Le Démocrate : Notre dossier sur le meurtre d'Edith Muhr

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1,00 F F Jeudi 17 septembre 2009 N° 455 46, rue Neuve d’Argenson - BP 423 - 24100 BERGERAC - Tél. 05.53.57.22.88 - Fax. 05.53.57.22.08 - e-mail : [email protected] www.ledemocratedebergerac.fr Micro-trottoir à Bergerac Grippe A H1N1 : Fausse alerte et inquiétudes Lire en p. 4 USB Rugby A. Fonvieille : «Tourner la page» Lire en p. 15 Samedi dernier, le corps découpé d’Edith Muhr (en médaillon), une villageoise de Faux, a été retrouvée dans un champ à Verdon. La sexagénaire avait disparu jeudi, alors qu’elle se rendait à pied à Lanquais. Yves Bureau, un habitant de Verdon, a été arrêté et mis en examen. Découvrez le témoignage d’une amie de la victime, l’atmosphère qui règne dans le village et la chronologie des faits. Notre photo : la forêt en bordure de route où se serait produit le drame. Lire en p. 3 2 agences à BERGERAC 5 av. Calmette - 85 rue Ferdinand Labattut 1 agence à EYMET 30 av. du Pont de Juillet POMPES FUNÈBRES PAULY BERGERAC Une entreprise qui porte un nom La seule entreprise indépendante non franchisée, entièrement autonome, sans sous-traitants, sur le BERGERACOIS SANS INTERMÉDIAIRE ORGANISATION D’OBSÈQUES - TRANSPORT DE CORPS PRÉVOYANCE OBSÈQUES - SOINS DE CONSERVATIONS CAVEAUX & MONUMENTS FUNÉRAIRES en GRANIT E YMET 2 FUNÉRARIUMS Comparez le choix, les prestations, la qualité, les prix 2 agences à BERGERAC 5 av. Calmette - 85 rue Ferdinand Labattut 1 agence à EYMET 30 av. du Pont de Juillet 1 seul numéro 05 53 63 24 24 1 seul numéro 05 53 63 24 24 24H/24 N° ORIAS 07 028 813 ? Ce week-end Deux jours pour découvrir les assos bergeracoises p. 5 Bergerac ? Patrimoine Le «seigneur de Clérans» ouvre son château p. 12 Cause-de-Clérans ? Municipalité 47.000 euros investis pour les enfants p. 11 Prigonrieux BERGERAC SALLE ANATOLE FRANCE Organisé par l’ASSOCIATION MISS PÉRIGORD Présenté par le chanteur Jean-Marc DESBOIS, délégué régional SAMEDI 17 OCTOBRE à partir de 20h30 GRAND GALA DU COMITÉ MISS FRANCE Show musical FÉÉRIE DE PARIS ÉLECTION OFFICIELLE DE MISS AQUITAINE 2009 Qualificative pour la finale nationale MISS FRANCE 2010, le 5 décembre, à Nice sur Réservations au 05 53 57 16 31 PARADE BALNÉAIRE Une habitante de Verdon retrouvée découpée Villageois sous le choc Une habitante de Verdon retrouvée découpée Villageois sous le choc

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1,00 FFJeudi

17 septembre 2009

N° 45546, rue Neuve d’Argenson - BP 423 - 24100 BERGERAC - Tél. 05.53.57.22.88 - Fax. 05.53.57.22.08 - e-mail : [email protected]

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Micro-trottoir à Bergerac Grippe A H1N1 :Fausse alerteet inquiétudes

Lire en p. 4

USB RugbyA. Fonvieille :«Tournerla page»

Lire en p. 15

Samedi dernier, le corps découpé d’Edith Muhr (en médaillon), une villageoise de Faux, a été retrouvéedans un champ à Verdon. La sexagénaire avait disparu jeudi, alors qu’elle se rendait à pied à Lanquais.Yves Bureau, un habitant de Verdon, a été arrêté et mis en examen. Découvrez le témoignage d’uneamie de la victime, l’atmosphère qui règne dans le village et la chronologie des faits. Notre photo : laforêt en bordure de route où se serait produit le drame.

Lire en p. 3

2 agences à BERGERAC 5 av. Calmette - 85 rue Ferdinand Labattut1 agence à EYMET 30 av. du Pont de Juillet

POMPES FUNÈBRES PAULYBERGERACUne entreprise qui porte un nom

La seule entreprise indépendante non franchisée, entièrement autonome,sans sous-traitants, sur le BERGERACOIS

SANS INTERMÉDIAIRE

ORGANISATION D’OBSÈQUES - TRANSPORT DE CORPSPRÉVOYANCE OBSÈQUES - SOINS DE CONSERVATIONS

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EYMET

2 FUNÉRARIUMSComparez le choix, les prestations, la qualité, les prix2 agences à BERGERAC 5 av. Calmette - 85 rue Ferdinand Labattut

1 agence à EYMET 30 av. du Pont de Juillet 1 seul numéro 05 53 63 24 241 seul numéro 05 53 63 24 2424H/24

ORI

AS

0702

881

3

? Ce week-endDeux jourspour découvrir les assosbergeracoises

p. 5

Bergerac

? Patrimoine Le «seigneurde Clérans»ouvre sonchâteau

p. 12

Cause-de-Clérans

?Municipalité 47.000 eurosinvestis pourles enfants

p. 11

Prigonrieux

BERGERACSALLE ANATOLE FRANCEOrganisé par l’ASSOCIATION MISS PÉRIGORDPrésenté par le chanteur Jean-Marc DESBOIS, délégué régional

SAMEDI17 OCTOBREà partir de 20h30

GRAND GALA DU COMITÉ

MISS FRANCEShow musical

FÉÉRIE DE PARIS

ÉLECTION OFFICIELLE DE

MISS AQUITAINE 2009Qualificative pour la finale nationale MISS FRANCE 2010, le 5 décembre, à Nice sur

Réservations au 05 53 57 16 31

PARADE BALNÉAIRE

Une habitante de Verdon retrouvée découpée

Villageoissous le choc

Une habitante de Verdon retrouvée découpée

Villageoissous le choc

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Actualités

Le Démocrate indépendant du jeudi 17 septembre 20093

MMeeuurrttrree àà VVeerrddoonn ? Un couple ami de la victime témoigne

«J’entends encore son rire»Nicole et Michel Vignau-Barranx, deux proches d’Edith Muhr (victime d’un meurtre), ont acceptéde nous recevoir. Ils présentent la femme qu’ils fréquentaient depuis des années, leur amie.

Nicole et Michel Vignau-Barranx sont des amisd’Edith Muhr, assassinée

la semaine dernière (lire ci-des-sous) et de son époux, Rolf.Mardi, le couple français accep-tait de nous recevoir afin deraconter comment ils avaientvécu l’histoire et surtout, évoquerle souvenir leur amie décédée.

Cela fait des années que lesdeux couples se côtoyaient. Eneffet, si Edith Muhr et son épouxhabitent à Verdon depuis unedizaine d’années, cela fait bienplus longtemps que ça qu’ils yvenaient en vacances. «C’étaitleur maison secondaire jusqu’àce qu’ils prennent leur retraite.Avant ils habitaient Cologne»confie Nicole Vignau-Barranx.

