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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 1 MANUEL D’OUTILS “AU-DELA DES BARRIERES” Un project conjoint de la Région Europe AMGE et de la Région Européenne du Scoutisme Cette publication a été réalisée grâce au support financier du Fonds Européen pour la Jeunesse du Conseil de l’Europe – merci! Equipe rédactionnelle ; Helena Bull (Girlguiding UK) Marie-Camille Jodin (Les Guides de France) Pia Engström (The Guides & Scouts of Finland) Stella Aaltonen (Europe Office WAGGGS) Sabine Germann (Europe Office WAGGGS) EUROPE REGION WAGGGS REGION EUROPE AMGE World Association of Girl Guides and Girl Scouts Association Mondiale des Guides et Eclaireuses 38 AV. DE LA PORTE DE HAL, BOX 1 B-1060 BRUSSELS, BELGIUM TEL + 32 2 541 08 80 - FAX + 32 2 541 08 99 EUROPEAN SCOUT REGION REGION EUROPÉENNE DU SCOUTISME 5 RUE HENRI CHRISTINE, BOX 327 CH-1211 GENEVA 4, SWITZERLAND TEL + 41 22 705 11 00 - FAX + 41 22 705 11 09 © Les Membres de l’AMGE et de l’OMMS sont libres de reproduire toutes les parties de ce manuel sans demande d’autorisation. Les autres organisations ou individus devont obtenir l’autorisation de l’AMGE ou de l’OMMS Publié en avril 2004, Région Europe de l’Association Mondiale des Guides et des Eclaireuses

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MANUEL D’OUTILS “AU-DELA DES BARRIERES”

Un project conjointde la Région Europe AMGE et de la Région Européenne du Scoutisme

Cette publication a été réalisée grâce au support financier du Fonds Européen pour la Jeunesse du Conseil de l’Europe – merci!

Equipe rédactionnelle ;Helena Bull (Girlguiding UK)

Marie-Camille Jodin (Les Guides de France)Pia Engström (The Guides & Scouts of Finland)

Stella Aaltonen (Europe Office WAGGGS)Sabine Germann (Europe Office WAGGGS)

EUROPE REGION WAGGGS

REGION EUROPE AMGE

World Association of Girl Guides and Girl ScoutsAssociation Mondiale des Guides et Eclaireuses

38 AV. DE LA PORTE DE HAL, BOX 1B-1060 BRUSSELS, BELGIUM

TEL + 32 2 541 08 80 - FAX + 32 2 541 08 99

EUROPEAN SCOUT REGION

REGION EUROPÉENNE DU SCOUTISME

5 RUE HENRI CHRISTINE, BOX 327CH-1211 GENEVA 4, SWITZERLAND

TEL + 41 22 705 11 00 - FAX + 41 22 705 11 09

© Les Membres de l’AMGE et de l’OMMS sont libres de reproduire toutes les parties de ce manuel sans demanded’autorisation. Les autres organisations ou individus devont obtenir l’autorisation de l’AMGE ou de l’OMMS

Publié en avril 2004, Région Europe de l’Association Mondiale des Guides et des Eclaireuses

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INTRODUCTIONIl était une fois...Pourquoi ce manuel d’outils?Comment utiliser ce manuel d’outils?Terminologie

PARTIE 1: FAIRE FACE AUX BARRIERESPréjugés, préjudices et stéréotypesAttitudes - discriminations et peursElargir nos visions - activités

PARTIE 2: L’INTEGRATION DE TOUS -NIVEAU NATIONALIntégrons-nous tout le monde? - JeuIntroduction sur l’élaboration d’une politiqueLes défis du Programme Educatif au Niveau NationalComment procéderStructure organisationnelleLes animateurs - recrutement, formation et soutienDiffusion de l’information - Conscience interne et image externe

PARTIE 3: PASSER À L’ACTION -INFORMATIONS PRATIQUES POUR LES ANIMATEURSPréparer l’unité à l’intégration – animateurs et membresTrouver des informations sur le handicapGuides et Scouts avec un handicapMéthodes de communicationActivités guides et scoutes

REFERENCES

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PréfaceRemerciements

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Contenu

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PREFACE

Beaucoup de livres, de manuels d’outils et autres matériels traitent de la diversité et des possibilitésde programmes et d’activités destinés aux personnes ayant des besoins spécifiques. Un nouveloutil comme celui-ci, appelé “Manuel d’outils Au-delà des Barrières”, qui recueille divers exemplesde travail, était-il réellement nécessaire ? Il suffit de l’ouvrir et vous trouverez vous-même la réponse.Vous y décèlerez des informations, des points de vue, des activités et des propositions émanantde beaucoup d’Associations européennes Guides et Scoutes ayant intégrés totalement despersonnes avec un handicap dans leur programme et activités. Vous trouverez également différentesapproches, politiques et solutions, toutes reflétant la riche diversité des Associations européennes.Cependant, toutes ont un point commun, elles pensent toutes que le Guidisme et le Scoutismepeuvent apporter une contribution considérable dans l’éducation et la croissance des jeunes avecun handicap. Nous pensons que ce domaine passionnant du Guidisme et Scoutisme devrait êtrepartagé avec le plus de personnes possible et nous espérons que vous serez encouragés à ainsifranchir les ‘barrières’.

Ce manuel apportera au lecteur des informations, des inspirations et des défis. L’information estcapitale pour la société de ce troisième millénaire, et c’est cette information que nous voustransmettons.D’abord, nous voulons vous démontrer quelle est la situation au sein de différentes organisations,institutions et nos Associations Membres européennes.Deuxièmement, nous voulons vous inspirer. L’inspiration vous guide vers de nouveaux modes detravail et peut vous aider à agir différemment. Quelques histoires racontées sont source d’inspiration,comme le sont différentes propositions de projets et d’activités, que nous avons intégrées dans cemanuel. Il y a tant de différentes propositions que vous trouverez certainement celles qui répondentà vos besoins.Enfin, vous serez mis au défi. C’est grâce aux défis que nous partons à l’exploration et que nousnous mesurons à l’inconnu. Si vous voulez marquer une différence, vous devrez dépasser desbarrières. Il est aventureux de regarder au-delà des barrières et de les franchir.Vous trouverez des propositions dans ce manuel d’outils qui vous aideront à surmonter les barrièresdans vote esprit, votre groupe et dans la société. Le Guidisme et le Scoutisme ont acquis del’expérience en franchissant les barrières et en réalisant des choses différentes. Mais les Guideset Scouts savent aussi que tout ne peut être changé en un jour.

Sans tenir compte du temps nécessaire à la réalisation d’un changement, nous espérons que cemanuel vous aidera à faire la différence, enrichira le Guidisme et le Scoutisme et l’ouvrira au plusgrand nombre de personnes possible, sans se soucier des origines, de la race, culture, nationalitéet/ou handicap.

Barbara Calvi Markus PieperVice-Présidente Vice-PrésidentComité Europe AMGE Comité Européen du Scoutisme - OMMS

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Remerciements

� Équipe rédactionnelle : Helena Bull (Girlguiding UK), Marie-Camille Jodin (Guides de France),Pia Engström (Suomen Partiolaiset – Finlands Scouter), Stella Aaltonen et Sabine Germann(Bureau Europe AMGE)

� Illustrations : Clémence Jodin (Guides de France)� Équipe de supervision : Markus Pieper (Comité Européen du Scoutisme - OMMS) et Barbara

Calvi (Comité Europe AMGE)� Lectrices : Jocelyne Gendrin-Guinebault (Bureau Européen du Scoutisme - OMMS) et Heather

Roy (Bureau Europe AMGE)� Traduction française : Dominique Theunis (Bureau Europe AMGE)� Tout le personnel du Bureau Europe AMGE, pour leur soutien continu� Plusieurs animateurs, pour leurs citations

Les Associations et leurs représentants :� Belgique, Vlaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen – VVKSM : Veerle Albrecht� Belgique, Guides Catholiques de Belgique – GCB : Françoise Cremer� Belgique, Les Scouts - Fédération Catholique des Scouts Baden Powell de Belgique� Finlande, Suomen Partiolaiset – Finlands Scouter - SP-SF� France, Guides de France - GdF� France, Scouts de France - SdF� France, Eclaireurs et Eclaireuses de France, EEDF� Allemagne, Verband Christlicher Pfadfinderinnen und Pfadfinder – VCP : Therese Zimkowsky� Grèce, Soma Hellinidon Odigon – SHO : Demi Moraitou� Grèce, Soma Hellinidon Proskopon – SHP : Kostas Velikos� Italie, Associazione Guide e Scouts Cattolici Italiani – AGESCI : Fabiola Canavesi� Italie, Corpo Nazionale Giovani Esploratori ed Esploratrici Italiani – CNGEI : Tiziano Mailli����� Les Pays-Bas, Scouting Nederland – SN : Suzanne Duffels� Pologne, Zwiazek Harcerstwa Polskiego – ZHP : Dorota Kolakowska, Pawel Smardz� Serbie & Monténégro, Savez Izvidjaca Srbije i Crne Gore – SISCG : Isidora Juricevic� Suisse, MSdS/PBS, Mouvement Scout de Suisse – MSdS : Patricia Wegmann, René

Emmenegger� Royaume-Uni, Girlguiding UK, GG UK : Nicky Bull, Amal Garnham� Royaume-Uni, The Scout Association – TSA : Chris Nagle, Sue Burton

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 5

INTRODUCTION

Il était une fois….

En 1995, un séminaire conjoint, intitulé “ Guidisme et Scoutisme – l’animation avec des jeuneshandicapés ”, a été organisé par la Région Europe AMGE et la Région Européenne du Scoutisme.Le but de ce séminaire était “d’examiner pourquoi et comment le Scoutisme et le Guidisme travaillent– et ont la possibilité de travailler – avec les jeunes présentant des handicaps physiques et mentaux.”Les participants envoyèrent une recommandation aux deux Comités européens et auxOrganisations Membres/Organisations Scoutes nationales en Europe demandant d’entreprendreune action pour soutenir le Guidisme et du Scoutisme dans leur travail avec les personnes avecun handicap. En 2002, a suivi un séminaire, intitulé “Au-delà des Barrières”, dont le but était de “préparer les participants à l’animation et à la réalisation d’activités Guides et Scoutes accessiblesaux personnes handicapées ”

À la fin du séminaire “ Au-delà des Barrières ”, les participants ont ressenti le manque de soutienpour les animateurs accueillant des personnes avec un handicap. En vue d’aborder ce sujet, lesparticipants ont soumis une recommandation à la Région Europe AMGE et la Région européennedu Scoutisme pour qu’elles élaborent ensemble en 2003 un projet d’un an, destiné à regrouper lesbonnes pratiques et à produire un matériel de formation à utiliser par les Organisations MembresNationales. Ce projet devrait soutenir les animateurs qui accueillent des personnes avec unhandicap, soutenir les Organisations Membres Nationales dans leur programme éducatif actuel,et encourager celles qui sont sans politique précise à commencer à réfléchir au sujet. Enfin, ilfavoriserait l’échange de coopération internationale et culturelle.

L’Union Européenne désigna 2003 l’Année Européenne des Personnes Handicapées et lesparticipants espéraient que, par le biais de ce projet, l’AMGE et l’OMMS pouvaient participer àl’intégration des enfants et adultes avec un handicap. (www.eypd2003.org)

Comme ce projet est une initiative européenne de la Jeunesse, un financement partiel a étédemandé pour le projet et attribué par du Fonds Européen de la Jeunesse (http://www.coe.int/).La majorité des membres de l’équipe éditoriale ont participé au séminaire ‘Au-delà des Barrières’.Ils avaient entre 20 et 28 ans et étaient tous membres de l’AMGE ou de l’OMMS.

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Pourquoi ce manuel d’outils ?La Convention des Nations Unies relatives aux Droits de l’Enfant(www.unicef.org/crc) établit, entre autres, que les enfants ont le droit à:� L’égalité, sans aucune forme de discrimination raciale, de couleur,

de religion, de sexe ou de nationalité.� Un développement mental et physique sain� Des soins spécifiques pour les personnes avec un handicap� L’affection et l’attention� L’enseignement gratuit ; de se livrer au jeu ; aux loisirs.� La protection contre la persécution et à un épanouissement dans un

esprit de fraternité et de paix.

Baden-Powell réalisa très tôt que le Guidisme et le Scoutisme pouvaientêtre bénéfiques à tous les jeunes y compris aux jeunes avec un handicap :Ils ne veulent ni tests ni traitements spéciaux qui ne soient absolumentnécessaires” (Source Baden-Powell, Aids to Scoutmastership, op. cit., p.54)

La Mission proclamée par l’OMMS.

La mission du Scoutisme est de contribuer à l’éducation desjeunes, en partant de valeurs énoncées dans la promesse et laloi scoutes, afin de participer à la construction d’un mondemeilleur peuplé de personnes épanouies, prêtes à jouer un rôleconstructif dans la société. Pour y parvenir :- il propose aux jeunes d’entrer, tout au long de leurs années deformation, dans un processus d’éducation non-formelle- il utilise une méthode originale selon laquelle chacun est leprincipal artisan de son propre développement pour devenir unepersonne autonome, solidaire; responsable et engagée- il les aide à développer un système de valeurs basées sur lesprincipes spirituels, sociaux et personnels exprimés dans laPromesse et dans la Loi.

La Mission proclamée parl’AMGE

Permettre aux filles etjeunes femmes dedévelopper pleinementleur potentiel de citoyennesdu monde conscientes deleurs responsabilités

Ces Missions englobent toute personne. Toutes les Associations et les Membres d’Associationsdoivent essayer de réaliser ces idéaux en acceptant des membres sans prise en considération deleur passé, nationalité, handicap, couleur ou croyance. Nos principes communs sont d’encouragernos jeunes à développer leur plein potentiel et à devenir des membres responsables de notresociété.

La Conférence Mondiale de l’AMGE et la Conférence Mondiale du Scoutisme (OMMS) ont prisdifférentes décisions et résolutions à propos de ce sujet dans le passé.

En 2002, La Conférence Mondiale du Scoutisme (OMMS) adopta sa nouvelle stratégie comportant7 priorités. Le but de la priorité stratégique 4 “Ouverture” vise à aider les organisations Scoutesnationales à identifier besoins des jeunes et des adultes dans les secteurs de la société où leMouvement n’est pas encore présent, y compris les personnes avec un handicap et à y apporterdes réponses.

Le thème triennal de l’AMGE ‘Nos Droits, Nos Responsabilités’ (2002-2005) explore les droits dechaque individu, et les responsabilités qui en découlent. Des activités pratiques sont proposéespour traiter de principes importants relatifs à la confiance en soi, la prise de conscience des autreset la coopération qui existe entre les individus et les groupes (y compris les personnes avec unhandicap).

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Le Guidisme/Scoutisme est ouvert à tous, parce que nous croyons que chacun est importantdans la société et que nous pouvons tous vivre et travailler ensemble à la construction de l’avenir.

La diversité de nos affiliés n’est pas une “Bonne Action”, c’est une nécessité : organiser desactivités destinées à des membres très différents entre eux nous aide à tenir notre promesse etnotre loi! Par exemple : � Apprentissage de l’égalité� Acceptation de défis� Développement de relations riches entre les personnes� Apprentissage de la tolérance, faire de son mieux� “Les Scouts acquérront une vision qui va au-delà de leur environnement immédiat. Ils seront

davantage aptes à comprendre et surmonter les préjugés et préjudices. Ils seront capablesde se considérer sous une perspective différente.” (Source : the “we can” kit: promotingScouting and overcoming handicap / Programme Service / 1989 World Scout Bureau, Geneva/ Section B)

� “La présence d’un handicapé dans une section nous amène à découvrir que la normalité estbien relative, elle nous confronte à la diversité des êtres et à l’originalité de chacun, elle nousapprend à vivre en tenant compte de tous les autres” (Source : FSC Belgique “il suffit depasser le pont”, Editions FSC, Bruxelles 1982, p. 10)

“Cela représente un travail énorme, et… tant mieux!”

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) insiste plus sur la santé et son fonctionnement quesur le handicap. Avant, le handicap commençait là où la santé finissait : dès que vous étiezhandicapé, vous étiez mis dans une autre catégorie. Aujourd’hui, par contre, l’OMS a conçu uninstrument de mesure du fonctionnement de l’individu dans la société, peu importe sa déficience.Ce changement se situe davantage au niveau de la santé plutôt que celui de l’incapacité. Cetteclassification reconnaît aussi le fait que chacun puisse un jour ou l’autre expérimenter desproblèmes de santé, et donc de handicaps. Ce qui démontre que le handicap ne touche pasnécessairement qu’une simple minorité de gens mais est surtout une expérience humaine

Que souhaitent les personnes avec un handicap ?“Rien de spécial, rien d’extraordinaire. Nous voulons simplement être en mesure d’aller à l’écolede notre quartier ou secteur, d’accéder à la bibliothèque publique, d’aller au cinéma, de prendreun autobus, aller faire des courses au centre-ville ou pour aller voir des amis ou des parents àl’autre bout de la ville ou du pays. Nous souhaitons également avoir accès au bureau de vote,comme tout le monde, les jours d’élections. Nous voulons pouvoir nous marier, travailler, et avoirles moyens d’élever nos enfants. Nous voulons encore des soins médicaux de bonne qualité etfinancièrement abordables. Nous souhaitons enfin être considérés comme des personnes à partentière, intégrées à la société, et non pas comme des individus à cacher, à prendre en pitié oudemandant la charité.”Adrienne Rubin Barhydt, 10 avril, 1996 (Source : www.disrights.org)

Comme démontré dans les paragraphes précédents, il est clair qu’il est possible d’offrir un Guidismeet un Scoutisme aux personnes avec un handicap, mais que des appréhensions et des ignorancessubsistent encore souvent lors de discussions sur ce sujet. Ce manuel d’outils se penche sur letravail avec les individus à déficience physique ou mentale. Il est destiné à encourager lesAssociations et les membres des Associations à accepter que le Guidisme et le Scoutismeconsistent en une activité positive pour les personnes avec un handicap et que le Guidisme et leScoutisme tirent un bénéfice de vivre cette aventure avec des personnes avec un handicap.

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Comment utiliser ce manuel d’outils ?

Ce document n’a pas pour objectif d’offrir des solutions : son but est de stimuler les discussions etde proposer aux animateurs une méthode pour trouver eux-mêmes les meilleures solutions. Cemanuel regorge d’exemples qui, pour la plupart, relèvent de situations réelles vécues par lesAssociations de l’Europe entière. De la même manière, ces exemples ne sont pas des règles,mais révèlent plutôt des idées de bonnes pratiques et d’activités.

Ce manuel d’outils est divisé en trois parties : Faire face aux Barrières, L’intégration de tous etPasser à l’action. Chaque partie peut être utilisée seule comme outil de formation, ou des chapitrespeuvent en être extraits, et utilisés individuellement pour un cas plus spécifique.

Faire face aux BarrièresCette partie examine les principales barrières psychologiques auxquelles les animateurs doiventfaire face lorsqu’ils sont avec des personnes avec un handicap. Il peut servir de référence auxanimateurs comme base de formation ; certaines activités peuvent également convenir commebase d’activités destinées à des plus jeunes.

L’intégration de tous - Niveau nationalCette partie est amenée à être utilisée au niveau national des Associations, et ainsi provoquer desquestions à propos des politiques actuelles et les manières d’intégrer, de recruter et de soutenirles personnes avec un handicap. Le début de cette partie consiste en un jeu « Intégrons-nous toutle monde ?” visant à relever les questions importantes avant d’utiliser les différents autres chapitres.Cette partie se concentre sur la façon d’améliorer les choses au sein de l’Association de tellemanière que davantage de jeunes puissent participer aux activités offertes localement.

Passer à l’action – Informations pratiques pour les animateursCeci consiste en la partie pratique destinée aux animateurs afin de réaliser qu’il n’y a “pas deproblèmes, seulement des défis”. Ces outils donnent des idées aux animateurs et les encouragentà penser de manière créative.

L’équipe rédactionnelle espère que vous apprécierez ce manuel d’outils et trouverez son contenuutile.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 9

TerminologieLa terminologie utilisée dans ce manuel a été adaptée lors de sa traduction en français. En effet,lors du séminaire “Au-delà des Barrières”, les participants se sont rendu compte que l’une desgrandes barrières à franchir était la terminologie utilisée dans différents pays ; par exemple desmots décrivant certains handicaps dans un pays étaient considérés comme termes d’offensedans un autre pays. Il est évident que la terminologie évolue continuellement et que les différencesculturelles doivent être respectées. À ce propos, nous encourageons chaque Association à utiliserles termes appropriés à sa propre langue, elles ne doivent en aucun cas se sentir forcées d’utiliserles mots qui ne leur sont pas coutumiers.Vous trouverez ci-dessous la terminologie utilisée dans ce manuel d’outils.

Termes propres aux Guidisme et Scoutisme :� AMGE : Association Mondiale des Guides et des Eclaireuses www.wagggsworl.org� OMMS : Organisation Mondiale du Mouvement Scout www.scout.org� AMGE et OMMS : réfèrent à l’AMGE et l’OMMS ensemble� Guidisme : réfère aux activités, programmes, principes de l’AMGE� Scoutisme : réfère aux activités, programmes, principes de l’OMMS� Guidisme et Scoutisme : réfèrent aux Guidisme et Scoutisme ensemble� Guides : réfère aux membres/affiliés de l’AMGE� Scouts : réfère aux membres/affiliés de l’OMMS� Un Guide/Scout, Guides et Scouts : réfèrent aux membres/affiliés de l’AMGE et/ou de l’OMMS� Organisations Membres Nationales ou Associations : les Organisations Membres de l’AMGE

et les organisations Scoutes nationales� Animateurs : réfère aux animateurs d’une unité ou d’un groupe� Unité : plusieurs jeunes de la même tranche d’âge (ils forment des unités de Lutins, unité

d’Eclaireurs, unité de Routiers, etc…)� Groupe : plusieurs unités de tranches d’âges différentes/ensemble de quelques personnes� Programme Educatif se réfère aussi au Programme des Jeunes

Généralités dans le Manuel d’Outils :� Les personnes avec un handicap : personne ou Guide/Scout avec une défaillance ou un manque

(résultant d’une détérioration) de capacité à agir selon une manière considérée comme normalepar la société.

� ONGs : Organisations Non-Gouvernementales. Ex. AMGE, OMMS, la Croix-Rouge, beaucoupd’organisations caritatives pour personnes avec un handicap.

� RP : Relations Publiques� Éducateur/accompagnant : une personne qui assiste une personne avec un handicap dans sa

vie de tous les jours� Spécialiste des handicaps : une personne qui a une connaissance importante en matière de

déficiences et incapacités, la connaissance peut être relative aux fonctions physiques oumentales (docteur, psychanalyste, etc)

Méthodes de Travail� Exclusion : absence de conscience de besoins spécifiques, de traitement, de soins.� Séparation/ségrégation : conscience de besoins spécifiques dans une exclusion sociale,

traitements et soins étant envisagés séparément.� Assimilation : processus par lequel un groupe minoritaire adopte graduellement les habitudes

et attitudes de la culture prédominante.� Intégration (partielle) : conscience des besoins spécifiques dans une intégration sociale,

traitements et soins envisagés dans une approche d’intégration.� Inclusion ou intégration totale : les besoins spécifiques sont considérés comme normaux, tout

le monde a des besoins spécifiques ; traitement individuel intégrant une structure sociale.

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Remarque : dans la traduction française de ce manuel d’outils, nous utilisons les termes communsd’“ intégration ” ou “ intégration totale ” pour la traduction du terme anglais “ inclusion ”. L’inclusionou intégration totale est un idéal à atteindre lors du Guidisme et Scoutisme avec des personnesavec un handicap.

Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé (CIF) appuyée parl’Organisation Mondiale de la Santé (OMS 2001) ” http://www3.who.int/icf/icftemplate/cfm� Fonctions organiques : les fonctions physiologiques des systèmes organiques (y compris les

fonctions psychologiques)� Structures anatomiques : parties anatomiques du corps, comme les organes, les membres et

leurs composantes� Déficiences : problèmes dans la fonction organique ou la structure anatomique, tel un écart ou

une perte importante� Activité : l’exécution d’une tâche ou d’une action par une personne� Participation : implication dans la vie réelle� Limitations d’activité : difficultés que rencontre une personne dans l’exécution de ses activités� Restrictions de participation : problèmes qu’une personne peut rencontrer dans son implication

dans une situation de vie réelle� Facteurs environnementaux : l’environnement physique, social et attitudinal dans lequel les

gens vivent et mènent leur vie (cela constitue soit un obstacle ou au contraire un effet facilitateurau fonctionnement de la personne)

� Incapacité/handicap sont les termes génériques pour désigner tout ou partie de : déficiencede la structure organique ou de son fonctionnement, une limitation dans les activités, ou unerestriction à la participation.

En relation avec un handicap :� Déficience : perte de capacité ou de fonctionnement provenant d’un disfonctionnement ou

d’un manque dans l’organisme� Incapacité/invalidité : restriction ou manque (résultant d’une déficience) de l’aptitude à mener

une action d’une manière considérée normale par la société.� Handicap : désavantage pour une personne résultant de toute forme d’incapacité ou de

déficience qui la limite ou l’empêche d’exécuter une activité. Remarque : le terme ‘handicap’est utilisé couramment dans toute l’Europe.

� Déficience physique : perte ou manque dans le développement d’une fonction spécifique oude la structure organique, que ce soit au niveau de la mobilité, des sens, de la coordination oude la parole, mais excluant toute déficience mentale

� Troubles du langage : perte ou manque dans le développement de la fonction de la parole.Une personne peut éprouver des difficultés de langage, des défauts de langage ou une absencetotale du langage.

� Déficience sensorielle : usuellement relatif à toute défaillance visuelle ou auditive.� Déficience visuelle : perte ou manque dans le développement de la fonction de la vue. Une

personne peut être malvoyante ou aveugle.� Déficience auditive : perte ou manque dans le développement de la fonction de l’ouïe. Une

personne peut être malentendante ou sourde.� Déficience mentale/troubles de l’apprentissage : perte ou manque dans le développement de

la pensée, qui engendre des déficiences importantes dans le développement de l’intelligenceet la fonction sociale

Remarque : dans les exemples donnés, nous avons essayé de garder, lors de la traduction, laterminologie choisie par les Associations.

