La revue bi-mensuelle de mes voyages à travers le...

M A R O C

H a u t A t l a s

T r e k k i n g d u M o n t T o u b k a l

TREKKING reportageLa revue bi-mensuelle de mes voyages à travers le monde

N°9 - Juin - Juillet 2008

Copyright © 2008 Philippe CABAU de Fauroune

Retrouvez mes autres voyages sur mon site http://pagesperso-orange.fr/philippe.cabau

Généralités

Les villages du Haut Atlas se marient parfaitement avec le paysage. En montagne, ils sont souventsitués à flancs et dominent la vallée au fond de laquelle poussent les cultures.

Page précédente : Depuis le village de Tisgouane, on domine la vallée de l’Assif ‘n Tisgui.2

Situation :

Difficultés :

Saison :

Durée :

Droit d’accés :

Accés :

Conseils :

Picsatteints :

Altitude mini:

Altitude maxi:

Maroc - Imlil - Chaîne du HautAtlas dont le plus haut sommetest le Djebel Toubkal (4165 m).

Il n’y a aucune difficultétechnique.

La meilleure période s’étale demai à octobre, mais les mois dejuillet et août sont chauds.

5 jours avec l’ascension duDjebel Toubkal, en boucle depuisImlil.

Il n’y a aucun droit à demanderpour pouvoir entreprendre cecircuit.

Depuis Marrakech, desservie parun aéroport, prendre un taxijusqu’à Imlil - Le coût est élevé.

C’est un joli circuit original qu’ilest intéressant de faire avec unguide et des muletiers pour letransport du matériel. Onmarche ainsi plus léger et on enprofite plus. Si l’on a un peu plusde temps, les possibilitésd’ascencions et d’excursions àpartir de certains endroits sontnombreuses et permettent unemeilleure connaissance dumassif. Prévoir tout ce qu’il fautcontre le soleil.

Le Djebel Toubkal (4165 m), lePic du Tizi ’n Tharharate(3670m). Bien sûr, d’autressommets peuvent être gravis surle parcours.

1740 m à Imlil.

4165 m au Djebel Toubkal.


Carte du Trek

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Cartographie :Il existe des cartes topographiques au 1/50000sur cette région, mais non vendues (voir auprès du Club AlpinFrançais - Paris).

Introduction

Le Maroc est un paysattachant sur bien des points.Ses premiers habitants furentles Berbères dont on connaîtpeu de chose sur leursorigines. Ce n'est qu'avecl'arrivée des Phéniciens, auV° siècle avant J.C., que leMaroc entra dans l'histoiredes peuples méditerranéens.Ils créèrent les premierscomptoirs sur la côte sanspour autant pénétrerl'intérieur des terres. Ainsidébutèrent les premièresinvasions contre lesquellesles Berbères durent sedéfendre. Les Romainsprirent possession du payspendant six cents ans entre le

II° siècle avant J.C et le IV° après J.C., suivis par les Arabes à partir du VII° siècle.Quels que furent les occupants, les Berbères n'abandonnèrent jamais le combat et réussirent,dès le XI° siècle à créer de grandes dynasties comme celles des Almoravides qui furent àl'origine de Marrakech et des Almohades jusqu'au milieu du XIII° siècle. Ainsi se termina unepériode riche sur les plans culturel et architectural. Le pouvoir fut récupéré par les Méridines,puis les Saadiens et enfin les Alaouites qui détenirent le pouvoir dès 1659 jusqu' à nos jours.L'appétit colonialiste des Européens, au XIX° siècle, fut à l'origine de nouvelles guerres,notamment contre les Français. Il faudra attendre 1956 pour que le peuple marocain retrouve

enfin sa souveraineté.Aujourd'hui, le Maroc estdevenu une destinationtouristique très appréciée desOccidentaux car ledépaysement est au rendez-vous. Curieux, nous décidonsd'y aller. Nous atterrissons àMarrakech et peu après notrearrivée, partons visiter la villeoù se côtoient traditions etmodernité. Dans les souks, ondécouvre cet espritcommerçant et accueillant deshabitants. Ici, le marchandageest une règle d'or. Nouspassons dans des ruellesétroites où se mélangenttoutes sortes de parfums etd'épices. Les artisans

travaillent dans leurs petits ateliers éclairés par le soleil. Les femmes sont parfois voilées etportent toujours de longues robes tandis que les plus jeunes s'habillent à l'occidentale.