Le couple d’Allemandscoulait des jours

paisiblesdans un villagede carte postale

Avant le drame, le couple alle-mand vivait une vie paisible deretraités et coulait des jours heu-reux dans ce beau petit villagede Verdon, si calme. Rolf, ancienarchitecte, se passionne pour samaison périgordine. Il réalise

lui-même des travaux. «Avantd’être à la retraite, Edith étaitprofesseur de français avant dedevenir proviseur de lycée» sesouvient N. Vignau-Barranx.

Ce n’est qu’une fois à la retrai-te, en 2003, que Nicole décidede s’inscrire au club de marchede Plaisance (un village voisin) :«Un an plus tard, Edith nous arejoint. Tous les lundis, nous fai-sions des randonnées.»

Ironie du sort : depuis quel-ques mois, Edith Muhr ne voulaitplus marcher sans être accompa-gnée. «Elle avait des problèmesd’hypertension et n’osait pluspartir toute seule. C’est la premiè-re fois depuis 4 ou 5 mois qu’ellese lançait sur ce chemin. Lundi(de la semaine dernière, ndlr), ilsétaient allés manger à ce restau-rant en voiture. (lire article ci-dessous, ndlr)».

Cela faisait 4 ou 5mois qu’Edith Muhrn’était pas partie

marcher seule

Edith Muhr laisse à ses amis lesouvenir d’une femme joyeusequi aimait beaucoup rire, unefemme cultivée, «une intellec-tuelle. Souvent nous nous prê-

tions des livres. Edith parlaitanglais, espagnol, français et ita-lien» souligne Michel Vignau-Barranx, actuel premier adjointde Verdon. «J’entends encoreson rire. Ce n’était pas la peinede la voir, on savait que c’étaitelle. Edith n’était jamais triste»confesse Nicole, la gorge nouée.

Au cours de l’enquête, Nicolen’a pas eu peur de sortir : «Çaaurait été le cas si l’on n’avaitpas retrouvé le corps ou si per-sonne n’avait été mis en exa-men. Certaines voisines quihabitaient près du bois ont eupeur, parce qu’elles allaient faireleur jogging dans ce coin ouqu’elles y promenaient leurchien.»

Ça a été laconsternation,

surprise et effroiJeudi dernier au moment où

le village a appris la disparitiond’Edith Muhr, les rumeurs lesplus folles ont circulé : «On pen-sait que c’était un rôdeur.»

Depuis les faits, Rolf, qui parlemoins bien français que sonépouse, reste très entouré pardes amis allemands qui résidentà Saint-Félix-de-Villadeix. Nico-le, pourtant proche, n’ose pas

retourner le voir. Dans le village,cette affaire a semé la stépéfac-tion. «Tout d’abord, ça a été lasurprise, ensuite la consterna-tion, puis l’effroi» témoigneMichel, le premier adjoint.

Dans le village,tout le monde

connaît le mis enexamen

Bien entendu, à Verdon (villa-ge de 54 habitants), tout lemonde connaît Yves Bureau,l’homme mis en examen samedi(1). Il fait partie d’une vieillefamille de la région. Il a mêmeété conseiller municipal de lacommune. «On ne peut pas direque nous le connaissions, on nese fréquentait pas ; nous savonsqui c’était, comme tous les habi-tants du Verdon. On ne peut pasdire que c’est quelqu’un de ser-viable, mais quand on luidemandait un coup de main, ille donnait. Je n’en veux pas à safamille. Les gens qui connais-sent bien Yves Bureau n’enreviennent pas» commente N.Vignau-Barranx.

Le 4 juillet dernier au repas duvillage, les Vignau-Barranx, lavictime et son mari, mangeaientà la même table qu’Yves Bureau.

Aujourd’hui, le couple ne sou-haite pas s’attarder sur les élé-ments sordides de cette affaire.Ils pleurent une amie.

ERIC LAGRAVERappellons qu’une personne mise en exa-men bénéficie de la présomption d’in-nocence tant qu’elle n’ a pas été jugéecoupable par un tribunal.

LLeess ffaaiittss ? Edith Muhr avait disparu jeudi dernier

Le cadavreretrouvé découpé ? Samedi, suite à une enquêterondement menée, les gendar-mes ont fait une macabredécouverte dans un champ demaïs du village de Verdon(située à équi-distance entreBergerac et Beaumont). Aumilieu du maïs, des sacs plas-tiques jonchent le sol. A l’inté-rieur : le corps découpé d’unehabitante de Faux, Edith Muhr,une Allemande de 68 ans, trèsconnue dans son village et àVerdon. Un habitant de cettecommune, Yves Bureau, unretraité de la Poudrerie âgé de 56ans, a été mis en examen same-di. Jeudi 10 septembre. Edith Muhrse promène. Il est 13h15. Cejour-là, l’Allemande et sonépoux Rolf décident de mangercomme ils en ont parfois l’habi-tude dans un restaurant àLanquais. Lui, pas adepte demarche à pied, s’y rend en voi-ture. Edith, elle, décide de par-courir les 6km à pied commeelle le fait souvent. Elle n’arrive-ra jamais à Lanquais.

Une demi-heure après sondépart, Rolf ne voyant pas arri-ver son épouse part à sa rencon-tre en voiture. Un quart d’heureplus tard, ne trouvant personne,il alerte la gendarmerie. Le ven-dredi, 150 gendarmes, une bri-gade cynophile (1) et un héli-coptère recherchent la disparue.

Vendredi soir, le témoignaged’Yves Bureau semble suspect.

Ce dernier est donc placé engarde à vue. Le lendemain,Bureau désigne l’endroit où l’onretrouvera le corps de la victime.

La femme du suspectremise en liberté

La femme d’Yves Bureau, bou-chère-charcutière, est elle aussiinterpellée puis relâchée.

«Au départ, nous pensions àun accident de la circulation»confie-t-on au Parquet. Une ver-sion vite démentie par l’autop-sie de la victime. Cette dernièrerévèle que la sexagénaire n’au-rait pas été percutée par un véhi-cule.

Selon le Parquet, Y. Bureau

s’exprime de manière «froide etclaire.»

Plusieurs investigations sontmenées à son domicile et danssa ferme et lisière de forêt où aété retrouvé le chapeau ensan-glanté de la victime... Bureauposséderait une quinzained’hectares, plusieurs maisons etplusieurs fermes. Le suspectaurait reconnu les faits. Il auraitdécoupé le corps de la victimedans sa ferme à l’aide d’outilsagricoles. Ce père de famille,inconnu des services de police,n’expliquerait pas son geste.

A l’heure actuelle, YvesBureau bénéficie de la présomp-tion d’innocence.

ERIC LAGRAVE(1) Composée de maîtres-chiens.

VVeerrddoonn ?Annie Cantelaube

«On ne jugepersonne»? Un crime comme ça, ça n'estjamais arrivé chez nous» consta-te Serge Mérillou, le conseillergénéral du canton de Lalinde etmaire de Saint-Agne. PourAnnie Cantelaube, maire deVerdon depuis 1983, c'est la stu-péfaction : «C'est un dramepour les deux familles.»