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PARTIE 1 : FAIRE FACE AUX BARRIERES

“La vie n’a pas de limites, excepté celles qu’on lui donne”Les Brown

Cette partie vise à inciter les personnes impliquées dans le Guidisme et le Scoutisme à prendreconscience qu’au sein même du Guidisme et du Scoutisme, les préjugés, stéréotypes et toutesformes de discrimination envers les personnes avec un handicap existent réellement. Dans lemême sens, elle encourage les Guides et Scouts à reconnaître leurs propres attitudes, positiveset négatives, qu’ils ont envers les personnes avec un handicap.

Espérons que cette partie prépare les personnes, unités, groupes ou Associations à réfléchir surleurs attitudes par rapport aux handicaps. Les comportements personnels étant définis, leschangements peuvent être plus facilement opérés.Il existe plusieurs barrières à l’intégration des personnes avec un handicap au sein du Guidismeet du Scoutisme, certaines sont des barrières physiques, faciles à percevoir. Par ex., commentune personne à mobilité réduite peut-elle participer à une randonnée ou à un camp ? D’autresbarrières sont bien moins évidentes et pourtant causent autant de problèmes. Cette partie examineles barrières masquées que sont les préjugés, préjudices et stéréotypes, craintes, discriminationset attitudes.

Cette partie n’a pas l’intention de supprimer totalement ces barrières masquées, mais l’informationet les activités proposées devraient aider à l’identification de toutes les barrières existantes, etainsi les surmonter par le biais de l’information et de l’éducation.Il est toujours important de se rappeler que les personnes avec un handicap ne sont pas toutes lesmêmes… Les déficiences sont très diverses, et les personnes avec un handicap ne forment pasun groupe, mais sont des individus à part entière. En outre, il ne s’agit pas de “ eux ” et de “ nous ” !Nous devons travailler ensemble ! “Nous” ne savons pas ce qui est le mieux pour “ eux” !Tout être humain connaît, à un certain moment de sa vie, une situation d’incapacité, soit du fait dela méconnaissance d’une langue étrangère, le manque de capacités sportives, de compréhensionculturelle, de problèmes physiques ou maladie mentale. Dès lors, beaucoup d’entre nous peuventdéjà commencer à identifier les sentiments liés à une situation de déficience.

Trois chapitres se suivent. Le premier traite du sujet ‘Préjugés, préjudices et stéréotypes’, le second‘Attitudes - discriminations et peurs’. Tous deux expliquent et donnent des exemples de certainesbarrières vécues par des personnes avec un handicap au cours de leur vie. Le dernier chapitre,‘Élargir nos visions - activités’, propose des jeux et activités pouvant être utilisés parallèlementavec l’un ou l’autre des deux chapitres précédents.

Cette partie peut servir de base de formation pour tous les membres des Associations ;quelques activités conviennent également pour les membres plus jeunes.

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Page 12 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Préjugés, préjudices et stéréotypes

À la fin de ce chapitre, les personnes impliquées devraient être capables de définir les préjugés,préjudices et stéréotypes auxquels les personnes avec un handicap se heurtent au sein duGuidisme et du Scoutisme.

Définitions� Préconception, préjugé : une opinion ou

une perception formée avant d’avoir lesconnaissances ou expériencesadéquates

� Préjudice : une perception hostile ou unjugement négatif formé avant ou sansles connaissances ou l’examen desfaits, et qui peut causer du tort

� Stéréotype : «une généralisation àl’ensemble d’un groupe decaractéristiques possédées par unepartie seulement d’un groupe”.(Définition issue de REPERES, lemanuel pour la pratique de l’éducationaux droits de l’homme avec les jeunes,Conseil de l’Europe http://www.coe.int/compass).

Connaître les préjugés fait partie de notre processus de socialisation etsont très difficiles à modifier ou éradiquer.

C’est important de se rappeler que chaque individu ressent des préjugés, préjudices et stéréotypesde manière différente ; ceux-ci sont basés sur l’expérience de vie de chacun. Les préjugés,préjudices et stéréotypes ne sont pas que négatifs ; ils nous servent à “classer” nos expériencespour apprendre et comprendre ce qui nous arrive à nous et autour de nous. Par exemple, si unGuide/Scout n’a jamais rencontré de personne sourde et qu’on lui avait dit que toutes les personnessourdes ne comprenaient pas le langage parlé, alors, ce/tte Guide/Scout croira que toutes lespersonnes sourdes ne le comprendront pas. Du fait que les préjugés, préjudices et stéréotypes sebasent sur l’expérience de la vie, il est dès lors possible de les changer grâce à la connaissance etaux nouvelles expériences. Donc, le Guide/Scout n’ayant jamais rencontré de personne sourdepourrait corriger ses croyances en réalisant que certaines personnes sourdes comprennent lelangage oral, que certaines peuvent communiquer par le langage des signes etc. et, en outre, il/elle peut rencontrer des personnes sourdes qui peuvent l’aider à comprendre mieux le handicaplié à la surdité.

Certains pourraient poser la question, “ comment les préjugés, préjudices et stéréotypes peuventêtre la cause des barrières envers les personnes avec un handicap qui joignent le Guidisme et leScoutisme ? ”. Nous devons nous rappeler que chaque individu possède une expérience et uneconnaissance différentes des handicaps, et donc, en développant la connaissance et l’expérience,il est possible de changer ses préjugés, préjudices et stéréotypes. Il est également important dereconnaître que les préjugés, préjudices et stéréotypes créent des barrières pour les personnesavec un handicap désirant devenir un/e Guide/Scout.

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ExemplesUne jeune animatrice écrivit : “ Lorsque j’ai postulé pour devenir jeune animatrice, ma candidaturea été rejetée sous le prétexte que j’étais physiquement handicapée. Les responsables ayantrejeté ma candidature pensaient que j’étais incapable de m’occuper de jeunes enfants à causede mon incapacité physique, même si les responsables de ma connaissance approuvaient mavolonté de devenir animatrice. Je classifierais ceci comme un cas de discrimination directe parceque le Conseiller des Jeunes Animateurs et le Commissaire de District avaient porté un jugementbasé sur de mauvaises informations. Ils ne m’avaient pas vu animer une réunion et donc étaientincapables d’évaluer mes capacités ”.

Elle écrivit aussi :“ Une autre circonstance de discrimination directe du Guidisme envers moi, a été lorsque je n’aipas pu rejoindre une Unité de Lutins dans la ville où je vivais parce que j’étais handicapée. Donc,je devais me rendre dans une Unité de Lutins éloignée d’environ trente minutes ou plus de mamaison. Ce qui signifiait que je devais parcourir toute cette distance pour me rendre à l’Eglise ouà d’autres événements. ”

Ces exemples démontrent comment on peut porter des jugements sur une personne avec unhandicap sans connaître la PERSONNE - juste sur de simples informations sur le HANDICAP.

Que faire ?Les préjugés, préjudices et stéréotypes sont des opinions, des jugements ou des soupçons. Ilspeuvent changer en développant la connaissance, la confiance en soi et la prise de conscience.Dans le chapitre “Elargir nos visions - activités” vous trouverez différentes idées et activités visantà éveiller les consciences.

RemarqueLes personnes n’appartenant pas au Guidisme ou Scoutisme, y compris les personnes avec unhandicap, peuvent avoir des stéréotypes sur le Guidisme et le Scoutisme. Une communicationexterne efficace est donc importante, y compris du matériel, pour présenter l’Association au publicexterne.> Différentes idées de communication sont proposées dans le chapitre “Diffusion de l’information– conscience interne et image externe”.

Activités d’identification des préjugés� Demandez aux membres du groupe de dessiner des personnes exerçant des métiers différents,

une infirmière, un docteur, un coiffeur, un fermier, un boucher, etc… Ensuite, demandez-leurde montrer au reste du groupe, s’ils ont tous choisi le même genre pour chaque profession(par ex. une infirmière femme, un docteur homme). Cette activité démontre que nous avonstous des préjugés dans notre vie de tous les jours.

� Exercice de mime : chaque participant mime un groupe/profession (banquier, femme deménage, mannequin, Viking, punk, personne avec un handicap, etc). Ensuite, discutez lesquestions suivantes : les mimes étaient-ils basés sur des stéréotypes ? Comment ont-ils étécréés ? Certains groupes/professions attirent-ils certains types de personnes ? Quand lesstéréotypes peuvent-ils devenir dangereux ?

� En 1996 Girlguiding UK produisit un manuel “inside – out, values and attitudes training forthose involved in personal development» (inside-out, formation sur les valeurs et les attitudespour les personnes engagées dans le développement personnel), avec plusieurs activitésvisant à explorer les jugements, stéréotypes et préjugés. Vous pouvez le trouver sur le sitewww.guidingessentials.org.uk

> Voir aussi le chapitre “Élargir nos visions - activités”

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Attitudes – discriminations et peursÀ la fin de ce chapitre, les animateurs devraient être capables de reconnaître que les Guides etScouts peuvent avoir des attitudes discriminatoires envers les personnes avec un handicap.Les animateurs seront capables de définir les peurs que les Guides et Scouts peuvent ressentiren intégrant une personne avec un handicap. Ils seront capables de définir les discriminationsque doivent affronter les personnes avec un handicap au sein du Guidisme et du Scoutisme.

“Plus de 500 millions de personnes dans le monde sont handicapées, que ce soit de troublesmentaux, physiques ou sensoriels. Ils ont les mêmes droits que tout autre être humain et ont droitaux mêmes chances. Bien souvent, ils éprouvent des handicaps au quotidien à cause des barriè-res physiques et sociales existantes au sein de la société, qui les empêche d’y participer pleine-ment. De ce fait, des millions d’enfants et d’adultes partout dans le monde doivent souvent vivredans un contexte de discriminations et de dégradations”. (Source : Programme mondial de l’Ac-tion concernant les Personnes handicapées.)

Les barrières les plus hautes à franchir pour intégrer les personnes avec un handicap se résumentà nos propres attitudes, basées sur les préjugés, préjudices et stéréotypes. Elles peuvent égalementprovenir de nos peurs. Nous ne savons pas comment nous comporter vis-à-vis d’une personneavec un handicap. Ces attitudes sont générées par un manque de connaissance et expériences,par la terminologie, la perception ou encore l’environnement culturel…

� Je n’aurai pas les compétences nécessaires suffisantes pour pouvoir m’occuper d’une personneen fauteuil roulant.

� J’aurais peur de voir une crise d’épilepsie� Nous ne pouvons pas nous occuper d’une personne avec un handicap parce que nous n’avons

pas assez d’animateurs.

Le fait de reconnaître que nous avons des attitudes négatives constitue déjà un excellent point dedépart au développement personnel. Il est très important de trouver des solutions et/ou desinformations afin de casser ce cycle négatif (je ne sais pas, j’ai peur, je rejette…).

“N’ayez pas peur, ne les mettez pas en isolement comme s’il s’agissait de quelque chose dedifférent, acceptez qui ils sont et ce qu’ils peuvent faire” (animateur du RU)Surtout et d’abord, n’oubliez pas que vous jouez avec un enfant et non pas avec un handicap !

Attitudes“Les attitudes sont des prédispositions, permettant d’amener une personne à répondrefavorablement ou non à une situation ou à une personne”. (Source : Doré, Wagner et Brunet,1996:85, issue de Fishbein et Ajzen in Horne, 1985)

“J’ai réalisé que le problème venait de moi et que personne ne pouvait me changer excepté moi”John Petworth

«Une attitude peut être définie comme une tendance acquise à réfléchir, ressentir et agir d’unemanière particulière à l’égard d’un objet ou d’une catégorie d’objets (un objet pouvant être unepersonne, un groupe, une institution, ou un concept comme l’éducation ou la religion). Une attitudeest également un sentiment à l’égard de ce qui se passe au niveau de sa réalité personnelle dansla société. Ce sentiment pousse une personne ou un groupe à envisager les faits sous un autreangle et affecte ainsi la manière de gérer les problèmes, préoccupations et situations. Si lesattitudes peuvent être acquises, elles sont aussi susceptibles d’être modifiées par un choix conscientet désiré. Changer les attitudes est possible si on s’y attarde :� Compréhension : une compréhension améliorée de «l’objet» visé par une attitude actuelle ;

ceci peut déboucher sur la volonté de résoudre un conflit, d’établir de meilleures communicationsentre les personnes et les groupes. Idéalement – respect des autres.

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� Croissance personnelle : identifier, explorer et réfléchir sur ses propres attitudes. Idéalement– progression personnelle.

� Motivation : la raison pour laquelle on agit. Elle influence la façon dont nous pensons, ressentonset agissons.

� Estimation de soi : ce que nous ressentons par rapport à nous.� Appréciation : la reconnaissance que la personne concernée accomplit la meilleure tâche

possible avec les outils disponibles.»(Issu des Lignes directrices sur la Formation de l’AMGE, p.19, Association Mondiale des Guideset des Eclaireuses)

Commentaires d’animateurs sur les attitudes :� «Il ne fait aucun doute que grâce à une bonne attitude, nous serions capables de faire face à

divers handicaps quand nous y sommes confrontés, et progresserions face aux troublesmentaux. Nous supposons que tous les membres peuvent participer à tout et à partir de làréfléchir à la façon de le faire.»

� «Je suppose que la meilleure formation pour s’occuper de problèmes de handicap ou d’autressymptômes chroniques serait une formation sur les attitudes positives. Si votre volonté estd’aider les jeunes souffrant de traumatismes chroniques à avoir du bon temps dans le Guidisme– alors, vous trouverez les solutions.»

Quelques attitudes, à effet négatif sur l’accessibilité (issu de www.h2000.be / en français)

1. Mécontentement social : doute et trouble à propos de la façon de se comporter face à unepersonne avec un handicap� Puis-je utiliser le mot “voir” à proximité d’une personne malvoyante ? La réponse est OUI !)� Des personnes peuvent garder une certaine réserve à l’encontre d’une personne avec un

handicap parce qu’elles n’ont jamais parlé à une personne avec un handicap auparavant etdonc croient que cette personne ne les comprend pas.

2. Rejet et ségrégation : profonde répugnance ou désir que les personnes avec un handicapsoient retirées de la société.� De toute façon, ils sont plus heureux ensemble !� Une personne pourrait monter une attitude de rejet vis-à-vis d’une personne avec un handicap

parce que sa seule expérience avec une personne avec un handicap a été celle avec quelqu’und’agressif.

3. Paternalisme ou attitude charitable : une personne avec un handicap est dépendante ouincapable et nécessite de l’aide et un traitement particulier.� Si j’accepte cette personne dans mon unité, je devrai l’aider continuellement.� Nous sommes une très “ bonne ” unité, nous avons une personne avec un handicap !

4. Supposition des émotions : présomption sur lessentiments que peuvent ressentir une personne avec unhandicap à propos de lui-même� Pauvre garçon, il doit être triste de ne pas pouvoir

danser…

5. Identification d’une angoisse supposée : tendance àimaginer ce que cela peut signifier d’être une personne avecun handicap, en y ajoutant l’anxiété et la panique.� Oh là là, je n’aimerais pas être à sa place !

6. Préjudice envers la capacité des personnes avec unhandicap� C’est une personne bien, mais elle ne nous est d’aucun

secours !

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Liste sur les attitudes (source : Including girls, young women and adults with disabilities in GirlguidingUK, Girlguiding UK, January 2004)«À faire :� Traiter les personnes avec un handicap comme vous traiteriez n’importe qui d’autre.� Adressez-vous toujours directement à une personne avec un handicap� Demandez toujours à la personne avec un handicap si vous pouvez l’aider de quelque manière� Essayez d’avoir conscience des incapacités masquées, comme l’épilepsie ou le Syndrome

d’Asperger� Ne supposez rien, demandez toujours !

À ne pas faire :� N’utilisez pas les termes péjoratifs, tels que ‘infirme’ ou ‘victime’� Ne considérez pas un compagnon ou un éducateur pour un intermédiaire dans une conversation� Ne pensez pas que la personne ne peut pas vous comprendre� Ne terminez pas les phrases ou à la place d’une personne souffrant de troubles du langage

parce que vous trouvez que son discours n’est pas assez fluide.»

Discrimination(Définitions issues de REPERES le manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’hommeavec les jeunes, Conseil de l’Europe http://www.coe.int/compass, p. 372-374)“Toute distinction, exclusion, restriction ou préférence appliquée sur la base de handicaps, et quia pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance oul’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentalesdans les domaines politique, économique, social et culturel, ou dans tout autre domaine de la viepublique.Nous pouvons identifier les éléments suivants dans cette définition :Il y a une “cause” de la discrimination, fondée sur le handicap, et la personne ou les groupes quipratiquent une discrimination considèrent que les caractéristiques du handicap pose un problème.Il y a des “actes”, de discrimination, par exemple le rejet (ne pas vouloir d’un ami avec un handicap),les restrictions (exposition dont l’accès est impossible en fauteuil roulant) ou l’exclusion d’unepersonne ou groupe de gens (ne pas engager du personnel avec un handicap). Il y a des“conséquences”, qui peuvent être précisément l’objectif même de ces actes discriminatoires. Toutespeuvent contribuer à empêcher la victime d’exercer ses droits en tant qu’être humain et ses libertésfondamentales, et/ou d’en jouir.”

Trois types de discrimination sont identifiables :

� Discrimination directe, lorsqu’il y a volonté délibérée de faire subir une discrimination à unepersonne ou un groupe. C’est le cas lorsqu’une personne est moins bien traitée qu’une autre,dans une situation identique.Exemple : Un jeune animateur participa un jour à un camp international pour personnes avecun handicap en tant qu’accompagnateur d’un scout, appelé «Adam*, qui souffrait de difficultésmotrices. À son retour, son commissaire international local lui demanda s’il croyait Adam capabled’aller à un camp international non spécifique aux personnes avec un handicap. L’animateurrépondit qu’Adam pourrait y arriver facilement avec un peu d’assistance. Le commissaireinternational décréta qu’il ne favoriserait pas la candidature d’Adam à la participation à aucundes camps sélectionnés qui ne serait pas pour les Scouts avec un handicap car “il ne pourraitpas se débrouiller” (*Nom modifié)

� Discrimination indirecte, lorsqu’une décision apparemment neutre place de facto une personneavec un handicap en situation de désavantage par rapport aux autres. Comme l’absence delivres en Braille ou un terrain de camp avec plein d’escaliers.

• Discrimination positive, favorise volontairement une personne avec un handicap ou lui donnela préférence. L’objectif principal vise à éliminer certaines formes structurelles de discrimination.Par exemple, céder les places de devant aux personnes malvoyantes ou malentendantes.

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Idéalement, il ne faudrait pas de discrimination au sein du Guidisme et Scoutisme.Malheureusement, à cause d’un manque de connaissances, des discriminations existent toujours.Il est important de comprendre ce que cela fait de se sentir discriminé, car même une “petite”attitude discriminatoire peut engendrer des grandes conséquences sur les personnesdiscriminées.

Commentaires d’animateurs sur la discrimination :� «Parfois, les gens croient que je ne comprends pas, comme lorsque j’ai fait la formation sur

les premiers secours.� J’ai entendu des animateurs d’autres unités dire qu’ils ne se risqueraient pas à faire une

sortie avec certains de nos membres sans leurs mères à cause des problèmes que celaposerait.

� Une animatrice de Lutins ne prend pas en camp un Lutin qui souffre d’allergie aux noix, carelle ne voit pas comment organiser la nourriture de manière sûre.

� Je pense qu’il y a probablement cette notion de : “ vu les problèmes engendrés, est-ce quecela en vaut vraiment la peine d’accueillir une personne avec un handicap ? ”. Cette notiondoit disparaître.

� Une personne avec un handicap n’est pas considérée comme compétente !� Plusieurs membres d’un groupe ne pensaient pas qu’une personne avec un handicap pouvait

être sélectionnée pour un voyage en Russie.� Supposer que je ne sais pas faire des choses alors que je sais les faire : comportement

condescendant de la part des autres animateurs qui ne me connaissent pas.� Certaines personnes n’acceptent pas le fait que je puisse exécuter le travail.� Manque d’opportunités offertes aux personnes avec un handicap dans l’Association.

Discrimination, ex. ne pas être considéré comme qualifié.»

Témoignage de Tiziano, animateur Scout :“Je voudrais vous faire part d’un épisode significatif alors que j’étais un Louveteau.Je ne sais pas si vous connaissez le jeu appelé “Alpenstock”? Vous formez tous un cercle envous tenant chacun par la main. Au centre se trouve le “ Alpenstock ” (fanion, symbole du groupe),coincé dans le sol. Vous commencez à bouger, en vous écartant de “ l’Alpenstock ”, celui qui letouche avec une partie de son corps ou casse le cercle perd.Naturellement, ma poigne n’étant pas assez forte, je ne tenais pas bien la main de mes voisins !Personne ne venait à mes côtés, parce qu’il croyait ainsi perdre.Pourtant j’ai continué à jouer, et me rappelle ce qu’un garçon m’avait dit lorsqu’il s’était approchéde moi dans le jeu : puisque je ne savais pas bien tenir sa main, c’est lui qui tiendrait fort lamienne. C’est alors que je me suis vraiment senti faire partie du groupe. Je suis resté presquejusqu’à la fin du jeu.”

ActivitésJeu de rôles, théâtre, apprentissage par l’action : encourager les discussions à propos des atti-tudes, des peurs, de la discrimination, ouvertement (sans jugement).

Utilisez des photos de personnes souffrant de divers handicaps, et discutez sur vos impressions,comment vous imaginez la vie de ces personnes.

Organisez une soirée “cinéma”. Beaucoup de films traitent des handicaps – “My Left Foot”,“Rainman” (en anglais), “Le 8e jour” (en français)

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Vous pouvez organiser un débat avec les autres animateurs sur les thèmes suivants :� Votre Programme Éducatif est-il discriminatoire ? Réfléchissez à vos activités de camp, système

de progression…� Votre image externe encourage-t-elle le recrutement de personnes avec un handicap ?� Votre local de réunion est-il accessible aux fauteuils roulants ? Peut-être dans le futur ?� Utilisez-vous toujours les mêmes modes d’expression (discussion, écriture) ?� Comment la communication peut-elle constituer une barrière (> voir chapitre “Méthodes de

communication”) ?

Atelier effectué durant “Guidisme et Scoutisme – l’animation avec les jeunes handicapés”, 1-7 mai1995, CEJS France. (Source : rapport de séminaire, p.19-22, en français et anglais)� Intégrer totalement un enfant avec un handicap au sein d’une unité : “le groupe utilisa le jeu de

rôles pour démontrer l’attitude d’un animateur face à un enfant avec un handicap désirant sejoindre au groupe. Dans le jeu, l’animateur ne voulait pas de cet enfant dans le groupe, maisau lieu de le dire franchement il utilisait toutes sortes d’excuses rejoignant les expériences desparticipants. Une autre discussion a suivi à propos des difficultés des animateurs ne désirantpas intégrer d’enfants avec un handicap dans leur groupe”.

� Gérer les comportements inappropriés : “cet atelier traite des effets produits parfois par uncomportement inapproprié des enfants et jeunes handicapés. Au début de la session, lesparticipants étaient en état de choc face aux comportements inappropriés selon eux à leurégard. Devons-nous accepter toutes sortes de comportements aussi longtemps qu’ils n’affectentpas les droits d’autrui ? Qui décide ce qui est acceptable ou ne l’est pas ?”

> Voir aussi le chapitre “Élargir nos visions - activitiés”

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Élargir nos visions - activités

Par le biais de diverses activités et jeux, ce chapitre encouragera les Guides/Scouts à discutersur les préjugés, la discrimination, le respect et les droits de l’homme.

Activités sur la confiance en soiPour avoir confiance en soi, il est important de satisfaire ses besoins vitaux : Physiologiques(oxygène, nourriture, etc) / Sécurité / Amour, Affection et Propriété / Besoins d’estime. Chacun abesoin d’un haut niveau d’estime de soi, bien ancré, et du respect des autres pour se sentirsatisfait, confiant et apprécié. Si ces besoins ne sont pas comblés, la personne se sent inférieure,faible, désemparée et inutile.Il est dès lors très important de planifier des activités pendant lesquelles les membres de votregroupe puissent explorer la collaboration, l’esprit d’équipe et les possibilités de se faire respecteret entendre.

Respecter les autres (source : http://guidinguk.freeservers.com/)� Divisez le groupe en deux parties.� Une partie se met sur le côté et reçoit du papier et un crayon. Dites-leur qu’ils doivent converser

et échanger des idées avec 10 autres personnes de l’autre groupe dans un temps déterminé.Ils écrivent les noms des personnes avec qui ils ont fait des échanges.

� Chaque participant de l’autre partie reçoit un signe (fait d’un papier et d’un «collier» en fil àpasser au-dessus de la tête.)

� Personne ne doit pouvoir déchiffrer son propre signe et donc ne sait pas ce qui est indiqué.Fabriquez des signes comme «Dis-moi que je semble fatigué», «Ignore-moi», «Dis-moi que jesemble en super forme», «Appelle-moi stupide», «Traite-moi comme si j’étais ton meilleurami» etc. Il doit y avoir une variété de signes positifs et négatifs.

� SEUL le groupe avec le crayon et le papier peut amorcer une conversation. Le groupe avecles signes doit attendre que quelqu’un lui parle.

� Il est utile de glisser le commentaire dans la conversation, si on y arrive (ex. une participanteportait le signe «appelle-moi stupide» sur elle durant un atelier. Quelqu’un s’approcha d’elle etlui demanda d’où elle venait. Lorsqu’elle répondit, Cardigan, il rétorqua, «j’ai entendu dire qu’ily avait un tas de gens stupides qui vivaient à Cardigan»!)

� Si vous connaissez quelqu’un dans le groupe ayant très peu d’estime de soi ou alors trèstimide, il serait intéressant de lui «planter» un signe positif. D’ailleurs, si vous n’en connaissezpas, il faudrait le demander à quelqu’un d’autre qui connaît très bien le groupe.

� Après avoir «échanger», il est important que le groupe résume tout ce qui vient de se passer,de parler de la façon dont les gens les traitaient, de ce qu’ils ressentaient, de leurs sentimentsalors qu’ils portaient un signe négatif et pourquoi, qui avait les avantages et pourquoi. Il serévèle aussi important lors d’un tel exercice que tout le monde sache quand le jeu est terminé,et ne continue pas à en blaguer pendant tout un week-end, etc. Cet exercice peut être utilisélors d’une discussion sur les stéréotypes. Tous, nous avons des signes invisibles, que nousportons et qui affectent la manière dont les autres nous traitent. Nous devons examiner nosréactions en relation avec la manière dont nous sommes traités parce qu’elles peuvent avoirun impact sur la manière dont nous serons traités dans le futur.

