Le Fil 20 février 2014

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Volume 49, numéro 21 20 février 2014 L’Université se dote d’une chaire de recherche dont les travaux porteront sur le droit des ressources naturelles et de l’énergie dans une perspective nationale et internationale. p3 Un bouclier contre le cancer du sein ? p2 Construction écoresponsable p8 Une chaire d’innovation et de vision photo Martin Fortier/Arcticnet photo Stéphane Groleau

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Le journal de la communauté universitaire

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Volume 49, numéro 21 20 février 2014

L’Université se dote d’une chaire de recherche dont les travaux porteront sur le droit des ressources naturelles et de l’énergie dans une perspective nationale et internationale. p3

Un bouclier contre le cancer du sein ? p2 Construction écoresponsable p8

Une chaire d’innovation et de vision

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en bref

Objectif : 1,9 M$La Fondation de l’Université lance un appel à la communauté pour recueillir cette année la plus grosse somme de son histoire : 1,9 M$. C’est avec le slogan « Faisons la différence, un don à la fois ! » que celle-ci vient de lancer sa 12e campagne annuelle Communauté uni-versitaire. Cette somme ambitieuse l’aidera à soutenir les étudiants dans leur quotidien et à créer d’excellentes conditions pour la for-mation, la recherche et la création. Le public pourra suivre l’avancement de la collecte de fonds et s’informer sur ses retombées grâce à plusieurs supports électroniques et tradition-nels installés un peu partout sur le campus. Année après année, plus de 200 bénévoles – professeurs, chargés de cours, employés de soutien ou techniciens, retraités et profession-nels de l’Université – sollicitent leurs pairs afin qu’ils soutiennent le domaine qui leur tient à cœur, en toute confidentialité. L’équipe est appuyée par un comité de campagne et par des employés de la Fondation.

Donner aux plus démunisC’est ce matin jeudi 20 février qu’a lieu l’Événement-bénéfice 2014 de la Société Saint-Vincent-de-Paul à la salle Wolfe de l’Hôtel Delta Québec. Le président de la Société profitera de cette conférence de presse pour présenter le souper-encan béné-fice du 9 avril et rappeler les services essen-tiels fournis par l’organisme dans 80 points de service, notamment à l’Université Laval. En effet, la Table du pain fournit des légumes, des fruits, du pain et d’autres denrées aux étudiants défavorisés tous les mercredis, de 11 h à 13 h, au local 0581 du pavillon Ernest-Lemieux. Le porte-parole de l’événement est Guillaume Rioux, ancien joueur étoile du Rouge et Or football.

Des traces dans la neige Lundi et jeudi prochains, les 3 et 6 mars, il sera possible d’aller à la rencontre des animaux de la forêt-école Montmorency en compagnie du guide naturaliste Pierre Vaillancourt. Celui-ci aidera les braves venus marcher avec lui à reconnaître les traces, marquages, broutages, bruits et chants qui en disent long sur la faune d’un milieu naturel comme celle de la sapinière à bouleau de la forêt. Cette randonnée guidée en raquette dure environ trois heures et requière la parti-cipation active des randonneurs. Ces derniers doivent s’habiller chaudement et prévoir un lunch et de l’eau, ainsi qu’un carnet de terrain et un crayon.

Lundi 3 et jeudi 6 mars, de 13 h 30 à 16 h 30, au coût de 12 $ par personne. Les réser-vations sont obligatoires le jour même à l’accueil de la Forêt avant midi, au pavillon principal, route 175, borne kilométrique 103.

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Laurence Bonin, Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateur au Web : Thierry MellonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesJohanne Côté 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Les acides gras oméga-3 pourraient avoir un effet protecteur contre le cancer du sein, révèle une étude publiée par deux chercheu-ses de la Faculté de méde-cine dans un récent numéro de la revue Cancer Causes Control. Leur recherche, à laquelle plus de 1500 fem-mes ont participé, montre que celles qui consomment davantage d’oméga-3 ont une plus faible densité mam-maire, ce qui se traduirait par un risque plus faible de can-cer du sein.

Caroline Diorio et Isabelle D u m a s o n t e s t i m é l a consommation d’oméga-3 chez 777 femmes prémé-nopausées et 783 femmes ménopausées en recueillant des informations sur leurs

Des oméga-3 protecteurs ?La consommation d’oméga-3 abaisserait la densité mammaire et conséquemment le risque de cancer du seinpar Jean Hamann

Les oméga-3 à longue chaîne contenus dans les poissons et les organismes marins réduiraient la densité mammaire.

habitudes alimentaires. Les participantes devaient indi-quer, à partir d’une liste de 161 éléments, la fréquence à laquel le e l les avaient consommé divers aliments au cours de l’année pré-cédente. Les chercheuses ont également estimé la consommation d’oméga-6, une classe d’acides gras qui abondent dans l’alimenta-tion nord-américaine et qui sont liés à plusieurs problè-mes de santé, notamment une augmentation du risque de cancer du sein.

La densité mammaire des participantes a été établie grâce à une mammogra-phie prise pendant la même période. « Cette variable ne correspond pas directement à la fermeté du sein, précise

Caroline Diorio. C’est une mesure de l’abondance rela-tive des glandes et des canaux dans le tissu mammaire. »

Les analyses des cher-cheuses révèlent que, chez l e s f e m m e s m é n o p a u -sées, la densité mammaire diminue à mesure que la consommation d’oméga-3 augmente. À l’inverse, plus le ratio oméga-6/oméga-3 augmente, plus la densité mammaire est élevée, et ce, dans les deux groupes de femmes. Les différences de densité mammaire entre les femmes qui se situent dans le quart supérieur et dans le quart inférieur de consom-mation sont de l’ordre de 3 à 4 points de pourcentage dans chaque cas. Cet écart peut sembler minime, mais la professeure Diorio met les choses en perspective. « La prise de tamoxifène – un médicament qui prévient le cancer du sein – pendant 30 à 54 mois réduit la den-sité mammaire de 6 points de pourcentage et cette baisse

se traduit par une diminution de 30 à 50 % des risques de cancer du sein. »

L’ef fet protecteur des oméga-3 sur le risque de cancer du sein pourrait être encore plus grand, avance la chercheuse. « Les femmes qui ont participé à notre étude consommaient peu d’oméga-3, même celles du quartile supérieur. On peut penser qu’un plus grand apport en oméga-3 pour-rait entraîner une plus forte diminution de la densité mammaire. »

La professeure Diorio estime qu’il serait prématuré, sur la base de cette étude, de recommander la consomma-tion d’oméga-3 pour abaisser le risque de cancer du sein. « Il faudrait suivre un groupe de femmes pendant plusieurs années avant de tirer des conclusions formelles. D’ici là, rien n’empêche les femmes d’augmenter leur consomma-tion d’oméga-3 étant donné qu’ils ont peu d’effets secon-daires connus. »

«Il faudrait suivre des sujets pendant plusieurs années avant de tirer des conclusions formelles sur les risques de cancer du sein

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Il s’agit d’une première, au Québec comme au Canada. Le vendredi 14 févr ier, au pav i l lon A lphonse -Desjardins, le recteur Denis Brière a annoncé le lance-ment de la première chaire de recherche universitaire dont la mission est de promouvoir la recherche, la formation et la diffusion des connais- sances dans les domaines du droit minier, forestier et de l’énergie dans une perspec-tive québécoise, canadienne et mondiale. L’annonce a été faite en présence de repré-sentants des deux parte- naires privés associés au pro-jet, soit la compagnie aurifère canadienne Goldcorp et le bureau québécois du cabinet d’avocats Fasken Martineau. La contribution financière de chacun des partenaires s’é tendra sur c inq ans . Goldcorp investira 1 M$ et Fasken Martineau, 250 000 $.

Selon la doyenne de la Faculté de droit, Eugénie Brouillet, la création de la Chaire de recherche et d’in-novation Goldcorp en droit des ressources naturelles et

Carrefour international de connaissances L’Université se dote d’une chaire de recherche sur le droit des ressources naturelles et de l’énergiepar Yvon Larose

de l’énergie constitue une excellente nouvelle. « Le domaine des ressources naturelles et de l’énergie est très important, affirme-t-elle, et il va le demeurer. Ce domaine se trouve à la croisée de plusieurs problématiques majeures, comme la pro-tection de l’environnement et les relations Nord-Sud. Comme il existe peu d’étu-des en droit sur ce domaine, il y a beaucoup d’avenir, d’un point de vue juridique, pour la recherche. »

L’Université Laval s’avérait un choix logique où implanter la chaire. La Faculté de droit peut compter sur plusieurs experts en droit de l’environ-nement. Plusieurs autres sont spécialisés en droit interna-tional économique.

Autre argument de poids justifiant le choix de l’Uni-versité Laval : plusieurs com-pagnies minières ont leur siège social dans la région de Québec.

Fasken Martineau a été le premier à démontrer de l’intérêt pour le projet de chaire. Goldcorp a suivi.

Étant l’un des grands pro-ducteurs d’or au monde, cette société emploie quelque 2 000 personnes au Québec. Elle souscrit pleinement aux pratiques minières respon-sables. « Les compagnies minières comprennent très bien toute l’importance des enjeux environnementaux et sociaux, explique Eugénie Brouillet. Pour elle, il est très intéressant d’avoir accès, dans cette perspective, à de la recherche en droit crédible et indépendante. »

La Chaire pourra bénéficier de l’expertise de nombreux chercheurs de l’Université. « Ces chercheurs consti-tuent une force collective

extrêmement importante », souligne-t-elle. On les trouve notamment dans une chaire d’excellence en recherche du Canada, dans le réseau de centres d’excellence du Canada ArcticNet, ainsi que dans une trentaine d’autres chaires de recher-che. Mentionnons aussi le Centre d’études nordiques et le Centre d’étude de la forêt. « Sans compter les collabora-tions nationales et internatio-nales », ajoute-t-elle.

Les axes de recherche de la chaire s’articuleront autour des trois piliers du développe-ment durable, soit la société, l’environnement et l’éco-nomie. « Le développement

durable est déjà bien présent à l’Université, indique Eugénie Brouillet. Par exemple, nous avons un programme de maî-trise spécialisé en droit de l’environnement, développe-ment durable et sécurité ali-mentaire. »

La recherche pourra porter notamment sur le régime de régulation et de gestion du secteur des mines, sur la ges-tion des ressources en milieu arctique et nordique, et sur les changements climatiques et leurs effets d’un point de vue juridique. D’autres avenues de recherche possibles seront la gestion des risques et des catastrophes, les contrats publics et privés d’exploita-tion des ressources, de même que les modes de mise en valeur et d’exploitation des ressources en milieu arctique, nordique et maritime.

