L'Ecole primaire, 15 décembre 1932

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61me Année No 14 15 Décembre M932 ( J!R{ Il lA .Soejérè ci L 'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le COUTS scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. l'out ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues eXiQlusÎlvement Ipar PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue -de Lausamne 4 - Téléphone 2.36

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61me Année No 14 15 Décembre M932

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L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le COUTS scolaire

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Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

l'out ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion.

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LA RANDONNÉE AFRICAINE PAR

le Dr Fréd. BLANCHOD

Un volume in-So illustré . relié Fr. 10.-. broché Fr. 7.50

Sous ce titre, le Dr Blanchod, dont on n'a pas oublié « ILe beau voyage autour du lnonde l> , raconte sa traversée de l'Afrique noire.

Son récit est illustré de nOlnbreuses photographies originales prises dans les tribus de la Basse et de la Haute-Guinée, du Soudan, des territoires du Niger, du Dahomey, du Togo. de la ICôte d'Or et de la ,Côte d'Ivoire. Le Dr Blanchod a voyagé à pied, il cheval, en pirogue, en médecin touché par les fléaux qui ravagent les peu­plades noires, nlaladie du sonllneil, lualaria, dysenterie, parasites de toute sorte, en honulle de science passionné d'histoire natun>lll' et en artiste sensible il la beauté des paysages tropicaux.

Au cours de ce récit captivant, on comprend cOlllbien la nature africaine manque de mesure : la barre toujours fracassant les flots, la chaleur suintante des terres côtières, les froides nuits du Sahel. le désert torride de vent brûlant, les nlarécages pestilentiels, les pluies en tornades, les fauves guettant l'honlIne, les sauterelles recouvrant les cultures, partout et toujours l'excès de splendeur et

de 111isère du nlassif continent où les Noirs fétichistes cherchent par des rites absurdes à conjurer leur 111auvais sort.

Ce volulne présenté sous une gaie couverture coloriée fera h>g délices des jeunes assoiffés d'aventures et des adultes apaisés qui ainlCnt voyager dans leur fauteuil.

5l me Année No 14 15 Décembre 1932

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE OE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE o'ÉDUCATION

SOMMAIloRE: Commulliqués. - Sous de ,Gél~onde. - L '.Ïnsütuteur et ~la maison d 'école. - ,Pour faciliter votre tâche. - 'Cours deo ré,pé -:­tition. - ILa vue troublante du ni,al. - Chr,oni,que de l'Union. -Noël. - Langue franç aise. - La causerie au degré moyen. ~ En gl anant. - ,Sciences naturell es. - NOS ip AGES. - N écrologie. -Bibliographie.

Avis importants

1. Ren1placement pendant le service militaire.

Les menlbres du Corps enseignant qui ont effectué des rem­placeillents pendant le dernier cours du Héghnent 6 devront faire parv'enir au .Départeluent de l'Instruction publique ' une déclaration de la Commission scolaire attestant la durée du relllplacement. Cette disposition s'applique égalelnent aux maîtres qui ont fait l'école de recrues p·endant la durée du cours scolaire.

Les Templaçants et renlplacés recevront d'abord le traitelnent par le plein; ceux-ci doivent supporter le tiers des frais de renlplacement, leur participation sera retenue sur une prochaine Inensualité. . ;

2. Rempla~ement pour cause de maladie.

A l'avis annonçant la maladie d'un 111embre du Corps ensei­gnant, il faut joindre une déclaration médicale et indiquer le nom· du remplaçant.

Lorsque le remplacé reprend son service, la Commission sco­laire doit indiquer au :Départelnent les dates d'entrée et de sortie de service du remplaçant.

'Ces indications sont indispensables pour assurer le prOlnpt versement des 'lllensualités.

Annuaire du Département pour 1933

,Ces jours derniers, IMM. les Présidents des Commissions sco­laires ont reçu, à l'intention du IPersonnel enseignant, les 'Annuaires. de 1933.

Pour le cas où ces organes tarderaierit à leur l'émettre cet opuscule, les IMembres du Corps enseignant sont priés de le leur ·demander.

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Il est rappelé q1Ùl existe encore au DéparteI~lent , quelques exemplaires de l'Annuaire suisse ,çle 1932, édit~ ,:par lè~ ~ IDéparte­Inents rOlnands de l'Instruction publique. '

Ce livre ,de 300 pages rerrferme de nOlnbreuses études péda­gogiques et la Chronique s,colaire de tous les .cantons.

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L'instituteur et l,a maison d'écol'e

Bon nombi:e de 'coll1nlUl1es' possèdent en 'ce nl0nient une ou des maisons d'école très confortables. Elles y ont lnis le plus in­telligent, le plus productif et , le ,plus noble des placenlents. Mais ces Inai~ons exigent un entretien qlÜ est. principalelnent là la charge des propriétaires. , ' ' , _ . ,," _ ,

Nous disops principalen~ent" RO,ur faire e~-üel)d.re gue l'insti­tuteur, logé le plus soüvent par 'la co~ninune dans ' lé bâthnent d'école, n'y doit pas rester complètelnent étfang'è. Il se fera un devoir, un point d'honneur, hous düëms presque une religion, de tenir en état de p-artfaite conservation l'édHice ,consacré là son usage. Sa:hi/ doute; il n"est p'as ;un loca:taire ordinairê, ' èt ::nous ne proposons pas de prélever sur ses énloluments les réparations que la loi met à la charge ' des locataires; 'nlais il n'est pas nloins que ,cela;; il est un père dè f.amillé, un hon11ue de la 'c'onlnlùne, ün hon­nête homme, en un Inot; tà tous ces titres, il doit faire tout ce 'que peuvent l'esprit d'ordre, la ' propreté, l'exactitude et des soins éclai­rés ' pour c~n:se,rver fidèlerp,ent et rendre dans l'état où il l'a :reçu le dépôt qui lui a été confié. Il faut que l'autorité le lui ,reCOl1l-

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mande, que sa cons'CÏence, plus exigeante enc.ore que !es supéri.eurs , lui en ünpose l'obligation, et que ses surveIllants tIennent ngou­reuselnent la lnain là son exécution.

En Inettant les pieds dans la maison d 'école, l'instituteur se promettra donc de s'y conduire en père de .famille soigneux ~t diligent; il s'appliqueI:a là veiller '.Ià .son e~t~'etIen comnle .l~ ,feraIt le gardien qui en auraIt reçu la nllSSlOn spe,cI~le. ILes autontes 'COl11,­

munales peuvent parfois négliger leurs deVOIrs ou ne :pas les COlTl­

prendre; qui veillera sur la maison d'éc?le, ~u mOIns dans ses détails extérieurs . si ce n'est cet homIlle IntellIgent et esclave de ses -devoirs qui apprend aux autres là remplir les obligations qui les attendent un jour?

. Que l'ordre le plus rigoureux règne dans l'arrangenlent du 1110bilier de l'école; ,chaque chose ne quittera sa place que pour pas­ser dans les Inains de l'élève ou du nlaître, et venir ensuite la re­prendre une fois qu'ils s'en seront servis: si le ca.rt.0l! d 'un tableau s'entr 'ouvre on le recolle; si les planches se ,dISJoIgnent, on les resserre. OI~ n 'entasse pas pêle-Iuêle les livres sur le pupitre du lnaître; ils sont proprenlenL distribués sur ,des rayons; une cou­verture de papier conserve la reliure du volunle usuel, et la b~'o­chure n'étale pas ses ,feuillets décousus, -dont les lalll~eaux pleI~s d 'oreilles ne tiennent plus l'un 'à l'autre que par un fIl. Vous SIe­rait-il de reconl111ander là ces enfants qui vous inlitent plus eneore qu'ils ne vous écoutent, d'avoir un si grand soin de leurs cahiers et de leurs livres, alors que les cartes appendues dans votre classe sont ,couvertes de poussière et -de toiles d 'araignées. /L 'état Inatériel de la classe, voillà aussi un ex'cellent sujet d'inspection pour les visiteurs. Tous y font-ils attention et pourtant c'est un des bons 1110yens de juger les 'maîtres.

!L'instituteur qui n 'enseigne pas nloÎl}S par l'exemple que par la parole, doit donc prendre ,à tâche de plier ses élèves 'à de bonnes habitudes en ne leur lnettant que le tableau de l'ordr-e et de la propreté sous les yeux, et en les f.aisant vivre dans une ahllosphère où l'on ne souffre rien de contraire là la règle et où 'chacun, là com­Inencer par lui-'nlême, est ranlené là son observation par une sur­veillance de tous ,les instants. '

« L'ordre, a dit un pédagogue, est l'âme de toutes les affaires, et plus encore de l'école. »

"Ce n'est donc, de la :part de l'instituteur, que l'aücomplisse­luent des devoirs dè la probité la plus vulgaire que de -conserver, avec le soin d'un bon père de :falnille, un 11lobilier d'école et une lùaison qu'on 'nlet à sa disposition pour qu'il s'en sei"ve et non pour qu'il les use; qu'on lui prête pour qu'ille's rende et non pour qu'ils se dégradent dans ses nlains, sans qu'il fasse rien pour en 'empê-cher la destruction.- '

III ven"a toutes les semail1es~ 'de Ses yeux, il nlaniera de ses Illains toutes les parties de 'ce nlobilier : si un' élève' y- ',a, par' sa

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faute, ,causé un donlnlage, qui ne se puisse facHenlent réparer, les parents de l'enfant seront invités là payer ou ,à, relnplaeer l'objet détruit ou détérioré. De plus, l'élève sera puni s'il a, dans cette .cir­constance, fait preuve d'un lnanque de soin ou d'une négligence.

IAprès la propreté et l'ordre viennent la vigilance et les visites assez -fréquentes de toutes les parties de la nlaison, surtout après les orages, les tenlpêtes, les grandes neiges. Qu'on signale llnmédia­tement là l'autorité cOlupétente les dommages eausés, les répara­tions urgentes. ,Parfois la chose est de trop peu d 'inlportance pour être portée là la connaissance de l'autorité; le nlaître peut y pour­voir lui-nlême, car que faut-il le plus souvent? un TIlarteau et l'un ou l'autre clous, la remise en place d'une ardoise, d'un vo­let, etc.

Quels que soient donc le nOlllbre et l'inlportance des soins qu'on réclallle ici de l'instituteur, ce ne sont pas des choses inconnues, des devoirs nouveaux: car tout lui en parle, tout les lui rappelle. Rien n 'échappe à l',œil vigilant des inspecteurs expé­rÎ1nentés; si la nlaison d 'école, la salle de classe sont Inal tenues, le maître laisse de ce fait une pénible Îlnpression; si, au 'contraire, l'ordre et la propreté y règnent, on est porté, avec raison, à croire que l'ordre et le zèle règnent aussi dans l'enseignelnent.

Il nous revient avoir lu dans un ouvrage de pédagogie qu'un certain inspectèur de France se contentait assez souvent, pour ju­ger d'une école, d'en visiter les lieux d'aisances, et il était fixé, car le reste était en rapport avec leur état d'entretien.

-J.-

Pour faciliter votre tâche

Nos lnanuels de granllnaire ne contiennent pas suffisanlnlent d 'exercices, disent certains maîtres. Ils ont peut-être raison. Alors quand le répertoire est épuisé, conlnlent faire? Quelles tâches gralnmaticales faut-il donner 'à domicile ou en dasse ? En inventer, dira-t-on? Entendu, 'Blais dans les dasses ià tous les degrés, le 111aître est suffisanllnent occupé, il y a donc lieu de faciliter sa tâche. Que ,ceux donc qui ont de l'expérien_ce ou qui dirigent des classes là une ou deux divisions se donnent la peine de renseigner leurs collègues 'l110ins bien placés.

