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N°30 juin 2016 libresensemble.com

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N°30juin 2016

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2 Francophonie /juin 2016 juin 2016 / Francophonie 3

édito

Ces mots de La Fayette résonnent avec force et sont d’une brûlante actualité, à chaque occasion qui m’est offerte d’échanger

avec les jeunes de notre vaste espace francophone sur les cinq continents. Ces jeunes qui n’ont jamais été aussi nombreux et qui représentent plus de 60% de la population dans la majorité de nos états. Or, pour qu'ils vivent libres, il nous faut résolument secouer l'indifférence coupable au sort de mil-liers d'entre eux qui sont laissés sur le côté, frappés de marginalisation sociale, économique, politique. Pour qu'ils vivent libres, il nous faut secouer avec force la résignation qui génère l'inaction et prendre la pleine mesure de cette véritable calamité trop long-temps reléguée au second plan.

Ne pas tenir compte des lourdes frustrations de toute une jeunesse, de son sentiment profond d'impasse, conduit au pire. Rompre avec elle, c'est offrir un terreau fertile à tous ces mouvements politiques, ces groupes idéologiques, ces organisations cri-minelles, ces factions intégristes et extrémistes violentes, qui sont pas-sés maîtres dans l'art d'exploiter détresses et solitudes. L'histoire nous l'a pourtant enseigné et le présent nous le montre encore, on a vite fait de verser leurs inquiétudes dans la haine de l'autre si radicalement érigée en bouc émissaire. Pour que vive la liberté, il faut se lever face au rejet vis-céral de l'altérité que certains attisent, contre toutes les actions qui mettent

« Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l’indifférence ou la rési-gnation ».

à mal la coexistence pacifique que nous chérissons et pour ces valeurs qui fondent l'humanisme intégral que nous défendons.

C’est avec un réel sentiment d'ur-gence que j’ai lancé, le 1er janvier 2016, avec le concours de TV5 MONde, RFI et France 24, cet appel pressant à la jeunesse. Puis, le 10 mars dernier, j'ai inauguré avec des jeunes, des personnalités artistiques et sportives, des citoyennes et des citoyens, l’initiative “Libres ensemble”. Libres, d'abord dans la parole, par le pouvoir des mots, conscients que dire c'est agir et contribuer à la marche de l'humanité. ensemble, parce qu'il le faut pour que la vie triomphe face à la barbarie, pour bâtir, fortifier et protéger cette culture de paix, elle aussi, vitale. Nous sommes des milliards à le pen-ser, nous avons la force du nombre.

dès l'ouverture de la plateforme internet*, avec un clip participatif, dynamique et réjouissant, des mots vibrants et des éclats de poésie urbaine très prisés par la jeunesse, captés à Casablanca, Montréal, Paris, dakar, Marseille, Ottawa, Molenbeek, avec des témoignages de la richesse et de la diversité de nos expressions culturelles, l'initiative a pris corps. elle s'est répandue sur les réseaux sociaux et relayée assidûment par nos par-tenaires enthousiastes, TV5MONde, RFI et France 24. en quelques jours seulement, nous avions touché 2 mil-lions d'internautes et nous avons vite dépassé le cap des 3 millions. Les jeunes se sont ainsi emparés de cet espace de parole, de partage et de dialogue et des liens se sont vite créés, des projets échangés et des initiatives innovantes exposées. Le clip circule, des écoles, des centres

de la jeunesse et d'animation culturelle l’utilisent. Il est présenté aux jeunes un peu partout dans la Francophonie et des messages nous parviennent même d'ailleurs. La langue française, qui nous est commune, convoque avec vigueur et éloquence. Les jeunes ont répondu mais aussi des insti-tutions, des organisations internatio-nales, les autorités politiques, nos réseaux, des fondations, d'anciens et de nouveaux partenaires.

J'en suis ravie, car, par ces temps de vives turbulences et de grand désar-roi, lorsque la terreur nous frappe, il nous faut produire du sens, cultiver l'espoir, interpeler les consciences, unir nos voix. Je m'en réjouis aussi parce que nous devons créer un fonds pour saluer, accompagner et soutenir l'excellence des projets de ces jeunes créateurs et entrepreneurs que nous découvrons grâce à la pla-teforme “Libres ensembles” qui trouve ainsi toute sa pertinence. Il nous faut saluer concrètement leur engage-ment, leur volonté, leurs capacités et leur inventivité. Les jeunes apportent des solutions, dès lors qu'ils se sen-tent inclus et reconnus.

La Stratégie jeunesse, adoptée par les Chefs d’état et de gouverne-ment lors du XVème Sommet de la Francophonie à dakar, a maintenant un portail des plus attractifs. elle vient s'ajouter à tous nos programmes qui sont autant d'investissements constants dans le capital humain par l’éducation, la formation profession-nelle, la culture, des appuis structu-rants à l'entrepreneuriat, la création de chaînes de valeurs et de richesses dans une perspective de développe-ment humain, culturel, économique, équitable, durable et viable. Nous

nous efforçons d'appuyer les condi-tions indispensables à la stabilité et à la sécurité, pour le renforcement de l'état de droit, le respect pour tous des droits fondamentaux et des libertés.

Nous croyons aussi à la valeur de la mobilité, à l'importance de cultiver une solide éthique du partage. Notre but est de multiplier les passerelles qui nous permettent de fortifier nos liens de solidarité et de coopération, nos occasions de partenariat et d'associa-tion. Tout cela est notre quotidien, nos contrefeux, nos armes de construc-tion massive. La Francophonie est un champ d'infinies possibilités et notre force réside dans toutes nos expériences et toutes nos expertises réunies. elle se construit sur le terrain en restant bien à l'écoute des popu-lations, en accordant la plus grande attention aux solutions qu'elles font naître avec génie, en s'assurant aussi de bien faire fructifier l'apport ines-timable des femmes et des jeunes. Chaque mot compte, chaque geste est important. Notre plus grand espoir est d'être libres ensemble.

Michaëlle JEANSecrétaire générale de la Francophonie * www.libresensemble.com

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juin 2016 / Francophonie 5 4 Francophonie /juin 2016

« LIBRES ENSEMBLE » AVEC RFI ET FRANCE 24Comment les médias tels que RFI et France 24 peuvent-ils relayer l’opération « Libres ensemble » ?Je me réjouis de cette campagne imaginée par l’OIF, à laquelle France Médias Monde est associée, qui s’adresse aux jeunes et qui mobilise des artistes engagés pour la liberté et la tolérance. elle porte les valeurs que nous défendons quotidiennement sur nos antennes. Avec « Libres ensemble », l’OIF offre aux jeunes de l’espace francophone, la possibilité de dessiner le monde selon leurs idéaux, libres de choisir leur vie avec l’audace de penser que tout est possible. C’est aussi ce que nous nous attachons à proposer sur nos trois médias

Sommaire N°29 mars 2016Sommaire N°30 juiN 2016

15YASMINE

BAHRI DOMON Textolife : une histoire

dans ma life

Les jeunes francophones invitent toute la jeunesse à s’exprimer sur le thème du vivre ensemble. Pour ceux qui refusent le repli sur soi, le rejet de l’autre, ils font entendre leur voix en partageant un message de solidarité, de fraternité ou un projet citoyen qui leur tient à coeur. Ils sont déjà #LibresEnsemble.

