Le Groupement Tactique Interarmes en Zone Urbanisee

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Doctrine Objectif Doctrine•N° 29•p.16 R épondant encore et avant tout à un scénario d’engagement contre des forces classiques dans un combat d’attrition en terrain ouvert, les forces terrestres doivent poursuivre leur adaptation pour s’engager avec succès en milieu urbain. Dans ce milieu particulièrement contraignant, les missions à remplir devront être en cohérence avec des hypothèses d’engagement excluant pratiquement un conflit majeur ou une menace sur nos intérêts vitaux, une doctrine d’emploi des forces visant à limiter et contrôler la violence, et les capacités réelles d’une armée de terre aux effectifs sensiblement réduits. Dans ce cadre, la pénétration de forces dans une grande ville n’est réellement envisageable que dans un contexte de basse intensité initiale et la conduite d’actions de combat classiques limitée à l’atteinte d’objectifs très ponctuels. Les anciens règlements d’emploi devaient donc être revus et complétés afin de les adapter aux nouvelles hypothèses d’emploi de nos forces. Les nombreux retours d’expérience tirés des opérations impliquant l’armée française au cours des dernières années ont ainsi été pris en compte pour rédiger le nouveau manuel d’emploi sur le combat de l’infanterie en zone urbanisée, en cours d’élaboration. Il intègre de nouveaux modes d’action en phase avec les engagements actuels, les évolutions relatives aux structures, à l’équipement des régiments et sert de base aux réflexions concernant l’emploi en zone urbanisée de l’infanterie future. Au-delà de cette évolution des doctrines et manuels d’emploi des unités, un effort plus important dans le domaine des équipements spécifiques au milieu urbain et le développement de capacités d’entraînement inter- armes sont nécessaires ; en période de ressources comptées, cela devrait se traduire par une redistribution limitée des crédits du titre V. Le règlement d’emploi du groupement tactique interarmes en zone urbanisée (INF 213) En contact direct et permanent avec la population, les belligérants ou un adversaire désigné, la force engagée en zone urbaine doit adopter une posture réactive, assortie de mesures de sauvegarde. L’aptitude à adapter en per- manence le comportement et l’intensité d’emploi de la force est une des caractéristiques fondamentales des engagements en zone urbanisée. La sauvegarde conditionne notamment la capacité de durer des unités.L’INF 213 aborde les nouveaux modes d’action en maîtrise de la violence, dont le "contrôle de foule". Il prend en compte les nouvelles structures des unités d’infanterie et les équipements futurs dont l’infanterie devrait être dotée à l’horizon 2010. ! Pour remplir ses missions, le chef du GTIA dispose d’un groupement mixte articulé ainsi : - 3 à 4 compagnies d’infanterie renforcées de moyens d’appui organiques du groupement dont sa section de reconnaissance régimentaire, la section antichar et les tireurs d’élite. A moyen terme, la SAED (section d’aide à l’engagement et au déploiement), constituée de combattants sélectionnés, donnera au chef de corps un moyen de conduire des actions d’investigation à pied ou des actions de choc à courte portée, - 1 escadron blindé, - 1 compagnie du génie regroupant des moyens d’appui et de combat spécifiques. - des renforcements multiples tels que : DPSD, Prévôté, COS, NEDEX, ONG, interprètes,ACM, communication opérationnelle, appui aérien. Le groupement tactique interarmes en zone urbanisée par le colonel Recule, chef de la Division Etudes et Prospective de l’Ecole d’Application de l’Infanterie EFFECTIF DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS, LE PHÉNOMÈNE DE CONCENTRATION DES POPULATIONS DANS LES VILLES ET LEUR PÉRIPHÉRIE SACCÉLÈRE DANS LES AUTRES RÉGIONS DU MONDE, EN PARTICULIER CELLES À FORTE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE OU ÉCONOMIQUE. A CE TITRE, PARCE QUELLES CONCENTRENT POUVOIRS ET POPULATIONS, LES VILLES RESTENT UN ENJEU CAPITAL ET ELLES DOIVENT ÊTRE CONTRÔLÉES EN PRÉALABLE AU RÈGLEMENT DE TOUTE CRISE OU CONFLIT. PAR AILLEURS, SI LE RISQUE DAFFRONTEMENT DIRECT CONTRE DES FORCES ARMÉES RÉGULIÈRES DEMEURE, LES ENGAGEMENTS ACTUELS DE NOS FORCES ARMÉES VISENT PLUS À STABILISER UNE SITUATION, RÉDUIRE DES TENSIONS OU FAIRE CESSER LES COMBATS ENTRE COMMUNAUTÉS QUÀ SURCLASSER MILITAIREMENT UN ADVERSAIRE.

