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Hebdomadaire Satirique nigérien d'informations générales paraissant tous les Mardis N°10 du 25 Février au 04 Mars 2014 Qui s’y frotte s’y pique Le Hérisson Crise CDS Rahama Un autre Mahamane Ousmane est possible Je me nourris, tu te nourris, il se nourrit, nous nous nourris- sons…, désormais, le slogan « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » est une réalité. Les Nigériens nourrissent le Prési- dent de la République, Maha- madou Issoufou, le Président de l’Assemblée Nationale, Hama Amadou, le Premier Mi- nistre, Brigi Rafini et les autres président des institutions (Moussa Moumouni Djerma- koye du CESOC, Abdourah- mane Ousmane du CSC, Kalid Ikhiri de la CNDH, Cheiffou Amadou, médiateur national, Alhada Alkache de la Cour des Comptes…) . Ils nourrissent également les anciens prési- dents de la République, Mama- dou Tandja et Mahamane Ousmane. Pour l’heure, seul, le chef de file de l’opposition et président du Mouvement Natio- nal pour la Société de Dévelop- pement (MNSD) se nourrit. Gestion du pays Après les 3N, les 3D Tir au domicile de Hama Amadou «L’homme sans visage» court toujours Le DAF et le responsable des stocks de la CAIMA Limogés de leurs postes : L’opérateur économique Zakai dans ses œuvres ? Votre journal « Le Hérisson » n’avait pas cru au scénario présenté dans l’épisode de l’attaque du domicile de Hama Amadou perpétrée dans la nuit du 16 au 17 février 2014. C’est pour- quoi, dans sa livraison n°9 du mardi 18 février 2014, il a ironisé sur cette rocambolesque attaque en titrant à sa une : « La balle mystérieuse et le lit miraculeux ». Au moment où nous bouclons le numéro 10 de votre jour- nal, nous apprenons encore qu’un autre acte similaire s’est passé dans les environs de la pharmacie recase- ment 2ème forage, toujours près du domicile de Hama Amadou vers 2 h du matin dans la nuit du 24 au 25 fé- vrier 2014. Mais, cette fois, la police nationale a pu brillamment mettre la main sur ce second tireur. Il s’agit, selon un communiqué de presse offi- ciel de la police nationale de Mon- sieur Souleymane Mahamadou, brigadier de paix au service de la 2ème dame du Président de l’Assem- blée Nationale, Mme Hama Hadiza dite «Tawèye Gna». Le présumé se- rait déjà dans les mains de la police nationale pour plus d’investigations. Au vu des faits et de leur similarité, «Le Hérisson» se pose les interroga- tions suivantes : « L’homme sans vi- sage » de la première attaque et le gardien Souleymane Mahamadou se- raient la même personne ? La 2ème attaque consisterait-elle à corroborer la thèse de l’assassinat du Président de l’Assemblée nationale qui est cette fois chez lui, après son retour d’Iran et dont l’arrivée a été également mé- diatisée ? Serait-il dans une position de légitime défense contre le premier agresseur ? Vraisemblablement, on s’approche de l’épilogue de ces scé- narios dignes des films de fiction à la Hollywood. Oumarou Kané 2ème tir dans les environs du domicile de Hama Amadou Le brigadier de paix, Souleymane Mahamadou au service de Madame Hama Hadiza entre les mains de la police

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Hebdomadaire Satirique nigérien d'informations générales paraissant tous les Mardis N°10 du 25 Février au 04 Mars 2014

Qui s’y frotte s’y pique

Le Hérisson

Crise CDS RahamaUn autre Mahamane Ousmane est possible

Je me nourris, tu te nourris, ilse nourrit, nous nous nourris-sons…, désormais, le slogan «les Nigériens Nourrissent lesNigériens » est une réalité. LesNigériens nourrissent le Prési-dent de la République, Maha-madou Issoufou, le Présidentde l’Assemblée Nationale,Hama Amadou, le Premier Mi-nistre, Brigi Rafini et les autresprésident des institutions(Moussa Moumouni Djerma-koye du CESOC, Abdourah-mane Ousmane du CSC, KalidIkhiri de la CNDH, CheiffouAmadou, médiateur national,Alhada Alkache de la Cour desComptes…) . Ils nourrissentégalement les anciens prési-dents de la République, Mama-dou Tandja et MahamaneOusmane. Pour l’heure, seul, lechef de file de l’opposition etprésident du Mouvement Natio-nal pour la Société de Dévelop-pement (MNSD) se nourrit.

Gestion du pays

Après les 3N, les 3D

Tir au domicile de Hama Amadou

«L’homme sans visage» court toujours

Le DAF et le responsable des stocks de la CAIMA Limogés de leurs postes :

L’opérateur économiqueZakai dans ses œuvres ?

Votre journal « Le Hérisson » n’avaitpas cru au scénario présenté dansl’épisode de l’attaque du domicile deHama Amadou perpétrée dans la nuitdu 16 au 17 février 2014. C’est pour-quoi, dans sa livraison n°9 du mardi18 février 2014, il a ironisé sur cetterocambolesque attaque en titrant à saune : « La balle mystérieuse et le litmiraculeux ». Au moment où nousbouclons le numéro 10 de votre jour-nal, nous apprenons encore qu’unautre acte similaire s’est passé dansles environs de la pharmacie recase-ment 2ème forage, toujours près dudomicile de Hama Amadou vers 2 hdu matin dans la nuit du 24 au 25 fé-vrier 2014. Mais, cette fois, la policenationale a pu brillamment mettre lamain sur ce second tireur. Il s’agit,selon un communiqué de presse offi-ciel de la police nationale de Mon-sieur Souleymane Mahamadou,brigadier de paix au service de la

2ème dame du Président de l’Assem-blée Nationale, Mme Hama Hadizadite «Tawèye Gna». Le présumé se-rait déjà dans les mains de la policenationale pour plus d’investigations.Au vu des faits et de leur similarité,«Le Hérisson» se pose les interroga-tions suivantes : « L’homme sans vi-sage » de la première attaque et legardien Souleymane Mahamadou se-raient la même personne ? La 2èmeattaque consisterait-elle à corroborerla thèse de l’assassinat du Présidentde l’Assemblée nationale qui est cettefois chez lui, après son retour d’Iranet dont l’arrivée a été également mé-diatisée ? Serait-il dans une positionde légitime défense contre le premieragresseur ? Vraisemblablement, ons’approche de l’épilogue de ces scé-narios dignes des films de fiction à laHollywood.

Oumarou Kané

2ème tir dans les environs du domicile de Hama AmadouLe brigadier de paix, Souleymane Mahamadou au service deMadame Hama Hadiza entre les mains de la police

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LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014

Société

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Brèves ... Brèves ... Brèves Billet