P 2 MICHAËLLE JEAN éditoP4 MARIE-CHRIStINE SARAgOSSE « Libres ensemble » avec RFI et France 24P6 DOMINIQUE VIDAL Des journalistes venus de l’autre côté du périphériqueP7 DANIEL LIEUZE Tous debout pour la musiqueP8 ANtOINE SMItH Liberté de parolesP9 HOAI-tUONg NgUYEN Jeune et engagéP 10 FARID ARAB Entreprise, entreprenariat … entre euxP11 VICKY SOMMEt Visa pour la solidaritéP12 YAOVI g. HOVI Si la vieillesse pouvait … si la jeunesse savait …P13 SIMON DECREUZE Ensemble, tout devient possibleP14 StANISLAS WOANgA KAMENgELE Réforme de la jeunesse d’Uvira

d’ores et déjà permis de toucher des dizaines de millions de personnes. Pensez-vous que des valeurs comme la tolérance, la frater-nité ou la solidarité sont compatibles avec la vie des jeunes pour qui l’avenir est encore incertain ?Ces valeurs sont justement indissociables de notre capa-cité à vivre ensemble. Il me semble d’ailleurs que les jeunes, dans leur immense majorité en ont conscience, peut-être même plus que la génération qui les précède. Leur offrir des espaces d’expression et d’information conformes à leurs valeurs, c’est ce que s’attache à faire France Médias Monde en développant des offres qui leur sont principalement dédiées. Je pense notamment aux deux derniers nés sur Internet : le site Mashable avec France 24, qui propose des contenus reposant sur de nouveaux modes narratifs, avec l’objectif d’« inspirer, informer, divertir » la génération connectée (18/35 ans), sans s’éloigner de l’information de qualité, car ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on n’est pas exigeant. en outre, notre nouveau site RFI Savoirs est un « Phare d’Alexandrie du XXIème siècle » de la connaissance, qui en plus d’offrir l’apprentissage de la langue française, pro-pose de comprendre le monde en français et de partager les savoirs entre sachants et apprenants. Le savoir est le premier rempart contre la bêtise et l’obscurantisme. Comment faire pour que les aspirations des jeunes des cinq continents se rejoignent ? Comment créer une dimension universelle à ces valeurs ?Je ne crois pas au relativisme culturel mais je crois à l’uni-versalité des valeurs. Toutefois cette dimension universelle intègre la distinction entre les individus ; c’est pour moi l’absolue condition du « vivre ensemble ». L’espace fran-cophone est un laboratoire qui réunit toute la diversité de l’humanité en préservant la singularité de chacun. Léopold Sédar Senghor disait « Il s'agira (...) pour faire de la Francophonie le modèle et le moteur de la Civilisation de l'Universel, de favoriser les échanges d'idées en respectant la personnalité originaire et originale de chaque nation ». La Francophonie est en cela un échantillon planétaire représentatif de cette idée d’altérité, indissociable à celle d’universalité.

Entretien de Marie-Christine Saragosse Présidente-directrice générale de France Médias Monde par Vicky Sommet

(RFI, France 24, MCd) qui donnent à écouter, regarder et comprendre le monde. RFI et France 24 relaient la campagne par des spots et bandes-annonces sur leurs antennes, mais aussi sur leurs sites et réseaux sociaux. Avec 30 millions de visites par mois sur l’ensemble de nos environnements numériques, 35 millions d’abonnés sur Facebook et Twitter et plus de 100 millions d’auditeurs et téléspectateurs hebdomadaires, France Médias Monde offre à la campagne une caisse de résonnance mondiale. Nous l’accompagnons, depuis son lancement et jusqu’au Sommet de la Francophonie en novembre prochain à Madagascar, par différentes vagues de diffusion qui ont

P16 PIERRE LEIBOVICI Jeunes et médias, ralentir pour mieux expliquerP17 MAUD CoexisterP18 BALLA FOFANA Bondy blog : les compagnons d’une aube nouvelleP19 LA FRANCOPHONIE EN BREFP20 INtERNEt POUR S'ENgAgER

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TOUS DEBOUT POUR LA MUSIQUE !

En parallèle de cette opération, d’autres initiatives fleurissent un peu partout. exemple : le prestigieux prix « Ambassadeur de la conscience 2016 ». décerné à l’artiste béninoise Angélique Kidjo et à trois groupes militants de jeunes Africains,

ces trophées ont été remis par Amnesty international en avril dernier. Les trois formations distinguées sont respectivement « Y’en a marre », « LUCHA » (Lutte pour le changement) et « Balai citoyen ». La première est un collectif de contestation pacifique sénégalais composé de rappeurs et de journalistes. La seconde est formée de jeunes bienfaiteurs des droits humains issus de RdC. Quant au dernier groupe récompensé, il est initié par le rappeur burkinabé Smoky, très engagé politique-ment. Pour Angélique Kidjo, éminente défenseure de la liberté d’expression et de l’éducation des filles en Afrique « Ce prix va me pousser à continuer à parler haut et fort des questions cruciales qui concernent les droits humains ».

« Libres ensemble », une belle initiative qui a pour but de rassembler les jeunes francophones autour d’un projet citoyen. La culture et la musique plus particulièrement ont leur place dans cette vaste mobilisation. Parmi les dif-férents projets encouragés par l’OIF : Universal Sound Buzz. Une plate-forme pluridisciplinaire qui a pour objectif de créer le premier réseau francophone de diffusion des artistes au sein des 80 états membres de la Francophonie (musique, arts plastiques, cinéma, théâtre, danse...). Une idée lancée par Cédric Collo, un jeune béninois de la société civile résidant à Cotonou qui confirme, si besoin était, que la musique fédère et réunit la jeunesse.

6 Francophonie /juin 2016

J’ai candidaté à la « Chance aux concours », association qui prépare gratuitement les étu-diants boursiers aux concours des écoles de journalisme. J’étais conscient de l’intensité de cette formation mais je ne m’attendais pas à ce

qu’elle ait un tel retentissement dans ma vie. Au-delà de l’apprentissage de méthodes pour les concours, nous sommes en contact avec la réalité du métier de journa-liste grâce au discours des bénévoles qui nous incite en permanence à la rigueur et à l’autocritique. J’y ai fait la connaissance de personnes formidables, professionnels du métier et aspirants journalistes comme moi, tous ani-més par un désir d’échange et de partage.»