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EFFECTIF DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS, LE PHÉNOMÈNE DE CONCENTRATION DES POPULATIONS DANS LES VILLES ET LEUR PÉRIPHÉRIES’ACCÉLÈRE DANS LES AUTRES RÉGIONS DU MONDE, EN PARTICULIER CELLES À FORTE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE OU ÉCONOMIQUE. A CETITRE, PARCE QU’ELLES CONCENTRENT POUVOIRS ET POPULATIONS, LES VILLES RESTENT UN ENJEU CAPITAL ET ELLES DOIVENT ÊTRECONTRÔLÉES EN PRÉALABLE AU RÈGLEMENT DE TOUTE CRISE OU CONFLIT. PAR AILLEURS, SI LE RISQUE D’AFFRONTEMENT DIRECT CONTRE DESFORCES ARMÉES RÉGULIÈRES DEMEURE, LES ENGAGEMENTS ACTUELS DE NOS FORCES ARMÉES VISENT PLUS À STABILISER UNE SITUATION,RÉDUIRE DES TENSIONS OU FAIRE CESSER LES COMBATS ENTRE COMMUNAUTÉS QU’À SURCLASSER MILITAIREMENT UN ADVERSAIRE.

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Doctrine

Objectif Doctrine•N° 29•p.16

Répondant encore et avant tout à un scénariod’engagement contre des forces classiquesdans un combat d’attrition en terrain ouvert,les forces terrestres doivent poursuivre leur

adaptation pour s’engager avec succès en milieu urbain.Dans ce milieu particulièrement contraignant, lesmissions à remplir devront être en cohérence avec deshypothèses d’engagement excluant pratiquement unconflit majeur ou une menace sur nos intérêts vitaux,une doctrine d’emploi des forces visant à limiter etcontrôler la violence, et les capacités réelles d’une arméede terre aux effectifs sensiblement réduits. Dans cecadre, la pénétration de forces dans une grande ville n’estréellement envisageable que dans un contexte de basseintensité initiale et la conduite d’actions de combatclassiques limitée à l’atteinte d’objectifs très ponctuels.Les anciens règlements d’emploi devaient donc êtrerevus et complétés afin de les adapter aux nouvelleshypothèses d’emploi de nos forces. Les nombreuxretours d’expérience tirés des opérations impliquantl’armée française au cours des dernières années ont ainsiété pris en compte pour rédiger le nouveau manueld’emploi sur le combat de l’infanterie en zone urbanisée,en cours d’élaboration.

Il intègre de nouveaux modes d’action en phase avec lesengagements actuels, les évolutions relatives auxstructures, à l’équipement des régiments et sert de baseaux réflexions concernant l’emploi en zone urbanisée del’infanterie future.

Au-delà de cette évolution des doctrines et manuelsd’emploi des unités, un effort plus important dans ledomaine des équipements spécifiques au milieu urbain etle développement de capacités d’entraînement inter-armes sont nécessaires ; en période de ressourcescomptées, cela devrait se traduire par une redistributionlimitée des crédits du titre V.

Le règlement d’emploi du groupement tactiqueinterarmes en zone urbanisée (INF 213)

En contact direct et permanent avec la population, lesbelligérants ou un adversaire désigné, la force engagée enzone urbaine doit adopter une posture réactive, assortiede mesures de sauvegarde. L’aptitude à adapter en per-manence le comportement et l’intensité d’emploide la force est une des caractéristiques fondamentalesdes engagements en zone urbanisée. La sauvegardeconditionne notamment la capacité de durer desunités. L’INF 213 aborde les nouveaux modes d’action enmaîtrise de la violence, dont le "contrôle de foule". Ilprend en compte les nouvelles structures des unitésd’infanterie et les équipements futurs dont l’infanteriedevrait être dotée à l’horizon 2010.