Grâce à la chaire, la Faculté de droit deviendra un carre-four international des enjeux et des défis juridiques dans les domaines des ressources naturelles et de l’énergie. Selon Éric Bédard, direc-teur associé de la région du Québec du cabinet Fasken Martineau, les travaux de recherche contribueront notamment à sensibiliser les intervenants quant à la complexité des règles du commerce international

applicables au domaine.Pour Brent Bergeron, pre-

mier vice-président affaires de Goldcorp, considérant l’importance de l’industrie minière pour le Québec, « il est normal et essentiel de chercher à approfondir nos connaissances dans le but de toujours améliorer les pratiques de l’industrie afin d’en faire bénéficier toute la collectivité ».

Les axes de recherche de la chaire s’articuleront autour des trois piliers du dévelop- pement durable

Brent Bergeron, premier vice-président affaires de l’entreprise Gold- corp Inc., Eugénie Brouillet, doyenne de la Faculté de droit, Éric Bédard, directeur associé de la région du Québec du cabinet Fas-ken Martineau, et le recteur Denis Brière. photo Marc Robitaille

La chaire produira des recherches en droit qui seront à la fois crédibles et indépendantes sur les ressources naturelles et l’énergie. photo Martin Fortier/ArcticNet

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4le fil | le 20 février 2014recherche

en brefDes lectures enfantines jusqu’au ski paralympique

Une ouverture sur le monde et sur soi : voilà comment les spécialistes de l’Univer-sité décrivent la littérature destinée aux 0-12 ans, dans un reportage du plus récent magazine Contact qui offre quelques repères aux parents

et éducateurs chargés d’acheter ou d’emprun-ter les livres. Ce numéro amène également les lecteurs sur les pentes de Sotchi, où un diplômé dirigera en mars la très performante équipe de ski para-alpin. Il y est également question des plateformes de sociofinance-ment et des nouvelles installations du PEPS. Sans compter un survol des bienfaits du sirop d’érable sur la santé et l’économie. Une sur-prise attend ceux qui ont l’habitude de lire le magazine sur le Web : un tout nouveau site qui intègre en beauté les trois composantes de Contact, soit le magazine, les dossiers théma-tiques et les blogues. www.contact.ulaval.ca.

Failles dans la justice administrative québécoiseLe professeur à la Faculté de droit de l’Uni-versité Laval Pierre Issalys est au nombre des quatre chercheurs qui ont rendu public, le 17 février, les résultats d’une étude approfon-die sur le statut des décideurs administratifs indépendants. France Houle, Pierre Noreau et Martine Valois, professeurs à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, sont les autres auteurs du rapport intitulé La justice administrative : entre indépendance et respon-sabilité – Jalons pour la création d’un régime commun pour les décideurs administratifs indépendants. Cette étude examine dans quelle mesure l’indépendance de ces déci-deurs – qui sont membres d’une quinzaine d’organismes – est garantie. Selon les cher-cheurs, « le système actuel manque de cohé-rence et les protections offertes aux décideurs […] sont généralement insuffisantes […]. » Pour pallier les failles du système, les chercheurs proposent une loi-cadre.

On peut lire ce rapport à : websrv1.crdp.umontreal.ca/depot (usager : presse, mot de passe : entourage).

Les Noirs et l’histoireÀ l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, deux doctorants de l’Université iront pro-noncer des conférences au Cégep Garneau. Sur le thème « Revisiter l’Afrique », l’établis-sement souligne la contribution des Noirs toute la semaine, du 17 au 21 février, par une table ronde, des conférences, des films et des prestations musicales. Demain, vendredi 21 février, Georges Batonat, doctorant en santé communautaire, fera un exposé sur « Les iné-galités sociales et l’accès aux soins dans les systèmes de santé en Afrique : enjeux, défis et perspectives contemporaines ». Quant à Richi Dossa, doctorant en pharmaco-épidémiolo-gie, il prononcera la conférence « Analyse de la politique pharmaceutique des pays d’Afri-que subsaharienne : le cas du Bénin comparé à celui de deux pays du Commonwealth (Canada et Australie).

Vendredi 21 février, de 10 h 30 à 12 h, à l’audi-torium du Cégep Garneau.

Au cours des deux dernières décennies, le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET) a patiemment peau-finé une recette permettant de recréer des communautés végétales typiques des tourbières dans les sites où le dépôt tourbeux a été exploité. À l’occasion du 20e Colloque annuel de ce groupe qui se déroulait cette semaine sur le campus, l’heure était au bilan. La directrice du GRET, Line Rochefort, et le postdocto-rant Eduardo González ont livré deux précieux enseignements aux quelque 140 personnes venues de sept pays pour assister à cette rencontre : quel est l’élé-ment clé d’une restauration réussie et quel est le principal facteur qui conduit à l’échec ?

Les deux chercheurs ont trouvé réponse à ces questions en puisant dans la banque de données constituée par le suivi de 53 tourbières de l’Est du Canada restaurées selon la méthode du GRET. Le but premier poursuivi lors de la restauration postexploitation est de favoriser le retour des sphaignes, ces mousses qui forment le moelleux tapis recouvrant les tourbières. L’approche du GRET repose sur la transplantation de sphaignes accompagnée de diver-ses mesures d’aménagement dont cer- taines touchent l’hydrologie du site. Une fois les sphaignes établies, elles se mul-tiplient et, le temps aidant, le tapis de mousses caractéristique de cet écosys-tème se redéploie.

Tourbières à la GRETLe secret d’une restauration réussie, selon le Groupe de recherche en écologie des tourbières par Jean Hamann

Jusqu’à maintenant, le procédé fonc-tionne sur 60 % des surfaces restaurées. « Si on ne fait pas de restauration, il peut s’écouler plus d’un siècle sans que les sphaignes recolonisent le milieu, sou-ligne Line Rochefort. Notre méthode donne donc des résultats très encou-rageants et, à mesure qu’on se fait la main, le taux de succès augmente. » Le principal déterminant d’une opération réussie ? Le respect intégral de la recette élaborée par le GRET, révèlent les ana-lyses des deux chercheurs.

L’élément clé de cette recette serait de recréer de bonnes conditions d’hu-midité sur le site. « Il faut bien bloquer les canaux de drainage secondaires qui

avaient été creusés pour assécher le site et faciliter l’extraction de la tourbe. Lorsque cette opération est bien faite, le remouillage du site se fait de façon adéquate et uniforme, ce qui crée des conditions propices à la croissance des sphaignes. »

À l’opposé, les échecs surviennent principalement lorsque la restauration est suivie d’une période de sécheresse. « Un été chaud qui suit une restauration printanière porte un dur coup aux pro-pagules de sphaignes, constate la cher-cheuse. C’est pire si le site se trouve à proximité d’une tourbière encore en exploitation. » La solution ? Il faut entre-prendre les travaux à la fin de l’été ou à l’automne. « Certaines entreprises ont même effectué les travaux en hiver et les résultats s’annoncent prometteurs. La machinerie endommage moins le sol gelé. »

Line Rochefort pourra continuer à peaufiner la méthode du GRET avec ses partenaires de l’industrie de la tourbe puisqu’elle vient d’obtenir un troisième mandat de cinq ans pour sa Chaire de recherche industrielle du CRSNG en aménagement des tourbières. La cher-cheuse et son équipe disposeront d’un budget de 3,8 M$ pour poursuivre leurs travaux et explorer d’autres avenues en lien avec la restauration des tourbières. Parmi les projets qui sont sur la plan-che, mentionnons la propagation des mousses brunes et des graminées dans des tourbières de type minérotrophe, la culture de sphaignes au champ, le réta-blissement de la diversité biologique dans les communautés végétales créées par restauration et la mesure du bilan carbone des tourbières restaurées.

La partie restaurée de la tourbière de Chemin-du-Lac, à proximité de Rivière-du-Loup, présente un contraste frappant avec la partie non restaurée. Les travaux d’aménagement de ce site ont commencé pendant la deuxième moitié des années 1990. photo GRET

«Notre méthode donne des résultats très encourageants et, à mesure qu’on se fait la main, le taux de succès augmente

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5le fil | le 20 février 2014 technologies

Ils travaillent en sciences et génie, en géomatique, en arts et design ou en muséologie. Qu’ont donc en commun Denis Laurendeau, Sylvie Daniel, Renée Bourassa et Laurier Turgeon ? Ces cher-cheurs ont tous développé de solides compétences en 3D. Ils sont respectivement titulaire de la Chaire de re- cherche CRSNG-Creaform sur la numérisation 3D, pro-fesseure au Département des sciences géomatiques, pro-fesseure à l’École de design et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique. Ils prouvent que les domai-nes d’application de la 3D n’ont de limites que celles de leur imagination.

L’ITIS réunira ces quatre chercheurs pour une demi-journée de conférences ven-dredi prochain. L’événement,

Le premier Carrefour numérique de l’Institut Technologies de l’information et Sociétés propose de rencontrer quatre experts de la 3D issus de domaines variéspar Matthieu Dessureault

La 3D, l’affaire de tous

intitulé « La 3D en quatre dimensions », sera l’occasion de découvrir de nouveaux champs d’expertise. « Le but est de permettre aux cher-cheurs, aux étudiants et aux gens de l’industrie d’échan-ger et de s’inspirer des diffé-rentes pratiques. Le domaine de la 3D n’est pas restrictif. Ils pourront voir de quelle façon les usages peuvent être déclinés à partir d’un même outil », affirme la directrice de l’Institut Technologies de l’in-formation et Sociétés (ITIS), Marie-Andrée Doran, à pro-pos de ce premier Carrefour numérique où sont attendues quelque 40 personnes.

