Le Choco, l'autre Colombie - Numero 5 - Mars 10

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    DITORIALPar Olivier LAGARDE

    Cette anne 2010 a commenc dans le Bas Atrato sous des auspices aux airs derefrain, mlant la fois sentiments despoir et dinquitude. Un nouveau soufflesempare de lorganisation ASCOBA de par le renouvellement de ses membres etllection dune nouvelle direction, avec les attentes lgitimes quengendre toutnouveau dpart. Dans le mme temps, le souvenir des heures sombres dudplacement et de la violence ressurgit dans lesprit des habitants pour lesquels des

    vnements rcents rappellent cruellement la triste ralit des faits. Cest cettedualit qui mincite fournir dans ce numro une analyse plus pousse de lasituation quest celle dans laquelle se trouvent les organisations communautairesaujourdhui encore.Nul ne semble pourtant pouvoir interrompre le travail fourni par les leaders ou leshabitants de la rgion pour sen sortir, avec laide de diffrents organismes.Dstabilises certainement, inquites peut tre, toujours est-il quil faut retenir deces organisations tout ce quelles font pour sortir de ce conflit par le courage et nonles armes. Ainsi, il est bon de prsenter largement ici le travail impuls et fourni parla Pastorale sociale du Diocse dApartado dans le domaine de la sant avec laidedune cooprante franaise.Cest toute la complexit dun territoire quil sagirait dexpliquer, mais il sembledabord important den saisir les aspects les plus notables, tout en les mettant en

    corrlation avec le travail communautaire qui poursuit son bout de chemin.Autrement dit, montrer quen temps de conflit la paix aussi peut avoir son mot dire.

    BONNE LECTURE.

    B u l l e t i ndinformation auxd o n a t e u r s e tsympathisants duC o m i t d es o u t i e n a u xpopulations duBas Atrato.

    LE CHOC: LAUTRE COLOMBIE

    Numro5-Mars2010

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    Les 12 et 13 dcembre derniers, ASCOBA a organis sa troisime Assemble Gnrale ordinaire

    Carmen del Darin, municipalit du Bas Atrato, afin dlire ses nouveaux membres. Cre en

    2003, lassociation restructure donc son quipe conformment ses statuts, qui prvoit un

    mandat de 3 ans renouvelable une fois. Le Bureau mais aussi les Comits ont donc t soumis

    votation, ASCOBA ayant au pralable convoqu tous les Conseils Communautaires et les

    Organisations qui lui sont affilis. Ce sont environ 300 personnes qui ont assist cette

    assemble, pour prs de 200 votants reprsentant les quelque 60 communauts de la zone.

    Il sagissait galement dun rendez vous majeur pour ASCOBA en ce sens que lorganisation

    prsentait son bilan triennal cette occasion et enregistrait les dolances des habitants pour lestemps venir. Dans la bonne humeur, les communauts ont rpondu prsentes et assist avec

    attention aux diffrentes runions. Etaient galement prsentes les ONG qui accompagnent le

    processus, lEglise, certaines institutions locales et la Policelaquelle a t poliment invite

    sortir de la salle de rassemblement sous les sourires moqueurs des participants, lespace pour

    cette assemble tant un espace autonome des organisations communautaires!Aprs six annes o lquipe avait peu volu en vertu des mandats lgaux, ASCOBA aborde

    donc une nouvelle re et donne un nouvel lan son action. Si les membres des Conseils

    Communautaires se montrent globalement satisfaits du travail accompli jusque l, tenant en

    compte la situation de dpart plus que complexe, ils demandent aussi la nouvelle quipe de

    poursuivre sur ce chemin tout en exigeant toujours plus daccompagnement. Si ASCOBA estlorganisation la plus importante de la zone et est reconnue comme telle, il sagit aussi de

    transformer certains projets en des actes plus concrets pour les gens.

    LA NOUVELLEQUIPEDASCOBADBUTE SON

    MANDAT DANS UNCONTEXTE TENDU

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    AUTRECOLOMBIE Lorganisation interne dASCOBA est en soi un premier enjeu, car devant tant de

    problmatiques, le travail doit tre cohrent et bien gr au quotidien. Au-del des ressources

    humaines, laspect financier est bien sr primordial. Etendre son action sur un primtre aussi

    large que lest celui de la zone dinfluence dASCOBA est un dfi majeur. Or, bien souvent,

    largent manque pour dvelopper des activits et se rendre rgulirement dans les villages.

    Cette lection sest droule sans accrocs, la participation a t satisfaisante et la nouvellequipe a officiellement commenc son mandat au 10 janvier, sorganisant peu peu pour

    reprendre le processus de laccompagnement. Il lui faut trouver son rythme de marche etavancer avec une posture politique claire.

    En effet, le propre du Bas Atrato est quil sagit dune zone o les intrts sont importants, les

    jeux de pouvoir incessants, le contexte est complexe lextrme. On ne peut tre manichenlorsque lon analyse le Choc, dautant moins lorsque lon se penche sur le local et le Bas

    Atrato.

