Le Fil 20 septembre 20012

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Volume 48, numéro 3 20 septembre 2012 Martin Bonneau et Patrice Vachon, présidents respectifs de la CADEUL et de l’ÆLIÉS, présentent les causes qu’ils défendront cette année. p3 Un court-métrage étudiant venge les animaux victimes de la route. p8 Où s’en vont les assos ? photo Marc Robitaille

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Parution 20 sept. 2012

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Volume 48, numéro 320 septembre 2012

Martin Bonneau et Patrice Vachon, présidents respectifs de la CADEUL et de l’ÆLIÉS, présentent les causes qu’ils défendront cette année. p3

Un court-métrage étudiant venge les animaux victimes de la route. p8

Où s’en vontles assos ?

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2 actualités

Championne de la rechercheC’est grâce à son travail acharné si la diplô-mée de médecine Éva Ouedraogo a reçu, le 13 septembre, une importante bourse en recherche clinique d’un montant de 50 000 $ par année sur deux ans. Cette bourse, versée par la Fondation pour la recherche en santé de Rx&D, vise à assurer la relève en matière de chefs de fi le provenant des milieux scien-tifi que et médical qui améliorent les soins de santé. Éva Ouedraogo, qui avait tout juste commencé à pratiquer la médecine familiale à Chandler, en Gaspésie, poursuivra donc ses recherches en soins de première ligne. Ori-ginaire d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, elle pos-sède une maîtrise en épidémiologie (2008) de l’Université Laval et est l’une des deux premières diplômées 2012 du programme de formation en compétences avancées en médecine familiale clinicien érudit. C’est durant cette formation qu’elle s’est penchée sur un projet de recherche qu’elle a élaboré de A à Z et qui portait sur le décalage entre les lignes directrices des guides de pra-tique clinique et leur application sur le ter-rain.

Les féministes et les médiasJosette Brun, professeure au Département d’information et de communication, pronon-cera prochainement une conférence sur « La critique des médias dans la presse féministe au Québec (1970-1980) ». La professeure mettra en saillie la place importante occupée par la critique des médias dans le mouve-ment de revendication des droits des fem-mes, en Amérique du Nord, dans la seconde moitié du 20e siècle. Les courants féministes libéraux, radicaux et socialistes qui se sont entrecroisés au cours de cette période ont tous prôné la création de médias distincts et féministes afi n de faire contrepoids au pouvoir croissant d’une presse conservatrice véhiculant des valeurs patriarcales. C’est dans cet esprit que plusieurs périodiques militants, comme Québécoises debouttes(1972-1974), Têtes de pioche (1976-1979) et La vie en rose (1980-1987), ont été fondés. La Gazette des femmes (1979-) s’ajoute à ces voix discordantes. Cette conférence fait par-tie des Midis-recherche de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés.

Le jeudi 27 septembre, de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck.

Le journal de la communauté Universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs– 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse info@lefi l.ulaval.ca.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Hélène Côté, directrice des com-munications

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon LaroseCollaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale GuéricolasRédatrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de repro-graphie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve,Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

en bref

La boursière Éva Ouedraogo. photo JérômeBourgoin

Le numéro d’automne est là !Le dernier numéro de Contact vient de paraître, bien tangible dans ses habits de papier.Objet concret, le magazine n’en présente pas moins une belle incursion dans le monde des idées. Question de rêver à des maisons québécoises mieux adaptées à notre vie et à notre climat, comme sait si bien le faire l’architecte Pierre Thibault, avant de penser à ce que doit être la vie d’un diplômé devenu maître fromager sur une petite île du Saint-Laurent, de réfl échir aux bons et mauvais côtés des vaccins ou de suivre les avancées de la pédagogie en ensei-gnement musical.

Contact vous convie aussi à vous rendre sur son s i te Web (www.contact.ulaval.ca) pour visionner le reportage vidéo sur les maquettes de

« On s’élève à donner. » C’est sur ce thème inspirant que Centraide a lancé sa campagne annuelle à l’Université, le mercredi 19 septembre. Le dîner inau-gural devait réunir le recteur, des mem-bres de la direction, les membres du comité Centraide-Université Laval, les bénévoles responsables de sollicitation et les représentants de Centraide Qué-bec et Chaudière-Appalaches.

Cette année, l’objectif de la campagne universitaire est fixé à 410 000 $. Cela représente une croissance de 1,2 % par rapport à l’objectif de l’an passé. Le but peut sembler raisonnable, il reste tout de même le plus ambitieux de l’histoire de la collecte de fonds Cen-traide à l’Université Laval. Pour attein-dre ce résultat, de nombreux bénévolesferont appel à votre générosité jusqu’au 19 octobre.

« Année après année, l’appui important des membres de la communauté univer-sitaire à la campagne de Centraide est source d’inspiration et de fierté. Cette implication témoigne de l’engagement de notre université dans son milieu et s’inscrit dans la portée sociale du déve-loppement durable, une priorité pour l’Université Laval », résume le recteur, Denis Brière.

Centraide lance sa campagne annuelle

Depuis plus de 30 ans, Centraide recueille des dons pour investir là où les besoins sont les plus pressants dans la communauté. Cet argent permettra

Marcel Monette, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, et Sylvie De Serres, directrice de la Direction des services aux étudiants, coprésident la campagne. Avec eux posent le recteur Denis Brière ainsi que les membres de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches Christine Ferrandiz-Pouliot (coordonnatrice), Bruno Marchand, (président) et Pierre Métivier (pdg).

constructions résidentielles québécoises imaginées par des étudiants de PierreThibault au retour d’un voyage d’études au Japon. Et, bien sûr, pour apporter votre grain de sel en commentant un article ou le magazine au grand com-plet. Des blogues et des dossiers thé-matiques s’ajoutent à ce contenu pour offrir aux diplômés et au grand public une plateforme multimédia toujours en mouvement.

Publié par la Direction des commu-nications, Contact paraît deux fois par année, à l’intention des dona-teurs (www.ful.ulaval.ca), des déten-teurs de la carte partenaire de l’As-sociation des diplômés (www.adul.u l ava l . c a ) e t de s emp loyés de l’Université.

à 184 organismes de la région de nour-rir, vêtir, loger, écouter, réconforter, accompagner, conseiller les citoyens les plus vulnérables.

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3actualités Le numéro d’automne est là !

Les sessions d’automne et d’hiver s’annoncent plutôt chargées pour la CADEUL et l’ÆLIÉS, les deux gran-des associations étudiantes de la cité universitaire. L’un des dossiers importants ins-crits à leur ordre du jour est le sommet sur l’éduca-tion supérieure. Lors de la récente campagne électo-rale, la chef du Parti québé-cois s’était engagée à tenir un tel sommet dans les cent premiers jours d’un gouver-nement péquiste. Il doit per- mettre d’aborder notam-ment le financement des universités.

« Ce sera une occasion exceptionnelle de pouvoir débattre des universités de manière plus large. Nous avons déjà commencé à pré-parer un mémoire », explique Martin Bonneau, inscrit au baccalauréat en sociologie et président de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval. La CADEUL regroupe plus de 80 associations étu-diantes. Elle représente plus de 28 000 étudiants du pre-mier cycle.

« Nous avons entamé une vaste consultation auprès de nos membres pour définir notre position sur les ques-tions qui seront abordées durant le sommet », indique pour sa part Patrice Vachon,

En route vers demainLes deux grandes associations étudiantes du campus plancheront sur plusieurs dossiers chauds cette annéepar Yvon Larose

doctorant en économique et président de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures. L’ÆLIÉS repré-sente plus de 11 000 étudiants à la maîtrise et au doctorat. L’an dernier, elle a déposé un mémoire lors de la consul-tation sur la gouvernance de l’Université. « Il n’est pas impossible que l’on ait à défendre notre position lors du sommet sur ce que devrait être la gouvernance à l’Uni-versité », précise le président.

Un autre dossier commun sera le projet de laissez-passer universel pour le transport en commun. Les deux associa-tions étudiantes entendent réactiver ce dossier axé sur la gratuité d’accès aux autobus du Réseau de transport de la Capitale. « Nous en parlons déjà ensemble », souligne Martin Bonneau.

Le président de la CADEUL veut capitaliser sur l’engage-ment de bien des étudiants durant le printemps érable. « De nombreux étudiants, dit-il, se sont beaucoup intéressés à ce qui s’est passé dans leur association. Ils ont assisté aux assemblées générales, ils ont réfléchi et débattu. Nous voulons que le mouvement continue, au moins au niveau des associations. »

La Confédération s’inté-resse au plan particulier

d’urbanisme du plateau cen-tre de Sainte-Foy. Ce plan s’inscrit dans le Plan directeur d’aménagement et de déve-loppement de la Ville de Qué-bec. « On s’interroge sur les conséquences que pourrait avoir le plan sur le cadre de vie des étudiants dans le secteur de l’Université, notamment à l’est du campus où vivent de nombreux étudiants », ex- plique Martin Bonneau.

La CADEUL vient d’ouvrir un café étudiant dans le stade de soccer TELUS- Université Laval. Un autre ouvrira cette année à l’inté-rieur du PEPS rénové. « À long terme, on aura un

Martin Bonneau, de la CADEUL, et Patrice Vachon, de l’ÆLIÉS, attendent beaucoup du sommet sur l’éducation supérieure promis par Pauline Marois durant la campagne électorale. photo Marc Robitaille

Les deux associations étudiantes entendent réactiver le dossier de la gratuité d’accès aux autobus du RTC

Rio+20 essaime vers Québec

local au PEPS pour y amé-nager une halte-garderie. On travaillera là-dessus cette année. »

En 2012-2013, la Confé-dération organisera les Jeux interfacultaires ainsi que le Show de la rentrée de la ses-sion d’hiver. L’idée d’un col-loque sur la démocratie est également dans l’air.

L’ÆLIÉS fera, elle aussi, l’ouverture, à l’automne ou à l’hiver, d’un café étudiant. L’emplacement convoité est l’ancien Café des poètes du pav i l lon Alphonse- Desjardins. « Nous avons mené une étude de marché assez étoffée l’an dernier auprès de la communauté universitaire, rappelle Patrice Vachon. Les négociations avec l’Université se déroulent bien. Nous voulons en faire un lieu social vivant avec des spectacles d’impro ou de musique, des activités d’asso-ciation et autres. »

Les représentants de l’Asso-ciation font présentement la tournée des facultés afin de sensibiliser les doyens aux questions entourant l’enca-drement des étudiants pour leurs projets de recherche. « Avec la Faculté des études supérieures et postdoctora-les, nous avons conçu un plan de collaboration, souligne Patrice Vachon. Les échos sont positifs. »

Quant à la Chaire pu- blique ÆLIÉS, elle revient cette année avec une série de débats sur des thèmes variés, dont l’art et la technologie, le rôle de la langue dans les conflits identitaires et la culture du crédit.

