"L'Alsace d'un jour" du vendredi 11 octobre

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Jeudi 10 octobre 2013 D’UN JOUR Supplément spécial du journal L’Alsace, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu Handball : Christian Omeyer rebondit F Ancien joueur du Sélestat Alsace Handball, Christian Omeyer, frère jumeau de Thierry, est désormais directeur sportif de ce club. Un exemple de reconversion réussie dans le monde du sport professionnel. Page 5 Reconversion réussie pour Christian Omeyer, ancien joueur puis directeur sportif du Sélestat Alsace Handball. Archives Denis Werwer Au fil des pages Parachutiste de haut vol 2 Basket-ball : graine de championne 3 Strasbourg à la mode et en musique 7 Une baignoire comme scène 10 La faim des goûters 14 Tout un fromage pour des macarons 16 Les lycéens face à la crise 22 Travail du dimanche : avis de commerçants 24 Produire et consommer local 28 Saint-Louis, ville vélo 29 Tout J1J sur

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Jeudi 10 octobre 2013

D’UN JOURSupplément spécial du journal L’Alsace, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu

Handball : ChristianOmeyer rebonditF Ancien joueur du Sélestat Alsace Handball, Christian Omeyer,frère jumeau de Thierry, est désormais directeur sportif de ce club.Un exemple de reconversion réussie dans le monde du sportprofessionnel.

Page 5

Reconversion réussie pour Christian Omeyer, ancien joueur puis directeur sportif du Sélestat AlsaceHandball. Archives DenisWerwer

Au fil des pages

Parachutistede haut vol 2

Basket-ball : grainede championne 3

Strasbourg à la modeet en musique 7

Une baignoirecomme scène 10

La faimdes goûters 14

Tout un fromagepour des macarons 16

Les lycéens faceà la crise 22

Travail du dimanche :avis de commerçants

24

Produire etconsommer local 28

Saint-Louis,ville vélo 29

Tout J1J sur

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SPORT Jeudi 10 octobre 2013 2

Prendre le temps, admirer lespaysages, écouter les bruits de lanature. Voici ce qu’offre la ran-donnée à dos de cheval. Les che-mins balisés par le Club Vosgienoffrent de nombreuses possibili-tés aux équitants. Fabienne Co-lin, propriétaire du centreéquestre la Muserolle, en saitquelque chose. Situé au Ban-de-Sapt, non loin du col du Hantz,elle accueille quotidiennementles sportifs de passage. Son relaisest pour elle un endroit idéal pourdécouvrir le massif des Vosges.

Paysages à couperle souffle« Le club est situé sur le chemin de laTransvosgienne, et permet une étapeentre Vosges et Alsace. Les relaisvoisins sont à une journée de distan-ce, comme ceux de Celles-sur-Plaineou Bourg-Bruche », explique-t-el-le. Emballée, elle évoque la magiedu lieu : « Les paysages sont vrai-ment à vous couper le souffle, d’unaccès facile avec juste un peu dedénivelé pour vous donner de lahauteur, mais pas trop pour le bien-être des chevaux. » Fabienne Colinpropose aussi des promenades à

la carte, d’une à plusieurs heures,pour ceux qui n’ont pas de che-val : « Depuis le Relais équestre, jepeux dessiner de magnifiques ran-données en étoile ».

À noter que pour faciliter la tâchedes passionnés ou des curieux enmal d’aventure, des circuits exis-tent. Le site internet du tourismeéquestre en Alsace en recense sixsur une carte disponible sur leursite internet. Le « Circuit des Li-gnes Bleues » offre par exempleune randonnée agréable, de plu-sieurs jours, passant de la monta-gne à la plaine d’Alsace. Elle reliedes gîtes, accueillant le soir cava-liers et chevaux pour un litdouillet et un repas bienvenus.

Lucie Harinordoquy

Les Vosges à cheval

Découvrir les Vosges à cheval.Photo J1J Émilie Duplan

Philippe et Betty Selva courentdans un club depuis deux ans.« Nous faisons de la course à pieddeux fois par semaine dans un clubà La Claquette, dans le Bas-Rhin »,expliquent les deux Alsaciens.Pour eux, la course à pied est unmoyen pour se détendre aprèsleur journée de travail dans leurentreprise de maçonnerie. Dès18 h, le couple rejoint le club.« C’est un moment de plaisir per-sonnel intense », s’extasie BettySelva. Un plaisir que partagent deplus en plus de personnes. Unéquipement est indispensable :des chaussures et des vêtementsadaptés, un sac avec une gourdeintégrée.Cette discipline se pratique deplus en plus en club : se retrouverentre passionnés est plus moti-vant : on peut échanger conseils,astuces, faire connaissance etprogresser tout en allant à sonrythme. Plusieurs types de cour-ses existent : marathon, trail,course de vitesse, course de haieou marche.Tout le monde peut y trouver soncompte, quelle que soit la saison.Les Selva participent également àdes trails (une fois par an), orga-

nisés par leur club. Le trail estune épreuve de course à pieds sedéroulant en milieu naturel surun parcours utilisant des che-mins ou sentiers dont la totalitédes surfaces goudronnées n’exer-cent pas 15 à 25 % de la distancetotale du parcours.

Le trail du Petit Ballon, par exem-ple, est un trail qui emmène lescoureurs au sommet du Petit Bal-lon d'Alsace. Les montées s’effec-tuent plutôt sur chemins larges,les descentes sur de superbessentiers de montagne, peut-êtremême enneigés.Nathalie Dehon etMarine Henriot

Courir en club, chacun à son rythme

Courir : unmoment de plaisir.Archives Jean-François Frey

« Aujourd’hui, le saut est uneéchappatoire. » C’est du moinsl’avis de Jacques Vaal, ancienmembre de l’équipe de France deparachutisme. « Pour certains, lefait d’être en chute libre est unmoyen d’évasion, ces sportifs-là secomparent d’ailleurs souvent à desoiseaux », explique-t-il. JacquesVaal fait partie de ces gens-là,mi-homme, mi-oiseau. Souriant,il reconnaît que « la vie d’oiseau estbeaucoup plus dure que celle d’unhumain, mais c’est vrai que cetteliberté, on en rêve tous. »

Intégré à l’équipede France

Pas de trace de peur chez cet éprisdu large : « Je n’ai jamais été an-goissé à l’idée de sauter. Mon pre-mier saut était génial ». Celui quiaffirme avoir « grandi sur les ter-rains » a découvert cette passiondès son plus jeune âge, pour enfaire son métier par la suite.Para-chutiste formé à l’aérodrome duPolygone à Strasbourg en 1984, ilest devenu professionnel en

1987, suite à son intégration àl’équipe de France de parachutis-me. Après avoir été formé par ledirecteur du club, il est ensuitepassé formateur, découvrant uneautre manière de vivre sa pas-sion. L’élève devenu professeurcontinue toutefois de pratiquerson activité préférée. Jacques Vaalréside actuellement dans les Al-pes, mais revient de temps àautres à l’aérodrome de Stras-bourg pour sauter là où tout acommencé pour lui.

Après presque trente années depratique, le sportif en est à plusde 13 000 sauts. « Le fait d’être enl’air m’a toujours passionné,d’ailleurs, tant que je peux sauter, jesauterai », lance-t-il.

Léa Le Faou et Eulalie Thuus

FPRATIQUER Les conditions requi-ses pour sauter sont les suivantes :avoir participé à un week-endd’initiation, ne pas souffrir detroubles cardiaques, être préparé àsauter à 4000mètres d’altitude.L’âgeminimum est de 15 ans et ilest impossible de pratiquer ce sporten dessous de 45 kg.

Comme un oiseau

Jacques Vaal, formateur, encadre les baptêmes de l’air.Photo J1J Eulalie Thuus

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Élève en première S, en sectionsport études au lycée Jean-Mon-net à Strasbourg, Justine Wintzpratique le basket depuis l’âge de6 ans. Elle joue actuellement encadette France à la SIG et enéquipe de France. À 15 ans, elle adéjà la vie d’une sportive de hautniveau qu’elle concilie avec sesétudes.

Pourquoi avez-vous choisi lebasket ?

Lorsque j’étais petite, ma gran-de sœur Lily jouait au basket àBrumath. Du coup, à 6 ans, j’aiégalement eu envie d’essayerdans lemême club.Maintenant,je ne peux plus m’en passer.J’adore jouer et je ne me lassejamais de m’entraîner. Il y adeux ans, je n’ai pas hésitéavant d’aller dans le centre deformation de la SIG.

Comment arrivez-vous à gérerles cours et le sport en mêmetemps ?

Le basket me prend beaucoupde temps la semaine et le week-end. Une bonne organisationest nécessaire pour ne pas êtreperdue en cours. D’autant que

je suis en première S. Pour lemoment, je n’ai pas de problè-me au lycée. J’essaye aussi detrouver du temps pour mesamis, mais ce n’est pas facile desortir les samedis soirs avec lesmatchs le dimanche.

Plus de neuf heures de sportpar semaine, vous avez un

rythme d’enfer !

Oui. En plus des cours, j’ai deuxséances de musculation qui du-rent 45 minutes chacune, etcinq entraînements de basketqui durent chacun une heure etdemie. Ce qui fait plus de neufheures de sports par semaine. Jene me décourage jamais car lebasket est ma plus grande pas-

sion et je trouve toujours le sou-tien de mes proches. Je veuxaller toujours plus loin et fairetoujours une meilleure perfor-mance car je suis très compéti-trice dans tous les domaines.

Les contraintes sont pourtantnombreuses ?

Oui, avec l’internat, je ne suispas souvent à la maison. Et je nepeux pas souvent voir mes copi-nes. Même si je suis encore pluscontente de les retrouver. Maisje vous rassure, il y a plusd’avantages que de contraintes.J’aime mon équipe et le basketme passionne.

Voulez-vous faire une carrièreprofessionnelle dans le bas-ket ?

En cemoment, je réfléchis beau-coup à mon avenir et il est vraique si j’avais la possibilité devivre de ma passion, cela seraitsuper. D’un autre côté, je préfé-rerais garder le sport comme unloisir et continuer mes études àcôté. Même si j’ai bien évidem-ment envie de jouer au plushaut niveau possible.

Tiffanie Riotte et ÉliseWolff

«Je ne me décourage jamais»

JustineWintz avec son entraîneur FranckMartinez après leurvictoire au championnat de France de basket. DR

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SPORT Jeudi 10 octobre 2013 4

• Les activités sportives, c’est fati-guant, ennuyeux, inutile !• Mieux vaut faire une sieste !• Nous qui ne sommes pas sporti-ves, nous préférons dormir.• Nous pratiquons quand mêmedes activités sportives mais avecune motivation proche du néant.Pff… Le sport, c’est bon pour lasanté, mais ça donne des courba-tures. Aïe aïe aïe, ça fait mal !Pratiquer deux heures de sport,c’est comme un parcours ducombattant, il vaut mieux faireune sieste aux alentours de 13 hd’environ 20 minutes maximumpour être en forme le reste de lajournée. Youpi ! Après avoir faitdu sport, le cercle vicieux de lafatigue est constant. Zzz…• Le sport sert à quoi ? A nousfragiliser le corps ! La sieste sert àquoi ? A nous renforcer le corps !Du sport tout seul, ça nous dépri-me ! Snif… À quoi bon faire dusport, on perd du temps ! L’activi-té sportive coûte cher, trop, tropcher… Que gagne-t-on en faisantdu sport ? Des visites à l’hôpital !Pardi ! La sieste régénère lesmuscles et la liberté de créativité.Le sport à pour seul avantage deme donner envie de dormir. Jerejoins les bras de Morphée… En-fin !

CélestineMastio et Alice Pion

No sport, comme disait Winston

Depuis tous petits, on entend lacélèbre réplique : « Le sport, c’estbon pour la santé. » Faut-il y croi-re ? On a pu observer qu’une acti-vité physique régulière, quel quesoit le sport pratiqué, diminue lamortalité, peut jouer dans la pré-vention des maladies cardiovas-culaires, de l’obésité, desdifférents cancers du sein et ducolon. De plus, elle contribue aubon fonctionnement du cerveauainsi qu’au maintien du capitalosseux. Alors, convaincu ?

Pratiqué avec légèreté, le sportpermet de prendre soin de soi,d’apprendre à gérer ses besoins etde s’accorder un moment privilé-gié. Grâce à sa pratique, on peutmieux respirer. Et il n’y a rien demieux que de faire du sport engroupe pour partager un mo-ment de convivialité… Le tout àn’importe quel âge et à n’importequel moment. Le pratiquer unefois par semaine se révèle suffi-sant pour maintenir sa santé. Lesport se fait chez soi ou en grou-pe, il peut aller de simples mou-vements lents à des effortsintenses. Ôtez-vous l’idée de latête d’un sport essoufflant et con-traignant, les grands sportifs nesont pas une représentation réel-

le du sport, chacun a sa façon defaire et nous ne sommes pas tousphysiquement identiques.

D’autre part, l’alimentation sedoit d’être adaptée à l’effort. Pourtoute pratique sportive, même sicelle-ci n’est pas éreintante, il fautsavoir que réhydrater son corpsest vital, en revanche les boissonsdites énergisantes sont réservéesaux sportifs de haut niveau. Il

vaut mieux en boire au momentdes repas, quand le corps absorbemieux les glucides. L’eau doit tou-jours être préférée au café et authé, trop déshydratants à forte do-se. Une pratique régulière néces-site des aliments céréaliers, desp r o t é i n e s e t d e s f r u i t s .N’oublions pas les légumes quisont d’une importance majeure.

Lisa Kissenbergeret Shana Israël-Adrion

Conjuguer sport et santé

L’alimentation doit être adaptée à l’effort. Archives Denis Sollier

Les élèves de la classe de termina-le tertière du lycée professionnelHaute-Bruche de Schirmeck ontrépondu à un questionnaire :seulement 10 % d’entre eux fontdu sport en dehors de l’école.Pour ce qui est du sport pratiquédans le cadre scolaire, certainspensent que la discipline sportiveest « inutile » car ils estiment pra-tiquer toujours les mêmes activi-tés tous les ans (course à pied,basket, badminton…), des disci-plines qu’ils n’apprécient pas for-cément.

Pourtant, les médecins préconi-sent, en plus d’une alimentationéquilibrée, de faire environ 30minutes d’activités physique parjour. Claire Dobler, professeured’EPS de l’établissement en cons-tate les bienfaits : « Le sport permetaux jeunes de se défouler, de se dé-penser, et d’évacuer le stress qu’ils ont

en eux. » L’activité sportive déve-loppe le goût de l’effort. Même sila plupart des adolescents sem-blent réticents à l’idée de faire dusport, Claire Dobler ajoute que« c’est important pour les jeunes defaire du sport car cela développe leurgoût de l’effort ». Elle conseille auxjeunes non sportifs « de faire ducardio (corde à sauter, step, course àpied…) au minimum 2 à 3 fois parsemaine et pendant un quart d’heu-re pour améliorer son souffle et sonendurance ».

L’éducation physique et sportiven’est pas seulement importantepour la santé, elle compte aussipour l’obtention du baccalauréatau même titre que le français, lesmathématiques et les langues vi-vantes. Les points glanés peuventsauver une mention ou éviterl’échec à l’examen.

Tess Amaté et Delphine Licht

Pour un esprit sain dansun corps sain

Une pratique sportive régulière permet d’améliorer son souffle etson endurance. Archives DomPoirier

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Ancien joueur du Sélestat hand-ball, le frère jumeau de Thierry,Christian Omeyer est devenu ledirecteur sportif du club alsaciendepuis deux ans. Un exemple de reconversion réussie dans lemonde du sport professionnel.

À quel moment de votre car-rière avez-vous décidé deprendre votre retraite ?

Il y a deux ans, à l’âge de 35 ans.Cela faisait 17 ans que je jouaisen équipe une à Sélestat, etc’était le moment pour moi defaire la transition en me consa-crant uniquement à mon postede directeur sportif. Sachantque durant les 3 ou 4 dernièresannées de ma carrière, je jouaiset j’avais déjà un poste au ni-veau de la direction du club.

Avant votre retraite, aviez-vous une idée de ce que vousferiez par la suite ?

Oui, comme je le disais, j’avaisun poste à mi-temps à la fin demon parcours de joueur. Ducoup, je savais ce qui allait m’at-tendre quand j’arrêterai de

jouer. Aujourd’hui je me concen-tre entièrement, à plein-temps,sur mon activité dans l’équipedirigeante du club.

Quel est votre rôle dans leclub ?

Je m’occupe de tout ce qui estrelation avec la Ligue nationalede handball, l’organisme qui gè-re le championnat de 1re divi-s i o n , a i n s i q u e d e l aprolongation des contrats. Je gè-re l’organisation des matchs del’équipe professionnelle, aussibien à Sélestat qu’au Rhénus àStrasbourg pour les grosses affi-ches. Ensuite, je m’occupe detoute la partie billetterie et lesrelations avec les collectivitéspour répartir les subventions,ainsi que la comptabilité. Je faisplein de choses différentes, cequi fait que j’aime ce que je faisdepuis que j’ai arrêté de jouer.

Avez-vous fait une formationpour devenir directeur spor-tif ?

En fait, au début de ma carrièrede joueur, j’ai fait STAPS (Scien-ces et techniques des activités

physiques et sportives) et j’ai euune maîtrise en entraînementsportif et en management dusport. Sur la fin de ma carrière,j’ai fait une maîtrise universitai-re au CDES à Limoges, au centrede droit et économie du sport,où j’ai eu un diplôme en mana-gement général du club sportifprofessionnel.

