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Hebdomadaire Satirique nigérien d'informations générales paraissant tous les Mardis N°10 du 25 Février au 04 Mars 2014
Qui s’y frotte s’y pique
Le Hérisson
Crise CDS RahamaUn autre Mahamane Ousmane est possible
Je me nourris, tu te nourris, ilse nourrit, nous nous nourris-sons…, désormais, le slogan «les Nigériens Nourrissent lesNigériens » est une réalité. LesNigériens nourrissent le Prési-dent de la République, Maha-madou Issoufou, le Présidentde l’Assemblée Nationale,Hama Amadou, le Premier Mi-nistre, Brigi Rafini et les autresprésident des institutions(Moussa Moumouni Djerma-koye du CESOC, Abdourah-mane Ousmane du CSC, KalidIkhiri de la CNDH, CheiffouAmadou, médiateur national,Alhada Alkache de la Cour desComptes…) . Ils nourrissentégalement les anciens prési-dents de la République, Mama-dou Tandja et MahamaneOusmane. Pour l’heure, seul, lechef de file de l’opposition etprésident du Mouvement Natio-nal pour la Société de Dévelop-pement (MNSD) se nourrit.
Gestion du pays
Après les 3N, les 3D
Tir au domicile de Hama Amadou
«L’homme sans visage» court toujours
Le DAF et le responsable des stocks de la CAIMA Limogés de leurs postes :
L’opérateur économiqueZakai dans ses œuvres ?
Votre journal « Le Hérisson » n’avaitpas cru au scénario présenté dansl’épisode de l’attaque du domicile deHama Amadou perpétrée dans la nuitdu 16 au 17 février 2014. C’est pour-quoi, dans sa livraison n°9 du mardi18 février 2014, il a ironisé sur cetterocambolesque attaque en titrant à saune : « La balle mystérieuse et le litmiraculeux ». Au moment où nousbouclons le numéro 10 de votre jour-nal, nous apprenons encore qu’unautre acte similaire s’est passé dansles environs de la pharmacie recase-ment 2ème forage, toujours près dudomicile de Hama Amadou vers 2 hdu matin dans la nuit du 24 au 25 fé-vrier 2014. Mais, cette fois, la policenationale a pu brillamment mettre lamain sur ce second tireur. Il s’agit,selon un communiqué de presse offi-ciel de la police nationale de Mon-sieur Souleymane Mahamadou,brigadier de paix au service de la
2ème dame du Président de l’Assem-blée Nationale, Mme Hama Hadizadite «Tawèye Gna». Le présumé se-rait déjà dans les mains de la policenationale pour plus d’investigations.Au vu des faits et de leur similarité,«Le Hérisson» se pose les interroga-tions suivantes : « L’homme sans vi-sage » de la première attaque et legardien Souleymane Mahamadou se-raient la même personne ? La 2èmeattaque consisterait-elle à corroborerla thèse de l’assassinat du Présidentde l’Assemblée nationale qui est cettefois chez lui, après son retour d’Iranet dont l’arrivée a été également mé-diatisée ? Serait-il dans une positionde légitime défense contre le premieragresseur ? Vraisemblablement, ons’approche de l’épilogue de ces scé-narios dignes des films de fiction à laHollywood.
Oumarou Kané
2ème tir dans les environs du domicile de Hama AmadouLe brigadier de paix, Souleymane Mahamadou au service deMadame Hama Hadiza entre les mains de la police
LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014
Société
2
Brèves ... Brèves ... Brèves Billet
La lutte syndicale au Niger prend désormais une tournure inquiétante quil’amènera tout droit dans un avenir incertain. Pour cause ! Si jadis les acteursfont de cette lutte une arme en vue de défendre les intérêts matériels et mo-raux de la base, il faut reconnaitre que ces dernières années, elle commenceà prendre un virage des plus ténébreux. Ceci pour deux raisons. D’abord,parce que les acteurs chargés de la conduire à bon port ne mettent aucunsérieux pour que les choses changent et ensuite l’intervention du politiquedans le jeu syndical est plus qu’évidente. Pour ce qui est du premier point,celui de l’engagement des acteurs, l’on constate amèrement que les diri-geants syndicaux cherchent, non pas à défendre les intérêts des travailleurs,mais à se remplir pleinement les poches et ensuite penser aux autres. Entout cas, les déboires de certains syndicalistes l’attestent aisément. Au-jourd’hui, les détournements des biens communs sont fréquents. Si certainséchappent de justesse aux sanctions disciplinaires que sont le blâme voirela destitution de leurs postes, d’autres sont traînés dans la boue, mêmeaprès qu’ils ont jeté l’éponge. Des abus sont régulièrement dénoncés danstoutes les structures syndicales. Les coupures illégales sur les salairesconstituent de fois le goulot d’étranglement entre la base et ses dirigeants.Elles s’opèrent, le plus généralement sans aucun respect des textes régle-mentaires régissant ces structures. Ainsi, du simple syndicaliste marchantsur ses deux pieds, l’on passe à l’acquisition dans les conditions douteusesdes moyens de transport qui interpellent les consciences. Au passage, ce quiexplique la pléthore des syndicats surtout dans le domaine de l’éducationqui en enregistre une soixantaine. On constate alors le regroupement dequelques camarades promotionnaires constituant un lambeau de structuressyndicales juste pour opérer des coupures sur les salaires des pauvres en-seignants et se les partager sans scrupule. C’est pourquoi, les élections pro-fessionnelles dans le monde de l’éducation sont plus qu’impératives afin demettre fin à cette anarchie et ainsi sécuriser les salaires des enseignantsqui, à leur corps défendant, sont constamment rançonnés par une clique depseudo syndicalistes totalement ignorant les règles et principes régissant lesyndicalisme. Ils ne sont là que pour leurs propres intérêts égoïstes et mes-quins. Au vu de cette situation de bond spectaculaire, les bases réagissentimmédiatement pour mettre fin à la pratique corruptive. Commencent en-suite les jérémiades, les complots et autres coups bas en vue de se main-tenir contre vents et marrés. Les choses allant de mal en pis, lesconsultations s’engagent pour un changement de la direction. Mais à quellefin ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les nouveaux patronsne dérogeront pas à la règle, celle de s’installer d’abord et ensuite procéderà la même opération de prélèvements des cotisations que leurs prédéces-seurs. Quelle routine ! Et la spirale continue. Ces incompréhensions mal-heureusement conduisent à donner une autre orientation à la lutte. Au lieuqu’elle soit pour la défense des intérêts de l’ensemble des travailleurs, ellese limite à un changement des dirigeants indélicats à la tête des structureset entre temps, les autorités se la coulent douce. Les invectives et autresdénonciations prennent le dessus sur les véritables préoccupations de labase. C’est alors que voyant le naufrage venir, ces responsables syndicauxse tournent vers le politique. Et une autre paire de manche commence. Laconnivence. Ceci nous amène au second point qui est celui de l’immixtion dupolitique dans les jeux syndicaux au Niger. Ce que l’on entend le plus sou-vent, dans les conversations, les syndicalistes sont corrompus par leshommes politiques. Ils sont utilisés pour mettre à mal tel ou tel régime, oualors ils se concertent dans des rencontres restreintes avec tel ou tel hommepolitique. Et sans vergogne, l’on assiste à une situation digne des films hol-lywoodiens, avec des séries interminables. Pour gagner la sympathie d’unsyndicaliste, les autorités sont prêtes à investir le prix qu’il faut. Exit les in-térêts des travailleurs. Ce qui est dangereux, ces derniers temps, c’est le cli-vage syndicalistes et hommes politiques dans le traitement de certainesquestions sensibles. Il y a des fois où les syndicalistes confondent vitesse etprécipitation. Sans aucun scrupule, ils acceptent la main tendue des res-ponsables politiques, même pas pour défendre leurs intérêts, mais pour seconstituer en satellites. Les cris de détresse des militants commencent alors.Mais pour ceux qui ont vendu leurs âmes au diable, ils sont prêts à tout. Lesélections syndicales se déroulent souvent dans un climat tendu et délétère,mais toujours triomphent ceux qui ont le plus de moyens pour corrompre lemaximum de délégués. Nous sommes aujourd’hui loin des hautes luttes syndicales d’avant la confé-rence nationale souveraine. Le Niger a connu des pionniers dans la défensedes intérêts des travailleurs. Il faut le leur reconnaître. Des martyrs qui sesont sacrifiés pour la cause de leurs camarades. L’on peut citer à ce niveaudes figures emblématiques comme Djibo Bakary, Laouali Moutari, RabiouDaouda et Ibrahim Mayaki de l’USTN, les trois étudiants de l’USN, Alio Na-hantchi, Issaka Kaïné et Maman Saguir qui ont perdu leur vie pour la causenoble et juste en 1990. Les quelques rarissimes syndicalistes se débattentprésentement pour le respect de l’éthique et de la déontologie syndicale.