Que doit-on retenir de la Conférence des Nations unies sur le développement durable qui s’est tenue en juin dernier à Rio de Janeiro, au Brésil? La question fera l’objet d’une table ronde le mardi 25 septembre au pavillon Alphonse-Desjardins. Pour la direction de l’Université, la réponse est claire : l’événement a scellé son engagement envers les principes d’une gestion verte et responsable. En effet, l’Université Laval a signé ce printemps une entente proposée par les Nations unies aux établissements d’enseignement supérieur du monde afin de promouvoir le développement durable. Le recteur Denis Brière a été le premier au Canada à s’engager dans ce programme, suivi de son homologue de l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique.

« Compte tenu de son positionnement en déve-loppement durable, Laval avait été choisie avec six autres universités dans le monde pour tester d’un point de vue opérationnel ces principes », se réjouit Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement.

Ce projet pilote, intitulé Global Compact, a donné lieu à un rapport, présenté lors du dernier Sommet des Nations unies à Rio. On y trouve des mesures relatives aux droits de l’homme, au droit du tra-vail et à la lutte contre la corruption. Les univer-sités participantes signent une déclaration qui les engage, par exemple, à enseigner les concepts de développement durable et à verdir leur campus.

Il faudra toutefois attendre un peu pour savoir à quelles mesures concrètes ces engagements donne-ront naissance. « Les résultats sont tangibles et peu-vent inspirer d’autres établissements. Dans certains cas, c’est plus ou moins facile, mais ça donne des méthodes de travail pour progresser à géométrie variable d’un pays à l’autre », assure le gestionnaire.

L’Université, qui a entrepris un virage vert en 2007, multiplie depuis les projets en lien avec le développement durable. La réduction des émis-sions de gaz à effet de serre, de la consommation d’énergie et des matières résiduelles figure désor-mais en tête de liste de ses priorités.

« Une des caractéristiques de l’Université Laval est d’avoir mis en place une philosophie du déve-loppement durable basée sur la concertation, alors qu’on a tendance à mettre en opposition l’écono-mie, l’environnement et le social », indique Éric Bauce. Cette philosophie a attiré l’attention de divers établissements, notamment l’Université de Bordeaux, avec laquelle l’Université Laval colla-bore pour transférer son mode de gouvernance axé sur le développement durable.

L’Université s’engage dans un projet international pour ren-forcer la culture du développe-ment durable sur le campuspar Matthieu Dessureault

Centraide lance sa campagne annuelle

L’Université a signé une entente des Nations unies pour promouvoir le déve-loppement durable

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en bref

In memoriamLa Faculté de médecine et les responsables du laboratoire d’anatomie ont procédé à la cérémonie annuelle d’inhumation des cen-dres au cimetière Notre-Dame-de-Belmont, le 13 septembre dernier. Les urnes des 16 défunts qui ont fait don de leur corps à la science ont été mises en terre en présence des familles et de membres de la Faculté. « Le don d’un corps, c’est un don ultime qui représente une valeur incalculable pour la médecine puisqu’il favorise l’apprentissage des futurs professionnels de la santé », a déclaré le doyen, Rénald Bergeron, sur un ton empreint d’une profonde gratitude. Le directeur du laboratoire d’anatomie, Denis Desaulniers, assistait aussi à la cérémonie.

L’innovation technologique en conférences

Inspiré par le succès de la série de confé-rences « Rencontres du numérique » au printemps dernier, l’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS) s’associe à nouveau avec l’Institut canadien de Québec afi n de proposer de nouveaux rendez-vous à la bibliothèqueGabrielle-Roy avec des spécialistes de l’Université. Le jeudi 4 octobre, le public pourra découvrir le patrimoine grâce aux technologies de l’information avec Laurier Turgeon, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique, qui présentera des outils comme les vidéos à 360 degrés. Le jeudi 15 novembre, la dis-cussion tournera autour de la littérature à l’heure du numérique, avec René Audet, professeur en littérature. Le jeudi 21 février, Marc Gervais, professeur de géomatique, traitera des incidents reliés à l’utilisation de GPS. Les présentations débutent à 19 h et sont d’une durée de 90 minutes, incluant une période d’échange. Elles se déroulent à la salle Gérard-Martin de la Bibliothèque. L’entrée est libre. M. S.-H.www.itis.ulaval.ca

10 000 $ contre le suicideL’équipe du Réseau sentinelle de l’Université a remporté son pari. En tout, 31 coureurs (em-ployés et étudiants) ont terminé l’épreuve du 10 km de l’événement Courir pour la vie. Plus de 10 000 $ ont été amassés, qui seront remis au Centre de prévention du suicide de Qué-bec. Ont couru notamment Katherine Tanaka, étudiante à la maîtrise en microbiologie, Véro-nique Mimeault et Louise Careau, du Centre d’aide aux étudiants (toutes deux coordonna-trices du Comité de prévention du suicide à l’Université), Sylvie De Serres, de la Direction des services aux étudiants, et Louis Vézina, de l’organisme Courir pour la vie.

Une nouvelle chaire vient de voir le jour à l’Université. Créée grâce à la mobilisation de chercheurs, de décideurs et de praticiens, elle entend développer une capacité collective pour réduire la violence physique, les mau-vais traitements psychologi-ques et la négligence enversles enfants.

« Cette chaire concrétise ma conviction profonde que pré-venir la maltraitance est une mission nécessaire, réaliste et porteuse d’espoir, a déclaré aux médias la titulaire de la Chaire, Marie-Hélène Gagné. Au Québec, un parent sur six avoue que son enfant a été puni sévèrement, tandis

Juste une petite claque  ?La nouvelle Chaire de partenariat en prévention de la maltraitance travaillera à réduire les mauvais traitements infl igés aux enfants

qu’un sur 20 avoue que son enfant a été traité plus dure-ment qu’une simple tape. »

La professeure à l’École de psychologie et chercheuse au Centre de recherche sur l’adaptation des jeunes et des familles à risque désire rassembler chercheurs, par-tenaires et étudiants afin d’arrimer leurs efforts. Elle étudiera aussi la science de la prévention, plus particulière-ment la recherche évaluative. Cela permettra d’améliorer les interventions préventives à partir des connaissances scientifiques constamment mises à jour.

Le recteur Denis Brière s’est réjoui de cette annonce.

« La maltraitance affecte des enfants en milieu familial, et il est de notre devoir de tout faire pour leur venir en aide, a-t-il formulé. Cette chaire unique au pays, basée sur un partenariat avec le milieu communautaire, permettra de marier l’expertise que les professionnels acquièrent en côtoyant les enfants et familles éprouvés, et toute la science développée par les chercheurs. »

Ce programme de re -cherche de près de 3,5 mil-lions de dollars sur 7 ans voit le jour grâce à une subvention de partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et à un appui conjoint de l’Université Laval, du Centre jeunesse de Québec – Institut universi-taire et du Centre jeunesse de Montréal – Institut universi-taire. L’Association des cen-tres jeunesse du Québec et le

Marie-Hélène Gagné lors du lancement de la Chaire, le 13 septembre, en compagnie du recteur, Denis Brière. photo Marc Robitaille

Cette chaire concrétise ma convictionprofonde queprévenir lamaltraitance est une mission nécessaire

«ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec y contribuent fi nancièrement.

L’Université s’apprête à remettre les insignes de docteur honoris causa à Bruno Racine, un homme de culture et de conviction respecté dans toute la francophonie.

Président de la Bibliothèque nationale de France depuis 2007, Bruno Racine travaille à enrichir et à numériser les collections ainsi qu’à rénover l’ancienne Bibliothèque nationale. À titre de pré-sident de la Conférence européenne des bibliothèques nationales et de la fondation Europeana, il donne accès au patrimoine numérisé du Vieux Con-tinent. Il développe aussi le réseau des bibliothèques numérique francophones, en coopération avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Au cours de sa carrière, il a occupé les fonctions de directeur général des affaires culturelles de la Ville de Paris, de directeur de l’Académie de France à

Doctorat d’honneur à Bruno RacineRome et de président du Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou. Il a aussi publié neuf ouvrages. Dans le plus récent, Google et le nouveau monde (Plon, 2010), il expose sa stratégie pour permettre au monde de l’édition de s’adapter à la révolution numérique. Cet humaniste a été nommé officier de la Légion d’honneur en 2008.

« En décernant sa plus haute distinc-tion à Bruno Racine, l’Université Laval salue le parcours exemplaire d’un écri-vain reconnu et d’un grand serviteur de la francophonie dont les réalisations font écho aux valeurs fondamentales de notre établissement d’enseignement », formule le recteur Denis Brière.

La cérémonie a lieu ce jeudi 20 sep-tembre, à 17 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Desjardins. Le recteur y participera ainsi que des invités d’honneur, professeurs et chercheurs.

Bruno Racine travaille à enrichir et à numériser les collections de la Biblio-thèque nationale de France.

Cérémonie des cendres. photo Geneviève Bhérer

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5le fil | le 20 septembre 2012 actualités

Avec le mode de scrutin proportionnel, le PQ aurait reçu 25 % des votes, le PLQ, 26 % et la CAQ, 27 %

Aux élections générales du 4 septembre au Québec, les trois principaux partis en lice ont recueilli respectivement 31,9 % des votes (Parti québé-cois, 54 sièges), 31,2 % (Parti libéral, 50 sièges) et 27,1 % (Coalition avenir Québec, 19 sièges).

« Les distorsions inhérentes à l’actuel mode de scrutin plu-ralitaire uninominal font que le Parti québécois et le Parti libéral ont obtenu respective-ment 43 % et 40 % des sièges, même s’ils ont recueilli cha-cun moins du tiers des votes, souligne François Gélin-eau, professeur au Départe-ment de science politique et titulaire de la Chaire de re- cherche sur la démocratie et les institutions parlemen-taires. De plus, la Coalition, malgré 27 % des votes, n’a eu que 15 % des sièges. »

Selon lui, le mode de scrutin proportionnel aurait produit des résultats assez différents. « Le PQ, poursuit-il, aurait reçu 25 % des votes, le PLQ, 26 % et la CAQ, 27 %. En termes de sièges, la Coalition serait passée du troisième au premier rang avec 35 sièges, contre 33 et 32 pour les libéraux et les péquistes. »

Avec la représentation propor-tionnelle, le visage de la nouvelle Assemblée nationale aurait pu être assez différent

Le mode de scrutin sous analyse

Le 11 septembre, le pro-fesseur Gélineau et son col-lègue Marc-André Bodet ont fait paraître les résultats préliminaires d’une simula-tion de l’élection du 4 sep-tembre. L’exercice en ligne tenait compte de trois modes de scrutin : pluralitaire uni-nominal, proportionnel et alternatif. Cette expérience, hébergée sur le site Vote au pluriel – Québec, a attiré près de 10 000 citoyens. Elle s’est déroulée du 20 août au 4 sep-tembre. Les deux chercheurs ont élaboré la simulation en partenariat avec le projet de recherche international Ma-king Electoral Democracy Work. Pour s’assurer que leurs résultats soient compa-rables, ils les ont pondérés en se basant sur les résultats offi-ciels de la dernière élection.

