Mon problème avec les mesures de l'audience des médias tamara silina - 2 févier 2013

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Mon problème avec les mesures de l’audience des médias Tamara Silina, 2 février 2013
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J'ai d’abord cherché à comprendre comment se prenaient les décisions des vendeurs et des acheteurs du marché de l’espace publicitaire. Ce que j’ai trouvé m’a désapointée. Ce sont ces impressions que j’ai voulu partager dans cette note. En résumé, les mesures de l’audience des médias traditionnels et les dispositifs pour les exploiter sont tellement entâchées d’erreurs, de biais et par des dysfonctions qu’il est hasardeux de prendre des décisions sur cette base. Merci aux professionnels de ce domaine qui ont bien voulu répondre à mes questions, qui ont échangé avec moi à travers nos blogs et qui ont bien voulu relire et commenter mes brouillons avec sang froid, malgré mes idées candides et mon ignorance. Tamara

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Mon problème avec les mesures

de l’audience des médias

Tamara Silina, 2 février 2013

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Merci aussi à Orson Welles pour les quelques images de Citizen Kane que je lui ai empruntées

Il y a quelques mois, je n’avais qu’une vague idée de ce qu’était une mesure d’audience.

Après avoir accepté une responsabilité marketing dans une radio, j’ai d’abord cherché à comprendre comment se prenaient les décisions des vendeurs et des acheteurs du marché

de l’espace publicitaire. Ce que j’ai trouvé m’a désapointée. Ce sont ces impressions que j’ai voulu partager dans cette note.

En résumé, les mesures de l’audience des médias traditionnels et les dispositifs pour les exploiter sont tellement entâchées d’erreurs, de biais et par des dysfonctions qu’il est hasardeux de

prendre des décisions sur cette base.

Merci aux professionnels de ce domaine qui ont bien voulu répondre à mes questions, qui ont

échangé avec moi à travers nos blogs et qui ont bien voulu relire et commenter mes brouillons avec sang froid, malgré mes idées candides et mon ignorance.

Tamara

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Patrick Chapatte, 28 février 2006, Le Temps.

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Ce que j’entend dire par les professionnels

A quoi servent les mesures de l’audience ?

Quelques problèmes que j’ai cru percevoir

Les nouvelles solutions techniques

Ce qui à quoi nous allons devoir nous confronter

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Here you are (ce que j’ai entendu)

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Ce que j’entends dire sur les stratégies des vieux médias J’ai retenu trois idées de ce qui m’a été rapporté des analyses stratégiques de

groupes qui détiennent de grands et vieux médias.

La part du marché publicitaire détenue par les médias classiques (hertziens,

papier…) serait appellée à se réduire en raison de la baisse inéluctable de leur

audience. Ceci se ferait au profit de nouveaux médias digitaux et de nouveaux

domaines d’investissement marketing.

La stratégie s’imposant à eux serait donc de prolonger autant que faire se peut

la période pendant laquelle ces médias seraient encore rentables.

Pour cela, il leur serait vital de ne pas perturber les facteurs qui déterminent le

maintient de leur budgets publicitaires et notamment les systèmes de mesure de

leur audience.

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Ce que j’entends dire sur les petits et nouveaux médias De nouveaux entrepreneurs dans des médias classiques (TV, radio, presse)

feraient aujourd’hui, cette analyse :

Il deviendrait plus facile et moins coûteux de créer et de faire fonctionner de

nouveaux médias grâce à de nouvelles technologies de production et de

diffusion moins chères et grâce à de nouvelles sources de contenu, moins

coûteuses également.

Les nouveaux et petits médias s’articuleraient et se mettrait en synergie assez

naturellement avec les réseaux sociaux, et Internet de façon générale.

Leur pérénité serait mieux assurée en raison de leur capacité à traiter des

thèmes de proximité, de communauté, de génération et grâce à des

stratégies de ciblage et de niches.

Mais leur audience ne serait pas mesurée par les dispositifs actuels, ceux que

les vieux et grands médias ne voudraient pas changer, ce qui limiterait leur

développement.

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Mais à quoi ça sert, la mesure de l’audience ?

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Ce que j’ai compris de l’utilité de la mesure de l’audience La mesure de l’audience permet principalement aux médias qui vendent

l’espace publicitaire de lui donner une valeur et de le promouvoir auprès des

acheteurs.

Elle leur permet aussi d’identifier qui est exposé à quels médias et d’en déduire

quels ajustements sont nécessaires à leurs contenus. Mais c’est essentiellement

la première fonction qui détermine la configuration des mesures de

l’audience.

