L'enseignant de Paris de mars 2010

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L E JOURNAL DU SYNDICAT DES ENSEIGNANTS-UNSA N° 101 MARS 2010 de Paris http://se75.wordpress.com Appel national pour l’école publique Page 7 En grève le 23 mars. Communiqué Fonction publique CGT, UNSA, Solidaires, FSU, CFDT Page 8

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Le journal du SE-UNSA Paris

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Le journaL du Syndicat deS enSeignantS-unSa

n° 101 MarS 2010de Parishttp://se75.wordpress.com

LA SECURITEA L’ECOLEPour un débat s

érieux !

Appel nationalpour l’école publiquePage 7

En grève le 23 mars.Communiqué Fonction publique CGT, UNSA, Solidaires, FSU, CFDTPage 8

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L’ enseignant de Paris n° 101 • Mars 2010

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En bref

n Urgence TempêteSolidarité avec les sinistrés de la tempêteEn lien avec ses délégations départementales, Solidarité Laïque se mobilise pour venir en aide

aux sinistrés de la tempête Xynthia qui a notam-ment touché les départements de la Vendée et la Charente-Maritime. www.solidarite-laique.asso.fr

n Le baiser de la luneAu départ, une souscription pour la réalisation d’un des-sin animé, «Le baiser de la Lune», «un court-métrage d’animation poétique pour aborder les relations amou-

reuses entre personnes du même sexe à l’intention des enfants de CM1/CM2». Là dessus un hebdo de la droite libérale («Les 4 vérités») s’empare du sujet, et dé-nonce «la propagande pernicieuse et l’idéologie du lobby ho-mosexuel [qui] pénètrent dans les écoles» avec une pétition à l’adresse des «parents français». Christine Boutin renchérit, puis Luc Chatel, qui donne instruction à l’inspecteur d’aca-démie de se retirer de la liste des souscripteurs (à en croire l’hebdo). Voir le communiqué du collectif inter-LGBT et SOS homophobie.www.se-unsa.org

n La difficulté scolaireRéunion d’info syndicale mercredi 31 mars9H00 à la Bourse du travail 3 rue du château d’eau 75010 Paris.

Les difficultés d’apprentissage des 15 % d’élèves qui n’arrivent pas à accéder à la maîtrise des savoirs fondamentaux relè-vent souvent d’une logique que nous refusons de prendre en compte, celle de la peur d’apprendre et de sa conséquence majeure : l’empêchement de penser. Comment lutter contre ces décrochages scolaires, comment faire reculer l’échec scolaire ?

avec Serge Boimare ( Ces enfants empêchés de penser- Dunod)

et Luc Bentz secrétaire national de l’Unsa Education

n Rendez-vous du libraireMercredi 17 mars 2010 de 14h à 17h : Français Langue Étran-gère; Publics, formation, dispositifs, ressourcesMercredi 7 avril 2010 de 14h à 17h : Développer les pratiques de l’oral au CRDP de Paris 37 rue Jacob – 75006 Paris.

MedeeAu Théâtre du Lierre du 10 mars au 2 mai

20 invitations aux adhérents du SE-Unsa Paris

n 10 invitations le vendredi 26 mars à 19 h 30

n 10 invitations le jeudi 8 avril à 19 h 30

Adressez vos demandes à [email protected]

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Syndicat des enseignants • SE- Unsa • Section de Paris

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En bref

EDITO

Du gel en printemps !

C’est bientôt la fin de l’hiver mais le gel est de mise pour la commu-nauté éducative.

Sur le mouvement tout d’abord, des postes gelés lors des phases de vœux des titulaires seront dévolus à nos futurs collègues. Premières conséquences de la Réforme de la formation des en-seignants. Loin d’être complète-ment choquante du point de vue de l’accueil à réserver à ces collè-gues stagiaires qui vont subir des choix ministériels, la démarche entraînera un dérèglement sans précédent dans le 2nd degré, le 1er y étant déjà accoutumé.

Ensuite, climat glacial pour les personnels qui se sentent de plus en plus entravés dans leur mission d’enseignement par la violence des élèves, voire de leurs parents. L’administration centrale répon-dant par des états généraux est loin de comprendre le froid qui s’étend entre ‘eux’ et ‘nous’.

