L'OFFICIEL Hommes

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HORLOGERIE BÊTES DE SALON LES SEIGNEURS DU LUXE BERNARD FORNAS, SIDNEY TOLEDANO, FRANCESCO TRAPANI… EXCLUSIF Hisham Oumlil en Hisham Oumlil. MODE HORIZONS MARINS DENIM ADDICT BLED RUNNER MASTERPIECES CINÉMA LA RÉVÉLATION LEILA KILANI HISHAM OUMLIL DE FIL EN AIGUILLE AUTOMOBILE LES GRANDS CRUS DU SALON DE GENÈVE

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Magazine covering Men's luxury, fashion and lifestyle

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HORLOGERIE BÊTES DE SALON

Les seigneursdu LuxeBernard Fornas, sidney Toledano, Francesco Trapani…

exclusif

Hisham Oumlil en Hisham Oumlil.

Mode

HORIZONS MARINS

DENIM ADDICT Bled RunneR MASTeRPIeCeS

CINéMA LA RévéLATION

LEILA KILANIHIsHAMOuMLIL DE FIL EN AIGUILLE

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SAlon de genève

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Dans Le Système Victoria, il fait vivre la mécanique amoureuse au diapasondes engrenages du capitalisme mondialisé. Lors d’une escale à Tanger, dans les locaux de la librairie des Insolites, l’écrivain français a bien voulu démonter quelques rouages de son dernier roman.

Comment est née l’idée de raconterle capitalisme mondialisé et sa violenceà travers une romance ?Les hasards de la vie ont fait que j’ai connu des personnes exerçant le pouvoir à très haut niveau dans des entreprises mondia-lisées. Leur mode de vie et leur rapport à la réalité m’ont donné envie de construire un personnage qui en serait l’archétype, en l’occurrence Victoria de Winter, DRH monde d’une multinationale. Non seu-lement ces individus sont rares dans les romans contemporains, mais il me semble que leur intimité nous permet de mieux comprendre notre époque et la fuite en avant, la recherche du profit maximal qui la caractérisent.

Peut-on qualifier Le Système Victoria de livre hybride, à la fois roman d’amour, chronique sociale et manifeste poli-tique ?Oui, tout à fait. J’ai eu envie d’articuler dans un même livre différents types d’écriture qui d’habitude ne cohabitent jamais : inti-mité extrême et écriture de soi, approche réaliste, technique, voire documentaire, de différents milieux sociaux ou profession-nels, et enfin une dimension réellement romanesque. Avec naturellement une réflexion d’ordre politique.

Vos livres se veulent des descriptions du monde. Est-ce aussi la vocation d’un écrivain que de s’improviser sociologue ou historien de son époque ?Je le fais toujours par le prisme d’une sensibilité, d’un point de vue intimes et sub-jectifs, à travers les visions, les sensations d’un narrateur qui assume sa singularité. Je ne suis pas historien, ni sociologue, ni politologue. Je suis un citoyen traversé par notre réalité et il arrive que ces frictions se traduisent par des élans d’indignation. C’est précisément cette énergie que je transforme en romans. Mais c’est toujours, au départ, très instinctif, spontané, avec un senti-ment d’urgence. Je ne suis pas dans une démarche scientifique, ni journalistique.

De qui de Victoria ou David, les deux personnages principaux du roman, vous sentez-vous le plus proche ?J’aime la liberté de Victoria, son talent pour la vie et l’instant présent. J’aime l’idéalisme et l’exigence de David, sa conscience de l’in-térêt général. J’aime moins l’opportunisme, l’égoïsme de Victoria, ainsi que la lâcheté, la rigidité de David.

Dans votre imaginaire, Victoria est-elle née d’un fantasme ou d’une rencontre ?Les deux...

Les femmes ont toujours occupé une place importante dans vos romans…Elles m’ont sauvé, je leur dois tout. Les femmes puissantes, insoumises, libres, me fascinent. C’est le cas de Victoria. J’en connais un certain nombre dans la vie réelle, à commencer par ma femme.

