Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

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édition 2011 Villes d’avenir gens d’innovation VOLUME 2 NUMÉRO 2 PASSIONNÉS DE POLITIQUE MUNICIPALE Regards croisés sur la place des jeunes en politique municipale La municipalité de demain Participative et autonome PP 41614528 4,95 $

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1 Villes d’avenir gens d’innovation

VOLUME 2 NUMÉRO 2

PASSIONNÉS DE POLITIQUE MUNICIPALE

Regards croiséssur la place des jeunesen politique municipale

La municipalité de demainParticipative et autonome

PP 41614528

4,95 $

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Nous sommes là où chaque jour l’avenir s’invente dans la vie

quotidienne de nos concitoyens.

On attend aujourd’hui des élus municipaux qu’ils soient capa-

bles de créer des milieux de vie qui vont se distinguer. Nous

sommes loin du déneigement et du ramassage des ordures :

nous sommes rendus dans l’art de vivre. Les élus municipaux

sont aujourd’hui des gens de vision, présents dans tous les

aspects de la vie des citoyens.

On se plaît à dire que le Québec a traversé la crise écono-

mique mieux qu’à peu près n’importe où ailleurs dans le

monde. C’est vrai et c’est formidable. Et si le Québec a si bien

performé, c’est parce que les municipalités étaient là pour

investir avec les gouvernements, rénover les infrastructures,

travailler avec les partenaires du marché du travail pour pro-

téger les emplois et former les travailleurs.

Ça montre que la force du Québec est égale à la somme du

leadership des élus locaux, en partenariat avec leur milieu et

les autres paliers de gouvernement. Avec la mondialisation et

la révolution des communications, le succès économique des

nations repose plus que jamais sur celui des municipalités.

Aujourd’hui, nous ne sommes jamais trop loin et nous ne

sommes jamais trop petits pour toucher le monde. Jamais le

travail d’élu municipal n’a été aussi exaltant et aussi impor-

tant. Notre engagement doit reposer sur une vision et des

valeurs à partager avec notre communauté, pour qu’ensem-

ble, nous bâtissions les municipalités de demain.

Éric ForestPrésident de l’Union des municipalités du Québecet maire de Rimouski

Le monde municipalest en plein changement

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PHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE

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PositionnementFSC

6 — Édition municipale 2011

Regards croisés sur la place des jeunes en politique municipale

La municipalité de demain Participative et autonome

Un stationnement VERT pour mieux gérer les eaux de ruissellement

Le projet Chambéry

La recherche opérationnelleappliquée à l’attribution de contrats

Le Centre d’interprétation des énergies renouvelables de Richelieu

Participation citoyenne pour appuyer un « plan vert »

Le Conseil muni/scolaire de Thetford Mines

Gérer avec transparence

Deux femmes d’exceptionen politique municipale

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VILLES D’AVENIR GENS D’INNOVATION

Mot de la rédaction

EntrevueÉric Forest

7

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ÉDITORIAL

Foisonnement de projets àLongueuil

Joliettela ville aux multiples facettes

La Prairie L’art de conjuguer patrimoine et qualité de vie

Brossard urbaine, moderne et ouverte sur le monde

30

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CRÉER L’AVENIRPAR L’ACTION

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

Sommaire

ÉDITEUR:Jacques Boisvert

RÉDACTRICE EN CHEF:Danielle Ouellet

ÉQUIPE DE RÉDACTION:Michel De Smet, Gilles Drouin, Catherine Flores, Danielle Ouellet, Sybille Pluvinage

RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES:Hélène Larue

DIRECTION ARTISTIQUE ET INFOGRAPHIE :Carole Bordeleau

ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE :Istockphoto par Nataliya Kuvaeva

PUBLICITÉ :Zoé Lafond, directrice

COORDINATION ET RECHERCHE :Alexandre Coté, adjoint à l’éditeur

IMPRESSION :Imprimeries Transcontinental S.E.N.C.2850, rue Jean-PerrinQuébec (Québec) G2C 2C8

DISTRIBUTION EN KIOSQUES :Messageries de Presse Benjamin

ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS :Convention no PP 41614528

ADRESSE DE RETOUR :599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1

Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2010.

La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Elle se dégage de toute responsabilité face au matériel non sollicité. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur.

Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc.

599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1

Téléphone: 450 446-2006 Sans frais: 1 866 446-3185 Télécopieur: 450 446-1442

[email protected] www.jacquesboisvert.com

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es enjeux des municipalités québécoises ne sont plus ce qu'ils étaient. Les responsabilités

se diversifient et s'accentuent. Les pressions économiques pèsent parfois très lourd et

les élus doivent souvent composer avec des situations complexes. Le Sommet sur le milieu

municipal, tenu en mars dernier à Boucherville, a été l'occasion d'une réflexion en profondeur

sur les couleurs de l'avenir, réflexion qui se poursuit et qui commence à porter ses fruits. Un

consensus se dégage déjà : la participation citoyenne est désormais incontournable. Gens

engagés, gens d'idées, jeunes, tous et toutes sont conviés à enrichir de leur vision les décisions

et les actions des élus.

Cette édition d’Élites, Villes d’avenir, gens d’innovation s’inscrit à contre-courant de l’opinion

selon laquelle les bons politiciens sur la scène municipale québécoise seraient en voie de

disparition. Un grand nombre de femmes et d’hommes travaillent très fort, souvent dans

l’ombre, pour le bien de leur communauté. Nous avons voulu présenter ici des élus inspirants

et mettre en lumière des projets citoyens qui pourront servir de modèles partout au Québec.

Ouverture sur le monde, économie, éthique, innovation, qualité de vie, autonomie, participation,

ces mots tintent les discours des penseurs et des intervenants actuels du monde municipal.

Les acteurs se mobilisent en nombre croissant et le désir de modifier une image négative encore

trop présente est palpable. L'enthousiasme transparaît. De l'ombre à la lumière, tous les espoirs

sont permis pour les municipalités de l'avenir au Québec.

Danielle Ouellet

Rédactrice en chef, Élites

7Édition municipale 2011 —

Mot de la rédaction

DANIELLE OUELLET

Espoirs pour la politique municipale

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Mont-Saint-Hilaire

Saint-Bruno-de-Montarville

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ROUTIER AGUERRI DU MILIEU MUNICIPAL ET DU DÉVELOPPEMENT DES RÉGIONS, ÉRIC FOREST, MAIREDE RIMOUSKI DEPUIS 2005, EST RÉCEMMENT DEVENULE NOUVEAU PRÉSIDENT DE L'UNION DES MUNICIPA-LITÉS DU QUÉBEC (UMQ). LE PLAN D'ACTION QU'ILA PROPOSÉ DÈS SON ARRIVÉE A FAIT L'UNANIMITÉ.IL COMMENCE DÉJÀ À PORTER SES FRUITS.

Élites. Monsieur Forest, en novembre dernier, vous avez

accepté au pied levé la présidence de l'Union des munici-

palités du Québec. Avez-vous hésité?

Éric Forest. J'ai commencé par assurer l'intérim. La tournée

annuelle du président, de quatre mois, dans les municipalités

du Québec était déjà en marche depuis septembre. Les

discussions s'étaient déplacées de l'objectif initial. Les enjeux

priorisés au départ par l'UMQ – éthique, gestion des contrats,

ententes fiscales, coûts de la collecte collective, infrastruc-

tures, sources de revenus, occupation du territoire –

étaient relégués au second plan. Lorsque l'on m'a

proposé d'occuper le poste officiellement, j'ai

voulu m'assurer d'avoir la latitude pour

exercer un véritable leadership.

É. Quelle a été votre stratégie ?

É. F. J'ai proposé un plan de match

en trois points. Ma priorité était de

convoquer le Québec à un grand

sommet sur les municipalités de

l'avenir.

Mes deux autres demandes en dé-

coulaient. Je tenais à poursuivre la

tournée des municipalités pour

écouter mes collègues et nourrir

ce sommet de leurs suggestions.

Et je tenais à former un comité de

sages qui poseraient un regard

éclairé sur la situation actuelle des

municipalités québécoises et qui

envisageraient leur avenir sous un

nouvel angle.

Mes demandes ont été acceptées

et j'ai été élu président de l'UMQ.

Éric Forestprésident de l'Union des municipalités du Québec

Par Danielle Ouellet

ÉRIC FOREST

9Édition municipale 2011 —

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Entrevue

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É. Est-ce votre expérience du monde municipal qui vous

a inspiré la tenue d'un tel sommet?

É. F. J'ai, en effet, une longue expérience qui me donne

une perspective sur l'évolution de ce milieu. Après une

importante implication du gouvernement fédéral, qui avait

injecté de l'argent massivement dans les municipalités dans

la foulée du centenaire de la Confédération canadienne en

1967, les leaders municipaux s'étaient ensuite tournés

vers Québec afin d’obtenir un appui pour leurs projets

touristiques et de loisirs.

Aujourd'hui, compte tenu du soutien dont ont besoin les

entreprises pour compétitionner sur la scène mondiale,

les municipalités prennent de plus en plus leur destin en main.

Et cette tendance ira en s'accroissant, j'en suis profondé-

ment convaincu. Il nous faudra assurer le développement

de notre communauté, rassembler les forces du milieu et

partager un objectif. Les gouvernements continueront de

tracer les balises, mais les dirigeants municipaux du 21e siècle

doivent devenir responsables de leur succès. C'est dans

cette perspective que j'ai proposé la tenue d'un sommet.

É. Quelles étaient vos attentes ?

É. F. Le sommet devait faire appel à toutes les forces vives

du Québec, et non pas uniquement à celles du monde

municipal. Comme celui-ci doit prendre les mesures

pour se gouverner de la meilleure manière, je souhaitais

m'assurer que les citoyens puissent s'y exprimer, tout en

évitant le piège des groupes d'intérêt. Je voulais donner

la parole à Monsieur et Madame Tout-le-monde.

É. Comment vous y êtes-vous pris ?

É. F. Je souhaitais la présence d'une voix citoyenne et,avec l'Institut du nouveau monde, nous avons trouvé

une manière intéressante de la faire s’exprimer. Quelque

15 000 Québécois et Québécoises ont été sélectionnés

et invités à participer à une réflexion sur le monde municipal.

Plus de 150 d'entre eux ont manifesté un intérêt et, en

fin de compte, 14 personnes, représentatives de différents

groupes d'âge et des régions géographiques du Québec,

ont passé deux jours à préciser leurs attentes quant aux

responsabilités et au rôle des municipalités. C'est à partir

de leurs souhaits que le sommet a été lancé, le 19 mars

dernier.

É. Quels étaient les grands enjeux du sommet ?

É. F. L'enjeu primordial était de prendre conscience de la

nouvelle réalité des municipalités d'aujourd'hui en regard

de son évolution au cours des dernières décennies.

Les interventions municipales des années 1980 visaient

à 80 % les services traditionnels à la propriété privée –

aqueduc, égouts, protection incendie et civile, entretien

des rues et des trottoirs, déneigement – tandis que les

services à la personne étaient essentiellement consacrés

aux loisirs pour les jeunes. C'est dans ce contexte que la

réforme de la fiscalité municipale a été réalisée. On a retiré

différentes sources de revenus aux municipalités, comme

les taxes d'amusement, les permis de commerce ainsi que

la taxe sur le gaz et l'électricité, leur laissant essentielle-

ment le champ d'impôts fonciers. Donc, plus aucun retour

sur les activités économiques.

Aujourd'hui, et c'est là le nœud de la situation actuelle,

quelle que soit la taille de la municipalité, le ratio a changé

et les services aux personnes atteignent 50 % de l'ensem-

ble. Les retraités sont de plus en plus nombreux, jeunes

et à l'aise financièrement, et ils interpellent leurs leaders.

Ils souhaitent une fin de vie active. Ils savent s'organiser

et structurer leurs demandes.

Nous sommes en même temps face à une portion de la

population composée de personnes âgées sans ressources,

marginalisées, financièrement fragiles et isolées. Il n'est

par ailleurs pas rare que nous financions des travailleurs

de rues qui s'occupent de jeunes laissés à eux-mêmes.