La nouvelle équipe du SE-Unsa Paris compte bien réchauffer l’at-mosphère en s’opposant, lors des instances, à toute mesure dérai-sonnable, en accompagnant les collègues en audience afin de faire entendre ce qu’ il se passe sur  le terrain et en étant force de proposition dans l’intérêt de l’Ecole.

Pauline Le ClercqSecrétaire générale du SE-Unsa Paris

Soyez des nôtres !

Le SE-Unsa ne vit que grâce à ses adhérents, rejoignez-nous !Adhérez en ligne sur www.se-unsa.org

Luc Chatel vient d’annoncer la te-nue, en avril, d’« Etats Généraux sur la sécurité à l’Ecole ». Les évé-nements violents qui ont émaillé l’actualité de ces dernières se-maines ont braqué le projecteur sur des phénomènes qui, depuis longtemps, n ’ é p a r -gnent plus l’Ecole. Ils m o n t r e n t que ce dé-bat est au-j o u r d ’ h u i i n d i s p e n -sable.

Pour le SE-Unsa, cette ques-tion doit dépas-ser le seul cadre de l’Ecole. (...)

Le SE-Unsa rappelle qu’avec les suppres-sions massives d’emplois, les établisse-ments, et notamment les plus sensibles, ont perdu des adultes – en particulier dans les équipes de vie scolaire - qui jouaient un rôle majeur dans la préven-tion quotidienne des actes de violence. Cette question des moyens ne pourra pas être évacuée.

Lors des Etats Généraux, nous réaffirme-rons le droit absolu des personnels et des élèves à pouvoir travailler en toute tranquillité. Pour cela, nous exigerons aussi que des dispositifs de formation et d’accompagnement soient mis en place.

Le SE-Unsa y rappellera que l’Edu-cation à la « non vio-lence » doit être menée de façon c o n j o i n t e avec tous les acteurs d’un établis-sement et ceux qui in-

terviennent sur le territoire où il se situe. La prévention et l’éducation doivent précéder toute sanction. La liberté d’être et de se sentir en sécurité ne doit pas faire disparaître la liberté tout court.

Le SE-Unsa sera enfin vigilant pour que ces Etats Généraux débouchent effecti-vement sur des propositions concrètes et crédibles. Il plus que temps de sor-tir des déclarations à l’emporte-pièce aussi spectaculaires qu’inefficaces qui exaspèrent les enseignants comme les élèves et leurs familles.

LA SECURITEA L’ECOLEPour un débat sérieux

Voir video sur www.se-unsa.org

L’ASL de Paris vous invite le vendredi 19 mars 2010,de 17h30 à 19h30, dans l’amphithéâtre du Lycée Pierre-Gilles de Gennes - 11 rue Pirandello 75013 Paris Métro : Campo-Formio ou les Gobelins

« l’ Histoire vraie des violences à l’école »

animée par : Roger CRUCQ, Président de la Fédération des Autonomes de Solidarité Laïque, Claude LELIEVRE, Professeur d’histoire de l’éducation à la Sorbonne (Paris-V), Francis LEC, Avocat à la cour, ancien bâtonnier du barreau d’Amiens, avocat-conseil de la FAS (Fédération des Autonomes de Solidarité Laïque). Mél : [email protected]

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n La rentrée ? Comment dire ?...

Il ne sera pas simple d’expliquer, à la rentrée 2010, qui fera quoi dans les écoles…

Comment expliquer aux parents d’élèves que la maîtresse de leur en-fant ne peut pas prendre tout de suite la classe, puisqu’elle n’a pas été formée, même si elle a pu se rendre compte de la difficulté de l’exercice pendant une semaine et qu’elle a eu un stage d’ob-servation et de pratique accompagnée pendant deux autres semaines. Comment expliquer que c’est une autre maîtresse, qui, elle, sort tout juste de l’IUFM, qui fera classe à leur petit chéri pendant deux mois et qu’ensuite, la maîtresse désignée, après deux mois de « compagnonnage », sera enfin lâ-chée dans l’arène. Mais ce n’est pas tout, chers parents, car le compagnon-nage a ses limites, la maîtresse sera en stage une journée par semaine, et une autre maîtresse, mais qui n’est pas celle du début de l’année, prendra alors la classe !