Galerie de portraits(Source : The “we can” kit : promoting Scouting and overcoming handicap, / Programme Service/ 1989 World Scout Bureau, Geneva / Section F : Programme Ideas)

Réaliser une galerie de portraits d’enfants du voisinage, avec des photos d’identité. Pour chaqueportrait, une légende avec le nom et une brève description des différences de la personne, ex.“Karim, 7 ans, porte des lunettes”, “Georgina, 11 ans, marche lentement”. Inviter tout le monde àl’ouverture de la galerie. Les gens peuvent ajouter et “renforcer” la légende des enfants par l’uneou l’autre annotation : “Karim, 7 ans, porte des lunettes, a un beau sourire”, “Georgina, 11 ans,chante très bien”

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Une simple activité pour mettre en évidence que les différences entre les gens sont minimes …Demandez à un ami de se coucher par terre ou de s’appuyer sur un mur. Tracer son contour à lacraie, et demandez ensuite à un autre ami d’identifier les silhouettes.

Aux quatre coins• Quatre personnes sont choisies dans le groupe. Le groupe doit être constitué d’au moins 16

personnes.• Chacun de ces 4 meneurs reçoit (en secret) une caractéristique (quelque chose de très évident).

Ex. : des lunettes, un jeans, un type de chaussures, une couleur de cheveux, etc. Cettecaractéristique permettra au meneur d’accepter une personne dans son groupe.

• Chaque meneur se met dans un coin.• Les participants restants, EN SILENCE, marchent en file et passent devant chaque meneur,

les mains en avant comme pour leur serrer la main.• Chaque meneur fait un signe de la tête, oui ou non, selon qu’il accepte la personne dans son

groupe ou non.• Lorsque vous rejoignez le groupe, vous vous tenez derrière le meneur pour qu’il puisse voir la

prochaine personne dans la file.• Espérons que toutes les personnes ne soient pas prises !• Vous laissez alors ces personnes passer devant les 4 meneurs encore une fois, afin qu’elles

aient été rejetées par les meneurs au moins 2 fois. Vous pouvez arrêter le jeu.• Alors, vous demandez aux meneurs comment ils se sentaient quand ils devaient rejeter les

gens, comment les gens ressentaient le fait d’avoir été choisis, et pour ceux non choisis, quelsétaient leurs sentiments. Demandez ensuite à chacun s’il savait pourquoi il avait été acceptédans le groupe. (Vous n’aviez pas dit au groupe qu’il s’agissait d’une caractéristique physique).Parfois, ils s’en rendent compte, parfois pas. Ce jeu peut se faire également avec les plusjeunes. Parfois, c’est la première fois qu’un enfant se sent rejeté et donc qu’il ressent cesentiment inconnu jusqu’alors. Ce jeu peut amener les gens à parler.

Chaise musicale injusteJouez à la chaise musicale (posez des chaises en ligne, dos-à-dos, mettez une chaise de moinsque le nombre de participants, mettez la musique et tout le monde marche autour des chaises,quand la musique s’arrête, tout le monde doit s’asseoir très vite sur une chaise. La personne sanschaise pour s’asseoir est éliminée).À la mise en place du jeu, faites une marque au bout d’une rangée de chaises mais à environ 2-3mètres plus loin. Distribuez des étiquettes de deux à trois couleurs différentes pour identifier deuxou trois groupes. Choisissez-en un qui sera victime de la discrimination : ce groupe devra faire letour de la marque tout comme des chaises. Voilà une façon réellement simple de démontrercomment la discrimination est injuste.

Galerie de PhotosPréparation : trouver des images ou photos de toutes sortes de gens (dont vous connaissezl’histoire en général), certaines personnes dont les handicaps sont visibles et évidents, d’autresavec des incapacités dissimulées. L’activité : distribuer les photos au groupe et demander à depetits groupes de décrire une telle personne (son métier, son âge, ses loisirs, famille etc.). Legroupe lira tout haut sa description. Ensuite, l’animateur de l’activité donnera la vraie descriptiondu personnage. Discuter les différences de descriptions et voir s’il y avait éventuellement despréjugés, préjudices et stéréotypes.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 21

1. Les participants forment un cercle dans une pièce vide et spacieuse.2. L’animateur demande aux participants de suivre, pendant un premier temps, deux règles :

fermer les yeux et garder le silence.3. Ensuite le formateur commence à coller une étiquette sur le front de chaque participant excepté

un ou deux (vous aurez besoin de plusieurs types d’étiquettes : différentes couleurs oudifférentes formes).

4. L’animateur explique aux participants qu’ils pourront ouvrir leurs yeux dans quelques secondeset participer à l’activité suivante : “former des groupes sans parler”.

5. Dès que l’animateur considère les groupes formés, les participants et l’équipe organisatrices’assoient pour réfléchir à l’expérience. Normalement, les participants se sont regroupés selonleurs étiquettes ‘couleur/forme’. L’animateur peut leur poser les questions suivantes :

6. Pourquoi avoir rejoint le groupe suivant les couleurs/formes, si l’animateur ne vous l’avait pasdemandé ? Quel fut le critère dominant ?

7. Quelle fut votre réaction ? Avez-vous joué un rôle actif ou avez-vous attendu de voir ce quefaisaient les autres ?

8. Comment avez-vous su la couleur/forme de votre étiquette ? Comment les gens ont-ils façonnéleur identité ?

9. Qu’est-il arrivé à ceux qui n’avaient pas d’étiquette ? Pourquoi ?

Activité de prise de conscienceScouting Nederland - SN«Un jeu qui utilise des citations pour voir comment les gens sont ouverts vis-à-vis des personnesavec un handicap. Vous trouverez ici quelques exemples de ces citations, visant à stimuler lesdiscussions (quelques-unes sont très discriminatoires !)

1. Élargir la prise de conscience� Nous sommes heureux d’avoir des Scouts avec un handicap ici, parce que cela signifie que

quelques personnes peuvent passer leur insigne “ tendre la main ”� Vous ne pourrez jamais faire de jeux calmes avec des enfants atteints d’hyper kinésie (car

souffrant d’hyperactivité).� Vous devriez connaître le diagnostic médical de tous les membres du groupe

2. Accessibilité� Nous ne demandons jamais aux groupes scouts avec des handicapés de participer à des

jeux régionaux parce qu’il est évident qu’ils arriveraient les derniers� Selon les parents, nous n’en faisons jamais assez� Une équipe avait comme tâche de garder le bâtiment propre. Mais, en tant que groupe avec

des Scouts handicapés, nous ne pouvions pas le faire.

3. Récréation et Sport� Suffisamment d’organisations aux Pays-Bas font quelque chose pour handicapés ; nous

venons aux Scouts pour jouer� Le Scoutisme est la seule organisation où les enfants avec un handicap sont les bienvenus� Nous allons aux parcs d’attractions avec nos unités de Scouts et de Guides avec un handicap,

parce que c’est sympa et bon marché, grâce aux réductions pour les invalides.

Discussion sur l’égalité, différence, discrimination, identité, chances,participation / au moins 10 participants sont nécessaires (inspiré duséminaire “Égalité des chances, Participation égale”, 22-29 juin 2003,CEJB Hongrie)

Jeu des étiquettes

4. Formation des Animateurs et Planification� Scouting Nederland essaie d’intégrer les Scouts avec un handicap, mais cela ne fonctionne

pas� Scouting Nederland ne connaît pas le nombre exact de Scouts avec un handicap – ce sont

simplement des compagnons de jeu

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5. Formation du Personnel� Chaque troupe de Scouts avec un handicap a besoin d’un aide-soignant reconnu� Vous n’avez qu’à demander à leurs mères de les accompagner au camp !� Pour vivre avec des gens déficients mentaux lourds, vous n’avez rien besoin d’autre qu’une

bonne dose d’humour et de compréhension

6. Coopération internationale� Un camp international n’est pas fait pour des Scouts avec un handicap mental. Ils n’en tireront

rien de bien. Ils peuvent tout aussi bien rester en Hollande – c’est meilleur marché.� Il faudrait un Jamboree mondial spécial pour les Scouts avec un handicap.� Rester aux Pays-Bas avec notre groupe – c’est déjà un beau défi.»

Activités sur les droits de l’hommeREPERES le manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes.«REPERES a été produit par la Direction de la Jeunesse et du Sport du Conseil de l’Europe afinde fournir des méthodes interactives prêtes à l’emploi ainsi que des informations générales surles droits humains et l’éducation aux droits humains, aux animateurs de jeunes, aux enseignants,formateurs et animateurs de secteurs d’éducation formelle et non formelle.La version on-line de REPERES repose sur une interaction totale entre différentes sections dumanuel ainsi qu’entre les utilisateurs (www.coe.int/compass).La version imprimée de REPERES est disponible en anglais, français et russe auprès des servicesde publication du Conseil de l’Europe (www.book.coe.int).»Les jeux suivants peuvent servir lors d’une réflexion sur la discrimination, les brimades, l’image,les stéréotypes, les préjugés, p. 80-100-103-108-115-179-278 pour la version française.

Thème triennal de l’AMGE ‘Nos Droits, Nos Responsabilités’«L’ensemble des activités explore les droits de chaque individu et les responsabilités quiaccompagnent ces droits, principalement en ce qui concerne les jeunes. Six domaines du thèmetraitent de principes importants relatifs à la confiance en soi, prise de conscience des autres etcoopération entre les individus et les groupes (www.wagggsworld.org/aroundtheworld/projects/oror/index.html)»

Activité 3 / Le Droit d’être heureux : une meilleure compréhension des raisons de ladiscrimination, des sentiments éprouvés par toutes les personnes concernées et de ce nouspouvons tous faire dans ce domaine.Activité 3 / Le Droit de travailler ensemble : rendre les membres plus conscients de la tolérancedont il faut savoir faire preuve lorsqu’on collabore avec d’autres personnes qui ont, elles aussi,le droit de procéder selon leurs propres méthodes.Activité 8 / Le Droit d’apprendre : réaliser que l’environnement peut “ handicaper ” n’importelequel d’entre nous et qu’il existe de nombreux obstacles à l’égalité d’accès. Avoir conscienceque nous souffrirons tous, à un moment de notre vie, d’incapacité ou de mobilité réduite.

http://www.salto-youth.net/find-a-tool/“La Boîte d’Outils de Formation est comparable à une bibliothèque électronique, de laquelle onpeut retirer divers outils de formation selon les besoins. Espérons que cela facilitera l’accès à dumatériel de formation et empêchera de réinventer la roue. La fonction de recherche permet dechercher des méthodes de formation individuelles, des références de textes, des manuels ou desprésentations, sans devoir connaître le rapport de cours dont elles étaient issues. Il suffit de taperle mot clé ou de sélectionner le type d’outil recherché pour un sujet donné”.Des activités sur la discrimination et les handicaps sont disponibles.

http://www.training-youth.net/site/publications/tkits/tkit8/Tkit8.htmManuel d’outils sur l’intégration sociale. Pour les formateurs et animateurs de jeunes engagésdans le thème de l’intégration de tous.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 23

PARTIE 2 : L’INTEGRATION DE TOUS - NIVEAU NATIONAL

“Un homme, sur le haut d’une colline, attendralongtemps la bouche ouverte avant qu’un canard

laqué lui tombe dedans ”Confucius

Cette seconde partie vise principalement le niveau national des Associations. Travailler avec toutesles catégories de la société suppose que les Associations soient construites autour d’un systèmequi réponde aux besoins de chaque membre et que la structure de l’Association soit adaptée auxbesoins. Ce concept n’implique pas seulement les animateurs accueillants des personnes avecun handicap, mais l’ensemble de l’Association. Cette partie ambitionne de provoquer des questionsà propos de la politique actuelle de l’Association et des manières d’intégrer, de recruter et desoutenir les personnes avec un handicap dans l’Association.

Au début de cette partie, le manuel d’outils offre un jeu “Intégrons-nous tout le monde ?”, à utilisercomme base d’identification des besoins de développement au sein de l’Association. Ce jeu viseà relever les questions de l’Association pour améliorer la participation à davantage de jeunes avecun handicap dans des activités offertes localement. Il est recommandé que les principaux respon-sables des décisions prises dans l’Association participent au jeu. Pour chaque partie de ce jeu,plusieurs idées sont développées tout au long des chapitres suivants. Vous pouvez égalementvous référer aux chapitres sans nécessairement jouer le jeu, bien qu’il apporte certainement unebase supplémentaire pour les développements futurs.

Après le jeu, les chapitres amènent divers points de vue qui visent à découvrir comment lesdifférents domaines de développement peuvent être ou ont été entrepris par différentesAssociations en Europe.• “Introduction sur l’élaboration d’une politique” : Les Associations sont appelées à considérer

la question d’avoir une politique nationale pour les personnes avec un handicap. Cette politiquedoit être intégrée dans le cadre de la stratégie globale des Organisations Membres Nationales.

• “Les défis du Programme Educatif au Niveau National” : met l’accent sur les besoins dedéveloppement du programme pouvant être adressé aux Associations.

• “Comment procéder” : donnent des idées sur les différentes façons d’accueillir des personnesavec un handicap dans l’Association.

• “Structure organisationnelle” : introduit diverses façons de soutenir l’action effectuée avec lespersonnes avec un handicap du point de vue organisationnel.

• “Les animateurs - recrutement, formation et soutien” : du point de vue de l’Association.• “Diffusion de l’information – conscience interne et image externe” : soulève quelques questions

sur la diffusion de l’information au sein de l’Association.

Tous les chapitres de cette partie peuvent être utilisés séparément ou parallèlement avec le jeu.

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Intégrons-nous tout le monde ? - Jeu

L’objectif du jeu consiste à pousser les joueurs à réfléchir à l’intégration sous diverses perspectiveset, simultanément, à prendre conscience des choses à faire pour que leur Association améliore lafaçon dont elle intègre les personnes avec un handicap. Ce jeu est destiné aux responsablesGuides et Scouts aux niveaux national ou régional, mais peut également se jouer par tous lesanimateurs intéressés.

Temps : minimum 2 heures (dépendant du nombre de joueurs, du niveau des discussions)

Participant : minimum 4 joueurs (si moins, il est alors possible d’organiser une discussion baséesur les questions du jeu sans le jouer).

Matériel nécessaire :� Plateau de jeu� 57 cartes� Symboles pour jouer

Plateau de jeu : Le plateau de jeu illustre un nœud fait à partir de deux cordelettes (une épaisseet une fine). Le jeu peut se faire en diverses versions, selon la cordelette choisie. La version laplus courte consiste à jouer seulement avec la cordelette épaisse et les 6 points de croisement.La version la plus longue consiste à jouer avec la cordelette la plus fine et les huit points derencontre. Le jeu peut également se jouer de manière à ce que les joueurs passent d’une cordeletteà l’autre.

Cartes : Il y a 57 cartes dans le jeu, 42 cartes de discussion et 15 cartes de coopération. Lescartes de discussion touchent six différents sujets de discussions. Les sujets des cartes sont lesmêmes que les chapitres de cette partie du manuel d’outils, afin que les joueurs puissent retournervers les chapitres pour avoir plus d’idées. Les sujets et nombre de cartes par sujet de discussionsont les suivants :� Introduction sur l’élaboration d’une politique, 6 cartes� Les défis du Programme Educatif au Niveau National, 6 cartes� Comment procéder, 6 cartes� Structure organisationnelle, 6 cartes� Les animateurs – recrutement, formation et soutien, 12 cartes� Diffusion de l’information – conscience interne et image externe, 6 cartes

Avant de commencer à jouer, il est préférable d’imprimer les cartes à jouer en papier de 7 couleursdifférentes pour faciliter l’identification. Les cartes doivent être mélangées et ensuite empilées aucentre du plateau de jeu.

Le joueur qui reçoit une carte doit la lire et donner son opinion. Il demande ensuite le point de vuedes autres joueurs. Après avoir répondu à la question, le/la joueur/se peut bouger vers le prochainpoint de croisement sur le plateau de jeu. C’est ensuite le tour du prochain joueur de répondre.

Lorsque le joueur reçoit une carte de coopération, il doit choisir un/e partenaire pour l’assisterdans sa tâche. Dès la tâche terminée, tous les joueurs ayant participé à la tâche demandée surla carte de coopération peuvent avancer d’un cran.

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CARTES

Instructions : deux options sont proposées pour jouer ce jeu.

Option 1. Tous les joueurs commencent par le même bout de la cordelette et visent l’autre extrémitéde la cordelette. Un joueur est choisi pour commencer le jeu. Les joueurs se déplacent d’un pointde croisement à l’autre, l’un après l’autre. À chaque point de croisement des cordelettes, un joueurpioche une carte de la pile. Lorsqu’un joueur répond à la question de la carte, il peut avancer.Ensuite c’est au tour du joueur suivant. Le but est d’atteindre tous ensemble l’autre bout de lacordelette (épaisse ou fine). Le “gagnant” n’est pas celui qui est le plus rapide mais celui qui yarrive ensemble, avec au moins un autre joueur (voir les cartes de coopération).

Option 2. Chaque joueur reçoit 6 ou 8 cartes selon la longueur du jeu choisi. Le joueur peut choisirdans quel ordre utiliser les cartes dans le jeu. Les joueurs peuvent choisir par quelle extrémité dela cordelette ils veulent commencer le jeu. Ils visent à rejoindre l’autre extrémité de la cordelettechoisie avec au moins un autre joueur. Le départ du jeu et les avancements dans le jeu se passentde la même manière que dans l’option 1.

C’est l’histoire de deux grenouillesUn jour, deux grenouilles partirent en promenade, et rencontrèrent un grand pot de crème. Voulanty regardant de plus près, elles tombèrent dedans : la première dit, “c’est une nouvelle forme d’eaupour moi. Comment peut-on nager dans un tel liquide ? Ce n’est pas la peine d’essayer”. C’estainsi qu’elle alla jusqu’au fond et s’y noya par manque de cran.Mais l’autre grenouille était bien plus déterminée, et elle se força à nager, en faisant usage de sesbras et de ses jambes pour essayer de se garder à flots : et chaque fois qu’elle se sentait se noyer,elle se battait encore plus fort que jamais, et n’abandonnait jamais.Enfin, alors qu’elle commençait à se sentir si fatiguée qu’elle pensait abandonner, une chosecurieuse se produisit. Les efforts qu’elle avait fournis pour ne pas couler avaient fait monter lacrème de telle manière que soudainement elle s’était sentie prisonnière au milieu de ses cousinsde crème !Alors, quand les choses vont mal, faites seulement un sourire et chantez comme un pinson :“accroche-toi, accroche-toi, accroche-toi” et vous vous en sortirez très bien.

L’histoire des “grenouilles dans la crème” a été écrite par Lord Baden-Powell.(www.angelfire.com/journal2/valjohnjennings/Frogs.html)

• Introduction sur l’élaboration d’une politique

Pourquoi les Associationsont-elles besoin de politiquesen général ? NotreAssociation, a-t-elle déjà despolitiques pertinentes ?

Une politique sur lespersonnes avec un handicapserait-elle en contradictionavec le principe du Guidismeet du Scoutisme ouvert àtous ?

Les personnes avec unhandicap représentent-ellesun groupe cible prioritairedans notre Association ?Font-elles partie du planstratégique ?

Réfléchir à une situation parlaquelle un statut officielserait bénéfique auxpersonnes avec unhandicap, partagez vosidées avec les autres.

Pourquoi serait-ilparticulièrement intéressantd’avoir quelque chose surl’intégration de personnesavec un handicap ?

Quelles sont les typesd’actions qu’une politiquesur les personnes avec unhandicap pourraitpermettre ?

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 27

• Défis du Programme Educatif au Niveau National

Qu’est-ce que la progressionlorsqu’on parle deprogramme éducatif etpersonnes avec unhandicap ? Que signifie “sonplein potentiel”, en pratique ?

Notre système deprogression personnelle est-il basé sur les mêmes tâchespour tout le monde ? Est-ceréellement personnel ? Quelssont les buts de notresystème ?

De quelle manière leGuidisme et le Scoutismediffèrent-ils des autres clubspour personnes avec unhandicap ? Qu’est-ce qui faitque le Guidisme et leScoutisme sont uniques ?

Une des méthodesprincipales du Guidisme etdu Scoutisme est l’utilisationdu système d’équipes.Quels défis peuvent surgirlors de l’utilisation de cetteméthode avec despersonnes avec unhandicap (physique oumental) ?

Quelle est votre opinion :devrait-il y avoir unprogramme éducatif pourpersonnes avec un handicapou le programme éducatifactuel est-il adapté à tous ?

Devrions-nous utiliser lesmêmes badges pour lespersonnes avec unhandicap ? Ou alors devrait-il y avoir d’autres badgesselon les différentesaptitudes ?

• Comment procéder

• Structure organisationnelle

Quelles sortes depersonnes avec unhandicap font partie denotre Association ? Toutesles formes de handicapssont-elles représentées ?Sinon, pourquoi ?

Quels sont les bénéfices etles défis pour l’Associationd’avoir des unités séparées/spéciales ?

Quelle est la meilleure façonde développer chez nosmembres :1. L’estime de soi2. Ses aptitudes3. Le sentimentd’appartenance

Quelle est la différence entreles termes coopération,intégration partielle etintégration totale ?

Quels sont les bénéfices etles défis pour l’Associationd’avoir des unitésd’intégration partielle /d’intégration totale(personnes avec ou sanshandicaps ensemble) ?

Est-ce que tous les jeunesgens de votre société sontinclus dans les activités dela vie de tous les jours ?

Existe-t-il déjà dans notreAssociation un soutienpour l’intégration depersonnes avec unhandicap ? Si oui, celafonctionne-t-il ?

Quels seraient lesbénéfices d’avoir unConseiller National qui seconcentrerait sur lesquestions concernant lespersonnes avec unhandicap ?

Quel type de soutien aurions-nous besoin de façon àintégrer plus de personnesavec un handicap au sein duGuidisme et du Scoutisme ?

Dans quelles situations serait-il bénéfique d’avoir uneEquipe Nationale seconcentrant sur les questionsconcernant les personnesavec un handicap ?

Quelle est la relation entrele programme éducatif, lesméthodes de travail et las t r u c t u r eorganisationnelle ?

Pourrait-on utiliser d’autresformes de communicationpour soutenir l’intégrationdes personnes avec unhandicap ?

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Page 28 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Y a-t-il à l’heure actuellebeaucoup d’animateursaccueillant ou intéressés àaccueillir des personnesavec un handicap ?

Une formation spéciale pourles animateurs accueillantdes personnes avec unhandicap est-elle nécessaireou peut-elle faire partie d’unstage de formation normal ?

Quelle est la proportionraisonnable d’animateurs parrapport aux membres ?Est-elle différente avec despersonnes avec unhandicap ?

Pour quelles sortes dehandicaps sommes-nousdisposés à prendre desresponsabilités ?

Quel type d’assistance estdisponible pour lesanimateurs accueillant despersonnes avec un handicapdans notre Association ?

Quel type d’assistance devraitêtre offerte à un animateurexpérimenté ayant déjàaccueilli des personnes avecun handicap depuis desannées ?

Y a-t-il des conseils à donneraux animateurs accueillantdes personnes avec unhandicap posant desdifficultés de prise encharge ?

Combien d’heures parsemaine ou par moissommes-nous disposés àconsacrer au Guidisme etScoutisme avec despersonnes avec unhandicap ?

• Les animateurs - recrutement, formation et soutien

Quel type d’aptitudes etexpériences devrait avoir unanimateur accueillant despersonnes avec unhandicap ?

Quel type d’assistance auraitbesoin un jeune animateursans aucune expériencepréalable de l’accueil despersonnes avec unhandicap ?

Quelles sont les autrespossibilités de soutienpouvant être utilisées pour lesanimateurs ? Lesquelles sontappropriées pour lesanimateurs accueillant despersonnes avec unhandicap ?

De quel type d’assistanceavons-nous besoin nous-même ?

• Diffuser l’information – conscience interne et image externe

Quel type de coopérationpourrait être bénéfique :a) avec d’autres ONGs ?b) avec des Associationsd’autres pays ?

Quels sont nos canauxd’information internes ?Diffusons-nous au sein del’Association l’informationau sujet d’activités avecdes personnes avec unhandicap ?

Que pouvons-nous apprendred’autres Organisations NonGouvernementales ?

L’information est le pouvoir !Comment garantir que toutindividu reçoit la mêmeinformation au sein del’Association ? (Par exemple,aux personnes avec unedéficience visuelle ouauditive)

Notre Association diffuse-t-elle une image externe quiillustre son travail avec lespersonnes avec un handicap(publications, journaux,activités…) ?

Comment changer nosattitudes pour se diriger versune plus grandeacceptationé? Commentdévelopper l’ouverture del’Association aux personnesavec un handicap ?

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 29

Imaginer la situation dansnotre Association dans cinqans. Des actions ont étéprises entre temps pourintégrer plus de personnesavec un handicap. Tout a bienfonctionné et les choses sonttelles que nous l’avionssouhaité. Que s’est-il passéet comment les choses sont-elles aujourd’hui, après cinqans ?Décrire la situation aux autresjoueurs en collaboration avecquelqu’un d’autre.

Choisir une personne et luibander les yeux. Montrer auxautres comment enseigner àune personne aveuglecomment faire un nœud.

Réfléchir à dix formesdifférentes de handicaps.Les expliquer aux autres sansutiliser les termes exacts. Lesautres joueurs doiventessayer de deviner ceshandicaps.

Ces 10 dernières années, leschoses se sont-ellesaméliorées pour lespersonnes avec un handicapou existe-t-il encore desdomaines qui doivent êtredéveloppés ? Demander àchacun de donner son avis.

Demander à chacun deréfléchir comment l’image denotre Association pourraitchanger si nous nousconcentrions davantage surl’intégration de personnesavec un handicap dans nosactivités. Partager les idéesentre nous.

Choisissez un partenaire.Ensuite, demandez auxautres joueurs de former un“Nœud humain”.Votre tâche est de défaire lenœud avec l’aide de votrepartenaire. Vous ne pouvezpas utiliser vos mains.Quant à votre partenaire, ilne sait pas parler.Où réside la difficulté ?Pourquoi ?

Demandez à une personnede jouer avec vous lasaynète “l’histoire de deuxgrenouilles” : lire l’histoire setrouvant après lesinstructions du jeu.

