 12.5%. Selective screening conditions were defined in

order to select variants displaying higher thermostability or increased resistance to organic

solvents. A first generation amylosucrase variants library, constructed by random

mutagenesis, was subjected to this procedure, yielding a mutant displaying a 25-fold

increased stability at 50°C compared to the parental wild-type enzyme.

2. INTRODUCTION

Directed evolution is a powerful approach for generating enzymes with desired properties,

such as improved catalytic activities, new substrate specificities and catalytic activities under

extreme conditions like high temperature or organic solvents (Yuan et al., 2005). This strategy

consists of isolating protein variants displaying an improvement for the property of interest

through iterative steps of random mutagenesis, DNA recombination, selection and/or

screening. Libraries of mutant genes can be generated by a large variety of generic methods,

such as chemical mutagenesis, error-prone PCR or DNA shuffling (Wong et al., 2006). In

contrast, selection and screening procedures need to be designed for each enzyme and

reaction. Moreover, the size of the libraries created through mutagenesis and/or recombination

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

106

processes is usually larger than the number of protein variants that can be screened. The same

limitation is applicable in the case of cDNA or genomic libraries derived from natural

sources, for which diversity is practically unlimited. Therefore, the design of reliable high-

throughput selection and screening methods that discriminate efficiently mutant enzymes

displaying desired properties among the available diversity without selecting false positives is

a critical point for the success of directed evolution experiments.

Amylosucrase from Neisseria polysaccharea (AS, EC 2.4.1.4) is a glucansucrase from

Glycoside Hydrolase (GH) family 13 that catalyses the synthesis of a water-insoluble

amylose-like polymer from sucrose, a readily available and low cost agroresource (Buttcher et

al., 1997; Potocki de Montalk et al., 1999). Contrary to starch or glycogen synthases (Preiss et

al., 1973), this enzyme does not require expensive nucleotide-activated sugar as glucosyl

donor. Furthermore, this enzyme is able to glucosylate various exogenous acceptors, mostly

oligo or polysaccharides, following a transglucosylation reaction which occurs at the cost of

sucrose hydrolysis and polymer synthesis (Potocki de Montalk et al., 2000b; Rolland-Sabaté

et al., 2004). AS is thus an attractive biocatalyst for the industrial synthesis of amylose-like

polymers, the modification of polysaccharides like glycogen or the production of

oligosaccharides (Potocki-Veronese et al., 2005; Putaux et al., 2006). Meanwhile, its use as an

industrial tool is limited by its low thermostability (t1/2 = 3 minutes at 50°C) and its weak

resistance toward organic solvents. In addition, further application developments such as

synthesis of longer amylose chains at higher temperatures or in the presence of organic

solvent clearly require adapting AS to these harsher conditions.

A directed evolution approach has already been initiated to optimize AS activity (van der

Veen et al., 2004; van der Veen et al., 2006). A zero background cloning strategy, the

pCEASE system, was developed and used to clone a first generation AS variant library

(containing approximately 50,000 clones). An in vivo selection protocol to discard inactive

variants was described. The DNS method for the measure of reducing sugar production

(Sumner and Howell, 1935) and the iodine staining to detect amylose formation (Banks et al.,

1971) were miniaturized in the 96-well microplate format to provide an activity screening

method. Preliminary small-scale screening assays on reduced sets of active variants (sixty or

ninety) allowed the isolation of mutants with 1.5 to 2-fold increased activity. However, this

approach was not convenient to screen wider libraries. The major drawback of this method

was the low level of recombinant enzyme produced using the pCEASE system which was not

suitable to develop accurate and fast screening assays.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

107

Here we report the choice of a more efficient expression system to miniaturize recombinant

AS production in 96-well microplates. Using this system, we describe the optimization of an

automated screening procedure designed to isolate from AS variant libraries mutant enzymes

displaying higher thermostability or increased resistance to organic solvents. The screening

assay was validated by minimizing variability for various parameters of the protocol including

bacterial growth or protein production in microplate culture. Finally, the whole validated

procedure was tested by screening a first generation AS variant library created by random

mutagenesis.

3. RESULTS AND DISCUSSION

3.1 Choice of the recombinant AS expression system

To improve the sensitivity of the screening assay, we attempted to use a more efficient

expression system than pCEASE. The pGEX vector, enabling production of recombinant

protein with an N-terminal GST fusion, is routinely used for the production and the

purification of AS and its variants. Gene expression in this vector is under the control of the

synthetic tac promoter which allows higher protein production levels than that obtained when

the as gene is under the control of the lac promoter. Indeed, in flask culture (50 mL), cells

possessing pGST-AS produce 50-times more enzyme than those harboring pCEASE01 as

reflected by the difference in activity levels measured on sucrose at 30°C from sonicated cell

extracts (200 U/lculture versus 5 U/lculture). We compared the expression levels of both systems

in 96-well microplates to verify that this ratio was not affected when scaling down the culture

conditions. The difference in activity levels obtained from flask cultures was maintained in

96-well microplates. The mean activity per well from crude cell extracts harboring pGST-AS

was 143 U/lculture versus 19 U/lculture with pCEASE01. Therefore, we chose to use the pGEX

expression vector for further directed evolution experiments involving AS.

The general procedure designed to analyze AS variant libraries includes an in vivo selection

step eliminating clone expressing inactive mutants followed by an automated screen. This

procedure was optimized for the use of the chosen expression system, especially to reduce the

variability of the microplate activity assay.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

108

3.2 Genetic selection for clones expressing active amylosucrase

Selection for E. coli cells harboring active AS variant is based on the fact that K12 derived

strains cannot metabolize sucrose (Reid and Abratt, 2005). Therefore, the use of a minimal

medium containing sucrose as sole carbon source allows the selection of E. coli clones

producing an active AS variant, because the enzyme cleaves sucrose, releasing fructose which

can be metabolized. AS variants displaying only hydrolytic activity would also be selected

following this method. The initial protocol developed using the pCEASE system (van der

Veen et al., 2004) was adapted for the use of the stronger pGEX expression system. Indeed,

pGST-AS E. coli cells did not grow when IPTG (inducer) was present in the selective media,

whereas cells containing pCEASE01 does. However, E. coli cells possessing pGST-AS were

able to develop on a selective medium without inducer. Actually, GST-AS overexpression

induced by IPTG seems to result in a toxic effect by limiting bacterial growth. Basal

expression of GST-AS without inducer is sufficient to complement E. coli cells on selective

sucrose medium. These results were validated by using an inactive AS variant (E328Q)

expressing clone as a negative control.

3.3 Optimization of reproducible and automated screening conditions

Our objective was to validate a reliable and fast high-throughput screening protocol.

Therefore, automation was systematically employed to standardize and accelerate different

stages of the screening process like bacterial inoculation, microplate filling up and the activity

assay. However, reproducibility is not only based on the use of robots. A screening procedure

consists of several steps, including cell growth, gene expression, bacterial lysis and the

activity assay. The errors within each step are reflected in the variability of the activity data

finally collected. This variability is linked to the ability of the screening procedure to identify

significantly improved variants and not false positives.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

109

Figure 34 : Accuracy of a screening protocol. Representation of the frequency distribution of screening data

obtained from three variants with different mean signal values. Assuming a Gaussian distribution of the

experimental data, probability density of selecting false positive above a defined threshold is depicted in hatched

area. CV = (standard deviation / mean) × 100%.

The coefficient of variance (CV = (standard deviation / mean) × 100%) is a useful statistical

parameter to estimate the reproducibility or dispersion of the data obtained from the

screening. The wide data dispersal obtained using a screening with a high CV (above 20%)

does not allow an accurate comparison between variants (figure 34). Given a threshold value

above which a variant can be considered as improved, the probability of retaining false

positives increases with CV value. Therefore, the CV value should be as low as possible (less

than 15%). To determine and decrease this parameter, we tested the screening conditions by

analyzing the activity data collected from 96-well microplates containing clones expressing

wild-type AS (parental enzyme).

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

110

3.3.1 Definition of experimental conditions for normalized cell growth and recombinant

AS expression

To assay the initial screening conditions (see Materials and Methods), cultures in 96-well

format were inoculated by replicating storage microplates containing E. coli clones harboring

pGST-AS. These cultures were grown under induction to allow recombinant GST-AS

expression. After bacterial lysis, crude cell extracts were assayed for AS activity on sucrose at

37°C. A CV of approximately 27% (n =288; three microplates) was determined from this

experiment. Figure 35B represents the AS activities measured in one representative

microplate. A wide dispersal of the activity levels and important differences between wells

were observed on this graph. This showed that the initial screening protocol was not

reproducible for each clone (well) assayed. To analyze growth conditions, cell density of the

microplate cultures was measured before lysis. Bacterial turbidity is a rather difficult

parameter to study at the microplate scale. Indeed, microplate cultures were read directly

without dilution or re-suspension; therefore, cell sedimentation in some wells during growth

cannot be circumvented and introduces more or less uncertainty in measurements. However,

the cell density profile of a representative microplate (figure 35A) was quite informative

about the fact that growth conditions were not reproducible between microplate wells. The

comparison of growth (figure 3(A) and activity (figure 35B) showed that in some wells, no

growth nor activity were measured (generally 3 to 10 wells per microplate) whereas in others,

activity was not detected even when growth was observed. Thus, the initial conditions of the

screening procedure needed to be modified in order to normalize bacterial growth and protein

expression levels. The study of these parameters was of importance to estimate the effect of

down-scaling a protocol we routinely perform in flask cultures.

111

Figure 35 : Optimization of the screening procedure reproducibility. Typical microplate profile of cell density and activity obtained for wild-type AS expressing E. coli

JM109 clones before (A and B) and after optimization (C and D). Data are plotted versus well position (columns) or in descending order (squares). CV is determined from

n=288 values (initial procedure) and from n=384 values (after optimization).

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

112

The presence of inducer (IPTG) in culture medium is necessary to obtain high enzyme

production rates when using the pGEX expression system. However, it is also likely to limit

bacterial growth. According to the initial protocol, clones arranged in a storage microplate

(thawed cell suspensions) were replicated to inoculate a production microplate filled with LB

medium containing IPTG (see Material and Methods). Those drastic conditions can explain

the variability observed for bacterial growth and consequently for protein expression and

activity. Indeed, limited growth (or absence of growth) in some wells was not observed when

inoculating cultures in 96-well format without inducer but AS activity was not detectable in

those conditions (data not shown). To circumvent this problem caused by a combination of

inoculation and culture conditions, we considered the possibility of using fresh cultures in 96-

well format to inoculate the production microplates. Therefore, a step consisting of launching

starter 96-well cultures without inducer from storage microplates was added to the initial

procedure. A set of experiments using clones expressing wild-type AS was performed in order

to define new experimental conditions for this modified protocol and to analyze its

reproducibility.

As a first observation, the use of starter cultures in 96-well format improved the inoculation

efficiency of microplate cultures induced for protein production. More normalized growth

levels were obtained with this new procedure (figure 35C) compared to the initial protocol

(figure 35A). Moreover, absence of growth in some wells was not observed using this

method.

Growth kinetic was studied by analyzing a production culture in 96-well format replicated

from a starter microplate (figure 36A). From this experiment, growth rate in microplate

cultures was found to be much lower compared to that observed in routine flask cultures

(dotted line). Stationary phase was reached after 30 h of incubation. Indeed, miniaturized

culture conditions were more restrictive especially for aeration. To relate this growth profile

to enzyme expression, microplate cultures launched under the same conditions were incubated

for different times, subjected to lysis and then assayed for AS activity on sucrose at 37°C. In

agreement with the growth rate observed in microplates, the results presented in figure 36B

showed that nearly 24 h of culture were needed to reach GST-AS production levels (reflected

by activity calculation) similar to those obtained routinely in flask cultures (~ 200 U per liter

of culture). As liquid evaporation is not negligible for culture in 96-well format, growth above

24 h was not assayed. The CV values determined using the activity data collected from these

validation experiments were below 15 %, indicating that improving the inoculation efficiency

was needed to allow more reproducibility in the whole screening procedure. A standardized

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

113

activity profile with a CV of 12.5% (Figure 35D) was defined using the new procedure. These

results show significantly how protein expression levels can be normalized in cultures in 96-

well format by modifying bacterial growth parameters.

Figure 36 : Bacterial growth and recombinant GST-AS production kinetics in microplate. (A) Mini-culture

growth kinetic. For comparison, growth kinetic when performing routine flask GST-AS production is

represented as dotted line. (B) Recombinant GST-AS production kinetic in mini-cultures. The mean activity is

calculated from 384 activity values.

These results allowed defining the experimental conditions for standardized growth and GST-

AS expression in cultures in 96-well format (Figure 37B). Moreover, performing the activity

assay on an integrated robotic platform ensures to screen 1344 clones (14 microplates) per

day.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

114

Figure 37 : High-throughput screening procedure for gene libraries of AS variants. (A) (1) in vivo selection

followed by (2) automated screening of active variants detailed in B. (B) Schematic flow-chart of the finalized

screening protocol.

3.3.2 Conditions for screening thermostable AS variants

AS activity optimum is reached for temperatures around 37°C and no activity is measurable

above 50°C. However, performing the enzymatic assay at temperatures higher than 45°C was

not suited to screen for thermostable AS variants because liquid evaporation introduces errors

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

115

in activity determination. Therefore, assaying residual activity at 37°C after incubation at an

elevated temperature (20 min at 50°C) was a more convenient method to measure enzyme

thermostability. Using growth and expression conditions defined previously, this screening

procedure was applied on six microplates containing wild-type AS expressing clones. As

shown on figure 38A, the heat treatment resulted in the total denaturation of wild-type AS.

The CV of this screening protocol was 9.5% indicating that this additional incubation step did

not affect reproducibility.

3.3.3 Conditions for screening AS variants in organic cosolvents

Two critical points have to be studied when setting up screening conditions for AS activity in

the presence of organic solvents. First, the chosen media must be able to solubilize both

sucrose and amylose. Secondly, the concentration of this media has to be defined to allow the

detection of small enhancements due to single amino acids substitutions during screening

experiments. Dimethyl sulfoxide (DMSO) and water-DMSO mixtures have been widely used

as dispersing and solubilizing agents for starch and starch component especially for size

exclusion chromatography analysis (Jackson, 1991). DMSO was also found to enable

solubilization of sucrose (Bertrand et al., 2006). Moreover, purified wild-type AS initial rate

was not affected in the presence of 30% DMSO but the enzyme was shown to rapidly loose its

activity (Anne Bertrand, personal communication).

Figure 38 : Activity of wild-type AS following heat treatment or in the presence of DMSO/water mixtures.

(A) Activity after heat treatment (+, 20 min at 50°C) or not (-, no treatment). CV values are calculated from 384

activity values. (B) Activity in water/DMSO solvents. CV values were determined from 96 values.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

116

The screening procedure was simulated using microplates containing clones expressing wild-

type AS. Following bacterial lysis, crude extracts were assayed for AS activity in the presence

of 30% or 50% DMSO. As shown on figure 38B, crude extracts retain approximately 10% of

AS total activity in the presence of 30% DMSO whereas no activity is detected in 50%

DMSO. The CV for both conditions was below 10% (n = 96).

3.4 Screening a first generation AS variant library

A first generation AS variant library was constructed using the MutaGenTM technique with

conditions introducing randomly ~10 mutations per kb (see library B in chapter II) and cloned

into pGEX-6P3. Transformation of this library in E. coli TOP10 yielded approximately

100,000 clones. Scraping the colonies from the solid medium and plasmid purification

allowed the library storage under the form of plasmid solution.

