Meurtre sans trace

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amedi 25 octobre, 20h15. François Côté, 58 ans, est retrouvé sans vie dans sa demeure. Un meurtre, à coup sûr ! Lorsqu’il fut retrouvé mort par son fils, cela faisait tout au plus 15 minutes qu’il s’était retiré dans son bureau afin de prendre un appel important. Ce

dernier a immédiatement appelé les secours, mais il était déjà bien trop tard pour sauver le pauvre homme.

SLa sonnette de la porte d’entrée retentie dans la maison. Le détective Jackson, un homme de petite taille et bien en chair apparu dans le hall accompagné de son assistant, un homme grand et mince qui contrastait drôlement avec le détective. Il se dirigea instinctivement vers les lieux du crime. En entrant dans le bureau, il nota immédiatement la présence des restes d’une petite assiette de fromage et d’une coupe de vin à moitié entamée déposés sur le meuble central de la pièce. Le combiné décroché pendait sur un côté. Il observa ensuite le cadavre qui gisait. Le corps de François semblait simplement avoir glissé de la chaise pour aller terminer sa chute tout doucement sur le sol. Aucune trace de sang. Le corps ne présentait aucun signe apparent de violence. Il ne négligea pas de noter la présence d’une trappe d’aération située sous le bureau de François.

‘’Alors, détective Jackson, lui demanda son assistant, qu’en pensez-vous? ‘’

‘’ Ce n’était visiblement pas un meurtre par goût de sang ou de sensation forte, juste un crime discret et efficace. Commis entre 20h et 20h15, l’heure où le corps inanimé de François a été retrouvé, le meurtrier n’a, de toute évidence, pas perdu de temps ! ‘’

La famille de la victime était sous le choc. D’autant plus que le meurtrier était parmi eux. Des suspects ? Il y en avait sept, et tout autant de mobiles. Toute la famille s’était réunie afin de célébrer les fiançailles de sa fille Éléonore et de l’amoureux de celle-ci, Maxence. Tout le monde s’était réuni dans le salon. Fabrice et Éléonore pleuraient à chaudes larmes tandis que Maxence essayait tant bien que mal de réconforter sa fiancée. Le regard de la mère de François, Marie-Jeanne, semblait vide. Assise à côté, Geneviève, l’ex-femme de François, semblait demeurer de marbre devant cette nouvelle, ce qui n’avait rien d’étonnant si on connaissait la haine qu’elle lui portait depuis leur rupture difficile. Le nouvelle épouse de François, Axelle, faisait peine à regarder tellement elle semblait dévastée par la mort prématurée du père de l’enfant qu’elle portait. Et pour finir, la mère de Geneviève, Anaïs, serrait Fabrice dans ses bras et semblait montrer de la compassion envers la douleur de ses petits-enfants.

François, riche industriel, avait fait fortune dans l’informatique et laissait une belle petite fortune en héritage. Ils étaient désormais tous suspects et les inspecteurs devraient les interroger uns par uns. Jackson se promit de démasquer le coupable.

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Jackson ne perdit pas de temps pour débuter ses interrogatoires. Il se retira dans le petit salon du premier étage où il ferait son travail. Il décida qu’il interrogerait chaque membre de la famille, tour à tour. Il crut bon de commencer par Axelle. Son assistant alla chercher la jeune femme dans le salon principal. Elle était dans tous ses états, la pauvre ! Si bien que l’assistant cru qu’elle serait incapable de se rendre d’elle-même au petit salon nouvellement transformé en salle d’interrogatoire…

‘’Que puis-je faire pour vous ?’’, balbutia la pauvre Axelle.

Craignant d’aggraver son cas et qu’elle ne se ferme à toute discussion, Jackson opta pour une approche toute en douceur…

- Est-ce vous qui avez cuisiné ce plat longtemps mijoté et qui sent si bon pour le souper qui devait avoir lieu ce soir ? demanda Jackson, avec une pointe de malice dans le regard.

Agréablement surprise par la remarque flatteuse sur son souper qu’elle avait mis tant de temps et de soins à préparer, elle ne pu cacher sa reconnaissance et un grand sourire se dessina sur ses lèvres. Son mari, en fier homme qu’il était, n’aurait jamais pris le temps de l’affubler d’un compliment pareil !