Ibrahim Amadou
Le Comité Exécutif de l’UENUN appelle le gouvernement au respect deses engagementsRéuni le vendredi 21 février 2014 à la place AB (Amadou Boubacar devant sabase, le Comité Exécutif (CE de l’Union des Scolaires Nigériens à l’Universitéde Niamey (UENUN a rendu publique une Déclaration au cours de laquelle ils’est penché sur la situation socio académique des étudiants à l’université deNiamey et la situation socio politique nationale. A propos de la situation en sonsein, le CE de l’UENUN dénonce avec fermeté le sort réservé à leurs cama-rades titulaires des licences en mine et pétrole à qui le gouvernement, par desmanœuvres dilatoires et par tergiversations, refusent leur inscription à l’étran-ger afin qu’ils continuent leurs études et ainsi espérer un jour servir le pays.C’est pourquoi, le CE lance un appel au Président de la République et au Pre-mier Ministre de prendre des mesures nécessaires pour les nigériens accè-dent aux études supérieures. Par la même occasion, il se réjouit dudénouement heureux de la situation de la FSEJ où les autorités académiquesde cette faculté ont ouvert le Master carrières Internationales avec l’accepta-tion de tous les dossiers y postulant. Tout en demandant une telle ouverturedes filières Master dans les autres facultés conformément au protocole d’ac-cord entre le gouvernement et l’UENUN, le Comité Exécutif exige aussi le paie-ment immédiat de la bourse aux étudiants de la première année, la prise encompte des réclamations sur la subvention 2012-2013 et le traitement des dos-siers de la subvention 2013-2014 avec leur paiement en cours de l’année etnon en fin. Enfin, parlant de la situation sociopolitique au niveau national,constatant l’échec total de la classe politique à assurer le bien-être aux nigé-riens. Le CE met en garde la classe politique de son comportement irrédentisteet grégaire, interpelle les autorités de leur obligation de défendre la souverai-neté du Niger à propos de leurs négociations avec Avéra.Déclaration de presse de la FUSEN: Examen des situations socio poli-tique et professionnelle.La Fédération Unitaire des Syndicats de l’Education du Niger (FUSEN) s’estréunie le vendredi 21 février 2014 au siège du SNEN et a rendu publique unedéclaration dans laquelle le coordonnateur de ladite fédération, M. Abdou Ab-dourahamane, SG du SNEN s’est penché sur la situation sociopolitique dupays et la situation socioprofessionnelle en leur sein. De la situation sociopo-litique, la FUSEN condamne énergiquement les envolées divisionnistes de nospoliticiens et les met en garde contre toute tentative de remise en cause del’unité nationale. C’est pourquoi, elle interpelle les citoyens à rester unis et fortscontre les appels d’un autre âge. Aussi, déplore-t-elle les interpellations desjournalistes et des acteurs de la société civile. Enfin, elle fustige l’arrestation hu-miliante du camarade Ismaël Salifou et demande sa libération. De la situationsocioprofessionnelle des enseignants, la FUSEN relève le non respect par legouvernement des engagements pris, notamment, l’adoption du statut parti-culier des personnels de l’éducation, le paiement des rappels de salaire et desdeux vagues d’incidences financières par mois ; le paiement à terme échu despécules des enseignants contractuels ; le recrutement annuel et régulier descontractuels à la fonction publique ; le règlement définitif de la question duSpécial A et B tout en exigeant la levée de la mesure de suspension de cesadmis du Spécial A et B, et le rétablissement de leur salaire coupé, ce mois defévrier 2014.
Le Directeur Administratif et Finan-
cier (DAF) et le responsable des
stocks (Directeur par intérim) de la
Centrale d’Approvisionnement en
Intrants et Matériels Agricoles
(CAIMA) ont été limogés, courant
semaine dernière. Au centre de
cette affaire, un marché irrégulier
accordé à l’opérateur économique
Zakou Djibo dit Zakai. Le pot aux
roses aurait été découvert grâce à
la vigilance du Directeur Général de
la boite, Abdou Sidi et au Ministère
de tutelle (Le Ministère de l’Agricul-
ture). Le premier responsable de la
CAIMA n’a donc pas hésité un seul
instant à se débarrasser de ses
deux collaborateurs indélicats. Si
cette information venait à s’avérer,
le transfuge du MODEN/FA Lu-
mana/Africa ne serait pas à son pre-
mier coup. Le dossier dit des «
fausses factures » dans lequel
Zakou Djibo a bénéficié d’une
manne d’environ 2 milliards de
FCFA est encore frais dans les mé-
moires. Quant à la CAIMA, elle a
été récemment citée dans la sortie
de l’ancien Président Mamadou
Tandja pour avoir bénéficié
d’énormes moyens de fonctionne-
ment sous les 5ème et 6ème Répu-
bliques. Décidément, les habitudes
ont la vie dure. On chasse le naturel
mais il revient au galop. Les vraies
raisons de l’arrivée de Zakou Djibo
dit Zakai commencent à se mani-
fester. Alors, que les scandales
commencent !
Oumar Sanda
Le DAF et le responsable des stocks de la CAIMA Limogés de leurs postes :
L’opérateur économiqueZakai dans ses œuvres ?
L’avenir de la lutte syndicale au Niger : Des réelles menaces planent !