Cette confession d’un candidat journaliste dans le dos-sier d’une école dont il prépare les épreuves dit tout sur « La Chance au concours », la Cac. depuis neuf années, cette association mobilise quelque 250 professionnels bénévoles pour aider des étudiants boursiers à préparer les concours des écoles de journalisme. Avec succès : en moyenne, les deux-tiers des jeunes intègrent une formation reconnue, et 85 % des anciens travaillent dans le journalisme. Jeanne et Yassine, par exemple, sont issus de la promo 2012 de la Cac . Jeanne est diplômée de l'école Supérieure de Journalisme (eSJ), Jaujourd’hui, journa-

liste indépendante à Jakarta, elle pige pour plusieurs supports : Le Figaro, La Tribune de Genève, Ouest-France, Terra Eco, France Info, RFI, Radio-Canada, RTS, BFM TV, France 24 et TV5 MOndE. en 2014, elle a remporté le prix Santé et citoyenneté de l'entre-prise Novartis pour son webdoc intitulé “Les évadés du crack”. Yassine, lui, est diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ), et en 2014, il a obtenu le prix spécial de la bourse de l’Agence France Presse (AFP) avec à la clef un contrat de trois mois. Il est désormais en CdI à l'agence, chargé de l'économie des médias et des nouvelles technologies.

Si en décembre 2015, la Cac a été choisie parmi plus de 800 associations par “La France s’engage” (1 ), c’est bien sûr en raison de ses résultats mais aussi au vu de ses ambitions. Car les médias sont loin, très loin de refléter la diversité de la société française. Corriger cette déforma-tion n’est pas seulement une question de justice sociale. Il s’agit aussi d’un impératif professionnel : comment une classe journalistique, qui n’aurait jamais franchi le périphé-rique, pourrait-elle informer sérieusement les Français ?

Dominique VIDAL journaliste et historien. 1: Cofinancée par l’État et la Fondation Total. Ce financement devrait notamment permettre de multiplier les antennes de La CAC en région.

Autre projet suisso-burkinabé cette fois, « Une chanson pour l’éducation ». Mobilisant pas moins de 800 élèves dans 16 établissements avec 16 artistes parrains, cette rencontre a donné naissance à un album paru en avril dernier. 16 chansons dont les textes ont été écrits par les enfants avec l’aide des chanteurs professionnels. Parmi eux, Gasandji, artiste congolaise, qui considère l’éducation comme une arme absolue et s’engage pour son évolution. Initiée par la compagnie helvé-tique Zappar, dont le slogan est « Créer du beau pour défendre des causes jolies » avec le soutien de l’ONG enfants du monde, elle montre le dynamisme Nord/Sud en termes d’amélioration sociétale. Une action fon-damentale lorsque l’on sait que des millions d’enfants dans le monde n’ont pas accès à l’école.

dernière illustration du « Vivre ensemble », le collectif ivoirien « Même pas peur » réunissant une dizaine d'artistes suite aux attentats de Bassam en mars

dernier pour « pour créer ensemble. ». Une belle symbolique qui réveille l’unité du peuple ivoirien. Tous ces exemples offrent une alternative à l’extré-misme et au radicalisme chez certains jeunes. « Une jeunesse devient vulné-rable et se radicalise quand elle n'a pas de projet social », souligne A’Salfo, le promoteur du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo dans la ban-lieue d’Abidjan. Ce n’est donc pas un hasard si la neuvième édition de ce festival en avril dernier avait pour thème « Jeunesse et développement ».

RFI - Daniel LIEUZE

DES JOURNALISTES VENUS DE L’AUTRE CôTé DU PéRIPHéRIQUE« La France s’engage (1) » est un label qui récompense les projets les plus innovants au service de la société dans des domaines comme la culture, la solidarité, l’écologie, la citoyenneté, etc… Un exemple avec « la Chance aux concours » qui œuvre pour la diversité dans les médias.

Les jeunes journalistes au travail

Gassandji avec ses élèves

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La PIRJEF, la Plateforme Internationale des Réseaux Jeunesse Francophones de l’OIF, se veut être le porte-parole d’une jeunesse citoyenne et responsable aussi bien de son environnement que de l’engagement de ses membres dans toutes les réunions où les jeunes peuvent exprimer leurs interrogations.

LIBERTé DE PAROLES« Le rap est l’un des vecteurs principaux d'expression de la jeunesse, sinon le premier. Dans les quartiers du monde où les jeunes n'ont pas de moyens pour s'exprimer, il y a 3 possibilités : le sport, la chance ou le rap. Le sport demande des qualités techniques que tout le monde n'a pas, la chance, il n'y en a pas pour tout le monde, il reste le rap ». Le rap est aussi une tribune libre où se disent et s’écoutent les aspirations de la jeunesse, matérialisée par le clip d’Antoine Smithpour la campagne de l’OIF.

Pour réaliser ce clip, vous avez répondu à une proposition avec des demandes précises ?Au départ, nous devions contacter des artistes très connus pour les faire participer, dans un spot d’1mn, en mélangeant des jeunes et 3 artistes vedettes. L'approche était assez difficile car les artistes avaient le senti-ment d'être "instrumentalisés". Ce n'était pas du tout le cas, mais c'était aussi légitime de leur part. Nous avons tous été libérés quand Michaëlle Jean nous a réunis. Elle avait sans doute senti que le résultat manque-rait de spontanéité. Nous en avons parlé et 2 éléments importants sont ressortis : la parole libre et spontanée, ainsi que le voyage. En effet, l'idée était de représenter l'ensemble de la Francophonie. La mécanique que j'avais développée autour de ce "tunnel" d'artistes s'exprimant face caméra dans des compositions d'images similaires et sur une musique hypnotique a aidé au bon fonctionnement du spot, mais la trame de fond a vraiment été insufflée par la Secrétaire générale de l'OIF.

Jeunes anonymes, artistes reconnus, en France ou à l’étranger, avez-vous laissé chacun s’exprimer librement ?Tous les artistes, où qu'ils étaient, ont été libres de s'exprimer comme ils le voulaient. C'était justement l'une des conditions pour faire une oeuvre vraie. Vous savez, les gens sentent quand les choses sont sincères ou pas. ça se vérifie dans la musique, dans les films, les gens ne sont pas dupes, et quand on leur parle de manière authentique, ils le ressentent et le saluent. Je pense, j'espère (!), que cela se ressent dans le spot...

La langue française et le rap, un engagement avec des mots pour exprimer les espoirs des jeunes ?Le rap, c'est normal que plein de jeunes en fassent ! Ils tentent leur chance... Ce qui fait sa grande force, c'est que tout le monde peut en faire. Mais c'est aussi ce qui fait sa plus grande faiblesse : c'est que tout le monde peut en faire. On a aussi bien des jeunes idiots qui disent n’importe quoi dans un micro que des hyper sensibles et intelligents qui, avec peu de choses, vont vous faire ressentir des émo-tions. Les médias qui disent que le rap "c'est violent", ne parlent que d'UN rap ! C'est ne voir qu'un petit bout du tableau ! Les politiques, qui veulent se rapprocher des jeunes depuis Charlie et le 13 novembre doivent comprendre ce phénomène. ça va leur permettre de comprendre beaucoup plus les problèmes des jeunes. Le rap, c'est un indicateur de la santé d'une société. Entretien d’Antoine SmithRéalisateur du clip par Vicky Sommet

Dans le monde uniforme d’aujourd’hui, la diver-sité culturelle ou la multiculturalité n’est pas un choix, mais notre nature humaine. C’est pour elle que j’ai choisi de m’engager dans la construction de l’AdN de la PIRJeF, une vaste

plateforme francophone de multitude et d’interculturalité. dans cette structure, chaque représentant des réseaux membres peut apporter sa culture, son savoir-faire, notamment des réponses pour construire ensemble une “ Francophonie des Solutions ”, le monde de demain.

