Le Sorbonnard Déchaîné n°4 (fev/mars 2006)

2
Le bulletin sans concession de l’AGEPS-UNEF, première organisation étudiante de l’Université Paris IV, février/mars 2006, numéro 4 LE GOUVERNEMENT ATTAQUE LA JEUNESSE Contrat premiere embauche, postes aux concours de l’enseignement, mepris de la jeunesse Qui met la jeunesse en peril S’expose au peril jeune Éditorial Sucrons les Fraises change de nom. Vous avez été nombreux à nous faire la remarque: ce nom, obscur, ne reflétait pas assez le contenu de notre bulletin. Nous adoptons donc, dés à présent, le nom de Sorbonnard déchaîné. A nous de faire en sorte que ces pages mérite un nom aussi exigeant. Vous l’aurez peut-être remarqué, mais ces derniers temps, ils sont nombreux ceux qui semblent penser que tous les moins de 26 ans ont douze ans d’âge mental. Que tous les jeunes sont incapa- bles de réfléchir par eux-mêmes. Que sous prétexte d’être prési- dent d’université ou ministre, on peut sans vergogne et sans complexe piétiner la gueule des étudiants. Nous avions l’exemple de Jean-Robert PITTE, président de notre université, qui a plus en tête sa couverture média (à coups de projets fumeux) que le bon fonctionnement de notre fac (et ce n’est rien de le dire). Nous avons eu ensuite l’exemple de Gilles de ROBIEN, ministre de l’Éducation Nationale, qui a plus en tête son projet d’introduire les commissariats dans les collèges et lycées que celui d’avoir des effectifs enseignants suffisants pour lutter contre l’échec scolaire (et qui en profite pour hypothé- quer l’avenir de centaines d’étudiants). Et nous avons maintenant l’exemple de Domini- que de VILLEPIN, qui a plus en tête les élections présidentielles de 2007 que l’avenir de notre génération, qu’il a décidé de précariser à outrance avec la création du CPE (Contrat Précari- té Exclusion), inventé par lui tout seul et décidé par lui tout seul (sans consulter l’Assemblée Nationale, grâce à l’astuce de l’article 49.3 de la constitution). Honnêtement, ça commence à faire beaucoup. Ça commence même à faire trop. Beaucoup trop. Il n’est jamais facile, à notre âge, de se dire qu’on peut remettre en cause les décisions de certains « grands », incompé- tents ou néfastes. Et pourtant, nous n’avons pas le choix. Si nous voulons avoir des diplômes qui nous serviront plus tard, si nous voulons pouvoir travailler sans l’angoisse d’être licenciés du jour au lendemain, si nous voulons pouvoir avoir confiance en notre avenir, il va falloir le dire. Le dire fort. Le dire très fort. Il est difficile de penser que des mobilisations, des manifestations, des tracts, des interventions dans nos amphis, peuvent changer les choses, mais à l’AGEPS-UNEF, c’est ce que nous nous disons. Parce que nous n’avons pas le choix. Pour un droit à l’avenir, il va falloir se battre. PRESIDENTIELLES 2007: LE CAUCHEMAR DE DE VILLEPIN Le Lundi 16 janvier, le Premier Ministre a rendu public son plan pour l’emploi des jeunes. La mesure phare de son plan, le Contrat Première Embauche est une véritable insulte faite aux jeunes. Le CPE, avec sa période d’essai de 2 ans, constitue ainsi une nouvelle mesure d’exception qui va conduire de manière dramatique la jeunesse à une plus grande précarité, comme l’ont fait les Contrats Nouvelles Embauches qui, depuis le mois d’août, ont remplacé des CDI. Cette mesure illustre une nouvelle fois l’idée que le gouvernement se fait de la jeunesse : une main d’œuvre bon marché, une variable d’ajustement pour les grandes entreprises leur permettant d’embaucher des jeunes sans contraintes et de les licencier à tout moment. Avec un taux de chômage de près de 25% et une précarité grandissante, la jeunesse consti- tue un âge de la vie de grandes incertitudes : par la mise en