Du point de vue des annonceurs et des agences de communication, la

mesure de l’audience permet, avant une campagne, d’identifier les espaces

publicitaires ayant le meilleur rapport coût / impact potentiel sur la cible

publicitaire. Pendant et après la campagne, elle permet d’évaluer si les

objectifs d’impact (pression publicitaire et couverture) sont atteints ou en voie

de l’être.

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En deux mots : comment est faite la mesure de l’audience ? Qui décide ? Ce sont des groupements professionnels de médias, d’agences

et d’annonceurs qui décident du choix des méthodes et des moyens à mettre

en œuvre. C’est eux qui choisissent, après appel d’offres, quels instituts d’études

les mettront en oeuvre.

Comment c’est fait ? Pour la radio et pour la presse, ce sont généralement des

enquêtes par téléphone ou par questionnaires auto-administrés sur papier ou

par Internet par vagues ou en continu. Pour la télévision, ce sont des carnets

d’audience ou des audimètres à boutons pressoirs. Quelques systèmes, encore

rares, utilisent des audimètres individuels portables.

Qui paie ? Ces dispositifs sont financés principalement par les médias qui veulent que leur audience soit mesurée.

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Lie to me

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Problèmes ?

En essayant de comprendre les processus et les dispositifs de la mesure de

l’audience des médias, j’ai été très surprise par des dysfonctionnements que je

ne m’attendais pas à trouver dans un des tous premiers marchés de l’économie

mondiale, celui de la vente et de l’achat d’espace publicitaire.

J’ai découvert qu’on établissait la plupart des transactions en se fondant sur

des données pour le moins approximatives et en utilisant des techniques qui

auraient fait frémir les brokers et les traders des années cinquante.

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17 vrais problèmes 1. La prise en compte insuffisante des vrais besoins des utilisateurs des données

2. Des mesures qui ne sont pas cross media

3. La mauvaise délimitation de la population dont l’audience doit être mesurée

4. La faiblesse de la segmentation et du profiling utilisés pour l’échantillon

5. La taille et la structure inadéquates des échantillons

6. Les techniques d’enquêtes choisies

7. Les biais dans les recrutements

8. Des questions qui induisent des réponses erronées

9. Des dysfonctions dues aux décalages et à la périodicité de certaines mesures

10. La forme indaptatée des données livrées

11. Des délais d’accès aux données qui les rendent caduques

12. Le non respect des cahiers des charges

13. Le laxisme dans les contrôles

14. La mise à l’écart des vrais experts

15. La manipulation des données

16. La résistance des grands medias

17. La résistance des instituts d’études media.

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1. Inadéquation des mesures aux vrais besoins des professionnels

Les mesures de l’audience servent en premier lieu à donner une valeur à l’espace

publicitaire dans le marché entre les vendeurs et les acheteurs.

Pour qu’un marché soit efficace, pour qu’il produise des transactions optimisées

et fluides, les différentes sortes de données nécessaires aux prises de décisions et

au contrôle doivent être disponibles en flux continu et en temps réel à travers des

outils homogènes de consultation, d’analyse de passage d’ordres et

d’évaluation. Dans tous les marchés structurés, l’ensemble de ces fonctions est

intégré dans des systèmes homogènes, optimisés et contrôlés.

Dans le marché de l’espace publicitaire, la production des données (diffusions

des programmes, diffusion publicitaires, audiences, prévisions), et les outils pour les

exploiter sont éclatés entre des fournisseurs hétérogènes, sans vision globale et,

quasiment sans contrôle ; chacun d’entre eux pensant bien faire son travail

simplement en se coordonnant aux autres, ne produisant ainsi qu’un plus petit

commun dénominateur.

Les mesures de l’audience sont conçues sans que soient vraiment pris en compte,

dans une vision globale, les besoins de ceux qui déterminent l’efficacité du marché

et le développement des transactions.

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2. Des mesures de l’audience qui ne sont pas cross media

Pour que l’intérêt d’une offre d’espace publicitaire apparaisse aux acheteurs, il ne

suffit pas qu’ils soient comparés quand à leur audience potentielle par cible à ceux

de medias similaires.

Le travail du media planner ne consiste pas seulement à recherche les espaces qui

ont le coût par contact le plus bas, mais aussi de déteminer des assemblages

d’espaces complémentaires permettant d’optimiser la répétition sur une part de la

cible et de lui adresser des messages complémentaires par des types de medias

différents.

Les décideurs ont besoin d’évaluer le coût et la complémentarité des espaces des

chaînes de TV, des stations de radio, de la presse, etc. Cette exigence a été

explicitement exprimée par des associations internationales d’annonceurs et, en

2009, par The Coalition for Innovative Media Measurement (cimmusorg.startlogic.com).

Pourtant, chaque année de nouveaux panels sont mis en place et de nouvelles

enquêtes sont conduites sans qu’elle ne prennent en compte cette exigence. Les

groupements qui commandent ces mesures n’auraient-ils pas compris les enjeux ?