Vous présentez aussi ce roman comme furieusement féministe, défendant le droit qu’a une femme d’être la locomo-tive du désir au sein d’un couple ?Tout à fait. Je revendique pour les femmes le droit à l’égalité face au plaisir, au désir, à la sexualité. Aujourd’hui, une femme qui éprouve le besoin de séduire et d’avoir un grand nombre de partenaires doit se dissimuler pour ne pas courir le risque d’être déconsidérée. J’ai toujours été fasciné par les femmes qui s’assument, qui savent ce qu’elles veulent et se donnent les moyens de l’obtenir. C’est extrêmement excitant, une fois de temps à autre, d’être conduit par une femme. Si elles ne le font pas davantage, c’est qu’elles craignent que cela soit mal perçu.

Certaines lectrices trouvent que les “scènes” érotiques du roman sont écrites de manière masculine. Est-ce difficile pour un écrivain de sexe masculin de décrire la sexualité à partir d’un corps féminin ?C’est davantage une question de sensibilité que de sexe. J’ai reçu des témoignages radicalement divergents : certaines lectrices me disent que mon livre met en scène un fantasme masculin et que cette femme n’existe que dans l’imaginaire des hommes, d’autres disent avoir été fascinées par ma capacité à décrire le désir féminin, comme si j’avais su me mettre à leur place.

N’y a-t-il pas comme un relent moralisateur dans l’issue de cette romance, voulant que toute passion éperdue mène au drame ?Ce n’est pas la passion éperdue qui mène au drame. C’est, comme en économie, la recherche sans condition du profit maximal, du plaisir maximal, sans autre objectif que se procurer des sensations toujours plus fortes, sans se préoccuper de sentiments ou de l’intérêt général. Les spéculateurs finissent par ne plus prendre en compte l’intérêt de la collectivité, et par la mettre en danger. Victoria, entraînée dans une logique comparable, a fini par se mettre en danger elle-même : elle en est morte. J’ai voulu critiquer avant tout la fuite en avant de nos sociétés, qui réfléchissent peu et se préoccupent seulement d’assouvir des besoins immédiats.

Propos recueillis par : Hicham Smyej / Photo : Francesca Montavani

Littérature

Éric reinhardt,Économiste de la passion

“les femmes puissantes, insoumises, me fascinent.”

œuvres

Demi-sommeil, Éd. actes Sud, 1998.Le Moral des ménages, Stock, 2002.Existence, Éd. Stock, 2004.Cendrillon, Éd. Stock, 2007.Tour Granite, avec Jean Gaumy et Harry Gruyaert, Éd. X. Barral, 2009.Le Système Victoria, Stock, 2011.

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Le Boss du rock américain est de retour, avec un album rageur, le cri de révolte d'une working-class meurtrie par la crise. Côté son, le sexagénaire déborde toujours d'énergie. Celle du désespoir.

En ces temps de rétro triomphante, à coups de refor-mation de gloires (aux couleurs) passées et de “com-mémorationnite” aigüe, la sortie d'un énième album, commis par un énième papy du showbiz, pourrait au mieux susciter l'indifférence, au pire exaspérer le plus nostalgique des mélomanes. Sauf que là, le papy en question n'est autre que Bruce Springsteen. Et celui que l'on surnomme le “Boss”, le patron, a beau afficher 63 années au compteur, dont une quaran-taine de carrière, bien malhonnête celui qui oserait le ranger dans la case des has-been.Contrairement à nombre de ses pairs, le natif du New Jersey (où il est revenu s'installer après un intermède californien) n'a jamais déserté le champ de bataille musical et, de ce fait, n'a jamais eu besoin d'un pré-tendu come-back. L'homme fait partie de l'histoire du rock américain, voire de l'histoire américaine tout court. Il en est même une espèce de chroniqueur qui écrirait ses chapitres par la voix des sans-voix, des gens de peu, des femmes et des hommes en bleu de chauffe que le rêve américain a abandonnés sur le côté de la route. Or, aujourd'hui plus que jamais, c'est ce peuple-là qui paie le plus lourd tribut à une crise financière qui n'en finit pas de durer. Il y a donc urgence. Le rocker estampillé working class hero se devait de dégainer sa guitare et entonner le chant de révolte des gueux.