Choisir un ami pour vousaider et ensemble, raconteraux autres joueurs tout ceque nous savons à proposde l’intégration des jeunesdans les activités Guides etScoutes au sein de notreAssociation.

Choisir un partenaire.Ensemble, réfléchir à 5situations où nous pourrionsnous sentir handicapés et lejouer aux autres. Les autresdoivent deviner.

Pensez à votre jeu favorijoué dans l’Association.Expliquez le jeu aux autresjoueurs et jouez-le sipossible avec eux. Ensuite,demandez à une personned’adapter le jeu pour unhandicap que vous aurezdéterminé au départ. Qu’estce qui doit être adapté ?

Tracer au moins 2 symboles/signes différents utilisésdans notre société pourindiquer les personnes avecun handicap, des ONGs quitravaillent dans le secteur duhandicap ou tout signalroutier faisant mention depersonnes avec unhandicap.

Raconter, ou demander auxvoisins ce qu’ils pensent dela façon dont les personnesavec un handicap sonttraitées dans notre société.

Sélectionner 1 joueur quireprésentera une personneaveugle. Produire 3 sonsdifférents au moyen desobjets disponibles dans lapièce. La personne aveugledoit essayer de deviner cequi produit le son.

Choisissez tous unpartenaire. Discutez avec luid’une situation où vous vousêtes senti un jour handicapé.Avez-vous surmonté lasituation ? Si oui, comment ?

.Imaginer : nous sommes unanimateur d’unité et unepersonne souffrant detroubles d’apprentissage quidésire intégrer l’unité.Comment réagir ? Quedevons-vous prendre enconsidération avant deprendre une décision ?

• Cartes de coopération dans le jeu

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Page 30 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Il a souvent été dit qu’il était nécessaire de disposer en priorité de politiques sur des sujets avantde vouloir les changer. À cette déclaration, beaucoup ont réagi en demandant : pourquoi devrions-nous avoir une politique distincte pour les personnes avec un handicap au sein du Guidisme etdu Scoutisme ? Est-ce que cela n’intensifie pas encore plus les besoins spéciaux ou le handicap,ce qui ne favorise pas l’idée de l’intégration et de l’égalité ?

Que gagnerions-nous à avoir une politique sur les personnes avec un handicap au sein duGuidisme et du Scoutisme ?

D’abord, il faut définir ce qu’on entend par une politique. Une politique est la formulation d’uneintention et d’une croyance à propos d’un certain sujet. Une politique est généralement plusdétaillée qu’une règle. Et par voie de conséquence, elle est susceptible d’offrir un statut officielqui peut s’avérer bénéfique pour :� Visibilité et amélioration de l’image de l’Association� Coopération entre animateurs et personnes avec un handicap� Coopération avec d’autres associations et organisations dans le monde entier� Avoir des informations statistiques pour la planification des activités, la formation, et peut-être

le programme éducatif, les insignes, etc.� Relations avec les Organisations Non-Gouvernementales� Planification à long terme du Guidisme et Scoutisme avec des personnes avec un handicap� Garantir auprès des autres le fait que les Guides et Scouts de l’Association avec un handicap

sont des Guides et des Scouts comme tous les autres� Attirer de nouveaux membres issus de tous les secteurs de la société et maintenir les membres

existants en leur offrant la satisfaction personnelle de savoir que leur contribution est importante.� Protéger l’Association à l’apparition de difficultés ou questions légales.

Introduction sur l’élaboration d’une politique

L’existence d’un statut officiel consiste aussi une garantie d’officialité des plans et il y a obligationde travailler selon ces plans. Ce statut procure également le droit de recevoir une assistance de lapart de l’Association dans le cas où les ressources diminueraient soudainement, ou d’autresproblèmes apparaîtraient. Une politique sur les personnes avec un handicap nous force à repensernos propres attitudes de tolérance et nous amène dès lors plus près des valeurs principales duGuidisme et du Scoutisme. Elle appuie notre rôle qui est d’assurer la pérennité des Droits del’Homme.

Les Associations Guides et Scoutes représentent des organisations de jeunesse modernes et encorollaire l’éducation à la tolérance et à l’égalité doit constituer une partie importante de leursobjectifs. Beaucoup d’animateurs des Associations Guides et Scoutes pensent que de nouvellespolitiques ne sont pas nécessaires étant donné que le Guidisme et Scoutisme devraient êtreouverts à tous de toute façon. Il est important d’insister sur le fait que souvent les jeunes avec unhandicap ne peuvent pas ou ne savent pas comment soulever eux-mêmes ces questions, et queleurs parents ou même leurs animateurs Guides et Scouts n’ont pas nécessairement l’énergiesuffisante pour le faire. C’est la raison pour laquelle il faut plaider en leur faveur. Et bien souvent,nous n’estimons pas les personnes avec un handicap comme étant capables de participer auxactivités Guides et Scoutes.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 31

ExemplesThe Scout Association - TSA, Royaume-Uni (Source : Special Needs Essentials 2003, page 6,The Scout Association UK.)“Une partie de la Politique sur l’Egalité des Chances est relative aux Besoins Spécifiques ets’exprime comme suit : Il est important que les jeunes gens soient considérés comme des individuset traités avec autant d’égalité que les autres membres du Mouvement, quelles que soient leurscapacités. Certains jeunes gens ont des besoins spécifiques et requièrent plus de ressources entermes de programmes adéquats d’assistance et d’équipement pour leur permettre de développerpleinement leur potentiel. Pour leur fournir ces ressources, leurs animateurs sont aidés par unréseau de Commissaires et de Conseillers aux niveaux des districts, régions/provinces et bureauxlocaux.Autant que possible, cette politique se fait par l’intégration de jeunes nécessitant des besoinsspécifiques dans la vie Scoute classique. Lorsque cela s’avère impossible ou inapproprié, unréseau de Groupes Spécifiques existe pour des jeunes, qui sinon, n’auraient pas pu participer etprofiter du Scoutisme.”

Verband Christlicher Pfadfinderinnen und Pfadfinder - VCP, Allemagne“PTA signifie “Pfadfinderin/Pfadfinder Trotz Allem”, soit, “Guidisme et Scoutisme malgré tout”; end’autres mots, malgré un handicap ou un obstacle de toutes sortes.Le principal aspect du travail de PTA au sein de VCP :� Il est évident que les Guides et Scouts handicapés font partie de tout ce qui se fait, en tant que

composante intégrée à tous les niveaux et types de travail ; ensembles, ils vivent et partagentdes expériences avec les Guides et Scouts non-handicapés. Le travail de PTA ne consistepas à “travailler pour les handicapés”.

� Impliquer des enfants handicapés dès leur plus jeune âge dans le Guidisme et le Scoutismefacilite et encourage la compréhension de cet état de fait comme une chose courante et entraîneun changement de comportement au niveau de la société.

� Les Guides et Scouts handicapés et non-handicapes expérimentent, grâce au vécu commun,la richesse et le caractère unique de chaque individu. C’est la base du message chrétien.

� Les Guides et Scouts handicapés acquièrent plus de confiance en eux, résultante de lareconnaissance et de l’appréciation de leurs aptitudes particulières et de leurs talents de lapart des personnes valides.

� La possibilité d’être avec d’autres au sein de groupes de Guides et Scouts encourage etfournit les bonnes conditions à une telle intégration.

� Porter un sujet “tabou” au niveau politique signifie l’intention d’améliorer le quotidien despersonnes avec un handicap

Ces lignes directrices ont été présentées oralement par l’unité de travail de PTA en1981, et ont étéacceptées par le Conseil National. Il n’y avait plus d’autres solutions. Les personnes avec unhandicap devaient être entièrement intégrées. ”

Soma Hellinidon Proskopon - SHP, Grèce“La politique de notre Association est d’accueillir des enfants (ou adultes) avec un handicapmembres de notre Association. Nous souhaitons qu’ils vivent le Scoutisme comme tout individu.Nous estimons avoir l’obligation de trouver les moyens pour accroître la connaissance de nosmembres sur ce sujet et de préparer toutes les adaptations nécessaires”.

ConclusionAprès lecture des bénéfices d’avoir une politique séparée, acceptez-vous ou non les phrasesd’introduction ?

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Page 32 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Pour développer votre Association, il est important d’avoir des politiques adéquates en ce quiconcerne l’intégration de personnes avec un handicap. Normalement, les politiques touchentplusieurs domaines de travail et le processus d’élaboration de politiques engendre souventbeaucoup de discussions. Vous, animateurs au sein de votre Association, êtes les personnes lesmieux placées pour discuter et décider des meilleures solutions pour votre Association. Il est àespérer que cette discussion mènera vers des actions futures dans les Associations.

Avant la mise en place d’une réelle intégration des personnes avec un handicap au sein del’Association, il est important que le Conseil national de l’Association prenne connaissance desspécificités des personnes avec un handicap que l’Association est potentiellement capabled’accueillir, et adopte une stratégie visant à réduire les stéréotypes et les préjugés susceptiblesde freiner l’intégration. Il est important d’inclure le plus de membres possibles dans ce processus,afin que la stratégie inclue toutes les spécificités régionales et des membres de différentes couchessociales. Une fois cette stratégie mise en place, il est plus facile de planifier les actions pourl’intégration.

RemarqueLa participation des jeunes est un point essentiel du Guidisme et du Scoutisme. Les jeunes gensavec un handicap pourraient se sentir doublement concernés sur leurs droits de faire partie desprises de décisions au sein de leur unité/groupe ou dans leur Association !

Activités� Présentation de bonnes pratiques expérimentées dans d’autres Associations dans les journaux

de votre Association, lors de l’Assemblée Générale etc.� Recherche sur le pourcentage de personnes avec un handicap accueillies dans l’Association

et dans votre société.� Discussions à propos de la vision de l’Association dans ce domaine de travail et la meilleure

façon d’atteindre cette vision.

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Les défis du Programme Educatif au Niveau National

L’objectif de ce chapitre est de vérifier si le programme éducatif actuel de l’Association répondaux besoins des Guides et Scouts avec un handicap..

Lorsque nous intégrons des personnes avec un handicap au sein du Guidisme et du Scoutisme,il est important de ne pas oublier d’offrir des activités stimulantes pour que chacun apprenne etprogresse afin d’atteindre pleinement son potentiel en tant que Guide/Scout. La principalediscussion devrait porter sur “ les besoins d’une personne avec un handicap sont-ils différentsou non ? ”. Les décisions sur l’approche générale du programme éducatif influencent le contenuet il est dès lors important que les besoins des personnes avec un handicap (actuelles etpotentielles) soient pris en compte au niveau national.

Les mots-clés de ce manuel d’outils sont “ l’individualité et l’adaptation ” parce que chaque Guide/Scout possède des aptitudes, des expériences et des intérêts individuels. L’adaptation estimportante sur le plan individuel, mais quels sont les défis du programme éducatif que l’intégrationapporte au niveau national ?� Est-il nécessaire d’adapter d’une certaine façon les lois et promesses - par exemple pour les

personnes avec des troubles d’apprentissage ?� Y aura-t-il un programme éducatif séparé ou sera-t-il le même pour tous ?� Dans quelle mesure sommes-nous prêts à adapter le programme éducatif pour que la

progression subsiste ? Les personnes avec un handicap pourraient ne pas être capable derépondre à tous les critères ou d’appartenir à la même section d’âge que les autres membres.

� Comment est-on capable de maintenir pour tout le monde les méthodes-clés du Guidisme etScoutisme dans le programme éducatif ? Par exemple, l’utilisation du système des patrouilles.

� Le système de progression personnelle est-il basé sur les mêmes tâches pour tout le monde ?Est-il vraiment personnel ? Quels sont les objectifs du système de progression personnelle ?Peuvent-ils être atteints par tous ?

� Devrait-il y avoir différents insignes, peuvent-ils être obtenus par tous, ou adaptés ?� Manuels : sont-ils destinés à tous, par exemple dans différentes formes d’impression, afin

qu’il soit possible d’avoir des animateurs avec un handicap ?� Qu’est ce qui rend le Guidisme et le Scoutisme uniques ?� Utilisons-nous des mots (termes) spéciaux pour les personnes avec un handicap ?

Il est plus facile de répondre aux défis du ProgrammeEducatif si le Guidisme et le Scoutisme avec despersonnes avec un handicap font partie d’unepolitique de programme agréée au niveau national.“Cette politique devrait pourvoir au développementdu programme Scout et à son contenu éducatif. Ildevrait fournir au programme national de l’Associationdes lignes directrices sur l’intégration dans leScoutisme des personnes avec un handicap. Lapolitique du programme national doit être acceptéepar tous ses concepteurs et exécutée avec énergiepar les animateurs du programme.” (Source : the “wecan” kit : promoting Scouting and overcominghandicap / Programme Service / 1989 World ScoutBureau, Geneva / Section B)

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L’éducation à l’intégration oriente vers un système qui répond aux besoins de chaque membre etqui est structuré pour soutenir cette idée. Si un point de la première étape de la progressionconsiste en une randonnée de 20 km, il est clair que quelques personnes seront exclues duProgramme Educatif… Donc, les lignes directrices doivent être suffisamment flexibles afin quechacun puisse participer. Ex : Un point de la première étape d’un système de progression peutêtre l’exécution d’un exercice physique.

Dans certaines Associations, les tranches d’âge sont strictement définies et planifiées à l’avance.Tous les membres de l’Association suivent le Programme Educatif fixé pour une certaine tranched’âge. D’autres Associations comptent quelques unités de personnes avec un handicap mental,qui ont vécu le Guidisme et le Scoutisme ensemble pendant vingt ans et arrivent toujours àprogresser.

Les diverses manières de répondre aux défis du Programme Educatif sont énormes. À un niveaunational, ce qui est recommandé par rapport à l’âge des personnes avec un handicap n’a pasgrande importance – ils doivent appartenir à la tranche d’âge étant la plus appropriée pour eux.Ce qui est important c’est que chacun apprenne et progresse pour atteindre pleinement sonpotentiel.

ExemplesCorpo Nazionale Giovani Esploratori ed Esploratrici Italiani - CNGEI, Italie (Issu de Niky entra inreparto, CNGEI, Stampato in proprio, via Otranto, 18 - Roma, Gennaio 2000, pages 25, 26, 30).Niky est le nom donné à une personne avec un handicap.“L’important n’est pas que Niky fasse tout, mais qu’il puisse expérimenter toutes les activitéspossibles au moment où il est dans le Guidisme et Scoutisme. Niky ne peut pas toujours participerà toutes les activités de la patrouille. Exemple : il peut participer à une randonnée, mais il ne peutpas être laissé à la responsabilité de la patrouille toute la journée. Donc, il prendra part à larandonnée, mais ne restera pas pour la nuit.Le camp doit être organisé de façon à fournir à Niky la possibilité de participer à des aventuresavec les autres enfants. L’intégration de Niky ne doit pas empêcher les patrouilles d’exécutertoutes les activités planifiées.Quand la participation de Niky à certaines activités s’avère impossible, il est important de proposerdes alternatives qu’il serait à même d’exécuter. Il est important qu’il ne reste pas sur le côté àregarder les autres enfants. L’activité alternative doit concorder avec les objectifs éducatifs deNiky et ne pas constituer un simple passe-temps.”

Alternative pour faire la promesseThe Scout Association – TSA, Royaume Uni (Source: Special Needs Essential 2003, UK ScoutAssociation, page 15)“Il existe plusieurs manières pour une jeune personne d’exprimer sa compréhension de la Promesse.La méthode choisie dépendra des aptitudes de l’individu. Voici certaines possibilités :� Lire ou réciter la Promesse.� Répéter la Promesse mot à mot.� L’animateur de patrouille, l’ancien scout, l’ami ou le groupe entier peut prononcer la promesse

en son nom.� Communiquer la Promesse par signes, en utilisant par exemple : le langage des signes,

Makaton, Sign Along (édition : programmes de langage utilisé au RU).� Utiliser des symboles, ex. : Bliss, Compic� Répondre aux questions, par exemple : “Promets-tu de faire de ton mieux à laquelle le Scout

peut répondre par un hochement de la tête, une expression sonore ou un clignement desyeux.”

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Adapter la promesseGuides de France - GdF, France (Source : Vent du large - Vivre le Guidisme avec des adulteshandicapées mentales, Equipe handicaps, Les Guides de France, juin 2001).“ Avec mon équipe, je veux être Guide “ Vent du Large ”. Je sais que Jésus m’aime comme je suis.Je promets d’essayer de partager ma joie, de rendre service, de vivre la loi guide. ”“La promesse a été adaptée pour des personnes souffrant de déficience mentale (Guide “Vent duLarge”). Cela signifie que le vocabulaire a été choisi de façon à être compréhensible par la plusgrande majorité des Guides “ Vent du Large ”. Les 3 points la promesse s’y retrouvent : relation àDieu, à l’autre (communauté) et envers soi-même. En guise de préparation à la promesse, laGuide “Vent du Large” reçoit une introduction à la loi et promesse par le biais de jeux, chansons,dessins, etc ”

Une question fréquemment posée chez Associazione Guide e Scouts Cattolici Italiani - AGESCI,Italie (Source : A. Contardi, P. Curatolo, R. Lorenzini, HANDICAP E SCAUTISMO, Ed. Borla, pp.64-74.)“ Est-il nécessaire de changer le programme ? Est-il nécessaire de créer des activités bien cibléespour les personnes avec un handicap ?Il serait impensable de ne pas modifier le programme lorsqu’un garçon/fille handicapé est admis(qui est d’abord un individu à part entière avant d’être une personne handicapée). Si nous pensonsque le programme met en pratique les buts généraux et les caractéristiques du Guidisme etScoutisme conformément aux intérêts, goûts et aptitudes de nos jeunes, alors, la présence d’un/e garçon/fille handicapé doit stimuler davantage la créativité des animateurs de façon à lui permettrede profiter de sa dimension personnelle.Ceci n’implique ni de réduire l’étendue de nos programmes pour les jeunes, ni de renoncer àcertaines caractéristiques spécifiques du Guidisme et du Scoutisme. Au contraire, cela signifiequ’il faut considérer, du point de vue mental et physique, les besoins réels de ce/tte garçon/fille.Par exemple, si Lorenzo, qui se déplace en fauteuil roulant, fait partie d’un clan, cela n’impliquepas l’unité de devoir renoncer à l’aventure ou à la marche tous ensemble. Au lieu d’un week-enden montagne, nous opterons pour un tour du lac en bateau. À une autre occasion, quelqu’unprendra Lorenzo en voiture pour l’amener au lieu de rendez-vous final. Lors d’un autre week-end,nous chercherons une route praticable pour le fauteuil roulant. Et peut-être qu’une fois, nousdemanderons simplement à Lorenzo de ne pas nous accompagner parce que nous ne pourronspas cette fois-là l’emmener dans cet endroit spécifique, mais ceci ne peut arriver qu’une seulefois.”

> Plus de détails concernant les activités adaptées se trouvent dans le chapitre “Activités guideset scoutes”

ActivitésDéfis du Programme EducatifBut : examiner si le Programme Educatif actuel est adapté aux personnes avec un handicap.Tout d’abord, choisissez une partie du Programme Educatif que vous souhaitez analyser. Ensuite,préparez une sélection de cartes décrivant de jeunes gens porteurs de handicaps divers (visiblesou non) ; exemple : Sara a 10 ans et elle est Guide ou Scoute depuis 6 mois, elle souffre d’unedéficience visuelle, elle ne sait pas lire les livres habituels et ne sait pas écrire (etc.).La tâche des participants ou des unités est de tirer une carte et de voir si cette jeune personnepourrait réussir la partie du Programme Educatif choisie. Si elle ne le peut pas, les participantsdoivent expliquer les adaptations possibles du Programme.

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Page 36 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Sujets de Discussion� Pour les personnes avec un handicap, quels sont les bénéfices et obstacles d’avoir le même

Programme Educatif pour tous ? Comment considérer la progression dans ce cas ?� Quel bénéfice peut-on retirer d’avoir un Programme Educatif séparé, s’il n’y a qu’une personne

avec un handicap dans l’Unité ?� Qu’est-ce que la progression et que signifie “leur plein potentiel” ?� Un Programme Educatif séparé met-il en évidence les différences créées par les handicaps

sans donner de réels avantages ?

Réflexion de Corpo Nazionale Giovani Esploratori ed Esploratrici Italiani - CNGEI, Italie (Issue deNiky entra in reparto, CNGEI, Stampato in proprio, via Otranto, 18 - Roma, Gennaio 2000, page36). Niky est le nom donné à une personne avec un handicap.“ Les informations, rassemblées par le Conseil pour le programme de la progression personnelle,sont les réponses aux questions courantes telles que :� Quels sont les objectifs spécifiques que vous avez fixés ?� Quels outils avez-vous utilisés ?� Niky a-t-il pu réussir seul son programme de progression personnelle ?� Combien d’aptitudes et lesquelles, Niky a-t-il pu développer ?� Les objectifs ont-ils été atteints ?“ Le handicap ne constitue pas une limite au développement personnel de Niky ”

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 37

Comment procéder

L’objectif de ce chapitre est de démontrer qu’ilexiste une grande variété de façon de fairepour intégrer les personnes avec unhandicap.

Différents termes sont constamment utilisés lors de discussions sur la façon d’accueillir lespersonnes avec un handicap. Même s’ils sont indiqués dans l’introduction, sous la terminologie,il est toutefois important de préciser ces notions dans ce chapitre, en particulier à cause del’utilisation particulière de ces notions dans notre travail au sein du Guidisme et Scoutisme.� Exclusion : absence de conscience de besoins spécifiques, de traitement, de soins� Séparation/ségrégation : conscience de besoins spécifiques dans une exclusion sociale,

traitements et soins envisagés de manière séparée. Méthode de travail : former des unitésséparées pour le groupe cible et travailler sur des buts spécifiques.

� Assimilation : processus par lequel un groupe minoritaire adopte graduellement les habitudeset attitudes de la culture prédominante.

� Intégration (partielle) : conscience des besoins spécifiques dans une intégration sociale,traitements et soins envisagés dans une approche d’intégration. Méthode de travail : l’éducationintégrée est utilisée pour décrire le processus d’amener des jeunes avec un handicap au seind’unités courantes. L’unité normalement reste la même et les ajustements concernent lesjeunes de manière individuelle. La présence de ces jeunes avec un handicap dans l’unité estconditionnée à leur aptitude à s’adapter au groupe majoritaire.

� Inclusion ou Intégration totale : les besoins spécifiques sont considérés normaux ; tout lemonde a des besoins spécifiques, un traitement individuel est intégré à la structure sociale.Méthode de travail : l’éducation inclusive fait allusion au fait que les jeunes doivent être inclusdans la vie sociale et éducative et pas seulement insérés dans des unités courantes. Lesunités qui intègrent de cette façon des personnes avec un handicap construisent un systèmequi répond aux besoins de chaque jeune de manière individuelle et qui soit structuré poursoutenir chacun individuellement.

Il existe plusieurs méthodes pour intégrer des membres présentant diverses déficiences au seind’une Association. Le proverbe ”quand on veut, on peut” s’applique à cela. Voici quelques pointspouvant exercer une influence sur la décision des Associations à former des patrouilles/unités/groupes avec des personnes avec un handicap :� La culture du pays et de l’Association� La situation dans la société. Dans certaines sociétés, les jeunes avec un handicap vivent

dans un ”environnement protégé”, et donc, le Guidisme et le Scoutisme peuvent leur offrirune possibilité d’étendre leur expérience de vie.

� Les ressources de l’Association (animateurs, temps etc)� Les souhaits des membres actuels et potentiels, avec ou sans handicap.

Il est important de noter que les personnes plus âgées avec un handicap peuvent exprimer cequ’elles souhaitent. Ce n’est pas toujours le cas pour les plus jeunes. Ainsi, il est recommandéque les parents soient sollicités pour apporter leur aide. N’oubliez jamais qu’une personne avecun handicap PEUT prendre ses propres décisions ou tout au moins donner son opinion !

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Page 38 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Avantages� Sécurité, se sentir en sécurité� Davantage d’attention individuelle.� L’animateur peut avoir de bonnes

connaissances. Donc, les membresnécessitant davantage de soins etd’attention peuvent être acceptés.

� Assistance et conseil facilementdisponibles.

� Trouver des amis ayant les mêmesexpériences du handicap.

� Pas de honte.� Bien pour l’estime de soi des Guides et Scouts.

Inconvénients� Moins de contacts avec les autres Guides et

Scouts, isolation.� Les Membres peuvent se sentir différents.� Cela pourrait ne pas être très différent du

quotidien de la vie à l’école.� Manque d’interaction sociale avec une plus

large communauté.� Problèmes pour accepter plus de membres

dans l’unité.� Défis : comment sauvegarder le sentiment

d’appartenance à l’Association.� Si l’unité est inégale, certains Guides ou Scouts les plus capables peuvent ne pas utiliser pleinement leur potentiel.

Voici quelques méthodes de travail possibles, présentées avec une liste reprenant les avantageset inconvénients. Lors de l’évaluation/sélection des méthodes de travail suivantes, il est importantde noter que chacun est différent, peu importent les déficiences. Il est dès lors vital de prendre encompte les besoins individuels de chacun. Enfin, chaque animateur et unité a besoin d’examinerquelles sont les ressources des animateurs et quelles méthodes conviennent le mieux à chaquemembre, en tenant compte des buts communs et des lignes directrices tout comme du potentielde chaque membre. Peu importe l’âge ou la déficience. Les types d’unités dépendent fortementdu pays. À l’heure actuelle, dans la plupart des Associations, il existe un mélange des typessuivants :

Unités Séparées/Spéciales

Dans quelques Associations, il a été décidé d’avoir des unités seulement avec des membresayant des déficiences. Exemple : les jeunes ayant des troubles d’apprentissage ou des déficiencesphysiques. Dans l’unité séparée/spéciale, vous pouvez travailler sur des objectifs spécifiquespour votre groupe cible.

Exemples

Suomen Partiolaiset – Finlands Scouter - SP-SF, Finlande“ Le programme finnois se base très fort sur des activités en plein air et sur les randonnées. Lespersonnes avec un handicap peuvent facilement suivre le programme des Louveteaux/Lutins.Mais dès qu’ils deviennent Eclaireurs/Eclaireuses ou Routiers/Guides, ils peuvent rencontrer desdifficultés lorsque les patrouilles commencent à s’organiser et faire des randonnées dans lesforêts. C’est peut-être une raison pour laquelle en Finlande, la plupart des personnes avec unhandicap exercent le Guidisme et Scoutisme en groupes séparés. L’autre raison est historique :cela s’est toujours fait ainsi. Dans l’Association, ils cherchent à accroître la variété des méthodesd’accueil.”