POLITIQUEPOLITIQUE
3LE HERISSON N°10 du 25 FEVIER au 04 MARS 2014
«J’ai changé». Cette expression
chère au patron du Mouvement Dé-
mocratique Nigérien pour une Fédé-
ration Africaine (MODEN/FA
Lumana/Africa), Hama Amadou qu’il
a lui-même empruntée de l’ex-Pré-
sident français Nicolas Sarkozy sied
désormais à Mahamane Ousmane
de la Convention Démocratique et
Sociale (CDS Rahama). Nafarko 1er
a vraiment changé. Le dimanche 23
février 2014, c’est un autre Maha-
mane Ousmane qui est apparu sur
les écrans de télévision. « Il faut
qu’on respecte la Constitution et les
lois de la République, si elles exis-
tent encore. Sinon qu’on se règle les
comptes par la manière forte et
qu’on en finisse. » Ce sont en subs-
tance, les propos de Mahamane
Ousmane. Expression de colère
inattendue chez le Président de la
CDS Rahama connu pour son
calme inégalé face à toutes les si-
tuations. Selon certains de ses
proches, même le coup d’Etat du 27
janvier 1999 qui a mis fin à sa « Ma-
gistrature Suprême » n’a autant fait
monter l’ire de Mahamane Ous-
mane à ce point.
Cette sortie va-t-en-guerre de Na-
farko 1er intervient moins de 24
heures après la lecture d’un com-
muniqué d’un comité appelant les
protagonistes de la crise interne (les
deux camps en conflit) à l’unité et à
la cohésion du parti. Composé des
membres de deux ailes de la CDS
(aile Mahamane Ousmane et aile
Abdou Labo), ce comité de réconci-
liation autoproclamé a appelé les
deux ailes à la tenue d’un congrès
dans les plus brefs délais afin
d’aplanir toutes les divergences.
Vraisemblablement, la composition
et l’initiative de ce comité n’ont pas
plu à Mahamane Ousmane qui sem-
ble voir une manœuvre du pouvoir à
le fragiliser davantage pendant que,
selon lui, la justice s’est prononcée
en sa faveur et en dernier ressort.
Pour de nombreux observateurs de
la scène politique, la déclaration du
comité dit de réconciliation mais sur-
tout sa déclaration lue par l’ancien
Ministre Ary Ibrahim (de l’aile Abdou
Labo) est un coup dur pour Nafarko.
Tout porte à croire que des éléments
importants de son dispositif de dé-
fense ont quitté son camp. Parmi
ceux-ci, l’honorable député Saidou
Ama, vice-président de la Haute
Cour de Justice qui aurait égale-
ment rejoint les idéaux de la Re-
naissance.
Oumar Sanda
Après le délibéré du jugementrendu en référé en date du 17 fé-vrier 2014 dans lequel le juge adéclaré irrecevable la plainte duSecrétaire Général du MNSDNassara, Abouba Albadé et com-pagnie, ces derniers ont décidéde passer à la vitesse supé-rieure. Les adversaires de SeiniOumarou fort des dispositionspertinentes des statuts et règle-ment intérieur de leur parti ontdécidé d’aller au fond du dossier.Dans sa sortie sur la télévisionDounia, le Ministre WassalkéBoukari a longuement dissertésur la question de l’exclusion desneuf (9) membres du Bureau Po-litique National du MNSD dontlui-même, en ce qu’elle seraitcontraire aux dispositions desstatuts et règlement intérieur deleur parti. L’ancien adversaire deHama Amadou à la présidencedu MNSD qui se réclame mem-bre fondateur du MNSD Nassarade citer un alinéa de l’article 85des statuts du Parti selon lequelle Conseil National est seul habi-lité à exclure les membres desorganes nationaux du MNSD.Plus loin, il cite également l’arti-cle 78 des mêmes statuts quiévoque les missions assignéesau Bureau Politique National(BPN) dans lesquelles n’appa-raissent nulle part une quel-
conque prérogative à exclure desmembres de l’organe national. Voilà des arguments qui militenten faveur de l’aile d’AlbadéAbouba, en attendant que SeiniOumarou et les siens apportentdes nouveaux éléments contra-dictoires. Article 78 des statuts du MNSDNassaraLe Bureau Politique National apour missions de :-Préparer les sessions duConseil National ;-Préparer les Assises du Congrès;-Mettre en œuvre les décisionsdu Congrès et du Conseil Natio-nal ;-Représenter le Parti aux niveauxnational et international ;-Transmettre les directives duParti au niveau inférieur et veillerà leur application ;-Animer les organes et les struc-tures du Parti à l’intérieur commeà l’extérieur ;-Assurer la gestion matérielle etfinancière du Parti ;-Veiller à la régularité des élec-tions au sein des organes duParti ;-Arrêter et proposer au ConseilNational des candidatures auxélections nationales et régio-nales, conformément aux dispo-sitions du Code Electoral du
Parti. Article 85 des statuts du MNSDNassaraLa Commission d’Arbitrage et deConciliation est composée dedix-neuf (19) membres élus parle Bureau Politique National, enraison de leur sagesse et de leurengagement, dont :-Trois (3) nommés par le BureauPolitique National ;-Deux (2) par régionLa Commission d’Arbitrage et deConciliation se réunit sur convo-cation de son président. Elleconnait les litiges se rapportant
aux activités du Parti.Elle est saisie dans les mêmesconditions par le Bureau PolitiqueNational avant toute exclusiond’un membre des organes natio-naux par le conseil national.Aucune saisine des juridictionsne peut être régulière avant la re-cherche d’un règlement amiablepar une saisine préalable decette commission pour les litigesse rapportant aux activités duparti ou aux différends électo-raux.
Ibrahim Amadou
Crise CDS RahamaUn autre Mahamane Ousmane est possible
Crise au MNSD Nassara
Le bras de fer judiciaire continue
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SOCIETESOCIETE
LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014
Tessaoua est une commune urbaine
située dans la région de Maradi. Les
principaux groupes ethnolinguis-
tiques qui y vivent sont les Haous-
sas et apparentés (Kambarin
Béribéri, Gobirawa, Tagamawa), les
Peulhs et les Bouzous. L’Islam pré-
domine sur les autres religions avec
plus de 90% de la population qui le
pratiquent. On rencontre aussi
quelques chrétiens en très faible
proportion parmi les étrangers (Ni-
gérians, Béninois, Togolais et expa-
triés coopérants) et des animistes
pratiquant l’ancienne religion tradi-
tionnelle ‘’Arna’’ et les cultes de pos-
session ou ‘’Bori’.
