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7/29/2019 Les.afriques.229 http://slidepdf.com/reader/full/lesafriques229 1/76 lesafriques.com    D    I    R    E    C    T    E    U    R     D    E    L    A     P    U    B    L    I    C    A    T    I    O    N     :    A    B    D    E    R    R    A    Z    Z    A    K    S    I    T    A    I    L Hebdomadaire international N° 229 - 31 janvier au 6 février 2013 POURQUOI L’AFRIQUE NE DÉCOLLE PAS ALGÉRIE, UN 4 ÈME MANDAT POUR BOUTEFLIKA ?

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   A   B   D   E   R   R   A   Z   Z   A   K

   S   I   T   A   I   L

Hebdomadaire international

N° 229 - 31 janvier au 6 février 2013

POURQUOI

L’AFRIQUENE DÉCOLLE PAS

ALGÉRIE, UN 4ÈME MANDAT POUR BOUTEFLIKA ?

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31 janvier 2013 Les Afriques . 3

05 EDITORIALNe jeter pas ATT avec l’eau du thé

06 BAROMÈTRE

Côte d’Ivoire : Blé Goudé à la case prison

08 BRUITS DE MARCHÉL’Afrique du Sud accuse Anglo

 American de lui voler de l’argent

12 VERBATIM

14 ARRÊT SUR IMAGEParade d’un contingent monté pour

la célébration de la fête nationale

le 26 janvier

16 BANQUES & ASSURANCESEmerging Capital Partners,

leader en Afrique

18 «Notre périmètre, c’est l’Afrique»

22 Mauritanie : vers la mise en place

d’un marché financier conforme

à la Charia (Sukuk)

24 BNP Paribas, vers une restructurationmondiale

25 Tchad : Joseph Djimrangar Dadnadji,

un apparatchik à la Primature

26 Le diktat des banques au Cameroun

28 BOURSES & FONDSQuand une Bourse s’intéresse

à la sécurité alimentaire

29 Le patron de la Commercial Bank

of Cameroun sort le chéquier

30 ENTREPRISES ET MARCHÉS Afrique : pourquoi tant de commerce

informel transfrontalier ?

32 Le Tramway de Casablanca,

un mois plus tard

34 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINEFrance-Cameroun :

le temps de l’offensive économique

Après Nairobi en 2011, EmergingCapital Partners (ECP), fondsd’investissement dédié à l’Afrique, aorganisé son séminaire annuel auMazagan Beach Resort, à quelques

encablures d'El Jadida.16-17

Emerging Capital Partners,leader en Afrique

La Banque Centrale de Mauritanie(BCM), a fait commanditer etréaliser une étude visant la mise enplace d’un marché de titresconformes à la Charia (loiislamique-Sukuk).

22-23

Mauritanie : vers la miseen place de Sukuks

Pour simplifier son organisation, la1ère banque française BNP Paribasva investir un milliard d’euros d’ici2015. Les effets de la crise financière

qui s’estompe déclenchent la chasseaux frais superflus.24

BNP Paribas, vers unerestructuration mondiale

Sa nomination était très attendue àNdjaména. L'inamovible directeurde cabinet du président Idriss Deby,Djimrangar Dadnadji, quitte l'espaceprésidentiel pour la Primature. Une

série de chantiers, en urgence.25

Tchad : Joseph DjimrangarDadnadji à la Primature

Depuis sa mise en service le12/12/2012, le tramway deCasablanca a transporté 1,2 millionde personnes. Malgré quelquesproblèmes et incidents, lesresponsables de Casa-Tram prévoientune montée en puissance. 32-33

Le Tramway de Casa-blanca, un mois plus tard

La visite du président Paul Biya,hôte du patronat français, Medef, ce31 janvier à Paris, leur permettracertainement de développer leurs

activités, de s’informer del’avancement des projetsstructurants. 34-35

France-Cameroun : le tempsde l’offensive économique

SOMMAIRE

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4 Les Afriques . 31 janvier 2013

36 CAN : ballons et chiffres

ronds du footbusiness

38  Algérie : l’éventuel 4 ème mandat

de Bouteflika divise le FLN

42 Maroc : pourquoi les provinces du sud

ne décollent-elles pas économiquement ?

44 ARRÊT SUR IMAGEPrière d’un jeune malien sous les yeux de

soldats tenant un pont stratégique.

46 DOSSIERPourquoi l’Afrique ne décolle pas

62 GRAND ANGLELa réforme foncière au Zimbabwe

est-elle légitime ?

68 RELATIONS INTERNATIONALESLes MRE, une chevrière-ouvrière

de l’économie

72 ARCHIVES D’AFRIQUE53 ans de foot et de politique

74 PIED DE LETTRELes raisons d’une assistance

Depuis le 19 janvier et jusqu’ au 10février, le match entre le footballet le business se déroule en Afriquedu Sud. Une enveloppe de 41millions d'euros a été allouée pourla CAN2013. 36-37

CAN : ballons et chiffresronds du footbusiness

Chef du groupe parlementaire duFLN, Tahar Khaoua est au centre

d’un conflit entre A. Belkhadem, SGdu parti, et 8 ministres, tous de lamême formation. Un éventuel 4ème

mandat du président divise. 38-41

L’éventuel 4ème mandat deBouteflika divise le FLN

Abderrahmane Ngaidé, Enseignant-chercheur de nationalitémauritanienne, qui officie auDépartement d’histoire de l’UCAD,répond à nos questions … 62-67

La réforme foncière au Zim-babwe est-elle légitime ?

Les MRE représentent 3 millions depersonnes, soit presque 10% de la

population. Vu l’importance de leurstransferts, le royaume a voulu créerun mécanisme d’encouragement del’investissement. 68-71

Les MRE, une chevrière-ouvrière de l’économie

Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A.Société anonyme au capital de 2’657’600.- CHFSiège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse

Président administrateur délégué

Abderrazzak Sitaïl

Filiale France : EditeurEditions Financières du Sud SARLFiliale à 100% de Les Afriques149, rue Saint Honoré 75001 Paris France

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Directeur de la PublicationAbderrazzak Sitaïl

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François Bambou, Yaoundé, Bénédicte Chatel, Paris, AnneGuillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca,Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada,Casablanca, Sanae Taleb, Casablanca, Daouda Mbaye,Casablanca, Olivier Tovor, Lomé, Willy Kamdem, Yaoundé,Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar.

Comité Scientifique :Guy Gweth, Paris. Intelligence économique.François Konan, New York. Politiques économiques.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

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ChroniqueursFrançois Konan, New York. Economie.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

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DiffusionPresstalis, Sochepress,Royal Air Maroc, SN Brussel.ImpressionRotimpres, Aiguaviva (Spain).Dépôt légal : novembre 2010

Edition internationaleCommission paritaire : 1012 C 89135Edition MarocB.O.N°5618-26 rabii 1429 (3-4-2008)

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SOMMAIRE

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31 janvier 2013 Les Afriques . 5

ÉDITORIAL

«Il ne faut pas jeter ATT avec l’eau du T». C’estle plus spécialiste de l’Afrique des journalistesfrançais qui a eu le bonheur de la formule.Auteur de «Sorciers Blancs», livre référencedans lequel, il dénonce les collisions quasi-mafieuses de certains intermédiaires et grands

 journalistes de l’Hexagone avec les palais africains,Vincent Higueux appelle à relever le niveaud’analyse sur le Mali. Expliquer la faillite de cet Etatpar la seule forme d’autisme de l’ancien présidentAmadou Toumani Touré, renversé en mars 2012,arrange certainement une classe politico-militairecompromise. Mais cela revient à noyer le poisson.C’est trahir un secret de polichinelle que de dire, àl’instar de la plupart des Etats de la Cédéao et des

membres de l’Union Africaine, que le Mali est unEtat à la souveraineté politique symbolique.Dépendant des bailleurs de fonds pour boucler sonbudget, cet immense pays du Sahel consacre, bonan mal an, 13% de son budget pour une arméemexicaine de généraux affairistes. N’allons pas plusloin. Le Mali, son budget, son armée, son élite civileet militaire, sont à l’image de la plupart des paysafricains. La lente intervention des forces de laCedeao suspendues à une hypothétique réunion desdonateurs, révèle l’absence de vision politique forteet l’asservissement politique et diplomatique ducontinent au désiderata des bailleurs. Est-ce donccela la fameuse «solution africaine» ?Aussi, l’intervention militaire française, qued’aucuns dénoncent avec force prose, ne doit passervir de cache-sexe pour évacuer la responsabiliténon assumée des Etats de la région, de l’UnionAfricaine et de certains grands pays commel’Egypte qui n’ont pas pipé mot quandTombouctou, ville historique, était livrée au pillagedes monuments, à la profanation des tombeaux et àla lapidation. Nous le disions l’année dernière, la

non ingérence ne doit pas se fonder sur le droit dedisposer des peuples à son bon vouloir mais surcelui des peuples à disposer d’eux-mêmes. Sans

tomber dans le manichéisme Bushiste du choix entre le bien et le mal, serait-il déplacé de dire quece qui se passe dans les sables mouvants du NordMali est un combat entre les valeurs, entre lacivilisation et la barbarie ? Un affrontemententendu, non pas au sens du clash des civilisationsde Samuel Huntington, mais sur la guerre entre unobscurantisme qui sent la poudre au propre et aufiguré et un modèle de société islamique oùl’individu, protégé par la loi, a le choix d’aller oupas à la mosquée ?Que la question Touareg soit la trame de fond de cedossier malien, personne n’en doute. Que le laïcMNLA ait flirté avec les terroristes d’Ansar Dine,personne n’en doute aussi. Seules les négociations

qui s’ouvriront à la fin des opérations de ratissagepermettront au Mali de repartir du bon pied.L’Union africaine et les grands pays africains(Nigéria, Egypte, Algérie, Afrique du Sud) ont eutort de ne pas prendre le lead d’un dossier où saforce en attente, théorique en partie, aurait eul’occasion de s’illustrer.En abandonnant le lead à la France, les dirigeantsafricains se condamnent aux rôles de spectateurs duretour des grandes puissances dans la région. Quioserait désormais contester la nécessité d’uneprésence durable de bases franco-américaines dansla zone Sahélo-saharienne ? Même pas les signatairesdes accords d’Evian, éprouvés aujourd’hui parl’affaire de la prise d’otages du site d’In Amenas, unesanglante opération qui révèle les failles inquiétantesde l’appareil sécuritaro-militaire algérien.Bref, au-delà de leurs statuts, d’exportateurspétroliers ou pas, beaucoup de pays africains ont enpartage la corruption avancée de leurs systèmes, lafaiblesse de leurs moyens de renseignements,l’affairisme de leurs élites militaires et civiles et, infine, la démission de l’Etat de ses responsabilités

régaliennes de défenseur de l’intérêt général, duterritoire national et du monopole de la violencelégitime. Après le Mali, à qui le tour ?

I

Adama WadeDirecteur de la Rédaction

Ne jeter pas ATTavec l’eau du thé

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6 Les Afriques . 31 janvier 2013

258MILLIARDS

DE F CFA

Cumul des opérationsinterbancaires Uemoa

21MILLIARDS

DE F CFAConvention de

financement entre UE etCeeac pour l’énergie

propre.

760MILLIARDS

DE F CFAA mobiliser, courant 2013,

par le Trésor publicivoirien

Chiffres

80MILLIARDS

D’EUROSMontant de la fraude

fiscale en France.

8MILLIONS DE

DOLLARS

Que Gangnam Style a

rapporté à You Tube.

Carlos Lopes pour la restructuration

    E    N    F    O    R    M    E

    E    N    P    A    N    N    E

Le nouveau secrétaire exécutif de la Commissionéconomique pour l’Afrique (ECA), Carlos Lopesannonce la restructuration du bureau des Na-tions Unies pour l’Afrique. Pour, déclare-t-il,mieux coller aux nouvelles réalités africaines. Denouvelles divisions devraient renforcer le centre

à Addis-Abeba en Ethiopie.

Maroc : Amina Benkhadra enoffshore profond

La directrice générale de l’Office marocain deshydrocarbures et des mines, Amina Benkhadra,poursuit une politique d’intensification de laprospection pétrolière. Trois accords pétroliersviennent d’être signés dans ce cadre avec l’amé-ricain Chevron, portant sur les zones dites«Cap Cantin deep offshore», «Cap Rhir deepoffshore» et «CapWalidia deep offshore».

RCA : Nicolas Tiangaye monteau filetNommé Premier ministre le jeudi 17 janvier2013 au terme des accords de Libreville entrele pouvoir et la rébellion de la Seleka, Nico-lasTiangaye devrait, après la formation dugouvernement, conduire une transition d’un

an, devant mener son pays jusqu’aux législa-tives. Une tâche difficile face à une rébellionqui ne désarme pas.

Erythrée : Issayas Afeworkia eu chaudLe président Issayas Afeworki de l’Erythrée (l’undes pays les plus fermés au monde aux côtés dela Corée du Nord) a essuyé une mutinerie, il y aquelques jours. Des soldats sont venus occuperpacifiquement le ministère de l’information.

Etait-ce juste pour rappeler la longue liste desprisonniers d’opinion enfermés depuis 2001 ?

Togo : Agbéyomé Kodjo en radeL'ex-Premier ministre et leader de l'oppositiontogolaise Agbéyomé Kodjo a été interpellé, mer-credi 16 janvier 2013, pour être entendu dansune affaire d'incendies ayant ravagé, la semainedernière, les principaux bâtiments de 2 grandsmarchés du pays. Lundi, le gouvernement aqualifié d'«actes criminels» ces incendies ...

Côte d’Ivoire : Blé Goudéà la case prison

Arrêté au Ghana et transféré en Côte d’Ivoire,il y a deux semaines, le Général de la rue, BléGoudé, a été inculpé pour crimes de guerre, as-sassinat et vols en réunion. En réaction à cette

arrestation, l’ancien président ivoirien, LaurentGbagbo, s’est exclamé depuis sa prison de laHaye, «il faut laisser Blé Goudé tranquille !».

BAROMÈTRE

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31 janvier 2013 Les Afriques . 7

Le Salon «Batibouw» du 20 au 24février

La Chambre de Commerce Belgo-Luxem-bourgeoise au Maroc organise un voyaged’affaires à l’occasion du salon profes-sionnel «BATIBOUW», un des plus grandssalons de construction de rénovation etde décoration à Bruxelles. Du 20 au 24 fé-vrier 2013, des produits originaires de 35pays seront exposés. Dernier délai desinscriptions le 5 février 2013.Contact : +212 522.20.00.61

Journées Mondiales de la Jeunesse

du 23 au 28 juillet à RioLes Journées mondiales de la jeunesse2013 sont les 28e Journées Mondiales de laJeunesse, elles auront lieu à Rio de Ja-neiro au Brésil et se dérouleront du 23 au28 juillet 2013. Le thème choisi pour cesJMJ 2013 est «Allez ! De toutes les Na-tions, faites des disciples». Avec la Coupedu Monde de football de 2014 et les JeuxOlympiques d'été de 2016, les JMJ 2013seront le troisième événement majeur

dont l'organisation a été confiée au Brésil.

3ème édition Africa Telecom Forumles 14 et 15 mars à Marrakech

La 3ème édition de l’Africa Telecom Forum(ATF), le rendez-vous majeur des profession-nels des télécoms en Afrique du Nord du Cen-tre et de l’Ouest, sera organisée pari-conférences en partenariat avec Maroc Te-lecom et Microsoft Maroc et ce les 14 et 15mars prochains à Marrakech. Contact Lamiaa

Bassim, Responsable Marketing au +212 52236 95 15 ou par mail sur [email protected]

Ouagadougou célèbre les Arts dela rue du 7 au 17 févrierFestival international des arts de la rue auralieu du 7 au 17 février à Ouagadougou Bur-kina Faso. Organisé par l'association Acmur(Arts Clowns, Marionnettes et Musiques dansNos Rues), le festival et l’association consa-crent les activités liées aux Arts de la Rue.

Des activités qui s'inscrivent à long termedans le cadre du Projet de développementdes Arts de la rue en Afrique de l'Ouest.

100 Dinar algérien (DZD) = 1,28 $100 Rand Af. du Sud (ZAR) =11,15$

100 Kwanza Angola (AON) = 1,04 $

100 Livre Egypte (EGP) = 15,08 $

100 Birr Ethiopie (ETB) = 5,46 $

100 Cedi Ghana (GHS) = 52,38 $

100 Shilling Kenya (KES) = 1,14$100 Dollar Libéria (LRD) = 1,35 $

100 Dirham Maroc (MAD) = 11,95$

100 Ariary Madag (MGA) = 0,045 $

100 Ouguiya Maurit (MRO) = 0,335 $

100 Roupie Maurice (MUR) = 3,32 $

100 Kwacha Malawi (MWK) = 0,286 $100 Kwacha Zambie (ZMK) = 0,0192 $

100 Dinar Libye (LYD) = 79,36 $

100 Dollar Namibie (NAD) = 11,15 $100 Naira Nigéria (NGN)= 0,635 $

100 Shilling Somalie (SOS) = 0,063 $

100 Leone S. Leone (SLL) = 0,023 $

100 Dinar Tunisie (TND) = 64,22 $

100 Shilling Tanzanie (TZS) = 0,062 $

100 Shilling Ougan (UGX) = 0,037 $100 Franc Zone CFA = 0,2033 $

Agenda

La Thaïlande a perdu son titre de pre-mier exportateur mondial de riz dé-tenu depuis trente ans. En 2012, le

pays a exporté seulement 6,9 millionsde tonnes de riz en recul de 35%. Lapremière place est désormais occupéepar l’Inde qui a injecté 9,5 millions detonnes sur le marché, suivi par leVietnam (7,8 millions). Parmi les rai-

sons expliquant ce recul, le choix du gouvernement Thaïlandaisd’acheter la production des 800 000 riziculteurs du pays à unprix supérieur à 50% à celui du marché.

Bousculades sur les tiges de riz

La conjoncture fauche le cours du bléLe boisseau se négociait la semaine dernière à 8 $ contre moins de 7,5 $au début de l’année. En 6 mois, le cours de la denrée a perdu 20%. Mais

le blé regorge d’un potentiel haussier im-portant ne serait-ce qu’en raison des prévi-sions de récoltes, abaissées de 38 millionsde boisseaux début janvier. Les intempé-ries ont poussé l’Argentine et la Russie àrevoir leur production à la baisse.

Le sucre a fondu en 2012

Cours des monnaies et devises

En 2012, le cours de sucre a chuté de 15% à Londres et à New York.A la mi-décembre, la tonne se négociait à 495 dollars la tonne àLondres et 18,31 cents la livre outre-Atlantique. De tels niveauxaussi bas n’avaient jamais été atteints depuis 2010. Principaux fac-teurs conduisant à une telle situation : le marché demeure large-ment impacté par la bonne santé de la récolte 2012-2013 au Brésil,premier producteur mondial, les quantités produites pouvant at-teindre un niveau record. Comme quoi, encore une fois, le bonheurdes uns fait le malheur des autres.

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8 Les Afriques . 31 janvier 2013

BRUITS DE MARCHÉ

Comparativement à l’année 2011, les activités com-

merciales dans le port de Gabès ont enregistré unehausse de 28% en 2012. Noureddine Khemakhem,directeur du port, qui a confirmé cette tendance, aprécisé que quelque 458 navires de commerce ontété à quai l’année dernière, contre 359 en 2011. Il aaussi fait état d’un volume global des marchandisesimportées et exportées, estimé à 3,039 millionstonnes contre à peine 2,355 millions de tonnes.

Le port de Gabès renoue avec lacroissance

Les entreprises du groupe Bouamatou du nom de l’un deshommes d’affaires les pluss riche de la Mauritanie sont sousle viseur du fisc. Le groupe comprend plusieurs filiales, dansla téléphonie (Mattel), la Banque (GBM), les matériaux deconstruction (BSA Ci-ment), mais aussi l’assu-rance et la distribution degaz. A elle seule, BSA s’estvu notifiée un redresse-ment de 1,3 milliardd’ouguiyas (1 euro = 340

ouguiyas). L’affaire risquede prendre des tournures

 judiciaires.

Mauritanie : le groupe Bouamatou sous

le viseur

Réunion des donateurs à Addis-Abeba

Le secrétaire général de l’ANC ? Gwede Mantashe, estcatégorique : «ils ont volé notre argent», déclare-t-il dansune radio locale en faisant allusion à Anglo AmericanPlatinum, un groupe sud-africain contrôlé par le londo-nien Anglo-American. Le dignitaire de l’ANC faisait

partie aux dividendes perçus, soit 400 000 onces (7% dubénéfice total) qui est reversé à la maison-mère. L’an-nonce de la suppression de 14 000 emplois, suite à la re-structuration annoncée n’est pas pour faciliter lesrelations entre Anglo American et Pretoria.

L’Afrique du Sud accuse Anglo Americande lui voler de l’argent

Suite à la résolution 2085 du Conseil de sécurité sur l’inter-vention militaire au Nord-Mali, ce 29 janvier devait voir la

réunion des donateurs à Addis-Abeba. Cette rencontre quiintervient juste à la clôture del’Union Africaine était crucialepour la mise en œuvre de la Mismaet l’équipement des forces ma-liennes. Outre l’Union Africaine, laréunion des donateurs enregistrela participation de la Cedeao, etdes partenaires internationaux.

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31 janvier 2013 Les Afriques . 9

La Suisse a décidé d'alléger considérablement ses mesures de blocage àl'encontre de personnes originaires de la Côte d'Ivoire. Berne considèreque la situation dans ce pays s'est apaisée et permet de biffer de sa listeétablie en janvier 2011 les noms de 79 personnes. Pour rappel, début2011, le Conseil fédéral a décidé leblocage avec effet immédiat des éven-tuels avoirs en Suisse de LaurentGbagbo, qui refusait d'accepter les ré-sultats des élections présidentielles, etde son entourage. Berne estimait alorsque la place financière helvétique nedevait pas servir de coffre-fort pourles fonds potentiellement acquis demanière illégale par ces personnes.

Le Maroc a institué par circulaire du 31mai 2012 confirmé par un arrêté mi-nistériel de l’Economie et des Financesdu 21 décembre, un droit anti-dum-ping de 25% sur les importations decontre-plaquées originaires de Chine.

Maroc : paratonnerrecontre le contreplaqué«chinois»

L’Ile Maurice en non doubleimposition avec l’AfriquePositionnée en plateforme d’investis-

sement dédié au continent, l’Ile Mau-rice compte à ce jour pas moins de 17traités de non double imposition avec

des pays africains, dont 3 sont en at-tente de ratification (Congo, Kenya etNigeria). Par ailleurs, 7 autres traitéssont en cours de signature avec diverspays du continent. Jouant sa proxi-mité avec l’Inde et son statut de pla-

teforme de l’Europe vers le continent,Maurice jouit d’une bonne réputationauprès des investisseurs.

Tunis-Banque mondiale : Jim Yong Kim au pays du jasminLe président du groupe de la Banque

mondiale, Jim Yong Kim, devait se ren-dre en Tunisie les 23 et 24 janvier cou-rant pour ce qui constitue sa premièrevisite officielle dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord depuis qu’ila pris ses fonctions, en juillet 2012.Dans le menu, rencontre avec des orga-nisations politiques, la société civile, lemonde des affaires et les syndicats. Leprésident de la Banque mondiale de-vait être accompagné lors de sa visitepar Inger Andersen, vice-président dela Banque mondiale chargé de la ré-

gion Moyen-Orient et Afrique du Nord,Dimitris Tsitsiragos, vice-président dela Société financière internationalepour l’Europe orientale et méridionale,l'Asie centrale, et le Moyen-Orient etl’Afrique du Nord, Simon Gray, direc-teur-pays pour le Maghreb, Eileen Mur-ray, responsable du bureau de laBanque mon-diale en Tunisieet Antoine Cour-celle-Labrousse,représentant ré-sident pour laSociété Finan-cière Internatio-nale à Tunis.

Et Ecobank Zimbabwe devient«indigène»En visite au Zimbabwe après que la fi-liale locale de sa banque ait cédé 51%de son capital à des entrepreneurs lo-caux, Thierry Tanoh, le directeur géné-ral d’Ecobank est optimiste, misant surune augmentation de parts de marché.Les actionnaires du groupe ont récem-ment injecté 15 millions dans EcobankZimbabwe pour lui permettre de seconformer aux exigences réglemen-taires. Pour rappel, toute banque exer-çant au Zimbabwe, devait disposer d’uncapital minimum de 25 millions de dol-lars à la date butoir du 31 décembre

2012. Pas sûr en tout cas que Barclays,Stanbic ou encore Standard Charteredse plient à la règle d’indigénisation.

Côte d'Ivoire : La Suisse lève ses mesures àl'encontre de 79 personnes

Jim Yong Kim

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10 Les Afriques . 31 janvier 2013

BRUITS DE MARCHÉ

L'ANC, au pouvoir en Afrique du Sud, s'est offusqué le 20

 janvier d'une publicité de FNB, l'une des principalesbanques du pays, dans laquelle une lycéenne énumèredes problèmes qu'affrontent les Sud-Africains : la cupi-dité, le faible niveau de scolarité et l'insécurité. La cam-pagne publicitaire de First National Bank (FNB), quireprend son slogan «Comment peut-on vous aider ?», apour vedette une lycéenne de 17 ans, qui, dans d'un dis-cours prononcé devant toute son école à Soweto, fait laliste de tous les problèmes qui continuent de miner lepays, près de dix-neuf ans après la fin de l'apartheid.Pour le parti du président Jacob Zuma, cette campagnepublicitaire est une attaque directe contre le gouverne-ment qui n'a pas lieu d’être. La ligue pour la Jeunesse de

l'ANC, qui a ses dernières années adopté un discours plusradical, a accusé FNB de «trahison perfide», tandis queles femmes du parti ont exigé explications et excuses.Face à ces accusations, la banque a fermement nié touteintention malveillante et a assuré avoir pensé la cam-pagne pour qu'elle aitun impact positif dansle pays. L'Alliance dé-mocratique (DA),principal parti de l'op-position, a pour sapart estimé que lavive réaction du partidominant rappelaitles années de censuredurant le régime del'apartheid.

Afrique du Sud :cache-moi cettepublicité que je ne saurais voir

La baisse de l’IS (Impôt sur les sociétés), passé de 35 à25% couronne une série de réformes destinée à redonnerà la Côte d’Ivoire son lustre d’antan. Une mesure appré-ciée par la communauté des hommes d’affaires, en parti-culier par le CIAN(Conseil français desinvestisseurs enAfrique), qui note danssa dernière lettre que letemps où la Côte

d’Ivoire était cham-pionne du harcèlementfiscal est révolu.