place de cette mesure sans précédent, le gouvernement prend la responsa- bilité de creuser un peu plus le fossé entre la jeunesse et le reste de la société. Alors que le premier emploi conditionne très largement la suite de la carrière professionnelle des salariés, cette mesure réaffirme la négation d’un droit à l’avenir de qualité pour les jeunes. Cette mesure est une nouvelle illustration de la volonté du gouvernement d’opposer les généra- tions (après la réforme des retraites et celle de l’assurance maladie) : avec ce nouveau CIP, les jeunes vont pouvoir remettre au goût du jour le slogan « Papa j’ai trouvé un travail : le tien ». Sous prétexte de lutter contre le chômage, cette mesure qui est en réalité une nouvelle attaque contre le code du travail et fait de la précarité la règle. Il s’agit de la première étape vers une précarisation toujours plus importante du marché du travail. Conscient de l’opposition que suscite ce projet dans la jeunesse, Dominique de Villepin n’a pas hésité a utilisé l’astuce constitutionnelle de l’article 49.3, qui lui a permis de faire adopter ce projet sans vote de l’assemblée nationale! Alors que la mobilisation monte progressive- ment dans les université et au sein de toute la jeunesse, nous devons avoir à l’esprit les mobi- lisations du 28 février et du 7 mars. Nous ne pourrons obtenir le retrait de ce projet que par la mobilisation, comme cela avait été le cas en 1994 contre le « smic jeune » d’Édouard Balla- dur. Pour notre avenir, mobilisons-nous! Ça semble être devenu une tradi- tion au ministère de l’Éducation Nationale : chaque année, deux mois avant le début des concours, on annonce une baisse des postes ouverts pour la session à venir. Et ça n’a pas raté : l’annonce est tombée le 21 décembre, soit quelques jours avant Noël, quand tout le monde avait la tête ailleurs. Les étudiants inscrits cette année voient donc leurs chances diminuer en pleine préparation. Plus grave, cela met en avant une certaine vision des établissements publics véhiculée par le ministre: rempla- cer une partie des professeurs des collèges et lycées par des policiers. Sachant que le ministère reconnaît lui-même (en privé bien sûr) s’être planté sur l’évaluation du nombre de départs en retraite, on est en droit de se poser quelques ques- tions. Qu’est-ce qui justifie une baisse de 23, 6% des postes au CAPES, et de 25, 7% à l’agréga- tion ? Il nous semble que la ré- ponse est autant idéologique qu’économique. Puisqu’il faut faire des coupes dans le budget (et qui dit économies de budget dit choix idéologiques à faire) et qu’il y a trop de professeurs (vieille ren- gaine de la droite, pas vraiment vérifiée sur le terrain, pourtant), eh bien on n’a qu’à baisser le nombre de postes. Sauf que c’est notre avenir en tant qu’étudiants et celui des générations à venir qui est en jeu. A l’heure où les classes sont surchargées et où les enseignants n’ont que peu de temps à consa- crer aux élèves en difficulté, nous devons nous mobiliser pour empê- cher la destruction de notre conception de l’éducation, pour empêcher que les établissements d’enseignement public soient définitivement remis en cause par le gouvernement. La phrase du mois Nous la devons à Frédéric Valloire, auteur d’un portrait de Jean-Robert Pitte, président de notre université, dans le magazine Valeurs Actuelles. On y trouve cette phrase: « Chez les Pitte, on est gourmand, on aime ce qui est bon ». Mais y aime-t- on vraiment ce qui est bon pour notre université? Postes aux concours de l’enseignement Contrat precarite exclusion Désolé m. de villepin, mais vos deux années de période d’essai ne nous ont pas convaincus. Au revoir! 01 40 46 32 27 http://ageps-unef.blogspot.com [email protected]