!

Pour remplir ses missions, le chef du GTIA dispose d’ungroupement mixte articulé ainsi :

- 3 à 4 compagnies d’infanterie renforcées de moyensd’appui organiques du groupement dont sa section dereconnaissance régimentaire, la section antichar et lestireurs d’élite. A moyen terme, la SAED (section d’aideà l’engagement et au déploiement), constituée decombattants sélectionnés, donnera au chef de corps unmoyen de conduire des actions d’investigation à piedou des actions de choc à courte portée,

- 1 escadron blindé,- 1 compagnie du génie regroupant des moyens d’appui

et de combat spécifiques.- des renforcements multiples tels que : DPSD, Prévôté,

COS, NEDEX, ONG, interprètes,ACM, communicationopérationnelle, appui aérien.

Le groupement tactique interarmesen zone urbanisée

par le colonel Recule,chef de la Division Etudes et Prospective de l’Ecole d’Application de l’Infanterie

EFFECTIF DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS, LE PHÉNOMÈNE DE CONCENTRATION DES POPULATIONS DANS LES VILLES ET LEUR PÉRIPHÉRIE

S’ACCÉLÈRE DANS LES AUTRES RÉGIONS DU MONDE, EN PARTICULIER CELLES À FORTE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE OU ÉCONOMIQUE. A CE

TITRE, PARCE QU’ELLES CONCENTRENT POUVOIRS ET POPULATIONS, LES VILLES RESTENT UN ENJEU CAPITAL ET ELLES DOIVENT ÊTRE

CONTRÔLÉES EN PRÉALABLE AU RÈGLEMENT DE TOUTE CRISE OU CONFLIT. PAR AILLEURS, SI LE RISQUE D’AFFRONTEMENT DIRECT CONTRE DES

FORCES ARMÉES RÉGULIÈRES DEMEURE, LES ENGAGEMENTS ACTUELS DE NOS FORCES ARMÉES VISENT PLUS À STABILISER UNE SITUATION,RÉDUIRE DES TENSIONS OU FAIRE CESSER LES COMBATS ENTRE COMMUNAUTÉS QU’À SURCLASSER MILITAIREMENT UN ADVERSAIRE.

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DoctrineL’engagement du GTIA à dominante infanterie en zoneurbanisée s’inscrit dans le cadre de 3 scénarii balayant le"spectre du possible", de la maîtrise de la violence à lacoercition de forces selon la déclinaison suivante :

- Opérations de contrôle et de surveillance : dansce scénario de faible intensité globale, l’essentiel duGTIA infanterie est déployé en contrôle de zone maisdispose d’une réserve apte à intervenir au profit desunités au contact. Dans ce cas, le groupementinterarmes doit notamment gagner le soutien despopulations et a besoin pour ce faire de renforcementsdans les fonctions renseignement investigation, actionscivilo-militaires, communication opérationnelle, actionpsychologique, santé et reconstruction.

- Opérations de sécurisation défense : dans unengagement de moyenne intensité, le GTIA marque soneffort en concentrant une forte capacité de combat surla zone à risque ou conflictuelle. Cet élément estconstitué pour l’essentiel par les unités d’infanterie,renforcées d’éléments d’observation et d’investigationà terre, du génie et d’appui feu direct. En contrepartie,la densité du dispositif sur le terrain décroît avecl’éloignement de la zone où se situe l’action principale ;les moyens engagés dans cette zone sont constituésd’éléments d’investigation embarqués et des affairescivilo-militaires. Les actions de feu sont retardées leplus longtemps possible et toute riposte, préparéeminutieusement par un recueil permanent durenseignement, doit s’effectuer à niveau et avec uneextrême précision.