La Côte d’Ivoire allège l’impôt

sur les sociétés

Orange ouvre en RDC

Tractafric Equipement, spécialisé dans l’équipement indus-triel en Afrique centrale et au Maroc, lance un nouveau ser-vice de location en partenariat avec Caterpillar : «TractafricLocation - The Cat Rental Store». Le groupe répond à desbesoins ponctuels ou structurels en matériel industriel

(énergie, terrassement, manutention ...). Tractafric Equip-ment, qui fête cette année ses 80 ans de partenariat avec Ca-terpillar, complète ainsi son panel de services, encomplément de ses activités traditionnelles. Le groupe dedistribution spécialisée Optorg confirme ainsi sa volonté depositionner ses filiales. (Source : Cian)

Tractafric Equipment et Caterpillar :80 ans de partenariat sans ride

Le groupe français, 3ème opérateur en Afrique, a ouvert sa fi-liale RDC le 5 décembre dernier. Cette offensive dans le plus

grand pays d’Afrique francophone s’est faite par le biaisd’un investissement de 87, 4 milliardsde Francs Congolais (95 millions dedollars). Orange, déjà opérationnel àKinshasa, Lubumbashi et Matadi, a dé-ployé son réseau 3G d’entrée. Le ré-seau de 22 boutiques gérées en directet 22 000 points de vente indirectscontribuera à la croissance rapide desactivités du groupe. (Source CIAN) 

Jacob Zuma

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31 janvier 2013 Les Afriques . 11

Nigéria : UBA obligée dese conformerObligée de s’adapter à la nouvelle ré-

glementation bancaire nigériane, quin’admet plus le modèle de banqueuniverselle, UBA sera cotée à la

Bourse de Lagos à travers deux enti-tés distinctes. UBA sera portée par lapartie banque commerciale qui inter-viendra en tant que navire amiral. Entout, le groupe comprend les entitéssuivantes : UBAP plc, UBA Capital Plc,African Prudential Registrars Plc etAfriland Properties Plc…

Nicolas Sarkozy rebondit dans lesfonds d’investissement ?L’ex-président français serait en train

de créer un fonds d’investissementdoté d’un milliard d’euros avec l’aided’Alain Minc. Selon le site Mediapartqui a révélé l’information, le fondssera logé à Londres. L'entourage del'ex-président a toutefois qualifié cesinformations de «constructions intel-lectuelles». «Il a mille contacts et n'arien décidé de ce qu'il allait faire, in-dique Alain Minc, il est absurde d'ima-giner qu'il pourrait s'installer àLondres et cesser de payer ses impôtsen France». Il est certain que ce pro-

 jet serait incompatible avec un poten-tiel retour en politique de la part d’unancien président, particulièrement at-tentif aux sondages d'opinion.

Gabon : Etienne Ngoubou auditele secteur pétrolierLe ministre gabonais du pétrole, de

l’énergie et des ressources hydrau-liques, Etienne Ngoubou, a confié unaudit global du secteur pétrolier deson pays à l’américain Alex Stewart.Objectif, cerner les flux financiers del’industrie pétrolière et renforcer sabonne gouvernance. Ce zeste detransparence intervient à l’heure desgrandes réformes consignées dans leprojet Gabon émergent. En 2010, leGabon avait produit 12,2 millions detonnes de pétrole.

Nicolas Sarkozy

Le gouvernement Tanzanien va baisser de 69% les tarifs d’intercon-nexion. La mesure, qui sera effective en mars prochain, permettra debooster la concurrence dans un pays qui compte 46,8 téléphones pour100 personnes contre 61,6pour 100 au Kenya ou en-core 100,5 téléphonespour 100 habitants enAfrique du Sud. Les conci-

toyens du président Kik-wete passent chaque moisenviron 57 minutes au té-léphone, soit beaucoupmoins que les Kenyans(84,4 minutes) et les sud-africains (137,9 minutes).

Florentin Kouame est le nouveau di-recteur général d’Ascoma GuinéeConakry. Titulaire d’un diplômed’étude supérieure en Assurance del’Institut national d’Abidjan, ce cadre aexercé pendant 13 ans en Côte d’Ivoire

où il a fait le tour du courtage d’assu-rance, aussi bien dans les fonctionstechniques que les fonctions commer-ciales. Son expertise contribuera àmieux fidéliser une clientèle d’entre-prises de plus en plus exigeante.

(Source Cian) 

Assurance : Ascomachange de tête en Gui-née Conakry 

Tanzanie : baisse des tarifs d’interconnexion

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12 Les Afriques . 31 janvier 2013

Séparation«Nous n’acceptons en aucun

cas l’intervention militaire 

au Mali (...) qui est de nature 

à alimenter le conflit dans larégion (…) Ce que nous reje-

tons totalement, c’est la sépa-

ration du nord arabe du cœur 

de l’Afrique»Mohamed Morsi, président de l’Egypte

Taxation«Vu les quantités d’alcool 

consommées par nos conci-

toyens, l’augmentation de 

leurs prix et leur taxation à

répétition constituent en effet une menace pour le pouvoir 

d’achat des marocains»

Mohamed Didaa, président de l’équipe fédérale à lachambre des conseillers (Maroc)

Paix «Personne n'a plus intérêt à

un monde en paix que le  pays le plus puissant»

Barack Obama

Question«On a commencé par dire 

qu'on venait stopper une 

avancée. Ensuite, il a été ques-

tion de vaincre les islamistes. Et finalement, on nous dit 

qu'il s'agit de reconquérir tout 

le Nord-Mali»

Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche,France

Plaidoyer«Mon plaidoyer va à l’endroit d’une 

 plus grande bienveillance des insti-tutions de Bretton Woods vis-à-vis

du continent africain. Notre pays a

besoin d’un vrai Plan Marshall pour 

relever le défi de la croissance et se 

hisser au niveau des pays émergents»

Guillaume Soro, président de l’Assemblée ivoirienne

Combat«A propos du mariage gay, «je suis

cohérente par rapport à mon combat 

sur l'égalité des droits (...) J'y suisdonc favorable à ce que je considère 

comme une évolution naturelle dansles pays occidentaux»

Rama Yade, ancienne ministre fran-çaise des droits de l’homme.

Mentalité«Nous ne pouvons pas autant 

changer la mentalité des bri-

tanniques que nous ne pou-vons assécher la Manche»David Cameron, premier mi-nistre britannique

Menace«Si pour certains pays la menace ter-roriste est à des milliers de kilomè-

tres des domiciles de leurs citoyens,

nous en Israël sommes habitués au

terrorisme mondial à quelques cen-

taines de mètres de chez nous»

Benyamin Netanyahu, Premier mi-nistre d’Israël

Globale«Aujourd'hui, il s'agit de mobili-

ser la communauté internationale 

tout entière pour venir en aide à

notre pays, mais aussi pour venir 

en aide à toute la sous-région, car ce qui se passe au Mali est une me-

nace globale»

Tieman Coulibaly, ministre malien des affaires étran-gères.

VERBATIM

Corridor«La Tunisie est stratégique pour les jihadistes maliens. Elle sert de cor-

ridor, pour acheminer des armes ve-

nues de Libye via l'Algérie. Cesarmes transitent d'abord par les

montagnes du nord, où 2 cellules

appartenant à Aqmi ont été déman-telées en décembre, mais aussi par l'extrême sud déser-

tique, aux portes du Sahara»

Moncef Marzouki, président tunisien

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14 Les Afriques . 31 janvier 2013

Inde

ARRÊT SUR IMAGE

Le 20 janvier 2013. Paraded’un contingent monté pour

la célébration de la fêtenationale le 26 janvier.

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31 janvier 2013 Les Afriques . 15

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16 Les Afriques . 31 janvier 2013

Emerging Capital Partners,leader en AfriqueAprès Nairobi en 2011, Emerging Capital Partners(ECP), fonds d’investissement dédié à l’Afrique, aorganisé son séminaire annuel au Mazagan BeachResort, à quelques encablures d'El Jadida (80 kmde Casablanca) au Maroc.

L es potentialités de l'Afrique nedemandent qu'à être saisiespour être transformées. Ses

atouts ont trait à sa croissance, unedes plus fortes au monde, selon leFMI, à un marché sous-exploité deprès d'un milliard d'individus, à unedemande accrue de ressources natu-relles dont elle regorge, ou encore à

un risque, perçu comme supérieurau risque réel, mais à l’origine d’unefaible concurrence et de valorisa-tions intéressantes. Riche de toutesces certitudes, Emerging CapitalPartners, (ECP) s'est très tôt focalisésur le continent. Actuellement, il faitpartie des fonds d'investissement qui

 y prennent le plus de participations.Présent à travers 7 fonds, il a levéplus de 1,8 milliards de dollars en fa-veur du continent. Avec des bureaux 

à Paris et Washington, ECP n'en estpas moins implanté dans 7 grandescapitales de pays africains, aussi bien

anglophones que francophones. Lefonds, qui affiche un effectif com-posé à 70% de ressortissants d'unedouzaine de pays africains, est re-venu encore une fois en Afrique, surses terres de prédilection, pour unthink tank avec ses équipes et sespartenaires. En décembre 2012, lesmanagers étaient au grand complet

à la station balnéaire d'El Jadida, à 80km de Casablanca, pour réfléchirautour du renforcement d'un péri-mètre d’investissement qui couvretout le continent et tous les secteursd'activités. En effet, aujourd'hui, labase d’investisseurs des fonds géréspar ECP va au-delà des institutionsde financement du développementparrainées par les Etats (DFIs), et in-tègre désormais des fonds souve-rains, des fonds de fonds, des family 

offices, des fonds de pension euro-péens et africains et des sociétés d’as-surance. A l'occasion de ce

Focus sur l’Afrique

Le fonds estrevenu encoreune fois enAfrique, surses terres deprédilection,pour un thinktank avec seséquipes et ses

partenaires.

Wolfgang Schäuble, ministre alle-

mand des finances, vient de signifierque la lutte contre le blanchiment

d’argent doit figurer parmi les ré-

formes demandées à Chypre en

échange d’une éventuelle aide inter-

nationale. L’aide était subordonnée

à la vérification du danger queconstitue ce pays pour la zone euro.

Une condition préalable pour que le

Mécanisme européen de stabilité

(MES) puisse être utilisé.

Injonction du MESà Chypre pour

Truffle Capital a réussi à lever 50millions d’euros via ses offres FCPI

(Fonds commun de placement dans

l’innovation, des OPCVM de droit

français) en 2012, soit 25% de plus

qu’en 2011. Cette performance est

d’autant plus remarquable, qu’elle a

été réalisée dans un marché peu re-luisant, avec des conditions de mar-

ché difficiles. Désormais Truffle

Capital revendique 550 millions d’ €

sous gestion et sous conseil. Pour

mémoire, le premier FCPI a été li-quidé en 2012 et a rendu 114% du

nominal, net aux souscripteurs.

Truffle Capital :550 millions d’ €sous gestion

Dans ses perspectives économiques

mondiales récemment publiées, la

Banque mondiale prévoit que la

croissance économique du Kenyarestera modérée et devra se situer

autour de 4,9%. Cette prospective a

été donnée, compte tenu d’une crois-

sance mondiale atone. Dans une ré-

gion où les tendances de croissance

se situent autour de 6,1%, le taux de

croissance de ce pays sera bien en-deçà de celui de ses pairs dans la ré-

gion de l’Afrique subsaharienne.

Kenya : la Banquemondiale prévoit4,9% de croissance

BANQUES & ASSURANCES

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31 janvier 2013 Les Afriques . 17

séminaire, Ghislaine El Alami, Vice-Présidente du groupe ECP PrivateEquity, basée à Paris, et les directeursdes bureaux d'Abidjan, Brice F. Lo-

dugnon, de Tunis, Nayel-GeorgesVidal, ou encore de Douala, Ferdi-nand Ngon Kemoum, ont tour àtour, confirmé que contrairement àcertaines idées reçues, les fonds d'in-vestissement sont bien présents dansles pays francophones d'Afrique.

Un partenaire avant toutEn l'espace de 12 ans, les prises departicipations vont des télécommu-nications aux services publics, en

passant par les services financiers, lesressources naturelles, l'agriculture,etc, nous a-t-on assuré. Un engage-ment qui va croissant. D'ailleurs,ECP Africa Fund III, clôturé en2010, reste l’un des plus gros fondsde capital-investissement spécialisésur le continent africain. ECP, qui a

 jusqu'à présent privilégié des mo-dèles de développement durables ettransparents, apporte son soutienaux sociétés en portefeuille dans leur

démarche de mise aux normes envi-ronnementales et sécuritaires. Ainsien 2010, le fonds s’est engagé aux Principes pour l’Investissement Res-ponsable de l’Organisation des Na-tions Unies (UNPRI), indiquent lesresponsables. Last but not least, en2011, le groupe a annoncé être la

première société de private equity àparticiper au programme PrivateEquity Africa Climate Change In-vestment Support de la Société fi-

nancière internationale, filiale de laBanque mondiale.Aujourd'hui, la saga se poursuit avecdes participations actuelles dansIHS, société panafricaine, fournis-seur de solutions d’infrastructure entélécommunications, la Sociétéd'articles hygiéniques (SAH), leadertunisien de l’hygiène personnelle etprincipal producteur de produitsd’hygiène absorbants, ou encoredans Nairobi Java House, premier

opérateur de cafés et de restaurationrapide au Kenya.En termes de sorties, ECP qui re-vendique un taux de réussite et uneexpérience inégalée en Afrique, citeCeltel, opérateur cédé à MTC enmai 2005, Orascom, cédé à Gulf In-vestor en mars 2006, ou encoreSIPH, entreprise listée sur Euro-next-Paris, sur la période allant de

 janvier à mai 2007, Starcomms, so-ciété listée sur le Nigerian Stock Ex-

change, en juillet 2008. Lesco-fondateurs confirment ces suc-cès, tout en ayant à l'esprit de rarescas de contre-performances sur desmarchés non encore matures pourcertains types de services, notam-ment en Afrique du Sud.

Daouda MBaye, El Jadida

ECP AfricaFund III,clôturé en

2010, reste l’undes plus grosfonds decapital-investissementspécialisé surle continentafricain.

Des opérationsciblées

Parce que la Prime Bank n’a pas

réussi à augmenter son capital,

conformément aux nouvelles exi-gences, établies par la Banque cen-

trale de Gambie (CBG), à l’échéance

du 31 décembre 2012, ses clients ont

alors reçu l'ordre de retirer leurs dé-

pôts. Désormais la Premier Bank 

Ltd n’est plus opérationnelle selonla juridiction de la république de

Gambie.

Prime Bank,hors course

Mark Späth, directeur général

d’IJG Securities Group, et Brian

 van Rensburg, PDG de KonsultPSG, ont confirmé l’introduction

très prochaine de Bank of Win-

dhoek à la Bourse de Namibie. En

effet, IJG Securities va agir à titre

de commanditaire principal et co-

conseiller, tandis que le PSG

Wealth Management Konsult aété désigné conseiller principal et

co-sponsor.

Vers l’introductionde Bank of Win-dhoek à la Bourse

La Banque de développement

d’Ethiopie (DBE) dispose de 20

millions de $, soit 370 millions de

birr, destinés à accompagner en-treprises privées, singulièrement

celles qui s’activent dans les éner-

gies renouvelables et les produits

énergétiques. Ces fonds prove-

nant de la Banque mondiale, fontpartie d'une ligne de financement

de 200 millions de $, accordé par

l’institution de Bretton Woods, en

mai 2012, au ministère éthiopien

des finances et du développementéconomique. A noter que les ¾ de

ce montant ira vers des chantiersde la Ethiopian Electric Power

Corporation.

La BDE soutient lesénergies propres

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18 Les Afriques . 31 janvier 2013

BANQUES & ASSURANCES

Vincent Le Guennou,

président et co-fondateur ECP

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31 janvier 2013 Les Afriques . 19

«Notre périmètre,

c’est l’Afrique»Hurley Doddy et Vincent Le Guennou,co-fondateurs du groupe ont réponduà nos questions en marge de larencontre d’El Jadida.

L es Afriques : Aujourd’hui avec7 fonds et plus de 1,8 mil-

liards de dollars d’encours

sous gestion, soit 50 participations

dans 40 pays, ECP se positionne

parmi les leaders de la gestion defonds d'investissement dédiés à

l'Afrique. Quels ont été vos plus

grands succès ?

Vincent Le Guennou : Il y a eubeaucoup de très belles participa-tions. C'est toujours difficile d'en

faire ressortir une par rapport aux autres. Mais parmi celles qui ont jalonné notre parcours, on peutcompter Orascom en Algérie, de2002 à 2006, devenu Djezzy. Ce futune participation marquante dansla mesure où, il y avait un risqueimportant. Il s'agissait d'un destout premiers investissements dece cette ampleur réalisé par ungroupe étranger en Algérie, unpays qui sortait d'une période dif-

ficile de 10 ans, …Un peu plus au Sud, nous avonsréalisé une très belle opération,SIPH, pour ne pas la nommer, cotéeà la Bourse de Paris et spécialiséedans la plantation d'hévéas en Côted'Ivoire, au Ghana et au Nigéria.

 LA :Existerait-il un secteur plus in-

 vesti que les autres par vos fonds ?

V.L.G. : Non. Les secteurs sont in-téressants pour nous que par leur

évolution dans le temps. L'exempled'Orascom montre que nous avonsinvesti au début dans la téléphonie

mobile au sens marketing duterme. Aujourd'hui, nous nous in-téressons toujours aux télécommu-nications, mais dans la partieinfrastructures. IHS est une de nosrécentes participations qui va dansce sens. C'est une entreprise im-plantée au Nigéria, mais qui vientde créer une filiale en Côte d'Ivoireet au Cameroun. Nous avons puobtenir le rachat des tours de télé-communications de MTN dans ces

deux pays.D'autres secteurs vont maintenantémerger, notamment la formationprofessionnelle et l'enseignementsupérieur privé. Nous constatonsqu'au Maroc, il y a une efferves-cence sur ce créneau que nous al-lons très probablement cibler. Maisaussi, des secteurs, tels que ceux del'énergie, et des produits de grandeconsommation sont dans notreligne de mire. Justement, nous

avons investi dans une société quis'appelle Nairobi Java House, quiest en fait le premier opérateur decafés et de restauration rapide auKenya. A l'achat, la société n'avaitque dix-huit points de vente. Nouscomptons assurer sa croissancedans la région, au Kenya, en Ou-ganda, ... pour en faire une chainede restauration rapide.

Hurley Doddy : Nous ratissons

large sur un spectre d'activités al-lant des services financiers à l'agri-culture, en passant par la

D'autressecteurs vontmaintenantémerger,notamment laformationprofessionnelleet l'enseigne-ment supérieur

privé.

Heritage Bank entame son exer-cice en tant que banque commer-

ciale, en engrangeant tous les

titulaires de compte de l’ex-So-

ciété Générale Bank of Nigeria

Ltd (SGBN). Dès que la Banque

centrale du Nigeria (CBN) a ac-cordé l'agrément de banque com-

merciale à la Heritage Banking 

Company, elle a en effet, ainsi dé-

marré ses activités.

Heritage Bank prend le relais de laSociété générale

Pendant les 11 premiers mois de

l’année 2012, la Banque centrale

du Nigeria a déclaré que le pays a

enregistré 6,24 trillion de naira,

soit environ 40 milliards de $ de

recettes pétrolières. Pendant ce

temps, l’institut d’émission aconservé sa politique de resserre-

ment de l'offre de l'argent, por-

tant à 12% son taux directeur.

Plus de 40 milliardsde $ de recettespétrolières (Nigéria)

Bank of Zambia, banque centralede Zambie, vient de révéler avoir

recueilli jusqu'à 500 milliards de

kwanza de billets de banque usa-

gés. Michael Gondwe, gouverneur

de cette institution, a noté qu’enégal montant de billets de

banque, suivant le nouveau

Kwanza, a été remplacé, notam-

ment en collaboration avec Zam-

post, société zambienne des

services postaux, et de banques

commerciales agissant en tantqu'agents de change du pro-

gramme.

Récupération recordde billets usagés àBank of Zambia

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20 Les Afriques . 31 janvier 2013

BANQUES & ASSURANCES

Hurley Doddy,co-fondateur ECP

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31 janvier 2013 Les Afriques . 21

téléphonie mobile, la grandeconsommation, les infrastructures,… Nous nous soucions vraimentde la satisfaction de cette classe

moyenne émergente en Afrique.

 LA : Au-delà de l’entreprenariat

social, vous ciblez des sociétés

rentables, des idées innovantes ou

le domaine des infrastructures.

Avez-vous déjà vécu le phéno-mène d’octroi abusif de crédits et

été exposés à des actifs pollués ?

V.L.G. : Non. Il est tout de mêmearrivé qu'on ait voulu importé desconcepts qui avaient bien fonc-

tionné sur d'autres continents,mais en avance sur des marchés lo-caux. TV Africa en Afrique du Suda voulu fonctionner, dans les an-nées 2002-2003, sur le modèle desNetwork américains, tels que CBS,NBC, pour arroser toute la sous-région en programmes achetés ouconçus et à redistribuer, …. mal-heureusement cela n'avait pasmarché.

H.D. : Nous sommes un fonds d'in-vestissement qui ne compte pas cetype de contretemps. Nous tra-vaillons effectivement avec des en-treprises qui ont un fort potentielde croissance. Nous les aidons àvraiment décoller. Jusqu'à présentnous avons réussi la quasi-totalitéde nos opérations, avec des sortiesremarquables.

 LA :Quels rapports entretenez-

 vous avec les fonds d’investisse-ment locaux qui commencent à

être créés, dans le continent ?

V.L.G. : Il y a bien sûr parfois de lacompétition. Cependant, nous avonsla chance de faire partie des plus grosgroupes et nous intervenons sur toutle continent, singulièrement dans deszones géographiques que peu defonds couvrent et des investisse-ments qui peuvent aller jusqu'à 40voire 50 millions de dollars.

 LA :Le groupe ECP détient des

parts dans Orabank, et dans une

compagnie d'assurance en Côte

d'ivoire NSIA Va-t-on dans les

 jours ou semaines à venir vers la

création d'une grande banque,

sous un label unique ?V.L.G. : Non. Nous gérons déjà unportefeuille large et diversifié. Pourle moment nous nous en tenons àcela.

 LA :Votre couverture de l'Afriqueanglophone est réelle. Quid de

l'Afrique francophone ?

H.D. : ECP fait partie des plusgrands investisseurs en Afriquefrancophone. Il ne faut pas perdre

de vue que les grandes entreprisessud-africaines ont aussi pignon surrue en Afrique francophone. Dansce même sillage, nous avons des bu-reaux à Abidjan, Douala, à Tunis, …et investissons dans cette partie del'Afrique, qui est loin d'être négli-gée. Nous y comptons déjà unevingtaine de participations. Dansles secteurs de l'énergie, du traite-ment de l'eau, dans la téléphoniemobile, les assurances … nous

sommes récemment intervenus enCôte d'Ivoire. Au Maroc, noussommes aussi présents dans desbranches similaires. Nous sommestrès optimistes pour l'avenir.

 LA :Justement que retenir de cette

étape marocaine ?

H.D. : Cette semaine marocaine apermis aux investisseurs du mondeentier de venir faire le point sur lesopportunités en Afrique à l'occa-

sion de cette rencontre, tenue à ElJadida. Cette année, nous sommesplus nombreux, en termes de parti-cipations que l'année dernière àNairobi. Ne serait-ce qu'en termesde regain d'intérêts pour l'Afrique,c'est très positif. C'est d'autant plus

 juste que le continent doit se déve-lopper. La réactivité des investis-seurs, tels que la Banque africainede développement (Ndlr : BAD), laSFI (Société financière internatio-

nale), est allée dans ce sens.Propos recueillis par 

Daouda MBaye

Nous sommesrécemmentintervenus enCôte d'Ivoire.Au Maroc,nous sommesaussi présentsdans desbranches

similaires.

Afin de satisfaire aux exigences decapital minimum requis de 100 mil-

lions $ de la Reserve bank of Zim-

babwe, Trust Holdings vient de

révéler être aux termes de négocia-

tions avec d’éventuels investisseurs

étrangers pour une participation de20 millions de $, à même de permet-

tre à sa principale filiale, Trust Bank 

d’être aux normes. Pour mémoire, la

banque centrale du Zimbabwe or-

donnait aux banques commerciales

d’accroître leur capital minimum de25 millions de $, à fin décembre

2012. Une seconde phase de 50 mil-

lions de $ en juin 2013, ...

Appel de TrustBank aux investis-seurs étrangers

Organisée à la mi-janvier en Europe

et en Asie, l’émission obligataire

pour un milliard de $ du bancassu-

reur belge KBC a été un franc-suc-cès. L’opération, qui était réservée à

des investisseurs institutionnels et à

des particuliers fortunés, a été sur-

souscrite plus de 8 fois. Les obliga-

tions étaient proposées en coupuresde 200 000 $ minimum, avec un cou-

pon de 8% l’an, sur une durée de 10

ans, et avec possibilité de rachat an-

ticipé après 5 ans.

Emission obligatairede KBC sursouscrite

Organisée à la mi-janvier en Eu-

rope et en Asie, l’émission obliga-

taire pour un milliard de $ dubancassureur belge KBC a été un

franc-succès. L’opération, qui était

réservée à des investisseurs insti-

tutionnels et à des particuliers for-

tunés, a été sursouscrite plus de 8

fois. Les obligations étaient propo-

sées en coupures de 200 000 $ mi-nimum, avec un coupon de 8%

l’an, sur une durée de 10 ans.

Emission obligatairede KBC sursouscrite

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22 Les Afriques . 31 janvier 2013

Mauritanie Vers la mise en place d’un marchéfinancier conforme à la Charia (Sukuk).La Banque Centrale de Mauritanie (BCM), a faitcommanditer et réaliser une étude visant la mise enplace d’un marché de titres conformes à la Charia (loiislamique-Sukuk). Il s’agit d’une stratégie visant ledéveloppement de la finance islamique.

Un document dont les princi-pales conclusions ont faitl’objet d’une restitution,

donne d’importantes indicationssur les opportunités à tirer d’unemise en route de Sukuk. L’étude

présente un état des lieux du mar-ché des capitaux en Mauritanie (ty-pologie, potentiel et impactprévisible de l’introduction duSukuk sur le marché bancaire natio-nal). Elle englobe la réglementation,à savoir les contraintes réglemen-taires, le régime fiscal et les aména-gements indispensables pour ledéveloppement de la finance isla-mique. Cette étude fournit égale-ment un aperçu sur l’industrie

financière islamique, avec un focussur le marché des Sukuk dans lemonde (type de répartition géogra-

phique, répartition sectorielle etmonnaie d’impression).