Zwiazek Harcerstwa Polskiego - ZHP, Pologne (Source : l’activité de ZHP pour les enfantshandicapés, Varsovie, Pologne, décembre 2003 / Département Programme GK ZHP)“ Les équipes pour enfants handicapés appelées “Nieprzetarty Szlak” – NS (“La piste non-marquée”)organisent des programmes de revalidation permanents. Ces équipes donnent aux enfants etjeunes l’opportunité d’expérimenter l’activité d’un groupe de pairs dans l’aventure du Scoutisme.L’équipe d’animateurs, en utilisant la méthode Scoute, crée des conditions, qui contribuent aubien-être des enfants et leur apporte joie et enthousiasme.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 39

Avantages� Tolérance et apprentissage� Valeurs pluralistes� Offre l’opportunité aux membres

d’inventer de nouvelles façons de fairedes jeux, des activités ou desrandonnées.

� Mettre au défi les aptitudes de“ direction ” (qualité du responsable)

Inconvénients� Le danger d’isolement des unités ou de

vouloir abandonner le projet.� Peut nécessiter beaucoup de compromis,

par exemple lors du choix d’un site decamp.

� Trop difficile pour l’animateur si les Guideset Scouts manquent d’enthousiasme à lacoopération.

Les équipes NS s’engagent dans des activités typiques au Scoutisme polonais, ainsi que desactivités répondant aux besoins particuliers de leurs membres. La complète revalidation des enfantshandicapés est facilitée par la prise de conscience de leur part qu’ils peuvent participer ensembleavec les enfants et les jeunes en bonne santé, aux mêmes actions, traiter des mêmes problèmes,obtenir les mêmes insignes, porter les mêmes uniformes et les mêmes symboles, et ce malgréleurs déficiences ou malgré leur séjour dans des institutions spéciales.”

Unités utilisant la coopération.

Avoir deux unités bien séparées. L’une avecdes Guides ou Scouts non-handicapés et l’autreavec des personnes avec un handicap ou alorsles deux mélangées. Ensuite, organiser unecoopération là où c’est possible, aux camps,événements, etc.

ExempleSavez Izvidjaca Srbije i Crne Gore - SISCG, Serbie & Monténégro“Au début du développement, il y avait des groupes séparés pour les Scouts avec un handicap àcause du système éducatif du pays. Actuellement, tous les groupes agissent en coopération l’unavec l’autre parce que c’est la meilleure façon de soutenir les groupes, et l’Association continued’évoluer dans ce domaine. Il existe aussi quelques groupes avec un seul enfant handicapé”.

Unité intégrant un seul enfant avec unhandicap

Il peut y avoir une unité ordinaire avec unepersonne avec un handicap. L’unité ordinairereste la même et des ajustements ont étéorganisés au niveau d’une seule personne. Laprésence d’une jeune personne dans l’unité estconditionnée par sa capacité à s’adapter augroupe majoritaire. Il faut simplement s’assurerqu’il/elle se sente un membre aussi importantque les autres membres de l’unité. Au besoin,prévoir un animateur supplémentaire.

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Avantages� Tolérance, valeurs pluralistes� Normalement, plus facile de trouver des

assistants/animateurs enthousiastes pourune seule personne.

� L’opportunité au Guidisme et au Scoutismede se voir offrir un endroit (village, terrain,etc) pour le groupe, même si ce groupen’accueille qu’une seule personne avec unhandicap.

Inconvénients� L’adaptation pose un défi important,

trouver un rôle pour chacun.� Les animateurs doivent parfois

redoubler d’attention pour s’assurer quetout le monde soit traité sur un mêmepied d’égalité.

C’est certainement la méthode la plus commune. Quelques fois, les membres de l’unité neressentent pas la personne avec un handicap comme telle, et ils arrivent même à ne pas laconsidérer comme étant handicapée du tout.

ExempleAssociazione Guide e Scouts Cattolici Italiani - CNGEI, Italie“Dans mon Association, notre tradition est de vivre avec des personnes ayant toutes sortes debesoins spéciaux, et c’est notre politique de ne pas avoir des groupes uniquement dédiés à eux.Les enfants font partie de troupes normales. S’occuper de déficiences fait partie de la formationstandard de tous les animateurs, et en théorie, une assistance supplémentaire peut être demandéeen cas de besoin. Il y quelques années, nous avions aussi une équipe nationale, qui travaillaitseulement sur cette question. C’est certainement la raison pour laquelle nous avons intégré cetaspect tout naturellement dans le fonctionnement de l’Association”.

Unités utilisant l’intégration totale

Dans quelques Associations, il a été décidé d’avoir des unités comprenant à la fois des personnesavec un handicap et des personnes valides. L’éducation à l’intégration se base sur le fait que tousles jeunes doivent être intégrés dans la vie sociale et éducative, et ne doivent pas seulement êtreinsérés dans les unités courantes. Les unités utilisant l’intégration totale construisent un systèmequi répond aux besoins de chaque jeune de manière individuelle et qui soit structuré pour soutenirchacun individuellement. Quelques animateurs supplémentaires peuvent s’avérer nécessairesainsi que beaucoup de bonne volonté à adapter les activités.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 41

Avantages� Interactivité sociale, tout le monde apprend.� Opportunité d’expérimenter différents

environnements, expérience enrichissantepour chacun

� Nous ne sommes pas faits pour nous sentirdifférents

� L’apprentissage de la tolérance ôte la peurde la déficience, change les attitudes.

� Appartenance à une unité locale.� Apprendre à aider/à s’occuper les uns des

autres.� Accroissement de la confiance en tous les

jeunes.� Change les attitudes, casse les préjugés� Défi à relever pour les animateurs.

Une question fréquemment posée chez Associazione Guide e Scouts Cattolici Italiani - AGESCI,Italie (Source: A. Contardi, P. Curatolo, R. Lorenzini, HANDICAP E SCAUTISMO, Ed. Borla, pp.64-74.)“Concernant l’intégration dans le groupe, existe-t-il des différences entre les personnes déficientesphysiques, mentales ou sensorielles?C’est un fait qu’il existe une infinité de différences entre les divers types de handicaps, et encoredavantage chez les enfants.Apparemment, il est plus facile pour les enfants à déficience mentale de s’intégrer dans leurgroupe Scout, plus particulièrement si l’enfant est jeune. En fait, ce processus nécessite moinsd’arrangements au niveau de l’organisation : ces enfants peuvent marcher, jouer, etc. Cependant,dans ces cas-là, il faut rester vigilant, parce “ qu’ils ne créent pas de problèmes ”. Le risque estque leur présence se transforme seulement en une simple vie ensemble, sans les rendreprotagonistes d’un Programme Educatif exigeant et progressiste. Par rapport aux réactions desenfants, il a été noté que, tout au moins au début, les enfants physiquement déficients étaientacceptés plus facilement. La raison vient du fait que leur diversité est immédiatement perçue etplus facilement comprise, tandis que la présence d’une personne handicapée mentale peut susciter,au début, des sentiments de peur et d’incertitude.À part cela, il est possible d’admettre une personne souffrant de l’un des trois types de handicaps,à partir du moment où un programme a été prévu soigneusement.”

Il est important de penser de façon innovante au niveau national. Si vous vous sentez capabled’amener de nouvelles méthodes et expériences visant à intégrer plus de personnes avec unhandicap, veuillez considérer les possibilités qu’elles apportent, courageusement et sans aucunpréjugé.

Quelques Associations mélangent également toutes les possibilités décrites ci-dessus. Cettesolution offre l’avantage d’être plus flexible envers les différents types de déficiences ou des’occuper des différents niveaux de conscience au sein de l’Association.

ExemplesVlaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen - VVKSM, Belgique“Akabe fait partie de VVKSM et est ouvert à toutes les personnes avec un handicap. Akabeproclame “Anders kan best” : la différence peut être bien. Différents groupes existent :� Akabe-groepen : personnes avec un handicap en petits groupes séparés

Inconvénients� Ressentiment� Pas assez d’attention, nombre

d’animateurs.� Adapter les activités.� Davantage des préparations et de

connaissances nécessaires.� Animateur peut se sentir isolé et peu

soutenu.� Brimades : doivent être combattues de

manière courageuse et ferme !� Parents peuvent penser que ce soit trop

difficile pour leur enfant ou peuvent ne pasavoir suffisamment confiance enl’animateur.

� Problèmes d’accès aux sites pour le campet les activités.

� Une mauvaise attitude entraîne beaucoupde difficultés. Nécessité de maturité et demotivation de la part de l’animateur.

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Page 42 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Remarque

Quelques considérations :� Quels critères de choix utiliser si tout le monde n’est pas admis systématiquement dans les

unités ?� Quelle est la proportion entre membres et animateurs ? Qu’est-ce qui influence la décision?� Est-ce que les efforts fournis dernièrement pour l’égalité/l’adaptation rendent les choses plus

faciles ? Ont-ils augmenté ou diminué le sentiment d’appartenance ? Ainsi, les méthodesd’intégration diminuent-elles ou mettent-elles en évidence les différences ?

� Quels sont les avantages ou inconvénients de porter une attention sur les différences danschacun des cas ?

Quelle que soit votre unité, assurez-vous que tous, Guides, Scouts et animateurs, se sentent bienet en sécurité. Que chacun puisse faire les choses dont lui/elle est capable et a quelque chose àapprendre. N’oubliez pas de réévaluer la méthode d’intégration régulièrement.

ActivitésSujets/arguments utiles pour les discussions :� Quelques fois, les arguments contre l’intégration des personnes avec un handicap sont que

ce n’est pas réaliste. Et plus spécialement, lorsqu’il est dit que les personnes avec un handicapont besoin de plus d’animateurs par personne que les autres.

� Quel est le bénéfice de vivre le Guidisme et le Scoutisme avec des personnes avec unhandicap ?

� Les personnes avec un handicap sont les bienvenues pour rejoindre les jamborees nationauxet autres grands événements tant qu’ils organisent eux-mêmes les installations sanitairescomme de plus grandes toilettes ou alors leur transport. Parce qu’il est jugé injuste que lesautres s’ajustent pour un petit groupe.

� Les membres souffrant de troubles d’apprentissage ne peuvent pas devenir des Guides etScouts parce qu’ils ne sont pas capables de comprendre la vraie définition de la loi et de lapromesse Guide et Scoute.

Cherchez quel accueil aimeraient recevoir les personnes avec un handicap, potentiellementmembres de l’Association et pourquoi. Posez les mêmes questions aux animateurs de l’Association.

Discutez quelle est la meilleure méthode d’intégration pour votre Association.

Soma Hellinidon Odigon - SHO, Grèce“Soma Hellinidon Odigon s’occupe d’enfants handicapés et il existe, depuis 1953, beaucoup degroupes spéciaux de Guides dans les institutions et écoles pour enfants handicapés. Ces 10dernières années, la tendance a été d’intégrer au sein des groupes Guides courants tout enfantavec des besoins spécifiques. Au début, cette action n’a pas été facilement adoptée par les grou-pes Guides. De nos jours, plusieurs cas existent où des enfants handicapés évoluent depuisplusieurs années dans des groupes Guides courants. Les quelques problèmes de discriminationdisparaissent année après année. Il y a toujours quelques groupes Guides spéciaux dans lesécoles spéciales et institutions”.

Pour former les petits groupes de Akabe-groepen, nous avons quelques critères possibles (âgephysique, âge mental, possibilités, aptitudes physiques et une combinaison de toutes ces choses),mais celui de l’âge physique est préféré. C’est le plus courant, et il donne aux enfants la chance degrandir et susciter leur participation.”

� Akabe-takken : personnes avec un handicap dans un petit groupe séparé faisant partie d’ungroupe VVKSM avec des enfants non-handicapés

� Groupes-Inclusion : enfants avec un handicap dans un groupe VVKSM normal.

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Structure organisationnelle

L’objectif de ce chapitre est d’encouragerla discussion pour savoir de quelle sorte destructure l’Association a besoin poursoutenir l’intégration des personnes avec unhandicap au niveau national et commentl’organiser.

Par structure organisationnelle, on entend les façons de soutenir à un niveau national les unitésaccueillant des personnes avec un handicap. Pour le développement équilibré d’une Association,il est important d’atteindre les buts et les objectifs du plan stratégique de l’Association. Les structuresorganisationnelles de soutien facilitent le processus de la prise de décisions et offrent lesopportunités pour les membres de faire partie du processus.

Avant de discuter des structures, il est important de s’asseoir et de réfléchir à quoi nous voulonsarriver et pourquoi ? Que sommes-nous prêt à faire pour l’atteindre ? Qu’avons-nous besoinpour y arriver ? Quand croyons–nous atteindre nos buts ? En d’autres mots, il faut un plan clair etun soutien pour atteindre ce plan. Les structures sont également choisies pour soutenir leProgramme Educatif et les méthodes de travail.

Raisons pour lesquelles une structure spéciale serait nécessaire :� Sauvegarder les intérêts/questions des personnes/membres de l’Association avec un handicap� Soutenir un statut officiel, une politique� Créer un réseau pour le soutien des animateurs de personnes avec un handicap� Augmenter l’ouverture et la communication� Être responsable de partenariats avec d’autres ONGs

Quels types d’obstacles pourrait-il y avoir à l’encontre de la création d’une structureorganisationnelle ?� Nécessité de convaincre les animateurs réticents aux besoins d’un support� Utilisation des ressources humaines, coûts, temps, etc.� Attitudes au sein de l’Association� D’autres domaines de travail nécessitent plus d’attention que celui de soutenir les personnes

avec un handicap

Ci-dessous se trouvent différents exemples de structures de soutien :

ConseillerBénéfices d’avoir un conseiller national• Décisions peuvent se faire rapidement• Pas besoin de réunion d’équipe• Point de référence• Rapporteur pour le niveau national

La personne-clé : “Chaque Association Scoute a besoin d’avoir une personne responsable pourl’organisation du soutien nécessaire et l’encouragement des animateurs, la mise en place d’uneformation aux compétences et pour superviser les changements de programme. Le rôle spécifiquede cette personne-clé est d’aider une Association et les individus à passer des attitudes réceptivesà l’action en faveur de l’intégration”. (Source : the “we can” kit : promoting Scouting and overcominghandicap / Programme Service / 1989 World Scout Bureau, Geneva / Section D)

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ExemplesGirlguiding UK - GG UK, Royaume-Uni“Girlguiding UK a un conseiller pour les personnes avec un handicap de l’Association au niveaunational. Ensuite, chaque région possède son conseiller et au sein des régions, il y a des conseillerspour les comtés. Chacune de ces personnes dispose d’une mine de connaissances et de ressourcesnécessaires pour conseiller et soutenir les personnes avec un handicap de l’Association, leursanimateurs et unités”.

Guides Catholiques de Belgique - GCB, Belgique“Chez les GCB, l’accueil de personnes avec un handicap se fait par le biais du secteur SRA(Secteur Reine Astrid). Un secteur est un aspect du mouvement qui ne concerne pas une tranched’âge particulière mais bien l’ensemble des membres. Chaque secteur dispose d’une structurequi est fixée dans les règlements fédéraux. Dans le cas du secteur SRA, cette structure est prévuepour permettre un soutien à chaque groupe qui souhaite collaborer avec des personnes avec unhandicap.

Au niveau régional, un responsable SRA fait partie de l’équipe régionale. Son rôle est multiple :� Sensibiliser les groupes à l’intégration des personnes avec un handicap� Soutenir les groupes qui accueillent des personnes avec un handicap� Relayer les questions et/ou problèmes rencontrés au niveau national� Participer à l’élaboration d’outils pour aider les groupes

Au niveau national, un responsable SRA fait partie de l’équipe fédérale. Sa fonction :� Soutenir les responsables régionaux pour tous les projets qu’ils voudraient mettre en œuvre� Coordonner l’équipe SRA nationale� Coordonner les projets SRA au niveau national� Organiser la formation de spécialisation pour animateurs de personnes avec un handicap� Travailler en coordination avec le permanent SRA qui travaille au siège central (Carrick)� Sensibiliser les groupes à l’intégration de personnes avec un handicap lors des formations

nationales et régionales

Au siège central (Carrick), un permanent travaille pour le secteur SRA. Sa fonction :� Collaborer avec le responsable national et les responsables régionaux� Aider à la mise sur pied des projets en cours� Sensibiliser et soutenir les groupes sur le terrain”

Équipe nationale, régionaleAvantages d’avoir une équipe nationale/régionale :� Connexion avec toute l’Association� Partager les bonnes pratiques� Partager l’information� Rencontrer d’autres animateurs et personnes avec un handicap� Simplement savoir que vous n’êtes pas seul� Parce qu’il n’y a que très peu d’animateurs qui travaillent avec des personnes avec un handicap,

leur regroupement autour d’une équipe nationale/régionale permet d’avoir plus de poids etd’influence pour insister sur l’importance d’impliquer des personnes avec un handicap de façonanalogue à d’autres groupes.

� L’information, la motivation, l’éducation, l’égalité…

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ExempleScouting Nederland, SN, Pays-Bas“Les Pays-Bas sont un pays comptant une haute densité de population et de multiples activitésscoutes avec des personnes avec un handicap. L’Association a un groupe national qui s’occupede mettre sur pied des projets visant à développer de nouveaux matériels. L’équipe nationale apour fonction d’éduquer, d’informer, de rassembler les gens, de motiver, d’accroître l’égalité.Certaines personnes au niveau provincial possèdent plus de connaissances au sujet de la situationrégionale, proposent des formations et soutiennent les animateurs de Scouts avec un handicap. Ilexiste également des personnes dans chaque région qui connaissent les groupes locaux etconnaissent quels groupes sont ouverts à quels Scouts.”

Système de RéseauLa différence entre le système de réseau et l’équipe nationale ou régionale est que dans leréseau, tous les animateurs désirant en faire partie ont un accès puisque cela peut se passer surInternet. Cela nécessite à peine quelques personnes pour maintenir les connexions Internet etcoordonner le contenu. Il est important de remarquer que les systèmes susmentionnés peuventaussi inclure le système de réseau.

Voici quelques avantages d’avoir un système de réseau• Accès plus rapide aux ressources locales/régionales• Flexibilité de temps et de types de soutien• Davantage de personnes peuvent être impliquées dans la prise de décisions

AutresLa structure de soutien peut être une combinaison de tout ce qui a été dit plus haut ou quelquechose de totalement différent. Elle peut se baser sur une idée de “ coaching ”, de “ mentoring ”,de partage des ressources ou le travail en groupe de pairs.

ExemplesSoma Hellinidon Proskopon - SHP, Grèce“Nous avons un conseiller central pour toute la Grèce et un pour chacune des 7 Régions. Nousessayons d’organiser un réseau d’animateurs et de membres adultes qui ont été formés et ainsipeuvent former une équipe prête à aider les autres.”.

Vlaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen - VVKSM, Belgique“ VVKSM a une équipe appelée AKABE. L’équipe AKABE fait partie de VVSKM qui tente de faireconnaître AKABE à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du Scoutisme. Ils représentent AKABE aurassemblement national, mais plus fréquemment opèrent à un niveau local et sont toujours ouvertsaux questions et suggestions.Le GATT sert aux responsables des groupes AKABE à se retrouver. C’est un rassemblement detous les animateurs, qui existe depuis quelques années. Par le GATT, l’équipe veut informer,demander les opinions et répondre aux questions. C’est aussi l’unique chance d’échanger despoints de vues et des expériences avec des collègues.(Akabe signifie “Anders kan best”, la différence peut être bien).”

RemarqueLes structures de soutien établies doivent être évaluées de temps à autre afin de vérifier si laforme choisie est la meilleure façon de répondre aux besoins.

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ConsidérationsQue faut-il à une structure nationale de soutien pour bien commencer ?� Elle demande du courage et beaucoup de travail.� Des individus/groupes intéressés, avec de l’expérience et du temps� Un groupe/réseau de personnes motivées et engagées pour/depuis plusieurs années.� Coopération avec votre Association et d’autres groupes ou ONGs.� Il se peut qu’un travail au niveau des Relations Publiques soit nécessaire pour assurer l’éga-

lité des personnes avec un handicap en tant que Guides et Scouts !

Demandez-vous avant de commencer :� Quelles sont les disponibilités de temps et de ressources ?� Que devrions-nous faire ? Quels seraient nos buts et nos méthodes ?� Pouvons-nous le faire sans créer une nouvelle équipe nationale ?� Dans quelle mesure pouvons-nous utiliser Internet ?� Si nous ne sommes que quelques-uns, ce ne sera peut-être pas suffisant pour tout faire. Est-

il plus important/raisonnable d’avoir des activités locales ou une équipe nationale ?� Pouvons-nous coopérer avec d’autres Associations ?� Que nous demande l’Association ?• Quelle coopération est requise avec les Associations, l’AMGE, et l’OMMS ? Les Guides et

Scouts, les animateurs d’unités/groupes, les patrouilles locales, les districts ?• Budget, plan, prospectus, etc.

Activités

Exercice d’imagination.Faites cet exercice par groupe de deux (vous pouvez également rassembler les idées en grandgroupe). Tout d’abord, imaginez que vous avez une situation idéale dans votre Association. Quelleest cette situation ? Décrivez-là à votre partenaire et demandez à votre partenaire d’écrire vosidées sur papier. Rêvez librement et sans limites.Changez de rôle avec votre partenaire et laissez-le rêver aussi.Ensuite, ensemble avec votre partenaire, réfléchissez à savoir si vos rêves sont réalisables. Quelsseraient les buts à développer au sein du Guidisme et du Scoutisme avec des personnes avec unhandicap dans votre Association ?Finalement, comparez quelle structure organisationnelle vous conviendrait le mieux.

Arguments de discussion :• C’est mieux de se concentrer sur des activités réelles que sur le Guidisme et Scoutisme

sur papier et la bureaucratie, qui pourrait découler de l’établissement de différentesstructures ?

• Mettre trop de pression sur la création des structures et stresser les unités avec despersonnes avec un handicap depuis le niveau national éloigne encore davantage lespersonnes avec un handicap du Guidisme et Scoutisme local.

• Bien que le Guidisme et Scoutisme soient en principe ouverts à tous, cela ne vaut pas direque l’Association oblige les animateurs volontaires à englober dans leurs responsabilitésdes questions difficiles comme le Guidisme et le Scoutisme avec des personnes avec unhandicap. Il y a une limite à la tolérance.

• Dans la société, certaines questions sont plus urgentes que celle des personnes avec unhandicap, par exemple l’usage de la drogue, le chômage des jeunes et l’immigration.Beaucoup d’activités sont offertes aux jeunes avec un handicap dans la société, et donc leGuidisme et le Scoutisme pourraient faire davantage pour les autres groupes de jeunes.

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Les animateurs – recrutement, formation et soutien

L’objectif de ce chapitre est de donner des idéessur les façons de recruter davantaged’animateurs capables d’accueillir des personnesavec un handicap et de souligner l’importanced’un soutien spécifique pour ces animateurs

RecrutementBeaucoup de jeunes et adultes avec un handicap souhaitent devenir Guides ou Scouts.Malheureusement, dans beaucoup d’Associations les personnes avec un handicap ne sont pasconsidérées comme des membres potentiels. De même, les Associations ne se considèrent pascomme étant appropriées à l’accueil de personnes avec un handicap. Un des éléments-clés à cesujet est tout d’abord d’ouvrir la possibilité d’accepter des personnes avec un handicap et des’assurer que l’Association est disposée à répondre aux besoins des membres potentiels. Pourcela, les Associations doivent avoir un plan clair à propos du recrutement des d’animateurs. Il estimportant que cet aspect soit également repris dans les plans stratégiques de l’Association, pourque les efforts soient faits pour améliorer la situation. Plus il y a d’animateurs, plus il sera facile defaire profiter du Guidisme ou Scoutisme à un grand nombre de personnes avec un handicap.

Mais où et comment trouver de nouveaux animateurs ? Voici quelques idées, bien que vousconnaissiez votre pays et donc puissiez décider des pratiques les mieux adaptées à votre situation.Voici les idées pour commencer :� Soyez positifs. Votre message sera certainement mieux perçu s’il est positif. Vous pouvez

manifester beaucoup d’enthousiasme à offrir une opportunité de rejoindre le meilleur côté duGuidisme et Scoutisme.

� Demandez à vos amis Guides ou Scouts de venir vous rejoindre ou rendre visite au camp,réunions etc. Invitez à titre personnel et assurez-vous que les visiteurs sont guidés et reçoiventdes réponses à leurs questions.

� Organisez un WE de formation/information où vous aurez des discussions et donnerez desinformations sur le Guidisme ou Scoutisme avec des personnes avec un handicap.

� Les étudiants aux formations d’infirmier/es, conseiller/es social/es, éducateur/rices, etc.pourraient être intéressés.

� Peut-être un parent ou un ancien scout pourrait-il être intéressé.� Accentuer les avantages du Scoutisme et Guidisme avec les personnes avec un handicap.

Les bénéfices sont par ex. la création d’aptitudes adaptées, une meilleure compréhension,flexibilité etc.

� Publicité accrue – possibilité d’offrir une éducation non-formelle aux personnes avec unhandicap

� Utilisation d’un réseau d’ONGs� Visite de camps avec des animateurs potentiels...� Mettre l’accent sur le soutien offert aux animateurs de personnes avec un handicap (> plus

d’indications dans le chapitre “ Structure organisationnelle ”)� S’occuper du nouvel animateur et lui donner une bonne introduction. Se souvenir qu’il est

important de soutenir les animateurs� Il est important d’accorder suffisamment de temps au processus de recrutement et de ne pas

s’en vouloir si vous n’arrivez pas à recruter suffisamment de gens.

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Tous ces différents soutiens doivent comporter une part d’amusement, puisque l’amusementreprésente le lien entre les volontaires et leurs activités. Une façon d’apporter un soutien estd’offrir des possibilités de progression personnelle ! Par le soutien donné, les animateurs devrontrecevoir : des idées pour les activités, de l’aide, des comptes-rendus et la force de continuer. Lesoutien procure aux animateurs l’inspiration et les défis pour tenter quelque chose de neuf. Apporterdu soutien renforce aussi l’estime de soi et la motivation. Le principal est d’avoir le bon soutien aubon moment. Dans certains cas, le soutien peut se traduire par une simple écoute ou l’apportd’informations ou idées sur la manière de faire les choses différemment. Le dialogue estprobablement la chose primordiale, et ainsi toute personne engagée se sent faire partie dudéveloppement du Programme Educatif et de la structure.