À l’avenir, pensez-vous resterdirecteur sportif ?

Pour l’instant, cela me convientbien. Je me consacre pleine-ment à ce travail et je ne voispas pourquoi je changerai deposte dans l’avenir.

Tiffany Albert, Célia Kreisset Léo Doré

Handball : la seconde viede Christian Omeyer

Christian Omeyer est depuis deux ans directeur du Sélestat AlsaceHandball (SAHB). Archives DenisWerwer

Une affaire de famille mais ausside femmes. Et ces dernières nesont pas là uniquement pours’amuser. « Pendant les matchs, lesfilles sont très agressives. J’ai déjà eudes griffures dans le dos et desbleus », explique Tiffany Albert. À17 ans elle est élève au lycéeMarc-Bloch à Bischheim, maisaussi handballeuse à Venden-heim. Elle est passionnée par sonsport depuis son plus jeune âge.

«Mon pèrem’aemmenée »« La femme prend une place impor-tante dans le monde du sport »,confirme Tiffany Albert. « Monpère faisait du hand et il m’a emme-née. Cela m’a tout de suite plu »,souligne-t-elle. Sa sœur pratiqueégalement cette discipline maispas ses deux frères.

Les filles donnent tort aux préju-gés du sport en vivant pleine-ment leur passion. Comme leshommes, et « même si je ne veuxpas en faire mon métier », précise

la lycéenne, elle suit un entraîne-ment intensif combiné à des étu-des souvent contraignantes.

La plupart des sports qui, autre-fois étaient « masculins », ont fi-ni par se diversifier : C’est le cas

du football actuellement, maisaussi du basket, et bien d’autressports. « Ce n’est pas parce que lebasket est un sport consacré auxhommes que les femmes ne peuventpas en faire » souligne ensuite fortjustement Justine Wintz, 15 ans,basketteuse à la SIG.

Autrement dit, le sport n’est plusaujourd’hui uniquement qu’uneaffaire d’hommes. Les femmesont leurs mots à dire et elles lefont bien. Les chiffres le prou-vent : Selon la FFH (Fédérationfrançaise de handball), le hand-ball féminin vient de dépassercette année les 178 000 licenciéesalors que, dans les années 50, ilne comptait qu’à peine plus de1 000 licenciées. En basket, ladonne est la même. En 2012, laFFBB (Fédération française debasket-ball) a enregistré unehausse de 21 126 licenciées pouratteindre les 408 141 pratiquan-tes.

Eva Kaya, Lisa Rugraffet Jordan Bethnja

Le sport, une affaire de femmes

Le handball féminin vient de dépasser cette année les 178 000licenciées. Archives VanessaMeyerWirckel

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SPORT Jeudi 10 octobre 2013 6

Deux classes du lycée Marc Blochet du lycée professionnel Haute-Bruche de Schirmeck ont partici-pé, hier matin, à l’opérationJournaliste d’un jour, à la Maisonde la Région à Strasbourg.

Première L et ES : Tiffany Albert,Yasmine Bellahcene, Louise Ber-nhard, Ines Cabale, Anaïs Deck,Fatimata Diack, Léo Dore, Noé-mie Edel-Reeb, Léa Fischer, ÉliseFritz, Tom Heckenmeyer, ShanaIsrael-Adrion, Eva Kaya, Pres-cillia Kieffer, Lisa Kissenberger,Célia Kreiss, Léa Lefaou, NaomiMoise, Bastien Muller, TiffanieRiotte, Lisa Rugraff, BarbaraStan, Arnaud Vecchione, ÉliseWolff, Eulalie Thuus, Célia Mes-sissi.

Terminale bac pro commerce etsecrétariat : Kubra Aksut, Stépha-nie Almeida, Tess Amate, NaderaBen Ammar, Manon Bentz, Na-thalie Dehon, Hélène Fischer, Ra-ja Ghelaissa, Marine Henriot,Adélia Kiala, Delphine Licht, Cé-lestine Mastio, Corinne Muller,Julia Papasso, Alice Pion, KévinStenzel, Gamze Yurur.

Professeurs de français : Émilie

Duplan.

Professeur d’allemand : Sophie

Audollent.

Professeurs de lettre : Élodie Poli-tanski, Victor Jante.

Coordination rédaction : ValérieBapt, Olivier Arnal, Lara Char-meil.

Responsable de site : NoémieLang.

Techniciens du lycée Charles-Pointet : Matteo Miniaci, MikaëlCauvez.

L’équipe J1J de Strasbourg

Les élèves des lycéesMarc Bloch et Haute Bruche. Photo Lara Charmeil

Depuis quelques années, un ventd’exotisme souffle sur l’Alsacegrâce à l’ouverture de nombreuxclubs de zumba. L’associationBenkady elle, promeut la cultureburkinabé, explique SophieGross, présidente de l’associationqui intervient dans la vallée de laBruche.

Cette activité pourtant est aujour-d’hui associée à des rythmes plu-tôt latinos et brésiliens. La zumbaest un mélange de danse et defitness comme la danse flamencoou la salsa, la danse africaine, ladanse hip-hop, le reaggaeton et lekuduro. Celle-ci est adaptée àtous les âges. Elle se présente endeux catégories : la zumbagoldpour les seniors et la zumbatonicpour les plus jeunes. La zumbacomporte quelques aspects néga-tifs à ne pas négliger. La zumbacomporte quelques aspects néga-tifs à ne pas négliger.

Les mouvements ne sont pas tou-jours expliqués : lors du premiercours, le professeur ne prend pastoujours le temps d’expliquer lespas de danse qu’il faut suivre. Lecoût des inscriptions varie et peutêtre excessif selon les cours : pourune heure de zumba par semai-ne, à l’année, il faut compter au

minimum 150 €. « Les chorégra-phies sont assez répétitives, man-quent de nouveauté e t decréativité », ajoute Corinne quidispense des cours de danse dansla vallée de la Bruche,

« L’ambiance bon enfant, le souriredu professeur et des élèves font viteoublier ces inconvénients », affirmel’animateur de zumba de Still. Lazumba, sport « tendance » dumoment, permet de perdre descalories en s’amusant et enoubliant que l’on fournit un vraieffort physique !Hélène Fischer et CorinneMuller

Au rythme de la zumba

La zumba, sport tendance.Archives JeanMarc Loos

Depuis quelques années, les dis-ciplines asiatiques sont de plusen plus répandues en Occident.Ces activités s’apparentent ausport mais n’en sont pas à propre-ment parler. Nous avons voulu ensavoir plus, notamment sur lesdeux disciplines trouvées en Al-sace, le tai-chi-chuan ainsi que le yoga.

« Le yoga est une discipline venued’Inde qui consiste essentiellement àse détendre mentalement et physi-quement », explique ChristianeHumber, professeur de yoga del’association « Asana » à Stras-bourg. Selon elle, beaucoup defemmes pratiquent le yoga dansle but de « bouger leur corps et defavoriser la détente corporelle etmentale. » Son association re-groupe plusieurs clubs à traversl’Alsace. L’« Asana » accueille despersonnes de tout âge et possèdedes cours mixtes adaptés à cha-cun : il existeaussidescourspouradolescents, à tout moment de lajournée. Les cours, certains d’unedurée d’une heure, d’autres d’uneheure et demie, coûtent environsept euros à la carte, et soixante-dix euros pour un trimestre.

Le tai-chi-chuan aide à « améliorerle maintien du dos, ainsi qu’à ap-

prendre à maîtriser les mouvementsde base pour mieux appréhenderson corps », comme le souligneYves Martin, le fondateur de l’as-sociation de La fleur de Lys. Troisfois par semaine, il propose descours, toute génération confon-due, coûtant cinq euros par heureet environ deux cent cinquanteeuros pour l’année. Une invita-tion à découvrir ces pratiquesphysiques venues d’Orient qui ri-ment surtout avec le bien-être etla détente.

Heckenmeyer Tom,Moïse Naomi et Deck Anais

À l’Est du nouveau

Le tai-chi-chuan se pratique àtout âge. Archives H. K

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CULTURE Jeudi 10 octobre 2013 7

Avec 18 000 followers sur Twitter,2 800 likers via Facebook, plus de100 000 visites sur le site internet,le phénomène Monsta est né.Naoufel Messoussi, âgé de 22ans, vit à Strasbourg, la ville quil’a vu grandir. Ce garçon, d’unedétermination à toute épreuve,décide, il y a maintenant plusd’un an, de fonder sa propre mar-que. Mais plus qu’une simplegriffe de vêtements, plus qu’unlabel traditionnel de musique,plus qu’un groupe événementiel,Naoufel Messoussi veut proposertout cela à la fois et surtout trans-mettre des valeurs: le respect del’autre, le partage, l’amour de lacréation.Alors, entouré de ses amis d’en-fance, Salam Sebai, SamirBoukhari, Ismael Prezz et Nel-son, Naoufel fonde Monsta, véri-table pépinière de talents. Audébut de l’aventure, il développeavec eux une ligne de vêtementsurbains, Monsta x Beautiful. C’esten organisant des soirées promo-tionnelles pour faire connaîtreleurs T-shirts et autres blousons à

la coupe fluide et au style « streetchic », que Naoufel a une idée degénie, monter Monsta Events,spécialisé dans la création d’évé-nements. Très vite, attirés parune atmosphère des plus « hy-pe », Tyga, un rappeur américain,et Steve Aoki, un DJ internationalsouhaitent collaborer avec lui. Àpartir de là, le créateur de Monstase lance dans un label de musi-

que, Chillin Project.

Naoufel estime que « venir debanlieue est une force, un avantage,plus qu’autre chose ». L’équipe dechoc ne fixe aucune limite à l’évo-lution de Monsta. « En se levant lematin, poursuit-il, et en voyant lespotes aller en prison ou mourir, tu nepeux qu’avoir envie d’avancer.Alors, tu fais quatre fois ce que les

autres ne font qu’une fois ».

Avec une telle philosophie, oncomprend que Monsta ait prisune telle ampleur et jouisse,aujourd’hui, d’une solide notorié-té. Preuve en est la collection ves-timentaire Super Rich Kids,véhiculant un message de paix etdévoilée l’été dernier sur le siteinternet du label, www.monsta-galaxy.fr, qui a connu un véritablesuccès. « Nous voudrions proposerrégulièrement de nouveaux modèlesdans un nombre limité », ajoute-t-il.

Aussi étonnant que cela puisseparaître, Monsta, incarnationparfaite de la génération Internet,n’existe pour le moment que demanière virtuelle. Aucun bureau,aucune boutique, seulement unsiège social installé à Paris. MaisNaoufel rêve d’une structure àl’étranger avec un autre projet quiprend forme, un magasin à Tel-Aviv. À suivre de près, la jeunesseMonsta va très vite.Sarah Taamrant, Moussaoui Iman

et Harchi Wissal

Mode et musique, les talents made in Strasbourg de Monsta

Le collectif Monsta présente la collection vestimentaire Super RichKids. Photo J1J DR

Quelquesnotesdemusiqueet lesyeux d’Inga Kazantseva s’illumi-nent. Cette brillante pianiste adonné récemment un concert àStrasbourg. Invitée par l’Orches-tre philharmonique de Stras-bourg en 2012, elle a donnél’intégrale des 32 sonates deBeethoven dans des lieux atypi-ques. Rencontre avec cette artisterusse, née d’un père enseignantdans une école de musique etd’une mère médecin.

Qu’est-ce qui a déclenchévotre passion ?

J’ai joué mes premières notessur le piano familial. Mon père,qui disposait d’instruments demusique, me voyait plutôt jouerdu violon. Or, le bruit strident del’archet m’a effrayée. Du hautde mes sept ans, je lui ai alorsdit : « Je serai pianiste. » Mêmesi mon père enseignait la musi-que, il ne m’a pas poussée dansce milieu. C’est ma mère. Pen-dant qu’elle s’occupait des tâ-ch e s quo t i d i e nne s , e l l em’écoutait composer de courtsmorceaux. Cela l’égayait. Plustard, grâce à l’un de ses con-

tacts, j’ai pu entrer dans uneécole de musique. J’y ai rencon-tré une professeure, qui m’adonné ma chance.

Que représente la musiquepour vous ?

Je ne fais que ça dans la vie. Jen’ai pas appris d’autre métier. Jesais que c’est très dur, mais jesais qu’il faut continuer ! La mu-sique m’a autant appris sur moique sur les autres. Elle transmetdes émotions. Elle reflète et in-fluence l’état moral et spiritueldes gens.

Avez-vous des compositeurspréférés ?

Non. Dès l’instant où je travaillesur une œuvre, j’apprends àmieux comprendre la musique.Le compositeur devient alorsmon favori.

Dans quel pays aimez-vousjouer et comment est votrepublic ?

Je n’ai pas de lieu préféré. Lepays n’est pas le plus important.C’est la salle, car l’acoustiqueest à chaque fois différente. Lepiano change aussi. Certains ar-

tistes emportent le leur. Moi, jene peux pas me le permettre(rires) ! En Russie et en Allema-gne, le public est plus averti.Soit il est très content et applau-dit vivement. Soit il n’aime paset le fait comprendre… D’aprèsmoi, la musique n’a pas de pa-trie.

Avez-vous des projets ?

Oui. J’aimerais créer ma propreassociation, pour faire perdurerla musique classique française

et russe, et favoriser l’ouverturesur le monde. Je souhaiteraisaussi ouvrir ma propre écoled’art. J’éprouve une réelle envied’enseigner la musique classi-que aux plus jeunes, car je veuxtout faire pour qu’elle survive. Ilest important d’assister à desconcerts, afin de garder le con-tact avec la musique, sans pas-ser par un CD. Jouer de lamusique est un acte humain.

Perrine Bailly et Aline Gautherat

«Je serai pianiste»

Lamusicienne, ici à Strasbourg, souhaite créer une association pourfaire vivre lamusique classique. Photo DR

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CULTURE Jeudi 10 octobre 2013 8

Faut être timbrés, ainsi s’appellel’exposition que peut découvrir lepublic, depuis le 28 septembre etjusqu’au 31 janvier prochain, auxSavons d’Hélène, un café-culturestrasbourgeois. Celle-ci a été ima-ginée par un groupe de « Stamp-tischeurs », passionnés de « mailart » (art postal). Stamptisch fait àla fois référence au Stammtischalsacien et au timbre (stamp enanglais).

Cat. L. Meyer, enseignante àStrasbourg et artiste, est l’organi-satrice de cette exposition. Au dé-part, lors d’apéros avec ce grouped’amis, elle évoquait son désarroiface à « nos boîtes aux lettres tristes,qui ne servent qu’à recevoir des fac-tures » et publicités. Ensemble, ilsont donc eu l’idée de s’envoyerdes courriers les uns aux autres.Finalement, « la boîte aux lettresdu café culture est vite devenue laboîte aux lettres du mail art, ce quiamuse bien le facteur », confie Do-minique Klein, gérant des Sa-vons d’Hélène.

Au fait, le mail art, c’est quoi ? Ce

mouvement artistique est né auxÉtats-Unis, en 1962, et répondaità un besoin de communication.Le mail art permet d’envoyer deslettres à découvert – c’est-à-diresans enveloppe –, décorées, tim-brées et ayant été cachetées. Pourfaire passer des idées, par le verbeet l’image, cette pratique donnelieu àdes échanges,dans lesquels

la liberté de création est primor-diale.

Dans le café-culture strasbour-geois, des enveloppes et des car-t e s f a ç o n m a i l a r t s o n tsuspendues devant les fenêtresde l’établissement. Elles ont étéréalisées par plusieurs artistes,confirmés ou non. Les visiteurs etles passants peuvent ainsi admi-

rer des œuvres de ChristopheMeyer, Marie-Pascale Engel-mann, Cat. L. Meyer et Véroni-que Duflot, entre autres. L’artisteAnne Wicky a même envoyé parla poste… Un gant de toilette tim-bré !

Cat. L. Meyer a annoncé cetteexposition via les réseaux sociaux.Conséquence : 123 autres lettresversion mail art lui sont déjà par-venues. Chaque jour, elle se ré-jouit de pouvoir accrocher denouvelles œuvres, qui provien-nent même parfois d’enfants. Laplus jeune créatrice a ainsi 8 ans.

Artistes ou novices ont toujoursla possibilité de lui envoyer ducourrier artistique, à son adresse(lire ci-dessous). L’occasion delaisser parler son imagination…Un peu timbrée !

Elisa Fischer, Marie-Aline Jolyet LaraMontes

FY ALLER « Faut être timbrés »,jusqu’au 31 janvier 2014. Caféculture Les Savons d’Hélène, 6, rueSainte-Hélène à Strasbourg. Dumardi au samedi, de 12 h à 1 h 30 ;dimanche de 14 h à 21 h.

Des artistes complètement timbrés

Les lettres se fontœuvres d’art. Photo J1JMarie-Aline Joly

Cette année encore, rendez-vousest donné ce soir au Musée d’artmoderne et contemporain deStrasbourg (MAMCS), pour unenocturne d’anthologie réservéeaux étudiants, dans le cadre del’opération « Strasbourg aime sesétudiants ». Avec Pelpass auxcommandes, le dépaysement se-ra total. En effet, cette associationde jeunes et actifs strasbourgeoisn’en est pas à son coup d’essai,preuve en est sa collaboration delongue date avec le Molodoï.Le MAMCS invite ainsi le publicà découvrir sa nouvelle exposi-tion, « Formes et forces », lorsd’une soirée avec au programmeune visite guidée éclair, des dé-bats et jeux impromptus par lesétudiants du dispositif « Art pourtous », la projection de topogra-phies de skateboard commentéepar l’artiste Raphaël Zarka, lespectacle virevoltant de la compa-gnie Joseph K. et bien d’autressurprises.Hans Gleis, Louis Bindi et Cédric Do

FY ALLERMusée situé 1 placeHans-Jean-Arp à Strasbourg (trams Bet F, arrêt Musée d’art moderne).Informations auMAMCS(03 88 23 31 31). Programmeconsultable sur sa page Facebook ousur le site strasbourg.eu.