Pour une modificationgraduelle de laréglementation

Dans l’objectif de la mise en place dunouveau marché «il faut une modifi-cation progressive de la réglementa-tion en procédant par étapes afind’éviter de perturber le fonctionne-ment du marché monétaire existant.Cette période sera mise à profit poursensibiliser les opérateurs locaux surles produits de la finance islamique»préconise l’étude. Par ailleurs, il re-commander «de distinguer 2 types deSukuks : les titres de propriété (Sukuk 

Al Ijara, Moushara, Moudharaba,Wakala) et les titres de créances(Mourabaha, Salam et Istisnaa).

Nouakchott dans lesillage de KualaLumpur (ci-dessus)

Il faut unemodificationprogressive dela réglementa-tion enprocédant par

étapes.

A la veille des élections généralesque s’apprête à vivre la classe poli-

tique kenyane, la couverture du

risque politique par la commu-

nauté d'affaires a augmenté. Au

cours des 12 derniers mois, celle-ci

a grimpé de 50%. Les opérateurs seprémunissent surtout contre des

risques politiques et souscrivent à

des polices pour des couvertures

d'assurance terrorisme. Les statis-

tiques du secteur confirment ces

données.

Rush sur lacouverture contreles risques politiques

L’Insurance Fund Office d’Ethiopie

(IFO) ou Bureau du Fonds d'assu-

rance, créé en 2010, est sur le point

d'être restructurée pour devenir une

Agence. Cette refonte aura lieu, une

fois que l’amendement relatif à l’as-surance sur la responsabilité civile,

deviendra une loi. De sources

proches de ce dossier notent que

cette restructuration est nécessaire,

 vu qu’elle permettra à cette organed’être doter de plus de pouvoirs ré-

glementaires.

L’Office du fondsd’assurance devientune Agence

L’Insurance Fund Office d’Ethiopie

(IFO) ou Bureau du Fonds d'assu-

rance, créé en 2010, est sur le point

d'être restructurée pour devenir uneAgence. Cette refonte aura lieu, une

fois que l’amendement relatif à l’as-

surance sur la responsabilité civile,

deviendra une loi. De sources

proches de ce dossier notent que

cette restructuration est nécessaire,

 vu qu’elle permettra à cette organed’être doter de plus de pouvoirs ré-

glementaires.

L’Office du fondsd’assurance devientune Agence

BANQUES & ASSURANCES

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31 janvier 2013 Les Afriques . 23

Le sous-jacent de la première caté-gorie est un actif générateur de re-venus, le rendement est variable.Cette catégorie représente des titresde créances négociables».Dans le cas de la 2ème catégorie «il 

s’agit de créances résultant de la vente

d’un actif, son rendement est fixe. Elle

ne représente un titre de créances négo-

ciables». La 3ème étape du processus decréation d’un marché de la finance en

conformité avec la Charia islamiquedevrait consister «à identifier et éva-

luer le patrimoine de l’état qui servira

de support pour les émissions de Sukuks

de la catégorie des titres de propriété».Dans la 4ème étape du processus, il seramis en place «un Spécial Purpose Vé-

hicule (SPV), géré par la Banque Cen-

trale de Mauritanie (BCM), pour le

compte de l’Etat afin d’émettre les ti-

tres, collecter les souscriptions, d’acheter 

les actifs de l’état et de les détenir pour 

le compte des souscripteurs. Ces actifsdétenus par le SPV seront hors du pa-

trimoine de la BCM».En attendant la mise en chantier desconditions nécessaires à l’émissiondes titres de propriété conformes à laCharia (Ijara, Mousharaka, Moudha-raba et Wakala) la BCM lancera desinstruments financiers islamiquesbasés sur «la Mourabaha» en colla-boration avec la Bourse de Malaisie«Souk Al Silaa». Ces modifications

nécessaires pour ces titres sont mi-nimes, l’émission et la gestion sontfaciles et réalisables à court terme» es-

La BCM lancera

des instru-mentsfinanciersislamiquesbasés sur «laMourabaha»en collabora-tion avec laBourse de

Malaisie «SoukAl Silaa».

Barrage de FoumGleita dans larégion du Gordgol(Sud de la Mauri-tanie)

Avec un profit de 9,2 milliards de

dirhams en 2012, les banques co-

tées se frottent les mains. Pour

Upline Securities, le secteur devra

enregistrer une hausse de 6% de

leurs bénéfices. Important maison est loin des croissances à deux 

chiffres de la période 2003-2007.

Les banques marocaines font face

par ailleurs, à un coût du risque

en hausse de 33%.

Les banquesmarocaines cotéesignorent la crise

Le fondateur de Microsoft, Bill

Gates, s'est mis à la tête d'un

groupe de sociétés américaines

qui investira 1 milliard de dollars

dans la société égyptienne OCI

NV. Il s'agit du plus gros investis-sement privé dans l'économie

égyptienne depuis la révolution

de février 2011. OCI NV a succédé

à Orascom Construction Indus-

tries, la plus grande entrepriseégyptienne dans le domaine de

l'infrastructure.

Egypte : Bill Gatesinvestira 1 milliardde dollars

Grâce à l’assistance du Millenium

Challenge Account (MCA), de

nombreux exploitants agricoles

dans le nord de la Namibie, vontdisposer de 17 forages sur des

sites prioritaires. Ces réalisations

coordonnées par la Direction des

services ruraux d'approvisionne-

ment en eau (DRWSS concernent

9 zones de pâturage. Des infra-

structures hydrauliques à mêmede répondre aux besoins des trou-

peaux de bovins.

Soutien du MCAaux fermiersnamibiens

time l’étude réalisée par la BanqueCentrale de Mauritanie (BCM).

Aperçu du marchébancaire en MauritanieEncore modeste au début des années2000, le marché bancaire maurita-nien est en pleine expansion avecl’arrivée progressive d’opérateursnon nationaux attirés par les nom-breuses opportunités d’investisse-

ments, notamment dans le domainedes industries extractives (fer, or), dela pêche et l’agro business.

Les banques à capitaux majoritairement nationaux La Banque Mauritanienne pour leCommerce International (BMCI), laGénérale de Banque de Mauritanie(GBM), la Banque Nationale deMauritanie (BNM), la Banque pourle Commerce et l’Industrie (BCI), la

Banque Al Wava Mauritanienne Is-lamique (BAMIS), la Banque ElAmana (BEA) et la Chinguitty Bank.

Amadou Seck, Nouakchott

Les banques à capitaux majoritai-rement étrangers présents sur lemarché mauritanienAttijari Wafa Bank Mauritanie (ABM-Maroc), la So-ciété Générale de Mauritanie (SGM-France), QatarNational Bank (QNB-Qatar) et depuis prés d’une an-née ORABANK (qui a repris l’ancienne BACIM Bank).

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24 Les Afriques . 31 janvier 2013

BNP Paribas,vers une restructuration mondialePour simplifier son organisation, la 1ère banquefrançaise BNP Paribas va investir un milliard d’eurosd’ici 2015. Les effets de la crise financière quis’estompe déclenchent la chasse aux frais superflus.

Plusieurs sources concor-dantes font état d’une réor-ganisation en profondeur de

BNP Paribas à l’échelle mondiale.En effet, il est ressorti, du dernier

Comité central d’entreprise, tenu le16 janvier un Plan, baptisé Simple &Efficient 2015. Entre autres ana-lystes, le site financier l’Agefi rap-portait une confirmation deJean-Laurent Bonnafé, directeur gé-néral de BNP Paribas et relative à cenouveau système devant entrer envigueur au sein de l’établissement.Compte tenu du fait que les me-sures envisagées doivent s’appliquerà l’ensemble des activités de la

banque dans le monde, les implan-tations de cette banque en Afriqueseront nécessairement concernées.

Réduire les déboursLes opérations envisagées de ré-duction et/ou de stabilisations desdépenses annoncées, via la sup-pression de doublons et de tâches

inutiles, vont directement être res-senties à Dakar, Abidjan, Casa-blanca ou Libreville. Si peu dedétails ont filtré sur les dernierscontours du Plan Simple & Effi-cient 2015, des responsables ontfait allusion à une mutualisationdes moyens au sein du groupe, ensimplifiant les processus de déci-sions. Il faudra s’attendre à plus deprécisions, à partir du jeudi 14 fé-vrier prochain, au moment de la

publication des résultats enFrance.D.M.

Des responsa-bles ont faitallusion à unemutualisationdes moyens ausein dugroupe, et ensimplifiant lesprocessus de

décisions.

Dans le souci de renforcer l’Initia-tive Kilimo Kwanza, le gouverne-

ment indien vient d’accorder un

prêt 40 millions de $ à la Tanzanie.

Avec un tel financement, des équi-

pements, tels que des tracteurs

(1846) seront acquis. A terme, lebut est de renforcer l’Initiative Ki-

limo Kwanza, dédiée à la promo-

tion du développement agricole,

mais qui n’a pas beaucoup pro-

gressé depuis son lancement en

août 2009

Financement indiendans le secteuragricole tanzanien

Chai Bora Ltd, entreprise tanza-

nienne de conditionnement de thé,

 vient d’être acquise par Catalyst

Principal Partners, société mauri-

cienne. Dans un communiqué, Ca-

talyst révèle avoir acheté la totalitédes actions de Chai Bora, société

d'investissement cotée au Kenya.

Avec cette acquisition, Catalyst de-

 vient le deuxième plus gros investis-

seur en Tanzanie, en seulement deux ans, notamment suite à sa participa-

tion en 2011 à ChemiCotex, premier

fabricant soins bucco-dentaires et

de pâte dentifrice. Dixit Rajal Upa-

dhyaya, DG de Catalyst.

Acquisition de ChaiBora par CatalystPrincipal Partners

La Zambie devra recevoir plusd’un milliard de $ de taxes, une fois

que la mine Sentinel sera mise en

place en 2014 à Trident. La mise en

route de cette exploitation de First

Quantum Minerals (FQM) a

poussé John Gladstone, directeur

des ressources à FQM, d’exprimercet engagement en faveur du gou-

 vernement zambien.

First Quantum s’ac-quitte d’un milliardde $ de taxes

BANQUES & ASSURANCES

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31 janvier 2013 Les Afriques . 25

Tchad Joseph Djimrangar Dadnadji,un apparatchik à la PrimatureSa nomination était très attendue à Ndjaména.L'inamovible directeur de cabinet du président IdrissDeby, Djimrangar Dadnadji, quitte l'espace présidentielpour la Primature. Une série de priorités et dechantiers à mettre en œuvre, d’urgence.

Réélu pour un 3

ème

bail à la têtedu pays, le chef de l'Etat, IdrissDeby sait que le temps presse.

La fronde syndicale qui réchauffe de-puis plusieurs mois le climat poli-tique du pays et l'arrogancefinancière de certains dignitaires de larépublique éclaboussée par les mé-dias et la société civile ont poussé aufinish à la sortie, le chef du gouverne-ment, Emmanuel Nadingar, lequel adémissionné ce lundi. Désormais, le

très convoité fauteuil est occupé parJoseph Djimrangar Dadnadji, un fi-dèle serviteur et proche du présidentDeby. Sa nomination s'explique selonplusieurs sources, par une soif duprésident tchadien à mettre en œuvreles chantiers politiques et écono-miques du gouvernement. Acculé parune forte pression des organisationssyndicales qui réclament le paiementimmédiat des arriérés de salaire, lechef de l'Etat cherchait une pièce de

rechange à la tête de l'attelage gou-vernemental. Un nouveau castings'imposait à lui. Poussé à la sortie, sa

tête est mise à prix par des barons durégime.En fait, Emmanuel Nadingar savaitque son sort était scellé dans les cou-loirs du palais de Ndjaména. Il a dûlui même débarrasser le plancheravant que la foudre Deby ne tombesur sa tête. Après sa période de gloire,c'est maintenant la descente aux en-fers, même si d'aucuns estiment queson délai de grâce à la tête de la pri-mature (2 ans et quelques mois) a

trop duré.Docteur en droit, puissant cacique duparti au pouvoir et inamovible di-recteur de cabinet du chef de l’Etat,plusieurs fois ministre, il a pour mis-sion de mettre en musique le pro-gramme politique appelé LesChantiers du Renouveau Econo-mique du président Idriss Déby. Letemps presse et le nouveau chef dugouvernement sait qu'il joue ses der-nières cartes dans un lanterneau po-

litique qui ressemble à des vagues dehaute marée.Ismaël Aidara

Joseph DjimrangarDadnadji, nouveauPM du Tchad

Le nouveau

chef dugouvernementsait qu'il joueses dernièrescartes dans unlanterneaupolitique quiressemble àdes vagues de

haute marée.

Rivercess County, un des 15 com-tés du Libéria, a été créé en 1984.

Situé dans le centre-sud du pays, il

fait l’objet ces derniers jours d’une

ruée vers l’or sans précédent dans

la région, depuis la découverte

d’une certaine quantité du métal jaune dans le canton de Doemon à

Fen River District. Le rush a été tel

que plusieurs dizaines d’étudiants

ont dû abandonner leurs études

pour se muer en orpailleurs. Pour

se rendre compte de cet afflux depopulations, Cestos, capitale du

comté, a vu sa population s’accroî-

tre de façon exponentielle, depuis

le 23 décembre 2012.

Ruée vers l’Orà Rivercess auLibéria

Fouad Douiri, ministre marocain

de l’énergie, des mines, de l’eau etde l’environnement, et Dr. Sultan

Ahmed Al Jaber, PDG de Masdar,

entreprise émiratie spécialisée

dans les énergies renouvelables,

ont signé la semaine dernière unaccord-cadre portant sur une

coopération approfondie dans le

domaine des énergies renouvela-

bles. Les deux parties ont profité

du sixième Sommet mondial

pour l'avenir de l'énergie (WFES),

une plateforme mondiale quitraite de l'avenir des énergies re-

nouvelables et du développement

durable dans le Moyen-Orient et

dans le monde, pour ratifier cette

entente. L’objectif est d’accompa-gner le Maroc, un des pays de la

zone MENA (Moyen-Orient et

Afrique du Nord) les plus pro-

metteurs du marché de l'énergie

propre, avec notamment cet am-bitieux plan 2020 visant à attein-

dre 42% de sa capacité depuissance totale installée de

sources renouvelables.

Accord-cadre entrele gouvernement duMaroc et Masdar

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26 Les Afriques . 31 janvier 2013

Le diktat des banques au CamerounLes banques opérant au Cameroun, refusent

d’appliquer une décision du gouvernementinstituant la gratuité de certains services, uneoption des pouvoirs publics visant à encourager labancarisation.

Près de deux ans après la déci-sion gouvernementale insti-tuant la gratuité du Service

bancaire minimum garanti(SBMG), les banques opérant auCameroun ont du mal à se confor-mer à cette disposition réglemen-taire. Mieux, elles refusentcarrément d’appliquer cette déci-

sion du gouvernement, foulant parlà même, les lois et règlements dupays. Pour ne pas être «totalement»en porte-à-faux avec la loi, certainesbanques ont appliquent la gratuitédes services les «plus simples», etcontinuent de prélever les frais surl’essentiel des services, témoignentdes usagers. Le 13 janvier 2011, leministère camerounais des finances(Minfi) qui venait d’avoir une séried’échanges avec les institutions

bancaires, avait rendu publique unedécision instituant la gratuité dequinze services bancaires, donnant

six mois à celles-ci, pour se confor-mer aux nouvelles dispositions.Une prorogation accordée à la de-mande des banques, le temps pourelles d’assurer une période transi-toire, indiquait-on.Dans la pratique, les banques de-vraient dès le 1er  juillet 2011, ins-taurer la gratuité desdits services,

sans aucune autre forme de procès.Près de deux années plus tard, la si-tuation n’a guère évolué, nonobs-tant le rappel à l’ordre des autorités.Une situation paradoxalement cri-tiquée au sein même de l’Associa-tion professionnelle desétablissements du crédit du Came-roun (Apeccam) et dont lesbanques qui la constituent conti-nuent dans leur fonctionnementquotidien, de prélever des frais sur

les services gratuits. Pour s’en dé-fendre, des responsables de cette or-ganisation estiment que les «taux 

Afriland First Bank 

Près de deuxannées plustard, lasituation n’aguère évolué,nonobstant lerappel àl’ordre des

autorités.

L’organisation non gouvernemen-tale, Initiative de la bonne gouver-

nance (GGI), a exhorté Goodluck 

Jonathan, président du Nigéria d’éri-

ger le secteur de l’énergie en priorité

en 2013, afin de fournir une puis-

sance suffisante. L’ONG déplore quece pays soit devenu une sorte de dé-

potoir pour toutes sortes de groupes

électrogènes sous-standards.

Chaque année, quelque 17,9 mil-

liards de naira sont dépensés pour ce

type d’équipements, regrette-t-on.

GGI invite Jonathanà placer l’énergie enpriorité

Siemens Nigeria Limited a réaf-

firmé son engagement à la mise en

œuvre du protocole d'accord

(MoU) signé, l'année dernière, avec

le gouvernement fédéral du Nigéria

pour la construction d’une centralegéante de 10 000 MW. Michael La-

kota, le tout nouveau directeur gé-

néral de cette compagnie, vient de

confirmer que l’entreprise pourrait

contribuer à la construction decette infrastructure, dans laquelle,

elle participerait à hauteur de 15%.

Siemens remet enselle le projet d’uneméga-centrale

Il ressort des derniers chiffres de la

Commission nationale des exporta-

tions agricoles (NAEB), ainsi que de

celles du Conseil du développementdu Rwanda (RDB) qu’entre la pé-

riode allant de janvier à octobre

2012, les recettes de café se sont éle-

 vés à 44,723 millions de $ contre

près de 62 millions de $ sur la même

période en 2011. Toutefois, les re-

cettes d'exportation du Rwanda en2012 ont connu une hausse, sauvées

par les ventes à l’étranger de thé.

Chute des recettesd’exportationsrwandaises de café

BANQUES & ASSURANCES

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31 janvier 2013 Les Afriques . 27

 pratiqués au Cameroun sont les plus

 faibles comparativement à ceux pra-

tiqués dans la sous-région», ce quiest une fuite en avant, étant donné

qu’il est question ici de mettre enpratique, une décision gouverne-mentale à laquelle doivent se sou-mettre, toutes les banques opéranten territoire camerounais.

Le dilatoire des banquesPar ailleurs, les banques soutien-nent que dans un marché ouvert,chaque usager est libre d’ouvrir uncompte dans la banque à même «derépondre au mieux à ses aspira-

tions». Et pour cause, l’Apeccamsoutient «les Camerounais doivent 

apprendre à mettre en concurrence

les banques pour choisir celles qui of-

 frent les meilleurs tarifs, car la factu-

ration des prestations bancaires qui

ne font pas partie du SBMG est 

libre». Tout au plus, cette associa-tion affirme que les banques sonttenues d’afficher leurs conditionsde banques aux guichets et les pu-blier une fois par trimestre dans la

presse. Non seulement ces disposi-tions sont loin d’être respectées,mais, l’on se rend à l’évidence queles «banques veulent brouiller la piste

en déplaçant le débat», corroborentdes analystes financiers et des asso-ciations de défense des droits desconsommateurs. Certaines parmielles entendent du reste lancer une

série de manifestations de protesta-tions, courant février pour«contraindre» les banques à seconformer à la loi.

Depuis l’instauration de cette dis-position, les pouvoirs publics ne semontrent pas trop regardants quantà l’applicabilité et l’application decette disposition. Pour certains, c’estune preuve de complicité entre lespouvoirs publics et les banques. Etpourtant objectait le gouvernement,«nous avons introduit ce texte princi-

 palement pour alléger le poids que re-

 présente la possession d’un compte en

banques pour que les Camerounais

qui ne pouvaient épargner le fassent désormais, l’une des finalités étant de

 promouvoir la bancarisation». Mêmesi le taux de bancarisation tourne-rait selon de fiables sources autourde 17 % contre 30 % souhaités parles pouvoirs publics, il est clair queles banques continuent d’afficherune surliquidité importante, soit600 milliards de f CFA, alors qu’unmême temps, les PME qui représen-tent plus de 90 % du potentiel éco-

nomique du pays ont difficilementaccès à un financement bancaire.Traduction, dans cette relationclient-banque, c’est la banque quiest le principal bénéficiaire dans unpays, où le taux d’intérêt desbanques est encore très élevé, enmoyenne, 20%.

Achille Mbog Pibasso, Douala

Cette associa-tion affirmeque les

banques sonttenues d’affi-cher leursconditions debanques auxguichets et lespublier unefois partrimestre.

Après 10 ans d’interruption, la Ni-gerian Railway Corporation a

remis en route le transport de mar-

chandises du sud au nord. Le pre-

mier convoi a transporté 675

tonnes de ciment de l’Etat d’Ogun

à celui du Niger, après 2 jours decheminement. Abdulraouf Akin-

 wuye, porte-parole de la North-

 west, l’a confirmé, à l’arrivée du

train à la gare de Minna.

Reprise du trans-port ferroviaire(Nord-sud)

Basiru Darbo, directeur du serviceà la clientèle de Gamcel, a précisé

que l’opérateur de téléphonie mo-

bile en Gambie, vient de lancer un

site pour couvrir la région de Jalo-

koto et ses environs. Cette nouvelle

implantation est à inscrire selon

les responsables dans le cadre desefforts pour atteindre une couver-

ture nationale en 2013.

Gamcel lance unsite cellulaire àJalokoto

Après près de deux années de baisse

constante, le nombre d'appels vo-

caux mobiles ainsi que les duréesd'appels ont affiché une augmenta-

tion, pour la première fois entre juil-

let et septembre 2012. En effet, les

derniers chiffres de la Commission

de Communication du Kenya ontmontré une augmentation de 10,5 %

dans le trafic vocal pour une durée

globale de 7 milliards de minutes,

contre 6,3 milliards minutes enre-

gistrées pendant la période précé-dente. Aussi, le temps d'utilisation

par abonné par mois a augmenté de7,7%, passant de 71,2 minutes à 76,7

minutes, contre une baisse de 14,2%.

Accroissement desappels mobile auKenya

Les 15 Services gratuits en banque1- L’ouverture de compte2- La délivrance du relevé bancaire3- La délivrance des chéquiers4- La délivrance au guichet des formulairesde retrait d’espèces au profit du titulairedu compte5- La délivrance des livrets d’épargne6- Le paiement par carte bancaire auprèsd’un commerce au Cameroun7- La consultation du compte sur place8- La délivrance d’attestation de nonredevance9- Le paiement par chèque

10- Le versement des espèces dansles agences d’une même banque11- Le retrait des espèces sur la mêmeplace bancaire12- Le virement de compte à comptedans une même banque13- Le retrait des billets dans les guichetsautomatiques bancaires de la banquedu porteur de la carte14- Le changement d’adresse15- La délivrance du relevé de comptemensuel.

(Source : Ministère des finances) 

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28 Les Afriques . 31 janvier 2013

Quand une Bourse s’intéresseà la sécurité alimentaire

Une fois n’est pas coutume,la petite station suisse deDavos, qui a accueilli le

gratin des décideurs de ce monde,la semaine dernière, s’est intéresséeà la sécurité alimentaire en

Afrique. Une nouvelle vision duWorld Economique Forum (WEF)qui marque le retour à la réalité etaux choses basiques comme l’in-vestissement agricole en Afrique,en Asie et en Amérique Latine. Surle continent, l’Ethiopia’s Commo-dity Exchange (ECX), créé parEleni Gabre-Madhin en 2008, faitfigure de pionnier. Fondée en 2008,cette Bourse a une taille de 1,2 mil-liardsde $ aujourd’hui. L’initiatrice

de ce modèle voudrait désormais lereproduire dans d’autres pays endéveloppement, notamment enAfrique. Lors de la réunion deDavos, Eleni Gabre-Madhin a an-noncé le lancement d’un nouveauvéhicule financier, Eleni Ex-changes, destiné à faciliter cetteduplication d’expériences.L’équipe managériale a déjà reçul’engagement de Morgan Stanley (1 200 bureaux dans 43 pays) et de

la SFI (filiale de la Banque mon-diale, qui a investi 20 milliards dedollars depuis son lancement)pour un investissement de 5 mil-lions de dollars. D’autres investis-seurs se sont fait annoncer. Il s’agitde la Banque africaine de dévelop-pement et du 8 Mile Fund de BobGeldof. Le fonds Eleni LLC serabasé à Nairobi, où il se déploiera àtravers tout le continent. Aux côtésde Keith Thomas et de Jawad Ali,

la nouvelle structure sera donc unconcepteur des Bourses agricolesdans les pays en développement,

désignées sous le vocable anglo-saxons de «Frontier Markets». Lemode de collaboration retenu serale Public Private Partenership(PPP) qui offre une collaborationoptimale entre les entités étatiqueset les privés. Des projets sont pré-

vus courant de 2013. «L’Afrique est la dernière frontière agricole, avec 

seulement un quart de son potentiel 

de rendement assurée et 70% de ses

terres inutilisées», déclare-t-elle. Etd’ajouter : «Notre compagnie est 

 fondée sur la passion, l ’innovation,

l’excellence et l’intégrité». Le réci-piendaire du Yaya Price for Agri-cultural Transformation in Africa(décerné par African Banker) par-viendra-t-elle à transcender les

frontières et à initier des échangesaccrus entre pays africains ?François Minc, la City Londres

EleniGabre-Madhin,fondatrice de laEthiopia’sCommodity Exchange

BOURSES & FONDS

Lors d’une conférence de presse or-

ganisée mercredi 23 janvier à Casa-blanca, le directeur de la Bourse des

 valeurs de Casablanca (BVC), Karim

Hajji, a admis la baisse de 15,3% de

l’Indice Composite de la Bourse de

Casablanca en 2012. Malgré cette

atonie due à de nombreux facteursdont la publication des résultats des

sociétés cotées, en-deçà des attentes,

la Bourse de Casablanca continue,

en dépit de la conjoncture, à jouer

son rôle dans le financement des en-

treprises. Ainsi en 2012, 16 opéra-tions (introduction, augmentation

de capital et émission obligataire)

ont été réalisées, totalisant des levées

de fonds de plus de 16,7 milliards de

dirhams. Parmi les zones d’ombre,une faible animation du marché.

Ainsi, avec 32,9 milliards de di-

rhams de volume de transactions, la

Bourse, en baisse de 18% par rap-

port à 2011, est revenue à son ni-

 veau de 2006. Cette baisse, indique

Hajji, est comprable à d’autresplaces boursières qui ont, pour cer-

taines, enregistré des reculs de 33%.

Ce n’est certainement pas le cas des

Bourses du Caire, de Lagos, d’Accra

et Johannesburg qui ont crevé lesplafonds en 2012 avec des crois-

sances supérieures à 20%.

Karim Hajji défendson bilan

L'hôtel Cape Grace V&A Water-

front vient d’être nommé

deuxième Meilleur hôtel de sa ca-

tégorie au monde par ChoiceAwards 2013 d’après le verdict des

 voyageurs de TripAdvisor. Il a aussi

été reconnu comme le Meilleur

Hôtel de Luxe en Afrique et le 6ème

sur le continent pour le service.

