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n° 19 / Juin-Novembre 2009 Lire en Vendée Revue de la Société des écrivains de Vendée à noter SALON DU LIVRE DE MER À NOIRMOUTIER du 12 au 14 juin DU LIVRE VENDÉEN AU REFUGE DE GRASLA les 18 et 19 juillet 2 Éditorial 4 Un trio de poètes fontenaisiens 5 Les salons, Montaigu, Saint-Gervais, Québec 11 La Bibliothèque départementale de la Vendée 13 Nos sélections 23 Autres parutions 25 Les écrivains de la mer 26 La page offset’5 28 Au théâtre sommaire Abonnez-vous pour 5 €

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n° 19 / Juin-Novembre 2009

Lire en VendéeRevue de la Société des écrivains de Vendée

à noter SaLon

du LiVre de mer

à noirmoutier

du 12 au 14 juin

du LiVre Vendéen

au refuge de graSLa

les 18 et 19 juillet

2 éditorial

4 un trio de poètes fontenaisiens

5 Les salons, montaigu, Saint-gervais, Québec

11 La Bibliothèque départementale de la Vendée

13 nos sélections

23 autres parutions

25 Les écrivains de la mer

26 La page offset’5

28 au théâtre

sommaire

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éditorial

Lire en Vendée - Juin/novembre 2009

N’attendez pas que les poètes soient morts pour les lire !

Vous ! Oui ! Vous ! Ne vous cachez pas, vous êtes bien en train de lire cette revue ; vous l’avez trouvée je

ne sais où à traîner. Vous ! Ne vous cachez pas ! Vous n’êtes pas en face de Jean-Marie Bigard, on ne va pas vous demander de monter sur scène. Vous êtes peut-être écrivain, écrivain de Vendée, cela nous ferait plai-sir qu’alors vous la lisiez ; après tout, c’est votre revue. Vous n’êtes pas écrivain mais, tout simplement, vous aimez lire !

Privilégié, allez ! Vous, le temps, vous l’avez, vous le prenez. Bravo !

Vous êtes en juin, nous, nous sommes en avril-mai. Léger décalage, mais en avril et en mai, un certain nombre d’entre nous, il faisait pourtant très beau, ont voulu préparer cette revue pour qu’elle paraisse spécia-lement à l’occasion du salon de Noirmoutier.

Noirmoutier ! Un salon qui monte. à l’abordage ! Excusez-moi, je lis, avec retard, Lady pirate de Mireille Calmel. Au passage, cela déménage ! S’il y avait plus de Ladies Pirate à Noirmoutier, tous les sloops de Sa Majesté et de la Royale y débarqueraient à ce salon !

Cette année, ce sera vraiment dans les embruns. Nous le disions dans notre précédent numéro ; un salon de la mer, c’est forcément avec beaucoup d’iode, avec des algues, du sable, du vent, des mouettes et le grand large !

Comme un albatros, dirait notre ami Xavier Armange, des éditions d’Orbestier ; ne jouons pas la fille de l’air avec l’océan qui nous borde toute l’année. Nous irons donc à Noirmoutier, en juin, et nous veille-rons à ce que les vagues sur les brisants n’éclaboussent pas trop nos ouvrages. Cette année de Vendée Globe, le thème sera « Les aventuriers de la mer ». Christophe Miraucourt y sera aussi pour présenter Fille de pirate et Une Pirate dans l’île.

Ce troisième salon du livre de mer se déroulera donc à Noirmoutier-en-l’île, du 12 au 14 juin 2009, avec le soutien de la Marine nationale, sous le parrainage de l’amiral Chantal Desbordes, premier officier féminin de la Marine française et sous la présidence de Pierre Schoendoerffer (La 317e section, Le Crabe-tambour).

Noirmoutier, d’accord, c’est noté, ensuite, Grasla. Là, c’est le village des irréductibles, là où il fait tou-jours beau, là où vous nous retrouverez encore, parce que Grasla, comme déjà Saint-Gervais, c’est le salon des auteurs vendéens.

Je laisse la plume au président du jury du prix Cha-rette. Yves Viollier a écrit :

Le Refuge du livre, les 18 et 19 juillet 2009

« Au cœur de l’été, au cœur du bocage vendéen, au cœur de la forêt domaniale de Grasla, au cœur du refuge de Grasla, va battre le cœur de la création litté-raire vendéenne.

C’est déjà la troisième édition du salon du livre vendéen dans le cadre historique et merveilleux de la forêt de Grasla. Les succès des deux premières mani-festations ont encouragé l’équipe de l’association du Refuge de Grasla, rassemblée autour d’Anne Derocq et Wilfrid Montassier, à renouveler la fête et à l’ampli-fier.

Bien sûr, tous les livres qui, par leur auteur, par leur sujet ou par leur éditeur, ont un lien avec la Vendée seront présentés. Les lecteurs pourront venir rencon-trer leurs auteurs sous les arbres, dans un cadre favo-rable aux échanges et à la convivialité. L’an dernier, au plein cœur de l’été, les cent cinquante bénévoles de Grasla ont accueilli quatre mille visiteurs venus à la rencontre de plus de soixante auteurs présents. Et le Refuge du Livre s’est affirmé comme la fête du livre vendéen, un rendez-vous littéraire fréquenté à la fois par les Vendéens et les touristes présents en Vendée pendant l’été.

Et puis, comme l’habitude en a (déjà) été prise l’an dernier avec le Québec, le Refuge invite à se joindre à la fête une délégation venue d’un territoire d’expres-sion française. Cette année, c’est la Bourgogne qui est à l’honneur. Le Club des écrivains de Bourgogne, présidé par Bernard Lecomte, viendra en force avec ses auteurs et une pléiade d’éditeurs et des conteurs bourguignons qui animeront les deux jours.

C’est pourquoi Claudine Vincenot (Henri Vince-not, La vie toute crue, éditions Anne Carrière), oui, elle est la fille d’Henri Vincenot, l’auteur entre autres de La Billebaude, sera la présidente d’honneur de la mani-festation. à travers elle, c’est un hommage à toute la création littéraire à partir des provinces françaises qui sera rendu.

Le troisième prix Charette sera remis le samedi matin à l’issue de l’inauguration. Cinq auteurs sont sélectionnés. Ce sont, par ordre alphabétique : Jean Billaud, Yves Bulteau, René Charrier, Pierre Combes-cot, Pierre Péan. La fête du Refuge du Livre sera belle sous les arbres de la forêt. La forêt de Grasla. Peut-on imaginer refuge plus extraordinaire pour un salon du livre vendéen ? La forêt, les livres. Les livres viennent de la forêt. Les livres retournent aux arbres et aux feuilles… »

Merci ! Yves, dirait Jean-Marie, merci pour ce que tu fais avec Wilfrid, Anne, Caroline et les autres, sur-tout les clarisses, pour que les élégantes carrioles des

Port de plaisance de Noirmoutier

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bénévoles brouziliens nous charrient des lecteurs ; ils nous charrieront ensuite dans les stands montés par la maison Piveteau.

Grasla, un autre salon pour nous retrouver !

Québec, vous n’y étiez pas, nous y sommes allés pour vous et nous en parlerons un peu plus loin.

Montaigu, Saint-Gervais, nous vous y avons aussi vu ; vous étiez déjà comblé mais pas assez pour ne pas reprendre le chemin des lecteurs et retrouver vos auteurs préférés.

Sinon, les écrivains de Vendée semblent supporter leur nouvelle équipe depuis un an déjà. Les mêmes, en fait, et on recommence.

Michel souhaite, avec d’autres, déjeuner aux Sables cet été. Nous déjeunerons. Pierre souhaite que nous réhabilitions les nouvelles, nous les réhabiliterons. Annie souhaite que nous ne dilapidions pas nos numé-raires, nous thésauriserons. Gilles voudrait que nous respections les règles, nous essaierons. D’autres vou-draient d’autres choses encore, qu’ils nous le disent, nous y réfléchirons.

Comme le disait il y a un an un autre Michel, c’est un satisfecit autoproclamé. Nous souhaitons égale-ment un super prix des écrivains comme l’an dernier. Les prétendants se bousculent. 2009 sera encore une grande année !

Nouveauté ! Abonnez-vous si vous ne l’êtes pas déjà comme écrivain, cela se limitera aux frais de poste. Fai-tes-nous également part des livres vendéens que vous avez aimés. Nous élargissons notre équipe et nos pages sont ouvertes à toutes les bonnes volontés !

Un petit mot enfin sur le Dé bleu et sur le prince des gueux, j’ai nommé Louis Dubost, le p’tit Louis, le p’tit prince qui dit au revoir à son à renard à la fin de l’année.

P’tit Louis, c’est une sacrée pièce, vous ne pouvez pas le louper si vous fréquentez les salons, et quand il tire sa révérence, La Roche-sur-Yon et la Vendée se mettent en quatre pour fêter l’événement.

C’était à l’occasion du printemps des poètes les 6 et 7 mars derniers. Les étudiants en Métiers du livre de l’IUT de La Roche-sur-Yon (université de Nan-tes) avaient organisé une fête, la fête des éditeurs de création, dédiée au Dé bleu. Neuf éditeurs avaient fait le voyage, Cadex, Cheyne, Contre-allées, Deleatur, écho optique, La Yaourtière, Le Dernier télégramme, Soc & Foc. Cela se passait à Chaillé-sous-les-Ormeaux et à La Roche-sur-Yon, au Manège et à la médiathèque Benjamin-Rabier.

Le Grand R, scène nationale, programmait en effet lui aussi le Dé Bleu dans son « Week-end à réaction ». L’ambiance était celle d’un campus, avec de la musique et toutes sortes d’animations bon enfant mais c’était

tout de même suffisam-ment sérieux pour que Jean-Pierre Siméon, poète et dramaturge, directeur national du Printemps des Poètes, soit arrivé à temps pour trinquer avec Louis.

