Le Durvillien n°4

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Le Durvillien N°4 [email protected] Mars/Avril 2016 DOSSIER SPECIAL SOCIETE (P.4) Le harcèlement de rue et la culture du viol LIVRE & CINE (P.2) Lunivers Harry Poer ne cesse de croître, pour le plus grand bonheur des fans ! EDITO « Le respect de soi permet den avoir pour les autres. » José Garcia Nous pourrions placer ce numéro sous le signe du respect, car il en aborde plusieurs aspects : le respect entre les hommes, de soi ou encore des animaux, par le biais dun arcle sur le harcèlement de rue et la culture du viol (P.4) et dun autre sur le végétarisme (P.6). Ces thèmes sont sujets à de vifs débats dans notre société, cest pourquoi nous avons tenté de démêler pour vous le vrai du faux et de disnguer la réalité des mythes. l Le respect sapprend aussi en allant au contact de lautre, de ce fait nous vous proposons un pet coa- ching en pages 5 et 6 qui vous donnera des envies dailleurs et vous poussera à étudier à létranger ! Vous pourrez également trouver en page 3 les évè- nements passés et à venir de notre établissement, pour la plupart desquels le CVL a grandement par- cipé, ainsi quun arcle scienfique sur les ondes gravitaonnelles. Aucun de ces sujets na réussi à vous intéresser ? Alors je suis sûre que notre pet point en page 2 sur lexpansion du monde du fameux sorcier Harry Poer réussira à vous séduire. :) Emma Jurado k Rédactrice en chef k - Ne pas jeter sur la voie publique - VOYAGE (P.7) Etudier à létranger et plus encore LIFESTYLE (P.6) Être ou ne pas être végétarien ? SCIENCES (P.3) On fait le point sur les ondes gravitaonnelles Illustraons : Deborah Phillipe

description

Edition de mars-avril 2016 du Durvillien, journal du lycée Dumont d'Urville de Toulon.

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Page 1: Le Durvillien n°4

Le Durvillien

N°4 [email protected] Mars/Avril 2016

DOSSIER SPECIAL SOCIETE (P.4) ► Le harcèlement de rue et la culture du viol

LIVRE & CINE (P.2)

► L’univers Harry Potter

ne cesse de croître, pour le

plus grand bonheur des

fans !

EDITO

« Le respect de soi permet d’en avoir

pour les autres. » José Garcia

Nous pourrions placer ce numéro sous le

signe du respect, car il en aborde plusieurs aspects :

le respect entre les hommes, de soi ou encore des

animaux, par le biais d’un article sur le harcèlement

de rue et la culture du viol (P.4) et d’un autre sur le

végétarisme (P.6). Ces thèmes sont sujets à de vifs

débats dans notre société, c’est pourquoi nous

avons tenté de démêler pour vous le vrai du faux et

de distinguer la réalité des mythes. l

Le respect s’apprend aussi en allant au contact de

l’autre, de ce fait nous vous proposons un petit coa-

ching en pages 5 et 6 qui vous donnera des envies

d’ailleurs et vous poussera à étudier à l’étranger !

Vous pourrez également trouver en page 3 les évè-

nements passés et à venir de notre établissement,

pour la plupart desquels le CVL a grandement parti-

cipé, ainsi qu’un article scientifique sur les ondes

gravitationnelles.

Aucun de ces sujets n’a réussi à vous intéresser ?

Alors je suis sûre que notre petit point en page 2 sur

l’expansion du monde du fameux sorcier Harry

Potter réussira à vous séduire. :)

Emma Jurado k

Rédactrice en chef k

- Ne pas jeter sur la voie publique -

VOYAGE (P.7)

► Etudier à

l’étranger et plus

encore

LIFESTYLE (P.6)

► Être ou ne pas

être végétarien ?

SCIENCES (P.3)

