Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire...

74
M M e e k k n n è è s s - - T T a a f f i i l l a a l l e e t t mission A A N N I I M MA A 4 – 12 décembre 2005 Expert : Thierry BENMUSSA Eléments d’analyse sur le potentiel économique du territoire de Meknès-Tafilalet Premières pistes d’action pour le CRI ANIMA

Transcript of Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire...

Page 1: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

MMeekknnèèss -- TTaaffiillaalleett

mission AANNIIMMAA 4 – 12 décembre 2005

Expert : Thierry BENMUSSA

Eléments d’analyse sur le potentiel économique du territoire de Meknès-Tafilalet

Premières pistes d’action pour le CRI

A N I M A

Page 2: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

2

RAPPELS

RESUME DES TERMES DE LA MISSION

- Evaluer le potentiel économique de la région de Meknès-Tafilalet dans une

perspective d’accélération souhaitable de son développement qualitatif et quantitatif.

- Déterminer les opportunités sectorielles de développement de l’économie endogène et juger de leur attractivité actuelle et future dans l’hypothèse du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés extérieurs en vue de l’attraction d’investisseurs et d’entreprises.

- Déterminer les principes d’identification des marchés cibles de promotion pour ces secteurs en fonction des choix de développement qui seront retenus.

- Déterminer les composantes pouvant entrer dans la construction d’une image économique du territoire régional et explorer une première piste de positionnement possible en fonction du potentiel identifié et des marchés visés.

- Identifier les composantes d’un premier programme de promotion du territoire régional.

RESUME DE LA METHODOLOGIE

- Récolte et analyse d’informations documentaires auprès de la Direction des Investissements, d’Anima, du Centre Régional d’Investissement de la région de Meknès-Tafilalet et des acteurs publics locaux. Cette collecte d’information a notamment permis d’identifier une étude sortie au cours de cette mission Anima, mi-décembre 2005, réalisée par l’Université Moulay Ismail en collaboration avec le Conseil Régional Meknès-Tafilalet, et destinée à identifier et à mettre à disposition du Centre Régional d’Investissement (CRI) une banque de projets fiables et susceptibles d'intéresser les investisseurs locaux, régionaux, nationaux et étrangers, banque réalisée sur la base d’un diagnostic des contraintes et potentialités de la région et une identification des filières porteuses dans des sous espaces géographiques et humains homogènes. Cette étude est donc une source majeure de ce rapport.

Page 3: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

3

- Entretiens avec des acteurs locaux publics et privés couvrant la majorité des secteurs d’activités susceptibles de servir une stratégie d’accélération du développement du territoire.

Lundi, 05 décembre 2005 9.00 – 9.30 Accueil 9.30 – 11.00

Entretien avec Monsieur le Wali ou son représentant Les orientations du gouvernement marocain. Présentation du contexte régional.

11.00 – 13.00

Entretien avec le Directeur du Centre Régional de l’investissement. Les principales orientations en matière de promotion de l’investissement

14.30 – 16.00

Rencontre avec deux directeurs régionaux de banque marocaine (Crédit Agricole et ATTIJARI WAFA BANK). Financement de l’investissement privé

16.30- 18.00

Délégation du Ministère du Commerce et de l’Industrie de Meknès La politique industrielle régionale

Mardi, 06 décembre 2005 9.30 – 13.00

Rencontre avec les directeurs de deux grandes écoles (Ecoles d’ingénieurs ENA, ENSAM) Rôle des grandes écoles dans le développement économique

14.30 – 16.00

Entretien avec une entreprise étrangère récemment installée dans la région Opportunité et entraves/ attractivité de la région

16.30 – 17.30

Entretien avec une entreprise installée dans la région depuis au moins cinq ans. L’appréciation de l’évolution du climat de l’investissement

Mercredi, 07 juillet 2005 9.30 – 10.30

Délégation Provinciale du Ministère de l’Agriculture & le Directeur de l’office régional de la mise en valeur agricole Le nouveau plan de relance de l’agriculture.

11.00 – 12.30

Une entreprise opérant dans le secteur Textile Evolution du secteur et opportunités

14.30-16.00

Une entreprise opérant dans le secteur Touristique L’offre et l’image de la région

16.30 – 18.00

Entretien avec un transitaire agrée Logistique et transport à l’export

Jeudi, 08 décembre 2005 9.30 – 11.00

Direction Régionale du Ministère de l’Equipement Les grands projets d’infrastructures dans la région

11.30 – 12.30

Entreprise CEMA bois Le potentiel de la filière Bois

14.30 – 16.00

Direction Régionale de l’OFPPT Bilan et perspectives de la formation professionnelle

16.30-18.00

Délégation Régionale du Tourisme Positionnement de la région dans le cadre de la vision 2010

Page 4: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

4

Vendredi, 09 décembre 2005 9.30 – Entretien avec un transitaire agrée 10.30 – 11.00

Rencontre avec une entreprise opérant dans le BTP La dynamique du secteur dans la région

11.30– 12.30

Entretien avec le Groupe Zniber Appréciation de l’environnement des affaires dans la région

14.00 – 18.00

L’expert préparera sa présentation du Samedi

Samedi, 10 décembre 2005 11.00 – 12.30

Présentation de l’expert des premiers constats et résultats des différents entretiens Participants : Représentant du Wali et le Directeur du CRI et/ou Autres. Objectif : orienter les conclusions et les recommandations de l’expert.

Dimanche,, 11 décembre 2005 Départ de l’expert 15h25

Page 5: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

5

DDDIIIAAAGGGNNNOOOSSSTTTIIICCC SSSTTTRRRAAATTTEEEGGGIIIQQQUUUEEE DDDUUU TTTEEERRRRRRIIITTTOOOIIIRRREEE DDDEEE MMMEEEKKKNNNEEESSS---TTTAAAFFFIIILLLAAALLLEEETTT

Page 6: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

6

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DES FACTEURS EXTERIEURS DE

DEVELOPPEMENT

LE CONTEXTE INTERNATIONAL Sur le plan international, la globalisation des échanges a pris une nouvelle dimension avec l’arrivée de pays émergents tels que la Chine, l’Inde ou le Brésil qui occupe de façon inquiétante pour les autres puissances économiques, l’espace de croissance international. La concurrence qui rendait d’ores et déjà impérieuse la mise à niveau des acteurs économiques et des territoires dans leur ensemble socio-économique et humain, atteint désormais des niveaux de « violence commerciale » encore inconnus à ce jour qui impose une radicalisation dans la recherche de la compétitivité. Dans cette bataille, chaque entité, nationale ou régionale, voit donc s’imposer à elle les critères fondamentaux du marketing pour défendre sa propre survie économique et sociale.

LES ACCORDS DE LIBRE ECHANGE Les accords de libre échange que le Maroc a passé avec ses principaux territoires clients ouvrent de grandes perspectives commerciales et économiques, ceci à condition de bein en cerner les atouts et leurs limites.

- L’accords de libre-échange avec les USA est un facteur indéniable d’attractivité du territoire pour les européens et les asiatiques.

o Encore faut-il communiquer de façon plus forte que cela n’est actuellement fait autour de cette porte offerte aux investisseurs vers le marché américain.

o Pour parfaire cette stratégie, il conviendrait également de préparer des « packages offres » pour attirer des entreprises européennes et asiatiques, l’accord de libre-échange n’étant que l’un des éléments constitutifs de la proposition faite aux investisseurs par le territoire.

- L’accords de libre-échange avec l’Europe est également un facteur

d’attractivité du territoire, mais cette fois pour les entreprises américaines et les asiatiques.

o Pourtant, il semble que cette stratégie est délaissée au niveau national au profit de la précédente, sans doute du fait

Page 7: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

7

de la culture économique historique qui fait systématiquement privilégier l’approche du marché européen aux autres. C’est là se priver d’une source de croissance importante sans réelle justification.

- Les accords de libre-échange avec l’Europe, les USA ou l’Asie sont

également des facteurs de création d’activités nouvelles sur le plan endogène. Limiter la perspective des ces accords à de l’attractivité d’activités externes serait là encore se priver d’une source de croissance non négligeable. Or, aucun discours fort sur ce thème n’est développé à ce jour au Maroc.

LE SUD OU LE NORD Le Maroc agit en matière économique dans une sorte de continuité historique et culturelle qui réduit parfois fortement son inventivité marketing, donc son potentiel de croissance. Trois points illustrent ce phénomène de façon très marquante :

- Le volume des échanges du Maroc en Europe est très largement déséquilibré en faveur de la France, les autres pays européens n’étant approchés que de façon épisodique ou pour des raisons sectorielles évidentes.

Pourtant, l’exemple des coopérations passées par la région de Meknès-Ttafilalet avec les producteurs d’Olives en Espagne et en Italie montrent combien ce type de stratégie peut etre payante. Qui plus est, la multilatéralité des échanges du Maroc est un facteur de sécurisation de ses sources comme de son potentiel de clients.

- Le Maroc n’ose pas ce que d’autres pays émergents osent : venir concurrencer les entreprises occidentales sur leur propre terrain et sur leurs propres productions.

o Le Maroc a construit sa phase de développement précédente sur un rôle de sous-traitant de l’industrie occidentale (Européenne et française surtout). Il doit construire la phase suivante sur une stratégie de production de produits à valeur ajoutée, domaine dans lequel sa main d’œuvre qualifiée et nombreuse est désormais très compétitive.

o Le Maroc doit aborder plus franchement des marchés qu’il ne fait encore qu’effleurer alors qu’il commence à avoir la capacité de s’y faire une place. Le marché des puces électroniques pourrait notamment être l’un de ceux-là, compte tenu de la difficulté des européens de conserver ces productions à des coûts compétitifs et du manque de fiabilité

Page 8: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

8

à ce jour de ce type de productions développées en Inde ou en Chine.

o L’exemple de ces jeunes des bidonvilles de Casablanca qui ont été embauchés par le bouquet satellite français TPS pour développer des clés de cryptages des décodeurs qu’ils avaient justement l’habitude de pirater est à méditer. Il montre que les compétences techniques ne sont plus le seul apanage des pays du Nord et que ces mêmes pays ont désormais accepté ce fait. Reste à en tirer un profit pour le Maroc.

- A l’adolescence de son économie, le Maroc doit désormais ne plus

se regarder comme une puissance économique du « Sud » cherchant à capter une partie des flux économiques occidentaux. Le Maroc a le potentiel pour commencer à se positionner comme le « Nord » d’un autre « Sud » encore très éloigné de son niveau de développement.

o Développer le partenariat avec d’autres pays en émergence permettrait au Maroc de profiter de marchés à la croissance plus élevée que la croissance européenne, voire américaine, et que la sienne. Le Brésil, voire l’Inde ou la Chine peuvent offrir aux entreprises marocaines des opportunités de partenariat dans des secteurs comme le textile ou le choc frontal actuel peut en partie être transformé en une alliance « gagnant-gagnant » pour peu que l’on sache associer la production à très faible coût mais de très faible qualité des chinois et le savoir-faire marocain qui constituerait alors une valeur ajoutée apportée à ces productions.

o Dans un terme assez proche, on pourrait même imaginer qu’avec le changement de génération et l’évolution culturelle des nouveaux chefs d’entreprises marocaines, le Maroc puisse développer une politique d’investissements vers les pays du Sud moins développer pour se positionner comme « le Nord du Sud » comme le font déjà le Brésil sur son sous-continent américain ou les chinois sur leur continent mis aussi en Afrique, en Angola par exemple ou même au Tchad. Le Maroc a déjà réussi une telle démarche au Sénégal dans les secteurs de la Banque et du transport aérien.

Page 9: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

9

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DES FACTEURS NATIONAUX DE

DEVELOPPEMENT

LE CONTEXT NATIONAL

Sur le plan national, la promotion des investissements privés est devenue au Maroc une priorité nationale qui transparaît dans l’ensemble des décisions récentes du Gouvernement, qu’il s’agisse des réformes économiques, législatives, institutionnelles, financières et fiscales ou qu'il s'agisse des stratégies sectorielles.

CONSTAT PREALABLE La mise en œuvre d’une politique volontariste de développement économique et le positionnement qui en découle exigent que les autorités qui ont en charge ces questions fassent au préalable le choix de l’approche qui sera la leur. Or, si le Maroc a fait le choix de s’ouvrir aux investissements privés, il n’a pas pour autant été au bout d’une logique de mise en « ordre de bataille marketing » de ses territoires régionaux.

Les 16 Centres Régionaux d'Investissement ont deux fonctions essentielles : l'aide à la création d'entreprise et l'aide aux investisseurs. Leur action devrait donc parfaitement servir l’objectif de gestion déconcentrée de l'investissement telle que conçue par sa Majesté le Roi Mohamed VI et son gouvernement dés 2002. Pourtant, force est de constater que l'élimination de toutes les entraves administratives qui devait constituer un accompagnement logique à ces deux missions majeures, est devenue la préoccupation quotidienne des CRI, centrant dés lors leurs moyens humains et financiers quasi mécaniquement vers des préoccupations endogènes, et ne laissant que très peu de possibilités d’engager une démarche solide de marketing vers les investisseurs extérieurs. Le CRI de Meknès-Tafilalet se trouve, malgré lui, placé devant cette contrainte sans moyens véritables d’échapper au piège de ce rôle d’interface avec des administrations pas toujours animées des meilleurs intentions envers ce nouvel acteur très médiatisé (à juste titre) et relativement bien doté (du moins en apparence).

Page 10: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

10

LES EXPORTATIONS

La logique de l’exportation est essentielle pour trouver la croissance recherchée par la machine économique nationale marocaine. Sur cette logique d’exportation viennent se greffer plusieures problématiques qu’il faut avoir en tête pour travailler sur des scenarii locales à l’échelle de la région de Meknès-Tafilalet :

- La problématique des normes étroitement liée à l’acte d’exporter peut constituer un frein redoutable à la croissance de ces activités. La structure nationale qui effectue les contrôles de qualité n’est présente dans certaines régions (c’est la cas pour la région de Meknès-Tafilalet) que par un bureau dans la ville centre. Ce type de configuration peut devenir un frein redoutable et bloquer les initiatives et la croissance. Dans la région de Meknès-Tafilalet, le décalage est tel entre le potentiel d’exportation de certains secteurs et les capacités de réaction et de traitement des dossiers de cette administration que des voix s’élèvent pour réclamer que cette administration prenne pied de façon plus conséquente dans la région qui représente le premier producteur national d’olives, de raisins ou encore de tomates. L’entreprise ZNIBER serait ainsi prête à mettre à disposition son propre laboratoire d’analyse pour parvenir à cette localisation, ce qui constituerait un très bel exemple de partenariat Public Privé à enserrer bien évidemment dans des règles très strictes pour protéger l’indépendance de la structure publique par rapport à son hôte dont elle aurait à juger régulièrement de la production.

- Le problème se pose dans les mêmes termes en matière de

douanes, instrument fondamental d’une facilitation des flux à l’export ou barrière infranchissable selon ses performances et son degré de compréhension des mécanismes des entreprises. Un bon niveau de déconcentration est indispensable pour ne pas former de goulots d’étranglement à force de centralisation de la décision.

- Le problème de l’alignement du Maroc à « marche forcée » sur les

standards internationaux laisse à la traîne bon nombre d’entreprises qui ne peuvent suivre le rythme. Ce phénomène rend qui plus est l’environnement juridique de l’entreprise très peu sécurisant, la plaçant dans un corpus de règles en perpétuelle changements, ce qui la place d’ores et déjà « hors la Loi » en quasi permanence. Les banques ont du mal à suivre la bancarisation des échanges par exemple, ceci étant encore amplifié pour les

Page 11: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

11

entreprises des secteurs traditionnels qui doivent compter avec leurs clients ou leurs fournisseurs pas toujours équipés ni même sensibilisés à ces changements très rapides. La justice elle-même bafouille devant cette révolution législative, même si tous reconnaissent qu’elle permet de lutter contre l’économie « informelle ». Notons en revanche que cette lutte pose des problèmes sociaux non résolus à ce jour et qui se poseront à un moment comme un risque à désamorcer.

Ces éléments montrent que le Maroc doit gérer la cohabitation d’une économie encore sous-développée – matérialisée par l’ampleur de l’économie dite « informelle » - d’une économie en émergence qui tape à la porte des échanges internationaux et d’une économie moderne qui y est déjà pleinement engagée mais qui demeure la plus exposée aux contradictions que génère cette cohabitation en évolution permanente.