Lundi dernier, elle était enco-re toute chamboulée. D'un côté,elle pense à la victime et à sonmari, «des gens très gentils».L'élue ne rejette pas pour autantla famille d'Yves Bureau (1), enparticulier son épouse et sesdeux enfants. «Mme Bureau estune femme gentille. Cela faittrois ans que le couple habiteVerdon. Son époux est un timi-de, un réservé. C’est quelqu'unqui a toujours l'impressionqu'on veut le tromper. Nousavons tous été soulagés de voir

que sa femme soit sortie degarde à vue. Les enfants ont ététrès choqués par la mise en exa-men de leur père. Le garçon estmilitaire et la fille fait des étu-des. Pour eux, ce n'est pas facile

à vivre, surtout dans un villageoù tout se sait. Ce sont deux jeu-nes très beaux et très gentils»explique Annie Cantelaube.Besoin de l'enquête oblige, lafamille Bureau a été accueilliepar des voisins. D'autres se char-gent de nourrir les animaux dela ferme. Selon Serge Mérillou,«pour la famille Bureau, il y atoujours le regard des gens,même si il n'y a pas de regard dehaine à leur égard. Ils n'ont rienfait et sont dans la souffrance.»

Seul le temps rendra sa quié-tude au petit village. «On nepeut pas enlever la peine auxgens, mais on ne juge person-ne», assure le maire de Verdon.

E. L.

(1) Mis en examen, Yves Bureau béné-ficie toujours de la présomption d’inno-cence.

Edith Muhr était une femme très appréciée. Photo DR.

Serge Mérillou et Annie Cantelaube n’en reviennent toujours pas.

Les gendarmes ont fouillé la ferme des Bureau de fond en comble.

C’est ici que le chapeau ensanglanté de la victime a été retrouvé.

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1,00 €Jeudi

16 septembre 2010

N° 50746, rue Neuve d’Argenson - BP 423 - 24100 BERGERAC - Tél. 05.53.57.22.88 - Fax. 05.53.57.22.08 - e-mail : [email protected]

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Solange et Moïse Hibert«Nous sommes tropâgés pour nettoyerle ruisseau»

Lire en p.8

Faits divers en Bergeracois

Les grandscrimes

La reconstitution du meurtre d’Edith Muhr (la semaine dernière) a permis d’en connaître un peu plussur la personnalité d’Yves Bureau, mis en examen dans ce dossier. Le Démocrate revient sur lesprincipaux meurtres qui se sont déroulés dans le Bergeracois depuis le 19ème siècle. Guy Penaud,historien et ancien commissaire de police analyse la perception de ces meurtres à travers le temps.Notre photo d’illustration : L’assassin prêt à agir.

Lire en p. 2 et 3

➤ Rugby, ce dimancheBergerac et Lalindejoueront chacun un derby

p. 15

Sport

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➤ Jacques TardieuLe deuxième roman de l’ancien instituteur

p. 21

Littérature

➤ Moulin de la RouziqueVisite de la fabrique de papier chiffon

p. 13

Couze et St Front

➤ Julie Jézéquel«J’ai tourné mon premierfilm à 14 ans avec Bebel»

p. 5

Interview

➤ Scolarité20 ans que La Brunetièreaide les élèves à apprendre

p. 6

Bergerac

➤ Affaires de stupéfiants Ils ont organisé un traficde cocaïne avec l’Espagne

p. 9

Tribunal

Page 4: Le Démocrate : Notre dossier sur le meurtre d'Edith Muhr

Dossier

Le Démocrate indépendant du jeudi 16 septembre 20103

Découvrez l’attituded’Yves Bureau lorsde la reconstitutiondu meurtre d’EdithMuhr pour lequel ilest mis en examen.

En été 2004, undrame bouleversela France : deuxinspecteurs dutravail sont abattusà Saussignac

Juin 2009, àPlaisance, au golfde Mirandes, le corpsde Peter Fuller,propriétaire des lieuxest retrouvé dansune mare de sang.

Jeudi et vendredi de la semai-ne dernière, Yves Bureau,revenait sur les lieux du sup-

plice d’Edith Muhr dans le cadrede la reconstitution du meurtrede la retraitée allemande. Cettereconstitution aura permis demieux connaître cet habitant deVerdon mis en examen pour«homicide volontaire avec actede barbarie ou de torture» et«homicide volontaire précédéou accompagné d’un autrecrime».Qui est exactement Yves Bu-

reau, cet habitant du canton deLalinde complètement anony-me avant l’affaire Edith Muhr ?La reconstitution du meurtre

de la retraitée allemande aurapermis d’en connaître un peuplus sur sa personnalité. En pre-mier lieu, à aucun moment aucours de ces deux journées,l’homme n’a reconnu être l’au-

teur du meurtre. Selon lui, ilaurait trouvé le corps inaniméde la promeneuse allemandequ’il reconnaît avoir ensuitédécoupé.En revanche, le témoignage

de l’infirmière de la mère d’YvesBureau pourrait peser lourd.Selon nos sources, la femmeaurait confirmé en présenced’Yves Bureau, avoir «entendudes gémissements significatifsd’une personne qui souffre.»

L’infirmière témoigne :«J’ai entendu

des gémissements»A l’annonce des ces propos, le

mis en examen n’aurait pasbronché. A l’époque, il auraitrépondu qu’il s’agissait d’unveau malade dans la grange.Grange dans laquelle Y. Bureau

reconnaît avoir découpé le corpsde l’Allemande.Le fait de revenir sur les lieux

a touché l’habitant de Verdon. Ilaurait même versé quelques lar-mes. «Revenir dans la maisonfamiliale lui a fait remonterquelques souvenirs» explique MeJean-François Capoul, l’avocatdu Périgordin.L’avocat de Rolf Walgenbach,

l’époux de la victime, MeChristophe Bayle, commente :«Les larmes qu’il a versées, il les aversées sur lui-même, pas sur EdithMuhr». Selon une source prochede l’enquête, l’évocation ducorps découpé a eu une touteautre conséquence : Yves Bureauaurait souri.

«Cette reconstitution a permis demieux cerner la personnalité d’YvesBureau. Selon moi, il s’agit d’unpervers. C’est un homme d’unegrande froideur. Il a eu une absencetotale de compassion pour la victi-me et son mari» estime Me Bayle.

Me Bayle : «YvesBureau est d’une

froideur terrifiante»L’autre grosse interrogation

tion qui subsiste est l’état desanté mentale d’Yves Bureau. Ace jour, les résultats des rapportsd’expertises psychologique etpsychiatrique n’ont pas été ren-dus. «On verra bien, mais en ce quime concerne, Yves Bureau m’a l’airbien lucide. Je n’ai pas l’impressiond’avoir à faire à un fou» commen-te l’avocat de la partie civileavant de continuer : «Ce qui m’afrappé pendant cette reconstitution,

c’est qu’Yves Bureau est d’une froi-deur terrifiante. Je l’avais déjà ren-contré, mais en situation, il m’estapparu monstrueux. Pas une se-conde, il n’a montré de la pitié pourla victime.»Pourquoi avoir découpé le

corps ? Pourquoi celui d’EdithMuhr ? L’affaire a-t-elle des cau-ses sexuelles ? Dans le dossierEdith Muhr, quelques zonesd’ombre subsistent encore quela reconstitution n’aura pas for-cément éclairé. A l’heure actuel-le, Yves Bureau bénéficie tou-jours de la présomption d’inno-cence.