► On fait le point

sur les ondes

gravitationnelles

► Illustrations : Deborah Phillipe

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► L’univers Harry Potter

LIVRE & CINE

Fans de la saga Harry Potter, vous

avez surement rêvé d'avoir (ou eu) ce fameux livre intitulé Les Animaux fantas-tiques reproduit depuis l'exemplaire du jeune Harry avec notes et griffonnages en tout genre. Ce manuel écrit par le célèbre magizoologiste Newt Scamander réperto-rie plus d'une centaine d'espèces ma-giques. Grande nouvelle! L'auteure J.K. Rowling, fan de son personnage a décidé de scénariser une adaptation cinémato-graphique du roman, de quoi réjouir les fans de la saga. Comme le dit l'écrivaine, ce ne sera ni une "préquelle ni une suite de la série Harry Potter mais une exten-sion du monde des sorciers". Du côté des choix techniques, David Yates, réalisateur des quatre derniers opus de la saga re-

viendra donc dans cet univers magique pour réaliser les Animaux fantastiques. C'est Eddie Redmayne (Oscar du meilleur acteur pour Une merveilleuse histoire du temps, nominé dans la même catégorie pour Danish girl) qui incarnera le célèbre Scamander. Après la première photo du personnage principal et le logo du film dévoilés, les studios (Warner Bros) ont publié de nouveaux teaser, prometteurs et déjà en train de raviver la flamme dans le cœur des fans (les Potterhead, ndlr). Rendez-vous le 16 Novembre 2016 pour la sortie du film ! En attendant, procurez vous ce fameux bestiaire et n'oubliez pas de rester prudent, on ne sait jamais sur quelle créature on peut tomber.

Par Marina Theys

Pour le plus grand bonheur de

toutes les personnes qui ont grandi au-tour du monde d'Harry Potter, ils se-ront réjouis d'apprendre que l’adapta-tion en livre d'Harry Potter and the cursed child (Harry Potter et l'enfant maudit, ndlr), une pièce de théâtre de J.K. Rowling, est prévue pour le 31 juil-let 2016. L'histoire se déroulera donc 19 ans après les reliques de la mort et on sui-vra l'histoire d'Albus, le plus jeune fils d'Harry, confronté à l'héritage de son père et aux forces de l'obscurité. La sortie est prévue le jour même de l'anniversaire du célèbre sorcier et de l'auteure de ses aventures J.K Rowling.

Cette même pièce se jouera au Palace Theatre de Londres cet été. Ce qui n'a pas manqué de réjouir les nombreux fans autour du monde, qui ont réagi très rapidement à la nouvelle sur les réseaux sociaux. En revanche, on ne connaît pas encore la date officielle de la traduction fran-çaise de ce script. C'est une suite qui est très attendue en particulier pour les fans de la saga. Il faut juste espérer que ce nouvel épi-sode dans cet univers qui nous a tant plu ne s'éloigne pas trop de l'histoire de base...

Par Margot Pannequin

► Vous souhaitez nous rejoindre ?

Nous recherchons toujours de nouvelles personnes afin de vous proposer du contenu d’une qualité tou-

jours plus grande, donc si vous êtes intéressé(e)s pour écrire des articles, les corriger ou les illustrer,

faites nous signes à [email protected] !

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EVENEMENTS

MARDI 1ER MARS Récolte de vêtements pour l'association

Sans toit et si c'était toi ?

DU 4 AU 21 MARS Exposition sur l'égalité fille-garçon au CDI + participation du lycée au

concours 1,2,3 Parité

DU 14 AU 19 MARS Semaine des mathématiques

MARDI 15 MARS

Monôme

DU 21 AU 26 MARS Semaine de la Presse au CDI

MARDI 22 MARS

Café Philo - 1ère édition : Y a-t-il une guerre juste ?

SAMEDI 26 MARS

Journée portes ouvertes du lycée

N’hésitez pas à suivre la page Facebook du CVL (Actu lycée Dumont d’Urville)

pour plus d’informations :)

DU 23 MARS AU 2 AVRIL Exposition sur le traitement des

déchets alimentaires au CDI : Valorisation des

biodéchets issus de la restaura-tion scolaire du lycée Langevin

MARDI 24 MAI Projet Danse à l’opéra :

Spectacle donné par notre lycée à l’opéra de Toulon et

intitulé « La ville entre construc-tion et déconstruction »

(www.crdp-nice.net/opera-toulon)

SCIENCES

► On fait le point sur les ondes gravitationnelles

On a beaucoup parlé des ondes gravitationnelles ces

dernières semaines car elles représentent une vraie avancée sur le plan de la physique, mais aussi sur les plans technolo-gique et conceptuel. Faisons le point. Au niveau de l'histoire de la physique, cette découverte vient confirmer la théorie de la relativité générale énoncée par Albert Einstein il y a 100 ans tout pile. De plus, le signal obte-nu se superpose presque parfaitement aux simulations qu'avaient calculées les physiciens; ce qui montre notre grande connaissance des lois physiques actuelles. Einstein pensait d'ailleurs que la mise en évidence de l'existence de ces ondes par l’expérimentation serait impossible. Cette détection est un tour de force technologique car la précision des appareils de mesures a été cruciale. Pendant

