«La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux,...

72
«La piété populaire» Thème central de L’Essentiel, votre magazine paroissial Mai 2018 Articles rédigés par les rédactions régionales De nombreuses rédactions publient dans leurs éditions régionales des articles en lien direct avec le thème central traité par la Rédaction romande. Cette démarche est journalistiquement excellente puisqu’elle offre au lecteur des éclairages régionaux sur le sujet choisi. C’est cette richesse qui est mise en valeur ici.

Transcript of «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux,...

Page 1: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

«La piété populaire»

Thème centralde L’Essentiel, votre magazine paroissial

Mai 2018

Articles rédigés par les rédactions régionales

De nombreuses rédactions publient dans leurs éditionsrégionales des articles en lien direct avec le thèmecentral traité par la Rédaction romande. Cette démarche est journalistiquement excellente puisqu’elle offre au lecteur des éclairages régionaux sur le sujet choisi. C’est cette richesse qui est mise en valeur ici.

Page 2: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

La foi du charbonnier et celle du théologien ont-elles le même droit de cité dans l’Eglise?

La foi s’est toujours exprimée sous des formes marquées par la culture où elle a pris

racine, tantôt plus populaires, tantôt plus rationnelles.

Piété et traditionÉCLAIRAGE

IIIMAI 2018

L’Eglise a trois missions essentielles : enseigner, guider et sanctifier. Elle les remplit par des actions précises, entre autres par les sacrements qu’elle reconnaît conformes à l’Evangile.

Puis il y a les sacramentaux : sans avoir le statut de sacrements, des rites ont une reconnais-sance officielle: bénédiction, consécrations…

Enfin, la piété populaire.

Pour résumer le CEC termine ainsi le chapitre sur les sacramentaux (Catéchisme de l’Eglise catholique, 1992, no 1679) : « En plus de la liturgie, la vie chrétienne se nourrit des formes variées de la piété populaire, enracinée dans diverses cultures. Tout en veillant à les éclairer par la lumière de la foi, l’Eglise favorise les formes de piété populaire qui expriment un instinct évangélique et une sagesse humaine et qui enrichit la vie chrétienne. »

devenaient assurance contre l’in-cendie. Toute proche, la Saint-Blaise vous protégeait des maux de gorge peu après avoir goûté aux crêpes de la Chandeleur.

Le carnaval signifiait la fin des festivités et l’entrée en austérité. Certains y voient des pratiques obscures alors que d’autres re-grettent ces expressions de piété populaire.

De quel droit pouvons-nous juger de la foi d’autrui ? Depuis que l’homme est humain, il a pensé

pouvoir compter sur une pro-tection contre la nature qui peut lui être hostile, sur la nourriture dont il a besoin et sur les fêtes qui marquent les saisons et les évé-nements. Et il se tourne vers ce qu’il perçoit comme un salut, en un mot Dieu : le pèlerin en mar-chant, ce qui n’empêche pas de réfléchir, le professeur en ensei-gnant, ce qui ne doit pas l’empê-cher de marcher.

Religion populaire: come-back ?Les effets de la Réforme protes-tante, l’évolution des sciences

Tout en veillant à les éclairer, l’Eglise favorise certaines formes de piété populaire.

L’humain se tourne vers ce qu’il perçoit comme le salut.

Page 3: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Eclairage

«Les fidèles en procession de la Fête-Dieu ou le professeur de théologie proclamant "la vérité" du haut de son pupitre ont en commun la confiance, ou la foi, et l’attachement à une personne qu’ils

nomment parfois Dieu et parfois l’Autre.»

«Les effets de la Réforme protestante, l’évolution des sciences peuvent pousser à croire à la vanité de certaines pratiques douteuses. L’argument ne

manque pas de pertinence: ce ne sont pas les sacrifices que je veux, mais la volonté de mon

Père… Si tu es Fils de Dieu, change ces pierres en pain…»

«On doit au pape Paul VI, par son exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi (n°48), d’avoir

mentionné positivement la piété populaire comme une expression de l’Esprit Saint pour la mission de l’Eglise. "Elle traduit une soif de Dieu

que les humbles et les pauvres peuvent reconnaître."»Par Pascal Bovet

Page 4: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

ÉCLAIRAGE

II L’ESSENTIEL

Piét

é et

trad

ition

La foi du charbonnier et celle du théologien ont-elles le même droit de cité dans l’Eglise ? La foi s’est toujours exprimée sous des formes marquées par la culture où elle a pris racine, tantôt plus populaires, tantôt plus rationnelles.

PAR PASCAL BOVET PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Les fidèles en procession de la Fête-Dieu ou le professeur de théologie proclamant « la vérité » du haut de son pupitre ont en commun la confiance, ou la foi, et l’attachement à une personne qu’ils nomment parfois Dieu et parfois l’Autre.

Dans un même passage biblique, une femme cherche à toucher la frange du manteau de Jésus… et un chef de la synagogue fait venir Jésus au chevet de sa fille : les deux sont exaucés. (Matthieu 8, 18-26)

Rogations et petits painsDans une tradition proche de la terre, il y avait l’intercession des

fidèles pour un temps clément et pour des récoltes favorables. Et pour l’exprimer, les fidèles pre-naient le chemin des champs, s’arrêtaient à une croix, priaient le rosaire, faisaient mémoire des défunts : un rite symbolique avec le cosmos, Dieu et les défunts. Et cela, suivant les paroisses, durant les trois jours précédant l’Ascen-sion. Beaucoup de contemporains n’ont pas connu cette pratique, impensable en milieu urbain. Aujourd’hui, les rogations ne remplissent plus les greniers !

Le mois de février était riche en rites populaires : à la sainte Agathe, les petits pains rappe-laient le martyr de la Vierge et

La piété populaire peut jaillir des cœurs en toute vérité.Chacun a sa manière de classer les pratiques religieuses.

Page 5: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

ÉCLAIRAGE

IIIMAI 2018

L’Eglise a trois missions essentielles : enseigner, guider et sanctifier. Elle les remplit par des actions précises, entre autres par les sacrements qu’elle reconnaît conformes à l’Evangile.

Puis il y a les sacramentaux : sans avoir le statut de sacrements, des rites ont une reconnais-sance officielle: bénédiction, consécrations…

Enfin, la piété populaire.

Pour résumer le CEC termine ainsi le chapitre sur les sacramentaux (Catéchisme de l’Eglise catholique, 1992, no 1679) : « En plus de la liturgie, la vie chrétienne se nourrit des formes variées de la piété populaire, enracinée dans diverses cultures. Tout en veillant à les éclairer par la lumière de la foi, l’Eglise favorise les formes de piété populaire qui expriment un instinct évangélique et une sagesse humaine et qui enrichit la vie chrétienne. »

devenaient assurance contre l’in-cendie. Toute proche, la Saint-Blaise vous protégeait des maux de gorge peu après avoir goûté aux crêpes de la Chandeleur.

Le carnaval signifiait la fin des festivités et l’entrée en austérité. Certains y voient des pratiques obscures alors que d’autres re-grettent ces expressions de piété populaire.

De quel droit pouvons-nous juger de la foi d’autrui ? Depuis que l’homme est humain, il a pensé

pouvoir compter sur une pro-tection contre la nature qui peut lui être hostile, sur la nourriture dont il a besoin et sur les fêtes qui marquent les saisons et les évé-nements. Et il se tourne vers ce qu’il perçoit comme un salut, en un mot Dieu : le pèlerin en mar-chant, ce qui n’empêche pas de réfléchir, le professeur en ensei-gnant, ce qui ne doit pas l’empê-cher de marcher.

Religion populaire: come-back ?Les effets de la Réforme protes-tante, l’évolution des sciences

Tout en veillant à les éclairer, l’Eglise favorise certaines formes de piété populaire.

L’humain se tourne vers ce qu’il perçoit comme le salut.

Page 6: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

ÉCLAIRAGE

IV L’ESSENTIEL

peuvent pousser à croire à la vanité de certaines pratiques dou-teuses. L’argument ne manque pas de pertinence : ce ne sont pas les sacrifices que je veux, mais la volonté de mon Père… Si tu es Fils de Dieu, change ces pierres en pain…

On peut se demander parfois jus-qu’où va cette foi, tant son expres-sion surprend ou s’attache à des éléments étranges, soupçonnés de pouvoirs magiques, de visions et de miracles. L’expression popu-laire n’est pas à l’abri des excès et de déformations. « Regardée avec méfiance pendant un temps, elle

a été l’objet d’une revalorisation dans les décennies postérieures au Concile Vatican II. » (Pape François, La joie de l’Evangile, no 123)

Une succession de papesD’origine sud-américaine, le pape François a grandi dans un climat de religion populaire avant de se pencher plus intellectuellement sur la foi. Sa fibre communicative est d’abord expression extérieure qui traduit un intérieur. Pour lui, la piété populaire est la porte de la foi, la première entrée possible et praticable, transmise souvent par tradition plus que par conviction, où les sens jouent un rôle impor-tant.

Mais déjà ses prédécesseurs, de Paul VI à Benoît XVI, ont re-connu la valeur de la piété popu-laire qui peut jaillir du cœur des simples en toute vérité. La Nouvelle Evangélisation, chère au pape Jean-Paul II s’est fondée sur la piété populaire. Le Droit canonique spécifie les devoirs et limites à respecter dans le culte, les sacrements, la vénération des saints et les bénédictions.

L’expression n’est pas encore cou-rante lors du Concile Vatican II.

Que mettons-nous sous le mot piété populaire ?Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter la Saint-Valentin, une neuvaine à sainte Rita, brûler un cierge à l’église ou au cimetière, porter la médaille de saint Christophe dans sa voiture…Chacun aura sa manière de classer ces pratiques. Quand certains y voient un acte de foi ou de confiance, d’autres reconnaissent un acte magique. De plus certains gestes ont été cultivés dans les rites officiels.

On peut parfois se demander jusqu’où va la foi.

Page 7: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

ÉCLAIRAGE

VMAI 2018

On se méfie encore de ce qui peut porter ombrage à une foi pure, sans compromission avec la ma- gie. On doit au pape Paul VI, par son exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, d’avoir mentionné positivement la piété populaire comme une expres-sions de l’Esprit Saint pour la mission de l’Eglise. « Elle traduit une soif de Dieu que les humbles et les pauvres peuvent connaître. » (Evangelii Nuntiandi, no 48) Le pape François va jusqu’à écrire : « On peut dire que le peuple s’évangélise continuellement lui-même. D’où l’importance de la piété populaire, expression authentique de l’action mission-naire spontanée du Peuple de Dieu. Il s’agit d’une réalité d’un développement permanent où l’Esprit Saint est l’agent premier. » (La joie de l’Evangile, no 122)

Pourquoi des réserves ?Une certaine ambiguïté subsiste : mouvement autorisé, inspiré par l’Esprit, mais spontané… donc

sujet aux menées partisanes ou intéressées toujours possibles.

Durant plusieurs siècles, ce sont les fidèles qui vénéraient un per-sonnage, quitte à le canoniser ensuite. Devant les abus, l’Eglise s’est réservé ce droit. On peut faire mémoire de la prudence de l’Eglise lors des apparitions de Lourdes au XIXe siècle : arbitrer un conflit entre foi, science et politique.

De nos jours, une situation est peu claire : Medjugorgje (Bos-nie-Herzégovine). Ce lieu de pèlerinage ne bénéficie pas de reconnaissance officielle, faute d’éléments probants sur la nature des apparitions, mais aussi en réaction aux tentations de récu-pération politique des prises de parole (messages) de la Vierge Marie. Ce qui ajoute le charme du défi aux nombreux pèlerins qui prennent régulièrement la route dans cette direction.

Petit fait divers« Oui, je viens pour régler mes comptes… Avec qui ? Dieu bien sûr…J’ai perdu mon mari il y a deux ans. Je n’ai pas supporté : pourquoi Dieu m’a fait ça ?J’ai tout laissé tomber, la messe, etc. Quelquefois un cierge à la Madone… Puis j’ai eu mon accident, une brûlure grave, un peu de ma faute, cette fois-ci… Et vous voyez, il n‘en reste pas trop de dégâts…Alors j’ai pensé que c’était le moment de faire la paix… Inscrivez trois messes : une pour mon mari, une en action de grâce à Marie et l’autre… pour qui vous voulez… »

A Lourdes, l’Eglise a arbitré un débat entre foi, science et politique.Le Padre Pio, une figure de la piété populaire.

Page 8: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Ce qu’en dit la Bible:

« Toucher Jésus »

«L’épisode de la femme atteinte de pertes de

sang (Mt 8, 40-56; Mc 5,25-34; Lc 8,40-56), peut

constituer comme une "icône" de la piété

populaire bien conçue.»

«Au-delà de la guérison, elle aspire au salut

dont elle pressent que Jésus est porteur.»

«Jésus invite la femme à faire toute la vérité et

à se dévoiler.»

«On pourrait ajouter qu’en quelque sorte, elle

"évangélise" à sa manière Jésus. Elle lui permet

de libérer la puissance divine qui l’habite et

d’en réaliser l’efficacité.»

Par l’abbé François-Xavier Amherdt

CE QU’EN DIT LA BIBLE

VI L’ESSENTIEL

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT PHOTO : DR

Touc

her J

ésus

L’épisode de la femme atteinte de pertes de sang, présent dans les trois évangiles synoptiques (Matthieu 8, 18-26 ; Marc 5, 25-34 ; Luc 8, 40-56), peut consti-tuer comme une « icône » de la piété populaire bien conçue. Il est englobé dans la narration de la résurrection de la fille de Jaïre, un chef de la synagogue, et offre lui aussi un récit de salut.

La femme hémoroïsse veut « toucher » le manteau de Jésus, comme certains aujourd’hui recherchent un « guérisseur », y compris dans le cadre ecclésial, après avoir épuisé toutes les pos-sibilités de la médecine. Mais elle désire en réalité bien plus : elle veut être « sauvée » (Marc 5, 28). Au-delà de la guérison, elle aspire au salut dont elle pressent que Jésus est porteur.

– Comment le Christ évan-gélise-t-il cette religiosité familière ? Il lance un appel personnel : « Qui a touché mes vêtements ? » Il invite ainsi la femme à faire toute la vérité et à se dévoiler (v. 33).

– Celle-ci, après avoir « connu » et éprouvé sa guérison dans son corps (v. 29), « re-connaît » celui qui l’a sauvée. Elle entre ainsi en relation interperson-nelle avec lui, elle se jette à ses pieds (v. 33).

– On pourrait ajouter qu’en quel-que sorte, elle « évangélise » à sa manière Jésus. Elle lui permet de libérer la puissance divine qui l’habite et d’en réaliser l’ef-ficacité : « Jésus eut conscience de la force qui était sortie de lui. » (v. 30)

– Ainsi, étonnamment, la « foi populaire » de la femme fait que le Christ se laisse toucher par elle, qu’il expérimente dans sa propre chair l’action de Dieu qui passe par lui et qu’il mesure encore mieux son identité de Fils du Père.

– C’est alors qu’il pose la décla-ration conclusive de ce proces-sus de guérison, de libération et d’incarnation : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. » (v. 34)

Toute inculturation « populaire » de l’Evangile, individuelle et communautaire, passe donc par l’inscription dans notre pâte humaine de notre adhésion au Fils de Dieu, qui y répond par son offre de grâce et nous libère.

L’épisode de la femme atteinte de pertes de sang selon Paolo Veronese.

Page 9: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

CE QU’EN DIT LA BIBLE

VI L’ESSENTIEL

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT PHOTO : DR

Touc

her J

ésus

L’épisode de la femme atteinte de pertes de sang, présent dans les trois évangiles synoptiques (Matthieu 8, 18-26 ; Marc 5, 25-34 ; Luc 8, 40-56), peut consti-tuer comme une « icône » de la piété populaire bien conçue. Il est englobé dans la narration de la résurrection de la fille de Jaïre, un chef de la synagogue, et offre lui aussi un récit de salut.

La femme hémoroïsse veut « toucher » le manteau de Jésus, comme certains aujourd’hui recherchent un « guérisseur », y compris dans le cadre ecclésial, après avoir épuisé toutes les pos-sibilités de la médecine. Mais elle désire en réalité bien plus : elle veut être « sauvée » (Marc 5, 28). Au-delà de la guérison, elle aspire au salut dont elle pressent que Jésus est porteur.

– Comment le Christ évan-gélise-t-il cette religiosité familière ? Il lance un appel personnel : « Qui a touché mes vêtements ? » Il invite ainsi la femme à faire toute la vérité et à se dévoiler (v. 33).

– Celle-ci, après avoir « connu » et éprouvé sa guérison dans son corps (v. 29), « re-connaît » celui qui l’a sauvée. Elle entre ainsi en relation interperson-nelle avec lui, elle se jette à ses pieds (v. 33).

– On pourrait ajouter qu’en quel-que sorte, elle « évangélise » à sa manière Jésus. Elle lui permet de libérer la puissance divine qui l’habite et d’en réaliser l’ef-ficacité : « Jésus eut conscience de la force qui était sortie de lui. » (v. 30)

– Ainsi, étonnamment, la « foi populaire » de la femme fait que le Christ se laisse toucher par elle, qu’il expérimente dans sa propre chair l’action de Dieu qui passe par lui et qu’il mesure encore mieux son identité de Fils du Père.

– C’est alors qu’il pose la décla-ration conclusive de ce proces-sus de guérison, de libération et d’incarnation : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. » (v. 34)

Toute inculturation « populaire » de l’Evangile, individuelle et communautaire, passe donc par l’inscription dans notre pâte humaine de notre adhésion au Fils de Dieu, qui y répond par son offre de grâce et nous libère.

L’épisode de la femme atteinte de pertes de sang selon Paolo Veronese.

Page 10: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Le pape a dit…

Piété populaire

«Si elles sont "une manière légitime de vivre la foi, une façon de se sentir partie prenante de

l’Eglise", comme l’a précisé le CELAM (Conférence des épiscopats latino-américains), les papes aiment les recadrer un tant soit peu

(…)»

«A noter qu’en 2001, Jean-Paul II avait signé un directoire sur la piété populaire et la liturgie, où s’articulent comme complémentaires la messe

et les actes de piété populaire. Il est notamment recommandé de ne pas seulement

perpétuer cette piété populaire, mais de l’alimenter par la réflexion sur ses racines, son

but évangélisateur et d’en tirer les fruits pour la vie chrétienne active au quotidien.»

Par Thierry Schelling

LE PAPE A DIT…

VIII L’ESSENTIEL

Piét

é po

pula

ire

Tout jésuite qu’il est, François n’en demeure pas moins lati-no-américain et donc empreint de piété populaire, ce « trésor de l’Eglise », comme il la décri-vait aux confraternités reçues en mai 2013 pour leur jubilé lors de l’Année de la foi.

« Une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ », selon le CELAM 1, ces piétés, comme expression du cœur des fidèles, sont mul-tiformes : autels f leuris lors du Señor de los milagros péruvien, bénédiction des cous à la Saint-Alexis, rosaire et processions à Fátima, dévotion aux saints et saintes de campagne – Padre Pio en tête ! – sans compter les cen-taines de sanctuaires mariaux

aux noms évocateurs : Notre-Dame des nœuds, Notre-Dame des Sept Douleurs, etc.

Si elles sont « une manière légi-time de vivre la foi, une façon de se sentir partie prenante de l’Eglise », comme l’a précisé le CELAM, les papes aiment les recadrer un tant soit peu : pour Benoît XVI, le critère de base de toute piété est sa conformité à l’Evangile, et son ecclésialité : telle ou telle piété est légitime si elle est vécue en profonde unité avec les pasteurs locaux, évêques et prêtres. François ajoute le cri-tère de sa missionarité : « Garde vivant le rapport entre la foi et les cultures des peuples auxquels vous appartenez », explique-t-il. Et que ces actes de piété soient vécus en familles, conclut-il, qui sont ainsi évangélisées et à leur tour évangélisent en témoignant de leur foi.

A noter qu’en 2001, Jean-Paul II avait signé un directoire sur la piété populaire et la liturgie, où s’articulent comme complémen-taires la messe et les actes de piété populaire. Il y est notam-ment recommandé de ne pas seulement perpétuer cette piété populaire, mais de l’alimenter par la réflexion sur ses racines, son but évangélisateur et d’en tirer les fruits pour la vie chrétienne active au quotidien.

PAR THIERRY SCHELLINGPHOTO : PIXABAY.COM

1 CELAM, Conférence des épiscopats latino-américains.

Latino-américain, François est empreint de piété populaire.

Page 11: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

LE PAPE A DIT…

VIII L’ESSENTIEL

Piét

é po

pula

ireTout jésuite qu’il est, François n’en demeure pas moins lati-no-américain et donc empreint de piété populaire, ce « trésor de l’Eglise », comme il la décri-vait aux confraternités reçues en mai 2013 pour leur jubilé lors de l’Année de la foi.

« Une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ », selon le CELAM 1, ces piétés, comme expression du cœur des fidèles, sont mul-tiformes : autels f leuris lors du Señor de los milagros péruvien, bénédiction des cous à la Saint-Alexis, rosaire et processions à Fátima, dévotion aux saints et saintes de campagne – Padre Pio en tête ! – sans compter les cen-taines de sanctuaires mariaux

aux noms évocateurs : Notre-Dame des nœuds, Notre-Dame des Sept Douleurs, etc.

Si elles sont « une manière légi-time de vivre la foi, une façon de se sentir partie prenante de l’Eglise », comme l’a précisé le CELAM, les papes aiment les recadrer un tant soit peu : pour Benoît XVI, le critère de base de toute piété est sa conformité à l’Evangile, et son ecclésialité : telle ou telle piété est légitime si elle est vécue en profonde unité avec les pasteurs locaux, évêques et prêtres. François ajoute le cri-tère de sa missionarité : « Garde vivant le rapport entre la foi et les cultures des peuples auxquels vous appartenez », explique-t-il. Et que ces actes de piété soient vécus en familles, conclut-il, qui sont ainsi évangélisées et à leur tour évangélisent en témoignant de leur foi.

A noter qu’en 2001, Jean-Paul II avait signé un directoire sur la piété populaire et la liturgie, où s’articulent comme complémen-taires la messe et les actes de piété populaire. Il y est notam-ment recommandé de ne pas seulement perpétuer cette piété populaire, mais de l’alimenter par la réflexion sur ses racines, son but évangélisateur et d’en tirer les fruits pour la vie chrétienne active au quotidien.

PAR THIERRY SCHELLINGPHOTO : PIXABAY.COM

1 CELAM, Conférence des épiscopats latino-américains.

Latino-américain, François est empreint de piété populaire.

Page 12: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Une journée avec…Pierre Pistoletti

L’info catho à chaud!

«Cette semaine je ne suis pas sur le terrain. Avec deux collègues, j’alimente en continu notre site web. Alors, sur ma tablette, je suis à l’affût des

infos qui méritent d’être traitées pour en parler à la séance de rédaction.»

«Je viens de travailler durant plusieurs semaines sur un dossier lié aux abus sexuels dans l’Eglise.

J’ai cherché à aller au-delà des faits, en ciblant les causes structurelles qui peuvent conduire à ce type de comportement. C’est sans doute cette acuité qui fait la spécificité de notre travail de

journaliste à cath.ch.»«Notre identité consiste à connaître le terrain

dans lequel on travaille. Et, au-delà, notre curiosité doit rester catholique au sens étymologique du terme: universelle.»

Pierre PistolettiPropos recueillis par Nicolas Maury

X L’ESSENTIEL

UNE JOURNÉE AVEC…

Pier

re P

isto

lett

iL’

info

cat

ho à

cha

ud ! Trentenaire, Pierre Pistoletti est le futur rédacteur en

chef de cath.ch. Son quotidien : faire vivre le portail catholique romand, entre actualité et dossiers de fond. Rencontre.

Un jeudi matin à Lausanne. Il est presque 9h. Pierre Pistoletti pousse la porte du numéro 5 de l’avenue de la Gare. Le bâti-ment abrite la rédaction de cath.ch. Quelques dizaines de minutes plus tôt, il a pris le train à Yverdon, où il vit avec son épouse.

La demi-heure passée sur les rails, il l’a mise à profit. « Cette semaine je ne suis pas sur le ter-rain. Avec deux collègues, j’ali-mente en continu notre site web. Alors, sur ma tablette, je suis à l’affût des infos qui méritent d’être traitées pour en parler à la séance de rédaction. »

Sur le terrain et au bureauCelle-ci est sur le point de débu-ter. Dans la salle de réunion le rejoignent le directeur, Bernard Litzler, ainsi que Maurice Page et Jacques Berset. Les thèmes du jour sont évoqués, décortiqués et anglés. Au cours de la discus-sion, Pierre s’efforce sans cesse de recentrer les débats.