About 30,000 clones from this library were subjected to selection with sucrose as sole carbon

source. Approximately 2,700 active AS-expressing clones (28 microplates) from these

selective plates were picked to inoculate cultures in 96-well format that were stored at -20°C

after growth. This library of individualized active AS-expressing clones was then screened for

thermostability following the protocol defined in the present study. One clone was found to be

more thermostable among the ensemble of variants analyzed (figure 39) and was selected for

Figure 39 : Screening of a first generation AS variant library for thermostability. Residual activity of

approximately 2,700 clones expressing active AS after a heat treatment step of 20 min at 50°C.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

117

preliminary characterizations to further confirm its properties. The sequencing of this variant

showed that it contains four DNA mutations compared to the wild-type sequence leading to

one single amino acid substitution, P351S (table 21). Wild-type and variant P351S GST-AS

proteins were purified to measure half-lives at 50°C. Whereas wild-type enzyme immediately

denatures (t1/2 ~ 1 min), P351S variant displays a half-life of 25 min (figure 40), thus

confirming that this mutant is not a false positive.

However, when screening these 2,700 AS variants in the presence of 30% or 50% DMSO,

none showed increased activity or stability compared to parental wild-type enzyme. Screening

a higher amount of variants could be a possible solution. Meanwhile, this result reflects the

Tableau 21 : Sequence analysis of the "hit" variant selected after screening for thermostability.

Figure 40 : Thermal stability of P351S variant at 50°C. Wild-type and P351S variant enzymes were

incubated at 50°C and, at regular time intervals, samples were removed and assayed for AS activity at 37°C.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

118

difficulty of performing successful directed evolution experiments when using screening

conditions displaying strong stringency. Therefore, using less selective screening conditions

(below 30% DMSO for example) at the first round of the directed evolution process could

enable to detect mutants featuring small enhancements. A gradual increase of the screening

stringency during the next rounds would then make possible to find evolutionary trajectories

that lead to the desired enhancement of the property of interest. The critical point of this

strategy resides in the correct definition of the screening conditions for each round of the

directed evolution experiment.

4. CONCLUSION

A general selection and high-throughput screening procedure is provided for the analysis of

gene libraries of amylosucrase variants. As summarized in figure 36A, this procedure consists

of two successive steps: (i) an in vivo selection which eliminates inactive variants followed by

(ii) an automated screening of active variants to isolate mutants displaying better

thermostability or improved activity in organic cosolvents. In order to minimize variability,

each step of the procedure was standardized and automated when possible. A set of

experiments performed with wild-type AS expressing clones minimized the variability within

critical stages of the selection and screening procedure, thus reducing the probability of

selecting false positives when screening a variant library. Finally, the validated procedure was

used to analyze a first generation AS variant library, which led to the selection of a mutant

displaying improved thermostability. This standardized procedure will now be applied to

screen second and third generation libraries and provide even more thermostable AS.

Regarding the isolation of AS variants more stable in organic solvent, our preliminary

screening clearly indicates that less stringent conditions have to be employed during screening

of first generation libraries.

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

119

5. MATERIALS AND METHODS

5.1 Bacterial strains and plasmids

One Shot® E. coli TOP10 (Invitrogen) was used for transformation of ligation mixtures. E.

coli JM109 (Promega) was used to screen AS variants and large-scale production of the

selected mutants. Plasmid pGST-AS, derived from pGEX-6P-3 (Amersham Pharmacia

Biotech), was used for the construction, selection and screening of the AS random

mutagenesis library and for the production of glutathione S-transferase (GST)–amylosucrase

fusion proteins (expression of AS under control of the tac promoter)(Potocki de Montalk et

al., 1999). Plasmid pCEASE01, expressing amylosucrase under the control of the lac

promoter, was described elsewhere (van der Veen et al., 2004). Bacterial cells were grown on

LB (agar) containing 50 µg/mL kanamycin (when harboring pCEASE01), or 100 µg/mL

ampicillin (when harboring pGEX-6P-3-derived plasmid). For expression of amylosucrase in

E. coli JM109 media were supplemented with 1 mM isopropyl-β- -thiogalactose (IPTG).

5.2 DNA manipulations

A library of random mutants using AS as parent type was created following the MutaGen

random mutagenesis technique developed by MilleGen (Bouayadi et al., 2002) and described

elsewhere (see chapter II). Restriction endonucleases and DNA-modifying enzymes were

purchased from New England Biolabs and used according to the manufacturer’s instructions.

DNA purification was performed using QIAQuick (PCR purification and gel extraction) and

QIASpin (miniprep and maxiprep) (Qiagen). DNA sequencing was carried out using the

dideoxy chain termination procedure by MilleGen sequencing service (Labège, France).

5.3 Selection of active amylosucrase-expressing clones

Following transformation with pCEASE01, pGST-AS (wild-type or E328Q inactive mutant),

and the random mutagenesis library, E. coli JM109 cells were plated on solid LB containing

the appropriate antibiotic. After growth, the cells were scraped and diluted in physiological

water to an OD600 of 10−4. The clones were then subjected to selection pressure by plating

them onto solid M9 medium (42 Mm Na2HPO4, 24 mM KH2PO4, 9 mM NaCl, 19 mM

NH4Cl, 1 mM MgSO4, 0.5 µg/mL thiamine) containing 50 g/L sucrose as sole carbon source,

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

120

the appropriate antibiotic and 1 mM IPTG when needed. The plates were incubated for 3 to 5

days at 30°C, to obtain sufficient cell growth linked to expression of active amylosucrase.

5.4 Storage of individual active amylosucrase-expressing clones

Automated selective colony picking was carried out using colony picker QpixII (Genetix) that

can reach a cadence of 4,000 colonies per hour, according to five criteria: colony diameter,

roundness, proximity, contrast with the solid medium and colour. Colonies were transferred to

sterile 96-well microplates (NuncTM Brand Products, Denmark) filled with 150 µL LB

medium using a Biomek2000 pipettor (Beckman). After 24 h of growth at 30°C under

horizontal shaking (250 r.p.m) on an incubator-shaker (Kühner), microplates wells were filled

with 100 µL sterile Glycerol 30 % (v/v) and stored at -20°C. These microplates are referred as

storage microplates.

5.5 Growth conditions in microplate

Storage microplates were initially replicated using the QpixII automate to start cultures for

recombinant AS production in sterile 96-well microplates (NuncTM Brand Products; per well:

200 µL LB, 1 mM IPTG) grown for 18 h at 30°C under agitation. These microplates (referred

as production microplates) were then used for enzyme activity determination (see next

paragraph). After modifying the procedure, storage microplates were used to inoculate

cultures in 96-well microplates referred as starter microplates (150 µL LB per well). After

growth for 24 h at 30°C under agitation, these plates were duplicated using QpixII to start

production cultures in 96-well format grown at 30°C for 24 h under agitation (according to

the finalized protocol). Cell density levels at the end of growth incubation were measured by

recording the OD600 for each well using a TECAN Sunrise microplate reader. To analyse

growth during time incubation, a production microplate culture was grown and, at regular

time intervals, OD600 was measured for three randomly chosen wells.

5.6 Enzyme activity determination in microplate

Bacterial lysis was performed by adding lysozyme into production cultures to a final

concentration of 0.5 g/l and freezing the cells at -80°C for 8 to 12 h. After thawing for 1 h at

room temperature, the clones were screened using an integrated robotic TECAN Genesis

Chapitre III : Optimisation du criblage des banques de variants de l'amylosaccharase

121

RSP-200 platform, allowing liquid transfers, microplate and lid movements, barcode reading,

incubation, shaking and spectrophotometric reading of the microplates. After transfer of 80

µL of crude cell extracts in a non sterile 96-well microplate (Barloworld Scientific, UK),

enzymatic reaction was carried out by adding 80 µL of sucrose to a final concentration of 146

mM followed by incubation at 37°C for 4 h. Reducing-sugar production was measured by

adding 50 µL of the reaction mixture to 50 µL of dinitrosalicylic acid (DNS) reagent (Sumner

and Howell, 1935) in a polypropylene microplate (Evergreen Scientific, USA), incubating 25

min at 75°C on a microplate heater, adding 100 µL H2O, transferring of 120 µL in a

polystyrene flat bottom microtiter plate (Barloworld Scientific, UK), adding 120 µL H2O, and

measuring the absorbance at 540 nm with the Sunrise microplate reader. When screening for

thermostability, a heat treatment step (20 min, 50°C) was performed before adding sucrose.

For screening activity under organic solvents, dimethyl sulfoxide (DMSO) was added in the

reaction mixture to a final concentration of 30% or 50% (v/v; 160 µL final reaction volume).

Activity data collected under screening conditions were analyzed using Microsoft Excel. The

coefficient of variance (CV) was calculated using experimental data as follow: CV =

(standard deviation / mean) × 100%.

5.7 Production, purification and thermostability comparison of wild-type and

variant AS

Production and purification of wild-type and variant AS were performed as previously

described (Sarcabal et al., 2000). Since pure GST/AS fusion protein possesses the same

function and the same efficiency as pure AS (data not shown), enzymes were purified simply

to the GST/AS fusion protein stage (96 kDa). The enzymes (wild-type or mutated) were

obtained and stored in elution buffer (50 mM Tris-HCl, pH 7.0, 150 mM NaCl, 1 mM EDTA, 1

mM dithiothreitol). The protein content was determined by the micro-Bradford method, using

bovine serum albumin as a standard (Bradford, 1976). Half-lives of thermal inactivation were

determined for purified wild-type and variant GST-AS by incubating the enzymes (0.5

mg/mL) at 50°C for various time intervals. Initial and residual activities were measured at

37°C with 146 mM sucrose in PBS buffer at pH 7.3 using the DNS method to quantify the

released reducing sugar. Enzyme half-lives were deduced by fitting the neperian logarithm of

relative residual activity versus time curves.

122

Chapitre IV : Recherche et caractérisation

de variants thermostables de

l'amylosaccharase

Ce chapitre a été publié dans Protein Science.

Combinatorial engineering to enhance amylosucrase thermostability. Emond S., André I., Jaziri K., Potocki-Véonèse G., Mondon P., Bouayadi K., Kharrat H., Monsan P. and Remaud-Siméon M. (2008). Protein Science, 17(6):967-76.

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

123

Combinatorial engineering to enhance amylosucrase thermostability

1. SUMMARY

Amylosucrase is a transglucosidase that catalyzes amylose-like polymer synthesis from

sucrose substrate. About 60,000 amylosucrase variants from two libraries generated by the

MutaGenTM random mutagenesis method were submitted to an in vivo selection procedure

leading to the isolation of more than 7,000 active variants. These clones were then screened

for increased thermostability using an automated screening process. This experiment yielded

three improved variants (two double mutants and one single mutant) showing 3.5 to 10-fold

increased half-lives at 50°C compared to the wild-type enzyme. Structural analysis revealed

that the main differences between wild-type amylosucrase and the most improved variant

(R20C/A451T) might reside in the reorganization of salt bridges involving the surface residue

R20 and the introduction of a hydrogen bonding interaction between T451 of B' domain and

D488 of flexible loop 8. This double mutant is the most thermostable amylosucrase known to

date and the only usable at 50°C. At this temperature, amylose synthesis by this variant using

high sucrose concentration (600 mM) led to the production of amylose chains twice longer

than those obtained by the wild-type enzyme at 30°C.

2. INTRODUCTION

Naturally available enzymes are usually not optimally suited for industrial applications. This

incompatibility is often related to their lack of stability under process conditions. The use of

high reaction temperatures may be advantageous regarding parameters like substrate and

product solubility, viscosity, process speed and microbial contamination. Moreover, high

stability is often considered as an economic advantage to reduce the enzyme quantity used in

industrial processes. For the past two decades, many methodologies describing protein

thermostability improvement through the introduction of mutations have been reported,

including comparison of naturally occurring homologous proteins, rational design and

directed evolution (Eijsink et al., 2004; Lehmann and Wyss, 2001; van den Burg and Eijsink,

2002). Sequence or structure comparisons of mesophilic enzymes with thermophilic relatives

has indeed shown to be an efficient approach to select thermostabilizing mutations (Ditursi et

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

124

al., 2006; Haney et al., 1999; Hytonen et al., 2005; Miyazaki et al., 2001; Perl et al., 2000).

However, numerous protein sequences or reliable structural data are needed for this strategy

to be effective. Other rational strategies for stability engineering based on tertiary structure

analysis usually aim at improving the packing of the hydrophobic core, extending networks of

salt-bridges and hydrogen bonds that will favourably enhance the enthalpic contribution or

reduce the entropy of the unfolded state through salt or disulfide bridges, glycine substitutions

and introduction of prolines in turns (Eijsink et al., 2004; Vieille and Zeikus, 2001). However,

no general predictive rules enabling the design of proteins with increased stability can be

proposed despite numerous successful experimental reports. Elucidating the structural basis of

thermostability for a given protein and finding ways to improve it often appears as a specific

task depending strongly on the structural context.

Directed evolution appears as an efficient complementary approach to rational engineering.

This methodology consists of using random mutagenesis and recombination methods to

construct large libraries of protein variants which are subsequently selected or screened for

the desired trait. The identification of amino acids involved in specific functional features is

thus allowed through the exploration of the entire protein sequence without a priori

knowledge of its structure-activity relationships (Bloom et al., 2005; Petrounia and Arnold,

2000). This strategy has shown to be a powerful engineering approach to tailor the properties

of enzymes for a variety of industrial needs, such as increased thermostability, activity in

organic solvents and altered substrate specificity (Yuan et al., 2005). Noteworthy, the

outcome of directed evolution experiments is critically dependant on how libraries are

screened or selected. Therefore, the use of this approach is mainly limited by the development

of reliable high-throughput selection and screening systems enabling the isolation of the best

mutant(s) among the available diversity.

Amylosucrase from Neisseria polysaccharea (AS, EC 2.4.1.4) is a glucansucrase from

Glycoside Hydrolase (GH) family 13 that catalyses the de novo synthesis of a water-insoluble

amylose-like polymer from sucrose, a readily available and cheap agroresource (Potocki de

Montalk et al., 1999; Potocki de Montalk et al., 2000b). Noteworthy, the linear α-1,4 chains

formed during the reaction precipitate into semi-crystalline networks or aggregates when

reaching critical concentration and length, and cannot be further elongated. At 30°C, the

control of amylose chain precipitation is nicely monitored by sucrose initial concentration and

this enables the production of amylose with different morphologies and sizes (Potocki-

Veronese et al., 2005). Due to sucrose availability and low-cost, AS is an attractive

biocatalyst for amylose-like polymer synthesis. However, the development of industrial

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

125

processes involving AS is limited by its low catalytic efficiency on sucrose alone (kcat = 1 s-1)

and thermostability (t1/2(50°C) = 3 min). Further application developments thus clearly

require adapting AS to harsher reaction conditions. Rational improvement of these properties

would benefit from comparisons with homologous proteins displaying different stability and

activity characteristics. Nevertheless, such an approach is not possible in the case of AS since

the only other described amylosucrase, isolated from mesophilic microorganism Deinococcus

radiodurans, possesses similar stability and activity properties (Pizzut-Serin et al., 2005).