Dans le monde professionnel, est-il difficile de se faire un place en France ?La France est un pays accueillant, chacun peut y trouver sa place, celle d’un citoyen du monde. Si vous n’avez pas trouvé la vôtre dans votre secteur, créez-la, pour vous, mais aussi pour vos proches. dans ce cas, l’entrepreneuriat est votre solution. Si vous ne trouvez pas encore un emploi, devenez employeur. C’est le seul poste où vous travaillez pour ce que vous aimez faire, pas pour ce que les autres aiment.

La jeunesse francophone parle à voix haute avec la cam-

pagne « Libres ensemble ». D’après vous, que dit cette jeu-nesse du 21ème siècle, de quelle société a-t-elle envie et quel rôle veut-elle y jouer ?elle parle d’innovation. et elle dit “ l'innovation fait la différence ”. Regardons autour de nous. Nous sommes tous différents. Génétiquement, nous représentons des œuvres d’art uniques grâce à nos parents, nous res-pirons des airs variés, nous mangeons des fruits et légumes différents, etc ... et donc, notre monde est déjà riche de plein d’innovations. Vivons ensemble ! Innovons ensemble ! Respectons nos différences ! elles sont nos forces motrices pour bâtir notre monde, celui d’aujourd’hui et de demain. Hoai-tuong NgUYENDocteur en Informatique, Président CONFLUENS - Alumni AUF, Chargé de communication de la PIRJEF

JEUNE ET ENGAGé

Antoine Smith réalisateur

Journée internationale de la Francophonie 2016 à Nantes

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Les Webdays ont pour but de soutenir le développement économique par l'innovation et la technologie. Ces journées sont destinées à toutes les composantes de la société, étudiants, chefs d’entreprises, afin de toucher un large public. En accès libre et gratuit, elles se déroulent dans des universités, des chambres de commerce, pour accueillir des conférences où la liberté d’entreprendre est ce qui réunit tous les participants.

Sortir de la cité pour découvrir les citoyens du monde, dans leur vie, leur histoire, leur culture, une autre manière de se connaître et de reconnaître les autres sans discrimi-nation d’aucune sorte.

VISA POUR LA SOLIDARITé

juin 2016 / Francophonie 11

C’est en écoutant un jeune Africain dire que ces événements ne se déroulaient qu’en europe que Farid Arab a décidé d’exporter sa conception du partage, en transmettant des savoirs et en apportant les matériels nécessaires à un apprentissage. Ainsi est

né le concept de Webdays, un label d’évènements du web à destination des jeunes principalement et aujourd’hui présents dans les petites villes comme dans des endroits reculés, en Côte d’Ivoire, en Algérie, au Sénégal, en Tunisie, au Maroc, … S’il n’y a pas d’élec-tricité ou de connexion Internet sur place, on travaille sur le papier, avec les tablettes ou une technologie low-cost. On apprend un métier et on s’imagine un avenir dans une société qui ne laisse souvent pas de place pour les jeunes !

Farid Arab pense que les idées sont trop stigmatisées et qu’elles se réfèrent souvent à la radicalisation. Il préfère être positif et choisir la liberté pour prendre le contrepied de ce qui se dit et se pense partout : opter pour le multiculturel et pas le religieux, adhérer au désir de vérité des jeunes et ne pas l’utiliser uniquement en matière de communication. et la musique peut être cette passerelle. C’est donc le choix de l’OIF pour lais-ser les jeunes s’exprimer librement par le rap qui a l’a conquis. « Avec 80 pays membres, le continent africain

10 Francophonie /juin 2016

C’est un projet qu’elle a mené à bien et souvent répété depuis 2005. Samia essabaa, profes-seur d’anglais au lycée professionnel Théodore Monod à Noisy-le-Sec en Seine Saint-denis, emmène chaque année une classe de termi-

nale à l’étranger. Pas de tourisme mais une meilleure approche de mondes différents de ceux qu’ils côtoient à longueur d’année, celui des banlieues parisiennes et des cités où ils habitent. Après Auschwitz, Washington, Tel Aviv, ils sont revenus convaincus qu’ils représentaient la France hors de nos frontières, ce pays que pourtant ils fustigent, accablent et dénoncent comme le coupable de leur mécontentement.

A maintes reprises, cette professeur a pris conscience du racisme et de l’antisémitisme qui règnent dans les classes. elle, musulmane et d’origine marocaine, constate que les élèves juifs sont stigmatisés et rendus responsables des malheurs du monde. elle organise alors son premier voyage scolaire au camp de dépor-tation d’Auschwitz. elle y retournera en 2007 en mêlant

ENTREPRENDRE, ENTREPRISE, ENTREPRENARIAT … ENTRE EUX

très présent, pas besoin de transformer la situation ou d’influencer les opinions. La réalité est déjà là. Une fois la vidéo « Libres ensemble » réalisée, je me suis occupé de construire la plateforme et de les accompagner sur les réseaux sociaux. Pour un résultat à ce jour de 3 millions de personnes qui ont été accrochées et touchées par la campagne et 100 000 interactions sur les réseaux ».

Il faut se pencher sur le collectif car plus qu’un phé-nomène de mode, les jeunes vivent ensemble, parlent ensemble, échangent sur Internet, roulent ensemble avec le covoiturage. Le collaboratif est devenu un mode de vie. Les jeunes veulent se réapproprier le comment vivre ensemble, alimenté par le travail à l’étranger, le développement du tourisme, les échanges multicultu-rels, et ne pas être l’instrument des dirigeants ou des médias qui devraient s’inspirer des motivations de la jeu-nesse qui ne veut plus être manipulée. Je suis optimiste, je voyage beaucoup et je les écoute. Les jeunes ont des idéaux, pensent différemment de nous, adultes, et sont attachés à des valeurs qui n’ont pas été les nôtres. Les jeune ont déposé des projets sur la plateforme et cette diversité doit être le moteur pour agir car la diversité des sources enrichit la pensée.

Farid ARAB Fondateur des Webdays

à ses élèves, une classe d’un lycée juif de Pavillon-sous-Bois dans le 93 et une classe d’un lycée mixte juif-musulman de Casablanca.