Ajoutons à cela les nouveaux comportements environne-

mentaux, les demandes accrues en sécurité publique et

l'informatisation de la gestion municipale, par exemple, et

le constat est clair : les pressions pour augmenter le panier

de services proviennent de plusieurs directions et elles sont

très fortes. Il est désormais réducteur de voir les dépenses

des municipalités essentiellement liées à la collecte des

des ordures et à l'entretien des voies publiques.

10 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

LES MUNICIPALITÉS DU 21E SIÈCLE NE DOIVENT PAS

TARDER À CONCEVOIR DE NOUVEAUX MODÈLES

DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE.

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Beaupré

Baie Saint-Paul

Chambly

Mont-Tremblant La Chute

Saguenay

Baie-Comeau

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12 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

É. Le sommet a-t-il répondu à vos attentes?

É. F. Je suis très satisfait du grand intérêt démontré, ne

serait-ce que par la participation doublée par rapport à

nos attentes, avec la présence de quelque 400 personnes.

Des élus et des gestionnaires municipaux étaient au

rendez-vous, mais le sommet ne s'est pas déroulé en vase

clos. Des gens de la société civile, du monde de l'éducation

et du monde syndical étaient présents. Comme je le

souhaitais, nous avons pu réfléchir ensemble, partager nos

points de vue et amorcer des actions. L'enthousiasme,

animé par une volonté de faire les choses autrement, était

au rendez-vous. L'apport direct des citoyens s'est révélé

d'une grande qualité et plusieurs actions ont déjà com-

mencé à se concrétiser.

É. Quelles sont les retombées du sommet?

É. F. J'ai beaucoup insisté pour que nos échanges abou-tissent à des propositions concrètes. Le meilleur moyen

de légitimer nos réflexions était de définir des objectifs

précis. Nous en avons formulé cinq.

Nous avons tout d'abord décidé de créer un modèle de

consultations publiques basé sur des pratiques innovantes

d'ici ou d'ailleurs. Ceci est essentiel pour assurer la trans-

parence des élus et une excellente qualité des informations

requises pour une participation efficace de tous à la

démocratie. Nous devons trouver un équilibre entre les

intérêts de chacun, promoteurs, groupes d'intérêt et sim-

ples citoyens. Nous pouvons nous inspirer de modèles

suédois ou norvégiens efficaces. Et si ces modèles ne nous

conviennent pas, nous inventerons le nôtre.

Nous avons aussi déjà constitué le comité des sages que

je souhaitais voir mis en place. Nourris du fruit de nos discus-

sions, l'écrivaine et journaliste Lise Bissonnette, la juge

Claire L'Heureux-Dubé, le professeur associé à l'École des

sciences de la gestion de l'UQAM Claude Béland, l'ex-maire

de Québec Jean-Paul Lallier et l'ancien maire de Trois-Rivières

Guy LeBlanc présenteront dès l'automne leur vision des

villes de demain.

La relève dans le monde municipal constitue par ailleurs

un volet de grande importance. Nous souhaitons amorcer

une campagne pour convaincre les jeunes de l'intérêt de

ce secteur. Nous voulons qu'ils prennent conscience que

leur contribution peut faire une différence dans leur milieu.

J'en sais quelque chose, car j'ai moi-même, à Pointe-au-Père,

été conseiller à l'âge de 28 ans et maire un an plus tard.

Une autre action consistera à colliger une banque des pra-

tiques innovantes dans les municipalités, accessible à nos

membres, pour inspirer les autres. Nous voulons partager

les bonnes idées pour qu'elles soient imitées. Et pourquoi

pas instaurer une Journée de la bonne idée, au Québec?

Enfin, la question de l'éthique est à l'ordre du jour. Nous

voulons faire passer le message qu'il existe autre chose que

les manquements dont parlent abondamment les médias

au sujet du monde municipal. Des formations obligatoires

en éthique sont déjà offertes aux élus, mais il faudra

aussi absolument rétablir un climat de confiance entre les

politiciens et les journalistes. Nous aurons besoin de règles

d'éthique, mais qui n'asphyxieront pas la marge de manœu-

vre des dirigeants quant à leurs responsabilités. Trouver

l'équilibre est un enjeu important et délicat, car dans ce

domaine, la perception est souvent plus importante que

la réalité.

É. Quelle est votre vision d'avenir pour les municipalités

du Québec ?

É. F. La dynamique du développement économique passera

de plus en plus par les municipalités. Quelque 21 000

postes, de toute nature, sont actuellement à combler dans

le Bas-Saint-Laurent et on en comptera 70 000 au cours

des trois prochaines années. Les villes qui pourront assurer

des ressources humaines, en qualité et en quantité, pour

répondre aux exigences de la mondialisation et combler

les besoins de nos entreprises, sortiront gagnantes. Pour

attirer des nouvelles familles, les municipalités devront

offrir d'excellents services, notamment en éducation, en

transport, en culture et loisirs.

Pour réussir cette transition, les dirigeants devront pouvoir

s'impliquer à fond dans leurs responsabilités. Nous devons

déjà réfléchir à ce que l'on souhaite accorder aux élus,

entre autres sur le plan de la rémunération, dans le cadre

de leurs fonctions. Il n'est pas toujours facile pour une

femme ou un homme de laisser sa carrière en pleine tra-

jectoire pour s'engager activement dans sa communauté.

Notre modèle actuel favorise surtout la participation de

retraités qui reçoivent déjà une pension. Une personne sur

le marché du travail aura plutôt tendance à s'impliquer à

temps partiel... avec des résultats en conséquence. Les

municipalités du 21e siècle ne doivent pas tarder à concevoir

de nouveaux modèles de développement économique.

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13Édition municipale 2011 —

LE DÉSINTÉRÊT, PÉCHÉ DE JEUNESSE?« En fait, les jeunes s’intéressent à ce qui

se passe dans leur municipalité, mais ce

qui les rebute, c’est la façon dont cela se

passe, nuance David Fournier, qui n’avait

que 24 ans lorsqu’il est devenu conseiller

municipal lors des dernières élections à

Windsor. Les jeunes ne vont pas voter

parce qu’on ne les rejoint pas. Il faut leur

faire part davantage et plus directement

des projets et de la vision de la munici-

palité, et écouter ce qu’ils en disent.

Lorsqu‘ils s’expriment, c’est sur le mode

réactif, car, selon eux, c’est de cette façon

qu’ils ont le plus de chances de se faire

entendre. Je crois qu’ils auraient moins

besoin de manifester dans la rue si

un dialogue s’engageait vraiment

entre eux et leur municipalité. Le

mode participatif ferait bien plus

avancer les choses. »

ésespérément indifférents à la politique municipale,

les jeunes ? Leur faible taux de participation au scrutin

a de quoi inquiéter, mais il serait imprudent de conclure

trop vite à leur insensibilité dans ce domaine. Trois jeunes

conseillers municipaux, élus alors qu’ils avaient moins de

30 ans, une jeune citoyenne engagée et un maire faisant

pour l’occasion figure d’« aîné » témoignent que l’engage-

ment envers la cité n’est pas forcément une question de

génération.

Par Catherine Flores

Regards croisés sur la place des jeunes en politique municipale

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DAVID FOURNIERConseiller municipal, Windsor

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Conseillère municipale de Sorel-Tracy

depuis 2005, Corina Bastiani, âgée de

28 ans, est préoccupée par la sous-

participation citoyenne des jeunes. Elle

a fondé et préside la Commission Jeunes

et Démocratie municipale de l’Union

des municipalités du Québec (UMQ),

dont l’un des objectifs est de susciter

cette participation. « Je pense que le

manque d’intérêt des jeunes pour la politique municipale,

et pour la politique en général, n’est que le reflet de celui

de l’ensemble des citoyens », exprime-t-elle. Les chiffres

semblent lui donner raison : le pourcentage de participation

a atteint le taux historiquement bas de 57,43 % aux élec-

tions générales de décembre 2008 et il a plafonné autour

d’un maigre 40 % aux élections municipales de 2009.

« Quand les parents ignorent tout de la vie municipale, que

peuvent-ils transmettre à ce sujet à leurs enfants ? », de-

mande pour sa part François Robillard, conseiller municipal

de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et tout juste trentenaire.

UN PROBLÈME DE MÉCONNAISSANCE ET DE MAUVAISE PERCEPTIONPour ces jeunes élus, le problème numéro un est la mé-

connaissance, largement partagée par la population, des

enjeux de la municipalité, du rôle de ses représentants et

de l’importance de l’implication citoyenne. « Le monde

municipal a beaucoup évolué au cours des 15 dernières

CORINA BASTIANIConseillère municipale, Sorel-Tracy

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

— Édition municipale 201114

années, souligne Corina Bastiani, les compétences des

villes se sont considérablement élargies. Mais les citoyens

l’ignorent. De plus, leur perception est souvent qu’eux-

mêmes n’ont pas vraiment voix au chapitre, et cela est

encore plus vrai pour les jeunes. » Un constat que corro-

bore une étude menée en 2009 par le Conseil permanent

de la jeunesse, qui relève un sentiment d’impuissance chez

de nombreux jeunes face à leur administration municipale,

à laquelle ils reprochent de surcroît une certaine apathie,

un manque de vision porteuse.

Pour le maire de Montmagny, Jean-Guy Desrosiers, en

politique municipale depuis 1993, les médias ont ici une

large part de responsabilité. « Soumis aujourd’hui à la pres-

sion de fournir de l’information sept jours par semaine, 24

heures sur 24, les médias négligent de prendre connais-

sance en profondeur des dossiers des municipalités. L’at-

trait du sensationalisme les pousse à mettre uniquement

en lumière des dysfonctionnements, sans avoir égard à ce

www.acldq.qc.ca

Partenaires du développement économique des municipalités et des MRC

Les Centres locaux de développement (CLD)

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FRANÇOIS ROBILLARDConseiller municipalSainte-Marthe-sur-le-Lac

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Encourager les jeunes à s’exprimer est un autre aspect de

la solution. À cet égard, l’UMQ a récemment lancé le

concours vidéo Course destination villes et villages, qui

invite les jeunes Québécois âgés de 15 à 30 ans à réaliser

de courtes vidéos présentant une vision d'avenir de leur

municipalité. Les lauréats des cinq meilleures vidéos

seront invités à présenter leur réalisation à l’occasion

des assises annuelles de l'UMQ en mai.

QUE VEULENT LES JEUNES CITOYENS?Lorsqu’ils s’expriment sur ce qu’ils attendent de leur ville,

les jeunes évoquent des valeurs d’éthique, de transparence

et de développement durable, comme l’illustrent les prin-

cipales revendications que Catherine Panneton a énoncées

lors de sa participation au panel de citoyens : « Nous deman-

dons la tolérance zéro pour les conflits d’intérêt. Nous

souhaitons également une simplicification des structures,

car il y a trop de paliers décisionnels entre les MRC, les

agglomérations, la Conférence régionale des élus, les arron-

dissements, etc., et les citoyens s’y perdent. De plus, les

budgets, les plans d’action devraient être facilement acces-

sibles aux citoyens. Plus de clarté dans les annonces et

les communiqués, pas toujours compréhensibles pour la

majorité des gens, serait également bénéfique.

« Les municipalités doivent être gérées selon les principes

du développement durable, poursuit la jeune femme. On

a besoin de décisions réfléchies sur le long terme. Il faut

penser aux répercussions sur les générations à venir. Cela

se manifesterait entre autres par le souci d’équilibrer les

zones résidentielles, industrielles, agricoles et commerciales,

et celui d’éviter le phénomène des banlieues dortoirs. »

JEAN-GUY DESROSIERSMaire de Montmagny

Édition municipale 2011 — 15

qui se fait de bon dans les municipalités. Par conséquent,

le public a l’impression que les conflits d’intérêt sont une

norme et que les projets mis de l’avant par les élus ne re-

présentent que des coûts pour les citoyens. Ce qui est

complètement faux, regrette-t-il, et les cas de mauvaises

pratiques sont même plus rares qu’il y a 50 ans. La majorité

des élus ont à cœur de bien faire leur travail et on observe

beaucoup d’initiatives intéressantes dans les municipalités.