Les murs d’enceinte de la ville de Marrakech sont en terre rouge et rappellentl’époque où elle était la capitale des Almoravides.

On rencontre parfois, en montagne, ces greniers à grains qui servaientégalement à protéger les vallées contre d’éventuels assaillants.

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Les monuments, encorenombreux, nous rappellent queMarrakech fut une grandecapitale jusqu'en 1659. Elle estaussi le passage obligé pour quiveut parcourir les montagnes duHaut Atlas. Cette haute barrièrenaturelle qui culmine au DjebelToubkal à 4165 m d'altitude esttoujours recouverte de neigedurant les mois d'hiver etpendant une partie du printemps,ce qui est surprenant pour unerégion aussi aride. Maisl'influence de l'océan atlantique yest pour beaucoup. Cette chaînede montagnes possède unecertaine originalité car elle estdivisée en deux régions bien

différentes, par le col 'n Tichka. A l'est, le massif de Mgoun (4068 m) dont les montagnes sontd'origine calcaire, contraste avec celui du Toubkal (4165 m), à l'ouest, plus austère et plus alpin.Nous allons passer quinze jours à parcourir le premier depuis Inmiter jusqu’à Tamda. C’est unpaysage merveilleux dont les fonds de vallées sont verdoyants et les montagnes de différentescouleurs. Par moment, on se croirait au Laddakh, au nord de l’Inde, mais avec les monastèresbouddhistes en moins. Nous passerons aussi par de superbes villages dont Magdaz qui est unjoyau de l’architecture locale. Après ce trek, nous retournons à Marrakech et cherchons un autre guide disponible pour nousamener au Toubkal. Il ne faut pas bien longtemps pour discuter du trajet que nous voudrionsfaire et bien sûr, les négociations pour le prix se déroulent dans la bonne humeur. Chacun ytrouve son compte et nous nous donnons rendez-vous le lendemain matin pour rejoindre le pieddu massif du Toubkal. Nous quittons donc Marrakech pour le Haut Atlas vers 9h00,accompagnés de notre guide Nour-Eddine. Le trajet en voiture jusqu'à Imlil traverse des zonesdésertiques, ponctuées d'oasis . Nous y arrivons en milieu de journée. Nour-Eddine avait fixé

le lieu et l’heure pournotre muletier Sahla,ainsi que notre cuisinierBrahim qui sont déjà là,assis à l'ombre d'unarbre. Nous sommesprêts pour notre trek decinq jours dans le massifdu Toubkal. Les mulessont chargées avec lematériel de cuisine, lestentes et la nourrituredont beaucoup de fruitset légumes. Il faudra, encours de route acheterd’autres produits frais enchemin, lorsque l’onpassera dans des villages.

Sur la route qui nous amène à Imlil, la chaîne du Haut Atlas se dresse àl’horizon, dominant un vaste plateau chauffé par le soleil.

Dans le massif du MGoun, les couleurs des roches contrastent avec le vert desvallées cultivées. Au fond, le Djebel Tazoult (3877 m)

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Nous quittons la place principaled’Imlil (10h50 - 1740 m) en prenantla rue qui part sur notre droite. Sousles noyers, le chemin monte enzigzaguant. Les arbres laissent unpeu de place aux cultures de maïsdont on fait la récolte deux fois paran. On découvre alors la vallée de larivière Mizane que nous dominons deplusieurs mètres. Un peu plus tard(11h15 - 1950 m), nous laissons unepiste tout en nous dirigeant vers lefond de la vallée. Nous apercevons levillage d’Around sur l’autre rive. Sesmaisons ont toutes le toit plat et sontconstruites en pierre. De petitesfenêtres carrées laissent passer lalumière à l’intérieur. Nous croisonsdes enfants ainsi que des hommesdont le principal moyen delocomotion est la mule. Le cheminest large. La végétation se fait plusrare. Par endroits, des genévriersthurifères s’accrochentdésespérément aux paroisrocailleuses. Nous ne tardons pas àtraverser le lit de la rivière Mizane(11h35 - 1950 m) et nousretrouvons ainsi rive droite. Lesentier, plus étroit à présent, monteénergiquement. Nous laissons lesdernières cultures derrière nous.Nous commençons à attaquer lamoyenne montagne.6 1950 m - 11h30 : Nous allons bientôt traverser le lit de la rivière

Mizane dominé par l’Adrar ‘n Tichki et l’Afekhouï (3751 m).