Nocturne animée au MAMCS

C’est dans un lieu inhabituel,l’ancien magasin de verrerie et deporcelaine Neunreiter à Stras-bourg, que s’est installé en 1994le CEAAC. Le Centre européend’actions artistiques contempo-raines est un centre d’art qui ac-cueille des œuvres dans le but dedémocratiser l’art.

Il propose actuellement une ex-position intitulée Wanderung-Promenade. Celle-ci rassemble 25artistes français et allemands grâ-ce à une collaboration entre leCEAAC et la Städtische Galeried’Offenburg. Dans un espace de300 m², cette double expositionaborde les thèmes de la marche,de la mobilité et du nomadisme àtravers des photographies, desréalisations à partir d’élémentsnaturels, du dessin au fusain, dessculptures, ou encore des aqua-relles…

On peut ainsi découvrir les aqua-relles de Nicolas Schneider, lessculptures en bois d’ArminGöhringer, le dessin mural aufusain éphémère de François Gé-

not, les photographies d’AxelBleyer ou encore les œuvres enpollen et semences d’arbres et defleurs d’Angela M. Flaig.Un fil rouge lie ces artistes, celuide l’amour de la marche. Touspartagent une passion et s’en ins-pirent pour créer leurs œuvres.Ils trouvent dans leurs promena-des un moyen de reprendre con-tact avec le monde. Les œuvrescréées avec des matériaux sim-

ples montrent que « l’art sort de lavie », mais aussi que tout estéphémère, l’œuvre d’art, commela vie.Lucas Burlett, Pauline Colombain

et AntoineMaugy

FY ALLER L’exposition «Wande-rung-Promenade » est visiblejusqu’au 20 octobre, au CEAAC, 7rue de l’Abreuvoir, du lundi ausamedi de 9 h à 12 h et de 14 h à18 h. Entrée gratuite. Renseigne-ments au 03.88.25.69.70.

Wanderung-Promenade,une expo en mouvement

L’exposition "Wanderung-Promenade" se tient jusqu’au 20 octobreau CEAAC. Photo J1J Chloé Christoph

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CULTURE Jeudi 10 octobre 2013 9

« Nous sommes faits de l’étoffe dessonges. » Ainsi Ian Paterson, artis-te photographe canadien et égale-ment professeur de dessin àl’école Parsons à Paris, résumeson travail. Son œuvre a été expo-sée samedi 28 à la médiathèquedu Neudorf, et dimanche 29 à Inextremis, association strasbour-geoise militant pour la promo-tion des artistes photographescontemporain.

On a affaire ici à une présentationde grande envergure. En effet,Ian Paterson se sert de méthodesqu’il qualifie lui-même de « pri-mitives ». Ainsi, parmi les métho-des utilisées par l’artiste, onpourra retenir le sténopé, quiconsiste à utiliser une simple boî-te pour en capturer la lumière viaun support photographique, et lephotogramme, sans appareil, quiconsiste à exposer de la lumièresur un support photosensible.

Ce qui rend le travail d’Ian Pater-son remarquable, c’est le tempsqui est nécessaire à la prise de sesphotographies. Et, plus particu-

lièrement le sténopé qui deman-de approximativement douzeminutes pour réaliser une priseet une heure pour une série. Letemps de réalisation peut consti-tuer le seul inconvénient de cetteméthode photographique qui apour avantage un faible coût deproduction.

La plupart de ses œuvres font lapart belle au noir. Cette couleurévoque, selon le photographe, lemystère permanent, le question-nement qui donne tout son sensau visuel, de l’autoportrait au pay-sage. « Je suis un rêveur », confie-t-il dans sa présentation. Toutes lesphotos sont inspirées des pen-sées de l’artiste pouvant provenir d’un événement, d’une envie oud’une préférence. « Je vois la photocomme quelque chose d’intime »,ajoute-t-il. Ian Paterson insistesur le rendu négatif et sur le for-mat légèrement réduit des pho-tos. Pour lui, chaque cliché estune œuvre à part entière et doitdonc être vu seul pour que lerendu soit plus percutant.

De plus, pour lui, ces œuvresdoivent questionner les specta-teurs, les faire réfléchir et lespousser à éclaircir les mystèresqu’il met en scène ou évoque parses œuvres.L’un des projets futurs d’Ian Pa-terson serait de passer à la prisede photo via des appareils numé-

riques. Pour le moment, il pré-sente ses œuvres au public, du17 septembre au 13 octobre, àl’association In extremis, 27 rueSainte-MadeleineàStrasbourg, levendredi, samedi et dimanche de14 h à 20 h.Samira Amaruch, Sarah Kauffmann

et Serge Kopp

La canadian-touch d’un photographe de passage

Illuminations 2 par Ian Paterson Photo J1J Serge Kopp

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CULTURE Jeudi 10 octobre 2013 10

La Semencerie est un ateliergéant, dans le quartier de la gare àStrasbourg, où les idées créativesfusent. Un collectif d’artistes réu-ni en association y a construit en2009 un univers peu commun. Ilest composé d’une trentaine depersonnes de professions très di-verses, telles que des plasticiens,scénographes, constructeurs, co-médiens…

La bâtisse dénuée de chauffageest louée à un propriétaire privéqui permet la libre exploitation.Ce lieu tourne autour de la fabri-cation artistique et peut rappelerau public la « salle sur deman-de » du célèbre film Harry Potter.« Ici, le partage est une valeur fon-damentale, les savoir-faire et idées ysont échangés », explique Marie-Pan, comédienne et membre ducollectif depuis cinq ans. Lesmembres s’y réunissent aussiune fois par semaine afin de s’ac-corder sur la vie de La Semence-rie.

Plusieurs fois dans l’année, desateliers ouverts et expositions

sont proposés au public pour lesfaire sortir du train-train citadinquotidien. Les visiteurs ressen-tent ainsi la passion du collectifpour la création. Celui-ci est enperpétuelle recherche de dons dematériaux tels que le bois brut etles outils en tout genre.

Rendez-vous les 19 et 20 octobreprochains pour le festivald’échange de savoir-faire « SelbstGemacht », à proximité du Molo-doï et de la Laiterie à Strasbourg.

Amélie Girardin, Julie Littleret NatachaMangold

Un feu d’artifice culturel sans artifices

La Semencerie : plusieurs ateliers et hall d’exposition.Photo J1J NatachaMangold

Je suis un objet du quotidien, toutle monde ou presque m’utilise. Jefais partie intégrante du paysageurbain et je ne cesse d’évoluer…Je suis le vélo.

Ce moyen de déplacement estdevenu l’un des plus utilisés. Éco-nomique et écologique, le deux-roues s’inscrit dans une logiquede développement durable et lesgrandes villes l’ont bien compris.En effet, la Communauté urbai-ne de Strasbourg possède aujour-d’hui un des premiers réseaux deFrance, avec 560 kilomètres d’iti-néraires cyclables.

Fort de ce succès, les Archives dela Ville de Strasbourg lui consa-crent une exposition intitulée Enselle ! Du vélocipède au Vélhop. Elleretrace l’évolution de la bicyclettedu XIXe siècle à aujourd’hui, l’oc-casion pour la population alsa-cienne de la découvrir à traversdes photographies, des affichesinformatives et une dizaine demachines prêtées par l’associa-tion CADR 67 et les vélo-clublocaux.

En plus de permettre un rapidedéplacement en ville commeailleurs, le vélo est un moyen faci-le et efficace d’effectuer une acti-vité physique quotidienne et dese maintenir en forme. Dans unegrande cité comme Strasbourg,où les bouchons sont fréquents, ilest parfois plus judicieux de semettre en selle.

Chloé Christoph, Chloé Galziet Charline Thomas

FY ALLER L’exposition dure jusqu’au25 octobre et est visible du lundi auvendredi de 9 h à 17 h, le mardi de13 h à 17 h et le dimanche de 14 h à18 h, aux Archives de la Ville deStrasbourg. Entrée gratuite.

Du Vélocipède au Vélhop:tout roule !

Les deux-roues d’hier àaujourd’hui.

Photo J1J Chloé Christoph

Les Strasbourgeois MathieuZ’graggen et Clément Protto onteu une folle idée il y a trois ans.Plus que chanter sous la douche,ils ont voulu faire un concertdans la salle de bain. Évidem-ment, 30 personnes n’entrent pasdans six mètres carrés, c’est pourcela que ces événements, quipeut-être se passent chez votrevoisin, sont filmés, montés et misen ligne sur www.scenede-bain.com.

« C’est vraiment quelque chosequ’on a fait comme ça, entre potes,pour s’amuser. C’est toujours le cas,on tourne les sessions chez les grou-pes ou chez des amis », raconteClément, un des créateurs du si-te. Et ça marche. Déjà plus de 90vidéos sont en ligne. Des groupesrégionaux comme Garciaphone,Thomas Joseph, mais aussi destêtes d’affiche comme Puggy ouencore Pony Pony Run Run sontvisibles sur le site.

Ce succès s’explique par le bou-che-à-oreille, les contacts, mais

surtout l’échange de bons procé-dés. Scène de bain ce n’est pas dubusiness, mais du bon temps.

Une bande de copains

Du bon temps qui fait le buzzpour les artistes, en plus des sou-venirs d’une expérience insolite.« Au début, on proposait à des co-pains, aux copains des copains. Etmaintenant, les artistes nous sollici-tent via internet » ajoute Clément.

Pour y participer, il suffit d’unmail sur le site ou sur leur pageFacebook, d’une vidéo des presta-tions accompagnée d’une photode la salle de bain. De nouvellesvidéos sont à venir, avec Portland,Grand Blanc et peut-être Fauve.

Et comme la musique rapproche,Clément et Mathieu restent encontact avec la plupart des artistesavec lesquels ils travaillent. Scènedebain, c’estunegrandebandedecopains.

Charlotte Jacquemin,ÉlisabethMuller et Léone Senentz

Une baignoire comme scène

Clément Protto, un descréateurs de scènedebain.com

Photo J1J Charlotte Jacquemin

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Vous allez aimer cuisiner. Ce slo-gan représente bien l’objectif del’Atelier des Chefs de Strasbourggéré, depuis 2010, par Yves Kar-cher, ancien directeur de la bras-serie l’Ancienne Douane.

Contrairement à ce que l’on pen-se, les cours de cuisine ne sontpas un phénomène de mode,mais plutôt un retour aux valeurs

traditionnelles. Une mode per-met une identification à un grou-pe alors que le but des cours decuisine est avant tout d’appren-dre, de se retrouver entre amis etde s’aérer l’esprit. « C’est une autrefaçon de sortir », souligne Yves.« Les jeunes se rendent compte quecuisiner est quelque chose de sympa-thique, que ce n’est pas un travail

malgré le mot cours. » Après unecertaine réticence, beaucoup depersonnes sautent le pas et sontalors agréablement surprises devoir la convivialité qui règne entredeux casseroles.

Des tapas aux cocktails, en pas-sant par les feuilletés caraméli-sés, en solo ou même en sortied’entreprise, les cours de cuisinesont variés et s’adressent à tous.

76 € pour deux heures de cuisine,cela peut paraître cher quand onregarde la forme et non le fond. Àprix équivalent, un restaurant nepermet pas de reproduire lesplats dégustés, ni même d’acqué-rir une certaine technique etn’encourage pas à développerl’esprit créatif. Cette activité, re-connue comme un loisir, permetà chacun de s’exprimer, c’est unnouveau plaisir.

Alors, pourquoi ne pas tester ?Adeline Pellerin et Ophélie Roussel

FY ALLER L’Atelier des chefs, 39 ruedu Faubourg de Saverne, à Stras-bourg, 03.88.35.90.39.

M. et Mme Tout le monde aux fourneaux

Convivialité, lemot d’ordre de l’Atelier. Photo DR

Lors d’une masterclass, vendredi20 septembre au Festival euro-péen du film fantastique de Stras-bourg, l’universitaire LaurenceMoinereau a évoqué Saul Bass, lepère du générique. Ce nom nevous interpellera peut-être pas,pourtant Alfred Hitchcock, Stan-ley Kubrick, ou Martin Scorseseont collaboré avec celui qui auramarqué l’histoire du cinéma à safaçon.

Jusque dans les années 50, le gé-nérique est une présentationclassique des acteurs présents àl’écran, un rite de passage obliga-toire et contraignant pour le spec-tateur impatient. Saul Bass,graphiste publicitaire de talent,met enfin le public à contribu-tion. Le générique se concentresur le thème du long-métrage,entraînant le spectateur dans l’es-prit du film.

Ériger le générique en art donne-ra au cinéma la profession dedesigner de générique, avec sonlot d’innovations graphiques etd’améliorations techniques. Ain-si l’animation fait son apparitionet sert les propos du réalisateur.Dans « Psycho » (1960) d’Hitch-cock, le titre tranché en deux ren-voie à la célèbre lame du film etsouligne la dualité du personna-ge principal. L’apparition de bar-res verticales monochromes seconfondant avec les buildings dupaysage urbain marque le débutdu film.

Le style de Bass se qualifie par untravail poussé du symbole quiinstalle d’emblée l’atmosphèreadéquate. L’esthétisme est épuréafin de traduire au mieux l’idéetraitée. À cela s’ajoute l’importan-ce accordée à la typographie ins-pirée par le courant artistique« Bauhaus » dont l’idée directriceest de ne plus distinguer beaux-arts et arts appliqués.

La griffe Bass traverse les décen-nies sans prendre de ride. Entémoignent les récentes réactua-lisations de cette approche si par-ticulière. Le générique de Attrape-moi si tu peux (2002) de StevenSpielberg est un hommage à tou-te son œuvre tandis que l’ouver-ture de la série Mad Men traitantdu quotidien des publicitaires deMadison Avenue dans les années60, renvoie instantanément à cel-le de Casino (1995) de Scorsese.Hans Gleis, Louis Bindi et Cédric Do

Le père du générique de film

Le concept de l’université popu-laire apparaît au cours de l’année1848 quand naît la volonté deproposer le savoir à l’ensemble dela population. En 1920, des pro-fesseurs créent sous la formed’une extension universitaire, unenseignement pour tous. En1936, à l’issue du congrès qui aréuni à Strasbourg un grandnombre d’universités populairesd’Europe, elle prend le nomd’Université populaire européen-ne.

L’institution offre un enseigne-ment pour tous les niveaux, quelsque soient la culture, la nationali-té et l’âge. Au début, les enseigne-ments s’orientent vers la culture,la littérature et l’art. Avec l’évolu-tion de la société, elle répond auxbesoins et aux modes : elle a ajou-té des cours de zumba ou detai-chi-chuan. Elle compte actuel-lement 8 000 adhérents.

« Les demandes augmentent massi-vement chaque année. Il nous arrivede refuser des candidatures, surtoutpour les cours de langues comme le

chinois et le russe », explique JeanBrink, responsable administratif.L’université a plusieurs particula-rités. « Aucun diplôme n’en condi-tionne l’accès. Elle permet unemixité culturelle, une diversité pro-fessionnelle et générationnelle. Et ellepropose des tarifs avantageux avec

une moyenne de 100 € l’année plusd’une cotisation de 45 €. »

Karam El Amrani,Alizée Kodak-Deshais

et Jules Liebau

FSE RENSEIGNER au 03.88.36.32.10ou au 9 Place de l’Université àStrasbourg.

Une mixité socialeet culturelle

L’Université populaire européenne permet unmélange desgénérations, des cultures et unemixité sociale.

Photo J1J Karam El Amrani

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CULTURE Jeudi 10 octobre 2013 12

Les élèves du lycée René Cassinde Strasbourg ont participé à J1J àla médiathèque de Sélestat : Sa-mira Amaruch, Perrine Bailly,Bindi Louis, Lucas Burlett, ChloéChristoph, Pauline Colombain,Cédric Do, Karam El Amrani,Chloé Galzi, Ameline Gautherat,

Amélie Girardin, Hans Gleis,Wissal Harchi, Delphine Hu-mler, Charlotte Jacquemin, Ma-rie-Aline Joly, Sarah Kauffmann,Jacinthe Klein, Alizée Kodak-Deshais, Serge Kopp, Jules Lie-bau, Julie Littler, NatachaMangold, Antoine Maugy, Lara

Montes, Iman Moussaoui, Élisa-beth Muller, Adeline Pellerin,Ophélie Roussel, Joëlle Schmith,Léone Senentz, Sarah Taamrant,Laura Thiebaut, Charline Tho-mas, Mélissa Weber.Accompagnateurs : Denise Vix etAlain Kempf.

Techniciens informatiques :Maxime Adrian, Thibaut Przy-dacz et Alexandre Willmann dulycée Charles-Pointet de Thann.

Encadrement rédactionnel : Ca-therine Chenciner, assistéed’Aurélie Feix et Armelle Bohn.

L’équipe J1J de Sélestat

Les élèves du lycée René Cassin rassemblés pour J1J. Photo Armelle Bohn

Une histoire mythique, un cadreunique et des personnages atta-chants, c’est ce que promettentune cinquantaine de comédiensde la troupe des Bâtisseurs deThann, dans leur spectacle Le dia-mant rouge, inspiré du célèbrefilm Le Moulin rouge de Baz Luhr-mann.