La lutte syndicale au Niger prend désormais une tournure inquiétante quil’amènera tout droit dans un avenir incertain. Pour cause ! Si jadis les acteursfont de cette lutte une arme en vue de défendre les intérêts matériels et mo-raux de la base, il faut reconnaitre que ces dernières années, elle commenceà prendre un virage des plus ténébreux. Ceci pour deux raisons. D’abord,parce que les acteurs chargés de la conduire à bon port ne mettent aucunsérieux pour que les choses changent et ensuite l’intervention du politiquedans le jeu syndical est plus qu’évidente. Pour ce qui est du premier point,celui de l’engagement des acteurs, l’on constate amèrement que les diri-geants syndicaux cherchent, non pas à défendre les intérêts des travailleurs,mais à se remplir pleinement les poches et ensuite penser aux autres. Entout cas, les déboires de certains syndicalistes l’attestent aisément. Au-jourd’hui, les détournements des biens communs sont fréquents. Si certainséchappent de justesse aux sanctions disciplinaires que sont le blâme voirela destitution de leurs postes, d’autres sont traînés dans la boue, mêmeaprès qu’ils ont jeté l’éponge. Des abus sont régulièrement dénoncés danstoutes les structures syndicales. Les coupures illégales sur les salairesconstituent de fois le goulot d’étranglement entre la base et ses dirigeants.Elles s’opèrent, le plus généralement sans aucun respect des textes régle-mentaires régissant ces structures. Ainsi, du simple syndicaliste marchantsur ses deux pieds, l’on passe à l’acquisition dans les conditions douteusesdes moyens de transport qui interpellent les consciences. Au passage, ce quiexplique la pléthore des syndicats surtout dans le domaine de l’éducationqui en enregistre une soixantaine. On constate alors le regroupement dequelques camarades promotionnaires constituant un lambeau de structuressyndicales juste pour opérer des coupures sur les salaires des pauvres en-seignants et se les partager sans scrupule. C’est pourquoi, les élections pro-fessionnelles dans le monde de l’éducation sont plus qu’impératives afin demettre fin à cette anarchie et ainsi sécuriser les salaires des enseignantsqui, à leur corps défendant, sont constamment rançonnés par une clique depseudo syndicalistes totalement ignorant les règles et principes régissant lesyndicalisme. Ils ne sont là que pour leurs propres intérêts égoïstes et mes-quins. Au vu de cette situation de bond spectaculaire, les bases réagissentimmédiatement pour mettre fin à la pratique corruptive. Commencent en-suite les jérémiades, les complots et autres coups bas en vue de se main-tenir contre vents et marrés. Les choses allant de mal en pis, lesconsultations s’engagent pour un changement de la direction. Mais à quellefin ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les nouveaux patronsne dérogeront pas à la règle, celle de s’installer d’abord et ensuite procéderà la même opération de prélèvements des cotisations que leurs prédéces-seurs. Quelle routine ! Et la spirale continue. Ces incompréhensions mal-heureusement conduisent à donner une autre orientation à la lutte. Au lieuqu’elle soit pour la défense des intérêts de l’ensemble des travailleurs, ellese limite à un changement des dirigeants indélicats à la tête des structureset entre temps, les autorités se la coulent douce. Les invectives et autresdénonciations prennent le dessus sur les véritables préoccupations de labase. C’est alors que voyant le naufrage venir, ces responsables syndicauxse tournent vers le politique. Et une autre paire de manche commence. Laconnivence. Ceci nous amène au second point qui est celui de l’immixtion dupolitique dans les jeux syndicaux au Niger. Ce que l’on entend le plus sou-vent, dans les conversations, les syndicalistes sont corrompus par leshommes politiques. Ils sont utilisés pour mettre à mal tel ou tel régime, oualors ils se concertent dans des rencontres restreintes avec tel ou tel hommepolitique. Et sans vergogne, l’on assiste à une situation digne des films hol-lywoodiens, avec des séries interminables. Pour gagner la sympathie d’unsyndicaliste, les autorités sont prêtes à investir le prix qu’il faut. Exit les in-térêts des travailleurs. Ce qui est dangereux, ces derniers temps, c’est le cli-vage syndicalistes et hommes politiques dans le traitement de certainesquestions sensibles. Il y a des fois où les syndicalistes confondent vitesse etprécipitation. Sans aucun scrupule, ils acceptent la main tendue des res-ponsables politiques, même pas pour défendre leurs intérêts, mais pour seconstituer en satellites. Les cris de détresse des militants commencent alors.Mais pour ceux qui ont vendu leurs âmes au diable, ils sont prêts à tout. Lesélections syndicales se déroulent souvent dans un climat tendu et délétère,mais toujours triomphent ceux qui ont le plus de moyens pour corrompre lemaximum de délégués. Nous sommes aujourd’hui loin des hautes luttes syndicales d’avant la confé-rence nationale souveraine. Le Niger a connu des pionniers dans la défensedes intérêts des travailleurs. Il faut le leur reconnaître. Des martyrs qui sesont sacrifiés pour la cause de leurs camarades. L’on peut citer à ce niveaudes figures emblématiques comme Djibo Bakary, Laouali Moutari, RabiouDaouda et Ibrahim Mayaki de l’USTN, les trois étudiants de l’USN, Alio Na-hantchi, Issaka Kaïné et Maman Saguir qui ont perdu leur vie pour la causenoble et juste en 1990. Les quelques rarissimes syndicalistes se débattentprésentement pour le respect de l’éthique et de la déontologie syndicale.

Ibrahim Amadou

Le Comité Exécutif de l’UENUN appelle le gouvernement au respect deses engagementsRéuni le vendredi 21 février 2014 à la place AB (Amadou Boubacar devant sabase, le Comité Exécutif (CE de l’Union des Scolaires Nigériens à l’Universitéde Niamey (UENUN a rendu publique une Déclaration au cours de laquelle ils’est penché sur la situation socio académique des étudiants à l’université deNiamey et la situation socio politique nationale. A propos de la situation en sonsein, le CE de l’UENUN dénonce avec fermeté le sort réservé à leurs cama-rades titulaires des licences en mine et pétrole à qui le gouvernement, par desmanœuvres dilatoires et par tergiversations, refusent leur inscription à l’étran-ger afin qu’ils continuent leurs études et ainsi espérer un jour servir le pays.C’est pourquoi, le CE lance un appel au Président de la République et au Pre-mier Ministre de prendre des mesures nécessaires pour les nigériens accè-dent aux études supérieures. Par la même occasion, il se réjouit dudénouement heureux de la situation de la FSEJ où les autorités académiquesde cette faculté ont ouvert le Master carrières Internationales avec l’accepta-tion de tous les dossiers y postulant. Tout en demandant une telle ouverturedes filières Master dans les autres facultés conformément au protocole d’ac-cord entre le gouvernement et l’UENUN, le Comité Exécutif exige aussi le paie-ment immédiat de la bourse aux étudiants de la première année, la prise encompte des réclamations sur la subvention 2012-2013 et le traitement des dos-siers de la subvention 2013-2014 avec leur paiement en cours de l’année etnon en fin. Enfin, parlant de la situation sociopolitique au niveau national,constatant l’échec total de la classe politique à assurer le bien-être aux nigé-riens. Le CE met en garde la classe politique de son comportement irrédentisteet grégaire, interpelle les autorités de leur obligation de défendre la souverai-neté du Niger à propos de leurs négociations avec Avéra.Déclaration de presse de la FUSEN: Examen des situations socio poli-tique et professionnelle.La Fédération Unitaire des Syndicats de l’Education du Niger (FUSEN) s’estréunie le vendredi 21 février 2014 au siège du SNEN et a rendu publique unedéclaration dans laquelle le coordonnateur de ladite fédération, M. Abdou Ab-dourahamane, SG du SNEN s’est penché sur la situation sociopolitique dupays et la situation socioprofessionnelle en leur sein. De la situation sociopo-litique, la FUSEN condamne énergiquement les envolées divisionnistes de nospoliticiens et les met en garde contre toute tentative de remise en cause del’unité nationale. C’est pourquoi, elle interpelle les citoyens à rester unis et fortscontre les appels d’un autre âge. Aussi, déplore-t-elle les interpellations desjournalistes et des acteurs de la société civile. Enfin, elle fustige l’arrestation hu-miliante du camarade Ismaël Salifou et demande sa libération. De la situationsocioprofessionnelle des enseignants, la FUSEN relève le non respect par legouvernement des engagements pris, notamment, l’adoption du statut parti-culier des personnels de l’éducation, le paiement des rappels de salaire et desdeux vagues d’incidences financières par mois ; le paiement à terme échu despécules des enseignants contractuels ; le recrutement annuel et régulier descontractuels à la fonction publique ; le règlement définitif de la question duSpécial A et B tout en exigeant la levée de la mesure de suspension de cesadmis du Spécial A et B, et le rétablissement de leur salaire coupé, ce mois defévrier 2014.

