Les postes de travail informatisésInformations importantes pour votre bien-être

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Les postes de travail informatisésInformations importantes pour votre bien-être

Auteur: Walter LipsSuva, division sécurité au travail, secteur physique, Lucerne

Reproduction autorisée avec mention de la source.1re édition: janvier 1992Edition revue et corrigée: juillet 200310 e édition: avril 2004, de 144000 à 159000 exemplaires

Référence: 44034.f

Lorsque vous travaillez sur écran, ressentez-vous fréquemment des douleurs? Vous

arrive-t-il par exemple d’avoir les yeux qui brûlent, une nuque raide et douloureuse,

des céphalées ou des douleurs aux épaules, aux mains et aux bras? Etes-vous par-

fois gêné(e) par des reflets désagréables sur l’écran?

Il est souvent possible d’y remédier. La présente brochure contient des conseils pra-

tiques en la matière. Elle indique comment agencer correctement un poste de travail

informatisé et comment travailler sur écran dans de bonnes conditions.

La Suva propose également une brochure plus complète sur le sujet portant un titre

similaire «Les postes de travail informatisés. Informations détaillées pour les spécia-

listes et les personnes intéressées», réf. 44022.f.

3

1 Travailler confortablement sur écran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2 Un écran adapté aux besoins individuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3 Agencement correct de l’écran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

4 Mobilier (table, siège, repose-pieds) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

5 Réglage correct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

6 Eclairage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

7 Acuité visuelle optimale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

8 Les bienfaits de l’activité physique et des pauses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

9 Liste de contrôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Informations complémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Sommaire

5

Il est intéressant de noter que les plaintesconcernant des troubles liés au travail infor-matisé ont peu changé ces dernièresannées. Céphalées, cervicalgies, picote-ments ou larmoiements des yeux, nervosité,stress, douleurs dans les épaules, les braset les mains demeurent les plus communes.

Les plaintes n’ont cessé d’augmenter avecla généralisation du travail sur écran. Unautre élément important est la charge men-tale de plus en plus importante requise, cequi entraîne un abaissement du seuil detolérance et par conséquent l’augmentationdes plaintes.

Causes de ces douleurs

Les douleurs oculaires ont pour origineune sollicitation importante des yeux. Diffé-rents facteurs peuvent entraîner cette fortesollicitation oculaire:

● travail dans des conditions demandantfréquemment à l’œil de s’adapter à desdistances et à des luminosités différentes;

● emplacement incorrect de l’écran parrapport aux fenêtres et aux autres sour-ces lumineuses, d’où des éblouissements,des réverbérations et des contrastes im-portants;

● scintillement des caractères et arrière-plandes écrans classiques;

● représentation graphique des caractèresinadaptée (taille et police des caractères,texte trop compact);

● aménagement inadéquat de la surfacede l’écran.

1 Travailler confortablement sur écran

Les douleurs au niveau de la nuque etdes extrémités peuvent avoir plusieurs origines:

● position assise incorrecte ou statique,

● place insuffisante pour le clavier et la souris,

● travail sans accessoires ergonomiques(repose-pieds, repose-poignets pour clavier et souris),

● siège de travail inadapté à la taille del’utilisateur,

● écran placé trop haut,

● lunettes inappropriées ou capacitésvisuelles réduites, par exemple lunettes àfoyer progressif mal réglées, d’où despositions de la tête inconfortables.

Il est en général possible d’éviter ces douleurs.

Pour ce faire, il faut:

● disposer d’un écran moderne et appro-prié au travail effectué ainsi que d’unmobilier réglable,

● aménager le poste de travail en fonctionde la morphologie de l’utilisateur (hauteurdu siège, de la table et de l’écran),

Figure 1Poste de travail informatisé moderne.

6

● disposer d’un poste de travail permettantde travailler en alternance en stationdebout et assise,

● porter, au besoin, des lunettes appro-priées,

● faire suffisamment de pauses et travaillerdétendu.

Ces informations sont détaillées dans lereste de la brochure.

Il faut remédier à ces douleurs gênantes quine sont pas des maladies professionnelles.Les craintes souvent exprimées selon les-quelles le travail sur écran serait à l’originede certaines maladies professionnelles(baisse de l’acuité visuelle, lésions dues àdes rayonnements) n’ont pas été confirméespour l’instant.