Les comédiens, Lisa Haller et Syl-vain Guilois, qui interprètent lesrôles principaux de Satine etChristian, entraînent les specta-teurs dans l’univers magique desannées folles. Une histoired’amour va naître entre eux etsera compromise par le duc, in-terprété par Dimitri Frank.

Mise en scènedynamiqueClaire Hinder, Anthony Garrel-has, Camille Fellmann et Domi-nique Rost, se sont associés pourl’écriture du scénario qui a débu-té en septembre 2012 et s’est ter-minée en décembre de la même

année. Le synopsis est valorisépar une mise en scène dynami-que proposée par Claire Hinderet Anthony Garrelhas, dans unlieu surprenant.Pour la première fois, la troupe seproduit dans un musée, le Muséedes amis de Thann. Le publicsera plongé dans une ambiance

de cabaret des années 20, grâce àun cadre intimiste et une confi-guration théâtrale particulière,dont les comédiens veulent gar-der la surprise. La bande-son ori-ginale et les nombreuseschorégraphies pourront attirerun public de tous âges, mais l’his-toire reste difficilement accessi-

ble en dessous de 10 ans.Joëlle Schmith, Laura Thiebaut

etMélissaWeber

FY ALLER Les week-ends du 10, 11,12 et du 17, 18, 19 octobre à 20 h auMusée des amis de Thann, tarifs10 € et 8 € pour les moins de 16 ans.Réservations au 07.81.57.57.18 [email protected].

Les Bâtisseurs font briller«Le diamant rouge» à Thann

La troupe de théâtre Les Bâtisseurs de Thann en pleine répétition pour son spectacle «Le Diamantrouge». Photo DR

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SOCIÉTÉ Jeudi 10 octobre 2013 13

Aujourd’hui, quand on parle de« gothiques », on pense à desgens sinistres, effrayants, dépri-més, satanistes, ou encore renfer-més. Pourtant, il ne s’agit qued’un style vestimentaire né direc-tement du mouvement punk, nereprenant que son aspect provo-cateur et ce de manière pacifiste.Ce style se décline en plu-sieurs sous-genres, comme legothique romantique, basé sur lalittérature romantique, le « cyber-goth », ancré dans un monde fu-turiste et fluo. Il existe cependantbien d’autres styles de gothiques.Bien qu’ancien, ce mouvementest parti pour évoluer et durerdans le temps. Interrogés sur lelook gothique, des habitants deColmar et certains « adeptes »,dont Salem, Loïc, Romain et Clai-re, nous livrent leurs points devue.« Chaque personne à ses principes etses idéologies auxquels correspon-dent des tenues vestimentaires spéci-fiques », confie Romain. Quantaux réactions des passants, ellessont contrastées. Pour certains,

les gothiques sont une source de« peur ».

« Je n’aimerais pas les rencontrer lesoir, seule dans une rue, pas éclairée,vous voyez ? », glisse une damed’un certain âge. Pour d’autres, ilssont uniquement considéréscomme représentants d’un mou-vement « marginal », pourtantplutôt bien accepté. « Ils se mettent

en marge de la société, peut-êtrepour se différencier, et parce qu’ilsappartiennent à un groupe basé surun style musical et vestimentaire »,estime un autre passant.

Ce style artistique et vestimentai-re inspire également une certaineforme de fascination dans l’espritpopulaire. Ils sont considéréscomme stylés, gracieux et élé-

gants par certains, pas nécessai-rement jeunes. Malgré cela, l’undes stéréotypes les plus récur-rents est celui rapprochant lesgothiques du satanisme oud’autres pratiques occultes. Cer-tains jouent avec ces idées reçues,tandis que d’autres s’en sententvictimes. Comme dans tous lesgroupes, les dérives de certainsindividus entachent malheureu-sement la réputationde lamajori-té.La musique est la base essentiellede ce mouvement qui, contraire-ment à ce que l’on croit, couvreun répertoire très large, allant dela musique symphonique au mé-tal, en passant par l’électro. Lesavis sont donc très nuancés maisla balance penche cependant versune forme d’acceptation. « Cespersonnes ont trouvé leur style de vie,une façon de s’habiller, qui leur con-vient et qui leur plaît », conclut uneretraitée.

Jérémie Diby, SeysonMeyeret Léo Tinelli

FSURFER http://m.youtube.com/watch?v=3gX7kyQ_Evk

Les gothiques, loin des stéréotypes

Un groupe de gothiques, interviewés pour le reportage vidéo.Photo J1J SeysonMeyer

Vous souvenez-vous du bonvieux vinyle ? Peut-être avez-vousmême un vieux tourne-disque ca-ché au fond de votre grenier ! Àl’époque où les ventes de CDssont en baisse face aux téléchar-gements mp3, le vinyle revient àla mode. Le nombre d’achats aug-mente d’année en année, tantpour le neuf que pour l’occasion.Même si les clients sont variés, cesont des personnes de plus enplus jeunes qui se mettent à ache-ter ce dont se servaient leurs pa-rents autrefois. Le succès est telque même les groupes actuelssortent des albums en 33 tours.Comment expliquer ce retour enforce ?

Rien n’était virtuelTout d’abord, le son du vinyle estmeilleur que celui du mp3 oumême du CD, « car il n’est pascompressible », explique BaptisteMühl, propriétaire du magasinDiscobole à Colmar. Le vinyle atti-

re donc un public mélomane, quine veut pas se contenter du mp3.Ce format authentique permetaussi d’avoir la musique telle quele groupe l’a enregistrée. « On al’impression d’avoir le groupe quijoue devant nous », poursuit Bap-tiste Mühl. Le son plus chaud quecelui du CD rappelle l’âge d’or duvinyle où rien n’était virtuel.

En effet, il s’agit aussi d’un retourau support matériel. Il exprimeune volonté de posséder une piè-ce unique. Cela explique l’en-gouement des collectionneurs àdénicher ces 33 tours qui ont unevaleur sentimentale de par leurrareté. Car faire l’acquisition d’unvinyle n’est pas tout. Il faut pren-dre soin de cet objet esthétique etprécieux qui se dégrade plus vitequ’un CD. Le retour du vinylen’est-il donc que dû à la nostal-gie ? « Pas autant que l’on pense »,selon le propriétaire du Discobo-le.

Pourtant, il semble clair qu’il y aune volonté de fuir notre époque,où le virtuel remplace le matériel,et de retrouver des objets d’antan.Le vinyle n’est qu’un élément dece retour du rétro, qui réapparaîtavec succès chez les jeunes avecla mode des vêtements « vinta-

ges », l’ouverture de plusieurs« dinners » (restaurants tradi-tionnels américains décoréscomme dans les années 1950) ouencore le Jukebox. Ressortez vosplatines !

Clémentine Fux, Émilie Lajoux,Lou Schweitzer et Florence Urbani

Une deuxième vie pourle disque vinyle ?

Il n’y a pas que le son qui attire les amateurs de 33 tours, mais aussiles pochettes, véritablesœuvres d’art. Photo J1J Lou Schweitzer

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SOCIÉTÉ Jeudi 10 octobre 2013 14

Après la Seconde Guerre mon-diale, les enfants n’avaient pastoujours de quoi se nourrir suffi-samment le matin. C’est pour-quoi Pierre Mendès France,homme politique français, ins-taure en 1954 le goûter dans lesécoles.

Aujourd’hui, la prise du goûterest toujours d’actualité mais sacomposition a bien changé : leverre de lait a évolué en sucrerie,« ce qui est mauvais pour la santé del’enfant » assure le pédiatremunstérien Alain Burtscher.Pour lutter contre l’obésité, l’aca-démie de Strasbourg envisage dele supprimer. Pourtant, le goûterest un outil éducatif et social puis-que les enfants apprennent lesnotions essentielles de la vie com-me le partage, la convivialité et lesrègles d’hygiène. De plus, la va-riété des aliments développe lessens de l’enfant.

« À Munster, la suppressiondes goû-ters date déjà d’il y a trois ans.Contrairement à la nouvelle généra-tion, les enfants habitués au goûteront été perturbés, certains se ca-chaient même pour grignoter ! En

revanche, nous continuons à pren-dre une collation lors des anniversai-res ou des fêtes comme Noël »,explique Elsi Hutt, professeurdes écoles à la maternelle deMunster. « Je constate qu’une bais-se de vigilance en classe a bien lieumais elle n’est pas due au goûter »,précise-t-elle.

La collation de 10 h dérègle l’hor-loge biologique de l’enfant ainsique le rythme de sa journée puis-que c’est un véritable repas sup-plémentaire d’un point de vuecalorique. L’enfant va alors pren-dre la mauvaise habitude de gri-gnoter et aura tendance àsélectionner ce qu’il mange au

déjeuner. Pour que le goûter n’in-terfère pas avec le prochain repas,il doit être pris au minimum 2 havant celui-ci.

« Je ne prends pas en compte legoûter de 10 h car, pour moi, lepetit-déjeuner est le repas le plusimportant de la journée », confieune maman à la sortie des clas-ses. Effectivement, on constateque 97 % des enfants en mater-nelle prennent un petit-déjeunercomplet. « Je trouve que cette ini-tiative est une bonne chose car lesenfants ont plus d’appétit à midi »,rajoute-t-elle.

D’après le docteur Burtscher, « enFrance, 20 % des enfants sont ensurpoids. Cela est lié au changementd’alimentation de ces dix dernièresannées avec la nourriture devenuedisponible à toute heure. Cepen-dant, la suppression des goûters nechangera rien puisque l’obésité estgénétique. » Et le goûter de 16 h ?« Il est important chez les 2-3 ans.Celui-ci peut être pris jusqu’à l’ado-lescence car la période entre le déjeu-ner et le dîner est longue. »

Camille Kayser,Céline Kempf et Léa Tirolf

La «faim» des goûters

Elsi Hutt, professeur des écoles àMunster (à gauche), approuve lasuppression du goûter de 10 h. Photo J1J Léa Tirolf

« Si tu continues, on t’envoie eninternat ! ». Cette phrase pronon-cée sévèrement par les parentseffraye les jeunes depuis des gé-nérations. Quitter sa maison, sesparents et toutes ses petites habi-tudes n’est pas une chose facile àl’adolescence. C’est une expérien-ce qui peut être vue de différentesmanières.

L’établissement Sainte-Marie deRibeauvillé est vu comme un in-ternat strict. Les élèves ont uni-quement le droit d’utiliser leurstéléphones portables 40 minutespar jour, avant qu’ils soient con-fisqués par les assistants d’éduca-tion. Il n’y a pas de chambres,mais des dortoirs d’une vingtainede personnes. Les douches y sontcollectives. Les règles sont certesstrictes, mais les élèves sont bienencadrés.

L’internat de Saint-Gilles, à Wint-zenheim, est différent. Les règlessont plus souples, les téléphonesportables sont autorisés jusqu’àl’heure du coucher, sauf en étude.Dans les chambres, on trouveune douche et un bureau com-mun pour quatre élèves. Malgrécette souplesse, les élèves n’en

sont pas moins respectueux.« C’était une très bonne expérience,l’internat était quelque chose de con-fortable et d’enrichissant », confieBruno, interne dans les années1970. Une telle expérience appor-te maturité, apprentissage de lavie en communauté, permet decréer des liens et de conserver dessouvenirs que l’on n’oubliera ja-mais.

Clara Bulot, ManonMoureretMeghanMuthelet

L’internat, une expérience à vivre ?

L’étude de l’internat deWintzenheim.

Photo J1JManonMourer

Des « paysans excentrés », telssont les clichés que l’on s’attend àentendre sur les adolescents deMunster. À l’inverse, les adoles-cents de Colmar seraient « descitadins superficiels ». C’est lebut de l’enquête menée cette se-maine : ces stéréotypes sont-ilsprésents dans les mentalités depart et d’autre ?

Des élèves du lycée de Munstertémoignent. Certains ont fré-quenté des lycées de Colmar,d’autres non.

Sentiments d’inférioritéou de supérioritéDu point de vue munstérien, denombreux adjectifs qualifient lesadolescents de Colmar : « fri-meurs », « drogués », « alcooli-sés », « superficiels ». Les ados dela vallée se sentent eux plutôt« simples », « sympathiques » et« bien dans leur peau ».

Dans le « camp adverse », lesColmariens se sentent « cools »,alors que pour eux, les Munsté-riens sont de « faux citadins com-

plexés », « ils ne se mélangentpas assez » et sont « fermés ». Onpeut donc constater des avis quidiffèrent, des sentiments d’infé-riorité ou de supériorité présents,et qui sont tout de même mar-qués par des clichés. Peut-onalors dire qu’il existe des différen-ces entre les adolescents de Col-mar et ceux de Munster, sansréellement vivre leur quotidien ?

De nombreux pointscommuns

Après tout, le style vestimentaire,la musique écoutée et les loisirsdes adolescents restent les mê-mes pour tous, que ce soit àMunster, à Colmar ou ailleurs…Ils se rejoignent sur plusieurspoints, seul le mode de fonction-nement au quotidien est parfoistrès différent selon le lieu de vie.Les adolescents se ressemblentdonc tous dans leurs actions,mais la nature humaine est faitede jugements et est craintive del’inconnu.

Alizée Bellot et Quentin Petitpas

«Paysans excentrés» ou «citadins superficiels» ?

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SOCIÉTÉ Jeudi 10 octobre 2013 15

Ils étaient une cinquantained’élèves du lycée Frédéric Kirs-chleger de Munster à participer,hier, à l’opération Journalisted’un jour à Colmar, sur le siteinstallé à la Maison des jeunes etde la culture.

Classe de terminale économiqueet social : Pierre Aguiar, MarionBaudard,, Alizée Bellot, Yoan BenMoussa, Laurine Bianchi, ÉliseBourquin, David Da Silva, Ma-thilde Deschler, Clémentine Fux,Théophile Graff, David Heinrich,Eloï Joos, Camille Kayser, MarieKayser, Céline Kempf, MaëlleKieffer, Mounir Mabrouk, ÉlodieMartin, Florine Meyer, HélèneMeyer, Quentin Petitpas, VictorRepusseau, Camille Reymann,Thomas Richard, JulietteSchoepfer, Julien Schott, Léa Ti-rolf, Lucille Valentin, CamilleWilke et Anaïs Zimmermann.

Classe de terminale littéraire :Aude Aragoncillo, MathildeBailly, Madyson Bardon, AnaelleBocci, Clara Bulot, Adeline Bur-ger, Marc-Aurèle Couturier, CéliaDe Bruyker, Jérémie Diby, JustineGlasser, Émilie Lajoux, LéonieMarchand, Seyson Meyer, Ma-non Mourer, Meghan Muthelet,

Charlie Rieth, Sinemis Rigault,Yola ine Rischmann, LouSchweitzer, Marie Thomas-De-nand, Léo Tinelli, Florence Urba-ni.

Enseignants accompagnateurs :

Olivier Bellamy, professeur desciences économiques et socia-les ; Jean-Guillaume Bellier, pro-fesseur d’histoire-géographie ;Georges Leyenberger, professeurde philosophie ; Bruno Michel,professeur documentaliste.

Responsable de site : LauraGrüneisen.

Techniciens informatiques : Jor-din Peiris et Bryan Schoellkopf

Journalistes : Jean-Paul Frey,Thierry Martel et Olivier Roujon.

L’équipe J1J de Colmar

Deux classes de terminale du lycée Kirschleger deMunster étaient hier à Colmar pour l’opérationJournaliste d’un jour. Photo ThierryMartel

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SOCIÉTÉ Jeudi 10 octobre 2013 16

Le macaron est un petit gâteau àla forme arrondie, moelleux, par-fumé, à la surface légèrementcraquelée. C’est un dérivé de lameringue, fabriqué à partir depoudre d’amande, de sucre glace,de sucre et de blancs d’œufs. En-richi de confitures, d’épices, deliqueurs ou encore d’un cœur decrème au beurre, entre deux co-ques.Il est tout d’abord popularisé parla maison Ladurée. On parle dé-sormais de pâtisserie « hautecouture » dont le prix peut attein-dre jusqu’à deux euros l’unité.Ce succès provient entre autre del’Alsacien Pierre Hermé, qui a surevisiter et moderniser le maca-ron en y ajoutant des saveurs sur-prenantes et des couleursflashies.Les macarons sont devenus unfleuron de la gastronomie fran-çaise, que le monde entier nousenvie. En alliant phénomène demode et produit local, un pâtis-sier alsacien installé à Munster atenté l’expérience d’un mariagesurprenant : « J’ai voulu créer le

macaron au munster, il y a quatreans à l’occasion du salon de l’agricul-ture à Paris, dont le thème était lefromage de munster. Afin de repré-senter notre région et de faire décou-vrir un produit local aux touristesainsi qu’aux Munstériens, sous uneforme inédite », explique Willy

Fritsch de la pâtisserie Willy. Il estle créateur de ce produit qu’il a susublimer et décliner sous une tri-logie au munster : cumin, baiesrouges, cannelle, au prix de0,60 euro l’unité. « Le produit a suséduire beaucoup de monde mise àpart les personnes qui n’aiment pas

le mélange sucré salé », précise lepâtissier.Après avoir fait déguster le pro-duit, les avis sont mitigés : « Belleinnovation, le sucré adoucit lemunster », dit Gilbert, à l’inversed’Amélie. Celle-ci estime que« l’idée est bonne, mais je ne conçoispas que le fromage de munster seretrouve dans une telle pâtisserie, ilperd de son authenticité. » Il estconseillé aux adeptes de ce maca-ron de le déguster en apéritif, surun plateau de fromages ou ensimple gourmandise. Accompa-gné, bien sûr, d’un bon verre degewurztraminer. Toutes les occa-sions sont bonnes pour créer denouveaux macarons ; commel’entreprise Gilg de Munster, quia fait du sur-mesure afin de fêterles 30 ans de la radio France BleuAlsace. Un macaron aux cou-leurs de la radio, c’est-à-dire bleuet blanc représentant leur logo.Cette pâtisserie ne cesse de sedévelopper sous différentes for-mes, aux goûts de chacun et pourde multiples occasions.

