lardux films présente

MONTRER MONTREUIL capitale de Paris

un projet documentaire de pier emanuel petit

Aujourd’hui PARIS est enceint d’une boucle dont MONTREUIL est l’insigne multicolore. PARIS jacte fort mais ne dit presque plus rien.

MONTREUIL cause. Et parle toutes les langues.

Le propos n’est pas de reproduire ce qui est visible, Le propos est de rendre visible. (Paul Klee)

SOMMAIRE

Partie artistique Avant Propos Montreuil Capitale de Paris ? quel film ? lieux communs marabout d’ficelle, Quelles Histoires ? Les lieux, les gens Quelques Personnages Note spécifique Périphérie Note spécifique Fond Images de la Diversité CV Pier Emanuel Petit

Partie production Note de Production Plan de Financement Devis Récapitulatif Etât et Calendrier de production CV Lardux Films

AVANT PROPOS

Plonger dans la ville à la rencontre des histoires de ses habitants de toutes origines. Frôler l’Histoire la grande, sociale et politique, et de manière subjective, associer des paroles, des lieux pour tisser le portrait d’une ville-capitale, vivante et diverse. 1 film documentaire de 90mn pour témoigner au présent de cette mosaïque humaine, construire le lien entre les situations et les personnages par un marabout d’ficelle des lieux, par l’association poétique de mots, d’ambiances et de décors.

MONTREUIL, CAPITALE DE PARIS ?

Cette proclamation est une constatation. De fait, PARIS est vidée de ses derniers habitants, de sa population traditionnelle faite d’ouvriers, d’employés, d’artisans, d’artistes, de bonnes … venus de toutes les provinces, de tous les pays, fuyant famines et persécutions ou cherchant tout simplement du travail. Algérie, Alsace, Antilles, Auvergne, Belgique, Bretagne, Cameroun, Chine, Corse, Espagne, Italie, Pologne, Portugal, Yougoslavie … liste non exhaustive comme chacun sait …

PARIS est aujourd’hui concentré sur un projet en marche de ville musée, de resort park culturel, de station balnéaire sans littoral. L’accélération de la fin du monde ancien (industriel, artisanal, populaire), la flambée prohibitive de l’immobilier locatif chassent la population vivante hors la ville. Elle doit maintenant s’arranger hors périphérie et même hors agglomération, se démerder chacun pour soi comme l’y soumet la réalité néo libérale, propriétaire exclusif de la raison comme des fins première et dernière. PARIS continue à se proclamer centre alors qu’il se vide de sa substance, de sa texture, de son humour. Le centre est un concept, une outrecuidance. Les idées, elles, sont en périphérie, là où sont les gens. Il y a peu, Montmartre, les 19ème et 20ème arrondissements étaient des faubourgs, comme la Bastille jusqu’à MONTREUIL. Aujourd’hui PARIS est enceint d’une boucle dont MONTREUIL est l’insigne multicolore. PARIS jacte fort mais ne dit presque plus rien. MONTREUIL cause. Et parle toutes les langues. Si les mots éloignent, les sons rapprochent. Le verbe n’a pas besoin d’épithète. La libération de PARIS a commencé Mairie de MONTREUIL le 18 août 1944.

Montrer Montreuil n’est ni hagiographique ni exhaustif. C’est un film fait de lieux et de gens, de vides et de pleins, de visions, de vues et d’imprévisibles.

QUEL FILM ? Si un film traite d’urbanisme, c’est par l’urbanisation et l’urbanité. Pour ce qui est de Montreuil, nous avons affaire à une ville étendue, biscornue, disparate. Nous travaillerons sur le sensible, sur les traces, sur les signes; nous ne travaillons pas sur les intentions, ou alors dans un sens ou les intentions frottées au réel prodigieux, ne produisent jamais rien sous leurs formes annoncées.