(La iRédaction de l'Ecole Primaire attend votre collaboration; ainsi vous rendrez notre Revue pédagogique encore plus inté­ressante.

Voici quelques devoirs qui peuvent être donnés. L'essentiel est d 'éviter les longs -contextes -contenant peu de mots offrant des difficultés orthographiques.

1. Vocabulaire. Uans une colonne, indiquer des nOlllS d'arbres (fruitiers ou forestiers), d'oiseaux, de plantes, d'arbustes, de mé­tiers, d'aliments, etc., etc.

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En face, dans une seconde colonne, l'élève écrira l'épithète se rapportant au nonl ou encore l'action qui y correspond.

On pourra aussi faire rechercher un nOlllbre déterminé d 'ob­jets qui ont telle forme (ronde, carrée, rectangulaire, ovale).

A un nonl donné on fera trouver des qualités ou des défauts. Ex. : E ,colier sage, appliqué, attentÏif, poli , etc., négligent, lllal­

propre, malhonnête, etc. Faites trouver les objets que l'élève a vus là la vitrine de l'épi­

cier, dans l'atelier du nlenuisier, sur l'établi du cordonnier, etc. Donnez les différentes parties de tel outil, tel appareil: La

pelle -comprend ... La charrue est COlllposée ... IL 'anlloire de notre chambre conlrprend ... Les parties de la fenêtre sont... etc.

2. Conjugaison. ,Souvent on se contente de faire analyser le même verbe à toutes les personnes et à tous les temps; exercice fastidieux qui ne donne pas le résultat attendu.

Pourquoi l'élève ne changerait-il pas de verbe à chaque p er­sonne et ne le ferait-il pas suivre chaque fois d'un autre conl­plél11ent ?

Variez, donnez des ,conjugaisons interrogatives, négatives ,' voire nlêl11e interronégatives.

D'autres fois, inlposez des verbes irréguliers ou d 'autres dont l'orthographe denlande de l'attention (application de règles), aller, eoudre, dissoudre, courir, épeler, prendre, etc ...

3. Analyse. Dans nonlbre de classes, on perd un tel11ps pré­cieux là faire analyser cOlnplètenlent tous les 1110tS de telle phrase. Exercice qui delnande trop peu d'efforts. Nous préférons l'analyse ehiffrée ou l'analyse de certains mots que le l11aître aura choisis dans tel chapitre. :Llà où il faut surtout insister, c'est sur l'analyse IQgique. '0n habituera ainsi les enfants à fonner des phrases cor­rectes.

4. Applications de règles. ILes exercices d 'application de règles eontiennent souvent un -contexte long avec peu de difficultés à résoudre. Que l'on se 'contente de faire relever seulement les lllots qui sont l'application directe de la règle qui a fait l'objet de la leçon.

5. Exercice d'invention. 'Comnle application des leçons de gramlnaire, faites trouver des phrases contenant le mot sur lequel doit se 'concentrer la ou les difficultés:

Ex. : Ces, ses - -c'est, cet - on, ont - donné, donner -quel, qu'elle - ià, a - où, ou, etc.

Encore: Faites entrer tel nom d'ans une phrase composée d'une principale et d'une subordonnée.

6. Emploi du Dictionnaire. Exiger que les élèves connaissent la signiHca:tion aussi exa-cte que possible des Inots contenus dans les leçons appropriées ou dans les lectures préparées.

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IDe temps à autre, faites en 'Classe un petit concours de vi­tesse. Le n1aître indique le n10t là chercher dans le dictionnaire, le premier qui l'a trouvé en donne lecture; il gagne un bon point. Excellent n10yen de familiariser les enfants avec 'ce guide. Essayez.

7. Résumés. Voilà un excellent exerdce qui habitue les élè­ves là ,être précis et les oblige là s'assin1iler ce qu'ils ont lu.

Indiquez-leur le texte à lire à dOluicile et, COlun1e tâche écrite ~ exigez un r ésmné de 8, 10, 15 lignes suivant l 'importance du nlor­ceau. Travail assez difficile, qui néecssite des travaux prépara­toires en dasse. ILes élèves lisent un alinéa , le lnaître les invite ensuite à trouver l'idée donlinante, que ceux-ci notent pour nlé­lnoire. IL'ensemble des idées notées servira de canevas sur. lequel s'édifiera le 'petit résumé.

:Comme il est dit plus haut, ce sont des suggestions. Qui vou­dra encore faire part de son expérience?

L. 'D.

C ours de répétit ion

Déjà l'heure a sonné pour la l~eprise des cours de répétition. Un nouveau progranlme a été publié l'année dernière, avec la lnanière de l'appliquer Nous ne reviendrons pas là-dessus. Nous voulons' seulenlent, en deux mots, recomlnander aux Instituteurs chargés d e ces cours de ne pas n égliger un point inlportant : celui de l'enseignement InDret!.

En fréquentant ,ces cours , les jeunes gens désirent conlpléter un peu les connaissances aequises à l'école primaire; ils font en­trer dans leurs calculs la science qu'ils viennent cher'cher COInnle un lucre de leur profession. IL 'utilité, IMessieurs les Instituteurs, sera donc ici le but et l'appât: qu 'en vos mains elle devienne aussi un piège honl1'ête où le cœur se laissera prendre ,à la suite de l'in­térêt. Ne les laissez pas sortir qu'ils n'aient joint là ces leçons dont ils attendent un profit nlatériel, ces préceptes de la nlorale qui leur serviront encore davantage; nlais n'abusez pas de la surprise, et, sans recommencer, avec une jeunesse façonnée à l'étude des prin­cipes par l'enseignement nloral et religieux, une tâche déjà ac­complie, allez droit avec elle à l'application, et, en nlê'l11e telupS que vous apprenez là, l'élève, qui est un hon11ne, là gagner sa vie, apprenez-lui là la régler. ICe n'est pas assez de lui enseigner la voie qui lnène là la fortune ; il faut encore lui enseigner à s'y conduire.

On ne trouvera pas que l'école soit trop longue, si vous y consacrez quelques nlÎnutes 'à traiter de ces questions de nlorale, qui touchent celui qui écoute par tous les points du n1Ïlieu dans lequel il vit: daris un hallleau où une sordide écononlie pousse le travail aux envahissenlents cupides, aux gains déshonnêtes , vous serez écoutés ,si, choisissant avec ·discernel~lent le livre où vous puiserez vos lectures, vous pr~chez la probité qui respecte le bien d'autrui, la charité qui donne le sien.

- 416. -

Vous le serez 111êllle, si vous prêchez aussi la ·concorde au nlÎlieu d'une population travaillée par les divisions; la tempérance cl des auditeurs qu'attendent bientôt les ex-cès; la douceur des pro­cédés là ces caractères irritables qui n'ont 'connu d 'exelnple que celui de la violence.

Agrandissez alors votre lnission et élevez-vous jusqu'à ces de­voirs qui lient le citoyen envers le pays, qui lui 'conllnandent de l'aimer, qui lui font, dans toutes les positions une étroite obligation de le servir. Vous avez là fornler des hommes, pourquoi hésite­riez-vous là leur apprendre ·ce · que personne ne leur enseignera plus, si vous ne vous en chargez vous-mêlnes ? Ce ne ser~ pas de vaines hypothèses d 'intérêts éloignés que vous les entretIendrez; ne 'vivent-ils pas sous les lois d'un Etat qui les protège et qu'ils doivent déf.endre ,à leur tour? N'ont-ils pas sous les yeux la COln­nlune qui est la douce et saisissante inlage de la patrie? le pauvre, dont ia chaunlière est voisine de la leur, que la religion a fait leur frère, que la loi a fait leur concitoyen? Eh bien, dites-leur que l'élan de l'âlne qui les porte vers ce frère qui souffre, vers ce con­citoyen qui invoque leur appui; que üette généreuse abnégation qui suboTdonne les intérêts de l'homme aux intérêts plus grands de la COnll11Une, :et sacrifie à la tranquillité de toutes ces haines ar­dentes, cet aIllour des récriminations qui :tr·oubleraient la paix dont elle jouit, rendent au pays des services que l'esti111e publique saura récOlllpenseT, el qui n'ont 111tênle besoin que ,du ténl0ignage d 'une cons'cience honnête pour l'être dignelhent. ·Croyez-Ie, chers Instituteurs , .la senlence qùe vous répandrez dans cette ,culture des cœurs et des esprits ne tonlbera pas -dans un sol stérile, et le tenlps saura bien en faire sortir des fruits . ,Le ,chapitre de l'Imitation, la parabole de l'Evangile, le conte de SChll1id, etc., que vous aurez lus ou racontés, auront touché plus d'un ,cœur, et Dieu vous tien­dra compte un jour d 'ùn vice que vous aurez elllpêché de naî­tre, d 'une vertu que vous aurez susdtée.

-J.-

La vue troublante du mal « ICette vue, troubl,ant.e .est salutaire ... Décidé là .gar,der le respect

inviolable de la loi morale et une imperturbable confianüe clans le bien, je ne puis que gagner là voir . le mal sous toute,s se,s formes, la ~isère humaine, IJrÜ'fonde, variée, universelle, 'perpétuelle . .»

OUé-Laprune exprime catte forte pensée dans une étu'de sur le prix de la vie, Veut-il clùtiver le pessimisme? Nullement. Mais i1 sait ,que l3. pitié clairvoy·ante et sincère est à la racine de 'l'action. : .

. iLa vue troublante du mal s'impOos·e aussi !à l 'éducateur. Nous· ne pouvons pas nous contenter de cUltiyer, esthétiquement et délicate­'ment, quel'ques belles qualités, fleurs charmàntes. Il s 'agit aussi 'd 'ar­Tachee l'ivraie. Dans chacun de nos 'élèves, il y a ,des faib1esses, quel­-quefois d-es blessure·s graves qui réclament l'intervention du chiI"ur­g ien.

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416 -

-Pie XI, dans son "Encycli.que sur l'éduc.ation, s'élève -contre le na­turalisme ,pédagogique, .basé sur la négation ou l'oubli du pé"ché ori­ginel qui a affaibli la volonté et mis le désor,dre dans les tend-ances humaines.

Les optimistes au sourire satisfait vont se récrier: Mais tout est pOUl' le mieux! Arrière les mécontents ·et les désespèrés! De grâce, ne gâtez péllS notre bel1e humeur!

La vie réelle n'a cure de nos répugnances et de nos ignorances voulues. 'La même loi inexor-able fait prévoir que les Heurs du mal produiront leur graine délétère, germe de plantes vénéneuses, comme les semences de bien s 'épanouissent en vertus.

L'optimisme sans pitié, sans action, qui prend aisément son parti des ma:ux ... ·d'autrui, n'est gpère sympathique.

Voyons les faits, non avec ~'œil indifférent du natur,aliste scru­tateur pour qui les phénomènes sont intéressants ,à titre d'obijetlS à étudie.r, mais avec le regard >Clairv-oyant du médecin, ardemment désireux -de guérir ,son malade.

Dans un moment de réflexion prolongée et d'examen ,pédagogi'que, vous passez en revue cha·cun de vos élèves pour vous faire une idée nett(~ de ses ressources intellectuelle-s et morales. Une première en­quête rapide ne vous ay,ait révélé :que de légères déviations, et vous étiez sur le point de vous endormir dans une s 'écurité fausse et assoupissante.