HélèneMeyer et Lucille Valentin

Tout un fromage pour des macarons originaux

Les fameuxmacarons aumunster du pâtissierWilly.Photo J1J Lucille Valentin

Le 14e festival des contes de lavallée de Munster a connu ungrand succès populaire.

En 1999, un écrivain et conteur,Gérard Leser, et un ancien con-seiller régional, Jean-Louis Hof-fet, ont créé le festival. Ilsvoulaient faire vivre des contes etlégendes oubliés. L’épopée pou-vait commencer.

« Je voulais ouvrir la vallée sur lemonde », rappelle Jean-LouisHoffet. « On y rencontre des con-teurs africains, québécois, belges, etc.C’est aussi l’occasion de découvrirdes contes locaux pour les habitantset les touristes ». Le festival partici-pe au développement économi-que de la vallée : « 450 personnessont venues pour deux soirées dansles fermes auberges », précise lefondateur.

La notoriété de certains conteurs,comme Innocent Yapi, attirentles spectateurs. Chaque nouvelleédition doit être innovante. Cetteannée ont eu lieu des « contesgalactiques ». La pluie n’a pas

permis son déroulement sous lesétoiles. Il y a aussi eu des scènesouvertes pour tous ceux qui vou-laient se lancer dans le conte.

À l’issue du conte « Émile », unespectatrice partage son ressenti :« À travers cette histoire, j’ai réfléchià l’importance de la vie et de lamort ». Le festival est un momentoù la culture et l’art viennent à larencontre des habitants. Ils per-mettent de mieux comprendre lemonde et sont une aide pourmieux vivre.

Philippe Campiche, conteur suis-se, témoigne : « Les contes reflètentla part de la société qui a peu laparole. Le conteur s’inspire de sa vie,de son entourage. Il le « digère », lerend plus accessible pour le public.C’est un traducteur qui utilise l’artau service de la société. Il contribue àlimiter la folie de la société ». Après14 ans de festival, Jean-Louis Hof-fet souhaite passer la main. Sou-haitons que l’aventure ne prennepas fin avec lui.

Adeline Burger, LéonieMarchand,ÉlodieMartin et CamilleWilké

Il était une fois une vallée et un festival

Une vallée verte et sportive, bien-venue dans la belle vallée deMunster. Les nombreux touristesviennent découvrir les produitsdu terroir, proposés par les arti-sans munstériens. Ces dernierspeuvent partager leurs produitsvia des établissements, commepar exemple la maison du Froma-ge, située dans un village voisinde Munster, Gunsbach. Il est pos-sible d’y découvrir le processus defabrication du célèbre fromagelocal, le munster, avec une dégus-tation en prime.

Fermes-aubergesLes nombreuses fermes-auber-ges situées sur les hauteurs de lavallée permettent quant à elle degoûter aux plats traditionnels telsla choucroute ou encore le repasmarcaire, accompagné de vinsd’Alsace. Ces établissements bor-dent les nombreux chemins derandonnée parcourant les reliefsvallonnés, pouvant mener à deslieux uniques et exceptionnels,situés aux pieds des crêtes, sou-vent enclavés et isolés. Précisonsque les chemins se prêtent aux

marcheurs aguerris, tels que lelac du Schiessrothried, le Fis-chbödle, ou encore le lac du For-ley, offrant des paysages d’uneparticulière beauté. Outre la mar-che, il est aussi possible de profi-ter de parcours VTT, ainsi que lachasse et la pêche.

MuséesDe plus, l’hiver, des activités desaison s’offrent aux touristescomme le ski et les marches enraquette. Enfin, cette vallée estaussi un lieu culturel, comme lemontre le musée consacré à Al-bert Schweitzer, ainsi que le mu-sée du Linge, qui retrace lescombats de 1915, durant la Pre-mière guerre mondiale. Depuis20 ans, le festival de jazz deMunster est un rendez-vous in-contournable, reconnu interna-tionalement. Et comment ne pasparler des cigognes, symbole dela région, qui fascinent chaqueannée les touristes venus en Alsa-ce. Cette vallée est faite pour lesamoureux de la nature.

David Da Silva, David Heinrich,Eloï Joos et Thomas Richard

La vallée de Munster, une destination prisée

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SOCIÉTÉ Jeudi 10 octobre 2013 17

L’expression dit : « Elsassisch ìschbombisch ! » (« l’alsacien c’est gé-nial ! »). Pourtant, plus de la moi-tié des adolescents trouvent cedialecte ringard. Ils l’associent àleurs grands-parents : « C’est unpeu dépassé ».

Le dialecte est parlé par la moitiédes Alsaciens dont une majoritéde personnes âgées. C’est unatout pour les commerçants, res-taurateurs ou encore hôtelierslorsqu’ils le pratiquent. En effet le« mìr redde Elsassisch » (« nousparlons alsacien ») est une valeurtrès importante dans notre ré-gion de France qui est d’ailleurscelle dans laquelle on utilise leplus le dialecte (par rapport aubreton, au basque, etc.).

Certains comparent même l’alsa-cien à l’anglais au travail ; en effetdans le milieu hospitalier ou lesmaisons de retraites, évidem-ment fréquentées par les person-nes âgées, l’alsacien est un atoutindéniable pour le personnel. Ilfacilite la communication et lacompréhension de beaucoup de

patients ou pensionnaires.« Parler alsacien est un atout pourcommuniquer avec les clients qui nese sentent pas à l’aise avec le fran-çais ; en particulier les personnesâgées. Beaucoup de clients appré-cient cet effort, effort qui rend les

échanges plus conviviaux », témoi-gne Évelyne Allenbach, proprié-taire avec son mari Serge de laboulangerie Allenbach à Muns-ter.« Ce dialecte doit être transmis auxgénérations futures. » C’est pour

cela qu’elle pratique occasionnel-lement le théâtre alsacien, pourtransmettre sa passion du dialec-te. « Très peu de jeunes le parlent etle comprennent. Il est essentielle-ment parlé par les personnes âgées,ceci est dû au contexte historique del’Alsace : la Seconde guerre mondia-le, l’occupation allemande de l’Alsa-ce… », dit-elle.

Certains établissements scolairesfavorisent eux aussi l’apprentissa-ge du patrimoine alsacien ainsique du dialecte dans certains cas,grâce à l’option « LCR » (Langueet Culture Régionale), dispenséeau collège Frédéric Hartmann deMunster par exemple.

De toute la France, notre régionest celle qui chérit le plus sondialecte, il est important de toutfaire pour le parler le plus et leplus longtemps possible en letransmettant de génération engénération.

Élise Bourquin, FlorineMeyeretMathilde Deschler

*« Et toi, parles-tu alsacien ? »

«Ùn dü, reddsch dü Elsassisch ?»*

Évelyne Allenbach, boulangère àMunster, estime important deparler alsacien avec ses clients. Photo J1J FlorineMeyer

L’Alsace, région réputée pour sesvignobles, se retrouve en pleineeffervescence lors des vendanges,à l’image de l’exploitation familia-le Christophe Schoepfer, présen-te depuis trois générations.Avec une exploitation de quatrehectares dispersée sur plusieurscommunes situées aux alentoursde Zimmerbach, la plupart descépages alsaciens y sont produits.Les vendanges sont l’aboutisse-ment d’une année de travail quisuppose, dans un premiertemps, le repos de la vigne, à la finde l’automne.L’hiver est consacré à la taille de lavigne, ainsi qu’à la descente dubois. Au printemps, les exploi-tants effectuent les réparationsnécessaires.La vigne est ensuite entretenuejusqu’aux vendanges. Malgré lesévolutions techniques, comme lahausse de l’utilisation de la ven-dangeuse qui permet aux pro-priétaires d’économiser de lamain-d’œuvre, la famille Schoep-fer tient à préserver l’esprit tradi-tionnel et authentique qui

caractérisait les anciennes géné-rations, par passion et non parobligation.Cependant, de nouvelles normessanitaires sont à respecter. Desformations sont donc proposées, afin de mieux exploiter la vigne.Les vendanges s’étalant sur plu-sieurs semaines, les propriétairesrecherchent des personnes moti-vées, disponibles et agréables.« C’est surtout la convivialité qui estplaisante », raconte Dorian, l’undes jeunes vendangeurs. « C’estavant tout un travail qui réunit despersonnes de tous âges, même si cespersonnes doivent s’attendre à desjournées longues et fatigantes »,ajoute Florian.Cette année, la récolte est satisfai-sante, tant en quantité qu’en qua-lité. En effet, peu de déchets et demaladies sont à déplorer. Quantaux degrés attendus, de sucre parexemple, ils devraient être plusque convenables.Une fois la récolte achevée, laproduction est alors déposée à lacave coopérative de Turckheim,

qui effectue elle-même la vinifica-tion. Avant la fermentation, il estpossible de déguster les premiè-res récoltes, dont le vin nouveau,sucré avec un moindre taux d’al-cool. La mise en fût précède lamise en bouteilles. Celles-ci sontvendues au marché local, maisaussi exportées à l’étranger. Lesvins d’Alsace les plus appréciés

sont le gewurztraminer, le pinotgris et le crémant.La quatrième génération de lafamille Schoepfer est prête à re-prendre l’exploitation, malgré lesnombreux défis qui seront à rele-ver dans le futur.Juliette Schoepfer, Laurine Bianchi,

Maëlle Kiefferet Anaïs Zimmermann

Les vins d’Alsace, une histoire de famille

Jean-Rémy Schoepfer a transmis son exploitation viticole à son filsChristophe. DR

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SOCIÉTÉ Jeudi 10 octobre 2013 18

Élue « application de l’année »par Apple en 2011, Instagram estutilisée par plus de 100 millionsde personnes dans le monde etdéchaîne les foules depuis sacréation en 2010.

Il s’agit d’une application permet-tant de partager ses photogra-phies et ses vidéos avec un réseaud’amis, contribuant à la pratiquede la phonéographie (photogra-phie avec un téléphone mobile).Ce service est disponible sur lesplates-formes mobiles de typeiOs et Android.

Facebook a racheté Instagram,pour environ un milliard de dol-lars, le 9 avril 2012. Cette acquisi-tion a entraîné un changementdes conditions générales d’utili-sation de l’application, suscitantde vives réactions chez ses utilisa-teurs. Elle a de ce fait perdu qua-tre millions d’abonnés entre le 19et le 26 décembre 2012, malgrél’annulation des modifications.

Comme d’autres réseaux sociaux,Instagram a adopté le hashtag,

permettant d’augmenter la visibi-lité des photos prises avec unSmartphone. Il s’agit d’un mot-clé précédé du signe dièse (#). Leshashtags les plus utilisés sont#love, #photooftheday ou encore#cute.

Sinemis, inscrite depuis un an, aconnu l’application par le biaisd’amis et cumule presque 200abonnés « J’y passe environ unquart d’heure par jour, je m’en serscomme réseau social », explique-t-elle. Laure, une autre utilisatricede l’application, possède quant àelle environ 1 850 abonnés de-puis son inscription en 2011.« J’ai commencé à me servir de ceréseau social quand il s’est populari-sé, pour partager des photos avecmes amis bien que je n’y aille passouvent », rapporte Clara, lycéen-ne.

Depuis la popularisation des pho-tos prises grâce aux Smartphonesil est possible de constater l’évolu-tion de la qualité des prises devues, maintenant qu’il est possi-ble de les faire plus facilement et

plus rapidement qu’auparavant.Ceci est dû aux améliorationstechnologiques de ces dernièresannées en matière de téléphoniemobile.

Les Smartphones se sont consi-dérablement démocratisés du-rant les cinq dernières années.Avant cela, ils étaient trop chers etdonc inaccessibles pour une

grande partie de la population.Cela a rendu possible la créationde multiples applications photo-graphiques, telles qu’Instagram.En trois ans d’existence, celle-ciest devenue l’application vedettepour le partage de photos, con-currençant un autre réseau socialtendance, Twitter.Célia de Bruyker et Justine Glasser

Instagram, une révolution visuelle et numérique

Des immeubles parisiens, immortalisé avec Instagram.Photo J1J Célia de Bruyker

Un nouvel espace vient de voir lejour à Munster, rue Sébastopol. Ila été inauguré par la communau-té des communes de la vallée deMunster, en juillet 2013. Il s’agiten fait d’un déménagement dansde nouveaux locaux, dans lesmurs de l’ancien collège, désor-mais plus modernes et plus con-viviaux. Selon Thierry Jacquat,responsable du bureau anima-tion jeune, « c’est un espace de dé-tente et de rencontre, que les jeunesfont vivre. Nous offrons ainsi un lieupour que les jeunes puissent se re-trouver entre eux et se sociabiliser aucontact de nouvelles personnes. » Ef-fectivement, on peut y trouverdes ordinateurs en libre accès, unbaby-foot, une cuisine, un pointdétente et d’information ainsique des jeux. Tout ceci est mis àdisposition pour 8 euros à l’an-née.

Cet espace est basé sur la respon-sabilité et la confiance vis-à-visdes utilisateurs, néanmoins il yaura toujours un animateur pourles encadrer. C’est un lieu ouvertà tous les jeunes de 11 à 18 ans,qu’ils résident ou non dans la

vallée de Munster. Il peut assurerla continuité de la Pépinière, quiaccueille les enfants de 3 à 11 ans.De plus les animateurs vont im-pulser des projets comme descréations artistiques ou des ac-tions sociales. La vallée de Muns-ter peut donc être fière de sondynamisme à destinationdes jeu-nes.Madyson Bardon et Anaelle Bocci

Un nouvel espace pour les jeunes de Munster

L’espace jeunes deMunster estouvert aux 11-18 ans.

Photo J1J Anaelle Bocci

Les premiers festivals de musi-que datent des années 1960.Woodstock en est l’exemple prin-cipal, manifeste de la culture hip-pie. Aujourd’hui, de nombreuxfestivals de musique rassemblentdes jeunes. Quelles sont les moti-vations qui poussent les jeunes às’y rendre et qu’en retirent-ils ?

« J’y vais pour passer un bon mo-ment avec des amis », explique Oli-vier, amateur de festivals. Eneffet, ces événements ne sont pasdes concerts ordinaires.

Accessiblespour un petit budget

Ils sont vécus comme un tempsd’échanges, de rencontres et decommunion. « Je peux écouter enlive les artistes que j’apprécie et endécouvrir de nouveaux », complèteOlivier.

Pour DJ Q., du groupe strasbour-geois « Lyre le temps », le festivalpermet la diffusion au grand pu-blic de genres musicaux multi-

ples sur la programmation d’unmême jour. Pour Lou, au lookprovocateur, « les festivals locauxsont attractifs car accessibles pourun petit budget ».

Pour Jérémy, « le festival permet devivre une expérience libératrice oùpresque tout est permis ». Les ado-lescents vivent les festivals com-me un véritable rite. C’est unmouvement de transgression.Néanmoins, ces manifestationsont de plus en plus tendance àabandonner leurs origines rebel-les, ce qui peut conduire les artis-tes à moins de débordementsscéniques.

Pour autant, la jeunesse est cons-ciente des dangers présents dansce type de rencontres : drogues,alcool à outrance, violences phy-siques, etc. Le niveau sonore, par-fois excessif, fait aussi parti desrisques. Mais avant tout, les festi-vals doivent rester un moment deplaisir et de divertissement.

Julien Schott, Théophile Graffet Victor Repusseau

Les festivals se refont une jeunesse

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ÉCONOMIE Jeudi 10 octobre 2013 19

Deux classes de deux établisse-ments différents ont participéhier à l’opération J1J sur le site deMulhouse :

La classe de classe de premièreSTM (sciences et technologies dumanagement et de la gestion) dulycée Scheurer-Kestner deThann : Farid Amdouni, Grégoi-re Behra, Corinna Berna, Floren-ce Borlet, Hugo Breyer, ThomasCerno, Noémie Collin, DoriaGiangiulio, Pauline Haffner, Rai-ni Imloul, Laurine Kubler, LénaMantez, Gwenaëlle Marchat, Jor-dan Meny, Jonathan Michelutti,Cindy Moreira, Shalom Ngouala,Chloé Niglis, Marjolaine Nuss-baum, Marie Patty, Alix Rallo,Vicky Ringenbach, Claire Sanner,Damien Schmitt, Mickael Sig,Nissrine Sizere, Amélie Somme-reisen, Kelly Stoffer, Hugo Ver-ger, Luc Antoine Weber.

Professeur accompagnateur :Bouabdallah Belabbes.

La classe de première technicienbâtiment architecture et écono-mie du lycée Gustave-Eiffel de

Cernay : Cem Aslan, MuvahhidAtmaga, Youcef Bachagha, JohanCharpentier, Danaë Cote, DavidDentz, Brandon Dsiurdsi, RedaEl Messki, Dylan Fohrer, EnriGashi, Xavier Gatt, Adel Graff,Ludovic Hartmann, MélanieKaufmann, Stacie Marchand,

Alexandre Michaud, Axel Ruffi-ne, Stéphanie Sievers, AntonioSpataro, Guillaume Sprauel, Da-vid Viotti, Julien Willet, FranckWintzenrieth, Nicolas Zimmerer.