LIEUX COMMUNS Les lieux communs ce sont les lieux, les batisses, les murs, les cours, les toits, remplacés, transformés, réhabilités, tels quels... habités, désertés, réinvestis... ... lieux de vies, lieux de travail, lieux communs et particuliers, espaces normés, endroits singuliers... Les endroits traversés aujourd’hui sont, en retour, traversés par les expériences passées, toujours visibles pour peu qu’on s’y attarde.

MARABOUT D’FICELLE Les lieux sont le fil conducteur, Un fil qu’on tire comme un jeu d’enfant, Une fantasia raisonnée, Production de croisements, De collisions, de superpositions...

QUELLES HISTOIRES ?

Les lieux ouvrent sur des perspectives mouvement où se superposent, se tissent, se mélangent des épisodes héroïques de l’histoire de Montreuil toujours collée à l’Histoire (surtout des mouvements sociaux et de résistances) avec des incursions, aujourd’hui, dans des familles habitantes de cette commune, depuis des générations ou depuis peu, qui nous raconterons leurs histoires et que nous transmettrons à notre manière, vigilante et aléatoire. Quelle histoire ¿ L’agriculture et l’immigration bourguignonne, la révolution industrielle, la commune, le cinématographe, la guerre d’Espagne, la Résistance, la tradition communiste, révolutionnaire, syndicale, les premiers immigrés, les couches successives, de la Belgique au maghreb, de la Pologne aux Roms... Quelles histoires ¡ Celle d’italiens, de républicains espagnols, de commerçants marocains, d’une tribu de manouches importante et respéctée, des algériens venus travailler dans l’industrie automobile dans les années 60, leurs enfants français, des cafetiers kabyles, les changements de décors et de classes, des syndicalistes à l’ancienne, des célibataires qui vivent en foyer, des mères seules, des familles maliennes, portugaises, ex-yougouslaves... et aussi des peintres squatters, et quelques specimens de la population hédoniste, nouvellement immigrée, composée d’architectes et d’intermittents du spectacle... Si ma démarche est à l’opposé d’un rapport esthétique (esthétisant) au monde, je suis résolument tourné vers le beau, l’ordinaire, le banal, le difficile.

LES LIEUX, LES GENS un homme ressemble plus à son époque qu’à son père (proverbe)

Ce que j’entends par Décor, c’est un ensemble de signes et de marques propres à une période : dépendances techniques ou technologiques, croyances, rapports de force, rapport à l’espace, à la vitesse, au plaisir, conceptions de la richesse, épreuves de la réalité, modification de l’alimentation ; dans l’habitat, façades et intérieurs, propriétés et pauvretés, et plus généralement coutumes, habitudes, modèles, identité, habillement, représentations... Les quartiers : Le bas montreuil, la Croix de Chavaux, la Mairie, les ramenas, la Boissière, La Noue, Nouvelle France, Mozinor (zone industrielle verticale ¡)... D’autres endroits liés à Montreuil comme le Chateau de Vincennes, les Halles (le ventre de Paris), le Faubourg St Antoine, des colonies de vacances... Des personnages : Je ne ferai l’éloge appuyé d’aucun grand homme car je m’intéresse aux vulgaires héros de l’ordinaire, aux petites gens. Toutefois des personnages fameux viendront peut être troubler notre déambulation: L’architecte Pierre de Montreuil, l’arboriculteur Nicolas Pépin, le cinéaste inventeur Georges Mélies, son prédecesseur malheureux Emile Reynaud, le capitaine Henry, Daniel Renoult, Jacques Duclos, Django Reinhardt, Roger Bambuck...

Des actions prodigieuses : L’université ouvrière, les Castors, des coopératives ... Des industries : le jouet, le cuir, le bois, la métallurgie légère, les industries chimiques (insalubres) et alimentaires, électriques et électroniques... En toutes choses il sera question de produire des collisions, des superpositions, des croisements, entre lieux et gens, entre passé et présent. En partant des constructions récentes et en cours, en lisière du périphérique, occupées par des cols blancs en jean, exploration d’un site appelé, il y a encore, peu, la zone, refuge des classes dangereuses, dont les habitants étaient des apaches, avec ces restes de terrains vagues et d’espaces indéfinis, proche des puces. Quant aux zones sensibles, nous verrons des ensembles qui n’ont rien de maudits et nous verrons que la pauvreté n’est pas une injure mais une condition.