La mentalité de la population de la
commune de Tessaoua se caracté-
rise par l’attachement à certaines
valeurs ancestrales et acquises qui
maintiennent sa capacité à promou-
voir son développement. L’agricul-
ture et l’élevage sont les deux
mamelles de l’économie du dépar-
tement. A cela s’ajoute le com-
merce, très développé dans cette
localité particulièrement chez les
jeunes qui à la fin de la saison des
pluies écument les localités comme
Agadez, Arlit, Maradi, Zinder, ré-
cemment Diffa avec l’exploitation du
pétrole, et les pays voisins comme
le Nigeria, la Libye, l’Algérie le
Benin, le Togo, où ils exercent di-
verses activités génératrices des re-
venus. A Tessaoua tous les pôles de
développement socio-économiques
sont détenus par les jeunes en ma-
jorité. Mais phénomène préoccu-
pant, à Tessaoua rares sont les
foyers dans lesquels on ne trouve
pas de mariée divorcée (3 divorces
prononcés sur 7 mariages scellés
par an selon les statistiques d’une
enquête menée par l’ONG nationale
Goulbi en 2011). Pourtant l’âge de
ces divorcées varie pour la plupart
entre 16 et 25 ans maximum. Pire
ces jeunes filles sont quelques fois
mises enceintes avant d’être ren-
voyées chez leurs parents où elles
deviennent des fardeaux pour les fa-
milles. Devant l’ampleur du pro-
blème, à son accession au trône et
au vue des plaintes liées au divorce
sans cesse croissant enregistrée, le
feu Kané Maiguizo, l’ancien chef de
canton de Tessaoua (paix à son
âme), s’est battu bec et ongles avec
l’appui des toutes les autorités lo-
cales administratives et religieuses
pour améliorer cette situation, mais
en vain. Aujourd’hui, à la tête de
Tessaoua règne son fils, Sa Majesté
Maiguizo Kané Mahaman Mansour,
intellectuel, détenteur d’une licence
en anglais obtenu à l’Université d’Illé
Ifé au Nigéria.
Ayant conscience de ce problème
qui empêche le sommeil à des mil-
liers de familles, dès son accession
au trône le 31 août 2007, il décide
de poursuivre le combat de son père
pour revoir à la baisse le taux de di-
vorce. Hélas, le problème persiste.
Malgré toutes les campagnes de
sensibilisation menées dans les
quartiers, les mosquées et à la radio
communautaire de la localité, la si-
tuation s’accentue et le taux de di-
vorce va sans cesse croissant
d’année en année avec des consé-
quences sociales énormes comme
la délinquance, la prostitution des
filles, la déscolarisation, l'éclate-
ment du tissu social, la malnutrition,
la survie de l’enfant et bien d'autres.
Mais, pour beaucoup d’observateurs
locaux et selon aussi les résultats
des enquêtes menées par des ONG
et Projets de développement qui in-
terviennent dans cette ville, les rai-
sons liées aux nombreux divorces,
à Tessaoua plus qu’ailleurs au Niger,
sont dues en partie dans la pratique
très ancestrale de célébration du
mariage dans cette commune.
En effet, à Tessaoua après la célé-
bration d’un mariage, les parents de
la jeune mariée viennent en appui fi-
nancier à son époux et générale-
ment la somme remise équivaut au
contenu de la valise qu’il a amenée
quelques mois auparavant chez la
jeune fille (250.000FCFA à
300.000FCFA voire 400.0000FCFA
ou même plus). Cela dépend de la
personne et des moyens que pos-
sède la famille de la mariée. Cette
somme est le plus souvent accom-
pagnée de «Gara» c'est-à-dire des
sacs de mil, de riz, de maïs, des
pattes alimentaires, des bidons
d’huiles et autres condiments, pour
accompagner le jeune marié dans
sa nouvelle vie, le temps qu’il s’ha-
bitue aux dépenses du foyer. Pour
d’autres parents, le jeune époux a
investi certainement une grande
partie de son capital ou toute son
économie dans la célébration de
son mariage. Il est donc économi-
quement entamé. Par conséquent, il
faut financièrement l’appuyer. Ce qui
explique cette propension de di-
vorces assise sur le mariage d’inté-
rêt où les jeunes, tous genres
confondus convolent en juste noce.
Dans certains cas, lorsque le ma-
riage est célébré, le jeune époux
plein aux as, entretient soigneuse-
ment la jeune mariée. Elle est aimée
et cajolée et c’est parti pour une vie
conjugale en rose pour des années,
même lorsque la vache devient mai-
gre, on reste quand même ensem-
ble, on se supporte mutuellement.
Par contre, pour d’autres couples,
dès que les difficultés commencent
à prendre place dans le foyer, le
commerce ou l’activité que l’époux
exerce tourne au ralenti, l’argent
remis par les parents consommé, la
jeune mariée commence à sentir le
roussi ; pour un rien, elle est insul-
tée, humiliée. Au fur et à mesure que
les difficultés financières s’accen-
tuent chez le mari, la vie de la jeune
mariée bascule, elle devient dure,
insupportable bref un vrai calvaire,
et ainsi un jour, on trouve un bon
prétexte pour s’en débarrasser. On
la répudie, accompagnée du papier
de séparation définitive comme pour
lui dire : « l’argent de tes parents est
terminé, ton mariage aussi prend fin
ici ». Le pire dans cette situation est
que le plus souvent « la jeune ma-
riée » retourne chez ses parents
avec soit une grossesse avancée
soit ou un nouveau né. Malgré ce ta-
bleau sombre et pour ne rien arran-
ger à la situation, il est apparu ces
dernières années, une autre caté-
gorie de jeunes et même des
hommes assez âgés qui arnaquent
les pères de familles tout en com-
promettant l’avenir des jeunes filles
à Tessaoua. Ah ! Oui, qui est fou
puisque ma belle famille va me don-
ner de l’argent et du « gara » après
le mariage, pourquoi ne pas essayer
? Ainsi, ces personnes (jeunes et
personnes agées) qui n’exercent au-
cune activité, totalement oisifs, ont
trouvé l’ingénieuse idée de se faire
faire discrètement une valise de ma-
riage à crédit par un ami ou un pa-
rent commerçant qu’ils amènent
tranquillement chez leurs dulcinées.
Une fois le mariage scellé, l’argent
des parents empochés, ils se dé-
brouillent pour divorcer d’avec la fille
(avec une grossesse avancée ou un
nouveau né) et le marié divorcé lui
continue tranquillement sa vie de
nouveau commerçant avec soit une
petite boutique ou une activité éco-
nomique ponctuée des va et vient
entre le Niger et le Nigéria. Tes-
saoua étant situé sur la frontière
avec ce pays voisin. Mais les autori-
tés coutumières et la population ne
sont pas restées muettes face à un
phénomène qui s’apparente à une
véritable escroquerie. Si le mariage
continue à être célébré de la sorte à
Tessaoua avec toutes les consé-
quences que cela engendre, c’est
parce qu’il existe encore de nom-
breuses familles adeptes de cette
pratique, conservatrices et réfrac-
taires au changement. Conscient
donc de l'ampleur du phénomène et
guidé par le souci de trouver une so-
lution au problème pour préserver
cette valeur sociale qu'est le ma-
riage et, afin de sauver la vie des
jeunes filles, le chef de canton Mai-
guizo Kané Mahaman Mansour et
les populations de Tessaoua de-
mandent de l’aide aux autorités po-
litiques mais surtout l’adoption d’une
loi interdisant ce qu’on peut appeler
«GARA OU LA DOTE DES
HOMMES »
Aux ONG nationales et internatio-
nales, aux institutions des Nations
Unies, les milliers de pères de fa-
milles victimes de cette pratique an-
cestrale, attendent des appuis
techniques et financiers pour cir-
conscrire ce fléau et aider les jeunes
filles de cette localité à se mettre à
l'abri et à s’épanouir dans la cellule
familiale.