Nous avions déjà chaussé notre dé il y a peu dans cette revue, mais il convient de saluer un départ regretté en le transformant en une intronisation dans le cercle des écrivains de Vendée. Un peu de poésie, d’humour, d’esprit et quelques coups de gueules, cela n’effraiera personne. Trente-quatre années d’exercice, un catalo-gue de quatre cent trente titres de poésie contempo-raine. Une pléiade d’auteurs dont la moitié doivent au Dé Bleu leur première publication ; Louis est un découvreur de talents. Il a tenu bon avec des succès, des marques de reconnaissance, des prix. Il tient tou-jours ; il a choisi ses héritiers et transmet à d’autres son catalogue et son savoir-faire.

Louis continuera à faire autorité, écoutez bien son message : N’attendez pas que les poètes soient morts pour les lire !

La rédaction

Ci-dessus, Jean-Pierre Siméon au micro et Louis DubosL’inauguration au Manège

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Mémoireun trio de poètes fontenaisiensLa chose est assez rare pour être soulignée. Une famille fontenaisienne, aux xvie et xviie siècles, a donné trois poètes-juristes. C’est la famille Collardeau. Le grand père, le père et le fils, tous les trois prénommés Julien, s’illustrèrent tant dans la vie politique fontenaisienne que dans l’art poétique.

Le premier de la lignée est né à Fontenay-le-Comte en 1570. Il fit des études brillantes de droit à Poitiers. Diplômé, il devint greffier en sa ville natale puis pro-cureur du roi à l’âge de vingt ans. Homme brillant et cultivé, tant en lettres qu’en sciences, il fréquenta tous les lettrés de la capitale du bas-Poitou : Tiraqueau, Viète, Brisson, Rapin, Besly. Après avoir été élu maire en 1608, puis en 1615 et encore en 1621, il occupa ses fonctions publiques pendant trente années, et se consacra à l’écriture en traduisant et commentant, en 1634, un traité de droit romain : Les commentaires des antinomies de droit romain (citons également Le Traité de la patience de Tertullien, mentionné dans le diction-naire Beauchet-Filleau).

Il le dédia au cardinal-ministre Richelieu. Celui-ci lui répondit dans une lettre pleine d’éloge, où on peut lire cette phrase : « Il (l’ouvrage) est digne de son auteur, et tel que je m’assure qu’il lui acquerra de l’honneur parmi les savants, et profitera à tous ceux qui le liront.» Il devint prêtre à la fin de sa vie, disent les généalogistes. Il meurt à Fontenay en 1650.

Son fils Julien II Collardeau, seigneur de la Pinau-dière, est né en 1600. Il fit aussi des études de droit, et, après s’être d’abord fixé à Paris, prit la succession de son père comme procureur du roi à Fontenay. L’écri-ture fut pour lui une passion ; dès l’âge de dix-neuf ans il publiait un ouvrage satirique contre la pratique de la danse et des mascarades. L’ouvrage était dédi-cacé à l’intendant de Poitiers. La jeunesse de l’auteur et la valeur de son jugement furent remarquées. Un contemporain écrivit : « Tant de sciences, tant d’érudi-tion, un jugement si net, si formé, à l’âge où vous êtes, cela ne se conçoit pas. C’est un vrai miracle ! »

Maire de Fontenay en 1625 et une seconde fois en 1641, il fut le précepteur de l’auteur des Maximes de

La Rochefoucauld, dont le père était gouverneur de Fontenay-le-Comte. Influencées par son élève, certai-nes des maximes de Julien II Collardeau sont aussi à remarquer, comme par exemple : « Si nous n’avions pas de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à en remarquer dans les autres. »

Son fils Julien III, né en 1596, suivit les traces de son père et de son grand-père. Il portait le titre de sieur de la Mongie. Il fit son droit à Poitiers, ce qui lui permit de prendre leur suite comme procureur du roi à Fonte-nay ; il en fut aussi maire en 1625 et en1641. C’était au temps des dragonnades, luttes violentes contre les protestants. On lui doit un rapport d’exécution de la commission de démolir les temples protestants. Il écri-vit un poème de vers français titré : Tableau des victoi-res du roi Louis XIII. Ce fut un fin lettré, un bon poète et un juriste compétent.

Les neveux de Julien IV assurèrent la succession dans les charges publiques mais n’eurent point la veine littéraire.

Pour mieux connaître ces juristes poètes, il faut s’adresser à la bibliothèque municipale de Fontenay, qui possède certains volumes de Julien Collardeau. Je remercie le bibliothécaire, section adultes, qui m’a aidé dans mes recherches. Qu’il me soit permis de révéler que ma famille est liée aux Collardeau sans doute à Julien II ; celui-ci fut le parrain d’un de mes grands oncles, il est vrai à la quatorzième génération.

Une lignée de trois juristes qui furent des poètes, méritait qu’on rappelle son souvenir. Pourquoi la municipalité ne rééditerait-elle pas un ancien texte de Collardeau, avec une introduction d’un spécialiste des lettres du xvie siècle ?

Guy Perraudeau

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Salons

On ne change pas une équipe qui gagne. Pourtant, il a bien fallu. Le regretté Claude Boisumeau avait laissé le manche et le nouveau capitaine ne se l’est pas laissé dire pour retrousser les siennes. Il n’a pas eu peur de chambouler les habitudes, de redéfinir les espaces, de déplacer les stands, de bousculer son petit monde.

Comme Claude, Antoine est partout, avec les prin-ces et les gueux, dans les kiosques, sur les planches, derrière les stands, au bar, dans les allées.

Personne ne hausse vraiment le ton, n’élève trop la voix, les auteurs d’outre-Vendée s’installent dans leurs cases ; ils sont bien descendus du car, ils vont délais-ser leur chaise et les amateurs d’autographes pour aller déjeuner dans le restaurant qu’on leur a choisi, reve-nir à l’heure dite, répondre à l’appel du haut-parleur pour attendre dans le car que tout l’effectif en ait bien franchi les marches, puis atteindre le petit hôtel qu’on leur a réservé, prendre une douche, très important la douche, se changer, puis respecter la consigne et reprendre le car pour aller dîner et assister à la soirée qu’on leur a concoctée.

Reprendre le car et dire qu’il est bien tard mais qu’heureusement la nourriture, c’était plutôt bien

malgré le manque de salade, descendre du car, remonter dans la cham-bre, se coucher, se relever, petit déjeuner, monter dans le car, redescendre et enfin s’effondrer à nouveau sur la même chaise dans le même kiosque, avec les mêmes voisins mais tout de même aussi la même jolie demoi-selle chargée d’encaisser le prix des livres qu’ils vont encore dédicacer avec le même enthousiasme : pour, Julie, c’est bien Julie ? avec une seule « l » ?, pour qu’elle partage, elle aussi, les frissons merveilleux qu’éprouvent mon héros, Hector, quand il découvre les splendeurs du Kamtchatka.

Antoine s’en moque bien, lui, du Kamtchatka ; il doit vérifier qu’il n’a perdu personne, que le poète dis-trait va retrouver sa mallette, que tel autre a bien récep-tionné les médicaments qu’on a été chercher d’urgence à la pharmacie, qu’on a ensuite échangés parce que ce n’était pas les bons, veiller à ce qu’il y ait de l’eau sur les stands, de l’encre Parquer bleu outre-mer pour les auteurs des îles…

Et pendant ce temps-là, les moutons défilent, s’ar-rêtent, causent, rient, écoutent et enfin, « achètent ».Une fois de plus, la passée sera bonne, très bonne même. Les auteurs laissent échapper un sourire épaté,

Affluence record cette année encore à Montaigu pour le 21e Printemps du livre les 27, 28 et 29 mars dernier. Le Salon fait plus que s’installer, il continue impertur bablement sa route. Il égraine tous les ans : un nouveau président, Vladimir Fédorovski cette année, un nouveau prix Ouest, Michel Le Bris,avec une pléiade d’auteurs et de visiteurs qui ont maintenant définitivement inscrit Montaigu dans leur agenda.

Le stand des écrivains de Vendée

Le printemps du livre de montaigu

Le chevalier sans peur et sans reproche

Le déjeuner des gueux

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les libraires un sourire béat, les éditeurs sont heureux, les demoiselles encaissent, les visiteurs décaissent ; ils ont fait leurs provisions pour le printemps.

Antoine Gariel respire.Il va pouvoir s’en jeter un derrière le comptoir,

reprendre son train, rentrer chez lui, s’en reprendre un autre avec sa famille, s’asseoir au calme et s’entendre murmurer :

Mais Bayard, qu’a-t-il fait au juste ? Et s’entendre répondre : je ne sais pas, ce n’est pas lui

qui a découvert le Kamtchatka ?Avec Hector ?

Jean de Raigniac

S’il est un champion français dont la popularité demeure intacte au fil des années, c’est bien notre « Poupou » national. Malgré ses 189 victoires, il fut baptisé l’« éternel second » en raison de ses résultats sur le Tour de France qu’il n’a jamais gagné et au cours duquel il n’a même jamais porté le maillot jaune, mais dont il détient le record de podiums (huit). Qui ne se souvient de son duel incroyable avec Jacques Anquetil, en 1964 sur le Puy de Dôme, où il échoua de qua-torze petites secondes ? Ce qui ne l’empêcha pas, cette année-là, d’être numéro un au classement mondial.

Aujourd’hui, Raymond Poulidor continue de par-courir la France, non plus à bicyclette, mais pour dédi-cacer ses livres. à Montaigu, disponible et souriant, il semblait manifestement heureux de retrouver la Ven-dée et les souvenirs qui s’y rattachent.

Raymond, êtes-vous venu souvent en Vendée ?- Oui, très souvent. D’abord, pour y exercer mon métier de coureur cycliste. J’ai disputé beaucoup de critériums dans votre département où les passion-nés de vélo sont nombreux. Il y a eu aussi plusieurs

départs du Tour de France en Vendée, en particulier au Puy du Fou. Le Puy du Fou, c’est grandiose ; c’est un spectacle magnifique. Cela fait partie du patri-moine national.

Durant votre carrière sportive, vous avez côtoyé cer-tains vendéens. Ils sont restés dans l’album de vos souvenirs ?- Bien sûr. Il y avait Roland Berland qui fut deux fois champion de France ; le petit Max Bléneau qui a, je crois, une rue qui porte son nom. Ma dernière année de coureur professionnel, je l’ai courue avec Jean-René Bernaudeau qui œuvre toujours beaucoup pour le sport cycliste. Je me souviens aussi de Robert Varnajo qui, comme moi, a appartenu à l’équipe Mercier.