QUELQUES PERSONNAGES

Frontière de Romainville. Rue du Moulin à vent. Le 71 fut la maison de Jacques Brel quand il quitta la Belgique en 1953. Aujourd’hui, au 138 de la même rue habite Farid Azib. Farid a 37 ans. Il est l’aîné d’une fratrie solidaire. Le cadet s’appelle Mourad, le dernier, Akim. Leur ressemblance physique est étonnante. Le père a tenu un café Kabyle, rue de Flandres, dans le XIXéme. La mère, recemment disparue, est la présence tutélaire, toujours bienveillante, pour ses fils. Etre mort c’est être toujours là, mais en n’étant plus visible. C’est comme si elle était partie, aprés avoir laissé à ses fils tous les outils affectifs qui leur permettront de toujours s’en sortir. Quand la famille est arrivée de Kabylie, Farid avait 7 ans. Aujourd’hui, architecte, il a acheté un pavillon ouvrier typique de Montreuil qu’il a transformé en une sorte de vitrine de son talent.

A côté de Mozinor. Pierre Collignon. 84 ans. Prêtre ouvrier. Il habite une banale mais assez vaste maison qui lui permet de pratiquer l’acceuillance. Pierre est arrivé à Montreuil en 1955. Il a travaillé jusqu’à la retraîte comme fraiseur ajusteur. Il a participé aux débuts des années 50 à la mise en place de squatts, à Montreuil, pour les sans logis et les familles mal logées. Il a appartenu au mouvement pour la paix, né à Montreuil, il a milité auprès du FLN, il s’est insurgé en 68 etc.etc. Aujourd’hui, par exemple, il s’active pour l’amitié entre juifs, musulmans et chrétiens. On le rencontrera avec 4 de ses copains (entre 60 et 85 ans), qui vivent en communauté au 7éme étage d’un immeuble de la cité de l’amitié, à côté de chez lui, et qui sont eux aussi en pleine activité (soutien scolaire, soutien aux familles, rapprochement entre les gens …).

Bas Montreuil. Rue Etienne Marcel. Dans ce squatt de peintres (beaucoup de Russes), habite et travaille Tiburs. Il a une trentaine d’années. Tiburs peint des landscapes et accomplit des performances V-Jay. Il est un vétéran des squatts parisiens (Rivoli, grange aux belles, alternation etc…). Il a étè trés grièvement brûlé lors de l’incendie d’un célèbre squatt parisien. Il peint avec des mains mutilées.

En face de la Mairie, 6 mois par an , Concha et sa belle fille vendent les glaces fabriquées dans le laboratoire du “hameau” familial, rue des calmettes. Le fils, José, s’occupe du point de vente, Parc Montreau. La famille Martinez est glacier ambulant depuis 8O ans. Le fondateur, Oligario, est arrivé de Santander en 192O, à l’âge de 16 ans. Au début, jusqu’à la rencontre avec celle qui allait devenir sa femme, il est boxeur. Puis il travaille en usine. Les jours de repos, il va jusqu’à Champigny à velo, sillonnant les berges de la Marne pour colporter les glaces que sa femme fabrique et vend la semaine à Montreuil. Il va s’enrichir peu à peu sans que cela modifie son attitude de prolétaire éclairé. Il suspendra son activité de glacier pendant la guerre pour se consacrer à la résistance. Il cache des juifs chez lui, à l’époque rue Gaston Loriau, derrière une porcherie, trop dégueulasse pour les allemands qui y stoppent là leurs perquisitions …Aprés guerre, il fraternise avec les manouches qui commencent à s’installer à Montreuil comme retameurs. Il leur facilite les relations commerciales. Oligario s’installe rue des Calmettes (à l’époque ce sont des champs et non une rue) dans les années 50, et y construit sa maison de ses mains. Son territoire s’étend et, aujourd’hui, toute la famille vit dans des maisons séparées, au même endroit. Pour en revenir à Concha, 70 ans passées, incroyablement tonique et au travail, elle a laissé en 36, en Espagne, son père et son oncle, communistes, assassinés … Elle vend des glaces devant la Mairie depuis 50 ans dans cette remorque qui est une comme une institution à Montreuil. On découvrira d’autres contributions de la famille Martinez à la vie locale.

