L'OFFICIEL Hommes

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N° 3 - 35 DH REPORTAGE SURF IN GAZA CINÉMA LE MAROC VU PAR HOLLYWOOD POLITIQUE FAUT-IL AVOIR PEUR DU PJD ? LES HÉROS DE ZÉRO NOUR-EDDINE LAKHMARI AVANT-PREMIÈRE YOUNES BOUAB SMOKING, NO SMOKING ACCESSOIRES D’HIVER ET VARIÉS DRESS CODE HORLOGERIE REVUE DE CLASSIQUES AUTOMOBILE MINI GABARIT MAXI PLAISIR

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Magazine covering Men’s luxury, fashion and lifestyle .

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N° 3 - 35 DH

REPORTAGESURF IN GAZA

CINÉMALE MAROC VU

PAR HOLLYWOOD

POLITIQUE FAUT-IL AVOIR PEUR

DU PJD ?

LES HÉROS DE

ZÉRONOUR-EDDINE LAKHMARI

AVANT-PREMIÈREYOUNES BOUAB

SMOKING, NO SMOKINGACCESSOIRES D’HIVER ET VARIÉS

DRESS CODE

HORLOGERIEREVUE DE CLASSIQUES

AUTOMOBILEMINI GABARITMAXI PLAISIR

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MUSIQUE

Un phrasé mitraillette, des textes qui font mouche et un sacré sens de l’humour : tel est le curriculum vitae de Younès Taleb, alias Mobydick, alias L’Moutchou, élève surdoué de la scène rap marocaine. Portrait d’un artiste à part.

Par Meryem Saadi

GRACIAS L’MOUTCHOU

M ais laissez donc tranquilles ces touches d’autoradio ! Vous auriez beau les triturer et papillonner

d’une station radio à l’autre, ce n’est pas sur les ondes marocaines que vous risquez de tomber sur une chanson de Mobydick, alias L’moutchou, Younès Taleb de son vrai nom. La faute aux quelques mots crus dont sont constellés ses textes, et aux sanctions dont la Haca punirait leur éventuelle diffusion. Heureusement, sur Internet, la bienveillante instance perd ses pouvoirs comme Superman sur un monticule de kryptonite. Il suffi t alors de fureter sur MySpace ou YouTube pour (re)découvrir les talents du surdoué de la classe rap marocaine.

RAPPEUR À PARTSi Younès Taleb a choisi pour pseudo artistique un patronyme de baleine blanche, c’est peut-être parce qu’il ne fait rien comme les autres. Exemple : en 2006, lorsqu’il monte sur la scène du Tremplin l’Boulevard (dont il fi nira facile vainqueur), le R’bati chante en français, alors que tous ses rivaux rappent en darija. Alors qu’ils citent comme infl uences le rap américain, il dit vouer un culte aux sons d’IAM et de MC Solaar. C’est aussi dans la langue de Molière que le public fait sa connaissance, via sa chanson Ma clique et moi. Un coup d’essai confi rmé plus tard par Toc Toc, dont les rimes sonnent cette fois-ci en arabe dialectal. “J’ai réalisé que pour percer, pour communiquer avec le public, il fallait que je passe à la darija”, justifi e le rappeur. Le morceau est un succès aussi immédiat que fulgurant. À ce jour, il reste aussi le titre le plus connu de Mobydick. On y découvre un phrasé monocorde et incisif, des mélodies minimalistes et des

textes justes, péchés dans le langage de la rue.Le tout saupoudré d’un humour trop rare dans le rap marocain. La recette, atypique, devient la signature, la marque de fabrique de Mobydick.

SOURIRE EN RIMESCinq ans après cette entrée en matière, Younès a fait du chemin et compte désormais une mixtape, un album et six vidéoclips à son actif. Le tout produit par son propre label, Adghal Records. Pour les amateurs, la mixtape Darss khass 9bel l’album (Leçon particulière avant l’album, 2010) et l’album L’Moutchou Family (2011) valent vraiment le détour. Ne serait-ce que parce qu’ils s’écartent des gimmicks gangsta et des comptines moralisatrices, secouant un

genre musical enfermé dans sa propre caricature ? Alors que certains rappeurs se font fi lmer au volant de voitures de luxe, entourés de bimbos, Mobydick préfère se grimer en Ben Laden et tenter un moonwalk en djellaba sur le clip de L’Moutchoukisthan. Enregistrée dans l’urgence de l’annonce de la mort du numéro un d’Al-Qaïda, la chanson a aussitôt droit à sa vidéo : fi lmée à la sauvette dans une maison en ruines à Khemisset, elle met en scène l’artiste et ses acolytes en talibans traqués par des GI’s armés de “Kalach”en plastique. Résultat : 6 minutes hilarantes et un tantinet provoc’, visionnées plus de 120 000 fois sur YouTube. “Je voulais faire une vidéo aussi absurde que l’annonce de la mort de Ben Laden par Obama”, explique son auteur. Mission accomplie !Pour autant, L’Moutchou ne rechigne pas à faire dans le démonstratif, histoire de bomber le torse quand il le faut. Dans l’excellent freestyle Checkmate, il décoche quelques fl èches en

Alors que des rappeurs se font fi lmer au volant de voitures de luxe, entourés de bimbos, Mobydick préfère se grimer en Ben Ladenet tenter un moonwalk en djellaba.

direction des tenants du “rap patriotique” et titille son rival désigné, le Casablancais Bigg. “Personnellement, je n’ai rien contre lui, mais comme rappeur, il m’a profondément déçu”, insiste-t-il, avant de poursuivre : “Je ne comprends pas pourquoi nos rappeurs se prennent autant au sérieux. Je les trouve vraiment trop coincés. Ils devraient se lâcher de temps à autre, être un peu plus fun”. Du fun, du plaisir et de la dérision comme arme de prédilection. L’artiste en use même lorsqu’il discourt de sujets sensibles, comme de la pauvreté dans Ta Rial, de la violence policière dans Ma Chaferch, ou des élections dans 7izb l’3am Zine (Le parti du “tout va bien”). “Il n’est pas nécessaire de prendre un ton dramatique pour parler de choses graves. Dans ma vie, j’ai rencontré des gens qui souffrent, qui vivent dans la misère, mais qui conservent un incroyable sens de l’humour”.