Aujourd’hui, Raymond, vous êtes un homme de communication dont la popularité demeure excep-tionnelle. Avez-vous le projet de revenir en Vendée ?- Après ma retraite de coureur cycliste profes sionnel, j’ai longtemps travaillé à la société Mercier-France-Loire et je suis très souvent venu en Vendée faire de la promotion pour les vélos dans les grandes surfa-ces. Aujourd’hui, je suis en retraite et, comme vous le voyez, je ne manque pas une opportunité pour reve-nir en Vendée. J’ai tellement de souvenirs ici !

Jacques Bernard

Raymond Poulidor, champion de la dédicace

Dédicaces de Poulidor Alain Cherreau et TV Vendée

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Le Prix Ouest à Michel Le Bris pour La Beauté du mondeEn choisissant La Beauté du monde et Michel Le Bris, son auteur, le jury du Prix Ouest a couronné cette année un roman exceptionnel à bien des égards et un romancier qui n’est l’est pas moins. Ce livre torrentiel et démesuré raconte les périples d’un couple d’aventuriers américains des années 1920, Martin et Osa Johnson. L’ampleur du sujet, le style et la vision planétaire du livre sont à l’image de son auteur, le créateur du festival « étonnants Voyageurs » de Saint-Malo.

Si vous décidez de vous lancer dans la lecture de La Beauté du Monde, accro-chez-vous bien : vous êtes parti pour 679 pages bien tassées ! Autant dire tout de suite qu’il s’agit d’un monument. Et qu’il ne fait pas dans la demi-mesure. On est davantage dans les pyramides d’égypte que dans les sonnets de du Bellay…

Ce qui aurait pu être une biographie se transforme en roman par le truchement de Winnie, embauchée en 1938 pour écrire les mémoires d’Osa, la veuve de Martin Johnson, explorateur, inventeur du cinéma animalier, compagnon de jeunesse de Jack London. Osa est veuve, elle a sombré dans l’alcool, mais elle se souvient des beautés du monde qu’elle a découvert aux côtés de son mari au Kenya ou à Bornéo. Osa inspira le personnage de l’héroïne du film King Kong et Hemingway, autre aventurier célèbre, disait du couple qu’ils furent les pre-miers à briser les clichés coloniaux sur « l’Afrique des ténèbres ».

Osa se souvient et Winnie raconte. Et d’abord le New York des années vingt, le temps de la prohibition et des clubs de Harlem où des Noirs de génie, comme Duke Ellington, inventent le jazz, cette musique de sauvages. « Quelque chose était ici en train de se jouer… L’Afrique, au cœur de New York. L’Afrique, demain, au cœur du siècle. »

La seconde partie du roman transporte en effet le lec-teur en Afrique. Michel Le Bris brosse des fresques immenses dans la savane. Tous les animaux de la créa-tion s’y ruent en hordes serrées, les fleuves bouillon-nent, les clameurs des chasseurs montent dans la nuit torride. Les mots sont à l’image de ce monde primitif. Torrentiels, ils se bousculent, s’enchevêtrent, s’entre-choquent, dessinent de fulgurantes images où passent les grands fauves et les paisibles antilopes. Le souffle de Michel Le Bris tient parfaitement la distance et ne laisse jamais le lecteur en repos. éberlué, celui-ci arrive à la fin, convaincu qu’il vient d’assister à la création du monde, dans la violence de ses premiers âges et dans l’immensité de sa beauté.

Gilles Bély

Régine Albert, Yves Viollier, Aïda (TV Vendée) et Michel Le Bris,

Remise du prix Ouest

La Beauté du Monde, Michel Le Briséditions Grasset, 679 p., 21,90 €

Allocution de Michel Le Bris

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Salons

Ce salon mériterait de prendre une plus grande ampleur et de recevoir plus de monde. Ceux qui ont la chance de le connaître se doivent de propager le message et de vous entraîner dans cette ronde des lettres. Elles y entrouvrent chaque année leurs fraîches corolles et vous y invitent à un doux butinage.

Le salon de Saint-gervais

Prenez-leur leurs livres !Vous n’êtes probablement pas venu à Saint-Ger-

vais. Vous ne taquinez pas la plume. Vous n’avez pas non plus lu les rares journaux qui ont l’annoncé. Vous, le week-end, pardon ! la fin de semaine, vous ne la passez pas à vous abrutir dans un salon, entêté par les odeurs d’encre fraîche, de colle, de papier recyclé. Vous n’aimez pas les rendez-vous, les anniversaires, les rencontres.

Impressionnant, ces rangées d’auteurs entravés sur des rangées de chaises devant des rangées de tables ; il faut prendre son tour, suivre le rythme de la file des visiteurs, ne pas rompre les rangs.

Bien, vous avez échappé à tout cela ! Et vous n’avez même pas honte ! Vous devriez. Vous irez à Noirmou-tier en juin, à Grasla en juillet et prendrez la ferme résolution de ne pas manquer un salon l’année pro-chaine. Pour Saint-Gervais, ce sera les 27 et 28 mars 2010. Il y aura encore des écriteaux jaunes sur les rou-tes à l’entour pour vous guider jusqu’à la salle des fêtes plutôt que de franchir le Gois et de vous perdre dans les eaux de l’océan.

Vous, l’année prochaine, vous ne pourrez pas manquer les assises des auteurs vendéens. Vous ferez connaissance, vous découvrirez que même les auteurs dont la presse n’a pas encore parlé, ou n’a pas encore écrabouillés, peuvent tout autant vous passionner ou

vous divertir ; en tous cas vous offrir des horizons nou-veaux ou au contraire vous replonger dans l’ambiance du pays que vous aimez.

Claude Mercier et son équipe veillent chaque année à la qualité de la cuvée, sélectionnent avec amour et créent des assemblages nouveaux qui assouviront vos aspirations secrètes.

J’ai essayé de les voir, un à un, pour rendre compte dans cette revue du millésime 2009 ; un auteur breton a insisté pour me donner son livre : je ne suis pas ven-déen, je ne parle pas de la Vendée ; mais prenez mon livre ! Vous seriez venu, vous, vous l’auriez acheté ce livre que je n’ai pas encore eu le temps de lire ! Vous auriez pris place parmi les cent lecteurs privilégiés qui tiendront peut-être ce beau petit livre entre leurs mains. Cent exemplaires ! C’est le tirage annoncé. Cent chances d’accrocher un lecteur qui partagera un temps les émotions et les fantasmes d’une autre personne.

Si j’ai réussi à éveiller votre curiosité, si ce livre en vaut vraiment la peine, j’accepterai peut-être de vous le prêter l’année prochaine, à Saint Gervais, les 27 et 28 mars 2010.

Sinon, le salon a fait le plein d’auteurs comme d’ha-bitude, avec des têtes nouvelles et de nouveaux livres que vous retrouverez dans nos sélections.

J.R.

Un salon studieuxPhilippe Gilbert interviewe Régine Albert

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Salons

Le Salon international du livre de Québec, qui s’est déroulé du 15 au 19 avril 2009au centre des congrès, a accueilli une délégation de la Société des écrivains de Vendée. Invités par l’association Vendée-Gaspésie, ils ont rendu à leurs homologues québécoisla visite qu’ils leur avaient faite l’été dernier, lors du Salon du livre vendéen de Grasla.

Le salon du livre de Québec

Jean de Raigniac, Claude Mercier, Jean-Claude Lumet et Gilles Bély ont présenté leurs livres, mais ils ont surtout échangé avec les nombreux visiteurs du Salon (soixante mille au total) en présentant l’ensem-ble des activités littéraires et des richesses culturelles et touristiques du département.

La présidente de Vendée-Gaspésie, Yolande Mamelle, une québécoise qui a des attaches vendéennes, avait organisé cette présence dans la Belle Province.

La Gaspésie qui appartient à la province du Qué-bec, s’étend tout le long de la côte sud-est du Saint-

Laurent. Deux écrivains gaspésiens, Jocelyne Mallet-Parent et Louis Harvey, ont partagé le stand avec les Vendéens. Messieurs Philippe Sauvageau, président du Salon, François Alabrune, consul de France à Québec, Stéphane Catta, conseiller culturel au consulat, et Max Gros-Louis, le chef de la tribu des Hurons du Québec, ont longuement discuté avec les auteurs vendéens. De nouveaux échanges littéraires sont prévus pour l’été prochain et les années à venir, tant en Gaspésie qu’en Vendée.

G. B.

Les écrivains de Vendée à Québec, en compagnie de Yolande Mamelle, présidente de Vendée-Gaspésie et de la présidente de Québec-France, Margot Bolduc

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Le salon du livre de Québec (suite)

Si vous n’y êtes pas allé, pire, si vous n’êtes pas allé aux Amériques, Québec, cela va vous rappeler Cartier, et avec un peu de chance, Champlain, Maisonneuve, et aussi, aussi triste que l’Atlantide, un continent perdu.

Québec, quand vous en revenez, vous avez honte, honte de les avoir abandonnés, oubliés, honte de ne pas être revenu plus tôt et en même temps chaud au cœur parce que les Québécois, eux, n’oublieront jamais. On comprend qu’un général en ait, lui, oublié la réserve de mise. Les Québécois ont un cœur et une conviction à ébranler les montagnes, vous fondrez vous aussi quand vous nous accompagnerez lors d’un prochain voyage.

Des écrivains québécois, il y en avait plein le salon, le salon international du livre de Québec du 15 au 20 avril 2009. Deux d’entre eux, écrivains gaspésiens, par-tageaient notre stand les deux derniers jours. Ils étaient venus à Grala en juillet 2008. Là encore, je les avais à peine vus, mais à Québec, nous cohabitions et nous avons échangé, échangé et échangé aussi nos livres. Je n’ai pas perdu au change ; nos deux auteurs, Louis Har-vey, Jocelyne Mallet-Parent, dégagent la même chaleur ; chacun dans son style. Les personnages ne sont pas les mêmes, ils ont tout de même en commun la force de leur caractère, la droiture de leur comportement, de leur réaction face aux événements qui les accablent sou-dain. Les auteurs n’ont pas le même optimisme mais ils fouillent au plus profond des sentiments. Louis et Jocelyne, deux auteurs à connaître (écrire à la revue pour des achats groupés). Ne pas oublier non plus l’ac-cueil de Vendée-Gaspésie, avec Yolande Mamelle et tous ses amis qui nous ont si bien reçus, hébergés, maternés.