Occupant encore pour l’heure un poste de journaliste, il deviendra, dès juillet, rédacteur en chef du portail catholique. Une ascension fulgurante. Même s’il fut auréolé du deuxième prix de la volée romande des stagiaires, il n’a fini sa formation qu’en juin 2016.

Quand il évoque ses futures res-ponsabilités, il ne pratique pas la langue de bois. « Je ne serai pas un “réd chef ” avec énormément de bouteille, avoue-t-il d’emblée, par contre, je dispose de quali-tés organisationnelles certaines. C’est là que je pourrai apporter un plus. »

Les dossiers du jour répartis et ceux au long cours rediscutés, chaque journaliste retrouve sa place de travail. Priorité de Pierre : mettre en ligne une vidéo et pré-parer un sujet sur la bibliothèque de Saint-Gall qui accueille une exposition étonnante. « Notre but est de nous muer en un portail qui soit à la fois une agence de presse et un magazine, relève le Valaisan d’origine. Dans notre configuration actuelle de six jour-nalistes, c’est jouable si on attri-bue les bonnes forces aux bons endroits. »

Un scoop papalAu-delà de l’équipe basée en Suisse, cath.ch dispose d’un réseau de correspondants à Rome, en Afrique et en Amérique du Sud. Par e-mail principalement, ceux-ci transmettent des infos que Pierre contribue à traiter les unes après les autres. « De la sorte, nous pouvons proposer un travail d’agence assez complet sans acca-parer toute la rédaction. »

PAR NICOLAS MAURYPHOTOS : NICOLAS MAURY, MAURICE PAGE

But de Pierre Pistoletti : aller au-delà des faits.

Page 13: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

X L’ESSENTIEL

UNE JOURNÉE AVEC…

Pier

re P

isto

lett

iL’

info

cat

ho à

cha

ud ! Trentenaire, Pierre Pistoletti est le futur rédacteur en

chef de cath.ch. Son quotidien : faire vivre le portail catholique romand, entre actualité et dossiers de fond. Rencontre.

Un jeudi matin à Lausanne. Il est presque 9h. Pierre Pistoletti pousse la porte du numéro 5 de l’avenue de la Gare. Le bâti-ment abrite la rédaction de cath.ch. Quelques dizaines de minutes plus tôt, il a pris le train à Yverdon, où il vit avec son épouse.

La demi-heure passée sur les rails, il l’a mise à profit. « Cette semaine je ne suis pas sur le ter-rain. Avec deux collègues, j’ali-mente en continu notre site web. Alors, sur ma tablette, je suis à l’affût des infos qui méritent d’être traitées pour en parler à la séance de rédaction. »

Sur le terrain et au bureauCelle-ci est sur le point de débu-ter. Dans la salle de réunion le rejoignent le directeur, Bernard Litzler, ainsi que Maurice Page et Jacques Berset. Les thèmes du jour sont évoqués, décortiqués et anglés. Au cours de la discus-sion, Pierre s’efforce sans cesse de recentrer les débats.

Occupant encore pour l’heure un poste de journaliste, il deviendra, dès juillet, rédacteur en chef du portail catholique. Une ascension fulgurante. Même s’il fut auréolé du deuxième prix de la volée romande des stagiaires, il n’a fini sa formation qu’en juin 2016.

Quand il évoque ses futures res-ponsabilités, il ne pratique pas la langue de bois. « Je ne serai pas un “réd chef ” avec énormément de bouteille, avoue-t-il d’emblée, par contre, je dispose de quali-tés organisationnelles certaines. C’est là que je pourrai apporter un plus. »

Les dossiers du jour répartis et ceux au long cours rediscutés, chaque journaliste retrouve sa place de travail. Priorité de Pierre : mettre en ligne une vidéo et pré-parer un sujet sur la bibliothèque de Saint-Gall qui accueille une exposition étonnante. « Notre but est de nous muer en un portail qui soit à la fois une agence de presse et un magazine, relève le Valaisan d’origine. Dans notre configuration actuelle de six jour-nalistes, c’est jouable si on attri-bue les bonnes forces aux bons endroits. »

Un scoop papalAu-delà de l’équipe basée en Suisse, cath.ch dispose d’un réseau de correspondants à Rome, en Afrique et en Amérique du Sud. Par e-mail principalement, ceux-ci transmettent des infos que Pierre contribue à traiter les unes après les autres. « De la sorte, nous pouvons proposer un travail d’agence assez complet sans acca-parer toute la rédaction. »

PAR NICOLAS MAURYPHOTOS : NICOLAS MAURY, MAURICE PAGE

But de Pierre Pistoletti : aller au-delà des faits.

Page 14: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

UNE JOURNÉE AVEC…

XIMAI 2018

Ce réseau a été mis à contribu-tion lorsque cath.ch fut le premier à annoncer la future visite du pape François à Genève. « Notre système a bien fonctionné. Nous avons pu vérifier la véracité de l’information et la transmettre tous azimuts. Même si nous n’avons pas la même pression qu’un quotidien régional, nous tâchons d’être réactifs 365 jours par année. » La venue du Saint-Père est perçue comme une aubaine. « Elle dépasse de loin le cadre romand, voire helvétique. François est une personnalité mondiale. »

Une réflexion à nourrirAu programme du jour figure aussi la tâche de faire évoluer la première page du site. « C’est une porte d’entrée, mais pas la seule. Un sujet qui ne fait pas la “une” mais qui est bien référencé par les moteurs de recherche sera peut-être énormément lu. L’enjeu est de fidéliser le public qui vient pour une nouvelle plutôt que pour notre média proprement dit. Pour

cela, il faut offrir des contenus susceptibles d’intéresser notre lec-torat et de nourrir sa réflexion. »

Alors que le Dimanche des médias approche, Pierre jette aussi un œil à la contribution que va y apporter cath.ch. « Il s’agit d’un portrait de Vincent Lafargue, qui a à la fois un pied dans l’Eglise et un sur le web (ndlr, il est aussi membre de la rédaction romande de L’Essentiel). En tant que support lié à l’Eglise, nous évoluons dans une sorte de niche. Nous nous efforçons de proposer un focus précis dans un univers immense. Comme un prisme inspiré par le pontificat actuel qui parle de soli-darité, de migrants, d’écologie. »

La déontologie avant toutTravailler dans un cadre religieux modifie-t-il l’approche profession-nelle ? « Les règles déontologiques sont les mêmes que pour tous les journalistes. Je viens de travailler durant plusieurs semaines sur un dossier lié aux abus sexuels dans l’Eglise. J’ai cherché à aller au-delà des faits, en ciblant les causes structurelles qui peuvent conduire à ce type de comporte-ment. C’est sans doute cette acuité qui fait la spécificité de notre tra-vail de journaliste à cath.ch »

Alors qu’approche la fin de l’après-midi, Pierre prépare le mail réca-pitulatif qui sera envoyé à tous les journaux potentiellement repre-neurs d’articles. « Notre identité consiste à connaître le terrain dans lequel on travaille. Et, au- delà, notre curiosité doit rester catholique au sens étymologique du terme : universelle. »

Parmi les tâches de Pierre Pistoletti, la mise en ligne de vidéos.

La séance de rédaction lance la journée.

Page 15: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Le point de vue historique:Petite histoire du rosaire

Page 16: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

LE POINT DE VUE HISTORIQUE

VIIMAI 2018

PAR PASCAL ORTELLI INFOGRAPHIE : RÉGINE BINDÉ

Petit

e hi

stoi

re d

u ro

saire

Page 17: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Réponse d’un évêque

«Si tu veux réussir à amener du monde dans les églises, oublie d’essayer d’amener du monde

dans les églises…»«Tu sais quelles sont les paroisses les plus

vivantes? Pas celles qui essaient d’organiser un tas de trucs pour attirer du monde, mais celles qui se laissent attirer par Lui. Celles des chrétiens qui

célèbrent avec foi et joie la liturgie telle quelle, sans essayer de faire du spécial, mais en

accueillant simplement ce que Jésus est et fait dans la Messe, selon ce qui est prévu par l’Eglise

aujourd’hui.»Par Mgr Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

Question de Luc Barbey, 20 ans de Porrentruy:Comment peut-on faire pour "remotiver" ou "réussir" à amener du monde dans les églises ou lors des activités organisées par

la paroisse?

Page 18: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

XIIIMAI 2018

PAR VINCENT LAFARGUE / PHOTOS : LDD, DRRépo

nse

d’un

évê

que

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy, répond ainsi :

Cher Luc,Si tu veux réussir à amener du monde dans les églises, oublie d’essayer d’amener du monde dans les églises…

Tu sais quelles sont les paroisses les plus vivantes ? Pas celles qui essaient d’organiser un tas de trucs pour attirer du monde, mais celles qui se laissent attirer par Lui. Celles des chrétiens qui célèbrent avec foi et joie la liturgie telle quelle, sans essayer de faire du spécial, mais en accueillant simplement ce que Jésus est et fait dans la Messe, selon ce qui est prévu par l’Eglise aujourd’hui.Tu sais qui sont les chrétiens les plus vivants ? Pas celles et ceux qui ne veulent surtout pas choquer les autres et cachent leurs convictions, mais celles et ceux qui veulent aimer les autres à fond, à cause de leurs convictions.

Pour attirer, il faut d’abord se laisser attirer par Jésus, tel qu’il est. Plus je serai fidèle à tout ce qu’est et me donne Jésus (messe dominicale, confession régulière, prière quotidienne, projet permanent d’amour de l’autre jusqu’à l’amour de l’ennemi… et pour ce projet : messe domini-cale, confession régulière, prière quotidienne…), plus je serai un témoin. C’est un cercle non pas vicieux, mais bienheureux !

Sois avec Lui, et tu seras avec tous, chrétien pour tous. Alors tous sont « quelque part » touchés. Et Dieu se charge de tout le reste. Que veux-tu de mieux ?

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

« Beaucoup de familles catholiques ou protestantes de ma région ne pratiquent plus et ne donnent pas de suite à la quête de foi de leurs enfants. Pourquoi en arri-vons-nous là ? Comment peut-on faire pour ″remotiver″ ou ″réussir″ à amener du monde dans les églises ou lors des activités organisées par la paroisse ? »

Luc Babey, Jurassien de Porrentruy fêtant ses 20 ans en ce mois de mai, a posé plusieurs questions à nos auto-rités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci, à laquelle il souhaite répondre :

Page 19: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Compléments à l’éclairage

Page 20: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

La dévotion populaireSecteur Aigle

«En effet, dans le mot dévotion, il y a le mot dévouement, avec cette volonté de se livrer

avec empressement au service de Dieu. Au plan humain, n’est-ce pas en raison de l’amitié que

l’on se montre empressé à servir quelqu’un? Au regard de la foi, c’est la considération de la

Bonté divine et de ses Bienfaits qui nous stimulent à développer notre amitié avec Dieu.»

«Cet empressement à servir Dieu réalise l’objectif voulu par notre Créateur: partager éternellement et joyeusement sa propre vie

divine!»Par le Père Yves Frémont

ÉDITORIAL

L’expression « dévotion » n’est pas forcé-ment un mot très populaire. Et pourtant dans les milieux croyants, il est « ten-dance » aujourd’hui d’avoir certaines pra-tiques religieuses. Beaucoup d’entre nous, par exemple, visitent les églises pour y prier, pratiquent la méditation de la Bible, la récitation du chapelet, le pèlerinage vers un lieu saint, le chemin de croix, les neu-vaines de prière et bien d’autres mises en œuvre d’une foi vivante en Dieu.

En effet, dans le mot dévotion, il y a le mot dévouement, avec cette volonté de se livrer avec empressement au service de Dieu. Au plan humain, n’est-ce pas en raison de l’amitié que l’on se montre empressé à ser-vir quelqu’un ? Au regard de la foi, c’est la considération de la Bonté divine et de ses Bienfaits qui nous stimulent à développer notre amitié avec Dieu.

Nos actes de dévotion honorent vraiment Dieu en orientant notre esprit vers lui et en reconnaissant cette réalité importante de notre dépendance vis-à-vis de sa puis-sance divine. Les dévotions populaires ont donc leur importance. Il serait vraiment dommageable d’avoir à leur égard un cer-tain dédain. Au contraire, béni soit celui qui consent à se dévouer à son Seigneur à travers des engagements concrets de reli-gion.

Les signes extérieurs de dévotion rap-pellent notre condition humaine. Nous avons besoin de choses sensibles pour exprimer ce qui habite au plus profond de notre cœur. De plus, cet empressement à servir Dieu réalise l’objectif voulu par notre Créateur : partager éternellement et joyeusement sa propre vie divine !

La d

évot

ion

popu

laire

Som

mai

re 02 Editorial03-06 Secteur

I-VI Cahier romand

07 A petits pas dans notre décanat Sacristie d’Aigle08-09 Secteur10-11 Agenda 12 Prière

2 SECTEUR AIGLE

PAR LE PÈRE YVES FRÉMONT, CURÉ

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 email: [email protected]

Rédaction locale Père Yves Frémont, curétél. 076 705 50 80e-mail: [email protected]

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Abonnement Annuel: Fr. 40.–Aigle, Bex, Leysin/Les Ormonts,Ollon, Roche et Villars/GryonCCP 18-25238-2

Photo de couvertureChapelle de la PelousePhoto : Emmanuelle Bessi

Pharmacie du CentreM.-J. Bacca, PharmacienPlace du Centre – AigleTél. 024 466 23 51

HoméopathieCosmétiqueDiététique adulte et enfantProduits naturels

FERBLANTERIE

INSTALLATIONS SANITAIRESMaîtrise fédérale

Place Alphonse Mex Tél. 024 466 26 121860 AIGLE Fax 024 466 65 87

COUVERTURE

Lunetterie de Bex OPTIQUE • VERRES DE CONTACT Rainer Bätz Maître opticien – Opticien diplôméRue Centrale 27 1880 BexTél. 024 463 43 43 Fax 024 463 43 46

GUARNACCIAConstructions Métalliques SA

Ch. des Isles 20 – CP 304 – 1860 AigleTél. 024 466 44 70 – Fax 024 466 17 27

Ferblanterie – CouvertureRue du Rhône 30 Tél. 024 466 28 301860 Aigle Fax 024 466 66 16

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Aigle (VD), mai-juin 2018

Page 21: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

ÉDITORIAL

L’expression « dévotion » n’est pas forcé-ment un mot très populaire. Et pourtant dans les milieux croyants, il est « ten-dance » aujourd’hui d’avoir certaines pra-tiques religieuses. Beaucoup d’entre nous, par exemple, visitent les églises pour y prier, pratiquent la méditation de la Bible, la récitation du chapelet, le pèlerinage vers un lieu saint, le chemin de croix, les neu-vaines de prière et bien d’autres mises en œuvre d’une foi vivante en Dieu.

En effet, dans le mot dévotion, il y a le mot dévouement, avec cette volonté de se livrer avec empressement au service de Dieu. Au plan humain, n’est-ce pas en raison de l’amitié que l’on se montre empressé à ser-vir quelqu’un ? Au regard de la foi, c’est la considération de la Bonté divine et de ses Bienfaits qui nous stimulent à développer notre amitié avec Dieu.

Nos actes de dévotion honorent vraiment Dieu en orientant notre esprit vers lui et en reconnaissant cette réalité importante de notre dépendance vis-à-vis de sa puis-sance divine. Les dévotions populaires ont donc leur importance. Il serait vraiment dommageable d’avoir à leur égard un cer-tain dédain. Au contraire, béni soit celui qui consent à se dévouer à son Seigneur à travers des engagements concrets de reli-gion.

Les signes extérieurs de dévotion rap-pellent notre condition humaine. Nous avons besoin de choses sensibles pour exprimer ce qui habite au plus profond de notre cœur. De plus, cet empressement à servir Dieu réalise l’objectif voulu par notre Créateur : partager éternellement et joyeusement sa propre vie divine !

La d

évot

ion

popu

laire

Som

mai

re 02 Editorial03-06 Secteur

I-VI Cahier romand

07 A petits pas dans notre décanat Sacristie d’Aigle08-09 Secteur10-11 Agenda 12 Prière

2 SECTEUR AIGLE

PAR LE PÈRE YVES FRÉMONT, CURÉ

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 email: [email protected]

Rédaction locale Père Yves Frémont, curétél. 076 705 50 80e-mail: [email protected]

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Abonnement Annuel: Fr. 40.–Aigle, Bex, Leysin/Les Ormonts,Ollon, Roche et Villars/GryonCCP 18-25238-2

Photo de couvertureChapelle de la PelousePhoto : Emmanuelle Bessi

Pharmacie du CentreM.-J. Bacca, PharmacienPlace du Centre – AigleTél. 024 466 23 51

HoméopathieCosmétiqueDiététique adulte et enfantProduits naturels

FERBLANTERIE

INSTALLATIONS SANITAIRESMaîtrise fédérale

Place Alphonse Mex Tél. 024 466 26 121860 AIGLE Fax 024 466 65 87

COUVERTURE

Lunetterie de Bex OPTIQUE • VERRES DE CONTACT Rainer Bätz Maître opticien – Opticien diplôméRue Centrale 27 1880 BexTél. 024 463 43 43 Fax 024 463 43 46

GUARNACCIAConstructions Métalliques SA

Ch. des Isles 20 – CP 304 – 1860 AigleTél. 024 466 44 70 – Fax 024 466 17 27

Ferblanterie – CouvertureRue du Rhône 30 Tél. 024 466 28 301860 Aigle Fax 024 466 66 16

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Aigle (VD), mai-juin 2018

Page 22: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

La piété populaire est affaire de coeurAu large

«J’ai beaucoup de respect pour la piété populaire. Elle a fait partie de mon enfance avec

la bénédiction des cours de la Saint Blaise le 3 février, les pains de Saint Agathe et le "béni"

des capucins.»Ah, si les petits lumignons de nos églises et

chapelles pouvaient parler! Ils nous en diraient long sur tout ce que les gens expriment par ce

geste: grâces demandées ou reçues, joies et peines, soucis, guérisons et gratitude, examens,

travail, etc.»«La piété populaire est affaire de cœur plus que de rationalité. Elle n’en est pas moins précieuse

et admirable.»Par le Père Jean Richoz

Page 23: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

PIÉTÉ POPULAIRE

4 PAROISSE SAINT-LAURENT ESTAVAYER   /  AU LARGE

La p

iété

pop

ulai

re

est a

ffaire

de

cœur

PAR LE PÈRE JEAN RICHOZPHOTO : DR

J’ai beaucoup de respect pour la piété popu-laire. Elle a fait partie de mon enfance avec la bénédiction des cous de la Saint Blaise le 3 février, les pains de Sainte Agathe et le « béni » des capucins.

Dans ma famille, quand survenait l’orage, on allumait un cierge et, à genoux, on récitait une belle prière que j’ai conservée. Mgr Bernard Genoud parlait aussi de ces prières, le soir, en famille. Il disait que sa maman additionnait les « je vous salue Marie », à tel point que lui, à son tour, d’en ajouter encore un « pour que ça finisse »…

Puis arriva le concile Vatican II (1962-1965) qui recentra tout sur l’essentiel : le mystère du Christ mort et ressuscité. Le Temporal (la célébration des mystères du Christ) reprit toute son importance devant le Sanc-toral (le culte des saints).

La piété populaire se trouva en veilleuse. Suppression des traditions, comme par exemple les Rogations. Il fallut expliquer au peuple la raison des changements, ce qui ne fut pas toujours le cas. Il y eut de

grandes maladresses. On enleva des églises ce que les gens aimaient et fleurissaient. Des fidèles furent meurtris et se tournèrent alors vers des mouvements traditionalistes.

Aujourd’hui, après ces turbulences, un nouvel ordre s’établit. Les Rogations – pour reprendre cet exemple – étaient liées à la culture rurale. La situation se présente différemment dans le contexte actuel urba-nisé.

Ah, si les petits lumignons de nos églises et chapelles pouvaient parler ! Ils nous en diraient long sur tout ce que les gens expri-ment par ce geste : grâces demandées ou reçues, joies et peines, soucis, guérisons et gratitude, examens, travail, etc.

La piété populaire est affaire de cœur plus que de rationalité. Elle n’en est pas moins précieuse et admirable. Souvent cachée aux sages et savants, et révélée aux tout-petits. Mais le savant peut aussi être petit devant Dieu : le Père Emonet, dominicain, autre-fois aumônier du monastère des Domini-caines à Estavayer, était un sage. Un jour, il m’a demandé de lui rapporter de Lourdes une petit statue phosphorescente de la Vierge Marie…

Si les lumignons pouvaient parler…

Le témoignage de Marlyse BangerterMarlyse Bangerter a choisi d’entrer dans la pleine communion de l’Eglise catholique (voir en page 10).

PAR MARLYSE BANGERTER / PHOTO : ANDRÉ BISE

Je suis née de parents réformés, pratiquants. C’est en accompagnant mon mari à la messe, que j’ai découvert la religion catholique.Après son décès, j’ai continué à y participer. Je me suis sentie plus sereine, ma foi se régénérait,ce que je ne trouvais plus en participant au culte.J’ai été accueillie dans la communauté paroissiale de Cugy par le Père Jean Richoz qui m’a proposé de participer à l’Evangile à la maison et à différentes activités de la paroisse.L’année passée, j’ai fait un pèlerinage à Notre-Dame de la Salette. Moments de partages pleins d’émotions. Là, j’ai pris la décision de « me faire » catholique, ce qu’on appelle « entrer dans la pleine communion de l’Eglise ».Le Père Richoz m’a accompagnée dans mon catéchuménat pour adultes. Je me réjouis d’êtreconfirmée dans la pleine communion de l’Eglise catholique.

Marlyse Bangerter est entrée en pleine communion dans l’Eglise catholique lors de la cérémonie du Jeudi saint (voir en page 10).

LIVRAISONS GRATUITESÀ DOMICILEHoméopathie PhytothérapieRue du camus 21470 Estavayer-le-LacTél. 026 663 99 22

JP HAENGGELI SàrlTravaux d’entretien &Aménagements extérieurs

Haenggeli Jean-PierrePré de la vigne 80 • 1468 CheyresTél. 026 663 42 02 • Mobile 079 275 81 [email protected]

Tél. 026 663 43 30 Natel 079 406 19 55 1475 Autavaux

Rue de la Gare 17 • 1470 Estavayer-le-LacNat. 079 449 47 54 • [email protected]

Ouvert je 17h-19h / sa 10h-12hCave coopérative 026 663 80 23Roland Pillonel 079 225 49 19

Association des Vignerons BroyardsCheyres

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2018

Page 24: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

La piété populaireUP Glâne

«Au début, on s’adapte à l’enfant, à son rythme selon ses besoins, puis gentiment, il s’adapte à

ceux de sa famille, puis de l’école et de son entourage. On parle aussi de rituel, comme

celui du coucher, du lever, de l’habillage, etc. llsont leur importance puisque grâce à eux,

l’enfant peut se développer.»«Ces rituels ont leur importance et permettent

donc la piété populaire, mais seulement si on en comprend le sens. Donner du sens aux actes

que nous posons, savoir pou qui et pour quoi on le fait, voici un grand challenge. Sommes-nous

prêts à le relever?»Par Nicole Monney

2 UP GLÂNE

ÉDITORIAL

Som

mai

re 02 Editorial03 Unité pastorale04-05 Unité pastorale06-07 Unité pastorale08 Unité pastorale09 Unité pastorale10 Unité pastorale11 Unité pastorale

I-VIII Cahier romand

12 Unité pastorale 13 Agenda de nos paroisses14 Au livre de vie15 Horaire des messes16 UP pratique

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Administration du journal Secrétariat de l’UP | tél. 026 652 21 [email protected]

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Service publicité Tél. 026 652 21 30

Couverture Eglise de Vuisternens-dt-RomontPhoto : Abbé Martial Python

La p

iété

po

pula

ire

TEXTE ET PHOTO PAR NICOLE MONNEY

Depuis la naissance, la vie d’un enfant est codifiée par les habitudes, les traditions, les valeurs de sa famille. Au début, on s’adapte à lui, à son rythme selon ses besoins, puis gentiment, il s’adapte à ceux de sa famille, puis de l’école et de son entourage. On parle aussi de rituel, comme celui du coucher, du lever, de l’habillage, etc. Ils ont leur importance puisque grâce à eux, l’enfant peut se développer. Ils lui donnent une certaine assurance, comme des balises pour lui indiquer le chemin à suivre ou mieux encore se réorienter lorsqu’il est perdu, comme un GPS. En quelque sorte c’est rassurant et indispensable pour don-ner sens à sa vie.