Professeurs accompagnateurs :Sandrine Kalt, Adeline Martel etPhilippe Durocher.

Équipe technique : Cory Wagneret Pierre Dennecker, du lycée pro-fessionnel Charles-Pointet deThann.

Encadrement rédactionnel :Christelle Himmelberger, Syl-vain Freyburger et FrançoisFuchs.

L’équipe J1J de Mulhouse

Des lycéens de Thann et Cernay étaient rassemblés hier sur le site J1J deMulhouse. Photo François Fuchs

L’Association de solidarité franco-syrienne Alsace (ASFS) est uneassociation humanitaire créée en2011 à Mulhouse par TaysoorSharabaty, d’origine syrienne, quien est le président. Elle a pour butde venir en aide aux orphelins deSyrie.

Cette association compte une di-zaine de membres bénévoles.L’ASFS collabore avec des asso-ciations syriennes de différentesfaçons.

Elle leur envoie des vêtements et des denrées alimentaires : « Parexemple, il y a trois jours, deuxsemi-remorques ont convoyé du laitconcentré en Syrie, nous expliqueTaysoor Sharabaty. L’associationenvoie aussi 50 € par mois pourchaque orphelin dont elle s’occupe ».

À ses débuts, l’ASFS organisaitdes manifestations pour se faireconnaître et aussi pour récolterdes fonds. Mais depuis le récentconflit en Syrie, elle s’est focalisée

sur l’aide humanitaire apportéeaux orphelins et cherche aussi àsensibiliser la population à la si-tuation actuelle de la Syrie.

L’association éprouve actuelle-ment certaines difficultés à en-

voyer les ressources alimentairesainsi que les vêtements à causedes autorités syriennes qui con-trôlent toutes les importations etles exportations du pays.

Depuis la guerre en Syrie, le pays

connaît une crise sans précédentdue aux dégradations de la situa-tion dans la capitale économiqueAlep et aux délocalisations desentreprises du secteur textile, quiest la principale source financièredupays.La situationéconomiquede la Syrie s’est donc beaucoupdégradée pour les habitants. L’in-tervention de l’ASFS pour veniren aide aux enfants les plus dé-munis est de plus en plus pré-cieuse.

Des manifestations sont organi-sées pour sensibiliser la popula-tion à la situation de la Syrie etrécolter des dons. Le lycée Scheu-rer-Kestner de Thann se montresolidaire et va bientôt mener unecollecte de dons et de matérielsqui seront envoyés par l’ASFS enSyrie.

Alix Rallo et JordanMeny

FSOUTENIR L’association recherchede nouveaux donateurs. Les donspeuvent être effectués via le siteinternet : www. ASFS-Alsace.fr

L’Alsace solidaire de la Syrie

Taysoor Sharabaty, président de l’Association de solidarité franco-syrienne Alsace (ASFS). Photo J1J

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ÉCONOMIE Jeudi 10 octobre 2013 20

Le Zoo de Mulhouse est en trainde développer sa zone GrandNord pour accueillir de nouveauxanimaux. Catherine Feller, secré-taire du zoo, nous informe surl’impact économique de ce chan-tier.

Quel est le coût de l’agrandis-sement de la zone GrandNord ?

Le zoo a dépensé plus de troismillions d’euros pour financerles travaux.

Est-ce que la zone Grand Norda créé des emplois ?

Oui, car plusieurs entreprisessont intervenues sur le chantier.

La zone permet-elle d’ac-cueillir plus d’animaux ?

Oui, deux nouvelles espècesvont intégrer cette partie duzoo : les renards polaires et lesbœufs musqués.

Pensez-vous que la nouvellezone va avoir un impact surl’économie du zoo ?

Nous espérons que ce nouvelespace permettra de faire venirplus de visiteurs et d’augmenterl’attractivité du parc, et donc del’agglomération mulhousienne.

Y aura-t-il une répercussionsur le prix du billet d’entrée ?

Non, le prix d’entrée du parcn’est pas lié à la création d’unnouvel habitat pour les ani-maux, donc le prix restera in-changé.

Malgré le retard d’un an sur lesprévisions, les animaux polairesvont pouvoir s’installer dans leursnouveaux enclos au printemps2014. Un véritable atout pour lepremier site touristique du Haut-Rhin.

Propos recueillis parClaire Sanner,

Marjolaine Nussbaum,CindyMoreira et LénaMantez

Grrr ! Le zoo s’agrandit

Au zoo deMulhoiuse, les renards polaires seront plus à l’aise.Archives Darek Szuster

Alors que le prix des cigarettes estencore en hausse et que la ciga-rette électronique s’installe, nous avons recueilli les impressions deMaurice Delierre, qui tient le bu-reau de tabac L’Olivier à Cernay.D’après vous, la consomma-tion du tabac va-t-elle dimi-nuer suite aux nouvellestaxes ?Non ! Les ventes sont de plus enplus orientées vers les marquesles moins chères ou les tabacs àrouler.

Quel impact auront les taxessur les bureaux de tabac ?Une augmentation des venteshors frontières et un accroisse-ment du marché parallèle.

Roulée, tubée, industrielle ?Quelles sont les préférencesdes consommateurs ?On ne peut pas parler de préfé-rence, mais plutôt de contrain-t e s f i n a n c i è r e s . L aconsommation se répartit ain-si : 89 % de paquets de cigaret-tes, 11 % de sachets et de potsde tabac à rouler et de tabac àtuber.

Quel est votre bénéfice sur unpaquet de vingt cigarettes ?6,5 % de bénéfice brut, soitmoins de 2 % après taxes etcharges, sachant que le prixmoyen d’un paquet est de6,70 euros.

Pensez-vous que le tabac estun réel danger pour les con-sommateurs mineurs ?Mineurs ou pas : oui. Mais c’estla même chose que pour lesautres produits de consomma-tion courante : à consommeravec modération !

Selon vous, les cigarettesélectroniques ont-elles un réelavenir économique chez lesburalistes ?C’est un phénomène ponctuelqui divise encore plus les fu-meurs et les anti-fumeurs, et quine survivra pas aux prochainesréglementations toutes plus far-felues les unes que les autres.

En conclusion, on constate que letabac augmente de façon signifi-cative et enrichit énormément lescaisses de l’État, même si l’Étathurle haut et fort qu’il faut arrêterde fumer ! On peut se poser desquestions sur cette contradiction.

Propos recueillis parJulienWillet, Xavier Gatt

et Guillaume Sprauel

Le tabac, c’est pas tabou

Le bureau de tabac L’Olivier.Photo J1J Guillaume Sprauel

La mode de la cigarette électroni-que ne cesse de croître, au pointde faire de l’ombre aux bureauxde tabac. La dernière estimation,faite en mai 2012, démontre quepas moins d’un million de Fran-çais « vapotent ».

Qu’est ce qui rend l’e-cigaretteaussi attractive ? La France comp-te environ 14 millions de fu-meurs et ceux-ci sont nombreuxà vouloir mettre fin à leur con-sommation de tabac, qui entraî-ne la mort d’environ 70 000personnes par an. Même si cer-taines lois l’interdisent dans leslieux publics et que les avis sontpartagés sur sa nocivité, l’e-ciga-rette est utilisable presque par-tout, elle permet de gagner dutemps et de faire des économies.

Avant-hier, le parlement euro-péen a voté une directive mainte-nant finalement la vente libre del’e-cigarette. Au niveau économi-que se pose la question de laconcurrence entre les bureaux de

tabac et les magasins spécialisés.« Nous nous sommes rendu compteque nous perdons 30 % de notrechiffre d’affaires à cause de cetteconcurrence, observe MorganeGroetz, vendeuse dans un bu-reau de tabac mulhousien. Lesétablissements comme le nôtre s’en-traident pour faire face aux nou-veaux magasins ».

« Nous avons ouvert récemment et ilfaut dire que les recettes sont bonnes,nous n’avons pas à nous plaindre »,

confirme Richard Lassalle, ven-deur à la boutique E-garette deMulhouse. D’après lui, la ques-tion de la concurrence avec lesbureaux de tabac ne se pose pas :« Nous travaillons dans un maga-sin spécialisé dans lequel les clientspeuvent tester les produits. Nousavons l’avantage de pouvoir prendrele temps et d’avoir un service après-vente ».

Luc-AntoineWeber, Hugo VergeretMickael Sig

L’e-cigarette bouscule le marché du tabac

Hélas pour les buralistes, la cigarette électronique fait un tabac.Archives Jean-François Frey

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ÉCONOMIE Jeudi 10 octobre 2013 21

Plusieurs modèles de voituresélectriques sont maintenant dis-ponibles sur le marché pour legrand public. Geoffrey Doenlen,vendeur Renault à Cernay, nous aprésenté la Zoé, le modèle lancéen 2012 par la firme au losange.

La Zoé est une voiture de nouvel-le génération, elle est entière-m e n t é l e c t r i q u e , t r è séconomique et écologique. Elleest alimentée par des batteries aulithium qui peuvent être rechar-gées soit sur des bornes, soit chezsoi. Il faut préciser que le câblequi permet le rechargement à lamaison coûte 850 à 1 300 euros,mais selon Geoffrey Doelen,beaucoup de clients l’achètent :pouvoir approvisionner sa voitu-re sans passer par un point deravitaillement est un réel avanta-ge par rapport aux moteurs à es-sence. Le temps de chargementpour la Zoé depuis chez soi est desix à neuf heures.

Le coût de chargement sur uneborne pour un an revient à180 euros, soit 15 euros par mois,

quel que soit le nombre de re-chargements, ce qui peut égale-ment être avantageux. D’ici fin

2013, il y aura 800 points publicsde rechargement en Alsace, sou-vent sur les parkings publics ouceux des grandes surfaces. Uneapplication pour téléphone mobi-le, ChargeMap, permet de trou-ver facilement une borne.

La Zoé est plus chère qu’une voi-ture traditionnelle comme la Da-cia Duster, à cause de sesbatteries au lithium : elle coûte16 000 euros, mais l’État chercheà avantager ces nouvelles techno-logies. Au lancement de la Zoé,8 000 euros d’aide gouvernemen-tale ont ainsi été versés aux pre-miers acquéreurs.

La Zoé est une voiture conçuespécifiquement pour la ville : elleest petite et pratique pour se ga-rer. Son esthétique particulièrepermet de la remarquer facile-ment.

Nicolas Zimmerer,Ludovic Hartmann,

AlexandreMichaud et Axel Ruffine

Zoé, un prénom branché qui fait le buzz sur la route

La Zoé, une voiture originale que l’on croise de plus en plus souventen ville. Photo J1J Axel Ruffine

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ÉCONOMIE Jeudi 10 octobre 2013 22

Catherine Marchand est assistan-te familiale, famille d’accueil de-puis p lus de c inq ans àIssenheim.

Elle a en charge trois enfants âgésde 6, 10 et 11 ans, dont la garde aété retirée à leurs parents. Elle estreprésentante de l’ASE (aide so-ciale à l’enfance) et ressent auquotidien les effets de la criseéconomique dans son activitéd’assistante familiale.La crise économique crée-t-el-le une restriction budgétaireau sein de votre travail d’as-sistante familiale ?

Oui. Elle entraîne des non-rem-boursements au niveau des dé-penses occasionnées pour lesenfants que j’accueille, commepar exemple les frais kilométri-ques qui étaient auparavantremboursés et qui ne le sontplus, même lorsqu’il s’agit dedéplacements obligatoires com-me pour aller consulter des mé-decins spécialisés. La criseentraîne aussi une diminutiondu budget santé et loisirs desenfants placés. C’est d’ailleursle sujet le plus développé durantnos réunions mensuelles.

Comment faites-vous alorspour gérer cette situation ?

La crise, on s’y adapte. Je revoistoutes les priorités de tout or-

dre : au niveau de la maison,des enfants et des sorties. Jeréaménage mes budgets, je réé-value là où il y a du gaspillage etje me concentre sur les écono-

mies possibles ou envisagea-bles.

On a par exemple élaboré unplanning pour les douches. Cha-que enfant a un temps de dou-che imparti. On prête aussiattention à ne pas gaspiller lanourriture. S’il me reste de lanourriture, je concocte de nou-veaux petits plats. Et les enfantsadorent ça !

Quel est votre ressenti person-nel sur cette crise économi-que ?

Je refuse deme sentir concernéepar la crise afin de ne pas créerdavantage d’idées de manquedans ma tête et au sein de mafamille personnelle et profes-sionnelle. Tout cela fait boule deneige. Cela donne l’impressionaux gens que la crise estd’autant plus présente qu’ils sefocalisent dessus. Ils n’arrêtentplus d’en parler et d’y penser,créant davantage de situationsrappelant la crise, même si audépart elle n’était pas vraimentlà.

Propos recueillis parStacieMarchand,

Stéphanie Sievers et Dylan Fohrer

«La crise, on s’y adapte !»

Dessin David Viotty

Quel est l’impact de la situationéconomique sur le quotidien desjeunes ? Martine Samuel, l’assis-tante sociale du lycée du bâti-ment de Cernay, partage avecnous son regard de profession-nelle sur la situation des lycéens.

Demandes d’aidesfinancières en hausse

Pour elle, les élèves n’ont globale-ment pas l’air d’avoir changé d’at-titude ces dernières annéesmalgré la crise économique.Pourtant, entre 2012 et 2013, lenombre de familles recherchantdes aides financières a augmentéde façon importante au lycée. Lesdemandes concernent essentiel-lement la demi-pension, l’inter-nat et le transport. Le nombre defamilles effectivement aidées aaugmenté de 65 %.

Il arrive que des jeunes travaillentpour financer leur scolarité, maisils n’en parlent pas forcément. Ilsn’ont pas envie de le montrer,mais cela leur donne des difficul-tés dans leurs études. L’assistantesociale a constaté deux situations

de ce type depuis le début de larentrée. Elle rencontre aussi descas très inquiétants : il est déso-lant de constater qu’en France, en2013, certains jeunes ne man-gent pas à leur faim et n’osent pasen parler.

Le contexte économique influen-ce aussi le choix des jeunes surleur orientation. C’est l’un desfacteurs qui explique la diminu-tion du nombre des apprentis auCFA du bâtiment de Cernay(-22 % depuis l’année scolaire2010-2011).

Nombre restreint deposte en apprentissage

En effet, le bâtiment est l’un dessecteurs qui souffre de la crise. Lenombre restreint de postes enapprentissage peut découragerles jeunes qui ont besoin de tra-vailler. En résumé, la situation estdifficile : on espère que la solida-rité entre les lycéens peut com-pléter efficacement le travail del’assistante sociale.

Adel Graff et Antonio Spataro

Dur dur d’être lycéenHumeurPar Mélanie Kaufmann et Danaë Cote

L’économie, késako ?L’économie, tout le monde en parle mais finalement, peude gens savent définir cette notion. Et quand on a suqu’on devrait travailler sur ce thème pour J1J, on a toussoupiré !

De façon générale, on peut définir l’économie comme unescience sociale qui étudie la manière dont la société utilisedes ressources pour produire dans le but de répondre auxbesoins et aux désirs de chacun, et la façon dont elleredistribue les résultats de ses productions.

L’économie trouve un écho dans notre formation. En effet,nous sommes élèves au lycée du bâtiment Gustave-Eiffelde Cernay dans la section technicien du bâtiment étude etéconomie. Nous avons demandé à deux de nos ensei-gnants de nous donner leur définition de cette discipline.

Pour Amel Marzoug, qui enseigne l’économie gestion dansnotre établissement, l’économie consiste aussi à créer,gérer et faire fonctionner une entreprise.

Dans un autre registre, pour Didier Daniel, notre profes-seur d’économie dans le bâtiment, l’économie concernetoutes les phases de la construction. L’économiste étudiela faisabilité des projets par une estimation des différentscoûts, après avoir effectué un métré et un quantitatif,pour savoir, par exemple, combien il faudra de peinture,de béton, de carrelage, etc.

Tandis que pour nous qui sommes encore en formation(bac pro), il est difficile de voir la finalité de cette discipli-ne si large. Et de façon générale, pour les jeunes, l’écono-mie est souvent synonyme de crise, donc de difficultés àtrouver un emploi.

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ÉCONOMIE Jeudi 10 octobre 2013 23

À partir du 1er janvier 2014, l’Étatenvisage d’augmenter la TVAdans plusieurs secteurs. La TVAdans le bâtiment, pour les travauxde rénovation, est actuellementde 7 % et elle passera à 10 %.Quels peuvent être les effetsd’une telle décision ?

Selon Alexandre Da Silva, archi-tecte et gérant du cabinet Esquis-s e A r c h i t e c t u r e , b a s é àMulhouse, la hausse de la TVAtouche le pouvoir d’achat des par-ticuliers et elle aurait un impactnégatif sur l’emploi et les entre-prises. Selon lui, plus on aug-mente la TVA, moins lesparticuliers ont envie de faire des

travaux. Résultat : moins de com-mandes pour les entreprises,moins de travail et une augmen-tation des risques de licencie-

ment . Cer ta ines grossesentreprises font appel à de lamain-d’œuvre étrangère pour ré-duire les coûts et être plus com-pétitif. De plus, les particulierscherchent de plus en plus à faireles travaux eux-mêmes, et les ma-gasins de bricolage les encoura-gent en ce sens.