- Opérations de saisie de points clés : ce scénariocomporte localement des actions de haute intensité. Ils’agit de mener des opérations de vive force, limitéesdans l’espace et dans le temps, visant à neutraliser oudétruire l’ennemi. Un impératif de modération dansl’emploi des moyens de feu demeure néanmoins, pourlimiter les dommages collatéraux aux populations, maisaussi pour éviter de basculer dans un combat d’attritionavec l’adversaire. L’emploi massif de tirs directs, deschars, véhicules de combat ou lance-missiles, restedifficile. Celui des appuis indirects est peu réaliste etseule l’utilisation de munitions intelligentes ou guidéessemble adaptée.

Les moyens lourds de combat sont utilisés avec desévères contraintes même en période de fortedégradation. Comme cela a été démontré à Grozny, lesunités blindées restent très vulnérables lorsqu’elles nesont pas protégées par un important accompagnementd’infanterie et de génie, et l’artillerie ne peut utiliser sapuissance et la portée de ses armes sans risquesimportants pour la population et donc pour la légitimité

de l’emploi de la force. L’intervention des hélicoptèrespeut constituer un moyen d’action complémentaire ouautonome, du fait de leur capacité inégalée à s’affranchirdes obstacles et des résistances. L’arrivée des appareilsde nouvelle génération,TIGRE et NH 90, mieux protégésface aux tirs des armes légères et des missiles portables,renforcera encore leur intérêt.

Préparation des forces

Un engagement en zone urbanisée reste probablementparmi les plus difficiles et les plus contraignants àconduire et n’est jamais assuré du succès. Lecloisonnement, les facilités pour installer des obstacles etles possibilités de camouflage contribuent en effet àpondérer les possibilités d’action des adversaires.L’infanterie, par la diversité de ses modes d’actions, sacapacité à se diluer sur le terrain pour le contrôler et lagamme diversifiée de ses équipements, reste lacomposante de base la mieux adaptée et la plus réactivepour s’engager en zone urbanisée. Une coordinationétroite et permanente avec les moyens d’acquisition durenseignement et les éléments du Génie combat lui estindispensable dans tous les cas pour assurer sasauvegarde et garantir sa mobilité. Cette aptitude ne peuts’acquérir que par un entraînement en commun fréquentet réaliste.

La nécessaire acquisition d’équipementsspécifiques

La plupart des équipements en service ont été conçuspour un affrontement en terrain libre contre une forceblindée-mécanisée. Si l’infanterie a bénéficié de quelquesacquisitions liées aux enseignements tirés dans lesBalkans, notamment en terme de protection individuelledes combattants et de communication, de nombreuseslacunes demeurent dans les moyens offensifs (pas demunitions anti-infrastructure et peu d’équipements non-létaux), de détection ou d’aide à la mobilité. Lescontraintes budgétaires et l’inertie des programmesclassiques majeurs font que la situation ne s’améliore quelentement.En zone urbanisée, les mouvements d’une unitéd’infanterie confrontée à un adversaire installé sont lentset difficiles. Canalisé ou arrêté par des obstacles ou destirs provenant de toutes les directions, le fantassin estsoumis à un stress permanent. Détecter l’adversaire etmanœuvrer en sûreté pour le contraindre à abandonnerle terrain sont alors des capacités primordiales. Lesmoyens de détection ou de reconnaissance doivent êtrediversifiés et largement diffusés aux petits échelons pourpermettre la fluidité de la manœuvre.

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DoctrineIls vont des moyens les plus classiques, essentiellementoptiques ou optroniques (jumelles fort grossissement,périscopes, etc.) aux plus sophistiqués (détecteurs diversd’optiques ou de tirs). A l’avenir, ils pourront êtrecomplétés par des moyens télécommandés d’observationou d’exploration, drones et robots. Le "tout techno-logique" ne constitue toutefois pas la panacée comptetenu des caractéristiques du milieu ; ces équipements,coûteux, restent très vulnérables et difficiles à employer.Le risque de perdre énormément de temps à les mettreen œuvre pour des résultats médiocres est donc réel.