Transcript of Le Sorbonnard Déchaîné n°4 (fev/mars 2006)

Page 1: Le Sorbonnard Déchaîné n°4 (fev/mars 2006)

Le bulletin sans concession de l’AGEPS-UNEF, première organisation étudiante de l’Université Paris IV, février/mars 2006, numéro 4

LE GOUVERNEMENT ATTAQUE LA JEUNESSE

Contrat premiere embauche, postes aux concours de l’enseignement, mepris de la jeunesse

Qui met la jeunesse en peril S’expose au peril jeune

Éditorial Sucrons les Fraises change de nom. Vous avez été nombreux à nous faire la remarque: ce nom, obscur, ne reflétait pas assez le contenu de notre bulletin. Nous adoptons donc, dés à présent, le nom de Sorbonnard déchaîné. A nous de faire en sorte que ces pages mérite un nom aussi exigeant. Vous l’aurez peut-être remarqué, mais ces derniers temps, ils sont nombreux ceux qui semblent penser que tous les moins de 26 ans ont douze ans d’âge mental. Que tous les jeunes sont incapa-bles de réfléchir par eux-mêmes. Que sous prétexte d’être prési-dent d’université ou ministre, on peut sans vergogne et sans complexe piétiner la gueule des étudiants. Nous avions l’exemple de Jean-Robert PITTE, président de notre université, qui a plus en tête sa couverture média (à coups de projets fumeux) que le bon fonctionnement de notre fac (et ce n’est rien de le dire). Nous avons eu ensuite l’exemple de Gilles de ROBIEN, ministre de l’Éducation Nationale, qui a plus en tête son projet d’introduire les commissariats dans les collèges et lycées que celui d’avoir des effectifs enseignants suffisants pour lutter contre l’échec scolaire (et qui en profite pour hypothé-quer l’avenir de centaines d’étudiants). Et nous avons maintenant l’exemple de Domini-que de VILLEPIN, qui a plus en tête les élections présidentielles de 2007 que l’avenir de notre génération, qu’il a décidé de précariser à outrance avec la création du CPE (Contrat Précari-té Exclusion), inventé par lui tout seul et décidé par lui tout seul (sans consulter l’Assemblée Nationale, grâce à l’astuce de l’article 49.3 de la constitution). Honnêtement, ça commence à faire beaucoup. Ça commence même à faire trop. Beaucoup trop. Il n’est jamais facile, à notre âge, de se dire qu’on peut remettre en cause les décisions de certains « grands », incompé-tents ou néfastes. Et pourtant, nous n’avons pas le choix. Si nous voulons avoir des diplômes qui nous serviront plus tard, si nous voulons pouvoir travailler sans l’angoisse d’être licenciés du jour au lendemain, si nous voulons pouvoir avoir confiance en notre avenir, il va falloir le dire. Le dire fort. Le dire très fort. Il est difficile de penser que des mobilisations, des manifestations, des tracts, des interventions dans nos amphis, peuvent changer les choses, mais à l’AGEPS-UNEF, c’est ce que nous nous disons. Parce que nous n’avons pas le choix. Pour un droit à l’avenir, il va falloir se battre.

PRESIDENTIELLES 2007: LE CAUCHEMAR DE DE VILLEPIN

Le Lundi 16 janvier, le Premier Ministre a rendu public son plan pour l’emploi des jeunes. La mesure phare de son plan, le Contrat Première Embauche est une véritable

insulte faite aux jeunes. Le CPE, avec sa période d’essai de 2 ans, constitue ainsi une nouvelle mesure d’exception qui va conduire de manière dramatique la jeunesse à une plus

grande précarité, comme l’ont fait les Contrats Nouvelles Embauches qui, depuis le mois d’août, ont remplacé des CDI. Cette mesure illustre une nouvelle fois l’idée que le gouvernement se fait de la jeunesse : une main d’œuvre bon marché, une variable d’ajustement pour les grandes entreprises leur permettant d’embaucher des jeunes sans contraintes et de les licencier à tout moment. Avec un taux de chômage de près de 25% et une précarité grandissante, la jeunesse consti-tue un âge de la vie de grandes incertitudes : par la mise en place de cette mesure sans précédent, le gouvernement prend la responsa-bilité de creuser un peu plus le fossé entre la jeunesse et le reste de la société. Alors que le premier emploi conditionne très largement la suite de la carrière professionnelle des salariés, cette mesure réaffirme la négation d’un droit à l’avenir de qualité pour les jeunes. Cette mesure est une nouvelle illustration de la volonté du gouvernement d’opposer les généra-tions (après la réforme des retraites et celle de l’assurance maladie) : avec ce nouveau CIP, les jeunes vont pouvoir remettre au goût du jour le slogan « Papa j’ai trouvé un travail : le tien ». Sous prétexte de lutter contre le chômage, cette mesure qui est en réalité une nouvelle attaque contre le code du travail et fait de la précarité la règle. Il s’agit de la première étape vers une précarisation toujours plus importante du marché du travail. Conscient de l’opposition que suscite ce projet dans la jeunesse, Dominique de Villepin n’a pas hésité a utilisé l’astuce constitutionnelle de l’article 49.3, qui lui a permis de faire adopter ce projet sans vote de l’assemblée nationale! Alors que la mobilisation monte progressive-ment dans les université et au sein de toute la jeunesse, nous devons avoir à l’esprit les mobi-lisations du 28 février et du 7 mars. Nous ne pourrons obtenir le retrait de ce projet que par la mobilisation, comme cela avait été le cas en 1994 contre le « smic jeune » d’Édouard Balla-dur. Pour notre avenir, mobilisons-nous!