Oui, ceci sera difficile à expliquer !

Que dire des collègues, au nombre de deux cent cinquante nous annonce-t-on déjà, qui n’auront peut-être pas de poste avant plusieurs mois. Nombreux sont ceux qui, déjà cette année nous ont contactés pour nous dire leur dé-tresse d’être en surnombre dans une école à aider leurs collègues, servant de bouche-trou ici et là, changeant d’affectation toute les semaines, atten-dant les congés parentaux, les congés de longue durée ou autre mise en dis-ponibilité pour pouvoir enfin exercer le métier pour lequel ils ont été formés… (eux !)

Nous rappelons que le SE-Unsa sera toujours à votre écoute et à vos côtés pour vous guider dans ces méandres administratifs !

Premier degré

Isabelle Cardron

gent, la brigade de remplacement de SE-GPA a été sacrifiée. Dans le même temps, les circonscriptions de l’AHS ont été fusion-nées. Cette année, les élèves les plus fra-giles ont droit à moins d’égard en termes de remplacement de leurs enseignants. Nous vous demandons, monsieur de Di-recteur, de recréer des postes de remplace-ment pour les classes de SEGPA.

La création de postes de « soutien » dans les écoles les plus en difficulté, destinés à transférer les enseignants de RASED, dont les postes ont été supprimés en 2009, n’a pas eu l’effet escompté. Trente-six de ses postes, restés vacants après mouvement, ont souvent été pourvus par des collègues

non spécialisés. Le SE-UNSA souhaite une évaluation de ces postes.

Le nombre de dé-parts en stages CA-PA-SH pour l’année

2009/2010, arrêté en CTP le 11 février, ne sera pas, loin s’en faut, suffisant pour cou-vrir les besoins répertoriés.

Suite à la nouvelle formation des ensei-gnants, il est question d’implanter des pro-fesseurs stagiaires dans des classes dès la rentrée scolaire. Vous devez pouvoir anti-ciper le nombre de moyens que vous allez réserver dans ce but, et leur implantation, car ces mesures bloqueront incontestable-ment des postes de titulaires ; cela doit être présenté avant le mouvement. L’incidence sera énorme sur la formation continue des collègues titulaires. Plus de stages de trois semaines, des brigades formation continue dédiés à la formation initiale, la note sera salée ! Le SE-UNSA dénonce la restriction des moyens de for-mation continue et milite toujours pour le droit de tous à la formation continue sur le temps de travail.

En conclusion, Monsieur le Directeur, Monsieur l’inspecteur d’académie, nous estimons que vos propositions ne sont pas équilibrées, elles ne sont pas d’une grande ampleur mais elles confirment la suppres-sion de la formation continue et initiale qui ne favorisera pas l’amélioration de l’enseignement dans les classes.

Déclaration du SE-UNSA au CDEN, le 18 février

Monsieur le Directeur, Monsieur l’Inspec-teur d’académie,

Vous annoncez une dotation de trois postes supplémentaires pour Paris mais si l’on prend en compte les équivalents temps plein qui seront perdus suite à la disparition des stage filés des PE2, il faut ajouter trente-six moyens en moins pour Paris en septembre 2010. Faire la carte sco-laire c’est aussi optimiser les moyens. De-puis plusieurs années, on dépouille l’école de moyens, pas de classes. Cela a une inci-dence sur l’enseignement dans les écoles. Aujourd’hui, on ne laisse plus que des enseignants devant classe.

Il n’y a déjà plus suffisamment de remplacements à cette époque de l’année, les élèves sont répartis dans les classes. Ce phénomène s’aggrave un peu plus tous les ans. Les dé-cisions ne sont pas équilibrées, les moyens sont pris sur ce qui ne se voit pas ! A la prochaine rentrée, il y aura deux cent cin-quante enseignants en surnombre dont on ne connaîtra pas l’utilisation, d’avan-tage que cette année. Ce ne sont pas des vrais moyens.

