Analyse de contenu, données multimédia, observation et

participation

Chapitre I: Analyse de Contenu

Mais contenu de quoi?

D’une communication

Un entretien non directif (« respiration ») Des manuels scolaires (quelles valeurs sociales et

politiques) Annonces publicitaires (aspirations) Discours politique (degré d’implication du politicien) Publicité (évolution des attitudes morales) Notes de service, appels téléphoniques (réseau de

communications formelles ou informelles d’une organisation)

Graffitis (inconscient collectif derrière leur incohérence apparente)

Histoires drôles (ossature ou structure) Films (stéréotypes de la femme dans les dandalin soyeya) Vêtements, ameublement (message social)

Nombre de personnes Les code et support de la communication

Le champ de la communication est délimité par…

Code et support

Nombre de personnes impliquées dans la communicationUne personne (monologue) Deux personnes

(dialogue)

Groupe restreint

Communication de masse

Linguistique

Ecrit Agendas, journaux intimes

Lettres, réponses à questionnaires, travaux scolaires

Notes de services, rapports

Journaux, tracts, annonces publicitaires, textes juridiques

Oral Délire du malade mental, paroles de rêve

Entretiens et conversations

Débats, conversations de groupe

Discours, théâtre, radio, publicité

Iconique Gribouillis, graffitis Communication par l’image entre deux personnes

Iconographie de groupe, de caste

Signaux routiers, peinture, affiches

Autres codes sémiotiques (musique, objets, comportements, etc.)

Manifestations hystériques de la maladie mentale, postures, gestes, tics, danse, collection d’objet

Communication non verbale vers autrui (postures, gestes, distance spatiale, vêtements, logements), comportements divers tels les rites et les règles de politesse

Environnement physique et symbolique : signalétique urbaine, monuments, arts, mythes, stéréotypes, institutions, éléments de culture

En quoi ça consiste

Procédure Champ d’application Techniques (d’ordre général)

Procédure Le but n’est pas, comme dans la lecture, de détecter le

signifié au-dessous du signifiant, mais de détecter au-dessous du signifiant/signifié les indices (sociologiques, psychologiques, historiques, etc.) ayant à voir avec votre problématique. En d’autres termes, la lecture est une partie nécessaire mais non suffisante de l’analyse de contenu

Une procédure simple consistera à découper dans un texte l’information utile, à l’indexer par condensation et à la classifier par analogie. Il s’agit là d’une forme d’analyse documentaire, visant donc à stocker de l’information à travers un ou plusieurs textes (fiches d’archive) pour consultation facile

La procédure générale consiste à encoder une communication, à analyser la communication ainsi codée (lecture et relecture), puis à le décoder. NB: il convient souvent de faire l’encodage en équipe, ou au moins à deux. Exemple:

…Suite

Analysez un domicile lors d’un entretien:Encodage pour logiciel d’analyse statistiqueEncodage vague: décrivez sommairement le

milieu où vous êtes reçu === décodage: extérieur/intérieur, quelques signes extérieurs de richesse/pauvreté.

Encodage précis: notez Intérieur (mobilier, électroménager, audiovisuel,

lecture, œuvres d’art, décor) Extérieur (matériau de sol, décor extérieur, bâti)Exemple de schème de décodage correspondant:

…SuiteIntérieurMobilier: de qualité ou non, par exemple « importé »Electroménager: de qualité ou non, par exemple

« marque »Audiovisuel: de qualité ou nonLectures: Livres/magazines ou nonDécor: coûteux ou nonExtérieurMatériau de sol: construit ou naturelDécor: jardiné ou nonBâti: différencié ou non

oui/non

Exemple

L’encodage permet une description systématique et exhaustive (par rapport aux exigences de votre problématique)

L’observation ou lecture ou scannage applique l’encodage au texte ou à l’environnement d’intérêt

Le décodage permet d’interpréter ou d’analyser statistiquement

Mais ceci implique une certaine rigueur technique suivant votre champ d’application…

…Fin

Champs d’application

Disciplinaires: Psychologie, anthropologie,

sociologie, histoire, diplomatie…Appliquées Etude de marché (pour une

campagne publicitaire par exemple), étude de politique publique, étude juridique (notamment en jurisprudence), tests, etc.

…SuiteApplication par objectif/élément de communication/question

(Holsti)Objectif Elément Question ApplicationInférences sur les antécédents d’une communication

Source Qui? Qui est l’auteur d’un texte

Processus d’encodage

Pourquoi? •Obtention de données politiques et/ou militaires•Analyses de traits individuels•Inférence de traits culturels ou d’une évolution•Fournir des preuves juridiques ou évaluatives

Description des et inférences sur les caractéristiques d’une communication

Canal Comment? •Analyse technique d’une démonstration•Analyse de style

Message Quoi? •Relation de caractéristiques connues d’une source aux messages produis•Comparaison d’un message aux standards de communication

Destinataire A qui? •Relation des caractéristiques d’un auditoire aux messages produits pour eux•Description des modalités d’une communication

Inférences sur les conséquences d’une communication

Processus de décodage

Entraînant quels effets?