    Au milieu dun conflit arm et social et didologies souleves par les uns ou les autres, il est

    souvent difficile de sy retrouver. Pourtant cela est indispensable la comprhension du

    systme dorganisations communautaires. Essayons de voir quels sont les diffrents ples

    idologiques prsents dans le Bas Atrato, que lon pourrait numrer en 3 points de manire

    certes assez schmatique mais qui reflte peu prs la situation:Un ple radical de gauche lors du retour des communauts sur leur territoire, la plupart sesont reformes sous le statut de Conseil Communautaire conformment la Loi 70 de 1993

    promulguant la proprit collective pour les afrodescendants. Mais dautres ont form ce que

    lon appelle des Zones Humanitaires. Cest une autre forme dorganisation et de posture, quipart du principe que la scurit nest toujours pas assure et quil faut donc bnficier dun

    statut spcifique de protection. Il sagit dun statut intermdiaire car ces communauts

    prouvent une mfiance totale vis--vis de lEtat colombien, rejetant catgoriquement toute

    forme de projet manant du gouvernement. Cest ce que leur octroie la Cour Interamricaine

    des Droits de lHomme, avec un statut spcifique donc. Tant que le conflit nest pas rsolu etque les membres des communauts ne peuvent vivre en paix et en harmonie avec leurs

    coutumes, nul autre statut nest envisag. Ce sont ces communauts qui militent le plus auniveau juridique pour la rtrocession effective des terres, mais ce sont elles aussi qui paient le

    plus lourd tribut au conflit, plusieurs leaders ayant t assassins, beaucoup dautres menacs.

    Ces communauts sont accompagnes par les ONG Justicia y Paz et Brigades de PaixInternationales. La premire cite est place en tte de la liste noire des entrepreneurs et desparamilitaires, coupable leurs yeux de se servir des communauts pour mettre en avant leur

    idologie marxiste, et dempcher toute forme de dveloppement de ces communauts enles maintenant dans la misre. Ces communauts, et lONG Justicia y Paz, sont fortement

    souponnes par leurs adversaires de marcher main dans la main avec les FARC, galementprsents dans la zone.

    Un ple intermdiaire, du centre ce sont les Conseils Communautaires affilis pour laplupart ASCOBA. Rgis par les termes de la Loi colombienne, ces communauts tentent dersister pacifiquement au conflit et daccder l aussi une autonomie totale afin de retrouver la

    paix sur leur territoire. Nayant pas une posture clairement dfinie sur les dcisions prendre

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    AUTRECOLOMBIE concernant lentre ou non des entreprises sur leur territoire, sur la faon dont elles aimeraient

    vivre et le degr dassistance extrieur quelles requirent pour leur dveloppement, ces

    communauts se trouvent souvent entre le marteau et lenclume, lun des extrmes leur

    reprochant de faire le jeu de lautre et vice versa. ASCOBA accompagne ces communauts sur

    des thmes divers et varis. Elle na aucun pouvoir de dcision sur les Conseils

    Communautaires, premier chelon du pouvoir face aux institutions publiques ou les entreprisespar exemple. ASCOBA sengage surtout coordonner tout cela, apporter le soutien

    ncessaire, jouer linterlocuteur face aux institutions, etc. Lorganisation a galement un rlede mdiateur, politiquement parlant, c'est--dire quelle na pas une posture franche face lun

    ou lautre des extrmes, ce qui constitue sans doute la difficult majeure puisque l aussi, tout

    comme les Conseils Communautaires, elle est prise partie par lun ou par lautre. La diffrenceavec le premier ple, cest quASCOBA, mme critique envers lEtat, prend le parti du dialogue

    et accepte les projets venant des institutions publiques. Le CINEP et dautres organismes tels

    quOXFAM, le CCFD ou le Comit Franais appuient directement cette dmarche, sans rejeter

    videmment toute forme daide qui pourrait tre apporte une communaut dans le besoin, et

    respectant lautonomie de chacun.

    Un ple radical de droite ce niveau l on trouve les personnes qui habitent la zone et quisouhaitent voir entrer le grand capital sur le territoire du Bas Atrato, afin dapporter ledveloppement conomique aux communauts travers la signature de contrats avec les

    entreprises pour lexploitation et lexportation des richesses que la terre fournie ici: bois, bananeplantain, huile de palme, levages extensifsCes membres de communaut sont en lien direct

    avec les entreprises nationales ou internationales qui bien souvent les achtent pour faciliter leur

    entre en faisant pression sur dautres leaders. Parfois lappui implicite de lEtat et surtout de

    larme ces groupes est clairement dfini. Lobjectif du gouvernement est bien dintgrer le

    Choc, et surtout ses innombrables richesses, au march national des terres et lconomie

    mondiale. Les entreprises sont souvent lies, directement ou pas, des groupes paramilitaires

    agissant dans la zone, bras arms en quelque sorte pour assurer le contrle social etconomique de la zone, par lintimidation ou la violence. Une organisation, appele la Diaspora,

    runie les membres de ce courant et prne lviction pure et simple de toutes les ONG, menacedirectement certaines dentre elles en particulier Justicia y Paz, et a aussi comme ide ultime de

    chasser les mtis du territoire, qui doit revenir uniquement aux afroscolombiens, selon eux seuls

    propritaires lgitimes. Il sagit dune idologie assez sgrgationniste, pour le moinsnationaliste, faisant partie dun courant minoritaire qui prne lindpendance du Choc.