!La nouvelle inve-sügation met au jour des tares jusqu'ici échap­pées' à votre travail supel~ficiel. Vous notez vos trouv,ailles, vous les contrôlez et les complétez par d'autres observations dont la vie scolaire fournit 'l'occasion incessante: mouvementsd'ens'emble, jeux, dispute. éloge et blâme, remi,se du livret scolaire, moment de presse, mille petits faits de la vie en classe sont des révélateurs 'qui, sur la plaque d'a·bord blanc-jaunâtre de l'âme enfantine, font apparaître peu à peu les traits d'une physionomie déAjà nettement accusée.

,R3passez en un tableau ,synopti,que les résultats de votre étude caractériolog1que: yous verrez un musée d'infir.mités mentales alter­nant avec -des dispositions vertueuses. En chruque enfaut ont /Som­meillé l'ange et la bête, se sont ·déjà réveillés et s'a-pprêtent .à s'af­fronter,

ILe rêveur de l'Emile ne voyait ou ne prétendait voir ·que l'aimruble animal qui nous amuse en s'amusant. ,L'éducateur chrétien, plus sin­cère et 'plus claivoy'ant, découvre dans l'enfant l'homme déchu et racheté.

Arrêtons-nous un instant à la pathologie mentale.- ICurieux serait le mé·decin qui détournerait ·sa yue des plaies -hideuses,

Que font ceux qui doivent former l'enfant, -donc aus'si le guérir? La plupart des 'parents ,s'illusionnent sur -les -défauts de leur progéni­ture ,à laquelle Hs étendent l'indulgence ,compl.aisante qui jette un voile sur nos propres misères morales.

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Les instituteurs ne sont pas aveuglés ,au m,ême point par l'affec­tion naturelle. A côté de ceux' qui veulent c·onnaître leurs élèves, les uns laissent errer leur,s regar.ds pour ne pas voir; d 'autres pensent: « Fas d'histoire! Assez à faiTe sans cela.}) D',autres ·encore disent tout haut: ,« ça se ·corrige,ra -avec l 'âge. Et pu~s, cel,a ir.a tant 'qu'il sera chez moi. })

N'insistons pas sur ces sophismes transpar'ents, sur cette diplo­matie de commande ·avec ~'3e·s simulacres de logique, sur ce manque d'élan et' de générosité, ,subterfuges iqui masquent notre envie de jouir d'une tranquillité mesquine en abandonnant là leur sort des enfants fr.appès dans leur âme et 'qu'une mission providentielle a üonfiés là notre sollicitude.

Nous savons for.t .bi·en .que l'enfant afifligé de tare:s graves, le plus souvent, ne !s'en tirer.a ,pas tout seul: .oue sait-il d·e la vie? Fa,sciné par les ,apparences du monde extérieur, il ignOl~e son mal; inexpérimenté, il ne prévoit pas les ·dangers .qu'il court.; dominé pa l' l'instinct, il est incapable de vouloir ·de lui-même l'effort redresseur.

Il suffit de voir les situations concrètes pour Ise rendre compte de l'impuissance de ces enfants: .l'un est pri,s d,ans l'engrenage d'une hérédité très ohoargée; un autre souffre de la discorde f,amilia-le; un troisième voit chalque jour 1.a déchéance d 'un foyer alcoolisé. Celui-ci vit dans un taudis matériellement et mentalement; ,celui-là subit depuis l'èveil de la raison et même .plus tôt les eHets d'une corrup­tion sexue,ue.

Cette misère profonde de tant d'·enfants, il faut la voir nettement et -la ressentir ,personnellement . . Beaucoup de Ijeunesêtres pourr.aient s'approprier cet aveu de St-Augustin: ~(Encore un -si petit enfant et ,déjà un si grand pécheur.»

Sommes-nous d,one responsaJbles ,de ,ces .maux? Non, sans doute. Néanmoins leur vue trouble notre ,quiétude et insinue dans notre âme le sentiment de la res'ponsabilité ·sociale : c'est la voix' de la conscience ·professionnelle, ou mieux ·encor.e, un pressant ,a,ppel du divin -Educa­teur nous conviant là coopérer dans notre ·situation ià la rédemption individuelle des âmes en péril.

,Considérons par exe·mple l'une des difficultés à laqueUe peu d 'enfants échéllppent, ,savoir l'initiation et l'entraînement à nos mœurs alcooli,ques ,poussé quel,quefois IjuSlqu'à l'intoxication.

Dans Ja plu'part des . f,amilles, les enfants sont habitués ·au goût du vin et même quel'quefois de l'e.au-.de-vie de ,si bonne heUl'e .que le souvenir des premièl'8-S nausées instinctives, réflexe de défense, s '·est noyé -dàns l'ombre épa.isse d,e '1.a -subconscience ..

Tout le long de leur âge scolaire, Us sont sous l'influence de sug­gestions proalcooliques; là l'usage s'·rujoute la parole; ,bien boire de­vient ·à leur,s yeux le privilège des adultes: « Tu es encore trop petit ; quand ' tu seras grand .... »

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A l'occasion '011 félicite .le .petit bonhomme et on s 'amuse de s.::t gaîté vüüque·. C'est .avec une désinvolture naïve que le père, en COlU-.

pagnie d'amis, étale les jouissances du cabaret, sans égard pour son ' rej eton, témoin auriculaire et sou ven t oculaire.

Les scènes d 'ivrognerie sont loin de susciter chez tous les enfants le dégoût naturel -à la vue de la bête humaine possédée par le démon de l'alcool. N'entendent-ils pas excuser ·avec une indulgence significa­tive les excès les .plus dégradants? -L 'ivresse semble être la circons­tance ,atténuante la ,plus plausi'ble.

Il faudrait aussi parler de ,graves excès commis par des enfants, même sous l'instigation des grand,s. Les promenades et fête s scolaires pourraient quel'quefois en raconter long.

Voici une enquête fort instructive et suggestive: .Passez en revue les f,amilles de votre localité ·en commençant par une extrémité, et comptez le nombre de\'3 foyers où vos 'élèves, au cours d'une année, ne ,soht il'lduits en aucune tentation d 'excès alcooUque.

IComment, après une pareille initiation pervertis'seuse, l'enfant peut-il s'engager plus tard dans la voie de la 'sobriété?

La perversion pro,alcoolique précoce est une de ces misères redou­tables Iqui ne devrait laisser inclif1érent .aucun éd'ucateur catholi­que. ,Pour,quoi nos cantons catholtques se sont-ils laissé devancer clans ce -domaine 'par des IEtats confédérés en ma'jorité protestants?

Dans la plupart des milieux pédagogiques, le danger des sug­gestions proalcooliques continues, comme d'ailleurs celui de la per­version ,sexuelle, est encore passé presque complètement ·sous silence.

Fr .'Coppée parle de la bonne souffrance qui délivre. La vue trou­blante des maux qui menacent nos enfants est une· de ces souffrances fécondes . G.

Chronique de l'Union

A propos de corrections . Qu'on veuille bien me pennettre aujourd'hui une petite Intru­

SIOn dans le domaine de « Nos !Pages » . ILe dernier nmnéro repro­duit un article « L'Education du sacrifi,ce » qui dans sa dernière partie glorifie la lnéthode de la 'correction n1.anuelle et se réclame à cet effet de l'opinion d"Henri IV.

Je n'ai pas la poss'ibilité, à trois siècles d'intervalle, de mettre en doute le jugelnent d'un roi de France en la lnatière. 'Cepen­dant est-il bien ,certain que les homlnes de valeur de cette époque,. ainsi que ·ceux des siècles suivants, aient précisélnent dû leurs n1é­rites au nombl'e inusité de fessées reçues durant leur j-eunesse?

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Je crois plutôt que c'est l'esprit religieux et un grand resped de l'autorité bien plus que le fouet qui produisaient alors la bonne éducation. Enfin, quoiqu'il en soit, depuis la n10rt d'Henri IV, hi en des procédés et des théories ont sombré sur notre planète et .aujourd'hui, fort' heureus'en1.ent, les adeptes des 'll1.éthodes violen­tes en lnatière d'éducation se font de plus en plus rares.

Du' reste, l'efficacité de celles-'ÜÎ ne T.ésiste plus aux leçons de l'expérience. Elles vont à l',encontre de la nature de l'enfant et ne tendent qu'à la violenter. On les aocuse d ''être l'arn1.e des in1.­puissants et la cause de la plupart de ces n1.aladies psychiques dont sont Inalheureusen1.ent atteints bon nombre de nos élèves. Pour

. nous, n1.aîtres et lnaîtresses d'école, l'usage de la correction n1.a­nuelle n 'est qu'une source de difficultés de tous genres avec les parents, les enfants, les autorités et une sérieuse entrave à l'œuvre de l'éducation. C'est pourquoi nous devons sans hésitation bannir .ce procédé de nos classes. Certains de Ines collègues, là, la lec­ture de cette r·ecOlnn1.andation, ne vont pas lnanquer de sourire et peut-être Inên1.e d 'échanger quelques propos ,d'un scepticisme .cruel. ,Je 'De pourrai leur ·en vouloir précisément ;à cause de la peine que j'ai éprouvée n1.oi-mlên1.e là n1.e défaire de procédés si peu recomn1.andables. Parfois le tempéran1.ent vous trahit, l'on éprouve le besoin de n1.ani,fester son indignation -en se rabattant sur l'élève ,et quelques lnalencontreuses cla.ques s'allongent bien involontaire­l1.1.ent. IGe sont des accidents regrettables dans lesquels on laisse toujours une par-celle de son autorité.

Cependant la persévérance et la volonté sont de puissants le­viers. Il n 'en est point parn1Ï nous qui ne puisse s'e dispenser de la lnanie de violenter l'enfant. 'Pour y parvenir, il .faut envelopper :sa personnalité d'une sorte de dignité qui impose le respect. Cette dignité s'a'cquiert par la pratique des qualités dont parle entre .autres l'ancien n1.anuel de pédagogie JHaustrate. J'ai encore dans la lnènoire le souvenir de l'une ou l'autre de ces recOlnm:anda­tions qui ont pris depuis l'école nonnale par la pratique un re­lief saisissant. « Le lnaître doit être caln1.e, d'une grande égalité d'humeur, ne s'elnportant jamais pour quelque raison que ce .soit. S'il ·est patient, doux, il attire à lui .les enfants, gagne leur .confiance et par là, 'peut leur faire du bien. ~Cependant il doit .avoir assez de ·caractère, asse~ de force et d'énergie pour se faire ,obéir, pour réprim·er les délits ·et .,corriger les défauts. Il s'agit donc d'allier par un sage telnpérament, une force qui retienne les enfants sans les rebuter et une douceur qui les gagne sans les :amollir ». Voilà donc les lnoyens préventifs. Mais' il faut aussi ·compter avec la légèreté et l'inconscience d'un âge aussi peu sus­Iceptible de se gouverner lui-n1.·êm·e. Il faut donc recourir là des punitions. ICelles qui sont d'une réelle efifkacité sont appliquées :avec calme et n'entraînent aucun sentiment de rancune. Par 'ail­leurs elles ont le souci de lnénager le sentiment de l'honneur et

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de sauvegarder la santé de l'enfant. :Leschâtiments corporels de par leur nature ne r,éalisent aucune de ces conditions et ne peu­vent que nuire.

Qu'on lne pardonne ces quelques lignes jetées un peu hâti­vement. Elles m 'ont été diëtées avant tout par le souci de la bonne r éputation du 'corps ·enseignant. Il est bien certain, en effet, que les, usagers des corrections lnanuelles s'aliènent les sympathies de la population et un brin de cette impopularité rejaillit inévitable-ment sur la cOl~poration toute entière. 1\11.

Noël A mon cher ami C. B.

