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Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 DES Écrivains n° 20 décembre 2009 - juin 2010 PrintemPs du livre lire en vendée L es Prix de Vendée à montaigu du 9 au 12 avril Échos musées spécial bande dessinée en vendée : les enfants de Benjamin abonnez-vous pour 5 €

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DES Écrivains

n° 20 décembre 2009 - juin 2010

PrintemPs du livre

lire en vendée

Les Prix

de Vendée

à montaigu

du 9 au 12 avril

Échos muséesspécial bande dessinée en vendée : les enfants de Benjamin

abonnez-vous

pour 5 €

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L’événement de l’année, c’est finalementpour nous la création d’une association pour la mémoire de Jean Huguet

Cette association s’est créée à l’initiative de Madame Huguet, Geneviève, de son neveu, Roger Lescop, et de tout un groupe d’amis fidèles.

Elle a pour siège la Maison Chaumoise, 12, rue du Moulin aux Sables d’Olonne. Elle s’est officiel-lement constituée le 4 juillet 2009, compte déjà plus de 145 membres et a réalisé de nombreuses images pour un DVD du souvenir à paraître en 2011.

Elle a publié son premier bulletin d’informa-tion trimestriel, L’aile de la Mémoire, lancé les bases d’un prix Jean Huguet, concours de nouvelles sur le thème « Racontez-nous la mer » et projette l’orga-nisation de « cafés littéraires ».

Une manifestation s’est déroulée à la salle des fêtes de La Chaume le 13 novembre ; les premières images du DVD y ont été dévoilées.

La société des écrivains de Vendée s’associe de tout cœur aux initiatives des Amis de Jean Huguet et lui prêtera tous les concours qu’elle sera en mesure de lui apporter. Jean est l’un des premiers fonda-teurs des Écrivains de Vendée avec Joseph Rouillé.

Longue vie donc aux Amis de Jean Huguet !

Notre association se mobilise actuellement aussi pour notre prix, qui sera maintenant double. Le Crédit Mutuel Océan souhaite en effet nous accom-pagner concrètement lors de cette action.

Nous ne manquions pas d’œuvres dignes du Prix ; la qualité est toujours au rendez-vous. Vous jugerez vous-mêmes en lisant comme nous tous les auteurs sélectionnés.

Le Refuge de Grasla se mobilise lui aussi pour un livre de contes à paraître en juillet 2010 et un autre concours est lancé à cet effet (voir infra).

Enfin, nous participons maintenant mensuelle-ment à l’émission « Prise Directe » de RCF Vendée animée par René Moniot-Beaumont, de la Maison des écrivains de la Mer, sur l’actualité littéraire de la Vendée.

Les Amis de l’Historial de la Vendée viennent dans ce numéro apporter leur concours axé sur les éditions de la Conservation des Musées et une approche approfondie de Serge Perrotin sur la bande dessinée vendéenne à l’occasion de l’exposi-tion Benjamin Rabier à l’Historial.

C’est donc aussi un nouveau départ pour les publications de cette association.

N’hésitez pas à nous faire part de vos rencontres et de toute initiative cherchant à promouvoir les lettres vendéennes.

Bonne lecture et bonne année 2010 !

La Rédaction

2 Éditorial

3 les Prix des écrivains de vendée

4 louis CHevalier, professeur au Collège de France

5 les salons

9 la vendée en gaspésie

10 un peu d’histoire

11 « Échos-musées » Historial

13 la bande dessinée en vendée

23 de la peinture à l’écriture

24 ronsard en vendée

27 nos sélections

33 autres parutions

35 les écrivains de la mer

sommaire

Éditorial

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Le dernier Canassonmarcel greletÉditions Cheminements, 350 p., 18 €

À son retour de la Guerre de 14, Fernand ne retrouve plus rien de sa jeunesse. Son frère et sa mère ont laissé un grand vide dans sa vie et dans son cœur. Il quitte sa

ferme pour s’installer à La Roche-sur-Yon chez Forget, comme charretier-livreur de marchandises. Toute sa vie les chevaux seront sa compagnie et incarneront une certaine conception du travail. Après l’autre guerre, les camions remplaceront les animaux de trait. Fernand sera le conducteur du dernier canasson yonnais, à la fois fier et contraint par un ancrage dans la tradition dont il ne se départit jamais. Une belle évocation d’une période disparue. A.P.

333333

Les prix des écrivains de Vendée

Aux portes des Olonnes

France duclosGeste éditions, 416 p., 23 €

L’Angélique si pimentoJoseph violleauÉditions Amalthée, 240 p., 18 €

Les chants de la lune noire. Là où voyagent les feux du ciel (tome 3)Yves BulteauSeuil, 248 p., 10 €

Le maître et le violoncelleanne H. tallec

Éditions J.C. Lattès, 300 p., 19 €

Prix des Écrivains de Vendée

Prix Crédit Mutuel Océandes Écrivains de Vendée

Nous avions fait notre marché dans les sélections de notre dernier numéro de Lire en Vendée ; nous avi-ons repris quatre titres et trouvé le dernier parmi ceux reçus depuis : Le Dernier Canasson de Marcel Grelet.

L’heureuse initiative du Crédit Mutuel Océan, conjuguée à celles du Conseil Général de la Vendée, du Conseil Régional des Pays de Loire et de notre sponsor l’Imprimerie Offset’5, nous permet de cou-ronner deux livres qui ont, avec les trois autres, suscité bien des échanges passionnés lors de notre jury le 2 décembre à la Brasserie Le Clemenceau. Les palmes reviennent donc à un auteur prolifique (sous divers pseudonymes), chevronné, et à un premier roman.

Des membres éminents de notre jury regrettent que les lauréats n’aient pas été publiés par des éditeurs vendéens. Les autres aussi, mais ils sont heureux que des vendéens de souche ou d’adoption aient réussi à

trouver à la Capitale une oreille attentive à leur talent : déjà tout de même une première consécration.

Moralité : oubliez la crise, la grippe et le crachin, vous avez deux livres à lire avant la fin de la semaine, trois autres à suivre et le reste de nos sélections avant la parution de notre prochain numéro.

Nous vous laissons donc redécouvrir les Prix, deux romans qui avaient suscité l’enthousiasme d’Yves Viol-lier dans notre précédent numéro.

Deux livres qui sortent des sentiers battus et font honneur à la littérature et à la Vendée.

Merci, Yves,Merci, Anne,nous garderons vos livres !

Le jury

Les autres nominés :

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louis Chevalier, professeur au Collège de FranceHomme de lettres et de sciences, historien et sociologue, il fut une figure emblématique de la sociologie des temps contemporains.

L’Aiguillon-sur-Mer est un vil-lage du littoral atlantique du sud vendéen, riche de ses cultivateurs, de ses marins, de son port, à la fois fluvial et maritime.

Il y aurait bien d’autres richesses à signaler, mais nous évoquons aujourd’hui, Louis Chevalier, per-sonnage d’exception.

Né en 1911 à l’Aiguillon-sur-Mer, c’est le fils d’un marchand de charbon, le petit-fils d’un marchand de grains. L’origine de sa famille n’était pas aiguillonnaise. En ses veines coulait du sang anglais et du sang breton, avec des apports plus loin-tains. De brillantes études lui ouvrirent les chaires les plus prestigieuses des universités françaises. Il enseigna à l’Institut d’Études Politiques de Paris sur le thème Cinéma et civilisation.

Il assura, durant de nombreuses années, un cours d’Histoire du XXème siècle. Au Collège de France ses recherches et son enseignement portaient sur le thème Histoire et structures sociales de Paris et de la région pari-sienne. Il a toujours gardé attache et affection pour L’Aiguillon, comme il l’affirmait dans la préface don-née à Hervé Louboutin pour son ouvrage LE PUY DU FOU : « L’Aiguillon-sur-Mer, mon village natal où je cherche tous les ans l’inspiration de l’Océan et des dunes. » Il s’éteignit en 2001.

Un de ses ouvrages nous fournit le sujet de cette chronique : LES RELAIS DE MER, paru en 1983, il y a donc plus de 25 ans. Il y évoque la vie et l’évolu-tion de ce petit village vendéen, où le monde agricole côtoie une population de marins, modeste, mais plus évoluée. Nous avons eu alors l’honneur de le rencon-trer. Il rayonnait de bonheur quand il parlait de la Vendée et surtout de L’Aiguillon.

Le sous-titre est expressif quant au sujet de l’ou-vrage : « Un village de la côte vendéenne de la veille de la guerre de 14 aux lendemains de la deuxième guerre mondiale ».

En sociologue, l’auteur nous décrit, avec réalisme et parfois un brin d’humour, ce qu’il a vécu étant jeune, et observé autour de lui durant ses études et quand il revenait pour quelques vacances. Souvenirs fami-liaux, avec le départ à la guerre de son père en 14, les visites au front avec sa mère, sa vie scolaire, les petits riens des habitants de « la venelle », où habitaient ses parents ; en observateur de la vie sociale, il souligne

les us et coutumes de l’entre deux-guerres, pouvant faire des comparaisons avec ce qu’il a découvert, étant étudiant, puis professeur, dans les ouvrages d’écrivains plus anciens.

Louis Chevalier évoque aussi les aventures de la jeunesse du village d’alors, avec une remarque particu-lière pour une certaine Mimi, jeune fille élevée par une mère et une grand-mère captatrices.

L’ouvrage possède aussi une autre richesse, l’analyse d’une société qu’il a vu évoluer durant 80 ans, avec deux événements majeurs, les deux guerres mondiales.

Autre intérêt encore de ce travail de plus de 450 pages, les figures que l’on découvre au cours des cha-pitres, celle de Couzinet, l’instituteur, père d’Emile Couzinet, l’avionneur, ou de Girardeau, ce vendéen professeur à Polytechnique, l’abbé Poirier, curé et futur professeur à l’Université catholique d’Angers, ou le médecin Pigeanne et son rôle sous l’Occupation.

Pour mieux saisir l’écriture de Louis Chevalier et sa manière de présenter ses remarques, voici quelques citations prises dans cet ouvrage.

Parlant des deux aspects de L’Aiguillon, Louis Chevalier écrit : Considérées sur une centaine d’années, rares sont les familles où l’on ne trouve, pour une même époque, des branches exclusivement maritimes, d’autres qui s’adonnaient à la fois aux travaux de la terre et de la mer, à la culture des champs et à celle des vases, d’autres enfin qui passent brutalement de la terre à la mer, beau-coup plus rarement, presque jamais de la mer à la terre. (page 30)

Évoquant la population de cette région de L’Ai-guillon-sur-Mer, il note : Comme les relais, le terreau humain n’a guère changé : la plupart des familles dont il vient d’être question sont celles-là mêmes que nous retrou-vons un siècle et demi plus tard dans ce livre. Quant aux caractères de cette population, ils s’apparentent à ceux des relais eux-mêmes et s’expliquent en partie par eux. En somme, ces relais qui désignent les pays ne sont pas loin de désigner aussi les hommes. (page 27)

Guy Perraudeau

Louis Chevalier : LES RELAIS DE MER Éditions Fayard - 1883 - 456 p.Parmi ses travaux scientifiques, on remarque, parmi tant

d’autres études :Histoire de la nuit parisienne -1940-1960. Éditions Fayard, 1982.

Mémoire

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Affluence record cette année encore à Grasla, le dimanche, après que la pluie ait chassé les inconditionnels du samedi.

Claude Mercier, conteur errant

le salon du livre vendéen au refuge de grasla

La foule habituelle, dimanche

« Notre premier objectif est de mettre en valeur la Ven-dée par le biais de ces contes originaux (c’est-à-dire écrits pour l’occasion).

...Notre souhait est de réunir vingt à trente textes de

qualité et de créer une synergie autour de ce projet litté-raire ambitieux, avec le soutien du Conseil Général de la Vendée.

Notre deuxième objectif est d’agiter des talents, puis de les révéler.

Créer des liens, se rapproprier son environnement, écrire des histoires, raconter des lieux, faire connaître des hommes au cœur de l’Histoire, favoriser la lecture au sein d’un public familial et mettre en valeur le patrimoine local sera le fil conducteur de notre projet.