Vive le Québec ! Vive la Gaspésie !J.R.

Avec les écrivains de la GaspésieAu Salon de Québec, la délégation des écrivains de

Vendée a cohabité de façon très sympathique avec deux écrivains francophones de la Gaspésie, Jocelyne Mal-let-Parent et Louis Harvey. Sous l’égide de l’association

Amitié Vendée-Gaspésie. Mais où se trouve donc la Gaspésie et pourquoi a-t-elle des liens particuliers avec notre région ?

C’est certainement du côté des pêcheurs qu’il faut chercher les premières relations entre la Gaspésie et nos régions. Pêcheurs basques, bretons et sans doute sablais traquaient la baleine et la morue dans l’estuaire du Saint-Laurent et le long des côtes gaspésiennes. Les invitations réciproques d’écrivains vendéens et gaspésiens doivent beaucoup à ces contacts maritimes. La péninsule de Gaspésie se situe au sud-est du Québec. Elle est entou-rée par le fleuve Saint-Laurent et son estuaire, ainsi que par la baie des Chaleurs, ainsi nommée par Jacques Car-tier, lorsqu’il y débarqua, le 3 juillet 1534, en raison de son climat clément. Elle s’étend sur 30 000 km2 (quatre fois la Vendée) et abrite environ cent mille habitants.

Les Européens se sont donc intéressés à cette région en raison de sa richesse halieutique. Français et Anglais s’y sont affrontés au cours de la guerre de Sept Ans (1756-1763) qui vit la perte des territoires de la Nou-velle-France. La Gaspésie accueillera de nombreux Aca-diens, chassés par les Anglais de leurs terres du Nou-veau-Brunswick et de la Nouvelle-écosse. Beaucoup de familles originaires du Poitou s’étaient d’ailleurs instal-lées en Acadie.

Avec la pêche des crabes et des crevettes, la culture de la pomme de terre et les industries du bois, l’écono-mie gaspésienne est aussi fortement marquée par le tou-risme. Les parcs nationaux et les réserves fauniques sont voués à la découverte et à la protection de la nature. La pêche au saumon et la chasse à l’orignal, le grand élan du Canada, attirent de nombreux passionnés. Les pha-res et les ponts couverts en bois sont aussi très admirés. La promenade au célèbre rocher de Percé, à l’extrême pointe de la Gaspésie, est toujours le site le plus fré-quenté de la région.

G.B.Stand amitié Vendée-Gaspésie, à Québec

Deux livres publiés par les éditions de la Francophonie,« L’éclaboussure » de Jocelyne Mallet-Parent et « La Traversée » de Louis Harvey

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Reportage

On sait qu’elle existe. On a vu circuler sur les routes de Vendée ses flambants bibliobus. On sait qu’elle joue un rôle de plus en plus important au service du livre et des médias (musique et cinéma). Mais où se niche-t-elle ? Qui travaille avec elle ? Comment fonctionne-t-elle ? Promenade guidée dans le labyrinthe — ô combien hospitalier ! —de la bibliothèque de la Vendée.

La Bibliothèque départementale de la Vendée

La Bibliothèque de Vendée (BDV) est implantée 11 rue de Montréal, zone sud de La Roche-sur-Yon, depuis 1984. Rien ne distingue a priori cette construc-tion moderne (vieillissante) des hangars des entrepri-ses industrielles voisines. Pourtant les revues sur les présentoirs de l’entrée, les grandes cartes murales de la Vendée montrent tout de suite qu’on est au cœur du dispositif. Tout de suite quelques chiffres :• La Bibliothèque de la Vendée soutient un ensemble de deux cent vingt-sept bibliothèques communales dans le département.• Elle gère deux cédéthèques ouvertes au public (Mon-taigu et La Gaubretière).•  Plus  de  quatre-vingt-dix  mille  Vendéens  sont accueillis chaque mois dans ces établissements.• Un million huit cent mille ouvrages sont prêtés cha-que année.• Trente-quatre  agents  du  conseil  général  travaillent pour la BDP.•  Soixante-douze  agents  communaux  ou  intercom-munaux œuvrent dans les bibliothèques du départe-ment.• Mille neuf cents bibliothécaires volontaires les assis-tent et permettent une réelle proximité des emprun-teurs.• Plus de trois cent mille documents imprimés, sono-res et audiovisuels sont ainsi directement accessibles aux Vendéens.• Deux cent quarante stagiaires sont accueillis et formés chaque année.

Comment la BDV distribue-t-elle le fonds considérable d’ouvrages dont elle dispose et qui s’enrichit quotidiennement de nouveau-tés ? Les responsables de la Bibliothèque de la Vendée ont imaginé une formule originale et souple qui explique sans aucun doute la réus-site de l’entreprise. Les bibliothécaires ont à leur disposition trois possibilités pour garnir les rayons de leur bibliothèque communale. Ils peuvent :- soit passer leurs commandes auprès de leur bibliothécaire (professionnel) de secteur à la BDV et être servis par une navette ;

- soit renouveler leur stock au passage du bibliobus ;- soit venir choisir sur place dans les rayons du 11 rue de Montréal.

L’un n’empêchant pas l’autre. Ainsi les ouvrages circulent. Le réseau est en continuel mouvement. Les emprunteurs ont régulièrement de nouveaux titres à se mettre sous la dent. Même dans les plus petites com-munes il est donc désormais possible de disposer d’une bibliothèque vivante et riche. Les maires qui se rendent compte que le développement de leur commune passe par la culture, et pas seulement par le sport, s’engagent à favoriser l’aménagement et l’agrandissement de leurs bibliothèques.

Les bibliothèques poussent en effet leurs murs en Vendée. Sur les deux cent vingt-sept bibliothèques communales, cinquante-huit sont de niveau décrois-sant 1, 2 ou 3. Niveau 3 : 50 m2 de surface accessible et aménagée ; 1 € par enfant et par an consacré au renou-vellement des collections ; quatre heures d’ouverture au moins par semaine ; gestion de l’équipement confié à une équipe de volontaires régulièrement formés. Cette année, quarante-six projets de passage au niveau 3 et mieux sont en cours. Six projets de mise en réseau concernent soixante-deux communes.

Bien sûr, il faut souligner le fabuleux succès des deux cédéthèques de Montaigu et de La Gaubretière directement pilotées par la BDV. Avec plus de quarante mille visiteurs par an, la cédéthèque de Montaigu se

Cédéthèque de La Gaubretière

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place parmi les sites culturels les plus fréquentés par les Vendéens. La bonne idée était, outre de devenir une bibliothèque numérique de proximité, de les implan-ter dans des lieux patrimoniaux que les gens s’appro-prient et où ils se retrouvent chez eux. Leur succès fait tache d’huile. Devenues aussi des lieux d’animations, d’expositions, des lieux de vie, on nous en annonce la création de cinq nouvelles cédéthèques qui permet-tront ainsi d’irriguer l’ensemble du département. Deux sont en cours de réalisation, à Mouzeuil-Saint-Martin et à La Châtaigneraie. Trois autres sont en projet très avancé sur le littoral.

D’autres projets ? Soutien à l’installation de média-thèques, à Chavagnes-en-Paillers, à La Flocellière, à La Mothe-Achard, à Aizenay, à La Tranche-sur-Mer. L’accompagnement pour la mise en réseau de biblio-thèques à Saint-Fulgent, Mortagne, Les Essarts, Roche-servière. Cet été, deux cédéthèques de plage installées dans des structures modulaires seront expérimentées à Olonne-sur-Mer et à Talmont-Saint-Hilaire… à plus long terme, il se pourrait que le site central, passable-ment gêné aux entournures, déménage. Il faut savoir qu’en deux ans, les actions en faveur de la lecture et des bibliothèques publiques ont permis d’ouvrir ou agran-dir davantage de bibliothèques en Vendée qu’au cours des dix dernières années. Le livre et… les écrivains (de plus en plus nombreux) ne manquent donc pas d’ave-nir en Vendée !

Yves Viollier

Bibliothèque de Beaufou

Cédéthèque de Montaigu

Formation aux bébés lecteurs

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nos sélections

Le quatorzième recueil de poèmes de Bernard Grasset est le troisième volet de La Porte du

Jour, ensemble lancé dès 1991. Une belle célébration de l’instantané au travers de mots découpés dans le sens comme des gemmes. Le quotidien est là, toujours présent, mais toujours revisité de vocables qui lui don-nent profondeur et vérité.

Dans le vent bleu et jaune, / La déchirure, l’heure, / à la rencontre de Jade : / Les yeux incisent ton nom.

A.P.

Un ouvrage collectif nourri par les groupes de lectures poéti-ques des Amis du Petit Pavé. Là, se

rencontrent des hommes et des femmes qui cherchent sur le chemin, sur le versant qui monte ou qui des-cend, c’est selon, la trace laissée par la vie, le temps qui passent. Poèmes et courts récits s’enchaînent comme les réponses que se renverraient un groupe de lecteurs, pour le plaisir du mot et de la parole, simplement.

A.P.

Dans les trois livres que les éditions Soc et Foc vien-nent de publier ce printemps, impossible de dissocier auteurs des poèmes et illustrateurs. Ces trois recueils sont magnifi-ques d’abord en tant qu’objets, beaux présents à offrir. Mais ce sont aussi de jolies voix qui s’expriment. Les poèmes

de Roland Nadaus sont un jeu rythmique et graphi-que propre à enchanter les enfants de tous âges, car on reste enfant à tout âge. Ceux d’Annie Briet jouent aussi, mais plus gravement, pour mieux inventorier l’univers des tableaux de Louttre B. Ceux enfin de Florian Chantôme sont incisifs, autant d’éclairs qui illuminent la nature, de leurs instantanés à vif, celle de la terre aussi bien que celle de l’homme. Un bel ouvrage.

A.P.

Poésie

Entrer dans la ronde pour la découverte de l’homme tendresse.