    Contexte politique complexe et jeux de pouvoirs incessants, la situation dans le Bas Atrato estpour le moins dlicate. Le positionnement face lEtat, face aux entreprises, face la notion de

    dveloppement: cela forge les idologies et conditionne en grande partie lappartenance telou tel courant.

    Il est indispensable davoir cette lecture lesprit pour comprendre les faits qui secouent les

    organisations de la zone depuis quelques semaines. En effet, peu de temps aprs lAssembleGnrale dASCOBA, deux des membres, qui plus est les plus influents, de la Diaspora et donc

    du courant de droite ont t assassins dans la zone, le 17 dcembre dernier. Ils taient les leaders du mouvement pro-entreprises. Le fils de lun dentre eux, qui les accompagnait, agalement t tu. Comme la version officielle est difficile obtenir, plusieurs bruits courent surles auteurs et les commanditaires de ces assassinats, dans une rgion o la mthode de larumeur est dj amplement coutumire.

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    La version la plus rpandue est que ce fait a t accompli par les FARC. Une autre voudrait quil

    sagisse dun rglement de compte entre amis. Toujours est-il que les proches des victimes etle lobby dextrme droite mettent cela sur le dos des FARC, avec pour commanditaire lONGJusticia y Paz.

    Le 13 janvier dernier, cest un membre dune Zone Humanitaire qui a t assassin, alors quilavait pris place bord dun transport public pour rentrer chez lui. L aussi, les hypothses

    fusent. Ce leader communautaire tait trs impliqu dans la lutte pour la rcupration des terres

    au niveau juridique. Or, quelques semaines plus tt, un jugement du Tribunal du Choc1 allait

    dans le sens de la restitution des terres, et ce leader avait eu le courage de signifier la sentence

    directement aux entrepreneurs responsables. Il sagirait donc soit de la liquidation dunepersonne gnante, soit de reprsailles aux faits commis en dcembre. La victime, par ailleurs,

    venait dtre lue pour faire partie dun Comit dASCOBA dans la nouvelle quipe.

    Au jour daujourdhui, une enqute officielle a t diligente pour les cas de dcembrepas pour

    celui de janvierDe plus, pour rpondre la suppose responsabilit des FARC dans le premier

    cas, larme colombienne a bombard le 31 janvier dernier une zone o des campements de

    gurilleros auraient t reprs. Malheureusement, les projectiles ont atterri sur une maison o

    dormait une famille indigne dun village proche, faisant 3 blesss dont un enfant. Devant cette

    bavure, la peur reprend le dessus dans ces communauts qui ont dj connu les dplacements.

    Au quotidien cependant, la vie suit son cours normal. Ces tensions se ressentent surtout au

    niveau des organisations, de linquitude des ONG. Dans un contexte dj difficile, inutile de dire

    que cela rajoute la confusion et entrave le travail communautaire. Les diffrents protagonistes

    nont pas fini de se lancer des accusations les uns les autres, et on ne peut que souhaiter que

    les vnements nentrainent pas le Bas Atrato dans une nouvelle spirale ngative, avec la

    population au milieu, qui elle dans sa majorit est bien loin de ces jeux de pouvoir.

    1. Jugement prononc en faveur des communauts, et qui ordonne notamment

    aux entreprises la restitution des terres sous un dlai de 30 jours. A ce jour, rien

    na boug.

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    Depuis 2004, la Pastorale Sociale de Sant du Diocse dApartad dveloppe un programmeambitieux avec les communauts afin damliorer leur accs aux soins, la prise en charge de

    leurs maladies et la qualit de leurs ressources telles que leau ou llectricit.

    Le programme est coordonn par une ONG amricaine, Concern America, et bnficie des

    services dune volontaire franaise du SCD1, Mlanie Helluy, qui a accept de nous servir de

    guide pour nous aider interprter la situation complexe dans laquelle se trouve la santaujourdhui encore dans le Bas Atrato.

    Le bureau install au rez-de-chausse dune maison donnant sur lAtrato, dans une rue centrale

    de Riosucio o cohabitent diffrentes uvres sociales (Eglise, ONG, associations locales), la

    Pastorale Sociale reoit ici les promoteurs de sant pour les formations, mais aussi les

    diffrentes personnes du village, de passage pour demander tel ou tel service. En face, dans la

    maison pastorale, la bodega, c'est--dire la rserve o sont stocks les mdicaments,

    conservs sous une temprature plus fraiche que celle que dgage dehors lair chaud et lourddu Choc.