Il existe aussi des rituels dans la vie spiri-tuelle et ceci depuis le début de l’humanité. Dans la Bible, l’histoire du peuple de Dieu est jalonnée par ces rituels et c’est eux qui permettent une certaine piété filiale envers Dieu. Rappelons-nous, les tables de la loi reçues et transmises par Moïse, les pro-phètes qui se succèdent pour rappeler au peuple le chemin à suivre qui nous mène à Dieu. Et bien plus tard l’arrivée de Jésus qui ne se lasse pas de parler de Dieu le Père, de ce qu’il attend de nous. Il réajuste sans cesse les habitudes prises pour nous rendre attentifs à l’Amour de Dieu et nous conduire à Lui. C’est Jésus qui nous apprend à prier (Mt 6, 9-13). Puis dans les actes des Apôtres, des rituels basés sur les commandements du Christ s’installent pour nous permettre de nous ajuster à Dieu. Comme par exemple : le baptême (Ac 2, 38), les rassemblements entre les fidèles (Ac 2, 42). Et gentiment, l’Eglise instaure les sacrements, les liturgies, le catéchisme.

Ces rituels ont leur importance et per-mettent donc la piété populaire, mais seu-lement si on en comprend le sens. Donner du sens aux actes que nous posons, savoir pour qui et pour quoi on le fait, voici un grand challenge. Sommes-nous prêts à le relever ?

Quêtes 4 février Apostolat des laïcs Fr. 1'489.–11 février Ass. Amnougar au Maroc Fr. 1'820.–18 février Action Madagascar Fr. 1'520.–25 février Foyer de Charité au Togo Fr. 1'869.–4 mars Fraternité des malades Fr. 1'450.–11 mars CAP Fr. 1'682.–18 mars Coin de Ciel Fr. 1'333.–25 mars Action de Carême Fr. 4'175.–

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Glâne (FR), mai 2018

Page 25: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

2 UP GLÂNE

ÉDITORIAL

Som

mai

re 02 Editorial03 Unité pastorale04-05 Unité pastorale06-07 Unité pastorale08 Unité pastorale09 Unité pastorale10 Unité pastorale11 Unité pastorale

I-VIII Cahier romand

12 Unité pastorale 13 Agenda de nos paroisses14 Au livre de vie15 Horaire des messes16 UP pratique

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Administration du journal Secrétariat de l’UP | tél. 026 652 21 [email protected]

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Service publicité Tél. 026 652 21 30

Couverture Eglise de Vuisternens-dt-RomontPhoto : Abbé Martial Python

La p

iété

po

pula

ire

TEXTE ET PHOTO PAR NICOLE MONNEY

Depuis la naissance, la vie d’un enfant est codifiée par les habitudes, les traditions, les valeurs de sa famille. Au début, on s’adapte à lui, à son rythme selon ses besoins, puis gentiment, il s’adapte à ceux de sa famille, puis de l’école et de son entourage. On parle aussi de rituel, comme celui du coucher, du lever, de l’habillage, etc. Ils ont leur importance puisque grâce à eux, l’enfant peut se développer. Ils lui donnent une certaine assurance, comme des balises pour lui indiquer le chemin à suivre ou mieux encore se réorienter lorsqu’il est perdu, comme un GPS. En quelque sorte c’est rassurant et indispensable pour don-ner sens à sa vie.

Il existe aussi des rituels dans la vie spiri-tuelle et ceci depuis le début de l’humanité. Dans la Bible, l’histoire du peuple de Dieu est jalonnée par ces rituels et c’est eux qui permettent une certaine piété filiale envers Dieu. Rappelons-nous, les tables de la loi reçues et transmises par Moïse, les pro-phètes qui se succèdent pour rappeler au peuple le chemin à suivre qui nous mène à Dieu. Et bien plus tard l’arrivée de Jésus qui ne se lasse pas de parler de Dieu le Père, de ce qu’il attend de nous. Il réajuste sans cesse les habitudes prises pour nous rendre attentifs à l’Amour de Dieu et nous conduire à Lui. C’est Jésus qui nous apprend à prier (Mt 6, 9-13). Puis dans les actes des Apôtres, des rituels basés sur les commandements du Christ s’installent pour nous permettre de nous ajuster à Dieu. Comme par exemple : le baptême (Ac 2, 38), les rassemblements entre les fidèles (Ac 2, 42). Et gentiment, l’Eglise instaure les sacrements, les liturgies, le catéchisme.

Ces rituels ont leur importance et per-mettent donc la piété populaire, mais seu-lement si on en comprend le sens. Donner du sens aux actes que nous posons, savoir pour qui et pour quoi on le fait, voici un grand challenge. Sommes-nous prêts à le relever ?

Quêtes 4 février Apostolat des laïcs Fr. 1'489.–11 février Ass. Amnougar au Maroc Fr. 1'820.–18 février Action Madagascar Fr. 1'520.–25 février Foyer de Charité au Togo Fr. 1'869.–4 mars Fraternité des malades Fr. 1'450.–11 mars CAP Fr. 1'682.–18 mars Coin de Ciel Fr. 1'333.–25 mars Action de Carême Fr. 4'175.–

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Glâne (FR), mai 2018

Page 26: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Ces dévotions qui passent par le corps et le coeur

Clins Dieu sur les Contrées

«D’une confiance proche de celle d’un enfant, les dévotions populaires sont simples,

spontanées. Elles passent par le corps et le cœur avant de passer par la tête. C’est un

"trésor de l’Eglise", disait le pape François en mais 2013.»

«Tout en veillant à ne pas tomber dans la superstition, les gestes de piété populaire,

comme déposer des bougies aux pieds d’une statue, participer à un pèlerinage, à une

procession, etc. peuvent nous conduire au cœur de la foi, si ils sont en harmonie avec la liturgie,

ses rites et cérémonies bien codifiés.»Par Joséphine Waeber

Organisation du secteur pastoral Noble et Louable ContréesVotre soutien aux paroisses : Banque Raiffeisen (N° IBAN) : Lens, CH34 8061 5000 0004 9792 5Montana-Village, CH49 8061 5000 0021 3084 4Chermignon, CH66 8061 5000 0005 5778 0Saint-Maurice de Laques, CH52 8061 5000 0011 6447 6Crans-Montana, Sacré-Coeur, CH34 0076 5000 Z082 5691 6Responsables : Curés Alexandre Barras et Etienne CatzeflisAdministration : Les curés, Armand Berclaz, Jean-Daniel Emery

Secrétariat / registre des baptêmes et mariages :Monique Epiney, Place de l’Eglise 2, 1978 LensChantal Emery, Place de l’Eglise 2, 1978 [email protected]él. 027 483 45 13les mardis et jeudis de 14h à 17hAbonnements et rédaction :Clins Dieu, Place de l’Eglise 2, 1978 LensTél. 027 483 45 13 – [email protected] CH04 8061 5000 0023 9316 6 secteur pastoral

Editeur St-Augustin, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 email : [email protected]

Rédaction locale Rédaction en chef : Joséphine Waeber Responsable éditorial : Equipe pastorale du secteur Equipe de rédaction : Joséphine Waeber (Crans-Montana, Saint-Maurice de Laques) Lysiane Briguet (Lens) Claude Parvex (Chermignon) Chantal Rabah (Montana-Village) Abbé Michel Ammann (secteur)

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Mise en page Juliart’s graphique, Ariane Bagnoud-Bonvin, Flanthey

Photo de couverture DR Notre-Dame de Fatima, Mère de Jésus et de l’Eglise, nous avons besoin de vous. Accordez-nous la lumière qui rayonne de votre bonté, le réconfort qui émane de votre Cœur Immaculé, la charité et la paix dont vous êtes la Reine.Pour préparer le 100e anniversaire des apparition de Notre-Dame, à Fatima, les fidèles étaient nombreux, l’an dernier, à marcher en procession à la suite de Notre-Dame, dans les rues de Crans-Montana..

02 Editorial03 Formation

04-05 Eclairage 06-07 Echo local 08 Société09 Agendas secteur10-11 Agendas des paroisses 12-13 Vie des paroisses14 Dans les familles 15 Infos pratiques16 Détente

ÉDITORIAL

PAR JOSÉPHINE WAEBERPHOTO : DR

D’une confiance proche de celle d’un enfant, les dévotions populaires sont simples, spontanées. Elles passent par le corps et le cœur avant de passer par la tête. C’est un « trésor de l’Eglise », disait le pape François en mai 2013.

Il est bon de ne pas sous-estimer la force de cette piété populaire. Beaucoup de personnes cherchent Dieu et font l’expé-rience de sa présence par ce biais-là. C’est peut-être un moyen pour les amener à la foi véritable.

Tout en veillant à ne pas tomber dans la superstition, les gestes de piété popu-laire, comme déposer des bougies aux pieds d’une statue, participer à un pèle-rinage, à une procession, etc. peuvent nous conduire au cœur de la foi, si ils sont en harmonie avec la liturgie, ses rites et cérémonies bien codifiés. Dans ce sens, la piété populaire peut être considé-rée comme une simple introduction à la liturgie.

Prenons soin de cette piété populaire, qu’elle puisse être prolongée d’une expé-rience d’Eglise.

Ces

dév

otio

ns q

ui p

asse

nt

par l

e co

rps

et le

ur

2 CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES

Som

mai

re

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

Page 27: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Organisation du secteur pastoral Noble et Louable ContréesVotre soutien aux paroisses : Banque Raiffeisen (N° IBAN) : Lens, CH34 8061 5000 0004 9792 5Montana-Village, CH49 8061 5000 0021 3084 4Chermignon, CH66 8061 5000 0005 5778 0Saint-Maurice de Laques, CH52 8061 5000 0011 6447 6Crans-Montana, Sacré-Coeur, CH34 0076 5000 Z082 5691 6Responsables : Curés Alexandre Barras et Etienne CatzeflisAdministration : Les curés, Armand Berclaz, Jean-Daniel Emery

Secrétariat / registre des baptêmes et mariages :Monique Epiney, Place de l’Eglise 2, 1978 LensChantal Emery, Place de l’Eglise 2, 1978 [email protected]él. 027 483 45 13les mardis et jeudis de 14h à 17hAbonnements et rédaction :Clins Dieu, Place de l’Eglise 2, 1978 LensTél. 027 483 45 13 – [email protected] CH04 8061 5000 0023 9316 6 secteur pastoral

Editeur St-Augustin, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 email : [email protected]

Rédaction locale Rédaction en chef : Joséphine Waeber Responsable éditorial : Equipe pastorale du secteur Equipe de rédaction : Joséphine Waeber (Crans-Montana, Saint-Maurice de Laques) Lysiane Briguet (Lens) Claude Parvex (Chermignon) Chantal Rabah (Montana-Village) Abbé Michel Ammann (secteur)

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Mise en page Juliart’s graphique, Ariane Bagnoud-Bonvin, Flanthey

Photo de couverture DR Notre-Dame de Fatima, Mère de Jésus et de l’Eglise, nous avons besoin de vous. Accordez-nous la lumière qui rayonne de votre bonté, le réconfort qui émane de votre Cœur Immaculé, la charité et la paix dont vous êtes la Reine.Pour préparer le 100e anniversaire des apparition de Notre-Dame, à Fatima, les fidèles étaient nombreux, l’an dernier, à marcher en procession à la suite de Notre-Dame, dans les rues de Crans-Montana..

02 Editorial03 Formation

04-05 Eclairage 06-07 Echo local 08 Société09 Agendas secteur10-11 Agendas des paroisses 12-13 Vie des paroisses14 Dans les familles 15 Infos pratiques16 Détente

ÉDITORIAL

PAR JOSÉPHINE WAEBERPHOTO : DR

D’une confiance proche de celle d’un enfant, les dévotions populaires sont simples, spontanées. Elles passent par le corps et le cœur avant de passer par la tête. C’est un « trésor de l’Eglise », disait le pape François en mai 2013.

Il est bon de ne pas sous-estimer la force de cette piété populaire. Beaucoup de personnes cherchent Dieu et font l’expé-rience de sa présence par ce biais-là. C’est peut-être un moyen pour les amener à la foi véritable.

Tout en veillant à ne pas tomber dans la superstition, les gestes de piété popu-laire, comme déposer des bougies aux pieds d’une statue, participer à un pèle-rinage, à une procession, etc. peuvent nous conduire au cœur de la foi, si ils sont en harmonie avec la liturgie, ses rites et cérémonies bien codifiés. Dans ce sens, la piété populaire peut être considé-rée comme une simple introduction à la liturgie.

Prenons soin de cette piété populaire, qu’elle puisse être prolongée d’une expé-rience d’Eglise.

Ces

dév

otio

ns q

ui p

asse

nt

par l

e co

rps

et le

ur

2 CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES

Som

mai

re

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

Page 28: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

La piété populaireUP Jura

«Il y a des occasions qui nous incitent ou pas à persévérer, à s’enrichir intérieurement des

grâces qui nous sont offertes.»

«Au cours de notre existence, on a besoin d’une certaines

spiritualité, de se tourner vers quelque chose, vers

quelqu’un qui nous offre son appui, sa lumière, sa force

intérieure.»«Dans cette piété populaire

parfois bien nécessaire, Dieu seul connaît notre cœur.»

Par Lucette Robyr

11UNITÉ PASTORALE JURA

La p

iété

pop

ulai

re

PAR LUCETTE ROBYRPHOTO : JR

Poser le sujet à un profane ou à un non-chrétien, c’est lui deman-der comment pries-tu ? ou que penses-tu de la prière ? Mille questions, mille réponses.

Chacun de nous a une forme, un style de prière, s’adressant à Dieu, à la Vierge Marie, ou aux saints. Si la prière ou la piété sont des dispositions intérieures, l’une ne va pas sans l’autre, et cela à diffé-rents degrés.

Pour certains, la prière est sou-vent pratiquée par nécessité, dans le sens d’une grâce spéciale que l’on demande à un moment par-ticulier de sa vie. Pour d’autres, c’est à cause de l’éducation que l’on a reçue en bas âge jusqu’à la confirmation, de l’environ-nement religieux dans lequel on a grandi, de l’exemple de nos parents pratiquants et profon-dément chrétiens, de l’influence sociale parfois, mais surtout de notre conviction de notre foi et du sens donné à notre vie sous la bénédiction de Dieu. De là, à pré-sider notre existence suivant les préceptes religieux – en tant que chrétien – il y a des occasions qui nous incitent ou pas à persévérer, à s’enrichir intérieurement des grâces qui nous sont offertes. Il y a aussi certaines traditions, cer-tains rites, certaines coutumes propres à différents pays qui favo-risent la prière et la piété popu-laire : pèlerinages, processions, fêtes patronales, fêtes religieuses qui occasionnent des cérémonies ou des rassemblements particu-

liers. Moments favorables pour stimuler notre foi, notre prière, notre témoignage de chrétien, notre ferveur à pratiquer notre religion aussi bien vis-à-vis de notre Eglise, que dans nos rela-tions humaines.

Qu’on vienne d’un pays ou d’une contrée profondément catho-lique où chaque fête rassemble de grandes foules avec chants, danses, costumes, bannières, prières, etc., ou que l’on soit issu de familles plus ou moins prati-quantes, plus ou moins intéres-sées à la religion, tout est affaire de cœur, mais aussi de personna-lité. Au cours de notre existence, on a besoin d’une certaine spiri-tualité, de se tourner vers quelque chose, vers quelqu’un qui nous offre son appui, sa lumière, sa force intérieure. De là à se tour-ner vers le Ciel, il n’y a qu’un pas, et ce pas décisif peut nous orien-ter vers cette piété si intense, à la prière quotidienne, qui nous per-met d’avancer dans la vie, à par-tager notre souci de l’autre dans la confiance, l’espérance et la joie.

Dans cette piété populaire par-fois bien nécessaire, Dieu seul connaît notre cœur.

Eglise Sainte-Rita, Bellevue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), mai 2018

Page 29: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

11UNITÉ PASTORALE JURA

La p

iété

pop

ulai

rePAR LUCETTE ROBYRPHOTO : JR

Poser le sujet à un profane ou à un non-chrétien, c’est lui deman-der comment pries-tu ? ou que penses-tu de la prière ? Mille questions, mille réponses.

Chacun de nous a une forme, un style de prière, s’adressant à Dieu, à la Vierge Marie, ou aux saints. Si la prière ou la piété sont des dispositions intérieures, l’une ne va pas sans l’autre, et cela à diffé-rents degrés.

Pour certains, la prière est sou-vent pratiquée par nécessité, dans le sens d’une grâce spéciale que l’on demande à un moment par-ticulier de sa vie. Pour d’autres, c’est à cause de l’éducation que l’on a reçue en bas âge jusqu’à la confirmation, de l’environ-nement religieux dans lequel on a grandi, de l’exemple de nos parents pratiquants et profon-dément chrétiens, de l’influence sociale parfois, mais surtout de notre conviction de notre foi et du sens donné à notre vie sous la bénédiction de Dieu. De là, à pré-sider notre existence suivant les préceptes religieux – en tant que chrétien – il y a des occasions qui nous incitent ou pas à persévérer, à s’enrichir intérieurement des grâces qui nous sont offertes. Il y a aussi certaines traditions, cer-tains rites, certaines coutumes propres à différents pays qui favo-risent la prière et la piété popu-laire : pèlerinages, processions, fêtes patronales, fêtes religieuses qui occasionnent des cérémonies ou des rassemblements particu-

liers. Moments favorables pour stimuler notre foi, notre prière, notre témoignage de chrétien, notre ferveur à pratiquer notre religion aussi bien vis-à-vis de notre Eglise, que dans nos rela-tions humaines.

Qu’on vienne d’un pays ou d’une contrée profondément catho-lique où chaque fête rassemble de grandes foules avec chants, danses, costumes, bannières, prières, etc., ou que l’on soit issu de familles plus ou moins prati-quantes, plus ou moins intéres-sées à la religion, tout est affaire de cœur, mais aussi de personna-lité. Au cours de notre existence, on a besoin d’une certaine spiri-tualité, de se tourner vers quelque chose, vers quelqu’un qui nous offre son appui, sa lumière, sa force intérieure. De là à se tour-ner vers le Ciel, il n’y a qu’un pas, et ce pas décisif peut nous orien-ter vers cette piété si intense, à la prière quotidienne, qui nous per-met d’avancer dans la vie, à par-tager notre souci de l’autre dans la confiance, l’espérance et la joie.

Dans cette piété populaire par-fois bien nécessaire, Dieu seul connaît notre cœur.

Eglise Sainte-Rita, Bellevue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), mai 2018

Page 30: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Piétépopulaire,gesteévangéliqueSecteurdesDeux-rives

«Unebougiedéposéeetallumée...»«Parcequec’estungestesimplequipermetdenousrejoindrelesunslesautres,àlaportéede

tous,quiinterpelleceuxquilevoient,quirejointlesgensdansleurcœur,quientretientlaFOIetqui

susciteraitpourquoipasderetrouvercelien,peut-êtreenfoui,oublié,existantavecDieu.»

«Alorschaquegesteposé,chaquerituelmisenplace,chaquebougiealluméeestunsignedelaprésenceduChristdansnosvies,unespacede

rencontreintenseavecLUIsibrefsoit-iletdoncunsignefortdulienquiexisteentreLUIetNOUS,

mêmesiparfoisnousn’enavonspasconscience.»ParDorisBuchard

2 SECTEUR DES DEUX-RIVES

ÉDITORIAL

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Rédaction locale Responsables : Abbé Robert ZuberJean-Christophe Crettenand

Equipe de rédaction Alessandra Arlettaz Doris BuchardLaurence Buchard Monique CheseauxVéronique DenisGeneviève Thurre

Prochain numéro Mi-juin – mi-août 2018 : La Croix et la bannière

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Photo de couverture Serge Pascal Une jeunesse lumineuse et rayonnante lors de la Montée vers Pâques 2018.

Som

mai

re 02 Editorial03 Eclairage04-05 Témoins06-07 Jeunesse07 Familles

08-09 Eclairage

10-14 Vie des paroisses 14 Livre de vie15 Horaires16 Méditation Adresses

TEXTE PAR DORIS BUCHARDPHOTO : BENGAIL

Piét

é po

pula

ire,

gest

e év

angé

lique

Une bougie déposée et allumée…… dans une cathédrale lors de ses vacances estivales.… devant une grotte à Marie dans un lieu parfois surprenant, comme une face rocheuse.… pour prier le chapelet ou simplement remercier le Père au sein de son foyer.… au pied d’une croix sur le lieu d’une personne disparue, à l’intention d’une per-sonne malade.Qui ne l’a pas déjà fait ?Mais pourquoi le fait-on et pourquoi la bougie ?Parce que c’est un geste simple qui permet de nous rejoindre les uns les autres, à la por-tée de tous, qui interpelle ceux qui le voient, qui rejoint les gens dans leur cœur, qui entretient la FOI et qui susciterait pourquoi pas de retrouver ce lien, peut-être enfoui, oublié, existant avec Dieu.« La dévotion populaire authentique, qui s’exprime de manières si diverses, écrivait le pape Jean-Paul ll, trouve sa source dans la Foi, et pour cette raison, on doit l’apprécier et la respecter. »Parce qu’elle représente la Lumière, cette Lumière qui traverse toute la Bible quel que soit le moment.Alors la Lumière du Christ nous aide à sortir des ténèbres comme dans la Genèse, nous aide à avoir une Foi intense comme l’aveugle guéri par Jésus, nous aide à nous laisser éblouir par sa présence comme dans le récit de la Résurrection ou nous donne encore la Force d’évangéliser comme à la Pentecôte.« Cette foi, qui naît de l’écoute de la Parole de Dieu, vous la manifestez dans des formes qui engagent les sens, les sentiments, les symboles des différentes cultures. La piété populaire est une force missionnaire et un trésor de l’Eglise », disait le pape François lors d’une célébration à Rome.Et de continuer, « Et en faisant ainsi, vous aidez à la transmettre au monde, aux petits comme disait Jésus, vous êtes des évangé-lisateurs. Quand vous allez dans les sanc-tuaires, quand vous emmenez votre famille, vos enfants, vous faites vraiment un acte d’évangélisation. Il faut continuer ainsi ! Soyez, vous aussi, de vrais évangélisateurs ! »Alors chaque geste posé, chaque rituel mis en place, chaque bougie allumée est un signe de la présence du Christ dans nos vies, un espace de rencontre intense avec LUI si bref soit-il et donc un signe fort du lien qui existe entre LUI et NOUS, même si parfois nous n’en avons pas conscience.Mais… n’est-ce pas un peu notre vocation de chrétien ?

En l’église de Riddes, du cierge pascal aux lumignons au pied de la Sainte Vierge.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2018

Page 31: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

2 SECTEUR DES DEUX-RIVES

ÉDITORIAL

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Rédaction locale Responsables : Abbé Robert ZuberJean-Christophe Crettenand

Equipe de rédaction Alessandra Arlettaz Doris BuchardLaurence Buchard Monique CheseauxVéronique DenisGeneviève Thurre

Prochain numéro Mi-juin – mi-août 2018 : La Croix et la bannière

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Photo de couverture Serge Pascal Une jeunesse lumineuse et rayonnante lors de la Montée vers Pâques 2018.

Som

mai

re 02 Editorial03 Eclairage04-05 Témoins06-07 Jeunesse07 Familles

08-09 Eclairage

10-14 Vie des paroisses 14 Livre de vie15 Horaires16 Méditation Adresses

TEXTE PAR DORIS BUCHARDPHOTO : BENGAIL

Piét

é po

pula

ire,

gest

e év

angé

lique

Une bougie déposée et allumée…… dans une cathédrale lors de ses vacances estivales.… devant une grotte à Marie dans un lieu parfois surprenant, comme une face rocheuse.… pour prier le chapelet ou simplement remercier le Père au sein de son foyer.… au pied d’une croix sur le lieu d’une personne disparue, à l’intention d’une per-sonne malade.Qui ne l’a pas déjà fait ?Mais pourquoi le fait-on et pourquoi la bougie ?Parce que c’est un geste simple qui permet de nous rejoindre les uns les autres, à la por-tée de tous, qui interpelle ceux qui le voient, qui rejoint les gens dans leur cœur, qui entretient la FOI et qui susciterait pourquoi pas de retrouver ce lien, peut-être enfoui, oublié, existant avec Dieu.« La dévotion populaire authentique, qui s’exprime de manières si diverses, écrivait le pape Jean-Paul ll, trouve sa source dans la Foi, et pour cette raison, on doit l’apprécier et la respecter. »Parce qu’elle représente la Lumière, cette Lumière qui traverse toute la Bible quel que soit le moment.Alors la Lumière du Christ nous aide à sortir des ténèbres comme dans la Genèse, nous aide à avoir une Foi intense comme l’aveugle guéri par Jésus, nous aide à nous laisser éblouir par sa présence comme dans le récit de la Résurrection ou nous donne encore la Force d’évangéliser comme à la Pentecôte.« Cette foi, qui naît de l’écoute de la Parole de Dieu, vous la manifestez dans des formes qui engagent les sens, les sentiments, les symboles des différentes cultures. La piété populaire est une force missionnaire et un trésor de l’Eglise », disait le pape François lors d’une célébration à Rome.Et de continuer, « Et en faisant ainsi, vous aidez à la transmettre au monde, aux petits comme disait Jésus, vous êtes des évangé-lisateurs. Quand vous allez dans les sanc-tuaires, quand vous emmenez votre famille, vos enfants, vous faites vraiment un acte d’évangélisation. Il faut continuer ainsi ! Soyez, vous aussi, de vrais évangélisateurs ! »Alors chaque geste posé, chaque rituel mis en place, chaque bougie allumée est un signe de la présence du Christ dans nos vies, un espace de rencontre intense avec LUI si bref soit-il et donc un signe fort du lien qui existe entre LUI et NOUS, même si parfois nous n’en avons pas conscience.Mais… n’est-ce pas un peu notre vocation de chrétien ?