LE MONDE SELON MOBYDICKCes personnes, il les a connues lorsqu’il était vendeur de DVD piratés dans la médina de Rabat. Sa ville natale, et en particulier le quartier Hassan, où il vit depuis sa naissance il y a 33 ans, sont toujours sa réalité et sa principale source d’inspiration. Et son quotidien, la musique et rien d’autre. “J’ai choisi de me consacrer totalement à mon art. Ce n’était pas une décision facile, mais j’ai la chance d’avoir une famille qui me soutient et des amis qui sont toujours là pour me donner un coup de main”. Car Mobydick ne fait rien sans son “crew” qui compte cinq amis proches. C’est avec eux qu’il tourne ses vidéos, bricole les costumes et monte sur scène. Actuellement, l’artiste est concentré sur la fi nalisation de sa prochaine mixtape, intitulée Darss Khass be3d l’album (Leçon particulière après l’album), qui devrait sortir avant fi n 2011. Et lorsqu’on lui demande s’il se voit encore faire du rap dans dix ans, sa réponse fuse comme une évidence : “Bien sûr ! Il m’est arrivé de douter, mais plus maintenant. Aujourd’hui, je sais exactement ce que je veux faire de ma vie”. Ce ne sont pas nos tympans qui s’en plaindront…www.myspace.com/mobydick.mc

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NEWS AUTO

PANAMERAEN SURVET’

P orsche poursuit l’extension de la gamme Panamera. Après la version Diesel, voici venir une déclinaison qui scandalisera

certainement moins les puristes. Basée sur la Panamera 4S, la GTS se présente comme la sportive “light” de la famille, s’intercalant entre la S et la bouillante Turbo. Le V8 4.8 l se contente d’une cure de dopage de 30 ch (pour passer à 430 ch), alors que le châssis reçoit un amortissement piloté aux réglages plus fermes et un système de freinage renforcé, le tout accompagné de la boîte à double embrayage PDK. La GTS se démarque surtout par son habillage extérieur spécifi que, comprenant un bouclier aux entrées d’air plus généreuses, un diffuseur arrière et une teinte noire laquée sur les montants de vitres, les jupes latérales et la grille avant. Commercialisation attendue pour le printemps 2012.Centrale Automobile Chérifi enne. Tél. : 05 22 31 81 81.

Et une adhérente de plus au club fermé des citadines chic ! Il s’agit de la nouvelle génération de la Lancia Y (prononcez

Ypsilon), qui vient de poser ses pneus dans les concessions marocaines. Ses arguments de séduction : une ligne sculpturale toujours aussi atypique, un habitacle élégant et une dotation en équipements particulièrement riche. Mais la grande nouveauté reste l’ajout de deux portières arrière, qui devraient ouvrir à l’Italienne de nouvelles perspectives commerciales.Fiat Group Automobiles Maroc.Tél. : 05 22 42 40 00. www.fi at.ma.

CHICÀ L’ITALIENNE

DR

COURANT D’AIR

Numéro 1 des ventes dans le segment des compactes Premium, L’Alfa Romeo

Giulietta renforce ses charmes avec une nouvelle motorisation essence, le 1.4 TB MultiAir. Malgré sa cylindrée modeste, ce petit bloc parvient à développer la puissance plus que respectable de 170 ch, grâce à sa technologie de calage variable des soupapes et son turbocompresseur. Le tout au prix d’un appétit modéré et de tarifs qui font de cette Giulietta vitaminée la plus compétitive de sa catégorie.Fiat Group Automobiles Maroc.Tél. : 05 22 42 40 00. www.alfaromeo.co.ma

DÉGONFLÉ !

Un pneu qui ne se gonfl e pas ne peut passe dégonfl er. C’est en partant de cette litote que Bridgestone a conçu un

prototype de pneu sans air, donc increvable. L’astuce utilisée par le manufacturier nipponest simple : remplacer le corps du pneu par des lamelles souples en plastique sur lesquelles repose une bande de roulement. La fi n des cricset des rustines serait-elle pour bientôt ?

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UNE VIRÉE À MONACO

HUIT PATTES POUR LA S8

Une limousine sportive ? Ce qui sonne comme un oxymore chez beaucoup

de constructeurs relève de l’évidence chez Audi, qui vient d’offrir à son A8 une déclinaison dévergondée. La S8, donc, reçoit un inédit V8 4.0 TFSI gavé par deux turbos crachant la bagatelle de 520 ch. Le confort n’est pas oublié pour autant, avec la présence d’une suspension pneumatique et d’une boîte automatique à 8 rapports. Qui a dit que le TGV n’arriverait au Maroc qu’en 2015 ?Centrale Automobile Chérifi enne. Tél. : 05 22 31 81 81. www.audi.ma

Tout vient à point à qui sait attendre. Dotée d’une plastique de top model et de trains roulants aux petits oignons, la Renault Laguna Coupé a longtemps souffert d’une diffusion

confi dentielle sur le marché marocain, faute de motorisation Diesel. Cette lacune est enfi n comblée avec l’arrivée dans les concessions du Losange de la série spéciale Monaco GP. Habillée d’une livrée spécifi que (exclusivement en noir ou en blanc) et d’une dotation en équipements très généreuse, cette édition aux airs sportifs accueille sous son capot le 2.0 dCi maison, fort de 175 ch et de 360 Nm de couple. Et pour ne rien gâcher, elle affi che des tarifs revus à la baisse. À signaler également la commercialisation de la version reliftée du Koleos, qui n’est désormais disponible qu’avec des blocs DieselRenault Maroc. Tél. : 05 22 54 82 00. www.renault.ma

LE CHAT DOPÉ

La voiture de série la plus rapide et la plus puissante jamais construite par Jaguar vient de débarquer sur nos routes. Il s’agit du XKR-S, coupé à l’identité

sportive plus que revendiquée. La chose est visible sur son look qui, affublé d’un bouclier über-agressif, d’un capot percé et de moult appendices aérodynamiques, transfi gure sa ligne originelle de coupé embourgeoisé. Des promesses esthétiques largement tenues par la partie mécanique, avec le V8 5.0 l compressé dont la puissance culmine à 550 ch. Ajoutez-y un châssis spécialement retravaillé, et vous obtenez des chiffres pour le moins éloquents : le 0 à 100 km/h est expédié en 4,2 secondes, et une vitesse de pointe est “limitée” à 300 km/h. Jaguar Maroc. Tél. : 05 22 48 17 18. www.jaguar.fr

SÉRIE DE TROIS

La nouvelle génération de la BMW Série 3 est sur les starting-blocks, parée pour une commercialisation au Maroc durant le printemps 2012. À l’exception

d’un visage inédit, ses lignes de dépayseront pas les fans de l’hélice bleue. En revanche, les nouveautés sont légion sur le plan de la technologie embarquée, avec nombre d’éléments empruntés à la grande sœur Série 5. Idem côté motorisations, avec l’arrivée de blocs essence et Diesel toujours plus puissants, mais moins gourmands en carburant. À découvrir au prochain Salon Auto Expo.