C’est dommage que l'on oublie d’en parler. »

Tous trois s’accordent à trouver cette méconnaissance

dangereuse pour la démocratie. « Le palier de pouvoir muni-

cipal, qui décide entre autres des règlements d’urbanisme

et du développement de politiques industrielles ou cultu-

relles, est sans doute celui qui a le plus d’impact direct sur

la vie des habitants d’une ville. Si les citoyens eux-mêmes

l’ignorent et ne prennent pas part aux décisions, comment

s’assurer que l'on répond véritablement à leurs besoins ? »,

s’interroge Corina Bastiani, qui rappelle que chez les jeunes

citoyens se trouvent les élus de demain.

L’ÉDUCATION, CLÉ DE LA SOLUTIONEncourager la relève à connaître les responsabilités des élus

ainsi que les droits et les devoirs des citoyens, ou encore,

stimuler la participation citoyenne passe forcément par

l’éducation. Instaurer des cours d’initiation à la vie civique

dans les écoles est une solution plébiscitée par les élus.

« Elle l’est aussi par les citoyens », témoigne Catherine

Panneton, jeune architecte qui a été membre du panel de

citoyens sur la municipalité de l’avenir, formé à l’occasion

de la dernière assemblée de l’UMQ, en mars dernier.

Cette volonté éducative ne saurait se restreindre à l’enceinte

de l’école et peut se prêter à toutes sortes d’initiatives

minicipales. À titre d’exemple, Jean-Guy Desrosiers invite

régulièrement les élèves du Centre d’études collégiales de

Montmagny à une rencontre civique afin de leur expliquer

le rôle du conseil municipal et celui du maire. Il leur expose

également différentes façons de s’impliquer. Pour les jeunes

du primaire, sa ville a mis sur pied le Conseil d’un jour, où

les élèves, jouant le rôle des élus, doivent se prononcer

sur des projets et prendre des décisions selon le processus

d’un vrai conseil municipal. « On sème des graines auprès

de la jeunesse. Le leadership commence souvent à l’école »,

estime le maire.

« ON SÈME DES GRAINES AUPRÈS

DE LA JEUNESSE. LE LEADERSHIP

COMMENCE SOUVENT À L’ÉCOLE. »

- Jean-Guy Desrosiers

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:02 Page15

Page 16: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

Les citoyens du panel ont appelé de

leurs vœux une autonomie accrue des

municipalités. Par ailleurs, le fait que

les budgets ne faisaient pas partie des

nombreux pouvoirs transférés aux élus

municipaux par le gouvernement est

un problème qui a été soulevé par le

panel. « L’argent devrait venir avec les

responsabilités », affirme Mme Panneton.

UNE MOTIVATION PUISÉE DANS LA FIERTÉ DE TRANSFORMER LEUR MILIEULes responsabilités, les jeunes élus ne demandent qu’à les

assumer, confiants dans le potentiel de développement de

leur ville. Oubliez le cliché du jeune loup aux dents longues

en ce qui les concerne. Ils affirment une ambition : mettre en

place des projets ancrés dans la communauté et contribuer

ainsi à dynamiser leur milieu. « Une mission extraordinaire »,

selon David Fournier, qui a eu dès l'âge de 12 ans la piqûre

de l’engagement social, et qui se sent outillé par son expé-

rience au sein de divers organismes communautaires ainsi

que par son emploi de directeur des loisirs dans une autre

localité. Certes, il aimerait obtenir un deuxième mandat

aux prochaines élections afin de poursuivre les projets

entamés au cours du premier, et il pourrait envisager de

tenter un jour le saut à la mairie, si l’occasion se présentait.

« Mais une fois que j’aurai apporté ma petite contribution,

je pense qu’il sera temps de passer à autre chose et de

laisser la place aux autres. »

Corina Bastiani a abandonné sa carrière de journaliste pour

se consacrer au monde municipal. « Sorel-Tracy est la ville

où je suis née et j’y suis très attachée. Je souhaite son

renouveau », déclare-t-elle. Elle évoque la fierté de parti-

ciper à des projets innovateurs pérennes, comme les

Habitations Saint-Maxime, un complexe alliant logement

social et développement durable. « Même les projets plus

modestes, comme celui d’un parc pour enfants, qui a donné

le sourire aux gens du quartier, sont très gratifiants. Moi,

ça m’aide à me protéger de l’effet usant du cynisme et du

pessimisme auxquels les élus ont souvent à faire face. »

François Robillard, qui travaille dans le domaine de l’envi-

ronnement et de la sécurité, s’est passionné pour le dossier

de l’alimentation en eau potable de sa ville. Les projets qui

CATHERINE PANNETONArchitecte

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

— Édition municipale 201116

répondent aux besoins des jeunes familles sont également

de ceux qui l’inspirent tout particulièrement. « Mais chaque

dossier est important », précise-t-il. Selon lui, la qualité

première d’un élu est de savoir entendre ses concitoyens :

« Cela permet de contrer la perte du sentiment d’appar-

tenance et de l’esprit communautaire, si nécessaires à la

santé d’une ville. »

CONFLITS DE VISION ENTRE JEUNES ET ANCIENS?Ces jeunes élus sont très conscients d’être des « oiseaux

rares » en politique municipale, puisque les personnes de

moins de 35 ans, qui représentent 24 % de la population

québécoise, ne forment que 9 % des élus. Est-il difficile

pour eux de s’affirmer devant leurs aînés ?

« Je n’ai pas l’impression d’être moins écouté parce que je suis

jeune, affirme David Fournier. La moyenne d’âge au conseil

se situe entre 40 et 50 ans, mais je sens que mon point

de vue est pris en compte. Je ne reste pas en retrait durant

les réunions, car je pense que ce que j’apporte est important

et que j’ai une expérience valable, malgré ma jeunesse. »

« MÊME LES PROJETS PLUS MODESTES, COMME

CELUI D’UN PARC POUR ENFANTS, QUI A DONNÉ

LE SOURIRE AUX GENS DU QUARTIER, SONT TRÈS

GRATIFIANTS. MOI, ÇA M’AIDE À ME PROTÉGER

DE L’EFFET USANT DU CYNISME ET DU PESSIMISME

AUXQUELS LES ÉLUS ONT SOUVENT À FAIRE FACE. »

- Corina Bastiani

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Édition municipale 2011 — 17

rapidement les moyens à prendre pour changer les choses

plus vite. Il me semble que les plus âgés ont tendance à voir

les difficultés avant la faisabilité. »

Prenons garde cependant de conclure trop vite à une

dichotomie entre l’optimisme et la foi en l’avenir caracté-

ristiques des jeunes, d’une part, et la vision plus frileuse

des autres générations, d’autre part. « À Sainte-Marthe-

sur-le-Lac, l’âge ne fait pas de différence, affirme François

Robillard. Nous avons tous la même conscience des enjeux,

celle d’une cité qui cherche à échapper à son statut de

ville dortoir. » Corina Bastiani souligne pour sa part qu'il

« serait en effet risqué de généraliser en parlant d’un éven-

tuel fossé de générations ». Pour elle, tous sont importants :

« Les jeunes élus doivent en partie leur victoire au vote des

personnes âgées, rappelle-t-elle. Il faut une complémen-

tarité de visions, pas un combat. Mais comme nous sommes

une génération élevée avec les principes du développe-

ment durable et formée pour penser à long terme, nous

sommes en mesure de réinventer le débat. »

Corina Bastiani admet quant à elle faire parfois l’objet d’un

certain paternalisme. « Durant mon premier mandat, je le

niais, mais aujourd’hui j’en ai de plus en plus conscience,

bien que je sois pourtant l'une des plus expérimentées au

conseil municipal. » La fougeuse jeune femme a donc dû

apprendre la patience pour faire avancer ses idées, car elle

croit malgré tout en la force du dialogue.

Jean-Guy Desrosiers, qui déplore la rareté des jeunes pro-

fessionnels au sein des conseils municipaux, les encourage

à y prendre leur place et à se faire assez confiance pour

défendre leurs idées. « Ce n’est pas parce qu‘on est plus vieux

qu’on connaît tout! Les idées des jeunes nous bousculent,

et c’est très bien », assure-t-il.

« C’est peut-être pour ce qui concerne les aspects liés à

la politique familiale que la vision de ma génération est

différente, observe David Fournier. Dans ce domaine, il y

a beaucoup de place pour l’innovation et nous voyons

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18 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

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LES MUNICIPALITÉS DOIVENT DONNER UN COUPDE BARRE ET ALLER CHERCHER LES CITOYENS,

LANCE GARRY HACHÉ, UN RÉSIDENT DE VAUDREUIL.LEUR AVENIR PASSE PAR UNE RÉELLE PARTICIPATIONDE LEURS RÉSIDENTS. »

Se qualifiant lui-même de citoyen « ordinaire et un peu

paresseux », M. Haché faisait partie du panel de citoyens

lors du Sommet sur le milieu municipal qui s’est déroulé

en mars dernier. Comme bien d’autres, il estime que la

municipalité vit une crise de confiance. « Il faut redonner

aux élus la légitimité et la crédibilité qu’ils méritent »,

souhaite-t-il. Le monde municipal doit en finir avec ses

fantômes afin de mieux se tourner vers l’avenir.

« En matière d’éthique, croit Jacques Letendre, un résident

de Lac-Brome qui a aussi participé au panel, nous ne

pouvons pas continuer de cette façon. On ne peut pas

se permettre d’avoir des gens qui se placent dans des

situations de conflits d’intérêt réels ou apparents. Les

élus doivent être au-dessus de tout soupçon. Ils sont

aussi redevables aux citoyens. » Une meilleure éthique

constitue un premier pas vers la municipalité de demain.

Pour ces deux citoyens « ordinaires », la meilleure façon

d’y arriver est d’inciter la population à participer davan-

tage à la vie publique de sa municipalité. « Les maires ont

la responsabilité de susciter cette participation », croit

Garry Haché. La municipalité de demain sera d’abord

animée par la démocratie participative.

L’ATOUT DE LA PROXIMITÉDans cette quête, la municipalité pos-

sède un atout de taille : la proximité des

citoyens. « La municipalité devrait deve-

nir le gouvernement le plus important,

croit Garry Haché. C’est là qu’on vit. »

Aucun autre palier de gouvernement

ne peut se vanter d’être aussi près des

personnes. « L’impact des décisions

d’une municipalité sur le quotidien des

individus vivant sur son territoire est

immédiat et sans équivoque, soutient

Christian Lacasse, président général de

l’Union des producteurs agricoles (UPA).

La municipalité occupe une place déterminante dans

nos vies. C’est particulièrement vrai pour les agriculteurs,

puisque le territoire qu’ils occupent correspond à leur

gagne-pain. »

« Cette proximité est un avantage lorsque l’on veut confier

des responsabilités aux gouvernements locaux, estime

Michel Venne, fondateur et directeur général de l’Institut

du nouveau monde. Il est plus facile de mobiliser des

citoyens quand on traite de questions qui les touchent

directement dans leur quotidien et qui concernent une

communauté à laquelle il est plus facile de s’identifier. »

Encore faut-il que les citoyens collaborent et surtout

qu’ils aient la conviction que leur point de vue compte.

« Les municipalités doivent trouver les moyens de susciter

une réelle participation qui consiste à écouter ce que

les gens disent et à vraiment en tenir compte », estime

Jacques Letendre.

Par Gilles Drouin

La municipalité de demainParticipative et autonome

19Édition municipale 2011 —

«

JACQUES LETENDRERésident de Lac-Brome

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Page 20: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

REPRÉSENTATION ET PARTICIPATIONDans la municipalité de demain, est-il

possible d’imaginer la démocratie sans

la participation ? La démocratie repré-

sentative au moyen d’élections demeu-

rera. Les 20 000 habitants d’une ville

ne peuvent pas se réunir dans une salle

pour adopter chaque règlement. Toute-

fois, les citoyens devront avoir la possi-

bilité de dire leur mot sur des projets

précis. « Idéalement, remarque Michel

Venne, cette participation se fera en

amont des projets, pas en réaction, pas juste parce que

des citoyens s’opposent à un projet. Cette participation

leur offrira la possibilité de rêver la ville, de contribuer à

la définition des projets dès les premiers instants. »

« La consultation à outrance n’est pas utile, nuance cepen-

dant Guy LeBlanc, maire de Trois-Rivières de 1989 à 2000.