En l’église de Riddes, du cierge pascal aux lumignons au pied de la Sainte Vierge.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2018

Page 32: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Piété populaireDécanat Sion

«Que dit l’Eglise?Son discours est clair et net, ni mépris ni

hostilité vis-à-vis de la piété populaire. Car elle est un trésor de l’Eglise, une spiritualité, une

mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ. Elle encourage la dévotion populaire. Toutefois, en vue de remédier aux carences,

déviations et éventuelles attitudes ambiguës, le Magistère de l’Eglise recommande qu’elle

soit constamment éclairée par l’Evangile, purifiée par une catéchèse approfondie,

encadrée par les pasteurs pour devenir un joyeux et fécond témoignage de foi ecclésial

et missionnaire.»Par l’abbé Charles Aka

2 DÉCANAT SION

ÉDITORIAL

Piét

é po

pula

ire

Som

mai

re 02 Editorial 03 Rencontre04 Evénement05 Eglise06-08 Décanat

I-VIII Cahier romand

09-12 Agendas13 Vie des paroisses14 Au livre de vie15 Horaires – Adresses16 Méditation

EditeurSt-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale  Dominique-Anne Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-Anne Puenzieux

Secrétariat de rédaction Nicolas Maury, tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36email : [email protected]

Service publicités Saint-Augustin SA CP 51 CH-1890 Saint-Maurice

Abonnement Journal des ParoissesRue Saint-Guérin 3, 1950 SionTél. 027 323 68 20CCP 17-631382-8Fr. 30.– | De soutien : Fr. 40.–

Rédaction localeMaria Gessler, Pré d’Amédée 20, 1950 Sion Tél. / fax 027 322 28 60

Equipe de rédaction Marie-Renée Clivaz, Philippe D’Andrès,Antoine Gauye, Charly Monnet, Jean-Hugues Seppey, Léonidas Uwizeyimana

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Couverture 100e anniversaire des apparitions de Fatima en 2017. Procession à Sion. Photo : LS

Un regard historique sur la vie de l’Eglise témoigne que tout au long des siècles, se sont développées de nombreuses expres-sions de la piété populaire dont beaucoup sont parvenues jusqu’à nous.

Les bénédictions d’objets de toutes sortes, la vénération des reliques, les manifesta-tions dédiées à la Vierge Marie, aux fidèles défunts et aux Saints, les pèlerinages, l’usage d’encens, etc., sont des pratiques qui font inséparablement partie de la piété populaire. Que faut-il en penser ?

Les attitudes sont contrastées. Il y a ceux qui la méprisent, ou s’en méfient au motif qu’elle se nourrit de superstition, de fana-tisme et expose au danger du syncrétisme religieux. D’autres, par contre, estiment que face à une expression trop intellec-tuelle de la foi, ces dévotions qui passent par le corps et le cœur avant la tête sont légitimes, belles, simples, spontanées. Elles sont mues par une confiance proche de celle des enfants. Que dit l’Eglise ?

Son discours est clair et net, ni mépris ni hostilité vis-à-vis de la piété populaire. Car elle est un trésor de l’Eglise, une spiritua-lité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ. Elle encourage la dévo-tion populaire. Toutefois, en vue de remé-dier aux carences, déviations et éventuelles attitudes ambiguës, le Magistère de l’Eglise recommande qu’elle soit constamment éclairée par l’Evangile, purifiée par une catéchèse approfondie, encadrée par les pasteurs pour devenir un joyeux et fécond témoignage de foi ecclésial et missionnaire.

PAR L’ABBÉ CHARLES AKAPHOTO : PH. D'ANDRÈS

Une grotte de Lourdes parmi tant d’autres.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai – juin 2018

Page 33: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

2 DÉCANAT SION

ÉDITORIAL

Piét

é po

pula

ire

Som

mai

re 02 Editorial 03 Rencontre04 Evénement05 Eglise06-08 Décanat

I-VIII Cahier romand

09-12 Agendas13 Vie des paroisses14 Au livre de vie15 Horaires – Adresses16 Méditation

EditeurSt-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale  Dominique-Anne Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-Anne Puenzieux

Secrétariat de rédaction Nicolas Maury, tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36email : [email protected]

Service publicités Saint-Augustin SA CP 51 CH-1890 Saint-Maurice

Abonnement Journal des ParoissesRue Saint-Guérin 3, 1950 SionTél. 027 323 68 20CCP 17-631382-8Fr. 30.– | De soutien : Fr. 40.–

Rédaction localeMaria Gessler, Pré d’Amédée 20, 1950 Sion Tél. / fax 027 322 28 60

Equipe de rédaction Marie-Renée Clivaz, Philippe D’Andrès,Antoine Gauye, Charly Monnet, Jean-Hugues Seppey, Léonidas Uwizeyimana

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Couverture 100e anniversaire des apparitions de Fatima en 2017. Procession à Sion. Photo : LS

Un regard historique sur la vie de l’Eglise témoigne que tout au long des siècles, se sont développées de nombreuses expres-sions de la piété populaire dont beaucoup sont parvenues jusqu’à nous.

Les bénédictions d’objets de toutes sortes, la vénération des reliques, les manifesta-tions dédiées à la Vierge Marie, aux fidèles défunts et aux Saints, les pèlerinages, l’usage d’encens, etc., sont des pratiques qui font inséparablement partie de la piété populaire. Que faut-il en penser ?

Les attitudes sont contrastées. Il y a ceux qui la méprisent, ou s’en méfient au motif qu’elle se nourrit de superstition, de fana-tisme et expose au danger du syncrétisme religieux. D’autres, par contre, estiment que face à une expression trop intellec-tuelle de la foi, ces dévotions qui passent par le corps et le cœur avant la tête sont légitimes, belles, simples, spontanées. Elles sont mues par une confiance proche de celle des enfants. Que dit l’Eglise ?

Son discours est clair et net, ni mépris ni hostilité vis-à-vis de la piété populaire. Car elle est un trésor de l’Eglise, une spiritua-lité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ. Elle encourage la dévo-tion populaire. Toutefois, en vue de remé-dier aux carences, déviations et éventuelles attitudes ambiguës, le Magistère de l’Eglise recommande qu’elle soit constamment éclairée par l’Evangile, purifiée par une catéchèse approfondie, encadrée par les pasteurs pour devenir un joyeux et fécond témoignage de foi ecclésial et missionnaire.

PAR L’ABBÉ CHARLES AKAPHOTO : PH. D'ANDRÈS

Une grotte de Lourdes parmi tant d’autres.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai – juin 2018

Page 34: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Les processions des rogationsSecteur des Coteaux du Soleil

«L’établissement des rogations remonte au Ve

siècle, à la suite des calamités publiques qui s’abattirent sur le diocèse de Vienne, en Dauphiné. Saint Mamert établit une procession solennelle de

pénitence les trois jours précédant la fête de l’Ascension.»

«Les rogations sont l’expression de la foi et de l’humilité des hommes, la foi étant exprimée dans la demande adressée à Dieu et à tous ses saints de

nous aider et de pourvoir à nos besoins, et l’humilité étant de reconnaître que malgré toutes nos aptitudes, notre technique et nos efforts, les

choses nous dépassent et sont tributaires de notre Créateur qui veut notre bien et qui n’attend qu’une

seule chose: qu’on lui demande.»Par Olivier Thurre

3SECTEUR PASTORAL DES COTEAUX DU SOLEIL

PASTORALE

Les

proc

essi

ons

des

roga

tions

L’établissement des rogations remonte au Ve siècle, à la suite de calamités publiques qui s’abattirent sur le diocèse de Vienne, en Dauphiné. Saint Mamert établit une procession solennelle de pénitence les trois jours précédant la fête de l’Ascension. Par une prescription du concile d’Orléans de 511, cet usage se répandit dans le reste de la France. En 816, le pape Léon III l’adopta pour Rome et il fut bientôt étendu à l’Eglise entière. Les litanies des saints, les psaumes et oraisons que l’on y chante, sont des prières de supplication ; de là leur nom de rogations. Ce terme est issu du mot latin, rogare, qui signifie demander et sert à qualifier cette période de l’année car l’Evangile du dimanche précédent (Jn 15, 9-17) comprend le passage : « Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. » Sans cesser d’implorer les bénédictions de Dieu pour toute la vie de l’Eglise, les rogations sont devenues principalement, à cette époque de l’année, une prière pour obtenir l’abon-dance des fruits de la terre.

Les rogations ne sont pas l ’expres-sion d’une foi d’un autre âge. Lors de la réforme liturgique catholique en 1969, le nouveau Calendarium romanum a main-tenu les prières des rogations. Il donnait tâche aux conférences épiscopales pour en fixer « la discipline ». Pour la francopho-nie, il n’en est fait nulle mention dans les missels « ordinaires » ; cependant, le céré-monial des évêques de 1984 (aux chapitres

381 à 384) y fait nettement référence : « Il est bon que, dans chaque diocèse, compte tenu des circonstances et des coutumes locales, l’évêque veille avec soin à ce que l’on trouve un bon moyen d’observer la liturgie des rogations... »

Les rogations sont l’expression de la foi et de l’humilité des hommes, la foi étant exprimée dans la demande adressée à Dieu et à tous ses saints de nous aider et de pourvoir à nos besoins, et l’humilité étant de reconnaître que malgré toutes nos apti-tudes, notre technique et nos efforts, les choses nous dépassent et sont tributaires de notre Créateur qui veut notre bien et qui n’attend qu’une seule chose : qu’on le lui demande.

Permettez-moi finalement de partager un souvenir personnel d’enfant de chœur. Dans les années 1970, lorsque l’Ascension approchait, les servants les plus assidus souhaitaient être choisis pour la semaine. En effet, l’habit liturgique porté pour les rogations était bien plus beau que celui utilisé le reste de l’année. Il était composé d’une soutanelle violette et d’un surplis blanc. La liturgie était très impres-sionnante, surtout la litanie des saints chantée en latin. Les enfants que nous étions comprenaient qu’au-delà de tout ce décorum se jouaient des choses bien plus importantes, preuve en était la ferveur des paroissiens qui participaient aux proces-sions.

PAR OLIVIER THURRE

Célébration de la messe des rogations à Chamoson en 2015 en présence de la statue de saint Théodule, patron du diocèse de Sion.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2018

Page 35: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

3SECTEUR PASTORAL DES COTEAUX DU SOLEIL

PASTORALE

Les

proc

essi

ons

des

roga

tions

L’établissement des rogations remonte au Ve siècle, à la suite de calamités publiques qui s’abattirent sur le diocèse de Vienne, en Dauphiné. Saint Mamert établit une procession solennelle de pénitence les trois jours précédant la fête de l’Ascension. Par une prescription du concile d’Orléans de 511, cet usage se répandit dans le reste de la France. En 816, le pape Léon III l’adopta pour Rome et il fut bientôt étendu à l’Eglise entière. Les litanies des saints, les psaumes et oraisons que l’on y chante, sont des prières de supplication ; de là leur nom de rogations. Ce terme est issu du mot latin, rogare, qui signifie demander et sert à qualifier cette période de l’année car l’Evangile du dimanche précédent (Jn 15, 9-17) comprend le passage : « Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. » Sans cesser d’implorer les bénédictions de Dieu pour toute la vie de l’Eglise, les rogations sont devenues principalement, à cette époque de l’année, une prière pour obtenir l’abon-dance des fruits de la terre.

Les rogations ne sont pas l ’expres-sion d’une foi d’un autre âge. Lors de la réforme liturgique catholique en 1969, le nouveau Calendarium romanum a main-tenu les prières des rogations. Il donnait tâche aux conférences épiscopales pour en fixer « la discipline ». Pour la francopho-nie, il n’en est fait nulle mention dans les missels « ordinaires » ; cependant, le céré-monial des évêques de 1984 (aux chapitres

381 à 384) y fait nettement référence : « Il est bon que, dans chaque diocèse, compte tenu des circonstances et des coutumes locales, l’évêque veille avec soin à ce que l’on trouve un bon moyen d’observer la liturgie des rogations... »

Les rogations sont l’expression de la foi et de l’humilité des hommes, la foi étant exprimée dans la demande adressée à Dieu et à tous ses saints de nous aider et de pourvoir à nos besoins, et l’humilité étant de reconnaître que malgré toutes nos apti-tudes, notre technique et nos efforts, les choses nous dépassent et sont tributaires de notre Créateur qui veut notre bien et qui n’attend qu’une seule chose : qu’on le lui demande.

Permettez-moi finalement de partager un souvenir personnel d’enfant de chœur. Dans les années 1970, lorsque l’Ascension approchait, les servants les plus assidus souhaitaient être choisis pour la semaine. En effet, l’habit liturgique porté pour les rogations était bien plus beau que celui utilisé le reste de l’année. Il était composé d’une soutanelle violette et d’un surplis blanc. La liturgie était très impres-sionnante, surtout la litanie des saints chantée en latin. Les enfants que nous étions comprenaient qu’au-delà de tout ce décorum se jouaient des choses bien plus importantes, preuve en était la ferveur des paroissiens qui participaient aux proces-sions.

PAR OLIVIER THURRE

Célébration de la messe des rogations à Chamoson en 2015 en présence de la statue de saint Théodule, patron du diocèse de Sion.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2018

Page 36: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Un temps pour la Création:les rogations

UP du Grand-Fribourg

«Sans Dieu, nous dit la foi biblique, il n’y aurait ni énergie, ni espace, ni temps, ni matière, ni vie végétale ou animale… ni humanité! Voilà

un message percutant pour notre temps marqué par le matérialisme ambiant!»

«Nous avons ainsi notre part de responsabilitédans la sauvegarde de cet environnement, de

nos terres, de l’air, de nos rivières… noussommes, à notre humble mesure, les

cocréateurs de ce monde!»Par le Père Claude Maillard

13UNITÉS PASTORALES DU GRAND-FRIBOURG

DÉCANAT

Un

tem

ps p

our l

a C

réat

ion 

: le

s ro

gatio

ns

TEXTE ET PHOTOS PAR LE PÈRE CLAUDE MAILLARD

Une longue tradition à Villars-sur-Glâne, c’est la célébration des rogations ! On y vient à pied, à vélo, en auto, pour un moment de prière, d’amitié et de convi-vialité. Quand la météo est clémente, une bonne quarantaine de personnes y parti-cipent. Tout est préparé par les voisins et les sacristains : bancs, tente, fleurs, déco-rations. On apporte des graines, des fruits, du pain pour la bénédiction.

La Parole de Dieu est à l’honneur. En effet, le premier livre de la Bible (Genèse) contient une affirmation fondamentale : tout ce qui existe commence, non pas avec l’humanité, ni avec la vie, ni même avec un monde chaotique, mais avec Dieu. Sans Dieu, nous dit la foi biblique, il n’y aurait ni énergie, ni espace, ni temps, ni matière, ni vie végétale ou animale… ni huma-nité ! Voilà un message percutant pour

notre temps marqué par le matérialisme ambiant !

Ce lieu naturel est une cathédrale de verdure. Un lieu privilégié pour admirer l’action créatrice devant nos yeux : elle est en cours aujourd’hui. Nous avons ainsi notre part de responsabilité dans la sauve-garde de cet environnement, de nos terres, de l’air, de nos rivières... nous sommes, à notre humble mesure, les cocréateurs de ce monde !

Rendez-vous mardi 8 mai 2018 à 18h, au pont de Sainte-Apolline, à Villars-sur-Glâne. Notez dans votre agenda cette soi-rée, venez en famille avec un casse-croûte. L’apéritif est offert par le Conseil de paroisse pour grands et petits. Four à grillades à disposition. Bienvenue à chacune et chacun.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai 2018

Page 37: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

13UNITÉS PASTORALES DU GRAND-FRIBOURG

DÉCANAT

Un

tem

ps p

our l

a C

réat

ion 

: le

s ro

gatio

ns

TEXTE ET PHOTOS PAR LE PÈRE CLAUDE MAILLARD

Une longue tradition à Villars-sur-Glâne, c’est la célébration des rogations ! On y vient à pied, à vélo, en auto, pour un moment de prière, d’amitié et de convi-vialité. Quand la météo est clémente, une bonne quarantaine de personnes y parti-cipent. Tout est préparé par les voisins et les sacristains : bancs, tente, fleurs, déco-rations. On apporte des graines, des fruits, du pain pour la bénédiction.

La Parole de Dieu est à l’honneur. En effet, le premier livre de la Bible (Genèse) contient une affirmation fondamentale : tout ce qui existe commence, non pas avec l’humanité, ni avec la vie, ni même avec un monde chaotique, mais avec Dieu. Sans Dieu, nous dit la foi biblique, il n’y aurait ni énergie, ni espace, ni temps, ni matière, ni vie végétale ou animale… ni huma-nité ! Voilà un message percutant pour

notre temps marqué par le matérialisme ambiant !

Ce lieu naturel est une cathédrale de verdure. Un lieu privilégié pour admirer l’action créatrice devant nos yeux : elle est en cours aujourd’hui. Nous avons ainsi notre part de responsabilité dans la sauve-garde de cet environnement, de nos terres, de l’air, de nos rivières... nous sommes, à notre humble mesure, les cocréateurs de ce monde !

Rendez-vous mardi 8 mai 2018 à 18h, au pont de Sainte-Apolline, à Villars-sur-Glâne. Notez dans votre agenda cette soi-rée, venez en famille avec un casse-croûte. L’apéritif est offert par le Conseil de paroisse pour grands et petits. Four à grillades à disposition. Bienvenue à chacune et chacun.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai 2018

Page 38: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

La piété populaireClins Dieu sur les Contrées

6 CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES

ECHO LOCAL

La p

iété

po

pula

ireLe pape François le dit et le répète : « la piété populaire est un précieux trésor de l’Église », si elle est vécue en son sein, elle est « une manière légitime de vivre la foi. » Ces trésors sont bien visibles dans notre secteur et ponctuent l’année liturgique par de beaux moments de prières et de rencontres. Illustration de la piété traditionnelle locale.

PHOTOS : DR

Contemplation devant la crèche.

Reccueillement auprès d’un oratoire bâti à une attention particulière du lieu.

Procession le jour de la fête du Saint Sacrement, Fête-Dieu ; ici à Montana-Village.

Pèlerinage dans un lieu précis de la vie d’un saint ; ici la maison natale de saint Nicolas de Flüe.

Distribution du pain béni en souvenir de l’épisode miraculeux de la peste à Chermignon.

Commémoration du saint patron de la paroisse ; procession avec la châsse de Saint Pierre à Lens.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

6 CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES

ECHO LOCALLa

pié

popu

laire

Le pape François le dit et le répète : « la piété populaire est un précieux trésor de l’Église », si elle est vécue en son sein, elle est « une manière légitime de vivre la foi. » Ces trésors sont bien visibles dans notre secteur et ponctuent l’année liturgique par de beaux moments de prières et de rencontres. Illustration de la piété traditionnelle locale.

PHOTOS : DR

Contemplation devant la crèche.

Reccueillement auprès d’un oratoire bâti à une attention particulière du lieu.

Procession le jour de la fête du Saint Sacrement, Fête-Dieu ; ici à Montana-Village.

Pèlerinage dans un lieu précis de la vie d’un saint ; ici la maison natale de saint Nicolas de Flüe.

Distribution du pain béni en souvenir de l’épisode miraculeux de la peste à Chermignon.

Commémoration du saint patron de la paroisse ; procession avec la châsse de Saint Pierre à Lens.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 20186 CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES

ECHO LOCAL

La p

iété

po

pula

ire

Le pape François le dit et le répète : « la piété populaire est un précieux trésor de l’Église », si elle est vécue en son sein, elle est « une manière légitime de vivre la foi. » Ces trésors sont bien visibles dans notre secteur et ponctuent l’année liturgique par de beaux moments de prières et de rencontres. Illustration de la piété traditionnelle locale.

PHOTOS : DR

Contemplation devant la crèche.

Reccueillement auprès d’un oratoire bâti à une attention particulière du lieu.

Procession le jour de la fête du Saint Sacrement, Fête-Dieu ; ici à Montana-Village.

Pèlerinage dans un lieu précis de la vie d’un saint ; ici la maison natale de saint Nicolas de Flüe.

Distribution du pain béni en souvenir de l’épisode miraculeux de la peste à Chermignon.

Commémoration du saint patron de la paroisse ; procession avec la châsse de Saint Pierre à Lens.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

6 CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES

ECHO LOCAL

La p

iété

po

pula

ire

Le pape François le dit et le répète : « la piété populaire est un précieux trésor de l’Église », si elle est vécue en son sein, elle est « une manière légitime de vivre la foi. » Ces trésors sont bien visibles dans notre secteur et ponctuent l’année liturgique par de beaux moments de prières et de rencontres. Illustration de la piété traditionnelle locale.

PHOTOS : DR

Contemplation devant la crèche.

Reccueillement auprès d’un oratoire bâti à une attention particulière du lieu.

Procession le jour de la fête du Saint Sacrement, Fête-Dieu ; ici à Montana-Village.

Pèlerinage dans un lieu précis de la vie d’un saint ; ici la maison natale de saint Nicolas de Flüe.

Distribution du pain béni en souvenir de l’épisode miraculeux de la peste à Chermignon.

Commémoration du saint patron de la paroisse ; procession avec la châsse de Saint Pierre à Lens.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

ECHO LOCAL

CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES 7

Bénédiction de lieux, de troupeaux, …

Offrande du premier fruit de la montagne au clergé.

Conserver les Rameaux dans nos foyers.

Se mettre sous la protection d’un saint ; ici saint Christophe, saint patron des voyageurs.

Reccueillement devant la tombe d’un défunt.

Pèlerinage à Longeborgne. Don matériel dans une église ou chapelle ; ici la cloche de Diogne.

Prière des intentions particulières par la récitation du chapelet ou le chemin de croix.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

ECHO LOCAL

CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES 7

Bénédiction de lieux, de troupeaux, …

Offrande du premier fruit de la montagne au clergé.

Conserver les Rameaux dans nos foyers.

Se mettre sous la protection d’un saint ; ici saint Christophe, saint patron des voyageurs.

Reccueillement devant la tombe d’un défunt.

Pèlerinage à Longeborgne. Don matériel dans une église ou chapelle ; ici la cloche de Diogne.

Prière des intentions particulières par la récitation du chapelet ou le chemin de croix.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

Page 39: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

6 CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES

ECHO LOCAL

La p

iété

po

pula

ireLe pape François le dit et le répète : « la piété populaire est un précieux trésor de l’Église », si elle est vécue en son sein, elle est « une manière légitime de vivre la foi. » Ces trésors sont bien visibles dans notre secteur et ponctuent l’année liturgique par de beaux moments de prières et de rencontres. Illustration de la piété traditionnelle locale.

PHOTOS : DR

Contemplation devant la crèche.

Reccueillement auprès d’un oratoire bâti à une attention particulière du lieu.

Procession le jour de la fête du Saint Sacrement, Fête-Dieu ; ici à Montana-Village.

Pèlerinage dans un lieu précis de la vie d’un saint ; ici la maison natale de saint Nicolas de Flüe.

Distribution du pain béni en souvenir de l’épisode miraculeux de la peste à Chermignon.

Commémoration du saint patron de la paroisse ; procession avec la châsse de Saint Pierre à Lens.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

Page 40: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

ECHO LOCAL

CLINS DIEU SUR LES CONTRÉES 7

Bénédiction de lieux, de troupeaux, …

Offrande du premier fruit de la montagne au clergé.

Conserver les Rameaux dans nos foyers.

Se mettre sous la protection d’un saint ; ici saint Christophe, saint patron des voyageurs.

Reccueillement devant la tombe d’un défunt.

Pèlerinage à Longeborgne. Don matériel dans une église ou chapelle ; ici la cloche de Diogne.

Prière des intentions particulières par la récitation du chapelet ou le chemin de croix.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2018

Page 41: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Le mois de MarieUP Jura

«Associée intimement à l’existence de son Fils, qu’elle

a partagée et vécue au plus profond de son être, Marie, mère de Dieu est devenue, à

la mort du Christ, mère de tous les hommes, co-

rédemptrice de l’humanité.»