1770 m - 11h00 : Tout en montant, nous quittons le village d’Imlil etdécouvrons de nouveaux villages.

Sensations du jour :

Après avoir quitté les derniers villageset leurs cultures, le paysage sera desuite aride, laissant peu de place à lavégétation. Bien que le dénivelé decette journée soit important, la sentemontera la majorité du temps enpente assez douce.

Difficultés : Aucune

Dénivelé à la montée : 1400 m

Dénivelé à la descente : 0 m

Durée : 4h30

Jour 1 : D’Imlil (1740 m) au refuge Neltner (3207 m)



Il ne nous faut pas longtemps pourarriver à Chamarouch (12h50 -2300m), situé au confluent de laTalate ‘n Tarhate et de l’assif ‘nIsougouane ‘n Ouagounss. C’est icique nous faisons notre premier arrêtrepas, au bord de la rivière. Notreéquipe prépare alors la salade delégumes, des sardines en boite etdes fruits pour terminer. Nousfaisons le plein de vitamines. Vers14h30, nous reprenons la route.Nous passons un pont qui enjambela Mizane , peu avant le confluent etsuivons la sente qui s’élève rivegauche de l’assif ‘n Isougouane ‘nOuagounss. Nous y resteronsjusqu’au refuge Neltner. Les pentessont régulières et pas très raides. Lavallée s’infléchit sur la droite, puissur la gauche (16h00 - 2830 m) bienaprès. Devant nous, les sommets del’Adrar ‘n Ouanoukrim qui culminentà plus de 4000 m, nous barrentl’horizon. Nous sommes, à présent,entourés de montagnes. Au détourd’un virage (16h30 - 3050 m), nousapercevons le refuge Neltner, autourduquel sont déjà plantées destentes. Il nous faut encore une demiheure de marche pour le rejoindre.Nous sommes à 3207 m d’altitudecomme nous le confirme notre carte.Nous ne ressentons aucune fatigue.Nous allons visiter le refuge,construit par le Club Alpin Français.D’une capacité d’une quarantaine depersonne, il possède un réfectoire,une cuisine, ainsi qu’un dortoir.Ici, l’eau ne manque pas. Nousfaisons le plein de nos gourdes et enprofitons pour nous laver. A notreretour, nous buvons le thé. Le ventqui souffle rafraîchit l’atmosphère.Nous discutons avec d’autresFrançais qui sont venus pour fairel’ascension du Djebel Toubkal. Maisle temps passe vite. Il nous faut déjàrentrer dans notre tente mess, car lerepas est prêt. Nous terminons notrejournée en discutant du programmedes autres journées. 7

Diaporama

2390 m - 14h45 : Nous remontons la rive gauche de l’assif ‘nIsougouane ‘n Ouagounss, en plein soleil.

2300 m - 14h30 : La maison blanche est la demeure du chamane deChamarouch.

3200 m - 17h00 : Nous arrivons aux abords du refuge Neltner déjà àl’ombre. Un groupe s’est déjà installé.




La température s’est radoucie parrapport à hier soir. Nous nous levonsvers 6h00 pour quitter le camp uneheure plus tard. Nous suivons lasente qui part vers le col ‘n Ouagane,plein sud. Nous la quittons peuaprès pour prendre à gauche, envisant une cascade. Il faut alorstraverser la rivière ‘n Isougouane ‘nOuagounss. Nous suivons la sente,bien tracée, qui s’élève à flanc. Ellepasse une zone d’éboulis (7h15 -3340 m) et de petites barresrocheuses sans problèmes. Nousatteignons alors un vallon (7h45 -3540 m). C’est celui qui descend ducol du Toubkal. Il ne reste plus qu’àle remonter dans son intégralité. Parendroit, la sente se perd un peu,mais il n’y a aucun risque de seperdre. Nous ne tardons pas,d’ailleurs, à la retrouver. Nouspassons ensuite deux petitsplateaux. La partie sous le col est unpeu plus fastidieuse, car nousévoluons sur des pentes en gravier.Nous voici au col du Toubkal (9h00 -3970 m), situé sur la crête, entre leToubkal et le Toubkal ouest. Le soleilcommence un peu à nous réchaufferles mains. Nous en profitons pourfaire un petit arrêt et manger unpeu. A présent, nous devons gravir lacrête sur notre gauche. La sente8 3340 m - 7h15 : En nous retournant, nous voyons le vallon où est

situé le refuge Nelter ainsi que les cimes de l’Adrar Ouanoukrim.