Les aptitudes nécessaires aux animateurs de personnes avec un handicap :• La maturité et la motivation• L’engagement• Connaissance des besoins spéciaux et communication avec les familles.• Aptitude à demander de l’aide.• Finalement, en résumé, la même chose que pour tout animateur !

Soutien

«Trouvez les moyens de vous appuyer sur les animateurs ayant acquis de l’expérience. Quelqu’unayant accueilli des jeunes handicapés dans son groupe pendant plusieurs années peut participeraux stages de formation pour les nouveaux animateurs. Un animateur ayant participé à un campde formation sur le handicap dans sa région peut aider à la préparation d’un camp de formationdans une autre région.» (Source : the “we can” kit : promoting Scouting and overcoming handicap/ Programme Service / 1989 World Scout Bureau, Geneva / section E)

Dès que l’Association a recruté des animateurs, il est vital que ces animateurs reçoiventsuffisamment de soutien. Comme tous les animateurs, ceux qui accueillent des personnes avecun handicap ont besoin d’un soutien planifié et organisé. Mais ces derniers ont plus spécialementbesoin d’une base de connaissances des différentes déficiences. Organiser ce soutien dépendavant tout de la politique nationale de décisions, des structures et des ressources. Le soutien estcrucial et doit être diversifié. Les principales décisions sont normalement planifiées au niveaunational et sont ensuite réalisées au niveau local.

Le soutien possible pour les animateurs pourrait être :• Structures de soutien (> voir le chapitre “ Structure organisationnelle ”)• Formations spéciales et/ou partie d’une formation normale• Forums/groupes e-mail, etc.• Organisation de problèmes “ clinique ”, où les animateurs peuvent recevoir des réponses à

leurs questions• Conseiller, à qui les animateurs peuvent se référer.• Médiation, pour résoudre des disputes• Coach personnel, mentor, qui assiste les animateurs dans leur progression• Assistants/animateurs, qui aide lors des activités• Bulletins d’information, recueil d’outils• Manuels

Exemples

Soma Hellinidon Proskopon - SHP, Grèce“Nous avons déjà un livre avec toutes les informations nécessaires et un dossier de recueild’idées et de conseils. Nous organisons 3 jours de formation chaque année pour nos anima-teurs et nous essayons de publier un autre livre plus approfondi, ainsi que quelques brochurespour nos membres et pour les autres”.

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Guides Catholiques de Belgique - GCB, Belgique“Jessica, une petite fille malvoyante de 7 ans, a participé en tant que personne-ressource auweek-end pour animateurs «nutons». Elle leur a ainsi montré que malgré son jeune âge, ellepouvait leur transmettre son «savoir» sur les différences. (Une unité “ nutons ” est destinée auxenfants de 5 à 7 ans)”

Scouting Nederland - SN, Pays-Bas“Dans notre Association, nous nous occupons plus des formations intégrées ; et donc, avonscréé un CD-ROM pour chaque formateur en Hollande, qui consiste en modules de formationdestinés aux animateurs accueillant des personnes avec un handicap. Parfois, un groupe pluslarge d’animateurs désirent leur propre formation. Ce soutien relève du niveau national”. Exemplesde modules : contact avec les parents, premiers soins, jouer avec un handicap, etc.

Suomen Partiolaiset – Finlands Scouter - SP-SF, Finlande“Dans le district, il existe sept patrouilles séparées pour personnes avec un handicap. Un animateurpar patrouille fait partie d’un groupe d’animateurs qui se rencontrent tous cinq à six fois parannée. L’objectif du groupe est d’organiser des camps pour les personnes avec un handicap,fournir aux animateurs une éducation et des connaissances sur les déficiences lorsqu’ils planifientun grand camp, organiser des formations de remise à niveau ou écrire des articles dans lesjournaux. Ce type de coopération apporte des idées et la motivation aux animateurs afin depoursuivre leur tâche avec leurs patrouilles. Lors de ces réunions, nous discutons, demandonsles avis des autres animateurs et échangeons des suggestions pratiques”.

Savez Izvidjaca Srbije i Crne Gore - SISCG, Serbie & Monténégro“Tous les animateurs reçoivent un soutien de la part d’un conseiller. Celui-ci donne des informationsplus spécifiques sur les aspects psychologiques et physiologiques des personnes avec un handicap(ou d’un seul enfant), sur le comportement général de certains enfants (ex. hyperactifs) et surleurs intérêts les plus marqués (jeux manuels, activités sans musique assourdissante, jeux courts,à cause de leurs niveaux d’intérêts, etc.). Cela comprend aussi les grandes étapes de travail avecces enfants (méthodes spéciales, didactiques, approches comme le langage des signes de base,Braille basique, etc.) et les méthodes générales (ex. apprendre du plus facile vers le plus difficile,apprendre du général vers le particulier, apprendre de l’inconnu vers le connu etc). Tout cela estenseigné aux animateurs par des enseignants spécialisés professionnels.”

Vlaaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen - VVKSM, Belgique“VVKSM dirige deux stages principaux de formation : 3D et GILWELL pour tous les animateurs.3D est le cours de base : vous apprenez à diriger un groupe, à préparer et jouer des jeux, etc.Gilwell est un cours destiné aux animateurs plus expérimentés. Vous apprenez quel est votre rôledans un groupe et votre influence dans le groupe et ce que pouvez faire d’une façon positive.Dans les deux cours, il y a un animateur avec l’expérience de Akabe. Dans le cours de 3D, unatelier sur Akabe est organisé pour chacun.Pour Akabe, un cours spécifique Akabe-couvent est organisé. C’est un week-end d’ateliers etd’animations pour les animateurs de Akabe. C’est également le lieu de contacts entre les animateursAkabe.”(Akabe signifie “Anders kan best”, la différence peut être mieux).

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Soma Hellinidon Odigon - SHO, Grèce“Les animateurs des enfants handicapés sont souvent les plus expérimentés et les plus formés.L’animateur de groupes spéciaux suit un schéma de formation de base de notre Association. Enplus, il suit un séminaire spécifique relatif aux déficiences”.

Guides Catholiques de Belgique - GCB, Belgique“Une formation spécialisée pour les animateurs concernés par l’intégration :Cette formation est reconnue par la Communauté française de Belgique. Elle comporte 40h despécialisation sur le handicap et est un complément à la formation de base des animateurs (quicomporte 300h).La spécialisation a pour contenus : les différents types de handicaps, la psychologie des personnesavec un handicap, la gestion du groupe, la sécurité, l’hygiène, les activités proposées,…Un partenariat est possible avec des organismes qui sont aussi concernés par le sujet.”

Activités

Comment avoir plus d’idées ?Tout le monde prend un stylo et un morceau de papier. Vous avez besoin d’une montre pourmesurer le temps. Ensuite tout le monde répond à la question : comment recruter de nouveauxanimateurs ? Il est important d’insister sur l’idée du brainstorming et que toutes les idées sont lesbienvenues, même les plus folles. Se faire un peu presser est OK.

Au début accordez approximativement une demie-minute, ensuite demandez de changer. Tout lemonde passe son papier à la personne voisine, lit ce qui est écrit sur ce nouveau papier et continuesur la base de ce qui est écrit, ou inscrit une nouvelle idée. Continuez ainsi (au moins un tourcomplet) jusqu’à ce que plus personne ne semble avoir d’autres idées à ajouter. Il peut êtrenécessaire d’augmenter le temps quand il y a plus à lire sur les papiers.

Ensuite lisez tous les papiers et retirez les meilleures idées. Si possible, essayez de développerdes idées en réfléchissant comment un rêveur, un réaliste et un critique verraient la situation. Decette façon, vous pouvez concrétiser vos idées en plans réalistes sans immédiatement en rejetercertaines.

Idées pour soutenir les animateursDressez une liste des choses que vous aimez dans le Guidisme et/ou Scoutisme. Faites ensuiteun plan basé sur ces choses pour améliorer le bien-être des animateurs.Réfléchissez au soutien nécessaire et comment offrir ces différentes structures de soutien ?Dressez une liste de soutien que le niveau local pourrait donner aux animateurs. Sur cette base,développez la future structure de soutien nécessaire.

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Diffusion de l’information –conscience interne et image externe

L’objectif de ce chapitre est de mettre en évidence les avantages qu’il y a à éveiller lesconsciences au sein de l’Association et d’intégrer tout le monde pour l’image de l’Association.

“Projection d’une “image positive” des personnes avec un handicap, en insistant sur ce qu’ilspeuvent faire et non pas sur leurs handicaps. Le portrait d’une personne avec un handicap surpapier, sur des photos et des illustrations doit encourager un sens d’interdépendance et de soli-darité, et non pas de dépendance et de pitié.” (Source : Scouting with the disabled – page 31 /World Scout Bureau, March 2000).

Les communications interne et externe jouent un rôle important dans l’intégration de tous dansles activités offertes par l’Association afin d’avoir un effectif réellement diversifié. Montrer cettediversité des effectifs est important dans le sens où cela démontre cet aspect naturel du Guidismeet Scoutisme. Des images positives de personnes avec un handicap apportent un esprit detolérance et influencent le recrutement d’animateurs, les ressources et la continuité. C’estégalement très important pour les membres eux-mêmes.

Conscience interneLes canaux de communication interne offrent la possibilité d’influencer les membres en ouvrantleur esprit. Montrer qu’une Association s’ouvre à tous par le biais de présentations de projets etd’activités avec des personnes avec un handicap constitue une première étape vers le changementd’attitudes !

Recevoir des informations constitue une partie essentielle dans le processus d’intégration, etspécialement pour l’égalité. Vos canaux internes d’information sont-elles accessibles auxpersonnes de l’Association avec un handicap ? Tous les membres de l’Association ont-ils lapossibilité de recevoir l’information dans un format adéquat ? Les membres à déficiences visuellesou auditives ont-ils accès à l’information ? Une bonne communication interne est une garantiequ’au moins ceux qui en ont besoin la reçoive !

Il est important de faire connaître le projet au sein du Guidisme et du Scoutisme. Promouvoir etreprésenter le projet lors des stages de formation des animateurs ou lors de l’assemblée générale,organiser des réunions mélangées entre différentes unités et écrire des articles dans le journallocal sont d’excellents moyens pour intéresser les gens. Ces différents canaux internes sontégalement très utiles pour soutenir les animateurs accueillant déjà des personnes avec unhandicap.

Exemple de communication/conscience interneZwiazek Harcerstwa Polskiego - ZHP, Pologne (Source : activités de ZHP pour les enfantshandicapés, Varsovie, Pologne, décembre 2003 /Département du Programme de GK ZHP)“Actuellement, les directions les plus importantes du programme de revalidation des enfantshandicapés et des jeunes sont l’intégration et l’adaptation sociale, tout comme l’individualité et laflexibilité dans l’action. Le programme national de ZHP, publié en 1996, appelé “Les Explorateursdu Monde Inconnu”, était la réponse aux besoins mentionnés plus haut. L’idée était d’introduiredes Scouts et Guides de tous groupes d’âge dans le monde des personnes avec un handicap.Les équipes étaient encouragées à commencer une expédition dans le monde inconnu des gensqui doivent quotidiennement franchir de nombreuses barrières, qui vivent à côtés de nous etpeuvent participer à notre vie, si nous les remarquons et les invitons à une coopération.”

> Voir les chapitres “ Élargir nos visions – activités ” et “ Préparer l’unité à l’intégration – animateurset membres ”

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Exemple de communication adaptée www.planete21.net Planète21 : site créé pour des enfants à déficience mentale ”légère”, pour lesaider à utiliser Internet> Pour des suggestions pratiques, voir le chapitre “Méthodes de communication”.

Canaux externesLa communication externe est un moyen de promouvoir le travail et influence très fortement l’imageexterne de l’Association. L’image externe joue un rôle crucial, spécialement dans le recrutementet le maintien des affiliations, dans la recherche de fonds et les relations publiques.

Les Associations peuvent tirer des avantagesde la diversification de leurs affiliations et parti-culièrement en ce qui concerne :� Éducation de la tolérance et de l’égalité� Campagnes RP, qui montrent des activités

amusantes pour tous� Recrutement et maintien des affiliations� Possibilités de recherches de fonds� Partenariats avec d’autres ONGs

Avant que les Associations puissent bénéficier de tout ceci, il est supposé que les personnes avecun handicap de l’Association font activement partie du Guidisme et Scoutisme, à tous les niveauxde l’Association. S’il n’y a que quelques personnes avec un handicap, l’image rapportée serafaible, puisque les exemples seront peu nombreux.

Comme mentionné précédemment, notre image est diffusée par le biais des activités que nousfaisons ! Mais vous pouvez aussi influencer l’image par les outils de communication :� Photos insérées dans des publications, journaux, médias, etc.� Sujets de communiqués de presse, politiques, campagnes, etc.

Au niveau national, vous devrez réfléchir à la façon de recueillir la connaissance et l’appui despécialistes des handicaps. La coopération avec d’autres ONGs peut s’avérer très positive pourvotre Association.

Exemples d’outil de RPZwiazek Harcerstwa Polskiego - ZHP, Pologne (Source : activités de ZHP pour les enfantshandicapés, Varsovie, Pologne, décembre 2003 /Département du Programme de GK ZHP)“En 2003, des équipes de Guides/Scouts de ZHP effectuèrent un travail important en procédant àl’évaluation des barrières architecturales dans des centaines de villes et village, ainsi que dessites touristiques. La recherche et les conclusions établies par les équipes ont été résumées dansla publication d’un guide touristique pour les voyageurs handicapés, intitulé Le Tourisme sansBarrières – Pologne 2004. Le second résultat de ce travail a été l’éveil de la conscience desjeunes par rapport aux besoins et capacités des personnes avec un handicap.Le 3 décembre, Journée Internationale des personnes handicapées, l’Association Guide et ScoutePolonaise a reçu la médaille “Un Ami pour l’Intégration” décernée par l’Association des Amis del’Intégration. Notre organisation a reçu ce prix pour son activité de plus de 40 ans pour les enfantset jeunes handicapés dans les équipes NS, ainsi que pour l’engagement actif et créatif despersonnes avec un handicap dans l’éducation de la citoyenneté donnée aux membres de ZHP.”

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Verband Christlicher Pfadfinderinnen und Pfadfinder - VCP, Allemagne“Des personnes avec un handicap sont introduites dans notre nouveau film de publicité quiannonce : certaines personnes sont handicapées, mais cela ne doit pas les empêcher de participeractivement au Guidisme et Scoutisme. «Population mélangée» est un groupe créatif de personnesavec un handicap et de personnes valides. Ils jouent de la musique et adorent le théâtre. Chaqueindividu est important pour le travail qu’ils effectuent ensemble. Le film montre qu’il y a desjeunes adultes avec un handicap mental qui ont un grand sens de l’humour et un grand potentielpour les activités musicales.Notre centre de formation “Rieneck Castle”a été rénové récemment pour satisfaire aux besoinsdes personnes avec un handicap.”

Exemples de Partenariat avec d’autres ONGsScouts de France - SdF, FranceLes Scouts de France ont signé une convention de partenariat avec deux autres Associations(Association des Paralysés de France, Association Française de Recherche Génétique) dans lebut de soutenir les Scouts désirant élaborer un projet d’“Ouverture”. Ils ont aussi préparé ensembleun jeu à faire en unité (Handi jeu Première étape de la démarche engagée par la branche “ Scoutspour l’an 2000 ”)

Guides Catholiques de Belgique - GCB, Belgique“ Un partenariat avec Special Olympics Belgium.Chaque année, les Guides de 15 ans et plus peuvent aider dans l’organisation logistique desJeux Olympiques pour les personnes avec un handicap mental. Ces Jeux regroupent environ3000 athlètes avec un handicap pendant 4 jours.Les Guides participent à la confection des paniers-repas, au service des repas (petits-déjeunerset dîners), à l’encadrement des cérémonies d’ouverture et de clôture. Elles proposent aussi desanimations au public et aux athlètes pendant leurs temps libres.Après les Jeux, elles participent aux démontages et au rangement des installations.Une équipe de responsables encadre les guides et collabore avec l’équipe organisatrice desjeux.Au-delà du service rendu, c’est surtout la richesse des rencontres où chacun se retrouve immergéparmi les athlètes avec un handicap qui importe. Cet événement permet de prendre consciencedes différences… Et de trouver le handicap là où on ne l’attend pas nécessairement !”

ActivitésSujets de Discussion� Quels points désirez-vous que les médias soulèvent à propos du Guidisme et Scoutisme

en général et plus spécialement sur ce qui est fait pour les personnes avec un handicap ?� Quelles sont les questions à propos des Guides et Scouts avec un handicap que vous

désirez partager avec les autres Guides et Scouts et les personnes extérieures à l’Associa-tion ?

� Quels types d’événements organisés annuellement pourraient promouvoir l’accueil despersonnes avec un handicap au sein de l’Association ? Il est assez aisé de prendre cinqminutes de son temps et de le consacrer à expliquer et réfléchir.

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PARTIE 3 – PASSER À L’ACTIONINFORMATIONS PRATIQUES POUR LES ANIMATEURS

“Nous avons tous des capacités. La différence résidedans la manière de les utiliser”

Stevie Wonder

L’objectif de ce chapitre est de fournir des outils pratiques et des exemples pour les animateursqui désirent accueillir ou vivent déjà des activités avec des personnes avec un handicap. Cesoutils pratiques donnent des pistes pour résoudre des problèmes pratiques et des propositionsde matériel et documentation.

“La fille doit, autant que possible, être traitée de la même manière que tout le monde et êtreencouragée à développer pleinement son potentiel. L’acceptation de l’idée qu’une fille ou unefemme avec un handicap ou nécessitant des soins médicaux particuliers a besoin du Guidisme/Scoutisme au même titre que les autres, sinon plus, représente déjà une étape vers une intégrationréussie.” (Source : Including disabilities, The Guide Association, 1997)

La partie précédente de ce manuel analysait la manière d’établir un système répondant auxbesoins de chaque membre avec les structures adéquates. Cette partie-ci s’adresse auxanimateurs à la recherche d’outils pratiques pour y arriver.� Discuter de tout projet d’intégration lors des réunions d’animateurs et préparer les membres

actuels à l’intégration.� Trouver des informations concernant les handicaps, les besoins, les souhaits d’une personne

avec un handicap dans une Association et les adaptations nécessaires.� Recruter des personnes avec un handicap et établir un partenariat avec elles et leurs familles/

éducateurs� Trouver les moyens de communication appropriés avec les personnes avec un handicap et

leurs familles/éducateurs• Organiser des activités pour les personnes de l’Association avec un handicap

L’idéal est de créer un Programme Educatif “ d’intégration totale ” (inclusion) “ parce que nouscroyons que tout le monde joue un rôle important dans la société et que nous pouvons vivre ettravailler tous ensemble dans l’avenir ” – comme présenté dans l’introduction de ce Manuel d’outils.

“Celui qui n’essaie rien, n’arrive à rien…” Comme dans toutes relations humaines, la solutionidéale n’existe pas. Donc, vous devrez essayer, discuter, adapter, discuter encore, vivre desactivités, etc. L’important est d’agir de façon responsable !

“Nous sommes tout d’abord des jeunes gens,et seulement après des jeunes avec un handicap

FINI LA THÉORIE, PLACE À L’ACTION !”(Source : Athens Youth Declaration, written during the European Youth Conference “Towards

a barrier free Europe for young people with disabilities”, Athens16 –17 May 2003)

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Préparer l’unité à l’intégration – animateurs et membres

Ce chapitre donne aux animateurs quelques indications pour diriger leurs discussions surl’intégration de personnes avec un handicap et préparer les membres actuels de l’unité àaccueillir des personnes avec un handicap.

Avec les animateurs

Les prochains paragraphes ont été inspirés de Corpo Nazionale Giovani Esploratori ed esploratriciItaliani - CNGEI, Italie (Niky entra in reparto, CNGEI, Stampato in proprio, via Otranto, 18 - Roma,Gennaio 2000, pages 11 à 14). Niky est le nom donné à une personne avec un handicap.

“ Lorsque vous songez à intégrer Niky dans le groupe, vous ne pouvez pas croire que l’engagementd’un seul animateur soit suffisant. Vous devez obtenir un accord général de tous les animateursdu groupe.� Par principe de co-responsabilité éducative� Pour assurer que le programme éducatif ne soit pas interrompu (imaginez la répercussion

émotionnelle négative si l’enfant est d’abord accepté pour ensuite être rejeté !)”

Lorsque vous présentez vos idées à propos des personnes avec un handicap devant vos collèguesanimateurs, ces points ci-dessous peuvent vous aider :� Amener à la réunion le conseiller (ou l’équipe) national/régional� Demandez à un animateur déjà expérimenté sur ce thème d’assister à la réunion� Visitez une autre unité dans votre région et demandez-leur de se joindre à leur réunion� Visitez une école spécialisée

Organisez lors des réunions avec les animateurs des activités de prise de conscience“ Combien d’animateurs doivent accepter ce projet ?Il n’y a pas de pourcentage établi. Cela dépend de la raison de chacun d’eux. Vous devrez écouteret discuter de chaque objection. Si l’obstacle majeur consiste en une barrière des préjugés ou unmanque d’engouement à s’engager dans un projet difficile, cela signifie que le problème n’est pasle handicap : il faudra travailler avec le conseil d’animateurs sur le concept de la manière de vivrele Guidisme et Scoutisme !”

“Lorsque l’idée de l’intégration de NIKY au sein du groupe est ac-ceptée par les animateurs du groupe, il faut ensuite évaluer les pos-sibilités du groupe.� Nombre d’animateurs. Vous devrez peut-être recruter de nou-

veaux animateurs� Formation des animateurs� Changement fréquent des animateurs� Taille des unités� Ressources financières du groupe� Possibilité pour tous les animateurs du groupe de se rencontrer

régulièrement”

Cela vaut la peine de considérer pour quels types de handicaps on accepte de prendre desresponsabilités. Il est important de se rappeler que les animateurs de l’unité/groupe sontresponsables du bien-être des membres de l’unité/groupe. Dès lors, l’animateur a le droit deréfléchir à ses propres capacités.

Penser aux diverses manières de se comporter. Considérez vos propres aptitudes, capacités etexpériences lorsque vous réfléchissez à la manière d’intégrer des personnes avec un handicapdans votre unité/groupe.

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Questions fréquemment posées à l’Associazione Guide E Scouts Cattolici Italiani - AGESCI,Italie (A. Contardi, P. Curatolo, R. Lorenzini, HANDICAP E SCAUTISMO, Ed. Borla, pages 64-74.)

“Est-il possible d’admettre tout le monde ?Répondre directement par “oui” à cette question se révèlerait un peu hasardeux et trop optimiste.Je considère qu’il est exact de dire que toute personne avec un quelconque handicap peut êtreadmise. Il peut sembler cependant impossible à une personne souffrant d’un certain type dehandicap de pouvoir s’intégrer dans le groupe. Nous devons évaluer nos possibilités, tout commeles difficultés de la personne concernée et décider s’il est possible d’accepter le défi. Dans certainscas, une participation partielle peut être envisagée s’il n’y a pas d’autre solution possible. Unanimateur de troupe m’a dit un jour : “Pourquoi l’admettre s’il ne peut pas suivre les discussionset comprendre les valeurs qui sont enseignées au groupe ?” Je ne peux pas croire que ce soit lecritère d’admission d’une personne avec un handicap ou sans. Un degré minimum de participationmérite d’être envisagé, mais il sera de notre ressort d’élever ce niveau d’engagement.

“J’ai reçu une demande pour admettre un garçon de 14 ans, avec un handicap mental, avec doncun âge mental plus petit. Quelle unité lui conviendrait-il le mieux, la troupe ou la meute ?Le dilemme de la différence entre l’âge mental et l’âge réel est très courant chez les enseignants.Il est nécessaire de se rappeler que le développement émotionnel et physique d’un enfant avecun handicap mental est similaire à celui des autres. Dans la plupart des cas, cependant, ilsn’arriveront jamais à un même épanouissement intellectuel en tant qu’adultes, même dans unespace-temps plus long. Il est donc préférable de considérer l’âge réel pour l’intégration dansune unité scoute, en permettant tout au plus 1 à 2 ans de flexibilité comparé à ses pairs. Ungarçon de 14 ans, handicapé mental est conscient qu’il est plus mature. Il est conscient de sonâge de 14 ans. Dès lors, il se sent plus mal à l’aise chez les louveteaux, qui, de leur côté, ne sesentiraient pas très à l’aise dans leurs relations avec ce camarade, à cause du fait de sa grandeurphysique plus importante que la leur. ”

ActivitésLa première étape pour enfoncer les barrières est d’identifier des barrières actuelles dans l’unité/groupe ! Voici des idées de questions pour vos discussions :� Est-ce que le Guidisme et le Scoutisme peuvent être vécus de la même manière une fois que

l’unité/groupe a décidé d’accepter des personnes avec un handicap, ou est-il nécessaire dechanger les directions, les méthodes, etc…?

� Quels sont les plus grands problèmes dans les attitudes des gens, et dans le changement deleurs attitudes ?

� Est-il important que tous les Guides et Scouts soient capables de faire toutes les activités(chaque personne a ses limites, qu’elle soit handicapée ou non) ? Il est important de rappelerque la situation où un individu ne s’adapte pas à une unité/groupe ne se produit pas seulementavec des personnes avec un handicap, mais aussi chez ceux qui n’ont pas de handicap.

� Combien de personnes avec un handicap peut-on inclure dans une unité de personnesvalides ?

� Quel est le bon âge pour commencer l’intégration ?� Les personnes avec des troubles d’apprentissage peuvent-ils devenir animateurs ?

Activités du séminaire “ Au-delà des Barrières ”, Danemark 2002Divisez le groupe en deux – Donnez une série de scénarios :� Vous avez une grande unité dans une ville/cité urbaine sans aucune personne avec un

handicap, pas d’animateur expérimenté – on vous demande d’accueillir une personne souffrantde trisomie 21 – comment planifier cela ?

� Idem, avec une personne présentant des troubles du comportement

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� Idem, avec une personne ayant des problèmes sévères de dyslexie� Idem, avec une personne épileptique� Idem, avec une personne souffrant de déficience visuelle� Idem, avec une personne souffrant de déficience auditive� Idem, avec une personne atteinte de paralysie cérébrale� Vous avez une petite unité dans un village de campagne/zone rurale sans aucune personne

handicapée, pas d’animateur expérimenté – on vous demande d’accueillir une personne(reprendre une des conditions ci-dessus) – comment planifier cela?