Nous reproduisons en encadré les modalités de cet événement qui verra son aboutissement dans une publication à venir lors du prochain Salon du Refuge qui sera donc encore un moment majeur pour l’acti-vité culturelle vendéenne... Jean de Raigniac

Cette édition 2009 a commencé par la douche écossaise redoutée depuis le début de l’aventure.

Maussade le temps, samedi, rares les fidèles, grises les têtes, sombres les mines... et ce fut le déluge, des vagues de hallebardes se sont abattues sur le refuge.

Partis les chalands, partis les auteurs, à la rescousse les bénévoles et les libraires.

En un tour de main tout était rangé, tous étaient trempés.

Le lendemain, au petit jour, le refuge rutilait, les nappes changées, les livres revenus, secs, les auteurs et la foule aussi ; le sourire sous le soleil.

Après les Québécois, c’était au tour des Bourgui-gnons de faire diversion : ils sont venus avec leurs livres, leur barriques, leurs bateleurs et leur bonne humeur, communicative !

La forêt résonne encore de leurs cris, de leurs chants, de leur joie de vivre, du choc de leurs verres, de l’explosion de leurs bouchons, annonciatrice d’un nouvelle explosion de rires. Jean-Pierre Soisson et sa troupe peuvent être fiers...

L’écho des récits des conteurs et des musiciens tam-bourine toujours aussi à nos oreilles. Les conteurs, la nouveauté du millésime, ils ont fait un tabac ; Wilfrid Montassier nous rappelle que la pluie ne les avait pas arrêtés, que les spectateurs étaient suspendus à leurs lèvres...

Ce succès inspire la prochaine innovation de l’équipe de Grasla : un nouveau livre de contes ven-déens pour la prochaine édition.

Un appel est lancé à tous ceux que la plume démange. Nous donnons ici la parole aux organisa-teurs avec un extrait des modalités de ce concours :

Un appel à l’écriture

Salons

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Ces contes visent à donner un nouveau coup de projecteur sur notre département (son histoire, ses mystères, ses cours d’eau, ses forêts, ses hommes, ses pierres, ses animaux, ses plantes, son océan, ses vies !).

En accord avec « Le Refuge de Grasla » et le Conseil Général de la Vendée, GRRR…ART Édi-tions publiera au plus tard en juillet 2010 ce recueil de contes et légendes. Le premier tirage sera de 3000 exemplaires.

…L’action est impérativement située en Vendée.Prendre un territoire, une légende inventée ou

non, un monument, un personnage, un animal, un arbre, une source et narrer son histoire hors du commun, le texte de 2 à 13 pages s’adressera à un public familial.

L’envoi des textes par mail à [email protected] ou [email protected] doit être effectué avant le 20 décembre 2009 et au plus tard le 10 janvier 2010.

La diffusion de l’ouvrage est prévue pour juillet 2010, la sortie officielle ayant lieu lors du Salon du Livre Vendéen « Le Refuge du Livre » en forêt de Grasla, les 17 & 18 juillet 2010.

Les auteurs des textes retenus seront informés en avril.

Autres précisions sur le site refugedegrasla.fr

refuge de grasla,le Prix Charette

Cinq livres étaient sélectionnés pour le troisième prix Charette remis dans la forêt de Grasla :

L’éveil d’un petit Vendéen de Jean Billaud (Geste)Là où voyagent les feux du ciel d’Yves Bulteau (Seuil)Marie-Jeanne la Vendéenne de René Charrier (Che-

minement)Une blessure française de Pierre Péan (Fayard)Pour mon plaisir et ma délectation charnelle de Pierre

Combescot (Grasset)

Le prix Charette 2009 a été attribué à Pierre Péan pour Une blessure française.

Ce n’est pas un roman mais un essai sur l’insur-rection vendéenne. On connaît Pierre Péan pour ses enquêtes, souvent retentissantes, sur « Kouchner », « Le Monde », le « Rwanda ». On serait tenté de dire qu’on ne l’attendait pas sur ce sujet-là. Mais il a déjà écrit Les Chapelières. Il a appliqué aux guerres de Vendée ses méthodes habituelles de journaliste d’in-vestigation. Il y a ajouté, sans doute, un plus, affectif celui-là, parce que le lieu à partir duquel il décortique les événements est Maumusson, le village d’origine de sa famille, entre Ancenis et Angers. Il y démontre, preuves à l’appui, que l’insurrection était bien une révolte populaire au nom de la liberté de conscience contre la révolution bourgeoise et ses a priori antire-ligieux.

Distinguer Pierre Péan, c’est reconnaître un écri-vain dont le parcours et les prises de position ne peu-vent être suspects de complaisance. Il contribue à faire bouger les lignes car les idées anciennes sur les guerres de Vendée ont la vie dure. Mais Pierre Péan fait vivre les personnages et les lieux de Maumusson, qu’il connaît bien.

Et Une blessure française se lit comme un roman. C’est aussi pour cette qualité-là qu’on lui a remis le Prix Charette.

Yves Viollier

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Les Chantuseries, une nouvelle maison d’édition vendéenne

Beaucoup de maisons d’édition doivent, hélas, se résigner à disparaître. Raison de plus pour saluer la naissance en Vendée de la petite dernière, Les Éditions Les Chantuseries. Elle a vu le jour au Poiré-sur-Vie, sous la forme de l’auto-entreprise. Son créateur, Ber-trand Illegems, journaliste et auteur, a obtenu le grand prix de la Société des Écrivains de Vendée pour son roman L’écharpe rouge. Il est aussi l’auteur de Pigeon Vole, qui vient d’obtenir le prix du Lions’ Club de Nantes des audio-lecteurs.

« Cette maison d’édition, dit-il, a choisi d’éditer des « petits » livres : nouvelles, théâtre, poésie, récits, souvenirs... En fait, de publier ce qui lui plaît. Avec prudence, passion, modestie. »

Le premier ouvrage de cette maison, sorti des presses de l’imprimerie Jauffrit, du Poiré-sur-Vie éga-lement, est un petit roman policier intitulé Pourquoi rue des Écus dont l’action se situe, au Poiré toujours, dans les années 1950. Ce livre a été écrit par les 14 membres de l’atelier d’écriture que Bertrand Illegems anime depuis deux ans.

G.B.

Éditions Les Chantuseries, 12, rue de la Chapelle, 85170 Le Poiré-sur-Vie.

E-mail : [email protected]

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avec Jean-Pierre Matzer et Michel Fourage, de l’Arée. une quinzaine d’auteurs régionaux, Maud Bianchi Atamian, François Bossis, Bernard Brunelière, Claude Burmeau, Claude Cailleau, Charles d’Estève, Michel Gautier, Bernard Grasset, Monique Guibert, Jean-Pierre Leclère, Gérard Loiseau, Jean-François Marival, Jacques Pinscloux, Joseph Tesson, Eveline Thomer sous les œuvres lumineuses du peintre Charles Atamian. Eveline Thomer

Rentrée littéraire réussie le 19 septembre 2009 à Saint Gilles Croix de Vie,

Quand un éditeur et écrivain organise son salon à Maulévrier

Les passionnés de livres et d’histoire régionale étaient choyés dimanche 8 novembre à l’espace Foulques Nerra à Maulévrier lors de la 14e édition de la fête du livre. On pouvait y rencontrer des écrivains, régionaux ou non, venus présenter leurs œuvres. On pouvait bavarder avec l’association du Souvenir ven-déen, mémoire importante de l’histoire régionale. On pouvait aussi échanger avec Michaela Trillon, auteure roumaine venue dédicacer son livre Jamais seule, tra-duit en français.

Cette grande fête rassemblant une quinzaine d’au-teurs était présidée par Jean de Raigniac, président de la Société des écrivains de Vendée et organisée par le spécialiste local André Hubert Hérault. Celui-ci conclut :

Cette édition est une réussite. Il est regrettable qu’une telle manifestation ne déplace pas une foule plus impor-tante.

Françoise Supiot, Ouest-France

Le Salon des Ecrivains « Temps Livre » a eu lieu les samedi et dimanche 10 et 11 octobre à Aizenay

Il rassemblait une trentaine d’écrivains dans la salle des Quatre Rondes.

L’un des temps forts de cette 3e version de la mani-festation (qui est organisée tous les deux ans, années impaires) a été la remise des prix du concours de nou-velles.

Autre temps fort : la marche lecture, le dimanche matin. Y. V.

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Le 3ème Salon du Livre de Mer avait lieu les samedi et dimanche 13 et 14 juin 2009 à L’Herbaudière, face à la mer. Il mettait plus particulièrement à l’honneur les skippeurs et skippeuses français sous le titre « Les Aventuriers de la Mer ». Et, dans un cadre superbe-ment marin, sous un chapiteau ouvert sur la mer, il affirmait la volonté des organisateurs de faire de cet événement le grand rendez-vous des amoureux de la mer et des livres. Pari réussi. La fête a été belle. Le soleil avait rendez-vous avec le public, les écri-vains et la mer.

Le 4ème Salon du livre de Mer devrait confirmer et amplifier le succès de la manifestation. Il se situera dans la continuité des réflexions du Grenelle de l’Envi-ronnement et de la Mer, et il aura pour fil conducteur : « Mer, Climat et Environnement ». Un cycle de confé-rences intitulé « La Mer : un Océan de Connaissances » sera proposé au public, englobant tous les sujets envi-ronnementaux sensibles du moment.

Le souhait des organisateurs est d’y associer tous les écrivains qui ont le large pour horizon mais aussi ceux dont le désir de mer est grand même si leur art est terrestre. Le salon englobera toutes les thématiques liées à la mer, à travers les romans, les récits, les beaux arts, l’histoire, les ouvrages gastronomiques, la bande dessinée, la littérature jeunesse et, bien entendu, l’éco-logie tant il est vrai que la préservation du monde maritime, de sa flore, de sa faune est un enjeu crucial. Vaste programme donc.

Préparez-vous à embarquer pour Noirmoutier, à la veille de l’été, les 11, 12 et 13 juin 2010 !

Y.V.

le salon du livre de mer à noirmoutier

Les Amis de René Bazin

Une nouvelle association s’est créée pour perpétuer et développer le rayonnement littéraire de René Bazin ainsi que de veiller à la conservation de ses écrits.

Elle présente à Luçon, à l’amphithéâtre Sainte-Ursule, le 15 décembre, une réédition par Siloë des Noellet, roman paysan de la Vendée angevine avec la participation d’Armel René-Bazin de Jouy et du Géné-ral Jacques Richou.

dernière minute...

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Elle avait pleinement rempli son rôle en invitant par deux fois déjà des écrivains vendéens au Salon international du livre à Québec et en amenant l’été 2008 toute une délégation d’écrivains québécois au Salon de Grasla. Cette année, Yolande nous invitait encore pour le Salon de Québec puis pour le 475ème

anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier dans la Baie des Chaleurs.

François Bossis, Bernard Brunelière et deux artistes sablais, Jean Briand et Stéphane Davesne, avec Gabrielle Brunelière et Éva, nous représentaient au pied levé. Bernard nous a fait un compte-rendu minutieux et émouvant. Nous l’avions déjà ressenti, personne ne sort intact d’une telle immersion en Nou-velle France ; un pèlerinage qu’il faut avoir fait.

Accueillis au Québec le 6 juillet par Yolande, reçus le 7 à Pointe-à-la-Croix en Gaspésie, par nos amis Jocelyne et Jean-Pierre Parent, ils visitaient le 8 le Parc de Miguasha, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Réception à l’Hôtel de Ville, visite du lieu histo-rique de la bataille de la Ristigouche, bataille à ajou-ter comme celle des Plaines et celle d’Abraham à la liste des batailles qui nous ont fait perdre pied dans ce continent. Souper au Cercle littéraire La Tourelle à Petite-Rivière-du-Loup ; c’était bien au Canada !

Le jeudi 9 juillet, Carletown, visite de la galerie d’art de Johanne Landry, du Mont St-Joseph, de l’Oratoire Notre-Dame, conférence ; nos amis admirent la rivière Ristigouche et la Baie des Chaleurs.

Réception par le maire, M. Boudreau, rencontre avec M. Bertrand Berger, président de la Conférence Régionale des élus de la Gaspésie, interlocuteur privi-légié de notre Conseil Général pour la Gaspésie.