L’ASH n’est pas doté de façon satisfaisante. Pour les CAPP, il est nécessaire de réactua-liser les conventions, de mettre en place des réflexions communes sur ce dispositif. Les questions de violence sont souvent traitées par les CAPP. La situation est plus difficile pour les collègues de ces struc-tures, mais aussi pour les enseignants de-vant classe qui comptent sur eux. Même si l’on se félicite du changement de ton dans les propositions que vous nous présen-tez puisqu’il ne s’agit plus, comme il nous avait été annoncé l’an dernier, d’une sup-pression pure et simple des enseignants de l’éducation nationale, le projet que nous examinons aujourd’hui entérine la disparition de cinq postes de CAPP reti-rés l’an dernier au mouvement et vous en supprimez cinq de plus.

L’an dernier, restrictions budgétaires obli-

Le SE-UNSA dénonce la restriction des moyens de formation continue et milite toujours pour le droit de tous à la formation continue sur le temps de travail.

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Second degré

n Quel avenir pour les formations spécialisées?

Nous connaissons désormais le nombre de départs en stage CAPA SH pour l’an-née prochaine. Les années précédentes avaient mis en évidence un barème inéquitable pour les départs en stage CAPA SH. Les en-seignants en début de carrière, volon-taires pour enseigner sur des postes ASH étaient pénalisés par le peu de prise en compte de cette expérience. L’action syndicale a permis de revalori-ser les années d’expérience en ASH afin d’augmenter les chances des jeunes enseignants d’accéder à la formation CAPA SH. Cette bonne nouvelle n’em-pêche pas l’inquiétude croissante dans l’enseignement spécialisé. Face aux dé-cisions successives de suppression de l’ASH SEGPA /EREA, de faibles nombres de départs en stage, de diminution des moyens de remplacement et de l’ab-sence de perspectives à long terme sur l’enseignement spécialisé dans notre académie, les conséquences se font clai-rement sentir cette année. Par exemple, il n’y a pas assez de candidats pour sa-tisfaire les besoins en option D et la ges-tion des départs en stage en option F se fait à « flux tendu ». Lors des instances paritaires, le SE-Unsa a soulevé ces problèmes et a, entre autres, demandé une augmentation du nombre de départs en stage pour l’option F. Autre point épineux : les conditions de formation des CAPA SH à l’avenir. La mastérisation de la formation des enseignants a, là aussi, un impact. Il est inconcevable que ces formations soient purement théoriques. Et là encore, le silence du Ministre en dit long sur la considération portée à l’enseignement spécialisé et à la prise en charge de la difficulté scolaire.

Pour le SE-Unsa, cette vision à court terme ne saurait être satisfaisante. Il faut développer les structures péda-gogiques pour apporter des réponses efficaces à la difficulté scolaire. Cepen-dant, un espace de dialogue a été crée avec le rectorat. Le SE-Unsa saisira cette opportunité pour faire des propositions constructives.

n Inspecteur en 45 minutes !

Publié le 9 fé-vrier, le rapport de la Cour des comptes sur les inspecteurs de l’académie de Paris enterre officiellement une sinécure qui récompen-sait les amis politiques. Les inspecteurs de l’académie de

Paris ne sont ni les IEN , ni les IPR de cette académie. Il s’agit d’un corps spécifique, créé sous l’Empire, dont les membres sont nommés par décret en conseil des ministres.

«Les inspecteurs de l’académie de Paris présentent la particularité d’être directe-ment nommés par un décret du président de la République, sans avoir au préalable passé de concours de recrutement et sans même que soit requis l’avis consultatif

d’une commission. » rappelle le rapport de la Cour des comptes. Elle énumère les cursus des nominés : chef de cabinet d’un récent ministre, conseillers minis-tériels ou présidentiels... Tous se sont re-trouvés par la grâce du Prince inspecteur de l’académie de Paris avec un salaire moyen de 4 500 euros mensuels nets.

Dans son style inimitable, la Cour constate «qu’une proportion de l’ordre d’un tiers des inspecteurs de l’académie de Paris n’avait qu’une activité faiblement identifiée au sein des structures auxquelles ils étaient rattachés». L’intérêt de la Cour s’est porté sur ce corps après que sa dis-parition ait été décidée. Le ministre a promis de ne plus en nommer et tous réfléchissent à leur disparition.