Directed evolution techniques have already allowed the isolation of mutants displaying 1.5 to

4.2-fold increased activity compared to wild type AS (van der Veen et al., 2004; van der Veen

et al., 2006).

The present study describes the improvement of AS thermostability using directed evolution.

We previously reported the optimization of a two-step in vivo selection and automated

screening process enabling the search for AS variants with increased thermal stability (Emond

et al., 2007)(See also Chapter III). In the present study, we applied this procedure to screen

two different AS mutant libraries generated by MutaGenTM, an original random mutagenesis

technique based on the use of low-fidelity DNA polymerases (Bouayadi et al., 2002; Emond

et al., 2008b; Mondon et al., 2007b)(see also Chapter II). This work led to the isolation of

three improved AS variants. Their properties are described and discussed further.

3. RESULTS AND DISCUSSION

3.1 Isolation of thermostable amylosucrase variants

Wild-type AS whole encoding sequence was employed as template to introduce genetic

diversity using the MutaGenTM technique (Emond et al., 2008b)(See Chapter II). This

approach consists in generating random mutations by replicating the parental sequence with

human error-prone DNA polymerases. Two AS variant libraries, named A and B, were

constructed by utilizing two different polymerases, DNA polymerases β and η respectively.

Cloning and transformation of the mutagenized products to E. coli TOP10 yielded

approximately 8×105 clones for library A and 1×105 for library B. Plasmid DNA isolated

from these clones constituted the storage form of the libraries. The base mutation rates,

determined through DNA sequencing of randomly chosen clones, were 1.7 and 10.9

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

126

mutations per kb for libraries A and B, respectively. These values were shown to be related to

the amounts of active AS variants which were 75% for library A and 20% for library B.

Transformation of library A to E. coli JM109 cells yielded 30,000 colonies which were then

subjected to selection with sucrose as sole carbon source. Approximately 4,500 active AS

expressing clones (47 microplates) were picked from these selective plates to inoculate small-

volume cultures in 96-well format that were stored at -20°C after growth. This library of

individualized active AS variants was then screened for increased thermostability after a heat

treatment step at 50°C for 20 minutes. The same procedure was followed to isolate and screen

2,700 active AS expressing clones from library B.

Among the variants screened, two clones from library A and one from library B were found to

be more thermostable compared to the wild-type AS and were thus retained for more detailed

characterization. The sequencing of the three selected variants revealed the mutations listed in

table 22. Both variants 1 and 2, isolated from library A, are double mutants, R20C/A451T and

A170V/Q353L respectively, each of them also contained an additional silent mutation.

Mutant 3 isolated from library B is a single mutant, P351S, enduring three silent mutations.

Tableau 22 : Nucleotide substitutions and resulting amino acid replacements of the variants selected after

screening for thermostability.

Mutant Library Nucleotide Amino acid Location

1 A c58t R20C N-terminus

g1351a A451T in B’ domain (loop 7)

a1834g** N612

2 A c285t** S95

c509t A170V in helix α2

a1058t Q353L in loop 6

3* B g786a** P262

c1051t P351S in loop 6

t1197c** F399

c1551t** N517

* Variant described previously (Emond et al., 2007) (See Chapter III)

** Silent mutation

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

127

3.2 Thermal resistance of wild-type and variant amylosucrases

The selected AS variants were purified to electrophoretic homogeneity for further comparison

with the wild-type enzyme. The stability of wild-type AS and selected variants was assessed

by measuring their half-lives at 50°C (figure 41A). To determine their temperature

dependency, initial specific activities were measured over a range of temperatures from 30°C

to 55°C (figure 41B).

Figure 41 : Thermostability of AS and its variants. (A) Thermal stability of wild-type AS and variants

R20C/A451T, A170V/Q353L, P351S and A451T at 50°C. Wild-type and variant enzymes were incubated at

50°C and, at regular time intervals, samples were removed and assayed for AS activity at 37°C. (B) Temperature

dependency of wild-type AS and R20C/A451T, A170V/Q353L, P351S and A451T variants. Specific activities

were measured over a range of temperature from 30°C to 55°C with 146 mM sucrose in 50 mM Tris–HCl pH

7.0.

Tableau 23 : Stability properties of wild-type AS and its variants.

Enzyme t1/2 (50°C) Topt (°C)

Wild-type AS 3 min 36

R20C/A451T 32 min 40

A170V/Q353L 10 min 40

P351S 24 min 36

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

128

All the variants isolated during screening exhibited higher half-lives at 50°C than their wild-

type parent (figure 41A and table 23). Whereas the wild-type enzyme denatured very rapidly

(t1/2 = 3 min; table 26), R20C/A451T, A170V/Q353L and P351S mutants displayed half-lives

of 32, 10 and 24 min, respectively (figure 41A; table 23). As shown on figure 41B, the

activity-temperature profile of the double mutants R20C/A451T and A170V/Q353L was

broadened in comparison to the wild-type enzyme. Stabilization of these variants was

accompanied by an increase in the optimal temperature (40°C vs 36°C for wild-type AS; table

23 and figure 41B) and their activity between 40°C and 50°C was 1.5 to 2.5 times higher than

that of wild-type AS (figure 41B). Although no significant increase in optimal temperature

was observed for the P351S mutant (table 23), its specific activity between 45°C and 55°C

was higher than that of the wild-type enzyme (figure 41B), thus confirming the gain of

thermostability.

Double mutant R20C/A451T was the most stable enzyme at 50°C identified in this study.

Interestingly, a variant displaying the R20C substitution combined with the F598S mutation

was previously isolated during a screen for more active AS variants (van der Veen et al.,

2004; van der Veen et al., 2006). To analyze the contribution of the A451T substitution to the

improvement of AS thermostability, we constructed the A451T single mutant and the

resulting enzyme exhibited a half-life of 17 min at 50°C. In conclusion, the combination of

the R20C and A451T substitutions had clearly a beneficial effect on the enzyme stability.

3.3 Structural basis of thermostabilization mechanisms

AS is a (β/α)8-barrel enzyme, which possesses the three common domains found in GH

family 13: the characteristic barrel-catalytic A domain, a B domain between β-strand 3 and α-

helix 3, and a C-terminal Greek key domain. Beside these common features, AS structure also

contains two unique additional domains, namely the N-terminal α-helical domain, and a B’-

domain between β-strand 7 and α-strand 7 of the catalytic barrel (Skov et al., 2001). The five

mutations observed in the three thermostable variants isolated from screening are scattered all

over the protein structure (Table 23 and figure 42): three are located in the catalytic A domain

(A170V, P351S, Q353L), one in the specific B’ domain (A451T) and another one in the N-

terminal domain (R20C). Among these five point mutations, two of them (R20C and A170V)

are found on the protein surface, while the three remaining ones (P351S, Q353L, and A451T)

are located inside the enzyme structure, but do not affect the catalytically essential residues of

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

129

AS previously identified (Sarcabal et al., 2000). Most of the exchanges observed are located

both in α-helices and in loops that connect β-strands with α-helices of the catalytic barrel and

none of them could have been predicted by rational analysis. To analyze the contribution of

these newly introduced residues to AS thermostabilization, the three variants identified during

screening were constructed in silico using the wild type enzyme structure as template.

Generated 3D-models of variants were subsequently subjected to an energy minimization

procedure. Although extensive molecular dynamics simulations would be needed to

investigate thoroughly protein conformation changes induced upon mutation, energy

minimization could still provide some hints regarding the possible structural determinants

likely to play a role on AS stabilization.

Double mutant R20C/A451T was the most thermostable variant. Wild-type AS structural

analysis revealed that R20 is a surface residue of the N domain, potentially involved in a salt-

bridge interaction with both D13 and E24 (Figure 43A). The electrostatic contribution to the

free-energy change upon such salt-bridge formation has been shown to vary significantly,

from being destabilizing to stabilizing to the protein structure depending on their geometry

location in the protein (Hendsch and Tidor, 1994; Kumar and Nussinov, 1999; Makhatadze et

al., 2003).

R20

A170

A451

P351

Q353

R20

A170

A451

P351

Q353

Figure 42 : Overview of mutation sites affecting amylosucrase thermostability. Secondary structure

elements are rendered in cartoon. Crystallographic maltoheptaose molecule is shown as a reference, coloured

in yellow in AS to highlight the position of the catalytic pocket (PDB 1MW0).

130

Figure 43 : Comparison between wild-type AS (A and C) and double mutant R20C/A451T (B and D).

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

131

The geometrical positioning of the interacting side chains in the salt bridges with respect to

each other is a very important determinant of salt bridge stability. The analysis of wild-type

AS structure reveals that a network of salt bridges is likely to occur between R20-E24, R20-

D13 and R10-D13 (Figure 43A). On the other hand, average residue B-factors (Reetz et al.,

2006) also indicate that these surface residues belong to a poorly ordered region (B-factors

>30), possibly indicating a high mobility. The examination of the variant minimized structure

indicates that the R20C substitution disrupts disrupts the D13-R20-E24 salt-bridge observed

in wild-type AS (Figure 43B). This event is accompanied by a reorientation of D13 and E24

side-chains which can then form additional salt-bridges with R10 and K25, respectively

(Figure 43B). The second residue mutated in the R20C/A451T variant is located at the end of

the B’ domain. From visual inspection of the minimized R20C/A451T mutant structure,

stabilization is proposed to be due to a favorable enthalpic hydrogen bonding interaction of

the introduced Threonine side chain (A451T) with Asp488 residue located in loop 8 of the

catalytic core (Figure 43C and 43D).

The second most thermostable variant, P351S, displays half-life time at 50°C increased by 8-

fold compared to wild-type AS, which is then of about same order of R20C/A451T mutant.

The drastic effect on thermostability of such mutation at the loop connecting the β6-strand

with α6-helix of the catalytic barrel could increase the loop flexibility at this strategic region

what might then result in an entropic penalty. However this negative contribution to the free

energy change might be compensated by favourable enthalpic hydrogen-bonding interaction

Figure 44 : Comparison between AS-WT (A) and single mutant P351S (B). For illustrative purposes, the

maltoheptaose molecule from 1MW0 structure is shown as a reference, coloured in yellow in the AS catalytic

pocket.

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

132

between the introduced serine residue and T398 of the catalytic barrel that could also help to

stabilize the protein core (Figure 44).

The double mutant A170V/Q353L possesses a 3.5-fold increased half-life time at 50°C

compared to wild-type AS. Both mutations correspond to substitutions by more bulky

hydrophobic side chain residues. While A170 is a surface residue exposed to solvent of the

catalytic barrel α2 helix, Q353 belongs to loop 6 of the catalytic domain A and is located two

positions away in the sequence from P351. Given that single mutants have not been

constructed and characterized, it is difficult to assess the effect of individual mutations.

Nonetheless, Figure 45 suggests that L353 is nicely embedded in a hydrophobic protein core,

and such hydrophobic packing with nearby hydrophobic L357, A475 and I474 has been

shown to be a major stabilizing factor for thermophiles (Vieille and Zeikus, 2001).

Figure 45 : Representation of the hydrophobic region surrounding Q353L mutation in double mutant

A170V/Q353L.

3.4 Amylose synthesis by thermostable amylosucrase variants

Amylose productions by the wild-type and the two most thermostable variants, namely the

R20C/A451T and P351S mutants (table 24), were carried out over a 24 h period using either

100 or 600 mM sucrose at two different reaction temperatures, 30 or 50°C.

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

133

When using the P351S mutant at 30°C and 50°C, the amount of produced amylose was

insufficient to visualize any precipitate in the final reaction media and to complex iodine.

Therefore, this mutant which appeared to be prone to aggregation in long-term reactions

cannot be considered as exploitable for amylose synthesis.

HPAEC-PAD analysis of the reaction products showed that the wild-type AS and the

R20C/A451T double mutant produced the same compounds from 100 and 600 mM sucrose,

namely glucose, fructose, turanose, trehalulose, maltooligosaccharides of increasing size and

amylose. This indicates that the mutations did not alter the enzyme specificity.

At 30°C, the average degree of polymerization (DP) of the amylose formed was dependant on

the sucrose concentration for both the wild type and the mutant enzyme, the average chain

length decreasing with the increase of sucrose concentration as previously shown (Potocki-

Veronese et al., 2005). However, from 600 mM sucrose, the amylose production yield of the

mutant (53 g/l) increased significantly compared to that of the wild type (33g/l). Due to its

best thermostability and specific activity at 30°C, the mutant was able to consume more

sucrose than the wild-type after 24 h reaction (table 24).

At 50°C, the wild-type enzyme was not able to consume any sucrose because of its poor

thermostability. Indeed, the R20C/A451T mutant is the only amylosucrase functional at this

temperature. The effect of sucrose concentration on amylose chain length was less

Tableau 24 : Analysis of the products synthesized by wild-type AS and R20C/A451T variant (MOS: maltooligosaccharides).

Temperature (°C) Sucrose (mM) λλλλmax Average DP MOS and amylose (DP>3)

mass yield (in g.l-1)

100 580 62 11 Wild-type AS 30°C

600 512 28 33

100 584 66 11 30°C

600 546 39 53

100 576 58 12 R20C/A451T

50°C 600 568 52 31

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

134

pronounced than that observed at 30°C., Amylose (DP>3) with an average DP of 58 and 52

were synthesized from 100 mM and 600 mM sucrose, respectively (table 24). Notably, from

600 mM sucrose, we observe that the average chain length of the products formed by the

mutant increases with the temperature. As shown on figure 46, the longest α−1,4 chain

synthesized at 30°C and visualized on HPAEC profiles corresponded to DP 61, while the

synthesis performed at 50°C yielded longer and more concentrated chains.

We have previously shown that the amylose produced from 100 mM sucrose at 30°C by the

wild-type AS is organized in semi-crystalline networks (Potocki-Veronese et al., 2005).

Conversely, amylose synthesized from 600 mM sucrose forms 94% type-B crystalline

aggregates (Potocki-Veronese et al., 2005). The reaction temperature increase from 30°C to

50°C did not influence significantly the weak self-assembling properties of the amylose

chains produced from 100 mM sucrose but probably reduced more severely the self-assembly

of the chains synthesized from 600 mM sucrose, which were more accessible to enzyme

elongation. The result is that higher yield (31 g/l) of long amylose chains can be synthesized

with the thermostable R20C/A451T mutant.

Figure 46 : HPAEC profile of the amylose chains synthesized by the R20C/A451T amylosucrase variant

after a 24 h reaction on 600 mM initial sucrose at 30°C (blue) or 50°C (black).

4. CONCLUSION

We have described the identification of thermostable variants of N. polysaccharea

amylosucrase using a combinatorial engineering approach based on the construction of

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

135

random mutant libraries, subsequently selected and screened for the desired trait. This

strategy led to the identification of three AS variants displaying 3.5 to 10-fold increased half-

lives at 50°C compared to the parent wild-type enzyme. Among them, the double mutant

R20C/A4551T is the most thermostable amylosucrase characterized to date. This new variant

was able to catalyze at 50°C the high yield synthesis of amylose chains probably displaying

different self-assembling properties than those produced at 30°C. Resulting physico-chemical

properties will be further investigated. In addition, a preliminary in silico comparative

analysis between the wild-type AS structure and the modeled variants allowed highlighting

molecular features possibly implicated in thermostability enhancement. To further optimize

amylosucrase, the combination of the mutations identified here with substitutions involved in

the enzyme efficiency and/or specificity obtained through rational and combinatorial

engineering will be investigated in a future study.