Rue Robespierre. Burin des Rosiers. La cinquantaine. Aristocrate inspiré (par des chamanes Andins…), Burin a crée un lieu fourre tout, la Guillotine, sise dans les locaux délaissés d’un fabriquant de pianos. Là s’y mélangent les arts plastiques, le théâtre, la chanson, des tas d’expérimentations en tous genres, dans une économie quasiment inéxistante.

La Noue. Kacem est conducteur de bus, ligne 122, devenue célèbre par le truchement d’un bus brûlé, comme un effet retard et mystérieux, à l’issue des émeutes de l’année dernière en region parisienne. Kacem aime le parcours de cette ligne. Pour lui, son bus est un espace de brassage et d’échanges. Le père, relié aux chaînes du monde entier par une parabole, est défini par son silence …Il est arrivé en 58 de Bouira (Algérie). Peut-être était-il un homme de liaison du FLN…On ne sait pas. Le père est là mais on ne sait pas… Kacem a remarqué, quand il était petit, que son père ne supportait pas la vue des lapins dépecés en vitrine des boucheries. Un jour, un vieux dit à Kacem que cela évoquait peut-être pour lui des nourrissons carbonisés… La voix de Kacem, en off. “Vous n’êtes pas honte” disait le père à ses enfants. C’est la voix du fils qu’on entendra en off sur les images du père dans l’appartement familial, lieu en hauteur, hlm du Clos Français.

Rue de Paris Les Hannach. “Mon frére s’appelle Faycal. Mais c’est pas le roi du pétrole” me dit Sofiane, l’autre frère Hannac, celui qui chine, dans la région de Marrakech, mais plus pour longtemps, car Marrakech, selon lui, va crever de ses excès. Fara, la soeur, travaille au magasin. Les parents veillent, sur place aussi. Elégance de commerçants ouverts au monde… Le génie du pére c’est d’avoir, en 92, proposé le salon marocain, menuiserie, couture, sur mesure, à portée de tous. Ca n’existait pas, même au Maroc. Et puis, les fils y ont ajouté l’artisannat, les tapis, les accessoires, les luminaires …A la clientèle traditionnelle, s’est ajoutée celle des néo babas dorés et aussi bcbg. Car la renommée des Hannach excède Montreuil. Fin mai, début juin, le magasin va subir, lui aussi, des transformations (agrandissement, dallages etc…), restant partiellement ouvert pendant les travaux. Cette situation, à la fois positive et perturbante, est exellente pour filmer la famille et les employés (ils seront tous trés occuppés), leurs rapports entre eux, à la vie, à leur diverse clientèle.

Nouvelle France. Près du parc Montreau, une longue rue qui ressemble à une petite route cabossée bordée d’enclos. Là, vivent des familles Roms installées depuis longtemps dans la région. SAVKA est un Rom Kalderash. Il est né en 1955 à Montreuil dans le bidonville qui se tenait sur l’actuelle bretelle d’autoroute qui coupe Montreuil à la hauteur de Mozinor. Son père venait de Saint Ouen où l’on vivait sous la tente autour du Samovar. Savka, avec toute une partie de sa famille, est en couverture des « Roms de Montreuil de 1945 à 1975 » éditions Autrement. C’est lui le petit garçon de huit ans, en bas à droite … SAVKA vend des voitures. Il avait encore des chevaux, il y a dix ans, qui courraient derrière chez lui autour du village Malien dont il ne reste aujourd’hui plus rien. Sa parcelle est occupée par une construction en dur qui ressemble à un show room d’électroménager rutilant de propreté et d’équipements judicieux. Il y a également une grande caravane, un atelier de mécannique et un reste d’écurie. Tout autour, vivent d’autres familles, d’autres personnes comme cette grand-mère qui porte le matricule de Treblimka. Montreuil, et ce n’est pas moi qui l’invente, ce sont les historiens et chroniqueurs spécialistes qui le rapportent, est la capitale mondiale des Roms Kaldérash. Depuis la fin du XIX ème siècle, on vient du monde entier y prendre femme …

