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LE MAGAZINE DU GROUPE FREYSSINET N° 223 Premier semestre 2006 & S tructures Sols MÉNARD SOLTRAITEMENT Des solutions performantes pour les bâtiments industriels FOCUS LA CONSTRUCTION DE PONTS EN BÉTON PRÉCONTRAINT AUX ÉTATS-UNIS RÉALISATIONS PONT SUR L’ORÉNOQUE UN SECOND PONT SUR UN FLEUVE GÉANT HISTOIRE LES JOINTS DE CHAUSSÉE

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LE MAGAZINE DU GROUPE FREYSSINET

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MÉNARD SOLTRAITEMENTDes solutions performantespour les bâtimentsindustriels

FOCUS LA CONSTRUCTION DE PONTSEN BÉTON PRÉCONTRAINT AUX ÉTATS-UNIS

RÉALISATIONS PONT SUR L’ORÉNOQUEUN SECOND PONT SUR UN FLEUVE GÉANT

HISTOIRE LES JOINTS DE CHAUSSÉE

2 Sols & Structures Premier semestre 2006

P A N O R A M A

SOMMAIREPANORAMAL’ACTIVITÉ ET LA VIE DU GROUPEEN BREF DANS LE MONDE 2

GRAND ANGLETRAVAUX EXPRESS SOUS LA VOIE 6

FOCUSLA CONSTRUCTION DE PONTS EN BÉTONPRÉCONTRAINT AUX ÉTATS-UNIS 8

DOSSIERMÉNARD SOLTRAITEMENTDes solutions performantes pour lesbâtiments industriels 10

RÉALISATIONSPONT SUR L’ORÉNOQUE (VENEZUELA) 16

RAMPES DE MALABATA(MAROC) 18

BLENHEIM CENTER(ROYAUME-UNI) 19

VIADUC DE GEREDE(TURQUIE) 20

PROJET SHA TIN HEIGHTS(HONG KONG) 21

PASSERELLE D’HEGIGIO(PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE) 22

PROGRAMME R14(ROUMANIE) 24

CHÂTEAU DE SAUMUR (FRANCE) 25

STADE MELBOURNE CRICKET GROUND(AUSTRALIE) 26

PASSERELLE DE L’ÉPINE 26(FRANCE)

AUTOSTRADE A71 26(ALLEMAGNE)

MÉTIERLA RESTAURATION DES MONUMENTS HISTORIQUES À L’HEURE ESPAGNOLE 27

ENTREPRISEMECATISS 28

HISTOIRELES JOINTS DE CHAUSSÉE 30

Gratte-ciel précontraint

Australie.À Melbourne,dans l’État deVictoria, la tourEureka, dont la constructionvient des’achever, est l’un des plushauts immeublesd’habitation dumonde (300 m,88 étages). Autreparticularité,l’ouvrage est équipé deplanchers

précontraints. Choisie en juin 2002 pour en assurer la fourniture et la mise en œuvre, la filiale australienne du Groupe, Austress Freyssinet, vient donc d’achever sa mission.

Précontrainte pour quatre viaducsMaroc. Après avoir ouvert sa succursale à Rabat, Freyssinet vient de signer uncontrat avec Dogus Insaat ES, une entreprise générale turque, pour la mise enœuvre de plus de 900 t de précontrainte sur quatre viaducs de l’autoroute quireliera Tanger et l’oued R’Mel. L’entreprise installera en outre les appareils d’appuiet les joints de chaussée.

Renforcement du pont de GagnacFrance. Assurant le franchissement de la Garonne par la RD63, le pont de Gagnac, en Dordogne, vient d’être renforcé par collagede Tissu de fibres de carbone (TFC). Construiten 1963, ce viaduc à poutres précontraintes à travées indépendantes compte cinq travées et mesure 181,50 m de long et 8 m de large.Pour effectuer les travaux sans interrompre la circulation, Freyssinet a dû mettre en place un échafaudage mobile de grande taille, qui a permis l’accès aux sous-faces du pont. En parallèle, tous les appareils d’appui et les joints de chaussée ont été remplacés.

Premier semestre 2006 Sols & Structures 3

PANORAMA

France. Deux semaines seulement, en marsdernier, ont suffi à Ménard Soltraitement pour conforter par colonnes ballastées les sols d’une future zone pavillonnaire de 8 000 m2

à Montmagny (Val-d’Oise). Au nombre de 450, ces colonnes ballastées ont été misesen œuvre par un seul atelier dans des solsmeubles constitués de limons et de sable.

450 colonnesballastées express

Baptême d’une succursaleMaroc. Le 29 mars dernier à Rabat, en présence de nombreux représentantsd’entreprises générales, de bureaux d’études et de donneurs d’ordre locaux, le Groupe a inauguré sa nouvelle succursale marocaine,Freyssinet International & Compagnie Maroc, ouverte depuis l’automne 2005.

72 haubans au menuRussie. Freyssinet vient de remporter le contrat pour la modélisation du pont de Cerebryani Bor, dans la région de Moscou, ainsi que la fourniture et la miseen œuvre de ses 72 haubans. Situé dans la Forêt d’argent, à l’ouest de la capitale russe,cet ouvrage atypique comporte une travée de 410 m et un arc métallique de 102 m de haut (5 000 t), au sommet duquel seraaménagé un restaurant.

Projet d’envergureau Pays du sourireThaïlande. Initié par le roi lui-même pour fluidi-fier la circulation au sein de l’agglomération deBangkok, le projet Industrial Ring Road consisteà aménager un nouvel axe de circulation à sixvoies. Après avoir achevé la mise en œuvrede la précontrainte sur plusieurs viaducs d’accèset échangeurs (plus de 3 800 t d’acier), Freyssinetet sa filiale thaïlandaise s’apprêtent à installerles haubans du pont de Sobrr, entre les localitésde Bang Pli et de Suk Sawat. Long de 950 m, l’ouvrage possède une travée centrale de 500 mhaubanée par 168 haubans de couleur jaune.

Consolidation sous haute tensionRoyaume-Uni. À Dartford, près de Londres,Ménard Soltraitement a mis en œuvre 3 000 colonnes à module contrôlé profondesde 11 à 14 m pour consolider les sols sous unefuture route en remblai (de 2 à 7 m au-dessus du terrain actuel). Le chantier étant situé en partie sous une ligne à haute tension,Ménard Soltraitement a conçu un mât spécialde 10 m de haut seulement, qui utilise desrallonges pour atteindre la profondeur voulue.

Réparationen TerrearméeEspagne. À Adeje, dansle sud de l’île de Tenerife,le pont d’Ajabo, sur laroute TF-82, s’est effondréen février dernier. Affec-tant un axe empruntéchaque jour par 15 000véhicules, cet incident aprovoqué d’importantesdifficultés de circulation.Le Cabildo (conseil muni-cipal) de Tenerife a confiéles travaux de réparationà la filiale espagnoleTierra Armada, quia érigé en six semainesseulement un mur en solrenforcé en maçonneriecouleur fumée noirede 12 m de haut.

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P A N O R A M A

Un chantier de deux ansÉtats-Unis. Au nord-ouest de New York, dans l’État du New Jersey, DGI-Menard réalise actuellement les travaux d’amélioration de sol par compactage dynamique (400 000 m2) et mise en place de 60 000 drainsverticaux du projet EnCap Golf. D’une durée de deux ans, ce chantier prélude à l’un des plus ambitieuxprogrammes d’aménagement en cours outre-Atlantique,puisqu’il prévoit la construction d’un terrain de golf,d’hôtels, de résidences et d’un centre commercial dans un site protégé des Meadowlands.

Des voûtes TechSpan sur l’A89France. Terre Armée et Tierra Armada SA viennent d’achever la construction de deux ouvrages hydrauliques à l’aide de voûtesTechSpan sur l’autoroute A89, près de Thenon, en Dordogne. Les deux voûtes, de respectivement 4,50 m et 4,13 m de haut pour 7,30 m et 6,26 m d’ouverture, mesurent chacune 130 m delong et sont composées de 220 éléments préfabriqués TechSpan.

Quatre grues bien ancréesÉmirats arabes unis. Freyssinet Gulf a récemment obtenu un contrat de sous-traitance pour la fourniture etl’installation de barres de précontrainte filetées Freyssibardestinées à l’ancrage des bases de quatre grues dans le port de Jebel Ali, à Dubaï. 184 barres Freyssibar de 2,2 m de longueur et 50 mm de diamètre ont étéinstallées et mises en tension dans les quatre bases.

Visite à Ling AoChine. En mars 2005, Freyssinet avait signé avec HuaxingConstruction Company (HXCC), principal constructeur, le contrat de fourniture de la précontrainte de l’enceinte de confinement de deux réacteurs PWR de 900 MW de la centrale nucléaire de LingAo phase 2. À l’occasion d’une visite organisée par Freyssinet le 23 mars dernier, les représentants de HXCC et Bruno Dupety, le président du Groupe, ont pu constater l’avancée du chantier : à un an de distance, le radier du bâtiment réacteur n° 1 était prêtau bétonnage et celui du bâtiment réacteur n° 2 en cours deferraillage.

77 400 m2 gagnés sur la merSainte-Lucie. Pour accueillir la prochaine coupe du monde de cricket, qui aura lieu en 2007, la petite île de Pigeon Island, à Sainte-Lucie, dans les Caraïbes, a lancé la construction d’unemarina qui comportera des emplacements pour yachts et desrésidences hôtelières de grand standing. Le projet a nécessité la création d’une plate-forme de 77 400 m2 gagnée sur la mer pardragage. Sa consolidation, confiée à Ménard Soltraitement, estassurée par drains verticaux et plots ballastés.

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PANORAMA

Réhabilitation à la StepFrance. Freyssinet a réhabilité l’unité 3 de la station d’épuration de Saint-Thibault-des-Vignes(Seine-et-Marne), où l’acidité des fluides avait fortementdégradé les bétons des parois des bassins de traitement biologique et du canal d’alimenta-tion. Après curage complet des structures, préparation des supports par sablage et passivation des aciers, les bassinsde traitement ont été renforcés par béton projeté par voie sèche sur une épaisseur variant de 4 cm en zone immergée à 18 cm en sous-face de la dalle. Un revêtement anti-acide enrésine armé d’un tissu de verre a ensuite été appliqué sur les

parois. Pour compléter cette remise en état de l’unité, un enduitprojeté par voie humide a été mis en œuvre sur les 1 500 m2 descanaux d’alimentation.

Expansion d’un terminal GNLRoyaume-Uni. Freyssinet est intervenu en janvier dans la mise en œuvre de la précontrainte des voiles de trois nouveaux réservoirs de gaz naturel liquéfié (GNL)identiques pour le terminal méthanier de l’île de Grain, sur la côte sud-est de l’Angleterre. Leur capacité totaleest de 570 000 m3.

Remise à neufAustralie. Construit en plusieurs étapes entre 1896et 1912, le siège de la Trades Hall House, à Sydney,était resté dans son état d’origine jusqu’à sa fermeturedans les années 1980. Devenant le nouveau siège sociald’Unions NSW, il a fait l’objet d’une restauration,notamment réalisée par Austress Freyssinet pour la partie extérieure. Après avoir nettoyé les façades à l’aidede produits non chimiques et non abrasifs, les équipesde la filiale australienne se sont attaquées à un ravalement complet, remplaçant les pierres et les briquesabîmées, changeant les balustres et les solins, traitant les fissures par injection de résine époxy. L’enduit de la façade principale a été refait à l’identique, les fenêtresà guillotine en bois ainsi que plusieurs puits de lumière à l’intérieur du bâtiment ont été restaurés.

Inauguration sur la KarunIran. Construit dans le sud-ouest du pays sur la rivière Karun, le premier ouvrage haubané d’Iran a été inauguré le 1er mai dernieren présence du ministre des travaux publics iranien. Doté de deux pylônes, cet ouvrage de 822 m de long (dont une portée principalede 300 m) et de 14 m de large comporte un tablier mixte en bétonet acier haubané par Freyssinet. L’entreprise a également installé lesappareils d’appui, les joints de chaussée, des barres de précontrainteFreyssibar ainsi que des amortisseurs antisismiques Transpec.

Câbles et ancrages pour un siloTurquie. À Ankara, la filiale turque de Freyssinet, Freysas, est intervenue en tant que spécialiste de la précontrainte dans la réalisation d’un silo de 36 m de diamètre et de 68 m de haut à la cimenterie de Bastas. 40 t de câbles de précontrainte et 152 ancrages ont été fournis et mis en œuvre.