10 ans, aucune observation n'a pu être faite car la sensibilité du matériel de détection était insuffisante. Il fallait capter une déformation cent million de fois plus petite que la taille d'un atome ! C'est la rotation de deux trous noirs qui a créé la propagation de ces ondes. Alors, ce signal a aussi donné une confirmation de l’existence des trous noirs qui n'avaient encore jamais été validée expérimentalement jusqu’à ce jour. Cette avancée ouvre une nouvelle porte pour l'astronomie et prouve que la contraction de l'espace, aussi inimaginable qu'elle puisse être, est possible.

Pour en savoir plus, je vous conseille le dossier du magazine

de La Recherche de Mars 2016 !

Par Clémentine Ingrand

► Semaine des mathématiques

Du 14 au 19 mars 2016, notre lycée a accueilli des élèves du collège

la Marquisanne et des écoles primaires Pont Neuf et la Beaucaire, sous l’en-

cadrement de Karine Masson, chargée de mission. Ces élèves sont venus

avec des jeux qu’ils avaient eux-même créés autour du thème « Maths &

sport », afin de les présenter aux enfants des écoles maternelles et pri-

maires des environs. Ces activités extérieures et intérieures étaient de diffé-

rentes sortes : nous avons pu remarquer un chamboule-tout et des quilles

numériques dont le système de point est à base

de calculs, ou encore des jeux de l’oie dans les-

quels les multiplications par 10/100/1000, les

additions, les soustractions ou les tables de mul-

tiplication sont les

modes de déplacement.

De quoi lier calculs et

amusement pour les

plus jeunes !

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► Le harcèlement de rue et la culture du viol

SOCIETE

C'est un phénomène malheureusement trop répandu

qu'un grand nombre d'entre nous supporte tous les jours dans les rues, souvent en faisant l'impasse dessus. Mais le harcèlement n'est en aucun cas anodin, il est toujours dan-gereux. Tant qu'on ne luttera pas contre eux, que les revendications ne se traduiront pas par des gestes du quoti-dien (j'entends des gestes de défense de votre part aussi messieurs) et tant qu'ils ne seront pas punis par la loi, les agresseurs séviront toujours.

Compliments inopportuns, insultes, provocations, hu-miliations verbales publiques, propos à caractère sexuel obscène courent les rues et au-delà même des attouche-ments forcés, sont du harcèlement. De ceci, les jeunes filles ne sont pas les seules victimes : tout le monde y est con-fronté. C'est malheureux mais c'est réel : on dénonce depuis des années la culture du viol banalisé, cependant on dé-nonce depuis peu les harceleurs de rue qui en sont le pur fruit. Parmi eux on retrouve les tristement célèbres (et dé-goûtants) frotteurs et reluqueurs du métro. Vous voyez à qui je fais allusion ? Alors vous savez de quoi je parle. Leurs ac-tions représentent une atteinte à l'intégrité physique de leurs victimes : à ce titre, pourquoi cela ne rentrerait-t-il pas dans la loi ?

Les mots ''abus'', ''victime'', ''harceleurs', ''sévir'' son-nent trop fort dans votre tête ? C'est que vous êtes peut-être vous-mêmes soumis malgré vous à la vision du monde infligée aujourd'hui par des standards culturels patriarcaux. La banalisation de l'irrespect du corps des femmes au quotidien est un fléau. La lutte commence par la prévention, qui commence par la communication. Ce ne doit pas représenter un tabou.

► Le harcèlement de rue, les mythes (vu sur le blog payetashnek.tumblr.com)

Un « mécanisme écrasant qui minimise, tolère, esthétise voire même encourage le viol dans une société patriarcale »1. Un phénomène complexe qui tend à banaliser ce crime, le caractéri-sant comme un comportement presque nor-mal, légitime, humain. Aujourd'hui on doute plus de la parole de la victime d'un viol que de celle de son agresseur : c'est à l'image d'une société dans laquelle l'opinion publique ne considère pas la réelle gravité du crime. D'ailleurs, des études montrent que la majorité des agresseurs ne sont pas incon-nus de leur victime. Des patrons pervers, menaçants, on en a tous déjà eu écho, on sait que cela existe ; la pression sur le corps des femmes, dans le monde du travail par exemple, on la connaît, ne serait-ce que de réputation.