Chaque fois que Noël frapp e à la porte) je ressens une grande­joie mêlée c["un peu de Illélcmcolie. La joie qu)apporte à tout cœur chrétien l'anniversaire aiIné d e la naissance du Messie}' la 1nélan­coZie des souvenirs attachés cl tant d e Noëls envolés ...

Quand je vous vois ) t êtes blondes ou brunes qui Ill )entourez) vous l'éjouir autour de la Crèche ou de r A rbr e illLlIlliné; quand r entends vos chants et vos cantiques et que vos lèvres traclui­seni" SUl' 1non front ou m es joues) la joie qui brille dans vos yeux ou qui monte de votre c:œ ul' reconnaissant) je suis si h eureux qu e­je laisse couler Ill es larmes et que ma bouch e est incapable d}arti­cul el' un son... JI.! es chers enfants ) si vous pouviez analyser ces pleurs) vous y trouveriez beaucoup d )amour et d e t endresse pour vous · tous sans doute) Illais aussi infiniment de gratitude pour Celui qui Ill )accorde le très grand privilège d e recevoir une si large part de bonheur. Vous y reléveriez aussi un e douce pen sée cl ) affection pour ceux qui souffrent et qui ignorent les consolations­de la divine 'Nativité.

Enfant et deux fois orphelin) je conteInplais) de la ru e) en pas­snni) les W'bres d e 'Noël. Parfois ) un camarade - on en a si ' p eu de vrais quand on est pauvre - 1n)eIlunenait chez ses parents et me disait.' « R egarde! » .Ah 1 si je regardais! S i .te sentais la tié­d eur du foy er ) si l'en erivicds une toute petite place) la dernière). clans un coin! Mais le miùlge était court et je retrouvais bientôt la rue froid e et déserte et mon abandon plus froid encore.

Un Noël) pourtant) 1n}apporta un rayon de sa joie ILlIn,ineuse) le seul) .te crois) que trav ersa n10n en fanc e. J e le dois à. ce(ui cl qui rai dédié ces r é1niniscences. « T e souvient-il que ) m ,e trouvant cl aclInil'er ,une vitrine) tu 1ne pris par la main ef.' 1ne conduisis chez ta bonne 1nère dont le foy er se confondait avec celui d )une de tes sœurs. Autour du sapin constellé d e flmnb erlUx et chargé d e cent belles et bonnes choses) plusieurs enfants - tes n eveux et nièces - étaient en extase. rai partagé leur aclIl1Îration et rai eU'

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un large lot de lez.lrs friandises. POUl' la pre1nière fois) peut-être) rai goûté aux douceurs d)Lm foyer a~cueilla~t et vécu. quelq~ues heures de vrai bonheur. Ces ll1Oments) Je ne pws les oublzer) 1neme cl plus de trente cms de distance. D)aiUeurs) le cœur qui me les a procurés n)était pas com1ne les autres. Déjà à ce moment) Dieu t'avait choisi pour devenir son héraut) pour annoncer que Noë[ est la fête de tous) des riches et des pauvres) pour proclame,r surtout que la suffrance a droit plus spécialement à quelque de­d01n1nage1nent ce jour-là) en souvenir du dénue1nent de f 'Enfant de la Crèche. »

Pardonnez-moi Cllnis éducateurs de 1n)être pennis de l'ap­peler ici cet épisode) de mon enfance. C01n1ne vous) je fus Œutrefois à F honneur et à la tâche; j'y ai passé plusieurs Noëls) 1nais pas U!l seul sans en faire une petite fête pour mes élèves que je SCLVCllS:

les plus déshérités. Alors) vous comprenez? ... Vitae.

Langue française

Cours élémentaire

EXERCICE DE LANGAGE

La maison.

a), Dessiner au tableau le plan d 'une lllaison.

b) Faire surtout parler les enfan~s de la maison de leurs. parents. '

Dans quelle rue est situ ée la maison de vos parents? Est-ce une nlaison neuve? A-t-elle plusieurs étages? COlnbien y a-t-il de pièces au rez-de-chaussée? au preBlÏer étage? NOlnlnez les piè­ces du rez-de-'chaussée, du preBlÏer étage. Que fait votre luère dans la cuisine 'J Quels m eubles y ,a-t-il dans la cuisine? Conlbien avez-vous de chaInbres à coucher? Quels sont les Bleubles de la chambre là coucher? Décrivez votre ,chaBlbre IfI ,coucher. ICOlnlnent appelle-t-on la partie de la nlaison sous le r ez-de-chaussée? (la cave) . Que lnet-on dans la cave ? (les boissons, le~ légulnes, .le charbon) .. Qu y a.-t-illà côté de la cave? '(la buandene). ,Que fal~­on dans la buanderie? ,( on lave le linge). Quelle partie de la lllaI­son y a -t'-il au-dessus des étages? (les cOln'bles, le grenier). Avez­vous des lnansardes dans votre 'maison? A quoi serve~t-elles? COB1Blent appelle-t-on les' fenêtres des nlansar-des ou du grenier? (les lucarnes). Que lnet-on dans le grenier? Y. a-t-il. des. dépen­dances -dans votre Blaison? (la cour, la buandene, le JardIn). Une l1laison de village ,est-elle aInénagée comBle Ul1~ Blaison de ville?

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Quelles différences y voyez-vou~? Votre maison est-elle com­Inode? Y avez-vous de l'eau, l'électricité? Vous plaisez-vous bien dans votre nlaison ?

Dessin. - Les outils du nlaçon, une échelle.

Dessin libre ,' \La façade de votre Inaison.

VOCABULAIRE

a) L es nOlns. La façade, la porte d 'entrée, le rez-de-chaussée , la cave, les étages, le .corridor, l'escalier, le palier, le vestibule, la cuisine, la salle là nlanger, la chambre ,à ,coucher, le cabinet de toi­l ette, le salon, la Inansar,de, le grenier , les cOlnbles.

b) L es adjectifs. Une maison vieille, ancienne, délabrée, insa­.lubre ,. une nlaison neuve, commode, salubre,. un apparten1ent confortable, propre, Inalpl'opre.

c) Les verbes. ,On démolit une vieille Inaison ou on la répare, ,?n la restaure,. on construit une n1aison; on emménage, on . s'y ,111stalle,. on quitte une Inaison, on déménage pour aller habiter une autre maison.

ORTHOGRAPHE '

Dictée I. - Notre maison.

Notre maison est située sur le flanc du coteau. On la voit de . loin ; sa façade est blanche. 'Elle a un toit de tuiles rouges et des

volets verts . C'est n10n grand-père 'qui l'a 'construite. Elle se dresse au n1Îlieu de la route . .Je n1e plais bien dans notre Inaison.

Questions. - 1. Mettre une ,croix sous les verbes et un trait horizontal sous les sujets . 2. IMettre au pluriel: Je me plais bien dans notre maison. 3. IConjugercette mêIne phrase au présent de l'indicatif.

Dictée II. - Maisonnette du pêcheur.

,C'est une petite demeure de pêcheur aux nlurs d 'argile, au toit de ChaU'l11e empana,ché d 'iris bleus. Un jardin, large conlnle un . lllouchoir, où poussent des oignons, quelques choux, du persil, du 'cerfeuil, se 'carre devant la porte. Une haie le clôt le long du che-lnin. Guy de Maupassant ('1850-189:3).

Questions. - 1. :Mettez un trait sous les sujets des verbes. 2. COlnn1ent est fonné le n10t maisonnette,. donnez quatre non1S far­Inés de la In'ênle m.anière et expliquez-les? (dochette, sonnette, ta­blette, lunette). 3. lRelever les expressions ou les 'mots qui donnent :une idée de petitesse (maisonnette, petite demeure, large conlme un nlouchoir).

Dictée III. - Un hUllllble logis.

Le logis était assez misérable et ne contenait que les meubles les plus indispensables. Un vieux lit à colonnes tors'es où pendaient

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des rideaux de se~g~ jaunie, une huche pour nlettre le pain, un coffre de noyer lUIsant de propreté, un ,fauteuil de tapisserie -aux couleurs passées et qu'avait usé la tête branlante de l'aïeule; c'est tout. Théophile Gautier '('1811-1872).

Questions. - 1. Soulignez d 'un trait les sujets. 2. Expliquer: un humble logis, des 'colonnes torse"s, serge ,( étoffe de laine n1'Îrice et légère), la tête branlante de l'aïeule. 3. Pourquoi -les couleurs étaient-elles passées ?

REDACTION

Votre appartement. A quel étage est-il et ,de combien de pièces se ,cOlnpose-t-il ? La cuisine, la salle 'à n1anger , les chaInbres à coucher, le balcon. Qu'il fait bon chez nous!

Dévéloppement ..

1 . Nous habito.ns un â'ppai.·ten1ent qui est situé au prenlier étage d 'une vaste n1aison. Il cOlnprend une cuisine, trois chanlbres et un 'cabinet de toilette.

2. ,Maman prépare nos repas dans la cuisine; le fourneau es t dans un coin; là 'côté un p etit buffet vitré laisse voir la vaisselle bien rangée; nous avons aussi un réchaud 'à gaz, mais lll[Ùnan n e s'en sert qu' en été. Dans un autre coin se trouve l'évier au-dessus duquel un robinet nous verse de la bonne eau fraiche.

3. ILa salle à 'Illanger est là côté de ta cuisine. Au n1ilieu est placée une grande tabie carrée ,autour de laquelle nous pouvons nous asseoir tous .; il y a six ,chaises et un buffet. :Sur la cheminée, une pendule nous pennet de voir l'heure; deux vases d e .plantes vertes, en hiver, et de fleurs fraîches en: été, achèvent de ga~'nir la pièce.

4. Nos dlanlbres là coucher sont en face ; dans ,chacune, il y a un lit, UI).e ~able de nuit, une annoire et une petite étagère. .

5. ' Nous avons' encore un balcon qui est très agréable surtout en été quand il est tout fleùri de roses. 'Du haut du balcon; je vois les personnes qui 'passent dans la rue, et dàns le lointain les clochers de la ville .

6. Notre àpparte,n~nt ' n 'est pas 'luxueux, nlais il es't bien propre. ·MaInan est une bonne nlénagère, elle e~ a soin. Elle 'lave souvent les planchers, cire les parquets et essuie .les Ineubles. Quand papa rentre dli travail, il est content de voir une maison si bien tenue est dit: « Qu'il fait donc bon chez nous! »

Cour~ moy~.n et 5upéri~ur VOCABULAIRE

·1. Noms. 'Histoire de l'habitation. "- iLa caverne, la 'cité .la­custre, la hutte- la tente, la cabane, la chaumière, le 'château-fort,

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- 4,24 -

le n1anoir, le château de plaisance, la maison n10derne, le chalet, l'hôtel, la villa, la n1aison de rapport, la nÜlsure, la bicoque, le taudis.

La ·maison Inoderne. - La façade, le pignon, le sous-sol, le soupirail de la cave, le rez-de-chaussée, les étages, les combles, la lnansardes, la lucarne, l'.œil-de-bœuf, la gouttièr·e, le chénau, la girouette. - Le perron, la marquise, le corridor. - ILa porte co­chère, le vantail de porte, la porte 0 deux vantaux, le volet ou le contrevent, les persiennes.

2. Adjectifs. Bien ou n1al expos é., sain ou n1alsain, salubre ou insalubre - décrépi , délabré -'confortable, imposant, superbe, .somptueux.

ORTHOG·RAPHE

Dictée. - Une vieille demeure.