Page 12: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

12

LE MARCHE INTERIEUR MAROCAIN Le marché marocain souffre de sa relative étroitesse sur certains secteurs. Ce facteur peut être un frein dans la concurrence que les régions marocaines vont devoir livrer avec les autres territoires émergents. La faiblesse de la croissance marocaine accentue encore les effets concurrentiels négatifs de ce facteur. Le marché marocain est d’autre part susceptible de mal supporter les futures ouvertures de frontières synonymes d’importations très concurrentielles (2010 pour l’Europe). Là encore, il s’agit d’un facteur assez négatif car, outre le fait qu’il peut entraîner de grandes perturbations pour es PME marocaines, il peut en plus limiter de ce fait leur attractivité en terme de partenariat avec des entreprises étrangères.

Le marché marocain est très perturbé par l’omniprésence d’une économie « informelle »

- L’élévation qualitative des productions peut permettre de combattre en partie cette économie basée sur la très basse qualité. Elle n’y suffira cependant pas.

- L’ouverture des frontières par le libre échange et donc la baisse des droits de douane peut également ramener les prix officiels proches des prix de la contrebande en rendant celle-ci moins attrayante. C’est là encore un facteur de limitation utile mais non suffisant.

- Enfin, est-il utile de rappeler que l’omniprésence de cette économie parallèle peut déstabiliser certains investisSeurs qui seraient prêts à étudier la possibilité d’installer des activités sur le territoire marocain. Le risque de contrefaçon de ses propres produits serait un obstacle difficile à négliger pour les responsables de l’entreprise.

La maturité de certains secteurs est encore parfois très relative : La distribution en est un bon exemple. Elle est encore dominée par le petit commerce alors que la grande distribution (Marjane par exemple) redessine d’ores et déjà les circuits et les marges pratiquées

- Ces commerçants ont des difficultés à respecter les règles de paiements bancarisées au-dessus de 20 000 DH.

- Ils ont de grandes difficultés pour recruter des commerciaux diplômés formés sur les principes modernes de la grande distribution et donc non opérationnels sur un terrain dominé par le petit commerce.

Page 13: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

13

LE SYSTEME FINANCIER

LES BANQUES

- Frilosité des banques devant le risque entrepreneurial o Banque Attijari Waffa est une caricature de facteur de blocage de

la machine économique : Elle ne prête pas sans une garantie égale à 2 à 3 fois la

somme prêtée Elle conseille à ses clients porteurs de liquidités de placer à

3% en épargne « dormante » plutôt que d’injecter des fonds dans l’économie locale !

Elle se déclare en revanche prête à accorder des prêts aux personnes directement liées aux familles qui dominent l’économie locale sans autre réelle analyse du projet porté

o Le fond de garantie gouvernemental qui permet de couvrir 50% du risque pris avec les créateurs d’entreprises par la banque ne semble pas suffire. Les banques parlent de couverture insuffisante !

o Les taux de crédit à l’investissement sont trop élevés (6,5% avec une inflation à 1, 6%)

- Absence de capacité fine d’analyse des projets industriels autrement

qu’en termes financiers o La tradition de recrutement des banques dans le secteur de

l’Administration ne leur permet pas de disposer aujourd’hui de cadres capables d’analyser les projets économiques autrement qu’en termes financiers.

o La formation des cadres des principales banques à l’analyse d’un business plan en utilisant les écoles de commerce locales serait un plus majeur.

o L’introduction par des cabinets extérieurs de systèmes de rating sectoriels élémentaires serait un plus pour rendre l’analyse du risque rationnel et ouvrir la porte à des investissements qui ne reçoivent actuellement aucun soutien par sur-évaluation des risques.

o Pour rassurer la banque, on pourrait imaginer un système permettant à celle-ci de détacher temporairement un de ses cadres pour accompagner le créateur et évaluer sa capacité à gérer son projet.

Les banques semblent en effet souvent sur-staffées historiquement. Ce détachement diminuerait dés lors le risque pris par la banque, à la fois par ce suivi très serré, mais aussi du fait qu’elle économiserait dans cette période de

Page 14: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

14

détachement le salaire du cadre alors pris en charge par l’entreprise nouvellement créée.

Quand le cadre détaché est âgé de plus de 50 ans, ce type de détachement pourrait alors même devenir une voie de sortie valorisante pour ce cadre.

Cet accompagnement diminuerait nettement les phénomènes pernicieux constatés dans le cadre de l’opération antérieure de « prêts aux jeunes créateurs » au cours de laquelle on a constaté que le manque de maturité de gestion des jeunes créateurs les emmenait souvent à utiliser l’argent prêté pour autre chose que l’entreprise à créer, ceci allant jusqu’au développement de pratiques populaires étonnantes comme celle consistant à s’appuyer sur ces prêts pour disposer d’un pécule de mariage !

Cette forme d’accompagnement ou « cocooning » de la jeune entreprise est enfin très intéressante en terme social sous l’angle du « passage de témoin » entre les générations.

- Quelques banques citoyennes

o La Banque Populaire La Banque Populaire (avec l’Université et le CRI) a lancé une

initiative visant à sélectionner une vingtaine de porteurs de projets qui auront un prêt et un accompagnement de 2 ans. 134 dossiers ont été déposés. Cela montre que l’idée très répandue selon laquelle l’initiative de création d’entreprise n’est pas dans les réflexes marocains est un cliché qui doit disparaître avec le changement de générations.

La Banque Populaire a un intérêt déclaré pour la participation à la création d’une pépinière multi-secteurs, ce qui conforterait encore sa position de soutien majeur à la création et en ferait un allié essentiel pour le CRI.

La Banque Populaire est disposée à lancer un appel à projets pour les seniors visant à les inciter à valoriser leur expérience en créant des entreprises. Cette initiative n’a d’intérêt que si elle est assortie d’une clause visant à inclure automatiquement dans ces projets un ou plusieurs jeunes diplômés afin de jouer pleinement le jeu de la transmission d’expérience.

o Le Crédit agricole

Le Crédit Agricole mène des expériences de micro-crédit pour le soutien des petites exploitations prêtes à reconvertir leurs cultures actuelles pour planter des oliviers et devant donc attendre au moins 4 ans pour commencer à en exploiter la production.

Page 15: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

15

LA PROBLEMATIQUE SOCIALE

L’étude menée par l’Université Moulay-Ismail résume bien la problématique qui se dessine et qui est en très large partie le fruit d’un décalage qui se crée entre des avancées sociales méritoires et une croissance économique trop lente pour en absorber les effets. L’Université Moulay-Ismail rappelle les éléments suivants :

« L'entrée en vigueur du code du travail le 08 juin 2004 justifie en partie la recrudescence des conflits sociaux après une accalmie, résultat du dialogue social entre les partenaires sociaux et le gouvernement en dernier lieu le 30 avril 2003. En effet, les dispositions du code du travail portant sur la flexibilité dans la gestion du personnel sont la plus grande source de la conflictualité. Ainsi, l'inspection du travail enregistre un grand nombre de conflits en matière d'aménagement du temps de travail. De même, le passage de 48 heures par semaine à 44 heures sans réduction de salaire a été à l'origine d'importants conflits collectifs. (…) Le plus grand nombre de conflits individuels du travail porte sur le licenciement. (…) L'inspection du travail joue un rôle capital dans la résolution de ce genre de conflits. Le code du travail cherche, quant à lui, à privilégier les modes alternatifs de résolution des conflits. (…) Par ailleurs, le nombre de conflits collectifs a connu un développement sans précédent ces deux dernières années. (…) Les sources de ces conflits collectifs sont nombreuses. Ceux qui reviennent le plus souvent sont le licenciement, le repos hebdomadaire, les salaires, la priorité d'embauché, la durée du travail, la CNSS et les congés annuels. Le plus souvent, ce sont les unions locales de la CDT suivies de l'UMT qui sont derrières les mots d'ordre de grève. »

Certaines entreprises estiment que les syndicats sont aujourd’hui un frein au développement par une omniprésence qui perturbe la croissance des activités, voire limitent l’emploi dans des entreprises qui ont des craintes à embaucher du fait des difficultés rencontrées au niveau national pour gérer ce phénomène. Certaines voies s’élèvent cependant pour dire que le problème n’est pas lié aux syndicats mais à l’absence de dialogue social. Ils mettent donc en avant une certaine immaturité dans le management et des méthodes qui ne peuvent plus s’accommoder d’un monde ouvert. Un dirigeant de ZNIBER propose de « sortir de ce combat sans fin entre syndicats et employeurs avec l’inspecteur du travail en juge de paix par une culture du dialogue et du respect de l’autre ». La vérité se trouve sans doute à mi-chemin, probablement liée à un manque de formation des chefs d’entreprises et des cadres dirigeants dans la gestion des ressources humaines. Un effort (voire une campagne de communication)

Page 16: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

16

allant dans le sens d’une formation plus large aux techniques de RH serait un plus indéniable pour éviter les blocages avec leurs effets négatifs directs sur l’emploi. Les écoles et universités ont également un grand rôle à jouer dans la régulation de ce dialogue par l’introduction massive de notion de management dans leurs cursus économiques.

Page 17: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

17

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DES FACTEURS LOCAUX

DE DEVELOPPEMENT

LE CONTEXT REGIONAL ET LOCAL

Sur le plan local, le succès du processus de décentralisation engagé par le Maroc dépend très largement des succès économiques, notamment véhiculés par les investissements privés. La Région de Meknès-Tafilalet est sur ce plan d’ores et déjà distancée par ses concurrents nationaux et montre une croissance économique encore trop modeste. Ses performances économiques enregistrent un retard par rapport aux autres régions avec un PIB par habitant de l'ordre de 0,554 qui classe la région de Meknès-Tafilalet à la treizième place nationale sur 16 régions. La répartition de la population active par branches d'activité montre la prédominance du secteur primaire en général et de l'agriculture en particulier. En effet, le secteur agricole assure 48,4% des emplois au niveau de la région, tandis que les services emploient 33,4%. La concentration des emplois dans ces deux secteurs avec une proportion de près de 82% atteste, comme le rappelle l’étude de l’Université de Moulay Ismail « de la grande fragilité de la structure économique au niveau de la région dont le dynamisme dépend largement des péripéties du climat d'une part et de la nature d'un secteur des services dominé par les activités informelles, d'autre part. »

Toutefois et comme le rappelle cette même étude pour le Centre Régional d’Investissement, « les prémisses d'une nouvelle dynamique de développement se manifestent à travers la programmation de grands projets structurants et l'accroissement du volume des investissements durant les dernières années, dynamique positive qui doit être accompagnée et soutenue par une politique cohérente et volontariste de promotion des investissements privés dans le cadre d'une vision stratégique de développement de la région. Cette politique de promotion de l'investissement privé a un caractère transversal et doit être initiée par les institutions déconcentrées et décentralisées, en l'occurrence la Wilaya, le Conseil Régional, le CRI et les autres acteurs de développement local et régional. »

CONSTAT PREALABLE L’étude menée par l’Université Moulay Ismail sur la Région de Meknès-Tafilalet traduit très clairement une tendance à aborder le projet de développement par l’angle endogène :

Page 18: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

18

- « La démarche doit partir d'une conception bien précise du développement local : celle du développement endogène structuré autour d'acteurs valorisant les potentialités locales tout en s'insérant vis-à-vis de l'extérieur. C'est un processus de mobilisation et de valorisation des ressources locales. Cette conception est associée à deux grands objectifs :

o la maîtrise du devenir du territoire (aménagement durable); o le développement équilibré de ses différentes ressources

(développement durable). o …,

La dynamique endogène s'affirme en réaction aux contraintes extérieures, issues de l'environnement global. »

- L’étude montre également l’attachement partagé par une majorité d’acteurs locaux pour une territorialisation par petites unités de l’offre économique régionale, éloignant encore le territoire régional d’une notion d’offre économique intégrée indissociable d’une démarche de promotion exogène efficace. Le besoin de masse critique et de forte homogénéité des choix de développement sur l’ensemble du territoire avec l’unicité du message vers les cibles économiques extérieures qui l’accompagne devient alors très difficilement réalisable. L’étude en convient d’ailleurs:

« L'un des questionnements stratégiques du diagnostic sera de savoir comment combiner les approches « descendantes » (top down, étatiques, dirigistes, technocratiques et sectorielles) et les approches « remontantes » (bottom up, participatives, décentralisées et démocratiques) car les projets participatifs ont, certes, mobilisé beaucoup d'énergies, avec souvent de bons résultats en matière d'initiatives locales, mais ils ont entraîné par ailleurs, certaines déviances: la première a été d'atomiser les initiatives de développement (on a perdu en quelque sorte les références aux orientations et priorités plus globales); de plus, les priorités exprimées par les populations concernent principalement des actions immédiates (absence de vision à long terme), ce qui engendre, là aussi, une césure avec certains grands choix de la politique nationale ou régionale. »

- L’ensemble des discours qui portent sur le développement de la région de Meknès-Tafilalet sont issus d’une logique visant à exploiter les produits du territoire, qu’il s’agisse bien évidemment de l’agriculture et de l’agroalimentaire, du bois, des mines, du BTP et même du tourisme. Or, l’économie des délocalisations, celle de la valeur ajoutée, les facteurs premiers d’une croissance forte, sont presque tous basés aujourd’hui sur la production technologique, manufacturière ou de services non attachés au territoire. Pour avancer vers une économie moderne, la région de Meknès-Tafilalet doit donc envisager d’aborder des productions nouvelles, loin des traditions et de l’histoire économique locale. La microélectronique,

Page 19: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

19

l’électromécanique, la sous-traitance automobile, la sous-traitance de services en lignes (centres d’appels, services internet, etc.) sont autant de pistes que la qualité et la quantité de main d’œuvre dont dispose la région peut lui permettre d’explorer.

Globalement donc, en envisageant à la fois son développement régional comme la juxtaposition de « modes de développement local associés à des sous-espaces » géographiques et humains, et en laissant perdurer une stratégie uniquement attachée aux ressources locales, la région de Meknès-Tafilalet prend le risque de se lancer dans la bataille concurrentielle de la promotion des territoires avec une offre très peu performante et surtout fort peu lisible, donc sans espoir d’efficacité face à ses concurrents. C’est pour trancher avec cette approche que le présent rapport tente donc une analyse des forces et faiblesses sectorielles de la région de Meknès-Tafilalet dans l’ensemble régional, en faisant passer d’évidentes disparités locales derrière un impératif de marketing global du territoire et en tentant d’explorer des voies différentes que celles actuellement envisagées.

INFRASTRUCTURES Dans le cadre de la politique gouvernementale de décentralisation, Meknès-Tafilalet, à l'instar des autres régions du Maroc, a pu bénéficier d'investissements importants dans le cadre du plan de développement économique et social 2000-2004. L'Etat y a notamment favorisé les infrastructures de base. Près de 75% des programmes entamés par grand secteur ont en effet été affectés aux infrastructures avec l’objectif déclaré d’attirer les investissements tant étrangers que nationaux. Il s’agit bien évidemment d’un atout réel dans la perspective de développer une politique active d’attraction d’investisseurs privés. En revanche, il faut dés à présent prendre garde à mener au même rythme ces désenclavements multiples et les avancées économiques espérées. Plusieurs études ont en effet montré par le passé que quand un centre majeur se trouve relié à une ville moins importante, cette dernière ne profite pas toujours de ce lien nouveau pour se nourrir d’une part des activités de la grande ville. Dans certains cas même et notamment quand la ville de plus petite taille ne fait pas preuve d’un réel dynamisme, elle a alors tendance à perdre certains de ses fleurons qui préfèrent alors lier leur croissance à la valeur sure que représente la grande ville. ROUTES :

- Un programme de 80 M€ est engagé sur les 8 prochaines années, ce qui est un signe fort de dynamisme vis-à-vis des investisseurs.

- Le projet de relier le bi-pôle de Meknès-Fès et celui de Tanger-Tetouan est également un signe très positif envers les investisseurs. Il ouvre en

Page 20: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

20

effet à Meknès et sa région un passage rapide et sécurisant vers le port de Tanger, donc un outil d’exportation performant et proche.

- Le doublement projeté de l’axe Meknès-El Hajeb offre également des perspectives intéressantes aux investisseurs en liant plus fortement les zones d’activités des deux centres, en facilitant l’accès au potentiel agricole de la plaine de Sais et en initiant un processus de métropolisation entre Meknès, El Hajeb et Boufekrane.

- La possibilité de créer un échangeur sur l’axe Meknès-Fès à la hauteur du projet d’Agropôle est un message fort quant à la volonté de réussir ce projet.