19 heures, heure H à la Pointe Tragadigash : dévoi-lement de la plaque commémorative de l’arrivée de Jacques Cartier. Discours de Michel Lacroix, maire de Carletown, de Bertrand Bergé, précité, et de... Bernard Brunelière qui ne dérogera pas à la tradition et repré-sentera dignement la Vendée, les Pays de Loire et la

France pour ce glorieux anniversaire.Hommage appuyé aux Gaspésiens, comme tous les

Québécois si attachés à notre pays, à notre langue, la leur, à notre histoire, la leur, et qui savent si bien nous le montrer quand ils nous reçoivent.

C o n f é r e n c e débat très ani-mée de M. Mario Mimeault sur Jacques Cartier, témoignage de la véritable passion qu’il inspire aux Gaspésiens. Radio-Télé Canada interviewe, non ! , interroge, longuement notre délégation.

Après ce moment d’émotion, visite du Nouveau Brunswick puis de New-Richmond où nos artistes et écrivains présenteront leurs œuvres, «discourreront» encore et se feront offrir un souper au homard à la Pointe Taylord, toujours en compagnie de Yolande Mamelle et de Bertrand Berger qui veillent aux des-tinées de nos échanges culturels, économiques et gas-tronomiques.

La soirée se terminera en fanfare avec un récital de Roch Harvey, fils de l’écrivain Louis, qui scellera dans ses chansons l’amitié Vendée-Gaspésie.

Rendons hommage à Yolande Mamelle, qui après ce bouquet final, a voulu laisser la présidence de son association à Anne-Marie de Raigniac, en lui pro-mettant de toujours tout mettre en œuvre pour nous accueillir et favoriser les échanges Vendée-Gaspésie.Ce

trop bref extrait des exploits de Bernard et François sur les pas de Jacques Cartier n’a pas d’autre but que de vous inviter à chausser vous aussi les bottes de notre grand explorateur et à goûter la chaleur de la Gaspésie.

J.R. d’après le journal de Bernard Brunelière

Bruno Berger, Yolande Mamelle et les élus québécois devant la plaque Jacques Cartier

2009 aura été une année chargée pour Yolande Mamelle, fondatrice d’Amitié Vendée Gaspésie il y a trois ans à peine.

Reportage

Discours de Bernard Brunelière

Jean Briand, François Bossis, Sylvie Dessurault, Louis Harvey, Yolande Mamelle, Bernard Brunelière, Jocelyne Morency,

Jocelyne Mallet-Parent à New Richmond

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versailles et les russes

Les démarches de la Russie bolchevique auprès des Alliés

La Conférence de Versailles avait pour but d’établir un traité de paix avec l’Allemagne. Cependant, très vite, les par-ticipants eurent l’ambition de définir un nouvel équilibre en Europe. Le président américain, Wilson, était persuadé qu’il avait reçu la mission de construire une réforme universelle. Plus réaliste, Clemenceau cherchait simplement à assurer la sécurité de la France et à éviter une nouvelle guerre.

À son arrivée au pouvoir, Lénine prônait le Révolution mondiale. Toutefois, il s’est trouvé confronté à une réalité économique catastrophique que la guerre civile n’avait fait qu’empirer. Il avait traité avec l’Allemagne pour avoir les mains libres à l’intérieur. Dans le même esprit, il comptait s’entendre avec les Alliés victorieux afin de faire reconnaître son nouveau régime et de recevoir des aides extérieures. Le 3 novembre 1918, une note diplomatique est présen-tée à la légation de Suède, pays neutre, pour que celle-ci la transmette aux Alliés. En même temps, une autre note est envoyée directement à Washington. Puis, en décembre, Lénine envoie Litvinoff à Stockholm. Ce seront les débuts de la carrière de ce diplomate qui sera employé par le gou-vernement soviétique, chaque fois que ce dernier voudra s’entendre avec l’Occident. À son arrivée dans la capitale suédoise, personne ne veut le recevoir. Mais il ne se décou-rage pas et finit par rencontrer quelques diplomates. Enfin, il écrit une lettre personnelle à Wilson. Impressionné, ce dernier dépêche à Stockholm un représentant, Buckler, qui confère plusieurs fois avec Litvinoff entre le 13 et le 16 jan-vier. Les propositions russes sont les suivantes :

1/ Remboursement des dettes du régime tsariste (emprunts russes) en échange de l’importation de machines et autres produits industriels.

2/ Arrêt de toute forme de propagande. Lénine reconnaît que « la Révolution à la Russe n’est pas possible actuellement dans les pays alliés ».

3/ Amnistie générale pour tous les combattants contre-révolutionnaires.

4/ Principe de l’autodétermination pour la Pologne, la Finlande et l’Ukraine.

5/ Soutien à la future Société des Nations, chère à Wil-son.

Le président américain est troublé. Le 20 janvier 1919, il présente le rapport Buckler au Conseil des Alliés qui donne son accord pour préparer une conférence avec les Russes. Elle doit se tenir le 15 février à Prinkipo, une île de la Mer Noire, au large de la Turquie. Des représentants sont désignés et des invitations envoyées à d’autres participants. De son côté, le 4 février, Lénine renouvelle ses propositions auxquelles il ajoute la promesse de concessions minières et forestières.

La conférence n’aura jamais lieu. Sans avoir fait l’objet d’aucune discussion, l’offre soviétique est rejetée, en prin-cipe pour des raisons techniques (les Russes Blancs refusant

de rencontrer les Rouges), en fait pour des questions poli-tiques. Ainsi, début février, Wilson, démocrate, est retourné en Amérique pour défendre sa politique devant la nou-velle majorité républicaine du Congrès. Par ailleurs, Lloyd Georges, le Premier ministre anglais, affronte à Londres une violente réaction de son opposition. Quant à Clemenceau, il est victime d’un attentat, le 18 février. Dans les pays alliés, il existe alors une psychose antibolchevique. Les journaux, reflets de l’opinion publique, souhaitent, avec le maréchal Foch, que soit menée une véritable croisade et refusent l’idée d’une négociation. Le récit des atrocités subies par les réfugiés russes, la victoire annoncée des armées blanches, les déclarations de Lénine qui se proclame le successeur de Robespierre, le vengeur de la Commune de Paris, le secta-teur de l’athéisme marxiste, enfin les tentatives révolution-naires en Hongrie, à Berlin et à Munich, tout cela fortifie les convictions de la majorité populaire et aucun homme politique n’a jamais pris le risque de s’opposer au sentiment général, c’est à dire à son électorat.

En l’absence de Wilson, son bras droit, le colonel House tente depuis Paris de relancer le contact. Il envoie à Moscou Bullitt, un jeune membre de sa délégation. Arrivé le 8 mars, il rencontre aussitôt Lénine qui développe ses propositions. En particulier, il propose de ramener la Russie à ses limites historiques, c’est à dire à ce qu’elle est aujourd’hui, entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Tous les autres territoires, y compris la Sibérie, devront faire l’objet de discussions. Bullitt rend compte au colonel House et s’attend à rencon-trer le Président.

Mais Wilson, victime d’une migraine tenace, ne le rece-vra jamais. Quant à Lloyd Georges, il affirmera devant le Parlement anglais qu’il n’a jamais entendu parler de cette affaire. Un article, paru le 27 octobre 1919, dans le Chicago Daily News, fut la dernière tentative de Lénine pour s’en-tendre avec les Occidentaux.

Pour régler le problème russe, les Alliés ont choisi d’éta-blir un « cordon sanitaire » autour de l’Union Soviétique. Ce Rideau de Fer, établi par eux, eut pour résultat le développe-ment d’une famine qui fit des millions de morts et la possi-bilité pour Staline de mener, en toute impunité, la politique criminelle que l’on sait.

Michel Dillange

Histoire

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Échos-muséesLes amis de l’Historial de la Vendée

Les Vendéens ont tous entendu parler de l’Historial de la Vendée mais tous ne l’ont pas encore visité. Les Amis de l’Historial se sont fixés pour but de les convaincre et de les amener à visiter les expositions organisées par la Conserva-tion des Musées et le Conseil Général de la Vendée.

La superbe exposition sur Benjamin Rabier vient de se terminer. C’était une exposition d’art et... de lettres. Ben-jamin a écrit et dessiné plus d’une centaine d’albums qui furent nos premières bandes dessinées. L’exposition est décrochée mais vous pouvez encore trouver à la boutique des rééditions de Gédéon et autres volatiles ainsi que le magni-fique catalogue réalisé par la Conservation et leur éditeur Silvana Editoriale.

Cette exposition a été l’occasion de se rappeler que le dessinateur de Gédéon était vendéen. Serge Perrotin a rédigé pour nous un article à suivre sur la bande dessinée de Benja-min Rabier à nos jours.

Une nouvelle exposition sur la chasse, à la Chabotte-rie, met en évidence le rôle de la Conservation des Musées de Vendée dans l’édition de catalogues d’art et le rappel des auteurs vendéens oubliés, méconnus ou introuvables.

C’est ainsi qu’il convient de se rappeler que le célèbre Jacques du Fouilloux appartenait à une famille qui possédait

les musées conservent et exposent les lettres vendéennes

le château maintenant disparu de Bouillé-Courdault et que le luçonnais oublié Robert de Sallenove avait écrit lui aussi sur la chasse au XVIIème siècle. Une édition de 1665 de La Vénerie Royale (Sallenove) est exposée à la Chabotterie.

Deux exemplaires de deux éditions différentes, 1585 et 1864, de La Vénerie (du Fouilloux) sont exposés.

Un autre auteur renommé est Auguste de Chabot avec Chasse à courre et à tir, La Chasse à travers les âges et La Chasse du chevreuil et du Cerf, dont la Conservation des Musées possède un exemplaire.

L’exposition montre encore un Traité de la chasse du lièvre à courre en Poitou, édition de 1888, de Louis de La Rou-lière.

Ces auteurs ont eu la consécration de l’imprimerie mais l’exposition montre de nombreux carnets ou récits de chasse qui mériteraient d’être édités, comme les Récits de Chasse de l’équipage Vendée-Poi-tou, du début du XXème siècle, les Récits de chasse de l’équipage de Bois-Sorin, de la même époque.

Il en est de même pour des ouvrages depuis longtemps épuisés comme les Souvenirs de Vénerie en Bas Poitou de Louis Blanpain de Saint-Mars, dont les musées conservent une édition de 1933.

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Enfin, ce n’est pas un Vendéen mais il est incontour-nable, Gaston Phébus est présent à la Chabotterie avec Le Livre de la chasse, copie manuscrite du début du XVIème-

siècle, prêtée par le Musée Dobrée de Nantes.

N’oublions pas sur le sujet, l’exposition n’y a pas pensé, le livre L’Adieu aux Maîtres, Vénerie en Bretagne du Sud de 1815 à nos jours, de Claude Pédron, paru aux éditions de Bonnefonds en 2004, ouvrage dans lequel on retrouve de nombreux veneurs vendéens. Ce livre nous permet également de retrouver à la préface Diégo de Bodard, célèbre veneur et auteur de Premiers Souve-nirs, évoqué dans ce numéro à la rubrique « Autres Paru-tions » et l’illustrateur Bruno de La Pintière, représenté à l’exposition avec ses compères vendéens Antoine de La Bou-laye, Henry Simon, Auguste Lepère, Charles Milcendeau, Albert Deman, Roland Chaigne, Georges Légeron, Baudry d’Asson et... Benjamin Rabier.

Autre manque, ou défaut, pour parler vénerie, la réédi-tion de 2009 évoquée par Yves Viollier dans notre précédent numéro de Lire en Vendée, de La Vénerie en Anjou de Charles Valentin des Ormeaux, par les éditions Hérault, où l’on retrouve également veneurs et territoires vendéens.

À propos d’Yves Viollier, un autre livre emprunte son titre à la geste vendéenne, je veux dire à la chanson, La Chasse au loup, publiée en 1984 par Flammarion.

Plus loin dans le temps, un livre du comte de Tin-guy, La Chasse de la Loutre aux chiens courants, Nantes, Gri-maud, 1895. La famille Tinguy ayant ses racines en Vendée et dans les Deux-Sèvres, c’est dans ces régions que les chasses sont décrites.

Et encore Chasse sanglante en Vendée, de Joël Bonnemai-son, éditions l’Étrave, 1998.