3230 m - 7h05 : Nous avons en face nous la sente qui monte à flanc,passe les barres rocheuses puis le faux col que l’on aperçoit.


L’ascension du plus haut sommetd’Afrique du nord ne pose pas deproblème particulier par beau temps.La sente est bien tracée et ne traversejamais des passages dangereux. D’enhaut, la vue est magnifique sur le HautAtlas ouest. Le retour s’effectue par lemême chemin qu’à l’aller.




Durée : 4h00

Jour 2 : Ascension du Toubkal (4165 m) depuis le refuge Neltner (3207 m)



monte à flanc, à gauche du fil. Il n’ya aucun passage aérien. Nous nevoyons pas encore le sommet. Il estcaché par des barres rocheuses. Nous atteignons le sommet vers9h30. Nous ne ressentons aucunproblème lié à l’altitude. Tout vabien. Un signal géodésique en formede pyramide de cinq mètres dehauteur et un pluviomètre sont lesseuls habitants qui demeurent ici.Nous jetons un regard sur le massifdu Ouanoukrim et sur le dôme d’Ifni.Sous nos pieds, nous repérons lavallée de l’Assif ‘n Tisgui, à l’est, parlaquelle nous passerons dans deuxjours pour rejoindre Imlil et ainsiterminer le tour du Djebel Toubkal.Pour l’instant, nous en profitons pourmanger à nouveau. Nous entamonsla conversation avec un couple âgéde 73 et 70 ans dont nous sommesadmiratifs de l’exploit accompli àleur âge.Après un heure de repos, nousdécidons de repartir. Le retours’effectue par le même chemin qu’àla montée et il ne faut qu’une heureet demi pour retrouver le refugeNeltner et notre tente. Nous avonstoute l'après midi pour nous reposerau soleil. Ce n’est qu’au moment oùil disparaît derrière les montagnes,que nous prenons le thé,accompagné de gâteaux secs.La nuit tombe vers 19h00 et avecelle nous attend une surprise. Eneffet, le temps se couvrira dès lespremières heures et la pluie et legrésil feront leur apparition,pénétrant par endroits dans notretente, peut être un peu trop vieille.Notre réveil vers quatre heures dumatin nous permettra de sauver nosduvets d’une inondation annoncée.Ce n’est que vers 7h30 que lemauvais temps cède la place à unciel plus clément. Nous pouvonsenfin sortir et faire sécher, tant bienque mal, nos affaires. Notre guideest alors un peu inquiet...

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Diaporama

4080 m - 9h15 : Nous dominons le Toubkal Ouest (4030 m) au piedduquel, on voit la sente que qui mène au col du Toubkal.

3970 m - 9h00 : Depuis le col du Toubkal, la crête qui mène ausommet principal est sur notre gauche.

4080 m - 9h15 : Nous apercevons le sommet du Djebel Toubkal coifféd’un immense signal géodésique qui est visible d’ici.




Après notre réveil matinal, nousnous demandons si nous pourronseffectuer la boucle autour de Toubkalque nous avions prévue. Le tempsincertain nous refroidit un peu.Tantôt optimistes, tantôtpessimistes, notre décision varieavec la couleur du ciel. Mais au fil denos conversations, le ciel fait un groseffort pour nous mettre d’accord. Lebleu est à présent prédominant.Nous poursuivrons donc notre circuitcomme prévu. Ce n’est que vers dixheures que nous nous mettons enmarche. Nous suivons la même sentequ’hier, mais à la bifurcation, nousallons tout droit. Nous suivons levallon qui mène au col ‘n Ouagane,en face nous. Un peu plus tard, noustraversons la rivière ‘n Isougouane ‘nOuagounss (3460 m - 10h50). Nousquittons alors la sente du col ‘nOuagane pour prendre sur notregauche celle qui monte au col ‘nOuamouss. Nous passons au piedd’une barre rocheuse rouge. Lechemin monte en lacets dans leséboulis de roches noires. Il n’y a qu’àle suivre jusqu’au col (11h30 -3664m). Nous faisons un court arrêtpour manger et nous voici repartis. Ilnous faut suivre les nombreux lacetsqui nous permettent de descendreles pentes raides des gorges10 3550 m - 11h00 : Nous sommes dans les pentes dans lesquelles la

sente se fraye un passage en serpentant.

