LES ENJEUX DE LA FINANCE ISLAMIQUE · RESUME : Ce papier vise à montrer que la finance islamique...

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LES ENJEUX DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Si abdelhadi Amar et Toubache Ali maîtres de conférences Oran

[email protected]

RESUME :

Ce papier vise à montrer que la finance islamique telle que pratiquée

actuellement, ressemble beaucoup à la finance conventionnelle. La Riba est

présente sous une forme différente. L’objectif de la FI est de s’adapter au

marché des musulmans et de leur offrir un produit qui ne contredit pas la Charia.

موجز

الخقلذي الخمل كثزا شب ،القج الحال ف مارسي كما اإلسالم الخمل أن إلى حبزه الرقت ذي حذف

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الشزعت اإلسالمت مع حخعارض على الظاز ال الخ المىخجاث حفز ، المسلمه بالىسبت لطلب

INTRODUCTION

L’objectif de ce travail est de questionner le développement de la finance

islamique. Il se propose de formuler des critiques constructives afin de

perfectionner cet outil, si indispensable pour les musulmans qui veulent vivre

leur foi et bénéficier des atouts qu’offre la vie économique moderne. Il est

intéressant, dans cette perspective, de s’intéresser aux produits proposés par la

finance islamique. Nous allons montrer que la FI (Finance Islamique) actuelle,

est semblable à la finance conventionnelle concernant les transactions

commerciales pour lesquelles les banques perçoivent une marge définie ex-ante.

Dans ces conditions la licité des opérations se pose et constitue une tromperie

pour le musulman soucieux de respecter les interdits relatifs à la pratique de

l’usure et de l’intérêt. Concernant les opérations de participation, la situation est

différente puisqu’il y a partage des risques selon les apports de chacun, les

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profits et pertes connus ex-post.

Parmi les produits de la FI, il nous semble que les deux produits les plus

capables de nous aider dans notre argumentation sont la Mousharaka et la

Moudaraba :

La Moudaraba est le produit le plus utilisé, dans la mesure où entre 80 et 90%

des transactions de la FI sont à base de ce produit. Ce produit génère aussi le

plus de polémique, car il possède des caractéristiques semblables aux produits

des banques conventionnelles.

La Mousharaka est le produit qui se rapproche le plus à l’esprit de la charia,

mais qui est très peu utilisé par la FI.

Commençons d’abord par voir pourquoi la FI intéresse actuellement beaucoup

de monde.

CRISE DE LA FINANCE CONVENTIONNELLE A BASE DE RIBA

Les événements du krach boursier dans le monde montrent que l'intérêt, qui est

utilisé par le système bancaire, est la cause principale de la crise qui secoue le

monde en ce moment. Toutes les crises du capitalisme ont pour origine le

dysfonctionnement de la sphère financière. Tous les gouvernements des pays

développés sont unanimes, pour dire qu’il faut réglementer le système financier

et ce, malgré leurs principes et idéaux, idéologiques qui leur dictent d’intervenir

le moins possible dans le marché.

La gravité de la crise financière mondiale actuelle, est en train de mettre au

premier plan la finance islamique, comme une alternative à la finance

conventionnelle. Ce n’est plus tabous de parler de la FI et c’est à la mode. Les

acteurs économiques découvrent que la FI est en train de gérer plus de 500

milliards de dollars et que cette masse monétaire peut être récupérée par la

finance internationale. Les pays développés s’empressent d’attirer ces capitaux

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en acceptant, que ce mode de finance puisse s’installer chez eux.

On voit que d’une part le monde capitaliste est en train de chercher une

alternative au système financier, qui ne conduit pas à une crise, et qui

n’engendre pas de bulles financières, et d’autre part les pétro dollars peuvent

être attirés grâce à ce stratagème. La finance islamique, dans la mesure où les

banquiers deviennent partie prenante des projets, va les obliger à mieux filtrer

les prêts et éviter que des crises de type « subprimes » apparaissent. Les banques

traditionnelles et/ou conventionnelles sont actuellement toutes secouées par des

crises, alors que les banques islamiques du golfe et de la Malaisie sont en pleine

expansion.

L’IMPORTANCE DU MARCHE DES CAPITAUX DES MUSULMANS

Le monde musulman est depuis longtemps à la recherche d’un système bancaire

moderne qui ne contredit pas aux principes de la charia. Le développement de la

FI est une réponse au besoin du monde musulman d’éviter la Riba. Nous avons

appelé l'intérêt, la Riba et ce afin de ne pas entrer dans la confusion qui mélange

riba avec usure. En effet, Il existe un courant dit "modernistes" qui soutient que

la Charia n'a pas interdit l'intérêt et que l'intérêt, dont il est question dans le

Coran, concerne l'usure. Pour ce courant l'intérêt est une rémunération honnête,

qui ne contredit pas les sources de la Charia.