L’ITIS regroupe 151 cher-cheurs s’intéressant aux technologies de l’informa-tion. Croiser les savoirs est essentiel à l’avancement de leurs travaux de recher-che, croit Renée Bourassa,

spécialiste des médias numé-riques. « Nous sommes portés à rester dans notre bulle, mais c’est important de faire dialo-guer praticiens, théoriciens et technologues. La 3D, notam-ment, est un vaste domaine qui appelle la convergence des disciplines. »

Les recherches de Renée Bourassa portent sur les per-sonnages virtuels que l’on voit au cinéma ou dans les jeux vidéo. Elle est coau-teure de deux ouvrages sur le sujet, en plus de collabo-rer à de nombreux projets

interuniversitaires. Avec ses collègues, elle explore la cap-ture de mouvement, un pro-cédé consistant à enregistrer les actions de comédiens à l’aide de capteurs pour les transposer dans un univers virtuel. Elle participe aussi à l’élaboration d’un logi-ciel de création de person- nages qui, espère-t-elle, pourra améliorer l’accessibilité de ce type de technologie. « Les animations au cinéma impli-quent souvent des budgets faramineux. L’idée est non pas d’essayer d’“accoter” ces

Avec la Chaire de recherche CRSNG-Creaform sur la numérisation 3D dont il est le titulaire, Denis Laurendeau entend bien démocratiser le processus de numérisation tridimensionnel. Le professeur du Département de génie électrique et de génie informatique et son équipe ont développé une solide expertise en la matière. image Chaire de recherche CRSNG-Creaform sur la numérisation 3D

grosses productions, mais plu-tôt de travailler sur des algo-rithmes capables de produire des personnages virtuels à moindre coût. »

Plusieurs autres projets concrets seront expliqués lors du Carrefour numérique. On y parlera, entre autres, d’une ambitieuse encyclopédie mul-timédia du patrimoine cultu-rel de l’Amérique française et d’une application mobile basée sur la réalité augmentée pour l’apprentissage de la physique. Technophiles, il s’agit d’un rendez-vous à ne pas manquer.

L’activité se tiendra le 21 février, de 8 h 30 à 12 h 30, au local 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. L’entrée est libre.«Le but est de permettre aux chercheurs, aux étudiants et aux gens de l’industrie d’échanger et de s’inspirer des différentes pratiques

Sous la direction de la professeure Sylvie Daniel, l’étudiant en géomatique Benoit Duinat a modélisé l’ensemble du campus qu’il a transposé dans une application mobile. Celle-ci permet à l’utilisateur de se repérer et de visualiser en temps réel les infrastructures présentes dans le sol. image Sylvie Daniel

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Sur les hypothèques parapluie

Les banques offrent des hypothèques parapluie à leurs clients, ce qui leur permet d’utiliser la valeur de la maison pour garantir les autres dettes des pro-priétaires. Les gens mesu-rent mal les conséquences de ce type de contrat, notamment le surendette-ment qui peut en découler, constate la professeure Charlaine Bouchard. « On donne aux consommateurs accès à des montants plus élevés que ce qu’ils ont demandé au départ, ce qui les incite à s’en servir. Étant donné la situation de surendettement des ména-ges, il faudrait interdire de telles pratiques. »

Sur les PME québécoises et les marchés étrangers

Dans le monde, de plus en plus de PME parviennent à se tailler une place sur les marchés étrangers. Cette tendance tarde toutefois à se manifester au Québec, a constaté Sophie Veilleux lors de l’activité Alliance Monde Polymères 2014. « Ce que l’on souhaite très fort, c’est que cette tendance atteigne les PME québécoises. Malheureusement, pour l’instant, les PME d’ici ne sont pas celles qui sont les plus actives sur les mar- chés étrangers. »

Sur les photoreportages d’olympiennes aux Jeux de Sotchi

Une joueuse de curling vêtue de lingerie fine accroupie devant sa pierre de curling, une skieuse en bikini : les poses sexy ne sont pas rares dans les photoreportages d’olym-piennes aux Jeux de Sotchi. Pour la professeure Josette Brun, ces images réduisent des athlètes de haut niveau à leur beauté. « Dans la plupart des cas, rien ne rappelle le sport dans les photos. Dans d’autres cas, les postures suggestives et la quasi-nudité dissocient femmes et sport. Ça res- semble aux images de fem-mes presque nues étendues sur le capot d’une voiture dans les publicités. »

sociétéelles ont dit...

Charlaine Bouchard, pro-fesseure à la Faculté de droit

La Presse, 13 février

Sophie Veilleux, professeure au Département de management

Le Soleil, 13 février

Josette Brun, professeure au Département d’informa-tion et de communication

La Presse Plus, 16 février

Il s’agit peut-être d’un tout petit morceau de peau, mais le débat qui entoure l’ablation du prépuce des petits garçons ébranle le corps des commu-nautés juives et musulmanes pour qui la circoncision est un rite de passage symbo- lique de même qu’un puis-sant marquage identitaire. En témoigne la vive com-motion ayant secoué les membres de ces commu-nautés à la suite d’un juge-ment du tribunal à Cologne, en Allemagne, en mai 2012, déclarant la primauté du droit de l’enfant à son inté-grité physique sur le droit des parents.

« Se lon que lques rab-bins, cette décision consti-tuait l’attaque la plus grave contre les Juifs depuis la Shoah », a expliqué Walter Lesch, professeur d’éthique à l’Université catholique de Louvain, en Belgique, lors d’une conférence pronon-cée récemment devant des étudiants de la Faculté de théologie et de sciences reli-gieuses. Cette histoire a fait couler beaucoup d’encre. Sur les plateaux de télévision, dans les journaux, dans la rue, tout le monde en parlait. Majoritairement hostiles à la circoncision, les campagnes publicitaires défendaient le droit des enfants à décider de leur propre corps.

Ce n’est pas tout : en oc- tobre 2013, l’Assemblée par-lementaire du Conseil de

l’Europe décidait de mettre la circoncision pour des motifs religieux sur le même plan que les mutilations génitales féminines, les tatouages, les piercings ou les opérations de chirurgie plastique « qui sont pratiqués sur les enfants, parfois sous la contrainte ». « Ce texte étonne parce qu’il place sur un même niveau la mutilation génitale fémi-nine et la circoncision mas-culine, affirme Walter Lesch. Par rapport aux consé- quences graves de l’excision du clitoris, par exemple, les effets de la circoncision sont plutôt minimes, bien que non négligeables. »

Cela dit, poursuit l’éthicien, « les garçons qui subissent cette intervention plus ou moins désagréable sont lar-gement récompensés par un nombre de privilèges direc-tement liés au fait contingent d’être une personne de sexe masculin. On pourrait donc dire que la circoncision est aussi une manifestation des rapports de pouvoir attribués aux hommes et aux femmes à l’intérieur des religions. »

Les partisans de la circon-cision partent du principe que la décision appartient aux parents et à la commu-nauté religieuse, comme l’est le sacrement du baptême des nouveau-nés chez les chré-tiens. De manière plus pré-cise, les communautés juives et musulmanes disent vouloir gérer leurs propres affaires et

considèrent les critiques qui leur sont adressées comme de l’ingérence et, ultime-ment, comme une remise en question de leur existence, note Walter Lesch. À cet égard, certains craignent que l’appel au respect des droits de l’enfant cache un autre projet, soit la vision d’une Europe entièrement chré-tienne qui exclurait d’autres religions.

De leur côté, les détracteurs de cette pratique estiment que ce n’est pas parce qu’il s’agit d’une tradition ances-trale qu’on doit persister dans cette voie. S’il faut à tout prix marquer une identité, il est

peut-être possible de trou-ver d’autres moyens symbo-liques, estiment-ils. Walter Lesch, lui, pense que l’État de droit ne doit intervenir que dans le cas d’une violation des droits fondamentaux, « ce qui ne semble pas être le cas quand la circoncision se fait dans un cadre médicalement sécuritaire ». En cas de doute, conclut-il, c’est toujours la liberté individuelle qui doit prévaloir, en l’occurrence la liberté des parents qui ne voient plus le sens d’un tel rite et qui pourraient se dire, avec un grand soulagement dans 50 % des cas, “Dieu merci, c’est une fille !” »

Chair identitaire La pratique de la circoncision pour des motifs religieux provoque des remous en Europepar Renée Larochelle

« Mon corps m’appartient ». Affiche publicitaire allemande portant sur le droit des enfants à leur intégrité physique.

En octobre 2013, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe décidait de mettre la circoncision pour des motifs religieux sur le même plan que les mutilations génitales féminines, les tatouages, les piercings ou les opérations de chirurgie plastique

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7le fil | le 20 février 2014 sur le campus

Q3

Biscuits Leclerc, une entreprise de 700 employés, a pris tout le monde par surprise dans un marché économique plutôt morose en acquérant une sixième usine, située à Phoenix en Arizona à la mi-février. Une façon pour l’entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures de poursuivre son expansion vers l’Ouest américain. Le regard de Jean-Claude Dufour, doyen à la Faculté des scien-ces de l’agriculture et de l’alimenta-tion, sur l’innovation dans l’indus-trie de la transformation alimentaire au Québec.

Q Pourquoi une entreprise agroalimen-taire implantée au Québec décide-t-elle de s’étendre au sud de la frontière ?R Pour une entreprise en expansion comme Biscuits Leclerc, la taille du mar-ché canadien est trop restreinte. En s’im-plantant aux États-Unis, Biscuits Leclerc peut donc grandir, sans être tributaire des taux de change et des coûts de trans-port. La grande culture entrepreneuriale et la vision novatrice de l’entreprise lui permettent de concurrencer des grandes multinationales comme Kellogg’s, même si la productivité de ces deux entre- prises n’a rien à voir. Paradoxalement, c’est aussi plus facile de distribuer la mar-chandise en produisant aux États-Unis, un pays où la compétition fonctionne, alors qu’au Canada, trois grossistes natio-naux en alimentation contrôlent 90 % du marché. Cela fait plusieurs années que Biscuits Leclerc innove pour diversifier ses produits, surtout en matière d’ali-ments santé, très prisés actuellement, ou de barres tendres utilisées comme substituts de repas par les gens pres-sés. Ils ont pris le temps de faire de la recherche et développement, ce qui leur a permis d’utiliser beaucoup d’antioxy-dants et du chocolat noir contenant des oméga-3 ou des oméga-6 plutôt que du chocolat au lait. De plus, ils trouvent des substituts aux éléments génétiquement modifiés, et se sont positionnés en faveur du biologique.