Le Directeur Administratif et Finan-

cier (DAF) et le responsable des

stocks (Directeur par intérim) de la

Centrale d’Approvisionnement en

Intrants et Matériels Agricoles

(CAIMA) ont été limogés, courant

semaine dernière. Au centre de

cette affaire, un marché irrégulier

accordé à l’opérateur économique

Zakou Djibo dit Zakai. Le pot aux

roses aurait été découvert grâce à

la vigilance du Directeur Général de

la boite, Abdou Sidi et au Ministère

de tutelle (Le Ministère de l’Agricul-

ture). Le premier responsable de la

CAIMA n’a donc pas hésité un seul

instant à se débarrasser de ses

deux collaborateurs indélicats. Si

cette information venait à s’avérer,

le transfuge du MODEN/FA Lu-

mana/Africa ne serait pas à son pre-

mier coup. Le dossier dit des «

fausses factures » dans lequel

Zakou Djibo a bénéficié d’une

manne d’environ 2 milliards de

FCFA est encore frais dans les mé-

moires. Quant à la CAIMA, elle a

été récemment citée dans la sortie

de l’ancien Président Mamadou

Tandja pour avoir bénéficié

d’énormes moyens de fonctionne-

ment sous les 5ème et 6ème Répu-

bliques. Décidément, les habitudes

ont la vie dure. On chasse le naturel

mais il revient au galop. Les vraies

raisons de l’arrivée de Zakou Djibo

dit Zakai commencent à se mani-

fester. Alors, que les scandales

commencent !

Oumar Sanda

Le DAF et le responsable des stocks de la CAIMA Limogés de leurs postes :

L’opérateur économiqueZakai dans ses œuvres ?

L’avenir de la lutte syndicale au Niger : Des réelles menaces planent !

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POLITIQUEPOLITIQUE

3LE HERISSON N°10 du 25 FEVIER au 04 MARS 2014

«J’ai changé». Cette expression

chère au patron du Mouvement Dé-

mocratique Nigérien pour une Fédé-

ration Africaine (MODEN/FA

Lumana/Africa), Hama Amadou qu’il

a lui-même empruntée de l’ex-Pré-

sident français Nicolas Sarkozy sied

désormais à Mahamane Ousmane

de la Convention Démocratique et

Sociale (CDS Rahama). Nafarko 1er

a vraiment changé. Le dimanche 23

février 2014, c’est un autre Maha-

mane Ousmane qui est apparu sur

les écrans de télévision. « Il faut

qu’on respecte la Constitution et les

lois de la République, si elles exis-

tent encore. Sinon qu’on se règle les

comptes par la manière forte et

qu’on en finisse. » Ce sont en subs-

tance, les propos de Mahamane

Ousmane. Expression de colère

inattendue chez le Président de la

CDS Rahama connu pour son

calme inégalé face à toutes les si-

tuations. Selon certains de ses

proches, même le coup d’Etat du 27

janvier 1999 qui a mis fin à sa « Ma-

gistrature Suprême » n’a autant fait

monter l’ire de Mahamane Ous-

mane à ce point.

Cette sortie va-t-en-guerre de Na-

farko 1er intervient moins de 24

heures après la lecture d’un com-

muniqué d’un comité appelant les

protagonistes de la crise interne (les

deux camps en conflit) à l’unité et à

la cohésion du parti. Composé des

membres de deux ailes de la CDS

(aile Mahamane Ousmane et aile

Abdou Labo), ce comité de réconci-

liation autoproclamé a appelé les

deux ailes à la tenue d’un congrès

dans les plus brefs délais afin

d’aplanir toutes les divergences.

Vraisemblablement, la composition

et l’initiative de ce comité n’ont pas

plu à Mahamane Ousmane qui sem-

ble voir une manœuvre du pouvoir à

le fragiliser davantage pendant que,

selon lui, la justice s’est prononcée

en sa faveur et en dernier ressort.

Pour de nombreux observateurs de

la scène politique, la déclaration du

comité dit de réconciliation mais sur-

tout sa déclaration lue par l’ancien

Ministre Ary Ibrahim (de l’aile Abdou

Labo) est un coup dur pour Nafarko.

Tout porte à croire que des éléments

importants de son dispositif de dé-

fense ont quitté son camp. Parmi

ceux-ci, l’honorable député Saidou

Ama, vice-président de la Haute

Cour de Justice qui aurait égale-

ment rejoint les idéaux de la Re-

naissance.

Oumar Sanda

Après le délibéré du jugementrendu en référé en date du 17 fé-vrier 2014 dans lequel le juge adéclaré irrecevable la plainte duSecrétaire Général du MNSDNassara, Abouba Albadé et com-pagnie, ces derniers ont décidéde passer à la vitesse supé-rieure. Les adversaires de SeiniOumarou fort des dispositionspertinentes des statuts et règle-ment intérieur de leur parti ontdécidé d’aller au fond du dossier.Dans sa sortie sur la télévisionDounia, le Ministre WassalkéBoukari a longuement dissertésur la question de l’exclusion desneuf (9) membres du Bureau Po-litique National du MNSD dontlui-même, en ce qu’elle seraitcontraire aux dispositions desstatuts et règlement intérieur deleur parti. L’ancien adversaire deHama Amadou à la présidencedu MNSD qui se réclame mem-bre fondateur du MNSD Nassarade citer un alinéa de l’article 85des statuts du Parti selon lequelle Conseil National est seul habi-lité à exclure les membres desorganes nationaux du MNSD.Plus loin, il cite également l’arti-cle 78 des mêmes statuts quiévoque les missions assignéesau Bureau Politique National(BPN) dans lesquelles n’appa-raissent nulle part une quel-

conque prérogative à exclure desmembres de l’organe national. Voilà des arguments qui militenten faveur de l’aile d’AlbadéAbouba, en attendant que SeiniOumarou et les siens apportentdes nouveaux éléments contra-dictoires. Article 78 des statuts du MNSDNassaraLe Bureau Politique National apour missions de :-Préparer les sessions duConseil National ;-Préparer les Assises du Congrès;-Mettre en œuvre les décisionsdu Congrès et du Conseil Natio-nal ;-Représenter le Parti aux niveauxnational et international ;-Transmettre les directives duParti au niveau inférieur et veillerà leur application ;-Animer les organes et les struc-tures du Parti à l’intérieur commeà l’extérieur ;-Assurer la gestion matérielle etfinancière du Parti ;-Veiller à la régularité des élec-tions au sein des organes duParti ;-Arrêter et proposer au ConseilNational des candidatures auxélections nationales et régio-nales, conformément aux dispo-sitions du Code Electoral du

Parti. Article 85 des statuts du MNSDNassaraLa Commission d’Arbitrage et deConciliation est composée dedix-neuf (19) membres élus parle Bureau Politique National, enraison de leur sagesse et de leurengagement, dont :-Trois (3) nommés par le BureauPolitique National ;-Deux (2) par régionLa Commission d’Arbitrage et deConciliation se réunit sur convo-cation de son président. Elleconnait les litiges se rapportant

aux activités du Parti.Elle est saisie dans les mêmesconditions par le Bureau PolitiqueNational avant toute exclusiond’un membre des organes natio-naux par le conseil national.Aucune saisine des juridictionsne peut être régulière avant la re-cherche d’un règlement amiablepar une saisine préalable decette commission pour les litigesse rapportant aux activités duparti ou aux différends électo-raux.