VOIES FERREES : Meknès va bénéficier du projet de doublement de la voie ferrée sur l’axe Fès-Casablanca. Ceci augmente à la fois les possibilités de Meknès d’attirer des touristes en provenance de la ville la plus peuplée du Maroc, mais aussi de facilités les possibilités de partenariat entre les entreprises des deux villes. Il s’agit là d’un argument non négligeable envers bon nombre d’investisseurs étrangers pour qui Casablanca est souvent le point de chute prioritaire au Maroc mais qui cherchent aussi à situer d’autres activités sur le territoire marocain le plus attractif sans prendre le risque pour autant de ne pas assurer des liaisons efficaces entre leurs différents établissements. AEROPORTS :

- Bien que possédant deux aéroports, la région de Meknès-Tafilalet doit

avant tout asseoir sa communication sur ce thème sur la proximité de l’aéroport de Fès (50 km de Meknès) et ses lignes internationales. C’est à l’évidence un ingrédient indispensable pour espérer séduire les investisseurs.

- Les aéroports plus modestes d’Ifrane et d’Errachidia ont néanmoins une grande utilité pour irriguer le territoire de touristes, voire accueillir certains passagers de futures entreprises qui pourraient trouver un intérêt à s’implanter dans cette partie du territoire.

ENERGIE

- L’Energie reste chère pour les entreprises. C’est un facteur problématique pour le développement de l’activité industrielle. C’est toutefois un facteur qui va devenir de moins en moins pénalisant au fur et à mesure que les activités, sous la forte pression des concurrences émergentes, vont évoluer vers plus de valeur ajoutée.

- L’Energie est réputée être encore basée sur des utilisations polluantes. L’utilisation fréquente du bois de chauffe alimente cette vision qui est bien évidemment pénalisante en terme d’image auprès des investisseurs. Rappelons toutefois que ce qui est vu comme polluant ici (les chaudières

Page 21: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

21

à bois) est considéré comme neutre en Europe concernant l’émission de gaz à effets de serre (bilan écologique neutre selon les agences gouvernementales françaises par exemple). C’est donc un facteur à surveiller mais à analyser avec les normes internationales.

- Un travaille est à engager avec l’Agence Nationale du Développement Durable et le Centre National des Energies Renouvelables pour initier une mutation énergétique vers les énergies propres et renouvelables

o Gains de productivité pour les entreprises o Gains d’image pour le territoire o Développement Durable conforme au rapport Mc Kenzy

LES RESSOURCES HUMAINES La population de la Région Meknès-Tafialet est estimée à 2 141 527 habitants contre 1 903 790 en 1994, soit un accroissement annuel de 1,2%. Comparativement aux autres régions du royaume, l'accroissement démographique reste modéré et en tous les cas inférieurs à la moyenne nationale établie à 1,4%. La population urbaine de la région est passée de 965 682 habitants en 1994 à 1 202 487 en 2004, soit un accroissement annuel de 2,2%. Ce taux d'accroissement, légèrement supérieur à la moyenne nationale permet de mesurer l'ampleur de l'exode rural.

41% de la population est âgée de moins de 20 ans. Les effets de la transition démographique sont visibles avec un renforcement de la tranche de la population en âge d'activité (15-59 ans), car la proportion de cette dernière tranche d'âge, très prédominante, se situe désormais au niveau de 61%. La Région de Meknès-Tafilalet est au 5ème rang national en termes d'alphabétisation et au 8ème rang pour la scolarisation. La formation professionnelle dans la Région de Meknès-Tafilalet, joue un rôle clé et spécifique en matière de qualification technique des ressources humaines et de satisfaction des besoins en compétences du secteur productif. Les perspectives de l’OFPPT de passer de 120 000 stagiaires au Maroc à 400 000 en 2007 montrent que l’ambition est présente dans ce domaine. Le poids national de la Région de Meknès-Tafilalet ne dépasse cependant pas 6,7%, ce qui demeure encore très modeste eu égard à l'importance de ses potentialités humaines, économiques et naturelles et au regard des besoins en qualifications induits par son développement. L’utilisation des clubs d’entreprises pour faire valoir l’importance de la formation professionnelle en termes de productivité, donc de rentabilité de cet investissement, est à explorer.

Page 22: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

22

FORMATION ET EMPLOI : AUCUN LIEN

- Information inexistante des lycéens dans leurs futures orientations : on fait des études pour avoir un diplôme (n’importe lequel ?) puis un cherche une opportunité d’embauche sans lien direct entre les deux, sachant que l’employeur lui-même ne fera pas ce lien ( un ingénieur en biologie peut décrocher un emploi de commercial dans un domaine sans aucun lien avec les Biotechnologies).

- Evaluer avec les entreprises leurs besoins probables de recrutement à moyen terme et adapter les flux d’étudiants à ces besoins, notamment en communiquant très fortement dans les lycées sur ces besoins qui seront alors pour les lycéens des opportunités d’embauche.

- Endiguer la tradition de recrutement des ingénieurs par l’Administration pour des emplois non techniques, tradition qui assèche le vivier de diplômés pour les entreprises.

- S’attaquer à la pérennisation de filières de formation inutilement surdéveloppées (juridique, lettres, etc.).

- Développer très rapidement des filières de formation en Management inexistantes à ce jour (une seule école, HECI, très chère).

- Inciter à la formation des Directeurs de Ressources Humaines pour les sensibiliser à la perte de productivité que représentent les modes de recrutement actuels qui dissocient formation et emploi occupé. L’OFPPT constate que même en matière de formation continue, certains employeurs acceptent de faire faire des formations sans aucun lien avec l’emploi occupé, voire l’activité de l’entreprise, tant leur vision de l’employabilité de l’agent concerné est découplée du type de diplôme obtenu !

POTENTIEL ENSEIGNANTS-CHERCHEURS SOUS UTILISE : Le potentiel humain pour la recherche scientifique se compose d'environ 900 enseignants chercheurs dont 82% relèvent de l'Université Moulay Ismail. Dans ce potentiel humain, il faut également inclure les étudiants de troisième cycle et doctorants dont l'effectif a atteint, en 2003, 564 dont 69 étudiants à l'ENA.

- La majorité des enseignants chercheurs profitent des règles en vigueur les concernant pour faire de la formation continue en dehors de leurs cours plutôt que de la recherche pour des raisons évidentes de revenu immédiat. La Recherche Publique est donc totalement vampirisée par ce système.

- Ces enseignants-chercheurs n’ont que très rarement le réflexe de s’engager dans les programmes ou les appels d’offre internationaux alors qu’ils en ont le potentiel.

Page 23: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

23

- La valorisation privée de la Recherche Publique par des contrats à passer avec les entreprises est également très peu développée.

FORMATIONS SUPERIEURES D’EXCELLENTES QUALITE L’étude de l’Université Moulay Ismail rappelle que « la région Meknès-Tafilalet est dotée d'un système d'enseignement supérieur relativement développé. Dans le secteur public de l'enseignement supérieur, l'Université Moulay Ismail, avec six établissements et 24 625 étudiants, abrite l'essentiel des effectifs de la région. Les facultés de Lettres et de Droit concentrent néanmoins, à elles seules, 75% des effectifs. Unique au Maroc, l'Ecole Nationale des Arts et Métiers (ENSAM), créée en 1997, avec pour mission la formation d'ingénieurs d'Etat, assure un rayonnement national exclusif pour des filières de pointe. Outre les établissements universitaires, la région Meknès Tafilalet abrite l'Ecole Nationale d'Agriculture (ENA) dont la mission consiste à former des ingénieurs agronomes. L'Université Al Akhawaine, première université privée du royaume, organisée sur le modèle américain, a été créée en 1995 à Ifrane pour dispenser des programmes académiques sanctionnés par des diplômes de niveau Bachelor (licence) et du Master (3ème cycle). »

- ENSAM-Meknès o Ecole de type « Arts et Métiers » adaptée à un

développement industriel dans un pays émergent à fort potentiel d’exportation (Mécanique, électromécanique, productique, maintenance, contrôle Qualité, etc.).

o Ecole unique au Maroc, donc attractive pour des bacheliers de qualité et attractive pour les entreprises utilisatrices de ce type d’ingénieurs.

o Ecole très bien équipée (30 laboratoires de recherche) et d’un niveau technique proche des normes occidentales.

o Coopérations fortes avec l’ENSAM Cluny et l’ENI St Etienne, mais aussi ponctuellement avec d’autres écoles marocaines ou européennes, ce qui lui donne une bonne vision des évolutions techniques et lui permet de former des ingénieurs adaptés aux exigences de la concurrence internationale.

o L’ENSAM a l’ambition de passer de 450 étudiants à 800 étudiants dans les 5 ans.

o 100% de leurs étudiants ont trouvé un employeur pour les 3 premières années d’existence et 50% de ceux sortis en 2005 sont déjà embauchés.

o En revanche, l’ENSAM reconnaît qu’elle n’a que très peu de liens avec l’économie locale. Ses contrats de recherche, ses partenariats, les entreprises qui embauchent ses étudiants, tous sont à 90% extérieurs à la région de Meknès-Tafilalet.

Page 24: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

24

o Pourtant, l’ENSAM est prête à mettre en œuvre un incubateur-pépinière notamment destiné à offrir une opportunité à ses étudiants porteurs de projets et désireux de créer une entreprise.

- ENA-Meknès

o Ecole Nationale d’Agronomie qui forme jusqu’à 120 ingénieurs par an.

o Cette école est à l’évidence parfaitement en phase avec les axes de développement économique du territoire de la région de Meknès-Tafilalet.

LES DIFFICULTES DU DIALOGUE SOCIAL : L’étude menée par l’Université Moulay-Ismail déclare qu’en 2005 « le nombre de jours de grèves continue d'augmenter dans le secteur privé. Cette augmentation est inégale et difficilement mesurable. Les caractéristiques des conflits récents nourrissent l'impression de la radicalisation du climat social dans la Région Meknès-Tafilalet. » Il semble que l'administration locale tente régulièrement et par des moyens informels de trouver des solutions pacifiques à ces conflits. Toutefois, devant le manque de législation dans ce domaine, l’Université de Moulay-Ismail préconise « de créer une haute autorité régionale de résolution de la conflictualité sociale. » Il préconise en outre « la négociation lors de conflits collectifs que ce soit au niveau du secteur d'activité ou au niveau de l'entreprise en favorisant le recours à des médiateurs ou autres. » Globalement donc, il convient très rapidement de se préoccuper d’un phénomène qui peut, si l’on y prend garde, constituer un frein à l’attraction d’investisseurs qui sont toujours très sensibles à ces problématiques qui peuvent paralyser sa production, voire détériorer leur image.

******** Sur un plan général, l’étude de l’Université de Moulay Ismail conclu sur le fait que « les ressources humaines ne sont pas suffisamment valorisées ni mobilisées au profit du développement de la région. Cette responsabilité incombe à l'ensemble des acteurs, c'est-à-dire l'Etat et ses entités centralisées, mais aussi le leadership local, constitué des représentants régionaux de l'état, des instances élues, des opérateurs économiques, des acteurs de formation et de recherche et de la société civile en pleine émergence. » Ce rapport partage pleinement cette conclusion.

Page 25: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

25

LA CREATION ET LA DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES

Les pays du Sud reçoivent des aides mais ne les « absorbent » pas car le processus de création d’entreprises ne fonctionne pas. La faiblesse de l’investissement privé est souvent patent et les soutiens de structures telles que les Fonds fiduciaires de la FEMIP ou la Banque Européenne d’Investissements n’y suffisent pas. Le problème est, dit-on, culturel et les remèdes connus :

- Il faut « éduquer », donc développer l’enseignement du management.

- Il faut inciter fiscalement et socialement. - Iil faut structurer la valorisation de l’innovation (incubation) comme

le suivi des projets à faible valeur ajoutée (pépinières). - Il faut cocooner les jeunes PME dans des clubs qui les regroupent

et mutualisent leur démarche, mais aussi en jouant sur le passage de témoin avec les générations précédentes.

L’unanimité semble donc forte autour de l’idée que le système économique local, issue d’une économie familiale et patrimoniale, constitue désormais un blocage au développement : « une poignée de familles décide de qui peut entreprendre et comment et de qui n’en aura pas la possibilité ». Cette situation n’est pourtant pas inéluctable. La solution tient probablement à l’introduction dans le jeu économique local de nouveaux acteurs capitalistes qui s’affranchiront de cette tutelle historique et en affranchiront les nouveaux acteurs dont ils jugeront les projets viables et rentables. C’est en cela aussi que l’attraction de nouveaux investisseurs dans la région de Meknès-Tafilalet est capitale pour donner à ce territoire un élan nouveau.

- Les chiffres donnés par les banques qui ne sont pourtant pas les soutiens les plus actifs des créateurs d’entreprises montrent que, contrairement à un cliché largement répandu, les marocains sont désormais des créateurs d’entreprises. Le saut de génération en cours est sans doute la cause de cette modification profonde des réflexes socio-économiques.

- Ces même chiffres montrent également que, là encore en opposition avec certains pré-supposés négatifs, plus de 50% des jeunes entreprises survivent, ce qui constitue une proportion tout à fait remarquable compte tenu du manque de maturité entrepreuneriale de la population. Ceci montre également que le fond de garanti de l’Etat qui couvre 50% du risque pris par la banque est un système qui répond au risque réel, contrairement à ce que disent les banquiers.

- Malgré ces constats positifs, il faut reconnaître l’échec des premières politiques de création d’entreprises

Page 26: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

26

o L’aide aux jeunes créateurs a généré de nombreux échecs faute de suivi et de discernement dans le choix des bénéficiaires.

o Les financeurs estiment qu’il y a beaucoup de candidats mais peu d’idées originales et très peu d’innovation.

o Il manque de porteur formés au marketing et au management. On pourrait imaginer que le CRI intègre dans ses actions d’attraction de nouvelles activités des écoles de commerces françaises qui offrent des formations à un coût abordable (IPAG, ESPEME, ESSICAD, etc.). Dans un premier temps, on pourrait imaginer un simple « pont » entre des étudiants ingénieurs de l’ENSAM, de l’ENA ou de Moulay Ismail qui ferait un cursus de quelques mois au sein de ces écoles de gestion.

o Des expériences du type « challenge jeunes pousses » croisant des étudiants techniciens et des étudiants gestionnaires pour porter en commun des projets de création seraient sans doute à tenter en croisant par exemple les potentiels de l’ENSAM et HECI, ENA et HECI, mais aussi les étudiant en gestion de l’Université Moulay Ismail avec ceux de l’ENSAM ou de l’ENA. Enfin, le potentiel de porteurs de projets que peut représenter l’Université privée Al Akhawaine d’Ifrane n’est pas à négliger.

- L’absence de stratégie d’ensemble du territoire qui serve d’axe

global d’analyse de la création d’entreprises par rapport à une dynamique d’ensemble du territoire est également un facteur qu’il ne faut pas négliger. Les efforts qui semblent faits désormais devraient apporter une réponse à ce problème.

- La Naissance attendue d’un système de valorisation de la

Recherche montre qu’il y sans doute un décalage entre le potentiel et l’envie de créer et les moyens disponibles.

o L’incubateur de l’Université Al Akhawaine d’Ifrane est le seul en activité à ce jour. Il semble connu, voire reconnu, mais ses effets sur l’économie locale sont difficiles à cerner. Il est évident que tant qu’une chaîne de l’innovation imaginée à l’échelle régionale n’existera pas, ce type d’initiative restera plus expérimental qu’opérationnel.

o Les projets d’incubateur de l’Université Moulay Ismail et de l’ENSAM sont à soutenir mais aussi à accompagner pour que les moyens soient concentrés sur les secteurs qui semblent les lus porteurs de valeur ajoutée à long terme pour le territoire. Le danger de ce genre d’outil est d’incuber de beaux projets en termes technologiques qui n’aient pas les moyens de se développer sur place. Il serait dommage de

Page 27: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

27

financer des projets qui iront créer des emplois et de l’attractivités dans les régions concurrentes. Notons que la présence de la Banque Populaire dans ce montage est la preuve que l’on entre dans un partenariat Public – Privé qui peut être très porteur.

o Un projet hollandais, en partenariat avec l’Université Moulay Ismail, de créer un Master en consulting et un incubateur d’audit est également fort intéressant et irait dans le sens d’une professionnalisation du tissu local, donc d’un accroissement de compétitivité.