    LES

    PROMOTEURS DESANT AUSERVICE DE LEURCOMMUNAUT

    1. Service de Coopration au Dveloppement : organisme franais denvoide Volontaires de Solidarit Internationale agre par le Ministre des Affaires

    Etrangres. Le SCD, bas Lyon, slectionne, forme et affecte les candidats

    volontaires dans diffrents pays du Sud pour accompagner des associations

    locales dans leurs projets de dveloppement.

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    Les promoteurs de sant et les sages femmes traditionnelles sont la raison dtre de ce

    programme. Une semaine tous les deux mois, des membres des villages, initialement choisis par

    leurs communauts respectives, se dplacent jusqu Rioscucio, le centre urbain principal, pour

    suivre des cours. Chacun avance son rythme et tous nont pas commenc en mme temps :les plus aguerris suivent les formations de Niveau 4, quand les dbutants commencent

    naturellement par les bases enseignes au Niveau 1 qui consistent prvenir, diagnostiquer et

    traiter les maladies les plus communes de la zone et qui causent la mortalit la plus forte. Toussont runis au sein dun comit appel COAPIBAS : Comite associ des Promoteurs de SantInterethniques du Bas Atrato.

    Afrocolombiens, Indignes ou Mtis, tous peuvent bnficier de ces formations et assurer ainsi

    une attention adapte aux maladies qui peuvent se dvelopper dans les communauts, tout en

    respectant les particularismes ethniques et ancestraux lis la pratique des soins.

    En effet, lisolement des communauts, le manque, voire labsence de politiques publiques

    adaptes pour les populations de la zone ne permettent pas ces dernires de bnficier dune

    sant de base accessible. Environ 20.000 personnes nont leur disposition que deux centres

    de sant, mal quips, qui sinondent pendant la saison des pluies et o lon ne trouve pas

    forcment de mdecins. Les moindres maux peuvent se dvelopper ici en des maladies plus

    graves, fatales parfois.

    Une simple diarrhe peut entraner la mort si elle nest pas traite rapidement. On observe aussi

    un fort taux de mortalit maternelle et infantile. Les femmes ne bnficient pas de contrle

    prnatal ou de prvention du cancer de lutrus. La planification familiale est trs peudveloppe, souvent mal comprise, et les femmes de plus de 45 ans et de moins de 15 ans

    courent de grands risques lors de leurs grossesses. Les maladies chroniques (diabte,

    hypertension) et endmiques (dengue, paludisme, lechmaniasis2, tuberculose, typhode,

    lpre) font des ravages. Aucun enfant na un carnet de vaccination jour. Les conditions de

    travail dans la foret, les champs ou sur le fleuve sont difficiles et les accidents frquentsde parlutilisation de la machette ou la prsence de serpents venimeux.

    Le principe est donc que chaque communaut ait son promoteur et sa sage femme au village

    qui sachent venir en aide aux habitants, que cela soit sur place, avec des mdicaments grs

    par une pharmacie communautaire, ou en les orientant vers les centres urbains une fois le

    problme dtect. Plus que les soins, la dtection a ici un rle prpondrant. De la mme

    manire, les promoteurs font un travail de prvention envers les membres de leur communaut

    en dtectant les personnes qui souffrent de maladies chroniques, en faisant pression sur lesmdecins des centres de sant pour quils viennent vacciner dans les communauts et en

    dveloppant une rflexion sur les problmatiques sanitaires lintrieur mme du village.

    Par ailleurs, la potabilisation de leau, enjeu majeur, est au cur des priorits du programme. Les

    responsables du projet (mdecins, techniciens, coordinateurs) fournissent des filtres financs

    par lONG OXFAM Grande Bretagne pour purifier leau, et forment galement les promoteurs

    pour leur entretien et leur bon usage. En administrant ce qui parait tre de prime abord un outil

    simple et peu couteux, les maladies lies leau peuvent diminuer de faon drastique.

    1. Lechmaniasis: infection transmise par un moustique qui provoque des lsions de la peau.2. Prix Clarence H.Moore : rcompense instaure en 1989 et reconnaissant le travail de

    bnvoles, des associations ou des ONG qui uvrent lamlioration de la sant pour les

    peuples dAmrique du Sud et la Zone Carabes.

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    Preuve de limportance de ce programme pour les populations, COAPIBAS a reu en 2007 le

    Prix Clarence H. Moore de la Fondation Panamricaine de la Sant et pour lEducation3, ce qui

    est une reconnaissance importante pour une organisation du Bas Atrato, o coordonner des

    projets de dveloppement est tout sauf simple avec le conflit arm et social qui svit, sans

    compter les contraintes gographiques, la plupart des villages tant situs dans la foret

    plusieurs heures de bateau des centres urbains.

