Le Matoiseur n°4

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Editeur: Eternity CDS --- Directeur des Publications : Christelle M’Pop Maelwen // +243 815 616 164 Ainsi sonne le glas? Sur fond de guerre, et malgré un Premier Ministre «matata», malgré le taux de croissance écono- mique le plus élevé en Afrique... les ventres enfammés du Congo ne manquent de bouches et s’expriment: les promesses des «technocrates» de KabIla tardent. Tshisekedi, l’ami opposant sentant la fin s’approcher! mISTER DIOMI & LE Pédiatre ndongala! EN RABOT Gondwana P8 P6 P9 à la droite du président! Toute l’actualité en ligne sur www.direct.cd www.direct.cd - [email protected] - +243 815 666 000 Hebdomadaire congolais d’informations générales N°04 | Du 15 au 21 AVRIL 2013 | 16 PAGES 2500 FC RDC -- 5 USD INTERNATIONAL - Fondé à Kinshasa par Benjamin Litsani Choukran - Edité par Eternity CDS le MATOISEUR La fibre! P1o Nzala! A la découverte du nouveau don de l’ex-Ministre de Mines (des mineurs). Bangui? Libéré comme Exclusif «L'essentiel n'est pas de vivre mais de bien vivre.». - Platon P4 P7 Dossier exclusif avec le Ministre des PT-NTIC, Tryphon Kin-Kiey Mulumba

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Le Matoiseur, le journal papier de Direct.cd, dans vos Kiosques tous les lundis à Kinshasa, Lubumbashi et Goma.

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Editeur: Eternity CDS --- Directeur des Publications : Christelle M’Pop Maelwen // +243 815 616 164

Ainsi sonne le glas?

Sur fond de guerre, et malgré un Premier Ministre «matata», malgré le taux de croissance écono-mique le plus élevé en Afrique... les ventres enfammés du Congo ne manquent de bouches et

s’expriment: les promesses des «technocrates» de KabIla tardent.

Tshisekedi, l’ami opposant sentant

la fin s’approcher!

mISTER DIOMI & LE Pédiatre ndongala!

EN RABOTGondwana

P8

P6

P9

à la droitedu président!

Toute l’actualitéen ligne sur

www.direct.cd

www.direct.cd - [email protected] - +243 815 666 000

Hebdomadaire congolais d’informations généralesN°04 | Du 15 au 21 AVRIL 2013 | 16 PAGES2500 FC RDC -- 5 USD INTERNATIONAL- Fondé à Kinshasa par Benjamin Litsani Choukran- Edité par Eternity CDSle

MATOISEUR

La fibre!P1o

Nzala!A la découverte

du nouveau don de l’ex-Ministre

de Mines (des mineurs).

Bangui?Libéré comme

Exclusif

«L'essentiel n'est pas de vivre mais de bien vivre.». - Platon

P4

P7

Dossier exclusif avec le Ministre

des PT-NTIC, Tryphon Kin-Kiey Mulumba

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Aux Kivu, l’ONU arrête d’observer!

TABLEAU DE BORD

AMUSE GUEULE

C’est une première pour les Nations unies. 3000 hommes d’une Brigade d’intervention spéciale pourront bien-tôt mener des «opérations offensives ciblées» pour mettre fin aux groupes armés à l’Est de la République démocra-tique du Congo. C’est donc la première fois que des casques bleus pourront «passer à l’attaque», seuls ou en appui de l’armée régulière, pour lutter contre les différentes rébellions qui sévissent dans les Kivus. La brigade sera composée de 3 bataillons d’infanterie, d’un bataillon d’artillerie, d’une «force spéciale» et d’une compagnie de reconnaissance. Elle sera placée sous l’autorité directe du commandant de la Monusco, la mission de l’ONU en RDC.

L’ONU MUScLE SA MiSSiONJusqu’à maintenant, la principale mis-sion de la Monusco se cantonnait à la protection des civils. Les Casques bleus n’avaient pas le droit d’ouvrir le feu, à moins d’être attaqués. Cette brigade d’un nouveau genre pourra donc utiliser la force pour «neutraliser les groupes armés». Après une décennie d’échecs à répétition en RDC, l’ONU n’avait pas d’autres choix que de «muscler» sa mis-sion. Dernier «ratage» en date pour la Monusco : son incapacité à protéger la ville de Goma, attaquée par les rebelles du M23 en novembre dernier.L’arrivée de la brigade d’intervention spéciale a donc été «vivement saluée» par le gouvernement congolais. «Il s’agit ni plus ni moins d’une grande victoire pour notre pays. (...) Nous verrons la fin

La gaffe

Barack Obama, «La plus belle ministre de la Justice du pays !», c’est la phrase choc, plus tôt le com-pliquement qui choc, du président des États-Unis Barack Obama qui a salué le physique agréable de la ministre de la Justice de Californie, mais il a dû ensuite s’excuser après s’être attiré des accusa-tions de sexisme. Quel pays!

Les chiffres

L’inculpé

180C’est le nombre des personnes tuées par la tuberculose dans le district de l’Ituri, en Province Orientale. Le médecin coor-donnateur du Programme national de lutte contre la tuberculose, PNLT/Ituri, Jean-Marie Mpapa, a donné ces chiffres, samedi 6 avril à Bunia, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre cette maladie.

Lofo Bongeli, L’attaquant congolais a été inculpé par la justice israélienne pour le meurtre d’une jeune fille juive dans la ville de Netanya, située à 15 km de Tel Aviv (Israël). Des sources proches de l’ambassade de la RDC en Israël affirment que Serge Lofo est soupçonné d’avoir reçu, en compagnie de son ami, la victime dans sa chambre, au cinquième niveau de l’hôtel Carmel avant que son corps ne soit découvert.

Une brigade est une unité militaire. Elle est commandée par un brigadier (Royaume-Uni, Suisse, États-Unis), par un colonel (Canada, Indonésie), par un général de brigade (France, Espagne,Turquie) ou par un major-général (Allemagne, Portugal). Les brigades ont souvent servi de cadre administratif. Aujourd’hui la brigade est une unité de temps de paix dans laquelle on prélève des bataillons pour constituer les unités déployées lors des opérations extérieures.

«Brigade»LE MOT DE LA SEMAINE

de ce cycle de vio-lences et de conflit. (...) La roue est en train de tourner, c’est irréver-sible», s’enthousiasme Raymond Tshibanda, le ministre des Affaires étrangères de RDC. La joie gouvernementale n’est pas feinte. Il faut dire que depuis avril 2012 et la création de la rébellion du M23, la RDC peine à trou-ver la solution dans le conflit du Nord-Kivu. Avec une armée en débandade, sous-payée, sous-armée et complètement démo-tivée, Kinshasa s’est vu infliger de cuisantes défaites militaires par le M23. Les rebelles se sont même emparés de Goma, la capitale provinciale, pendant une dizaine de jours. Pour Kinshasa, l’an-nonce de la création d’une brigade d’inter-vention sonne donc comme un «ouf» de soulagement.

«LA GUERRE A TROp DURé»La société civile, qui représente la popula-tion, se réjouit aussi de l’arrivée de ces «supers casques bleus». «Cette guerre a trop duré et devient de plus en plus insupportable», explique Omar Kavota sur Radio Okapi. «Des milliers de déplacés doivent rentrer dans leurs milieux d’origine et la population doit être libérée de l’admi-nistration criminelle des groupes armés», explique-t-il sur le site de la radio onusienne. Même l’opposant Vital

Kamerhe (UNC) se féli-cite de l’envoi de cette brigade, avant de se plaindre «du retard de la réaction musclée» des Nations unies face à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Mais une question est pourtant sur toutes les lèvres au Congo : la brigade d’intervention sera-t-elle efficace ? et suf-fira-t-elle à ramener la paix dans les Kivus ? A cette question, les réponses sont moins enthousiastes.

MiLiTARiSA-TiON DES Ki-vUSSur le site de Voice of America, Fidel Bafilemba d’Enough Project à Goma, est plus prudent. «Nous attendons de voir cette force, qu’elle arrive et qu’elle puisse rencon-trer les attentes de la population», explique-t-il. Le chercheur redoute en fait «une militarisation accrue de l’Est du Congo». Se-lon lui, l’arrivée d’une brigade «offensive» de l’ONU risque d’avoir «des impacts négatifs sur la vie des gens». En fait, résume Fidel Bafi-lemba, «nous sommes en train de nous poser des questions si elle saura s’y prendre». Selon certains obser-vateurs du dossier congolais, l’arrivée de 3000 nouveaux soldats dans la région ne régleront pas «d’un coup de baguette ma-gique» deux décennies de guerres à répétition. Des experts militaires

La suite à la page 3

Entre espoirs et craintes, la nouvelle force de combat des Nations unies qui doit se déployer avant le 30 avril, reçoit un accueil partagé à Kinshasa. Si

les autorités congolaises attendent avec impatience l’arrivée des 3000 hommes de la brigade spéciale à l’Est du pays, certains observateurs, comme d’habitude, doutent de son efficacité. certes, plus rien ne sera comme avant.

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Le manifeste du Matoiseur

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de lecteurs, d’aller les chercher, où qu’ils soient: au téléphone, devant leurs ordinateurs, ou encore, comme la majorité, en format papier. La révolu-tion médiatique vers Internet attendra. Mais, plus encore, c’est la qualité du contenu qui importe!

Et nous l’avons compris. Nous avons arpenter le chémin inversé. Nous avons commen-cer, il y a 6 ans, par un média internet. Direct.cd, qui compte aujourd’hui jusqu’à 1 million de visiteurs par mois, pour créer à ce jour un journal papier.

Pourquoi ? La presse a un rôle essentiel dans les débats politiques à condition que ce rôle s’exerce dans des États où existe une réelle liberté d’expression, aussi, à condition qu’elle soit de qualité. Le discours d’information est la base de la démocratie. On parle souvent de la presse en tant que « quatrième pouvoir », alors qu’elle est considérée comme un contre-pouvoir indispensable à l’existence de la démocratie. Un organe de presse libre et contestataire est même un des éléments fon-damentaux d’une démocratie. Les signes tangibles de progrès de la démocratie dans certains pays peuvent se mesurer par l’augmentation du nombre

de journaux, par le degré de contrôle qu’exercent les pou-voirs politiques – mais égale-ment financiers – sur la presse, et par la liberté d’expression des journalistes, liberté d’ex-pression qui caractérise la rédaction du Matoiseur, étant donné que le financement du journal provient essentielle-ment de la publicité indépen-dante sur le site web direct.cd, qui lui-même est rattaché à l’agence Eternity Creative Digi-tal Studio que je dirige.

Voilà ce que nous avons créé. L’alerte écologique, la défense du territoire, la lutte contre les inégalités, la remise en cause de la classe politique, la contestation de l’unilatéra-lisme et de l’hégémonisme, la critique politique du gouver-nement, la dénonciation du système médiatique corrompu et celle de la surdité des intel-lectuels, la fascination pour les nouvelles technologies, l’appel à la résistance contre les agres-seurs et les ennemis du Congo sont les thèmes largement développés dans l’hebdoma-daire. Notre journal revendique sa place à contre-courant dans la bataille des idées par rapport aux autres médias. Nos jour-nalistes utilisent régulièrement les grands paradigmes géo-graphiques du Nord/Sud, Est/Ouest et légitiment les actions des révolutionnaires dans tous les domaines. Le Matoiseur se veut un jour-nal engagé mais pas partisan, dans la mesure où il se situe au cœur du Congo, des partis, des tribues... du peuple de la RDC.On roule pour personne, on roule pour tout le monde. Nous défendons le Congo et sa constitution, la nôtre!

Aujourd’hui, les problèmes sont connus. La presse a de moins en moins de lecteurs ; selon un rapport mondial, le lectorat diminue de 5% envi-ron chaque année. Beaucoup de journaux disparaissent : France Soir en France, News of the World en Angleterre, le Grognon en RDC, ont tous disparus. Même l’américain Newsweek vient de supprimer sa version papier.

Les journaux qui subsistent ont souvent des difficultés. Ils aug-mentent leur prix. Pour acheter Le Soft ou Le Potentiel, il faut payer jusqu’à 3000 FC.

Au même moment, on trouve partout de l’information gra-tuite, ou apparemment gra-tuite. Dans les transports en communs, les voyageurs peuvent feuilleter un seul journal en se le partageant. Le support papier se résout en un album photos. Sur inter-net et sur les réseaux sociaux, nous avons accès à des milliers d’articles. Sans payer, nous pouvons avoir l’impression d’être informés.