- Oui, j’étais justement dans la cuisine occupée à terminer les derniers préparatifs du souper familial, j’enfournais le pâté à la viande que Marie-Jeanne nous avait si gentiment apporté ainsi que les délicieuses tartes aux pommes d’Anaïs, lorsque le téléphone a sonné. J’ai répondu et j’ai fait signe à mon époux qu’il s’agissait d’un appel important. À son habitude, il alla le prendre dans son bureau pour plus de tranquillité. Je suis restée dans la cuisine jusqu’au moment où j’ai appris la terrible nouvelle…

- Savez-vous sur quoi portait son appel ?

- Malheureusement, il en reçoit tellement que si je m’informais de chacun, je n’en finirais plus ! Je suis désolée, mais je n’en ai aucune idée. Mon mari ne parlait que très peu de son travail.

- Ce n’est pas bien grave. Merci de m’avoir confié ces précieux renseignements, Axelle. À plus tard !

Il voulu par la suite interroger Marie-Jeanne Côté, la mère de François, mais ce fut très bref. Prétextant un énorme mal de tête, elle se retira et alla se reposer dans une chambre voisine qu’Axelle mit à sa disposition. Elle se servit un grand verre de Gin et y resta le reste de la soirée.

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Au tour de Maxence maintenant. Jackson commença par l’interroger sur plusieurs sujets, plutôt divers, d’ailleurs, afin de mieux cerner le jeune homme. Il voulait simplement, au mieux de ses

capacités, connaître les principales valeurs de Maxence ainsi que sont attrait pour l’argent… Il en vint à la conclusion que, malgré tout, comme tout être humain normal, il aimait être entouré de belles choses et était relativement content à l’idée de se fiancer à une femme qui hériterait d’une grosse somme, mais il n’était pas assez porté au vice de l’argent pour commettre un meurtre par sa faute ! Maxence affirmait être allé fumer une cigarette devant la maison durant les 15 minutes qui ont été fatales à son beau-père. Jackson envoya son assistant confirmer l’alibi de Maxence en notant la présence d’empreintes de semelles appartenant à Maxence devant la maison. Ce qui se révéla être vrai. L’inspecteur Jackson avait toutefois une dernière question derrière la tête.

- Aviez-vous une bonne relation avec votre beau-père ?

- Oui ! Excellente même ! François et moi étions de bons amis. Il me considérait comme son fils. Nous nous sommes tout de suite bien entendus, dès la première minute où je l’ai rencontré.

Jackson reçu à ce moment un appel téléphonique. Il regarda le numéro affiché sur l’écran de son cellulaire, donna congé à Maxence et répondit. C’était les résultats de l’autopsie du corps de François Côté. Le docteur lui affirma que François ne souffrait d’aucune maladie et était parfaitement en forme lors de sa mort, hormis un petit rhume, ce qui ne tue personne, bien sûr ! Ceci ne lui apprit que des choses qu’il savait déjà, et il prit congé du docteur.

Vint alors le tour d’Éléonore. Jackson essaya tant bien que mal de poser ses questions, mais, malgré sa bonne volonté, elle ne put répondre, tout de moins de façon compréhensible, à aucune des questions que lui posa l’inspecteur, tant ses larmes inondaient ses joues et ses paroles étaient entrecoupées de hoquets. Il lui donna congé assez rapidement, essayant de minimiser la souffrance d’Éléonore, puisque de toute façon, l’interrogatoire était à l’eau.

Geneviève, à qui était maintenant le tour, affirma à la place d’Éléonore que celle-ci discutait avec elle dans le grand salon.

- Éléonore venait tout juste de m’annoncer qu’elle et Maxence venaient de s’acheter une magnifique demeure tout près d’ici, dans ce luxueux quartier. J’étais très contente pour eux, mais tout de même un peu dépassée ! Les maisons du quartier valent plus d’un demi-million chacune ! Ma fille a toujours eu de la difficulté à gérer son argent…

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- Et savez-vous où ils avaient trouvé cet argent-là ?

- Non, c’était justement la question que je me posais au moment ou nous avons entendu Maxence appeler au secours…

Jackson jugea que l’alibi de Geneviève et d’Éléonore semblait réaliste et plausible, mais il ne put toutefois la confirmer avec des preuves et Jackson ne se fiait qu’aux preuves. Il avait assez d’expérience pour déclarer que même les meilleurs inspecteurs peuvent se faire avoir par les meilleurs manipulateurs… ! Il ne prenait jamais aucun alibi pour acquit tant qu’il n’était pas confirmé par des preuves.

Lorsque Fabrice entra dans la pièce, il semblait très à l’aise. Un peu trop même… Jackson commença par les questions de base et lui demanda ou il se trouvait durant les 15 minutes.