Attaou Moutari
SOCIETE Divorce : Au secours des jeunes filles de Tessaoua Le constat est amer sur le nombre de divorces au royaume dusésame et du kilichi, où selon les chiffres enregistrés, ne cessede grimper d'année en année comme le démontrent les statis-tiques. Il est devenu un phénomène social qui prend des di-mensions inquiétantes , au point où les populations , lesautorités administratives, coutumières et religieuses de cettelocalité lancent un cri de cœur pour que le Ministère de la po-pulation et les autorités au plus haut niveau prennent des me-sures pour arrêter cette descente aux enfers des filles deTessaoua qui détient aujourd’hui le record le plus élevé de di-vorce au Niger . Suivez les investigations du Hérisson
5LE HERISSON N°10 du 25 FEVIER au 04 MARS 2014
NATION
L’oeil vigilant…
Il était une fois…L’Alliance des Forces du Changement
La prostitution des jeunes filles se
développe d’une manière exponen-
tielle au Niger. Dès la tombée de la
nuit, les carrefours du centre ville de
Niamey sont pris d’assaut par des
jeunes filles de moins de 16 ans qui
s’exposent au métier le plus vieux
du monde. Si avant cette profession
relève de la catégorie des profes-
sionnelles de sexe, aujourd’hui, ce
sont des gamines qui s’affichent au
vu et au su de tout le monde. L’am-
pleur du phénomène a touché la
franche d’âge la plus sensible, les
petites fillettes qui ont choisi de ven-
dre leur corps. En effet, il est facile
de voir à des heures tardives de la
nuit, une file de jeunes filles surtout
aux alentours de notre représenta-
tion nationale, l’Assemblée. C’est un
véritable marché qui se crée à cet
endroit, mais aussi à bien d’autres
lieux situés en plein centre de la ca-
pitale. Si pour certaines prostituées
occasionnelles, le désœuvrement
est la cause de leur déviation, pour
d’autres par contre, il s’agit juste
d’un effet de mode. D’ailleurs, il
existe à Niamey des parents qui ac-
ceptent allégrement les retombées
financières de cette débauche de
leurs progénitures. Certaines fa-
milles les encouragent à s’y adon-
ner puisqu’elle est une source de
revenus permettant de subvenir aux
besoins élémentaires de la famille.
En approchant certaines pour savoir
les raisons qui les à se livrer à ce
commerce de sexe, la réponse est
sèche : Monsieur, allez vous occu-
per de ce qui vous regarde. Nous
n’avons pas votre temps. On le sait,
la clientèle de ce commerce de
cuisse est composée de gros bon-
nets, des personnes qui garent
dans de grosses cylindrées. La pe-
tite bourse aussi trouve son compte,
pour toutes celles qui n’arrivent pas
à capturer le gros morceau. Pour
l’instant, les statistiques n’existent
pas, car les services compétents en
la matière qui s’occupent des mi-
neurs au Niger ne disposent pas
des données disponibles. A qui in-
combe cette situation qui risquerait
d’engendrer des conséquences in-
calculables pour notre société ?
D’abord, les parents ont une part de
responsabilité en poussant leurs en-
fants dans cette débauche et en
fuyant leur devoir d’éducateurs. En-
suite, l’Etat qui n’accompagne pas
ces jeunes qui ne trouvent d’autres
moyens de survie que d’aller «se
vendre » à tout venant. En outre, la
pauvreté n’est pas aussi étrangère
à la prostitution des jeunes filles. Si
certains condamnent souvent la vie
chère et la mode, d’autres culpabili-
sent aussi les effets des médias
dont les effets sont dévastateurs.
Dans tous les cas, la prostitution est
un phénomène que non seulement
notre religion condamne mais aussi
elle socialement inadmissible du
moment où elle est sources de plu-
sieurs maladies dont les IST. Les
jeunes filles et leurs clients doivent
donc se ressaisir pour arrêter ce
commerce. Aussi, les dirigeants doi-
vent sévir conséquemment surtout
à l’endroit des clients majeurs qui
abusent des ces innocentes, mi-
neures, ne mesurant pas la gravité
des risquent qu’elles encourent. Re-
ligieusement et socialement parlant
cette pratique a des conséquences
fâcheuses sur ses adeptes.
D’abord, sur le plan moral, la prosti-
tution est un péché majeur sévère-
ment condamné. Ensuite, sur le
plan social, la jeune fille peut man-
quer de mariage puisque nul ne
souhaite être en deuxième position.
Le regard critique de la société est
implacable. Et tôt ou tard, il arrivera.
Ibrahim Amadou.
Phénomène inquiétant au Niger :La prostitution des jeunes filles
Au sortir de la conférence nationale
souveraine, la bête noire à abattre
s’appelait le Mouvement National
pour la Société de Développement
(MNSD Nassara) bâti sur les cen-
dres du MNSD parti Etat. Les partis
politiques membres des forces dé-
mocratiques du Niger qui imposè-
rent la conférence nationale
souveraine au régime du Général
Ali Chaibou se constituèrent en un
bloc appelé l’Alliance des Forces du
Changement (AFC). Dans ce re-
groupement, le premier du genre au
Niger, on comptait, Mahamane Ous-
mane et sa convention Démocra-
tique et Sociale (CDS Rahama),
Mahamadou Issoufou et son Parti
Nigérien pour la Démocratie et le
Socialisme (PNDS Tarayya), Mou-
mouni Djermakoye Adamou (feu) et
son Alliance Nigérienne pour la Dé-
mocratie et le Progrès (ANDP
Zaman Lahiya) pour ne citer que
ces leaders et formations politiques
les plus en vue de l’échiquier poli-
tique national. C’était l’époque du «
tchenji Dolé », « tchenji ko da koulki
», « thendji Ko da gatari », histoire
de montrer combien les Nigériens
adhèrent au changement du ré-
gime. Qu’est-ce que l’AFC a ap-
porté aux Nigériens ? L’espoir d’un
Niger démocratique fut très vite es-
tompé par les querelles intestines
en son sein. L’histoire retient de
cette période deux faits essentiels :
la grève de 52 jours des travailleurs
nigériens et le départ du Parti Nigé-
rien pour la Démocratie et le Socia-
lisme (PNDS Tarayya) de l’AFC. La
suite est connue de tous : c’est la
naissance d’une nouvelle majorité
dite alliance contre nature contrac-
tée entre le MNSD Nassara et le
PNDS Tarayya, le refus du Prési-
dent de la République, Mahamane
Ousmane de vivre une cohabitation,
la dissolution de l’Assemblée natio-
nale par ce dernier, la défaite du
reste de l’AFC lors des législatives
anticipées, l’instabilité politique née
de la cohabitation et par finir le coup
d’Etat du 27 janvier 1996, le premier
de l’ère démocratique du Niger. En
tout et pour tout, la 3ème Répu-
blique née du référendum constitu-
tionnel de l’après conférence
nationale n’aura duré que 3 ans.
Qu’est-ce que la classe politique a
retenu comme leçon de cette pé-
riode très agitée de l’histoire du
Niger ? Vraisemblablement rien.