Q Faut-il s’inquiéter du rachat récent de plusieurs multinationales comme Smucker’s de produits québécois comme les confitures produites par Culinar ou la gelée de pomme d’Oka ? R Il faut savoir que 84 % des entre- prises de transformation alimentaire au Québec sont des PME. C’est un modèle

Jean-Pierre (nom fictif) passe son premier hiver à vie au Québec. Âgé de 23 ans, ori-ginaire de la République démocratique du Congo, en Afrique centrale, il est inscrit au baccalauréat en sociolo-gie. Ce qui l’embête le plus ? La rudesse de notre climat. Mais là s’arrête la comparai-son avec les étudiants étran-gers du campus originaires des pays chauds. Jean-Pierre a le statut d’étudiant réfu-gié. Contraint de fuir une région en proie à l’insécu-rité et à la violence, il s’est retrouvé au Malawi, avec cinq frères et cousins, dans un camp de réfugiés admi-nistré par l’ONU et occupé par plusieurs milliers de per- sonnes déplacées. Il y est resté cinq ans.

« Dans le camp, raconte-t-il, j’ai repris la dernière année du secondaire pour avoir un diplôme, car j’avais perdu le mien au Congo lors de la fuite. Et j’ai aussi eu la chance d’être admis dans une université américaine qui est présente au Malawi. Pendant deux ans j’ai suivi mes cours en ligne. »

Jean-Pierre est arrivé en août 2013 au Québec avec le statut de résident perma-nent, à la suite de sa sélection par le Programme de par-rainage d’étudiants réfugiés d’Entraide universitaire mon-diale du Canada (EUMC). Organisme de coopération internationale, EUMC permet à des étudiants réfugiés de poursuivre leurs études uni-versitaires au Canada. Chaque année, l’Université Laval en accueille deux.

Comment se passe son adaptation ? « Pas si mal, répond-il. Elle se passe dans

des conditions positives, dans un milieu sécuritaire. C’est d’ailleurs ce que j’aime le plus de ma nouvelle vie : le sentiment de sécurité à partir duquel on peut appré-cier beaucoup de choses. » Il est également reconnaissant envers le comité étudiant EUMC-Laval pour le soutien social et financier qu’il reçoit durant sa première année d’études à l’Université.

Jean-Pierre garde un contact régulier, principalement au moyen d’Internet, avec ses frères et ses cousins qui vivent toujours dans le camp du Malawi. Il a pour objectifs de terminer ses études à l’Univer-sité et ensuite de faire sa vie au Canada. « Je ne compte pas retourner vivre en Afrique », dit-il.

Il y aurait actuellement plus de 15 millions de réfugiés de par le monde. Plus de 40 % d’entre eux seraient âgés de moins de 18 ans. Chaque année, le Canada accueille plus de 70 étudiants ayant le statut de résident permanent grâce au Programme de par-rainage d’étudiants réfugiés d’EUMC. Ce programme existe depuis 1978. À ce jour, 1 300 étudiants réfugiés de 35 pays ont été pris en charge par le programme. Plus de 90 % d’entre eux ont terminé leurs études universitaires et 85 % ont trouvé un emploi dans leur domaine d’études.

Le comité EUMC-Laval compte une quinzaine de membres, la majorité au pre-mier cycle. Selon la présidente Alexandra Champagne, ins-crite au doctorat en psycholo-gie, les motivations sont diver-ses. « Pour ma part, explique-t-elle, j’avais le goût d’être en

Chaque année, l’Université accueille deux étudiants en provenance de camps de réfugiéspar Yvon Larose

Un beau geste d’entraidecontact avec des gens d’une autre culture et d’aider des personnes qui n’ont pas eu la même chance que moi dans la vie. » Depuis 2001, le comité a parrainé 23 étu-diants réfugiés. Depuis 2010, ils viennent notamment du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo.

Une partie des membres du comité EUMC-Laval. Le comité est formé de gens de domaines d’études très différents, dont l’éducation et les langues. photo Marc Robitaille

Depuis 2001, l’Université a accueilli 23 étudiants réfugiés

Jean-Claude Dufour sur l’industrie de la transformation alimentaire québécoise

Jean-Claude Dufour

de transformation développé ici, puisque le Québec se distingue comme étant la seule province qui dispose d’un Centre de développement bioalimentaire. En Ontario, il s’agit de multinationales et de leurs filiales dans ce secteur un peu comme dans l’Ouest où il s’agit unique-ment de multinationales, tandis que la situation en Colombie-Britannique res-semble plus au Québec. En fait, de nom-breuses petites entreprises se défendent très bien face aux multinationales; elles se développent et sont rentables. Que l’on pense, par exemple, à la boulange-rie St-Méthode [installée à Adstock en Chaudière-Appalaches] qui se démar-que, comme une vingtaine d’autres petites boulangeries dont les pains sont distribués au Québec ou dans les circuits spécialisés. Dans plusieurs cas, il s’agit d’un marché de niche en plein dévelop-pement, qui s’étend à Toronto, New York et même au Brésil et en Chine. Prenez la petite fromagerie de l’Île-aux-Grues, elle est pancanadienne et ses fromages ont remporté des concours mondiaux. Sans oublier une toute petite entreprise, le Domaine Pinnacle, présente dans 48 pays avec son cidre de glace après seulement cinq ou six ans d’activité, ou encore le Maison d’affinage Maurice Dufour, à Baie-Saint-Paul, qui exporte aux États-Unis alors qu’elle n’emploie que 7 ou 8 employés. C’est vraiment impressionnant !

Q Quelle place occupe la transfor-mation alimentaire dans l’économie québécoise ?R Au Canada, l’agroalimentaire est le premier employeur manufacturier, tan-dis qu’il se classe deuxième en terme de valeur ajoutée par rapport au PIB. Des chiffres à peu près similaires pour le Québec, dont 65 % de la production agricole est transformée dans la pro-vince. C’est une industrie qui a noué des partenariats de longue date avec les cher-cheurs, car les entrepreneurs savent que la recherche permet un développement commercial important, et que l’innova-tion est indispensable pour rester com-pétitif. Bon an mal an, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimen-tation accueille ainsi de 120 à 130 entre-prises qui font des projets avec nous. Plusieurs d’entre eux portent sur les aliments santé et sur le développement durable. Les processus de fabrication de produits doivent tenir compte du coût de l’énergie, de l’utilisation de l’eau, des composants de produits comme les gras trans, de l’empreinte carbone. Il ne faut pas oublier non plus toutes les recher-ches qui s’effectuent autour du goût, ou celles qui s’attaquent à la réduction du sel dans les produits. Un défi énorme pour les charcuteries ou les fromages puisque le sel permet la conservation et qu’il faut trouver des éléments pour le remplacer.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

« L’EUMC va partout dans le monde pour repé-rer et sélectionner des can-didats », souligne pour sa part Nicole Lacasse, vice- rectrice adjointe aux études et aux activités internatio-nales. Cette dernière siège au comité de direction et au conseil d’administration d’EUMC au niveau cana-dien. Selon elle, la plupart des étudiants réfugiés ont comme objectif de demeu-rer au Canada au terme de leurs études. « Et la plu-part réussissent à le faire », ajoute-t-elle.

Selon Nicole Lacasse, EUMC-Laval représente un bel exemple d’engagement. Le comité local organise des activités de financement. Ses membres s’investissent dans l’accueil et l’accompa-gnement des réfugiés. Ils les aident à s’intégrer à la vie universitaire. « C’est de l’en-traide pure entre étudiants, dit-elle. C’est tout à l’hon-neur des nôtres. »

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1 Au pavillon Gérard-Bisaillon, une chaudière électrique permet une diminution annuelle de plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre sur le campus. Au terme du module sur l’efficacité énergétique, le participant sera en mesure de comprendre les sources conventionnelles et alterna-tives d’énergie. photo Marc Robitaille 2 Durant leur formation au CFDD, les architectes et ingé-nieurs en exercice réfléchiront aux enjeux du développement durable.

Dans le Parc technologique du Québec métropolitain, un bâtiment durable abrite la multinationale pharmaceutique GlaxoSmithKline. Le concept architectural est celui de Coarchitecture.photo Stéphane Groleau

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9développement durable

L’Université consolide à nouveau son expertise déjà grande dans le domaine stra-tégique du développement durable. Hier, le mercredi 19 février, le Centre de for-mation en développement durable (CFDD) a ouvert ses portes à la Faculté des sciences et de génie. Au cours des der-nières années, la Faculté s’est associée avec sept partenaires, la plupart du secteur privé, afin de mettre sur pied un lieu de formation continue unique au Québec. Ce programme s’adresse aux architectes et aux ingénieurs en exercice qui désirent renforcer leurs com-pétences dans toutes les sphè-res de la construction verte.

« Le CFDD vient répondre à un besoin évident qui, jusqu’à maintenant, n’était pas vraiment comblé, soit

la formation continue des professionnels de la cons- truction et de l ’aména- gement urbain qui pour-ront immédiatement utili-ser leurs nouvelles compé- tences », indique l’architecte Bernard Sicotte, directeur de la Direction planification stratégique à la Société qué-bécoise des infrastructures, un des partenaires du centre. Selon lui, on assiste, depuis une quinzaine d’années, à un développement exponentiel de la préoccupation environ-nementale. « Cette préoc- cupation, poursuit-il, a été plus lente à s’installer chez les promoteurs, mais elle a beaucoup progressé depuis cinq ans, comme en témoigne l’avènement des écoquartiers et la prolifération des certifi-cations LEED. »

Un autre partenaire est Coarchitecture, une firme de Québec. Pour l’architecte associé Normand Hudon, le centre se distingue de la majo-rité des formations continues par une approche novatrice et structurée. « Le CFDD, dit-il, bénéficie de l’expertise de l’Université Laval en matière de pédagogie, ce qui a permis de bâtir un programme bien ciblé qui répond aux besoins de l’industrie et fait appel à plusieurs méthodes d’ensei-gnement dynamiques. »

La formation s’étale sur un an et se décline en cinq modules de trois jours cha-cun. Les thèmes abordés sont le bâtiment durable, le cycle de vie du bâtiment, les straté-gies responsables, l’efficacité énergétique, ainsi que le bois et les matériaux renouvela-bles. Le premier module se donnera du 19 au 21 mars à Québec.

« Le premier module traite principalement du proces-sus de conception intégré, reconnu comme étant la meilleure pratique pour la conception des bâtiments de

Dans l’esprit de la construction écoresponsable

Le Centre de formation en développement durable, destiné aux architectes et aux ingénieurs en exercice, ouvre ses portespar Yvon Larose

demain », souligne Normand Hudon.

Pour la coordonnatrice du CFDD, Marie-Andrée Roy, la notion de conception inté-grée consiste à asseoir tous les intervenants autour de la même table afin de penser les meilleurs choix pour en arri-ver à construire un bâtiment très durable.