G R A N D A N G L E

6 Sols & Structures Premier semestre 2006

Premier semestre 2006 Sols & Structures 7

Le 13 mai dernier, Freyssinet et sa filiale JMB Méthodes ont pro-cédé à la mise en place par Autoripage d’un pont-rail près deChâteaudun (France), pour permettre à la ligne Brétigny-Toursde franchir la déviation de la RN10. Long de 40 m, cet ouvragede 2 050 t a été déplacé sur une longueur de 18,4 mau moyen d’un système de câbles et de deux vérins de 1 000 ten deux heures seulement.

Travaux expresssous la voie

« »8 Sols & Structures Premier semestre 2006

F O C U S

La construction de ponts en bétonprécontraint aux États-UnisL’État de Floride est précurseur en matière de conception d’ouvrages d’art précontraints.Larry Sessions, ingénieur adjoint aux études de structures des ouvrages publics auDépartement des transports de Floride (FDOT), nous fait partager ses connaissancesdans le domaine de la précontrainte et sa vision des nouveaux développements.

Larry Sessions bénéficie de 37 ans d’expérience dans ledomaine du génie civilen matières d’études,d’inspection, d’analyse etd’évaluation, d’entretienet de rénovation et deconstruction de ponts.Actuellement ingénieuradjoint aux études destructures des ouvragespublics au Départementdes transports de Floride,il participe à l’examenet au contrôle des étudesréalisées par des ingé-nieurs-conseils dans lecadre de projets de pontsde grande ampleur. Ilest également chargé de l’étude de projets de pontset de projets spéciaux.

Sols & Structures. - Quelleest l’utilisation de laprécontrainte dans ledomaine des ouvragesd’art en Floride ?Larry Sessions. – Cettetechnique est d’abordutilisée dans la préfabri-cation des éléments deponts à travée unique. Deson côté, la précontraintepar post-tension est géné-ralement mieux adaptéepour les travées d’uneportée supérieure à 46 m,pour les ouvrages cons-truits en environnementmarin et pouvant êtreréalisés depuis une barge,ou encore pour les échan-geurs qui requièrent desrampes d’accès continuescourbes. Les ponts enbéton précontraint parpost-tension nécessitentsouvent l’aménagementd’une aire de préfabrica-tion qui peut représenterun coût de plus d’un

million de dollars améri-cains. Celle-ci peut êtremoins onéreuse si lespoutres sont en forme de« I » ou, au contraire, plusonéreuse dans le cas depoutres-caissons. Danstous les cas, la prestationdoit justifier l’installationd’une telle aire de préfa-brication.

Aux États-Unis, où l’onutilise plutôt le métal,la Floride se distinguepar un nombre importantd’ouvrages d’art en béton.Comment expliquez-vouscette situation ?Le béton – préfabriquéou précontraint – est trèsdéveloppé en Floride carles ressources en matièrespremières y sont abon-dantes et rendent la tech-nique économique. À celas’ajoutent le climat semi-tropical de cet État et sondéveloppement urbain

LARRY SESSIONS

concentré le long descôtes. Quand on saitque l’environnement iodéaccélère le phénomène decorrosion, on comprendque le béton s’impose.Enfin, la Floride possèdede longues côtes sillon-nées par de nombreuxcanaux tout à fait adaptésau passage des bargeset à la manutention d’éléments structurauxlourds en béton.

Quel bilan tirez-vousde l’utilisation de laprécontrainte sur les dixdernières années ?Au sein du Départementdes transports de Floride(FDOT), nous considéronsla précontrainte commeun système très souple,adapté à une grandevariété de solutions struc-turelles. Toutefois, il estimpératif que l’on porteune grande attention aux

détails pour obtenir desproduits de qualité. Nousavons connu quelquesruptures de fils de pré-contrainte extérieure parle passé. Ces problèmesprovenaient d’une mau-vaise qualité des gaines etd’une injection au coulisde ciment impropre.Avec le temps, les gainesdeviennent cassantes àcause de l’oxydation et dela dégradation environne-mentale, exposant de cefait les torons en acier à unenvironnement corrosif.Ces ruptures de fils étaientimputables à la fois à unemise en œuvre mal maîtri-sée et à des spécificationsproduit insuffisantes.La FDOT a réagi et a menédes actions pour corrigerces défauts de qualité ren-contrés par le passé. Désor-mais, nous exigeons quela mise en œuvre, les opé-rations d’injection et lecontrôle de tout le systèmede précontrainte soiententièrement assurés pardu personnel qualifié.Nous avons égalementrevu nos recommandationssur la précontrainte pourn’accepter que l’emploide produits approuvéset dont les performances

Au sein du Département des transports de Floride,nous considérons la précontrainte comme un système très souple, adapté à une grande variété de solutions structurelles.

South Pars (Iran).

Chez Freyssinet, tous les composants de la précontrainte sontminutieusement contrôlés pendant et après leur fabrication etrépondent aux plus hauts standards internationaux. La mise enœuvre est assurée par des équipes spécialisées qui sont entraî-nées et dont la formation est sanctionnée par un diplôme internede chargé de la mise en œuvre de la précontrainte (CMP).

DEUXIÈME CONGRÈS DE LA fibDu 5 au 8 juin dernier, Freyssinet a participé audeuxième congrès de la fib(Fédération internationale dubéton), qui s'est tenu à Naplesen Italie. Le Groupe y a présentéses derniers développementen matière de précontrainteet dans les techniques de répa-ration, avec une présentationdu chantier de l'autorouted'Anatolie (voir p.20).

Pour améliorer la durabilitéde la précontrainte, Freyssi-net a développé le coupleur

Liaseal, un dispositif quiassure le raccordement

des gaines de précontrainteutilisées avec les voussoirspréfabriqués à joints conju-

gués. Compatible avecles différentes phases de

la préfabrication, il confèreaux gaines une étanchéitéqui satisfait aux exigences

internationales (notammentles règles anglaises TR47).

Ce dispositif a été mis enœuvre pour la première fois

en Floride sur le chantierde State Road 789

(Ringling CSW) en 2002.

Premier semestre 2006 Sols & Structures 9

ont été démontrées. Desessais in situ sont désor-mais obligatoires pourgarantir la bonne qualitédes produits livrés. Nosrecommandations exigentaussi que la précontraintesoit testée et validéecomme un système com-plet utilisable dans uncontexte précis. Seulsles produits d’injectionpré-emballés et ayant étéapprouvés et testés sontautorisés. À la FDOT,nous pensons que les problèmes rencontrés parle passé avec les toronsinjectés au coulis deciment peuvent être corri-gés et que l’emploi systé-matique de torons rem-plaçables n’est pasobligatoire. En Floride,la construction de pontsen béton précontrainta donc un bel avenirdevant elle.Que reste-t-il à améliorer

pour augmenter ladurabilité de laprécontrainte ?L’action de la FDOT a per-mis de corriger les problè-mes de durabilité. Il nousreste à développer un cou-pleur de gaines résistantaux hautes pressions pourassurer la continuité entredeux voussoirs. De soncôté, le groupe Freyssineta mené un travail complé-mentaire avec la mise aupoint de son coupleurLiaseal. Il doit subirquelques modificationspour se conformer auxspécifications de la FDOTen matière d’étanchéité àl’air. Dans nos recomman-dations, nous spécifionsque la précontrainte,composée de différentséléments, doit être fourniecomme un tout. La FDOTa qualifié plusieurs systè-mes de précontrainte,mais à ce jour aucun qui

soit équipé d’un coupleurde gaines.

Il y a aux États-Unisaujourd’hui un intérêtcroissant pour leremplacement accélérédes ponts et la possibilitéd’ajouter des voies decirculation dans les zonesurbaines sans que cela aitd’impact sur la circulationet l’activité économiquelocales. Cela modifie-t-illa manière de concevoirles ponts en Floride et auxÉtats-Unis ?La Floride s’urbanise trèsrapidement, ce quientraîne la congestiondes routes. Les coupuresd’axes dans les zonesurbaines doivent êtrelimitées pour éviter lesengorgements et réduireles coûts d’usage. C’estpourquoi l’utilisationd’éléments préfabriquéspour la construction des

FOCUS

ponts est appelée à aug-menter et par voie deconséquence, les élémentsprécontraints. La Floridepossède le plus grandnombre de ponts à vous-soirs préfabriqués desÉtats-Unis. La construc-tion « accélérée » de pontsau moyen du systèmeSPMT (Self-PropelledModular Transporters –transporteurs modulairesautopropulsés), qui per-met de réaliser les tabliersen dehors du chantier etde les mettre rapidementen place, devrait s’accroî-tre. Nous avons mis enœuvre ce procédé pourla première fois aux États-Unis avec le projet GravesAvenue pour remplacerun pont au-dessus d’uneroute inter-États. Le sys-tème SPMT nous offrela possibilité de préfabri-quer le pont loin du sitedéfinitif et de le mettre en

place rapidement, écono-misant ainsi quatre moisde construction et rédui-sant les nuisances auprèsdes automobilistes.

Quels seront lesmatériaux de demain dansla précontrainte ?L’utilisation de cimentspolymèriques et de nano-ciments peut améliorerles coulis d’injection. Lacomposition chimique etla structure cristalline deces ciments sont très diffé-rentes du béton classiquedit Portland. Ils sont plusrésistants et moins per-méables, ce qui limite lapénétration des chlorides,de l’eau et d’autres agentscontaminants dansle coulis. Par ailleurs,de meilleurs alliages plas-tiques amélioreront lesperformances des gainesplastiques. ■

10 Sols & Structures Premier semestre 2006

«Ménard Soltraitement n’a pasde concurrent, assure Serge

Varaksin, le directeur général délé-gué de la société. En effet, les autresentreprises intervenant en renfor-cement ou en amélioration de solsont toutes spécialisées dans l’ap-plication de procédés qu’elles maî-trisent et cherchent à appliquerquelle que soit la situation, tandisque Ménard Soltraitement est dansune approche systématique derecherche pour élaborer la solutionla mieux adaptée à chaque cas.Ainsi, la dizaine de procédés quenous avons développés nous per-met aujourd’hui d’étudier et de trai-ter n’importe quel projet dans n’im-

Plus économiques, plus rapides et plus souples de miseen œuvre que les systèmes classiques de fondations,les procédés de renforcement et d’amélioration de solde Ménard Soltraitement répondent à toutes les conditionsde sol. Leurs applications se multiplient du faitde la raréfaction des «bons» terrains et de l’évolutiondes ouvrages. Illustration.

porte quelle nature de sol… » Moinsde 50 ans après la création de lasociété, cette particularité semblel’héritage direct d’une autre spécifi-cité que souligne Serge Varaksin : lapersonnalité du fondateur de lasociété, l’ingénieur Louis Ménard,« un visionnaire qui était un scienti-fique et un entrepreneur, et dontles deux objectifs dans la vie ont étéla mise au point du pressiomètre* etl’élaboration de procédés d’amélio-ration de sol ».Après l’invention du compactagedynamique qui, à la fin des années1960, a soutenu la percée de l’en-treprise en permettant d’économiserentre 30 et 50 % sur la construction

D O S S I E R M É N A R D S O L T R A I T E M E N T

de fondations classiques dans lesterrains sableux, Ménard Soltraite-ment a donc poursuivi ses recher-ches pour répondre à toutes lesconditions de sol (voir encadré p. 13). Des innovations marquan-tes voient alors le jour, tel le procédéde consolidation atmosphériqueMenard Vacuum (1988), les colonnesà module contrôlé (1994), etc.,ouvrant du même coup de nouvel-les perspectives en termes de réali-sations, car en Europe les grandschantiers des années de décollage –plates-formes aéroportuaires, auto-routes, équipements portuaires,lignes ferroviaires, usines de traite-ment des eaux et plus généralement

DES SOLUTIONS PERFORMANTESPOUR LES BÂTIMENTSINDUSTRIELS

ce que l’on englobe chez MénardSoltraitement sous le terme infras-tructures – font peu à peu place à denouveaux types de projets.« En France, mais cela vaut pour lespays développés d’Europe et lesÉtats-Unis, explique Philippe Liausu,directeur général adjoint de MénardSoltraitement, l’évolution écono-mique et la réorganisation du com-merce nous ont confrontés et nousconfrontent au développement desgrands bâtiments industriels etnotamment des plates-formes logis-tiques qui, du fait de l’urbanisationcroissante, ne peuvent plus toujoursêtre construits sur de bons terrains.»Simultanément, l’international apris le relais pour les infrastructures,au gré des évolutions géopolitiques,des fluctuations de la croissance etdes investissements des États. « Cesont des marchés que nous voyonsse développer dans les pays d’Eu-rope centrale et orientale, poursuitPhilippe Liausu. À côté de cela, l’en-treprise travaille de longue date avecl’industrie pétrolière et parapétro-lière, et nous nous positionnonsaujourd’hui sur ces secteurs en pleinessor, en particulier les terminaux etréservoirs de gaz naturel liquéfié(GNL), dont les projets se multi-plient du fait de l’augmentation duprix du pétrole et de la raréfaction dela ressource. » ▼ ▼

Une approche systématique de recherchepour élaborer la solution la mieux adaptée.