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Hicham Smyej

Avec l’Evoque, Range Rover redistribue les cartes sur le marché des SUV compacts Premium. Alliant raffi nement intérieur, esthétique avant-gardiste et capacités tout-terrain, il a tout du best-seller annoncé.

DANDYBRITISH

AUTOMOBILE

P our beaucoup d’esthètes, amateurs de belles carrosseries, les SUV appartiennent à une caste automobile inférieure, dénuée de noblesse et d’élégance. Un jugement sévère, qu’il

faudra surtout réviser depuis la naissance du Range Rover Evoque. En effet, jamais la plastique d’un véhicule haut sur pattes n’a autant fait l’unanimité. À la distinction des Range Rover et Range Rover Sport, le nouveau venu ajoute des lignes bien plus dynamiques, débarrassées des gimmicks des 4x4 : profi l tendu, hauteur modérée, phares effi lés et calandre ostentatoire. Incontestablement, il y aura un avant et un après Evoque chez les SUV compacts.Moins originale, la présentation intérieure est cependant une réussite, mimant le raffi nement typique de la marque tout en affi chant un style propre, plus moderne et “tendance”. Selon les niveaux de fi nition (Pure, Prestige et Dynamic), la dotation en équipements est particulièrement complète et les possibilités de

personnalisation très poussées. Au chapitre mécanique, l’Evoque cible une certaine polyvalence : s’établir en vrai 4x4 routier, sans pour autant renier son ADN de franchisseur. Pari tenu, grâce à un accastillage sans compromis, comprenant une garde au sol élevée, la transmission intégrale permanente et une foule d’aides à la conduite en off-road. Côté motorisation, un unique bloc a été retenu par l’importateur marocain. Il s’agit du récent 2.2 l Diesel, partagé avec la Jaguar XF. Sous le capot de l’Evoque, il est “dégonfl é” à 150 ch, qui ne sont pas de trop pour mouvoir la 1,6 tonne de l’engin. La version 190 ch comme le 2.0 essence turbo de 240 ch sont disponibles sur commande.Et le prix ? En bon SUV Premium, l’Evoque ne brade pas ses charmes. Mais en démarrant ses tarifs à 460 000 DH, le Britannique se pose en redoutable prétendant dans son segment. Les Audi Q3 et BMW X1 ont du souci à se faire…

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Doublepersonnalité

L’Evoque est disponible en deux carrosseries : le Coupé,

à la silhouette sportive affi rmée, et le 5 portes

(ci-contre), doté de lignes à peine plus conventionnelles.

Dans les deux cas, l’espace habitable et le volume du

coffre ne changent pas.

BeautéintérieureÀ son look extérieur dévastateur, le Baby Range ajoute un intérieur au raffi nement digne de son blason. Selon les versions, la dotation en équipements va du complet au pléthorique.À condition de mettre la main au portefeuille, bien sûr.

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AUTO

PLAISIRS URBAINS

O n ne le répètera jamais assez : la taille ne compte pas ! L’adage

populaire, souvent cité dans les sujets grivois, vaut aussi pour l’espèce automobile. En effet, il n’est guère besoin de rouler dans un rutilant coupé sportif au prix exorbitant, ni de prendre le volant d’une grosse berline bodybuildée pour goûter aux plaisirs de la conduite. L’argument trouve encore plus de force lorsqu’il s’agit de se farcir au quotidien un parcours urbain encombré et de slalomer dans le fl ot stressant d’une circulation congestionnée. C’est là, encore plus qu’ailleurs, que les petits formats reprennent l’avantage et que les centimètres en trop

deviennent le pire des handicaps. Dans ces conditions, pourquoi ne pas craquer, si votre budget l’autorise, pour une seconde voiture aux dimensions moins généreuses ?On entend d’ici maugréer quelques rabat-joies, balayant d’un revers de la main tout compromis sur le confort et la vigueur de leur compagne à quatre roues, encore moins sur le prestige de son blason.Qu’à cela ne tienne ! Le marché

automobile marocain regorge de voitures au gabarit contenu, qui ne sacrifi ent pour autant ni au bien-être de leurs passagers, ni au plaisir de conduite. Le plus souvent, il s’agit de citadines ou de moyennes compactes ouvrant les gammes des constructeurs Premium, qui s’évertuent à conserver l’identité et les gènes de leurs aînées tout en s’affi chant à des tarifs bien plus raisonnables. Plus rarement, ce sont plutôt des modèles de niche

confectionnés pour des questions d’image par des marques généralistes et dotés d’un équipement plus conséquent et de motorisations plus puissantes. Dans les deux cas, et comme le montre la sélection de modèles qui suit, le plaisir de conduite est à coup sûr au rendez-vous.Et avec un peu de chance, elles pourraient même vous faire oublier votre grande berline,qui resterait ainsi sagement remisée dans son garage.

En ville, où les centimètres sont souvent un handicap, pourquoi ne pas troquer son habituelle berline contre une compacte ou une citadine ? Surtout si ces dernières ne font pas de compromis en matière d’agrément de conduite. Sélection d’une poignée de voitures au gabarit mini, délivrant une maxi-dose de plaisir.

Marwane Zakaria

ALFA ROMEO MITOCHARMES LATINSDans l’ADN de la marque au “Biscione”, deux chromosomes sont vitaux : l’esthétique recherchée et le tempérament sportif. La plus petite des Alfa Romeo ne déroge pas cette règle génétique. Avec ses lignes rebondies, inspirées de celles de la

supercar maison, la 8C Competizione, la MiTo ne manque certainement pas de charme. Côté sportivité, il faudra en revanche éviter la version d’entrée de gamme, plutôt indolente. Les plus exigeants jetteront même leur dévolu sur la version Quadrifoglio Verde, habillée comme une voiture de compet’ et forte de 170 chevaux. En voilà une Latine au cœur chaud !

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VOLVO C30TOP MODEL SUÉDOISDepuis son relifting, la Volvo C30 arbore un visage plus

agressif et des atours encore plus sexy, qui bonifi ent ses airs de petit coupé. Ce plumage est encore plus expressif une fois doté du programme “tuning”

maison, disponible sur commande. De quoi séduire l’automobiliste à la recherche

d’une compacte sûre, confortable et à la fi abilité

éprouvée, qui plus est dotée d’un blason prestigieux. Seul

petit regret : les versions commercialisées sur notre marché se contentent de

motorisations à la puissance correcte, mais sans plus.