Il est toutefois essentiel d’écouter les gens de tous les

horizons avant de prendre les décisions. Tout seul, ça va

plus vite, mais ensemble on va plus loin. » Il reconnaît que

la consultation permanente représente beaucoup de travail

et de temps. « C’est le prix à payer pour avoir une véritable

démocratie », estime-t-il.

Guy LeBlanc, actuellement président-directeur général de

la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour,

poursuit : « Écouter et être transparent ne coûte rien. Au

contraire, une partie du cynisme et des problèmes actuels

disparaîtrait si les élus étaient en contact continu avec

la population. »

RESPONSABILITÉS ET AUTONOMIELe gouvernement provincial délègue et déléguera des

responsabilités aux municipalités, mais ce délestage doit

nécessairement s’accompagner des moyens financiers.

« L’autonomie financière des villes est essentielle à leur

développement », estime Michel Venne. Selon un modèle

centralisateur, le gouvernement provincial pourrait distribuer

les subventions aux municipalités et garder un œil sur la

façon dont les deniers sont utilisés. « Cette approche aurait

sans doute pour effet d’étouffer la ville », ajoute-t-il.

Il opte plutôt pour un modèle où les municipalités pourraient

exercer un pouvoir accru de taxation de façon autonome.

20 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

CHRISTIAN LACASSEPrésident général, Union desproducteurs agricoles (UPA)

MICHEL VENNEDirecteur généralInstitut du nouveau monde

« L’AUTONOMIE FINANCIÈRE DES VILLES

EST ESSENTIELLE À LEUR DÉVELOPPEMENT. »

- Michel Venne

et fière partenaire du milieu municipal

Les officiers municipaux en bâtiment et en environnement sont des acteurs des plus crédibles pour un gage durable de qualité et d’efficacité pour les municipalités québécoises.

365, rue Normand, Place Normand, bureau 260 Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec) J3A 1T6

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: ÉLITES

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Page 21: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

Pour le directeur de l’Institut du nouveau monde, les villes

constituent le poumon de l’activité économique d’un pays,

et ce dans un sens très large qui englobe également le

développement social et culturel. « Les villes sont les mieux

placées pour mobiliser les énergies d’un territoire, planifier

le développement et mettre en place les conditions favora-

bles à ce développement », soutient-il.

Au cours des prochaines années, la société aura à faire des

choix concernant la façon de se gouverner et de se dévelop-

per. Le débat actuel oscille entre le tout au privé et le tout

à l’État centralisé. « La vérité se trouve probablement entre

les deux, croit Michel Venne. Dans ce contexte, nous devrons

compter de plus en plus sur la société civile et la respon-

sabilité des citoyens. Ce sont les élus locaux qui mobiliseront

les forces vives de la communauté, à condition qu’on leur

reconnaisse cette responsabilité et qu’on leur donne des

moyens. »

DEMAIN, AUJOURD’HUI« L’avenir de la municipalité se prépare aujourd’hui, croit

Guy LeBlanc. Une ville où il fait bon vivre est celle où les

élus pratiquent avec intelligence une gestion moderne,

respectueuse de la capacité de payer des citoyens et des

principes de développement durable. La consultation et la

transparence y sont essentielles. »

Loin d’être une utopie, la municipalité de demain prend

forme. « De plus en plus de responsabilités y sont liées

aux personnes plutôt que simplement à la propriété.

L’évolution est claire », croit Michel Venne, persuadé que

les municipalités prendront plus de place dans le domaine

du logement social, de la santé, de l’éducation, des services

sociaux, de l’hébergement des aînés et de la vie commu-

nautaire. « Elles ont déjà la responsabilité de la gestion du

territoire, ajoute-t-il. Ce rôle s'intensifiera, mais dans une

perspective de développement durable. »

Christian Lacasse, de son côté, voit une

municipalité du futur axée sur le déve-

loppement durable, misant notamment

sur le transport en commun. « Les grands

axes routiers encouragent l’utilisation du

transport individuel et des marchandises,

et ils contribuent également à gruger

des espaces du territoire agricole au profit

de nouveaux corridors autoroutiers. » Le

président général de l’UPA rappelle que

plus de 4 000 hectares par année sont

exclus de la zone agricole ou destinés

à des usages non agricoles, malgré le

fait que la zone agricole québécoise

ne compte que pour 2 % du territoire.

« La municipalité de l’avenir est celle qui

planifiera adéquatement son développement au moyen,

notamment, de schémas d’aménagement ou de politiques

de densification du territoire. Cela éviterait les empiète-

ments inutiles sur la zone agricole. »

DISSIPER LA CONFUSION« J’aime quand on dit que la municipalité est un gouverne-

ment de proximité, mentionne Claude Béland. C’est un lieu

où il est possible de vivre un peu mieux la démocratie.

Toutefois, il est difficile de dire qu’il s’agit vraiment d’un

gouvernement, enchaîne-t-il. Par définition, un gouver-

nement jouit de la pleine autonomie; ce n’est pas le cas

des municipalités, qui sont des créations du gouvernement

provincial, lequel dicte les lois qui concernent leur vie. »

L’ancien président du Mouvement Desjardins déplore

la confusion dans laquelle les élus municipaux doivent se

débattre. « Même le gouvernement fédéral s’en mêle

alors que la Constitution canadienne précise bien qu’il

s’agit d’une juridiction provinciale. Nous sommes en pleine

confusion, ce qui fait que les Canadiens, et en particulier les

Québécois, sont ‘surgouvernés’. Il m’apparaît assez urgent

de mettre de l’ordre dans toute cette situation. »

21Édition municipale 2011 —

« ÉCOUTER ET ÊTRE TRANSPARENT NE COÛTE RIEN.

AU CONTRAIRE, UNE PARTIE DU CYNISME

ET DES PROBLÈMES ACTUELS DISPARAÎTRAIT

SI LES ÉLUS ÉTAIENT EN CONTACT CONTINU

AVEC LA POPULATION. »

- Guy LeBlanc

GUY LEBLANCPrésident-directeur général,Société du parc industriel et portuaire de Bécancour

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Page 22: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

La confusion n’est pas qu’une affaire de

paliers de gouvernement. Lors du Som-

met de mars dernier, Claude Béland a

demandé aux élus du milieu municipal

présents s’ils se considéraient comme

des membres d’un conseil d’administra-

tion ou comme des gestionnaires de

leur municipalité. « J’ai senti par les inter-

ventions que la plupart des élus se consi-

déraient comme des gestionnaires, se

rappelle-t-il. Il y a là une autre confusion,

cette fois sur le plan de la gouvernance.

Si les élus sont les gestionnaires, qui forme

le conseil d’administration de la ville ? »

Selon les règles de gouvernance reconnues, rappelle

Claude Béland, le conseil d’administration établit les grands

objectifs et les grandes orientations de l’organisation pour

ensuite en confier la réalisation aux gestionnaires. « Les

membres du conseil d’administration sont dans le salon

et disent aux gens de la cuisine ce qu’ils veulent manger,

illustre celui qui est professeur associé à l’École des sciences

de la gestion à l’Université du Québec à Montréal. Ils ne

vont pas dans la cuisine pour mettre la main à la pâte ou

pour s’immiscer dans les façons de faire. Chacun doit

jouer son rôle. »

La route qui mène à une municipalité de demain plus

participative et autonome requiert donc un sérieux

déblayage. « Il faudra plus qu’un cours d’éthique pour

clarifier la situation, prévient Claude Béland. Une réflexion

en profondeur s’impose parce que c’est le citoyen qui subit

les inconvénients de cette situation. »

« Si l’on veut réactiver la vie démocratique municipale,

croit Michel Venne, il faut que les élus soient redevables

devant leurs citoyens, qu’ils confient des pouvoirs et des

responsabilités à leurs citoyens, qu’ils les mobilisent. Il faut

établir un lien évident entre les élus et les citoyens. »

« Si vous encouragez les gens à participer et à s’engager

pour leur municipalité, avance Guy LeBlanc, je pense qu’ils

vont se sentir concernés et la participation aux élections

ne posera pas de problème. »

L’engagement et la proximité s’allient pour renforcer

le sentiment d’appartenance à la municipalité, gage de

vitalité de la municipalité de demain. « Un de mes anciens

voisins à Beaconsfield était d’origine italienne, raconte

Garry Haché. Il parlait de son village comme de son petit

pays. Je crois que nous devrions tous pouvoir un jour parler

de notre municipalité comme de notre petit pays où il fait

bon vivre. »

22 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

CLAUDE BÉLANDProfesseur associé à l'École des sciences de la gestion del'Université du Québec à Montréal

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es projets de développement durable se multiplient à

Mont-Saint-Hilaire. En 2009, la municipalité a profité

de l’agrandissement du stationnement du Centre aqua-

tique pour se doter d’un nouveau système de gestion des

eaux pluviales basé sur la biorétention. « Ce procédé na-

turel permet à la fois de réduire les volumes de pluie an-

nuels à l’exutoire et de traiter les polluants émis par les

automobiles, explique le maire, Michel Gilbert. Bien qu’à

première vue, le stationnement ne semble pas différent

des autres, son réaménagement permet maintenant aux

eaux de ruissellement de se diriger non plus vers l’égout,

mais plutôt vers des platebandes végétales. »

Parfois nommé « jardin de pluie », ce couvert végétal est

utilisé pour capter, retenir et filtrer les eaux de ruissellement.

Il est composé d’espèces indigènes, d'arbustes et de plantes

vivaces reconnus pour leur tolérance à divers polluants

ainsi que pour leurs capacités de filtration des eaux.

Dans le stationnement VERT de Mont-

Saint-Hilaire, deux bandes de végétation

jouent un rôle de biorétention. Situées

légèrement en contrebas de la surface

pavée, elles peuvent recevoir une accumu-

lation d’au moins 15 centimètres d’eau. Le

surplus coule le long de la douce inclinai-

son du parc automobile jusqu’à un bassin

absorbant naturel aménagé en pierres.

Bien sûr, les coûts d’un tel aménagement

sont un peu plus élevés que la construction

d’un stationnement standard, mais, comme

le mentionne M. Gilbert, « ils ne représentent pas un obstacle,

d’autant plus que les avantages à long terme sont consi-

dérables : moins de polluants dans les eaux de ruissellement

et donc meilleure qualité de l’eau des nappes phréatiques

et de la rivière Richelieu, baisse du débit de pointe lors de

pluies diluviennes et moins d’entretien de l’aménagement

paysager. Car, en plus d’être efficace, le stationnement

VERT est esthétiquement très joli ! »

Un stationnement VERT pour mieux gérer

les eaux de ruissellement

23Édition municipale 2011 —

MICHEL GILBERTMaire de Mont-Saint-Hilaire

Par Sybille Pluvinage

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VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

— Édition municipale 201124

eux cent cinquante hectares de

terrain, 77 propriétaires, plusieurs

milieux humides et un développement

de projet résidentiel. Voilà les éléments

que la Ville de Blainville doit gérer adé-

quatement depuis 2006 pour à la fois

assurer la pérennité des ressources

naturelles, respecter les préoccupations

des citoyens et aménager de façon

harmonieuse le territoire. Dans une

démarche de planification intégrée, la

municipalité a mis au point le projet

Chambéry, qui assure la mise en valeur

du milieu naturel. « Le Chambéry est né

à la suite de consultations publiques, lorsque la Ville a

lancé l’idée d’un développement résidentiel, explique

François Cantin, maire de Blainville. Face aux préoccupa-

tions des citoyens envers la protection de l’environnement,

nous avons décidé de prendre en charge l’aménagement

du territoire et ce, même si nous n’en sommes pas pro-

priétaires. » La municipalité a tout d’abord procédé à une

caractérisation de la zone pour localiser les milieux humides,

qui représentent entre 20 % et 25 % de l’ensemble. Avec

l’aide de représentants du ministère du Développement

durable, de l'Environnement et des Parcs et de nombreux

experts, elle a ensuite créé un corridor écologique de

50 hectares dans le but de protéger un grand milieu humide

abritant 60 espèces végétales et 10 espèces animales.