DOSSIER

Premier semestre 2006 Sols & Structures 11

Les différentes techniques mises au point depuis les années 1970permettent d’étudier et de traitertout type de projet quelle quesoit la nature de terrain.

Consolidation de sol parcompactagedynamique surl’autoroute M7(Hongrie).

42 000 ml decolonnes àmodule contrôlésont mises enœuvre à Marly-la-Ville (Val-d’Oise)avant laconstructiond’une plate-formelogistique de26 000 m2.

Dans le port de Kwang Yang(Corée du Sud), le procédé deconsolidationsous vide MenardVacuum a permisd’aménager une plate-formede 350 000 m2

gagnée sur la mer.

12 Sols & Structures Premier semestre 2006

D O S S I E R M É N A R D S O L T R A I T E M E N T

« Dans les années 1970, la France aconnu une première vague de cons-truction d’entrepôts à la périphériedes villes, et depuis le milieu desannées 1990 nous assistons à unedeuxième vague d’aménagementassez massive – elle représente lequart de notre activité en France –,liée à la délocalisation des moyens deproduction et à la réduction desdélais de transport, qui impliquentune réorganisation de la distribu-tion et du stockage », indique Jean-Marc Jaugey, ingénieur d’affairechargé du développement commer-cial France. Ces nouveaux équipe-ments, les plates-formes logistiques,dans lesquelles on trouve absolu-ment tout ce que l’on peut imaginer(produits alimentaires frais, mobi-lier, surgelés, matériel électronique,pièces détachées automobiles, etc.),sont toutes analogues dans leurarchitecture générale : une surfacecomprise entre 5 000 et 20 000 m2

(qui tend à augmenter), une hau-teur limitée et une charge moyenneen exploitation d’environ 5 t/m2. Cesont donc des ouvrages pour les-quels les techniques d’améliorationde sol s’imposent a priori face auxfondations profondes, trois ou qua-tre fois plus chères ; mais ils présen-

tent aussi de plus en plus souventune caractéristique nouvelle : leursspécifications élevées en matière detassement différentiel. Autrementdit, si un tassement de l’ensemble del’ouvrage, le tassement « absolu », estadmis (il doit généralement resterinférieur à 2 à 3 cm), le tassemententre les différentes parties, le tas-sement «différentiel », ne peut excé-der 1/2 000e (soit 1 mm pour 2 m deportée) afin de prévenir toute fissu-ration du dallage.

Trois solutions parfoispanachées

Qu’elle soit sollicitée par l’entreprisegénérale, par un contractant général,par un investisseur ou directementpar un client – il n’y a pas de schémaunique – et quelle que soit la solu-tion initialement préconisée par lemaître d’œuvre, la société refait lesétudes à partir des éléments fournispar le client ou le maître d’ouvrage –rapport géotechnique, données duprojet (surface, charges ponctuel-les, charges réparties, spécifications,etc.) – en recherchant la solution lamieux adaptée techniquement etéconomiquement et en proposant lecas échéant une solution variante.« Les trois techniques le plus cou-

ramment utilisées en France sont lecompactage dynamique, les colon-nes ballastées et les colonnes àmodule contrôlé, poursuit Jean-Marc Jaugey, et nous sommes parfoisconduits à les panacher, dans le casd’une extension par exemple, car lecompactage dynamique ne peut êtreemployé à proximité immédiate debâtiments en raison des vibrationsqu’il engendre, ou pour atteindreles spécifications requises lorsquecelles-ci sont très élevées. » Tel a étéle cas pour la plate-forme Soca-maine, la centrale d’achat de Leclercdans l’Ouest, construite à Cham-pagné, près du Mans (Sarthe), enlisière de la ligne du TVG Paris-Nan-tes, sur le site d’une ancienne exploi-tation de sable remblayée avec desmatériaux très hétérogènes. « Nousy sommes intervenus à deux repri-ses, raconte Benoît Pezot, l’ingénieurd’affaires qui a suivi ce projet, lapremière fois pour consolider unterrain où ont été aménagés unentrepôt « liquides » de 8 000 m2 de25 kN/m2 de capacité de charge et40 000 m2 de voiries et parking ; la

seconde fois pour une extension de40 000 m2 destinée aux produits degrande consommation, d’une capa-cité de charge de 60 kN/m2. Pour lepremier chantier, deux techniquesavaient été utilisées : les plots bal-lastés pour l’entrepôt et le compac-tage dynamique pour les voiries et leparking. Pour le nouvel entrepôt,qui a été livré en mai dernier, lechoix technique s’est porté sur lescolonnes à module contrôlé, qui ontpermis de garantir les performancesattendues en prenant appui plusprofondément dans le sol. »«En France, presque toutes les gran-des plates-formes de ce type sontconstruites sur l’axe Nord-Sud del’Europe, reprend Jean-Marc Jaugey,principalement dans la région deLille, en Île-de-France, où se concen-trent 55 % des réalisations, et autourde Lyon, Marseille et Avignon dans leSud. Avec la mise en service pro-gressive de l’autoroute des Estuaires(Dunkerque-Biarritz), on voit denouveaux projets apparaître dansl’Ouest, à Rouen, au Mans, à Orléansou au Havre. »

Les plates-formes logistiques: déjà un quart de l’activité en France

Face aux fondations profondes, trois ou quatre fois pluschères, les techniques d’amélioration de sol s’imposentdans la construction des plates-formes logistiques.

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▼ ▼Les CMC peuvent êtremises en œuvre près des bâtiments construitsou en construction.

DOSSIER

Premier semestre 2006 Sols & Structures 13

Des procédés adaptés aux sols et aux ouvrages

LE COMPACTAGE DYNAMIQUEAdapté aux terrains granulaires, ce procédépermet de densifier les sols à grande pro-fondeur par la création d’ondes de trèshaute énergie provoquées par la chute sur lesol de masses de 15 à 40 t larguées d’unehauteur de 10 à 40 m.

LES PLOTS BALLASTÉS (OU SUBSTITUTION DYNAMIQUE)Réservé aux terrains acohérents, ce procédéconsiste à renforcer le sol par création decolonnes (appelés plots ballastés pilonnés)de 2 à 3 m de diamètre en matériaux gra-nulaires très compactés. La mise en œuvre

s’effectue à l’aide d’engins spécialisés proches de ceux utilisés pour le com-pactage dynamique.

PROCÉDÉ DE CONSOLIDATION ATMOSPHÉ-RIQUE MENARD VACUUMLe Menard Vacuum consiste à faire le videdans un sol saturé d’eau grâce à un systèmede pompes à air et de pompes à eau bre-veté, un confinement par membrane étan-che et un réseau de drains verticaux et hori-

zontaux. Le principe est d’utiliser la pression atmosphérique pour préchar-ger les terrains.

COLONNES À MODULE CONTRÔLÉ (CMC)Les CMC sont des inclusions semi-rigides et cimen-tées régulièrement réparties dans le terrain à consoli-der. Elles ne sont pas destinées à supporter directe-ment la charge apportée par l’ouvrage, mais à réduirela déformabilité globale du sol. Elles sont particuliè-rement adaptées en cas de charge élevée ou de solsorganiques de tolérances de tassement sévères.

1969

1975

1988

1994

Les plates-formeslogistiques en France sontprincipalement construitessur l’axe Lille – Île-de-France (55 % du total) –Lyon – Marseille, et ellesapparaissent dans l’Ouest.

Trois mois de travauxont été nécessairespour traiter les sols de futurs entrepôts de stockage et de leursvoiries à Champagné(Sarthe) par plotsballastés, compactagedynamique (40 000 m2)et CMC (12 000colonnes – en haut et ci-contre).

14 Sols & Structures Premier semestre 2006

Ras Laffan : accompagnerl’essor du gaz naturelEn 2005, Ménard Soltraitement a participé avec VINCI Construc-tion Grands Projets à la construction d’un réservoir de GNL de140 000 m3 pour ExxonMobil et Ras Gas, sur le terminal gazierde Ras Laffan, au Qatar. « Cet équipement s’est ajouté aux réser-voirs déjà existants et marque le démarrage d’un nouveau déve-loppement, explique Dominique Jullienne, puisqu’un nouveauprojet équivalent est en chantier avec les mêmes partenaires etque six autres réservoirs doivent être construits d’ici à 2007. »Situé au nord de la presqu’île, à 80 km de Doha, la capitale, RasLaffan est l’un des plus importants complexes gaziers dumonde, à la mesure des ressources du Qatar, une des toutes pre-mières réserves mondiales. « Il faut imaginer ce qu’est Ras Laf-fan : une immense plate-forme sillonnée de réseaux de pipe-lines, où sont implantées une raffinerie de gaz, des usines deliquéfaction, les énormes infrastructures de stockage mais aussitoutes sortes d’activités annexes : station de traitement deseffluents industriels, centrale de production électrique, etc., quigénèrent une intense activité et mobilisent de très nombreusesentreprises. »« Sur ce site, poursuit Dominique Jullienne, les conditions de solsont plutôt mauvaises, car la couche superficielle des terrainsd’assise est constituée soit de sables lâches, soit de matériauxéoliens (les poussières du désert) mélangés avec du sel sur1,50 m d’épaisseur, ce qu’on appelle ici la sabkha. Face auxtechniques classiques, fondations sur pieux, enlèvement et rem-placement de la couche superficielle, les solutions proposéespar Ménard Soltraitement, compactage dynamique dans lessables lâches, plots ballastés dans les sols de type sabkha, ontréussi à s’imposer par leurs avantages en terme d’économie(elles ne nécessitent ni ciment ni acier), de faible impact envi-ronnemental (aucun déplacement massif de matériau) et derapidité. »

À l’international, l’activité de MénardSoltraitement est rythmée par lepouls de l’économie mondiale ets’organise, selon les zones, au traversde filiales (États-Unis, Australie, Alle-magne, Corée du Sud, Malaisie), d’a-gences travaux, via des ingénieurslocaux, hébergés ou non par uneimplantation de Freyssinet (Espa-gne, Pologne), ou directementdepuis la maison mère, à Nozay.Responsable export, Pierre Orsat estchargé notamment d’implanter oude réimplanter l’entreprise là où ellen’est pas ou plus présente. Du nou-veau port de Tanger Méditerranée(Maroc) au complexe GNL de Skikda(Algérie), et des stations de traite-ment des eaux d’Égypte aux termi-naux pétrochimiques indiens, lesétudes sont nombreuses et variées.« On ne le perçoit pas toujours enFrance, mais il existe dans ces paysdes programmes de développementet de création d’activité absolumentfaramineux. L’Inde, elle, peut comp-ter sur un autre type de production,celle de matière grise, puisqu’elleforme chaque année un million d’in-génieurs… »Dominique Jullienne, lui, est respon-sable de l’activité régionale au

International : s’inscrire dans la dynamique de la croissancemondiale

Moyen-Orient. Basé à Dubaï (Émi-rats arabes unis), hébergé par l’a-gence Freyssinet qui y a été créée en2004, il y suit d’une part les affairesinitiées par Pierre Orsat auprès desdonneurs d’ordre internationaux etrépond d’autre part aux appels d’of-fres locaux. « Le développement deprojets ici est saisissant, juge-t-il, etl’on assiste à une sorte de courseaux équipements qui donne l’im-pression que les limites des inves-tissements peuvent être indéfini-ment repoussées.» Très présente surle terminal gazier de Ras Laffan (voirci-contre), au Qatar, l’entreprise n’ylimite pas ses interventions. Domi-nique Jullienne inventorie rapide-ment les réalisations récentes lesplus marquantes : une usine detuyaux en acier dans les émirats, lacorniche d’Abu Dhabi, l’améliora-tion de sol de silos sucriers à Dubaï,deux projets pour le complexeimmobilier Burj Dubai, qui englobela construction de la tour la plushaute du monde (800 m), les plates-formes logistiques et les bâtimentsrésidentiels de Ras Al Khaimah, dansle nord des émirats, une usine dedessalinisation d’eau de mer en Ara-bie saoudite, etc. « D’une quinzaine

«Des stations de traitement des eaux d’Égypte aux terminaux pétrochimiques indiens, les études sont nombreuses et variées.»

en 2004, l’effectif est passé à 40, 45personnes aujourd’hui, et nosmoyens mécaniques ont eux aussiaugmenté, avec l’aide de la maisonmère, en passant de deux à huitgrues. Malgré cela, répondre à lacroissance de l’activité, qui devraitaugmenter cette année de 50 ou60 % par rapport à 2005 nous posedes problèmes complexes d’organi-sation et de recrutement. »

En Australie, l’entreprise est présentesur le créneau des techniques d’a-mélioration de sol déjà citées, maisaussi sur d’autres marchés spéci-fiques tels que la réparation d’ouvra-ges à l’aide de la méthode du jet-grouting ainsi que dans le domainedes coupures étanches par le pro-cédé des parois sol-bentonite. ■

* Système de mesure de la compressibilité du sol.