Pour se relancer, les journaux essaient de se développer sur internet et les réseaux sociaux. Ils y cherchent de nouveaux lecteurs, et surtout de nou-velles recettes publicitaires. Mais pour l’instant, ils n’ont pas trouvé la solution. Ces nou-veaux modes de diffusion ne compensent pas le recul de la presse papier, qui est certes exponentiel dans une Répu-blique démocratique du Congo peu habituée à la lecture et aux nouvelles technologies. La courbe conglaise sera donc à contre-sens. Il n’est point be-soin d’innover, mais de trouver

BENjAMiN LiTSANi chOUKRAN Fondateur & Manager d’Eternity CDS

soulignent que, certes 3000 hommes sup-plémentaires, pourront «protéger» Goma et ses environs des attaques du M23, mais ne pourront «éradiquer» l’ensemble des groupes armés de la région. Une vingtaine de rébellion, plus ou moins organisées, se partagent l’Est de la RDC sur une immense superficie dif-ficilement accessible. La brigade de l’ONU risque simplement de jouer «l’effet plumeau» : disper-ser les groupes armés vers d’autres territoires, plus reculés et moins exposés aux attaques de l’ONU et de l’armée régulière.

L’AfRiqUE DU SUD «échAUDéE»D’autres incertitudes planent sur le calendrier et la composition de cette force. La date (très optimiste) du 30 avril a en effet été avancée par l’ONU pour l’arrivée de la brigade dans la région. Il semble peu probable que les 3000 hommes soient opérationnels aussi rapidement. Car au coeur du dispositif onusien, il y a l’Afrique du Sud, qui, avec la Tanzanie et le Malawi doivent com-poser l’architecture de la future brigade. Après avoir longtemps traîner des pieds pour accepter de se placer sous com-

mandement onusien, l’Afrique du Sud fait face à une forte polémique sur sa dernière intervention en Centrafrique. L’armée sud africaine a en effet enregistré sa plus lourde perte militaire depuis 1994, avec 13 de ses soldats tués à Bangui pour sauver le président François Bozizé. L’opinion publique sud africaine a été profondé-ment choqué par cette opération de sauvetage d’un régime contestable et les soldats sud africains, de retour de Centrafrique, sont tous traumatisés par cette guerre, dans laquelle ils ont dû tuer «des enfants soldats». La participation de l’Afrique du sud dans cette brigade, n’est donc

plus une «évidence» pour Prétoria.

«RAjOUTER DE LA GUERRE à LA GUERRE»Dernier point : la posi-tion des rebelles du M23. On pouvait s’en douter, la rébellion «désapprouve le déploiement de la brigade d’intervention». Pour le M23, les Nations unis viennent de «lever l’option de la guerre» dans la région. Les rebelles ont en effet beau jeu de dé-noncer le choix de l’ONU, alors que des négocia-tions de paix étaient en cours à Kampala entre le gouvernement congo-lais et le M23. Kinshasa a

d’ailleurs rapidement fait comprendre aux rebelles, qu’avec l’arrivée de cette brigade au Nord-Kivu, les pourparlers n’iraient pas plus loin. Dans ce contexte, on peut en effet douter de l’efficacité de cette brigade «offensive» dans l’Est de la RDC. Un responsable d’ONG nous confiait que l’arrivée de 3000 soldats sur la zone, allait avant tout «rajouter de la guerre à la guerre», «jeter de nouveau sur les routes des milliers de réfugiés», sans résoudre le problème des Kivus, qui lui, est politique.

?Christophe Rigaud In Africarabia.com,

Ethan -Gabriel

La suite de la page 2

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La faim! Nzala ! Le besoin de s’alimenter. près de la moitié de la population de la République démocratique du congo, c’est-à-dire plus de 40 millions des

êtres vivants, est affamée ! Et ce, malgré le fait que nous soyons en 2013, que nous ayons des richesses… malgré le fait que nous ayons un grand territoire, agricole. congolais de tout bord que nous sommes, il convient, sincèrement, à nous, tous, de s’arrêter et d’avoir honte. L’interpellation du Matoiseur !

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Nzala!

44 MiLLiONS D’AffAMéS !En 2010 déjà, la RDC figu-rait sur la liste de 25 pays où la faim a atteint des proportions inquiétantes, indiquait un rapport de l’Institut International de Recherche sur les Poli-tiques Alimentaires (IIRPA). Elle y est toujours.Le ministère congolais de l’agriculture, pêche et

élevage (de l’époque) indi-quait que 70% des mé-nages congolais vivent en insécurité alimentaire soit 44 millions des congolais dont 12 millions en milieu urbain. Certes, le constat est là. Malgré deux élections, aussi problématiques soient-elles, malgré une stabilisation économique, malgré un Franc Congolais

fort et stable, malgré le taux de croissance le plus élevé en Afrique, la faim est, permettez ce pléo-nasme, une réelle réalité au Congo.Nous connaissons tous les faits et avons tous lu les statistiques. Il y a au monde près de 870 mil-lions de personnes affa-mées, soit un être humain sur huit qui se couche

le ventre vide tous les soirs. C’est donc un fléau mondial. Pas seulement un phénomène congolais comme on peut le croire, à chaque fois qu’un média congolais parle de quelque chose. Certes les efforts gouver-nementaux et mondiaux pourront entrainer une augmentation de la pro-duction mondiale de la

nourriture de 50 pour cent d’ici 2050. Mais au milieu de tous ces chiffres, on risque de finir par oublier l’aspect humain du drame de la faim.Des personnes comme vous et nous meurent de faim! A une époque où les affa-més du Congo se soldent par un bouquet de statis-tiques macroéconomiques,

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cOUp - DiREcT

il sied vraiment de considérer la chose à une autre dimension.

D’Où viENT-ELLE, cETTE SATANéE fAMiNE ?Parmi les causes mondiales de la faim, on compte les catastrophes naturelles, les conflits, la pauvreté, les infrastructures agricoles insuffisantes et la surexploitation des ressources naturelles. Plus récemment, les crises financière et économique ont poussé

encore plus de per-sonnes dans le gouffre de la faim. Au-delà de la faim évidente, celle que l’on ressent physiquement, il existe une faim ca-chée de déficiences mi-cro-nutritionnelles qui rendent les personnes plus vulnérables aux maladies, qui déstabi-lisent le développement physique et mental, réduisent la producti-vité de main d’œuvre et augmentent les risques de mort prématurée.La faim ne pèse pas seulement sur l’indi-vidu. Elle impose une entrave économique au monde en développe-ment. Les économistes estiment que chaque enfant dont le déve-loppement physique et mental est retardé par la malnutrition, perdra entre 5 et 10 pourcent de revenus au cours de sa vie. En RDC, elle est plus due à la mauvaise gouvernance et, pour reprendre l’expres-sion aux Kinois : à la « sorcellerie » des diri-geants.Plus sérieusement, la majorité de la popu-lation congolaise est pauvre et cette pau-vreté présente plusieurs facettes à savoir : faible revenu, insatisfaction des besoins alimen-taires, incapacité d’ac-céder aux soins de san-té et à la scolarisation, incapacité de se loger décemment, etc. Dans l’ensemble, l’incidence de la pauvreté est de 71,3% et la consomma-tion des plus pauvres représente à peine 7,8% de la consomma-tion nationale, affirme notamment le PNUD. Au Congo, de nom-breux jeunes à la re-cherche d’emploi n’en trouvent pas et d’après une étude sur le chô-mage en RDC (l’enquête 1-2-3 ; PNUD 2005), les jeunes de 15-24 ans vivant en milieu urbain sont plus touchés par le chômage. Leur taux de chômage (32,23%) est largement supérieur à la moyenne nationale (17,8%).La situation alimentaire des Congolais en géné-ral est restée précaire, l’apport en calories entre 1990 et 2001 ayant fortement baissé. La proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique est passé de 31 à 73% en 2001, d’après l’agence Onusienne. Après 2001, la situation ne s’est pas améliorée. Le régime alimentaire des Congo-lais est essentiellement végétarien, une grande proportion de calories provient des céréales, des tubercules, de l’huile de palme et de légumineuses. La consommation de

viande et de poisson est d’un très faible apport calorique. La plupart des ménages ont un seul repas par jour. Aussi, 44% de ménages ne disposent pas de réserves alimentaires, et cette proportion est de 56% dans les centres urbains, conclut le Programme des Nations Unies pour le Dévelop-pement.

LES SOLUTiONSParmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement que les Nations Unies se sont posés pour le 21ème siècle, le premier est de réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim. Alors que de nombreux progrès ont été enregis-trés dans les années 80 et la première moitié des années 90, depuis une décennie la faim avance de nouveau.En 2011, Martin Ohlsen, représentant le Pro-gramme Alimentaire Mondial en RDC, qua-lifiera, dans un rapport annuel, la situation congolaise du “paradoxe congolais”.« Nous évoquons, dans ce rapport annuel, le [paradoxe congolais], celui d’un pays qui a un énorme potentiel agricole et qui pour-tant peine à se nourrir », pouvait-on y lire en avant-propos.M. Ohlsen reconnaî-tra tout de même la spécificité du contexte congolais, lorsqu’il poursuit en disant : « la République démo-cratique du Congo ne manque ni de bras, ni d’espaces à cultiver, ni d’eau. Le pays pourrait potentiellement être autosuffisant mais aussi exporter ses produc-tions vers des nations moins dotées. Mais la RDC revient de loin et son redressement économique et social est un long processus que les Nations Unies en général et le PAM en particulier se doivent d’accompagner».Chaque année le PAM nourrit en RDC plus de 3 millions de personnes dont plus d’un million d’enfants dans les can-tines scolaires.Un programme agricole a été lancé en 2012, où le gouvernement a prévu d’apporter 23 millions de dollars américains pour finan-cer cette campagne. Le Fonds national d’entre-tien routier (Foner) devait aussi débloquer 10 millions USD.Le premier Ministre Matata Ponyo décla-rait alors que qu’en l’espace de cinq années, l’agriculture a la capa-cité « de propulser la RDC au rang de pays émergeants ». Prenant l’Inde, l’Afrique du Sud,

le Brésil, la Chine et la Russie… en exemples. L’agriculture devrait donc devenir, selon lui, la priorité des priori-tés dans la stratégie de croissance et de l’amé-lioration des conditions de vie de la population congolaise.Une partie de l’argent alloué à cette campagne agricole devrait d’abord servir à la produc-tion végétale, pisci-cole et animale, avait notamment précisé le ministre de l’Agri-culture, Jean Chrysos-tome Vahamwiti. Une autre partie servirait à l’entretien des routes de desserte agricole. La dernière partie serait affectée à l’amélioration des conditions de vie des paysans en milieu rural.Il est inquiétant de remarquer qu’il a fallu attendre 7 ans après l’arrivée du Président Kabila au pouvoir pour voir un tel programme être mise en place. Certes, mieux vaut tard que jamais.

SE pRENDRE EN chARGELe gouvernement montre donc de l’ambi-tion avec ces initiatives encourageantes. Certes, sur terrain, dans la réalité, les résultats sont denrée rare.Et comme nous confiais un Ministre, en ad-hoc, les congolais « ne peuvent pas attendre perpétuellement une aide de l’Etat, ils doivent se prendre en charge ».Se prendre en charge en effet est une par-tie de la solution. Mais hélas, comment y arri-ver sous les bombes du M23, ou encore ventres vides, sans subvention quelconque de l’Etat, sans terre, sans poli-tique de terre ?Mzée Laurent-Désiré Kabila avait en tout cas trouvé une partie de la réponse en lançant entre 1999 et 2002 le Service National. Cette institution sensée relancée la production locale, surtout en biens de première nécessité. La réussite de ce projet ne fait aucun doute, et ce, malgré des pro-blèmes liés entre autres aux « ingérences des puissances occiden-tales », confie Théo-phile Mbemba, alors Directeur de Cabinet de Mzée. Aujourd’hui, tout le monde est concentré sur la guerre à l’Est. Sur la stabilisation du cadre macroéconomique, sur le taux de croissance. La réalité des Congolais, elle, ne change guère. Nous allons certes mieux qu’il y a 15 ans. La RDC revient de loin diront les uns, et son redressement écono-mique et social est un

long processus conclu-ront les autres. Oui ! Après des années d’un système écono-mique de prédation, axé sur l’exploitation mi-nière, puis une longue période de guerres et troubles politiques… l’Est et le Nord-Est du pays, et dans une moindre mesure le Nord du Katanga sont toujours le théâtre de violences perpétrées par différents groupes armés, contraignant les civils à vivre dans la peur et à fuir per-pétuellement. Dans d’autres zones, comme l’Equateur, les conflits intercommunautaires et fonciers sont aussi sources d’instabilité. En 2012, plus d’1,7 million de personnes étaient déplacées. Des civils qui souvent n’ont plus rien pour se nourrir, plus d’accès à leurs champs, plus de matériel agri-cole et de semences, et évidemment pas de moyens financiers pour s’approvisionner sur les marchés. Mais, même dans le centre du pays, malgré une situation sécuritaire plus stable, on trouve des poches de malnu-trition très importantes. Ce n’est ni à Kinshasa ou encore moins dans d’autres grandes ville du pays que la popula-tion mange « trois fois par jour » comme jadis. Il sied peut-être de retrouver ceux-là qui étaient capables de faire tels miracles ? Les Mo-butistes, où êtes-vous ? Kengo wa Dondo, Kin-kiey Mulumba , Mbanza Mukalayi, pouriez-vous aider à trouver une solution ? Théophile Bemba où êtes-vous? Les terres congolaises pourtant riches ne sont guère théâtre d’agri-culture. La cause à une population inapte et aux politiciens qui n’ont jamais fait la promo-tion d’une politique de distribution de terres agricoles. Les uns et les autres préférant s’accaparer des longues étendues à perte de vue, toutes aussi inex-ploitées qu’incompré-hensibles. Le cœur a écrit, que les autres cœurs lisent. Il nous faut une solu-tion. La faim est honte, la fin insulte notre fierté et n’essayez pas de dire que les congo-lais en manquent ! Nous mourrons, nous sommes tous, à chaque minutes, à chaque instant que nos compa-triotes sont dépourvus, lorsqu’un seul d’entre nous ne boit, ni ne mange. Puissions-nous , au pire, avoir honte de nous.