Les banques en développant la FI visent un marché alléchant. En effet, la FI

s’est développée pour récupérer une partie de l’épargne du monde musulman, à

la fois dans les pays du Golfe mais aussi dans les pays développés, où vit une

grande communauté musulmane, et les pays émergents. Le FMI a estimait que

les états Arabes ont fait une recette de 500 milliards de dollars US en 2006. 60%

des fonds de placements, dans le monde, et dont le montant est estimé à 2800

milliards de dollars US, sont contrôlés par les pays musulmans.

De plus les musulmans qui résident dans les pays développés et qui deviennent

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de plus en plus sensibilisés par les chaînes satellitaires, afin d’éviter la Riba. Par

exemple : 5 millions de musulmans résidant en France dont 500 000 selon un

sondage de l’IFOP seraient intéressés par des emprunts bancaires respectant la

charia »1. En outre plusieurs grandes banques fonctionnant sur la base de la

Riba ont ouvert des branches de la FI. Par exemple dès 2003, la Hong Kong &

Shanghai Bank ouvrait en Grande-Bretagne une branche islamique, forte de 21

agences sur le territoire. La Lloyds TSB, Citigroup et le britannique HSBC ainsi

que la Deutsche Bank ont tous ouvert des branches de la FI. Des études en

Angleterre ont révélé que sur 2 millions de musulmans basés dans ce pays que, à

coût équivalent, 70% d'entre eux opteraient pour la finance islamique. Selon le

FMI il existait environ plus de 300 banques islamiques, qui géraient 320

milliards d'euros en 2004.

La Suisse, qui gère déjà 20 à 30% des quelque 1000 milliards de dollars d’avoirs

de la clientèle musulmane à l’échelle mondiale, veut continuer à tenir son rang2.

Les Banques occidentales conventionnelles gèrent un portefeuille de la FI

supérieur à tous les pays musulmans ( ?) .Les raisons qui ont permis à la finance

islamique de se développer durant les dernières années peuvent être citées ci-

dessous

-- la hausse des prix du pétrole a engendré des revenus immenses dans les pays

musulmans et ceci a augmenté l'épargne.

-. Les capitaux musulmans ont massivement fui le monde occidental après le 11

septembre 2001 pour se réinvestir dans le monde musulman (Golfe et Malaisie)

-- l'émergence de nouveaux marchés et l'émergence de plusieurs pays

1 Gabrielle Desarbres : « Madame Lagarde veut-elle appliquer la charia en

France » in République Laïque et sociale No 66 du 2 décembre 2008

2« La finance islamique se renforce à Genève » In l’AGEFI le quotidien suisse de la finance et de l’économie le

2 juillet 2007

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musulmans comme pays développés.

-- la prise de conscience de plus en plus grande par beaucoup de musulmans, qui

évitent de faire des transactions financières avec le système bancaire

conventionnel.

Ces facteurs ont fait que, la FI a enregistré des taux de croissance forts durant les

dernières années. La FI est épargnée par la crise actuelle parce qu’elle a évité

d’acheter les titres à base de Riba tels que les « subprimes » et le placement des

capitaux dans des institutions financières à taux d’intérêt fixe.

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LA FI TELLE QUE PRATIQUEE ACTUELLEMENT EST UNE

AUTRE FORME DE RIBA

Cependant a voir de prés la FI telle que pratiquée actuellement offre peu de

différences avec la finance conventionnelle. Très Peu d’auteurs critiquent la FI

actuelle sur cette base, malgré le fait que beaucoup de Oulémas considèrent que

la FI actuelle est une autre astuce (Hila) pour détourner la charia. Muhammad

Saleem est un ancien président et PDG de la Park Avenue Bank à New York.

Auparavant, il était banquier principal chez Bankers Trust où, entre autres

responsabilités, il a dirigé la division du Moyen-Orient et servi de conseiller à

une banque islamique basée au Bahreïn. Pour cet auteur « les banques

islamiques ne pratiquent pas ce qu’elles prêchent : elles chargent toutes des

intérêts, mais déguisés en habits islamiques. Par conséquent, elles se livrent à de

trompeuses et malhonnêtes pratiques bancaires3.. »

4Il ajoute que « Pour les

puristes, ces activités sont une mascarade, qui respecte peut-être la lettre des

textes sacrés, mais en viole l'esprit ! » . En un mot la FI prêche l’abolition de la

Riba mais utilise le même principe.