Ce phénomène n’est pas dû àl’augmentation de la TVA maisplutôt à la hausse du temps libregrâce à la réduction du temps detravail à 35 heures hebdomadai-res. Cette situation déstabilise lesentreprises du bâtiment. C’estaussi une cause de malfaçons :en voulant réaliser des écono-

mies, on risque de se retrouveravec un logement qui perd de lavaleursur lemarchéde l’immobi-lier.

D’après l’architecte, si on baissela TVA, les particuliers serontmoins tentés de ne pas déclarerleurs travaux. On en déduit quel’État ne perdrait finalement rienà baisser le taux. Ceci dit, on peutdifficilement prédire les effetsd’une décision économique : onse souvient de l’exemple de labaisse de la TVA dans la restaura-tion, qui n’a pas eu l’effet attendusur l’emploi…

David Dentz

L’impact de la TVA dans le bâtiment

Dessin Youcef Bachaghaet Reda ElMesski

Die 18 Schüler der Klasse «3prépa-pro 1» haben Anfang Sep-tember in der Bauberufsschulein Cernay eine Mini-Firma ge-gründet. Sie heißt «News’papers» und steht unter der Leitung derKlassenlehrerin Frau Marie-Chri-stine Mohn. Die Schüler stellenMäppchen, Geldbeutel und Da-mentaschen aus Papier her.Das Papier (Zeitungen, Magazi-ne, Taschenbücher, sowie Wer-bung) wird gesammelt undandersweitig verwendet. Mangibt so dem Papier ein zweitesLeben und dient gleichzeitigauch der Umwelt. Zuviel Papierwird einfach weggeworfen und

verschwendet. Die mit Hilfe desPapiers hergestellten Mäppchenund Handtaschen sind wetter-fest, modisch und im aktuellenTrend. Die Mini-Firma funktio-niert wie jede andere Firma miteinem Firmenleiter, einer Sekre-tärin und einem Verwalter. DerGewinn wird für einen Ausflugam Ende des Schuljahres, sowieeinem gemeinsamen Essen un-ter den Schülern verwendet. DieSchüler sind alle bereit an die-sem Abenteuer teilzunehmenund geben ihr Bestes !

StacieMarchand,Stéphanie Sieversund Dylan Fohrer

News’papers, eine originelle Mini-Firma

Das Team derMini-Firma News’papers. DR

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ÉCONOMIE Jeudi 10 octobre 2013 24

Depuis quelques années déjà, lesservices maternité et chirurgie del’hôpital de Thann étaient mena-cés de fermeture pour pouvoircombler les déficits de l’établisse-ment, estimés à un milliond’euros.

Suite à de nouvelles réformes,l’ARS (Agence régionale de santé)a décidé de réduire les subven-tions, compte tenu de l’activitédes services. Et comme solutions,elle a proposé ces deux options :soit fermer la section chirurgie etmaternité, soit regrouper les hô-pitaux des environs afin de créer« un groupe hospitalisé multisites »,explique Pierre Muller, directeurde l’hôpital de Thann et directeur-adjoint de l’hôpital de Mulhouse,qui regroupera les hôpitaux deThann, Cernay ainsi que Mul-house.

La fermeture des services de ma-ternité et chirurgie étant impen-

sable aux yeux du directeur, deses collaborateurs et des habi-tants de la vallée, c’est la deuxiè-me option qui a été retenue.

L’hôpital de Mulhouse va aiderses partenaires à régler leurs défi-cits. Grâce à cette alliance, l’hôpi-tal deThann devrait enfinsortir latête de l’eau, développer de nou-velles activités et repartir sur debonnes bases.

Le 3 octobre 2013, l’hôpital deThann a ouvert un service d’oph-talmologie. « Grâce à cette ouver-ture, nous pourrons augmenter nosbénéfices, commente Pierre Mul-ler. Car pour gagner plus, il fautproduire plus ! »

L’établissement s’est engagé surla voie d’un retour à l’équilibreavec la volonté, assure le direc-teur, de maintenir et développerles activités pour répondre auxbesoinsdes patients.Une nouvel-le page se tourne pour l’hôpital,qui espère ainsi se refaire unesanté.

Kelly Stoffer et Corinna Berna

Quel avenir pour l’hôpitalde Thann ?

PierreMuller, le directeur del’hôpital de Thann. DR

Début octobre, une nouvelle bou-tique d’accessoires de luxe, LaTendancieuse, a ouvert à Mul-house, 13 rue Louis-Pasteur. Sagérante, ErikaBricealiasTyka, estune ancienne mannequin et mo-dèle photo.

Malgré la crise, le marché du luxeprogresse chaque année. La ré-gion mulhousienne, plutôt répu-tée ouvrière, abrite quand mêmequelques boutiques dans ce cré-neau. Certains Mulhousiens quitravaillent en Suisse ont parexemple une certaine aisance fi-nancière. « J’ai mené une étude demarché qui a démontré un réel inté-rêt et une réelle demande », déclareErika Brice. Pour preuve, sa bou-tique connaît déjà un véritablesuccès auprès de la clientèle, fé-minine mais aussi masculin, à lasurprise de la gérante.

La boutique propose des sacs àmain, porte-monnaie, pochettes,foulards, bijoux, montres, vête-ments en fourrure et chaussures,avec la volonté de rendre le luxeaccessible au plus grand nombre.La clientèle aisée y trouvera desproduits neufs et exclusifs venantdirectement des États-Unis. Uneclientèle ayant un budget plusréduit sera ravie de trouver desproduits d’occasion sélectionnésavec soins par la gérante.

La boutique propose égalementdes services VIP pour les person-nes détenant une carte privilègequi permet, entre autre, de parti-ciper à des ventes privées ou mê-me de bénéficier d’un accueilprivé.

Autre originalité de La Tendan-cieuse, la possibilité de vendrevos propres accessoires. « Leclient peut déposer un sac, deschaussures, etc., explique la géran-te. On fixe ensemble le prix. Sil’accessoire est vendu, le client perçoitla somme convenue. S’il ne l’est pasdans les trois mois, le client récupèreson article ».Thomas Cerno et Damien Schmitt

Un luxe accessible

Erika Brice dans sa boutique.Photo J1J Damien Schmitt

Trois commerçants de Mulhousenous livrent leur avis sur la polé-mique actuelle concernantl’ouverture des enseignes les di-manches et jours fériés.

Morgane Groetz, vendeuse au ta-bacpresse lotode la rueduSauva-ge, nous a confié son envie detravailler « un ou deux dimanchespar mois mais pas plus ». L’établis-sement dans lequel elle travaillen’est pas ouvert le dimanche. Ellesouligne l’avantage économiquede l’ouverture dominicale pourles salariés, notamment pour lesAlsaciens et les Mosellans. Ellenous cite le cas d’un autre tabacqui est ouvert le dimanche, maistenu uniquement par la patronnepour que cela reste rentable.

François Kouoh, patron de laboutique Mouna Soldes, ouvertedepuis quatre mois Grand-rue,nous a confié avoir déjà travaillé àplusieurs reprises le dimanche.Cet auto-entrepreneur paie ainsiles différentes charges et aug-mente ses recettes : il reconnaît

faire parfois plus de chiffre d’af-faires les dimanches que les joursordinaires.

Sheila, gérante de l’institut debeauté Les Sens & Elle, rue del’Arsenal, se dit contre l’ouverturede son enseigne le dimanche. Eneffet, son salon ouvre déjà tousles autres jours et peu de person-nel y travaille. Elle serait cepen-

dant d’accord d’ouvrir quelquesdimanches, notamment pourdes occasions particulières, com-me les fêtes, car certaines clientespeuvent alors avoir besoin de sesservices. Elle trouverait correct delaisser le libre choix à chaquecommerçant d’ouvrir ou de lais-ser fermer son établissement.

Pauline Haffneret Vicky Ringenbach

Qui veut travailler le dimanche ?

François Kouoh (à droite) dans sa boutique,Mouna Soldes, avecJonathan, stagiaire. Photo J1JMulhouse

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ENVIRONNEMENT Jeudi 10 octobre 2013 25

Saint-Louis est au cœur d’unerégion très industrielle, depuisles premières usines textiles auXIXe siècle, jusqu’aux centres derecherche de l’industrie pharma-ceutique du XXIe. Pourtant, c’estlà que se trouve la première réser-ve naturelle d’Alsace, créée en1982 : la Petite Camargue alsa-cienne. Depuis, elle a grandi, de120 à 904 ha aujourd’hui. Elle setrouve en zone humide, sur l’em-placement d’un ancien bras duRhin entre Saint-Louis, Village-Neuf, Rosenau, Kembs et Barten-heim.

Son climat permet de protéger lafaune et la flore, grâce aux quinzeemployés (à temps plein) et auxsix bénévoles qui entretiennent

les lieux, aménagent les terrainset contribuent ainsi à la sauvegar-de des espèces, en protégeant cemilieu spécifique.

Il y a aussi des bénévoles quientretiennent les 12 observatoi-res à la disposition des prome-neurs, qui, comme des experts,viennent regarder, décompter, ouétudier les 40 espèces de libellu-les, 35 d’orthoptères (insectescomme sauterelles, grillons etc.),327 espèces de vertébrés parmilesquelles 5 de reptiles, 174d’oiseaux et 30 de mammifèressans oublier les 600 sortes dechampignons et les 15 variétésd’orchidées.

Ces espèces ne peuvent être pro-tégées qu’en respectant les diffé-

rentes règles de la PetiteCamargue comme ne pas quitterles sentiers, ou tenir obligatoire-ment les chiens en laisse. Il estinterdit de déranger les animauxet de détruire la flore, y compris lelong des différents accès, sentierdu Grand Marais, chemin de laPisciculture ou sentier des Ma-res.

Au centre de ce site peuvent avoirlieu des expositions temporairesou permanentes. Des anima-teurs accueillent le public, lesgroupes scolaires et organisentdes visites guidées thématiquescomme l’observation d’animauxou des végétaux.

Laura Schmitt, Chloé Rethaber,Maurane Garbellotto et Eva Sutter

Poumon vert dans un nuage gris

Cet hôtel en bois sert demaisonaux insectes et aux petitsanimaux comme les écureuils oulesmésanges.

Photo J1J Eva Sutter

Cet automne, les premiers coupsde pelle marqueront le début degigantesques travaux : un ancienbras mort du Rhin renaîtra à lavie, fruit d’une coopération entreEDF, qui remplit ainsi ses obliga-tions liées au renouvellement dela concession de la centrale hy-droélectrique de Kembs, et la Pe-tite Camargue alsacienne.

Les sommes en jeu sont impor-tantes : 20 millions d’euros pourle projet nature, et 30 millionspour la construction d’une nou-velle centrale hydroélectrique.Objectif ? L’un, symbolique, se-rait que le saumon, dont la fécon-dation artificielle est assurée parla Petite Camargue alsacienne,remonte le Rhin jusqu’à Bâle.

EDF a d’ores et déjà triplé enhiver et quadruplé en été le débitréservé du Vieux Rhin au barragede Kembs. Lors des crues, ce « dé-bit très proche d’un régime natu-rel », explique Philippe Knibiely,directeur de la réserve, pourratransporter les sédiments (gra-viers) au fond du lit par roule-ment. C’est le charriage, garantde la diversité des espèces, avantla construction des barrages hy-droélectriques… Et aujourd’hui,de celles réintroduites.

De plus, làoù iln’yapasderisquepour les populations, EDF va dé-truire la digue de Tulla, construiteau XIXe siècle, pour permettre auRhin en crue « de réinjecter dans

son lit des matériaux prélevés sur lesberges », poursuit Philippe Kni-biely. Une érosion maîtrisée, en-richie des graviers excavés lorsdes travaux de la nouvelle centra-le.

La libre circulation des poissonsconstitue un troisième élémentpour réintroduire le saumon (lirenotre encadré sur les passes àpoisson). Depuis septem-bre 2013, une liaison du GrandCanal d’Alsace avec la Petite Ca-margue est déjà en service, enaval de Kembs.

Le bras mort, dont les travauxd’aménagement vont commen-cer, doit quant à lui laisser passer

les poissons entre Vieux Rhin etamont du barrage de Kembs… Etrecréer le paradis perdu des sau-mons : des frayères.

Et la reconversion de l’Île du Rhinen éden ne s’arrêtera pas là… LaPetite Camargue imagine une ré-habilitation globale du site avecrenaturation contrôlée : roseliè-res, chênaies, saulaies, pelousessèches… Elle espère voir fleurirdes prairies d’orchidées chèresaux associatifs de la PCA. Lestravaux sur le bras mort devraients’achever d’ici à 2015. Mais le re-tour du saumon reste un travailde longue haleine !

Ryan Gabriel, VullnetMemediet Loïc Bach

Le courant passe

L’actuelle passe à poissons de Kembs, en attendant sonremplacement prochain dans le cadre des investissementsenvironnementaux d’EDF pour le renouvellement de la concession.

Photo J1J Élodie Rominger

Sauver les poissonsUne passe à poissons est unesuccession de bassins quipermet aux poissons de gra-vir un dénivelé, qui, parexemple, est de près de dou-ze mètres entre le Rhin et leGrand Canal d’Alsace, sur lebarrage de Kembs. C’est cequ’on appelle la montaisonou la dévalaison, selon queles poissons remontent oudescendent le fleuve. Sanscette passe à poissons, les an-guilles et les saumons princi-palement, mais bien d’autresespèces, se feraient happerpar les turbines de la centralehydroélectrique de Kembsqui représentent pour eux unobstacle mortel. Or le sau-mon fait partie du patrimoi-ne du Rhin supérieur,comme en témoigne la pisci-culture impériale de la PetiteCamargue. Il est donc impor-tant de le préserver. C’est àcet impératif que répond lamise en place progressive depasses à poissons un peu par-tout sur le Rhin en Alsace.Dans le cadre de la nouvelleconcession de Kembs, entréeen vigueur le 15 décembre2010, par exemple, EDFpoursuit ses efforts sur l’envi-ronnement. A Kembs, il y anotamment la constructiond’une nouvelle centrale. EDFdédie vingt millions d’euros àdiverses mesures environne-mentales, dont une passe àcastors, ainsi que deux pas-ses à poissons. Les travauxqui se déroulent doivents’achever en 2015.

Elodie Romingeret Vivienne Finck

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ENVIRONNEMENT Jeudi 10 octobre 2013 26

Après avoir fait remplir un ques-tionnaire à une vingtaine de per-sonnes, nous avons constaté quetrois quarts des sondés prennentde l’eau en bouteille. Certains neboivent que de la gazeuse,d’autres n’aiment tout simple-ment pas le goût de leur eau durobinet.

Cependant ces mêmes person-nes pensent que l’eau du robinetest meilleure pour la santé à cau-se du bisphénol A (risques dediabète, cancer du sein, patholo-gie cardio-vasculaire, troubles defertilité, dangers pour la femmeenceinte…) contenu dans certai-nes bouteilles en plastique.

Avec notre professeur de chimie,Florence Bilger, nous avons réali-sé une expérience pour connaîtrela composition de l’eau du robi-

net. Celles de Helfrantzkirch etde Saint-Louis contiennent tou-tes les deux du chlore, du sodiumet du calcium, mais, dans nostests, nous n’avons pas trouvé desulfates, de magnésium, de fer et

de plomb… Donc elles sont bon-nes à consommer.Pour l’eau en bouteille, nousavons pris contact avec une entre-prise de Soultzmatt. Cette eauvient du Parc naturel régional desVosges et n’est pas traitée. Pourles bouteilles, le plastique utiliséest du PET (sans bisphénol A) etles bouteilles sont 100 % recycla-bles. Le PET est un dérivé dupétrole brut qui remplace le PVC.La composition des eaux en bou-teille est plus facilement accessi-ble, puisqu’elle est indiquée surl’étiquette, ce qui n’est pas le casde l’eau du robinet. En contrepar-tie, l’eau du robinet est nettementmoins chère. Choisir son eau res-te donc une question de goût.

EvaMollier, SophieMiddleton,Ella Ketterlin

et Mélanie Sainte-Rose Fanchine

Robinet ou bouteille, quelles différences ?

DessinMélanie Sainte-Rose Fanchine

Le lycée Jean Mermoz est le plusgrand d’Alsace. Il abrite plus de2 400 élèves et 300 employés.Une trentaine d’entre eux s’occu-pe de son entretien. Les cuisi-niers n’utilisent pratiquementque des aliments biologiques, in-diqués sur les menus par les ini-tiales A.B. Les jardiniersn’utilisent pas de pesticides maisdes produits naturels. Les techni-ciennes de surface utilisentautant que possible des produitsd’entretien naturels, même si ce-la ne peut pas toujours être le cas.

Le lycée Jean Mermoz trie diffé-rents matériaux comme le verre,les bouteilles de plastique, le pa-pier, pour qu’ils soient ensuiterecyclés. L’établissement est équi-pé de panneaux solaires sur laplupart des bâtiments. Nous

avons eu la chance de les aperce-voir en montant sur le toit.

La préoccupation de l’écologie estaussi présente dans les cours. Ensciences physiques, par exemple,nous utilisons des produits chi-miques qui sont ensuite déposés

dans un seau, puis traités. À l’ave-nir, on n’y envisage aucun projetenvironnemental nouveau maisplutôt des projets visant au bien-être des lycéens.