Rappelons que TripAdvisor est le

plus grand site de voyages. Aussi,les Travelers Choice Awards sont

basées sur des millions de votes, …

Un hôtel du Capparmi les meilleursau monde

Sur le continent, l’Ethiopia’s Commodity Exchange(ECX), créé par Eleni Gabre-Madhin en 2008, faitfigure de pionnier. C’était la vedette de Davos.

Le fonds EleniLLC sera baséà Nairobi, où ilse déploiera àtravers tout le

continent.

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31 janvier 2013 Les Afriques . 29

Depuis la semaine dernière, le Glo-

bal Village de Dubaï a accueilli sonPavillon Egypte. Mohamed Ibra-

him, ministre égyptien des antiqui-

tés, Mohamed el-Orabi, ex-ministre

des affaires étrangères et Sherif el-

Bedewi, Consul de l’Egypte, ont pro-

cédé à son inauguration. Cet espace,qui comprend un musée qui expose

des répliques de monuments égyp-

tiens, vise à soutenir le tourisme en

Egypte, et par ricochet la sauvegarde

de son économie chancelante.

Pavillon Egypte auGlobal Village

Libyan Investment Authority, juste devant le Fonds de régula-

tion des recettes (FRR) algérien,

respectivement à 65 milliards de $

et 56,7 milliards de $ d’actifs, sont

les plus importants fonds souve-

rains en Afrique. C’est ce qui est

ressorti d’une récente étude pu-bliée par la BAD, traitant de l’évo-

lution des fonds souverains dans

le monde. Toutefois, Mthuli

Ncube, Vice-président de la BAD,

à relativiser leur poids comparati- vement aux fonds de pensions

norvégien (656 milliards $ d’ac-

tifs), ou Abu Dhabi Investment

Authority (627 milliards $).

Le FFR parmi lesfonds top en Afrique

Une délégation de 5 économistes du

Fonds Monétaire International

(FMI), a réalisé du 16 au 29 janvierune visite de travail dénommée

«Mission Angola». Mauro Macagni,

qui a dirigé cette délégation, a révélé

que, destinée à évaluer l’engage-

ment économique, la mission de 13

 jours, s’est déroulée dans le cadre

du «Post- Program Monitoring», unprocessus d'évaluation modèle

d'engagement économique.

«Mission Angola»du FMI à Luanda

Echos des marchés

LE PATRON DE LA COMMERCIALBANK OF CAMEROUN SORT LECHÉQUIER

Emprisonné pour 25 ans de prison pour dé-tournements, le principal actionnaire de laCommercial Bank Cameroun, Yves Fotso, aremboursé environ 1 milliard de f CFA à ladate du 18 janvier 2012. Les avocats del’homme d’affaires sollicitent l’arrêt despoursuites.

CASABLANCA RELÈVE LE PLA-FOND DES VARIATIONSC’est une mesure qui était très attendue parles brokers de la Bourse de Casablanca. Leplafond de variation d’une valeur mobilière,à la hausse ou à la baisse, qui était de plus oumoins 6% vient d’être portée à +/- 10%.Ainsi en a décidé le Conseil déontologiquedes valeurs mobilières. En fait, les 10%concernent les valeurs cotées en modecontinu. Celles qui sont cotées en mode fixingrestent sur un plafond de 6%. Idem pour lescours de référence pour les titres de créance.La décision qui annule une disposition datantde 2005 prend effet à partir du 4 février2013. Pour les professionnels, cela permettrade booster la place casablancaise en mal deliquidité.

A ABIDJAN, LA SIFCA DÉNONCELA PRESSION FISCALE

Lors d’un déjeuner de presse organisé le10 janvier 2013, Bertrand Vignes, directeurgénéral de Sifca (groupe agroalimentaireprésent dans le sucre, l’huile de palme etle caoutchouc) a dénoncé un taux d’impo-sition élevé et la concurrence des produitsde contrebande. Le sucre et l’huile dePalme supportent une TVA de 18%. Lecaoutchouc supporte quant à lui une taxede 5% sur le chiffre d’affaires. Fort de20 000 employés et, en amont, de 30 000planteurs, le groupe Sifca a produit93 000 tonnes de sucre, 285 000 tonnesd’huile de palme et commercialisé300 000 tonnes d’oléine.

A LAGOS, LES BANQUES VICTIMESDES TITRES À RENDEMENT FIXE

En 2012, les banques nigérianes cotéesavaient enregistré une hausse de 82% deleurs chiffres d’affaires consécutifs à l’en-volée des instruments obligataires à ren-dements fixe. Le rendement de cesproduits a baissé de 18 à 12% entre 2011 et2012. L’exercice 2013 sera celui de la maî-trise des coûts et de l’efficience, déclarentles leaders du secteur… En 2012 , l’indicedu secteur bancaire avait surperformél’Indice composite local par une hausse de44% contre 35%.

A ACCRA, UNE BANQUEAGRICOLE CANDIDATE À LA COTELa Banque de développement agricole(ADB) compte s’introduire à la Boursed’Accra. L’ouverture au marché permettraà cette institution étatique de se privati-ser. L’institution est détenue à hauteur de52% par l’Etat ghanéen qui en a fait l’un deses principaux instruments de finance-ment du secteur agricole. Le reste desparts est détenu par Financial InvestmentTrust (Bank of Ghana).

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30 Les Afriques . 31 janvier 2013

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Afrique Pourquoi tant de commerce informeltransfrontalier ?L’informalité est une caractéristique majeure deséconomies africaines. A l’intérieur comme «entre»pays. Ainsi, du point de vue transfrontalier, lecommerce formel reste également insuffisant enAfrique sub-saharienne (cf le Nigéria et le Bénin).

Selon les estimations deGolub (2012), le commerce

informel béninois représenteenviron 52% de son produit inté-rieur brut (moyenne établie sur lapériode de 2006 à 2008). Plus de80% de l’essence consommée auBénin arrive du Nigéria en contre-bande, limitant de fait les ventessur le marché officiel et le nombrede stations-services. Commentpeut-on expliquer un tel compor-tement pour des pays aussi prochesgéographiquement ?

On trouve en jeu principalementles politiques commerciales diffé-rentes entre les deux pays, mais

surtout des politiques commer-ciales problématiques. En matière

de restrictions, l’économie nigé-riane se distingue fortement. Dansce pays, actuellement, l’importa-tion d’une trentaine de produitsest interdite, et les droits d’entréefrappant les biens de consomma-tion, en particulier le riz et le sucre,sont de l’ordre de 50% enmoyenne. D’autres décisions gou-vernementales, notamment uneforte subvention des produits pé-troliers, accentuent les effets per-

vers, encourageant l’exportationen contrebande à grande échelle deproduits pétroliers du Nigéria vers

Plus de 80%de l’essenceconsommée auBénin arrivedu Nigéria en

contrebande.

Trafic informel debois

Gwede Mantashe, secrétaire géné-

ral de l’ANC (Congrès national

africain), a soutenu la semaine der-

nière que le parti a présenté au mi-

nistère des mines une propositionpour mettre aux enchères les

mines en difficulté ou manquant

de viabilité. Des propos, en réac-

tion à l'appel pressant d’un syndi-

cat au gouvernement sud-africainpour nationaliser Anglo American

Platinum (AMPLATS) qui compte

licencier 14 000 employés.

L’Angola commémore ce 31 janvier

la Journée nationale de l’environne-ment. L’organisation de cet évène-

ment, placée sous la responsabilité

du ministère de tutelle, a été axée sur

le développement d’attitudes pour

 venir à bout de lacunes constatées

dans le traitement des résidus so-

lides produits quotidiennement parles populations et les entreprises.

Les actions de bases pour atténuer

les problèmes liés à la protection du

milieu, mais aussi l'élaboration etl'exécution de décrets pour les pro-

mouvoir, notamment dans le cadre

du Plan stratégique de gestion des

résidus urbains (Pesgru) ont été

évoquées. A noter que les festivités

ont été centrées dans le Kwanza-Suloù le projet «Maisons écologiques»

a été lancé, il ya un an et appuyé parles banques Espirito Santo et Pla-

neta Terra.

L’ANC contreles nationalisationsde mines

Célébration de la

Journée nationalede l’environnementen Angola

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31 janvier 2013 Les Afriques . 31

La 20ème Session ordinaire du Co-

mité des représentants perma-

nents (CRP) des pays membresde l’Union africaine, s’est ouverte

lundi 21 janvier à Addis-Abeba.

Les projets, prévus à l’ordre du

 jour de la réunion du Conseil

Exécutif de l'Union Africaine(UA), ont été analysés par les am-

bassadeurs permanents des Etats

membres qui se réunissent an-

nuellement avant la réunion des

ministres des affaires étrangères.

Après le discours de Nkosazana

Dlamini-Zuma, chef de la Com-mission de l'Union Africaine

(CUA), plusieurs questions rela-

tives notamment au conflit du

Mali, de la Somalie, du Darfour,

de la République démocratiquedu Congo, …

Les fortes précipitations (de 196mm à 217 mm), qui se sont abat-

tues la semaine dernière sur le

Botswana, ont fait de gros dégâts.

En effet, l’Office de gestion descatastrophes naturelles (NDMO)

a fait état de plusieurs maisons

endommagées et d’infrastruc-

tures publiques, comme des

routes et des ponts, détruites. Des

équipes avaient été déployéespour à la fois déterminer l’éten-

due des dégâts et fournir les pre-miers secours aux personnes

affectées.

Ouverture de laréunion du Comitédes représentantspermanents de l’UA

Fortes intempériesau Botswana

le Bénin. Ce n’est donc pas unesurprise si ce pays est très mal côtédans les différents indicateurs dedegré de protection commerciale.

A titre d’exemple, selon l’indice dela liberté économique de la Heri-tage Foundation et du Wall StreetJournal, le Nigéria n’a pas une notesupérieure à 5 sur 100 en matièrede commerce international.Signalons que les biens frappés dedroits élevés au Nigéria (riz, sucreet cigarettes) importés au Béninreprésentent 170 milliards defrancs CFA. Les marchandises dontl’importation est interdite au Ni-

géria (voitures, tissus de coton,poulets congelés, vêtements d’oc-casion, médicaments, huile depalme et huile végétale) représen-tent, quant à elles, 1 046 milliardsde francs CFA.Ces différentes politiques de res-trictions commerciales imposéesde part et d’autre constituent natu-rellement des puissantes incitationspour les populations à procéder àdes échanges informels. Car, tout

décalage important entre l’offre etla demande, surtout porté par desrestrictions inefficaces, crée un videqu’il faut combler. Le comblementse fait logiquement par l’expansionde l’informel entre pays.Selon le FMI, ce commerce infor-

mel a d’importantes répercussions,que ce soit au Nigéria ou au Bénin.«L’Etat [béninois] affiche unmanque à percevoir dû à l’impor-

tation illégale de produits pétro-liers en provenance du Nigéria, quiselon les estimations, représenteentre 0,1% et 0,3% du PIB. En jan-vier 2012, la réduction de moitiédes subventions des produits pé-troliers au Nigéria a été immédia-tement et intégralementrépercutée sur le marché informelde l’essence au Bénin, le renchéris-sement des produits pétroliers, quis’en est suivi au Bénin, a provoqué

une accélération de l’inflation,dont le taux moyen est passé de1,8% au dernier trimestre de 2011à 6,5%, au premier trimestre de2012, et une contraction de la de-mande intérieure par suite del’ajustement de la consommationdes ménages». Sans parler de la dif-ficulté pour le processus concur-rentiel à instaurer ou faireprogresser des normes de qualitédans ce cadre informel.

En définitive, il est clair que l’ex-pansion du commerce informel tantà l’intérieur qu’entre pays s’expliquetrès souvent, en Afrique sub-saha-rienne, par des politiques commer-ciales restrictives inefficaces.

Oasis Kodila Tedika

Des routestransfrontalièresà créer

Bio-expressOasis KodilaTedika,économiste à

l’Universitéde Kinshasa,analyste pour :libreafrique.orgRéférences : FMI,«Afrique sub-sa-harienne :préserver lacroissancedans un mondeincertain»,FMI/Perspectiveséconomiquesrégionales,octobre 2012.

Golub, S. (2012),«Entrepot Tradeand Smuggling inWest Africa :Benin, Togo andNigeria», TheWorld Economy,Vol. 35, No 9.Publié en colla-boration avec :libreafrique.org

Nkosazana Dlamini Zuma

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32 Les Afriques . 31 janvier 2013

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Le Tramway de Casablanca, un mois plus tardDepuis sa mise en service le 12/12/2012, le tramway

de Casablanca a transporté un million 200 000personnes. Malgré quelques problèmes et incidents,les responsables de Casa-Tram sont optimistes etprévoient une montée en puissance.

Directeur général de la sociétéCasa Tram, chargée de l’ex-ploitation du tramway de

Casablanca, Khalid Rahmouni estconfiant : «la montée en puissance du

système aura lieu à la fin du premier 

semestre 2013, cela permettra d’amé-liorer davantage les temps de parcours

et la régularité du tramway». Com-mentées comme étant, «moyennes»,les recettes encaissées par le tramway ont atteint les 250 000 dirhams par

 jour, à raison de 40 000 entrées par jour. Au-delà des objectifs de résul-tats, le souci est aussi qualitatif comme le rappelait en marge d’uneconférence de presse, le 22 janvier,Youssef Draiss, directeur général de

Casa Transport, l’entreprise pu-blique chargée de la gestion dutransport en commun du Grand Ca-sablanca. «CASA Tram veille au

transport des voyageurs dans les meil-

leures conditions de qualité, de confort 

et de sécurité». Pour avoir à son ni-veau de performance actuelle, la so-ciété a suivi une phase préparatoire àl’exploitation, au recrutement et à laformation de près de 660 collabora-teurs et effectué différents essais

techniques durant la marche à blanc.Pour l’heure, le rôle de Casa Trans-port se limite au «suivi de l’exploita-

tion de la ligne T1 du tramway de

Casablanca, conformément aux orien-

tations de la commune urbaine de Ca-

sablanca», assure Draiss. A noter quecette première ligne de tramway agénéré 4 000 nouveaux emplois dont2 000 directs. Pour la logistique et lesdifférents services, Casa Tram a faitappel à 61 sociétés marocaines.

Sur le volet incidents et perturba-tions, Khalid Rahmouni, le DG deCasa Tram, a souligné que 77% des

incidents sont liés aux véhicules ne

respectant pas le code de la route. Enun mois et demi de service, le tram-way de Casablanca a enregistré 14accidents avec les véhicules d’unegravité légère dont 3 avec dégâts cor-porels et un avec piéton sans gravité.Cette rencontre avec les journalistesa été une occasion aussi d’annoncerle lancement des abonnements et

Emmanuel Bondé, ministre came-

rounais en charge des mines, vient

de révéler que son pays se lance

dans l’exploitation industrielle etla commercialisation du diamant.

Il a profité de la cérémonie offi-cielle d’octroi du tout premier cer-

tificat pour commercialiser le

diamant brut à Cameroon and

Korea Mining Incorporation(C&K Mining Inc), pour l’annon-

cer. C&K Mining est, qui s’active

dans l’Est du Cameroun, est de-

puis décembre 2010, l’unique dé-

tenteur d'un permis d'exploitation

de diamants au Cameroun.

Les autorités du port autonome

d’Abidjan, capitale économique de

Côte d'Ivoire, ont annoncé en

début de semaine dernière que les

pirates ont détourné un pétrolier

battant pavillon panaméen aularge. Attaqué en pleine nuit, le bâ-

timent, toujours sous le contrôle

d’individus armés, se trouvait aularge du Ghana, au moment où

nous mettions sous presse.

Entame de l’exploi-tation du diamantau Cameroun

Un cargo battantpavillon panaméendétourné au larged’Abidjan

Tramway deCasablanca

Mots-clésRATP ou la Régie autonome des transports parisiens- RATP Dev assure l’exploitation et la maintenancede réseaux de transports urbains et interurbains(bus, cars, tramways, réseaux ferrés et métros)dans 12 pays en Europe, Amérique, Asie et Afrique,et dans plus de 30 villes, agglomérations et départe-ments en France.CDG ou la Caisse de dépôt et de Gestion- La CDG, Caisse de dépôt et de Gestion, est Impli-quée dans les principaux projets structurants duMaroc. Le groupe CDG est aujourd’hui le premier in-vestisseur institutionnel du Royaume et un acteurmajeur de l'économie nationale.

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31 janvier 2013 Les Afriques . 33

des cartes rechargeables et qui se-ront mise à la disposition des casa-blancais, dès le début du mois defévrier.

Alstom, un sous-traitantà la hauteurCette ligne de tramway de Casablancaest l'aboutissement d'un contrat at-tribué en 2009 à Alstom par CasaTransports pour la fourniture de 74rames de tramways Citadis. En plusde deux autres contrats signés, plustard, en 2010 et qui portaient surl’installation par Alstom des systèmesde signalisation et de l’alimentation

électrique de la ligne. Cette ligne de31 km, la plus longue jamaisconstruite en une fois, relie les quar-tiers Est et Sud-ouest de Casablancaen passant par le centre-ville, elle des-sert 48 stations. Les rames Citadis,longues de 65 mètres en unité dou-ble, peuvent accueillir jusqu’à 606voyageurs et peuvent transporter

 jusqu’à 250 000 personnes par jour.Selon les fiches techniques de CasaTram, les rames sont dotées de 12

portes latérales et d’un plancher basintégral qui permettent un accès aiséet facilitent les flux de voyageurs. Ledesign du Citadis, personnalisé de

manière à s’intégrer à l’architecturede la ville, présente une forme arron-die et régulière de bout en bout. Lesmotifs et les teintes utilisés à l’inté-

rieur sont de style marocain. La cli-matisation, les grandes fenêtresteintées, les larges couloirs, l’affichaged’informations en arabe et en fran-çais ont été conçus pour offrir lesmeilleures conditions de voyage. Ac-tuellement, CASA Tram SA est legroupement en charge de l’exploita-tion et de la maintenance du tramway de Casablanca pour une durée decinq ans. Le groupement mené parRATP Dev, filiale du groupe RATP

comprend également la CDG et laHolding Transinvest. Le groupementmené par RATP Dev a signé en juil-let 2012 un contrat de sous-traitanceavec Alstom pour la maintenance dela flotte et des infrastructures. Parailleurs, une quarantaine d’employésd’Alstom effectueront chaque jourles opérations de maintenance pré-ventives et correctives des rames,ainsi que leur nettoyage extérieur etintérieur dans le Centre d’exploita-

tion et de maintenance du Tramway,situé à Sidi Moumen, dans la péri-phérie de Casablanca.

Sanae Taleb

Cette 1ère lignede tramway agénéré 4 000

nouveauxemplois dont2 000 directs.

Les élections générales, prévues

en mai 2013, correspondant à la

fin de la période de transition

suite au coup d'Etat du moi

d’avril 2012, risquent de ne pasavoir lieu. L’annonce a été faite

par Manuel Serifo Nhamadjo,

président bissau-guinéen par in-

térim, soulevant des difficultés

techniques. Les dirigeants de laCommunauté économique des

Etats de l'Afrique de l'Ouest au-

raient approuvé un report.

Après avoir renoncé à une candi-

dature en 2013, Andry Rajoelina

président de la Transition mal-

gache, vient d’annoncer son in-

tention de se présenter à lamagistrature suprême de son

pays en 2018. D’ores et déjà, il a

lancé un appel à ses concitoyens

pour voter pour lui. Pour mé-

moire, son principal rival, MarcRavalomanana, ex-président ren-

 versé par la révolution de 2009,avait déjà renoncé à se présenter,

il y a un mois de cela.

Vers un reportdes électionsen Guinée-Bissau

Rajoelina, candidatà la présidentiellemalgache en 2018

RATP Dev, un meneur de tram au MaghrebCasa Transports, autorité communale orga-nisatrice des transports de Casablanca, aconfié l’exploitation et la maintenance dela première ligne de tramway de Casa-blanca pour une durée de cinq ans au grou-pement mené par RATP Dev (filiale dugroupe RATP), aux côtés de la Caisse de Dé-pôt et de Gestion (CDG, institutionnel ma-rocain) et de Transinvest. L’exploitation etla maintenance de la ligne, ainsi que laphase préparatoire à l’exploitation (recru-tement et formation de près de 670 sala-riés en local, essais techniques et marche àblanc…) ont été assurées par Casa Tram,société d’exploitation créée par le groupe-ment mené par RATP Dev, aux côtés de laCaisse de Dépôt et de Gestion du Maroc etde Transinvest. Jean-Marc Janaillac, Prési-

dent du Directoire de RATP Dev, avait dé-claré qu’il été «très fier que le groupementmené par RATP Dev se soit vu confier l’ex-ploitation de cette ligne très attendue parla population de Casablanca», et d’ajouterqu’«avec l’attribution de ce contrat, RATPDev poursuit son développement au Ma-ghreb… après s’être vu confié l’exploita-tion des tramways d’Alger, d’Oran et deConstantine. Le Groupe RATP, qui ambi-tionne de devenir un leader mondial enmatière de tramway, dispose d’un savoir-faire internationalement reconnu sur cemode de transport, opérant avec succèssur les lignes de tramway à Paris et dans sarégion, à Manchester, à Alger, à Florence ouencore à Hong-Kong, au sein de réseauxmultimodaux».

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34 Les Afriques . 31 janvier 2013

France-CamerounLe temps de l’offensive économiqueLa visite du président Paul Biya, hôte du patronatfrançais, Mouvement des entrepreneurs français(Medef), ce 31 janvier à Paris, leur permettracertainement de développer leurs activités, des’informer de l’avancement des projets structurants.

L ongtemps principale partenaireéconomique du Cameroun, laFrance est train de voir son lea-

dership se fondre, conséquence d’uneeffroyable montée en puissance de laChine au cours des dernières années.Dans le même ordre d’idée, l’Unioneuropéenne qui a toujours été pre-

mier partenaire économique du Ca-meroun sur le plan multilatéral, aperdu cette première place depuisquelque temps au profit des pays duBRICS, (Brésil, Russie, Inde, Chine etAfrique du Sud), sous l’impulsion del’Empire du Milieu, occupent désor-mais le peloton de tête des parte-naires du Cameroun sur le planmultilatéral, avec plus de 700 mil-liards de f CFA d’investissement en2012.

Conscient de la place qu’occupe leCameroun dans le «pré-carré» et ausein de la Communauté économique

et monétaire de l’Afrique centrale(Cemac), la France dont plusieursmultinationales ont leurs filiales auCameroun, serait déterminée à reve-nir aux avant-postes, question deconforter un leadership de plus enplus contesté. Aussi, à l’invitation duMouvement des entrepreneurs de

France (MEDEF), le Chef de l’Etat ca-merounais Paul Biya se rendra fin jan-vier-début février en France. Unvoyage à fort connotation écono-mique, où le Président camerounaissera notamment l’hôte des milieux d’affaires français le 31 janvier 2013au siège du MEDEF, à Paris en France.Selon toute vraisemblance, même siPaul Biya devrait avoir des entretiensà l’Elysée avec le Président françaisFrançois Hollande, tout laisse croire

que c’est l’économie qui sera au cen-tre du déplacement présidentiel.Selon des informations proches de la

Paul Biya à Paris,lors d’uneprécédente visite

Le Haut Commissariat au Plan du

Maroc (HCP) vient dans un der-

nier rapport d’indiquer que l’in-dice des prix à la consommation

(IPC) au Maroc a enregistré une

hausse de 0,4% en décembre

2012, comparativement au mois

précédent. A noter que les prix ont essentiellement été tirés vers

le haut par ceux des produits ali-

mentaires (+0,9%), notamment

les légumes avec 15,3%.

Pour en finir avec ce qu’il a quali-

fié de «forces terroristes» au nord

Mali, Alassane Ouattara, prési-

dent ivoirien appelle la Maurita-nie et l’Algérie à prendre part,

aux côtés des forces de la Com-

munauté économique des états

de l’Afrique de l’ouest (Cedeao),

à la guerre de libération du Mali.De son avis, la prise d’otages sur

le site d’Aïn Amenas justifie unetelle intervention, si elle ne la

rend pas nécessaire.

Hausse de l’IPCau Maroc

Appel de Ouattarapour un soutien auMali

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Les BRICS,sous l’impul-sion de

l’Empire duMilieu, occu-pentdésormais lepeloton de têtedes parte-naires duCameroun,avec + de 700

Mrds de f CFA.

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31 janvier 2013 Les Afriques . 35

présidence de la République, outre lesministres à caractère économique quiferont partie de la suite présidentielle,les milieux d’affaires seront égalementbien représentés. Un savant dosagepublic-privé qui devrait favoriser les

 joint-ventures entre les investisseursdes deux pays.

Une présence économique diversifiéeA en croire la présidente du MEDEF,Laurence Parisot, «cette rencontre per-

mettra aux entreprises implantées au

Cameroun et à celles qui souhaitent y 

développer leurs activités, de s’informer 

de l’avancement des projets structu-

rants, de l’évolution du cadre des af-

 faires, des réformes à venir, des priorités

du gouvernement en termes de déve-

loppement économique y compris à

l’échelle régionale ; de réaffirmer leur 

volonté de participer au développe-ment économique du pays et d’identi-

 fier les formes de partenariat adaptées ;

de présenter leurs projets et les condi-

tions de la réussite; de faire part des

éventuelles difficultés qu’elles peuvent 

rencontrer dans leur développement.

L’économie camerounaise est l’une des

 plus diversifiées de la région». Un tissuéconomique qui repose sur une ri-chesse énergétique et minière, l’ex-portation des produits forestiers et

agricole, même si 80% des exporta-tions sont encore constituées de pro-duits non transformés.

Toujours est-il que la visite du prési-dent camerounais intervient dans uncontexte où le pays est train de lancercertains projets structurants, et quel’émergence économique fixée par lesautorités à l’horizon 2035 constituel’objectif des «Grandes réalisations»,projet de société sur lequel Paul Biya

a été réélu pour un mandat de septans à la tête du pays en 2011. Ducoup, des observateurs pensent queles échanges entre les milieux d’af-faires français et camerounais porte-ront, entre autres, sur les transports,la logistique et le commerce, sans ou-blier les télécommunications, l’agro-industrie et les infrastructures. Bienque le pays ait opté ces dernières an-nées pour une diversification dans seséchanges, les principaux partenaires

commerciaux du Cameroun sontl’Union européenne, la Chine, le Ni-géria et les pays de la Cemac.Avec une centaine de filiales et envi-ron 200 entreprises appartenant à desressortissants français, la Francecompte parmi les premiers investis-seurs étrangers au Cameroun. «Cette

 présence économique est diversifiée et 

en adéquation avec les principales

composantes de l’économie camerou-

naise. Elle témoigne d’une relation éco-

nomique et commerciale dynamique»,souligne le MEDEF.Achille Mbog Pibasso, Douala

Laurence Parisot,présidente duMEDEF

L’attaque, survenue la semainedernière, contre le convoi de

l'émir de Kano, Ado Bayero, âgé

82 ans, l'un des plus hauts digni-

taires musulmans du Nigeria,

s’est alourdi. Elle s’est finalementsoldée par 5 morts et 14 per-

sonnes blessées. Cette agression a

été imputée à des hommes armés

à bord de motos et de voitures

qui ont tiré sur le convoi du chef 

religieux. Si celui-ci en est sorti

indemne, ses 2 fils ont été blesséset 3 de ses gardes du corps ont été

abattus.