Avec le mode de scrutin proportionnel, l’électeur vote pour un parti à l’échelle pro-vinciale et les partis reçoivent le nombre de sièges corres- pondant à la proportion des votes reçus. Dans le mode de scrutin alternatif, l’électeur vote, dans sa circonscription, pour le nombre de candidats de son choix et les ordonne selon ses préférences. Si une

par Yvon Larose

Doctorat d’honneur à Bruno Racine

La Faculté d’aménagement, d’architecture et des arts visuels vient de recevoir la reconnaissance Établissement vert Brundtland. Elle devient ainsi la troisième unité administrative de l’Université à mériter cette distinction, après les résidences étu-diantes en 2008 et la Faculté de foresterie, de géo-graphie et de géomatique en 2010.

La Centrale des syndicats du Québec a créé le mouvement des Établissements verts Brundtland en partenariat avec Recyc-Québec. Aujourd’hui, quelque 1 300 établissements d’enseignement, ayant en commun la même philosophie et les mêmes valeurs environnementales, font partie de ce réseau.

Le Comité facultaire sur le développement du-rable a préparé un relevé des réalisations 2011-2012 pour la demande d’affiliation de la Faculté. La quarantaine d’activités répertoriées peuvent être regroupées en quatre catégories : écologie, pacifisme, solidarité et démocratie.

« Le Comité facultaire sur le développement durable est particulièrement fier de trois réalisa-tions, indique Willem Fortin, conseiller à la gestion des études à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional. Il s’agit de l’implantation d’îlots de récupération dans un bâti-ment patrimonial, le Vieux-Séminaire-de-Québec, de la réalisation d’une enquête sur l’utilisation du vélo pour les déplacements quotidiens, et de trois nouveaux microprogrammes sur le transport des personnes, la gestion du développement culturel et la valorisation du territoire. »

Le remplacement des verres de styromousse par des tasses dans les cafés étudiants, la configuration de toutes les imprimantes et photocopieuses pour permettre l’impression recto-verso et la vente des retailles des maquettes des étudiants d’architecture sont d’autres exemples de réalisations.

La Faculté compte environ 1 500 étudiants et 170 employés. Yvon Larose

Une faculté vire au vert

majorité d’électeurs choisit le même candidat comme pre-mier choix, celui-ci gagne.

Le 4 septembre, Québec solidaire et Option natio-nale ont recueilli respective-ment 6 % et 2 % des votes. Le premier parti a obtenu deux sièges contre aucun pour le second. Avec le mode de scrutin proportionnel, leurs gains auraient été respective-ment de 14 et 8 sièges.

« Nos résultats montrent que 41 % des répondants préfèrent la représenta-tion proportionnelle, contre 22 % qui privilégient le vote alternatif et 12 % le mode pluralitaire uninominal, explique François Gélineau. Cela dit, la proportionnelle représente un défi pour le parti au pouvoir. Il est plus difficile de former un gou-vernement majoritaire avec la proportionnelle, ce qui entraîne une gouvernance plus consensuelle. »

Le mode de scrutin actuel, quant à lui, est avantagé par sa simplicité. « Une simpli- cité accompagnée d’une effi-cacité à gouverner, précise le professeur. Le système va générer une convergence vers deux partis qui vont habituellement former un gouvernement majoritaire. »

Un des faits saillants de la simulation est la stabil-ité du vote caquiste pour les trois modes de scrutin, « avec 27 % des voix pour

chacun des modes », souligne François Gélineau. La Coali-tion récolte en outre le plus de deuxièmes choix avec le mode de scrutin alternatif.

voteauplurielquebec.org

De vieilles hélices comme patère ? Les matériaux recyclés sont au cœur du concours annuel L’Objet, auquel participent les étudiants en architecture.

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6le fil | le 20 septembre 2012médecine

ils ont dit...

Dans un dossier portant sur les meilleurs conseils à don-ner aux étudiants, Marie J. Lachance, professeure en sciences de la consomma-tion, suggère fortement à ceux-ci de faire un budget. « Évidemment, cet outil ne sert absolument à rien si on ne respecte pas la ligne de conduite qu’il va nous tracer, reconnaît-elle. De là, le principe fondamental qui est d’accepter le niveau de vie qu’on peut se permettre durant ses études afin d’évi-ter un endettement trop élevé. Les vieux le disent : trois ou cinq ans, c’est bien court dans une vie ! »

Fernand Turcotte, ancien professeur à la Faculté de médecine, s’est réjoui de la décision du gouvernement fédéral de ne plus s’opposer à ce que l’amiante figure sur la liste de produits dange-reux de la Convention de Rotterdam. « C’est une très belle nouvelle pour la santé humaine, dit-il. Ça nous interdit maintenant de par-ler d’utilisation sécuritaire du chrysotile, un mensonge aussi grossier que de dire qu’il y a une façon sécuri-taire de se jeter en bas du 15e étage d’un édifice. »

Fernand Turcotte, professeur émé-rite de la Faculté de médecine Le Devoir, 15 septembre

Sur la fin de l’exploitation de l’amiante au Québec

Sur l’endettement étudiant

Marie J. Lachance, professeure au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consom- mation Les Affaires, 15 septembre

Toutes les fonctions cérébrales des enfants du groupe Kangourou sont compa-rables à celles des enfants nés à terme

«

La méthode Kangourou, qui consiste à porter un enfant prématuré sur le ventre, peau contre peau, plutôt que de le placer dans une couveuse, produit des effets durables sur le développement du cerveau. Les grands préma-turés qui ont profité de cette méthode affichent, à l’ado-lescence, des performances cérébrales comparables à celles d’enfants nés à terme, démontrent des chercheurs de l’Université Laval dans le numéro d’octobre d’Acta Paediatrica. Des recherches antérieures ont démontré que les enfants nés avant la 33e semaine de grossesse éprouvent davan-tage de problèmes sensori-moteurs, cognitifs et compor-tementaux pendant l’enfance et l’adolescence. Pour déter-miner si la méthode Kan-gourou pouvait prévenir ces problèmes, des chercheurs de la Faculté de médecine et de l’École de psychologie ont comparé 9 enfants nés à terme à 39 enfants nés après 27 à 32 semaines de gros-sesse, une fois l’âge de 15 ans atteint. Le groupe de préma-turés comptait 18 enfants pla-cés en couveuse et 21 enfants portés sur le ventre de leurs

Le cerveau des grands prématurés retirerait des bienfaits à long terme de la méthode Kangouroupar Jean Hamann

Adoucir le grand saut

parents pendant 29 jours en moyenne. Pour évaluer les fonctions cérébrales des sujets, Cyril Schneider, Réjean Tessier et leurs collègues colombiens Nathalie Charpak et Juan Ruiz-Peláez ont eu recours à la stimulation magné- tique transcrânienne. Cette technique non invasive et indolore induit un courant électrique de faible intensité dans des zones du cerveau responsables du contrôle de certains muscles. La mesure des contractions musculaires ainsi générées permet d’éva-luer des fonctions cérébrales comme l’excitabilité, l’inhi-bition, la rapidité de conduc-tion nerveuse, la synchroni-sation des cellules du cerveau et la coordination entre les deux hémisphères cérébraux. Les données recueillies par les chercheurs indiquent que toutes les fonctions céré- brales des enfants du groupe Kangourou sont compara-bles à celles des enfants nés à terme. Par contre, les pré-maturés placés en couveuse présentent, 15 ans après leur naissance, des écarts importants par rapport aux deux autres groupes. « Les enfants portés en kangourou

La méthode Kangourou reproduit les conditions naturelles du milieu intra-utérin dans lequel se développerait l’enfant s’il n’était pas né prématurément. photo Fundación Canguro

reçoivent des stimulations nerveuses – le bruit du cœur, la voix, la chaleur et les ca- resses du parent – pendant une période critique du déve-loppement des liens neuro-naux entre les hémisphères cérébraux. Cela favoriserait le développement immédiat et futur de leur cerveau », pro-pose le neurophysiologiste Cyril Schneider. Les enfants placés en cou-veuse sont eux aussi très stimulés par leur environne-ment, mais ces stimulations sont de nature stressante, ajoute Réjean Tessier. « La méthode Kangourou repro-duit les conditions naturel-les du milieu intra-utérin dans lequel se développerait l’enfant s’il n’était pas né pré-maturément. Ses bienfaits sur le cerveau se maintiendraient au moins jusqu’à l’adoles-cence et peut-être même au-delà. »

Cyril Schneider, Réjean Tessier et leur collègue Line Nadeau auront l’occasion de faire la lumière sur cette question. Le gouvernement du Canada, grâce à son programme Grands Défis Canada – Sauver les cerveaux, vient de leur octroyer tout près de 1 M$ pour mesurer les retombées neurologiques, cognitives et psychosociales de la méthode Kangourou chez un groupe de 400 jeunes adultes de 18 à 20 ans nés prématurément. L’équipe de Bogota, qui collabore avec

les chercheurs de l’Université depuis 20 ans, sera partenaire du projet.

Un programme bébé Kan-gourou a été implanté au Centre hospitalié de l’Univer-sité Laval il y a un an. « C’est le seul hopital du Québec qui a systématisé le programme et il fonctionne de mieux en mieux, assure le profes-seur Tessier. Nous souhai-tons que d’autres hopitaux emboîtent le pas et que cette méthode soit adoptée partout au Canada.»

Aux États-Unis, la chaîne McDonald’s affichera dorénavant la valeur calo-rique de tous les aliments figurant sur son menu. McDonald’s Canada n’em-boîte pas le pas, alléguant le fait qu’elle donne déjà ces renseignements dans Internet. Paul Boisvert, coordonnateur à la Chaire de recherche sur l’obésité, regrette cette décision. « Ce qui compte le plus, ce n’est pas la pseudotransparence sur Internet, mais la capa-cité pour le consommateur de prendre une décision rapidement au moment de commander un menu », rappelle-t-il.

Sur l’affichage des calories

Paul Boisvert, coordonnateur à la Chaire de recherche sur l’obésité La Presse, 13 septembre

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7le fil | le 20 septembre 2012 environnement

Q33 questions à Alain Olivier sur la sécurité alimentaire

Alain Olivier photo Marc Robitaille

Le dérange-ment causé par la chasse force les oies à se déplacer régu-lièrement pen-dant leur halte migratoire de sorte qu’elles dépensent plus d’énergie

«

La sécheresse n’a pas fait que des heu-reux cet été. En Russie et aux États-Unis, notamment, la production céréa-lière a baissé et les prix repartent à la hausse comme en 2008. Le spectre d’une famine se profile à nouveau dans plusieurs régions du monde. C’est l’un des thèmes abordés par les agronomes du monde entier réunis pour la première fois cette semaine à Québec. Le phyto-logue Alain Olivier, titulaire de la Chaire de recherche en développement inter-national, a prononcé une conférence durant le congrès « Nourrir le monde ».