•Mesure de lisibilité•Analyse du flux d’information•Analyse des réactions

…FinExemple d’un test de perception de stéréotypeInducteurs (stimuli) === mots induits (réponse)

Américain Fréq Chinois Fréq

Cheveux blonds 8 Petit 10

Grand, grandiose, grandeur, immense

10 Mao 23

Building 11 Mystère, secret 2

Californie 4 Cuisine, restaurant 11

Cow-boy, cheval, rodéo, éperon

9 Sagesse, sérénité, méditation, réflexion

9

Violence 3 Communisme 7

Chewing-gum 12 Multitude, 800 millions, beaucoup

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CONCEPTS TECHNIQUESL’analyse de contenu se fait sur la base d’unités d’enregistrement

et de contexte L’unité d’enregistrement est l’unité de signification à coder. Elle

peut donc être de nature et de taille très variable: il peut s’agir d’un thème, ou d’une formulation, ou d’une phrase, ou d’un mot. On peut même limiter l’analyse à une catégorie de mots (substantifs, adjectifs, adverbes)

Thème: l’analyse ressemble alors à un commentaire de texte, puisqu’on découpe le texte suivant les noyaux de sens qui le composent. Cependant, il ne s’agit pas de détecter le « mouvement » d’un texte, mais de catégoriser les thèmes qui le composent suivant leur récurrence et votre problématique.

Evènement: dans un conte ou un film, l’unité d’enregistrement est souvent l’événement (que se passe-t-il lorsque vous racontez un film?)

Le personnage: actant ou acteur (même remarque que précédemment) L’unité de contexte: le segment de communication qui comprend

les unités d’enregistrement et leur confère leur sens (une phrase pour des mots, un article, un livre, un corpus). La taille dépend notamment de votre unité d’enregistrement: il est peu probable que vous puissiez avoir plusieurs thèmes dans un paragraphe, par exemple.

…l’exercice du lundi est prêt.

On continuera donc à parler de l’analyse de contenu.

Chapitre II: Données multimédia

Images non animées et animéesPhotographiesFilms et enregistrement vidéosEnregistrement sonoresTextes de réseaux sociauxŒuvres d’art ou artisanalesObjets de la vie courante

De quoi s’agit-il?

SE COLLECTENT DE DEUX FAÇONS

Production personnelle Bases de données multimédia (en

cinémathèque, phonothèque, collections publiques et privées)

ApplicationsCruciales lorsque manquent des

données documentaires et/ou statistiques ou des témoignages individuels

Supportent les autres donnéesPeuvent être des supports

d’analyse de contenu ou des données sur les opinions, comme par exemple…

Une méthode longue, difficile, pleine de pièges…

Chapitre III: observation participante, participation observante

LONGUE Le temps est essentiel pour l’OP. Compter

un minimum raisonnable de deux mois, mais éviter d’aller au-delà d’un an, car la participation risque alors de l’emporter sur l’observation.

Le temps est indispensable pour habituer le regard et les sensations, repérer les routines, participer adéquatement aux activités du groupe étudié.

Mais ce temps doit être géré: temps de participation et d’observation, temps de notation.

Difficile Quitter son existence habituelle pour

une existence d’emprunt Faire usage de sa subjectivité sans

devenir subjectif Difficulté éthique: il y a forcement un

côté espionnage

Pleine de pièges

De la connaissance directe à la conversion

Lenteur due à l’absence de clôture (fatigue et impression de n’avoir pas tout capturé)

Pourquoi la faire

Nécessaire pour les milieux où l’on ne peut faire de questionnaires ni des entretiens (par exemple, criminels ou politiquement sensibles)

Certaines cultures marginales ou minoritaires ou lointaines

Certaines sous-cultures pour lesquelles on voudrait faire une sorte d’analyse de contenu à unité de contexte temporelle

Son gain principal

La « thick description » (description épaisse, riche): seule l’OP permet ce résultat.

L’OP produit donc essentiellement des monographies. Elle se combine aisément avec les entretiens et récits de vie.

Une bonne monographie en OP peut aussi croiser des perceptions différentes et offrir une vision complexe (et pas seulement « riche ») du monde, utile pour comprendre directement les différents aspects d’une question ou d’un problème.

LimitesManque de rigueur, car la

matière n’est pas contrôlable.Manque de fiabilité: on ne peut la

dupliquer.Réponses qui contribuent

rarement quelque chose de neuf à un débat ou à une question.