Pour le rapport récent fait pour la place de Paris5 et qui encourage vivement

l’introduction de la FI en France « Il n’y a aucune différence entre Finance

Islamique et Finance Traditionnelle ». Pour ce rapport, Il existe de nombreuses

similitudes entre la Finance Islamique et la Finance Occidentale : le prêt

3 « la Finance islamique - une tromperie à 300 milliards de dollars »(XLibris, 2006),

4 Dominique Nora « Ruée vers la finance islamique »Le Nouvel Observateur No2191 semaine du jeudi 2

novembre 2006

5 « Enjeux et opportunités du développement de la finance islamique pour la place de Paris»Rapport remis à

Paris Europlace par Elyès Jouini, Professeur à l’Université de Paris-Dauphine et Olivier Pastré, Professeur à

Paris VIII Saint-Denis.Rapporteurs : Krassimira Gecheva (Université Paris Dauphine) Guillaume Gilkes

(Actuaria) 1er mai 2009

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participatif que les banques conventionnelles octroient, est fondé sur les mêmes

principes de partage de risque, que la moudarabah. De même la Finance

mutualiste, en particulier dans le domaine de l'assurance repose aussi sur des

principes très proches de la Finance Islamique ». Ce rapport ajoute « On

pourrait multiplier ainsi les exemples permettant de montrer que les fondements

de la Finance Islamique ne sont, non seulement pas contradictoires avec ceux de

la Finance Occidentale, mais souvent très proches de celle-ci. »

Pour ce rapport « Certains observateurs considèrent qu’il n’y a pas une

différence fondamentale entre la Finance Islamique et la Finance

Conventionnelle et que l’argument religieux n’est qu’un argument « marketing »

utilisé pour attirer et fidéliser les clients musulmans. Il serait tentant de

reprendre cet argument, d’autant plus qu’une partie de ces critiques, émanent

d’érudits et de théologiens musulmans ». Ceci n’est pas une manière de dire aux

clients qui sont dans les banques islamiques de retourner aux banques

conventionnelles, mais de les sensibiliser afin qu’ils poussent les banques

Islamiques a prendre en copte les critiques des oulemas et à se rapprocher

davantage de l’abolition de la Riba.

Selon Morningstar, société d’analyse d’investissement américaine, citée dans ce

rapport, l’avantage des fonds de placement religieux tient au fait qu’« ils attirent

des gens qui n’auraient pas investi autrement ».

Pour Timur Kuran, de l’Université de Californie du Sud, et qui occupait une

position stratégique dans la FI en Arabie Saoudite, l’économie islamique a

échoué dans ses 3 objectifs : abolir l’intérêt, engendrer l’égalité économique et

établir une éthique commerciale supérieure6. Pour lui « Nulle part l’intérêt n’a

disparu des transactions économiques ». Selon cet auteur, les opérations

exotiques et complexes de participation aux pertes et profits comme ijara,

6 Sciences économiques islamiques ? par Daniel Pipes, Association francophone d’études du Moyen-Orient,

afemo.fr, le 26 septembre 2007

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mudaraba, murabaha et musharaka font toutes intervenir des paiements

d’intérêts déguisés. En fait, les banques qui se prétendent islamiques

« ressemblent davantage aux autres instituts financiers modernes qu’à un

quelconque héritage de l’Islam ». Bref, il semble qu’il n’y a rien d’islamique

dans la plupart des pratiques bancaires islamiques – ce qui explique en grande

partie, pourquoi Citibank et d’autres grandes banques occidentales, détiennent

des dépôts conformes à l’Islam beaucoup plus considérables que les banques

spécifiquement islamiques.7

D’autres universitaires qui ont étudié le phénomène ont abouti à des conclusions

analogues. Deux professeurs de commerce de la Nouvelle-Zélande, Beng Soon

Chong et Ming-Hua Liu de l’Université d’Auckland, ont voulu savoir plus sur la

caractéristique attirante de la banque islamique à savoir, le partage de profit et

pertes. Dans leur étude sur la croissance de la finance islamique en Malaisie, ils

ont conclu que dans la pratique, toutefois, « nous constatons que la banque

islamique n'est pas très différente de la banque classique. Notre étude sur la

Malaisie montre que seule une part négligeable du financement de la banque

islamique est strictement basée PLS-islamique et que les dépôts ne sont pas sans

intérêt, mais sont étroitement rattachées aux placements conventionnels. Nos

résultats suggèrent que la croissance rapide de la banque islamique est largement