Dans un vallon discret , où 'court un ruisseau, panni les grands arbres, on aperçoit de loin le pignon rouge de la vieille dem·eure. C'est une lnaison lnodeste, sans luxe ·et sans ornelnents, 'mais son ensemble a je ne sais quoi de r éjouissant, d 'honnête et d'hospi­talier. Les lnurs épais et solides protègent pien contre la ·chaleur et le froid. Le toit élevé recouvert de bonnes tuiles, abrite un vaste grenier où la lessive peut sécher ainsi que les oignons et les pOInmes de terr·e. Gustave Droz ,( 11804-1,87'9).

Questions. - 1. iMettez un trait verti,cal sous les adjectifs qua­lificatifs et dites quels noms ils ' qualifient. 2. Expliquer: UI}. vallon discret, le pignon hospitalier. 3. Conjuguer apercevoir le pignon de la vieille demeure à l'imporfait, au passé simple et au passé COIn­posé de la prelij.ieère personne du singulier et du pluriel.

Dictée. - Une maison bien ordonnée.

La 111aison où il y a une bonne felnme se distingue tout de suite des autres . .on y trouve un ordre particulier, une façon sim­ple et hannonieuse de disposer toute chose, une propreté SCl'LlpU­leuse où l'on ne devine pas seulement le soin d'une n1énagère ac­tive, 111ais aussi la tendresse toujours en éveil de la n1ère et de l'épous·e. Ne s'agirait-il que d'un bouquet de bleuets cueillis au bord du chemin, la chère femlne a su n1ettre les fleurs au bon endroit; le verre qui les contient est brillant, l'eau est pure, et cela donne à la demeure un petit air de fête qui réjouit l'Iœil en en-trant. Gustave Droz.

Questions. - 1. Mettez un trait vertical sous les adjectifs qua- ' lificatifs. iMettez au féminin ceux qui sont au masculin et récipro­·quement. 2. Expliquez: une propreté scrupuleuse- vie n1énagère active, toujours en éveil. 3. Nature et fonction des propositions de la pren1'ièr·e phrase. 4. Trouvez-vous cet intérieur agréable? Pour­quoi?

- 42·5 -

Dictée. - Ce que c'est qu'une maison.

Une maison! 'Ce mot fait penser à de bonnes et douces choses. La maison, enfants , ce n 'est pas seulement le toit qui vous abrite, le foyer qui vous réchauffe, c'est le lieu où toute la famille se réunit, où l'on vit tous enselnble. Au dehors , on se disperse: cha­cun va de son côté: le père au travail; les enfants là l"école, aux chan1ps, à la promenade. 'Mais à la lnaison, le soir, aux heures de repos, on se retrouve tous. rOn se sent au lnilieu des siens; on est là l'aise, on dit: « Chez nous » ! N'est-ce pas, enfants, qu'on est bien, serrés les uns contr·e les autres, autour du foyer, chacun à sa place? !La pluie peut tO'mber, le vent peut souffler . . Si la nuit est noire, s'il fait froid au dehors , on n 'en voit rien, on 'n'en sent rien .

Charles Delon.

Questions. - 1. Expliquer: le foyer se disperse. 2. Décompo­ser la dernière phrase en propositions. 3. Relever les phrases in­terrogatives et exdamatives. Dans quel but l'auteur elnploie-t-il ces formes? (pour animer, vivifier le récit).

COMPOSITION FRANÇAISE

Sujets.

1. ·Si vous vouliez faii'e -construire une maison, comlnent la voudriez-vous? Décrivez-la.

2. Un petit citadin vante les avantages de l'apparten1ent que sa fan1ille occupe il- la ville, dans une grande 'lnaison là -cinq étages; un enfant de la campagne, qui habite une n1aison rustique, lui répond. (Faites-les parler).

La 'maison de vos parents,

Plan: 1. Où est-elle située? 2. Son aspect. 3. lLa cour. 4. La façade. 5. L'entrée. 6. !La cuisine. 7. ILes chambres. 8. Le grenier, le hangar, le jardin. 9. ILes souvenirs qui s'y rattachent. 10. Ré­flexions.

Développemtm t ..

1. Là-bas ,. au bout du village, sur le fond de la grande route, se trouve la lnaison de mes parents.

2. Elle est sin1ple, 'COInm·e les gens qui l'habitent, n1ais elle est saine et confortable; nous y son1mes rà l'aise; nous y vivons heureux ·et contents.

3. -Ouvrons la porte d 'entrée. Nous void dans une cour asse'z vaste, OInbragée par un gros noyer. 'C'est ·à l'ombre de cet arhre que n1a bonne mère dresse le couvert pendant une grande partie de l'-été. .

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~ 426

4. La façade de la maison disparaît sous le feuillage d 'une vigne que 'Papa taille tous les ans, et où pendent, en été, tant de jolies grappes brunes et blondes.

5. IL'entrée est agrémentée de chaque côté par deux petites plate-bandes garnies de fleurs rustiques et variées.

6. L'unique porte ouvre dans la cuisine qui sert en nlême temps de salle là Inanger et de 'chaInbre de réception. ,C'est l,à que nous passons , ,en hiver, les soirées en famille.

7. Les portes qui s'ouvrent de chaque 'côté conduisent dans trois chambres à ,coucher, cene de mes parents, celle de Ina s'œur , et la nlienne qui est aussi celle de nlon grand frère soldat.

8. Au-dessus est un grenier qui s'étend sur les quatre pièces. A droite de la nlaison, on a construit un hangar. Enfin d errière s'étend le jardin entouré ,d 'une haie d'aubépine.

,9. Que de souvenirs se rattachent à cette humble nlaison! Elle n'est pas bien belle, Iuais je l'aime telle qu'elle ,est. C 'est mon grand-père qui l'a fait bâtir. C'est là que je suis n é et que j'ai vécu jusqu'aujourd'hui . .c'est là que ma grand'Inère et mon grand-père sont nlorts.

10. il y a des Inaisons plus -riches dans le village, nlais je ne­les aime pas autant que la nôtre. Je ne voudrais pour rien au Iuonde In'en séparer.

La causerie au degré moyen Thème: Le livre

l

1. Un songe. Causerie. -,--- J 'ai fait un songe. Il n 'y avait plus de livres au nlonde, ;plus de journaux, plus d'impriInés. Et to~t était changé. Naturellement il n'y avait plus d 'écrivains, de deSSI­nateurs, de ,graveurs, d'inlprimeurs, de libraires, ; plus de Inar-­chands de journaux, plus d 'aubettes, plus de facteurs. 'Plus. de bibliothèques, plus de savants, plus de professeurs; plus d'écolIers non plus et plus d'écoles. Tout le nlonde était ignorant. 'Plus de­catéchislue tà étudier, plus de cakuls là faire , plus d'histoire là ap­'prendre" plus de lectures ni de dictées ... C'était vacance po~r tout le nlonde, nlais tout le Inonde se lamentait. , Tous les ouvners du livre étaient ,chônleurs , tous les savants étaient for,cés de se crois~r les bras, tous les maîtres regrettaient leurs écoles et leurs élèves. Pourtant bea.ucoup d 'écoliers paraissaient ,contents; nloi pas , parce· que j'ainie nles livres et que je ne voulais pas res-ter ignorant. :~-Ieu­reusenlent, c'était n'n songe. IMais ce son,ge m 'a fait mieux anueI~ mes livres et nlon travail d'écolier.

T exte. - S'il n 'y avait plus de livres, que de travailleurs sans elnploi: écrivains, dessinateurs, graveurs, impriIneurs , relieurs, libraires. S'il n 'y avait plus d e livres, que d'honlInes instruits sans occupation: bibliothécaires, savants, professeurs, instituteurs, étu­diants. S' il n 'y avait plus d e livres, que de bâtiments n e servirai ent plus : bibliothèques, univer sités, collège's, athén ées, écoles.

- S'il n 'y avait plus de livres, quels travailleurs seraient sans elnploi ? - S'il n 'y avait plus d e livres, quels hOlnmes instruits seraient sans oücupation? - S'il n 'y avait plus de livres, quels bâtinlents n e serviraient plus?

2. Aspect du livre. Causerie. - Il vous est facile de nomnler toutes les parties du livre que vous tenez en nlain. Une couverture en carton dur et épais le recouvre: on y lit le titre et le nom de l'auteur. [ ,e Inênle titre se répète sur le dos du volume; celui-ci est arrondi et recouvert en toile. \La tranche est blanche, rouge ou jaspée; son épaisseur varie avec le nombre de pages. Sur chacune d'elles , de nOlnbreuses lettres sont inlprimées; elles fonnent d es nlots, les nlots des phrases, les phrases des histoires. L'ouvrage tout entier se divise en lignes , en alinéas , en paragraphes, en cha­pitres. IDe belles gravures l'égaient. Un chiUre, en haut de chaque page la nllluérote.

Texte. - Sans ourir le livre, je vois la couverture, j'adnlire la reliure et la tranche, je lis le titre, je sais le nOlU de l'auteur. Si j'ouvre le livre, je vois des lettres, qui forment des mots, qui conl­posent des pages, qui sont groupées en chapitres. ISouvent, le livre s'orne encore de gravures, de cartes, de dessins.

- Sans ouvrir le livre, qu'est-'ce que je vois, qu'est-ee que j'adluire, qu'est-ce que je Us, qu'est-'ce que je sais? - Si j'ouvre le livre, qu'y f.orment les lettres ? - et les nlots ? - et les pages ? Souvent, de quoi le livre s'orne-t-il encore?

3 . .contenu du livre. - Un bon livre est amusant ,et instructif. Il anluse par les histoires et les gravures qu'il contient. Il instruit par les choses nouvelles qu.e l'on y peut lire. Ainsi lues .}ivres classiques sont instructifs: ils ln'apprennent à écrire, à calculer, à lire, :à rédiger. Ils 'l11'enseignent aussi l'histoir'e sainte, l'histoire de nlon pays et la géographie du nlonde. Mes livres de prix sont amusants: ils lue content . des histoires -et sont remplis de jolies gravures.

- QueHes sont les 'qualités d'un bon livre? - :Par quoi amuse-t-il ? - Par quoi instruit-il? - Ainsi pourquoi vos livres classiques sont-ils instructifs? - Pourquoi vos livres de prix sont-: ils amusants?

4. 'Composition du livre. Causerie. - Pour nle fournir ce vo­lume, bien des hommes .ont travaillé. Le chiffonnier a raIuassé de

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,

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vieux linges, de nlaison en n1.aison, de . village en village; le pape­tier a 'converti ces ,chiffons en papier; le typographe a assel11.blé artistement les lettres et l'iI11.priI11.eur les a imprin1.ées; le dessina­teur et le graveur ont préparé les illustrations; le relieur a réuni les feuillets détachés pour en faire un volume et le libraire l'a vendu. Avant tous ces ouvriers, l'écrivain avait composé le texte: sa part est la plus difficile; aussi est-ce lui qui signe l'ouvrage et lui que' l'on félicite.

Texte. - IPour 1ne fournir une histoire suisse, que d ouvriers ont travaillé: chi.ffonnier, papetier, typographe, imprin1.eur, dessi­nateur, graveur, relieur, libraire. Avant tous ces travailleurs, l'écri­vain a con1.posé le texte; pour cela , il a réfléchi, écrit, corrigé, ra­turé, recopié. 'Sa part est la plus dif.ficile ; aussi est-'ce lui qui signe J'ouvrage et que l'on félicite.

.- Pour 111.e fournir 111.on Histoire suisse, quels ouvriers ont travaillé? - Avant tous ces travailleurs , qu'a fait l 'écrivain? -Sa part est-èlle difficile? - Signe-t-il l'ouvrage? - Est-il félicité ou blâmé?