Q Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agri-culture, l’indice du prix des céréales a grimpé de 17 % en juillet dernier. Pourquoi ?

R La sécheresse des derniers mois a certainement eu des conséquences sur la baisse de production et des réserves. Il ne faut pas non plus négliger l’effet désastreux des politiques des dernières décennies sur l’agriculture paysanne. Dans les pays riches, nous bénéficions du très bas prix des aliments; du coup, les paysans des pays pauvres retirent très peu d’argent de la production alimen-taire. Ils ne sont donc pas encouragés à produire beaucoup, d’autant que l’aide au développement néglige l’agriculture depuis longtemps. Les États, eux, cou-pent dans les dépenses publiques et ne fournissent plus de conseillers techni-ques. Par ailleurs, en ces temps de séche-resse, un tiers, voire presque la moitié du maïs produit aux États-Unis sert mainte-nant aux agrocarburants. Cela crée une diminution de l’approvisionnement et une pression sur les prix, d’autant plus que certains investisseurs spéculent désormais sur les produits agricoles. On note aussi sur la planète une baisse de la fertilité des sols à la suite de la première révolution verte. Depuis 30 ou 40 ans, nous obtenons de meilleurs rendements grâce à des variétés mieux adaptées, aux minéraux et aux pesticides, mais la dégradation des écosystèmes constitue un sérieux revers, entraînant l’appa-rition de ravageurs et l’épuisement des sols.

Q Comment lutter contre ce phéno-mène?

R Certains en appellent à une seconde révolution verte, basée sur une meilleure utilisation des processus écologiques que l’on trouve dans la nature plutôt que sur des engrais chimiques. On peut avoir une agriculture écologique intensive, car il faut produire beaucoup pour répondre aux besoins de population. De plus en plus de gens considèrent par exemple que l’agroforesterie pourrait avoir un effet positif. La plantation d’arbres en milieu agricole favorise une agriculture plus durable, notamment en améliorant la fertilité du sol. Les feuilles et les petits branchages qui tombent par terre aug-mentent le taux de matière organique – azote, potassium ou phosphore – utile aux plantes. Les racines souterraines en se décomposant ajoutent aussi des ali-ments. Tout cela contribue à la fertilité du sol, une des composantes de la pro-ductivité avec l’eau et la lumière. L’arbre lutte aussi contre l’érosion et la perte de sol arable causées par le vent et les pluies violentes, qui sont en augmentation avec les changements climatiques. Plusieurs études soulignent également que la pré-sence d’arbres favorise une plus grande biodiversité des oiseaux, des mammi-fères et des insectes. Au Missouri, par exemple, on note une plus grande pré-sence des insectes pollinisateurs dans les champs de luzerne bordés d’arbres, ainsi que des prédateurs des ravageurs, ce qui est très utile en cas d’invasion d’une espèce.

Q Comment l’agroforesterie pourrait-elle aider les agriculteurs des pays pau-vres à surmonter la crise alimentaire?

R Le bois coupé venu de feuillus nobles constitue une valeur intéressante à long terme, mais aussi les fruits ou les noix. On peut vendre les feuilles du baobab comme plantes médicinales. Le feuillage de certains arbustes, surtout en condition tropicale et subtropicale, est aussi bien apprécié de certains ani-maux. Sans parler des huiles tirées de noyaux comme celui du karité, ou de la récolte des chenilles, friandes de ce genre de feuilles, dont la vente consti-tue un revenu très intéressant pour les femmes de certains villages du Burkina Faso. Ce type de production est facile-ment accessible pour les plus pauvres de la société, car elle ne requiert pas de machinerie lourde. Le Sahel, par exem-ple, dispose de parcs agroforestiers qui ressemblent à une savane cultivée. Ça présente un intérêt sur le plan local, mais aussi global, car les arbres fixent le carbone, ce qui participe à la lutte contre les changements climatiques. Par ailleurs, l’agroforesterie permet de combiner l’arboriculture avec les cul- tures alimentaires sur une même terre. On obtient une meilleure productivité totale que si l’on avait séparé, par des bosquets, des champs de monoculture. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

La chasse printanière dimi-nuerait la propension à la reproduction chez les jeunes oies des neiges. À preuve, plus la pression de chasse est forte au printemps, plus faible est le pourcentage d’oies qui tentent de se repro-duire pour la première fois dans les semaines qui suivent, rapportent des chercheurs du Département de biologie dans l’édition d’octobre du Journal of Applied Ecology.

Au cours des trois der- nières décennies, les effectifs de l’oie des neiges ont explosé au point où l’espèce mena-çait de détruire son habitat. En 1999, dans l’espoir de maintenir les effectifs sous un seuil critique, les gestionnai-res de la faune ont instauré une chasse printanière à l’oie des neiges. Jusque-là, cette espèce migratrice était chas-sée à l’automne et à l’hiver au Canada et aux États-Unis.

Cédric Juillet et Gilles Gauthier, du Centre d’études nordiques et du Département de biologie, Rémi Choquet et Roger Pradel, du Centre national de la recherche scientifique de France, et Josée Lefebvre, du Service canadien de la faune, ont tiré profit des fluctuations annuelles dans la pression de chasse printanière pour en étudier l’effet sur le recru-tement d’oies reproduc- trices (nombre d’oies qui se

Dommages collatéraux

La chasse printanière réduirait l’élan reproducteur des jeunes oies des neigespar Jean Hamann

reproduisent pour la pre-mière fois une année don-née). Chez l’oie des neiges, les femelles les plus précoces commencent à pondre dès l’âge de deux ans, mais cer-taines patientent jusqu’à cinq ans ou même plus avant de se reproduire. Cette décision dépendrait en partie de fac-teurs environnementaux.

Les analyses des chercheurs, qui couvrent la période allant de 1992 à 2005, démontrent que le recrutement dépend presque autant de la pression de chasse printanière que des conditions climatiques pen-dant la migration et à l’arrivée des oies sur les aires de repro-duction à l’île Bylot. En 2000, lorsque la chasse printanière a atteint un summum – 6 % des oies adultes abattues ce printemps-là –, le recrute-ment a diminué de moitié comparativement aux années sans chasse.

L’explication la plus plau-sible? « Il s’agit d’un effet indirect de la chasse qui se manifeste à des milliers de kilomètres plus au nord, répond Cédric Juillet. Les oies migrent sur de longues distances et elles doivent s’arrêter dans les marais ou dans les champs de maïs du sud du Québec pour faire le plein. Le dérangement causé par la chasse les force à se déplacer régulièrement pen-dant leur halte migratoire de

Le recrutement de nouvelles oies reproductrices dépend presque autant de la pression de chasse printanière que des conditions climatiques pendant la migration et à l’arrivée des oies sur les aires de reproduction à l’île Bylot. photo Cédric Juillet

sorte qu’elles dépensent plus d’énergie et qu’elles passent moins de temps à s’alimen-ter. Or, les réserves nutritives accumulées pendant la migra-tion printanière sont cru-ciales à leur reproduction. » Dans le cas de la surabon-dante oie des neiges, le double effet de la chasse printanière n’est pas dramatique. « Par contre, l’effet indirect de la chasse sur la reproduction est un élément dont doivent tenir compte les biologistes qui gèrent des populations animales en déclin », estime Cédric Juillet.

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8le fil | le 13 septembre, 2012

Il est question d’un conflit entre une tortue et un camion, haïs-sable poids lourd dont la présence gâche la vie des animaux

Il était une fois une tortue qui s’apprêtait lentement mais sûrement à traverser une route désertique. Tout à coup surgit à l’horizon un puissant bolide à l’agres-sivité manifeste. Compre-nant qu’elle devait réagir rapidement si elle ne voulait pas finir aplatie comme une crêpe, la tortue décida alors d’affronter courageusement l’abjecte machine. S’engagea alors un duel qui se termina… comment ?

Pour le savoir, i l faut visionner le court-métrage en 3D Roadkill réalisé par une équipe d’étudiants de 3e année du baccalauréat en art et science de l’animation. D’une durée de 2 m 34 s, le film a attiré l’attention du

Avec leur film Roadkill, des étudiants en art et science de l’ani-mation font parler d’eux dans un magazine britannique consacré au dessin animé en 3Dpar Renée Larochelle

La nouvelle fable du camion et de la tortue

magazine britannique 3D World - The Magazine for 3D Artists qui y consacre un article dans son numéro de septembre.

« En 3e année, on encou-rage fortement les étudiants à former des équipes et à travailler sur un seul projet afin qu’ils sachent le travail qui les attend dans la vraie vie », explique Daniel Potvin, chargé de cours à l’École de design.

L’enseignant traînait dans ses cartons depuis 20 ans un storyboard où il était question d’un conflit entre une tor-tue et un camion, haïssable poids lourd dont la présence gâchait la vie des animaux ayant le malheur de se trou-ver sur son chemin. C’est à

partir de cette idée originale qu’ont travaillé les étudiants.

« Le concept de base était de dresser la nature contre la technologie », dit Daniel Potvin. Le créateur s’est ins-piré de Duel, film tourné par Steven Spielberg en 1971, mettant en scène un auto-mobiliste poursuivi par un camion fou.« Les étudiants ont fait plusieurs suggestions, et l’histoire a évolué. Ils ont modifié la fin, ont éliminé des personnages, en ont redes-siné d’autres, etc. L’équipe voulait donner une allure plus contemporaine au film. Au fil des mois, le projet a pris de l’ampleur. Avec l’avancée des techniques d’animation des dernières années, les étu-diants voient énormément de choses dans le domaine. Ils ont tendance à placer la barre très haut. »

L’équipe ayant travaillé d’arrache-pied durant près d’un an à cette œuvre était formée de Jade Bélanger (direction artistique), Vanessa Desbiens (design de person-nages), Pascal Maltais (design

de personnages et anima-tion), Vincent Lachance, Chloé Proulx et Mathieu Robillard (animation), Rémi Danvoye (directeur techni-que), Karine Paradis (géné-rique) et Guillaume Barrette (son). François Bonneville agissait comme chef d’équipe.

Bien que l’équipe ait été emballée par le scénario ori-ginal, elle a beaucoup investi d’efforts pour le peaufiner. « L’animation était lente, et ça manquait de punch, raconte François Bonneville. On vou-lait davantage d’interaction entre les personnages et, sur-tout, de l’humour. »

Parmi les difficultés ren-contrées par l’équipe figurait justement la mise en place de gags, une tâche plutôt déli-cate, pour ne pas dire diffi-cile, dans un court-métrage ne comptant pas trois minu-tes. Donner l’essence des personnages en très peu de temps a constitué un autre défi pour ces mordus d’ani-mation. D’un côté, les paci-fiques, personnifiés par la tortue et le lézard. De l’autre,

le méchant, celui par qui le malheur arrive, incarné par le camion-taureau. Cet uni-vers manichéen compte aussi des personnages secondaires comme le serpent et le lézard, ce dernier étant plus futé qu’il n’en a l’air.