Bastien Schneberger, HugoMoriet Gabin Christnacher

Jean-Mermoz,un lycée nature

Installation photovoltaïque produisant une petite partie de laconsommation électrique. Photo J1J Bastien Schneberger

Récemment, les scientifiques ontdécouvert que la pollution chimi-que des eaux crée des perturba-t i o n s e n d o c r i n i e n n e s ,notamment causées par les pilu-les contraceptives.

Daniel Dietmann, maire deManspach, vous êtes trèsengagé dans la préservationde l’environnement. Qu’est-cequ’un perturbateur endocri-nien ?

Un perturbateur endocrinienmodifie le système de naissancede la faune et de la flore pourpermettre la pénétration de lasubstance. Par exemple le dés-herbant Round Up® est un prin-c i p e a c t i f , c o m p o s éprincipalement du glyphosatequi permet de dérégler le fonc-tionnement de la plante.

Est-ce que les êtres humainssont aussi touchés ?

Dans la région Paca, le profes-seur Joyeux a constaté que lespesticides volatiles utilisés pourtraiter les vignes jouaient sur lataille des pénis des enfants.

Ces impacts sont-ils aussivisibles dans la flore ?

Oui, les pilules contraceptivescontiennent une hormone appe-lée œstradiol. Cette hormoneest rejetée par l’urine, qui vaensuite dans les stations d’épu-ration où elle n’est pas élimi-née. Elle va donc dans lesfleuves, qui l’emmènent jusquedans la mer.

Même si la quantité d’œstradiolest peu importante à notreéchelle, son impact est considé-rable. Les poissons sont particu-lièrement touchés.

Avec quelles conséquences ?

Les poissons ne sont pas insensi-bles aux hormones sexuelles.Les mâles se féminisent au con-tact de l’œstradiol. Ainsi il y a undéséquilibre car il y a plus defemelles que de mâles, ce quinuit à la reproduction de l’espè-ce. Pour assurer leur reproduc-t i o n , l e s f eme l l e s s o n tcontraintes de migrer vers unenvironnement plus favorable,d’autres eaux contenant despoissons mâles.

Propos recueillis parCélia Rediger, Léa Goldbronn

et Eva Pompili

La pollution et sesrépercussions

De l’eau au styloAh, je suis enfin vide ! J’espère nepas être mélangée aux épluchuresou aux mouchoirs usagés. Jem’endors et me réveille, mais oùsuis-je ? J’aperçois mes copines dusupermarché, vides aussi, à mescôtés. Je me trouve dans un bac derecyclage. Il est vieux, il date de1992. Quelle frayeur, je sens qu’onme soulève ; une trappe s’ouvre,on tombe tous. Me voilà dans ungrand camion poubelle, je supposequ’il nous emmène au centre de

tri. Mais quoi, on nous sépare ?Mes potes en polyéthylènetéréphtalate et moi, enpolyéthylène haute densité,sommes séparés.

Je suis broyée, conditionnée puismélangée à du plastique viergepour me réincarner en stylo afind’écrire mon histoire etcommencer un nouveau chapitre…

Florine Meyer, Ilenia Candela,Léa Bouillard et Selin Polat

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À Saint-Louis, les élèves de secon-de F du lycée Mermoz de la villeont planché sur des sujets envi-ronnement. La classe est compo-sée de : Loïc Bach, Léa Bouillard,Lara Brossard, Ilénia Candela,Gabin Christnacher, Élise Dop-

pler, William Escalin, VivienneFinck, Ryan Gabriel, MauraneGarbellotto, Margaux GibertiniMorsli, Léa Goldbronn, CédricHermann, Nicolas Hueber, Va-nessa Jin, Ella Ketterlin, XavierKoehl, Camilla Lehsaini, Émilie

Litzler, Vullnet Memedi, FlorineMeyer, Sophie Middleton, EvaMollier, Hugo Mori, GabrielleMuller, Sandra Peter, Sélin Polat,Eva Pompili, Celia Rediger.

Professeurs : Hassina Aouata, Fa-bienne Engler, Geoffrey Gillig,

Carole Schwendener, NatachaWertheim.

L’Alsace : Sabrina Loffredo, Fran-cis Micodi, Jean-ChristopheMeyer, Thiébaud Stoecklin, Flo-rian Loewenguth, Benjamin Ha-tié.

L’équipe J1J de Saint-Louis

Cemercredi, l’équipe de Saint-Louis était constituée par les élèves de seconde F duMermoz. Photo J.-C. Meyer

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Jeune femme et agricultrice ? Çaexiste. Émilie Schmitt, de Rans-pach-le-Haut, a même ouvert sonmagasin où elle propose des pro-duits issus de la production fami-liale. Elle s’est passionnée toutepetite pour son métier. Après sonBTS, elle s’est spécialisée dans latransformation de produits.

Afin de nourrir les 60 vaches del’entreprise, 70 hectares de terressont nécessaires. Émilie et sesparents ont signé une mesureagro-environnementale territo-rialisée (MAET) en2004.Dessur-f a c e s c u l t i v é e s o n t é t étransformées en prairies, un cou-vert végétal est laissé l’hiver afinde préserver la qualité de l’eau.L’implantation des hirondellesest favorisée dans le but de neplus traiter les vaches contre lesmouches.

Tout cela n’est pas une contraintepour les Schmitt, mais quelquechose qui leur tient à cœur.Quand on est agriculteur respon-sable, se préoccuper de l’environ-nement va de soi.

Chez les Schmitt, toutes les va-

ches naissent à la ferme. Tout estfait pour leur confort. « On amé-liore les techniques de travail, maison n’oblige en aucun cas les vaches àproduire plus qu’elles ne le font natu-rellement », explique Émilie.

Dans son secteur géographique,la filière permettant de faire vivreune laiterie bio n’existe pas.Donc, malgré ses envies de dé-

part, elle a dû se résigner à fairedu local.

De toute façon, elle se méfie del’enjeu économique du label bio :« Mieux vaut dans certains pro-duits examiner l’impact écologiqueque le certificat. » Ainsi, si elle veutdu sucre bio pour fabriquer leslaitages qu’elle vend sur les mar-chés, elle est obligée de le faire

venir de loin, et le transport a unimpact négatif sur l’environne-ment. Elle privilégie donc les pro-duits locaux. Cela ne l’empêchepas de partager certains gestes oufournisseurs avec ses collèguesde l’agriculture biologique, com-me pour le choix des engrais.

Émilie Litzler et Élise Doppler

FCONTACTER http://petiteprairie.fr

Local ou bio? Émilie a choisi

Émilie Schmitt est fortement impliquée dans son travail. Photo J1J Émilie Litzler

Les riverains de l’EuroAirportsont sûrement concernés par laquestion de son impact sonore.Pour le connaître, 13 stations demesure du bruit (dont une mobi-le) ont été installées. Avec plus dedeux millions de passagers en2012, on peut se demander com-ment s’y prend la direction pourlimiter cet impact dans le quoti-dien des riverains…

Certaines installations visant à ré-duire les nuisances sonores nesont pas adaptées aux gros avionsqui sont aussi les plus bruyants.Par exemple, le Silencer est uneenceinte absorbant le bruit desessais moteurs. Mais les gros avi-ons (plus de 28,50 m) doiventfaire ces essais à l’extérieur.

La plateforme d’aménagementdes jets privés nécessite la rota-tion d’environ 120 camions parsemaine, entraînant d’importan-tes pollutions. Actuellement,l’AQV Regio 3F (Association pour

la qualité de vie, région des 3Frontières) se bat pour que lacirculation aérienne soit inter-rompue entre 22 h et 6 h, accor-dant ainsi 8 h de tranquilliténocturne. Les Bâlois, quant à eux,bénéficient déjà de 9 h de repospar nuit.

L’équivalent d’une villede 50 000 habitants« En sachant que l’aéroport, toutespollutions confondues, représentel’équivalent d’une ville de 50 000habitants, ses agrandissements et sestransformations auront inévitable-ment des impacts négatifs sur sonenvironnement », affirme DeniseGrünenwald, présidente del’AQV Regio 3F.

Elle énumère les évolutions envi-sagées : dans les années à venir,plusieurs projets touchant l’aéro-port et ses alentours auront desconséquences. Un raccordementferroviaire à Zurich, l’élargisse-

ment de la D105 ainsi que laconstruction d’un nouveau hallde fret devraient amplifier lesnuisances sonores. Sans oublierl’ouverture de nouvelles lignes.

Toutefois, la direction reste atten-tive aux requêtes des associationsde riverains et fait de son mieuxpour y répondre favorablement.

Vanessa Jin, Lara Brossardet Xavier Koehl

L’EuroAirport et ses nuisances sonores

Les avions, source de nuisances sonores. Archives J.-C. Meyer

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L’utilisation du vélo en ville prendde plus en plus d’importance. Etla Ville de Saint-Louis l’encouragefortement. En 2010, un grandparc à vélo de 300 places a étéinauguré à la gare. Il permet auxutilisateurs d’y garer leurs vélosen toute sécurité. Récemment,les sites principaux qui n’étaientpas encore équipés d’arceaux enont été dotés. Il s’agit de la média-thèque, de la Maison de l’Enfan-ce, du conservatoire de musique.Il existe depuis septembre unplan des itinéraires cyclables de laville et de ses alentours (disponi-ble au secrétariat de la mairie).

Et, précise le maire, Jean-MarieZoellé, « nous voulons perfection-ner le réseau afin de relier davantageSaint-Louis avec des villes telles queHuningue, Bartenheim, Hégen-heim, Hésingue. » L’objectif étantde faire connaître les itinérairescyclables existants pour favoriserl’utilisation du vélo, aussi bienpour aller travailler, que pour serendre à l’école, faire ses coursesou pratiquer ses loisirs. La Villesensibilise aussi ses agents : ses-sions de formation à l’entretiende son vélo, incitation à utiliser le

vélo de service pour les déplace-ments professionnels. En 2014,elle prévoit même de subvention-ner l’achat d’un vélo pliable à cha-cun des agents.

Saint-Louis a encore des progrès

à faire. Sans aller jusqu’à des sys-tèmes de vélos de location (com-me à Paris ou Strasbourg) : pourSaint-Louis, ce ne serait pas ren-table. Mais un professeur du ly-cée usager des pistes cyclablesconfie que ces bandes ne sont pas

assez sécurisantes : il estime queles distinctions entre pistes etroutes ou trottoirs ne sont pasassez marquées. Il pense aussique la continuité des pistes pour-rait être meilleure.William Escalin et Nicolas Hueber

Saint-Louis, vélo-compatible

Il existe aujourd’hui un plan du réseau de pistes cyclables ludovicien, qui intègre les pistes de l’avenuede Bâle. Photo J1JWilliam Escalin

Enfin la déchetterie de Blotzheimaura une seconde vie, un lotisse-ment va la remplacer.

Actuellement en cours de désa-miantage, la friche inutilisée ac-cueillera de nouvelles résidences.Bientôt, elle sera entièrement dé-truite car une société privée aracheté l’emplacement pour yconstruire les résidences ; lacommune n’avait pas lesmoyens.

L’entreprise a pour projets desconstructions astucieuses avecéquipements et services (blan-chisserie, piscine, salle de ciné-m a , e t c . ) a i n s i q u e 9 6appartements.

La construction débutera danstrois ans, la date de livraison n’estpas encore définie. Cependant lacommune prévoit tout de mêmede racheter l’arrière du terrain en2016, avec pour projet un nou-veau terrain de football.

Camilla Lehsaini,Margaux Gibertini-Morsli

et Sandra Peter

L’urbanisation utile

L’association protectrice desoiseaux et de l’environnement deHégenheim (APOE de Hégen-heim) a été fondée en 1964 parJean-Pierre Maeder et fêtera ses50 ans l’année prochaine.

L’APOE de Hégenheim compteactuellement sept membres ac-tifs qui mènent régulièrementdes actions environnementalessur Hégenheim, Hésingue etBuschwiller, comme le nettoyagedes nichoirs, la distribution desdeux tonnes de graines nécessai-res aux oiseaux en hiver, le recen-sement des nids, le drainage desétangs…

Elle compte également plus de400 membres passifs (qui don-nent cinq euros par an), ce quifinance en partie l’achat des grai-nes pour les oiseaux ainsi que lessoins pour les animaux.

L’autre partie du budget de l’asso-ciation est générée par le ramas-sage de détritus recyclables(papiers, bouteilles plasti-ques etc.), qui sont ensuite em-

menés dans un centre de tri.Malheureusement, le nombre demembres actifs est en baisse, ce

qui empêche l’APOE de Hégen-heim d’évoluer.

GabrielleMuller

Bénévoles pour les oiseaux

Dessin J1J GabrielleMuller

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Au Planétarium de Strasbourg,une fois les portes fermées et leslumières éteintes, le spectaclepeut commencer.

L’animateur allume le projecteurd’étoiles – un moment impres-sionnant ! – et les spectateurs seretrouvent embarqués dans unvoyage à travers l’espace. Les ani-mations projetées emplissent lepublic d’émotions, et le plongentdans un rêve.

«Un universmystérieux»« Poussière de lune » s’adresseaux enfants âgés de 5 à 10 ans. Cespectacle raconte la création de laterre,de la luneetdusoleil, etmeten scène Kouéko, un jeune pê-cheur africain. Au bout d’une de-mi-heure environ, l’animateurentraîne les visiteurs dans une(re) découverte des différentesétoiles et constellations.

Pour les plus connues, comme laGrande ourse et la Petite ourse, il

donne une explication spécifi-que, en évoquant par exemple lamythologie grecque.

L’animateur Jean-Yves Marchal,médiateur scientifique, mise surl’interactivité avec le public. Aus-si, il n’hésite pas à poser des ques-tions aux enfants. Ces derniers,contents de pouvoir participer,

peuvent également compléterleurs connaissances de base. Àl’issue de cet échange, une visitede la grande coupole, où se situel’observatoire, est proposée aupublic.

Le Planétarium de Strasbourg or-ganise ainsi diverses animationsdestinées aux petits et aux

grands. Existant depuis 1982, il afêté ses 30 ans l’année dernière.En 2012, l’établissement avait at-tiré 25 000 personnes, dont 40 %de scolaires. « C’est un universmystérieux qui fascine », estimeJean-Yves Marchal.

Conférences, sortiesnocturnes, observationsCe samedi 12 octobre, le Planéta-rium s’associera à la municipalitéde Villé, l’Anpcen (Associationnationale pour la protection duciel et de l’environnement noc-turne) et la F4A (Fédération desassociations des astronomes d’Al-sace) pour la cinquième éditiondu « Jour de la Nuit ». Cette ma-nifestation se déroulera au cœurde Villé, de 15 h à minuit. Elleproposera au public des confé-rences, des sorties nocturnes gui-dées, des observations du ciel…L’entrée sera libre.

Julia Rothhan, Jacinthe Kleinet Delphine Humler

FSURFERwww.planetarium.unistra.fr

La tête dans les étoiles au Planétarium de Strasbourg

Un spectacle impressionnant est offert au public dans la salle duPlanétarium de Strasbourg. Photo J1J Julia Rothhan

Se former à la fois en Alsace et enAllemagne constitue une ouver-ture de plus en plus recherchée.En France et en Allemagne, l’Abi-Bac est un dispositif qui permetaux élèves des sections généralesd’obtenir un diplôme binational.À la fin du cursus, les élèves ob-tiennent le baccalauréat françaiset son équivalent allemand, l’Abi-tur. Depuis deux ans, un disposi-tif intitulé « allemand pro » aideles étudiants français à trouverun travail des deux côtés du Rhin.Rien qu’en France, en 2013, leprogramme a déjà profité à 70 %des élèves ou des étudiants ap-prentis, dont la majorité travailledésormais en Alsace. Le disposi-tif permet d’accéder à un nombred’emplois croissant. « Nous avonsreçu plus de 200 demandes depuis ledébut de l’année », s’enthousiasmeAnnie Laurent, chef de service deformation professionnelle et con-tinue au rectorat de Strasbourg.Une aubaine par ces temps decrise, où le chômage touche9,5 % de la population (chiffres

INSEE du premier trimestre2013). En effet, nombreux sontles patrons qui recherchent dessalariés capables de parler cou-ramment allemand, notammentdans la restauration. Les élèvesqui suivent la section AbiBac doi-vent avoir un certain niveau d’al-lemand et témoigner d’unsérieux scolaire. Les parcourspour y accéder sont multiples.Certains ont suivi depuis l’écolematernelle un cursus bilingue,d’autres ont été initiés à l’alle-mand à l’école primaire ou aucollège.

ExpérienceenrichissanteLe but est d’être capable de suivreun enseignement pluridiscipli-naire en langue allemande. Lesélèves du cursus AbiBac bénéfi-cient de cours de culture et delittérature allemande, à raison desix heures par semaine. Leurscours d’histoire-géographie ontégalement lieu dans la langue deGoethe. Au total, les élèves écou-

tent et parlent allemand dix heu-res par semaine. Le cursusreprésente donc un enrichisse-ment qui va de pair avec unecharge de travail supplémentaire.Des arguments à prendre encompte avant de se lancer danscette section. Après leurs études,les étudiants ont un choix très

varié : plus de 8 000 formations etune demande d’emplois en Alle-magne en hausse. Quant à ceuxqui veulent suivre des études su-périeures en Allemagne, ilsauront une facilité d’admissiongrâce à l’aide de leur bac bilingue.

Noémie Edel-Reeb etLouise Bernhard

Formation: ériger un pont entre l’Alsace et l’Allemagne

Franchir le pont du jardin des Deux Rives pour se former à la fois enAlsace et en Allemagne constitue une ouverture de plus en plusrecherchée. Photo J1J Noémie Edel-Reeb

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