7

Qu’il s’agisse d’un poste de travail équipéd’un écran plat ou à tube cathodique, il estimportant que l’écran soit inclinable, orien-table et adapté aux besoins de son utilisa-teur. En outre, la surface de l’écran doitêtre aménagée correctement, c’est-à-dire:

● le contraste et la luminosité sont adaptésaux besoins de l’utilisateur;

● la surface de l’écran n’est pas encombréeinutilement (cf. figure 3);

● le confort de lecture est optimal grâce àl’utilisation de la fonction zoom permet-tant d’agrandir au besoin la représenta-tion du document à l’écran;

● lorsque la taille des caractères du systèmepose problème, il est possible de la modi-fier dans le système d’exploitation.

2 Un écran adapté aux besoins individuels

Figure 2 Ecran plat.

Figure 3 La surface de l’écran doit être adaptée aux besoins de l’utilisateuret à son travail.

8

Clavier et souris

● Il faut avoir suffisamment de place pourle clavier et la souris.

● L’utilisation d’un repose-poignets devant le clavier et d’un tapis de souris avecrepose-poignets soulage les poignets.

● Il est préférable d’utiliser, quand c’estpossible, les raccourcis clavier (combinai-sons de touches) à la place de la souris.

● En cas de problèmes aux articulations, ilest conseillé de travailler avec un clavierergonomique (cf. figure 4).

● Il peut être aussi intéressant d’utiliser desmodèles de souris spéciaux tels que boulede commande (trackball) ou à la formeergonomique (cf. figure 5).

Figure 5 Divers modèles de souris. Avec lequel travaillez-vous le mieux?

Figure 4 Claviers «ergonomiques» soulageant les poignets.

9

Rayonnement

Les écrans plats ne produisent aucun rayon-nement. Quant aux écrans à tube catho-dique, les rayonnements qu’ils émettent neprésentent, selon les connaissances actu-elles, aucun risque pour la santé, y comprispour les femmes enceintes. L’achat d’unfiltre pour écran afin de réduire le rayonne-ment ne se justifie donc pas.

Chaleur

Tous les types d’écrans génèrent de la chaleur qui doit être évacuée par l’aérationdes locaux. Un écran plat en produit environdeux tiers de moins qu’un écran à tubecathodique. Plus une pièce contient d’écranset plus l’évacuation de cette chaleur devientessentielle, d’autant plus que les unités cen-trales produisent elles aussi de la chaleur.

Il est donc recommandé d’aérer régulière-ment les locaux. En hiver, cette aération peutêtre courte, à condition d’être intense (fenê-tres grandes ouvertes). En été, l’utilisationd’un petit ventilateur peut s’avérer précieuse(cf. figure 6).

Figure 6 L’utilisation d’un ventilateur est appréciable par temps très chaud.

10

L’agencement correct de l’écran, du clavier, de la souris et du porte-documents est décisifpour le confort des postes de travail informatisés. Les critères suivants sont de premièreimportance.

Eviter les réverbérations dues à la lumière du jour

3 Agencement correct de l’écran

Il faut éviter toute réverbération de la lumièredu jour sur la surface de l’écran et les con-trastes trop importants. Quelques conseils:

● pas de fenêtre devant ou derrière l’écran(cf. figures 7 et 8);

● axe principal du regard parallèle auxfenêtres;

● installation des postes de travail informa-tisés si possible dans des zones éloignéesdes fenêtres;

● assombrir les fenêtres en cas de rayon-nement solaire ou de réverbérations duesà la présence de neige à l’extérieur, parexemple à l’aide de stores à lamelles ouenrouleurs, de rideaux opaques;

● assombrir d’un côté les fenêtres dans lesbureaux comprenant plusieurs rangées defenêtres (par exemple bureaux d’angle).

Figures 7 et 8 L’œil n’est pas en mesure de regarder à la fois l’écran et l’arrière-plan. Il en va de même pour un appareilphoto, car le contraste est trop important.

11

Distance de vision

La majorité des gens préfèrent des distan-ces de vision comprises entre 50 et 80 cm.Une distance supérieure est recommandéelors de l’utilisation d’écrans très grands, parexemple pour la conception assistée parordinateur (CAO).

Figure 9 Direction du regard incorrecte, car elle oblige àtourner constamment la tête.

Figure 10 Direction du regard correcte.