Ibrahim Amadou

Crise CDS RahamaUn autre Mahamane Ousmane est possible

Crise au MNSD Nassara

Le bras de fer judiciaire continue

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SOCIETESOCIETE

LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014

Tessaoua est une commune urbaine

située dans la région de Maradi. Les

principaux groupes ethnolinguis-

tiques qui y vivent sont les Haous-

sas et apparentés (Kambarin

Béribéri, Gobirawa, Tagamawa), les

Peulhs et les Bouzous. L’Islam pré-

domine sur les autres religions avec

plus de 90% de la population qui le

pratiquent. On rencontre aussi

quelques chrétiens en très faible

proportion parmi les étrangers (Ni-

gérians, Béninois, Togolais et expa-

triés coopérants) et des animistes

pratiquant l’ancienne religion tradi-

tionnelle ‘’Arna’’ et les cultes de pos-

session ou ‘’Bori’.

La mentalité de la population de la

commune de Tessaoua se caracté-

rise par l’attachement à certaines

valeurs ancestrales et acquises qui

maintiennent sa capacité à promou-

voir son développement. L’agricul-

ture et l’élevage sont les deux

mamelles de l’économie du dépar-

tement. A cela s’ajoute le com-

merce, très développé dans cette

localité particulièrement chez les

jeunes qui à la fin de la saison des

pluies écument les localités comme

Agadez, Arlit, Maradi, Zinder, ré-

cemment Diffa avec l’exploitation du

pétrole, et les pays voisins comme

le Nigeria, la Libye, l’Algérie le

Benin, le Togo, où ils exercent di-

verses activités génératrices des re-

venus. A Tessaoua tous les pôles de

développement socio-économiques

sont détenus par les jeunes en ma-

jorité. Mais phénomène préoccu-

pant, à Tessaoua rares sont les

foyers dans lesquels on ne trouve

pas de mariée divorcée (3 divorces

prononcés sur 7 mariages scellés

par an selon les statistiques d’une

enquête menée par l’ONG nationale

Goulbi en 2011). Pourtant l’âge de

ces divorcées varie pour la plupart

entre 16 et 25 ans maximum. Pire

ces jeunes filles sont quelques fois

mises enceintes avant d’être ren-

voyées chez leurs parents où elles

deviennent des fardeaux pour les fa-

milles. Devant l’ampleur du pro-

blème, à son accession au trône et

au vue des plaintes liées au divorce

sans cesse croissant enregistrée, le

feu Kané Maiguizo, l’ancien chef de

canton de Tessaoua (paix à son

âme), s’est battu bec et ongles avec

l’appui des toutes les autorités lo-

cales administratives et religieuses

pour améliorer cette situation, mais

en vain. Aujourd’hui, à la tête de

Tessaoua règne son fils, Sa Majesté

Maiguizo Kané Mahaman Mansour,

intellectuel, détenteur d’une licence

en anglais obtenu à l’Université d’Illé

Ifé au Nigéria.

Ayant conscience de ce problème

qui empêche le sommeil à des mil-

liers de familles, dès son accession

au trône le 31 août 2007, il décide

de poursuivre le combat de son père

pour revoir à la baisse le taux de di-

vorce. Hélas, le problème persiste.

Malgré toutes les campagnes de

sensibilisation menées dans les

quartiers, les mosquées et à la radio

communautaire de la localité, la si-

tuation s’accentue et le taux de di-

vorce va sans cesse croissant

d’année en année avec des consé-

quences sociales énormes comme

la délinquance, la prostitution des

filles, la déscolarisation, l'éclate-

ment du tissu social, la malnutrition,

la survie de l’enfant et bien d'autres.

Mais, pour beaucoup d’observateurs

locaux et selon aussi les résultats

des enquêtes menées par des ONG

et Projets de développement qui in-

terviennent dans cette ville, les rai-

sons liées aux nombreux divorces,

à Tessaoua plus qu’ailleurs au Niger,

sont dues en partie dans la pratique

très ancestrale de célébration du

mariage dans cette commune.

En effet, à Tessaoua après la célé-

bration d’un mariage, les parents de

la jeune mariée viennent en appui fi-

nancier à son époux et générale-

ment la somme remise équivaut au

contenu de la valise qu’il a amenée

quelques mois auparavant chez la

jeune fille (250.000FCFA à

300.000FCFA voire 400.0000FCFA

ou même plus). Cela dépend de la

personne et des moyens que pos-

sède la famille de la mariée. Cette

somme est le plus souvent accom-

pagnée de «Gara» c'est-à-dire des

sacs de mil, de riz, de maïs, des

pattes alimentaires, des bidons

d’huiles et autres condiments, pour

accompagner le jeune marié dans

sa nouvelle vie, le temps qu’il s’ha-

bitue aux dépenses du foyer. Pour

d’autres parents, le jeune époux a

investi certainement une grande

partie de son capital ou toute son

économie dans la célébration de

son mariage. Il est donc économi-

quement entamé. Par conséquent, il

faut financièrement l’appuyer. Ce qui

explique cette propension de di-

vorces assise sur le mariage d’inté-

rêt où les jeunes, tous genres

confondus convolent en juste noce.

Dans certains cas, lorsque le ma-

riage est célébré, le jeune époux

plein aux as, entretient soigneuse-

ment la jeune mariée. Elle est aimée

et cajolée et c’est parti pour une vie

conjugale en rose pour des années,

même lorsque la vache devient mai-

gre, on reste quand même ensem-

ble, on se supporte mutuellement.

Par contre, pour d’autres couples,

dès que les difficultés commencent

à prendre place dans le foyer, le

commerce ou l’activité que l’époux

exerce tourne au ralenti, l’argent

remis par les parents consommé, la

jeune mariée commence à sentir le

roussi ; pour un rien, elle est insul-

tée, humiliée. Au fur et à mesure que

les difficultés financières s’accen-

tuent chez le mari, la vie de la jeune

mariée bascule, elle devient dure,

insupportable bref un vrai calvaire,

et ainsi un jour, on trouve un bon

prétexte pour s’en débarrasser. On

la répudie, accompagnée du papier

de séparation définitive comme pour

lui dire : « l’argent de tes parents est

terminé, ton mariage aussi prend fin

ici ». Le pire dans cette situation est

que le plus souvent « la jeune ma-

riée » retourne chez ses parents

avec soit une grossesse avancée

soit ou un nouveau né. Malgré ce ta-

bleau sombre et pour ne rien arran-

ger à la situation, il est apparu ces

dernières années, une autre caté-

gorie de jeunes et même des

hommes assez âgés qui arnaquent

les pères de familles tout en com-

promettant l’avenir des jeunes filles

à Tessaoua. Ah ! Oui, qui est fou

puisque ma belle famille va me don-

ner de l’argent et du « gara » après

le mariage, pourquoi ne pas essayer

? Ainsi, ces personnes (jeunes et

personnes agées) qui n’exercent au-

cune activité, totalement oisifs, ont

trouvé l’ingénieuse idée de se faire

faire discrètement une valise de ma-

riage à crédit par un ami ou un pa-

rent commerçant qu’ils amènent

tranquillement chez leurs dulcinées.

Une fois le mariage scellé, l’argent

des parents empochés, ils se dé-

brouillent pour divorcer d’avec la fille

(avec une grossesse avancée ou un

nouveau né) et le marié divorcé lui

continue tranquillement sa vie de

nouveau commerçant avec soit une

petite boutique ou une activité éco-

nomique ponctuée des va et vient

entre le Niger et le Nigéria. Tes-

saoua étant situé sur la frontière

avec ce pays voisin. Mais les autori-

tés coutumières et la population ne

sont pas restées muettes face à un

phénomène qui s’apparente à une

véritable escroquerie. Si le mariage

continue à être célébré de la sorte à

Tessaoua avec toutes les consé-

quences que cela engendre, c’est

parce qu’il existe encore de nom-

breuses familles adeptes de cette

pratique, conservatrices et réfrac-

taires au changement. Conscient

donc de l'ampleur du phénomène et

guidé par le souci de trouver une so-

lution au problème pour préserver

cette valeur sociale qu'est le ma-

riage et, afin de sauver la vie des

jeunes filles, le chef de canton Mai-

guizo Kané Mahaman Mansour et

les populations de Tessaoua de-

mandent de l’aide aux autorités po-

litiques mais surtout l’adoption d’une

loi interdisant ce qu’on peut appeler

«GARA OU LA DOTE DES

HOMMES »

Aux ONG nationales et internatio-

nales, aux institutions des Nations

Unies, les milliers de pères de fa-

milles victimes de cette pratique an-

cestrale, attendent des appuis

techniques et financiers pour cir-

conscrire ce fléau et aider les jeunes

filles de cette localité à se mettre à

l'abri et à s’épanouir dans la cellule

familiale.