Un parcours dans les méandres du sentiment et des mots pour le dire, avec, dans la forme, une apparente rigueur classique qui cache quelques libertés parfois oubliées. Regards et interrogations glissent au fil du verbe, à chaque mot l’autre est là, qui éclaire de ses incertitudes.

Vis, bouge, regarde autour et amuse-toi / En écoutant le ciel tu restes dans ta voie.

Alain Perrocheau

émotion Bernard thouzeauédition les Alchimistes du Verbe 66 p., 11 €

La Porte du Jour 3Bernard m.-J. grassetédition Interventions à Haute Voix 8 €

Sur un autre versantLes amis du Petit Pavéédition du Petit Pavé, 160 p., 18 €

La chair des Jours – Des grains d’alors – La pieuvre/Les escargots édition Soc et Foc , 48 p., 12 € (pour chaque livre)

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On connaît le goût de Pierre Bordage pour les scénarios catastrophes où il rivalise d’invention et de réalisme avec les meilleurs.

Voilà la terre sur le point de basculer dans l’hiver et la nuit. Franx savait que ça allait arriver. Il s’est réfu-gié pour ça avec femme et enfants dans une ferme du Périgord, le Feu de Dieu. Mais la catastrophe survient alors qu’il est en voyage à Paris. Tout le roman raconte le long chemin de croix de Franx pour rejoindre les siens, tandis que chez lui, dans « l’arche », des mons-tres s’en prennent à sa famille… Un très bon Bordage, des héros en mouvement, exposés au pire et grandis par leur volonté de dépasser l’insurmontable.

Y.V.

Le Feu de DieuPierre BordageAu diable vauvert, 492 p., 23 €

Elle a publié ce livre dans sa langue maternelle, le roumain, sous le titre

Lumina din noi. Elle vient de le traduire en français avec Jean-Yves Trillon, qui vit avec elle au Fenouiller, en Vendée. Derrière le roman, le témoignage d’une vie en constante recherche de la lumière. C’est ce qui fait l’intérêt et la force de ce livre. Jamais Maria, l’héroïne de son histoire, ne baisse les bras. Elle croit en son des-tin. Elle écoute son cœur. Elle sait qu’au bout de toutes les péripéties, après tous les détours et les hésitations, elle trouvera sur le chemin celui qui l’attend. Je suis sûre qu’après la tempête, le soleil réapparaît toujours, souriant à ceux qui ont la patience. Un lumineux roman-témoignage.

Y.V.

Jamais seule ! Une Roumaine, une femme, une viemihaela neata trillonLes 2 encres, 279 p., 20 €

Pour sa vingtième année d’édi-tion, écho optique publie un recueil

d’Hervé Lesage, un homme du nord. Quelques mots scandés d’un rythme dru, et que laisse en suspens, parfois, le silence. Celui de la vie, et de la réflexion, qu’émaillent quelques images scintillantes énoncées d’un ton simple, universel. Un petit livre qui aide à vivre en homme.

Un jour nous serons simples / Vêtus de nos seules mémoires / Nus devant la nuit et le monde.

A.P.

Dans l’ordre des chosesHervé Lesageéditions écho optique, 54 p., 8 €

Une nouvelle fois, Joseph Violleau plante le décor de son livre en Vendée. Dans le cadre

serein de la Venise Verte. Là où la tranquilité semble idéale pour un trafic de drogue aussi discret que dan-gereux. Mais l’overdose n’est pas pour le lecteur. Le suspense fonctionne à merveille et les dialogues, bien maîtrisés par l’auteur, offrent beaucoup de vie et de dynamisme à cet agréable roman parsemé de bonbons qui ressemblent à s’y méprendre à ceux de l’angélique.

J.B.

L’Angélique si pimentoJoseph Violleauéditions Amalthée, 240 p., 18 €

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romans

Poésie (suite)

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Lire en Vendée - Juin 2009 15Lire en Vendée - Juin/novembre 2009 15

Pour son neuvième roman, éveline Thomer a choisi de don-ner la plume à son héros qui

raconte lui-même sa propre histoire. Un père mourant demande à Martin, le plus jeune de ses cinq fils, d’en retrouver un sixième, fruit d’un amour illégitime et passionné avec Valentine. Martin n’est ni policier, ni détective. Il entreprend néanmoins une enquête qui captivera le lecteur jusqu’au terme de cette passion-nante intrigue où se mêlent aventure, amour et secrets de famille, entre Limoges et la Vendée.

J.B.

Drôle d’héritageéveline thomerGeste éditions. 213 p., 19 €

Voici donc le troisième et dernier tome de la grande saga de Yves Bulteau, commencée avec Les chants de la lune noire, puis Tout au fond de la mémoire du vent. On retrouve avec plaisir Feu hurleur et Fleur de ciel à la recherche d’un clan pour survivre au commencement de l’humanité. On retrouve surtout le style plein de fraîcheur, de Bulteau qui a l’art de raconter une his-toire compliquée avec des mots simples. Tout est juste dans l’aventure de ses héros confrontés aux grands froids, aux bêtes sauvages et à des chasseurs d’une force jamais rencontrée. Ce troisième tome vient couronner une trilogie préhistorique réussie.

Y.V.

Les chants de la lune noire. Là où voyagent les feux du ciel (tome 3)Yves BulteauSeuil, 248 p., 10 €

Si vous avez aimé l’inou-bliable film Le Maître de musique, vous aimerez Le Maître et le violoncelle. C’est une histoire un peu sembla-

ble mais contemporaine (elle se passe au début des années 1980) où l’on voit un homme s’enfermer dans sa passion pour la lutherie, les bois rares, les secrets de vernis, pour essayer de rivaliser avec les plus grands, Stradivarius… Atmosphère envoûtante d’une maison de famille solitaire où un homme se réfugie pour trou-ver le son idéal et réaliser une œuvre d’art : un violon-celle. Et puis va venir Mathilde, une autre œuvre d’art, qui va le tirer vers la pleine lumière. Anne H. Tallec est chanteuse lyrique et violoncelliste. On comprend ainsi que son roman sonne si juste !

Y.V.

Le maître et le violoncelleanne H. tallecéditions JC Lattès, 300 p., 19 €

De sa carrière de jour-naliste dans un grand quo-tidien régional, Bernadette Chenoir a gardé le goût de l’enquête et de la belle écriture. Elle trousse habile-

ment son premier roman, un polar si l’on veut, mais davantage une exploration des mœurs politico-mon-daines d’une petite ville de la côte atlantique. Stagiaire d’été à la rédaction locale, Nicolas reprend patiemment l’enquête qu’avait menée un quart de siècle plus tôt, son père, journaliste comme lui, et retrouvé mort dans sa voiture au bord de la dune…

Bernadette Chenoir emmène le lecteur dans les arcanes des mairies, des salles de rédaction et des appartements discrets de la bonne société et le tient en haleine jusqu’au dénouement.

G. B.

Casino MortelBernadette ChenoirTdB éditions, 254 p., 20 €

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Hervé Perton est herbretais. Ce roman historique est son premier livre. L’action se déroule en Franche-Comté, au Moyen Âge. Une série de disparitions met le pays en émoi. Un bûcheron, Guillaume Lechantre, se trouve emporté malgré lui dans une enquête fort sombre. Suspense garanti.

J. B.

Les disparus du fiefHervé PertonLes éditions de la boucle, 253 p., 14 €

Policier

Sur un ton alerte Genev Dumaine nous embar-que dans une série de cri-mes déments... Des jeunes

femmes atrocement décapitées, le corps brûlé, sont retrouvées dans les environs de La Roche-sur-Yon. Et la bête meurtrière et monstrueuse qui rôde et se joue de la police ! Le sympathique Paul Lanvin, commis-saire du service régional de police judiciaire d’Angers, missionné pour régler diligemment l’affaire, nage dans l’horreur. La douce et fragile Clothilde dont il tombe amoureux l’aide dans ses investigations nébuleuses. Anna meilleure amie de Clothilde est... médium ! Tous les ingrédients pour un bon polar. L’intrigue tient en haleine jusqu’aux dernières pages !

éveline Thomer.

Demain sera bien pire encoregenèv dumaineGeste éditions, collection le Gestenoir, 298 p., 15 €

romans (suite)

essais

Vous aimez jouer avec les subtilités de la langue fran-çaise ? Alors vous allez vous régaler avec les jeux littéraires de Nadine Froger. Présenté

comme un bloc-notes, cet ouvrage propose toute une batterie d’exercices amusants autour des figures de style. Il vous invite à jongler avec les onomatopées et les allitérations, les synonymes et les antonymes, les métaphores et les contrepèteries. Vous jubilerez à tra-duire l’argot de San Antonio et celui de Pierre Perret, à composer des mots-valises ou des acrostiches, à tra-quer les vieux anglicismes, à crypter vos textes. Et si vous séchez parfois, vous trouverez même les réponses au dos des questions… G.B.

Questions de stylenadine frogeréditions Ellipses, 128 p., 7 €

L’oublié, c’est saint Joseph. écarté, ou presque, des évangiles, il réappa-raît une fois par an dans la mémoire et les crèches des

chrétiens, sous les traits d’un brave homme un peu balourd, dépassé par une aventure à laquelle il s’est résigné sans bien en comprendre le sens. Thierry de La Perrière, lui, ne l’a pas oublié. Dans un court et émouvant roman, évocation vivante et documentée de la Palestine sous occupation romaine, il présente un personnage à la forte personnalité, qui assume tota-lement et en pleine conscience la responsabilité écra-sante qui lui a été confiée. Sous un angle original, une inoubliable figure d’homme libre !

Michel C.hamard

L’Oublié thierry Brac de La Perrièreéditions Amalthée, 138 p., 12,50 €

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régionalisme

Mêlant l’Histoire et la vie simple de Catherine, servante au château, lin-gère, puis bonne du curé entre 1767 et 1827, le vicaire de Saint-Joseph de

Boisdieu embrasse la période troublée des guerres de Vendée, du Premier Empire et de la Restauration, telle que l’a vécue cette femme toute simple. Ces annales entrecroisent la chronologie des événements locaux, nationaux et internationaux et la chronique de la vie au village. Cela aurait pu être fastidieux et d’une lec-ture périlleuse. C’est finalement bien mené et le lec-teur passe sans difficulté du logis vendéen aux émeu-tes parisiennes et aux salons des cours européennes. Un bel exercice de mémoire qui évite le parti-pris et raconte les bonheurs et les malheurs quotidiens des petites gens.