déterminée par la résurgence islamique dans le monde entier plutôt que par les

avantages du PLS paradigme islamique et que les banques devraient être

réglementées de même que leurs homologues occidentaux »8

LA MOUSHARAKA

Tous les produits développés par la FI sont des produits qui ressemblent aux

7 Idem

8 Chong, Beng Soon and Liu, Ming-Hua,Islamic Banking: "Islamic Banking: Interest free or interest based?",

Pacific Basin Finance Journal, 2008

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produits basés sur la Riba. Le produit de la Mousharaka est l’un des rares qui

est conforme à la Charia. Il ressemble à une participation de l’institution

financière dans le capital de l’entreprise du client. Il est semblable à une joint

venture Le client est généralement nommé manager de la musharaka. Plus tard,

la part de l’investisseur dans la musharaka est progressivement rachetée par le

client. Les modalités du rachat de la part de l’investisseur sont négociées en

fonction de la valeur de l’entreprise dans le marché financier. Ceci s’apparente à

des achats d’actions qui sont plus tard revendues.

Cependant ce produit existe aussi dans les institutions financières qui pratiquent

le « risk management ». Ces entreprises prêtent aux entrepreneurs sur la base de

participation au capital. En 2004, les sociétés de capital risque basées en Europe

ont investi plus de 37 milliards d’euros. Ces sociétés se limitent aux projets de

rachats d’entreprises, de prise de contrôle de capital ou des projets de haute

technologie. On peut dire que ce type d’opérations financières où le banquier

prend des participations et des risques est un exemple qui finance des projets

non pas sur la base de Riba mais sur la base des opportunités qu’offre le marché.

Il ressemble à la Mousharaka

Cependant la Mousharaka, qui n’est pas basé sur l’intérêt, est un produit qui est

marginalisé par la FI. Dans ce produit on peut dire que le principe suivant

1. Le taux de perte ou de profit n’est pas connu à l’avance

2. Ce taux peut être négatif

3. La banque fournit soit une partie du capital soit la totalité

4. L’entrepreneur est rémunéré sur la base de son travail et de son apport en

capital

5. La banque partage le risque. Le partage équitable du risque entre

l'apporteur de capital et l'entrepreneur est central dans les activités

bancaires Islamiques.

Ceci pousse la banque à bien étudier le projet, car elle est partie prenante. La

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banque agit comme un investisseur qui va placer son argent. Par conséquent elle

va chercher les meilleurs projets qui présentent peu de risque et beaucoup

d’opportunités. Elle va suivre le projet et mettre en place tous les moyens pour

que le projet réussisse. Elle va investir dans des services qui vont assister

l’entreprise si les circonstances le dictent. Elle va contrôler les performances de

l’entreprise. De ce fait elle pourra devenir une véritable force pour assister et

lancer les projets. Avec le capital risque, il bénéficie d’accompagnement, de

conseil et Ce qui va compter c’est la rentabilité du projet et non les garanties ou

les relations.

En résumé on peut dire que ce type de produit répond le plus aux exigences de la

charia. En effet le risque est partagé entre le fournisseur de capitaux et

l'entrepreneur. Les profits et les pertes sont partagées à la fois par la banque et

par l'entrepreneur. Celui-ci ne pourra pas être rémunéré dans le cas d'une perte.

Pour s'assurer que l'entrepreneur va faire tous les efforts pour que le projet

réussisse, la banque exige souvent que l'entrepreneur apporte aussi une partie

des capitaux. Dans le cas de profit l'entrepreneur va percevoir un profit à la fois

sur son travail et sur son apport personnel. La Moucharaka rencontre des

difficultés au niveau de l'environnement. L'existence de banques

conventionnelles qui utilisent la Riba comme base de leurs transactions et qui

concurrencent fortement les banques islamiques. A l’heure actuelle seuls deux

pays (le Soudan et l'Iran) ont réussi à éliminer totalement les banques qui

fonctionnent sur la base de la Riba.9

9 Sundararajan and Lucas Errico Islamic Financial institutions and products in

the global financial system : Key issues in Risk Management and challenges

ahead IMF working paper WP/02/192

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La seule critique qu'on peut faire à ce type de produit est que le financement de

la banque provient d’épargnants qui perçoivent une rémunération toujours

positive. Ce qui contredit la charia.