Au terme du module 1, les participants pourront con- naître les marchés nord- américains du bâtiment dura-ble, comprendre la responsa-bilité sociale des entreprises et comparer les certifications du bâtiment. Ils pourront éga-lement planifier un processus de conception intégrée de l’avant-projet jusqu’à la mise en service et éclaircir les ques-tions juridiques et contrac-tuelles entourant l’approche de conception intégrée.

Marie-Andrée Roy insiste sur la valeur ajoutée de la formation. « Le programme est interactif et dynamique, explique-t-elle, et la forma-tion est axée sur la pratique. L’enseignement est offert par une équipe de formateurs

praticiens réputés. Et les participants effectuent des études de cas concrets et des visites de bâtiment. Ils réalisent aussi des projets en équipes multidiscipli-naires. » Autre aspect de cette valeur ajoutée : les participants apprennent dans un environnement de partage d’informations et d’expériences.

La formation offerte par le CFDD doit recevoir la reconnaissance de l’Ordre des architectes du Québec. « Chaque fois que l’on pré-sente le projet, indique Marie-Andrée Roy, la réac-tion de l’auditoire est très enthousiaste parce que la formation répond à un besoin. » Grâce à la contri-bution des partenaires, le centre bénéficiera d’un budget de fonctionnement d’un demi-million de dollars sur cinq ans. Pour chaque cohorte, le nombre maximal de participants sera de 20.

Pour plus d’information sur le CFDD et son offre de for-mation : www.cfdd.ulaval.ca.

Les participants apprennent dans un environnement de partage d’informations et d’expé- riences

Vue de l’intérieur du stade TELUS-Université Laval. Coarchitecture, ABCP et HCMA signent le concept architectural. photo Marc Robitaille

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10 scienceen bref

Lancement de l’application Cardio VirtuelUne équipe de la Faculté de médecine a créé une application mobile qui réunit une foule de connaissances sur le cœur et son fonc-tionnement. Nommé Cardio Virtuel, cet outil s’adresse aux étudiants en médecine, aux médecins résidents ainsi qu’aux omniprati-ciens, urgentologues, internes et cardiologues. Il permet de réviser des notions simples ou complexes sous forme de jeu-questionnaire. Il contient présentement 80 cas et d’autres s’ajouteront progressivement. L’application intègre des techniques d’imagerie médicale telles que les électrocardiogrammes, les échocardiographies et les radiographies. Ce projet a été mené par Sébastien Bergeron, Annie Lemieux, Mathieu Bernier, Ghislain Brousseau et leurs collaborateurs de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumolo-gie de Québec et de la Faculté de médecine. L’application est disponible sur l’App Store en français.

Sylvain Lemay, étudiant au doctorat en méde-cine, Mathieu Bernier, professeur au Département de médecine, Judith Alain, étudiante au doctorat en médecine, Sébastien Bergeron, professeur au Département de médecine, et Annie Lemieux, cardiologue au CHU de Québec.

Les eaux usées, une ressource à récupérerDans un monde bouleversé par les chan-gements climatiques, le domaine de l’eau subit une importante transition. Le vieux concept voulant que l’eau doit être traitée de manière uniforme et linéaire ne tient plus la route : aujourd’hui, l’eau qui a été utilisée et polluée par les matières fécales est tout de même considérée comme une ressource. Ce faisant, plusieurs tabous techniques et cultu-rels doivent être brisés. C’est là la prémisse de la conférence intitulée « Transition vers la récupération des ressources contenues dans les eaux usées » que donnera Willy Verstraete, professeur au Département de biotechnologie et de technologie microbienne à l’Université de Gand, en Belgique. Celui-ci parlera des réalités du domaine de l’eau, des approches progressives, ainsi que de la récupération de l’eau selon la demande. Il s’agit d’une activité organisée par l’Institut EDS en environne-ment, développement et société.

Vendredi 21 février, à 16 h, au local 2744 du pavillon Adrien-Pouliot.

Les médecins qui traitent des patients atteints d’une maladie du foie appe-lée cholangite sclérosante primitive (CSP) sont pris entre deux feux. En 2010, l’American Association for the Study of Liver Disease recommandait l’arrêt complet du recours à l’Ursodiol, le seul médicament connu pour trai-ter ces malades. Par contre, dès que ce traitement est stoppé, l’état de santé des patients se dégrade rapidement. Que faire ? Une étude publiée dans la revue Hepatology par Jocelyn Trottier et Olivier Barbier, de la Faculté de phar-macie et du Centre de recherche du CHU de Québec, et par leurs collègues polonais pourrait contribuer à dénouer cette impasse.

La CSP frappe 1 personne sur 10 000 au Canada. Elle cause une inflammation

À la défense de l’UrsodiolUne étude remet en cause une directive nord-américaine concernant un médicament utilisé pour le traitement d’une maladie du foie par Jean Hamann

des voies biliaires qui entraîne leur rétrécissement et même leur occlusion. La maladie peut évoluer en cirrhose, en cancer des voies biliaires ou en cancer du côlon. Lorsque la maladie atteint un stade avancé, la transplantation du foie devient la seule avenue possible. Sans transplantation, l’espérance de vie après diagnostic est d’environ 12 ans.

Même si aucune agence de santé n’avait approuvé l’usage de l’Ursodiol pour traiter la CSP, ce médicament leur était prescrit depuis une quaran-taine d’années, souligne le professeur Barbier. L’ingrédient actif qu’il contient – l’acide ursodésoxycholique – est syn-thétisé en laboratoire, mais il a d’abord été isolé dans la bile d’ours, d’où son nom. D’ailleurs, les propriétés stimu-lantes de ce produit sur le foie sont

exploitées depuis longtemps en méde-cine traditionnelle chinoise.

La recommandation de proscrire com-plètement l’Ursodiol pour le traitement de la CSP a été adoptée dans la foulée d’une étude clinique portant sur l’effi-cacité du médicament à doses élevées. D’importants effets secondaires, notam-ment une hausse de mortalité due à une insuffisance hépatique, avaient été observés. Les équipes d’Olivier Barbier et de Piotr Milkiewicz, de l’hôpital général de Varsovie, ont suivi une cin-quantaine de patients qui recevaient de l’Ursodiol à doses modérées pour savoir comment ils réagissaient à l’arrêt du traitement. « Nous avons observé une détérioration rapide de leurs fonc-tions hépatiques et une accélération de l’évolution de la maladie, résume le pro-fesseur Barbier. D’ailleurs, la moitié de nos sujets ont décidé de recommencer à prendre le médicament pendant que nous menions notre étude parce que leur qualité de vie en souffrait trop. »

À la lumière de cette étude, les auto-rités médicales réviseront-elles leur recommandation ? « Probablement pas, répond pragmatiquement Olivier Barbier. Par contre, si d’autres études arrivaient aux mêmes conclusions, l’Ur-sodiol à doses modérées pourrait être réintégré comme traitement de la CSP. Dans l’attente d’une approche médi-camenteuse réellement efficace, il est essentiel d’assurer aux patients un usage optimisé de l’Ursodiol leur permettant de bénéficier de ses avantages tout en limitant le risque d’effets secondaires. » «Il est essentiel d’assurer aux patients un usage optimisé de l’Ursodiol leur permettant de bénéficier de ses avantages tout en limitant le risque d’effets secondaires

L’ingrédient actif du controversé médicament est synthétisé en laboratoire, mais il a d’abord été isolé dans la bile de certains ursidés comme cet ours noir d’Asie. photo Nicolas Guérin

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11artsen bref

Le jazz dans les voilesLes amateurs de piano jazz sont conviés à une soirée toute spéciale au cours de laquelle ils pourront entendre deux excellents musiciens : Rafael Zaldivar et François Bourassa. Le pre-mier est professeur à la Faculté de mu- sique et est directeur musical du réputé Rafael Zaldivar Trio. Il a participé à de nombreux festivals de jazz, autant en Amérique du Nord qu’en Europe. Quant à François Bourassa , il est depuis 30 ans reconnu comme un musicien et compositeur très talentueux sur la scène internationale. Au programme, des œuvres de Thelonious Monk, Bud Powell, François Bourassa et Rafael Zaldivar.

Vendredi 28 février, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

La métamorphose dans le vent Sous la direction de René Joly, l’Ensemble vent et percussion de Québec présente un concert sur le thème « Métamorphose ». Tout le spectacle est consacré à la musique du grand compositeur et arrangeur néerlandais Johan de Meij, dont la plus célèbre compo-sition est la Symphonie no 1 Le Seigneur des Anneaux, inspirée du roman du même nom de Tolkien. Au programme figurent les pièces Extreme Make-Over (sur des thèmes de Tchaïkovsky), Extreme Beethoven (sur des thèmes de Beethoven), Dutch Masters Suite, Klezmer Classics et Tintin (Prisoners of the Sun). Le comédien Martin Lebrun animera ce concert qui devrait ravir petits et grands.

Samedi 22 février à 20 h et dimanche 23 février à 15 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Les billets sont en vente au coût de 34 $, 24 $ (étu-diants) et 12 $ (16 ans et moins). Réservation : 418 643-8131. www.billetech.com

Apprendre à jonglerDepuis maintenant 3 ans, l’Association de jonglerie de l’Université Laval propose des séances de jonglerie gratuites et ouvertes à tous. Des balles, quilles, anneaux, diabolos et autres accessoires sont sur place pour utilisa-tion libre. L’ambiance est propice à l’entraide et à la socialisation. Une personne est sur place pour venir en aide aux débutants et pour enseigner de nouvelles techniques.

Les mardis, de 19 h à 21 h, au local 2708 du pavillon Adrien-Pouliot.

Dans le mi l ieu de l ’ar t contemporain, l’originalité et l’audace peuvent s’expri-mer de bien des façons. Une vingtaine d’exemples élo-quents de cette créativité se trouvent actuellement dans la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Les œuvres de ces étudiants au baccalauréat en arts visuels et médiatiques relèvent de diverses disciplines : sculp-ture, dessin, estampe, photo-graphie et vidéo. Pour les visi-teurs, c’est l’occasion rêvée d’entrer dans l’univers singu-lier de ces jeunes artistes.