La Boissière. Roger Kasparian. Le cas Sparian comme il dit. Photographe. C’est la boutique du carrefour qui semble fermée depuis les années 60. En fait, pas du tout. Simplement, elle est ouverte quand Roger est là. Or le plus souvent, il est en reportage pour la plus importante revue Arménienne en France, sur des mariages aussi, des évennements, en majorité Arméniens. Son pére, seul rescapé de son village, lors des pogroms de 1915, a étè amené dans un orphelinat crée par un millionnaire américain en France. Là, il est devenu apprenti photographe puis après encore bien des tribulations, il s’installa à Montreuil. La boutique et la maison de Roger actuelles ont été construites par le père. Ils sont donc photographes de père en fils. Roger est un poète de la vie. Son rapport au monde relève du miracle, de l’émerveillement craintif, de la grâce et de l’humour. Il a dépassé soixante dix ans avec une fantaisie et une sagesse désarmantes et toujours en plein travail.

NOTE SPECIFIQUE (Cinéastes en résidence - Périphérie)

Toute existence est fiction et toute fiction est documentaire. Vers quoi je suis tourné. Je suis un cinéaste engagé –dans le réel. C’est à dire vers ce que je perçois et entrapperçois de ses manifestations. A ce moment de métamorphose anthropologique où c’est la fonctionnalité (et non le rôle) qui procure l’identité, où le déplacement comme la locomotion ne peuvent s’envisager que bardés de prothèses, où l’isolement est le partenaire de l’individu, le travail du cinéaste est crucial pour rendre compte subjectivement de ces modifications. Auteur. Ma « méthode » étant l’intuition raisonnée, mon travail documentaire peut être considéré comme un travail d’auteur. Je repugne toutefois à l’idée de me voir comme une autorité (éthymologie du mot auteur). Surtout, le cinéma est un travail d’équipe et c’est une motivation déterminante dans ce qui s’est imposé à moi dés mon adolescence. Montrer Montreuil, Capitale de Paris. Par son titre, le film affirme que le centre est en périphérie, non en un lieu déterminé, mais dans un ensemble plastique qu’on appelle banlieues, faubourgs, zones, territoires, quartiers …des utopies peut-être, des lieux de vies en tout cas, hors des centres topographiques …

Mon propos est de revisiter les lieux communs, de faire se produire une parole par delà les mots, d’étendre le geste au-delà des postures. L’anecdote révèle plus qu’elle n’explique. Accompagnement. Le cinéma est pour moi un véhicule qui donne formes à mon déplacement vers les autres. Je voudrais que Montrer Montreuil soit diffusé en salle, qu’il soit discuté. Ce sont les gens qui nous disent de quoi on cause. J’accompagnerai ce film partout où il sera souhaité qu’on le projete y compris en cours de montage. Je parlerai sans réserve de l’élaboration comme de la fabrication du film et bien sûr de sa tentative. Patrimoine. J’espère que PERIPHERIE pourra m’aider à débusquer des films inhabituels sur les lieux de vies, de travail, de résistances des classes populaires dans Montreuil, l’est parisien et le 93 tout au long du XXème siècle jusqu’à maintenant. Montrer Montreuil est fait de basculements entre lieux et gens, passé et présent, petites et grande histoires. J’habite Montreuil. Lardux est à Montreuil depuis toujours. Montreuil est dans le 93. Outre ces réalités géographiques, tout porte à reconnaître que Montrer Montreuil et PERIPHERIE ont quelque chose à faire ensemble : la ligne éditoriale de Lardux, son exigence économique et artistique, la singularité du projet en chantier …

Pier Emanuel Petit. 31/08/07.