Comme l'écrit Clémence Bodoc, « le viol et les violences sexuelles ne sont pas encore universellement qualifiés comme ils devraient l’être : inacceptables, inexcusables, injustifiables. Or tant qu’on remettra en cause la parole de la victime (au nom de

son statut social – coucou l’affaire DSK), tant qu’on culpabilisera les femmes dans leur comportement, leur manière de s’habiller, leur sexualité, nous serons dans un climat de “culture du viol” »².

Cette culture est omniprésente, op-pressante pour les femmes mais pas seulement : elle rabaisse aussi les hommes qu'elle stigmatise comme des êtres binaires esclaves de leurs pulsions, ne sachant ni se contenir ni discerner le non-consentement des victimes. La culture du viol est l'enfant du machisme, de la misogynie, de l'objectivation sexuelle des femmes, puissant outil du patri-arcat et notion centrale du féminisme con-temporain. Elle est parente du slut-shaming3, du harcèlement sexuel, fléaux enfermant davantage le corps des femmes et leur in-

tégrité morale dans la peur et la menace de la force masculine, dans le dogme patriarcal de la servitude féminine.

► Témoignage anonyme (vu sur le blog

payetashnek.tumblr.com)

1 @Mar_Lard dans Joystick : apologie du viol et culture du machisme, 18/08/2012 sur cafaitgenre.org / 2 article du 13.9.2012 sur madmoizelle.com / 3 « Le slut-shaming, (...) ''stigmatisation des salopes'', consiste à rabaisser ou culpabiliser une femme à cause de son comportement sexuel. » – Lady Dylan sur madmoizelle.com, le 4.2.2016. ; 3 Campagne #TakeBackTheMetro de l'organisation Osez Le Féminisme!

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Le harcèlement de rue, «épuisante banalité», c'est à peu près la même stratégie de pression sur les femmes. Ce sont des appels dans la rue, insistants, des regards plein de sous-entendus, des signaux (du genre gros lourd qui reluque une femme de haut en bas dans le bus, en se mordant les lèvres et en sortant sa langue). Les provocations pleuvent avec bien sûr la plupart du temps des propos humiliants et bien salaces. Avant tout malentendu : ces comportements ne sont EN RIEN justifiables.

Nos réactions à nous les femmes ? Je dirais quelques mots. Dégoût, colère. Le dégoût et la colère se résument grossièrement à ça dans les pensées : «Ça vous amuse petites merdes que vous êtes ? C'est comme ça que vos mères vous ont élevés ? C'est de la perversion, vous me réduisez à une paire de fesses (elles rebondissent oui, dois-je m'en désoler ?) et des cheveux longs, à tirer par la queue de cheval bien entendu ? Le respect, le tact, la galanterie, ces choses-là vous parlent ? Non petit con je ne veux pas savoir dans quelle position tu veux m'attacher, non plus quelles violences tu fantasmes d'infliger à mon corps. Peut-être que ça intéresserait mon père ? Inquiètes-toi en revanche des vio-lences auxquelles lui s'abandonnerait sur le tien.» Toutefois cela reste (trop) souvent au chaud dans notre cervelle, parce qu'à quoi bon réagir, finalement ? Faire la morale à la lie de l'humanité, on se dit que c'est inutile, vain, alors on subit cette pression (en y

étant plus ou moins sensible), trop souvent on se tait, on laisse couler, parce qu'on est bien au-dessus de tout ça. Mais se taire n'est pas la solution, se taire reviendrait à leur donner raison… À justement privilégier ce climat de culture du viol.

Alors oui nous sommes certainement au dessus de telles bassesses d'esprit, mais nous nageons physiquement en plein de-dans ! Il faut s'en sortir mesdames et mesdemoiselles, se débattre,

ne pas hésiter et rétorquer ! Imaginons que dans le train vous receviez crûment : «Tu portes une jupe pour m'exciter hein, je vois ton manège s***, ouais j'te b***». Mais faite - lui ravaler une fois pour toutes, sa langue de serpent venimeux ! «Je porte une jupe, qui est-ce que ça dérange ? Ta sexualité frus-trée, ta braguette que ça démange ? Je ne veux pas savoir, c'est pas mon problème mon

vieux. Tu voudrais profiter de ma timidité, de mon malaise, de ma crédulité peut-être, pour me cracher dessus les pensées perverses de ton âme obscure et profondément vide ? Je ne suis pas obligée de supporter ta crise de manque sexuel. Ne t'adresse pas à moi, ne parle pas de moi.» Bon, c'est un peu dur à caser. Mais c'est témoigner son dégoût et sa colère en restant assez courtoise ! Et dans tous les cas, cela vaudra mieux qu'un silence lui laissant sup-poser sa supériorité. Imaginez sa tête à lui, qui ne comprend pas la moitié des mots… Priceless.