Ça semble être devenu une tradi-tion au ministère de l’Éducation Nationale : chaque année, deux mois avant le début des concours, on annonce une baisse des postes ouverts pour la session à venir. Et ça n’a pas raté : l’annonce est tombée le 21 décembre, soit quelques jours avant Noël, quand tout le monde avait la tête ailleurs. Les étudiants inscrits cette année voient donc leurs chances diminuer en pleine préparation. Plus grave, cela met en avant une certaine vision des établissements publics véhiculée par le ministre: rempla-cer une partie des professeurs des

collèges et lycées par des policiers. Sachant que le ministère reconnaît lui-même (en privé bien sûr) s’être planté sur l’évaluation du nombre de départs en retraite, on est en droit de se poser quelques ques-tions. Qu’est-ce qui justifie une baisse de 23, 6% des postes au CAPES, et de 25, 7% à l’agréga-tion ? Il nous semble que la ré-ponse est autant idéologique qu’économique. Puisqu’il faut faire des coupes dans le budget (et qui dit économies de budget dit choix idéologiques à faire) et qu’il y a trop de professeurs (vieille ren-gaine de la droite, pas vraiment

vérifiée sur le terrain, pourtant), eh bien on n’a qu’à baisser le nombre de postes. Sauf que c’est notre avenir en tant qu’étudiants et celui des générations à venir qui est en jeu. A l’heure où les classes sont surchargées et où les enseignants n’ont que peu de temps à consa-

crer aux élèves en difficulté, nous devons nous mobiliser pour empê-cher la destruction de notre conception de l’éducation, pour empêcher que les établissements d’enseignement public soient définitivement remis en cause par le gouvernement.

La phrase du mois Nous la devons à Frédéric Valloire, auteur d’un portrait de Jean-Robert Pitte, président de notre université, dans le magazine Valeurs Actuelles. On y trouve cette phrase: « Chez les Pitte, on est gourmand, on aime ce qui est bon ». Mais y aime-t-on vraiment ce qui est bon pour notre université?

Postes aux concours de l’enseignement

Contrat precarite exclusion

Désolé m. de villepin, mais vos deux années de période

d’essai ne nous ont pas convaincus. Au revoir!

01 40 46 32 27 http://ageps-unef.blogspot.com

[email protected]

Page 2: Le Sorbonnard Déchaîné n°4 (fev/mars 2006)

es chiffres du Service atyuCommun Universitaire d’Information et d’Orientation (S.C.U.I.O.) viennent de tom-ber. Les étudiants en grand échec se présentant au S.C.U.I.O. subissent cette année une augmentation de près de 50%. Si certains, à la direction de notre université, voient dans ces chiffres la preuve que les étudiants de cette année sont un « mauvais cru », nous les analysons complètement différemment. L’application de la réforme LMD et les problèmes qui en résul-tent sont la cause directe de ces chiffres dramatiques. Par ailleurs, comme chaque année, rares sont les étudiants en grand échec se présentant au S.C.U.I.O., et ces chiffres ne sont, probablement, que le petit morceau visible de l’ice-berg. ors du Conseil des Études et utirode la Vie Universitaire du 20 janvier dernier, l’AGEPS-UNEF représentait seule les étudiants. Nous sommes sans nouvelle des élus de DIES, de la FSE et de l’UNI. Mais nous ne sommes pas inquiets: ils réap-paraîtront très bientôt, lors des élections étudiantes du 7 mars prochain, et se feront un plaisir de critiquer notre travail.