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3. Inadéquation de la délimitation des territoires à mesurer

De plus en plus de médias sont trans-nationaux. Pour une station de radio ou une

chaîne de télévision diffusée par satellite ou par Internet, la zone d’audience

potentielle est son territoire linguistique. Par exemple, les chaînes russophones sont

regardées dans quatorze pays et les chaines francophones dans une quarantaine

de pays.

Beaucoup d’annonceurs qui travaillent sur plusieurs pays ont déjà internationalisé

leurs stratégies de communication par territoire linguistique et culturel. Leurs décisions

d’achat d’espace sont fondées sur l’analyse des audiences de ces zones. Pour cela,

certains parmi les plus puissants font leurs propres mesures multi-pays.

Pour les medias trans-nationaux, l’audience des autres pays pèse généralement plus

lourd que celle du pays d’origine. Pour la radio, ce phénomène s’amplifie encore

plus vite, au rythme d’Internet mobile.

Les médias internationaux comme ceux qui proposent des bouquets numériques

n’ont accès qu’à des données de mesure de l’audience en patchworks,

incohérentes, impossible à consolider et à utiliser ce qui les conduit à sous-valoriser

dans des proportions importantes leur espace publicitaire.

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Des chargés d’études dans des instituts de media research et des utilisateurs des

données m’ont rapporté que les personnes qui sont recrutées pour participer à

ces enquêtes ou à ces panels sont très mal qualifiées et profilées. En fait, le strict

minimum de critères est utilisé pour qualifier les personnes interrogées et les

panéliste.

Pourtant, les annonceurs et les agences communiquent facilement leurs critères

de segmentation et de profiling et ils ont besoin de ces critères pour prendre leurs

décisions (http://www.wfanet.org/pdf/med_documents/Media_Charter_FR.pdf. Page 5).

Les annonceurs et les agences medias ont l’habitude de procéder à des

interpolations hasardeuses sur la base de ces données tronquées.

Un paradoxe : malgré le fait que les personnes enquêtées ne soient définies que

par des critères basiques, il s’avère souvent difficile et coûteux d’obtenir des

extractions de données d’audience croisant ces critères.

Qu’est ce qui a pu guider les concepteurs de ces systèmes ? Est-ce qu’ils savaient

qu’en limitant la qualification des profils et en réduisant l’accès aux données

natives ils réduisaient directement le chiffres d’affaires des médias qui les

financent ?

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4. Mauvaise qualification des profils et mauvais outils de segmentation

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5. Des échantillons de structure et de taille inadéquates

Les différents segments de la population constituent des cibles publicitaires

porteuses d’enjeux différents. On pourrait donc s’attendre à ce que les cibles qui

génèrent le plus de budget fassent l’objet de mesures plus précises et plus

fréquentes.

Mais les échantillons des enquêtes et des panels sont le plus souvent structurés

comme des modèles réduits de la population globale, alors qu’ils devraient sur-

représenter les segments de la population que visent la plupart des campagnes

publicitaires.

Pour cette raison, une grande partie de l’information collectée ne sert presque

jamais.

Pour que les sous-échantillons utiles soient suffisants, il est nécessaire que la taille

de l’ensemble de l’échantillon soit très important, ce qui finalement, se traduit

pas des surcoûts très importants et difficilement justifiable.

Comment se fait – il que les concepteurs de ces systèmes ne se soient pas

d’avantage interrogés sur ce qu’est l’information vraiment utile ? Comment se

fait – il qu’ils aient été tellement soucieux d’avoir de très grands échantillons, si

inutilement représentatifs de parties de la population qui n’intéressent pas les

utilisateurs des données ? 19

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6. Des systèmes de collecte mal adaptés aux différents segments

Les décideurs des groupements tiennent à utiliser des dispositifs de mesure de

l’audience monolitiques, qui couvrent l’ensemble d’une population avec la

même méthodologie pour tous les segments, pour tous les profils.

Pourtant, il tombe sous le sens qu’aucun dispositif de collecte de données

d’audience (enquête par téléphone, auto-administré, par internet, audimètre,

etc.) n’est parfaitement adapté à tous les segments. Certains sont plus adaptés à

certaines cibles et d’autres à d’autres cibles.

Ainsi les dispositifs choisis pour des profils moyens ne sont pas adaptés aux

catégories socioprofessionnelles supérieures. C’est le cas pour l’audimetrie, qui en

fait, ne mesure pas l’audience des consommateurs à fort pouvoir d’achat et qui

pourtant font l’objet de budgets publicitaires importants.