NOTE SPECIFIQUE (Fonds Images de la Diversité)

Montrer Montreuil Capitale de Paris est un film forcément nourri des paroles de tous horizons. Le film contribuera à l’intégration des populations immigrées et de leurs enfants car le théâtre de ce film c’est la ville de Montreuil et Montreuil parle toutes les langues. C'est-à-dire qu’il se trouve que les histoires de Montreuil réveillées et révélées par ce film collent de manière saisissante à l’Histoire depuis la révolution industrielle jusqu’à maintenant. C'est-à-dire encore que l’épopée de l’histoire sociale est inscrite dans ce lieu et qu’elle s’est faite avec les gens venus de l’immigration. C'est-à-dire enfin que toutes les immigrations majeures ont traversé Montreuil et que beaucoup s’y sont posé avec soulagement : les provinciaux de France, les Italiens (dés la fin du 19ème siècle), les Espagnols (beaucoup de Républicains), une très importante population Rom célèbre dans le monde entier (« sédentaires » en mouvement depuis les années 50), les Algériens venus travailler dans l’industrie automobile, les Maliens (Montreuil est la deuxième ville malienne après Bamako) et aussi bien sûr les Portugais, les Yougoslaves, les Asiatiques et bien d’autres.

Fuyant la famine ou la répression beaucoup ont trouvé à Montreuil, ville agricole et ouvrière, du travail… et avec le travail une solidarité, des luttes, un univers syndical et politique dans lequel continuent à vivre les idéaux de la commune de Paris. La tradition locale qui s’est constituée par tous ces apports, c’est une sorte d’internationalisme multi confessionnel. Ici les gens sont mélangés, rassemblés par les difficultés et les joies, et non agrégés en communautés hostiles. Le film est un tissage entre lieux et personnes, passé et présent, individuel et collectif, chaque élément éclairant l’autre, entremêlés. En circulant dans les familles, dans les quartiers, dans les histoires, Montrer Montreuil Capitale de Paris montrera cette vie, cette actualité du mélange des origines, des confessions, des croyances et des opinions, cette pratique du partage d’un lieu commun réel. Pier Emanuel Petit. 3 mai 2007.

pier emanuel petit dit aussi manou petit, Cinéaste. Etudes secondaires à Barcelona et Madrid. Philo à Nanterre. Ex assistant de Philippe Garrel (à ses côtés depuis l’écriture jusqu’à la finition de l’enfant secret). Puis rupture. Concepteur réalisateur producteur de films de commande essentiellement tournés vers la beauté (entendez mode et cosmétiques) pour Armani, L’Oréal, Nina Ricci, Rochas, Helena Rubinstein , Jean-Paul Gaultier, Chantal Thomass, Marithé et françois Girbaud, et bien d’autres pendant une dizaine d’années ; j’ai travaillé aussi pour Florence Arthaud, Olivier Lapidus, Jean Nouvel, le groupe Euro Rscg, les chambres de commerce, cpam, la poste, etc. Parallèlement à cela, je fabriquais des films de recherches sur vidéo. J’ai également conçu, réalisé et produit des films à vocation internationale pour les pellicules couleur AGFA 35 mm (100, 320, 400 Asa) : l’épiderme des choses (the spirit of surfaces) avec Myriam David et Anda ! Lucia avec Nadia Fares. Agfa m’a en outre mécèné un 13mn en Super 16 intitulé sainte éthique. Claudie Ossard m’a produit une fiction : Des Astres. 8mn, 35 noir et blanc. avec Paul Escorza et Myriam David. Tout ceci jusqu’en 98.