ERIC LAGRAVE

➤ Jeudi 2 septembre 2004. LaFrance découvre Saussignac, unecommune du canton de Sigou-lès. Ce n’est pas son liquoreuxqui attire les médias... Non, cejour-là, Sylvie Trémouille etDaniel Buffière, deux inspec-teurs du travail, viennent detomber sous les balles de ClaudeDuviau, un homme alors âgé de57 ans.Par deux fois, le fusil de chas-

se, un Berreta à double canon decalibre 12, a craché la mort.Claude Duviau place l’arme sousson menton. Il appuie à nou-veau sur la gachette. La balle

détruit sa mâchoire. Immédiatement conduit au

centre hospitalier de Bordeaux,le meurtrier est sauvé par lesmédecins. Les victimes n’ontpas eu cette chance. Les deuxinspecteurs du travail étaientvenus faire leur boulot : contrô-ler le contrat de travail de septsaisonniers. Nous sommes àcette époque de l’année à lapériode du ramassage des pru-nes.De son côté, Claude Dubiau

est dépressif et du côté des finan-ces, ce n’est pas vraiment l’opu-lence. L’homme est criblé de

dettes. C’est ce que mettra enlumière le procès aux assises dePérigueux qui se tiendra au moisde mars 2007. Le 9, la cour ren-dra son jugement : ClaudeDubiau est condamné à 30 ansde prison. C’est la peine requisepar le procureur de la Répu-blique de Bergerac de l’époque,Nicolas Jacquet.Quatre ministres ont assisté

aux funérailles des fonctionnai-res qui ont reçu, à titre posthu-me, le grade de chevalier del’Ordre national du mérite.

ERIC LAGRAVE

Meurtre d’Edith Muhr, ce qu’il s’est passé

■Alors qu’elle se rend aurestaurant où l’attend son mari (àLanquais), le 10 septembre 2009,Edith Muhr, une retraité de 68 ansdisparaît. Son corps, découpé, estretrouvé dans 3 sacs-poubelledeux jours plus tard. Yves Bureau,un habitant de Verdon, reconnaîtla découpe, mais pas le meurtre. Ilest mis examen (lire ci-contre).

Meurtre d’Edith Muhr

Autopsie d’une reconstitutionQui est vraiment Yves Bureau ? Pendant la reconstitution du meurtre d’Edith Muhr,l’homme a un peu pleuré et beaucoup souri... Le dossier reste complexe.

C’est sur cette route (St-Agne - Lanquais) qu’Edith Muhr a été agressée. La reconstitution du meurtre a mobilisé 60 gendarmes.

C’est avec ce type d’arme que les deux victimes ont été tuées.

Edith Muhr est morteen septembre 2009.

Été 2004 : Double meurtre à Saussignac

Il abat 2 inspecteurs du travail

➤ Le 27 juin 2009, Peter Fuller(67 ans), un britannique discret,propriétaire du golf de Mirandes(situé sur la commune de Plai-sance, près d’Issigeac) est retrou-vé par son épouse, le corps bai-gnant dans une mare de sang.L’homme, retraité de l’indus-

trie pétrolière, avait décidé depasser sa vie entre l’Angleterre etla France.Neil Ludlam (30 ans), l’hom-

me à tout faire du golf embau-ché 3 semaines auparavant,s’enfuit en Angleterre. Il passe

vite du statut de principal té-moin à celui de principal sus-pect.Arrêté en Grande-Bretagne, il

est extradé en France où il estmis en examen pour homicidevolontaire.Le jeune britannique avoue

avoir eu une forte altercationavec son employeur dans la nuitdu 26 ou 27 juin de l’an dernier.Presque un an jour pour jour

après les faits, la reconstitutiondu meurtre a lieu sur la petitecommune de Plaisance.

Ce serait une simple bagarrequi serait à l’origine du drame.L’homme ne parlant pas un motde Français a expliqué auxenquêteurs qu’il avait paniqué.Panique qui explique sa fuite enAngleterre.A l’heure actuelle, n’ayant pas

été jugé, Neil Ludlam bénéficiede la présomption d’innocence.

E.L.Juin 2009, les enquêteurs accumulent les indices.

Plaisance, juin 2009

Meurtre au golf de Mirandes

Spécialfaits divers

Tortureet acte de barbarie➤ D’un point de vue juridique,en ce qui concerne la torture etla barbarie, le fait qu’EdithMuhr ait été vivante ou pas aumoment de la découpe n’estpas primordial. La découpe ensoi constitue une atteinte à ladignité de la victime.

R. Walgenbach : «Sa vie est finie»➤ Selon son avocat, RolfWalgenbach, ne va pas bien :«Il va même très mal. EdithMuhr était la seule personnequi lui restait. Il n’a pas defamille. Il habite toujours àFaux. Sa vie est finie.» Il sembleque la seule évocation des faitslui donne la nausée. Edith Muhret Rolf Walgenbach vivaient enDordogne depuis 15 ans. «Luireste là. Il doit vivre avec lecrime et avec tout ce que lesgens peuvent en dire».

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29 septembre 2011

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Bergerac, ce week-endDécouvrez 127associations àAnatole France

Après le meurtre d’Edith Muhr

Ses amis se confient

Alors qu’Yves Bureau a annoncé sa volonté de faire appel de sa condamnation à perpétuité, les amis dela victime reviennent sur ce procès bouleversant auquel ils ont assisté. Annie Cantelaube, maire deVerdon, décrit l’atmosphère dans le village où le bourreau avait été conseiller municipal.

Lire en p. 2 et 3

Sport, matchs, interviews, faits divers, retrouvez nos vidéos sur le site du démocrate indépendant www.ledemocratedebergerac.fr

À ne pas manquer cette semaine :RUGBY : le derby Bergerac - LalindeFrançois Hollande visite la fête de la ruralité à Bergerac

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avec l'association AVENIR.

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➤ SkateparkLes jeunes l’auront p. 8

Bergerac

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Lalinde

➤ J.-M. Boissenot A quoi serviral’écopôle ? p. 18

Vélines

Lalinde, dimanche65 auteursprésents ausalon du livre

Lire en p. 5 Lire en p. 10

01 une_BERGERAC+.qxp 28/09/11 14:00 Page1

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Actualités

Le Démocrate indépendant du jeudi 29 septembre 20112

Assises ➤ Les faits

Autopsie d’un calvaire Mercredi et jeudi, Yves Bureau s’est retrouvé face à ses actes. Verdict : perpétuité avec peine incompressible de 20 ans.