Direction du regard

L’écran doit se trouver bien en face de l’uti-lisateur. Placé sur le côté, il contraint l’utili-sateur à toujours tourner la tête ou à exercerune torsion du haut de son corps, ce quientraîne des contractures (cf. figures 9 et10).

12

Hauteur

De nombreux problèmes de santé sont dusà des écrans installés trop haut, par exem-ple parce que placés sur l’unité centrale.Cette habitude demeure cependant encoretrès fréquente. Généralement, l’unité cen-trale se range sans difficultés sous la tablede travail, d’où une réduction de la gêneproduite par le bruit de sa ventilation.

Normalement, l’écran doit être placé direc-tement sur la table de travail, sans brasporte-écran ni cales en bois ou en matièressynthétiques. La direction du regard vers lemilieu de l’écran doit se trouver dans unangle d’environ 30° vers le bas (cf. figures11 et 12).

Figure 11 Hauteur idéale d’un écran classique.

Figure 12 Ecran trop haut.

13

Positionnement du clavier et de la sourisLe clavier se trouve en général soit devantl’écran soit devant le porte-documents,selon la nature des tâches. Les mains doi-vent disposer d’un espace devant le claviercompris au minimum entre 15 et 20 cmpour pouvoir prendre appui. Il peut êtreutile de travailler avec un repose-poignetspour soulager les articulations. Il faut veillerà disposer de suffisamment de place sur la table pour la souris. La figure 13 illustreles différents agencements du clavier, de la souris, du porte-documents et de l’écran.

Documents et porte-documents

On néglige souvent le positionnement et laqualité des documents alors qu’ils jouentun rôle important dans le confort des postesde travail informatisés. Il convient de placerle porte-documents de sorte que les distan-ces œil-écran et œil-document soient autantque possible équivalentes. Il est recomman-dé de sortir les documents de leurs pochet-tes transparentes pour limiter les réverbéra-tions.

Remarque:si les équipements disponibles ou leslocaux ne permettent pas un agencementadapté de votre poste de travail informa-tisé, nous vous conseillons d’en parleravec vos supérieurs.

Figure 13 Positionnement différent de chaque élément selon les activités menées.1 Travail principalement informatique2+3 Travail principalement documentaire4 Tâches mixtes

1 2

3 4

Figure 14 Les porte-documents facilitent le travail.

14

La table de travail

La table de travail constitue un élément clépour un agencement correct des postes detravail informatisés.

Dimensions de la surface de travail

La surface de travail doit être suffisammentgrande pour les tâches à accomplir et per-mettre un agencement pratique et flexibledes équipements de travail. La figure 16montre que la profondeur de table d’unécran classique doit être plus importanteque celle d’un écran plat.

Les recommandations internationales pourles écrans classiques préconisent une sur-face de travail d’au moins 120 centimètresde long avec une profondeur minimale de80 centimètres. D’un point de vue ergono-mique, une longueur de 160 centimètres etune profondeur de 90 centimètres seraientpréférables. Le besoin en surface varie selonles activités et les dimensions des élémentsde l’appareil. Les valeurs de référence sui-vantes sont jugées suffisantes:

● écran 15 pouces: 80 cm de profondeur

● écran 17 pouces: 100 cm de profondeur.

Dans le cas des écrans plats, une table de80 centimètres environ de profondeur suffitpour les travaux de bureau ordinaires.

4 Mobilier (table, siège, repose-pieds)

Figure 15 Tables idéales pour les postes de travail informatisés.

Figure 16 Profondeurs de table différentes selon le typed’écran (plat ou classique).

15

Hauteur de la table de travail

En raison des différentes tailles et des diffé-rentes longueurs de jambes des utilisateurs,il n’est guère possible d’édicter une hauteuridéale pour la table. La hauteur de 72 centi-mètres pour les tables fixes (distance entrele sol et l’arête supérieure de la table) pres-crite par la directive européenne 90/270/CEest à présent contestée.

Le réglage de la hauteur est correct lorsquel’avant-bras peut reposer à plat sur la sur-face de travail et que les épaules ne sontpas relevées (cf. figure 17).

Une hauteur réglable entre 68 et 84 centi-mètres environ est recommandée. Unehauteur moyenne fixe du plan de travail neconvient pas pour le travail permanent surécran. De nombreuses personnes travaillentcependant encore avec de telles tables,notamment chez elles. Dans de tels cas, ilest conseillé aux personnes de petite tailled’utiliser un repose-pieds afin de travaillerconfortablement et aux personnes de grandetaille de relever la hauteur de la table dequelques centimètres au moyen de petitescales en bois.