Finalement, finalement... il faut parfois conjuguer Arts et Lettres, Patrimoine et Culture ; il n’y a pas de chasse gar-dée dans la recherche de la Connaissance (mot aussi utilisé en vénerie : il recouvre les marques auxquelles on reconnaît l’animal après lequel on courre !).

J.R.

L’exposition révèle aussi d’autres albums de croquis ou planches sur la chasse et la vénerie comme Silhouettes, charges et croquis vendéens, de Louis Esgonnière du Thibeuf, 1905, que les connaisseurs s’arrachent maintenant dès qu’un exem-plaire resurgit d’une bibliothèque dispersée (Louis Esgon-nière, « LET », a également réuni d’autres figures vendéennes dans Chasseurs et veneurs d’autrefois, dont les illustrations à l’aquarelle et gouache sont représentées à l’exposition).

La Fédération départementale des chasseurs de Vendée a prêté d’autres ouvrages parmi lesquels on distingue :

- Grassouillet devient Chasseur, livre illustré pour enfants, 1930-1940.

- Le Tir à la Chasse, de H. Simon, 1947, livre technique.- Le Vieux chasseur, recueil de recettes, dictons, trucs et

poèmes sur la chasse, XIXème siècle.

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Depuis une quinzaine d’année, la bande dessi-née occupe une place importante dans le pay-sage éditorial vendéen. Non par le nombre de ses créateurs, tout au plus une dizaine d’au-teurs, mais par l’importance quantitative et artistique de leur œuvre, leur diffusion natio-nale et internationale et le large succès public rencontré pour chacun d’entre eux (la vente cumulée des albums des auteurs vendéens est de plusieurs millions d’exemplaires). Mais si la bande dessinée est aujourd’hui solidement implantée en Vendée au travers de ses créa-teurs, ses festivals dédiés (Abracadabulles à Olonne-sur-Mer, Bulles de Sèvre à St Laurent-sur-Sèvre…) ou ses librairies spécialisées, elle le doit principalement à trois auteurs majeurs : Benjamin Rabier, Charles Auclair et Crisse.

Benjamin rabier, le père fondateur

Il est en effet difficile de par-ler de la bande dessinée dans le département sans souligner l’im-portance du Vendéen qui, par son travail, influença nombre d’auteurs majeurs du 9ème art.

Benjamin Rabier est né le 30 décembre 1864 à La Roche-sur-Yon. Il commence à travailler en 1890 comme comptable au Bon Marché à Paris. Grâce à l’appui de Caran d’Ache, il publie ses dessins dans « La Chronique Amusante », « Gil Blas Illustré », « Le Rire » et « Pêle-Mêle ». Au début du XXème siècle, Benjamin Rabier s’impose comme un auteur à succès. En témoignent ses publications dans « L’Assiette au Beurre » ou « Le Chat Noir ». Il se lance dans l’édition pour enfants, en publiant Histoire comique et naturelle des Animaux (1907-1908). Il est également un acteur important dans le domaine de la publicité. En 1921, Léon Bel s’inspira d’un dessin de Benjamin Rabier pour créer le logo de sa marque La vache qui rit. Il dessina aussi la célèbre baleine des Salins du Midi.

L’œuvre éditée de Benjamin Rabier est parsemée d’animaux. En 1906, il publie chez Jules Tallandier une édition entièrement illustrée des Fables de La Fon-taine. Il illustre aussi Le Roman de Renard et L’Histoire Naturelle de Buffon. Mais son personnage de bande

dessinée le plus célèbre reste Gédéon le canard, dont les histoires ont été publiées entre 1923 et 1939 en 16 albums.

la bande dessinée en vendée : les enfants de Benjamin rabier

Quant au personnage de Tintin Lutin, habillé en pantalon de golfeur, il inspire Hergé quelques an-nées plus tard. Celui-ci écrit : J’ai été immédiatement conquis. Ces dessins étaient très simples, frais, robustes joyeux, et d’une lisibilité parfaite. En quelques traits bien charpentés tout était dit : le décor était indiqué, les ac-teurs en place ; la comédie pouvait commencer.

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Claude auclairl’humaniste

Claude Auclair est né le 1er mai 1943 à La Barre-de-Monts. Après une enfance vendéenne, il déménage à Nantes lorsqu’il a 10 ans. Déména-

gement qu’il vit comme un déracinement. Il suit des études aux Beaux-Arts et devient, au milieu des années 1960, décorateur de théâtre.

Lassé, il se lance dans l’illustration de science-fic-tion pour les revues des éditions OPTA (Galaxie-Bis ou Fiction). Redécouvrant la bande dessinée, il étudie Jijé, Alex Raymond ou Harold Foster afin de trouver son style. Il publie une histoire dans « Phénix » en 1968.

Jean Giraud repère son travail et lui propose de collaborer à « Pilote ». Il entre dans l’hebdomadaire en 1970 avec la série post-apocalyptique Jason Muller (dont les deux premiers épisodes sont écrits par Gi-raud puis Pierre Christin). En 1971, il crée dans « Tin-tin », La Saga du Grizzly, western pro-indien, puis Les Naufragés d’Arroyoka (avec Greg).

L’année suivante, Goscinny refusant de publier la suite de Jason Muller, et la collaboration avec Greg ne s’étant pas avérée fructueuse, il livre à « Record », Ca-triona Mac Killigan, traitant de la révolte des Écossais contre Londres (avec Jacques Acar).

Il poursuit sa collaboration à « Tintin », pour le-quel il crée la formidable série post-apocalyptique éco-logiste Simon du Fleuve qui le fait connaître du grand public. Le tome 1, inspiré par Le chant du Monde, de Giono, ne paraît jamais en album. Les héritiers inter-disent sa publication en accusant l’auteur de plagiat.

Il réalise ensuite cinq nouvelles histoires de Simon du Fleuve avant qu’un différend avec les éditions « Le Lombard » arrête la série en 1978. Le tome 5 est la dernière bande dessinée qu’il scénarise lui-même.

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Il entre alors, dès le premier nu-méro, dans l’équipe d’ « (A SUIVRE) », où il s’intéresse tout d’abord au monde celte en créant l’in-contournable Bran Ruz (1978-1981, avec Alain Des-champs) et Tuan Mac Cairill (1982, avec Deschamps) puis à l’esclavagisme dans Le Sang flamboyant

(1984, avec François Migeat). En 1988, il entame une collaboration avec Alain

Riondet, réalisant en deux ans quatre nouveaux épi-sodes de Simon du Fleuve.

En 1989, il publie dans « (A SUIVRE) » avec le même scéna-riste Celui-là dont il laisse le second volume inachevé à sa mort pré-maturée, le 20 janvier 1990, à Beauvoir-sur-Mer. Afin que l’album puisse être proposé au public, Jacques Tardi et Jean-Claude Mé-zières l’achèvent dans un dernier hommage posthume.

Claude Auclair est le « chantre des minorités ». Il base son travail sur la démonstration du « mal que font les cultures dominantes ». Réalisateur d’un des premiers westerns pro-indien en bande dessinée, il met en scène en 1973, dans Catriona Mac Killigan, la Révolte des Écossais contre les Anglais. Il dénonce ensuite ce qu’il perçoit comme l’oppression des Celtes dans Bran Ruz, en 1978, en conférant à l’histoire une portée universelle. Il s’est également intéressé à l’escla-vagisme dans Le Sang du flamboyant.

Sa mise en scène d’un monde obsédé par le pro-grès est évidente dans ses œuvres de science-fiction. Elle a pour corollaire un écologisme marqué, la na-ture jouant pour lui un rôle fondamental et protec-teur dans la construction de l’individu. Nostalgique de l’ordre pré-industriel, Auclair attache une grande importance aux éléments naturels et leur confère un lourd rôle symbolique.

Cette prédilection pour les mondes disparus, uto-piques, ressort chez Auclair d’une vision humaniste du monde. Il met en scène une humanité survivant

dans un monde ayant régressé technologiquement, où les villes sont abandonnées. Simon du Fleuve entérine complètement l’engagement d’Auclair en faveur d’une société nouvelle. La caractéristique de cette série est son aspect pédagogique marqué. Reprenant les clichés du post-apocalyptique (malfaisance de la science, fo-lie humaine, régression de la civilisation), il décrit une utopie dont les aspects idéalistes (vie dans les champs, sans héros ni régime politique, exaltation de l’« indi-vidu moyen ») sont tempérés par un certain réalisme : Simon utilise la violence, et est gêné par son impos-sibilité d’appartenir à une nouvelle société qui se veut sans distinction. Cette volonté sincère d’apporter une réponse au problème de la violence et des rapports humains reste handicapée par l’ancrage très fort de l’auteur dans l’idéologie des années 1970. À cet égard, Simon du Fleuve reste typique des courants de pensée de ces années.

Crissele chef de bande

Didier Crisse est l’artiste qui, par son œuvre et son activité pédago-gique, a le plus contribué au déve-loppement de la bande dessinée en

Vendée. Il est né à Bruxelles, le 26 février 1958. Il com-

mence par faire du dessin sur textile à Lyon à l’âge de dix-huit ans. Il débute une carrière dans la bande dessinée avec Ocean’s King pour le magazine « Spirou »

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en 1979 et Nahomi, une princesse japonaise, pour« Tintin » en 1980.

Il s’installe en Vendée au début des années 1990 et se lance dans l’héroic fantasy en créant, en colla-boration avec Jacky Goupil, la série L’Épée de cristal, (éditions Vents d’Ouest). Cette série est un succès et devient une référence du genre.

Il enchaîne avec la série Perdita Queen avant d’être recruté par les Éditions Soleil pour lesquelles il dessine plusieurs séries. Notamment Kookaburra, Atalante, fascinante amazone devenue depuis son personnage vedette, et Ishanti, jeune apprentie danseuse au temple d’Isis. Il participe également comme scénariste, tou-jours pour cette même maison d’édition, aux séries Les Ailes du Phaéton (dessins de Serge Fino), Private Ghost (dessins de Serge Carrère), Petit d’homme (dessins de

N’Guessan), Luuna (dessin de Kéramidas), et Canari (dessin Carlos Meglia)…

Lorsque Crisse s’installe au cœur de la Vendée, lieu de ses villégiatures d’enfance, il a déjà une œuvre conséquente derrière lui. Il est rapidement contacté par le peintre Jacques Golly, le fondateur de l’atelier « Ma Gomme », qui lui propose d’animer la section BD de la structure yonnaise. Crisse va alors former trois formidables jeunes dessinateurs : Richard Gué-rineau, Cyril Trichet et Sébastien Damour qui seront rapidement connus dans le Landerneau du 9ème art.

Mais Crisse se rend compte que l’atelier « Ma Gomme » est un lieu trop restrictif pour accueillir la nouvelle vague des auteurs vendéens. Il crée alors les rendez-vous du Pichet, du nom d’un bar yonnais aujourd’hui disparu. C’est un espace ou chacun, auteur confirmé ou débutant, dessinateur, scénariste ou coloriste, peut montrer son travail, recevoir des conseils et lancer des collaborations. Les premiers auteurs publiés, issus du pichet, sont les scénaristes Jean-Charles Gaudin et Serge Perrotin, les dessinateurs Gaël Séjourné, Chami, Fred Peynet, Wyllow, et le coloriste Jean Verney.

Un peu plus tard écloreront les talents sablais Pol-pino, Cécile Brosseau et le scénariste Anton.

Tous ces artistes forment actuellement les forces vives de la bande dessinée vendéenne. Une bande des-sinée qui rayonne dans tous les pays francophones et dont de nombreux titres sont également publiés en Es-pagne, Allemagne, Hollande, USA, Italie…

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sébastien damour

Sébastien Damour est né le 19 juillet 1972 à La Roche-sur-Yon. Il dessine dès son plus jeune âge et s’initie à la

bande dessinée à neuf ans. Il re-joint Jacques Golly à l’atelier « Ma Gomme », et après un bac C, entre à la section Arts plastiques de la faculté de Bordeaux, avec l’idée de devenir professeur de dessin. Il décide cependant de vivre de sa passion pour la BD et rencontre les Éditions Delcourt au salon d’Angoulême en 1994. Un projet cyberpunk voit alors le jour avec Jean-Pierre Pécau pour le scénario. Les 10 tomes des aventures de Nash Tulsa paraissent jusqu’en mai 2007. Damour y révèle son attirance pour la science-fiction et sa prédi-lection pour l’ambiance des mégalopoles surpeuplées et leur faune interlope. Son esthétique graphique est bien sûr ins-pirée de Blade Runner, mais aussi d’Era-serhead de Da-vid Lynch, ou du baroque Phantom of the Paradise de Brian De Palma.

