Les arthropathies inflammatoires du coude

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Revue du rhumatisme monographies 79 (2012) 161–164 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Les arthropathies inflammatoires du coude Inflammatory arthropathies of the elbow Philippe Gaudin Clinique universitaire de rhumatologie, pôle locomotion rééducation et physiologie, AGIM-GREPI/FRE 3405 CNRS-UJF-EPHE, hôpital Sud, CHU de Grenoble, avenue de Kimberley, BP338, 38434 Échirolles, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Accepté le 26 octobre 2011 Disponible sur Internet le 4 mai 2012 Mots clés : Coude Arthropathies inflammatoires Polyarthrite rhumatoïde Spondylarthrite ankylosante Rhumatismes psoriasiques Goutte Chondrocalcinose articulaire Hémophilie Échographie r é s u m é Les arthropathies inflammatoires du coude sont principalement rencontrées dans le cadre des rhu- matismes inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou les spondylarthrites, les atteintes microcristalline auxquelles s’ajoutent les atteintes hémophiliques. L’examen clinique de cette articulation superficielle est facile. La tolérance est longtemps bonne sauf quand la flexion est limitée. Les explorations complémentaires d’imagerie comme l’échographie associée à la radiographie simple suffisent le plus souvent. © 2012 Société franc ¸ aise de rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Elbow Inflammatory arthropathies Rheumatoid arthritis Ankylosing spondylitis Psoriatic arthritis Gout Calcium pyrophosphate dehydrate disease Haemophilia Ultrasonography a b s t r a c t The inflammatory arthropathies of the elbow are mainly found in chronic inflammatory rheumatisms such as rheumatoid arthritis, spondylarthropthies, crystal-related arthropathies and hemophilia. The clinical examination of this superficial joint is easy. The tolerance is for a long time good except when the flexion is limited. The complementary explorations of imaging as the echography partner to the simple radiography are mostly enough. © 2012 Société franc ¸ aise de rhumatologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Le coude est une articulation superficielle comparable à un gond permettant de positionner la main pour une utilisation opti- male à la fois dans les mouvements de flexion/extension et de pronation/supination. C’est un ensemble complexe associant des éléments articulaires, articulation radio-humérale, ulno-humérale, radio-ulnaire, des éléments nerveux, nerfs médian, ulnaire et radial, des éléments tendineux, enthésitique, des bourses de glissement et enfin des muscles. L’approche diagnostique est basée essen- tiellement sur la clinique pour éliminer une pathologie référée, une atteinte péri-articulaire. Les investigations d’imagerie ont Adresse e-mail : [email protected] bénéficié des apports de l’échographie. Les arthropathies inflam- matoires du coude sont dominées par les rhumatismes inflam- matoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, les spondylarthrites, la pathologie microcristalline, goutte et chondro- calcinose, auxquelles s’ajoutent les arthropathies hémophiliques. 1. Polyarthrite rhumatoïde L’atteinte du coude au cours de la polyarthrite rhumatoïde est fréquente et va se manifester précocement et rapidement par un défaut d’extension qui peut être longtemps bien toléré, sauf lors du port de charges bras tendu. La flexion est perturbée plus tar- divement retentissant alors sur la fonction du membre supérieur, l’autonomie des patients quant aux gestes de la vie quotidienne. Un 1878-6227/$ see front matter © 2012 Société franc ¸ aise de rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.monrhu.2012.03.005

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hilippe Gaudinlinique universitaire de rhumatologie, pôle locomotion rééducation et physiologie, AGIM-GREPI/FRE 3405 CNRS-UJF-EPHE, hôpital Sud, CHU de Grenoble, avenue de Kimberley,P338, 38434 Échirolles, France

n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 26 octobre 2011isponible sur Internet le 4 mai 2012

ots clés :ouderthropathies inflammatoiresolyarthrite rhumatoïdepondylarthrite ankylosantehumatismes psoriasiquesouttehondrocalcinose articulaireémophiliechographie

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Les arthropathies inflammatoires du coude sont principalement rencontrées dans le cadre des rhu-matismes inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou les spondylarthrites, lesatteintes microcristalline auxquelles s’ajoutent les atteintes hémophiliques. L’examen clinique de cettearticulation superficielle est facile. La tolérance est longtemps bonne sauf quand la flexion est limitée.Les explorations complémentaires d’imagerie comme l’échographie associée à la radiographie simplesuffisent le plus souvent.