D O S S I E R M É N A R D S O L T R A I T E M E N T

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DOSSIERDOSSIER

Premier semestre 2006 Sols & Structures 15

À l’international, l’activitéde Ménard Soltraitements’organise au travers defiliales, d’agences travaux,via des ingénieurs locauxou directement depuisla maison mère.

À Hambourg,deux ateliers deCMC travaillanten deux postesont traité le sold’une plate-formede stockage de40 000 m2 en undélai très court.

Dans la capitaled’Abu Dhabi(Émirats arabesunis), MénardSoltraitementa consolidéune plate-formede 1 million demètres carrés par compactagedynamique.

Dans le cadre dela constructionde silos à sucre à Dubaï, MénardSoltraitement autilisé plusieurstechniques : plots ballastés,compactagedynamique etremplacementpartiel.

Essais aupressiomètre à Ras Laffan.

R É A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

TROISIÈME FLEUVE DU MONDEpar son débit, l’Orénoque, long

de 2 140 km, traverse le Venezuelad’ouest en est et ne comporte qu’unseul point de passage pour les auto-mobiles, le pont suspendu d’An-gostura, situé à la hauteur de Ciu-dad Bolivar. Conscient du handicapque cette frontière intérieure repré-sente pour le développement éco-nomique du pays, le gouvernementvénézuélien souhaitait depuis plusde 20 ans déjà construire un nouvelouvrage. Le coup d’envoi du projeta été donné le 8 mai 2000 avec lasignature du contrat pour l’ingé-nierie et la construction du secondpont sur l’Orénoque entre la Cor-poración Venezolana de Guayana(CGV), un organisme public, et lafiliale locale de l’entreprise de BTPbrésilienne Norberto Odebrecht.L’emplacement retenu est le con-fluent de l’Orénoque et du fleuveCaroní, à la hauteur de CiudadGuayana, à une centaine de kilo-mètres en aval du premier ouvrage– une localisation stratégique quipermettra d’améliorer les échan-ges entre les États voisins de Bolivar,d’Anzoátegui et de Monagas.C’est le bureau d’études Brave, ungroupement constitué de deux bu-reaux d’études réputés, FigueiredoFerraz de Brasil et Lustgarten y Aso-ciados de Venezuela (chargé de la

STRUCTURES/PONT SUR L’ORÉNOQUE

Un second pont surun fleuve géant

Sur le chantier deconstruction du second pont sur l’Orénoque,

au Venezuela, Freyssinet déploie sa palette de savoir-faire dans le domaine des haubans et des équipements d’ouvrage.

partie haubanée), qui s’est vuconfier par Odebrecht la concep-tion de l’ouvrage, l’assistance tech-nique à la construction a été attri-buée à Leonhardt Andra undPartner et le contrôle indépendantà Cowi A/S. Après avoir signé, le 1er novembre2002, avec Odebrecht, un contratpour la fourniture et l’installationdes haubans de l’ouvrage, la filialeespagnole du Groupe, FreyssinetSA, a vu sa prestation « rapidementélargie, explique Jose-María Noval,directeur export de Freyssinet SA.Nous avons ainsi été chargés defournir et de mettre en œuvre laprécontrainte des quatre pylôneset de la pile centrale entre les ponts,la précontrainte de clouage entre letablier et la pile centrale, les appa-reils d’appui et les joints de chaus-sée des viaducs d’accès et du pontprincipal, les dispositifs parasis-miques Transpec, les amortisseurs,les haubans de retenue sur les pilesextérieures des ponts ainsi que decertains travaux complémentaires».Long de 3 180 m, l’ouvrage comp-rend deux viaducs d’accès, au sud etau nord, respectivement composésde 23 et de 12 travées de 60 m enca-drant un pont principal haubanéde 1 080 m de long, formé de deuxtravées de 300 m au-dessus descanaux de navigation. Le tablier est

16 Sols & Structures Premier semestre 2006

Premier semestre 2006 Sols & Structures 17

Principalesquantités• 136 500 m3 de béton.• 15 200 tonnes

d’armatures métalliques.• 20 000 tonnes d’acier

de construction pour le tablier.

• 1 400 tonnes d’acier de haubans.

RÉALISATIONS

un caisson métallique central de5 m de haut et 5,70 m de large, surlequel sont fixées des ailes de 7,90 mde long. Il repose sur 39 piles, quatrepylônes culminant à 120 m et unepile en A qui constitue le point fixedu pont. Pour garantir leur péren-nité dans un fleuve soumis à descrues annuelles de 13 m environ, lespiles reposent sur des pieux de 2 mde diamètre fondés à une profon-deur de 60 m.« La construction du tablier débuteau Brésil, à Ipatinga, dans l’État duMinas Gerais, où sont découpés etpréfabriqués les tôles et les profilés.Ces éléments sont ensuite achemi-nés par voie maritime jusqu’auchantier, où les voussoirs (longs de12 m) sont assemblés », indiqueJose-María Noval. Pour les viaducsd’accès, la mise en place des vous-soirs s’effectue par lançage depuisles culées au moyen de câbles etde vérins. Pour la partie haubanée,seuls les premiers voussoirs sontlancés depuis les culées. Les sui-vants, situés au-dessus des canauxde navigation, sont regroupés deuxà deux pour former une section de24 m puis hissés depuis le fleuve aufur et à mesure de l’installation deshaubans. Pour les dernières travées,adjacentes à la pile en A, les vous-soirs sont assemblés sur un cintrede pose puis mis en place par pous-sage.

Haubans de dernière génération

« La pose des haubans est étroite-ment liée aux travaux de construc-tion du tablier et s’effectue à l’a-vancement selon une procédureétablie par Leonhardt Andra undPartner, précise Pedro Pinto DeSousa, directeur du chantier pourFreyssinet. Un voussoir double (de24 m de long) est d’abord hissé etsoudé aux éléments déjà en place.Le ferraillage de la dalle est ensuitemis en place et les 12 premiers mè-tres coulés. Une première paire dehaubans arrière est installée suivied’une paire avant. Les 12 derniersmètres de la dalle sont alors coulés

et permettent l’installation des deuxpaires de haubans restantes, avantet arrière. » Bénéficiant des derniè-res avancées technologiques, les176 haubans (88 par pont) sontdisposés en quatre nappes latéraleset mesurent de 59 à 158 m de long.Pour absorber les vibrations, ils sontéquipés d’amortisseurs interneshydrauliques IHD (Internal Hydrau-lic Dampers) et pour les 16 hau-bans les plus longs d’amortisseursradiaux IRD (Internal Radial Dam-pers).Spécialiste des équipements d’ou-vrage, Freyssinet fournit égalementet installe l’ensemble des appareilsd’appui en Néoprène frettés desviaducs d’accès (testés au préalableau laboratoire de l’université deBochum en Allemagne) ainsi queles appareils d’appui Tetron quiéquipent la partie haubanée. Desjoints de chaussée de type CipecWP et des dispositifs parasismiquesTranspec assurent la jonction entreles différentes travées des viaducsd’accès. Enfin, les ingénieurs deFreyssinet ont dû mettre au pointdes câbles spéciaux pour clouer letablier à la pile en A. ■

UNE ÉQUIPE BILINGUE « Comme l’espagnol est la langueofficielle du contrat et le portugais le principal idiome parlé sur le chantier, précise Jose-Luis Serra, directeur des ouvragesspéciaux, de Freyssinet, la direction du pôle ibéro-américain de Freyssinet a décidé de former une équipe bilingue espagnol-portugais pour mener à bien les travaux. » La direction du chantiera donc été confiée à Pedro Pinto De Sousa, un ingénieurportugais, et à deux Brésiliens, Leonardo Netto, responsable de la production, et Eduardo Martins, responsable des méthodeset de la qualité – une formule particulièrement indiquée sur un chantier où les équipes d’encadrement et d’exécution venaientde tous les horizons de l’Amérique latine et qui, d’un avisunanime, a contribué à la réussite des travaux.

R E A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

18 Sols & Structures Premier semestre 2006

SUR LA RN2, À MALABATA, prèsde Tanger, l’Office national des

chemins de fer du Maroc (ONCF) adécidé de construire un ouvraged’art permettant aux automobilistesde franchir un axe ferroviaire entoute sécurité. L’accès en est assurépar deux rampes en sol renforcé de9 m de haut maximum soutenantune plate-forme de 20 m de largesur une longueur totale de plus de267 m.

SOLS/RAMPES DE MALABATA

Le Freyssisol cumule les avantagesUn ouvrage defranchissement de voiesferrées construit près

de Tanger (Maroc) met en œuvre 2 830 m2 de murs de soutènementen Freyssisol.

Les travaux ont été confiés à ungroupement formé par HandassaEntreprise (Casablanca) et EBB(Marrakech), qui a proposé l’utili-sation du système Freyssisol en lieuet place d’un renforcement par nap-pes de géotextile associées à desblocs en béton. « Cette solution,précise Pierre Sery, directeur deTerre Armée SNC et responsablecommercial de l’affaire, a offert denombreux avantages : une grande

souplesse de montage, qui permetde réaliser le massif en Terre arméesur un sol de fondation très com-pressible sans dommage pour leparement ; une bonne tenue de lastructure au séisme grâce à une liai-son mécanique des armatures derenforcement au parement, quiévite des désordres au parement ;enfin, la préfabrication des écaillessur place, confiée au groupement,qui a supprimé les contraintes liéesau transport. »

Armatures de renforcement

La faible portance du sol de fonda-tion et les calculs qui prévoyaientdes tassements totaux de 60 cm ontconduit Terre Armée SNC à substi-tuer le sol de fondation sous le mas-sif sur 2 m d’épaisseur et à relier lesparements opposés entre eux parl’intermédiaire d’armatures de ren-

forcement synthétiques. « Pendantet après la construction du massif,les tassements ont été suivis encontinu par des relevés topogra-phiques, ajoute Pierre Sery, et ilsont été limités à 30 cm sous le pare-ment et à 40 cm au centre du rem-blai. »Débutés en juin 2005, les travaux deconstruction des rampes, qui repré-sentent une surface de parementde 2 830 m2, se sont achevés à la finmars 2006. ■

Maître d’ouvrage :Office national des chemins de fer du Maroc (ONCF).Entreprise générale :groupement HandassaEntreprise – EBB.Entreprise spécialisée : Terre Armée SNC.

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INTERVENANTS

RÉALISATIONS

Premier semestre 2006 Sols & Structures 19

STRUCTURES/BLENHEIM CENTER

La solution de la précontrainte

Sur le projet immense du complexe immobilierBlenheim Center, construit dans la banlieue de Londres (Royaume-Uni), l’utilisation

de la précontrainte de planchers a permis de résoudreun délicat problème de conception.

ORGANISÉ AUTOUR D’UNEVASTE « PLACE PUBLIQUE »,

le Blenheim Center est un complexeà usage mixte d’une superficieimpressionnante (102 000 m2) com-prenant un parking de 415 places,des magasins, des cinémas, desbureaux et 487 appartements répar-tis sur sept étages.Situé à Hounslow, aux abords d’Hea-throw, la plus grande plate-formeaéroportuaire d’Europe, entre lescouloirs aériens nord et sud, le Blen-heim Center a dû respecter les res-trictions de hauteur imposées parles autorités aéroportuaires ainsiqu’une servitude en sous-sol, repré-sentée par un conduit abritant tou-tes les liaisons de communicationet d’information de réservation versle nouveau terminal 5 de l’aéroport.

Plutôt que de détourner la servitude,solution onéreuse, les ingénieurs deNorwest Holst (VINCI Construction)ont préféré relever l’ensemble de la structure de 1,5 m par rapport auprojet de base, réduire la profondeurdes fondations et construire le parking souterrain au-dessus du

conduit. Or cette modification aug-mentait la hauteur de l’édifice, quidépassait dès lors la limite autori-sée. « Au moment de la conceptioninitiale du bâtiment, une structure detransfert de 2,5 m d’épaisseur avaitété prévue entre l’hypermarché, aurez-de-chaussée, et les appartementsconstruits au-dessus, précise GavinTaylor, conducteur de travaux chezNorwest Holst. Nous avons doncpensé réduire l’épaisseur des plan-chers dans la partie logements, etnous avons contacté Freyssinet.» Aufinal, l’emploi de la précontrainte apermis de réduire considérablementl’épaisseur et le poids des planchersdu bâtiment. La réduction de lastructure de transfert à 2 m (au lieudes 2,5 m prévus à l’origine) associéeà un gain de 400 mm par étage apermis de gagner près de 3,6 m sur lahauteur totale. En outre, le recours àla précontrainte a fortement réduit laquantité d’aciers passifs et permisd’alléger l’ouvrage par rapport à unesolution en béton armé classique,sans modification des fondations.«En intégrant Freyssinet dans le pro-jet et en recourant à la précontraintede plancher, nous avons pu adopterdes solutions innovantes et releverdes défis sereinement, poursuitGavin Taylor. Notre coopération aété un réel succès, qui a contribué àaccélérer la réalisation, que nousavons achevée une semaine avantla date prévue. » ■

Maître d’ouvrage: BlenheimCenter (Day & Johnson Ltd).Architecte : Michael Aukett Architects.Maître d’œuvre : SKM Anthony Hunt Ltd.Entreprise générale :Norwest Holst.Entreprise spécialisée :Freyssinet Ltd.

