Les Grands Bouleversements Terrestres

112
Dr Immanuel Velikovsky Les Grands Bouleversements Terrestres Traduit par Collin Delavaud et Carole Hennebault Le jardin des Livres Paris 1

Transcript of Les Grands Bouleversements Terrestres

Page 1: Les Grands Bouleversements Terrestres

Dr Immanuel Velikovsky

Les GrandsBouleversements

TerrestresTraduit par Collin Delavaud

et Carole Hennebault

Le jardin des LivresParis

1

Page 2: Les Grands Bouleversements Terrestres

Du même auteur :- Œdipe et Akhenaton, Ed. Robert Laffont, 1986- Mondes en Collision, Jardin des Livres 2003, dispo.

Vous pouvez envoyer des chapitres de ce livre ( word,pdf, html, txt, mac ) à vos amis et relations par e-mail :

www.lejardindeslivres.com/gbt.htm Format Htmlwww.lejardindeslivres.com/PDF/gbt.pdf Pdfwww.lejardindeslivres.com/PDF/gbt.doc Wordwww.lejardindeslivres.com/PDF/gbt.sdw Star

Format texte pur : ( cliquez sur Shift pour sauver le fichier survotre bureau, sinon votre navigateur va l'ouvrir )

www.lejardindeslivres.com/PDF/gbt-pc.txt Pcwww.lejardindeslivres.com/PDF/gbt-mac.txt Macwww.lejardindeslivres.com/PDF/gbt-unix.txt Unixwww.lejardindeslivres.com/PDF/gbt-win.txt Winwww.lejardindeslivres.com/PDF/gbt.rtf Rtf

-Earth in Upheaveal © 2004 heirs of Dr I. VelikovskyLes Grands Bouleversements Terrestres © 2004

Le Jardin des Livres ® pour la traduction française.

Éditions Le jardin des Livres ®243 bis, Boulevard Pereire – Paris 75827 Cedex 17

Attachée de Presse : Marie Guillard

ISBN 2-914569-22-X EAN 9782 914569 224

Toute reproduction, même partielle par quelque pro-cédé que ce soit, est interdite sans autorisation préalable. Unecopie par xérographie, photographie, support magnétique,électronique ou autre constitue une contrefaçon passible despeines prévues par la loi du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1995,sur la protection des droits d'auteur.

2

Page 3: Les Grands Bouleversements Terrestres

Carte des fonds marins de la Terre

La chaîne dorsale, enfouie sous l'océan Atlantique, sépareles Amériques ( à gauche ) de l'Europe-Afrique ( à droite ).

La première carte mondiale des fonds marinsa été dressée par les sous-marins américainsdans le cadre d'un programme top-secret menépendant la guerre froide par l'agence de rensei-gnements NSA*. Dans les années 1970 lesscientifiques ont été totalement surpris lors-que l'US Navy et la NSA ont rendu publiquecette carte où la Terre semble avoir été torduepar une main géante.

* National Security Agency.

3

Page 4: Les Grands Bouleversements Terrestres

Cette carte n'était bien entendu pas dispo-nible lorsque Velikovsky a écrit ce livre. Enrevanche, plus d'un géologue ( de l'époque ) aété étonné par l'incroyable justesse analytiquede Velikovsky.

4

Page 5: Les Grands Bouleversements Terrestres

Immanuel Velikovsky

inspire René Barjavel en 1966

et déclenche la censure de

Sciences et Avenir en 2003

Avec son roman La Nuit des Temps, RenéBarjavel s'était ouvertement inspiré des GrandsBouleversements Terrestres donnant à l'un de sespersonnages les traits d'Immanuel Velikovsky :

« Le géographe danois, exulte : il avaittoujours soutenu la théorie si controverséed'un basculement du globe terrestre. Il enavait apporté des preuves multiples, qu'on luiréfutait une à une* ».

René Barjavel avait mis en scène une équipede scientifiques français en mission au Pôle Nord.En effectuant des carottages sous-glaciaires, ilsdécouvrent deux êtres humains, un homme et unefemme, gelés mais maintenus en vie par un sys-tème complexe dont la technologie leur échappe.Après une série d'aventures toutes plus réalistesles unes que les autres, un groupe de savantsinternationaux parvient à réveiller la femme, sortede nouvelle Eve qui leur dessine la carte du monde

* Page 182, in La Nuit des Temps, René Barjavel, Presses de la Cité, Paris,1968. En 2004, toujours disponible en poche chez Pocket, numéro 812.

5

Page 6: Les Grands Bouleversements Terrestres

où elle avait vécu. Stupéfaits, les scientifiques finis-sent par comprendre qu'entre-temps, la Terres'était... retournée :

« Un cataclysme brutal a fait tourner laTerre sur un axe équatorial, bousculant lesclimats en quelques heures, peut-être enquelques minutes, brûlant ce qui était froid,glaçant ce qui était chaud, et submergeantles continents de masses énormes d'eauxocéanes arrachées à leur inertie. (...) Lesdeux Amériques occupent l'écran. Mais lebasculement du globe les a mises dans uneposition étrange. Elles se sont inclinées, celledu Nord vers le bas, celle du Sud vers lehaut*».

Tout est dit par « la théorie si controverséed'un basculement du globe terrestre. Il en avaitapporté des preuves multiples, qu'on lui réfutait ».En effet, le Dr Velikovsky a payé très cher sonaudace et personne à l'époque aux Etats-Unis nes'était précipité pour le soutenir. Comme tous lesmessagers apportant de mauvaises nouvelles, il aété médiatiquement lynché pour avoir osé dire touthaut ce que les géologues ( y compris Darwin )n'avaient même jamais osé penser tout bas malgrétoutes les preuves accablantes qui s'étalaient augrand jour devant eux.

En psychologie, on appelle cela le « déni ».

La Terre, notre jolie planète bleue, la Gaïanourricière, n'avait pas pu vivre une chose pareille.C'était impossible.

On ne peut reprocher qu'une seule chose àImmanuel Velikovsky : ne pas avoir pris des gantspour le dire. Il a jeté un pavé dans la mare desgéologues et s'est étonné d'avoir été éclaboussé.Néanmoins, depuis 1952, les preuves de ce qu'il* Ibid.

6

Page 7: Les Grands Bouleversements Terrestres

affirmait se sont accumulées : au cours des 80.000dernières années, la Terre s'est renversée aumoins à trois reprises. Et sur 600 millions d'années,les pôles ont changé de place plus de 200 fois !

Imaginez quelques instants que notre planètese retourne soudainement et expose en quelquessecondes ses flancs auparavant glacés au Soleil etvice-versa... Même aujourd'hui, les paléomagnétis-tes* essaient d'arranger l'information afin que celanous effraye le moins possible.

A propos des mammouths par exemple, lesscientifiques disent qu'ils « se sont perdus dans unblizzard. Ils n'ont pas été gelés en une fraction deseconde**». Ils n'expliquent pas d'avantage pour-quoi les cavernes chinoises, françaises, américai-nes sont emplies de squelettes de milliers d'ani-maux terrestres mélangés avec des poissons.Comme d'habitude avec les questions gênantes,on se retrouve avec des explications embrouilléeset vagues. Quelles qu'elles soient, Velikovsky nepeut de toute façon qu'avoir tort.

Voici comment la presse « scientifique » sedébrouille pour, c'est le cas de le dire, le censurer.Ce n'est même pas l'analyse de l'éditeur mais cellede Marc Lalvée, qui, en 2004, dans le cadre dudoctorat en Sciences de l'Information et de la Com-munication*** à Lille 3 a traité le sujet :

« Mondes en Collision » et « PlanèteX » dans la presse de vulgarisation scien-tifique et la presse de vulgarisation ésoté-rique : Analyse comparative de deuxtypes de communication en action****.

* Les paléomagnétistes étudient la polarisation des roches volcaniques.** Entendu sur Europe 1 à propos du film « Le Jour d'Après » en mai 2004.*** UMR CNRS 8529 Centre d'Etudes et de Recherches sur les Savoirs, lesArts et les Techniques, les Economies et les Sociétés.**** Le 25 mars 2004 à l'Université Stendhal, sous la présidence de Joëlle LeMarec, maître de conférences HDR à l'ENS-LSH Lyon, responsable derecherche « Communication, Culture et Société ».

7

Page 8: Les Grands Bouleversements Terrestres

« Le thème que nous avons retenu estl’ensemble des catastrophes naturelles ( vol-canisme, séismes, cyclones, raz-de-marée,inondations, astéroïdes, perturbations climati-ques, etc. ) sur la période 1993-2003 dansles revues de vulgarisation scientifique Scien-ces et Avenir et Science et Vie d’une part, etdans diverses revues de vulgarisation ésoté-rique sur cette période d’autre part ( FacteurX, Le Monde de l’Inconnu, Top Secret ).

La référence dans un article de revue devulgarisation ésotérique de mai 2003 à unarticle d’astronomie de Science et Vie defévrier 2003 ainsi que la parution quasi simul-tanée de deux dossiers portant sur une thé-matique commune, l’un dans Sciences etAvenir ( n°680, octobre 2003), l’autre dans larevue de vulgarisation ésotérique Le Mondede l’Inconnu ( « le magazine de l’histoire mys-térieuse et de la recherche spirituelle », n°305, 15 septembre - 15 novembre 2003 )nous fournissent l’occasion de développerune analyse comparative de deux types decommunication en action, d’en cerner les for-mes et les figures, les spécificités propres, lesdifférences et convergences ainsi que lesenjeux. (...)

L’un des articles du dossier « Les colè-res de l’univers » de Sciences et Avenir( octobre 2003, p. 46-48 ) s’intitule par exem-ple « Mondes en Collision » et évoque des «planètes nées d’un processus destructeur» ( notamment pour la Terre, par un bascule-ment de l’axe des pôles ) sans qu’à aucunmoment dans le dossier ne soit cité l’ou-vrage de Velikovsky qui porte pourtant lemême titre, traite précisément de ce sujetdepuis 1950 et dont une nouvelle édition

8

Page 9: Les Grands Bouleversements Terrestres

française est parue en mars 2003. On sem-ble ainsi assister à une sorte d’« appro-priation silencieuse » par la vulgarisationscientifique ( par la science ? ) de thèmesrejetés par la communauté scientifique àune certaine époque mais semblant êtreadmis aujourd’hui dans le champ scientifi-que sans référence aux sources premières».C'est formidable n'est-ce-pas ? La revue

Sciences et Avenir réalise un dossier « Mondes enCollision » en réussissant à ne jamais citerVelikovsky tout en lui prenant le titre ET le sujet deson livre ! Les lecteurs ne doivent surtout pas êtreinformés de l'existence de ce livre.

Pour Immanuel Velikovsky, les choses pour-tant sont très simples ; d'ailleurs il suffit d'ouvrir lesyeux, les preuves se dressent un peu partoutautour de nous, tellement visibles et évidentes, siénormes, que, comme toutes les choses évidentes,on ne les voit pas du premier coup.

En 2004, les géologues ont fini par reconnaî-tre que « Immanuel Velikovsky est le père ducatastrophisme », mot il est vrai peu agréable àentendre.

Les Grands Bouleversements Terrestres estun livre dur à lire, dur parce qu'après avoir ététraîné dans la boue à cause de Mondes en Colli-sions, l'auteur s'est efforcé de ne jamais citer dessources littéraires, religieuses et folkloriques afinde ne laisser que des témoignages solides, « lestémoignages des pierres » difficilement niables.

Le merveilleux style littéraire de Mondes enCollision a laissé la place ici à un style froid, sansdoute en corrélation avec sa thèse sur la glaciation,un style austère, presque universitaire. Mais cestyle n'enlève rien à ses analyses qui, même

9

Page 10: Les Grands Bouleversements Terrestres

aujourd'hui, ont conservé leur pertinence et leurqualité visionnaire. Ainsi, dans ce livre, Velikovskyaffirme que :

– la dernière grande glaciation est beau-coup plus récente qu'on ne le pensait et leschangements de climat ont été particulière-ment subits ( thème du film « Le Jour d'après » ).

– toutes les grandes civilisations( Egypte, Crète, Troie, etc. ) ont été plusieursfois abattues à la suite de grands cataclys-mes.

– de fait, l'Age de Bronze s'est brusque-ment terminé à la suite de ces catastrophes.

– les inscriptions minoéennes ( linéaireB ) découvertes en Crète sont d'origine grec-que. Environ 6 ans après la publication dupremier livre de Velikovsky, Michael Ventrisfinit par décrypter le linéaire B et tomba effec-tivement sur du grec ancien ou archaïque.

Les Grands Bouleversements Terrestres éta-blissent avec le détachement d'un médecin légisteles traumas subis par la Terre, des traumas qui ontlaissé des traces indélébiles dans nos rochers,dans nos montagnes et sur nos paysages. Grâce àVelikovsky, ces rochers géants posés au milieud'un champ, à des milliers de kilomètres de la mon-tagne la plus proche prennent une nouvelle dimen-sion, une dimension dramatique.

Le jardin des Livres

10

Page 11: Les Grands Bouleversements Terrestres

Préface du Dr Velikovskyde la 12e édition américaine des

« Grands BouleversementsTerrestres »

Voici déjà près de trente ans que la premièreédition de ce livre prenait place sur les rayons deslibraires. Au cours des années qui suivirent, lacourse à l'espace s'emballa et la compréhensiondes mystères de l'espace fut comparable à unerévélation. La Terre, le système solaire, notregalaxie et tout ce qui l'entoure, jusqu'alors symbo-les de calme et de sérénité, devinrent soudain desmondes agités.

La Terre n'est pas le jardin d'Eden, subissantune évolution lente, et pacifique sur un nombreincalculable de siècles – pour ne pas dire l'éter-nité – afin que l'orogénèse1, progressant lente-ment, prenne fin avec l'ère tertiaire où, pendantdes millions d'années, il n'y eut jamais d'autresévénements que la chute de grosses météorites...

Pour beaucoup de scientifiques, la Terre atoujours été une planète paisible suivant impertur-bablement son orbite sur un calendrier précis,1 Processus de formation des reliefs de l'écorce terrestre.

11

Page 12: Les Grands Bouleversements Terrestres

sans changer de latitude et laissant ses sédimentss'accumuler avec une précision digne d'une peséed'apothicaire ; pourtant, elle dissimule encorequelques mystères non résolus mais assurés detrouver leurs solutions dans le cadre d'un systèmeoù les corps célestes suivent leurs rondes immua-bles avec la régularité d'une horloge suisse.

La Terre, avec ses marées prévisibles et sessaisons aurait donc été un stade où s'affrontèrentles mammifères, les araignées, les vers, les pois-sons et les oiseaux. Tous ces êtres auraient évoluéuniquement à cause de la compétition entre lesespèces, tous descendants d'un ancêtre commun,la créature unicellulaire primitive2. Refusant decroire que de terribles cataclysmes aient pu affec-ter sa planète, l'homme rangea cette idée au rangde croyance religieuse ou ésotérique avec un Luci-fer et une Apocalypse.

Cependant, l'homme découvrit aussi les indi-ces irréfutables témoignant de ce passé terrifiantde sa planète, comme par exemple les cendresd'origine étrangère recouvrant les fonds sous-marins, eux-mêmes entaillés par un immensecañon ( qui traverse tous les océans ) preuve maté-rielle d'une torsion phénoménale et la Terre, fré-missante de douleur, vit la position de ses pôlesbouger, puis s'inverser à plusieurs reprises.3

La Lune n'est pas seulement cette planèteromantique qui illumine nos nuits, elle est aussi unmonde sans vie où règne le chaos avec ses mil-lions de mètres carrés déformés, fondus et bour-souflés dont les significations nous échappaientencore. Notre Soleil resplendissant envoie desvagues de plasma vers les planètes voisines qui,pour se protéger contre de telles démonstrationsamoureuses, lui opposent leurs ceintures magnéti-2 Note JDL: lire à ce sujet Le Principe de Lucifer Tome 2 de Howard Bloom;Ed. Le Jardin des Livres.3 Note JDL: la première carte des fonds marins, établie bien après l'écriturede ce livre, confirme ces propos.

12

Page 13: Les Grands Bouleversements Terrestres

ques. Elles diffusent même des messages parondes hertziennes pour exprimer les angoisses deleurs âmes inorganiques, ainsi que d'autressignaux radio, résultant du choc de galaxies encollision qui parviennent aussi jusqu'à nous.

Cet univers d'apparence si placide n'estqu'un vaste nuage traversé par des radiationsdont certaines sont mortelles, parcouru par desfragments de matières désagrégées, où résonnentdes cris d'alarme provenant de toutes les direc-tions.

Le seul sentiment de sécurité tient à la con-viction qu'aucun désagrément majeur puisse arri-ver à l'homme, joyau de la Création, car il estimpensable que cela puisse résulter de la décisiond'un dieu bienveillant. L'idée que le système solairevient tout juste de voir la fin des combats entre lesdieux ( décrits par les Anciens ) pour entrer dansune phase de calme relatif ( peut-être une très lon-gue période, comparée à une vie humaine ) est unconcept très plausible. Plausible l'est aussi celuiqui affirme que pour conjurer la plupart de cespérils, une solution appropriée se serait naturelle-ment mise en place ou, qui sait ?, ordonné par uneintelligence supérieure et protectrice. En effet, l'io-nosphère nous garde des redoutables rayons ultra-violets et d'autres radiations nocives, tout commele bouclier magnétique ( engendré par la rotationterrestre permanente ) exerce un contrôle sur lesrayons cosmiques ; et, bien que la Terre ne soitpas le centre de l'univers comme on le croyait il n'ya pas si longtemps, notre planète se déplace à unedistance du Soleil qui lui procure une chaleur suffi-sante afin que sa réserve d'eau ne s'évapore, ni negèle ; en d'autres termes, pour qu'elle conserveune atmosphère humide favorable aux créaturesvivantes.

13

Page 14: Les Grands Bouleversements Terrestres

Toutes les formes de vie qui ont évolué pen-dant les grands bouleversements terrestres setrouvent maintenant dans une ère de prospérité etd'abondance. Quant à l'homme, il conquiert l'Es-pace ; mais, frappé d'amnésie, il a oublié les bou-leversements tragiques de son proche passé etjoue dangereusement avec l'atome après en avoirmaîtrisé la fission ; en somme, il est peu éloignéde son ancêtre qui inventa le feu en frottant lesilex.

14

Page 15: Les Grands Bouleversements Terrestres

Préface de la premièreédition française

Ce livre retrace les catastrophes effroyablessubies par la planète Terre au cours de l'histoire :toutes les pages qui suivent sont remplies depièces à conviction fournies par les montagnes, etdont le puissant témoignage n'a d'égal que lemutisme des cadavres et des squelettes qu'ellescontiennent.

Un nombre incalculable d'êtres sont nés surnotre minuscule planète ronde suspendue dans levide intersidéral. Beaucoup ont connu une mortnaturelle, d'autres ont été engloutis au sein descouches tectoniques par de bouleversementsmonumentaux pendant lesquels les continents etles mers ont rivalisé de fureur destructrice. Lesmilliards et les milliards de poissons qui peu-plaient les océans cessèrent brusquement devivre et certaines espèces disparurent sans laisserde survivants. D'autres variétés d'animaux s'étei-gnirent tout aussi brusquement parce que cetteterre et cette eau sont soudainement devenuessi violentes qu'elles détruisirent une partie durègne animal, humanité comprise.

Il n'y eut ni abri, ni refuge : le sol et la merchangèrent plusieurs fois de place, le premier s'as-séchant pour submerger le second. Dans Mondesen Collision4, j'ai décrit deux de ces catastrophes

4 Publié en 2003 au Jardin des Livres avec un dossier complet de 70 pagessur Velikovsky et son œuvre. Disponible en librairie.

15

Page 16: Les Grands Bouleversements Terrestres

( les dernières en date ) qui ont ravagé notre Terre,respectivement 2000 ans et 1000 ans avant JC.Sachant que ces bouleversements se passèrentalors que l'écriture avait déjà été perfectionnée parles civilisations anciennes, je me suis servi dedocuments historiques, m'appuyant sur des cartesdes cieux, des clepsydres, des calendriers, descadrans solaires découverts par les archéologues ;j'ai aussi emprunté des éléments à la littératureclassique, aux épopées nordiques, aux multiplessagas toujours vivantes chez les peuples primitifs,de la Laponie jusqu'aux mers du Sud. Je donnaistoutes les informations d'ordre géologique concer-nant les faits cités dans les textes antiques ou rap-portés par les traditions orales quand j'estimais quele témoignage immédiat des pierres devait êtreprésenté en même temps que celui de l'Histoire. Jeterminais mon enquête en promettant de raconterdans un livre suivant des cataclysmes antérieursassez semblables, l'un d'entre eux étant le Déluge.

Après avoir rassemblé une documentationimportante, j'avais l'intention d'apporter les preuvesgéologiques et paléontologiques qui auraient étayéma démonstration. Mais l'accueil réservé à Mon-des en Collision par certains milieux scientifiquesm'a convaincu qu'avant de présenter ces événe-ments tragiques, il importait de présenter au moinsquelques unes des « dépositions » faites par lespierres qui s'imposent avec autant de puissanceque celles parvenues jusqu'à nous grâce aux tradi-tions orales, et sous forme d'écrits dont les méta-phores ne sont jamais sibyllines : certaines pagesde l'Ancien Testament et de l'Iliade se passent detoute interprétation.

Les pierres, les rocs, les montagnes et lesfosses sous-marines comparaîtront donc à la barredes témoins. Se souviendront-ils des temps relati-vement récents où l'harmonie du monde fut trou-

16

Page 17: Les Grands Bouleversements Terrestres

blée par les forces naturelles qui ont enseveli d'in-nombrables êtres vivants pour les conserver pres-que intacts dans les roches ? Ces témoins muetsont-ils vu les océans envahir les continents et lesterres glisser sous leurs eaux ? Le globe et l'éten-due de ses mers ont-ils reçu des pluies de pier-res ? A-t-il été couvert de cendres ? Les forêts ont-elles été déracinées par les ouragans, incendiées,submergées par les marées charriant le sable etles débris arrachés aux abîmes marins ?

J'évoque ici une partie de l'histoire du globeterrestre. J'ai supprimé de nombreux passagesdu Grand Livre de l'Humanité en omettant, intention-nellement, toutes les références à la littératureantique, aux traditions et aux folklores afin que lescritiques ne puissent décrier la totalité de monœuvre en la qualifiant de « contes et légendes ».

Les pierres et les ossements seront doncmes seuls témoins ; aussi muets qu'ils soient, ilss'exprimeront clairement, sans équivoque. Pour-tant, certains lecteurs aux oreilles rétives, ne vou-lant pas accepter les preuves n'accepteront pasleurs dépositions. Moins la vision des choses seranette, plus les protestations se feront criardes etobstinées. Mon livre n'a pas été écrit pour ceux quine jurent que par les Verba Magistri, seul ensei-gnement acquis au cours de leurs études classi-ques. Aussi, libre à eux de le dénigrer sans le lire5.

Dr Immanuel Velikovsky

5 Note JdL: ces lignes prouvent si besoin était à quel point Velikovsky a ététraumatisé par les attaques contre son livre précédent, Mondes en Collision.