0.0.1.1 UN TAUX DE DEPOT TOUJOURS POSITIF

La suppression de la Riba n’est que formelle. Le fonds demeure le même.

L’obligation de ne pas payer ou de ne pas faire payer la Riba qui est la base

d’une finance Islamique est outrepassée puisque l’épargnant ne risque jamais de

perdre son argent. Il peut le retirer comme il veut à condition de donner un

préavis négocié au moment du dépôt. Il apparaît que c’est un dépôt qui ne peut

subir de perte. Ce qui ressemble fort à un placement avec intérêt. Le fait que le

taux de rémunération est déterminé par l’activité et non prédéfini ne veut rien

dire, tant que la perte des dépôts n’est pas aussi supportée par l’éprgant. En effet

le taux doit être soit négatif soit positif pour être conforme avec la Charia. Dans

le cas de la FI actuelle, ceci n’est pas le cas. Pourquoi les banques se sont –elles

inscrites dans ce schéma qui ne leur est pas favorable ? Telle est la question. Il

suffit de dire aux épargnants que leur épargne risque aussi d’être perdue. Peut

être la peur de voir les dépôts diminuer a-t-elle fait que les banques ont adopté

cette stratégie.

0.0.1.2 PROPOSITION DE FI CONFORME A LA CHARIA

Pourra être conforme aux principes de la Charia, le schéma ci dessus nous

semble être approprié pour expliquer le fonctionnement de la finance islamique.

En amont il faut que les épargnants ne soient pas garantis de percevoir un intérêt

toujours positif. L'intérêt peut être négatif au positif, c'est la condition que pose

la Charia. La seule manière pour les épargnants, de respecter la Charia, et de

devenir actionnaire des institutions financières. Celles-ci émettent des titres qui

sont achetés au niveau de la bourse par les épargnants. Ceux-ci peuvent aussi

vendre leurs titres quand le besoin s'en ressent. Il faut donc un marché financier

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islamique pour financer des institutions financières islamiques. A leur tour, les

institutions financières vont devenir partenaires dans des projets économiques en

utilisant les principes de la moucharaka. Les bénéfices que les institutions

financières vont faire au niveau de leurs investissements seront répartis entre les

actionnaires en fonction de leur apport. Dans cet objectif la finance islamique

devra développer un ensemble technique qui vont lui permettre de trouver les

bons projets et de les suivre. L'expérience acquise par certain banque et

institution financière dans les pays occidentaux dans le cadre des

investissements à risque, peut-être acquise et développée par la finance

islamique.

La plupart des banques qui pratiquent la FI possèdent des conseils religieux qui

sont consultés pour la conformité religieuse de tout produit et/ou transaction

financière. Ces membres sont rémunérés par les banques et tendent tous à

avaliser les décisions des banques tout en leur donnant des justificatifs religieux.

Beaucoup parmi eux sont souvent inconnus et non reconnus par les théologiens.

Il apparaît donc qu’Il y a de facto un double système de gouvernance dans les

banques islamiques. Cela pose le problème de l’indépendance des membres des

PROFITS

EPARGNE

INVESTISSEMENT

INSTITUTIONS

FINANCIERES

BOURSE PROFITS PROFITS

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conseils religieux dont les modalités de nomination et de rémunération ne

devraient pas dépendre des banques.

FINANCEMENT AU COÛT-PLUS (Murabaha)

Ce produit est le plus utilisé par la finance islamique. Il est aussi le produit le

plus controversé, dans la mesure où la distinction entre les banques à base de

Riba et la finance islamique semble difficile à percevoir. Ce produit permet à

l'institution financière d'acheter le produit que le client désire et le lui revend

avec une marge de profit supérieur au coût d'achat. La différence entre la vente

par l’institution financière et l’achat est égale à l’intérêt en cours au moment de

la transaction.

La première critique à ce type de produit est que les banques à base de Riba font

la même chose. Ces banques quand elles donnent un crédit à un client, ne lui

donnent pas l'argent directement. Elles se contentent de lui payer ses factures

selon un plan de financement préétabli. L’obligation de partage des profits et

des pertes entre l’institution financière et le client n’existe pas puisque le prêt est

garanti par des biens que le client possède. S’il n’y a pas de garanties il est

difficile pour le client d’obtenir un prêt. La FI et la banque conventionnelle

demandent toutes les deux une garantie. Le prêt n’est pas consentit sur la base

des perspectives qu’offre le projet mais sur la base des garanties. Toutes les

deux ne prennent aucun risque et financent n’importe quel projet pourvu qu’il

n’est pas interdit pas la loi (blanchiment d’argent, drogue pour les banques

conventionnelles et alcool, jeux de hasard, drogue pour la FI)

La Murabaha est un contrat bien connu dans la loi islamique mais qui a été

pervertit par les soi-disant banques islamiques.