Inclinaison de la table de travail

On choisira de préférence des surfaces detravail qui offrent, en plus du réglage enhauteur, une faible inclinaison allant jusqu’à8° environ (tel un pupitre incliné). Pour letravail sur écran, une inclinaison n’est pasnécessaire, mais, avec le travail de bureauclassique, un angle faible d’inclinaison donnedéjà l’impression subjective qu’on dispose,dans la position assise recommandée pourménager le dos, d’une bonne vue d’ensem-ble sur le plan de travail (cf. figure 18).

Figure 17 Hauteur de table correcte.

Figure 18Position ménageant le dos.

16

Autres éléments clés pour un confortoptimal

Il est primordial de disposer de suffisammentde place sous la table pour les jambes. Ilest préférable de choisir une table aux tein-tes neutres (p.ex. gris, vert ou brun). Leplan de travail doit être équipé de cheminsde câbles ou d’anneaux souples permet-tant de regrouper les câbles (cf. figure 19)et d’éviter ainsi les chutes dues à l’enche-vêtrement de câbles.

L’idéal est de disposer d’une table qui, àl’aide d’une poignée ou d’un bouton, permetfacilement de travailler debout (cf. figures 20et 21). Les différents modèles proposéssont transformables soit manuellement soitélectriquement. Une autre solution écono-mique consiste à installer à proximité unpetit pupitre utilisé pour les tâches annexesnon informatisées.

Figure 19Câbles regroupés.

Figures 20 et 21 Pupitre moderne à hauteur réglable électriquement pour un poste de travail informatisé convenant au travail en position assise et debout.

17

Le siège de travail

Un bon siège de travail garantit une positionappropriée et ménage les muscles dorsauxet les disques intervertébraux.

Les sièges de travail recommandés sontréglables entre 42 et 55 centimètres et dis-posent de roulettes adaptées au revêtementdu sol. Le dossier doit se trouver à environ50 centimètres au-dessus de l’assise etpermettre une assise dynamique (le dossiersuit le dos de l’utilisateur lorsque ce dernierse penche vers l’avant ou en arrière, cf. figu-re 22). Il est important que l’inclinaison del’assise soit réglable. Les accoudoirs longsne conviennent pas pour le travail sur écran.Ceux courts sont parfois appréciés.

Un bon siège ne sert à rien s’il n’est pasréglé correctement. Le but recherché estune assise dynamique sur un siège adapté

Figure 23 Sièges de travail corrects.

Figure 22 Assise dynamique sur un siège adapté et fonctionnel.

et fonctionnel.

18

Il doit exister entre le bord du siège et lecreux du genou un espace libre d’environ 4 cm pour éviter la compression des vais-seaux sanguins. Cette exigence n’est pasrespectée notamment pour les personnesde petite taille. L’utilisation de sièges avecune assise plus petite ou réglable permet deremédier à ce problème.

L’utilisation occasionnelle d’un siège-ballonpeut aider à renforcer la musculature dor-sale. Il est conseillé de n’utiliser un tel siègequ’en alternance. Cette recommandation

Figure 24Intervention d’une tierce personne pour le réglagecorrect du siège.

est aussi valable pour les sièges sur lesquelson s’agenouille afin d’éviter tout problèmeaux genoux.

Chacun peut améliorer son état physique

La plupart des gens se désintéressent tota-lement du réglage correct de leur siège etne savent souvent même pas comment lerégler correctement en fonction de leurtaille et de leur poids, d’où de fréquentesplaintes.

Message à destination des utilisateursd’un siège de travail:les douleurs musculaires ne disparaissentqu’avec l’adoption d’une assise correcteet active, c’est-à-dire dynamique.

Certains sièges peuvent être réglés facile-ment au moyen de leviers, alors que d’autresnécessitent l’intervention d’une tierce per-sonne, par exemple pour définir la hauteurcorrecte du dossier (cf. figure 24).

19

Figure 25 Des repose-pieds corrects sont assez grands et disposent d’un revêtement antidérapant.

Le repose-pieds

En principe, le repose-pieds (cf. figure 25)doit être adapté à la longueur des jambeset aux besoins de l’utilisateur. Il est assezgrand et dispose d’un revêtement antidéra-

pant. Sont déconseillés les petits repose-pieds où les pieds ne peuvent s’appuyerque sur un tube ou une barre.