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INTERVENANTSEn faisant gagner 400 mm par étage, la précontrainte de plancher a contribuéà maintenir la hauteur du bâtiment dans les limites autorisées.

R É A L I S A T I O N S

Endommagé par le séismede 1999 alors qu’il était en chantier, un viaduc

de l’autoroute d’Anatolie, en Turquie,a pu être réparé grâce à desméthodes innovantes conçues et mises en œuvre par les équipesde Freyssinet.

LONGUE DE 450 KM, L’AUTO-ROUTE D’ANATOLIE relie Istan-

bul à Ankara en franchissant le col deBolu entre Gümüsova et Gerede. Surcette section alors en construction,un très violent tremblement de terre,d’une magnitude supérieure à 7,2sur l’échelle de Richter, s’est produiten 1999, affectant tout particulière-ment le chantier d’un important via-duc. En voie d’achèvement aumoment du séisme, l’ouvrage secompose de deux tabliers de deuxfois 2,3 km (59 travées de 40 m),reposant sur 115 piles hautes de 30 à50 m, chacun des tabliers étant cons-titué de 7 poutres préfabriquéesreliées entre elles par un hourdissupérieur coulé en place en continusur des segments de 10 travées. Sousl’effet des secousses répétées, les seg-ments de tablier se sont déplacés

20 Sols & Structures Premier semestre 2006

sur les têtes de pile et certaines pou-tres se sont dégagées de leurs appuis,rendant l’ouvrage totalement insta-ble et impropre à la poursuite destravaux. Après de premières inspec-tions concluant à l’impossibilité deréparer les tabliers, l’entreprise géné-rale Astaldi a finalement proposéune solution de réparation consistantà lever et à recentrer les tabliers puisà améliorer leur résistance aux séis-mes et aux charges d’exploitation.Audacieuse, cette solution a été rete-nue, et les travaux ont été confiés àFreyssinet.

Recentrer les tabliers

Préalable à la réparation, l’aligne-ment des tabliers a dû être rétabli. Lapremière intervention de Freyssinetsur le chantier a donc consisté àlever et à recentrer les tabliers.

STRUCTURES/VIADUC DE GEREDE

Un ouvrage relevé du chaos1

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À côté d’appareillages assez clas-siques pour lever les extrémités desegment au droit des joints de dila-tation, des dispositifs innovants ontdû être mis au point par le départe-ment Méthodes de Freyssinet pourles piles intermédiaires. Un disposi-tif en forme de Y a vu le jour, per-mettant d’assurer à la fois le sou-tien, le levage et le recentrage de lastructure lors des déplacements lon-gitudinaux et transversaux du tablier.Au total 36 outils de ce type, capablesde reprendre chacun 350 t, ont étéfabriqués puis installés, à raison de

quatre par pile. «Nous sommes ainsiintervenus sur des tronçons de400 m de long, soit 10 travées, repré-sentant une masse de 14 000 t »,explique Dominique Deschamps,responsable de la cellule béton ausein du Département technique deFreyssinet. Grâce à cet équipement,les poutres pouvaient être levéesdans un premier temps d’environ5 cm, pile par pile. Ensuite, les appuisexistants étaient retirés et l’opéra-tion de recentrage proprement ditepouvait commencer. « C’était l’unedes phases les plus délicates, pour-suit Dominique Deschamps, car elleimpliquait des mouvements longi-tudinaux et transversaux sur toutesles piles simultanément. » 5 disposi-tifs permettaient donc de pousser letablier de 50 cm à 1 m dans le senslongitudinal, tandis que d’autres,spécifiques, opéraient un recentragetransversal, de l’ordre de 50 cm. LesY glissaient sur des plaques de Téflonposées sur les chevêtres Un levagefinal de 80 cm était enfin réalisé audroit de chaque pile afin d’atteindrele nouveau profil en long de l’ou-vrage. Au total, 18 mois ont suffi auxéquipes de Freyssinet, fortes dequelque 50 personnes, pour mener àbien l’ensemble de ces opérationsde manutention et rétablir l’aligne-ment du viaduc.

Les étapes de réhabilitation et derenforcement structurel de l’ouvrageont alors pu débuter. Les têtes depiles ont été réaménagées et les bos-sages interférant avec la structuresupprimés ; les fissures ont été injec-tées et des ragréages ponctuels réali-sés. « Pour garantir la continuité dutablier, nous avons par ailleurs misen œuvre des entretoises pré-contraintes au droit de chaque pile,constituées de câbles de pré-contrainte 19C15 ou 13C15 permet-tant le transfert des charges des pou-tres aux nouveaux appareils d’appuipositionnés sur l’axe des piles »,ajoute Dominique Deschamps. Lespoutres les plus endommagées ontété confortées par collage à froid deTFC (Tissu de fibres de carbone) endisposant des bandes en face infé-rieure et sur les côtés des poutrespour résister respectivement auxefforts de flexion et de cisaillement.Les parties des poutres les plus gra-vement endommagées ont été inté-gralement reconstruites.Pour parachever les travaux, le via-duc a été équipé de dispositifs d’ap-pui parasismiques et les joints dedilatation au droit des piles 10 et 30ont été supprimés, nécessitant aupassage le renforcement de la dallesupérieure par collage, là aussi, deTFC. ■

STRUCTURES/PROJET SHA TIN HEIGHTS

Challenge technique sur la route 8

DANS LE CADRE DU PROJETSHA TIN HEIGHTS (construc-

tion de la section Sha Tin de la route8), à Hong Kong, Freyssinet a mis enœuvre, à l’aide d’une poutre de lan-cement, les 203 voussoirs préfa-briqués nécessaires à l’érection dedeux viaducs d’accès, l’un au sud (7 travées), l’autre au nord (6 tra-vées). Les voussoirs ont ensuite étéprécontraints de façon provisoire, àl’aide de barres Freyssibar. Enfin,Freyssinet a réalisé la précontrainte

permanente et assuré la fournitureet l’installation des appareils d’ap-pui et des joints de chaussée del’ouvrage. Le chantier s’est révéléun véritable challenge : contraintestechniques importantes (pente del’ouvrage de 6%, dévers de 10%) ettravail de nuit par tranches de deuxheures, le site se trouvant à côté devoies de chemin de fer et de bâti-ments de maintenance apparte-nant à la compagnie ferroviaireKCRC. ■

Premier semestre 2006 Sols & Structures 21

Après le séisme, certainssegments du tablier duviaduc, long de 2,3 km(1) se sont trouvés déga-gés de leurs appuis (4).La solution mise enœuvre par Freyssinet aconsisté, grâce à desoutils en forme de Y (5)et à des vérins (2), àlever ces éléments pourles remettre en place.Au droit de chaque pile,des câbles de pré-contrainte (3) assurent le transfert des chargesdes poutres aux nouveauxappareils d’appui.

RÉALISATIONS

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R E A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

22 Sols & Structures Premier semestre 2006

POUR ÉTABLIR LA LIAISON PARPIPE-LINE d’un champ pétroli-

fère avec les installations de raffi-nage de Kubutu, dans les hautsplateaux du sud-est du pays, le maî-tre d’ouvrage Oil Search Ltd a dûconstruire une passerelle suspenduefranchissant sur 470 m la gorge d’He-gigio, profonde de 430 m.

SOLS & STRUCTURES/PASSERELLE D’HEGIGIO

Double prestation et apports multiples

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, Austress Menard et Austress Freyssinet

ont pris part à la construction d’unepasserelle à usage industrielfranchissant une gorge profonde de près de 430 m.

Conçu par l’entreprise Kellogg Brown& Root, l’ouvrage comporte un tabliermétallique supportant un pipe-line,deux pylônes – un de 36,5 m de hautau sud, l’autre de 5 m au nord –, surlesquels sont fixés un câble porteur à86 torons galvanisés ainsi que deuxcâbles de stabilisation au vent fixés depart et d’autre du tablier et des hau-

bans de retenue. En décembre 2004,l’entreprise générale, Clough Nuigini,sollicite Austress Menard et AustressFreyssinet pour réaliser les ancragesau sol temporaires et permanents,installer la suspension, les haubans,les câbles de stabilisation au vent eteffectuer le lançage du tablier après enavoir défini les méthodes, et mettre enplace le pipe-line. Première sociétédu Groupe à entrer en scène, AustressMenard est chargéedes forages, de la fabrication et dela mise en œuvre des 18 ancragespermanents qui stabilisent les câblesde retenue et de stabilisation au ventainsi que de la semelle du pylône sud.Le délai d’exécution étant très serré,Austress Menard procède en amontdes travaux à une analyse pousséedes conditions de réalisation. «Nous

avons ainsi pu établir que les condi-tions géologiques étaient médiocres,avec un substratum calcaire caracté-risé par la présence de matièresfortement à modérément fracturéeset désintégrées, vraisemblablementcombinée à des cavités souterraines,précise Greg Cooney, responsableprojets au sein de la filiale austra-lienne. Nous avons donc pris desdispositions qui se sont révélées trèsefficaces, comme la mise en œuvre detubes coffrants perdus pour résou-

1

RÉALISATIONS

Premier semestre 2006 Sols & Structures 23

Maître d’ouvrage: Oil Search(PNG) Ltd.Conception: Kellogg Brown & Root Pty Ltd.Maître d’œuvre: CloughNuigini Pty Ltd.Entreprises spécialisées:Austress Freyssinet Pty Ltd.

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INTERVENANTS

matériaux et matériels doivent êtrehéliportés au nord, telle la machine deforage, transportée sans sa tête rota-tive et réassemblée sur place. «Aus-tress Menard a aussi dû établir l’ap-provisionnement en eau du chantiernord, poursuit Greg Cooney. Une cuvede 9 000 l a été héliportée, qui a puêtre alimentée grâce à une pompeautonome et une canalisation enPEHD fixée sur le câble porteur entreles deux culées. » À ces difficultés sur-montées grâce à l’ingéniosité destechniciens et des ingénieurs d’Aust-ress Menard s’ajoutait l’étroitesse desplates-formes de travail, qui a obligéà préfabriquer tous les ancrages sur laculée sud et à les héliporter jusqu’à

leur point de destination, où ils ontété mis en œuvre à l’aide d’un outil deguidage spécial.

Un câble au lieu de deux

La prestation du Groupe s’est pour-suivie avec la construction de la pas-serelle elle-même. En collaborationavec le Département technique duGroupe basé en France et les concep-teurs, Austress Freyssinet propose derecourir à un câble porteur uniquede 86 torons plutôt qu’à deux câblesporteurs de 43 torons chacun, unesolution qui présente de nombreuxavantages en rendant notammentinutiles les opérations ultérieures detransfert de charge entre les deuxcâbles. Pour faciliter le montage dupylône définitif principal et fabriquerpuis lancer les éléments structurauxen acier du pont, une tour d’accèsprovisoire de 30 m de haut est assem-blée sur la culée sud. L’installation descâbles de suspension et des haubansarrière est réalisée au moyen de treuils.Un système spécial de « téléphérique »,constitué d’arceaux et de poulies estinstallé entre les deux rives à l’aided’un hélicoptère pour permettre lamise en place du câble porteur toron

par toron. Le système breveté Isoten-sion de Freyssinet est utilisé pour met-tre en tension chaque câble indivi-duellement au fur et à mesure del’installation. Enfin, le lançage dutablier s’effectue au moyen de deuxvérins de lançage fournis et actionnéspar Austress Freyssinet. Au fur et àmesure du poussage du tablier dupont principal, les câbles de stabili-sation au vent sont installés à partirde 74 bobines disposées sur la riveet connectés au tablier par dessuspentes latérales. Ils sont ancréset tendus à l’effort souhaité pourajuster la géométrie de l’ouvrage. Ladernière étape a consisté à réaliserles canalisations, soudées bout à boutau niveau de la culée sud et misesen place sur la passerelle par sectionsde 36 m à l’aide d’un treuil et d’unvérin monotoron. ■

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4

Réalisation des forageset des ancrages decâbles de retenue dansles rochers (1). Un seulcâble porteur de 86torons est établi entreles deux rives (2). Letablier principal avec sonappareillage de suspenteset de câbles de stabilisa-tion au vent, prêt à rece-voir la canalisation (3).Pylône et tour d’accèsde la culée sud (4).

dre le problème des cavités.» Pourtenir les délais sans entraver la bonnemarche des travaux (la réalisation desancrages se situait sur le chemin cri-tique) et prévenir d’éventuels problè-mes, comme les contraintes de pro-duction ou la casse de machines,Austress Menard mobilise un atelierde forage supplémentaire avec soncompresseur. Autre difficulté pourl’entreprise : organiser les accès auchantier, car la culée sud seule estdesservie par la route, et tous les

R E A L I S A T I O N SR É A L I S A T I O N S

24 Sols & Structures Premier semestre 2006

Principales quantités

STRUCTURES/PROGRAMME R14

Opérationréhabilitation en RoumanieLe groupeFreyssinet prendpart auprogramme de mise auxnormeseuropéennes de14 ouvragesd’art roumains.