e dernier numéro du journal utiropofficiel de l’Université, Sorbonne en Bref, nous pré-sente ce titre en une: « Le nouveau budget proposé au vote sous le signe de la trans-parence et de la concertation ». Nous y étions, ce qui nous permet d’analyser la nouvelle ligne éditoriale de cet organe de presse. Nous lui proposons donc un nouveau nom, La Pravda et sa prochaine une: « Jean-Robert Pitte, président de l’Université Paris IV, ému par la volonté des membres du conseil d’administration de mettre en place un culte de la personnalité dont il sera l’ob-jet ». ne question qui ne nous uytotconcerne que de loin mais qui a été soulevée lors du dernier CEVU: les primes des p e r s o n n e l s I A T O S (administratifs). Catherine Vieillard, secrétaire générale de l’Université Paris IV, a affirmé que les IATOS avaient, cette année, été favorisés par rap-port au personnel enseignant. Ce n’est pas ce qu’il nous avait semblé mais Mme Vieillard fondait sûrement son propos sur sa propre prime. La prime du directeur de cabinet du président, professeur agrégé d’anglais, se porte bien: elle comporte toujours quatre chiffres et commence toujours par un sept. ean-Robert Pitte, président bnturde l’université Paris IV, envisage de participer au lycée privé pilote des Hauts-de-Seine, projet initié par Nicolas Sarkozy et confié à Richard Descoings, directeur de Sciences-Po Paris. Encore un beau projet imaginé tout seul par le président. Nous nous permettrons, à tout hasard, de lui en soumettre un. Le projet d’avoir des places assises pour tous les étudiants de notre université et assez de professeurs pour permettrent d’assurer nos cours convena-blement. Mais ce projet est peut-être trop ambitieux… ou pas assez médiatique.

Une antenne de la sorbonne a abou dhabi, dans les emirats arabes unis

La sorbonne s’exporte?!? Il y a peu, lorsque nous avions demandé au prési-dent pourquoi son directeur de cabinet, professeur agrégé d’anglais, n’avait assuré aucun cours alors que nous manquions cruellement de professeurs, Jean-Robert Pitte s’était emporté et nous avait répondu que son directeur de cabinet « travaillait vingt heures par jour sur deux dossiers très impor-tants pour notre université ». Après quelques recherches, nous avons identifié ces dossiers: les dossiers « abou » et « dhabi ». En ce qui concerne leur importance pour notre université et ses étu-diants, à vous de juger. Le principe de ce projet est très simple: créer un centre universitaire pouvant accueillir à terme 1500 étudiants, situé à Abou-Dhabi et dont la construc-tion sera entièrement prise en charge par les Émirats Arabes Unis. La Sorbonne n’apporte que son nom et recevra une part substantielle des frais d’inscriptions, que l’on suppose d’ores et déjà pharaoniques. Et c’est bien là le problème: si ce centre doit décerner des diplômes français (c’est ce qui est annoncé), il doit se plier au code de l’éducation, qui régit la vie de nos universités. Des frais d’inscrip-

tions considérables y sont-ils conformes? Les droits des étudiants y seront-ils respectés? Les principes démocratiques du code de l’éducation y seront-ils mis en place? La réponse nous a déjà été donnée: non. Alors, que faire? Rien, car nous ne pouvons rien faire, si ce n’est déplorer que Jean-Robert Pitte s’intéresse plus à ce projet propre à faire remonter sa côte médiatique qu’au bon fonctionnement de notre université. Mais passons. Le plus drôle, c’est que Gilles de Robien doit rejoindre la fine équipe présidentielle à Abou Dhabi dans les prochains jours afin de signer l’accord franco-émirien. Et qu’il reste un gros problème à résoudre: les professeurs. Car aucun de nos profes-seurs ne souhaite enseigner là-bas. Et c’est tant mieux, car ils ne seraient pas remplacés, ajoutant des cours surchargés à ceux qui le sont déjà et réduisant toujours plus l’encadrement pédagogique. Dans quelques jours sera sûrement signé le grand projet du mandat du président Pitte, un projet qui ne profitera qu’à lui et à son directeur de cabinet, promu directeur du centre d’Abou Dhabi.. Ni fleur, ni couronne.