En BD, ses réfé-rences vont du tandem Jodorowsky-Mœbius à Li-beratore, en passant par Bernet.

Parallèlement, il réalise le T1 de la série Le silence de la Terre (scénario : Anne Ploy – éditions Humanoïdes

Associés).En 2006, Da-

mour dessine un épisode de Pan-dora Box sur un scénario d’Alcante (éditions Dupuis).

En 2008, il re-trouve son com-père Pécau et en-tame l’illustration du Testament du docteur M aux édi-tions Delcourt.

richard guérineau

Richard Guérineau est né le 18 novembre 1969, à La Roche-sur-Yon. Dès son plus jeune âge, il est envoûté par le démon de la bande dessinée et dévore avec frénésie les passionnantes

aventures de Bibi Fricotin, Bill Tornade, et Blek-le-Roc. Assez rapidement, ses proches lui affirment que « le dessin n’est pas un métier ! » De nature conci-liante, il suit leurs conseils et passe un bac scientifique. Il entame ensuite des études d’arts plastiques. Plus il réfléchit sur l’Art en général, et plus il a envie de faire de la bande dessinée en particulier.

En 1991, sa rencontre avec le scé-nariste Corbeyran aboutit à une fruc-tueuse collaboration : L’As de Pique est édité d’abord chez « Dargaud », puis aux éditions Delcourt en inté-gralité dans la collection Encrages.

Parallèlement, le duo signe un thriller aux f r o n t i è r e s du réel, Le Chant des Stryges, tou-jours chez « Delcourt ». Pour cette sé-rie, il adapte son style graphique : son trait ner-veux et ses cadrages ser-rés servent brillamment un récit mené tambour bat-tant !

C’est toujours en compagnie de Corbeyran, son voisin bor-

delais, qu’il réalise une histoire au sein du collectif Paroles de

Taulards.

En 2009, il publie le western crépuscu-

laire Après la nuit avec le scénariste

Meunier.

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Jean-Charles gaudin

Né en 1963 à Challans et résidant à Saint-Jean-de-Monts, Jean-Charles Gaudin s’intéresse très tôt au cinéma et à la bande dessinée. Il écrit et réalise

ses premiers films Super 8 à partir de 1983 avant de passer aux formats 16 et 35 mm. Après une formation d’écriture de scénarios, il écrit, produit et réalise plu-sieurs courts-métrages et films institutionnels avant de se lancer dans la bande dessinée.

En 1998 il débute la série Mar-lysa chez « Soleil » avec Jean-Pierre Da-nard au des-sin.

Série qui est ce jour son plus grand suc-cès. Paral-l è l e m e n t , Gaudin écrit la série Ga-rous dessinée par D’Fali.

En 2000, il enchaîne sur la série Galfalek avec Franck Biancarrelli. En 2002, il crée une nouvelle série fantastique avec le jeune dessinateur Cyril Tri-chet : Les Arcanes du Midi-Minuit. Fin 2004, il signe un thriller fantastique L’ombre du cinéphage et une série fantasy Les Princes d’Arclan. Avec Frédé-ric Peynet, il ouvre une trilogie de fantasy réaliste avec Le Feul dont le premier album paraît en 2005 et est primé au festival d’Angoulême.

Ses dernières créations sont Lans Sirling (dessin Pi-caud), L’assassin royal (dessin Sieurac, puis Picaud) et Angor (dessin Armand). Tous les albums de Gaudin sont publiés aux éditions Soleil.

Cyril trichet

Pour Cyril Trichet, le dessinateur d’Aubigny, la BD est un rêve d’enfant. Dès l’âge de 6 ans, il décide d’en faire son métier, se nourrissant de « Spirou»,

« Margerin », « P’tit Luc », « Le Journal de Mickey ». En s’inscrivant dans un atelier de dessin à La Roche-sur-Yon, il rencontre Didier Crisse qui lui prodigue ses conseils pendant plusieurs années.

Après son bac Arts Appliqués, et toujours sous l’aile de Crisse, il rencontre des dessinateurs et scénaristes de la région, dont Jean-Charles Gaudin avec qui il pu-

bliera sa première série : Les Arcanes de Midi-minuit

aux éditions Soleil. Sept tomes ont paru à ce jour.

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serge Perrotin

Serge Perrotin vit sur la côte ven-déenne où il partage son temps entre l’enseignement et l’écriture. Amateur de Science-Fiction, c’est cependant une

histoire policière qui retient en premier l’attention des éditeurs. Il signe les scénarios de la série Lance Crow Dog (dessins Gaël Séjourné), un polar indianiste pu-blié par les éditions Soleil.

Avec Terra Incognita (des-siné par Chami – éditions Thé-loma), Serge Perrotin revient à ses premiers amours et aborde le genre de la science fiction sous un angle novateur. Ici pas de combats intersidéraux ni d’explosions tonitruantes. Les personnages (et leurs doutes), perdus sur une planète hostile, sont au cœur d’un récit hale-tant. Il écrit également le tome IV de la série policière Frank Lincoln, dessiné par Marc Bourgne, publié aux éditions Glénat.

Ses deux dernières publi-cations sont L’Autre Terre, un récit de SF Steam punk des-siné par Beno (éditions Soleil) et Sphères, un cycle d’anticipation mis en images par Laurent Libessart (éditions Soleil).

Chami

Le dessinateur Chami - de son vrai nom, Bernard Jamilloux - vit à La Roche-Sur-Yon. Il apprend très tôt les fondamentaux du dessin sur les bancs de l’École Brassart, à

Tours. Cette formation réputée l’entraîne ensuite vers le monde de la publicité. Il exerce successivement les fonctions d’illustrateur, de maquettiste et d’infogra-phiste dans différentes entreprises vendéennes. Ses rêves de bandes dessinées sont cependant toujours présents. Sa rencontre avec le scénariste Serge Perro-tin, lors d’une séance de travail organisée par le des-sinateur Crisse, est déterminante. Les deux compères élaborent ensemble le projet Terra Incognita.

Un projet de SF en trois volumes aux Editions Thé-loma.

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gaël séjourné

Gaël Séjourné est né le 9 juillet 1966 à Saint-Nazaire. Il découvre la bande dessinée très tôt avec « Titi magazine », « Pif Gaget », « Tintin magazine » et « Fluide Glacial ». In-

fluencé par Gotlib, Franquin, Maester et Binet, ses premiers essais sont humoristiques, privilégiant la cari-cature et la dérision. Un bac littéraire, option Arts Plas-tiques en poche, suivi de deux années à la Fac d’Arts Plastiques, lui permettent de trouver un poste de gra-phiste aux Sables d’Olonne, dans une maison d’édi-tion spécialisée en sécurité routière. Il y rencontre Jean Verney qui devient son coloriste.

Après de multiples échecs édi-toriaux, il rencontre Serge Perrotin qui lui propose un scénario ayant retenu l’attention des éditeurs. Il change de style graphique et aban-donne, pour un temps qui dure

encore, son style humoris-tique pour le dessin réaliste. Cela ne se fait pas sans peine. Grâce aux conseils éclairés de Didier Crisse, il publie le premier tome de la série Lance Crow Dog en 1998. Quatre autres tomes suivront. C’est en dédicaçant cette série qu’il fait la

connaissance du scénariste Joel Callède. Ils lancent en-semble la série Tatanka aux éditions Delcourt en 2005.

Wyllow

Yohann Puaud alias Wyllow est né en 1975. Il grandit en Vendée, à Saint-Avaugourd-des-Landes. Il rêve depuis son plus jeune âge de faire

de la BD son métier. Pendant deux ans, il étudie le dessin d’exécution en publicité au Lycée Saint-Joseph à la Joliverie, à Saint-Sébastien-sur-Loire. Il suit ensuite les cours de l’École Pivaut, tech-niques d’arts appliqués à Nantes, de 1995 à 1997.

Après divers bou-lots, il décroche son premier contrat en 2003 pour Au-delà des Merveilles chez l’édi-teur Clair de Lune. Le second tome paraît en août 2005.

Un troisième album est en préparation.

Pour cette série il signe le scénario de son nom et utilise le pseudonyme Wyllow pour le dessin. Il souhaite ainsi distinguer ses deux métiers tout en ren-dant hom-mage au film Willow de Ron Howard.

Toujours chez Clair de Lune, il réalise ensuite la trilogie La fabuleuse histoire en prenant pour thèmes le Café, le Chocolat et le Thé sur des textes de Pas-cal Davoz. Wyllow prépare actuellement une BD his-torique dans la collection Jacques Martin, un one-shot intitulé Alix raconte Alésia, prévu pour mai 2010.

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Polpino

Polpino est certainement l’au-teur de bande dessinée le plus connu sur la côte vendéenne. Ou, pour le moins, Alban Dmerlu, son personnage fétiche. En effet, toutes les semaines, Paul Pineau, dit Pol-

pino, raconte les aventures d’un irrésistible Chaumois dans l’hebdomadaire Les Sables Vendée Journal.

Deux recueils des aventures d’Al-ban Dmerlu ont paru à ce jour aux éditions Le jour-nal des Sables.

En 2008, il s’asso-cie au scénariste sablais Anton et publie aux éditions Théloma le pre-

mier tome d’un cycle d’anticipation post-apocalyp-tique intitulé Eno One.

Serge Perrotin

Cécile

Cécile Brosseau est née en 1975 à Saint-Nazaire. Elle grandit à Olonne-sur-Mer. Dès le collège, par amusement, elle se met à dessiner de petites bandes dessinées sur les

élèves qu’elle côtoie. Très logiquement, Cécile choisit, au lycée, d’intégrer une filière arts plastiques.

Deux rencontres sont décisives : celle de Serge Per-rotin et celle de Didier Crisse qui la met définitive-ment sur les rails. Un premier album voit le jour en 2005, Cédille, aux éditions Clair de lune. Puis tout ré-cemment Edlyn aux éditions Soleil. Elle travaille actuel-lement sur une nouvelle série à paraître aux éditions Le Lombard.

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Attention ! Vous ne trouverez pas ce livre en librai-rie ! Cet ouvrage (dixit R. Ducrot) « à prétentions hila-rantes » n’a été imprimé qu’à une cinquantaine d’exem-plaires réservés aux amis et familiers des auteurs. C’est, bien sûr, ce qui le rend si rare et si précieux. Vous me direz alors : pourquoi le présenter puisqu’il est introu-vable ? Précisément parce qu’il est introuvable, il est important de signaler à ceux qui connaissent et ap-précient la peinture de Ducrot, qu’existe ce « récit bucolico-vinicolo-humoristique et outrancier », une sorte de condensé de l’esprit frondeur et irrévérencieux de l’artiste. On y rencontre Gontran de Becquebois, Frédéric, Fernand Boulenbuit, Auguste Lurin, Gé-gène, Eusèbe Mathelem, Timothée Mironton et beau-coup d’autres, tous bien sûr soigneusement croqués. Leur devise est : « L’essentiel n’est pas de savoir où l’on va ; c’est d’y aller. » On les rencontre dans un village de Vendée qui ressemble furieusement à Aubigny. Leurs aventures sont le fruit des esprits fertiles de Roger Ducrot et Jacques Malenfant, alors qu’ils avaient un peu plus de vingt ans, et qu’ils travaillaient ensemble dans un ate-lier de réparation de machines à écrire. Le manuscrit était resté dans un tiroir depuis plus de cinquante ans et il fallut l’affectueuse pression des amis du peintre pour l’en ex-humer.

Les quelques lignes qui suivent permettent d’en juger le ton et de comprendre de quoi il s’agit quand on parle de « savate ».

Les sept pieds de la SavateRoger Ducrot et Jacques Malenfant

De la peinture à l’écriture

« …On fixa une grande pancarte portant en grosses lettres : SAVATE, avec au-dessous la devise : Tous d’un bon pied, à pied d’œuvre, d’arrache-pied, pour un grand pied.