? L’interpellation du Matoiseur

Gaston Engbaka

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habitué aux grands camebacks, le Lider-Maximo semble pourtant à sa fin. va-t-il «

mourir », passer le flambeau à felix ou, phoenix, renaîtra de ses cendres ?

Ainsi sonne le glas?LE «FELIX» PEUT-IL (RE)NAîTRE DE SES CENDRES

La paroisse Saint Dominique de Limete à Kinshasa est en verve, ce 22 décembre 2012. Des centaines de « militants », les uns décorés, de la tête à la moelle épinière, aux couleurs de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), venaient célébrer le 80ème anniversaire de leur « cher » et « bien-aimé » Président Etienne Tshisekedi, « ya Tshitshi », dans une messe dite : « d’action de grâce ».A 80 ans, Etienne Tshisekedi tient toujours début, fort, visage fermé et esquissera quelques pas de «danses», histoire de monter qu’il est encore physiquement au point.Mais en réalité, nous sommes en Afrique, au Congo et 80 ans pèsent, 80 ans se font sentir. Comme ces difficultés à se mettre débout sans aides à la fin de la messe. Même sous les acclamations, celui qui fut placé en résidence « circonsten-tiellement » conditionnelle depuis novembre 2011, n’aura finalement pas la même capacité à haranguer ses troupeaux, ses « combattant », à lui !A 80 ans, on pense à la progéniture, on pense au terminus. Car, même 78 ans, Joseph Alois Ratzinger, de-venu Benoit XVI, aura jeté l’éponge 6 ans après, alors qu’il en avait que… 84 ans.Un autre, Antoine Gizenga Fundji. Lui, aura tenté, avec brio, un der-nier baroud d’honneur, avant, âgé alors de 81 ans, de « sommeiller » quelques deux ans aux bureaux de la primature, cherchant souris, et de donner raison à la biologie. Lui, si sage, aîné, en plus, de Benoit XVI de deux ans, passera le flambeau, et gardera tête-haute, dans l’autre sens bien-sûr !Tshisekedi par contre, aura fina-lement été l’énigme. L’homme, étonnera les plus jeunes lors des récentes élections de 2013. Refu-

Le difficile exercice Rwandais à l’ONU

Kinshasa a cru que le Rwanda souhaitait faire retarder le vote à l’ONU en faveur du renforcement de la

Monusco pour lutter contre le M23 dans l’est de la RDc. Mais rien n’a finalement empêché l’adoption de la résolution, le 28 mars. En position d’arbitre, il aura été très compliqué pour eux, ces rwandais, de siffler penalty à leur propre faveur!

lion du Mouvement du 23-Mars (M23), les autorités de RDC ont eu très peur que le Rwanda réussisse in extremis à obtenir un report du vote, puis se serve de sa présidence du Conseil de sécurité, pour retarder le pro-cessus. On comprend que l’enchaînement des événements ait éveillé le suspicion.Le 18 mars, Bosco Ntaganda, le rebelle recherché par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soup-çonne d’être derrière une branche du M23, se rend à l’ambassade des États-Unis à Kigali.

Deux jours plus tard, alors que le Rwanda et les États-Unis négo-cient les conditions du transfert du rebelle à La Haye, Paul Kagamé, le président rwan-dais, qui revient du Mexique, s’arrête à New York pour rencontrer Ban Ki-moon. « Il a aussi discrètement rencontré Susan Rice, l’ambassadrice améri-caine à l’ONU, dont il est proche, et demandé plusieurs modifica-tions de la résolution », affirme une source à Kinshasa.Pour ne rien arranger, l’armée sud-africaine, censée constituer

l’ossature de la future brigade d’intervention, enregistre le 23 mars la mort de treize de ses hommes à Bangui - sa plus lourde perte depuis 1994. « Nos bonnes relations avec les Sud-Afri-cains nous ont permis d’absorber le choc, poursuit cette source. Des négociations sont en cours pour leur permettre d’utiliser une partie de l’électricité produite par le barrage d’Inga 3. Pour le reste, nous avons multiplié les échanges avec Paris et Washington pour prévenir tout report de la résolution. ».

Le vote a finalement eu lieu le 28 mars. Et le Rwanda a voté pour.Reste qu’avec du recul, on s’aperçoit que la présence du Rwanda au Conseil de sécurité de l’ONU pourrait fina-lement être une bonne chose pour la RDC. Car, si le Rwanda président à l’ONU, il lui sera plus compliqué de jouer au voleur, au même moment qu’il joue au « policier ». Un exercice périlleuxAlors que le gouvernement congolais

bataillait depuis des mois pour obte-nir une résolution de l’ONU instituant le renforcement de la mission onu-sienne (la Monusco) à l’Est du pays, avec notamment la création d’une brigade d’intervention pour combattre la rébel-

sant, à tort ou à raison, le partage de pouvoir avec les Kamerhe et consorts. Jusqu’au-boutiste, il ira de son « opposantisme » pour se déclarer « Prési-dent démocratiquement élu ». Roi sans royaume, adulé, le Sphinx n’aura jamais accès à l’impe-rium que lui prive les « raisonnables », les plus « forts », les plus « armés ». Cette-fois, il aura mal-heureusement à faire face à un adversaire trop fort (comme d’habi-tude ?), la biologie ; qui

le pousse, petit à petit, au déclin, à la fin, sans gloire, ou avec, c’est selon. Le Président des « combattants » n’aura qu’un seul choix : passer le flambeau.A la République de Li-mete, quadrillée par des policiers, aussi bizarres que respectueux des consignes hiérarchiques, il se dit que Felix, le Fils, a été rappelé la semaine dernière d’urgence. Un peu comme Isaac sur son lit de fin, Tshisekedi Etienne s’apprêterait à oindre le Fils, au nom

du père donc. Pourvu qu’il n’y ait pas un Ésaü quelque part. Car, dé-mocratique soit-elle, l’UDPS sera confrontée à une violation même des principes qui l’on pour-tant fondé. Au Matoiseur, ils croient tous que la fin de cet homme, symbole, tour-nera un long chapitre de la politique congolaise, de l’opposition congo-laise.Les élections de 2011 n’auront finalement pas cessé de livrer consé-quences. Battu à plate

couture, du moins pour ceux qui ne rêvent, avec belliqueuses et tricheuses manières, certes, Tshisekedi wa Mulumba Etienne, l’éternel rival de Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et, maintenant, de Joseph Kabila, aura vécu, com-battu sans vaincre, et, en serait vraissemblement à « ses » fins. Du moins biologiquement.

? Ruddy Ndony, Direct.cd/ AFP

? La sérieuse matoise de

Gaston Engbaka

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direct.cd/lematoiseur 7

GONDWANA

Les prisons de La Haye, la forteresse sensée garder les plus puissants des criminels, les plus forts, les plus riches. Un alvéole sensé, en sous-entendu, mettre en (au) placard, du moins pour un moment, ceux qui ne seront plus dans le jeu, ceux qui sont hors-jeux. Le fortin d’une « juridiction permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre » ... si fièrement nommée : Cour Pénale Internationale ou CPI pour les intimes ; fut-elle créée en 2002.Certes, Slobodan Milošević en fut l’inau-gurateur, lui qui s’y est suicidé d’ailleurs (tué ou décédé, c’est selon). Certes, d’autres viendront, sont attendus, arrivent…Mais, hélas, cette fameuse forteresse s’est de prime à bord Africanisée, congoli-sée précisément. Oui ! Jean-Pierre Bemba sera l’heureux élu à y mettre pieds, lui qui venait d’échouer à une autre élection, celle-là présidentielle, au Congo natal. En démêlé avec Joseph Kabila après sa défaite au deuxième tour de la présidentielle congolaise de 2006, le « fils Mobutu » est obligé de s’exiler au Portugal (natal), puis en Belgique après de vio-lents combats contre les troupes de Kabila dans le centre-ville de Kinshasa en 2007. II est cueilli à Bruxelles le 24 mai 2008 suite à un mandat (invi-sible) établi la veille par la CPI sur le dossier, tenez-vous bien, centrafricain. Claustré, mis à l’écart, mis hors-jeu, Bemba récuse les charges qui pèsent contre lui : il n’était pas présent en Centrafrique pendant les exactions de ses troupes et ne commandait pas direc-tement ses hommes sur place… il manquait donc quelqu’un sur le banc des accusés selon les avocats de Bemba : Ange-Félix Patassé lui-même. Mais l’ancien président n’a jamais été inquiété par la

justice internationale… trop tard. Ange-Félix Patassé est décédé le 5 avril 2011, dans un hôpital de Douala au Cameroun.Dans la congolisation de la forteresse CPI, Lubanga, N’gudjolo (acquitté toute-fois), et Ntaganda les sui-vront. Un mélange capable de produire une sacrée sauce rebelle depuis La Haye. Dans l’Africanisation, Lau-rent Gbagbo avait déjà précédé le Rwandais, zut, le Congolais Ntaganda. Saïf Al-Islam y est attendu, et Omar El-Bechir y ira peut-être en cercueil, à la Kadhafi manière.Mais on reparle du début de semaine, de Jean-Pierre Bemba, de Bangui, de Bozizé… de la chute.Lundi 25 mars 2013 matin, un homme regarde vers sa fenêtre de cellule et sourie. S’il a le droit, il demande à utiliser le téléphone et appel une certaine Lyliane Bemba, lui demandant des nouvelles de Bangui, que ce passe-t-il ? Questionnera-t-il !Si elle pouvait, l’ex-future Première Dame lui racon-tera la nouvelle : Bozize est chassé du pouvoir. Bangui est libérée, « tu seras bien-tôt libre », pourra-t-elle vic-torieusement entonné !Coiffeur coiffé ou arroseur arrosé, comme on le vou-

dra, le général-président-prophète François Bozizé a pris ses jambes à son cou, vers le Cameroun, devant l’avancée spectaculaire et paradoxale de la rebel-lion du Séléka. Tout d’un coup, celui que semblaient résolument protéger par les armées sud-africaine, tchadienne, française, camerounaise et gabo-naise… Rd-congolaise (s’il en existe) sans oublier une mission onusienne entière, s’est transformé en lapin fuyard, devant des troupes étonnamment aguerries face aux siennes, dans un schéma qui reproduisait presque point pour point les conditions de sa propre prise de pouvoir en 2003, par un coup d’Etat ronde-ment mené contre le prési-dent élu d’alors, un certain… Ange-Félix Patassé.

« LES ENNEMiS DE MES ENNEMiS SONT MES AMiS »Changement de régime donc à Bangui, le nouvel homme fort, un certain Michel Djotodia. Autopro-clamé Président de la Cen-trafrique. Cet homme, âgé d’une soixantaine d’années –sa date de naissance est inconnue pour les uns – , était l’un des leaders de la Sekela, la coalition des mouvements de rébellion

créée en 2012. « Les enne-mis de mes ennemis sont mes amis », dit le dicton, la rue Kinoise raconte qu’il y aurait des « potes » à Bemba dans cette bande à rebelles, désormais ex-rebelles.Sérieux, le départ de Bozizé changé considérablement les choses. Djotodia, qui a passé plus de 14 ans en Russie, polyglotte, aurait d’autres chats à fouetter qu’entretenir l’emprison-nement de Jean-Pierre du Congo voisin ; d’autant plus que quelques jours seulement après son accès au « trône », on raconte qu’à Bangui, contrat, ura-nium, revisitassions, bois et richesses… sont des mots les plus utilisés. Avec des phrases… : «Je n’ai pas dit que dans trois ans, je remettrai le pouvoir (…) j’ai dit que dans trois ans, nous allions organiser des élections libres et trans-parentes», la pure sauce Africaine du putch ! Sans oublier un Bozize qui n’a pas (encore) fermer cla-pet, rouspétant contre … le Tchad, tant pis pour vous si vous n’y comprenez rien, nous non plus.

pLAcE à LA jUSTicEPlus de Bozize protégé, solidairement, par la Garde Présidentielle Rd-congo-

laise, plus de pressions sur des témoins qui peinent à se rappeler de dates… Jean-Pierre Bem-ba peut espérer (enfin) un procès équitable.Le procès justement. Il y a cinq chefs d’accusation en relation avec les évè-nements en République Centrafricaine entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003 contre Jean-Pierre Bemba.