Attaou Moutari

SOCIETE Divorce : Au secours des jeunes filles de Tessaoua Le constat est amer sur le nombre de divorces au royaume dusésame et du kilichi, où selon les chiffres enregistrés, ne cessede grimper d'année en année comme le démontrent les statis-tiques. Il est devenu un phénomène social qui prend des di-mensions inquiétantes , au point où les populations , lesautorités administratives, coutumières et religieuses de cettelocalité lancent un cri de cœur pour que le Ministère de la po-pulation et les autorités au plus haut niveau prennent des me-sures pour arrêter cette descente aux enfers des filles deTessaoua qui détient aujourd’hui le record le plus élevé de di-vorce au Niger . Suivez les investigations du Hérisson

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5LE HERISSON N°10 du 25 FEVIER au 04 MARS 2014

NATION

L’oeil vigilant…

Il était une fois…L’Alliance des Forces du Changement

La prostitution des jeunes filles se

développe d’une manière exponen-

tielle au Niger. Dès la tombée de la

nuit, les carrefours du centre ville de

Niamey sont pris d’assaut par des

jeunes filles de moins de 16 ans qui

s’exposent au métier le plus vieux

du monde. Si avant cette profession

relève de la catégorie des profes-

sionnelles de sexe, aujourd’hui, ce

sont des gamines qui s’affichent au

vu et au su de tout le monde. L’am-

pleur du phénomène a touché la

franche d’âge la plus sensible, les

petites fillettes qui ont choisi de ven-

dre leur corps. En effet, il est facile

de voir à des heures tardives de la

nuit, une file de jeunes filles surtout

aux alentours de notre représenta-

tion nationale, l’Assemblée. C’est un

véritable marché qui se crée à cet

endroit, mais aussi à bien d’autres

lieux situés en plein centre de la ca-

pitale. Si pour certaines prostituées

occasionnelles, le désœuvrement

est la cause de leur déviation, pour

d’autres par contre, il s’agit juste

d’un effet de mode. D’ailleurs, il

existe à Niamey des parents qui ac-

ceptent allégrement les retombées

financières de cette débauche de

leurs progénitures. Certaines fa-

milles les encouragent à s’y adon-

ner puisqu’elle est une source de

revenus permettant de subvenir aux

besoins élémentaires de la famille.

En approchant certaines pour savoir

les raisons qui les à se livrer à ce

commerce de sexe, la réponse est

sèche : Monsieur, allez vous occu-

per de ce qui vous regarde. Nous

n’avons pas votre temps. On le sait,

la clientèle de ce commerce de

cuisse est composée de gros bon-

nets, des personnes qui garent

dans de grosses cylindrées. La pe-

tite bourse aussi trouve son compte,

pour toutes celles qui n’arrivent pas

à capturer le gros morceau. Pour

l’instant, les statistiques n’existent

pas, car les services compétents en

la matière qui s’occupent des mi-

neurs au Niger ne disposent pas

des données disponibles. A qui in-

combe cette situation qui risquerait

d’engendrer des conséquences in-

calculables pour notre société ?

D’abord, les parents ont une part de

responsabilité en poussant leurs en-

fants dans cette débauche et en

fuyant leur devoir d’éducateurs. En-

suite, l’Etat qui n’accompagne pas

ces jeunes qui ne trouvent d’autres

moyens de survie que d’aller «se

vendre » à tout venant. En outre, la

pauvreté n’est pas aussi étrangère

à la prostitution des jeunes filles. Si

certains condamnent souvent la vie

chère et la mode, d’autres culpabili-

sent aussi les effets des médias

dont les effets sont dévastateurs.

Dans tous les cas, la prostitution est

un phénomène que non seulement

notre religion condamne mais aussi

elle socialement inadmissible du

moment où elle est sources de plu-

sieurs maladies dont les IST. Les

jeunes filles et leurs clients doivent

donc se ressaisir pour arrêter ce

commerce. Aussi, les dirigeants doi-

vent sévir conséquemment surtout

à l’endroit des clients majeurs qui

abusent des ces innocentes, mi-

neures, ne mesurant pas la gravité

des risquent qu’elles encourent. Re-

ligieusement et socialement parlant

cette pratique a des conséquences

fâcheuses sur ses adeptes.

D’abord, sur le plan moral, la prosti-

tution est un péché majeur sévère-

ment condamné. Ensuite, sur le

plan social, la jeune fille peut man-

quer de mariage puisque nul ne

souhaite être en deuxième position.

Le regard critique de la société est

implacable. Et tôt ou tard, il arrivera.

Ibrahim Amadou.

Phénomène inquiétant au Niger :La prostitution des jeunes filles

Au sortir de la conférence nationale

souveraine, la bête noire à abattre

s’appelait le Mouvement National

pour la Société de Développement

(MNSD Nassara) bâti sur les cen-

dres du MNSD parti Etat. Les partis

politiques membres des forces dé-

mocratiques du Niger qui imposè-

rent la conférence nationale

souveraine au régime du Général

Ali Chaibou se constituèrent en un

bloc appelé l’Alliance des Forces du

Changement (AFC). Dans ce re-

groupement, le premier du genre au

Niger, on comptait, Mahamane Ous-

mane et sa convention Démocra-

tique et Sociale (CDS Rahama),

Mahamadou Issoufou et son Parti

Nigérien pour la Démocratie et le

Socialisme (PNDS Tarayya), Mou-

mouni Djermakoye Adamou (feu) et

son Alliance Nigérienne pour la Dé-

mocratie et le Progrès (ANDP

Zaman Lahiya) pour ne citer que

ces leaders et formations politiques

les plus en vue de l’échiquier poli-

tique national. C’était l’époque du «

tchenji Dolé », « tchenji ko da koulki

», « thendji Ko da gatari », histoire

de montrer combien les Nigériens

adhèrent au changement du ré-

gime. Qu’est-ce que l’AFC a ap-

porté aux Nigériens ? L’espoir d’un

Niger démocratique fut très vite es-

tompé par les querelles intestines

en son sein. L’histoire retient de

cette période deux faits essentiels :

la grève de 52 jours des travailleurs

nigériens et le départ du Parti Nigé-

rien pour la Démocratie et le Socia-

lisme (PNDS Tarayya) de l’AFC. La

suite est connue de tous : c’est la

naissance d’une nouvelle majorité

dite alliance contre nature contrac-

tée entre le MNSD Nassara et le

PNDS Tarayya, le refus du Prési-

dent de la République, Mahamane

Ousmane de vivre une cohabitation,

la dissolution de l’Assemblée natio-

nale par ce dernier, la défaite du

reste de l’AFC lors des législatives

anticipées, l’instabilité politique née

de la cohabitation et par finir le coup

d’Etat du 27 janvier 1996, le premier

de l’ère démocratique du Niger. En

tout et pour tout, la 3ème Répu-

blique née du référendum constitu-

tionnel de l’après conférence

nationale n’aura duré que 3 ans.

Qu’est-ce que la classe politique a

retenu comme leçon de cette pé-

riode très agitée de l’histoire du

Niger ? Vraisemblablement rien.