� Vous avez une petite unité dans un village de campagne/zone rurale sans personne avec unhandicap, pas d’animateur expérimenté – on vous demande d’accueillir une personne atteintede paralysie cérébrale, dont les parents sont très protecteurs et anxieux– comment planifiercela ?

1) Demandez aux équipes d’élaborer une liste récapitulative reprenant les manières de soutenirl’intégration d’une personne avec un handicap au sein de l’unité.

2) Encourager-les à dresser une série de questions – au niveau du personnel rémunéré – laformation pour les adultes et les autres enfants – les activités – à l’intérieur – camping –activités d’aventure – escalade, rappel, trekking etc. – accessibilité aux bâtiments – questionssur la santé – parents - communication – autres

3) Discutez si vous avez éventuellement le choix ? Comment dire non au besoin ?

Avec votre Unité actuelle

Lors de la préparation de votre unité à l’intégration, vous devrez considérer les besoins des membresnouveaux et actuels. Il sera judicieux d’avoir une discussion avec les membres actuels avantd’intégrer des personnes avec un handicap.

Parlez avec les membres actuels sur les effets positifs de l’intégration de personnes avec unhandicap, mais également des peurs, des changements, des difficultés (> voir aussi la partie 1“Faire face aux Barrières”). La préparation est différente si l’unité a déjà intégré une personneavec un handicap.

N’oubliez pas d’impliquer les parents des enfants valides ! Attendez-vous à une opposition etanticipez une éventuelle réunion pour répondre à leurs questions et inquiétudes. Invitez-les à unesoirée d’information et de discussion. Vous pouvez également envisager d’organiser une activitéde prise de conscience. Vous devrez leur expliquer la proposition éducative de l’intégration etdémontrer les bénéfices que leur enfant pourra retirer de faire partie d’une unité “ d’intégrationtotale ”. Vous devrez également expliquer comment vous allez organiser et mener l’unité et lesactivités. Vous devrez les convaincre que leur enfant se trouvera dans un environnement sécurisé.

Même si vous n’avez pas encore planifié de projet d’intégration, il est très important de faireprendre conscience de ce sujet à vos membres “réguliers”. Par le biais de jeux, activités diverses,défis, visites, etc.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 59

ExempleGirlguiding UK, GG UK, Royaume-Uni (Source : You & me together, Girlguiding UK DisabilityChallenge, the Guide Association 2004)“Le “ Disability Challenge ” (défi des déficiences) consiste en une série d’activités pratiques etamusantes appropriées à tous les membres de Girlguiding UK — filles, jeunes femmes et adultes.Il couvre toute une série d’activités qui aide à prendre conscience du nombre de déficiences,comprenant les déficiences physiques, auditives et visuelles ainsi que tous les autres besoinséducatifs spéciaux. Ce défi procure à vous et à votre unité l’opportunité d’explorer :� Les barrières que les jeunes avec un handicap doivent affronter lorsqu’ils cherchent à vivre

l’environnement de leurs pairs� De nouvelles voies encourageant les membres à comprendre les besoins des personnes

avec un handicap� Des moyens d’encourager les jeunes à rencontrer des personnes avec un handicap et acquérir

une toute première impression de leur vie et comment ils la vivent.”

Activités à effectuer avec vos membres sur la prise de conscience

Les Scouts de France - SdF, France.Les Scouts de France ont préparé en collaboration avec différentes Associations (Associationdes Paralysés de France, Association Française de Recherche Génétique), un jeu à faire avecvotre unité (Handi jeu Première étape de la démarche engagée par la branche Scouts pour l’an2000). C’est le premier pas vers une meilleure compréhension du handicap. Dans la viequotidienne, dans le monde du travail et dans celui de l’éducation et des loisirs, que peut faireaujourd’hui un jeune touché par une déficience ? Et les jeunes de ta troupe, qu’en pensent-ils ?Quelles images ont-ils du handicap ? Le kit de jeu comprend un plateau de jeu, 6 cartes et deuxfeuillets d’explication.

Mouvement Scout de Suisse - MSdS, Suisse (Source : MSdS, Trèfle-Kim 1-2/98).“ Jeu de KIM particulier : on pose différents objets (couverts pour le moment) sur une table. Lesparticipants disposent de quelques minutes pour toucher les objets, les yeux bandés. Ensuite letout est recouvert, et les participants doivent de mémoire faire une description de ce qu’il y a surla table.”

Scouting Nederland - SN, Pays-Bas - «Dîner avec une personne avec un handicap»“ Buts de l’activité :� Les participants font l’expérience d’activités journalières avec un handicap� Les participants apprennent les interactions existantes entre l’environnement social et la per-

sonne avec un handicap� Acceptation que le milieu dans lequel on évolue joue un rôle important dans la première prise

de contact avec quelqu’un, vous limite à observer comment une personne réagit à votreencontre

� Opportunité de se familiariser avec divers types d’aides proposées en ce qui concerne lesrepas.

Les participants sélectionnent des cartes qui les informent sur le type de handicap qu’ils ont, parexemple cécité, surdité, un bras amputé, peu de sens du toucher des mains. Ils ont les yeuxbandés, des bouchons dans les oreilles, etc. et doivent prendre un repas en observant les effetsque leur procure leur handicap, et les réactions des autres.”

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Inspiré du séminaire “Au-delà des Barrières”, Danemark 2002But : Le berger doit faire rentrer ses moutons dans un enclos.Activité extérieure, min 5 participantsPréparation : tracez la forme d’un carré approximatif avec une entrée étroite (enclos). Sélectionnezdans le groupe un observateur. Ensuite :� D’abord placez les moutons (participants) dans l’enclos.� Dites-leur de désigner un berger� Donner un sifflet au berger et accorder du temps à l’équipe pour planifier une méthode pour

faire entrer les ‘moutons’ dans l’enclos� L’observateur bande les yeux de chaque mouton et les place à une certaine distance de

l’enclos. Repositionnez l’enclos si désiré.� L’observateur identifie l’ordre dans lequel le berger guide chaque ‘mouton’ vers l’enclos un par

un sans les toucher ou leur parler. Seul l’usage du sifflet lui est permis.� Quand tout le monde est dans l’enclos, enlevez le bandeau des yeux� Discutez des résultats : comment les moutons ont-ils ressenti ce qui leur arrivait ? Un chef a-

t-il émergé naturellement ?

> Davantage d’activités à jouer dans l’unité sont proposées dans le chapitre “Elargir nos visions -activités”

Activités issues de : The “we can” kit : promoting Scouting and overcoming handicap / ProgrammeService / 1989 World Scout Bureau, Geneva / Section F• Les pistes de la conscience du handicap : elles donnent aux participants l’opportunité

d’expérimenter les avantages et inconvénients ainsi que les frustrations d’avoir un handicap.Elles peuvent également donner l’opportunité d’expérimenter l’aide et le soutien aux personnesavec un handicap, pour leur permettre de réaliser ce qui aurait été impossible autrement.

• Ouverture à la déficience visuelle : simulez la cécité. Piste des sons – une série de sonsdifférents le long de la piste / Piste le long d’une corde – avec des sacs suspendus à intervallescontenant des choses à sentir ou à toucher / Un projet de groupe – monter une tente / Unprojet individuel – empaqueter son sac à dos, préparer un sandwich

• Ouverture à la déficience auditive : donnez aux participants des bouchons pour les oreillesou des cotons. Si c’est à l’intérieur, montrez un show TV ou vidéo sans son et essayez desuivre et comprendre. Réaliser des activités aux sons des instructions données oralement

• Ouverture aux troubles de l’apprentissage : écrivez un message incomplet pour certains,alors que les autres du groupe connaissent les instructions complètes pour un projet degroupe. / Donner des instructions d’un projet par le biais d’un appareil enregistreur, avecquelques parties du message manquantes ou très complexes, et voyez comment le groupese débrouille”

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 61

Trouver des informations sur le handicap

Le but de ce chapitre est de donner des outils pour rechercher des informations sur le handicap

Les animateurs doivent connaître tous leurs membres individuellement : leurs besoins, souhaits,médication, peurs, maturité. C’est la même chose pour chaque membre de l’unité (même lespersonnes valides). Les personnes avec un handicap ont des besoins de base similaires, etpoursuivent les mêmes étapes de développement. Mais ils ont aussi des besoins spécifiquesrelatifs à leurs déficiences.

Néanmoins, les animateurs sont responsables de trouver les informations nécessaires sur lespersonnes avec un handicap de leur unité/groupe. L’information est importante pour offrir unProgramme Educatif qui réponde aux besoins et aptitudes des personnes avec un handicap.Cette information peut constituer une description de la déficience et des problèmes découlant decelle-ci, mais elle peut également se définir comme des solutions et conseils proposés par desspécialistes du handicap, les familles, les éducateurs. Accueillir des personnes avec un handicaprequiert des aptitudes spécifiques. Ex. : les soins, les manœuvres avec les fauteuils roulants…Ce travail exige également une adaptation des attitudes, et réclame du temps : “ faire avec ” etnon “ à la place de ”.

Cependant, il ne faut ne jamais oublier qu’une personne avec un handicap reste le meilleurexpert de sa condition et connaît exactement ses capacités. Il est très important de demanderplutôt que de supposer ! Le facteur humain est le plus important, et la connaissance du handicapest utile mais n’est pas suffisante : “les personnes avec le même handicap ne sont pas toutes lesmêmes”.

Où trouver l’information ?� Vous pouvez trouver un tas d’informations sur Internet ou dans les

bibliothèques� Vous pouvez travailler en partenariat avec d’autres ONGs, des

spécialistes du handicap, des éducateurs, et les familles…

“N’hésitez pas à demander de l’aide, contactez les gensles plus aptes !”

Exemples� Mme Dupont a une unité dans laquelle un Lutin diabétique veut se joindre. Elle contacte

l’association nationale du diabète pour recueillir plus de renseignements et d’informations surcette maladie. Elle pouvait le demander aussi aux parents. Ils connaissent les besoins spéciauxde leur fille mieux que personne.

� Marie souhaiterait faire du sport avec son unité. Son unité compte une personne avec unhandicap, et donc elle s’informe sur le site Internet de l’association Paralympique.

� Anne se déplace en fauteuil roulant. Ses parents expliquent comment lever Anne de sonfauteuil roulant.

“La coopération avec les différentes organisations s’occupant des handicapés est la solution laplus efficace pour abattre les barrières. Les deux parties apprécieraient cette approche (…).L’orateur invité au séminaire (…) a insisté sur l’importance de créer un environnement au seinduquel les Association de Guides et de Scouts, les familles d’enfants handicapés et la sociétépourraient échanger des informations et discuter ouvertement des obstacles qui se posent à laparticipation des personnes handicapées aux activités guides et scoutes. C’est un avantage queles Guides et Scouts ne soient pas des professionnels car ceci permet aux deux Mouvementsd’adopter une approche naturelle à l’égard des enfants handicapés et de les traiter en égaux.(Source : rapport de séminaire “Au-delà des Barrières”, Danemark 31st May – 6th juin 2002, EYF-CoF, page 4)

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Travailler en partenariat avec des ONGs spécifiques peut aider à accroître les connaissances del’Association, à rechercher de nouveaux membres et à renforcer l’image extérieure de l’Association.

Finalement, quelques Associations en Europe ont élaboré de très intéressants ouvrages relatifs àleurs expériences avec les personnes avec un handicap. Vous pouvez trouver une liste nonexhaustive dans les références.

Exemple de partenariatScouting Nederland - SN, Pays-Bas“Le projet “Rendre le Scoutisme dans la nature aventureux et accessible” consiste en un partenariatentre le Conseil pour les Malades et Handicapés chroniques, le Bureau National pour l’Accessibilitéet Scouting Nederland.Le but de ce projet est de développer un standard de qualité pour l’Accessibilité à l’Aventure.Un centre scout situé au centre du pays a été choisi comme site test pour l’introduction destransformations nécessaires à l’exécution de ce but et les améliorations pratiques seront réaliséesdurant la période d’octobre 2003 à mars 2004. Quelques actions sont :• Améliorer l’accessibilité aux chemins de campagnes pour les utilisateurs de fauteuil roulant• Transformations des toilettes et cuisines du centre scout• Meilleur accès aux différents sites du camp et lieux de feux de campChaque Association, selon sa spécialité, peut apporter ses connaissances spécifiques au projet.”

Exemple d’un manuelMouvement Scout de Suisse - MSdS, SuisseLe MSdS a édité un manuel apportant des renseignements techniques sur les différentes sortesde déficiences et quelques informations sur les premiers secours et la manipulation du fauteuilroulant, etc. “Behinderte Kinder und ihr, Umfeld 1996”,

ActivitésAyez de la documentation dans la pièce et peut-être un accès Internet, attribuez à chaque équipe/personne un groupe cible (diabètes, trisomie 21, déficience visuelle). Ils ont un temps imposépour rechercher le plus d’informations (besoins, médication, développement). Ensuite, ils rapportentles informations recueillies au reste du groupe.

Quelques adresses Internet• Le Comité International paralympique (CIP) www.paralympic.org• L’institut mondial sur le handicap (The World Institute on Disability - WID) www.wid.org• Le Forum européen des personnes handicapées www.edf-feph.org• L’Année européenne des personnes handicapées www.eypd2003.org• Le Conseil de l’Europe (CdE) www.coe.int/hre http://book.coe.int• L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) http://www.who.int/en/• Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé (CIF) http://

www3.who.int/icf/icftemplate.cfm• Handicap international http://www.handicap-international.org/• Mobilité Internationale USA http://www.miusa.org• Horizon 2000 asbl - association d’information, de communication et de démystification de la

personne handicapée www.h2000.be• Sur l’accessibilité http://www.training-youth.net/site/publications/coyote/coyote04/events.htm

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Guides et Scouts avec un handicapRecrutement, familles et foyer, préparation de la première rencontre

Ce chapitre assistera les animateurs à recruter des personnes avec un handicap et insiste surl’importance de travailler en partenariat avec les familles/éducateurs. À la fin, les animateurs ytrouveront quelques idées pour préparer la première activité.

RecrutementComment contacter des personnes avec un handicap, susceptibles de devenir des membrespotentiels ? C’est assez facile dans la mesure où il existe normalement une demande d’activitéspour les jeunes gens avec un handicap. Sinon, les possibilités de recrutement sont :� Campagnes de recrutement normales� Organisations Non-Gouvernementales pour certains groupes cibles� Institutions spécialisées et des ateliers protégés etc� Associations de parents et de soutien� Écoles et foyers spécialisés� Réseaux des Eglises� Conseil local ou la municipalité

Lors du recrutement dans des écoles spécialisées, les foyers et ateliers protégés, il seraitintéressant de bénéficier des connaissances et expériences de ces endroits. Dans de nombreuxcas, les gens qui y travaillent savent quelles sont les possibilités et qui pourraient constituer desmembres potentiels. Similairement, les associations locales de parents et de soutien peuventêtre consultées.

Approcher les parents en tout premier lieu est très important. Vous ne les trouverez sans doutepas aux portes de l’école (beaucoup de ces jeunes sont emmenés à l’école en bus spéciaux) Ilest donc préférable de contacter le directeur/responsable de l’école et lui demander si vouspouvez faire la publicité de votre proposition (poster, prospectus). Vous pourriez peut-être distribuerdes prospectus aux réunions de parents ou présenter votre idée dans les classes. Vous pouvezlaisser à disposition des brochures dans les cabinets médicaux, auprès des compagniesd’assurance, des librairies ou centres de jeunesse. Des articles dans les journaux locaux sontégalement utiles.

Quelques Associations en Europe organisent des camps pour personnes avec un handicap,ouverts aussi aux personnes non affiliées aux Guidisme et Scoutisme.

ExempleÉclaireurs et Éclaireuses de France - EEDF, France“Depuis plus de 40 ans, plusieurs milliers d’enfants, de jeunes et d’adultes handicapés(principalement handicapés mentaux) participent aux séjours organisés par le secteur “VacancesOuvertes”. C’est l’occasion de vivre un moment de changement, de dépaysement, de découverteet de participation”. (Source et plus d’informations sur http://www.eedf.asso.fr)

Familles et foyerLe Guidisme et Scoutisme font partie de la vie des jeunes. Certaines personnes avec un handicapvivent chez eux, avec leur famille ou seules, mais d’autres vivent dans des foyers, secondés pardes éducateurs. Il est indispensable d’entretenir un bon dialogue avec les parents/éducateursdes jeunes. Il est important de clarifier avec eux le Programme Éducatif du Guidisme et Scoutismeainsi que les méthodes utilisées. Il faut présenter tous les animateurs aux parents/éducateurs etexpliquer les fonctions de chacun d’eux. Les parents doivent comprendre la structure etl’organisation du groupe et de l’unité, et constater que le Guidisme et Scoutisme sont un “grandjeu” et non pas une thérapie. Néanmoins, votre équipe d’animateurs doit convaincre les parentsque l’intégration de personnes avec un handicap peut aider à leur socialisation, à expérimenter età prendre des responsabilités dans leur développement personnel. Vous devez également leurexpliquer que les animateurs assisteront leur enfant pour participer à toutes les activités possiblespour lui. Vous devez les convaincre que le Guidisme et Scoutisme est LE LIEU où leur enfanttrouvera de l’amusement en toute sécurité !

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Page 64 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

Demandez aux parents/éducateurs de vous raconter l’histoire de l’enfant, de donner toutes lesinformations sur sa condition, le soutien qu’il reçoit de sa famille/éducateur, quand il a besoin destimulation, ce qu’il fait durant son temps libre, s’il se socialise facilement.

Nous agissons en partenariat dans l’éducation de l’enfant. Il est normal de travailler en collaborationavec les parents et les éducateurs, ce qui implique une vision commune de l’avenir de l’enfant.Ex. : travailler sur son autonomie, sur l’acceptation de sa déficience, etc. L’enseignant de l’enfantpeut avoir également des informations valables à partager. Étant donné le droit à la confidentialité,il faut un accord parental préalable.� Avec l’aide de ses éducateurs, Annie apprend à s’habiller seule. Durant le camp, il faudra y

consacrer plus de temps pour poursuivre la pratique.

En outre, la famille se sent responsable du bien-être de son enfant ; dès lors, nous devons laconvaincre que nous agissons dans l’intérêt de leur enfant.� L’animateur de Fred est passé chez lui un soir avant le camp pour expliquer les activités du

camp et comment Fred sera impliqué dans ces activités.

La communication devra inclure l’échange d’informations sur la vie pratique, le progrès, les relations,la santé (symptômes, médication et soins) entre les parents/éducateurs et les animateurs. Il s’agitd’une communication à deux sens :� Un Scout/Guide commence à prendre des médicaments une semaine avant le camp et doit

continuer pendant le camp. Les parents expliquent les effets secondaires éventuels de lamédication.

� Après le camp, vous devez expliquer aux parents que le Scout/Guide a fait une sieste tous lesjours, parce qu’il se sentait fatigué (vous imaginez que c’est à cause des médicaments).

Certains jeunes gens, à cause de leur handicap, ne savent pas expliquer à leurs parents ce qu’ilsont fait. C’est notre rôle en tant qu’animateurs de leur donner des outils pour s’exprimer.� Lucie est autiste. Elle participe très bien aux compétitions sportives et semble bien s’amuser.

Comment peut-elle le raconter à ses parents ? De plusieurs façons : rapport écrit, dessins,photos…

� Guides et Scouts sont rentrés chez eux d’un camp au Québec, avec un rapport personnelécrit. Le rapport détaillait pour chaque jour les activités du camp. Les membres pouvaientajouter des commentaires écrits ou des dessins des choses qui leur avaient plu durant lajournée.

La sécurité des membres est importante. Certaines personnes aux déficiences physiques oud’apprentissage peuvent nécessiter plus de soutien individuel. Ce n’est possible qu’avec la totalecompréhension et le consentement écrit des parents ou éducateurs. En cas d’urgence, ils doiventêtre informés immédiatement. Tout doit être fait selon la Politique de l’Association sur le Protectionde l’Enfant.

Suggestion : pour les cas d’urgence, les animateurs doivent toujours être en possession descoordonnées des parents/éducateurs des personnes avec un handicap, ainsi que leur diagnostique,thérapie, diète et/ou médication. Ces informations doivent toujours être à portée de mains en casde nécessité. Vous pouvez également demander une copie de leur carte d’assurance de santé (sielle existe dans votre pays). Toutes ces indications peuvent être mises dans une enveloppe ferméesi les parents ne désirent pas tout divulguer à l’animateur.

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Activités/actions

Atelier suivi durant le séminaire “Guidisme et Scoutisme – l’animation avec les jeunes handicapées”,1-7 mai 1995, CEJS France. (Inspiré du rapport de séminaire, p.19-22, en français et anglais)Coopération avec les parents d’enfants handicapés/non handicapée : “les questions discutéesfurent notamment : Est-il possible d’éduquer les parents qui ont peur que leurs enfants handicapésfassent du Scoutisme ou du Guidisme ? Que peut-on dire aux parents d’enfants non handicapésqui réagissent négativement à l’intégration totale des enfants handicapés ? La question de lasexualité notamment fut débattue du point de vue des parents.”

Scouting Nederland - SN, Pays-Bas“Module de formation/Atelier «Travailler avec les Parents»Les buts du module sont les suivants :� Donner aux participants des suggestions pour travailler avec les parents� Permettre aux participants d’avoir un aperçu des discussions avec les parents, dans un

environnement sécuriséEffectué par jeu de rôle en groupes de : 4 personnes - 2 observateurs et 2 joueurs. Exemple dejeu :� Jeu 1 – Vous avez une place dans votre groupe et Sjors est le prochain sur la liste d’attente.

Les parents ont averti que Sjors avait un handicap, mais qu’il s’intègrera très vite au groupe. Ilest partiellement aveugle et épileptique. Vous souhaitez demander aux parents plusd’informations sur ses besoins actuels, étant donné qu’en ce moment, il n’y a pas beaucoupd’animateurs et que vous doutiez que vous ayez suffisamment de ressources pour offrir toutel’assistance nécessaire à Sjors.

� Jeu 2 (Père/mère) – L’animateur de groupe a appelé pour dire qu’il y avait une place pourSjors dans un groupe scout. Vous êtes ravi/e parce que, vu sa faible vue et son épilepsie, leschances pour lui de se joindre à un groupe de loisirs sont très rares. Vous étiez Scout/Guidevous-mêmes et ne vous attendez à aucun problème. Après tout, le Scoutisme est ouvert àtous.

Les observateurs doivent noter :� Comment commence la discussion ?� Comment cela s’est-il passé, tenant compte des idées différentes des animateurs et des

parents ?� Comment la conversation s’est-elle terminée, les parties ont-elles été satisfaites de la

conclusion ?� Quels furent les signaux verbaux et les réactions qui en ont découlé ?”

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ExempleSavez Izvidjaca Srbije i Crne Gore - SISCG, Serbie & Monténégro“Nous avons mis sur pied un projet appelé “École en pleine nature”. L’idée était de soutenir legroupe Scout avec des enfants ayant des déficiences auditives. Le but de ce projet était d’intégrerdes enfants sourds et aveugles et d’apprendre la tolérance. Le projet était basé sur le principe duprocessus de l’apprentissage par l’action, par le biais d’ateliers réveillant les sentiments, la créativité,le sens artistique, la coordination et la volonté d’achever l’activité avec succès. Les ateliers ont étéscrupuleusement choisis et réalisés selon un ordre et un rythme spécifiques, pour que les enfantspuissent gagner en assurance et puisse renforcer leur estime de soi. Tous les ateliers étaientadaptés à l’âge et aux capacités psychologiques des enfants.Les ateliers consistaient en ateliers de céramique, textile, informatiques, sportifs (y compris desactivités scoutes) et des ateliers de cuisine. Ces ateliers étaient dirigés par des professionnels(académiciens), pédagogues spécialisés, étudiants en dernière année de l’Université pouréducateurs spécialisés à Belgrade et des animateurs scouts. Nous souhaiterions insister sur lefait qu’il est toujours très rare dans notre pays d’engager des professionnels pour des domainesbien spécifiques, et que jusqu’à présent, seulement des pédagogues spécialisés ont travaillé avecdes enfants sourds.Le choix des ateliers s’est révélé fantastique. Les enfants pouvaient s’exprimer complètementparce que leurs déficiences n’étaient pas un obstacle à ces activités. Dans ce projet, les barrièresdes possibilités de ces enfants furent levées.”

Adresse Internethttp://www.training-youth.net/site/publications/coyote/coyote04/events.htmVous trouvez quelques idées sur l’accessibilité : “Quels seront les participants de votre prochainatelier, séminaire ou stage de formation ? Comment être certain que toutes les personnes, ycompris celles avec un handicap, peuvent acquérir plus d’accessibilité ou se sentir plus à l’aisedurant cet événement ? Voici quelques procédés à retenir”

Préparer la première activitéDiscutez avec le jeune handicapé qui désire joindre l’unité pour l’encourager et le motiver. Donnerdes exemples, montrer des photos et autres choses liées aux activités du Guidisme et Scoutisme.Convaincre le nouveau venu que le Guidisme et Scoutisme utiliseront au mieux ses capacités !

N’oubliez pas d’impliquer les parents/éducateurs dans le processus. Invitez les parents/éducateursà une réunion ou organisez une soirée de discussion et d’informations pour les parents.

La première activité doit être très bien préparée de façon à ce que le nouveau venu se sente bienaccueilli. Ne pas oublier que la première impression est importante pour lui. Trouvez des activitésqu’il sera capable de réaliser par lui-même, et montrez-lui ainsi que le Guidisme et le Scoutismesont totalement ouverts à lui. Après la première activité, trouvez un moment pour parler de vospremières impressions. Expliquez également comment cela va se dérouler par la suite.

Quelques arrangements pratiques peuvent s’avérer nécessaires. Ex.: fournir une rampe pourentrer dans la salle de réunion ou changer les meubles de place dans la salle de réunion pourpermettre un passage plus aisé pour le fauteuil roulant.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 67

Méthodes de communication

Le but de ce chapitre est d’introduiredivers outils de communication utiliséspar et pour les Guides et Scouts afinde fournir à tous l’accès à l’information.