© 2012 Société franc aise de rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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The inflammatory arthropathies of the elbow are mainly found in chronic inflammatory rheumatismssuch as rheumatoid arthritis, spondylarthropthies, crystal-related arthropathies and hemophilia. Theclinical examination of this superficial joint is easy. The tolerance is for a long time good except when the

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flexion is limited. The complementary explorations of imaging as the echography partner to the simpleradiography are mostly enough.

© 2012 Société franc aise de rhumatologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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Le coude est une articulation superficielle comparable à unond permettant de positionner la main pour une utilisation opti-ale à la fois dans les mouvements de flexion/extension et de

ronation/supination. C’est un ensemble complexe associant desléments articulaires, articulation radio-humérale, ulno-humérale,adio-ulnaire, des éléments nerveux, nerfs médian, ulnaire et radial,es éléments tendineux, enthésitique, des bourses de glissement

t enfin des muscles. L’approche diagnostique est basée essen-iellement sur la clinique pour éliminer une pathologie référée,ne atteinte péri-articulaire. Les investigations d’imagerie ont

Adresse e-mail : [email protected]

878-6227/$ – see front matter © 2012 Société franc aise de rhumatologie. Publié par Elseoi:10.1016/j.monrhu.2012.03.005

bénéficié des apports de l’échographie. Les arthropathies inflam-matoires du coude sont dominées par les rhumatismes inflam-matoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, lesspondylarthrites, la pathologie microcristalline, goutte et chondro-calcinose, auxquelles s’ajoutent les arthropathies hémophiliques.

1. Polyarthrite rhumatoïde

L’atteinte du coude au cours de la polyarthrite rhumatoïde estfréquente et va se manifester précocement et rapidement par un

défaut d’extension qui peut être longtemps bien toléré, sauf lorsdu port de charges bras tendu. La flexion est perturbée plus tar-divement retentissant alors sur la fonction du membre supérieur,l’autonomie des patients quant aux gestes de la vie quotidienne. Un

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Fig. 1. Échographie : coupe axiale antérieure de la palette humérale (PH) montrantun volumineux épanchement, (E) situé sous le muscle brachial (B).

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articulaire, le coude peut être touché. C’est surtout les bursitesolécraniennes qui sont rencontrées. Les lésions radiologiques sontde description classique [5] (Fig. 5 et 6).

ig. 2. Échographie : coupe longitudinale de l’articulation huméro (H) -ulnaire (U)ontrant un volumineux épanchement (E) situé sous le muscle brachial (B).

panchement peut être visible à la partie latérale du coude entree relief olécranien et la tête radiale. Cet épanchement, quand il est

inime peut être perc u à ce même niveau lors d’une flexion duoude à 90◦ (Fig. 1, 2, 3).

Après dix ans d’évolution de polyarthrite rhumatoïde, 53 % desoudes sont cliniquement symptomatiques et 60 % après 15 ans.’atteinte radiologique touche surtout le capitellum, le condyleatéral, l’olécrane et l’ulna ; elle se voit dans 50 % des cas [1].ette atteinte est d’autant plus fréquente que d’autres articulationsomme la hanche, les acromio-claviculaires, les gléno-huméralesont touchées. Les lésions radiologiques les plus fréquentes sontes atteintes scléreuses de l’os sous-chondral (5 %), les ostéophytes19 %), les pseudo-kystes (12 à 24 %), les érosions (51 %). Ces der-ières siègent le plus souvent sur l’humérus (50 %), l’ulna (39 %)uis enfin le radius (20 %) [2]. Des kystes synoviaux parfois volumi-eux peuvent se développer et devenir compressifs vis-à-vis des

tructures vasculaires ou neurologiques voisines.

ig. 3. Échographie : coupe axiale de la fosse olécranienne montrant la trochlée (T)t un volumineux épanchement (E) situé sous le tendon du triceps brachial (TB).