Toutes les disciplines de l’activité humaine

regardent le cinéma. Il n’y a ni documentaire,

ni fiction; il n’y a que tentative de langage

spécifique qu’on appelle cinéma.

Pour moi pratiquer le cinéma,

c’est tendre vers l’inénarrable,

c’est utiliser l’image et le son,

la musique, les mots, le mouvement,

pour constituer un langage hors langue paternelle.

Le cinéaste est engagé dans son époque.

Là, je retourne à l’université réfléchir en étudiant principalement la littérature, la sociologie, la dramaturgie et l’histoire. La nouvelle vague parlait de caméra stylo, la nouvelle technologie nous l’a tendu. A partir de 2002 je me remets à tourner et monter des petits objets cinématographiques, des portraits en mouvement d’artistes, de musiciens, de personnages autour du Tango, mais pour moi, plus largement, autour de l’Argentine. Impressions…Susana Blaszko(8mn). Parisis(5mn).l’Art Ménasger(7mn). Partir (en montage) … Des documentaires : A Mantes la Jolie en 2006, La Bonita(52mn), Serrez à droite (en épisodes de 5 minutes) actuellement. Cinéaste engagé dans le réel j’ai en cours plusieurs sujets, autour de Montreuil (où j’habite), de Paris (par les terrains de boules), de Mantes la jolie (par les cuisines, parlez), de l’aéroport Charles de Gaulle (Roissy dans le vif), et un projet autour de Pasolini (paso…doble) … pier.emanuel.petit@free.fr 06 13 34 17 89 01 45 28 25 38 167, avenue du président Salvador Allende 93 100 Montreuil

PARTIE PRODUCTION

NOTE (sur la) PRODUCTION

Vivant et travaillant à Montreuil, j’ai été immédiatement emporté par le parti pris gonflé de Pier Emanuel Petit, Oui Montreuil est, d’une certaine manière, la capitale de Paris. Un Paris qui serait encore prolo et vivant, avec yuppies et bourgeois, ou l’on croiserait quelques apaches, des baltringues et des cailles, des narvalos et des bolos. Ma ville.

Et sur cette mosaïque humaine et urbaine sans cesse en mouvement, Pier Emanuel promène un regard subtil, intelligent, subjectif et enflammé par l’épaisseur des gens et des choses. Par ces couches de temps, de mémoires qui se sont accumulées dans les gestes, les lieux, les paroles et que son regard et son écoute rendent palpables, sensibles. LA ville et sa complexité, son urbanité en mouvement, ses fondations.

Ce n’est donc pas à l’intention des habitants de Montreuil que s’adresse ce film, mais bien plus largement a ceux, citadins, qui vivent au quotidien la perte du lien entre les habitants, une transformation d’un vivre ensemble, et dont Montreuil serait en partie un contre exemple.

D’un point de vue du financement du projet, le soutien de TV Montreuil (Chaine Cable Satelitte), s’il était sans doute évident, est le fruit et la continuation d’un travail de collaboration largement engagé depuis la création de la chaîne. Leur apport en industrie parmet au film l’elligibilité auprès du COSIP, et la commission de Mai 2007 nous a de ce fait accordé une aide de 18 000 Euros. En se tournant vers les chaines nationales, il nous est apparu qu’un tel film, sans concession dans sa forme et durée, avec une écriture d’auteur et une recherche documentaire affirmée, se heurte a un refus systématique des unités “documentaires”. De ce coté là, nous n’avons pas trouvé de complément de financement.