en ligne de mire : les fat catsLe 17e album de Bruce Springsteen n'est rien d'autre. Comme une wrecking ball (littéralement “boule de démolition” et titre de l’album) met à terre les vieilles bâtisses, cette galette de 11 titres (13 sur les versions à bonus) entend ébranler l'édifice d'un capitalisme devenu fou, impitoyable, excessivement inhumain. La chanson-titre ne laisse aucune place à l'ambi-guïté : “Si tu as les tripes, mon gars, oui, si tu as les c…, si tu penses que ton heure est venue, alors rejoins les rangs et ramène ta boule de démolition”.La cible de ce cri de guerre est tout aussi clairement identifiée : le système financier vorace et ses insa-tiables banquiers, ces fat cats qui s'enrichissent tout en jetant les classes laborieuses dans la misère.Les textes du Boss pointent nommément du doigt, dédaignent jusqu'à l'habit de l'allégorie. Dans Jackof All Trades, l'un des titres les plus virulents, il vilipende le banquier qui s'engraisse tandis que le tra-vailleur s'appauvrit, pleure la répétition de l'histoire (“It's all happened before, and it will happen again”), va

jusqu'à brandir la menace de tonton flingueur au bord de rupture : “Si j'avais un flingue, j'irais trouver ces salauds et je les abattrais sur-le-champ”. Même accent revanchard dans Easy Money, hymne en violons et harmonica en préparation d'un braquage en couple, à la sauce mythologique de Bonnie & Clyde.

de la politique ? de la musique surtout Le ton n'est cependant pas toujours aussi hargneux, vindicatif. D'autres chansons suintent le désespoir, exercice où Springsteen excelle. Sur un air de marche militaire, Death to My Hometown explore le champ de ruines et fait le décompte des victimes. We Are Alive est une chevauchée country chantée par des morts-vivants vite oubliés, qui se rappellent au bon souvenir d'une Amérique ingrate. Et This Depression lit la douloureuse confession d'un homme défait, genou à terre, à sa compagne.Et puis il y a ce premier extrait de l'album, We Take Care of Our Own, comprendre “Nous prenons soin de nous-mêmes”, probablement le titre le plus ouverte-ment politique. Sélectionnée sur la playlist officielle du candidat Obama, la chanson décrit paradoxalement le sentiment d'abandon d'une catégorie de citoyens amé-ricains, déçus par une présidence dont ils attendaient beaucoup. Bruce Springsteen semble lui-même en faire partie. Fervent supporter du président américain lors des élections de 2008, le chanteur semble avoir depuis pris une certaine distance, prenant la posture plus prudente du “soutien critique” chère aux politiciens.Mais au-delà du texte, que les non-anglophones ignoreront, au-delà de quelques relents évangéliques irritants et de l'engagement revendiqué par le Boss - dont certains peuvent aisément se gausser, venant d'un artiste multimillionnaire -, il reste la musique.L'essentiel, serait-on tenté de dire. Et sur ce plan, Wrecking Ball “cogne” assurément. Produit par Springsteen et le gourou du rock contemporain Ron Aniello, cet album ne manque ni d'énergie ni d'épais-seur. Évitant le piège du vintage, il s'enracine dans la folk, le blues et la country, tout en accueillant samples, synthés et beats hip-hop. On peut même dénicher un couplet rap au beau milieu du “gospelesque” Rocky Ground ! La preuve, s'il en fallait, que Bruce Springsteen n'a jamais été un has-been.

Wreckin Ball, de Bruce Springsteen.columbia records, 2012

Texte : Hicham Smyej / Photo : Danny Clinch Montavani

MUSIQUE

Les moissonsde La coLère

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“si j'avais un flingue, j’abattrais ces salauds”,

claironne le Boss, ciblantles pontes de la finance.

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AUTOMOBILE

Crise ou pas, le Salon de Genève reste une vitrine idoine pour l’aristocratie automobile, alignant pour sa 82e éditionun succulent menu de belles mécaniques. Petite sélection de friandises sur quatre roues.