- L’absence d’accompagnement des créateurs est évidente même si

ce n’est pas un phénomène propre à la région, ni au Maroc, ni même aux pays émergeants (certains pays européens sont confrontés aux mêmes problèmes sans arriver toujours à les résoudre …). Certaines techniques mériteraient de faire l’objet d’expérimentation qui pourraient être orchestrées par le CRI :

o Développer des liens entre créateurs et des cadres supérieurs retraités qui apporteraient un carnet d’adresse, une expérience, voire parfois une crédibilité, notamment auprès des banques.

o Densifier la formation continue des créateurs à la gestion par une convention avec l’OFPPT.

o Développer des pépinières « sans murs », c’est à dire des programme d’animation qui mettraient sur la route des créateurs des experts susceptibles d’orienter leurs choix stratégiques. Cela pourrait se faire sous forme de clubs, avec des rencontres régulières à organiser avec les cabinets spécialisés qui ont toujours intérêt à approcher de cette façon de futurs clients potentiels.

- Procédures administratives trop lourdes et discriminantes

o Le fait même que la première mission donnée aux CRI soit de tenter de jouer le rôle de guichet unique pour les acteurs économiques, notamment les créateurs d’entreprises, montre que l’on se trouve devant un blocage structurel majeur très pénalisant.

o La mission du CRI dans ce domaine est redondante avec celle que poursuivent toujours

certains représentants des administrations centrales, déstabilisante puisque le CRI promet un service qu’il ne

peut garantir, soumis aux bonnes volontés des administrations incriminées qui n’ont aucun intérêt à l’aider, son succès tendant à démontrer alors mécaniquement leur propre inefficacité,

partiellement inefficace.

Page 28: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

28

o 2 mois pour déclarer la création d’une entreprise dans le meilleur des cas

o Le labyrinthe administratif a des conséquences parfois très directes sur l’activité économique :

Il peut être fatal à certains projets comme ce sera sans doute le cas de la société Fratelli-Locci qui, après 3 ans de procédures administratives (blocage de transitaires, non homologation de véhicules neufs pourtant aux normes européennes, blocage de permis de construire obligeant à laisser des millions de DH de matériels sans protection, études d’impacte non validées, etc.), 20 M DH de dépenses, 20 collaborateurs impliqués au quotidien, n’a pas réussi à lancer sa production qui créerait 165 emplois immédiats et 320 à terme.

Il décourage les investisseurs extérieurs qui hésitent à prendre de tels risques : des investisseurs italiens dans le secteur des produits laitiers qui avaient décidé d’investir dans le région de Meknès-Tafilalet ont finalement ajourné leur démarche quand ils ont appris les mésaventures de la société Fratelli-Locci.

Il stoppe certains projets de développement d’entreprises locales. Le cas de l’entreprise Filalia qui a finit par stopper un projet d’usine de poutres pré-contraintes à Meknès faute de réponse rapide concernant le lieu d’implantation de cette unité est un exemple marquant, d’autant qu’il touche un secteur en très forte croissance et une entreprise saine et à fort potentiel de main d’œuvre, qui plus est dans une tranche de population active peu qualifiée, voire non alphabétisée.

Page 29: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

29

LE MARCHE DE L’IMMOBILIER D’ENTREPRISES

L’économie de la région de Meknès-Tafilalet est très largement structurée sur un schéma à la fois familial et patrimonial, les deux constats ayant un lien évident. Au-delà des problèmes déjà évoqués et qui concernent le manque d’accélération du développement du fait de l’étroitesse du nombre d’acteurs et de la difficulté des nouveaux acteurs d’y entrer sans l’aval de ces « grandes familles, cet état de fait pose un problème de technique financière plus direct centré sur le marché de l’Immobilier d’Entreprises. En effet, les jeunes PME qui se créent dans ce schéma patrimonial voient leurs possibilités de financement du matériel et de leur premier fond de roulement très fortement réduites par l’absorption quasi totale de leur moyens par l’achat du terrain et des murs de l’entreprise. Or, dans une économie moderne et en perpétuelle recherche de rentabilité, il n’est plus vraiment possible de fonctionner dans un tel système. Les acteurs de la chaîne doivent se spécialiser :

- Le promoteur construit. - L’investisseur (banques, assurances, fonds de pensions, groupes

financiers, etc.) investi dans le rachat du bâtiment comme placement financier.

- Le commercialisateur met en relation l’investisseur « rentier » et l’utilisateur « entrepreneur ».

- L’utilisateur (entrepreneur) loue selon ses besoins et le temps nécessaire les espaces dédiés à son activité.

Pour développer un tel schéma, il faut donc mettre en place les éléments constitutifs d’un marché local de l’immobilier d’entreprises :

- Un observatoire simple du marché actuel et futur : o Une évaluation précise des disponibilités foncières d’ores et

déjà inscrites dans le schéma directeur comme espaces d’activités.

o Un chiffrage du parc d’immobilier déjà construit. o Un chiffrage du parc occupé et des surfaces encore libres. o Un chiffrage des fourchettes de prix du marché local par

types de produits (usines, ateliers, bureaux) et niveaux qualitatifs (essentiellement en matière de bureaux).

o Un chiffrage annuel des transactions par type de produits. - Une approche très rapide des acteurs majeurs par le CRI :

o Accord avec un commercialisateur pour qu’il commence à prospecter le marché régional et à approcher avec le CRI les financiers.

o Opération d’envergure vers les investisseurs institutionnels marocains et surtout étrangers (Paris dans un premier

Page 30: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

30

temps) pour les sensibiliser aux opportunités dont recèle ce marché encore quasiment vierge.

o Suivi de l’ensemble de la démarche en coopération avec les banques locales et les promoteurs locaux pour les amener à changer leurs habitudes et les amener à profiter de ce schéma plus sécurisant pour eux.

- Une approche des collectivités qui doivent sécuriser leurs plans d’urbanisme car toute incertitude juridique sera un frein rédhibitoire à l’attraction d’investissements institutionnels internationaux sur ce marché qui est la condition sine qua non d’un développement économique accéléré.

Le but est donc, au terme de ce processus, de placer les créateurs d’entreprises (et leurs banquiers) devant un schéma financier plus léger à assumer puisque la quasi-totalité des prêts et aides dont ils pourront disposer sera alors bien consacrée à leur projet d’entreprise et non à un placement foncier et immobilier très éloigné de leur objectif initial et sans aucune rentabilité à court terme. Les sommes en jeu étant dés lors bien moins importants, on peut imaginer que la frilosité des banquier devant les porteurs de projets en sera diminuée d’autant. On peut également penser qu’avec un tel système, la création d’entreprise pourra se démocratiser et permettre ainsi à l’économie de la région de meknès-Tafilalet de sortir d’un carcan local constitué par quelques familles possédantes et très soucieuses de conserver cette prédominance.

Page 31: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

31

DDDIIIAAAGGGNNNOOOSSSTTTIIICCC SSSEEECCCTTTOOORRRIIIEEELLL DDDUUU TTTEEERRRRRRIIITTTOOOIIIRRREEE DDDEEE MMMEEEKKKNNNEEESSS---TTTAAAFFFIIILLLAAALLLEEETTT

Page 32: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

32

L’AGRICULTURE ET L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

Si seulement 9% de la superficie du territoire régional sont des surfaces agricoles utiles, cela représente toutefois plus de 750 000 ha, c’est à dire un potentiel très important par rapport à celui des autres régions du Maroc. Ce secteur est un facteur majeur de développement pour un territoire dont 48,4% de la population active est liée au secteur agricole. Qui plus est, l’exode rurale (2,2% de croissance annuelle de la population urbaine avec une croissance annuelle de la population régionale de seulement 1,2%) est une alerte dont il faut tenir compte si l’on ne veut pas aboutir à des déséquilibres démographiques graves, à une désertification accélérée des terres par absence d’entretien et d’exploitation équilibrés, et à une détérioration des paysages nuisible au développement de la qualité de vie et du tourisme.

Le désengagement de l'Etat des établissements publics agricoles et le plan de restructuration de la SODEA et la SOGETA qui intègre la valorisation des terres agricoles par leur redistribution a eu un effet déclencheur très fort sur l’émergence de projets dont la taille et la qualité sont de nature à modifier très fortement le paysage agricole et agroalimentaire, en termes d’aménagement du territoire, en termes économiques, en terme social comme en termes écologiques. La réussite d’un développement équilibré et dynamique de ce secteur est un enjeu majeur pour positionner fortement la Région de Meknès-Tafilalet sur la thématique « Développement Durable ». Toutefois, même si le système bancaire est assez ouvert, dans son discours du moins, aux investissements dans ce secteur – ce discours tranche assez nettement avec la frilosité envers les projets concernant les autres secteurs économiques - les crédits accordés par la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA) ne représentent encore que 14 à 20% des besoins de financement de l'agriculture et les autres banques commerciales voient leur part ne pas dépasser 3% du financement de l'agriculture. Il convient donc de rappeler aux financeurs leurs discours positifs - sans doutes lié à la fois à la garantie que représente le foncier mais aussi et surtout à une question culturelle, les cadres étant souvent issus de familles directement impliquées dans ce secteur – pour les pousser à aller plus loin dans le soutien que doivent recevoir les acteurs de cette filière. Ce secteur souffre également d’autres contraintes sur lesquelles il convient de travailler :

- La majorité des exploitations sont de moins de 5 ha. - Le statut juridique de nombreuses parcelles empêche leur vente,

donc leur exploitation.

Page 33: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

33

- Il n’existe pas vraiment d’organisations professionnelles qui coordonnent les producteurs, les processus de type assolement ou encore présentent collectivement les produits à la distribution ou à l’exportation. La taille moyenne des exploitations exigerait pourtant ce type d’organisation.

- L’organisation en filières permettant de développer la transformation des productions locales, donc de la valeur ajoutée, est souvent déficiente.

- Les ressources en eau de la région ne sont pas suffisantes à ce jour pour assumer un fort développement des productions. Sur 13 000 ha irrigués, 9 000 le sont par pompage dans les nappes phréatiques qui perdent 2 m par an. Les projets importants de développement de ce secteur sont donc voués à l’échec sans une politique draconienne

o de régulation des prélèvements, o de modification des modes d’irrigation (goutte à goutte

notamment), o de captage dans les bassins voisins (Fès) des excédents non

utilisés.

Sur le plan de l’industrie de transformation agroalimentaire, rappelons, pour mettre exergue l’importance su secteur, les conclusions de l’étude de l’Université Moulay Ismail : « La hiérarchisation des industries dans la Région Meknès-Tafîlalet fait ressortir la place privilégiée de la branche agroalimentaire qui intervient au 1er rang, tant du point de vue nombre d'établissements que du volume de production réalisé. D'un point de vue sectoriel, on relève la prédominance de l'industrie agroalimentaire avec 124,3 millions de DH, soit 61% des investissements industriels dans la région. »

Page 34: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

34

MARCHES A FORT POTENTIEL NATIONAL ET LOCAL

LES DATTES

- Le Maroc importe de façon importante des dattes pour la consommation locale. Le marché montre donc un potentiel qui est encore partiellement inexploité par les entreprises de la région de Meknès qui en a pourtant le potentiel.

- LA VIANDE

- L’élévation du niveau de vie et l’amélioration des rendements qui ont fait évoluer les prix moins vite que les revenus, font que la viande devient un produit de consommation courante dans un pourcentage de population qui s’élargit. Le marché marocain est donc en hausse et couvert en partie par des importations.

- Depuis la crise de « la vache folle », le Gouvernement a mis en place des procédures de traçabilité et des normes qui sécurisent ce marché.

- Une pépinière de 500 bovins est mise en place. C’est un départ tout à fait significatif. C’est la preuve que cette région peut se mettre en ordre de bataille sur des marchés de taille restreinte comme sur des marchés plus évidents.

LES FRUITS SECS

- Le constat est identique ici avec un marché local en hausse et des importations faute d’une production nationale suffisante.

- La région de Meknès-Tafilalet dispose d’un savoir-faire en arboriculture fruitière qui est transposable dans ce secteur.

- Les productions fruitières locales sont concurrencées par les importations à bas prix. Les fruits secs sont encore en partie épargnés par cette concurrence.

- Les fruits sont consommateurs d’eau. Les fruits secs le sont bien moins. Une telle reconversion répondrait donc à la nécessité de s’adapter aux changements climatiques.

- Il est toutefois symptomatique de constater que les documents remis par la Direction Provinciale du Ministère de l’Agriculture prône le développement des cultures de poires, pommes pêches ou abricots alors qu’il semble urgent de gérer les problèmes de ressources en eau. Cela montre les difficultés de coordination entre les autorités locales et l’absence d’une politique clairement exprimée par une communication forte que doit porter le CRI.

Page 35: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

35

LES PRODUITS LAITIERS

- Les efforts réalisés pour l’industrie bovine ont nettement augmenté le potentiel de production laitière de la région de Meknès-Tafilalet.

- Les usines de traitement existent d’ores et déjà dans la région. Les éléments majeurs de développement d’une filière du lait sont donc réunis.

- Pourtant, la région ne produit pratiquement pas de lait pour alimenter ces usines. En effet, avec 82 000 t par an pour 135 000 têtes, cela représente moins de 1,5 l par jour et par tête ! C’est donc un potentiel évident de valeur ajoutée et de revenus directs pour la population qui reste simplement inexploité faute d’organisation de la filière.

AUTRES PRODUCTIONS Les études faites par les autorités locales montrent que le potentiel de productions locales pour une consommation essentiellement locale et nationale en hausse et non satisfaite est très varié :

- Elevage apicole et production de miel, - Elevage de gibiers et de chèvres, - Production du gombo, - Production de henné, - Production de safran, - Etc.

Cette diversité entre très directement dans la stratégie royale ébauchée par l’étude Mc Kenzy en matière de biodiversité.

Page 36: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

36

MARCHES A FORT POTENTIEL INTERNATIONAL

L’OLEICULTURE

- Il est important de rappeler que le Maroc produit 50 000 t d’huile d’olives avec 590 000 ha exploités quand l’Espagne produit 600 000 tonnes pour une surface exploitée équivalente !

- Il faut également rappeler que les Etats-Unis produisent seulement 4% de leurs besoins (8000 t pour un marché de 200 000 t) et la France 10% (9 500 t pour un marché de 95 000 t). Ce marché est donc énorme et en forte croissance du fait de la prise de conscience des consommateurs occidentaux de l’importance de la nutrition dans la santé et du marketing des grands groupes agroalimentaires qui s’appuie de plus en plus sur ces notions.

- La valeur ajoutée et la marge faite sur l’huile d’Olive par rapport aux coûts de culture et de production sont très élevés. Cette culture est donc une source d’élévation sensible des revenus des agriculteurs.

- L’olivier est très peu consommateur d’eau. Cette culture est donc parfaitement adaptée à une adaptation rapide des productions agricoles de la région aux changements climatiques.

- La région de Meknès-Tafilalet concentre un outil industriel de production d’huile d’olive capable de traiter 100% de la production marocaine. C’est donc un outil performant mais totalement sous-exploité à ce jour.

- Le projet de développer très fortement cette culture est partie de ces différents constats en s’appuyant sur le déclin des revenus des cultures céréalières et sur la distribution de terres organisée par l’Etat. L’Ecole Nationale d’Agronomie et les industriels y ont apporté leur savoir-faire, ce qui montre combien une bonne liaison « recherche appliquée – demande du marché – investissement industriel – financements bancaires adaptés - décisions fortes de l’autorités publiques – benchmarking avec la concurrence » peut être extrêmement efficace.

- L’idée de caler les modes de production sur ceux des exploitations espagnoles pour les grandes surfaces et sur les exploitations italiennes pour les surfaces réduites est non seulement remarquablement efficace mais elle démontre que le Maroc et notamment la région de Meknès-Tafilalet peuvent parfaitement venir concurrencer l’Europe sur ses propres points forts.

- Le travail de l’ENA qui a permis d’introduire des variétés d’olives réduisant le décalage « mises en culture – production » de 7 ou 8 ans à moins de 4 ans a totalement modifié le business plan de ce projet. Rappelons que le Crédit Agricole a développé, sur cette

Page 37: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

37

base, des micro-crédits permettant aux petits paysans d’acquérir de la terre et des plans d’oliviers et de démarrer les remboursements lors des premières récoltes 4 ans après le prêt.

- Ce projet est très mobilisateur autour des grands industriels et propriétaires terriens. C’est à la fois indispensable pour disposer d’une offre visible à l’exportation. C’est en même temps un phénomène à surveiller de très près car une accaparation des meilleures terres redistribuées par les seuls grands propriétaires, outre les conséquences politiques sociales évidentes, empêcherait de profiter de ce grand projet sur l’olive pour obtenir un effet immédiat sur l’emploi. L’emploi sera ici le fait de la multiplication des petites exploitations, les grandes ne produisant qu’une création d’emplois minimum à l’hectare.