20

● il doit exister entre le bord du siège et le creux du genou un espace libre d’auminimum 4 cm (épaisseur de deux doigts)pour éviter la compression des vaisseauxsanguins;

● dossier du siège: assez haut pour ren-forcer le bas du dos et permettant depréférence une assise dynamique (ledossier suit le dos dans ses mouvementsvers l’avant ou l’arrière);

● distance de vision recommandée (voirpage 11): entre 50 et 80 cm avec un positionnement de l’écran adapté.Pour les personnes presbytes utilisantdes verres à foyer progressif ou deslunettes bifocales, l’écran doit être placéaussi bas que possible. En principe, leslunettes et la hauteur de l’écran devraientêtre réglées de manière à garantir uneposition naturelle de la tête lors du travailsur écran.

Un collègue ou un supérieur peut égalementaider au réglage correct du siège ou de latable. Nous recommandons aux entreprisesde nommer un spécialiste chargé de l’agen-cement global des postes de travail et deleur adaptation aux besoins propres dechaque utilisateur ainsi que du contrôleultérieur régulier du respect des règlesd’agencement.

Il arrive fréquemment que des problèmes desanté apparaissent en raison d’un agence-ment inadapté d’éléments du poste de tra-vail informatisé. Voici quelques règles impor-tantes:

● hauteur du siège correcte: les cuissessont à l’horizontale ou légèrement pen-chées vers l’avant tandis que les piedsreposent à plat sur le sol;

● hauteur de la table correcte: environ àla hauteur du coude en position assise.Lorsque la table est trop haute ou nonréglable, il est recommandé de régler lesiège de sorte à avoir le coude à hauteurde la surface de la table et d’utiliser unrepose-pieds.Lorsque l’utilisateur est grand, la tablepeut devenir trop petite si elle n’est pasréglable. Il est possible d’y remédier enutilisant par exemple des cales en boispour surélever la table afin d’avoir lecoude à hauteur de la surface de la table;

5 Réglage correct

Figure 26 Postes de travail informatisés dans un centre d’appels téléphoniques moderne. Chaque salariépeut régler sa hauteur de travail en fonction de ses besoins.

21

Eclairage du local

Le local doit être suffisamment éclairé pourpermettre une lecture sans peine des docu-ments et une utilisation aisée du clavier. Ilfaut veiller à ce que l’éclairage ne soit pastrop fort, sous peine de rendre pénible lalecture des données à l’écran. La luminancehorizontale recommandée se situe entre300 et 500 lux.

L’éclairage optimal dépend de la nature dutravail à l’écran. Ainsi, si les informations sontprincipalement reçues à l’écran, une lumi-nance de 300 lux suffit. Une luminance de500 lux est recommandée lorsque les infor-mations proviennent essentiellement de do-cuments papier.

En pratique, les personnes assez âgées ontun besoin en lumière pour travailler plus im-portant. Cet éclairage d’appoint peut sefaire au moyen d’une lampe de bureau (cf. figure 28).

Pour la couleur de la lumière des tubesfluorescents, un blanc dit neutre ou chauds’avère le plus adapté. Le blanc chaudrépond bien aux besoins de confort élevésactuels et crée une atmosphère chroma-tique agréable.

Les luminaires ne doivent produire aucunreflet et aucune réverbération gênants surl’écran. C’est pourquoi il convient de mon-ter les rangées de luminaires parallèlementaux fenêtres.

Eclairage naturel

La lumière du jour ne suffit pas pour éclairercorrectement les postes de travail informa-tisés, car elle varie souvent et entraîne sou-vent des réverbérations et des éblouisse-ments (voir aussi chapitre 3).

6 Eclairage

Figure 27 Luminaires adaptés au travail sur écran: plafonniers éclairant de façondirecte et indirecte.

Figure 28 Lampe de bureau.

22

7 Acuité visuelle optimale

Une bonne acuité visuelle est importante.

Divers facteurs influencent l’acuité visuelle,en particulier:

● l’âge:avec l’âge, l’acuité visuelle diminue,notamment pour la vision de près (cf. figure 29);

● la luminosité:une luminosité plus importante améliorel’acuité visuelle;

● le contraste:un contraste plus important améliorel’acuité visuelle.