Ferrari F12 BerlinettaAprès six petites années de carrière, la 599 GTB passe la main. Sa remplaçante, dévoilée au salon genevois, devait non seulement lui succéder honorablement, mais aussi relever le défi lancé par la Lamborghini Aventador et ses 700 canassons. La réponse du cheval cabré se nomme F12 Berlinetta, une sportive superlative qui entend donc remettre les pendules à l’heure. Dont acte. Son inédit V12 de 6,3 l développe 740 ch, et sans la moindre suralimentation s’il vous plaît. Voilà qui fait de la nouvelle venue la plus puissante Ferrari de route jamais produite ! Confié à la boîte séquentielle F1, cet impressionnant haras est transmis au sol via les roues arrière, ce qui augure d’un caractère de feu. Ajoutez-y un poids revu à la baisse ainsi qu’une aérodynamique affinée, et vous obtenez des chiffres de performances inouïs : la F12 Berlinetta accélère de 0 à 100 km/h en 3,1 secondes et de 0 à 200 km/h en 8,5 secondes, alors que la vitesse de pointe dépasse les 340 km/h ! On allait oublier de parler du style de cet avion sans ailes, à la fois novateur et strictement ancré dans la tradition Ferrari. Mais les images valent tous les discours…

Porsche BoXsterChez Porsche, on croit dur comme fer aux vertus du conservatisme. L’approche qui a fait ses preuves avec l’increvable 911 est désormais appliquée au petit roadster maison. Les amateurs n’auront ainsi aucune peine à identifier la dernière itération du Boxster, tant les nouveautés en matière de style restent limitées : des phares plus géométriques, des prises d’air latérales plus généreuses et un petit aileron qui se prolonge dans les feux arrière. L’habitacle réinterprète la planche de bord de la Panamera grâce, sa console centrale imposante et ses aérateurs rectangulaires. Sous le capot (arrière), le choix est donné entre un inédit 2,7 l de 265 ch et le 3.4 l de 315 ch (Boxster S), qui pourront être associés à la fameuse boîte à double embrayage PDK. Quant aux tarifs, ils devraient rester voisins de ceux du modèle sortant. Conservatisme, on vous dit !

Mercedes-Benz classe aLa Mercedes Classe A change son fusil d’épaule. Autrefois petit monospace à la technique novatrice, elle se mue aujourd’hui en compacte classique, histoire de titiller les rivales directes que sont l’Audi A3 et la BMW Série 1. Esthétiquement, la Classe A se veut un condensé du style maison, et personne ne s’en plaindra : la face avant copie celle du nouveau SL, le profil reprend la découpe de vitrage arrondie de la CLS et les deux lignes de flanc inaugurées par la Classe B. Idem à l’intérieur où l’on retrouve une planche de bord aux airs familiers, avec les inévitables aérateurs circulaires et un écran multifonction en forme de tablette tactile. Comme il est d’usage, la liste des équipements est longue comme un jour sans pain, alors que les motorisations sont piochées chez la grande sœur Classe B. Reste à signaler qu’après le lancement commercial, prévu pour septembre 2012, la Classe A aura sa version AMG et se déclinera en coupé CLC puis un petit SUV BLK.

crèmes genevoises

DR

Texte : Marwane Zakaria

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laMBorghini aventador J concePtLa Lamborgini Aventador était déjà un coupé sportif impressionnant, autant par sa fiche technique que par son esthétique d’avion furtif. Pour annoncer sa version décapsulée, le constructeur au taureau va plus loin dans le spectaculaire en présentant à Genève un concept aux traitements encore plus radical. Voici donc l’Aventador J, une véritable barquette de course dépourvue de toit, et qui se passe tout autant de pare-brise au profit de deux saute-vents, faisant une alcôve de chacune des deux places avant. Le résultat : une silhouette très basse composée de volumes géométriques complexes du plus bel effet. Paroxysme de la coquetterie technique : les sièges sont recouverts d’un textile réalisé à partir de fibres de carbone tressées, dénommé Carbonskin. Les esprits chagrins s’interrogent déjà sur ce que la version finale de l’Aventador Roadster conservera de cette étude de style “larger than life”. Ce qui est certain, c’est qu’elle reprendra, comme ce concept, le V12 6.5 l développant 700 ch et autorisant une vitesse de pointe supérieure à 300 km/h. Le port du casque est vivement conseillé !