17

Page 18: Les Grands Bouleversements Terrestres

~ 1 ~Dans le Nord

~ En AlaskaAu nord du mont Mac Kinley – le plus haut

sommet de l'Amérique – le fleuve Yukon6 reçoitplusieurs affluents, dont la rivière Tanana. Dansces vallées, on extrait de l'or et surtout du muck,sorte de masse congelée constituée d'animaux etd'arbres. Voici comment F. Rainey7 de l'Universityof Alaska, décrit les lieux :

« Dans le district de Fairbanks, de lar-ges coupures, souvent longues de plusieurskilomètres et parfois profondes de plus de40 mètres, sont ouvertes le long des valléestributaires de la rivière Tanana. Afin d'attein-dre les veines de gravier, on enlève d'abordune couche supérieure de boue congelée, oumuck, avec des des excavateurs hydrauli-ques géants. Ce muck contient d'immensesquantités d'ossements d'espèces animaleséteintes, telles que le mammouth, le masto-donte, le bison géant et le cheval »8.

Ces espèces n'ont disparu que très récem-

6 Fleuve au nord-ouest de l'Amérique du Nord, long de 3190 km. Il traversela Colombie-Britannique et le territoire canadien du Yukon puis pénètre enAlaska, territoire américain, pour se jeter dans la mer de Bering.7 F. Rainey Archaelogical Investigation in Central Alaska, American Anti-quity, v, 1940, p. 305.8 Le cheval s'est éteint pendant l'époque de l'Amérique précolombienne; leschevaux existant actuellement dans l'hémisphère occidental descendentd'animaux importés.

18

Page 19: Les Grands Bouleversements Terrestres

ment. Les dernières estimations situent leur extinc-tion à la fin de l'époque glacière ou peu après. Laterre de l'Alaska a recouvert leurs cadavres, maismélangés à d'autres animaux dont les espècesexistent encore !

Qu'est-ce qui a déclenché cette hécatombeau cours de laquelle des millions d'êtres vivantsont été mutilés et mélangés aux arbres déraci-nés ? Hibben de l'University of New Mexico écrit :

Bien que la formation des dépôts de mucksoit énigmatique, il est manifeste qu'une par-tie au moins est arrivée là dans des condi-tions catastrophiques.

Les restes de mammifères sont en majo-rité démembrés et désarticulés ; mais grâceà la congélation, certains fragments ont con-servé des ligaments, des lambeaux de chairet de peau encore couverts de poils.

Des arbres tordus, déchirés sont empilésen masses séparées. Malgré leurs formesgondolées et tordues, on peut distinguerdans ces dépôts au moins quatre grandescouches de cendres volcaniques.9

Se pourrait-il qu'un sursaut d'activité volcani-que ait tué la faune de l'Alaska, et que les coursd'eau aient par la suite transporté les corps de cesanimaux ? Une éruption volcanique aurait évidem-ment brûlé les arbres mais sans les déraciner, niles déchirer. De plus, si elle avait tué les animaux,elle ne les aurait pas démembrés.

La présence des cendres volcaniques mon-tre qu'elle a bien eu lieu, et même à quatre repri-ses pendant la même époque ; mais il est aussiévident que les arbres n'ont pu être arrachés etdéchiquetés que par un ouragan, par une inonda-tion ou par les deux.

9 F. C. Hibben Evidence of Early Man in Alaska, American Antiquity, 1943,viii, p. 255.

19

Page 20: Les Grands Bouleversements Terrestres

Les animaux ont été broyés par une vagueénorme qui a soulevé, arraché, transporté, écrasé,réduit en morceaux et enterré des millions decorps et autant d'arbres. Il faut ajouter que plu-sieurs volcans n'auraient pas suffi à provoquerune telle catastrophe sur une étendue aussivaste : des dépôts de muck, analogues à ceux dela rivière Tanana existent aussi sur les berges dela rivière Koyukuk qui se jette dans le Yukon, etsur toute la longueur de la rivière Kuskokwim quidébouche dans la mer de Béring, ainsi que surd'autres sites arctiques.

On peut donc « considérer qu'ils s'étendenten plus ou moins grande épaisseur sur toutes leszones n'ayant jamais été glacées de cette pénin-sule nordique »10.

Pourquoi les océans Arctique et Pacifiqueauraient-ils arraché forêts et animaux pour ensuiterejeter toute cette masse confuse en grands taséparpillés sur le territoire... N'était-ce pas plutôtune révolution tectonique dans l'écorce terrestre,qui a aussi entraîné des éruptions volcaniques etcouvert la péninsules de cendres ?

A différents niveaux du muck, on a trouvédes outils de pierre « congelés in situ à de gran-des profondeurs, manifestement associés à lafaune de la période glaciaire », ce qui impliquequ'en Alaska « des hommes furent contemporainsd'animaux maintenant disparus »11. A plusieursreprises, on y a découvert des silex taillés deforme caractéristique ( appelés pointes Yumas ) à30 mètres de profondeur. On a même retrouvéces pointes entre une mâchoire de lion et unedéfense de mammouth !12

Des armes similaires étaient employées il y aquelques générations uniquement par les Indiens10 F. C. Hibben American Antiquity, 1943, vin, p. 256.11 Rainey American Antiquity, v, p. 307.12 Hibben American Antiquity, viii, p. 257

20

Page 21: Les Grands Bouleversements Terrestres

de la tribu Athapasca occupant la vallée de laTanana13. « On a également remarqué que lesharpons des Esquimaux modernes ressemblentétrangement aux pointes yumas »14. Tous cesdétails indiquent que ce carnage d'animaux et deforêts ne remonte qu'à seulement quelques millé-naires.

~ Les îles de l'ivoireLe littoral arctique de la Sibérie est froid,

désert et inhospitalier. La mer est navigable pen-dant deux mois par an, et encore, uniquementpour les bateaux briseurs de glaces. De septem-bre à la mi-juillet, elle forme une étendue de glacecontinue. Les vents arctiques balaient ses toun-dras gelées où aucun arbre ne pousse et dont lesol n'est jamais cultivé. En 1878, au cours de sonexpédition à bord du Vega, Nils Adolf Erik Nor-denskjöld, premier à emprunter cette route mari-time nordique, longea la côte pendant des semai-nes sans jamais voir un seul être humain et cedepuis la Nouvelle-Zemble15 jusqu'au cap She-lagskoï16 situé près de l'extrémité Est de la Sibé-rie.

Dans le nord de la Sibérie, on a toujoursdécouvert des défenses de mammouth fossili-sées ; elles étaient déjà vendues dans l'Antiquitédu temps de Pline, c'est-à-dire au Ier siècle avantJC. Les Chinois excellaient dans l'art de le sculp-ter. Le commerce de ces défenses s'est poursuivide 1582, date de la conquête de la Sibérie par lecosaque Yermak ( sous le règne d'Ivan le Terri-ble ) jusqu'à nos jours. La Sibérie a fourni aumonde plus de la moitié de ses besoins : bien destouches de piano ou de boules de billard ont été

13 RaineyAmerican Antiquity, v, p. 301.14 Hibben American Antiquity, v, p. 256.15 NdT: Grande île située au nord de la Sibérie.16 170° 30' Est.

21

Page 22: Les Grands Bouleversements Terrestres

fabriquées à partir de ces défenses de mam-mouth.

En 1797, le cadavre d'un mammouth intactavec sa chair, sa peau et ses poils fut trouvé dansle sol gelé sibérien ; d'autres ont été extraitsdepuis : « La viande avait l'aspect de bœuf récem-ment congelé ; elle était comestible ; des loups etdes chiens de traîneau en mangèrent sans pro-blème et sans conséquence »17. Le sol a dû restergelé depuis le moment où ces mastodontes y ontété enfouis, car autrement ils se seraient putréfiésen un seul été et ne seraient pas restés intactspendant des millénaires : « Il faut donc absolu-ment en déduire que les corps ont été gelésimmédiatement après la mort et qu'ils n'ontjamais dégelé une seule fois jusqu'au jour deleur découverte »18.

Bien plus au nord de la Sibérie, dans l'océanArctique, à quelques 1000 km à l'intérieur du Cer-cle polaire, se trouvent les îles Liakhov ; elles ontpris le nom du chasseur qui, à l'époque de Cathe-rine II, s'était aventuré dans cet archipel et avaitdécouvert qu'elles abondaient en ossements :

La quantité de restes de mammouthsétait telle que l'île semblait véritablement for-mée d'ossements et de défenses d'éléphantscimentés par un sable glacé 19.

Les îles de la Nouvelle-Sibérie, découvertesen 1805 et 1806, ainsi que celles de Stolbovoï etde Belkov plus à l'ouest, offrent le même specta-cle : « Le sol de ces îles désolées est littéralementjonché d'ossements d'éléphants et de rhinocérosen nombre surprenant »20. Elles sont couvertes

17 Observation de D. F. Hertz, dans B. Digby, The Mammouth, 1926, p. 9.18 D. Gath Whitley The Ivory Island in the Arctic Ocean, Journal of the Philo-sophical Society of Great Britain, 1910, p. 35.19 Ibid., p. 41.20 Ibid., p. 36.

22

Page 23: Les Grands Bouleversements Terrestres

« d'os de mammouths. La quantité de défenses,de dents d'éléphants et de cornes de rhinocérostrouvée dans la Nouvelle-Sibérie (...) est ahuris-sante et surpasse tout ce qu'on a pu découvrirjusqu'à ce jour »21.

Ces animaux s'y étaient-ils installés en pas-sant sur la glace et pourquoi ? De quoi avaient-ilspu se nourrir ??? Pas des lichens des toundrassibériennes en tout cas, recouvertes de neigeépaisse pendant la plus grande partie de l'année ;encore moins de la mousse des îles polairesgelées 10 mois sur 12 : les mammouths apparte-nant à la famille vorace des éléphants avaientbesoin de copieuses rations « végétariennes ».

Comment ces grands troupeaux auraient-ilspu vivre dans un pays comme la Sibérie qui estconsidérée comme le pays le plus froid du mondeet où il n'y avait pas d'alimentation qui leur conve-nait ?

Des défenses de mammouths ont été mêmeété ramenées dans les filets du fond de l'océanArctique ; après les tempêtes qui sévissent dansces parages, le littoral est parsemé de défensesrejetées par les vagues. D'après certains, celaindique que le fond de cet océan ( entre les îles etle continent ) était autrefois à sec et permettaitainsi le passage des pachydermes.

Le grand paléontologue français GeorgesCuvier22 estimait qu'au cours d'un séisme conti-nental, la mer ayant envahi les terres, les trou-peaux de mammouths avaient péri ; puis, dans unsecond mouvement spasmodique, les eauxs'étaient retirées en laissant les cadavres derrièreelles. Cette catastrophe avait dû s'accompagnerd'une chute soudaine de la température et le gelles avait préservés de la décomposition23. Chez21 Ibid., p. 42.22 1769-183223 Georges Cuvier Discours sur les révolutions de la surface du globe et surles changements qu'elles ont produits dans le règne animal 1825.

23

Page 24: Les Grands Bouleversements Terrestres

quelques-uns même, quand ils furent découverts,les prunelles étaient intactes !!

Charles Darwin n'admettait pas que de telsfaits se soient produits. Dans une lettre adresséeà Sir Henry Howorth, il reconnut que l'extinctiondes mammouths sibériens constituait à ses yeuxun problème insoluble24. L'éminent géologue amé-ricain J. D. Dana écrivit : « Le fait que d'énormeséléphants soient enveloppés dans la glace et leparfait état de conservation de la chair montrentque le froid est devenu soudainement extrême,comme en une seule nuit d'hiver et qu'il n'y a paseu de radoucissement par la suite »25.

On a trouvé dans l'estomac et entre les dentsdes mammouths des plantes et des herbes qui nepoussent pas de nos jours dans le nord de laSibérie : « Les estomacs et leur contenu ont étésoigneusement examinés ; ils renfermaient, nondigérées, des feuilles d'arbres existant actuelle-ment dans le sud de la Sibérie, bien éloigné deces gisements d'ivoire. L'étude au microscope dela peau a révélé la présence de globules rougesdans le sang, ce qui prouve [ deux choses ] : lamort a été subite, et la mort a été causée parasphyxie, que cette asphyxie soit due à des gazou à de l'eau ( manifestement l'ultime cause pos-sible dans ce cas ) ». Mais l'énigme subsistait :« Comment expliquer la congélation subite de cesénormes masses de chair, comme si elles avaientconservées pour le futur ? »26

Quel phénomène a pu entraîner un change-ment subit du climat de la région ? Aujourd'hui, lepays ne produit pas de nourriture pour les grandsquadrupèdes ; le sol est aride et ne donne quedes mousses et des champignons durant quel-

24 Whitley Journal of the philosophical Society of Great Britain 1910, p. 56;G. F. Kuntz, Ivory and the elephant, 1916, p. 236.25 J. D. Dana Manual of Geology 4e éd., 1894, p. 1007.26 Whitley Journal of the Philosophical Society of Great Britain, 1910, p 56.

24

Page 25: Les Grands Bouleversements Terrestres

ques mois. Or les mammouths ne s'en conten-taient pas ; ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls àpaître au nord de la Sibérie et dans les îles del'océan Arctique. Sur l'île Kotelnoï « Il n'y a niarbustes ni buissons... Dans cette contrée sau-vage et glacée, on trouve pourtant des os d'élé-phants, de buffles et de chevaux en quantités quidéfient tout calcul »27.

En 1806, quand Hedenström et Sannikovdécouvrirent les îles de la Nouvelle-Sibérie, ils trou-vèrent au milieu de cette « région déserte et recu-lée » de l'Arctique « d'immenses forêts pétrifiées ».Elles se voyaient de plusieurs dizaines de kilomè-tres. « Dans ces ruines d'anciennes forêts, lestroncs de certains arbres étaient debout ; d'autresgisaient horizontalement, à demi enterrés dans lesol gelé ; ils couvraient une étendue considéra-ble »28.

Hedenström les décrivit ainsi : « Sur la côtede la Nouvelle-Sibérie, on rencontre de remarqua-bles collines de bois [ amoncellement de troncs ] ;elles font 50 mètres de hauteur et sont faites decouches horizontales de grès qui alternent avecdes couches de poutres bitumineuses ou troncsd'arbres. Lorsqu'on les parcourt, on rencontre par-tout du charbon de bois fossilisé, apparemmentrecouvert de cendres ; mais, en y regardant deplus près, on constate que ces cendres sont égale-ment pétrifiées et si dures qu'on peut difficilementen couper un petit morceau au couteau »29. Cer-tains troncs sont fichés verticalement dans le grès,leurs extrémités brisées.

En 1829, le scientifique allemand G. A.Erman se rendit aux îles Liakhov et de Nouvelle-Sibérie pour y mesurer le champ magnétique ter-

27 Ibid., p. 50.28 Ibid., p. 43.29 F. P. Wrangell Narrative of an Expedition to Siberia and the Polar Sea,1841, note p. 173 de l'édition américaine.

25

Page 26: Les Grands Bouleversements Terrestres

restre et s'étonna de voir le sol jonché d'os d'élé-phants, de rhinocéros et de buffles. Au sujet desentassements de bois, il écrivit : « En Nouvelle-Sibérie, sur pentes exposées au Sud, on trouvede véritables collines de bois rejetés par la mer ethautes de 70 à 90 mètres dont l'origine ancienne(...) s'impose immédiatement à l'esprit des chas-seurs les moins instruits. D'autres collines decette île, tout comme celles de l'île située plus àl'ouest ( Kotelny ), sont composées de squelettesde pachydermes, de bisons etc. entassés sur unemême hauteur, cimentés ensemble tant par dusable congelé que par des couches et des veinesde glace... Sur le sommet de ces singulières colli-nes des troncs d'arbres gisent les uns sur lesautres, dans le plus grand désordre, soulevés endépit de la pesanteur, leurs cimes brisées ou écla-tées comme s'ils avaient été violemment projetéset amassés sur les pentes en venant du Sud »30.

Eduard von Toll fit plusieurs voyages aux îlesde la Nouvelle-Sibérie entre 1885 et 1902, annéede sa mort dans l'océan Arctique. Il examina les« montagnes de bois » et « constata qu'ellesétaient faites de troncs d'arbres carbonisés, por-tant des empreintes de feuilles et de fruits ».31 SurMaloï, une des îles de l'archipel Liakhov, il trouvades ossements de mammouths et d'autres ani-maux mêlés à des troncs d'arbres fossiles, ainsiqu'à des feuilles et à des pommes de pin. « Cetteétonnante découverte prouve qu'aux époques oùles mammouths et les rhinocéros vivaient dans lenord de la Sibérie, ces îles désolées étaient cou-vertes de grandes forêts et d'une végétation luxu-riante »32. Un formidable ouragan avait apparem-ment déraciné et emporté les arbres de la Sibérievers l'extrême Nord ; des vagues gigantesques lesavaient empilés sous forme de grosses collines et30 G. A. Erman Travels in Siberia 1848, n, p. 376, 383.31 Whrfley Journal of the Philosophical Society of Great Britain 1910, p. 49.32 Ibid p. 50.

26

Page 27: Les Grands Bouleversements Terrestres

un agent de nature bitumineuse les avait transfor-més en charbon de bois, avant ou après qu'ilsaient été déposés et cimentés dans des massesde sable qui s'est desséché et durci en grès.

Ces forêts ont été arrachées au nord de laSibérie, précipitées dans l'océan, et, mêlées auxos d'animaux et aux tas de sable... Elles ont forméles îles ! Il se peut d'ailleurs que les arbres brûlés,les mammouths et les autres animaux n'aient pasété tous détruits et emportés par une seule catas-trophe. Il est plus probable qu'un cimetière « flot-tant » composé d'arbres et d'animaux ait été char-rié sur la crête d'un monstrueux raz-de-marée etque celui-ci, en se retirant, ait tout laissé tombersur un cimetière plus ancien, situé loin à l'intérieurdu Cercle polaire.

Les scientifiques qui avaient exploré les litsde muck en Alaska ne comprirent pas : ils ne rele-vèrent pas la similitude qui existe entre les restesd'animaux qu'ils avaient vus et les restes d'ani-maux qu'on avait trouvés bien avant ( et qu'ontrouve encore ) dans les îles arctiques et lesrégions polaires de Sibérie. Ils ne pensèrent pas àune cause commune. L'exploration des îles de laNouvelle-Sibérie était l'œuvre d'académiciens desXVIIIe et XIXe siècles qui avaient suivi les chas-seurs d'ivoire ; l'exploration de l'Alaska était l'œu-vre des scientifiques du XXe siècle qui avaientsuivi les machines des « chercheurs » d'or. Deuxcas de figure quasiment identiques, deux observa-tions, l'une ancienne, l'autre récente, pour unemême région, le Grand Nord, quand on sait quel'Alaska n'est séparé de la Sibérie que par undétroit ?

Avant de présenter d'autres observationsréparties un peu partout sur le globe, je passeraien revue quelques théories à propos de notre pla-nète et du règne animal. Nous allons donc voircomment les anciens naturalistes expliquaient les

27

Page 28: Les Grands Bouleversements Terrestres

phénomènes, comment ils les interprétaient sur leprincipe de « l'évolution lente », et comment cer-tains faits récents ne collent plus vraiment avecl'idée d'un monde paisible modelé par une « lenteévolution ».

28

Page 29: Les Grands Bouleversements Terrestres

29

Page 30: Les Grands Bouleversements Terrestres

~ 2 ~Révolution

~ Les blocs de pierre erratiques« Les océans recouvraient encore en partie

les Alpes33 lorsqu'une violente secousse du globeouvrit tout à coup de grandes cavités (...) et fitcéder ou éclater un grand nombre de rochers. (...)En tombant de leur hauteur, les eaux se jetèrentvers ces abysses avec une violence extrême ;elles traversèrent de profondes vallées et arrachè-rent d'énormes quantités de terre, de sable et deroche de toutes sortes. Cette masse, poussée parles torrents d'eau, fut dispersée sur les pentesjusqu'à une certaine hauteur, pentes où nous pou-vons voir encore aujourd'hui tous ces fragmentséparpillés34».

C'est ainsi que l'éminent physicien et géolo-gue suisse Horace Bénédict de Saussure expli-quait la présence dans le Jura de pierres et derochers venant des Alpes, la présence de restesmarins sur les sommets alpins, et pourquoi lesvallées alpines sont remplies de sable, de gravieret d'argile. Ces pierres du Jura ont été arrachéesaux Alpes ; en effet, leur composition minérale dif-fère des formations rocheuses de leur nouveausite, montrant ainsi leur véritable origine, en l'oc-currence alpine. On les appelle des « blocs errati-ques ».

Ceux du Jura sont situés à 600 mètres au-dessus de l'altitude du lac de Genève. Ils mesu-

33 Qui s'étaient formées sous le niveau de l'océan. 34 Horace Bénédict de Saussure, Voyage dans les Alpes, 1779, p. 151.

30

Page 31: Les Grands Bouleversements Terrestres

rent souvent des dizaines de mètres cubes ( celuide la Pierre-à-Martin dépasse 290 m3 ) . Seule uneforce colossale a pu les transporter à travers lefond du lac ( à sec ) et les monter jusqu'à leurplace actuelle.

On trouve des blocs erratiques un peu par-tout dans le monde. Sur les côtes britanniques etles plateaux des Highlands, il en existe des quan-tités ayant traversé la mer du Nord depuis lesmontagnes norvégiennes. D'autres sont partis dela Scandinavie pour se répandre en Allemagne,parfois de façon si dense qu'ils semblent avoir étéamassés là par des maçons pour construire desvilles ; certains, venus de Norvège, sont perchéssur les pentes du Harz ( massif presque au centrede l'Allemagne ). Des blocs de pierre sont aussipartis de Suède, ont survolé les pays Baltes et laPologne, et ont atterri sur les Carpates. Un autretrain de pierres a quitté la Finlande et a passé lescollines du Valdaï et Moscou pour aller jusqu'auDon.

En Amérique, des blocs erratiques issus desgranits du Canada et du Labrador se sont répan-dus sur les Etats du Maine, du New Hampshire,du Vermont, du Massachusetts, du Connecticut,de New York, du New Jersey, du Michigan, duWisconsin et de l'Ohio ( tous au nord-est desU.S.A. ); ils se sont perchés sur les arêtes desmontagnes, et gisent sur leurs versants ou aufond des vallées. On en voit sur la plaine côtière,sur les White Mountains et les Berkshires, en filesparfois ininterrompues ; dans les monts Pocono,ils reposent en équilibre instable sur le rebord descrêtes. Un touriste attentif se promenant dans lesforêts s'émerveillera devant les dimensions de cesrochers, amenés et abandonnés là jadis dans desempilements à faire peur.

Certains sont énormes : le bloc près de Con-way ( New Hampshire ) est long de 25 mètres,

31

Page 32: Les Grands Bouleversements Terrestres

large de 12 et haut de 11, et pèse environ 10.000tonnes, soit la charge d'un gros cargo. Le Moheganqui domine Montville ( Connecticut ) est de mêmetaille. Le grand bloc plat du comté de Warren( Ohio ) pèse environ 13500 tonnes et recouvrepresque un tiers d'hectare; l'Ototoks, à 50 km. deCalgary ( Alberta ) se compose de deux morceauxde quartzite « provenant d'au moins 80 km » et doitpeser dans les 18.000 tonnes35.