L’AccUSATiON BAT DE L’AiLE Deux de ces chefs d’accusation sont de crimes contre l’huma-nité (meurtre et viol) et trois sont de crimes de guerre (meurtre, viol, et pillage). Le Procureur soutient que « M. Bemba est responsable de ces crimes commis par sa milice MLC » dans des endroits comprenant notamment Bangui, PK 12, Boy-Rabé, Fou, Mongoumba, Bossangoa, Damara, Bossembélé, Sibut, Bozoum et Bos-semptele.Bemba dont la dernière apparition en publique remonte à juillet 2009 lors des obsèques de son père, le séna-teur Jeannot Bemba, à Bruxelles, a commencé à présenter sa défense le 14 août 2012.Le 21 septembre 2012, la Chambre de première instance III de la CPI avait informé les par-ties de la possibilité de modifier le « mode de responsabilité » attribué à Jean-Pierre Bemba Gombo, en tant que « supérieur hiérarchique », ce qui conduira à une suspension des audiences depuis dé-cembre 2012 pour 3 mois.Depuis le début du pro-cès en novembre 2010, les audiences ont été si suspendues que Christ pouvait, entretemps, revenir. Raisons évo-quées : des difficultés à faire venir les témoins. Le 24 mai, le chairman aura passé 5 ans en détention, provisoire.Le procès qui a depuis repris, connait autant de bouleversements que déclarations confuses et contradictoires.La semaine dernière, un soldat congolais, qui servait dans un contin-gent accusé d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, a défendu la discipline des troupes du MLC. Il a soutenu que les

Depuis sa luxueuse cellule à La haye, l’homme

aura vécu un début de semaine tout particulier, la libération de Bangui. Anticipe-t-elle une autre? La sérieuse analyse du Matoiseur

Libéré comme Bangui?MATOISE PROFONDE

La suite à la page 8

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8 direct.cd/lematoiseur

GONDWANA

Mister Diomi et le «pédiatre»Ndongala!

Le folklorique Gabriel Mokia qui passe un paisible séjour à la Prison de Makala à Kinshasa aura connu une grosse surprise le mercredi 10 avril dernier. Car, dans ce lieu de « supputations », où docteur et médicine se font denrée rare, un homme, à la fois politichien et pédiatre y a pointé son nez, et non le moindre.Eugène Diomi Ndongala, pour les intimes, arrive sans difficultés pour avoir exercé sa légendaire pédiatrie sur deux « clientes ».L’affaire qui a été dévoilée en exclusivité par le site web Direct.cd (la version en ligne du Matoiseur), pour les pro-fanes, remonte à mai 2012. Le gars est surpris dans son bureau « pouritique » au centre-ville en compagnie de deux « petites » filles respectivement âgées d’à peine de 15 et 16 ans, sans doute suffisant pour une « petite » séance de pédia-trie. L’homme disparaitra pour réapparaitre, comme par magie, quelques jours seulement avant le début du XIVème sommet de la Fran-cophonie tenue en octobre de la même année à Kinsha-sa. Histoire de se victimiser et, comme François Hol-

lande, l’homme des droits de l’homme, était dans le parage, sauver également sa peau contre le dictateur Kabila qui lui aurait monté un coup. Sans blague ! Mauvais calcul ! Ce n’est donc pas son récit de cap-tivité qui calmera le Procu-reur Général de la Répu-blique, ni les plaintes qu’il portera contre… le « pré-sumé » père de deux bébés qui ont subi la pédiatrie « Ndongalesque », encore moins le fait que l’affaire sent du coup-monté. Après une demande de lever d’immunité parle-mentaire, le PGR qui aura la magnanimité de laisser au Pédiatre national numéro un le temps de reprendre ses activités, le surprendra le lundi 09 avril dernier, avec à la clé, un service « all in one » : arrestation, écroulement et transfert à Makala. Du vite fait, pour une fois que la justice fonctionne. Tant pis pour les combat-tants. Tant pis pour Direct.cd qui revelèra l’anomalie liée à l’âge des victimes qui, pourtant sœurs, n’ont que 6 mois d’écart ! Alors quoi ? Oui, il y a à boire et à man-ger. La facture risque donc d’être

L e premier preste dans la pouritique et le second, lui, est spécialiste en pédiatrie juvénile. Les deux forment un homme, un ex-Ministre de mines en déchéance financière qui aura eu besoin de la réputation Tshisekediste

pour exister, un homme au double don.

L’ANCIEN MINISTRE DE MINE AURAIT UN AUTRE DON

? MAK

salée pour l’ancien « mineur », qui, finalement aime les « mineurs ».Mais, il faudra néanmoins savoir qu’au Congo, la proli-fération des pédiatres n’est pas que « Ndongalesque ». De chez les députés, aux acteurs institutionnels, en passant par ceux des Ministères, le phé-nomène est en réelle explo-sion. On pourra, certes, parler d’un règlement de compte Kabiliste à Ndongala, mais personne, du moins ceux qui le connaissent nieront son don à la pédiatrie.Chose sûre, ce n’est pas les pédiatres qui manquent aux Congolais. Demandez à Ono-sumba ! A qui le prochain tour ?

? ETHAN-GABRIEL

Le « complot » de la baronne, agent du Mi6, qui aurait assas-siné Lumumba

U ne espionne britannique aurait avoué avant sa mort avoir orchestré le complot et l’exécution du premier chef du gouvernement du congo indépendant, en 1961.

implication, bien qu’elle ait effectivement prépa-ré des plans pour le ren-verser. Le gouvernement belge a formellement admis sa responsabilité en 2002. Si l’influence de Daphne Park dans la région pour les ser-vices de renseignement britannique est recon-nue, ces révélations sur le rôle du MI6 dans le complot suscitent le scepticisme parmi les historiens.

La suite de la page 8

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? MAKDirect.cd/AFP

Le MI6 britannique aurait été derrière l’assassinat de Patrice Lumumba, le premier leader élu démo-cratiquement au Congo, en 1961, selon de nouvelles révélations. Daphne Park, nommée consul et premier secrétaire de l’ambassade britannique à Leopoldville (aujourd’hui Kinshasa) deux ans plus tôt, aurait affirmé avoir orchestré le complot avant de mourir, il y a trois

ans.«Je prenais le thé avec Daphne Park quelques mois avant sa mort. J’évoquais les controverses sur l’enlè-vement et le meurtre de Lumumba et mentionnait la théorie selon laquelle le MI6 ait pu être impli-qué. “Nous l’étions, a-t-elle répondu, je l’ai organisé “», écrit David Lea, membre de la Chambre des lords où il siégeait aux côtés de

la baronne Daphne Park of Monmouth, dans une lettre à la London Review of Books.

LA BELGiqUE A REcONNU SA RES-pONSABiLiTéPatrice Lumumba, élu pre-mier ministre en juin 1960, a été exécuté le 17 janvier 1961 à 35 ans, après avoir

été renversé par un coup d’État militaire mené par Mobutu. La participation de l’ancienne puissance coloniale belge et de la CIA à ces événements a suscité beaucoup de spéculation. Le rapprochement de Lu-mumba avec Moscou juste après l’indépendance du pays a provoqué la réaction des puissances occiden-tales.La CIA a toujours nié son

combattants de l’inculpé, Jean-Pierre Bemba, n’étaient même pas présents dans certaines des zones dans lesquelles les procureurs affir-ment que les crimes ont été commis. Le ‘‘témoin D04-45’’ a indiqué que les sol-dats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) n’étaient pas déployés dans les villes de Bossem-bélé et de Bozoum en décembre 2002. Le témoin a fait cette déclaration après que l’avocat de l’accu-sation Eric Iverson lui ait montré des documents attestant que les combattants de l’accusé avaient commis des crimes dans les deux villes. Il a également déclaré qu’aucun soldat de son groupe n’avait été déployé dans les villes de Boy-Rabé, Fou, et Mongoumba, qui sont les zones dans les-quelles les procureurs déclarent que les sol-dats de M. Bemba ont commis des crimes.Le témoin a été membre du 28ème bataillon du MLC, un des deux ba-taillons que M. Bemba avait envoyés en République centrafricaine(RCA) . Le ‘‘témoin D04-45’’, qui a été le seul témoin à compa-raître cette semaine, a déclaré qu’il n’avait connaissance d’aucun crimes commis par ses collègues.Un vrai procès casse-tête pour la Cour Pénale Internationale qui n’a pas tâche aisée dans un procès où il est si pas impossible, mais difficile de prou-ver, avec certitude absolue, quoi que ce soit.Entre temps, Bemba peut calmement attendre l’issu de son procès. Difficile cependant d’imagi-ner que la CPI puisse changer son fusil

d’épaule simplement parce que Bozize a pris la poudre d’es-campette. Autant savoir que Fatou Bensouda, qui vient de commencer son mandat de Procureur à la place du célèbre et intraitable Louis Moreno Ocampo, Africaine qui plus est, a l’obligation de « justifier son salaire », si pas d’écrouer au moins un accusé, soit-il un certain Jean-Pierre Bemba.Nous nous achemi-nons dès lors vers une condamnation par défaut, à la Lubanga, qui lui, dont les crimes sont te qui en a éco-per 14 ans seulement. N’gudjolo, certes fre-tin, s’en est tiré sans condamnation. Alors, pourquoi pas Jean-Pierre, baleine (physi-quement ?) soit-il.Certes, même condamné, Bemba s’en tirera autour 5 ou 10 ans, estime un collègue. Ayant purgé déjà pas moins de 5 ans, il pourra ainsi se retrouver libre, voir-même avant 2016.Libre, comme Bangui, Libre comme dans Bangui, « Igwe » aura surtout une revanche à prendre. Aussi, se mettra-t-il directe-ment dans le costume d’un candidat prési-dent en 2016 ?Non ! Réplique un analyste au Matoiseur, pour être candidat, dit-il, il faut un « casier judiciaire vide », affirme Me Pitshou Makambo, analyste politique. D’où l’obli-gation d’un acquitte-ment.Le suspense est total. A Kinshasa, les Etats-Majors politiques se préparent déjà à la grande bataille de 2016. Avec ou sans Bemba, elle sera néan-moins déterminante pour l’avenir du très cher beau Congo.

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président!Depuis la mort d’Augustin

Katumba Mwanke, éminence grise du chef de l’Etat RD-congolais, tout le monde se demande qui est ou qui sont

aujourd’hui l’homme ou les hommes forts de Kabila. pas facile d’y répondre!