Mercredi 21 septembre,3ème journée du procèsd'Yves Bureau, consacrée

aux expertises techniques etscientifiques. L'agriculteur estencore tout sourire. Assiste-t-il àla séance de diapositives de sesdernières vacances ? Non. Cesont des clichés de traces desang, des outils de boucherie etdes morceaux du corps d'EdithMurh qui sont projetés sur legrand écran de la salle d'audien-ce. Le tribunal était jusqu'alors

confronté à l'horreur verbalisée,à travers le récit des faits, ilaffronte maintenant l'atrocitédes images. Le public comprendà présent pourquoi une cellulepsychologique avait été mise enplace pour les enquêteurs. Lesphotographies du corps autop-sié de la victime qui suivront,accompagnées des analyses dumédecin légiste Larbi Benali,feront l'effet d'un uppercut : unKO pour la cour et le public.Une petite flamme s'est défini-

tivement éteinte en chacune despersonnes présentes.L'inhumanité prise en pleinefigure. Sous l'œil des experts, le corps

massacré d'Edith Muhr parle : ladissection méthodique du corpsprésente des similitudes avec lestechniques de dépeçage du grosgibier, impliquant des connais-sances certaines en anatomiepar son auteur. On sait Y. Bureauféru de chasse. La découpe est àla fois «pragmatique» et «sym-bolique» avec des actes à conno-tation rituelle et sexuelle.Les analyses des docteurs

Benali, Lavaud (anatomo-patho-logiste) et du professeur Murail(anthropologue biologiste) révè-

lent l'adéquation des «outils vul-nérants» désignés par Y. Bureauaux enquêteurs (des couteaux,une scie, une feuille et un fusilde boucher) avec les blessures etamputations (parfois vant lamort) de la victime.Durant la reconstitution des

faits, l'agriculteur mimera parfai-tement les gestes ayant entraînéles souffrances et la mort d'EdithMuhr.

Comme une baudruchequi se dégonfle

Y. Bureau l'avait annoncé dèsle premier jour de son procès : ilferait des révélations jeudi après-midi, livrerait sa vérité quandl'adjudant Pichot, présent lorsde sa garde à vue, viendraittémoigner. Le jour tant attendu, le mili-

taire vient à la barre relater lescinq versions différentes que valivrer le suspect pendant cemoment de la procédure. Legendarme insiste aussi sur lecomportement déconcertant duquinquagénaire, très prolixe, senourrissant «goulûment» et dor-mant «comme un bienheureux». Sur son banc, Bureau s'agite,

Bureau bout. La présidente luidonne la parole. L'accusé expli-que avoir subi la pression del'adjudant et de son collègue etassure qu'il était alors traumati-sé. La juge décide de projeter lavidéo de la garde à vue. Sur l'écran, l'agriculteur, calme, dé-tendu, interrogé par des enquê-teurs professionnels et respec-tueux. A la fin du visionnage, Bureau

reprend son rôle de chef d'or-chestre : «Madame la présidente,j'ai une révélation à vous faire». Le

quinquagénaire déclare avoir vuune BMW faire demi-tour dansle chemin où il s'était arrêtépour uriner, puis le corps d'EdithMurh. Il poursuit : «A l'arrière duvéhicule, il y a une lettre de l'alpha-bet... C'était un «D»!». Voilà la vérité selon Bureau :

une plaque d'immatriculationallemande, comme celle dumari d'E. Muhr. Grondement derévolte dans la salle d'audience.Le public entend cette «révéla-tion» comme une nouvellemanifestation de la mythoma-nie impénitente de l'accusé.Comme un nouvel affront aus-si. Le procès se poursuit. Bureaupleure. L'hystérique décrit parles experts psychiatres exprimeici l'unique empathie qui l'ani-me : une pathologique et pro-fonde empathie à l'égard de lui-même.

La chute

En fin d'après-midi, l'audienceprend un tournant décisif.Bureau n'est plus le chef d'or-chestre, la présidente KatellCouhé lui a confisqué sesbaguettes. Elle appelle deuxnouveaux témoins. L'auxiliairede vie de la mère de l'accusé toutd'abord, qui arrive à la barrecomme une rescapée de l'enfer,la peur personnifiée. Bureauferme alors les yeux. Il sembleprier. La quadragénaire raconte les

blessures qu'elle a constatées surles avant-bras de l'agriculteur lejour de la disparition d'E. Muhret surtout la terreur de la mèrede Bureau, qui a été hospitaliséele lendemain. «Il faut que je tedise quelque chose», avait susurré

cette dernière, visiblement trèsperturbée, à l'auxiliaire de vielors de son retour de l'hôpital.Mais Zilda Bureau n'a pu diremot à l'employée. Au témoignage de cette der-

nière succède celui de la kinési-thérapeute de la mère de l'accu-sé. Le jeudi 10 septembre 2009,elle se rend à la ferme des Bureaupour sa séance de soins. A l'en-trée de l'habitation, elle suspendses pas. Des cris de femme. Ellese reprend et ouvre la porte. Lechien sort du domicile et aboiefurieusement en direction de lagrange, un comportement quine lui ressemble pas. Le véhiculed'Yves Bureau est garé devant laremise en question. La kinési-thérapeute s'étonne mais com-mence son travail. La séance estinterrompue par de nouveauxcris. La soignante sort dans lacour et entend de nouveau lesmêmes sons inquiétants. Le filsde sa patiente sort alors de lagrange et tente de la rassurer :«Ce n'est rien», les cris d'unevelle explique-t-il. La kinésithé-rapeute quitte la propriété et n'yremettra jamais les pieds. Même devant ces témoigna-

ges accablants, Bureau persisteet signe : il a d'abord trouvé lecorps d'Edith entier sur le che-min au lieu-dit Les Mazadesavant de le retrouver dépecédans la grange de la propriétéfamiliale à Verdon. L'avocatgénéral s'enfonce dans la brècheouverte par l'auxiliaire de vie etla kinésithérapeute et met l'ac-cusé devant ses multiplescontradictions et incohérences.L'édifice affabulatoire bâti parl'agriculteur s'effondre. Fin del'audience.

HÉLÈNE JANOT (CLP)

➤ Jeudi dernier, le dernier jour deprocès s'est déroulé dans un climatd'abattement et d'écœurement. Aécouter les paroles échangées dansla salle des pas perdus, on comp-rend qu'il faut que cela se termine,qu'Yves Bureau, surnommé parcertains le «roi de la fête», se taise.Les jurés portent sur le visage lesstigmates d'une semaine difficile.Ils vont écouter attentivement letémoignage du Dr Bertrand. Fait très rare, le psychiatre était

présent lors de la reconstitutiondes faits. Il dresse ce vendredimatin le portrait de l'accusé,confirmé par son comportementtout au long de son procès. YvesBureau n'est pas un malade mentalmalgré une personnalité «borderline», hystérique, perverse etsadique qui s'est exprimée physi-quement et verbalement, pendantet après les faits. Un événementdécisif dans l'évolution de sa psy-ché et de son comportement : lamort de son père. Là, c'est «un bar-rage qui rompt» et «un flot de frustra-tions» qui se déverse. Le meurtred'E. Muhr ne relève pas d'un acteimpulsif. Il manifeste une totaleabsence d'empathie pour la victi-me et la grande dangerosité d'YvesBureau.Le tableau clinique effarant du

psychiatre est suivi par la plaidoirie

de Me Christophe Bayle, conseilde Rolf Walgenbach, le marid'Edith.