3400 m - 10h40 : Nous avons en face nous le col ‘n Ouagane et celuioù nous allons (tizi ‘n Ouamounss) sur notre gauche.


Après de longues hésitations, nouspartirons pour passer la brèche du Tizi‘n Ouamouss à 3664 m. Ensuite, ladescente dans les gorges de l’AssifMoursale qui nous conduiront au lacd’Ifni aux eaux turquoises, sera raide.




Durée : 4h00

Jour 3 : Du refuge Neltner (3207 m) au lac d’Ifni (2312 m)



Moursale. Nous sommes entourés dehautes parois rocheuses. Nosmuletiers retiennent les mules par laqueue afin qu’elles ne prennent pastrop de vitesse dans les pentesraides. Une chute et ce serait la mortpour l’animal. Mais au fil de notreprogression, les pentes se fontmoins raides jusqu’à atteindre lefond du vallon (13h30 - 2450 m).Presque plat, il est recouvert degalets. La marche est alors pluspénible, d’autant plus que c’estpresque la fin de notre journée. Bienque nous voyons le lac d’Ifni devantnous, il nous faut encore une demiheure avant de pouvoir poser nossacs à dos jusqu’au lendemain(14h10 - 2295 m). C’est sur lesberges du lac que nous installons lecamp. Nous sommes seuls, perdusdans cette immensité.Nous montons notre tente pendantque les muletiers déchargent lesanimaux. Ils nous disent de faireattention en soulevant les caillouxcar des scorpions peuvent se cacherdessous. A part ça, le cadre estmagnifique. Le lac est bordé decollines colorées qui forment unbarrage naturel. L’eau s’échappedans le sol par infiltration. Les mules partent à la recherche denourriture. Malgré l’aspect désolédes rives du lac, elles arrivent àtrouver quelques herbes parmi lesgalets. Mais ce soir, elles auront droità de l’orge et à de la paille. Brahimet Sahla changent les fers d’unemule qui les a abîmés lors de ladescente dans les gorges.Prévoyants, ils ont tous les outilsnécessaires pour mener à bien cetravail.Comme chaque jour, l’heure du théarrive et nous mène jusqu’au repasdu soir que nous prendrons sous latente mess.

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Diaporama

2750 m - 13h10 : Nous sortons bientôt des gorges. Mais le lac d’Ifniest encore à une heure de marche.

3220 m - 12h15 : En nous retournant, nous voyons les gorges quenous venons de descendre et le col par lequel nous sommes passés.

2420 m - 13h40 : Nour-Eddine, notre guide, regarde l’immenseétendue de galets qu’il nous reste à parcourir jusqu’au lac d’Ifni.




Nous partons un peu avant notreguide (8h00) car nous allons visiterune bergerie tout à côté . Il nousrejoint peu après . La sente passedans les barres rocheuses de la rivegauche du lac d’Ifni et passe un petitcol puis un dôme (8h25 - 2415 m)avant de commencer notre descentede la vallée ‘n Islani qui porte ce nomà partir du lac. La sente cheminedans un zone vallonnée mais restetrès bien tracée. Nous laissonsderrière nous la rocaille etrencontrons les premières touffesd’herbe bien vertes et des iris. Nousrattrapons la piste (9h00 - 2185 m)qui nous conduit jusqu’au village deTirhaltine (9h30 - 1925 m) où nousfaisons une pause au café, à l’ombredes noyers, pendant une demi heure.Septembre est le mois où les gensgôlent les noix en prévision del’hiver. Le cafetier qui tient aussil’épicerie, nous en offre. Sur notregauche, nous apercevons lamosquée du village d’Imhilène.Peu après notre départ, nouspassons rive gauche de la vallée. Lesgens sont dans les champs. Sur lestoits des maisons, les abricotssèchent au soleil. Nous traversons levillage de Tisgouane où les figuiersde barbarie sont nombreux etchargés de fruits. Les cultures sont12 1875 m - 1045 : En quittant la vallée de ‘n Islani, nous dominons le

village d’Amsouzarte et la vallée ‘n Tisqui.

2060 m - 9h15 : Nous retrouvons les cultures de maïs et le premiervillage de la vallée : Tirhaltine.


Nous traverserons de belles valléesfertiles et peuplées. C’est le retour à lacivilisation pour un instant car nous laquitterons de nouveau en fin dejournée. Les paysages seront moinsaustères que les jours précédents.Bref, une journée bien agréable sousle soleil.