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7. Des biais induits par les méthodes de recrutement

J’ai eu la chance d’avoir pu m’informer auprès d’équipes d’instituts conduisant

des mesures de l’audience. Un des points qui les perturbent le plus est la très

faible représentativité des personnes recrutées pour ces mesures.

Un des facteurs de biais parmi les plus importants est le taux de refus de participer

à l’enquête ou au panel. Or, une grande partie des échantillons utilisés serait très

difficile à recruter : 90% des personnes contactées refuseraient de répondre à

des enquêtes sur l’audience par téléphone, et près de 99 % pour les panels à

audimètres. C’est très, très au dessus des normes qui permettraient de prétendre

à des échantillons représentatifs.

Certains profils - notamment dans les catégories socioprofessionnelles supérieures

- s’avèraient impossible à recruter. Ce qui veut dire que certaines cibles clefs ne

seraient tout simplement pas représentées dans les échantillons, même si c’est

prévu dans les cahiers des charges et même si elles sont mentionnées dans les

notes méthodologiques des instituts qui conduisent ces enquêtes.

Contrairement à ce qui est parfois dit, aucune méthode de redressement ne

peut corriger ces problèmes.

Les échantillons sont malheureusement composés en grande partie de

personnes atypiques qui ne peuvent pas rendre compte des vraies audiences. 21

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8. Des questionnaires qui induisent des réponses erronées

Dans les enquêtes sur la radio et sur la presse, l’essentiel des mesures sont faites à

l’aide de questionnaires auto-administrés ou administrés par téléphone ou par

Internet.

Dans le cas de la radio, plusieurs études convergentes ont démontré que les

personnes consultées ignorent souvent quelle station ils sont en train d’écouter

et a fortiori, qu’ils se rappellent pas le lendemain quelles stations ils ont écouté la

veille. Or l’information la plus importante collectée par ces questionnaires porte

sur l’audience de la veille.

Il est aussi démontré que les personnes interrogées ont tendance à indiquer les

noms de stations à forte notoriété plutôt que de reconnaitre qu’ils ne se

souviennent pas, ce qui avantage fortement les stations les plus connues. Un

phénomène similaire est observé pour la presse.

Le résultat est que les questionnaires induisent des réponses erronées et les

audiences des médias les plus connus sont survalorisées au dépend des autres. Et

ils le savent.

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9. Des dysfonctions dues aux décalages et à la périodicité

Les enquêtes sur l’audience de la radio et de la presse sont conduites quatre ou

cinq fois par an dans la plupart des pays. Les données sont fournies avec un délai

de traitement de plusieurs semaines. Or la plupart des campagnes qui utilisent

ces médias ne dépassent pas trois semaines.

Comment, avec ces données décallées, pourrait – on justifier de la qualité de

l’espace vendu ? Imaginez un acheteurs à qui on ne donne de l’information sur

l’efficacité de ses campagnes sur les medias que plusieurs mois après ? Certains

annonceurs sont obligés de conduire des mesures complémentaires à leur

charge pour ajuster leurs campagnes.

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10. La forme inadaptée des données livrées

Les données livrées par les instituts qui produisent les mesures de l’audience ne

sont que rarement accessibles à travers des outils de requêtes qui permettraient

de croiser des nombreux critères. Pourtant ces applications sont disponibles.

Selon certains professionnels, il semblerait qu’un accès aussi ouvert permettrait de

détecter trop facilement des incohérences, les pondérations hors normes ou la

trop faible représentativité de certains profils dans la composition des

échantillons.

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11. Des délais d’accès aux données les rendant caduques

Dans un marché, plus l’information est disponible rapidement, plus ce marché est

actif. C’est ce que je croyais jusqu’à ce que je travaille pour une radio.

Chez nous, pour les radios comme celle pour qui je travaille, les mesures de

l’audience sont faites à l’aide d’une enquête par téléphone. Environ un millier de

personnes est interrogé chaque semaine sur ce qu’elles ont écouté la veille. On

pourrait se dire que des données fournies chaque semaine, c’est déjà pas mal et

que ça devrait permettre d’animer le marché. Ce n’est pas le cas. Les données

ne sont traitées qu’une fois par trimestre et il faut presque six semaines pour avoir

accès à des données intermédiaires.

Je dispose donc fin octobre, des données d’août. Je ne peux donc pas utiliser

ces données pour justifier les tarifs de ma nouvelle grille de rentrée. Les

annonceurs ne peuvent pas prendre de décision et il n’achètent pas mon

espace. Pourquoi ne pas traiter et livrer les données dans des délais adaptés ?

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12. Le non respect des cahiers des charges

Les normes inateignables et mal contrôlées des cahiers des charges pour le

recrutement et les redressements des données conduisent les instituts à utiliser des

solutions qui dégradent la qualité des données.