«Derrière un grand homme, il y a toujours une grande dame», dit le vieil adage. En politique, disent les initiés, «ce qui fait la force d’un poli-tique, c’est son entourage».«C’est très difficile à déni-cher. Le Président est très discret», confie un député de la Majorité. «Ce qui est vrai est qu’il y a certaines per-sonnes qui jouissent d’une large confiance du Raïs…ses hommes de proche», pour-suit la même source. Pas facile donc de découvrir à l’œil nu, la personne qui chuchote à l’oreille du chef. Depuis la mort le 12 février 2012 du «Dick Cheney» de Kabila, l’entourage du Raïs est devenu divers, sans «home fort» au vrai sens du mot. «Le Président est devenu très imprévisible. On ne sait plus en qui de ses collaborateurs il a pleinement confiance», souffle le président d’un

parti membre de la MP. Mais il y a cependant des gens, des personnalités… qui bénéficient de la confiance du Raïs. En première ligne, on cite Raymond Tshibanda, l’actuel ministre des Affaires Etrangères, Francophonie, Coopération Régionale et Internationale. «C’est actuellement l’homme à tout faire pour le Chef de l’Etat. Il a découvert en lui des qualités excep-tionnelles qui font qu’il ne pourra pas se débarras-ser de lui si tôt», témoigne un politique proche de JK. Tshibanda jouit actuellement de la confiance du Raïs. Ses talents de fin négociateur lui ont valu une place de choix dans «la cour présidentielle». A quelque chose malheur est bon, dit-on. Il a donc fallu la guerre du M23 pour voir éclabousser les talents de Tshibanda. Sur le front diplomatique,

encadré par le patron de la diplomatie, il a marqué beaucoup de points. C’est lui, le maître à jouer de la stratégie Kabiliste qui s’est avérée très mortelle contre le M23 à Kampala. Cohérent dans ses idées, ferme dans ses décisions, forts de ses convictions, Raymond Tshi-banda est aujourd’hui sans nul doute, une personnalité clé dans le sillage du Chef de l’Etat. Officiellement suspendu de ses fonctions, le géné-ral John Numbi n’aurait pas perdu son influence auprès du Chef de l’Etat. «Le prési-dent le consulte jusqu’au-jourd’hui sur des questions de sécurité. Son point de vue compte toujours. C’est un stratège pour le Raïs», révèle un membre du clan Lubakat. Beaucoup plus jeune que Tshibanda, membre du clan Katangais Lubakat, Richard Muyej Mangez, ministre de

à la droite du...

l’Intérieur, Décen-tralisation et Affaires Coutumières, est aussi parmi les rares per-sonnalités à grande audience auprès du Président Kabila. «Il arrive que le Président l’appelle plusieurs fois au cours d’une même journée. C’est très rare pour le Raïs qui est souvent discret», dé-voile une personnalité proche du clan Kabila. Déjà député et mi-nistre lors de la légis-lature passée, Muyej a fini par s’imposer dans une cour Kabiliste très restreinte. Désor-mais installé au pres-tigieux ministère de l’Intérieur, il cherche à monter en puissance, pourquoi pas deve-nir un confident, un très proche conseiller stratégique…un ami du Raïs comme ce fut le cas avec un autre Katangais, Augustin Katumba Mwanke. Souvent dans l’ombre, jamais devant les mi-cros des journalistes, fréquemment loin des regards indiscrets des journalistes et autres curieux, Janeyt Kabila, la sœur jumelle du Chef de l’Etat, joue un rôle clé à côté de son frère. «Souvent elle inter-vient en dernier rem-part lorsqu’il s’agit des questions sensibles. C’est une conseillère toute particulière», assène un député membre de la Com-

mission des sages à la Chambre basse du parlement. Un autre vi-sage, pas moins connu du grand public, déjà ministre de l’Informa-tion dans le gouverne-ment Likulia, fait une entrée remarquable dans la cour du Chef. Il s’agit de Tryphon Kin-kiey, membre du stratégique bureau politique de la Majorité présidentielle -MP- et ministre des Postes, télécommunications et Nouvelles technolo-gies de l’information et de la communication. Véritable animal poli-tique, bon connaisseur de la classe politique congolaise, Kin-kiey siège désormais dans le pré-carré de Kabila. «C’est parmi les poli-ticiens qui défendent comme il se doit le Chef de l’Etat. Son parlé facile lui permet de véhiculer sans faille le message du Chef. En plus, il est très prompt aux réactions à chaque fois que le pouvoir est en danger», reconnait le président d’un parti membre de la MP. On ne saura jamais en dire moins sur l’influence de la première dame, Olive Lembe, aux côtés de son mari. Selon d’autres sources cré-dibles, elle jouirait pratiquement les rôles de Directeur de cabi-net, vice-président, conseiller stratégique...

Kokanga N’gate Nkunzi

LiMiERleMATOISEUR

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10 direct.cd/lematoiseur

Longtemps reporté, le lancement de la fibre optique en Ré-publique démocra-tique du Congo est entré dans sa phase terminale. A Muan-da, des ingénieurs français d’Alcatel-Lucent ont terminé la construction de la station d’atterrage. Annoncé pour mi-mars, le lancement de la connexion internationale au câble sous-marin (fibre optique) du consortium Wacs a été reporté en der-nière minute pour fin avril. Entre-temps, le Premier ministre, le Ministre des PT-NTIC,Tryphon Kin-kiey Mulumba, a organisé, samedi 30 mars à Kinshasa, sous le regard du Premier Ministre Matata Ponyo Ma-pon, la deuxième phase des travaux d’implantation de la fibre optique à travers la RDC.Exécutée par l’entre-prise chinoise, cette phase consiste à implémenter la fibre optique de Kins-

hasa à Kasumbalesa, dans le Katanga, en passant par les pro-vinces du Bandundu et les deux Kasaï.Cette deuxième phase va couvrir une distance d’environ 3.000 kilomètres. Elle est financée par une banque chinoise à hauteur de 215 millions de dollars améri-cains, indiquent des sources proches du ministère de Postes, télécommunications et nouvelles techno-logies de l’informa-tion et de la com-munication.Cette deuxième phase de l’implé-mentation de la fibre optique est la plus importante du processus dans la mesure où elle va relier l’Ouest et l’Est du pays.«En deux ans et demi, nous pou-vons déjà faire la deuxième phase. Il suffit qu’on passe des contrats avec les ONG dans chaque territoire. Pour la troisième phase, si les financements sont trouvés dans

fibre par ci, fibre par là. « On a volé la fibre ! », « où est la fibre ?», « mafia autour de la fibre ? », fibre, fibre, fibre… les « clapets » congolais n’ont

jamais autant exercé en parfaite ignorance. A la coutumière, nous l’avons tous réclamée ! Lui trouvant parfois des mafieux, des voleurs. En vrai, nous n’avons guère su ce qu’elle était ! En réalité, qu’est-ce ? cette fibre tant attendue, optique soit-elle ? Dossier exclusif.

MATOISE PROFONDE

pour que la RDC accède à la fameuse fibre. Mais qu’est-ce que c’est exactement la fibre optique ? A quoi ça sert ? Comment ça marche ? Décou-vrez tout sur ce qui s’annonce comme étant une révolution...

LA fiBRE OpTiqUE, c’EST qUOi ?Pour faire simple, disons que la fibre optique est un fil de verre, entouré d’une gaine réfléchissante. Sa propriété principale est de servir de « tuyau » dans lequel on peut faire circuler de la lumière.En plus de servir à construire tout un tas de gadgets amu-sants, on peut lui trouver quelques applications plus technologiques, allant de l’endoscopie au transfert de données numériques.Bien entendu, dans le domaine des transmissions numé-riques, la fibre optique se met à ressembler furieusement à n’importe quel câble élec-trique et perd beaucoup de

son aspect poétique. (Vous me direz, l’endoscope ne l’est pas plus...).Mais pourquoi diable essayer de transporter de l’information numérique de cette manière ? Qu’est-ce qu’on y gagne ? Eclairons tout d’abord notre lanterne...LA fiBRE OpTiqUE : pOUR-qUOi fAiRE ?!Pour transporter de l’informa-tion d’un point quelconque vers un autre point quel-conque, ce n’est pas très facile; un tuyau, c’est mieux, ça peut prendre des virages.La fibre optique représente assurément le meilleur moyen actuel pour transporter de très hauts débits d’informations numériques, et les besoins dans ce domaine vont proba-blement très vite augmenter dans un avenir proche.Cette nouvelle technologie consiste à la diffusion des informations à une grande vitesse et en grande quantité. Elle vient donc, remplacer le

morse, la fibre à cuivre, le télé-graphe et le télégramme. Il est vraisemblable que la demande concernant un simple accès Internet, d’ici quelques années, sera iden-tique à ce que l’on attend aujourd’hui d’un réseau local (100 Mbits/s au moins). Dans ces conditions, le panorama de l’information aura com-plètement changé. La télé-phonie, la radio, la télévision et les transferts de données « informatiques » seront assurés par la même connexion, les interpénétrations de ces divers moyens d’informations seront beaucoup plus grands, c’est du moins un scénario tout à fait réaliste.Les locations de films vidéo, les chaînes de télévision dédiées à la cinématographie et la vente de CD audio seront sans doute les premières activités remises en question. Avec des débits équivalant à ceux d’un réseau local, l’Inter-net va évoluer considérable-ment.

La suite à la page 10

leMATOISEUR

La fibre!un maximum de cinq ans, nous pouvons bascu-ler tout le pays dans la fibre op-tique», a assuré le ministre de PT-NTIC.La RDC était, jusqu’à présent, l’unique pays africain, sur qua-torze, à ne pas être connecté à la fibre optique à l’occasion du lancement du projet WACS (West african submarine cable system) en mai 2012. Objectivement, tout est fin prêt

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hiSTOiRES DE SOUS

pOURqUOi LA fiBRE ?South Africa Transit 3/West Africa Submarine Cable (SAT-3/WASC) est un câble sous-marin de télécommunications en fibres optiques reliant l’Europe à l’Afrique du Sud avec des dériva-tions dans de nombreux pays d’Afrique de l’ouest contrairement à son pré-décesseur SAT-2. Son dé-ploiement est intimement lié à celui du câble SAFE. L’ensemble SAT 3/WASC & SAFE fait partie d’un seul consortium constitué de 37 opérateurs. Ceci per-met, outre la desserte de l’Afrique de l’ouest, d’assu-rer une sécurisation du trafic Europe/Asie (SEA-ME-WE 3 entre autres) par le sud de l’Afrique. Le consortium est actuelle-ment dirigé par Telkom SA qui assure également la fonction d’administrateur du réseau.Avant SAT3, la plupart des pays africains étaient desservis par des satel-lites, trop coûteux pour les opérateurs. Avec la mise en service de SAT3 en mai 2012, la situation devait évoluer sur les marchés de la connectivité en Afrique et le renforcement de la concurrence qu’’elle devait entraîner pourra faire baisser les prix.

La République démo-cratique du Congo (RDC) est depuis février 2011 interconnectée au monde par ce câble. Coût de l’investissement : 31 mil-lions de dollars. Déjà 650 km relient le terminal de Muanda à Kinshasa. Voilà la bonne nouvelle, même s’il faut 11.000 km de «câble-mère» pour cou-vrir l’ensemble du réseau national.

fiBRE vERSUS SATELLiTE Il y a à peine 20 ans, l’hypothèse était émise que le futur des télécommuni-cations reposerait sur les satellites. Cela n’a plus été le cas par la suite, au béné-fice de la fibre optique. Aujourd’hui les satellites reviennent au premier plan et entrent à nouveau en compétition avec la fibre optique. Dès 1984, l’ouverture à la concurrence du secteur des télécommunications aux Etats-Unis et un peu plus tard en Europe sonna le début des changements radicaux dans le sec-teur. C’est ainsi que, pour répondre à la compétition grandissante, les opéra-teurs des télécommuni-cations commencèrent à améliorer la qualité de leurs réseaux en intro-duisant de plus en plus la fibre optique sur les artères de communication numérique à longue dis-tance. Ils offrirent égale-ment de nouveaux réseaux et services s’appuyant sur

la transmission numérique de bout en bout, comme le RNIS. Ils commencèrent aussi à revoir la politique tarifaire qui consistait surtout à surtaxer artifi-ciellement les communi-cations à longue distance au bénéfice des communi-cations locales. C’est ainsi que, progressivement, la fibre optique prit le pas sur le satellite pour les liaisons à très longues distances, à tel point qu’elle fut consi-dérée comme l’avenir des télécommunications au détriment des satellites. Seulement voilà : les satel-lites présentent de sérieux avantages sur la fibre optique pour certaines niches d’applications de communication bien spé-cifique.Bien qu’une fibre optique dispose, en principe, d’une bande passante potentielle bien supérieure à celle que peut offrir un satellite, elle n’est malheureusement pas accessible au commun des utilisateurs. Les fibres mises en place dans les ré-seaux par les opérateurs se trouvent en effet au cœur des réseaux pour optimi-ser les rapports coûts/per-formances des artères de communication à longue distance et non pour offrir une large bande passante aux utilisateurs. Même si quelques utilisateurs privi-légiés peuvent avoir accès à une fibre optique, en remplacement de la bonne vieille paire torsadée de la boucle locale télépho-nique, dans la majorité des cas toute communication sur le RTC n’excède pas 28,8 kbit/s, et ce quelles que soient les capacités de transmission interne au réseau. En revanche, avec les satellites il est possible d’installer assez facilement une antenne sur sa maison ou son balcon et d’outre-passer ainsi les limites de la boucle locale télépho-nique. Pour bon nombre d’utilisateurs, court-circui-ter la boucle locale télé-phonique est une réelle source de motivation.Les utilisateurs qui peuvent avoir accès aux artères de communi-cation à haut débit à 40 ou 50Mbit/s ne sont pas légion. Le prix de l’abon-nement et des communi-cations est suffisamment dissuasif pour que la grande majorité d’entre eux ne puisse même pas l’envisager. Si les services à haut débit autour de l’offre ATM commencent à apparaître, ils ne sont pas encore suffisamment accessibles; en revanche, ceux des satellites le seront plus rapidement.Une niche impor-tante pour les satellites concerne les communi-cations avec les mobiles. De nos jours, nombre de personnes souhaitent pouvoir communiquer aisément quoi qu’elles fassent, où qu’elles soient. Il est certain que pour