Le projet Chambéry

FRANÇOIS CANTINMaire de Blainville

Par Sybille Pluvinage

DPHOTO : ÉLITES PAR ROSAIRE TURCOTTE

Afin de faciliter la construction des habitations autour

des espaces protégés, une route de 2,3 km, le boulevard

Chambéry, a été tracée et traverse le territoire d’un bout

à l’autre. « Les promoteurs pourront ainsi commencer leurs

travaux à peu près tous en même temps », dit M. Cantin.

Les projets de construction sont soigneusement étudiés

par le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) pour s’assurer

du respect des normes environnementales. « Chaque

maison devra répondre à des critères précis, ajoute-t-il.

Toutes les propositions pour respecter l’environnement

encore davantage sont ouvertes, que ce soit par l’instal-

lation d’un système de géothermie, la construction d’un

toit vert ou la réduction des parcelles de gazon. »

Plusieurs outils et mécanismes de protection des milieux

humides découlent du projet Chambéry. Parmi ceux-ci, le

développement d’un fonds vert municipal pour la mise en

valeur de ces sites représente un outil innovant et efficace.

L’ensemble du projet Chambéry constitue un maillon

supplémentaire vers le développement durable.

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:31 Page24

Page 25: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

Édition municipale 2011 — 25

Québec, le déneigement des villes pendant les

longs mois d’hiver n’est pas une chose simple.

Il faut trouver suffisamment d’entrepreneurs possédant

un équipement adéquat pour déneiger les différentes

zones de la ville et ce, au coût le plus bas. En 2008, après

avoir passé un hiver particulièrement enneigé, la Ville de

Trois-Rivières a révisé son processus d’appel d’offres

habituel et opté pour une nouvelle méthode d’adjudication

de contrats par programmation linéaire. « Cette technique

sert à trouver la solution optimale à un problème de ges-

tion », explique Jean-François Houde, directeur intérimaire

de l’approvisionnement de la Ville.

MÉTHODE « CLASSIQUE »Traditionnellement, Trois-Rivières était divisée en 20 zones

de déneigement. Tout entrepreneur possédant le matériel

nécessaire – chargeuses, niveleuses, épandeurs, souffleuses,

etc. – pour déneiger une ou plusieurs zones était appelé

à soumissionner pour trois zones au maximum. Les zones

de 1 à 20 étaient ensuite attribuées à ceux dont l’offre était

la plus basse. « Bien souvent, les soumissionnaires répon-

daient à l’appel d’offres de plusieurs zones à la fois, puis

se retiraient lorsqu’une zone leur avait été attribuée, faute

de matériel suffisant, dit M. Houde. Le problème, c’est

que le fait de devoir traiter les soumissions dans un ordre

donné, de 1 à 20, ne permettait pas une affectation

optimale des soumissionnaires aux zones à adjuger. »

MÉTHODE « OPTIMALE »En 2008, la Ville décide donc de changer sa façon de faire.

« Grâce à des techniques basées sur la programmation

linéaire, il est désormais possible de trouver un résultat

optimal, ajoute-t-il. Par une simple équation mathéma-

tique, nous pouvons maintenant choisir les entrepreneurs

qui seront affectés aux zones à un coût minimal tout en

respectant le nombre d’équipements requis pour chaque

zone et la disponibilité en matériel des entrepreneurs.

Cette équation permet de maximiser l’objectif en tenant

compte des contraintes. » Avec cette méthode, les entre-

preneurs peuvent désormais soumissionner pour toutes

les zones sans avoir à planifier une stratégie de retrait de

soumission. De plus, un seul appel d’offres est alors néces-

saire, contrairement à une succession d’appels qui pouvait

grandement influencer les prix. « Auparavant, les entre-

preneurs soumissionnaient un coût élevé sur les derniers

appels d’offres, sachant que leurs principaux concurrents

ne possédaient plus le matériel suffisant pour les der-

nières zones proposées. » La nouvelle méthode répond

adéquatement aux besoins de la Ville et ce, au plus bas

coût. De plus, celle-ci peut prendre en charge les travaux

de quelques zones avec ses propres équipements :

connaissant les coûts de fonctionnement, les équipes de

la Ville peuvent agir comme « soumissionnaires » au moment

de l’analyse des demandes, ce qui permet de les affecter

là où elles sont le plus profitables.

DES UTILISATIONS INATTENDUESÉtant donné le succès de l’approche, la Ville a décidé de

l’appliquer à la collecte des ordures ménagères ainsi qu’à

l’entretien des parcs et espaces verts. « Cette méthode

peut être employée pour tous les contrats où plusieurs

lots doivent être affectés aux même types d’entrepreneurs

et où la capacité des entrepreneurs est limitée », précise

Jean-François Houde. Une méthode efficace qui risque

d’être adoptée par bien d’autres municipalités.

La recherche opérationnelle appliquée à l’attribution de contrats

Par Sybille Pluvinage

Au

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:03 Page25

Page 26: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

plan un peu fou a germé dans la tête de parents

d’élèves de l’école primaire Richelieu, celui de

créer un centre de découverte et d’apprentissage en

énergies renouvelables pour les jeunes et les moins jeunes.

Trois ans après les premières démarches, le Centre

d’interprétation des énergies renouvelables (CIER) de

Richelieu a déjà offert à quelque 2500 élèves de participer

à divers ateliers leur permettant de se familiariser avec

les énergies vertes.

« Tout a débuté en 2006. La Fonda-

tion Jeunesse de Richelieu cherchait

des fonds pour verdir la cour d’école

et moderniser les modules de jeu, ra-

conte Claude Gauthier, initiateur du

projet et président de la fondation.

Nous avons alors décidé d’aller plus

loin et de créer dans cette cour un

lieu où les enfants pourraient être

sensibilisés à l’écologie et à l’environ-

nement. » La construction du CIER

s’est effectuée dans un objectif de

développement durable. Les maté-

riaux, la structure et l’architecture

ont été soigneusement choisis pour

réduire l’impact environnemental. « Le bâtiment est

doté de panneaux photovoltaïques rotatifs et de pan-

neaux solaires thermiques, d’une turbine éolienne à axe

vertical ainsi que d’un système de géothermie, explique

M. Gauthier. De plus, nous avons installé des bacs Biotop

conçus pour cultiver des jardins en ville, notamment sur

les toits, construit une grande serre pour y semer des

plantes, planté un potager, le tout éclairé avec des am-

poules écoénergétiques DEL. Nous avons même creusé

un puits artésien pour y puiser l’eau d’arrosage et fabriqué

une toilette à compost ! »

Évidemment, de tels résultats ont nécessité beaucoup

de travail. « Il a fallu créer une fondation pour amasser

les montants nécessaires à la construction, engager un

architecte – Hubert Chamberland – pour mettre nos idées

sur papier et aller chercher le financement requis, indique

M. Gauthier. Plus de 200 partenaires, offrant argent ou

biens matériels, ont contribué au projet. La précieuse

collaboration de la Ville de Richelieu, de la Commission

scolaire des Hautes Rivières, de la Fondation Jeunesse de

Richelieu, du Centre local de développement (CLD) et de

la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Montérégie

nous a été d’une grande aide. Mais c’est surtout grâce à

l’implication communautaire extraordinaire de plus de 200

bénévoles que le Centre a vu le jour. » Depuis son inau-

guration en 2009, ses activités ne cessent de se multiplier.

Véritable laboratoire « vert », les élèves de l’école y font

des ateliers et des expériences de toute sorte pour mieux

comprendre l’environnement. En dehors des heures de

classe, ateliers, cours et conférences sont offerts au reste

de la population. D’ici cet été, un camp scientifique de cinq

à six semaines sera proposé aux jeunes pour enrichir encore

leurs connaissances sur toutes les technologies vertes.

Le Centre d’interprétation des énergies renouvelables de Richelieu

CLAUDE GAUTHIERPrésident de la Fondation Jeunesse de Richelieu

Par Sybille Pluvinage

Un

26 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:04 Page26

Page 27: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

municipalité de Saint-Alphonse-Rodriguez fait

appel à ses citoyens pour implanter son plan

d’action en développement durable. Depuis son élection,

en 2005, le conseil municipal entreprend des actions

pour maintenir la qualité de l’écosystème des lacs et des

cours d’eau, favoriser le développement des activités de

villégiature et contribuer au développement d’une éco-

nomie durable.

La première phase du « plan vert » consistait à organiser

une vaste campagne de sensibilisation et de participation

citoyenne pour élaborer et faire respecter des règlements

visant la préservation des ressources naturelles de la

région. Cette démarche n’aurait pu fonctionner sans la

participation des citoyens et des villégiateurs. Chacun

d’entre eux a eu l’occasion de développer sa créativité

en proposant des actions et des recommandations, de

participer activement à la vie de sa municipalité et de

contribuer à la protection de l’environnement.

Les mesures, adoptées en 2007 et mises en œuvre

l’année suivante, touchent la renaturalisation des bandes

riveraines, la vidange des fosses septiques, l’inspection

des installations sanitaires et la réglementation des

embarcations motorisées.

En collaboration avec ses citoyens, la municipalité a tout

d’abord demandé l’aide d’un spécialiste pour acquérir les

connaissances nécessaires au bon fonctionnement du

projet environnemental. Après l’adoption des règlements,

elle a mis en œuvre divers moyens pour tenter de modifier

certains comportements et habitudes de la population

pouvant nuire à l’environnement. Des affiches illustrant

diverses recommandations écologiques et environne-

mentales ont notamment été installées près des voies

d’accès à la municipalité. De plus, les sites Internet de la

municipalité et du Regroupement des Associations de

Lacs de Saint-Alphonse-Rodriguez (RALSAR) sont mis à

jour régulièrement. Enfin, le journal municipal, Le Rodriguais,

rappelle régulièrement les grandes lignes des règlements.

Citoyens et conseil municipal travaillent donc de concert

pour protéger les richesses naturelles tout en satisfaisant

les besoins de la communauté et de la Ville.

Participation citoyenne pour appuyer un « plan vert »

Par Sybille Pluvinage

La

27Édition municipale 2011 —

LA PREMIÈRE PHASE DU « PLAN VERT »

CONSISTAIT À ORGANISER UNE VASTE

CAMPAGNE DE SENSIBILISATION ET DE

PARTICIPATION CITOYENNE POUR ÉLABORER

ET FAIRE RESPECTER DES RÈGLEMENTS VISANT

LA PRÉSERVATION DES RESSOURCES

NATURELLES DE LA RÉGION.

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:04 Page27

Page 28: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

28 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

n’est pas parce qu’on est jeune,

et même très jeune, que l’on

ne peut pas s’intéresser à la politique

municipale. Bien au contraire ! En parte-

nariat avec la Commission scolaire des

Appalaches, la Ville de Thetford Mines

a mis au point le Conseil muni/scolaire

des jeunes. « Nous cherchions un moyen

pour aider les jeunes à mieux compren-

dre ce qu’est la démocratie, mais aussi

pour en savoir davantage sur leurs

points de vue, leurs attentes et leurs

préoccupations afin de les inciter à

réaliser des projets qui leur tiennent

à cœur », explique Luc Berthold, maire

de Thetford Mines.

Depuis novembre 2008, neuf écoles primaires de la

municipalité participent au projet. Chaque année, un élève

de 5e année est élu par voie démocratique, par ses pairs,

pour un mandat de deux ans. « À la rentrée des classes,

les élèves qui souhaitent participer au projet s’inscrivent.

Ils étaient plus de 20 l’année dernière à poser leur candi-

dature ! Une élection suit, avec discours en classe et bulletins

de vote afin d’élire au total neuf représentants. Les élus

sont assermentés à l’occasion d’une cérémonie où sont

invités les parents, le maire, les conseillers municipaux et

la Commissaire scolaire », ajoute M. Berthold.