Militant en faveur de la paix et du dialogue entre les communautés, Samia sera lauréate des Palmes académiques, Chevalier de l’Ordre national du mérite, Prix Louis Blum du CRIF et Chevalier de la Légion d’hon-neur en 2013. Ce qui ne l’empêchera pas de continuer à œuvrer pour faire changer le regard des jeunes sur l’autre et favoriser les rencontres pour démystifier l’étran-ger. Après Auschwitz, le voyage emmènera les lycéens à Washington et au Mémorial de l’Holocauste où ils rencontrent des jeunes de toutes confessions pour leur faire visiter les collections. Puis, ce sera le Maroc, pour apporter aide, réconfort et du matériel de puériculture à de jeunes mamans rejetées par leurs familles pour avoir conçu un enfant en dehors des liens du mariage et réfu-giées auprès d’associations qui se font fort de contribuer à faire évoluer la loi marocaine sur la famille.

Un déplacement à l’ONU pour assister aux réunions internationales, un voyage à Paris pour visiter l’Assem-blée nationale, le Sénat, le Conseil d’etat ou le Quai d’Orsay, tout contribue à les enrichir ! Alors double culture, double nationalité, ils apprennent à se sentir pleinement français et à participer à la vie démocratique de leur pays. Ce qui augmente leur chance de réussir l’examen du baccalauréat et à pacifier l’atmosphère au lycée. et qui explique aussi la participation active de Samia essabaa* aux formations initiées par l’education nationale destinées aux cadres pour lutter contre la radicalisation.

RFI - Vicky SOMMEt * « Le voyage des lycéens, des jeunes découvrent la Shoah » par Samia Essabaa et Cyril Azouvi, Editions Stock.

Farid Arab Fondateur des Webdays

Samia Essabaa auteure

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12 Francophonie /juin 2016

Auteur-compositeur-interprète, poète, slameur, écrivain, comédien et entrepreneur, c’est la carte de visite très éclectique de Yao. à l’image de sa musique aux nuances de jazz, de blues, de slam, de funk et de musiques du monde. Il est né en Côte d’Ivoire de parents togolais, a partagé son enfance entre les deux pays avant de partir pour Ottawa à l’âge de 13 ans. Après des études de théâtre et de création littéraire, il bifurque vers des études universitaires en sciences commerciales et travaille dans le secteur financier avant de décider de se consacrer entièrement à la musique.

SI LA VIEILLESSE POUVAIT … SI LA JEUNESSE SAVAIT …

Trop souvent, ce proverbe dicte une partie de la pensée collective envers les jeunes ; cette tendance de considérer que ceux-ci sont inaptes ou ignorants des réalités présentes et incapables de réagir. Cependant, comme

le disait le Petit Prince de Saint-exupéry : « Aujourd’hui est le demain que l’on craignait hier ». Tout comme les leaders d’aujourd’hui étaient les jeunes d’hier, les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain.

Cependant, si l’on considère le fond de ce verbatim com-mun qui présente les jeunes comme étant « la relève » Q

uitte à choquer, les attentats de l'année 2015 ont à mon sens échoué. Là où ils devaient provoquer la peur, ils ont engendré le cou-rage. Là où ils devaient provoquer la haine, ils ont réanimé la fraternité. Tunis, Bamako,

Ouagadougou, Beyrouth, Paris, c'est dans l'adversité que ces villes se sont rapprochées. Témoins les nombreux messages de soutien que, moi Français, j'ai pu recevoir de mes amis tunisiens, maliens, ivoiriens, burkinabé, camerounais ... et les nombreux témoignages de sou-tien que les Français ont envoyé à l'ensemble des pays touchés. Tous, n'idéalisons pas, la langue est capable de nous rapprocher tout autant qu'elle est capable de nous éloigner. Ce qui fait échange, c'est bien cette capacité à transmettre malgré nos différences culturelles. Ce qui fait l'empathie, c'est cette aptitude à reconnaitre la réalité de l'autre comme légitime.

“Nous sommes donc frères, mais frères de colère”. Colère des inégalités, de l'injustice. depuis la crise des Subprimes, jamais l'idée que les richesses du monde sont partout inégalement réparties n’a été aussi claire. Occupy Wall Street était une réaction à la crise de la spéculation, puis vinrent les Indignados en espagne, un mouvement directement inspiré par les écrits de Stéphane Hessel. Aujourd'hui, c’est en France que le mouvement prend racine, il s’appelle Nuit debout. On croit souvent que c’est un mouvement spontané, même si les activistes cités ci-dessus ont reconnu avoir participé à l’élaboration de ce mouvement, en amont de la première occupation de la place de la République. Imaginez l’impact mondial d’un nouveau soulèvement démocratique aux pays des droits de l’Homme ! Reste que ses valeurs sont ancrées et

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ou les « leaders de demain », on constate que cette idée implique que les institutions établies se doivent de tomber ou de changer pour que ceux-ci prennent leur place.Pourquoi ne pas travailler sur une approche collaborative qui préparerait d’emblée les jeunes à participer activement à la vie politique, économique et sociale ? Pourquoi ne pas les considérer comme des leaders dès aujourd’hui ? Comme l’histoire nous l’a démontré, les politiques d’au-jourd’hui auront des répercussions sur l’avenir de tous. Alors ne serait-il pas important que les jeunes puissent joindre leurs voix aux processus décisionnels, prendre position et se consacrer aux réalités du moment et de demain ?

Le développement d’une communauté passe sans équi-voque par l’engagement éclairé de tous les acteurs sociaux, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens, la société civile et l'état - qui comprend les organismes, les membres influents de la communauté et ses leaders à la barre des institutions. L’engagement des jeunes devrait donc être une priorité dans l’élaboration du futur de notre société. exclure les jeunes des décisions actuelles mine irrémé-diablement leur sentiment de responsabilité aux consé-quences dans le futur.

Face à la mondialisation, à la globalisation et l’évolution exponentielle du monde numérique, il est clair que les solutions à nos problèmes se doivent d’être créatives et innovatrices. Le monde évolue à une vitesse fulgurante et les jeunes sont les plus aptes à comprendre et utiliser ce nouveau modèle, car ils en sont imprégnés depuis leur plus jeune âge. Il est clair que les jeunes veulent s’impliquer et nous devons leur donner l’opportunité de le faire en les incluant plus souvent dans les processus de concertation. ensemble, nous pouvons améliorer la réalité d’aujourd’hui et celle de demain, car peut-être bien que les jeunes en savent plus que ce que l’on pense et que les vieux peuvent en faire plus qu’ils ne le pensent.

Yaovi g. HOYI (alias Yao) www.yaomusique.com

transmises à tous ceux qui de près ou de loin ont un jour rencontré notre pays, la France et notre langue, le français.

décentralisé, participatif, tolérant, voilà les adjectifs qua-lificatifs des nouvelles démocraties. Car non contents de vivre une crise économique, nous sommes au cœur d'une crise de sens : faut-il croire en soi ou en dieu, travailler pour soi ou pour l'argent, voter pour ses idées ou pour un parti ? Les nouveaux médias sont une chance à laquelle nous n’avons pas été préparés. A la fois outils de connaissance et de parole, mais aussi de propagande, Internet met à disposition de tous le savoir académique comme le char-latanisme. Les blogs et les réseaux sociaux permettent de s’informer et de s’exprimer, même si la démultiplication de l'information nous a rendu méfiant et surtout défiant. Or, il faut recréer de la confiance.