Oumar Sanda
LE HERISSON
Directeur de Publication,
IBRAHIM AMADOU
Cel : +227 96 96 90 24/ 90 95 95 71
E-mail :
Conseiller à la Rédaction
Omarou Kané
Siège :
RDFN en face du Ministère des
Transports
HEBDOMADAIRE SATIRIQUE NIGERIENHEBDOMADAIRE SATIRIQUE NIGERIEN
D’INFORMATIONS GENERALESD’INFORMATIONS GENERALES
Service Commercial
Bilyamin Idrissa
98 76 89 49
Impression
Imprimerie Union
1000 Exemplaires
Je me nourris, tu te nourris, il se
nourrit, nous nous nourrissons…,
désormais, le slogan « les Nigériens
Nourrissent les Nigériens » est une
réalité. Les Nigériens nourrissent le
Président de la République, Maha-
madou Issoufou, le Président de
l’Assemblée Nationale, Hama Ama-
dou, le Premier Ministre, Brigi Rafini
et les autres président des institu-
tions (Moussa Moumouni Djerma-
koye du CESOC, Abdourahmane
Ousmane du CSC, Kalid Ikhiri de la
CNDH, Cheiffou Amadou, média-
teur national, Alhada Alkache de la
Cour des Comptes…) . Ils nourris-
sent également les anciens prési-
dents de la République, Mamadou
Tandja et Mahamane Ousmane.
Pour l’heure, seul, le chef de file de
l’opposition et président du Mouve-
ment National pour la Société de
Développement (MNSD) se nourrit.
Le pari est donc gagné et le défi re-
levé par « La Renaissance », pour
ce qui est de l’aboutissement des
3N. Qui a dit que le Président de la
République n’a rien fait. Comme les
Nigériens sont arrivés à nourrir les
Nigériens, il faut penser à la suite.
C’est sans doute dans cette logique
que s’inscrit le nouveau slogan 3D
(Démocratie, Défense, Développe-
ment). Et le thème de la prochaine
campagne électorale est bien et vite
trouvé. Pendant donc qu’on innove
au Parti Nigérien pour la Démocra-
tie et le Socialisme (PNDS Tarayya),
les principales formations de l’oppo-
sition politique continuent leur des-
cente aux enfers dans des procès et
autres luttes intestines intermina-
bles. Dans les prochains jours,
nous assisterons certainement à la
mise en place d’un Haut Commis-
sariat aux 3 D. Comme on le voit, le
parti du Président de la République,
Mahamadou Issoufou ne manque
pas d’innovations. Quelles autres
lettres de l’alphabet seraient « bé-
nies » par les socialistes nigériens
d’ici 2016 ? Oumar Sanda
Gestion du pays
Après les 3N, les 3D
6
POLITIQUE
LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014
« J’ai le plaisir de vous informer que,
selon la recommandation de la
Commission, votre pays a été offi-
ciellement déclaré exempt de trans-
mission de la dracunculose »
Par cette phrase extraite de la lettre
de la Directrice générale de l’OMS
Dr Margaret Chan envoyée au Mi-
nistre de la Santé Publique, renfor-
cée par celle du Directeur Régional
de l’OMS pour l’Afrique Dr Luis
Gomes Sambo, le Niger vient d’être
déclaré officiellement pays libéré de
la maladie du ver de guinée ou dra-
cunculose. Il s’agit d’un évènement
mémorable pour le pays, dans la
lutte contre la maladie notamment
dans l’atteinte de l’OMD 6. C’est à
cette occasion, qu’une cérémonie
officielle de remise du « Certificat de
l’Eradication de la Dracunculose » a
été organisée au Ministère de la
Santé Publique le lundi 17 février
2014. Cette importante cérémonie a
regroupé autour du Ministre, les ca-
dres de son département ministériel,
les membres de la Commission na-
tionale de certification, et les Parte-
naires Techniques et Financiers
(PTF) à savoir les représentants de
l’UNICEF, le Centre Carter, la JICA,
HDI, la Coopération Danoise, le
Corps de la paix Américain, les Vo-
lontaires Japonais, les Scouts du
Niger, les «Agents Communau-
taires».
Dans son discours de remise, le Re-
présentant de l’OMS Dr Assimawè
PANA, a transmis aux autorités du
Niger, les félicitations de la Direc-
trice Générale de l’OMS, et du Di-
recteur Régional de l’OMS pour
l’Afrique, pour ce résultat très ap-
précié. Dr Pana, a annoncé au Mi-
nistre de la Santé Publique que «
même après cette certification de
pays indemne du ver de Guinée,
l’OMS réitère son engagement à
continuer son appui au Niger, pour
renforcer la surveillance et la com-
munication en matière de lutte
contre le Ver de Guinée ». Avant de
terminer, il a loué et félicité le peuple
nigérien pour ce glorieux résultat,
qui sera gravé à jamais dans l’his-
toire des Nations en lutte contre le
ver de Guinée; En réceptionnant le
certificat le Ministre de la Santé Pu-
blique a remercié au nom du gou-
vernement du Niger, la Directrice
générale de l’OMS pour l’obtention
de ce certificat.
Dans son discours, le Ministre a fait
la genèse de la lutte contre l’éradi-
cation du ver de guinée au Niger de
1989, jusqu’à la demande du pays à
l’OMS en 2013, pour l’envoi d’une
mission de l’Equipe Internationale
de Certification (EIC). Il a poursuivi
en disant que « Eradiquer le ver de
Guinée, c’est lutter contre la pau-
vreté, l’absentéisme scolaire, la ré-
duction de la charge des travaux
des femmes. Ce sont là aussi les
priorités du Gouvernement, qui sont
traduites en résultats attendus dans
le
Plan de Développement Econo-
mique et Social (PDES) 2012-2015
». S’agissant des recommandations
faites par l’OMS et de la Commis-
sion Internationale de Certification
de la Dracunculose (CICED) le Mi-
nistre s’est engagé personnelle-
ment, au nom du Gouvernement du
Niger, à ce que celles-ci fassent l’ob-
jet d’une attention particulière de la
part des services compétents de
son Ministère et soient traduites en
actions concrètes pour les activités
post-certification du pays. Le Minis-
tre a terminé son discours en re-
merciant l’ensemble des partenaires
qui ont accompagné le Niger dans
cette lutte et a réaffirmé la volonté
de son département ministériel à
continuer la surveillance de la mala-
die sur l’ensemble du territoire na-
tional.
Source : OMS
Il court, il court toujours. Plus
d’une semaine après son forfait,
le tireur du domicile du Président
de l’Assemblée Nationale, Hama
Amadou est introuvable. Du
moins, jusque-là, rien n’a filtré de
l’enquête de police. Le détective
privé, Soumana Sanda, non plus
ne semble pas avoir avancé.
Après sa campagne médiatique
les premières heures qui suivent
le tir, le patron Lumana de Nia-
mey s’est terré dans un silence
total. Visiblement la sortie de
Soumana Sanda n’a pas
convaincu les Nigériens en géné-
ral et les Niaméens en particulier
sur l’objectif recherché : créer un
fort courant de sympathie autour
de la victime de l’attaque.
Encore une fois, le tir bien visible
dans le toit du domicile du Prési-
dent de l’Assemblée nationale
est loin d’être imaginaire puisqu’il
a été montré sur les écrans des
télévisions. Cependant, l’expres-
sion « à moins de deux mètres
du lit de Hama Amadou » conte-
nue dans le communiqué du Bu-
reau Politique National (BPN) du
MODEN/FA Lumana/Africa en
porte à faux avec la communica-
tion de la police nationale qui,
elle, a fait cas plutôt de chambre
de la dame de ménage a fait rire
plus d’un Nigérien. Soumana
Sanda est-il devenu « Gindaou »,
ce comique acteur des sketchs
publicitaires de la troupe Murna
du célèbre Seydou Nourou à la
langue fourchue qui connait et dit
tout même sur ce qu’il ne sait pas
?