- L’idée de voir des associations d’entreprises de l’Olive se créer et s’organiser pour soutenir les petits exploitants et les petites entreprises est excellente. Elle doit être aidée, voire faire l’objet d’incitations.

- Enfin, la mise en place de normes de qualités de type européennes et de labels est un élément essentiel dans une perspective de conquête des marchés extérieurs, notamment américains et européens.

- Au total, le projet de transformer 300 000 ha de cultures céréalières en cultures oléagineuses concentrées sur l’Olive est un projet majeur qui a mis en lumière une grande maîtrise méthodologique des acteurs concernés. La conduite de ce projet doit servir d’exemple à d’autres projets économiques, qu’ils touchent à l’agriculture ou aux autres secteurs d’activités.

- Un danger toutefois : il semble qu’en bout de chaîne, il manque encore un travail Marketing fort sur ce projet et ses répercussions directes sur l’image du territoire. Il manque aussi et plus directement des vendeurs pour exporter cette nouvelle. C’est au CRI de se positionner en chef de file sur ce problème et de transformer ainsi ce projet en succès commercial.

LA TOMATE

- Le travail fait par l’Ecole Nationale d’Agronomie de Meknès a permis de multiplier par 3 la productivité à l’hectare des exploitations de tomates.

LE RAISIN ET LE VIN

- La production des raisins La région de Meknès-Tafilalet est considérée comme la première région productrice des raisins et des vins au Maroc. Mais « les superficies réservées au vignoble de cuve est passée de 45.000ha

Page 38: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

38

en 1955 à 10.600 ha au début 2000, principalement localisé dans le Sais Meknès dont les plantations représentent 60% du vignoble de cuve au Maroc. Le recul du vignoble a été partiellement compensé par l'extension du vignoble de table. La production de l'ordre de 245.000 t se compose de 193.000tonnes de raisins de table et 52.000t de raisins de cuve » selon l’étude de l’Université Moulay Ismail.

- La production des vins Toujours selon cette étude, « Corrélativement au très net recul du vignoble de cuve, la capacité de vinification du pays a considérablement régressé, après la fermeture d'un très grand nombre de caves. Actuellement le pays dispose de 21 caves encore opérationnelles, qui totalisent une capacité de production de 1.700.000 HL. Cette capacité est donc largement supérieure à la production effective qui se situe à hauteur de 316.000 HL. La répartition géographique des caves est marquée par une forte concentration dans le Sais Meknès qui en abrite presque la moitié (10 sur 21). »

- La production des raisins secs Enfin, rappelons que qu’une partie de la production des raisins, soit environ 4.000 à 5.000 tonnes, est destinée à la production des raisins secs. Cette activité génère une production de 1200 tonnes de raisins secs.

Si la région de Meknès-Tafilalet est donc le leader incontesté de la production viticole et vinicole marocaine, cette position n’a toutefois pas été exploitée pleinement pour nourrir une image forte de la région. C’est une position historique un peu « dormante » qu’il faudrait dynamiser.

- Les lois sur la consommation d’alcool ont fait chuter le marché de 1 Million d’hectolitres à 350 000 hectolitres. Le potentiel du marché du vin est donc un potentiel extérieur au Maroc.

- Les grands producteurs de la région de Meknès-Tafilalet sont de ce fait très liés à des distributeurs étrangers, le groupe français Castel, 1er européen et 2ème mondial, distribuant par exemple 100% de la production des Cépages de Meknès dont 85% à l’exportation.

- Les banques semblent assez réceptives aux projets lancées par les grandes entreprises du vin (Cépages de Meknès et Celliers de Meknès). Il faut s’asseoir sur cette confiance dans ce marché et son potentiel d’exportation pour inciter ces mêmes banques à financer de petits projets sur le secteur du vin pour parvenir à un rendement emplois / ha exploité plus efficace encore.

- Le retrait de l’Etat de ce secteur a placé les entreprises devant l’obligation de passer un cap en matière d’investissements. Zniber va doubler ses capacités de production dans la région de Meknès et racheter 25% des terres vendues par l’Etat pour un investissement

Page 39: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

39

total de 100 Millions de DH. Ils vont ainsi totalement modifier leur business plan pour maîtriser 100% de leur approvisionnement, ce qui n’était pas du tout leur objectif initial. Cette réactivité et cette adaptabilité montre:

o Qu’ils maîtrisent parfaitement les règles de leur marché, o Que la région est capable de donner un potentiel permettant

à une entreprise de cette taille de tabler sur une croissance de 15% par an,

o Que la région peut abriter des entreprises produisant des quantités importantes à l’échelle nationale avec une forte part à l’exportation.

- LES PRODUITS MARECHAIS

- La région de Meknès-Tafilalet produit 70% des pommes de terre et oignons du Maroc. Elle dispose d’une expertise et d’une productivité exceptionnelle au niveau national.

- En revanche, pour aller à l’exportation et répondre aux sollicitations déjà détectées (l’Italie notamment serait un client potentiel en période hivernale) il manque les processus de traçabilité indispensables. Ces techniques sont maîtrisées dans d’autres productions agricoles. Les ingénieurs locaux sont formés. Il s’agit donc d’un processus de formation des agriculteurs et d’information sur les potentiels d’exportation visés et les techniques applicables.

- Le constat d’un manque de marketing de ces produits est là encore très fortement présent dans les entretiens, comme pour d’autres secteurs. Le CRI a une place importante à investir dans ce domaine.

LES CAPRES

- Le marché est mondial et en hausse avec une offre insuffisante par rapport à la demande.

- Le câpre est une alternative intéressante aux cultures céréalières en termes économiques.

- Le câpre est également une alternative aux céréales en terme de gestion des ressources en eau.

LES PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES

- La région de Meknès-Tafilalet possède un réel savoir-faire en matière de plantes médicinales et aromatiques.

- Il s’agit là encore d’un marché mondial en hausse du fait notamment du « retour au naturel » des consommateurs

Page 40: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

40

occidentaux et du marketing des entreprises agroalimentaires, pharmaceutiques, cosmétiques ou de parfums qui tentent de capter cet engouement.

- Pourtant, il n’y a à ce jour aucune tentative d’organiser la filière sur ces productions alors même qu’elle serait

o Un facteur non négligeable d’augmentation des revenus des paysans compte tenu de la valeur marchande de ces productions,

o Un argument de poids pour attirer les industries de transformation utilisatrices.

o Un facteur image fort pour l’ensemble de la filière agricole régionale.

LE CAROUBIER

- Il s’agit d’une production directement liée à l’industrie chocolatière dont la production mondiale est en hausse.

- Le caroubier intéresse la région du « pré-rif », région qui demande un soutien fort au développement de l’emploi et des revenus.

- Cette production demande o à être mieux organisée, o à être mieux « marketée » aux niveaux national et

international, o à être reliée à une politique d’attraction d’entreprises de

transformation ou utilisatrices.

Page 41: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

41

LA FILIERE DU TOURISME

Le grand programme lancé par l’Etat en matière touristique et dénommé « la vision 2010 » avec pour objectif d’atteindre 10 M de touristes à cette échéance se décline selon 4 axes :

- La consolidation et la restructuration du produit balnéaire, - Le repositionnement du produit culturel, - Le développement du tourisme rural, - La promotion du tourisme interne.

La Région de Meknès-Tafilalet s’est pleinement engagée dans derrière cet objectif avec une l’ambition de passer de 300 000 touristes à 1 Million sur la même période. Elle est concernée que par les 3 derniers de ces axes :

- Son potentiel culturel est évident : o Meknès, ville impériale est inscrite par l’UNESCO au

« patrimoine universel de l’Humanité ». o Le site de Volubilis, la Médina, les ksours sont autant de vrais

produits touristiques. o La région dispose également de manifestations populaires

exploitables et d’un artisanat de qualité qui constituent un complément intéressant.

o Le projet « Delta », l’Agenda 21, les partenariats avec la Banque Mondiale, sont autant de perspectives intéressantes.

- Le potentiel rural de la région possède également un attrait touristique exploitable :

o La diversité des paysages et la diversité biologique des différentes composantes régionales en constituent la base (forêts, lacs, cédraies, palmeraies, sources, montagnes, dunes, etc.)

o Les activités sportives qui se rattachent à ces paysages sont également multiples (Sports d’hiver, VTT, randonnées pédestres et équestres, trekking, escalade, chasse, …)

o Les territoires régionaux semblent désormais animés sur place par des structures adaptées, « Pays d’Accueil Touristiques ».

- La région offre également des produits de niche intéressants et attire beaucoup de touristes marocains, surtout dans le sud:

o Thermalisme, o Bains de sable, o Eco-tourisme, o Agrotourisme, o Sport, o Congrès, o Etc.

Page 42: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

42

En potentiel global, la région compte environ 1500 hôtels pour 5500 chambres auxquelles s’ajoutent environ 350 résidences touristiques, une centaines de maisons d’hôtes, 1400 campings, 1 400 auberges, et un peu moins de 300 gîtes. Ce potentiel a nettement évolué en 2004 avec plus de 110 M DH d’investissements contre 25 M à 45 M les années précédentes. Pourtant, on peut avancer que

- Les capacités hôtelières ne sont ni en quantité ni en qualité à la hauteur du potentiel local.

- Les formules d’hébergement sont relativement peu diversifiées et ferment donc la porte à une partie du marché.

- La durée moyenne des séjours est inférieure à 2 jours, ce qui veut dire que cette région voit « passer » les touristes sans arriver à les retenir.

- L’animation touristique est très faible, ce qui constitue l’une des raisons de ces durées de nuitées trop courtes.

- Les établissements bancaires ne sont pas actifs sur ce thème et ralentissent les initiatives privées par une grande frilosité.

- Les collectivités locales ont une écoute positive sur ce thème mais font preuve elles aussi d’une certaine frilosité, voire d’un réel attentisme.

- Les aménagements manquants sont également liés à des décisions urbanistiques fortes à prendre comme, par exemple, l’aménagement du centre de Meknès pour redonner à certains sites historiques leur place et leur valeur touristique.

- La région n’a pas vraiment de plan de développement de cette activité, tout au plus une réelle volonté sans direction précise.

Si l’on observe les rapports rendus sur ce thème, notamment par la Délégation Régionale du Ministère du Tourisme, mais aussi au travers de l’étude de l’Université Moulay Ismail, on retrouve ce défaut majeur qui consiste à analyser relativement clairement la situation, mais à ne pas faire de propositions de stratégie innovantes ni même de stratégie au sens strict. Les conclusions sont chaque fois l’addition d’une série de propositions qui, prises une à une, semblent parfaitement étayées et judicieuses, mais mises bout à bout ne change rien à la trajectoire régionale actuelle pour développer enfin cette filière à un rythme beaucoup plus soutenu. Notamment, l’ensemble de ces réflexions est uniquement basé sur un regard interne de la région. Aucune comparaison, aucun benchmarking avec les autres régions marocaines, voire les régions concurrentes du Maghreb. A titre d’exemple, l’étude de l’Université de Moulay Ismail décortique sous-espace par sous-espace régional les potentialités et les voies de développement possibles. Elle nous explique ainsi :

- « La zone méridionale est la zone touristique par excellence. Elle recèle de nombreux sites touristiques qui demandent à être mis en valeur (Ain El Ati, dunes de sables, sources naturelles et thermales, riches palmeraies, ksour, artisanat, monuments préhistoriques et historiques...). La zone offre plusieurs produits touristiques: un tourisme écologique des oasis et de désert grâce à ses palmeraies,

Page 43: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

43

à ses dunes de sables (…) un tourisme culturel grâce à son patrimoine architectural et historique. Ce type de produit peu développé en ce moment est une dimension à encourager pour une meilleure structuration du tourisme local et régional.

- Le Moyen Atlas Central se caractérise par la diversité de ses aspects physiques et la richesse de son patrimoine humain. Le tourisme parait s'imposer comme un des principaux compléments aux activités agro-pastorales et à l'exploitation forestière. (…) Le climat montagnard du Moyen Atlas Central permet d'attirer les amateurs de neige en hiver et les estivants en été.(…) Tous ces éléments, et bien d'autres, constituent un patrimoine susceptible d'en faire une grande région touristique. Paradoxalement, la région parait manifestement sous équipée.

- La zone montagnes est aussi un lieu de tourisme potentiel avec une grande diversité et un rapport direct à la nature, donc très favorable à l’image d’une région pilote en matière de Développement Durable (pêche, chasse, randonnées...)

- La ville de Meknès : Au regard de ses potentialités, la ville de Meknès et son arrière pays sont en mesure de se hisser au rang d'un grand pôle touristique du Maroc. Il est patent que Meknès accuse un grave déficit dans la capacité d'accueil touristique. Carence quantitative, mais aussi carence qualitative, car à l'exception d'un hôtel ou deux, les autres unités ont besoin d'être rénovées et réhabilitées pour se conformer aux normes internationales. (…) Les investissements privés doivent se fixer les objectifs suivants : la réhabilitation et éventuellement l'extension des hôtels existants, la création de nouveaux hôtels, l'encouragement du développement des autres formes d'accueil touristique.

- La plaine su Sais : Les potentialités touristiques du Zerhoun sont multiples et variées. Mais le développement de cette filière nécessite un effort conjugué et l'engagement de tous les intervenants concernés. (…) Cette mise à niveau passe d'abord par l'amélioration de l'infrastructure nécessaire, puis par des actions qui visent à reconstruire l'image touristique classique du Zerhoun, basée aujourd’hui uniquement sur la visite du site de Volubilis. »

Cette description réaliste avance des pistes pertinentes prises une à une mais aucune stratégie d’ensemble. La région de Meknès-Tafilalet reste donc sans « produit d’appel » majeur et sans articulation cohérente entre ses différents produits touristiques locaux. L’idée nouvelle pourrait être d’aborder donc cette filière sous l’angle d’un concept global auquel tous les territoires viendraient apporter leurs offre en concentrant leurs efforts de développement sur les seuls éléments qui consolideraient directement ce concept. Ce concept pourrait être celui du Développement Durable à travers le mariage célébré et surtout « marketé » entre le patrimoine naturel et les touristes.

Page 44: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

44

Bien évidemment, cela inverserait complètement la pyramide des priorités locales qui, à ce jour, part très nettement de Meknès et de son patrimoine culturel et historique pour y associé sans réel lien logique et marketing les autres parties de la région. L’idée serait donc de prendre pour point de départ le sud et son image « nature et aventure » et de l’associer intelligemment aux potentialités « sport-montagne-nature » de l’Atlas, haut et moyen, à celles de la plaine et son tourisme « agro-bio-campagne », Meknès n’étant alors qu’une touche culturelle –voire congrès et affaires- sur cet édifice. Cette stratégie « tourisme naturel non balnéaire » a plusieurs avantages en termes de marketing du territoire :

- Elle permet à la région de Meknès-Tafilalet de prendre le contre-pied de l’ensemble des autres régions marocaines, voire du

Sais: tourisme Agro - bio - campagne

Meknès: tourisme culture et affaires

Atlas: tourisme sport montagne et nature

Sud: tourisme désert - aventureLogique actuelleLogique actuelle

Sais: tourisme Agro - bio - campagne

Meknès: tourisme culture et affaires

Atlas: tourisme sport montagne et nature

Sud: tourisme désert - aventureLogique proposéeLogique proposée

Page 45: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

45

Maghreb, toutes crispées sur un positionnement mariant leur patrimoine culturel et leur potentiel balnéaire.

- Elle couvre une part de territoire régional et un nombre bien plus important de produits touristiques qu’une offre basée en priorité sur le culturel qui se devrait alors de centrer son marketing sur un axe Meknès-Volubilis, stratégie a fait la preuve de ses limites.

- Elle constituerait un axe très fort d’identité commune pour l’ensemble du territoire régional, ce que ne peut faire une politique assise sur une priorité culturelle Meknès-Volubilis. Elle aurait notamment un fort potentiel mobilisateur dans la population en associant développement et protection des sites naturels par leur mise en valeur économique.

- Elle permettrait de sortir Meknès de sa concurrence frontale avec Fès dont, malgré un patrimoine moins intéressant, la notoriété reste bien plus importante. Le phénomène « Meknès, ville de passage vers Fès » que montrent les moyennes des séjours hôteliers (moins de 2 jours) serait ainsi échangée pour un concept « Meknès, ville historique, aboutissement prestigieux d’un voyage au cœur de la nature ».