► Campagne gouvernementale contre le

harcèlement de rue

Le changement passe par les gestes quotidiens : c'est à nous tous de l'incarner. Ne pardonnons pas le harcèlement, de quelque sorte qu'il soit : pardonnons l'ingratitude, la malhonnête-té, la lâcheté, que sais-je. Mais ne pardonnons jamais la pression morale, la violence verbale ou physique, la menace à l'intégrité, l'irrespect du corps, le viol de l'intimité, JAMAIS. Nous en sommes tous responsables et c'est à nous de changer les mœurs. Toi, lycéenne, que tu aimes les jeans à trous, les baskets et les sac à dos, ou le rouge à lèvres, les leggings et les soutiens-gorges rembourrés, c'est ton droit. Si cet homme t’importune en criant des choses à ton propos que tu ne veux pas entendre, tu es en droit de lui répondre. Ne t'enferme pas et surtout, montre lui ta force. Tu verras, sa surprise sera aussi grande que son malaise face à une femme qui ne se laisse pas humilier.

Il y a heureusement (que vois-je ? de l'espoir en l'humanité?) des mobilisations concernant le viol et les vio-lences faites aux femmes. On lutte contre l'ambiance miso-gyne et de toute- puissance masculine sur le site anglais thisisnotaninvitationtorape-me.co.uk et le site américain mencanstoprape.org qui préviennent, sensibilisent, se mobilisent. En France pour le harcèlement de rue nous avons les brillants blogs payetashnek.tumblr.com et projet-crocodiles.tumblr.com qui dénoncent avec humour et non sans poigne.

Pour finir, on se bat toujours pour que notre droit à la tran-quillité dans la rue et les transports soit légitime face à la loi. En

2014, l'organisation féministe Osez le Féminisme proposait déjà des visuels informatifs à caractère humoristique à placarder. «Interdiction de mendier, vigilance pickpock-ets, alertes colis abandonnés, rappel à la loi en cas de fraude…» le métro regorge de recommandations, d’injonctions, de messages anxiogènes. Aucun de ces messages ne concerne les agressions sexistes et sexuelles. Lorsque la RATP communique sur les incivilités, elle pointe les pa-piers gras, les bousculades et les retardataires. Jamais elle ne pointe les frotteurs, les harceleurs et les agresseurs.». Le 9 juillet 2015, Pascale Boistard, secrétaire d’État chargée des droits des femmes et Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports, présentaient le plan national de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles. Celui-ci prévoyait entre autres des messages pérennes dans les villes et des services téléphoniques d'alertes pour la RATP et la SNCF. L'article a été validé par la Commission et adopté en première lecture à l'As-semblée Nationale le 17 décembre 2015 mais mauvaise nouvelle, Marie Le Vern twitte le 2 février 2016 : « Le Sénat a supprimé l'arti-cle qui comportait des mesures contre le #harcèlement dans la ppl #transports ». Celui-ci répond que la cause « n'est pas du domaine de la loi ». Les réactions des sénateurs nous montrent qu'évidem-ment on est moins sensible au crime quand on n'en est pas la vic-time. « Nous le savons tous, (…) dans les transports collectifs, les sentiments sont exacerbés. (…) Moi aussi, je prend le RER B ! » – M.Gournac (extrait du compte rendu intégral de séance du 28.1.2016). Par Inès Albertini-Daneluzzo

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► Être ou ne pas être végétarien ?

LIFESTYLE

Mort il y a maintenant une

soixantaine d'années, le célèbre physi-cien envisageait déjà l'alternative du végétarisme. La question de ce mode d'alimentation suscite de nombreux aprioris et interrogations que nous tâ-cherons d'élucider dans cet article. Commençons par distinguer deux no-tions trop souvent confondues, à savoir le végétarisme avec le végétalisme.

Le végétarisme

Il s'agit d'une pratique alimentaire qui date de la Grèce Antique. De nombreux philosophes grecs étaient végétariens notamment Pythagore, que l’on consi-dère comme étant le père du végéta-risme. D'ailleurs, on nommait autre-fois :"pythagoriciens" les personnes qui excluaient la viande de leur régime ali-mentaire. Le végétarien ne consomme pas de chair animale, c'est-à-dire ni viande, ni poisson, ni coquillages, ni crustacés. Il consomme toutefois ce qui n’a pas né-cessité, a priori, la mise à mort d’un ani-mal. Il mange donc sans contraintes des œufs, du lait et tout ce qui en contient contrairement aux croyances de cer-tains.