Oumar Sanda

LE HERISSON

Directeur de Publication,

IBRAHIM AMADOU

Cel : +227 96 96 90 24/ 90 95 95 71

E-mail :

[email protected]

Conseiller à la Rédaction

Omarou Kané

Siège :

RDFN en face du Ministère des

Transports

HEBDOMADAIRE SATIRIQUE NIGERIENHEBDOMADAIRE SATIRIQUE NIGERIEN

D’INFORMATIONS GENERALESD’INFORMATIONS GENERALES

Service Commercial

Bilyamin Idrissa

98 76 89 49

Impression

Imprimerie Union

1000 Exemplaires

Je me nourris, tu te nourris, il se

nourrit, nous nous nourrissons…,

désormais, le slogan « les Nigériens

Nourrissent les Nigériens » est une

réalité. Les Nigériens nourrissent le

Président de la République, Maha-

madou Issoufou, le Président de

l’Assemblée Nationale, Hama Ama-

dou, le Premier Ministre, Brigi Rafini

et les autres président des institu-

tions (Moussa Moumouni Djerma-

koye du CESOC, Abdourahmane

Ousmane du CSC, Kalid Ikhiri de la

CNDH, Cheiffou Amadou, média-

teur national, Alhada Alkache de la

Cour des Comptes…) . Ils nourris-

sent également les anciens prési-

dents de la République, Mamadou

Tandja et Mahamane Ousmane.

Pour l’heure, seul, le chef de file de

l’opposition et président du Mouve-

ment National pour la Société de

Développement (MNSD) se nourrit.

Le pari est donc gagné et le défi re-

levé par « La Renaissance », pour

ce qui est de l’aboutissement des

3N. Qui a dit que le Président de la

République n’a rien fait. Comme les

Nigériens sont arrivés à nourrir les

Nigériens, il faut penser à la suite.

C’est sans doute dans cette logique

que s’inscrit le nouveau slogan 3D

(Démocratie, Défense, Développe-

ment). Et le thème de la prochaine

campagne électorale est bien et vite

trouvé. Pendant donc qu’on innove

au Parti Nigérien pour la Démocra-

tie et le Socialisme (PNDS Tarayya),

les principales formations de l’oppo-

sition politique continuent leur des-

cente aux enfers dans des procès et

autres luttes intestines intermina-

bles. Dans les prochains jours,

nous assisterons certainement à la

mise en place d’un Haut Commis-

sariat aux 3 D. Comme on le voit, le

parti du Président de la République,

Mahamadou Issoufou ne manque

pas d’innovations. Quelles autres

lettres de l’alphabet seraient « bé-

nies » par les socialistes nigériens

d’ici 2016 ? Oumar Sanda

Gestion du pays

Après les 3N, les 3D

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6

POLITIQUE

LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014

« J’ai le plaisir de vous informer que,

selon la recommandation de la

Commission, votre pays a été offi-

ciellement déclaré exempt de trans-

mission de la dracunculose »

Par cette phrase extraite de la lettre

de la Directrice générale de l’OMS

Dr Margaret Chan envoyée au Mi-

nistre de la Santé Publique, renfor-

cée par celle du Directeur Régional

de l’OMS pour l’Afrique Dr Luis

Gomes Sambo, le Niger vient d’être

déclaré officiellement pays libéré de

la maladie du ver de guinée ou dra-

cunculose. Il s’agit d’un évènement

mémorable pour le pays, dans la

lutte contre la maladie notamment

dans l’atteinte de l’OMD 6. C’est à

cette occasion, qu’une cérémonie

officielle de remise du « Certificat de

l’Eradication de la Dracunculose » a

été organisée au Ministère de la

Santé Publique le lundi 17 février

2014. Cette importante cérémonie a

regroupé autour du Ministre, les ca-

dres de son département ministériel,

les membres de la Commission na-

tionale de certification, et les Parte-

naires Techniques et Financiers

(PTF) à savoir les représentants de

l’UNICEF, le Centre Carter, la JICA,

HDI, la Coopération Danoise, le

Corps de la paix Américain, les Vo-

lontaires Japonais, les Scouts du

Niger, les «Agents Communau-

taires».

Dans son discours de remise, le Re-

présentant de l’OMS Dr Assimawè

PANA, a transmis aux autorités du

Niger, les félicitations de la Direc-

trice Générale de l’OMS, et du Di-

recteur Régional de l’OMS pour

l’Afrique, pour ce résultat très ap-

précié. Dr Pana, a annoncé au Mi-

nistre de la Santé Publique que «

même après cette certification de

pays indemne du ver de Guinée,

l’OMS réitère son engagement à

continuer son appui au Niger, pour

renforcer la surveillance et la com-

munication en matière de lutte

contre le Ver de Guinée ». Avant de

terminer, il a loué et félicité le peuple

nigérien pour ce glorieux résultat,

qui sera gravé à jamais dans l’his-

toire des Nations en lutte contre le

ver de Guinée; En réceptionnant le

certificat le Ministre de la Santé Pu-

blique a remercié au nom du gou-

vernement du Niger, la Directrice

générale de l’OMS pour l’obtention

de ce certificat.

Dans son discours, le Ministre a fait

la genèse de la lutte contre l’éradi-

cation du ver de guinée au Niger de

1989, jusqu’à la demande du pays à

l’OMS en 2013, pour l’envoi d’une

mission de l’Equipe Internationale

de Certification (EIC). Il a poursuivi

en disant que « Eradiquer le ver de

Guinée, c’est lutter contre la pau-

vreté, l’absentéisme scolaire, la ré-

duction de la charge des travaux

des femmes. Ce sont là aussi les

priorités du Gouvernement, qui sont

traduites en résultats attendus dans

le

Plan de Développement Econo-

mique et Social (PDES) 2012-2015

». S’agissant des recommandations

faites par l’OMS et de la Commis-

sion Internationale de Certification

de la Dracunculose (CICED) le Mi-

nistre s’est engagé personnelle-

ment, au nom du Gouvernement du

Niger, à ce que celles-ci fassent l’ob-

jet d’une attention particulière de la

part des services compétents de

son Ministère et soient traduites en

actions concrètes pour les activités

post-certification du pays. Le Minis-

tre a terminé son discours en re-

merciant l’ensemble des partenaires

qui ont accompagné le Niger dans

cette lutte et a réaffirmé la volonté

de son département ministériel à

continuer la surveillance de la mala-

die sur l’ensemble du territoire na-

tional.

Source : OMS

Il court, il court toujours. Plus

d’une semaine après son forfait,

le tireur du domicile du Président

de l’Assemblée Nationale, Hama

Amadou est introuvable. Du

moins, jusque-là, rien n’a filtré de

l’enquête de police. Le détective

privé, Soumana Sanda, non plus

ne semble pas avoir avancé.

Après sa campagne médiatique

les premières heures qui suivent

le tir, le patron Lumana de Nia-

mey s’est terré dans un silence

total. Visiblement la sortie de

Soumana Sanda n’a pas

convaincu les Nigériens en géné-

ral et les Niaméens en particulier

sur l’objectif recherché : créer un

fort courant de sympathie autour

de la victime de l’attaque.

Encore une fois, le tir bien visible

dans le toit du domicile du Prési-

dent de l’Assemblée nationale

est loin d’être imaginaire puisqu’il

a été montré sur les écrans des

télévisions. Cependant, l’expres-

sion « à moins de deux mètres

du lit de Hama Amadou » conte-

nue dans le communiqué du Bu-

reau Politique National (BPN) du

MODEN/FA Lumana/Africa en

porte à faux avec la communica-

tion de la police nationale qui,

elle, a fait cas plutôt de chambre

de la dame de ménage a fait rire

plus d’un Nigérien. Soumana

Sanda est-il devenu « Gindaou »,

ce comique acteur des sketchs

publicitaires de la troupe Murna

du célèbre Seydou Nourou à la

langue fourchue qui connait et dit

tout même sur ce qu’il ne sait pas

?