Au cours de l’année 2013 en

cours, la Banque islamique afri-

caine (BIA) financera 2 hôpitaux 

dans la province méridionaled'Inhambane au Mozambique.

Une ligne de 61 millions de $ sera

dégagée pour ces établissements

de santé, situés dans le district de

Jangamo. Avec ce projet, lemanque d’infrastructures sani-

taires dans cette partie du terri-

toire sera atténué, notent des

représentants du gouvernement.

Hôpitaux financéspar la BIA auMozambique

L’émir de Kano(Nigéria) attaqué

La visite duprésidentcamerounaisintervient dansun contexte oùle pays esttrain de lancercertainsprojets

structurants.

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36 Les Afriques . 31 janvier 2013

CAN Ballons et chiffresronds du footbusinessDepuis le 19 janvier et jusqu’ au 10 février, le matchentre le football et le business se déroule en Afriquedu Sud. Une enveloppe de 41 millions d'euros a étéallouée par le gouvernement sud-africain pour orga-niser la messe africaine du ballon rond, la CAN 2013.

Avant le coup d’envoi de cette29ème édition de la CAN, ledirecteur régional sud-afri-

cain chargé du tourisme, PhumiDhlomo, avait révélé à la presse desestimations favorables. «Nous nous

attendons à ce que les fans de la CAN 

apportent à l’économie Sud Africaine,

environ 154 millions de dollars,

quand ils viendront en janvier de

l’année prochaine», avait déclaréPhumi Dhlomo.Pour sa part le Comité d’organisa-tion locale estime que l’événementva créer environ 16 100 emplois. Lamajorité de ces postes d’emploistemporaires ont été engendrés dansle secteur de la sécurité, de l’organi-sation et de l’administration. Dansce cadre, il faut souligner que plusde 2500 sud-africains ont travaillébénévolement à la CAN, gagnant

une expérience inestimable en ma-tière d’organisation des grands évé-nements.

Quelques jours avant le début de laCAN, le Vice-ministre des Financessud-africain, Nhlanhla Nene avaittenu une conférence de presse danslaquelle il déclarait que l’Afrique duSud va dépenser 41 millions d’eurosdans le cadre de la compétition. «Un

coût faible qui s’explique par le fait 

que les infrastructures existaient déjà,

 puisque l’Afrique du Sud a organisé 

la Coupe du Monde 2010», a apportél’AFP. «Nous faisons tout pour éviter 

toute extravagance», a expliqué levice-ministre des Finances lors decette même conférence. Le fait quel’Afrique du Sud ait construit desstades pour la Coupe du MondeFIFA 2010 a allégé l’organisation dela CAN.

Al Jazzera Sport et Canal +ont pour la CAN les yeux de

LagardèreVolet important de l’organisation detout événement sportif, la retrans-

La fête dufootball africaindu 19 janvier au10 février ... unesuccess-story ?

Au moment où le peuple centra-fricain travers une période de

troubles, les leaders du Mouve-

ment de libération démocra-

tique(MLD) ont lancé, depuis

Paris, un appel afin d’occuper le

terrain politique. Ils ont soutenuque l’objectif reste de partager

des aspirations légitimes face à la

désintégration de leur nation, de-

puis près d'une décennie. Parmi

les signataires, Michel Doro-

kouma, président fédéral France,Sylvain Patassé, Vice-président

Fédéral France et Guy Simplice

Kodegue, membre Fondateur,

Rapporteur fédéral de ce parti.

Afin de disposer d’un document

devant lui permettre de faire face

à des actions terroristes, le Séné-

gal est en train de travailler àl'élaboration d'un Plan de ges-

tion de la sécurité nucléaire. In-

formation, relayée par APS

émane du Dr Ndèye Arame BoyeFaye, directrice générale de l'Au-

torité de radioprotection et de

sûreté nucléaire (ARSN). Elle

s’est ainsi exprimée au cours

d’un séminaire organisé par l'Au-

torité de radioprotection et desûreté nucléaire (ARSN), en col-

laboration avec l’Agence interna-tionale de l’énergie atomique

(AIEA).

Le MLD se préparepour les électionsen RCA

Vers un Plan desécurité nucléaireintégré au Sénégal

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Nous nousattendons àce que lesfans de la CANapportent àl’économieSud Africaine,environ 154millions de

dollars.

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31 janvier 2013 Les Afriques . 37

mission satellitaire de la CAN a étésujet de rivalités. Finalement c’estCanal+ du groupe français Vivendiqui a récupéré la diffusion des CAN2013 et 2015 grâce à la somme 2,7millions d’euros par édition et l’en-

semble des compétitions officiellesorganisées par la CAF : matchs quali-ficatifs pour la CAN 2013 et 2015,Ligue des Champions africaine de2013 et 2016, Championnatsd’Afrique des Nations des joueurs lo-caux de 2014 et 2016. Le tout pour 3millions d’euros supplémentaires.Une source de la Fédération RoyaleMarocaine de Football nous a confiéque ce contrat signé avec Canal+ s’esteffectué par l’intermédiaire de Sport-

five. Sportfive est la société de Lagar-dère Unlimited, leader européen etafricain dans la gestion des droitsmarketing et audiovisuels sportifs. Legroupe Lagardère est le groupe demédias dirigé par Arnaud Lagardère.De fait, Lagardère est le numérotrois mondial des droits sportifsavec Lagardère Unlimited, connusous l’appellation Sportfive. Connudans le milieu du business sportif,Arnaud Lagardère contrôle la so-

ciété EADS (European AeronauticDefence and Space company), dontil détient une participation de 7,5%.

En décembre 2011, Qatar Holding,filiale du fond souverain de l'émiratdu Qatar, est devenu l'actionnaireprincipal du groupe Lagardère. Déjàdétenteur de 7,58 % du capital so-cial, il augmente ses parts jusqu'à

10,14%. Il ressort donc que le Qatarest devenu officiellement en décem-bre 2011 actionnaire de Lagardère.Un groupe de médias dirigé par Ar-naud Lagardère et qui est implantédans une trentaine de pays. Il sestructure autour de 4 branches d'ac-tivités distinctes et complémentaires: Lagardère Publishing, LagardèreActive, Lagardère Services, Lagar-dère Unlimited.Opération très médiatisée à

l’époque, l’acquisition par la sociétéd'investissement Qatar Holding deplus de 10 % du capital du groupefrançais a fait couler beaucoup d’en-cre. Le fonds souverain qatari avaitmultiplié ses prises de participationsdans le capital de grandes entre-prises européennes, telles queHochtief (9,1 %) ou Volkswagen(17%), l'espagnol Iberdrola (6.16%)ou les français Veolia Environne-ment (5%) et Vinci (10%). Pas

étonnant qu’Al Jazzera Sport règneen Afrique et dans le monde arabe.Sanae Taleb

D’alléchantsdroits deretransmission

Quelque 14 partis politiques burun-

dais ont désigné Emmanuel Miburo,président du parti Forces Nationales

de Libération (FNL), comme chef de

file de l’opposition. Outre les 14 par-

tis signataires de cette déclaration, il

faut souligner que le Burundicompte 3 autres groupes de partis

politiques, à savoir ceux affiliés au

pouvoir CNDD FDD, UPRONA,

FRODEBU et Nyakuri, à l’opposi-

tion avec les partis de l'Alliance des

démocrates pour le changement

(ADC-Ikibiri), et les formationsréunies au sein du Forum de Dia-

logue des Partis Politiques.

Pour la pour la première fois, le

gouvernement sud- africain a in-

 vité, la semaine dernière, l'Union

africaine (UA) et les économies ré-

gionales africaines à participer au5ème sommet des BRICS. De leur

avis, une telle participation contri-

buera à promouvoir l'intégration

régionale. Ebrahim Ebrahim, Vice-

ministre sud-africain de la coopéra-tion et des relations internationales,

soutenait à Pretoria qu’au menu du

sommet un premier dialogue entre

les dirigeants des BRICS et les chefs

d'Etat et de gouvernement des 8

Communautés économiques régio-

nales (CER) et de l'Initiative prési-dentielle pour les infrastructures

(PICI) dans le cadre du Nouveau

partenariat pour le développement

de l'Afrique (NEPAD).

L’Afrique du Sudinvite l’UA ausommet des BRICS

Emmanuel Miburo,adoubé chef del’opposition

Lagardère estle numérotrois mondialdes droitssportifs avecLagardèreUnlimited,connu sousl’appellation

Sportfive.

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38 Les Afriques . 31 janvier 2013

Abdelaziz Bouteflika,président de l’Algérie

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

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31 janvier 2013 Les Afriques . 39

Algérie L’éventuel 4ème mandat

de Bouteflika divise le FLNChef du groupe parlementaire du Front deLibération Nationale (FLN), Tahar Khaoua est aucentre d’un conflit entre A. Belkhadem, SG duparti, et 8 ministres, tous de la même formation.Un éventuel 4ème mandat du président divise.

L es Afriques : Les 8 ministres

à l’origine du «mouvement

de redressement» au seinde FLN disent que vous les avez

dupés, lors de la dernière réu-

nion du Comité central en les in-

 vitant à une rencontre autour du

projet de loi sur les hydrocar-

bures, alors qu’en réalité vous

les avez fait venir pour fairecompagne en faveur d’ Abdelaziz

Belkhadem, l’actuel SG de FLN ?

Tahar Khaoua : Il faut dire quelorsqu’on a envoyé le message quiinforme de la réunion, on n’a pasprécisé le sujet. Je démenti catégo-riquement ce qui a été avancé.Normalement, on communiquepour les réunions du Comité cen-tral par l’envoi de messages télé-phoniques. Et je répète que cette

réunion a été consacrée au projetde loi sur les hydrocarbures.

 LA : Vous avez déclaré peu après

les protestations formulées par

ce mouvement qu’il s’agit d’une«conspiration». Qui complote

contre votre parti ?

T.K. : Des militants affilés à notreparti, le FLN. Pour aller droit aubut et pour être précis, je dirai quele député de Constantine, Ahmed

Kharchi, sème la discorde. Ilcontredit notre volonté qui s’esttraduite en une proposition au

président Abdelaziz Bouteflikapour qu’il se présente à un qua-trième mandat. Il dit, clairementqu’il soutient notre candidat etqu’on n’a pas le droit d’évoquer cepoint lors de nos réunions. Ainsi,pour lui cette demande faite auprésident transgresse les bonnesmœurs du parti. En effet, les mi-

nistres savent qu’ils défendent unecause perdue.

 LA : Abdelaziz Belkhadem, SG

du FLN, soutient lui aussi, un

quatrième mandat du présidentAbdelaziz Bouteflika. Serait-il

prêt à mettre en jeu son poste

pour apaiser les esprits, le 31

 janvier, lors de la session du Co-

mité central ?

T.K. : Je ne suis pas un membre du

Bureau politique, mais je suis unmembre du Comité central. Il fautsavoir que le Comité central secompose de 351 membres et noussommes tous égaux. Personne n’ale droit de dicter aux membresleurs actes. Maintenant, selon l’ar-ticle 39 du statut du parti, l’actuelsecrétaire général a toute la légiti-mité de prendre des décisions.Mais avant tout, il est à rappelerque Belkhadem a été désigné par

un congrès. Et du moment qu’il aélu légalement secrétaire généraldu Front de Libération nationale,

Personne n’ale droit dedicter auxmembres leurs

actes.

A la veille du second anniversaire

de la révolte qui a renversé Hosni

Moubarak, ex-raïs, la police a fait

usage jeudi de gaz lacrymogène

pour disperser des manifestantsnon loin de la place Tahrir au

Caire. Des jeunes ont tenté de dé-

manteler les murs érigés, l'an der-

nier dans certaines rues proches

de la place Tahrir, près de laquelle

se trouvent de nombreux bâti-

ments du gouvernement et desservices de sécurité, après une

série d'affrontements avec des

manifestants.

Manifestationsdiscontinues enEgypte

C’est par une convention de par-

tenariat avec le secteur privé quele ministère malgache de la santé

publique malgache veut tenter

d’améliorer la prise en charge des

personnes souffrant de troubles

mentaux et d'épilepsie. Notonsque plusieurs indicateurs font

ressortir que les troubles men-

taux et l'épilepsie représentent un

problème de santé publique à Ma-

dagascar. Un pays où les malades

et leurs parents sont confrontés à

de réelles difficultés pour assu-mer leur situation et pour accéder

à des soins de qualité.

Amélioration de laprise en charge desmalgaches déficientsmentaux 

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40 Les Afriques . 31 janvier 2013

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

 je ne vois pas pourquoi il doitcéder sa place. En plus, l’hommen’a pas tardé à œuvrer pour le biendu parti. Si on compare son rende-ment à celui de ses prédécesseurstrès vite on est convaincu des réa-lisations. C’est entre autres grâce àlui que le FLN a une majorité à

l’Assemblée Populaire Nationale(APN) et que le parti a réussi unebelle performance dans les locali-tés. A mon avis Abdelaziz Belkha-dem mène parfaitement samission. Ce groupe que vous appe-lez mouvement de redressement atout simplement des ambitionsmalsaines.

 LA : Justement à votre avis quel

est l’intérêt recherché par ce

groupe de protestants ?T.K. : Il s’agit d’un phénomènenormal. Démocratiquement par-lant, ils ont le droit de protester. Etce n’est certes pas une première ausein de notre parti. Doit-je rappe-ler, à cet effet, que lorsque Belkha-dem a été élu SG du FLN, le partiété fracassé en mille morceaux. Jepeux vous dire que le bois qui ali-mente ce feu vient de l’extérieurdu parti. Le FLN a toujours eu des

ennemis à l’intérieur et à l’exté-rieur du pays. Ce mouvement neroule que pour les intérêts person-

Le FLN atoujours eudes ennemis àl’intérieur et àl’extérieur du

pays.

Le secrétairegénéral actuel duFLN, AbdelazizBelkhadem

Au cours de l’année 2012 écoulée,

la Mauritius Revenue Authority 

(MRA) et le Bureau mauricien des

douanes, viennent d’annoncer

avoir saisi des quantités de

drogues d'une valeur totale de1,495 millions $. Si comparative-

ment à l’année 2011 (2,22 mil-

lions de $), cela représente une

baisse, la prédominance d’hé-

roïne qui reste la drogue la plusimportée par les dealers locaux 

inquiète les autorités.

Le remplacement de la Mission des

Nations Unies pour la stabilisation

en RDC (MONUSCO) par uneforce africaine dans l’Est de la

RDC a été recommandé par les

chefs d'état-major des pays de

l'Afrique australe et des GrandsLacs. S’exprimant la semaine der-

nière à Kampala, le général

Aronda Nyakairima, chef d'état-

major ougandais, a confirmé, en

marge de la Conférence interna-

tionale sur la région des GrandsLacs (CIRGL), que ses pairs, qui

ont constaté l'échec des casques-bleus de l’ONU, pourraient mieux 

faire, étant du terroir.

Saisie record dedrogue à Maurice

Appel à une forceafricaine substitut de

la Monusco en RDC

nels. Parmi les protestants setrouve un député qui veut devenirsecrétaire général du FLN et seprésenter par la suite aux prési-dentielles de 2013. Comme le SG etle président vont terminer bientôtleur mandat, ce groupe qui sème lapolémique cherche une place au

soleil. Ils écartent d’un geste toutesles réalisations du président duFLN et de l’Algérie, Abdelaziz Bou-teflika. Aujourd’hui, des institu-tions internationales, comme leFonds Monétaire international ouautres, font confiance à l’Algérie,grâce notamment aux efforts duprésident Abdelaziz Bouteflika.Selon les articles 35 et 37 du statutdu parti, la haute instance entredeux congrès, c’est le Comité cen-

tral. C’est à cette instance que re-vient la décision le 31 janvier, lesmembres du Comité central déci-deront.

 LA : Est-ce qu’on peut dire que le

refus exprimé contre Abdelaziz

Belkhadem n’est que l’arbre qui

cache la forêt ?

T.K. : Il y a quelques jours, le 13 janvier exactement, lors d’une réu-nion, le Bureau politique a élaboré

un communiqué dans lequel il ap-pelle le président de la république,Abdelaziz Bouteflika, à se présen-

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31 janvier 2013 Les Afriques . 41

ter pour un 4ème mandat. Justementpour continuer à réaliser son pro-gramme quinquennal. D’ailleurs,Belkhadem a déclaré hautement et

dans tous les supports médiatiquesqu’il soutient la candidature d’Ab-delaziz Bouteflika pour un nou-veau mandat.

 LA : Lors du discours de Sétif, le

8 mai 2012, le président algérienavait pourtant annoncé que les

 jeunes allaient pouvoir enfin re-

prendre le flambeau. La généra-

tion de l’indépendance (toujours

au pouvoir) devait se retirer au

profit d’une nouvelle génération.Si Abdelaziz Bouteflika se repré-

sente en 2014, ne pensez vous

pas que cela sonnerait comme un

pas en arrière ?

T.K. : Il ne s’agit pas d’une volontépersonnelle mais plutôt d’une de-mande, une sollicitation. Il est àsouligner que l’actuel président del’Algérie a fourni d’énormes effortspour améliorer la vie des algériens.C’est un grand homme. L’Algérie a

besoin de lui. Abdelaziz Bouteflika aréussit un grand projet qui est celuide la réconciliation. Il faut voir lecumul positif des projets menés, de-puis des années. Et c’est grâce à lasagesse du président qu’on a évitédes bouleversements qui allaient

basculer le pays dans le gouffre.

 LA : Sous cet angle, comment

imaginez-vous le futur du FLN,

suite au rejet catégorique de lacandidature de Belkhadem par 8

ministres de votre parti ?

T.K. : Il faut faire la distinction entreministre au nom du FLN et mem-bre du Comité central. Sur les bancsdu parti, on est tous pareils. L’actiondes huit membres du Comité cen-tral entre dans l’évidence. Le derniermot revient aux 351 membres duComité. Le FLN fait parti de l’iden-tité de l’Algérie. Chaque jour tout

citoyen algérien qu’il soit isla-miste, démocrate, ou indépen-dant, répète à travers l’hymnenational : «Front Nationale, on t’a

 jurée fidélité». Le FLN appartientà tous les algériens. Les mécon-tents, pour une raison ou uneautre, mènent un combat inutile.

 LA : Vous avez essayez d’établir

dialogue avec ces mécontents ?

T.K. : Le secrétaire général les ap-

pelle chaque jour pour venir dialo-guer. Belkhadem exécutera lesconclusions de la prochaine ses-sion du Comité central. Il prône ledialogue pour devise.

Propos recueillis par 

Sanae Taleb, casablanca

Les mécon-tents, pour uneraison ou une

autre, mènentun combatinutile.

Face à la résurgence de l'inté-

grisme religieux dans le Sahel,

Idriss Déby, président tchadienItno a lancé un appel en direction

de ses concitoyens pour plus de

 vigilance. Celui qui a pris la déci-

sion d'envoyer au Mali 2000 mili-

taires au nom du combat pour la

liberté et pour la démocratie, va-

leurs sacrées et inaliénables pour

les Etats africains, s’est particu-

lièrement adressé aux popula-

tions du Hadjer Lamis, du

Kanem, du Barh El Ghazal et du

Lac (4 régions du nord-ouest duTchad, frontalières avec le Niger

et le Nigeria où sévit la secte isla-

mique Boko Haram. Il a notam-

ment soutenu que si les

Tchadiens tolèrent parmi eux la

présence des fanatiques, des nar-

cotrafiquants et des terroristes,

cela équivaut à accepter leur au-

todestruction, à avaliser un sui-

cide collectif, à perdre leurs

 valeurs laïques et républicaines et

à faire disparaître leur pays consi-déré comme le berceau de Toumaï

et de l'Humanité.

Appel du présidentDéby contre lamontée de

l’intégrisme au Sahel

Une visite placéesous la concorde

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42 Les Afriques . 31 janvier 2013

Maroc Pourquoi les provinces du sudne décollent-elles pas économiquement ?Le Conseil économique social et environnemental(CESE) vient de présenter sa note de cadrageportant sur le modèle de développement desprovinces du Sud. Malgré des investissementspublics colossaux, elles tardent à décoller.

L e Conseil économique socialet environnemental (CESE)vient de présenter sa note de

cadrage portant sur le modèle de dé-veloppement des provinces du Sud.Celles-ci, quoique bénéficiant d’in-vestissements publics colossaux, desubventions à la consommation,d’exonérations fiscales, voient leurdécollage économique se faire tou-

 jours attendre. En témoigne leurtaux de chômage chronique et in-quiétant, 17%, soit près du doublede la moyenne nationale. Commentexpliquer un tel paradoxe ?

Depuis 1975, l’État a pris en charge ledéveloppement des provinces du suden adoptant le modèle jacobin, cen-tralisé, selon lequel il s’est érigécomme le principal investisseur etemployeur, à coté du secteur de lapêche, via une politique d’investisse-ments publics et de recrutement dansl’appareil étatique. L’administrationpublique contribue ainsi à 36% auPIB régional et à 27% des emplois.Ce modèle de développement a,

d’une part, évincé l’investissementprivé, et d’autre part, distordu l’al-location des investissements quin’était guère guidée par une lo-gique d’efficience économique,mais par une logique politique etsécuritaire. D’où l’investissementdans des infrastructures inadap-tées ou dépassant largement les be-soins des populations ou encoredans des projets non rentables. Entémoigne la centrale de dessale-

ment de l’eau de mer à Tarfaya quia été installée, avec la perspectivede pouvoir alimenter près de

40 000 foyers, alors que la ville necompte que 2000 foyers.De plus, la centralisation des inves-tissements a empêché la diversifica-tion de l’économie sahraouie, et afait éclore une économie de rente.En effet, la prédominance de l’inves-tissement étatique a créé une polari-sation, c’est-à-dire une dépendancedes entreprises aux commandes pu-

bliques, comme dans le BTP, créantune désaffection à l’égard d’autressecteurs productifs. Par ailleurs, lagestion administrative et bureaucra-tique des ressources naturelles, no-tamment halieutiques et minières,est entachée de corruption, de clien-télisme et de copinage. Cela a donnélieu à l’émergence d’un secteur ren-tier profitant de ses accointancesavec ceux en charge de l’attributiondes marchés publics et des licences

d’exploitation des ressources natu-relles. Tout cela au détriment des pe-tits et moyens entrepreneurs, mais

ChakibBenmoussa,président duConseiléconomiquesocial etenvironnemental(CESE) du Maroc

Les travaux de bitumage de plu-

sieurs tronçons routiers (625

km), desservant 4 régions du

Tchad, ont été officiellement lan-

cés mercredi dernier par IdrissDéby Itno, président du Tchad. Le

financement d’un coût global de

302 milliards f CFA, soit plus de

600 millions de $, contient une

participation chinoise (Exim-Bank de Chine) de 58 milliards de

f CFA, équivalent à environ 120

millions de $. Gata Ngoulou, mi-

nistre tchadien délégué à la prési-

dence de la République, chargé

des infrastructures, a indiqué que

le premier tronçon, long de 135km, sera celui reliant Massakory à

Moussoro dans le nord.

Dhieu Dau, ministre sud-souda-

nais du pétrole et de la mine, vient de dévoiler un accord entre

son pays et des compagnies pé-

trolières israéliennes. Il a fait ces

révélations à son retour de Tel

Aviv où plusieurs compagniesont exprimé leur désir d investir

dans son pays. Les investisse-ments attendus iraient aussi dans

le secteur des mines, …

Soutien chinoisau bitumage desroutes tchadiennes

Sud-Soudan : Accordavec des compagniespétrolières

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

La centralisa-tion desinvestisse-ments aempêché ladiversificationde l’économie

sahraouie.

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31 janvier 2013 Les Afriques . 43

aussi des investisseurs étrangers.Par ailleurs, ce modèle jacobin, avecun État dirigiste et trop interven-tionniste, a créé des monopoles et

orienté les investissements vers dessecteurs à faible capacité de créationd’emplois, empêchant ainsi la diver-sification et encourageant la diffu-sion du comportement de recherchede rente. Il n’est pas étonnant alorsque les opportunités d’emplois sefassent rares. Ceci est d’autant plusvrai que même les différentes exo-nérations de l’IS, de TVA et de taxeslocales, censées attirer des investis-seurs privés, n’ont réussi qu’à créer

un effet d’aubaine plutôt qu’une dy-namique entrepreneuriale.

Paradis fiscalUne majorité d’entreprises viennent

 y enregistrer leur siège social, maisgardent leurs activités dans le nord,pour profiter du paradis fiscal, tan-dis que les citoyens, surtout les

 jeunes et les femmes, continuent decroupir dans l’enfer du chômage.Si à travers ce modèle de développe-

ment jacobin, l’État a perverti les in-citations des entrepreneurs en lestransformant en rentiers, il a, à tra-vers son paternalisme, perverti aussicelles des travailleurs en les rendantassistés. En effet, l’État a mis en placeune politique de redistribution tropgénéreuse au profit de ces popula-tions. D’une part, elles profitent desubventions rendant les produits depremière nécessité beaucoup moinschers que dans le reste du royaume,

et d’autre part, elles bénéficientd’exonérations fiscales ainsi qued’une carte leur permettant de rece-voir un revenu mensuel. Une sorted’allocation de chômage déguisée.En faisant le cumul des aides directeset indirectes, il n’y a plus un grandécart avec le revenu que pourraitleur procurer le travail. Alors, unegrande partie de sahraouis préfèrentrester dans l’assistanat, d’où le chô-mage volontaire.