«La beauté de Marie est sans contexte la plus belle des beautés tant intérieures

qu’extérieures.»

«Elle est importante et nous rassure, sachant que du haut

du ciel, elle nous protège, nous soutient, nous aime et

intercède pour nous.»Par Lucette Robyr

3UNITÉ PASTORALE JURA

Le m

ois

de M

arie PAR LUCETTE ROBYR

PHOTO : JR

Depuis combien d’années avons-nous ce culte de prière dédié à Marie durant le mois de mai ? La logique voudrait qu’après avoir célébré en quelques mois toute la vie de Jésus, elle ait aussi une part de vénération. Associée inti-mement à l’existence de son Fils, qu’elle a partagée et vécue au plus profond de son être, Marie, mère de Dieu est devenue, à la mort du Christ, mère de tous les hommes, co-rédemptrice de l’humanité.

N’est-il pas normal qu’on la prie, qu’on lui édifie des églises, des chapelles, qu’on la retrouve dans nos maisons, au bord de la route, ou dans un oratoire perdu dans un lieu désert, que nous allions en pèlerinage vers des sanc-tuaires, rappelant ses apparitions et sa demande constante de prier et de se convertir ?

Mois de Marie, mois de mai, mois des fleurs, de l’épanouisse-ment de la nature et par consé-quent de soi-même, car on vibre aux chants du printemps, des jours plus longs enrobés de la douce chaleur du soleil. De quoi nous régénérer !

Si Marie, à la fois vierge et mère de Jésus, porte un nom courant à son époque – et même déjà du temps de Moïse – ne signi-fie-t-il pas princesse, dame de haut rang en langue araméenne, « Myriam », donc sujet à être pri-vilégiée ? Ainsi a-t-elle donc une place plus qu’importante dans la foi chrétienne. Ce mois de mai

qui lui est consacré est peut-être à l’image de toute cette magni-ficence – renouvelée en octobre dans la symphonie des couleurs automnales durant le mois du Rosaire. La beauté de Marie est sans contexte la plus belle des beautés tant intérieures qu’exté-rieures.

« Pourquoi le mois de mai est-il devenu le mois de Marie ? Peut-être parce que le mois de mai était considéré dans l’Antiquité comme défavorable au mariage. On aurait alors choisi ce mois pour fêter la Vierge Marie. C’est au début du XVIIIe siècle que la dévotion du mois de Marie est apparue à Rome. Elle s’est d’abord répandue en Italie sous l’inf luence des jésuites, puis à travers le monde. Elle a été approuvée par le pape Pie VII au début du XIXe siècle » (internet).

Voilà une explication qui met en valeur cette période consa-crée spécialement à la dévotion à Marie. Elle est importante et nous rassure, sachant que du haut du ciel, elle nous protège, nous soutient, nous aime et intercède pour nous. De là, elle mérite bien qu’on la considère comme notre Reine, qu’on la prie, et qu’on lui offre les plus belles fleurs de notre cœur et de la nature embellie.

Chapelle de Diogne (VS)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), mai 2018

Page 42: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

3UNITÉ PASTORALE JURA

Le m

ois

de M

arie PAR LUCETTE ROBYR

PHOTO : JR

Depuis combien d’années avons-nous ce culte de prière dédié à Marie durant le mois de mai ? La logique voudrait qu’après avoir célébré en quelques mois toute la vie de Jésus, elle ait aussi une part de vénération. Associée inti-mement à l’existence de son Fils, qu’elle a partagée et vécue au plus profond de son être, Marie, mère de Dieu est devenue, à la mort du Christ, mère de tous les hommes, co-rédemptrice de l’humanité.

N’est-il pas normal qu’on la prie, qu’on lui édifie des églises, des chapelles, qu’on la retrouve dans nos maisons, au bord de la route, ou dans un oratoire perdu dans un lieu désert, que nous allions en pèlerinage vers des sanc-tuaires, rappelant ses apparitions et sa demande constante de prier et de se convertir ?

Mois de Marie, mois de mai, mois des fleurs, de l’épanouisse-ment de la nature et par consé-quent de soi-même, car on vibre aux chants du printemps, des jours plus longs enrobés de la douce chaleur du soleil. De quoi nous régénérer !

Si Marie, à la fois vierge et mère de Jésus, porte un nom courant à son époque – et même déjà du temps de Moïse – ne signi-fie-t-il pas princesse, dame de haut rang en langue araméenne, « Myriam », donc sujet à être pri-vilégiée ? Ainsi a-t-elle donc une place plus qu’importante dans la foi chrétienne. Ce mois de mai

qui lui est consacré est peut-être à l’image de toute cette magni-ficence – renouvelée en octobre dans la symphonie des couleurs automnales durant le mois du Rosaire. La beauté de Marie est sans contexte la plus belle des beautés tant intérieures qu’exté-rieures.

« Pourquoi le mois de mai est-il devenu le mois de Marie ? Peut-être parce que le mois de mai était considéré dans l’Antiquité comme défavorable au mariage. On aurait alors choisi ce mois pour fêter la Vierge Marie. C’est au début du XVIIIe siècle que la dévotion du mois de Marie est apparue à Rome. Elle s’est d’abord répandue en Italie sous l’inf luence des jésuites, puis à travers le monde. Elle a été approuvée par le pape Pie VII au début du XIXe siècle » (internet).

Voilà une explication qui met en valeur cette période consa-crée spécialement à la dévotion à Marie. Elle est importante et nous rassure, sachant que du haut du ciel, elle nous protège, nous soutient, nous aime et intercède pour nous. De là, elle mérite bien qu’on la considère comme notre Reine, qu’on la prie, et qu’on lui offre les plus belles fleurs de notre cœur et de la nature embellie.

Chapelle de Diogne (VS)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), mai 2018

Page 43: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

La Prière des MèresArc-en-Sierre

«Après avoir lu les neuf prières du carnet, en s’unissant les unes aux autres, chacune dépose les noms de ses enfants, inscrits sur de petits ronds de

papier, au pied de la croix en les confiant à la protection de Jésus dans le silence, avec des mots ou par le chant… "Seigneur, prends nos enfants et

nos problèmes en charge, tu peux changer les choses tandis que je ne le peux pas, je T’abandonne tout."»

«De semaine en semaine, ces femmes se soutiennent mutuellement par des prières toutes simples, en s’appuyant sur la Parole de Dieu… les

grâces obtenues sont nombreuses, mais le premier fruit est toujours la paix du cœur.»

Par Chantal Salamin

4 SECTEURS DE SIERRE

POINT CHAUD

La P

rière

des

Mèr

es

C’est une invitation « pour toutes les femmes au cœur de mère qui désirent prier ensemble pour leurs enfants, leurs petits-enfants et tous les enfants du monde ». Comme le slogan du mouvement l’explicite, la Prière des Mères, invo-quée dans le souffle de L’Esprit Saint est sans limite : « L’amour des mères transforme le monde. » Dans la région de Sierre, trois groupes existent : à Montana-Village, Chermignon et Flanthey.

Chapelle de prière du groupe de Montana.

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL SALAMIN-BÉRARDPHOTO : GHISLAINE REY

Une prière dans le monde entier… et chez nous… ou chez vous !La « Prière des Mères » est un mouvement œcuménique, né en 1995 en Angleterre, dont la fondatrice est Veronica Williams. Il réunit des groupes de deux à huit femmes, des mamans, des grands-ma-mans, ou toute autre femme désirant por-ter dans la prière les enfants du monde et ce sur les cinq continents, dans environ 120 pays et en plus de quarante langues.

Dans la région, la prière des mères a démarré sur le Haut-Plateau, à Monta-na-Village sous l’impulsion de Simone Rey : « Dans mon entourage, j’ai vu la détresse des mères impuissantes. »Et deux participantes ont décidé de créer deux autres groupes sur Chermignon et Flanthey.

Toutes les femmes peuvent se joindre à cette prière, il suffit d’être deux, et de se procurer un carnet, lien d’unité entre tous les groupes du monde, fidèles à une même spiritualité. Ces réunions ont lieu habi-tuellement une fois par semaine chez l’une d’entre elles. Même si les temps de prière peuvent varier légèrement, ce sont toujours les mêmes prières qui sont dites.

Une prière d’un seul cœur… celui de mère !Sur une petite table sont placés une croix pour se souvenir de notre Sauveur, une bougie signifiant que Jésus est la Lumière du Monde, la Bible qui est la Parole vivante et un petit panier placé au pied de la croix.

Après avoir lu les neuf prières du carnet, en s’unissant les unes aux autres, chacune dépose les noms de ses enfants, inscrits sur de petits ronds de papier, au pied de la croix en les confiant à la protection de Jésus dans le silence, avec des mots ou par le chant… « Seigneur, prends nos enfants et nos problèmes en charge, tu peux changer les choses tandis que je ne le peux pas, je T’abandonne tout. » Et pour terminer, elles prient toujours pour les pères des enfants, mais aussi pour les membres du clergé et les intentions des personnes rencontrées.

Ainsi, de semaine en semaine, ces femmes se soutiennent mutuellement par des prières toutes simples, en s’appuyant sur la Parole de Dieu… les grâces obtenues sont nombreuses, mais le premier fruit est tou-jours la paix du cœur.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2018

Page 44: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

4 SECTEURS DE SIERRE

POINT CHAUD

La P

rière

des

Mèr

esC’est une invitation « pour toutes les femmes au cœur de mère qui désirent prier ensemble pour leurs enfants, leurs petits-enfants et tous les enfants du monde ». Comme le slogan du mouvement l’explicite, la Prière des Mères, invo-quée dans le souffle de L’Esprit Saint est sans limite : « L’amour des mères transforme le monde. » Dans la région de Sierre, trois groupes existent : à Montana-Village, Chermignon et Flanthey.

Chapelle de prière du groupe de Montana.

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL SALAMIN-BÉRARDPHOTO : GHISLAINE REY

Une prière dans le monde entier… et chez nous… ou chez vous !La « Prière des Mères » est un mouvement œcuménique, né en 1995 en Angleterre, dont la fondatrice est Veronica Williams. Il réunit des groupes de deux à huit femmes, des mamans, des grands-ma-mans, ou toute autre femme désirant por-ter dans la prière les enfants du monde et ce sur les cinq continents, dans environ 120 pays et en plus de quarante langues.

Dans la région, la prière des mères a démarré sur le Haut-Plateau, à Monta-na-Village sous l’impulsion de Simone Rey : « Dans mon entourage, j’ai vu la détresse des mères impuissantes. »Et deux participantes ont décidé de créer deux autres groupes sur Chermignon et Flanthey.

Toutes les femmes peuvent se joindre à cette prière, il suffit d’être deux, et de se procurer un carnet, lien d’unité entre tous les groupes du monde, fidèles à une même spiritualité. Ces réunions ont lieu habi-tuellement une fois par semaine chez l’une d’entre elles. Même si les temps de prière peuvent varier légèrement, ce sont toujours les mêmes prières qui sont dites.

Une prière d’un seul cœur… celui de mère !Sur une petite table sont placés une croix pour se souvenir de notre Sauveur, une bougie signifiant que Jésus est la Lumière du Monde, la Bible qui est la Parole vivante et un petit panier placé au pied de la croix.

Après avoir lu les neuf prières du carnet, en s’unissant les unes aux autres, chacune dépose les noms de ses enfants, inscrits sur de petits ronds de papier, au pied de la croix en les confiant à la protection de Jésus dans le silence, avec des mots ou par le chant… « Seigneur, prends nos enfants et nos problèmes en charge, tu peux changer les choses tandis que je ne le peux pas, je T’abandonne tout. » Et pour terminer, elles prient toujours pour les pères des enfants, mais aussi pour les membres du clergé et les intentions des personnes rencontrées.

Ainsi, de semaine en semaine, ces femmes se soutiennent mutuellement par des prières toutes simples, en s’appuyant sur la Parole de Dieu… les grâces obtenues sont nombreuses, mais le premier fruit est tou-jours la paix du cœur.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2018

Page 45: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

5SECTEURS DE SIERRE

POINT CHAUD

PEINTUREPAPIERS PEINTSDECO

Pierre-Alain Zuber Natel 079 509 20 46Rue de Villa 3 Privé 027 455 62 203960 Sierre Fax 027 455 62 20

PERMANENCE DES

POMPES FUNÈBRES

Avenue du Marché 3 – SierreFunérarium: Rte de la Gemmi 81 LA BONNE ADRESSE: NAOUX PAYSAGISTE SÀRL

CHEMIN DE LA RASPILLE 7 3960 SIERRE E-MAIL: [email protected]

AMÉNAGEMENTENTRETIEN D’EXTÉRIEURS

TAILLE DE HAIESINSTALLATIONS D’ARROSAGE

POSE DALLAGE-PAVAGEDALLES IRRÉGULIÈRESCONSEILS - DEVIS (sans engagement)CONTRATS D’ENTRETIEN

Pour en savoir plusContact pour le Valais : Marie-Hélène Rudin Cajeux, coordinatrice cantonale, [email protected] et +41 77 485 66 93

Contact pour la Suisse : Christine Delalande, coordinatrice nationale, [email protected] +41 22 349 97 24

Groupes de la régionFlanthey, le 2e mardi du mois à 17h chez Ghislaine Rey, Plat-Chelin 11, +41 79 480 43 21 ou [email protected]

Chermignon, le dernier vendredi du mois chez les mamans en tournus à 14h, Sabine Cordonier, +41 79 528 27 53

Montana-Village, le dernier jeudi du mois à 16h45 à la chapelle de la cure, Marie-Claire Bonvin, +41 27 481 74 58

Pour rejoindre un groupe ou pour de plus amples informations, merci de contacter Marie-Hélène Rudin Cajeux.

Témoignages-prières« Grâce à la prière des mères, j’ai pu toujours plus confier mes enfants à Jésus et à notre maman du Ciel. J’ai appris à décharger mes soucis... et à rendre grâce pour le beau don de la maternité.Des liens très forts se sont tissés entre nous mamans. Nous nous portons les unes et les autres ainsi que la communauté parois-siale. » (Une maman)

« Jésus, j’ai confiance en toi,de savoir que tu aimes mes enfants et petits-enfants plus que moi,me donne le courage de venir "vider le panier de gros soucis" tous les mois auprès de toi.Merci Jésus, car ce n’est que comme cela, que je peux rester deboutet que je ne suis pas écrasée par la souffrance.Je viens à la prière des mères tous les mois,de pouvoir partager et entendre d’autres mamans et grands-mamans, de déposer les peines dans tes mains SEIGNEUR, me libère,car ma confiance en Toi est immense.Je rentre alors soulagée et avec des nouvelles forcespour continuer de porter avec Toi mes enfants et petits-enfants.Soit loué et adoré SEIGNEUR. » (Une grand-maman)

« Une maman a pu donner un prénom à son enfant mort avant terme et le déposer dans le panier. » (Une initiatrice de groupe)

Les 9 prières9 prières sont lues l’une après l’autre dans un même carnet :1. Nous demandons à l’Esprit Saint de guider notre réunion.2. Nous prions le Seigneur de nous protéger de tout mal.3. Nous prions pour demander pardon.4. Nous prions pour être unies d’un seul cœur et d’un seul esprit.5. Nous louons Dieu par la prière et le chant.6. Nous prions en union avec les autres groupes de « Prières des

Mères » dans le monde.7. Nous lisons un passage de la Bible.8. Nous remercions Dieu pour le don de la maternité.9. Nous déposons les noms de nos enfants dans un panier au

pied de la croix, les confiant, dans le secret de notre cœur, à la protection du Seigneur.

8 – Prière de remerciement pour le don de la maternité :Seigneur, nous Te remercionspour le don de la maternité.C’est une vocation si grande et sacrée.Mon Dieu,nous oublions souventcombien Tu nous fais confianceen déposanttes enfants si précieuxentre nos mains.Aide-nous à toujours apprécierl’importance d’être mère.Amen.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2018

Page 46: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Le pèlerinage, élan de piétéAu large

«Très tôt, nous nous sommes rendus à Jérusalem, au tombeau du Christ, puis auprès

des tombeaux des premiers témoins, les apôtres saint Pierre et saint Paul à Rome, saint

Jacques à Compostelle.»«Ce déplacement physique doit

s’accompagner d’un pèlerinage intérieur, qui consiste à se remettre en question devant le

Seigneur, à faire le point sur sa vie spirituelle, à "repartir" dans un renouvellement, une nouvelle fidélité à son baptême et à sa

confirmation. Normalement, cet effort de conversion se concrétise dans le sacrement de

réconciliation.»Par le Père Jean Richoz

ÉDITORIAL

Dans ce numéro dont le dossier de la Rédaction romande de L’Essentiel et plu-sieurs pages régionales de « Au Large » sont consacrés à la piété populaire, si on parlait pèlerinages ?

Il s’agit d’une démarche religieuse qui n’est pas spécifiquement chrétienne. Toutes les grandes religions ont leurs pèlerinages. Les musulmans vont à La Mecque, les indous à Bénarès et nous les chrétiens ?

Très tôt, nous nous sommes rendus à Jéru-salem, au tombeau du Christ, puis auprès des tombeaux des premiers témoins, les apôtres saint Pierre et saint Paul à Rome, saint Jacques à Compostelle.

Viennent ensuite les célèbres sanctuaires de la Vierge Marie : Lourdes, Fatima, et plus près de nous La Salette, Le Laus, Banneux, Einsiedeln, Bourguillon, Les Marches, Notre Dame de Tours et, enfin, dans notre paroisse, l’oratoire très fréquenté de Notre Dame de Bonnefontaine.

Il convient de citer encore les tombeaux des saints : Assise, Padoue, San Giovanni Rotondo, Ars, Lisieux, la Sainte Baume, Saint Maurice. Enfin, le Mont Saint-Michel, Rocamadour, Fourvière, le Mont Sainte-Odile et… tant d’autres. Cette liste n’est de loin pas complète.

Se mettre en pèlerinage, c’est se déplacer géographiquement vers un haut lieu spiri-tuel à la suite d’Abraham – « va, quitte ton pays. » – et à la suite de Jésus qui, à l’âge de 12 ans, monta à Jérusalem avec ses parents.

Mais ce déplacement physique doit s’ac-compagner d’un pèlerinage intérieur, qui consiste à se remettre en question devant le Seigneur, à faire le point sur sa vie spi-rituelle, à « repartir » dans un renouvelle-ment, une nouvelle fidélité à son baptême et à sa confirmation. Normalement, cet effort de conversion se concrétise dans le sacre-ment de réconciliation.

Partir en pèlerinage, c’est une décision personnelle. Mais c’est aussi répondre à un appel intérieur, à une grâce, car personne ne peut approcher du Seigneur sans que celui-ci ne l’attire.

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Administration du bulletin Secrétariat de la paroisse Saint-Laurent EstavayerBureau ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30et de 14h à 17hRue Saint-Laurent 9, 1470 Estavayer-le-LacTél. 026 663 81 18 Courriel : [email protected] 17-10203-4

RédactionComité de rédaction de la paroisse Saint-Laurent EstavayerCoordinateur : Claude JennyCourriel : [email protected] – Tél. 079 401 65 39

Prix de l’abonnement Fr. 38.– l’année / Fr. 100.– l’annonce

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Photo de couverture Notre Dame de Bonnefontaine : un oratoire très fréquenté. Photo : André Bise

Prochain numéro Hospices de montagne

Le p

èler

inag

e,

élan

de

piét

é

Som

mai

re 02 Editorial03 Vécu04-07 Dossier piété populaire08 Formation

I-VIII Cahier romand

9-11 Vie des communautés12 Paroisses13 Agenda pastoral14 Horaire des messes15 Portrait16 Coquillages Au livre de vie

2 PAROISSE SAINT-LAURENT ESTAVAYER   /  AU LARGE

PAR LE PÈRE JEAN RICHOZ / PHOTO : LDD

L’ETOILE FILANTE VOYAGESA. Pillonel 1470 Lully / Estavayer-le-LacTél. 026 663 21 84 www.etoile-filante.ch

Bougies pour chaque événement RAEMY SA

Naissance • Anniversaire Baptême • Communion Confirmation • Mariage

Rte Pierre Yerly 6 • Zone industrielle 2 • 1762 Givisiez

Ce journal est au service des douze communautés de la paroisse Saint-Laurent Estavayer :Bussy, Cheyres, Cugy, Estavayer-le-lac, Font, Les Montets, Lully, Murist, Notre-Dame des Flots, Nuvilly, Seiry et Vuissens

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2018

Page 47: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

ÉDITORIAL

Dans ce numéro dont le dossier de la Rédaction romande de L’Essentiel et plu-sieurs pages régionales de « Au Large » sont consacrés à la piété populaire, si on parlait pèlerinages ?

Il s’agit d’une démarche religieuse qui n’est pas spécifiquement chrétienne. Toutes les grandes religions ont leurs pèlerinages. Les musulmans vont à La Mecque, les indous à Bénarès et nous les chrétiens ?

Très tôt, nous nous sommes rendus à Jéru-salem, au tombeau du Christ, puis auprès des tombeaux des premiers témoins, les apôtres saint Pierre et saint Paul à Rome, saint Jacques à Compostelle.

Viennent ensuite les célèbres sanctuaires de la Vierge Marie : Lourdes, Fatima, et plus près de nous La Salette, Le Laus, Banneux, Einsiedeln, Bourguillon, Les Marches, Notre Dame de Tours et, enfin, dans notre paroisse, l’oratoire très fréquenté de Notre Dame de Bonnefontaine.

Il convient de citer encore les tombeaux des saints : Assise, Padoue, San Giovanni Rotondo, Ars, Lisieux, la Sainte Baume, Saint Maurice. Enfin, le Mont Saint-Michel, Rocamadour, Fourvière, le Mont Sainte-Odile et… tant d’autres. Cette liste n’est de loin pas complète.

Se mettre en pèlerinage, c’est se déplacer géographiquement vers un haut lieu spiri-tuel à la suite d’Abraham – « va, quitte ton pays. » – et à la suite de Jésus qui, à l’âge de 12 ans, monta à Jérusalem avec ses parents.

Mais ce déplacement physique doit s’ac-compagner d’un pèlerinage intérieur, qui consiste à se remettre en question devant le Seigneur, à faire le point sur sa vie spi-rituelle, à « repartir » dans un renouvelle-ment, une nouvelle fidélité à son baptême et à sa confirmation. Normalement, cet effort de conversion se concrétise dans le sacre-ment de réconciliation.

Partir en pèlerinage, c’est une décision personnelle. Mais c’est aussi répondre à un appel intérieur, à une grâce, car personne ne peut approcher du Seigneur sans que celui-ci ne l’attire.

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chefDominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail : [email protected]

Administration du bulletin Secrétariat de la paroisse Saint-Laurent EstavayerBureau ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30et de 14h à 17hRue Saint-Laurent 9, 1470 Estavayer-le-LacTél. 026 663 81 18 Courriel : [email protected] 17-10203-4

RédactionComité de rédaction de la paroisse Saint-Laurent EstavayerCoordinateur : Claude JennyCourriel : [email protected] – Tél. 079 401 65 39

Prix de l’abonnement Fr. 38.– l’année / Fr. 100.– l’annonce

Maquette Essencedesign SA, Lausanne

Photo de couverture Notre Dame de Bonnefontaine : un oratoire très fréquenté. Photo : André Bise

Prochain numéro Hospices de montagne

Le p

èler

inag

e,

élan

de

piét

é

Som

mai

re 02 Editorial03 Vécu04-07 Dossier piété populaire08 Formation

I-VIII Cahier romand

9-11 Vie des communautés12 Paroisses13 Agenda pastoral14 Horaire des messes15 Portrait16 Coquillages Au livre de vie

2 PAROISSE SAINT-LAURENT ESTAVAYER   /  AU LARGE

PAR LE PÈRE JEAN RICHOZ / PHOTO : LDD

L’ETOILE FILANTE VOYAGESA. Pillonel 1470 Lully / Estavayer-le-LacTél. 026 663 21 84 www.etoile-filante.ch

Bougies pour chaque événement RAEMY SA

Naissance • Anniversaire Baptême • Communion Confirmation • Mariage

Rte Pierre Yerly 6 • Zone industrielle 2 • 1762 Givisiez

Ce journal est au service des douze communautés de la paroisse Saint-Laurent Estavayer :Bussy, Cheyres, Cugy, Estavayer-le-lac, Font, Les Montets, Lully, Murist, Notre-Dame des Flots, Nuvilly, Seiry et Vuissens

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2018

Page 48: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Le but, le chemin!Martigny, Bovernier, Charrat

«Dans l’histoire humaine, l’expérience des nomades est très présente: quitter un lieu est

avant tout une nécessité, une question de survie.»