MINI COUPÉSPORTIVE DE POCHE

Dans sa nouvelle version Coupé, la Mini pousse à son paroxysme son image de petite sportive, s’habillant d’une robe suggestive à

souhait… tout en abandonnant sa banquette arrière.La métamorphose de

transformation ne se limitepas à la carrosserie : les

suspensions ont été raffermies, la rigidité accrue et seulesles motorisations les plus

puissantes trouvent place sous son capot. Nous votons pour la version John Cooper Works et ses 211 ch, qui transforment la plus chic des citadines en

véritable bombinette.

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JOUETS DE L’HOMME

MAROC

B lackBerry se décide enfi n à entrer dans la bataille des smartphones 100 % tactiles. Son

arme se nomme Torch 9860, premier produit de la marque canadienne à abandonner le fameux clavier physique qui a fait sa réputation, la rédaction d’e-mails et de SMS se faisant désormais via un clavier virtuel. Les inconditionnels pesteront, alors que les réfractaires aux mini-touches pourront enfi n toucher la messagerie BBM du bout des doigts. L’écran tactile de 3,5 pouces s’accompagne d’une nouvelle interface spécialement adaptée, et permet au Torch 9860 de briller sur le plan du multimédia et de la navigation Internet. Verdict : un BB un peu moins pro, et un peu plus mainstream. BlackBerry Torch 9860, bientôt chez

Maroc Telecom, Meditel et Inwi.

BB SANSLES BOUTONS

UNE POUR TOUTESEntre la télé, le récepteur satellite, le lecteur DVD et la chaîne hi-fi , vous ne supportez plus l’amoncellement des télécommandes sur votre table de salon ? Pas de panique ! La solution pourrait être cette télécommande universelle signée Philips. Capable de commander jusqu’à 8 appareils sans avoir besoin de la moindre confi guration, elle fait également preuve d’une belle ergonomie grâce à son écran LCD tactile et sa molette rotative. Revers de la médaille : elle ne va pas calmer vos envies de zapping frénétique.Philips Prestigo SRU9600, 1 119 DH, chezLe Tangérois. www.philips.ma

STATION NOMADE !Les stations d’accueil pour iPod et iPhone sont légion, mais rares sont celles à offrir les joies de la mobilité. C’est la mission que s’assigne le Harman Kardon Go+Play II, dont les performances sont plus faciles à apprécier que le patronyme. Fonctionnant sous batterie ou sur secteur et doté de quatre haut-parleurs, il ne se contente pas de fournir un son de qualité, mais il est même capable de diffuser photos et vidéos sur votre téléviseur. Et pour ne rien gâcher, c’est un petit chef-d’œuvre de design. Ou comment parader en ghetto blaster sans avoir l’air ringard.Harman Kardon Go+Play II. 3 900 DH, chezles distributeurs agréés.

C e curieux cube noir aux angles biseautés, tout droit sorti d’une BD de science-fi ction, est ce qu’on appelle une “passerelle multimédia”. Comprenez : un boîtier qui permet de transmettre tout ce que votre

ordinateur ou disque dur compte comme musique, photos et vidéos sur l’écran de votre télé. Si elle n’est pas le seul appareil du marché à rendre ce service, la D-Link Boxee Box a la particularité de le faire avec un certain talent. D’abord grâce à ses multiples possibilités de connexion (WiFi, Ethernet, USB, RCA, HDMI), mais aussi par sa capacité à lire pratiquement tous les formats multimédia existant sur terre. Mieux encore, cette “boîte noire” dispose de son propre navigateur Internet et se charge de cataloguer automatiquement vos vidéothèque et discothèque en y apposant les affi ches des fi lms et les pochettes des disques. Que demander de plus ? Peut-être qu’elle apprenne à préparer du pop corn…D-Link Boxee Box.

2 290 DH, chez

Microchoix. www.

microchoix.ma.

C’EST DANS LA BOÎTE

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L es fabricants d’ordinateurs semblent l’avoir oublié, mais les laptops ne sont pas obligés d’arborer une robe noire ou grise. Il y a heureusement quelques exceptions à cette déprimante règle, comme chez Sony, qui commercialise

une gamme d’ordinateurs portables aux coloris acidulés, allant du plus exubérant au plus discret. De quoi égayer vos séances de travail, sans pour autant mégoter sur la performance, puisque la gamme Sony Vaio E-Series arbore un CV technique plus qu’honorable : écran TFT 14 pouces, processeurs Intel Core i3 2.4 GHz, mémoire

RAM de 4 Go, disque dur d’une capacité de 500 Go, connectique Wi-Fi et Bluetooth… À moins de bosser dans l’industrie de la mode, on vous déconseille cependant les versions vert citron ou orange fl uo.Sony Vaio E-Series, à partir

de 10 800 DH, chez les

revendeurs agréés.

PC À EMPORTEREncore une nouvelle tablette tactile sur le marché ? Oui, mais non ! Car nous sommes en présence d’un véritable PC, emballé dans une tenue de tablette 8,9 pouces. Comme un PC, l’Archos 9 embarque un processeur Intel Atom 1.2 Ghz, 1 Go de mémoire RAM, un disque dur de 60 Go (ou 32 Go SSD) et tourne sous Windows 7. Comme un PC, il est équipé d’un micro intégré, d’une webcam, de deux haut-parleurs et d’une connectique complète (Ethernet, USB, WiFi, Bluetooth…). Mais à la différence d’un PC, il ne pèse que 800 g.Archos 9 PC Tablet 8,9”, à partir de 4500 DH, dans les magasins spécialisés. 3190 DH

LE SON DES SIXTIESMarshall, vous connaissez ? Oui, c’est la fameuse marque d’amplis pour guitare, popularisée par une fl opée de rockers des années 60. Désormais, vous pouvez écouter leurs disques sur un casque audio estampillé du même label. Effi cace et confortable, ce dernier séduit surtout par ses airs rétro, avec son design vintage et son emballage en carton brut. On aime !Marshall Major, 1 200 DH. Chez les revendeurs agréés.

PC À EMPORORORORRORORORRO TETETETETETETETEEETETETT RRRRRRRRRRRRREnncocooorererere uuu unenenene nnn nououououuvevevevev lllllllllle tablettet taca tit lelelee sss surururur llll leeee marché ? Oui, mais non ! Car nous

S ony Ericsson continue à étendre sa gamme de Smartphones Xperia, tournant

sous le système Android, qui compte aujourd’hui près d’une dizaine de modèles. Dans cette famille, le rôle du top model échoit au Xperia Arc qui, comme son nom l’indique, se distingue par un profi l courbé aussi inhabituel qu’ergonomique et un design très épuré. Pour le reste, on retrouve une fi che technique aux petits oignons, comprenant un très bel écran 4,2 pouces, un appareil photo 8 mégapixels et une interface utilisateur spécifi que toujours aussi pratique. Eh oui, il n’y a pas que l’iPhone dans la vie !Sony Ericsson Arc, à partir de 3 190 DH

avec abonnement de 24 mois, chez

Méditel. www.sonyericsson.ma.