L’eldorado sahraoui est ainsi devenuun lourd fardeau pour les financespubliques, déjà assez pondérées de

subventions et, surtout, une menacepour la paix sociale et la cohésion na-

tionale. En conséquence, pour réus-sir le décollage économique de cesprovinces, lutter contre le chômageet atténuer les tensions sociales etl’exclusion en résultant, il va falloirchanger de modèle. L’État doit chan-ger de rôle pour favoriser l’émer-gence d’un secteur privé productif etnon rentier et accompagner son dé-veloppement en lui fournissant l’in-frastructure physique etinstitutionnelle nécessaire à son épa-

nouissement. Il est besoin aussi deréhabiliter les valeurs du travail et del’effort productif en luttant contrel’économie de rente par une réformede la gouvernance locale, pour unemeilleure transparence et une garan-tie de l’égalité de chances écono-mique. Les aides doivent êtreredéfinies et ciblées de façon à ce que,d’une part, elles bénéficient à ceux qui les méritent, et, d’autre part, à cequ’elles demeurent des palliatifs et

non pas des alternatives se substi-tuant aux revenus du travail.Pour un vrai décollage économiquedes provinces du sud, le gouverne-ment marocain ferait bien d’adopterle fameux proverbe chinois : «Ap-

 prends-moi à pêcher au lieu de me

donner du poisson tous les jours».Hicham El Moussaoui,

Maître de conférences à

l'Université Sultan Moulay

Slimane et analyste pour 

www.libreafrique.orgPublié en collaboration

avec LibreAfrique.org

Des cartesd’allocationchômage

déguisées,dans les provincesdu sud

Ali Bongo Ondimba chef de l'Etat

gabonais, a procédé mardi 22 jan-

 vier à Libreville, au lancement des

travaux de la Concertation poli-

tique gabonaise. Les discussions

ont tourné autour du renforcementde la démocratie et des voies et

moyens pour réussir des élections

sans contestations. L'épilogue de

ces travaux sera connu le 15 février

prochain avec la transmission desconclusions au chef de l'Etat.

A noter que plusieurs acteurs poli-

tiques de la majorité et de l'opposi-

tion gabonaise ont répondu

favorable à cet appel des autoritésen place, afin de débattre du

Conseil national de la Démocratie(CND) et de la mise en place de la

biométrie dans le fichier électoral.

Riadh Bettaieb, ministre tunisien del’investissement et de la coopéra-

tion internationale, vient de confir-

mer que la Banque mondiale vient

de renouveler son appui à l'expé-

rience tunisienne de transition. Il aindiqué que l’institution interna-

tionale a donné son aval pour l'oc-

troi d'un prêt d'une valeur de 500

millions $, sous forme d'appui bud-

gétaire pour 2013. Il s’agit d’un prêt

qui sera accordé à des conditions

avantageuses, avec un rembourse-ment sur une longue période et un

délai de grâce de 5 ans.

Appui de la BMà l’économietunisienne

Ouverture destravaux de laconcertationpolitique au Gabon

Ce modèle jacobin, avecun Étatdirigiste ettrop interven-tionniste, acréé des

monopoles.

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44 Les Afriques . 31 janvier 2013

Le 22 janvier 2013. Prière d’un jeunemalien sous les yeux de soldatsmaliens tenant un pont stratégique.

Mali

ARRÊT SUR IMAGE

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31 janvier 2013 Les Afriques . 45

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46 Les Afriques . 31 janvier 2013

Depuis 2003, il est question dans les cer-cles économiques occidentaux del’éveil de l’Afrique. Des prestigieusesrevues anglo-saxonnes comme TheEconomist et The Time ou française

comme Les Echos ont succombé à l’afro-optimisme,influencées par les rapports élogieux de cabinets quifont référence à l’instar de McKinsey, de BostonConsulting Group ou encore d’Oxford Group.Qu’en est-il exactement ?Sommes-nous à la veille d’un décollage de l’Afrique ?C’est l’impression que donne en tout cas l’extraordi-naire boum des matières premières, consécutif à lamontée en puissance des BRICS, et qui a entraînédans son sillage le cours des métaux et des hydrocar-bures. Que l’Afrique en soit monétairement gagnantene pose aucun doute.

Les recettes d’exportation des matières premières ontaugmenté tout au long de la décennie 2000-2010. Lespays exportateurs de pétrole et de métaux commel’Angola, l’Algérie et la Guinée Equatoriale disposentd’importantes réserves de change. C’est tout à fait si-gnificatif que le FMI fasse appel à l’Algérie et à ses 200milliards de dollars de réserves de changes pour l’ai-der à se renflouer.Cependant, si les recettes d’exportation ont augmentédepuis 2000, l’Afrique reste encore un exportateurbrut de matières premières et un quasi-importateurnet de produits finis et de services.

Comme en 1960, la Côte d’Ivoire exporte de la fèvede cacao et importe des barres de chocolat. Le Came-roun exporte son pétrole brut et importe du light. La

raffinerie mise en place par le pays de Paul Biya dansles années 80 avec l’aide de Total s’est avérée un gouf-fre financier, ne pouvant pas techniquement traiterdu pétrole camerounais et devant, par conséquent,importer du pétrole par l’entremise de Total. Au Ni-

geria, sixième producteur mondial de l’or noir, les pé-nuries sont fréquentes causées par une sous capacitéde raffinage endémique.Bref, dans tous les pays africains, subsiste le même pa-radoxe : riches en matières premières et pauvres encapacités industrielles. Pourquoi en cinquante ans, cepartage des rôles n’a quasiment pas bougé en Afriquesubsaharienne ?Ce paradoxe africain repose sur un schéma écono-mique colonial en renouvellement constant, qui n’apas disparu avec l’effondrement des empires britan-niques et français.

Ainsi, nous fournissons des matières premières engénéral aux entreprises de nos ex puissances colo-niales et nous en importons des produits finis engénéral. L’évolution des prix de ces produits finisallant beaucoup plus vite que celle des matièrespremières, il est raisonnable d’en déduire qu’avecun tel schéma économique, la balance commercialedes pays africains évoluera perpétuellement encreusant son déficit.De même, notre rôle part dans la production desmatières premières se réduisant au gré des ré-formes, l’on peut, sans conteste, avancer que la

quote part des Etats africains dans les recettes desmatières premières est en diminution, comparée àcelle des multinationales. En effet, la vague de pri-

Pourquoi l’Afriquene décolle pasLa trop lente intervention des pays africains au Mali arévélé l’incapacité des Etats du continent à assurerleurs missions régaliennes de défense et de sécurité.Et si le réveil politique et économique de l’Afrique,célébré depuis quelques années, n’était qu’un leurre.

Cependant, si lesrecettes d’expor-tation ontaugmenté depuis

2000, l’Afriquereste encore unexportateur brutde matières 1ères

et un quasi-importateur netde produits finis

et de services.

DOSSIER

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31 janvier 2013 Les Afriques . 47

Le verdict des urnes,

nécessaire mais pas suffisant

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48 Les Afriques . 31 janvier 2013

vatisations des années 90 et la réforme des codesminiers s’est faite au bénéfice des multinationales.Tant qu’il n y aura pas de grands groupes privésafricains, toute privatisation profitera à ces entre-prises étrangères. L’exemple le plus frappant est laCôte d’Ivoire. Du temps de la Caistab, sous feu

Houphouët Boigny, le cacao produit dans leschamps de plantation est acheminé jusqu’au portpar les moyens ivoiriens. Aujourd’hui, les multina-tionales qui ont repris le port (privatisation) achè-tent le cacao à bord du champ. A l’avenir, lespaysans qui ont vu leurs revenus s’effondrer de50% sous la houlette de la libéralisation décidée parla Banque mondiale, résisteront-ils à la tentation decéder leurs plantations ?Alors que les multinationales reprenaient les entre-prises étatiques en faillite, l’Etat africain se retirait del’espace public à partir des années 80, dans la foulée

des politiques néolibérales imposées à l’échelle de laplanète. Ce recul a provoqué la faillite des services so-ciaux de base (santé, éducation), sacrifié sur l’auteldes doctrines du Consensus de Washington. Le bilanest désastreux. De 1980 à 2000, l’Afrique a enregistréla plus grave crise sociale de son histoire. Aujourd’hui,il semble que les doctrinaires de la Banque Mondialeet du FMI aient changé de fusil d’épaule.Les Objectifs du Millénaire, mis en place à grands ren-forts de publicité, ressemblent à cet effet à une sorte demea culpa tardif. Il en est de même des initiativesPPTE, destinées à alléger les services de la dette des

pays pauvres très endettés. De tels dispositifs, dictéspar les partenaires internationaux et les bailleurs defonds, sont les conséquences de la faillite des Etats

africains, qui ont perdu une bonne partie de leurs at-tributs de souveraineté.Mais, en voulant réduire la mortalité infantile, luttercontre le paludisme et les grandes pandémies, lesOMD se présentent comme un programme humani-taire. Une politique d’assistance à laquelle contribuent

les multinationales, les fondations, les ONG et les pro-fessionnels du show biz. Or, le problème primordialde l’Afrique est celui d’une économie non compéti-tive et bloquée au stade premier de l’évolution. LesOMD constituent de ce fait une réponse humanitaireà un problème économique. Même si les objectifssont atteints en 2015, leur soutenabilité ne sera possi-ble que dans un contexte économique performant.Disons que les OMD est une opération de communi-cation destinée à la consommation des opinions pu-blique occidentales sensibles au désastre de l’Afrique.Autre dispositif qui traduit la faillite des Etats afri-

cains, l’initiative PPTE destinée à annuler des dettesqui sont largement payées. Certes, ces programmesréduisent le service de la dette, mais ils sont assortis deconditionnalités et de clauses favorisant la pénétra-tion des entreprises des pays créanciers. Ces divers ins-truments participent au verrouillage de l’Afrique parl’Occident face aux appétits des pays émergents.

PPTE, un instrument de dépendance ?Les conditionnalités imposées aux signataires desdeux programmes traduisent le souci des pays do-nateurs d’être présents dans le nouveau partage de

l’Afrique qui se dessine à l’horizon. Dans les rivali-tés entre les pays industrialisés et les pays émergentsautour des réserves minières africaines, une seule

Les OMD une réponsehumanitaire à un problème

économique

Tant qu’il n y aurapas de grandsgroupes privésafricains, touteprivatisationprofitera à cesentreprises

étrangères.

DOSSIER

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voix manque à l’appel : celle de l’Afrique. Balkani-sée et profondément occupée par ses antagonismesinternes, ce sont plusieurs Afriques qui se présen-tent face à une seule Chine, une seule Amérique et

une seule Union Européenne. D’où des négocia-tions asymétriques dans les domaines de la pêche,de l’agriculture et dans les politiques d’associationavec la rive sud de la Méditerranée. Bien que plusambitieuse que la défunte OUA, l’Union Africaineet son budget de 40 millions dollars (financé en par-tie par les Européens, logée dans un beau building àAddis Abeba, cadeau de la Chine) peine à fairepoids face à une Union Européenne (budget de 1,2milliards) dotée d’une stratégie économique com-mune, vis-à-vis de l’Afrique.Le fait que les nouveaux accords de partenariat, les

fameux APE, entre l’Europe et l’Afrique soient né-gociés à travers des blocs régionaux ou de manièreindividuelle avec certains pays montrent bien cettesituation de balkanisation. En plus de retarder l’in-dustrialisation, la division de l’Afrique en micro-marchés minore son potentiel démographique. Siles frontières héritées de la colonisation ne posentpas problème, l’usage qui en est fait est loin de cor-respondre aux aspirations d’unité et à l’intérêt gé-néral. «Ce ne sont pas les frontières héritées de la

colonisation qui posent problème, c’est ce que nous en

avons fait. Quand les pères-fondateurs ont proclamé 

l’inviolabilité des frontières héritées de la colonisationet l’ont consacrée dans la Charte de l’ex-Organisation

de l’Unité africaine et de l’actuelle Union Africaine,

c’était pour éviter de rouvrir une page douloureuse de

l’histoire du continent et qui l’aurait sinon entraîner 

dans des conflits incessants. C’était donc sage de leur 

 part. Par contre ce qu’on a fait de ces frontières plus

tard est questionnable», nous déclarait le camerou-

nais Elong Mbassi, secrétaire général du CGLUA(Cités et Gouvernements Locaux d’Afrique), dansun entretien à Les Afriques.

Faillite, résultat d’un système d’échangedéséquilibrésLa faillite de l’Etat africain post-colonial est donc lerésultat d’un système d’échanges déséquilibrés avecles ex-puissances coloniales. L’arrivée des paysémergents sur le marché des matières premières n’apour l’heure introduit qu’un changement quantita-tif : un plus grand volume de matières premières est

exporté, de plus grandes recettes sont engrangées.Mais au final, nos pays africains jouent le même rôlede fournisseurs à des usines situées au-delà desOcéans. Le changement qualitatif viendra del’Afrique et de la capacité de l’Etat africain à défen-dre l’intérêt général pour asseoir une politique dedéveloppement, nécessairement en rupture avec lesconceptions des bailleurs. Ceci suppose une révolu-tion dans la notion de l’Etat et du pouvoir, une dé-mocratisation réelle et la mise en minorité de l’élitenéocolonialiste au pouvoir depuis 1960.Aussi, reconnaissons le, il y a plus de facteurs qui mi-

litent pour le maintien du système d’asservissementactuel que pour son abandon. Les grandes multina-tionales, qui ont construit des empires dans des si-tuations de non droit auront tendance à soutenir leurs

Le problèmeprimordial de

l’Afrique estcelui d’uneéconomie noncompétitive etbloquée austade premierde l’évolution.

Siège de l’UA, un «cadeau»de la Chine

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50 Les Afriques . 31 janvier 2013

précieux partenaires. L’Europe politique contribueconsciemment ou inconsciemment à secréter des rap-ports déséquilibrés avec l’Afrique. La faillite de l’Etatafricain face aux intérêts des bailleurs de fonds et degroupuscules affairistes locaux ont accentué les rap-

ports de domination qui aboutissent à une doublesous valorisation de l’Africain et des matières pre-mières africaines.

Le visa, l’exemple final de l’asymétrieDes milliers d’Africains font la queue tous les joursdevant les consulats étrangers, dans l’espoir de serendre en Europe et en Amérique. Le même désird’aller en Afrique anime des milliers d’Européens etd’Américains. Mais les conditions de ce déplace-ment des flux humains ne sont pas symétriques.L’Africain ordinaire qui veut se rendre en Europe

ou en Amérique doit d’abord «comparaître» devantun Consulat (c’est le terme retenu par le site du quaid’Orsay), avec un dossier justifiant de ses revenus,de ses bulletins de salaires, des bordereaux de la sé-curité sociale où il est affiliée, d’une attestation d’ac-cueil dûment signée par la mairie de sa destination,d’une assurance. Le candidat devra aussi présenterune attestation de congés, un ordre de mission. Lesfrais du dossier varient au dessus d’un plancher al-lant de 60 à 90 euros selon que l’on demande unvisa de court ou long séjour. Selon le réseau de so-lidarité des migrants Cimade, la démarche de visa

coûte en moyenne 220 euros dans un pays commele Mali où le salaire moyen est de 61 euros.En dépit de ces coûteuses formalités, le voyageur afri-

cain n’a aucune garantie légale d’arriver à destina-tion, la police des frontières pouvant invalider son visaà tout moment. Ce qui frappe ici c’est moins le trai-tement infligé aux africains que l’absence de l’appli-cation du principe de la réciprocité de la part de leurs

Etats. La différence de la démarche, du temps de trai-tement et des coûts de formalités, fausse les règles delibre concurrence et ajoute aux déséquilibres deséchanges entre l’Afrique et le monde développé. Unentrepreneur sénégalais doit, après avoir sauté toutesles barrières non tarifaires qui compliquent l’accès aumarché européen, dépenser une à deux semaines enmoyenne pour réunir et justifier toutes les garantiesnécessaires dans l’obtention d’un visa Schengen.Par contre, un entrepreneur européen a un accès fa-cilité au marché africain, où la plupart des pro-grammes d’assistance de la Banque mondiale sont

accompagnés de l’obligation d’un «appel d’offres in-ternational ouvert et transparent».Alors que le chemin de l’investissement en Afrique estinternationalisé, «mondialisé» et soumis à l’apprécia-tion de la Banque mondiale (Doing Business), celuimenant en Europe est régi par une forte tendance auprotectionnisme. C’est une autre règle asymétriquequi vient fausser l’égalité des chances entre entrepre-neurs africains et européens. «Nos appels d’offres sont 

ouvert car tous nos projets de développement et d’infra-

structures sont financés par des bailleurs internationaux 

avec les garanties d’organisme comme l’AFD ou la BEI 

qui cherchent naturellement à faire gagner des marchésaux entreprises de leurs pays ou zone», explique un éco-nomiste africain, longtemps en poste chez Arthur An-

Visa asymétrique

Dans les rivalitésentre les pays

industrialisés etles pays émer-gents autour desréserves minièresafricaines, uneseule voixmanque à l’appel:

celle de l’Afrique.

DOSSIER

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derson et qui ne semble s’offusquer outre mesure decette asymétrie dans les appels d’offres.Alors que la crise financière internationale accélèreet exacerbe les tentations protectionnistes en Amé-

rique et en Europe, nous assistons en Afrique, à lapoursuite du recul de l’Etat dans l’établissement desrègles et des normes. L’encadrement des flux com-merciaux et financiers sont désormais dictés par despartenaires internationaux.

Le maître et le vassalDe telles pratiques, qui n’apparaissent pas dans lesstatistiques économiques, constituent une variantede la panoplie des coûts cachés des relations inégalesentre l’Europe et l’Afrique, modèle général de com-merce que sont entrain de reproduire la Chine et les

pays émergents. Ces rapports inégaux reproduisentsous des formes symboliques les liens entre le maî-tre et le vassal. Une relation asymétrique qui a ten-dance à désavantager le continent. Ce n’est pas tantcette réalité que nous dénonçons ici que l’accepta-tion qui en est faite par les africains. Obligés desbailleurs de fonds et réduits à l’application des pro-grammes de développement préconisés de l’exté-rieur, l’Etat africain, a entériné les relationsasymétriques avec nos partenaires étrangers.Ainsi, pendant que l’Europe se barricade à doubletour, multiplient des mesures protectionnistes,

l’Afrique poursuit à ouvrir son marché, à vendre sonsous sol, ses terres arables et à céder ses entreprises lesplus rentables aux multinationales. Cette fermeturede l’autre côté, ouverture du nôtre, génère une balance

de paiement de plus en plus déséquilibrée entrel’Afrique et le reste du monde. En effet, l’Europe, dansla défense de ses intérêts, est plus ouverte aux impor-tations des matières premières provenant de l’Afrique

qu’à des produits industriels ou semi-industriels afri-cains. Sous leurs dehors sociaux nobles, la générationdes normes RSE ne vise-t-elle pas à maintenirl’Afrique dans son rôle de fournisseur des matièrespremières ? Nous constatons que l’appel dans certainsmilieux économiques européens au durcissement desnormes sociales et au relèvement des barrières tari-faires ne concerne en général que les produits indus-triels ou semi industriels.

Le nouveau système colonialL’Europe a tout intérêt au maintien du statu-quo ac-

tuel, c'est-à-dire au visa unilatéral et à l’ouverture deson marché aux seuls produits agricoles et aux ma-tières premières africaines. En contrôlant les flux desafricains, le vieux continent avance le prétexte de lalutte contre le terrorisme. Les barrières non tarifairessont justifiées en général par la protection duconsommateur européen. Les deux mesures abou-tissent incontestablement à recréer le système colo-nial. Le visa unilatéral induit à une différence detraitement entre ex-colons et ex-colonisés, et même,entre blancs et noirs. En effet, des 44 dont les ci-toyens ne sont pas soumis au visa européens, seuls

deux sont non blancs, en l’occurrence le Japon et leSingapour. La plupart des pays africains sont soumisau visa. Quant au maintien des pays africains dansun rôle d’exportateur brut de matières premières,

Le changementqualitatif viendra

de l’Afrique et dela capacité del’Etat africain àdéfendre l’intérêtgénéral pourasseoir unepolitique dedéveloppement,nécessairementen rupture avecles conceptionsdes bailleurs.

Flux commerciaux dictéspar les partenaires

internationaux

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cela rappelle le système de l’échange exclusif qui in-terdisait aux colonies de transformer leurs matièrespremières ou d’échanger entre elles. Le maintien detelles situations, intactes 50 ans après les indépen-

dances, montre que si le système colonial a disparu juridiquement et politiquement, son modèle d’ex-ploitation économique de la périphérie par le cen-tre a largement survécu. Pourquoi ?

Le certificat d’affranchissementL’Européen ou l’Américain n’ont souvent besoinque d’un passeport en cours de validité ou, dans lecas des fausses réciprocités appliquées par certainspays, du paiement d’un impôt visa au consulat ou àl’aéroport d’entrée. Le visa induit une sous valori-sation de l’Africain, moins libre pour se déplacer et

pour habiter. La condition de l’Africain induit unempêchement, un coût.C’est pour contourner ce coût que les élites afri-caines investissement dans l’acquisition des «papierseuropéens ou américains». Alors que le jeune étu-diant européen ou américain se prépare pour lemarché du travail, son homologue du continentafricain doit d’abord acheter sa «liberté de circuler»dans le monde.Face à la démission des Etats africains qui ont re-noncé à faire prévaloir l’intérêt général de leurs ci-toyens, le droit à la dignité et à la

non-discrimination, c’est le chacun pour soi quil’emporte. D’où les biens mal acquis, les transfertsfaramineux des moyens de nos Etats vers les

banques Suisses et l’achat de biens immobiliers.Les classes aisées investissent plusieurs millions dansl’achat des biens immeubles, les études de leurs en-fants pour entre autres, accéder à la citoyenneté des

pays du Nord et pouvoir circuler librement dans lemonde. L’Etat africain, en faillite, ne pouvant pas ga-rantir le rapport réciproque, les élites qui ont lesmoyens acquièrent ce droit avec leur porte-monnaie.Ainsi, ce qui devait être traité au niveau des Etats estainsi privatisé. En considérant l’exigence de justifica-tions de revenu demandé par les consultants occi-dentaux, l’on peut dire que l’africain pauvre n’a pas ledroit de circuler, à moins de se saisir d’une embarca-tion. Cependant, riches et pauvres, vivent la mêmeréalité : la sous-infériorisation. L’un et l’autre sont enquête de l’affranchissement pour circuler librement.

L’un et l’autre contournent un Etat plus proche del’intérêt des bailleurs, des partenaires internationaux que de celui des citoyens ordinaires. L’investissementdans une embarcation ou dans un appartement pari-sien renvoient au même objectif : s’affranchir.

Une différence de traitement quirappelle de mauvais souvenirsEn acceptant le visa unilatéral, nos Etats ont entérinéla différence de traitements entre nous africains et lereste du monde. Deux catégories d’individus existentdésormais : ceux qui peuvent se déplacer sans visas et

ceux qui sont soumis à cette disposition. Pourquoidonc devrons-nous accepter des règles déséquilibréesà notre désavantage ? Nos élites qui investissent des

Une survivance du systèmecolonial

Le maintien detelles situations,intactes 50 ansaprès les indé-pendances,montre que si lesystème coloniala disparu juridi-

quement etpolitiquement,son modèled’exploitationéconomique de lapériphérie par lecentre a large-

ment survécu.

DOSSIER

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millions pour s’affranchir de la citoyenneté africaineet obtenir la double nationalité pour leurs progéni-tures ignorent sans doute qu’il y a un chemin court,plus valorisant pour pouvoir aller et venir dans le

monde avec dignité et la tête haute. Ce chemin courts’appelle «réciprocité». C’est un principe qui rétablitl’équilibre et ferme la porte à ce qui rassemble à unecertaine discrimination raciale. En cédant à la doxaqui clame que la «réciprocité des visas portera préju-dice à l’industrie touristique africaine», nos élites mi-nimisent le combat gagné il y a 40 ans par Rosa Park qui a obtenu de l’Amérique l’abrogation de la discri-mination raciale dans les transports en commun. Enayant le nez trop collé au guidon des statistiques del’économie, notre élite oublie qu’il y a à peine 22 ans,Nelson Mandela venait à bout du système de l’apar-

theid. Si ce régime ignoble était l’expression brutaleet physique de la théorie de l’inégalité des races, le visaunilatéral et ses procédures, revêt la violence symbo-lique de l’apartheid.Les conséquences de telles mesures ne se limitent pasaux désagréments individuels et à l’humiliation quo-tidienne dans les consulats vécus par les candidats àl’immigration. Il y a aussi une dimension économiqueoccultée. Une entrave qui bien entendu ne figure nullepart dans la comparaison des conditions d’investis-sements entre les pays. La docilité des élites africainesface à ce système inégalitaire fait que ni dans les clas-

sements de la Banque mondiale (type Doing Busi-ness) ni au Forum de Davos, où il est question declassement de pays en fonction du traitement réservéaux investisseurs, il n’est question de visas et de condi-

tions d’établissements dans les pays du Nord.Appliquer la réciprocité ne revient pas à fermer sonterritoire ou à renoncer à la l’hospitalité africaine.Non, il s’agit seulement de refuser la barbarie de

l’application, infime soit-elle, d’une forme pratiquede la théorie de l’inégalité des races. Nous devonshonorer le long combat de l’humanité pour la di-gnité et l’égalité. Le développement n’est pas unehistoire de volumes et de quantités exportées. Lesstatistiques racontent le mouvement des flux com-merciaux et financiers. Le développement se faitdans un cadre permettant l’épanouissement del’homme en lui garantissant la liberté de choix etl’égalité des chances. Or, la course au développe-ment dans laquelle nous sommes engagés depuis lesannées 60 se fait uniquement sur le terrain des

quantités exportées ou reçues. En entérinant le visaunilatéral, on renonce aux principes cardinaux d’égalité et de dignité. Que valent toutes les aides audéveloppement et tous les projets d’assistance si cesdeux principes sont foulés au pied ?Pouvons-nous, nous africains, nous développer dansune ère de mondialisation marquée par la mobilitédes capitaux et des opportunités en étant parmi ceux qui soient obligés d’ouvrir leurs ressources, leurs mar-chés industriels, agricoles et leur marché de travail aureste du monde sans garantie de réciprocité ? Cettequestion fondamentale du droit à la circulation et au

droit d’établissement est minorée dans les négocia-tions à l’OMC. Interpellé par nos soins à l’occasiond’un entretien en Chine, le français Pascal Lamy, Di-recteur de l’Organisation mondiale du commerce,

Ce chemin courts’appelle

«réciprocité».C’est un principequi rétablitl’équilibre etferme la porte àce qui rassembleà une certainediscriminationraciale.

Une icône pour l’Afrique

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nous avait déclaré que la question de la circulation despersonnes n’entrait pas dans les prérogatives del’OMC. Il s’agit pourtant d’une barrière non tarifaireque nos élites africaines ne connaissent pas. Il s’agit

d’une mesure protectionniste globale que nos gou-vernants acceptent sans broncher. Comme le disaitPierre Bourdieu, la relation de domination est unecomplicité entre le dominant et le dominé. Nousavons à la longue entériné cette différence de traite-ment par un argumentaire que nous avons trouvé :«c’est nous qui avons besoin d’eux».