G.B.

Catherine la vendéennerené Bodreauéditions Hérault, 277 p.

Une chronique toute sim-ple, profonde et touchante. Qui prend un air de saga. Il n’y a pas une douleur à faire

connaître, un message à transmettre, une idée à défen-dre, un terroir à promouvoir, une caste ou un folklore à réhabiliter ; il n’y a pas d’engagement. Il y a seule-ment la vie qui passe, l’histoire d’une province à tra-vers celle d’une famille qui pourrait avoir été la vôtre. Un carnet de famille que vous avez retrouvé au grenier et qui vous conte la vie de vos aïeux, de la Révolution à la Grande Guerre. Vous les découvrez, vous les com-prenez, vous les aimez. Il y a seulement la vie qui passe, et une bien jolie plume pour vous y associer.

J.R.

Au porte des Olonnesfrance duclosGeste éditions, 416 p., 23 €

L’association Le Vircouet de Longeville-sur-Mer pré-sente quatre coiffes vendéen-nes parmi une multitude de modèles, les « plus connues et les plus portées », à l’exclusion toutefois des coiffes sablaises. Ce sont : la

quichenotte, la coiffe à pans, la grisette et la cabanière. Après l’historique des coiffes en Vendée et leur descrip-tion détaillée, accompagnée de photos, on apprend tout sur leur fabrication : les plans, les matériaux utili-sés, les techniques et les points, l’outillage employé et notamment l’impressionnante série des fers à repasser. Le travail patient et méticuleux des lingères et repas-seuses nous donne à réfléchir et l’on y trouve des pro-cédés oubliés susceptibles d’aider celles qui pratiquent encore le repassage.

Quelques chansons et poèmes terminent, sur un ton léger, cet ouvrage pratique.

Lydie Gaborit.

Coiffes de Vendéeassociation Le VircouetGeste éditions, 160 p., 20 €

Jean Billaud a déjà publié Mon père forgeron-maréchal-ferrant. Il nous parlait déjà de lui à travers cet homme qui était à sa

place le centre du monde, du moins de son monde, celui de la plaine vendéenne. Voilà qu’il déplace le regard et s’intéresse à ses années de formation, son enfance dans un milieu aux codes apparemment gra-vés dans le marbre. Mais Jean Billaud est jeune, il sort un peu, ouvre des livres et découvre que le monde change. Il rue dans les brancards. C’est cette énergie, qui anime ce petit Vendéen, qui rend son livre si inté-ressant. On est loin de la nostalgie. L’auteur sait avoir la dent dure. Son livre est celui d’un parcours, amou-reux malgré tout, pour un pays et un monde où il s’est construit. Y.V.

L’éveil d’un petit VendéenJean BillaudGeste éditions, 272 p., 20 €

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La cinquantaine alerte, Jacques Chauvet possède des racines frontalières, entre la Vendée et la Gâtine Deux-Sèvrienne. Charcutier à l’origine, il a franchi en

trente ans des paliers professionnels qui lui confèrent aujourd’hui les responsabilités de chargé de projets en communication dans l’agroalimentaire. Son roman, La révolte d’un fermier vendéen, est une histoire de notre époque où se côtoient haines d’antan et amour d’aujourd’hui, décadence religieuse et survie des cou-tumes. Tout cela au sein d’une génération ballottée entre un anarchique essor touristique et un chambar-dement socio-économique difficile à maîtriser.

Le style est alerte, sans fioriture, transcription écrite dynamique d’un langage oral de bon aloi. à décou-vrir.

J.B.

La révolte d’un fermier vendéenJacques ChauvetGeste éditions, 260 p., 15 €

Aussi indispensable que la col-lection à laquelle il appartient, le « dictionnaire » des mots de la Vendée du linguiste et lexi-cographe Pierre Rézeau ne trace

pas de frontière entre les tenants du parlange et ceux du patois. Il énumère les mots et les expressions qui disent, souvent mieux et plus justement que le français officiel, les réalités profondes de notre département. Du jeu d’aluette à « faire zire », l’auteur décortique mots et expressions singulières des langages vendéens. Des photos très parlantes, des citations d’auteurs ven-déens accompagnent joliment ce voyage vendéen. à offrir à nos visiteurs pour qu’ils n’ignorent plus rien de la troussepinette, des merveilles, du rouan de boules, du cabinet à fiches et de la trempine… G.B.

La Vendée au fil des motsPierre rézeauéditions du CVRH, 125 p., 15 €

régionalisme(suite)

André-Hubert Hérault est éditeur à Maulévrier. Mais il est avant tout écrivain. On se souvient de Diable, un recueil de nouvelles de tous les diables qu’il avait

publié au Cercle d’or et qui nous racontait des his-toires savoureuses de sorcellerie. Avec Ursus il donne dans le même ton qui lui va si bien. Ursus est le nom d’un tracteur pas banal, puisqu’il doit son nom à un cochon, pas tout à fait puisque c’est aussi le nom du petit-fils de la grand-mère qui éleva le cochon qui laissa un grand vide dans la famille… On voit qu’il s’agit d’une histoire désopilante et inénarrable. Atten-tion, derrière la satire amicale, il s’agit d’une chroni-que de la Vendée d’après-guerre par un connaisseur. André-Hubert, c’est bien de publier les autres, mais donnez-vous un peu de temps pour continuer à écrire. Vous vous faites trop rare.

Y.V.

Ursus, une famille du bocageandré-Hubert HéraultGeste éditions, 152 p., 20 €

Avec son troisième livre, Joseph Tesson fait dans la fantaisie. Pour découvrir les

dunes, à la recherche des ses racines et de sa vie de Bré-tignollais, ce ne sont pas ses bottes qu’il a chaussées, ni même ses sandales afin de mieux profiter du sable fin qui coule entre les doigts de pied.

C’est par l’œil d’une jeune lapine qu’il inventorie et découvre, qu’il arpente le passé de cette garenne, sa garenne, un peu aride et pourtant si riche. Le ton est malicieux et bonhomme à la fois, et véhicule un récit qui enseigne et qui capte. à lire évidemment, et pas seulement sur la plage !

A.P.

Dans le sein douillet de ma garenne de VendéeJoseph tessonéd. du Petit Pavé, 206 p., 20 €

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Haut lieu du catholicisme s’il en est, la Vendée a aussi été – et elle le reste à certains égards – un important foyer du protestantisme. Professeur à l’université de Poitiers et fin

connaisseur des questions religieuses de l’Ouest, Jac-ques Marcadé retrace synthétiquement l’histoire des protestants vendéens dans la collection Les indispensa-bles du CVRH. La religion réformée atteint son apo-gée au tout début du xviie siècle. Elle trouve un terreau favorable dans les cercles humanistes de Fontenay-le-Comte et de Maillezais, se répand chez les artisans et dans la petite noblesse, s’enracine dans les populations rurales du Bocage. Persécutés, beaucoup de protestants choisiront l’exil. L’église réformée souffre ensuite de la Révolution et d’un réel déficit d’encadrement. Mais son identité perdure comme en témoigne le musée de la France protestante de l’Ouest à Monsireigne.

G. B.

Les protestants de VendéeJacques marcadééditions du CVRH, 121 p., 15 €

Quand Joseph Tesson, formidable conteur, prend la plume, la terre chante, la rivière murmure, le vent est un hymne à la Vendée, patrie

de ses ancêtres. Il y a Médé, Céleste, mais aussi Toinette au destin tragique et le P’tiot Pierrot Nosset, dit Pelot, le mal-né, et les autres tous si émouvants, si attachants. Il y a la vie qui coule, cruelle ou sereine. L’auteur nous entraîne dans le sillage de plusieurs générations de ces cultivateurs, travailleurs, ingénieux, en parfaite osmose avec une terre ingrate mais qu’ils domptent aussi sûre-ment que leurs troupeaux, arrachant de ses entrailles le meilleur. Le droit de vivre dignement sur ces côtes autrefois inondées dix mois par an...

Un très beau roman collection témoignage !E.T.

Les pieds dans la GlèbeJoseph tessonGeste éditions, 196 p., 19 €

Après avoir narré sa car-rière de forestier de Mada-gascar à l’Algérie, Jacques Arrignon se retourne sur son enfance vendéenne. Elle

se déroule de 1936 à 1945, aux alentours de Luçon. Une série de tableaux alertes raconte la procession des Rameaux, les tourtisseaux et la galette de Pâques, la communion solennelle et la première bicyclette, mais aussi les tribulations familiales pendant l’Occupation. Le retour sur les tombes des ancêtres, l’évocation de la diaspora évitent le piège toujours présent d’une inu-tile nostalgie. Jacques Arrignon lui préfère les portraits attendrissants, parfois savoureux, de personnages qui ont marqué son enfance : le bedeau, le dompteur de chiens, et Génie qui allait « prier » le voisinage aux enterrements…

G. B.

Une enfance vendéenneJacques arrignonGeste éditions, 167 p., 14 €

Un beau travail sur le devoir de mémoire. Cet ouvrage est un recueil de photos anciennes, d’identités familiales, de témoignages poignants : « La bataille est dure, il

pleut de la mort, mais qu’importe ? ». « Les vivants sont enterrés, et horreur des horreurs ! Les morts sor-tent de la terre. ». « Ah, si vous saviez ce que c’était que l’enfer du chemin des Dames !... »

Vint-cinq mille poilus vendéens sont morts pour la France en 14-18 dont cent soixante-cinq Essartais. Ce livre unit comme au front ces cent soixante-cinq hommes jeunes. Ce bel hommage sur les combattants essartais de la Grande Guerre avec son iconographie riche et originale sera pour les Vendéens et les Essartais en particulier un précieux mémorial.

E.T.