- Pourquoi ne pas proposer d’ailleurs à Fès un binôme « Fès-Meknès », voir un triangle Fès-Volubilis-Meknès » pour parachever cet édifice marketing ?

- Ce positionnement Développement Durable a de nombreux effets induits intéressants dont notamment

o Une pression sur les investisseurs privés internationaux pour respecter l’esprit « Développement Durable » et réaliser ainsi des investissements « propres » (recyclage de l’eau, panneaux solaires, etc.).

o Une déclinaison « tourisme d’affaire » où cette thématique est un marché en très forte progression.

o Une signification socio-politique forte puisque cette stratégie concentrerait à la fois les investissements sur la partie la plus pauvre de la région et ferait très nettement progresser les revenus en priorité au sein de ces populations.

Page 46: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

46

L’ARTISANAT

L’artisanat est un secteur étroitement lié au Tourisme duquel il tire une majorité de ses revenus commerciaux. Officiellement 50 000, sans doute près de 100 000 si on intègre l’économie « informelle », les artisans irriguent notamment certaines parties pauvres et faiblement alphabétisées de la population. L'artisanat reste un secteur fondamental dans l'économie régionale de Meknès-Tafilalet tant par les emplois concernés donc que par sa contribution à la création de la richesse et au développement de la région. L'artisanat est considéré comme l'un des plus importants secteurs dynamiques après l'agriculture et dont le chiffre d’affaire direct est évalué à environ 20 Milliards de DH. Il présente un potentiel non négligeable de développement régional, compte tenu de la disponibilité des matières premières et de la qualification des artisans. L’artisanat souffre pourtant, dans la région de Meknès-Tafilalet, d’un manque de dynamisme du fait avant tout d’absence de vision publique à long terme. Cette absence est bien évidemment en partie liée à celle qui grève l’horizon du développement touristique. Cette hésitation collective génère une perte de confiance avec son corollaire de frilosité financière. L’étude de l’Université Moulay Ismail stigmatise par exemple le fait que « les crédits accordés aux artisans ont connu une baisse spectaculaire de 1999 à 2002 en passant 6 230 millions de DH à 2.149 millions de DH, ce qui dévoile les difficultés du secteur, qui demeure incapable de se hisser au niveau d'autres régions du pays. » Les acteurs tentent pourtant de proposer quelques pistes :

- Les collectivités locales ont lancé, à Meknès, un projet immobilier de 32 Millions de DH, RMIKA, visant à regrouper au cœur de la ville historique près de 150 PME artisanales représentant près de 2000 emplois. Ce projet tient son intérêt du fait qu’il associe les artisans à sa réalisation et les implique également dans le financement puisque pour occuper un espace, chaque PME paiera environ 22 000 DH par an, ce qui représente une somme importante, donc une obligation de développer une politique commerciale agressive. Ce système réduit donc la part de l’aide publique à environ 15 Millions de DH

- Le Ministère en charge de ces questions a lancé une première ébauche de plan qui s’appuie sur des incitation à la création de micro PME permettant de structurer mieux une activité menacée par l’économie « informelle ».

Page 47: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

47

Les artisans ont très nettement conscience des limites actuelle de la stratégie qui leur est proposée :

- Ils savent ne pas détenir les moyens de s’approprier des marchés plus lucratifs par la quantité comme la grande distribution, faute d’une organisation pré-industrielle qui leur fait défaut.

- Ils ne maîtrisent pas le jeu des normes pour aborder les marchés à l’exportation à l’exception de marchés très ponctuels.

- Ils sont limités également par le niveau de formation de leur personnel, d’où l’intégration par les artisans de Meknès de l’Initiative Nationale de Développement des Ressources Humaines qui leur permettra de capter 2,5 Millions de DH de subventions sur ce thème.

- Ils sont par-dessus tout conscients de l’absence actuelle d’une véritable stratégie marketing en matière touristique au niveau de la région de Meknès-Tafilalet et nourrissent donc des craintes pour la croissance espérée de leur chiffre d’affaire. Ceci est particulièrement vrai pour les 150 artisans qui ont fait le pari du projet RMIKA.

Notons que si la proposition d’une stratégie marketing assise sur le Développement Durable était adoptée, l’artisanat y trouverait toute sa place, lui qui traduit plus que tout autre la symbiose entre les produits de la nature et la créativité humaine. Ses déclinaisons locales prendraient ainsi tout leur sens.

Page 48: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

48

LE BATIMENT ET LES TRAVAUX PUBLICS

L’évolution de la population marocaine et surtout sa jeunesse ouvrent des perspectives très fortement positives sur le marché du bâtiment. La volonté de développer les activités économiques au niveau national ajoute encore à la tendance de croissance qui marque particulièrement ce secteur, à la fois par les besoins des entreprises mais aussi par l’élévation du niveau de vie qui devrait démultiplier la demande en matière de logements. En outre, les grands travaux d’aménagements décidés au niveau national accentuent cette embellie du secteur. Toutefois, s’agissant des entreprises de la région de Meknès-Tafilalet, elles montrent encore à ce jour une certaine immaturité dans la couverture du marché, se contentant souvent des fournitures de matériaux et des services de base sans recherche d’une valeur ajoutée supérieure. Ce constat ne peut néanmoins ne pas s’accompagner d’une analyse plus large :

- Les prescripteurs que sont les architectes et les cabinets d’études ne jouent pas leur rôle vis à vis de leurs clients en leur offrant une gamme plus large dés la conception qui introduise des matériaux nouveaux, des prestations plus affinées, des technologies nouvelles. Il convient donc de les associer à cette nécessité de monté en gamme de l’ensemble de la filière.

- La formation des acteurs de cette filière est encore très disparate. L’OFPPT doit donc entrer dans cette démarche collective pour accompagner la recherche de valeur ajoutée et l’approche de nouveaux marchés.

- L’exportation de produits pré-finis est aujourd’hui à la portée des entreprises locales du BTP. C’est donc surtout des questions de culture marketing et de formation qui ralentissent ce mouvement. A cela s’ajoute la croissance du marché local qui contente certaines entreprises dont les aspirations à l’exportation sont d’autant ralenties.

- La profession est très verticalisée et les entreprises potentiellement partenaires ne se connaissent pas, ne se parlent pas. Filalia fournit des chantiers que CEAM Bois fournit également, mais les deux entreprises pourtant très importantes chacune dans leur domaine et situées toutes deux à Meknès ne se connaissent pas. Le secteur souffre donc d’une absence totale d’animation de la filière, tache que le CRI pourrait initier sans être tenu de la gérer sur le moyen terme. Ces phénomènes de clubs sont en effet fondamentaux pour

Page 49: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

49

rassembler les potentiels par filières et exister sur les marchés extérieurs.

- La filière est encore relativement mal couverte sur le second œuvre. Il y a donc sur ce créneau des places à occuper pour de jeunes PME.

Page 50: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

50

LA FILLIERE BOIS

La filière bois est un enjeu du Développement Durable au travers de la gestion des surfaces boisées, surtout dans la perspective d’une diminution annoncée des ressources en eau du fait des changements climatiques engagés.

- La Région de Meknès-Tafilalet représente 80% de la production nationale dans ce secteur. Elle n’a pourtant pas utilisé à ce jour cette suprématie pour développer une filière solidement organisée et fortement exportatrice. Pire encore, la région importe du bois pour ses industries de transformation !

- Les industries de transformation du bois sont très peu développées. Il n’y a par exemple pas d’industrie du meuble malgré la matière première présente sur place et la demande dans ce secteur.

- En revanche, CEMA Bois qui transforme la matière première en produits de base (planches essentiellement) règne sans partage sur marché au Maroc où elle emploie 1 300 personnes dont 350 à Meknès. Mais si CEMA Bois exporte une majeure partie de sa production, celle issue de Meknès est destinée au marché local.

o CEMA Bois importe les 2/3 de sa matière première d’Afrique (cèdres et eucalyptus) alors que les forêts de la région seraient en mesure de lui fournir cette matière première, sans risque pour l’environnement, si une filière Bois était organisée.

o CEMA Bois estime que les aides à l’exportation, notamment en matière de soutien à la promotion, sont totalement dérisoires. Un tel soutien leur permettrait de développer encore leurs activités et d’embaucher.

o CEMA Bois n’a jamais eu aucune relation avec des écoles locales et notamment l’ENA, ce qui montre le travail qui reste à faire pour développer des liens opérationnels et valorisant entre les entreprises et l’enseignement.

o CEMA Bois ne développe aucune fonction tertiaire dans la région de Meknès. C’est une voie à explorer pour le CRI que de cibler ces fonctions tertiaires des entreprises installées dans la région, notamment pour ses ressources naturelles, et qui lui préfèrent Casablanca ou Rabat pour les fonctions à plus forte valeur ajoutée.

- La filière énergétique « bois » est à creuser.

Page 51: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

51

o Si les interlocuteurs locaux ont émis des critiques sur cette utilisation du bois de chauffe qu’ils jugent polluante, les experts occidentaux en Développement Durable jugent cette source d’énergie « neutre » en matière d’émission de gaz à effets de serre.

o Une expertise externe au territoire et digne de foi permettrait sans doute de confirmer éventuellement cette analyse et, dés lors, d’utiliser alors cette source d’énergie de façon plus efficace.

o Une telle confirmation serait également un excellent support de communication du territoire dans sa quête d’une identité « Développement Durable ».

Page 52: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

52

L’INDUSTRIE DU TEXTILE

- L’étude de l’Université Moulay Ismail rappelle que « les investissements de textile et cuir enregistrent un fléchissement substantiel en passant de 55% à 7% en 2003, ce qui explique le marasme et les difficultés du secteur.»

- Le Maroc a vécu des épisodes de faillites et de fermetures dans ce secteur qui tend à laisser penser qu’il est définitivement impossible d’y développer encore des activités, d’y dessiner donc un avenir.

- A y regarder de plus près, le constat est pourtant moins marqué. Si les fermetures ont été nombreuses, c’est essentiellement du fait d’un secteur qui a vécu sur le confort d’une main d’oeuvre bon marché par rapport à l’Europe ou aux Etats-Unis et qui n’a donc pas anticipé l’émergence d’autres pays producteurs de produits textiles arrivant avec des coûts d main d’oeuvre encore moins élevés.

- C’est donc plus l’absence totale de recherche d’une valeur ajoutée qui a perdu ce secteur au Maroc et c’est la recherche de cette même valeur ajoutée qui pourrait le sauver :

o Passer du rôle de « gestionnaires de main d’œuvre bon marché en qualité de sous-traitant de firmes occidentales » à celui de « vendeurs de produits à valeur ajoutée ».

o Production plus automatisée pour déplacer la compétitivité de la main d’oeuvre vers l’investissement matériel

Réactivité à la commande dans un mode de relation internet directement lié à l’organisation de la production et permettant de réduire au minimum les délais commandes – livraisons

Faire reculer les limites de la créativité en utilisant des matériels performants pour des productions plus élevées en gammes

o Intégration des accessoires pour proposer des produits finis plutôt que des produits intermédiaires à bas prix,

o Design plus élaborés pour ne pas se trouver en concurrence frontale avec les déferlantes africaines, chinoises ou du Bengladesh,

o Création de marques pour aller dans le sens des habitudes de consommation des occidentaux qui restent les principaux clients, toujours avec ce souci de monter en gammes,

o Politiques commerciales plus agressives pour « aller chercher le client » plutôt que de continuer à « attendre les

Page 53: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

53

commandes ». Ceci implique donc également une politique de formation des commerciaux ou de recrutement de compétences commerciales nouvelles et plus internationales.

o Stratégies marketing plus élaborées qui intègrent au produit les services

Utiliser la proximité culturelle notamment avec les européens pour développer des relations humaines directes et installer la confiance, par exemple en le tenant au courant en temps réel de l’avancement de sa commande ou des problèmes à surmonter,

Aider le client à régler ses propres problèmes pour passer du statut de fournisseur à celui de partenaire,

Entrer dans les stratégies de rotation accélérée des modèles en petites quantités pour aborder des marques de prêt-à-porter qui en font leur propre stratégie marketing et contourner ainsi la concurrence chinoise basée sur les grandes quantités

- Il faut noter là encore la frilosité des banques par absence de capacité à juger des projets industriels. Le cas des « Tricotages du Haut Atlas » est caractéristique de cette démarche : M Ansari, son PDG, évoque l’absence totale de soutien des banques et des autorités locales pour créer son entreprise. Il lui a fallu se trouver des alliés locaux privés qui lui ont pourtant prêté 20 M DH à 22 ans, avec un retour sur investissement déjà avéré et plusieurs centaines d’emplois à la clé.

- Rappelons enfin que les chiffres donnés par le réseau Anima montrent que le Maroc a attiré 24 projets industriels dans ce secteurs avec des créations d’emplois importantes allant au delà des 1 100 pour le premier d’entre eux. C’est une preuve supplémentaire que ce secteur peut encore avoir un avenir au Maroc s’il s’en donne les moyens.

Page 54: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

54

LES AUTRES SECTEURS DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICES

Un certain nombres d’autre secteurs sont susceptible de constituer aujourd’hui des pistes à conforter pour certaines, à explorer pour d’autres. Le principe est surtout d’identifier ceux de ces secteurs qui pourraient aider la région de Meknès-Tafilalet développer sa visibilité vers les marchés extérieurs, nationaux et internationaux, à se forger un cœur de compétences cohérent et pourvoyeur d’emplois et de progression des revenus, à entamer également une démarche d’affirmation qui lui permettrait non seulement de venir défier les occidentaux sur certains de leurs marchés mais aussi de devenir le « Nord » de certains marchés des pays du « Sud ». CHIMIE « L'investissements dans les industries chimiques et parachimiques ont connu une croissance spectaculaire en 2002. Ils ont représenté 59% du total des investissements de la région de Meknès-Tafilalet. » Cette information donnée par l’étude de l’Université Moulay Ismail n’est en soit qu’un détail mais ce détail révèle un potentiel à explorer. L’inconvénient majeur de ce secteur reste son image très controversée, en tous cas contraire à cette idée de faire de la région de Meknès-Tafilalet un symbole du Développement Durable dans le Maghreb. MINES ET CARRIERES La région de Meknès-Tafilalet dispose d’un des plus beaux potentiels marocains dans ce secteur. Néanmoins, seule une faible partie des ressources disponibles sont réellement exploitées. Pire encore, cette exploitation délaisse les activités minières pour se concentrer sur les carrières de matériaux de construction. Ces activités traditionnelles et prospères, grâce à la richesse et la diversité du substrat géologique local, fait vivre en aval 29 entreprises industrielles de taille très diverse transforment les produits de carrières en matériaux de construction plus au moins élaborés. Il s’agit là d’un marché en forte expansion du fait de la croissance démographique et urbaine et de l'augmentation de la demande sur le logement qui en découle. Cette croissance peut encore se nourrir de nouvelles productions qui pourraient parfaitement se développer dans la région pour couvrir des besoins actuellement satisfaits par une production située dans la conurbation littorale Kenitra-Casablanca. Ce secteur appelle donc trois commentaires majeurs :

- Il est encore loin d’avoir donné la pleine mesure de ses capacités dans la région mais il demande pour cela des investissements

Page 55: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

55

privés importants et donc une plus grande attention des acteurs publics aux initiatives privées parfois mal accompagnées, voire découragées (cf. le cas de la société Fratelli Locci).

- Il ne doit pas être limité aux seuls matériaux de construction dont la valeur ajoutée n’est pas très importante, d’autant que les entreprises susceptibles d’y apporter de la valeur ajouté par la transformation et l’innovation n’y sont pas incitées (cf. le cas de la société Filalia).

- Comme pour la Chimie, le secteurs des carrières et des mines ne brille pas par son image « Développement Durable ». La croissance de cette activité exigera donc en parallèle une communication très maîtrisée pour ne pas nuire à l’image régionale si celle-ci était assise sur le Développement Durable.

COMPOSANTS AUTOMOBILES ET COMPOSANTS ELECTRONIQUES Si ces secteurs ne suivent pas des logiques identiques, ils est possible toutefois de les évoquer de façon commune parce qu’ils constituent les exemples possibles d’une démarche nouvelle

- Qui s’appuierait enfin sur une autre ressource que celles du territoire (c’est le cas de l’agriculture, du tourisme, du bois, de l’artisanat, du BTP ou des mines et carrières) et ne devrait donc sa présence sur ce territoire qu’aux compétences de ses hommes et de ses femmes.