Le végétalisme

Le végétalisme est également appelé "végétarisme strict". A la différence du végétarisme, le végétalisme est un ré-gime alimentaire qui ne comporte que des aliments issus du monde végétal. Les végétaliens rejettent donc les viandes, les poissons, les fruits de mer mais aussi les produits laitiers, les œufs et d’autres produits d’origine animale comme le miel.

Pourquoi devenir végétarien ou végétalien ?

1. Pour des raisons écologiques liées au respect de l'environnement

Selon un rapport rendu par les Nations Unies en 2013, la production de nourri-ture animale générerait 14,5% de gaz à effets de serre, dont 9,3% pour les seuls bovins. Pour être plus précis, le secteur de l'élevage produit 7,1 mil-liards de tonnes d'équivalent de CO2. Les émissions sont majoritairement dues à l'élevage des ruminants, la diges-tion des bovins. La production et la transformation du fourrage, la fermen-tation du fumier, et bien sûr le trans-port des animaux et de la viande. Si vous n'êtes pas convaincus, dites-vous que le CO2 émis pour produire 1 kg de boeuf est équivalent au CO2 émis par une ampoule de 100 watts allumée pendant 20 jours.

2. Parce que l'élevage industriel cause la souffrance animale

En février dernier, la journaliste Anne de Loisy publiait un livre très documenté sur la fi-lière de la viande intitulé Bon appétit ! Quand l'industrie de la viande nous mène en bar-quette. Elle expliquait alors que les images de "vaches à la cool" dans les prés vendues aux consomma-teurs étaient bien loin de la réalité. Interrogée par Li-bération, elle confiait : "Les bêtes sont abattues à une telle cadence qu'elles sont encore vivantes au mo-ment où on les tron-

çonne". Et ça, ce n'est qu'une petite partie des horreurs qui attendent la-pins, poules, vaches ou encore poulets. Parce que l'élevage industriel, c'est aus-si des porcelets castrés à vif, des milliers de poules qui s'entassent les unes sur les autres sans jamais voir la lumière du jour, des lapins coincés dans des cages minuscules qui finissent par tuer leurs petits en les écrasant... A cause de l'ex-ploitation industrielle, ce sont des mil-lions d'animaux "doués de sensibilité" qui sont torturés chaque jour. Comme le dit si bien Paul McCartney: "Si les abattoirs avaient des vitres, tout le monde serait végétarien".

3. Parce que la surconsommation de viande a des effets néfastes sur la santé

Au cours des cinquante dernières an-nées, la consommation de viande a aug-menté de 60% en Europe. Manger de la viande est devenu une habitude alimen-taire, et sans vous en rendre forcément compte, vous en consommez peut-être à chaque repas. Mais consommer trop de viande c'est comme manger trop de sucre, ou boire trop d'alcool : c'est

mettre sa santé en danger. De nombreuses études scientifiques ont ainsi démontré que cette surcon-sommation a un lien direct avec les mala-dies cardiovascu-laires, certains can-cers notamment ceux des intestins, de la prostate, du côlon ou encore du pan-créas.

"Rien ne peut être aussi bénéfique à la santé humaine et augmenter

les chances de survie de la vie sur terre que d'opter pour une

diète végétarienne."

Albert Einstein

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Ainsi, un homme d'âge moyen qui con-somme beaucoup de viande a trois fois plus de risques de mourir d'une maladie cardiovasculaire qu'un végétarien. Qui plus est, l'élevage intensif fait que la viande elle-même est porteuse de mala-dies. En effet, le recours massif aux anti-biotiques et aux hormones favorise le développement de certaines bactéries comme la Salmonella. Chaque année, plus d'un million de personnes perdent la vie à cause d'une intoxication alimen-taire.