On entend par accommodation la capacitéde l’œil à former une image nette d’un objetsitué à une distance déterminée. L’amplituded’accommodation indique le champ de mo-dification de la courbure du cristallin entreun point éloigné et proche (cf. figure 30).Les capacités d’accommodation se dété-riorent en vieillissant, ce qui réduit l’ampli-tude d’accommodation.

Il est possible de régler le contraste et la luminance des écrans et donc d’avoirdes conditions adaptées aux capacitésvisuelles de l’utilisateur.

Figure 29 Diminution de l’acuité visuelle avec l’âge. La visionde près sans verres correcteurs de la presbytie sedétériore à partir de 45 ans. Avec une acuitévisuelle inférieure à 0,8 (zone grise), la vision est plus difficile.

vision de loinvision de près à l’aide de verres correcteurs de la presbytievision de près sans verres correcteurs de la presbytie

20 30 40 50 60 70 80

Age (ans)

1,6

1,4

1,2

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

0

Acu

ité v

isue

lle

Figure 30 Champ de netteté de la vision (sans lunettes pourlire) à 20 et 50 ans.

Champ visuel à 20 ans

Champ visuelà 50 ans

Punctum proximum Punctum remotum ➞ oo

20 cm 100 cm

23

Examens de la vue et lunettes

Disposer de bonnes capacités visuelles estimportant pour pouvoir bien travailler surécran.

Les personnes avec une vue imparfaite sefatiguent plus vite lorsqu’elles travaillent surécran. Pour 20 à 30% de la populationsuisse, la correction de la vue est inexistanteou insuffisante. Etant donné que l’accom-modation de l’œil diminue avec l’âge, cesont principalement les individus d’un cer-tain âge qui se plaignent le plus de fatiguevisuelle aux postes de travail informatisés.La presbytie apparaît normalement à partirde 45 ans.

Le travail à l’écran peut révéler des anoma-lies visuelles non décelées, parfois de façondouloureuse. C’est pourquoi on accuse, àtort, le travail informatisé de provoquer desmaladies oculaires.

En cas de douleurs oculaires persistantesen dépit d’un écran et d’un éclairage dequalité et du réglage correct de l’écran, ilest recommandé de consulter un ophtal-mologue. Pour choisir les lunettes appro-priées, ce dernier a besoin de savoir quevous travaillez sur écran et quelles sont vosdistances moyennes œil-écran et clavier-document.

Pour une presbytie classique, des lunettesà verres de correction ordinaires suffisenten principe. Ces verres ont l’avantage, parrapport aux verres bifocaux ou à foyer pro-gressif, d’offrir un champ de vision pluslarge. De plus, ils sont moins chers. Leslunettes à double foyer équipées seulementd’un petit secteur servant à la vision de prèssont inadaptées au travail sur écran.

Les opticiens sont de bons conseillers. Sivous n’êtes pas sûr(e) de votre choix, vouspouvez demander à tester des lunettes pen-dant quelques jours.

Gymnastique des yeux

Cela paraît incroyable, mais il est bel et bienpossible d’entraîner ses yeux.

Certaines personnes, en raison de troublesvisuels mineurs, souffrent de divers maux.Une bonne gymnastique des yeux effectuéeavec un professeur spécialisé peut contri-buer à la réduction voire à la disparition detels problèmes.

Au lieu de regarder de façon détenduel’écran, maints utilisateurs le fixent les yeuxécarquillés. Les battements des paupièressont ainsi beaucoup plus espacés, induisantune pénurie de liquide lacrymal à la surfacede l’œil et donc un assèchement. La gym-nastique des yeux peut résoudre ce pro-blème.

La gymnastique ne permet cependant pasde corriger un défaut visuel, puisque l’op-tique des yeux ne peut pas être modifiée.

24

En principe, les pauses devraient servir àarrêter momentanément le travail sur écranet à se détendre. L’idéal serait de consacrerune partie des pauses à des exercices derelaxation et d’étirement ou à de la gymnas-tique des yeux. On peut en profiter pourregarder au loin et cligner des yeux afin destimuler les glandes lacrymales.

Détente, étirement, relaxation

Treize exercices différents sont présentésci-après. Ils sont de préférence à faire autravail. Sur le plan ergonomique, l’idéalserait de pouvoir en pratiquer un toutes lesheures. Des exercices physiques ou d’étire-ment peuvent nettement améliorer le bien-être. Si, contre toute attente, un exercicedevait occasionner des douleurs, il estrecommandé de l’arrêter sur-le-champ.