Après quelques nuits blan-ches au compteur, les futurs travailleurs de l’industrie cinématographique se disent plutôt satisfaits du pro-duit final, même si leur œil averti y décèle encore des petits défauts. « C’est cer-tain qu’on aurait voulu avoir encore plus de temps pour peaufiner davantage le film, constate François Bonneville. En même temps, quand des personnes provenant du milieu de l’animation nous disent que Roadkill est très professionnel, ça nous fait très plaisir. »

Pour voir le film et lire l’article dans le 3D World : www.3dworldmag.com/2012/09/06/roadkill-new-animation

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9création

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31. François Bonneville, chef d’équipe 2. Vincent Lachance, animation 3. Jade Bélanger, direction artistique

Malgré certains malenten-dus causés par des façons différentes de dire les cho-ses ou de les nommer, on se comprend assez bien entre francophones sur Internet. Si un terme ne semble pas clair pour un internaute, un qui-dam se chargera souvent de lui expliquer. À ce chapitre, les Québécois auraient ten-dance à s’adapter davantage que les Français. C’est ce qui se dégage d’une recherche effectuée par Bruno Cour-bon, professeur au Départe-ment de langues, linguistique et traduction.

Le chercheur a livré les résultats lors d’une confé-rence sur l’adaptation en ligne et les réseaux sociaux, le 14 septembre, au pavillon Charles-De Koninck. Cet exposé s’inscrivait dans une série de 10 rencontres por-tant sur l’adaptation de l’ex-pression française dans les cultures francophones. Ces conférences sont organisées par la Chaire pour le dévelop-pement de la recherche sur la culture d’expression fran-çaise (CEFAN).

Aux fins de sa recherche, Bruno Courbon a analysé les propos contenus dans trois forums de discussion thé-matiques s’adressant à des non-spécialistes : « Recettes du Québec », où les internau-tes s’échangent des recettes, « Doctissimo », où on dis-cute de maladies et de leurs symptômes, et « Comment ça marche », consacré à l’in-formatique et aux nouvelles technologies.

« Ce qui m’intéresse, c’est la perception anticipée par rapport à l’incompréhen-sion, dit Bruno Courbon. Par exemple, une internaute québécoise explique qu’elle utilise de l’huile de canola dans une recette. « Pour les Français, le canola, c’est du colza canadien», ajoute-t-elle aussitôt, afin de dissiper tout malentendu. »

Devant un mot inusité, les internautes demandent des précisons et proposent par-fois un équivalent. Ainsi en est-il du mot « chum » sur lequel butent encore bien des Français et encore plus

Échange de langues

de francophones d’Afri-que. « Qu’est-ce que ça veut dire, “chum” ? » demande l’un. Cela veut dire « mec » ou « pote », répond l’autre. « “Chum”, c’est une blonde au masculin, tranche un troi-sième. On peut dire : Je suis la blonde de mon “chum”. »

Un autre exemple ? Alors qu’on discute d’hyperven-tilation sur Doctissimo, un Québécois manifeste le sou-hait que tous soient sur la même longueur d’ondes. « Je crois que les Français appel-lent cela spasmophilie », précise-t-il.

Et quand une jeune femme originaire d’Afrique demande à un Québécois ce que signifie le mot « magané », elle se fait répondre que cette expres-sion désigne l’état d’une per-sonne ayant beaucoup fêté la veille !

Dans cet esprit, Bruno Courbon estime que ces échanges entre francophones peuvent contribuer à faire connaître la culture des uns et des autres et, par là, à rappro-cher les gens. Dans le futur, il compte examiner plus en profondeur quelle place tien-nent ces phénomènes dans le développement de la langue.Renée Larochelle

On n’a pas tout à fait la même langue, mais on se comprend !

Ainsi en est-il du mot « chum » sur lequel butent encore bien des Français

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10le fi l | le 20 septembre 2012archéologie

Marie-Ève Slater entreprend sa dernière année au bacca-lauréat en archéologie. Cet été, elle a travaillé cinq se-maines dans une petite équipe de fouille dirigée par l’archéo-logue française NathalieCazelles sur le site de l’Ha-bitation La Garonne, en Guyane française, sur la côte nord-est de l’Amériquedu Sud.

« Le site est situé le long de la rivière Kourouaï, explique l’étudiante. Fondée en 1786, cette habitation sucrière a fonctionné jusqu’à la fin du 19e siècle. Le projet de fouille vise à comprendre le fonctionnement de la sucre-rie sur des terres acides etgorgées d’eau. »

Chaque matin, l’équipe quit-tait le village où elle résidait et naviguait en pirogue pendant

Des étudiants ont travaillé cet été sur trois sites archéologiques en Guyane française

Fouiller la terre d’Amazonie

1 En pirogue sur le fl euve Approuague2 Cheminée de la sucrerie de l’Habitation La Garonne3 Pièces de faïence blanche française datant du 18e siècle4 L’étudiante Renée Tchang sur le site de l’Habitation Loyola5 La partie ancienne de l’Habitation Loyola aprèsla pluie6 Le magasin de l’Habitation Loyola faisait 6 m de large par 18,5 m de long

une heure trente sur le fl euve Approuague avant d’arriver au site archéologique, dans la forêt amazonienne. « Cette forêt est une aventure à elle seule », affirme Marie-Ève Slater. Cet été, les travaux ont permis de dégager la che-minée de la sucrerie, ainsi qu’une section du canal de chauffe. « Nous avons mis au jour de magnifi ques structu-res », dit-elle.

L’archéologue et profes-seur Réginald Auger, du Département d’histoire, connaît bien la Guyane fran-çaise puisqu’il y effectue des recherches chaque année depuis 1996. Cet été, il super-visait cinq étudiants. Avec l’aide de travailleurs locaux, ils ont terminé la fouille de l’emplacement du magasin de l’Habitation Loyola, long

de 18,5 mètres. Fondé en 1668, le vaste domaine, à la fois religieux et esclavagiste, produisait du cacao, du café et du sucre. Il est demeuré sous l’autorité des jésuites jusqu’en 1763.

« Après avoir creusé environ un mètre sous le plancher du magasin, nous avons décou-vert un niveau noir d’une vingtaine de centimètres, raconte le professeur. C’était complètement inattendu. Une interprétation très préli-minaire suggère qu’il pourrait s’agir des vestiges d’un atelier contemporain au magasin, d’une forge dans laquelle on fabriquait des outils aratoires en métal. »

Des fouilles ont aussi été faites sur le site du cimetière de l’Habitation. « Un mil-lier de personnes y ont été inhumées, souligne Réginald Auger. Le problème est qu’en quelques années il ne sub-siste plus de traces des corps. Enterrés dans un linceul, ils

sont complètement dévo-rés par les bactéries. Nous n’avons trouvé que des indi-ces, soit des décolorations de sol et des textures diffé-rentes. Ces différences sont probablement dues au dépla-cement de la terre lors des inhumations. »

Catherine Losier est cher-cheuse postdoctorale en archéologie. En Guyane, elle a supervisé trois étudiantes sur deux sites : la partie ancienne de l’Habitation Loyola ainsi que la poterie Bergrave située à quelques kilomètres de là. La partie ancienne est une terrasse retenue par un mur de pierres. « Nous avons fait la découverte de deux tronçons de mur dans l’aire de fouille, explique la cher-cheuse. Nous avons aussi trouvé le négatif de trous de poteaux. Ces découvertes prouvent hors de tout doute que la terrasse a été aména-gée afin de construire à son sommet un bâtiment. »

LES CHANTIERS-ÉCOLES ONT 30 ANSLes chantiers-écoles en archéologie de l’Univer-sité ont vu le jour en 1982 à l’initiative des professeurs Marcel Moussette, aujour-d’hui retraité, et Michel Fortin, l’actuel directeur du Département d’histoire. Le 26 août dernier, l’un et l’autre ont assisté, sur le site de l’îlot des Palais, dans la Basse-Ville de Québec, à une cérémonie commémorative soulignant les 30 ans de ce système d’ateliers pratiques. Quelque 150 personnesétaient présentes.

« Environ 400 étudiants sont passés par les chantiers-écoles, indique Réginald Auger. À leurs débuts, les travaux se déroulaient uni-quement en milieu urbain.Aujourd’hui, nous avons un chantier-école en archéologie préhistorique à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec. »

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par Yvon Larose

Ce modèle permet à l’Uni-versité de collaborer étroite-ment avec une municipalité grâce à l’aide financière du ministère de la Culture du Québec. « C’est une formule gagnante, affirme le profes-seur. La collaboration dure au moins trois ans. Pour une ville, un chantier-école per-met des recherches beaucoup plus approfondies. Cela va beaucoup plus loin qu’une intervention ponctuelle de deux mois réalisée par des consultants. Des recherches de niveau universitaire sur le terrain prennent plus de temps, mais elles permettent de produire des mémoires et des thèses. »

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wwwOlivier Roy, étudiant en archéologie, raconte les 30 ans des chantiers-écoles. lefi l.ulaval.ca

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11le fi l | le 20 septembre 2012 arts

en bref

Vincent et moiPour une 12e année consécutive, les respon-sables de l’exposition Vincent et moi convient le public à venir admirer les créations de gens souffrant de maladie mentale. Plus de 70 œu-vres réalisées par 38 artistes seront exposées à compter du jeudi 20 septembre, date du vernis-sage auquel le public est invité. Rappelons que Vincent et moi est un programme d’accompa-gnement visant à soutenir des personnes qui, au-delà de la maladie, s’investissent dans un processus de création en arts visuels. R. L.

Du 20 au 30 septembre, à la salle Marie-Renouard de l’Institut universitaire de santé mentale (2601, chemin de la Canardière). Le lieu est ouvert de 12 h à 17 h, du lundi aujeudi, et de 13 h à 20 h, du vendrediau dimanche.

Une pièce commeun tableauQue diriez-vous de pénétrer dans une pièce qui ressemble à un tableau? Et si les murs de cette pièce présentaient eux-mêmes des tableaux comme autant d’ouvertures sur d’autres mon-des? C’est un peu ce que propose Charles-Étienne Brochu, étudiant au baccalauréat en arts visuels et médiatiques. Intitulée Pièces/Fenêtres, son exposition s’articulera à la fois autour du thème de la pièce comme lieu d’inti-mité et de la fenêtre comme symbole d’ouver-ture. « Il y aura une ambiance particulière, quelque chose d’intime, des choses ayant un rapport avec la famille », promet l’artiste.Peintre fi guratif, Charles-Étienne Brochuexposera huit toiles et une dizaine d’impres-sions numériques, le tout enveloppé d’un dis-cret environnement sonore. R. L.

Du 24 septembre au 12 octobre à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins (local 2470).

Bonheur improviséLa Ligue universitaire d’improvisation (LUI) en est déjà à son 2e match de la saison. Vendredi, l’équipe des Cœurs et celle des Trèfl es s’affron-teront sur différents thèmes choisis au hasard. Le public aura la possibilité de faire connaître son mécontentement à l’arbitre lors d’une déci-sion jugée mauvaise. Il s’agit d’un événement unique en son genre où le public décide de l’is-sue du match puisqu’il est invité à voter après chaque improvisation. Fous rires garantis. R. L.