Certains profils dont le recrutement est difficile ou trop coûteux sont remplacés des

personnes en dehors des quotas : les personnes de CSP supérieures sont

remplacées par des personnes de CSP intermédiaires, des personnes des

campagnes profondes par des habitants du péri-urbain, etc.

Des redressements abusifs complètent les recrutements abusifs. Les sous -

échantillons de personnes à profil difficile à recruter sont sur-pondérés bien au delà

de ce qui peut être statistiquement acceptable. Certaines personnes sont

comptées dix fois.

Ces manipulations sont une des raisons pour lesquelles des barrières sont dressées à

l’accès aux données individuelles des enquêtes et aux tris fins. Ils feraient apparaitre

ces anomalies.

Ne serait-ce que pour des raisons de contrôle de la cohérence, Il est impensable

qu’un système de mesure de l’audience ne prévoit pas l’accès, ne serait-ce qu’en

différé, aux données individuelles.

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13. Le laxisme dans les contrôles

Dans les marchés modernes comme les bourses, les systèmes de contrôle sont

vraiment rigoureux. Ils portent sur la conception des systèmes, sur leur

fonctionnement, sur leur intégrité et sur l’absence d’abus dans l’utilisation des

données. Chacun de ces contrôles est confié à une institution distincte et dont le

contrôle est la seule activité. Par exemple le contrôle technique des systèmes de

calcul des cours peut être confiée à une entreprise de contrôle technique

internationale ou à un cabinet d’audit reconnu.

Pour les mesures de l’audience, les pratiques sont beaucoup plus laxistes.

Ces contrôles sont organisés dans le cadre de comités composés de personnes

qui ont participé au choix du dispositif, ou proches d’elles.

Les évaluations techniques ne sont pas confiées à des entreprises de contrôle

technique ou à des cabinets d’audits, mais à des experts individuels dont les

méthodes peuvent manquer de rigueur, et dont l’indépendance n’est pas

validée. Souvent, ces experts viennent d’instituts qui conduisent des mesures

d’audience sans que cela ne choque les membres des groupements qui

commandent ces mesures. Par ailleurs, Ces contrôles sont très peu fréquents

(généralement une fois par an).

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14. La mise à l’écart des vrais experts

Les experts qui sont sollicités par les groupements pour la conceptions des

systèmes et leur contrôle sont souvent d’anciens opérationnels de ces

groupements ou d’instituts. Ce ne sont pas des chercheurs, ce sont des

techniciens. Ils ont tendance à reproduire ce qu’ils connaissent, c’est-à-dire les

anciens dispositifs et les pratiques habituelles.

Il y a pourtant des chercheurs qui travaillent et qui publient sur ces thèmes. J’ai

trouvé de nombreuses publications qui portaient sur les dysfonctionnements que

j’ai cités. Ces chercheurs ne sont pas sollicités.

Les chercheurs que j’ai pu interroger sont plutôt pessimistes sur les chances de

changement dans les mesures de l’audience parce qu’ils pensent que les

organisations actuelles qui les pilotent ne sont pas adaptées aux systèmes qui

seraient requis et qu’il ne prendront pas d’intiative révolutionnaire.

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15. Des manipulations de données

Plus grave que les abus induits par des cahiers des charges aberrants, les données

sont parfois manipulées. C’est-à-dire délibérément changées. Bien sûr, pas chez

vous ni chez nous, mais ailleurs. C’est parfois à la demande de médias, de

décideurs politiques, de producteurs de contenu ou d’agences de

communication.

Des patrons de grands groupes de media m’ont expliqués comment il leur arrivait

de payer des instituts pour avoir des audiences plus favorables.

Des ingénieurs qui programmaient des applications de dépouillement de mesures

de l’audience de la télévision (dans un autre pays) m’ont expliqué comment

l’audience de certaines chaînes étaient quotidiennement boostée par une

pondération discrète.

Ailleurs, des medias planners ont détectés des ratio quotidien toujours identiques

dans le nombre de minutes d’audience moyen pour certaines tranches horaires

par chaîne entre les principales chaînes, et pendant de longues périodes.

Ces exemples sont récents. Ces pratiques existent parce que les contrôles sur les

données sont très insuffisants.

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16. La résistance au changement des grands médias

Les groupements et comités qui conduisent les mesures de l’audience des

médias sont souvent dominés par de grands medias. Ceux-ci s’imposent parce

qu’ils ont un leadership historique et surtout parce qu’ils paient plus. Il est donc

assez difficile de s’opposer à leurs avis.

Les orientations de ces grands médias sont naturellement plutôt conservatrices

parce que les systèmes actuels de mesure de l’audience protègent leur

prédominance.

Le montant de la souscription aux études medias est quelquesfois utilisé par ces

grands médias comme une barrière pour écarter les petits médias des

groupements.