5. Histoire.du livre. - Il y a seule1nent cinq siècles, ,Guten­berg inventa l'iI11.priI11.erie. Auparavant, des artistes écrivains reco­piaient les n1.anuscrits sur des feuilles de parche111.in. Ils les or­naient de dessins et d enlm11.inures :Ces livres coûtaient fort cher. L 'invention du papier d 'abord, des caractères 111.obiles ensuite per­n1.irent .de n1.l11tiplier les livres . ILeur prix baissa considérablen1.ent.

- Qui inventa l'in1.priInerie ? - Quand? - Auparavant, qui recopiait les 111.anuscrits ? - Sur quoi? - ,Comment les ornaient­ils? - Ces livres coûtaient-ils cher? - Quelles inventions p ermi­rent de I11.ultiplier les livres? -'----- ILeur prix baissa-t-il?

6. 'L'Evangile. - ILa vie de J ésus-\Christ est contée dans l'Evangile. Ce livre divin contient les plus touchantes histoires , les

, plus délicieuses paraboles. Une page surtout n1.e charme: ,celle 'où le .sauveur appelle là lui les petits enfants et prOl11.et le ciel à ceux qui leur ressemblent.

- 'Où est contée la vie de J ésus--Christ? - Que contient ce­livre divin? - (histoires, paraboles.) Une page surtout est char­n1.ante: laquelle?

7. Illustrations du livre. - Les illustrations, dans les livres sont souvent nécessaires ou 'pour le n1.oins utiles. Elles repdent le livre .de contes plus agréable; elles aident à n1.ieux cOl11.prendre­les livres de ,calcul ou de science; elles font 111ieux connaître les endroits, les usages et les faits dont parlent les livres de géographie ou d 'histoire; elles n1.ettent sous les yeux les objets, les paysages ou les ty'pes ,décrits dans les livres de lecture.

L- Les illustrations , dans le livre, ne sont-elles pas souvent nécessaire ou tout . au I11.oins util~s ? - Quels livres aident-elles à

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Inieux ,comprendre? - De quels livres font-eUes 1nieux connaître­les endroits, les usages et les ,faits ? - Que mettent-elles sous les yeux dans les livres de lecture ?

8. ILa vie d'un livre. - C'était un petit livre à couverture jaune -clair. Il avait pour titre: « Mél11.oires d'un écureuil » . Jean' l'avait reçu en étrennes, de son parrain. Il le lut d'abord lui-n1.'êlne avec un plaisir extrême car il ·connaissait -les écureuils et les avait ~dmirés ~u bo.is voisin . .son an1.Î IPaul était lnalade : tous les jours Il alla lUI en lIre quelques passages pour le ,distraire. Il le prêta là plusieurs de ses calnarades; l11.ême plusieurs petits pâtres le lurent en gardant leurs vaches aux champs. A for,ce de servir, le livre ' est n1.aintenant tout sali et déchiré. Jean ne le jette pourtant pas; il en relit encore de ,temps en ten1.ps quelques pages et toujours avec plaisir. .

- Après la causerie et la reproduction orale, on pourrait de­n1.ander comme devoir l'histoire d 'un livre, à préciser: premier n1.Îssel, dictionnaire ... - Quel livre Jean avait-il reçu conu11.e étrennes? - \Lui plut-il? - Pourquoi? - Qu'en fit-il? - Le possède-t-il encore? (A suivre.)

~[=-=:=E=N:=C=L=A=N=A=N=T=:=-=]: i~t~ ~ La · t'éodalité ~~

La féodalité s' était constituée. lYlais elle n'avait pas ces vers qui l'ont tuée; L'indolence bâtarde et l'accapare111ent. . Elle était d'une sève à déployer drUl11ent Les rC1111eaUX de plein vent débordants d'énergies; Les bois ni les châteaux n'avaient, pOUl' les orgies, Prêté leur ombre austère ou leur sévérité. Le sang des vieux Gaulois, pal' les Francs, hérité, L 'âlne des vieux Germains, le cœur des vieux Helvètes ;. Voilà de quoi fonner des chefs et des athlètes!

Tout cfab,ord le systèJne était siInple; Les l'ois Qu'on çwaii' triomphants, hissé SUI' le pavois Détenaient la puissCLnce et possédaient la terre. Ils surent' la gérer. Comme un propriétaire . Qui livre cl. ses fermiers la charge des tl'avaux, Eux, premiers suzerains créèrent des vassaux. Ces derniers, à leur tour, taillant le territoire, A d'autres serviteurs attachés à leur gloire Offrireni' pour la vie et des fiefs et des droits. Ainsi clans le royaUlne on reçut les emplois.

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Ainsi de haut en bas règlant la l1lonarchie, De vassal en vassal on fit la hiérarchie; Ainsi de l'ois en ducs, de COlTItes en barons Et jusqu'aux chevaliers, on fit les échelons. Les fonctions passaient avec les dignitaires, Les charges n 'étant pas alors héréditaires. Puis petit à petit des abus se glissant, Sous des chefs indolents, les droits s'affermissant. Perpétuelle histoire, éternel phénomène, Chacun ,s'attribua pour jCl1TIais le dOlTIaine.

Le château féodal s'éleva d'un seul bloc, Tel SUI' un mamelon, tel autre SUI' Wl l'OC, Formidable lTIcmoir hérissé de tourelles. Forteresse imprenable. A chacune .des ailes, Aux points mal défendus, on fit de ' parts en parts Soit creuser des fossés, soit dresser des remparts. Une garde sans cesse armait la citadelle.

.Aux temps les plus troublés, ["œil d'une sentinelle, Pendant que s'exerçait en bas la garnison, Du sommet de la tour surveillait l'horizon.

.A l'abri du château prospéraient les semailles

.Et le peuple trouvai-t derrière les murailles Une sécurité contre les ennemis. Le seigneur protégeait les labeurs du pays. C'est pour cela que tous,' paysans des chaumières

.Artisans, serfs, valets durent porter des pierres De fort loin quelquefois pour bâtir le castel.

. .Après l'on établit l'entre-tien annuel,' Des impôts souvent durs,' dîmes, tailles, corvées .Et l'ordre de servir les bannières levées.

'Ce régime, après tout, ne fut pas sans grandeur. !Ce ·qui s'est accompli nous montre sa valeur. La féodalité par tous interrogée N'a qu'à représente1' son brillant apogée,' Seul le règne des Francs peut déjà l'illustrer.

.·Mais le temps frappe tout. On a vu s'effondl'er Des monuments fameux de splendeur et de gloire, Et l'éternel oubli de sa grande ombre noire, Le mépris des passants, préoccupés d'eux seuls,

. Jettent SUl' les débris de funèbres linceuls ...

\(Helvétiennes, Ch. 1) ,René JACQUEMIET.

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~ L'Rne de noël ~ Un enf.ant, ça veut tout Bavoir, Et 'Marcel demande à sa mère Comment donc .r oël vient le voir Quand, du ciel, il descend sur la

[terre? ..

- Des jouets, tout le c'hargement, Par un âne .qui vient des nues, Est porté, lui relit sa maman, Et puis Noël les ' distri'bue.

Or, 10rs1qu',arrive le grand jour, Bébé .se couche, mais il veille: Il veut voir' Noël à son tour, Avec sa bar.be S'ans pareille!

Il le guette ... Ecoute ... , sans bruit, Regardant bien la ·cheminée ... Il veillerait toute la nuit Pour le voir au moins cette année'

Tout là coup un léger froufrou, 'Puis, Ibientôt, s'entr'ouvre la porte :: La mère place les jou.joux Que - sur ,son bras - le père c

[porte! .

Et,dès le lendemain matin, A cette heure où J',aube ·se lève, Bébé ·court, le petit mutin, Et prend les jouets de 80n rêve ..

Et puis il va, tout raclieux, Ver,s le .lit de se,s père et mère,. Et là s'écrie, heureux, joyeux, Bien vite eXlpliquant le mystère :

- J e Bais tout, moi, petit :Marcel " Et, ,prenant un petit air crâne: - C'est toi, maman, qui fais Noël, . Oui... mais... c'est papa qui fait

[l 'âne'! !'.

L. DARM'OND. .

Scienc~s naturelles Les Vertébrés:

1. Les caractères ,de chaque classe .

1) Séjour habituel? - Terre. - Air. Terr·e. Eau et terre. - Eau.

2) Mouvement habituel? - IMarch~nt. - Volent. - Raln­pent. - Nagent, puis sautent. - Nagent. .

3) Membres? - 4 pattes: - 2 pattes et 2 ~iles. - 4 pates . très basses ou pas de n1em.bres. - 4 pattés. - Nageoires:

4) Température du corps? - 'Constante. - IConstante. -Variable. - Varia,ple.,' - Variable. . .

. - .

5) Respiration? -----:- POUl~lons. - POl~n10ns .. - Branchies, puis. poumons. - Branchies.

6) Le corps est couvert cie ? - Poils.- - PIUllles. - ,.E'cailles . - Peau nue. - Ecailles.

7) Reproduction? - Petits vivants, allaités. - Oeufs. Oeufs. - Oeufs. - Oeufs.

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Au tableau noir, disposer nettement ce tableau sypnotique, ,de façon que les cantctères 'correspondants apparaissent en li­gnes verticales. En tête de chaque colonne, inscrire la elasse: Mammifères, oiseaux, etc.

A l'aide de ce tableau, la revision reconstituera le savoir sous l'aspect nouveau de « coupes transversales et longitudinales ».

II. Les membres et les mouvements. - 1) Voyons les lieux habités par les vertébrés: la terre, l'air, l'eau: il y en a partout. N onunez-en qui vivent Ill.élne sous terre.

2) tConunent les· vertébrés se meuvent-ils: sur la terre, dans l'air, dans l'eau? - Presque tous ont 4 membres pour se nlOU­voir; mais ces 'l1lembres sont très diverselnent fonnés selon le lieu de séjour habituel. Nous allons voir.

a) SUl' terre. - 4 pattes. Chez les Mammifères, elles -portent le coi'ps, le tiennent élevé; elles doivent être hautes et robustes. Chez les Reptiles; elle ne font que soulever le corps qui ralnpe ; elles 'sont courtes et faibles. Chez les Batraciens, elles lancent le ·corps en avant, les pattes postérieures sont longues et se détendent 'comnle un ressort.

b) Dans l'ail' : - lDeux ailes et .deux pattes; pourquoi? c) Dans l'eau,' - Des nageoires. Lesquelles sont réellement

1es 4 menlbres du poisson ? IDé·crivez leur fonne : elles sont bien ·ce qu'il faut pour nager. >Résulnons : Les membres sont toujours ,adaptés aux mouvements habituels.

III. Respiration, température, couvel'ture du corps. - Dans le poêle, la tenlpérature dépend du bon tirage; dans le corps ani­lllal, elle dépend de la bonne respiration. Exalllinons-la dans ,chaque -classe :

Poissons,' IPeu d'air disponible; respiration pauvre par les ])ranchies. - Corps froid. Pas de couverture 'conservant la -chaleur.

Batraciens,' D'abord comme les poissons. Ensuite ils vivent ,en plein air. !Mais quels pauvres poumons! Vessies gonflées, aux parois minces, sillonnées de peu de vaisseaux sanguins. Puis: pas de th'Ûrax feflllé pour ponlper l'air. - nonc : Corps froid par suite de ,cOlnbustion inlparfaite ; pas de vêtenJ.ent chaud.

Reptiles,' 'Poumons aux parois plus épaisses,' un peu plus Tiches en vaisseaux. iMais les bronches y entrent là peine. :Respi­ration encore paresseuse. Continuez.