- Qui constituerait une étape dans la conquête d’une nouvelle valeur ajoutée industrielle,

- Qui aborderait des chasses gardées de certains pays du Nord ou des pays émergents les plus agressifs sur le marché mondial,

- Qui serait susceptible de positionner le Maroc et plus particulièrement la région de Meknès-Tafilalet sur un rapport d’excellence avec certains pays du Sud, lui ouvrant alors les portes de partenariats Sud-Sud à valeur ajoutée, voire de jouer le rôle nouveau de donneur d’ordre vers des industries de ces pays qui deviendraient de fait les sous-traitants de produits à valeur ajoutée fabriqués à Meknès-Tafilalet.

En 2003, le secteur des industries mécaniques, métallurgiques, électriques et électroniques représentaient 13% du total des investissements industriels dans la région de Meknès-Tafilalet. C’est un début qui mérite d’être soutenu, notamment par l’attraction d’acteurs nouveaux extérieurs à la région dans le cadre des missions de promotion du CRI. SERVICES La tertiarisation de l’activité d’un territoire est, on le sait, l’un des signes d’une modernisation son économie.

Page 56: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

56

La région de Meknès-Tafilalet possède la double caractéristique d’être à la fois peu tertiarisée et de montrer de réels besoins dans ce domaine. L’étude de l’Université Moulay Ismail recense en grande partie ces besoins par sous-ensembles locaux : « Le Zerhoun, à l'instar de beaucoup de zones rurales, souffre d'un manque relativement important en matière de services. Les créneaux susceptibles de présenter un intérêt potentiel pour les investissements privés peuvent brièvement être présentés comme suit : Des services destinés à l'agriculture (…), des services liés à la santé (…), des services destinés au transport (…) et des services destinés à la communication. » Il s’agit donc là de répondre à un marché local, important et très diversifié, pouvant avoir une réelle valeur ajoutée (vétérinaires, médecins, formations continues, services internet, etc.) et ayant des effets forts sur le développement des activités industrielles qu’elles faciliteraient, sur la qualité de vie et le niveau social et culturel, donc sur l’attractivité globale du territoire pour les investissements. Les services sont qui plus est une source d’emplois forte et par nature rarement délocalisables, donc durable. COMMERCE Le commerce entre dans la même logique que les services dans le sens où il est un facteur direct d’élévation du niveau de qualité de vie par l’accélération des échanges, la baisse des prix à la consommation par le jeu de l’élévation de la concurrence, les apports culturels liés au renouvellement et à la diversification des sources de produits proposés, parfois même la simple sensation d’entrer dans la modernité par la présence d’enseignes internationales. L’étude de l’Université Moulay Ismail se pose toutefois la question de savoir si, malgré le « franc succès de l'installation de deux grandes surfaces à Meknès, on peut se demander s'il y a encore de la place pour de nouveaux investissements dans ce créneau ? » Sa réponse qui consiste à penser qu’une bonne répartition des nouvelles enseignes sur le territoire de la ville centre permettrait d’en augmenter le nombre me semble partielle. D’une part, cette même étude rappelle elle-même que « le seul jeu des franchises des grandes enseignes nationales et surtout internationales peut ouvrir des perspectives nouvelles pour le développement du commerce moderne à Meknès », mais surtout, il semble possible d’ajouter que, compte tenu d’une part de la mutation générationelle de la population et, d’autre part de l’objectif global du territoire régional qui est d’augmenter nettement sa croissance dans l’esprit insufflé par Rabat à l‘ensemble du territoire marocain, il faut alors tabler sur une augmentation de la consommation et une transformation de celle-ci qui ne pourra plus se contenter du commerce traditionnel. Le commerce qualifié de « moderne » est donc là encore une source d’emplois importante et durable puisque attachée au marché local.

Page 57: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

57

DDDIIIAAAGGGNNNOOOSSSTTTIIICCC MMMAAARRRKKKEEETTTIIINNNGGG DDDUUU TTTEEERRRRRRIIITTTOOOIIIRRREEE DDDEEE MMMEEEKKKNNNEEESSS---TTTAAAFFFIIILLLAAALLLEEETTT

Page 58: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

58

LE ROLE DU

CENTRE REGIONAL D’INVESTISSEMENT

UN ROLE CENTRE SUR LE MARKETING DU TERRITOIRE

NE PAS SE PERDRE DANS LE ROLE D’INTERFACE AVEC L’ADMINISTRATION On l’a vu, ce rôle est dévoreur de temps et de moyens, peu valorisant, sans effets directs et forts sur la croissance locale. C’est le choix fondamental qu’il faudra faire : - soit le CRI se concentre sur des tache marketing et stratégiques,

donc sur la valeur joutée à aller chercher ailleurs pour la ramener sur le territoire régional et il sera alors le porteur de cette nouvelle façon de développer le territoire,

- soit le CRI ne fera que tenter d’améliorer une situation administrative difficile sans garantie réelle d’y parvenir, en façade d’une économie qui, elle, continuera à chercher sa croissance réelle sans la trouver.

PROPOSER UNE STRATEGIE POUR LE TERRITOIRE

VISION « MACRO-ECONOMIQUE » A LONG TERME - Bien qu’elle soit la vision des techniciens du développement, elle

doit être totalement partagée - Nécessite l’organisation d’une concertation des acteurs

concernés - Nécessite d’être « portée » par une personnalité

incontestable (Monsieur le Wali semble à l’évidence être la personne idoine)

- Elle doit s’inscrire très directement dans la stratégie royale ébauchée par l’étude Mc Kenzy

- Composantes stratégiques : Abandon de la stratégie « sauvetage du tissu existant »

Page 59: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

59

Politique industrielle et volontariste ciblée favorisant l’émergence de grands métiers mondiaux du Maroc (quel rôle pour le Maroc dans un contexte globalisé obligeant au partage des matières premières et du travail et quel rôle pour la région de Meknès-Tafilalet dans ce contexte ?)

Engagement plus agressif des acteurs publics et privés Objectif d’une contribution du secteur industriel au

niveau de 25% à 30% du PIB Rendre la croissance du territoire plus autonome par

rapport aux aléas climatiques o Composantes opérationnelles :

Indicateurs chiffrés de performance à court, moyen et long termes

Identifier les freins au développement des secteurs porteurs et les éliminer

Déceler les fenêtres d’opportunité induites par les accords de libre échange

Plan d’action concret et mesures d’accompagnements Rationaliser les ressources dédiées à la mise en œuvre

de la stratégie adoptée Assoire la politique de promotion des investissements

et d’attraction d’entreprises sur un ciblage précis par secteurs

Etablir une veille destinée à benchmarker en permanence les performances et l’attractivité des secteurs à fort potentiel

Mettre en place un mécanisme de suivi basé sur des indicateurs mesurables permettant le suivi des progrès réalisés par rapport aux objectifs fixés

Définir une politique de communication visant à renforcer la confiance de l’ensemble des opérateurs économiques locaux et nationaux et à valoriser l’attractivité réelle du territoire vis-à-vis des opérateurs économiques internationaux

Structurer le marketing du territoire à l’International en matière d’attraction d’investissements et d’exportations

VISION « POSITIONNEMENT » A LONG TERME

- Cette « vision » doit habiller l’ambition majeure et globale choisie

pour le territoire - Cette « vision » doit être facilement compréhensible pour être

partagée

Page 60: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

60

o Nécessite une forte communication au nom des partenaires pour qu’ils se l’attribuent (le CRI doit rassembler ses partenaires et porter cette communication en leur nom)

- Cette « vision » doit être l’axe majeur du Marketing de la Région de Meknès-Tafilalet.

o Elle doit permettre à la région de Meknès-Tafilalet de se positionner par rapport aux autres régions marocaines, mais aussi par rapport aux autres territoires non marocains qui sont ses concurrents les plus directs.

o Elle doit être centrée sur une thématique unique faute de quoi le message restera flou et donc totalement inefficace.

o Elle doit s’inscrire dans les tendances majeures de l’économie mondiale pour éviter l’obsolescence à court terme.

o Elle doit sortir Meknès-Tafilalet et sa région de son complexe d’infériorité qui la fait se situer, au maximum actuel de ses ambitions, comme simple sous-traitante d’une économie globale de premier plan ressenti comme inaccessible.

Meknès-Tafilalet doit se projeter dans la bataille économique globalisée en se donnant des chances sérieuses de s’y rendre « visible ». PROPOSITION FAIRE DE LA REGION DE MEKNES-TAFILALET UN TERRITOIRE PILOTE POUR

LE MAGHREB EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT DURABLE Cette proposition est une première tentative de synthèse de ce qui précède tout autant qu’une déduction tirée de l’évolution actuelle du positionnement économique de territoires qui sont d’ores et déjà entrés dans la compétition globale pour attirer investissements et emplois. Un positionnement autour du Développement Durable se déclinerait parfaitement selon le spectre d’activités de la région de Meknès-Tafilalet :

- Développement agricole contrôlé et adapté à l’évolution climatique o L’olive plutôt que les céréales o Les fruits secs plutôt que les agrumes

- Développement des activités forestières respectant le patrimoine naturel

o Redynamisation de la filière eucalyptus (le groupe CEMA Bois qui a le monopole marocain sur les agglomérés et contreplaqués pour le BTP et l’ameublement est prêt à y participer)

Page 61: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

61

o Exploitation équilibrée du cèdre (idem) o Etc.

- Développement énergétique centré sur les énergies renouvelables o Equipement de lieux publics symboliques en panneaux

solaires o Développement de l’éolien dans l’Atlas et les zones

désertiques o Politique d’attraction d’entreprises spécialisées dans le

solaire (Italie ou Brésil notamment) et développant des produits adaptés aux conditions de marché des pays émergents (ouvrant donc des possibilités d’exportations fortes vers ces pays comme vers les pays du « Nord »)

o Incitation des prescripteurs (architectes et bureaux d’études) et des utilisateurs (acquéreurs de logements neufs) au choix des énergies renouvelables

o Evaluation de la valeur écologique du bois de chauffe et exploitation éventuelle de cette source d’énergie en cas de confirmation de sa « neutralité» en matière de gaz à effets de serre (ouvrant ainsi la voie à une filière Bois dans l’énergie en complément de l’exploitation forestière à destination des produits de construction ou de l’artisanat).

- Gestion intégrée et stricte des ressources en eau o Mutation des cultures consommatrices excessives d’eau

en cultures plus économes o Incitation à l’utilisation des techniques écologiques

d’irrigation comme le goutte-à-goutte, o Incitation à la réduction d’utilisation des sulfates dans le

traitement des cultures, o Incitation aux économies domestiques, o Généralisation des dispositifs de recyclage de l’eau sur les

sites hôteliers (type Ibis Meknès) et touristiques, o Incitation des prescripteurs (architectes et bureaux

d’études) à intégrer systématiquement des options « recyclage des eaux usées » dans leurs propositions commerciales

- Développement du Tourisme à connotation écologique comme cœur de la stratégie touristique de la Région

o Tourisme du Désert autour de l’aventure / découverte / respect du désert

o Tourisme de montagne autour de l’harmonie avec la nature (randonnées pédestres et équestres balisées, parcours aventures, hébergement chez l’habitant, pistes VTT, etc.)

o Tourisme des paysages ruraux dans la plaine du SAIS

Page 62: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

62

o Tourisme culturel comme complément humain au positionnement « nature », le volet civilisationnel du Développement Durable.

- Développement d’une offre de Tourisme d’Affaire centrée sur les congrès et séminaires à thématiques « Développement Durable »

o Cette thématisation sera toujours un plus dans l’attraction de nouvelles manifestations.

o Cette thématisation permettra de mettre en cohérence les congrès et leurs compléments ludiques développés pour les touristes.

o Cette thématique « Développement Durable » est en croissance forte dans le marché des rencontres professionnelles.

- Développement d’une image « nutrition méditerranéenne » synonyme de protection de la santé autour des productions majeures du territoire

o L’olive et l’huile d’olive sont un excellent porteur pour cette image, reconnues dans le monde entier pur leurs valeurs nutritives et leurs effets sur la longévité humaine.

o La tomate, les fruits et fruits secs véhiculent les mêmes valeurs, donc le même potentiel image.

o Un secteur plantes médicinales, même réduit quantitativement, serait également un facteur cohérent dans cette démarche.

o Le même raisonnement s’applique au développement d’un petit secteur autour des plantes aromatiques en liaison avec les industries agro-alimentaires, parfums et cosmétiques qui cherchent à faire croître le « naturel » dans leurs productions et à communiquer sur cette tendance qui répond à l’attente des consommateurs occidentaux.

- Communication forte autour d’une gestion plus rigoureuse que les autres régions en matière de consommation de l’espace urbanisé.

o Etablissement d’un schéma directeur ambitieux et porté politiquement au plus haut niveau qui

traduise cette ambition économique nouvelle, anticipe ses conséquences urbanistiques pour mieux

les maîtriser, associe les acteurs économiques dans les choix faits

pour qu’ils se les attribuent et les respectent ensuite,

annoce que le développement de Meknès-Tafilalet sera désormais choisi et non plus subit.

o Veille accentuée sur la compatibilité des projets économiques avec la croissance contrôlée et cohérente de l’espace urbanisé que traduira le schéma directeur :

Page 63: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

63

éviter les implantations « sauvages » d’activités en zones d’habitation comme « Tricotage du Haut Atlas », voire « CEMA Bois ».

expliquer et valoriser ces choix pour en rendre plus facile l’acceptation, ceci d’autant qu’un maximum d’acteurs économiques y auront directement participé.

Utiliser cette contrainte comme thème de communication économique et politique, ce qui a rendra encore plus efficace.

Ce positionnement Développement Durable a de nombreux effets induits particulièrement intéressants. Le plus important est probablement qu’en matière de recherche de fonds publics et privés internationaux, c’est une thématique très recherchée par les pourvoyeurs d’aides eux-même.

ETAPE INTERMEDIAIRE A 3 ANS A PREVOIR

La « vision » à long terme est un point de départ indispensable à toute stratégie de marketing de territoire. Toutefois, au-delà du choix d’un positionnement et du travail qui permet de faire partager à tous le choix fait, il faut se donner les moyens de mener à bien les projetS qui en découlent sans perdre, au fil du temps, ce soutien acquis initialement à grand renfort de discours et d’explications. Comme l’on sait que l’espoirs collectif se nourri aussi d’impatience dans la perception des premiers résultats, on comprend que le « long terme » ne répond pas aux exigences de résultats du « temps politique ». Il faut donc ménager, dans la stratégie « long terme », des étapes intermédiaires qui permettent une consolidation politique des choix faits au travers des premiers résultats mesurables.

- Le long terme ne put être concret. Or, Les acteurs économiques

vivent d’échéances courtes et très concrètes. Scinder le projet long termes en étapes de 3 ans, c’est rendre donc le projet de territoire concret et, par conséquence directe, compréhensible au plus grand nombre. - Un échéancier permet de relancer la dynamique qui s’essoufflera mécaniquement, quelle que soit la qualité des porteurs et des résultats. Rappeler régulièrement le but et les enjeux est indispensable.

- Un rapport d’étape permet une remise en cause plus profonde des choix initiaux que ne pourrait le faire un suivi permanent

Page 64: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

64

o si le niveau décevant des résultats l’exigeait. o si le contexte national ou international venait à se

modifier radicalement par rapport aux hypothèses de départ.

Page 65: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

65

DEVELOPPER UNE STRATEGIE MARKETING ENDOGENE

OPERATIONNELLE SE POSER EN COORDINATEUR ET EN COMMUNIQUANT DES GRANDS PROJETS STRUCTURANT

Le CRI doit concentrer son potentiel sur les projets qui vont devenir la marque de cette nouvelle ambition économique :

- Les filières agricoles à fort potentiel international

• La filière oléicole pour son exemplarité de premier projet recherche-agriculture-industrie intégré et son potentiel de forte valeur ajoutée

• La filière caroubier pour son potentiel de forte valeur ajoutée par son lien avec l’industrie cosmétique

• La filière des plantes aromatiques et médicinales pour son potentiel de forte valeur ajoutée

- La filière bois dans le cadre du lancement d’une politique de Développement Durable de ce secteur

- Les aménagements touristiques majeurs

• Reconstitution d’un potentiel hôtelier performant • Infrastructures à forte visibilité • Lancement d’une politique de congrès affirmée • Etc.

- Les opérations majeures d’intégration de la politique artisanale à

la politique touristique • Projet RMIKA par exemple

- Les opérations majeures de valorisation des ressources minières

- Etc.