Dès leur arrivée, ils sont happés par une magnifique sculpture, Le pilier, qui trône à l’entrée de la pièce. Cette œuvre, conçue à partir de 1500 vieilles cassettes audio, attire à coup sûr l’attention. Les nostalgiques se plairont à lire sur les rubans le nom de tous ces groupes de musique démodés. D’autres apprécie-ront le design élégant du mon-ticule, éclairé en son centre

L’exposition « Charivari » du Regroupement des étudiantes et étudiants en arts visuels (RÉÉAV) illustre le grand talent d’artistes émergentspar Matthieu Dessureault

Éclectisme sans frontières

par un projecteur. Son auteur, Francis Ouellet, le reconnaît : il est du genre à fouiller dans les poubelles. Une fois à son atelier, il déballe son butin, qu’il transforme afin de lui donner une fonction poéti-que. Ainsi empilées les unes sur les autres, ces cassettes deviennent une œuvre d’art sur fond de message social. « Il y a tellement de ma- tières non biodégradables que l’on peut réutiliser. Une cassette en plastique en est le meilleur exemple. Détourner ces déchets devient un jeu », indique-t-il.

Patrick Fortin présente de son côté une sculpture saisis-sante intitulée À la vie (or) à la mort. Il s’agit d’un habile mélange de papier mâché et d’objets récupérés sur les-quels il a appliqué de la pein-ture acrylique. Ce travail tout en texture propose une vision à la fois sombre et joyeuse de la mort, personnifiée par une tête de squelette aux couleurs criardes. « C’est très vif, très

violent. J’aime jouer avec le paradoxe des couleurs et apporter un côté ludique à un sujet démoralisant », explique l’étudiant qui présente non pas une, mais quatre œuvres dans cette exposition.

Enfin, impossible de passer sous silence le travail d’Adam Langevin. Ce dernier utilise avec brio le feutre et l’aqua-relle pour créer des mondes surréalistes en noir et blanc surchargés d’éléments ab- surdes et anachroniques. Chez lu i , des monstres géants se cachent derrière les immeubles, des fusées côtoient des châteaux médié-vaux et de curieux person- nages vomissent des villes entières. Ce joyeux tumulte, qui est rempli de détails, demande plusieurs minu-tes d’observation. « Je laisse les gens se créer leur propre histoire et se perdre dans cet univers fantastique, s’amuse-t-il. On peut voir cette œuvre comme un livre rempli de personnages et d’éléments cachés. »

L’exposition se pour-suit jusqu’au 1er mars au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture de la galerie sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h le samedi.

Sculpture, dessin, estampe, photographie et vidéo : les œuvres de ces étudiants au baccalauréat en arts visuels et médiatiques relèvent de diverses disciplines

Pour Patrick Fortin, la création est un travail à temps plein : « J’aime me retrouver face à une idée et la voir évoluer sans avoir de contrôle sur le résultat », dit-il. photo Patrick Fortin

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Faculté des sciences de l’éducation Appel de candidature

Poste de doyenne ou doyenLe concours pour le poste de doyen ou de doyenne de la Faculté des sciences de l’édu-cation se clôturera le 19 mars 2014. L’entrée en fonction de la personne choisie est prévue le 1er juillet 2014.

www.fse.ulaval.ca

En tant qu’employeur qui valorise la diversité au sein de son effectif, l’Université Laval invite toutes les personnes qualifiées à présenter leur candida-ture, en particulier les femmes, les membres de minorités visibles et ethniques, les autochtones et les personnes handicapées; la priorité sera toute-fois accordée aux Canadiens ainsi qu’aux résidents permanents.

Un projet dirigé par Michel G. Bergeron, professeur à la Faculté de médecine et directeur du Centre de recherche en infectiologie, pourra aller de l’avant grâce à une subvention de 7,4 M$ du ministère des Finances et de l’Économie du Québec. Réalisé de concert avec l’entreprise GenePOC, ce projet vise la mise au point de tests de diagnostic rapide pour des infec-tions transmises à l’hôpital ou pour des infections bactériennes résistantes à plusieurs antibiotiques. Des cher-cheurs des universités McGill et de Montréal, de leurs hôpitaux univer-sitaires, de l’Institut national de santé publique du Québec et du Laboratoire de santé publique du Québec partici-peront aux travaux. « Ce projet nous procurera une chance fantastique de démontrer comment le diagnostic moléculaire rapide peut transformer le système de santé en accélérant la prise en charge et le traitement des patients, ce qui engendrera des béné-fices sociaux et économiques impor-tants en diminuant la transmission des infections contractées à l’hôpital », estime le professeur Bergeron.photo Marc Robitaille

Guy Boivin, professeur à la Faculté de médecine, et son collègue Brian Ward, de l’Université McGill, dirigeront une équipe interuniver-sitaire dont les travaux visent la mise au point de vaccins novateurs contre les virus respiratoires. Ce projet sera réalisé grâce à une subvention de 12,3 M$ provenant du ministère des Finances et de l’Économie et de la compagnie Medicago. Des chercheurs de l’Uni-versité de Sherbrooke joindront leurs efforts à ceux des équipes de l’Université Laval et de McGill. Ces vaccins mettront à profit les particules pseudovirales mises en œuvre par Medicago. Il s’agit de produits à base de plantes qui stimulent la réponse immunitaire. « Il faut améliorer les vaccins actuels contre la grippe saisonnière et nous protéger adéquatement en cas de pandémie, souligne Guy Boivin. De plus, il faut développer des vaccins efficaces contre d’autres virus responsables de la pneumonie. » photo Marc Robitaille

7,4 M$ pour le diagnostic rapide des infections

12,3 M$ pour des vaccins novateurs

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Eh oui, Katimavik existe toujours, malgré les coupes fédérales de 2012 qui a mis fin au volet pancanadien du programme qui avait vu le jour en 1977. Depuis 2008, le Secrétariat à la jeunesse du Québec finance le volet envi-ronnemental de Katimavik, appelé Éco-stage, un pro-gramme d’employabilité qui s’adresse aux jeunes de 18 à 35 ans et qui a cours dans trois régions du Québec : Québec, Montréal et Bas-Saint-Laurent. Cet été, Éco-stage s’ouvre à une quatrième région : les Cantons-de-l’Est.

Ce programme, qui permet à des jeunes de vivre une expérience de travail en envi-ronnement, se divise en deux volets. Le premier consiste à travailler à temps plein dans un organisme sans but lucra-tif à mission environnemen-tale et sociale. Le deuxième volet vise à bâtir un projet collectif dans la communauté avec l’aide des autres écosta-giaires de la région.

L’environnement tatoué sur le cœurDepuis sa création en 2008, le programme Éco-stage de Katimavik permet à des jeunes Québécois de vivre une expérience de volontariat en environnement par Laurence Bonin

Jusqu’ici, plusieurs étu-diants de l’Université Laval ont pu profiter de l’expé-rience. Parmi eux, Anne Beaudoin est diplômée de la maîtrise en sciences géogra-phiques. Faisant partie de la cohorte de l’automne dernier, elle a réalisé son stage à l’As-sociation pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (L’APEL). Son man-dat comprenait le suivi de la qualité de l’eau et des cyano-bactéries, ainsi que la rédac-tion de rapports scientifiques et de diagnoses pour le lac Saint-Charles. Pour elle, il n’y a pas de doute : Éco-stage lui a permis de vivre une expérience concrète sur le marché du travail et d’ac-quérir de nouvelles connais-sances qui complètent bien sa formation universitaire. « Selon les domaines, il peut y avoir une grande marge entre la formation univer- sitaire et le marché du travail. Éco-stage permet de faciliter

la transition entre ces deux mondes » précise-t-elle.

Pour sa part, Emmanuelle Vallière-Léveillé est une ancienne éco-stagiaire bache-lière en géographie à l’Uni-versité Laval. Elle a effectué son stage à titre d’agente de développement en écoci-toyenneté à l’organisme com-munautaire Craque-Bitume.

« Ce programme m’a per-mis de sortir de ma zone de confort, affirme-t-elle, de développer mon autono-mie, ma polyvalence et mon professionnalisme. »

Aux yeux de Cédric Jamet, coordonnateur du pro-gramme, « il s’agit bien plus que d’un simple stage, c’est une expérience qui permet de

repousser ses limites ». Selon lui, ce programme donne la chance de mieux se connaî-tre, de cerner ses intérêts et de prendre conscience de sa contribution à la société. « C’est un stage qui montre la voie vers l’engagement citoyen », ajoute-t-il. Un autre avantage d’Éco-stage ? « Dans un milieu comme celui-ci, le

réseau professionnel est très important», précise Anne Beaudoin. Un atout très utile puisque, après son expé-rience à Katimavik, cette diplômée en géographie a décroché un emploi per-manent dans son milieu de stage en tant que chargée de projet en environnement et géomatique.

Évidemment, tout n’est pas rose. Cédric Jamet ex- plique que le programme fait face à plusieurs défis. Il est difficile pour l’organisme de répondre à la demande puis- qu’il accepte 40 stagiaires par année, alors qu’il reçoit beau-coup plus de candidatures. « C’est un processus long et frustrant », dit-il. Le finan-cement ne permettrait pas d’offrir le programme dans d’autres régions afin d’en faire profiter plus de jeunes Québécois.

Il n’en reste pas moins qu’Éco-stage est une chance à saisir pour des jeunes fraî-chement sortis de l’Université qui s’intéressent à l’environ-nement et qui désirent appli-quer leurs connaissances sur le terrain. Les prochaines sessions d’inscription débu-teront au début du mois de mars.

Pour plus de détails : www.katimavik.org.

L’équipe d’éco-stagiaires de Montréal durant leur projet collectif qui consistait à faire une corvée de nettoyage sur le canal de Lachine. photo Anne-Sophie Hudon-Bienvenue

Les membres du comité organisateur du Salon des communications 2014.

Les domaines des relations publiques, du journalisme, de la publicité, de l’événementiel ou du marketing vous interpellent ? Eh bien sachez que le 20e Salon des com-munications au Château Frontenac aura lieu le jeudi 13 mars. C’est la première fois que cet événement se tient à l’extérieur du campus. Le salon se veut une journée

de réseautage entre les étudiants et les professionnels en communication. Au nombre des conférenciers : Guillaume Dumas, chef d’antenne de Radio-Canada Québec; Luc Grenier, directeur des sports et du Web au Journal de Québec; Pierre-Thomas Choquette, du cabinet de relations publiques NATIONAL; Christian Desîlets,

professeur au Département d’information et de commu-nication de l’Université; Jacques Villemure, directeur des communications de l’Université.

Pour en savoir plus : www.salondescommunications.com.