    La situation sanitaire dans la zone est toujours dans un tat dplorable par rapport ce que lon

    peut connatre en France ou dans dautres parties de Colombie. Mais lorsque les populations

    elles mmes sapproprient les projets, et transmettent les savoirs appris, les choses avancent,

    lentement mais surement. Ne serait-ce quune vie sauve grce cela encourage poursuivre,

    quand bien mme beaucoup dautres nont pu tre pargnes.

    Preuve du bien fond de cette dmarche, une pidmie de cholra a touch durement les

    communauts en 2007. De nombreux enfants sont dcds dans les villages loigns o il ny

    avait pas encore de promoteurs. Dans les villages o ces derniers taient prsents, aucun dcs

    na t signal, au contraire, tous les enfants atteints ont t pris en charge des semaines

    durant, nuit et jour, et sen sont sortis.

    Pour approfondir les choses, Mlanie, Coordinatrice administrative et financire du projet depuis

    bientt 2 ans, nous emmne au cur du systme de sant des communauts du Bas Atrato.

    Une zone si particulire o il ny ni personnel de sant, ni lieux de prise en charge. Mais changer

    la donne est le leitmotiv de tous ici, il ny a pas de fatalit, et comme le dit tout haut le slogan de

    COAPIBAS : Dnde no hay doctor, hay promotor L o il ny a pas de docteur, il y a unpromoteur.

    2. Prix Clarence H.Moore: rcompense instaure en 1989 et reconnaissant le travail de bnvoles, des associations oudes ONG qui uvrent lamlioration de la sant pour les peuples dAmrique du Sud et la Zone Carabes.

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    MLANIE, PEUX TU NOUS PRSENTER TONPARCOURS ? QUEST CE QUI T AS AMENE QUITTER TA BRETAGNE NATALE POUR VENIRTRAVAILLER ICI RIOSUCIO?Originaire de Bretagne, jai fait mes tudes

    dhistoire gographie Rennes. Pour ma

    dernire anne de Master jai pass un an au

    Mexique pour un projet de recherche et ainsi

    pu dcouvrir et apprcier la culture latinoamricaine. Depuis toute petite je baigne

    dans un milieu militant, syndical et de lutte

    pour lenvironnement. Depuis ladolescence

    je fais partie de plusieurs associations,

    minvestissant dans la lutte pour les droits delhomme et lenvironnement. Jai galement

    particip lorganisation dune exposition

    pour rcolter des fonds pour le Honduras afin

    daider mettre en place des dispensaires

    itinrants dans les zones isoles.

    Aprs mes tudes, cherchant un peu ma voie,

    jai travaill comme professeur remplaant

    pour des formations dadultes, dans lescollges ou les centres dapprentissages.

    Paralllement, jai toujours eu lesprit lenvie

    de partir pour travailler sur un engagement

    long terme. Javais peur de minvestir dans

    un projet auquel jadhre peu, et quelle quesoit la destination je souhaitais agir plus dans

    le dveloppement que lhumanitaire, quelque

    chose qui soit plus en accord avec mesprincipes, l o les gens sapproprient les

    choses, et o le projet a une vision longterme.

    MLANIE:VOLONTAIREAUPRS DES PROMOTEURSDE SANT DU BASATRATO.

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    La volontaire laquelle jai succde, Julie,

    est une amie de la fac. Chaque anne lors de

    ses vacances en France, elle mexpliquait le

    projet, me faisait partager son exprience.

    Cela ma donn envie de penser plus

    srieusement au dpart, sachant quelle

    cherchait un remplaant pour sa mission.Toutefois, a a t une dcision mrement

    rflchie, car javais peur du grand saut aprs

    les rcits de Julie, limage de la Colombie

    dangereuse, quitter le foyer familial et les

    amis

    Finalement je suis partie, et contrairement

    dautres personnes larrive sest faite en

    douceur car jentendais parler de cela depuis

    des annes par mon amie, qui de plus ma

    accueillie pour la transition.

    EN TANT QUE FRANAISE , AU MILIEU DECULTURES SI DISTINCTES LES UNES DES AUTRES

    ET TOI-MME ISSUE DUNE CULTURE DIFFRENTE,QUEST CE QUI TE SEMBLE ICI LE PLUS DIFFICILE?ET LE PLUS ENRICHISSANT?Ce travail cest dabord une chance,

    pourquoi ? Cest une chance dtre encontact avec toutes ces cultures diffrentes1.

    De plus, on travaille aussi bien avec des

    organisations communautaires de base

    quavec des responsables de grandes

    institutions a Bogot telles quOXFAM,lOrganisation Panamricaine de la Sant, le

    Ministre de la Protection sociale. Je pense

    que cest une opportunit que je naurais pas

    pu avoir en France, cest un dfi intressant.