Le gouvernement semble avoir trouvé la solution. Un décret publié le 28 octobre 2009, permet de devenir IPR en 45 mi-nutes, au terme d’un simple oral. On peut donc craindre voir arriver bien-tôt dans les classes des IPR n’ayant au-cune connaissance de l’enseignement...

Nathalie Dumesge

n Rapport Fourgous : les nouveaux défis de l’école numérique.

Remis le 15 février, le rapport Fourgous* est un plaidoyer pour l’intégration des TICE dans l’en-seignement et un programme de 70 mesures pour faire basculer l’Ecole dans l’ère numérique.

Ce qui frappe lors de sa lecture, c’est l’énoncé des bonnes intentions. L’in-tégration des TICE est mise au service d’une vision de l’Ecole : lutter contre l’échec scolaire, faire le lien entre les pratiques sociales et celles de l’Ecole, préparer l’économie de la connaissance. Un plan généreux qui pourrait être un tournant pour l’école.

Evidemment, la réussite d’une telle am-bition s’accompagne de nombreuses conditions sur lesquelles nous aurons l’occasion** de revenir.

« Pour le SE-UNSA, il est indispensable que notre pays définisse et finance une poli-tique extrêmement ambitieuse et volonta-riste pour rattraper son retard», a déclaré Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, le 15 février, en réponse à la publication du rapport Fourgous sur l’école numérique. «Une telle orientation politique devra as-socier étroitement les collectivités territo-riales et l’Etat. Un plan pluriannuel s’im-pose, faute de quoi la fracture numérique pourrait bien exclure un peu plus dans un système éducatif déjà bien trop inégali-taire». Cité par le café pédagogiquewww.cafepedagogique.net

*Rapport de la mission parlementaire de Jean-Michel Fourgous, député des Yvelines, sur la modernisation de l’école par le numériquewww.reussirlecolenumerique.fr/

**Les dossiers de l’Enseignant à pa-raître en mars consacre un dossier sur ce sujet.

Thierry Foulkes

T. F.

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Point de vue

n L’ EPEP ou le marché de dupes

Annoncé depuis la loi de décen-tralisation d’août 2004, à titre ex-périmental, précisé par le projet de loi, déposé en 2008 par 3 par-lementaires UMP, l’EPEP n’a tou-jours pas vu le jour. Décret d’ap-plication jamais publié, projet de loi contesté, l’EPEP suscite, tout à la fois, attraction et répulsion.

Marché de dupes ou véritable reconnaissance de la fonction de directeur ?La réponse est contenue dans les propos tenus par le Ministre de l’EN, X.Darcos, devant la commission financière du Sénat en juillet 2007, pour qui l’EPEP permettra d’avoir « de vrais patrons, à qui nous puissions déléguer des bud-gets, qui les gèrent et qui nous rendent compte. »A lire de près ce projet de loi, on s’aper-çoit que ce fameux statut de chef d’éta-

blissement ne concernerait qu’une mi-norité d’écoles, d’au moins 15 classes. Pour la majorité des autres (50% des écoles en France ont moins de 5 classes), le système actuel continuerait de s’ap-pliquer d’autant que les collectivités territoriales n’ont manifesté aucun em-pressement à créer des EPEP dans leurs communes.

Qui accéderait au «Saint Graal» de la direction d’EPEP ?Une poignée de collègues désignés par les autorités académiques, sur des cri-tères discrétionnaires. Ce ne serait pas un corps particulier comme les chefs d’établissement du second degré mais un emploi fonctionnel dont la mission, limitée dans sa durée, obligerait le fonc-tionnaire, détaché sur ce poste, à une mobilité régulière. A l’heure où la RGPP (Révision Générale des Politiques Pu-bliques) fusionne les corps de l’Admi-nistration, il serait illusoire d’envisager la création d’un échelon supplémentaire.