Le 21 septembre à 20 h, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack.

Les Éditions Huit, ayant pignon sur rue à Québec, s’apprêtent à lancer dans quelques jours une édition critique des pamphlets de Louis-Ferdinand Céline, auteur du fabuleux Voyage au bout de la nuit. Une audace qui lui a déjà valu l’atten-tion du monde littéraireen Europe.

Malgré son immense talent, l’écrivain français a com-mis dans les années 1930 une série de violents écrits antisémites. Dans « Baga-telle pour un massacre », « L’école des cadavres » ou « Les beaux draps », il crie sa haine des Juifs et affirme se sentir très près d’Hitler. Ces textes rédigés entre 1937 et 1941 ont marqué au fer rouge son image et sa carrière. Ils sont implicitement interdits de réédition en France, leur auteur – et plus tard sa veuve – s’étant fermement opposé à ce qu’ils ressurgissent dans le paysage d’après-guerre ainsi que pour les années à venir.

Faut-il pour autant faire comme s’ils n’avaient jamais existé? Ce n’est pas l’avis du propriétaire des Éditions Huit, Rémi Ferland, respon-sable de formation pratique à la Direction générale des pro-grammes de 1er cycle. Quand on lui demande d’expliquer les raisons qui l’ont incité à rééditer ces écrits polémiques

Voyage au bout de la plumeLes Éditions Huit lancent uneédition critique des pamphletsinterdits de Louis-Ferdinand Céline

pouvant choquer certaines personnes, l’enseignant en littérature parle d’abord de la mission de sa maison, qui est de faire découvrir des écrits rares et difficilement acces-sibles. Il parle ensuite d’une volonté de démystifi cation.

« Tant que ces textes restent cachés ou accessibles seu-lement à des initiés, ils pos-sèdent une aura qui ne fait qu’accroître leur prestige, dit Rémi Ferland. Comme édi-teur, je ne les aurais jamais publiés sans un appareil cri-tique qui, précisément, les critique. Cela donne le recul nécessaire pour en prendre la mesure, les remettre en pers-pective et conséquemment les réprouver. »

Louis-Ferdinand Céline a marqué son œuvre au fer rouge en publiant des pamphlets antisémites de 1937 à 1941. image Giobd

Inuti le de dire – mais disons-le tout de même – que l’homme désapprouve entièrement l’idéologie sous-tendant ces pamphlets. Au contraire, il espère que leur publication dans un cadre scientifiquement rigoureux permettra de les désamorcer. Surtout que le premier venu peut aujourd’hui les dénicher en ligne.

D’un point de vue des études littéraires, la publication des pamphlets vise à combler un manque, soutient Rémi Fer-land. Ces écrits représentent une zone de ténèbres dans la carrière de Céline, la pièce manquante du puzzle de son œuvre. Une édition critique permet de replacer le tout dans son ensemble. Régis Tettamanzi, professeur de lit-térature française du 20e siè-cle à l’Université de Nantes, et spécialiste de Céline, signe

Tant que ces textes restent cachés, ils possèdent une aura qui accroît leur prestige

«par Renée Larochelle

cette édition scientifi que. Ses travaux de recherche portent sur les relations entre la litté-rature, l’histoire, les sociétés et l’idéologie.

Comptant plus de 1040 pa-ges, le livre apparaîtra sur les rayons de certaines librairies québécoises dans les pro-chaines semaines. I l ne pourra pas être distribué en France ni vendu directement à des citoyens français.

Rémi Ferland répète que sa maison d’édition ne vise pas seulement à rendre des textes accessibles, mais aussi à en favoriser la compréhension. « J’ai toujours été attiré par les éditions critiques, constituées d’une introduction, de notes, d’appendices qui accompa-gnent la lecture, l’éclairent et l’enrichissent, affi rme l’ensei-gnant. C’est dans cette même perspective que je publie des éditions critiques, dont celle des Écrits polémiques de Céline. »Le jeune Céline en 1932, en pleine montée du fascisme.

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CONSEIL D’ADMINISTRATIONSéance ordinaire du26 septembre 2012ORDRE DU JOUR1. Ouverture de l’assemblée2. Adoption de l’ordre du jour3. Adoption du procès-verbal de la séance extraordi-naire du 28 juin 20124. Communications du président et du recteur5. Questions des membres6. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 30 avril 2012 : réception7. Recommandation du Comité exécutif8. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 mai 2012 : réception9. Recommandation du Comité exécutif10. Comité exécutif : rapport des activités pour la période du 1er juin au 30 juin 2012 : réception11. Recommandation du Comité exécutif12. Comité exécutif : rapport des activités pour la période du 1er juillet au 31 août 2012 : réception13. Recommandation du Comité exécutif14. États fi nanciers de l’Université Laval au30 avril 2012 et transferts interfonds effectués au cours de l’exercice fi nancier 2011-2012 : adoption15. Fiducie globale de placement Université Laval – Fondation de l’Université Laval16. États fi nanciers au 30 avril 201217. Rapport du Comité de placement conjoint de la Fiducie globale de placement Université Laval – Fondation de l’Université Laval pour l’année 2011-201218. Politique de placement de la Fiducie globale de

Avis offi ciels

placement Université Laval – Fondation de l’Université Laval : modifi cations19. Corporation Développement Profor inc.20. États fi nanciers au 30 avril 201221. Rapport d’activités 2011-201222. Institution d’un régime d’emprunts à long terme auprès du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) : autorisation23. Recommandations de la vice-rectrice à l’adminis-tration et aux fi nances24. Rapport des emprunts à court terme effectués sur le marché monétaire du 1er mai 2011 au 30 avril 2012 : réception25. Évolution et rendement des placements : rapport 2011-201226. Évolution de la réserve pour perte sur les activités de recherche 27. Rapport annuel au 30 avril 2012 du Service des fi nances28. Autorisation pour un emprunt temporaire 2012-2013 : modifi cations à la demande du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS)29. Rapport au ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport 2011-2012 en application du premier alinéa de l’article 4.1 de la Loi sur les établissements d’enseigne-ment de niveau universitaire 30. Recommandation du vice-recteur exécutif et au développement31. Politique relative à la gestion des mesures d’ur-gence32. Politique de création et d’administration des fonds issus de dotations ou de partenariats et de fonds d’investissement étudiant à l’Université Laval – Rapport annuel de la situation des fonds et chaires 2011-201233. Amendement no 24 du Règlement du Régime de retraite du personnel professionnel de l’Université Laval (RRPePUL) : adoption34. Amendement no 29* du Règlement du Régime de retraite des professeurs et professeures de l’Université Laval (RRPPUL)35. Rapport concernant les agrégations et les titulari-sations au 1er juin 201236. Calendrier des séances pour l’année 2015 : adop-tion37. Assemblée générale annuelle des membres de l’Université Laval : date38. Huis clos39. Clôture de l’assemblée

CONSEIL UNIVERSITAIRESéance ordinaire du25 septembre 2012ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de l’assemblée2. Adoption de l’ordre du jour3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 12 juin 20124. Communications du président5. Questions des membres6. Discours de la rentrée7. Déclaration des droits des étudiants et des étudiantes de l’Université Laval8. Rapport 2011-2012 de la secrétaire générale9. Programme de diplôme d’études supérieures spécia-lisées en développement économique : création10. Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’administration11. Avis de la Commission des études12. Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales13. Programme de doctorat en musique - interprétation : création14. Présentation par le doyen de la Faculté de musique15. Avis de la Commission des études16. Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales17. Commission des études : rapport des activités pour l’année 2011-201218. Commission des affaires étudiantes : rapport des activités pour l’année 2011-201219. Commission de la recherche : rapport des activités pour l’année 2011-201220. Rapport concernant les agrégations et les titularisa-tions au 1er juin 201221. Calendrier des séances du Conseil universitaire pour l’année 201522. Huis clos23. Clôture de l’assemblée

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Stéphane Turcotte et leur col lègued’Ottawa, Jeremy Grimshaw, ont com-paré l’issue de consultations médicales dequelque 360 patients atteints d’une infec-tion respiratoire aiguë. Le pourcentage de patients qui repartaient avec une prescrip-tion d’antibiotiques atteignait 25 % dans le groupe qui consultait un médecin ayant suivi la formation en décision partagée contre 52 % dans le groupe témoin.

Cette formation en décision partagée, qui exige à peine quatre heures, comprend un tutoriel en ligne et un atelier interactif. Il per-met aux médecins d’apprendre à communi-quer clairement aux patients les avantages et les risques des différentes options possibles. Cette formation suffi t à changer le compor-tement d’une forte proportion de médecins à l’égard de la prescription d’antibiotiques pour traiter les infections respiratoires aiguës, concluent les auteurs de l’étude. « Il s’agit d’une conclusion importante compte

tenu du scepticisme généralisé à l’égard des effets réels de la formation médicale continue sur la pratique des médecins », commente la professeure France Légaré.

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Le pourcentage depatients qui se font prescrire des anti-biotiques inutilement passe de 52 % à 25 %

Une formation en décision partagée permet de chan-ger le comportement d’une forte proportion demédecins à l’égard de la prescription d’antibiotiquespar Jean Hamann

Plus de discussion, moins de médicaments

Le cas est classique. Une personne seprésente à la clinique avec une infection res-piratoire aiguë, le médecin l’examine som-mairement et lui prescrit un antibiotique. Le problème ? Plus de 80 % de ces infections sont causées par des microbes autres que des bactéries. La prescription d’antibiotiques est donc non seulement inutile dans la plupart des cas, mais elle favorise l’émergence de sou-ches de bactéries résistantes.

La prescription inutile d’antibiotiques n’est toutefois pas irrémédiable, démontre une étude publiée dans un récent numéro du Canadian Medical Association Journal par des chercheurs de la Faculté de médecine.

Selon cette étude, une courte formation en prise de décision partagée permet aux méde-cins de réduire de moitié la prescription d’anti-biotiques aux patients atteints d’infections respiratoires aiguës

La prise de décision partagée est une appro-che en vertu de laquelle un médecin et son patient prennent ensemble une décision en tenant compte des données scientifi ques et des préférences du patient. Cette approche semble particulièrement fructueuse lorsque les traitements existants ne sont effi caces que pour une minorité de patients.