La charge contre le «monstre froid»

L'avocat entame le récit d'unehistoire d'amour qui va basculerdu côté de l'horreur absolue, cettejournée de septembre 2009. Lemassacre d'une femme aimée etaimante et la douleur insondablede son époux engendrés parBureau «le monstre froid», le procès-mascarade orchestré par Bureau «lepervers», la négation totale de ladignité humaine par Bureau «labête». Me Bayle termine par une sup-

plique émouvante à l'adresse de laprésidente, des assesseurs et desjurés : «Je vous en supplie, au nomd'Edith, empêchez cela de recommen-cer. (…) Je vous supplie de faire ensorte que cet instinct primaire decruauté ne fasse plus jamais de victi-me». Silence de mort puis suspen-sion d'audience. Lors de la reprise, l'avocat géné-

ral Jean-Luc Gadaud sort les armeslourdes pour un réquisitoire impla-cable relatant le «chemin de croix»de la retraitée allemande et l'itiné-raire de son bourreau qui «a franchil'Everest du crime». Il souligne le

caractère réfléchi des actes de l'ac-cusé ainsi que sa barbarie expriméedu vivant d'E. Muhr. «Pendant ces48 heures, l'accusé ne ressent aucuneétincelle d'humanité», insiste le pro-cureur. Comme pour combler l'ab-sence d'explications que l'on atten-dait d'Yves Bureau, J.-L. Gadaudavance une hypothèse concernantle mobile du crime : «Edith Muhrreprésentait tout ce qu'il n'était pas ,(...) l'étrangère au sens le plus symbo-lique du terme». Le procureur s'a-dresse ensuite aux jurés : «Vous tousici, acceptez qu'il doit être mis hors d’état de nuire». Il requiert l'empri-sonnement à perpétuité assortid'une période de sûreté de 22 ansainsi qu'une rétention de sûreté (leplacement dans un centre médico-social après la détention).

«Les morts sontinvisibles,

ils ne sont pas absents»Me Larrat entame alors sa diffici-

le tâche de défenseur d'Y. Bureau :«On ne peut pas soutenir 27 versions différentes, (…) passer dusadisme à l'abattement, puis à l'eu-phorie sans être atteint par la folie. (...)Je n'ai pas souhaité de contre-experti-se psychiatrique mais je crains que lesmédecins n'aient pas été jusqu'au

bout de leur diagnostic pour ne paspriver les parties civiles de leur procès». Me Capoul, également avocat

d'Y. Bureau, souligne que sonclient a toujours nié avoir tué E.Muhr et insiste sur les zones d'om-bre de l'affaire. Son client fond enlarmes. «Vous ne pouvez pas lecondamner seulement sur des hypo-thèses. (…) C'est un homme frustre,qui parle avec ses mots à lui, mais jene peux pas croire que c'est le bourreauqu'on vous a présenté. Je ne peux pascroire qu'à l'horreur, on joigne le mal-heur». Après 2 heures et demi de déli-

bération, le verdict tombe : laréclusion criminelle à perpétuitéavec une peine incompressible de20 ans pour homicide volontairesuivi et précédé d'actes de tortureet de barbarie. Yves Bureau accusele coup. Puis c'est la révolte : «Je nesuis pas d'accord. On tape sur person-ne, on prend la perpétuité ! Je prends laperpétuité pour avoir lavé ma voi-ture ?!». Après l'audience sur intérêts

civils, le public, à la façon d'uncortège funèbre, se dirige lente-ment et silencieusement vers lasortie. Une phrase de Saint-Augustin, reprise pas le procu-reur, prend alors tout son sens :«Les morts sont invisibles, ils nesont pas absents».

Verdict ➤Yves Bureau a fait appel

Perpétuité pour le bourreau

Tribunal ➤Agressions sexuelles

L’inceste familial en question➤ Un quinquagénaire comparaissait devant le TGI pour des agres-sions sexuelles sur ses filles. Il est des affaires que ni les parties civilesni les magistrats n'aimeraient voir s'étaler dans le temps. Le dossierexaminé pendant plus de deux heures et demie ce mardi par le tribu-nal correctionnel de Bergerac était pourtant de celles-ci, avec desagressions sexuelles qui auraient été commises entre 2000 et 2005.Tout commence par une famille en difficulté : le père, René*, est alcoo-lique et crée au sein du foyer un climat délétère de violence ordinaire.La mère, Céline, est dépressive et alterne séjours à l'hôpital et pério-des de léthargie à leur domicile. Avec le couple, trois enfants : Sabine,née d'une première union de Céline, Eva et Karine. Les difficultés ausein du foyer vont conduire au placement de leurs filles en familled'accueil. Les parents n'ont dorénavant qu'un droit de visite le week-end. Cette autorisation est suspendue en 2001, suite aux comporte-ments et aux révélations d'Eva et Karine, alors âgées de 6 et 7 ans :cette dernière raconte à sa famille d'accueil puis aux gendarmes lesattouchements très fréquents auxquels se livre son père sur elle et sasœur. A l'époque, celle-ci restre prostrée et ne s'exprime pas. «Quandpapa vous refait ça, vous me le dites», aurait dit la maman à ses fillesquand elles avaient tiré la sonnette d'alarme. Plus tard, elles confie-ront avoir été également agressées sexuellement par William, un ado-lescent résidant avec elles au sein de leur famille d'accueil. Céline iraporter plainte contre le garçon. Mais au psychologue qui la suit, lapetite Karine déclarera à propos des attouchements du père : «Papam'a dit que je ne dois pas le dire et de dire que c'est William». Le jeunehomme sera jugé par le tribunal pour enfants. A la barre, René, le pré-venu, assure que la famille d'accueil l'a de suite accusé, sans éloignerl'adolescent dans une autre famille. Il nie catégoriquement les faits quilui sont reprochés. La plainte des fillettes est classée sans suite bienqu'elles maintiennent leur discours. Deux ans plus tard, Karine assureau juge pour enfants que «Papa ne la touche plus», qu' «il a peut-êtrecompris» et fustige un complot monté par les assistances éducatives.De son côté, sa sœur, qui refusait jusqu'à présent de verbaliser lesfaits, exprime sa volonté de ne pas retourner vivre chez ses parents. Lerevirement de Karine est analysé par les psychologues comme unconflit entre le besoin de reconnaissance parentale et les interditssociaux, et les experts l'analysent comme la conséquence du chantageaffectif que lui font subir René et son épouse. Quant à Eva, qui a déci-dé de rompre le silence et d'évoquer les agressions au moment où sasœur se tait, elle est rapidement traitée de menteuse par sa mère. Uneancienne plainte de la maman, datant de 1999 remonte à la surface :René aurait agressé sexuellement Sabine, la fille aînée du couple.Cette dernière s'est rétractée, comme sa cadette. L'avocate souligneles pressions exercées par le père sur ses filles, elle sollicite 8.000€ dedommages et intérêts en réparation du préjudice morale subi par sajeune cliente. Mais Charles Charollois met en avant un fait selon luiindubitable : «Le placement des enfants n'est pas un simple place-ment administratif, pour faire plaisir, comme l'a dit Monsieur. C'est unvéritable placement judiciaire, parce que ça déconne à plein tube danscette famille». Le représentant du ministère public met en outre l'ac-cent sur la précision des accusations des fillettes et l'inanité de l'expli-cation paternelle du complot des services socio-éducatifs. Me VincentMaris, avocat du prévenu, dénonce un véritable «gâchis», «une plaiebéante» pour son client : «Cela fait 4 ans et demi qu'il est mis en exa-men, qu'il nie, lui qui n'a jamais varié dans ses déclarations». Il réfu-te le caractère calculé des accusations contre le jeune Williams, l'agression par l'adolescent précédant l'affaire concernant le père defamille. Le Parquet requiert à l'encontre du prévenu 2 ans d'emprisonnementassortis d'un sursis et une mise à l'épreuve d'une durée de 3 ans, ainsiqu'une obligation de soins. Le jugement a été mis en délibéré. *Les prénoms ont été modifiés.