«C’est nous qui avons besoin d’eux»Cette différence de traitement entre africains se ren-dant en Europe et européens se rendant en Afriqueest communément acceptée par tous. Les européens

 justifient le visa par la nécessité de contrôler les flux entrants. Cela permet d’éviter l’accueil de toutes lesmisères du monde. De leur côté, les africains justifientla non-application de la réciprocité par cette phrase :«c’est nous qui avons besoin d’eux». Voilà résumé lemythe de Tarzan que nous avons eu à constater en denombreuses circonstances dans la sphère des relationspolitiques, économiques et commerciales entre afri-cains, européens et américains.Ce mythe reproduit l’idée dominante véhiculée parl’une des bandes dessinées les plus célèbres depuis lesannées 30. Le blanc Tarzan est le super héros de la jun-

gle qui met sa bonté humaine au service des tribusafricaines primitives. Derrière les prouesses du per-sonnage, l’on entend le discours colonial. Le scénario

de Tarzan semble sortir de la thèse de Luc Ferry de1885sur la nécessité des races supérieures de civiliserles races inférieures. C’est le moule de la justificationmorale du colonialisme. Ce régime qui a eu cours à la

fin du 19e

siècle et pendant une bonne partie du 20e

reposait sur la différence de traitements entre colonset autochtones, blancs et noirs.Une sorte de déshumanisation née sur le terrain phi-losophique (Hegel) et expédiée sur le terrain juridiqueet pratique à travers le Code noir, le Code indigène,les régimes du travail forcé, les prélèvements forcés etles contributions à l’effort de guerre. Le colonialismeétait donc un processus de déshumanisation progres-sive (aliénation) qui permettait de faire main bassesur les richesses africaines. Sa cause et sa raison sontpurement économiques.

Le Congrès de Berlin de 1884-1885 qui consacre lepartage de l’Afrique intervient environ un siècle aprèsla révolution industrielle et à l’heure où l’Europe étaità la recherche de colonies de peuplement et de ma-tières premières pour ses usines. Derrière le paraventmoralisateur de la nécessité de civiliser les races infé-rieures, s’organisait l’exploitation des matières pre-mières africaines en des termes et conditions fixéespar l’acquéreur. Ces richesses étaient sous-valorisées.Egalement sous valorisées, le coût du travail enAfrique, la culture africain, ses règles et ses codes. Lesgrandes fortunes coloniales se sont édifiées sur la dou-

ble sous valorisation du travail et des matières pre-mières. Les conditions juridiques de la colonie, qui vades codes noirs et indigène à l’échange exclusif (in-

Le retour aux sourcespasse par la valorisation

de la culture

Les européens justifient le visapar la nécessitéde contrôler lesflux entrants.Cela permetd’éviter l’accueilde toutes lesmisères dumonde. De leur

côté, les africains justifient la non-application de laréciprocité parcette phrase :«c’est nous quiavons besoin

d’eux».

DOSSIER

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terdiction de transformation des matières premièrespar la colonie) rendaient l’entreprise coloniale parti-culièrement compétitive.Pourtant depuis la fin de la colonisation dans les an-

nées 60, c’est la thèse inverse qui prend de l’ampleurdans un pays comme la France. Ainsi, le colonialismeaura coûté beaucoup à la métropole. Les cartéristes,qui véhiculent cette thèse, énumèrent les infrastruc-tures apportées, le poids de l’administration colonialeet les aides accordées aux colonies dans le cadre del’Union Française. La contribution des colonies, assezvisible du reste dans le secteur des matières premières,du pétrole, du bois, ou la contribution humaine aux deux guerres mondiales et à la guerre d’Indochine, estminorée. Ceux qui véhiculent cette thèse d’une colo-nisation coûteuse pour la métropole n’ont sans doute

pas remarqué que toutes les infrastructures ferro-viaires et routières du temps de la colonisation étaientconçues pour faciliter l’évacuation des matières pre-mières vers la métropole. C’est le cas du chemin de ferDakar-Bamako. En minorant l’apport de la colonie,l’on contribue aussi à apporter une dimension désin-téressée au colonialisme. La bonté de Tarzan l’em-porte sur sa cupidité. Il a apporté aux tribus de lacivilisation, leur a permis d’améliorer leurs techniquesusuelles sans rien en retour.De nos jours encore, il est fortement question debilan de la colonisation et de ses apports. La loi fran-

çaise sur les bienfaits de la colonisation rétablit une justification morale au colonialisme. L’on est ainsipassé de la brutale assertion de la «nécessité desraces supérieures de civiliser les races inférieures»

de 1885 à une timide déclaration de 2007 sur «lesbienfaits de la colonisation». Il s’agit de la même

 justification de la colonisation en des formes diffé-rentes, chacune étant adaptée à son époque. Du

temps de Ferry, la thèse de Gobineau développéedans son «essai sur les inégalités des races» régnaitsur la France intellectuelle et politique. Il a fallu at-tendre la deuxième guerre mondiale et l’usage parles Nazis de l’argument de la supériorité de la racearyenne sur les races françaises et méditerra-néennes en général pour voir les lignes bouger. Lerecul du discours colonial est né plus du trauma-tisme de l’occupation de Paris que d’une récom-pense de l’effort de guerre des tirailleurs sénégalais.La contestation africaine du colonialisme n’a paspris naissance en 1945 comme tendent à le démon-

trer certains manuels mais bien au-delà à travers larésistance. Seulement, à la fin de la guerre, l’opinionpublique française s’est réveillée de sa torpeur endécouvrant l’injustice du discours sur l’inégalité desraces. Tous les processus de décolonisation se sontaccélérés à partir de là.

Après l’indépendanceNe perdons pas de vue une chose : la colonisation étaitun régime d’expansion économique dicté par des né-cessités économiques. L’indépendance politique ac-cordée aux Etats africains dans les années 60 venait en

concurrence des intérêts économiques et stratégiquesdes métropoles. Cette indépendance a été favoriséepar la naissance de l’ONU qui proclame la nécessitédes peuples de disposer d’eux-mêmes. La deuxième

La contestationafricaine du

colonialisme n’apas prisnaissance en1945 commetendent à ledémontrercertains manuelsmais bien au-delàà travers larésistance.

Un axe de pénétration,avant tout

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guerre mondiale a fait reculer les discours racistes surl’eugénisme, la supériorité de la race blanche et ou-vert les yeux à certains intellectuels occidentaux surl’iniquité du système colonial.

En l’absence de véritables négociations entre les ex-colonisés et les ex-colons, les Etats indépendants onteu tendance à reproduire la situation des ex-colonies.Les échanges commerciaux sous forme de matièrespremières non transformées orientés vers la métro-pole ont tendance à reproduire le système del’échange exclusif. Ne manquait plus que la différencede traitement entre européen et africain, ex-colon etex-colonisé. Le visa unilatéral n’est-t-il pas l’expres-sion la plus forte de cette différence de traitement ?Ainsi, après cinquante ans d’indépendance, voici enrésumé quelques faits et situations qui rappellent for-

tement la colonisation :1- Exportation des matières premières non transfor-mées vers les ex-métropoles et quasi-absenced’échanges entre Etats africains (reproduction del’échange exclusif)2- Application du visa unilatéral de l’Europe-Amé-rique vers l’Afrique, soit, une nouvelle forme du codeindigène.Il s’agit là de deux situations qui conduisent à dessous valorisations entre l’Afrique et le monde.

Une domination acceptée

En Afrique, les conditions d’exportation des matièrespremières brutes induisent une sous valorisation sys-tématiques depuis les années 60. En parallèle, la diffé-

rence de traitement entre africains et européens in-duit aussi la sous valorisation de celui-ci au profit deson interlocuteur. La sous valorisation de l’africain estacceptée par l’élite africaine qui se justifie en invo-

quant la «realpolitik». «C’est nous qui avons besoind’eux». Lors d’un colloque organisé en Malaisie, unhaut cadre africain formé dans les écoles françaisesd’élite a répété à son auditoire afro-asiatique : «LaFrance peut se passer de l’Afrique». Ce haut cadre n’apas plié face aux rappels de l’évidence : «savez-vous

que plus d’un tiers des ampoules qui éclairent la France

le sont grâce à l’uranium du Niger ? Savez-vous que sans

l’Afrique, Total perdrait plus de la moitié de ses actifs ? 

Que les entreprises du CAC 40 perdraient l’un de leurs

avantages comparatifs les plus établis face à leurs

concurrents ?»

Bref, c’est une telle attitude qui domine en généralchez les dirigeants africains. Dès qu’on parle de visa,certains experts avancent aussi un argument massue :«nos hôtels ont besoin de touristes européens». Unargument certainement justifié par certainescroyances (dont le mythe de Tarzan), mais qui ne ré-siste pas sur le terrain de la réalité. Au début des an-nées 2000, les pays et territoires qui ont appliqué unetaxe éco-touristique (cas des Baléares) n’ont pas vuleur attractivité se fondre et ont continué à enregis-trer un flux haussier d’arrivées touristiques à leursfrontières. La France de l’espace Schengen qui ap-

plique un visa contraignant, n’en reste pas moins pre-mière destination touristique au monde avec plus de83 millions de touristes enregistrés en 2010.

ONU, Assemblée générale

Savez-vous quesans l’Afrique,Total perdraitplus de lamoitié de ses

actifs ?

DOSSIER

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A l’inverse, les pays d’Afrique du Nord, engagésdans la course aux touristes, ont assoupli les condi-tions d’accès et de séjour des citoyens de certainspays européens dans leur territoire. Une simple

pièce d’identité était suffisante aux citoyens du Be-nelux. Cela n’a pas permis d’améliorer leurs re-cettes touristiques, ni de détourner des touristesqui se rendaient dans d’autres destinations. Carrien ne permet d’affirmer que le premier critère duchoix d’une destination par un touriste est la for-malité administrative. Autrement, la Statue de laLiberté n’accueillera pas tous les ans des millionsde visiteurs. Sur ce chapitre touristique, l’on no-tera volontiers que les européens sont mieux trai-tés dans les pays africains que les touristesafricains. Les deux sont sensés pourtant s’acquitter

des mêmes prestations pour entrer dans un hôtel àMarrakech, Hammamet, Mombassa ou Dakar.D’ailleurs, l’industrialisation du secteur desvoyages a tendance à faire pays moins cher au tou-riste venant d’Europe. Ainsi, un parisien venant àHammamet paye en moyenne 300 euros la se-maine en All inclusive (tout inclus). Venant deDakar, ce même touriste paye en moyenne 600euros. Pourquoi ? Parce que le touriste européenachète son package via un tour opérateur de sonpays. Ce grossiste achète des chambres d’hôtels etdes sièges d’avion en gros, disposant ainsi du loisir

de baisser les prix ou de les faire monter. Venantde l’Afrique, le touriste achète en individuel sonbillet d’avion et son hôtel à des tarifs élevés. Alorsque le touriste européen emprunte sa compagnie

aérienne, l’africain ne peut venir qu’à bord de Tu-nisair. Au final, lequel de ces deux touristes a leplus contribué à l’apport de devises ? C’est pour-tant le touriste européen qui bénéficie du meilleur

traitement administratif et du meilleur service surles berges de Hammamet ou en Casamance. Com-ment justifier cette situation ? Nous, africains,avons en cinquante ans d’échecs développé des at-titudes d’autojustifications de ce qui ne repose quesur le mythe de Tarzan : cette sensation de croireque l’européen nous apporte tout.L’autre argument que nous avançons volontiers pour

 justifier l’application du principe de la réciprocité estla recherche des investissements directs étrangers. Sion le soumet au visa, l’investisseur étranger prendrases jambes au cou. Soutenir une telle assertion revient

à fouler au pied le principe de l’intérêt. Comme toutagent économique, l’investisseur évaluera une situa-tion d’investissements en fonction d’un certain nom-bre de critères. Si son investissement s’avère rentableet lui permet de rémunérer correctement son capital,il choisira votre pays. Même sous embargo de l’ONU,l’Irak de Saddam Hussein a continué à enregistré l’af-flux des investisseurs. Par contre, rien ne permet au-

 jourd’hui d’affirmer que la Tunisie de Ben Ali quiappliquait un dumping social, fiscal, foncier et juri-dique pour garantir sa compétitive en tant que plate-forme d’offshoring en est sortie gagnante. Une vraie

évaluation des coûts induits par de tels investisse-ments et de leurs apports réels permettrait sûrementà nos Etats africains de réajuster leurs stratégies.Ces différents arguments que nous avançons pour

Nous, africains,avons en 50 ans

d’échecs déve-loppé desattitudes d’auto- justifications dece qui ne reposeque sur le mythede Tarzan.

Un tourisme axé d’abordsur l’européen

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 justifier la non application de la réciprocité ne résis-tent pas à l’analyse. C’est le reflet que nous avons del’européen, considéré comme un être supérieur et denous même, être inférieur. La séparation «races supé-

rieures», «races inférieures» s’est effacée dans les dis-cours mais demeure dans les faits et les attitudes. Lamodernisation de l’Afrique passe par la valorisationde ses ressources naturelles et humaines vis-à-vis deses interlocuteurs. En traitant à juste prix et en se dé-plaçant dans les mêmes conditions que n’importe le-quel citoyen du monde, l’Africain aura créé lesconditions de son épanouissement en Afrique. De cefait, il n’aura plus besoin d’investir des millions pourl’émigration au Canada ou en Amérique pour acqué-rir des papiers qui lui permettront enfin d’être un ci-toyen du monde. L’Africain a besoin de vendre au

 juste prix et d’accéder au marché mondial dans lesmêmes conditions que l’européen et l’américain. Maiscomment y parvenir ?

Vendre au juste prix La question du prix reste un élément central dansles échanges commerciaux. Mais pour vendre, ilfaut d’abord connaître ce qu’on exporte. Or, lequeldes pays africains peut évaluer aujourd’hui lesquantités exportées de ces ports ? Comment sontestimées les quantités de cacao exportées par laCôte d’Ivoire ? De même, le Gabon a-t-il les

moyens de mesurer les quantités de pétrole quisont exportées de son sous sol ? Quid de l’uraniumdu Niger ? Quid du fer en Mauritanie ? Les esti-

mations de poids sont dans la plupart des cas théo-riques. Les produits exportés ne sont en généralpesés qu’une fois à destination. Aussi, il serait dif-ficile d’estimer avec exactitude ce que l’Afrique ex-

porte. L’obstacle est politique. De nombreusesélites africaines vivent de la différence entre lespoids réels et les poids estimés et n’ont de ce faitaucun intérêt à la maîtrise de leurs exportations.Dans un rapport récent (juillet 2012), l’UnionAfricaine estime à 1 500 milliards de dollars par anles transferts illicites de capitaux par les multina-tionales. Quand on sait qu’entre 1960 et 2000,l’économiste zambienne estime la totalité de l’aideau développement à 1000 milliards de dollars, l’onmesure l’ampleur du désastre. Le système d’ex-ploitation actuel des ressources minières du conti-

nent s’apparente à un désastre sans précédent.Aussi, l’on ne peut que saluer la loi Dodd Franck prise sous l’administration Obama en 2012 et quioblige toutes les entreprises américaines à déclarerleurs paiements aux Etats africains au-delà des 100000 dollars. Il s’agit d’une poussée timide qui, onl’espère, gagnera les européens et réformerontl’Initiative pour la transparence des industries ex-tractives. Celle se focalise sur les Etats alors queles multinationales constituent le maillon le plusimportant de la chaîne. Selon les économistes dubureau des Nations pour l’Afrique, basé à Addis

Abeba, les Etats africains représentent à peine 6%des détournements constatés. Un tel niveau de pil-lage rend bien difficile la recherche du juste prix.

Mine de fer de Zouérate,Mauritanie

Les produitsexportés nesont en généralpesés qu’unefois à

destination.

DOSSIER

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L’on ne peut l’aborder sans toucher à la structurede rente qui s’est constituée depuis 1960 dans l’in-dustrie minière africaine, avec des complicitésfortes entre les multinationales et les grandes fa-

milles au pouvoir. Le détournement des ressourcesminières du champ de l’intérêt général vers l’inté-rêt particulier retarde la marche du continent versle développement. A la différence des dictaturesasiatiques qui ont réussi l’industrialisation de leurspays et amorcé des cycles de développement, lesEtats africains aux mains des élites corrompuessont restés empêtrés dans des logiques d’exporta-tion des matières premières. En cinquante ans,l’industrialisation du continent n’est pas effective.Pendant ce temps, les besoins se sont accrus et lasociété s’est structurée en deux tribus : celle qui est

au pouvoir et celle qui est dans l’opposition. Leslogiques de pouvoir l’ont emporté sur les logiquesde développement.

L’Europe lâchera-t-elle ses privilèges ?Le développement n’est pas une course de quantités.La courbe des PIB raconte les fluctuations d’un sys-téme qui ne permet pas à l’africain de sortir d’unsystéme colonial qui lui dépossède ses richesses etle dévalorise aux yeux du reste du monde. Le visan’est que la manifestation la plus visible d’un sys-téme hérité des années de domination de l’Afrique.

Le sommet Euro-africain de Lisbonne de 2007 a jus-tement échoué de refonder les relations entre lesdeux parties sur de nouvelles bases. L’Europe tientconsciemment ou inconsciemment à ses privilèges

et à ses droits historiques sur l’Afrique et, de ce fait,n’entend pas rester sans rien faire face à l’arrivée desasiatiques. L’Afrique pour sa part veut se libérer decette dépendance déséquilibrée, en demandant un

traitement d’égal à égal. Seul hic, cet affranchisse-ment de l’esclave pose problème au maître. C’estpourquoi les APE sont dangereux non pas par leurcontenu mais par leur forme. En imposant des né-gociations par blocs régionaux et des négociationsindividuelles, les technocrates de Bruxelles main-tiennent stratégiquement la division du continent.De même, à travers les APE et les accords bilatéraux,l’Europe retarde l’émancipation du continent afri-cain. La défense des privilèges européens passerapar différentes mesures prises pour d’une part faus-ser la concurrence par rapport aux entreprises asia-

tiques et, d’autre part, retarder l’industrialisation del’Afrique. Ainsi des fameux labels et certificats quetout produit industriel doit remplir pour franchirla frontière européenne. Le maintien de telles rela-tions déséquilibrées nécessite beaucoup d’investis-sements de la part des multinationales et des lobbyseuropéens. Dans les années 80, les lobbys finan-çaient les gouvernements africains. Désormais, leslobbys font des coups d’Etat et imposent leurs pro-pres gouvernements.L’intérêt stratégique de l’Afrique, devenue une zonede lutte d’influences entre les pays occidentaux et

les pays émergents, ne devrait pas faire oublier aux africains leur principale lutte : le développement.Celui-ci suppose tout au moins la défense des inté-rêts africains. Chinois, Brésiliens, et Français, qu’im-

En cinquante ans,l’industrialisation

du continentn’est paseffective.

Une industrialisationchimérique

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porte. L’important ce n’est pas la nationalité de l’in-vestisseur, c’est le contenu juridique du contratconclu, son apport, etc.

Vaincre le mythe de TarzanVaincre le mythe de Tarzan est d’abord une dé-marche qualitative. L’application de la réciprocité,principe de base du droit international, générera àcourt terme d’importants revenus pour les Trésorsafricains. Autant que les visas qui assurent l’essen-tiel des coûts des consulats européens en Afrique. Amoyen et long terme, les effets de ce principe de ré-ciprocité sensibiliseront le citoyen Européen etaméricain de la nécessité de disposer d’un mondeoù l’on circule librement, sans entraves. Au-

 jourd’hui, peu d’européens défendent cette idée.

Comment le feraient-ils puisqu’ils ont déjà le privi-lège de circuler librement partout. Nous sommesconvaincus qu’en appliquant le principe de réci-procité, l’Afrique aidera les européens à faire recu-ler la montée -actuellement inéluctable- del’extrême droite. Confinés dans leur territoire, obli-gés à justifier d’un revenu, à avoir un garant, à ob-tenir un hébergement de leurs correspondants enAfrique dûment signés par la mairie, les européensse révolteront vite contre les lourdeurs d’un systèmede visas qu’ils connaissent bien mal.Parallèlement à l’application du principe de réci-

procité, l’Afrique doit faire tomber une barrière envigueur depuis les années 60 : les frontières héritéesde la colonisation, pas en les déplaçant mais en fai-

sant d’elles des espaces d’échanges. Pour l’heure,nos frontières sont des Murs de Berlin. En garantis-sant la liberté de circuler et le droit d’établissementdu Caire au Cap ou entre grands blocs régionaux,

nous créons les conditions d’une industrialisation.Les frontières actuelles correspondent à des subdi-visions coloniales pour l’exploitation des matièrespremières et la gestion administrative des grandesfermes. Rappelons-nous qu’il était interdit d’échan-ger entre colonies du temps de la colonisation. Enouvrant les frontières, on accélère l’échange inter-africain et on créé de grands marchés attractifs pourles investissements. La conscience africaine prendrale pied sur la conscience Burkinabé, Sénégalaise ouRwandaise. On le voit, vaincre le mythe de Tarzanpasse par le renoncement à l’héritage issu de la co-

lonisation. Le renoncement à la balkanisation et aux frontières artificielles qui n’en finissent pas de pro-voquer des désastres. La structure économique afri-caine actuelle est une structure de colonie, avec unEtat-administration, un secteur des matières pre-mières et une agriculture de rente tournée vers l’ex-port. Pour nourrir le milliard d’africains, un sautqualitatif est nécessaire.A long terme, le tour de verrou africain favoriseral’émergence de mouvements mondiaux pour la librecirculation des personnes. Un jour toutes les Nationsdécideront d’ouvrir leurs frontières. Mais elles ne le

feront pas tant qu’il sera possible à certains de se dé-placer à l’exclusion de tous les autres.Adama Wade et Mohamed B Fall

S’unire pour renoncer àl’éritage de la colonisation

(Ethnie Ewé, partagée entrele Togo et le Ghana)

En appliquant leprincipe deréciprocité,l’Afrique aiderales européens àfaire reculer lamontée de

l’extrême droite.

DOSSIER

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Abderrahmane Ngaidé,

Enseignant-chercheur mauritanien auDépartement d’histoire de l’universitéCheikh Anta Diop du Sénégal.

GRAND ANGLE

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L es Afriques : Vous venez de séjourner au Zim-

babwe, pays qui a occupé le devant de la

scène de l'actualité mondiale avec l'Indigéni-sation Law et une réforme du foncier agricole dé-

favorable aux fermiers blancs. Quel constat

faites-vous aujourd'hui de la situation ?

Abderrahmane Ngaidé : Merci de me donner l’oc-casion de parler d’abord de ce réseau avec lequel

 je travaille depuis deux ans. L’AIAS (African Insti-tute for Agrarian Studies, Harare) dirigé par leprofesseur Sam Moyo, organise chaque mois de

 janvier, un Summer School qui rassemble deschercheurs venus de l’Inde, de la Tanzanie,d’Afrique du Sud, du Zimbabwe, de Zambie, du

Brésil, du Mali, du Sénégal, ... L’année dernière lethème tournait autour de l’accaparement desterres en Afrique. Cette année, nous avons débattude la question de la sécurité alimentaire (Food So-vereignity in the Global South : Prospects andContexts). Je pense que ce sont là des questionsimportantes auxquelles l’ensemble des pays du sudet plus particulièrement les pays africains sontconfrontés. Du nord au sud et d’Est en ouest des«investisseurs» arrivent et négocient pour l’achat,la location ou par le bail, l’exploitation de nosterres agricoles ou l’extraction de nos ressources

naturelles. Cette ruée du capitalisme mondial in-quiète l’ensemble des acteurs et les chercheurs nesont pas en reste. Ils essaient, au-delà des débats

autour des théories d’accumulation et du néolibé-ralisme «triomphant», de comprendre : comment

ces capitaux arrivent ? Qui sont les gens qui sontderrière ? Quels types d’accords signent-ils avec lesgouvernements et quelles sont les réactions des po-pulations victimes, par rapport à cette réalité quiest devenue si préoccupante ?Donc, comme je le disais tantôt, cette année nousavons abordé la question de la souveraineté ali-mentaire. Encore un autre concept forgé et reforgéselon des critères qui ne relèvent que peu des réali-tés africaines. Mais passons rapidement sur ce débatconceptuel, qui est pourtant important, car il dé-termine l’ensemble des éléments qui structurent les

politiques du capitalisme actuel.

 LA :L’Occident juge la réforme foncière au Zim-

babwe inadaptée ? Etait-elle évitable ?

A.N. : Je dirais que beaucoup de bruits ont renduinaudibles les fondements réels de la réforme fon-cière dans ce pays. Les Occidentaux ont agi selonleurs visions des choses et selon des canons qui dé-passent, très souvent, notre entendement au pointque le commun des mortels n’y comprend absolu-ment rien. Depuis deux ans que je visite le Zim-babwe et que je m’intéresse à la question du foncier

dans cette partie de l’Afrique, je puis vous dire quela réforme s’imposait. Elle a permis aux «indigènes»(les citoyens du Zimbabwéen) d’accéder aux terres

La réforme foncière auZimbabwe est-elle légitime ?Pour répondre à cette question complexe, nous noussommes adressés à Abderrahmane Ngaidé, historien,poète, écrivain, polyglotte ... Cet enseignant-chercheur

de nationalité mauritanienne officie au départementd’histoire de l’université Cheikh Anta Diop du Sénégal …

Beaucoup debruits ont renduinaudibles lesfondements réelsde la réformefoncière dans

ce pays.

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longtemps accaparées par les fermiers blancs. Il nefaut pas oublier que le Zimbabwe était une colonie

de peuplement avec tout ce que cela sous-entendcomme «agression», organisation séparée, accapa-rement de tout, racisme et stigmatisations. Il fallaitrompre avec cette réalité qui traînait quelques tareshéritées de la colonisation et de l’apartheid. Il n’estpas inutile de rappeler aussi que 4500 fermiersblancs concentraient entre leurs mains environ 30%des terres cultivables. Il fallait donc procéder à unerupture radicale pour permettre aux Zimbabwéensnoirs d’accéder à leurs «terres» parce que tout sim-plement en visitant les fermes vous vous rendezcompte de la réalité que vivait ce peuple sur ses pro-

pres terres natales. Je ne vais pas tomber dans le ver-sant nationaliste de cette réforme, mais je puis vousdire qu’elle s’imposait. Il fallait oser le faire et l’en-tériner avec la poigne qu’elle exige et les consé-quences qui en découlent.D’ailleurs, beaucoup de fermiers blancs ont acceptéla réforme en rétrocédant quelques arpents desterres qu’ils occupaient, d’autres ont résisté ou sontpartis soit en Zambie, soit en Afrique du sud. Au-delà des droits humains bafoués -que je condamnebien sûr- par le régime de Mugabe, les massacres desdeux côtés, les Zimbabwéens jugent la réforme réus-

sie, même si par ailleurs nous pouvons constaterd’énormes irrégularités dans la redistribution desterres prises aux Blancs. Beaucoup de fermiers noirs

rencontrés déplorent aussi le peu d’argent qu’ilspeuvent avoir pour renforcer leur assise. Les paysans

qui exploitent des surfaces moins importantes seplaignent de la rareté des crédits. Mais tout cela peutêtre mis sur le compte des conséquences des sanc-tions économiques et de la dévaluation de la mon-naie nationale, au point que c’est le Dollaraméricain qui circule aujourd’hui.Mais je pense bien que la situation est stable. Et envisitant quelques fermes et quelques parcelles, on serend compte, malgré les sanctions économiques dela communauté internationale, l’agriculture est entrain de revivre, les productions suivent et quelquesnouveaux jeunes capitalistes apparaissent. Beau-

coup de choses restent, certainement, à faire maison voit poindre une satisfaction.