Les chercheurs France Légaré, Michel Labrecque, Michel Cauchon, Josette Castel,

Apprendre et mémoriser repose sur des mécanismes moléculaires encore large-ment incompris. Selon cer-tains spécialistes, l’informa-tion serait stockée dans le cerveau et réactivée au besoin grâce à un renforcement des synapses qui lient des neu-rones entre eux. La force de ces liens dépendrait de l’abondance de neurotrans-metteurs, de récepteurs et de

Des chercheurs démontrent le rôle-clé joué par une protéine dansl’apprentissage et la mémoirepar Jean Hamann

Une protéine mémorable

toutes les autres molécules impliquées dans la transmis-sion chimique de l’informa-tion. Comment les neurones parviennent-ils à diriger vers les synapses sollicitées par un apprentissage toutes les ressources dont elles ont besoin? Des chercheurs du Département de biochimie, microbiologie et bio-informa-tique, qui travaillent à l’Ins-titut universitaire en santé

mentale de Québec, propo-sent une réponse à cette ques-tion dans la dernière édition du Journal of Cell Biology. Mado Lemieux, Simon Labrecque, Christian Tardif, Étienne Labrie-Dion, Éric LeBel et Paul De Koninck ont fait appel à des techniques de biophotonique qui permet-tent de visualiser le dépla-cement de molécules dans les neurones au moment de la transmission synaptique. C’est ainsi qu’ils ont découvert le rôle-clé joué par la protéine CaM kinase II. « On savait déjà que cette protéine inter-venait dans l’apprentissage

parce que les souris qui en sont dépourvues appren-nent plus lentement que les souris normales, rappelle le professeur De Koninck. Nos observations montrent que la CaM kinase II joue le rôle d’aiguilleur en dirigeant le matériel moléculaire qui pro-vient du centre de la cellule vers les synapses actives. » La protéine se position-nerait à la jonction des microtubules – des rails qui assurent le transport des protéines à l’intérieur de la cellule – et des épines – des nanostructures situées sur les ramifications des neu-rones

Mado Lemieux et Paul De Koninck ont fait appel à des techni-ques de biophotonique qui permettent de visualiser le déplace-ment de molécules dans les neurones. photo Marc Robitaille

Le corps cellulaire d’un neurone se termine par des ramifi cations appelées dendrites qui se subdivisent en multiples branches sur lesquelles se trouvent les épines. Ces trois images, captées sur une période de cinq minutes, montrent la silhouette d’une de ces branches (en rouge) et la protéine CaM kinase II (en vert). La pro-téine se déplace pendant la transmission nerveuse. Elle supervise le transport du matériel moléculaire nécessaire à l’apprentissage et à la mémoire.

Les souris dépourvues de cette protéineapprennent plus lentement que les sourisnormales

(dendrites) dont le rôle est de recevoir l’information chimique provenant des neu-rones voisins. De ce poste stratégique, elle dirigerait la circulation du matériel molé-culaire vers les épines actives. La CaM kinase II intervient dans de nombreux proces-sus, notamment la sécrétion de neurotransmetteurs, la mémoire et l’apprentissage. Elle compte parmi les pro-téines les plus abondantes dans les neurones de l’hippo-campe, une partie du cerveau impliquée dans la mémoire.

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S’il y a des enfants dans votre entourage, vous savez com-bien ils sont fascinés par les tablettes, téléphones intelli-gents et autres écrans tacti-les. Il faut les voir, le regard concentré, jouer de leurs index agiles! Pour Ginette Dionne, professeure titulaire à l’École de psychologie, cela n’a rien d’étonnant, puisque le processus de développe-ment des enfants est cohérent avec le mode action-réaction à la base du fonctionnement de ces appareils. « Dès l’âge de 8-9 mois, les bébés sont très stimulés par le contact tactile et les réactions immé-diates qu’offrent ce genre de produits », précise-t-elle.

Cette spécialiste du déve-loppement de l’enfant a récemment mis à profit ses connaissances lors d’un par-tenariat avec l’entreprise Frima, leader du divertis-sement numérique basé à Québec. Assistée de ses doctorantes , Catherine Mimeau et Vicky Plourde, elle a supervisé la produc-tion de deux applications à télécharger pour tablettes

en bref

Un swing pour la causeLa Classique de golf FSA Laval a réuni plus de 200 joueurs au club Royal Québec le 17 septembre dernier. Les profi ts de l’événe-ment ont permis de verser 72 000 $ enbourses d’admission aux étudiants en sciences de l’administration présentant les meilleurs dossiers scolaires. « C’est unesource de motivation incroyable », a com-menté l’un des heureux récipiendaires,Jérémie Toussaint-Martin. Depuis sa premiè-re édition, la Classique a amassé plus d’un million de dollars en bourses d’admission. La 17e édition aura lieu le 16 septembre 2013.

L’abc de l’engagementUn Canadien sur quatre a du mal à déchif-frer les manchettes des journaux. C’est pour-quoi Collège Frontière recrute actuellement des bénévoles. Le plus ancien organisme d’alphabétisation au Canada organise des séances d’aide aux devoirs pour les enfants, du soutien à l’apprentissage pour les ado-lescents et du tutorat pour les adultes. Ses bénévoles – surtout des étudiants univer-sitaires – ne sont pas des experts, mais des gens enthousiastes et créatifs. Ils sont formés avant d’entamer leur engagement et bien encadrés par la suite. « Être bénévole en alphabétisation des adultes, c’est une contri-bution concrète à l’amélioration de notre société, ainsi qu’une expérience personnelle de partage, d’amitié et de courage », formule un tuteur. Les personnes intéressées doivent s’engager pour une période minimale de 3 à 6 mois, de 2 à 3 heures par semaine.

Une rencontre d’information a lieu ce jeudi 20 septembre, à 18 h 30, au local 3464 du pavillon Pollack. www.collegefrontiere.ca

Un 500e diplômé pour le Collège

Le Collège des administrateurs de sociétés de la Faculté des sciences de l’administration a atteint le cap des 500 diplômés certifi és. Il a célébré cet accomplissement lors de la soi-rée de remise des diplômes, le 13 septembre dernier, au Château Bonne Entente à Qué-bec. Plus de 150 invités, dont de nombreux administrateurs de sociétés, étaient présents pour applaudir les 80 nouveaux diplômés. Le vice-recteur aux études et activités inter-nationales, Bernard Garnier, et le doyen de la Faculté des sciences de l’administration, Michel Gendron, sont montés sur scène pour leur remettre leur attestation de certifi cation en gouvernance de sociétés. Créé en 2005, le Collège représente le seul programme de certifi cation universitaire dans ce domaine au Québec.

Le iPad pour tout-petitsUne équipe de l’École de psycho-logie participe à la création denouvelles applications tablettes pour enfantspar Brigitte Trudel

iPad et Android : le livre de lecture CosmoCamp : Pique-nique cosmique et Le livre à colorier CosmoCamp, lan-cés le 6 septembre. Ces his-toires mettent en vedette les oursons cosmonautes Miga et Pandy et s’adaptent aux2-3 ans (tout-petits) et aux 4-5 ans (préscolaire).

« Nous avons fait appel à l’équipe de la professeure Dionne afin d’offrir un pro-duit de la meilleure qualité possible et le plus adapté à la réalité des enfants, sou-ligne le producteur exécutif du projet, Martin Brouard. Par exemple, grâce à leur expertise, nous avons appris que la fonction « retour » ou « précédent » dans un jeu numérique ne signifie rien pour un enfant de 2-3 ans. Ce détail nous a permis d’ajuster notre tir. »

Entre l’automne 2011 et le printemps 2012, l’équipe de Ginette Dionne a passé quel-ques heures chaque semaine dans les bureaux de Frima. « Notre travail était très concret, confirme la profes-seure. Nous avons orienté le

La culturenumérique sepose comme une nouvelle branche à développer en psychologie

Les oursons cosmonautes Miga et Pandy parlent un langage adapté aux 2-3 ans et aux 4-5 ans. image Frima Studio

choix des personnages, des textes, des images, des poli-ces d’écriture, de la grosseur des traits et des boutons. » Même les voix entendues sur les applications ont été soumises à l’approbation des chercheuses.

L’équipe a également super-visé les tests d’utilisation des plateformes réalisés dans une garderie de la région. Elle a aussi fourni à Frima un document complet qui ex-plique les capacités motrices, perceptuelles et langagières des 2 à 5 ans. « C’est devenu ma bible », affirme Martin Brouard, qui souhaite que cette première expérience se renouvelle. Huit applications sont encore prévues dans le cadre de la série Cosmo-Camp. Il faut dire que le mar-ché des applications numé-riques pour enfants est en pleine expansion.

La perspective emballe Ginette Dionne. « Cette superbe expérience a été pour moi et mes étudiantes l’occasion de nous servir de nos connaissances dans un contexte bien réel », note-t-elle. Ce partenariat, ajoute la chercheuse, l’a amenée à constater que les rapports entre son domaine d’exper-tise et la culture numérique se posent comme une nou-velle branche à développer en psychologie. « La majorité des études sur le sujet ont été

commandées par l’industrie technologique, observe la spécialiste. Pour la commu-nauté scientifique, c’est un vaste territoire à explorer. »

À ceux qui s’inquiètent de voir les bambins trop expo-sés à ces plateformes durant leurs premières années de vie, Ginette Dionne donne une réponse rassurante. « Ces outils bonifient les livres et les jeux tradition-nels pour autant qu’ils sont utilisés en contexte d’inte-raction sociale, c’est-à-dire avec les parents », rappelle-t-elle. C’est d’ailleurs en vue de favoriser cet échange que les aventures cosmiques des oursons Miga et Pandy ont été développées.

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en bref

Accès Rouge et Or est de retour

La webémission Accès Rouge et Or est de retour pour une deuxième saison cette année. Animée et réalisée par Andréane Girard, cette émission s’attarde aux coulisses de tout ce qui touche le Rouge et Or. Au menu : entrevues avec les étudiants-athlètes et les entraîneurs du programme Rouge et Or, suivis d’étudiants-athlètes dans leur routine la journée d’une partie ou d’une compétition, visite d’endroits inédits du PEPS ou du stade TELUS-Université Laval, etc. Tout ce que vous aimeriez savoir au sujet du Rouge et Or, Andréane Girard le présente dans de courtes capsules d’environ cinq minutes mises en ligne deux fois par se-maine, les lundi et jeudi.

Pour visionner Accès Rouge et Or, on fait un tour au www.rougeetor.tv.

Nutritionniste à votre service

Le service de nutritionniste-conseil est de retour cet automne à la salle d’entraînement du PEPS. Vous désirez en savoir davantage sur la nutrition et évaluer vos habitudes alimentaires? La « nutritionniste à votre service » est présente pour vous transmet-tre de l’information en nutrition et offrir des conseils spécialisés à la clientèle qui le désire. Venez la rencontrer à la salle d’entraî-nement lors des périodes suivantes : le mardi de 11 h 30 à 13 h 30, le mercredi de 16 h 30 à 18 h 30, ainsi que le jeudi de 16 h 30 à 18 h 30. Surveillez la question de la semaine qui teste vos connaissances dans le domaine et obtenez la réponse auprès de la nutrition-niste ou sur notre site.

www.peps.ulaval.ca.

Laissez tomber la corde !Bonne nouvelle, les amateurs d’escalade pour-ront enfi n grimper un tout nouveau mur au PEPS sans certifi cation exigée : le bloc! De fai-ble hauteur, ce mur en surplomb n’exige ni cor-de ni partenaire. Des tapis de chute amortissent la réception en cas de faux pas. Le bloc s’ajoute à la caverne déjà bien connue, n’exigeant pas non plus de certifi cation. Une nouvelle tarifi -cation permet de payer uniquement pour ces deux installations sans cordes. Le coût est de 3 $ pour les étudiants membres, de 4 $ pour les membres et de 5 $ pour les non-membres.