«Dans toutes les traditions religieuses, la démarche itinérante existe et révèle la

nécessité pour l’Homme de "s’exercer à quitter" pour diverses raisons: pour retrouver le chemin de l’essentiel, pour purifier sa vision du

monde, pour désencombrer sa vie, pour parvenir à une strate plus profonde de la vie

intérieure, pour accomplir une expérience communautaire ou solitaire décapante, pour faire mémoire d’une figure marquante de sa

tradition, pour déposer un fardeau pesant ou accomplir une démarche d’apaisement, etc.

Par Pascal Tornay

SOCIÉTÉ-ACTUALITÉ

4 MARTIGNY, BOVERNIER, CHARRAT

il est installé sur une terre d’abondance. Pourtant, il est profondément insatisfait. C’est un chercheur de Dieu et les richesses ne le comblent en rien. Dieu connaît son cœur. Il l’appelle « ailleurs »… à une vie nouvelle ! On le pressent, cet appel sent le renoncement, le doute, le désarroi : « Quoi ! Tout quitter ! Pour aller où ? En vue de quoi ? » Pourtant, son désir, inexprimable et sourd, a le dessus : sur la parole mysté-rieuse d’un Dieu qu’il ne connaît pas, il part.

Dans toutes les traditions religieuses, la démarche itinérante existe et révèle la nécessité pour l’Homme de « s’exercer à quitter » pour diverses raisons : pour retrouver le chemin de l’essentiel, pour purifier sa vision du monde, pour désen-combrer sa vie, pour parvenir à une strate plus profonde de la vie intérieure, pour accomplir une expérience communautaire ou solitaire décapante, pour faire mémoire d’une figure marquante de sa tradition, pour déposer un fardeau pesant ou accom-plir une démarche d’apaisement, etc. Mais l’équation ultime ne serait-ce pas « s’exer-

cer à mourir pour vivre véritablement » ?

Pour les musulmans, le hajj – le grand pèlerinage à la Mecque – est un des cinq piliers de la vie religieuse. Chaque musul-man est tenu de l’accomplir une fois dans sa vie s’il en a les moyens humains et finan-ciers. Sur place, il effectue divers rites qui le mettent en relation avec des épisodes de la vie d’Abraham. Cependant, l’islam connaît aussi d’autres formes de pèleri-nage. « En arabe, le terme de ziyâra (visite), employé dans ces cas, permet de distin-guer le simple pèlerinage du hajj lui-même. D’autre part, les ascètes et mystiques de l’islam pratiquaient fréquemment la péré-grination, qu’ils considéraient comme une discipline initiatique majeure. Elle est défi-nie ainsi : “parcourir la terre pour pratiquer la méditation et se rapprocher de Dieu”. Cette pérégrination terrestre n’a en défini-tive pour but que de symboliser le “voyage universel sans fin ni dans ce monde ni dans l’autre” auquel l’homme est soumis. » 2

Chez les hindous, chacun se doit de faire un ou plusieurs pèlerinages dans sa vie. Souvent la promesse en est faite, devant le brahman et, au moment du mariage. Ce pèlerinage peut s’accomplir dans un lieu où l’on vénère la trinité hindoue : Brahma, Vishnou et Shiva, ou les divinités locales, subdivisions de cette trinité fondamentale. Ces lieux de pèlerinage sont dispersés sur tout le territoire, certains sont plus parti-culièrement célèbres, comme le pèlerinage aux sources du Gange. Des foules énormes s’y rassemblent pour se purifier dans le fleuve sacré, et prier la divinité. C’est un pèlerinage coûteux et physiquement épui-sant. » 3

Plus prosaïquement, le film « Saint Jacques… La Mecque » de Coline Serreau sorti en 2005, montre aussi quelques élé-ments intéressants de la démarche. Tous partis pour des raisons personnelles diverses, le groupe de pèlerins, très frag-menté, au départ, parvient, au long des embûches du chemin à une belle unité fraternelle à l’orée du but dont un des par-ticipants comprend enfin que ce ne sera pas… La Mecque ! Tour à tour touchés dans leur vulnérabilité, recueillis et écou-tés de manière bienveillante par d’autres membres du groupe, chacun tombe le masque et finit par montrer son vrai visage.

N’allons donc pas imaginer que le but soit autre que ce que le chemin voudra bien réveiller en nous-mêmes. Surprises garan-ties !Pèlerins massés sur les rives du Gange.

2 https://oumma.com/le-sens-du-pelerinage/3 Témoignage d’un pèlerin occidental sur

www.presence-mariste.fr/Pelerinage-chez-les-Hindous.html

Camp de tentes à Mina (Mecque).

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai – juin – été 2018

Page 49: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

3MARTIGNY, BOVERNIER, CHARRAT

SOCIÉTÉ-ACTUALITÉ

Le b

ut, l

e ch

emin !

« Partir, c’est mourir un peu » 1 a dit le poète. En l’écrivant, pour sûr qu’il le pressent encore avec vivacité ce petit pincement au cœur qui précède tout départ. « Quitter » au sens large du terme est un exercice bien dif-ficile. Il s’agit là d’une épreuve, d’un lâcher-prise. Une rive s’éloigne sans que l’autre ne pointe encore. Cela est d’autant plus criant lorsque l’on est contraint de quitter sa terre natale et sa famille contre son gré, dans un contexte d’instabilité économique ou d’af-frontements militaires.

Très en vogue ces dernières années, le voyage touristique et humanitaire – le volontourisme – est devenu un haut lieu, notamment chez les jeunes entre 25 et 35 ans qui cherchent à se donner eux-mêmes pour une cause qui leur tient à cœur et en même temps à bénéficier d’une nouvelle et riche expérience de vie. Dans ce cas, comme dans celui de beaucoup de pèlerins modernes, la perspective est autre : l’on quitte en prenant soin de sécuriser et de baliser chaque étape, et c’est plutôt le chemin intérieur (humain, psychologique

ou culturel) qui est le véritable but, celui qui donne finalement son piment à l’expé-rience.

Dans l’histoire humaine, l’expérience des nomades est très présente : quitter un lieu est avant tout une nécessité, une question de survie. Pérégriner fait partie de la vie du clan. C’est tardivement que les populations se sont sédentarisées, notamment avec l’avènement des concentrations urbaines, du commerce, des activités proto-indus-trielles. Dès lors, on ne quitte de plus en plus qu’exceptionnellement son « chez-soi » et on le fait par agrément, non plus pour satisfaire des besoins vitaux. Pourtant, « quitter » reste une impérieuse nécessité pour l’Homme, car s’il ne sait plus « quit-ter », il s’enlise, il s’englue… et finit par y rester ! Paradoxe…

C’est ainsi que, dans le premier livre de la Bible, résonne une parole forte que Dieu adresse à Abraham : « Quitte ton pays, ta famille et va vers le pays que je te montre-rai… .» (Gn 12, 1) Abraham est riche et

PAR PASCAL TORNAYPHOTOS : DECOUVRIR.BLOG.TOURISME-AVEYRON.COM – TAWAF.FR – LA-CROIX.COM

Sur le chemin de Compostelle.

¾ Suite en page 4

1 Edmond Haraucourt, Rondel de l’adieu in Seuil, roman en vers, 1890.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai – juin – été 2018

Page 50: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

SOCIÉTÉ-ACTUALITÉ

4 MARTIGNY, BOVERNIER, CHARRAT

il est installé sur une terre d’abondance. Pourtant, il est profondément insatisfait. C’est un chercheur de Dieu et les richesses ne le comblent en rien. Dieu connaît son cœur. Il l’appelle « ailleurs »… à une vie nouvelle ! On le pressent, cet appel sent le renoncement, le doute, le désarroi : « Quoi ! Tout quitter ! Pour aller où ? En vue de quoi ? » Pourtant, son désir, inexprimable et sourd, a le dessus : sur la parole mysté-rieuse d’un Dieu qu’il ne connaît pas, il part.

Dans toutes les traditions religieuses, la démarche itinérante existe et révèle la nécessité pour l’Homme de « s’exercer à quitter » pour diverses raisons : pour retrouver le chemin de l’essentiel, pour purifier sa vision du monde, pour désen-combrer sa vie, pour parvenir à une strate plus profonde de la vie intérieure, pour accomplir une expérience communautaire ou solitaire décapante, pour faire mémoire d’une figure marquante de sa tradition, pour déposer un fardeau pesant ou accom-plir une démarche d’apaisement, etc. Mais l’équation ultime ne serait-ce pas « s’exer-

cer à mourir pour vivre véritablement » ?

Pour les musulmans, le hajj – le grand pèlerinage à la Mecque – est un des cinq piliers de la vie religieuse. Chaque musul-man est tenu de l’accomplir une fois dans sa vie s’il en a les moyens humains et finan-ciers. Sur place, il effectue divers rites qui le mettent en relation avec des épisodes de la vie d’Abraham. Cependant, l’islam connaît aussi d’autres formes de pèleri-nage. « En arabe, le terme de ziyâra (visite), employé dans ces cas, permet de distin-guer le simple pèlerinage du hajj lui-même. D’autre part, les ascètes et mystiques de l’islam pratiquaient fréquemment la péré-grination, qu’ils considéraient comme une discipline initiatique majeure. Elle est défi-nie ainsi : “parcourir la terre pour pratiquer la méditation et se rapprocher de Dieu”. Cette pérégrination terrestre n’a en défini-tive pour but que de symboliser le “voyage universel sans fin ni dans ce monde ni dans l’autre” auquel l’homme est soumis. » 2

Chez les hindous, chacun se doit de faire un ou plusieurs pèlerinages dans sa vie. Souvent la promesse en est faite, devant le brahman et, au moment du mariage. Ce pèlerinage peut s’accomplir dans un lieu où l’on vénère la trinité hindoue : Brahma, Vishnou et Shiva, ou les divinités locales, subdivisions de cette trinité fondamentale. Ces lieux de pèlerinage sont dispersés sur tout le territoire, certains sont plus parti-culièrement célèbres, comme le pèlerinage aux sources du Gange. Des foules énormes s’y rassemblent pour se purifier dans le fleuve sacré, et prier la divinité. C’est un pèlerinage coûteux et physiquement épui-sant. » 3

Plus prosaïquement, le film « Saint Jacques… La Mecque » de Coline Serreau sorti en 2005, montre aussi quelques élé-ments intéressants de la démarche. Tous partis pour des raisons personnelles diverses, le groupe de pèlerins, très frag-menté, au départ, parvient, au long des embûches du chemin à une belle unité fraternelle à l’orée du but dont un des par-ticipants comprend enfin que ce ne sera pas… La Mecque ! Tour à tour touchés dans leur vulnérabilité, recueillis et écou-tés de manière bienveillante par d’autres membres du groupe, chacun tombe le masque et finit par montrer son vrai visage.

N’allons donc pas imaginer que le but soit autre que ce que le chemin voudra bien réveiller en nous-mêmes. Surprises garan-ties !Pèlerins massés sur les rives du Gange.

2 https://oumma.com/le-sens-du-pelerinage/3 Témoignage d’un pèlerin occidental sur

www.presence-mariste.fr/Pelerinage-chez-les-Hindous.html

Camp de tentes à Mina (Mecque).

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai – juin – été 2018

Page 51: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Les miracles d’une icôneSecteur Vallée d’Illiez

«Elle n’est pas seulement une œuvre d’art mais essentiellement un objet de piété représentant une

figure religieuse. »«Peindre une icône est une démarche de foi.»«En effet, plus ces images sont contemplées

fréquemment, plus ceux qui les contemplent sont portés au souvenir et au désir des modèles d’origine

et à leur rendre, en les embrassant, respect et vénération.»

«L’icône de Vladimir fut peinte par un artiste inconnu au premier tiers du XIIe siècle. Elle est

classée dans la catégorie du type "Eléousa". Dans la Russie médiévale, ce type iconographique était

appelée umilenie, c’est-à-dire "tendre affection". Ce terme correspond en tout point à ce que dégage

cette image.»Par Denyse Gex-Collet

9SECTEUR VALLÉE D’ILLIEZ

Description de l’icôneL’icône de Vladimir fut peinte par un artiste inconnu au pre-mier tiers du XIIe siècle. Elle est classée dans la catégorie du type « Eléousa 1 ». Dans la Rus-sie médiévale, ce type iconogra-phique était appelée umilenie, c’est-à-dire « tendre affection ». Ce terme correspond en tout point à ce que dégage cette image.

• L’enfant Jésus se serre ten-drement contre sa maman et presse sa joue contre son visage. Il passe son bras gauche autour de son cou comme pour en être plus proche. Son visage ne reflète pas le bonheur d’un enfant tout proche de sa mère. L’expression est grave et ses yeux grands ouverts sont rivés sur ceux de sa mère. Ils sont remplis d’angoisse et trans-forment le mouvement de ten-dresse en mouvement de peur. Ses traits ne sont pas ceux d’un nouveau-né. Seule sa taille indique qu’il est un enfant.

• Le regard de la Vierge semble lui aussi voilé de tristesse, assombri par la prophétie de Siméon. Elle tient l’Enfant sur son bras droit et le soutient de sa main, penchant légèrement la tête vers lui. Mais son regard n’observe pas l ’enfant, qui semble pourtant l’appeler des yeux et de la main droite. Bien que la Vierge occupe la place centrale de l’icône, sa présence est tout entière pour l’enfant. L’inclination de sa tête, le buste légèrement tourné, le geste de ses mains entourant l’enfant sont des gestes maternels qui

expriment toute la vérité du dogme de l’Incarnation : Marie est vraiment mère de celui qui est vraiment Dieu. Le regard de la Vierge est l’élément essen-tiel de la composition de cette icône : empreint d’une infinie douceur et d’une forte intério-rité, il se tourne vers nous et exprime toute la tendresse et la force de l’amour maternel.

• L’icône étant destinée aux pro-cessions, elle a la particularité d’être biface. Au verso, on peut voir la représentation d’un autel byzantin, un évangéliaire, la Croix et les instruments de la Passion.

Histoire de l’icône Cette icône est une des plus véné-rées et la plus aimée du peuple russe qui la considère comme l’icône protectrice de son pays.

D’après la légende, elle aurait été peinte par saint Luc et resta à Jérusalem jusqu’en l’an 450. Ensuite, elle fut transportée à Constantinople. Mais ce fait n’est attesté par aucun document. Les premiers textes historiques la concernant relatent son arri-vée par bateau à Kiev en 1130. Elle est envoyée en cadeau à un grand prince de Kiev, Iouri Dol-gorouki, de la part du patriarche de Constantinople, Lukas Chry-soberges. Le prince la place dans un couvent de religieuses situé à une vingtaine de kilomètres de Kiev.

En 1155, son fils André Ier Bogo-lioubski décide de l’emmener à Rostov. Mais les chevaux qui

1 Vierge de Tendresse et de Miséricorde, la Vierge Eléousa est le prototype de nombreuses icônes de la Sainte Vierge Marie. Les joues de la Mère et de l'Enfant se touchent dans un geste de tendresse.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Vallée d'Illiez (VS), mai 2018

Page 52: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

8 SECTEUR VALLÉE D’ILLIEZ

Les

mira

cles

d’

une

icôn

e PAR DENYSE GEX-COLLETPHOTOS : DENYSE GEX-COLLET, INTERNET

Préambule explicatifL’icône, du grec eikona, « image », est une sainte image et non une « image sainte ».

Elle n’est pas seulement une œuvre d’art mais essentiellement un objet de piété représentant une figure religieuse. Elle n’est pas une décoration, mais une instruction. C’est un outil de communication avec le monde divin par les yeux, comme le sont la lecture de la Parole de Dieu ou le chant sacré, par les oreilles : une autre forme d’écri-ture que celle des lettres ou des notes. C’est certainement pour cette raison que l’on dit « écrire » une icône.

Peindre une icône est une dé-marche de foi. L’art de l’icône est un art spirituel, ce n’est pas un art comme les autres ; il est d’abord au service de ceux qui prient, pour les aider à se porter vers Dieu, aussi l’icône se réalise dans le silence et la prière. L’icône est une ouverture par laquelle l’invisible rejoint le visible.

L’icône est le patrimoine de tous les chrétiens, puisque ses ori-gines remontent aux catacombes de Rome. Selon la tradition, plus qu’une image, elle est présence de Dieu, « image de l’invisible », ce qui occasionna la Querelle des iconoclastes, à laquelle le Concile de Nicée mit fin en 787. Intimement liée aux Ecritures et à la liturgie, l’icône nous éclaire sur les mystères de la foi chré-tienne.

Dans la tradition chrétienne orthodoxe, elle fait souvent l’ob-jet d’une profonde vénération. Elle devient aujourd’hui un pont jeté entre les différentes tradi-tions chrétiennes : un chemin d’unité.

Le second Concile de Nicée se déroule en l’an 787, et confirme la légitimité du culte des images sacrées :

« Nous définissons, déclarèrent les Pères de ces assises conci-liaires, avec la plus grande rigueur et le plus grand soin que, à l’image de la représentation de la Croix précieuse et vivifiante, les images saintes et vénérées, qu’elles soient peintes, représen-tées sur mosaïque, ou sur tout autre matériau adéquat, doivent être exposées dans les saintes églises de Dieu, sur les objets sacrés, sur les ornements sacer-dotaux, sur les murs et sur les tables, dans les maisons et dans les rues, qu’il s’agisse de l’image de Notre Seigneur Dieu et de Notre Sauveur Jésus-Christ, de celle de Notre Dame immacu-lée la Sainte Mère de Dieu, des saints anges, ou encore de tous les saints et justes. »

« En effet, plus ces images sont contemplées fréquemment, plus ceux qui les contemplent sont portés au souvenir et au désir des modèles d’origine et à leur rendre, en les embrassant, res-pect et vénération. »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Vallée d'Illiez (VS), mai 2018

Page 53: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

9SECTEUR VALLÉE D’ILLIEZ

Description de l’icôneL’icône de Vladimir fut peinte par un artiste inconnu au pre-mier tiers du XIIe siècle. Elle est classée dans la catégorie du type « Eléousa 1 ». Dans la Rus-sie médiévale, ce type iconogra-phique était appelée umilenie, c’est-à-dire « tendre affection ». Ce terme correspond en tout point à ce que dégage cette image.

• L’enfant Jésus se serre ten-drement contre sa maman et presse sa joue contre son visage. Il passe son bras gauche autour de son cou comme pour en être plus proche. Son visage ne reflète pas le bonheur d’un enfant tout proche de sa mère. L’expression est grave et ses yeux grands ouverts sont rivés sur ceux de sa mère. Ils sont remplis d’angoisse et trans-forment le mouvement de ten-dresse en mouvement de peur. Ses traits ne sont pas ceux d’un nouveau-né. Seule sa taille indique qu’il est un enfant.

• Le regard de la Vierge semble lui aussi voilé de tristesse, assombri par la prophétie de Siméon. Elle tient l’Enfant sur son bras droit et le soutient de sa main, penchant légèrement la tête vers lui. Mais son regard n’observe pas l ’enfant, qui semble pourtant l’appeler des yeux et de la main droite. Bien que la Vierge occupe la place centrale de l’icône, sa présence est tout entière pour l’enfant. L’inclination de sa tête, le buste légèrement tourné, le geste de ses mains entourant l’enfant sont des gestes maternels qui

expriment toute la vérité du dogme de l’Incarnation : Marie est vraiment mère de celui qui est vraiment Dieu. Le regard de la Vierge est l’élément essen-tiel de la composition de cette icône : empreint d’une infinie douceur et d’une forte intério-rité, il se tourne vers nous et exprime toute la tendresse et la force de l’amour maternel.

• L’icône étant destinée aux pro-cessions, elle a la particularité d’être biface. Au verso, on peut voir la représentation d’un autel byzantin, un évangéliaire, la Croix et les instruments de la Passion.

Histoire de l’icône Cette icône est une des plus véné-rées et la plus aimée du peuple russe qui la considère comme l’icône protectrice de son pays.

D’après la légende, elle aurait été peinte par saint Luc et resta à Jérusalem jusqu’en l’an 450. Ensuite, elle fut transportée à Constantinople. Mais ce fait n’est attesté par aucun document. Les premiers textes historiques la concernant relatent son arri-vée par bateau à Kiev en 1130. Elle est envoyée en cadeau à un grand prince de Kiev, Iouri Dol-gorouki, de la part du patriarche de Constantinople, Lukas Chry-soberges. Le prince la place dans un couvent de religieuses situé à une vingtaine de kilomètres de Kiev.

En 1155, son fils André Ier Bogo-lioubski décide de l’emmener à Rostov. Mais les chevaux qui

1 Vierge de Tendresse et de Miséricorde, la Vierge Eléousa est le prototype de nombreuses icônes de la Sainte Vierge Marie. Les joues de la Mère et de l'Enfant se touchent dans un geste de tendresse.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Vallée d'Illiez (VS), mai 2018

Page 54: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

10 SECTEUR VALLÉE D’ILLIEZ

transportent l’icône s’arrêtent près de Vladimir et refusent de continuer plus loin. Andrei Bogolioubski prend ce refus comme un désir de la Mère de Dieu de résider à cet endroit. Il y fait construire pour abriter l’icône une splendide église de pierres blanches, la cathédrale de la Dormition de Vladimir. L’icône reçoit alors le nom de Vladimirskaïa, soit Notre-Dame de Vladimir.

Miracles de l’icôneEn 1164, l’icône de la Vierge de Vladimir accompagne le prince Bobolioubski lors de sa marche victorieuse contre les Bulgares de la Volga et cet heureux dénoue-ment est attribué à la Vierge de Vladimir.

Le 13 avril 1185, un terrible incendie ravage la cathédrale de la Dormition de Vladimir, mais la Vierge ne subit aucune dépré-dation.

Le 7 février 1238, la ville est mise à sac par les troupes mongoles. La cathédrale est incendiée, la famille princière périt dans le sinistre. Mais l’icône de la Vierge est miraculeusement indemne.

En 1395, Moscou est menacée par le sanguinaire envahis-seur Tamerlan et ses hordes turco-mongoles musulmanes. L’icône sacrée amenée à Moscou est accueillie à une porte de la ville le 26 août par une grande procession comprenant le clergé et la population, puis conduite en grande pompe au Kremlin à la cathédrale de la Dormition. On

dit que le grand-prince Basile Ier resta devant elle toute la nuit, en pleurant et en priant. Et le lende-main, Tamerlan repartait sans avoir combattu…

Mais, après ce miracle, les habi-tants de Moscou refusent caté-goriquement de rendre la sainte icône à Vladimir. Ils la gardent précieusement dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin à Moscou. Depuis ce jour, les événements importants de la vie du pays, comme l’élection du patriarche ou le couronnement du tsar, se déroulent devant l’icône de la Vierge. Elle devient alors officiellement la sainte protectrice de la Russie. De grands pèlerinages se mettent alors en place. Les habitants de Vladimir conservent le pri-vilège de l’accueillir à maintes reprises, surtout pendant l’inva-sion tartare. André Roublev en peint alors une copie destinée à la cathédrale de la Dormition de Vladimir.

Au cours des années suivantes, les envahisseurs musulmans s’en prennent encore à Moscou et à maintes reprises, l’icône, selon des récits historiques, protège la ville.

En témoignage de reconnais-sance, l’Eglise orthodoxe russe commémore trois fois par an les principaux miracles de l’icône de la Vierge de Vladimir : le 21 mai, le 23 juin et le 26 août.

Miracle du 23 juin 1480En l’an 1480, en déchirant sur les marches de la cathédrale de l’As-

somption le traité soumettant Moscou au pouvoir de la Horde d’or, le prince Ivan III le Grand, proclame l’indépendance de la Russie. Il refuse ainsi de s’ac-quitter du tribut au chef de la Horde d’or 2, Ahmet. Ce dernier, se dirige alors vers Moscou à la tête d’une puissante armée. Qui mieux que l’icône de la Vierge de Vladimir peut protéger les Moscovites ? En toute hâte, on va la chercher à Vladimir. Le 23 juin, elle arrive dans la ville. Les deux armées ennemies se posi-tionnent sur les rives de l’Ougra en s’observant pendant plusieurs jours. Qui va traverser la rivière le premier, Ivan III ou Ahmet ? Pendant ce temps, à Moscou, les habitants prient inlassablement, jour et nuit, devant l’icône de la Vierge, implorant son aide et son secours. Quelle est la rai-son de l’immobilité des armées de chaque côté de l’Ougra ? Le bruit court que c’est la Vierge qui, ayant tendu sa ceinture sur la rivière, les empêche de tra-verser. Le prince Ivan décide de mettre un terme à cette attente. Il utilise la ruse et s’éloigne de la rivière dans l’espoir d’obliger les ennemis à la traverser en toute quiétude. Ainsi, il espère enga-ger la bataille avec une moitié de l’armée, mettre les Tatars en déroute, et les prendre en étau sur la rivière. Mais Ahmet, fin stratège lui aussi, flaire le piège et s’écarte à son tour. La ceinture de la Mère de Dieu les éloigne inexo-rablement les uns des autres… Le 7 novembre, les ennemis aban-donnent le projet de la conquête de Moscou. Le 23 juin, date à laquelle l’icône arriva à Moscou,

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Vallée d'Illiez (VS), mai 2018

Page 55: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

11SECTEUR VALLÉE D’ILLIEZ

est une fête solennelle de la Mère de Dieu.