Ooiseaux et Mammifères,' !Développer de façon analogue les ·en-chaînem·ents de faits. 'Rappeler les particularités étudiées sur le canard, la poule, etc.

lRésumons : Les Vertébrés munis d'un bon poêle intérieur sont -garantis contre le froid extérieur.

IV. Reproduction. - Deux catégories de Vertébrés: Mammi­fères et Ovipcu·es. 'Parmi ces derniers:

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Poissons: pondent leurs ·œufs .dans l'eau et ne s'en soucient plus. Beaucoup son dévorés ou perdus. Aussi le pois·s'Ûn pond des nlÎlliers, des millions d'œufs.

Batraciens,' pondent encore au hasard, mais au 'l110ins parnli les herbes des 11larais. ,Moins de dangers, 11lais encore bien des. pertes. - ,La grenouille 'pond 3 là 4000 œufs.

Reptiles,' 'Conlnlencent là prendre quelque soin de leurs KEufs ; ils ,choisissent une ,cachette sous les pierres, dans les broussailles ~ - Le nombre d'œufs dÎlninue beauco.up ; il y en a 20, 10, 5 ou 6.

.Oiseaux,' les prenlÎers parents qui soignent vraîment leur couvée avec alllour et vigilance: le nid, la couvée; la Inère dé­fend ses petits, leur apprend là se nourrir, là voler. - Un petit nombre d'œufs est suffisant avec de tels soins.

0============================0 NOS PAGES

COURRIER DES INSTITUTRICES

0==========================0 SOMMAlIRE: Noël. - IConférences régionales. - Groupe d 'études psy­

cho-péda:gogi.ques. - Une expérience. - 'Courrier. - Nécrologie.

noël Noël! Noël! Joyeuse fête Où s'incline le Paradis, Pour t'acclamer, ma voix s'apprête, Et l'encens brûle aux saints parvis.

Sur la paille de sa c·ouchette, Un bel enfant nous tend les bras, Il vient faire notre conquête, Et son cœur nous parle tout bas,'

« Venez à moi, vous qui sur teue, «Etes broyés par la douleur: «Venez contempler le mystère, « Où je deviens votre Sauveur.

« Ecoutez ma voix suppliante, « Et comprenez-en la douceur; « J'ai pitié de l'âme souffrante « Je viens la conduire au bonheur. »

'H. MIQUBL ..

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Conférences régionales . "

En traitant le sujet de la revision du programn1e des ouvra?es " n1a~uels dans les ~coles primaires, les institutrices devront o~ bIen ,.exposer les rapports de l'ouvrage Ill~nuel avec la tenue du Ille,nage et de l'hygiène; ou bien envisager l'ouvr~ge I~1a~uel C0l11Ille centre d'intéroêt (dessin, arithmétique, géographIe, 111st01re, leçons de cho­

"ses; etc., etc.). Le süjet dev'ra être traité par écrit.

. Lê C0I11ité.

Groupe d'études ps~cho',,'pédagogiques

Par l'intéressant exposé ci-après, n1odesten1ent intitulé: « Une expérience », INIlle IGuex, du Service n1édico-pédagogique à Mon­they - que déjà nous ·connaissons toutes, si avantageuselllent -nous parle de la 'cr~ation, à IMartigny, d'un « groupe d'études

-psycho-pédagogiques (> .

Nous féUcitons sincèren1ent ·NIlle Guex de 'cette heureuse ini­tiative destinée là rendre d'importants services dans l'œuvre . de l'éducation et l'instruction des enfants nerveux ·et difficiles, et lui souhaitons les n1eilleurs résultats. A.

Une expérience Nous fîmes connaiss,â:nce allx IC:ours de IPerfectionneme'nt du prin­

temps 1931; je dis ,« nous », ,c'est-ià-dire , quelques institutrices de la région de M,artigny et moi-mêIl10. IPend,ant 4 c-aus,eries, nous avons ~étudié la psychologie de ' l 'enfant ne~'veux, effleurant là peine des sujets qu'H aurait fallu créuser. Çepend,ant, ~es problèmes vivants e't pra- ' tiques avaient été a:bordés, un intérêt très vif s'éveillait et nous ne 'pouvions nous en tenir JJà. ICe fut -du .mqins l ·avis de plusieurs qui demandèrent 'à ce q~e nous contil)uions ensemble le trav·ail là peine ,ébauché.

J 'acceptais avec · tout le plaisir que -l'on éprouve là partager ,avec d'autres un ,besoin de re'cherche qui vous tient à cœur et nous nous mîmes au travail. ·n s 'agissait -tout d'abord de donner 'à chacune la possibilité d'exposer, de · discuter et de ciller,oher à résoudre les cas les plus difficiles eloe sa cla:sse:. Nous étions ' une diz·aine, réunies autour

Id'une table 'familiale, grâce ' là' l'hbspitalité 'vibran1e d'entrain et de cordialité de deux d'entre nous.

Un premier entretien' aiiporta quelciues désillusions. Exposer le cas d'un enfant ... c'est vlte '-dit, mais comment s'y prendre? Chacune avait compris la chose ,à, s~ Jaçon; toù't~s nous fûme's' obligées de cons­

-tater que les ,donn'ées 'àpportée~; étaient incomplètes, 'qu'elles man--quaient' de -précis'üm, et ne pou:V8.:~ent s~ffire ,à la compréhension com-

- ·435

plète de l enf·ant dont il s·agissait. Deux conclusions s'imposaient: l 'une théorique, à savoir que la connaiss'ance d'un enfant ne s'ac­quiert ,pas facilement, qu'elle nécessite des investigations sur tout ce qui le touche de près ou de loin, et une observation Objective et pa-­tiente à léIJquelle nous sommes peu entraînées; l'autre pratique: la nécessité de trace-r noir sur blanc quekrues lignes directrices' desti­nées là nous guider dans nos enquêtes sur les enfants dont nous ,avions à discuter.

'Ce fut l'à l 'objet de notre seconde rencontre. Après 1 :Y2 heure de travail, nous nous trouvions en possession d 'un « ,Plan d'observation» relativement détaillé, destiné à être suivi, j insistais là-dessus, non selon la lettre, mais selon l'esprit. ,Malgré ses impe'!"fections, ce plan nous permit, la fois suivante, de nous représenter infiniment mieux les enfants que nous voulions étudier et de parvenir là leur sll'jet à des conclusions pratiques.

Il v,a sans dire ,que l'exposé de ces cas nous fit 1aire des consta­tations va.riées, qui ne f~rent pas toutes à l'éloge de nos méthodes éducatives famili a les ou scolaires. L 'une d'elles retint notre attention: Le fait que, dans certaines localités s urtout, de très nombreux enfants . vivent dans une atmosphère familiale contraire à tout épanouissement de leur,s personnalités naissantes, et ,qu 'ils devraient pouvoir trouver à l'école une ambiance de vie ,plus vraie, plus s,pontanée et joyeuse, compensatrice de ce ·qui leur manque 'par ailleurs ... Aussi arrêtant lJà l'étude de ca·s d'enf·ants nerveuX', nous voulûmes découvrir une pe­tite porte par où faire rentrer dans la classe quelque chos e de très vivant) de très proche de l'enfant et de ses intérêts spontanés. Il y a ' beaucoup de « portes», il y a beaucoup de moyens, pour qui les cher­che. Nous chosîmes celui de la compositions fr ançaise, vivante et libérée.

« Il n 'y a pas d 'exercice qui, autant ,que la rédaction, exige le ', respect de la libe:rté de chacun», a écrit Marie iFargues (1) et encore: « ,POUl' le petit comme pour les gr,ands, le style, c'est müquement de la pensée. S'attarder à une impression ou à une idée, concentrer sur elle son esprit, c'est 'peu à peu, voir sUJ'gir d'une masse d'abord assez con­fuse des aspects de plus en plus diversifiés; c'est entendre s'éveiller ' des v"ocables là mesure 'que se précisent les .détails; 'c'est subir une · sorte d'élmration intérieure, qui dresse ,au-dessus de l.a aoule amorphe des mots banals, correspondant aux images approximatives, des mots . forts, ,correspondant aux imager intenses et nettes» (-2).

ICes phrases nous les avons méditées, ainsi 'que beaucoup d'autres. Nous aidant des livres de "Marie Fal~gues et de IMunch (3), nous ayons

(1) Marie 'Fargues: « La réda'ction chez les 'petits», ; édit du Cerf, . Juvisy.

(2) Op. cit., p. 12.

(3) P. -G. Munch: ,« Quel langage! », édit.' « Ecole émancipée, Sau­:nul'.

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:saisi comment la rédaction peut être pour les enfanhs un precIeux moyen cl'intensisier leur contact ,avec la réalité, de se réaliser eux­mêmes et de s'extorioriser, un moyen pour nous aussi de les com­prendre. Mais saisir intellectuellement et réaliser dans la pratique , sont 'deux choses bien différentes. Il faUait essayer. Cest ce que firent trois d'entre nous.

L'une, voulant que l'enfant fût particulièrement actif dans le choix du sUijet et la manière de .l'exposer, envoy.a quel'CIues élèves de sa classe, observer pendant quelques minutes ce qui s e passait dan s la rue. Grande joie et moiss'on de faits. Les petits furent ensuite invités à confronter leurs observations, là les coordonner, puis là en faire un petit travail. Dans une autre classe, le premier :bouquet du printemps suscita de jolies choses. Ailleurs encore, une petite .qui avait compris .la joie de bien observer et de raconter ce qu'on a vu, ·entendu, senti, pensé, réclama comme suj et: « Il pleut»; et ce furent de petites com­positions ,sur lesquelles la tris tesse du ciel gris ne pesait plus.

C'est ainsi que les élèves de deux petites classes, qui n 'av,aient ja ­mais fait de rédaction, ,accueillirent ce nouveau travail avec enthou­

'siasme, tandis que des enfants plus âgés, malheureusement déjà lassés par la composition frmwaise, découvraient qu'elle peut être l'histoire captivante et vraie d'un petit morceau de vie réellement vécu.

,M,algré la portée forcément relative de notre travail et des essais aux:quels il nous avait conduites, nos rencontres nous av,aient fait faire du moins une ex.périence (le valeur; l'ex,périence de notre grande ignorance en face de ce monde là part qu 'e-st l'enfant et celle aussi de notre faim in.tellectuelle, de notre désir de connaître mieux et decom­-prendre dav,antage. Nous avions apprécié l 'effet stimulant de la r e­cherche à plusieurs, la fécondité du choc des id·ées; aussi .le senti-

.ment unanime fut-il de nouveau 'que nous ne pouvions nous en te­nir }à.

C'est alo1',s que fut décidé la création d'un « groupe d'études psy­cho-pédagogiques ».

1'.otre ~Groupe cl'·études n'a rien perdu du caractère familier de .nos premières rencontres, il a simplement précisé son but er ses moyens de trav,ail. ICes moyens sont actuellement les suivants: un « IC3Jhier» circule entre nous, permettant à chacune de 1aire part de ses expériences pédagogiques, de pose'r des questions, de répondre ;aux suggestions de camarades . .s ou 9 causeries sont organisées pour l'hiver. tDans les 3 -premières des personnes du dehors, spécialement

·qualifiées nous parlerons des tribunaux pour enfants, de ,l'école active, '-et de la vie dans un home particulièrement remarquable pour enfants abandonnés. Ensuite nous travaillerons .entre nous, mais cette fois d'après un plan suivi. Nous possédons en outre un e'mbryon de ,bi­bliothèque cir-culante et un a·bonnement en commun là une revue pé­;d,agogique. tF·ar ailleurs, l'une de nous 's'est chargée de la clocument,a­;;tion bibliographique des me'mbres du groupe qui voudraient .travail-

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1er un sujet spécial. IGrâce à un petit fond cons,titué par les -cotisations des membres et augmenté très généreusement par .la Société des Ins titutrices , nous facilitons la partici-pation en com·mun où la délé­gation -d'un membre à des conférences psyohologi'ques ou 'pédagogiques en .suisse romande. Trois d 'entre nous ont pris part dernièrement avec profit là la JourI~ée de l'Hygiène mentale, organisée là L,ausanne.