Des heures de pratique ont été ajoutées pour favoriser la pratique libre dans l’ensemble des installations, soit de 13 h 30 à 16 h, les lundi, mardi et jeudi.

Andréane Girard, la dynamique animatrice de la webémission Accès Rouge et Or.

Huit styles diff érents d’artsmartiaux sont enseignés au PEPSpar Catherine Lévesque

Rendez-vous sur le tatami

Les écoles d’art martial sont nombreuses à Québec. Au PEPS, huit disciplines coha-bitent en harmonie sous le même toit, ce qui est un atout considérable. « Vous ne verrez jamais ça nulle part, affirme France LeBel, coor-donnatrice du programme des activités d’initiation et de perfectionnement. Ici, une personne peut essayer plusieurs styles jusqu’à ce qu’elle trouve chaussure àson pied. »

Le dojo du PEPS est tou-jours très occupé durant l’année. Il accueille tous lesstyles enseignés : aïkido, iaïdo, jiu-jitsu, judo, karaté, kendo, kung fu et taï chi. Pour faire un choix éclairé parmi tous les styles propo-sés, il faut d’abord tenter d’en savoir un peu plus à propos d’eux.

Saviez-vous que l’aïkido est un art martial japonais d ’autodéfense excluant toute compétition? Il est basé sur des déplacements e t m o u ve m e n t s c i r c u -laires du corps par lesquels l’énergie de la personne qui agresse est déviée, garan-tissant ainsi le contrôle de la situation. Les techni-ques enseignées ne visent pas à vaincre l’adversaire, mais à réduire sa tentative

d’agression à néant. Ses bénéfi ces sont la souplesse, la concentration, la stabilité, la mise en forme, le rythme et la détente.

L’iaïdo consiste en l’art de dégainer le sabre japonais. Cet art martial se caractérise par son attitude méditative. Il se distingue extérieure-ment par ses mouvements justes et parfaits. Ces mouve-ments constituent des katas. Ces katas sont des mises en situation pratiques etréelles permettant d’atteindre le parfait développement de la personne.

Seul art martial adapté au Québec qui ne propose que des techniques d’auto-défense, le tai jitsu est une forme de jiu-jitsu qui exige le minimum de force pour un maximum d’efficacité. On y enseigne la prévention par des mises en situation fréquemment rencontrées (stationnement, ascenseur, marche nocturne, etc.). Cette pratique façonne le corps et l’esprit. Les techniques pré-sentées sont les principes de dégagement, de déplacement, de frappe, de brise-chute et les techniques de contrôle. Elles sont applicables autant debout qu’au sol.

Le mot japonais « judo » signifie « méthode douce ».

L’équilibre, le synchronisme, les stratégies et les tactiques caractérisent cette discipline. Il s’agit à la fois d’un sport, d’un art, d’un loisir, d’un pro-gramme de conditionnement physique, d’une méthode d’autodéfense et d’un mode de vie. Il est possible d’être encadré pour faire de la compétition.

Le karaté shotokan est un art martial japonais qui permet d’acquérir certaines habiletés de base : le coup de poing, le coup de pied avant, circulaire, de côté et arrière, le déplacement au sol et le blo-cage. Des mises en situation sont présentées sous forme d’enchaînements techniques (attaque, contre-attaque) et de chorégraphies de combat (kata).

Le taï chi est l’activité idéale pour favoriser la relaxation profonde et la recherche du bien-être, car il s’exécute len-tement et sans violence pour le corps. C’est une gymnas-tique qui s’adapte très bien aux personnes de tous âges. Il améliore la coordination et la concentration, en plus d’aider à gérer le stress.

Le kung fu est un art martial chinois qui permet un rap-prochement entre le corps et l’esprit. En plus du renforce-ment musculaire et de la mise en forme hors pair, il apporte confiance et maîtrise de soi. Cet art martial comprend une multitude de techniques d’autodéfense qui se basent sur des principes simples et

Aïkido, iaïdo, jiu-jitsu, judo, karaté, kendo, kung fu et taï chi : il existe des arts martiaux pour tous les goûts. photo PEPS

qui s’appliquent à toutes les situations. Pour les gens qui cherchent à se dépasser, le kung fu est le défi à relever.

Finalement, le kendo est le plus ancien des arts martiaux. Cet art martial japonais est la version moderne de l’escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraïs. Aujourd’hui, le kendo n’est pas seulement un art martial, mais également un sport de compétition largement pra-tiqué dans le monde. Il com-prend aussi un volet spirituel permettant de développer la force de caractère et la détermination. La pratique du kendo forme le corps et permet de conserver un esprit vigoureux grâce à une pour-suite perpétuelle de dépasse-ment personnel.

France LeBel invite les participants à profiter de la stabilité d’horaire qu’offre la formule « club », où l’on trouve toutes sortes de for-faits à des durées et des coûts convenant à tous les besoins. Les prix pour la clientèle étu-diante sont très avantageux.

Depuis quelques années, le PEPS offre aux parents la possibilité de s’entraîner avec leur jeune. Certains styles comme le judo et le kendo sont offerts aux jeunesâgés de 4 à 16 ans et aux parents. Les coûts sont très abordables.

www.peps.ulaval.ca(section « Club »)

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16 au fi l de la semaine

Soirée de jazz avec le trio Rafael Zaldivar

Le nouveau professeur de piano jazz de la Faculté de musique, Rafael Zaldivar, se commet avec ses deux complices à la salle Henri-Gagnon le mercredi 26 : Rick Rosato, à la contre-basse, et Marc Béland, à la batterie. Tous trois y présenteront des œuvres de Thelonious Monk. Ajoutons que Rafael Zaldivar, artiste d’origine cubaine au jeu pré-cis et rapide, a fait paraître récemment deux disques, Life Directions (2009) et Drawing (2012), qui ont été bien reçus de la critique.

Mercredi 26 septembre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault.Entrée libre.

Quelques airs de contrebasse

Est-ce que vous êtes deceux que le chant de la contrebasse émeut ? Si tel est le cas, sachez queZbigniew Borowicz, pro-fesseur à la Faculté de musique, donne un récital ce soir, à la salle Henri-Gagnon. Sur le thème de la danse, la soirée donnera à entendre des transcriptions pour contrebasse seule d’œuvres de Bach, Brahms, Kreisler, Khatchaturian, Albéniz, Oginski, Monti et St-Saëns. Le contrebassiste est originaire de Pologne et a joué de son instrument sur tous les continents en plus d’avoir donné plusieurs concerts pour Radio-Canada et la radio polonaise, entre autres.

Jeudi 20 septembre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

Gala humanitaire pour le Mali

Pour venir en aide à ce pays en proie à un grave confl it politique et humanitaire et souligner le 52e anniver-saire de son indépendance, l’Association malienne de Québec organise une grande manifestation culturelle samedi au Grand Salon. Toute la communauté uni-versitaire est invitée à venir s’immerger dans la culture africaine. Au menu : pièces musicales, danses, défi lés de costumes traditionnels, poé-sie et buffet gastronomique malien et africain. Tous les bénéfi ces du gala et les dons seront versés à la Croix-Rouge canadienne.

Samedi 22 septembre, à 19 h, au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 20 $ en prévente au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins) et25 $ à la porte.

Campagne en vélo pour le sida

Venez rouler seul ou en équipe de quatre sur 20 km dimanche afi n d’amasser des fonds pour fournir des vélos aux travailleurs de la santé en Afrique. Depuis 2005, l’association étudiante Entraide Universitaire Mondiale du Canada - Uni-versité Laval (EUMC-Laval) organise un vélo-sida pour fi nancer la fabrication de vélos et de vélos-ambulances au Malawi qui permettront d’aller soigner des gens atteints du sida vivant dans des zones rurales éloignées. Cette campagne en vélo vise aussi à sensibiliser les gens d’ici au VIH/sida. En cas de pluie, l’activité est remiseau lendemain.

Dimanche 23 septembre, à 10 h 30, dans le station-nement en face du pavillon Alphonse-Desjardins. Il y aura une collation à mi-parcours sur les Plaines. Le retour sur le campus se fera vers 13 h où un dîner hot-dog sera offert.Coût : 8 $ pour une per-sonne et 25 $ pour une équipe de 4 personnes au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins). Sur place, le dimanche, les billets seront en vente au coût de 10 $ et 25 $.

ExpositionPièces/fenêtres

Dès lundi prochain, la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins fera place aux peintures tradi-tionnelles et digitales de Charles-Étienne Brochu, étudiant au baccalauréat en arts visuels et médiatiques. Pour l’occasion, la salle sera transformée en un tableau dans lequel cohabiterontdes personnages. Les tableaux y feront offi ce de fenêtres qui ouvrent sur d’autres pièces et univers.À voir pour la mise en abîme, le dépaysement et l’atmosphère singulière.

Du lundi 24 septembre au vendredi 12 octobre, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.Heures d’ouverture : de 9 hà 17 h du lundi au vendredi.

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Retour sur Rio+20

Rio+20 : rendez-vous manqué avec l’histoire ou rencontre productive en ce qui a trait à l’engagement de la société civile? Voilà ce qu’examineront 6 experts et représen-tants de la société civile en environnement lors de cette table ronde le mardi 25 portant sur la Confé-rence des Nations unies sur le développement durable qui s’est tenue à Rio de Janeiro au Brésil en juin dernier. Ils s’y demanderont entre autres si l’atteinte d’un consensus de la communauté internationale pour sauver la planète relève de l’utopie. Avec notamment Philippe Le Prestre, professeur de science politique à l’UL, Thierry Lefèvre, coordonnateur de Chimistes pour l’environ-nement (UL), et Coralie Lamaire Chad, étudiante àl’Institut Hydro-Québec en environnement, développe-ment et société. Yan Turgeon, rédacteur en chef du bul-letin de liaison Objectif Terre du même institut, jouera le rôle de modérateur.

Mardi 25 septembre, à 13 h, à l’amphithéâtreHydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

25/09

Soirée d’informa-tion sur le pro-gramme Mentor

Cette séance d’information de 50 minutes s’adresse aux fi nissants de 1er, 2e et 3e

cycles qui aimeraient être jumelés avec un profession-nel pour commencer leur carrière du bon pied. Les étudiants pourront mieux connaître le milieu de travail qui les attend et commencer à bâtir leur réseau profes-sionnel. Ce programmeunique au Québec, mis en place par le Service de placement, n’exige que quel-ques heures de disponibilité durant l’année.

Mardi 25 septembre, de 11 h 30 à 12 h 30, à la salle 3E du pavillon Charles-De Koninck.

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Consultez le calendrier complet d es activités sur le campus à ulaval.ca

La salle elle-même sera transforméeen tableau