Néanmoins, ceux de 75 à 90 mètres de cir-conférence sont petits si on les compare à lamasse de craie située près de Malmö en Suède :elle mesure « 4.800 mètres de longueur, 300 delargeur, avec 30 à 40 d'épaisseur et a été transpor-tée sur une distance indéterminée... » Elle estexploitée commercialement. Sur la côte est de l'An-gleterre, on trouve une dalle calcaire analogue« sur laquelle un village a été innocemment cons-truit »36.

Ainsi, un peu partout sur la Terre, sur certai-nes îles lointaines de l'Atlantique et du Pacifiquecomme sur celles de l'Antarctique37, il existe desrochers d'origine étrangère qu'une force phéno-ménale a apportés de très loin. Arrachés aux crê-tes des montagnes et aux falaises côtières, ils ontvoyagé par monts et par vaux, franchissant indiffé-remment les terres et les mers.

~ Les mers et les terres ont changé de placeLe plus célèbre zoologiste de la génération

de la Révolution française et des guerres napoléo-niennes fut Georges Cuvier38, fondateur de lapaléontologie des vertébrés, science des osse-ments fossiles et par là même des espèces ani-

35 R. F. Flint Glacial Geology and the Pleistocene Epoch, 1947, p. 116-117.36 G. F. Wright The Ice Age in North America and its Raring upon the Anti-quity of Man, 5e éd., 1911, p. 238-239.37 F. H. Shackleton The Heart of the Antarctic, 190838 1769 - 1832

32

Page 33: Les Grands Bouleversements Terrestres

males éteintes. Etudiant les formations de gypse àMontmartre, ainsi qu'en France et en Europe, ilconstata des couches d'animaux ou de plantes( tous terrestres et d'eau douce ) intercalées parmiles strates marines du milieu et du fond – plus oumoins anciennes ; parmi les strates récentes, desanimaux terrestres étaient enfouis sous des amasde sédiments marins. Il parvint à cette conclusion :

Il est souvent arrivé que des terrains ( misà sec ) aient été recouverts par les eaux : soitils sont descendus dans l'abîme, soit la merest simplement montée plus haut que leurniveau... Les irruptions et retraites répétéesde la mer n'ont pas toutes été lentes ou gra-duelles : au contraire, la plupart des catastro-phes qui les ont entraînées ont été subites ;ceci est particulièrement facile à prouver pourla dernière en date qui, par un double mouve-ment, a inondé puis laissé à sec nos conti-nents actuels, ou du moins une grande partiedu sol qui les forme aujourd'hui »39. « Le faitque les plus anciennes strates [ de la Terre ]aient été mise en morceaux, levées et retour-nées, ne laisse aucun doute sur les causessubites et violentes qui les ont mises en l'étatoù nous les voyons maintenant ; même laforce qui a animé la masse des eaux estattestée par les tas de débris et de galets quis'interposent souvent entre les strates soli-des. La vie a donc été fréquemment troubléesur cette terre par des événements effroya-bles. D'innombrables êtres vivants ont été vic-times de ces catastrophes : les uns, habitantsde la terre ferme, se sont vus engloutis pardes inondations, les autres, qui peuplaient leseaux, ont été mis à sec, le fond des merss'étant brusquement rehaussé ; des espèces

39 Georges Cuvier, Essay on the Theory of the Earth, 5e éd., 1827, p. 13-14.(Titre français: Discours sur les révolutions de la surface du globe)

33

Page 34: Les Grands Bouleversements Terrestres

ont même disparu à jamais et n'ont laissé quequelques fragments commémoratifs à peinereconnaissables par le naturaliste »40.

Cuvier fut surpris de constater que « la vien'a pas toujours existé sur le globe » parce quedes couches profondes ne contiennent pas lamoindre trace d'êtres vivants. Déserte, la mer« semblait préparer des matériaux pour les mol-lusques et les zoophytes41 » : ils sont apparus etl'ont peuplée, puis quittant leurs coquilles, ils ontélaboré les coraux, d'abord peu nombreux puis envastes formations. Le scientifique français pensaitque des changements avaient opéré dans lanature ( et pas seulement depuis l'apparition de lavie ) car ces masses terrestres les plus anciennessemblaient elles aussi avoir subi de violentsdéplacements42.

Dans le gypse des environs de Paris, ildécouvrit une couche calcaire avec plus de 800espèces de coquillages marins ; sous ce calcairese trouvait un dépôt d'argile issu d'une eau douce.Et parmi les coquillages ( tous d'eau douce ) il yavait aussi des os, mais, chose remarquable, ilsappartenaient à des reptiles ( crocodiles et tor-tues ) et non à des mammifères. Une grande par-tie de la France était alors recouverte par la mer,puis elle est devenue un pays habité par des repti-les terrestres ; ensuite, ce processus mer/terres'est répété deux fois, les mammifères prenant laplace des reptiles. Chaque couche referme lapreuve de son âge grâce aux os et aux coquillesde animaux qui y ont été ensevelis au cours debouleversements successifs. Ce qui s'est passé

40 Ibid., p. 15.41NdT: ce mot n'est plus utilisé aujourd'hui: il a désigné une classe d'ani-maux dont l'aspect rappelle celui des plantes ( coraux, éponges... ), ou uneclasse d'êtres vivants intermédiaires entres les animaux et les plantes(Linné, Paré), voire des polypes (Forster, Buffon). Cuvier l'employait commesynonyme d'animaux rayonnés ( polypes, méduses, échinodermes...).42 Ibid., p. 20.

34

Page 35: Les Grands Bouleversements Terrestres

dans le Bassin parisien s'est aussi produit ailleurs,en France comme en Europe. Les couches dévoi-lent que :

Le fil des opérations est rompu ; la mar-che de la Nature a changé ; et aucun desagents qu'elle emploie maintenant n'auraitsuffi à produire ses œuvres antérieures43.Nous n'avons aucune preuve que la merpuisse aujourd'hui incruster des coquillesdans des pâtes aussi compactes que lesmarbres, les grès ou même le vulgaire cal-caire (...) En résumé, l'ensemble de tous lescauses ( encore actives aujourd'hui ) neferait pas sensiblement varier le niveau de lamer et n'élèverait pas non plus une simplestrate au-dessus de sa surface (...) On a pré-tendu qu'elle avait subi une diminution géné-rale de niveau (...) En admettant qu'il y ait euun baisse graduelle des eaux, que la mer aittransporté des matières solides dans toutesles directions, que la température du globediminue ou augmente, aucune de ces cau-ses n'aurait pu renverser nos strates, enve-lopper de glace les grands quadrupèdesavec leur chair et leur peau, exposer à l'airlibre des [ animaux ] marins (...) et finalementdétruire de nombreuses espèces et mêmedes genres entiers »44.

Ainsi, nous le répétons, nous cherchonsvainement des causes suffisantes à produiredes révolutions et des catastrophes tracéeset « signées » sur la croûte terrestre, dansdes forces qui agissent aujourd'hui à la sur-face de la Terre 45.

Mais qu'est-ce qui pouvait avoir causé cescatastrophes ? Cuvier passa en revue toutes les43 Ibid., p. 24.44 Ibid., p. 32, 36-37.45 Ibid., p. 35-36.

35

Page 36: Les Grands Bouleversements Terrestres

théories de son époque mais ne trouva pas deréponse à la question qui le préoccupait. Il cons-tata seulement qu'elles avaient bel et bien eu lieu.Après « tant d'effort infructueux », il sentit que saquête était vaine. « Je peux dire que les idées quej'ai poursuivies jusqu'à l'obsession, m'ont quasi-ment torturé pendant mes recherches sur lesossements fossiles »46.

~ Les cavernes d'AngleterreEn 1823, un professeur de l'Université d'Ox-

ford publia un ouvrage intitulé Reliquiae Diluvia-nae ( Les Reliques du Déluge ), avec pour sous-titre : « Observations sur les restes organiquescontenus dans les cavernes, les fissures et le gra-vier diluvien, et sur les autres phénomènes géolo-giques attestant l'action d'un déluge universel ».Son auteur William Buckland comptait parmi lesgrandes autorités en matière de géologie pendantla première moitié du XIXe siècle. En visitant unegrotte située à Kirkdale ( Yorkshire ), à 25 mètresau-dessus de la vallée, il découvrit des dents etdes os d'éléphants, de rhinocéros, d'hippopota-mes, de chevaux, de cerfs, de tigres ( avec desdents « plus grandes que celles du plus grand lionou du plus grand tigre du Bengale » ), d'ours, deloups, d'hyènes, de renards, de lièvres, de lapins,ainsi que des os de corbeaux, de pigeons,d'alouettes, de bécassines et de canards, le toutdans un sol couvert de stalagmites. La plupart desmammifères étaient morts « avant d'avoir perduleurs dents de lait ». Bien avant Buckland, certainsscientifiques avaient expliqué à leur façon la pré-sence d'os d'éléphants sur le sol anglais. Buck-land leur répondit que l'idée « qui a longtempsprévalu et qui satisfaisait les [ archéologues ] dusiècle dernier, affirmant que ces os étaient les

46 Ibid., p. 242.

36

Page 37: Les Grands Bouleversements Terrestres

restes d'éléphants importés par les armées romai-nes, est réfutée : d'abord parce qu'ils appartien-nent à une espèce éteinte – comme le prouve leuranatomie, ensuite parce qu'ils sont généralementmêlés à des os d'hippopotames et de rhinocéros,animaux qui n'auraient pas pu être affectés auxarmées romaines, enfin parce qu'on en a retrouvédispersés en Sibérie et en Amérique du Nord[ mais ] en quantité égale ou plus grande quedans les parties d'Europe qui ont été soumises àla puissance de Rome »47.

Il est ainsi apparu que l'hippopotame, lerenne et le bison cohabitaient à Kirkdale ; quel'hippopotame, le renne et le mammouth brou-taient ensemble à Brentford, près de Londres48; etque le renne et l'ours gris demeuraient avec l'hip-popotame à Cefn au Pays de Galles. Des squelet-tes de lemmings49 et de rennes ont été exhumésdans le Sommerset avec des os de lion etd'hyène50, et ceux d'hippopotames, de bisons, dechevrotains porte-musc avec des silex taillés dansles graviers de la vallée de la Tamise51. Dans lacaverne française de Breugue, on a découvert desrestes de renne avec des os de mammouth et derhinocéros, à nouveau dans cette argile rougeavec les mêmes stalagmites52. Toujours enFrance, dans une grotte à Arcy, on a trouvé desos d'hippopotame au milieu d'os de renne, ainsiqu'un silex travaillé53.

D'après le Livre d'Isaïe ( 11:6 ) le léopard etle lion paîtront avec le chevreau et le veau dansles temps messianiques à venir... mais aucun pro-

47 W. Buckland Reliquiae Diluvianae, p. 173.48 W. B. Dawkins Proceedings of the Geological Society, 1869, p. 190.49 NdT: petit rongeur de Scandinavie.50 Ibid.51 James Geikie Prehistoric Europe, 1881, p. 137; Dawkins Cave-hunting,1874, p. 416.52 Cuvier Recherches sur les ossements fossiles des quadrupèdes, p 94.53 E. Lartet: Reliquiae aquitanicae, p. 147-148.

37

Page 38: Les Grands Bouleversements Terrestres

phète n'aurait pu prédire qu'un renne de la Lapo-nie et un hippopotame du fleuve Congo vivraientensemble en Angleterre et en France. Pourtant,ces animaux ont bien laissé leurs ossements dansla même boue, des mêmes grottes, avec ceuxd'autres bêtes, dans un assortiment des plusétranges. Leurs ossements furent découvertsdans des graviers et de l'argile auxquels Bucklanda donné le nom de diluvium54. Il cherchait « à éta-blir deux faits importants : en premier lieu, qu'uneinondation récente avait affecté la totalité duglobe ; en second lieu, que les animaux dont onavait trouvé les os dans les restes naufragés decette inondation étaient originaires des hautes lati-tudes du Nord ». La présence d'animaux tropicauxdans le nord de l'Europe « ne saurait être mieuxexpliquée en supposant qu'ils se livraient à desmigrations périodiques (...) car, pour les crocodi-les et les tortues, les longues migrations sont qua-siment impossibles, ainsi que pour l'hippopotame,lourd et gauche quand il est hors de l'eau ».

Mais alors, comment pouvaient-ils vivre dansle froid des îles Britanniques ? Buckland déclare :« Il est également difficile d'imaginer qu'ils aientpu passer l'hiver dans des lacs ou des rivièresgelés ». En effet, les animaux terrestres à sangfroid sont incapables de réguler leur températureet sont obligés de se terrer pendant l'hiver, sinonleur sang se congèlerait. Comme Cuvier, Buck-land était « presque certain que si un changementclimatique s'est produit, il a été soudain »55.

A propos de l'époque de la catastrophe qui acouvert de boue et de gravats les ossements de lacaverne de Kirkdale, Buckland écrit : « De la fai-ble quantité de stalactites post-diluviennes, et del'état des os – non décomposés56» on peut54 NdT: note du latin, déluge.55 Buckland: Reliquiae Diluvianae, p. 47.56 Ils n'étaient pas fossilisés, leur matière organique n'avait pas encore étéremplacée par des minéraux.

38

Page 39: Les Grands Bouleversements Terrestres

déduire que « le temps écoulé depuis l'arrivée dela boue diluvienne n'a pas été d'une longueurexcessive. » Il pensa que la catastrophe dilu-vienne datait tout au plus de 5.000 ou 6.000 ans,chiffre également adopté par Dolomieu, De Luc etCuvier, chacun donnant ses propres raisons.Buckland ajouta ceci : « Quelle qu'en fut la cause,un changement d'inclinaison de l'axe terrestre,l'approche d'une comète, ou tout autre cause uni-que, combinée, et d'ordre astronomique, elle poseun problème dont la discussion dépasse le proposde ce mémoire » .

~ Les cimetières marinsLe grès rouge est considéré comme l'une

des plus anciennes couches contenant des signesde vie. On n'y trouve aucune vie animale d'undegré supérieur aux poissons. Quel que soit l'âgede cette formation, elle est « un prodigieux témoi-gnage d'une mort violente qui a frappé d'un seulcoup, non pas des individus isolés, mais des tri-bus entières »57.

Vers la fin du XIXe siècle, Hugh Miller fit dugrès rouge d'Ecosse le sujet principal de sesrecherches. Il observa que « la terre était devenueun vaste sépulcre, depuis une profondeur situéesous le lit des mers jusqu'au dessus du niveau dela mer, sépulcre au moins égal à deux fois la hau-teur du Ben Nevis »58. L'épaisseur de ces grèsatteint le double. Ils offrent le spectacle d'un bou-leversement immobilisé à un moment donné etpétrifié à tout jamais. Voici ce qu'en dit Miller :

57 Hugh Miller The Old Red Sandstone, Boston, 1865 p. 48. 58 Le Ben Nevis avec ses 1343 mètres, est le point culminant de Grande-Bretagne : il est situé dans les monts Grampians. NdT: la « grande » moitiénord de l'Ecosse se divise en 2 régions montagneuses principales : cellequ'on appelle parfois les Highlands du centre et qui est uniquement occupéepar les monts Grampians, et celle des Highlands (ou Highlands du nord),située à l'extrême nord et occupée entre-autre par les monts de Ross. LeHighland est une région administrative de 26 136 km2.

39

Page 40: Les Grands Bouleversements Terrestres

« La première scène de La Tempête de Shakes-peare, s'ouvre parmi la confusion et le désordrede l'ouragan, le tonnerre et les éclairs, le rugisse-ment du vent, les cris des matelots, les vibrationsdes cordages et l'étourdissant fracas des vagues.Il semble que l'histoire représentée dans les vieuxgrès rouges ( formant maintenant la moitié nordde l'Ecosse ) ait commencé de la même manière(...) La vaste étendue qui englobe aujourd'hui Ork-ney, le Loch Ness, Dingwall, Gamrie et un peuplus, a autrefois été le décor d'un océan peu pro-fond, troublé par de puissants courants et agitépar les vagues. Une vaste strate de galets, de 30à 90 mètres d'épaisseur, subsiste dans un millierd'endroits et atteste les actions perturbantes àcette époque de bouleversement »59.

Miller constata que les masses les plus duresde la couche, des « porphyres – dont les arêtescoupent le verre aussi facilement que le silex, etles masses de quartz, qui donnent des étincellesquand elles sont frappées par l'acier, sont cepen-dant polies et meulées en forme de balles derevolver (...) Il est néanmoins difficile d'imaginer àquel point le fond de la mer a dû être violemmentet uniformément agité sur une si grande superficie(...) et pendant si longtemps, de façon à ce quetoute la région ait été couverte d'une couche degalets issus de toutes sortes d'anciennes rocheset dont l'épaisseur atteint la hauteur d'un immeu-ble de 15 étages »60.

De nombreux animaux aquatiques sont imbri-qués dans ces grès rouges et dans des posturespeu naturelles. A l'époque où se sont constituéesces formations « une terrible catastrophe aentraîné la mort brutale des poissons dans une59NdT: d'étroites vallées séparent les Highlands du nord et les Grampians :le Loch Ness est situé dans l'une d'elles, côté Grampians. Dingwall est uneville côté Highlands du nord, à quelques dizaines de kilomètres au nord duLoch Ness.60 Ibid. p. 217-218.

40

Page 41: Les Grands Bouleversements Terrestres

région dont les frontières sont distantes de 160 kmou plus. La plate-forme d'Orkney, comme celle deCromarty, est recouverte d'une grande épaisseurde fossiles qui portent les signes révélateurs etsans équivoque d'une mort violente. Les corpssont courbés, contractés, contorsionnés ; la queueest souvent arquée jusqu'à la tête, l'épine dorsalesaillante, les nageoires déployées à l'extrême,comme chez les poissons morts de convulsion. LePterichthys61 a les bras écartés de façon raide,comme s'il se préparait à rencontrer un ennemi.Sur cette plate-forme, les attitudes de tous les ich-thyolites [ tout poisson fossile ] dénotent la crainte,la fureur et la douleur. D'autre part, ils ne semblentpas avoir été touchés ultérieurement par de quel-conques prédateurs; aucun de ceux-ci ne paraîtavoir survécu. Le tableau montre une destruction àla fois étendue et totale »62.

Quelle action destructrice pourrait expliquer« le brusque anéantissement d'innombrables exis-tences dans une région qui s'étend peut-être sur25000 km2 ? » ... « L'imagination ne sait par oùaborder cette énigme et cherche vainement sasolution en passant en revue tous les phénomè-nes connus relatifs à la mort »63, commente Miller.

Aucune maladie, quelle que soit sa virulence,ne pourrait élucider certains phénomènes consta-tés dans cet immense cimetière : il est rare qu'uneépidémie touche également et simultanément dif-férentes espèces animales et jamais elle nefrappe avec une telle soudaineté. Pourtant, ce pla-teau contient 10 à 12 genres distincts, et donc demultiples espèces. L'agent destructeur s'est mani-festé si rapidement que ses victimes sont restéesfigées dans une attitude de surprise et de terreur.

61 Espèce de poissons éteinte, dont la moitié du corps (antérieure) estrevêtue de plaques osseuses, avec deux nageoires antérieures qui ressem-blent plus à des bras, et qui lui donnent un aspect cuirassé, « blindé ».62 Miller The Old Red Sandstone, p. 222. 63 Ibid. p. 223.

41

Page 42: Les Grands Bouleversements Terrestres

La superficie de grès rouge ancien prospec-tée par Miller comprend une moitié de l'Ecosse,depuis le Loch Ness jusqu'à l'extrémité nord, et lesîles Orcades : « Des millier d'endroits » offrent lemême spectacle de destruction. Mais ce spectaclese reproduit ailleurs, tout autour du globe, dans desformations identiques ou dissemblables. Bucklandécrit au sujet de Monte Bolca ( près de Vérone, aunord-est de l'Italie ): « D'après les circonstancesdans lesquelles on les trouve, les poissons fossilesde Monte Bolca semblent avoir péri d'un seul coup.(...) Leurs squelettes reposent parallèlement auxlames de la couche d'ardoise [ schiste argileux ]calcaire ; ils sont toujours entiers et pressés lesuns contre les autres. (...) Ils ont dû tous mourirsoudainement (...) et ont été rapidement ensevelisdans le sédiment calcaire quand celui-ci se dépo-sait. Nous sommes sûrs qu'ils ont été enterrésavant que la décomposition de leurs parties mollesne commence, [ car ] la peau de certains individusa conservé des traces de couleur »64.

Le même auteur, parlant des dépôts de pois-sons fossiles découverts en Allemagne dans lemassif du Harz, s'exprime ainsi : « Un autre dépôtbien connu est celui du schiste argileux cuprifèrequi entoure le Harz. La plupart des poissons qu'ony a trouvé ( à Mansfeld, Eisleben, etc. ) ont uneattitude contorsionnée, souvent attribuée au faitde s'être tordu de douleur dans les affres de lamort. (...) Comme ces fossiles ont conservé cetteattitude rigide après la mort, il en résulte qu'ils ontété ensevelis avant le début de la putréfaction, etapparemment dans la même boue bitumineuse,dont l'arrivée massive avait causé leur anéantis-sement »65.

L'histoire de leur supplice, de leur fin subiteet de leur « mise en bière » immédiate nous est

64 W. Buckland Geology and Mineralogy Philadelphia, p. 101.65 Ibid., p. 103.

42

Page 43: Les Grands Bouleversements Terrestres

contée par le grès rouge du nord de l'Ecosse, parle calcaire de Monte Bolca en Italie, par l'ardoisebitumineuse de Mansfeld en Allemagne ; maisaussi par la couche de charbon de Sarrebruck enAllemagne, « les plus célèbres dépôts de pois-sons fossiles en Europe » ; par l'ardoise calcairede Solenhofen, par l'ardoise bleue de Glaris, parles marnes66 d'Oensingen en Suisse, et cellesd'Aix-en-Provence, pour ne mentionner que quel-ques-uns des sites européens les plus connus.

En Amérique du Nord, de « pleins paquetsde splendides poissons préservés » sont visiblesdans le calcaire noir de l'Ohio et du Michigan,dans le lit de la Green River en Arizona, dans lescouches de diatomées67 de Lompoc en Californie,et dans beaucoup d'autres formations68.

Ainsi, pendant les cataclysmes des premiersâges, des poissons sont morts dans d'atrocesconditions, et le sable et le gravier des fondsmarins soulevés ont recouvert leurs tombes aqua-tiques.

66 Mélange d'argile et de calcaire.67 Algue unicellulaire, qui abonde dans les eaux salées et qui vit aussi eneau douce, microscopique mais néanmoins magnifique ( elle est entouréed'une coque de silice finement ornementée, plus ou moins dorée ). Les nom-breuses espèces de diatomées sont des éléments majeurs du plancton.68 George MC Credy Price, Evolutionary Geology and New Catastrophism,1926, p. 236; J.M. Macfarlane, Fishes the Source of Petroleum, 1923.

