Les mutations du gouvernement de l’entreprise...

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Les mutations du gouvernement de l’entreprise capitaliste :

trois figures singulières

© Lionel Honoré / Sciences Po Rennes

Deux héritiers pour l’entrepreneur :

-l’actionnaire

-Le manager

Un nouveau contre-pouvoir :

-Les syndicats

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L’éviction des actionnaires et leur cantonnement dans un rôle de rentier.

La logique de la société anonyme : séparation du pouvoir entre actionnaires et managers

De 1892 en Allemagne à 1925 en France sont créées partout des formes juridiques anonymes (SARL et SA)

6000 SA en France en 1900 et 7200 SEC contre 45000 SA en 1930 et 12800 SEC

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Les managers s’approprient la force entrepreneuriale les actionnaires deviennent des rentiers

émancipation de l’entreprise, vis-à-vis de son créateur et de ses propriétaires

E(Rp) = RL + bp [E(RM) - RL]

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Absence de droit des actionnaires

4% de la population en 1950, 25% en 2000

Les managers eux, se structurent en réseau et se cooptent … des experts pour contrôler des experts (comme à l’Université)

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Absence de droit des actionnaires

-La SEC est créée en 1934

-Une suspicion d’incompétence

-Le profit comme seul indicateur

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Parallèlement : une montée en puissance des managers.

-OST, fayolisme, EFO, catholicisme social

-Le poids des ingénieurs ( de 6000 à 135 000 entre 1880 et 1920 aux USA)

-La nécessité de la rationalisation : justification économique et justification morale

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Parallèlement : une montée en puissance des managers.

Une invention du management en tant que science managériale qui légitime la prise de pouvoir des managers

-1881 : fondation de la première business school par Joseph Wharton à l’Université de Pennsylvanie

-Création d’HEC quelques mois plus tard en France, véritable développement après 1960

-Se met en place une structure idéologico-culturelle confirmant l’existence d’une compétence distinctive en management

-Marketing, GRH, Finance, Stratégie

-La « Science » prend le relais de l’entrepreneuriat pour assurer le progrès de la société

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La constitution des syndicats en contre-pouvoir.

La justification du pouvoir des managers par leur expertise sur les question managériale a comme pendant, l’émergence du contre-pouvoir des syndicats avec comme justification leur expertise sur les questions sociales

-faiblesse du savoir managérial sur ces questions

-Aujourd’hui encore, l’exemple de la santé l’illustre

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La constitution des syndicats en contre-pouvoir.

Trade Unions Congress aux RU en 1867

American Federation of Labor aux USA en 1886

Ligue des Syndicats Allemands (ADGB) en 1892

CGT en 1895

En 1950, 25% des salariés français sont syndiqués et 35% des salariés américains, 55% aux RU en 1970… 4% en France aujourd’hui

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La constitution des syndicats en contre-pouvoir/ comment comprendre cette émergence et la logique de la séparationentre économique et sociale?

La question sociale était prise en compte mais pas de manière systématique

L’entreprise était une entité économique et sociale totalement inscrite dans la sphère privée

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La constitution des syndicats en contre-pouvoir/ comment comprendre cette émergence et la logique de la séparationentre économique et sociale?

Pas de critique radical du libéralisme

Focalisation sur ses effets

Les managers construisent leur légitimité sur la rationalisation économique

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La constitution des syndicats en contre-pouvoir

Peu à peu le management intègre l’influence syndicale

-comité d’entreprise et CHSCT (1945)

-Participation et intéressement (CGE 1818 / C. de Gaulle)

-L’institutionnalisation dans le modèle allemand

De 55 à 77 : 445 jours de travail perdu pour fait de grève pour 1000 aux USA, 265 au RU, 151 en France et 23 en Allemagne

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La constitution des syndicats en contre-pouvoir

Accord National Interprofessionnel de décembre 2003

Lois Fillon sur la formation professionnelle et le dialogue

social

Loi Auroux de 1982, Robien 1996, Aubry, 1999 et 2001,

Génisson 2001

Loi Aout 2008 portant rénovation de la démocratie sociale

Accord National Interprofessionnel sur la modernisation du

marché du travail de janvier 2008

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III : Le régime public des entreprises capitalistes

Mise en cause du gouvernement managérial et financiarisation

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trois figures singulières / III : Le régime public des

entreprises capitalistes


Une évolution fondamentale : la transformation des besoins de financement des entreprises (importance des investissements et rapidité des cycles)

AI

AC

T

KP

DCT

T

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Une évolution fondamentale : la transformation des besoins de financement des entreprises (importance des investissements et rapidité des cycles)