LE FIN DU FIN

Régime minceurAvec 8,7 mm d’épaisseur, le Sony Ericsson

Xperia Arc est l’un des smartphones les plus fi ns du marché. Une caractéristique qui lui permet de se glisser aisément dans une poche de veste, mais qui a aussi offert aux designers maison l’opportunité de lui offrir cette silhouette arquée, qui le rend si agréable à tenir en main.

1 Fin, mais costaud !Aussi fi n soit-il, ce smartphone

en a vraiment sous le capot : processeur Snapdragon 1 GHz, 512 Mo de RAM, jusqu’à 32 Go de mémoire externe, aGPS, enregistrement vidéo haute défi nition, stabilisateur d’image, port HDMI… On peut même passer des coups de fi l avec !

2

TECHNICOLOR

sson

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On l’entend avant de la voir, on la goûte des oreilles car ce feule-ment rauque totalement

inimitable est une ode à la conduite passion. La Ducati n’est pas une moto comme les autres, c’est une machine de course utilisable sur route ouverte, dont chaque composant est monté à la main par des fous de moto qui n’échangeraient leur place pour rien au monde. C’est de ce talent tout italien de faire des motos plaisir qu’est né un mythe motocycliste. L’art est au service de la technique et la technique doit sublimer l’Homme. Dans l’univers horloger et en particulier chez Tudor, les horlogers partagent ces mêmes valeurs. Les montres de la marque ont pour seul objectif d’être mécanique-ment abouties pour distinguer leur propriétaire et révéler ses goûts.

DESTINS PARALLÈLES

Les affi nités entre Tudor et le monde de la vitesse sur circuit sont bien établies et l’amènent aujourd’hui, après avoir plongé au cœur de l’univers automobile, à s’offrir une escapade dans celui de la moto. Parmi tous les possibles, le choix de Ducati n’est pas le fruit du hasard, mais la somme de points communs imposant presque naturellement le rapprochement. Parmi les concordances de dates, on retiendra que l’enregistrement de la marque Tudor et la création de Ducati ont eu lieu la même année, en 1926. Mais ce n’est pas tout : une visite des ateliers Ducati à Bologne révèle qu’il y règne le même esprit que dans les bâtiments horlogers abritant Tudor. Les horlogers sont, comme les mécaniciens, animés par la même passion pour la précision, la rigueur et le travail bien fait. À bien

y réfl échir, les points communs entre les deux marques sont frappants. Ils vont de la recherche constante de la performance et d’un design original au désir d’exprimer son identité dans la passion de la vitesse et le raffi nement qui sied aux hommes cultivés. L’alliance établie sur la base du “timing partner” a été célébrée récemment par la mise en exergue, au sein de la collection “Fastrider”, d’une pièce commémorant tout spécialement le rapprochement de ces deux univers qui visent la perfection. Les motards le savent, la fi abilité, la souplesse d’emploi et l’incroyable puissance du bicylindre italien appellent la comparaison avec les propriétés reconnues de résistance, de fi abilité et de précision des montres Tudor.

UN PARTENARIAT

HISTORIQUE

D’ailleurs ien des modèles de la marque furent, dès 1952 et comme par hasard, présentés dans les annonces publicitaires de la presse écrite aux poignets de motards. Logique : déjà à cette époque où la moto était encore un engin marginal, l’association semblait aller de soi aux spécialistes du marketing. Mais il faut le dire, au-delà des paddocks et des ateliers, l’œil exercé de l’amateur de ces deux entités mécaniques peut aisément retrouver encore bien d’autres conver-

gences entre elles. Ainsi, vingt ans après leur création, les deux sociétés se sont pleinement réalisées. Quand Ducati lança en 1946 son premier moteur, le “Cucciolo”, la société Montres Tudor S.A. voyait offi ciellement le jour à Genève – prélude au lancement, couronné de succès, du modèle Tudor “Oyster”. Dans les années qui suivirent, les deux structures se sont employées à affi rmer leur personnalité et ont créé des lignes de produits toujours plus typées comme le chronographe “Oysterdate” – ressuscité aujourd’hui sous le nom de “Heritage Chrono”– pour Tudor, et l’emblématique “Monster” chez Ducati. Ces deux produits de type ultra-sportif refl ètent, aux yeux du public d’amateurs l’esprit des deux marques.Des parallèles, il en existe bien d’autres et il est intéressant de retenir celui de 2007 comme l’un des plus éclairants. Cette année-là en effet, Tudor négociait le virage qui l’a menée à sa visibilité actuelle, et Ducati remportait son premier Champion-nat du monde en MotoGP dans la catégorie “Pilotes et Constructeurs”. Grâce à cette lecture des événements passés, on com-prend mieux la logique qui a poussé ces deux maisons de renom à annoncer publiquement leur désir d’entamer une fructueuse et durable collaboration. Les amateurs de belles mécaniques et de nobles trotteuses ne peuvent que s’en féliciter !

HORLOGERIE

Depuis l’été dernier, Tudor est le “timing partner” de Ducati. Ces noces entre la maison horlogère suisseet le constructeur de motos italien ont donné naissance à la Fastrider, une collection de montres sportivesqui porte bien son nom. Pleins gaz !

Par Vincent Daveau

DEUX PASSIONS EN UNE

À bien y réfl échir, les points communs entre les deux marques sont frappants. Ils vont de la recherche de la performance et d’un design original à l’expression d’une identité sportive.

LES HÉROS DE ZÉRO

Nour-Eddine LakhmariYounes Bouab

Ils sont les deux complices de Zéro, le fi lm événement de l’année 2012. Derrière la caméra, Nour-Eddine Lakhmari qui s’apprête à renouveler

le succès du désormais culte Casanegra. Et dans le rôle principal, Younes Bouab, acteur débutant au cinéma et révélation annoncée

de ce fi lm noir qui prend à nouveau Casablanca pour décor. Nous les avons rassemblés pour un entretien à bâtons rompus. Moteur !