Bentley eXP 9 F concePtNe vous fiez pas à son patronyme de formulaire administratif, ni au suffixe “concept” : le EXP 9 F est tout sauf une étude de style. En réalité, il préfigure assez fidèlement le gros SUV qu’accueillera bientôt la gamme Bentley. Ici, tout est une ode à la démesure et à une certaine conception du luxe, pas toujours synonyme d’élégance. Avec ses volumes carrés, ses ailes bodybuildées, son visage surchargé et ses jantes de 23 pouces, ce mastodonte ne fait pas dans la dentelle… et c’est probablement ce que la clientèle russe, chinoise ou moyen-orientale réclame. L’habitacle est de la même eau, avec sa profusion de bois, de cuir matelassé et de gadgets high-tech. Les amateurs de bon goût pourront se consoler avec le W12 qui se niche sous le capot, et ses 600 ch qui ne seront pas de trop pour tracter ce SUV éléphantesque. Et se dire que son tarif devrait presque les disqualifier comme potentiels acheteurs.

BMW série 6 gran couPé Dans les allées du Salon genevois, BMW a créé la sensation en dévoilant sa gamme M carburant au “mazout”. Composée de la M550d et des X5 et X6 50d, elle inaugure un bouillant 3.0 l Diesel à trois turbos (!) développant la bagatelle de 381 ch ! Mais la vraie nouveauté, c’est la très attendue Série 6 Gran Coupé, avec laquelle la marque bavaroise se décide enfin à investir le segment très en vogue des coupés 4 portes, où elle défiera le duo Mercedes CLS et Audi A7 Sportback. Reprenant la base technique d’une Série 5 et le faciès de la Série 6, dont il se veut une version rallongée, ce nouveau modèle séduit par sa silhouette fuselée qui, aux dires de BMW, ne sacrifie pas l’habitabilité - pour 4 personnes - sur l’autel du style. Commercialisé cet été, le Gran Coupé reprendra les équipements du Coupé tout court, ainsi que ses motorisations, allant du 3.0 l Diesel de 313 ch (640d) au V8 de 450 ch (650i). Le tout à des tarifs, on s’en doute, encore plus exclusifs.D

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Il est sans conteste le patron du luxe le plus connu au Maroc. De passage à Casablanca pour l’inauguration d’une nouvelle boutique, le P.-d.g. de Christian Dior Couture nous a parlé des valeurs qui assurent la pérennité d’une grande Maison.

Entre deux destinations opposées, Sidney Toledano a pourtant tenu à inaugurer la nouvelle boutique Dior du Morocco Mall, le 2 décembre dernier. Dessiné par le fameux architecte Peter Marino, l’écrin renferme une partie représentative de ce que propose la maison de couture française à l’international. Et en particulier la maroquinerie, terrain de jeu favori du patron ultra-charismatique de Dior. L’ingénieur diplômé de l’École centrale de Paris en 1976, fervent adepte des mathé-matiques appliquées, s’est vite passionné pour le cuir. Après un passage à l’Institut d’études marketing Nielsen International, il se retrouve chez Kickers puis Lancel au début des années 80, avant de prendre en charge la maroquinerie, justement.

Le cuir, ce graaL“Lorsque j’ai commencé chez Lancel, le proprié-taire, qui est un ancien maroquinier, me disait que c’était un petit métier. Petit car il n’avait pas le prestige du prêt-à-porter, de la couture ou de la joaillerie. Pourtant, l’actuel leader mondial du luxe, Louis Vuitton, est un maroquinier.” Or, l’accessoire se vend vite et en grande quantité depuis une vingtaine d’années. Une donnée que Sidney Toledano a compris avant tout le monde et dont il a su tirer profit. Il est à l’origine de succès fracassants comme le “Lady Dior”, lancé en 1995. Offert par Berna-dette Chirac à la Princesse Diana, le sac est entré dans la légende, dépassant des ventes de 200 000 exemplaires en quelques mois. “Un sac est un objet passionnant. Il y a des proportions à respecter, un design à valoriser, des matières à exploiter. Par ailleurs, il ne faut jamais oublier la dimension pratique de l’objet. Une femme veut séduire avec son vêtement. En revanche, un sac est un petit bagage qu’elle utilise, qu’elle tient près d’elle. C’est un produit sans âge ni nationalité. Vous pouvez voir une femme en kimono, en tailleur ou en djellaba avec le même sac à la main. Enfin, c’est un métier d’artisans, où chaque étape de fabrica-tion nécessite expertise et précision. Prenez le “Lady Dior”, il a plus de 15 ans et je suis toujours aussi émerveillé quand je le vois en montage dans les usines”, s’exclame ce passionné en échangeant un regard empreint d’une grande complicité avec sa femme, son soutien le plus