SE POSITIONNER COMME UN LIEU DE VALORISATION DES PORTEURS DE PROJETS INDUSTRIELS ET DE SERVICES La principale source d’emploi reste le développement du tissu de PME, ceci quel que soit le niveau de développement d’un territoire. Le développement de ce tissu a la réputation d’être limité au Maroc par un blocage culturel face à l’entrepreneuriat.

Page 66: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

66

S’il est probable que le trop petit nombre d’écoles de commerce notamment ne soit pas un facteur d’amélioration sur ce plan, il semble bien pourtant que cette absence de dynamique de création d’entreprises soit d’abord et surtout le fait d’un système inadapté qui privilégie mécaniquement l’accumulation de capital sur un petit nombre, ne sachant pas comment donner aux autres un accès minimum à ce capital : Les banques ne prêtent qu’avec des garanties excessives, les administrations sont démunies face aux créateurs et aucune action de promotion n’est menée pour amener du capital extérieur susceptible d’irriguer de façon plus homogène les porteurs de projets. Un des facteurs qui nourrie ce système est la très faible capacité d’analyse des projets industriels, donc l’incapacité à juger du risque, ce qui explique en grande partie cette politique financière trop frileuse. Le CRI a un rôle à jouer pour modifier cet état de fait et apparaître ainsi comme un accélérateur de développement autant que comme un instrument de démocratisation économique :

- Mettre en place une cellule d’analyse des projets pérenne comme le préfigure l’étude menée par l’Université Moulay Ismail fin 2005 et visant à identifier, pour le compte du CRI, une liste de projets fiables susceptibles d’intéresser les investisseurs. Cette analyse pourrait se faire de façon élargie dans le cadre d’un partenariat avec les banques et les industriels, au travers par exemple de challenges organisés par des clubs réunissant ces acteurs.

- Organiser des rencontres régulières entre porteurs de projets et porteurs de fonds extérieurs à la région.

- Lancer des challenges aux créateurs avec des récompenses même symboliques mais remis par le Waly et donc médiatisées. Les porteurs de fonds doivent avoir envie d’être mis en valeur dans ces opérations médiatiques, donc d’être plus à l’écoute des projets et de leurs porteurs. C’est aussi un moyen d’amener les épargnants locaux à tenter cette aventure de l’entreprise plutôt qu de continuer à placer leur argent dans des systèmes dormant à 3% l’an.

LANCER UNE DYNAMIQUE D’ANIMATION ECONOMIQUE

Le Marketing territorial extérieur n’a aucune chance de succès durable s’il ne peut s’appuyer sur une offre « produit » dont l’une des composantes majeures est l’animation du tissu économique local. Cette facette de l’offre « produit » est particulièrement importante dans la perspective d’une stratégie visant à implanter de nouveaux acteurs par le développement de partenariats préalables à ces implantations.

- Opérations symboliques du développement ou de la relance de certains secteurs économiques

o Mise en perspective positive du potentiel de certains secteurs en perte de vitesse (ex: textile) avec des opérations de rapprochement collectif avec des co-

Page 67: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

67

traitants potentiels ou des marchés cibles pour l’exportation.

o Manifestation favorisant la valorisation de certaines filières (ex: agro-alimentaire) et la mise en réseau de leurs acteurs pour la constitution d’une offre globale vis-à-vis des marchés extérieurs

o Etc.

- Organisation de clubs d’entreprises thématiques ou généralistes en coopération avec la CGEM afin de démultiplier les actions collectives par secteur et de lutter contre l’isolement des PME face à l’évolution de la concurrence nationale et à celle des marchés extérieurs.

- Organisation avec l’Université, les banques partenaires, les

investisseurs étrangers qui pourront avoir été attirés sur ce thème, et les opérateurs associatifs et économiques locaux, d’une chaîne de l’Innovation et de la Valorisation au travers notamment d’incubateurs, de pépinières, d’outils de financement dédiés, de systèmes de suivi et d’encadrement des porteurs de projets incubés, etc. Une grande part des maillons nécessaires est déjà présente ou en gestation mais ces maillons ne sont reliés par aucune logique de territoire pour constituer à la fois

o Une « filière » locale de projets industriels innovants o Une offre locale intégrée à présenter sur les marchés

extérieurs

IMPOSER UNE DEMARCHE D’INTELLIGENCE ECONOMIQUE

Dans ce cas aussi, le CRI devrait s’imposer comme une référence en matières de données économiques et, surtout, de mise en réseau de ces données pour en faire un outil de développement mis gratuitement au service de l’ensemble des opérateurs économiques.

- Créer un Centre de Ressource, même modeste o Information macro-économique générale mise à

disposition des porteurs de projets et des acteurs locaux. o Recensement des dispositifs financiers dédiés à la

création d’entreprises Lignes publiques de financement dédiées à l’aide

aux créateurs Financements de l’Agence Française de

Développement et des autres entités internationales mobilisables

Dispositions fiscales majeures

Page 68: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

68

Manifestations marocaines, voire étrangères (sommets internationaux du capital risque par exemple) au sein desquelles les porteurs de projets qui le désirent pourraient promouvoir leurs idées et tenter de capter des fonds, voire des partenaires.

- Lancer l’idée d’un Système d’Information Géographique intégré à l’ensemble des partenaires publics pour rendre l’information foncière fiable et pertinente, par exemple sur les disponibilités foncières et immobilières dédiées aux activités économiques.

o Cet outil unique et commun serait une traduction factuelle de l’exemplarité de la politique de Développement Durable du territoire alliant préservation des espaces et du patrimoine et organisation spatiale pertinente du développement économique

o Cet outil permettrait notamment de situer dans une démarche urbanistique les zones d’activité existantes ou en projet

L’absence actuelle de cartes est le symptôme d’une absence de politique d’aménagement économique du territoire

Cette absence insécurisante est rédhibitoire pour les investisseurs extérieurs

Cette absence est aussi celle d’une dynamique de filières géographiquement situées et organisées. Or, en concentrant et en organisant sur certaines parties du territoire certaines filières porteuses de développement, on favorise très fortement les phénomènes de partenariat qui accélèrent ce développement, et on facilite la promotion sectorielle collective, donc l’attractivité extérieure des produits et des compétences concernées.

- Développer une base de données sur l’immobilier d’entreprises o Son absence rend impossible une réponse réactive aux

besoins exprimés par les entreprises, les porteurs de projets nouveaux et les investisseurs extérieurs

o Son absence rend impossible l’idée de lancer des opérations d’attraction d’investisseurs institutionnels (banques, fonds d’assurances, fonds de pension, etc.) marocains ou étrangers pour accélérer la mise sur le marché de produits « en blanc » (à la location) adaptés à la demande des entreprises, voire aux normes internationales

o Son absence rend impossible l’analyse de la pertinence des prix pratiqués par les promoteurs privés par zones

Page 69: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

69

géographiques et type d’immobilier par rapport aux moyennes constatées sur le marché local et national et par rapport aux territoires étrangers directement concurrents de la région de Meknès-Tafilalet

o Cette absence rend impossible la connaissance du volume de transactions annuelles et ses variations qui sont pourtant une donnée essentielle de l’analyse du dynamisme économique du territoire

o Son absence rend impossible l’analyse du stock par rapport à la demande annuelle prévisible et donc d’anticiper les surabondances ou les pénuries

- Organiser, à partir du CRI, un premier embryon de gestion des

connaissances (Knowledge Management) entre les acteurs économiques du territoire

o Proposer un Intranet simple et efficace aux autres partenaires publics permettant d’instaurer un réflexe de travail collaboratif quotidien entre des structures plutôt habituées à s’isoler pour protéger leur territoire de pouvoir. Il faut donc faire de la présence et de la densité d’échanges sur cet Intranet un élément de reconnaissance

o Inciter les entreprises comme les organisations sectorielles qui regorgent souvent d’une grande masse d’information inutilisée de mettre ces informations en ligne sur l’Intranet commun. Là encore, ces contributions doivent être facteur de reconnaissance pour ceux qui s’y plieront.

o Editer sur cet Intranet des « news » mensuelle ou bimestrielle pour faire partager les succès de l’économie locale et faire que tous se les attribuent en y proposant eux-même des contributions par rotation (« le mois de la Délégation Provinciale de l’Agriculture », « le mois de l’OFPPT », etc.)

Page 70: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

70

DEVELOPPER UNE STRATEGIE MARKETING EXOGENE

OPERATIONNELLE

VOLONTE DE SE SITUER SUR LE PLAN OPERATIONNEL POUR TRADUIRE LA STRATEGIE DE POSITIONNEMENT ADOPTEE

- Evaluation des ambitions chiffrées annuelles du territoire.

Communiquer avec des résultats chiffrés que l’on peut rapprocher des objectifs en début d’année donnera une très grande crédibilité à la structure. On peut même imaginer un petit tableau de bord mensuel qui ferait l’objet de news locales et nationales sur les performances du territoire. C’est cette répétition qui fait exister un territoire dans la Presse.

- Traduction au sein du CRI par objectifs « équipes » et « individuelles » selon des repères facilement mesurables et pérennes dans le temps (c’est également un outil de management interne de l’équipe pour en motiver les membres)

CONSTRUCTION D’UNE OFFRE STRUCTUREE QUI REFLETE CETTE STRATEGIE

- Filières verticales (compétences et produits similaires reliés par des

relations donneurs d’ordre - sous-traitants) telle que celles du textile, du Bois, de l’agro-industrie, etc.

- Clusters (chaînes de valeurs ajoutées traversant différentes filières et visant un marché) qui pourraient se développer par exemple dans la sous-traitance automobile ou l’électronique.

- Offre « bassins d’emplois » : en cherchant un territoire d’accueil, un investisseur cherche un potentiel humain. Présentées comme une simple donné macro-économique supplémentaire, les ressources humaines de la région de Meknès-Tafilalet auront moins de valeur que présentées en « opportunités de compétences ». L’idée est de proposer les qualifications concentrées dans telle ou

telle partie de la région comme un « produit » de qualité que l’investisseur « achèterait » en choisissant de s’y implanter.

- Environnement infra-structurel et super-structurel. Poutr implanter une nouvelle activité, il faut lui proposer de s’insérer dans un système organisé et animé qui sera une sorte de terreau sur lequel l’entreprise va grandir. C’est un ensemble complexe dans lequel il

Page 71: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

71

faut trouver de la formation (Université Moulay Ismail par exemple ou telle ou telle formation industrielle suivant le secteur), de la recherche pour certains secteurs (l’ENSAM pour l’électronique par exemple), des infrastructures pour d’autres (les routes pour les investissements miniers par exemple, la liaison avec Tanger pour les exportations lourdes comme autre exemple). L’idée est ici de présenter à chaque prospect un panel complet centré sur son seul secteur. L’investisseur est un égocentrique dont seule la croissance de son secteur et celle de son entreprise à l’intérieur de ce secteur l’intéresse. Donc seuls l’intéressent les éléments constitutifs de c secteur et de son environnement direct. Evoquer les autres atouts brouillerait le message et l’emmènerait immanquablement vers la concurrence.

- Animation reliant les acteurs et leur environnement. Ce point est très étroitement lié au précédent. L’investisseur doit percevoir dans le secteur qui l’intéresse une dynamique forte qui relie les acteurs. Le CRI doit susciter cette animation avant de la vendre à l’extérieur.

- Offre foncière et immobilière. On l’a vue, approcher des investisseurs sans une offre immobilière et foncière cernée, chiffrée et juridiquement sécurisée serait une contre performance.

- Incitations fiscales et financières. La problématique est ici identique. L‘investisseur doit se sentir sécurisé en ayant l’impression d’avoir cerné l’ensemble des opportunités financières publiques mais aussi des contraintes, donc des risques.

- Interlocuteur unique. L’investisseur est un partenaire à la fois pressé et facilement perdu dans un territoire où il lui faut très rapidement identifier l’opportunité que pourrait représenter une implantation d se activités. Disposer d’un interlocuteur unique répondant à toutes ses interrogations et gérant tous ses problèmes est indispensable. Le CRI doit être cet interlocuteur unique.

CIBLAGE ACTIF DES INVESTISSEURS EXTERIEURS POTENTIELS SUSCEPTIBLES DE REAGIR POSITIVEMENT AU POSITIONNEMENT CHOISI Le ciblage des investisseurs ne pet se faire par une entrée géographique unique, ni même prioritaire. Cette cible géographique n’est que la résurgence d’une grille pus complexe de l’analyse marketing qui combine :

Page 72: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

72

- Un ciblage par secteurs d’activités, centrés sur des niches sur lesquelles le territoire a un potentiel réel et compétitif et sur lesquelles il a organisé une offre complète (un « package ») qu’il est en mesure de présenter de façon valorisante à l’investisseur,

- Un ciblage par fonctions d’entreprise telles qu’elles semblent être les plus probables en fonction des caractéristiques du territoire et de son offre économique et humaine réelle. Rechercher des centre de R&D ne s’organise pas de la même façon que rechercher du « manufacturing », des centres de formations, des centres de commercialisation ou des sièges sociaux.

- Un ciblage par approche probable du territoire par l’investisseur,

que l’on recherche des investissements « greenfield » ou au travers de « partenariats préalables » avec des entreprises ou des laboratoires locaux.

Si l’on combine par exemple le ciblage « sous-traitance automobile », celui d’implantations de centres de productions ou « manufacturing », celui d’implantations directes, donc « greenfield », alors le ciblage par provenances géographiques possibles amènera le CRI à rechercher plutôt en Europe ses prospects, notamment en France et en Allemagne. Cela n’exclue pas les autres marchés possibles (Espagne ou Grande Bretagne par exemple en Europe, mais cela permet au CRI de centrer ses moyens sur quelques opérations fortes et de multiplier ainsi ses chances de succès. On voit que ce raisonnement est reproductible secteur par secteur, niche par niche, et qu’il demandera ensuite de faire des choix pour ne concentrer ses moyens que sur quelques premiers secteurs. Si on privilégie le saut de valeur ajoutée souhaité, on pourrait alors faire le choix suivant :

- Tourismes pour développer l’offre tourisme « nature » avec des professionnels du secteur qui indiquerait ainsi ce qu’attendent leurs clients d’une telle destination et pourraient entrer dans des partenariats public-privés très valorisants ;

- Sous-traitance automobile pour la valeur ajoutée et l’abord d’un secteur nouveau et très internationalisé.

- Transformation agro-alimetaire pour le potentiel local et la qualité des projets(Olive par exemple) que l’on y recense.

POLITIQUE DE COMMUNICATION AU SERVICE DE LA DEMARCHE MARKETING

- Charte graphique du territoire en harmonie avec le positionnement

choisi

Page 73: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

73

- Outils d’édition et multimédia à combiner - Stand adaptable pour présence reproductible sur les salons

nationaux et internationaux - Site internet du territoire rassemblant ceux existant sous un portail

identitaire du territoire - Politique évènementielle au service de l’approche des cibles

marketing - Politique de relations presse visant la sensibilisation des cibles

marketing, donc à la fois généraliste pou l’image du territoire, et spécialisés dans les secteurs cibles pour parler plus « business ».

- Politique d’achat d’espaces institutionnels (image « corporate ») et commerciaux (image « marketing » par secteurs)

DEFINITION ET MISE EN ŒUVRE D’UNE GAMME D’ACTION MARKETING ADAPTEE

- Marketing direct (mailing, fax-mailings, e-mailings, phoning, etc) - Mission de terrain dont salons - Politique de réceptifs des prospects selon le principe du « guichet

unique » - Suivi commercial des dossiers sur le court et moyen termes au

travers notamment d’un outil CRM

EVALUATION CONTINUE DES RESULTATS

- Evaluation des données ayant pu affecter ces résultats de façon positive (bulle spéculative par exemple) ou négative (évènements internationaux, perturbation des marchés financiers, etc.) pour adapter en permanence la politique de terrain.

- Analyse des résultats individuels et collectifs pour communiquer et tenir sous pression les partenaires dont l’apport est indispensable. Le CRI ne peut rien faire seul !

****************

Page 74: Meknès - Tafilalet - ANIMA Investment Network · du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés ... Direction Régionale de l’OFPPT ... en Angola

A N I M A

A N I M A Analyse et promotion du

potentiel Régional 04 -13 décembre 2005

Meknes-Maroc

74

En conclusion, je partagerais volontiers l’idée avancée par l’Université Moulay Ismail selon laquelle « le défi n'est pas moins que de faire décoller une région, qui dispose d'énormes potentialités, riche par son histoire et sa diversité culturelle, bien dotée en ressources naturelles, disposant d'un potentiel humain appréciable, et qui se positionne, paradoxalement, à la tête du triste hit-parade de la pauvreté. »