Le Conseil muni/scolaire se réunit sept fois durant l’année

et travaille à la réalisation d’un projet commun sur un thème

que les élèves ont eux-mêmes choisi. « L’année dernière,

c’était le civisme. Les jeunes élus ont produit un magazine

contenant des entrevues sur le sujet, des jeux et des

témoignages. »

Toutes les écoles participantes développent des projets

portant sur le thème. « Certaines ont produit des affiches,

d’autres des signets. Il y avait autant de projets que

d’écoles ! » Les jeunes peuvent compter sur la présence

du conseiller en communication de la Ville et de la conseillère

en communication de la Commission scolaire, qui agissent

à titre d’animateurs.

À la fin de l’année, les élus sont appelés à participer aux

séances régulières du conseil des commissaires et du conseil

de ville. Ils déposent alors un rapport d’activités incluant

leurs recommandations et décrivant leur projet commun.

Et que retiennent les jeunes après avoir participé au

Conseil muni/scolaire ? « Ils comprennent que, pour changer

les choses autour de soi, il importe avant tout de s’engager »,

conclut monsieur le Maire.

Le Conseil muni/scolaire de Thetford Mines

LUC BERTHOLDMaire de Thetford Mines

Par Sybille Pluvinage

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Page 29: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

29Édition municipale 2011 —

Créer l’avenir par l’action

Dossier par Michel De Smet

SAVOIR FAIRE PREUVE DE VISION EST UN ÉLÉMENTESSENTIEL LORSQU’IL EST TEMPS DE PARLER DE DÉVELOPPEMENT URBAIN. POUR LES QUATRE MAIRESET MAIRESSES INTERVIEWÉS DANS LE CADRE DE CEDOSSIER PROMOTIONNEL, C’EST EN MULTIPLIANTLES IDÉES NOVATRICES ET EN DIVERSIFIANT LES PÔLESDE CROISSANCE QU’ON ARRIVE À CONCEVOIRL’AVENIR. AFIN D’OFFRIR À LEURS CITOYENS DESMILIEUX DE VIE EXCEPTIONNELS, CES VILLES ONTINVESTI DANS LES SECTEURS INDUSTRIELS, COMMER-CIAUX OU CULTURELS. LE DYNAMISME ÉCONOMIQUEQUI EN A RÉSULTÉ LEUR A NON SEULEMENT PERMISDE METTRE EN VALEUR LEUR PATRIMOINE, IL AAVIVÉ DE GRANDES AMBITIONS. CES ÉLUS NOUSONT EXPLIQUÉ LEUR POINT DE VUE.

Participer

InnoverAgir

Consulter

Penser

Comprendre

DOSSIER PROMOTIONNEL

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:04 Page29

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Page 30: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

CRÉER L’AVENIR PAR L’ACTION

mairesse de Longueuil, Caroline

St-Hilaire, a de grandes ambi-

tions pour sa ville. Cette femme qui fut

pendant 11 ans députée fédérale de

la circonscription de Longueuil–Pierre-

Boucher, et qui a pu de la sorte acquérir

une expérience de terrain incompa-

rable, ne laisse aucune place à l'im-

provisation quand il s'agit de l'avenir

de la ville dans laquelle, de surcroît,

elle est née.

« Longueuil s'est donné des axes

prioritaires de développement qui se

déclinent en cinq pôles. Le premier

implique la revitalisation de la place

Charles-LeMoyne, qui constitue la

porte d’entrée de Longueuil. Entre autres, l'édifice du

métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke, bâti en 1967,

a un urgent besoin d'une cure de rajeunissement », explique

la mairesse. Les étages supérieurs, qui abritent des bureaux,

seront sous peu rénovés et il en ira de même des voies

d'accès qui mènent à la station de métro. De plus, il est

indispensable de repenser le réseau routier desservant

l’endroit. Actuellement, une même route mène à la fois

à la place Charles-LeMoyne et au pont Jacques-Cartier.

La Ville négocie avec le ministère des Transports du

Québec afin de déterminer le partage des coûts pour

l'aménagement de deux voies indépendantes.

Ensuite, deuxième pôle, la Ville entend profiter des

travaux d'agrandissement en cours à l'hôpital Charles

LeMoyne pour attirer dans l'environnement immédiat

de cet établissement de santé, qui est en train de se

Foisonnement de projets à LongueuilLa

CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil

— Édition municipale 201130

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:32 Page30

Page 31: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

positionner comme un centre de premier ordre en soins

et en recherche universitaire en oncologie, des entre-

prises du domaine de la santé, mais aussi des projets

résidentiels et commerciaux de qualité. Une belle occasion

de bonifier le boulevard Taschereau dans sa section

avoisinant l'hôpital.

Troisième pôle : redonner du lustre à la vie culturelle.

Tout récemment, la Ville créait son propre Bureau de la

culture et son Conseil des arts. Elle entend également

relocaliser le Théâtre de la Ville sur un terrain compris

entre le boulevard Roland-Therrien et la rue Saint-Charles.

Par ailleurs, l'édifice Marcel-Robidas, qui abrite actuel-

lement les bureaux de l'arrondissement du Vieux-Longueuil,

sera converti sous peu en centre culturel.

Le quatrième pôle de développement constitue, à lui

seul, un défi de taille. En effet, Longueuil entend mettre

en valeur les quelque 10 millions de pieds carrés de terrain

dont elle dispose autour de l'aéroport de Saint-Hubert.

On sait que le secteur aéronautique constitue le pôle

industriel le plus important de la municipalité et génère

plus de 13 000 emplois-année avec des entreprises

phares comme Héroux-Devtek, Pratt & Whitney et la

présence de l'École nationale d'aéronautique et du Centre

technologique en aérospatiale. L'aéroport lui-même abrite

un nombre considérable d'écoles de pilotage. Aujourd'hui,

la Ville, dans son plan de développement de la zone

limitrophe de l'aéroport, entend surtout déployer des

efforts dans le but d'attirer une masse critique et diversifiée

d'entreprises reliées au secteur de la haute technologie.

Édition municipale 2011 — 31

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:04 Page31

Page 32: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

UNE CITÉ EN SYMBIOSE AVEC SON MILIEU NATURELComme cinquième et dernier pôle de développement,

Longueuil entend rendre progressivement les berges du

fleuve accessibles à ses résidents. « À terme, nous voulons

constituer une bande continue qui irait de la pointe de la

Voie maritime jusqu'à la hauteur de l'île Charron. On y

trouvera des composantes récréotouristiques tels des

sentiers pour les piétons et cyclistes ou une plage, mais

aussi des projets résidentiels », indique la mairesse.

Bien que le développement des pôles prioritaires soit un

projet ambitieux, la Ville ne compte pas y vendre son âme

pour autant. « Longueuil profite d'une grande singularité.

Avec ses 235 000 habitants, elle est une ville à la fois

moderne et harmonieusement diversifiée qui propose

sur un même territoire une vie paisible de quartier,

d’immenses espaces verts et une économie florissante.

C'est là une marque distinctive de notre municipalité qui

contribue à la qualité de vie des Longueuillois », estime

Caroline St-Hilaire. En 2010, la Ville a du reste lancé la mise

en œuvre d'un plan directeur des parcs, des espaces verts

et des milieux naturels qui vise à protéger et à bonifier

le réseau des écosystèmes du parc de la Cité, du boisé

Du Tremblay, du parc Michel-Chartrand et des berges du

fleuve, y compris le parc municipal de l'Île-Charron.

Dans une ville qui abrite le siège social de l'Union des

producteurs agricoles (UPA) et qui compte un nombre

significatif de terres agricoles, en particulier dans l'arron-

dissement de Saint-Hubert, la mairesse trouve incongru

de ne pas trouver le moindre marché public. « C'est un

dossier auquel il convient d'accorder rapidement la plus

grande attention. Cela me paraît important de créer un

lieu dédié à la promotion de nos produits agroalimentaires

locaux », ajoute Mme St-Hilaire.

CRÉER L’AVENIR PAR L’ACTION

— Édition municipale 201132

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:04 Page32

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Page 33: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

ien qu’elle ne soit pas la ville la plus peuplée de

Lanaudière, Joliette n'en est pas moins la capitale

régionale. « Pour une municipalité de taille modeste de

20 000 habitants – le double si l'on ajoute les localités

périphériques –, nous combinons de façon remarquable

tous les principaux attraits d'une grande ville, déclare le

maire René Laurin, qui préside aux destinées de Joliette

depuis une décennie. Je pourrais dire que nous sommes

en quelque sorte autosuffisants dans pratiquement tous

les domaines. »

La ville se caractérise notamment par une activité éco-

nomique très diversifiée, ce qui lui a permis de passer

sans trop d'encombres à travers une conjoncture plus

que sombre. Par ailleurs, même si 75 % des emplois sont

attribuables au secteur tertiaire, le tissu industriel y est

bien présent. Ainsi, Joliette possède deux parcs industriels,

qui accueillent essentiellement des PME, mais également

deux grandes entreprises, soit Bridgestone

et la cimenterie Holcim, qui emploient

respectivement 1 200 et 400 personnes.

Cette autosuffisance à laquelle M. Laurin

fait référence, Joliette la doit également

à la présence de grandes institutions dans

le domaine de la santé ou de l'enseigne-

ment. Que l'on songe au Centre hospitalier

régional de Lanaudière, situé dans la loca-

lité limitrophe de Saint-Charles-Borromée,

au Cégep, ou encore, aux écoles de la

Commission scolaire des Samares, qui

ensemble génèrent environ 6 000 emplois.

Joliette est également une des rares

municipalités québécoises à posséder

son propre réseau d'électricité : Hydro-

Joliette.

Jolietteune ville aux multiples facettes

B

RENÉ LAURIN Maire de Joliette

Édition municipale 2011 — 33

PHOTO : LYNDA ST-JEAN PHOTO : CHRISTIAN ROULEAU

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:19 Page33

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Page 34: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

La ville n'a cessé au fil des ans de consolider son offre

culturelle, avec le Festival de Lanaudière et l’amphithéâtre

Fernand-Lindsay, qui accueillent chaque année les plus

prestigieux événements consacrés à la musique classique

au Canada, sans oublier son Musée d'art ou la salle Rolland-

Brunelle, dont la programmation n'a rien à envier à celle

des scènes montréalaises.

« Mais surtout, fait rare au Québec et même en Amérique

du Nord, la ville a su grandir en empêchant la désertifi-

cation de notre centre-ville, souligne le maire. Nous avons

réaménagé la place Bourget en pensant d'abord aux

piétons, ce qui a permis de préserver la vitalité des

nombreux commerces dans l'environnement immédiat

de notre centre. Mentionnons qu'au cours des récentes

années, nous avons investi 15 millions de dollars dans

les infrastructures entourant cette place, y compris la

réfection des réseaux souterrains. »

CRÉER L’AVENIR PAR L’ACTION

— Édition municipale 201134

PHOTO : CHRISTIAN ROULEAU

PHOTO : VILLE DE JOLIETTE

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Page 35: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

premier coup d'œil, on serait tenté de voir

La Prairie comme une agglomération résiden-

tielle paisible qui profite d'une localisation avantageuse

sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. C'est oublier un

peu rapidement que cette ville, créée voici 344 ans, est

dotée d'un riche patrimoine qui fait l'objet d'une atten-

tion constante de l'équipe du conseil municipal, présidé

depuis 2005 par la mairesse Lucie F. Roussel. « La mise

en valeur de nombreux bâtiments historiques dans le

quartier du Vieux-La Prairie, qui fut décrété lieu historique

national en 1975, imprime une dynamique économique

que nous nous attachons à enrichir sans cesse, explique-

t-elle. Dans un proche avenir, nous aimerions réhabiliter

un ancien site industriel situé dans ce secteur à des fins

résidentielles. Notre quartier historique bénéficie en

outre de la présence d'excellents restaurants appréciés

tant par nos résidants que par les visiteurs. »

La mairesse nourrit également des projets

de revitalisation pour le développement

du centre-ville, situé autour de l'inter-

section du chemin de Saint-Jean et du

boulevard Taschereau. Des discussions

sont en cours avec le ministère des

Transports du Québec afin d'urbaniser

le boulevard Taschereau, incluant la re-

construction des infrastructures. Pour

sa part, la Ville a déjà entrepris des amé-

nagements paysagers. « En rendant notre

centre-ville plus attrayant, nous attirerons

de nouveaux commerces et augmen-

terons la vitalité des lieux », souligne

madame Roussel.