Le refus de la commission télévision de la PROCIREP (“ce n’est pas un film” “pas de sujet” “ce serait mieux en 26 minutes”...) loin de nous décourager, nous a renforcé dans le sentiment d’engager un travail aux frontières de l’écriture documentaire, dans une autre logique que celle, dominante, de la case, du sujet et du produit. Pour compléter notre financement, nous cherchons a associer au projet des aides spécifiques comme le Fonds Images de la Diversité créé récemment pour valoriser les populations françaises d’origines étrangères, des aides de communautés territoriales comme la région Ile de france, la municipalité de Montreuil ou le département de la Seine Saint Denis et, pourquoi pas, du mécénat d’entreprise. Ce projet s’insrit dans la continuité du travail de LARDUX FILMS en long métrage/grand format documentaire: suivre et encourager des démarches documentaires cinématographiques. Nos travaux les plus importants dans ce domaine sont: LES 4 SAISONS D’ESPIGOULE de Christian Philibert (1999, une comédie documentaire distribuée en salles par REZO FILMS – 110 000 spectateurs); L’énorme travail d’enquête, de pédagogie et de décodage de l’OMC et de la mondialisation libérale de Vincent Glenn PAS ASSEZ DE VOLUME- NOTES SUR L’OMC (2002, 2 x 70 mn,coproduction Callysta et Film’o, distribution salles CO-ERRANCES – 40 000 spectateurs). Et plus récemment la plongée dans l’histoire des indiens du canada VOYAGE EN MEMOIRES INDIENNES de Jo Béranger et Doris Buttignol, un travail de 12 ans d’enquête et de recherche qui a abouti à un film qui retrace un siècle de politiques d’assimilation des indiens et rend compréhensible l’extrème délabrement social et humain des communautés autochtones (2005, distribution en salles GEBEKA FILMS 14 000 spectateurs). C’est pourquoi nous sollicitons le soutien de Périphérie dansle cadre de la résidence; l’accueil de notre équipe de réalisation et plus largement tout soutien qui pourrait nous être apporté rendrait possible la démarche documentaire originale et créative de Pier Emanuel Petit.

Christian Pfohl, Lardux Films

Montrer Montreuil Capitale de Paris ETAT ET CALENDRIER DE LA PRODUCTION Le film est actuellement en attente des dernières réponses de financement. Pier Emanuel Petit à engagé des démarches vers les principaux personnages du film depuis des mois, peu à peu s’est crée une relation, la caméra a parfois été présente, pas souvent, le travail d’approche de découverte et de rencontres est donc en partie entamé mais doit se renforcer et s’approfondir encore, dès la production “lancée”. Calendrier prévisionnel Tournage sur la période de Décembre 2007 à Juin 2008 (8 semaines non consécutives) Derushage et préparation montage: Eté 2008 Montage image et son: Septembre à Décembre 2008 (14 semaines) Mixage et finitions Décembre 2008

Montrer Montreuil Capitale de Paris DEVIS ESTIMATIF

DUREE : 90 mn

SUPPORT DE TOURNAGE : DV, Dvam, HDV

TOURNAGE VIDEO: 8 semaines

PREPARATION MONTAGE: 4 Semaine

MONTAGE IMAGE: 10 semaines

MONTAGE SON: 4 semaines

RECAPITULATIF COUT DE PRODUCTION

Droits Artistique et Concept 10 000

Producteurs 9 000

Personnel 60 680

Interprétation

Charges Sociales 40 598

Matériel et Fournitures 18 418

Transport-Régie 9 400

Moyens Techn. Post-Prod. 19 726

Pellicule et Laboratoire 5 307

Assurances et divers 5 026

TOTAL PARTIEL 178 155

Frais Généraux : 7% 12 471

Imprévus 10% 17 816

TOTAL GENERAL HORS TAXES : 208 442

Montrer Montreuil Capitale de Paris PLAN DE FINANCEMENT

TVM Chaine Locale/Régionale (dont apports en industrie) 53 086

CNC Cosip Séléctif (Acquis Mai 2007) 18 000

Fonds Images de la diversité (réponse Octobre 2007) 18 000

Région Ile de France (Réponse Novembre 2007) 60 000

Soutiens privés – mécénat 50 000

LARDUX FILMS 9 356

TOTAL GENERAL HORS TAXES : 208 442

Lardux films Christian Pfohl

T: 01 48 59 41 88 lardux@lardux.com www.lardux.com

Pier Emanuel Petit T: 01 45 28 25 38 P: 06 13 34 17 89