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

136

5. MATERIALS AND METHODS

5.1 Bacterial strains and plasmids

One Shot® E. coli TOP10 (Invitrogen) was used for transformation of ligation mixtures. E.

coli JM109 (Promega) was used to screen AS variants and for large-scale production of the

selected mutants. Plasmid pGST-AS, derived from pGEX-6P-3 (GE Healthcare Biosciences),

was used for the construction, selection and screening of AS random mutagenesis libraries

and for the production of glutathione S-transferase (GST)–amylosucrase fusion proteins

(Potocki de Montalk et al., 1999). E. coli cells were grown on LB (agar) with 100 µg/mL

ampicillin. For expression of amylosucrase in E. coli JM109 media were supplemented with 1

mM isopropyl-β-D-thiogalactose (IPTG).

5.2 DNA manipulations

Restriction endonucleases and DNA-modifying enzymes were purchased from New England

Biolabs and used according to the manufacturer’s instructions. DNA purification was

performed using QIAQuick (PCR purification and gel extraction) and QIASpin (miniprep and

maxiprep) (Qiagen). DNA sequencing was carried out using the dideoxy chain termination

procedure by MilleGen sequencing service (Labège, France).

5.3 Construction, selection and screening of AS random mutagenesis libraries

Two libraries of AS variants, named A and B, were constructed by replicating wild-type AS

encoding sequence with human Pol β and Pol η respectively following the MutaGen

technique patented by MilleGen (Bouayadi et al., 2002; Mondon et al., 2007b). Detailed

description of the experimental procedure is reported elsewhere (Emond et al., 2008b)(See

also Chapter II). AS libraries were cloned into pGEX-6P-3. Ligation products were first

transformed in E. coli TOP10 to create the libraries. After plasmid extraction from the

resulting colonies, the library was then expressed in E. coli JM109 for selection and

screening.

A selection step was performed in order to isolate colonies expressing an active AS variant

(van der Veen et al., 2004). After transformation, E. coli JM109 cells were plated on solid LB

containing 100 µg/mL ampicillin. After growth, the colonies were scraped and diluted in

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

137

physiological water to an OD600 of 10-4. The clones were then subjected to selection pressure

by plating them onto solid M9 medium (42 Mm Na2HPO4, 24 mM KH2PO4, 9 mM NaCl, 19

mM NH4Cl, 1 mM MgSO4, 0.5 µg/mL thiamine) containing 50 g/L sucrose as sole carbon

source and 100 µg/mL ampicillin. The plates were incubated for 3 to 5 days at 30°C, to obtain

sufficient cell growth linked to active amylosucrase production.

Colonies expressing active AS variants were picked using colony picker QpixII (Genetix) and

transferred to sterile 96-well microplates (NuncTM Brand Products, Denmark) filled with 150

µL LB medium. After 24 h of growth at 30°C under horizontal shaking (250 r.p.m) in an

incubator-shaker (Kühner), microplate wells were filled with 100 µL sterile Glycerol 30 %

(v/v) and stored at -20°C. These microplates are referred as storage microplates.

The screening procedure was performed as previously described (see chapter III). Storage

microplates were thawed and replicated to inoculate cultures in 96-well sterile microplates

referred as starter microplates (150 µL LB per well) grown for 24 h at 30°C under horizontal

shaking. These starter cultures were then replicated to start cultures for recombinant AS

production in sterile 96-well microplates (per well: 200 µL LB, 1 mM IPTG) which were

incubated at 30°C for 24 h under horizontal shaking. After growth, lysozyme was added to a

final concentration of 0.5 g/L and microplate cultures were frozen at –80°C for 8 to 12 h.

After thawing for 1 h at room temperature, AS variants were assayed for thermostability on an

integrated robotic TECAN Genesis RSP-200 platform. 80 µL of crude cell extracts were

transferred in a non sterile 96-well microplate (Barloworld Scientific, UK) and subsequently

submitted to a heat treatment step (20 min, 50°C). Enzymatic reaction was then performed by

adding 80 µL of sucrose to a final concentration of 146 mM followed by incubations at 37°C

for 4 h. Reducing sugar production was measured following a miniaturized dinitrosalicylic

acid (DNS) assay described previously (Emond et al., 2007)(See also Chapter III).

5.4 Site-directed mutagenesis

Site-directed mutagenesis was carried out with the QuikChangeTM site-directed mutagenesis kit

(Stratagene) as previously described (Sarcabal et al., 2000) to introduce the A451T

substitution into the wild-type AS encoding sequence. A KpnI restriction site was also

introduced silently to screen the correct clones. Plasmid pGST-AS (Potocki de Montalk et al.,

1999) was used as template. The pair of primers used for mutagenesis inverted PCR was

(KpnI restriction site is underlined and mutated bases are indicated in bold):

� AS-A451T-for, 5’-TGTCAGTGGTACCACCGCGGCATTGGTCGGCT-3’ ;

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

138

� AS-A451T-rev, 5’-AGCCGACCAATGCCGCGGTGGTACCACTGACA-3’.

The resulting clones were confirmed by DNA sequencing.

5.5 Production, purification and activity assay of wild-type and variant AS

E. coli carrying the recombinant plasmid containing wild-type or mutated AS encoding

sequence was grown on LB containing 100 µg/mL ampicillin and 2 mM IPTG for 15 h. The

cells were harvested by centrifugation, resuspended and concentrated to an OD600 of 80 in

PBS buffer (140 mM NaCl, 2.7 mM KCl, 10 mM Na2HPO4, 1.8 mM KH2PO4, pH 7.3). The

intracellular enzyme was extracted by sonication and the lysate supernatant was used as the

source for enzyme purification. Overexpression was verified by sodium dodecylsulfate–

polyacrylamide gel electrophoresis (SDS–PAGE).

Purification of wild-type and mutated enzymes was performed as previously described

(Potocki de Montalk et al., 1999) by affinity chromatography of the GST/AS fusion protein

on glutathione–Sepharose 4B (GE Healthcare Biosciences). The fusion protein solution was

subjected to proteolysis to remove the GST-tag, using the PreScission protease (GE

Healthcare Biosciences). The purified AS was finally eluted in PreScission buffer (50 mM

Tris–HCl pH 7.0, 150 mM NaCl, 1 mM EDTA, 1 mM dithiothreitol). The enzyme was

concentrated using centricon-10 (Amicon, Millipore).

The protein content was determined by the micro-Bradford method, using the Bio-rad reagent

(Bio-Rad laboratories, Hercules, CA) and bovine serum albumin as a standard (Bradford,

1976). Specific amylosucrase activity was measured at 30°C with 146 mM sucrose by HPLC

analysis using the procedure described below (carabohydrate analysis).

5.6 Thermostability of wild-type and mutant amylosucrase

Half-lives of thermal inactivation were determined for purified wild-type and variant GST-AS

by incubating the enzymes (around 500 mg/L) at 50°C for various time intervals. Initial and

residual activities were measured at 37°C with 146 mM sucrose in PBS buffer at pH 7.3 using

the DNS method to quantify the released reducing sugar. The first-order rate constant, kd, of

irreversible thermal denaturation was obtained from the slope of the plots of ln (initial activity

/ residual activity) versus time, and the half-lives (t1/2) were calculated as ln2/kd.

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

139

5.7 Activity-temperature profile of wild-type and mutant amylosucrases

Initial specific activities of the purified wild-type and mutant amylosucrases were measured at

temperatures ranging from 30 to 55°C, in the presence of 146 mM sucrose and Tris 50 mM,

pH 7.0. Fructose and glucose concentrations were determined by HPLC using the procedure

described below. It was checked for all tested enzymes that the ratio between the glucose

(released by sucrose hydrolysis) and the fructose production rates (amount of free glucose or

fructose released versus time) was independent of the reaction temperature.

5.8 In vitro synthesis of amylose and oligosaccharides

Reactions were performed using the wild-type AS and the double mutant R20C/A451T at 1

U/mL (activity measured at 30°C on 146 mM sucrose with 0.1 g/L glycogen in 50 mM Tris-

HCl, pH 7.0). Reaction using the P351S variant was carried out at 0.5 U/mL since this

enzyme was prone to aggregate at higher concentrations. Synthesis reactions were performed

for 24 h at 30 and 50°C in 50 mM Tris-HCl, pH 7.0, containing 100 or 600 mM sucrose. For

carbohydrate analysis, samples collected at the beginning and at the end of the synthesis were

heated at 90°C during 5 min to stop the reaction.

5.9 Carbohydrate analysis

To determine the temperature dependency of wild-type and variant amylosucrases, glucose

and fructose concentrations were measured using a refractometer (Dionex), after separation

with a Ca2+ column (Biorad) and elution at 80°C with water at 0.6 mL/min flow rate.

After 24 h reaction using sucrose as substrate, the final media composition contains a soluble

fraction (monosaccharides and oligosaccharides) and a precipitate (longer α-1,4 linked linear

chains). Quantification of the products contained in the final reaction media was performed by

high-performance anion-exchange chromatography with pulsed amperometric detection

(HPAEC-PAD). For the determination of the reaction yields by quantification of

monosaccharides and oligosaccharides, the reaction media supernatants were diluted in water

to 17 mg/kg of total sugars. For analysis of the longer amylose chains, the final reaction

media (containing both soluble and insoluble products) was solubilized in 1 M KOH to a final

polymer content of 10 g/L. Separation was performed on a 4 × 250 mm Dionex Carbo-pack

PA100. The flow rate of 150 mM NaOH was 1.0 mL/min and an acetate gradient was applied

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

140

as follows: 0-20 min, 6-196 mM; 20-70 min, 196-303.5 mM; 70-134 min, 303.5-450 mM;

135-140 min, 6 mM. Detection was performed by use of a Dionex ED40 module with a gold

working electrode and a Ag/AgCl pH reference. Amylose chain (DP>3) yields were

determined as the difference between the amount of sucrose consumed and the amount of

glucosyl residues incorporated into the soluble products (glucose, sucrose isomers, maltose

and maltotriose).

5.10 Iodine Binding Properties

The iodine reactivity of the amyloses produced by the wild-type AS and the double mutant

R20C/A451T was measured. The final reaction media (20 µL) were solubilized with 20 µL of

2 M KOH, neutralized with 200 µL 0.1 N HCl and mixed with 32 µl of aqueous iodine

solution [2% (w/v) KI and 0.2% (w/v) I2] and 8 µL of 0.1 N HCl in microtiter plates. The

maximum absorption wavelength (λmax) of the iodine/amylose complexes was determined by

recording spectra between 500 and 690 nm with 2 nm steps, on a Sunrise spectrophotometer

(Tecan, Switzerland). The corresponding average DP was calculated from the following

equation previously established for DP 28-70 amylose chains (John et al., 1983):

103/λmax = 11.6/DP+1.537

5.11 Computational modeling of AS variants

In silico construction of AS mutants was performed using the coordinates of the AS

crystallographic structure (Protein Databank entry: 1MW0). Hydrogens were added to each

atom of the AS protein using the InsightII molecular modelling package (Accelrys, San

Diego, CA, USA) running on a Silicon Graphics O2 workstation. The crystallographic water

molecules and bound substrate were removed from the structure. The AMBER9 software

(http://amber.scripps.edu/) was subsequently used to optimize the energy of the protein

structure in gas-phase using a combination of steepest descent and conjugated gradient

minimization steps.

To assess the contribution of the individual amino acids to the thermostability of AS, we

constructed the AS mutants, in which the amino acids were individually replaced in silico

with the corresponding amino acids observed in isolated improved mutants. Starting from the

optimized AS structure, site mutations were modeled using the Biopolymer module of

Chapitre IV : Variants thermostables de l'amylosacharase

141

InsightII software package (Accelrys). The conformation of the mutated residue side chain

was optimized by manually selecting a low-energy conformation from a side-chain rotamer

library. Steric clashes (van der Waals overlap) and non-bonded interaction energies

(Coulombic and Lennard-Jones) were evaluated for the different side-chain conformations.

All mutants were subsequently minimized following the same energy minimization procedure

described for AS and using the last available version of AMBER9 molecular mechanics force

field . All drawings were performed using PyMOL software (DeLano, 2002).

142

Conclusion

Conclusion

143

Les travaux qui viennent d’être présentés ont été réalisés dans le cadre de l’optimisation par

évolution dirigée de l’amylosaccharase, une enzyme d’intérêt pour la valorisation du

saccharose, agroressource abondante et peu coûteuse. Ils ont été axés autour de deux objectifs

généraux. Le premier consistait à appliquer la technique MutaGenTM pour la génération de

banques de variants enzymatiques et à démontrer l’utilité des ADN polymérases à fort taux

d’erreurs comme outils de mutagénèse aléatoire. Le second objectif était la construction par

ingénierie combinatoire de nouvelles amylosaccharases plus thermostables et résistantes à la

dénaturation par les solvants organiques.

Il convient ici de rappeler brièvement les données à notre disposition au début de nos travaux.

1- Un des projets internes à la société MilleGen visait à employer MutaGenTM pour

augmenter la diversité initiale de banques d’anticorps (ou de fragments d’anticorps). La

perspective principale de ces travaux, initiés dans le courant de l’année 2001, est

l’identification de nouveaux anticorps thérapeutiques. Les banques générées au cours de ce

projet ont fait récemment l’objet d’un dépôt de brevet et d’une publication scientifique

(Mondon et al., 2007a; Mondon et al., 2007b). La longueur des matrices parentales employées

au cours de ce projet était de 700 bp. Au début de nos travaux de thèse (octobre 2003), la

technique MutaGenTM n’avait jamais été appliquée à des séquences de plus de 1 kb en raison

de la faible processivité de certaines ADN polymérases, en particulier pol β. D’autre part, la

technique MutaGenTM n’avait pas encore été utilisée dans le cadre d’un projet d’évolution

dirigée d’enzyme d’intérêt industriel.

2- Des travaux d’évolution dirigée de l’AS de N. polysaccharea étaient depuis 2002 en

cours au sein de l’équipe CIMES. Ces travaux ont consisté au développement de méthodes de

sélection et de criblage dédiées à l’AS (et plus généralement aux glucane-saccharases) et ont

conduit à l’identification de variants plus actifs que l’AS sauvage à partir d’un échantillon de

150 mutants actifs provenant d’une banque de première génération générée par une approche

combinant la PCR à erreurs et le DNA shuffling (van der Veen et al., 2004; van der Veen et

al., 2006). Cependant, les protocoles de criblage développés au cours de ce projet n’étaient

pas optimisés pour le criblage fiable de banques (ou de sous-banques) de taille plus

importante. Leur inconvénient principal était en particulier lié au faible niveau d’expression

au format microplaque des variants obtenus à partir du vecteur d’expression (pZErO) utilisé

pour le clonage des banques.

Conclusion

144

Dans ce contexte, l’approche que nous avons choisie pour atteindre nos objectifs a été

décomposée en trois étapes :

1- Adapter la technique MutaGenTM à un gène de taille importante (2 kb), codant

l’amylosaccharase de N. polysaccharea et analyser la diversité générée avec cette méthode.

2- Optimiser le procédé de sélection et de criblage des banques de variants afin de

pouvoir analyser un plus grand nombre de clones et identifier de manière fiable des mutants

plus thermostables ou plus résistants à la dénaturation par les solvants organiques.

3- Analyser les propriétés des variants thermostables de l’AS isolés au cours du

criblage des banques générées via la technique MutaGenTM et identifier les déterminants

structuraux à l’origine de l’amélioration de la stabilité thermique chez ces variants.