Entretien réalisé par Hicham SmyejPhotos : Laurence Laborie

Réalisation et stylisme : Soraya Tadlaoui

L e générique de fi n défi le. On tente de déchiffrer quelques noms dans l’équipe technique, ou encore de retenir le nom de

cette jeune actrice qui nous a tapé dans l’œil. En vain. L’exercice est presque impossible sur l’écran d’un iMac 27 pouces, support sur lequel nous avons eu le privilège de visionner, en avant-avant-première, Zéro, le nouveau fi lm de Nour-Eddine Lakhmari. On aurait aimé le regarder sur une toile tendue, mais on attendra. On aurait aussi aimé vous donner un aperçu de l’histoire, vous raconter quelques scènes marquantes, citer quelques répliques qui “claquent”, mais ce ne sera pas non plus possible. Confi dentialité, secret défense, condition préalable à son visionnage, imposée le plus sérieusement du monde par le réalisateur. On joue le jeu. On peut quand même révéler qu’à l’origine, le fi lm devait être coproduit par une maison française, avec à l’affi che une star

franco-marocaine… fi nalement refusée par Lakhmari. Résultat, Zéro est une production 100 % marocaine, produite par Redouane Bayed et la société Timlif Productions.Mais accord de confi dentialité ou pas, on tient mordicus à mentionner la prestation, tout simplement bluffante de maîtrise et de subtilité, de l’acteur principal. Il s’appelle Younes Bouab. Oui, il est le frère d’Assaâd. Et non, il n’est pas comédien de profession. Zéro est même son premier rôle au cinéma. Avant cela, ce jeune homme avait tâté du théâtre, écrit quelques épisodes de série-télé… et décroché une licence en philosophie. Comment s’est-il alors retrouvé à pratiquement porter Zéro sur ses épaules ? L’histoire est longue. Et aussi belle que la complicité qui unit désormais l’acteur et le réalisateur. Nous avons d’ailleurs décidé de les rassembler à nouveau, pour une interview à deux voix et à bâtons rompus. Silence, ils tournent !

Nour-Eddine : Costume en laine CORNELIANI chez STUDIO 14. Chemise en coton HUGO BOSS. Cravate en soie imprimée MEHDI QOTBI.

Younes : Chemise à liseré frangé en popeline de coton, pantalon ample en toile de coton avec revers “gritty”, DIOR. Bonnet vintage.

122 L’OFFICIEL HOMMES MAROC

H ollywood n’a pas attendu les fi lms de guerre au Moyen-Orient ou la construction des studios de

Ouarzazate pour s’intéresser au Maroc. Dès les années 30, le lointain et mystérieux empire chérifi en avait suscité la curiosité et nourri les fantasmes d’une industrie en quête de décors exotiques pour situer ses produits. Mais comme ce fut le cas pour d’autres contrées orientales, cet intérêt s’est toujours refl été par un curieux mélange de fascination et de condescendance. En effet, chaque fois qu’il s’est aventuré à décrire le “plus beau pays du monde”, le cinéma américain s’est mué en une véritable fabrique d’images pittoresques et de clichés grossiers. Des dromadaires traversant d’interminables déserts, de somptueux palais sortis des Mille et une Nuits, des princes aussi cruels que lubriques, de perfi des assassins tapis dans des ruelles sombres, des bédouins baragouinant une langue incompréhensible supposée être de l’arabe… et la liste est longue. À telle enseigne que les fi lms des années 30 et 40 permettaient davantage de comprendre la vision du monde dominante aux États-Unis plutôt que de découvrir le Maroc du début du siècle. Comment pouvaient-ils le faire puisque, à l’image du célèbre Casablanca, l’écrasante majorité de ces fi lms a été tournée en studio, et non pas en terre marocaine. Mieux encore, pour des productions dépourvues de toute velléité documentaire, scénaristes et réalisateurs n’ont fait que piocher dans l’imaginaire ambiant pour esquisser leur vision de ce pays.

UN ERSATZ DES MILLE

ET UNE NUITS

Pour nombre de fi lms américains du début du siècle dernier, le Maroc n’était qu’une vague contrée lointaine, faisant partie d’un Orient

fi ctif, bien que son nom en arabe, Al Maghrib, désigne son exact opposé géographique. L’empire chérifi en avec ses sultans, ses vizirs, sa culture ancestrale et ses médinas, décrit par des voyageurs américains du début du siècle, ne pouvait qu’exciter l’imagination des cinéastes et des studios d’Hollywood, leur évoquant un royaume enchanté, copie “en taille réelle” de ceux des Mille et une Nuits. Déjà en 1918, Bound in Morocco décrivait un univers pittoresque, où Douglas Fairbanks, superstar du cinéma muet américain, incarnait le rôle récurrent de valeureux aventurier, se portant au secours d’une jeune fi lle qu’un affreux homme de pouvoir veut enfermer dans son harem. Dans les fi lms, nombreux, qui reprenaient cette même recette, les villes marocaines rappelaient plutôt Baghdad ou Damas, et les décors

naturels ressemblaient aux déserts de la péninsule arabique. Dans Road to Morocco, comédie populaire sortie en 1942, deux marins (Bing Crosby et Bop Hope) échouent sur les côtes marocaines après la destruction de leur navire, et traversent le pays à dos de dromadaire, pour rallier une ville dont l’architecture évoque les contes de fées orientaux. L’un des deux marins s’entiche d’une princesse convoitée par Moulay Kassim, un émir rustre et brutal (incarné par Anthony Quinn). Les Marx Brothers, célèbre fratrie du théâtre et du cinéma américain, recyclent également des stéréotypes orientaux dans leur comédie A Night in Casablanca, sortie en 1949.

Sur un fond d’histoire d’espionnage décalée, les Marx Brothers se déplacent dans la ville blanche à dos de chameaux qui font offi ce de taxis. Et bien évidemment, il y eut aussi Casablanca, le fameux mélo sentimental qui rendit cette ville, ou plutôt une version imaginaire de cette ville, célèbre à travers le monde. Pourtant, ni Humphrey Bogart, ni Ingrid Bergman, ni aucune équipe technique ne fi t le déplacement dans le royaume chérifi en pour les besoins de ce fi lm… entièrement tourné en studio.

UN IMAGINAIRE COLONIAL

Bien que les États-Unis n’aient pas été une puissance coloniale, l’imaginaire du cinéma hollywoodien des années 30 et 40 était de nature colonialiste, refl étant sans ambages le sentiment de supériorité de “l’Homme blanc”

sur les autres civilisations. Ainsi, dans des fi lms de cette période, le Marocain est présenté d’une part comme un être primaire, inculte et dénué de tout raffi nement, et de l’autre souvent vil et détestable, sinon grotesque et pas très futé. Dans Outpost in Morocco, réalisé en 1949, le seul autochtone visible (joué par un acteur américain grimé) est un personnage de soldat loufoque et exubérant, mais surtout loyal à son supérieur français, et affublé du très exotique nom de “Bamboula”. Autre constante, la présence occidentale au Maroc est invariablement présentée comme naturelle, allant de soi. À aucun moment, la légitimité de cette présence n’est questionnée,

CINÉMA

Depuis les années 30 et 40, le cinéma américain s’était enamouré du Maroc, dont il avait fait la toile de fond de plusieurs productions. Mais il s’agissait d’un Maroc fantasmé, où se mélangent clichés primaires et imaginaire colonial. Moteur !