- Je suis allé dans ma chambre, à l’étage. Je voulais répéter le petit discours que j’avais spécialement écrit pour l’occasion quelques fois encore avant de le faire devant la famille entière.

- Quelqu’un peut-il confirmer votre alibi ? le questionna Jackson.

- Malheureusement pour moi, non. Je suis monté en catimini puisque je trouvais assez impoli de disparaître durant les fiançailles de ma sœur… Après deux ou trois répétions, j’ai décidé de redescendre. Je me suis alors aperçu que cela faisait déjà une quinzaine de minutes que mon père s’était éclipsé. Je suis allé voir si tout allait bien, puisque, le connaissant, il trouve de la plus grande impolitesse de partir aussi longtemps durant un événement familial. C’est alors que je l’ai découvert ainsi, mort, dans son bureau. J’ai immédiatement appelé les secours, mais il était déjà bien trop tard pour pouvoir sauver la vie de mon pauvre père…

Jackson le remercia pour sa grande collaboration. Il n’avait même pas eu à poser les dernières questions que Fabrice y avait déjà répondu! Il lui posa tout de même une dernière question.

- Quelle était votre relation avec votre père, Fabrice ?

- Depuis mon enfance, j’ai toujours eu une petite distance avec mon père. Il était toujours occupé par son travail. Je ne le connaissais pas beaucoup… Malgré cela, ce fut un bon père, très aimant.

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Pour finir, il ne restait qu’Anaïs. Malgré l’allure fière et soignée qu’abordait la veille dame, elle semblait très frêle. Elle certifia à l’inspecteur que lorsque le drame se produisit, elle ne venait qu’à peine d’enlever son manteau et sirotait tranquillement un verre d’eau Perrier pour l’aider à digérer son futur repas. Elle se trouvait dans le grand salon, en présence de Geneviève et d’Éléonore, mais n’écoutait pas leur conversation.

Après avoir fait le point avec son assistant et survolé une fois de plus les déclarations de chacun, il remarqua une seule personne qui se démarquait. Il s’agissait de Fabrice. Il comprit alors. Lui et son père ne s’était jamais très bien entendu, ou du moins il y avait un grand fossé qui les séparait. Pourtant, contrairement à Fabrice, Maxence s’était tout de suite bien entendu avec François… Fabrice en était évidement jaloux. Cette jalousie se renforçait de jour en jour, mais il essayait tant bien que mal de la mettre de côté et de l’oublier. C’est alors que, en cette funeste soirée, alors qu’il montait à sa chambre pour répéter son discours, il surprit un brin de conversation de son père au passage… Celui-ci venait de décider de léguer ses parts dans son entreprise d’informatique à Maxence au lieu de Fabrice… Ce qui signifiait bien entendu que son héritage diminuerait considérablement… Il ne put alors contenir sa rage et, dans un élan d’impulsion, entra à grand vent dans le bureau de son père. Il saisit alors un cousin sur le petit sofa du cabinet et étouffa son père. Son rhume, bien qu’inoffensif, l’empêchait de respirer à sa guise, et contribua alors à le plonger dans la mort. Lorsque Fabrice s’aperçut de ce qu’il venait de faire. Il paniqua. Il eu juste assez de présence d’esprit pour penser à bien replacer le cousin et cria au secours, afin de faire croire qu’il venait tout juste de découvrir le corps.

Devant les yeux ébahis et enragés de chacun, Fabrice quitta la maison, les menottes aux mains, et se dirigea vers la voiture de l’inspecteur Jackson. Il aurait peut-être perdu un peu d’argent, mais maintenant, il a perdu à jamais ce qui lui était le plus précieux : l’amour et la confiance de sa famille. C’est en cet unique moment qu’il réalisa a quel point l’argent peut sembler attirant, mais est en réalité un sombre trou noir qui ne fait que nous inciter à commettre des erreurs. Mais malheureusement, il était déjà bien trop tard pour lui…

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MEURTRE SANS TRACE

Après avoir découvert le corps inerte de son père, Fabrice, son jeune fils, appelle la police. L'inspecteur Jackson, un homme

plutôt reconnu pour sont habilité et son sens de la déduction sans pareil pour ce genre de meurtre, est chargé de l'enquête. Dans ce court récit policier, vous apprendrez la vérité sur la sombre mort

d'un riche industriel tué de sang froid par un membre de sa propre famille. À vous de découvrir la vérité…

Les auteurs

Mathilde Yergeau, Jérémy Genest-Picard, Felipe Richard et Tanyssa Desforges.