La situation parisienneNotable exception, la direction d’école à Paris bénéficie de l’engagement finan-

cier de la Ville (environ 14 M d’€ versés annuellement à l’Education Nationale pour les décharges sans oublier les in-demnités d’organisation et de collectes). Il n’est pas inutile de rappeler qu’en ver-tu du système national de décharges :• Sur 320 écoles maternelles : 319 au-raient un temps de décharge de 1 à 2 jours…• Sur 340 écoles élémentaires : environ 60 écoles auraient une décharge com-plète et 280 une décharge incomplète.

Pour toutes ces raisons, le SE-UNSA dé-fendra la pérennité et l’amélioration du système parisien, bien loin des EPEP qui ne répondent pas à la demande crois-sante de reconnaissance des collègues. C’est cette orientation que nous porte-rons lors de l’audience, sur la fonction de directeur à Paris, que nous avons de-mandée à Mme Colombe Brossel. (Voir le compte-rendu sur le blog du SE-Unsa Paris.) Hervé LalleResponsable 1er degré SE-UnSa 75

Bulletin d’adhésion

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Syndicat des enseignants • SE- Unsa • Section de Paris

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J’agis pour l’école publique

Je signe l’Appel National pour l’Ecole publique

Nom. .…… .…… .…… Prénom .…… .…… Code postal .…… .……Commune .…… .……Adresse mel .…… .……

A retourner à SE-Unsa Paris69 rue du Fg St Martin

75010 Paris

Appel National En campagne pour l’École

Publique jusqu’au 19 juin 2010 !

L’École publique, laïque et gra-tuite crée le lien social indispen-sable pour faire face aux défis d’un monde en crise. C’est elle, et elle seule, qui permet de garantir la cohésion sociale. Elle est pour-tant aujourd’hui menacée par des choix politiques qui favorisent le privé et encouragent le consumé-risme éducatif.

Redonnons la Priorité à l’École laïque !

Le service public et laïque d’édu-cation doit garantir à chaque élève une scolarisation de qua-lité sur tous les territoires. Il doit permettre à chacune et chacun, quelle que soit son origine cultu-relle ou géographique, quelle que soit sa condition, quel que soit son handicap, de bénéficier d’une éducation et de s’approprier « le vivre ensemble » dans un espace où la liberté de conscience est strictement respectée.

Aujourd’hui, le service public et laïque d’éducation n’est plus une priorité de l’Etat.Les nombreuses décisions minis-térielles le montrent :

• les dizaines de milliers de sup-pressions d’emplois qui ne ces-sent de le frapper durement, le fragilisent en zone rurale et l’as-phyxient en zone urbaine,• les aides publiques concédées aux établissements privés (à 95% catholiques) qui n’ont jamais été aussi élevées. Il s’agit de près de 7 milliards d’Euros octroyés chaque année par l’État, auxquels vien-nent s’ajouter les participations obligatoires versées par les col-lectivités locales,• la loi Carle qui amplifie le finan-cement de la concurrence au ser-vice public et conforte la logique de « marché » scolaire,• la suppression de la sectorisa-tion, qui transforme les parents d’élèves en consommateurs d’école,• le développement du privé par le plan banlieue, là où les besoins du service public sont les plus criants, là où la ségrégation so-ciale est la plus forte,• les accords « Kouchner Vatican » (qui remettent en cause les règles de collation des grades univer-sitaires au bénéfice des instituts catholiques) ainsi que les projets de financement par l’état de l’en-seignement supérieur privé.

Nous, signataires de cette pétition, refu-sons l’affaiblissement organisé par l’État, de notre service public et laïque d’édu-cation.L’éducation n’est pas une marchandise. La liberté de conscience doit être res-pectée partout et pour toutes et tous. L’argent de tous doit cesser de financer les choix de quelques-uns.

Nous exigeons une orientation politique qui fasse clairement le choix de l’École publique, laïque et gratuite.