La Prairiel'art de conjuguer patrimoine et qualité de vie

Au

LUCIE F. ROUSSELMairesse de La Prairie

Édition municipale 2011 — 35

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:19 Page35

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CKP

HOTO

PAR

YURI_ARC

URS

CRÉER L’AVENIR PAR L’ACTION

La Prairie compte près de 24 000 habitants et connaît

une croissance démographique importante. De nom-

breuses familles sont attirées par l’offre résidentielle très

diversifiée et la qualité de vie. Pensons au fleuve, aux

nombreux espaces verts, aux voies cyclables de plus de

19 kilomètres, au terrain de golf de renommée, au plus

grand marché des maraîchers sur la Rive-Sud et au premier

parc de conservation en milieux humides du Québec.

La Prairie dispose enfin d’un parc industriel de 2 300 000

mètres carrés à proximité des autoroutes 15 et 30.

Parmi les entreprises présentes, deux compagnies se

détachent nettement du lot par leur nombre de travailleurs

et travailleuses, soit Brasseur Transport et une usine de

la multinationale Areva.

— Édition municipale 201136

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Page 37: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

n'existe probablement pas de municipalités au

Québec qui mérite autant que Brossard le titre de

« ville ouverte ». « Notre ouverture sur le monde est inégalée,

souligne le maire, Paul Leduc. Environ 45 % de nos conci-

toyens proviennent de pays différents, avec une forte

représentation de la population d'origine asiatique, ce

qui fait de notre ville la cité la plus multiculturelle du

Québec. »

En un peu plus d'un demi-siècle, Brossard a connu une

croissance exceptionnelle. D'une modeste bourgade de

2 500 habitants en 1955, elle passa à 37 000 âmes en

1975 pour atteindre aujourd'hui 80 000 résidents.

Dans certains quartiers de Brossard aujourd’hui en voie

de restructuration, la densification urbaine est le mot

d’ordre. « Cette orientation, ajoute M. Leduc, nous amène

à penser autrement nos quartiers, en fonction d’une plus

grande utilisation des moyens de trans-

port dits ‘actifs’ afin, par exemple, de

diminuer l’utilisation constante de la

voiture. » Ces quartiers « nouveaux genres »

sont notamment caractérisés par une

combinaison d’habitations et de com-

merces de proximité qui génère une vie

de quartier inspirée des grandes métro-

poles.

Brossard se distingue avec son orientation

TOD (transit oriented development) et

souhaite consolider et augmenter son

offre de modes de transport en commun,

notamment pour desservir les entreprises

de la nouvelle économie qui ont élu domi-

cile sur son territoire. Dans ce contexte,

la Ville ne ménage aucun effort afin de

Brossardurbaine, moderne et ouverte sur le mondeIl

PAUL LEDUC Maire de Brossard

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PAR

YURI_ARC

URS

Édition municipale 2011 — 37

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39Édition municipale 2011 —

« BROSSARD RASSEMBLE TOUTES LES

CARACTÉRISTIQUES POUR SE DÉMARQUER

ET DEVENIR LA PROCHAINE VILLE

DE L’AVENIR OU ‘EDGE CITY’. »

– Paul Leduc

À cet égard, le développement, en 2006, du quartier

Dix30, à l'intersection des autoroutes 10 et 30, a permis

de mettre de l'avant un concept de centre commercial de

type milieu de vie où l'on trouve plus de 200 commerces,

un hôtel, un cinéma, des restaurants, mais également

la salle de spectacles L'Étoile Banque Nationale, d'une

capacité de 900 places, et le centre sportif Bell, qui accueille

les entraînements des Canadiens de Montréal et de

l’équipe professionnelle de soccer l’Impact. Le quartier

Dix30 constitue aujourd'hui un pôle d'attraction excep-

tionnel qui reçoit jusqu'à 12 millions de visiteurs par

année. « Et ce n'est qu'un début, déclare le maire, car

il accueillera en bout de ligne autour de 500 commerces,

boutiques et restaurants, devenant de la sorte le

deuxième plus important centre commercial au Canada. »

Déjà perçue comme la « banlieue-dortoir » par excellence,

Brossard présente donc désormais une image ouverte

sur le monde en raison du rythme et du cadre de vie

stimulants offerts à ses citoyens et ce, tant sur le plan

de la culture, des loisirs, des activités sportives que sur

celui de la solidarité communautaire. La qualité de vie se

manifeste également par son environnement naturel

remarquable. Brossard possède, entre autres, quatre

parcs situés en bordure du Saint-Laurent, qui constituent

autant de fenêtres sur le fleuve. Au total, les résidents

ont accès à pas moins de 45 kilomètres de sentiers

réservés aux piétons et aux cyclistes.

promouvoir la mise en place d’un SLR (système léger sur rail)

reliant Brossard et Montréal ainsi que la construction

d’un autre pont. Ce nouveau style d’urbanisme favorise

aussi la préservation de l’environnement en minimisant

les déplacements en voiture et en diminuant la pression

sur les espaces verts grâce à une approche de densifi-

cation urbaine.

Pour le maire Leduc, « Brossard rassemble toutes les carac-

téristiques pour se démarquer et devenir la prochaine

ville de l’avenir ou ‘edge city’ ». Le concept, développé aux

États-Unis au début des années 90, désigne un espace

urbanisé périphérique qui regroupe des entreprises, des

services, des centres commerciaux et une offre de loisirs

de grande qualité. Ces municipalités en vogue délaissent

l’économie traditionnelle pour se tourner vers la nouvelle

économie, caractérisée par le savoir et la créativité, le

développement et l’utilisation des technologies de pointe.

Avec sa population diversifiée et hautement éduquée,

cette municipalité de la rive sud de Montréal offre un

réservoir de talents qui peut satisfaire les entreprises les

plus innovantes. « C'est un atout incomparable dans le

mesure où nous voulons dans l'avenir mettre encore

davantage l'accent sur l'économie du savoir. À l'heure

actuelle, déjà 80 % de nos emplois sont reliés aux services,

notamment en informatique et en communications. Par

ailleurs, nous abritons une centaine de sièges sociaux

de cabinets de comptables et d'autres professionnels »,

indique M. Leduc.

Brossard s’est modernisée en offrant un cadre de vie

stimulant et contemporain à sa population. Résolument

tournée vers le futur, elle poursuit son développement

orienté vers une offre de services de très grande qualité.

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 12:05 Page39

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Page 40: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

40 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

fin de la dernière décennie

fut sans contredit une période

critique pour le monde municipal.

Des allégations largement médiatisées

concernant une poignée d’élus, ont

entachés la réputation de l’ensemble

politiciens municipaux et ont amené le

ministre des Affaires municipales, des

Régions et de l’Occupation du territoire

(MARMROT), Laurent Lessard, à com-

mander un état des lieux sur l’éthique

et la transparence des organismes mu-

nicipaux. Le rapport, intitulé Éthique et

démocratie municipale, mieux connu

sous l’appellation de rapport Gagné,

fut rendu public en juillet 2009. Il a conduit à l’adoption

par l’Assemblée nationale, le 30 novembre 2010, du

projet de loi 109 sur l’éthique et la déontologie en matière

municipale. Cette loi contraint notamment les municipa-

lités à se doter d’un code d’éthique et oblige tous les élus

à suivre une formation sur le sujet.

Pour Me St-Amour, avocat spécialisé en droit municipal

et associé du cabinet Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert

et associés, il est légitime que le législateur se soucie de

valoriser les principes qui touchent à l’éthique et à la

déontologie municipale. On doit toutefois tenir compte

que la perception, particulièrement en ce qui concerne

l’éthique, peut varier considérablement d’un individu à

un autre.

Par Michel De Smet

Géreravec transparence

LAURENT LESSARDMinistre des Affaires municipales,des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT)

La

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:51 Page40

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Page 41: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

Me St-Amour souligne que les nouvelles dispositions

s’additionnent à celles déjà existantes, notamment la Loi sur

les élections et les référendums dans les municipalités, qui

touche l’interdiction de contrat avec les municipalités, les

déclarations d’intérêts financiers des élus et l’obligation

pour ces derniers de s’abstenir de participer aux délibé-

rations du conseil municipal dans le cas de conflit d’intérêts.

À ces éléments s’ajoute le resserrement des règles rela-

tives aux appels d’offres avec l’adoption, en mars 2010,

du projet de loi 76, qui modifie notamment le processus

d’attribution des contrats des organismes municipaux

et oblige les villes à se doter d’une politique de gestion

contractuelle.

La pièce de résistance parmi les récentes dispositions

légales demeure, sans conteste, la loi 109, qui oblige toutes

les municipalités à adopter un code d’éthique et de déon-

tologie applicable aux élus et ce, au plus tard le 2 décembre

2011. Par ailleurs, avant le 1ermars suivant chaque élection

générale, les municipalités ont l’obligation d’adopter un

code révisé qui remplace, avec ou sans modification,

celui en vigueur. Enfin, le 2 décembre 2012, un code d’éthi-

que distinct devra également s’appliquer aux employés

municipaux.

« On le voit, les municipalités ont à

digérer un arsenal réglementaire

copieux dans des délais très courts.

Un danger, c’est que certaines d’entre

elles se conforment aux exigences

du législateur dans l’urgence et

ratissent large, sans se soucier véri-

tablement de leurs particularités.

Rapidement, elles pourraient se rendre

compte que certaines des mesures

dont elles se sont dotées, tant pour

leur politique de gestion contrac-

tuelle que pour le Code d’éthique et

de déontologie, sont inadaptées à

leurs besoins, voire contreproduc-

tives. Ces municipalités risquent d’être obligées d’apporter

des modifications à mesure que des problèmes toucheront

leurs élus ou leurs employés », fait remarquer Me St-Amour.

CODE D’ÉTHIQUE ET FORMATION OBLIGATOIRES« L’impact positif de ces mesures, c’est qu’elles devraient

développer chez les élus le réflexe de toujours valider, à

la lumière du code, si leur comportement et leurs actions

sont totalement éthiques. De plus, il sera désormais permis

à tout citoyen de déposer une plainte auprès du MAMROT

afin qu’on examine le comportement d’un élu qu’il jugerait

non conforme par rapport au code d’éthique adopté par

sa ville. « Pour faciliter la tâche aux élus, l’Union des muni-

cipalités du Québec (UMQ) a produit un modèle de ce que

devrait contenir un code d’éthique et de déontologie »,

indique Lucie F. Roussel, présidente de la Commission

politique permanente sur l’éthique de l’UMQ et mairesse

de La Prairie.

Par cette même loi, le MAMROT a ouvert un chantier

d’une envergure sans précédent, soit l’obligation faite aux

quelque 8 100 élus que comptent les 1 113 municipalités

du Québec de suivre une formation sur l’éthique et la

déontologie avant le 2 juin 2012.

La tournée de formation a débuté à Repentigny le 29 avril

2011. Plus de 60 sessions seront organisées à travers le

Québec sur une période de 12 mois. Elles comprendront

chacune six heures de formation d’un jour divisées en

deux parties. « En première partie, on passera en revue

les principaux points contenus dans la loi sur l’éthique, les

mécanismes de contrôle que les municipalités devront

mettre en place pour recevoir les plaintes ainsi que les

sanctions prévues en cas de manquement au code.

41Édition municipale 2011 —

LUCIE ROUSSELPrésidente de la Commission politiquepermanente sur l'éthique de l'UMQ et mairesse de La Prairie

Me JEAN-PIERRE ST-AMOURAvocat spécialisé en droit municipalet associé du cabinet Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert et associés

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:43 Page41

Page 42: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

— Édition municipale 201142

Durant la seconde partie, qui s’annonce particulièrement

intéressante, les élus se regrouperont en équipes et le

formateur leur proposera des cas concrets qu’ils auront à

analyser à la lumière de la loi », explique Colette Roy

Laroche, vice-présidente du Comité de formation de

l’UMQ et mairesse de Lac-Mégantic.