Voici donc l'expérience de travail en commun \que nous pour­s uivons . Si je -suis -entrée dans des détaüs, qu'on m'en excuse. En relatant l 'histoire de notre ·Groupe, j'ai volu simplement montrer qu'on peut, ,à peu -de frais, ,sinon sans peine, augmenter par une re-' cherche viv,ante en commun ses connaissances intellectuelles et sa compréhension psychologique. D'autres -peut-être, éprouvant ce même désir d'échapper à la routine de:s ha.bituda.s et là la « rouill e » de l'es-prit, voudront-elles tenter auss,i l 'expérienc e. G.

notre Courrier Sous ce titre, Nos Pages publieront désormais les diHérente.s ques­

tions que ses lectrices désirera ient soumettre à la sag·acité ou à l 'ex­p érience de leur,s collègues.

1. R. S. Le ,cahier de notes doit-il être le .fruit défendu? ·Faut­il ca'cher sa note à l 'enfant?

2. R. S. Qui pourrait me procurer quelques monologues pour enfants de 7 à 8 ans?

3. R. S . La couture rabattue est-elle préférable à la couture anglaise pour les côtés d'un jupon-con1binaison couleur?

4. A. G. Qui n1e 'passerait la n1usique du ,chant « Le vieux cha­let », par lM. l'abbé 'Bovet.

-Les réponses obtenues seront publiées dans la prochaine livraison de .« Nos IPag.eS», et .les brochures, etc. reçues seront transmises directe­ment aux intéressé-es.

'P. ,S. - Tout ce qui -concerne « 'Nos Pages » doit être adressé à Mlle A. Arbellay, à Granges.

NÉCROLOCIE

Il y a près de deux n10is s'est éteint en ,Belgique, sa patrie, le célèbre pédagogue O. Decroly. 'Übservateur saga-ce, il s'est penché avec sympathie ·sur l'esprit plus ou moins obnubilé des enfants anormaux. Ses expériences tentées avec .ces derniers· se sont mon­trées fructueuses avec les normaux. Ses n1ethodes se divisent en 3 groupes: jeux éducatifs, -centre d'intérêt et lecture globale.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 décembre 1932

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'C'est une gran de perte que subit la p édagogie curative en la person ne de ce ,génial all1i de l'enfance désh éritée.

D'après ;Pr o J uventute.

* * * Mme Judith Roduit-Maye, institutrice, Chamoson

Une fois encore le personnel enseignant de ICham oson est en deuil. ILa septiènle fois en quelques années.

Jeudi matin, 1er décelnbre, au lever d u jour , la population at­terrée apprenait le br usque décès de 'Mm e Judith Hoduit-Maye. Hélas! la Inort ne respecte rien: l'anlour profon d et dévoué d 'un' jeune époux, la jeunesse, l'atta>ch em ent touchant d 'une sœur, . ac­tuellement seule et unique survivante d 'une nonibreuse famIlle, l 'affection de parents, amis et collègues dans l 'enseignenlent , rien n 'a pu arrêter le bras de la t errible fauch euse!

Les desseins d u 'Maître sont insond ables. Inclinons-nous de­vant sa sain te volont é.

,Mme Roduit-!Maye était la sœur de IN!. l'Mar'c :Maye, instituteur et -conseiller COlll111Unal, dont le souvenir est encore vivant dan s le cœur des IChamosards. E lle excellait dan s l'enseigneIl1ent, que sa santé l' avait contrainte là abandonn er cette année. E lle était surtout inc01nparable auprès des tout petits que sa dou~eur enchantait et qui l' aimaient vraim,ent conl nle une m anl an.

E lle est par tie doucement, après avoir cach é jusqu'à la fin sous un sourire la terrible ,chose 'qu 'elle savait.

A son époux désolé et si cou gareux, là sa Slœur si dévouée, à toute cette famille si terriblement éprouvée 'ces dernièr es années, l'hommage de nos -condoléances émues . Au.

* :;: * M m e Rosalie BoviermF'avre

ILe 21 septeInbre, iMadame IRosalie IBovier-IFavre nous a ,quit­tés pour rendre là Dieu sa belle ânle de chrétienne et d 'éducatrice.

L 'énlotion , le r ecueillem,ent de la foule nombreuse qui l'ac­cOlnpagnait au chaln-p dit r epos télnoigne de l'affectueuse estime que la défunte avait Iuéritée par ses rares qualités de >cœur et d 'in­telligence.

Madame Hovier débuta ,dans, l 'enseign em ent ù Mase en 1906. Lors de la nlobilisation de 1914, elle dirigea avec succès et les filles et les 'turbulents garçons de 'Vex, sa comnlune d'origine. Elle occupa ensuite les postes, d'iEuseigne, puis d e Vex en 1932, où elle co.ntracta le mal qui devait .l'enlpor,t:er.

Le souvenir de s'on labeur 'cons'ciencieux et fécond, de' son ex" quise bonté nous"inspirera une prière pour la' chère défunte et les orphelins' 'qui la ' pleùrent. ' of: '

Mlle Céline Müller, institutrice -

« En peu de jours, elle accomplit une longue vie. » Que cette parole des Saints L ivres s'appliqua bien à." Mlle -Céline IMüller , que Dieu a rappelée ,à ILui le 2'5 septembre, dans sa vingt-troisiènle année.

Atteinte dès les premiers nlois de l'enseignement d 'un nlal qui pardonne rarelnent, elle s'en est allée vers le IMaître aprè's d eux années de souffrances supportées avec une soumission parfaite à la volonté de Dieu. Elle avait débuté dans l'enseignelnent là IOhaIu­plan (Grimisuat) et donnait les plus belles ~spéI: ances de succès, quand soudain la 111aladie vint la terrasser.

'D)un dévouement et d 'une bonté admirables, elle s'était de suite attachée à sa chère classe ; et combien souvent, durant sa longue Inaladie, elle se plaisait à en reparler. ISa bonté allait sur­tout aux p etits. Son catéchisnTe aux tout p etits la passionnait et les passionnait eux-l11'êlnes . Elle aÎlnait leur viva'cité, voire leur agi­tation , leurs r éponses ingénues, l eur joiè 'quand 'ils r ecevaient les images qu'elle leur d011nait.

Trop tôt , h élas ! elle dut quitter ses r egrettées élèves et penser à se soigner! « IPuisque ma santé Ine daquelnure, dit-elle alors, au l110iù.s, prions ! arrièr e la tristesse ! la joie en Dieu, fleur du ciel, n e nleurt pas. » ,

Un e d évotion de Mlle ,Céline 'Müller qui se 111anifestait et s 'épalloùissait davantage,' était ~on ,cùlte envers la Sainte 'Vierge'. To~s les , jours, on pouvait l'apercevoir égr enant pieusenlent le cha­p elet de celle qu 'elle aimait là appeler sa Mère du ciel. Sainte Thé­r èse de l'Enfant .Jésus était égalenl,eüt l 'objet d 'une vénération par­ticulière. IL e ,Missel et l'Imitation de J ésus-Christ lui fournissaient ses lectures favorites.

uri trait particulier de son car~,ctèr_~ était la droiture, disent ceux qui l 'ont connue ; c'était ' « l ,m e ' âni.e 'd e 'cristal », d 'une loyauté absolue à l'égard des autres et de SOi-lll'êIne', 'elle' s'expri­niait avec 'une entière 'franchise qui lui attirait partout la ' confiance et J' affection.

Avec de si heureuses dispositions, elle aurant r eüdu d e pré­cieux seI'vices dans ' ' la noble mission de l 'enseignem ent, mais le Divin Jardinier. a voulu cueillier cette fl eur épanouie avant le temps pour le ciel.

, 'La pâleur de la mort envahissait déj,~ .s:on visag~,' m,ais, une paiX: âl?-'g~lique se ' reflétait sur ses traits ,sourüiiIts: ', .. ' , , , .. ' « J ~ vais au ciel, n1.\IrInura-t-elle tout-à -c'Ûup, ,sain'te ,Marie~ priez .. . » et ce fut ~ a dernière parole. Elle s'est. endormie, .et ses yeux en se fermant là la Inisérable lunlière d 'ici-bas, se sont ou­verts ,~ l'éternelle Beauté' qui était l'objet 'de 'tous ses vœux. lM.

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BIBi..IOCRAPHIE

NOTRE BEAU VALAIS

Sous ce titre le ,chanoine Jules Gross publie, 'pour les étrennes 1933, un nouveau Evre à la gloire de notre beau canton.

La plume ai,sée de cet auteur aimé de notre public retrace, pour le ,plus grand 'plaisir du lecteur, des conte,s, ,des nouvelles, des légendes se l'apportant au Valais et des extraits de « Théoduline ».

Voibà ,qui sera le « livre valaisan ,de T ,année» que nous recomman­dons à nos .lecteurs comme cadeau d'étrennes. Avant d'en donner une analyse détaillée dans un de nos prochains numéros, nous félicitons l'auteur de cette belle preuve d'activité et lui souhaitons le succès qu'il mérite.

ALMANACH PESTALOZZI 1933 (1)

L'Almanach Pestalozzi 1933 ,(agenda pour .la jeunesse) impatiem­ment attendu ,cha;que année vient de paraître.

Cet ouvrage est l'un des meilleurs, sinon le plus intéressant de ceux .qui sont destinés à la jeunes,se scolaire de la 'Suisse. IParais­sant dans les tI~ ois langues nationales, ce petit livre de poche, com­posé et imprimé avec le plus grand soin 'sous la direction d'un homme qui a voulu, sans aucun égard aux intérêts d'ordre commercial en faire une perfection du genre, est certainement un excellent tr,ait d'union entre lesélève,s des diverses régions de notre pays .

Tous ceux ,qui s'intéressent à des enfants seront sûrs, en f.aisant ca­deau de l"Almanach Pestalozzi là leurs jeunes 'amis, de .leur ,causer le plus grand 'plaisir; chruque année, des milliers -d 'é'coliel's l'attendent avec joie, cal' l'AlJm.anach .Pestalozzi est considéré, à !juste titre, comme 1e vade mec\JJm sans rival des écoliers ·et écolières de notre ,pays, aux­quels il offre, sous une forme ai~able, une variété inépuisable de faits. et d'idées.

ICe précieux petit livre sera leur ·compagnon pendant toute l'année scolah'e, et la recherche des solutiems des concours,- qui S'ont dotés -de. nombreux ·prix', sera pour ·eux un très ,a.gréable divertissement.

(1) Almanach Pestalozzi 1933. - Agenda de poche des écoliers suis­ses, recommandé par la ISociété pédagogtque de la Suisse romande. Un v·ol. in-12, .avec plus de 500 illustrations dans le texte, 3 concours ·dotés de prix importants.

Edition pour garçons, un volme relié toile Fr. 2.50

Edition pour jeunes filles, un volume relié toile » 2.50 Libr. Payot, Lausanne"'Gen~ve-iNeuchâtel ... Vevey-Montreux-J3erne~Hâle.

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