Nous nous proposons à présent de faire le bilan de nos travaux et d’en dégager les

perspectives.

Construction et analyse des banques de variants de l’AS avec la technique MutaGenTM

Trois banques de variants de l’AS ont été construites en appliquant la méthode MutaGenTM à

la séquence codant l’AS sauvage. Ces banques ont été générées de façon à introduire

aléatoirement des mutations sur toute la séquence codante (banques A et B) ou sur un segment

codant pour une région de l’enzyme située entre les résidus 242 et 470 (dans laquelle sont

localisés des résidus clés pour l’activité catalytique de l’enzyme ; banque C). Les banques A

et B ont été construites en employant respectivement les ADN polymérases pol β et pol η. La

banque C a, quant à elle, été créée avec pol η. L’analyse de la diversité générée dans chaque

banque a montré que leurs caractéristiques (taux de mutations, substitutions, délétions et

additions) dépendent de l’ADN polymérase employée. Ainsi, les variants générés avec pol β

(banque A) présentent un taux de mutation quatre à sept fois inférieur à ceux générés avec pol

η (banques B et C). Ces résultats montrent que la charge mutationnelle moyenne des membres

d’une banque peut être modulée en fonction de l’ADN polymérase employée. D’autre part, la

représentation des différents types de mutations varie selon les banques. Ainsi, la technique

MutaGenTM permet d'accéder à une diversité différente en fonction de l'ADN polymérase

utilisée et de générer des variants combinant plusieurs types de mutations. En particulier,

certains variants obtenus avec pol η sont affectés par des délétions de plusieurs bases

successives qui peuvent entraîner l'élimination de résidus au niveau de la séquence protéique

Conclusion

145

primaire. La méthode MutaGenTM permet donc d'obtenir des mutants possédant des

modifications rarement observées en utilisant d'autres techniques de mutagénèse aléatoire.

Notre travail, ainsi que celui rapporté récemment par Mondon et al. (2007), démontre donc le

potentiel de la technique MutaGenTM pour la génération de diversité à travers l'emploi de deux

ADN polymérases présentant des propriétés très différentes, pol β et pol η. MilleGen

développe actuellement cette méthode via l'utilisation d'autres polymérases comme pol λ, pol

ι ou pol κ (voir tableau 2). Ces travaux devraient permettre d'élargir la diversité accessible

par cette approche.

Optimisation du procédé de sélection et de criblage des banques de variants de l’AS

Sur la base du travail décrit par Van der Veen et al. (2004), nous avons développé et optimisé

une procédure permettant d'identifier des variants de l'AS plus thermostables ou plus

résistants à la dénaturation par les solvants organiques. Elle comporte deux étapes

successives:

1- Un test de sélection in vivo permettant d'éliminer les variants inactifs de l'AS.

2- Le criblage automatisé des variants actifs permettant d'identifier ceux possédant une

amélioration pour la propriété désirée.

L'augmentation du niveau d’expression au format microplaque des variants de l'AS était

requise pour améliorer la sensibilité du protocole de criblage initial. Nous avons donc

remplacé le plasmide pZErO par le vecteur d'expression pGEX qui permet de produire 10 à

50 fois plus d'enzyme. La variabilité du protocole de criblage a ensuite été minimisée en

standardisant et automatisant chacune de ses étapes : mise en culture et croissance des

bactéries en microplaque, induction de l’expression de l’enzyme, lyse des cellules, réaction

enzymatique et dosage colorimétrique des sucres réducteurs. L'expression de l'AS

recombinante au format microplaque a été normalisée en diminuant le coefficient de variance

de 27 à 12.5% notamment grâce à l'utilisation d'une étape de pré-culture en plaque 96-puits

des clones bactériens. Des conditions sélectives ont ensuite été définies de manière à isoler

des variants de l'AS plus thermostables ou résistants au DMSO.

Nous avons utilisé cette procédure afin d'identifier des variants thermostables de l'AS dans les

banques A et B. Environ 7000 variants actifs ont été sélectionnés à partir de 30000 clones

provenant de chaque banque. Le criblage de ces variants a permis d'identifier trois mutants

plus thermostables: R20C/A451T, A170V/Q353L et P351S. Cependant, aucun mutant

Conclusion

146

résistant aux solvants organiques n'a été isolé après criblage en présence de DMSO (30 et

50%). Ce résultat est probablement dû à la trop forte stringence des conditions que nous avons

employées. Il reflète également la difficulté à définir les conditions d'une expérience

d'évolution dirigée. Le criblage de banques de taille plus grande dans ces conditions de forte

stringence permettrait d'augmenter la probabilité de détecter des variants présentant des

modifications importantes et originales par rapport à l'enzyme parentale. Alternativement,

l'utilisation de conditions moins sélectives au cours du (ou des) premier(s) cycle(s) d'évolution

dirigée pourrait conduire à l'identification de mutants présentant une amélioration minime de

la propriété ciblée. L'augmentation graduelle de la stringence du criblage au cours des cycles

de mutations/recombinaisons suivants permettrait d’identifier des variants possédant

l'amélioration recherchée.

Limitations du système d'expression utilisé

Le protocole de criblage que nous avons optimisé repose sur l'utilisation du système

d'expression pGEX qui permet la production de l'AS recombinante en fusion N-terminale

avec la GST. La présence de cette étiquette protéique n'affecte pas les propriétés catalytiques

de l'enzyme (Potocki de Montalk et al., 1999) mais semble en revanche avoir une influence

négative sur sa stabilité au stockage (Potocki de Montalk et al., 1999) et à la température

(t1/2(50°C) = 1 min pour la GST-AS, 3 min pour l'AS). Cette observation pourrait être due à

une plus forte tendance à l'agrégation pour la protéine de fusion, probablement liée à la

dimérisation de la GST (Tudyka and Skerra, 1997). L’influence positive ou négative de

l’étiquette GST sur la thermostabilité est cependant variable en fonction des variants de l'AS

identifiés au cours de notre travail. Ces variations pourraient être liées aux différences

structurales identifiées par modélisation moléculaire. Il est donc difficile de discuter

l'influence de l'étiquette GST dans le cadre du criblage des banques. Une meilleure

caractérisation des différences de stabilité entre les formes fusionnées et non fusionnées de

l'AS, en relation avec les modifications structurales induites lors de leur incubation à haute

température, pourrait être réalisée par dichroïsme circulaire, spectroscopie de fluorescence et

calorimétrie à titration isothermique.

Conclusion

147

Système de sélection ou de criblage alternatif

Un protocole de sélection génétique (ou de criblage visuel) in vivo permettrait d'identifier des

protéines hautement thermostables en explorant des banques de plus grande taille par rapport

aux techniques de criblage en milieu liquide (voir tableau 10). En général, ce type de stratégie

consiste à cultiver l'hôte d'expression sur milieu solide à des températures élevées non tolérées

par l'enzyme d'intérêt. Les variants thermostables peuvent ainsi être isolés par sélection

génétique ou par criblage visuel. Dans le cas d'Escherichia coli, la température maximale de

croissance est de 45°C. Cultivée à cette température, des colonies exprimant l'AS sauvage se

sont révélées capables de produire de l'amylose (détectée par coloration à l'iode). Escherichia

coli ne constitue donc pas un hôte d'expression adapté pour la recherche in vivo de variants

hyperthermostables de l'AS.

Le criblage visuel sur milieu solide d'AS thermostables peut être envisagé chez E. coli en

découplant les étapes de croissance et de test enzymatique. Dans un premier temps, les

colonies constituant la banque à cribler sont cultivées à 37°C afin de produire les variants de

l'AS. Dans un second temps, l'activité de ces derniers peut être analysée par coloration à l'iode

après ajout de top-agar contenant le substrat de l'enzyme et réaction à des températures plus

élevées (50, 60°C etc.). Le développement de cette approche est en cours au sein de l'équipe

CIMES en utilisant les variants identifiés au cours de cette thèse comme témoins positifs pour

valider les essais de mise au point.

Il est également possible de développer un protocole de sélection ou de criblage in vivo

d'enzymes thermostables en utilisant un hôte d'expression thermophile comme Thermus

thermophilus, dont la température optimale de croissance est de 70°C. En effet, cette souche a

été employée pour isoler par évolution dirigée des mutants thermostables de la 3-

isopropylmalate de S. cerevisiae (Tamakoshi et al., 2001) ou de la protéine de liaison à la

bléomycine (Brouns et al., 2005). Au cours de ces travaux de thèse, nous avons envisagé le

développement d’un protocole de sélection positive ou de criblage sur colonies (détection de

l'amylose produite par coloration à l'iode) en exprimant l’AS chez Th. thermophilus. La

séquence codant pour l’enzyme sauvage a été clonée dans le vecteur navette E. coli/Th.

thermophilus pMK18 (de Grado et al., 1999). Cependant, par manque de temps nous n'avons

pas pu finaliser le développement de cette stratégie.

Conclusion

148

Amylose synthétisée à 50°C

Parmi les variants thermostables identifiés, le double mutant R20C/A451T est à ce jour la

seule amylosaccharase active à 50°C. L'amylose synthétisée par ce variant à cette température

à partir de 600 mM de saccharose présente un degré de polymérisation moyen de 52, proche

de celui de l'amylose formée avec un rendement trois moins important par l’enzyme sauvage à

30°C à partir de 100 mM de substrat. De plus, en élevant la température réactionnelle de 30 à

50°C, le degré de polymérisation moyen des chaînes synthétisées à partir de 600 mM de

saccharose augmente de 39 à 52. Le passage de 30 à 50°C accroît probablement la solubilité

des chaînes d’amylose en cours de synthèse. Ces dernières restent ainsi plus longtemps

accessibles au site actif de l’enzyme, ce qui permet la production de chaînes plus longues qu’à

plus basse température. Les propriétés du polymère synthétisé à 50°C par le variant

R20C/A451T pourront être analysées en déterminant ses caractéristiques morphologiques (par

microscopie électronique à transmission) et cristallines (par diffraction des rayons X). Dans

une perspective d'application dans l’industrie agroalimentaire, il sera également intéressant de

mesurer sa teneur en amidon résistant et de la comparer avec les valeurs obtenues pour les

amyloses synthétisées par l'AS sauvage.

Déterminants structuraux à l’origine de l’amélioration de la thermostabilité

Les cinq mutations observées dans les trois variants thermostables identifiés après criblage

sont réparties sur l'ensemble de la structure de l'AS: trois sont situées dans le domaine

catalytique A (Ala170Val, Pro351Ser, Gln353Leu), une dans le domaine B' (Ala451Thr) et

une autre dans le domaine N (Arg20Cys). Deux de ces mutations (Arg20Cys et Ala170Val)

sont localisées à la surface de la protéine. Les trois autres mutations concernent des résidus

enfouis dans la structure de l'enzyme.

L'analyse structurale des variants construits par modélisation moléculaire nous a permis de

déceler et de discuter les mécanismes potentiellement impliqués dans la stabilisation de

l'enzyme. Les différences observées entre l'AS sauvage et le variant le plus thermostable

(R20C/A451T) résident essentiellement dans la réorganisation du pont salin impliquant le

résidu de surface Arg20 et la création d’une liaison hydrogène associée à la substitution de

Ala451 enfoui dans le domaine B' en Thr. Ces observations suggèrent l'importance de ces

déterminants structuraux dans la stabilisation thermique de l'enzyme. Toutefois, à ce stade et

Conclusion

149

malgré ces indications, la corrélation entre les mutations identifiées et le gain de stabilité

observé reste mal comprise.

A la différence de l'ingénierie rationnelle qui requiert une bonne compréhension des facteurs

impliqués dans le mécanisme d'inactivation thermique de l'enzyme d'intérêt (van den Burg

and Eijsink, 2002), l'évolution dirigée permet la recherche de variants améliorés en explorant

la diversité possible à partir de la séquence parentale. Elle ne requiert donc aucune

connaissance a priori des relations structure-activité de la protéine parentale, ce qui peut

constituer un avantage par rapport à l'ingénierie rationnelle lorsque l'objectif est d'améliorer

une propriété telle que la thermostabilité. La détermination du mécanisme d'inactivation

thermique de l'AS et des variants isolés au cours de notre travail permettra de mieux

comprendre le rôle des mutations identifiées dans la stabilisation de l'enzyme. Ceci sera

possible en analysant les propriétés de ces protéines (notamment la température de fusion) par

les techniques de dichroïsme circulaire et de calorimétrie différentielle.

Optimisation de l'amylosaccharase

La stratégie globale dans laquelle s'intègrent nos travaux a pour objectif d'optimiser les

potentialités de l'amylosaccharase comme biocatalyseur d'intérêt industriel. Les variants que

nous avons isolés constituent les amylosaccharases les plus stables identifiées à ce jour et l'un

d'entre eux (R20C/A451T) est capable de synthétiser de l'amylose à des températures

réactionnelles non tolérées par l'AS sauvage. Deux perspectives générales peuvent être

dégagées à partir de ces résultats.

La première perspective concerne la suite de nos travaux, à savoir l'amélioration de la

thermostabilité de l'amylosaccharase. Les mutants identifiés ici sont issus d'un premier cycle

d'évolution dirigée. Deux voies générales sont envisageables à partir de ces résultats. Une

première stratégie consistera à poursuivre l’évolution dirigée de l’AS sur la base des méthodes

développées au cours de cette thèse. Il s’agira de construire par mutagénèse et/ou

recombinaison aléatoire des banques de seconde (puis de troisième etc.) génération afin

d'isoler par criblage des variants de plus en plus thermostables en accumulant des mutations

bénéfiques. L'augmentation de la stringence du criblage à chaque cycle constituera le point

critique majeur de cette approche, dans la mesure où cela permettra d'identifier de nouveaux

variants, différents de ceux de la génération précédente. La seconde voie visera à mieux

comprendre le mécanisme d'inactivation thermique de l'enzyme (voir paragraphe précédent)

afin d’établir une approche d’ingénierie rationnelle (ou semi-rationnelle), complémentaire de

Conclusion

150

la précédente. Elle consistera à évaluer le rôle et l'additivité des mutations identifiées par

criblage à travers la construction (par mutagénèse dirigée) et l'analyse (par dichroïsme

circulaire et calorimétrie différentielle) des mutants combinant une à plusieurs substitutions

présentes dans les variants initiaux. Les deux approches envisagées pourront également

bénéficier de l'identification de nouvelles amylosaccharases provenant d'organismes

thermophiles (Voir annexe 2)(Emond et al., 2008a). Ces enzymes permettront, d'une part,

d'élargir l'analyse des paramètres structuraux impliqués dans la stabilité thermique de cette

famille de protéines et, d'autre part, d'entamer la construction d'amylosaccharases chimèriques

par le biais des techniques de family shuffling.

Enfin, une seconde perspective envisagée consiste en la construction de nouveaux outils de

glucosylation thermostables grâce à la combinaison des mutations identifiées au cours de nos

travaux avec celles identifiées par ingénierie rationnelle et impliquées dans la spécificité de

l'AS (Albenne et al., 2002a; Albenne et al., 2004). Cette approche permettra à terme d’obtenir

des variants de l’amylosaccharase capables de glucosyler des accepteurs non reconnus par

l’enzyme sauvage et dans des conditions réactionnelles non tolérées par cette dernière.