Unis comme au front Les Combattants essartais

Jérôme Biteauéditions Herault, 272 p., 28 €

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Lire en Vendée - Juin/novembre 200920

Voyage

Entre 1850 et 1940, la Ven-dée a envoyé aux quatre coins du monde sept cents prêtres et religieux. Des fous de l’évangile qui ont écrit à leurs supérieurs, à leurs amis, à leurs familles. Jean

Rousseau présente ici la correspondance de deux prê-tres des missions étrangères, d’un père de Chavagnes, de frères de Saint-Gabriel, d’un mariste, de sœurs de Saint-Paul de Chartres. Ils sont partis, sans espoir de retour, pour le Tonkin, le Laos, la Birmanie, l’éthio-pie, le Japon, l’Inde ou Madagascar. Ce sont là de pré-cieux récits de voyages, des témoignages poignants sur l’aventure des missions. On reste pétrifié par la quête absolue du martyre qui habitait tous ces missionnaires. Leurs lettres et journaux révèlent aussi les différents visages de l’époque coloniale comme l’extraordinaire vitalité de l’âge d’or de la foi en Vendée.

G. B.

Missionnaires vendéens aux 4 coins du monderecherches vendéenneséditions du CVRH, 465 p., 25 €

régionalisme(suite)

Un nouveau livre sur la Vendée. Il s’ouvre sur des clichés panoramiques occupant les deux pages consé-cutives et nous donne l’impression d’être au cœur de vastes paysages, de planer sous les voûtes d’une cathé-drale, d’une abbaye.

Henri Marcou nous promène dans toute la Ven-dée ; la côte avec les îles et les marais, le haut bocage l’ont principalement inspiré. éveline Thomer est notre

guide : on s’arrête devant chaque photo pour écou-ter ses commentaires, les détails propres à chaque lieu dont elle nous raconte brièvement l’histoire, la vie actuelle. On assiste longuement au spectacle du Puy-du-Fou. Un beau livre qui invite à connaître la Ven-dée, à rappeler des souvenirs de vacances ou qui nous fait retrouver nos racines. L.G.

La Vendée de long en large 360°Henri marcouéveline thomerGeste éditions, 197 p., 29 €

Trois ouvrages à avoir lus et à conserver. Trois ouvrages qui en disent long sur le patrimoine, les coutumes, les légendes et anecdotes sur la Vendée. Trois ouvrages de base, vous les lisez et le reste vous viendra par surcroît.

De petits textes très concis ; ils paraissaient au fil des parutions mensuelles des « La fin de la Rabinaïe ». Sans prétention, enlevé, juste, facile à lire ; on y croit.

C’est important que l’on y croît ; parce qu’on a souvent dénaturé notre Vendée. à vouloir trop en faire pour attirer et retenir le chaland, le badaud, le touriste,

on a inventé un folklore qui n’a jamais existé, mis en exergue des coutumes rarement usitées, décrit un quo-tidien qui relevait plutôt de l’imaginaire des faiseurs, des conteurs d’occasion ou des béjaunes de passage.

Un peu d’authenticité réjouit à la fois Panglosse et Candide. J. R.

Pages - Croquis - Jadis en Vendéel’étrave / La Fin de la Rabinaïe 20 € chaque livre

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Histoire

Ce n’est pas un roman mais un livre d’histoire, celui des guerres de religion en Poitou à la fin du xvie siècle. Les manuels

scolaires nous ont laissé une vision lacunaire et confuse de cette période troublée. La confusion persiste — elle régnait alors — mais les lacunes se comblent grâce à une transcription très fidèle de tous les événements connus sous la forme d’une chronique très détaillée. Un travail d’érudit étonnant par la richesse des épi-sodes retrouvés. Il faut suivre Claude Delbos de près et se rallier à son panache pour ne pas se perdre dans cette chevauchée héroïque qui surprendra les lecteurs les plus aguerris. J.R.

Le compagnon d’AubignéClaude delbosDorval éditions, 216 p., 19 €

témoignage

Il est entré au séminaire à onze ans, en 1944. Il a été ordonné prêtre, est parti en mission aux Antilles et a quitté l’église, après une profonde dépression, en 1978. Il est aujourd’hui marié et a un fils. Gérard Loi-

zeau raconte son parcours, d’un bout à l’autre doulou-reux. Il avait une foi précoce et profonde. Il a toujours été sincère. Il a fait confiance à ses maîtres. Qu’ont-ils fait de lui ? Il rêvait d’une autre église où l’amour l’emporte sur la loi. Il ne l’a pas trouvée ou il n’a pas su vivre avec. Le témoignage de Gérard Loizeau aurait soulevé des polémiques, il n’y a pas si longtemps. Il dit les choses avec honnêteté. Il nous donne à relire quelques pages récentes de l’histoire de la France chré-tienne.

Y.V.

Prié de me tairegérard LoizeauMax Milo, 384 p., 19,90 €

Jeunesse

Fin 2007, Raynaldine Ridel avait rédigé et illustré Oiseaux des marais. Son nouvel album

raconte l’amitié entre deux animaux qui habitent des mondes différents, une grenouille verte et un vanneau huppé. Cette histoire se déroule bien sûr dans les marais et parle de tolérance, de respect mutuel et de partage. Vigile, le héron garde-bœuf, y tient le rôle du sage qui transmet son savoir à ses jeunes amis. Ce joli conte pédagogique, illustré sans affèterie, plaira aux enfants qui aiment la nature et les animaux.

G. B.

La Grenouille et l’Oiseauraynaldine rideléditions de l’Officine, 26 p.,12,50 €

L’auteur est journaliste et pas-sionné, cela se lit. On a l’impres-sion de suivre Ralph Soupault,

vendéen d’origine, au jour le jour comme dans un reportage d’actualités. Tout y est, le temps qu’il fai-sait, le costume qu’il portait. C’est entre Alain Decaux, André Castelot et Frédéric Pottecher. Quant à l’inté-ressé, l’accusé, il laisse le jury assez perplexe mais tou-ché par la vitalité et le talent déployés dans l’exercice de son art. Un seul regret, que l’éditeur n’ait pas reproduit au trait et dans le texte les trop rares dessins rassemblés et parqués ici au milieu du livre en pages glacées.

J.R.

Dessinateur de l’extrême, Emmanuel Caloyanniralph SoupaultGeste éditions, 336 p., 9 €

Biographie

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nouvelles

Avant d’être journaliste au bon vieux temps des radios locales, puis dans la presse écrite en Vendée, Philippe Gilbert a beaucoup bour-lingué : Yamoussoukro, Anvers, Amsterdam, Moscou,

l’Asie. Cela fait beaucoup de rencontres, d’aventures et de rêves. Les ingrédients de base pour cuisiner avec talent une vingtaine de savoureuses nouvelles. Car le garçon a du savoir-faire et de l’imagination.

Gilbert Prouteau, qui préface le recueil, en a aimé la prose syncopée, au rythme de la concision désor-mais exigée des journalistes. C’est quelquefois surjoué, mais les pages sur Brouage, le Gers, la colère du vieux loup de mer et le meurtre au jardin Dumaine sont de vrais bijoux.

C’est bien vrai, Philippe Gilbert, qui a souvent changé d’adresse, n’en manque vraiment pas…

G. B.

Parti sans laisser d’adressePhilippe gilbertéd. du Petit Pavé, 137 p., 14 €

Un devoir d’écriture, le chef-d’œuvre annuel d’un petit groupe de compagnons des lettres. De la belle ouvrage qui consacre le savoir-faire de tous les artisans du livre.

Cela n’est pas dit mais la texture et le grammage du papier de couverture ont certainement aussi été choisis pour qu’après le ravissement de l’œil vienne la jouis-sance de la paume, le trouble des doigts quand ils tour-nent la page fraîchement lue.

Comment s’étonner que l’émotion vous gagne dès les premières lignes et conduise vos mains à jouer les marque-pages, le temps d’essayer de contenir votre joie et vos larmes.

Les inconditionnels vous diront que du Viol-lier dans un torchon, cela se lirait tout pareil. Qu’ils reprennent leur livre de recettes, on ne sert pas non plus les truffes dans une gamelle.

J.R.

L’enfant roiYves ViollierIUT de La Roche-sur-Yon,dép. Informationet communication56 p., 3 €

Beaux-arts

De belles histoires racontées en images par Jacques Golly. Les textes de trois auteurs qui l’ont bien connu et s’accordent pour peindre un person-nage à la fois pédagogue, homme d’action et peintre

ludique, onirique. Christophe Vital le situe par rap-port aux artistes contemporains, aux grands maîtres qui l’ont influencé ainsi qu’aux peintres vendéens du xxe siècle et principalement Roger Ducrot dont les conseils guidèrent ses débuts et qui, dans une série de textes courts, donne maintes précisions sur sa techni-que, sans cesse perfectionnée, sur ses thèmes privilé-giés et sur l’atmosphère qui se dégage de ses tableaux dont elle est véritablement l’âme. Yves Viollier, lui, parle surtout de l’homme : ses origines dans le terroir vendéen, sa jeunesse, la naissance puis l’affirmation de sa vocation de peintre, son dualisme et cet amour de la vie dont ses œuvres sont le reflet.

L.D.

Rue de la ForêtJacques gollyOffset 5 éditions, 128 p., 38 €

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Autres parutions

Une centaine de membres de l’association France-Québec ont collaboré à la réalisation de ce recensement des communes des Pays-de-la-Loire d’où sont partis les ancêtres des Québécois d’aujourd’hui. Il en est d’il-lustres, comme Pierre de la Vérendrye, découvreur de la région des Grands Lacs, ou Mgr de Laval, premier évêque du Québec. Mais surtout de très modestes, simples artisans ou paysans. Cent vingt-deux commu-nes vendéennes ont envoyé des pionniers en Améri-que Française. L’ouvrage recense les trois cent trente-cinq partants, répartis sur l’ensemble du département actuel, avec une forte densité dans le quart sud-est, en raison de la proximité de La Rochelle. Une notice indique leur lieu de naissance, leur mariage, leur des-cendance et leur itinéraire en Nouvelle France. On suit aussi avec intérêt la route des pionniers, de Clisson à La Rochelle.