43

Page 44: Les Grands Bouleversements Terrestres

~ 3 ~L'Uniformité

~ La doctrine de l'UniformitéDu début de la Révolution française de 1789

jusqu'à la bataille de Waterloo de 1815, l'Europevécut dans un tourbillon : la France décapita sonroi et sa reine et de nombreux révolutionnaires lessuivirent à leur tour sur l'échafaud. L'Espagne,l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche et la Russie devin-rent le théâtre d'opérations militaires. La Grande-Bretagne faillit être envahie ; sa flotte combattit letyran surgi de l'armée républicaine à Trafalgar.Mais après 1815 tout le monde aspira à la paix età la tranquillité. Avec la Sainte-Alliance, l'Europemena une politique visant à réprimer tout mouve-ment subversif et l'Angleterre s'installa dans leconservatisme. Son île ne fut pas atteinte par lavague révolutionnaire de 1830. Dans un climatissu des troubles de la Révolution et des guerresnapoléoniennes, il ne faut donc pas s'étonner quela théorie de l'uniformité ait été bien accueillie etqu'elle ait immédiatement prévalu parmi les scien-ces naturelles. Selon elle, le développement dela surface du globe s'est poursuivi sans heurtsà travers les différents âges de la Terre ; lestrès lents changements que nous observonsactuellement ont constitué depuis les temps pre-miers les seuls faits de réelle importance.

Cette théorie, proposée d'abord par Huttonen 1795 et ensuite par Lamarck en 1800, fut pro-mue au titre de loi scientifique par le jeune avocatCharles Lyell ; en effet, l'intérêt qu'il portait à la

44

Page 45: Les Grands Bouleversements Terrestres

géologie allait lui donner la première place dansce domaine. Quant à Charles Darwin, un de sesdisciples, il édifia sa Théorie de l'évolution sur leprincipe d'uniformité énoncé par son maître etami. L'évolutionniste moderne H.F. Osborn, aécrit : « La continuité actuelle implique l'improba-bilité des catastrophes dans le passé, ainsi quedes changements violents, que ce soit dans lemonde animé ou minéral. En outre, nous cher-chons à interpréter les changements du passé etleurs causes à travers ceux que nous observonsactuellement. Tel fut le secret de Darwin qu'iltenait de Lyell »69. C'est avec une dialectique con-vaincante que ce dernier présenta son dossier.

Selon lui, le vent, la chaleur solaire et la pluiepulvérisent progressivement les roches à l'airlibre... Les cours d'eau entraînent les résidus versla mer. Ce processus perpétuel érode inlassable-ment les continents émergés, et finit par dégraderde vastes étendues. Alors, la masse terrestre sesoulève de nouveau comme un lent mouvementrespiratoire ; le fond de la mer s'affaisse et l'émiet-tement des roches recommence. Les terress'élèvent et forment une vaste pénéplaine70 oùl'action de l'eau et du vent trace ensuite dessillons ; peu à peu, le plateau se change en unechaîne de plis montagneux. Un temps infinis'écoule ; les pics s'écroulent sous les coups inces-sants du vent et de l'eau qui les emportent grainpar grain jusqu'à la mer, laquelle à son tour faitdisparaître la terre sous un faible volume d'eau,puis se retire lentement.

Aucune grande catastrophe ne vient trans-former la surface du sol. Sans vouloir minimiserles résultats de l'activité sporadique des volcans, iln'estimait pas qu'elle eût sur le relief un effet com-parable à celui des cours d'eau, du vent et des

69 H. F. Osborn The Origin and Evolution of Life, 1917, p. 24. 70 Surface faiblement onduleuse portant des sols résiduels.

45

Page 46: Les Grands Bouleversements Terrestres

vagues marines.

On n'a pas déterminé la cause de ce mou-vement extrêmement lent d'élévation et d'affais-sement. Les géologues du XVIIIe siècle préten-daient avoir observé une légère variationgraduelle du niveau de la mer Baltique en pre-nant la côte du golfe de Botnie71 comme ligne deréférence. Au cours des temps « géologiques » ,des processus du même ordre auraient entraînétous les changements qui se sont produits surla Terre : montagnes majestueuses qui tantôts'élevèrent tantôt s'aplanirent ; littoral qui avan-çait et reculait à une cadence lente ; couvertureterrestre redistribuée par la pluie et le vent.

Selon l'uniformitarisme, les changementsqui ont eu lieu autrefois se passent encoresous nos yeux ; ce sont non seulement les trans-formations progressives et non décelables de laNature, mais aussi la faible intensité des phéno-mènes physiques actuels que l'on prend pourcritères. Sachant que cette théorie est ensei-gnée dans tous les établissements scolaires etque l'on peut être accusé d'hérésie en la con-tredisant, il nous faut donc reproduire ici quel-ques-unes des déclarations que Lyell a faitesdans ses Principes de géologie. Elles ont servi demanifeste – ou de credo – à tous ses disciples,qu'ils s'appellent uniformistes ou évolutionnistes :

Il a été notoirement reconnu que, lors-que nous classons les formations fossilifèrespar ordre chronologique, elles constituentdes séries incomplètes ou interrompues.Nous passons sans gradations intermédiairesdes systèmes de couches horizontaux à dessystèmes fortement inclinés : d'un assem-blage de vestiges organiques à un autre,

71 NdT: bras de la mer Baltique encadré à l'est par la Finlande et à l'ouestpar la Suède.

46

Page 47: Les Grands Bouleversements Terrestres

dans lesquels les espèces représentées etune grande partie des genres sont diffé-rents. Ces solutions de continuité sont sifréquentes que dans la plupart des cas,elles sont la règle plutôt que l'exception etbeaucoup de géologues considèrent qu'el-les plaident en la faveur des brusquestransformations du monde animé et inanimé72.

Il reconnaissait ainsi que la surface de laTerre semble avoir subi des changements impor-tants, violents et soudains ; mais il estimait que ladocumentation s'y rapportant était incomplète etque la plupart des preuves manquaient : « Grâceaux éléments solides constituant la lithosphèrenous avons une chaîne permettant de suivre lasuccession chronologique des événements natu-rels, mais il y manque de nombreux maillons »73.

Pour rendre cette idée plus plausible, ilempruntait un exemple aux sociétés humaines :lorsqu'on procède chaque année à un recense-ment dans 60 régions, l'accroissement de la popu-lation s'avère peu important et progressif ; mais s'ilétait effectué – toujours annuellement – chaquefois dans une région différente, et seulement dansl'une d'elles, l'augmentation du nombre d'habitantsde chaque région entre deux pointages espacésde 60 ans paraîtrait très grande et semblerait seproduire par à-coups. Lyell soutenait que l'explica-tion des dépôts géologiques s'appuie sur un che-minement de pensée comparable. La théorie del'uniformité ( ou des changements graduels dansle passé, évalués par l'importance des change-ments observés dans le présent ) ne dispose, il lereconnaissait, d'aucune preuve positive étantdonné que l'écorce terrestre ne nous livre pas son

72 Sir Charles Lyell Priciples of Geology, 12e éd., 1875, 1, p. 298.73 Ibid, p. 299.

47

Page 48: Les Grands Bouleversements Terrestres

histoire complète. La théorie, s'édifiant sur le prin-cipe d'argumentum ex silentio, c'est-à-dire d'argu-ment par défaut, exigeait d'autres analogies :

Supposons que nous ayons découvertdeux villes enfouies au pied du Vésuve, l'uneconstruite directement au-dessus de l'autremais séparées par une grande masse de tufet de lave... Un archéologue pourrait se ser-vir des inscriptions relevées sur les édificespublics pour dire que les habitants de la villeinférieure et plus ancienne étaient grecs etceux de la ville récente, italiens. Mais il tien-drait un raisonnement hâtif en déduisant deces mêmes éléments que la langue parléeen Campanie était directement passée dugrec à l'italien. Si d'aventure, il découvraitpar la suite trois villes enfouies et superpo-sées, la ville intermédiaire étant romaine. Ildouterait alors du bien-fondé de sa premièreopinion et ne serait pas loin d'admettre qued'une part, les catastrophes responsables del'engloutissement des villes pouvaient avoireu un rapport avec les fluctuations du lan-gage de leurs habitants, que de l'autre, lelatin étant intervenu entre le grec et l'italien,d'autres dialectes avaient sans doute étéparlés successivement, qu'enfin le passagedu grec à l'italien avait pu être très graduel 74.Ce passage fréquemment cité constitue un

exemple malheureux : en essayant de prouverqu'il n'y a pas eu de changements brusques, Lyella paradoxalement choisi le résultat de violentescatastrophes puisque les villes dont il parle sontséparées par des couches de lave. C'est aussicelui de beaucoup d'études géologiques. L'emploid'un tel exemple à l'appui de l'uniformité procèded'une dialectique spécieuse.

74 Ibid, p. 316.

48

Page 49: Les Grands Bouleversements Terrestres

La comparaison est suivie d'une attaqued'autant plus véhémente que l'idée exposée nepeut remplacer les preuves géologiques. Ainsi,Lyell déclare :

Il est évident que les géologues de jadisn'avaient qu'une faible connaissance destransformations causées par le vent, l'eaucourante et d'autres forces agissantes maisque de plus, ils étaient bien inconscients deleur ignorance. Avec la présomption quecelle-ci leur inspirait naturellement, ils n'hési-tèrent pas à proclamer que le temps n'auraitjamais pu permettre à la nature de produiredes mouvements tectoniques de faibleamplitude, et encore moins des bouleverse-ments importants, tels que ceux révélés parla géologie 75.

Et il continue :

Jamais dogme n'a été échafaudé de façonaussi délibérée pour encourager la paresseet émousser la curiosité scientifique, quecette hypothèse fondée sur la discordanceentre les causes anciennes et actuelles ; il acréé une mentalité qui se prête extrêmementmal à accueillir sans parti pris les modifica-tions minimes mais incessantes, que l'écorceterrestre subit dans chacune de ses parties76.

Au début, ce plaidoyer fut seulement défensifcar la position manquait d'appuis solides. Puis,comme si les comparaisons avec les situationshumaines pouvaient être assez concluantes pourse substituer à la carence des témoignages de laNature, il prit un ton intransigeant : « C'est pour-quoi, il faut exclure les concepts qui admettent la

75 Ibid., p. 317. 76 Ibid., p. 318.

49

Page 50: Les Grands Bouleversements Terrestres

possibilité de catastrophes soudaines et violentes,et de révolutions affectant la Terre entière commeses habitants ; nous rejetons les théories qui lais-sent transparaître le désir de trancher le nœudgordien plutôt que de le dénouer avec patience etne sont limitées par la moindre référence à desanalogies évidentes »77.

En dépit de ce langage péremptoire, l'idéeque ce qui ne se produit pas dans le présent nes'est pas produit dans le passé constitue une limi-tation volontaire. Plutôt même qu'un principescientifique, c'est davantage une profession de foi.D'ailleurs, Lyell termine dans le même esprit sonchapitre célèbre par une incitation et un préceptedestinés à ses disciples : « Si, en définitive, lechercheur admet que les modifications ancienneset actuelles de la surface terrestre ont entre ellesune certaine ressemblance – voire une parfaitesimilitude, il considérera tous les faits notablesconcernant les forces agissant quotidiennement,comme la clef qui lui permettra d'expliquer cer-tains mystères du passé »78.

~ L'hippopotameL'hippopotame habite les grands cours d'eau

et les marais africains. On ne le rencontre enEurope ou en Amérique que dans les jardins zoo-logiques où il passe la plus grande partie de sontemps vautré dans un bassin d'eau boueuse.Après l'éléphant, c'est le plus gros animal terres-tre. On a relevé ses traces loin de son habitat cou-tumier, jusque dans le Yorkshire en Angleterre.

Voici comment Lyell expliquait ainsi sa pré-sence en Europe :

Le géologue peut se livrer à maintes

77 Ibid.78 Ibid., p. 319.

50

Page 51: Les Grands Bouleversements Terrestres

hypothèses sur l'époque à laquelle des trou-pes d'hippopotames abandonnèrent les riviè-res de l'Afrique du Nord, le Nil, par exemple,nageant en été le long des côtes méditerra-néennes vers le Nord, s'arrêtant à l'occasionpour visiter les îles voisines. Ils ont pu yaborder pour paître ou brouter, y séjournerquelque temps et reprendre leur route vers leNord. D'autres entreprirent peut-être pendantla saison chaude la traversée de l'Europe enempruntant les rivières espagnoles et fran-çaises jusqu'à la Somme, la Tamise ou laSevern, pour repartir opportunément endirection du Sud avant la venue de la neigeet de la glace 79.

Digne du poème mythique relatant l'expédi-tion des Argonautes, cette évocation d'un périplequi les aurait menés depuis l’Afrique jusqu'à l'anti-que Albion, semble tirée d'un conte idyllique. Dansla grotte Victoria près de Seule ( ouest du York-shire ) à 440 mètres au-dessus du niveau de lamer, on a découvert, sous 4 mètres de dépôtsargileux contenant des rocs fortement striés,d'abondants restes de mammouths, de rhinocé-ros, d'hippopotames, de bisons, d'hyènes et d'au-tres animaux.

Des restes d'hippopotames voisinent avecceux de mammouths, de rhinocéros et de lionsdans les nombreuses cavernes du Vale of Clwyd.Particulièrement dans celle de Cae Gwyn, « lesfouilles ont établi sans conteste que les osse-ments avaient été fort dérangés par l'action del'eau ». Le sol de cette grotte fut « recouvertensuite par des argiles et du sable contenant descailloux étrangers au site. Ce fait semble prouverque celles qui sont aujourd'hui à 120 mètres d'alti-tude, ont dû être submergées bien après leuroccupation par des hommes ou des animaux...79 Charles Lyell Antiquity of Man, 1863, p. 180.

51

Page 52: Les Grands Bouleversements Terrestres

leur contenu a dû être dispersé par l'action de lamer pendant la grande submersion des époquesglaciaires intermédiaires, puis recouvert par dessables marins »80, écrit H. B. Woodward.

Ainsi, non seulement les hippopotamesnageaient vers l'Angleterre et parcouraient le Paysde Galles pendant les douces nuits d'été, mais enplus ils escaladaient les montagnes afin de mouriren paix dans les grottes parmi d'autres animaux ;pendant ce temps, la glace, approchant avec dou-ceur, répandait tendrement de petits cailloux sur lecorps de ces voyageurs assoupis alors que la con-trée, ses collines et ses cavernes glissaient douce-ment sous le niveau de la mer et que de faiblescourants caressaient les cadavres et les recou-vraient de sable rose.

Les partisans de l'uniformité soutenaient troisaffirmations :

1 ) à une époque relativement récente, le cli-mat des îles britanniques était si chaud queles hippopotames s'y rendaient en été.

2 ) ces îles se tassèrent au point que lesmontagnes furent envahies par la mer.

3 ) le sol reprit son altitude actuelle ; tout celas'étant passé sans que la Nature ait agi avecviolence.

D'autre part, serait-il impossible qu'une vagueénorme ait traversé le pays, se soit engouffréedans les grottes pour les remplir de sable et degravier marin ? Le sol s'est-il affaissé puisexhaussé à la suite d'un phénomène naturel quimodifia aussi le climat ?

Prises de panique, les faunes terrestres etmarines se sont-elles affolées dans une fuite éper-

80 Geology of England and Wales, 2° éd., 1887, p. 543.

52

Page 53: Les Grands Bouleversements Terrestres

due dès les prémices de la catastrophe, poursui-vies par la mer qui vint les asphyxier dans lescavernes, devenues leur dernier refuge et leursépulture ?

Ou encore la mer les arracha-t-elle à l'Afriquepour les jeter en tas sur les îles britanniques etailleurs, en les recouvrant de terre et de débrismarins ?

Pourtant, les entrées de certaines grottesétaient trop étroites et les grottes trop exiguës pouraccueillir et abriter des bêtes aussi volumineusesque des hippopotames et des rhinocéros.

Peu importe de savoir quelle supposition estexacte : qu'ils aient vécu en Angleterre ou y aientété précipités par l'océan, qu'ils se soient réfugiésdans des cavernes ou que les cavernes ne leuraient servi que de tombeaux, la présence de leursossements en Grande-Bretagne et au fond de seseaux est le signe d'un grand bouleversement mon-dial.

~ IcebergsLa théorie à propos des cataclysmes du

passé n'était pas compatible avec les enseigne-ments alors en vigueur. Ceux-ci attribuaient la dis-tribution des dépôts dérivés81 et des blocs errati-ques à l'action de l'eau, sous forme de puissantsraz-de-marée venus se briser sur les continents. Ilfallait faire appel à un processus capable du mêmetravail, mais en un laps de temps infiniment pluslong. Les navigateurs nordiques ayant observé desicebergs dans lesquels étaient enclavés des mor-ceaux de rocs, Lyell affirma que ces glaces flottan-tes – détachées des inlandsis qui descendent descôtes montagneuses jusqu'à la mer – transpor-taient les roches à travers les océans. Si, disait-il,

81 Débris rocheux, d'argile et de matière organique recouvrant les terrainscontinentaux.

53

Page 54: Les Grands Bouleversements Terrestres

nous considérons la longueur des époques géolo-giques et que nous y ajoutons les propriétés desicebergs, nous pouvons expliquer la présence desblocs erratiques et celle des graviers sur le sol.

Comment se fait-il qu'il y en ait loin du litto-ral ? Lyell enseignait que la Terre avait été submer-gée, puis que les icebergs passant au-dessuss'étaient délestés de leurs charges, et qu'ensuite lesol s'était soulevé les ramenant à l'air libre. Quantà ceux que l'on trouve sur les montagnes, il lesexpliquait à peu près de la même façon. Car pourjustifier leur provenance, il fallait admettre la sub-mersion de vastes parties de continents à une épo-que relativement récente.

Par exemple dans les Berkshires, les blocserratiques sont parfois alignés en files intermina-bles. Mais les icebergs ne pouvaient pas avoir étédes « transporteurs intelligents » et Lyell dut bienpercevoir la faiblesse de sa théorie. La seule possi-bilité connue à cette époque était le raz-de-marée.Mais il avait pris les catastrophes en aversion ; illes détestait, tant celles de la vie politique euro-péenne que celles provoquées par la Nature, à untel point que son autobiographie commence par unsouvenir significatif qui l'avait profondément mar-qué : « J'avais quatre ans et demi quand survint unaccident que je ne suis pas près d'oublier ». Safamille se trouvait en voyage dans deux voitures àune étape et demie d'Edimbourg. « Nous arrivionssur une route étroite flanquée d'une falaiseabrupte, surplombant un profond ravin sans para-pet. Soudain, un troupeau de moutons fit irruption.Leur apparition effraya les chevaux de la premièrevoiture... Ils s'emballèrent : chaise de poste,cocher, attelage, tout versa en un instant ». Sesoccupants furent sortis par la vitre brisée, il y eutun peu de sang, quelqu'un s'évanouit82. L'incident

82 Charles Lyell Life, Letters and Journals, 1881, I, p. 2.

54

Page 55: Les Grands Bouleversements Terrestres

s'imprima comme le premier et le plus vif souvenird'enfance dans la mémoire de celui qui allait deve-nir le père de l'uniformatirarisme83.

~ Darwin en Amérique du SudAprès avoir abandonné ses études de méde-

cine à Edimbourg, Charles Darwin reçut sondiplôme de théologie au Christ College de Cam-bridge. En décembre 1831 il s'embarqua commenaturaliste à bord du bateau Beagle84 pour menerpendant 5 ans une expédition scientifique autourdu monde. Le livre fraîchement publié par LyellLes Principes de la géologie devint sa bible et ildédia à l’auteur la deuxième édition du Journalqu'il écrivit au cours de son voyage. Ce fut laseule enquête géologique et paléontologique àlaquelle Darwin se soit livré sur le terrain ; il yacquit une expérience dont il tint compte tout aulong de sa vie : « Les observations effectuéespendant mon périple furent à l'origine de toutesmes vues » .

Il avait décidé de se rendre dans l'hémi-sphère austral et plus particulièrement en Améri-que du Sud, continent qui attirait les naturalistesdepuis les voyages d'exploration d'Alexandre deHumboldt85. Darwin fut impressionné par lesinnombrables fossiles d'espèces animales étein-tes, la plupart de tailles bien supérieures à cellesvivant aujourd'hui. Ils évoquaient l'existence d'unefaune prospère, subitement rayée du globe à uneépoque géologique relativement proche de nous.Ainsi, à la date du 9 janvier 1834 on lit dans sesnotes : « Il est impossible de réfléchir aux change-ments survenus dans le continent américain sanséprouver le plus profond étonnement. Jadis, de

83 Note JdL: On reconnaît ici la formation de psychiatre de Velikovsky.84 Nom du navire à bord duquel Charles Darwin, alors jeune naturaliste, fitson voyage autour du globe.85 1799-1804.

55

Page 56: Les Grands Bouleversements Terrestres

monstres énormes y grouillaient : maintenant,nous n'y trouvons plus que des Pygmées en com-paraison de leurs prédécesseurs préhistori-ques » . Il ajoute : « La plupart d'entre eux, voirela totalité, vivaient à une période récente : ilsfurent contemporains de la majorité des coquilla-ges marins actuels. Depuis leur époque, il n'a puse produire de grands changements dans la confi-guration du pays. A quoi attribuer l'exterminationde tant d'espèces et de genres entiers ? Onpense d'abord irrésistiblement à quelque grandecatastrophe. Mais pour détruire ainsi tous lespetits et gros animaux de la Patagonie méridio-nale, du Brésil, de la Cordillère des Andes et ceuxde l'Amérique du Nord jusqu'au détroit de Bering,il nous faudrait ébranler toute la structure du globe» .

Un événement de ce type étant exclu de tou-tes les considérations imaginables, Darwin neconcevait pas d'explication plausible : « Il était dif-ficile d'admettre qu'une variation de températureait simultanément détruit les habitants des régionstropicales, tempérées et polaires de chaque côtédu globe » .

De plus, il était certain que l'homme n'avaitpu être cet agent destructeur : « Même s'il avaitattaqué tous les grands animaux, aurait-il aussiété capable d'anéantir les nombreux petits ron-geurs et quadrupèdes ? » demandait-il... « Nuln'imaginera qu'une sécheresse... ait pu détruiretous les individus de toutes les espèces depuis laPatagonie jusqu'au détroit de Béring. Et que direde l'extinction du cheval ? Ces plaines ont-ellesmanqué de pâturages, elles qui ont été parcou-rues par des milliers de troupeaux issus des mon-tures qu'amenèrent les Espagnols ? » Et sansprendre position, il terminait en disant : « Dans lalongue histoire du monde, rien n'est aussi éton-nant que ces incroyables exterminations plusieurs

56

Page 57: Les Grands Bouleversements Terrestres

fois répétées »86. De ses incertitudes naquit l'idée que l'extinc-

tion des espèces était le prélude de la sélectionnaturelle.

86 Charles Darwin Journal of Researches into the Natural History and Geo-logy of the Countries Visited During the Voyage of « H.M.S. Beagle » roundthe World, à la date du 9 janvier 1834.

57

Page 58: Les Grands Bouleversements Terrestres

58

Page 59: Les Grands Bouleversements Terrestres

~ 4 ~La Glace

~ L'origine de la théorie glaciaireEn 1836, le jeune géologue et paléontologue

Louis Agassiz se rendit sur un glacier des Alpespour prouver au professeur Jean Charpentier,naturaliste comme lui, à quel point les idées propo-sées par A. Bernardi étaient fausses. En effet,appartenant à l'école forestière d'une petite ville,Bernardi soutenait qu'une grande partie de l'Eu-rope avait été recouverte de glace. Quatre ansauparavant, il avait écrit : « La glace polaire estjadis arrivée jusqu'à la limite Sud de la zone quireste marquée par la présence de blocs errati-ques »87. Le botaniste C. Schimper, ayant proba-blement eu la même idée, venait de forger l'expres-sion die Eiszeit88 et avait réussi à convaincre leprofesseur Charpentier. D’abord sceptique, LouisAgassiz changea d’avis et devint l'acteur principalde cette nouvelle théorie. Il construisit une cabanesur les bords de l'Aar et s'y installa afin d'observerles mouvements de la glace, ce qui lui valut l'atten-tion des spécialistes et des curieux de toute l'Eu-rope.