Nous avons ainsi pu voir les rai-sons fondamentales qui motivent des individus à adopter un régime végéta-rien. Cela témoigne d'une prise de conscience à la foi éthique, alimentaire et écologique. Après avoir mangé de la viande ou du poisson pendant des an-nées, il pourrait paraître difficile de re-mettre en cause toute une alimentation du jour au lendemain. Pourtant, rien n’est plus facile que de manger végéta-rien, comme le font plus d’un million de personnes en France, ce n'est qu'une histoire de volonté ! La véritable diffi-culté repose dans la remise en question d'idées préconçues que véhiculent les publicités et notre entourage avec des formules telles que : "si tu ne manges pas de viande tu auras des carences", "les produits laitiers sont vos amis pour

la vie" ou encore "les végétariens se privent inutilement", "le végétarisme n'est qu'une mode".

FAUX. Végétarien ne rime pas forcé-

ment avec teint verdâtre ou anémie, mais il est vrai que se couper radicale-ment de la chair animale nécessite d’ac-quérir un minimum de connaissances en diététique. Il convient donc de con-sommer avec modération des œufs et des produits laitiers, et d'avoir une ali-mentation variée par ailleurs, compre-nant globalement des légumes (crudités, légumes, ratatouilles, sa-lades), des légumineuses (lentilles, soja,

pois chiche, haricots), des céréales (blé, riz, pâtes, pain), des huiles végétales (olive, colza, noix), des fruits, auxquels vous pouvez ajouter des fruits oléagi-neux (amandes, noix, noisettes) ou en-core des fruits secs ! Non seulement vous n'aurez aucune carence avec cette alimentation, mais vous bénéficierez de nombreux bienfaits pour votre santé. Ainsi, le végétarisme ne se réduit pas à un effet de mode, il est la preuve d'une prise de conscience, le but est avant tout d’améliorer le monde à son échelle, et à sa vitesse !

Par Pauline Lemaire

► Illustration : Deborah Phillipe

► Etudier à l’étranger et plus encore

VOYAGE

On dit souvent que "les voyages

forment la jeunesse", en tant qu'an-cienne étudiante d'échange je ne con-tredirai pas ce dicton. Voyager, et no-tamment grâce à des programmes d'échange, vous rendra beaucoup plus autonome et ouvert d'esprit. Mais com-ment partir à la conquête de notre monde ?

Le profil de l'étudiant d'échange

Vous rêvez de découvrir de nouveaux horizons et rencontrer des personnes aux cultures et aux styles de vie diffé-rents des nôtres ? Vous voulez ap-prendre ou perfectionner une langue étrangère et êtes prêts à partir seul ? Et

bien vous avez le profil pour devenir étudiant d'échange. Les organismes offrent des programmes variés pour des jeunes de 15 à 35 ans. Il n'est donc pas trop tard pour se lancer, même dans une expérience différente de l'échange scolaire si vous arrivez à la fin de vos années lycée !

Choisir son organisme Trouver un organisme n'est pas chose simple. EF, AFS, PIE, WEP, CEI... ils sont tellement nombreux et ont tous des spécificités différentes. Certains néces-sitent de passer un entretien de motiva-tion ou test de langue, les prix varient, les dossiers à monter sont plus ou

moins longs. D'autres impliquent de recevoir en contrepartie de votre dé-part un étudiant étranger. Vous devez également savoir si vous voulez être totalement immergé, c'est à dire aller dans un lycée du pays, ou bien chercher à rejoindre un institut français à l'étran-ger. Tous les organismes ont donc leurs avantages et leurs inconvénients, c'est pourquoi je vous incite à visiter les sites de chacun d'entre eux pour cerner celui qui conviendrait le plus à vos attentes. Voici quelques pistes d'informations pour deux des organismes cités précé-demment qui comptent parmi les plus connus :

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- Le CEI (Centre d'échanges internatio-naux) Types de programmes : étudier au col-lège/lycée/université, stages en entre-prise, cours d'anglais, travailler, va-cances actives, volontariat d'initiation et d’échange Tarifs : pré-inscription (380€) + prix du programme (entre 1000 et 2000€ par mois) Modalités : entretient de motivation, possibilité de s'inscrire jusqu'à trois mois avant le départ, échelonnement de paiement possible sur 12 mois - WEP (vers 62 pays) Types de programmes : étudier au lycée, à l'université, vivre une immersion en famille, séjours linguistiques, aider/faire du volonta-riat, job/stage/au pair (pour des jeunes entre 15 et 35 ans environ). Tarifs : frais d'inscription (100€) + coût du programme (par exemple 9500€ pour un échange scolaire dans un lycée américain pendant 1 an; ou bien 19660€ pour une année dans une université américaine), possibilité de décrocher une bourse Modalités : entretient et test de langue