Ref tableaux+figures

(Acharya et al., 2004; Alcalde et al., 2005; Andrews et al., 2004; Bessler et al., 2003; Bittker et al., 2004; Camps et al., 2003; Castle et al.,

2004; Chen and Arnold, 1993; Cherry et al., 1999; Delagrave et al., 2001; Evnin et al., 1990; Fernandez-Gacio et al., 2003; Giver et al.,

1998; Griffiths and Tawfik, 2006; Griffiths et al., 2004; Hoseki et al., 1999; Hsu et al., 2005; Joo et al., 1999a; Joo et al., 1999b; Ju et al.,

2005; Kadonaga and Knowles, 1985; Kajiyama and Nakano, 1993; Kim et al., 2004; Kim et al., 2000; Lai et al., 2004; Leemhuis et al., 2003;

Liao et al., 1986; Liebeton et al., 2000; Matsumura et al., 1999; Matsumura and Aiba, 1985; Mayer et al., 2001; Miyazaki et al., 2006; Moore

and Arnold, 1996; Murakami et al., 2002; Myers et al., 1985; Osanjo et al., 2007; Ostermeier et al., 1999; Otten et al., 2002; Oue et al., 1999;

Palackal et al., 2004; Parikh et al., 2006; Parikh and Matsumura, 2005; Patten et al., 1997; Peng and Shaw, 1996; Pfeifer et al., 2005; Sidhu

and Borgford, 1996; Sio et al., 2002; Stratagene, 2004; van Loo et al., 2004; Wong et al., 2004a; Wong et al., 2004b; Wong et al., 2004c;

Yano et al., 1998; You and Arnold, 1996; Zhang et al., 1997)

(Arnold et al., 2000; Bengs and Braunagel, 1998a, b; Bengs et al., 1998a; Bengs et al., 1997; Bengs et al., 1998b; Bengs et al., 1999; Bengs

et al., 1998c; Bengs et al., 1998d; Bengs et al., 1998e; Bengs et al., 1998f; Bengs et al., 2000; Boersma et al., 2008; Delcourt and Blesa,

2002; Dupret et al., 2002; Hausmanns et al., 2000; Kossmann et al., 1994; Quanz, 1999; Quanz and Frohberg, 2003; Quanz and Provart,

1998; Quanz et al., 1998; Reetz et al., 2004a; Reetz et al., 2005; Short, 2001; Stemmer, 1997, 2003; Stemmer and Crameri, 1998) (Remaud-

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174

Annexes

Annexes

175

ANNEXE 1 : SEQUENCE NUCLEOTIDIQUE ET PROTEIQUE DE L ’ASNP

Domaine N fS P N S Q Y L K T R I L D I Y T P Ef 18 TCC CCG AAT TCA CAG TAC CTC AAA ACA CGC ATC TTG GAC ATC TAC ACG CCC GAA 54 fQ R A G I E K S E D W R Q F S R R Mf 36 CAG CGC GCC GGC ATC GAA AAA TCC GAA GAC TGG CGG CAG TTT TCG CGC CGC ATG 108 fD T H F P K L M N E L D S V Y G N Nf 54 GAT ACG CAT TTC CCC AAA CTG ATG AAC GAA CTC GAC AGC GTG TAC GGC AAC AAC 162 fE A L L P M L E M L L A Q A W Q S Yf 72 GAA GCC CTG CTG CCT ATG CTG GAA ATG CTG CTG GCG CAG GCA TGG CAA AGC TAT 216 fS Q R N S S L K D I D I A R E N N Pf 90 TCC CAA CGC AAC TCA TCC TTA AAA GAT ATC GAT ATC GCG CGC GAA AAC AAC CCC 270 ββββ1 D W I L S N K Q V fG G V Cf Y V D L F 108 GAT TGG ATT TTG TCC AAC AAA CAA GTC GGC GGC GTG TGC TAC GTT GAT TTG TTT 324 αααα1 A G D L fK G L K D K I P Y F Q E L Gf 126 GCC GGC GAT TTG AAG GGC TTG AAA GAT AAA ATT CCT TAT TTT CAA GAG CTT GGT 378 β β β β2 L T Y dL H L Md P L F K C P E G K S D 144 TTG ACT TAT CTG CAC CTG ATG CCG CTG TTT AAA TGC CCT GAA GGC AAA AGC GAC 432 G G Y A V S S Y R D V N P A L G T I 162 GGC GGC TAT GCG GTC AGC AGC TAC CGC GAT GTC AAT CCG GCA CTG GGC ACA ATA 486 αααα2 ββββ3 fG D L R E V I A A L H Ef A G I fS A Vf 180 GGC GAC TTG CGC GAA GTC ATT GCT GCG CTG CAC GAA GCC GGC ATT TCC GCC GTC 540

Domaine B fV D Ff I fF N H T S N E H E W A Q R Cf 198 GTC GAT TTT ATC TTC AAC CAC ACC TCC AAC GAA CAC GAA TGG GCG CAA CGC TGC 594 fA A G D P L F D N F Y Y I F P D R Rf 216 GCC GCC GGC GAC CCG CTT TTC GAC AAT TTC TAC TAT ATT TTC CCC GAC CGC CGG 648 fM P D Q Y D R T L R E I F P D Q H Pf 234 ATG CCC GAC CAA TAC GAC CGC ACC CTG CGC GAA ATC TTC CCC GAC CAG CAC CCG 702 fG G F S Q L E D G R W V W T T F N Sf 252 GGC GGC TTC TCG CAA CTG GAA GAC GGA CGC TGG GTG TGG ACG ACC TTC AAT TCC 756 αααα3 fF Q W D L N Y Sf N fP W V F R A M A Gf 270 TTC CAA TGG GAC TTG AAT TAC AGC AAC CCG TGG GTA TTC CGC GCA ATG GCG GGC 810 ββββ4 fE M L F L A N Lf G V D fI L R M Df A V 288 GAA ATG CTG TTC CTT GCC AAC TTG GGC GTT GAC ATC CTG CGT ATG GAT GCG GTT 864 A F I W K Q M G T S C E N L P fQ A Hf 306 GCC TTT ATT TGG AAA CAA ATG GGG ACA AGC TGC GAA AAC CTG CCG CAG GCG CAC 918 αααα4 fA L I R A F N A V M R If A A P A V F 324 GCC CTC ATC CGC GCG TTC AAT GCC GTT ATG CGT ATT GCC GCG CCC GCC GTG TTC 972 ββββ5 αααα5 F fK S Ef A I V H P fD Q V V Q Yf I G Q 342 TTC AAA TCC GAA GCC ATC GTC CAC CCC GAC CAA GTC GTC CAA TAC ATC GGG CAG 1026 ββββ6 D E C Q fI G Yf N P L Q M A L L W N T 360 GAC GAA TGC CAA ATC GGT TAC AAC CCC CTG CAA ATG GCA TTG TTG TGG AAC ACC 1080 αααα6 L A T R E V fN L L H Q A L T Yf R H N 378 CTT GCC ACG CGC GAA GTC AAC CTG CTC CAT CAG GCG CTG ACC TAC CGC CAC AAC 1134

Annexes

176

ββββ7 L P E H T fA W V N Yf V R S H D D I fGf 396 CTG CCC GAG CAT ACC GCC TGG GTC AAC TAC GTC CGC AGC CAC GAC GAC ATC GGC 1188 Domaine B' fW T F A D E D A A Y L G I S G Y D Hf 414 TGG ACG TTT GCC GAT GAA GAC GCG GCA TAT CTG GGC ATA AGC GGC TAC GAC CAC 1242 fR Q F L N R F F V N R F D G S F A Rf 432 CGC CAA TTC CTC AAC CGC TTC TTC GTC AAC CGT TTC GAC GGC AGC TTC GCT CGT 1296 fG V P F Q Y N P S T G D C R V S G Tf 450 GGC GTA CCG TTC CAA TAC AAC CCA AGC ACA GGC GAC TGC CGT GTC AGT GGT ACA 1350 fA A A L V G L A Q Df D P H A fV D R If 468 GCC GCG GCA TTG GTC GGC TTG GCG CAA GAC GAT CCC CAC GCC GTT GAC CGC ATC 1404 αααα7 ββββ8 fK L L Y S I A L Sf T G G L fP L I Yf L 486 AAA CTC TTG TAC AGC ATT GCT TTG AGT ACC GGC GGT CTG CCG CTG ATT TAC CTA 1458 G D E V G T L N D D D W S Q D S N K 504 GGC GAC GAA GTG GGT ACG CTC AAT GAC GAC GAC TGG TCG CAA GAC AGC AAT AAG 1512 S D D S R W A H R P R Y N E A L Y A 522 AGC GAC GAC AGC CGT TGG GCG CAC CGT CCG CGC TAC AAC GAA GCC CTG TAC GCG 1566 αααα8 Q R N D P S T A fA G Q I Y Q G L R Hf 540 CAA CGC AAC GAT CCG TCG ACC GCA GCC GGG CAA ATC TAT CAG GGC TTG CGC CAT 1620 fM I A V R Q Sf N P R F D G G fR L V Tf 558 ATG ATT GCC GTC CGC CAA AGC AAT CCG CGC TTC GAC GGC GGC AGG CTG GTT ACA 1674 Domaine C fF N T N N K H I I G Y I R N N A L Lf 576 TTC AAC ACC AAC AAC AAG CAC ATC ATC GGC TAC ATC CGC AAC AAT GCG CTT TTG 1728 fA F G N F S E Y P Q T V T A H T L Qf 594 GCA TTC GGT AAC TTC AGC GAA TAT CCG CAA ACC GTT ACC GCG CAT ACC CTG CAA 1782 fA M P F K A H D L I G G K T V S L Nf 612 GCC ATG CCC TTC AAG GCG CAC GAC CTC ATC GGT GGC AAA ACT GTC AGC CTG AAT 1836 fQ D L T L Q P Y Q V M W L E I Af 628 CAG GAT TTG ACG CTT CAG CCC TAT CAG GTC ATG TGG CTC GAA ATC GCC 1884

Les éléments de structure secondaire sont colorés en jaune pour les feuillets β et en rouge

pour les hélices α. Les domaines N, B, B' et C sont grisés. Les résidus de la triade catalytique

sont indiqués en violet. Les acides aminés mutés chez les variants thermostables identifiées au

cours de cette étude sont entourés. La séquence est numérotée d'après la séquence déposée

dans la Protein Data Bank (numéro d'accés : 1G5A).

Annexes

177

ANNEXE 2 : CARACTERISATION DE L ’AMYLOSACCHARASE DE DEINOCOCCUS

GEOTHERMALIS .

Cloning, purification and characterization of a thermostable amylosucrase from

Deinococcus geothermalis.

Emond S., Mondeil S., Jaziri K., Andre I., Monsan P., Remaud-Simeon M., Potocki-Veronese

G. (2008).

FEMS Microbiology Letters, 285(1):25-32

R E S E A R C H L E T T E R

Cloning,puri¢cationand characterizationofa thermostableamylosucrase fromDeinococcusgeothermalisStephane Emond1,2,3, Sophie Mondeil1,2,3, Kais Jaziri1,2,3, Isabelle Andre1,2,3, Pierre Monsan1,2,3,Magali Remaud-Simeon1,2,3 & Gabrielle Potocki-Veronese1,2,3

1Universite de Toulouse; INSA, UPS, INP; LISBP, Toulouse, France; 2INRA, UMR792 Ingenierie des Systemes Biologiques et des Procedes, Toulouse, France;

and 3CNRS, UMR5504, Toulouse, France

Correspondence: Gabrielle Potocki-

Veronese, Laboratoire d’Ingenierie des

Systemes Biologiques et des Procedes, Institut

National des Sciences Appliquees de

Toulouse, 135 Avenue de Rangueil, F-31400

Toulouse, France. Tel.: 133 561 559 446;

fax: 133 561 559 400; e-mail:

[email protected]

Received 18 March 2008; accepted 17 April

2008.

First published online 3 June 2008.

DOI:10.1111/j.1574-6968.2008.01204.x

Editor: Marco Moracci

Keywords

amylosucrase; Deinococcus geothermalis ;

recombinant expression; amylopolysaccharide;

amylose synthesis; thermostability.

Abstract

Amylosucrase is a transglucosidase that catalyses the synthesis of an amylose-type

polymer from sucrose, an abundant agro-resource. Here we describe a novel

thermostable amylosucrase from the moderate thermophile Deinococcus geother-

malis (DGAS). The dgas gene was cloned and expressed in Escherichia coli. The

encoded enzyme was purified and characterized. DGAS displays a specific activity

of 44 U mg�1, an optimal temperature of 50 1C and a half-life of 26 h at 50 1C.

Moreover, it produces an a-glucan at 50 1C, with an average degree of polymeriza-

tion of 45 and a polymerization yield of 76%. DGAS is thus the most active and

thermostable amylosucrase known to date.

Introduction

Amylosucrase [Enzyme Commission (EC) number 2.4.1.4]

is a glucansucrase belonging to glycoside-hydrolase (GH)

family 13. This transglucosidase catalyses the de novo synth-

esis of an amylose-like polymer from sucrose (Potocki de

Montalk et al., 2000), a cheap agro-resource. Unlike starch

or glycogen synthases (Preiss et al., 1973), this enzyme does

not require any expensive nucleotide-activated sugar as

glucosyl donor and thus can be seen as an attractive

biocatalyst for the industrial synthesis and modification of

amylopolysaccharides (Rolland-Sabate et al., 2004, Quanz &

Frohberg, 2005). To date, only two recombinant amylosu-

crases, from Neisseria polysaccharea (NPAS) (Potocki de

Montalk et al., 1999) and Deinococcus radiodurans (DRAS)

(Pizzut-Serin et al., 2005), have been characterized. NPAS

has been the most extensively studied. In particular, crystal-

lographic studies have shown that its structure consists of

five domains. Like all GH family 13 enzymes, NPAS pos-

sesses the characteristic (b/a)8-barrel folded catalytic

domain A domain, the B domain between b-strand 3 and

a-helix 3 and the C-terminal greek key domain (Skov et al.,

2001). Besides these common features, the NPAS structure

also contains two unique additional domains, namely the

N-terminal a-helical domain and a B0 domain between

b-strand 7 and a-helix 7 of the catalytic barrel. NPAS

catalysis proceeds through an a-retaining mechanism invol-

ving the formation of a covalent glucosyl enzyme inter-

mediate (Uitdehaag et al., 1999; Jensen et al., 2004). It

initializes polymer formation by releasing, through sucrose

hydrolysis, a glucose molecule that is subsequently used as

the first acceptor molecule (Albenne et al., 2004), to produce

soluble maltooligosaccharides. These maltooligosaccharides

are then elongated from their nonreducing ends through a

nonprocessive mechanism until precipitation of amylose

chains occurs. The average size, morphology and crystalline

properties of the formed insoluble polymer can be better

monitored by varying sucrose initial concentration

FEMS Microbiol Lett 285 (2008) 25–32 Journal compilation c� 2008 Federation of European Microbiological SocietiesPublished by Blackwell Publishing Ltd. No claim to original French government works

(Potocki-Veronese et al., 2005). However, the use of amylo-

sucrase as an industrial tool is limited by its low thermo-

stability. Indeed, the two amylosucrases characterized to

date present very low half-lives at both 30 and 50 1C

[t1/2(30 1C) = 21 and 15 h for NPAS and DRAS, respectively;

t1/2(50 1C) = 3 min for NPAS].