Texte : Abdellah Tourabi

LE MAROC DANS LES YEUX DE HOLLYWOOD

Chaque fois qu’il s’est aventuré à décrire “le plus beau pays du monde”, le cinéma américain s’est mué en une fabrique d’images pittoresques et de clichés grossiers.

123L’OFFICIEL HOMMES MAROC

Marlene Dietrich dans Cœurs brûlés (1931) de Joseph von Sternberg.

PERSONNALITÉ

LA COURSEDANS TAHAR RAHIM

Après la révélation d’Un prophète, les mauvaises langues attendaient l’évanouissement ou l’implosion de Tahar Rahim. Elles ignoraient que le jeune acteur saurait prendre son temps, pour s’inventer un autre destinque celui de météore...

Texte : David FoenkinosPhotos : Greg Williams

Tahar Rahim porte une chemise en popeline de coton Alain Figaret et une cravate en twill de soie Balenciaga Paris.

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, et nouveau chefdu gouvernement.

134 L’OFFICIEL HOMMES MAROC

Depuis l’annonce de la victoire du Parti de la justice et du développement aux législatives et la nomination de son secrétaire général à la tête du gouvernement, une petite brise de panique caresse les esprits. Beaucoup jugent les ouailles de Benkirane inexpérimentées, en manque de compétences et liberticides. Faut-il vraiment s’inquiéter de l’arrivée au pouvoir des islamistes ? Réponse en 5 points.

Par Abdelbasset Souiri

FAUT-IL AVOIRPEUR DU PJD ?

A u lendemain de la victoire du PJD aux élections législatives, un hebdomadaire casablancais s’est

fendu, en Une, d’un photomontage des deux tours du Twin Center, à Casablanca, affu-blées d’un foulard islamique et d’une barbe. C’est dire si l’arrivée au pouvoir des isla-mistes inquiète une partie de la population marocaine. Et au-delà de la symbolique caricaturale de cette manchette, ce sont là les compétences du parti et ses intentions qui suscitent une certaine méfi ance. Mais est-ce bien justifi é ?

ÉCONOMIE : LE VRAI TESTLe premier sujet sur lequel l’arrivée du PJD aux affaires suscite de l’appréhension est bien celui de l’économie. Déjà, le monde des affaires est prostré dans une attitude attentiste depuis le début du “happening” politique amorcé au printemps dernier, et observe avec angoisse les secousses que connaît la Zone euro, premier partenaire et débouché de l’économie marocaine. Ajoutez-y des fi nances publiques en mauvais état et vous obtenez un cocktail explosif… que le nouveau chef du gouvernement a presque enfl ammé en déclarant, dans sa première sortie télévisée, qu’il n’avait pas de véritable stratégie économique verrouillée. Une erreur de communication dont Benkirane aurait pu se passer. En réalité, il suffi t de scruter le programme électoral de son parti pour y trouver plus que des indices. Principales mesures annoncées : relèvement du SMIC à 3 000 DH et baisse de l’impôt sur les sociétés, surtaxation des produits de luxe et des signes extérieurs de richesse et lutte contre l’évasion et la fraude fi scale.Il n’est pas besoin d’être docteur en sciences économiques pour se rendre compte que ces

mesures, aussi intéressantes soient-elles, seront diffi ciles à mettre en œuvre. Même la séduisante imposition du “bling-bling” bute sur une question simple : à partir de quel seuil peut-on parler de produit de luxe et de signe extérieur de richesse ? Et n’oublions pas que dans tous les cas, le PJD devra, avant de faire passer la moindre loi, négocier avec les différents partis qui composent la majorité gouvernementale.Reste le cas du tourisme, secteur vital pour l’économie marocaine qui pourrait faire les frais du tropisme religieux du gouvernement Benkirane. Sur ce plan, la nomination du ministre du Tourisme sortant Yasser Znagui, comme conseiller royal, est un message on ne peut plus limpide. En clair : le tourisme, pas touche !

DIPLOMATIE : CHASSE GARDÉE DU PALAISLe Maroc est désormais dirigé par un gouvernement (en majorité) islamiste. On imagine bien ce qu’une telle phrase, placée en titre dans un journal étranger, peut faire naître comme idées dans l’imaginaire de lecteurs peu au fait des tenants et aboutissants de la situation politique marocaine. De là à penser que la victoire du PJD écornerait l’image du royaume dans les

capitales européennes ou ailleurs, voire compliquer ses relations avec d’autres pays, il y a un pas que beaucoup ont allègrement franchi. Pourtant, il faut savoir raison garder. D’abord, il faut savoir que depuis sa naissance, le parti islamiste s’est employé à tisser des contacts avec les plus importants partenaires diplomatiques du Maroc, en particulier les États-Unis et l’Union européenne, sans citer les pays du Golfe. Et si tous ne partagent pas leurs inclinaisons politiques, ils considèrent quand même nos islamistes comme des interlocuteurs sérieux et crédibles. Ensuite, il faut savoir que, depuis toujours, la diplomatie marocaine est un pré carré du Palais, qui a toujours étroitement veillé à en tracer et appliquer les orientations. Et même si le portefeuille des Affaires

étrangères est censé sortir du cercle des “ministères de souveraineté”, le choix de son titulaire reste assujetti à l’approbation du roi. Et tout porte à croire que c’est auprès de ce dernier qu’il recevra l’essentiel de ses directives. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le nouveau chef du gouvernement a proposé Nabyl Benabdellah à ce poste : il sait bien que le secrétaire général du PPS et ancien ministre de la Communication jouit d’une image positive auprès du Palais.

POLITIQUE

C’est surtout dans le domaine de la culture que le PJD risque de sévir. Cinéastes,

musiciens et autres artistes devraient se préparer à la bataille.

PHO

TO A

FP

135L’OFFICIEL HOMMES MAROC

Smoking en soie bordé de satin, chemise en coton et

derbies en cuir DIOR. Nœud papillon en soie LANVIN.

Smoking à bordure et liseré de soie LANVIN. Souliers

en cuir à boucles de métal BENSON SHOES.