La Murabaha veut dire littéralement prise de profit dans le cadre d’une

transaction commerciale. Quand une compagnie a besoin de liquidités à court

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terme, elle peut obtenir un financement de ses achats par une banque islamique

dans le cadre de la Murabaha. L'entreprise donne une facture pro forma à la

banque. Celle-ci se charge de payer le fournisseur. Le paiement est

généralement partiel, puisque le client lui aussi participe à une partie des

paiements. La banque se charge alors de revendre le produit aux clients tous ont

majorant le prix avec une marge qui correspond au profit que la banque veut

réaliser. Généralement cette marge est identique au montant de l'intérêt durant la

période en question. C’est un point central qui montre que la FI dépend des

paramètres financiers et de l’environnement où elle évolue. Ce type de

financement peut couvrir des périodes allant de trois mois à une année.

La Murabaha est très répandu dans la finance islamique. Elle occupe entre 80 et

90 % des transactions de la finance islamique. C'est un moyen financier qui

pratique une astuce qui correspond à « deux ventes en une seule ». C'est un

mécanisme qui permet de déguiser l'utilisation de l'intérêt et de lui donner un

cachet islamique. En effet la Charia a interdit le système de « deux ventes en une

seule »10

. Dans la Murabaha traditionnelle le vendeur possède la marchandise

avant de la proposer à la vente. Si quelqu'un vous dit, j'ai besoin de tels articles

et que vous allez les acheter pour les lui revendre avec une marge bénéficiaire.

Ceci est interdit par la Charia. La Murabaha telle que pratiquée actuellement par

la finance islamique, utilise la vente par paiement à échéancier (cette pratique

est permise dans la Charia) afin de faire accepter la pratique de « deux ventes en

une seule ». En fait pour être licite, la Murabaha doit faire en sorte que la

Banque islamique devienne partenaire avec les fournisseurs, en acceptant de lui

fournir des finances pour son stock et de partager les pertes et profits avec lui

selon un arrangement prédéfini. De cette manière le fournisseur est en mesure de

vendre ses produits aux clients directement sans passer par la banque, mais avec

un paiement selon un échéancier.. Dans ce cas il n’y a plus de relation entre la

10 Hadith rapporté par Malik dans son livre "Ekl mouatta"

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banque et l’acheteur. Le soutien de la banque au fournisseur lui permet

d’accepter un paiement selon un échéancier. Une question se pose alors dans ce

cas : Y a-t-il alors une marge bénéficiaire en relation avec cette facilité et alors

ne se retrouve t’on pas dans le schéma d’une détermination ex ante ? Oui mais

ceci est licite entre acheteur et vendeur car il n’y a pas de finance. Il y a des

biens. Le commerce est licite et la Riba est illicte. C’est ainsi que le fournisseur,

reçoit le financement dont il a besoin de la part de la banque et une fois que le

client aura terminée son paiement, la banque prendra sa part de bénéfice auprès

du fournisseur.

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REFERENCES

« La finance islamique se renforce à Genève » In l’AGEFI le quotidien suisse de la finance et de l’économie le

2 juillet 2007

Dominique Nora « Ruée vers la finance islamique »Le Nouvel Observateur No2191 semaine du jeudi 2

novembre 2006

« la Finance islamique - une tromperie à 300 milliards de dollars »(XLibris, 2006),

« Enjeux et opportunités du développement de la finance islamique pour la place de Paris»Rapport remis à Paris

Europlace par Elyès Jouini, Professeur à l’Université de Paris-Dauphine et Olivier Pastré, Professeur à Paris VIII

Saint-Denis.Rapporteurs : Krassimira Gecheva (Université Paris Dauphine) Guillaume Gilkes (Actuaria) 1er mai

2009

Sciences économiques islamiques ? par Daniel Pipes, Association francophone d’études du Moyen-Orient,

afemo.fr, le 26 septembre 2007

Chong, Beng Soon and Liu, Ming-Hua,Islamic Banking: "Islamic Banking: Interest free or interest based?",

Pacific Basin Finance Journal, 2008

Sundararajan and Lucas Errico Islamic Financial institutions and products in the

global financial system : Key issues in Risk Management and challenges ahead

IMF working paper WP/02/192