Davantage d’activité physique

Il est conseillé de tirer profit de toutes lesoccasions se présentant pendant le tempsde travail pour accroître son activité physiqueet alterner les positions. Il existe de nom-breuses tâches pouvant s’effectuer debout,telles que téléphoner, discuter, faire despauses. On peut aussi prendre les escaliersau lieu de l’ascenseur. Une activité physiquesuffisante favorise la circulation sanguine, lemétabolisme et a une action positive sur lesvertèbres cervicales et les articulations.

La répartition idéale est la suivante:

● 60% assise dynamique

● 30% en station debout

● 10% en déplacement ciblé (y comprispar exemple courses pour l'entreprise,déplacement pour aller voir un collègue,accéder à la photocopieuse, à l'imprime-rie à l'étage ou aller en pause).

Pauses

De nombreuses entreprises accordent unepause de quinze à vingt minutes toutes lesdeux heures à leur personnel travaillant toujours sur écran. Ces pauses permettentune meilleure communication interne queles pauses de cinq à dix minutes toutes lesheures.

Les pauses imposées par le travail (tempsde réponse de l’ordinateur, etc.) s’avèrentgênantes et peu récupératrices. Elles nepeuvent donc pas se substituer aux pausesrégulières.

8 Les bienfaits de l’activité physique et des pauses

25

Exercice 1: mobilité dorsale.

Position initialeDebout bien droit,mains sur les reins.

Déroulement del’exercicePencher lentement lehaut du corps vers l’arrière en regardant en direction du plafondsans fléchir les jambes.Rester brièvement dansla position finale encontinuant à respirernormalement.Répéter l’exercice cinq à dix fois.

Exercice 2: étirement des épaules, des bras et des mains.

Position initialeBien droit en positionassise, bras détenduset pendant le long ducorps.

Déroulement del’exerciceLever les bras latérale-ment et tendre lescoudes et les mainsvers l’arrière en pous-sant le thorax versl’avant. Rester briève-ment dans la positionfinale en continuant àrespirer normalement.Laisser ensuite retom-ber les bras. Répéter l’exercice plusieurs fois.

Exercice 3: mobilité de la nuque.

Position initialeBien droit en positionassise, index et majeurcontre le menton.

Déroulement del’exercicePousser le menton versl’arrière, en regardanttoujours droit devant soi et en gardant lehaut du corps stable.Rester brièvement dans la position finale.Répéter l’exercice cinq à dix fois.

26

Exercice 4: relaxation des muscles latéraux de la nuque.

Position initialeBien droit en positionassise ou debout, chaque main tenant un livre ou une bouteillepleine.

Déroulement del’exerciceLever les épaules engardant brièvementcette position. Laisserretomber les épaules.Répéter l’exercice dix à quinze fois.

Exercice 5: relaxation de la partie supérieure de la colonne vertébrale.

Position initialeBien droit en positionassise ou debout, lesbras levés latéralement,pouces dirigés vers lehaut d’un côté et versle bas de l’autre, têtetournée vers le côté du pouce dirigé vers le bas.

Déroulement del’exerciceTourner la tête de l’autre côté tout eninversant la position des pouces. Resterbrièvement dans la position finale.Répéter l’exercice dix à quinze fois.

Exercice 6: étirement des muscles latéraux de la nuque.

Position initialeBien droit en positionassise, bras ballantsavec une main accrochée au bord inférieur du siège.

Déroulement del’exerciceTenir d’une main le borddu siège, laisser aller letorse dans la directionopposée et pencherlentement la tête de cecôté jusqu’à ce qu’unétirement latéral de la nuque soit ressenti.Rester brièvement dansla position finale. Répéter l’exercice cinq à dix fois des deux côtés.

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Exercice 7: renforcement et relaxation du dos.

Position initialeTorse à plat sur unetable, mains tenant le bord de la table.

Déroulement del’exerciceContracter les musclesfessiers, puis relever les deux jambes à l’horizontale. Répéter l’exercice dix à quinze fois.

Exercice 8: stabilisation et renforcement du dos.

Position initialeGenoux au sol, appuisur les deux mains.

Déroulement del’exerciceEtirer en même tempsle bras gauche et lajambe droite à l’hori-zontale. Faire le mêmemouvement avec lebras droit et la jambegauche.Répéter l’exercice cinq à dix fois.