Il est clair que si les mesures de l’audience coûtaient beaucoup moins cher, le

leadership de ces grands medias serait affaibli. Ils ont donc tendance à

privilégier des méthodologies lourdes (donc à gros échantillon) et à dénigrer les

innovations qui pourraient en réduire les coûts.

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17. La résistance au changement des instituts

Les mesures de l’audience sont une activité très rentable et sans risque pour les

grands instituts. Elles constituent une partie stable de leur business. Un contrat de

mesure de l’audience porte sur plusieurs années, il laisse une marge supérieure à 30

% et il est souvent reconduit. Rares sont les industries qui bénéficient à la fois d’une

marge aussi élevée et d’un si faible risque.

Dans le domaine des mesures de l’audience de la télévision, une barrière

technique à l’entrée rend quasiment impossible à un institut challenger de gagner

un appels d’offres.

Dans certains cas, de grands médias participent au capital des instituts qui

mesurent leur audience Ce qui renforce leur conservatisme. Dans d’autres

marchés, ce conflit d’intérêt serait impossible, ces pratiques y sont interdites.

Dans d’autres cas, des instituts ne craignant pas les conflits d’intérêt vendent des

services dérivés aux médias. « C’est comme si un fabricant de thermomètres

vendait de l'aspirine ». (E. Leser de Slate. http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13605).

Les grands instituts ne font donc pas pression pour briser le statut co, notamment

face aux nouvelles technologies qui pourraient réduire les coûts des études

d’audience et qui ouvriraient la porte à de nouveaux instituts concurrents.

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Page 32: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

Les nouvelles solutions techniques

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Les nouveaux systèmes disponibles aujourd’hui Ce sont le PPM d’Arbitron (le pionnier), MediaWatch de Gfk, les téléphones

mobiles d’Ipsos et d’INVENTIVE Technologies et peut être d’autres que je n’ai pas

identifiés.

Tous peuvent être utilisés à la fois pour la télévision et la radio. Ils sont portables et

individuels.

Presque tous (sauf ceux d’INVENTIVE Technologies) utilisent le watermarking des

chaînes et stations. Ils ne peuvent donc pas mesurer l’audience, même fusionnée,

des chaînes et stations non watermarquées.

La plupart ne sont pas intégrés dans des systèmes complets d’information et

d’analyse pour la préparation des prises de décisions des acheteurs et des

vendeurs d’espace.

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PPM d’Arbitron

C’est un boitier comme un pager. Il utilise le watermarking. Il peut fournir les

données en quasi-temps réel par une connexion Internet mobile.

Le fait qu’il s’agisse d’un boitier à porter toujours sur soi est un handicap. « C’est un

peut contraignant comme le bracelet électronique de la détention provisoire »

comme l’a décrit un panéliste.

C’est un système fermé (hard et soft), très protégé par de nombreux brevets. De

ce fait, il évolue très lentement, plus lentement que les technologies sur lesquels il

s’appuie, notamment celles de la reconnaissance des signaux. Pour cette raison, il

perd une partie de son avance.

Il a fait l’objet de nombreux contrats de concession et de partenariats avec de

grands instituts qui ne l’ont pas beaucoup utilisé.

www.arbitron.com/portable_people_meters/home.htm.

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MediaWatch de Gfk

C’est un audimètre individuel passif et mobile intégré dans une montre. Il a

comme avantage qu’on le garde sans cesse sur soi. Il ne permet pas d’avoir les

données d’audience en temps réel parce qu’il n’est pas connecté. Le panéliste

doit le brancher périodiquement sur un rack pour qu’il télécharge ses mesures.

Un module permet d’intégrer l’audience de la presse (en déclaratif).

Il utilise aussi le principe du watermarking. Et pourtant, Gfk-Telecontrol avait

poussé assez loin ses recherches dans la reconnaissance des signaux sans

watermarking.

Ses concepteurs n’ont pas pris en compte qu’une montre est un objet très

personnel qui porte l’image et le style de la personne qui la détient. Ils ont conçu

des modèles très laids et très reconnaissables. Ce double biais est un handicap

pour MediaWatch au moment du recrutrement des panèlistes et ultérieurement,

en affectant les comportements sociaux des ces panélistes qui peuvent être

identifiés en tant que tels par leurs proches.

C’est également un système fermé (hard et soft) et donc ne pouvant évoluer que lentement alors que l’environnement techologique est en pleine mutation. www.telecontrol.ch/mediawatch.html

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Page 36: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

MediaCell d’Ipsos

C’est une application de reconnaissance des signaux du watermarking qui peut

être incorporée dans les smartphones courants et qui transmet ce qu’il a

reconnu en quasi-temps réel.