G. B.

Quelle belle initiative de l’édi-teur André-Hubert Hérault : il réédite « La vénerie en Anjou »,

un ouvrage paru en 1952 et désormais introuvable, sauf chez les vendeurs de livres d’occasion où André Hubert l’a trouvé… On comprend qu’il l’ait intéressé parce que ce livre parle de son cher pays de Maulévrier. Mais « La vénerie en Anjou » est intéressant à plus d’un titre : il parle, bien sûr, admirablement de la vénerie en forêt de Vezins et dépasse son sujet parce qu’en même temps, et comme à demi-mots, il nous parle des hom-mes, des arbres et des bêtes. Les aquarelles et dessins de Yves Benoist-Gironière accompagnent et illustrent le propos. On s’attache à ce livre débordant de petites histoires où circule l’air de la grande Histoire. (édi-tions Hérault)

Y. V.

La vie de Lou, aux prises avec les frustrations d’un premier amour gâché. Lou est une battante, jamais elle ne se couche. Elle repart, émer-veillée par un nouvel amour. Lou apprend à aimer la mer sur le voilier de Julien. Elle assume la responsabilité d’une famille recomposée. Elle ne plie pas devant l’injustice et la maladie. Elle tuera ce vilain crabe en suivant la « petite étoile de mer » sur les chemins mou-vants de l’océan.Poète et mystique de la sérénité, Lou : Il était une fois une petite étoile de mer qui devait combattre en duel un gros crabe… Il était une fois de tendres bisous salés…à bientôt donc, belle fille des océans, chevillée à ton beau nautonier.

Bernard Brunelière

Roman policier vendéen assez surprenant. Le crimi-nel, le héros et le conteur, échappe à la justice, se range en attendant peut-être un autre épisode. J.R.

Troisième livre de l’auteur sur le Marais poitevin, après Le guide du Marais poitevin et Le Marais poitevin à fleur d’eau. JR

Ces villes et villages de France, berceau de l’Amérique françaiseCommission franco-qué-bécoise sur les lieux de mémoireLDMC Publication, 138 p., 22 €

La vénerie en AnjouCharles Valentin des ormeauxéditions Hérault, 216 p., 38 €

Estrella de MarValérie Bourdon

The Bookédition, 192 p., 16 €

Pour une poignée de pignons

Jean-Paul gayotThe Bookédition, tomes 1 et 2

192 et 160 p., 30 €

Petie histoire du Marais

poitevinéric rousseaux

Geste éditions, 160 p., 8 €

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Autres parutions

Jean-Marie voulait pilo-ter. Il volera sur un avion d’observation, un piper, en survolant l’Algérie, Adrénaline étant le code radio de son unité. Ce

témoignage d’un appelé, il ne s’était engagé que pour pouvoir être pilote, sur sa guerre d’Algérie sonne plus vrai que le politiquement correct qui nous est habi-tuellement asséné.

J.R.

Une cousinade, le mot n’est pas encore autorisé par l’Académie, mais cela permet de retrou-ver ses cousins avec ici la grand-mère qui est la référence, le refuge et le

guide. C’est intime, familier, familial et presque indis-cret.

J.R.

Autre roman policier ven-déen, dans le monde du trot, tourné comme un manuel d’histoire et géographie.

J.R

Cadre commercial en retraite, R. Badin est un passionné d’Histoire. Dans cet ouvrage, il livre sa ver-sion de la fuite de Louis XVI à Varennes, la dispa-rition de Saint-Exupéry et l’affaire Dominici. J.B.

Vient de sortir avec la présen-tation suivante : « Ce recueil est un “passage secret” où les mots se font clefs. C’est aussi un fabuleux vaisseau pour un voyage d’amour vers le “Toi”. Chaque rime, chaque vers est conquérant d’un formidable élan à nous faire partager tous les éclats d’un cœur qui aime, d’un cœur qui saigne mais aussi d’un cœur qui crie. Avec Papier de Soi, élisa-beth Vezin-Mourcou signe, dans le style dont elle a le secret, une pléiade de poésies plus lumineuses les unes que les autres, offrant une lecture dont on ne sort pas indemne. »

Pascal Fouquet (poète).

Autres titres

Georges Clemenceau, Correspondances (1858-1929), Sylvie Brodziak, Jean-Noël Jeanneney, Laffont, 1120 p., 31 €,

Samuël Toméi, Clemenceau le combattant, Assemblée nationale, 114 p., 10 €,

Lucien-Jean Bord, Maillezais, histoire d’une abbaye et d’un évêché, éditions Geuthner, 236 p., 32 €.

Piper-Pier, ici adrénalineJean Clénet208 p., 20 €

Les Enfants de la DunoiseChristophe PratGRRR... ART, 184 p., 16 €

Seule Cathy connaît la véritégérard-robert CormyGRRR... ART, 240 p., 16 €

Le Mystères des destins

raymond BadinPublibook, 209 p., 28 €

Papier de soiélisabeth

Vezin-mourcouéditions édilivres, 178 p., 16 €

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Cette année, la Maison des écrivains de la mer de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a décidé de vous plonger dans l’aventure. Fils de Georges de Monfreid, ami de Paul Gauguin, Henry est né à Leucate le 14 novembre 1879 dans l’Aude, sur les bords de la grande bleue. Son parcours époustouflant le conduit de la préparation aux grandes écoles aux métiers de laitier, chimiste, négociant en café, trafiquant de haschich, d’armes, éleveur de per-les, journaliste, romancier, etc., en passant par la Nor-mandie, Djibouti, l’éthiopie, le Kenya avec un retour définitif au centre de la France, dans le Berri, à Ingran-des. C’est là qu’il meurt le 12 décembre 1974. L’expo-sition vous fait parcourir la vie d’Henry de Monfreid au travers de nombreux livres, documents et quelques objets dont deux proviennent du beau musée Henry de Monfreid d’Ingrandes. Rencontre curieuse avec cet aventurier qui est venu à l’écriture grâce à Joseph Kessel, dont les amis proches s’appelaient Paul Vaillant Coutu-rier et Teilhard de Chardin, ça ne s’invente pas, on ne peut pas faire si différent. Soutenu par Cocteau, Henry aurait aimé rentrer à l’Académie française, mais les aca-démiciens avaient peur qu’il leur vole leurs épées !

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Les écrivains de la mer

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Henry de Monfreid, l’aventurier aux multiples facettes

La tragédie du « Fend-la-Bise »

manuel frogeréditions Sol’Air Nantes,

132 p., 18 €

à la fin de l’été 1909, Antoine Chanel, jeune pionnier de l’aviation française, est contraint de poser son biplan Voisin sur la grande plage des Sables d’Olonne. L’histoire nous replonge dans une ambiance rétro : le tramway, les chevaux, le pont et le passeur avec sa barque qui reliaient la Chaume et les Sables... Entre faits réels et fiction, on se laisse emporter dans une aventure à sus-pens, avec du mystère et de... l’amour. Manuel Fro-ger brosse une belle peinture du pays des Olonnes de l’époque en décrivant bien la vie mais aussi l’essor de la cité balnéaire ! L’ouvrage est illustré de trois oeuvres originales du peintre Y. de l’Avouillette.

La tragédie du Fend-la-Bise de Manuel Froger aux éditions Sol’Air : 18 euros, a remporté le 1er prix du roman policier des échos de la mer en octobre 2008.

Un premier roman léger, frais, emporté ! émotions et suspens garantis...

E.T.

La Maison des écrivains de la mer est devenue le Centre de décou-verte de la littérature maritime depuis le 1er mai 2009.

Ouverturedu 1er mai au 30 juin : le samedi et dimanche de 15 h 00 à 19 h 00

du 1er juillet au 15 septembre : jeudi, vendredi, samedi et dimanche

9, avenue Jean Cristau85800 SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIEinformations sur : http://ecrivains-mer ou par téléphone au : 02 51 98 55 04.

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Au théâtre ce soir

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Lire en Vendée a pour mission de faire connaître les œuvres littéraires vendéennes.Abonnez-vous à Lire en Vendée, 5 € pour 2 numéros. Envoyez votre chèque à la revue, à la Ferrière.

Lire en Vendée est une publication de la Société des écrivains de VendéeMise en pages : Barbara Guillot

Impression : Offset 5, La Mothe-AchardCe numéro est tiré à 6 000 exemplaires.

Merci de communiquer vos ouvrages à :Société des écrivains de Vendée, Bibliothèque pour tous85280 La FerrièreSite Internet : http://ecrivainsdevendee.fr

© Peinture de couverture Jacques gollyLa reproduction ou l’utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles, informations, illustrations et photos est interdite sans l’accord préalable de la société éditrice.

Sérieux s’abstenir !

Les trois livres consacrés au personnage de William Poire n’étaient-ils pas assez sérieux pour que Lire en Vendée n’en ait pas encore parlé ?

Quoi qu’il en soit, le succès du personnage ne s’est jamais démenti auprès du public. Le quatrième épi-sode est impatiemment attendu par les fans de William depuis trois ans au moins.

Les trois livres sont en cours de réédition aux édi-tions du Petit Pavé en format poche, le premier avec un titre légèrement différent : William Poire, 11 ans ½, élève en 6e pour un bon bail. Parallèlement aux éditions dites « normales », William Poire est sorti en collection large vision pour les malvoyants chez l’éditeur Encre Bleue (www.largevision.fr). Le premier tome paru en 2005 et le second en 2008 ont été épuisés en quelques mois. Le dernier, Aventures et pépins de William Poire, vient de sortir en avril 2009 dans la série humour avec une couverture étonnante et colorée pour qui est habi-tué à la bouille ronde du personnage.

Depuis deux ans, les auditeurs de RCF Vendée ont droit, le mercredi, à un extrait des aventures de William. Le personnage a été adapté en one man

show sous le titre Les (Dé-)Poires de William. Le spectacle devrait reprendre en 2010.

La 15e pièce de Jean-Claude Lumet Pas de vacances pour mon aide à domi-cile ! est sortie début 2009 aux éditions Art & Comédie de Paris (www.artcomedie.com). D’après les retours de la SACD, les pièces de Jean-Claude Lumet sont jouées de deux à trois cents fois par an en France et à l’étranger. Elles totalisent déjà plusieurs centaines de milliers de spec-tateurs.

Les nouvelles lettres de William Poire

12 ans 1/2, redoublant de 6e, Jean-Claude Lumet

édition des écrivains, XXXXXXX (réédition, radio, théâtre).