R14, AINSI APPELLE-T-ON ENROUMANIE le programme de

réhabilitation et de mise aux nor-mes européennes de 14 ponts dis-séminés dans tout le pays. Freyssi-net y participe : « Nous venons decommencer notre intervention surles ponts de Comanesti (d’une lon-gueur de 120 m), dans le nord-estdu pays, et sur celui de Tomsani(long de 60 m), dans le sud-ouest »,précise Dimitri Plantier, le direc-teur de la filiale roumaine Freyrom,

Maître d’ouvrage: NationalCompany of Motorways and National Roads.Entreprise générale :Freyssinet.

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INTERVENANTS

vention débute par la démolitionde l’ancien tablier et la réalisationd’une nouvelle dalle de répartition.Puis les équipes de Freyssinet appli-quent du béton projeté en reprisedes zones endommagées ou pourcompléter le dispositif de renfor-cement par précontrainte addi-tionnelle. Dans une dernière étape,les appareils d’appui et les jointsde chaussée sont remplacés.

Sécurité et qualité

En l’absence d’itinéraires permet-tant de dévier la circulation, lesponts ne peuvent pas être ferméspendant les travaux. Cette con-trainte a conduit Freyssinet à met-tre en place une organisation trèsstricte pour assurer à tout le per-sonnel du chantier des conditionsde sécurité conformes à la politiquede prévention des risques duGroupe. « Ces chantiers mobilisenten effet des équipes assez nom-breuses, indique Marc Gonthier,soit 10 collaborateurs de Freyrom

sur Comanesti et 6 sur Tomsani,auxquels s’ajoute le personnel depetites sociétés prestataires de ser-vice et sous-traitantes regroupantde 26 à 32 personnes à Comanestiet de 3 à 15 personnes à Tomsani. »Outre la sécurité, la qualité n’estpas oubliée, avec un suivi qualitatifdes travaux assuré par l’inspectoratrégional et des laboratoires d’ana-lyse agréés. Enfin, la préservation del’environnement n’est pas en reste,et diverses actions sont menéespour créer des quarts de cônes,reprendre les descentes d’eau, ren-forcer les berges et les piles à l’aidede gabions ou encore réaliser desaccès propres au chantier et amé-nager le lit des rivières. ■

PONT DE COMANESTI PONT DE TOMSANI

Joints de chaussée Type N50 Type WD 60

Appareils d’appui 24 appuis Néoprène 14 appuis Néoprène

Armatures 68 tonnes 19 tonnes

Précontrainte additionnelle torons gainés graissés : 6,2 t torons gainés graissés : 2,4 t

168 barres de précontrainte 18 barres Freyssibar

Béton projeté 2 200 m3

Pont de Comanesti : réalisation d’un carot-tage hydraulique (à g.) et mise en place du ferraillage.

qui a fait appel pour l’occasion ausupport des équipes des GrandsProjets de Freyssinet.À Comanesti comme à Tomsani, lestravaux consistent à renforcer letablier des ouvrages au moyend’une précontrainte longitudinale,reprise sur des blocs compriméspar des barres de précontrainte.« Faute d’entretien et du béton demauvaise qualité employé lors de laconstruction, les structures étaientfortement dégradées », note MarcGonthier, responsable des travauxde Freyssinet sur les deux ouvra-ges d’art. Sur chaque pont, l’inter-

RÉALISATIONS

Premier semestre 2006 Sols & Structures 25

SOLS/CHÂTEAU DE SAUMUR

Le jet-grouting au secours du rempart nordMénardSoltraitementvient d'acheverles travaux deconfortementdes fondationspar jet-groutingdu rempart norddu châteaude Saumur(France),un monumentdu du XIVe siècle.

FORTERESSE transformée ensomptueuse demeure au XIVe siè-

cle, le château de Saumur a servitour à tour de résidence aux ducsd’Anjou, de prison, de dépôt d’ar-mes et enfin de musée après sonrachat par la ville en 1906. Ayanttraversé les siècles, l’ouvrage n’é-tait pas aussi indestructible qu’ilparaissait : dans la nuit du 22 avril2001, à la suite de fortes pluies, unepartie du rempart nord (50 000 m3)s’était effondrée sur les terrains etles maisons situés en contrebas,occasionnant d’importants dégâtset mettant en péril toute la partienord de l’édifice. Des travaux desécurisation (buton de contreven-tement) ont immédiatement étéréalisés, mais la reconstruction n’acommencé qu’en 2003, après qu’unfinancement eut été débloqué parle ministère de la Culture et de laCommunication – direction régio-nale des affaires culturelles des Paysde la Loire –, sous la conduite de laConservation régionale des monu-

l’outil jusqu’à la profondeur voulueet à le remonter en injectant uncoulis à une pression de 400 barsjusqu’à la sous-face des fondations.Les colonnes ainsi créées mesurententre 60 et 80 cm de diamètre etsont distantes de 1,60 m.

Un chantier soussurveillance

« Le rythme des travaux, indiquePierre-Yves Bellec, ingénieur tra-vaux de Ménard Soltraitement, aété conditionné par la “respiration”du château, c’est-à-dire ses mou-vements, qui, dès la première phase,ont été mis sous surveillance par lemaître d’ouvrage et par Ménard Sol-traitement en collaboration avecAdvitam.» L’ouvrage avait été équipéd’un système de surveillance com-portant 120 cibles visées de façonrégulière par un théodolite relié à unordinateur, qui signalait le moindremouvement. Pour des raisons decommodité, un système d’acquisi-tion de mesures déporté avait étémis en place avec Advitam afin derecueillir les données directementdans le bungalow de chantier. Lorsde la seconde phase, réalisée à l’in-térieur du château, un systèmeencore plus sophistiqué a dû êtremis en place pour assurer une pro-tection intégrale des pièces où inter-venait l’entreprise.Quant à la régénération des maçon-neries, Ménard Soltraitement l’a-vait confiée dès le début de sonintervention à l’agence Ouest deFreyssinet. ■

ments historiques et en collabora-tion avec l’architecte en chef desmonuments historiques.En octobre 2005, la consolidationdes fondations du nouveau rempartnord, en cours de reconstruction,est confiée à Ménard Soltraitement,le spécialiste de l’amélioration dessols du Groupe, qui propose unconfortement par mise en œuvrede colonnes de jet-grouting. À lami-octobre 2005, l’équipe de tra-vaux s’installe au pied du château.Composée d’un conducteur de tra-vaux, d’un chef de chantier, d’unchef d’équipe, d’un foreur et d’uncentraliste spécialisé dans la pré-

paration du coulis ainsi que du per-sonnel ouvrier, elle a pour missionde réaliser en quatre mois 120colonnes forées à 12 m de profon-deur. « L’opération a été considéra-blement compliquée par la confi-guration du terrain, indique MichelBic, ingénieur d’affaires de MénardSoltraitement, car la centrale defabrication se trouvait au pied durempart et la foreuse une trentainede mètres plus haut. »Exécutés en deux phases, l’une àl’extérieur des remparts et la sui-vante à l’intérieur même du bâti-ment, les travaux ont consisté àforer la maçonnerie, à descendre

RÉALISATIONSR É A L I S A T I O N S

26 Sols & Structures Premier semestre 2006

STRUCTURES/STADE MELBOURNE CRICKET GROUND

340 t de précontrainte dans les tribunes

AU CŒUR DU PARC YARA, qui s’é-tend du centre-ville de Melbourne

au faubourg de Richmond, le Mel-bourne Cricket Ground (MCG) estle plus grand stade du pays et l’undes plus populaires. Haut-Lieu desJeux olympiques de 1956, il accueillechaque année plus de 3,5 millionsd’amateurs de cricket ou de footballaustralien. Il y a huit ans, un ambi-tieux projet de remise à niveau de cetéquipement a vu le jour pour portersa capacité à 100 000 places, offriraux spectateurs un champ de visionélargi et lui adjoindre un ensembled’annexes : vestiaires, parkings,buvettes, etc. «L’opération a été miseen chantier en 2003 et s’est dérouléeen cinq grandes étapes, dont ladémolition d’anciennes tribunes,notamment celles des JO de 1956, etleur remplacement par de nouveaux

À Melbourne (Australie), AustressFreyssinet a assuré les travaux de précontrainte des nouvelles tribunes du Melbourne CricketGround, le plus vaste stade du pays.

gradins soutenus par des poutresprécontraintes de grandes dimen-sions. En 2002, l’entreprise généraleGrocon Construction a décidé denous confier la totalité des travaux deprécontrainte de ces poutres »,explique Andrew Mac Farlane,conducteur de travaux chez Aust-ress Freyssinet. Les équipes de Freys-sinet ont donc procédé à la fourni-ture et à l’installation du matériel, àla mise en tension des câbles (cons-titués de monotorons pour les pou-tres périphériques et de multitoronspour les radiales) et aux injections decoulis. « Au total, 340 t d’acier ontété mises en œuvre, et les travaux sesont achevés au mois de mars pourl’ouverture des jeux du Common-wealth, 50 ans tout juste après lesJeux olympiques. » ■

STRUCTURES/PASSERELLE DE L’ÉPINE

Une liaison naturelleSOLS/AUTOSTRADE A71

Mars fraye la voie del’autoroute à Erfurt

de la passerelle, Freyssinet a assuréla fourniture et l’installation desappareils d’appui en élastomère etdes joints de dilatation. ■

APRÈS HUIT MOIS DE TRAVAUX,Freyssinet vient d’achever, dans

la banlieue Est de Paris, la cons-truction d’une passerelle engazon-née de 30 m de long et 10 m delarge qui relie les parcs Jean Moulin(Bagnolet) et des Guilands (Mon-treuil) en franchissant le rue de l’É-pine. L’ouvrage à trois travées (deuxde 8,5 m et une partie centrale de13 m) se compose de poutrellesmétalliques enrobées. Pour accé-der au tablier, Freyssinet a proposé,en association avec Terre Armée eten variante de la solution d’origine,la construction de rampes en solrenforcé. 600 m2 de murs en Terra-Trel et 110 m2 en TerraClass ontainsi été réalisés de part et d’autrede l’ouvrage. Outre la construction

UTILISÉ POUR LA PREMIÈREFOIS à Abu Dhabi (voir S&S

n° 220), le système MARS (MenardAutomatic Release System) fait sesdébuts en Europe sur un chantierautoroutier en Allemagne. « Prèsd’Erfurt, le tracé de l’autoroute A71traverse une région dont le sol estparticulièrement instable en raisonde la présence aléatoire de videsdus à la dissolution du gypse »,explique Jean-Luc Chaumeny,gérant de Ménard Dyniv GmbH.Ces vides sont présents jusqu’à15 m de profondeur, et au départ, lemaître d’ouvrage, la Société de pla-nification et de construction des

infrastructures des nouveaux Län-der (DEGES) envisageait soit deréaliser des injections, soit de pur-ger entièrement le sol. Face à cessolutions très coûteuses, Ménard aréussi à imposer le système MARS.L’énergie déployée lors du lâcherde poids – plus de 1 000 t/m – esttelle que les vides sont comme« cassés ». La surface à traiter initia-lement prévue était de 96 000 m2,mais devant les bons résultats obte-nus, 40 000 m2 supplémentairesdevraient être réalisés d’ici octo-bre. Ce qui augure un bel avenirpour le procédé de Ménard Soltrai-tement. ■

Premier semestre 2006 Sols & Structures 27

MÉTIERM É T I E R

Spécialiste reconnu de la répara-tion et du renforcement de struc-

tures, Freyssinet s’est également faitun nom dans la restauration desmonuments historiques dans lemonde. Cette activité est même unedes spécialités des filiales espagno-les du Groupe et elle ne se limitepas à l’exécution. « La premièrechose à faire est en effet de réaliserune étude approfondie de l’ouvrage,particulièrement pour les plusanciens, en mobilisant toutes lesressources possibles de la science, dela technologie et de la réflexion »,explique Jose María Roviralta, direc-teur de la réhabilitation d’ouvrageschez Freyssinet Espagne. Avant touteintervention, il est indispensable deconnaître parfaitement la géomé-trie ainsi que la composition spatialeet volumétrique de l’ouvrage,les matériaux dont il est constitué,

son comportement. Il faut aussi tenircompte des traces laissées au fil dutemps, qui font du monument cequ’il est aujourd’hui: un témoin bienvivant du passé. Puis viennent l’i-dentification des pathologies et l’or-ganisation du chantier qui endécoule : les techniques à utiliser etla composition d’équipes adéquates.Les travaux ne démarrent qu’unefois cette préparation minutieuse-ment achevée. Sur site, le chef dechantier doit se munir d’une feuillede route détaillée intégrant le calen-drier des travaux mais aussi les élé-ments de gestion. Car il n’est pastoujours facile d’évaluer précisé-ment le coût de ce type de répara-tion, les ouvrages pouvant réserverdes surprises en cours d’interven-tion. « En opérant sur un monu-ment historique, il n’est pas rare demettre au jour des vestiges qui sont

identifiés par des archéologues etdes spécialistes des beaux arts quenous avons recrutés et intégrés ànos équipes », souligne J. M. Rovi-ralta.