Actionnaire Fonds Inves tis s ements

Ac tivité

Rés ulta t

Autofinancement

Rentabilité

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Des effets amplificateurs:

-limite de la taille des banques et encadrement du crédit

-Développement et structuration des marchés financiers : de 1970 à

2000 la capitalisation de la NYSE est passée de 704 à 21 000 milliards, à Paris : de 35 à 628

-Apparition des fonds de pension : de 1970 à 2000 le capital des

caisses de retraites aux USA passe de 172 à 1 892 milliards

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Conséquences:

-Un marché transactionnel qui créé une distance et efface le risque

-Ce marché s’internationalise et dissocie l’espace politique de l’entreprise de celui de son capital

-L’actionnaire perd sa nationalité (42% du capital des entreprises du

CAC en 2005) (l’exception des fonds souverains)

-Pour la grande entreprise c’est une deuxième ancre qui lâche

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Une deuxième évolution fondamentale : le développement de l’actionnariat de masse

-7,1 millions de français actionnaires en 2003

-39,6 % de l’épargne en actions en 2005

-2,8 fois le PIB détenu par les ménages

-Dans les entreprises on passe de quelques actionnaires à des centaines de milliers ou plus

-L’actionnariat salarié se développe : 3,61% de Renault / 60% des

salariés de Vinci

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Conséquences :

1 / pulvérisation du capital et floutage des frontières capital/travail

L’exemple des LBO / MBO

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L’exemple des LBO / MBO

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2/ Et dans le même temps elles se redessinent au travers de la mise en place d’un système à plusieurs vitesses (différence avec le système

gaulliste / lien avec l’évolution des relations d’emploi et de travail)) :

- Évolution du rapport contribution/rétribution

- Hauts Potentiels / Nomade / Marginalisation

• Quelle place pour le politique et pour la subsidiarité que pourtant l’évolution des modes d’organisations semble placer au cœur du fonctionnement??

• Moteurs de l’implication ?

• Design des carrières

• Modes de rémunération (comp and ben vs salaires et employabilité)

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2/ Et dans le même temps elles se redessinent au travers de la mise en place d’un système à plusieurs vitesses (différence avec le système

gaulliste / lien avec l’évolution des relations d’emploi et de travail)) :

- Quel avenir dans ce cadre pour le concept d’organisation ?

• Méta-organisation vs Situations de travail

• Individualisation des trajectoires et de l’implication

• Implication à LT dans la carrière plus que dans l’organisation

• Implication à CT dans la situation et l’équipe

• Implication ou prise de risque calculée ?

• Immanence vs transcendance : le projet de régulation libéral pris à revers ?

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Conséquences :

3/ La séparation des rôles, et donc l’équilibre, entre management et syndicats est remise en cause par la remise en cause de la séparation entre les sphères économiques et sociales

- Exemple : redressement productif, fonctionnement des CE, accord cadre sur l’intéressement à la RATP, etc.

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Un jeu de mise à distance et de rapprochement

management

Salariés et actionnaires

entreprise

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Le titre de propriété devient une marchandise et le lien entre sa possession et l’implication dans l’entreprise n’est plus visible ni même conscient

Ce lien n’est même plus concrétisé par la prise de risque

L’industrie financière transforme ainsi la notion d’actionnaire et transforme un acte d’investissement en acte de consommation

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Une troisième évolution fondamentale : la crise de la technocratie

-la complexité grandie et met en lumière les limites de la gestion

-Le savoir managérial se banalise

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Parallèlement la critique de la bureaucratie se développe

-Peters et Waterman / L’excellence, Hammer et Champy / le reengenering, Pinchot/ L’intrapreneuriat

-Théorie de l’agence (Jensen et Meckling)

-M.Crozier et E.Friedberg

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-Critique d’inspiration foucaldienne (surtout aux USA) et postmoderniste

-Constructivisme (Palo Alto, Carnagie : J.March et H.Simon, Olsen)

-Interactionnisme (E.Goffman, H.Becker)

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Le regard extérieur se développe et met en cause le management

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UN ORGANISME DE SANTE…

MALADE DE

« GESTIONNITE »par Mathieu

DETCHESSAHAR et Anouk

GREVIN

Dérive disciplinaire et disciplinante

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1945 1955 1965 1975 1985 1995 2005

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-Une cause contextuelle : la montée des services et la baisse de l’industrie

-Pertinence du discours face à la globalisation

-Technocratisation des syndicats

-Seconde modernité ou post-post modernisme : anticipation ,

résilience, conventionnalisation et normalisation par des référentiels externe, etc.

Les mutations du gouvernement de l’entreprise...

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