ces personnes, les fibres optiques ne présentent aucun intérêt. Par contre, les satellites sont poten-tiellement intéressants. Il est possible et plausible toutefois qu’une combi-naison de liaisons en fibre optique et de cellules radio offre à ces personnes un bon nombre de services dont elles ont besoin, mais sûrement pas lorsqu’elles seront, par exemple, en avion ou en bateau.Un des points forts des satellites concerne les situations où la diffusion est essentielle. En effet un message transmis par satellite peut atteindre im-médiatement des milliers (voir beaucoup plus) de personnes ou de stations à la fois. Par exemple, une société de grande distri-bution qui souhaite trans-mettre une mise à jour des listes des prix d’un grand nombre d’articles vers ses nombreuses succursales trouvera la solution d’une transmission par liaison satellite moins coûteuse et donc plus intéressante qu’une solution par liaison terrestre.Les communications en des lieux difficiles d’accès, ou peu développés en infrastructures terrestres, voire dispersés en plu-sieurs points du globe terrestre, comme par exemple des îles, sont des applications spéci-fiques aux satellites. En Indonésie, par exemple, la partie locale du réseau téléphonique est, pour bon nombre d’utilisateurs, constituée de liaisons satellite. Cette solution est en effet beaucoup moins coûteuse que la mise en place de milliers de câbles sous-marins entre toutes les îles de l’archipel.Les lieux où l’obtention d’une autorisation pour faire passer des câbles est difficile et la mise en œuvre très coûteuse, tout comme les situations nécessitant le déploie-ment rapide d’une unité de télécommunications, comme dans le cas de certaines manifestations sportives, par exemple le rallye Paris-Dakar, sont des applications typiquement réservées aux satellites.On peut dire en résumé que, dans l’avenir, les ré-seaux de télécommunica-tions seront constitués de liaisons en fibre optique associées à des liaisons ra-dio et que dans nombre de cas, les liaisons par satel-lites répondront mieux aux besoins des utilisateurs. Toutefois, dans tous les cas, les facteurs détermi-nants seront économiques. Même si la fibre optique offre une bien meilleure bande passante, il est fort probable qu’elle sera dans un avenir proche, en forte compétition avec le satellite, principalement si une politique agressive des prix est menée. Si l’évolution technologique

permet de déployer des réseaux satellite à des prix raisonnables, il n’est pas certain que la fibre optique conserve l’image d’ave-nir qu’elle a sur tous les segments du marché des télécommunications.

qUi vA GéRER LA fiBRE OpTiqUE ? La question relative à la gestion de la fibre optique continue à faire couler encre et salive. Les opérateurs GSM récla-ment une gestion mixte dans laquelle ils auraient un droit de regard. Car, estiment-ils, la SCPT ne peut gérer elle seule la fibre optique, n’étant pas suffisamment outillée. Un point de vue que rejette le patron de la SCPT.Pour Placide Mbatika, la SCPT a les moyens pour une meilleure gestion de la fibre optique. Ses tech-niciens viennent d’être for-més en Chine pour cela. « La SCPT a toutes les capacités de gérer la fibre optique. Je vous dis par exemple, au point d’atter-rage qui appartient au consortium Wacs, tous les mécanismes sont pris en compte », affirme-t-il. « La maintenance du backbone a été confiée à une entreprise de renom. Nos experts ont été mis à jour pour une gestion spécifique de la fibre optique », poursuit le numéro 1 de la SCPT, alors qu’il sortait d’une séance de travail convoquée le 14 février dernier au cabinet du Ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, Tryphon Kin-Kiey Mulumba.L’idée de créer une nou-velle entreprise privée chargée de la gestion de la fibre, réfutée par la SCPT, reste en débat.Le Ministère des PT-NTIC indique qu’un dossier reprenant les différentes propositions de gestion est à l’étude au Portefeuille. Ces propositions seront présentées au Chef du Gouvernement qui, à son tour, les soumettra au Chef de l’Etat pour approbation. Il est néanmoins certain que l’Etat jouera un rôle prépondérant dans la ges-tion de la fibre. Dans une République démocratique du Congo où les lignes téléphoniques n’existent qu’à titre histo-rique, il faudra toute une politique de déploiement, certes en concertations avec toutes les parties.

La nouvelle étonnante utilisation du vibro-masseur

SOUS LA JUPE

On aura décidément tout entendu. Selon une étude réalisée par l’Université d’Alberta, les vibromasseurs au-raient le pouvoir d’amé-liorer la puissance, la portée et la projection vocales. Tenir un vibro contre la gorge aiderait à détendre les muscles et à améliorer la qualité sonore globale de la voix. Pour étayer ses dires, le Docteur David Ley a utilisé cette tech-nique auprès de 150 personnes, parmi les-quelles des chanteurs professionnels et des acteurs. Sachant que les coachs vocaux utilisent depuis longtemps des techniques de massage basés sur des points de pression pour soulager la tension musculaire dans la gorge, David Ley dit avoir voulu « faire preuve de créavité ». « Je me suis demandé où pourrait-on trouver quelque chose qui vibre avec puissance? » Il a pris la direction du sex-shop le plus proche…Les personnes qui ont été massés par le jouet vibrant ont une voix comme neuve. « Que font les cordes vocales? Elles vibrent. Qu’est-ce que la résonance? Une vibration réciproque. Donc utiliser des vibra-tions pour créer des vibrations n’est pas étonnant. »Le Docteur Ley colla-bore actuellement avec un orthophoniste à l’Université dans l’espoir qu’un jour sa découverte puisse être utilisée à grande échelle. « Si ça pouvait devenir un outil qui aiderait les gens à trouver leur voix, à trou-ver un moyen de se faire entendre, ce serait une bonne chose. »

La suite de la page 10

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Lisez l’interview exclusive avec Son Excellence

Kin-Kiey Mulumba, Ministre des PT-NTIC,

sur la fibre optique à la page 16

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Page 12: Le Matoiseur n°4

leMATOISEUR

12 direct.cd/lematoiseur

cOUR cOMMUNE

Etablir un contrat sexuel pour relancer

vos ébats

«je m’engage à avoir des relations sexuelles avec toi une fois par semaine au

minimum et à essayer quelque chose de nouveau au lit au moins deux fois par mois. En échange, tu t’engages à m’embrasser plus, à consacrer plus de temps aux préliminaires et à me faire des compliments quand je suis nue entre tes bras.Signerez-vous ce genre de contrat pour assurer la pérenni-té de votre vie sexuelle? Beau-coup crieraient au scandale si on leur proposait, affirmant que le sexe doit être quelque chose de spontané et non d’arrangé. L’expert sexuel du Daily Mail affirme cependant que ce type de contrat est une bonne idée. Dans notre vie quotidienne, le sexe est généralement en fin de notre «to do list» et est régu-lièrement repoussé au lende-main. Tracey Cox assure qu’un «contrat sexuel» est un «moyen efficace» pour se remettre sur la bonne voie: celle de tous les plaisirs. «La planification est un élément central de réussite dans presque tous les domaines». Pourquoi pas dans le sexe donc?Le contrat sexuel pourrait marcher parce que c’est un engagement envers l’autre. Une

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fois écrit, cela rend les choses réelles. On ne peut pas se dérober à ses promesses parce qu’elles sont là, sous nos yeux, écrites en noir et blanc. Ce type de contrat peut être aussi «rassurant». «On a une solution pour résoudre ses problèmes au lit.» Et puis, il vous permet de constater vos progrès. Pour rédiger votre propre contrat sexuel en vue de relan-cer la machine, rouillée par la routine, soyez honnêtes avant tout. Dites tous les deux ce que vous n’appréciez pas, ce que vous aimez le plus au lit, etc. La première lecture de ces notes sera peut-être difficile: normal, les critiques sont généralement douloureusement à entendre. Une fois que vous avez dressé le bilan de la situation sexuelle de votre couple, il est temps d’agir. A quelle fréquence souhaitez-vous faire l’amour? Combien de temps voulez-vous consacrer à un ébat? Voulez-vous plus de câlins, de douceur, de force, de préliminaires? Une fois tout cela écrit, il vous reste à négo-cier avec votre moitié. Trouvez un terrain d’entente entre vos envies et les siennes. Enfin, rédigez le contrat, soyez concis mais précis. Le contrat doit durer au minimum six semaines pour que le changement soit remarqué.Un patient opéré par erreur à la

place d’un autre en france

Un patient d’un centre hospitalier de vienne (isère/

france) a été opéré en urgence à la place d’un autre qui avait été renvoyé chez lui par erreur, a-t-on appris mercredi auprès du directeur de l’hôpital, confirmant une information du Dauphiné Libéré.Le centre hospitalier Lu-cien-Hussel effectue actuel-lement des recherches pour identifier cette dernière personne. L’erreur sur les identités, survenue lors de scanographies « malgré de nombreuses procédures de contrôle », remonte au 27 novembre 2012 mais elle n’a été portée à la connaissance de l’hôpital que le 4 avril, a précisé le directeur de l’éta-

blissement, Gérard Servais, à l’AFP.« Une confusion qui a amené à orienter un patient vers un traitement ina-déquat, et n’a pas permis la prise en charge du patient qui le nécessitait », souligne-t-il, sans donner davantage d’informations sur la pathologie trai-tée, par respect du secret médical. C’est lors d’une visite de contrôle chez un ra-diologue d’un autre établissement que le patient opéré par erreur a été informé du problème.« Il a accepté nos explications, et ne court aucun risque du fait de l’interven-tion qui a été prati-quée », a commenté Gérard Servais. Le

centre hospitalier Lucien-Hussel n’a pas réussi à iden-tifier le patient qui aurait dû être opéré, indiquant simple-ment, d’après ses radios, qu’il s’agissait d’un homme de plus de 50 ans. 145 personnes correspondant à ce profil et présentes dans l’établissement le 27 novembre 2012 ont été convoquées à une visite immédiate, la pathologie déce-lée requérant « un caractère d’urgence » selon Gérard Ser-vais. Une enquête administrative est en cours à l’hôpital pour déceler une éventuelle dé-faillance humaine.

Amina, la femme qui avait dit non

à Mandela

Le enfants d’Amina cachalia, activiste anti-apartheid ont révélé les sentiments que Nelson Mandela

portait à leur mère.

Des femmes que Mandela a aimées, l’histoire ne retient souvent que le nom de Winnie, la plus sulfureuse de toutes ses conquêtes.Mandela vient une nouvelle fois d’être hospitalisé. Sa nouvelle com-pagne, la Mozambicaine Graça Ma-chel, épousée lorsqu’il avait 80 ans, est certainement à ses côtés.

Mais une autre femme manque à l’appel. Amina Cachalia, son amie chère et com-pagne de lutte s’est éteinte le 31 janvier dernier, à 82 ans.Cette fervente oppo-sante au régime de l’apartheid et mili-tante des droits de la femme venait de publier une autobio-graphie, When Hope

and History Rhyme, dans laquelle elle revenait longuement sur son extraordinaire amitié avec l’an-cien président sud-africain, tout en omettant de parler de la pro-position de mariage que lui aurait faite Mandela après son divorce avec Winnie.C’est son fils, Ghaleb Cachalia, qui a dévoilé cet aspect de leur relation. Il raconte comment Amina Cachalia avait pris à part ses enfants pour leur expliquer que «Madiba lui avait demandé de l’épouser».

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AffAiRES NDEMBO

Serge Lofo s’offre une affaire de meurtre en israel !

L’attaquant congolais Serge Lofo Bongli a été inculpé par la justice israélienne pour le meurtre d’une jeune fille juive dans la ville de Netanya, située à 15 km de Tel Aviv (israël) rapporte la Radio Okapi.

Selon la Radio Onusienne, des sources proches de l’ambassade de la RDC en Israël affirment que Serge Lofo est soupçonné d’avoir reçu, en compagnie de son ami, la victime dans sa chambre, au cinquième niveau de l’hôtel Carmel avant que son corps ne soit découvert.Le corps de la jeune femme a été retrouvé inerte et déchiqueté au rez-de-chaussée de l’hôtel, visiblement jeté par la fenêtre, selon les premiers éléments de l’enquête.«La police a cru dès le départ qu’elle a été ruée de coups dans la chambre du suspect», rapportent les mêmes sources.Cette piste a fait que les premières recherches se sont orientées vers les chambres qui donnent du côté où le cadavre a été retrouvé.Cette piste a conduit les enquêteurs à croire qu’un lien existe entre Lofo et la fille décédée, indiquent les sources proches de l’ambassade. Selon elles, les enquêteurs auraient conclu que la fille décédée avait des fréquentations habituelles dans la chambre de Serge Lofo.Ce dernier et son ami ont rejeté en bloc ces allégations.La police israélienne estime que les chances de suicide sont faibles aussi longtemps que le cadavre a été

retrouvé sans sous vêtement.Pour l’instant, le corps a été transféré à l’Institut médico-légal d’Abu-Ka-bîr pour déterminer s’il s’agit d’un meurtre, d’un accident ou d’un sui-cide et de savoir aussi si la jeune fille était encore en vie avant de se retrou-ver au pied de l’hôtel.En attendant les résultats de l’autopsie pour déterminer les circonstances de la mort, l’affaire est fixée au tribunal Petah-Tikva.C’est au mois de septembre dernier que le TP Mazembe avait prêté Serge Lofo Bongeli pour six mois au club israélien de Maccabi Natanya du pré-sident Gil Lev.Lofo Bongeli s’est fait connaitre du grand public kinois entre 1999 et 2002 lorsqu’il évoluait au sein de l’AS Polino de Kinshasa.Le garçon fera ensuite un petit tour chez le TP Mazembe (2002-2003) avant de se rendre en Angola où il a joué pendant quatre saisons au sein d’Atletico Sport Aviaçao (2004-2007) et de Sagrada Esperança (2007-2008).Au retour au pays en 2008, Lofo Bongeli avait signé pour deux saisons avec l’AS V club de Kinshasa au sein de laquelle il avait marqué 26 buts en 36 matches.

constant n’aime pas qu’on touche à «son» claude!