Exercice 9: stabilisation et renforcement de la région lombaire.

Position initialeAllongé sur le dos,genoux fléchis et piedssur le sol.

Déroulement del’exerciceRelever le bassin jusqu’à ce que le dos et les cuisses formentune ligne droite.Répéter l’exercice dix à quinze fois.

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Exercice 11: étirement des muscles dorsaux.

Position initialeBien droit en positionassise avec les deuxmains posées sur lanuque, coudes versl’avant et toujours encontact entre eux (et ce pendant toutl’exercice).

Déroulement del’exerciceLever les coudes vers le haut, les mainsposées légèrement sur la nuque. Resterbrièvement dans laposition finale.Répéter l’exercice dix à quinze fois.

Exercice 10: renforcement et relaxation des muscles de la nuque.

Position initialeTorse allongé sur latable, front en appui sur un livre à plat sur la table.

Déroulement del’exerciceLever brièvement la tête en regardant toujours vers le bas, sur la table. Rester brièvement dans cetteposition. Laisser revenirla tête à sa position initiale et reposer lefront sur le livre.Répéter l’exercice dix à quinze fois.

Exercice 12: étirement des muscles des épaules.

Position initialeBien droit en positionassise avec les mainscontre la nuque et les coudes dirigés latéralement vers l’extérieur.

Déroulement del’exerciceRamener les coudesvers l’arrière, les mainsposées légèrement surla nuque en veillant àregarder droit devantsoi. Rester brièvementdans la position finale.Répéter l’exercice dix à quinze fois.

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Exercice 13: étirement des muscles dorsaux.

Position initialeBien droit en positionassise avec les mains à l’avant entre les cuisses.

Déroulement del’exerciceFléchir le torse, tête etbras pendant vers lebas, en essayant detoucher le sol avec lesmains. Rester briève-ment dans la positionfinale en continuant àrespirer normalement. Répéter l’exercice plusieurs fois.

Petits exercices

Des petits exercices à peine perceptibles par l’entourage contribuent aussi à l’améliorationde la sensation de bien-être. Il est ainsi très stimulant de frapper sur le sol avec ses talonslorsqu’on est assis à un pupitre. Pour se reposer, on peut aussi effectuer des mouvementscirculaires avec ses yeux pour cesser de fixer l’écran et ainsi relâcher la nuque. Croiser lesmains derrière la nuque accroît encore l’impression de détente ressentie. Souvent, plusieursinspirations et expirations profondes suffisent à faire des miracles.

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A l’aide de la liste de contrôle «Bien travailler à l’écran de visualisation» (réf. 67052.f), il estpossible de procéder à une évaluation de son poste de travail. Ce document est disponibleen fichier pdf sous:

www.suva.ch/listesdecontrole →Ergonomie

Il est difficile de satisfaire en pratique à toutes les prescriptions. Il faut donc trouver uncompromis acceptable.

9 Liste de contrôle

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Informations complémentaires

Les documents ci-après peuvent être com-mandés auprès de la Suva (voir adressepage 2) ou bien téléchargés en format pdfsous www.suva.ch/waswo.

● dépliant «Postes de travail informatisés.Dix conseils pour votre santé et votrebien-être», Suva, réf. 84021.f

● brochure «Les postes de travail informa-tisés, informations détaillées pour lesspécialistes et les personnes intéressées»,Suva, réf. 44022.f

● liste de contrôle «Bien travailler à l’écrande visualisation», Suva, réf. 67052.f

● liste de contrôle «Eclairage des postesde travail informatisés» Suva, réf. 67051.f

● liste de contrôle «Mobilier pour postes detravail informatisés» Suva, réf. 67050.f

● Produits pour les postes de travail infor-matisés (listes de fournisseurs)– fournisseurs de pupitres pour position

debout, réf. 86958.f – fournisseurs de sièges de travail,

réf. 86960.f – fournisseurs de divers produits

(p.ex. claviers ergonomiques, disposi-tifs anti-éblouissement), réf. 86966.f

– liste des professeurs de gymnastique des yeux, réf. 86970.f

La Suva met aussi à disposition un pro-gramme interactif d’autoformation sur l’ergonomie des postes de travail informatiséssous www.suva.ch/suvapro → Formation.

Référence: 44034.f