DR

VERSACE

173L’OFFICIEL HOMMES MAROC

I LOVE… BUSINESS…SOMBRE, SÉRIEUX, VIRIL, CLASSIEUX…

— CARTIER, 4 500 DH —

— CANALI, 1 400 DH —

— DOUCAL’S, 2 200 DH —

— YVES SAINT LAURENT, 4 450 DH —

— PROFUOMO chez CLUB COSTUME, 790 DH —

— J.M. WESTON, 8 570 DH —

— MONTBLANC, 3 488 DH —

— CESARE PACCIOTI chez COROC STUDIO, 4 900 DH —

De haut en bas et de gauche à droite :Richelieus en cuir de veau SMALTO chez STUDIO 14. Chaussure en cuir de veau à double boucle YVES SAINT LAURENT. Richelieus en cuir de veau à bout fl euri CHURCH’S chez STUDIO 14. .

De gauche à droite:Ceintures en cuir

de crocodile PROFUOMO chez CLUB COSTUME,

MONTBLANC et J.M.WESTON.

Boots en cuir lisse J.M.WESTON.

PARFUMS

Ardentes, intenses et envoûtantes, nouvelles ou moins récentes,huit fragrances incendiaires pour réchauffer l’hiver.

Par Hugues RoyPhoto Assia Oualiken

EAUX DE FEU

MYSTÉRIEUXDans son fl acon où le noir est roi Polo Black de Ralph Lauren est un boisé aromatique et sensuel et qui s'ouvre sur des notes modernes de mangue givrée et d'aldéhydes. En cœur, l'armoise argentée fl irte avec l'accord fusant de notes aquatiques. En fond le patchouli noir se mêle au timberol et à la fève tonka. Sexy, mystérieux et délicieusement audacieux…Eau de toilette 75 ml, 640 DH.

SOPHISTIQUÉPas moins de 95 ingrédients entrent dans la composition de ce parfum riche et subtil créé par Chanel en 1981. La myrte et la sauge, la limette et le thym lui donnent une fraîcheur masculine typée. Ensuite, Antæus devient chaud et intense par le patchouli, le santal et le ciste labdanum, que viennent renforcer les notes animales du castoréum et du cuir. Toujours puissant, jamais lassant. Eau de toilette 100 ml, 896 DH.

ARDENTTout de noir vêtu, inspiré de l’Art déco, le fl acon en forme de briquet Zippo évoque l’onyx. Parfum aux notes orientales et boisée, renforcées par l'anis et les citrons de Sicile puis liées par un soupçon de patchouli d'Indonésie, Attitude Extrême d'Armani est une senteur chaude, sensuelle et masculine. Une essence complexe et profonde, qui ne manque pas de style. Eau de parfum 75 ml, 787 DH.

ANIMALIntense au masculin, cette eau de parfum, version revisitée de Guerlain Homme, a gagné en sensualité et profondeur. La composition est dominée par la dualité animal/homme. Les notes de tête sont des arômes de menthe, de rhubarbe et de rhum. Le cœur est un bouquet fl oral fait de géranium. Quant au fl acon, ses parois de verre fumé accentuent son pouvoir d’attraction animale.Eau de toilette 80 ml, 1 007 DH.

AUDACIEUXVolet le plus hardi de la trilogie Dior Homme, Dior Homme Intense est une eau de parfum pour le soir, sophistiquée et sensuelle. Le cœur d'iris, signature de la ligne, est ici sublimé par les accents subtilement musqués de la graine d'hibiscus, tandis que le cèdre de Virginie et le vétiver forment un accord de bois précieux, masculin et raffi né. Eau de parfum 100 ml, 895 DH.

IL ET ELLEAbolition des codes et mélange des genres signent Gaultier 2, le parfum unisexe de Jean Paul Gaultier. Entre une tête sucrée tout en amande douce, amaretto, macaron, fl eur d’oranger et des notes de fond, plus ambrées, poudrées et cuirées apparaît un accord oriental fl oral et gourmand. En résumé, une fragrance chaude et sensuelle, qui réunit le masculin et le féminin. Eau de toilette 120 ml, 983 DH.

ÉNIGMATIQUEPi est un parfum qui se révèle et s'affi rme au fi l du temps. Après quelques notes de tête pétillantes (mandarine), aromatiques (pin, estragon, basilic) et vertes (galbanum, néroli), l’accord oriental s’étale de tout son poids, déversant sa vanille crémeuse, son benjoin suave, sa fève tonka aux effl uves de tabac blond et d’amande. Magnétique et sensuel.Eau de toilette 100 ml, 813 DH.

MYSTÉRIEUXLignes franches et volumes opulents, dès le premier regard, le fl acon d'Hypnôse Homme évoque une masculinité puissante et mystérieuse.Parfum de contraste et d’équilibre, la lavande fraîche y fuse sous la menthe, la mandarine de Calabre, la cardamome de Chine avant que le patchouli d’Indonésie ne se mêle à la sensualité subtile des muscs et des ambres.Eau de toilette 75 ml, 705 DH.

BEAUTÉ

LA TROUSSE DE… KARIM SAÏDI

1 - UN SOIN CAPILLAIRE“Les cheveux ont souvent tendance à être négligés par les hommes. Quand je voyage dans les pays chauds, j'utilise l'huile capillaire de ma femme. Elle protège et nourrit les cheveux sans les graisser.” Huile de Palme 100 % Bio, Leonor Greyl, 317 DH.

2 - UNE MOUSSE DE RASAGE “Très effi cace contre la peau de

crocodile, c’est une mousse qui fait double emploi : soin et rasage.” Mousse de rasage anti-feu du rasoir, Shiseido Men, 320 DH.

3 - UN PARFUM“Une tuerie. Son odeur est subtile et enivrante. Une eau de parfum boisée qui fait se tourner les femmes sur son passage.” Terre d'Hermès, d’Hermès, eau de parfum 75 ml, 792 DH.

4 -UN GEL ANTICERNES"Un roll-on très pratique qui estompe les cernes et décongestionne les poches, en deux temps trois mouvements.” Gel Yeux Anti-Fatigue, Clinique Homme, 297 DH.

5 UN SOIN DE JOUR“Il porte bien son nom ! Inutile donc d’en mettre deux couches.” Soin Hydratant Maximum, Clinique Homme, 392 DH.

6 - UN DÉODORANT“Il est important d’être bien “armé”. Celui-ci ne laisse aucune trace et surtout assure une protection longue durée utile quand on tourne !” Déodorant Bille Antiperspirant, Clinique Homme, 202 DH.

Trousse de toilette en toile et

cuir, Cerruti 1881, 5 900 DH.

Par Soraya Tadlaoui Photo Assia Oualiken

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Révélé en 2005 par Munich, de Steven Spielberg, confi rmé par Djinns de Hugues et Sandra Martin, le jeune acteur poursuit son ascension avec Road Nine, prochainement dans les salles.Pour L'Offi ciel Hommes Maroc, il révèle les produits et les soins qu’il embarque en tournage.