Revenons au tireur du domicile
de Hama Amadou pour remar-
quer la rapidité avec laquelle «
l’homme de la nuit du 16 au 17
février 2014 » s’est volatilisé sans
laisser de traces. Si hier, nos
soupçons se sont portés sur l’ac-
teur hollywoodien Arnold Schwar-
zenegger alias Commando,
selon des sources bien infor-
mées, le colosse américain d’ori-
gine autrichienne était chez lui
entouré de sa femme et des en-
fants à l’heure du tir au Niger.
Nos regards sont tournés à pré-
sent en direction du personnage
« L’homme sans visage » du film
français avec le sieur Soumana
Sanda dans le rôle du Commis-
saire joué par le talentueux Louis
de Funès. Voilà une affaire qui
donnera du fil à retordre au mi-
nistre « coquille vide ».
Oumar Sanda
Cérémonie de remise du Certificatd’éradication de la dracunculose
Tir au domicile de Hama Amadou
«L’homme sans visage» court toujours
7
SociétéSociété
LE HERISSON N°10 du 25 FEVIER au 04 MARS 2014
Blague de lasemaine
Dans un bus rempli de petits
vieux en tournée spéciale pour
le troisième âge à Lourdes,
une mamie tapote l’épaule du
chauffeur et lui tend une bonne
poignée de cacahuètes.
Le chauffeur, un peu étonné, la
remercie et avale d’un trait les
arachides. Ca tombe bien, il
avait justement un petit creux.
Cinq minutes plus tard, la
mamie remet çà.
Le chauffeur la remercie à nou-
veau et gobe les cacahuètes.
Cinq minutes plus tard, le
même cirque recommence.
Au bout de dix poignées, le
chauffeur en a plein les ra-
tiches et demande à la mé-
mère :
– Dites donc, Mamie, c’est bien
gentil de me gaver de caca-
huètes, mais vos quarante col-
lègues, ils n’en veulent pas un
peu ?
– Ben non. Voyez-vous, avec
nos dents, on ne peut pas les
mâcher. Y’a que le chocolat
autour qu’on aime
Un jour, ma femme m’appelle
furieuse sur mon GSM : « Et
bien, vieux soûlard, où est-ce
que tu es ? »
Je réponds doucement : « Et
bien, te souviens-tu de cette bi-
jouterie où, il y a très long-
temps, tu avais repéré une
superbe bague sertie de dia-
mants et tu en étais tombée
dingue amoureuse. Je t’avais
dit à ce moment : « un jour elle
sera à toi ». Mais à cette
époque je n’avais pas encore
assez d’argent pour te l’offrir.
Ma femme, calmée et soudai-
nement toute émue, la voix
presque sanglotant : « oh oui,
mon amour, je me souviens »
Moi : « et bien, je suis dans le
bistrot, juste à côté
Les numérosutiles
Police Secours .................................................................Tél.17
Pompiers ......................................................................... Tel.18
Aéroport international Diori Hamani de Niamey...............
Tél. 20.73.23.81
Commissariat central de Police....................................... Tél. 20.73.25.53
Hôpital national de Niamey.............................................. Tél. 20.73.22.53
Hôpital national de Lamordé-Niamey................................Tél. 20.73.47.27
Hôpital régional de Niamey(Poudrière)............................. Tél. 20.74.02.31
Maternité Issaka Gazoby ................................................. Tél.20.73.35.50
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A VISITÉ LEGROËNLAND
SAINTMANCHOT
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GROGGY
BÉRYLLIUM
VICTIMED’ABUS
DE SODA
BERGE
ESPRIT
REMERCIÉ
RICHESSEDU
KLONDYKE
LIBERTÉS
POÈME
SINUOSITÉ
9ÈME ART
CITÉ INSUB-MERSIBLE
POSSÈDENT
DOLLARSEN VERT
ARTICLEÉTRANGER
TITRE DENOBLESSE
ÎLE DEL’ATLAN-
TIQUE
CHOUETTESYMBOLE
DIRECTION
VOILETRIANGULAI-
RE
UNITÉS DESURFACE
MOTOCY-CLETTES
SAUMOND’EAU
LA PLUS RICHEPROVINCE DU CANADA
AGENT DECUTI
BOISSON ÀOTTAWA
INDIEN AUCANADA
EX-CAPITALE
D’ARMÉNIENOTE
PROVINCEDU QUÉBEC
RICHESSEDU CANADA
PRONOM
BÉCANE
Moustapha a des idées, pleine,la tête. Et, il n’a jamais hésité àen faire bon usage dès qu’uneoccasion se présente. Mais àforce de vouloir jouer à l’op-portuniste, on finit par tombersur plus doué que soi. Bonjourles dégâts !Moustapha avait vu de trop. Il
avait été le témoin de ce qu’il ne
devrait jamais voir. Un jour du
mois de janvier 2014, dans une
demi-obscurité dans l’enceinte
d’un hôtel de Niamey alors qu’il
attendait sa « proie », Moustapha
avait aperçu la silhouette de sa
voisine, une veuve de son quar-
tier. Pour s’en rassurer, il adressa
la parole à la dame qui lui répon-
dit non sans gêne. Dans l’entou-
rage immédiat de Moustapha,
Komaré garde la réputation d’une
femme sans histoire et sans «
pointeur ». Le jeune transitaire,
plein aux as, enviait la pulpeuse
sainte. Et voilà qu’il vient de dé-
couvrir un point faible de la
dame. Komaré, de son côté, se
demandait comment payer le si-
lence de ce don juan à la langue
mielleuse. Les jours suivants,
c’est Moustapha lui-même qui va
faire le premier pas. En contre
partie de son silence, il va récla-
mer auprès de la jeune veuve sa
« part ». Cette dernière n’a pas
hésité à accepter le deal. C’était
à malin-malin et demi. Les jours
passent et l’attente de Mousta-
pha continue à se faire attendre.
Mais, un jour sa patience paya.
Les deux tourtereaux finirent par
tomber d’accord d’une date et
d’un lieu de rendez-vous. Cepen-
dant, ce que le transitaire co-
agulé ignorait, son épouse était
au parfum de la rencontre co-
casse. Komaré avait soufflé le
rendez-vous à son ami Biba qui,
elle, à son tour, avait communi-
qué l’information à Chatou,
l’épouse de Moustapha mais
sans lui révéler l’identité de la «
maitresse » du jour. C’est donc la
main dans le sac que Chatou
trouva son époux en bonne com-
pagnie de Koumaré. Dans un
bredouillement de mots, Mousta-
pha cherchait à se justifier, mais
trop tard. Tel est pris qui se
croyait prendre !
Oumar Sanda
Fait diversLe chanteur chanté
CondoléancesLa rédaction du journal « Le Hérisson » présente ses condoléances les plus attristées
aux parents, amis et connaissances suite au décès de notre confrère, Monsieur Abarad
Mouddour Zakara, ancien Directeur de Publication des journaux « La Roue de l’Histoire
» et « L’Actualité ». Que l’âme du défunt repose en paix. Amen !