Le Rotary

Cependant il existe une autre alternative malheureusement peu connue pour le mo-ment : dans mon cas je suis partie durant la période 2014/2015 avec le Rotary, une as-sociation humanitaire et bénévole (35 221 clubs présents dans près de 200 pays en 2015). Les frais pour une année d'échange sont : les billets aller et retour, l'assurance, le passeport et le visa. A cela se rajoute votre argent de poche ainsi que les coûts pour vos voyages personnels et excursions hors programme. De plus, le Rotary club parrain du pays d'accueil verse chaque mois de l'argent de poche au jeune qu'il reçoit. Partir avec le Rotary nécessite de se faire parrainer par un de ses clubs, c'est à dire qu'il faut les contacter et qu'ils acceptent de prendre en main votre échange – un entretien de motivation est organisé pour cela. Ce système implique également que votre famille doive accueillir, en contre-partie de votre départ, un étudiant d'échange (ne venant pas forcément du pays dans lequel vous allez) pour une durée similaire. Le Rotary propose des programmes autres que l'échange scolaire d'un an. Il existe éga-lement l'échange familial d'été, l’échange Nouvelle Génération, les rencontres inter-nationales, les camps... (pour des jeunes entre 15 et 30ans). A savoir : plus vous envoyez votre dossier tôt et plus avez de chances d'être envoyé

dans le pays que vous désirez. J'avais en-voyé mon dossier fin Novembre 2013 (pour partir l'année scolaire 2014/2015) ce qui m'a permis d'être envoyée aux Etats-Unis (mon premier vœu) et pas n'importe où, à Carlsbad en Californie !

Ils l'ont fait

“Il y a un moment qui m'a beaucoup plu pendant la réunion d'information avant le départ. C'est quand ils nous ont demandé d'écrire une lettre à nous même; ils nous l'ont ensuite envoyé au moment des fêtes de Noël et jour de l'An, pendant les petits de moments de faiblesses, pour nous rappeler pourquoi on était parti” - Laura Dieng, étudiante d'échange 2013/2014 à Lakeshore (Michigan, Etats-Unis) avec WEP, aujourd'hui en Terminale au Lycée Dumont d'Urville "Partir un an aux Etats-Unis avec le Rotary m'a permis de découvrir la culture améri-caine mais aussi celle des autres étudiants d'échange que j'ai rencontré et qui sont devenus de véritables amis." - Robin Le Bourhis, étudiant d'échange 2014/2015 à Chicago (Illinois, Etats-Unis) avec le Rotary, aujourd'hui en Terminale au Lycée Dumont d'Urville "Mon année aux Etats-Unis a pu être pos-sible grâce à l'organisme CEI puisque, me décidant en fin d'année de première, celui ci était le seul à pouvoir encore m'offrir la pos-sibilité de partir seulement 3 mois avant le départ." - Victoria Barbe, étudiante d'échange 2014/2015 à Leola (Dakota du Sud, Etats-Unis) avec le CEI, aujourd'hui en Terminale au Lycée Dumont d'Urville

"Je vis avec une famille d'accueil italienne, ils sont très gentils avec moi. Et pendant cette année d'échange on m'a proposé de participer à cette correspondance avec la France. Au début c'était dur car je ne con-naissais personne, ma famille me man-quait." - Omar, étudiant Egyptien en année d'échange en Italie durant l'année scolaire en cours avec AFS, et participant à la corres-pondance au Lycée Dumont d'Urville avec l'Italie N'hésitez pas à nous contacter via Facebook grâce à nos noms pour plus d'informations, nous serons ravis de vous aider. A vos voyages!

Par Péroline Rouillard

► L’EQUIPE DU DURVILLIEN

Rédactrice en chef : Emma Jurado

Rédacteur en chef adjoint : Sébastien Balestrieri

Rédacteurs : Clémentine Ingrand, Pauline Lemaire,

Marina Theys, Margot Pannequin, Inès Albertini-Daneluzzo,

Péroline Rouillard

Correctrices : Clotilde Le Quilliec, Aurore Alarcon,

Eloise Inacio, Manon Coatannoan

Illustratrice : Deborah Phillipe

En collaboration avec le CVL et

l’administration du lycée Dumont d’Urville

► Photo : Péroline Rouillard

ERRATUM à propos de l’article La COP21 : bilan positif ou négatif ? (P.4 et 5) du dernier numéro : la Chine a

ratifié mais n’a pas appliqué le protocole de Kyoto, contrairement aux USA qui ne l’ont ni ratifié, ni appliqué.