    Clairement, les diffrences culturelles sont n o r m e s , c e s t d i f fi c i l e p o u r l a

    comprhension au dbut, difficile dintgrer

    les codes de chaque culture. Ce que je

    regrette de cette exprience, cest que jai

    moins partager du coup de ma propreculture, ce qui est logique mais il y a comme

    un sentiment de solitude car par exemple je

    ne suis pas en couple, je nai pas denfants,

    or cest ici un schma classique pour les

    jeunes, donc les centres dintrts sont

    diffrents. Certains sujets que jvoquerais

    naturellement avec mes amis en France

    peuvent tre tabous ou incompris ici.

    Ce qui est enrichissant, cest de dcouvrir

    petit petit avec les gens leur manire de

    vivre, cest faire tomber les reprsentations et

    cela amne surtout, linverse, se

    questionner sur son propre mode de vie.

    Comme lon ctoie plusieurs cultures, ce sont

    plusieurs visions du monde auxquelles on aaccs. La vie ici est difficile, la maison est en

    bois, je partage mon intrieur avec des

    chauves souris, des rats, des fourmis, voire

    des grenouilles, il ny a pas deau courante

    mais on sy habitue et a devient normal.

    Cependant, selon moi, on bnficie

    Riosucio dune certaine qualit de vie, o on

    peut aller dun point lautre en marchant, o

    les gens sont trs sympathiques, chaleureux.

    On peut passer une journe entire discuteravec les uns et les autres, les maisons sont

    toujours ouvertes, des enfants viennent jouer

    chez moi, il y a beaucoup dentraide entre

    voisin, la socit est plus ouverte dans ce

    sens l.

    COMMENT PEUT-ON EXPLIQUER UNE SITUATIONSI DIFFICILE ICI EN TERMES DE SANT, QUI PLUSEST DANS UN PAYS AUSSI RICHE QUE LA

    COLOMBIE?Selon moi, depuis lanne 1993 et la

    promulgation de la Loi 100 qui rgit le

    systme de sant, celui-ci est privatis et doitinduire une rentabilit, ce qui incohrent si

    lon veut respecter le droit de tout un chacun

    se soigner. Les responsabilits sont

    multiplies, et lefficacit nest pas au rendez

    vous. Pour un usager malade (ici on ne ditpas patient), il faut dabord faire la demande

    de soins lentreprise de sant, la EPS2,

    remplir des formulaires et montrer tous ses

    papiers, afin davoir lautorisation de prendre

    rendez vous avec le mdecin qui se trouvelui-mme dans une autre institution, lIPS3.

    1. Dans le Choc, de nombreuses ethnies cohabitent: afrocolombiens, indignes, mtis sanscompter les personnes extrieures qui y travaillent ponctuellement pour les ONG.

    2. EPS : Empresa Promotora de Salud. Entreprises prives de soins grant les besoins despatients. Ce dernier doit en quelque sorte faire valider un devis par cette entit avantdavoir lautorisation de consulter un mdecin.

    3. IPS: Institucin Prestadora de Salud. Entreprises prives de prestations de soins. Cest lque le patient se dirige pour obtenir un rendez vous pour tout acte mdical. Cela peut

    savrer trs long.

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    Bien souvent les activits de prvention sont

    gres par une autre entit (par exemple par

    le service sant de la Mairie). Pour les

    mdicaments, il faut aller dans une pharmacie

    bien prcise, qui a un contrat avec lIPS dans

    laquelle le patient est all. Avec cette

    multiplication des acteurs de sant, il estsouvent bien difficile de savoir quels sont les

    droits de chacun et on sy perd savoir o

    doit se faire chaque acte mdical.

    La privatisation du systme de sant entrane

    la concurrence et donc lapparition de

    nombreuses entreprises de sant, ce qui a

    pour consquence labsence de service. A

    Riosucio, il y a peu de temps encore, avec

    plus de six IPS prsentes, aucune ntait

    capable davoir son propre appareil pourlchographie, de telle sorte que la grande

    majorit des femmes navait pas accs son

    contrle prnatal, ce qui occasionnait une

    mortalit infantile et maternelle trop leve.

    De plus, dans le Choc, il y a une forte

    suspicion de dtournements de fonds prvus

    initialement pour la sant et qui financent au

    bout du compte des activits paramilitaires.

    Tout cela fonctionne encore moins au Choc,

    avec une situation gographique complexe.

    Devant cet tat de fait et la criante inefficacit

    du sys t me g nr a l de sa n t , l e

    gouvernement a lan dernier dcid de

    liquider plusieurs EPS pour nen maintenirplus quune majoritaire et simplifier le

    systme, en trouvant une autre manire de

    travailler pour que les populations isoles

    puissent avoir accs aux soins. Ce processus

    de transformation sappuierait aussi sur unepossible embauche des promoteurs de sant.