La cadence du monde s'est accélérée et le monde vou-drait ralentir, le dogme du "toujours plus" laisse lentement place au "moins mais mieux". Alimentation bio, objet récupérés et réparés plutôt que jetés, entraide, jardins communautaires, les exemples sont légion. et même si pour certains, ces jeunes peuvent apparaitre comme des enfants gâtés, il faut accepter que la démocratie soit une idée perfectible mais qui ne doit pas être améliorée de façon dogmatique et privative, mais empirique et collec-tive, c’est-à-dire ensemble !

RFI - Simon DECREUZEL' atelier des médias, diffusion le samedi à 10h10 à Paris et à 16h10 en Afriquehttp://mondoblog.org/

"Contre toute attente", "surprenante", c'est en ces termes que l’enquête de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme a été qualifiée par la presse et les médias en ligne. Comme si la haine fabriquait forcément la haine, personne n'a cru ce que ce rapport indiquait : que la France devenait plus libre et plus tolérante !

ENSEMBLE, TOUT DEVIENT POSSIBLE

Le chanteur Yao

Place de la République à Paris pendant les rassemblements de Nuits Debout

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14 Francophonie /juin 2016

RéFORME DE LA JEUNESSE D’UVIRA

TEXTOLIFE : UNE HISTOIRE DANS MA LIFE

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En RDC, la jeunesse a subi, comme toute la population, des traumatismes liés à la guerre, aux exactions, à la violence quotidienne. Jusqu’à en perdre ses repères. 

Libres d’écrire, de lire, d’échanger, de garder trace de ces conversations, deux jeunes femmes ont décidé de maté-rialiser les SMS/MMS en les regroupant dans un livre. Une manière de garder une trace d’un moment, d’une année, d’une époque, de la vie tout simplement !

La perte des valeurs culturelles et la dégradation des mœurs parmi les jeunes sont des phéno-mènes courants au Congo, spécialement à Uvira, mais ils ont pris une telle ampleur ces dernières années qu’ils deviennent chaque jour

un peu plus un problème de société. La jeunesse, pour des raisons diverses, se livre à des pratiques répréhensibles : abandon des études, mariages précoces, délinquance, etc … Il ne se passe pas un seul jour sans qu’on ne relate des histoires de mœurs dans les journaux ou sur les réseaux sociaux. La jeunesse devient un dépotoir culturel où toutes les idées que la morale récuse s’installent sans que personne ne s’en offusque. Pour tenter de remédier à la situation, le Club RFI Uvira(RdC) réunit les jeunes et les sensibilise au travers de conférences, débats, sessions de formation, ateliers, séminaires, en présence d’experts en matière d’éduca-tion, qui viennent développer des thèmes proposés par le Club et orientés vers la réforme des comportements de

Dans ma famille, il y a une tradition, offrir des cadeaux faits maison. Pour Noël 2013, j’ai offert à tous, parents, frères, sœurs (aux 4 coins du monde), un livre reprenant une année de leurs échanges par SMS et MMS. La réalisation du cadeau fut longue et laborieuse car tout a

été fait main par captures d’écran collées sous Word, puis transféré à un imprimeur qui a accepté d’en faire un tirage. Une fois l’effet de surprise passé, il y a eu discussion, sourires et rires, seul à le lire ou à plusieurs, le soir même mais aussi le lendemain et les jours suivants. Ce petit livre devrait faire le même effet à tous ceux qui ont des conversations SMS stockées dans leur téléphone. Nous avons alors décidé de nous lancer dans l’aventure, monter un processus automatisé qui offre la possibilité de construire son histoire dans un livre personnalisé : TEXTOLIFE était né. à la recherche de projets innovants, avec une formation en Arts plastiques puis en sociologie, et du théâtre au cinéma, en passant par commerciale dans un grand groupe de presse, je monte en 2006 ma société spécialisée en communication institutionnelle, en particu-lier pour la promotion du continent africain. Quand l’idée de lancer Textolife s’est concrétisée, j’ai proposé à ma sœur Laura de m’aider à développer cette branche d’activité. Elle est alors une jeune diplômée de l’ESSCA, Ecole supérieure des sciences commerciales d’Angers, avec un Master Management de la Communication d’entreprise. Avec la conviction que l’écrit qui a défini une grande partie de la culture de l’humanité et l’impression, qui a marqué une autre révo-lution, resteront encore très longtemps des vecteurs de transmission de messages, d’émotions, de pensées, de savoir-faire, de souvenirs, de mémoires... Mais les nouvelles technologies de la communication

la jeunesse. L’équipe du Club descend dans les écoles, les quartiers et les églises pour échanger sur des ques-tions ayant trait à la perte des valeurs culturelles chez les jeunes. Une émission est diffusée chaque lundi à la Radio-Télévision Tuungane d’Uvira. dans le souci d’atteindre un plus grand nombre de jeunes, le club veut investir à son tour en produisant des émissions qui seront ensuite redif-fusées sur toutes les stations locales. elles pourront ainsi être écoutées par les jeunes autochtones et les Burundais présents dans le camp de Lusenda, et conduire à la mise en place de cellules locales de concertation des jeunes pour une réforme communautaire hors et dans le camp de réfugiés.

Stanislas WOANgA KAMENgELEPrésident du Club RFI d’Uvira

ont bouleversé les systèmes de transmission, en ajoutant des outils instantanés mais éphémères, formatés et donc dépersonnalisés, et qui ont conquis les nouvelles générations au point que certains jeunes n’ont plus aucune pratique de la lecture. En imprimant des échanges de SMS entre plusieurs personnes, Textolife aspire à redonner le goût du livre à ceux qui ne l’ont pas, à redonner une importance à la « durée », à la « matérialisation », aux éclairages changeant en fonction des relectures... D’autres pistes de créativité pourront bientôt permettre de redonner le goût de l’écriture à ces jeunes générations en fournissant un moyen facile de capturer des idées, de les éditer et de les imprimer pour les partager.

Ce qui amène à la création de nou-veaux espaces de liberté en ren-dant l’écriture plus simple pour les jeunes pour qui le texto est naturel et sa matérialisation indolore parce que totalement automatisée.

Yasmine BAHRI DOMON Fondatrice de Textolife www.textolife.fr

Membres du Club RFI d’Uvira

Les deux soeurs créatrices de Textolife

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juin 2016 / Francophonie 17 16 Francophonie /juin 2016

JEUNES ET MéDIAS, RALENTIR POUR MIEUX EXPLIQUER

COEXISTER

L’imprévu est un site d’information fait par des jeunes et pour des jeunes. Pour leur donner la liberté d’en savoir plus sur les nouvelles du monde et échanger à leur rythme, avec des explications, et revenir sur les évènements oubliés.