Salon des communications 2014

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« S’il ne convient pas de dire aux pro- vinces de l’Alberta et de la Saskatchewan que la langue française doit être officiel-lement reconnue, pourquoi imposer l’anglais comme l’une des langues offi-cielles de la province de Québec ? […] Les Anglais l’emportent aujourd’hui par le nombre : est-ce une raison pour qu’ils privent notre population du droit qu’elle a à l’usage officiel dans ces nouveaux territoires […] ? » Ces extraits sont tirés du discours de deux heures prononcé par Henri Bourassa à la Chambre des communes, en 1905, au moment où le gouvernement libéral s’apprête à retirer le droit des écoles séparées aux deux provinces canadiennes nouvellement créées. Malgré sa rhétorique brillante, le député indépendant de Labelle n’arri-vera pas à faire fléchir le gouvernement de Wilfrid Laurier, mentor de Bourassa devenu, quelques années plus tard, son adversaire.

Homme politique éloquent, intellec-tuel d’envergure farouchement opposé à l’esprit de parti et inspirateur du mou-vement nationaliste, tel a été Henri Bourassa, petit-fils de Louis-Joseph Papineau. L’ouvrage Henri Bourassa, le fascinant destin d’un homme libre (1868-1914), paru aux Presses de l’Uni-versité Laval (PUL), fait renaître cet

Le fondateur du Devoir et l’homme politique qui a croisé le fer avec les plus grands, dont Laurier et Gouin, possède enfin une biographie digne de son œuvrepar Anne-Marie Lapointe

Bourassa, plus grand que nature

homme plus grand que nature ayant marqué la vie politique fédérale et pro-vinciale. Son auteur, Réal Bélanger, est codirecteur du Dictionnaire biogra- phique du Canada et professeur d’histoire à la retraite. Spécialiste de la vie politique canadienne de la Confédération à la Deuxième Guerre mondiale, il songeait depuis longtemps à écrire cette biographie. Après Laurier (Wilfrid Laurier, quand la politique devient passion, PUL), il s’est attelé à celle de Bourassa pendant cinq ans, fréquentant assidûment les archives de Bibliothèque et Archives Canada et son pendant québécois. Résultat, un pre-mier tome de quelque 550 pages aux caractères serrés. Un legs d’une grande valeur pour qui veut faire connaissance avec l’homme et mieux approfondir sa pensée.

« C’était un fédéraliste convaincu, pré-cise le biographe. Je me bats pour faire comprendre cette réalité, notamment au Canada anglais. Henri Bourassa a milité toute sa vie pour le biculturalisme au Canada, c’est-à-dire le respect des deux “races” fondatrices, comme on disait à l’époque », affirme l’auteur.

Réal Bélanger revient, dans son livre, sur les coups d’audace de ce fort en gueule. Ne fera-t-il pas le saut en poli-

tique provinciale en 1907 pour s’attaquer au gouvernement libéral affairiste de Lomer Gouin et à sa mauvaise adminis-tration de la colonisation et des ressour-ces naturelles ? En 1908, il se présente dans deux circonscriptions, notamment à Montréal contre Gouin. Il y triomphe de justesse, fort de son alliance avec les conservateurs et soutenu par les mem-bres du mouvement nationaliste, dont il est le mentor et l’inspirateur.

Car, rappelons-le, hormis son pas-sage au Parti libéral du Canada, Henri Bourassa fera toujours cavalier seul sur la scène politique, ce qui traduit bien son caractère indépendant. Se disant dénué d’ambition, il cherche avant tout à former l’opinion publique et à mettre de l’avant son programme nationaliste : régénération des Canadiens-français par un retour au catholicisme intégral, autonomie gouvernementale, déve-loppement économique et intellectuel proprement canadien. Autour de lui se forme un essaim de jeunes hommes talentueux, las des vieux partis, qui adhèrent à son programme nationa-liste. Parmi les plus importants, on note Olivar Asselin, brillant organisateur des conférences de Bourassa et journaliste au Nationaliste, Armand La Vergne, homme politique qui marchera dans les traces de Bourassa, et Omer Héroux, qui sera rédacteur au Devoir et deviendra un proche de cet homme aristocrate un peu froid.

Entre deux discours à l’Assemblée nationale, Henri Bourassa caresse un projet qu’il mûrit depuis longtemps : fonder un journal dont il sera le direc-teur. En 1909, il recueille 100 000 $ pour

« C’était un fédéraliste convaincu. Il a milité toute sa vie pour le biculturalisme au Canada », affirme son biographe, Réal Bélanger. photo Archives de la famille Bourassa

parutionsCes vaillantes infirmières

Au début des années 1930, des dizaines d’infirmières ont été embauchées par le gouvernement du Québec afin d’assurer un minimum de service aux familles de colons parties s’établir dans des régions éloignées pour y défricher la terre. Le livre Infirmières de colonie, soins et médicalisation dans les

régions du Québec, 1932-1972 dévoile le quo-tidien de ces soignantes au grand cœur qu’on qualifierait sans doute de « supers infirmières » aujourd’hui. Si « faire des accouchements » représentait leur tâche principale, elles devaient parfois s’improviser dentistes dans des communautés où le manque d’hygiène faisait des dégâts considérables dans la bou-che des jeunes comme des plus vieux. Nicole Rousseau, professeure émérite à la Faculté des sciences infirmières, et Johanne Daigle, professeure au Département des sciences his-toriques, signent cet ouvrage paru aux PUL.

Anthologie du syndicalismeÀ quoi répond exactement le syndicalisme ? D’où vient-il ? Quelles sont ses formes ? Change-t-il avec le temps ? Phénomène social omniprésent, le syndica-lisme a des effets multiples sur l’économie, la politique et la société. Il fêtera bien-tôt ses 200 ans en territoire québécois et canadien. Paru

aux PUL, Travail et syndicalisme est l’antho-logie la plus considérable à paraître sur le sujet. La 4e édition de cette bible regroupe 42 textes écrits par plusieurs générations d’auteurs formés dans des domaines variés : droit, économie, histoire, relations industriel-les, science politique, sociologie et théologie. L’ouvrage est sous la direction de James D. Thwaites, professeur au Département des relations industrielles.

Des émigrés dans la tourmente

Des vies cassées : le titre de ce recueil de treize nouvelles signées par H. Nigel Thomas, professeur retraité du Département des littératures, en résume bien l’esprit. Car il s’agit bien d’existences broyées par la perte. Dans ces his-toires qui explorent l’exil et l’errance chez des émigrés

qui tentent de vivre leurs rêves malgré le déra-cinement, l’auteur rend compte de la réalité des habitants d’un quartier de Montréal, celui de Côte-des-Neiges. Entre le pays d’accueil et leur pays d’origine – Jamaïque, Barbade, Saint-Vincent, Grenade, Guyane anglaise –, ces anglophones noirs dans une ville franco-phone blanche tentent de faire leur place au soleil. Marqués par la violence et l’exclusion, ils essaient tant bien que mal de recoller les morceaux de leurs vies brisées.

Homme politique éloquent, intellectuel farouchement opposé à l’esprit de parti et inspirateur du mouvement nationaliste, tel a été Henri Bourassa

réaliser son entreprise. « Il a été l’âme et le cœur de ce quotidien, affirme Réal Bélanger. Il en a fait un journal d’opi-nion influent. Bourassa a donné son programme, sa propre orientation et sa propre direction au Devoir, ce qui lui a permis de concrétiser et de diffu-ser sa mission », ajoute-t-il. Ce journal, pour lequel il a travaillé si fort les soirs durant, pipe au bec, lui survit encore aujourd’hui et reste son héritage le plus important.

À quand un deuxième tome couvrant la période allant de 1914 à 1952 ? « J’y songe », avoue Réal Bélanger, tiraillé entre son désir de compléter ce travail et celui d’entamer la biographie d’un autre homme politique sur lequel il a cumulé beaucoup d’information, Armand La Vergne.

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en bref

Place au Championnat provincial d’athlétisme !Le stade couvert du PEPS sera le théâtre cette fin de semaine du Championnat d’athlétisme universitaire du RSEQ. Plus de 300 étudiants-athlètes compétitionneront lors de 17 épreuves de piste et de concours. Le Rouge et Or est en bonne posture pour rafler les bannières masculine et féminine, lui qui est premier au classement chez les hommes et deuxième chez les femmes. La compétition viendra surtout du Vert & Or de Sherbrooke, avec qui les protégés de Félix-Antoine Lapointe bataillent pour la position de tête. L’équipe connaît une saison exceptionnelle, comme en font foi les 10 records d’équipes fracassés jusqu’à maintenant. L’entrée sera gratuite au PEPS durant les deux journées de compétition qui commenceront sur le coup de midi. Elles seront diffusées en direct sur le canal YouTube du Rouge et Or dès 14 h samedi et 12 h 30 dimanche. photo Yan Doublet

Pour préparer sa saison de golf Vous vous rongez déjà les ongles en attendant de frapper vos premiers coups de départ ? Eh bien, n’attendez plus et venez commencer votre réchauffement au PEPS ! La deuxième session d’hiver, composée de six séances, prend son envol le 10 mars et se poursuivra jusqu’au 25 avril. Que vous soyez tout débu-tant, débutant ou intermédiaire, vous trouve-rez les installations et le personnel nécessaires à votre préparation. Vous pourriez également vous tourner vers des cours privés ou semi-privés afin de progresser rapidement. Vous avez aussi la possibilité de pratiquer votre swing et frapper des balles tous les vendredis pendant votre heure de lunch.

Du Kinfit pour repousser ses limitesVous souhaitez vous dépasser au moyen d’une méthode d’entraînement qui donne des résultats ? Le PEPS dispose d’une salle aménagée avec un mur Kinésis qui permet un entraînement intense et ciblé supervisé par des instructeurs. Cet entraînement semiprivé peut accueillir un groupe de huit personnes maximum simultanément. Chaque semaine, 9 séances sont offertes aux participants qui ont le choix entre deux circuits de 45 minutes : kin-abdos et kin-circuit. Ce type d’entraîne-ment est conçu pour améliorer la condition physique générale et développer l’endurance musculaire et cardiovasculaire, la force et l’équilibre. Il suffit de se procurer un billet à la réception principale du PEPS au coût de 7 $ pour les étudiants et les membres du PEPS et de 9 $ pour les non-membres.

Du 28 février au 2 mars, le PEPS sera, pour la première fois, le théâtre des rondes finales du championnat de basketball universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), tant chez les hommes que chez les dames.