    Mais comme beaucoup de projets, les

    intrts particuliers priment le plus souvent

    sur le gnral. On ne sait pas comment va se

    concrtiser cette belle ide, mais jai bonespoir que la situation sera de toutes faons

    meilleure que celle davant.

    Enfin et surtout, ce systme de sant nest

    pas adapte au Choc. Imaginez que vous

    tes indigne, mre de 6 enfants, ne parlant

    pas espagnol, et que le promoteur vous ait

    orient vers le centre de sant de Riosucio

    les ennuis commencent : il faut dabordtrouver un bateau, quelquun pour le

    conduire, de lessence pour lapprovisionner,

    tout cela cote cher. Donc de nombreux

    malades ne se dplacent mme pas. Aprs

    des heures dun voyage harassant, il ny a

    pas forcment de mdecins, lattention desinfirmires nest pas toujours trs thique,

    plusieurs indignes ayant fait part de

    discrimination. De plus, lhospitalisation ne

    comprend pas la nourriture du patient et des

    accompagnants, il faut trouver par soi mme.

    Si le cas est plus grave, il faut trouver largent

    pour voyager vers dautres villes et refaire la

    chane des institutions!Lide de la Pastorale sociale est de respecter

    le droit la prise en charge de chaquemalade, de respecter le droit a une attention

    directe, adapte, avec quelquun parlant la

    mme langue que le malade, qui connait et

    partage sa situation.

    QUEL EST LE STATUT DES PROMOTEURS?Le titre de promoteur de sant nexiste plus

    depuis la nouvelle loi de 1993 mais les

    promoteurs forms par la Pastorale sont

    implicitement reconnus comme acteurs de

    sant dans le Bas Atrato. La Pastorale tente

    de faire le lien entre les promoteurs et les

    mdecins et infirmires des centres de sant.

    Concrtement cela veut dire que lorientation

    du patient par un promoteur sert dhistorique

    au mdecin, son diagnostic a valeur

    mdicale.

    Les promoteurs travaillent parfois en

    collaboration avec les infirmires en charge

    des campagnes de vaccination. La

    conjoncture institutionnelle actuelle favorise

    lintgration des promoteurs dans le systme

    et la Pastorale sociale, grce un long travail

    de lobbying, a obtenu un accord avec le

    systme national de formation pour que les

    promoteurs soient reconnus comme auxiliaire

    de sant publique, seul titre se rapprochant

    du rle de promoteur.

    Lide est quune fois obtenu ce titre, les

    promoteurs pourront tre engags par une

    EPS. Ds lors ils pourraient tre pays, ce qui

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    nest pas le cas actuellement, tous tant

    bnvoles.

    CONCRTEMENT, SI UN VILLAGEOIS NCESSITEDES SOINS, COMMENT CELA SE PASSE T-IL?Une personne qui tombe malade dans une

    communaut rurale va voir son promoteur de

    sant. Ce dernier ralise une consultation

    dans le poste de sant du village, sil existe.

    Cest une consultation de qualit, c'est--dire

    quil ne va pas traiter uniquement la maladie

    qui amne le patient. Mais il va aussi prendre

    tous les signes vitaux, faire un diagnostic et

    tablir un traitement adapt la maladie.

    Ce traitement peut allier des mdicaments

    avec des rgimes appropris. Les promoteurs

    u t i l i s e n t a u s s i l e s c o n n a i s s a n c e straditionnelles comme les plantes pour traiter

    certaines maladies. Ils essaient galement de

    dvelopper des campagnes de prventions

    telles que la dparasitation des enfants tous

    les 6 mois, les campagnes de sant buccale

    ou encore la dtection par le frottis

    dventuels signes de cancer de lutrus.

    Selon la loi, chaque personne a droit

    laccs aux mdicaments gratuits pour traiter

    les maladies communes. Dans la ralit, lemdecin, seul autoris rdiger les

    ordonnances, et les pharmacies se trouventdans les centres urbains, hors de porte des

    communauts rurales. La Pastorale propose

    d o n c u n s y s t m e d e p h a r m a c i e

    communautaire. Le promoteur fait sa

    consultation, rdige une ordonnance et vendle mdicament au patient. Les mdicaments

    utiliss sont les mdicaments essentiels

    indiqus par la liste de lONU, et sont vendus

    prix cotant. Pour chaque patient qui

    achte un mdicament, le promoteur doitpouvoir sapprovisionner de nouveau sur ce

    produit. Ainsi, avec ce principe de pharmacie

    qui fonctionne comme un fond rotatif, il ne

    m a n q u e n o r m a l e m e n t j a m a i s d e

    mdicaments dans la communaut.

    Le travail du promoteur est aussi de rpliquer

    ses connaissances et former petit petit les

    communauts sur des habitudes dhygine

    plus favorables un maintien en bonne sant

    (limination des sources de multiplications

    des moustiques responsables du paludisme

    par exemple).