L’association Coexister regroupe des jeunes de 15 à 35 ans, croyants et non croyants, juifs, chrétiens, musulmans, mais aussi athées et agnostiques, qui luttent pour vivre ensemble et pour que leur diversité devienne une force.

Les doigts vissés sur le clavier. Les yeux rivés sur des écrans, petits ou grands, tout au long de la journée. Le cliché des jeunes dépen-dants aux supports numériques a la dent dure. Pourtant, bien peu d’adultes seraient en mesure de décrire le comportement des

nouvelles générations sur les réseaux sociaux ou la Toile en général. S’ils ne comprennent, voire ne savent tout simplement pas, ce qu’il s’y trame, ils s’inquiètent de ces technologies qui isolent et éloignent de la littérature comme de l’Histoire. en fait, les jeunes lisent et s’expriment bien plus que leurs aînés au même âge. Au travers de courts messages – certes, à l’ortho-graphe parfois discutable –, d’images figées ou animées, ils s’amusent, s’in-dignent et s’informent. Beaucoup d’entre eux accèdent quotidiennement à l’actua-lité. Ils en débattent et comprennent le monde via des canaux de connaissance inattendus, pas toujours maîtrisés. et c’est bien le problème.

Que l’accès sans limite aux informa-tions les plus folles puisse conduire à des mythes, dignes des complots de l’égypte ou de la Rome antiques, ne doit pas effrayer : les jeunes générations sont

Pour arriver à vivre ensemble, nous avons mis en place trois étapes : d’abord dialoguer pour aller vers l’autre, venir à sa rencontre et pour ce faire, nous organisons des cafés-débats pour les échanges, des visites de lieux de culte pour déconstruire les préjugés

sur ce qui se passe dans une synagogue ou une mos-quée. ensuite, une fois qu’on se connaît, on va passer du « je suis juif, musulman, athée, chrétien » au « nous faisons » ; nous faisons ensemble quelque chose pour la société. dans les journaux, on peut souvent lire « à cause de nos différences » ou « en dépit de nos diffé-rences », à coexister, on affirme qu’on est uni "grâce à nos différences".

Notre second pôle est la solidarité. Nous organisons des maraudes, des distributions alimentaires, des visites chez des personnes âgées ou des dons du sang. Après avoir agi ensemble, être souvent devenu amis, nous allons témoigner pour faire disparaître les préjugés dans les collèges et les lycées. Notre but est de vivre ensemble, aussi nous organisons des voyages avec des personnes de toutes les religions où nous mettons en place des colocations. Notre projet le plus fou, c’est l’Interfaith Tour : tous les deux ans, un juif, un musulman, un chrétien et un athée font le tour du monde pendant un an pour voir comment dans d’autres pays, on vit ensemble et rappor-ter ces recettes en France.

Coexister voit justement la pluralité des convictions comme une force et non pas comme un obstacle ! C’est d’ailleurs l'une de nos devises « diversité de convictions, unité dans l’action ». Une autre devise est « Nous ne sommes pas tolérants ». en effet, nous pensons que

la tolérance ne suffit plus. Tolérer, c’est rester à côté de l’autre sans le connaître. Notre association promeut la « coexistence active », le fait d’aller vers l’autre et d’apprendre à le connaître. Grâce à cela, nous abolissons nos préjugés et nous nous enrichissons. Grâce au dia-logue, on crée « un monde commun » pour paraphraser Merleau-Ponty.

Notre mouvement s'étend aujourd'hui en Belgique, en Suisse et en Angleterre. Nous voulons tenir compte de ces frontières et des différences de culture et de religions. en effet, notre association promeut l’unité qui ne peut être possible que grâce à la différence, sinon on tomberait dans l’uniformité et cela serait catastrophique. Le fait de vivre ensemble n’a de sens que si les individus sont différents et peuvent s’enrichir mutuellement. Le «Libres ensemble » de l’OIF, c’est pour nous le fait de laisser les individus s’exprimer librement. Il faut savoir jouer avec les paradoxes et comprendre que liberté ne rime pas forcé-ment avec individualité et que le fait de vivre ensemble ne veut pas dire être uniforme. en laissant les individus s’exprimer, nous déconstruisons nos préjugés !

MAUDPrésidente de Coexister Paris

habituées à confronter leurs idées et la moindre émoti-cône désapprobatrice émanant d’un ami peut amener à réfléchir et à revoir son jugement. Non, le danger, comme nous le concevons à L’imprévu, est plutôt celui de l’urgence, ce précipice dans lequel nous, journalistes, chutons à chaque évènement tragique. Les alertes et les dépêches à outrance génèrent de l’anxiété. elles mènent à raccourcir la réalité, au pire, à se méfier de ses semblables.

Parce que les jeunes sont les premiers exposés à ces informations qui se chassent les unes les autres, les médias doivent les préserver. Préférer dire « on ne sait pas » à « il semblerait », restreindre le nombre de nouvelles délivrées, tenter de comprendre encore et encore : autant de conduites qui, une fois adoptées par nos canaux d’infor-mation, pourraient être embrassées par les citoyens en devenir. Si leurs aînés suivaient le mouvement inverse, gageons que les jeunes esprits sauront s’abriter du séisme médiatique et de ses répliques. Pour inven-ter des moyens apaisés de façonner leurs idées sur le monde. Pierre LEIBOVICI Président et cofondateur du site L’imprévu

Fondateurs et journalistes du

site L’imprévu

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BONDY BLOG : LES COMPAGNONS D’UNE AUBE NOUVELLE Le Bondy Blog est un média en ligne qui a pour vocation de raconter la France de la diversité ethnique et d’être la voix des quartiers sensibles dans les débats de la société française.

E tre jeune dans un monde de vieux. Être vieux dans le marasme de la tyrannie du « jeunisme ». Qu'importe ! nous sommes tous le vieux de quelqu'un. Au gré de nos rencontres, de nos expériences, nous réalisons que l'âge enferme.

Il pousse à jouer un rôle, à tricher : embrasser ses années ou s'en défaire... quitte à déplaire. Nous sommes tous pri-sonniers des attentes du compteur ingrat des années. du haut de notre vingtaine, nous aspirons à ne plus être mis en quarantaine. Comme beaucoup, au Bondy Blog, nous

La en bref

esquivons l'assignation à résidence. Cette assignation à un optimisme béat. « Vous avez la vie devant vous ! ». Comme Orphée aux enfers, nous sommes contraints à ne pas nous retourner. Quittons cette geôle dorée :« les jeunes du Bondy Blog ». Comme vous, nous aspirons à la reconnaissance non pas de ce que nous sommes, mais de ce que nous voulons être. Nous ne sommes pas un résultat figé, mais des mutants insaisissables. Nous avons trouvé un labo, un joyeux bordel, une échappatoire qui nous met en face du réel pour mieux l'apprivoiser.