Son étude révéla que les glaciers alpins peu-

87 A. Bernard: «Wie kamen die aus dem Norden stammenden Fels-bruchstücke und Geschiebe, welche man in Norddeutschland und denbenachbarten Landern findet, an ihre genenwar tingen Fundorte ?» Jahrbuchfar Mineralogie, Geognosie und Petrefactenkunde, 1832, ni, p. 57-67.88 Le temps des glaces.

59

Page 60: Les Grands Bouleversements Terrestres

vent avancer de quelques mètres par jour à causede leur poids et charrient les débris arrachés surleur passage. Certains d'entre eux sont rejetés surles côtés et forment les moraines latérales ; d'au-tres sont poussés par le front qui avance et consti-tuent les moraines terminales ( ou frontales ). Lors-que le glacier fond – et par conséquent recule – lesrocs détachés restent là où ils se trouvaient lors desa plus grande expansion. Agassiz admit que lesblocs arrondis ou anguleux du Jura y avaient étéapportés par la glace venue des Alpes et que lestraînées de moraines d'Europe du Nord et d'Améri-que avaient été formées par les glaciers gigantes-ques qui recouvraient autrefois la quasi-totalité deces continents. Il affirma que les dépôts avaient ététransportés puis laissés sur place par la coucheglaciaire , que celle-ci avait strié le sol avec lesfragments de pierres dures dont elle s'était armée,qu'elle avait poli les pentes des vallées par frotte-ment et creusé enfin le lit des lacs.

Agassiz étendit le résultat de ses observa-tions ( qui se limitaient à la Suisse et aux pays voi-sins ) aux autres parties du monde. Il partit enAngleterre pour exposer les conséquences de sesrecherches devant d'autres éminents géologues89

et obtenir l'aide nécessaire afin d'être accepté parle milieu scientifique. En se souvenant de son iso-lement scientifique, il a confié à sa femme : « Detous les naturalistes plus âgés que moi, un seul medonna son appui : le docteur Buckland, doyen deWestminster... Nous nous rendîmes en Ecosse( c'est un des plus doux souvenirs de ma vie ).Comme nous approchions du château du duc d'Ar-gyll, bâti au cœur des Highlands et qui me rappe-laient certains paysages suisses, je dis à Buckland:" Nous allons bientôt trouver nos premières tracesde glaciers " Dès l'entrée de la vallée, nous passâ-mes par-dessus une ancienne moraine frontale qui

89 Murchison et Buckland auteur des Reliquiae Diluvianae.

60

Page 61: Les Grands Bouleversements Terrestres

la barrait à demi. C'était bien le lieu propice à unerévélation : Agassiz avait fait un adepte »90.

Quelques semaines plus tard, le 4 novembre,il fit un exposé à la Société géologique de Lon-dres, résumant cette excursion sous l'angle de lathéorie glaciaire ; Buckland, président de l'asso-ciation, lui succéda à la tribune. Son exposé traitale même sujet. Quelques jours avant la séance, ilavait écrit à Agassiz pour l'informer du succès desa mission : « Lyell a complètement adopté votrethéorie ! Lorsque je lui ai montré un magnifiquegroupe de moraines à 3 km du domicile de sonpère, il s'y est rangé sur-le-champ, car elle résoutune foule de problèmes qui l'embarrassait jusqu'àprésent »91.

Moins de trois semaines après cet épisode,c'est-à-dire le lendemain de l'intervention desdeux orateurs, il rédigea une déclaration hâtivedans laquelle la présence des moraines enGrande-Bretagne était expliquée à la lumière desenseignements d'Agassiz. A la séance du4 novembre, Murchison avait tenté une contre-attaque. Elle ne produisit guère d'effet, bien qu'ilse soit montré vraiment éloquent. La mêmeannée, Agassiz publia sa théorie dans un ouvrageintitulé Etudes sur les glaciers :

Le sol de l'Europe, orné naguère d'unevégétation tropicale et habité par des trou-pes de grands éléphants, d'énormes hippo-potames et de gigantesques carnassiers,s'est trouvé enseveli subitement sous unvaste manteau de glace recouvrant indiffé-remment les plaines, les lacs, les mers et lesplateaux. Aux mouvements d'une puissantecréation succédèrent le silence et la mort.

90 Louis Agassiz His Life and Correspondance, éd. Elizabeth Cary Agassiz,1893, i, p. 307. 91 Ibid.., p. 309.

61

Page 62: Les Grands Bouleversements Terrestres

Les sources tarirent, les fleuves cessèrentde couler et les rayons du soleil, en se levantsur cette plage gelée ( si toutefois ils arri-vaient jusqu'à elle ), n'y étaient salués quepar les sifflements des vents du Nord et parle tonnerre des crevasses qui s'ouvraient àla surface de ce vaste océan de glace 92.

De son propre aveu, il considérait que ledébut et la fin de la glaciation résultaient d'événe-ments catastrophiques, ne niant pas que les mam-mouths de Sibérie aient pu être congelés en uninstant grâce au rapide envahissement du globepar la glace. Il admettait que des cataclysmes suc-cessifs se soient produits à l'échelle mondialeaccompagnés d'une chute de température, et queles périodes glaciaires ( car il y en avait eu plusd'une ) se soient à chaque fois terminées par unregain d'activité du feu central ( éruptions de l'inté-rieur ).

Toujours selon lui, les Alpes occidentales sesont élevées très récemment, à la fin de la der-nière période et seraient donc plus jeunes que lescadavres de mammouths de Sibérie dont la chairest encore comestible ; il pensait que ces animauxont péri au début de l'âge glaciaire93. Avec lareprise des éruptions volcaniques, la couverturede glace avait fondu, déclenchant de grandesinondations ; les montagnes et lacs suisses etd'autres lieux s'étaient formés, et, partant de là, lerelief terrestre avait subi une modification géné-rale.

On a souvent dit qu'Agassiz avait ajoutéentre 500.000 et 1 million d'années à l'histoirerécente de la Terre en plaçant la grande glaciationentre le tertiaire – ou époque des mammifères –et l'époque récente94. Ne pas oublier que ce mil-92 Louis Agassiz Etudes sur les glaciers, 1840, p. 314.93 Ibid., p. 304-329.94 Qui comprend le néolithique et les temps historiques.

62

Page 63: Les Grands Bouleversements Terrestres

lion d'années supplémentaire attribué aux èresglaciaires est une estimation de Lyell qui inter-préta la théorie d'Agassiz dans un esprit unifor-miste.95 L'idée de la couverture glaciaire conti-nuelle était acceptable pour Lyell. Il y adhéra, secontentant des preuves trouvées à 3 km de lamaison familiale, mais admit cependant que lesdéplacements des icebergs ne pouvaient expli-quer le phénomène de la dérive des blocs errati-ques et leur présence en différents points duglobe. Il ne restait qu'une contre-proposition, cellede la vague de translation, ou raz-de-marée, quiaurait dévasté les continents ; mais elle faisaitintervenir le catastrophisme.

Désormais, avec la glace continentale, il esti-mait posséder la bonne solution du moment que lecôté catastrophique de la théorie était éliminé,comme l'avait tout de suite proposé Agassiz, pour-tant disciple de Cuvier. Personne ne se demandaitencore quelle avait été la cause de la couvertureglaciaire.

~ Sur les plaines russesTrès peu après cette séance historique, invité

par le tsar Nicolas I, Murchison se rendit en Russieafin d'y mener une étude géologique. Elle donnalieu à la découverte du système Permien96; soninventeur fut le premier à reconnaître le Permien, leSilurien97 et ( avec Sedgwick ) le Dévonien98, lestrois principales périodes admises dans la classifi-cation moderne des ères géologiques.

Voulant vérifier la thèse d'Agassiz, Murchison

95 Lyell emprunta cette estimation d'un million d'années à J. Croll à qui elleétait nécessaire pour sa théorie astronomique des époques glaciaires,théorie depuis longtemps abandonnée.96 De la dernière période de l'ère primaire, faisant suite au carbonifère.97 Se dit des terrains représentatifs d'une période de l'ère primaire et de cequi s'y rapporte98 Qui appartient à la période géologique de l'ère primaire allant du silurienau carbonifère.

63

Page 64: Les Grands Bouleversements Terrestres

parcourut l'empire russe d'Est en Ouest sous tou-tes ses latitudes pendant des mois, observant avecsoin les blocs erratiques répartis sur toutes sesvastes plaines. Dans la partie Nord du pays et enFinlande, il en trouva d'énormes, mais leur taillediminuait lorsqu'il se dirigeait vers le Sud, suggé-rant qu'un raz-de-marée venu du Nord ou du Nord-Ouest avait laissé des fragments rocheux sur saroute. Il constata également que ceux observésdans les Carpates n'étaient pas d'origine localemais bien... scandinave.

Quant aux dépôts dérivés ou « entasse-ments de pierres, de sables, d'argiles et de gra-viers, répandus en grande quantité sur les zonespeu élevées de Russie, de Pologne et d'Allema-gne », Murchison est persuadé que « beaucoupd'entre eux, pour ne pas dire la plupart... ont étédéplacés par la poussée des eaux résultant despuissantes vagues de translation et des courantscréés par les différences de niveau, souvent bru-tales entre la mer et le continent »99. En tout étatde cause, ces irruptions marines sont à l'originedes dépôts dérivés « avec l'aide de flots de glace». Etant donné « qu’en Suède méridionale, enFinlande ou en Russie nord-orientale il n'existepas de montagne dont un glacier ait pu descen-dre, et que ces régions n'en sont pas moins abra-sées, striées et polies », Murchison conclut queles faits constatés sur des contrées aussi platessont les conséquences d'une transgressionmarine qui laissa derrière elle d'énormes massesde débris et de pierres roulées.

En revanche, Murchison « rejeta l'applicationde la théorie glaciaire continentale à la Suède, àla Finlande, à la Russie nord-orientale et à tout lenord de l'Allemagne, en somme à toutes lesrégions basses de l'Europe »100. Il admit que les99 R. I. Murchison The Geology of Russia in Europe and the Ural Mountains,Londres, 1845, z, p. 553. 100 Ibid, p. 554.

64

Page 65: Les Grands Bouleversements Terrestres

glaciers arctiques avaient jadis existé dans lesmontagnes du Nord de la Scandinavie et en Lapo-nie : des pans de glace qui s'en étaient détachésavaient charrié des pierres brisées et angulairessur les terres submergées et les avaient abandon-nées au-dessus du dépôt apporté par l'irruptiondes eaux. Murchison signala également que « laSibérie est totalement dépourvue de blocs errati-ques, bien qu'elle soit bordée de trois côtés parde montagnes hautes »101. Pour « expliquer cer-tains phénomènes superficiels », il évoquait lesicebergs détachés des glaciers, et maintenait avecune tranquille assurance que « ce sont les condi-tions aqueuses détritiques qui feront le mieuxcomprendre la grande diffusion des dépôts déri-vés sur la surface du globe, ainsi que l'abrasion etles striations très fréquentes des roches, aussibien à des niveaux bas qu'à d'autres plus élevés,sous presque toutes les latitudes »102.

A la fin de sa vie, sans renier aucune de sesobservations et conclusions, Murchison avouadans une lettre à Louis Agassiz qu'il regrettaitd'avoir fait opposition à la nouvelle théorie au débutde leurs entretiens ; chose étonnante, on trouvades dépôts marins récents au milieu d'immensesplaines de Russie, d'Europe et d'Asie.

D'autre part, des phoques – apparentés àceux de l'océan Arctique – vivent actuellementdans les eaux qui baignent la côte Nord de l'Iran.Certains en conclurent qu’il n'y a pas très long-temps, en se répandant, la mer polaire rejoignit laCaspienne :

Depuis que la glace a reculé, l'océan Arcti-que a pénétré au cœur de la Russie et alaissé en maints endroits, des dépôts marinssur le sédiment glaciaire dérivé comme sur

101 Ibid.102 Ibid.

65

Page 66: Les Grands Bouleversements Terrestres

les sols plus fermes. Il a également envahi lelointain bassin de l'Obi, puis a communiquéavec la Caspienne; les ancêtres des pho-ques vivant maintenant sur ses îles rocheu-ses s'y sont alors rendus et y sont restésquand l'eau s'est retirée 103.

~ La glaciation des tropiquesAlors qu’il se trouvait au Brésil, l'un des pays

les plus chauds du monde, Agassiz retrouva en1895 toutes les manifestations qu'il attribuait àl'action de la... glace. Ses collègues, qui s'étaientprécédemment rangés de son côté, s'étonnèrent àjuste titre : ... une couverture de glace aux tropi-ques et sur l'équateur lui-même ? Pourtant, il yavait là des accumulations de dépôts dérivés, desroches striées, des blocs erratiques, des valléesen auge et aussi de la tillite104 polie ; donc il fallaitbien de la glace pour ce travail et ce polissage ; cecontinent avait dû subir une sérieuse glaciation...Mais pourquoi une contrée tropicale aurait-elle étérecouverte par un manteau gelé épais de plu-sieurs milliers de mètres ?

On découvrit également les preuves d'uneglaciation en Guyane britannique, pays aussichaud que le Brésil. Bientôt, la même informationarriva du continent africain, mais les relevés topo-graphiques démontrèrent – chose étrange – quenon seulement l'Afrique équatoriale et Madagas-car avaient été recouvertes de glace, mais aussiqu’elle s'était déplacée de l'équateur vers les plushautes latitudes de l'hémisphère austral, c'est-à-dire dans la mauvaise direction !

Puis ce fut au tour de l'Inde de témoignerdans le même sens : là aussi, la glace était partie

103 G. D. Hubbard The Geography of Europe, 1937, p. 47.104 Argile consolidée (N. d. T.).

66

Page 67: Les Grands Bouleversements Terrestres

de l'équateur, non pas vers le pôle mais en s'éle-vant depuis les terres basses, jusqu'aux contre-forts de l'Himalaya. Après réflexion, la glaciationde ces régions équatoriales fut attribuée à uneautre période qui se serait établie non pas des mil-liers d'années, mais des millions d'années aupara-vant.

Aujourd'hui, il est généralement admis que lesvestiges de l'ancienne glaciation constatée sousles tropiques et dans l'hémisphère austral remon-tent environ à l'époque permienne, bien plusancienne que la dernière période glaciaire. « Letrait le plus remarquable de la glaciation permienneest sa répartition », écrit Dunbar de Yale University.« L'Amérique du Sud n'en a pas été exempte : lestraces de glaciation sont toujours visibles enArgentine et au Brésil sud-oriental, à moins de 10°de l'équateur. Dans l'hémisphère boréal, l'Indepéninsulaire proche de l'équateur, a été le théâtreprincipal d'une glaciation se déplaçant vers le Nord( ou allant des tropiques vers des latitudes plushautes ) »105. « La calotte glaciaire recouvrit pres-que toute l'Afrique du Sud, jusqu'à 22° de latitudeSud au moins et s'étendit aussi sur Madagas-car »106.

Même si le phénomène s'est produit à uneépoque très reculée, l'existence d'une couche deglace épaisse de plusieurs milliers de mètres dansles régions les plus chaudes du globe ne cessed'être une énigme et un défi pour l'esprit. Chamber-lin dit à ce sujet : « Certaines de ces énormes cou-ches de glace avancèrent même jusqu'aux tropi-ques, où les entassements de moraines, épais decentaines de mètres, stupéfient les géologues quiles contemplent. On n'a pas encore fourni d'expli-cation satisfaisante sur l'étendue et la situation deces glaciers extraordinaires... » Et il ajoute : « Ces

105 C. O. Dunbar Historical Geology, 1949, p. 298-299.106 Ibid., p. 298

67

Page 68: Les Grands Bouleversements Terrestres

glaciers presque incroyables, compte tenu de leursdimensions et de leurs emplacements ne se formè-rent certainement pas dans les déserts ! »107.

~ Le GroenlandSelon la théorie glaciaire, le Groenland est

l'exemple type de ce qui s'est produit jadis dans lamajeure partie du globe. Il appartient au grandarchipel qui couronne le Nord-Est du Canada,bien qu'il soit parfois considéré comme faisantpartie de l'Europe. Si l'on estime que l'Antarctiqueet l'Australie sont des continents, c'est la plusvaste de toutes les îles. Elle mesure 2.700 km delongueur, s'inscrit presque entièrement à l'intérieurdu cercle arctique et atteint 83° 39' de latitudeNord. De ses 2.184.000 km2, plus de 1.800.000km2 sont recouverts d'une immense croûte deglace qui ne laisse libre que la frange littorale. Ondétermine son épaisseur en mesurant le tempsmis par l'écho pour revenir du soubassementrocheux après avoir provoqué une détonation à lasurface de la couche : et elle dépasse 2.000mètres. « Pendant longtemps, bien des gens ontcru que l'intérieur du pays était dépourvu de glaceet qu’il était peut-être même habité. C'est presqueuniquement pour le vérifier que le baron Nor-denskjöld y conduisit une expédition »108.

Il entreprit l'ascension de la calotte glaciaire àDisco Bay ( 69° de latitude ), se dirigeant vers l'Estpendant 18 jours : « Des rivières coulent en sui-vant des lits rappelant ceux creusés dans la terre...mais en comparaison le bleu de leurs parois gla-cées est infiniment plus beau. Toutefois, ces coursd'eau ne sont pas absolument continus. Aprèsavoir parcouru une certaine distance à l'air libre, ilsplongent subitement et entièrement avec un mugis-107 R. T. Chamberlin The Origin and history of the Earth dans The Worldand Man, éd. F. R. Moulton, 1937, p. 80.108 G. F. Wright The Ice Age in North America, p. 75.

68

Page 69: Les Grands Bouleversements Terrestres

sement assourdissant dans quelque crevassebéante, pour continuer leur route vers la mer pardes cheminements dérobés ; nous rencontrâmesaussi beaucoup de lacs dont les bords sontgelés » . En tendant l'oreille, écrit l'explorateur,« nous entendions une sorte de grondementassourdi provenant de ces torrents invisibles et,de temps à autre, une forte détonation isolée,semblable à celle d'un canon, nous annonçait laformation d'une nouvelle crevasse... Dans l'après-midi, on vit au loin une colonne de brouillard biendéfinie ; de plus près on découvrit qu'elle s'élevaitd'un abîme dans lequel s'engouffrait un véritablefleuve. La masse liquide mugissante s'était foréun puits pour vraisemblablement atteindre le socledu glacier, situé minimum 600 mètres plus bas»109.

Le Groenland du Sud semble donc vivreencore à l'âge glaciaire. Cette île arctique a l'aspectque devaient avoir autrefois certaines régions con-tinentales. Mais cela n'explique pas comment laglace a pu recouvrir la Guyane britannique etMadagascar. Il n'est pas moins étonnant d'appren-dre, si l'on en croit l'avis des spécialistes, que lazone nord du Groenland n'a jamais subi de glacia-tion : « Les îles de l'archipel arctique non plus »,surenchérit un autre scientifique, « et pas davan-tage l'intérieur de l'Alaska »110. L'explorateur polaireVilhjamur Stefansson écrit : « Probablement, jadiscomme aujourd'hui, l'extrême Nord du Groenlandfaisait exception, car il semble de règle que lespays les plus au Nord ne sont pas et n'ont jamaisété sous la glace »111. « Il est à remarquer que cefut le cas pour les terres basses de la Sibérie duNord et de l'Alaska »112, expliqua James D. Dana,

109 Ibid.110 R. F. Griggs Science, 1942, xcv, p. 2473.111 V. Stefansson Greeland, 1942, p. 4.112 Dana Manual of Geology, 4e éd., p. 977.

69

Page 70: Les Grands Bouleversements Terrestres

éminent géologue américain du siècle dernier.« En Sibérie et sur les îles polaires de l'océan Arc-tique, des aiguilles rocheuses fichées dans la terrese tiennent encore debout ; elles auraient certaine-ment été renversées et même brisées si une cou-verture glaciaire avait parcouru les lieux »113.

Des os de rennes groenlandais furent décou-verts dans le Sud du New Jersey et dans le Sud dela France ; des ossements de rennes lapons furentretrouvés en Crimée. Cela est dû, paraît-il, à l'inva-sion de la glace et à la retraite des animaux nordi-ques vers le Sud. D'autre part, l'hippopotame avécu en France et en Angleterre et le lion enAlaska. Pour donner une explication plausible, on afait intervenir une période interglaciaire : la régionse réchauffant, les animaux du Sud auraient émi-gré vers les latitudes nordiques. Le remplacementd'une faune par une autre ayant eu lieu à plusieursreprises, on compte généralement quatre périodesglaciaires, suivies chacune d'un adoucissement cli-matique, mais leur nombre varie selon les pays oules spécialistes.

Cependant, personne n'a jamais su pourquoiles régions polaires ont été exemptes de glaciationtout au long des temps géologiques. Par ailleurs, laflore naissante du Groenland, datant du tertiaire,pose un problème.

En 1868, Heer publia à Zurich un ouvragetraitant des végétaux fossilisés de l'Arctique ; entreautres espèces, il a reconnu tout un assortiment deplantes constitué par des magnolias et desfiguiers114. Des forêts d'arbres exotiques et desboqueteaux de plantes juteuses méridionalespoussaient donc sur ce pays profondémentenclavé dans le cercle polaire, privé de la lumièrenécessaire à leur croissance pendant 6 mois del'année.

113 Wxrrley Journal of the Philosophical Society of Great Britain, xii, p. 55.114 Heer Flora Arctica Fossilis: Die fossile Flora der Polarlander, 1868.

70

Page 71: Les Grands Bouleversements Terrestres

~ Les Coraux des régions polairesLe Spitzberg ( 78° 56' de latitude Nord ), une

possession norvégienne de l'océan Arctique estaussi distant d'Oslo que celle-ci l'est de Naples.Heer y identifia 136 espèces de plantes fossiles etles assigna à l'époque tertiaire. Parmi ces végé-taux, il inventoria des pins, des sapins, des épicéaset des cyprès, ainsi que des ormes, des coudrierset des nénuphars.

L'extrémité Nord de l'île recèle une couche decharbon noir et brillant, épaisse de 8 à 10 mètres ;elle est recouverte de schiste noir et de grèsincrusté de plantes fossiles terrestres. « Lorsqu'onpense que cette luxuriante végétation croissait àmoins de 8° 15' du pôle Nord, dans une région quireste dans l'obscurité pendant la moitié de l'annéeet qui est aujourd'hui presque continuellementsous la neige et la glace, il est facile d'évaluer ladifficulté du problème que pose aux géologues larépartition des climats »115.

Pour constituer une couche de charbon de 10mètres d'épaisseur, le Spitzberg devait avoir desgrandes forêts. En admettant que, pour une raisonquelconque, cet archipel ait joui d'une températurecomparable à celle de la Côte d'Azur, il est impos-sible qu'elles y aient poussé car à 1.500 km à l'inté-rieur du cercle polaire, la nuit règne 6 mois sansinterruption, et le reste de l'année, le soleil se tienttrès bas au-dessus de l'horizon. Pourtant, on y aretrouvé non seulement des arbres fossiles et ducharbon, mais aussi des coraux qui ne croissentqu'en eau tropicale ; la Méditerranée, même à lahauteur de l'Egypte ou du Maroc est trop froidepour eux... Or, ils ont prospéré le long des côtes duSpitzberg ! De nos jours, on peut y contempler115 Archibald Geikie Text-Book of Geology, 1882, p. 869.