solide. Une force certaine lorsqu’on décide de l’avenir d’un joyau dans une Maison qui n’a plus de directeur de création depuis un an. “On oublie souvent que dans les grandes mai-sons de couture, derrière le créateur, il y a un studio. Chez Dior, il est composé pour la femme d’une trentaine de personnes. La puissance de ce studio, associée au travail des artisans et à la détermination des équipes de management et de ventes dans le monde entier ont montré la per-formance de cette Maison.” Une entreprise qui se porte d’ailleurs très bien, puisque toutes les catégories de produits sans exception ont connu une croissance à deux chiffres en 2011. “Les zones géographiques à très forte contri-bution comme l’Asie et la Chine en particulier y sont pour beaucoup. Mais il est surtout intéressant de noter que le Japon a repris dès

le mois de juin des chiffres équivalents à ceux de 2010, alors que le tsunami a eu lieu en mars. Et toutes les grandes capitales européennes ont connu d’importantes embellies. Il s’est passé le contraire de ce qui se disait, à savoir que les femmes ne consommeraient plus de produits de luxe. La raison est simple : la montée en gamme des vraies marques de luxe qui proposent des produits de très grande qualité et une communi-cation axée sur leurs valeurs fondatrices.”Le discours est pour le moins… politiquement peu correct. Nous touchons le cœur du sujet : avec la prolifération des enseignes, l’ouverture des marchés à l’international, l’arrivée de

nouveaux entrants, comment définir ce qu’est une véritable marque de luxe aujourd’hui ? “Ce sont celles qui reposent sur un héritage culturel d’exception basé sur un acte fonda-teur. Qu’il s’agisse de Dior, Hermès, Chanel ou Vuitton, ces maisons s’appuient sur la vision et le savoir-faire d’un fondateur. Pour nous, il s’agit de la haute couture, de la transmission du sens de l’excellence et de la perfection. Nous respectons le mythe fondateur tout en nous pro-jetant dans la modernité. La nouvelle clientèle du luxe dans les pays émergents est très sensible à ce référent historique. Quant aux créateurs, ils sont en phase de devenir des fondateurs. La question est de savoir s’ils vont pouvoir créer des ruptures comme l’a fait Monsieur Dior en 1947 avec son New Look ou André Courrèges dans les années 60. Ils étaient des visionnaires et là repose toute la question pour les nouvelles générations. Simplement, dire qu’une marque est luxueuse parce qu’elle est chère est une aber-ration”, explique le leader, fervent défenseur des métiers d’art, garants de cette “exception française” qu’est la mode haut de gamme.

Préserver un savoir-faireEt de poursuivre : “Il y a l’œil du créateur. Mais c’est sa collaboration avec les modélistes pour donner vie à la toile puis au vêtement final qui est la plus intéressante. C’est un petit miracle qui se produit à chaque fois. Cette observation a été ma porte d’entrée dans le monde du luxe, qu’il faut protéger à tout prix. Voilà pourquoi, au sein de la Chambre syndicale de la Couture, nous œuvrons ardemment à la préservation des métiers d’art. Nous poussons les gouvernements européens à s’impliquer dans la formation des artisans, à redonner envie aux jeunes de s’inves-tir dans ces métiers plutôt que de s’orienter tous vers la finance ou le commerce. C’est également ainsi que l’on trouvera de grands créateurs.” La qualité et l’investissement dans l’humain finissent donc par payer. “Les grandes maisons sont un excellent exemple de best practices dans le contexte économique actuel. Donc nous maintenons le cap.” Avec un savant mix d’in-telligence produit et de passion créative. Mais quand on est ministre de l’empire Arnault et qu’on a la garde de son trésor le plus précieux, la pression est telle que les moments de liberté se font rares.

Texte : Sofia Benbrahim

Les seigneurs du Luxe

sidney toledano,le CHaRisMatiQUe

“les grandes Maisons sont un exemple de best practices dans le contexte économique actuel.”

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Chemise en satin de coton Nourredine Amir chez 33 Majorelle. Sarouel treillis en toile de coton Maroc’n’roll chez 33 Majorelle.

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I love… DANDY…pantoufle, lavallière, poCHette, derbys…

dr

FENDI, 8 350 dH.

LOUIS VUITTON, 6 100 dH.