C’est le dispositif qui se rapprocherait le plus de l’idéal si son algorithme n’avait

pas une aussi faible capacité de reconnaissance dans un environnement

bruyant (discussion, moteur, etc) et s’il ne vidait pas si rapidement la batterie du

téléphone.

Ce n’est pas un dispositif fermé par le hardware comme c’est le cas pour les

deux systèmes cités précedemment. Il peut profiter des autres fonctions du

téléphone comme la localisation, la mesure des comportements d’audience

d’Internet sur le téléphone. C’est donc un des systèmes les plus susceptibles

d’évoluer vite.

www.ipsos.com/mediact/sites/ipsos.com.mediact/files/Mediacell.pdf

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Page 37: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

INVENTIVE Technologies

Ce système utilise aussi des smartphone et les tablets des panélistes mais sans

avoir recours au watermarking. Ses technologies utilisent la reconnaissance du

son des chaînes et stations et les distinguent du son ambiant.

Il peut mesurer l’audience de toutes les chaînes et toutes les stations de radios

sans limitation. Il permet de mesurer les parts d’audience, il fournit les données

d’audience en temps réel (2 à 3 minutes).

Il comporte un module pour la mesure de l’audience de la presse (en

déclaratif).

Il est intégré dans un système plus large comportant des outils de monitoring

publicitaire et de media planning, ce qui le rapproche du système requis.

Il n’est pas proposé par un institut. Ses technologies sont mises à la disposition en

location à tous les types d’utilisateurs potentiels : instituts, groupements, etc. Il

permet ainsi de séparer la gestion des panels de la collecte et de la production

des données.

www.inventive-technologies.com

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Le recours à cette technologie nécessite que chaque station / chaîne qui veut

faire mesurer son audience incorpore un code numérique dans son signal audio.

Elle ne permet pas de mesurer l’audiences des chaînes et stations non marquées.

La part d’audience, dont on sait qu’elle est l’indicateur n°1 des analystes de la

programmation des contenus, ne peut donc pas être mesurée avec ce système.

Etrangement, il n’est presque jamais mentionné que la reconnaissance des

signaux par watermarking fonctionne mal pour la radio dans les environnements

bruyants (comme dans les voitures, alors que c’est un des contextes où l’audience

de la radio hertzienne n’est encore pratiquement pas concurrencée par Internet).

Les rares tests techniques conduits sur ces systèmes ont relevé que les audimètres

de la télévision avaient un taux moyen d’erreur de 10 % et de 40 % pour la radio

(Joe Pilota www.imediaconnection.com).

Le forcing des instituts sur le watermarking surprend quand on connait ses limites.

S’il est préféré, c’est parce qu’il permet d’obliger les medias à payer pour être

mesurés et qu’il constitue une barrière pour la concurrence.

L’audimètrie individuelle passive peut être réalisée sans watermarking et avec de

meilleures performances, mais ce choix ferait perdre des avantages compétitifs

aux grands instituts.

Petite parenthèse sur le watermarking

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Page 39: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

Que faire pour ma radio ?

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Page 40: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

Que dit la théorie ? « Les décideurs privilégient les alternatives avec le moins d’incertitude. C’est

l’information qui réduit l’incertitude. Ainsi les acheteurs optent plus facilement

pour les offres soutenues par l’information la plus récente, la plus pertinente, la plus exhautive, la plus fiable, la plus continue et en plus grande quantité. »

C. Shannon (1948) « A Mathematical Theory of Decisions and Communications ».

A contrario, les acheteurs d’espace publicitaire sous – investissent les médias

classiques parce que l’offre qui s’adresse à eux n’est soutenue que par de

l’information dont la pertinence est limitée, incohérente entre types de

médias, qui n’est pas récente, qui est discontinue et en quantité limitée.

Les systèmes de mesure de l’audience de ces médias et les méthodes

d’achat et de vente de l’espace qui les accompagnent sont des handicaps

pour le développement économique de ces médias et ils réduisent leur

résistance aux nouvelles concurrences. Il va falloir changer ça.

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Page 41: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

Que disent les professionnels les plus avancés ? Le système qui devrait remplacer ceux qui sont en place actuellement est déjà

assez clairement esquissé par the Coalition for Innovative Media Measurement.

Il devra idéalement mesurer par la même source (single source) et en temps réel

l’audience de la télévision et de la radio par tous les canaux, d’Internet et des

réseaux sociaux, de la presse et de l’affichage.

Il sera articulé sur les données de la diffusion publicitaire, qui seront disponibles,

elles aussi, en temps réel.

Pour les acheteurs d’espace, il devra être exploitable à travers des applications

d’aide aux prises de décisions d’une nouvelle génération, permettant

notamment d’actualiser automatiquement les plans de diffusion.