71

Page 72: Les Grands Bouleversements Terrestres

leurs immenses colonies recouvertes de neige.Même en faisant remonter la formation de cesmadrépores116 au passé le plus lointain, le pro-blème de leur croissance n'est pas résolu.

A une certaine époque, les coraux vivaienttout le long des côtes de l'Amérique du Nord( Alaska, Canada et Groenland ) – on les voitencore, pétrifiés. Plus tard, au tertiaire, les figuiersfleurissaient à l'intérieur du cercle arctique ; desforêts de séquoias, conifères géants de Californie,s'étalaient du détroit de Béring au Nord du Labra-dor. « Il est difficile d'imaginer les conditions clima-tiques qui ont permis à ces arbres de pousser siprès du pôle, privés de soleil pendant plusieursmois de l'année »117.

On prétend qu'autrefois le climat était identi-que sur la totalité du globe et que la caractéristique« des périodes chaudes qui ont constitué la plusgrande partie des temps géologiques était la faibledifférence de température entre les régions équa-toriales et les régions polaires ». A cela, dans sonlivre Climate through the Ages, Brooks répond :« Tant que l'axe de rotation reste à peu près danssa position actuelle relativement au plan de l'orbiteterrestre autour du Soleil, la limite extérieure del'atmosphère dans les régions tropicales doit rece-voir plus de chaleur solaire que les latitudesmoyennes, et les latitudes moyennes plus que lesrégions polaires ; c'est une loi invariable... Il esttrès difficile de concevoir une cause susceptibled'élever la température de ces régions de 15°, oudavantage, tandis que celle des régions équatoria-les resterait la même »118.

116 Polype des mers chaudes à squelette calcaire, vivant le plus souvent encolonie. Corail.117 D. H. Campbell Continental Drift and Plant Distribution, Science, 16 janv.1942.118 C. E. P. Brooks Climate through the Ages, 1949, p. 31.

72

Page 73: Les Grands Bouleversements Terrestres

L'Antarctique est plus grand que l'Europe,Russie occidentale comprise. Il n'y a pas d'arbres,aucun buisson, pas le moindre brin d'herbe ; on n'ya trouvé que très peu de moisissures. Les textesdes explorateurs polaires n'y mentionnent pasd'autres animaux que de rares insectes extrême-ment dégénérés. Les manchots et les mouettes yviennent en traversant la mer. Ce continent, sou-mis à de fréquentes tempêtes d'une violenceinouïe, est presque totalement recouvert de glacequi, en certains endroits, descend jusqu'à l'océan.Au cours de son expédition de 1907-1909, Shack-leton a trouvé du bois fossile dans le grès d'unemoraine par 85°5' de latitude Sud. Il a égalementrencontré des blocs erratiques de granit sur lesflancs du volcan Erebus. Puis il découvrit 7 veinesde charbon, à 15° seulement du pôle ; elles variententre 1 et 2 mètres d'épaisseur. Des morceaux degrès contenant du bois de conifères sont mêlés àcette houille119. Les terres de l'Antarctique, ellesaussi, ont dû donner naissance jadis à de grandesforêts.

Le paléoclimatologue a choisi un problèmeaussi difficile à résoudre que celui de la quadraturedu cercle ; il semble en effet que cette discipline serésume à un ensemble de questions non résolueset même insolubles. Sans un ou plusieurs change-ments notables du parcours orbital de notre pla-nète ou de l'inclinaison de son axe – ou les deuxconjugués – les conditions qui ont permis à desplantes tropicales de se développer dans lesrégions polaires n'auraient pas pu exister. Que l'in-crédule essaie de cultiver du corail au pôle Nord !

~ Les Baleines sur les montagnes

119 Shackleton The Heart of the Atlantic, n, 314, 316, 319, 323. Photogra-phies pp. 293, 316. Selon Chambers, on trouve du charbon à 300 Km seule-ment du pôle Sud.

73

Page 74: Les Grands Bouleversements Terrestres

Les squelettes de deux baleines ont étédécouverts dans les marais du Michigan. Commentces animaux marins y sont-ils parvenus ? Les céta-cés ne se déplacent pas sur la terre ferme, ils n'uti-lisent pas les icebergs comme moyen de transport,et la glace en mouvement ne les aurait pas ame-nés au milieu d'un continent. En outre, leurs osse-ments ont été trouvés dans des dépôts post-gla-ciaires. Il y aurait donc eu une mer à l'emplacementdu Michigan après la dernière glaciation, c'est-à-dire il y a quelques milliers d'années seulement ?Pour l'expliquer on a supposé qu'à ce moment lesGrands Lacs faisaient partie d'un bras de mer.Maintenant ils sont à une altitude de 177 mètres.

Des os de baleines ont été trouvés à 135mètres au-dessus du niveau de la mer, au Nord dulac Ontario ; le squelette d'une autre baleine a étédécouvert dans le ( SUITE DANS LE LIVRE )

74

Page 75: Les Grands Bouleversements Terrestres

Table des matières 5 Introduction Jardin des Livres11 Préface Américaine14 Préface Française1. Dans le Nord17 En Alaska 19 Les îles de l'lvoire

2. Révolution27 Les blocs erratiques29 Les mers et les terres ont changé de

place32 Les cavernes d'Angleterre 34 Les cimetières d'animaux marins

3. L'uniformité39 La doctrine de l'uniformité 44 L'hippopotame 46 Icebergs 48 Darwin en Amérique du Sud

4. La glace51 Origine de la théorie glaciaire 54 Sur les plaines russes57 La glaciation des tropiques 58 Le Groenland 61 Coraux des régions polaires 63 Des baleines sur les montagnes

5. Raz de marée67 Fissures dans les roches 72 Les forêts enfouies du Norfolk 75 La caverne de Cumberland 77 En Chine du Nord 80 La fosse d'asphalte de La Brea83 La carrière d'Agate Spring

6. Mouvements orogéniques87 Les Alpes

75

Page 76: Les Grands Bouleversements Terrestres

90 L'Himalaya94 Les Siwalik 97 Tihuanaco, ville morte des Andes 103 Le plateau de la Columbia 104 Un continent déchiré

7. Déserts et océans109 Le Sahara 111 L'Arabie 113 Les bays de Caroline 115 Le fond de l'Atlantique 118 Les plateaux sous-marins

8. Pôles déplacés123 Cause de la glaciation 125 Déplacement des pôles131 La dérive des continents 136 Modification de l'orbite terrestre 138 Rotation de l'écorce terrestre

9. Déviation de l'axe terrestre143 La Terre dans un étau 144 Evaporation des océans 147 Condensation 149 Une hypothèse de travail 152 La glace et les marées 156 Inversion des pôles magnétiques 160 Volcans, tremblements de terre, comè-

tes ....

10. Il y a 3500 ans167 Une horloge jamais révisée 172 Le lac glaciaire Agassiz173 Les chutes du Niagara 175 Le glacier du Rhône 177 Le Mississippi178 Les fossiles de Floride181 Les lacs du Grand Bassin et la fin de

l'époque

11 Klimasturz185 Brusques variations climatiques

76

Page 77: Les Grands Bouleversements Terrestres

187 Les anneaux des arbres 188 Habitations lacustres 192 Baisse du niveau des océans 195 La Mer du Nord 12. Les ruines de l'Ancien Orient199 La Crète 203 Troie 205 Le Moyen-Orient 210 Epoques et dates

13. Effondrement du système215 Géologie et archéologie 218 Hypothèses périmées 222 Les premières périodes 225 Le charbon

14. Extinction233 Fossiles235 Empreintes 237 Cavernes 239 Extinction des mammifères

15. L'évolution245 Catastrophisme et évolution 249 Le passé géologique255 Mécanisme de l'évolution 261 Mutations et espèces nouvelles 267 L'évolution cataclysmique

16. Conclusion273 Conclusion

Conférence du Dr Immanuel Velikovsky 279 Examen de Mondes en Collisiond'après les récentes découvertes archéologi-ques, géologiques et astronomiques.

313 Remerciements

77

Page 78: Les Grands Bouleversements Terrestres

AUTRES OUVRAGESDU JARDIN DES LIVRES

Mondes en CollisionLe livre extraordinaire du Dr Immanuel

Velikovsky Premiers chapitres en ligne :

www.jardindeslivres.com/veliko1.htm

Est-il exact que la Terre a été bouleversée pardes cataclysmes sans précédent ? Pourquoi 2000ans avant J-C, les astronomes ne dessinaient-ilsjamais la planète Vénus? Comment expliquer lemythe grec de la « Naissance de Vénus » si mer-veilleusement illustré par Botticelli ? Pourquoi lesromains disaient-ils qu'Athéna est née de Jupiterpour aller se battre avec Mars ? Pourquoi lesocéans se sont-ils massivement déplacés et lesjungles transformées en désert ? Comment expli-quer que le papyrus égyptien Ipuwer, en plus destextes aztèques, chinois et mayas, confirment ceque la Bible présente sous forme des dix plaiesd'Egypte ? Pourquoi les scientifiques enregistrent-ils des inversions de polarité dans les rochersanciens ? Et pourquoi cet ouvrage est-il le pluscombattu de tous les temps ?

Dans ce livre, le plus censuré de l'histoire del'édition moderne, le Dr Immanuel Velikovskyrépond de manière si révolution naire qu'on en res-sort avec le choc intellectuel de sa vie car le travailde cet homme, reconnu maintenant comme l'undes plus grands génies du XXe siècle, a osé abor-der ce que notre amnésie collective veut à tout prixoublier : « Je trouve la concentration de légendesaccumulées par Immanuel Velikovsky stupéfiante.Si 20% des concordances légendaires sont réelles,il y a quelque chose d'important à expliquer » Dr

78

Page 79: Les Grands Bouleversements Terrestres

Carl SaganCette édition 2004 contient la biographie de

Velikovsky, l'histoire du livre, des documents,des listes, une liste de ses découvertes in-croyables ─ confirmées depuis par les sondesspatiales ─, et bien-sûr le « Mondes en colli-sion » lui-même, avec les sources.

Revue de Presse( quelques extraits de 1950 jusqu'à 2003 sur plus de 250.000

articlesavec l'analyse de Robert Rickard parue dans « Fortean

Times » )

« Un tremblement de terre littéraire » New YorkTimes « Le Dr Velikovsky a rassemblé dans un tra-vail monumental, des preuves issues des premiè-res civilisations sur les cataclysmes gigantesquesayant touché la Terre en 2000 et 1000 ans avantJ.C. ( ... ) Un panorama stupéfiant d'histoires ter-restres et humaines. ( ... ) Un ouvrage magnifi-que » New York Herald Tribune « Si le DrVelikovsky a raison, ses livres sont la plus grandecontribution jamais faite aux études des civilisa-tions anciennes » Dr Robert H. Pfeiffer, HarvardUniversity « "Mondes en Collision" n'est que men-songes et rien que des mensonges. - Question :Vous l'avez lu ? - Non, je n'ai pas lu ce livre, et jene le lirai jamais ! » Dean MacLaughlin, HarvardUniversity « Aussi fascinant qu'un roman de JulesVerne... » Reader's Digest « Ridicule » Timesmagazine « Si vous voulez un choc intellectuel,lisez "Mondes en Collision" du Dr ImmanuelVelikovsky » Book of the Month Club News« Ce livre aura un effet explosif dans le mondescientifique » This Week « Excitant, étonnant,surprenant, incroyable et certainement une histoirerévolutionnaire de l'Univers » Dallas TimesHerald « Ce livre pourrait affecter la manière de

79

Page 80: Les Grands Bouleversements Terrestres

penser de ce siècle » Louisville Courier Journal« Un livre étrange et merveilleux » Detroit News« Gigantesque, sensationnel, génial » GlasgowDaily Record « Rien dans les dernières annéesn'a excité autant l'imagination du public » Pageant« Ses conclusions finales sont encore plus terrifian-tes » Newsweek « La science elle-même, bien quela plupart des scientifiques aient considéré que soncas était définitivement enterré, se dirige dans ladirection montrée par Velikovsky. Ses propos, quisemblaient tellement scandaleux et choquants lors-qu'il les a tenus à l'époque, sont maintenant trèscommuns. La mise à l'écart de Velikovsky, ainsique son lynchage par la communauté académique,nécessite maintenant un véritable réexamen parles scientifiques » Harper's Magazine, août 1963« Les travaux du Dr Immanuel Velikovsky doiventêtre reconsidérés » The New Scientist, Angle-terre, 1972 « Nous demandons à la communautéscientifique, dans la tradition de la véritable recher-che, de continuer, sans aucun parti pris, à exami-ner le formidable challenge présenté par le Dr Ve-likovsky » Pr Trainor, Department of Physics ofToronto, 1974 « Des thèses totalement ridicules(...) et qui ne respectent aucune loi physique »Bulletin of the Atomic Scientist, 1964 et...« Velikovsky pourrait bien avoir raison » Bulletinof the Atomic Scientist, 1975 ( !!! ) « Velikovskyfut le scientifique le plus controversé de ce siècle...mais l'acceptation de ses travaux est maintenantinévitable » Industrial Research & Develope-ment, 1979 « Les observations de Vénus par lasonde Pioneer n'ont pas confirmé toutes les prédic-tions de Velikovsky sur sa nature (...) maisVelikovsky a aussi correctement prédit les change-ments de pôles de la Terre, les caractéristiques dela surface de Mars, les ondes radio de Jupiter, latempérature de Vénus. (...) A lui seul, Velikovsky ainfluencé tout le programme spatial de la NASA

80

Page 81: Les Grands Bouleversements Terrestres

grâce à ses idées. L'intérêt croissant pour l'explora-tion des planètes dans les années 70 a été lancéet inspiré par ses théories et ses analyses »Transactions of the American GeophysicalUnion, 1980 « Lorsqu'il a publié en 1950 son pre-mier best-seller " Mondes en Collision " , ImmanuelVelikovsky a déclenché la fureur du monde acadé-mique. Bien des mythes anciens de dévastation oude déluge, affirmait-il, représentent une réalité fac-tuelle des cataclysmes causés par des événe-ments cosmiques. Et les batailles des dieux reflè-tent les trajectoires des objets célestes d'aprèslesquels ils étaient nommés » E. Krupp, dans« Search of Ancient Astronomies » 1980 « Lesrecherches du Dr. Velikovsky dans les textesanciens ont révélé des histoires de feu et de cen-dres tombant du ciel... de lave dégoulinant de laterre... des pluies de bitume... des tremblements deterre... des océans bouillonnants... des raz-de-marée et des nuages épais de poussière recou-vrant la face de la Terre. Des témoignages similai-res apparaissent dans les légendes de peuples dis-persés autour du monde, de la Méditerranée auxCaraïbes en passant par le Mexique » RobertJastrow, « Héros ou Hérétique? » in ScienceDigest, Oct. 1980 « Il semble que tous les milleans nous assistons à une sorte de mini-âge gla-ciaire, résultat d'un bombardement provenant del'espace. Les histoires de feu tombant du ciel dansles mythes, légendes et les archives historiquesdoivent être prises au pied de la lettre. Plutôt qued'être exceptionnelles, ces catastrophes sont nor-males tout le long de l'histoire humaine. (...) LaGrande-Bretagne a vécu ces périodes de destruc-tions massives, suivies par des années de mi-grations, des cieux noirs et des années sombres.Pourquoi était-ce si grave ? Les références chinoi-ses parlent d'une comète dans l'année 442 et unepluie catastrophique de météores au cours de l'an-

81

Page 82: Les Grands Bouleversements Terrestres

née 524. (...) Ce qui est curieux, est le niveau de lacivilisation: il faut attendre 1300 ans pour retrouverle même niveau de développement. Est-ce quel'humanité a failli suivre le même chemin que lesdinosaures ? » Dr Victor Clube, Oxford Univer-sity, in « The New Scientist », Angleterre, dansle numéro "anniversaire" de la catastrophe deTungushka - Sibérie - paru le 8 septembre 1988.« ( Depuis Velikovsky ) le catastrophisme estdevenu très à la mode » « Catastrophic Episo-des in Earth History » par Claude Albritton, Ed.Chapman and Hall, London, 1989. « Parmi tousces érudits qui ont voulu réécrire l'histoire dumonde, l'un d'entre eux est particulièrement célè-bre. C'est Immanuel Velikovsky qui a brossé, dansce qu'il a appelé un "essai de cosmologie histori-que", une fresque qui a obtenu un succès commer-cial mondial, mais non sans contrepartie. Son livrefameux, "Worlds in Collision", paru en 1950, a euun double effet. Il a plu au grand public par soncôté mystérieux et par le parfum d'érudition qu'ildégage en première lecture. Mais, revers de lamédaille, il a contribué à faire passer Velikovskypour un charlatan qui s'est mis la quasi-totalité dela communauté scientifique de l'époque à dos. Caril faut le redire, même si cet auteur passe encoreparfois pour un martyr de la science, son livre estinacceptable sur le plan scientifique, bien que lapartie historique soit assez remarquable. Laméconnaissance de Velikovsky sur la partie astro-nomique du sujet est flagrante. Vouloir faire de Vé-nus une ancienne comète éjectée par Jupiter, il y aseulement quelques milliers d'années, a fait crier àl'imposture tous les astronomes » Michel-AlainCombes, Docteur en Astronomie, dans son livre« La menace du ciel », chapitre 17, Paris 1999« Les orbites des planètes ne sont plus inscritesdans le marbre. (...) Il semble que les planètesSaturne, Uranus et Neptune aient étendu leurs or-

82

Page 83: Les Grands Bouleversements Terrestres

bites depuis le début du système solaire, alors queJupiter a réduit la sienne. (...) Les interactions entreNeptune et Pluton ont poussé les planètes pluspetites à passer d'une orbite circulaire à une orbiteplus excentrique et cela avec un plan plus inclinépar rapport aux autres planètes » Renu Malhotra,Scientific American, 1999 « Je ne suis pas d'ac-cord avec ce que vous dites, mais je ferai tout cequi est en mon pouvoir pour que vous puissiezcontinuer à le dire » . Voltaire à Rousseau. Ce futvraiment un choc entre mondes différents ! Com-ment un psychiatre osait-il non seulement écriresur l'astronomie mais de plus, citer comme une évi-dence les écritures hébraïques ? (...) " Mondes encollision " affola à ce point les astronomes profes-sionnels qu'ils en vinrent à un acte extraordinaire :ils se liguèrent pour empêcher le succès de sesouvrages et les censurer, et ce à plusieurs occa-sions au cours de deux décennies. Le grand exploitde Velikovsky était de montrer comment les catas-trophes naturelles -principalement les collisionsmanquées de peu avec des comètes- marquèrentl'histoire humaine, sans en appeler à Dieu, auparanormal ou aux extraterrestres. De nos jours,ces idées sont tellement répandues qu'elles for-ment la structure de films populaires, mais dans lesannées cinquante elles étaient aussi dangereusesque de la dynamite (...) Velikovsky poursuivit sesrecherches depuis son domicile de Princeton, jus-qu'à sa mort survenue le 17 novembre 1979. Plei-nement satisfait d'instruire une nouvelle générationd'historiens, d'astronomes et de physiciens plané-taires qui, il l'espérait, échapperaient à l'étroitessed'esprit de leurs prédécesseurs. Robert Rickard,in "The Fortean Times" n°118 de janvier 1999.Traduit de l'anglais par Marcelle Gerday. Avecl'aimable permission de Mr Robert Rickard pourle Jardin des Livres. « L'influence de Velikovskya été significative dans le monde anglo-saxon

83

Page 84: Les Grands Bouleversements Terrestres

( USA, Canada, Angleterre, Australie et NouvelleZelande ) alors que le monde latin y échappa, sansdoute par manque d'intérêt pour les sujets bibli-ques. En Italie, rappelons que Velikovsky a reçu unaccueil positif du grand mathématicien Bruno deFinetti, et que l'historien Federico Di Trocchio lui aconsacré un chapitre conséquent dans son livre " IlGenio Incompreso " » . Pr. E. Spedicato, Univer-sité de Bergamo, Italie, 2000 « Russe d'origine,ce génie scientifique ami d'Albert Einstein a publié,entre 1950 et 1979, une série d'ouvrages qui ontagité et agitent toujours le monde scientifique. PourVelikovsky, l'histoire de l'humanité est jalonnée decatastrophes naturelles d'origine cosmique quiéclairent d'un jour nouveau nombre de grandsmythes du passé, tels les plaies d'Egypte et ledéluge » Kadath, Cahiers des civilisationsanciennes No 92, France, 2001 « Les théoriesd'Immanuel Velikovsky concernant l'histoire géolo-gique de la Terre exposées dans « Mondes en Col-lision » sont récemment devenues très très à lamode, merci aux trajectoires des divers et très lar-ges corps célestes qui ont joué avec nos nerfs.Est-ce que notre planète a été façonnée par unbombardement de météorites et des débris cosmi-ques ? Est-ce qu'ils sont responsables de la sou-daine période glaciaire et de l'extinction des dino-saures ? La toute jeune science ducatastrophisme, basée sur le travail précurseur deVelikovsky répond à ces questions et tend à confir-mer les mystères de l'Ancien Testament comme ledéluge ou l'ouverture de la mer Rouge » RichardMetzger, Disinfo, Angleterre, 2001 « Velikovskysouleva immédiatement la colère des astrophy-siciens qui clamèrent à juste titre que Vénus n'avaitjamais pu être une comète. (...) Pour ma part, jen'ai aucune honte à dire que la lecture du livre hé-rétique de Velikovsky lorsque j'étais adolescent apuissamment contribué à ma vocation d'astrophysi-

84

Page 85: Les Grands Bouleversements Terrestres

cien ! » Jean-Pierre Luminet in « Le Feu duCiel » , page 246, Editions Le Cherche-Midi,2002. « Velikovsky était une sorte de prophète »Jean-Pierre Girard, Le Monde Inconnu, 2002« Le trio mythique Freud-Einstein-Velikovsky estrecomposé. Mais on pourrait aussi dire que le cer-veau de Velikovsky est le résultat hallucinant de cequ'aurait pu donner l'union intime entre SigmundFreud et Albert Einstein. Freud représente l'irration-nel, l'inconscient, l'intuition, l'instinct et nos peursancestrales. Einstein représente le rationnel, lalogique, les mathématiques, la déduction empiri-que, bref la science avec un grand « S » .Velikovsky, dans une formidable intuition s'est servide l'un pour expliquer l'autre : au lieu de considérerles rédacteurs des textes bibliques comme desdemeurés avides de surnaturel, il a démontré avecune maestria sans égal dans l'histoire de la litté-rature et des sciences humaines que les mythesreligieux qui agissent toujours en arrière-plan, pro-viennent tous des observations factuelles du ciel etdes planètes. Dans " Mondes en Collision " , onassiste, fasciné, à la naissance des dieux et desdéesses que l'on pensait être une création poéti-que des Romains et des Grecs. Velikovsky trans-forme le lecteur en astronome car son livre, méta-morphosé en télescope, permet d'observer le « BigBang » religieux. C'est un pur chef d'œuvre danslequel les mythes humains s'opposent violemmentà la pure logique des mathématiques. Bien qu'il nel'ait pas fait exprès, Immanuel Velikovsky n'a euqu'un seul tort, humilier tous les astrophysiciens deson époque, époque d'autant plus difficile que lacourse à l'espace n'avait pas encore commencéeet qu'une partie du public était persuadée que desmartiens habitaient la planète rouge. En décla rant, entre autres, en 1950, qu'il y avait eu des océanssur Mars, Velikovsky s'était suicidé » Présentationde « Mondes en Collision » , janvier 2003. A

85

Page 86: Les Grands Bouleversements Terrestres

propos de l'eau sur Mars : ]« La NASA s'apprêteà envoyer un robot sur Mars afin de trouver soneau. L'appareil est un véritable géologue ambulantcapable d'analyser seul tout ce qu'il trouve. Lereportage de... » Claire Chazal, journal de 20heures, TF1 samedi 18 janvier 2003 « Unemétéorite provenant du cœur de Mars contien-drait de l'eau. La pierre martienne a été trouvéepar deux chercheurs français (...) « C'est très inté-ressant pour nous car c'est une manière indirected'observer l'eau martienne » explique PhilippeGillet directeur de l'Institut National des Sciencesde l'Univers ( INSU ) , une des principales bran-ches du CNRS » P B Le Monde, 12 juin 2001.