 LA :Comment expliquez-vous que le Zimbabwe

soit autosuffisant et que l'Afrique de l'Ouest ne lesoit pas ?

A.N. : Il faut rappeler d’abord qu’avant la réformefoncière et surtout avant les sanctions écono-miques, le Zimbabwe était considéré comme legrenier à blé de l’Afrique. Là, je me hasarde à direque les sanctions économiques contre le régime deMugabe sont à l’origine de cette situation qui a

plongé le pays dans une récession sans précédentau début des années 2000. Ensuite, de par mesconstats, je vois que l’agriculture est très diversi-

Ferme-Zimbabwé

Quelque 4500fermiers blancsconcen-traiententre leurs mainsenviron 30% des

terres cultivables.

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fiée. On navigue entre les fleurs pour l’exportation,le tabac, le maïs (aliment de base), le sorgho… toutce qui peut être nous manque chez nous. Un autrephénomène intéressant c’est, aussi, que l’agricul-

ture est fortement associée à l’élevage (Poulets etbœufs). L’agro-business local est une réalité et lesfermes que j’ai pu visiter allient l’agriculture com-merciale, vivrière et les produits d’abattoirs pourl’alimentation du marché local et des marchés despays environnants. C’est extraordinaire comme si-tuation. Rappelons aussi que la nature est bien clé-mente dans cette partie du continent. J’ai parcouruune centaine de kilomètres de Harare au districtde Gouroumzi : j’ai été frappé par le paysage. Leschamps (petites exploitations, moyennes etfermes) de maïs se succèdent à perte de vue. On

est en janvier, mais il pleut. Je me suis même dé-lecté en «revoyant» l’arc-en-ciel.Un autre phénomène important à souligner c’estque les Zimbabwéens mangent ce qu’ils produi-sent. Des restaurants «modernes» proposent lesplats du pays à base de maïs, de feuilles et de laviande made in Zimbabwe. Donc, malgré les sanc-tions économiques, l’agriculture reprend de plusbelle et les récoltes couvrent les besoins. La Zambievit le même «paradis» au point d’exporter sontsurplus dans les pays de la région.En Afrique de l’ouest, il est inquiétant de constater

que pendant que la production des céréales évolue,des pays comme le Mali (second producteur après le

Nigeria), la Mauritanie, le Niger et le Sénégal pui-sent dans leur budget pour assister les populations.Et pourtant la production n’est pas si déficitaire.Mais un sérieux problème se pose dans cette zone :

l’accessibilité des produits de la récolte. Un déficitde politique et de vision stratégique se pose. Eneffet, si les pays de l’Afrique de l’ouest appliquaientà la lettre les accords sur la circulation des biens etdes produits, le mal ne serait pas si fatal au point dedemander encore de l’aide. Il est inconcevable queles statistiques agricoles affichent une augmentationde la production pendant que les populations souf-frent la famine. C’est totalement aberrant, injusti-fiable, voire impardonnable. Aussi, chez nous nouspréférons le riz importé à coup de milliards à toutesces céréales qui disparaissent de nos greniers. Le

choix du riz est un mauvais choix, car nous n’enproduisons pas assez pour couvrir nos besoins ali-mentaires. Comme je viens de le dire, il se pose unréel problème de choix stratégique, de vision et declarification de nos politiques agricoles et de la so-lidarité qui devait être à la base de la lutte communecontre tous les fléaux qui nous assaillent. Il est in-dispensable que les états mutualisent leur politiqueet qu’ils pensent l’avenir dans plus de solidarité.

 LA : La question de l'accaparement des terres estl'un des enjeux actuels en Afrique. Y-a-t-il une

alternative pour la mise en valeur des terresagricoles ?

Zimbabwe, naguèregrenier de l’Afrique

Malgré lessanctionséconomiques,l’agriculturereprend de plusbelle et lesrécoltes couvrentles besoins.

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A.N. : Comme vous le constatez vous-même, il n’y a pas un seul jour en Afrique, où on ne vous parlera

pas de tel ou tel autre investisseur arrivé dans unpays africain pour négocier des milliers d’hectarespour ses propres besoins. Un événement importants’est déroulé en Mauritanie en 2009. En effet, un in-vestisseur saoudien s’est vu octroyé 10 500 ha dansles environs de la commune de Darel Barka (Mou-ghataa de Boghé). Cette zone est occupée par plusde 50 villages qui voient une grande partie de leursterres, de leur zone de pâturage jusqu’à l’accès aufleuve accaparés. Et cela s’est fait en violation fla-grante de la loi et en contradiction avec le rôle fon-damental que doit jouer un Etat pour sécuriser sa

population. La seule réaction possible était d’écrireune longue déclaration argumentant l’illégalité decette attribution foncière et la dangerosité qui lasous-tend. Et ceci est valable aussi pour les autreszones (Rosso et Kaédi), où les terres les plus arablesdu pays se trouvent. Certes que cette situation n’estpas spécifique à la Mauritanie, mais elle y prendd’autres dimensions.Au Sénégal, par exemple, des investisseurs saoudienssouhaitaient négocier en 2009 plus de 120 000 hadans la vallée du fleuve Sénégal en promettant descentaines de millions de dollars.

Les Saoudiens avaient un grand projet de se faireoctroyer en Mauritanie, au Mali et au Sénégal envi-ron 700 000 ha pour produire un million de tonnes

de riz dont 70% sont destinés à leur propre marchéet 30% seulement au marché local. Ils avaient utilisé

la «voie» de l’islam pour arriver à leurs fins, car toutcela est coaché par la Chambre islamique de com-merce et d’industrie. Les deux principaux action-naires de la structure d’investissement sont leprésident de la chambre lui-même et la 40ème for-tune mondiale qui se trouve être un saoudien. Aussi,d’autres «investisseurs» viennent d’un peu partout,des brésiliens, des indiens, des chinois pour le bio-carburant…Cette ruée vers nos ressources en termes de de-mande de terres est très inquiétante d’autant plusque les négociations se font à huis-clos. Les accords

sont défavorables non seulement à l’Etat, mais plusgrave aux populations, dont les terres sont directe-ment visées. En regardant de près la situation cheznous, je peux vous dire que les paysans de la valléedu Sénégal subissent une double pression, car ilssont concernés et par ce qui se passe avec les inves-tisseurs en Mauritanie et par ce qui se passe avec lesinvestisseurs au Sénégal. Il ne faut jamais oublierque ce sont les mêmes familles qui se retrouvent au-delà des deux rives du fleuve Sénégal. Les intérêts etles droits des populations dépassent les ordres éta-tiques. C’est une situation difficile, et qui est aussi

partagée par plusieurs peuples de l’Afrique qui vi-vent à la périphérie des Etats qui, très souvent, nes’intéressent que peu à leur fournir les infrastruc-

Inquiétante ruée vers lesterres arables

Il est indispensa-ble que les étatsmutualisent leurpolitique et qu’ilspensent l’avenirdans plus de

solidarité.

GRAND ANGLE

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tures de base nécessaires à leur sécurité dans tousles domaines. A ce rythme nous risquons tous dedevenir des ouvriers agricoles et des étrangers surnos propres terres.

Que faire ? L’alternative à laquelle tout le mondepense est de réveiller les mouvements paysans par-tout en Afrique et de créer un véritable forumcontre ces «investisseurs» et leurs pendants locaux qui sont seulement animés par le gain. Pour ce faire,il nous faut une véritable campagne de conscienti-sation des paysans africains pour qu’ils se soulèventcontre ce capital qui veut nous exproprier. Il est trèsurgent que les pays africains pensent ces popula-tions transfrontalières et qu’ils les prennent encharge quand ils dessinent leur droit et les lois quiles organisent.

Pour conclure, disons que nous faisons face à uneréalité qui risque fort de nous conduire vers des dés-articulations sociales porteuses de désordres et dedésolation. Il faut donc que les populations ruralesse réveillent pour défendre leur droit et qu’ellessoient accompagnées par des organisations de so-ciété civile fortes, solidaires et engagées réellement àlutter contre l’ordre capitalistique.

 LA :Comment expliquez-vous aujourd'hui la per-

sistance de la famine dans le monde avec des pro-

ductions capables de nourrir plus de 9 milliards de

personnes ?A.N. : L’une des réponses que j’ai en tête c’est que

la famine est peut être entretenue. J’ai souvent peurde soutenir qu’elle résulte d’un complot. Ce seraitfacile d’incriminer les autres, mais à y voir de prèson a l’impression que pour «faire mourir son

chien», il faut bien l’accuser de rage. Les Africainssont fautifs. Ils ont des terres qu’ils n’exploitent pas.Les occidentaux nous critiquent à longueur d’an-née, tout en fixant les prix sur le marché, en exi-geant la traçabilité des produits et finalement encherchant à nous aligner à un régime alimentairequi n’est point conforme à nos habitudes. Noussommes obligés de suivre une échelle de valeurs ca-loriques pensée par d’autres à notre place pour sor-tir de la grille des malnutris. Vous voyez bien quequelques marques de «bouffes» envahissent les car-refours de nos villes et que les supermarchés com-

mencent à se construire à toutes les périphéries denos villes. Il faut seulement parcourir quelques paysafricains pour s’en rendre compte. Nous sommesdans la globalisation ou pour mieux exprimer l’idéeque j’en ai on est la surface sur laquelle se joue lacompétition entre les différents investisseurs quisouhaitent s’enrichir.Au final, je pense que les politiques agricoles de nospays doivent être revues en fonction de nos propresexigences alimentaires, car il est impossible decroire encore que quelque peuple, dans le monde,puisse souffrir de famine au 21ème siècle.

Propos recueillis par Adama Wade

Sortir de cette autre échellede valeurs calorifiques

A ce rythme nousrisquons tous dedevenir desouvriersagricoles et desétrangers sur nospropres terres.

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L ancé en 2009, le projet FACE Maroc,(Faciliter la Création d’Entreprises auMaroc), cofinancé par l'Union euro-péenne, et quatre partenaires straté-

giques : la fondation IntEnt aux Pays-Bas, l’AfD (l’Agence Française de Dévelop-pement) en France, le CIM (Centrum für inter-

nationale Migration und Entwicklung) en Alle-magne et IntEnt Maroc au Maroc a pour objectif principal de contribuer au développement écono-mique durable et la création d’emploi au Maroc.

En effet, le projet s’est donné pour mission d’en-courager la diaspora marocaine installée en Eu-rope à transférer son savoir faire acquis dans les

Les MRE, une chevrière-ouvrière de l’économieLa Communauté Marocaine résidant à l’étranger(MRE) représente 3 millions de personnes, soitpresque 10% de la population. Vu l’importance deleurs transferts, le royaume a voulu créer unmécanisme d’encouragement de l’investissement.

RELATIONS INTERNATIONALES

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pays d’accueil, vers son pays d’origine en ap-puyant le montage de projets économiques, no-tamment la création de PME et de TPE. C’estavant tout pour pallier le manque d’accompagne-

ment et soutenir les promoteurs de la diasporamarocaine dans leurs démarches de création d’en-treprises avant, pendant et après le démarrage des

opérations, que le projet FACE Maroc a vu le jour.Aujourd’hui en janvier 2013, après 48 mois de tra-vail, et que le projet touche à sa fin.La communauté marocaine résidant à l’étranger

représente 3 millions de personnes, soit presque10% de la population du pays d’origine, 85%d’entre eux étant installés en Europe. A la fin du

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Récoltes de fruits en France

Le Maroc souhaiteque les MREinterviennent plusdirectement dansle développement

du Royaume.

RELATIONS INTERNATIONALES

mois de juin 2012, les Marocains Résidant àl’Etranger (MRE) avaient transféré 27,07 milliardsde dirhams au Maroc, contre 26,96 milliards dedirhams durant la même période de l’année pré-cédente, soit une hausse de 0,4%. Les recettes desMRE ont également connu une progression de20,79% sur la même période, s’établissant à plusde 27,07 milliards de dirhams contre 22,41 mil-liards. De plus, les transferts de fonds des MREvers le Maroc représentent environ 9 % du PIB dupays. Fort de ce constat économique et de cette

participation grandissante, le Maroc souhaite queles MRE interviennent plus directement dans ledéveloppement du Royaume. Globalement aucours des vingt dernières années, l’action du gou-vernement a visé à impliquer davantage la dias-pora marocaine dans le développement du secteurprivé et la création d’emplois.

Des efforts et des obstaclesCe processus d’ouverture économique du Maroc,accordant au secteur privé un rôle central, eutpour but d’attirer les investisseurs internationaux,

 y compris les MRE. Malheureusement, ces inves-tisseurs étaient systématiquement confrontés àdes défis liés aux réalités culturelles du pays, ainsi

qu’à une certaine rigidité administrative. De cefait, le gouvernement souhaita mettre en place unsystème d’accompagnement viable et pérenne auMaroc, en fournissant aux investisseurs étrangersdes outils et méthodes leur permettant de faireface aux difficultés locales et de renforcer leur ca-pacité de gestion d’entreprise à travers un accom-pagnement dans les différentes phases dumontage et de la mise en œuvre de leur projet.Deux grandes institutions financières furent donccréées en 1989 : la Bank Al Amal et le fonds de ga-

rantie Dar Ad-Damane. La Bank Al Amal est unétablissement de crédit, créé à l’initiative desbanques marocaines pour accorder des finance-ments sous forme de prêt participatif, tandis queDar Ad-Damane, une société anonyme, a pourprincipale mission d’encourager les MRE à inves-tir au Maroc en garantissant les prêts accordés parBank Al Amal.En 2009, l’état marocain fonda le MDM Invest, unfonds d’aide à l’investissement des Marocains vi-vant à l’étranger, qui établit encore une fois unevolonté claire d’inciter la diaspora à garder

contact et à investir au Maroc, sachant que lestransferts des migrants contribuent directement àla réduction de la pauvreté des populations

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Les résultatsquantitatifs

attendus sont lacréation de 225entreprises TPEet PME privées auMaroc et de 1350emplois durables.

concernées et ont un effet favorable sur l’équili-bre financier extérieur du Maroc. Néanmoins,

 jusque là, les investissements étaient surtoutorientés vers la construction d’habitations et une

faible proportion des transferts était utilisée pourdes investissements productifs durables.Par ailleurs, le déficit qualitatif des investissementsvenus de l’étranger est dû au manque persistantd’encadrement dans les phases préliminaires dumontage de projet économique. Ainsi, peu de pro-moteurs parvenaient à faire aboutir leur démarche.Ainsi, les difficultés rencontrées peuvent être de plu-sieurs ordres : un environnement peu favorable àl’investissement, de lourdes contraintes administra-tives, des problèmes d’accès au crédit ou à des fi-nancements externes, ainsi que l’absence de

structures d’accompagnement à la création d’en-treprise. Outre l’accès difficile au financement, lesMRE sont aussi habitués à une culture de travail etd’affaires plus organisée et structurée. A cela peuts’ajouter un manque de connaissance du marché etde l’environnement des affaires marocains.L’enjeu pour le Maroc est de faire davantage bé-néficier à la fois les MRE, leurs communautésd’origine et le pays de ces transferts en facilitantl’augmentation du niveau d’investissement pro-ductif et en appuyant le montage de projets allantdans ce sens, sachant qu’il existe aussi un risque

de déclin des transferts d’argent avec la secondevague d’immigrés, moins habituée à envoyer del’argent dans le pays d’origine. La clé est l’apportde moyens permettant de canaliser et d’augmen-

ter leur contribution vers l’investissement pro-ductif et la création d’entreprises.De nombreuses contraintes ont été identifiées etdoivent être prises en compte. Tout d’abord, la

connaissance de l’environnement commercial, desrègles et des contraintes juridiques et fiscales envigueur au Maroc est essentielle. Ensuite, les MREdésirant investir au Maroc ont parfois de faiblescapacités de gestion d’entreprise, d’élaboration deplan d’affaires, de recherche de marchés ou de fi-nancement et ne bénéficient pas d’un réseau decontacts locaux ou internationaux suffisammentétendu. Il faut également noter la défaillance desservices d’accompagnement des porteurs de pro-

 jet, les MRE étant parfois très éloignés des réalitésmarocaines. De manière générale, les structures

marocaines d’appui aux promoteurs de la dias-pora n’arrivent pas bien à cibler et attirer cettecommunauté pour créer un pont entre les cul-tures professionnelles et commerciales euro-péennes et marocaines.Le projet Face Maroc vise au renforcement des ins-titutions d’appui aux PME au Maroc et à la créationd’un réseau en Europe et au Maroc d’organismesfocalisés sur la promotion de la création d’entre-prises. Les résultats quantitatifs attendus sont lacréation de 225 entreprises TPE et PME privées auMaroc et de 1350 emplois durables. La diffusion

avérée des méthodologies pour une réplication surles différentes zones du monde constitue égalementune mesure de résultats pour ce projet.

Sanae Taleb avec FaceMaroc

Bilan d’étape FACE MarocDans le cadre du projet FACE Maroc, les parte-naires stratégiques - la fondation IntEnt, CIM, AfDet IntEnt Maroc - se sont engagés à atteindre 225créations d’entreprises générant 1350 emplois di-rects sur une durée de 4 ans. Entre avril 2009 etfin novembre 2012, les partenaires ont pu réaliser236 créations d’entreprises, avec un investisse-ment total de 85.126.220 Dirhams. Ces entre-prises ont généré 844 emplois directs (y comprisl’entrepreneur) lors du début de leur activité. Larépartition des profils, pays de résidence et sec-teurs d’activités s’établit comme suit: 15% desentreprises appartiennent à des femmes, contre85% créées par des hommes. L’Italie représente28% des créations, la France 25%, les Pays-Bas16%, l’Espagne 15%, l’Allemagne 7%, la Belgique4%, l’Angleterre 3% et les autres pays européens(Suisse, Portugal, Pologne) 1%. Le secteur ter-

tiaire représente 16% du total des entreprisescréées (50% dans la région de Casablanca et 23%dans la région de Rabat). Le secteur économiquedu bâtiment et des travaux publics représente16% (53% dans la région Tadla–Azilal et 17% dansla région de Marrakech). Le secteur de la restau-ration et de l’hôtellerie représente 15% (31% dansla région de Tadla-Azilal, 23% dans le grand Casa-blanca et 15% à Marrakech et dans le Sud). L’im-port et la distribution représentent 12%, lalogistique et les transports 11% et l’industrie 3%.Il est important de noter que 89 % des entre-prises créées en 2009 sont encore vivantes audernier trimestre 2012, ce qui montre uneconstruction adéquate des projets. En effet, lesnouvelles entreprises sont particulièrement fra-giles dans les premières semaines et mois suivantleur création.

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ARCHIVES D'AFRIQUE

53 ans de foot et de politique

En 1962, alors que l’empereur Hailé Sélassié travaille déjà la créa-

tion de l’Organisation de l’Union Africaine, l’Ethiopie accueille letournoi. Les enfants du Plateau vont disposer de leurs rivaux égyp-tiens en finale par le score de 4 buts à 2, après prolongation. Une

année plus tard, en 1963, c’est au tour des Black Star du présidentNkuamé Krumah de soulever le trophée africain. Le Ghana jouaitalors avec la même tactique (4-2-4) que le Brésil de Pelé, Garincha

En 1978 le Ghana décroche son troisième sacre à la maison

contre l’Ouganda, invité surprise à la finale. Les Green Eagles

imiteront les Black Stars deux ans plus tard en remportant le tro-phée à domicile. En 1982, le Ghana domine la Libye aux tirs aux buts, en finale à Tripoli. Abedi Pelé faisait ses tout premiers débuts.

et Vava. Deux ans plus tard, en 1965, les Black Stars iront à Tunis dé-fendre leur titre qu’ils ramèneront à Accra au terme d’une finaleépique contre la Tunisie (3-2). Trois ans plus tard, en 1968, se sontles Léopards du Zaïre (actuelle RDC) qui s’imposeront en finalecontre les Black Star, privés in-extrémis d’un troisième titre d’affilée.Huit équipes africaines avaient participé à cette phase finale jouée àAddis Abeba et à Asmara. En 1970, le Soudan, l’un des fondateurs dela CAN, brandit enfin le trophée sur le sol natal face au Ghana (1-0).Remontés contre l’arbitrage, les ghanéens boycotteront la cérémoniede remise du trophée. En 1972, le Congo Brazzaville déjoue tous lespronostics lors d’une CAN de toute beauté organisée au Cameroun.Les Diables rouges disposeront des Aigles du Mali par un score de 3-

2. En 1974, le Zaïre remporte le titre pour la deuxième fois. Le paysqui représentera l’Afrique à la Coupe du monde essuiera une défaitede 9 buts à zéro face à la Yougoslavie. En 1976, le Maroc étrenne letrophée grâce à Baba. Disputé sous forme de championnat, le tour-noi se termina par un match décisif Maroc Guinée (4 points contre3). Les lions de l’Atlas ont tenu jusqu’à la dernière minute.

En 1957, des pays africains indépendants organisent la première

édition de la Coupe d’Afrique des Nations. En l’absence del’Afrique du Sud, bannie à cause de l’apartheid, les pharaons rem-portent le trophée devant le Soudan et l’Ethiopie. Deux ans plustard, la Nation d’Oum Kheltoum réédite son exploit face à la mêmeéquipe du Soudan, grâce à un but de Mahmoud El Gohary qui està ce jour le seul africain à remporter la CAN en tant que joueur etsélectionneur (la CAN-1998 au Burkina Faso).

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En 1984, les Lions indomptables du Cameroun disposeront du Ni-

geria à Abidjan, au terme d’un match épique. Alors que les deux équipes étaient à égalité, le docteur Abéga et Roger Milla débloque-ront le match dans les 28 dernières minutes. En 1986, l’Egypte ar-rache le trophée au Cameroun devant 120 000 spectateurs, au terme

d’une éprouvante séance de tirs au but. Les Lions reviennent en 1988au sommet pour d’abord éliminer le pays hôte (le Maroc) en demi-finale, puis s’imposer face au Nigeria. Les Fennecs algériens inscri-ront leur nom sur le trophée à domicile, en 1990. Deux ans plus tard,le Sénégal qui accueille la compétition ne peut que suivre des yeux la finale Ghana-Côte d’Ivoire qui voit la victoire du deuxième auterme de la séance des tirs aux buts. Amère désillusion aussi pour laTunisie qui accueille le trophée en 1994 pour le donner à un Nige-ria irrésistible en finale face à une courageuse Zambie. Deux ans plustard, l’Afrique entier célèbre la victoire des Bafana Bafana aux côtésde Nelson Mandela, véritable héros de la finale. En 1998, les pharaons rattrapent les Black Stars en inscrivant

leur nom sur le trophée pour la quatrième fois. Le Burkina Faso,

qui a accueilli le tournoi, en profite pour améliorer ses infrastruc-tures économiques. En 2000, le Cameroun s’impose pour la troi-sième fois lors d’une CAN organisée conjointement au Nigéria etau Ghana. Deux ans plus tard, le Sénégal arrive en finale pour lapremière fois de son histoire mais s’incline face aux Lions In-domptables, lors de l’ultime séance des tirs au but. En 2004, les Ai-gles de Carthage décrochent enfin le trophée face à des Lions del’Atlas retrouvés. En 2006, l’Egypte remporte son cinquième sacrecontinental, à domicile, face à une équipe ivoirienne spectaculaire.Les pharaons s’imposent de nouveau en 2008, puis en 2010, accé-dant au temple mythique des dieux du football face à des ghanéensmalheureux. En 2012, la Côte d’Ivoire échoue de quelques centi-

mètres lors d’une ultime séance de tirs aux buts face à une Zambieétonnante. Organisateur du tournoi, le Gabon a fait rêver lesamoureux du football.

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PIED DE LETTRE

u nord Mali, le conflits’internationalise. Après que laFrance ait agi en fer de lance,intervenant avant toutes les autresnations sur le terrain, voila que lesautres, qui avaient bien expriméleurs intentions de participer à la

libération d’un Etat souverain envahi par desbandes armées, entrent en lice. La guerre menéeau Mali, auraient pu être entamée et gagnée parles Maliens eux-mêmes. Ces Maliens seraient leshabitants de la Fédération du Mali, un Etat qui a

réuni aux lendemains des indépendances, leSénégal et le Mali, deux pays qui gardenttoujours, du reste, la même devise : «Un peuple,un but, une foi». Un pays qui s’enorgueilliraitaujourd’hui d’avoir une population de plus de 30millions d’habitants et s’étendrait sur unesuperficie de plus de près de 1,5 million de km²,… et des moyens plus adéquats pour se défendred’une quelconque agression. Le morcellementd’un continent, avec un Sénégal, amputé de sapartie centrale par l’enclave de 10 000 km² de la

Gambie. La colonisation a réussi l’entourloupe deréaliser, dans cette partie du continent, deux Etatsavec des langues nationales (français et anglais

exogènes) pour un seul et unique peuple, … Quelgâchis ! Et le Cap Vert, à seulement 400 km aularge de Dakar, chef-lieu de la région du mêmenom ? Entre le Togo et le Ghana, le peuple Ewé,toujours divisé, n’a pas encore cessé de panser sesblessures, … Les exemples ne manquent pas.Comme si cet émiettement ne suffisait pas,l’Erythrée, un autre micro-Etat, d’à peine 120 000km², qui barre à l’Ethiopie toute la façade sur laMer Rouge (sur + de 2000 km), vient deréaffirmer ses contradictions internes,intrinsèques à ces pouvoirs «imposés». En effet, la

semaine dernière, le régime d’Issias Afeworki aessuyé une mutinerie. Jugez-en vous-mêmes, surune population de 5 millions d’habitants, l’arméecompte 550 000 éléments (actifs et réservistes). Ils’agit d’un pays hyper-militarisé ! Pourtant,l’armée y est frustrée ! Ce sont des soldats mutinsqui ont occupé, pendant une bonne partie de la

 journée, le ministère de l’information, avant de lelibérer, …Avec une telle kyrielle de contradictions, il estimpossible d’agréger assez de moyens pour aspirer

à l’émergence. Des solutions passeraient par rendreporeuse les frontières, à défaut de les effacer, sanssacrifier à une fermeté de l’Etat-Nation.

A

Daouda MBaye,Secrétaire de Rédaction.Les raisons d’une assistance

Les freins de la balkanisationd’un continent

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