Les huit meilleures forma-tions de la province – quatre chez les filles et quatre chez les garçons – s’affronteront dans le nouvel amphithéâtre- gymnase du PEPS afin de couronner les gagnants de la saison 2013-2014 et, du même coup, déterminer qui obtien-dra son laissez-passer pour les championnats nationaux.

La formule du carré d’as existe déjà ailleurs au pays, mais le regroupement du tournoi des femmes et celui des hommes est une nou- veauté au Québec. L’Uni- versité Bishop’s sera l’hôte de l’événement en 2015, et l’UQAM accueillera la com-pétition l’année suivante. Le RSEQ évaluera ensuite s’il poursuit l’expérience.

« Ça fait longtemps que le RSEQ essaie de trou-ver une façon de regrouper les séries éliminatoires des sports d’équipe en un seul endroit. On a regardé en soccer et en volleyball, mais

Un nouveau championnat s’amène sur le campus

Les séries éliminatoires en basketball universitaire du RSEQ auront lieu prochainement au PEPS par Stéphane Jobin

c’est finalement en basketball qu’on va tenter l’expérience pour la première fois, une discipline qui s’y prête très bien », a indiqué le directeur adjoint du Service des activi-tés sportives et responsable du programme Rouge et Or, Gilles Lépine.

« Il s’agit d’une chance unique pour notre ligue uni-versitaire de se faire valoir par un événement prestigieux et spectaculaire. À l’image de nos ligues voisines, on souhaite que ce champion-nat prenne de l’ampleur afin d’augmenter la qualité de l’ex-périence pour les étudiants- athlètes, pour les amateurs de basketball ainsi que pour nos partenaires », a de son côté noté le directeur des pro-grammes universitaires du RSEQ, Benoît Doloreux.

Les entraîneurs des équipes Rouge et Or se réjouissent eux aussi de la nouvelle for-mule. « Je pense qu’il fallait qu’on prenne une telle déci-sion pour promouvoir notre sport et montrer la qualité du produit au Québec », a ren-chéri l’entraîneuse-chef de l’équipe féminine du Rouge et Or, Linda Marquis. « Avec nos nouvelles installations, je pense que tout est en place

pour faire de cet événement un grand succès pour le basketball », a de son côté soutenu Jacques Paiement Jr, entraîneur de la forma- tion masculine.

« Pour les amateurs, l’expé-rience sera incroyable. On propose six matchs sans lendemain d’une grande intensité », a poursuivi Gilles Lépine qui affirme que la présentation de cet événe-ment majeur sera également « une belle pratique en vue du championnat canadien de basketball féminin », que l’Université recevra en mars 2015.

Les femmes briseront juste-ment la glace dès le vendredi soir. Les deux demi-finales québécoises sont prévues à 18 h et à 20 h. L’équipe qui terminera au premier rang du classement affrontera celle ayant terminé quatrième,

tandis que les deuxième et troisième positions croise-ront le fer. Déjà, le Rouge et Or est qualifié pour cette première ronde et est assuré de disputer la partie de 20 h face aux championnes de la saison régulière, les Martlets de McGill.

Le samedi 1er mars, les hommes feront leur entrée avec la présentation des deux demi-finales, selon la même formule que les dames, à 13 h et 15 h. L’équipe du Rouge et Or n’est pas encore certaine de sa participation, mais est en bonne position pour conserver sa quatrième place au classement, ce qui lui per-mettra de prendre part aux rondes finales. Si les hommes se qualifient, ils disputeront la rencontre de 15 h.

La grande finale féminine aura lieu le samedi soir à 19 h, tandis que celle des hommes sera présentée le lendemain, 2 mars, à partir de 15 h.

Des laissez-passer pour les six parties sont en vente à la billetterie du Rouge et Or au 418 656-3668 au coût de 15 $ pour les étudiants et de 20 $ pour les adultes. Les enfants de moins de 12 ans n’ont pas à payer, mais doivent tout de même avoir un billet. Des billets individuels pour cha-cune des quatre sessions sont également en vente.

Toutes les parties du cham-pionnat seront diffusées sur le Web. Les liens seront affichés au www.rougeetor.ulaval.ca.

Les femmes briseront la glace lors de cette fin de semaine haute en couleur dès le vendredi soir 28 février. On aperçoit ici la basket-teuse Geneviève Derome. photo Yan Doublet

L’événement déterminera qui obtiendra son laissez-passer direct pour les championnats nationaux

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16 au fil de la semaine

Mon école à pied, à vélo

Connaissez-vous ce programme ? Mis en œuvre dans la région de Québec et de Chaudière-Appalaches en 2006, il a pour objectif de contrer la sédentarité des jeunes et de promouvoir leurs déplace-ments actifs et sécuritaires. Katherine Jourdain, coor-donnatrice du programme à l’organisme Accès trans-ports viables, viendra en parler de long en large lors d’un midi-conférence organisé par le Centre de recherche en aménage-ment et développement. Elle abordera notamment le diagnostic et les recom-mandations personnalisées pour chaque école parti-cipante qui ont découlé de ce programme et qui ont donné lieu à un plan de déplacement. Pris dans leur ensemble, ces plans permettent d’établir un portrait des habitudes de transport et de trouver des solutions pour de meilleurs aménagements.

Vendredi 21 février, à midi, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Mainmise sur les champs

Depuis 2001, plus de 80 mil-lions d’hectares de terres cultivables ont été achetés par des firmes ou des États étrangers. Quels sont les causes et les objectifs de cet accaparement massif ? Qui en sont les acteurs ? Quelles sont les solutions pour contrer ce phéno-mène inquiétant ? Frédéric Mousseau, directeur des politiques de l’Oakland Institute, en Californie, viendra établir des constats sur cette mainmise qui sou-lève de nombreux enjeux moraux, légaux, politiques et économiques. Cette acti-vité est présentée par les Hautes Études internatio-nales en collaboration avec la Coalition Souveraineté alimentaire, Les Amis de la Terre et Nature Québec.

Vendredi 21 février, de 12 h à 13 h 15, au local 1D du pavillon Charles- De Koninck. Réservation obligatoire à l’adresse [email protected] ou au numéro 418 656-2462.

Un enfant-soldat privé de ses droits

La très active association étudiante Cinéma Politica projettera lundi prochain le documentaire Vous n’aimez pas la vérité – 4 jours à Guantanamo (2010) de Luc Côté et Patricio Hernandez. En plus de présenter des archives des interrogatoires d’Omar Khadr dans la pri-son de Guantanamo par des agents du Service canadien du renseignement de sécu-rité, les cinéastes alignent les commentaires de la famille, d’amis, de compagnons de cellule et même d’un ancien geôlier américain qui mettent en doute la thèse selon laquelle l’enfant-soldat aurait tué un soldat améri-cain. Après la projection, la professeure à la Faculté de droit Julia Grignon viendra commenter le film. Cette dernière est directrice par intérim de la Clinique de droit international pénal et humanitaire. photo Joshua Sherurcij

Lundi 24 février, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack.

Soulèvements en Égypte et analyse politique

Qu’est-ce qui empêche les diplomates d’avoir une bonne analyse politique au moment des soulèvements populaires ? Le doctorant en science politique à l’UQAM Jérémie Cornut montrera que les pratiques diploma-tiques dans les ambassades expliquent l’incapacité des diplomates à bien analyser les événements politiques en cours. Ce constat découle de son travail de recherche pour lequel il a mené 41 entrevues avec des diplo-mates et des observateurs au Caire pendant le soulè-vement égyptien de 2011. Cette conférence, intitulée « La gestion occidentale des changements de régime au Moyen-Orient : le cas de l’Égypte », est présentée par le Programme paix et sécu-rité internationales. photo Jonathan Rashad

Mardi 25 février, de 11 h 30 à 13 h, au local 5325 du pavillon Charles-De Koninck.

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Sur la piste des animaux

Depuis 12 ans, le biologiste et professeur au Département des sciences du bois et de la forêt André Desrochers a effectué, avec une équipe d’étudiants munis de GPS et de raquettes, plus de 1500 km de relevés à la forêt Montmorency afin de comprendre son utilisation par les orignaux, loups, lynx, martres, lièvres et écureuils. Il vous propose de venir découvrir samedi qui vient les déplacements de ces animaux, leurs tendances et les relations prédateurs-proies lors d’une soirée à la forêt. Sa présentation s’intitulera « Sur la piste des animaux, quand science et loisir font bon ménage ».

Samedi 22 février, de 20 h à 21 h, à l’auditorium du pavillon principal de la Forêt Montmorency, route 175, borne kilométrique 103. Information : www.fm.ulaval.ca/accueil.asp.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Cyclotourisme au pays des kiwis

Vous êtes un cycliste intré-pide et vous cherchez le dépaysement ? Peut-être voudrez-vous alors assister au prochain 5 à 9 organisé par la Coop Roue-Libre qui présentera les aventures à vélo de deux étudiants, Anne-Marie et Carl, qui ont sillonné les îles de la Nouvelle-Zélande. Si le temps leur permet, ils abor-deront également leur pé- riple de 5 000 kilomètres à Bali, en Indonésie. La soirée débutera par un 5 à 7 pour permettre à plusieurs de dis-cuter mécanique et conseils de pro et se poursuivra, à 19 h, par la présentation des deux globe-trotters.

Mardi 25 février, à 19 h, au café Le Fou ÆLIÉS. On confirme sa présence au www.facebook.com/CRLUL?fref=ts.

Fête des semences

Les jardiniers en herbe et aguerris ont tout inté-rêt à aller faire un tour au pavillon Alphonse-Desjardins le 2 mars pro-chain. Ils pourront s’y pro-curer les graines qu’ils ont rêvé de semer tout l’hiver durant et en apprendre sur quantité de sujets, dont les semis intérieurs, l’agriculture urbaine, les pollinisateurs et le compostage. Parmi les conférenciers, on ne peut passer à côté du jardinier expert Larry Hodgson qui viendra donner ses trucs et conseils ainsi que de la doc-torante en sciences géogra-phiques (UL) Ellen Avard, qui parlera du projet de serre nordique qu’elle a mis sur pied avec des habitants de Kuujjuaq, au Nunavik. Plusieurs organismes com-munautaires de Québec en agriculture urbaine seront présents. Vivement l’été !

Dimanche 2 mars, de 10 h à 17 h, au pavillon Alphonse-Desjardins. Une contribu-tion volontaire sera appré-ciée. Information : www.agricultureurbaine.net.

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