Revenons au tireur du domicile

de Hama Amadou pour remar-

quer la rapidité avec laquelle «

l’homme de la nuit du 16 au 17

février 2014 » s’est volatilisé sans

laisser de traces. Si hier, nos

soupçons se sont portés sur l’ac-

teur hollywoodien Arnold Schwar-

zenegger alias Commando,

selon des sources bien infor-

mées, le colosse américain d’ori-

gine autrichienne était chez lui

entouré de sa femme et des en-

fants à l’heure du tir au Niger.

Nos regards sont tournés à pré-

sent en direction du personnage

« L’homme sans visage » du film

français avec le sieur Soumana

Sanda dans le rôle du Commis-

saire joué par le talentueux Louis

de Funès. Voilà une affaire qui

donnera du fil à retordre au mi-

nistre « coquille vide ».

Oumar Sanda

Cérémonie de remise du Certificatd’éradication de la dracunculose

Tir au domicile de Hama Amadou

«L’homme sans visage» court toujours

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7

SociétéSociété

LE HERISSON N°10 du 25 FEVIER au 04 MARS 2014

Blague de lasemaine

Dans un bus rempli de petits

vieux en tournée spéciale pour

le troisième âge à Lourdes,

une mamie tapote l’épaule du

chauffeur et lui tend une bonne

poignée de cacahuètes.

Le chauffeur, un peu étonné, la

remercie et avale d’un trait les

arachides. Ca tombe bien, il

avait justement un petit creux.

Cinq minutes plus tard, la

mamie remet çà.

Le chauffeur la remercie à nou-

veau et gobe les cacahuètes.

Cinq minutes plus tard, le

même cirque recommence.

Au bout de dix poignées, le

chauffeur en a plein les ra-

tiches et demande à la mé-

mère :

– Dites donc, Mamie, c’est bien

gentil de me gaver de caca-

huètes, mais vos quarante col-

lègues, ils n’en veulent pas un

peu ?

– Ben non. Voyez-vous, avec

nos dents, on ne peut pas les

mâcher. Y’a que le chocolat

autour qu’on aime

Un jour, ma femme m’appelle

furieuse sur mon GSM : « Et

bien, vieux soûlard, où est-ce

que tu es ? »

Je réponds doucement : « Et

bien, te souviens-tu de cette bi-

jouterie où, il y a très long-

temps, tu avais repéré une

superbe bague sertie de dia-

mants et tu en étais tombée

dingue amoureuse. Je t’avais

dit à ce moment : « un jour elle

sera à toi ». Mais à cette

époque je n’avais pas encore

assez d’argent pour te l’offrir.

Ma femme, calmée et soudai-

nement toute émue, la voix

presque sanglotant : « oh oui,

mon amour, je me souviens »

Moi : « et bien, je suis dans le

bistrot, juste à côté

Les numérosutiles

Police Secours .................................................................Tél.17

Pompiers ......................................................................... Tel.18

Aéroport international Diori Hamani de Niamey...............

Tél. 20.73.23.81

Commissariat central de Police....................................... Tél. 20.73.25.53

Hôpital national de Niamey.............................................. Tél. 20.73.22.53

Hôpital national de Lamordé-Niamey................................Tél. 20.73.47.27

Hôpital régional de Niamey(Poudrière)............................. Tél. 20.74.02.31

Maternité Issaka Gazoby ................................................. Tél.20.73.35.50

S B B B C O E

B A T E A U L A V O I R D

L O U V R E R E Z O

E P U R E E F A U V E U

E R E N M I R A B E A

E T T ESPECIALPARIS

L O R

R A T P L U N D

M I S E E E E E E

E S E F N E F E

G R E S Z A Z I E E T

E M O T I V E M A R N E

B R I G A D I E R A

M E L B A R E L U A T R

N E O N T I T A L I E

L I E N S Z E E G O G

B

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Solution du jeu précédentPROTECTIONPOLAIRE

ARTÈREVITALE

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PAS LEFROID

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PETITE BAIE,GRANDE

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RECOUVRE-MENT DEFONDS

VOYELLES

ATTRAPÉ

BLANC POURUN LOUP

NOUVELLE

SPORTNATIONAL

COUVER-TURE

FILET ÀECREVISSES

DÉPRESSIONÉCOSSAISE

POSSESSIFACIDEVITAL

FLEUVE DUNORD

CELÉREFUS DEWINNIPEG

BAT LESDAMES

ÉVEN-TUALITÉ

OISEAUCOUREUR

AUTREFOISYORK

NUIT

SOUVENTPRISE

PAR LABANQUISE

INTERDITS

A VISITÉ LEGROËNLAND

SAINTMANCHOT

RUDIMENTS

CRI PERSAN

ROUGE ETNOIR EN

VERS

GROGGY

BÉRYLLIUM

VICTIMED’ABUS

DE SODA

BERGE

ESPRIT

REMERCIÉ

RICHESSEDU

KLONDYKE

LIBERTÉS

POÈME

SINUOSITÉ

9ÈME ART

CITÉ INSUB-MERSIBLE

POSSÈDENT

DOLLARSEN VERT

ARTICLEÉTRANGER

TITRE DENOBLESSE

ÎLE DEL’ATLAN-

TIQUE

CHOUETTESYMBOLE

DIRECTION

VOILETRIANGULAI-

RE

UNITÉS DESURFACE

MOTOCY-CLETTES

SAUMOND’EAU

LA PLUS RICHEPROVINCE DU CANADA

AGENT DECUTI

BOISSON ÀOTTAWA

INDIEN AUCANADA

EX-CAPITALE

D’ARMÉNIENOTE

PROVINCEDU QUÉBEC

RICHESSEDU CANADA

PRONOM

BÉCANE

Moustapha a des idées, pleine,la tête. Et, il n’a jamais hésité àen faire bon usage dès qu’uneoccasion se présente. Mais àforce de vouloir jouer à l’op-portuniste, on finit par tombersur plus doué que soi. Bonjourles dégâts !Moustapha avait vu de trop. Il

avait été le témoin de ce qu’il ne

devrait jamais voir. Un jour du

mois de janvier 2014, dans une

demi-obscurité dans l’enceinte

d’un hôtel de Niamey alors qu’il

attendait sa « proie », Moustapha

avait aperçu la silhouette de sa

voisine, une veuve de son quar-

tier. Pour s’en rassurer, il adressa

la parole à la dame qui lui répon-

dit non sans gêne. Dans l’entou-

rage immédiat de Moustapha,

Komaré garde la réputation d’une

femme sans histoire et sans «

pointeur ». Le jeune transitaire,

plein aux as, enviait la pulpeuse

sainte. Et voilà qu’il vient de dé-

couvrir un point faible de la

dame. Komaré, de son côté, se

demandait comment payer le si-

lence de ce don juan à la langue

mielleuse. Les jours suivants,

c’est Moustapha lui-même qui va

faire le premier pas. En contre

partie de son silence, il va récla-

mer auprès de la jeune veuve sa

« part ». Cette dernière n’a pas

hésité à accepter le deal. C’était

à malin-malin et demi. Les jours

passent et l’attente de Mousta-

pha continue à se faire attendre.

Mais, un jour sa patience paya.

Les deux tourtereaux finirent par

tomber d’accord d’une date et

d’un lieu de rendez-vous. Cepen-

dant, ce que le transitaire co-

agulé ignorait, son épouse était

au parfum de la rencontre co-

casse. Komaré avait soufflé le

rendez-vous à son ami Biba qui,

elle, à son tour, avait communi-

qué l’information à Chatou,

l’épouse de Moustapha mais

sans lui révéler l’identité de la «

maitresse » du jour. C’est donc la

main dans le sac que Chatou

trouva son époux en bonne com-

pagnie de Koumaré. Dans un

bredouillement de mots, Mousta-

pha cherchait à se justifier, mais

trop tard. Tel est pris qui se

croyait prendre !