Des moyens beaucoup plus simples et faciles à réaliser età diffuser peuvent apporter un supplément de capacitésaux unités d’infanterie et de génie en progression. Il seraitnotamment judicieux d’équiper les unités d’infanterie delots techniques de progression comprenant lance-grappins, échelles repliables ou escamotables, moyensd’ouverture à distance des portes et fenêtres, systèmespermettant de créer des brèches dans les cloisons, etc.La réalisation de tels dispositifs ne présente pas de défitechnologique et pourrait être rapide.

Les équipements d’agression doivent être développésdans les fonctions anti-infrastructure pour neutraliserefficacement du personnel abrité. La possibilité demonter les systèmes d’armes dans les étages desbâtiments et la capacité de tir en espace clos desnouveaux systèmes antichar ou antiblindé permettent àl’infanterie de s’affranchir partiellement des contraintesgénérées par la ville en matière d’observation et d’appui.Les moyens non-létaux devront également doterl’infanterie pour étendre la gamme de ses possibilitésd’action dans le contrôle des foule. Enfin, l’équipementindividuel des combattants débarqués est à améliorersans attendre la mise en service du système combattant,qui ne sera effective sur les théâtres d’opérationsqu’après 2008-2010. L’allégement, l’ergonomie et leconfort des tenues de combat tiennent une placeprimordiale dès lors que la progression devient difficile.

L’entraînement interarmes

L’Armée de terre ne dispose pas encore d’infra-structures permettant de dépasser l’instruction despetits échelons, groupe et section. Le projet de créationd’un centre préparant à l’engagement en zone urbaine(CENZUB) permettra d’entraîner le niveau sous-groupement, d’infanterie ou blindé, et devrait débouchervers 2006. Dans l’intervalle, la formation des unitéss’effectue dans les villages de combat installés dans lescamps, mais aussi lorsque cela est possible, dans lescentres spécialisés étrangers. Au niveau GTIA et sous-

groupement, l’étude de cas concrets à partir de véritableszones urbanisées permettrait également de pallierl’absence de complexe d’entraînement adapté à cesniveaux.

La création d’un tel centre requiert des moyensfinanciers importants pour construire des infra-structures réalistes, mettre en place des moyens desimulation et de contrôle permettant d’équiper lescombattants et systèmes d’armes. Il nécessite aussi uneéquipe d’experts interarmes de bon niveau et en nombresuffisant. Leur rôle ne devra pas simplement consister àmettre des moyens d’instruction à la disposition desunités en rotation ; les personnels du centre devront êtreà la fois des instructeurs, parfaitement au fait destechniques françaises et étrangères, et des concepteurs,capables de faire progresser la réflexion tactique et deproposer des évolutions doctrinales ou d’équipement, àl’instar de ce qui est réalisé au CENTAC et au CEPC.Cette équipe doit dès à présent monter en puissancepour préparer l’ouverture du centre. Elle pourraitnotamment profiter des rotations d’unités françaisesdans les centres étrangers pour affiner le besoin et sesméthodes de fonctionnement.

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En conclusion, l’expérience acquise au cours de cettedécennie sur les théâtres d’opérations extérieurs apermis de théoriser l’engagement en zone urbanisée,d’établir un état des lieux et d’affiner les besoinsopérationnels ; la procédure de retour d’expériencepermettra de les actualiser au fur et à mesure desnouveaux enseignements. Il convient maintenant dedéplacer l’effort sur la réalisation pratique d’équipementsadaptés et la création d’un complexe d’entraînement etd’études opérationnelles.

En tout état de cause, la réflexion pour définir lesobjectifs politico-militaires génériques d’un engagementen milieu urbain et les capacités à détenir dans un cadred’engagement, national ou multinational, doit êtrepoursuivie en parallèle. Enfin, quel que soit le contextegénéral d’engagement, le contrôle dans la durée ou laconquête d’une zone urbanisée continueront à exiger unvolume de fantassins débarqués difficilement com-pressible ; en effet, les progrès attendus de la technologiene suffiront pas, à eux seuls, à garantir le succès! ●

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