Here we describe the search for hypothetical thermostable

amylosucrases by exploring the microbial natural diversity

through a BLAST search focused on thermophilic microorgan-

ism genomes. This led to the identification of a locus

annotated as encoding an ‘a-amylase (catalytic region)’ in

the moderate thermophile Deinococcus geothermalis (DGAS)

(optimum growth temperature between 45 and 50 1C)

(Ferreira et al., 1997). This locus was cloned and expressed

in Escherichia coli. The properties of the resulting protein

were investigated to study its activity and thermostability

in comparison with other previously characterized

amylosucrases.

Materials and methods

Database search and sequence analysis

To identify putative amylosucrases, a BLAST search was

performed on available microbial genomes using the NCBI

BLAST tool (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sutils/genom

_table.cgi) and as query the protein sequence of NPAS

amylosucrase (GenBank accession no. AJ011781). Protein

sequences were analyzed using ALIGNX (Vector NTI Advance

10 suite, Invitrogen) and the JALVIEW multiple alignment

editor (Clamp et al., 2004). Amino acid alignments over the

NPAS B0 domain were made between residues 384 and 418.

Bacterial strains and cloning vectors

DGAS DSM11300 (Deutsche Sammlung von Mikroorganis-

men und Zellkulturen GmbH, Braunschweigh, Germany)

was grown at 47 1C in Thermus 162 medium (1 g L�1 yeast

extract, 1 g L�1 tryptone, 100 mg L�1 nitriloacetic acid,

40 mg L�1 CaSO4 � 2H2O, 200 mg L�1 MgCl2 � 6H2O, 0.5 mM

iron citrate, 4 mM KH2PO4, 12 mM Na2HPO4, trace

elements) at pH 7.2.

Plasmid pBAD-TOPO-TA was used for cloning of the

PCR product corresponding to the dgas gene. Plasmid

pGEX-6P3 (Amersham Biosciences) was used for the ex-

pression of the fusion gst-dgas gene. Escherichia coli TOP10

(Invitrogen) and JM109 (Promega) were used for recombi-

nant pBAD-TOPO-TA plasmid amplification and for

gst-dgas gene expression, respectively.

DNA purification and manipulations

DGAS genomic DNA was purified as described (Phalip et al.,

1994). Escherichia coli plasmid isolation was performed

using the QIASpin miniprep kit (Qiagen). PCR fragments

(digested or not) extraction from agarose gel was carried out

using the UltraClean GelSpin DNA purification kit

(MoBio). Restriction endonucleases and DNA-modifying

enzymes were purchased from New England Biolabs and

used according to the manufacturer’s instructions. DNA

sequencing was carried out using the dideoxy chain termi-

nation procedure (v3.1 Cycle Sequencing Kit; Applied

Biosystems) by MilleGen sequencing service (Labege,

France).

Cloning of dgas gene

Locus YP_604043.1 (dgas) was amplified by PCR using

genomic DNA from DGAS as template. The forward and

reverse primers (synthesized by Eurogentec, France) were

designed to match the 50 and the 30 ends of the dgas gene.

BamHI and XhoI restriction sites (underlined) were also

introduced at their 50 termini to allow cloning into vector

pGEX-6P3 in fusion with the glutathione-S-transferase

(GST) encoding gene.

Forward primer: 50-GGATCCATGCTGAAAGACGTGC-30.

Reverse primer: 50-CTCGAGTTATGCTGGAGCCTCC-30.

A 2-kb DNA fragment was amplified by PCR with a

Biorad MyCycler thermal cycler from the following PCR

mixture: 50 ng genomic DNA, 1 mM of each primer, 0.2 mM

of each dNTP, 1� polymerase buffer, 5% dimethyl sulph-

oxide and 1 U DyNAzyme II DNA polymerase (Finnzymes).

The program used consisted of 30 cycles of 94 1C for 1 min,

55 1C for 45 s and 72 1C for 3 min. The PCR product was

purified and cloned into the pBAD-TOPO-TA vector. The

resulting plasmid was then digested using BamHI and XhoI

and the DNA fragment corresponding to the dgas gene was

subcloned into pGEX-6P3 using T4 DNA ligase. The final

construct was named pGST-DGAS.

DGAS production and purification

Escherichia coli JM109 cells containing pGST-DGAS were

first grown at 37 1C in 2XYT medium containing

100 mg mL�1 ampicillin until OD600 nm reached 0.5. Gene

expression was then induced by adding isopropyl b-D-1-

thiogalactopyranoside (IPTG) up to a final concentration of

10 mM and the culturing was continued for 15 h at 30 1C.

The cells were harvested by centrifugation (8000 g, 15 min,

4 1C), and the pellet was resuspended to a final OD600 nm of

80 in phosphate-buffered saline (140 mM NaCl, 2.7 mM

KCl, 10 mM Na2HPO4, 1.8 mM KH2PO4, pH 7.3). After

sonication, the extract was centrifuged (15 000 g, 40 min,

4 1C) and the supernatant was harvested for subsequent

purification. DGAS was purified by affinity chromatography

using Glutathion-Sepharose-4B support (Amersham Bios-

ciences) as described previously (Potocki de Montalk et al.,

1999). The protein content was determined by the micro

FEMS Microbiol Lett 285 (2008) 25–32Journal compilation c� 2008 Federation of European Microbiological SocietiesPublished by Blackwell Publishing Ltd. No claim to original French government works

26 S. Emond et al.

Bradford method (Bradford, 1976) using the Bio-Rad

reagent (Bio-Rad laboratories, Hercules, CA) and bovine

serum albumin as standard.

Amylosucrase assay

One unit of amylosucrase activity corresponds to the

amount of enzyme that catalyzes the release of 1 mmol of

reducing sugars per minute in the assay conditions. As for

NPAS (Potocki de Montalk et al., 1999) and DRAS, DGAS

and GST-DGAS specific activity was determined at 30 1C

using 50 g L�1 sucrose and 0.1 g L�1 glycogen in 50 mM Tris-

HCl buffer, pH 7.0. The concentration of reducing sugars

was determined using the dinitrosalicylic method (Sumner

& Howell, 1935) and fructose as standard.

Thermostability and temperature dependencyof DGAS

Thermal inactivation at 30 and 50 1C was analyzed for

purified GST-DGAS and DGAS by incubating the enzymes

for various time intervals. Initial and residual activities were

measured at 50 1C with 50 g L�1 sucrose and 0.1 g L�1 glyco-

gen in 50 mM Tris-HCl buffer, pH 7.0, using the dinitro-

salicylic method to quantify the released reducing sugars. As

it was not possible to calculate the half-lives of irreversible

thermal denaturation following a first-order rate model,

half-lives were determined as the incubation time corre-

sponding to 50% inactivation.

DGAS temperature dependency was tested by measuring

initial specific activities of the purified enzyme with 50 g L�1

sucrose in 50 mM Tris-HCl buffer, pH 7.0, at temperatures

ranging from 30 to 65 1C.

In vitro synthesis of amylose

Reactions were carried out using DGAS at 1 U mL�1 (activity

measured at 30 1C from 50 g L�1 sucrose and 0.1 g L�1

glycogen in 50 mM Tris-HCl, pH 7.0). Synthesis reactions

were performed for 24 h at 30 and 50 1C in 50 mM Tris-HCl,

pH 7.0, containing 100 or 600 mM sucrose. For carbohy-

drate analysis, samples collected at the beginning and at the

end of the synthesis were heated at 90 1C during 5 min to

stop the reaction.

Carbohydrate analysis

During a 24-h reaction using sucrose as substrate, a soluble

fraction (monosaccharides and oligosaccharides) and a

precipitate (oligosaccharides and longer a-1,4 linked linear

chains) were formed. For qualitative analysis, the final

reaction media (containing both soluble and insoluble

products) were solubilized in 1 M KOH to a final polymer

content of 10 g L�1 and analyzed by high-performance

anion-exchange chromatography with pulsed amperometric

detection (HPAEC-PAD). For the determination of reaction

yields by quantification of monosaccharides and oligosac-

charides, reaction media supernatants (corresponding to the

soluble fractions) were diluted in water to 17 mg kg�1 total

sugars. Separation was performed on a 4� 250 mm Dionex

Carbo-pack PA100. The flow rate of 150 mM NaOH was

1.0 mL min�1 and an acetate gradient was applied as follows:

0–20 min, 6–196 mM; 20–70 min, 196–303.5 mM;

70–134 min, 303.5–450 mM; 135–140 min, 6 mM. Detection

was performed using a Dionex ED40 module with a gold

working electrode and a Ag/AgCl pH reference. HPAEC-

PAD does not enable one to directly quantify the amount of

oligosaccharides for which standards are not available [mal-

tooligosaccharides of degree of polymerization (DP)4 7

and oligosaccharides of unknown structure]. Consequently,

polymerization yields (corresponding to the production of

DP4 3 chains contained in the total reaction media, which

comprise soluble and insoluble fractions) were determined

as the difference between the molar amount of sucrose

consumed and the molar amount of glucosyl residues

incorporated into glucose, sucrose isomers, maltose and

maltotriose.

Iodine binding properties

The iodine reactivity of the amylose chains produced by

DGAS was measured. The final reaction media (20 mL) were

solubilized with 20 mL of 2 M KOH, neutralized with 200 mL

0.1 N HCl and mixed with 32 mL of aqueous iodine solution

[2% (w/v) KI and 0.2% (w/v) I2] and 8mL of 0.1 N HCl in

microtitre plates. The maximum absorption wavelength

(lmax) of the iodine/amylose complexes was determined by

recording spectra between 500 and 690 nm, with 2 nm steps,

on a Sunrise spectrophotometer (Tecan, Switzerland). The

corresponding average DP was calculated from the following

equation previously established for DP 28–70 amylose

chains (John et al., 1983):

103=lmax ¼ 11:6=DP þ 1:53728

Three-dimensional (3D) modelling

3D modelling of DGAS was performed with

ESYPRED3D (http://www.fundp.ac.be/sciences/biologie/urbm/

bioinfo/esypred/) (Lambert et al., 2002), which utilizes the

MODELLER program (Sali & Blundell, 1993), using the crystal

structure of amylosucrase from NPAS (PDB: 1G5A) as

template. Molecular graphics were performed using SYBYL7.3

(Tripos, St. Louis).

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27Thermostable amylosucrase from Deinococcus geothermalis

Results and discussion

Searching thermostable putative amylosucrases

The BLAST search for putative amylosucrases in the microbial

genome database yielded 29 hits sharing between 34% and

57% identity with NPAS amylosucrase protein sequence.

These hits were annotated as being a-amylases, amylosu-

crases or hypothetical proteins in the GenBank database. All

these sequences are also classified in the GH13 subfamily 4

(GH13_4) (Stam et al., 2006) (Carbohydrate-Active En-

Zyme database at http://www.cazy.org/), which gathers both

amylosucrase and sucrose hydrolase activities (EC 3.2.1.-).

Among the total 29 BLAST hits, 17 display more than 50%

identity in the B0 domain, which has been shown to be

involved in amylosucrase transglucosylation activity

(Albenne et al., 2004). In particular, residues R446 and

F417 of NPAS, which play a major role in the NPAS

polymerization specificity, are conserved over the 17 se-

quences. According to Pizzut-Serin et al. (2005), only these

17 BLAST hits should thus be considered as putative amylo-

sucrases. For illustration, the B0 domain alignment of NPAS

and 10 out of the 29 BLAST hits is shown in Fig. 1a. One of

these hits, displaying 42% and 55% identity over NPAS

entire sequence and B0 domain, respectively, corresponded

to a locus (YP_604043.1) identified in the genome of

moderate thermophilic microorganism DGAS DSM11300.

Gene cloning, enzyme production andpurification

Locus YP_604043.1 (dgas) from the DGAS genome consists

of 1950 nucleotides, encoding a 650-amino-acid protein

with a theoretical molecular mass of 73 300 Da. A PCR

product corresponding to the dgas gene was amplified by

PCR using DGAS genomic DNA as template and cloned into

the pGEX-6P3 expression vector in fusion with the sequence

encoding GST. Recombinant E. coli clones plated on solid

Luria–Bertani medium containing sucrose as amylosucrase

substrate and IPTG as dgas gene expression inducer ap-

peared blue after exposition to iodine vapour, revealing the

production of an a-1,4 linked glucan and confirming there-

by the amylosucrase activity of the DGAS recombinant

protein.

GST-DGAS heterologous production in E. coli was opti-

mized by varying the culture medium composition, growth

Fig. 1. Conserved sequences for the BLAST hits obtained using Neisseria polysaccharea (NPAS) as query. (a) B0 domain alignment between NPAS and the

BLAST hits from Arthrobacter sp. FB24, Planctomyces maris DSM 8797, Deinococcus radiodurans R1, Deinococcus geothermalis (DGAS) DSM11300,

Methylobacillus flagellatus KT, Synechococcus sp. WH5701, Xanthomonas axonopodis pv. citri str.306, Xanthomonas oryzae pv. oryzae KACC10331

and Caulobacter crescentus CB15. Numbers indicate residue positions in NPAS. (b) Representation of the active site topology of NPAS crystallographic

structure (left) (Skov et al., 2001) and DGAS homology model (right), respectively. Crystallographic maltoheptaose taken from 1MW0 PDB structure (G7

coloured in yellow) is shown in the active site for reference. Subsite mapping was done according to the carbohydrate nomenclature described earlier

(Davies et al., 1997).

FEMS Microbiol Lett 285 (2008) 25–32Journal compilation c� 2008 Federation of European Microbiological SocietiesPublished by Blackwell Publishing Ltd. No claim to original French government works

28 S. Emond et al.

temperature and concentration of gene expression inducer.

The best conditions yielded a total activity of 540 U Lculture�1 ,

with 51% activity recovered in the soluble fraction after

sonication. As revealed by sodium dodecyl sulphate-

polyacrylamide gel electrophoresis analysis of the soluble

and insoluble fractions (data not shown), GST-DGAS was

mainly produced as an insoluble, inactive protein, probably

constituting inclusion bodies. The addition of 1% Triton

X-100 in the crude extracts after sonication did not allow

one to increase GST-DGAS solubility.

DGAS was purified to homogeneity by affinity chromatogra-

phy using Glutathion Sepharose 4B. GST fusion alters the

enzyme activity, as the DGAS specific activity was increased 2.4

times after the tag cleavage, yielding 19� 2 Umg�1 at 30 1C

(44 Umg�1 at 50 1C, corresponding to 54 s�1 in the assay

conditions). DGAS is thus the most active amylosucrase known

to date. In comparison, NPAS and DRAS specific activities are

9.7 and 4.0 Umg�1 at 30 1C, respectively (see Table 1).

Thermostability of DGAS

The optimal temperature of DGAS was determined to be 50 1C

(Fig. 2 and Table 1), while it is only 37 1C for NPAS (Emond,

2007). Thermal stability of pure GST-DGAS (Fig 3a) and

DGAS (Fig. 3b) was measured at 30 and 50 1C, and compared

with that of GST-NPAS, NPAS and DRAS (Table 1). DGAS

half-lives of thermal inactivation were at least 65 and 22 h at 30

and 50 1C, respectively. Being 440 times more stable at 50 1C

than NPAS (three and four times more stable than NPAS and

DRAS at 30 1C, respectively), DGAS is thus the most thermo-

stable amylosucrase known to date. It is even more stable at

high temperature than thermostable NPAS mutants obtained

recently by directed evolution (Emond, 2007). Interestingly,

Table 1. Specific activities and half-lives of thermal inactivation at 30

and 50 1C for DGAS, NPAS and DRAS with or without the GST fusion

protein

Specific activities�t1/2 of thermal

inactivation

30 1C 50 1C 30 1C 50 1C

D. geothermalis

GST-DGAS 8.6 13.5 8 h 2 h

DGAS 19 44 65 h 22 h

N. polysaccharea��

GST-NPAS 6.7 ND 26 h 1 min

NPAS 9.6 ND 21 h 3 min

D. radiodurans���

GST-DRAS 6.6 ND ND ND

DRAS 4 ND 15 h ND

�In U mg�1 of amylosucrase protein.��Potocki de Montalk et al. (1999).���Pizzut-Serin et al. (2005).