Pour fêter joyeusement et comme il se doit la fon-dation de la société, on organisa un fastueux banquet, auquel assistèrent tous ceux ayant participé aux tra-vaux de ces derniers temps. Pour la véracité du ré-cit, nous sommes obligés de reconnaître que chacun se porta bien au-delà de la limite de la tempérance, et même de l’intempérance… À l’issue du banquet, le tonton fit un discours beaucoup moins académique qu’à l’habitude qu’il termina par ces mots : Je lève heu !… péniblement mon verre, à la prospérité de notre entreprise… et je crie bien haut : Vive la Société Auto-nome de Valorisation et d’Amélioration des Terrains Em-broussaillés ! Vive la S.A.V.A.T.E. ! …

L’un des mérites de ce livre, outre le vrai plaisir qu’il procure, c’est qu’on y trouve déjà tous les thèmes truculents que Roger Ducrot abordera ensuite dans sa peinture. Mine de rien, il permet de mieux com-prendre son œuvre. Et c’est en cela qu’il est incontour-nable. Voire indispensable.

Y.V.

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« Le hasard, pour la détermination de l’objet de cette journée d’étude, écrit Jean-Marc Joubert, directeur du département Lettres à l’ICES, aura été d’apprendre incidemment l’existence d’une fort belle demeure ven-déenne, « La Chevillonnière » -sise à une demi-heure de route de la Roche sur Yon-, laquelle demeure aurait été la propriété de la mère de Ronsard. De là à imagi-ner que le poète l’eût visitée, il n’y avait qu’un pas, qui fut vite franchi au moins par ses heureux propriétaires, M. et Mme de Raigniac… »

De là ce colloque organisé sur place par le Centre de Recherches Hannah Arendt, les 29 et 30 avril, et ce livre des actes. On pourra y lire de fort passionnantes et savantes études sur La rhétorique courtisane dans la Continuation des Amours de Ronsard par Jean-Baptiste Amadieu, ou Le sang et l’amour : discours médical et texte poétique par Sabine Lehman. Et puis, bien sûr, un inattendu Ronsard et la Vendée par Jean de Rai-gniac, où le spécialiste des blasons et des châteaux de Vendée, nous apprend comment Jeanne Chaudrier, la Poitevine, épousa Louis de Ronsard. Une belle et fort romanesque histoire.

Y.V.

Et si Ronsard m’était conté....

Journées d’études Ronsard

i.C.e.s.Éditions Cujas,

200 p., 10 €

Gonzague était déchaîné ce mardi 10 novembre.

Avec la carrure de François 1er et le panache d’Henri IV, il lâchait ses mots comme des traits ven-geurs et charmeurs devant une cour ébahie.

Tour à tour Henri VIII, Anne Boleyn, Charles-Quint, Léonard de Vinci, Jésus ou Juda, il prenait finalement les traits de Soliman le Magnifique pour décocher sa dernière harangue et ser-vir un public exsangue, haletant, rendu.

Ils étaient donc plus de 150 fidèles à suivre la conférence de novembre des amis de l’Historial de la Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, magistralement don-née cette année par Gonzague Saint-Bris, prétendant au titre de chef de file des Nouveaux Romantiques.

Son Henri IV était à paraître, l’auditoire a souscrit d’avance. J.R.

Conférence de Gonzague Saint-Bris à l’Historial de la Vendée

Gonzague Saint-Bris et François Ier

à l’Historial de la Vendée

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Les Amis de L’Historial de la VendéeHistorial de la Vendée, allée Paul Bazin

85170 Les Lucs-sur-Boulognepermanence le mercredi à l’Historial, 02 51 47 61 77

www.ami-historial-vendee.come-mail : conservation-musé[email protected]

Les Soldats de l’Historial

Les Amis de L’Historial se sont associés aux Écrivains de Vendée pour illustrer dans Lire en Vendée le rôle de la Conserva-tion des Musées en faveur de la mémoire et de la mise en valeur des auteurs vendéens.

La Conservation des Musées réalise de nombreuses expositions et édite à chaque fois de somptueux cata-logues qui sont autant de pierres nouvelles à ajouter à notre patrimoine.

Elle permet à ces occasions d’exhumer et de rassem-bler des œuvres oubliées, inattendues ou dispersées.

Les associations d’amis ont pour but de faire connaître toutes ces actions, de contribuer à leur réa-lisation et d’ouvrir les portes des musées à tous les esprits curieux.

Les amis de l’Historial initient à leur tour diverses manifestations destinées à concourir à la meilleure notoriété et à la plus grande fréquentation possible des musées de Vendée.

En 2009, les amis de l’Historial ont ainsi visité en mars la ville de Richelieu et la chapelle royale de Champigny-sur-Veude pour faire suite à l’Année Richelieu et à la mémorable conférence donnée en 2008 à l’Historial par Mme Derrien.

Ils ont organisé avec leurs amis de la Fondation du Patri-moine un rallye-auto le 8 mai dans les marais vendéens entourant l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm et la tour de Moricq.

Ils ont été très nombreux à entourer le 17 mai les person-nels des musées pour la tradi-tionnelle Nuit des Musées.

Ils se retrouvaient pour l’exposition Benjamin Rabier puis en août lors de leur assemblée générale avec notamment un exposé de Christophe Vital sur les objectifs d’acquisition des Musées et d’Erwan Calonnec sur la fréquentation et les activités de l’His-torial.

Ils se rassemblaient encore pour les Journées du Patrimoine en septembre puis le 10 novembre avec Patrice Vignial et les Amis du château de la Flocellière pour organiser la conférence de Gonzague Saint-Bris

sur François 1er, conférence suivie par plus de cent cin-quante personnes et suivie aussi d’un dîner comme lors de chacun de leurs rassemblements.

Ils étaient enfin à l’inauguration de l’exposition sur les Soldats du Feu, exposition superbe par la qualité

et la richesse des matériels présentés (une a u t o p o m p e échelle Dela-haye 1928 !).

Ils se prépa-rent à assister à

toutes les animations prévues pour Noël à l’Historial avec notamment le concert du 20 décembre et le spec-tacle pyrotechnique du 23.

Ils organiseront encore une sortie vers divers musées de Nantes en mars 2010 et attendent vos suggestions pour les conférences à venir.

Les amis des Musées aident la Conservation pour de petites actions ponctuelles pour lesquelles leur faci-lité et leur rapidité d’intervention sont un complé-ment apprécié. Ils ainsi pu acquérir sur e-bay un petit tableau de Clemenceau.

Vous pouvez vous aussi aider la Conservation qui prépare actuellement une exposition sur Madagascar et recevra avec bonheur tous renseignements sur des objets provenant de ce pays.

Cette fin d’année est la période de renouvellement des cotisations et nous vous invitons donc à renouveler ou initier votre cotisation 2010.

Avec nos remerciements, Les Amis de l’Historial

LES AMIS DE L’HISTORIAL DE LA VENDÉEHistorial de la Vendée, Allée Paul Bazin 85170 Les Lucs-sur-Boulogne

Bulletin d’adhésion année 2010, 10 €/personne à adresser aux amis de l’Historial aux Lucs

M. Mme Mlle

NOM : Prénom :Adresse :Code postal Ville

Tél : E-mail :

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Poésie

Les Éphémèresdan Bouchery

Éditions Soc & Foc, 44 p., 12 €

De somptueuses pein-tures d’Anne Lamali qui font corps avec la scansion alerte de Dan Bouchery. Comme un récitatif au millimètre qui inventorie le paysage, et la vie par la même occasion.

Elle gardaitSon sourire

Elle ne haussaitPas le tonMaman était une dame Distinguée.

Quatre fois vite un chuchotis

Jacqueline Persini-PanoriasÉditions Soc & Foc, 48 p., 12 €

Flac ! Qui est

sur le lac ? Petite goutte de pluie

Flac ! Bivouaque sur le lac.

Sur le rythme de la comptine et par le jeu des sons, s’écoule

un chuchotis qui va dans le vent et séduit,

les enfants comme les grands. Une découverte

des mots et des sensations, celles qui les créent comme

celles qu’ils créent eux-mêmes. Une richesse que rehaussent les

illustrations naïves et magnifiques, de Célia Chauffrey.

Éditions Soc & Foc

Trois parutions en cet automne pour des éditions qui fêtent leurs trente ans.

C’est une double belle perfor-mance par la longévité – quand on sait les difficultés des éditeurs de poé-sie – et par la qualité des réalisations.

Sillons Sillages, l’Anthologiesoc & Foc

Éditions Soc & Foc, 64 p., 12 €

Trente ans de parutions et de choix, presque autant d’auteurs et autant d’illustrateurs, la vitrine d’un tra-

vail de lustrage qui a pris encore du poli avec l’âge. Redécouvrons de vrais poètes et de vrais illustra-

teurs au travers de ce livre qui est une image de marque, juste un cadeau dont il faut remercier

les concepteurs, pour l’éclectisme et la qua-lité.

Alain Perrocheau

Nos Sélections

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La Voix de l’AutreCharles d’estèveLes Introuvables, non paginé, numéroté, 20 €

Épicé aux encres de Chine de Paul Toublanc, irisé par la lumineuse préface d’Yvon Quiniou qui avec Charles d’Estève en 4e de couverture

se demande : qu’est-ce-qu’un poème ? Paul illustre donc avec quelques lavis les mots

susurrés par Charles, des mots d’un autre bréviaire ; une autre rencontre avec l’Autre.

Faut-il situer davantage, offrir l’anecdote...Les mots ne seraient-ils que condiments, La poésie feuillage de l’âme ?Des poèmes, comme l’humour de Charles, avec un

peu de recul et beaucoup de portée. J.R.

Insouciance et légèreté forgent la quintessence de ce très beau recueil de poésies.

Chavagnes-en-Paillers Marchant dans ces pâturages de VendéeSirotant une fraîche boisson à la pailleEntouré par ces fleurs d’étéLe cœur en fête, les yeux en jaille

E.T.

Serment d’amourroman loaëcSol’Air, 60 p., 10 €

Poésie (suite)

Le pied au vertPascale albertÉditions Écho Optique, 60 p., 12 €

La randonnée des pieds sur des rythmes très courts qui conjuguent

fraîcheur et légèreté. Une certaine rareté des verbes, qui sont parfois présents mais jouent à cache-cache sur les sentiers de l’émotion. L’introspection progresse à chaque pas. La randonnée de l’âme devient la ran-donnée de l’Homme. Et les photographies de Georges Vrignaud sous-tendent La même randonnée / jamais la même. A.P.

Autoportrait à la fenêtregabriel arnaudÉditions Geha, 65 p., 8 €

Un homme derrière sa fenêtre. Il contemple en silence le monde qui l’entoure.

Il se regarde dans le miroir. Il est seul, comme tous les autres, face au miroir de sa fenêtre. Avec des mots simples, accessibles, il dit le bon-heur : J’ai croisé le jour sur un chemin d’écureuil. Et l’angoisse de la mort qui viendra : Chaque jour nous entaille. Un sentier initiatique pour ceux que la poésie impressionne, déconcerte ou décourage.

G.B.

Bréviaire à l’usage des mal-pensantsPaul toublancL’Harmattan, 178p., 17 €

Un mot d’esprit qui vous fait sou-rire, quelque chose que l’on a tou-jours pensé,

quelque chose à quoi l’on n’avait jamais pensé,quelque chose qu’on aurait aimé avoir pensé,quelque chose qu’on voulait que personne ne pense,autre chose qu’on croyait ou voudrait être le seul à

penser...Au-delà des mots, un auteur se livre dans ses

maximes et vous transforme tour à tour en adepte docile ou en violent détracteur.

Paul aurait dû demander à Charles de lui faire un dessin. J.R.

essais

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Aide-toi et le Ciel...Yves viollierRobert Laffont,

223p., 18 €

Dans une veine plus grave et plus réaliste que La Flèche rouge ou La Route de Glace, Yves Viollier renoue ici avec le climat de La Mère et d’Elle voulait toucher le ciel. Parmi ses fidèles lecteurs, certains préfé-reront la première approche, d’autres la seconde. Mais tous seront touchés par le portrait de Marie, cette femme veuve qui se donne tout entière à sa mission

auprès des jeunes catholiques du diocèse. Un enga-gement profond, total. Si total qu’elle ne voit pas les tourments, puis les désarrois de Simon, son grand fils, engagé, lui, dans une organisation humanitaire à Haïti. Quand il revient en France, malade et décou-ragé, Simon ne se supporte plus... C’est le drame, puis le combat pour retrouver la force et le goût de vivre.