Durée : 6h00

Jour 4 : Du lac d’Ifni (2312 m) au camp de Tarhbalout (2700 m)



en terrasse. Par endroits, on secroirait dans les rizières d’Indonésie.Mais il n’en est rien, car on cultive icile maïs. Un peu plus loin, la piste sedivise en deux branches (10h40 -1865 m) au confluent des vallées deTisqui et de ‘n Islani. Nous prenonscelle de gauche qui remonte la valléede Tisqui, rive droite. Sur l’autrerive, le village d’Amsouzarte estentouré de magnifiques terrasses.Nous dominons toujours le fond de lavallée d’une cinquantaine de mètres.Nous passons le village d’Aguerzane(11h00 - 1900 m) et poursuivons surla piste. Un peu avant Tazga (11h50- 1945 m), une nouvelle bifurcation.Nous suivrons la piste qui descendvers la rivière ‘n Tisqui que noustraversons. C’est ici que nousmangerons, à l’ombre d’un superbenoyer (12h00 - 1915 m). Des craves,oiseaux à bec rouge nous regardentdans l’espoir de récolter quelquesmiettes. C’est reparti après deuxheures d’arrêt. Nous suivons la pistequi fait une épingle à cheveux. Lavallée se fait plus étroite et bientôtnous atteignons le dernier village :Tissalday (14h20 - 2115 m). Nousrencontrons une vieille dame,surprise de voir une femme dansnotre groupe. Nour-Eddine noustraduit ce qu’elle dit. Pour elle, laplace d’une femme est dans leschamps. Cela nous fait bien rire.A présent, la sente poursuit à flanc,en passant un barre rocheuse un peuaprès le village. Nous passons unepartie étroite de la vallée et aumoment où elle s’élargit, nousmontons dans des pentes sur notredroite jusqu’au campement deTarhbalout (16h10 - 2700 m). C’estun endroit plat où de petits murs enpierres délimitent des emplacementsde bivouacs.Ce soir, nous aurons droit à unsucculent couscous, plat typique duMaghreb avec légumes et viande demouton que nous a préparé Brahim.

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Diaporama

2115 m - 14h20 : Nous voici au dernier village de la vallée : Tissalday.Ensuite, nous retrouverons le monde minéral de la montagne.

1955 m - 11h30 : C’est juste après le village de Timankine que nouspasserons sur l’autre rive de la vallée de Tisqui.

2225 m - 15h00 : Nous nous enfonçons dans la vallée de Tisqui quidevient de plus en plus étroite.




Le soleil embrase le massif duToubkal alors que nous prenons lepetit déjeuner. Nous nous mettonsen route vers 7h15. La senteserpente dans des pentes raides,tout en longeant la rive gauche duvallon qui mène au col ‘n Terhaline.Nous l’atteignons (8h30 - 3317 m).De là, il est possible de monter le picau sud-est du col à 3427 m d’altitudeen dix minutes. Nous poursuivons,après une demi heure de repos, enremontant l’arête sud-est de l’AdrarTarharate, à la gauche du col. La vuesur le Toubkal est jolie. Au début àflanc droit de l’arête, la sente monteen lacets pour en rejoindre le fil.Nous passons une zone de gros blocsavant d’atteindre une sorte de col(10h00 - 3620 m), à partir duquelnous gravissons le pic au sud-est ducol Tarharate (3670 m - 10h10). Delà, la vue s’étend sur 360°. Onaperçoit au loin, en direction dudésert, le massif du Siroua. Nousrattrapons le col ‘n Tarharate (10h30- 3465 m). Nour-Eddine nousexplique quelques termes marocainsde montagnes comme adrar quisignifie montagne, massif. Depuis lecol, nous dominons des gorgesencore plus raides que celles du lacd’Ifni. Nous jetons un dernier coupd’oeil vers le Toubkal et le massif du14 3370 m - 9h10 : Nous remontons l’arête sud-est de l’Adrar Tarharate,

en visant la gauche du rognon rocheux le plus haut.

3225 m - 8h15 : En montant vers le col ‘n Terhaline, le Djebel Toubkaldresse ses remparts sur notre gauche.


Nous passerons deux cols (pourclôturer ce tour du Toubkal) d’où nousferons l’ascension de sommets. Nousrejoindrons ensuite la vallée d’Imlilaprès une raide descente jusqu’àChamarouch où nous étions passés àl’aller. Ce soir, nous dormirons àMarrakech, dans un lit bien moelleux.