Fig. 4. Échographie : coupe longitudinale du tendon commun des extenseurs auniveau de l’épicondyle latéral du coude montrant un enthésophyte associé à unehyper-vascularisation de l’enthèse en Doppler couleur.

2. Spondylarthropathies

Au cours des spondylarthropathies, l’atteinte du coude estmoins fréquente. Dans un travail portant sur la fréquence d’atteintedu coude au cours du rhumatisme psoriasique, Helliwell et al.trouvent pour 33 rhumatismes psoriasiques récents de moins d’unan d’évolution et 77 rhumatismes psoriasiques de plus d’un and’évolution, une fréquence d’atteinte du coude respectivement de15 % et de 22 %. Elle est de 20 à 29 % au cours de l’évolution dela maladie [3]. Les manifestations radiologiques soulignent desdifférences avec la polyarthrite rhumatoïde comme des érosionsmarginales, une tendance à l’ankylose, la fréquence des périos-tites, la prolifération de formation osseuses au niveau des enthèses,notamment épicondyliennes latérales (Fig. 4) et tricipitales [4].Le coude est une localisation exceptionnelle des spondylarthritesankylosantes et des arthrites réactionnelles.

3. Goutte

La goutte dans sa forme aiguë ne touche que très rarement lecoude. Les formes polyarticulaires peuvent l’impliquer mais c’estassez rare. Dans la goutte chronique et en cas d’atteinte pluri-

Fig. 5. Radiographie de profil du coude révélant une arthropathie goutteuse avecimages d’érosions olécrâniennes.

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Fig. 7. A. Chondrocalcinose articulaire. Coupe longitudinale de l’articulation radio-ulnaire. Des images hyperéchogènes sont visibles dans l’épaisseur du cartilageau-dessus du condyl médial. B. Chondrocalcinose articulaire. Même coupe que pré-cédemment mais à un plus fort grossissement. C. Chondrocalcinose articulaire.Coupe axiale de la palette humérale montrant le même type d’image. D. Goutte.Ligne hyperéchogène de la surface cartilagineuse qui associée à la corticale osseuse

humérale, le coude et le poignet étant beaucoup plus rarementatteints. La symptomatologie est dominée par des signes de gon-flement articulaire avec augmentation de la chaleur cutanée alors

ig. 6. Radiographie de profil du coude révélant une arthropathie goutteuse avecmages olécrâniennes d’érosions, de géodes et de tophus.

. Rhumatisme à pyrophosphate de calcium

Dans le rhumatisme à pyrophosphate de calcium (PPCa)’atteinte des coudes est plus fréquente que dans la goutte. Lesignes cliniques n’ont rien de spécifique en dehors d’une instal-ation aigüe, de signes inflammatoires locaux avec érythème et

dème parfois important. La localisation au coude arrive aprèse genou, le poignet, la main, l’épaule. Une arthrose du coude’aggravation rapide est évocatrice de cette arthropathie surtouti elle est associée à une atteinte radiocarpienne, médio-carpienne,e l’arrière ou médio-pied ou gléno-humérale [6]. Les lésions radio-

ogiques (chondrocalcinose [CCA]) sont spécifiques et évocatricese la maladie. Des formes macro-géodiques peuvent se voir. Les

ésions, souvent multiples, siègent au niveau de l’os sous-chondral,ont généralement regroupées en amas et entourées d’un liseré’ostéosclérose.

Il convient de souligner dans ces deux dernières pathologiesicrocristallines l’intérêt de l’échographie à titre diagnostique et

ien sûr d’assistance à un geste de prélèvement ou d’infiltration.n effet, l’aspect échographique en mode B est très évocateur mon-rant dans la goutte un cartilage non échogène ou hypoéchogènevec à la surface du cartilage une bande très échogène responsable’un double contour. La surface du cartilage est souvent alors pluschogène que la corticale osseuse. Dans la CCA, c’est le cartilageui-même qui présente dans son épaisseur des échos pathologiquesomme des nuages hyperéchogènes, la surface du cartilage est iciormale. Cet aspect est très évocateur d’une atteinte microcristal-

ine avec une spécificité proche de 100 % [7] (Fig. 7).