Oumar Sanda

Fait diversLe chanteur chanté

CondoléancesLa rédaction du journal « Le Hérisson » présente ses condoléances les plus attristées

aux parents, amis et connaissances suite au décès de notre confrère, Monsieur Abarad

Mouddour Zakara, ancien Directeur de Publication des journaux « La Roue de l’Histoire

» et « L’Actualité ». Que l’âme du défunt repose en paix. Amen !

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NATIONNATION

8 LE HERISSON N°10 du 25 FEVRIER au 04 MARS 2014

Votre journal « Le Hérisson » dansson dixième numéro initie une ru-brique intitulée « Page littéraire » quise veut une tribune libre destinée auxprofesseurs de français et surtoutaux élèves des lycées d’Afrique fran-cophone. Elle est un cadred’échanges dans le domaine de la lit-térature où les enseignants de fran-çais partageraient leursconnaissances et expériences afinde rehausser le niveau des élèves au-jourd’hui très bas. Elle n’est doncpoint une page à polémiques futilesencore moins une rubrique des dé-bats idéologiques oiseux mais sim-plement un lieu d’échanges desavoirs et de connaissances litté-raires. « Page littéraire » se propose d’aiderles jeunes écoliers africains franco-phones à améliorer leurs connais-sances en littérature. Ainsi, un thèmequi a été traité dans un des numérosdu journal « Le Hérisson » peutconnaitre dans les numéros suivantsdes améliorations apportées pard’autres analystes. Ce qui ferait enri-chir doublement le thème et permet-trait ainsi aux élèves de bénéficierdes analyses plurielles.L’essentiel de ce travail, qui se veutaussi scientifique dans sa démarcheest de bien outiller les candidats etmieux les préparer aux épreuves defrançais des examens et concours.Ce qui pallierait leurs insuffisancestout en renforçant leurs capacités lit-téraires à la grande satisfaction deleurs précepteurs dont les échangesà l’occasion leur serviraient à releverles défis auxquels ils sont quotidien-nement confrontés dans leursclasses respectives.

La Négro-Renaissance ou l’engage-

ment d’une certaine intelligentsia

(1918-1928)

Appelée aussi Harlem-Renaissance ou

la Renaissance Nègre, la Négro-Re-

naissance est un mouvement littéraire

lancé par le professeur Alain Locke

avec son anthologie The New Negro et

une pléiade d’écrivains : Langston

Hughes, Claude Mackay, Sterling

Brown, Countee Cullen, James Too-

mer…

Ainsi, un certain éveil de la conscience

noire éclot dans le milieu afro-améri-

cain. Des Noirs relèvent d’abord la tête

; ils prennent conscience de leur sort

défavorable dans le monde, s’en plai-

gnent et entament des mouvements col-

lectifs.

Mais bien avant la Négro-Renaissance,

des précurseurs tels Booker Washing-

ton, W.E.B DU BOIS et Marcus Garvey

avaient lancé le premier cri de révolte

dans lequel tous les Noirs se reconnu-

rent. Ces intellectuels noirs américains

abordèrent avec courage et franchise,

le sévère problème racial. Ainsi, dès

l’abolition de l’esclavage en 1860, les

Noirs durent combattre pour leur réha-

bilitation comme le reconnait Booker T.

Washington, auteur des lignes sui-

vantes : « Il s’agissait pour nous de

prouver qu’il était possible à la race

nègre de fonder un établissement d’ins-

truction et d’éducation et de le diriger

convenablement. Echouer, c’était un

coup dur à la race tout entière. Tout était

contre nous. On pensait communément

que le succès, naturel, certain pour les

Blancs, avec nous serait une chose

inouïe. Ces considérations pesèrent

très lourdement sur nous. »

Telles sont les motivations qui ont

poussé Booker Washington à fonder la

première école professionnelle pour

Noirs, dans l’Etat même d’Alabama, le

plus hostile peut être à la race noire et le

plus convaincu de son infériorité natu-

relle. Booker pense que l’éducation sup-

primerait les préjugés dont souffrent les

anciens esclaves. Il s’acharna à dé-

montrer qu’un Noir valait bien un Blanc,

à condition de recevoir une éducation

égale, et lança le mot d’ordre du « Re-

lèvement de la race ». Il pensait qu’il

suffirait aux Noirs de montrer leurs ca-

pacités pour que tombent les préjugés

raciaux. Mais, le fléau va de mal en pis.

La ségrégation succéda à l’esclavage et

la nouvelle série d’idées fausses, ap-

puyées sur des arguments pseudo-

scientifiques, dont les Noirs furent

victimes : atavisme, primitivisme inhé-

rent, etc. On invoqua, explique Margaret

Just Butcher, jusqu’au Darwinisme pour

avancer que le Nègre n’était qu’un

échelon intermédiaire entre le singe et

l’homme véritable, et pour justifier son

exploitation sans réserve.

En même temps se développait dans le

sud une littérature exaltant les douceurs

des temps anciens et présentant la vie

de l’esclave noir sous un jour idyllique,

innocente et naïve dans le cadre familial

de la maison de ses maitres. Les intel-

lectuels noirs réagirent contre les

images stéréotypées du nègre-enfant,

du nègre-oncle-Tom. Le plus célèbre

d’entre eux fut le docteur W.E.B DU

BOIS, dont le livre, Ames Noires, 1903,

devint, selon la formule de Margaret

Just. Butcher, la bible d’une école de

protestation. Il créa aussi le NAAPC

(Association pour la défense des

hommes de couleur) et fonda la revue «

Crisis ». Son influence fut immense, de

même que celle de Marcus Garvey qui

lança le mouvement « Come back Africa

» et la revue « The Negro World ».

Ensuite, Paul Laurence Dunbard et

Charles W.Chesnut annoncèrent le

mouvement de la Négro-Renaissance

qui se développa surtout de 1914 à

1925, avec notamment l’anthologie de «

New Negro » du professeur Alain Locke.

Cette « renaissance noire » coïncidait

d’ailleurs avec un renouveau général de

la littérature américaine, qui, dès la fin

de la première guerre mondiale, rompait

avec la tradition romantique pour s’in-

fléchir vers le réalisme critique et s’inté-

ressait aux problèmes sociaux. Pour les

écrivains noirs américains, ce réalisme

consista à considérer plus lucidement

leur situation, à dénoncer l’amas d’in-

justices et de préjugés qui faisaient du

Noir Américain un paria dans son pro-

pre pays, et à réclamer la réhabilitation

des valeurs culturelles nègres.

Rien ne fait mieux sentir l’atmosphère

militante de cette prise de position que

le fier manifeste de James Weldon

Johnson : « Nous créateurs de la nou-

velle génération nègre, nous voulons

exprimer notre personnalité noire sans

honte ni crainte. Si cela plait aux Blancs,

nous en sommes fort heureux. Si cela

ne leur plait pas, peu importe (…) c’est

pour demain que nous construisons nos

temples, des temples solides comme

nous savons en édifier, et nous nous te-

nons dressés au sommet de la mon-

tagne, libres à nous même. »

A la tête de cette jeune école, nous

l’avons dit plus haut, se trouvaient

Langston Hughes, Claude Mackay,

Jean Toomer, Countee Cullem, dont les

romans et les poèmes devinrent la nour-

riture des étudiants africains et antillais

de France, entre 1930 et 1940. Ainsi, ils

semaient dans leurs livres, les idées qui

allaient devenir les ferments du mouve-

ment de la Négritude. C’est pourquoi on

dit que : « La Négritude est la fille ainée

de la Négro Renaissance. »

Page littéraire

Le Hérisson à l’école du savoir