Dénivelé à la montée : 980 m + 160 m

Dénivelé à la descente : 1940 m + 160 m

Durée : 7h00

Jour 5 : Du camp de Tarhbalout (2700 m) à Imlil (1740 m)



Ouanoukrim, avant de plonger dansles gorges. La sente, bien sûr, faitdes lacets serrés. Par moment, descailloux se détachent des parois.Nous n’en entendons que les bruitslointains. Ici aussi, les muletiersretiennent les mules par la queue.Nous passons un goulet raide(10h45 - 3350 m). Dans cette partie,il est préférable de rester grouper.Après cette longue descente, nousnous arrêtons pour manger (12h00 -2610 m), au bord d’une petiterivière. Nous profitons de ce dernierrepas en montagne pour discuter unpeu plus que d’habitude.Une heure et demi après, nousrepartons. Nous quittons alors lesgorges qui dominent à présent levillage de Chamarouch et suivons lasente, à flanc, qui perd de l’altitude.Nous rattrapons la sente que nousavions prise lors de notre montée, ily a quatre jours (14h10 - 2330 m)au niveau d’un vieil arbre mort etd’un cairn.C’est le retour à la civilisation. Nouspassons rive gauche de la vallée etarrivons ensuite à Imlil (15h40 -1740 m). Un peu avant Imlil, nouscroisons des gens de Casablanca entenue du dimanche, avec deschaussures à talons hauts, peuadaptées à ce type de terrainaccidenté. Cela nous fait sourire.Dans le village, nous disons aurevoirà Sahla qui habite à Around. C’esttoujours à regret que nous quittonsdes gens aussi simples etsympathiques. Le mini bus localnous ramène à Asni qui est à dixneuf kilomètres d’ici, puis jusqu’àMarrakech. De notre long séjour dans le HautAtlas, nous repartons comblés par labeauté des paysages maiségalement par la gentillesse etl’hospitalité de ses habitants, où lemode de vie est encore proche de lanature et du cycle des saisons.

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Diaporama

2470 m - 13h50 : Nous dominons le village de Chamarouch et voyonségalement la sente que nous avions prise à la montée.

3450 m - 10h30 : Nous voici au col ‘n Tarharate, le dernier que nouspassons avant de rejoindre le village d’Imlil.

1980 m - 14h50 : En traversant la rivière ‘n Isougouane ‘nOuagnouss, nous laissons le village de Tagadirt que domine le Souka.




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< Village d’Inmiter

Paysage caractéristique desmontagnes du Haut Atlas dans lemassif du M’Goun

Village de Tighremt >

En bordure de la Tessaout, nouspassons un village isolé, oùaucune piste n’arrive. Durantl’hiver, les habitants y vivent enquasi autarcie.

< Village d’Amsouzarte

Contrairement à ce que l’onpourrait croire, nous ne sommespas dans des rizièresd’Indonésie, mais bien dans lemassif du Toubkal où les culturesde blé recouvrent parfois lespentes des collines.




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Galerie

< Le Djebel Toubkal (4165 m)

Vu depuis le pic du Tizi ’n Terhaline(3427 m), le plus haut sommetd’Afrique du nord nous dévoile sespuissants remparts. A sa gauche, ledôme d’Ifmi (3876 m) semble plusaccessible.

Le lac d’Ifni >

C’est l’un des rares lacs du HautAtlas marocain. Nous campons justeà côté, après avoir franchi le Tizi ’nOuanoumss. Le site est merveilleux.

< Au pied du M’Goun

Nous sommes à la source de la rivièreTessaout. Les moutons et les chèvres profitentde l’herbe grasse qui tapisse le lit de la rivière.Sinon, tout autour de nous, ce n’est qu’undésert stérile.

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< Cuisson du pain

Brahim nous prépare le pain pour le repas du soir.Posée à même une plaque en métal, la pâte est cuiteau feu de bois.

< Détail architectural

Le palais de la Bahia, construit en 1880, est caractéristique del’architecture marocaine de l’époque. Il s’étend sur plus de huit hectaresoù de magnifiques jardins invitent à la promenade.

^ Ambiance de souk

Dans une des nombreuses ruelles de Marrakech, depetits magasins vendent tout type de produits. Maisavant de conclure l’affaire, on vous offre le thé.




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