L’écriture incisive et brûlante de ce roman épouse au plus près les doutes et les déchirements des héros du roman. Il pose la question des chances et des risques de l’engagement, même au service des causes les plus justes et de l’idéal le plus élevé. Celle aussi de ses limites. Jusqu’où donner et se donner sans mettre en péril sa vie personnelle et celle de ses proches ?

G.B.

Sur un ton guilleret, l’auteur traite d’un fait de société, la différence d’âge, avec humour et tendresse. Une histoire à deux vitesses où Alain Gouraud se pro-mène entre fiction et autobiographie entretenant le suspens et le cynisme.

Quelle sera au final la sentence de son jury virtuel ? Lui permettra-t-elle de sauver sa tête ou, du moins, de ne pas la perdre ? E.T.

Quelques virgules indociles et une faute de syntaxe sont l’exception qui n’entache en rien le trouble dans

lequel ces nuits vous conduiront. À la manière d’Edgar Allan ou d’Alfred, vous n’échapperez pas à l’envoûte-ment d’un conteur qui sait voir, imaginer et dire l’ex-traordinaire, l’étrange d’histoires qu’il situe lui-même entre Éros et Thanatos, le désir et la mort.

L’auteur annonce un second livre, je l’attends avec impatience. J.R.

ElleLa coulée doucealain gouraudÉditions de Rouffignac, 20 €

Bleues nuitsChristoph ChabirandÉditions Amalthée, 90 p., 11 €

romans

nouvelles

On a mis Papy dans le coffre de la voiturelouis dubostÉditions Le bruit des autres, 120 p., 12 €

Quand il n’est pas dans son jardin à buter les patates, tuteurer les tomates, retourner le tas de compost ou prépa-rer du purin d’orties, Papy est dans son grenier-bureau - un jardin secret - rempli de livres

qui sont semés et repiqués comme les légumes selon leurs affinités électives ; mais un jardin aussi attrape des maladies, tandis qu’un crabe ronge les poumons de Papy : On a mis Papy dans le coffre de la voiture est plus qu’un éloge de la vie, c’est un hymne au vivant (quelle que soit sa figure d’être) qui rappelle que « la mort est l’aliment de la vie ».

Les nouvelles qui suivent sont autant de contes à mourir debout. Car si les dieux n’ont pas d’avenir, le salut des hommes est humain, seulement humain. Et cela ne va pas de soi. (L’éditeur)

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nature

Très jolie collection sur les animaux méconnus et en danger.

La torture d’Hermann est une tortue tranquille, la seule tortue terrestre française qui longtemps vécut

à l’état naturel dans le pourtour du bassin méditerra-néen.

Découvrez la vie et les caractéristiques étonnantes de cet animal depuis sa naissance jusqu’à sa repro-duction. Apprenez aussi comment on la protège pour qu’elle ne disparaisse pas un jour.

Très beau livre bien illustré. À offrir à tous les enfants fous de dinosaures, à tous les grands passion-nés d’animaux. E.T.

La tortue d’Hermannsandrine siholÉditions d’Orbestiers, 13 €

Henri de Monfreid,l’aventurier de la mer Rougegeorges PageGrancher, 18,5 €

Cet ouvrage relate la vie passionnante d’Henri de Monfreid, sans doute le plus connu et le dernier des aventuriers français.

Une jolie version écrite avec une encre particulière, celle de l’amitié mais aussi de l’admiration que porte l’auteur à un personnage hors normes. Durant trois années, lors de leurs rencontres, Georges Pagé prend des notes puis, en 2007, il travaille en étroite collabora-tion avec Amélie de Monfreid, la fille du grand écrivain pour livrer un travail précieux, précis, bien écrit et qui se lit comme le meilleur des romans. E.T.

aventures

Sœur Yvonnedidier giroud-PiffozÉditions du Losange, 130 p., 15 €

Moins médiatisées que Sœur Emmanuelle ou Mère Térésa, de très nombreuses religieuses se sont totalement données au service des

plus pauvres de notre planète. Comme cette Ven-déenne, Sœur Yvonne, née à Saint-André-d’Or-nay, que le reporter Didier Giroud-Piffoz a rencon-trée à plusieurs reprises chez les lépreux de Bilhoda, en Inde. Il a recueilli ses souvenirs et ses écrits. Il témoigne ici de son dévouement sans limite pour ces malades exclus de leur famille et de la société. Le por-trait lumineux d’une sainte ignorée, décédée en 1994, à l’âge de 101 ans. G.B.

témoignage

Chrétien et étrangerPaul de rugyECD, 152 p., 12 €

Faut-il « confiner » la foi catholique dans l’esprit obscurci des fidèles et l’exercice du culte ? Paul de Rugy dans un petit livre lumineux d’espérance réus-

sit la synthèse de la doctrine sociale de l’Église. Cela va de Marc Sangnier à Benoît XVI, en passant par Félicité de Lamennais, Frédéric Ozanam et, bien sûr, Jean-Paul II. Tous défendent un engagement chrétien « Pour qu’Il règne ». C’est ce que rappelle à sa manière Jean-Paul II lorsqu’il écrit : Il ne peut y avoir deux vies parallèles : d’un côté la vie « spirituelle » avec ses valeurs et ses exigences ; et de l’autre la vie dite « séculière », c’est-à-dire la vie de famille, de travail, de rapports sociaux, d’engagement politique…

Le livre de Paul de Rugy donne envie de creuser les messages de l’Église autour de la « civilisation de l’amour ». Et de s’engager. Y.V.

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Richelieu. de l’évêque au ministrerecherches vendéennesEditions du CVRH, 590 p., 25 €

Pour marquer le 400éme anniversaire de l’installation de Richelieu à Luçon, un important colloque s’est tenu dans cette ville, le 25 avril 2008. Le CVRH en publie les actes. La couver-ture, reproduction du célèbre tableau d’Henri Motte, le montre, cuirassé, botté et vêtu d’écarlate sur la digue du siège de La Rochelle.

Les interventions des chercheurs décrivent ce jeune évêque de 23 ans découvrant un diocèse en piteux état. Il y apprend son métier d’homme d’État, se frotte aux protestants et aux princes et se montre un bon évêque représentatif de la Contre-Réforme. Un chapitre très intéressant déroule les représentations de Richelieu dans l’Histoire de France. Elle le présente tour à tour comme un démon, un nationaliste de choc, un Euro-péen avant l’heure, un guerrier sans pitié et un artisan de la paix. Et le lecteur pourra réfléchir autour de cette question toujours actuelle : Richelieu fut-il un chré-tien en politique ?

G.B.

Roger Joussaume, préhistorien vendéen, spécialiste du mégalithique, contemple, du haut de la pointe du Payré, 4 500 ans de l’histoire des rivages atlantiques, celle de ces millénaires qui voient le passage de l’âge de

pierre à celui du bronze. On découvre avec bonheur le langage du pédagogue, de l’instituteur et l’on suit, enchanté, cette leçon de choses et d’humanité. Autour de ces pierres levées, de ces chambres funéraires, il fait revivre les hommes qui les ont dressées, les ont construites, et ont bâti autour d’elles une civilisation.

Photos et dessins illustrent ce parcours à la ren-contre de nos ancêtres, artistes et paysans, chasseurs puis agriculteurs. Ce livre invite à la connaissance du passé, indispensable au développement de notre ave-nir. G.B.

Les vignes de mon enfancemarcel godreauÉditions Hérault, 101 p., 20 €

C’est étonnant, mais pourtant vrai : la Vendée fut, dans les années 1930, le département qui comptait le plus de viticulteurs. Ou plus exac-tement de propriétaires de vignes : toutes les fermes possédaient alors quelques « virées » dans des fiefs bien exposés. C’est cette époque que Marcel Godreau,

ancien directeur de la Fédération nationale des Coo-pératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA), fait revivre dans un petit livre très attachant. La vigne de son enfance, accrochée au flanc d’une colline du haut bocage, celle de sa grand-mère Marie-Louise, née en 1888. Il évoque les travaux de la vigne et les métiers de la barrique, la cave et ses rites, les joies et les dangers du Noah et de l’Othello, l’expansion des hybrides répandus par le célèbre frère Bécot depuis l’École d’agriculture de La Mothe-Achard. Marcel Godreau ramène avec bonheur à la mémoire les mots savoureux de la vigne : les arduois, le bareil, le prouin et la pinette... G.B.

La préhistoire en Vendéeroger JoussaumeÉditions du CRVH, 196 p., 25 €

régionalisme

Luçon dans la guerre de Vendéeraymond WilliaumeÉditions du CRVH,

410 p., 18 €

Dans l’histoire des guerres de Vendée, Luçon est surtout connu pour le triple échec des Vendéens devant « ce village qui a une cathédrale », à l’été 1793. Le quotidien de la petite ville, point stra-

tégique du dispositif républicain aux franges du pays insurgé, est moins connu.

Raymond Williaume, le M. Histoire de Luçon, a fouillé les archives révolutionnaires pour nous le décrire minutieusement. On y voit comment la petite ville, vidée de son clergé et de ses nobles, participe d’abord à l’allégresse révolutionnaire. L’opinion bas-culera en pleine Terreur, lorsque les luçonnais s’ima-ginent de déposer et de faire condamner le sinistre général Huché qui répand l’épouvante dans le pays, incendiant même les localités voisines, favorables aux idées révolutionnaires. G.B.

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De Préfailles en Saint-NazaireChristian denisECD, 152 p., 12 €

Christian Denis a plus d’un tour dans son sac et plusieurs plumes dans son casier. Cette histoire, au départ une sorte de roman d’amour

au style épuré, retenu, racontée tour à tour par les deux protagonistes - ce qui est à la fois plein de charme et d’humour - bascule soudain dans le thriller le plus noir.

Christian Denis n’a pas peur de parodier James Bond pour le décor, l’attirail et la panoplie de héros qu’il lâche dans une histoire parfaitement maîtrisée, implacable, sans pitié.

À quand le prochain ? J.R.

Une ville républicaine,La Roche-sur-Yon1810 - 1914Henry BrunetièreÉditions d’Orbestier,

312 p., 27 €

Cet ouvrage fait suite à La ville de Napoléon, La Roche-sur-Yon 1804-1870, du même éditeur.

L’auteur, Henry Brunetière, a réalisé un important travail de recherche, agrémenté par près de 200 illus-trations. Comme toujours aux éditions d’Orbestier, la réalisation de ce livre est attrayante. Ouvrage indis-pensable pour tous ceux qui s’intéressent à l’Histoire du chef-lieu de la Vendée.

On attend avec impatience le tome 3. Jacques Bernard.

Beaulieu-sous-la-Rocheguy PerraudeauLes Dossiers d’Aquitaine,

125 p., 18 €

Nos lecteurs apprécient la chro-nique érudite de Guy Perraudeau sur les grandes figures vendéennes de la littérature et de la culture. Il vit une partie de l’année à Beaulieu-sous-la-Roche, commune dont il a fouillé la mémoire.

Mémoire que le professeur restitue de façon perti-nente et très pédagogique, au détour de 101 questions, depuis la Préhistoire jusqu’à la fin du XIXème siècle. Qu’on dise aujourd’hui Beaulieu-sous-la-Roche, et non pas Beaulieu-sur-la-Roche comme l’exigeraient l’histoire et le lieu, en dit long, par exemple, sur les rapports de pouvoir et de dépendance entre l’humble village et la principauté voisine....

Guy Perraudeau propose là une méthode efficace à tous ceux qui voudraient bien parler de leur petite patrie et qui ne savent pas bien comment s’y prendre. G.B.

régionalisme (suite)

Pourquoi rue des Écusécriture collectiveLes Chantuseries, 67 p., 12 €

Il est tout petit et c’est le pre-mier livre des Éditions Les Chan-tuseries du Poiré-sur-Vie. Un polar dont l’action se déroule justement

au Poiré. Bertrand Illegems y anime depuis deux ans un atelier d’écriture qui rassemble quatorze personnes. Les auteurs se sont visiblement amusés à imaginer et à écrire cette histoire loufoque, agrémentée de clins d’œil humoristiques, autour de traces de sang dans la neige, aperçues un matin dans la rue des Écus. Une jolie ten-tative, avec la fraîcheur et les hésitations inhérentes à cet exercice collectif. G.B.