ÉTERNEL PRÉSIDENT DE LA FECOFA

constant Omari, le président de la fédération congolaise (RDc) de

football s’explique sur la situation de claude Le Roy, qui avait envisagé de démissionner il y a deux semaines, ainsi que sur la candidature du pays à l’organisation de la cAN 2019.

jeune Afrique : Après le match nul contre la Libye à Kinshasa (0-0, le 24 mars en qualifications pour la coupe du Monde 2014), Le Roy avait envisagé de partir, choqué par la violente réac-tion d’une partie du public…Constant Omari : Claude a été très choqué et marqué par ces violences. Il n’avait jamais connu cela. C’est vrai qu’il a envisagé de démissionner, mais c’était une réaction à chaud. Après ce match, nous avons parlé plusieurs fois. Les joueurs lui ont demandé de continuer. Claude va rentrer quelques jours en France pour se reposer, discuter avec sa famille, mais lors de nos dernières conversations, je l’ai senti concerné par le projet. Il m’a même parlé de son programme pour la suite. Ce qui s’est passé après le match ne m’étonne pas. Il y a eu une campagne de presse très violente…

c’est-à-dire ?(Il hausse le ton) Le Roy a été victime de la part de la Radio télévision nationale

congolaise (RTNC) d’attaques scandaleuses ces dernières semaines. Et un ancien inter-national, Eugène Kabongo, qui pense être le centre du monde, a tenu des propos inacceptables sur le sélec-tionneur, mais aussi sur les jeunes joueurs de l’équipe, en les traitant de mercenaires. Cela a créé une atmosphère délétère. Le public congolais est impatient, mais il doit aussi comprendre que le projet de doter la RDC d’une grande équipe nationale prendra du temps. Et que les résultats ne seront pas immédiats.

que répondez vous à Le Roy quand il explique passer beaucoup trop de temps à gérer des problèmes d’inten-dance ?Certains joueurs refusent de jouer pour la sélection car ils sont influencés par leur entourage, qui craint une récupération politique des victoires de la RDC.Le problème vient en fait de la mise à disposition des fonds nécessaires à l’orga-nisation d’un match ou d’un stage. En Afrique, les fédéra-tions dépendant des gouver-nements. Et en RDC, un pays qui est en guerre, tout ne fonctionne pas normalement. Nous avons eu des réunions avec le gouvernement, de façon à ce que l’argent arrive en temps et en heure. Et pour les primes des joueurs (5 000 dollars par match et par joueur), nous souhaitons qu’elles soient versées avant

In Radiookapi.netle 01 avril 2014

Leroy chasse les bi-nationaux!

N’AYANT FINALEMENT PAS DÉMISSIONÉ

plusieurs joueurs évoluant en france sont ciblés par

claude Le Roy, qui souhaite les convaincre de jouer pour la RDc.

Claude Le Roy a ciblé plu-sieurs joueurs, qu’il espère convaincre d’évoluer pour leur pays d’origine. Il s’agit de l’attaquant de Sochaux Cédric Bakambu ( 21 ans), et du mi-lieu de terrain Granddi Ngoyi (24 ans), milieu de terrain de Troyes (Ligue 1. Le sélection-neur de la RDC pense tou-jours à Gianelli Imbula (Guin-gamp, Ligue 2), que Le Roy a

déjà présélectionné, sans que l’intéressé (20 ans) ne donne suite.Enfin, Jires Kembo-Ekoko (25 ans), qui a rejoint Al-Aïn Club aux Émirats Arabes Unis en 2012, figure toujours sur la liste de Le Roy. Mais le cas de ce joueur visiblement très indécis commence à faire douter Constant Omari, le président de la Fédération congolaise de football : « Cela fait des années qu’on attend sa réponse. À un moment, il donnait sa priorité à l’équipe de France. Mais aujourd’hui, il joue aux Émirats Arabes Unis. Vous pensez vraiment qu’il a une chance de jouer avec les Bleus ? »

cela n’est-il pas un trop gros défi pour un pays en guerre ?Je partage la volonté du gouvernement d’organiser cette CAN. Mainte-nant, il faut des actes. La CAF n’a pas encore désigné le pays hôte, mais il ne faut pas attendre pour construire des stades, des terrains d’entraî-nement, amélio-rer les structures hôtelières, etc… Je pense qu’il faut débuter les travaux dans l’année qui vient, aussi pour don-ner des gages à la CAF. a CAN 2019.

in Jeune Afrique, le 01 avril 2013

les matches, par virement bancaire. Vous voyez que nous faisons le maximum pour avancer.

certains joueurs d’origine congolaise hésitent à venir jouer pour la RDc. Est-ce parce que le projet de la

sélection est encore flou ?Non, je crois surtout que cer-tains joueurs sont influencés par leur entourage, qui craint une récupération politique des victoires de la RDC.

La RDc est candidate à l’or-ganisation de la cAN 2019.

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Le jour où Airtel introduisait le Mobile Banking en RDc

cOM DE RêvES

M-FALANGA

il y un peu plus d’un an, airtel, le plus grand opérateur de télécommunications en République

Démocratique du congo (en nombre d’abonnés), lançait Airtel Money – M falanga, le tout premier service de Mobile Banking en RDc, et ce en collaboration avec la Banque centrale du congo.

S’exprimant lors de la soirée de lancement, le Gouverneur de la Banque Centrale qui était parrain de l’événement, Jean-Claude Masangu avait déclaré : « Ma satisfaction est d’autant plus grande que cette manifes-tation constitue pour moi ce que les Anglophones appellent un [ milestone]. En effet, l’introduc-tion d’un nouveau service dans la gamme des produits et services financiers existants constitue en soi un évènement marquant pour tout banquier. Lorsque ce nou-veau service a pour conséquence une augmentation significative du taux de bancarisation du pays et une inclusion financière tout aussi significative de non seulement la population la plus démunie et exclue du système bancaire classique, mais aussi de tous ceux qui opèrent dans le secteur informel, alors l’évène-ment se transforme en une avan-cée mémorable. C’est dire que le Mobile Banking s’inscrit en lettres d’or dans le processus de moder-nisation et de développement du Système National de Paiement de la République Démocratique du Congo. Ainsi, le paysage bancaire peut porter un habit tout neuf !.»Par le lancement de ce service novateur, la firme indienne confirmait ainsi son statut d’opé-

rateur le plus innovant qui ne cesse de déployer des efforts considérables afin de maintenir son véritable leadership dans le secteur des télécom-munications de plus en plus concurrentiel et de satisfaire continuelle-ment ses clients qui for-ment une grande base de près 8 millions d’abonnés actifs. Airtel Money est acces-sible partout où le réseau airtel est opérationnel et nombreux sont ceux qui tirent profit ce service qui a un impact très positif sur l’ensemble de communautés à travers le territoire national. Depuis son lancement dans le pays, les abonnés airtel à travers le terri-toire national envoient et reçoivent de l’argent avec leurs téléphones, et ils effectuent leurs courses

dans des magasins et supermarchés sans avoir à transporter du cash. Recevoir et envoyer de l’argent par téléphone est devenu un exercice habituel en RDC grâce au Number One de la télé-phonie mobile en RDC.

TRANSAcTiONS pAR AiRTEL MO-NEy EN fRANc cONGOLAiS pOSSiBLE DE-pUiS DécEMBRE 2012Depuis le mois de dé-cembre 2012, airtel a encore innové dans le Mobile Banking avec l’introduction de la possi-bilité de faire de transac-tions en monnaie locale-le Franc Congolais.En effet, les transactions

dans le Mobile Banking en RDC s’effectuaient jusqu’alors en dollars américains et pour la première fois dans le pays, airtel a offert la possibilité d’effectuer des transactions en Franc Congolais depuis le mois de décembre dernier. Les premiers à avoir bénéficié de cette inno-vation étaient les poli-ciers et les fonctionnaires de l’Etat qui ont com-mencé à percevoir leurs soldes et/ou salaires par airtel Money et en Franc Congolais comme l’exi-geait le Gouvernement.Cette opération de paie des policiers et fonc-tionnaires de l’Etat par airtel Money a débuté à Kinshasa et s’est étendue à toutes les provinces de la République. A ce jour, plus de 30.000 policiers et fonctionnaires re-

çoivent leurs salaires par airtel Money.Selon la Banque Cen-trale du Congo, avec l’introduction du Mobile Banking le nombre de comptes bancaires en l’espace de deux ans pourrait passer à 15 millions, soit 10 fois plus qu’actuellement tandis que le taux de banca-risation se chiffrerait à 22 %. Par ailleurs, ces comptes additionnels se retrouveraient en majo-rité non plus dans les grands centres urbains, mais dans tout l’arrière-pays desservi par les opérateurs de télécom-munication cellulaire. Un autre avantage du Mobile Banking réside dans la réduction tant attendue de la manipulation des espèces.

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fondateurLitsani choukran Benjamin

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«Dans le plupart des pays, les citoyens possèdent la liberté de parole. Mais dans une démocratie, ils possèdent encore la liberté d’avoir parlé». André Guillois.

Editeur: Eternity CDS --- Directeur des Publications : Christelle M’Pop Maelwen // +243 815 616 164

Ainsi sonne le glas?

Sur fond de guerre, et malgré un Premier Ministre «matata», malgré le taux de croissance écono-mique le plus élevé en Afrique... les ventres enfammés du Congo ne manquent de bouches et

s’expriment: les promesses des «technocrates» de KabIla tardent.

Tshisekedi, l’ami opposant sentant

la fin s’approcher!

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Avec quelle sauce seront-ils bouffables, ces Congolais?

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Alors que Goma, capitale du Nord-Kivu à l’Est de la République démocra-tique du Congo, s’affalait aux mains des rebelles du M23, le Président Kabila s’offrait, lui, une photo chicane à Kam-pala, en escorte des « agresseurs ». Comment Joseph Kabila s’est-il (encore) tirer de là ?

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www.direct.cd - [email protected] - +243 815 666 000N°03 | 29 MARS 2013 | 16 PAGESHebdomadaire congolais d’information généraleFondé à Kinshasa par Eternity CDS 4500 FC RDC -- 7 USD INTERNATIONALle

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La fibre!Il lui est parfois repproché de sourire.

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choses ont changé!

Nzala!

Liberé commeBangui?B, comme Bemba, E, comme élection, M, comme maintenant, B, comme Bangui, A, comme acquiquement: Maintenant donc que Bangui est liberée, Bemba peut-il rêvé d’un Acquitement et se préparer aux Elections de 2016?

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leMATOISEUR

L’incroyable «prison Break» de Redoine faïd

FRANCE

Le braqueur a pris quatre surveillants en otages avant de les libérer, et fait sauter cinq portes de

la prison de Sequedin à l’aide d’explosifs.

Le braqueur Redoine Faïd s’est éva-dé samedi de manière spectacu-laire, à l’aide d’explosifs après avoir pris en otage quatre surveillants de la prison de Sequedin (Nord), où il était détenu après une tentative d’attaque à main armée qui avait coûté la vie à une policière muni-cipale en mai 2010. Cette évasion, qualifiée d’»acte de guerre» par les syndicats de surveillants, a débuté vers 8 h 30, lors d’un parloir où ce «détenu particulièrement dange-reux», selon le procureur de Lille, a pris quatre surveillants de la mai-son d’arrêt en otage, avant de quit-ter l’établissement une demi-heure plus tard, au terme d’un scénario digne d’un roman policier.Tous les otages ont été libérés sur l’itinéraire de fuite de Redoine Faïd et sont sains et saufs, a déclaré Frédéric Fèvre, procureur de la République de Lille, lors d’un point presse. Extrêmement choqués, ils ont été placés en observation médicale, mais trois d’entre eux avaient pu sortir de l’hôpital en milieu d’après-midi. Une cellule de crise a été mise en place dans l’éta-blissement pénitentiaire.