CORNELIANI CHEZ STUDIO 14, 700 dH.PROFUOMO CHEZ CLUB COSTUME, 499 dH.

DIOR, 5 500 dH.

LANVIN, 1 750 dH.

RALPH LAUREN, 6 500 dH.

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I love… COLORama…ORANGE, JAUNE, VIOLET, VERT…

RaLPH LaUREN, 3 930 DH.

LaCOSTE, 895 DH.

LOUIS VUITTON, 6 050 DH.

BENSON SHOES, 2 500 DH.

DIESEL, 1 350 DH. YVES SaINT LaURENT, 2 910 DH.

PROFUOmO CHEZ CLUB COSTUmE, 690 DH.

Dr

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Activateurs de repousse, compléments alimentaires, shampoings, sprays, lotions… sans s’attendre à de véritables miracles, la cosmétique capillaire regorge de traitements d’appoint qui dopent le cuir chevelu et les racines pour au moins ralentir la chute ou

stopper une perte ponctuelle. Best of.

coup de pousse Texte : Hugues Roy / Photo : Assia Oualiken

BEAUTÉ

PRÉVENIRPro-actif, ce shampooing régulier pour chute ou risques de chute de cheveux intègre une base lavante douce associée à des agents apaisants, antibactériens et régulateurs afin de rééquilibrer le cuir chevelu et favoriser ainsi une meilleure pousse. Bain Prévention intervention Normalisante, Kérastase, 200 DH.

PRÉPAREREnrichi en dérivé de silanols pour prévenir le vieillissement cutané et améliorer la densité capillaire, ce shampooing concentré en actifs réparateurs, anti-inflammatoires et anti-oxydants (quinine et vitamines B) prépare le cuir chevelu de façon optimale dans le cadre d’un traitement. Shampoing Stymulactine 21, Jean-François Lazartigue, 288 DH.

AMÉLIORERUn concentré d’huiles de pépins de raisin, de courge et des vitamines B1, 2, 3, 5, 6 et 8 pour accélérer la vitesse de pousse, augmenter la masse de cheveux et diminuer leur perte. Oenobiol Antichute Capillaire, 127 DH la boîte de 60 capsules.

RENFORCERDestiné à renforcer l’action d’un traitement, ce shampoing contient une synergie d’actifs : du Madécassoside pour limiter les micro-irritations responsables de l’accélération de la chute des cheveux ; de l’Arginine associée à de la vitamine B5 pour activer l’irrigation du bulbe pilaire et une base corporisante pour redonner densité et volume à la chevelure. Shampoing Complément Anti-chute Kérium, La Roche-Posay, 144 DH.

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ENRAYERPour désamorcer les états de crise ponctuels ou passagers, ce spray allie trois actifs - l’aminexil, molécule antichute, le glucolipide Gl, nutri-énergétique et le Madecassoside anti-irritation - pour combattre simultanément les différents facteurs de la chute capillaire. Ainsi, dans un environnement cutané apaisé, le cheveu, nourri dès la racine, cesse de tomber et devient aussi plus dense. Cure intensive Antichute, Kérastase Spécifique, 500 DH le coffret de 10 flacons de 6 ml.

FREINERGrâce à l’action conjuguée du Madécassoside qui élimine les micro-irritations, de l’Aminexil qui favorise l’ancrage des racines capillaires dans le cuir chevelu et de l’Eau thermale de La Roche-Posay anti-radicalaire et apaisante qui contribue au renforcement du bulbe pilaire, ce traitement sans rinçage ralentit la perte des cheveux tout en intensifiant leur pousse et leur résistance. Traitement Antichute intensif Kérium, La Roche-Posay, 515 DH.

REVIGORERPréconisé en cas de perte excessive, ce sérum à base de silanols - facteurs essentiels de l’activité cellulaire du bulbe pilaire -, améliore la densité capillaire en régulant les effets néfastes de la séborrhée pour fortifier les racines, retarder et ralentir les phases de chute des cheveux et favoriser une pousse vigoureuse. Sérum Stymulactine 21, Jean-François Lazartigue, 594 DH.

DYNAMISERCe complément alimentaire comble les déficits du cheveu grâce à ses principes énergisants et protecteurs : extraits de radis noir et de germes de blé, zinc et vitamines A, B et E. Dynamisant capillaire complément alimentaire, Jean-François Lazartigue, 333 DH la boîte de 60 capsules.