NATIONNATION
8 LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014
Votre journal « Le Hérisson » dansson dixième numéro initie une ru-brique intitulée « Page littéraire » quise veut une tribune libre destinée auxprofesseurs de français et surtoutaux élèves des lycées d’Afrique fran-cophone. Elle est un cadred’échanges dans le domaine de la lit-térature où les enseignants de fran-çais partageraient leursconnaissances et expériences afinde rehausser le niveau des élèves au-jourd’hui très bas. Elle n’est doncpoint une page à polémiques futilesencore moins une rubrique des dé-bats idéologiques oiseux mais sim-plement un lieu d’échanges desavoirs et de connaissances litté-raires. « Page littéraire » se propose d’aiderles jeunes écoliers africains franco-phones à améliorer leurs connais-sances en littérature. Ainsi, un thèmequi a été traité dans un des numérosdu journal « Le Hérisson » peutconnaitre dans les numéros suivantsdes améliorations apportées pard’autres analystes. Ce qui ferait enri-chir doublement le thème et permet-trait ainsi aux élèves de bénéficierdes analyses plurielles.L’essentiel de ce travail, qui se veutaussi scientifique dans sa démarcheest de bien outiller les candidats etmieux les préparer aux épreuves defrançais des examens et concours.Ce qui pallierait leurs insuffisancestout en renforçant leurs capacités lit-téraires à la grande satisfaction deleurs précepteurs dont les échangesà l’occasion leur serviraient à releverles défis auxquels ils sont quotidien-nement confrontés dans leursclasses respectives.
La Négro-Renaissance ou l’engage-
ment d’une certaine intelligentsia
(1918-1928)
Appelée aussi Harlem-Renaissance ou
la Renaissance Nègre, la Négro-Re-
naissance est un mouvement littéraire
lancé par le professeur Alain Locke
avec son anthologie The New Negro et
une pléiade d’écrivains : Langston
Hughes, Claude Mackay, Sterling
Brown, Countee Cullen, James Too-
mer…
Ainsi, un certain éveil de la conscience
noire éclot dans le milieu afro-améri-
cain. Des Noirs relèvent d’abord la tête
; ils prennent conscience de leur sort
défavorable dans le monde, s’en plai-
gnent et entament des mouvements col-
lectifs.
Mais bien avant la Négro-Renaissance,
des précurseurs tels Booker Washing-
ton, W.E.B DU BOIS et Marcus Garvey
avaient lancé le premier cri de révolte
dans lequel tous les Noirs se reconnu-
rent. Ces intellectuels noirs américains
abordèrent avec courage et franchise,
le sévère problème racial. Ainsi, dès
l’abolition de l’esclavage en 1860, les
Noirs durent combattre pour leur réha-
bilitation comme le reconnait Booker T.
Washington, auteur des lignes sui-
vantes : « Il s’agissait pour nous de
prouver qu’il était possible à la race
nègre de fonder un établissement d’ins-
truction et d’éducation et de le diriger
convenablement. Echouer, c’était un
coup dur à la race tout entière. Tout était
contre nous. On pensait communément
que le succès, naturel, certain pour les
Blancs, avec nous serait une chose
inouïe. Ces considérations pesèrent
très lourdement sur nous. »
Telles sont les motivations qui ont
poussé Booker Washington à fonder la
première école professionnelle pour
Noirs, dans l’Etat même d’Alabama, le
plus hostile peut être à la race noire et le
plus convaincu de son infériorité natu-
relle. Booker pense que l’éducation sup-
primerait les préjugés dont souffrent les
anciens esclaves. Il s’acharna à dé-
montrer qu’un Noir valait bien un Blanc,
à condition de recevoir une éducation
égale, et lança le mot d’ordre du « Re-
lèvement de la race ». Il pensait qu’il
suffirait aux Noirs de montrer leurs ca-
pacités pour que tombent les préjugés
raciaux. Mais, le fléau va de mal en pis.
La ségrégation succéda à l’esclavage et
la nouvelle série d’idées fausses, ap-
puyées sur des arguments pseudo-
scientifiques, dont les Noirs furent
victimes : atavisme, primitivisme inhé-
rent, etc. On invoqua, explique Margaret
Just Butcher, jusqu’au Darwinisme pour
avancer que le Nègre n’était qu’un
échelon intermédiaire entre le singe et
l’homme véritable, et pour justifier son
exploitation sans réserve.
En même temps se développait dans le
sud une littérature exaltant les douceurs
des temps anciens et présentant la vie
de l’esclave noir sous un jour idyllique,
innocente et naïve dans le cadre familial
de la maison de ses maitres. Les intel-
lectuels noirs réagirent contre les
images stéréotypées du nègre-enfant,
du nègre-oncle-Tom. Le plus célèbre
d’entre eux fut le docteur W.E.B DU
BOIS, dont le livre, Ames Noires, 1903,
devint, selon la formule de Margaret
Just. Butcher, la bible d’une école de
protestation. Il créa aussi le NAAPC
(Association pour la défense des
hommes de couleur) et fonda la revue «
Crisis ». Son influence fut immense, de
même que celle de Marcus Garvey qui
lança le mouvement « Come back Africa
» et la revue « The Negro World ».
Ensuite, Paul Laurence Dunbard et
Charles W.Chesnut annoncèrent le
mouvement de la Négro-Renaissance
qui se développa surtout de 1914 à
1925, avec notamment l’anthologie de «
New Negro » du professeur Alain Locke.
Cette « renaissance noire » coïncidait
d’ailleurs avec un renouveau général de
la littérature américaine, qui, dès la fin
de la première guerre mondiale, rompait
avec la tradition romantique pour s’in-
fléchir vers le réalisme critique et s’inté-
ressait aux problèmes sociaux. Pour les
écrivains noirs américains, ce réalisme
consista à considérer plus lucidement
leur situation, à dénoncer l’amas d’in-
justices et de préjugés qui faisaient du
Noir Américain un paria dans son pro-
pre pays, et à réclamer la réhabilitation
des valeurs culturelles nègres.
Rien ne fait mieux sentir l’atmosphère
militante de cette prise de position que
le fier manifeste de James Weldon
Johnson : « Nous créateurs de la nou-
velle génération nègre, nous voulons
exprimer notre personnalité noire sans
honte ni crainte. Si cela plait aux Blancs,
nous en sommes fort heureux. Si cela
ne leur plait pas, peu importe (…) c’est
pour demain que nous construisons nos
temples, des temples solides comme
nous savons en édifier, et nous nous te-
nons dressés au sommet de la mon-
tagne, libres à nous même. »
A la tête de cette jeune école, nous
l’avons dit plus haut, se trouvaient
Langston Hughes, Claude Mackay,
Jean Toomer, Countee Cullem, dont les
romans et les poèmes devinrent la nour-
riture des étudiants africains et antillais
de France, entre 1930 et 1940. Ainsi, ils
semaient dans leurs livres, les idées qui
allaient devenir les ferments du mouve-
ment de la Négritude. C’est pourquoi on
dit que : « La Négritude est la fille ainée
de la Négro Renaissance. »
Page littéraire
Le Hérisson à l’école du savoir