Nous réaffirmons qu’il n’y a qu’une École de la République. Nous demandons que l’effort éducatif de la Nation soit réservé au développement de l’École de la Na-tion.

www.appelpourlecolepublique.fr

Organisations signataires :

DDEN, FCPE, SE-UNSA, UNL, UNEF, UNSA-EDUCATION, FERC CGT, SNETAA EIL, FGR-FP, CGT EDUC ACTION, FAEN, ASSOCIATION DES LIBRES PENSEURS DE FRANCE (ADLPF), A ET I, SNPDEN, SNIES, UNSA SNPTES, CNAFAL, ANATEEP, UFAL, SIEN, UNSA LABOS EDUCATION, SNCL, SNASEN, ADFE, SNMSU, SNPSYEN, GDID, SUDEL, UNSA TECHNICOLOR, FNER, RNCE (RESEAU NATIONAL DES COMMUNAUTES EDUCATIVES), CDPEPP (DEFENSE DE L’ECOLE PUBLIQUE DE PROXIMITE)

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En grève le 23 mars !

AGENDA

n Réunion « mouve-ment du 1er degré »

Mercredi 10 mars 2010 de 10h00 à

12h00, à la section de Paris du SE-UNSA, 69, rue du Faubourg Saint-Martin 75010

Cette réunion est ouverte à tous les enseignants, syndiqués ou non. Inscriptions par mail à [email protected] ou par téléphone au 01 44 52 82 00.

n Retraites, futurs retraites ou jeunes enseignants

Réunion d’information sur les re-traites, avec Eric Pedeboscq, secré-taire national, le Mercredi 10 mars 2010 à 14 h 00, Bourses du Travail, 3, rue du Château d’Eau – Paris 10e, salle Louise Michel.

n Mutations inter-académiques second degré

Les commissions se déroulant du 8 au 17 mars, vous serez informé du résultat définitif dès que votre dis-cipline aura été examinée en com-mission (calendrier disponible sur le www.se-unsa.org). Durant cette période vous pouvez nous joindre aux numéros «spécial muts» ci-des-sous, pour toute question ou infor-mation dont vous avez besoin.01.44.39.23.16 - 01.44.39.23.26 - Contactez Mariannick Juhel au 06 08 49 17 51 pour toutes questions, également pour les mutations intra.

n Abonnement au blog du SE-Unsa Paris

Nouveau ! En deux clics, vous pou-vez vous abonner au blog et rece-voir à votre adresse email tout nou-vel article publié.

Sur le blogLors du sommet social qui s’est tenu aujourd’hui, le président de la République s’est limité à annoncer une série de rendez-vous. Les organisations syndi-cales continuent de manifester leur profonde inquiétude sur l’emploi, le pouvoir d’achat et les retraites. Le gouvernement n’a apporté aucune réponse concrète sur

l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, les conditions de travail et les politiques publiques. Il ren-voie la question des chômeurs en fin de droits à une concertation avec le secrétaire d’Etat à l’emploi.

Alors que les organisations syn-dicales ont récemment dénoncé les atteintes au statut général des fonctionnaires, le gouvernement ne dit rien non plus sur le malaise dans la Fonction publique.

Au nom de la révision générale des po-litiques publiques, il supprime des em-plois au détriment des missions des ser-vices publics.

La dégradation des conditions de travail et de l’emploi touche les salariés du pri-vé comme du public.

Concernant les retraites, avec un projet de loi annoncé dès septembre 2010, le calendrier reste très serré.

Les organisations syndicales affirment leur volonté d’agir pour que le débat

sur les retraites prenne en compte l’ensemble des questions tant au niveau du privé que du public, notamment le niveau des pensions, l’emploi, le fi-nancement, la pénibilité, le code des pensions et la réduction des inégalités.

(...) C’est pourquoi les orga-nisations syndicales déci-dent d’une mobilisation

inter-professionnelle unitaire afin de peser sur ces différents rendez-vous. Elles décident ensemble d’une jour-née qui donne lieu à des grèves et des manifestations dans tout le pays le 23 mars.

Les organisations syndicales réaffirment que la sortie de crise passe par des me-sures en faveur de l’emploi, des salaires et pensions, une fiscalité plus juste, des politiques publiques en faveur d’une relance économique respectueuse des impératifs écologiques.

CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA

L’enseignant de Paris Journal de la section de Paris du SE-Unsa

69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 ParisTél.: 01 44 52 82 00 - mel : [email protected]

http://se75.wordpress.com/Directrice de la publication : Michel DelattreMise en page : Thierry FoulkesN° CPPAP : 0911 S 07642 - N° ISSN : 0982-5339Edition PDF