Quand on fait du Guidisme et du Scoutisme avec des personnes avec un handicap, il est importantque, tant que possible, l’information soit adaptée à tous les membres (et leurs parents), y comprisles personnes avec des déficiences mentales/sensorielles. Il est important de savoir si les outilsde communication actuellement utilisés répondent réellement aux besoins de tous vos membresou si certains groupes sont encore ignorés. Par outils de communication, nous pensons à toutesles pratiques et moyens de transmission de l’information.

Voici quelques procédés pour les membres avec :� Déficience auditive. Vous pouvez utiliser du matériel écrit et si besoin, un interprète du langage

des signes. Les courriers électroniques et textos sont d’une grande aide. Si la personne avecdéficience auditive peut lire sur les lèvres, parlez clairement et lentement, soyez sûr que votrevisage et bouche sont visibles.

� Déficience visuelle. La manière la plus simple est de faire usage de la communication verbale.Si possible, utilisez le Braille ou enregistrez sur cassette les articles de journaux ou les annonces.C’est une façon de faire passer les informations sur les activités à venir si vos Guides/Scoutsou leurs parents ont une déficience visuelle. Vous pouvez éventuellement consacrer une partiede l’activité de l’unité à la lecture de magazines de votre Association et de vos groupes locaux.De cette façon, ils sont informés sur ce qui se passe et ce qui est important. C’est égalementune très bonne façon de leur montrer qu’ils font partie de votre groupe local et de l’Associationentière. N’oubliez pas non plus de montrer à une personne à déficience visuelle où sont localisésles objets et avertissez-le si les objets changent de place.

� Troubles du langage. Demandez aux parents de vous apprendre l’usage de quelques symboleset pictogrammes, etc... N’oubliez pas d’accorder plus de temps lors des communications (neterminez pas la phrase ou le mot pour la personne !). La personne ayant des troubles delangage peut utiliser une autre méthode de communication, comme l’écriture.

� Troubles d’apprentissage. Vous devez prendre en compte que le langage doit être simple pourque l’information soit bien comprise par tous vos membres. Rappelez-vous qu’il est extrêmementimportant que cette information passe également à la maison. Le membre peut avoir oublié oun’est peut-être pas capable de passer l’information ou les papiers qui ont été distribués.

Il existe également divers programmes de langage. Vous pouvez trouver de plus amplesinformations sur les différentes méthodes spéciales de communication sur Internet, dans leslivres, et en contactant les ONGs. Les parents des membres peuvent probablement vous aider àce propos. Quelques-unes ne sont développées que dans certains pays, il est donc important devérifier son existence dans votre pays. Exemple :� Makaton consiste en un programme de langage unique offrant une approche structurée de

modèles multiples pour l’apprentissage de la communication, du langage et de la lecture.Conçu pour les enfants et les adultes à déficiences diverses du langage et de communication,l’utilisation de Makaton est étendue dans tout le Royaume-Uni et a été adaptée dans plus de40 autres pays (http://www.makaton.org/)

� Langage des Signes� Symboles Bliss� Alphabet Braille

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ExemplesGuides de France - GdF, France.Le magazine de l’Association des GdF («Pour toi» - le journal du Vent du Large, les Guides deFrance - Journal trimestriel pour les jeunes adultes avec un handicap mental) illustre très biencomment impliquer et informer les Guides avec un handicap mental sur leur Association et surd’autres questions essentielles. Le magazine utilise un langage simple avec beaucoup de photoset traite de thèmes stimulants et importants, tels que :� Etre bien dans son corps� Mourir, et la vie continue� Fêter� Communiquer� S’aimer

Girlguiding UK – GG UK, Royaume-UniGirlguiding UK a édité une liste récapitulative des différentes attitudes/comportements à avoirenvers les personnes avec un handicap (Dos and Don’ts – Including girls, young women andadults with disabilities in Girlguiding UK, Girlguiding UK, January 2004).Exemple pour une personne avec un handicap visuel :“Faire : lors des premières réunions, identifiez-vous en donnant votre nom et des explicationssur votre rôle, par exemple : responsable Guide - Ne pas Faire : ne poussez pas une personneà déficience visuelle, offrez-lui toujours votre bras”

• Durant un jour entier, essayez de trouver une autre méthode de communication que la parole…l’écriture, l’illustration, la poterie, les photos, les mimes, etc.

• Demandez à quelqu’un d’expliquer “ comment préparer des rouleaux de printemps ‘faitsmaison’ ”, en gardant les mains liées derrière vous. Demandez à quelqu’un d’expliquer“ comment arriver à la prochaine gare ”, sans parler et sans faire de dessins. Etc.

• Activités de prise de conscience > voir le chapitre “Préparer l’unité à l’intégration – animateurset membres”

ExpériencePrenez le dernier numéro du magazine de votre Association et sélectionnez quelle informationvous souhaiteriez faire passer à vos Guides et Scouts ayant une déficience visuelle. Ensuiteenregistrer cette information sur une cassette et demandez à quelques personnes d’écouter lacassette et de donner leur opinion dessus.

Sujets de Discussion• Les outils décrits ci-dessus sont-ils nécessaires pour vous ? Sont-ils réalisables ?• Quelle information devrait parvenir à tous les membres de votre unité ?• Comment changer les outils actuels de communication pour répondre aux besoins de vos

membres ?

Jeu de rôlesOrganisez une activité ou une partie de celle-ci, où chacun aurait un handicap. Le défi serait plusgrand si l’activité impliquait un repas.Déficiences possibles à utiliser :• N’agir qu’avec une seule main (l’autre main serait maintenue derrière le dos)• N’agir qu’avec un nombre limité de doigts (certains doigts seraient collés ensemble)• Utilisateur de fauteuil roulant• Un œil aveugle ou une vue réduite (utiliser des lunettes dont les verres sont très sales)• N’agir qu’avec une audition réduite (bouchons pour les oreilles)

Activités

Après le jeu de rôle, il faut discuter des réactions, des obstacles et des points positifs dégagés del’activité. Vous serez surpris des problèmes que ce genre d’activité peut soulever.

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 69

Guiding and Scouting activities

Le but de ce chapitre est d’aider les animateurs à organiser des activités pour leurs membreset vise à préparer les animateurs à traiter des questions existentielles avec sensibilité.

“Les limites n’existent que dans nos esprits.Mais si l’on utilise notre imagination, nos possibilités deviennent illimitées”.

Jamie Paolinetti

Programme Éducatif

Le Programme Éducatif vise à réaliser les missions Guide et Scoute :����� Mission de l’AMGE : permettre aux filles et jeunes femmes de développer pleinement leur

potentiel de citoyennes du monde, conscientes de leurs responsabilités.� Mission de l’OMMS : contribuer à l’éducation des jeunes, en partant de valeurs énoncées

dans la promesse et la loi scoutes, afin de participer à la construction d’un monde meilleurpeuplé de personnes épanouies, prêtes à jouer un rôle constructif dans la société.

Pour élaborer notre Programme Éducatif, nous nous pencherons sur :� Les besoins de chaque membre : vous travaillerez sur les objectifs de l’unité et les objectifs

personnels� La capacité de chaque membre : vous devez inclure chacun d’eux dans les activités. Cela ne

signifie pas que tout le monde doit participer aux mêmes activités ! Nous insistons sur lacapacité et non sur l’incapacité !

� Les souhaits de chaque membre : tous sont les acteurs de leur propre développement, et sontdès lors partie prenante des décisions dans l’élaboration du Programme Éducatif. Cela vautégalement pour les personnes avec un handicap de l’unité.

Durant les activités, les membres désirent :� Jouer : Le Guidisme et le Scoutisme sont un amusement !� Apprendre : Le Guidisme et le Scoutisme sont des mouvements éducatifs !� Réaliser : Le Guidisme et le Scoutisme offrent des opportunités de faire des choses et d’atteindre

des buts !� Partager : Le Guidisme et le Scoutisme constituent une expérience unique de vie en commun!� Esprit : Le Guidisme et le Scoutisme se vivent dans une atmosphère d’ouverture et de respect

Le Programme Éducatif doit comprendre des activités diverses et équilibrées. Les activités peuventêtre intellectuelles, physiques, sociales, émotionnelles, spirituelles, manuelles, morales, etc. Vousdevez aussi utiliser diverses méthodes d’expression : parler, dessiner, écouter, toucher, danser,mimer, etc…� Si quelqu’un ne sait pas courir, il peut encourager� Si quelqu’un ne sait pas écrire, il peut chanter� Si quelqu’un ne sait pas résoudre un problème mathématique, il peut préparer le repas

Les activités doivent être organisées de manière à ce tout le monde puisse se sentir partieintégrante de l’unité ! Encore une fois, ce n’est pas important que tout le monde fasse la mêmechose !Le rôle des animateurs est de soutenir et de motiver. Le Programme Éducatif doit être développéavec les jeunes, ayant ou non des déficiences.

> Voir aussi le chapitre “ Les défis du Programme Éducatif au Niveau National”

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Créer/adapter des activités

“Si vous vous posez les bonnes questions, vous trouverez sûrement les bonnes réponses !”

La meilleure façon de planifier les activités est de les créer en fonction des besoins, des capacitéset des souhaits des membres et les objectifs personnels et de l’unité. Avec un peu d’imagination,il est toujours possible de trouver une adaptation permettant à tout le monde de participer à l’activité.Soyez créatifs !

1) Vérifier que le but de l’activité reste inchangé après l’adaptation. Les modifications de «forme »peuvent quelques fois affecter le «contenu». Vous avez une nouvelle boîte, mais elle est vide…

Exemple : Vous avez organisé une activité pour des membres valides dont le but était de développer«l’esprit d’équipe» ou la solidarité. Ce fut une activité très agréable, et tous les membres furentheureux ! Ce fut si amusant que vous avez proposé cette activité pour les jeunes avec un handicap.Et petit à petit, vous avez adapté les aspects pratiques. Vous aviez quantité d’idées et étiez trèsexcité ! Mais vous aviez oublié quelque chose : à la fin, vous vous êtes penché sur les premiersbuts des activités... Les adaptations ont peut-être donné la possibilité aux jeunes avec un handicapde participer aux activités, mais sans rien apprendre.

2) Vous ne devez pas tout adapter. Certaines choses peuvent être laissées de côté ou remplacéespar d’autres. C’est l’apprentissage et le développement qui constituent les aspects importants, etnon pas le fait que l’activité ait été réalisée exactement de la même manière ou selon les mêmescritères que les autres. Voici divers stades d’adaptation :

� L’activité a été réalisée avec succès.� L’activité a été réalisée par lui/elle-même.� L’activité a été réalisée avec un peu d’assistance.� La personne a pris part à l’activité.

Toutes ces activités peuvent être faites soit en gardant l’idée de l’activité ou en la remplaçant parune autre.

3) Points à prendre en considération s’il y a adaptation :� Aptitudes manuelles� Mouvements� Aptitudes de lecture et d’écriture� Capacité de concentration� Compréhension des instructions écrites et orales� Aptitudes de perception� Aptitudes auditives et visuelles et d’équilibre� Mémoire� Sources d’intérêt� Peurs� Aptitudes de travail en équipe/sociales� Age et niveau de développement� Le Guidisme et le Scoutisme, c’est amusant !!

Par exemple, lors des jeux : modification de la longueur du jeu, utilisation d’objets plus grands oud’une nouvelle poignée peut donner la possibilité à tous de participer activement au jeu. Le jeu nedoit pas être trop fatigant pour certaines personnes.

Pour plus d’idées sur les adaptations voir http://members.tripod.com/~imaware/games.html

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 71

Pensez de manière globale

Lorsque vous vivez avec des personnesavec un handicap, vous réalisez quecertaines actions facilement réalisablespour vous, peuvent s’avérer très difficilespour d’autres : manger, dormir, s’habiller,se laver, aller aux toilettes, etc. Vousdevez réfléchir à toutes les actionspossibles durant les activités.

Exemple pour le Camping :• Prévoir une tente dans laquelle on peut se tenir debout et mettre un lit de camp pour une

personne avec un handicap, afin de faciliter l’hébergement, le rangement des affaires, l’habillage,etc.

• Les chemins principaux (vers la cuisine, toilettes, tentes) doivent être ‘marqués’ avec diversescordes (différents matériaux) pour les membres avec un handicap visuel ou mental.

Ces adaptations peuvent être discutées avec tous les membres de l’unité. Trouver des solutionsensemble est très important pour que tout le monde se sente faire partie de la progression del’unité.

Remarques importantesIl est très difficile de penser à tout. L’improvisation est acceptée ! Cela vaut la peine de chercheret de tester de nouvelles méthodes.Il est important de demander de l’aide de la part des animateurs les plus expérimentés ou desparents/éducateurs. Demander de l’aide ou des conseils est une excellente manière pourapprendre et établit une bonne base pour les discussions et l’identification de nouvelles solu-tions. Rappelons que la répétition est la mère de l’apprentissage. Vous pouvez apprendre parpetits morceaux, répéter les savoir-faire à apprendre et ceux déjà maîtrisés.

Exemples sur l’adaptation d’activitésCorpo Nazionale Giovani Esploratori ed esploratrici Italiani - CNGEI, Italie (Issu de Niky entra inreparto, CNGEI, Stampato in proprio, via Otranto, 18 - Roma, Gennaio 2000, page 25, 26, 30).Niky est le nom donné à une personne avec un handicap. Une activité alternative peut être :• “ Quelque chose de proche/similaire à ce que les autres enfants font. Ex. : les enfants

jouent au ballon, mais Niky ne peut pas participer. Il sera donc l’arbitre. En faisant l’arbitre,Niky :- Partage l’expérience du jeu avec les autres enfants- S’accepte et accepte les autres tels qu’ils sont- S’engage à rendre service à autrui- Respecte les règles et apprend comment se faire respecter des autres

• Une activité différente. Ex. : les enfants jouent au ballon et Niky ne peut pas participer. Ilprépare un goûter pour sa patrouille ”

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Vlaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen - VVKSM, Belgique“ La base des 6 règles du jeu (place, matériel, règles, durée, thème, et coordination). Avec cesrègles, vous pouvez créer ou adapter n’importe quel jeu. Chaque jeu doit être un défi, simple etvisuel• Place : à l’intérieur, la fontaine, le parc, …• Matériel : ballon, craie, eau, …• Règles : sans les mains, les yeux fermés…• Durée : 1 heure, 10 minutes, …• Thème : sorcières, espace, …• Coordination : dans un cercle, dans les lignes du sol, …Ex. : jeu des chapeaux. Les chapeaux sont sur le sol (1 par participant). Lorsque la musiquefonctionne, vous enlevez un chapeau ; quand la musique s’arrête, chacun doit prendre très vite unchapeau. Celui sans chapeau doit sortir.”

Guides Catholiques de Belgique - GCB, Belgique“ La Chaumière nuton (5-7 ans) de la 71e Ste Cécile (Bruxelles Nord ouest) a accueilli Jessica,une petite fille malvoyante pendant le camp. Voici quelques témoignages...Nous avons demandé aux nutons ce qu’ils avaient fait de spécial lors du camp pour Jessica et cequ’ils avaient changé ?• On lui tendait la main (Michaël).• Au lieu d’écrire tout simplement comme toi, on écrivait avec des petits points (Alain).• L’aider à marcher en la tenant par la main (Imran).• La lecture (Cédric).Les animateurs nous ont expliqué ce qu’ils avaient fait :• Remplacer certains dessins par des objets tactiles.• Expliquer à l’arrivée la situation du bâtiment.• Veiller à ce que quelqu’un lui donne la main.• Bref, peu de choses en comparaison de ce que cela apporte (Tamia).”

Activités sur l’adaptation

Brainstorming : avec des photos d’actions du Guidisme et Scoutisme, trouvez toutes sortesd’activités différentes que vous pouvez organiser autour de l’action illustrée dans ces photos.

Organisez une discussion entre animateurs :• Avant une activité : Quels sont les buts de l’activité ? Qu’est-ce que les participants vont

apprendre ? Les objectifs n’ont-ils pas été modifiés du fait des adaptations ?• Avant d’aller au camp : méthode de travail durant le camp (ségrégation, intégration partielle ou

totale)

Scouting Nederland - SN, Pays-Bas“ Module de formation “adaptation des jeux”Les buts de ce module sont les suivants :• Donner aux participants un aspect de l’adaptation des jeux• Les participants peuvent faire l’expérience que les jeux, avec quelques adaptations, peuvent

être joués par tousLes adaptations se divisent en 4 catégories : matériel, thème, joueurs et espaceExemple : tous les participants sont debout dans un cercle et se lancent la balle, 4 joueurs aumilieu du cercle essaient d’attraper la balle. Ce jeu peut se jouer suivant plusieurs scénarios :• Jeu qui doit se dérouler à l’intérieur à cause de la pluie• Deux fois plus de gens que prévu se joignent au jeu• Un des joueurs est aveugle• Un des joueurs marche avec des béquillesLes participants doivent essayer d’adapter le jeu à chacun .”

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 73

Questions existentielles

Chaque personne se pose des questionsexistentielles et il est important de les aborder.L’adolescence est particulièrement l’âge des“grandes questions» sur des sujets délicats :travail, sexualité, bonheur, amis, la vie et lamort… Le handicap apporte d’autresproblèmes qu’il faut prendre en considération.

Exemples de questions :� Travail : Pierre voudrait travailler dans une bibliothèque. Il est en fauteuil roulant. Est-ce pos-

sible?� Sexualité : pourquoi, à cause de ses troubles d’apprentissage, Marie ne pourrait-elle pas avoir

de petit ami ?� La vie et la mort : Qui poussera le fauteuil roulant de Loretta quand ses parents seront trop

âgés ?� Maladie : Marc souffre d’une sérieuse allergie au pollen. Peut-il faire du camping ?

Les adolescents et jeunes adultes avec un handicap sont souvent confrontés à des obstacles. Ilsont donc un tas de questions qui ne peuvent être passées sous silence. À cause des préjugés, ilsne trouvent ni réponses à leurs questions, ni personne avec qui en parler.

Citation de Verband Christlicher Pfadfinderinnen und Pfadfinder - VCP, Allemagne: problème derôle et d’identité (P.62, Spuren, materialien für die Gruppe, Schwellenmut – PTA Praxis 1994 –VCP en allemand)“Dans une société où être jeune, attirant, en bonne santé représentent les indicateurs de réussiteet de bonheur, une personne avec un handicap est directement rangée au rang des outsiders,qui ne peuvent pas répondre à ces attentes.”

Principalement à la puberté, le corps “parfait” prend une grande importance dans l’estime de soichez les jeunes. Les personnes avec un handicap souffrent énormément durant cette période àcause de leur corps “imparfait” !

Remarque : Ce n’est pas parce qu’une personne ne sait simplement pas exprimer ses questions,qu’elle n’en a pas !

ExempleGuides de France - GdF, France.Le magazine de l’Association des GdF («Pour toi» - le journal du Vent du Large, les Guides deFrance - Journal trimestriel pour les jeunes adultes avec un handicap mental) utilise un langagesimple pour parler de thèmes stimulants et importants, tels que :� Etre bien dans son corps� Mourir, et la vie continue� Fêter� Communiquer� S’aimer

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Rôle des animateursLes jeunes posent souvent des questions difficiles aux animateurs ; des questions qui sont délicatespour l’animateur à partir du moment où il n’a pas sa propre réponse. Entamer une discussion surces sujets signifie une implication personnelle. Les réponses à toutes ces questions sont desréponses personnelles. Il n’existe jamais qu’une seule réponse mais plusieurs, nécessitant undébat ou une discussion.

Votre rôle est de développer la confiance en soi, en relation avec l’attitude de l’entourage (quipourrait être négative !). Les personnes avec un handicap ont besoin de soutien ! Vous pouvezpeut-être leur procurer le seul endroit où elles pourraient parler de leurs questions. Plus ellespeuvent vivre «normalement», mieux c’est !

Remarque : les parents de personnes avec un handicap surprotègent quelques fois leurs enfants.Soyez-en conscients !

Activités pour préparer des discussions sur les questions existentielles

Organisez un débat avec quelques autres animateurs sur les questions suivantes :� Qu’est-ce qui est important pour vous à propos de la sexualité ?� Que signifie pour vous la citation : “ tout le monde a le droit au travail ” ?� Quelles sont les barrières “ infranchissables ” ?� Que signifient pour vous les termes : naissance, vie et mort ?� Quelle vie voulez-vous mener ?

Vous pouvez également vous tourner vers les spécialistes du handicap/éducateurs et voir commentils répondent à ces questions, s’ils ont quelques informations/publications sur ces sujets.

> Voir aussi les activités sur l’estime de soi, chapitre “Élargir nos visions - activités”

“Faites preuve de sensibilité lorsque vous vous occupez des sentiments personnels !”

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Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres” - Page 75

� Belgique, Vlaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen - VVKSM www.vvksm.be� Belgique, Guides Catholiques de Belgique - GCB www.guides.be� Belgique, Les Scouts - Fédération Catholique des Scouts Baden Powell de Belgique

www.lesscouts.be� Finlande, Suomen Partiolaiset – Finlands Scouter - SP-SF www.partio.fi / www.scout.fi� France, Guides de France - GdF www.guidesdefrance.asso.fr� France, Scouts de France - SdF www.scouts-france.fr� France, Eclaireurs et Eclaireuses de France, EEDF www.eedf.asso.fr� Allemagne, Verband Christlicher Pfadfinderinnen und Pfadfinder - VCP www.vcp.de� Grèce, Soma Hellinidon Odigon - SHO www.seo.gr� Grèce, Soma Hellinidon Proskopon - SHP www.sep.org.gr� Italie, Associazione Guide e Scouts Cattolici Italiani - AGESCI www.agesci.org� Italie, Corpo Nazionale Giovani Esploratori ed Esploratrici Italiani - CNGEI www.cngei.it����� Pays-Bas, Scouting Nederland - SN www.scouting.nl� Pologne, Zwiazek Harcerstwa Polskiego - ZHP www.zhp.org.pl� Serbie & Monténégro, Savez Izvidjaca Srbije i Crne Gore - SISCG [email protected] (République

de Serbie) [email protected] (République du Monténégro)� Suisse, Mouvement Scout de Suisse - MSdS www.msds.ch / www.pbs.ch� Royaume-Uni, Girlguiding UK, GG UK, www.girlguiding.org.uk� Royaume-Uni, The Scout Association - TSA www.scoutbase.org.uk

Publications mentionnées dans ce manuel d’outils

� Il suffit de passer le pont, Editions FSC Bruxelles, 1982� Pour toi, Les Guides de France, le journal trimestriel du Vent du Large� Vent du large - Vivre le Guidisme avec des adultes handicapées mentales, Equipe handicaps,

Les Guides de France, juin 2001� Handi jeu : première étape de la démarche engagée par la branche “ Scouts pour l’an 2000 ”,

Les Scouts de France, avec l’Association des Paralysés de France, Association Française deRecherche Génétique

� Spuren – materialien für die gruppe – “Na und?”, VCP Verband Christlicher Pfadfinderinnenund Pfadfinder, December 1983

� Spuren – materialien für die gruppe – “Schwellenmut” PTA-Praxis 1994, VCP VerbandChristlicher Pfadfinderinnen und Pfadfinder

� Handicap e scautismo, A. Contardi, P. Curatolo, R. Lorenzini, Ed. Borla� Niky entra in reparto, CNGEI, Stampato in proprio, via Otranto, 18 - Roma, Gennaio 2000.� Trèfle-Kim 1-2/98, Scout malgré tout!, journal pour les animateurs du MSdS� Behinderte Kinder und ihr, Umfeld 1996, MSdS� Including girls, young women and adults with disabilities in Girlguiding UK, Girlguiding UK,

January 2004� You & me together, Girlguiding UK Disability Challenge, the Guide Association, 2004

RÉFÉRENCES

Adresses électroniques des Associationsmentionnées dans ce manuel d’outils

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Page 76 - Manuel d’outils “Au-delà des Barrieres”

� Including disabilities, The Guide Association, 1997� Inside – out, values and attitudes training for those involved in personal development”, the

Guide Association, 1996� Special Needs Essentials 2003, The Scout Association UK� Rapport de Séminaire de l’AMGE/OMMS “Guidisme et Scoutisme – l’animation avec des jeunes

handicapés”, 1-7 mai 1995, EYCS France.� Rapport de séminaire e l’AMGE/OMMS “Au-delà des Barrières”, Danemark, 31 mai – 6 juin

2002� Rapport de Séminaire de l’AMGE/OMMS “Egalité des Chances, Egalité de la Participation”,

22-29 juin 2003, EYCB, Hongrie� The “we can” kit: promoting Scouting and overcoming handicap, Programme Service, 1989,

World Scout Bureau, Geneva www.scout.org� Scouting with the disabled, Bureau mondial du Scoutisme, mars 2000 www.scout.org� Baden-Powell, “Aids to Scoutmastership”� Les lignes Directrices de la Formation de l’Association Mondiale des Guides et des Éclaireuses

www.wagggsworld.org� Thème triennal “ Nos Droits, Nos Responsabilités ” de l’Association Mondiale des Guides et

Éclaireuses www.wagggsworld.org

Autres institutions, adresses électroniques mentionnées dans le manuel d’outils

� L’Année européenne des Personnes Handicapées www.eypd2003.org� Le Conseil de l’Europe www.coe.int/hre� La Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant http://unicef.org/crc� L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) http://www.who.int/en/� www.disrights.org� Classification internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé (CIF) http://

www3.who.int/icf/icftemplate.cfm� Programme d’Action Mondial concernant les personnes handicapées� Doré, Wagner et Brunet, 1996:85, pris de Fishbein et Ajzen à Horne, 1985� Horizon 2000 asbl - association d’information, de communication et de démystification de la

personne handicapée www.h2000.be� REPERES, le manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes

http://www.coe.int/compass http://www.book.coe.int� http://www.salto-youth.net/find-a-tool/� http://www.training-youth.net/site/publications/tkits/tkit8/Tkit8.htm� L’Histoire des “Grenouilles dans la crème” www.angelfire.com/journal2/valjohnjennings/

Frogs.html� Planète 21 www.planete21.net� Athens Youth Declaration, written during the European Youth Conference “Towards a barrier

free Europe for young people with disabilities”, gathered in Athens from 16 to 17 May 2003� Sur l’accessibilité http://www.training-youth.net/site/publications/coyote/coyote04/events.htm� A propos de l’adaptation http://members.tripod.com/~imaware/games.html� A propos des jeux adaptés http://members.tripod.com/~imaware/dd.html� A propos des programmes adaptés http://members.tripod.com/~imaware/adaptations.html

> Voir aussi le chapitre “Trouver des informations sur le handicap”