    TU VAS BIENTT TERMINER TA MISSION ICI,QUESPRES-TU DE LA SUITE DE CE PROJET?Ce projet est bas sur la formation, et il peut

    tre fragile en termes de recrutements de

    formateurs et de recherches de fonds pour en

    assurer la prennit. Cest un projet de long

    terme si lon veut avoir un impact rel en

    termes damlioration de la sant et si lon

    veut petit petit quil soit gr par les

    protagonistes eux-mmes.

    Jai envie de rester implique dans ce projet,

    mme distance, en recherchant par

    exemple des fonds de soutien en France pourcette belle et ncessaire ide.

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    Les premiers jours de Fvrier, le CEFAL a runi Bogot les dlgus sud-amricains et les

    locaux du Comit pour honorer sa runion annuelle. Le Samedi 6 fvrier, les Volontaires deSolidarit Internationale prsents en Colombie ont t convis exposer leurs diffrents projets,

    leurs visions ou encore leurs ressentis sur lexprience quils vivent ici au ct dassociations ouONG locales.

    Le CEFAL est n un moment o lEglise cherchait se donner un nouvel lan missionnairedans le contexte de la fin des annes 50, de la dcolonisation et surtout suite la parution de

    lencyclique Fidei Donum par le Pape Pie XII1. Si le message tait surtout destin lAfrique, il aaussi entrain de nombreux dparts vers lAmrique du Sud. En effet, sur demande de Jean

    XXIII, lEglise de France entreprend cet effort et voit la cration dun Comit daide lAmrique

    Latine en 1962 alors quune trentaine de prtres sculiers sont dj partis ou se proposent de lefaire, puis nat le CEFAL, avec son autonomie, en 1965. Plus de 300 prtres sont partis depuis

    lors, apportant leur concours aux diocses du continent, mais surtout dans la perspective de

    crer un dialogue entre glises. Les rencontres senrichissent avec lapport des religieuses etdes religieux et bientt des lacs dj prsents. Tout cela sorganise, sinstitutionnalise. Chaque

    pays dAmrique Latine et du Sud a aujourdhui un dlgu au CEFAL. Chaque anne, ceux-ci

    LE COMIT EPISCOPAL FRANCEAMRIQUE LATINE (CEFAL)RUNIT SES DLGUS BOGOT.

    1. Lencyclique Fidei Donum, qui signifie littralement le don de la foi a t publie le21 Avril 1957.

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    se runissent dans un pays donn autour de lvque, prsident du CEFAL, et du prtre,

    Secrtaire national.

    Cest lune de ces runions quont t invits les Volontaires de Solidarit Internationale qui

    travaillent en Colombie. Guatemala, Bolivie, Brsil, Uruguayde nombreux pays dAmrique

    Latine et du Sud taient reprsents par leur dlgu piscopal, eux-mmes missionnaires Fidei

    Donum , en prsence des membres du CEFAL de France. Si les Volontaires2 sont peu nombreuxici, ils viennent de diffrents organismes franais: Fidesco, DCC et SCD3, et uvrent dans desdomaines bien diffrents. Du soutien pdagogique dans les quartiers dfavoriss de Bogot

    laccompagnement dorganisations de base du Choc, en passant par lappui aux organisations

    paysannes dans la rgion du Valle au sud du pays, il a t donne loccasion ceux qui avaient

    pu tre prsents de sexprimer sur leur projet.

    Cela a donn un change intressant de points de vue, dexpriences, et la journe a t en cela

    enrichissante. Un point commun est sans doute ce que retire chacun des rencontres quil fait

    tout au long de son volontariat, avec les diffrentes populations quil accompagne. De mme, il

    sera intressant de voir comment cela sera reproduit en France, au retour, en termes de

    solidarit. Car si une chose est ce que lon pense depuis chez soi, premier pas indispensable

    lengagement, une autre en est lexprience du terrain, et de sa ralit implacable.

    Ainsi les esprits se forment, et le fait de rencontrer des missionnaires en service pour certainsdepuis des dizaines dannes sur le continent apporte aussi son lot de rflexion. De plus, cela

    permet de saffranchir des barrires quil peut parfois exister entre religieux et lacs, alors que

    tous, quelles que soient les motivations de lengagement, allons dans le mme sens, celui dudialogue interculturel et de la solidarit.

    Un grand merci au Pre Philippe KLOECKNER, Secrtaire national du CEFAL, pour les lments

    complmentaires fournis pour lcriture de cet article, aux dlgus prsents lors de la rencontre

    pour leur accueil, et Claire Launay, ancienne Volontaire de la DCC auprs du CINEP pour

    linvitation.

    2. 9 au total, sous rserve domissions ou erreurs de ma part.

    3. Fidesco, pour Foi et Coopration, la DCC, Dlgation Catholique pour la Coopration,et le SCD, Service Coopration au Dveloppement.

    Mars 2010

    Rdaction Olivier LAGARDE - [email protected] en page Guillaume ORTIOU-CAMPION - [email protected]