en particulier en ce qui concerne nos conditions d’étu-des, mises à mal par l’applica-tion de la réforme LMD à la rentrée dernière, application qui s’est faite sans moyens finan-ciers supplémentaires pour notre université. Paris IV va mal. Nous nous en sommes tous rendus compte. Elle va mal comme va mal l’enseignement supérieur fran-çais dans son ensemble: à cause des manques de moyens financiers et matériels accordés aux universités. Des manques de moyens dont les conséquen-ces se sont cruellement aggra-vées cette année avec l’applica-

tion de la réforme LMD. Pas assez de professeurs, pas assez de places dans les salles et les amphis, cours imposés pour cause de manque de place, tels sont les problèmes, entre au-tres, auxquels nous avons été confrontés. Il y a deux ans, vous nous avions accordé votre confiance en votant à plus de 65% pour l’AGEPS-UNEF. Nous avons voulu être dignes de votre confiance et nous avions dénon-cé ces problèmes avant qu’ils n’apparaissent. Mais ne nous leurrons pas. Les élus étudiants des UFR n’ont pas de rôle décisionnel mais un rôle essen-

tiel: celui du dialogue avec les professeurs, celui de l’informa-tion globale répercutés vers les élus des conseils de direction et vers tous les étudiants. Les élections auront lieu le 7 mars. Certains nous reprocherons de ne pas nous avoir assez vu depuis la rentrée. Vous ne nous verrez jamais assez. Rejoignez-nous: plus nous serons nom-breux, plus nous serons effica-ces. Certains reprocherons à ces élections de ne pas influer sur la politique universitaire menée dans notre université. Allez voter: plus nous serons nom-breux à déposer un bulletin de vote dans l’urne, plus nos élus auront de poids. Si nous voulons défendre nos conditions d’étude, si nous voulons plus de moyens, si nous voulons que tous les problèmes graves générés par la réforme LMD soient résolus, nous n’a-vons plus le choix. Chaque jour, et en particulier le 7 mars, nous ne devrons pas simplement des notes en cours, nous devrons également prendre la parole.

Elections d’ufr LE 7 mars

Pour nos conditions d’etudes

01

40

46

32 2

7

htt

p://

agep

s-u

nef

.blo

gspo

t.co

m

agep

sun

ef.p

aris

4@

free

.fr

Première organisation étudiante de Paris IV, l’AGEPS-UNEF dispose de 57 élus dans les différents conseils d’UFR et de 10 élus dans les conseils centraux de Paris IV. En tant qu’étudiants, nous travaillons chaque jour à ce que notre voix à tous soit prise en compte dans la gestion de la fac. Rejoignez-nous! Nos locaux: SORBONNE: salle E660bis, cour Cujas, à côté du service des bourses MALESHERBES: salle 113, premier étage CLIGNANCOURT: salle 305, RDC, à gauche en sortant des amphis

i Au fond Du couloir

Jean-Robert PITTE, président de l’Université Paris IV

et son bienfaiteur, le Cheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan,

ministre de l'information des E.A.U.

f

Le mardi 7 mars auront lieu les élections des représentants étudiants aux conseils d’UFR de Paris IV. Tous les syndicats étudiants, dont nous sommes personnellement sans nouvelles, fourbissent leurs armes à l’ap-proche de ces élections. L’A-GEPS-UNEF, première organisa-tion étudiante de Paris IV, ne peut se permettre d’être en reste. Non parce qu’elle doit maintenir une hypothétique réputation (dont honnêtement, nous n’avons que faire), mais parce qu’elle doit être présente dans tous ces conseils afin de défendre efficacement les droits des étudiants, nos droits à tous,

Zone d’info Bourses 2006/2007

Pour licence et master, les demandes se font jusqu’au

30 avril 2006 (n’attendez pas vos résultats d’examens!).

Par internet: www.crous-paris.fr

Avant de commencer votre connexion, munis-sez-vous de: - votre ancien numéro si vous étiez déjà boursier - l’avis d’imposition sur les revenus 2004 de vos parents - votre carte d’étudiant(e) 2005/2006

Si vous ne possédez pas internet, vous pou-vez vous connecter: - depuis les ordinateurs dans les 6 salles informati-ques (+2 à la Maison de la recherche, 28 rue Serpente, Métro Odéon) aux horaires d’accès affichés sur chaque salle - depuis les bornes internet réparties dans les différents sites de l’université (quand elles fonction-nent) ATTENTION! Les étudiants désirant solliciter une bourse sur critères universitaires pour la préparation d’un MASTER 2, devront impérativement accomplir une formali-té supplémentaire auprès du Service de l’Aide Financière et Sociale de l’Étudiant (en Sorbonne, cour Cujas, bureau E660, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h30) entre le 6 septembre et le 13 octobre 2006.

Source: Service de l’Aide Financière et Sociale de l’Étudiant