Disponible en librairie ou sur commande par votre librai-rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de

page.

Vous devez lire celivre !

Document : 350.000 exemplai-res

La Divine Connexionpar le Dr Melvin Morse

Disponible en librairie ou sur commande par votre librai-rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de

page.

Chapitres en ligne sur www.lejardindeslivres.com

François Brune : « Un livre révolution-naire »

Après quinze années de recherches, le DrMelvin Morse, médecin urgentiste et pédiatre,

86

Page 87: Les Grands Bouleversements Terrestres

affirme que 1) nous disposons tous dans notre lobetemporal droit d'un circuit biologique spécialementconçu pour dialoguer avec Dieu et que 2) les sou-venirs de notre vie ne se trouvent pas dans notrecerveau ! S'appuyant sur les dernières découvertesmédicales et scientifiques, son livre explique pourla première fois avec une logique implacable l'en-semble des phénomènes surnaturels et mystiques,tout comme les vies passées, les sensations dedéjà vu, l'intuition, les guérisons spontanées et sur-tout le don de « voir » des parcelles de l'avenir.De façon simple et claire, le Dr Morse donne descas précis et raconte comment il est parvenu à sesconclusions après avoir travaillé sur les expérien-ces aux frontières de la mort infantiles. Salué par lapresse anglo-saxonne comme une avancée ma-jeure pour le XXIe siècle, ce livre ouvre des portesinsoupçonnées et donne une dimension, nouvelle,phénoménale à la spiritualité. Des pilotes dechasse aux épileptiques, des neurologues aux phy-siciens et des médecins aux magnétiseurs, sathèse prend vie et s'impose comme une évidence.Ce livre monumental peut changer votre vie. Ver-sion mise à jour et avec une préface française duDr Melvin Morse ainsi que du Dr Charles Jeleff.

La découverte du « Point de Dieu »( début du chapitre 1 de la « Divine Connexion »

du Dr Melvin Morse )

Les neurologues de l'University of Californiade San Diego ont annoncé en 1997, avec beau-coup de courage, qu'ils venaient tout juste dedécouvrir dans le cerveau humain une zone « quipourrait être spécialement conçue pour entendre lavoix du Ciel ». Avec des recherches spécialementélaborées pour tester cette zone, les médecins ontétabli que certaines parties du cerveau, le lobetemporal droit pour être exact, s'harmonisent avecla notion d'Etre suprême et d'expériences mysti-

87

Page 88: Les Grands Bouleversements Terrestres

ques... Ils ont donc baptisé cette zone « le modulede Dieu », précisant qu'elle ressemblait à un vérita-ble « mécanisme dédié à la religion ». Si bien desscientifiques furent ravis de cette découverte, l'und'eux, Craig Kinsley, neurologue à l'University ofVirginia de Richmond, fit cette remarque pleine debon sens : « Le problème est que nous ne savonspas si c'est le cerveau qui a créé Dieu ou si c'estDieu qui a créé le cerveau. Néanmoins, cettedécouverte va vraiment secouer les gens ». Jecomprenais parfaitement ce qu'il voulait dire. Dansmes trois livres précédents sur les expériences auxfrontières de la mort, j'avais déjà identifié le lobetemporal droit comme l'emplacement de ce pointde contact entre l'homme et Dieu. C'est là qu'Ilsemble habiter en chacun de nous, dans une zoneau potentiel illimité et inexploité que j'appelle le« Point de Dieu » ou le « Point Divin » ; il permetaussi bien la guérison du corps que le déclenche-ment de visions mystiques, de capacités médium-niques et d'expériences spirituelles inoubliables. Enclair, le lobe temporal droit nous permet d'interagirdirectement avec l'Univers. Bien que les événe-ments vécus au cours d'une expérience aux fron-tières de la mort ( EFM) soient considérés aujour-d'hui comme notre dernière communication etinteraction avec la vie, il semble que rien ne puisseêtre aussi inexact. L'EFM est seulement une expé-rience spirituelle qui se déclenche lorsqu'on meurt.Mais en étudiant ces expériences, nous avonsappris que chaque être humain possède ce poten-tiel biologique pour interagir avec l'univers et ce àn'importe quel moment de sa vie.

Pour cela, nous devons simplement appren-dre à activer notre lobe temporal droit, là où habiteDieu. En tant que pédiatre, j'ai vu ce qui se passaitlorsque cette zone était activée chez les enfantspassés « de l'autre côté ». J'ai aussi remarquécombien ils étaient marqués à vie par leur expé-

88

Page 89: Les Grands Bouleversements Terrestres

rience : ils devenaient plus équilibrés non seule-ment au niveau mental et physique, mais aussi auniveau spirituel ! Ils mangeaient une nourriture plussaine, obtenaient de meilleurs résultats scolaires etpossédaient plus de maturité que leur camarades.Ils sont conscients ce lien avec l'Univers alors quela plupart de leurs camarades ignorent jusqu'à sonexistence. Ces enfants ont même le sentiment ab-solu d'avoir une tâche à accomplir sur terre. Ils necraignent plus la mort. Mieux, ils suivent en perma-nence leurs intuitions et savent qu'ils peuventretrouver cette présence divine aperçue dans leurEFM à tout moment, sans être obligés de mourir ànouveau. « Une fois que vous avez vu la lumièrede l'autre côté, si vous essayez, vous pouvez larevoir » m'a dit l'un de mes jeunes patients. « Elleest toujours là pour vous » .

Où se trouve le Point de Dieu ? Ne le cher-chez pas dans un livre d'anatomie, la sciencemédicale contemporaine ne le reconnaît pas, pasplus qu'un autre d'ailleurs, comme étant celui deDieu. En fait, les livres classiques de neurologiedécrivent le lobe temporal droit simplement commeétant le « décodeur », l'interprète de nos souvenirset de nos émotions. Dans ce livre, nous allonsmontrer que le lobe temporal droit fonctionne plutôtcomme une zone « surnaturelle » procurant descapacités d'auto-guérison, de télépathie et surtoutde communication avec le divin. Comme ces capa-cités sont « paranormales », elles sont donc con-troversées. Mais comment cela est-il possible ?Comment pouvons-nous ignorer, et ce depuis desmillénaires, quelque chose d'aussi important que lafaculté de communiquer avec Dieu ? La réponse laplus simple pourrait être la suivante : « nous som-mes au Moyen-âge de la spiritualité » et devonsencore évoluer pour en sortir. En effet, l'histoirehumaine comporte d'innombrables cas d'aveu-glements intellectuels. Ce sont les ( suite dans le li-

89

Page 90: Les Grands Bouleversements Terrestres

vre )

VOIE EXPRESS POUR LE PARADISde Ned DOUGHERTY

Membre de la jet-set, millionnaire, cocaïno-mane et un peu alcoolique, rien ne prédisposaitNed Dougherty à s'occuper de choses spirituellesjusqu'à ce que son cœur le lâche brutalement surle trottoir de sa discothèque.

Sanglé dans l'ambulance avec des urgentis-tes au-dessus de lui tentant de le réanimer,l'homme d'affaires se sent soudain quitter soncorps et flotter au-dessus de lui-même. Il ne com-prend pas et cherche aussitôt sa Rolex lorsqu'untunnel lumineux s'ouvre devant lui et dans lequelse trouve un ami, mort pourtant 15 ans auparavant.

Ned Dougherty traverse le tunnel « hors ducorps » et là commence son incroyable odyssée : ilse retrouve en présence de la Femme de Lumièrequi lui montre son avenir personnel, ainsi que celuidu monde.

Dans ces visions, l'homme d'affaires assisteà des scènes apocalyptiques, difficilement plausi-bles pour lui, comme par exemple celle des TwinTowers s'effondrant presque ensemble dans unfracas assourdissant de débris et de sirènes, oucelle d'une vague haute comme un immeuble,décimant toute la côte Est, déclenchant la chuteéconomique des Etats-Unis par les faillites descompagnies d'assurance entraînant, dans leursillage, celle des banques.

Son livre mentionnant qu'un « attentat ter-roriste majeur pourrait frapper New York ouWashington, avec de graves répercussions surle mode de vie aux États-Unis » est sorti dans

90

Page 91: Les Grands Bouleversements Terrestres

les librairies américaines six mois avant le 11 sep-tembre. Mais ce n'est qu'après les attentats que lepublic a plébiscité cet ouvrage, première expé-rience aux frontières de la mort sans « enluminu-res » qui montre aussi à quel point notre enfanceconditionne notre vie d'adulte.

La première moitié des visions de Ned Dou-gherty est déjà devenue réalité. L'autre moitié, cellequi doit encore se passer, fait frémir. Avec uneinterview exceptionnelle de l'auteur en fin d'ou-vrage.

Nouvelle version : Enquête sur l'Existence des Anges Gardiens, 600 pages version « présidentielle » 2004

de Pierre JovanovicDisponible en librairie ou sur commande par votre librai-rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de

livre.

Premier chapitre en ligne:www.jardindeslivres.com/03anges1.htm

Dr Melvin Morse : ( à propos de la version améri-caine )

« Le livre ultime sur les Anges Gar-diens »

Lors d'un reportage à San Francisco, alors qu'il setrouvait dans une voiture, Pierre Jovanovic se jettesoudain sur la gauche, une fraction de secondeavant qu'une balle ne pulvérise son pare-brise. Endiscutant avec ses confrères journalistes, il décou-vre d'autres histoires étranges similaires: journalis-tes arrachés à la mort par miracle alors qu'elle était

91

Page 92: Les Grands Bouleversements Terrestres

inévitable, temps qui «ralentit» mystérieusement,«voix intérieures» qui avertissent d'un danger, sen-timent d'insécurité, gestes «inexpliqués» qui sau-vent. Tout le monde connaît au moins une histoiretotalement incompréhensible de ce genre, et celivre recense les différentes variantes de ces faitsquotidiens inexplicables. «Enquête sur l'Existencedes Anges Gardiens» est également le premierouvrage qui étudie d'une manière approfondie lesapparitions d'Anges dits «gardiens» dans les expé-riences aux frontières de la mort (EFM), révéléespar le docteur américain Raymond Moody. Lesrésultats de cette investigation de 6 ans dans ledomaine des EFM ont poussé Pierre Jovanovic aexaminer les apparitions d'Anges chez les grandsmystiques chrétiens et à les comparer à celles desEFM, ce qui constitue également une première. Lapresse internationale, d'une voix unanime, a quali-fié cet ouvrage d'exceptionnel: le lecteur est pro-gressivement plongé dans l'impénétrable des EFM,parce que la démonstration est mené à la façond'une enquête policière. Une fois l'ouvrage com-mencé, le lecteur ne plus s'arrêter, emporté par lacuriosité et la volonté de savoir s'il possède, luiaussi, son Ange gardien. FIGARO LITTERAIRE:«La présence angélique est évidente» LaurenceVidal, PARIS MATCH: «Peut-on croire aux An-ges ?» Marie-Thérèse de Brosses. JOURNAL DUDIMANCHE: «Une enquête de six ans que vouslisez comme un policier», LE REPUBLICAIN LOR-RAIN: «Ce livre laisse le lecteur fasciné» GastonSchwinn, AISNE NOUVELLE: «Une enquête dedétective» CENTRE PRESSE: «On demeure per-turbé lorsqu'on le finit». COURRIER PICARD: «Lesanges en 6 ans d'enquête» L'EST REPUBLICAIN:«Une enquête par un journaliste scientifique» NICEMATIN: «Une enquête avec beaucoup de distanceet d'humour» OUEST-FRANCE: «Ne l'appelez pas«hasard». LE COURRIER DE L'OUEST: «Le pre-

92

Page 93: Les Grands Bouleversements Terrestres

mier livre sur les anges gardiens dans les NDE»TELE 7 JOURS: «Un best-seller», TF1 MAGA-ZINE: «Les anges flottent». LE POINT: «PierreJovanovic a importé les anges en France...»Stephanie Chayet. LE CANARD ENCHAINE: «Lesailes du délire». ELLE: «Une enquête de police...». MARIE-CLAIRE: «Le livre le plus détaillé sur lesAnges» Isabelle Girard. MADAME FIGARO: «Desmystiques aux NDE, on y est presque», FEMME:«Une enquête très sérieuse» Judith Belisha, BUL-LETIN DES MEDECINS: «Une première...», MYS-TERES: «Enquête détaillée», FAMILLE CHRE-TIENNE: «Le premier livre sérieux sur les anges»Luc Adrian, ROYALISTES: «Un retour doctrinal»Gérard Leclerc, REPONSE A TOUT: «Vous devezlire ce livre», JEUNE AFRIQUE: «Une enquête surles anges faite par un journaliste» Jean-ClaudePerrier, Radio CANADA: «Un livre extraordinaire»Richard Cummings LE SOIR ILLUSTRE-BRUXELLES: «Vous pouvez le lire» PatricaHardy, Tv Ad-Lib CANADA: «Un livre impression-nant» Jean-Pierre Coalier, TV-5 ESPAGNE: «Uneenquête impressionnante» Benigno Morilla, ELLE-ITALIE: «Un travail exceptionnel» Michela Cristallo.

Document : Biographie de l'Archange

Gabrielde Pierre Jovanovic

334 pages + 16 pages de photosDisponible en librairie ou sur commande par votre librai-rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de

livre.

Personne en 2000 ans ne s'était jamais penchésur la « vie et l'œuvre » de l'Archange Gabriel, celuiqui a annoncé la naissance de Saint Jean-Baptiste,du Christ à Marie et qui a dicté le Coran à Ma-

93

Page 94: Les Grands Bouleversements Terrestres

homet. Pourquoi ? Parce que trop contradictoire ettrop sexuel. L'Archange Gabriel embarrassel'Eglise qui ne voudrait voir en cet Ange qu'un sim-ple porteur de messages.

Un voyage extraordinaire à travers le temps etl'histoire des religions avec Pierre Jovanovic quidresse un portrait unique de l'Archange Gabriel,celui qui se tient devant Dieu. Une biographie éton-nante, plus passionnante que celle de n'importequelle célébrité contemporaine. Vision fascinantede l'histoire des hommes à travers les yeux d'unArchange dont la mission consiste à annoncerl'avenir.

Document Texte Biblique Enoch : Dialogues avec

Dieu et les Anges( versions complètes éthiopienne et

slavonique )

le texte que le Christ connaissait parcœur

parce qu'il le citait en permanencepar Anne-Marie Bruyant agrégée de lettres classi-

ques et Pierre Jovanovic. Premier chapitre en ligne :

www.jardindeslivres.com/09enok1.htm

Ce livre demeure une référence absolue sur ledialogue avec Dieu et les Anges. Une expériencemystique, assortie de la plus extraordinaire sortiehors du corps jamais racontée.

Pour la première fois en France depuis 1898, unlivre fait le point sur les dernières découvertes àpropos d'Enoch en proposant les textes complets

94

Page 95: Les Grands Bouleversements Terrestres

en langage contemporain ( versions éthiopienne etslavonique ) avec des interviews du professeurJames C. Vanderkam et surtout de Joszef ThadeusMilik, le paléographe des Manuscrits de la MerMorte.

Analysé depuis plus de 150 ans par des linguis-tes et des théologiens, le Livre d'Enoch est un véri-table livre magique, raison pour laquelle il survitdepuis au moins 2700 ans. Indispensable à tousceux qui cherchent le dialogue avec Dieu et sesAnges.Disponible en librairie ou sur commande par votre librai-rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de

livre.

Document : Encyclopédie des Phénomè-

nesPhysiques Extraordinaire du

Mysticisme Tome 1, 2 et 3de Joachim BoufletChapitres en ligne : www.jardindeslivres.com

Tome 1 : 456 pages. Tome 2 : 420 pages.Tome 3: 340 pages

Historien de formation, Joachim Bouflet s'estimposé avec ces deux ouvrages, comme lemeilleur spécialiste mondial des études sur lesphénomènes surnaturels du mysticisme, digne suc-

95

Page 96: Les Grands Bouleversements Terrestres

cesseur du spécialiste anglais Herbert Thurston.Salué par la critique comme le travail le plus com-plet jamais effectué sur le sujet, ces ouvrages selisent presque comme un roman fantastique. LeTome 3 : « panorama des interventionsangéliques dans la prière et dans la viedes mystiques » nous invite à faire une incur-sion dans le monde angélique et dans ses rapports-tantôt graves, tantôt drôles, mais toujours fantasti-ques - avec les mystiques. Un livre toujours aussi"extraordinaire", nous montrant les relations parfoisstupéfiantes entre les anges et "leurs" saints, qui,parfois, n'en mènent pas large devant ces guidesexigeants, mais non dépourvus d'humour commepar exemple Saint-Michel qui oublie toujours quel-que chose derrière lui à chacune de ses appari-tions. Un travail unique. Disponible en librairie ou sur commande par votre librai-

rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de page.

Roman : "Le Prêtre du Temps"15 chapitres en ligne:

www.jardindeslivres.com/02amon1.htmLe Livre devenu "culte" de Pierre Jovano-

vic, uniquement destiné à ceux qui connaissentl'Evangile de Saint-Jean. 324 pages. Environ1870 avant J-C, un jeune prêtre d'Amon découvrequ'il a la capacité d'arrêter le temps. Alors que toutle royaume ne rêve que d'obtenir un des ses ora-cles ou l'un des ses envoûtements, lui veut se sui-cider car ayant la capacité de voir son avenir avecchaque femme qu'il convoite, il ne peut aimer, carpouvoir aimer, c'est ne pas connaître le futur. Jus-qu'à ce qu'il rencontre une fille de Seth, unerousse...

96

Page 97: Les Grands Bouleversements Terrestres

« Un livre inclassable. De tous les livres quej'aie lus, celui-ci est de loin le plus mystérieuxet le plus étrange avec un talent littéraire incon-testable »

Philippe Tesson.

Disponible en librairie ou sur commande par votre librai-rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de

page.

Document :La Vierge du Mexiqueou le miracle le plus

spectaculaire de Marie( préface de Didier Van Cauwalaert )

par le Père François Brune

Chapitres en ligne :www.jardindeslivres.com/07brune1.htm

Un journaliste de France-Info expliquait récem-ment à l'antenne que « même les Mexicains qui necroient pas en Dieu, croient en la Vierge de laGuadalupe ».

Cette phrase, assez mystérieuse pour nous, neprend toute sa dimension qu'à la lecture de ce livreremarquable du Père Brune. En effet, à côté del'apparition mexicaine de la Vierge, celle de Lour-des semble tout à coup bien terne car les preuveshallucinantes -surnaturelles- laissées par Marie( pigments de couleur extra-terrestres, yeux"vivants", entre bien d'autres choses ) sont aujour-d'hui prouvées par des scientifiques médusés. Si lePère Brune qualifie cette apparition de « Bombe àretardement », c'est tout simplement parce que cespreuves n'ont pu être découvertes que récemmentgrâce aux nouvelles technologies !

97

Page 98: Les Grands Bouleversements Terrestres

Un livre qui doit être lu par tous ceux qui désirentavoir une « preuve » de l'existence de Dieu ou deMarie. Ou simplement par ceux qui veulent qu'un« miracle » leur soit prouvé.Disponible en librairie ou sur commande par votre librai-rie. Ou auprès de l'éditeur. Bon de commande en fin de

page.