Nous voilà devenus vassaux d'un seigneur dénommé « réussite collective », que l'on a rencontré sur le bou-levard de la Solidarité. Nous sommes animés par une rage de liberté aussi prodigieuse que contagieuse. Nous partageons, mots et maux en un regard, sans maudire, tous conscients que la liberté est une aventure collégiale. Au diable les polémiques stériles ! Nous en avons acquis la certitude : l'Homme descend du songe. Nous n'avons rien promis au monde, mais il nous a promis ses rêves. et tels des Petits Poucets brouillons, dans nos fugues, nous traquons l'arc-en-ciel. Sans trêve. Sans relâche. Guidés par une soif de connaissance, d'élévation intellectuelle, de stimulation. Repus de l'écume des jours et assoiffés par la promesse de l'aube.

Balla FOFANABondyblog.liberation.fr

DIRECtION DE LA COMMUNICAtION OIF - Véronique Taveau France Médias Monde - Françoise HollmanRéDACtION EN CHEF Vicky Sommet assistée de Tiffany Dubois CRéDItS-PHOtO La Chance aux Concours / Dominique Prévost / Antoine Smith / Cyril Bailleul/OIF / Farid Arab / David Balicki/ Mark Skinner / Nicolas Vigier / Club RFI Uvira / Textolife / Thomas Deszpot/L’imprévu / Corinne Simon/Vincent Royer / Amaury Lignon / France Médias Monde / Pierre-René WormsCONtACt [email protected] RéALISAtION Didier Gustin IMPRESSION éOLE La Station graphique - 93165 Noisy-le-Grand cedex

FESTIVAL DE CHANSON DE TADOUSSACCette 33ème édition se veut être un mélange harmonieux de nature, de musiques et de découvertes au Québec. Toutes les voix de la Belle province ont rendez-vous du 9 au 12 juin en laissant une jolie place à l’humour avec

des spectacles en plein air. La scène d’aujourd’hui avec Isabelle Boulay, Thomas Fersen, Plume Latraverse entre autres, se produira en kayak, à la Pointe de l’Islet, avec un brunch pour clore le dernier jour et un concours de sculptures sur sable pour les plus jeunes. Et comme Tadoussac regarde vers l’avenir, ce Festival soutient chaque année la relève de la chanson francophone avec Les Chemins d’écriture, un cycle de formations consacré à 8 jeunes artistes émergents.

PRIX ALAIN DECAUX DE LA NOUVELLE FRANCOPHONEOn ne le sait pas toujours mais c’est l’Académicien lillois Alain Decaux qui fut le premier ministre délégué à la Francophonie. Aussi, rien d’étonnant à ce que ce prix littéraire, créé par la Fondation de Lille, porte son nom. Ce concours de nouvelles vise à encourager la création littéraire, pérenniser l’usage du français et soutenir le dialogue des cultures. Les candidats sont des écrivains amateurs en provenance du monde entier qui doivent présenter des textes inédits, en français, et sur un thème de leur choix. Pour recevoir leur prix, les lauréats seront désignés par catégories d’âge et de continents et le Grand Lauréat sera invité à Lille lors de la cérémonie de remise des prix. Un recueil sera édité avec l’ensemble des nouvelles et l’inscription se fait jusqu’au 30 août : www.fondationdelille.org/francophonie

UNE éVASION MUSICALE AUX PORTES DU SAHARALes Dunesélectroniques, c’est un Festival à nul autre pareil. Il se déroule en Tunisie, en plein désert et dans le décor original du film Star Wars. Pour sa première édition, il avait accueilli plus de 10 000 festivaliers qui ont dansé pendant deux jours non-stop avec pour seuls spectateurs les chameaux et leurs gardiens. La prochaine édition se tiendra à l’automne, organisée depuis 5 ans à la fois par l’Office National du Tourisme Tunisien, le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de la Culture, le Gouvernorat de Tozeur et la municipalité de Nefta.

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theyoungchronicle.mazemag.frBaptiste a créé son site pour que la jeunesse parle à la jeunesse par Internet interposé. On y trouve des articles en français, mais aussi en anglais, en espagnol, en néerlandais, sur des sujets d'actualité, de sport, d'art, de culture et de cinéma. Nouveaux rédacteurs bienvenus.

jvsi.orgChaque année, des centaines de volontaires, venus de différents horizons, rejoignent l’association Jeunes Volontaires pour la Solidarité Internationale et participent à des missions : camps, chantiers soli-daires et stages en Afrique. Et peuvent ainsi voyager, découvrir, aider et progresser dans leur développement personnel.

hauts-de-seine.frObjectif : sensibiliser à la solidarité internationale dans les Hauts-de-Seine à travers un dispositif départemental destiné à soutenir et à valoriser les initiatives des jeunes. Dans le cadre de son 8ème appel à projets, le Département a reçu 60 dossiers (Vietnam, Pérou, Cameroun, Madagascar...) impliquant plus de 200 jeunes âgés de 18 à 30 ans. Les lauréats seront désignés le 20 juin 2016.

voicesofyouth.orgContredisant les propos décourageants sur la génération d’aujourd’hui, la communauté de La Voix des Jeunes prouve que les jeunes font la différence en proposant des points de vue honnêtes et des histoires écrites et filmées par de jeunes blogueurs internationaux.

agribusinesstv.infoUne nouvelle webTV qui a commencé le 5 mai pour "Montrer aux jeunes qu'on peut innover dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage et montrer aussi qu'on peut en vivre bien". Après avoir fait

le constat que "de nombreux jeunes Africains ne sont pas attirés par l'agriculture en raison de son image, de sa précarité, de son manque de compétitivité et de soutien" alors que le continent, en plein essor actuellement, "est fortement dépendant du secteur agricole".

refuserlamisere.orgMATI est une ONG qui travaille au nord du Bangladesh pour combattre la pauvreté. Elle ouvre un Centre pour les Jeunes à Sankipara où nombreux d’entre eux sont au chômage et n’ont aucun projet. Ils ont exprimé leurs idées pour ce Centre : avoir une bibliothèque, apprendre à se servir d’un ordinateur, lire des journaux et jouer à des jeux de société.

jeuneetbenevole.orgMonter un projet solidaire grâce à Paris Jeunes Solidaires. Envie de faire bouger les choses dans ton quartier ou ton arrondissement ? Tu as des idées pour créer une association ou mettre en place un projet de solidarité ? Paris Jeunes Solidaires est fait pour toi ! C’est un dis-positif qui aide les jeunes qui s’engagent dans la réalisation de projets solidaires, à Paris ou en Région parisienne, seuls ou en équipe.

jeunesse.francophonie.org/volontariatAvec des valeurs de solidarité, de partage et d’engagement, le pro-gramme de Volontariat international offre aux jeunes francophones âgés de 21 à 34 ans la possibilité de mettre pendant un an leur savoir à la disposition d’un projet de développement et de vivre une expérience de mobilité internationale dans l’espace francophone. Dans des domaines d’activité comme la langue française et la diversité lin-guistique, la paix, la démocratie et les droits de l’homme, l’éducation, la formation et la culture, le développement durable et la solidarité et les NTIC pour la réduction de la fracture numérique.

SITES, BLOGS, VIDEOS, S’ENGAGER AVEC INTERNET