Policiers

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Les descendants de Napoléon,eddie de tassignyLes Amis du Patrimoine Napoléonien,240 p., 40€

Mais oui, Napoléon a de la des-cendance, et même en Vendée !

C’est l’intérêt de ce livre exhaustif sur le sujet, un recueil généalogique bien illustré et bien documenté, pour ne pas se limiter à l’Histoire des manuels. J.R.

Le voyageur de l’île d’Yeuthierry delrieuÉditions du Bord du Lot, 240 p., 15 €

L’auteur, Thierry Delrieu, naquit il y a 43 ans, à Villeneuve-sur-Lot. Victime d’un accident de la route,

il demeure paralysé depuis plusieurs années. Il a jeté l’ancre dans un petit village du Haut-Agenais, au seuil du Périgord noir. L’écriture, qu’il a découverte tardive-ment, lui apporte équilibre et plaisir, libérant les per-sonnages qui habitent son esprit.

L’histoire débute à la fin du XXIème siècle. Un scientifique travaille sur un projet de voyage temporel. Il décide de tester lui-même cette possibilité de dépla-cement dans le temps. C’est ainsi qu’il se retrouve à l’île d’Yeu, durant la période du Haut Moyen âge. Ori-ginal et intéressant. Pour les amateurs du genre.

J.B.

Ultime pandémiemarc lereah

Éditions d’Orbestier, 200 p., 12 €C’est le second livre de Marc

Leréah ; faites comme moi, allez tout de suite chez votre libraire acheter le premier.

L’histoire est énorme, mais cela fonctionne très bien. Le style y est, le souffle aussi, et il en faut. Je viens de recevoir sur le net un canular dénonçant une machination mondiale de contamina-tion par le vaccin anti H1 N1 ; après ce livre, vous ne saurez plus non plus ni qui croire ; ni quoi faire ! J.R.

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L’appel du GoisJocelyne le mellec151p., 17 €

Saint-Brevin à travers les siècles

andré duruÉditions Hérault, 266 p., 26€

Pot pourri à la fleur de selroger Coupannec

Éditions d’Orbestier, 175 p., 15 €

Ce court roman laisse à la fois des espoirs et beaucoup de regrets. Sur un thème très classique – une femme d’aujourd’hui explore le journal intime de sa grand-tante et

part sur les traces de son passé – Jocelyne Le Mellec construit un récit sans surprise, mais non sans charme. L’action se situe à Noirmoutier et le passage du Gois y tient un rôle très symbolique. Il y manque visiblement le travail indispensable d’un bon éditeur qui n’a pas été trouvé. Il aurait certainement évité l’empilage des typographies, raccourci des passages inutiles et gommé les trop nombreux clichés qui encombrent le paysage noirmoutrin.

Avis donc aux éditeurs : il serait dommage de ne pas s’intéresser à l’appel du Gois... G.B.

La troisième édition de l’ouvrage d’un passionné de l’histoire locale réunit les travaux d’André Duru, disparu en 2006. C’est l’histoire de Saint-Brevin (sans accent aigu sur l’e...), un village qui s’est battu contre le sable et les dunes, contre l’administration et les villes voisines, un village devenu station balnéaire qui, dès 1899, s’ap-pelle Saint-Brevin-les-Pins. La clé du passage, avec le pont de Saint-Nazaire, entre Bretagne et Poitou. Vers la Vendée... G.B.

Une énigme policière bien fice-lée, originale même si elle recourt à toutes les ficelles du genre pour atteindre la corde sensible. Hâbleuse mais pas trop, l’écriture est plutôt la gouaille d’un pilier du café des 4 as. Elle nous renvoie à nos lectures de jeunesse, ce qui a son charme. J.R.

Les châtelains de Linièresemmanuel François

par l’auteur, 290 p., 19 €Ouvrage très documenté sur

l’histoire de ce château reconstruit au XIXème, puis détruit au XXème malgré la richesse de la décoration intérieure. J.R.

Autres Parutions

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Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 201034

Paysages de bocageLa FlocellièreLa Boulite,112 p., 25 €

Voilà un très beau livre, et qui devrait faire école. Pour ses vingt ans, l’association La Boulite de La Flocel-

lière a invité les habitants de la commune à observer, à questionner leur paysage pour l’exprimer dans toutes ses dimensions. Au final, un magnifique album en couleur, œuvre collective des photographes, auteurs, poètes, enfants, adultes et aînés de la commune. Ils déclinent leur pays en regardant les collines, les ruis-seaux et les étangs, les bois et les bosquets, le bourg, les villages et les métairies. Le géographe Jean Renard éclaire in fine les mutations de cette commune très attachante du Haut Bocage. G.B.

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Comme promis dans le titre, décliné par département, un petit assortiment d’histoires criminelles ; je

préfère tout de même le style d’Emmanuel Caloyanni, qui avait déjà traité le sujet en 1995. J.R.

Les Grandes Affaires criminelles de la VendéeChristophe BelserÉditions de Borée, 294 p., 24 €

Parti pour le Nouveau Monde aux côtés de La Fayette, Joël, un jeune médecin du Bas-Poitou va y rester et y trouver l’amour. L’appel du pays

le ramène dix ans plus tard en Vendée, à la veille de 1793. Pris dans la tourmente, Joël participe aux com-bats désespérés des Vendéens, avant de vivre d’autres aventures qui l’emmèneront jusqu’en Savoie.

C’est un vrai roman. Malheureusement, l’éditeur le livre en l’état d’un brouillon sommaire, un festival de fautes grossières et de typographie incohérente.

Dommage. G.B.

Premiers souvenirsdiégo de Bodard de la JacopièreÉditions Hérault, 192 p.

Souvenirs de ce qui est, déjà, une autre époque ; Diégo les écrit pour sa

famille et en fait pour lui, pour ne rien perdre de sa vie. C’est si juste que l’édition est déjà épuisée. Volez le si vous le voyez quelque part. J.R..

Le Grand almanach de la Vendée 2010Geste Éditions, 8,90 €

Futé, pratique, ludique, indispen-sable au fil des semaines, le Grand almanach de la Vendée est là, super-

bement illustré des œuvres des Très Riches Heures du Duc de Berry. Remarquable source documentaire sur la vie au XVème siècle, époque de ces superbes enlumi-nures, cet ouvrage fourmille de petits trucs, d’histoires, de recettes... Un bonheur ! E.T.

Mémoire du temps passéLes sentiers ensanglantés de la liberté et égalitéJean-Henry BouffardÉditions Almathée, 15 et 20 €

Deux livres de J.H. Bouffard en souscription jusqu’à fin décembre, chez l’auteur ou l’éditeur.Fontenay-le-Comterobert aujardGeste, 176 p., 25€

En souscription, chez l’auteur ou l’éditeur.RobespierreJean artaritÉditions CNRS, 10 €

Dernier livre de l’auteur fontenaisien, qui prépare encore une biographie de Pol Pot, pour 2010.La Vendée et Madamealexandre dumasÉditions Alphée, 268 p., 18,90 €

Un inédit d’Alexandre Dumas publié en 1833 pour le compte et sous le nom du général Dermoncourt, qui mit fin à l’épopée malheureuse de Marie-Caroline.

Tant que pleureront les genêtsYann delbosÉditions Almathée, 170 p., 14 €

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Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 3535

un écrivain historien vendéen : loïc du rostu

Loïc du Rostu, (1914-1992). Né à Orléans, licencié en

droit, maître en économie politique de la faculté de Paris.

Sous-lieutenant dans les Chasseurs d’Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale, démobilisé en 1946, mais rappelé en 1957, chef d’esca-dron en 1960.

À sa retraite de cadre commercial, il se retire à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, son épouse est de Croix de Vie. Il y pratique assidûment la navigation de plaisance tout en s’intéressant à l’histoire de la Marine et à sa litté-rature. Il publie en 1980 chez Flammarion un roman historique en deux volumes : Kerlouan, marin du Roi. Le naufrage du Maidstone est couronné par l’Académie de Marine en 1982. Ensuite paraissent Une Petite his-toire des grands vaisseaux du XVIIIème siècle, L’Histoire extérieure maritime des Guerres de Vendée, Le Dossier Kerguelen, et une plaquette fort intéressante au sujet de l’histoire du port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Pour tout le monde Loïc du Rostu est un historien de la marine. Quand son épouse me confie, dans le cadre des activités de la Maison des écrivains de la mer, les archives de son mari, je suis persuadé de recevoir le travail remarquable d’un homme dont l’Histoire est la passion. Quelle fut ma surprise de découvrir, entre deux dossiers, un petit roman écrit dans les années 1972-1974, intitulé Le soc et l’étrave.

Quel titre étrange, Le soc et l’étrave ! La terre et la mer ?

Après une première lecture, l’image de l’historien, de l’écrivain de roman historique, vole en éclat. J’ai sous les yeux une œuvre qui, je ne sais pourquoi, me rappelle La vie d’un simple d’Émile Guillaumin - écrivain du terroir, ori-ginaire de l’Allier – et Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway. Sans forcer le trait et en restant pudique, l’auteur raconte la vie d’un pay-san breton, orphelin et garçon de ferme mais bientôt marin, une sorte d’amalgame entre le père Tiennon et Santiago, l’un paysan et l’autre pêcheur, la pauvreté comme lien.

Histoires pêchées dans les ports de Vendée

Jean-François marivalÉditions L’Étrave,

112 p., 12 €

Prenez une grande dose de bonne humeur, accom-pagnez-la d’une belle proportion de couleur locale, alliant le piquant de la Côte à l’astuce réservée du Bocage, ajoutez-y une bonne portion d’une émotion saine qui teinte de nombreuses pages, enrobez le tout dans le tour de main savant et efficace du conteur, et vous obtenez une délicieuse recette propre à satisfaire tous les palais.

Il n’y a plus qu’à déguster sans modération. A.P.

La vie des hommes ne saurait mentir face à la terre et à la mer. Cette œuvre est l’histoire du courage, de l’amour, de l’amitié, de la mort, de l’homme face à son existence devant la formidable puissance de la nature.

Une seule critique : quelques bévues orthogra-phiques parsèment le texte ; j’ai constaté que ceux qui ont aimé le roman n’en parlent pas ; ceux, une mino-rité, qui ont détesté, les ont relevées !

René Moniot-Beaumont

À Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le 13 février 2010, salle de La Conserverie, boulevard Éga-lité, rencontre avec les écrivains et découverte des activités de la Maison des écrivains de la mer.

La liste des auteurs présents sera disponible sur notre site internet http://ecrivains-mer.fr en janvier et ensuite par voie de presse. La journée se poursui-vra en séance de dédicaces, interventions publiques diverses avec les auteurs et les responsables d’associa-tions littéraires et maritimes de notre département.

À 11 h 30, nous vous invitons à un apéritif pour débuter cette journée littéraire. Si vous désirez déjeu-ner, un buffet sera à votre disposition de 12 h 30 à 14 h 30 pour la somme de 10 € (réservation au 02 51 98 55 04).

Venez nombreux participer à cette journée origi-nale.

La journée de la Maison des écrivains de la mer

Les écrivains de la mer

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LES AMIS

DE L’HISTORIAL

DE LA VENDÉE

LES ÉCRIVAINS

DE VENDÉE

La BD et la Vendée, suite....

Beaucoup de Bd ont été consacrées à la vendée, écrivez à la rédaction si vous en connaissez quelques-unes, nous préparons un numéro sur ce sujet. merci d’avance.

Lire en Vendée a pour mission de faire connaître les œuvres littéraires vendéennes.

Merci de communiquer vos ouvrages à :Société des écrivains de Vendée, Bibliothèque pour tous85280 La Ferrière

Abonnez-vous à Lire en Vendée, 5 € pour 2 numéros. Envoyez votre chèque à la revue, à La Ferrière.

Lire en Vendée est une publication de la Société des écrivains de VendéeMise en pages : J.R. sur une maquette de l’I.U.T. InfocomImpression : Offset 5, La Mothe-AchardCe numéro est tiré à 6 000 exemplaires.Site Internet : www.ecrivainsdevendee.fr

© Peinture de couverture Benjamin rabierLa reproduction ou l’utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles, informations, illustrations et photos est interdite sans l’accord préalable de la société éditrice.