Sciences Humaines :Le Principe de Lucifer

le livre « phénomène » sur la vio-lence

de Howard Bloom www.jardindeslivres.com/05bloom1.htm

468 pages, «Du caviar pour l'esprit», «Le livrequi fait sensation». Les lecteurs seront émer-veillés par le miroir que Bloom tend à la conditionhumaine et fascinés par la masse éclectique dedonnées qui surgissent avec la grâce et la furieuseintensité de la volée d'une balle de tennis. Sonstyle est attirant, plein d'esprit et vif. Il se reposesur une douzaine d'années de recherches dansune véritable jungle de spécialités universitairesdiverses... et prouve méticuleusement chaqueinformation... » The Washington Post Unimmense plaisir à lire et débordant d'informationsfantastiques. The New York Review of Books«Ce livre couvre un sujet que les sources plus timi-des et plus conventionnelles n'osent pas confron-ter: la nature et les causes de la violence humaine..vigoureux.. fervent... une théorie fraîche et viablesur l'évolution de l'humain social». The Wa-shington Times «Le travail de Bloom rassembleune telle quantité d'évidence, qu'il rappelle «l'Ori-gine des Espèces» de Darwin». Wired «Provo-quant... explosif... fringuant... un assemblage de

98

Page 99: Les Grands Bouleversements Terrestres

grenades rhétoriques qui remettent en cause nosinnombrables formes de satisfaction de soi». TheBoston Globe «Howard Bloom bouleverse toutesnos idées préconçues, et au passage libère notremanière de penser, nous permettant de voir lemonde différemment».Los Angeles Weekly «Letour de 'science' et d'histoire de Howard BloomBloom est fascinant... une idée grandiose, extraor-dinaire» The Detroit Free Press «Elegant... Undîner quatre étoiles pour le cerveau... Une nou-velle vision révolutionnaire de la nature humaine...Un travail monumental d'un penseur merveilleux etoriginal. Tout simplement extraordinaire». NewarkStar-Ledger. «Un regard philosophique sur l'his-toire de notre espèce, qui alterne entre le fascinantet l'effrayant. Le lire fut comme lire du StephenKing. Je n'ai pas pu le poser. Exceptionnel».Rocky Mountain News «Howrad Bloom a un tellemaîtrise de se son sujet, et une telle facilité à com-muniquer de manière attrayante que ce livre estquasiment enivrant... L'Histoire entre les mains deBloom devient tellement excitante qu'on en devientsceptique. Mais chaque exemple d'information diffi-cile à croire, comme par exemple ces 30.000 Japo-nais qui se sont suicidés en sautant d'une falaised'Okinawa, est soutenue par les sources enannexes. On y trouve également une bibliographieimpressionnante. Howard Bloom nous a fait unefaveur: son livre passionnant et quelque peu cho-quant pulse avec des ponctions bizarres dans l'his-toire, la sociologie, et l'anthropologie» The Cou-rier-Mail «Un travail fascinant. La théorie deHoward Bloom peut être résumée de la manièresuivante: Premièrement les replicateurs (les gènespar exemple) qui produisent leur matière si facile-ment de façon exponentielle que le résultat à leurbout, entre autre, c'est moi, c'est vous. Deuxième-ment, les êtres humains, comme toutes les formesde vie des mongeese aux singes, existent à l'inté-

99

Page 100: Les Grands Bouleversements Terrestres

rieur d'un superorganisme: Nous sommes, ditBloom, des composants jetables d'un être plusimportant que nous mêmes. Troisièmement, lesMemes, ces grappes d'idées qui se répliquent d'el-les-mêmes, devenues la colle qui maintient les civi-lisations. Quatrièmement, le réseau neuronal, legroupe de pensée qui nous transforme en unemassive machine d'apprentissage. Enfin, le dernierpoint, l'ordre de préséance qui existe chez les hom-mes, les singes, les guêpes et même les nationsqui explique pourquoi le danger des barbares estréel, et pourquoi les idées de notre politique étran-gère sont souvent fausses». Los Angeles VillageView «Un livre dérangeant (... ) de la nourriturepour l'esprit, plutôt que raison de désespoir».Booklist «Saisissant... Habile... Gracieux... Ho-ward Bloom est quelque chose qu'on ne rencontreplus beaucoup de nos jours: un esprit universel. Leprincipe de Lucifer est vraiment épatant à lire, cetype de livre qui donne l'envie d'attraper le télé-phone pour avoir une bagarre avec l'auteur prati-quement toutes les trois pages, simplement pourvoir ce qui va se passer... Hérétique... Enervant...Divertissant et engageant, ce qui est - selon madéfinition - une bonne description d'un compagnonagréable». The Phœnix «Se repose solidementsur des preuves biologiques et anthropologiquespour montrer que les êtres humains ne sont paspar nature des individualistes, ou des isolés, maisqu'au contraire ils ont une puissante et naturelleinclinaison pour le groupe social, et que la plupartde la violence et de la cruauté qui a caractérisél'histoire humaine est ancrée dans la compétitionentre groupes pour le statut (social) et la domina-tion». Foreign Affairs «Le Principe de Lucifer estdevenu une sensation 'underground' dans les com-munautés scientifiques et littéraires». The In-dependent Scholar «Le Principe de Lucifer estdevenu l'un des livres de sciences le plus influent

100

Page 101: Les Grands Bouleversements Terrestres

depuis sa publication, salué par 22 scientifiques derenommée mondiale comme étant un ouvrage ma-jeur. Le livre est tellement annonté, mais facile àlire, et accessible - une preuve du talent d'écrivainde Bloom-. Peu de livres changent votre vie ou vosconcepts de la vie de cette manière. Mais celui-ci,oui, définitivement». Disinfo.com. «HowardBloom a écrit une «Histoire du Monde» avec unnouveau point de vue reposant sur la structure psy-chologique et les prédispositions naturelles de lapensée humaine. Son récit est une formidablealternative à celles qui reposent sur des assomp-tions politiques ou théologiques». Pr. Horace Bar-low, Royal Society Research Cambridge Uni-versity «Le livre de Howard Bloom est puissant,provoquant, un plaisir à lire, et, j'espère, qu'il a aumoins à moitié tort». Pr. Ellen Langer, PhD, Prof.Psychology Harvard University «Un summum del'écriture. L'un des meilleurs livres contemporainsque j'aie lus». Pr. Paul C. Edwards StanfordUniversity «Un puissant outil de réflexion, com-plexe et ambitieux, franc, avec une capacité excep-tionnelle à intégrer, à travers un incroyable spectred'informations scientifiques. Je me suis retrouvémoi-même avec des «Ahhh» et des «Ohhh».Excellent, totalement fascinant et brillant» Pr. AllenJohnson Anthropology departement UCLA.

Le livre à lire absolument.LE TOME 2 VIENT DE SORTIR

Sciences Humaines : La Sexualité de NARCISSE

de Sarane AlexandrianLa masturbation du tout premier dieu sumé-

rien Enki donna le fleuve Euphrate. En Grèce avec

101

Page 102: Les Grands Bouleversements Terrestres

Diogène elle devint un acte public. En Inde, Shiva yencourageait les amants. En Europe certains lacélébraient avec leurs fidèles. Les Anglais la mirentau rang d'activité mystique et d'interaction directeavec les dieux. Quant au Tao, il dit simplement, etavec beaucoup de sagesse, qu'avant de jouer avecl'être aimé, il importe de «savoir s'auto-cultiver».Mais ce qui surprend le plus dans ce livre extraordi-naire de Sarane Alexandrian ( le plus grand spécia-liste mondial de la littérature érotique ), est la rela-tion inamovible qui existe entre créativité et auto-érotisme comme le prouvent les textes des plusgrands écrivains et artistes comme Diderot, Rous-seau, Kierkegaard, Artaud, Proust, Joyce, Freud,Eluard, Aragon, Prevert, André Breton, Yves Tan-guy, Max Ernst, Salvadore Dali et tant d'autres. Cetouvrage richissime - dans lequel on apprend plusde choses sur soi-même en quelques heures quependant toute une vie de méditation - donne aulecteur le bonheur de (re)découvrir que la solitudeoffre parfois bien plus d'intensité que les tièdesétreintes en couple. Grâce à Sarane Alexandrian,on comprend alors mieux cette phrase mystérieusede Pascal « Tout le malheur des hommes vient dufait qu'ils ne savent pas rester seuls dans unechambre » et on se surprend à le remercier d'avoirécrit ce livre avec une telle érudition.

Roman: La Vénus aux Fleursde François CERESA

Simonetta Vespucci, la jeune femme qui aservi de modèle à Botticelli, est revenue de l'autre-côté sous les traits d'Ysé pour s'incarner chez lesSaint-Pierre, famille qui possède un tableauinconnu du grand maître.

Pendant la restauration de la toile, les habi-tants du château, parmi lesquels une cantatrice

102

Page 103: Les Grands Bouleversements Terrestres

nymphomane ne connaissant que la Flûte enchan-tée et un certain journaliste qui aurait inspiréCéline, révèlent leur personnalité à l'artiste chargédu rajeunissement, lui-même un égaré de la vie.

Les événements du château le forcent à serendre à l'île de Man où une sorcière, rencontréepar hasard, le désenvoûte et le libère de sonpassé, ce qui lui permet de retrouver une nouvellepersonnalité.

La Vénus aux Fleurs de François Cérésareste à ce jour l'un des livres les plus mystérieux dela littérature française, un équivalent tricolore duTemple d'Or de Yukio Mishima, qui aurait été écriten même temps par Céline et Alphonse Boudard,avec des leçons psychologiques en plus.

Nouvelle version revue et annotée par l'au-teur.

« Cérésa est époustouflant » Eric Deschodt Le Figaro Magazine

« ''Comment, pour vous, Dieu se représente-t-il ?'' demanda un jour Louis IX à Joinville. ''Unebranche d'amandier en fleurs'', répondit le séné-chal de Champagne. Eh bien pour Ysé de Saint-Pierre, la beauté ( elle ne connaît pas d'autreDieu ) est tout entière contenue dans le châteaufamilial qui, entre autres merveilles, renferme enses murs la Vénus aux Fleurs de Sandro Filipepi,dit Botticelli. Ancien du Louvre, Coconas est res-taurateur indépendant. (...) Ysé de Saint-Pierredébarque chez lui ; Le Botticelli qu'elle possède asubi quelques dommages. On ne traverse 'pasimpunément un demi-millénaire. Elle souhaite queMarceau vienne au château réparer l'outrage desans. ll est réticent. Mais comment résister à cetteYsé qui ressemble à Simonetta Vespucci, lemodèle de Botticelli. Commence alors un voyagedans, l'irrationnel, le cocasse, l'outrance, le délire,

103

Page 104: Les Grands Bouleversements Terrestres

l'incandescence, l'absurdité, le mystère. (...) Dondu calembour prodigué sans effets de manches,art du portrait qui laisse le lecteur admiratif, magiedu verbe grâce à l'accouplement inattendu desmots, moraliste sans avoir l'air d'y toucher, chic etvulgaire; fou de vocabulaire, fantasque, érudit ( ilfaut voir comment le métier de restaurateur detableaux nous est expliqué, tandis qu'on s'en-chante des références picturales qu'amènent aussibien les situations que les paysages, les mouve-ments que les visages ), manieur d'imprévus,d'aphorismes, d'horreurs, François Cérésa est ( etpossède ) tout cela » Louis Nucera Le Monde

« Si le beau se monnaie bien, lui, MarceauCoconas, ce n'est pas tellement le beau de ce Bot-ticelli à restaurer qui le travaille. C'est celui de cetteVénus bien vivante de Saint Pierre qui a les traitsde Simonetta Vespucci, le célèbre modèle de Botti-celli. Elle lui demande, plutôt elle lui ordonne de lasuivre dans son château, un temple de la beauté.En réalité un asile de fous. (...) Il a beau les voirtels qu'ils sont, Marceau Coconas, ce mercenairedu pinceau, restaure son Botticelli, pris au piège dela résignation. Comme les autres. L'amour est unechose à prendre, pas à rêver. Il devrait le savoir,lui, mais il se contente de s'indigner. Car ici ce nesont pas les tableaux qu'il faudrait restaurer, ce,sont les gens. (...) La peinture ? Foutaises ! Lesgaleries sont envahies par des toiles de demeuréset gérées par des crétins au service des imbéci-les ! Il est redoutable pour un peintre d'être plusintelligent que sa peinture! A notre époque, c'est letoc qui paie... » Monique Balmer Femina

« Vilipendé ou porté aux nues, il [ Céline ]demeure le plus fascinant des parias. Récemment,nous l'avons vu soliloquer au théâtre et envahir labande dessinée. De là à en faire un personnagede roman, il n'y avait qu'un pas... Difficile à fran-

104

Page 105: Les Grands Bouleversements Terrestres

chir, cependant, tant la démesure célinienne défiele talent du romancier et outrage les bonnes meursdu sérail. Ce défi, François Cérésa a eu l'audacede le relever. Avec succès, qui mieux est. SonLouis-Fabrice Desmouches, sulfureux héros de ''LaVénus aux fleurs'', n'est pas écrivain, certes, maispeintre. (...) Le quatrième roman de FrançoisCérésa est aussi une savoureuse fête du langage.Par-delà le bien et le mal, le bon et le mauvaisgoût, cette Vénus sait ''lever'' le lecteur par sagrâce canaille, sa verve et sa drôlerie ». Bruno deCessole L'Express

« Restaurateur de tableaux, Marceau Coco-nas a peut-être tort d'accepter de suivre la belle etriche Ysé dans son château de Saint-Pierre pours'attaquer à un Botticelli. Un certain Louis-FabriceDesmouches ( allusion à peine voilée à Louis-Fer-dinand Destouches, dit Céline ), collabo, facho,illuminé, une cantatrice nymphomane, un maître dechaise mécène, un rentoileur homosexuel. Tousces personnages tonitruants, pathétiques, consti-tuent une étrange société, un club fatal qui sereferme sur le héros pour mieux l'étouffer, ou dumoins pour lui démontrer que l'art débouche sur ladémence, et la restauration, impossible et déri-soire, sur le vide. Celui de sa propre vie. Commentexister alors qu'on est soumis au modèle, autableau ? Violent, barbare, exaltation de la destruc-tion, de l'art, de l'amour; ''La Vénus aux fleurs'' estle roman de l'imposture de l'art, symbole naturelle-ment de celle de toute vie humaine. Un roman peuordinaire qui vous fouette le sang ». F. D. Elle

« L'écriture romanesque obéit aux dures loisdes origines, des influences et des mystères tou-jours recommencés. François Cérésa le sait qui serisque à prendre pour héros un Louis-FerdinandDesmouches, doublure de l'auteur, on l'a vite com-pris, du ''Voyage au bout de la nuit'' et surtout de

105

Page 106: Les Grands Bouleversements Terrestres

''Bagatelles pour un massacre''. Comme son narra-teur, il lui faut jouer les innocents pour affronter lepire et le meilleur : on ne se laisse pas impuné-ment hanter par un écrivain d'aussi grande enver-gure, au style reconnaissable entre tous. D'où uneméditation sur l'imposture en art, métaphorisée parun métier que l'actualité a remis au goût du jour(...) Par cet hommage à Céline, François Cérésa,sans réhabiliter pour autant la teneur idéologiquede Bagatelles pour un massacre, rappelle que cechef-d'œuvre se lit encore sous le manteau. Tantla honte est tenace, et l'art au-delà de l'humain.Son roman tenterait alors de prouver, avec humouret dilettantisme, qu'en littérature, comme en pein-ture, la restauration souligne les contours dunéant »

Serge Safran Le Magazine Littéraire« ''Lascive, la blonde me tendit la main en

marchant sur la pointe des pieds, chaloupeuse endiable, comme si elle avait pris un coup de pied auderrière à chaque pas ''. Pas loin du polar, maistout à fait aux antipodes, [ ce roman ] de FrançoisCérésa est surtout teinté des couleurs du plussublime des arts, la peinture. Autour d'un Botticelli,quelques personnages vont jouer leur cirque aunarrateur, restaurateur de tableaux. L'occasionpour Cérésa de transformer la réalité à travers leprisme de notre histoire de l'art : dans le huis-closd'un château de province, les acteurs du dramesont des figures, tour à tour, de tableaux de VanGogh, Rubens ou Toulouse-Lautrec. On s'amusebeaucoup à la lecture de ce ''Dix petits nègres''réinventé. Mais on est surtout admiratif devant l'ex-traordinaire habileté avec laquelle l'auteur afaçonné son histoire dans l'univers authentique dela peinture ». Lu

« François Cérésa se veut peintre. Il ne secontente pas de restaurer. Il se fait tour à tour

106

Page 107: Les Grands Bouleversements Terrestres

Jérôme Bosch, Breughel l'Ancien, Goya, baumier.Il peint à pleine pâte, laissant surgir du néant sagalerie de grotesques. Son vocabulaire a la préci-sion de la caricature, sa synthèse lie comme unjaune d'œuf, et de sa plume inspirée naît une gale-rie de damnés, d'imposteurs, sur qui la grâce deDieu s'est éteinte, mais qu'éclaire ce Botticelliradieux, cette jeune fille aux fleurs, dressée sur sesjambes élancées, dont la surface à peindre a étépréparée avec un mélange de blanc de Bologne etde colle de peau. Encore une fois, on ne parle pasici pour ne rien dire, tout a été minutieusementagencé, préparé, et ce Botticelli sauve tout. Maischaque œuvre recèle en elle-même son contraire,la châtelaine mourra, la cantatrice finira sur unepetite voiture, Louis Fabrice Desmouches, le colla-borateur, se révélera être juif. Au terme de tantd'errances qui nous conduisent jusqu'à une Angle-terre qui est celle de Marc Schwob et du LéonDaudet du ''Voyage d Shakespeare'', le narrateurse retrouve pris au piège de ses personnages,galérien parmi les galériens, ramant sur une merde soufre et de fiel à l'horizon de laquelle sedresse, comme un aurore rédemptrice, la jeunefille de Botticelli sortie à son tour de son cadre,pour s'élancer de son pas gracile sur une plage oùla mer n'effacer pas sa trace, ridiculisant par saseule présence ( comme Aphrodite jaillie des flots,)la nuit de schiste et de bitume. (...) FrançoisCérésa nous offre un flamboyant polyptique »

Alexandre Astruc Le Nouvel Observateur

Roman :Les Ponts, le Diable et le Via-

duc de Jacques GodfrainLCI : « Mon coup de cœur » Patrick Poivre d'Ar-

107

Page 108: Les Grands Bouleversements Terrestres

vor

LE MIDI LIBRE : « Un duo de choc émerge évi-demment un peu plus dans le livre : le diable et lesponts. Jacques Godfrain [ député UMP et Maire deMillau ] s'est visiblement bien documenté, livrantainsi un mélange de réalité-fiction sous le signe del'ésotérisme. Le diable aurait enseigné aux hom-mes la construction du premier pont. Il a proposéson savoir faire en échange d'une âme, celle dupremier à le traverser. Partant de cette légenderépandue un peu partout à travers le monde, Jac-ques Godfrain a tracé sa route littéraire. (...) Disonsqu'avec "Les ponts, le diable et le viaduc" il conjurele mauvais sort, pour lui d'abord peut-être et acces-soirement pour le président de la République. Ilmet en tout cas la pression, via le livre, à JacquesChirac. Celui-ci n'a pas intérêt, en janvier 2005, derefuser l'invitation sur le viaduc de Millau. Il passe-rait pour un trouillard » A.B. septembre 2003.

LA DÉPÊCHE DU MIDI : « Pour déjouer la malé-diction [ de l'inauguration du viaduc ], une fringantejeune énarque, Aline de la Brosse -obsédée dechaussures par ailleurs- se voit au sortir d'une réu-nion à l'Elysée le soin de trouver une solution avecl'architecte du viaduc, rebaptisé Nigel Forsyth. DeLas Vegas à Londres, de Paris à Cahors et àMillau, Jacques Godfrain amène alors son lecteur àsuivre une intrigue toujours très documentée (...)où le paranormal côtoie un chassé-croisé amou-reux bien huilé, empreint d'un érotisme torrideentre l'énarque et l'architecte" Philippe Rioux, sep-tembre 2003.

LE PROGRÈS : « Un livre plaisant à lire, plein d'al-lusions piquantes, de clins d'œil malicieux, de rap-prochements habiles, une histoire divertissante...en diable ! » Jacques VAIZY, septembre 2003.

LE MONDE INCONNU : « Qui va inaugurer le Via-

108

Page 109: Les Grands Bouleversements Terrestres

duc de Millau après ce livre ? » décembre 2003.

FR 3 Champagne-Lorraine : « A Millau dansl'Aveyron, se bâtit le plus grand viaduc d'Europe.(...) Chaque week-end, des milliers de visiteursviennent voir l'avancement des travaux. Parmi eux,invisible et exigeant : Lucifer lui-même ? Car lesponts, tous les ponts, lui appartiennent. Et s'il n'apas été associé à leur construction, il s'empare del'âme du premier être qui les franchit. Ainsi, l'His-toire ne compte plus les "Ponts du Diable" et leslégendes de transactions secrètes que les bâtis-seurs ont dû consentir pour s'assurer de la péren-nité de leur pont. Ici, un chat sculpté dans la pierre,ailleurs, un couple enterré au pied de l'une despiles. Ce viaduc de Millau, qui va l'inaugurer ? Leprésident de la République, bien sûr. Mais sonentourage va vite découvrir l'existence de ce pacteavec le Diable. Comment s'y résoudre sans devenirla risée de tout un pays. C'est la très troublante fic-tion qu'imagine ( imagine ? ) Jacques Godfrain, ledéputé-maire de Millau. Il connaît bien sa région,ses traditions, les histoires de pont et de Diable etles arcanes de l'Elysée. Mais pourquoi, Diable,truffe-t-il, son roman de toutes ces références àdes marques commerciales ? Pour le rendre plusréel ? Un premier roman plutôt réussi qui ancre leréel dans l'imaginaire collectif. Qui sera le premierà franchir le viaduc. Le président ? A sui-vre ( hé, hé ) ? » Dominique LANGARD novembre2003

« LES PONTS, LE DIABLE ET LE VIADUC »

Inspiré par la construction du pharaonique pontde Millau, Jacques Godfrain raconte d'une manièreextraordinaire comment l'architecte du Viaduc finit

109

Page 110: Les Grands Bouleversements Terrestres

par signer un pacte avec le Diable, très intéressépar le pont le plus haut du monde.

Le président de la République refuse d'inaugu-rer le viaduc de Millau parce qu'une vieille supersti-tion dit que le premier à franchir un pont meurtdans l'année. Se penchant sur la question pourtenter de comprendre, les conseillers de l'Elyséedécouvrent que le Diable est étroitement lié à laconstruction des ponts , d'où les centaines de «Ponts du Diable » répandus un peu partout enEurope.

Pour aider le chef de l'Etat à surmonter la"superstition", ils décident alors d'envoyer unejeune énarque en mission à Londres pour interro-ger le maître de l'ouvrage sur cette mystérieuselégende des architectes.

Dans ce premier roman définitivement hors ducommun, Jacques Godfrain nous livre non seule-ment la plus fascinante des réflexions sur l'alchimieétrange d'une construction de pont, mais aussi unehistoire fantastique où les personnages et lessuperstitions les plus inattendus se croisent àCahors, à Las Vegas et à Millau, devenue, pourl'occasion, le centre du monde.

ENFIN ON SAIT POURQUOI CERTAINS PONTSS'APPELLENT « PONT DU DIABLE »

A LIRE DE TOUTE URGENCE ET SURTOUT AVANT L'INAUGURATIONDU VIADUC EN 2005

L'EXPLORATEUR DE L'AU-DELAd'Anne-Marie BRUYANT

et Pierre JOVANOVIC

« Après avoir traversé bien deszones, je peux avouer que je reviensvraiment de très loin. Dans vos langues,ces zones ne possèdent pas de nompuisqu'elles ne se trouvent nulle part.

110

Page 111: Les Grands Bouleversements Terrestres

Aussi, en m'efforçant d'être aussi bref etclair que possible, j'aimerais vous racon-ter mon voyage dans l'au-delà afin queceux qui s'apprêtent à prendre le mêmechemin que moi sachent ce qui lesattend »

« L'Explorateur de l'Au-delà » commence là oùles biographies normales se terminent : debout àcôté de son cercueil, Franchezzo, un aristocraterichissime, découvre qu'il est mort. N'étant guèrefamilier avec les questions spirituelles, il refuse sonétat, puis, dépité, commence à explorer son envi-ronnement jusqu'à découvrir progressivement lesdifférentes sphères qui composent ce que lesEvangiles appellent « les nombreuses demeures »de l'au-delà.

Témoignage unique sur le fonctionnementdes diverses strates de l'après-vie, « l'Explorateurde l'Au-delà » ( qui a inspiré les films « Ghost » et« Au-delà de vos rêves » ) est le plus grand textedisponible à ce jour parce qu'il emporte le lecteurdans un véritable tourbillon et il ne demandequ'une seule chose, que la lecture dure éternelle-ment.

Roman :L'ETRUSQUE

deMika Waltari

Olivier Barrault ( Un livre, Un Jour, 1er juin 2004)FR 3 : « Le maître du roman historique nousemmène en Méditerranée »

Au Ve siècle av. JC, Lars Turms est amoureux111

Page 112: Les Grands Bouleversements Terrestres

de son Ange gardien qui se trouve être une femme.

En attendant de la retrouver pour vivre avecelle dans l'éternité, il parcourt le monde antique encompagnie d'Arsinoë, une vierge sacrée nympho-mane, le seul amour de sa vie terrestre.

Et ce n'est qu'après sa participation à labataille de Marathon que l'on finit par progressive-ment découvrir pourquoi les dieux lui ont imposéun chemin de vie si difficile et pourquoi il ne devaitpas connaître ses parents.

Avec ce livre crépusculaire de Mika Waltari( auteur de « Sinouhé l'Egyptien » ) on ne regrettequ'une seule chose, qu'il n'ait pas 500 pages deplus.

Traduction de Jean-PierreCarasso

112