Tribunal ➤Vol

Les Dalton du restaurant➤ Cinq jeunes habitant Sarlat et Sigoulès étaient convoqués au tribu-nal correctionnel pour répondre d'une série de cambriolages. Ce mardiils ne sont pas tous présents mais cela n'empêchera pas le TGI deBergerac de juger les absents, en sus des présents. Les cinq sont tout juste majeurs, à avoir écumé des restaurants et descommerces de Sarlat, s'approvisionnant en denrées alimentaires,alcools..., entre 2010 et 2011. Dans le rôle des voleurs, Anthony, Yoannet Maximilien. Seul ce dernier est présent à la barre. Maximilien, 21ans, au physique de lycéen, s'exprime de façon peu intelligible. Lesgendarmes l'ont retrouvé chez son ami Yoann, avec deux scootersvolés. En garde à vue, il avouera aux gendarmes les autres vols.Maximilien déclare que «c'était pour refaire le scooter de Yoann». Il ya aussi Kamal, à la barre, il s'explique : «On était chez Maximilien, onn'avait plus d'alcool. On est entrés dans le restaurant on a pris l'alcoolet on est rentrés. (…) On vite eu des regrets». Audrey a recélé unepartie du butin «à l'insu de son plein gré». Elle hébergeait à l'époquela bande de copains. L'un des vols avait été commis chez son ancienem-ployeur. «Je regrette...», affirme Kamal. «J'ai un peu subi les gensautour de moi...», déclare Audrey. Le gérant d'un des établissementscambriolés s'est porté partie civile. Le restaurateur réclame environ3.700€ de dommages et intérêts. Me Arcis-Fayat souligne le contex-te alcoolisé d'une «soirée qui vire à la bêtise» et tente de minimiserles faits imputés à Kamal, son client : «Je ne suis pas certaine qu'il aiteu conscience que ces objets étaient volés. (…) Il cherche à travailler,il essaie de s'insérer». Me Miglioretti, avocate de Yoann, absent à l'au-dience, met en avant la «personnalité suggestible» du prévenu, souscuratelle et dont la responsabilité pénale est donc atténuée :«Monsieur a été dépassé par la situation. (…) Il a accueilli chez lui despersonnes qui commettaient des vols...». Le tribunal condamnerespectivement la jeune femme et Yoann à 4 et 2 mois d'emprisonne-ment avec sursis. Anthony Maximilien et Kamal (relaxé pour le recel)sont condamnés à 8, 6 et 4 mois d'emprisonnement assortis d'un sur-sis avec une mise à l'épreuve de deux ans. Les jeunes (hormis Kamal)devront également verser conjointement 2.400€ de dommages etintérêts à la partie civile.

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Page 7: Le Démocrate : Notre dossier sur le meurtre d'Edith Muhr

Actualité

Le Démocrate indépendant du jeudi 29 septembre 20113

ALanquais, Claudie Grouxest particulièrement tou-chée par le meurtre

d’Edith Muhr. Amie de la victi-me et de son mari, elle est la pro-priétaire de l’Auberge desMarronniers, où le couple venaitrégulièrement manger. A deuxreprises, la Périgordine a assistéau procès.Edith Muhr et son mari Rolf

Walgenbach venaient mangerdepuis 13 ans dans l’établisse-ment de Claudie Groux : «Tousdeux étaient devenus des amis, sur-tout après la mort de son mari. A cemoment-là, ils ont tous deux ététrès présents à mes côtés. Ils

venaient manger chez moi aumoins trois fois par semaine».Yves Bureau venait lui aussi

manger, mais beaucoup moinssouvent : une fois par an, lors durepas de l’Amicale laïque deVerdon. «C’est quelqu’un que j’avais déjà vu, mais en fait, je nele connaissais pas vraiment» com-mente la restauratrice.Claudie a décidé d’assister au

procès. «Ce fameux 10 septembre2009, j’étais avec Rolf. Il partait envoiture un peu après Edith qui, elle,préférait venir à pied. Souvent, onlui faisait la farce, on lui deman-dait où était Edith».Ce jour-là, nela voyant pas arriver, Rolf fait le

chemin qu’empruntait sonépouse en voiture. Ne trouvantpas son épouse, il appelle unami de Faux. «Ne le voyant pasrevenir, j’ai appelé les hôpitaux, lespompiers, puis les gendarmes.»Claudie Groux ne s’est tou-

jours pas remise du décès atrocede son amie : «C’est très difficilede faire le deuil quand on ne voitpas le corps.»Comme beaucoup d’amis du

couple, Claudie attendait le pro-cès. «La seule chose que j’espèrec’est que Bureau ne fera pas appel.J’espérais que la peine soit pluslourde. Ce n’est pas possible defaire des choses comme ça...»

confiait la restauratrice avantque Bureau n’annonce sonchoix.Outre les faits d’une rare vio-

lence, ce qui a choqué la Péri-gordine, c’est l’attitude de Bu-reau : «Quelle horreur. Il se moquedu monde et sourit. Soit il ne sou-vient pas de choses, soit il est trèsfort. Ce qui fait peur, c’est de se direqu’on aurait pu le croiser». Depuisl’affaire, la vie de Claudie achanger. Désormais, elle gardesa voiture très près de la porte desa maison. Pour le moment, elleévite la route où Edith Muhr aété agressée. Malgré le fait que lecriminel soit sous les verrous, lesentiment de peur d’être agres-sée est chez Claudie toujoursbien présent.

«Depuis ce procès, j’ai du mal àdormir. La seule chose avec laquel-le j’essaie de me soulager c’est queje me dis qu’Edith a dû rapidementperdre conscience et que donc elle

n’a pas dû souffrir trop longtemps.je me raccroche à cette idée. Onsavait ce qui s’était passé en gros,mais on ne connaissait pas tous lesdétails.»Claudie regrette que finale-

ment Yves Bureau est était sousles projecteurs et estime que lavictime a, elle, été oubliée :«Pendant toute cette semaine,Bureau a été un acteur. On sentaitbien qu’il était content que l’onparle de lui».La restauratrice de Lanquais

évoque la famille d’Yves Bureau:«J’ai du respect pour cette famille,car elle n’est en rien responsable dece qui s’est passé. Le frère aînéd’Yves Bureau est même venu nousprésenter ses excuses. En revanchej’ai du mal à admettre que l’onpuisse croire que Bureau est inno-cent. En tout cas, une chose est sû-re : Edith ne tombera jamais dansl’oubli, lui si».