. Arthropathies hémophiliques

Les arthropathies hémophiliques peuvent être considéréesomme des atteintes inflammatoires articulaires du moins danseurs phases précoces. En effet, les hémarthroses répétéesntrainent progressivement des dépôts d’hémosidérine dans lesacrophages synoviaux et une synovite chronique réactionnelle.

arallèlement, les hémarthroses ont une toxicité directe sur le car-ilage. S’instaure ensuite un cercle vicieux hémarthroses-synoviteyper-vascularisée-hémarthroses qui va perdurer et entraîner des

ésions destructrices articulaires progressives [8]. Le coude est laeconde articulation touchée par ordre de fréquence dans cette

athologie avec des plaintes intéressant seulement 7 % des patientsontre 45 % pour la cheville. En cas d’atteinte du coude, d’autres arti-ulations sont symptomatiques dans 25 % des cas, le genou arrivantn tête [9].

hyperéchogène donne un aspect de double contour. (Images Dr J. D. Albert).

Les constatations radiologiques associent à des degrésvariables : déminéralisation osseuse, hypertrophie épiphysaire,pincement articulaire, irrégularité de l’os sous-chondral, géodessous-chondrales, érosions osseuses, perte de congruence dessurfaces articulaires et déformation de l’articulation.

Le score de Pettersson allant de 0 (aucune lésion) à 13 lésionsmajeures peut être utile [10]. Trois groupes peuvent être indi-vidualisés. Les patients avec une atteinte plutôt huméro-ulnaire,huméro-radiale ou globale. Cette distinction peut être importantepour les orientations thérapeutiques chirurgicales (neurolyse dunerf ulnaire, résection isolée de la tête radiale, arthroplastie totale).

Une hémarthrose volumineuse et douloureuse du coudepeut aisément être ponctionnée, une synoviothèse utilisantl’hexacétonide de triamcinolone ou un produit isotopique peut êtreréalisée sous couvert d’un traitement anti-hémophilique.

6. Autres arthropathies destructrices

Des arthropathies destructrices dans le cadre de maladies deBehc et ont été décrites. Elles sont rares et non spécifiques [11].

7. Arthropathies nerveuses

Les arthropathies nerveuses ne font pas à proprement parlépartie de ce chapitre. En effet, leur présentation souvent « pseudo-inflammatoire » peut égarer le diagnostic. Elles compliquent 5 à10 % des tabès, environ 15 % des lèpres, 20 à 25 % des syringo-myélies et environ 0,1 à 0,5 % des diabètes. Dans 30 % des cas,ces manifestations sont inaugurales de la pathologie neurologiqueassociée. Si tabès et lèpre touchent surtout les grosses articulationsdes membres inférieurs, les arthropathies diabétiques intéressentvolontiers le pied. C’est la synringomyélie, dans sa localisation cer-vicale, qui donne le plus d’atteintes du membre supérieur avec unefréquence d’arthropathies de 80 % touchant l’articulation gléno-

que les phénomènes douloureux sont au second plan. L’analyse duliquide ou de la membrane synoviale n’est que peu contributif audiagnostic positif, en revanche, il permet d’éliminer une étiologieseptique toujours redoutée ou une cause microcristalline [12].

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. Conclusion

Les arthropathies inflammatoires du coude sont fréquentes auours des rhumatismes inflammatoires chroniques. Deux grandsadres étiologiques sont à isoler. Le premier regroupe la poly-rthrite rhumatoïde et les spondylarthropathies. Le second lesathologies microcristallines. La clinique peut être atypique et les

ésions radiologiques tardives. Le coude reste une articulation faci-ement accessible à l’échographie, examen qui offre des possibilitésiagnostiques tout à fait pertinentes.

éclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relationvec cet article.

éférences

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