Un métier complexe et exigeant

De l’activité monuments historiquesrelèvent principalement trois ges-tes : la maintenance, la restauration(indispensables, voire obligatoires)et la réhabilitation (plus occasion-nelle). La maintenance vise à limiterles dégâts causés à l’ouvrage par deséléments extérieurs, naturels ou non.Dans ce cas, on isole la structure del’action des eaux souterraines (trai-tement de l’humidité), de l’air (pol-lution), ou bien encore des sourcesde vibration. « L’avancée technolo-gique doit pouvoir servir la causedes monuments historiques, en pro-duisant le moins de pollution possi-ble et en offrant des techniques d’i-solation de plus en plus efficaces,estime J.M. Roviralta, qui ajoute quele tourisme, participe lui aussi à ladétérioration des structures histo-riques. »La restauration, pour sa part, estrégie par un principe essentiel, quiest de ne jamais innover. Un bâti-ment incomplet ou imparfait doit

être laissé tel quel. Les défauts desymétrie, par exemple, font partieintégrante de l’œuvre et de son his-toire, et permettent souvent auxarchéologues de déterminer l’époquede construction ou l’école artistiqueà laquelle elle se rattache. La tech-nologie moderne peut être utiliséesur des chantiers de consolidationdes structures, mais s’il s’agit de ren-forcement, des réparations minima-les s’imposent, afin de conserverl’authenticité des ouvrages. La réha-bilitation, quant à elle, consiste àadapter le monument à la viemoderne en y ajoutant des élémentsnouveaux, tout en respectant l’ar-chitecture originale.Dans cette activité où la précisionest de rigueur, il n’existe paradoxale-ment pas de formation spécifique, nipour les opérationnels, ni pour ingé-nieurs. L’expérience se forge doncsur site. Des bourses ont cependantété créées récemment par les diffé-rentes régions afin de permettre aupersonnel de se former de façoncontinue. Par ailleurs, les techniciensqui interviennent sur ce type d’ou-vrage ne sont pas des ingénieursmais des « architectes techniques »possédant une formation et une sensibilité particulièrement adap-tées à ce type de travaux. ■

LA RESTAURATION DES MONUMENTSHISTORIQUES ÀL’HEURE ESPAGNOLE

L’un des chantiers les plus remarqués de ces dernières annéesest la réhabilitation complète du dernier haut-fourneau métal-lique de Sagunto, dans la région de Valence. Culminant à 68 m,cette structure est classée au Patrimoine industriel espagnol.

E N T R E P R I S E

28 Sols & Structures Premier semestre 2006

DES PRODUITS ANTI-FEU À L’INGÉNIERIE SÉCURITÉ INCENDIESpécialisée dans la conception et lafabrication de produits anti-feu exclusifsdestinés aux industriels, Mecatiss est devenue en 25 ans le partenairesécurité incendie des industries,associant 3 compétences: ingénierie,fabrication de produits et mise enoeuvre. Présentation de l'entreprise qui,après avoir été rattachée 5 ans à VINCI Energies, a rejoint le groupeFreyssinet il y a tout juste un an.

«L’histoire de Mecatiss com-mence véritablement avec

l’accident de la centrale nucléairede Three Mile Island, le 28 mars1979 aux États-Unis, lorsque troisingénieurs français comprennentl’importance de bien protéger leséquipements en milieu sensible »,résume Bernard Marquez, le direc-teur général de l’entreprise. L’idée seconcrétise en 1980 à Morestel

Le jeu collectif est un principe de management chez Mecatiss, dont les collaborateurs ont participé à la recherche du nouveau slogan de l’entreprise : « protection feu, étanchéité : deux défis, un savoir-faire ».

(Isère), où l’entreprise est aujourd’-hui encore basée, avec la créationde la société MTS Mecatiss, quicommercialise le MPF2000, un pro-duit de calfeutrement composéd’un alliage de tissu industrielenduit de silicone (qui peut doncêtre décontaminé) enveloppant dela laine minérale et de la colleréfractaire. Ce système souple, léger,adaptable à toute configurationphysique, garantit un effet coupe-feu pendant quatre heures dans les

Mecatiss

duit inventé subit une centaine destests internes, notamment dans lefour de la société, pour valider sonefficacité dans tous les types deconfigurations. Lorsque les résul-tats sont concluants, ces produitssont envoyés à des laboratoiresexternes pour être de nouveau tes-tés puis agréés. « C’est un travailminutieux et rigoureux, expliqueBernard Marquez, car tous les com-posants doivent être contrôlés, et leproduit ne se voit décerner un agré-ment global que si tous ses ingré-dients sont agréés. »Des années 1980 aux années 2000,l’entreprise déploie son savoir-faireen France sur tous les sites nucléai-res, mais aussi à l’international : enÉgypte, aux États-Unis, en Chine, enRussie, en Bulgarie et en Ukraine.L’entreprise croît, recrute des col-laborateurs, renforce son outil deproduction puis se spécialise dansla « sectorisation de feu », c’est-à-dire la conception de systèmes per-mettant de contenir un incendiedans un espace défini jusqu’à cequ’il soit maîtrisé et éteint. Au fil du

conditions d’un incendie pouvantatteindre 1300 °C et révolutionne enfait la protection incendie en milieuindustriel.Dans une France résolument enga-gée dans la construction de cen-trales nucléaires, cette innovationrépond surtout à une nécessité.Ainsi, quand EDF lance son plannational d’action incendie au débutdes années 1980, elle se tourne versMecatiss pour protéger ses cheminsde câbles. Mais déjà, à cette époque,pour l’entreprise, il ne s’agit plusseulement d’assurer la protectiondes chemins de câbles, et laréflexion des ingénieurs porte sur laprotection globale des installations,en particulier pour les « traverséesde murs » et la mise au point deproduits d’étanchéité à l’eau, à l’airet aux irradiations.

Produits qualifiésDès l’origine, l’un des principauxtraits de la société est ainsi sa capa-cité à innover (l’entreprise consacreplus de 7 % de son chiffre d’affairesà la R&D) et à faire qualifier sesproduits. Aujourd’hui, chaque pro-

1

ENTREPRISE

Effectif : 5 personnes pour la R&D, 4 ingénieursd’affaires, 1 responsabletravaux par région, 60personnes sur chantier.Investis. R&D : 7% du CA.Directeur général : BernardMarquez.

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FICHE D’IDENTITÉ

Premier semestre 2006 Sols & Structures 29

temps, ces efforts portent leursfruits, et l’entreprise devient un par-tenaire quasi incontournable del’industrie nucléaire et d’autres, aupoint que, « chez certains indus-triels, raconte Bernard Marquez, lesresponsables de la protection et del’entretien des installations parlentde “mécatisser” les zones ». Parallè-

VINCI en 1999 et être passée dans legiron de VINCI Energies en 2001, lasociété, qui compte aujourd’huicinq personnes pour la R&D, quatreingénieurs d’affaires, un responsa-ble travaux dans chacune des sixrégions et 60 personnes sur chan-tier, est rattachée à Freyssinetdepuis 2005. « Les synergies avecFreyssinet sont multiples, com-mente Bernard Marquez, car encomplément de nos savoir-faire his-toriques, nous nous orientonsdésormais vers la protection au feude structures de génie civil, d’in-frastructures routières comme lestunnels, pour lesquelles nous avonsmis au point des produits perfor-mants. » Ce faisant, Mecatiss conso-lide sa position d’ingénieriste de lasécurité incendie, récemment vali-dée par le renouvellement de sonattestation de qualification cas 1(mécanique application tissus M)par EDF, qui a été étendue à l’ex-pertise, à l’ingénierie et au conseil.Si ses produits et son positionne-

ment sont manifestement à l’ori-gine du succès de Mecatiss, celui-cis’explique aussi par un manage-ment original impliquant les 80 col-laborateurs de la société dans lamarche de l’entreprise. À titred’exemple, Bernard Marquez ex-plique comment « le nouveau slo-gan de l’entreprise : “Protection feu,étanchéité : deux défis, un savoir-faire” a été proposé par DominiqueGuipponi, préparateur chimie, àl’issue d’une démarche collectivemenée en mars dernier. Et ce slogancomplète désormais notre logo. »■

lement, la société s’affirme de plusen plus comme une entreprise d’in-génierie de la sécurité incendie àpart entière, capable d’aborder et detraiter n’importe quelle probléma-tique dans ce domaine en milieuindustriel et bientôt en génie civil.Après avoir été rachetée par la Divi-sion thermique-mécanique de

1. Entreprise à haute valeur ajoutée, Mecatiss possède son propre outil de fabrication, qui lui permet de concevoir, de fabriquer et de tester ses produits.2. Injection de mousse silicone.3. Injection d’élastomère silicone pour la protection des traversées de murs.4. Exerçant un métier de chimiste, Mecatiss mène chaque année des centaines de tests pour valider la formulation des produits dans son laboratoire intégré.

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4

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H I S T O I R E

30 Sols & Structures Premier semestre 2006

LES JOINTS DE CHAUSSÉE L’art des liaisonsAssurant une transition en douceur entre les culées et les structures et entre les éléments de structure, les joints de chaussée sont un concentré de technologie qui se fait le plus souvent oublier. Gros plan sur un équipement qui est l’une des spécialités de Freyssinet.

1950/1960

Les déplacements longitudinauxde plusieurs dizaines de centimè-tres des premiers grands ouvragesprécontraints ne pouvant plus êtretraités par de simples joints à hia-tus, des peignes rigides conjuguésavec de l’élastomère, souple, déjàemployé dans la production desappareils d’appui, sont utilisés et

donnent le jour à la première géné-ration de joint FT (du nom Fonte-nay-Trésigny, ville où le premiermodèle de cette gamme a été misen œuvre). Apportant un confortjamais vu, ces joints équipentaujourd’hui encore de nombreuxouvrages et sont utilisés dans plu-sieurs pays.

Le développement industriel desjoints de chaussée, assez récent

dans l’histoire du génie civil, trouveprincipalement son origine dansl’allongement des portées desouvrages tout au long du XXe siècleet dans l’augmentation du trafic etdes charges. Depuis les premiersjoints « à hiatus », Freyssinet a ainsidéveloppé toute une gamme d’é-quipements sophistiqués répon-dant à toutes les configurations.Directement exposé aux sollicita-tions du trafic et aux intempéries, lejoint de chaussée doit assurer unetransition en douceur, être durableet laisser la structure porteuse librede se déformer dans les troisdimensions de l’espace. Ce cahierdes charges très exigeant a conduitde nombreux ingénieurs à imaginerde multiples solutions en utilisantet en combinant tous les matériauxdisponibles : métaux, élastomère,béton et mortiers hydrauliques oude synthèse.Le mouvement d’innovation carac-téristique de ce type d’équipementtrouve son reflet exact dans lesgrandes étapes de développementde l’offre du groupe Freyssinet. ■

Les joints à peignes FT

Grâce à son principe dedécoupe, le joint à pei-gnes fait office de vraitrait d’union.

1970/1980

Pour répondre à la montée desimpératifs économiques, le déve-loppement s’oriente vers la réduc-tion des coûts de production et lapose sans feuillure. Ainsi apparais-sent les joints monoblocs de typeM, qui, pour une même amplitudede mouvement, réduisent signifi-cativement les temps de fabrica-tion par rapport aux joints FT ouaux joints P (qui se posent dansl’épaisseur du revêtement).Au cours de cette période, l’entre-prise acquiert un outil de produc-tion et se lance dans la fabricationdes joints de chaussée, garantis-sant ainsi aux clients une grandequalité et le respect des délais.