Lors de l’occupation de Mos-cou par Napoléon, en 1812, la cathédrale de la Dormition du Kremlin est transformée en écu-rie par les soldats de l’empereur et subit saccages et pillages suc-cessifs. Il faut cacher l’icône de la Mère à divers endroits de la Rus-sie. Après la remise en état des lieux, en 1813, l’icône retrouve sa place dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin.

Après la Révolution, l’icône est spoliée par les communistes au pouvoir. En 1926, elle est placée

au Musée historique d’Etat de Moscou. En 1930, elle rejoint la célèbre et magnifique collection de la galerie Tretiakov de Mos-cou. Cette icône étant à la fois un trésor artistique, historique, et un objet inestimable de piété pour les chrétiens, une solu-tion juridique originale et astu-cieuse est trouvée : depuis 1999, elle est exposée, avec d’autres célèbres trésors religieux dans l’église de Saint-Nicolas de Tol-machi, adjacente et appartenant à la Galerie Tretiakov. Lors de grandes fêtes religieuses, l’icône est régulièrement transférée pour quelques jours à la cathédrale de la Dormition du Kremlin.

2 La Horde d’or est un empire turco-mongol gouverné par une dynastie issue de Djötchi, fils aîné de Gengis Khan, qui contrôle les steppes russes aux XIIIe et XIVe siècles.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Vallée d'Illiez (VS), mai 2018

Page 56: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Le chapeletSecteur Entremont

«Au début de son pontificat, Jean-Paul II a fait cette confidence: "Le chapelet est ma prière préférée.

Prière merveilleuse dans sa simplicité et sa profondeur."»

«J’ai demandé à une grand-mère ce que représentait le chapelet pour elle dans sa vie et elle m’a répondu que c’était vital: tous les soirs avec son

mari, ils prient le chapelet, afin de se mettre en communion avec Dieu et demander la grâce et la

bénédiction.»«Se mettre en communication avec Dieu, quel joli

résumé. Dans notre temps où la télécommunication est quasi voire omniprésente… et si on prenait tout

simplement le temps de réciter un chapelet en famille!»

Par Nicole Rebord

SECTEUR

5SECTEUR DE L’ENTREMONT

Le c

hape

let PAR NICOLE REBORD / PHOTO : DR

Mai et octobre sont les mois où l’on prie particulièrement Marie. Il y a tous les soirs la prière du chapelet à l’église. Dans notre secteur il y a également chaque 1er samedi du mois une messe mariale célébrée à l’église de Sembrancher.

Au début de son pontificat, Jean-Paul II a fait cette confidence : « Le chapelet est ma prière préférée. Prière merveilleuse dans sa simplicité et sa profondeur. »

Mais qu’est-ce que le chapelet ? C’est un collier constitué de grains enfilés que l’on fait glisser entre ses doigts en réci-tant chaque fois une prière. Le chapelet chrétien se compose de cinq séries de dix grains. Chaque série est suivie d’un grain séparé. Il comporte une croix qui rappelle celle sur laquelle le Christ a été immolé pour l’expiation de nos péchés et cinq grains qui introduisent au collier.

Dans la religion catholique, il est à l’ori-gine une coiffe, une couronne de fleurs formant un petit chapeau, d’où le nom de chapelet. Au cours du Moyen-Age, il était courant de voir couronner de roses les statues de la Vierge Marie. Chaque rose symbolisait une prière.

Il ne fait appel qu’à des prières toutes simples, faciles à mémoriser, ce qui laisse l’esprit entièrement libre pour la médi-tation des scènes bibliques présentes à

la mémoire. C’est la prière du pauvre, comme Marie. Les 150 « Je vous salue Marie » du rosaire (200 depuis que Jean-Paul II a ajouté la méditation des mystères lumineux) représentaient les 150 psaumes. Ainsi les gens simples, qui ne pouvaient pas prier les offices comme le faisaient les moines, trouvaient leur consolation dans cette magnifique prière.

Il peut être prié et médité sans aucun texte écrit ni support matériel et on peut donc le pratiquer n’importe où, en silence, par exemple en promenade, ou en se rendant à son lieu de travail. Le chapelet est éga-lement idéal pour prier en groupe, même avec des personnes de langues différentes car la séquence des prières fournit des points de repères suffisants ; en effet, le chapelet est universellement connu et pratiqué sous la même forme dans tous les pays du monde !

J’ai demandé à une grand-mère ce que représentait le chapelet pour elle dans sa vie et elle m’a répondu que c’était vital : tous les soirs avec son mari ils prient le chapelet, afin de se mettre en communi-cation avec Dieu et demander la grâce et la bénédiction.

Se mettre en communication avec Dieu, quel joli résumé. Dans notre temps où la télécommunication est quasi voire omniprésente… et si on prenait tout simplement le temps de réciter un cha-pelet en famille !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l'Entremont (VS), mai 2018

Page 57: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

SECTEUR

5SECTEUR DE L’ENTREMONT

Le c

hape

let PAR NICOLE REBORD / PHOTO : DR

Mai et octobre sont les mois où l’on prie particulièrement Marie. Il y a tous les soirs la prière du chapelet à l’église. Dans notre secteur il y a également chaque 1er samedi du mois une messe mariale célébrée à l’église de Sembrancher.

Au début de son pontificat, Jean-Paul II a fait cette confidence : « Le chapelet est ma prière préférée. Prière merveilleuse dans sa simplicité et sa profondeur. »

Mais qu’est-ce que le chapelet ? C’est un collier constitué de grains enfilés que l’on fait glisser entre ses doigts en réci-tant chaque fois une prière. Le chapelet chrétien se compose de cinq séries de dix grains. Chaque série est suivie d’un grain séparé. Il comporte une croix qui rappelle celle sur laquelle le Christ a été immolé pour l’expiation de nos péchés et cinq grains qui introduisent au collier.

Dans la religion catholique, il est à l’ori-gine une coiffe, une couronne de fleurs formant un petit chapeau, d’où le nom de chapelet. Au cours du Moyen-Age, il était courant de voir couronner de roses les statues de la Vierge Marie. Chaque rose symbolisait une prière.

Il ne fait appel qu’à des prières toutes simples, faciles à mémoriser, ce qui laisse l’esprit entièrement libre pour la médi-tation des scènes bibliques présentes à

la mémoire. C’est la prière du pauvre, comme Marie. Les 150 « Je vous salue Marie » du rosaire (200 depuis que Jean-Paul II a ajouté la méditation des mystères lumineux) représentaient les 150 psaumes. Ainsi les gens simples, qui ne pouvaient pas prier les offices comme le faisaient les moines, trouvaient leur consolation dans cette magnifique prière.

Il peut être prié et médité sans aucun texte écrit ni support matériel et on peut donc le pratiquer n’importe où, en silence, par exemple en promenade, ou en se rendant à son lieu de travail. Le chapelet est éga-lement idéal pour prier en groupe, même avec des personnes de langues différentes car la séquence des prières fournit des points de repères suffisants ; en effet, le chapelet est universellement connu et pratiqué sous la même forme dans tous les pays du monde !

J’ai demandé à une grand-mère ce que représentait le chapelet pour elle dans sa vie et elle m’a répondu que c’était vital : tous les soirs avec son mari ils prient le chapelet, afin de se mettre en communi-cation avec Dieu et demander la grâce et la bénédiction.

Se mettre en communication avec Dieu, quel joli résumé. Dans notre temps où la télécommunication est quasi voire omniprésente… et si on prenait tout simplement le temps de réciter un cha-pelet en famille !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l'Entremont (VS), mai 2018

Page 58: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Le RosaireSecteur Aigle

«Le Rosaire, dont le nom renvoie aux couronnes de roses placées sur les statues de la

Vierge, remonte au Moyen Age.»«Mais le Rosaire n’est pas une ritournelle de prières, c’est en fait une longue et profonde méditation des mystères de la vie du Christ.

Porté par le rythme régulier de la récitation de toutes ces prières mises bout-à-bout, les priants

plongeant dans la vie de Jésus, dans l’identité profonde du Fils de Dieu.»

Par Emmanuelle Bessi

Page 59: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

SECTEUR

4 SECTEUR AIGLE

TEXTE ET PHOTOS PAR EMMANUELLE BESSI

Le R

osai

re Une manière particulière de s’unir au Christ par Marie

Le Rosaire, dont le nom renvoie aux cou-ronnes de roses placées sur les statues de la Vierge, remonte au Moyen Age. Connue déjà chez les cisterciens au XIIe siècle, cette dévotion se développa au siècle suivant grâce aux dominicains. Dans un pre-mier temps, le Rosaire était destiné aux religieux et religieuses illettrés puis elle s’étendit aux fidèles. Dès ses débuts, cette dévotion a grandi dans l’Eglise catholique de telle sorte que, depuis 1716, la fête du Saint-Rosaire ou Notre-Dame du Rosaire est célébrée le 7 octobre de chaque année. La pratique de cette dévotion religieuse s’est encore intensifiée au cours du XIXe

siècle, le mois d’octobre ayant alors été dédié au Rosaire. Et, en 2002, saint Jean-Paul II a publié une lettre apostolique sur le Rosaire de la Vierge Marie qui a ouvert l’année du Rosaire qui s’est déroulée d’oc-tobre 2002 à octobre 2003. En fait, la base physique du Rosaire consiste à réciter trois chapelets, le cha-pelet étant un collier de perles qui aide et conduit la prière. On retrouve cette forme concrète d’aide mnémotechnique dans d’autres religions comme chez les musul-mans (99 à 100 perles pour réciter les noms d’Allah) ou chez les bouddhistes (le mâlâ) pour accompagner la méditation. Chez les catholiques, le chapelet alterne des séries de Je vous salue Marie interca-lés par des Notre Père et d’autres prières.

Mais le Rosaire n’est pas une ritournelle de prières, c’est en fait une longue et pro-fonde méditation des mystères de la vie du

Christ. Porté par le rythme régulier de la récitation de toutes ces prières mises bout à- bout, les priants plongent dans la vie de Jésus, dans l’identité profonde du Fils de Dieu.

Cette méditation du Rosaire porte sur la vie de Jésus et sur le Salut que Jésus est venu apporter aux hommes. Elle est divi-sée en trois mystères qui correspondent chacun à un tour complet du chapelet. Il y a d’abord, les mystères joyeux (à savoir : Annonciation, Visitation, Nati-vité, Purification et Jésus retrouvé au Temple) puis les mystères douloureux (à savoir : Agonie au Jardin des Oliviers, Flagellation, Couronnement d’épines, Portement de la Croix et Mort du Christ sur la Croix) et puis les mystères glorieux (à savoir : Résurrection, Ascension, Pente-côte, Assomption et Couronnement de la Vierge). Et, il faut noter qu’en 2002, le pape Jean-Paul II a proposé, pour les jeudis, la méditation des mystères lumineux de vie du Christ (à savoir : le baptême de Jésus au Jourdain, les noces de Cana, la prédication du royaume de Dieu, la Transfiguration du Christ et l’institution de l’eucharistie).

La récitation du Rosaire permet donc de mieux connaître la vie de Jésus et elle per-met aussi une profonde méditation sur le Salut proposé aux hommes par Dieu. Il s’agit d’une méditation sur l’incarnation du Fils de Dieu, en passant par sa vie, sa passion, sa mort, sa résurrection et jusqu’à son retour au Ciel auprès de son Père. Mais toute la prière du Rosaire s’appuie

FIDUCIAIRE LOEWENSBERG SAimpôt – comptabilitéexpertise et révision

Siège SuccursalePlace du Marché 6 En La Fin 741860 Aigle 1869 Massongex

Tél. 024 466 34 33 et 024 466 34 93 – Fax 024 466 55 89 Internet: fil @ger-home.ch

du Chablais Vaudois Aigle, Bex, Ollon Place du Centre 1 Tél. 024 463 90 001860 Aigle Fax 024 463 90 36

www.raiffeisen.ch

Tel. +41 (0)24 493 37 77 Fax +41 (0)24 494 15 85

CH-1885 Chesières / VillarsSwitzerland

+41 (0)24 495 23 48 – [email protected]

LAITERIE DU PETIT DIABLE sàrlTous produits laitiers

L. Morerod-PapauxTél. 024 492 31 87 - 1865 Les Diablerets

Votre annonce ici

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Aigle (VD), mai-juin 2018

Page 60: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

SECTEUR

5SECTEUR AIGLE

audio • télécom • vidéo

Rue Centrale 25, 1880 Bex& 024 463 16 63

ESPACE BANG OLUFSENPl. Comte Vert Monthey

CH - 1854 LEYSINTél. 024 494 11 44 - Fax 024 494 17 49E-mail : [email protected]

3960 Sierre • Av. Général-Guisan 15 Tél. 027 456 36 26

Bureau 024 466 19 19 Fax 024 466 41 11 Natel 079 213 95 22

Rue du Rhône 1 1860 Aigle

aussi sur l’amour de la Vierge Marie pour son fils Jésus ainsi que son amour pour tous les hommes et pour toute l’Eglise. Pour saint Jean-Paul II, le Rosaire est en fait un résumé de l’Evangile qui permet de contempler le Christ avec Marie, Mère

de Jésus, avec la Mère de Dieu, avec la Mère de l’Eglise et notre Mère. Le Rosaire permet ainsi de s’unir au Fils de Dieu par Marie, de cheminer en famille, celle du Christ qui est l’Eglise.

Pour entrer dans la prière du Rosaire• Un livret : Mon Rosaire : les quatre mystères, Editions Saint-Bernard, 2002.• Un CD : Prier le chapelet… en famille, Béatitudes productions, 2015.• Applications pour smartphone : Rosario, Le Saint-Rosaire, Rosaire Audio

français.• Prier le chapelet de Lourdes sur KTO ou TV Lourdes

(https://www.lourdes-france.org/activites/prier-chapelet).• Prier le chapelet avec Notre-Dame de Fatima

(http://www.worldfatima.com/fr/le-rosaire).

Eglise d’Ollon.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Secteur Aigle (VD), mai-juin 2018

Page 61: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Des traditions originales et bien vivantes en Pologne

Au large

«Partout en Pologne, on trouvera un lieu saint, une apparition ou du moins une présence. Les cierges,

les fleurs et les offrandes accompagnent et prolongent la prière.»

«Une coutume veut que la veille de Noël, la famille aille ensemble à la messe de minuit et qu’au retour, chez l’hôte, la maîtresse de maison donne à chaque invité un bout de l’oplatek (un pain azyme comme l’hostie). Chaque invité le déguste et en donne un

bout à tous les autres convives. C’est de cette manière que les vœux sont souhaités en Pologne.»

«La tradition veut que ces œufs peints soient le symbole de l’amour, et qu’ils soient mangés au

petit-déjeuner de Pâques pour apporter santé et chance à la famille.»

Par l’abbé Lukazs Babiarz

PIÉTÉ POPULAIRE

5PAROISSE SAINT-LAURENT ESTAVAYER   /  AU LARGE

Des

trad

ition

s or

igin

ales

et b

ien

viva

ntes

en

Polo

gne

PAR L’ABBÉ LUKAZS BABIARZ,CURÉ-MODÉRATEURPHOTOS : LDD

Chaque pays se caractérise par sa piété propre, par ses nombreuses manières de vivre ses traditions qui perdurent de géné-ration en génération, par sa culture et ses formes de dévotion. La Pologne aussi ! Etant un pays majoritairement catholique (95 % de la population), elle soigne particu-lièrement la foi qui est à la base de l’identité et de la culture polonaise ! Les diverses fêtes religieuses et traditions typiquement polo-naises ne manquent donc pas. Parmi les plus importantes, il y a évidem-ment Noël et Pâques qui sont répandues sur tout le territoire. Partout en Pologne, on trouvera un lieu saint, une apparition ou du moins une présence. Les cierges, les fleurs et les offrandes accompagnent et pro-longent la prière. Le temps est bizarrement découpé par des heures saintes, des neu-vaines ou des cycles des premiers vendredis ou premiers samedis du mois ; l’espace est parcouru par des processions aux formes multiples. Enfin, une grande dévotion envers la Vierge Marie et envers quelques saints locaux est bien présente.

Le partage de l’oplatekLa période de Noël est un moment très apprécié par les Polonais. Ils célèbrent ces fêtes durant deux ou trois jours. Une cou-tume veut que la veille de Noël, la famille aille ensemble à la messe de minuit et qu’au retour, chez l’hôte, la maîtresse de maison donne à chaque invité un bout de l’opłatek (un pain azyme comme de l’hos-tie). Chaque invité le déguste et en donne un bout à tous les autres convives. C’est de

cette manière que les vœux sont souhaités en Pologne.

Faire bénir les pisankiLa seconde fête religieuse – Pâques – est également très présente en Pologne. Elle est beaucoup plus célébrée en Pologne que dans d’autres pays occidentaux. Pour ce jour, les enfants dessinent des motifs flo-raux et géométriques, aux pinceaux, sur les œufs durs. Ces œufs sont appelés les pisanki. A l’époque, on faisait les couleurs avec des ressources naturelles comme la betterave, la pelure d’oignon ou encore l’épinard. Autre coutume : la veille de Pâques, les familles se rendent traditionnellement à la messe pour faire bénir leur panier de swieconka où sont placés les victuailles du repas de Dimanche de Pâques et éga-lement les œufs décorés par les enfants. La tradition veut que ces œufs peints soient le symbole de l’amour, et qu’ils soient mangés au petit-déjeuner de Pâques pour apporter santé et chance à la famille.

La coutume de… l’arrosage !Pâques compte encore d’autres coutumes. Ainsi, le lundi de Pâques, on réalise la tra-dition du Smigus Dyngus. Ce lundi-là, on oublie les bonnes manières polonaises et on asperge d’eau ses proches. La coutume a un peu diminué, mais pour le respect de la tradition, on arrose de quelques gouttes ses partenaires. Dyngus signifie le fait d’arroser ses proches et Smigus représente le fait que les jeunes hommes célibataires devaient courir après une femme pour essayer de l’arroser. S’ils y parvenaient, cela leur apportait bonheur pour l’année à suivre.Donc on peut dire que les coutumes et traditions restent très présentes dans la culture de la Pologne. Et chaque habitant veille à perpétuer ces traditions qui lui sont propres afin que son pays reste original et unique. Et qu’il soit toujours fier de sa Pologne !En venant en Pologne, il faut s’attendre à ne pas toujours être compris. Mais il ne faut pas s’en préoccuper plus que ça car les personnes souhaitant communiquer avec vous ne manqueront pas, peu importe le degré de compréhension mutuelle. De plus, l’hospitalité et les traditions locales compenseront largement ces petits désagréments linguistiques. Allez-y pour l’expérimenter !

« La piété populaire est un précieux trésor pour l’Egliseet pour la société car elle est, selon le pape François, une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ. »

Le tradition du Smigus Dyngus consiste à arroser ses proches !

Le swieconka, la bénédiction des paniers de victuailles.

L’oplatek, une galette comme l’hostie, en pain azyme.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2018

Page 62: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

PIÉTÉ POPULAIRE

5PAROISSE SAINT-LAURENT ESTAVAYER   /  AU LARGE

Des

trad

ition

s or

igin

ales

et b

ien

viva

ntes

en

Polo

gne

PAR L’ABBÉ LUKAZS BABIARZ,CURÉ-MODÉRATEURPHOTOS : LDD

Chaque pays se caractérise par sa piété propre, par ses nombreuses manières de vivre ses traditions qui perdurent de géné-ration en génération, par sa culture et ses formes de dévotion. La Pologne aussi ! Etant un pays majoritairement catholique (95 % de la population), elle soigne particu-lièrement la foi qui est à la base de l’identité et de la culture polonaise ! Les diverses fêtes religieuses et traditions typiquement polo-naises ne manquent donc pas. Parmi les plus importantes, il y a évidem-ment Noël et Pâques qui sont répandues sur tout le territoire. Partout en Pologne, on trouvera un lieu saint, une apparition ou du moins une présence. Les cierges, les fleurs et les offrandes accompagnent et pro-longent la prière. Le temps est bizarrement découpé par des heures saintes, des neu-vaines ou des cycles des premiers vendredis ou premiers samedis du mois ; l’espace est parcouru par des processions aux formes multiples. Enfin, une grande dévotion envers la Vierge Marie et envers quelques saints locaux est bien présente.

Le partage de l’oplatekLa période de Noël est un moment très apprécié par les Polonais. Ils célèbrent ces fêtes durant deux ou trois jours. Une cou-tume veut que la veille de Noël, la famille aille ensemble à la messe de minuit et qu’au retour, chez l’hôte, la maîtresse de maison donne à chaque invité un bout de l’opłatek (un pain azyme comme de l’hos-tie). Chaque invité le déguste et en donne un bout à tous les autres convives. C’est de

cette manière que les vœux sont souhaités en Pologne.

Faire bénir les pisankiLa seconde fête religieuse – Pâques – est également très présente en Pologne. Elle est beaucoup plus célébrée en Pologne que dans d’autres pays occidentaux. Pour ce jour, les enfants dessinent des motifs flo-raux et géométriques, aux pinceaux, sur les œufs durs. Ces œufs sont appelés les pisanki. A l’époque, on faisait les couleurs avec des ressources naturelles comme la betterave, la pelure d’oignon ou encore l’épinard. Autre coutume : la veille de Pâques, les familles se rendent traditionnellement à la messe pour faire bénir leur panier de swieconka où sont placés les victuailles du repas de Dimanche de Pâques et éga-lement les œufs décorés par les enfants. La tradition veut que ces œufs peints soient le symbole de l’amour, et qu’ils soient mangés au petit-déjeuner de Pâques pour apporter santé et chance à la famille.

La coutume de… l’arrosage !Pâques compte encore d’autres coutumes. Ainsi, le lundi de Pâques, on réalise la tra-dition du Smigus Dyngus. Ce lundi-là, on oublie les bonnes manières polonaises et on asperge d’eau ses proches. La coutume a un peu diminué, mais pour le respect de la tradition, on arrose de quelques gouttes ses partenaires. Dyngus signifie le fait d’arroser ses proches et Smigus représente le fait que les jeunes hommes célibataires devaient courir après une femme pour essayer de l’arroser. S’ils y parvenaient, cela leur apportait bonheur pour l’année à suivre.Donc on peut dire que les coutumes et traditions restent très présentes dans la culture de la Pologne. Et chaque habitant veille à perpétuer ces traditions qui lui sont propres afin que son pays reste original et unique. Et qu’il soit toujours fier de sa Pologne !En venant en Pologne, il faut s’attendre à ne pas toujours être compris. Mais il ne faut pas s’en préoccuper plus que ça car les personnes souhaitant communiquer avec vous ne manqueront pas, peu importe le degré de compréhension mutuelle. De plus, l’hospitalité et les traditions locales compenseront largement ces petits désagréments linguistiques. Allez-y pour l’expérimenter !

« La piété populaire est un précieux trésor pour l’Egliseet pour la société car elle est, selon le pape François, une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ. »

Le tradition du Smigus Dyngus consiste à arroser ses proches !

Le swieconka, la bénédiction des paniers de victuailles.

L’oplatek, une galette comme l’hostie, en pain azyme.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2018

Page 63: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Témoignages

Page 64: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Piété populaireSecteur des Coteaux du Soleil

«Dans la communauté portugaise, nous avons une dévotion particulière pour Notre Dame de Fatima.

Presque toutes les familles ont une statue de la Vierge et ont à cœur d’aller en pèlerinage à Fatima.»

Aldina, 62 ans

«Tous les mois, nous recevons chez nous la Vierge Pèlerine pendant trois jours. La Vierge est

représentée sur une icône avec l’enfant Jésus dans ses bras. J’ai vraiment le sentiment de recevoir la

Vierge et son petit enfant Jésus chez moi.» Rachel, 10 ans

«La prière fait partie de notre vie de famille. Nous prions ensemble l’Angélus avant de prendre notre

repas de midi.»Edyta et Jean-Claude

6 SECTEUR PASTORAL DES COTEAUX DU SOLEIL

GÉNÉRATIONS

Piét

é po

pula

ire

Quelle tradition de prière trouvons-nous dans nos familles ou dans nos communautés ?