STIMULERDe l’Aminexil pour renforcer l’ancrage du bulbe en luttant contre la rigidification de la gaine de collagène. De la vitamine PP, de l’Arginine et de Glucolipide GL pour activer la micro-circulation et participer à la synthèse des nutriments par la racine et stimuler la production de la fibre capillaire. Association d’actifs anti-chute, ce spray stimule la croissance naturelle du cheveu tout au long de la production capillaire en prolongeant son cycle de vie. Stimuliste Aminexil 15 000 ppm, Kérastase, 290 DH.

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Crus exotiquesAutrefois concentrés en Europe, les vignobles s’étalent désormais jusque dans l’hémisphère Sud,

sur l’ensemble de la zone géoclimatique qui convient à la culture de la vigne. Les amateurs ne peuvent que s’en réjouir, car ces breuvages “du nouveau monde” ne manquent ni de charme ni d’expressivité.

Du Liban au Chili en passant par l’Afrique du Sud, le choix de David Bédier, sommelier du Bistrot Chic.

Texte : Hugues Roy / Photo : Assia Oualiken

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Argentine. “Cultivé au pied de la cordillère des Andes, le malbec, longtemps connu des seuls amateurs de vins de Bordeaux dans lesquels il tempère les tannins du cabernet-sauvignon, prend ici ses lettres de noblesse. Gourmand et généreux, ce rouge puissant, assez rond en bouche, aux notes de dattes confites, montre des affinités particulières avec les viandes rouges et les plats mijotés, comme notre joue de bœuf confite et purée montée au beurre. Malbec Carlos Arruza, 75 cl, 77 DH.

LibAn. “Ce rosé couleur pétale de rose est un assemblage de cinsault et de carignan. Très fruité, il offre un nez de fruits rouges et de poire. En bouche, après une attaque souple, il se fait vif et intense. Léger, il se déguste très frais à l’apéritif comme à table, et accompagne à merveille une simple grillade ou une salade de légumes croquants”. Château Kefraya 2010, La Rosée du Château, 143 DH.

AustrALie. “Climat oblige, ce vin de syrah a du corps. Généreux, il offre des arômes prononcés d’épices et de mûre. Expressif et équilibré, on retrouve ces accords de fruits des bois mûrs longs en bouche, auxquels s’ajoutent une touche de cuir et des notes fumées. Sa puissance en fait l’allié des viandes rouges servies avec une sauce au poivre”. Yellow Tail, Casella Wines, 75 cl, 115 DH.

ChiLi. “100 % chardonnay, ce vin chilien est plein de finesse et de fraîcheur. Pas trop fruitée et plutôt sèche, mais ronde en bouche et généreuse, cette cuvée garnie de soleil est idéale avec notre fricassée de lotte à la crème par exemple”. Casillero del Diablo, chardonnay 2010, Conchay Toro, 75 cl, 159 DH.

hongrie. “C’est le sauternes hongrois. Élaboré à partir de tokay surmaturé qui lui confère cette belle couleur tuilée, ce Tokaji Azsu 6 puttonyos (le degré maximum, ndlr) est un vin très liquoreux au nez de fruits secs et de miel. Suit une bouche grasse et moelleuse, marquée par la pomme, la noix et un peu de pruneau. Côté accords, il s’en sort à merveille avec un foie gras poêlé, des fromages persillés ou puissants (livarot, roquefort, maroilles) ou un fondant au chocolat.” Tokaji Aszú 1993, Disznókö,75 cl, 1500 DH.

Afrique du sud. “Croisement entre le pinot noir et le cinsault, le pinotage est le cépage emblématique d’Afrique du Sud où il trouve sa plénitude. Riche, intense, complexe et doté d’une belle longueur, c’est un vin de plaisir immédiat très plaisant au nez de cuir. Généreux et très puissant, il offre des tanins assez fondus et des notes de cacao et de café. Une belle expression du terroir que sublime un simple filet de bœuf pommes grenailles. Pinotage 2008, L’Avenir, Laroche, 75 cl, 96 DH.

Le Bistrot Chic, 8, rue Taha Houcine, Casablanca. Tél. 05 22 29 78 78/85 85.

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