0

20

40

60

80

100

30 40 50 60 70

Temperature (°C)

Rel

ativ

e ac

tivity

(%

)

Fig. 2. Temperature dependency of the catalytic activity of Deinococcus

geothermalis amylosucrase.

0

20

40

60

80

100

0 10 20 30 40 50 60 70 80

0

20

40

60

80

100

0 5 10 15 20 25Incubation time (h)

Incubation time (h)

Res

idua

l act

ivity

(%

)R

esid

ual a

ctiv

ity (

%)

(a)

(b)

Fig. 3. Thermal inactivation curves at 30 (’, continuous line) and 50 1C

(m, dotted line) of purified amylosucrase from Deinococcus geothermalis

(a) with or (b) without the GST fusion protein.

FEMS Microbiol Lett 285 (2008) 25–32 Journal compilation c� 2008 Federation of European Microbiological SocietiesPublished by Blackwell Publishing Ltd. No claim to original French government works

29Thermostable amylosucrase from Deinococcus geothermalis

the fusion of DGAS with mesophilic GST leads to a decrease of

its thermal stability, whereas no significant effect was observed

on NPAS (Table 1). Moreover, thermal inactivation profiles of

GST-DGAS and DGAS are significantly different. Indeed, as

shown in Fig. 3b, DGAS activity suddenly decreases after 60 h

of incubation at 30 1C and 24 h at 50 1C. This phenomenon

was probably due to the aggregation of pure DGAS occurring

at a critical time depending on both temperature and protein

concentration, because a precipitate was observed during

thermal denaturation.

Amylose synthesis at 30 and 50 1C

Sucrose was used as the sole substrate to synthesize amylose

with pure DGAS, at 30 and 50 1C. The superposition of

HPAEC-PAD profiles of products obtained after 24 h at 30 1C

by DGAS and NPAS reveals that DGAS synthesizes not only

the oligosaccharides formed by NPAS (namely maltooligosac-

charides of DPZ2, turanose and trehalulose) (data not

shown), but also additional oligosaccharides (observed up to

DP 20 on HPAEC-PAD profiles) for which retention times

Fig. 4. Comparison of amylose synthesis by amylosucrases from Deinococcus geothermalis (DGAS) and Neisseria polysaccharea (NPAS).

(a) Superposition of the HPAEC-PAD profiles of the products synthesized at 30 1C by DGAS (black) and NPAS (magenta) from 100 mM sucrose. (b)

Yields of glucosyl units incorporated into the various products synthesized in the total reaction medium from 100 and 600 mM sucrose, at 30 and 50 1C,

by DGAS and NPAS. G, glucose; G2, maltose; G3, maltotriose; DP4 3, oligosaccharides and a-glucan chains of degree of polymerization higher than 3.

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30 S. Emond et al.

corresponded neither to sucrose isomers, nigerose, palatinose,

trehalose, maltooligosaccharides, isomaltooligosaccharides

nor to a-1,2 branched glucooligosaccharides (Fig. 4a). These

products might result from successive glucosylations of su-

crose isomers or sucrose itself, as these disaccharides are

present in significant concentration in the reaction medium.

Given the ability of DGAS to glucosylate a larger diversity of

oligosaccharides, it is thus seen as being more polyspecific

than NPAS. Also, Fig. 4a illustrates the high polydispersity of

a-glucans produced by both DGAS and NPAS, suggesting that

these enzymes probably use a similar nonprocessive polymer-

ization mechanism (Albenne et al., 2004).

The average sizes of polymers produced from 100 mM

sucrose at 30 1C by DGAS and NPAS, respectively, are

comparable (Table 2). Nevertheless, as indicated in Fig. 4a,

the size distribution of the a-glucan chains produced by

NPAS and DGAS from 100 mM sucrose slightly differs.

Indeed, chains of DP4 30 are less concentrated in the

reaction medium of DGAS in comparison to that of NPAS

(Fig. 4a). This correlates fairly well with the lower values of

mean DP calculated on the basis of the maximum absorp-

tion wavelength of iodine–amylose complexes (Table 2).

Differences were also observed in the product synthesis

yields of both enzymes (Fig. 4b). The production yields of

turanose, trehalulose and maltotriose significantly differed

between the enzymes, together with the polymerization

yield, which was slightly higher for DGAS than for NPAS.

These data, as well as the high polyspecificity of DGAS,

indicate that its oligosaccharide binding site OB1 (Skov et al.,

2002) is likely to be structurally different from that of NPAS,

allowing the accommodation of a larger variety of acceptor

molecules (fructose to form sucrose isomers, maltooligosac-

charides to be elongated and other oligosaccharides yielding

to the synthesis of products with unknown structure). The

sequence identity with NPAS (42%) allowed a homology

modelling of DGAS using NPAS as template (root mean

square deviation of 1.25 A over all atoms; Fig. 1b). A detailed

inspection of the DGAS active site revealed a high conserva-

tion of amino acid residues forming the � 1 and 11 subsites

(Fig. 1b) (Davies et al., 1997), in particular the catalytic triad

conserved for all members of the GH13 family. Most

significant changes were observed at subsites 12 to 15,

where key residues known to participate in oligosaccharide

elongation in NPAS are not conserved in DGAS. It has been

shown previously that mutation R226A in NPAS could

drastically increase the polymer formation (Albenne et al.,

2004). The corresponding residue in DGAS is P219. Conse-

quently, significant differences in the active site topology are

expected, which could explain the distinct products formed

by each enzyme.

Importantly, DGAS was also able to synthesize amylose at

50 1C, from 100 and 600 mM sucrose, whereas NPAS

was inactive in those conditions. At both 30 and 50 1C,

DGAS synthesized the same oligosaccharides, and as re-

vealed by HPAEC-PAD (data not shown) and by iodine

complexation (Table 2), the average amylose chain

length remained unmodified by the reaction temperature

increase.

Finally, using 600 mM initial sucrose, the DGAS poly-

merization yield slightly increased from 68% to 76% when

switching temperature from 30 to 50 1C. Taken together, the

present results demonstrate that DGAS is so far the most

attractive enzymatic tool for in vitro synthesis of amylopoly-

saccharides in industrial processes.

Acknowledgements

The authors wish to thank Sandra Pizzut-Serin and Benoıt

Bordignon for helpful technical assistance.

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plexes obtained from the products synthesized at 30 and 50 1C by the

amylosucrases from Neisseria polysaccharea and Deinococcus geother-

malis from 100 and 600 mM sucrose, and corresponding average DP

Temperature

( 1C)

Sucrose

(mM) lmax

Average

DP

NPAS� 30 1C 100 576� 4 58�4

600 546� 4 39�2

DGAS 30 1C 100 562� 6 48�4

600 552� 4 42�2

50 1C 100 546� 8 39�4

600 558� 4 45�3

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32 S. Emond et al.

186

Tables des illustrations

187

FIGURES

Figure 1 : Structure de l'ADN polymérase du phage T7 ................................................................................. 21 Figure 2 : Génération d'additions et de délétions............................................................................................. 23 Figure 3 : Principe de l’évolution dirigée des protéines................................................................................... 25 Figure 4 : Principe et étapes de la technique MutaGenTM . .............................................................................. 31 Figure 5 : Technique du DNA shuffling. ........................................................................................................... 33 Figure 6 : Technique du family shuffling. ......................................................................................................... 34 Figure 7 : La technique StEP. ............................................................................................................................36 Figure 8 : La technique RPR..............................................................................................................................37 Figure 9 : La technique RACHITT. .................................................................................................................. 38 Figure 10 : La technique ITCHY....................................................................................................................... 41 Figure 11 : La technique SHIPREC. ................................................................................................................. 42 Figure 12 : La technique NRR. .......................................................................................................................... 43 Figure 13 : Techniques de mutagénèse dirigée à saturation............................................................................ 47 Figure 14 : Principe de la technique DOGS...................................................................................................... 48 Figure 15 : Stratégie de sélection par complémentation chimique développée par Sin Fiet et al. (2006).... 51 Figure 16 : Stratégie de sélection de banques de variants enzymatiques utilisant le phage display. ........... 53 Figure 17 : Utilisation du ribosome-display pour la sélection de variants enzymatiques.. ........................... 56 Figure 18 : Stratégies de sélection de banques de variants enzymatiques par compartimentation in vitro. 58 Figure 19 : Schéma des principales réactions catalysées par les amylosaccharases...................................... 63 Figure 20 : Structure tridimensionelle de l'amylosaccharase de N. polysaccharea....................................... 66 Figure 21 : Réactions catalysées par l'AS de Neisseria polysaccharea. ........................................................... 67 Figure 22 : Schéma du mécanisme réactionnel suivi par l'AS ........................................................................ 68 Figure 23 : Représentation schématique des sous-sites de liaison de l'AS. .................................................... 69 Figure 24: Représentation schématique des interactions (A) entre le mutant inactif E328Q et le saccharose

et (B) entre l'AS et le D-Glucose............................................................................................................... 70 Figure 25 : Interactions du site OB1.................................................................................................................. 71 Figure 26 : Positionnement des sites OB1, OB2 et OB3................................................................................... 72 Figure 27 : Analyse par cryo-microscopie électronique à transmission du rallongement des ramifications

de glycogène par l'AS à partir de saccharose 100 mM et de glycogène 0,1 g/L.................................... 77 Figure 28 : Influence de la concentration initiale de saccharose sur la vitesse initiale de production de

fructose (Vi), pour différentes concentrations initiales de glycogène.................................................... 78 Figure 29 : Activité relative et répartition des produits formés par les mutants du site OB1...................... 81 Figure 30 : Méthodes de sélection et de criblage de banques de variants de l'AS. ........................................ 83 Figure 31 : The MutaGenTM process.. ............................................................................................................... 89 Figure 32 : Modified MutaGenTM methodology to construct full-length as gene library using pol ββββ............. 90 Figure 33 : Distribution of amino acid mutations in AS variants generated with pol ηηηη. .............................. 97 Figure 34 : Accuracy of a screening protocol. ................................................................................................ 109 Figure 35 : Optimization of the screening procedure reproducibility.......................................................... 111 Figure 36 : Bacterial growth and recombinant GST-AS production kinetics in microplate...................... 113 Figure 37 : High-throughput screening procedure for gene libraries of AS variants. ................................ 114 Figure 38 : Activity of wild-type AS following heat treatment or in the presence of DMSO/water mixtures

................................................................................................................................................................... 115 Figure 39 : Screening of a first generation AS variant library for thermostability. ................................... 116 Figure 40 : Thermal stability of P351S variant at 50°C................................................................................. 117 Figure 41 : Thermostability of AS and its variants.. ...................................................................................... 127 Figure 42 : Overview of mutation sites affecting amylosucrase thermostability.. ....................................... 129 Figure 43 : Comparison between wild-type AS (A and C) and double mutant R20C/A451T (B and D). . 130 Figure 44 : Comparison between AS-WT (A) and single mutant P351S (B). .............................................. 131 Figure 45 : Representation of the hydrophobic region surrounding Q353L mutation in double mutant

A170V/Q353L. ......................................................................................................................................... 132 Figure 46 : HPAEC profile of the amylose chains synthesized by the R20C/A451T amylosucrase variant.

................................................................................................................................................................... 134

188

TABLEAUX

Tableau 1 : Les ADN polymérases identifiées chez Escherichia coli, chez Saccharomyces cerevisiae et chez l’Homme (d’après Bebenek et Kunkel, 2004). ........................................................................................ 19

Tableau 2 : Taux d’erreurs in vitro des ADN polymérases (d’après Bebenek et Kunkel, 2004). ................. 20 Tableau 3 : Exemples de méthodes de mutagénèse aléatoire. ......................................................................... 28 Tableau 4 : Résidus mutants possibles à partir d’une substitution d’une base dans le codon original. ...... 28 Tableau 5 : Exemples et modes d'action d’agents mutagènes chimiques et physiques. ................................ 29 Tableau 6 : Spectre mutationnel de la PCR à erreurs en fonction des conditions réactionnelles. ............... 30 Tableau 7 : Mutagénèse à saturation. Nombre de variants générés selon la nature des codons dégénérés 46 Tableau 8 : Exemples de méthodes de sélection génétique employées en évolution d'enzyme. .................... 50 Tableau 9 : Exemples de méthodes de criblage utilisées pour l'évolution dirigée d'enzyme. ....................... 61 Tableau 10 : Nombre de variants analysés en fonction du type de criblage. Les banques criblées dans les

exemples cités ont toutes été construites par PCR à erreurs. ................................................................ 62 Tableau 11 : Amylosaccharases hypothétiques identifiées dans les génomes séquencés via le logiciel

BLAST (analyse effectuée en mars 2008). Le pourcentage d'identité (global et au niveau du domaine B') avec l'amylosaccharase de Neisseria polysaccharea est indiqué....................................................... 64

Tableau 12 : Rendement des produits synthétisés par l'AS purifiée de N. polysaccharea à partir de 100 mM de saccharose (d'après Potocki-Véronèse et al., 2005).................................................................... 66

Tableau 13 : Valeurs des constantes cinétiques apparentes des vitesses initiales de consommation du saccharose (ViS), d'hydrolyse du saccharose (ViG) et de polymérisation (ViGn) (d'après Potocki de Montalk et al., 2000). ................................................................................................................................. 73

Tableau 14 : Caractéristiques de l'amylose insoluble synthétisée par l'AS en fonction de la concentration initiale en saccharose (d'après Potocki-Véronèse et al., 2005)............................................................... 75

Tableau 15 : Brevets déposés concernant une application des amylosaccharases......................................... 80 Tableau 16 : Premiers variants de l'AS identifiés par ingénierie combinatoire (d'après Van der Veen et al.,

2004 et 2006)............................................................................................................................................... 84 Tableau 17 : Sequence analysis and mutation rates of AS variant libraries generated by MutaGenTM

(libraries A, B and C) or by epPCR. ........................................................................................................ 91 Tableau 18 : Comparison of base substitution spectra of MutaGenTM and epPCR methods. ................... 93 Tableau 19 : Protein sequence analysis of clones from AS libraries generated by MutaGenTM . ................. 95 Tableau 20 : Impact of base substitutions in the sequenced AS variants at the protein level. ..................... 95 Tableau 21 : Sequence analysis of the "hit" variant selected after screening for thermostability. ........... 117 Tableau 22 : Nucleotide substitutions and resulting amino acid replacements of the variants selected after

screening for thermostability.................................................................................................................. 126 Tableau 23 : Stability properties of wild-type AS and its variants. .............................................................. 127 Tableau 24 : Analysis of the products synthesized by wild-type AS and R20C/A451T variant (MOS:

maltooligosaccharides). ........................................................................................................................... 133