évENTUELLES cOMpLiciTéSSelon le procureur, Redoine Faïd est armé et muni d’explosifs, mais il ne précise pas leur origine ni comment il s’est procuré une arme. L’avocate de l’ex-femme de Redoine Faïd a formellement démenti que cette dernière se soit rendue à la prison ce samedi matin, comme cela a été évoqué dans un premier temps. Selon une source syndicale,

témoigné Rose Lafont. Il y aurait eu cinq explosions, détruisant cinq portes de l’établissement, a précisé Étienne Dobremetz, du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa.Redoine Faïd aurait ensuite pris la fuite à bord d’un premier véhi-cule, qu’il a abandonné et aurait incendié sur l’A25 à hauteur de Ronchin, puis est monté dans un second véhicule qui était active-ment recherché, selon la préfec-ture du Nord. Il aurait d’abord relâché un des otages juste après avoir quitté la prison, puis un autre quelques centaines de mètres plus loin, au niveau d’un pont, et enfin les deux derniers au niveau de la route nationale 41, selon Étienne Dobremetz. La police judiciaire de Lille et l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), co-sai-sis de l’enquête, recherchaient d’éventuelles complicités dont aurait pu bénéficier le fugitif. «Tous les policiers sont mobi-lisés, et le maximum sera fait pour retrouver l’intéressé le plus rapidement possible», a affirmé le procureur.

UNE pRiSON pAS ADApTéE ?Faïd, 40 ans, qui se présente comme un braqueur repenti, est soupçonné par la police d’être le maître d’oeuvre d’un projet d’attaque à main armée qui avait coûté la vie à la policière muni-cipale Aurélie Fouquet, 26 ans, en mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). Il avait publié fin 2010 un livre où il racontait son itinéraire de délinquant des cités, s’y affirmant spécialiste - mais ayant tourné la page - des attaques de fourgons blindés. Faïd avait échappé de peu en janvier 2011 à la police lors d’une série d’interpellations, avant d’être arrêté quelques mois plus tard, en juin, près de Lille. «Je n’ai pas été étonné à l’annonce de son évasion. Cela dit, rien ne me le laissait penser», a déclaré Me Jean-Louis Pelletier, avocat de Redoine Faïd.Celui-ci avait été incarcéré à la maison d’arrêt de Sequedin, située à quelques kilomètres à l’ouest de Lille, qui abrite envi-

Un complot contre

cahuzac?

S alon le journal helvétique « L’hebdo », les services de renseignements

français sont à l’origine de la chute de l’ancien ministre du Budget. Explication d’un scénario dignes des films de conspiration.Ne jamais s’en prendre au budget de l’armée. Ce serait l’une des leçons à tirer de l’affaire Cahuzac. L’ex-ministre comptait faire des coupes dras-tiques dans le budget de la Défense, selon le jour-nal suisse L’Hebdo. Une très mauvaise idée.Jérôme Cahuzac envisa-geait de raboter jusqu’à 1 milliard d’euros en 2014. Une terrible nouvelle pour l’armée et les indus-triels du secteur. L’hypo-thèse « Z » impliquait la suppression d’une trentaine de régiments, la vente du Charles-de-Gaulle, entre autres.L’armée contre-attaque alors. Les services de renseignement fran-çais auraient donné le tuyau sur l’existence des comptes étrangers de l’ex-ministre du Budget, accélérant sensiblement le destin de Jérôme Cahuzac.

ron 800 détenus pour 638 places, et 220 sur-veillants selon l’Ufap-Unsa. Les syndicats ont dénoncé samedi un «acte de guerre», le syndicat FO pénitentiaire allant jusqu’à réclamer la dé-mission «dès aujourd’hui» du directeur de l’admi-nistration pénitentiaire et du ministre de la Justice. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, devait arriver sur place samedi vers 16 h 30. «Il faut qu’on nous donne les moyens une bonne fois pour toutes de gérer ce genre d’individu, et je pense que ça passera par la construction d’établisse-ments spécialisés et des-tinés à recueillir ce genre d’individu», a réclamé Étienne Dobremetz, pour qui la prison de Sequedin n’est «pas adaptée» à des détenus «dangereux».

iNGéRENcES

Redoine Faïd devait rencontrer son frère lors d’un parloir, sans qu’on sache si la rencontre avait pu avoir lieu avant l’évasion.Une femme, qui rendait visite à son fils à la maison d’arrêt de Sequedin et qui a entendu

l’explosion, a dit avoir vu «un homme être emmené avec des menottes». «Je croyais que c’était ma dernière heure. Tout d’un coup, tout a sauté. Tous les murs ont bougé, même les carreaux des portes. J’ai eu vraiment peur», a

? AFP

Drôle de plainte é la «copine» de françois hollande

Un patient n habitant de Saint-Etienne «trouve absolument scandaleux

que nos impôts» servent à payer le train de vie de la compagne de françois hollande.

Cela ressemble à une blague, dont le point de départ aurait été jeté entre une poignée de cacahuètes et un coup de rouge au zinc d’un bar de quartier. Et pourtant Valérie Trierweiler est bel et bien visée par une plainte pour «détournement de fonds publics», rapporte Le Progrès (un quotidien Fran-

çais). Un habitant de Saint-Etienne, Xavier Kemlin, héritier de la famille Guichard, arrière-petit-fils du fondateur de l’en-seigne Casino, a dépo-sé plainte jeudi parce qu’il juge «absolument scandaleux que nos impôts servent à loger, nourrir, entretenir, payer le personnel et les déplacements d’une dame avec qui nous n’avons aucun lien juridique».La personnalité de ce notable local étonne, qui qualifie Valérie Trierweiler de «maî-

tresse de François Hollande» puisque le couple n’a pas officia-lisé son union: c’est lui qui, en 2011, avait mené une grève de la faim devant le siège de Carrefour pour récla-mer la démission du conseil d’administra-tion. Sa plainte n’a pas encore été jugée rece-vable. Il se pourrait bien qu’il n’y ait même pas le début d’une enquête préliminaire à l’encontre de Valérie Trierweiler.

? AFP

? ETHAN - GABRIEL

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ce qui va changer avec la fibre

P lus de 5 ans après l’initiative lancée par le président de la République, Joseph Kabila

Kabange, la fibre optique en a mis du temps. En cause, les reports, les accusations de «corruption», difficultés réelles… Ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, Tryphon Kin-kiey Mulumba répond aux 5 questions du Matoiseur.

MATOISE À CHAUD AVEC LE MINISTRE TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA

q1. M. Kin-kiey, tout d’abord c’est quoi la fibre? qu’est-ce qu’elle représente pour le gou-vernement, les congolais et les opérateurs?TKKM - . Physiquement c’est un fil du même calibre qu’un cheveu protégé par une gaine métallique et par une sorte de PVC. Ce fil transmet des si-gnaux sous forme de lumière, d’où l’ap-pellation de fibre optique, et, en effet, à la vitesse lumière. La grande révolution est que ce fil dispose d’importantes capacités de transporter la voix, l’image et les données. C’est ça qu’on appelle convergence des technologies. Le transport à très haut débit, à très faible coût et en toute sécurité est la réponse aux problèmes de communication. Les entreprises de téléphonie mobile et l’Internet qui recourent aujourd’hui au satellite, avec les problèmes d’intem-périe, vont ainsi basculer massivement sur la fibre qui permet la démocratisa-tion de la communication par l’entrée sur les autoroutes de l’information. Le recours à la communication à vaste échelle permet, par la modernisation, la croissance économique, la création d’emplois et la réduction de la pau-vreté. Un pays comme l’Inde a accédé au statut de pays émergent par les technologies de l’Information et il n’est pas le seul. Cela passe par une série de réformes notamment d’ordre fiscal.

q2. Le Katanga va-t-il basculer dans la fibre au même moment que Kinshasa?TKKM - C’est possible, c’est souhaitable. C’est un pôle économique majeur du pays. Il y a là des projets à l’initiative d’opérateurs locaux mais le Ministère des PT&NTIC n’a, en l’espèce, pour l’instant, délivré aucune licence à qui que ce soit.

q3. Excellence, qui va gérer la fibre ? quel rôle jouera l’Etat dans sa régulation?TKKM - Nous y réfléchissons au niveau du Gouvernement alors que le temps fait défaut. Mais la question est capitale. Avant les cérémonies de Muanda, le Gouvernement a l’obligation d’appor-ter une réponse aux opérateurs qui attendent. C’est une question transver-sale.

q4. vous êtes ici depuis à peine un an, et nous semblons aller dans le sens du dénouement dans ce dossier de la fibre. quel

BWEZEUR

rôle avez-vous joué et surtout, pourquoi tout ceci a tellement trainé?TKKM - Juste le rôle du petit soldat, à la disposition de la vision définie par le Chef de l’Etat et qui doit se tra-duire sur le terrain par le biais du Gouvernement de la République qui a décidé de nous accompagner et de disponibiliser les moyens nécessaires. Mettre en œuvre le service universel. Offrir à nos compatriotes la connectivité. Faire bascu-ler le pays dans la société de l’information, transfor-mer la RDC en une sorte de Silicon Valley, n’est-ce pas un challenge enthou-siasmant? De ce point de vue, la vision du Chef de l’Etat qui a fait le choix de la modernité pour notre pays n’est pas seulement stratégique. Elle en devient presque prophétique. Elle n’appelle pas seulement à la mobilisation des ressources et des intelligences, mais aussi à un profond change-

ment des mentalités pour l’avènement d’un nouveau type d’homme, tourné vers le développement et «pro-grammé» pour les tâches du développement. C’est en cela que réside la diffi-culté: tout le monde n’a pas encore intégré cette dimen-sion.

q5. Excellence, peut-on connaître le coût global de ce projet de fibre? qui finance la fibre et comment l’Etat va-t-il en tirer profit?TKKM - Indiscutablement, c’est l’Etat propriétaire qui finance l’infrastructure. La Phase I Muanda-Kins-hasa a coûté 31 millions de dollars. La Phase II Kins-hasa-Kasumbalesa qui a commencé est estimée à 221 million USD. Il s’agit de prêts consentis par Eximbank of China. La Phase a connu quelques problèmes en certains endroits. J’ai donc décidé de mettre en place une structure chargée de

surveiller la mise en œuvre selon les règles de l’art du backbone Phase II. On y trouve les experts de tous les grands services de l’Etat intéressés. On devrait bientôt y voir un peu plus clair. Comment l’Etat va en tirer profit? La fibre est une autoroute et tout celui qui emprunte l’auto-route paie. Il s’agit de sommes impor-tantes. L’arrivée de la fibre va entraî-ner la création de nouvelles entre-prises et lubrifier le

travail dans tous les secteurs, l’éduca-tion, la médecine, le commerce, l’admi-nistration en géné-ral. L’avènement de la télévision numérique libérera de nouvelles fré-quences, tandis que la démocratisation de l’outil informa-tique et des nou-velles technologies de l’information et de la commu-nication facilitera l’accès universel aux autoroutes de l’information.

plus de «SiM BOX»!

Les opérateurs télécoms avaient jusqu’au 29 mars 2013 pour fournir leurs CDR bruts (Call Data Record). Ils devaient, éga-lement, accorder leurs ponts radios afin de permettre au consortium Entreprise Télécom Agilis de contrôler leurs appels inter-nationaux. Des conditions fixées par le Mi-nistre Kin-Kiey Mulumba, lors d’une réunion té-nue dans son cabi-net le 22 mars 2013 avec ces derniers pour lutte contre la fraude liée aux appels internatio-naux.Cette fraude sur les appels internatio-naux entrants est un véritable fléau pour les opéra-teurs légitimes et les gouverne-ments d’Afrique. En termes simples, elle consiste à faire passer un appel international pour un appel local, lui permettant ainsi de se soustraire aux tarifs de terminai-son et aux taxes en vigueur dans le pays du destina-taire. Entre les bran-

chements sau-vages sur des réseaux légitimes et la téléphonie sur Internet, il existe de multiples moyens de détourner les communications internationales, que les fraudeurs ache-minent vers les destinataires à tra-vers une SIM Box. Ce boîtier électro-nique sur lequel on installe des cartes SIM d’opérateurs locaux cause des ravages.Chaque mois, l’Etat congolais perd quelque douze millions de dol-lars américains à cause de la fraude, selon l’estimation des experts. Les sociétés de télé-phonie cellulaire ne sont pas, non plus, épargnées par cette perte de recettes. Mais, dès le 01 avril, on pouvait bien voir un nu-méro international s’afficher complè-tement lors d’un appel entrant, dans tous les téléphones congolais. La lutte de Kin-Kiey Mulumba semble donc produire ses fruits. Chapeau!

? Propos recueillis par Gaston Engbaka

? Nfuta N’ga-Nkunzi