UNE POLITIQUE DE GESTION CONTRACTUELLE RENFORCÉEEn mars 2010, l’Assemblée nationale adoptait également

le projet de loi 76, qui resserre le processus d’attribution

des contrats par les municipalités, les forçant ainsi à se

doter d’une politique de gestion contractuelle. Cette

obligation a pris effet le 1er janvier 2011, tout comme

celle de publier cette politique sur le site Internet de la

municipalité.

La politique doit contenir entre autres

sept mesures touchant les éléments

suivants : lutte contre le truquage d’of-

fres et les situations de conflit d’intérêts

ou susceptibles de compromettre l’im-

partialité du processus de demandes de

soumissions et de la gestion des contrats

qui en résulte, prévention des gestes

d’intimidation ou de corruption, respect

de la loi sur la transparence et l’éthique

en matière de lobbyisme.

Le MAMROT a publié un répertoire pré-

sentant des exemples d’actions à entre-

prendre pour chacune des sept mesures

obligatoires. Toutefois, chaque munici-

palité a la liberté de choisir les éléments

qu’elle souhaite inscrire dans sa politique

en fonction de ses particularités, à la

condition de tenir compte des sept me-

sures. « J’observe, à la lecture de plusieurs

exemples de politiques de gestion contrac-

tuelle adoptées par les municipalités, qu’il

y a un clivage important dans les actions

choisies en relation avec la taille des villes,

note Me St-Amour. Rien de surprenant,

car une grande municipalité qui dispose

de plus de ressources administratives

vit des situations d’attributions contrac-

tuelles plus complexes que celles d’une

consœur de moindre envergure. »

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VÉCUES ANTÉRIEUREMENT DANS L’ATTRIBUTION DE CONTRATS ET

DES MODÈLES DISPONIBLES À CE MOMENT POUR NOUS BÂTIR UNE

POLITIQUE DE GESTION CONTRACTUELLE ADAPTÉE À NOTRE CONTEXTE. »

– François Fecteau

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:43 Page42

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Page 43: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

Édition municipale 2011 — 43

ÉTHIQUE ET EFFICACITÉ Associé et leader du secteur municipal chez Raymond

Chabot Grant Thornton, Pierre Fortin s’interroge pour sa

part sur les résultats que donneront, au final, cette panoplie

de réglementations. Sa réflexion est d’autant plus inté-

ressante que l’UMQ a fait appel à son expertise ainsi qu’à

celle du Département de philosophie et d’éthique appli-

quée de l’Université de Sherbrooke pour bâtir le contenu

de la formation obligatoire en éthique et déontologie.

« Le défi pour les élus sera d’équili-

brer toutes ces mesures visant à

renforcer la transparence et l’éthique

avec leur rôle de gestionnaires effi-

caces, note M. Fortin. Et le danger,

c’est que, par peur de ne pas se

conformer aux mesures, ils en

viennent à ne plus oser prendre des

décisions cruciales ou innovatrices

pour leur ville. » Il observe que les

tâches des élus, en particulier dans

les villes importantes, n’ont cessé

de se complexifier depuis une quin-

zaine d’années : sécurité publique,

gestion des matières résiduelles,

protection du milieu naturel, logement

social, etc. Sans compter le dossier crucial du dévelop-

pement économique, dans lequel les municipalités sont

devenues dans un passé récent de véritables partenaires

des paliers supérieurs de gouvernement. « À trop vouloir

se conformer de manière obsessionnelle à un encadre-

ment éthique strict, les municipalités pourraient perdre

leur vitalité économique », estime-t-il.

Une opinion que partage Paul Wayland, avocat spécialisé

en droit municipal, associé au cabinet Dufresne Hébert

Comeau. Celui-ci fait remarquer aussi que, pour que l’en-

semble des dispositions légales soient vraiment opérantes,

il est indispensable que règne un climat harmonieux entre

les élus et les fonctionnaires municipaux. « Pour que les

premiers puissent prendre les bonnes décisions, il est

indispensable que les seconds les informent adéquatement

et complètement sur tous les dossiers. À cet égard, la

fonction du directeur général de la ville est fondamentale

en raison du rôle charnière qu’il joue entre les élus et les

employés municipaux. »

De fait, pour les petites localités, la marche à gravir pour

se conformer aux exigences légales peut être très haute.

C’est ce que confirme François Fecteau, maire de Saint-

Georges, une ville qui compte environ 32 000 habitants.

Ce dernier explique que, comme centre régional principal

de la Beauce, la municipalité n’a pas rencontré d’obstacles

majeurs pour concevoir sa politique : « La Ville dispose de

ressources internes importantes et bien qualifiées, soit

200 employés permanents. Nous nous sommes inspirés

de situations parfois complexes vécues antérieurement

dans l’attribution de contrats et des modèles disponibles

à ce moment pour nous bâtir une politique de gestion

contractuelle adaptée à notre contexte. Mais j’imagine ce

que toutes les nouvelles dispositions peuvent donner

comme soucis à une petite localité où le maire est assisté

de deux ou trois employés seulement… »

M. Fecteau trouve la plupart des obligations contenues

dans les sept mesures plutôt raisonnables, même s’il regrette

que l’ensemble des municipalités du Québec doivent, en

somme, payer pour « des cas survenus dans quelques

municipalités ». Il lui semble également que certaines exi-

gences de la politique contractuelle puissent se révéler

contraires aux intérêts de certaines municipalités ou de

leurs résidents. Il donne en exemple le fait que, dans le but

de ne favoriser aucun soumissionnaire, il devient prati-

quement impossible d’organiser des visites des lieux où

un projet devrait être implanté. « Ces visites sont essen-

tielles afin que les soumissionnaires puissent se faire une

idée exacte du projet et produire un estimé réaliste des

coûts », remarque-t-il.

ME PAUL WAYLANDAvocat spécialisé en droit municipalet associé au cabinet Dufresne Hébert Comeau

PIERRE FORTINAssocié et leader du secteurmunicipal chez RaymondChabot Grant Thornton

Élites_MUNICIPAL_V2N2_Mise en page 1 11-04-21 13:43 Page43

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LA PLACE DES FEMMES SUR LASCÈNE MUNICIPALE RESTE ENCORE ÀOCCUPER PLEINEMENT. ELLES NE REPRÉSENTENT QUE LE QUART DESÉLUS. À LA MARIE, LEUR POURCEN-TAGE EST DE 13 % À PEINE. CETTETRIBUNE OFFRE POURTANT DE NOM-BREUSES OCCASIONS DE FAIRE UNEDIFFÉRENCE DANS SON MILIEU. DEUXMAIRESSES D'EXPÉRIENCE LIVRENTLEUR VISION DE LA PLACE DESFEMMES EN POLITIQUE MUNICIPALE.

FRANCINE RUEST-JUTRAS, DRUMMONDVILLEÉlue en 1987, elle est la première femme mairesse de

cette ville. Après 24 ans en poste, son enthousiasme ne

se dément pas. Elle est actuellement présidente du comité

Femmes et gouvernance locale de l'Union des municipalités

du Québec (UMQ).

« J'ai toujours travaillé dans des réseaux composés de

beaucoup d’hommes. J'ai l'habitude et j'accepte volontiers

cette place dans ma vie professionnelle. J'ai été élue

conseillère à Drummondville contre deux hommes, dont

l'un soi-disant indélogeable, et comme femme je n'ai pas

rencontré d'obstacles pendant ce mandat. Par la suite,

malgré le scepticisme de plusieurs, j'ai foncé : je me suis

présentée à la mairie et j'ai été élue.

« Je me suis engagée politiquement très tôt, à travers des

associations et des journaux étudiants. Je me voyais agir

au niveau provincial, jusqu'au jour où j'ai présidé un comité

consultatif qui avait pour mandat d'établir un schéma

d'aménagement et un plan d'urbanisme. Cela a été pour

moi une véritable bougie d'allumage : ma perception de la

politique municipale, qui se résumait essentiellement à la

Par Danielle Ouellet

Deux femmes d’exceptionen politique municipale

FRANCINE RUEST-JUTRASMairesse de Drummondville

44 — Édition municipale 2011

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

PHOTO

: ÉLITES PAR

ROSA

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RCOTT

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Page 45: Magazine Élites - Édition Villes d'avenir vol. 2 no. 2

NICOLE APPLEBY, NEW RICHMONDMairesse de New Richmond depuis 2002, elle a remplacé

la politique provinciale pour la municipale après avoir été

chef de cabinet du ministre des Finances à Québec et

sous-ministre adjointe au développement régional dans

la région de Gaspésie-Les Îles.

« Les femmes sont des organisatrices nées. Mères, édu-

catrices, soignantes, traditionnellement responsables du

bien-être des autres, elles possèdent une vision large des

besoins réels tout en s'attardant aussi aux détails. Je suis

une femme de vision, mais avec trois enfants, un mari et une

carrière, j'ai dû m'organiser. La planification, c'est le secret.

« Oui, je suis une femme de vision et je suis aussi une femme

de passion. Mon rôle de mairesse m'a fourni de nombreuses

occasions de mettre ces qualités en pratique, en particulier

en 2005, lors de la fermeture de l'usine de pâtes et papiers

Smurfit-Stone. Du coup, 300 employés ont perdu leur

emploi. Il a fallu réagir rapidement. Étant une ville mono-

industrielle, nous avions prévu un plan de diversification

économique que nous avons mis en marche immédiate-

ment. Il est certain qu'en tant que femme, j'ai abordé cette

expérience différemment, avec une vision globale de

l'avenir et la passion de réussir cette diversification. Nous

avons, parallèlement, mis en place un parc industriel, assuré

le développement touristique d'un village coquet autour

de notre centre de ski et encouragé des investissements

majeurs dans l'axe commercial principal. Le côté culturel

toujours demeuré omniprésent. Nous avons osé accueillir

le Festival d'été de Québec à New Richmond, un concept

original qui en sera à sa 2e édition l'été prochain.

« Et tout ceci s'est fait dans le cadre d'un aménagement

important, qui permet de créer un milieu de vie harmonieux.

C'est le petit 'plus' qui agrémente nos vies.

« Des hommes auraient sans doute abordé cette situation

différemment, en étant plus centrés sur la résolution de

problèmes concrets jour après jour, mais hommes et

femmes, nous avons chacun nos forces, il faut savoir les

conjuguer pour obtenir le meilleur des mondes. J'espère

voir de plus en plus de femmes en politique municipale au

cours des prochaines années. »

45Édition municipale 2011 —

NICOLE APPLEBYMairesse de New Richmond

PHOTO

: ÉLITES PAR

ROSA

IRE TU

RCOTT

E

gestion de services publics, s'est transformée radicalement.

La nouvelle dimension que je découvrais m'a emballée, et

j'ai décidé de m'engager, avec la ferme volonté de changer

la perception plutôt triste, à l'époque, de Drummondville.

« À l'occasion des élections municipales de novembre

2009, le comité Femmes et gouvernance locale de l'Union

des municipalités du Québec (UMQ) a organisé une tournée

dans les régions du Québec. Le but : attirer plus de femmes

en politique municipale.

« L'occasion était belle de réseauter et d'informer. Nous

avons rappelé que ce palier de gouvernement, le plus

proche des gens, offre une tribune où les décisions affectent

concrètement et directement la qualité de vie des citoyens.

Cette proximité permet aussi de rester près de sa famille

et de son territoire, et d'établir un ancrage solide dans sa

communauté tout en participant à l'évolution du milieu.

« Nous sommes allées dire aux femmes : 'Nous avons be-

soin de vous. Il existe de réelles possibilités de changer

des choses, et les résultats surviennent plus rapidement

qu'à d'autres paliers de gouvernement.' Je ne connais pas

de femmes qui n'ont pas aimé leur expérience au niveau

municipal. »

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