ERIC LAGRAVE

Lanquais ➤ Claudie Groux

«Je ne dors plus» Claudie Groux était une amie intime d’Edith. C’est dans son restaurant que se rendaitla victime quand elle a été agressée. La restauratrice a choisi d’assister au procès.

Lors de l’investigation au domicile d’Yves Bureau.

Verdon ➤ Les élus témoignent

Yves Bureau déroutant

Jean-Luc GadaudProcureurde la République

Le Démocrate : Jean-LucGadaud, votre réquisitionn’a pas été totalement suiviepar le jury dans le procèsBureau. Comment l’expli-quez-vous ?

Jean-Luc Gadaud : «Unedécision de justice ne se com-mente pas.»

Outre les peines, quelle estla différence principaleentre un procès aux assiseset en correctionnelle ?«La place de l’oral, du débat,

est plus importante aux assisesqu’en correctionnelle. De plusla peine maximale en correc-tionnelle est de 10 ans de pri-son. Là où on passe 1h en cor-rectionnelle, on passe un jouraux assises. Pour le pénal, 10ans est la peine minimale.»

Une fois le verdict tombéaux assises, quel est le délaipour faire appel ?«Il est de 10 jours.»

En cas d’appel pour unprocès à Périgueux, où estjugé cet appel ?«Soit à Bordeaux, soit à

Angoulême.»

Quelles sont les conditionsà remplir pour pouvoir faireappel ?«L’appel n’a pas à être moti-

vé.»

Dans le cas d’une nouvellecondamnation en appel, ilrestera la cassation...«Oui, c’est une éventualité.

La cassation intervient surmotif juridique, par exemplesi un témoin n’était pas sousserment, ou si un juré mani-feste ses opinions. Si un procèsest cassé, tout repart à zéro. Lacours de cassation ne juge pasle fond d’un procès, mais sursa forme.»

3 mn avec...

➤ Nicole Vignau-Barranx estune amie du couple. Il y aquelques années, elle était élueau conseil municipal de Verdon(une soixantaine d’habitants),en même temps qu’Yves Bureau.Aujourd’hui Michel Vignau-Barranx est élu sur la commune.«Bureau était quelqu’un qui n’avait pas beaucoup de personna-lité. Parfois il venait aider pour l’amicale laïque. C’était quelqu’unde très serviable. Personne n’imagi-

nait que ça pouvait être lui» sesouvient M. Vignau-Barranx.«Quand on nous a dit qu’il avaitété arrêté, ça nous a fait rire, telle-ment nous pensions que c’étaitimpossible que ce soit lui. Je mesouviens même qu’Annie (Cante-laube, maire de Verdon, ndlr)nous a dit qu’il faudrait soutenirBureau quand il serait libéré, aprèsque les gendarmes se soient aperçusque c’était une erreur».L’ancienne élue a elle aussi été

surprise de l’attitude de l’assas-sin : «J’ai beaucoup été déroutée.Ce sourire était impressionnant. Ilparaît qu’il est comme ça. Aumoment où les photos ont été mon-trées, beaucoup de gens sont sor-tis». Dans les souvenirs d’AnnieCantelaube, Yves Bureau étaitun homme «effacé et méfiant».Après le meurtre d’Edith Muhr,il n’y a pas eu de conséquencesdans le village : «Juste après les

faits, les gens sont aussi venus enaide à la femme d’Yves Bureau. Ilssont venus vendanger et s’occuperdes animaux».Puis peu à peu la vie a repris.

«On ne peut pas dire qu’après lesfaits les villageois aient tourné ledos à la femme d’Yves Bureau. Jepense que les Bureau sont des gensqui, au départ, ne fréquentaient pasgrand monde. En revanche, j’ai eupersonnellement Mme Bureau autéléphone et quand elle m’a ditqu’elle ne pensait pas que son mariavait tué Edith, je n’ai plus pris deses nouvelles» affirme Nicole.

«Si Yves Bureau fait appel, ça vaêtre encore de la souffrance et de ladouleur. A Verdon, les gens ne par-lent pas trop de l’affaire. Ce procèsétait digne. Il n’y avait pas dehaine» confiait le maire deVerdon avant de connaître ladécision de Bureau.

E.L.

En 2009, juste après les faits, Annie Cantelaube nous recevait, accompagnée de Serge Mérillou, le conseiller général du canton.

Margaret Schmitz connaissaitEdith Muhr et son mari Rolfdepuis une trentaine d’années :«Au moment des faits, un journalen a parlé à Cologne (d’où étaitoriginaire la victime, ndlr). Laville était choquée, parce qu’Edithétait très connue dans le milieuenseignant. Elle avait travaillédans divers lycées et formait lesprofesseurs de français et des pro-viseurs.»Margaret et son mari AngeloGeissen ont assisté au procès«à la place de Rolf». «Pendant unmoment, Rolf a eu peur. Il crai-gnait que Bureau ne soit pascondamné. Il avait peur que

Bureau soit reconnu fou et doncpas jugeable» commenteMargaret.Le verdict a choqué M.

Schmitz : «Il n’a pas eu le maxi-mum. C’est très surprenant, on sedemande ce qu’il faut faire pourobtenir la peine maximale... En cequi me concerne le fait d’avoirassisté à ce procès me permet decomprendre ce qui s’est passédans la tête de Bureau» affirmeMargaret dans un très bonfrançais.

«Je regrette qu’il n’y pas eu d’aveu ni de regret. Jamais Bureaun’aura parlé d’elle. Son sourirediabolique était insoutenable.»

Rolf, le mari, l’autre victimeTous les amis d’Edith Muhr et deson mari ont beaucoup entouréRolf Walgenbach après le drame.Certains estiment que le retraitéallemand devrait se faire aiderpar un psychiatre afin de l’aiderà surmonter cette terrible épreu-ve. Aujourd’hui Rolf vit toujoursà Faux. Il n’a pas souhaité assis-ter au procès. «Quand on le voit,on ne lui parle pas de l’affaire. Maisje sais qu’il a acheté un journal»confie l’une de ses amies.Situation paradoxale : Rolf s’enveut. Et si il avait fait ceci et si ilavait fait cela. L’homme se ditque tout aurait pu être évité.Ironie tragique, en refaisant le chemin qu’avait parcouru safemme au moment de sa disparition, Rolf a croisé la voiture deBureau. «Il sait aujourd’hui qu’Edith était dedans» explique un pro-che. Mais à ce moment-là, Rolf ne pouvait pas le savoir.

A la PoudrerieBureau étaitappréciéClaude Lascroux fait partie duconseil municipal de Verdon. Ilest poudrier et a un peu connuBureau à l’époque où ce derniertravaillait à la SNPE : «A laPoudrerie, il était apprécié desgens qui travaillaient avec lui. Ilavait la réputation d’être quel-qu’un de sérieux. Avant quand jefaisais un chèque, personne nesavait où était Verdon.Maintenant tout le monde sait oùc’est. C’est une affaire qui reste-ra.».

Les amis allemands : «Quefaut-il faire pour obtenir lapeine maximale ?»

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