EDYTA ET JEAN-CLAUDE

La prière fait partie de notre vie de famille. Nous prions ensemble l’Angélus avant de prendre notre repas de midi. Nous essayons de prier le chapelet tous les jours en couple et nous y invitons nos enfants. Avant de coucher nos enfants, nous prions également avec eux. Chaque lundi nous rencontrons nos voisins et nous prions le chapelet avec eux. Nous nous sentons vrai-ment privilégiés de pouvoir préserver ces temps de prières en couple, en famille et avec nos amis. Ils nous aident à rester en présence de Dieu.

ALDINA, 62 ANS

Dans la communauté portugaise, nous avons une dévotion particulière pour Notre Dame de Fatima. Presque toutes les familles ont une statue de la Vierge et ont à cœur d’aller en pèlerinage à Fatima. En Valais, chaque année, au mois de mai, nous fêtons Notre Dame de Fatima lors d’une messe, à l’église du Sacré-Cœur de Sion. Ensuite, la statue est portée en procession dans les rues de la ville, avec une grande participation de fidèles. Cette tradition se retrouve dans beaucoup de pays.

JULIANA, 66 ANS

Parmi les nombreux saints italiens, c’est saint Pio qui est le plus souvent vénéré, dans le sud de l’Italie. Son image figure sur de petits autels dans de nombreux foyers. Bien qu’il soit natif de la Basilicate, il a vécu de nombreuses années à S. Giovanni Rotondo, dans les Pouilles, c’est pourquoi les gens de là-bas se le sont approprié. Il est prié et invoqué régulièrement dans ma famille.

RACHEL, 10 ANS

Tous les mois, nous recevons chez nous la Vierge Pèlerine pendant trois jours. La Vierge est représen-tée sur une icône avec l’enfant Jésus dans ses bras. J’ai vraiment le sentiment de recevoir la Vierge et son petit enfant Jésus chez moi. Je la prie, je lui parle, je lui confie mes soucis, mes joies, mes espoirs. Je lui demande de proté-ger mes sœurs, mes parents, mes grands-parents, mes amis, mes professeurs. Je lui demande aussi de m’aider dans ma vie de tous les jours et elle m’exauce.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2018

Page 65: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

6 SECTEUR PASTORAL DES COTEAUX DU SOLEIL

GÉNÉRATIONS

Piét

é po

pula

ireQuelle tradition de prière trouvons-nous dans nos familles ou dans nos communautés ?

EDYTA ET JEAN-CLAUDE

La prière fait partie de notre vie de famille. Nous prions ensemble l’Angélus avant de prendre notre repas de midi. Nous essayons de prier le chapelet tous les jours en couple et nous y invitons nos enfants. Avant de coucher nos enfants, nous prions également avec eux. Chaque lundi nous rencontrons nos voisins et nous prions le chapelet avec eux. Nous nous sentons vrai-ment privilégiés de pouvoir préserver ces temps de prières en couple, en famille et avec nos amis. Ils nous aident à rester en présence de Dieu.

ALDINA, 62 ANS

Dans la communauté portugaise, nous avons une dévotion particulière pour Notre Dame de Fatima. Presque toutes les familles ont une statue de la Vierge et ont à cœur d’aller en pèlerinage à Fatima. En Valais, chaque année, au mois de mai, nous fêtons Notre Dame de Fatima lors d’une messe, à l’église du Sacré-Cœur de Sion. Ensuite, la statue est portée en procession dans les rues de la ville, avec une grande participation de fidèles. Cette tradition se retrouve dans beaucoup de pays.

JULIANA, 66 ANS

Parmi les nombreux saints italiens, c’est saint Pio qui est le plus souvent vénéré, dans le sud de l’Italie. Son image figure sur de petits autels dans de nombreux foyers. Bien qu’il soit natif de la Basilicate, il a vécu de nombreuses années à S. Giovanni Rotondo, dans les Pouilles, c’est pourquoi les gens de là-bas se le sont approprié. Il est prié et invoqué régulièrement dans ma famille.

RACHEL, 10 ANS

Tous les mois, nous recevons chez nous la Vierge Pèlerine pendant trois jours. La Vierge est représen-tée sur une icône avec l’enfant Jésus dans ses bras. J’ai vraiment le sentiment de recevoir la Vierge et son petit enfant Jésus chez moi. Je la prie, je lui parle, je lui confie mes soucis, mes joies, mes espoirs. Je lui demande de proté-ger mes sœurs, mes parents, mes grands-parents, mes amis, mes professeurs. Je lui demande aussi de m’aider dans ma vie de tous les jours et elle m’exauce.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2018

Page 66: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Pour moi, Longeborgne c’est…Secteur des Deux-rives

«Les chapelles dans le roc, le chemin de croix qui nous y conduit, le chant de la rivière,

l’accueil, et mille merveilles grandes ou petites, tout nous ouvre à Dieu. On n’y monte jamais en

vain. On en revient toujours apaisé. »«C’est extraordinaire de voir tous les bénévoles qui gravitent autour de Longeborgne. Par leur

travail généreux, ils contribuent à garder le sanctuaire vivant et accueillant.»

«Ça représente quoi dans votre vie? La prière est un besoin et un réconfort. Il est important

de prier pour garder espoir.»Par Cathy et Gégé Crettaz

TÉMOINS

SECTEUR DES DEUX-RIVES4

Pour

moi

, Lo

ngeb

orgn

e c’

est…

Emission Carrefour du 20 janvier 1964« Saint Antoine, disait à peu près Francis Poulenc, n’est pas pour moi le préposé aux objets perdus, mais je lui demande de me retrouver moi-même, et je sais qu’il m’aidera lors du dernier passage. »Sans doute les pèlerins valaisans, qui le 17 janvier célèbrent la Saint Antoine, ont-ils la même confiance. Au bout du rude

chemin de croix, les ermites leur donneront un petit sachet de sel béni. Jésus n’a-t-il pas dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre ? » Et ce sel n’est-il pas le signe du baptême ?Et les gens d’Hérémence, de Savièse, de Nendaz emporte-ront précieusement le sel qu’ils sont venus chercher dans les rochers de l’antique Ermitage de Longeborgne.

L’ermitage de Longeborgne, accroché à la falaise au-dessus de Bramois en Valais, est un lieu de pèlerinage attesté depuis le début du XVIe siècle.

TEXTE PAR CATHY ET GÉGÉ CRETTAZ PHOT0S : CATHY ET GÉGÉ CRETTAZ, LAURENCE BUCHARD

Cathy et Gégé en mars 2018.

La XIVe station du chemin de croix menant à l’ermitage de Longeborgne.

Propos de CathyPour moi, fréquenter Longeborgne, c’est un prolongement de ce que je vivais durant mon enfance. C’est un lieu que j’aimais beaucoup. Dans ma jeunesse, j’ai vécu les pèlerinages de Carême avec une amie. Mariée à Bramois, j’ai pu poursuivre sur ma lancée.L’ermitage, c’est mon lieu de ressour-cement. Tout se fait là-haut sans effort, même les corvées. La grâce est à l’œuvre, aussi dans les petites choses de la vie quo-tidienne.

Propos de GégéLongeborgne m’a toujours fait une si forte impression que je suis sûr de me souve-nir d’avoir rencontré, avant mes 4 ans, le Père Hugues qui en était l’ermite emblé-matique. L’entrée des gorges, c’était un de mes endroits favoris. Il m’arrivait d’aller passer des journées, voire des nuits dans les environs de l’ermitage. En allant dans la chapelle, j’ai toujours eu envie de visi-ter le reste du sanctuaire qui était clôturé, comme il l’est encore.

C’est là-haut que j’ai renoué avec la messe et que j’ai eu mon premier rendez-vous avec ma femme. J’y ai aussi vécu des sacrements de confession absolument mythiques. Les chapelles dans le roc, le chemin de croix qui nous y conduit, le chant de la rivière, l’accueil, et mille merveilles grandes ou petites, tout nous ouvre à Dieu. On n’y monte jamais en vain. On en revient toujours apaisé.

Propos de Cathy et GégéC’est la troisième année que nous pas-sons une journée de services par semaine là-haut. C’est l’occasion de soulager un peu le frère François des tâches domestiques, et pour nous, la grâce de vivre un jour sans le stress du monde. Les gens de passage par-tagent souvent avec nous des tranches de vie bouleversantes qu’ils viennent confier à Marie.C’est extraordinaire de voir tous les béné-voles qui gravitent autour de Longeborgne. Par leur travail généreux, ils contribuent à garder le sanctuaire vivant et accueillant.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2018

Page 67: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

TÉMOINS

SECTEUR DES DEUX-RIVES4

Pour

moi

, Lo

ngeb

orgn

e c’

est…

Emission Carrefour du 20 janvier 1964« Saint Antoine, disait à peu près Francis Poulenc, n’est pas pour moi le préposé aux objets perdus, mais je lui demande de me retrouver moi-même, et je sais qu’il m’aidera lors du dernier passage. »Sans doute les pèlerins valaisans, qui le 17 janvier célèbrent la Saint Antoine, ont-ils la même confiance. Au bout du rude

chemin de croix, les ermites leur donneront un petit sachet de sel béni. Jésus n’a-t-il pas dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre ? » Et ce sel n’est-il pas le signe du baptême ?Et les gens d’Hérémence, de Savièse, de Nendaz emporte-ront précieusement le sel qu’ils sont venus chercher dans les rochers de l’antique Ermitage de Longeborgne.

L’ermitage de Longeborgne, accroché à la falaise au-dessus de Bramois en Valais, est un lieu de pèlerinage attesté depuis le début du XVIe siècle.

TEXTE PAR CATHY ET GÉGÉ CRETTAZ PHOT0S : CATHY ET GÉGÉ CRETTAZ, LAURENCE BUCHARD

Cathy et Gégé en mars 2018.

La XIVe station du chemin de croix menant à l’ermitage de Longeborgne.

Propos de CathyPour moi, fréquenter Longeborgne, c’est un prolongement de ce que je vivais durant mon enfance. C’est un lieu que j’aimais beaucoup. Dans ma jeunesse, j’ai vécu les pèlerinages de Carême avec une amie. Mariée à Bramois, j’ai pu poursuivre sur ma lancée.L’ermitage, c’est mon lieu de ressour-cement. Tout se fait là-haut sans effort, même les corvées. La grâce est à l’œuvre, aussi dans les petites choses de la vie quo-tidienne.

Propos de GégéLongeborgne m’a toujours fait une si forte impression que je suis sûr de me souve-nir d’avoir rencontré, avant mes 4 ans, le Père Hugues qui en était l’ermite emblé-matique. L’entrée des gorges, c’était un de mes endroits favoris. Il m’arrivait d’aller passer des journées, voire des nuits dans les environs de l’ermitage. En allant dans la chapelle, j’ai toujours eu envie de visi-ter le reste du sanctuaire qui était clôturé, comme il l’est encore.

C’est là-haut que j’ai renoué avec la messe et que j’ai eu mon premier rendez-vous avec ma femme. J’y ai aussi vécu des sacrements de confession absolument mythiques. Les chapelles dans le roc, le chemin de croix qui nous y conduit, le chant de la rivière, l’accueil, et mille merveilles grandes ou petites, tout nous ouvre à Dieu. On n’y monte jamais en vain. On en revient toujours apaisé.

Propos de Cathy et GégéC’est la troisième année que nous pas-sons une journée de services par semaine là-haut. C’est l’occasion de soulager un peu le frère François des tâches domestiques, et pour nous, la grâce de vivre un jour sans le stress du monde. Les gens de passage par-tagent souvent avec nous des tranches de vie bouleversantes qu’ils viennent confier à Marie.C’est extraordinaire de voir tous les béné-voles qui gravitent autour de Longeborgne. Par leur travail généreux, ils contribuent à garder le sanctuaire vivant et accueillant.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2018

Page 68: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

TÉMOINS

5SECTEUR DES DEUX-RIVES

La porte de la cour de l’ermitage portant, entre autres, l’inscription « Une porte est ouverte. Notre cœur plus encore. »

A l’arrivée à l’ermitage. Le chemin de croix menant à l’ermitage est réputé comme étant plutôt « rude ».

PROPOS RECUEILLIS ET PHOTOS PAR LAURENCE BUCHARD

Propos d’une paroissienne de SaillonPourquoi allez-vous à Longeborgne ?Je vais à Longeborgne pour demander des grâces et pour prier pour mes petits-en-fants et ma famille. Cette année, je prie particulièrement pour un jeune homme que je connais ainsi que pour sa maman et sa famille. Il a eu un grave accident, alors je fais cette démarche tous les vendredis si possible et je prie pour qu’il garde la force de se battre et la confiance.

Ça représente quoi dans votre vie ?La prière est un besoin et un réconfort. Il est important de prier pour garder espoir. Dans ces lieux de pèlerinage, on rencontre beaucoup de monde, de ferveur et de recueillement, c’est comme un élan de foi.

Qu’est-ce que ça vous apporte ?Ça m’apporte de la force, du courage et de la confiance.

Propos de Magali, SaillonPourquoi allez-vous à Longeborgne ?Chaque année pendant le Carême je me sens attirée par ce lieu de prière. Ce magnifique endroit est propice pour confier à Jésus nos soucis, nos peines, nos souffrances et celles des autres. Qu’est-ce que cela vous apporte ?Pouvoir se confier à quelqu’un dans l’Es-pérance, cela m’apporte un soulagement, une confiance en Jésus par l’intermédiaire de la Vierge Marie et une immense paix intérieure.

PROPOS RECUEILLIS PAR ALIX RESENTERRA

Propos de Mado, RiddesJ’ai toujours aimé faire ce pèlerinage qui me permettait de réaffirmer ma foi. Même si ces dernières années je m’y suis rendue moins souvent, j’appréciais d’y trouver en particulier les religieux qui y résidaient et qui étaient pour moi des témoins rayonnant de l’amour de Dieu. De plus,

cela reste un endroit particulier car ma maman s’y rendait aussi. En effet, les gens d’Hérémence, de Savièse et de Nen-daz avaient l’habitude de s’y recueillir le 17 janvier à l’occasion de la Saint Antoine et d’en ramener du sel. Ce sel, j’ai pris l’ha-bitude de l’utiliser pour cuisiner.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2018

Page 69: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Une heure avec…Michelle Greder-Ducottered

UP du Grand-Fribourg

«Lors d’une retraite à l’Assekrem, dans le Hoggar, à 3’000 mètres d’altitude, au milieu d’un désert de

pierres volcaniques, j’ai compris que c’était une vie d’érémitisme à laquelle j’étais appelée.»

«Dès le moment où j’ai dit à Dieu: "Comme tu veux, où tu veux", tout a changé. Avant c’était moi qui

menais la barque; à partir de ce moment, c’est Dieu. Avant, j’avais une diversité de projets que je

poursuivais ici ou là. Je les porte maintenant en moi, tous les jours, à tout moment, dans la prière.»

«Se retirer du monde, ce n’est pas être isolé. C’est avoir un contact plus grand et plus profond avec le monde. Car l’humanité entière est dans le cœur de

Dieu.»Propos recueillis par Thérèse Yang

3UNITÉS PASTORALES DU GRAND-FRIBOURG

UNE HEURE AVEC…

Une

heu

re a

vec…

M

iche

lle G

rede

r-D

ucot

terd L’humanité entière est dans le cœur de Dieu

PROPOS RECUEILLIS PAR THÉRÈSE YANG PHOTO : THÉRÈSE YANG

Lorsque j’ai pris ma retraite anticipée à 60 ans, j’avais décidé de travailler entiè-rement en Afrique dans deux projets que j’avais initiés. Auparavant, pour mettre un point final à ma vie professionnelle et entrer dans une vie de don, je suis allée faire une retraite en ermitage. C’est là que ça a commencé à se gâter. De cette vie très active où je faisais beaucoup de choses, j’ai peu à peu été élaguée, comme les arbres. Ça a commencé par mes projets qui se sont effondrés, puis tout le reste ; plus personne n’avait besoin de moi là où on attendait finalement de l’argent, mais pas des idées ni une présence. Par contre, j’ai gardé les vrais amis, ceux qui découvrent avec moi que l’aspect matériel, s’il est nécessaire, n’est pas essentiel. Les liens de personne à personne se sont ainsi renforcés de manière extraordinaire, dans la prière. J’ai eu la chance de faire une année au carmel Saint-Joseph de Saint-Guilhem-le-Désert. Cela m’a permis d’approfondir la pensée de Jean de la Croix, Thérèse d’Avila et Thérèse

de Lisieux. J’ai commencé une véritable vie de prière rythmée par les offices et surtout l’oraison. Les deux années qui ont suivi, j’ai passé les trois mois d’été à Tamanrasset, où j’étais chargée de faire visiter l’ermitage du Père de Foucauld. Lors d’une retraite à l’Assekrem, dans le Hoggar, à 3’000 mètres d’altitude, au milieu d’un désert de pierres volcaniques, j’ai compris que c’était une vie d’érémitisme à laquelle j’étais appe-lée. Or, je pensais me retirer dans un lieu isolé du Sahara ou quelque part ailleurs en Afrique. Mais finalement, à la suite d’une série de circonstances, je me suis retrouvée à Fribourg. J’avais dit à Dieu : « Je te donne tout ce que tu veux et où tu veux ! » Il semble que j’ai bien été prise à mes propres paroles. Ce n’est pas moi qui ai choisi, j’ai été choisie. Comme lorsque Jésus dit à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » (Jean 15, 16). Avec l’évêque, Mgr Genoud, j’ai trouvé le lieu où j’allais vivre et comment je pourrais y mettre en pratique les trois vœux d’obéissance, de chasteté et de pauvreté. Et j’ai été consacrée le 25 mars 2010.

Dès le moment où j’ai dit à Dieu : « Comme tu veux, où tu veux », tout a changé. Avant c’était moi qui menais la barque ; à partir de ce moment, c’est Dieu. Avant, j’avais une diversité de projets que je poursui-vais ici ou là. Je les porte maintenant en moi, tous les jours, à tout moment, dans la prière. Le plus grand projet pour lequel je travaille de cette façon, c’est la paix dans le monde et l’amour des hommes les uns pour les autres, tous les hommes. Tout ça dans le souci de l’Eglise catholique, dans cette mission, précisément, de paix et d’amour.

L’oraison est un moment essentiel de ma vie. C’est la mise en présence : je me mets en présence de Dieu, qui se met en pré-sence de moi – ce qui est absolument fou –, et je me laisse faire. C’est la présence de deux êtres face à face, unis par l’amour, qui échangent, et où les paroles ne sont plus nécessaires. C’est la communion. J’apporte à Dieu ce que j’ai, Lui m’apporte ce qu’Il a : le monde entier. En acceptant d’entrer en communion avec lui, j’entre en commu-nion avec toutes les choses qui lui tiennent à cœur. Se retirer du monde, ce n’est pas être isolé. C’est avoir un contact plus grand et plus profond avec le monde. Car l’hu-manité entière est dans le cœur de Dieu.

BiographieMichelle Greder-Ducotterd est fribourgeoise d’origine, née à Fribourg. Après avoir enseigné pendant trois ans en tant qu’institutrice, elle a entrepris des études de musique. Puis elle a fait trois ans d’orchestre à Bienne, s’est mariée et a eu un fils. Revenue à Fribourg, elle est nommée professeur de flûte traversière au Conservatoire. Conjointement, elle a eu de multiples activités sociales : à la Croix-Rouge, dans le paramédical, comme auxiliaire hospitalière, etc. Elle a initié plusieurs projets humanitaires en Afrique. Après sa retraite de professeur de musique, elle est devenue ermite laïque, tout en restant engagée dans les activités de l’Eglise.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai 2018

Page 70: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

3UNITÉS PASTORALES DU GRAND-FRIBOURG

UNE HEURE AVEC…

Une

heu

re a

vec…

M

iche

lle G

rede

r-D

ucot

terd L’humanité entière est dans le cœur de Dieu

PROPOS RECUEILLIS PAR THÉRÈSE YANG PHOTO : THÉRÈSE YANG

Lorsque j’ai pris ma retraite anticipée à 60 ans, j’avais décidé de travailler entiè-rement en Afrique dans deux projets que j’avais initiés. Auparavant, pour mettre un point final à ma vie professionnelle et entrer dans une vie de don, je suis allée faire une retraite en ermitage. C’est là que ça a commencé à se gâter. De cette vie très active où je faisais beaucoup de choses, j’ai peu à peu été élaguée, comme les arbres. Ça a commencé par mes projets qui se sont effondrés, puis tout le reste ; plus personne n’avait besoin de moi là où on attendait finalement de l’argent, mais pas des idées ni une présence. Par contre, j’ai gardé les vrais amis, ceux qui découvrent avec moi que l’aspect matériel, s’il est nécessaire, n’est pas essentiel. Les liens de personne à personne se sont ainsi renforcés de manière extraordinaire, dans la prière. J’ai eu la chance de faire une année au carmel Saint-Joseph de Saint-Guilhem-le-Désert. Cela m’a permis d’approfondir la pensée de Jean de la Croix, Thérèse d’Avila et Thérèse

de Lisieux. J’ai commencé une véritable vie de prière rythmée par les offices et surtout l’oraison. Les deux années qui ont suivi, j’ai passé les trois mois d’été à Tamanrasset, où j’étais chargée de faire visiter l’ermitage du Père de Foucauld. Lors d’une retraite à l’Assekrem, dans le Hoggar, à 3’000 mètres d’altitude, au milieu d’un désert de pierres volcaniques, j’ai compris que c’était une vie d’érémitisme à laquelle j’étais appe-lée. Or, je pensais me retirer dans un lieu isolé du Sahara ou quelque part ailleurs en Afrique. Mais finalement, à la suite d’une série de circonstances, je me suis retrouvée à Fribourg. J’avais dit à Dieu : « Je te donne tout ce que tu veux et où tu veux ! » Il semble que j’ai bien été prise à mes propres paroles. Ce n’est pas moi qui ai choisi, j’ai été choisie. Comme lorsque Jésus dit à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » (Jean 15, 16). Avec l’évêque, Mgr Genoud, j’ai trouvé le lieu où j’allais vivre et comment je pourrais y mettre en pratique les trois vœux d’obéissance, de chasteté et de pauvreté. Et j’ai été consacrée le 25 mars 2010.

Dès le moment où j’ai dit à Dieu : « Comme tu veux, où tu veux », tout a changé. Avant c’était moi qui menais la barque ; à partir de ce moment, c’est Dieu. Avant, j’avais une diversité de projets que je poursui-vais ici ou là. Je les porte maintenant en moi, tous les jours, à tout moment, dans la prière. Le plus grand projet pour lequel je travaille de cette façon, c’est la paix dans le monde et l’amour des hommes les uns pour les autres, tous les hommes. Tout ça dans le souci de l’Eglise catholique, dans cette mission, précisément, de paix et d’amour.

L’oraison est un moment essentiel de ma vie. C’est la mise en présence : je me mets en présence de Dieu, qui se met en pré-sence de moi – ce qui est absolument fou –, et je me laisse faire. C’est la présence de deux êtres face à face, unis par l’amour, qui échangent, et où les paroles ne sont plus nécessaires. C’est la communion. J’apporte à Dieu ce que j’ai, Lui m’apporte ce qu’Il a : le monde entier. En acceptant d’entrer en communion avec lui, j’entre en commu-nion avec toutes les choses qui lui tiennent à cœur. Se retirer du monde, ce n’est pas être isolé. C’est avoir un contact plus grand et plus profond avec le monde. Car l’hu-manité entière est dans le cœur de Dieu.

BiographieMichelle Greder-Ducotterd est fribourgeoise d’origine, née à Fribourg. Après avoir enseigné pendant trois ans en tant qu’institutrice, elle a entrepris des études de musique. Puis elle a fait trois ans d’orchestre à Bienne, s’est mariée et a eu un fils. Revenue à Fribourg, elle est nommée professeur de flûte traversière au Conservatoire. Conjointement, elle a eu de multiples activités sociales : à la Croix-Rouge, dans le paramédical, comme auxiliaire hospitalière, etc. Elle a initié plusieurs projets humanitaires en Afrique. Après sa retraite de professeur de musique, elle est devenue ermite laïque, tout en restant engagée dans les activités de l’Eglise.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai 2018

Page 71: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

Pages spéciales

Page 72: «La piété populaire» · 2018-05-17 · Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter

6 SECTEUR DE SAINT-MAURICE

JEUNES

DESSIN : MARIE-CLAUDE FOLLONIER

Ecriturede«LaDent‐du‐Midi»:SquisoBecker

Ecriture de « hôtel - café – restaurant » : Arial

Famille Jean-Marie Torrenté

Raclette le dimanche soirTél. 024 485 12 09 – Fax 024 485 19 08

[email protected]

Av. de la Gare 1 – 1890 Saint-Maurice Tél. 024 486 05 51 – Fax 024 486 05 56

www.staugustin.ch

Emplacement à disposition, tél. 024 485 31 60

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de Saint-Maurice (VS), mai-juin 2018