La décennie de l’optimisation

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1990

HISTOIRE

Premier semestre 2006 Sols & Structures 31

1 et 2 : joint P (joint à hiatus).3 : joint M (monobloc).

2000

La prise en compte des donnéesenvironnementales, des contrain-tes d’exploitation et des exigencesde durabilité impose l’améliora-tion permanente des joints dechaussée. L’offre de Freyssinets’est dernièrement enrichie d’unnouveau produit ; le joint WM80, pionnier d’une nouvellegamme, qui réalise la synthèsedes gammes W et M. Conçus surla base de principes largementéprouvés et avec des matériauxpeu sensibles aux agressions dutrafic et de la pollution, ces équi-pements monoblocs, conforta-bles, silencieux et étanches sontconçus pour supporter un traficlourd. Ils commencent à être misen œuvre et laissent présager unfutur prometteur.

Synthèse etdéveloppementdurable

Le joint universel n’existant pas, Freyssinet élargit son offre pour satisfaireaux attentes de l’ensemble ses clients et complète sa gamme pour cou-vrir une multitude de trafic, souffles et contraintes environnementales.

La gamme s’élargit

Le Viajoint offre une solu-tion économique et unconfort exceptionnel pourles petits souffles.

Le joint Cipec Wd,confortable et esthétique,couvre la gamme des moyens souffles.

Le joint Eole, réservéaux très grandsouvrages, enparticulier en zonesismique, permet parsa conceptionmodulaire, uneoptimisation dessolutions pour lesdéplacementsimportants dans lestrois axes. Pour testerses produits et validerleurs performancesmécaniques, le Groupemène de nombreuxessais en laboratoireet installe, à la fin des années 1990, un banc de fatiguespécialement étudiépour simuler le trafic poids lourd.

Le joint JEP permet derétablir très rapidement la circulation dans les zones urbaines.

Le joint Cipec WP,robuste et fiable, offreune très large gamme de souffles et s’adapteaux ouvrages biais.

Le WR est le premier jointavec des fixations horizontales qui se pose dans l’épaisseur du revêtement.

Le joint Cipec Wd,confortable et esthétique,couvre la gamme des moyens souffles.

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Afrique etMoyen-OrientAfrique du SudFreyssinet Posten Pty LtdOlifantsfonteinTél. : (27.11) 316 21 74Fax : (27.11) 316 29 18

Reinforced Earth Pty LtdJohannesburgTél. : (27.11) 726 6180Fax : (27.11) 726 5908

AlgérieFreyssinet International & Cie AlgérieAlgerTél. : (213) 21 600 300Fax : (213) 21 694 839

EgypteFreyssinet EgyptGizaTél. : (20.2) 345 81 65Fax : (20.2) 345 52 37

Émirats arabes unisFreyssinet Middle East LLCDubaïTél. : (971) 4 286 8007Fax : (971) 4 286 8009

Freyssinet Gulf LLCDubaïTél. : (971) 4 286 8007Fax : (971) 4 286 8009

KoweïtFreyssinet International& Co.SafatTél. : (965) 906 7854Fax : (965) 563 5384

IranE-man Serve (FreyssinetLiaison Office)Tél. : (98) 21 8806 64 64 Fax : (98) 21 8806 64 20

MarocFreyssinet International& Cie MarocRabatTél. : (212) 37 56 44 35 /37 71 73 68Fax : (212) 37 71 39 48

AmériqueArgentineFreyssinetTierra Armada SABuenos AiresTél. : (54.11) 4372 7291Fax : (54.11) 4372 5179

BrésilTerra Armada LtdaRio de JaneiroTél. : (55.21) 2233 7353Fax : (55.21) 2263 4842

CanadaReinforced Earth Company LtdMississaugaTél. : (1.905) 564 0896Fax : (1.905) 564 2609

ChiliTierra Armada S.A.Santiago de ChileTél. : (56.2) 2047 543Fax : (56.2) 225 1608

États-UnisDrainage & GroundImprovement, Inc - MénardBridgeville, PATél. : (1.412) 257 2750Fax : (1.412) 257 8455

Freyssinet LLCSterling, VATél. : (1.703) 378 2500Fax : (1.703) 378 2700

The Reinforced EarthCompanyVienna, VATél. : (1.703) 821 1175Fax : (1.703) 821 1815

MexiqueFreyssinet de México –Tierra Armada S.A.Mexico DFTél. : (52.55) 5250 7000Fax : (52.55) 5255 0165

VénézuelaTierra Armada CaCaracas DFTél. : (58.212) 576 6685Fax : (58.212) 577 7570

AsieCorée du SudFreyssinet Korea Co. LtdSéoulTél. : (82.2) 2056 0500Fax : (82.2) 515 4185

Sangjee Ménard Co. LtdAnyang-Si – Kyunggi-DoTél. : (82.2) 587 9286Fax : (82.2) 587 9285

Hong KongFreyssinet Hong Kong LtdKwung Tong - KowloonTél. : (852) 2794 0322Fax : (852) 2338 3264

Reinforced Earth Pacific LtdKwung TongTél. : (852) 2782 3163Fax : (852) 2332 5521

IndonésiePT Freyssinet TotalTechnologyJakartaTél. : (62.21) 830 0222Fax : (62.21) 830 9841

JaponFKKTokyoTél. : (81.3) 5220 2181Fax : (81.3) 5220 9726

TAKKTokyoTél. : (81.44) 722 6361Fax : (81.44) 722 3133

MalaisieFreyssinet PSC (M) Sdn BhdKuala LumpurTél. : (60.3) 7982 85 99Fax : (60.3) 7981 55 30

Ménard Geosystems SdnBhdSubang Jaya SelangorTél. : (60.3) 5632 1581Fax : (60.3) 5632 1582

Reinforced EarthManagementServices Sdn BhdKuala LumpurTél. : (60.3) 6274 6162Fax : (60.3) 6274 7212

PakistanReinforced Earth Pvt LtdIslamabadTél. : (92.51) 2273 501Fax : (92.51) 2273 503

SingapourPSC Freyssinet (S) Pte LtdSingapourTél. : (65) 6899 0323Fax : (65) 6899 0761

Reinforced Earth (SEA) Pte LtdSingapourTél. : (65) 6316 6401Fax : (65) 6316 6402

ThaïlandeFreyssinet Thailand LtdBangkokTél. : (66.2) 266 6088/90Fax : (66.2) 266 6091

VietnamFreyssinet VietnamHanoiTél. : (84.4) 826 1416Fax : (84.4) 826 1118

EuropeAllemagneBVT Dyniv GmbHSeevetalTél. : (49) 4105 66 480Fax : (49) 4030 23 98 25

Bewehrte ErdeSeevetalTél. : (49) 4105 66 48 16Fax : (49) 4105 66 48 66

BelgiqueFreyssinet Belgium NVVilvoordeTél. : (32.2) 252 0740Fax : (32.2) 252 2443

Terre Armee Belgium NVVilvoordeTél. : (32.2) 252 0740Fax : (32.2) 252 2443

DanemarkA/S SkandinaviskSpaendbetonVaerloseTél. : (45.44) 35 08 11Fax : (45.44) 35 08 10

EspagneFreyssinet SAMadridTél. : (34.91) 323 9500Fax : (34.91) 323 9551

Ménard SoltraitementMadridTél. : (34.91) 323 9550Fax : (34.91) 323 9551

Tierra Armada SAMadridTél. : (34.91) 323 9500Fax : (34.91) 323 9551

FranceFreyssinet FranceVélizyTél. : (33.1) 46 01 84 84Fax : (33.1) 46 01 85 85

Freyssinet International & CieVélizyTél. : (33.1) 46 01 84 84Fax : (33.1) 46 01 85 85

Ménard SoltraitementNozayTél. : (33.1) 69 01 37 38Fax : (33.1) 69 01 75 05

PPCSaint-EusebeTél. : (33.3) 85 73 69 06Fax : (33.3) 85 73 69 13

Terre Armée SNCVélizyTél. : (33.1) 46 01 84 84Fax : (33.1) 46 01 86 87

Grande-BretagneCorrosion Control Services LtdTelfordTél. : (44.1952) 230 900Fax : (44.1952) 230 906

Freyssinet LtdTelfordTél. : (44.1952) 201 901Fax : (44.1952) 201 753

Reinforced Earth Company LtdTelfordTél. : (44.1952) 201 901Fax : (44.1952) 201 753

HongriePannon Freyssinet KftBudapestTél. : (36.1) 209 1510Fax : (36.1) 209 1510

IrlandeFreyssinet IrelandKildareTél. : (353) 45 884 896Fax : (353) 45 884 969

Reinforced Earth Company Ireland (Ltd)KildareTél. : (353) 45 431 088Fax : (353) 45 433 145

ItalieTerra Armata S.r.lRomeTél. : (39.06) 45 49 51 00Fax : (39.06) 45 49 51 01

MacédoineFreyssinet BalkansSkopjeTél. : (389.02) 3118 549Fax : (389.02) 3118 549

NorvègeA/S SkandinaviskSpennbetongSnarøyaTél./fax : (47.67) 53 91 74

Pays-BasFreyssinet Nederland BVWaddinxveenTél. : (31.18) 2630 888Fax : (31.18) 2630 152

Terre Armée BVWaddinxveenTél. : (31.18) 262 27 35Fax : (31.18) 263 60 31

PologneFreyssinet Polska Sp z.o.o.MilanówekTél. : (48.22) 792 13 86 /724 68 93Fax : (48.22) 724 68 94

PortugalFreyssinet - Terra ArmadaLisbonneTél. : (351.21) 716 1675Fax : (351.21) 716 4051

RoumanieFreyrom SABucarestTél. : (40.21) 220 2828Fax : (40.21) 220 4541

RussieFreyssinetMoscouTél. : (7 495) 747 51 79Fax : (7 495) 747 51 79

SlovénieFreyssinet AdriaAjdovscinaTél. : (386) 5 36 90 331 Fax : (386) 5 36 90 200

SuèdeAB SkandinaviskSpaennbetongMalmöTél./fax : (46.40) 98 14 00

SuisseHebetec Engineering AGHindelbankTél. : (4134) 411 71 71Fax : (4134) 411 71 70

Freyssinet SAMoudonTél. : (4121) 905 09 05Fax : (4121) 905 09 09

TurquieFreysasKadiköy – IstanbulTél. : (90.216) 349 8775Fax : (90.216) 349 6375

Reinforced Earth InsaatProje Ve Tic. A.SUmraniye – IstanbulTél. : (90.216) 484 4179Fax : (90.216) 484 4174

OcéanieAustralieAustress Freyssinet Pty LtdNorth Ryde, NSWTél. : (61.2) 9491 7177Fax : (61.2) 9491 7199

Austress Menard North Ryde, NSWTél. : (61.2) 9491 7100Fax : (61.2) 9491 7111

Austress Freyssinet Pty LtdNorth Melburne, VICTél. : (61.3) 9326 58 85Fax : (61.3) 9326 89 96

The Reinforced EarthCompanyHornsby, NSWTél. : (61.2) 9910 9910Fax : (61.2) 9910 9999

Nouvelle-ZélandeFreyssinet New Zealand LtdReinforced Earth LtdAucklandTél. : (64.9) 2363 385Fax : (64.9) 2363 385

Le groupe Freyssinet dans le monde

1 bis, rue du Petit-Clamart - 78140 Vélizy-Villacoublay - Tél. : 01 46 01 84 84 - Fax : 01 46 01 85 85 - www.freyssinet.com Directeur de la publication : Claude Lascols - Rédacteur en chef : Stéphane Tourneur ([email protected]) Ont collaboré au magazine : Cécile Baubeau, Stéphane Cognon, Etienne Dhiver, Guy Gonidec, Gary Hall, Geoffrey Holdings, Dominique Jullienne, Marc Lacazedieu, Benoît Lecinq, Philippe Liausu, Bernard Marquez, Habib Merabet, Pierre Mellier, Patrick Nagle, Jose Maria Noval, Karol Paltsios, Pedro Pinto, Dimitri Plantier, Cyril Plomteux, Ines Rebelo Pinto, Jose Maria Roviralta, Pierre Sery, Larry Sessions, Jérôme Stubler, Serge Varaksin - Secrétariat de rédaction : Jean-Marc Brujaille - Conception et réalisation : Idé - Photo de couverture : chantier de consolidation des sols à Hambourg, Axel Heise. - Crédits photos : Yves Boucaux, Axel Heise, Francis Vigouroux, S&T, Photothèque Freyssinet. ISSN : n°1761-8029

Bien que Freyssinet s’efforce de ne fournir que des informations aussi exactes que possible, aucun engagement ni aucune responsabilité d’aucune sorte ne peuvent être acceptés de ce fait par les éditeurs, leurs employés ou leurs agents.

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