Pour les vendeurs d’espace, il permettra la mise à jour en temps reél de la

tarification de l’espace en fonction de l’audience et de la demande.

Il devra s’articuler facilement sur des outils de mesure de l’efficacité publicitaire.

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Page 42: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

Ma vision du système idéal, aujourd’hui, pour ma radio, porterait sur un marché

élargi à mes vrais territoires (liguisitique, technique, géographique…).

Ce marché serait segmenté, et donc mesuré, par cible publicitaire et éditoriale.

Il comporterait un mécanisme de marché de l’espace (d’achat et de vente),

alimenté de façon intégrée par…

Des données d’audience cross media, fiables, ciblées, continues, disponibles

en temps réel, y compris les parts d’audience de toutes les stations susceptibles

de me concurrencer (donc pas de watermarking).

Des données sur l’espace publicitaire diffusé, elles aussi cross media, disponibles

et temps réel et instantanément intégrées aux données d’audience.

Des données structurées et détaillées sur les programmes diffusés.

Des outils d’aide à la prise de décision aussi bien pour les acheteurs d’espace

(optimisation des plans et évaluation de l’impact) que pour les vendeurs

(optimisation des tarifs).

Il ferait l’objet de vrais contrôles techniques de l’ensemble des dispositifs. Ces

contrôles seraient effectués en continu par de vrais professionnels du contrôle.

Il serait optimisé et peu coûteux.

Mon système à moi, dans l’idéal ?

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Page 43: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

Par où commencer ? Ces nouveaux dispositifs ne naitront pas facilement à partir des organisations

existantes pour les raisons déjà évoquées.

Ils naitront probablement dans des milieux professionnels restreints (clubs

d’entreprises, comités sectoriels…) ou dans des pays neufs où les structures

professionnelles sont encore en formation et où les enjeux sont encore trop

faibles pour les grands instituts, ou encore à l’initiative de médias trans-

nationaux.

Dès qu’ils commenceront à fonctionner, même pour des applications

restreintes, ils déclencheront probablement une prise de conscience et une

remise en question qui pourrait être rapide et généralisée.

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Page 44: Mon problème avec les mesures de l'audience des médias   tamara silina - 2 févier 2013

Ce à quoi nous allons devoir nous confronter

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Ce à quoi il faudra se confronter La résistance de grands médias qui ne veulent pas changer de système de

mesure de l’audience parce qu’ils les favorisent.

La résistance de certains instituts : Les dispositifs actuels de mesure d’audience

constituent une partie trop importante de leur chiffre d’affaires. Leur dirigeants

souhaitent faire durer cette activité et, pour cela, évitent qu’elle évolue d’une

façon qu’ils ne maitriseraient pas et qui serait moins rentable.

L’inadéquation des groupements professionnels actuels : Les nouvelles

solutions ne peuvent pas être prises en charge par les groupements

professionnels tels qu’ils sont organisés actuellement, par type de media et par

pays. Les nouvelles structure se formeront peut être autour de la nouvelle unité

de référence : la cible publicitaire.

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L’incompétence : Une faible partie des acteurs a une vision globale de la

situation et des besoins. Certains n’ont pas les compétences requises pour

établir un diagnostic et d’autres, devant l’ambiguïté de la situation, préfèrent

un statu co « en attendant d’y voir plus clair ».

Du déni : une partie des décideurs qui dispose de l’information stratégique

pour comprendre la situation ne peut pas admettre les menaces qu’elle

implique ou souhaite les cacher, comme l’ont fait avant eux les décideurs

d’autres secteurs (télécom, micro informatique, disque vinyl…).

Le stéréotype du concensus : il est une phase souvent émise par des

professionnels du secteur qui ferait frémir ailleurs : « Le système actuel est

sûrement très imparfait, mais il fait concensus ». Aux yeux de certains acteurs,

le besoin d’une règle commune, d’un concensus plat, est plus important que

le soucis de la bonne stratégie, de la qualité et de l’efficacité.

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La préférence pour l’ambigüité : des acheteurs et des vendeurs d’espace

préfèrent que la qualité de leurs prestations ne puisse pas être

rigoureusement et facilement évaluée parce qu’ils sont conscients des

limites de leur efficacité actuelle, pour certains d’entre eux, parce que leurs

pratiques ne sont pas toujours au bénéfice de leurs clients.

Le poids du politique, parfois : Il est arrivé que certains instituts dans certains

pays fournissent des données qui avaient été biaisées pour des raisons

politiques.

La tentative d’imposer le watermarking : in fine, lorsque la nécessité du

changement s’imposera aux instituts, ces derniers mettront en avant les

systèmes qui les avantagent dans leurs rapports de force avec les médias,

même s’ils ne sont pas techniquement les meilleurs.

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Merci